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SOMMAIRE
Introduction : Présentation de l’olivier
1) Botanique et systématique
2) Origine
1. La période juvénile
2. Entrée en production
3. Etapes phénologiques
4. La floraison
5. La pollinisation
6. La fructification
7. L’alternance
B/ Elaboration de la qualité
1) Type de plants
a. Le semis
b. Le semis-greffage
c. Bouturage
d. Le greffage
2) Nature de l’influence éventuelle du porte-greffe
3) Port naturel de l’arbre
4) Typologie de la ramification
1) Constitution et disposition
2) Densité
3) Forme
4) Infrastructure
2) Apport hydrique
a. Rôle, besoins et recommandations pratiques
b. Les différents systèmes d'irrigation
3) Fertilisation (Référentiel)
a. Les apports de matières organiques
b. La fertilisation azotée
c. La fertilisation potassique
d. L’alimentation en phosphore
e. Calcium et magnésium
1) Approche socio-économique
2) Approche technique
1) Structuration de la filière
2) Les organismes au service de l’oléiculteur
Introduction : Présentation de l’olivier
1) Botanique et systématique.
Classe : Dicotylédones
Série : Terebinthales
Ordre : Ligustrales
Famille : Oléacées
Genre : Olea
Espèce : Europaea ( Linné)
Sous-espèce : sativa ( pour l’olivier cultivé).
2) Origine
3) Caractères généraux
L’olivier se distingue des autres espèces fruitières par sa très grande longévité pouvant
donner des arbres plusieurs fois centenaires. L’olivier est également réputé pour sa grande
rusticité. Enfin, les feuilles de l’olivier sont persistantes (durée de vie de l’ordre de trois ans)
et possèdent des caractères nettement xérophytiques (épiderme supérieur fortement cutinisé
et épiderme inférieur recouverts de poils).
4) Principales productions
1. La période juvénile
Elle s’étend du semis à la première floraison. Le jeune plant acquiert l’aptitude à fleurir
(maturité de floraison) au bout de 4 à 9 ans.
2. Entrée en production
3. Etapes phénologiques
4. La floraison
Pendant plus de trente ans, on a considéré que chez l’olivier (contrairement aux arbres
fruitiers à feuilles caduques dont la formation des bourgeons à fleurs à lieu en été) qu’une
période de froid était indispensable pour l’induction florale et que les premières
manifestations de différenciations florales apparaissaient alors après les périodes normales
de froid de fin novembre à mi-février.
Il a été récemment démontré que l’induction florale débute en fait en même temps que la
sclérification de l’endocarpe ( c’est à dire pendant l’été ) ; et que l’initiation florale est déjà
terminée au milieu de l’automne. En fait le froid hivernal lève la dormance des bourgeons
floraux déjà initiés. (comportement similaire à celui des arbre tempérés).
Les fleurs, petites et d’un jaune verdâtre, sont réunies en grappes de 10 à 40 fleurs. Ces
inflorescences, établies à l’aisselle des feuilles de l’année précédente, s’épanouissent de
mai à juin. Le nombre de fleurs par arbre est considérable et on admet que 2 à 5% d’entre
elles suffisent pour assurer la récolte. Ces fleurs sont très sensibles aux aléas climatiques.
La suppression des fruits ou l’avortement provoqué des graines (avant la sclérification du
noyau), environ 7 à 8 semaines après la pleine floraison, améliore ou augmente la floraison
suivante.
5. La pollinisation
Assurée par le vent, la pollinisation est dite anémophile. Les fleurs sont hermaphrodites.
L’autofécondation est possible mais rare et peu fertile. La fécondation croisée
(interpollinisation et allogamie) est un facteur très favorable à une bonne nouaison. Certaines
variétés sont quasiment auto-incompatibles, d’autres ont une stérilité mâle partielle ou totale.
La pollinisation croisée de l’olivier apparaît donc comme une nécessité, d’où l’importance de
la présence d’arbres pollinisateurs dans les vergers. Pour une bonne fécondation des fleurs,
la distance de dispersion du pollen doit être voisine de 150 à 200m, pour une durée de vie
de quelques jours. D’autre part, une forte proportion d’avortement pistillaire contribue
également à l’inefficacité de la pollinisation
Enfin, la température peut influencer la pollinisation. A basse température, le tube pollinique
d'une variété pollinisatrice se développe lentement sans parvenir à atteindre l’ovule. Par
contre, aux températures élevées, la croissance du tube pollinique est rapide, mais sa
longueur finale est moindre qu’aux température moyennes, d’où un nouveau cas de non
pollinisation.
6. La fructification
La nouaison des olives dépend des conditions climatiques. En général, un fruit par
inflorescence se développe normalement. Ce nombre peut aller jusqu’à 5 ou 7 si les
températures printanières sont fraîches.
De nombreux fruits peuvent chuter, deux semaines après la floraison, c’est la chute
physiologique de juin. Elle peut toucher jusqu’à 50% des fruits noués, mais elle est salutaire
car elle constitue un éclaircissage naturel. Les premières chutes sont dues à une
fécondation incomplète. Un temps humide et froid peut accentuer cette chute.
Une deuxième chute des fruits peut avoir lieu lors du grossissement des fruit (juillet-août), en
général à cause d’insuffisance alimentaire, surtout hydrique et azotée, mais aussi à cause
d’attaque parasitaire (Teigne, mouche de l’olive…).
A l’instar des autres fruits à noyau, la courbe de croissance du fruit correspond à une courbe
en « S » (sigmoïde).
Tout d’abord, c’est le noyau (endocarpe) qui atteint sa taille presque normale (fin juin). Puis
l’endocarpe finit progressivement de se durcir (sclérification). Enfin, dans une troisième
phase, le mésocarpe (pulpe) se développe fortement et s’arrête quand débute la coloration
(pigmentation) de la pulpe.
7. L’alternance
C’est une réponse globale du végétal, due au chevauchement de deux cycles bisannuels
successifs. Alors que l’on connaît depuis longtemps l’influence des fruits en développement
l’année n sur la floraison de l’année n+1, on ne connaît pas grand chose sur les mécanismes
régissant ce phénomène. L’induction florale semble jouer un rôle central. Toutefois, on ne
connaît ni la nature des facteurs inhibiteurs ou inducteurs, ni la période exacte pendant
laquelle le « stimulus floral » doit intervenir pour que l’initiation florale se déroule
correctement.
L’inhibition de l’induction florale par les fruits en cours de développement est le facteur
majeur dans le phénomène d’alternance. Elle est due essentiellement à la présence
d’embryons en développement. Néanmoins une fois la floraison « déterminée » par ce
facteur, d’autres processus entrent en jeu, la croissance et la fructification tendent à
compenser ce déséquilibre.
Les conditions de milieu et de culture peuvent aussi atténuer ou amplifier l’alternance. Les
effets positifs ou négatifs de certaines techniques culturales telles que l’irrigation, la
fertilisation ou la taille peuvent être expliqués par leur influence sur d’autres processus que
celui de l’induction florale.
D’autre part, l’olivier fructifie sur le bois de l’année précédente, et on remarque alors une
bonne corrélation entre la croissance de l’année et le rendement de l’année suivante:
l’irrigation printanière est l’un des facteurs qui contribuent à limiter l’alternance.
B/ Elaboration de la qualité
Les conditions climatiques influencent la maturation des fruits, or c’est pendant cette phase
que l’olive s’enrichit en huile et acquiert ses qualités diététiques et organoleptiques.
La date de récolte est également déterminante ; une récolte au delà de la date optimale
peuvent entraîner une perte de poids et des phénomènes d’oxydation qui altèrent les
qualités de l’huile (augmentation du degré d’acidité).
Les irrigations précoces permettent d’éviter, lors de déficits hydriques importants, de graves
perturbations telles qu’un faible développement floral et l’avortement du pistil. Pendant l’été,
caractérisé par des périodes plus arides, l’olivier se retrouve dans des conditions difficiles.
L’arbre se dote alors de trichomes sur la face inférieure du limbe de la feuille qui
représentent en fait une protection des stomates. L’arbre se voit donc un peu protégé de la
sécheresse. Malgré cette adaptation l’arbre entre en semi-repos. Si les pluies automnales
tardent à venir, la fructification est ralentie voire stoppée. L’apport d’eau permettra donc une
augmentation de la taille du fruit, du rapport pulpe/noyau. Il favorisera une pousse d’automne
parfois bienvenue et entraînera un léger retard de la maturation tout en régularisant la
lipogénèse.
1. Type de plants
e. Le semis
La très grande difficulté de germination de la semence de l'olivier est un des obstacles
majeurs à l'utilisation de ce mode de multiplication. La germination exige une période de
stratification, des températures de 9 à 15°C et demande 100 à120 jours.
On note une très grande hétérogénéité des plants obtenus, entre eux par rapport à l'arbre
mère. Il est donc inutile d'attendre du semis la reproduction d'une variété.
Par contre, le semis produit généralement des plants de grande vigueur.
f. Le semis-greffage
Cette méthode consiste à greffer des greffons de deux ans (récoltés sur des arbres étalons
reconnus pour leur performances) sur de jeunes plants issus de semis (les « pourettes »),
qui ont été repiqués en « carrés d’élevage » avec une densité de 40 à 50 000 plants/ha.
Cette technique de multiplication est « lente » (3 à 4 ans pour obtenir un olivier) mais reste
encore indispensable pour multiplier les variétés de faible vigueur ou celles ayant un faible
pouvoir rhizogène . Il offre le mérite de sa rusticité mais présente des inconvénients d'une
reprise aléatoire et d'une grande variabilité de critère.
h. Le greffage
Les greffons sont constitués par de jeunes branches bien aoûtés de un à deux ans, portant
un grand nombre d'yeux bien constitués. Les meilleurs résultats sont obtenus par les
greffons provenant de la partie médiane du rameau d'un an. La greffe pratiquée est la greffe
dite "en couronne".
Une nouvelle technique, le greffage « sur table » ouvre des perspectives d’avenir
intéressantes. Il consiste a concilier les avantages du porte-greffe et du bouturage sous
nébulisation. L’ensemble sujet-greffon est mis en serre de nébulisation où le cal de soudure
apparaît en même temps que la formation du système radiculaire. Cette méthode a
l’avantage d’être aussi rapide que le bouturage herbacé.
Le choix du porte-greffe demeure plus que jamais un excellent moyen de s'adapter aux
spécificités du sol ou du climat. A cet égard, l'intérêt de l'oléastre (olivier sauvage), très
résistant à la sécheresse, n'est plus à démontrer.
Le porte-greffe ne semble pas avoir d'influence sur la grosseur des fruits, mais pourrait avoir
un rôle sur certaines altérations du fruit. Le porte-greffe aurait également une certaine
influence sur la date de différenciation des boutons floraux.
Une des particularités de l'Olivier est son grand développement: certains arbres peuvent
dépasser 15 à 20 m de hauteur. On conçoit que dans de telles conditions, l'exploitation soit
difficile. L'amélioration variétale a permis de limiter le développement en hauteur des arbres
au profit de l'étalement d'une frondaison sur un diamètre de 6 à 10 m.
4. Typologie de la ramification
Sur les jeunes arbres le tronc est circulaire et droit, en vieillissant il donne naissance à des
"cordes".
- Les charpentières maîtresses ou branches mères prennent naissance sur le tronc. La
forme de l'arbre et le développement de sa frondaison sont fonction d'un choix judicieux de
ces charpentières. Le nombre de celles-ci dépendent du mode de conduite du verger: si leur
nombre est trop élevé, l'éclairement de la frondaison peut se révéler insuffisant et
préjudiciable à l'arbre.
Pour la forme du gobelet, il faudra 3 à 5 charpentières, selon la vigueur de la variété.
- Les sous-charpentières se développent sur les charpentières. Elles porteront les
rameaux feuillés et les rameaux fructifères.
Lors des tailles sévères de rajeunissement ou de régénération, on procède au rabattage des
charpentières. Sur les parties rabattues, se développeront de nouvelles pousses capables
de reconstituer une nouvelle frondaison et de donner des pousses fructifères.
- La frondaison est essentiellement composées par l'ensemble du feuillage.
Les feuilles sont persistantes, leur durée de vie est de l'ordre de 3 ans.
- Le rameau fructifère porte les fleurs et les fruits. On retiendra que la fructification apparaît
exclusivement sur le bois de l'année précédente.
Deuxième partie: Le système Verger
1. Constitution et disposition
i. Conditions naturelles
Tout d’abord au niveau climatique , il est indispensable de se situer dans la zone
traditionnelle de culture de l’olivier en France ( Pourtour Méditerranéen et Corse ). Le
système racinaire de l’olivier a besoin avant tout d’un sol aéré, non asphyxiant. Les sols
hydromorphes sont totalement à proscrire. L’olivier affiche une grande indifférence au niveau
du pH du sol, en revanche il sera important de surveiller la teneur du sol en matières
organiques.
j. Disposition de la parcelle
Les situations excessivement ventées ne sont pas favorables, la mise en place de brise-vent
peut donc s’avérer nécessaire. Le choix du terrain doit tenir compte de l’éloignement de
l’exploitation, des possibilités d’irrigation et de l’environnement. Il est cependant possible
d’implanter un verger sur des terrains en pente moyenne .
k. Choix de la variété
Il doit répondre à la double contrainte d’une orientation commerciale précise et d’une
adaptation à l’environnement technique. Les caractéristiques du fruit et ses débouchés (olive
de table ou olive à Huile), sont évidemment le premier aspect à prendre en compte. A cet
égard les variétés mixtes, souvent très rentables, apportent une sécurité séduisante. Le
choix variétal doit également intégrer les paramètres agronomiques : résistance aux
parasites, aux maladies et surtout aux gelées hivernales.
Il existe un très grand nombre de variétés, ou "cultivars", d'oliviers (environ 200). Une
vingtaine est régulièrement cultivée en France.
On distingue celles destinées uniquement à la fabrication de l'huile, et les variétés à fruits de
table, ces dernières peuvent également être utilisées à la fabrication de l'huile. La distinction
entre olive verte et olive noire ne tient qu'à l'époque de la cueillette, tous les fruits finissant
par devenir noirs, mais certaines variétés sont plus savoureuses en vert.
2. Densité
Dans les situations agronomiquement favorables, une densité de 250 à 280 arbres à
l’hectare ( plantation à 6 X 6 mètres ) est conseillée en l’absence d’irrigation. En verger
irrigué l’implantation en 6 X 4 mètres, à 400 arbres par hectare, est une densité maximale.
Le choix de densité reste toujours à pondérer en fonction de la vigueur propre à la variété et
de la fertilité du sol. Des distances de plantation plus denses se conçoivent pour une
conduite en gobelets assez traditionnelle, légèrement refermée.
3. Infrastructure
a. La taille de formation
Elle intervient sur de jeunes arbres en croissance. Elle permet d'abord de guider le
développement de l'arbre vers une mise à fruit rapide. Elle permet également de donner aux
oliviers une forme rationnelle devant faciliter son exploitation en verger (d’autant plus que les
densités de plantation augmentent de plus en plus). Par cette taille, on essaiera de guider la
frondaison pour qu’elle présente le maximum de surface foliaire à la lumière (car olivier avide
de lumière).
b. La taille de fructification
Elle vise à maintenir un fragile équilibre entre le développement de la partie aérienne et la
mise à fruit. Elle assure la régularité de la production en limitant l'alternance. La taille de
fructification doit absolument être pratiquée tous les ans.
La taille dite « en cascade » consiste à revenir tous les ans sur des pousses issues d’une
arcure. L’année suivante, ces pousses porteront des fruits et, sous leur poids, s‘arqueront à
leur tour. Ce phénomène d’arcure entraîne toujours une expression vigoureuse de
renouvellements sur la partie extérieure de la courbe formée par l’arcure. Ce port retombant
facilite sensiblement la cueillette.
2. Apport hydrique
Il est également possible d'adjoindre aux eaux d'irrigation la fertilisation qui sera mieux
distribuée dans la rhizosphère et rapidement absorbée par les racines.
3. Fertilisation (Référentiel)
b. La fertilisation azotée
L’azote intervient dans la croissance végétative, la formation des fleurs et des fruits. Le
défaut d’azote est un facteur limitant majeur du rendement et de la croissance.
Les périodes critiques de besoins en azote sont la croissance, la différenciation florale, la
floraison (fin avril et mai), le grossissement du fruit et le durcissement (sclérification) du
noyau en août.
Les exportations par tonnes d’olive sont beaucoup plus importantes que chez les autres
espèces fruitières : 5 à 10Kg /t. Pour un verger en pleine croissance les besoins sont de
10Kg/ha alors que pour un verger équilibré nécessite un entretien annuel de 4Kg/ha. Les
feuilles restituent 6 à 9Kg/ha/an.
Les engrais azoté seront donc apportés fin mars/début avril si le lessivage est limité. Dans le
cas contraire, un apport fractionné échelonné sur tout le printemps à partir de février
jusqu’en juin constitue une alternative intéressante. Un apport automnal pourra se faire si les
conditions climatiques sont défavorables à la minéralisation de l’azote ou si la récolte est
vraiment importante.
c. La fertilisation potassique
Le potassium a une importance majeure chez l’olivier. Son rôle fondamental est de
promouvoir l’accumulation d’amidon. Il augmente la résistance au froid et intervient dans la
régulation du métabolisme hydrique lors des sécheresse prolongée.
Les exportations sont évaluées à 8 à 12 Kg de K2O/t de fruits, ce qui est très supérieur aux
autres espèces fruitières. Ceci s’explique en partie par les fortes consommations en potasse
des pousses végétatives (3Kg/ha/an) et de la construction annuelle du jeune arbre
(8Kg/ha/an).
La fumure de fond apportée sera donc de 200 à 600kg de potasse par ha, en fonction de
l’analyse de sol. Les premières années, l’entretien pourra se limiter à 20KG/ha/an. En pleine
production, les exportations étant proportionnelles à l’importance de la récolte, les apports
seront donc réalisés en conséquence.
d. L’alimentation en phosphore
Le phosphore intervient au niveau de la construction des membranes cellulaires, de la
formation des composés intermédiaires du métabolisme, des transferts d’énergie, de la
synthèse des acides nucléiques et contribue aux réserves de la graine.
Une tonne d’olive exporte en moyenne 3Kg de phosphore (très supérieur à la pomme, poire,
pêche et cerise). Ces exportations peuvent résulter de fortes tailles (6 à 9Kg/ha/an), de la
pérennité des feuilles et de la consommation annuelle des pousses végétatives (2 à
4Kg/ha/an).
Les premières années, les doses apportées pourront être doublées pour tenir compte du
faible développement racinaire dans un sol non enrichi.
e. Calcium et magnésium
Le calcium intervient dans les phénomènes de respiration et maturation, améliore la fermeté
des fruits et procure une meilleure conservation et une meilleure aptitude à la transformation.
Le chaulage des sols acides est une nécessité pour l’olivier qui préfère les sols légèrement
basiques. L’amendement calcaire sera réalisé si possible avant la plantation, à la dose de 2
à 6t/ha. Ensuite, des apports fréquents mais limités permet de remonter progressivement le
pH du sol. En revanche, trop de calcium peut amplifier le phénomène d’alternance et
perturber l’équilibre potassique.
Les méthodes de luttes sont essentiellement des moyens chimiques, basés sur :
- des traitements préventifs : élimination des adultes avant la ponte par l’utilisation
d’appâts empoisonnés (insecticide de synthèse de type « Fenthion »)
- des traitements curatifs : pulvérisations d’insecticides endothérapiques pour enrayer
l’attaque des larves phytophages à l’intérieur du fruit (Diméthoate).
La lutte biologique existe : parasite endophage : Opius concolor.
l. Asphyxie racinaire
Des conditions d’asphyxie se produisant régulièrement et durant plusieurs mois sont très
dangereuses et peuvent compromettre l’avenir du verger. Les premiers symptômes sont un
jaunissement du feuillage (chlorose), une défeuillaison importante, un arrêt de croissance
végétative et une chute précoce des fruits. Toute la croissance de l’arbre est compromise et,
si les conditions persistent, l’arbre se dessèche et meurt. Il conviendra pour éviter ce
problème, d’améliorer le drainage.
m. Chloroses alimentaires
Les chloroses apparaissent sous forme de décoloration plus ou moins intense du feuillage
qui jaunit (disparition progressive de la chlorophylle), se dessèche, se nécrose et tombe.
Dans les cas graves, l’arbre peut mourir.
Les causes sont multiples. La mauvaise nutrition en certains éléments indispensables,
comme l’azote, peut en être responsable. L’excès de calcaire ou d’ions Cl- et Na+ dans le sol
peut provoquer respectivement un blocage de certains éléments minéraux dans le sol,
provoquant des carences, ou des troubles physiologiques graves du végétal.
Seule l’analyse foliaire peut déterminer le ou les éléments en défaut ou en excès. Les
causes sont décelables seulement par l’analyse du sol.
Le respect des règles essentielles de fertilisation et la pratique raisonnée du diagnostic
foliaire doivent permettre d’éviter ces accidents.
6. Récolte
- Olives noires
L’optimum de la cueillette est fonction d’un équilibre entre une bonne couleur et une bonne
consistance . La date de récolte peut être déterminée à partir de la teneur en huile ou du
poids spécifique du fruit, lui même très lié à la teneur en huile. Une échelle de coloration par
réflexion a pu être établie afin de réaliser un classement objectif.
- Olives à huile
Les olives doivent avoir commencé leur véraison pour ne pas donner une huile trop piquante
et amère. Les parfums doivent être développés. Il importe de récolter avant que la coloration
atteigne le noyau ; l’excès de maturité produira des huiles moins parfumées et d’acidité plus
élevé.
o. Mise en œuvre
- Olives de table
Contrairement aux olives à huile, les olives de table sont cueillies une à une, à la main ou
avec un peigne manuel, en évitant de les marquer. Le pédoncule est éliminé dans la mesure
du possible. Les olives vertes ayant une grande sensibilité aux coups, il n’y a guère
d’alternative à une gestion serrée du chantier de récolte manuelle.
- Olives à huile
La récolte peut avoir une approche manuelle :
- récupération des olives tombées à terre ; le sol doit être nettoyé préalablement ;
- récupération par chute naturelle, sur filets posés au sol;
- récupération par chute naturelle, sur filets suspendus à 1,50 m du sol ;
- cueillette des olives à la main (mais coûteux) ;
- gaulage sur filet au sol : consiste à frapper les rameaux porteurs (problèmes de
meurtrissement des rameaux avec risques phytosanitaires ultérieurs) ;
- cueillette au peigne avec réception au sol par des filets ;
Après la récolte, les olives doivent être transportées le plus rapidement possible sur le lieu
de transformation. Le stockage, phase très périlleuse, doit être abrégé un maximum. S’il est
inévitable, le stockage sera réalisé dans un local frais, aéré et, par dessus tout, exempt
d’odeurs. En effet, les olives ont la capacité de fixer les odeurs environnantes et de las
restituer dans l’huile.
p. Niveau de production
Dans le monde
Les dernières statistiques connues font état d'environ 840 millions d'oliviers en Méditerranée
et de 90 millions dans le reste du Monde, et ce chiffre est en progression constante, dopé
par la relation que de plus en plus de consommateurs font entre santé et diète
méditerranéenne .
Les surfaces cultivées seraient de l'ordre de 10 millions d'hectares, ce qui représenterait une
densité moyenne de 80 oliviers à l'hectare.
L'Europe méditerranéenne et l'Afrique du Nord représentent plus de 85 % des oliviers
plantés, le reste des arbres se trouvant surtout au Proche Orient, bien que cette culture se
soit récemment développée en Amérique, où les Etats-Unis (Californie) et l'Argentine
(30.000 ha) possèdent désormais davantage d'oliviers que la France, où il s'agit pourtant
d'une culture traditionnelle.
D’après la FAO, la production mondiale fluctue entre 9,5 et 12 millions de tonnes. Cette
production peut fluctuer sensiblement d’une année sur l’autre, en raison du phénomène
d’alternance qui caractérise la culture de l’olivier.
En Europe
L’Europe compte environ 2,5 millions d’oléiculteurs, propriétaires ou exploitants.
Avec environ 500 millions d’arbres, l’Europe produit 80% de la récolte mondiale, elle est
largement autosuffisante et par conséquent exportatrice.
Les premiers producteurs sont l’Espagne, l’Italie et la Grèce.
L'Espagne est le leader mondial avec prés de 210 millions d'arbres plantés sur 2 millions
d'ha, suivie de l'Italie, qui compte 190 millions d'oliviers sur une superficie de 1,2 millions
d'ha. Ces deux pays représentent donc, à eux seuls, 50 % de la population mondiale
d'oliviers.
Depuis quelques années, la superficie des oliveraies espagnoles a augmenté. Ce pays
assure 30% de la production mondiale. La principale région de production est l’Andalousie,
qui assure 71% de la production nationale.
L'Espagne est aussi le premier producteur mondial d’huile d’olive : avec 1.060.000 tonnes
d'huile, elle produit plus de 50 % de la production européenne (43% de la production
mondiale) suivie par l'Italie (28 %), la Grèce (19 %) et le Portugal (2%).
La production italienne d’olives de table représente 10% de la production mondiale.
Le Portugal compte encore probablement 50 millions d'arbres sur 300.000 ha d'oliveraies.
Ce qui est presque comparable à la Tunisie, qui possède 60 millions d'arbres et qui déroule
ses oliveraies sur 1,5 million d'hectares.
Ces vergers restent cependant très inférieurs à ceux de la Grèce (95 millions d'oliviers sur
prés de 700.000 ha ) et à ceux de la Turquie, qui possède plus de 70 millions d'arbres sur
prés de 900 000 ha.
En France
Après un long déclin d’un siècle, l’oléiculture française se relève depuis une vingtaine
d’année. C'est ainsi que des 26 millions d'oliviers recensés en 1840 (ou des 23 millions
encore présents en 1866) le verger français est passé à seulement 3,4 millions d'oliviers en
1999. Les gelées de 1985 ayant amputé les 4 millions d'arbres d'alors de plus de 25% de
leurs effectifs. La remontée ne s'est réalisée que très lentement. De ce fait, le nombre
d'oliviers plantés dans notre Grand Sud représente moins de 0,5 % du total mondial !
Pour des raisons à la fois climatiques et culturelles, l'olivier n'est cultivé que dans le Grand
Sud de l'Hexagone et, plus précisément, dans 13 départements oléicoles qui appartiennent à
4 régions différentes. C'est ainsi que les 3.430.000 oliviers français, recensés sur 20.000 ha
(75 000 parcelles sur 14 000 communes) d'oliveraies se répartissent comme suit: Provence-
Alpes-Côte d'Azur (64%), Languedoc Roussillon (21%), Rhône-Alpes (8%) et Corse ( 7%).
La France produit en moyenne 2 500 tonnes d’huile d’olive vierge par an et 1 800 tonnes
d’olive de pays. Elle est le plus petit producteur européen d’huile d’olive. La faiblesse de
cette production et l’engagement souscrit par les professionnels vers une politique de qualité
rendent intéressant ce créneau, considéré comme une culture de diversification pour le sud
de la France.
Dans les départements oléicoles français, on semble se concentrer davantage vers la
production d'olives de table, en particulier en Languedoc Roussillon, où seuls une quinzaine
de moulins à huile (17 très précisément) subsistent sur les 136 fonctionnant encore en
France.
La région Languedoc Roussillon fait bonne figure puisqu'en moyenne -depuis 1988 - elle a
représenté prés de 33% de la production française, essentiellement grâce aux variétés
Lucques et Picholine.
Chez l’olive on considère en général deux phase ou deux types de maturation : la maturation
verte, caractérisée par une diminution des chlorophylles et de l’oleuropéine, et la maturation
noire par l’apparition des anthocyanes.
La maturation commence vers la mi-octobre, quand le fruit change de couleur (véraison), et
se poursuit jusqu’à mi-novembre ou janvier selon les cultivars et les conditions climatiques
locales. Elle peut durer 15 jours comme chez la variété Manzanille de Jaen à plus de 50
jours chez la Gordal. Les variétés récoltées en vert sont cueillies avant complète maturité au
stade de maturation verte. En France, les variétés Belgentieroise et Salonenque sont
récoltées dès fin août, Lucques à partir de la mi-septembre.
Lorsque les variétés sont destinées à la production de l’huile, elles sont récoltées, en France,
entre novembre et février.
Avec la véraison, le fruit atteint progressivement sa maturité. La production de l’huile se
poursuit , la couleur de la chair de l’épiderme passe progressivement du vert au lie de vin,
pour finalement se rapprocher du noir. Les gelées bloquent la synthèse de l’huile
(lipogénèse). En année moyenne, il faut compter 80 à 100 jours entre la phase de réveil
végétatif et celle de maturation des fruits.
2) Possibilités de conservation
a. Olives de table
Les olives de table prêtes à la consommation, doivent être saines, propres, charnues,
entières, non bosselées ni déformées, non écrasées, de couleur homogène, dépourvues
d'odeur ou de saveur anormales. Elles doivent résister à une faible pression des doigts.
La couleur de l’olive doit correspondre à 351-352 du Code SEGUY, vert foncé. Sauf pour les
olives noires confites, elles doivent présenter en profondeur la même coloration que
l'épiderme.
Les olives doivent être cueillies au stade de maturité fixé pour leur catégorie. Un certain
nombre de tolérances sont accordées, celles ci fluctuent entre 1 et 10 % selon le type de
préparation et le type de défaut concerné. La norme précise également les références de
calibre.
Les olives sont calibrées d'après le nombre de fruits à l'hectogramme ou au kilogramme,
elles doivent être de grosseur ou de taille homogène et classées conformément aux calibres
définis. Les normes internationales excluent les fruits inférieurs à 5g. sur les marchés avec
l’appellation « olives de table ».
Pour les olives farcies exclusivement, à partir du calibre 201/220 l'écart est de 20 fruits
jusqu'au calibre 401/420.
Le calibrage est obligatoire pour les olives présentées “entières”', “dénoyautées”, “farcies” et
“moitiés”. Lorsqu'il s'agit d'olives dénoyautées, le calibre indiqué sera celui correspondant à
l'olive entière dont elles procèdent.
Il sera admis une tolérance maximale en nombre de fruits de calibre immédiatement
supérieur ou inférieur à celui figurant sur l'emballage. Cette tolérance est de:
- 10 % pour les calibres dont l'écart est de 10 fruits,
- 5 % pour les calibres dont l'écart est de 20 fruits,
- 2 % pour les calibres dont l'écart est de 30 fruits et plus.
- “Première”, “le” ou “Premier Choix”: Dans cette catégorie sont comprises les olives de
bonne qualité, au degré de maturité approprié et présentant les caractéristiques propres à
leur variété. Sous réserve de ne pas nuire au bon aspect de l'ensemble ni aux
caractéristiques organoleptiques individuelles de chaque fruit, elles pourront présenter de
légers défauts de couleur, de forme, d'épiderme ou de fermeté de la pulpe. Sous cette
catégorie pourront être exportés tous les types, préparations et présentations d'olives de
table, à l'exception des “hachées”, “brisées” et “pâte d'olives”.
- “Deuxième” ou “Standard”: Cette catégorie comporte les olives de bonne qualité répondant
aux conditions générales définies pour les olives de table mais ne pouvant pas être classées
dans les deux catégories antérieures.
b. Olives à huile
Pour les olives d'huile, il existe aussi un contrôle et un agréage des lots. Pour une
exploitation rationnelle du moulin à huile, le contrôle qualitatif de la marchandise à la
réception est indispensable. La difficulté majeure du contrôle réside dans l'échantillonnage,
en raison de l'hétérogénéité souvent très forte des lots. Les paramètres externes à prendre
en compte sont la variété, la constitution de l'olive, la propreté et la maturité. Du point de vue
analytique, humidité, teneur potentielle en huile et acidité seront les principaux critères
retenus.
Cinquième partie : Système de commercialisation
1) Approche socio-économique
Le marché pour les producteurs d’olives est tout d’abord segmenté en deux marchés bien
distincts : le marché de l’huile d’olive et celui des olives de table.
Les histogrammes suivants nous donnent un ordre d’idée des volumes de production
mondiale. Malgré certaines fluctuations, on voit, en moyenne, que la production mondiale est
en augmentation
(voir aussi Partie III/ f) Récolte/ c. niveau de production, p.20)
Importations
La France produisant moins de 2 500 tonnes d'huile d'olive vierge doit importer pour
satisfaire la consommation française qui est de 23 000 tonnes par an.
Les importations d'Italie, de Grèce se font sans problèmes. Venant de Tunisie, un contingent
annuel est assorti d'un prélèvement stable. Ce contingent est limité.
Pour les huiles d'Espagne et du Portugal, un montant compensatoire de l'ordre de 5,80 F
doit être payé par l'importateur. Par contre, l'aide à la consommation ( 6,03 F) est attribuée
au conditionneur en France. Cependant, les délais importants de perception de cette aide
(100 jours environ) oblige le négociant à faire l'avance financière.
Olives de table : l’agréage se fait sur les qualités organoleptiques selon des
critères définis précédemment ( Normes sur le produit).
Huile d’olive : La classification internationale distingue différentes qualités
d’huile en fondant les distinctions :
o Sur l’acidité libre exprimée en grammes d’acide oléique pour 100g.
o Sur le résultat de la dégustation des huiles selon une méthode
d’évaluation organoleptique codifiée
1. Structuration de la filière
La filière regroupe 25 000 producteurs (dont certains pratiquent la vente directe), sur 25 000
hectares, 140 moulins à huile, 30 confiseurs.
Les principales organisations professionnelles sont :
• Région Corse
- Syndicat Interprofessionnel Des Oléiculteurs de Corse (S.I.D.O.C.)
- Organisateurs "Foire de l'olivier de Montegrosso": (en juillet)
- Organisateurs de la "Festa di l'oliu novu de Sainte Lucie de Tallano" (en mars)
Groupements de producteurs :
• Région Languedoc-Roussillon
Huile d'olive
- Groupement des Oléiculteurs Producteurs d'Huile d'Olive de la région Languedoc-
Roussillon
Olives de table
- Union Régionale des Coopératives Oléicoles du Languedoc-Roussillon
• Région Corse
Huile d'olive
- Groupement des Oléiculteurs Producteurs d'Huile d'Olive de la région Corse
Syndicats de transformateurs
Huile d'olive
- Syndicat National des Mouliniers
- Fédération des Coopératives Oléicoles
Olives de table
- Syndicat Interprofessionnel de l'Olive de Table Provence Pays Midi
2. Les organismes au service de l’oléiculteur
Recherche :
Institut National de la recherche agronomique (INRA)
- Station de zoologie et de lutte biologique d’ Antibes (06)
- Station de bioclimatologie de Montfavet (84)
- Laboratoire d’arboriculture fruitière de Montpellier (34)
Expérimentation :
Centre National du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et forêts
- Groupement d’Aix-en-Provence (13)
- Groupement de Montpellier (34)
Phytosanitaire :
Service de la protection des végétaux
- Circonscription « Languedoc-Roussillon » à Montpellier (34)
- Circonscription « PACA » à Marseille (13)
- Circonscription « Rhône-Alpes » à Valence (26)
Irrigation
- Société du canal de Provence, à Aix-en-Provence (13)
- Société pour la mise en valeur de la Corse à Bastia (20)
- Compagnie nationale d’aménagement de la région du Bas-Rhône et du Languedoc, à
Nîmes (30)
Machinisme :
Bureau commun du machinisme et expérimentation agricoles, à Montpellier (34)
Vulgarisation
♣ Conseil Oléicole International (COI). 1981. Norme qualitative unifiée applicable aux olives
de table dans le commerce international.
http://www.internationaloliveoil.org/downloads/Normotf.pdf , Doc. n° 15
♣ http://perso.club-internet.fr/depenne/texte/olivier.html