1
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
I
l
y
a
encore
peu
de
temps,
l'exploitation
de
l’énergie
nucléaire,
ne
serait-‐ce
sur
un
plan
civil,
était
extrêmement
mal
perçue.
Des
risques
importants,
un
impact
environnemental
et
une
responsabilité
accrus
en
cas
d'accident
en
donnaient
une
image
très
négative.
Mais
les
problèmes
géoéconomiques
actuels
remettent
les
projets
portant
sur
le
nucléaire
reviennent
au
goût
du
jour,
et
cette
énergie
se
trouve
revalorisée.
À
court
terme,
l’industrie
du
nucléaire
est
confrontée
à
trois
phénomènes.
Dans
un
premier
temps,
les
programmes
d’extension
de
durée
de
vie
des
centrales
et
de
leur
maintenance
s’intensifient.
Dans
un
second
temps,
l'on
observe
cependant
le
ralentissement
d'importants
investissements
dans
de
nouvelles
structures
exploitant
l'énergie
nucléaire
au
sein
des
pays
européens
et
aux
États-‐Unis.
La
crise
économique
n'étant
pas
étrangère
à
ce
phénomène,
s'y
ajoutent
des
problèmes
de
financement,
ainsi
que
de
conséquentes
découvertes
de
nouvelles
ressources
en
gaz
naturel
–la
suspicion
quant
à
l'exploitation
de
l'énergie
nucléaire
étant
toujours
présente,
certains
agents
publics
ou
privés
se
posent
la
question
liée
à
la
préférence
de
l'exploitation
des
énergies
fissiles.
Enfin
s'esquissent
de
nouveaux
dessins
concernant
la
consommation
énergétique
en
matière
nucléaire
en
Asie.
Ce
fait
n'est
pas
à
occulter,
car
il
source
de
nouveaux
marchés
pour
les
investisseurs
et
donc
la
concurrence.
L’Agence
Internationale
de
l'Énergie
Atomique
(AIEA)
a
souligné,
dans
son
dernier
rapport
portant
sur
le
marché
du
nucléaire,
que
la
crise
financière
a
eu
un
impact
modeste
sur
l'exploitation
de
cette
énergie,
mais
que
ceci
ne
s'inscrira
pas
sur
le
long
terme.
De
plus,
alors
même
que
l’on
tente
et
doit
réduire
les
émissions
de
gaz
à
effet
de
serre,
la
demande
mondiale
d’énergie
ne
va
pas
cesser
de
croître.
Ici
même,
le
nucléaire,
qui
peut
prétendre
à
une
solution
alternative,
offre
d'autres
atouts.
En
effet,
si
son
investissement
initial
est
élevé,
le
coût
d'exploitation
l'est
peu,
contrairement
à
celui
des
énergies
classiques.
Cependant,
si
l'exploitation
de
l'énergie
nucléaire
est
en
pleine
croissance,
et
présente
déjà
des
avantages,
il
ne
faut
pas
oublier
que
son
usage
n'est
pas
seulement
réservé
à
la
vie
civile.
Le
nucléaire
a
d'abord
était
exploité
à
des
fins
strictement
militaires.
Arme
d'intimidation,
de
destruction
massive
et
non
conventionnelle,
son
usage
connaît
une
histoire
particulière.
Il
existe
deux
formes
d'arme
nucléaire.
On
recense
les
armes
à
fissions,
soit
«
bombes
A
»,
nécessitant
l'utilisation
d'uranium
enrichi,
ou
les
bombes
à
fusion,
dite
«
bombe
H
»,
plus
puissante
que
les
première.
Dès,
et
suite
à
la
Seconde
guerre
mondiale,
s'ensuit
une
course
à
l'armement
nucléaire
entre
grandes
puissances,
et
notamment
celles
figurant
au
Conseil
de
Sécurité
de
l'Organisation
des
Nations
Unies
(ONU).
Aux
États-‐Unis
d'Amérique,
suite
aux
avertissements
de
scientifiques
quant
au
danger
que
représenterait
l'Allemagne
Nazie
si
celle-‐ci
se
dotait
de
l'arme
nucléaire,
est
lancé,
sous
l'impulsion
de
Roosevelt
en
1939,
le
Projet
de
recherche
«
Manhattan
»,
concernant
l'armement
nucléaire.
C'est
en
1945,
sur
les
sites
d'Hiroshima
et
de
Nagasaki,
au
Japon,
qu'ont
été
utilisées
deux
bombes
«
A
»,
par
l'armée
américaine.
Suite
à
cela,
plus
de
100
000
morts
immédiats
ont
été
à
déplorer.
En
1943,
la
Russie
lance
un
programme
d'études
et
de
recherches
pour
mener
à
bien
l'acquisition
d'un
arsenal
nucléaire.
En
1949,
elle
réalisera
son
premier
essai
au
Kazakhstan,
instaurant
un
climat
de
paranoïa
aux
États-‐Unis
quant
à
l'usage
qu'elle
pouvait
faire
de
la
bombe
nucléaire.
Le
Royaume-‐Uni
a
acquis
ce
type
d'armement
dès
1957.
La
France
se
dote
officiellement
de
l'arme
nucléaire
dès
1958
et
réalise
son
premier
essai
en
1960
en
Algérie.
Quant
à
la
Chine,
celle-‐ci
s’en
pourvoit
en
1964.
2
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
mutuellement.
Ce
fait
explique
la
résolution
plus
ou
moins
pacifique
des
conflits
ou
début
de
conflit
engageant
directement
les
deux
puissances
lors
de
la
Guerre
Froide.
L'arme
nucléaire
est
alors
devenue
une
arme
de
dissuasion,
ayant
un
impact
psychologique
fort,
laissant
planer
la
menace
d'une
riposte
nucléaire
en
cas
d'attaque
majeure
envers
l'un
des
États
la
possédant.
En
effet,
la
puissance
de
ce
type
d'arsenal
touche
de
manière
indiscriminée
civils
et
militaires.
A
titre
équivalent,
une
arme
nucléaire
«
classique
»
a
une
production
explosive
équivalente
à
dix
mille
tonnes
de
TNT,
tandis
qu'une
bombe
de
plus
grande
importance
pourrait
avoir
la
capacité
explosive
d'un
million
de
tonnes
de
TNT
ou
plus. Elle
ne
dégrade
pas
seulement
l'environnement
à
long
terme
sur
son
point
d'impact,
mais
sur
un
large
périmètre.
C’est
notamment
dû
à
l'onde
de
choc
et
aux
radiations
que
ce
type
d'arme
dégage
ont
de
nombreux
effets
néfastes
sur
la
faune
et
les
humains.
Les
cinq
États
faisant
partie
du
Conseil
de
Sécurité
ne
furent
cependant
pas
les
seuls
à
vouloir
se
doter
de
l'arme
nucléaire.
Face
à
un
effet
de
prolifération
de
l'armement
en
matière
nucléaire
d'États
tiers,
la
Russie,
les
États-‐Unis,
ainsi
que
le
Royaume-‐Uni
ont
mis
à
jour,
dès
les
années
50,
une
politique
discriminante
de
non-‐prolifération
en
matière
de
nucléaire
militaire,
menant
à
bien
une
politique
de
réduction,
voire
même
d'interdiction
des
arsenaux.
Ce
«
phénomène
»
n'a
pas
seulement
pour
but
de
favoriser
la
paix
internationale,
mais
de
maintenir
le
statut
de
puissance
des
États
possédant
l'arme
nucléaire.
A
cet
effet
seront
faites
devant
l’ONU
le
8
décembre
1953
les
propositions
du
président
Dwight
Eisenhower,
mettant
en
avant
les
dangers
d'une
prolifération
des
arsenaux
nucléaires
d'États
tiers.
Sera
donc
mise
à
jour
l'idée
de
la
création
d'une
agence
visant
à
contrôler
l'usage
des
matières
nucléaires.
En
1957,
l'Agence
Internationale
de
l'Énergie
Atomique
(AIEA)
voit
officiellement
le
jour.
La
finalité
de
l'organisme
réside
au
sein
de
l'article
2
de
sa
charte,
qui
dispose
que
l'Agence
visera
à
ce
que
«
tout
État
non
doté
d'armes
nucléaires
qui
est
Partie
au
Traité
s'engage
à
n'accepter
de
qui
que
ce
soit,
ni
directement
ni
indirectement,
le
transfert
d'armes
nucléaires
ou
autres
dispositifs
explosifs
nucléaires
ou
du
contrôle
de
telles
armes
ou
de
tels
dispositifs
explosifs
;
à
ne
fabriquer
ni
acquérir
de
quelque
autre
manière
des
armes
nucléaires
ou
autres
dispositifs
nucléaires
explosifs
;
et
à
ne
rechercher
ni
recevoir
une
aide
quelconque
pour
la
fabrication
d'armes
nucléaires
ou
d'autres
dispositifs
nucléaires
explosifs
».
Il
est
souligné
dans
cette
même
charte,
à
l'article
4.1,
que
l'Agence
favorisera
et
valorisera
l'émergence
de
l'exploitation
de
l'énergie
nucléaire
à
des
fins
civiles
seulement,
son
but
n'étant
pas
de
porter
«
atteinte
au
droit
inaliénable
de
toutes
les
Parties
au
Traité
de
développer
la
recherche,
la
production
et
l'utilisation
de
l'énergie
nucléaire
à
des
fins
pacifiques
».
C'est
dans
l'optique
d'une
application
concrète
des
principes
mis
en
avant
par
l'Agence,
que
sera
crée
le
Traité
de
Non
Prolifération,
qui
entrera
en
vigueur
le
5
mars
1970,
après
avoir
été
ratifié
par
43
États.
Avec
une
durée
de
vie
initiale
de
25
ans,
ce
traité
sera
reconduit
de
manière
indéfinie
en
1995.
Les
État
ayant
adhéré
au
traité
s'engagent,
comme
il
est
souligné
au
sein
du
préambule,
à
«promouvoir
la
détente
internationale
et
le
renforcement
de
la
confiance
entre
États
afin
de
faciliter
la
cessation
de
la
fabrication
d'armes
nucléaires,
la
liquidation
de
tous
les
stocks
existants
des
dites
armes,
et
l'élimination
des
armes
nucléaires
et
leurs
vecteurs
des
arsenaux
nationaux
en
vertu
d'un
traité
sur
le
désarmement
général
et
complet
sous
un
contrôle
international
strict
et
efficace
».
Certains
États
se
sont
néanmoins
révélés
être
de
mauvais
élèves,
si
la
Corée
du
Nord
s'est
retiré
du
TNP,
certains
États
tels
qu'Israël,
l'Inde
et
le
Pakistan
ne
l'ont
jamais
ratifié,
bien
qu'ils
se
soient
dotés
de
l'arme
nucléaire.
Les
armes
nucléaires
létales,
détiennent
toujours
ce
rôle
d'arme
de
dissuasion,
politique.
Les
puissances
les
détenant
se
sont
engagées
à
limiter,
réduire
leurs
arsenaux
en
ratifiant
des
accords,
bilatéraux
ou
non.
Ainsi,
les
traités
Strategic
Arms
Limitation
Talks
(SALT)
I
et
II,
de
1971
et
1979,
engageaient
l'Ex-‐URSS
et
les
États-‐Unis
à
limiter
leur
programme
d'armement
nucléaire.
Les
traités
START
I,
II,
et
NEW
START,
engagent
les
mêmes
protagonistes,
mais
leur
imposent
une
véritable
réduction
des
arsenaux
nucléaires.
Les
États-‐Unis
détiennent
actuellement
2.200
têtes
nucléaires
stratégiques,
bien
que
2500
têtes
puissent
être
activées
si
nécessaire.
Ce
chiffre
devra
toutefois
être
ramené
à
1550
aux
termes
du
nouvel
accord
START.
La
Fédération
de
Russie
détient,
elle,
une
capacité
estimée
à
environ
2
600
armes
stratégiques
et
de
milliers
d'armes
tactiques.
Bien
que
cette
donnée
soit
critiquée,
l'on
a
estimé
à
200
environs,
le
nombre
d'arme
nucléaire
que
possédait
la
Chine
en
2006.
Concernant
le
Royaume-‐Unis,
une
annonce
du
gouvernement
du
26
mai
2010
évoque
que
le
plafond
qu’atteindra
son
arsenal
nucléaire,
soit
225
têtes
nucléaires
,
dont
au
plus
160
opérationnelles.
La
France
annonçait
posséder
en
2008
moins
de
300
armes
nucléaires.
Le
rôle
et
3
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
la
place
de
la
France
et
du
Royaume-‐Uni
en
tant
que
puissance
nucléaire
soulèvent
néanmoins
des
questions.
En
effet,
ces
deux
États,
tous
deux
siégeant
au
Conseil
de
Sécurité,
font
partie
de
la
même
organisation
régionale
intégrée,
l'Union
Européenne.
Or,
comme
le
souligne
Jean-‐Dominique
MERCHET,
«
il
y
a
des
armes
nucléaires
en
Europe,
mais
elles
ne
sont
pas
européennes.
Françaises,
britanniques
ou
américaines,
toutes
contribuent
à
la
défense
de
l’Europe
mais
en
restant
entre
des
mains
nationales
».
Bien
qu'ayant
des
visions
et
une
histoire
politique,
diplomatique
et
militaire
souvent
différentes,
voire
même
parfois
opposées,
il
faut
remarquer
que
le
statut
en
tant
que
puissance
nucléaire
de
la
France
et
du
Royaume-‐Uni
est
pluriel,
pouvant
être
convergent
comme
en
témoigne
de
récentes
évolutions
en
matière
de
coopération
militaire.
La
France
s'est
longtemps
montrée
indépendante
vis-‐à-‐vis
de
la
politique
de
défense
des
États-‐Unis,
ou
des
instruments
politiques
y
étant
fortement
attaché,
tel
que
l'Organisation
du
Traité
de
l'Atlantique
Nord
(OTAN).
Le
Royaume-‐Uni,
quant
à
lui,
s'est
souvent
montré
hésitant,
voire
même
réfractaire,
envers
les
politiques
européennes,
se
rattachant
aux
politiques
de
défense
des
États-‐Unis
ou
de
l'OTAN.
De
plus,
il
faut
noter
que
de
nombreux
États
en
Europe,
ne
disposant
pas
de
l'arme
nucléaire,
se
sont
rattachés
fortement
aux
politiques
militaires
atlantistes.
Les
États
européens
entendent
afficher
leur
souveraineté
et
leur
indépendance
en
matière
de
défense.
Ces
mêmes
États
peuvent
se
montrer
conciliant
vis-‐à-‐vis
de
l'Europe
en
matière
de
politique
de
défense,
ou
au
contraire
se
démarquer
comme
étant
clairement
atlantistes.
Ces
faits
posent
donc
la
question
d'une
coopération
européenne
en
matière
de
nucléaire
militaire.
Aussi
faut-‐il
se
pencher
sur
le
poids
réel
de
l'Europe
en
matière
de
nucléaire
militaire,
et
savoir
quels
sont
les
enjeux
et
limites
d'une
coopération
militaire
effective
touchant
au
nucléaire.
Il
apparaît
de
même
nécessaire
de
s'interroger,
d'une
part
sur
l'état
d'esprit
général
en
Europe
face
aux
acteurs
internationaux
impliqués
au
sein
de
la
question
du
nucléaire
militaire
et
d'autre
part
sur
les
récentes
évolutions
en
cette
matière
influera
sur
l'Europe
de
la
défense.
Les
intérêts
vitaux
des
États
européens
sont
interdépendants,
ne
serait-‐ce
que
par
la
situation
géographique,
ou
encore
les
relations
économiques.
Par
ailleurs,
il
ne
faut
pas
oublier
les
accords
soudant
ces
États
qui
incluent
des
clauses
de
défense
commune,
comme
le
fait
le
Traité
de
Bruxelles
de
1957.
Il
faut
cependant
souligner
que
la
question
de
la
dissuasion
nucléaire
est
un
fait
qui
a
souvent
été
occulté
au
sein
des
débats
portant
sur
la
question
de
la
défense
européenne,
bien
que
l'intégration
de
l'arme
nucléaire
au
sein
des
stratégies
militaires
européennes
ait
déjà
été
évoquée
(I).
Enfin,
il
faut
remarquer
la
survenance
d'une
réelle
révision
de
la
stratégie
nucléaire
européenne
(II).
En
effet,
comme
le
soulignait
Jacques
Chirac
le
19
janvier
2006,
«
le
développement
de
la
PSDC,
4
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
l'imbrication
croissante
des
intérêts
des
pays
de
l'Union
Européenne,
la
solidarité
qui
existe
entre
eux,
font
de
la
dissuasion
nucléaire
française,
par
sa
seule
existence,
un
élément
incontournable
de
la
sécurité
du
continent
européen
».
On
pourrait
ajouter
que
cette
marque
est
applicable
au
Royaume-‐
Unis.
Dans
cette
optique,
malgré
une
politique
de
non-‐prolifération
ambiante,
et
le
poids
de
la
présence
atlantiste
en
Europe,
la
position
franco-‐anglaise
en
matière
de
nucléaire
militaire
a
récemment
été
revisitée.
•
•
•
5
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
Bien
que
les
arsenaux
de
la
France
et
du
Royaume-‐Uni
soient
foncièrement
plus
modestes
que
ceux
des
États-‐Unis
ou
de
la
Russie,
ils
sont
suffisants
pour
dévaster
n'importe
quel
ennemi
et
sont
par
conséquent
des
armes
de
dissuasion
crédibles.
France
et
Royaume-‐Uni
sont
les
deux
seuls
pays
d’Europe
à
posséder
l’arme
atomique,
et
tous
deux
ont
développé
des
doctrines
pour
justifier
leur
utilisation.
L’arme
nucléaire
a
pour
la
France
une
fonction
strictement
défensive.
Elle
a
pour
seul
objet
d’empêcher
une
agression
d’origine
étatique
contre
les
intérêts
vitaux
du
pays,
d’où
qu’elle
vienne
et
quelle
qu’en
soit
la
forme.
Ces
intérêts
vitaux
comprennent,
en
particulier,
les
éléments
constitutifs
de
son
identité
et
de
son
existence
en
tant
qu’État-‐nation,
notamment
le
territoire,
la
population,
ainsi
que
le
libre
exercice
de
sa
souveraineté.
A
côté
du
risque
d’invasion
par
une
autre
puissance,
8
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
jugé
peu
probable
à
l’horizon
de
15
ans
mais
toujours
présent
sur
un
horizon
de
plus
long
terme,
le
livre
blanc
identifie
d’autres
menaces
qui
pèsent
sur
la
sécurité
du
pays.
«
Des
arsenaux
nucléaires
considérables
subsistent,
d’autres
continuent
de
s’accroître,
notamment
en
Asie.
La
prolifération
des
armes
nucléaires,
biologiques,
chimiques
ainsi
que
celle
des
missiles
balistiques
et
de
croisières
s’amplifient.
Demain,
les
progrès
technologiques
peuvent
créer
de
nouvelles
menaces.
[...]
Face
à
la
diversité
des
situations
auxquelles
la
France
pourrait
se
trouver
confrontée,
la
crédibilité
de
notre
dissuasion
reposera
sur
la
possibilité
pour
le
chef
de
l’État
de
disposer,
de
façon
indépendante,
d’une
gamme
d’options
suffisamment
large
et
d’un
ensemble
de
moyens
diversifiés
».
1
Les
idéaux
fondateurs
de
l'Union
européenne
l’ont
cantonné
dès
le
départ
à
un
rôle
politique
sur
la
scène
internationale.
Les
crises
des
années
1990
ont
montré
que
les
États
membres
de
l'Union
européenne
ne
peuvent
plus
mener
individuellement
de
politique
crédible
en
la
matière.
Le
traité
de
Maastricht
a
ainsi
institué
une
politique
étrangère
et
de
sécurité
commune
(PESC)
avec
en
ligne
de
mire
une
«
politique
de
défense
commune
».
Cette
PESC
est
le
volet
intergouvernemental
de
la
diplomatie
et
de
sécurité
de
l'action
extérieure
de
l'Union
européenne,
La
PESC
complète
les
politiques
extérieures
de
la
Communauté
européenne
telles
que
la
politique
commerciale
commune,
la
politique
de
développement,
ou
la
dimension
externe
des
politiques
communautaires
internes.
Les
dispositions
de
la
PESC
ont
été
révisées
par
le
traité
d'Amsterdam
et
par
le
Traité
de
Nice
qui
a
initié
la
Politique
européenne
de
sécurité
et
de
défense
(PESD).
1
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, 2008
(http://www.defense.gouv.fr/content/download/120276/1053255/version/1/file/LB_tome1_partie1%5B1%5D.pdf )
2
Future of the United Kingdom’s Nuclear Deterrent, 2006
(http://www.mod.uk/NR/rdonlyres/AC00DD79-76D6-4FE3-91A1-
6A56B03C092F/0/DefenceWhitePaper2006_Cm6994.pdf )
7
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
La
PESD
n'est
cependant
pas
le
prolongement
de
l'Union
de
l'Europe
Occidentale
(UEO)
qui
a
eu,
elle,
vocation
à
être
le
bras
armé
de
l'UE.
Elle
a
repris
un
certain
nombre
d'éléments
de
cette
organisation,
telles
les
missions
de
Petersberg,
mais
elle
n'a
aucunement
repris
les
normes
qui
fondaient
l’UEO,
notamment
en
matière
de
défense
collective.
Cette
PESD
est,
en
fait,
l'instrument
de
la
PESC,
instituée
en
1992
par
le
titre
V
du
traité
de
Maastricht.
Cela
signifie
que
l'Union
européenne
dispose
d'instruments
civilo-‐militaires
pour
éteindre
les
conflits,
administrer
protéger
et
favoriser
la
consolidation
ou
la
reconstruction
d’un
pays
en
crise
afin
qu’il
soit
État
de
droit.
Cet
ensemble
permet
d'une
part
des
interventions
militaires,
civiles
ou
humanitaires
telles
qu'elles
ont
été
définies
à
Petersberg
en
1992
et
reprises
par
l'article
17
alinéa
2
du
traité
de
l'Union
européenne
consolidé;
d'autre
part,
il
permet
des
actions
de
prévention,
qui
visent
à
éteindre
une
crise
avant
qu'elle
ne
prenne
une
dimension
internationale.
En
aucun
cas
il
n’est
fait
mention
de
l’emploi
de
l’arme
nucléaire
à
ces
fins.
Le
Traité
de
Lisbonne
créa
le
poste
de
Haut
Représentant
de
l'Union
pour
les
affaires
étrangères
et
la
politique
de
sécurité
pour
coordonner
et
représenter
la
politique
étrangère
de
l'Union.
Le
Haut
représentant
est
aussi
à
la
tête
de
l'Agence
européenne
de
défense
(AED),
de
l'Union
de
l'Europe
occidentale
(UEO)
jusqu'à
sa
dissolution
en
2011,
et
exerce
les
mêmes
fonctions
sur
la
politique
européenne
de
sécurité
et
de
défense.
Ces
politiques
nient
toute
idée
de
recours
à
la
force
nucléaire.
Elles
restent
cependant
sensibles
à
l’idée
de
menaces
entourant
le
nucléaire
militaire.
Il
convient
pour
ce
faire
de
se
pencher
sur
plusieurs
projets
de
coopération
militaire
notamment
nucléaire.
La
CED
est
une
réaction
directe
à
la
Guerre
de
Corée.
Les
Etats-‐Unis
et
les
États
d'Europe
occidentale
s'inquiètent
de
la
probabilité
d'une
opération
similaire
en
Allemagne.
Son
texte
définitif
prévoyait
notamment
que
la
France
renonce
à
son
programme
nucléaire,
puisque
acquérir
la
bombe
aurait
permis
à
la
RFA
d'en
faire
autant,
ce
qui
était
tout
bonnement
impossible,
ne
serait-‐ce
qu’au
regard
des
accords
de
Potsdam.
Mais
avec
la
mort
de
Staline,
la
fin
de
la
guerre
de
Corée
et
l'aube
de
la
coexistence
pacifique
de
Khrouchtchev,
synonyme
d’une
pause
dans
la
course
aux
armements
8
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
notamment
nucléaires,
les
partisans
de
la
CED
sont
privés
de
leur
principal
argument
:
le
danger
communiste.
Cela
va
accroitre
les
divergences
avec
les
opposants
à
la
CED,
dont
le
Général
De
Gaulle,
communistes
et
opposants
à
ce
que
la
France
se
perde
dans
l’atlantisme.
Si
bien
qu’avec
le
3
vote
du
30
août
1954,
l'Assemblée
nationale
voit
la
France
enterrer
définitivement
la
CED .Si
la
dissuasion
nucléaire
n’est
pas
la
cause
de
l’échec
de
la
mise
en
place
de
la
CED,
elle
est
l’un
des
éléments
de
la
souveraineté
militaire
qui
s’est
révélée
un
obstacle
à
la
volonté
d’intégration
militaire.
Après
l'échec
de
la
CED,
une
négociation
internationale
s'ouvre
rapidement
afin
de
trouver
une
solution
au
réarmement
et
à
la
mise
en
œuvre
de
la
souveraineté
de
la
RFA.
Un
traité
de
coopération,
essentiellement
militaire
(intégration
collective
de
défense
et
de
sécurité)
est
signé
le
23
octobre
1954
à
Paris,
entre
la
France,
le
Royaume-‐Uni,
la
RFA,
l'Italie,
la
Belgique,
les
Pays-‐Bas
et
le
Luxembourg.
Il
crée
l’Union
de
l’Europe
occidentale
(UEO)
qui
est
au
départ
une
réactivation
directe
du
Traité
de
Bruxelles
du
17
mars
1948
instituant
l’Union
occidentale,
en
réaction
au
coup
de
Prague.
Cette
organisation
européenne
de
défense
et
de
sécurité,
à
vocation
militaire,
est
composée
d'États
membres
de
l'OTAN
et
de
l'Union
européenne.
À
partir
de
1984
et
plus
encore
au
début
des
années
1990,
elle
a
été
identifiée
par
les
États
membres
pour
être
le
support
de
la
politique
européenne
de
défense
mais
le
projet
n'a
pas
été
poursuivi.
La
Politique
européenne
de
sécurité
et
de
défense
(PESD)
a
été
ensuite
créée
en
1998
afin
d’assumer
ce
rôle.
Bien
que
le
dispositif
normatif
de
l'UEO
n'ait
pas
été
repris
par
la
PESD,
un
certain
nombre
de
ses
travaux,
de
ses
initiatives,
des
accords
conclus
avec
d'autres
organisations
et
de
ses
organes
ont
été
repris
par
l'Union
européenne.
L'UEO
n'eut
pas
en
pratique
de
rôle
vraiment
effectif,
puisque
toutes
les
actions
de
défense
furent
chapeautées
par
l'OTAN.
Elle
contribua
même
paradoxalement
à
son
essor
en
y
permettant
la
réintégration
et
le
réarmement
de
la
RFA.
Malgré
des
tentatives
de
relance,
Ses
compétences
furent
peu
à
peu
reprises,
à
l’instar,
en
2004,
de
l’AED
qui
repend
à
son
compte
des
compétences
de
L'UEO
en
matière
d’armement
(notamment
les
activités
du
Groupement
Armement
de
l’Europe
occidentale
–
GAEO
et
de
l’Organisation
de
l’armement
de
l’Europe
occidentale
–
OAEO).
Si
bien
qu’en
juin
2011
sera
finalement
dissoute
l'UEO.
AED
5
La
création
de
l'Agence
européenne
de
défense
remonte
à
2004 .
Elle
a
pour
mission
d'assister
le
Conseil
et
les
États
membres
de
l’Union
Européenne
dans
leurs
efforts
pour
améliorer
les
capacités
de
défense
de
l'Union
européenne
dans
le
domaine
de
la
gestion
des
crises,
et
de
soutenir
la
PESD,
aujourd'hui
PSDC.
Elle
travaille
encore
à
renforcer
la
base
industrielle
et
technologique
européenne
dans
le
domaine
de
la
défense,
le
tout
dans
un
contexte
concurrentiel
équilibré.
Enfin,
elle
entend
accroître
l’efficacité
de
la
recherche
technologique
en
matière
de
défense.
Tous
les
États
6
membres
de
l'Union
européenne,
sauf
le
Danemark ,
participent
à
l'Agence.
3
Ce rejet se fît sans débat de fond, puisque les opposants à la CED ont proposé un vote d'une question préalable,
adoptée par 319 voix contre 264. Ce rejet entraîne également l'échec du projet de communauté politique
européenne associé à celui de la CED.
4
En vertu de l’article V du traité de Bruxelles était prévue l’assistance mutuelle en cas d'agression armée contre l'un
des pays partie au traité ; cela se faisait en conformité avec l’Art. 51 de la charte de Nations Unies qui prévoit aide et
assistance par tous les moyens en leurs pouvoirs, militaires, nucléaires et autres
5
C’est par l’action commune 2004/551/PESC du Conseil du 12 juillet 2004 qu’a été créée l'Agence européenne de
défense. La décision 2007/643/PESC du Conseil du 18 septembre 2007 régit son cadre financier.
6
Conformément à l'article 6 du protocole sur la position du Danemark annexé au traité sur l'Union européenne et
au traité instituant la Communauté européenne, le Danemark ne participe pas à l'élaboration et à la mise en œuvre
des décisions et actions de l'UE qui ont des implications en matière de défense)
9
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
Consécutivement
à
la
première
vision
à
long
terme
des
capacités
et
besoins
en
capacités
7
de
l'Europe
en
matière
de
défense ,
les
États
membres
de
l’AED
ont
présenté
une
communauté
de
vue
sur
l'état
du
monde
en
2025,
dans
lequel
s'inscriront
les
opérations
relevant
de
la
PESD,
aujourd'hui
PSDC.
Il
en
a
découlé
des
orientations
pour
les
responsables
de
la
planification
en
matière
de
défense
pour
les
20
prochaines
années,
tout
comme
des
indications
relatives
aux
capacités
nécessaires
pour
mener
à
bien
les
opérations
relevant
de
la
PSDC.
Plusieurs
projets
d’intensité
variable
ont
été
engagés
au
sein
de
l’Agence
européenne
de
8
défense
pour
favoriser
la
mutualisation
ou
le
partage
de
tâches
(pooling
and
sharing) .
La
plupart
de
ces
projets
concernent,
en
fait,
surtout
l’interaction
avec
des
programmes
communautaires
civils
et
leurs
conséquences
sur
la
communauté
militaire
et
de
défense.
En
matière
de
recherche
CBRN,
chimique,
biologique,
radiologique
et
nucléaire,
l’Agence
a
récemment
démarré
un
processus
de
construction
des
capacités
pour
un
programme
d’investissement
conjoint
(JIP)
sur
la
protection
contre
les
produits
CBRN.
Ce
sera
le
premier
programme
dans
le
«
cadre
de
coopération
européenne
»,
qui
vise
une
synchronisation
systématique
des
investissements
de
recherche
de
l’Agence,
de
la
Commission
européenne
et
de
l’Agence
spatiale
européenne.
D’autres
initiatives
politiques,
comme
la
stratégie
européenne
de
sécurité,
EURATOM,
ou
le
plan
d’action
CBRN
(chimique,
biologique,
radiologique
et
nucléaire)
sont
des
exemples
de
prise
en
compte
du
risque
nucléaire
d’un
point
de
vue
de
défense
et
de
sécurité,
c'est-‐à-‐dire
pas
seulement
militaire,
et
c’est
peut-‐être
pourquoi
elles
ont
plus
facilement
recueilli
le
soutien
de
partenaires
européens.
L'échec
de
la
CED,
comme
la
solution
de
l'UEO,
révèlent
l'incapacité
des
Etats
d'Europe
occidentale
de
concevoir
un
système
de
défense
indépendamment
des
Etats-‐Unis.
R.MARJOLIN,
qui
fut
l'un
des
principaux
collaborateurs
de
Jean
MONNET
le
confessera
dans
ses
mémoires
:
«
l'incapacité
de
l'Europe
à
s'unir
résulte
d'une
décision
prise
implicitement
par
les
Européens
après
la
9
fin
de
la
seconde
guerre
mondiale,
celle
de
s'en
remettre
aux
Américains
pour
leur
défense
» .
L'idée
d'une
défense
européenne
est
relancée
en
1992,
par
la
signature
du
traité
de
Maastricht,
confirmée
en
2007
par
la
signature
du
traité
de
Lisbonne,
mais
toujours
dans
le
cadre
de
l'OTAN,
c'est-‐à-‐dire
sous
une
étroite
dépendance
de
Washington.
Ainsi,
l’Europe
ne
parvient
pas
à
réaliser
une
véritable
coopération
nucléaire
en
son
sein.
Elle
doit
donc,
pour
pallier
à
ses
carences
internes,
se
tourner
vers
l’extérieur
de
ses
frontières
et
s’allier
avec
d’autres
Etats
dans
un
cadre
qui
lui
permettra
de
s’unifier
sur
de
plus
larges
politiques.
On
peut
noter
ici
tout
d’abord
l’existence
du
cadre
de
l’Organisation
du
traité
de
l’Atlantique
Nord
(1),
qui
ne
va
cependant
pas
être
l’unique
institution
internationale
dont
le
champ
de
compétences
comprend
le
domaine
du
nucléaire
militaire
(2).
7
http://ue.eu.int/ueDocs/cms_Data/docs/pressdata/EN/reports/91135.pdf, document adopté le 3 octobre 2006, par
les États membres réunis au sein du comité directeur de l'AED, comme base raisonnable pour la réalisation des
objectifs à moyen et long termes de l'Agence
5
http://www.bruxelles2.eu/defense-ue/capacites-milit-%E2%80%93-exercices-ue/le-pooling-and-sharing-en-
pratique-les-projets-de-lagence-de-defense-europeenne.html
9
R.MARJOLIN, le travail d'une vie. 1986
10
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
Née
en
1949,
l’OTAN
réunit
à
l’époque
dix
Etats
européens,
les
Etats
Unis
d’Amérique
et
le
Canada,
dans
le
but
principal
de
contrer
la
menace
soviétique.
C’est
en
effet
une
organisation
de
défense
collective
qui
assure
la
protection
de
ses
Etats
membres
par
une
intervention
commune,
au
cas
où
ils
seraient
victimes
d’une
agression.
Durant
la
guerre
froide,
les
armes
nucléaires
ont
été
intégrées
aux
forces
de
l’organisation
afin
de
prévenir
toute
attaque
de
grande
ampleur.
Ainsi,
l’ennemi
soviétique,
possédant
lui-‐même
l’arme
nucléaire,
ne
pouvait
se
risquer
à
déclencher
une
guerre
contre
les
alliés
sans
craindre
une
réplique
atomique
qui
aurait
pu
mettre
en
jeu
sa
survie
même.
Le
volet
nucléaire
de
l’OTAN
est
géré
par
le
Groupe
des
plans
nucléaires
(NGP),
autorité
suprême
sur
tous
les
sujets
qui
touchent
aux
questions
de
politique
nucléaire.
Ce
groupe
est
composé
de
tous
les
Etats
participant
à
la
structure
militaire
intégrée
de
l’OTAN,
et
est
présidé
par
le
Secrétaire
Général
de
l’organisation.
Ainsi,
vont
participer
aux
discussions
et
aux
prises
de
décisions
non
seulement
les
Etats
membres
dotés
de
l’arme
nucléaire,
mais
vont
aussi
y
être
associés
les
Etats
qui
n’en
sont
pas
dotés.
Cette
approche
ouverte
va
encore
être
renforcée
par
le
processus
de
prise
de
décision
qui
est
régit
par
le
principe
du
consensus.
Ainsi,
au
sein
du
NGP,
les
Etats
européens
ne
possédant
pas
l’arme
nucléaire
vont
avoir
une
véritable
influence
en
ce
qui
concerne
la
définition
de
la
politique
nucléaire
de
l’OTAN.
Les
positions
approuvées
reflètent
une
posture
commune
à
tous
les
Etats
membres.
Les
compétences
du
groupe
des
plans
nucléaires
sont
larges,
elles
concernent
la
sécurité,
la
sûreté,
la
surviabilité
des
armes
nucléaires,
les
systèmes
d’information
et
de
communication,
les
problèmes
de
déploiement,
la
maîtrise
des
armes
et
la
prolifération
nucléaires.
Son
rôle
est
d’examiner
les
politiques
de
l’OTAN
à
la
lumière
des
évolutions
constantes
des
risques
internationaux
et
à
les
adapter
si
besoin
est.
Les
travaux
du
groupe
sont
effectués
par
un
comité
exécutif
composé
de
membres
des
délégations
nationales
de
tous
les
pays
représentés
au
groupe.
Ce
12
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
comité
prépare
les
réunions
des
représentants
permanents
auprès
du
NPG
et
réalise
des
travaux
détaillés
en
leur
nom.
Alors
que
le
comité
exécutif
se
réunit
au
moins
une
fois
par
semaine,
le
groupe
10
des
plans
nucléaires
se
réunit
une
fois
par
an .
En
outre
de
la
participation
des
Etats
européens
par
le
biais
du
NGP,
la
coopération
entre
l’Union
Européenne
et
l’OTAN
se
fait
aussi
grâce
aux
accords
Berlin
Plus
adoptés
en
1999
qui
prévoient
la
mise
à
disposition
de
l’UE
des
moyens
et
capacités
de
l’OTAN
pour
des
opérations
dans
lesquelles
l’Alliance
n’est
pas
engagée
militairement.
S’ajoute
à
cela
l’accord
IESD
(Identité
Européenne
de
Sécurité
et
de
Défense),
lancée
en
2002
et
qui
met
elle
aussi
à
disposition
de
l’UE
et
de
ses
alliés
militaires
les
moyens
de
l’OTAN
à
l’occasion
de
la
gestion
de
crises
sur
le
territoire
européen
dans
laquelle
ne
souhaitent
pas
intervenir
directement
les
Etats
membres
de
l’OTAN
non
européens.
L’objectif
était
avec
l’IESD
d’aider
les
européens
à
défendre
leur
territoire
par
eux-‐
mêmes,
sans
intervention
des
Alliés
extérieurs
au
continent.
Lors
du
sommet
de
Lisbonne
qui
s’est
tenu
les
19
et
20
novembre
2010,
l’OTAN
a
adopté
un
nouveau
concept
stratégique
sensé
guider
ses
politiques
pour
les
dix
années
à
venir.
Ce
concept
stratégique
lui
a
permis
de
redéfinir
ses
objectifs
à
la
vue
des
évolutions
internationales.
En
effet,
depuis
la
fin
de
la
guerre
froide,
le
climat
de
sécurité
internationale
s’est
stabilisé,
et
la
stratégie
et
le
dispositif
nucléaire
de
l’OTAN
a
été
le
premier
chapitre
à
être
révisé.
L’engagement
a
été
pris
de
conserver
uniquement
le
nombre
minimum
d’armes
nucléaires
nécessaires
pour
sa
stratégie
de
11
préservation
de
la
paix
et
de
prévention
contre
la
guerre .
Le
rôle
aujourd’hui
de
l’arme
nucléaire
au
sein
de
l’organisation
est
de
faire
ressortir
le
caractère
irrationnel
qu’aurait
une
guerre
de
grande
12
ampleur
dans
la
région
euro-‐atlantique .
La
volonté
a
été
exprimée
par
certains
Etats,
dont
l’Allemagne,
d’abandonner
totalement
l’arme
nucléaire
au
sein
de
l’OTAN.
Cependant,
l’existence
de
puissantes
forces
nucléaires
qui
pourraient
encore
menacer
le
territoire
de
l’organisation
et
le
fait
que
d’autres
Etats
cherchent
activement
à
se
doter
de
l’arme
nucléaire
a
poussé
les
Etat
membres
à
estimer
que
persiste
une
nécessité
de
maintenir
une
capacité
nucléaire
propre
dans
un
but
de
dissuasion,
mais
cette
politique
de
dissuasion
n’est
aujourd’hui
plus
dominée
par
une
possibilité
d’escalade
nucléaire.
Les
armes
nucléaires
de
l’OTAN
ne
sont
plus
actuellement
dirigées
contre
une
cible
spécifique.
10
http://www.nato.int/issues/npg/index-fr.html
11
http://www.nato.int/issues/nuclear/sec-environment-f.html
12
http://www.nato.int/cps/fr/natolive/topics_50068.htm
13
http://fr.rian.ru/world/20101120/187916272.html ;
http://www.ladepeche.fr/article/2010/11/19/952616-Nucleaire-et-antimissile-Paris-et-Berlin-satisfaits-du-compromis-
de-l-Otan.html ;
http://www.affaires-strategiques.info/IMG/pdf/Dossier_60_ans_OTAN_vs_fr.pdf
12
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
21
des
28
membres
de
l’OTAN
sont
membres
de
l’Union
européenne,
ainsi
l’organisation
du
traité
de
l’Atlantique
Nord
permet
une
véritable
participation
des
Etats
européens
dans
la
définition
d’une
politique
militaire
nucléaire
globale,
et
pallie
ainsi
aux
faiblesses
que
connait
l’Europe
pour
se
fédérer
sur
ce
point
là.
Il
existe
d’autres
organisations
internationales
au
sein
desquelles
des
Etats
européens
sont
actifs
en
matière
nucléaire,
même
si
les
compétences
et
attributions
de
l’OTAN
restent
d’un
niveau
inégalé.
Tout
d’abord,
on
peut
noter
le
rôle
de
l’Organisation
pour
la
sécurité
et
la
coopération
en
Europe
(OSCE)
en
la
matière
même
si
celui-‐ci
est
minime.
Cette
organisation
créée
en
1973
avait
pour
but
d’établir
un
dialogue
entre
les
deux
blocs
durant
la
guerre
froide.
Ses
Etats
membres
sont
donc
d’une
grande
diversité
et
ont
des
approches
nucléaires
extrêmement
variées,
et
c’est
pour
cette
raison
que
l’OSCE
ne
va
pas
tenter
de
réaliser
une
coopération
nucléaire
de
ses
membres,
mais
elle
va
bien
plus
avoir
un
rôle
dans
la
condamnation
d’Etats
tiers
qui
auraient
des
comportements
illégaux
en
matière
de
nucléaire
militaire.
13
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
Une
autre
organisation
qui
intervient
dans
le
domaine
du
nucléaire
militaire
est
l’Organisation
des
Nations
Unies.
Cette
organisation
quasi-‐universelle
est
qualifiée
par
la
grande
diversité
de
ses
membres,
ce
qui
ne
l’empêche
pas
de
prendre
des
mesures
en
la
matière.
En
effet,
l’article
1-‐1
de
la
Charte
des
Nations
Unies
cite
comme
but
de
l’organisation
le
maintien
de
la
paix
et
de
la
sécurité
internationales.
Or
le
Conseil
de
Sécurité
des
Nations
Unies
a
14 15
adopté
de
nombreuses
résolutions
(résolution
1540
de
2004 ,
1718
de
2006 )
dans
lesquelles
il
qualifiait
l’arme
nucléaire
de
menace
contre
la
paix
et
la
sécurité
internationales.
L’arme
nucléaire
rentre
ainsi
dans
son
champ
de
compétences.
Les
organes
de
l’ONU
ont
le
pouvoir
d’adopter
des
résolutions
dans
le
domaine
du
nucléaire
militaire,
cela
est
fait
le
plus
souvent
pour
condamner
un
Etat
qui
va
à
l’encontre
de
ses
engagements
internationaux,
ou
dont
le
comportement
représente
16 17
une
menace.
On
peut
ici
citer
pour
exemple
les
résolutions
1737
datant
de
2006
et
1747
de
2007
qui
énumèrent
des
sanctions
contre
l’Iran,
alors
supposé
développer
illégalement
un
programme
nucléaire
militaire.
La
Cour
Internationale
de
Justice,
instaurée
par
les
Nations
Unies,
dans
sont
avis
18
sur
la
licéité
de
la
menace
ou
de
l’emploi
de
l’arme
nucléaire
en
1996 ,
n’a
cependant
pas
interdit
par
principe
l’utilisation
de
l’arme
nucléaire.
Elle
prévoit
en
effet
qu’en
cas
de
menace
de
la
survie
même
d’un
Etat,
son
utilisation
pourrait
être
justifiée.
Une
autre
organisation
internationale
qui
revêt
aujourd’hui
une
grande
importance
est
l’Agence
internationale
de
l’énergie
atomique
(AIEA),
qui
est
un
organisme
autonome
mis
en
place
en
1957
et
placé
sous
l’égide
des
Nations
Unies.
L’AIEA
est
un
forum
intergouvernemental
scientifique
et
technique
qui
a
pour
but
d’encourager
et
de
faciliter
l’accès
au
nucléaire
civil,
et
de
limiter
et
surveiller
le
nucléaire
militaire,
mis
en
place
par
le
Traité
sur
la
non-‐prolifération
nucléaire.
Son
objectif
est
en
effet
de
garantir
aux
Etats
non
dotés
de
l’arme
nucléaire
un
droit
d’accès
à
la
technologie
nucléaire
civile,
mais
de
les
empêcher
de
se
doter
de
l’arme
nucléaire,
tache
difficile,
puisque
les
deux
domaines
sont
extrêmement
liés.
Cette
approche
peut
donc
sembler
paradoxale,
dans
la
mesure
où
l’objectif
de
la
plupart
des
organisations
internationales
de
défense
auxquelles
participent
des
Etats
européens
est
le
désarmement
nucléaire
total
sur
le
long
terme,
et
où
l’on
sait
qu’une
fois
qu’un
Etat
a
acquis
la
technologie
nucléaire
civile,
il
est
très
facile
de
la
transformer
en
technologie
militaire.
L’AIEA
et
l’Union
Européenne
coopèrent
beaucoup
dans
le
domaine
du
nucléaire
civil,
la
Commission
européenne
et
l’Agence
ont
notamment
signé
une
déclaration
19
conjointe
en
mai
2008
afin
d’intensifier
leur
coopération
dans
le
domaine
de
l’énergie
nucléaire .
•
•
•
14
S/RES/1540 (2004),
http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N04/328/44/PDF/N0432844.pdf?OpenElement
15
S/RES/1718 (2006),
http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N06/572/08/PDF/N0657208.pdf?OpenElement
16
S/RES/1737 (2006),
http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N06/681/43/PDF/N0668143.pdf?OpenElement
17
S/RES/1747 (2007),
http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N07/281/41/PDF/N0728141.pdf?OpenElement
18
CIJ/553, http://www.un.org/News/fr-press/docs/1996/19960708.CIJ553.html
19
http://www.institutidrp.org/onu/onu_nucleaire.htm#actualite
14
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
Les
Etats
européens
étant
très
présents
au
sein
d’organisations
internationales,
ceux-‐ci
ont
participé
à
l’élaboration
de
nombreux
traités
internationaux
tendant
à
limiter
la
prolifération
nucléaire
et
les
risques
qui
en
découlent
(1),
et
ce
bien
qu’ils
soient
incapables
de
définir
une
ligne
de
conduite
unifiée
au
niveau
régional
(2).
Bien
que
de
nombreuses
conventions
internationales
aient
été
signées
sur
les
questions
de
la
non-‐prolifération
des
armes
nucléaires
et
sur
le
désarmement,
nous
n’en
citerons
ici
que
trois,
le
20
Traité
sur
l’interdiction
complète
des
essais
nucléaires
(TICE),
le
Traité
sur
la
non-‐prolifération
21
nucléaire
(TNP)
et
la
convention
internationale
pour
la
répression
des
actes
de
terrorisme
22
nucléaire .
Tout
d’abord
le
traité
portant
l’interdiction
complète
des
essais
nucléaires
est
le
fruit
de
longues
années
de
discussions
au
sein
de
la
Conférence
du
désarmement.
S’il
ne
faisait
pas
l’unanimité
au
sein
de
la
Conférence,
il
a
reçu
un
immense
soutien
auprès
de
l’Assemblée
Générale
des
Nations
Unies,
et
a
ainsi
été
ouvert
aux
signatures
le
24
septembre
1996.
Les
Etats
signataires
s’engagent
à
ne
pas
effectuer
d’explosion
expérimentale
d’arme
nucléaire
ou
d’autre
explosion
nucléaire,
et
de
s’abstenir
de
provoquer
ou
d’encourager
l’exécution
de
telles
explosions.
Cette
interdiction
s’applique
à
tous
les
Etats
parties
à
la
convention,
quel
que
soit
leur
statut
nucléaire.
Le
traité
prévoit
un
important
régime
de
vérification
du
respect
de
ses
dispositions,
et
va
créer
l’Organisation
du
traité
d’interdiction
complète
des
essais
nucléaires,
chargée
de
mettre
en
place
un
système
de
surveillance
international
et
d’effectuer
des
inspections
sur
le
terrain.
Des
mesures
de
confiances
seront
de
plus
exigées
des
Etats
membres.
La
France
a
été
l’un
des
grands
Etats
à
défendre
ce
projet
de
traité,
elle
a
été
le
premier
pays
à
mettre
en
œuvre
un
démantèlement
de
ses
installations
consacrées
à
la
production
de
matières
fissiles
pour
les
armes
nucléaires
en
1992.
La
20
http://www.ctbto.org/the-treaty/treaty-text/
21
No. 10485, http://treaties.un.org/doc/Publication/UNTS/Volume%20729/volume-729-I-10485-French.pdf
22
http://treaties.un.org/doc/db/Terrorism/french-18-15.pdf
16
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
France
et
le
Royaume-‐Uni
ont
été
les
deux
premiers
Etats
dotés
de
l’arme
nucléaire
à
avoir
ratifié
le
23
TICE
en
1998 .
Cependant,
le
TICE
n’est
aujourd’hui
toujours
pas
entré
en
vigueur,
puisqu’il
est
pour
cela
nécessaire
que
44
Etats
l’aient
ratifié,
et
que
ce
n’est
toujours
pas
le
cas
quinze
ans
plus
tard.
Un
autre
traité
qui
tient
beaucoup
à
cœur
aux
européens
est
le
TNP,
datant
de
1968,
qui
vise
à
réduire
le
risque
que
l’arme
nucléaire
se
répande
à
travers
le
monde,
de
nombreux
Etats
européens
l’ayant
ratifié.
Ce
traité
a
une
portée
quasi
universelle,
il
est
entré
en
vigueur
le
25
mars
1970
pour
une
durée
initiale
de
25
ans,
et
a
été
prorogé
en
1995
pour
une
durée
indéfinie.
Les
Etats
dotés
de
l’arme
nucléaire
(EDAN)
s’engagent
à
ne
pas
transférer
leurs
technologies
et
à
ne
pas
aider
les
Etats
non
dotés,
qui
eux-‐mêmes
s’engagent
à
ne
pas
accepter
d’aide
des
premiers.
Les
Etats
non
dotés
de
l’arme
nucléaire
(ENDAN)
ont
de
plus
l’obligation
de
ne
produire
et
de
n’utiliser
des
matières
fissiles
qu’à
des
fins
pacifiques,
dans
la
mesure
où
chaque
Etat
partie
a
le
droit
de
développer
un
programme
nucléaire
civil.
Enfin,
tous
les
Etats
signataires
s’engagent
à
négocier
en
vue
d’un
désarmement
nucléaire
complet
et
général.
Le
TNP
confie
le
contrôle
de
son
application
à
l’AIEA
qui
sera
chargée
de
vérifier
l’usage
pacifique
des
technologies
nucléaires
par
les
ENDAN.
Ses
centres
d’intérêts
se
portent
actuellement
essentiellement
sur
l’Iran
et
la
Corée
du
Nord,
qui
sont
présumés
développer
un
programme
nucléaire
militaire
malgré
leurs
engagements
internationaux.
23
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/non-proliferation-nucleaire-desarmement/action-france-
desarmement.shtml
16
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
monde.
De
même,
la
convention
cherche
aussi
à
assurer
une
protection
contre
des
attaques
qui
pourraient
avoir
pour
cible
des
installations
nucléaires.
Cette
convention
constitue
une
véritable
avancée
dans
le
domaine,
dans
la
mesure
où
les
Etats
ne
se
sont
pas
uniquement
engagés
à
prendre
des
mesures
au
niveau
international,
mais
ont
aussi
une
obligation
d’intégrer
dans
leur
droit
interne
24
les
incriminations
prévues
par
la
convention .
L’Europe
étant
composée
d’uniquement
deux
Etats
dotés
de
l’arme
nucléaire
(la
France
et
le
Royaume-‐Uni),
il
est
difficile
de
définir
une
politique
commune
d’utilisation
d’une
telle
arme.
En
effet,
dans
leur
doctrine
de
dissuasion,
ces
deux
Etats
n’envisagent
son
utilisation
que
si
leurs
intérêts
vitaux
sont
en
jeu.
Or,
il
n’existe
pas
de
définition
officielle
des
intérêts
vitaux
de
chaque
Etat,
il
semble
donc
difficile
de
les
partager
avec
d’autres.
Le
Parlement
Européen
a
en
mars
2010
adopté
une
série
de
positions
sur
les
armes
nucléaires.
Les
députés
européens
se
sont
clairement
prononcés
contre
l’utilisation
de
la
technologie
nucléaire
à
des
fins
militaires,
et
réclament
le
retrait
des
têtes
nucléaires
des
Etats-‐Unis
se
trouvant
sur
le
sol
de
l’UE.
Ils
expriment
la
volonté
de
voir
les
armes
de
l’OTAN
disparaitre
du
territoire
de
l’Union
Européenne,
étant
estimé
que
les
Etats
Unis
disposent
toujours
de
240
têtes
nucléaires
en
Europe.
Le
Parlement
se
prononce
vivement
en
faveur
d’une
réduction
massive
des
armements
nucléaires
en
Europe,
et
réclame
pour
cela
la
conclusion
de
traités
semblable
aux
traités
START
entre
les
Etats-‐Unis
et
la
Russie,
qui
définissent
une
feuille
de
route
précise
de
désarmement
nucléaire.
Selon
le
Parlement
toujours,
l’unique
solution
aux
crises
iranienne
et
coréenne
serait
la
voix
diplomatique,
un
processus
de
discussion
avec
les
plus
grandes
puissances
internationales
serait
suffisant,
sans
besoin
de
l’arme
nucléaire
pour
cela.
Les
députés
européens
vont
ainsi
à
l’encontre
du
nouveau
concept
stratégique
de
l’OTAN
qui
prône
la
continuation
d’un
volet
nucléaire,
et
qui
renforce
sa
politique
de
dissuasion
par
un
bouclier
antimissile
installé
sur
le
territoire
européen.
Cependant,
cette
résolution
du
Parlement
doit,
pour
avoir
des
échos,
devenir
une
volonté
du
Conseil,
25
chose
qui
est
aujourd’hui
loin
d’être
acquise .
Cette
position
du
Parlement
Européen
n’est
pas
partagée
entre
autres
par
la
Commission
Européenne,
qui,
dans
une
communication
du
26
mars
2009
relative
à
la
non-‐prolifération
26
nucléaire ,
ne
prévoit
pas
dans
ses
objectifs
un
désarmement
nucléaire
complet
de
l’Europe.
La
Commission
prévoit
comme
évolutions
possibles
de
la
politique
nucléaire
européenne
que
l’UE
pourrait
dans
le
cadre
de
la
non-‐prolifération
renforcer
son
appui
au
TNP
et
à
son
protocole
additionnel,
étendre
sa
coopération
avec
les
grandes
puissances
nucléaires
par
des
accords
Euratom
bilatéraux,
et
participer
à
la
mise
en
place
d’un
système
international
garantissant
l’approvisionnement
en
combustible
nucléaire
aux
pays
qui
ne
disposent
pas
des
installations
nécessaires.
L’approche
de
la
Commission
va
donc
dans
le
sens
de
la
communauté
internationale,
et
notamment
dans
celui
de
l’OTAN,
qui
aujourd’hui
se
préoccupe
de
non-‐prolifération
et
de
désarmement,
sans
pour
autant
prévoir
sérieusement
un
abandon
total
de
leurs
arsenaux
nucléaires.
24
http://www.aidh.org/Biblio/Txt_trait-terr/16_terr-nucl-05.htm
25
http://www.actudefense.com/le-parlement-europeen-soppose-au-nucleaire-militaire
26
COM (2009) 143, http://ec.europa.eu/energy/nuclear/euratom/doc/2009_143_com.pdf
17
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
Pour
de
nombreux
Etats
européens,
toutefois,
la
défense
de
l’Europe
est
l’affaire
de
l’OTAN,
dont
la
dissuasion
américaine
est
le
ressort
principal.
Cependant,
même
si
les
doctrines
française
et
anglaise
reposent
toutes
deux
sur
la
notion
d’intérêt
vital
de
l’Etat,
les
intérêts
vitaux
des
Etats
européens
sont
très
étroitement
liés
les
uns
aux
autres.
L’Assemblée
européenne
de
sécurité
et
de
défense
a
publié
en
2007
un
rapport
intitulé
«
l’avenir
de
la
non-‐prolifération
nucléaire
»,
encourageant
une
discussion
plus
grande
entre
les
Etats
membres
de
l’Union
Européenne
sur
le
poids
des
forces
nucléaires
de
dissuasion
de
la
France
et
du
Royaume-‐Uni
pour
la
sécurité
de
l’Europe.
En
effet,
n’est
actuellement
pas
définie
une
doctrine
claire
d’utilisation
de
l’arme
nucléaire
au
sein
de
l’Union
Européenne,
ainsi
il
n’est
pas
possible
de
savoir
si
les
deux
puissances
nucléaires
européennes
seraient
prêtes
à
faire
usage
de
leur
capacité
nucléaire
si
les
intérêts
vitaux
d’un
Etat
voisin
étaient
en
jeu.
Selon
Nicolas
Sarkozy,
dans
un
discours
de
mars
2008,
par
leur
seule
existence,
27
les
forces
nucléaires
françaises
sont
un
élément
clef
de
la
sécurité
en
Europe .
Cela
est
peut-‐être
vrai,
mais
il
reste
indispensable
au
regard
des
nouvelles
menaces
internationales
de
définir
une
position
claire
sur
le
sujet.
Cependant,
il
est
indéniable
que
l’organisation
de
concertations
sur
le
choix
de
recours
à
l’arme
nucléaire
entre
Etats
européens
détenteurs
et
les
autres
risque
d’être
28
difficile .
Ainsi,
on
ne
peut
aujourd’hui
distinguer
une
doctrine
nucléaire
unifiée
au
sein
de
l’Europe,
les
positions
de
l’OTAN,
de
divers
organes
de
l’Union
Européenne
et
des
Etats
particuliers
étant
diversifiées
et
allant
parfois
jusqu’à
se
contredire.
Dans
une
telle
situation,
des
accords
bilatéraux
ont
vu
le
jour
entre
Etats
européens
pour
tenter
de
pallier
au
flou
pesant
sur
ces
questions.
Le
15
octobre
2010,
Le
Commissariat
à
l'énergie
atomique
(CEA),
dirigé
depuis
2009
par
29
Bernard
BIGOT ,
a
annoncé
assurer
la
modernisation
des
têtes
nucléaires
des
missiles
américains
Trident
D-‐5
équipant
les
quatre
sous-‐marin
lanceurs
d'engins
(SNLE)
de
la
flotte
britannique
La
charge
militaire
de
ces
missiles
-‐une
cinquantaine
seraient
disponibles-‐
est
composée
de
6
à
8
têtes
A90
de
150
kilotonnes.
Il
s’agit
d’un
rapprochement
historique
entre
les
deux
puissances
nucléaires
d'Europe
occidentale,
les
britanniques
étant
jusqu'à
présent
réputés
comme
étant
bien
plus
proche
de
Washington
que
de
Paris.
La
maintenance
des
engins
était
jusqu'ici
assurée
sur
le
site
de
30
COULPORT,
en
Ecosse.
Dorénavant,
elle
se
déroulera
à
GRAMAT,
dans
le
Lot .
Nicolas
SARKOZY
et
David
CAMERON
ont
signé
le
2
novembre
2010
de
nombreux
accords
32
de
coopération
militaire
dont
le
but
est
de
permettre
notamment
aux
deux
pays,
signataires
du
27
http://www.afri-ct.org/La-dissuasion-nucleaire-francaise
28
http://www.assembly-weu.org/fr/presse/fiches-information/2F_Fact_Sheet_dissuasion_nucleaire.pdf
29
Bernard Bigot est un haut fonctionnaire et universitaire français qui a été nommé en janvier 2009 Administrateur
Général du Commissariat à l'énergie atomique, tandis que, par décret du 20 février 2009, il était nommé au conseil
d'administration d'Areva NC.
30
http://www.challenges.fr/actualites/europe/20101015.CHA9149/le_cea_va_moderniser_larme_nucleaire_britannique.html
31
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2444350&rubId=4085
18
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
traité
d'interdiction
des
essais
nucléaires,
de
simuler
à
partir
de
2014
le
fonctionnement
de
leur
arsenal
atomique
dans
un
même
laboratoire
implanté
près
de
Dijon
en
Bourgogne.
Un
centre
de
recherche
sera
en
parallèle
ouvert
en
Grande-‐Bretagne,
à
ALDERMASTON,
aux
spécialistes
des
deux
pays.
Plus
qu’une
mutualisation
des
moyens
de
défense,
la
France
et
la
Grande-‐
Bretagne,
qui
à
eux
deux
représentent
la
moitié
des
budgets
de
défense
et
les
deux
tiers
des
dépenses
de
recherche
et
développement
militaires
des
27
pays
de
l’UE,
vont
beaucoup
plus
loin.
Les
deux
poids
lourds
33
militaires
de
l’Europe
s’engagent
par
ces
traités
sur
50
ans .
Sur
ce
sujet
sensible,
les
deux
pays
ont
tenu
à
démentir
tout
abandon
de
souveraineté.
«Il
n'y
aura
pas
de
"double
clé"
sur
nos
armes
nucléaires
(...)
il
n'y
aura
pas
de
partage
de
nos
secrets
nucléaires»,
a
même
assuré
un
responsable
britannique.
Cet
accord
intervient
Dans
"le
respect
total
de
l'indépendance"
des
forces
de
dissuasion
des
deux
pays.
Il
s'agit
là,
selon
l'Elysée,
de
«partager
les
coûts
de
développement»
et
faire
émerger
des
«champions
européens»
capables
de
concurrencer
les
Etats-‐Unis.
Ce
rapprochement
intervient
douze
ans
après
le
sommet
de
Saint-‐Malo,
où
les
deux
pays
s'étaient
déjà
promis
de
renforcer
leur
partenariat
militaire.
Mais
cette
volonté
est
largement
restée
lettre
morte.
C’est
un
moyen
de
conserver
un
rôle
dans
un
monde
où
le
pouvoir
est
en
train
de
se
déplacer
de
l’Atlantique
au
Pacifique,
rôle
auquel
s’ajoutent
les
contraintes
budgétaires
que
connaissent
les
deux
pays.
Même
largement
motivée
par
des
considérations
financières,
l'initiative
franco-‐britannique
suscite
déjà
les
critiques
de
nombreux
eurosceptiques
issus
du
Parti
conservateur
de
David
CAMERON.
«
Le
partenariat,
oui.
Mais
l'abandon
de
souveraineté,
non».
«
Tant
que
des
progrès
nouveaux
n’auront
pas
été
faits
dans
la
diminution
des
[grands]
arsenaux
nucléaires
(…),
il
n’est
pas
temps
pour
la
France
de
baisser
sa
garde
».
Pour
Alain
JUPPE,
34
ancien
premier
ministre
et
maintenant
ministre
de
la
défense ,
le
moment
n’est
donc
pas
venu
–
35
contrairement
à
l’appel
qu’il
avait
lui-‐même
lancé
aux
côtés
de
Bernard
NORLAIN ,
Alain
36 37
RICHARD ,
Michel
ROCARD
en
octobre
2009
à
la
France
«
d’affirmer
résolument
son
engagement
38
pour
le
succès
du
processus
de
désarmement
» .
Alain
JUPPE
déclarait
déjà
«
comprendre
la
39
prudence
de
président
SARKOZY
» ,
apparu
sur
la
défensive
par
rapport
aux
vœux
chastes
du
40
président
Barack
OBAMA
pour
un
désarmement
nucléaire
généralisé .
Alain
JUPPE
se
justifiait:
la
France
a
déjà
supprimé
une
composante
non
négligeable
(missiles
du
plateau
d’Albion)
et
réduit
à
quatre
le
nombre
de
ses
sous-‐marins
SNLE,
divisant
par
41
deux
le
nombre
de
têtes
nucléaires,
entre
autres
mesures
de
désarmement .
Il
en
résulte
un
niveau
«
de
stricte
suffisance
»
nécessaire
pour
assurer
sa
sécurité
et
la
protection
de
ses
intérêts
vitaux
;
42
d’autant
plus
qu’il
serait
imprudent
d’aller
plus
loin
tant
que
les
autres
n’ont
pas
avancé
davantage ,
tout
en
sachant
que
le
désarmement
unilatéral
à
lui
seul
et
en
lui-‐même
n’est
pas
porteur
d’un
arrêt
32
Towards a ‘neo-Norman’ Euro-core? James ROGERS, 3 novembre 2010 (consultable sur internet :
http://europeangeostrategy.ideasoneurope.eu/2010/11/03/towards-a-neo-norman-euro-core)
33
http://barberousse.bloguez.com/barberousse/1443439/PARIS-LONDRES-ACCORD-MILITAIRE-DE-MUTUALISATION-DES-MOYENS
34
Suite au remaniement du 14 novembre 2010
35
Général, ancien commandant de la force aérienne de combat
36
Ancien ministre de la défense
37
Ancien premier ministre
38
Pour un désarmement nucléaire mondial, seule réponse à la prolifération anarchique, MM. Juppé, NORLAIN,
RICHARD et ROCARD, Le MONDE, 15 octobre 2010, en écho à l’article du WSJ « A World free of nuclear weapons, »
du 4 janvier 2007, plaidoyer de MM. George P. SHULTZ, William J. PERRY, Henry A. KISSINGER and Sam NUNN.
39
N°145, mai-juin 2010
40
Paris réticent face à l’élimination de l’arme nucléaire, Le Monde, 3 février 2010, consultable sur internet :
http://www.lemonde.fr/organisations-internationales/article/2010/02/02/paris-reticent-face-a-l-elimination-de-l-
arme-nucleaire_1300050_3220.html
41
Sans oublier la ratification du TICE ou le démantèlement du centre d’essais nucléaires de l’océan pacifique
42
Une France sans armes nucléaires ? LeMonde.fr, Jean-Marie MULLER, 6 juillet 2010, consultable sur internet :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/06/une-france-sans-armes-nucleaires_1383633_3232.html
19
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
de
la
prolifération.
Le
tout
en
gardant
en
mémoire
qu’il
y
a
une
sensible
différence
numérique
entre
les
300
têtes
françaises
et
les
22
000
têtes
des
arsenaux
russe
et
américain.
Enfin,
des
menaces
justifiant
l’existence
de
la
dissuasion
nucléaire
française
subsistent
(comme
celle,
un
jour,
d’éventuels
missiles
balistiques
iraniens
porteurs
de
têtes
nucléaires).
Pour
l’ancien
premier
ministre,
cela
ne
doit
pas
faire
disparaître
certains
points
évoqués
lors
de
son
appel
de
2009,
comme
un
mouvement
contrôlé
vers
le
désarmement
nucléaire,
le
rôle
positif
de
la
dissuasion
nucléaire
dans
la
stabilité
et
la
paix
pendant
la
Guerre
froide,
l’apparition
de
nouvelles
puissances
nucléaires
comme
l’Iran
et
la
Corée
du
nord
ou
enfin
la
menace
du
terrorisme
nucléaire.
Si
bien
qu’un
monde
avec
des
armes
nucléaires
n’apparaît
pas
(ou
plus)
vraiment
sûr.
De
même
qu’on
peut
se
demander
si
le
«
monde
sans
armes
nucléaires
»
rêvé
par
Barack
OBAMA
le
serait
forcément
plus.
Quant
au
bouclier
antimissile
que
les
Etats-‐Unis
et
maintenant
l’OTAN
cherchent
à
établir
en
Europe,
celui
qui
n’était
pas
encore
ministre
de
la
défense
arguait
que
ce
dispositif
n’existe
pas,
et
n’offrira
par
définition
aucune
protection
avant,
au
mieux,
un
certain
nombre
d’années,
tout
en
s’interrogeant
sur
le
fait
que
ce
bouclier
matérialise
la
volonté
de
puissance
sur
les
États
européens.
Les
mesures
annoncées
le
2
novembre
2010
ne
sont
pas,
dixit
Liam
FOX,
«
une
réédition
du
projet
de
coopération
militaire
accrue
dans
un
cadre
européen
»,
comme
à
Saint-‐Malo,
"pas
plus
qu'il
n'est
question
d'une
poussée
en
vue
de
constituer
une
armée
européenne
à
laquelle
nous
nous
opposons.
Il
s'agit
d'obtenir
des
capacités
réelles
et
des
résultats
tangibles,
et
prouver
que
la
coopération
en
Europe
n'a
pas
toujours
besoin
de
se
situer
à
un
niveau
européen,
mais
peut
se
développer
à
l'échelon
bilatéral
entre
deux
États
».
Ces
accords
ne
sont
certainement
pas
la
relance
d’une
défense
européenne
voulue
en
1998
par
MM.
BLAIR,
CHIRAC
et
JOSPIN
à
Saint-‐Malo.
20
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
Pour
Hervé
MORIN,
alors
ministre
de
la
Défense,
ces
mesures
révélaient
l’absence
e
volonté
des
Européens
à
accroître
leur
coopération,
renonçant
de
fait
«
à
être
un
acteur
majeur
sur
la
scène
internationale
».
Partout,
les
crédits
militaires
sont
en
baisse,
notamment
chez
les
trois
grands,
le
Royaume-‐Uni,
la
France
et
l'Allemagne.
Et,
malgré
l'enthousiasme
obligatoire
qui
avait
suivi
la
présidence
française
de
l'UE,
en
2008,
l'Europe
de
la
Défense
a
marqué
très
sérieusement
le
pas
43
depuis
lors.
Au
point
que
certains
parlent
de
grande
illusion .
Faute
de
défense
européenne
et
constatant
les
lourdeurs
et
les
impuissances
de
l'Otan,
la
France
opte
pour
le
développement
de
relations
bilatérales
avec
quelques
partenaires,
en
premier
lieu,
le
Royaume-‐Uni.
C’est
un
choix.
Les accords entre Allemagne et Suède
C’est
un
autre
choix
que
témoigne
le
document
proposé
par
les
Suédois
et
Allemands
pour
renforcer
la
coopération
en
matière
militaire.
Au
moment
où
Français
et
Britanniques
ont
entendu
mettre
en
place
de
nouveaux
mécanismes
de
coopération,
d’autres
pays
européens
ne
comptent
pas
rester
inactifs,
quand
bien
même
le
couple
franco-‐britannique
reste
en
matière
militaire
européenne
un
poids
non
négligeable.
Mais
si
les
autres
pays
européens
pèsent
peu
individuellement,
leur
union
peut
constituer
une
masse
non
négligeable,
aux
débouchés
économique
juteux.
Si
l’initiative
entre
Allemagne
et
Suède
est
rejointe
par
plusieurs
autres
pays
comme
l’Italie,
l’Espagne
et
la
Finlande,
l’Europe
de
la
Défense
pourrait
tourner
sans
les
Français,
du
moins
de
la
même
manière
qu’elle
fonctionne
sans
les
Britanniques.
Rien
ne
dit
que
d’autres
partenaires
ne
rejoignent
ensuite
cette
initiative,
si
elle
se
révèle
viable.
Belgique,
Hongrie
et
Pologne
être
séduits.
Diplomatie,
structures
des
politiques
de
sécurité,
structures
européennes
pourraient
être
à
leur
tour
séduites,
relançant
la
défense
européenne.
Si
bien
qu’in
fine,
on
aurait
deux
pôles
de
coopération,
l’un,
résolument
tourné
vers
une
perspective
de
puissance
militaire
au
travers
de
la
dissuasion
nucléaire
et
de
la
coopération
bilatérale,
l’autre
plus
favorable
à
la
dénucléarisation
du
continent
européen
et
la
coopération
multilatérale.
Dans
tous
les
cas,
le
vide
laissé
par
la
France
au
même
titre
que
la
Grande-‐Bretagne
ne
peut
qu’être
a
priori
favorable
à
un
renouveau
de
la
pensée
européenne
en
matière
de
coopération
militaire,
notamment
nucléaire,
quitte
à
développer
une
nouvelle
pensée,
distincte
de
l’Europe
de
la
défense
et
de
la
défense
européenne
au
sein
de
l’OTAN.
•
•
•
43
Jean Dominique MERCHET l’évoque dans son ouvrage intitulé « Défense Européenne - la grande illusion »
21
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
P.
DAILLIER,
A.
PELLET,
M.
FORTEAU,
Droit
international
public,
éd.
LJDJ,
coll.
Droit
international,
2009.
Questions
stratégiques
et
politiques
liées
à
la
transition
des
systèmes
nucléaires
thermiques
aux
systèmes
rapides,
ORGANISATION
DE
COOPERATION
ET
DE
DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUES
(OCDE)
:
2009.
Le nucléaire au risque de la prolifération, Politique étrangère n.4/2008 // IFRI : 2009 / 240
Pour
un
désarmement
nucléaire
mondial,
seule
réponse
à
la
prolifération
anarchique,
Le
MONDE,
15
octobre
2010,
consultable
sur
internet
:
http://www.lemonde.fr/idees/article/2009/10/14/pour-‐un-‐
desarmement-‐nucleaire-‐mondial-‐seule-‐reponse-‐a-‐la-‐proliferation-‐anarchique_1253834_3232.html
Back to Earth: Nuclear Weapons in the 2010’s, Bruno TERTRAIS, ARI 110/2010, 25 juin 2010
Paris
et
Londres
partenaires
sur
le
nucléaire
militaire,
2
novembre
2011,
La
Croix,
consultable
sur
internet
:
http://www.la-‐croix.com/article/index.jsp?docId=2444350&rubId=4085
Le
CEA
va
moderniser
l’arme
nucléaire
britannique,
Challenges,
15
octobre
2010,
Hubert
LEVEL,
consultable
sur
internet
:
http://www.challenges.fr/actualites/europe/20101015.CHA9149/le_cea_va_moderniser_larme_nucle
aire_britannique.html
21
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/03-‐11-‐
11%20Berlin%20Plus%20press%20note%20BL.pdf
-‐
Accords
Berlin
+
http://europa.eu/legislation_summaries/institutional_affairs/treaties/treaties_euratom_fr.htm
http://europa.eu/legislation_summaries/foreign_and_security_policy/cfsp_and_esdp_implementatio
n/jl0030_fr.htm
-‐
Plan
d’action
de
l’Union
européenne
dans
le
domaine
de
la
sécurité
chimique,
biologique,
radiologique
et
nucléaire
http://eur-‐lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2009:0143:FIN:FR:PDF
Communication
COM/2009/143
de
la
Commission
au
Conseil
et
du
Parlement
européen
du
26
mars
2009
intitulée
«
Communication
relative
à
la
non-‐prolifération
nucléaire
»
L'évolution
de
la
recherche
sur
la
gestion
des
déchets
nucléaires
à
haute
activité
(tome
II:
les
déchets
militaires).
Rapport
de
M.
Christian
BATAILLE,
député,
15
décembre
1997,
http://www.senat.fr/rap/o97-‐179/o97-‐179.html
http://www.cfas.air.defense.gouv.fr
http://www.euranet.eu
http://www.consilium.europa.eu
http://www.iaea.org
http://www.diplomatie.gouv.fr
http://www.mod.uk
http://www.defense.gouv.fr
http://www.nao.org.uk
http://www.Elysee.fr
http://www.nato.int
http://www.ena.lu
http://www.Senat.fr
http://www.Ensreg.eu
http://www.weu.int
http://Eur-‐lex.europa.eu
http://www.un.org
23
Master 2 – Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique / année 2010 - 2011
http://www.actudefense.com
http://www.iss-‐eu.org/
http://www.acus.org
http://www.nrdc.org
http://www.affaires-‐stratégiques.info
http://nuclearstreet.com
http://www.alliancegeostrategique.org
http://nuclearweaponarchive.org
http://www.defense-‐et-‐strategie.fr
http://www.obsarm.org
http://www.diploweb.com
http://www.robert-‐schuman.eu
http://www.europeaninstitute.org
http://www.swp-‐berlin.org
http://www.europesolidaire.eu
http://www.world-‐nuclear.org
http://www.institutidrp.org
http://www.france24.com http://www.lemonde.fr
http://www.ladepeche.fr http://www.monde-diplomatique.fr
http://www.lefigaro.fr http://fr.rian.ru
http://blog.mondediplo.net
http://www.bruxelles2.eu
Philippe
LEYMARIE
Nicolas
GROS-‐VERHEYDE
http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense
http://barberousse.bloguez.com
Jean
Dominique
MERCHET
Khedidja BABA-AHMED
•
•
•
24