Le château aujourd'hui
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du temps de Louis XIV. L'appartement de la reine se présente par exemple dans
son état de 1787 quand Marie-Antoinette l'habitait.
En plus de ces bâtiments résidentiels, le château est complété par la
chapelle et l'opéra. Dans la chapelle, élevée entre 1689 et 1710, les rois
assistaient à la messe quotidienne. L'opéra, inauguré en 1770, est l'un des
derniers édifices construits du château.
Quelques chiffres
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fondation « American Friends of Versailles » vient de donner 4 millions de
dollars (soit les 2/3 du coût total) pour la restauration du « bosquet des trois
fontaines », inauguré en juin 2004, et la société Vinci finance celle de la galerie
des Glaces à hauteur de 12 millions d’euros. Les travaux ont commencé en 2004
et se sont terminés en 20071.
Les restaurations entreprises depuis 2003 créent parfois des polémiques.
Certains amoureux du château reprochent à l'administration de l'Établissement
public et aux architectes en chef des Monuments historiques de vouloir gommer
les ajouts et les aménagements de Louis-Philippe au XIXe siècle2, tel que la
reconstitution de la "grille royale" séparant la "Cour d'honneur" de la "Cour
royale" (inaugurée le 9 juillet 2008), nécessitant l'enlèvement de la statue
équestre de Louis XIV (actuellement en cours de restauration) qui était jusqu'ici
située dans la cour d'honneur du château et dont le nouvel emplacement n'est pas
encore défini. Les musées
Les musées du château de Versailles furent créés en 1837 par Camille
Bachasson, comte de Montalivet sur ordre de Louis-Philippe sous le nom de «
Musée d’Histoire de France ».
Ils constituent, avec leurs 18 000 m² le plus grand musée d’histoire du
monde. Le musée contient une collection de tableaux rassemblés ou commandés
par Louis-Philippe, et organisés en séries historiques. Pour les exposer, certains
appartements ont été transformés en salles de musée.
À l’heure actuelle, le musée d’histoire de France se situe dans les ailes,
tandis que la partie centrale (à l’exception du rez-de-chaussée), contenant les
Grands Appartements, les appartements privés et ceux de la famille royale ont
été restaurés tels qu’ils étaient lorsqu’ils étaient occupés.
Spectacles
Tous les ans, durant l'été dans les jardins du château, retrouvez les
Grandes Eaux Musicales, les Grandes Eaux Nocturnes ainsi que les Fêtes de
Versailles.
en 2005, Voyage aux Indes Galantes de Bartabas
en 2006, Les Noces de l'enfant roi de Alfredo Arias (texte de Chantal Thomas,
musique des Rita Mitsouko et scénographie de Roberto Plate) qui raconte
l'histoire de l'infante Marie-Anne-Victoire, fille du roi d'Espagne venue en
France pour épouser le futur Louis XV3 en 2007, Concert électro, Le Lac des
cygnes par l'English National Ballet et La Face Cachée du Soleil par le Groupe
F en 2008, un Hommage à Maurice Béjart, la reprise de La Face cachée du
Soleil par le Groupe F et une création Les Juments de la Nuit par Bartabas.
Évènements
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La « fête nationale » de l'Ordre de Malte se déroule le jour de la Saint
Jean Baptiste, c'est-à-dire le 24 juin4. À cette occasion en France, les membres
de l'OHFOM se réunissent tous les ans au château de Versailles4 .
Une exposition de l'artiste Jeff Koons a été organisée du 10 septembre
2008 au 4 janvier 2009 dans les grands appartements et la galerie des Glaces.
C'est la première rétrospective consacrée en France à cet artiste américain5.
Direction de l'établissement
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construire sur ces nouvelles terres du domaine royal une maison à collationner.
Cherchant à fuir en famille le protocole trop pesant de Paris, le roi était à
Trianon plus proche des siens. Premier caprice royal de Versailles, Trianon,
comme plus tard Marly, demeure un lieu de détente, loin de l’étiquette et des
fatigues du pouvoir.
En 1561, le domaine est vendu à Martial de Loménie, secrétaire des
finances de Charles IX, qui l’agrandit pour atteindre 150 hectares.
En 1572 : le 24 août, Loménie est assassiné lors de la nuit de la Saint-
Barthélemy. L’Estoile rapporte dans ses Mémoires que la reine Catherine de
Médicis « fit étrangler, dans l’intérêt du comte de Retz, pour lui faire avoir le
château de Versailles, le secrétaire d’État Loménie, qui en était possesseur. » Ce
crime n’est peut-être pas authentique, mais il n’est pas invraisemblable.
L'année suivante, Albert de Gondi (baron de Marly), comte de Retz, un
des Florentins qui accompagnent Catherine de Médicis en France, devient
propriétaire du château et de la seigneurie de Versailles en rachetant le domaine
pour 35 000 livres.
En 1589, un mois avant qu’il ne devienne roi de France, le roi de Navarre
séjourne à Versailles. Revenant de Blois, il s’y arrête du 7 au 9 juillet et est reçu
par Albert de Gondi ; il y retourne en 1604 et 1609. Entre temps, en 1607, le
dauphin, qui deviendra Louis XIII, fait sa première chasse à Versailles.
En 1616, Albert de Gondi cède la seigneurie à son fils Jean-François de
Gondi.
le Vieux Château
En 1623, Louis XIII, le père de Louis XIV, fit construire au milieu des
forêts et au sommet d’une butte cernée par des marais insalubres, un modeste
logis en brique, pierre et ardoise. S’il constituait son rendez-vous de chasse
favori, il ne formait pourtant qu’une construction rustique et purement utilitaire.
La disposition de ses pavillons, et des fossés qui l’entouraient, rappelait encore
certaines constructions féodales.
Louis XIII fit bâtir cette nouvelle habitation sur un terrain qu’il acheta à
Jean de Soisy, dont la famille était propriétaire depuis le XIVe siècle. Dans sa
petite demeure, Louis XIII recevait de temps à autre sa mère Marie de Médicis
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et son épouse Anne d’Autriche. Elles ne faisaient qu’y passer sans jamais y
coucher .
Le premier "château" de Versailles s’élevait au fond de l’actuelle cour de
marbre. Le corps de logis principal mesurait 24 mètres de long sur six de
profondeur et se limitait de chaque côté à deux ailes basses. L’appartement du
roi comprenait une petite galerie où était accroché un tableau représentant le
siège de La Rochelle. Puis, venaient quatre pièces dont les murs étaient couverts
de tapisseries. La chambre du roi occupait le centre de l’édifice, emplacement
qui correspondra par la suite avec celui du lit de Louis XIV.
Le 11 novembre 1630, le cardinal de Richelieu se rendit secrètement à
Versailles dans le but de convaincre le roi qu’un complot était fomenté par la
reine-mère. Cet évènement sera connu, plus tard, sous le nom de Journée des
Dupes. Richelieu resta Premier ministre et la reine-Mère fut exilée.
En effectuant des fouilles dans la cour du Grand Commun, une équipe de
l'Inrap a exhumé les vestiges du jeu de paume de Louis XIII6. La découverte est
unique. Louis XIII, grand amateur du jeu de paume, ajouta vers 1630 à sa
gentilhommière un court. Construit par Philibert Leroy, il se présente sous la
forme d'un grand bâtiment rectangulaire de 33 m par 14 ; avec des murs latéraux
de 1,30 m d'épaisseur. La présence de trois galeries indique qu'il s'agit d'un jeu
"en dedans". Le sol est revêtu de carreaux en pierre de taille et probablement
précédé d'un sol de carreaux en terre cuite. La maison du paumier (celui qui
entretient, gère et anime la salle de jeu) a été aussi retrouvée.
9
reçues de Sadite Majesté, par les mains de..., en pièces de seize sous, de laquelle
somme il se tient content, en quitte Sadite Majesté et tout autre, etc. »
— Architexture françoise, par Blondel, liv. VII, p. 93
Le Roi ne fit l’acquisition de ce château que pour le démolir et ainsi
étendre le panorama de la résidence royale. D’après la tradition, au sommet du
plateau de Versailles, à la place même du château actuel, se dressait un moulin à
vent : un meunier régnait où régna Louis XIV. Dans le même temps, le roi
acheta de nouveaux terrains et étendit ses terres de chasse. Le pavillon bâti à la
hâte sur les terres de Jean de Soisy, devenait étriqué.
Il paraitrait que les dessins originaux du palais et des jardins aient été inspirés de
ceux du château des Ducs de Savoye de la Venaria (près de Turin), dont les
projets italiens furent volés et portés à Paris une nuit. Le 26 mai débutèrent des
travaux d’agrandissement qui furent dirigés par l’ingénieur-architecte Philibert
Le Roy.
Les travaux furent achevés en 1634 et Louis XIII prit possession de ses
nouveaux appartements.
À partir de 1636, le roi multiplia ses séjours et profita du confort de sa
nouvelle maison ainsi que de l’agrément de ses jardins. Le nouveau château
reçut sa première décoration florale ; les jardins furent agencés "à la française"
par Boyceau et Menours, décorés d’arabesques et d’entrelacs.
En 1643, sentant sa mort approcher, Louis XIII déclara : « Si Dieu me
rend la santé, sitôt mon dauphin en âge de monter à cheval et en âge de majorité
je le mettrai à ma place, et me retirerai à Versailles avec quatre de nos pères
pour m’entretenir de choses divines ». Le 14 mai, il rendit l’âme laissant le
royaume à son fils, trop jeune pour gouverner. Versailles cesse alors d'être une
résidence royale pendant presque dix-huit ans.
Louis XIV
Au début de son règne, Louis XIV ne trouva aucune maison royale qui le
satisfasse pleinement. Il habita Paris : le Palais-Royal, le Louvre, les Tuileries, il
essaya de se fixer à Vincennes, et à Saint-Germain-en-Laye (au Château-Neuf et
enfin au Château-Vieux), puis séjourna à Fontainebleau. Le roi compara les
avantages et les inconvénients de ses châteaux, et pour pallier leurs
incommodités, y entreprit d’importants travaux, mais dans aucun ne se sentit à
l’aise.
En 1651, le Roi effectua sa première visite à Versailles. C’est alors que se
produisit le coup de foudre. Le château de Versailles est né d’une méfiance de la
part du jeune Louis XIV envers la capitale et sa population jugée difficilement
contrôlable depuis l’épisode de la Fronde. Dans un premier temps, la demeure
constitue seulement un refuge pour les amours du souverain. Il y emmène sa
maîtresse Louise de La Vallière.
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Le 25 octobre 1660, Louis XIV conduit à Versailles sa jeune épouse, la
reine Marie-Thérèse.
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Deux ans plus tard, le creusement du Grand canal commença. Le Nôtre
conçoit l’élargissement de l’allée centrale et prend en charge les jardins et les
aménagements extérieurs. Il collabore avec les Francine, fils d’ingénieurs
italiens, pour la construction des installations hydrauliques.
La deuxième fête aura lieu le 18 juillet 1668 ; elle permettra de faire
connaître le nom de Versailles. Connue sous le terme de « Grand Divertissement
Royal de Versailles », elle sera marquée par la création de Georges Dandin, de
Molière, et des Fêtes de l’Amour et du Hasard, de Lully. Au cours des fêtes de
1664 et 1668, les courtisans mesurèrent l’incommodité du petit château car
beaucoup ne trouvèrent pas de toit pour dormir. Le Roi, désireux d’agrandir
celui-ci, confia cette tâche à Le Vau qui présenta plusieurs projets. Le premier
prévoyait la destruction du château primitif et son remplacement par un palais à
l’Italienne. Le deuxième projet proposait d’agrandir le château, côté jardin, par
une enveloppe de pierre. Sur les conseils de Colbert, le Roi opta pour la seconde
solution.
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puisa son inspiration dans les modèles italiens, mais les volumes, les proportions
et l’ornementation en firent une œuvre de l’esprit français.
Le rez-de-chaussée, constitué par un soubassement souligné par les lignes
horizontales des refends, s’éclaire par des fenêtres cintrées sur les parterres.
L’étage fut pourvu de colonnes ioniques, de niches et de hautes fenêtres
rectangulaires (cintrées par Mansart en 1669). Cet étage reçut un décor sculpté :
statues placées dans les niches, et bas-reliefs rectangulaires surmontant les
fenêtres (ils disparaîtront en 1679).
Le second étage ou attique reçut une décoration d’ordre corinthien et fut
surmonté d’une balustrade sur laquelle reposaient des trophées et des pots à feu.
Le Trianon de porcelaine est construit en 1670. C'est au cours de cette
période que les courtisans firent bâtir leurs hôtels à proximité de la résidence
préférée du roi. Entre 1670 et 1671, 14 grands hôtels (Luxembourg, Noailles,
Guise ou encore Bouillon et Gesvres) sont construits dans la nouvelle ville de
Versailles.
Louis XIV rêvait de construire un palais qui marquerait son époque. Les
palais du Louvre et des Tuileries étaient limités par l’œuvre de ses
prédécesseurs. La création de Versailles répond à un souhait politique et
économique. Dirigeant personnellement les affaires du royaume et centralisant
l’administration, le Roi souhaitait regrouper auprès de lui les ministres et leurs
services. Sa majesté laissa ainsi paraître son intention de fixer sa résidence à
Versailles. Mansart dut élaborer des projets pour l’installation de la Cour. Le
palais s’étendra aux dimensions que nous lui connaissons. Le château a été
perçu comme un symbole du centralisme.
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de la Reine. La création de la galerie des Glaces va avoir une grande
conséquence : l’appartement du roi est déporté dans le château vieux ;
l’appartement du Soleil deviendra le « Grand Appartement » et sera utilisé pour
les réceptions.
En 1678
Pose des premières pierres de l’aile du Midi destinées à loger les courtisans.
Mansart prévoyait la construction de deux immenses bâtiments, encadrant le
château de Le Vau au nord et au sud, et en retrait par rapport à celui-ci.
La façade sur les jardins est remaniée.
Un très grand miroir au cadre en bronze doré ciselé par Cucci fut placé dans la
chambre des bains.
Deux cuves allongées, en marbre blanc enrichi de bronzes dorés furent ajoutées
dans le cabinet des bains.
Début des travaux de la pièce d’eau des Suisses et du bassin de Neptune, ainsi
que les terrassements nécessaires au doublement du parterre du Midi et à la
construction de la Nouvelle Orangerie.
En 1679
La galerie des Glaces, le salon de la Guerre et de la Paix remplacent la terrasse
et les cabinets du Roi et de la Reine.
Le bâtiment central, du côté de la Cour de marbre, est surmonté d’un étage. Une
horloge encadrée de statues de Mars par Marsy et d’Hercule par Girardon ornent
la nouvelle façade.
Orbay commença la construction d’un second escalier destiné à faire pendant à
l’escalier des Ambassadeurs : L’escalier de la Reine. De l’escalier des
Ambassadeurs, seules nous sont resté les deux portes qui ouvraient dans le
Grand Appartement, le buste de Louis XIV et le Silène antique. Une réplique de
cet escalier a été réalisée au château de Herrenchiemsee par Louis II de Bavière.
Dès l’achèvement des ailes des Ministres, on entreprit la construction des
Grandes et des Petites Écuries. Les travaux se poursuivirent dans les jardins qui
s’enrichissaient de statues et de nouveaux bosquets.
En 1681
Charles Le Brun acheva la décoration des Grands Appartements.
La machine de Marly commença à pomper l’eau de la Seine.
Les perspectives furent élargies.
Excavation du Grand Canal et de la pièce d’eau des Suisses.
Multiplication des bosquets ainsi que des fontaines dans les jardins au prix de
longs travaux d’adduction d’eau. C’est ainsi que naissaient les jardins à la
française. Les plus grands sculpteurs du temps décorèrent ces espaces avec des
statues de marbre et de bronze.
En 1682,
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Louis XIV n’a plus la patience d’attendre la fin des travaux. La cour pressentit
les projets du roi et feignit d’y croire. Pourtant, le 6 mai le roi quitte Saint-Cloud
et s’installe définitivement à Versailles. Versailles devint officiellement la
résidence du roi de France. Un contemporain décrivit les conditions dans
lesquelles se déroula l’installation : « Le sixième de mai le Roi quitta Saint-
Cloud pour venir s’installer à Versailles, où il souhaitait être depuis longtemps,
quoiqu’il fut rempli de maçons, dans le dessein d’y demeurer jusqu’après les
couches de Madame la Dauphine, qui fut obligée de changer d’appartement le
second jour qu’elle fut arrivée, parce que le bruit l’empêchait de dormir. » Le roi
s’installa dans une demeure en chantier où les travaux de décoration allaient bon
train. La Galerie des Glaces était encombrée par les échafaudages de Charles Le
Brun, et pour la traverser, il fallait emprunter un passage pratiqué entre les
poutrelles.
L’inauguration de l’aile du Midi a lieu.
L’un des grands problèmes de Versailles sera toujours le logement des
courtisans. Si Versailles est le symbole de la puissance de Louis XIV, il ne faut
pas perdre de vue que ce n’est qu’à 44 ans qu’il s’y établit définitivement.
Versailles vit ainsi l’apogée de la société de cour. En y fixant les
courtisans, Louis XIV transforma une noblesse belliqueuse et potentiellement
rebelle en un groupe soutenant l’État, en la personne du roi. Le roi qui, dans son
enfance, avait connu avec la Fronde les dangers d’un soulèvement de la
noblesse, souhaitait protéger la personne royale et le gouvernement. Il
s’appliqua à réduire la puissance et la fierté des nobles. Les moyens qu’il
employa furent :
d’attirer les grands seigneurs à sa cour en leur distribuant ou en leur laissant
espérer des honneurs, des titres, des pensions.
d’offrir aux plus importants des logements au château.
d’inspirer à ses courtisans le respect et élever une barrière à leur promiscuité.
de faire des courtisans des spectateurs assidus de sa grandeur.
Le roi établit des règles d’étiquette rigoureuses et complexes, qui
transformaient tous ses actes, même les plus quotidiens, en un cérémonial quasi
sacré.
Le roi et la reine avaient leur Grand et leur Petit Lever, leur Grand et leur Petit
Coucher. Certaines personnes y étaient admises. Aux plus favorisés revenait
l’honneur d’entourer le roi, derrière la balustrade qui isolait le lit du reste de la
pièce, et de lui prêter rituellement assistance en lui présentant un vêtement.
Toutes les circonstances de la vie étaient ainsi réglées, depuis la naissance des
princes, qui avait lieu en public (ce qui évitait toute contestation de légitimité),
jusqu’aux obsèques du roi régies par des coutumes immuables. Les rapports du
roi avec les personnes admises à l’approcher connaissaient les mêmes
solennités, qu’il s’agisse des réceptions d’ambassadeurs, des présentations de
gentilshommes et de dames titrées ou de la réception des vœux et des
félicitations.
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Pour rompre avec ce protocole, Louis XIV institua les « Jours d’Appartement »
où trois fois par semaine, de 19 à 22 heures, les courtisans étaient admis dans le
Grand Appartement. Dans différents salons étaient répartis des buffets, des
tables de jeu, on pouvait écouter de la musique ou danser. Le roi s’y promenait
sans que les seigneurs et les dames dussent se déranger de leur jeu pour le
saluer. C’était un grand honneur, envié et disputé, que d’y être admis. C’est dans
le même esprit que Louis XIV voulut se réserver, en faisant aménager les Petits
appartements, une vie plus intime dans la seule compagnie de ses familiers, tels
ses compagnons de chasse qu’il retenait souvent à dîner.
Pour l’Europe, Versailles fut un témoignage de la puissance de la France et de
Louis XIV.
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porphyre avec jardins, le Grand Trianon ; Louis XIV surveilla de si près les
travaux qu’il semblait le véritable architecte du lieu.
En 1689, dans le nouveau Versailles, l’accès aux appartements de la Reine
se faisait par l’escalier de marbre, appelé l’escalier de la Reine. Le palier
s’ouvrait dans les deux salles des Gardes du Corps, ensuite venaient
l’Antichambre, le Grand Cabinet et la Chambre qui donnait dans le salon de la
Paix. Cet ensemble se développait sur la façade sud de l’enveloppe de Le Vau.
Les nouveaux appartements du roi se développaient autour de la Cour de
Marbre. L’appartement officiel dit « Appartement du Roi » occupait les ailes
sud et ouest du château de Louis XIII et l’« Appartement Intérieur » était installé
dans l’aile nord. L’appartement du Roi se composait de sept pièces, la septième
formant la jonction avec l’Appartement Intérieur. Au centre du château fut
installé le salon du Roi (future chambre de Louis XIV), l’appartement se
terminait par le cabinet du Conseil et le cabinet des Termes ou des Perruques
(deux pièces situées à l’emplacement de l’actuel salon du Conseil).
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pièces des collections de Louis XIV : vases en cristal de roche ou en matières
précieuses (jaspe, cornaline, etc.) ainsi que de petits groupes de bronze.
L’année 1683 fut endeuillée par la mort de la reine Marie-Thérèse et par
celle de Colbert. La surintendance des Bâtiments passera entre les mains de
Louvois qui n’aime pas Le Brun et qui introduira Mignard à Versailles.
En 1684, l’appartement des collectionneurs s’agrandit par l’annexion de
l’ancien appartement de Montespan, transformé en une petite galerie que décora
Mignard qui trouva dans cette galerie l’occasion de rivaliser avec Le Brun.
Mignard peignit le plafond en s’inspirant du thème d’Apollon et de Minerve, il
décora également les plafonds des deux petits salons de la galerie. Le sol était un
parquet de bois précieux, les murs étaient tendus d’étoffes somptueuses. C’est
dans cette pièce que Louis XIV exposa les pièces maîtresses de sa collection de
tableaux. Comme cette collection de chefs d’œuvre était considérable, on
accrochait les tableaux par roulement. Dans ce cadre précieux, le roi s’attardait à
contempler la Joconde.
1700, le duc d’Anjou, petit fils de Louis XIV, est proclamé roi d’Espagne
et il prend le nom de Philippe V d’Espagne.
1701, transformation des appartements du Roi. La chambre du Roi se
place au centre du château. L’Antichambre des Bassan et la Chambre (de 1689)
furent réunis pour former la Chambre à l’œil-de-bœuf. Ces pièces furent
magnifiquement meublées et tendues d’étoffes très riches, les plafonds non
peints formèrent de vastes calottes blanches. Tassinari Châtel
Louis XV
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Petits Appartements dans les attiques, au-dessus de ses Grands Appartements.
Mais la plupart du temps, il séjourna au Trianon, à Marly, à Compiègne ou à
Fontainebleau, ou encore dans de petites résidences à proximité de Paris.
Les premières transformations consistaient en :
la démolition de l’appartement des Bains et l’escalier des Ambassadeurs,
les constructions du salon d’Hercule (au plafond de F. Lemoyne), de l’Opéra et
du Petit Trianon,
la transformation des appartements du Roi, de la Reine et des princes de la
famille royale progressivement transformés pour s’adapter aux goûts de
l’époque et rendus plus confortables. Ange-Jacques Gabriel prendra en charge
ces modifications.
La nouvelle administration des Bâtiments, à la tête de laquelle se trouvait
depuis 1708 le duc d’Antin, entama la décoration de la grande salle (salon
d’Hercule) sous la responsabilité de Robert de Cotte qui dirigea les travaux
suivant les projets élaborés dans les dernières années du règne de Louis XIV. Ce
salon achevait le Grand Appartement de Le Brun et l’esprit de grandeur
rejoignait celui du siècle précédent. Les parois furent recouvertes de marbres
choisis par Louis XIV de son vivant et décorées par deux œuvres de Véronèse.
La nouveauté résidait dans le plafond compartimenté d’aucun cadre sculpté.
François Lemoyne saisit l’occasion de rivaliser avec Véronèse en peignant : «
L’Apothéose d’Hercule ». Le salon d’Hercule reliait les appartements du Roi au
vestibule de la chapelle. Plus tard, Gabriel envisagea de remplacer l’escalier des
Ambassadeurs par un nouvel escalier qui déboucherait dans cette salle.
1729, début des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la
Reine. Robert de Cotte fournit les dessins des nouvelles boiseries.
1735, achèvement des travaux de renouvellement du décor de la chambre
de la Reine par Gabriel père et fils
1736, inauguration du salon d’Hercule.
1738 à 1760, les pièces de l’appartement de collectionneurs de Louis XIV
furent constamment remaniées. Les travaux commencèrent en 1738 par la
création de la chambre à coucher privée du Roi, et se stabilisèrent vers 1760.
1741, Philibert Orry, qui avait remplacé le duc d’Antin, fit procéder à
l’achèvement du Bassin de Neptune ;
1742, Louis XV accorde audience à Saïd Méhemet Pacha, ambassadeur
extraordinaire du Grand Seigneur.
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Ange-Jacques Gabriel, et deux sculpteurs de boiseries, Verbeckt et Rousseau.
C’est l’appartement de Marie Leczinska qui fournit à Gabriel et à Verbeckt
l’occasion de travailler ensemble.
1752, destruction de l’escalier des Ambassadeurs, de la Petite Galerie et
du cabinet des Médailles. Ces témoins glorieux du règne de Louis XIV furent
détruits pour la création d’un appartement destiné à l’aînée des Filles de France :
Madame Adélaïde.
1755, la seconde transformation consistait à réunir l’ancien cabinet du Roi
(ou du Conseil) avec le cabinet des Thermes (ou des Perruques) pour former le
grand salon du Conseil. Jules Antoine Rousseau sculpta les boiseries dorées.
Gabriel réutilisa une partie des anciens panneaux pour décorer les murs. Au
second étage se développaient les cabinets intérieurs du roi. Dans cette partie du
château aucune dorure ne colorait les boiseries. Des couleurs vives et variées
égayaient les statues, peintes selon les techniques élaborées par Martin,
l’inventeur du fameux « vernis Martin ». L’élément essentiel de cet appartement
était une petite galerie éclairée sur la cour de Marbre. Des tableaux de Boucher,
Carle Van Loo, Lancret, Pater et Parrocel étaient accrochés sur les boiseries
colorées.
Pendant toute sa carrière Gabriel fit face à des problèmes de logement. La reine
mit au monde huit princesses :
Marie-Louise de France ("Madame Troisième") et Madame Thérèse moururent
très jeune,
Madame Henriette fut emportée par la maladie en 1752.
Madame Elisabeth devint duchesse-infante de Parme.
Madame Louise prit le voile et se retira au Carmel de Saint-Denis.
Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie y ont vécu longtemps avant de le quitter
pour le château de Bellevue, ancienne demeure de la marquise de Pompadour,
que leur donna Louis XVI à son avènement.
Pour loger toutes ces princesses, dans des appartements qui conviennent à
leur rang, Gabriel effectua de multiples travaux. Au fil des années "Mesdames"
changèrent d’appartements, passant de l’Aile du Midi à l’Aile du Nord, et au
rez-de-chaussée du Corps Central (et même au premier étage comme nous
l’avons noté pour Adélaïde). Ces déménagements successifs aboutirent à la
disparition complète de l’Appartement des Bains, de l’Escalier des
Ambassadeurs, et au cloisonnement de la Galerie Basse. Ces appartements
furent détruits par Louis Philippe, quelques splendides boiseries ont échappé à
ce saccage et nous témoignent du luxe qui régnait chez Mesdames.
Selon la tradition établie sous Louis XIV, le dauphin et son épouse prirent
possessions des deux appartements du rez-de-chaussée situés sous l’appartement
de la Reine et, en retour d’équerre, sous une partie de la galerie des Glaces. De
merveilleuses décorations furent alors créées. Le XIXe siècle ravagea cet
ensemble. Seul fut conservé la chambre du Dauphin et la bibliothèque.
1757, le 5 janvier, attentat de Damiens contre le roi.
20
1761 à 1768 Ange-Jacques construit le Petit Trianon
21
toile de Véronèse offerte par la République de Venise au roi Louis XIV en 1664,
Le Repas chez Simon. L'aménagement de la pièce fut terminé en 1736. Mais
l'inauguration n'eut lieu que le 26 janvier 1739, par un « bal paré » donné à
l'occasion du mariage de la fille aînée de Louis XV avec l'Infant d'Espagne. Le
salon d'Hercule servit de cadre à d'exceptionnels « grands couverts » (en 1769,
pour le mariage du duc de Chartres ou en 1782 pour la naissance du Dauphin)
ou à des audiences extraordinaires (avec le sultan du Mysore, en 1788).
Louis XVI
À son avènement en 1774, Louis XVI veut faire concevoir pour lui une
pièce dédiée à sa détente. Le choix se porte sur une bibliothèque. Elle est
commencée dès le début de son règne. Le décor, dessiné par Jacques-Ange
Gabriel, est sculpté par Jules Antoine Rousseau. Jean-Henri Riesener sculpte
une grande table à plateau monoxyle pour permettre à Louis XVI d'exposer ses
biscuits de Sèvres. Deux globes, un terrestre et un céleste, complètent ce décor
en 1777. C'est dans cette bibliothèque que Louis XVI décide de l'arrestation de
son grand aumônier le 15 août 1785, après avoir été mal conseillé par le baron
de Breteuil et son Garde des Sceaux Armand Thomas Hue de Miromesnil.
22
Cette pièce fut crée pour abriter une partie des collections de Louis XIV.
Sous Louis XV, elle prit diverses affectations. Ainsi, elle servit au roi de pièce
d'exposition pour son service de vaisselle d'or, d'où l'un de ses noms cabinet de
la Vaisselle d'or. Elle fut ensuite rattachée aux appartements de Madame
Adélaïde, fille de Louis XV. Cette pièce devient dès lors son cabinet de musique
où Adélaïde reçut des leçons de Harpes de Beaumarchais. Mozart y aurait joué
pour la famille royale, en 1763. Sous Louis XVI, cette pièce redevient une pièce
d'exposition. En 1788, Louis XVI y expose l'un de ses achats personnel, le
cabinet des papillons.
La Révolution
23
Napoléon songea un temps à en faire son palais impérial, mais Versailles
resta inutilisé jusqu’au retour de la monarchie. Enfin, Louis-Philippe confia à
son ministre Camille Bachasson, comte de Montalivet la tâche de transformer le
château en musée : c’est de cette époque que date la dédicace « À toutes les
gloires de la France ».
Par la suite, Versailles ne revint plus sur le devant de la scène que de
façon épisodique, voire anecdotique. Ainsi, le château devient le quartier général
de l’armée prussienne lors du siège de Paris, pendant la guerre de 1870.
L’Empire allemand fut proclamé dans la galerie des Glaces le 18 janvier 1871.
Durant la Commune, Thiers et son gouvernement s’y réfugièrent. Ils y restèrent
dans le gigantesque hémicycle aux fauteuils couleur bordeaux jusqu’en 1879,
puis ce fut le cadre de l’élection des présidents de la IIIe et IVe République. Il
est décoré de grandes fresques allégoriques évoquant la guerre, l’agriculture, le
commerce, l’industrie et la paix.
Le traité de paix, dit traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre
mondiale y fut signé le 28 juin 1919.
De nos jours, Versailles est un palais national à la disposition de la
présidence de la république. Il sert à accueillir des chefs d’État étrangers,
comme Élisabeth II en 1972, le shah d’Iran en 1974, Mikhaïl Gorbatchev en
1985 ou Boris Ieltsine en 1992. En 1982, il servit de lieu de réunion au G7.
Lieu symbolique, le château de Versailles est l’objet d’un attentat9 dans la
nuit du 25 au 26 juin 1978. La bombe à retardement posée par deux nationalistes
bretons endommage une dizaine de salles (dont la galerie des batailles), faisant
pour trois millions de francs de dégâts.
D’autre part, depuis la IIIe République, Versailles sert de lieu de réunion
du Congrès du Parlement. Les Assemblées disposent d’une trentaine
d’appartements de fonction représentant une surface de près de 7 000 m² dans
l’aile du Midi.
Sous la Restauration
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Retour à la Couronne
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1789 vis-à-vis de 1688, l'empereur chez le roi, Napoléon chez Louis XIV ; en un
mot, c'est avoir donné à ce livre magnifique qu'on appelle l'histoire de France
cette magnifique reliure qu'on appelle Versailles. »10
Culte à Marie-Antoinette
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et du domaine. Les premières expérimentations numériques ont été lancées en
juin 2006 avec trois dispositifs :
un site web vitrine présentant le projet et proposant des visites 3D,
panoramiques et une frise chronologique multimédia. site vitrine GVN (ce site a
remporté le prix de l'Innovation du Festival international du Multimédia, à
Montréal, le 14 octobre 2006) une visite numérique du nouveau domaine de
Marie-Antoinette, avec des pdas connectés à un réseau wi-fi et des iPods
un site de téléchargement de séquences audio et vidéos site podcast de Versailles
qui propose la plus grande offre podcast culturelle de France, plus de 50
séquences audio et vidéos, en français et en anglais. Le site podcast a dépassé les
400 000 téléchargements 3 mois après son lancement, le 14 juillet 2006.
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La glorification du roi
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La domestication de la noblesse
6. Bibliographie
Site officiel
Site officiel - Base de données sur les décors sculptés extérieurs du château
Bulletin du Centre de recherche sur le Château de Versailles
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Site officiel du projet Grand Versailles numérique
Site officiel de Château Versailles Spectacles
Site officiel de podcasting
Site du Grand Parc de Versailles
Les marbres belges au château de Versailles
Photos aériennes par cerf-volant du château et du domaine de Versailles
Bulletin du centre de recherche du Château de Versailles
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