Août/Septembre 2010 Mensuel N°5

www.cotedivoire-economie.com

Côte d’Ivoire
economie Nouveau soleil pour l’économie cacaoyère
La signature à Genève, le 25 juin dernier, du septième accord international sur le cacao pose les termes
d’une nouvelle entente entre les pays producteurs et importateurs. Un acte « majeur et décisif » selon

50 ans
Guy Emmanuel Alain Gauze, le président de la Conférence internationale sur le cacao. Lire p. 13

le périodique des dirigeants et leaders d’opinion le périodique des dirigeants et leaders d’opinion - le périodique des dirigeants et lead

DOSSIER
L ’ e s s e n t i e l

d’un
N T IC

Les travers du
« mal-développement »

parcours difficile
Si les nouvelles technologies de l’information
et de la communication sont incontournables
pour occuper une place au sein du « village
mondial », leur utilisation est aussi source de
dérives à des fins malhonnêtes. Passage en
revue de quelques arnaques à éviter.
Lire p. 12

D o s s i e r E c onom i e

Hier plantation géante,

demain une plate-forme
de services
La montée en puis-
sance du secteur
tertiaire en Côte
d’Ivoire est portée
par le dynamisme
de secteurs tels que
la téléphonie, l’activité bancaire ou les assu-
rances. A l’instar des « tigres asiatiques », la
Côte d’Ivoire peut-elle envisager le même des-
tin en Afrique ? Lire p. 22

a f r iq u e Après les deux décennies fastes qui ont suivi l’Indépendance, La notation pays @rating de Coface est
l’économie ivoirienne est entrée dans une phase de une des expertises majeures de Coface,
Investissements étrangers : désenchantement, accentuée par la crise politique du début
elle permet aux différents acteurs du
baisse de 19% des commerce international de renforcer la
flux vers l’Afrique des années 2000. La Compagnie française d’assurances sécurisation de leurs transactions en an-
ticipant sur la probabilité de défaut dans
en 2009 pour le commerce extérieur (Coface) revient sur ce un pays donné.
Entre le constat d’une demi-siècle de l’histoire peu commune de ce pays. Suite p. 16
baisse des investisse-
ments sur l’année passée et des prévisions
optimistes, le rapport 2010 de la Conférence Developpement durable
des Nations unies sur le commerce et le dé- L’accès aux marchés,
veloppement souffle le chaud et le froid.
Lire p. 28
nécessité pour un déve-
E M P LOI / f or m at ion
loppement équilibré
Les dérèglements climatiques impactent
Les écoles supérieures la production des matières premières
qui ont la cote agricoles, notamment en Afrique, alors
Le concours d’évaluation des établissements que le continent devra probablement –
privés d’enseignement supérieur met en exer- dans les trente ans à venir – quadrupler
gue trois établissements reconnus selon des sa production agricole pour nourrir une
critères objectifs. Découverte de ces lieux qui population plus que jamais soumise
forment les compétences de demain. à l’« insécurité alimentaire ». Doit-on
Lire p. 32 considérer cet état de fait comme une
CON S OM M AT ION fatalité ou comme le point de départ
d’une prise de conscience nouvelle
Voyage d’affaires pour un meilleur accès aux marchés et
New Delhi : le grand lifting ! Lire p. 36 sortir de cette vocation coloniale d’ex-
portateur de matières premières brutes ?
1 000 FCFA Lire p. 4

edito
Nous ne pouvions pas passer à côté de l’événement national de l’année. Un dossier spécial
sur le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la République de Côte d’Ivoire,
célébré le 7 août dernier, analyse avec minutie le bilan économique de notre pays de 1960
à 2010. Du miracle au mirage ivoirien, de l’avènement des cultures génératrices de devises
à la chute des cours et son cortège d’effets négatifs sur l’économie, des libéralisations
massives des années 90 adossées aux ajustements structurels des institutions financières de
Bretton Woods en passant par la dévaluation, tout est passé en revue pour mieux comprendre
l’économie ivoirienne et la place qu’elle occupe dans la sous-région et dans le monde.
Je serai tentée de dire que le passif est lourd : en cinquante ans, la Côte d’Ivoire n’est pas
parvenue à développer une économie diversifiée génératrice de valeur ajoutée. Les
industries sont en marge de la concurrence mondiale, les services ne sont pas performants
et la population s’appauvrit : en 2009 la pauvreté a atteint le seuil critique de 48,9% contre
10% en 1985. Et pourtant de grandes actions ont été menées : que dire de notre agriculture
d’exportation, leader mondial dans le cacao et leader africain dans l’hévéa ? Que dire de
l’éducation des masses voulue par Félix Houphouët Boigny qui a formé une élite ivoirienne
capable de s’adapter au monde moderne des affaires ? Que dire de nos systèmes de soins
performants et de nos infrastructures modernes comme nos ports, nos routes ?
Avec une inflation contrôlée, un produit intérieur brut qui croît de façon continue depuis
2004, un marché intérieur qui dispose d’un potentiel de consommation supérieur à la
moyenne de la sous-région, les perspectives d’avenir conduisent à l’optimisme. Reste
à recréer les conditions d’une croissance forte et durable en ramenant la stabilité politico-
économique et en captant de nouveaux investissements. A suivre…
Pour ce cinquième numéro de Côte d’Ivoire Economie (numéro double d’août-septembre),
votre journal se met au vert avec sa nouvelle rubrique dédiée au développement durable, à
découvrir dans nos pages Laser. L’actualité environnementale et le nouveau marché offert
par ce créneau en pleine expansion seront à présent traités pour vous offrir un éventail de
lecture plus large.
Enfin, à l’approche de la rentrée scolaire, notre cahier Emploi/Formation présente les
établissements d’enseignement supérieur les mieux cotés de Côte d’ivoire, tandis que notre
rubrique Conso se penche sur les fournitures scolaires en vogue pour les futurs génies.
Bonne rentrée !
Marion N’Gouan Ezzedine
cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 3
Sommaire
Laser
L’accès aux marchés, nécessité pour un développement équilibré p. 4
Carrefour multi-tournants : quelle direction choisir ? p. 6
Le statut de l’agent commercial libre dans l’entreprise p. 8
BRVM : bilan de la saison des récoltes 2010 p. 10
NTIC : Les travers du « mal-développement » p. 12
Nouveau soleil pour l’économie cacaoyère p. 13
MicroCred CI : une nouvelle institution de microfinance
en Côte d’Ivoire p. 14
Le panier conso de CIE p. 15
Dossier : 50 ans d’économie
50 ans d’un parcours difficile p. 16
Un impératif : se hisser au rang d’économie émergente p. 18
Sésame au problème de la dette, l’initiative PPTE p. 19
Quand le miracle du binôme café-cacao vire au mirage p. 20
Hier plantation géante, demain une plate-forme de services p. 22
2012, nouvel horizon pour la Côte d’Ivoire et les autres
pays producteurs de cacao p. 23
L’accord international sur le cacao en 5 questions p. 24
Afrique
La fibre optique débarque en Afrique p. 26
Investissements étrangers :
baisse de 19% des flux vers l’Afrique en 2009 p. 28
Emploi/Formation
Le pari de l’excellence du Cesag de Dakar p. 30
Partenariat HEC-CI et Côte d’Ivoire Economie p. 31
Les écoles supérieures qui ont la cote p. 32
Club Dauphine Afrique p. 33
Conso
Quels accessoires pour votre véhicule ? p. 34
Août… c’est déjà la rentrée des classes ! p. 35
New Delhi : le grand lifting ! p. 36
Le iPad : une révolution de 680 g p. 38
Shopping p. 39
Rédaction Gestion et administration
Directeur de la rédaction : Jean-Pierre Pont Directrice générale et de la publication :
Secrétaire général de la rédaction : Didier Bras Marion N’Gouan Ezzedine
(marion.ezzedine@Cotedivoire-economie.com)
Coordonnateur de la rédaction : Stéphane Amani
Responsable commerciale et relations
Directeur artistique : Jean-Noël Dubois publiques : Karine Amadou
Maquettistes : Aurélia Landeau, Nathalie (karine.amadou@cotedivoire-economie.com)
Pointlane et Véronique Kouamé.
Informations légales
Ont participé à ce numéro : Stéphane Amani, Côte d’Ivoire Economie, S.A. au capital de 60 000 000 FCFA.
Louis S. Amédé, Manassé Déhé, Diego Siège social: 28 BP 1473 Abidjan 28 - Cocody II plateaux, rue
K24 - Tél.: 22.41.77.50 - Fax: 22.41.76.16. Site Internet: www.
Essandone, Brigitte Guirathé, Elvis Kodjo, cotedivoire-economie.com - RCCM n° CI-ABJ-2010-B-1358
Prosper Koffi, Dorcas Manou Lasme-Adou, Neltoh, du 25 février 2010 - Récépissé du procureur de la Répu-
Euclide Okolou, Simon Silué, Lucienne Tanoh. blique 12D du 22/03/2010 - Dépôt légal éditeur n° 9162 du
25/03/2010. Impression: Groupe Riccobono, 115, chemin des
Valettes, 83490 Le Muy (France). Tirage: 10 000 exemplaires.
 4 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Laser

Chronique développement durable

L’accès aux marchés, nécessité

pour un développement équilibré
L’Afrique doit impérativement augmenter sa production
agricole, développer ses exportations et faire face aux
contraintes nouvelles liées au changement climatique…
Quadrature du cercle ou challenge à relever ?

Outre l’étroitesse des marchés africains,

Le rôle économique de l’agriculture en Afrique reste prépondérant, ne serait-ce que par le volume d’emplois
qu’elle génère. Mais elle est confrontée à un nouveau défi : la recrudescence des aléas climatiques.
La crise globale et la montée en puissance
des préoccupations environnementales
ont bien fini par écharper le modèle de
développement cadastré par le marché et
longtemps élevé au rang de panacée. Se-
riné dans toutes sortes de variantes aux
pays en développement d’Afrique avec
la qualification de « viatique incontour-
nable », ce paradigme ne leur aura pas
offert beaucoup de lauriers à faire valoir
à l’heure du bilan du premier demi-siècle
de leur accession à l’indépendance.
Le nouveau cinquantenaire entamé sous
les airs chauds et froids post-tsunami fi-
nancier, et portés par les effets inquiétants
du réchauffement de la planète, pose à
nos Etats un défi : créer et entretenir une
croissance économique et sociale dyna-
mique tout en tenant compte des périls,
coûts et risques supplémentaires dérivant
du changement climatique. Pour la Côte
d’Ivoire comme pour l’ensemble des pays
ces pays sont bien obligés de se tourner
vers les marchés d’exportation pour sou-
tenir les dynamiques de croissance et les
efforts en matière de diversification des
structures productives. En la matière, le
continent a du potentiel à capitaliser !
Quadrupler la production agricole
dans les trente ans
La marge de progrès dans le secteur de
l’agroalimentaire en Afrique reste en-
core énorme. Avec une production an-
nuelle, toutes denrées confondues, de
500 millions de tonnes, elle accuse un
déficit chronique. Pour mettre à l’abri
de l’insécurité alimentaire son mil-
africains, il est donc évident que le chan- bue de manière forte, par l’entremise des liard d’habitants, l’Afrique n’a d’autre
gement climatique constitue un coût et cultures d’exportation, aux recettes en choix, aujourd’hui, que de doubler sa
un risque supplémentaires pour le déve- devises. Et enfin, parce qu’elle constitue production. Et cette urgence de relan-
loppement. Ne serait-ce que par rapport un véritable atténuateur de la pauvreté en cer la production agricole est d’autant
à l’agriculture qui milieu rural. plus actuelle que la population africaine
constitue la pierre Ouvrir de nou- va doubler dans moins de trente ans.
angulaire de la velles perspec- Ce qui sous-entend un quadruplement
croissance écono- tives aux écono- du volume de la production agricole et
mique dans cette mies africaines agro-industrielle actuelle en ce moment.
partie du monde. ne saurait donc S’ils veulent pouvoir inscrire leur déve-
Avec près de 70% s’envisager sans loppement dans la durée les pays afri-
du total des em- horizon dégagé cains devront en finir avec la vocation
plois, elle y joue pour l’agricul- coloniale – dont ils s’accommodent un
un rôle majeur ture africaine. La peu trop confortablement – d’exporta-
dans les dyna- question de l’ac- teur de matières premières brutes. Et ne
miques de crois- cès aux marchés pas aborder la problématique du chan-
Réduire l’extrême pauvreté et la faim dans
sance économique. le monde : l’un des objectifs primordiaux
– en discussion gement climatique comme une question
D’abord parce ce du Millénaire pour le développement. statique dans dif- subsidiaire, une préoccupation exotique
qu’elle participe à férentes enceintes pour nations riches. C’est le prix, somme
l’alimentation des populations et à la sé- régionales et internationales – revêt dès toute abordable, à payer.
curité alimentaire par le biais des cultures lors un caractère des plus crucial pour
vivrières. Ensuite parce qu’elle contri- le développement des pays d’Afrique. Louis S. Amédé
 6 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
Chronique vie de bureau
Carrefour multi-tournants :
quelle direction choisir ?
Le questionnement autour de son itinéraire professionnel
et le désir d’évolution personnelle font naître de nombreuses
interrogations. Nous vous proposons quelques pistes
de réflexion pour tenter d’y voir plus clair.
D
ans le processus normal
de progression de carrière,
nous expérimentons tous
plusieurs phases, depuis le
premier poste, où on est plu-
tôt un « apprenti », jusqu’au soir de son
itinéraire professionnel, quand on meurt
d’envie de faire d’un projet de rêve,
longtemps couvé, une réalité. Certains
d’entre nous expérimenteront toutes les
phases connues de progression de car-
rière, d’autres en connaitront quelques-
unes seulement et y demeureront pen-
dant un temps plutôt long, tout ceci en
fonction des opportunités et des ambi-
tions de chacun.
Ce mois-ci, parlons de ces moments au
cours de la carrière où, dans notre course
effrénée, l’on arrive à ce grand carrefour
de décisions : que d’options, de choix
de possibilités... Que faire ? Aller tout
droit et continuer sur la voie où l’on se
trouve sans changer ? Ou privilégier une
direction inconnue et peut-être risquée ?
Quelle est alors la garantie que ce chemin
est le bon, et comment réussir ?
Sept phases sont reconnues comme étant
les phases de progression de carrière.
Vous pourrez identifier celle à laquelle
vous êtes. Bien qu’étant listées par ordre
chronologique, il est possible de les ex-
périmenter dans un ordre différent, et
même de repasser par une phase que
l’on avait connue en début de carrière
ou par la suite.
1. Step-in ou premier pas : par défini-
tion, plutôt en début de carrière. Les reve-
nus sont moindres et le niveau d’appren-
tissage est bas. Une phase d’impatience
où l’on se demande de quoi sera fait le
futur. Les plus chanceux ne l’ont pas ex-
Laser
périmentée…
2. Learning ou apprentissage : on ap-
prend énormément mais on reçoit peu fi-
nancièrement ! Cette phase est excitante
quand elle ne s’éternise pas ; c’est un mo-
Laser
ment de découverte et de consolidation
des connaissances qui concerne plutôt
le début de carrière ou le premier poste
après un changement de carrière.
3. Earning ou gains : une phase agréable
où le revenu financier s’accroît, mais où
le degré d’apprentissage reste assez bas.
4. Shining ou gloire : la phase de bien-
être, pleine de challenges relevés avec
brio. Le revenu ou salaire est consistant
et s’accroît autant que la richesse de l’ex-
périence que l’on acquiert. Une période
heureuse, souvent synonyme d’épanouis-
sement.
5. Slowing ou ralentissement : le revenu
financier reste satisfaisant mais le côté
« pétillant » de l’acquisition de nouvelles
compétences fait défaut. Une phase aga-
çante pour certains et confortable pour
d’autres qui s’y éternisent et ne réalisent
pas qu’ils ne sont plus dans la « période
de gloire ».
6. Stagnation ou pause : on continue
d’apprendre mais le revenu ne corres-
pond plus forcément à nos charges et en-
vies.
7. Struggling ou lutte interne : C’est la
phase durant laquelle on n’a plus l’im-
pression d’apprendre quoi que ce soit et
où le revenu financier ne nous émeut plus.
C’est une période émotionnelle agitée où
l’on a envie d’un projet plus significatif,
plus valorisant et plus gratifiant financiè-
rement. Point positif, cette période fait
naître en général une volonté de change-
ment de carrière, voire la mise en route
d’un projet personnel d’entrepreneuriat.
C’est un carrefour d’options.
Comment structurer sa réfexion ?
Lorsque ce moment survient, quelques
questions élémentaires se posent. Où,
quand, comment, pour quoi faire ?… On
La carrière professionnelle est jalonnée d’étapes successives qu’il est bon d’identifier afin
de continuer à s’inscrire dans un processus dynamique. En outre, échanger sur les objectifs
que l’on souhaite atteindre reste un moyen sûr de parvenir à ses fins.
peut ressentir également le besoin de mi-
nimiser les risques et se donner les garan-
ties de réussir ce changement. Pour vous
aider, le cabinet international de coachi-
cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
ng et recrutement Improov vous propose
une règle de trois, simple et facile à im-
plémenter : les 3 D
1. Découverte de l’objectif : essayez
pendant quelques secondes de visuali-
ser votre vie comme un parcours de ma-
rathon, une course dans un stade. Vous
faîtes partie de la centaine de coureurs
sur la piste. Quelle est votre destination ?
A quoi la ligne d’arrivée correspond-elle
7
pour vous ? Lorsque la course de la vie
sera finie, que souhaitez-vous que les per-
sonnes présentes dans les gradins retien-
nent de ce que vous aurez fait en termes
de projet ou carrière ? C’est votre objectif
et votre projet ou changement de carrière
devrait tendre vers cela, ou l’incorporer.
2. Design du trajet : découpez ce trajet
en petites étapes. Si vous vous bornez à
essayer de trouver tout le parcours en un
coup, vous perdrez beaucoup de temps.
Faîtes des recherches et posez-vous la
question : quelle prochaine petite action
me permet de me rapprocher de mon but ?
Notez toutes les petites actions. C’est
votre itinéraire avec diverses étapes pour
arriver à votre but.
3. Départ de l’itinéraire : c’est l’étape la
plus difficile à enclencher. On a peur, on re-
met à demain, on traîne des pieds et on trouve
des excuses. Mais va bien falloir démarrer si
vous voulez voir votre rêve devenir réalité.
Pour booster votre motivation et vaincre la
peur, parlez à des gens qui l’ont fait avant
vous et qui y sont arrivés. Lisez des maga-
zines, brochures, sites Internet autour du
sujet relatif à votre objectif. Et documentez-
vous. Comme le chien renifle pour trouver sa
nourriture, recherchez toutes les opportunités
liées à votre objectif et explorez-les. Elles fe-
ront naître en vous de la motivation et vous
vous lancerez. D’ici là, bonne chance !
Dorcas Manou Lasme-Adou
directrice générale Improov
dorcas-adou@improovprogramme.com
 8 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Laser

Chronique droit

Le statut de l’agent commercial

libre dans l’entreprise
L’agent commercial libre bénéficie d’une autonomie d’action
appréciable. Cependant, il ne bénéficie pas des avantages
sociaux propres au statut de salarié.
Tous les agents commerciaux ne sont pas
forcément salariés par l’entreprise pour laquelle
ils travaillent. Voici un éclairage sur les particularités
de la relation conjointe entre la société et celui
ou celle qui va chercher à développer sa force
de vente, mais de manière indépendante.
d’application du Code du travail pour les soumettre aux
règles du droit civil et du droit commercial général. Ain-
si, l’agent commercial ne bénéficie pas de salaires, de
gratification, ou de congés payés. Une autre des impli-
cations de cette nature juridique concerne les modalités
de fin de la relation contractuelle. Cependant, si l’agent
commercial ne remplit pas le caractère d’indépendance,
travaillant sous le contrôle du mandant, dans les bureaux
et avec les moyens du mandant, le contrat peut être re-
qualifié par le juge en contrat de travail avec toutes les
conséquences liées à cette qualification.
L’écrit n’est pas nécessaire à la formation et la validité
du contrat. Il est cependant recommandé pour prouver
l’existence et les modalités du contrat d’agence commer-
ciale, notamment les obligations des parties, la durée et
le mode de rémunération. A défaut d’écrit, le contrat est
réputé être à durée indéterminée et sa résiliation est sou-
mise à un préavis.
Les obligations des parties
lée en fonction des usages pratiqués dans le secteur.
Le paiement de la commission pour les transactions
conclues par l’entreprise après la cessation du contrat
d’agence est généralement source de litige. L’entreprise
estime généralement que l’agent commercial n’a pas
droit à la commission dès lors que la transaction n’a pas
été conclue pendant la durée du contrat d’agence. Même
dans ce cas, l’Acte uniforme sur le droit commercial gé-
néral prévoit que la commission est due « lorsque l’opé-
ration commerciale est principalement due à l’activité
de l’agent commercial et a été conclue dans un délai
raisonnable à compter de la cessation du contrat ». Il
s’agit d’une question de fait qui est appréciée discrétion-
nairement par le juge à défaut d’accord entre les parties.
La cessation du contrat d’agence
Le contrat d’agence prend fin au terme convenu sans autre
formalité dans le cadre d’un contrat à durée déterminée.
En dehors de ce cas, le contrat d’agence peut prendre fin
pour cause de décès ou d’incapacité de l’agent commer-

T
oute entreprise à but lucratif, qu’elle produise
des biens ou des services, se trouve dans
l’obligation de les louer ou de les vendre à des
clients. La recherche et la fidélisation de ces
derniers dans un environnement hautement
concurrentiel constituent de ce fait un aspect important
de la vie de l’entreprise. Le chef d’entreprise désireux de
développer la force commerciale de sa société dispose de
plusieurs options d’organisation.
L’agence commerciale peut s’organiser autour d’un ser-
vice de commerciaux salariés travaillant exclusivement
pour la société ou autour d’agents commerciaux indé-
pendants qui seront rémunérés en fonction du chiffre
d’affaires qu’ils vont permettre de réaliser. La particu-
larité du contrat d’agence commerciale réside dans sa
nature juridique, dans les obligations mises à la charge
de chacune des parties et dans les modalités de fin des
rapports contractuels.
La nature juridique du contrat d’agence
commerciale
Bien qu’il semble en présenter les caractéristiques, le
contrat conclu par l’agent commercial libre avec l’en-
treprise qui a sollicité ses services ne constitue pas un
contrat de travail. Il s’agit plutôt d’un contrat de man-
dat par lequel l’agent commercial représente l’entreprise
vis-à-vis de ses clients. L’agent commercial, qui est un
professionnel, est ainsi habilité à « négocier, et éventuel-
lement, à conclure, des contrats de vente, d’achat, de
location ou de prestation de services, au nom et pour le
compte des producteurs, d’industriels, de commerçants,
ou d’autres agents commerciaux … » (1)
Cette distinction est loin d’être sans intérêt en ce qu’elle
consacre l’exclusion des agents commerciaux du champ
L’entreprise et l’agent commercial doivent exécuter leur cial, ou par résiliation. Cette résiliation est subordonnée
contrat avec loyauté. Ainsi l’agent commercial ne peut au respect d’un préavis fonction de l’ancienneté des rela-
représenter une entreprise concurrente de celle de son tions contractuelles : un mois pour la première année de
mandant sans l’accord de ce dernier. L’agent doit égale- contrat, deux mois pour la deuxième année commencée
ment exécuter le mandat avec toute la qualité d’un bon et trois mois pour la troisième année commencée et pour
professionnel afin de permettre à les suivantes. Les parties ne peuvent
l’entreprise de réaliser les résultats convenir de délais plus courts.
L’écrit n’est pas
commerciaux escomptés. L’entre- Quelle qu’elle soit, la cause de ces-
prise, quant à elle, doit donner à nécessaire à la sation des relations contractuelles
l’agent commercial toutes les in- confère à l’agent commercial le
formations nécessaires à une bonne formation et à la validité droit de percevoir une indemnité
représentation auprès de la clien- du contrat. Il est compensatrice pour le préjudice
tèle. Il est dans l’intérêt commun toutefois recommandé subi pouvant aller au-delà de trois
des parties que leurs relations soient mois de commissions en fonction de
pour prouver l’existence l’ancienneté des relations contrac-
fructueuses afin que l’entreprise
réalise des ventes ouvrant droit à et les modalités tuelles. Cette indemnité compense
la perception de la commission par le préjudice que lui cause la perte du
l’agent commercial. L’entreprise du contrat d’agence revenu de la clientèle qu’il a appor-
doit également exécuter les engage- commerciale, tée au mandant.
ments pris en son nom par l’agent notamment en termes Cette indemnité n’est pas due dans
commercial qui agit en qualité de les cas limitatifs suivants :
mandataire. d’obligations - résiliation provoquée par faute
Comme tout mandataire, l’agent réciproques, de durée grave de l’agent commercial (vente
commercial répond des dommages de produits concurrents de ceux du
qui pourraient résulter de l’inexé- et de rémunération. mandant, négligence, comporte-
cution de ses obligations, à moins ments délictueux…),
qu’il ne prouve que cette inexécution ne lui est pas im- - cessation des relations contractuelle intervenue à l’ini-
putable. tiative de l’agent commercial,
La question du paiement des commissions est un sujet dé- - cession par l’agent commercial, avec l’accord du man-
licat, non pas dans le principe du paiement, mais en ce qui dant, de ses droits et obligations résultant du contrat
concerne les modalités de paiement. Le taux et la struc- d’agence à un tiers.
ture des taux des commissions de l’agent commercial sont (1) Article 184 de l’Acte uniforme Ohada portant sur le droit
librement négociés par les parties. A défaut de clause rela- commercial général.
tive aux taux des commissions, la commission est calcu- Simon Silué
10 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Laser
BRVM : bilan de la saison
des récoltes 2010
Les résultats sont
mitigés pour les
sociétés cotées à
la Bourse régionale
des valeurs mobilières
de l’Uemoa. La moitié
d’entre elles ont en
effet enregistré une
baisse de leur béné-
fice net par rapport à
l’exercice précédent.
L
a saison des récoltes 2010 tire à sa fin. Seule
la Société ivoirienne de coco râpé (Sicor) n’a
pas encore joué sa partition. Cette période
où les sociétés cotées à la Bourse régionale
des valeurs mobilières de l’Uemoa (BRVM) publient
leurs états financiers annuels, tiennent leurs assem-
blées générales ordinaires et paient éventuellement
des dividendes à leurs actionnaires, a été très influen-
cée par la crise économique de 2008-2009. Sur 38
entreprises cotées, 19 ont vu leur bénéfice net baisser
par rapport à l’exercice précédent. Tous les secteurs
du marché ont été touchés, à l’exception de celui des
« services publics » et, dans une moindre mesure, le
secteur « finances ».
Des baisses prévisibles
La Société multinationale de bitumes (SMB) semble
être celle qui a le plus souffert avec la perte de 2 mil-
liards FCFA qu’elle a réalisée en 2009, soit une baisse
de 288% de son résultat net. L’augmentation de capi-
tal par incorporation des réserves de juillet 2009 était
certainement bienvenue lorsqu’on observe qu’elle
n’a pas pu rémunérer ses actionnaires comme elle l’a
fait régulièrement les cinq dernières années. Son ré-
sultat d’exploitation d’à peine 5 millions FCFA suffit
à indiquer l’impact de l’effondrement des marges de
raffinage dans l’industrie pétrolière sur ses activités.
C’est le même problème qui a failli emporter son ac-
tionnaire de référence, la Société ivoirienne de raffi-
nage (SIR) en fin d’année. Les difficultés de la SIR
avaient parfois déstabilisé le fonctionnement des dis-
Laser
tributeurs de carburants que sont Shell CI et
Total CI. Leurs bénéfices ont baissé respec-
tivement de 26,63%, à 1,02 milliard FCFA,
et 12,1%, à 5,33 milliards FCFA.
L’autre chute spectaculaire est observée
chez Unilever Côte d’Ivoire où le résultat
d’exploitation s’est contracté de 63,38%, à
4,66 milliards FCFA, avec au final un béné-
fice net qui a régressé de 93%, à 4,33 mil-
liards FCFA. Le conseil d’administration
de la filiale ivoirienne, désormais dirigé par
l’Ivoirien Serge Agnero, explique que la ces-
sion des activités huile de palme au groupe
Sifca dans le cadre de l’opération « Red-
back » n’est pas en cause dans cet effondre-
ment des résultats, et que d’ailleurs le chiffre
d’affaires hors activité huile de palme aurait
plutôt augmenté de 13,22%, à 110 milliards
FCFA. Indexées sont donc plutôt les provi-
sions fiscales et les dépenses liées à la réali-
sation du projet « Redback ».
Les victimes attendues de la crise écono-
mique, celles que les médias nous avaient
déjà disposés à voir, n’ont pas créé de sur-
prise. Il s’agit des sociétés agricoles et des
vendeurs d’automobiles. Entre 2008 et
2009, les cours mondiaux d’huile de palme
et de caoutchouc ont chuté de plus de 30%
avant de commencer à se relever au 2e se-
mestre de l’année. Cela explique les faibles
résultats de Palmci, SOGB et SAPH qui
n’ont pu réaliser en moyenne que le tiers des
bénéfices de 2008.
Le secteur de l’automobile neuf, représenté
à la Bourse par les entreprises CFAO, SARI
et Sdaci, subit depuis quelques années la
concurrence des vendeurs de véhicules
d’occasion qui se multiplient dans le pays.
Les trois entreprises alignent des résultats
d’exploitation en baisse respectivement de
33%, 14% et 42%. CFAO, grâce à d’ex-
cellents produits financiers a pu terminer
l’exercice avec une hausse de 77% de son
bénéfice, à 3,5 milliards FCFA, alors que
Sdaci n’a pu gagner plus de 36% de son bé-
néfice de 2008.
Les motifs de satisfaction
Du côté des bonnes nouvelles, on signalera
les bonnes performances des éditeurs NEI et
CEDA. Les deux entreprises qui ont connu
des difficultés ces dernières années sont re-
devenues bénéficiaires. Leurs résultats nets
progressent de 138,89% à 43 millions FCFA
pour CEDA et 619% à 453 millions FCFA
cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
pour NEI. L’autre entreprise qui confirme sa
phase bénéficiaire est Servair Abidjan. L’ex-
Abidjan Catering se porte mieux depuis
qu’elle a été reprise par le français Servair.
L’opérateur historique de téléphonie burki-
nabé s’est distingué par une performance
de 525% avec un bénéfice de 2,5 milliards
FCFA. Tout comme Crown Siem, le fabri-
cant ivoirien d’emballages métalliques a vu
son bénéfice net passé de 1,52 à 4,23 mil-
liards FCFA sur un an.
Les banques cotées à la BRVM ont connu
dans l’ensemble une croissance à deux
chiffres allant de 12 à 23%. Les fausses
notes viennent de Bank Of Africa Cote
d’Ivoire, cotée en Bourse depuis le 7 avril
dernier, et du groupe Ecobank dont le béné-
11
fice s’est contracté de 38%. Par contre, les
quatre entreprises de service public (CIE,
Onatel, Sodeci et Sonatel) ont toutes affiché
une croissance, tant au niveau de leur ex-
ploitation que du résultat final.
Au niveau des dividendes, la communauté
des petits porteurs a beaucoup parlé des
8 270 FCFA net servis par la Sitab pour sa
valeur élevée et le seuil record qui a été
franchi. En réalité, les dividendes qui ont
le plus augmenté tout en battant leur record
sont les 2 784 FCFA de CFAO (+81,84%) et
les 2 340 FCFA de Sicable (+78,49%). Nous
citerons également Bernabé, où malgré un
résultat en baisse de 18%, son conseil d’ad-
ministration a décidé de payer un dividende
net record de 2 700 FCFA/action (+65,14%).
Son PDG a expliqué que ce dividende était
un message pour rassurer les actionnaires
sur les perspectives de l’entreprise après
l’incendie qui a ravagé un des magasins de
Treichville en février 2010.
Durant tout le 2e trimestre, les cours des
actions ont été largement influencés par la
publication des résultats financiers de 2009
et le paiement des dividendes. A l’exception
d’Onatel et Ecobank, aucune autre société
cotée n’a donné de chiffre sur son activité au
premier trimestre, ce qui conduit les inves-
tisseurs à « spéculer par divination », pour
utiliser l’expression d’un analyste financier.
Il faut que l’autorité de régulation trouve un
moyen plus convaincant pour conduire les
émetteurs à publier des informations finan-
cières au rythme qu’elle a indiqué.
Euclide Okolou
www.okibourse.com
12 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Laser Laser cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 13

NTIC : Les travers du

Chronique matiere premiere

Nouveau soleil pour

« mal-développement » l’économie cacaoyère
Le développement des Nouvelles Technologies de l’information et de Le nouvel accord international de couplage aux concepts de la productivité

la communication (NTIC) a permis l’essor de nouvelles pratiques illicites. coopération économique, commerciale et
et de la profitabilité, le nouvel accord
regorgerait donc de facteurs d’éveil de
l’économie cacaoyère mondiale.
L’Afrique, et plus particulièrement la Côte d’Ivoire, n’échappent pas à ces de partenariat technique sur le cacao, signé L’ambassadeur Guy Emmanuel Alain
Gauze y voit « un cadre d’action pour
nouvelles combines qui utilisent aussi bien le téléphone mobile que en juin dernier, laisse entrevoir de nouveaux renforcer la compétitivité de la filière
cacao en Côte d’Ivoire au profit des pe-
le réseau Internet pour parvenir à leurs fins. Au terme de la conclusion de l’accord, espoirs pour les pays producteurs. tits exploitants, des petites et moyennes
le marché international sur le cacao s’est entreprises exportatrices et des coopé-
léphone mobile a fait des victimes qui Des victimes prises dans la Toile
encore amélioré. Coïncidence ou effet positif C’est en tout cas l’avis de Guy Emmanuel ratives exportatrices dans le cadre de la
immédiat auprès des acteurs de la filière ?
lutte contre la pauvreté ». Et d’inférer
se fait dépouiller de sommes allant de
5 000 FCFA à 500 000 FCFA. Les plus
Le « phishing » (vol de données informa-
tiques) et les arnaques en ligne comptent
Alain Gauze qui a présidé les travaux. « qu’avec la conclusion positive des né-
gociations le 25 juin 2010, les produc-

D
audacieux vont même jusqu’à appeler parmi les plaies les plus douloureuses
directement leurs victimes pour leur an- de la planète Internet. On estime à plus ans le contexte économique pour les producteurs et les consomma- communautés locales et des petits ex- teurs et les consommateurs ont émis des
noncer les gains… de 10 milliards de francs CFA la somme et financier mondial actuel, teurs au sein de la filière cacao, le nouvel ploitants à bénéficier de leur production signaux positifs en direction du mar-
que la cybercriminalité a permis à ses les produits de base, quelle accord valide l’application des résultats de cacao – et contribuer ainsi à réduire ché ». Il veut pour preuve de cette réalité
Les tricheurs à la pointe pratiquants de dérober entre juillet 2009 que soit leur origine, sont de la recherche scientifique à la filière la pauvreté –, la promotion de la qualité que, dès le lendemain de la conclusion
de la technologie et 2010 sur la Toile. Les acteurs les plus devenus des placements al- dans une optique de densification de la du cacao et le développement des pro- de ce nouvel accord international sur le
Alors que les vieilles « antisèches » doués parviennent à s’infiltrer dans les ternatifs recherchés. L’orientation as- production et d’amélioration de la qua- cédures de sécurité alimentaire. Avec la cacao, le marché international s’est en-
sont connues de tous les examinateurs, comptes bancaires des internautes grâce cendante des cours lité marchande, sui- nouvelle dimension accordée au concept core amélioré.
les gadgets high-tech (calculettes, orga- à des procédés informatiques en vue de internationaux ou, vant une approche d’économie cacaoyère durable et son Stéphane Amani
niseurs, téléphones mobiles, baladeurs, les vider. Quant aux moins doués en in- à tout le moins, Un accord qui s’inscrit de productivité et
montres, agendas électroniques) vien- formatique, ils se contentent de duper leur maintien à des de profitabilité en
nent apporter de la sève aux indélicats. des « pigeons » locaux et occidentaux
dans des objectifs de
niveaux rémuné- même temps pose en
En premier lieu le téléphone portable, à travers l’envoi massif de courriers in- rateurs en dit long promotion de la qualité exigence la transpa-
qui est un instrument facile d’usage et désirables. L’arnaque en ligne continue sur cette conjonc- et de développement rence du marché… »
discret pour pouvoir échanger des in- de sévir et c’est à juste titre que la Côte ture favorable sur
formations avec l’extérieur lorsqu’on d’Ivoire reste classée en première posi- laquelle surfe, entre
des procédures de Des consé-
passe un examen ou un concours. Cet tion des territoires d’opération de ces cy- autres spéculations, sécurité alimentaire. quences immé-
outil technologique est utilisé pour ber-escrocs en Afrique. Désormais, les le cacao. Nourrie Il inclut aussi une diates sur le mar-
transmettre ou stocker des informations cyber-criminels abandonnent les cyber- par une forte de- ché international
via SMS ou WAP. cafés pour se pro- mande dans les éco-
nouvelle dimension : Au-delà des ré-
Si la majorité des utilisateurs font de l’outil numérique un usage parfaitement licite,
on peut craindre que la cyber-escroquerie, avec le développement des nouvelles
Les surveillants et curer la connexion nomies émergentes celle du concept ponses aux sem-
les examinateurs ADSL ou la clé et les positions des piternelles pré-
technologies de l’information et de la communication, ait de beaux jours devant elle…
aux dernières ses- d’économie cacaoyère
Internet à domicile investisseurs et occupations de la
sions du Bac et et s’imprègnent autres financiers durable, couplé avec les rémunération du
La Côte d’Ivoire et sa population s’appro- Vous avez gagné ! du BEPC ont été des notions de « en quête de rende- notions de rentabilité cacao de qualité,
prient aujourd’hui de manière efficace les Depuis quelques années maintenant, parfois obligés de sémantique Web » ments élevés pour la productivité et
Nouvelles Technologies de l’information une nouvelle forme d’arnaque règne confisquer ce type qui leur permettent
et de profitabilité.
leurs placements, l’augmentation des
et de la communication en tant qu’outils dans la capitale économique ivoirienne d’appareils à cer- de découvrir les revenus des exploi-
cette situation fait le
permettant d’allier efficacité profession- et menace les utilisateurs de téléphone tains candidats. centres d’intérêts bonheur des pays producteurs qui peu- tants, le nouvel accord sur le cacao va
nelle et qualité de vie. C’est en tout cas portable : l’escroquerie par SMS. Elle a Par ailleurs, pour des internautes du vent se satisfaire d’une aubaine nou- loin pour intégrer d’autres objectifs
leur dessein premier. Cette conception déjà fait de nombreuses victimes à Abi- les tricheurs à la pays visé. Cette velle : la conclusion le 25 juin dernier essentiels : le transfert de technologie
n’est malheureusement pas perçue par djan. Tout commence par un SMS que pointe de la tech- approche leur offre à Genève (Suisse) du nouvel accord in- dans la chaîne des valeurs dans les pays
une certaine catégo- l’utilisateur reçoit nologie, un PDA l’opportunité, entre ternational de coopération économique, producteurs, l’application des stratégies
rie d’utilisateurs qui sur son téléphone (Personnal Digi- autres, d’adresser
exploitent les NTIC Le développement de ce mobile, lui annon- tal Assistant) est des messages spé-
commerciale et de partenariat technique permettant d’accroître la capacité des
sur le cacao.
dans la mauvaise type de pratique pourrait çant qu’il est l’heu- une alternative qui cifiques en fonction Si ce nouveau cadre encadrant l’écono-
direction afin d’en constituer un obstacle à reux gagnant d’un constitue une aide des centres d’inté-
faire des usages ré- précieuse grâce à mie cacaoyère, qui doit rentrer en vi-
tirage au sort or- rêt de l’internaute Si les amateurs de chocolat sont légion,
préhensibles. C’est une intégration réussie ganisé par l’un des sa mémoire impor- gueur en 2011/2012, est coulé dans les l’équité suppose que sa matière première
ciblé afin de le pié-
le revers de la mé- sillons des accords précédents, notam-
dans l’économie cinq opérateurs de tante. Ce sont ainsi Le mobile est l’un des supports utilisés ger plus facilement.
ment ceux de 1973, 1975, 1980, 1986,
soit vendue au juste prix.
daille, une dérive téléphonie mobile. les appareils de pour ce type de délit. Notamment Si la technologie
– que l’on peut as- numérique mondiale. Les gains annon- type Visor, Palm, l’escroquerie par SMS. 1993 et bien entendu 2001, il ne dégage
doit être considé-
socier aux travers cés dans ledit mes- Psion ou Pocket- pas moins – un peu plus que par le passé
rée comme l’ap-
du « mal-développement » – qui touche sage sont tous alléchants : une villa de PC qui sont utilisés en plein contrôle plication de connaissances scientifiques – l’horizon pour les pays producteurs de
le continent et notre pays en particulier. haut standing, une voiture, un compte ou examen par les candidats. Les dic- conçus pour la résolution de problèmes cacao. Il suffit de se référer à la lecture
Les vecteurs de ces nouvelles technolo- en banque bien garni ou un téléphone taphones, les I-pod, et les mini-mp3 humains, ce type de pratiques prouve que experte d’un des acteurs majeurs des né-
gies, à commencer par le téléphone mo- cellulaire de dernière génération. Pour connaissent également un franc succès ce n’est pas toujours le cas… En l’état, gociations, l’ambassadeur permanent de
bile et Internet, drainent en effet tout un y avoir accès, la victime est invitée à auprès des tricheurs. Ils y enregistrent leur généralisation pourrait constituer un la Côte d’Ivoire près des Nations unies
arsenal d’escroqueries qu’il est parfois honorer, via un « e-rechargement », les des cours en lieu et place des pistes de réel obstacle à une intégration réussie à Genève et à l’OMC, Guy Emmanuel
difficile de débusquer. Passage en revue frais d’un huissier fictif afin de prendre musique et sont munis d’oreillettes en dans l’économie numérique mondiale. Alain Gauze qui a présidé les travaux :
de quelques pratiques qui doivent susci- possession de gains… dont elle ne verra miniature pour consulter les réponses « En plus de favoriser l’obtention de prix
ter votre méfiance. jamais la couleur. Cette arnaque au té- aux épreuves. Manassé Déhé justes générateur de recettes équitables
14 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
MicroCred CI : une nouvelle
institution de microfinance
en Côte d’Ivoire
A l’initiative de l’Agence française de développement (AFD),
la filiale de l’ONG PlaNet Finance a décidé de s’engager
pour soutenir les très petites entreprises (TPE) ivoiriennes.
De gauche à droite : Philippe-Cyrille Berton (directeur AFD Côte d’Ivoire-Libéria), S.E.M. Jean-Marc Simon (ambassadeur
de France en Côte d’Ivoire), François-Xavier Poste (directeur général MicroCred Côte d’Ivoire).
Alors que le secteur de la microfinance a
souffert de la crise politique ivoirienne,
la France marque son attachement à la
politique nationale de microfinance en
soutenant le développement de ce sec-
teur afin d’améliorer la bancarisation des
populations exclues du système bancaire
traditionnel et de renforcer le fonds de
roulement et la capacité de financement
des micro-entreprises ivoiriennes. C’est
dans ce cadre que l’Agence française de
développement (AFD) et MicroCred, so-
ciété filiale de l’ONG PlaNet Finance,
ont signé le 19 juillet dernier en présence
Laser
cier traditionnel à travers un réseau de
banques de microfinance.
Filiale de l’ONG française PlaNet Fi-
nance présidée par Jacques Attali, Micro-
Cred a pour principaux actionnaires Axa
group (21%), la BEI (21%), Developing
Word Market (19%) et l’AFD (16%). Mi-
croCred, existe depuis 2005 et est déjà
intervenue dans cinq pays : Mexique,
Madagascar, Sénégal, Chine et Nigeria.
MicroCred CI sera donc la sixième IMF
de MicroCred qui concentre désormais
ses activités sur l’Afrique (MicroCred
Mexique a été cédé en mai 2010 dans le
cadre du redéploiement sur l’Afrique).
Priorité aux zones urbaines
MicroCred CI est née officiellement en
février 2010 sous forme de société ano-
nyme avec un capital de 10 millions
FCFA porté à 310 millions FCFA en
avril. Au démarrage des activités prévu
pour octobre 2010, le capital devrait être
porté à 3,3 milliards FCFA, réparti entre
investisseurs institutionnels internatio-
naux et investisseurs locaux. MicroCred
CI emploie aujourd’hui 40 personnes
dont 30 commerciaux. La priorité sera
donnée aux micros, petites et moyennes
entreprises en zone urbaine : Abidjan
puis Bouaké, San Pedro, Gagnoa, Ag-
boville, Yamoussoukro, Katiola, Kho-
rogo. François Xavier Poste, directeur
général de MicroCred CI souligne que
les différentes agences seront implantées
« au cœur des marchés » pour être plus
proches des populations cibles, à savoir
celles disposant d’une activité génératrice
de revenus (commerce, service, artisanat)
en zone urbaine avec un an d’expérience
dans le secteur d’activité et au moins six
mois d’opérations ininterrompues au mo-
ment de la demande de crédit.
MicroCred CI proposera au début des
crédits aux TPE et des produits d’épargne
cière internationale (SFI-Groupe Banque
destinés aux clients « ordinaires » et des
mondiale) et la Banque européenne d’in-
dépôts à terme institutionnels. Le crédit
vestissement (BEI) – qui vise à renforcer
PME sera lancé en 2012 après une phase
la professionnalisation de l’intermédia-
pilote. D’autres produits suivront éga-
tion financière au profit des très petites
lement après étude de leur faisabilité :
Entreprises (TPE), contribuant ainsi à
transfert d’argent, micro-assurance, plan
la consolidation de la croissance éco-
de SEM Jean-Marc Simon, ambassadeur nomique ivoirienne. MicroCred est une d’épargne.
Lucienne Tanoh
de France en Côte d’Ivoire, une conven- société à vocation sociale dont l’objectif
tion de financement est de créer des ins-
de 2 500 euros (soit titutions financières
164 000  000 FCFA) La priorité sera donnée et leur apporter l’as-
pour la création sistance technique
d’une institution aux micros, petites et dont elles ont besoin
de microfinance en moyennes entreprises pour devenir des ac-
Côte d’Ivoire : Mi- situées en zone urbaine. teurs majeurs de la
croCred CI . microfinance. Micro-
Ce projet est une cred fournit ainsi des
initiative de l’AFD – services et produits
en partenariat avec la Banque africaine de financiers d’épargne aux micros et petits
développement (BAD), la Société finan- entrepreneurs en marge du secteur finan-
 50 ans
16 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Dossier Dossier cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 17

Economie ivoirienne :
matière de gouvernance. Le pays a très tôt le poids d’une dette qui culmine à des ni- de l’environnement juridique et admi- cet état de fait a entraîné une dégradation
facilité l’investissement étranger à travers veaux exceptionnels suspend le rembour- nistratif aux entreprises afin de faciliter des conditions de vie, un délabrement des
le principe de la libre transférabilité hors sement de sa dette extérieure, cependant leur création et opérations, l’accélération infrastructures et le gonflement de l’éco-

d’un parcours difficile

(suite de la p.1)
(1978) cette hausse aux planteurs – dé-
gage une plus-value importante à travers
la Caistab. Perçue à tort comme phéno-
mène permanent, la hausse du prix des
matières premières n’est accompagnée
d’aucune réelle stratégie de diversifica-
tion. Au contraire, elle donne lieu à un
endettement important à cette période :
entre 1970 et 1980 la dette de la Cote
d’Ivoire va doubler pour atteindre 14%
du PIB au début de la décennie 1980
et le pays est un des rares de la zone à
présenter un tel niveau d’endettement.
Le faible rôle du capital local dans le
mouvement d’accumulation qui accom-
pagne les années de croissance, l’effon-
drement des cours du café et du cacao,
le choc pétrolier de 1973, la hausse du
dollar, la profonde détérioration des
termes de l’échange vont entraîner l’es-
soufflement de la croissance à la fin de
la décennie 1970.
A cette époque le risque pays Cote
d’Ivoire tient compte de l’impressionnant
développement du pays, de sa stabilité
sociopolitique enviable. La Cote d’Ivoire
est de fait une destination de choix pour
nombre d’investissements étrangers, les
Le Port autonome d’Abidjan, passage incontournable des exportations de café, de cacao et de bois qui ont marqué financements publics (investissements
les années qui ont suivi l’Indépendance du pays, contribuant à l’avènement du « miracle ivoirien ». et dépenses) entraînent une consomma-
tion positive dans un contexte de déve-
de Cote d’Ivoire de tout revenu généré par
l’investissement et la conclusion avec la
France, partenaire commercial historique
de la Cote d’Ivoire, d’une convention ten-
dant à éviter les doubles impositions et à
établir des règles d’assistance réciproque
en matière fiscale (cette convention est
rentrée en vigueur le 1er octobre 1968).
La Cote d’Ivoire doit certes son décollage
impressionnant à son agriculture, mais un
facteur justifie l’attrait du pays à cette
époque pour l’investissement étranger
ou les nombreuses facilités dont bénéfi-
cie le pays auprès de créditeurs privés et
publics : une stabilité sociopolitique rare
en Afrique au cours de la première dé-
cennie. Alors que la majorité des pays de
la région sont le théâtre de coups d’Etat
(Bénin, Togo, Niger, Burkina Faso, Ni-
geria, Ghana) ou de tensions sociales, la
Cote d’Ivoire est un exemple de stabilité ;
celle-ci favorise les investissements pri-
vés, notamment étrangers. En outre la
construction d’infrastructures de commu-
nication et la promotion de l’investisse-
ment étranger en font une destination de
choix en Afrique subsaharienne, même si
le pays présente les insuffisances struc-
turelles et institutionnelles des Etats ré-
cemment indépendants, notamment en
matière de droits des affaires, de facilités
et procédures de création d’entreprises.
Du miracle ivoirien au mirage
Entre 1978 et 1986 les cours du café
et du cacao chutent d’environ 40% au
moment même où les importations ivoi-
riennes continuent, le mouvement du
solde commercial jusqu’alors excéden-
taire devient déficitaire, les dépenses
publiques courantes et d’investissement
que des arriérés de paiement s’accumu-
lent sur le plan intérieur. La dette pu-
blique dans son volet dette commerciale
comprend : les crédits fournisseurs, les
de la privatisation, la libéralisation des
prix. La dévaluation du CFA, un an après
la mise en route de ce programme, vient
participer à ce processus de sortie de la
nomie informelle. Ce contexte génère
d’importants surcoûts pour les entreprises
et entrave la reprise économique, au même
moment la dimension de carrefour régio-
nal du pays est remise en cause (finances,
transit, base commerciale). La note Coface
@rating pays est passée de B (cotation
moyen terme élevé) à D (cotation moyen
terme très élevé). Depuis 2008, l’amé-
lioration de la situation sécuritaire suite
aux Accords politiques de Ouagadougou
mars 2007) a contribué à la reprise de
la consommation et des investissements
privés, le secteur agricole (24% du PIB)
a retrouvé de la vitalité, dopé en plus par
une pluviométrie favorable. Les télécom-
munications (6% du PIB), depuis la guerre
civile en 2002, connaissent une croissance
rapide supérieure à 20% par an. Le déve-
loppement rapide de ce secteur a permis
notamment de pallier partiellement le dé-
litement des infrastructures de transport.
La production d’hydrocarbures et de mi-
nerais connaît une progression constante
qui devrait se poursuivre. Toutefois le sec-
teur du cacao (29% des exportations) – qui
pâtit du vieillissement des vergers et d’un
réseau de distribution défaillant – devrait
afficher en 2010 une nouvelle contrac-
tion de sa production. L’inflation devrait
rester modérée en 2010 à 3,5%, même
si d’importants goulots d’étranglements
(transports défaillants, approvisionne-
ments énergétiques erratiques) pourraient
contraindre l’offre en cas de forte progres-
sion de la demande domestique.
Le lancement du processus de réconcilia-
tion nationale en 2007 a permis le retour
prudent des bailleurs de fonds. Le pays
a atteint en juin 2009 le point d’achève-
ment de l’initiative PPTE et a bénéficié à

E
loppement de l’infrastructure financière étant maintenues. S’investissant parallè- ce titre de la réduction de sa dette à hau-
lle indique le niveau de risque de l’histoire de l’économie ivoirienne, cette période un Ivoirien actif sur deux (création des premières banques). Le lement dans une stratégie de promotion teur de 55% auprès du Club de Paris et du
moyen présenté par les entre- de l’évolution de l’environnement des est planteur. A ce fort engouement de la risque pays est cependant considéré de l’industrialisation, la Cote d’Ivoire Club de Londres. Le pays pourra tabler
prises d’un pays dans le cadre affaires ou du risque pays, un feuilleton population ivoirienne s’ajoute une main- élevé comme pour tout Etat récemment met en place une politique protection- d’ici 2012 sur une annulation totale de sa
de leurs transactions commer- suffisamment intéressant. Entre périodes d’œuvre immigrée et bon marché (Bur- indépendant, les indicateurs justifiant niste dont la meilleure expression est la dette, notamment celle contractée auprès
ciales à court et moyen terme. de fortes croissances ou de reflux de kina Faso et Mali). cette position sont : l’insuffisante diver- définition de quotas d’importation pour des institutions multilatérales, sous ré-
Elle mesure plus précisément comment plus ou moins courte durée, l’économie Entre 1975 et 1977, les cours mondiaux sification de l’économie, les carences certains produits. Si elle se montre posi- Fortement dépendante des exportations de produits agricoles, la Côte
serve de la mise en place d’un programme
les engagements financiers de ces en- la plus importante d’Afrique de l’Ouest du cacao triplent alors que ceux du café en infrastructures de communications tive dans l’émergence rapide et visible d’Ivoire est forcément impactée par la fluctuation des cours, de développement économique soutenable
treprises sont influencés après le Nigeria dénote quadruplent, l’Etat ivoirien – ne réper- (même si celles-ci se développent très ra- de nombreuses industries locales, fai- comme c’est le cas notamment pour ceux du café. avalisé par le FMI. L’IDE a progressé de
par les perspectives éco- par l’origine de ces fac- cutant que partiellement et tardivement pidement), de même que les faiblesses en sant de la Cote d’Ivoire l’un des pays les plus de 70% depuis la fin des tensions et
nomiques, financières Dès son teurs sa forte vulnérabilité plus industrialisés d’Afrique subsaha- constitue la preuve d’un investissement
et politiques du pays aux chocs exogènes mais rienne, elle entraîne malheureusement le emprunts obligataires et divers crédits récession. Entre 1995 et 1996 les pre- privé étranger plus important dès le retour
ainsi que l’environne- indépendance, demeure un cas excep- L’aéroport Félix Houphouët-Boigny, qui a fait l’objet de modernisations, a aussi été un enjeu financement de projets surdimensionnés accordés par les établissements finan- miers signes d’un retour à la croissance à une situation plus stable.
ment des affaires. Une le pays met tionnel dans la région. On lors des années de crise qui ont secoué le pays au début des années 2000. et inadaptés, dont quelques « éléphants ciers. Dans un contexte de récession ré- sont perceptibles : l’investissement privé La Cote d’Ivoire a mis en place un en-
note synthétique dans définira pour comprendre blancs ». Fortement dépendante des gionale, la Cote d’Ivoire, tout en perdant va atteindre 70% des investissements semble de dispositions et textes réglemen-
une échelle de sept ni-
en place une les cinq premières décen- exportations de produits agricoles, la les indicateurs de risque positifs engran- globaux ayant plafonné en 1993 à 50%, tant le droit des affaires, celui-ci est non
veaux est élaborée à stratégie nies de la Cote d’Ivoire Cote d’Ivoire ne résistera pas à la chute gés au cours des décennies 1960 à 1980, pour la seule année 1996 on note une discriminatoire pour les étrangers. Il est
partir de trois modules : d’extension rapide indépendante, trois à continue des prix de ceux-ci, cette chute conserve un relatif intérêt comme le forte augmentation prévu un recours
perspectives macro-éco- quatre périodes de fortes se conjuguant à d’autres facteurs tels consacre le soutien des bailleurs de fonds du nombre d’entre- judiciaire, arbitral
nomiques, politiques des aires cultivées. variations. le choc pétrolier de 1973 et ses consé- à travers les rééchelonnements réguliers prises créées. Cette Depuis 2008, ou administratif
et financières du pays On estime qu’à quences. Le pays rentre en 1980 dans de sa dette. En outre, en cette période de période de reprise pour le règlement
une crise qui dure jusqu’en 1993. profondes réformes démocratiques par- sera brève car for- l’amélioration de la des différents com-
(fragilité politique, vul- Le miracle de
nérabilité de la conjonc-
cette période, un l’éléphant ivoirien La crise donne lieu, après deux décen- fois violentes dans les Etats africains, le tement tributaire situation sécuritaire merciaux. L’insécu-
ture, risque de crise de Ivoirien sur deux De son indépendance à la nies continues du « miracle ivoirien », pays reste stable. de ses exportations a contribué à la reprise rité juridique s’est
liquidité en devises, su- fin de la décennie 1970, aux premiers programmes d’ajustement Afin de mettre un terme à ce lent proces- de café et cacao, pourtant dévelop-
est planteur. la Cote d’Ivoire connaît structurels. Quatre en tout vont être mis sus de déconstruction d’acquis impor- de mauvais cours de la consommation et pée depuis la crise
rendettement extérieur,
vulnérabilité financière une croissance forte en place avec pour objectifs spécifiques tants, le pays va conclure en 1993 son 4e d’exportation en des investissements sociopolitique et
de l’Etat et fragilité du d’environ 7% par an en de : permettre le rétablissement des équi- programme d’ajustement structurel avec 1999 vont freiner le constitue un frein
secteur bancaire), l’environnement des moyenne, une performance supérieure libres financiers par ajustement des dé- le FMI. A la différence des premiers, les mouvement amor- privés. pour l’investisse-
affaires et l’expérience de paiement sur à celle de la plupart des pays d’Afrique penses d’une part, et assurer la reprise de objectifs assortis à ce programme sont : le cé de même que de ment étranger dans
les entreprises. subsaharienne à la même période. Cette la croissance par la structuration de l’ap- retour à un solde positif d’au moins 5% en nouveaux arriérés un environnement
La marche de l’éléphant ivoirien, depuis croissance, la meilleure de l’histoire du pareil de production d’autre part. Depuis 1993, la couverture du service de la dette sur l’impressionnante dette. anémié et à faible visibilité, marquée par
son indépendance en 1960, par ses nom- pays, est liée au boom des exportations 1980, le pays n’a jamais renoué avec les afin de rétablir les relations gelées entre la une informatisation croissante des affaires
breuses variations, présente un intérêt de café, de cacao et de bois. En effet performances des premières années d’in- Cote d’Ivoire et ses créanciers, la résorp- Le contexte difficile d’une relance et un affaiblissement de l’autorité des pou-
certain pour tout analyste ou investis- dès son indépendance, le pays met en dépendance. Mai 1987 constitue le point tion des arriérés de paiement intérieur ac- Depuis 1999, le pays est le théâtre d’une voirs publics.
seur. En cinquante ans, une conjonction place une stratégie d’extension rapide culminant de cette période de récession, cumulés entre 1987 et 1989. L’atteinte de crise politique qui a connu quelques épi-
ces objectifs prévoit : l’assouplissement sodes violents. L’instabilité consécutive à Coface Services West Africa
de facteurs à différentes périodes font des aires cultivées ; on estime alors qu’à l’Etat ivoirien, ne pouvant plus supporter
18 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Dossier Dossier cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 19

Un impératif : se hisser au rang Sésame au problème de la dette, tage du fardeau de la dette extérieure ivoirienne d’environ
6 000 milliards de FCFA. « De quoi accroître les marges
de manœuvre budgétaire et politique de l’Etat dans la lutte

l’initiative PPTE
contre la pauvreté et la dynamisation du développement »,

d’économie émergente
Depuis le temps qu’on lui prédit un gons asiatiques d’aujourd’hui qui, dans
les années 1960, présentaient les mêmes
avenir économique radieux, la Côte agrégats macroéconomiques, sinon moins
qu’elle, sont devenus des économies in-
dustrielles fortes. Ironie du sort ! En dé-
d’Ivoire n’est toujours pas parvenue
nomique et sociale globale et cohérente.
Certes, cette stratégie reste encore à bâ-
tir. Mais la marge de manœuvre politique
ainsi que budgétaire plus large que va
induire pour l’Etat l’allègement du stock
aime-t-on à rappeler au ministère ivoirien de l’Economie
et des Finances.
On n’en est pas encore là. Mais son éligibilité à l’étape
intermédiaire du point de décision de cette initiative, en
mars dernier, a déjà valu à la Côte d’Ivoire de voir son
La facture du « miracle ivoirien » des premières années très lourd passif vis-à-vis de ses créanciers publics exté-
rieurs allégé d’environ 800 milliards de francs CFA. Pas
d’indépendance est bien lourde et continue de poser une étonnant que le point d’achèvement supposé être atteint
courant 2011 soit attendu comme le « point d’un nouveau
hypothèque sur le développement de la Côte d’Ivoire,
départ économique pour la Côte d’Ivoire ». Mais avant,
le pays doit mener à bien les réformes convenues avec les
que l’initiative PPTE devrait cependant permettre de lever. institutions financières de développement (voir encadré

E
pit de la bonne progression du secteur de sa dette extérieure à l’atteinte du point p.18). Les évaluations faites de la situation pour la Banque
privé au cours du cinquantenaire écoulé, d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays n panne sèche de développement réel depuis envi- ration forcée dans le cadre des programmes d’ajustement mondiale et le Fonds inclinent à l’optimisme. Et on croise
à réaliser cette promesse, et pourtant le secteur industriel ivoirien continue de
faire les frais de faiblesses structurelles
pauvres très endettés), en 2011, devra ser-
vir cette fin.
ron douze ans, la Côte d’Ivoire, au moment où elle
célèbre son anniversaire d’or, ploie sous le poids
structurel (PAS) dont la Côte d’Ivoire deviendra un indé-
crottable abonné à partir 1980/1981, le mal est déjà fait. Et
les doigts sur les bords de la lagune Ebrié, pour que la
Côte d’Ivoire soit le 25e pays à atteindre le point d’achè-
le pays ne manque pas d’atouts. qui avaient déjà contribué à raccourcir
la période du « miracle ivoirien ». Ces
A cet effet, les politiques à initier sont
nombreuses. Elles sont aussi bien macro-
d’une dette publique extérieure estimée à fin mars
2009 à 6 450 milliards de francs CFA. Une ardoise consti-
il est même très profond.
Sur une ardoise globale de 2 427,2 milliards de francs CFA
vement après, dans la sous-région ouest-africaine, le Bur-
kina Faso, le Ghana, le Mali, le Niger et le Sénégal.
goulots d’étranglement ont pour nom : économiques que minière et pétrolière ; tuée pour partie au cours des trente premières années de de dette publique en 1985, 65% résultent alors des passifs La dette extérieure ivoirienne pour le service duquel l’Etat
primo, la sophistication progressive de la infrastructurelle qu’agricole ; financière l’indépendance. des sociétés du portefeuille de l’Etat. Les « stop and go » consacre, bon an mal an, un peu plus du tiers de son bud-
demande intérieure et croissance soute- (capitalisation des excédents de recettes Pour doter le pays, nouvellement indépendant, d’un sec- qui rythmeront les relations contractuelles entre la Côte get, a longtemps constitué une sorte de chape de plomb
nue des importations ; secundo, la faible d’exportation) que logistique (transports teur privé national qui n’existait pas, l’Etat a dû faire le d’Ivoire et ses différentes catégories de créanciers et le posée sur le développement de la Côte d’Ivoire. Pour es-
transformation des principaux produits terrestre, ferroviaire, maritime et aérien). choix stratégique – très judicieux à l’époque – d’être un besoin sans cesse croissant de ressources pour oxygéner pérer faire sauter ce verrou, le pays a expérimenté bien
d’exportation, le café et le cacao, hévéa, Et un partenariat franc public-privé, dans acteur productif. Surfant sur l’excellente vague du « mi- une économie étranglée par la dégringolade des cours des de recettes concoctées sur les bords du Potomac… sans
palmistes avec pour corollaire une forte le rôle bien compris de chacune des par- racle ivoirien », il avait emprunté abondamment sur les matières premières agricoles n’arrêteront pas d’alimenter grand succès. L’effacement de 90% du stock de cette dette
exposition de l’économie ivoirienne aux ties prenantes, facilitera leur mise en marchés de capitaux pour créer de multiples entreprises une dynamique d’endettement. La Côte d’Ivoire émargera dans le cadre de l’initiative PPTE constitue donc pour lui
chocs extérieurs sur ces spéculations ; ter- œuvre diligente et fructueuse. et garantir les emprunts de ces dernières. Son portefeuille à partir de 1996 dans la catégorie des Pays pauvres très un levier important. Alléger du trop lourd fardeau de sa
tio, la faible capacité de l’industrie locale était alors riche, entre 1960 et 1980, de 33 sociétés d’Etat, endettés (PPTE). Une classe de pays « à sauver d’une mort dette extérieure, la Côte d’Ivoire, pourrait bien rêver d’un
Stéphane Amani 200 sociétés d’économie mixte, 33 établissements publics. économique certaine » admissible à une initiative d’effa-
à satisfaire la demande de biens nouveaux « second miracle économique ». Le pays a le potentiel
et le coût de production très élevé d’une Un splendide arsenal économique qui, en pratique, s’avé- cement d’une part substantielle du stock de la dette, lancée pour le réaliser. Mais ses classes politique, économique et
grande partie des productions locales. rera plus budgétivore que productif. Il va entraîner l’Etat par le G7 dans l’optique de rendre soutenable leur dette. sociale sont-elles seulement prêtes à prendre ce pari pour
Repères historiques dans les dédales de l’endettement continu pour maintenir à Une initiative qui a valeur de bouée de sauvetage et à la- les cinquante prochaines années ? Question à 6 000 mil-
… mais un potentiel à exploiter - C’est autour du binôme café-cacao, flot les sociétés qui le composent. Au moment où les insti- quelle le destin de la Côte d’Ivoire reste fortement lié. Et liards de FCFA.
Lever ces obstacles à son développement principale source de recettes en devises, tutions de Bretton Woods sonnent la charge de la restructu- pour cause, à terme en 2011, elle devra aboutir au déles- Stéphane Amani
Parmi les points positifs dont peut s’enorgueillir la Côte d’Ivoire, un dispositif infrastructurel est le principal défi que doit relever la que la Côte d’Ivoire va se lancer dans
satisfaisant, même si l’absence de gros investissements depuis dix ans est à regretter. Côte d’Ivoire au cours du prochain de- une politique de diversification horizon-
mi-siècle. Il faut au pays réaliser la pro- tale de son offre de matières premières
Le 7 août 2010, la Côte d’Ivoire mo- sont plus de 22 prêts d’ajustements de la messe d’être une économie émergente. et de produits vivriers. La bonne tenue
derne a célébré ses cinquante ans d’indé- Banque mondiale dont a bénéficié le pays, Il ne manque pas d’arguments en la ma- des cours internationaux des matières
pendance. Un demi-siècle dont le bilan environ 10 programmes conclus avec le tière : l’émergence d’un secteur des ser- et l’accroissement des exportations,
économique ne peut qu’être forcément FMI, et une multitude de financements bi- vices dynamique, le développement d’un composées essentiellement de produits
mitigé. Ployant sous le poids de sa dette latéraux alloués, tous pour des opérations capitalisme autochtone, une amélioration primaires, vont générer des recettes en
extérieure, le pays attend son salut de de reformes auxquelles aucun secteur de de la gestion des finances publiques, une devises importantes. Ces ressources
l’effacement d’une partie substantielle de l’économie ivoirienne n’a échappé. Pour bonne expérience de la mobilisation des seront injectées dans différents budgets
sa très lourde note. Passées les vingt pre- quel résultat aujourd’hui ? ressources publiques internes, un dispo- nationaux : « le développement rural (230
mières années de post-colonisation, mar- sitif infrastructurel plus que satisfaisant milliards), le développement industriel et
quées par ce qu’il a été convenu d’appeler Des faiblesses structurelles… en dépit de l’absence de gros investisse- minier (110 milliards), les infrastructures
« le miracle ivoirien » fait d’une crois- Cas inhabituel en matière d’ajustement ments depuis plus de dix ans, un sous-sol économiques (238 milliards), la défense
structurel – peu de pays ont expérimenté riche et au potentiel non encore exploité, et la sécurité (41 milliards), le service
sance économique soutenue et régulière,
autant de réformes en une aussi longue un tissu industriel, somme toute, dense et de la dette (402 milliards), les actions
le pays n’a cessé de vivoter. Alternant pé-
période –, la Côte d’Ivoire ronge toujours énergique… Ces ressources ne deman- sociales et culturelles (95 milliards) »,
riodes de crise et de reprise économique
son frein dans la catégorie des « éternelles dent qu’à être optimisées dans le cadre indiquera le Président Félix Houphouët
sous le joug des programmes d’ajustement
promesses », tandis que les tigres et dra- d’une stratégie de développement éco- Boigny dans son rapport de politique
structurel (PAS). Entre 1980 et 2004, ce
d’octobre 1985.
- « Grâce aux investissements publics
Réformes pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE massifs, la Côte d’Ivoire va se doter
d’infrastructures économiques et so-
Le cadre macroéconomique niveau compatible avec la via- dépenses en donnant la priori- - Réformer la filière café/cacao ciales des plus étoffées et modernes
convenu entre la Côte d’Ivoire bilité de la dette après l’allége- té aux mesures de lutte contre afin d’améliorer l’offre et la qua- de l’Afrique subsaharienne et induire un
et le couple FMI-Banque mon- ment escompté. la pauvreté et de sortie de crise lité en allégeant la fiscalité du développement rapide des industries
diale pour 2009-2011 est Pour espérer passer au point et en contenant la masse sala- secteur et en procédant à une d’import substitution et de transformation
conçu en fonction de certains d’achèvement au titre de l’Ini- riale. refonte de son cadre institu- agroalimentaires. En 1980, le volume
objectifs. La mise en œuvre sa- tiative en faveur des pays - Réorienter les investisse- tionnel. des investissements se situait à 25%
tisfaisante des réformes devant pauvres très endettés (PPTE), ments vers la reconstruction - Réformer le secteur de du PIB, avec une productivité du capital
conduire à leur réalisation est la Côte d’Ivoire devra donc dé- des infrastructures de base l’énergie afin d’en renforcer d’environ 30% », note dans un bilan dia-
le sésame qui ouvrira à la Côte rouler les politiques à moyen et la reprise après le conflit, la gouvernance et l’efficience, gnostic de la situation économique et fi-
d’Ivoire les portes d’un « nou- terme suivantes : tout en réévaluant l’ampleur et en s’appliquant plus spéciale- nancière de la Côte d’Ivoire, le document
veau départ ». Ces objectifs l’échelonnement des grands ment à améliorer la viabilité fi- cadre de politique économique sociale
- Poursuivre le processus de
sont au nombre de trois : travaux publics. nancière du secteur de l’élec- et culturelle 2001-2005 : « Refondation
rééquilibrage des finances
- Assurer une croissance an- tricité. économique ».
publiques, en vue d’améliorer - Conduire les réformes struc-
nuelle du PIB réel de l’ordre de les recettes fiscales, en re- - Restructurer les établisse- - Les années 1980 et 1981 marquent
turelles requises pour améliorer
4,2% en moyenne. doublant d’efforts dans l’ad- ments financiers publics et ren- un tournant décisif de la politique éco-
la gouvernance et la transpa-
- Ramener l’inflation à 3% par ministration de l’impôt pour rence, dans le cadre notam- forcer le contrôle bancaire… nomique ivoirienne. Pour la première fois
an, conformément à la cible de compenser la diminution des ment d’un plan de gestion des avec la satisfaction des insti- de son histoire, la Côte d’Ivoire est can-
l’Uemoa. recettes tirées du pétrole et finances publiques ambitieux tutions de Bretton Woods bien didate aux crédits d’ajustement structurel
du cacao. et d’un plan de réforme de la entendu. du Fonds monétaire international (FMI).
- Contenir le déficit budgétaire
global autour de 2% du PIB, - Améliorer la composition des fonction publique. S.A. S.A.
20 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
Quand le miracle du binôme café-cacao vire au mirage
Moteur du « miracle économique ivoirien » des années 1960
et 1970, l’agriculture, et particulièrement le binôme café-cacao,
continue d’alimenter la croissance, mais sans réelles conséquences
en termes de développement.
A l’époque du « miracle ivoirien », le binôme café-cacao assurait
au pays plus de 1 000 milliards de FCFA de ressources annuelles.
L
’histoire du développement des
nations est riche d’exemples de
pays en développement qui ont
su profiter de leurs ressources
naturelles pour multiplier leurs
perspectives de croissance. La Côte
d’Ivoire a été de ces pays le temps des
vingt premières années de son indépen-
dance. C’était l’époque du « miracle ivoi-
rien ». Surfant sur une très longue ten-
dance haussière des cours internationaux
des produits de base agricoles, la Côte
d’Ivoire affichait un taux de croissance
économique constant avoisinant les 10%
Dossier Dossier cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 21
Le temps du désenchantement
Mais les bouleversements des marchés in-
cours de 1985 porte une estocade meur-
trière à l’économie ivoirienne, qui ne s’en
ternationaux des produits de base dans les
années 1980, vont complètement modifier
remettra véritablement plus. L’exportation
de matière première brute – aujourd’hui
la donne. La spécialisation primaire du
pays lui vaut d’être frappée de plein fouet
encore clé de voûte de la croissance éco-
nomique ivoirienne – prend des allures
par le retournement de conjoncture du dé- de « guigne ». Une sorte de malédiction
but des années 1980. La chute brutale des pesant sur les pays dotés de ressources
naturelles et qui fait que leur forte dé- Le rôle stratégique du cacao
pendance à l’égard des recettes d’expor- Avec la Caistab, la Côte d’Ivoire dispo-
tation de celles-ci nuit à la croissance sait d’un système de gestion des fonds
économique, creuse les inégalités et, publics qui aurait pu lui permettre d’op-
dans certaines circonstances, les plonge timiser les importantes ressources tirées
dans une instabilité politique à laquelle de l’exportation du binôme café-ca-
la Côte d’Ivoire n’échappera pas. A par- cao et s’élever au rang des économies
de son produit intérieur brut. En cet âge
tir de 1981, le « miracle ivoirien » va émergentes d’Asie. Mais faute de trans-
d’or, à lui seul le binôme café-cacao as-
donc virer au mirage. La Côte d’Ivoire, parence et de rationalité dans le fonc-
surait au pays plus de 1 000 milliards
incapable de payer ses dettes renchéries tionnement de ce bel outil, la Banque
de FCFA de ressources annuelles. Cette
par l’appréciation du dollar et la hausse mondiale et le Fonds finiront par obtenir
manne, provenant de l’exportation de ces
des taux d’intérêt, s’est vue contrainte en janvier 1999 son démantèlement. Ex-
spéculations et canalisée par la Caisse de
d’appliquer les premiers plans d’ajuste- posant l’économie ivoirienne aux aléas
stabilisation et de soutien des prix des
ment structurel (PAS) des institutions de des marchés internationaux du café et du
productions agricoles (CSSPPA), plus
Bretton Woods. cacao. Des spéculations que, cinquante
connue sous le diminutif de « Caistab »,
Même avec beaucoup de recul, plus ans après son indépendance, la Côte
a nourri une politique nationale de diver-
d’un quart de siècle après « le miracle d’Ivoire continue d’exporter essentielle-
sification plutôt horizontale avec le dé-
ivoirien », un an- ment sous la forme
veloppement de nouvelles spéculations
cien architecte des de produit brut. Le
telles que l’hévéa, le palmier à huile, les
premières généra- « Planter du cacao,   cacao représente
fruits et légumes…
tions de PAS que c’est semer de la   aujourd’hui encore,
la Côte d’Ivoire poussière d’or pour en   plus de 35% des
a conclu avec la produits d’expor-
Banque mondiale récolter des lingots. » tation de la Côte
et le Fonds moné- Jorge Amado d’Ivoire. Ainsi
taire international comme le fait noter
(FMI) réfute l’idée fort judicieusement
« d’une malédic- l’ambassadeur Guy-
tion qui serait rattachée à l’exportation Emmanuel Alain Gauze, « au-delà de son
des matières première brute, justifiant rôle dans la sécurité macro-économique
qu’elle n’induise pas le développement du pays, le cacao fait vivre des milliers
espéré ». Tirant sur les leçons du suc- d’agents économiques, planteurs, pis-
cès de la même stratégie dans les pays teurs, traitants, transporteurs, coopéra-
d’Asie, il en infère que « la gestion faite tives, transformateurs, auxiliaires ma-
de la rente issue de l’exploitation des ritimes à quai, banquiers, exportateurs,
ressources naturelles est déterminante travailleurs des services étatiques et pa-
dans sa contribution au développement ra-étatiques. C’est dire le rôle stratégique
réel des pays exportateurs ». « Mais de la filière cacao en Côte d’Ivoire ».
pour cela, les gouvernements devront Malgré cela, la petite fève peine à servir
disposer d’une marge d’action adéquate de tremplin au développement du pays.
car les mesures budgétaires (mesures Et pourtant Jorge Amado, romancier bré-
fiscales et dépenses publiques) sont les silien prescrivait que « planter du cacao,
principaux instruments dont disposent c’est semer de la poussière d’or pour en
les gouvernements pour accroître la part récolter des lingots ».
de bénéfices revenant au secteur public »,
précise-t-il. Stéphane Amani
22 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
Hier plantation géante, demain
une plate-forme de services
S’il est une image dont
la Côte d’Ivoire aura bien
du mal à se départir, c’est
bien celle d’exportateur
de matières premières
agricoles, singulièrement
le cacao. Et pourtant, sans
que cela ne saute aux
yeux au premier regard,
la mutation vers une pré-
pondérance du secteur
tertiaire dans l’économie
de ce pays est en cours.
Si le secteur primaire a été et continue
d’être le principal ferment de la croissance
économique ivoirienne, le secteur tertiaire
n’en finit pas d’accroître son influence sur
l’économie de la Côte d’Ivoire. De moins
de 10% au cours la première décennie de
son indépendance, les services pèsent au-
jourd’hui près de 40% de la richesse créée
annuellement dans le pays.
La poussée du secteur tertiaire est dyna-
misée par les technologies de l’informa-
tion et de la communication (TIC) : plus
de 1 300 milliards de FCFA d’investisse-
ment global sur les dix dernières années
et une croissance oscillant annuellement
autour de 8%. Cet allant est alimenté par
la branche téléphonie. Les 5 opérateurs
mobiles (MTN CI, Orange CI, Moov, Co-
mium, GreenN) qui se disputent le marché
ivoirien rivalisent d’innovations et d’in-
géniosité pour s’attirer les faveurs d’une
clientèle d’abonnés estimée à environ 15
millions d’âmes. En 2009, le chiffre d’af-
faires du réseau fixe et mobile s’est élevé à
852,74 milliards de FCFA. Par rapport aux
656 milliards de FCFA de 2008, il enre-
gistre une hausse de 24,6%. Une progres-
sion, somme toute, forte qui témoigne de
la vitalité du secteur de la téléphonie dans
l’économie ivoirienne dont il contribue dé-
sormais à hauteur de 6% au PIB.
Les perspectives ouvertes par la
zone franche
La Côte d’Ivoire voudrait prendre une op-
tion sérieuse sur l’économie numérique
qu’elle ne pouvait s’y prendre autrement.
Avec la création de la zone franche nu-
mérique de Grand Bassam, le Village des
technologies de l’information et de la bio-
technologie (Vitib), le pays s’est clairement
positionné pour être, dans un futur proche,
la tête de pont de la cyber-économie dans
la sous-région ouest-africaine. Et l’évolu-
tion du marché des services informatiques
dans le pays en dit long sur cette ambition.
Les importations de matériel informatique
ne cessent de croître. En deux ans elles ont
Abidjan est la place forte de la tertiarisation de l’économie ivoirienne. De nouvelles activités, comme celles liées au développement de l’ingénierie
financière ou au rapprochement entre les activités de banque et d’assurance, présentent un potentiel d’emplois en développement.
enregistré une hausse de plus de 100% : +
68% en 2008 et +  46% en 2009. Certes,
la zone franche n’a pas encore atteint sa
vitesse de croisière « mais elle ouvre à
l’économie ivoirienne des perspectives
fort intéressantes sur l’avenir », reconnaît
un expert mauricien. Qui voit « dans le
nouveau dynamisme du secteur bancaire
ivoirien un atout dans la réalisation de ces
promesses ».
En effet, en pleine recomposition avec
l’arrivée sur le marché ivoirien d’établis-
sements bancaires marocains (Attijariwafa
Bank et la BCME), nigérians (UBA et Ac-
cess Bank) et sud-africains, le secteur ban-
caire semble gagné par une inhabituelle
frénésie. Traditionnellement réticentes
à accorder du crédit aux entreprises, les
banques, sous le feu d’une concurrence
nouvelle, sont de plus en plus promptes
à financer leurs investissements et leurs
projets d’expansion. Signe de cette dyna-
mique nouvelle, la multiplication des opé-
rations de crédits syndiqués. Les besoins
de financement des entreprises sont de
plus en plus importants. Ceux-ci découlent
essentiellement de la forte demande des
populations de prestations de qualité. La
mutualisation des risques par les banques
pour financer les besoins en ressources des
entreprises traduit un dynamisme de l’éco-
nomie. Mais mieux, elle enseigne que les
« établissements bancaires ont désormais
décidé de jouer pleinement leur rôle en
fluidifiant financièrement l’activité éco-
nomique », analyse Jean Pierre Ouhénou,
directeur d’une PME.
De nouveaux métiers en gestation
Si le niveau des montants sur lesquels
s’engagent les banques dans le cadre
d’opérations d’espèce est un indicateur
pertinent pour corroborer l’analyse de
Jean-Pierre Ouhénou, alors, la facilité d’un
prêt à terme syndiqué d’une durée de cinq
ans arrangée par Citibank Côte d’Ivoire en
2009 pour l’opérateur de téléphonie mo-
bile, MTN Côte d’Ivoire, y contribue. Plus
grosse opération de crédit syndiqué réali-
sée par le secteur bancaire au profit d’une
entreprise privée en Côte d’Ivoire, elle a
porté sur un montant de 76,1 milliards de
FCFA mobilisés auprès d’un pool bancaire
comprenant neuf banques. Et à l’instar de
Jean-Pierre Ouhénou, Jamal Hussein, di-
recteur général de Citibank Côte d’Ivoire,
a vu dans « la réalisation avec succès de
cette opération la marque d’un tournant
décisif dans le développement du marché
local des capitaux en Côte d’Ivoire », et
soutenu « qu’elle ouvre des perspectives
aux investisseurs dans le pays et dans la
sous-région ». Pour répondre à la sophisti-
cation grandissante de la clientèle du mar-
ché ivoirien, l’heure est au développement
de produits et services novateurs : pro-
duits dérivés et de couverture des risques
de change, cash management, transfert
rapide d’argent via le téléphone mobile.
De nouveaux métiers en gestation avec le
développement de l’ingénierie financière,
la gestion de patrimoine, le capital equity
et surtout le rapprochement entre activi-
tés bancaires et activités d’assurance sous
l’appellation bancassurance.
Le marché ivoirien de l’assurance, le plus
dynamique de l’espace Cima (Conférence
interafricaine des marchés d’assurance) re-
groupant 15 pays francophones d’Afrique,
ne cesse de croître. Avec un taux de péné-
Dossier
tration très faible de 1,5%, son potentiel est
immense. Et le couplage de certaines pres-
tations avec les activités des banques de-
vrait permettre progressivement de réaliser
ce potentiel en même temps qu’évoluera le
taux de bancarisation des populations.
Comme les tigres et dragons
asiatiques ?
En attendant, Abidjan s’affirme chaque
jour un peu plus comme la capitale de l’as-
surance francophone en Afrique, au sud du
Sahara, en plus d’être déjà la place finan-
cière de l’Uemoa avec la Bourse régionale
des valeurs mobilières (BRVM). Et le Port
autonome d’Abidjan (PAA) se positionne
à l’échéance 2012, comme le principal
hub portuaire de la côte Atlantique de
l’Afrique. Les investissements nécessaires
à cet effet, les autorités portuaires ivoi-
riennes les déroulent progressivement.
Si, pour longtemps encore, la Côte
d’Ivoire dépendra pour la consolidation de
sa croissance économique de l’exportation
des matières premières agricoles, singu-
lièrement le cacao, sans que cela ne saute
aux yeux au premier regard une mutation
vers une prépondérance du secteur tertiaire
dans l’économie de ce pays est en train de
s’opérer. Demain la Côte d’Ivoire, une
plate-forme de services ? Renée-Michèle
Abriel, observatrice avisée de l’évolution
économique de la Côte d’Ivoire depuis un
trentaine d’années, croit que « c’est son
destin et comme les tigres et dragons asia-
tiques, la Côte d’Ivoire est bien obligée
d’évoluer vers des activités à forte valeur
ajoutée qui lui impose de renforcer ses ca-
pacités industrielles et de services ».
Stéphane Amani
Dossier cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 23
2012, nouvel horizon pour la Côte d’Ivoire
et les autres pays producteurs de cacao
Pays producteurs et importateurs viennent de jeter les bases d’un partenariat stratégique pour parvenir à
une économie cacaoyère durable. Après les Accords internationaux sur le cacao de 1972, 1975, 1980, 1986,
1993 et 2001, ils ont conclu avec succès en juin dernier, à Genève, les négociations pour le nouvel accord
devant régir leurs relations.
L
’économie cacaoyère sera régie dès 2012
par un nouvel accord international sur le
cacao. Le septième du genre approuvé par
les principaux pays exportateurs et impor-
tateurs réunis du 21 au 25 juin dernier, à Genève,
sous l’égide de la Conférence des Nations unies sur
le commerce et le développement (Cnuced), dans le
cadre de la Conférence internationale sur le cacao.
Deux années de préparation et une semaine de né-
gociations auront permis d’aboutir à ce résultat dont
se félicitent producteurs et acheteurs. Censé courir
de 2012 jusqu’à au moins à 2022, soit dix ans, cet
accord, en conviennent les experts, « réalise un ren-
forcement de la coopération entre les producteurs
de cacao et les pays consommateurs de cacao et
fournit le cadre d’arrangements de réciprocité de
nature étroite et continuelle ».
Pour Guy-Emmanuel Alain Gauze, ambassadeur
permanent de la Côte d’Ivoire près les organisations
spécialisées des Nations unies à Genève, et président
de la Conférence internationale sur le cacao, il s’agit
d’un « acte majeur et décisif » posé par les pays
producteurs et les pays consommateurs. « Cela est
d’autant significatif que cet accord va participer à
l’éveil de l’économie cacaoyère mondiale. En effet, il
préserve l’essentiel des intérêts des pays producteurs
en termes d’objectifs de prix justes et rémunérateurs,
de transfert des technologies, de recherche de finan-
cement et projets de développement industriel dans
ces pays. En outre ce nouvel accord est équilibré en
termes d’accroissement de la productivité des pro-
ducteurs comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Came-
roun, le Nigeria pour l’Afrique, l’Asie et l’Amérique
latine. Au-delà de la notion de prix justes et numé-
rateurs, cet accord préservera essentiellement l’ap-
provisionnement en produits de qualité marchande »,
explique t-il, visiblement satisfait de cette issue.
Premier de cordée dans la longue bataille menée
par les pays producteurs contre la directive euro-
péenne d’introduction de 5% de matière grasse vé-
gétale autre que le beurre de cacao dans le chocolat,
alors qu’il était ministre du Commerce de la Côte
d’Ivoire, Guy-Emmanuel Alain Gauze a un autre
motif personnel d’être satisfait du nouvel accord
international sur le cacao  : « Il prend suffisamment
de garantie sur la fabrication du chocolat, de sorte
qu’aujourd`hui aucun pays importateur ne peut
se prévaloir d’une disposition pour remplacer le
beurre de cacao, remplacer la liqueur de cacao,
remplacer la poudre de cacao ». Et cette innova-
tion, qu’il qualifie de « majeure », « permet juste-
ment, soutient-il, de préserver les filières agricoles
de cacao en Côte d’Ivoire et dans le monde ».
Ainsi donc, le nouvel accord international sur le
cacao renforce la notion de l’économie cacaoyère
durable qui s’articule autour des dimensions éco-
nomique, sociale et environnementale. Pour qu’il
rentre en vigueur à partir du 1er octobre 2012 comme
prévu, cet accord négocié par les représentants des
14 pays exportateurs de cacao et des 29 pays impor-
tateurs de cacao (pays de l’Union européenne plus
la Suisse et la Russie) – représentant respectivement
80% des exportations et 60% des importations de
cacao – devra être ratifié par les Etats signataires de
maintenant à septembre 2012.
Stéphane Amani
24 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Dossier
L’Accord international sur le
cacao 2010 en 5 questions
Quels sont les enjeux de ce nouvel accord ? Quelles en sont les
principales dispositions ? Quelles sont les innovations majeures ?
Autant de clés de compréhension qui vous sont proposées
ci-dessous. Questions et réponses.
un cadre approprié pour la discussion de
toutes les questions relatives au cacao
entre les gouvernements et avec le sec-
teur privé ; s’efforcer d’obtenir des prix
justes générant des recettes équitables
pour les producteurs et les consomma-
teurs au sein de la chaîne de valeur du
cacao ; contribuer à un développement
équilibré de l’économie cacaoyère mon-
diale dans l’intérêt de tous ; encourager
la recherche et l’application de ces résul-
tats grâce à la promotion de programmes
de formation et d’information permet-
tant le transfert de technologies adaptées
au cacao ; promouvoir la transparence
de l’économie cacaoyère mondiale et
en particulier du négoce de cacao par
la collecte, l’analyse et la diffusion de
statistiques pertinentes et la réalisation
d’études appropriées ; ainsi que d’œu-
vrer pour l’élimination des obstacles au
commerce.
3
Quelles sont les innovations
majeures ?
Les innovations les plus relevées par
les experts portent sur les engagements
à une plus grande transparence du mar-
ché international du cacao, au paiement
de prix justes, à la promotion d’une éco-
nomie cacaoyère durable résolument
La production de cacao est la principale source directe de revenus des petits producteurs ivoiriens. soucieuse des implications économique,
Mais elle est également pourvoyeuse de devises, facteur indispensable au financement sociale et environnementale. D’autres
des programmes de développement économique et social. nouveautés toutes aussi importantes sont
1
retenues par cet accord qui est le sep-
Quels sont les enjeux de de sa chaîne de valeur ne peuvent que transparence du marché international du tième du genre. Elles vont de la promo-
l’Accord international sur le contribuer au développement durable de cacao. tion et l’encouragement à la consomma-
2
cacao 2010 ? l’économie cacaoyère mondiale en géné- tion du chocolat et de produits à base de
ral, et des économies des producteurs en cacao afin d’en ac-
Quels en croître la demande,
Spéculation majeure, le cacao contribue particulier.
sont les Un comité économique à la promotion de la
à la subsistance de millions de personnes. Le négoce du cacao revêt donc une ex-
principaux qualité du cacao et
Notamment dans des pays comme la trême importance pour l’économie des sera chargé d’analyser
objectifs ? au développement
Côte d’Ivoire où la production de cacao pays producteurs. Non seulement en tant
constitue la principale source directe de que source de revenus pour leurs popula- Le nouvel accord les tendances et les des procédures de
perspectives de sécurité alimentaire
revenus des petits producteurs. C’est en tions mais également en tant que source ambitionne de ren-
effet la reine des productions agricoles de recettes en devises nécessaires à la forcer le secteur appropriées dans le
développement. secteur. D’un bout à
dans ce pays qui demeure l’origine de mise en œuvre de leurs programmes de mondial du cacao,
40% de l’offre mondiale de cacao. Une développement économique et social. favoriser son dé- l’autre de la promo-
ressource qui représente 35% des ex- Ainsi, la contribution du cacao à la ré- veloppement durable et accroître les tion, les signataires de l’accord promet-
portations totales ivoiriennes dans la duction de la pauvreté et à la réalisation avantages en faveur de toutes les parties tent de mettre en œuvre des stratégies
gamme des produits que le pays offre sur des objectifs de développement conve- prenantes. Dans cette perspective, les permettant de renforcer la capacité des
le marché international. De ce fait, une nus au niveau international, notamment pays signataires ont pris le parti de mul- communautés locales et des petits pro-
coopération internationale étroite sur les les Objectifs du millénaire pour le dé- tiples actions, dont celle de promouvoir ducteurs à bénéficier de la production de
questions ayant trait au cacao et un dia- veloppement (OMD) est indéniable. Et la coopération internationale au sein de cacao, avec pour visée la réduction de
logue permanent entre tous les acteurs cela passe, entre autres mesures, par la l’économie cacaoyère mondiale ; fournir la pauvreté ; de faciliter la disponibilité
Dossier cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 25
représentent des pays importateurs dé- d’approbation ou d’adhésion. leurs instruments de ratification, d’ac-
tenant 60% au moins des importations Toutefois l’accord entrera en vigueur ceptation, d’approbation ou d’adhé-
totales telles qu’elles sont indiquées à titre provisoire le 1er janvier 2011 si, sion ou ont notifié au dépositaire qu’ils
dans l’annexe B ont déposé leurs ins- à cette date, des gouvernements qui appliqueront l’accord à titre provisoire
truments de ratification, d’acceptation, représentent au moins cinq pays ex- quand il entrera en vigueur. Ces gou-
d’approbation ou d’adhésion auprès portateurs détenant 80 % au moins des vernements seront alors membres à
du dépositaire. Il entrera aussi en vi- exportations totales des pays figurant titre provisoire.
gueur à titre définitif après être entré dans l’annexe A et des gouvernements
* L’Accord International sur le cacao 2010 peut
en vigueur à titre provisoire, dès que qui représentent des pays importateurs être téléchargé gratuitement sur le site : www.
les pourcentages requis ci-dessus se- détenant 60 % au moins des impor- unctad.org
ront atteints par suite du dépôt d’ins- tations totales telles qu’elles sont in- Stéphane Amani
truments de ratification, d’acceptation, diquées dans l’annexe B ont déposé
Parmi les objectifs prioritaires de l’accord,
favoriser les avantages pour toutes les parties
prenantes de la filière. L’avenir le confirmera.
d’informations sur les instruments et les services
financiers dont peuvent bénéficier les produc-
teurs de cacao, notamment l’accès au crédit et
les méthodes de gestion des risques.
4
Comment vont être mises en œuvre
toutes ces belles promesses ?
S’appuyant sur les acquis du sixième accord
signé en 2001, le nouveau document, avec ses
innovations, devra se traduire concrètement
par une augmentation du revenu des planteurs
de cacao, l’amélioration du fonctionnement de
ce secteur dans les pays producteurs, la mise
sur le marché de cacao de meilleure qualité et,
in fine, aider au développement socio-écono-
mique durable, de sorte que les planteurs re-
cueillent les bénéfices d’un cacao qui répon-
drait pleinement aux considérations éthiques et
environnementales.
Dans cette optique, l’accord institue un comité
économique. Ouvert à tous les membres de l’Or-
ganisation internationale du cacao (ICCO), ce
comité sera en charge d’analyser les tendances
et les perspectives de développement dans les
secteurs de la production et de la consommation
de cacao ainsi que l’évolution des stocks et des
prix, et identifie les déséquilibres du marché à un
stade précoce. Dans cet exercice, aucun facteur
influant sur ces tendances ne devrait échapper à
sa sagacité. Même pas l’utilisation de produits
de remplacement du beurre de cacao, encore
moins les subtilités tarifaires et non tarifaires
auxquelles recourent certains pays importateurs
pour fermer leur marché. Le comité économique
sera une sorte de vigie chargée de veiller à la
bonne marche de l’accord. C’est à lui qu’il re-
viendra d’examiner et de recommander les pro-
jets pouvant être financés par le Fonds commun
pour les produits de base (FCPB) ou d’autres or-
ganismes donateurs, et de soumettre à décision
les questions relatives à tous les champs pris en
compte par l’accord.
5
Quand et comment l’accord
entrera-t-il en vigueur ?
Le nouvel accord entrera en vigueur à titre dé-
finitif le 1er octobre 2012. Sinon il pourra être
effectif à une quelconque date ultérieure si, à
cette date, des gouvernements qui représentent
au moins cinq pays exportateurs détenant 80%
au moins des exportations totales des pays figu-
rant dans l’annexe A, et des gouvernements qui
26 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Afrique

La fibre optique débarque en Afrique

Bientôt le haut débit accessible à tous
Le projet Africa Coast to Europe (ACE) doit relier dès 2012 la France à l’Afrique
du Sud avec un câble sous-marin qui desservira 23 pays de la côte ouest-africaine.
Quelque 14 000 kilomètres de câble qui représentent aujourd’hui l’espoir d’une
connexion haut débit accessible à tous sur le continent.
Talon d’Achille de l’activité socio-éco-
nomique africaine, les faiblesses de
connexion que connaissent la plupart des
pays du continent devraient bientôt être
palliées sur la côte ouest. Même si l’offre
s’est considérablement améliorée ces der-
nières années, les connexions haut débit
restent l’apanage des grandes sociétés.
Un état de fait qui entrave encore la bonne
marche des entreprises ivoiriennes et les
relations avec leurs partenaires basés à
l’extérieur du pays. Avec les connexions
de 512 kb les plus couramment proposées
par les fournisseurs, pour peu que vous ne
soyez pas le seul ordinateur connecté, la
navigation est à l’épreuve de la patience,
et charger un document en pièce jointe
peut parfois prendre plusieurs heures.
Or Internet est aujourd’hui un outil indis-
pensable à l’activité socio-économique
pour l’échange de données et d’informa-
tions, le marketing ou la vente, surtout
dans un contexte économique mondialisé.
Une bonne connexion Internet s’avère in-
dispensable à l’émergence d’une classe
dynamique de PME en Côte d’Ivoire
comme dans le reste du continent.
17 opérateurs mobilisés
C’est tout le défi du projet Africa Coast to
Europe (ACE), qui doit relier la France à
l’Afrique du Sud par un câble sous-ma-
rin. Initialement prévu jusqu’au Gabon,
le câble a finalement été étendu jusqu’à
l’Afrique du Sud, offrant la perspective
d’une connexion haut débit par fibre op-
tique à plus de 25 pays d’Afrique et d’Eu-
rope de l’Ouest dès 2012.
Le consortium ACE est composé au-
jourd’hui de 17 opérateurs de télécommuni-
cations. Les quatorze opérateurs (Benin Te-
lecoms SA, Côte d’Ivoire Telecom, France
Télécom SA, Gamtel, Maroc Telecom,
Orange Bissau, Orange Cameroun, Orange
Guinée, Orange Mali, Orange Niger, Orange
Spain, Portugal Telecom, Sonatel et Togo
Telecom) qui avaient signé le protocole
d’accord, approuvé à Dakar le 27 novembre
2008, ont été rejoints par trois nouveaux
membres : la Mauritano-Tunisienne des
Télécomnunications (Mattel), Camtel
Cameroun et la Companhia Santomense de
Telecomunicações (STC) de Sao Tomé-et-
Principe.
Le câble sous-marin, long de plus de
14 000 kilomètres, bénéficiera de la
technologie la plus performante utilisée
actuellement dans le domaine avec une
capacité d’au moins 1,92 Tbit/s, soit une
connexion effective 1 920 fois supé-
rieure aux standards actuels. ACE doit
également fonctionner en parfaite com-
plémentarité avec les systèmes existants
(SAT-3/WASC/SAFE, SEA-ME-WE.3,
Atlantis 2, etc.) et permettre ainsi d’of-
frir aux pays de la côte ouest-africaine
une connectivité privilégiée avec l’Eu-
rope, l’Amérique et l’Asie.
L’agrément de construction est signé et
le câble construit. Les techniciens sont
à l’heure actuelle en train de procéder
à l’exploration des fonds sous-marins
pour repérer les zones non protégées et
autorisées afin de procéder à la pose. Le
navire à partir duquel s’effectuent ces
opérations serait actuellement en route
pour la Guinée équatoriale. Le câble ins-
tallé, les autorités locales devront à leur
tour le connecter au réseau existant afin
de rendre le débit accessible.
Un investissement
de 587 millions d’euros
Parmi les 23 pays africains connectés,
la Gambie, la Guinée, la Guinée équa-
toriale, le Libéria, la Mauritanie, la Na-
mibie, la République démocratique du
Congo, Sao Tomé-et-Principe et la Sier-
ra Leone seront pour la première fois re-
liés à un câble sous-marin.
Il connectera également l’Afrique du
Sud, l’Angola, le Bénin, le Cameroun,
la Côte d’Ivoire, l’Espagne, la France,
le Gabon, le Ghana, le Mali, le Niger,
le Nigeria, le Portugal, le Sénégal. Le
Mali et le Niger, qui ne disposent pas
d’un accès à la mer, seront reliés via un
câble terrestre.
Le projet représente un investissement
total d’environ 587 millions d’euros,
dont 250 millions à la charge de France
Télécom Orange. Ce projet pharaonique
doit permettre, à terme, une réduction
effective et significative des prix du haut
débit. Pour Didier Duriez, de France Té-
lécom Orange, le coût de la connectivité
domestique pourrait baisser à terme d’au
moins 50%. La Guinée équatoriale est le
seul pays dans lequel l’Etat a lui-même
participé à l’investissement. Pour les
autres, le financement est indirect, l’Etat
détient des parts des entreprises de télé-
communication.
Le câble pourra permettre un débit allant
jusqu’à 5 térabits, mais la qualité sera
liée aux infrastructures du pays, « qui
dépendent de nous lorsque nous sommes
opérateurs, mais pas dans les autres
pays », précise Didier Duriez. Pour que
le câble puisse fonctionner au mieux, il
faudra donc que les pays bénéficiaires
investissent massivement dans le déve-
loppement des infrastructures du sans-fil.
Diego Essandone
28 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
Investissements étrangers :
baisse de 19% des flux vers l’Afrique en 2009
Les membres de la Cnuced envisagent une amélioration de la conjoncture économique et financière
Conséquence de la dernière crise financière
et économique, si la plupart des pays ont
continué en 2009 à libéraliser, promouvoir
et faciliter l’investissement étranger direct
(IED), ces derniers n’ont pas moins essayé,
par la même occasion, de contenir ses ef-
fets négatifs sur le développement de leur
économie. Le rapport 2010 de la Confé-
rence des Nations unies sur le commerce
et le développement (Cnuced) portant sur
l’investissement dans le monde note que
« sur un total de 102 mesures de politique
d’investissement adoptées en 2009, 71 fa-
vorisaient la libéralisation et la promotion
de l’investissement étranger tandis que 31
tendaient à réglementer plus rigoureuse-
ment l’IED ».
Pour les gouvernements l’enjeu majeur
semble consister maintenant à trouver un
équilibre satisfaisant entre la promotion
des investissements et leur réglementation.
On est bien loin de la nette tendance à la li-
béralisation des années 1990, qui a perduré
jusqu’au début des années 2000. Et le rap-
port rendu public le 22 juillet 2010 prescrit
que « les initiatives nationales et interna-
tionales tiennent compte des préoccupa-
tions spécifiques des pays sur le plan éco-
nomique et en matière de développement ».
Ainsi donc, au moment où les pays s’effor-
cent de surmonter les effets multiformes de
la crise globale récente – financière, éco-
nomique, énergétique, alimentaire et cli-
matique –, il est plus important, mais aussi
plus difficile que jamais, de concevoir des
politiques d’investissement pour mettre
l’IED au service de la croissance écono-
mique et du développement. En effet, ces
constructions devront prendre en compte de
façon effective l’interaction entre
l’investissement et de plus vastes problé-
matiques économiques, sociales et envi-
ronnementales, et être frappées au coin
des sceaux de la cohérence et de la
complémentarité.
internationale et un rebond du prix des matières premières pour les années à venir.
Une baisse significative
des investissements
Pas étonnant donc que des initiatives inter-
nationales épousant cette logique aient éga-
lement vu le jour, avec des conséquences
pour les investissements internationaux.
Les efforts pour établir des principes in-
ternationaux pour des investissements
responsables dans l’agriculture, menés à
l’initiative de la Cnuced, de l’Organisa-
tion des Nations unies pour l’alimentation
Les initiatives sont nombreuses pour attirer les investissement étrangers directs,
comme ici lors du Salon international des mines à Dakar, au Sénégal.
et l’agriculture, du Fonds international
de développement agricole et du Groupe
de la Banque mondiale s’inscrivent dans
cette dynamique. Sans que cela ne soit lié
directement à la tendance nouvelle d’en-
cadrement des IED, « après presque une
décennie de croissance ininterrompue,
les flux d’investissement étranger di-
rect vers l’Afrique ont diminué de 19 %
en 2009, à 59 milliards de dollars »,
révèle le rapport. Expliquant au passage
que « ce repli a été dû essentiellement à
une contraction de la demande mondiale
pour les produits de base exportés par
l’Afrique et de leurs prix ».
Bien qu’elle ait été modérée, cette
contraction n’induisait pas moins d’im-
portantes répercussions pour un conti-
nent où les flux d’IED représentent plus
du tiers de la formation brute de capital
et sont une source essentielle de création
d’emplois et de diffusion de technolo-
gie. Ainsi selon le rapport : « l’Afrique
de l’Ouest et de l’Est, principales bénéfi-
ciaires de l’envolée des prix des produits
de base observée précédemment, a enre-
gistré une contraction relativement im-
portante des entrées d’IED. Les flux vers
l’Afrique du Nord ont eux aussi diminué,
bien que les secteurs plus diversifiés de
cette sous-région aient reçu des investis-
Afrique
Selon le rapport 2010
de la Conférence
des Nations unies
sur le commerce et
le développement,
parvenir à concilier
croissance et sécurité
constitue l’objectif des
gouvernements face
aux conséquences
de la crise financière
mondiale. Une
tendance toute
nouvelle.
sements étrangers et que les programmes
de privatisation aient été poursuivis.
Et l’Afrique australe a elle aussi vu ses
entrées d’IED chuter de façon importante,
même si elle est restée la principale sous-
région bénéficiaire ».
Des prévisions optimistes
Certains pays africains ont tout de même
pu tirer leur épingle du jeu de l’attrait
de ces investissements non générateurs
d’endettement. Le top 10 des destinations
prisées du continent indique dans l’ordre
l’Angola (17 milliards de dollars US),
l’Egypte (9 milliards dollars), l’Afrique
du Sud (9 milliards de dollars), le Nigeria
(7 milliards de dollars), la Libye (4 mil-
liards de dollars), le Soudan (3 milliards
de dollars), l’Algérie (3 milliards de dol-
lars), la Tunisie (3 milliards de dollars), le
Congo (2 milliards de dollars) et le Ghana
(1 milliard de dollars).
Pour la Cnuced cela ne fait l’ombre d’au-
cun doute, « les flux d’IED vers l’Afrique
(en légère baisse en 2009) vont se redres-
ser progressivement dans l’avenir au fur
et à mesure que la conjoncture écono-
mique et financière s’améliorera et que les
prix des matières premières rebondiront
comme attendu ». Autre facteur d’alimen-
tation de cet optimisme, nombre de pays
d’Afrique ont introduit de nouvelles me-
sures réglementaires afin de promouvoir
l’investissement étranger, notamment en
abaissant les impôts sur les sociétés (Gha-
na, Maroc) ou en améliorant leur environ-
nement global des affaires (Rwanda, Ja-
mahiriya arabe libyenne) ; quoiqu’il faille
noter des évolutions vers un cadre régle-
mentaire plus strict, par exemple à travers
l’apparition de nouvelles exigences en
contenu local (Nigeria) ou par l’introduc-
tion de nouvelles limitations concernant le
droit des firmes étrangères à la propriété
d’actifs locaux (Algérie).
Stephane Amani
30 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Emploi/Formation Emploi/Formation cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 31

Le Master en Banque et Finance : le pari Partenariat entre Côte d’Ivoire Economie et l’Association

de l’excellence du Cesag de Dakar des diplômés du groupe HEC Paris-Côte d’Ivoire

Avec 325 diplômés depuis sa création en etc. Au plan professionnel, le MBF bé-
néficie du concours d’Ecobank, de la
2001, le Master en Banque et Finance (MBF) Banque internationale pour le commerce
et l’industrie du Gabon (Bicig), de la
du Centre africain d’études supérieures BAD, de la Banque régionale des mar-
chés de monétique express, de la Banque
en gestion (Cesag) de Dakar, au Sénégal, régionale de solidarité du Sénégal et de la
logistique de Reuters, en particulier dans
relève le pari de former les nouvelles élites la salle des marchés. Un dispositif impres-
bilingues africaines aux techniques avancées sionnant qui justifie pleinement la rigou-
reuse sélection des candidats au concours
de la banque et de la finance. Des étudiants d’entrée, dont les épreuves écrites et
orales de MBA International Paris-Dau-
issus de 16 pays francophones, anglophones phine (MBAIP) et MBF ont été passées
dans 15 Etats membres pour l’année aca-
et lusophones y ont obtenu leur précieux démique 2011/2012. Pour preuve, il faut
une moyenne de 13/20 pour être admis et
sésame pour démarrer leur carrière. sur 300 candidats au concours 2009/2010,
seulement 40 ont été retenus. Les moins
doués dans l’une des deux langues (fran-
çais et anglais) sont en sus soumis à un
cours intensif d’apprentissage des lan-
gues de Molière ou de Shakespeare. Pour
être autorisé à passer le concours, il faut
au préalable être titulaire d’une maîtrise,
d’un master 1, d’un diplôme d’ingénieur
ou tout autre diplôme de niveau bac +4
ans d’études universitaires reconnu par le
Conseil africain et malgache pour l’ensei-
gnement supérieur (Cames). Il est égale-
ment exigé une expérience professionnelle
de deux ans minimum. L’idéal est d’avoir
une maîtrise en sciences économiques.
Une fois le billet d’accès obtenu, l’aspirant
aux métiers des banques et finances doit
faire face au financement de ses études. Et
pour huit mois de cours, il faut débourser
niveau que leurs collègues d’Europe et
des Amériques ne reviennent pas tra-
vailler en Afrique en raison du niveau
des salaires mirobolants qui oscilleraient
entre 30 à 40 millions de francs minimum
par an. C’est pourquoi, nous interpellons
nos Etats, en particulier ceux de l’Afrique
centrale, à faire des efforts et surtout des
sacrifices pour former ces cadres dont
nos économies ont actuellement besoin
pour émerger. Je prendrais le cas de la
Côte d’Ivoire où le Fonds de développe-
ment de la formation professionnelle fi-
nance cette formation de huit mois pour
ses cadres devant servir le pays. Mieux,
les planteurs de cacao et de café finan-
cent eux aussi la formation de leurs en-
fants. A ce jour, la Côte d’Ivoire a aidé à
la formation de 109 cadres en MBF entre
2001 et 2010 comparativement au Séné-
gal, au Cameroun et au Gabon qui n’ont
formé respectivement que 44, 28 et 2
“mastériens”. C’est nettement insuffisant
et il y a des efforts à faire dans ce sens. »
Contact : Cesag, Programme master en
Banque et Finance, boulevard du Géné-
ral-de-Gaulle X Malick Sy. BP 3802 Da-
kar, Sénégal. Tél. : +221 33 839 74 35.
Fax : +221 33 821 32 15. E-Mail : cour-
rier@cesag.sn – Web : www.cesag.sn
Neltoh
Ceux d’entre nous qui ont eu le précédent numé-
ro de Côte d’Ivoire Economie ont certainement
lu l’encart qui annonçait pour la première fois la
formalisation de l’association des diplômés du
Groupe HEC vivant en Côte d’Ivoire. Cet encart,
qui présentait l’association, ses objectifs et son
bureau, était certainement comme un signe avant-
coureur annonciateur de bonnes nouvelles.
Ceux d’entre nous qui ont eu la chance de recevoir
les premiers numéros de CI-Economie ont certai-
nement été émerveillés comme moi par ce men-
suel. L’émerveillement était à la fois lié à la qualité
du journal (on penserait aux Echos, à La Tribune ou
encore au Figaro dans sa nouvelle formule) mais
également au contenu des articles.
Pour la première fois, nous avons un journal (fut-il
mensuel) qui ne traite que d’économie et rien que
d’économie dans un pays où la majorité des jour-
naux ne participent qu’à un seul jeu depuis 2002,
celui de deviner la date des futures élections.
L’émerveillement est aussi lié au fait que ce men-
suel de qualité est distribué gratuitement dans
sa grande majorité et, pour bien faire les choses,
de manière efficace auprès de cibles choisies et
concernées par les sujets traités.
Mais revenons à notre chère Association !
L’un des objectifs majeurs (au-delà de la promo-
tion de cette belle école d’excellence qu’est HEC,
1re business school européenne selon le Financial
Times) est de contribuer activement à la réflexion
sur l’économie, sur le monde des affaires en Côte
d’Ivoire et d’y a apporter une contribution modeste
soit elle.
Dans cette quête, nos chemins ont croisé ceux de
Côte d’Ivoire Economie qui ne parle que d’écono-
mie, de business, de choses intéressantes, lisibles
et claires. Nous lui avons naturellement demandé
d’être notre porte-voix. Ainsi, est né un partenariat
entre les deux structures. Côte d’Ivoire Economie
donnera à chacun de ses numéros un espace à
l’association pour la publication d’un article. Cet ar-
ticle pourrait être un sujet économique de l’heure,
une réflexion sur sujet donné, le partage d’une lec-
ture économique…
Nous espérons ainsi partager le fruit de nos ré-
flexions avec les décideurs politiques, la commu-
nauté du monde des affaires, mais également ap-
prendre à notre jeunesse à lire des articles sortant
du cadre politique et du publi-rédactionnel.
A mes camarades anciens du Groupe HEC, une
tribune nous est offerte. Saisissons-la et soyons à
la hauteur des engagements pris. Il ne reste plus
qu’à « phosphorer » pour mériter la confiance qui
nous est accordée par Côte d’Ivoire Economie,
mais aussi pour être des modèles comme nous le
souhaitons pour les jeunes générations.
Je rêve d’autres partenariats pour la suite, toujours
en conformité avec nos objectifs d’apporter notre
contribution au développement de ce pays dans les
secteurs ciblés par notre association : économie,
business, formation en gestion et management…
Et comme le disait Aragon, « non seulement il est
permis de rêver, mais c’est même recommandé… ».
Merci à Côte d’Ivoire Economie et puisse ce par-
tenariat « win-win » perdurer et nous rendre plus
impliqués et plus solidaires. C’est le vœu que je
formule pour que, collectivement, nous tendions
vers l’excellence et participions au développement
de notre cher pays, la Côte d’Ivoire.
Bonne lecture à tous !!!
Daouda Coulibaly (HEC 96)
DGA de la SIB (Gpe Attijariwafa Bank)

L
e Master en Banque et Finance
(MBF) du Cesag est vieux de neuf
ans, soit neuf promotions pour
un total de 325 étudiants formés
et en activité dans leur pays res-
pectif ou à l’étranger, en particulier dans
les institutions financières internatio-
nales.Cette formation professionnelle bi-
lingue (français et anglais) à la carte a été
créée en 2001 pour le renforcement des
capacités des cadres des établissements
financiers et des entreprises des secteurs
privé et public. La Banque centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO),
la Banque des Etats de l’Afrique centrale
(BEAC), la Banque de France, l’Agence
française de développement (AFD), le
Centre d’études financières, économiques
et bancaires (Cefeb), l’Union européenne,
la Banque mondiale, la Deutsche Bundes-
bank (DBBK), le ministère français des
Affaires étrangères et la Fondation pour
le renforcement des capacités en Afrique
ont collaboré à la création du MBF. Un
master reconnu par le Conseil africain
et malgache pour l’enseignement supé-
rieur (Cames) et labellisé « Programme
d’excellence de l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (Uemoa) » en
2005 à Ouagadougou (Burkina Faso). Il a
également été classé premier programme
de formation en banque et finance en
Afrique par Jeune Afrique-L’intelligent
(2008 et 2009)
Créé le 5 août 1985, le Cesag avait pour
objectif de réduire progressivement la dé-
pendance du secteur bancaire et financier
africain de l’expertise internationale et
par conséquent, le coût des interventions
au plan académique des experts occiden-
taux. « Faisant d’une pierre deux coups,
nous réduisons à la fois notre dépendance
et l’expertise internationale de plus en
plus coûteuse. Parallèlement, nous aug-
mentons la présence des professionnels
de haut niveau en finance et en banque
pour la modernisation du secteur finan-
cier africain. Un secteur qui se développe
à un rythme accéléré en Afrique. Par
ailleurs, dans le cadre de la défense de
nos intérêts, nous devons avoir de plus en
plus recours aux experts africains pour
négocier avec les institutions internatio-
nales, les partenaires au développement
et les bailleurs de fonds », explique le Pr
Boubacar Baidari, du Niger, coordonna-
teur du programme MBF.
Une sélection rigoureuse des
candidats
Cette formation supérieure bénéficie
au plan pédagogique de l’expertise de
l’université Paris-Dauphine (une des
meilleures en gestion dans l’Union eu-
ropéenne), de l’université de Poitiers, de
l’Insead (France/Singapour, 5e au classe-
ment mondial), de l’université de New
York (14e au classement mondial 2010),
3 725 000 francs CFA (sans prendre en
compte les frais de transport et de séjour
à Dakar au Sénégal). Une petite fortune,
mais qui assure un sésame ouvrant toutes
les portes des établissements bancaires et
des institutions financières. Une formation
destinée à des têtes pleines, bien faites et
prêtes pour tous les challenges. Avec en
prime, la garantie d’un poste de responsa-
bilité bien rémunéré.
Des bourses aux plus méritants
A propos du financement, les plus méri-
tants ont la chance d’obtenir de la Fon-
dation pour le renforcement des capacités
en Afrique (ABCF) une aide financière
de 4 millions de francs. Pour accéder à
cette subvention, il faut être parmi les
cinq premiers du classement général, les
trois premières femmes dudit classement
et le premier de chaque pays en fonction
du nombre de bourses disponibles. Mal-
gré ce coup de pouce de la Fondation, le
coût de la formation reste encore exces-
sif puisqu’il représente un coût réel de
12 millions de francs CFA. Mais pour le
coordonnateur du programme MBF du
Cesag, l’effort à fournir est proportion-
nel aux gains à venir : « L’Afrique est en
retard dans ce secteur des métiers liés à
la finance de marché, à la finance d’en-
treprise, à la gestion et à la maîtrise des
risques bancaires et financiers. D’où ce
programme MBF qui vise l’excellence
parce que les Africains formés au même
32 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Emploi/Formation Emploi/Formation cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 33

Les écoles supérieures Dauphine Afrique

Côte d’Ivoire
qui ont la cote D
auphine Afrique Côte d’Ivoire est la re-
présentation ivoirienne de Dauphine
Afrique, club sous tutelle de Dauphine
Alumni, l’association des diplômés de
l’Université de Paris-Dauphine. Dauphine Afrique
La représentation ivoirienne du club Dauphine Afrique a pour
objectif de mieux faire connaître son réseau et promouvoir le label
qualité de l’université Paris-Dauphine.
En suivant les cursus proposés par les existe depuis juin 2009 et est co-présidée par le
Dr Elisabeth Ilboudo, expert risque BNP Paribas
établissements du groupe Loko, Pigier et Richard Borong-Live, directeur général de Bank
Tchad et appuyée par une vice-présidence compo-
Côte d’Ivoire et Agitel-Formation, sée des professeurs Jean-François Casta et Domi-
nique Roux. Ce comité de gestion est assisté par une
les étudiants ivoiriens ont accès à équipe opérationnelle à Paris et des représentations
en Afrique (Côte d’Ivoire, Sénégal, Tchad, Maroc,
un ensemble de formations de haut Tunisie, Burkina Faso, Cameroun, Bénin, Mali, Ré-
publique démocratique du Congo, Guinée, Gabon
niveau, reconnues par le concours et Algérie). Ce réseau, qui rassemble plus de 4 000
personnes, est l’un des plus importants réseaux
d’évaluation des établissements privés d’anciens étudiants francophones.
Le lancement officiel de Dauphine Afrique sur
d’enseignement supérieur. le continent a eu lieu en novembre 2009 lors du
Sommet des décideurs à Ouagadougou sous le
tête du classement, sans coup férir, lors haut patronage du Président Blaise Compaoré et en
des trois éditions de cette compétition présence du Président de l’Université Paris-Dau-
ouverte en 2006. Isfop/Optique, William phine, Laurent Batsch.
Ponty, Isfop Loko, ISTTA, ESTTA (autres
Un club structuré et ambitieux
établissements du groupe) tiennent aussi
Dauphine Afrique Côte d’Ivoire a démarré ses
les premiers rangs.
activités le 12 février 2010 avec pour mission de
Deux facteurs savamment mis en musique Pigier Côte d’Ivoire, l’« université des métiers », accueille plus de contribuer à valoriser les compétences locales des
fondent le succès de ce Groupe qui jouit 2 000 étudiants représentant plus de 20 nationalités. Dauphinois et de déployer des actions de commu-
du plus grand respect de la part des pa-
nication et de partenariat visant à contribuer au
rents d’élèves, des étudiants et du monde
rayonnement de la notoriété et de l’image de pres-
des entreprises : le souci constant de la 1956. C’est le premier établissement du ciale et Force de vente et Informatique de tige de ses membres, sponsors et partenaires.
qualité sous-tendu par des innovations réseau Pigier (premier réseau français gestion. Se définissant elle-même comme A cette fin, Dauphine Afrique Côte d’Ivoire entre-
Personne (pas même son promoteur, José pédagogiques permanentes. Une alchi- d’enseignement technique privé) tant « la plus grande école de l’entreprise et prend d’organiser de nombreuses initiatives à ca-
Dominique Loko) n’aurait jamais parié mie bien réussie qui fait de cet ensemble par l’importance de ses effectifs que par des formations à l’international », elle ractère économique, universitaire, socio-éducatif,
que la modeste école de dactylographie d’établissements une référence continen- l’étendue de ses formations. Pigier Côte offre aussi des formations de deuxième culturel ou relationnel avec l’appui de ses sponsors
créée en 1948 deviendrait un demi-siècle tale en matière d’enseignement supérieur d’Ivoire offre des formations en com- et troisième cycles en Administration des et partenaires : rencontre-débat, publications, sé-
plus tard le leader de l’enseignement su- général, technique et professionnel, ter- merce et marketing, finance-comptabilité, entreprises, Management et marketing, minaires d’affaires. Le club bénéficie du soutien
périeur privé en Côte d’Ivoire. Et pour- tiaire et technologique. informatique, administration des entre- Finances et comptabilité, Techniques in- des sponsors « naturels » de l’Université Paris dau-
tant… Tel a été le destin de cet établis- Plus de 2 000 étudiants chez Pigier prises et assistance de direction. Avec plus formatiques, Audit et contrôle de gestion, phine (Bolloré Africa Logistics et Deloitte) et de
sement. Il a non seulement grandi avec Côte d’Ivoire de 2 000 étudiants, Pi- Gestion des ressources humaines… Elle sponsors « locaux » (Simat, Pigier Côte d’Ivoire).
le temps, mais il s’est développé en un Régulièrement classés gier Côte d’Ivoire jouit a des conventions de partenariats au plan Le club est présidé par un comité exécutif compre-
groupe de huit grandes écoles qui s’af- dans le Top 10, Pi- Sur environ 150 d’une dimension sous- national comme international. Elle est en nant l’ambassadeur du club Dauphine Afrique Côte
firme comme le plus grand établissement gier Côte d’Ivoire et établissements régionale couvrant plus partenariat avec l’Université de Bouaké d’Ivoire, M. Adama Kone (Channel and Project Ma-
privé de Côte d’Ivoire, comme attesté, le Groupe Agitel For- de 20 nationalités. dont certains cours sont dispensés sur son nager MTN CI), la vice-ambassadrice du club Mme
de façon très officielle, par le ministère mation sont des éta-
évalués les trois De création relative- campus à la Riviera-Palmeraie. Marie-Thérèse Laubhouet (gérante de la Mutuelle
de l’Enseignement supérieur et de la Re- blissements qui jouis- premières années, ment récente (1989- Ces deux établissements sont avec ceux des agents de l’eau et de l’électricité – Institution
cherche scientifique par le biais de son
concours d’évaluation des établissements
sent également d’une à peine une centaine 1990), Agitel-Forma-
tion (Agence ivoirienne
du Groupe Loko les écoles supérieures
qui ont la cote en Côte d’Ivoire. Leurs
d’épargne et de crédit pour Sodeci, CIE, GS2E),
réputation de sérieux Adama Bamba (coordonnateur national PUMLS)
privés d’enseignement supérieur. constatée par le jury méritait d’être classée. de télématique) est une diplômes sont accrédités par le Centre et Mireille M’Bahia (directrice associée de S2M
Le Groupe Loko s’est régulièrement of- du concours. structure de formation africain et malgache pour l’enseignement Consulting). Les travaux et activités sont pilotés par
fert la palme de l’Excellence à travers Implanté au Plateau, préparant au BTS en supérieur (CAMS). trois commissions : la commission scientifique pré-
l’Ecole supérieure de technologie (EST- au cœur d’Abidjan, « l’université des mé- Communication et Actions publicitaires, Elvis Kodjo sidée par Pape A. Sow (directeur BAT-CI), la com-
Loko) qui s’est succédé à lui-même en tiers » Pigier Côte d’Ivoire existe depuis Commerce international, Action commer- mission stratégie et développement présidée par
Pierre Douhou (directeur général des Sports au mi-
nistère des Sports) et la commission communication
et relations publiques présidée par Jonas Djonde
Rendre à César… rendements internes et externes, leurs infrastruc-
tures et équipements, la qualité de leurs personnels
à la tâche par les jurés. Ils consacrent, de façon of-
ficielle, trois établissements (Loko, Agitel Formation
(responsable marketing IHE-Afrique).
Bien entendu, le club s’appuie également sur le
Contrôler le bon fonctionnement des établissements enseignants évaluer et, in fine, mettre à la disposition et Pigier Côte d’Ivoire) qui, depuis longtemps déjà, capital humain de ses 40 membres qui souhai-
privés d’enseignement supérieur et insuffler un nou- des étudiants et parents d’élèves une liste d’établis- se sont façonnés une réputation de sérieux dans tent « accompagner une élite africaine qui sache
veau dynamisme et une saine émulation au secteur. sements crédibles de manière à ce qu’ils opèrent les l’opinion publique. contribuer au développement économique et so-
C’est le but de l’exercice enclenché en 2006 par choix en toute connaissance de cause. Rendre à César donc ce qui est à César et vive la cial de l’Afrique dans un souci de bonne gouver-
le ministre de l’Enseignement supérieur et de la re- Les critères d’évaluation portent sur cinq éléments : saine émulation dans un environnement où l’ivraie a nance et de performance ». (M. Adama Kone).
cherche scientifique en lançant le concours d’éva- le ratio d’étudiants par enseignant, le taux de ren- souvent tendance à en imposer au vrai. Ecoles bou- Tous les Dauphinois de Côte d’Ivoire qui souhai-
luation des établissements privés d’enseignement dement interne et externe sur deux ans, la gestion tiques, fondateurs bourreaux ne respectant aucune tent rejoindre un réseau d’excellence et bénéficier
supérieur. M. Cissé Ibrahima Bacongo, ce faisant, as- pédagogique et administrative, les infrastructures règle gestion… Sur environ 150 établissements d’échanges culturels et intellectuels peuvent contac-
sure le droit de regard de l’Etat sur des prérogatives et équipements, l’état de paiement des salaires évalués lors des trois éditions du concours, une ter Adama Kone, ambassadeur du club (koneada@
qu’il aura concédées au secteur privé. Les objectifs des personnels enseignants et administratifs et la centaine à peine a pu mériter d’être classée. gmail.com) ou Marie-Thérèse Laubhouet, vice-am-
qui ont régulièrement présidé l’exercice ont consisté qualification des enseignants. Les résultats affichés E.K. bassadrice du club (maitehounoud@hotmail.com).
à évaluer et classer les établissements selon leurs depuis la première édition attestent du sérieux mis Dauphinement vôtre,
Le comité exécutif de Dauphine Afrique Côte d’Ivoire
34 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010
Quels accessoires pour
votre véhicule ?
C’est une règle d’or : il est toujours bon de choisir des accessoires d’origine
et adaptés au modèle de votre véhicule. Au besoin, le recours aux conseils du
représentant agréé de la marque de votre véhicule peut se révéler précieux.
L
e choix d’un accessoire n’est pas à
prendre à la légère : fiable et adapté,
il rendra votre voiture performante et
lui donnera plus d’allure. Par contre,
un accessoire inadapté produira l’effet in-
verse. Les accessoires autos se subdivisent
en quatre grands groupes qui peuvent se ré-
sumer autour de mots clefs comme design,
confort et sécurité. Aujourd’hui, certains
constructeurs offrent des possibilités de per-
sonnalisation des voitures via des options
à la demande du consommateur. Cette for-
mule, désignée la plupart du temps par l’an-
glicisme full option, constitue l’ensemble
des fonctions supplémentaires prévues par
le fabricant à sa gamme ou à son modèle de
voiture. Trouver donc l’accessoire idéal et
fiable pour son véhicule revient à le passer
en mode full options. Hormis cette formule,
l’utilisateur peut lui donner un air ou un
look selon sa personne ou ses besoins. Par
exemple, une nourrice se tournera vers un
siège auto pour bébé pour assurer la sécu-
rité de son enfant. Par contre, le conducteur
amené à effectuer de long trajet cherchera à
équiper sa voiture des meilleurs accessoires
pour rendre son voyage plus sécurisant et
confortable. Passage en revue des acces-
soires les plus fiables et les mieux adaptés
à votre véhicule.
Pour le design
Donner une allure et un design à la voiture
suppose que l’utilisateur tienne compte
d’un certain nombre d’éléments comme
les portières, les vitres, l’enjoliveur, la
jante et même les pneus. Au niveau des
roues, les jantes alu sont conseillées pour
les rendre jolies, même si elles sont par-
fois coûteuses. A défaut, on peut recourir à
des enjoliveurs. Idéal dans les cas de gain
de design sans casser sa tirelire, l’enjoli-
veur donne à coup sûr du style à la voiture.
Disponibles en 14, 15, 16, 17, 18 pouces,
les enjoliveurs sont très faciles à monter,
légers, résistants et particulièrement esthé-
tiques. Il en existe pour tous les styles, du
plus sportif au plus raffiné, selon le type
de véhicule à équiper. Les enjoliveurs per-
mettent aussi de cacher des jantes en tôle
rayées ou tachées, et d’obtenir des roues
comme neuves en un clin d’œil.
Quant aux portières, pour ne pas paraître
extravagant, il est conseillé, autant que
faire se peut, d’utiliser des poignées chro-
mées pour donner plus d’éclat à la voiture.
Petit extra pour ceux qui font de longs
trajets, les lampes de phares de longue
portée. Pour ceux qui désirent rester dans
l’ombre, il est conseillé d’utiliser des films
sur les vitres. Bon à savoir, la législation
ivoirienne n’interdit pas formellement
l’usage des films sur les vitres, excepté le
pare-brise qui, pour des raisons de sécuri-
té, exige de dégager le champ de vision de
La sécurité est la priorité absolue. Parmi les accessoires permettant d’y contribuer, le kit mains libres
sorte que le conducteur puisse faire toutes
les manœuvres possibles dans sa conduite.
Pour le confort
Il existe toute une large gamme d’acces-
soires pour le confort de la voiture. Tout
tourne autour de l’intérieur. Compte tenu de
notre climat tropical, il est impératif d’ins-
taller un système de climatisation s’il n’en
existe pas à l’origine dans la voiture. Aussi,
tous ces accessoires dérivés des mousses,
notamment les cale-dos, les coussins, les
sièges et assises grand confort sont indis-
pensables pour les plus exigeants. Pour
bénéficier également d’un confort en vé-
hicule, l’utilisateur peut équiper sa voiture
avec un déflecteur d’air. Cet accessoire
permet de rouler à vitres ouvertes même
en cas de pluie, sans pour autant gêner les
occupants du véhicule. Le déflecteur d’air
constitue une solution efficace, économique
et confortable en cas de pluie et en présence
de fumeurs... Il vous permet d’entrouvrir la
fenêtre de votre véhicule même en cas d’in-
tempéries. Les déflecteurs proposent une
grande résistance au temps, au climat et aux
lavages répétitifs. Cet équipement s’installe
à l’avant et à l’arrière du véhicule. Son ins-
tallation est facile mais il est tout de même
conseillé de consulter un spécialiste pour
réaliser cette opération.
Bon à savoir, cet équipement n’est pas
adapté à toutes les voitures mais la plu-
part passe sur tous les modèles de Mer-
et le GPS tracking sont des dispositifs particulièrement appréciables.
cedes et BMW. A utiliser également, un
poste autoradio pour ce qui est du diver-
tissement. Bien des fois, l’on passe plus
de la moitié de la journée au volant. Pour
ne pas être coupé du monde, la musique
est un élément particulièrement appré-
ciable pour évacuer le stress. De fait, cet
accessoire joue donc un rôle important
pour le confort et même la sécurité des
occupants.
Pour la sécurité
Même si la sécurité la plus fiable est la
limitation de vitesse, la technologie auto-
mobile a révélé ces dernières années des
outils permettant aux conducteurs de bien
tenir la route. En termes d’accessoires, les
plus recommandés sont le kit mains libres,
le GPS tracking, l’avertisseur radar et les
phares xénon. Il a été démontré que la ma-
jorité des accidents de circulation est due
à l’usage du téléphone portable au volant,
au point où les autorités ivoiriennes en ont
interdit l’usage. Grâce au kit mains libres,
compatible avec toutes les voitures, l’on
peut désormais communiquer en toute
tranquillité en voiture. Le GPS tracking
quant à lui est le meilleur équipement
pour localiser en temps réel votre position
et donc votre voiture. En cas de vol, cet
équipement donne toujours en temps réel
la position de votre véhicule afin de faci-
liter la récupération. Cet outil fonctionne
via les satellites et est commandé à partir
Conso
du téléphone portable ou d’une interface
graphique via Internet. Il est donc possible
de bloquer ou débloquer le moteur du vé-
hicule à distance.
A ceux-là, s’ajoute l’avertisseur radar, un
accessoire fiable pour rouler sereinement
quand on connaît les coûts des amendes et
autres frais lorsqu’on est «flashé» par les
radars. Son rôle est d’avertir comme son
nom l’indique l’usager d’une présence de
radar afin de limiter sa vitesse. Utiliser
donc l’avertisseur radar, c’est faire des
économies sur les amendes sur nos routes.
Il est facile à utiliser et est compatible avec
toutes les voitures. Il en existe plusieurs
gammes. Seul, l’utilisateur pourra choisir
en fonction de sa bourse.
Pour des besoins de sécurité et confort à
la conduite, il est conseillé d’utiliser des
phares au xénon pour des voyageurs noc-
turnes. L’avantage remarquable de ce type
de phare est qu’il procure une visibilité
plus accentuée lors des trajets effectués de
nuit. La grande différence entre les phares
xénon et les phares classiques ou halogènes
réside en effet dans l’intensité et la portée
plus grande du flux lumineux de xénon. On
compte 3 200 lumens au niveau du xénon
contre moins de la moitié au niveau des
phares halogènes, ce qui procure une visibi-
lité nette et donne l’impression au conduc-
teur d’être dans la lumière du jour.
Prosper Koffi
Conso
Août… c’est
déjà la rentrée
des classes !
La rentrée se prépare à petits pas. Le shopping
nous a conduit vers ces espaces commerciaux
où les rayons, encore emplis d’articles aux
couleurs des vacances, laissent poindre,
ça et là, les premiers produits scolaires.
A
mi-parcours entre les quelque
temps libres restants et la pro-
clamation officielle de l’ou-
verture des classes, plusieurs
questions se posent déjà : à
quand le bon moment des achats ? Où trou-
ver les meilleurs articles scolaires pour la
nouvelle rentrée ?...
Le plan marketing de l’Espace
Sococé et de la Librairie de France
Demain se prépare aujourd’hui et qui veut
aller loin ménage sa monture dit l’adage !
Et pas besoin d’attendre l’annonce offi-
cielle pour se préparer à acheter, surtout
quand on sait d’avance la prochaine classe
à suivre. C’est en tout cas ces premières
idées qui se dégagent à quelque mois de
la rentrée des classes, à ces deux endroits.
Librairie de France, une jeune dame,
Mme Assi Y., mère d’un garçonnet de huit
ans en classe de CE2 au Nid de Cocody,
s’affaire. Pas question de faire les frais de
contretemps ou de surprises de dernière
heure. Elle cherche déjà les ouvrages de
la liste prescrite à son fils depuis le début
des vacances. Ici, la responsable lui pro-
pose deux options : postuler au système
de réservation ou passer à l’achat direct
des fournitures à une date délibérément
choisie… Comme Mme Assi, plusieurs
autres parents, dans l’espoir de gagner du
temps, arrivent à petits pas.
Sur le site Sococé des Deux Plateaux, un
cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 35
coup d’œil jeté dans les différents espaces
de vente pour noter que la part belle est
faite aux fournitures scolaires : cartables,
sacs à dos, crayons à papiers, gommes,
stylos, etc., aux côtés desquels s’offre un
étalage bien fourni en ouvrages didac-
tiques et d’éveil de conscience. Encore
à cheval entre les vacances et le temps
des grandes réflexions scolaires, les li-
brairies préparent leur mue. A la Librairie
de France de l’espace Sococé, l’honneur
revient surtout aux tout-petits avec les-
quels le temps des vacances est parfois
un véritable casse-tête pour les parents.
Pour ces « bouts d’choux », la mode est
aux couleurs chatoyantes, rose, vert-clair,
bleu ciel… avec les fournitures dont les
dessins rappellent les personnages de
leurs séries télévisées préférées. Encore
dans le vent de l’actualité footballistique,
plusieurs autres objets scolaires sont pro-
posés dans le ton du Mondial 2010. Les
ouvrages, eux, accordent la priorité à
la collection des cahiers de vacances. Il
s’agit de ces ouvrages qui, selon les res-
ponsables des différents rayons scolaires,
combinent à la fois jeux simples et tech-
niques didactiques en vue de permettre à
l’enfant d’apprendre tout en jouant et de
s’apprêter dans le même temps à amor-
cer, avec des arguments solides, le grand
virage de l’année scolaire.
Dans la gamme des parascolaires, plu-
sieurs titres se dégagent : The Little Boy,
suite p. 36
36 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Conso Conso cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 37

Le Rêve du charpentier, Princesse Ebla
et plusieurs autres livres de contes écrits
dans le souci d’un apprentissage à une
vie morale exemplaire. Dans la collec-
tion « Ados », Anne Vaisman et Elisabeth
F., quant à elles, proposent Le Livre des
garçons, tout simplement parce qu’il n’est
pas toujours facile de bien vivre une vie
d’ados. De façon générale la priorité est
accordée aux ouvrages du programme
français dont les classes ouvrent en pre-
mier. Juste quelques semaines après, les
ouvrages du programme ivoirien seront
en lice, cela en vue de répondre favorable-
ment aux exigences d’un plan marketing.
On anticipe à la librairie Le Chemin
A la librairie Le Chemin, située dans le
prolongement du boulevard Latrille, Mlle
Inago Sylvie nous explique les disposi-
tions particulières de sa structure. Point
n’est question d’attendre l’arrivée du train
de l’école : une grande partie du travail
commence déjà deux semaines avant le
début des vacances. C’est en effet à cette
période que les commerciaux prennent
contacts avec certaines écoles ; précisé-
ment celles du système français pour les-
quelles les fournitures sont en grande par-
tie importées et imposent beaucoup plus
de temps d’apprêt.
Pour ces écoles donc, deux semaines avant
les vacances, c’était déjà le bon moment
de s’informer sur la liste des fournitures
scolaires de toutes les classes en vue de
bien se préparer à recevoir les nouveaux
stocks.
Parallèlement aux listes de fournitures ré-
cupérées dans les écoles, certains parents
adressent directement leurs listes à la li-
brairie, accompagnées de leurs différents
contacts qui sont bien rangés dans une che-
mise spécialement prévue à cet effet. Ce
système de réservation leur accorde ainsi
la priorité sur les parents qui arrivent « au
pif ». On fera ainsi appel à chaque parent
répertorié pour lui communiquer le mon-
tant global des fournitures listées et ainsi
vendues. A la mi-août 2010, les stands de
fournitures scolaires des écoles françaises,
toutes classes confondues, seront fin prêts
à recevoir les différents acheteurs. Ceux-
ci pourront même se procurer les cahiers
de qualités imposés au programme, tels
que « Clairefontaine », « Calligraphe »,
ou « Le Conquérant », cela en attendant
la rentrée des classes qui se situe générale-
ment autour du 10 septembre.
Concernant les écoles du système ivoi-
rien, qui officiellement ouvrent quelques
semaines après, le programme n’impose
pas de cahiers spécifiés. Et Mlle Inago
précise que le processus sera différent. Ici,
les maisons d’éditions en contact avec la
librairie viennent déposer les catalogues
des ouvrages dont elles disposent. La li-
brairie, elle, se chargera ainsi de passer
les commandes des différents ouvrages
habituellement prescrits au programme
d’éducation nationale. Les différents
stands seront fin prêts quelques semaines
après le réassortiment des ouvrages du
programme français et prêts à être vendus.
Pour l’heure, le catalogue des NEI a été
déposé aux environs du 20 juillet, en at-
tendant le bordereau de Fraternité matin
et les catalogues de plusieurs autres mai-
sons d’éditions connues.
Librairie Carrefour : des ouvrages
déjà disponibles
A la librairie « Carrefour », nos regards
se posent sur le rayon scolaire situé au
second niveau du bâtiment. Ici, ouvrages
scolaires et para-scolaires sont intelli-
gemment disposés. M. Danon Dominique
énonce alors quelques titres de son stand :
Mon Compagnon de français CP1, CP2 ;
Mon Cahier d’intégration ; Step 3 ; des
livres de français, mathématiques et éveil,
des ouvrages de graphisme, coloriage et
lecture D sont présents. Déjà positionné,
le choix est organisé selon les classes et
selon les matières et propose des ouvrages
qui vont de l’enseignement préscolaire au
cycle supérieur.
En attendant la proclamation des dates of-
ficielles, on se renseigne sur les ouvrages
prescrits ou les fournitures en vogue, on
les réserve ou on les achète tout simple-
ment…. Il faut se préparer déjà, dans l’es-
poir d’éviter le stress de la nouvelle ren-
trée des classes !
Brigitte Guirathé
Le complexe du Qûtb Minâr renferme une mosquée, des
tombeaux et des édifices des XIIIe et XIVe siècles.
Commonwealth, le visa touriste est le mieux adapté.
Depuis la Côte d’Ivoire, il n’existe à l’heure actuelle
pas de vol direct Abidjan-New Delhi-Abidjan. Il fau-
dra faire des escales. De tous les billets offerts par les
agences de voyage, la compagnie Emirates semble la
mieux indiquée pour un séjour à New Delhi. Le coût
aller-retour s’élève à 759 500 FCFA, via Dubaï.
Où loger ?
Toutes les dispositions ont été prises en amont et en
Carnet d’adresses
The Metropolitan Hotel
New Delhi
Complexe hôtelier 5 étoiles, Le Me-
tropolitan Hotel New Delhi est idéa-
lement bien situé. A moins de cinq
minutes en voiture de Connaught
Place, le célèbre centre d’affaires.
Il comprend un parking gratuit, un
centre de bien-être doté d’installa-
tions à la pointe de la technologie et
un centre d’affaires bien équipé. Il se
caractérise par des chambres spa-
cieuses et bien conçues, assorties de
est disponible pour ceux qui veulent
faire des petites randonnées sur la
Toile. La nuitée commence à partir de
58 000 FCFA.
- Bangla Saheb Road, Connaught
Place, 110001 New Delhi
Shangri-La Hotel, New Delhi
Shangri-La est l’une des références
en matière d’hôtellerie à New Delhi.
L’hôtel bénéficie de toutes les com-
modités et d’une architecture ultra-
moderne. A la différence du Metro-
politan, cet hôtel offre l’accès au
Web gratuitement. Il est également
bien situé, toujours non loin de la
Connaught Place. L’établissement
est vraiment spacieux et dispose de
tous les services utiles au voyageur.
Centre d’affaires, centres de remises
en formes et spa, centre de bien-être,
massage, jacuzzi, piscine extérieure.
Un véritable tout en un. Ici la nuitée
commence à partir de 87 000 FCFA.
ne sont pas négligeables. Le visiteur
peut bénéficier par exemple d’un ac-
cès gratuit au Wifi, à une salle de spa,
à un centre d’affaires et autres com-
modités. Au White Klove, vos trou-
verez également des chambres pour
non-fumeurs. Le tout à un tarif très
accessible, environ 29 000 FCFA, la
nuitée.
- 1563 Laxmi Narayan Street, près
du imperial Cinema Imperial, Pun-
chuian road, 110055 New Delhi
Hotel Raunak Plaza
Voici un petit complexe hôtelier de
35 chambres qui ne peut que fa-
voriser votre séjour et le prolonger
si votre visa le permet. Situé à 500
mètres de la station de métro Ka-
rol Bagh, Raunak Plaza offre des
chambres spacieuses avec salles de
bain bien conçues à des prix défiants
toute concurrence. L’accès Wifi est
offert. Service en chambre, navette

New Delhi : le grand

aval pour faciliter votre séjour en terre indienne. La
gamme des hôtels se décline pour toutes les bourses,
de la plus modeste jusqu’à la plus étoffée. En tout
cas, vous ne dormirez jamais dehors à moins que
vous décidiez de contempler les beaux patrimoines
touristiques sans vouloir vous reposer. Vous trouve-
rez dans l’encadré ci-contre la liste de quelques hôtels
qui vous permettront de séjourner paisiblement sur le
toutes les dernières commodités à la
pointe pour un hôtel de luxe. Toutes
les salles de bain sont équipées d’une
cabine de douche et d’une baignoire.
Piscine et jardin ne feront que faire
des heureux. Le Metropolitan Hotel
New Delhi propose également un spa
doté de services complets, avec des
- 19 Ashoka Road, Connaught
Place, 110001 New Delhi
The White Klove
Hôtel 3 étoiles, cet établissement
beaucoup plus modeste est recom-
mandé à tous ceux qui veulent éco-
d’aéroport, centre d’affaires, blan-
chisserie, nettoyage à sec, service
de change, service de cireur, bureau
d’excursions sont à la disposition
des visiteurs. La nuitée s’élève à en-
viron 22 000 FCFA.
- 12 A/29 W.E.A Krishna Market,

lifting !
sol de New Delhi. massages effectués par des profes- nomiser durant leur séjour. Bien que Saraswati Marg, Karol Bagh,
Prosper Koffi sionnels et un jacuzzi. Un accès Wifi plus modestes, les services offerts 110005 New Delhi

New Delhi accueillera, du 3 au 14 octobre

2010, les Jeux du Commonwealth 2010.
A l’approche de ce rendez-vous important,
les autorités locales ont fait subir une cure
de jouvence à la capitale indienne. Une
raison supplémentaire pour la découvrir.
Le temple du Lotus, une œuvre architecturale remarquable qui a
été récompensée par de nombreux prix.

Pour être à la hauteur de l’événement, les grands travaux
se sont succédé au sein de la grande métropole indienne :
construction de stades, d’hôtels, installation d’un nou-
veau système d’éclairage dans l’ensemble de la ville ; la
capitale profite de l’occasion pour faire peau neuve. En
outre, comme c’est le cas aujourd’hui autour de l’organi-
sation des grandes manifestations sportives, le dévelop-
pement de l’infrastructure routière n’a pas été en reste.
Un réel atout pour les voyageurs internationaux. Pour
New Delhi
carnet de bord
Pays : Inde
Etat et territoire : Delhi
Superficie : 42,7 km2
Population : 321 883 habitants
Densité : 9 294 hab./km2
Langues parlées : anglais, hindi
Monnaie : roupie (1 roupie = 10,94 FCFA)
Fuseau horaire : GMT + 5.30 h
rappel, cette compétition sportive accueillera les 72 pays
membres du Commonwealth, qui concourront dans les
17 disciplines au programme.
De l’informatique au shopping
Au-delà de cet événement sportif, l’inde d’aujourd’hui
est celle de l’informatique, symbole de la nouvelle sous-
traitance internationale. Cela grâce à l’essor considérable
des services informatique acté depuis quelques années, et
qui s’est traduit par la délocalisation des services de cer-
tains géants du secteur, comme par exemple IBM et HP,
en territoire indien. L’Inde reçoit en effet plus de 40%
des services informatiques à destination des pays en voie
de développement. Le gouvernement, mais aussi les dif-
férents opérateurs économiques indiens souhaitent aussi
profiter de l’occasion pour permettre aux participants
de faire du shopping. Les articles qui reviendront moins
chers seront certainement les produits informatiques et
dérivés, toujours disponibles en quantité sur le marché
indien. La Connaught, place officiellement appelée « Ra-
jeev Chowk », créée par les colons britanniques, est un
repaire incontournable pour tous ceux qui désirent faire
du shopping à New Delhi.
Le paradis du touriste
A New Delhi comme à Casablanca ou Shanghai, le
tourisme est très attractif dans cette métropole qui peut
s’enorgueillir de nombreux sites à visiter. Depuis la fa-
meuse Porte de l’Inde jusqu’au célèbre temple de Lotus
en passant par la Connaught Place, la liste est longue.
Outre ces bâtiments officiels, New Delhi dispose de
nombreux monuments, d’édifices le plus souvent anté-
rieurs à l’urbanisation britannique qui méritent véritable-
ment le détour. Parmi les visites incontournables, citons
le complexe du Qûtb Minâr, l’observatoire astronomique
Jantar Mantar, la tombe de Humayun, Le Musée national
d’art moderne…
Comment s’y rendre ?
L’ambassade de l’Inde est la seule institution depuis la
Côte d’Ivoire fournissant des visas de séjours en Inde.
Mais comme tous les autres, la procédure est la même, à
savoir remplir un formulaire de demande de visa. Bon à
savoir, le temps de traitement normal pour une demande
de visa étranger est d’un minimum de sept à dix jours
ouvrés. Au risque de se faire refuser le visa, un passeport
en cours de validité est exigé. Pour assister aux Jeux du
38 cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 Conso Conso cote d’ivoire economie - N°5 - aout/septembre 2010 39

Le iPad, une révolution

SHOPPING
de 680 g
Apple en a vendu 3 millions
dans les quatre-vingts jours
qui ont suivi sa sortie…
Le iPad, nouvel outil grand
public, révolutionne l’ère
de l’ordinateur portable.
Il relève aussi le pari de
rafler un marché naissant
et fructueux qui se situerait
entre le smartphone et
l’ordinateur portable.
Pour celles et ceux qui aiment lire leur journal préféré en version numérique,
le iPad est tout indiqué. Pour les autres, reste la version papier…

Avec une coque ultrafine d’une épaisseur Job, a clairement estimé à cet effet que le ment à celle de Microsoft Office, mais
de 1,34 cm et un poids très largement iPad avait vocation à supplanter les livres suffisantes pour un usage domestique. Fiche Technique
inférieur à 1 kg (entre 680 et 730 g), le électroniques rivaux comme le Kindle Quand il est nécessaire de saisir du texte,
iPad est une sorte de iPhone en grand. Il d’Amazon. le clavier virtuel apparaît automatique- - Processeur : 1 GHz Apple A4.
présente un écran tactile multipoint retro Pour la navigation Internet, le iPad in- ment à l’écran. Les applications iWorks - Ecran Multitouch IPS de 9.7 pouces.
éclairé par LED de 9,7 pouces de diago- tègre Safari, le navigateur Internet dé- peuvent importer des fichiers de Micro-
- Résolution de 1024 x 768 pixels
nale et affiche une définition de 1024 x veloppé par Apple. Avec une connexion soft Office et de iWork 09, mais seul
à 132 ppi.
768 pixels. Comme standard, la navigation Pages, le logiciel de traitement de texte,
sur le iPhone 3G, est plutôt aisée, même est capable d’exporter au format Word, - Mémoire flash de 16 Go, 32 Go
l’écran est traité pour Son domaine de si Safari ne gère tou- ce qui ne devrait pas faciliter l’adoption ou 64 Go.
limiter les tâches de jours pas les onglets. du iPad en entreprise, où les fichiers Ex- - Accéléromètre, capteur de lumière
prédilection : et boussole.
doigts et iTunes reste Une lacune qui com- cel et PowerPoint sont si répandus.
la porte d’entrée prin- les applications plique le passage d’un - Haut-parleur et microphone.
cipale du contenu. A mutimédias. site Web à un autre. Un Un environnement logiciel - Wifi 802.11n.
l’intérieur, on retrouve autre handicap reste de qualité
- Bluetooth 2.1 + EDR.
un nouveau processeur l’incompatibilité de Concernant les applications multimé-
à faible consommation développé par Safari avec Adobe Flash, la plate-forme dias, le domaine de prédilection du iPad, - Autonomie : 10 heures et 1 mois
Apple et cadencé à 1 GHz, suffisant pour logicielle multimédia la plus couram- son écran offre un angle de vision plus en veille.
lire sans soucis les flux HD. La batterie, ment utilisée pour animer les pages Web. large (jusqu’à 178°) et une plus grande - Dimensions : 242,8 x 189,7 x
également développée par Apple, est pré- Pour l’aspect bureautique, il est doté de fidélité dans la reproduction des cou- 13,4 mm.
vue pour tenir dix heures en utilisation et iWork qui présente une panoplie d’appli- leurs, l’écran étant capable d’afficher - Poids : 680 g et 730 g pour
un mois en veille. On regrette toutefois cations, toutefois limitées comparative- simultanément jusqu’à 16,7 millions de la version 3G.
que le iPad n’intègre ni appareil photo, - Compatible avec les applications
ni webcam, ni lecteur de carte SD, ce qui iPhone et iPod Touch.
aurait facilité l’importation de photos.

Un véritable livre électronique

couleurs alors que les écrans LCD pla-
Le iPad est décliné en six versions qui
fonnent aujourd’hui à moins de 300 000
ne se distinguent que par leur quantité de
couleurs. Les plus belles critiques sur le
mémoire (16, 32 ou 64 Go) et par leur
iPad concernent l’environnement logi-
méthode de connexion à Internet : par une
ciel pour regarder et classer des images,
simple liaison Wifi ou par une connexion
avec son application photos très agréable
cellulaire de type 3G+. Support phare
à utiliser, et qui permet d’organiser toutes
des e-books en pleine expansion, le iPad
les diapos synchronisées avec iTunes
bénéficie de la librairie en ligne spécia-
par dates et événements, mais aussi en
lement développée par Apple – iBooks
fonction des personnes photographiées
– au fonctionnement très proche de celui
et des lieux. Si le format de l’écran 4/3
de iTunes. L’entreprise a également pré-
est avantageux pour les photos, il l’est
senté une application du New York Times
moins pour le visionnage des films ré-
qui se présente comme une page de jour-
cents, conçus pour le 16/9.
nal papier, mais contenant des vidéos ou
des portfolios. Le PDG d’Apple, Steve Diego Essandone