On a un conflit de loi lorsque notre situation juridique présente des points de contact
avec plusieurs systèmes juridique. Il va falloir faire un choix entre tous pour savoir quelle loi
on va appliquer à la situation en question.
Le plus souvent le DIP va faire son choix et va mettre en œuvre une règle de conflit de loi
pour faire ce choix.
Il faut que chaque pays accepte d’appliquer le DIP. Pour appliquer le DIP il faut un
échange international, un déplacement de personne ou de marchandise.
Apparition d’une réflexion sur les conflits de loi. Les glossateurs discutent les textes.
e
Au 14 la réflexion s’est intensifiée au sein de l’école de Bologne qui a comme chef de file
Bartolé. Ils dégagent des catégories de rattachement comme la loi applicable à la procédure
(chaque tribunal applique sa loi) et la loi applicable au fond (tout dépend de la nature de la
question).
1
2
Les statuts personnels doivent être d’application extra territoriale. La loi suit la
personne où qu’elle se déplace
Les statuts réels sont d’application territoriale, même règle pour tous les biens sur le
même territoire.
Lerebour-Pigeonière
Il faut toujours tenir compte du contexte dans lequel on se trouve. Il a influencé le DIP
car il est conseillé à la cour de cassation.
2
3
Henry Batifole
Pour lui ce qui compte c’est la sécurité juridique de l’individu. Il faut passer par une
coordination juridique des systèmes
Il s’agit toujours d’un conflit de loi d’ans l’espace. De plus il faut un conflit à caractère
international.
BARTIN:le juge français ne pouvait appliquer le droit d’un pays étranger que si l’Etat a été
reconnu par la France.
On parle de conflit interne quand le conflit de lois relève d’un même système
juridique, d’un même Etat. Quand on est en présence d’un système juridique pluri législatif.
➔ Conflits internationaux:
Il y a conflits internationaux dans l’hypothèse ou dans un même Etat vont exister des règles
particulières (région/ province). On en trouve encore en France, en particulier en Alsace
Lorraine.
➔ Conflit interpersonnel:
Dans un même Etat coexiste des corps de règles différentes.
Aux USA pour une même règle de conflit pour les conflits internationaux et interne, ils
appliquent le DIP.
Pour qu’il y ait un conflit, il faut une véritable concurrence (il faut qu’on ait une sorte
d’option), car les 2 lois ont vocation à s’appliquer au problème.
3
4
Il ne peut pas y avoir conflit de loi quand sont en cause des lois de droit public.
Exemple: question de capacité du juge français saisi sur une personne de nationalité étrangère.
On applique la loi nationale de l’individu.
Selon la C.Cass 4 mars 1963 HOCKE, il faut faire jouer la règle de conflit de loi.
Cela consiste à utiliser une règle de conflit de lois pour designer la loi interne
substantielle qui sera appliqué pour résoudre la question au fond.
Exemple: accident de la circulation entre 2 français qui circulent en Espagne. L’un décède, la
veuve va intenter un procès en France.
Une règle de conflit est là pour désigner la loi qui ensuite résoudra la question.
Art 311-14 du code civil « nationalité de la mère au jour de la naissance de l’enfant ».
L’article ne dit pas clairement qu’elle loi il faut appliquer.
La règle de conflit est indirecte, le DIP est un droit de répartition, de classement des
questions juridique.
4
5
Le choix des catégories de rattachement est influencé par des considérations de fond,
au sens ou le choix est influencé par des conceptions.
Exemple: Art 311-16 al 2 c civ. abrogé par la reforme de la filiation du 01/07/06.
5
6
Clause spéciale a une règle de conflit de loi, clause d’exception a l’art 4§5 de la
convention de Rome relative a la loi applicable aux obligations contractuelles→ loi de
résidence du débiteur de l’obligation.
Convention de Rome art 6 = contrat de travail qui donne compétence a la loi du lieu
d’exécution du contrat. Mais la compétence peut être écartée si la situation présente un lien
plus étroit avec un autre pays.
Cela signifie que la règle de conflit de lois peut désigner la loi du FOR ou la loi
étrangère.
Lieu de survenance du délit, si délit en France on applique la loi française si délit en
Espagne on applique la loi espagnole.
Idée qu’il ne faut pas porter atteinte a la souveraineté d’un Etat étranger. Il faut
respecter la législation du pays étranger, sa souveraineté.
Une règle de conflit de loi ne peut déterminer la compétence que des lois issues de son
propre système juridique.
6
7
Exemple caractéristique à l’article 3 du code civil. Art 3 al 3 « les lois concernant l’Etat et la
capacité des personnes régissent les français, même résidant en pays étranger »
Art 310 du code civil (règle de conflit unilatéral, le texte ne peut pas être bilatérisé)
« le divorce et la séparation de corps sont régis par la loi française : lorsque l’un et l’autre
époux sont de nationalité française : lorsque les époux ont l’un et l’autre leur domicile sur le
territoire français : lorsque aucune loi étrangère ne se reconnaît compétente alors que les
tribunaux français sont compétents pour connaître du divorce ou de la séparation de corps. »
Alinéa 1 époux français
Alinéa 2 domicilié en France
Alinéa 3 si aucune autre loi étrangère ne se reconnaît compétente on applique la loi française.
Sinon pour le cas ou aucune loi ne veut être appliquée. La réponse est qu’on applique la loi
du FORT (loi du juge saisi art 310 al 3 c civ.).
On trouve le terme de la loi de police dans l'art 3 al 1 C.Civ et l’idée que les lois de
police vont avoir une application territoriale.Dans la jurisprudence ou la doctrine d'autres
termes sont utilisés comme les « lois d'ordre public, lois d'application nécessaire ».
Elles désignent une loi qui va fixer son propre domaine d'application territoriale sans
passer par une règle de conflit de loi.
Ce sont donc des lois substantielles qui vont elles même se doter d'un certain champ
d'application dans l'espace.C'est une loi matérielle française qui fixe elle même son champ
d'application dans l'espace.
Ce type de disposition signifie que la règle ou la loi va s'appliquer sans médiation, sans
avoir besoin de recourir à la règle de conflit de loi. De plus elles vont s'appliquer tout de suite
avant même que l'on aille interroger la règle de conflit de loi.
Exemple:l'art 311-15C.Civ concerne l'application à l'international des dispositions du droit
français relative à la possession d'Etat.On va étendre à l'international le champ d'application
des dispositions françaises sur la possession d'Etat.
7
8
Le 1er critère est formel: une loi est une loi de police quand le législateur va donner un
domaine d'application exorbitant.
Ce critère est moyennement fiable car il faudrait que le domaine d'application que donne le
législateur soit vraiment large.
Exemple:la loi de 1866 sur le contrat de transport ou d'affectation maritime.
Le 2nd critère plus technique: une loi de police est une loi d'ordre public ou une loi
territoriale.
Cependant ces 2 notions restent peu fiables car elles sont floues.
Cette notion est excessive car une loi interne d'ordre public ne sera pas obligatoirement
compétente pour une application internationale.
Les lois de police sont des lois internes impératives qui sont tellement importantes qu'elles
vont s'appliquer obligatoirement au niveau international.
Le 3ème critère plus finaliste: ce qui caractérise avant tout une loi de police c'est
l'objectif poursuivi par la loi en question qui fait que son application pourra avoir une
dimension international.
C'est la définition donnée par FRANCESCAQUIS « une loi de police est une loi dont
l'observation est nécessaire pour la sauvegarde de l'organisation politique, social et
économique du pays ».
On a recourt à une loi de police quand cela nécessite l'intervention d'organes de l'ordre
juridique (contrôle des changes, dispositions du droit de la concurrence).
Par la suite la notion a évolué et on y a intégré l'idée d'ordre public de protection par
les dispositions relatives à la protection des parties faibles.On retrouve ces dispositions dans
la convention de Rome 1 ou elle donne une défintion de la loi de police.
Si le juge constate que son ordre juridique comprend des lois de police, il doit
appliquer en priorité cette dernière.L'art 7§2 de la convention de Rome exprime cette idée.
La difficulté pour le juge est de savoir si la loi est bien une loi de police:
➔ si la loi est expressément dite de police, il n'y a pas de difficulté de qualification.
➔ En revanche c'est différent en cas de silence de la loi.En effet le juge va devoir
apprécier si cette loi est applicable ou non afin d'atteindre le but défini par ladite loi.
Exemple: CE 29 juin 1973 Cie des wagons-lits.
Cette hypothèse connaît des difficultés d'application car le juge va devoir tenir compte
des règles du droit communautaire primaire.
8
9
Nous pouvons constater en effet que l'intervention du droit communautaire modifie le jeu de
la loi du fort:
➔ la CJCE peut exercer un contrôle sur la qualification de la loi de police donnée par le
juge du fort au regard des principes du droit communautaire.
Par conséquent le juge international peut refuser d'appliquer des dispositions de ces
lois car ils sont contradictoires avec le droit communautaire.
CJCE 23 novembre 1999 Arblade qui affirme que comme toutes les lois la loi de
police est soumise aux exigences du droit communautaire.
Donc le juge international apprécie si la loi interne de police est compatible avec le
droit communautaire.
➔ La CJCE affirme que les lois de police du droit communautaire peuvent être prises en
compte. Elle a donc imposé la qualification des lois de police au juge du fort.
CJCE 9 novembre 2000 consacre la qualification d'une loi de police communautaire.
17/10/2006
2) les lois de police étrangères
Toutes les lois de police émanant d’un ordre juridique autre que celui du for.
Lorsque confronté loi police émanant ordre juridique désigné par conflit de loi.
Le cas qui pose problème : la loi de police émane d’un ordre juridique tiers (ni for, ni règle de
conflit de loi).
Juge du for doit il appliquer loi police étrangère car c une loi de police, ou celle désignée par
règle loi conflit ?
Loi de police du for ne pose pas pb.
= Pendant longtemps : juge for pas à tenir compte loi police étrangère car pas rôle défense
impératif législatif de l’ordre juridique étranger.
Aujourd’hui : on considère que ce raisonnement ne se tient pas. Surtout au regard que souvent
lois de police se retrouvent en matière contractuelle.
Donc admet que dans certains cas juge for puisse tenir compte lois police étrangère si lui
parait conforme but poursuivi par loi de police étrangère.
= Fo que but poursuivi légitime + champ application pas trop exorbitant (c’est-à-dire
n’importe quelle situation)
EX : Soc, 31 mai 1972 THUILLIER : contrat de travail à l’étranger : tient compte d’une
disposition d’ordre public locale pour protection salarié.
Convention de Rome de 1980 : article 7 al.1 : envisage hypothèse lois police étrangère.
C’est juge qui apprécie.
Une règle matérielle a pour fonction de résoudre directement le litige soumis au juge.
En principe, pas besoin étape recherche préalable loi applicable, mais pas toujours vrai
puisque certaines règles matérielles ne sont applicables que si elles émanent de l’ordre
juridique compétent et désigné.
9
1
Il en existe assez peu. Surtout dans domaines où relation internationale diffère de celle
interne.
10
1
Cf. polycopié.
PARTIE 1
TITRE 2 : LA MISE EN ŒUVRE DE LA METHODE DU
CONFLIT DE LOIS.
11
1
Cela signifie que pour procéder à la qualification de la situation, le juge doit se référer à ses
conceptions, à sa loi, à ses catégories juridiques.
Qualification selon loi du for.
EX : testament olographe : juge français conception française donc forme donc valide.
12
1
Un grec épouse en France une française par un mariage civil. Elle demande divorce devant les
tribunaux français mais lui dit mariage nul car selon droit grec, c forme religieuse qui compte.
Question de forme, donc lieu célébration du mariage donc français donc valable donc pas
cause de nullité. (Alors que pour loi Grecque c condition de fond.)
La Cour de cassation va dire comment trancher : forme ou fond ? Question doit être tranchée
par juge français selon conception du droit français.
Analyse indispensable du droit étranger pour comprendre les institutions auxquelles le juge
saisi a à faire et qu’il ne connaît pas. (« La quarte du conjoint pauvre »)
1/ Phase d’analyse : Le juge saisi doit étudier institution judiciaire et la comprendre. Donc il
faut forcément se référer à l’ordre juridique étranger.
2/ Phase de jugement, de classement proprement dite : donc selon loi du for. C’est le for qui
choisi.
Ces catégories de rattachement sont-elles celles du droit interne ou sont-elles adaptées pour
les besoins du droit international privé ?
Il faut forcément élargir les catégories de rattachement du for. Sinon certaines situations où on
ne pourrait pas faire fonctionner les règles de conflit de lois, car il y a certaines situations
étrangères inconnues du for.
EX : Civ. 25 juin 1957
Le 24/10/2006
Quand on hésite pour classer dans catégorie, il faut analyser fonction de l’institution étrangère
et voir si correspond catégorie.
EX : partenariats enregistrés : PACS : parfois pas mêmes formes dans les différents Etats.
Quelle catégorie ? Plusieurs catégories : raisonnement en terme de contrat, en terme de
mariage ou statut personnel, en terme de régime matrimonial…etc.
Pour choisir, il faut prendre en compte la fonction du partenariat : organisation vie
commune. Donc plus statut personnel que contrat.
Faire attention à ce qui est le critère de rattachement correspondant catégorie choisie : doit
convenir à la nature de la question à régler.
13
1
Elles apparaissent comme une exception mais quand on est dans cette hypothèse il ne s’agit
plus d’une qualification de DIP.
Ici, qualification en sous ordre intervient une fois que l’on a déjà désigné loi applicable à la
situation. (Donc au bout du raisonnement).
Lors de la mise en œuvre de la loi applicable on doit se prononcer à nouveau : selon les
conceptions de la loi étrangère, désignée par la règle de conflit.
EX : la question de la qualification d’un bien en meuble ou immeuble. Juge français saisi
concernant la propriété d’un bien. Donc il qualifie question de propriété donc ma catégorie
du for c statut réel donc j’applique règle de conflit qui donne compétence loi lieu situation du
bien. Suppose que le bien est situé à l’étranger donc c loi étrangère qui est compétente.
Constate que selon nature du bien règles différentes pour la propriété donc pour appliquer
loi étrangère, juge français doit déterminer si c bien meuble ou immeuble.
C une qualification secondaire, en sous ordre puisqu’il n’y a aucune incidence sur la règle de
conflit. Donc se réfère uniquement à la loi étrangère.
(Pas cas en France concernant les successions mobilière ou immobilière.)
EX : TGI de la seine 12 janvier 1966
Règle de conflit de loi est issue d’une convention internationale donc pas qualification lege
fori.
Il faut essayer de comprendre les catégories de la convention et essayer de donner une
qualification qui va dans le sens et dans l’esprit de la convention internationale.
En pratique, très souvent les conventions vont-elles mêmes définir les catégories de
rattachement.
EX : Convention LAHAYE 1961 en matière forme de testament précise ce qu’elle entend
par conditions de forme.
EX : la convention de LAHAYE de 1985 relative à la loi applicable trusts : elle définit la
notion de trust.
14
1
- diversité de droit international pour chaque Etat et parfois pas mêmes critères de
rattachement. (capacité : pour France c nationalité mais pour Angleterre c loi du
domicile) Conflit de rattachement donc question du renvoi.
- Incidence du facteur temps : critère de rattachement peut avoir changé de localité avec
le temps : critère nationalité mais changement de nationalité : conflit mobile.
Hypothèse : le juge saisi désigne une loi étrangère et il constate que la loi étrangère désignée
par la règle de conflit du for donne compétence à loi du for pour régler la question.
EX : question capacité qui concerne un anglais domicilié en France. Règle de conflit de loi
française désigne loi nationale de l’individu donc loi anglaise. Or la règle de conflit de lois
anglaise utilise le domicile comme critère de rattachement donc loi française.
Divergence critères rattachement. Conflit négatif.
Revient à se demander : lorsque règle de conflit du for désigne une loi étrangère : elle désigne
uniquement loi interne étrangère ou elle désigne aussi les règles de droit international privé
étrangères ?
Renvoi concerne toujours exclusivement la compétence législative c’est-à-dire loi applicable
à la situation donc aucune incidence sur la compétence juridictionnelle.
1) L’affaire FORGO
Renvoi au second degré : règle conflit loi étrangère renvoi compétence d’une loi tierce.
15
1
La règle de conflit du for donne délégation à la loi étrangère le pouvoir de désigner la loi
applicable (qui pourra être la sienne, celle du pays du for, ou encore celle d’un pays tiers).
Mais peu concluant car cercle vicieux.
La loi étrangère désignée par règle de conflit du for peut se désister (refuse sa compétence)
donc applique une règle de conflit de loi subsidiaire dans l’ordre juridique du for (qui désigne
loi française comme le prévoyait conflit de loi étrangère : tient compte de ce que dit le
système étranger).
Mais artificiel car suppose que tout le monde ait des règles subsidiaires qui coïncident.
16
1
Le juge dont la loi indique que la loi étrangère est applicable doit l’appliquer comme le ferait
le juge de ce pays étranger : esprit international, donc tient compte sens étranger en adaptant
le raisonnement pour fonctionner ensemble. Donc normal renvoi.
Mais encore cercle vicieux puisque considère que règle de renvoi est étrangère issue d’un
ordre juridique étranger.
C’est la théorie qui est retenue.
Si renvoi doit servir à la coordination des systèmes juridiques il faut l’admettre à chaque fois
qu’il le permet donc harmonie internationale de solutions.
Intérêt illustré par RAAPE : rocher de bronze.
Un oncle et une nièce tous les deux suisses se marient à Moscou où ils sont domiciliés.
Problème validité mariage se présente devant juge allemand : loi nationale des époux donc
loi suisse. (Mais loi suisse estime mariage nul car incestueux donc négatif puisque pas
valable.)
Règle de conflit de loi suisse désigne loi lieu célébration mariage donc russe. Conflit de loi
russe adopte même critère lieu célébration du mariage. Donc second degré.
La solution serait la même quelque soit tribunal.
Grâce renvoi second degré permet satisfaire trois ordre juridiques en présence et satisfaire les
attentes des parties : harmonie internationale des solutions.
§3 Le domaine du renvoi.
Renvoi utilisable que si permet coordination donc joue pas si d’autres impératifs plus
importants.
07/11/2006
B) Exclusion du renvoi en raison du fondement de
la règle de conflit de loi.
Les parties peuvent choisir loi applicable à leur contrat (souvent en fonction de leur contenu
substantiel). Donc si admet renvoi, va à l’encontre des prévisions des parties.
17
1
La règle de conflit repose sur volonté des époux. A défaut de choix c premier domicile des
époux. Admettre le renvoi fausse la volonté des parties.
Civ.1ère, 1er février 1972 GOUTHERTZ
Mais CC° n’a pas encore directement donné sa position. Mais décision qui indiquerait que
CC° serait encline à admettre le renvoi : Civ. 1ère, 3 mars 1987 LEPPERT : pour régler
problème droit transitoire elle dit qu’il faut s’en remettre à la loi désignée.
Le renvoi est l’une des manifestations des conflits de systèmes c’est-à-dire divergences entre
les règles de conflit. Il y a aussi LES QUESTIONS PREALABLES : le juge français est
saisi d’une question principale et solution à cette question principale dépend réponse question
préalable.
Ex : question successorale dépend qualité conjoint ou établissement de la filiation de celui
qui se prétend héritier du de cujus.
EX : question divorce : époux sont-ils valablement mariés ?
18
1
Problème en pratique quand question principale relève du droit étranger. Faut-il résoudre
question préalable selon application loi du for ou règle de conflit étrangère ?
Lorsque va mettre en œuvre critère de rattachement : parfois les règles ont été modifiées : on
se fie loi nouvelle ou loi ancienne ?
Cas où notre problème de droit transitoire concerne les règles de conflit de lois du for qui ont
changés concernant le même thème.
DIP français : pendant longtemps situation assez rare puisque règles de conflit de loi ont
pendant longtemps été d’origine jurisprudentielle donc pas de problème de droit transitoire
car si changement par revirement de jurisprudence s’applique au procès en cours.
Traditionnellement, la doctrine préconise qu’on transpose dans cette situation les principes
pour le droit transitoire interne.
- Donc en pratique le plus simple c quand loi nouvelle contient elle-même dispositions
transitoires faites spécifiquement pour règles de conflit de lois nouvelles qui sont posées.
- Mais si pas dispositions transitoires spécifiques, faut-il se référer aux principes généraux du
droit transitoire (article 2 CC) ou utiliser pour règles de conflit les dispositions transitoires
spécifiques que la loi nouvelle a prévu ? On applique les principes généraux du droit
transitoire (application de la loi dans le temps). Civ. 1ère, 13 janvier 1982
Conséquence : on exclut de se référer aux dispositions transitoires spécifiquement prévues
pour le droit matériel nouveau comme l’avait fait la loi de 1975 relative au divorce « qui ne
valent que pour les règles internes et pour non règles de conflit de loi ».
Et ce parce que la règle de conflit est en principe neutre.
LEPPERT Civ. 1ère, 3 mars 1987 : le contenu au fond du droit allemand avait changé au
moment naissance de l’enfant. Loi étrangère désignée qui doit résoudre les problèmes de
conflit de lois dans le temps. Seule limite : exception d’ordre public qui conduit à évincer une
loi étrangère si prévoit application largement rétroactive choquante.
Donc appliquer théorie de la pétrification c’est-à-dire appliquer loi étrangère ancienne. En
jurisprudence question apparue concernant couples issus d’Europe de l’Est avec premier
domicile en Russie puis définitivement en France. Donc applique loi russe ancienne sans se
référer au droit transitoire. GOUTHERTZ 1er février 1972.
Inconvénient théorie : on maintient en application une loi qui n’existe plus.
§2 Le conflit mobile
19
2
Lorsque la localisation (de la situation juridique change et) de l’élément qui sert de critère de
rattachement vient à être modifié dans le temps.
On se réfère à l’ancien critère de rattachement ou au nouveau ?
Parfois le conflit mobile est par hypothèse exclut pour certaines règles de conflit car reposent
sur un critère de rattachement qui est fixe (lieu de situation de l’immeuble, loi du premier
domicile matrimonial, loi nationale de la mère au jour naissance de l’enfant, loi du lieu de
survenance du délit, …etc.).
Lorsqu’un droit a été régulièrement acquis dans un pays il doit être respecté dans les autres
Etats.
EX : deux époux espagnols se marient en Espagne = mariage espagnol qui doit développer
tous ses effets selon le droit espagnol. Si par la suite ils viennent à changer de nationalité, ne
devrait avoir aucune incidence.
Veiller à assurer la stabilité des situations.
Raisonnement qui apparaît restrictif car ne répond pas à toutes les questions qui se posent. Un
droit n’est jamais acquis dans l’absolu mais régulièrement et valablement acquis au regard
d’une certaine législation.
Constat similitude entre le conflit mobile et un problème de conflit de loi dans le temps en
droit interne : application potentielle de deux lois différentes.
Mais différence car dans le conflit mobile c deux lois qui viennent d’ordres juridiques
différents et elles sont toujours en vigueur en même temps.
Donc pour résoudre conflit mobile il faut transposer les règles internes de conflit de loi dans
le temps.
Intérêt : plus forte place à la loi du nouveau rattachement donc permet application uniforme
de la législation donc assure sécurité juridique.
Fixation dans le temps du critère de rattachement est un élément déterminant pour la règle de
conflit. Fixation dépend règle de conflit elle-même. C’est la règle de conflit qui doit dire ce
qui correspond le mieux.
On doit trouver la solution dans la règle de conflit elle-même : approche fonctionnelle.
Ex : en matière effets du mariage : loi nationale des époux. Si change nationalité : hésite entre
loi nouvelle ou ancienne nationalité. = faut préférer loi nationale actuelle car idée règle de
conflit c que applique loi qui correspond milieu social où ils sont actuellement intégrés.
B) Le droit positif.
Plus proche de la deuxième thèse : transposition des règles du droit transitoire interne.
20
2
En principe souvent assez proche du droit transitoire interne : application immédiate. Les
effets futurs d’une situation juridique sont soumis à la loi nouvelle alors que condition validité
et effets passés de cette situation restent soumis à la loi ancienne.
EX : statut personnel : unité législation : application immédiate de la loi nouvelle aux effets
futurs de la situation en cours.
PATINO Civ. 1ère, 15 mai 1963
EX : filiation loi 1972, conflit mobile résolu de manière particulière : considère qu’il faut
appliquer le rattachement le plus favorable à l’enfant. Civ. 1ère, 5 décembre 1949 (311-14).
14/11/2006
Hypothèse : question qui présente un conflit de loi : dans quelles mesures juge tenu
d’appliquer la règle de conflit et donc la loi étrangère désignée ?
1ère situation : L’une des parties au litige soulève la compétence du droit étranger.
Dans ce cas, le juge est tenu de vérifier si prétention est fondée.
Si on constate une équivalence entre les deux lois en présence. CC° : lorsque « la
situation de fait aurait même conséquences juridiques en vertu de ces deux lois ».
Civ. 1ère, 13 avril 1999.
2ème situation : aucune des deux parties au litige n’invoque compétence loi étrangère.
Dans ce cas, jurisprudence abondante et fluctuante :
21
2
Point de départ : époux qui de nationalité espagnol saisissent juge français pour convertir
séparation de corps en divorce. Mais règle de conflit donne compétence loi nationale des
époux. Or loi espagnole interdit conversion. Les époux passent sous silence élément
d’extranéité et n’invoquent pas loi espagnole. CC° : règles française de conflit de loi n’ont pas
caractère d’ordre public donc appartient parties de l’invoquer.
Critiques : car veut dire que juge n’a jamais le droit de chercher si loi étrangère compétente.
Civ. 1ère, 2 mars 1960 : possibilité pour juge de rechercher la loi étrangère.
Civ. 11 juillet 1961 : si les éléments d’extranéité n’apparaissent à aucun moment dans les
débats, on ne peut pas présenter le moyen tiré de la compétence de la loi étrangère pour la
première fois devant la CC°.
Justification : commode pour le juge + c une solution qui peut favoriser intégration de
personnes de nationalité étrangère + la solution est conforme principes directeurs du procès.
Mais la solution méconnaît le caractère obligatoire de la règle de conflit de loi.
+ Revient rupture d’égalité devant la justice car dépende bon vouloir du juge : risque
arbitraire.
Amorce de revirement : certains arrêts dans lesquels CC° impose juge d’appliquer d’office
la règle de conflit mais à chaque fois des règles de conflit particulières.
Hypothèse règle de conflit à finalité matérielle : 311-16 CC : reproche non recherche
d’office.
Dans ce cas, juge a toujours un rôle plus important. Civ. 25 nov. 1986.
Même solution à propos 310 CC : divorce.
Revirement : Civ. 11 et 18 octobre 1988 : abandonne solution BISBAL. Impose aux juges
d’appliquer d’office la règle de conflit de loi et donc la loi étrangère désignée, toujours.
11 octobre REBOUH : recherche paternité : double visa 311-14 CC et 12 NCPC : doit
rechercher d’office suites par rapport à la loi algérienne.
18 octobre SCHULE : donation : principes du DIP et 12 NCPC : même formule.
Civ. 4 déc. 1990 COVECO : CC° limite à certaines hypothèses l’obligation pour le juge
d’appliquer d’office la loi étrangère. Seulement deux situations :
matières où parties n’ont pas la libre disposition de leurs droits
affaire où une règle de conflit d’origine conventionnelle. Civ. 1ère, 9 mars 1983 :
justifié compte tenu de risque de difficultés diplomatiques.
Problème cumulation règles de conflit conventionnelles mais où parties ont libre disposition
de leurs droits.
B) Le droit positif.
22
2
Les parties n’ont pas libre disposition des droits en litige : juge doit appliquer d’office règle
de conflit et loi étrangère. Décision même date.
Les parties ont libre disposition des droits en litige : juge pas obligé d’appliquer d’office règle
de conflit donc toujours possibilité.
Difficulté c’est mise en œuvre de cette règle : d’abord s’interroge si droits en cause sont
disponibles ou non.
Règle de conflit de loi conduit désignation loi étrangère. Cette désignation s’impose-t-elle aux
parties au litige ou peuvent-elles demander au juge application d’une autre loi que celle
désignée par la règle de conflit ? Force obligatoire, autorité de la règle de conflit par rapport
aux parties ?
Impérativité de la règle de conflit eu égard les parties ?
1) domaine
2) forme
Accord express des parties ? Depuis arrêt 1997, jurisprudence plus souple dans appréciation
de cet accord procédural puisque pour CC° : peut résulter des conclusions des parties
23
2
désignant une autre loi. Donc suffit que conclusions des deux parties au procès soient
concordantes.
Mais faudrait au moins s’assurer que les parties ont vraiment conscience de l’internationalité
et que c’est en toute connaissance de cause qu’elles invoquent une autre loi.
3) portée
Juge a connaissance du droit étranger, dans ce cas, juge peut en faire état mais toujours
principe contradictoire. Mais hypothèse relativement rare.
A qui il appartient d’établir le contenu de la loi étrangère applicable ?
EX : affaire LAUTOUR 25 mai 1948 : le défendeur à l’instance invoque loi étrangère.
1) la charge de la preuve.
Rôle réduit juge dans application règle de conflit et désignation loi étrangère donc sur parties
que repose charge de la preuve.
24
2
LAUTOUR 25 mai 1948 : charge preuve pèse sur partie dont prétention relève, est soumise à
la loi étrangère. C demandeur à l’instance, que ce soit demandeur principal ou demandeur
reconventionnel. Même si pas lui qui soulève application loi étrangère.
Cette solution a été confortée par SOCIETE THINET Civ. 1ère, 24 janvier 1984 : charge
preuve passe sur tête du défendeur quand il soulève un moyen de défense autonome.
Risque c que défendeur invoque compétence loi étrangère de façon dilatoire car sait que c pas
à lui de prouver contenu loi étrangère.
Difficulté pour jurisprudence d’appliquer théorie des moyens de défense détachable.
La preuve du contenu de la loi étrangère n’a pas été apportée par la partie qui soulève une
prétention.
1ère situation : plaideur de mauvaise foi : un défaut de preuve de la loi étrangère donc
sanction c rejet de la demande. Défaut directement imputable au plaideur.
2ème situation : plaideur de bonne foi : défaut découle d’une défaillance de la loi
étrangère dans son contenu général : retour à la loi du for. Concerne les cas où
objectivement impossible d’établir le contenu du droit étranger + quand coûts
recherches dépasse montant du litige.
a) charge preuve
Découle directement du renforcement du rôle du juge. Il doit rechercher lui même le contenu
de la loi étrangère dont il a soulevé la compétence.
On trouve cette obligation réaffirmée : Civ. 1ère, 1er juillet 1997.
Civ. 1ère, 24 nov. 1998 SOCIETE LAVAZZA : mais peut se faire aider par les parties.
b) sanction en cas de défaut de preuve :
1ère situation : juge qui a soulevé d’office prend seul en charge recherche du contenu
du droit étranger. mais si n’y arrive pas, il appartient au juge de motiver effectivement
cette impossibilité donc revient application loi du for.
2ème situation : juge a décidé de ne pas se livrer seul à la recherche donc demande à
l’une des parties (demandeur) de l’aider. Distinction bonne ou mauvaise foi.
Abandon critère traditionnel de la prétention car charge preuve sur quelqu’un qui n’y a peut
être pas intérêt. Donc idée charge preuve sur celui qui a intérêt à application du droit
étranger : critère de l’invocation. Mais reste toujours charge des parties.
21/11/2006
Jurisprudence fait peser charge preuve sur partie qui va introduire loi étrangère dans le litige
(abandon critère prétention). SOCIETE MASSON 1991.
25
2
Critère invocation consacré Com. 16 nov. 1993 : celui qui doit apporter preuve droit étranger
c partie qui invoque la loi étrangère. Solution vaut dans matières où parties ont libre
disposition de leurs droits. Avantage : celui qui a intérêt preuve droit étranger qui doit
l’apporter.
+ Jurisprudence conduit également à modifier l’objet de la preuve : ce qui doit être prouvé
exactement (avant c t preuve contenu en général de la loi étrangère) : montrer que
l’application loi étrangère aboutit à un résultat différent de l’application de la loi française.
Sanction à défaut : revient application de la loi du for.
La jurisprudence hésitait toujours surtout dans hypothèse où droits des parties sont
disponibles.
Civ. a utilisé critère initiative pour corriger solution quand droits des parties sont disponibles :
idée générale : charge preuve loi étrangère va peser sur celui des acteurs du procès qui prend
initiative de soulever conflit de lois. Donc peut être le juge.
Il incombe au juge français qui déclare une loi étrangère applicable d’apporter preuve.
Certains auteurs ont essayé de donner une autre interprétation de cette jurisprudence : critère
initiative c façon de montrer que s’agissant preuve loi étrangère, critère disponibilité des
droits n’est pas le seul ou le plus approprié pour répartir la charge de la preuve.
En mettant en avant que hypothèses où juge charge preuve, va dans sens que connaissance
droit étranger relève aussi compétence du juge et pas seulement celle des parties.
Civ. AUBIN + Com. SOCIETE ITRACO 28 juin 2005 : CC° énonce la solution dans son
attendu de principe « il incombe au juge français qui reconnaît applicable un droit étranger
d’en rechercher soit d’office soit à la demande d’une partie qui l’invoque la teneur avec le
concours des parties et personnellement s’il y a lieu et de donner à la question une solution
conforme au droit positif étranger ». Aucune mention du critère n’est utilisée avant cad
disponibilité ou non des droits litigieux.
Les deux solutions antérieures se rejoignent + rôle du juge qui se trouve renforcé : si déclare
droit étranger applicable doit rechercher teneur de ce droit. (Que se soit lui ou les parties qui
invoquent application du droit étranger). Donc hypothèses possibles où une partie soulève
application loi étrangère et pas à aller plus loin dans recherche de sa teneur, ni de démontrer
que créera un changement.
Renforcement rôle du juge + CC° donne indications pour la mise en œuvre de cette obligation
du juge d’établir teneur loi étrangère (avec parties et personnellement s’il y a lieu).
Aujourd’hui critère n’est plus disponibilité ou non des droits mais dépend façon dont loi
étrangère est introduite dans le litige.
Les parties disposent d’un mode de preuve usuel : production d’un certificat de coutume :
document rédigé en français et qui atteste le contenu du droit étranger par autorités étrangères.
Mais peut être plus précis et indiquer résultat solution. Mais pas toujours fiable. Puisqu’il
26
2
Le juge : il peut faire état de ses connaissances personnelles du droit étranger sous réserve du
respect du contradictoire. Faire appel à un expert. Se servir d’un système international de la
Convention de Londres 7 juin 1968 relative à l’information sur le droit étranger : système
d’entraide entre les Etats : dans chaque Etat signataire il y a un bureau de renseignement à qui
on adresse une demande, une question. Lorsqu’elle est utilisée la convention fonctionne
relativement bien : système très fiable et gratuit pour les parties.
Refuse de contrôler donc pas de pourvoi sur violation loi étrangère. Reconnaît juges du fond
un pouvoir souverain d’interprétation de la loi étrangère. (Critique car assimile loi étrangère à
un simple fait). Principe s’explique par rôle CC° qui a pour mission d’unifier le droit français
donc pas uniformité du droit étranger + en pratique difficile d’exercer ce contrôle.
Interprétation loi étrangère reste donc pouvoir souverain juges du fond.
27
2
Le juge doit toujours répondre conclusions parties et motiver suffisamment sa décision. Il doit
s’expliquer sur interprétation du droit étranger. Donc sanctionne si donc pas suffisamment
d’explication sur les raisons de leur décision.
Pas une idée récente, déjà chez les statutistes italiens, chez MANCINI (dans sens loi de
police), surtout chez BARTIN qui a dégagé cette idée que par exception on peut avoir recours
ordre public pour faire échec jeu normal de la règle de conflit.
En DIP français, c la jurisprudence de la CC° qui a élaboré le régime de l’exception, d’ordre
public.
Seuil de tolérance de l’ordre juridique du for au-delà duquel il n’accepte pas d’appliquer une
loi étrangère. Intérêts de l’ordre juridique du for qui priment.
Défense des principes fondamentaux tenant au droit naturel. Cad principes essentiels
pour l’ordre juridiques du for. Les principes de justice universelle : affaire
LAUTOUR.
La défense des droits de l’homme (écarter application loi étrangère qui les mettrait à mal ou
les bafouerait), égalité entre époux (répudiation musulmane), …etc.
Défense des fondements politiques et sociaux de la civilisation française. Principes
importants mais plus spécifiques à l’ordre juridique français.
Comme défense laïcité, monogamie, …etc.
Défense de certaines politiques législatives. Encore plus précis.
Comme avant loi réformant le divorce en 1975 ne pas appliquer loi étrangère qui permettait
divorce pour consentement mutuel (qui n’existait pas à l’époque).
28
2
OPI : ensemble de valeurs, de principes auxquels l’ordre juridique du for n’accepte pas de
renoncer. OPI : notion fonctionnelle. C un mécanisme de défense de conceptions de l’ordre
juridique du for dont domaine va varier en fonction temps et circonstances.
Se distingue de l’ordre public interne qui recouvre un ensemble de règles impératives
auxquelles on ne peut pas déroger.
L’OPI est une notion plus étroite que l’OP interne.
Ce que l’on cherche à défendre ce sont avant tout les valeurs du for donc l’OPI reste avant
tout une notion nationale. C pourquoi CC° parle d’ordre public international français.
On constate quand même une certaine internationalisation du contenu de l’OPI.
Les principes vont évoluer. A quel moment se placer pour apprécier contenu de l’OP ?
La jurisprudence confirme principe d’actualité : appréciation au jour où le juge statut.
Civ. 1ère, 23 nov. 1976.
Civ. 1ère, 12 mai 1987.
C une façon d’apprécier relativité de l’OPI. Jurisprudence qui a utilisé cette notion pour
moduler le déclenchement de l’exception de l’OP. Idée générale : on considère que l’ordre
juridique français est davantage concerné quand il s’agit de créer une situation en France que
lorsqu’il s’agit de faire produire en France les effets d’une situation déjà née à l’étranger.
Arrêt RIVIERE Civ. 17 avril 1953 : Reconnaître en France un divorce par consentement
mutuel obtenu en Equateur. (A l’époque ce mode de divorce n’existe pas en France). « La
réaction à l’encontre d’une disposition contraire à l’OP n’est pas la même suivant qu’elle
29
3
met obstacle à l’acquisition d’un droit en France ou suivant qu’il s’agit de laisser produire
en France les effets d’un droit acquis sans fraude à l’étranger…etc. ».
28/11/2006
2) Applications jurisprudentielles
Cette théorie effet atténué OP : surtout dans domaine du statut personnel. C question
reconnaissance des jugements étrangers en France.
1) face à des législations étrangères proches du système français mais avec choix politiques et
législatifs différents. Donc effet atténué a permis de réserver le jeu de l’OP uniquement quand
les situations prenaient effet en France.
EX : Arrêt RIVIERE.
K où la règle de conflit a pris le relais de ce que faisait la règle d’exception d’OP. La défense
de certains choix législatif peut se faire aussi par d’autres voies que celle de l’exception
d’OP.
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3
Une théorie qui vient du DIP allemand : appréciation plus concrète étroitesse liens avec ordre
juridique du for.
L’exception d’OP ne va se déclencher que si situation présente un rattachement étroit avec
l’ordre juridique du for. L’atteinte que va subir OJ du for d’autant plus importante que
situation à liens étroit avec OJ for. Si liens larges : OP ne joue pas. Si liens nombreux et forts :
déclenchement de l’exception d’OP.
Cette étroitesse s’apprécie par critères différents notamment au regard nationalité des parties
au litige, domicile des parties, résidence habituelle des parties, …etc.
La variation de l’OP va être fonction critère spatial et son intensité.
C la façon de droit allemand de régler problèmes.
Permet appréciation plus concrète du déclenchement de l’OP.
La première fois traces en France : Civ. 1ère, 1er avril 1981 DE PEDRO : varie OP en
fonction lien particulier avec OJ français. Une française et domiciliée en France divorce
contre son mari espagnol : désigne loi espagnol mais à l’époque ce droit prohibait le divorce :
donc exception OP pour revenir loi française. Ecarte loi espagnole car contraire faculté en
France de demander le divorce. Liens étroit avec la France car elle est française et domiciliée
donc protection.
Face à une même loi étrangère, réaction du for pas le même en fonction liens de la situation
avec lui.
+ En matière de bigamie : Hypothèse où CC° renforce exigence OP : lorsque mariage bigamie
première épouse française la CC° considère que justifie protection et défense particulière des
principes de l’OJ français. CC° : mariage polygamique pas effets à l’encontre d’une première
épouse française, même valablement contracté à l’étranger. Civ. 1ère, 6 juillet 1988 : ce qui
justifie déclenchement OP c lien étroit situation avec l’OJ français.
+ En matière de filiation face lois étrangères plus restrictives qui interdisent l’établissement
en justice de la paternité naturelle : jurisprudence fait varier exception d’OP en fonction lien
avec for. Civ. 1ère, 10 fév. 1993 : « Si les lois étrangères qui prohibent […] ne sont en
principe pas contraires à l’OP français il en est autrement lorsque ces lois ont pour effet de
priver un enfant français ou résidant habituellement en France du droit d’établir sa
filiation ».
Confirme : Arrêt de mai 2006.
+ En matière de répudiation dans les divers arrêts rendus par Civ. 1ère, 17 fév. 2004 : CC°
répudiations contraires à l’égalité entre époux donc à l’OP dès lors que deux époux sont
domiciliés sur le territoire français.
Permet mettre accent sur intervention exceptionnelle de l’exception d’OP quand OJ du for très
touché ou concerné.
La difficulté en pratique tient façon d’apprécier étroitesse des liens avec l’OJ du for.
Quand on regarde ces hypothèses, justification et variation ne tiennent-elle pas non plus aux
principes fondamentaux ? Une telle approche se retrouve notamment en droit allemand où OP
joue facilement quand s’agit de défendre droits fondamentaux allemands, sinon contradiction
doit être manifeste pour le faire jouer. Quand CC° fait appel CEDH toujours conduit à
renforcer exigence de l’OP (exemple : répudiations musulmanes).
31
3
CEDH droit respect vie privée : fait prévaloir ces exigences par préférence au titre d’une sorte
de loi de police : application exigence CEDH s’applique de façon absolue donc pas atteinte.
Lorsque l’exception d’OP se déclenche, conduit à évincer loi étrangère et lui substituer la loi
du for. Le juge va devoir appliquer la loi du for. Cette substitution peut poser quelques
difficultés :
concernant la loi adéquat : c celle qui correspond problème posé à la loi étrangère,
étendue de la substitution : lorsque pour résoudre litige il faut aussi tenir compte de
certaines conséquences directement rattachée à la loi française (Affaire PATINO :
divorce de deux époux boliviens : écarte loi nationale bolivienne car ne permet pas
divorce ni séparation de corps donc loi française applique séparation de corps. Mais
règlement des conséquences comme intérêts patrimoniaux : normalement droit
bolivien puisque rien ne choquait. Mais rien qui prévoit dans droit bolivien effets
séparation de corps donc étend compétence loi française puisque c corollaire
nécessaire au prononcé de la séparation de corps.) En principe se limite seule question
qui a écarté loi étrangère.
Ici étudie la fraude à la loi donc concerne le conflit de loi : vise hypothèse où en présence de
manipulation des règles de conflit de loi dans le seul but de se soustraire à la loi normalement
compétente en provoquant désignation d’une autre loi. Conduit donc éviction loi étrangère
désignée frauduleusement.
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3
toujours marié avec lui. Fraude à la loi donc sanctionne comportement princesse car elle
obtenu nationalité allemande dans seul but d’échapper aux prohibitions de la loi française.
Donc deuxième mariage pas opposable au prince.
Permet de faire apparaître régime de la fraude à la loi.
Quelque soit élément manipulé, il y a toujours réelle modification qui est licite mais ce qui va
le rendre illicite c le but par lequel on va agir.
Intention dans laquelle cette modification a lieu. Intention se caractérise par manipulation
DANS LE SEUL BUT d’échapper loi normalement applicable.
Arrêt PRINCESSE DE BAUFFREMONT : Changement nationalité dans le seul but de
divorcer.
Difficulté c preuve de cette intention frauduleuse.
C) élément légal ?
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3
Compétence juridictionnelle va nous intéresser. Quelle juridiction peut saisir une femme qui
veut divorcer ? Si elle saisit le juge français, la première question est de savoir s’il a une
compétence internationale. Décision américaine peut-elle produire des effets en France ?
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3
= Ensemble des règles de compétence définis par le droit français pour les rapports entre les
personnes privées par opposition aux règles d’origine internationale comme les traités.
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3
Dans un premier temps, Civ. 19 oct. 1959 FELASSA : CC° pose principe « qui étend à l’ordre
international les règles françaises internes de compétence ».
Arrêt SCHEFFEL 30 oct. 1962 : allemand qui vit en France et saisit France pour action en
divorce contre femme qui réside en Allemagne. Femme invoque incompétence. CC° :
extension des règles de compétence territoriales internes.
Extension : on va utiliser les mêmes critères de compétence. Donc à chaque fois que ce critère
est réalisé en France, la juridiction française sera compétente.
05/12/2006
La jurisprudence a utilisé soit règles générales dans NCPC soit règles plus spécifiques.
42 NCPC : juridiction compétente est celle où demeure le défendeur. Donc tribunaux français
compétents quand défendeur est domicilié en France. Si domicile défendeur n’est pas en
France, seule réponse c que tribunaux français ne sont pas compétents mais on ne peut pas
dire qui est compétent. Ce sont les critères du juge du for donc peut se prononcer que sur
compétence ou non des juridictions françaises.
Jurisprudence classique dite des gares principales : société qui possède plusieurs
établissements : non seulement possible devant lieu société mère mais aussi succursales.
1070 NCPC : matière du divorce : lieu résidence famille ou lieu habitation époux et enfants
mineurs ou lieu habitation époux défendeur. (Hiérarchie). Règlement 2003 : modifications.
36
3
37
3
14 et 15 CC : compétence juridiction française dès lors que l’une des parties est de nationalité
française. Une de nos compétences exorbitantes.
14 vise hypothèse où français est demandeur à l’instance qui peut saisir juridictions françaises
même si opposé à un étranger.
15 vise français défendeur à l’instance.
Ces articles constituent un privilège de juridiction réservé aux français pour la seule raison de
leur nationalité française.
Règlements 2000 et 2003 modifient champ d’application de ces textes : écartent jeu privilège
de juridiction face à un défendeur domicilié dans un Etat membre de l’U.E. et jeu étendue
face à un défendeur non domicilié dans un Etat membre de l’U.E.
38
3
Hiérarchie ? Dans un premier temps CC° a considéré que ces articles pouvaient toujours être
utilisé alors même que compétence acquise à cause d’un lien objectif (domicile défendeur en
France). Et règle ordinaire servirait pour dire juridiction française spécifiquement compétente.
Approche discutée car pourquoi utilisé privilège alors que règle ordinaire justifie
objectivement compétence française. De plus, plus de mal à faire reconnaître décision à
l’étranger si compétence française était fondée sur un privilège.
Abandon : Civ. 1ère, 19 nov. 1985 : 14 ne peut être invoqué que lorsque aucun critère ordinaire
de compétence ne s’applique en France.
Compétence privilégiée à un caractère subsidiaire par rapport compétence ordinaire.
Vise toutes les matières concernées par articles mais difficultés concernant modalité
renonciation :
Qui peut renoncer à son privilège de juridiction ?
14 : faculté au français demandeur.
15 : faculté demandeur + défendeur français en ne se prévalant pas de cet article.
Comment renoncer ? Pas de formes particulières mais volonté doit apparaître clairement et
sans équivoque : pas de problème quand express. Clause choix loi d’un Etat ne vaut pas
renonciation. Comment apprécier renonciation tacite cad découlant du seul comportement du
plaideur : pour, 14 le simple fait de saisir juridiction étrangère ne vaut pas renonciation. Pour
15, il faut beaucoup pour considérer que renonciation : se présenter devant juge étranger vaut
pas renonciation mais renonciation si comparaît sans contestation.
Le juge doit soulever d’office les articles 14 et 15 CC lorsque les parties oublient de se
prévaloir de ces textes ?
En tout cas, si parties invoquent, juge français doit s’y conformer, même s’il pense qu’un juge
étranger serait mieux placé que lui pour trancher ce litige.
Si aucune partie ne s’en prévaut, (situation où partie croit à tort que juge français compétent
pour raison règles ordinaires : juge peut-il remédier à l’erreur ?) juge peut appliquer d’office
si partie invoqué nationalité française mais pas dit que articles applicables : Civ. 1ère, 16 avril
1985. Mais également solutions contraires donc flou.
39
4
Selon la lettre de l’article 15, il s’agit d’une faculté. Mais jurisprudence plus exigeante : pas
seulement faculté mais une obligation sauf renonciation. Cette lecture a été abandonnée par
CC° en mai 2006.
Solution traditionnelle amenait à considérer que cette compétence de l’article 15 était
exclusive de toute compétence étrangère sauf renonciation au privilège de juridiction : revient
à obliger demandeur étranger à assigner le défendeur français devant les juridictions
françaises. Conséquence pratique au moment où plaideur étranger voulait faire reconnaître en
France un jugement obtenu à l’étranger : juge français considère exequatur et contrôle si
juridiction étrangère était bien compétente. Et ce que disait la jurisprudence : 15 conduit
incompétence juridiction étrangère.
Civ. 1ère, 23 mai 2006 PRIEUR : compétence facultative de l’article 15 CC. Cet article
n’intervient plus sur contrôle exequatur.
Question suppression éventuelle des articles 14et 15 CC. D’autant plus qu’ils sont écarter
pour application des conventions internationales.
Effet toujours de donner compétence à un ordre juridictionnel plus loin et parfois compétence
spéciale d’une juridiction particulière.
40
4
Clause pourra fonder compétence générale des juridictions françaises, il restera ensuite à
déterminer la juridiction française spécialement compétente : soit clause désigne, soit règles
internes.
Clauses peut exclure compétence générale des juridictions françaises : juge français devra se
déclarer incompétent si saisi.
Possibilité conflit négatif de compétence : France exclue et juridiction étrangère ne reconnaît
pas clauses attributives de compétence donc déni de justice.
Incidents de compétence, dans les deux cas, vise situations où deux juridictions compétentes
et saisies pour un même litige.
Juge français saisi d’un litige qui a déjà été porté devant une juridiction étrangère.
A) La litispendance internationale.
Juge français qui est internationalement compétent va être saisi en second d’un litige qui a
déjà fait l’objet d’une saisine d’une juridiction étrangère.
Juge français va se dessaisir pour que litige soit tranché par juge étranger.
Pendant longtemps, jurisprudence hostile envers principe litispendance internationale.
Hostilité qui a évolué vers plus de libéralité en admettant qu’on puisse recevoir litispendance
mais avec conditions. Civ. 1ère, 26 nov. 1974 : exception de litispendance peut être reçue.
Permet éviter les conflits de décision, évite choix décision plus favorable, évite manœuvres
dilatoires.
Mais cette exception ne sera admise que sous condition : seul constat ne suffit pas pour
dessaisissement du juge français. Faut un minimum de garantie qui entoure le jugement
étranger qui doit être rendu. Susceptible d’être reconnue en France.
Pouvoir d’appréciation du juge français.
B) La connexité internationale.
41
4
Juridiction française et étrangère saisies de deux litiges différents mais lien de connexité cad
risque de contrariété de décisions. Eviter conflits de décision. Une se dessaisi au profit de
l’autre pour tout connaître.
12/12/2006
Règles jouent dès que défendeur est domicilié sur territoire d’un Etat membre. Découle CJCE
1er mars 2005 OWUSU : la juridiction qui était mieux placée était un Etat tiers.
Compétence revient juridiction Etat membre dans lequel est domicilié le défendeur, quelque
soit nationalité du défendeur. Appréciation selon chaque Etat et leur conception. Compétence
générale : règles de compétence territoriale de cet Etat qui détermineront la juridiction
spécialement compétente.
Prévoit certains compléments à cette compétence de principe : article 5 : offre un choix
supplémentaire au demandeur à l’instance : règles de compétence exceptionnelle donc
interprétation stricte : les compétences prévues sont toujours spéciales. (7 en tout)
42
4
Matière contractuelle : peut saisir le tribunal du lieu où obligation qui sert de base à la
demande a été ou doit être exécutée. Faut donc être en matière contractuelle : notion
autonome selon CJCE : lorsque il y a un engagement librement assumé par une partie. Donc
exclu la rupture de négociation contractuelle. « Obligation qui sert de base à la demande » : c
l’obligation litigieuse, principale du contrat. Compétence va donc juridiction lieu exécution de
cette obligation litigieuse : comment déterminer ce lieu d’exécution ? Ce lieu se détermine par
la loi qui régit cette obligation litigieuse. Beaucoup de contentieux sur cette question. Cette
difficulté explique que règlement ait tenté d’introduire une simplification : fixe dans deux cas
le lieu d’exécution de l’obligation qui sert de base à la demande.
La vente de marchandise : lieu d’un Etat membre où en vertu du contrat les marchandises ont
été ou auraient du être livrées.
La fourniture de services : lieu où en vertu du contrat les services ont été ou auraient du être
fournis.
Demandeur peut attraire défendeur non seulement devant domicile mais aussi devant
juridiction déjà saisie d’une action connexe. Fondé sur idée de connexité mais seulement dans
4 hypothèses : s’il y a plusieurs défendeurs et connexité entre les actions, s’il y a un tiers
garant, …etc.
43
4
Principe (article 3) : les fors exorbitants de compétences sont exclus lorsque défendeur a son
domicile dans un Etat membre.
En revanche lorsque face à un défendeur extérieur à l’UE, les fors exorbitants de compétence
vont refaire leur apparition et retrouvent leur fonctionnement classique + champ d’application
va s’étendre puisque va concerner toute personne domiciliée sur territoire d’un Etat membre.
Articles 8 à 21 : assuré, consommateur et le salarié : ouvre certaines options quand c partie
faible qui agit.
Contrats conclus par les consommateurs (15 à 17) : éviter que consommateur soit
systématiquement amené à se déplacer lieu tribunal établissement du professionnel. Donc
offre un choix de compétence large au profit du consommateur : soit domicile du
professionnel, devant tribunal de son propre domicile. En revanche si action contre el
consommateur, le professionnel ne peut agir que devant juridiction Etat membre domicile du
défendeur. Une clause attributive de juridiction possible que si conclue postérieurement
naissance du différend ou si clause permet au consommateur de saisir d’autres tribunaux que
ceux évoqués.
Consommateur = celui qui contracte pour un usage pouvant être considéré comme étranger à
son activité professionnelle.
Contrats de travail conclus par les salariés (18 à 21) : (se fonder sur obligation qui caractérise
le contrat et non plus obligation qui sert de base à la demande). Salarié choix : soit devant
juridiction domicile employeur soit devant juridiction où accomplit habituellement son travail.
Si Etats différents, établissement qui l’a embauché.
Action employeur : seulement devant juridiction domicile salarié.
Clauses attributives de juridiction : idem consommateurs.
Article 22 : règles jouent sans considération de domicile. Critère exclusif se trouve sur le
territoire de l’Etat membre. Ces juridictions sont seules compétentes.
En matière immobilière : tribunal de l’Etat membre du lieu de situation immeuble sauf
location d’immeuble pour une période temporaire (6 mois) : ici c juridictions domicile du
défendeur à condition que le locataire soit une personne physique et que propriétaire &
locataire soient domiciliés dans le même Etat membre.
En matière de validité, de nullité ou de dissolution des sociétés ou personnes morales ayant
leur siège sur territoire d’un Etat membre : juridiction de cet Etat membre.
En matière de validité des inscriptions sur les registres publics : tribunal de l’Etat membre du
lieu où sont tenus ces registres.
En matière de propriété intellectuelle : tribunal de l’Etat membre du lieu où a eu lieu le dépôt.
En matière d’exécution des décisions : tribunal de l’Etat membre du lieu exécution décision.
Admet intervention juridiction d’un Etat membre parce que résulte volonté des parties.
44
4
Article 23 :
1) Conditions d’application
Il faut que l’une au moins des parties ait son domicile sur territoire d’un Etat membre :
s’apprécie au jour conclusion clause. Si aucun n’est domicilié sur Etat membre, juridiction
dépendra du droit commun du for.
+ Il faut que la clause désigne juridiction d’un Etat membre de l’UE. Si la clause désigne un
Etat extérieur de l’UE, la clause ne pourra jamais faire échec à une compétence exclusive de
la juridiction d’un Etat membre.
Le litige doit-il présenter un caractère international ? Doctrine divisée mais semble qu’on
exige comme en droit commun que le litige soit dès le début international. Civ. 1ère, 4 oct. 05.
2) Conditions de validité
Conditions de fond : la clause peut être prévue pour différends nés ou à naître. La seule
exception concerne hypothèse consommateurs, assurés ou salariés (clause doit être
postérieure : cf. ci-dessus). N’exige pas de lien particulier entre tribunal désigné dans clause
et litige.
Mais une telle clause ne peut jamais porter atteinte à l’une des compétences exclusives de
l’article 22.
3) Effets
Donne compétence aux juridictions désignées dans la clause. Cette compétence est exclusive.
Autres juridictions éventuellement saisies devront alors soulever d’office leur incompétence.
Article 24 : hypothèse où un défendeur va être assigné devant juridiction qui en principe n’est
pas compétente. Le juge tribunal Etat membre devant lequel défendeur comparaît est
compétent. Comparaît sans contester compétence. Aucune condition de domicile exigé.
Cette prorogation tacite ne fonctionne pas si ça méconnaît règle de compétence exclusive de
l’article 22 et si le défendeur conteste la compétence de la juridiction saisie.
§4 Litispendance et connexité
45
4
La résolution de ces situations est plus simple : hypothèse est celle où sont en cause saisine et
compétence de deux juridictions d’Etats membres différents. Comme membres de l’UE, plus
simple.
Litispendance : 2 demandes pour le même litige formées devant deux juridictions d’Etats
membres différents: les deux sont compétentes. Dans ce cas, le règlement prévoit le traitement
de l’exception de litispendance : la seconde juridiction doit donc surseoir à statuer jusqu’à ce
qu’on établisse clairement la compétence du juge sais en premier. Si premier bien compétent,
le deuxième doit se dessaisir du litige.
Connexité : Même faveur : quand deux demandes différentes devant deux juridictions d’Etats
membres différents : demandes sont connexes cad liées par lien très étroit. Eviter de rendre
décisions inconciliables entre elles. Dans ce cas, la seconde juridiction peut surseoir à statuer
et éventuellement sur demande des parties peut se dessaisir au profit du premier juge.
Règlement 27 nov. 2003 dit Bruxelles 2 bis. Extension domaines exclus par Bruxelles 1 +
Diversité de compétence pouvait être préjudiciable en droit de la famille donc encadrer.
Champs d’application de Bruxelles 2 relativement restreint. Donc dès juillet 2000 tente d’y
remédier. Conduit adoption règlement de 2003 dits Bruxelles 2 bis. Vigueur : 1er mars 2005.
Aujourd’hui champ application couvre la matière matrimoniale et la responsabilité parentale.
Ne suppose pas que couple ait un lien avec l’UE, contrairement à Bruxelles 1. Vocation large
à s’appliquer. Faut que la résidence habituelle de l’un du couple ou enfant soit dans l’UE.
- Sont compétents pour connaître de la désunion, les juridictions de l’Etat membre sur le
territoire duquel se trouve la résidence habituelle des époux, ou la dernière résidence
habituelle des époux dans la mesure où un y réside encore, résidence habituelle du
défendeur, sur demande conjointe résidence habituelle de l’un ou l’autre, résidence
habituelle du demandeur sous deux conditions.
46
4
Article 6 et 7 :
Le défendeur a sa résidence habituelle dans un Etat membre ou nationalité d’un Etat membre :
chefs de compétence vont avoir un caractère exclusif. Sauf si utilise un autre critère de
l’article 3.
Lorsque situation est moins intégrée à l’UE : quand défendeur qui n’a ni résidence, ni
nationalité d’un Etat membre : concurrence des règles de droit commun. Dans ce cas, les
règles de droit commun vont pouvoir intervenir si aucune règle du règlement ne va pouvoir
fonder compétence d’un Etat membre. Ces règles de droit commun vont pouvoir être utilisée
également par ressortissant Etat membre qui a résidence dans un autre Etat membre.
19/12/2006
B) Critères concurrents
Dans hypothèses très limitées : juridictions de plusieurs Etats membres différents bénéficient
d’une compétence concurrente avec celle du lieu résidence habituelle enfant.
- la compétence du for du divorce (12 règlements) statue également sur responsabilité
parentale mais faut qu’un des époux ait autorité parentale effectivement et que cette
compétence soit acceptée par époux et conforme intérêt enfant. Possibilité de prorogation
compétence du for de la désunion pour responsabilité parentale mais sous certaines conditions
qui reposent sur une certaine continuité et accord des époux.
- la juridiction du for présente un lien étroit avec enfant, si parties d’accord, possible de saisir
cette juridiction.
- possibilité à la juridiction d’un Etat membre compétente pour connaître responsabilité
parentale de renvoyer affaire devant juridiction autre Etat membre qui serait mieux placé pour
connaître de l’affaire. (Lien particulier avec enfant, … etc.)
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- dérogation générale de l’urgence (20 règlements), qui permet autres juridictions d’intervenir
pour décisions provisoires qui présentent un caractère d’urgence.
19 règlements : risque que deux demandes de désunion soient présentées simultanément par
deux époux devant deux juridictions différentes. (Forum non conveniens : mal placé donc
refuse). Lorsque le juge saisi en second se trouve en présence d’une situation de litispendance
(il faut qu’il en soit averti !) doit surseoir à statuer jusqu’à ce que compétence juge premier
soit établie. Une fois établie, le second juge va se dessaisir en faveur de la première
juridiction. Transfert action devant le premier juge. Le premier juge sera donc seul compétent
pour connaître du contentieux. Mais règle pas difficulté : si les deux demandes sont fondées :
qu’est-ce qui prévaut ?
Pas le temps !
PARTIE 2
EX : une personne qui est divorcée à l’étranger souhaite se remarier en France. Pour cela, elle
entend se prévaloir en France de cette décision étrangère.
La question se pose toujours en terme d’effets du jugement étranger en France. Conditions de
l’ordre juridique français pour admettre effets d’un jugement étranger.
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Aucun texte qui précise conditions d’accueil d’un jugement étranger. C la jurisprudence qui a
posé solution : plutôt dans sens faveur à l’accueil des décisions étrangères.
Fixée par le droit français puisque introduction en France des effets d’un jugement étranger.
Evolution historique : Depuis 19ème siècle CC° avait posé principe selon lequel accueil
supposait toujours que juge français procède à une révision au fond du jugement étranger. Soit
le juge estimait qu’il aurait tranché de la même façon dans ce cas jugement étranger reconnu
et produit effets en France, soit juge français estime qu’aurait jugé différemment dans ce cas
jugement étranger refusé donc pas effets en France. Revient à exiger identité des décisions.
Au nom de la souveraineté. Cette procédure de révision au fond constitue méfiance et pas
souvent admission et source incertitude pour justiciables.
Progressivement abandon de cette révision au fond, d’abord en matière d’état des personnes.
De façon beaucoup plus générale : Civ. 7 janvier 1964 MUNZER : Exequatur demandée pour
un jugement américain qui condamnait mari de payer pension alimentaire à sa femme. Mari
installé en France. La CC° a énoncé la conception du contrôle de régularité des jugements
étrangers. Abandon révision au fond quelque soit matière concernée + 5 conditions à remplir
pour protéger intérêts de l’OJ français (pas besoin identité de décision) et vérifier régularité :
Par la suite CC° a précisé sens condition régularité procédurale de la décision étrangère :
arrêt BASHIR. Ce contrôle doit être intégré au contrôle conformité OP.
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Fait obstacle toute compétence étrangère même si lien caractérisé. Mais ne résout pas dans
quels cas compétence exclusive de la France. (1070 NCPC : pas compétence exclusive.)
Pas liste mais définition : compétence qui sont dans Bruxelles 1 article 22. Traditionnellement
c la compétence française fondée sur la nationalité française : articles 14 et 15 CC mais
abandon par arrêt PRIEURE. La compétence française fondée sur volonté des parties lorsque
clause attributive de juridiction donne compétence aux juridictions françaises. Lorsque on a
affaire à une compétence fondée sur critère fort au regard matière en cause : cas en matière
immobilière, s’il s’agit question voies d’exécution à diligenter en France. Lorsque l’Etat
français compris dans le litige en tant que puissance publique.
Pas énumération des indices justifiant ce lien. Dans arrêt SIMITCH CC° utilise cumul
d’indices. Tous les éléments se valent. Pour tempérer se libéralisme dans appréciation, réserve
qui tient à la fraude et réserve concernant la compétence exclusive française.
Si ce critère pas rempli, pas la peine d’aller plus loin. Si rempli, faut en plus vérifier les autres
conditions de régularité.
Loi appliquée doit être compétente. Juge doit avoir appliqué loi compétente d’après règles
françaises de conflit. Donc vérifier si loi appliquée est bien celle qui aurait été désignée par
règle de conflit de lois française. Donc vérifie que juge étranger a bien choisie bonne loi
applicable. On ne se préoccupe pas de la bonne ou mauvaise application de cette loi.
Respect souveraineté française + lutter contre la fraude. En pratique a souvent permis CC° de
préciser le contenu des règles de conflit de lois françaises. Ce contrôle connaît en pratique
certains tempéraments : équivalence : CC° estime que cette condition contrôle loi appliquée
remplie si équivalence entre loi appliquée et celle qu’il aurait du appliquer. Equivalence
s’apprécie in concreto cad en fonction des circonstances de l’espèce et du résultat application
des lois au fond.
EX : Civ. 1ère, 15 nov. 1994.
§3 Conformité à l’OP
OPI peut faire obstacle reconnaissance jugement étranger qui serait contraire conception du
for. Intervention OPI face jugement étranger : ce qu’on va confronter conception c le
jugement en son entier et contenu décision et non seulement loi choisie + OP est uniquement
processus d’éviction, seulement effet négatif (pas deuxième effet de substitution : seulement
refus reconnaissance).
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A) OP de fond
Le contenu de la décision étrangère doit être conforme OP français. Mêmes exigence que pour
conflit de lois.
L’OP s’apprécie par rapport contenu effectif de la décision étrangère : on s’oppose résultat
inacceptable.
L’OP intervient ici en général dans son effet atténué : se prononce sur reconnaissance droit
acquis valablement à l’étranger donc OP va rarement se déclencher pour obstacle.
Cela étant, la jurisprudence montre que même dans hypothèse accueil jugements étrangers
quand même exemples où OP fait obstacle reconnaissance.
B) OP procédural
L’élaboration décision étrangère doit avoir été faite dans conditions procédurales correctes.
S’apprécie uniquement par rapport OP français et aux droits de la défense.
Idée directrice c qu’il doit exister une communauté de droit suffisante entre principes
procéduraux français et étranger : Respect droits de la défense notamment au moment
introduction instance, au regard impartialité du juge, modes de preuve retenus, … etc.
Régularité intrinsèque : décision suffisamment motivée, … etc.
§4 Absence de fraude
Dans certains Etats étrangers décisions étrangères sont reconnues sans procédure particulière
sauf si exécution forcée est demandée. En France, certains jugements nécessitent exequatur
pour exécution alors que d’autres non. Dépend type de jugement et effet recherché.
Les décisions constitutives et celles rendues en matière d’état et de capacité des personnes. Ils
bénéficient d’une autorité de plein droit en France cad ils peuvent être invoqué
immédiatement sans que besoin exequatur et contrôle régularité.
Jugements constitutifs cad ceux qui créent une situation.
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Une limite : ces jugements ne peuvent donner lieu à aucun acte d’exécution forcée sans
exequatur.
Jugements patrimoniaux et déclaratifs : quelque soit effet souhaité, il faut toujours passer par
exequatur.
Question régularité à l’occasion d’une autre action, action principale. Régularité pas déjà
constatée préalablement. Ne concerne que jugements d’états et constitutifs.
EX : reconnaissance incidente intervient lorsque l’on se prévaut jugement étranger au soutien
exception de chose jugée.
EX : si agit sur le fondement d’un jugement étranger accordant séparation de corps. Demande
de convertir en divorce.
C l’instance en exequatur : objet même est de donner autorité de chose jugée et force
exécutoire au jugement étranger. Cette instance est toujours nécessaire pour pouvoir faire
exécution forcée et pour reconnaître jugement. Plus largement, CC° permet d’y avoir recours
pour établir d’une façon générale la régularité d’une décision étrangère. Compétence
appartient TGI à juge unique, doit vérifier d’office la régularité du jugement définitif.
Possibilité exequatur partielle.
C) L’instance en inopposabilité.
Ce que l’on veut c constater irrégularité d’un jugement. Fait partie des actions déclaratoires.
Civ. 22 janvier 1951.
S’applique dans tous Etats membres sauf Danemark et en matière civile et commerciale.
S’applique à tout jugement rendu dans un Etat membre de l’UE quelque soit chef de
compétence sur lequel repose compétence du juge qui a rendu la décision.
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Le principe est celui d’une reconnaissance de plein droit des décisions (33). Donc en principe
reconnaissance et contrôle décision se fera de façon incidente, en cas de contestation. La
procédure de reconnaissance est très simplifiée : déclarer la décision exécutoire. Procédure sur
requête. Le juge se borne à un contrôle formel au regard de documents présentés par le
requérant.
Sur la désunion, règlement inspiré Bruxelles 1 : reconnaissance de plein droit des décisions.
Conditions de régularité aussi réduites. Fortement pour désunion. Pour responsabilité
parentale renforcement conditions pour protection enfant. Sur exécution des décisions, on
retrouve procédures d’exécution simplifiées mais innovation droit de visite et retour enfant
suite enlèvement international. Force exécutoire de plein droit.
FIN DU COURS.
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