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Qualité/Traitement des eaux et Environnement

V Gestion des déchets


V.1. Définitions d’un déchet
Selon le Code de l'environnement de Côte d'Ivoire :
"Les déchets sont des produits solides, liquides ou gazeux, résultant des activités des ménages,
d'un processus de fabrication ou tout bien meuble ou immeuble abandonné ou qui menace ruine."

"Les déchets dangereux sont des produits solides, liquides ou gazeux, qui représentent une
menace sérieuse ou des risques particuliers, pour la santé, la sécurité des êtres vivants et la
qualité de l'environnement."

V.1.1. Définition économique (Suisse)


En définition économique, un déchet est une matière ou un objet dont la valeur économique est
nulle ou négative, pour son détenteur, à un moment et dans un lieu donnés. Donc, pour s'en
débarrasser, le détenteur devra payer quelqu'un ou faire lui-même le travail. On utilisera le terme
général "bien" pour désigner tout bien de production ou de consommation dont la valeur
économique est positive, c'est-à-dire pour lequel un acquéreur est disposé à payer un prix.
On peut donc dire d'un déchet que c'est un produit qui n'a, à un moment donné, pas d'utilité. Il
peut toutefois avoir de la valeur pour une autre personne, sous une autre forme ou dans d'autres
combinaisons, à un endroit et un moment différents : on peut dire que ce sont des ressources
placées au mauvais endroit.

V.1.2. Définition juridique (Suisse)


On distingue une conception subjective et une conception objective de la définition du "déchet".
Selon la conception subjective, un bien ne peut devenir un déchet que si son propriétaire à la
volonté de s'en débarrasser. Mais tant que ce bien n'a pas quitté la propriété de cette personne ou
l'espace qu'elle loue, cette personne peut à tout moment changer d'avis. Si le bien a été déposé
sur la voie publique ou dans une poubelle, son propriétaire peut avoir clairement signifié sa volonté
d'abandonner tout droit de propriété sur ce bien. En fait, ce qui est déposé sur la voie publique
appartient au propriétaire de la voie publique, c'est-à-dire la municipalité. Mais le propriétaire
pourrait aussi avoir manifesté sa volonté de donner ce bien à un tiers : c'est le cas du ramassage
des habits usagés. Donc la conception subjective peut être ambiguë.
Selon la conception objective, un déchet est un bien dont la gestion doit être contrôlée au profit de
la protection de la santé publique et de l'environnement, indépendamment de la volonté du
propriétaire et de la valeur économique du bien : les biens recyclables qui sont des matières
secondaires entrent dans cette définition objective du déchet.
Cette conception exige que les déchets soient nommés dans une liste. Cela nécessite
l'élaboration d'une classification en fonction de leur nature et de leurs caractéristiques. La
législation a retenu les deux conceptions du déchet car la volonté de se débarrass er ne suffit pas;
la définition objective empêche le détenteur d'un bien de se soustraire à la réglementation relative
aux déchets sous prétexte de sa valeur économique.

V.1.3. Déchets Inertes


Sont considérés comme des déchets inertes les déchets qui ne se décom posent pas, ne brûlent
pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique, ne sont biodégradables et ne
détériorent pas d'autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d'une manière susceptible
d'entraîner une pollution de l'environnement ou de la santé humaine.

V.1.4. Déchets dangereux (DD)


Les DD contiennent des éléments dangereux pour l'homme et l'environnement (toxicité, nocivité,
inflammabilité, risque d'explosion).
Les déchets dangereux présentent une ou plusieurs propriétés de danger (énum érés à l'annexe du
décret n° 2002-540 du 18 avril 2002).

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V.1.5. Déchets industriels


V.1.5.1. Déchets industriels spéciaux (DIS)
Les DIS sont une sous catégorie de déchets dangereux. Il s'agit des déchets, polluants,
dangereux, spécifiques de l'activité industrielle.

V.1.5.2. Déchets Industriels Banals (DIB)


Les DIB ne font pas l'objet d'une définition légale. Ils regroupent l'ensemble des déchets non
dangereux produits par les industriels, les entreprises, les commerçants, etc. Bien qu'ils ne soient
pas produits par les ménages, ils sont assimilables aux ordures ménagères et suivent des filières
de traitements similaires (recyclage, valorisation énergétique, stockage).

V.1.6. Déchets d'Emballage Industriels et Commerciaux (DEIC)


Les DEIC sont des déchets résultants de l'abandon des emballages d'un produit à tous les stades
de la fabrication ou de la commercialisation dès lors qu'il ne s'agit pas de la consommation ou de
l'utilisation par les ménages.

V.1.7. Déchets biomédicaux


V.1.7.1. Déchets d’activité de soins (DAS)
Les DAS sont des déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif,
curatif ou palliatif, dans les domaines de la médecine humaine et vétérinaire.

V.1.7.2. Déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI)


Les DASRI sont des déchets présentant un risque infectieux, du fait qu’ils contiennent des
microorganismes viables ou leurs toxines, dont on sait ou on a de bonnes raisons de croire qu’en
raison de leur nature, de leur qualité ou leur métabolisme, ils causent de la maladie chez l’homme
ou chez d’autres organismes vivants.

Les DASRI, même en l’absence de risques infectieux, relèvent de l’une des catégories suivantes:
- matériels et matériaux piquants ou coupants destinés à l’abandon, qu’ils aient été ou non en
contact avec un produit biologique,
- produits sanguins à usage thérapeutique incomplètement utilisés ou arrivés à péremption,
- déchets anatomiques humains, correspondant à des fragments humains non aisément
identifiables.

V.1.7.3. Déchets anatomiques


Les déchets anatomiques sont les fragments d’organe ou de membre, non aisément identifiables.

V.1.7.4. Déchets de soins assimilés


Les déchets de soins assimilés sont les accessoires servant aux soins, mais n’étant pas en
contact direct avec une souillure ou une contamination.

V.1.7.5. Déchets mous


Les déchets mous sont caractérisés par opposition aux déchets piquants et/ou coupants.

V.1.8. Déchets municipaux


Les déchets municipaux sont composés :
- des déchets des ménages (ordures ménagères et encombrants) ;
- des déchets produits par les services municipaux (entretien des espaces verts, bâtiments
communaux, nettoiement, assainissement, etc.) ;
- des déchets des artisans et des commerçants.
Les Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) sont composés des déchets des ménages, d'une part,
et des déchets des artisans et des commerçants, d'autre part, sous réserve d’une quantité faible et
d’une nature similaire aux déchets de la population.

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Qualité/Traitement des eaux et Environnement

V.2. Cadre Institutionnel


V.2.1. Avant 2002
En Côte d'Ivoire, la gestion (collecte, transport, valorisation, traitement et élimination) des déchets
solides était du ressort des communes ou collectivités locales qui exerçaient leur fonction sous la
tutelle hiérarchique du Ministère chargé de l'Intérieur. La loi sur la décentralisation de 1980,
modifiée en 1985 et en 1995, définit le principe de l'autonomie des communes et des
communautés urbaines en matière de gestion des déchets mais pour les communes de la capitale
économique Abidjan, cette mission était dévolue à la Ville d'Abidjan.
Toutefois, d'autres structures administratives intervenaient dans ce domaine. Ainsi :
- le Ministère chargé de la Santé Publique était l’autorité compétente pour la gestion des déchets
hospitaliers et des centres de soins;
- le Ministère chargé du Commerce et de l'Industrie avait un rôle de conseil en matière de gestion
des déchets générés par les industries;
- le Ministère chargé de l'Environnement veillait à la protection du cadre de vie à travers la
coordination et le contrôle des activités liées à la gestion des déchets, l'applic ation des textes
réglementaires et la collecte des données;
- le BNETD (Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement) intervenait en tant que
conseil de l'administration et souvent en tant que service de contrôle ; une convention liait la
Ville d'Abidjan au BNETD ;
- les ONG (Organisation Non Gouvernementale);
- les collecteurs privés;
- les précollecteurs qui assuraient le relais entre les ménages et les coffres ou les centres de
regroupement.
(Source : BNETD)

V.2.2. A partir de 2002


Le Ministère chargé de l’Environnement a mis en chantier une nouvelle politique dénommée
Stratégie et Programme National de Gestion Durable des Déchets Urbains en Côte d’Ivoire et
cette politique a été adoptée par le Conseil des Ministres du lundi 4 février 2002. Au plan
institutionnel et réglementaire, la nouvelle stratégie renforce les attributions des comm unes par la
consolidation de leur rôle dans la gestion des ordures ménagères. Ainsi :
- Les Communes sont responsables des activités de proximité que sont la précollecte, le curage
des caniveaux, l’entretien des voies et lieux publics, la gestion des cadres de centre de
compostage, du transport des déchets aux centres de groupage ;
- Les Départements, quant à eux, gèrent les équipements communs que sont les postes de
groupage, le transport des ordures des postes de groupage au Centre d’Enfouissement
Technique (CET) et sa gestion.
- Les Régions et les Districts gèrent les Centres d’Enfouissement Mixtes, destinés à recevoir tous
les types de déchets.
- L’Etat, en plus de son rôle de concepteur de la gestion, est le maître d’ouvrage de toutes les
opérations de collecte et d’élimination des déchets hospitaliers, industriels et dangereux.
- L’Agence Nationale De l’Environnement (ANDE) assiste les Communes, les Districts, les
Départements et les Régions dans la gestion des déchets et assure la coordination entre les
différents partenaires publics et privés concernés par le secteur.
- Le secteur privé (Bureaux d’étude, Entreprises, ONG) exécute les tâches qui sont assurées
sous forme de contrats de gestion (BOT, concessions) ;
- Le FNDE (Fonds National De l’Environnement) assure la gestion financière du programme et
est chargé par la même occasion de recueillir toutes les ressources financières ainsi que tout
autre appui financier au secteur.

Le Programme national couvre les 196 communes de la Côte d’Ivoire en 2002, pour la période
2002-2010, période au cours de laquelle la production annuelle des déchets passera de 2 à 3
millions de tonnes. Aussi, les actions suivantes sont-elles envisagées pour maîtriser la gestion de
ces déchets :
- mise en place d’opérateurs privés de précollecte, de collecte et d’élimination des ordures
ménagères sur l’ensemble du territoire national, sur la base de cahiers des charges et de
contrats-types, assortis d’un programme de renforcement des capacités ;
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- réalisation de 70 centres d’enfouissement techniques mixtes équipés d’incinérateurs, de 4 CET


ordinaires et de 25 centres de compostage ;
- L’Etat participera à la construction d’une unité sous-régionale de traitement des déchets
dangereux et de 3 centres de transfert de ce type de déchets ;
- Enfin, il sera mis en place des réseaux de récupération et de valorisation des déchets du genre
papiers, verres, huiles usagées, ferrailles et plastique.

Une politique bien conçue très proche des populations qui nécessite rigueur et volonté
d’application effective de la part des différents partenaires.

V.3. Obligations de l’Etat et des Collectivités Locales


Selon la loi n°96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de l'Environnement en Côte d'Ivoire :

Article 66
Les communes sont responsables de la collecte, du transport et de l'élimination des déchets
ménagers. Cette action peut être entreprise en liaison avec les départements et les régions ou
avec de groupes privés ou publics habilités à cet effet.
Elles ont l'obligation d'élaborer des schémas de collecte et de traitement des déchets ménagers
avec le concours des services techniques des structures compétentes.
Elles assurent également l'élimination d'autres déchets qu'elles peuvent, eu égard à leurs
caractéristiques et aux qualités produites, contrôler ou traiter.

Article 67
Les collectivités locales sont tenues d'avoir :
- un plan de gestion de l'environnement;
- une ou plusieurs décharges contrôlées d'ordures ménagères.
Elles veillent à enrayer tous les dépôts sauvages.
Elles instituent une taxe de salubrité.

Article 68
Il incombe à l'Etat, aux collectivités locales et aux concessionnaires d'assurer, dans le respect des
prescriptions environnementales, l'exploitation rationnelle des gisements et accumulations
naturelles d'hydrocarbures existant en Côte d'Ivoire y compris sur le plateau continental.

Article 69
L'Etat et les collectivités doivent veiller à la création, au maintien et à l'entretien d'espaces verts.

Article 70
La gestion des eaux usées relève de la compétence de l'Etat, des collectivités locales et de toutes
autres structures susceptibles de produire des effluents de nature à porter atteinte à
l'environnement.
Elle peut faire l'objet d'une concession.

Article 71
L'Etat, les régions, les départements et les collectivités locales s'engagent à élaborer des
programmes d'action et à organiser des plans d'urgence dans tous les domaines en vue de
protéger l'environnement.

Article 72
L'éducation, la formation et la sensibilisation environnementale incombent à l'Etat, aux collectivités
locales et aux associations de défense.

Article 73
Les établissements et institutions publics ou privés ayant en charge l'enseignement, la recherche
et l'information sont tenues dans le cadre de leurs compétences respectives :
- de sensibiliser aux problèmes d'environnement par des programmes adaptés;
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Qualité/Traitement des eaux et Environnement

- d'intégrer dans leurs activités des programmes permettant d'assurer une meilleure
connaissance de l'environnement.

V.4. Gestion durable des déchets


V.4.1. Nouvelle stratégie
La nouvelle stratégie vise à mettre en place un système de gestion durable des déchets solides
pour l'ensemble des districts, des villes et des communes de Côte d'Ivoire. Elle est basée sur:
- le concept de gestion globale qui assure la protection de l'environnement et l'amélioration du
cadre de vie;
- des orientations techniques qui minimisent les coûts d'investissement et d'exploitation;
- des mécanismes de mobilisation de ressources financières additionnelles;
- la mise en place d'un comité national de coordination, de contrôle et d'évaluation;
- la participation des populations et du secteur privé.

V.4.1.1. Aspects techniques


La nouvelle stratégie repose sur quatre (4) grandes activités distinctes et liées, menées par des
opérateurs professionnels dans le cadre de contrats séparés. Il s'agit :

1 de la précollecte qui consiste à ramasser les déchets des ménages, dans des charrettes
hygiéniques ou autres engins appropriés en vue de les entreposer avec soin dans des centres
de groupage ou de transfert. L'activité de précollecte est étendue au curage des caniveaux, au
balayage des voies et des lieux publics, à l'entretien des marchés et des espaces verts. Les
déchets hospitaliers et industriels seront conditionnés dans des établissements de santé et
dans les industries;
2 du transfert ou du groupage couplé ou non avec une déchèterie ou un centre de tri. En ce lieu,
les déchets sont entreposés dans des véhicules de transport ou dans des coffres spécialisés;
3 du transport avec des camions de grande capacité (15 à 30 tonnes).
Les déchets récupérables seront acheminés vers les centres de tri ou vers les usines de
valorisation. Les déchets organiques et ultimes vont dans les Centres d'Enfouissement
Technique ou des centres de compostage.
4 de la mise en décharge en utilisant la technique d'enfouissement qui permet la protection de la
nappe phréatique. Le gaz méthane issu de la décomposition des déchets sera utilisé comme
combustible pour les incinérateurs des déchets biomédicaux et industriels non putrescibles ou
pour produire de l'électricité.
Ces CET de différentes tailles et les centres de compostage seront réalisés sur toute l'étendue
du territoire par regroupement des communes. Ainsi, l'on procédera au fur et à mesure à la
réhabilitation des dépotoirs existants.

V.4.1.2. Aspects financiers


Dans la perspective de mobiliser et de sécuriser les ressources pour le financement de l'ensemble
des activités de la filière des déchets solides, les orientations d'information, de sensibilisation et
d'éducation.
1 la sécurisation du budget des communes destiné à la gestion des ordures ménagères tout en
favorisant l'intercommunalité;
2 la mise en place, en application du principe pollueur-payeur, d'un mécanisme pour la
récupération et la valorisation des déchets industriels, et la réalisation d'une bourse de déchets
conformément à l'article 74 de la loi n° 96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de
l'Environnement. Ces dispositions permettront de mobiliser des ressources additionnelles à
travers une redevance sur la vente des produits récupérés, l'adhésion au système
d'écolabelisation et la transaction entre les fournisseurs et réutilisateurs de déchets;
3 l'ouverture d'un compte spécial "déchets" au Fonds National de l'Environnement (FNDE) en vue
de recevoir les ressources additionnelles mobilisées et tout autre appui financier au secteur. Le
fonds permettra de soutenir les opérateurs du secteur déchets industriels, et d'assister les
communes qui adhèrent à la stratégie et au programme national, et de faire fonctionner les
services de reprise et de valorisation et la bourse des déchets, de réaliser, au besoin, des
infrastructures sur fonds propre.
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Qualité/Traitement des eaux et Environnement

V.4.2. Grands principes de Gestion durable des déchets


1 Réduction des déchets à la source par l'adoption de technologies propres et le développement
d'écoproduits;
2 Valorisation des déchets par réemploi, recyclage ou tout autre action visant à obtenir à partir
des déchets des matériaux réutilisables ou de l'énergie;
3 traitement des déchets que l'on ne peut réutiliser ou recycler, notamment par les filières
physicochimiques et l'incinération;
4 Mise en centre de stockage réservée aux déchets ultimes;
5 Traitement des déchets à proximité de leur lieu de production;
6 Information du public sur les effets, pour l'environnement et la santé publique, des opérations
de production et d'élimination des déchets.

V.4.3. Exemple de gestion durable des déchets


La Commission européenne a présenté, le 7 décembre 2001, une proposition modifiant la directive
n° 94/62/CE relative à la gestion durable des déchets. De nouveaux objectifs à atteindre en 2006
ont été proposés :
- taux global de valorisation : 60-75 % ;
- taux global de recyclage : 55-70 % ;
- recyclage du verre : 60 % ;
- recyclage du papier-carton : 55 % ;
- recyclage des métaux : 50 % ;
- recyclage des plastiques (recyclage mécanique et chimique uniquement) : 20 %.

Un second délai plus long de dix ans est prévu pour la réalisation d’objectifs plus élevés.

V.5. Classification des déchets urbains


V.5.1. Objectifs de la classification
Pour effectuer une bonne gestion des déchets, il faut d'abord connaître leur composition. Les
classifications de déchets sont toujours à but finalisé : elles ne sont pas une référence scientifique
à proprement parler.
Le but d'une classification peut être :
- d'ordre technique : maîtrise des problèmes de transport, de stockage intermédiaire, de
traitement et d'élimination finale;
- d'ordre financier : application du principe du pollueur-payeur, tri entre les communes et
entreprises qui sont membres ou non d'un organisme de gestion des déchets qui en assure le
financement;
- d'ordre légal : appréhension de la responsabilité causale relative à des questions de sécurité
des populations ou de protection de l'environnement.

V.5.2. Nomenclature des déchets


La gestion des déchets oblige les différents partenaires que sont l'administration, les
établissements publics, les collectivités, les producteurs, etc. à utiliser le même langage.
C'est pour cette raison qu'un Catalogue Européen a été publié.
L'identification des déchets s'effectue aujourd'hui selon une nomenclature, directement issue du
Catalogue Européen des Déchets et publiée au Journal Officiel du 11 novembre 1997.
Mais cette nomenclature n'est pas exhaustive, elle fait l'objet d'un réexamen périodique de la
Commission Européenne qui a pris récemment une Décision fixant une nouvelle liste de déchets
(Décision de la Commission du 3 mai 2000 modifiée). Cette décision a été transposée en France
par le décret n° 2002-540 du 18 avril 2002, relatif à la classification des déchets.

V.5.3. Liste unique européenne des déchets


Il existe 20 catégories correspondant aux 20 rubriques ou chapitres de la nomenclature. Les
indications portées ici tiennent compte, dans la désignation des déchets, de la liste établie par la
Décision de la Commission européenne du 16 janvier 2001.

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01 Déchets provenant de l'exploration et de l'exploitation des mines et des carrières ainsi que
du traitement physique et chimique des minéraux
02 Déchets provenant de l'agriculture, de l'horticulture, de l'aquaculture, de la sylviculture, de la
chasse et de la pêche ainsi que de la préparation et de la transformation des aliments.
03 Déchets provenant de la transformation du bois et de la production de panneaux et de
meubles, de pâte à papier, de papier et de carton
04 Déchets provenant des industries du cuir, de la fourrure et du textile
05 Déchets provenant du raffinage du pétrole, de la purification du gaz naturel et du traitement
pyrolytique du charbon
06 Déchets des procédés de la chimie minérale
07 Déchets des procédés de la chimie organique
08 Déchets provenant de la fabrication, de la formulation, de la distribution et de l'utilisation
(FFDU) de produits de revêtement (peintures, vernis et émaux vitrifiés), mastics et encres
d'impression
09 Déchets provenant de l'industrie photographique
10 Déchets provenant de procédés thermiques
11 Déchets provenant du traitement chimique de surface et du revêtement des métaux et autres
matériaux, et de l'hydrométallurgie des métaux non ferreux
12 Déchets provenant de la mise en forme et du traitement physique et mécanique de surface
des métaux et matières plastiques
13 Huiles et combustibles liquides usagés (sauf huiles alimentaires et huiles figurant aux
chapitres 05, 12 et 19)
14 Déchets de solvants organiques, d'agents réfrigérants et propulseurs (sauf chapitres 07 et
08)
15 Emballages et déchets d'emballages, absorbants, chiffons d'essuyage, matériaux filtrants et
vêtements de protection non spécifiés ailleurs
16 Déchets non décrits ailleurs dans la liste
17 Déchets de construction et de démolition (y compris déblais provenant de sites contaminés)
18 Déchets provenant des soins médicaux ou vétérinaires et/ou de la recherche associée (sauf
déchets de cuisine et de restauration ne provenant pas directement des soins médicaux)
19 Déchets provenant des installations de gestion de déchets, des stations d'épuration des
eaux usés hors site et de la préparation d'eau destinée à la consommation humaine et d'eau
à usage industriel
20 Déchets municipaux (déchets ménagers et déchets assimilés provenant des commerces,
des industries et des administrations), y compris les fractions collectées séparément

V.5.4. Codification ou Structure de la nomenclature des déchets


1 Le fait qu'une matière figure dans la présente nomenclature ne spécifie pas qu'elle soit un
déchet dans tous les cas. L'inscription sur cette liste n'a d'effet que si la matière répond à la
définition des déchets telle que formulée à l'article 1er de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975
relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux.

2 La présente nomenclature est constituée de 20 catégories d'origine, subdivisées en 120


regroupements intermédiaires et 645 désignations de déchets. Elle est non exhaustive et fera
donc l'objet d'un réexamen périodique.

3 Seules les désignations de six (6) chiffres en caractères normaux désignent effectivement des
déchets. Toutes les autres identifient des catégories d'origine et des regroupements
intermédiaires. La lecture d'un code individuel de déchet de la liste ne doit pas être isolée du
titre de la catégorie d'origine et du regroupement intermédiaire dans lesquels il s'inscrit. Les
informations liées à la description de ces catégories et regroupements participent en effet à la
description et à l'identification du déchet.

4 La liste des déchets est constituée de deux (2) colonnes :


4.1. la première colonne donne un code de nomenclature (de 01 00 00 à 20 03 05);
4.2. la deuxième colonne comprend :

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- la catégorie d'origine du déchet précisant le secteur d'activité, le procédé ou les détenteurs


dont il est issu.
Les catégories d'origine sont identifiées par un code à six (6) chiffres comportant deux (2)
chiffres suivis de quatre (4) zéros, comme exemple :
06 00 00 Déchets des procédés de la Chimie Minérale

- à l'intérieur de ces catégories d'origine, des regroupements intermédiaires, également par


origine ou par nature.
Les regroupements intermédiaires sont identifiés par un code à six (6) chiffres comportant
quatre (4) chiffres suivis de deux (2) zéros, comme par exemple:
06 04 00 Déchets contenant des métaux ou
06 09 00 Déchets provenant de la chimie du phosphore.

Parmi les six (6) chiffres de ce code, les deux (2) premiers sont ceux de la catégorie d'origine
à laquelle appartient le regroupement intermédiaire considéré.

4.3. à l'intérieur de ces regroupements intermédiaires, la désignation des déchets.


Les déchets sont identifiés par un code à six (6) chiffres, dont les deux (2) premiers sont ceux
de la catégorie d'origine et les deux (2) suivants ceux du regroupement intermédiaire, comme
par exemple :
06 09 01 Phosphogypse.

La lecture d'un code individuel de déchet de la liste ne doit pas être isolée du titre de la
catégorie et du regroupement intermédiaire dans laquelle il s'inscrit et qui définit son origine et
sa nature.

5 L'identification administrative des déchets se fera en France avec les six (6) chiffres précédant
sa désignation. Pour l'application du règlement (CEE) n0 259/93 du 1 er février 1993 relatif aux
transferts transfrontaliers, l'identification administrative des déchets se fera suivant la présente
nomenclature et les listes annexées à ce règlement.

6 A titre transitoire, le code individuel de déchet sera inscrit dans les cases concernant la
nomenclature C et A dans les formulaires pris en application de l'arrêté du 4 janvier 1985 relatif
au contrôle des circuits d'élimination des déchets générateurs de nuisances en attendant la
modification de ces formulaires.

La liste des déchets établit une nomenclature à 6 chiffres pour les déchets dangereux et non
dangereux. Le principe de classement est basé sur :
- la source (origine de production) des déchets : chapitres 01 à 12 et chapitres 17 à 19;
- la nature (origine du produit qui a engendré le déchet) : chapitres 13 à 16 et chapitre 20;
- la non spécification de la source et de la nature.

V.6. Comment trouver la Rubrique ou le Chapitre de classement des déchets


Les différents types de déchets figurant dans la liste sont définis de manière complète par le code
à 6 chiffres pour les rubriques de déchets et par les codes à 2 ou 4 chiffres pour les titres des
chapitres et sections.
Chaque déchet est désigné par son code de nomenclature (code à 6 chiffres), comprenant :
- sa catégorie d'origine (1er et 2ème chiffres);
- son regroupement intermédiaire (3ème et 4ème chiffres);
- sa désignation (5ème et 6ème chiffres)

Pour trouver la rubrique de classement d'un déchet dans la liste, il faut procéder de manière
suivante :

1ère étape

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Il faut repérer la source produisant le déchet dans les chapitres 01 à 12 ou 17 à 20 et repérer


ensuite le code à 6 chiffres approprié (à l'exception des codes de ces chapitres se terminant par
99).

2ème étape
Si aucun code approprié de déchets ne peut être trouvé dans les chapitres 01 à 12 ou 17 à 20, on
examine ensuite si un des chapitres 13, 14 ou 15 convient pour classer le déchet.

3ème étape
Si aucun de ces codes ne s'applique, le classement du déchet doit se faire dans le chapitre 16.

4ème étape
Si le déchet ne relève pas non plus du chapitre 16, on le classe dans la rubrique dont le code se
termine par 99 (déchets non spécifiés ailleurs) dans le chapitre de la liste correspondant à l'activité
repérée à la première étape.

V.7. Activités produisant plusieurs types de déchets


Il convient de noter qu'une installation spécifique peut devoir classer ses activités dans plusieurs
chapitres car les différents chapitres correspondent aux différentes étapes du processus de
fabrication.
Par exemple, une usine de production de voitures peut produire des déchets relevant des
chapitres :
- chapitre (rubrique) 12 : déchets de la mise en forme et du traitement physique et m écanique de
surface des métaux;
- chapitre (rubrique) 11 : déchets provenant du traitement chimique de surface et du revêtement
des métaux;
- chapitre (rubrique) 08 : déchets provenant de l'utilisation de produits de revêtements

V.8. Exemples de catégories de déchets


V.8.1. Code 20 00 00
Cette catégorie comprend les déchets municipaux (déchets ménagers et déchets assimilés
provenant des commerces, des industries et des administrations), y compris les fractions
collectées séparément. Le groupement intermédiaire 20 01 décrit les fractions collectées
séparément (papier et carton, verre, vêtements, etc.), sauf ceux de la section 15 01 (emballages et
déchets d'emballages).

V.8.2. Codes 13 00 00 – 14 00 00 – 15 00 00 – 16 00 00
Ces catégories décrivent des déchets identifiés par leur nature et non par leur origine :
- huiles et combustible liquides usagés (sauf huiles alimentaires et huiles figurant aux chapitres
05, 12 et 19);
- solvants organiques, agents réfrigérant et propulseurs (sauf ceux des chapitres 07 et 08);
- emballages, absorbants, chiffons d'essuyage, matériaux filtrants, vêtements de protection,
déchets non décrits ailleurs (véhicules hors d'usage, équipements électriques ou électroniques,
loupés de fabrication et produits non utilisés, déchets d'explosifs, gaz en récipients à pression
et produits chimiques mis au rebut, piles et accumulateurs, déchets de nettoyage des cuves et
fûts de stockage et de transport, catalyseurs usés, substances oxydantes, déchets liquides
aqueux destinés à un traitement hors site, déchets de revêtements de fours et réfractaires).

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Gestion des déchets
V-9
Qualité/Traitement des eaux et Environnement

V.9. Mode de collecte des déchets urbains


V.9.1. Précollecte
La précollecte est généralement mise en place dans les quartiers inaccessibles aux véhicules de
collecte.
Il existe deux (2) modes de précollecte :
- La précollecte par apport volontaire (PAV) où les usagers apportent eux-mêmes leurs déchets
vers des espaces de regroupement;
- La précollecte en porte à porte où le secteur informel et quelquefois formel reprend les déchets
en porte à porte pour les acheminer à l'aide de charrettes, tricycles ou tracteurs vers des
espaces de regroupement.

Quand choisir la précollecte ?


Quand les quartiers sont inaccessibles aux véhicules de collecte et/ou la densité de population est
très faible; dans le cas de certains quartiers de la ville d'Abidjan, la précollecte existe parce que la
fréquence de collecte par les camions-tasseurs est très faible c'est-à-dire une (1) fois par semaine.

V.9.1.1. Précollecte par apport volontaire à l'espace de regroupement


La population achemine elle-même ses déchets à l'aide de sacs en plastique, de seaux de
récupération, de brouettes ou autre contenant vers un espace de regroupement situé à une
distance de 250 m des habitations.

La PAV sera choisie lorsque les critères suivants sont réunis :


- disponibilité d'une superficie pour l'implantation d'espaces de regroupement
- voirie permettant l'accès des camions aux espaces de regroupement
- espace de regroupement situé au maximum à 250 m des habitations concernés par cet espace;
- densité de population suffisante pour permettre le remplissage d'un conteneur :
o en moins de 7 jours en zone sahélienne;
o en moins de 3 jours en zone tropicale humide.

V.9.1.2. Précollecte en porte à porte


La précollecte en porte à porte sera surtout envisagée dans les cas suivants :
- la population veut un service en porte à porte et elle est prête à payer le prix
- la zone ne permet pas l'implantation d'un espace de regroupement
- la zone présente une faible densité de population et nécessite le rabattement des déchets d'une
zone plus grande sur l'espace de regroupement de telle sorte que le remplissage se fasse en
moins de 7 jours en zone sahélienne et en moins de 3 jours en zone tropicale.

V.9.2. Collecte
La collecte se fait dans les quartiers accessibles aux véhicules de collecte. Il existe deux (2)
types :
- collecte ordinaire ou de porte-à-porte : dans ce cas, les récipients sont déversés directement
dans les bennes;
- collecte par conteneur : ce mode consiste à utiliser des contenants de grande capacité et
répond aux besoins particuliers de grands ensembles (quartiers populaires, centres
commerciaux, etc.)

V.9.3. Espaces de regroupement


V.9.3.1. Espace de regroupement simple
C'est un lieu de rabattement des déchets :
- soit un ou plusieurs conteneurs y sont disposés;
- soit un casier en ciment est aménagé avec des escaliers et une rampe (pour les brouettes,
pousse-pousse, etc.).
N.B : un accès sur 3 côtés permet un bon remplissage bien équilibré du casier.

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Gestion des déchets
V-10
Qualité/Traitement des eaux et Environnement

Que ce soit un conteneur ou un casier, la capacité doit être correctement calculée en fonction de la
densité de population et de la fréquence de collecte nécessaire. Ceci permet d'éviter des
débordements qui finissent inévitablement en dépôts sauvages.
Par mesure d'hygiène, ces espaces de regroupement sont soit bétonnés, soit aménagés en terre
stabilisée. Ils présentent une pente adéquate pour l'évacuation des eaux de ruissellement.
Ces aires ont pour but d'améliorer des situations existantes là où la population a déjà ses
habitudes. C'est pourquoi le choix de leur emplacement se fera en accord avec les usagers. Bien
souvent, le lieu choisi sera à proximité d'un dépôt sauvage.

V.9.3.2. Espace de regroupement aménagé


Ces espaces aménagés sont intéressants là où :
- la voirie est inaccessible;
- la densité de population est élevée;
- le mode de collecte est informel.

C'est souvent en zone périurbaine qu'ils se justifient et ils sont prévus pour desservir +- 20.000
habitants.
Un surveillant, en permanence sur le site, est chargé de l'entretien des lieux.
L'aménagement de casiers pour la récupération permet que celle-ci se fasse dans des conditions
plus hygiéniques que sur une décharge.
Selon les besoins, une aire de compostage peut également être prévue.
On veillera à implanter ces sites dans des endroits éloignés des habitations et bien sûr toujours en
accord avec les usagers.

V.9.4. Centre de transfert ou de groupage


Un centre de transfert est une installation intermédiaire entre la collecte des déchets ménagers et
leur transport vers un centre de traitement, le plus souvent un centre d'enfouissement technique
ou une décharge contrôlée.

Les déchets y sont :


- regroupés à proximité des zones de collecte;
- puis transférés sur des véhicules de grandes capacités afin d'être acheminés vers le centre de
traitement.
N.B : on parle de transport pour le déplacement depuis le centre de transfert jusqu'au centre de
traitement.

Quand et comment choisir une solution de transfert ?


Le recours à un maillon intermédiaire entre la collecte des ordures ménagères et le transport vers
un centre de traitement se justifie dès lors que son coût (transfert + transport vers le centre de
traitement) devient inférieur à celui d'un transport par les véhicules de collecte jusqu'à l'unité de
traitement.

D'une manière générale, on constate que :


- à moins de 5 à 10 km de distance entre la zone de collecte et le site de traitement des ordures
ménagères, un centre de transfert n'est généralement pas rentable et les véhicules de collecte
doivent accomplir eux-mêmes le trajet;
- à partir de 10 à 15 km, le centre de transfert commence à prendre tout son intérêt, d'abord pour
les tonnages dépassant 50t/j, puis avec l'augmentation de la distance pour des tonnages de
plus en plus faibles;
- pour un tonnage très faible cependant, c'est-à-dire moins de 10t/j, le centre de transfert ne
devient plus intéressant, même pour des distances relativement importantes.

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Gestion des déchets
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Qualité/Traitement des eaux et Environnement

V.9.5. Différents types de collecte


V.9.5.1. Collecte ouverte
C'est le procédé le plus courant et le moins cher. Les déchets sont stockés dans les récipients
appelés "poubelle", de forme et de nature variées (métal, matières plastiques, etc.) d'ailleurs
laissées, le plus souvent, aux choix de l'utilisateur.

V.9.5.2. Collecte hermétique


Ce procédé ne diffère du précédent que par l'emploi de poubelle hermétique, exactement à l'orifice
d'alimentation de la benne de transport. Ces poubelles sont en général de grande capacité, elles
sont munies de roulettes et entreposées soit dans un local de l'habitation soit à l'extérieur de celle-
ci. Ce système permet en outre d'espacer les collectes.

V.9.5.3. Collecte en sacs


Les déchets sont placés par l'utilisateur lui-même en sacs "perdus" fermés. L'ensemble est enlevé
par le service de voirie. Ce procédé nécessite d'équiper la benne-transporteuse d'un système
permettant de déchirer les sacs afin de faciliter le tassement et la fermentation aérobie.

V.9.5.4. Collecte en conteneurs


Ce procédé s'applique aux grands ensembles à logements munis de vide-ordures, aux écoles,
hôpitaux, bâtiments publics, etc. La capacité du container est d'au moins 1 m 3, il est muni de
roulettes et d'un dispositif d'accrochage à la benne de ramassage. La vidange ou l'enlèvement
s'effectue avec un personnel réduit, au moyen de véhicules adaptés (dispositif de levage, etc.).

V.9.5.5. Collecte pneumatique


Ce système d'origine suédoise consiste en un transport des déchets depuis le vide-ordures
jusqu'au lieu de stockage et de traitement par conduites pneumatiques souterraines.

V.9.5.6. Collecte automatique


Dans ce type de collecte d'origine française, un conteneur mobile, circulant en sous -sol, s'arrête
automatiquement sous chaque colonne de vide-ordures, selon un programme déterminé.

V.9.5.7. Collecte sélective


Ce système permet de récupérer 5 à 30% des ordures ménagères et peut avoir une incidence sur
le traitement de celles-ci :
- décharge contrôlée : incidence favorable car la quantité de matière à épandre diminue;
- compostage : incidence favorable car la quantité de matières non compostables (matières
plastiques, verres, métaux, etc.) décroît ;
- incinération : en cas de collecte sélective des matières à haut pouvoir calorifique (papiers,
cartons, matières plastiques) l'incidence peut être défavorable car il faut souvent avoir
recours à un apport supplémentaire de combustible.

V.10. Filières d'élimination


V.10.1. Définition
L'élimination est l'ensemble des opérations de collecte, de transport, de stockage, de tri et de
traitement des déchets.

V.10.2. Enjeux
Les ouvrages de stockage des déchets (centres de stockage des déchets industriels ou ménagers,
mais aussi de plus petits ouvrages de stockage de déchets liés aux activités industrielles ou
agricoles, bassins de stockage d'effluents, fosse à lisier, etc.) sont des installations à risque pour
l'environnement dont les effets peuvent s'étendre bien au-delà de la durée de leur exploitation. Afin
de limiter leur impact sur l'environnement et en particulier sur la qualité des eaux, leur conception,
leur exploitation et leur suivi post-exploitation sont soumis à des règles de plus en plus précises.
C'est en particulier le cas pour les centres de stockage de déchets (CSD) industriels (classe 1) et
ménagers (classe 2) régis par des arrêtés ministériels. Pour ces derniers ouvrages, la législation
prévoit des dispositions techniques relatives à :
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Gestion des déchets
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Qualité/Traitement des eaux et Environnement

- l'implantation du site;
- l'aménagement du site;
- la maîtrise des eaux (superficielles et souterraines), à la gestion des effluents liquides et
gazeux, à l'aménagement et au suivi post-exploitation.

La sécurité du site vis-à-vis des fuites d'effluents (biogaz et surtout lixiviats) est assurée à deux
niveaux :
- un niveau de sécurité active (systèmes ouvrés de couverture, de drainage et de collecte de
lixiviats, d'étanchéité par géomembrane) à courte durée de vie (quelques dizaines d'années);
- et un niveau de sécurité passive (géologie et hydrogéologie du site) à longue durée de vie.

V.11. Installations de traitement


Toutes les installations sont soumises à la législation sur les Installations Classées pour la
Protection de l'Environnement (ICPE).

V.11.1. Déchèteries
La déchetterie ou Centre d'Apport Volontaire (CAV) est une installation qui regroupe les déchets
non pris en compte par les collectes traditionnelles (déchets encombrants et déchets ménagers
spéciaux) et les oriente vers les filières de valorisation adéquates.
La population desservie ne doit pas dépasser un rayon de 3 km en zone urbaine et un rayon de 10
km en zone rurale. Autrement dit le déplacement nécessaire pour se rendre à la déchetterie est
d'environ dix (10) minutes de trajet en véhicule automobile.

V.11.2. Centres de tri


La fonction d'un centre de tri est de réaliser le tri des différentes catégories de déchets en
mélange, généralement des DIB ou d'une collecte multi-matériaux, notamment les emballages
ménagers, en vue de leur valorisation.
Les déchets sont réceptionnés puis convoyés vers des postes de tri manuel et/ou automatique.
L'ensemble des postes permettant le tri constitue la chaîne de tri. Les déchets triés font
habituellement l'objet d'un conditionnement par compaction sous forme de balles avant leur
transport vers des filières de valorisation et de recyclage adaptées.

V.11.3. Quais de transfert des ordures ménagères


Entre la phase collecte de déchets ménagers et le traitement, il peut s'avérer utile, afin de faire
face à l'éloignement des unités de traitement, de mettre en place des stations de dépôts
transitoires des déchets. En effet, les camions de collecte ne sont pas adaptés au transport sur
une distance supérieure à 10-15 km et cette solution permet de réduire les coûts de transport

V.11.4. Centres de compostage


Le compostage désigne les techniques permettant de transformer la partie organique des déchets
de manière à la rendre suffisamment stable pour pouvoir être utilisée en agriculture ou en
horticulture ou tout au moins, pour n'évoluer qu'assez lentement sans entraîner de nuisances
olfactives ou autres. Le résultat est un mélange analogue à l'humus (comparable à du terreau fin).
C'est une méthode simple et peu coûteuse pour obtenir un amendement naturel du sol. Les
déchets verts sont particulièrement adaptés à ce procédé. Il existe la fermentation et le
compostage. Le processus peut se faire dans des bassins automatisés.

V.11.5. Centre d'Enfouissement Technique (CET) ou Décharge contrôlée ou Centre de


stockage
Le CET ou décharge contrôlée est une ICPE soumis à déclaration ou à autorisation d'exploitation
qui fixe, après étude d'impact et enquête publique, les conditions d'implantation, d'aménagement,
d'exploitation, de surveillance et d'aménagement final selon des prescriptions d'instruction
technique.

V.11.5.1. CET de classe 1


Le CET de classe 1 est une installation classée soumise à autorisation, qui admet des déchets
dangereux ultimes résultant ou non du traitement d'un déchet qui n'est plus susceptible d'être traité
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Gestion des déchets
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Qualité/Traitement des eaux et Environnement

dans les conditions techniques et économiques du moment. Ces résidus doivent être stables ou
stabilisés par des procédés physico-chimiques visant à éviter le relargage d'éléments toxiques et
nocifs dans l'environnement. Ce type de centre ne peut être installé que sur des terrains
imperméables (argileux).

V.11.5.2. CET de classe 2


Le CET de classe 2 est une installation qui admet les ordures ménagères, les déchets industriels
et commerciaux banals, et est installée sur des terrains semi-perméables. L'exploitation se fait par
casiers équipés d'un système de drainage. Les eaux de percolation sont traitées par différentes
techniques, avant rejet dans le milieu naturel. Les casiers qui reçoivent des matières organiques
sont équipés d'un réseau de captage du gaz de décharge produit par la fermentation anaérobie.
L'énergie de celui-ci peut être valorisée en chaleur ou en électricité.

V.11.5.3. CET de classe 3


Le CET de classe 3 est une installation qui admet les déchets inertes, c'est-à-dire des déchets qui
ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique importante et qui ne sont pas
biodégradables (terres, déblais, gravats, certains déchets de construction). Cette décharge peut
être installée sur des terrains perméables. Un guide technique définit les conditions d'acceptabilité
et de stockage des déchets.

V.11.6. Centre d'incinération


L'incinération est l'opération qui consiste à transformer les déchets en gaz, en chaleur et en
matériaux stériles et inertes que sont les cendres et les mâchefers. Cette opération permet de
réduire fortement le volume et le poids des déchets ménagers qui atteignent respectivement 90%
et 60% du volume et du poids initial des ordures.
Les gaz formés contiennent essentiellement de l'air en excès, de la vapeur d'eau, du dioxyde de
carbone (CO 2), des oxydes d'azote (NOx), des cendres volantes et, en faibles quantités, des
produits divers issus de la combustion: oxyde de carbone (CO), matières organiques, dioxyde de
soufre (SO 2), acide chlorhydrique (HCl), etc. Selon la composition des déchets ménagers et les
quantités d'air admises, les proportions des principaux composants sont habituellement les
suivantes (poids):
N2 : 65 à 75%
CO2 : 6 à 14%
O2 : 6 à 14%
H2O : 5 à 15%

En moyenne, 1 kg d'ordures donne 4 à 5 m 3 de gaz de combustion à 1000°C.


La chaleur dégagée est fonction du pouvoir calorifique des déchets : pouvoir calorifique supérieur
(PCS) qui comprend la chaleur de condensation de la vapeur d'eau contenue dans les fumées et
pouvoir calorifique inférieur (PCI) qui ne la comprend pas; le PCS suppose donc que l'eau se
retrouve totalement à l'état liquide dans les produits de combustion, le PCI suppose que l'eau s'y
retrouve à l'état de vapeur. Le PCI moyen des déchets ménagers se situe entre 1200 et 2500
kcal/kg (en général 1200 à 2300 kcal/kg).
Les cendres et mâchefers sont les produits solides inertes provenant des matières minérales
contenues dans les déchets ménagers (verre, métaux, terres, etc.). Ils représentent 15 à 40% du
poids des déchets et se repartissent comme suit :
- mâchefers récoltés à la grille : 90% ;
- cendres volantes entraînées par le gaz de combustion : 10%.
Les mâchefers sont constitués des scories essentiellement siliciques (80 à 90%), de métaux
engagés dans des combinaisons chimiques peu solubles, principalement magnétiques (10 à 15%)
et d'imbrûlés (1 à 5%).
Les cendres ont une composition analogue à celle des mâchefers, elles sont toutefois plus riches
en alumine et en magnésie, que ceux-ci.

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