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Sarkozy et l'Université - la revanche personnelle d'un cancre.

Extrait du Fondation Copernic


http://www.fondation-copernic.org

Alain Garrigou, Professeur de science politique à


l'université de Paris X Nanterre

Sarkozy et l'Université - la
revanche personnelle d'un
cancre.
- Sociologie -

Date de mise en ligne : jeudi 26 février 2009

Fondation Copernic

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Sarkozy et l'Université - la revanche personnelle d'un cancre.

L'histoire universitaire et le rapport malheureux de Nicolas Sarkozy à celle-ci permettent de


comprendre la politique de mépris qu'avec constance ses affidés développent à l'endroit de la
recherche et des chercheurs, de l'université et des universitaires. Preuves à l'appui.

Les propos de Nicolas Sarkozy sur l'université et la recherche trahissent une implication personnelle qui n'obéit pas
seulement à la centralisation présidentielle du pouvoir. Il ne suffit pas de mettre en cause les conseillers et la plume
du discours du 22 janvier 2009 sur « une stratégie nationale de recherche et d'innovation » alors que des passages
improvisés de cette allocution prennent un ton acrimonieux et que bien d'autres interventions confirment un solide
ressentiment. Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'en prenait par exemple à celui qui avait mis la
princesse de Clèves au programme du concours d'administration centrale : « Un sadique ou un imbécile, choisissez,
avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur la princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle »
(23 février 2007 à Lyon). Depuis, les propos méprisants se sont multipliés contre les scientifiques ou des sciences.
En février 2008, la mise en place d'une commission présidée par le professeur Guesnerie, visait à donner une
caution académique aux reproches adressés à un enseignement qui négligerait l'entreprise, accorderait trop de
place à la macroéconomie et à la sociologie et préparerait, on le devine, à des pensées politiquement subversives.
Toutefois, la commission Guesnerie conclut à une excellente qualité d'ensemble des manuels. Les attaques contre la
section économique et sociale ont néanmoins continué en prenant parfois le ton du persiflage au nom d'une
compétence peu évidente. Ainsi, le 27 janvier 2009, Nicolas Sarkozy ressassait-il son hostilité devant un nouveau
public : « Il y a une filière économique pour vos enfants. C'est une blague. Mettez vos enfants dans la filière ES, ils
ne pourront pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques ».

Titres de compétence ? Les sociologues savent bien que les jugements en disent souvent plus sur leurs auteurs que
sur les choses dont ils parlent. Or les études de Nicolas Sarkozy n'ont pas été si brillantes ni spécialisées qu'elles
l'autorisent à juger de haut les questions d'orientation scolaire et de pédagogie. Par contre, elles ont été assez
médiocres pour nourrir son ressentiment personnel qui, en affinité avec l'humeur anti-intellectuelle des milieux qui le
soutiennent, explique largement la « petite guerre » faite aujourd'hui aux scientifiques et universitaires.

Avant l'élection présidentielle de 2007, les sites officiels (ministère de l'Intérieur, Conseil Général des Hauts de
Seine), partisan (UMP) ou professionnel (Cabinet d'avocats Arnaud Claude - Nicolas Sarkozy) indiquaient que
Nicolas Sarkozy avait une maîtrise de droit privé, un certificat d'aptitude à la profession d'avocat, un DEA de
sciences politiques et fait des études à l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Quelques uns étaient plus précis
comme le Ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire indiquant un « DEA de sciences politiques avec
mention (mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 » ainsi que celui du Conseil Général des Hauts de Seine qui
assurait que « Nicolas Sarkozy décroche un DEA de sciences politiques avec mention, lors de la soutenance d'un
mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 ».

La mention des Etudes à l'IEP de Paris est problématique puisque Nicolas Sarkozy n'y a pas poursuivi ses études
jusqu'au bout comme il est aisé de le vérifier dans l'annuaire des anciens élèves. Or, selon les usages, le titre
d'ancien élève ne vaut que pour les diplômés. Il fut donc abandonné. Toutefois, le site de l'Elysée porte toujours
cette indication lapidaire : Institut d'Etudes Politiques de Paris (1979-1981). Quant à l'expression « avec mention »
accolée à un diplôme, elle indique cette propension à « gonfler » son CV caractéristique des candidatures aux
emplois d'aujourd'hui. Si les universitaires savent que tous les diplômés ont au moins la mention « passable », tous
les Français ne le savent peut-être pas. L'ensemble des CV est flou à d'autres égards puisqu'on ignore où les
diplômes ont été obtenus. Seul le site professionnel du cabinet d'avocats des Hauts de Seine indiquait que Nicolas
Sarkozy « est diplômé de droit privé et d'un DEA de sciences politiques de l'Université de Paris X Nanterre ».

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Sarkozy et l'Université - la revanche personnelle d'un cancre.
C'est en effet là que Nicolas Sarkozy a fait ses études. Faute d'annuaire d'anciens élèves, il était plus difficile de
vérifier ce curriculum vitae. Le certificat d'aptitude à la profession d'avocat a bien été obtenu en 1980 avec la note de
10/20 (cf. doc. 1 en annexe). Il y a par contre un problème pour le DEA. Sauf la même défaillance de mémoire des
professeurs exerçant en 1979 dans le DEA de sciences politiques de Paris X Nanterre, Nicolas Sarkozy n'a pas
obtenu son diplôme. Une petite enquête se heurte à la page noire du réseau intranet de l'université. L'auteur de ces
lignes a alors adressé une demande écrite à la présidence de l'université qui a confirmé que le service de scolarité
disposait bien d'un document certifiant l'obtention du DEA. Il restait à vérifier avec la pièce qui fait foi en la matière, à
savoir le procès verbal de délibération, document autographe au format A3, difficile à contrefaire. Le candidat
apparaît bien dans le procès verbal de la première session : il est « ajourné » car absent de l'épreuve écrite
terminale et n'ayant pas rendu son mémoire (cf. doc. 2). Il restait à consulter le procès verbal de la deuxième
session. Or, le procès verbal a disparu des archives de l'université. Il est même le seul procès verbal manquant de
toute l'existence du DEA.

Un conclusion est certaine : les universités protègent mal leurs archives. Si l'auteur de ces lignes a pu y pénétrer
pour enquête, on peut supposer que d'autres puissent le faire aussi, légalement ou non, pour des raisons illicites.
Voila en tout cas un bon motif de réforme de l'université : garantir l'authenticité des diplômes.

Alain Garrigou Professeur de science politique à l'université de Paris X Nanterre

PS : Le titre de l'article est de la seule responsabilité de la Fondation Copernic.

Post-scriptum :

Le titre de l'article est de la seule responsabilité de la Fondation Copernic.

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