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HELLEU B., DURAND C.

(2005) L’équilibre compétitif des ligues


ouvertes européennes. Une analyse démographique des
promotions/relégations : Performances vs présences., in Benguigui
N., Fontayne P., Desbordes M., Bardy B. (eds.) Recherches
actuelles en sciences du sport, actes du 11ème congrès internatinal
de l'ACAPS, novembre, Paris XI Orsay, pp.735-736.

Résumé :
Notion d'équilibre compétitif

La question de l’équilibre compétitif est un thème majeur de l’économie du sport professionnel


aux Etats-Unis comme en Europe (Sanderson & Siegfried, 2003). De nombreuses propositions sont
faites pour établir les critères d’évaluation les plus pertinents de l’aléa des compétions Toutefois,
aucun des indices proposés ne permet de rendre compte du degré d’incertitude des ligues
européennes dans une de leur spécificité : la circulation des équipes entre plusieurs niveaux de
compétitions par le système des promotions/relégations. Cette communication propose un outil
remédiant à cette lacune : l’approche démographique.

Les économistes du sport ont entériné le postulat que la demande de spectacle sportif est
fortement conditionnée par l’incertitude du résultat. Une compétition équilibrée maintient l’intérêt du
public, sa propension à se déplacer au stade ou à regarder le match à la télévision, donc les revenus
des clubs. Ce point a été analysé très tôt dans la littérature : Rottenberg (1956) remarque que
l’industrie du sport doit faire en sorte d’opposer des adversaires de tailles égales. Par la suite, Neale
(1964) soulève la spécificité du sport en tant qu’activité économique : la trop grande domination d’un
des compétiteur est nuisible au(x) dominé(s) comme au(x) dominant(s). Ainsi, une ligue doit s’assurer
qu’aucune équipe ne devienne trop forte ou trop faible par rapport aux autres (Quirk & Fort, 1992). Ce
constat clé est à l’origine d’une abondante production scientifique connue sous la thématique
d’«équilibre compétitif » (Competitive Balance). Deux grands axes de recherches constituent ce
paradigme. Un premier aspect consiste en une analyse théorique de l’équilibre compétitif. Il vise à
développer des modèles mathématiques sur l’efficacité des outils de régulation mis en place pour
maintenir l’incertitude. En second lieu, on identifie des analyses empiriques qui mesurent l’équilibre
compétitif et son évolution. La présente contribution relève du second axe en proposant un outil dédié
à l’analyse de la présence des clubs et non plus à leurs performances sportives.

Une approche démographique des ligues ouvertes : principes, méthodes et résultats

S’il existe un grand nombre de propositions concernant la mesure de l’équilibre compétitif


(Humphreys, 2002 ; Michie & Oughton, 2004), la mesure la plus utilisée consiste à comparer l’écart-
type du pourcentage de victoires à l’issue de la saison avec l’écart-type du pourcentage de victoires
d’une ligue idéalement équilibrée. Cet indice a été éprouvé sur l’ensemble des ligues majeures nord-
américaines (Vrooman, 1995) mais aussi adaptée pour le football européen (Barget & Rouger, 2000).
Néanmoins, le modèle des ligues sportives européennes est caractérisé par une spécificité : la
mobilité des équipes entre niveaux de compétition par le jeu des promotions/relégations. On postulera
qu’évaluer l’équilibre compétitif d’une ligue c’est aussi appréhender son degré d’ouverture à de
nouveaux entrants : un faible renouvellement des effectifs implique la stabilité de nombreux clubs qui
ont peu de probabilité d’être relégués. A contrario, un fort renouvellement des équipes implique une
incertitude maintenue sur l’identité des clubs relégués et promus. Cet aspect est jusqu’ici peu étudié à
l’exception de Noll (2002) sur la Premier League anglaise. La raison de ce manque d’intérêt est
double. D’une part, la question ne se pose pas outre-atlantique puisque dans un système fermé, les
résultats sportifs n’affectent pas la présence des équipes dans la ligue. Ainsi, les recherches
s’orientent sur la dimension « performance » plus que sur la dimension « présence ». D’autre part, il
existe une difficulté d’ordre méthodologique : l’absence d’un outil adéquat propre à mieux comprendre
le renouvellement des clubs constituant un championnat.

La démographie des flux - adaptée notamment par Vérène Chevalier (1994) dans le cadre
d’une sociologie quantitative des pratiquants – offre aujourd’hui de larges possibilités d’aborder la
question de la constitution des ligues. Nous considérons un club comme une entité à la trajectoire
spécifique jalonnée d’une naissance (promotion), d’une mort (relégation) et parfois d’une résurrection
(revenir dans l’élite après l’avoir quittée). Il existe ainsi 3 modalités de participation à un championnat :
le club est primo-promu (première participation dans l’élite), maintenu (aucune relégation depuis son
apparition dans le championnat) ou « ascenseur » (le club regagne l’élite après une rétrogradation).
Une analyse comparative entre les championnats de France de L1 (football) et de Pro A (basket-ball)
entre les saisons 1987-88 et 2003-04 a été menée. Elle révèle que le basket français se caractérise
avant tout par la prédominance des clubs maintenus : ils constituent les 2/3 de l’effectif en 2003-04. A
l’inverse, 60% des équipes évoluant dans l’élite du football français ont déjà connu une relégation. En
complément, l’étude du nombre de saisons parmi l’élite avant la relégation montre que les deux
premières années sont les plus difficiles à négocier en L1 (41% des relégations) mais sont plus aisées
à négocier en basket-ball (15% des relégations) où le cap de la cinquième saison apparaît à haut
risque.

Pour conclure, l’analyse démographique se présente comme un outil pertinent aux résultats
probants dans l’objectif d’appréhender les ligues sportives professionnelles européennes dans une de
leur caractéristique spécifique : l’ouverture des compétitions et le renouvellement plus ou moins
effectif qui en découle. Elle offre par exemple la possibilité d’analyser dans le temps la constitution des
compétitions continentales et de discuter de l’hypothèse souvent avancée d’une stabilisation
croissante des équipes y participant entérinant de fait l’émergence de compétition quasiment
« fermées » sur le Vieux Continent.

Bibliographie

Barget, E. & Rouger, A. (2000). De l'utilité de la mesure de l'équilibre compétitif. In : Gouguet J.-J.,
Primault D. (Eds). Reflets et perspectives de la vie économique, pp 61-63. DeBoeck
Université, Bruxelles.
Chevalier, V. (1994). Démographie sportive. Itinéraires et abandons dans les pratiques de l'équitation,
Thèse de Doctorat - Université de Paris VII
Humphreys, B. R. (2002). Alternative Measures of Competitive Balance in Sports Leagues. Journal of
Sports Economics 3(2), 133-148.
Michie, J. & Oughton, C. (2004). Competitive Balance in Football: Trends and Effects. Football
Governance research Centre. Birbeck University of London.
Noll, R. G. (2002). The economics of promotion and relegation in sports leagues: the case of English
football. Journal of Sports Economics, 3 (2), 169-203.
Quirk, J. & Fort R. (1992). Pay Dirt: The Business of Professional Team Sports. Princeton, N.J.,
Princeton University Press.
Rottenberg, S. (1956). The baseball players’ labor market. Journal of Political Economy, 4(3), 42-258.
Sanderson, A. R. & Siegfried, J. J. (2003). Thinking about Competitive Balance. Journal of Sports
Economics 4(4), 255-279.
Vrooman, J. (1995). A General Theory of Professional Sports Leagues. Southern Economic Journal
61(4), 971-990.

Boris Helleu est doctorant à l’université de Rouen. Il travaille sur des approches géo-
économiques de ligues sportives professionnelles. Sa thèse porte sur l’évolution des
championnats de sports collectifs en Europe.

Christophe Durand est maître de Conférences/HDR en Staps à l’université de Rouen.


Docteur en gestion, il collabore au Master « marketing et management du sport
professionnel » depuis 1999. Ses travaux portent sur le management stratégique des clubs
et la régulation des ligues sportives professionnelles.

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