J. Roussel
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Table des matières
2.1.3 Énergie potentielle d’une charge ponctuelle dans un champ électrostatique extérieur 17
2.2.1 Topographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.4 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3
4 Table des matières
4 Dipôle électrostatique 31
4.1 L’approximation dipolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.1.1 Le doublet électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.1.2 L’approximation dipolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.1.3 Lignes de champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.1.4 Généralisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.2 Actions subies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2.1 Action d’un champ électrostatique extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2.2 Action d’un champ électrostatique extérieur non uniforme . . . . . . . . . . . . . 36
5 Interaction électromagnétique 39
5.1 Notion de champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.1.1 Aspects historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.1.2 Force de Lorentz exercée sur une charge ponctuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5.1.3 Force de L APLACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5.2 Champ magnétostatique créé par des circuits fermés filiformes . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.2.1 Distributions de courants électrique filiformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.2.2 Loi de B IOT et S AVART (1820) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.2.3 Quelques résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
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Table des matières 5
A Outils mathématiques 55
A.1 Systèmes de coordonnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
A.2 Intégrales multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
A.3 Le Produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
A.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
A.3.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
A.4 Opérateurs différentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
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6 Table des matières
1. L’électrostatique (chapitre 1 → 4) qui traite des effets électriques (force et champ électrostaique)
produits par une distribution de charges électriques immobiles. On abordera également les effets
produits par un champ électrique extérieur sur une distribution localisée de charges.
2. La magnétostatique (chapitre 5 → 6) qui traite des effets magnétiques (force et champ magnétique)
produits par des courants électriques (régime continu). On abordera également les effets produits par
un champ magnétique extérieur sur une petit circuit électrique.
L’objectif est d’établir les lois qui relient les causes (charges, courant) aux effets (forces, champs électrique
et magnétique) pour obtenir une version simplifiée des équations de Maxwell qui sera largement reprise
en deuxième année.
Cette séparation des effets électrostatique et magnétique a un sens en régime statique. Cependant, en
deuxième année, nous verrons que le champ électrique et magnétique ont des effets couplées : pour dé-
→
− → −
crire l’interaction électromagnétique il sera pertinent de considérer l’entité { E , B }.
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Chapitre 1
Tous les phénomènes physiques, chimiques ou biologiques connus peuvent s’expliquer par l’utilisation de
4 interactions obeissant à certains principes. Ces quatre interactions sont dites fondamentales :
l’interaction gravitationnelle : elle est responsable de la pesanteur, de la marée ou encore des phéno-
mènes astronomiques. C’est une interaction entre systèmes matériels caractérisés par une masse
appelé aussi « masse grave » (grandeur notée m et représentée par un scalaire positif). L’interaction
gravitationnelle est la plus faible des interactions mais se caractérise par une force toujours attractive
ce qui explique qu’on l’ait étudiée bien avant l’interaction électromagnétique pourtant plus intense
mais souvent faible à l’échelle macroscopique. La théorie qui décrit correctement la gravitation (en
tout cas pour l’instant) est la Relativité Générale inventée par Albert E INSTEIN.
À noter que la loi de gravitation (formule de N EWTON) n’ a été testée que pour des distances
> 100 µm.
En supposant sa validité à l’échelle atomique, on calcule que deux protons distants de 5 fermi 1 pro-
duisent une attraction gravitationnelle d’intensité f ≈ 10−35 N.
l’interaction électromagnétique : elle est responsable de l’électricité, du magnétisme, de l’induction, de
la lumière, des forces de contact, des réactions chimiques etc. Cette interaction agit sur des objets
possédant une charge électrique (notée q et représentée par un scalaire positif ou négatif). Le sens
de l’interaction change quand la charge change de signe. La matière étant souvent neutre, cette inter-
action est souvent négligeable à l’échelle macroscopique. Elle joue un rôle prépondérant à l’échelle
microscopique.
L’interaction électromagnétique provient de l’unification des lois du magnétisme et de l’électro-
statique par J.C M AXWELL en 1860, qui comprit que la lumière pouvait s’interpréter comme une
onde électromagnétique. C’est H. H ERTZ qui, en 1884, montra l’analogie entre les ondes électro-
magnétiques et la lumière. Cependant la théorie électromagnétique de M AXWELL est une théorie
certe relativiste mais non quantique. Une seconde unification a eu lieu en 1949 par T OMONAGA ,
S CHWINGER et F EYNMAN, qui permit d’intégrer l’électromagnétisme dans la mécanique quantique
pour donner l’électrodynamique quantique (Quantum ElectroDynamics).
La force électrique entre deux protons distants de 5 fermi vaut f ≈ 10 N
l’interaction forte : elle est responsable de la cohésion des noyaux atomiques, de la fusion et de la fission.
L’interaction forte est une force à très courte portée (∼ 10−15 m ) qui agit sur les quarks et par
extension sur les hadrons (ensemble de quarks et/ou antiquarks comme le neutron, le proton). Les
11 fermi = 10−15 m.
7
8 Chapitre 1. Charge et champ électrostatique
leptons comme l’électrons ou le muon, y sont totalement insensibles. L’interaction forte permet de
compenser la répulsion électrostatique entre protons au sein des noyaux atomiques.
L’interaction forte est décrit dans le cadre de la Chromodynamique Quantique (QCD - 1970), dans
laquelle on associe aux quarks (particules élémentaires) des charge électriques fractionnaires et une
charge de couleur. L’interaction forte intervient entre deux quarks de “couleur” différentes.
La « force forte » entre deux protons distants de 5 fermi vaut f ≈ 10 3 N
l’interaction faible : elle est responsable de la radio-activité beta, qui permet au Soleil de briller.
La « force faible » entre deux protons distants de 5 fermi vaut f ≈ 10 −2 N
Remarque : L’interaction gravitationnelle est incompatible avec les 3 autres interactions (unifiées dans le
« modèle standard »). L’unification des 4 interactions dans une nouvelle théorie (on a déjà trouvé son nom :
la théorie du tout) est le Graal recherché par les meilleurs théoriciens de la planète.
Interprétation : La matière est constituée de particules chargées que l’on peut arracher par friction. En
frottant vigoureusement de la soie sur du verre, des électrons sont transférés du verre à la soie. La
figure 1.1 donne quelques exemples de matériaux s’électrisant par frottement, classés en fonction de
leur aptitude à devenir positif ou négatif.
Série Triboélectrique
+
Fourrure de Lapin
Verre
Nylon
Laine
Fourrure de Chat
Coton
Soie
Dacron
Polyvinylchloré
Polyéthylène
Caoutchouc
Téflon −
Le transfert de charge peut se faire par décharge, c’est-à-dire par création d’un arc électrique (une
étincelle). En effet, lorsque deux objets de charges opposées sont approchés, l’attraction entre eux
peut devenir si importante que certaines particules sont accélérées dans l’air en produisant l’ionisi-
sation locale de l’air par collision. Cette ionisation crée un canal conducteur qui va transporter l’arc
électrique.
c
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1.1. L’interaction électrostatique 9
Notion de charge : Pour caractériser l’état électrique d’un système on définit la charge
électrique :
- c’est un scalaire positif ou négatif ;
- elle s’exprime en Coulomb (symbole : C).
Un transfert de charge de 1 C par seconde produit un courant électrique de 1 A. La
charge joue le même rôle que la masse dans l’interaction gravitationnelle à ceci près
que la charge est une grandeur scalaire positive ou négative. Deux charges électriques
de même signe se repoussent : on le constate par exemple en chargeant un électro-
scope. La charge est une grandeur extensive qui se conserve. La conservation de la
charge est un principe fondamental de la physique comme le principe de conservation
de l’énergie.
PVC Négatif
_
_
_ _
_ _
+++++++
Plateau − Tigemétallique
Feuille métallique
_ _
_ __
_
_
graduation
F IG . 1.2 – L’électroscope. Les électrons négatifs du bâton de PVC repoussent les électrons libres du plateau
métallique vers le bas de l’électroscope. La feiille métallique est repoussée par la tige car ces deux parties
sont négatives.
Distributions de charges :
Au début du vingtième siècle, la découverte de l’électron a permit de montrer que la charge était
quantifiée. La charge élémentaire que porte un proton vaut e = 1, 6021. 10 −19 C (mesurée par
Millikan) et représente l’opposée de la charge d’un électron. Le tranfert de charge ne se fait que
par multiple entier de e. Bien sûr, à l’échelle macroscopique, le nombre de particules échangées est
si grand que l’aspect discontinue ne se voit pas ce qui explique pourquoi on considère souvent des
répartitions continues de charges (pour des raisons mathématiques surtout) :
◦ La distribution volumique est une répartition de charge en volume. En chaque point du système on
définit une densité volumique de charge
dq
ρe (M ) = dτ (M )
[C.m−3 ]
qui représente la charge par unité de volume en un point. Si le milieu est homogène ρ e = VQ =
Constante.
◦ La distribution surfacique est une répartition de charges en surface. On définit une densité surfa-
cique de charge
dq
σ(M ) = dS (M )
[C.m−2 ]
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10 Chapitre 1. Charge et champ électrostatique
◦ La distribution filiforme est une répartition de charges sur une courbe. On caractérise la distribution
de charge à l’aide de la densité linéique de charge
dq
λ(M ) = dl (M )
[C.m−1 ]
dq= ρ d τ
P
Distribution volumique
dq= σ dS
Distribution surfacique
dq= λ dl
P
Distribution linéique
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1.2. Champ électrostatique 11
◦ L’expérience de C OULOMB : La figure 1.4 représente le dispositif expérimental qu’a utilisé C OULOMB
A α
en 1780 pour mettre en évidence la loi qui porte désormais son nom : une boule métallique M est fixée
à l’extrémité d’une tige isolante, suspendue en son milieu O à un fil de torsion de constante de torsion C
(on rappelle que le moment d’un couple de torsion a pour expression Cα). Ce système étant au repos,
on amène une boule métallique A tenue par une tige isolante au contact de la boule M et on électrise
les deux boules simultanément de sorte qu’elles soient pourvues de la même charge Q. La boule A est
maintenue en place et la boule B s’éloigne sous l’action de la force de C OULOMB. À l’équilibre, l’angle
α est mesuré ce qui permet de déduire la force si la constante de torsion est connue.
◦ Coulomb trouve une loi en inverse du carré de la distance et qui dépend de la quantité de charge que
portent chaque sphère. La force qu’éxerce une particule ponctuelle (1) de charge q 1 sur une particule
chargée ponctuelle (2) de charge q2 s’écrit :
→
− 1 q1 q2 →
−
F 1/2 = u
4π0 r2
où →
−
u est un vecteur unitaire orienté de la charge (1) vers la charge (2). La constante 0 désigne la
permitivité diélectrique du vide et est reliée à deux constantes fondamentales : µ 0 0 c2 = 1. On retiendra
1
que 4π 0
= 9, 0.109 F.m−1 .
Q 1 Q 2 >0
Q1 Q2
u 1−2 F
Q 1 Q 2 <0
Q1 Q2
u 1−2 F
Remarque : l’annexe B montre les analogies et différences entre la force de gravitation et la force élec-
trique.
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12 Chapitre 1. Charge et champ électrostatique
Considérons une distribution de charges ponctuelles {q1 , q2 , ...qi ..., qN } placées en Pi et une charge test
Q placée en M. Cherchons à exprimer la force qu’exerce cette ensemble de charges sur la charge test (cf.
figure ??).
P
i
qi
charge test Q
Fi
Système de charges q i
placés en Pi
F IG . 1.6 –
Le principe de superposition (les effets de chaque charge s’ajoutent) nous dit que la force résultante est la
somme vectorielle des forces qu’exercent chacune des charges q i sur la charge q :
−−→
qi →−
N N
→
− X ui X q i Pi M →
−
F =Q 2 =Q 3
= Q E (M )
i=1
4π r
0 i i=1
4π P
0 i M
→
−
Où E (M ) désigne le champ électrique créé en M par la distribution de charges. Ce champ est défini en tout
point de l’espace2 : il s’agit d’un champ vectoriel. Le champ électrique créé en un point M de l’espace,
par une charge q vaut donc en coordonnées sphériques :
→
− q−
→
u r
E (r, θ, φ) =
4π0 r2
On retiendra que les lignes de champ fuient les charges positives et convergent vers les charges négatives.
Dans un échantillon de matière même très petit il existe un grand nombre de charges élémentaires qui se
compensent exactement. Dans un µm3 d’air, dans les conditions normales de pression et de température,
on a environ un milliard de charges élémentaires. On conçoit dès lors que pour des expériences macrosco-
piques le nombre de charges est tellement grand que l’on peut les considérer réparties continûment (modèle
continu).
2 Ce champ diverge lorsque M = P . Cette divergence provient d’une modélisation qui n’est plus valide dès que l’on s’approche
i
de trop près des charges : la charge ponctuelle n’existe pas en réalité, il faut reconsidérer la modélisation dans ce cas.
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1.2. Champ électrostatique 13
On a
−→
λdz
dE = (cos θ−
→ − sin θ−
u ρ
→)
u z
4π0 P M 2
Comme sin θ = z/P M et dz = ρ cosdθ2 θ , on obtient après intégration :
λ
(sin θ2 − sin θ1 )−
→
u ρ
− 4π0 ρ
→
E 0
λ (cos θ2 − cos θ1 )− →
u z
4π0 ρ
\
où θ1 = OM B et θ2 = OM\ A.
◦ On remarque que le champ dépend de z et ρ mais pas de ϕ : le problème est en effet invariant vis à vis
d’une rotation d’axe Oz.
◦ Pour un segment infini (en réalité si L ρ), on obtient
→
− λ − →
E (ρ, ϕ) = u ρ
2π0 ρ
Le champ est radial et décroît comme l’inverse de la distance au fil. Dans ce cas, les lignes de champs
(courbes en tout point parallèle au champ en ce point) sont des droites radiales perpendiculaires au fil.
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14 Chapitre 1. Charge et champ électrostatique
dq= ρ d τ
P
M
dE(M)
Distribution volumique
dq= σ dS
M
dE(M)
Distribution surfacique
dq= λ dl
P
M
dE(M)
Distribution linéique
→
−
F IG . 1.7 – Calcul direct d’un champ par intégration de d E .
A
zmax
dq
O uz
θ uϕ y
ϕ
ρ = OM
M
uρ
x
dE
zmin
B
−→
F IG . 1.8 – Segment chargé. Chaque portion crée un champ électrique dE.
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Chapitre 2
→
− → −
I
Γ= A .d l
C
Circuit fermé { }
A(P)
P
dl
→
−
F IG . 2.1 – La circulation d’un champ vectoriel A le long d’un circuit (courbe mathématique) fermée vaut
H →− →
−
Γ = C A (P ).d l avec P parcourant le circuit C.
→
−
Circulation de E : calculons la circulation d’un champ électrique créé par une charge ponctuelle le long
d’un circuit quelconque partant de M1 (r1 , θ1 , ϕ1 ) pour arriver à M2 (r2 , θ2 , ϕ2 ). En coordonnées
→
−
sphériques le déplacement dl = dr− → + rdθ−
u r
→ + r sin θdϕ−
u θ u→ϕ . On obtient
M2 M2
−−−→ →− qdr q 1 1
Z Z
Γ= E(M ). dl = = ( − )
M1 M1 4π0 r2 4π0 r1 r2
15
16 Chapitre 2. Propriétés du champ électrostatique
Ainsi on remarque que la circulation de ce champ dépend de la distribution de charges ainsi que des
extrémités du contour (M1 et M2 ) mais pas de la forme du contour. Ainsi, si le circuit est fermé, on
trouvera toujours Γ = 0.
Conséquence : le travail de la force électrique s’exerçant sur un point matériel chargé, ne dépend pas de la
forme du trajet mais seulement des extrémités du trajet. La force électrique est donc conservative.
Propriétés du gradient :
− →
→ − − →
→ −
On a A . dl = ∇f. dl = df (par définition) ce qui implique que la circulation ne
dépend pas du chemin. Le gradient est un champ à circulation conservative.
La relation ci-dessus implique également que si l’on se déplace sur une courbe de
niveau de f (ensemble de points tel que f reste constant), on croise toujours le champ
→
−
vectoriel A avec un angle droit.
Potentiel électrostatique : le champ électrostatique est à circulation conservative. Il peut en effet s’expri-
mer comme le gradient d’une fonction. Pour une charge ponctuelle
→
− q−
→
u r →
− q
E (r, θ, ϕ) = = − ∇( + C)
4π0 r2 4π0 r
On peut donc conclure que le champ électrostatique créé par une distribution de charge s’écrit
N −−→
→
− X q i Pi M →
− X qi
E = 3
= − ∇( + C)
i=1
4π0 Pi M i
4π0 ri
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2.1. Potentiel électrostatique 17
dq
Z
V (M ) =
D 4π0 r
où Ep désigne l’énergie potentielle électrostatique. Cette énergie s’exprime en joule et n’est pas à confondre
avec le potentiel électrostatique.
q1 q2
Ep int =
4π0 r12
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18 Chapitre 2. Propriétés du champ électrostatique
Cas général : Considérons N charges ponctuelles qi en interaction dans le vide, à la distance rij l’un de
l’autre. On a donc 21 N (N − 1) couples en interaction
X qi qj 1X X 1X
Ep int = = qi Vj (i) = qi V (i)
<i,j>i6=j
4π0 rij 2 i 2 i
j6=i
1
où V (i) est le potentiel électrique dans lequel est plongée la charge q i . Le facteur 2 permet de ne pas
compter deux fois les mêmes couples.
2.2.1 Topographie
Lignes de niveau : Il y a deux façons de représenter un champ scalaire à deux variable f (x, y). Soit on
trace l’ensemble des points z = f (x, y) dans un repère cartésien et l’on obtient alors une surface (cf. figure
2.2) soit on trace, comme pour une carte de relief, les courbes de niveauf (x, y) = C te .
Si la fonction dépend de trois variables x, y, z, on représentera les surfaces de niveau. La surface équipo-
tentielle est l’ensemble de points tel que le potentiel électrostatique reste constant.
Courbes de niveau
axe Oz
11
10 1 10
12 9
9 8 9
10 8 7 8
7 6 7
8 5 0.5
6 4 6
6 5 3 5
4 4 2 4
3 0 y 3
2 2 2
0 1 1
-0.5
1
-1
0.5 10
8
6
4
2
0 -1
-0.5 -1 -0.5 0 0.5 1
0 0
x
-0.5 axe Oy
axe Ox 0.5
1 -1
→
−
Ligne de champ : Pour représenter un champ vectoriel A (x, y), on trace des courbes orientées telles que
leur tangente, en chaque point, ait la même direction et le même sens que le champ vectoriel (exemple :
ligne d’écoulement d’un fluide).
→
−
Si l’on note dl le vecteur déplacement infinitésimal le long de la ligne de champ, on a
→
− → − →
−
dl ∧ A = 0
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2.2. Symétries et invariances 19
Énoncé : Lorsque que certaines causes produisent certains effets, les éléments de sy-
métries des causes doivent se retrouver dans les effets produits.
Ici, les causes sont représentées par la distribution de charges et les effets par le champ électrostatique et le
potentiel électrostatique.
Exemples :
◦ invariances par translation : Considérons une distribution invariante par translation suivant l’axe Oz.
→
−
Translatons la distribution suivant le vecteur t = (0, 0, a). Le problème est identique à cause de l’in-
variance de la distribution. En M, le champ électrique sera donc le même. Or tout se passe comme si la
→
−
distribution n’avait pas bougé, et que le point M s’était translaté de − t . Ainsi
→
− →
−
E (x, y, z) = E (x, y, z − a) ∀a
◦ invariances par rotation : Considérons une distribution invariante par rotation (angle ϕ) autour de l’axe
Oz (symétrie cylindrique). Tournons la distribution d’un angle a. Le problème est identique à cause de
l’invariance de la distribution. En M, le champ électrique sera donc le même. Or tout se passe comme
si la distribution n’avait pas bougé, et que le point M avait tourné d’un angle −a. Ainsi, en coordonnée
cylindrique
→
− →
−
E (ρ, ϕ, z) = E (ρ, ϕ − a, z) ∀a
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20 Chapitre 2. Propriétés du champ électrostatique
Distribution présentant un plan de symétrie : supposons que la distribution de charge est invariante par
rapport à un plan de symétrie Π. Autrement dit on considère la symétrie S, par rapport à un plan telle que :
P → P0
ρe (P ) → ρe (P 0 )
Cherchons le champ créé en un point M ∈ Π. On voit alors qu’à tout point P de la distribution , créant un
−→ −→ −→ −→
champ dE(M ) correspond un point symétrique P 0 créant un champ dE 0 (M ) telle que dE(M ) + dE 0 (M )
→
−
se trouve dans le plan Π. Ainsi le champ résultant E (M ) est nécessairement dans le plan Π.
On montre également, à l’aide du principe de Curie que si l’on note E t la composante tangentielle au plan
Π du champ électrique et En sa composante normale on a la propriété suivante :
Et (M ) = Et (M 0 )
En (M ) = −En (M 0 )
E (M 1 ) Π E (M’1 ) Π’
M1 M’1
P P’ P P’
+ −
dE’
dE + dE’
M M
dE’ dE
dE
E (M 1 )
dE + dE’
M’1 M1
E (M’1 )
(a) Distribution présentant un plan de symétrie (b) Distribution présentant un plan d’antisy-
métrie.
c
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2.3. Théorème de Gauss 21
On montre également, à l’aide du principe de Curie que si l’on note E t la composante tangentielle au plan
Π du champ électrique et En sa composante normale on a la propriété suivante :
Et (M ) = −Et (M 0 )
En (M ) = En (M 0 )
À retenir : En tout point d’un plan de symétrie, le champ électrique est contenu dans
ce plan. En tout point d’un plan d’anti-symétrie, le champ électrique est perpendicu-
laire à ce plan.
→
−
ZZ
Φ= A (M )dS→ −n
(S)
où →
−
n désigne un vecteur unitaire perpendiculaire à la surface en M. Deux cas se présentent :
A
dS
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22 Chapitre 2. Propriétés du champ électrostatique
Opérateur divergence : la divergence est un opérateur différentiel qui prend comme argument un champ
→
−
vectoriel et qui renvoit un scalaire. Considérons le champ vectoriel A (x, y, z) = Ax (x, y, z)−
→+
u x
Ay (x, y, z)−
→ + A (x, y, z)−
u →. Par définition, la divergence du champ vectoriel A se note div →
u
→
− −
A et
y z z
vaut
→
− ∂Ax ∂Ay ∂Az
div A = + +
∂x ∂y ∂z
−−→
Par exemple, divOM = 3.
théorème de la divergence : On montre en mathématique que le flux d’un champ vectoriel à travers une
surface fermée se transforme en une intégrale de volume :
→
− → →
−
ZZ ZZZ
−
A . n dS = div A dτ
S V
d’où l’on déduit la forme locale du théorème de gauss où équation de M AXWELL -G AUSS :
→
− ρe
div E =
0
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2.3. Théorème de Gauss 23
2.3.4 Exemple
3Q
Distribution à symétrie sphérique : considérons une boule de rayon R chargée uniformément (ρ = 4πR 3 =
◦ L’axe (OM ) est un axe de symétrie (intersection de deux plans de symétrie) : Le champ est donc
radial :
→
−
E (r, θ, ϕ) = E(r)→
−
er
◦ Choisissons comme surface de Gauss, une sphère (fictive) de rayon r et calculons le flux élec-
trique :
Φ = 4πr2 E(r)
◦ Deux cas se présentent :
3
– r < R : la charge intérieure vaut alors Qint = ρ 34 πr3 = Q Rr 3 . D’où
→
− Q
E (r, θ, ϕ) = r→
−
er
4π0 R3
On note que le champ électrique s’annule au centre (centre de symétrie).
– r > R : la charge intérieure vaut alors Qint = Q. D’où
→
− Q → −
E (r, θ, ϕ) = er
4π0 r2
On note que le champ électrique à l’extérieure de la distribution, est le même que celui créé par
une charge ponctuelle Q située au centre de la boule.
◦ Le potentiel électrique est tel que
→
− dV →
E (r, θ, ϕ) = E(r)→
−
er = − −
er
dr
d’où
Q
Vext = 4π 0r
Q r2
Vint = 8π0 R (3 − R2 )
Φ = S(E(z+ ) − E(z− )) = 0
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24 Chapitre 2. Propriétés du champ électrostatique
e
◦ Si le cylindre est traversé par l’ armature positive situé en z = 2, on obtient :
σS
S(−E(z− )) =
0
→
− →
−
c’est-à-dire E int = − σ0 k . On obtient le même résultat si le cylindre est traversé par l’armature néga-
tive.
c
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Chapitre 3
Conducteurs en équilibre
électrostatique
3.1.1 Définitions
Conducteur : Il s’agit d’un système macroscopique pouvant transporter le courant électrique gràce à des
porteurs de charge mobiles. Dans un métal, ce sont les électrons libres qui sont susceptibles de géné-
rer un courant électrique macroscopique lorsqu’on les soumet à un champ électrique. On rencontre
des conducteurs à l’état solide, liquide et gazeux :
◦ solide : les métaux, tels que le cuivre, l’aluminium, le fer etc... sont des conducteurs pourlesquels
les porteurs de charge sont des électrons délocalisés dans le réseau cationique. Cependant ces
électrons sont faiblement liés au réseau, c’est pourquoi il faut fournir une énergie pour les extraire
du métal (travail de sortie).
◦ liquide : les solutions électrolytiques peuvent transporter le courant électrique grâce aux ions sol-
vatés. Le processus de conduction est assuré grâce au mouvement de ces ions et/ou au transfert de
charges entre ions. En général, plus les ions sont petits, meilleure est la conduction.
◦ Gaz : Lorsque l’on ionise un gaz, on crée des ions, des électrons et des protons susceptibles de
tranporter un courant électrique. On parle alors de Plasma.
Équilibre : à l’équilibre, un conducteur n’est soumis à aucun mouvement macroscopique. Il n’y a donc pas
de courant électrique macroscopique. Bien évidemment, à l’échelle de l’atome les électrons, proton
sont en mouvement, cependant à l’échelle mésoscopique, c’est-à-dire intermédiaire entre l’échelle
macroscopique et atomique (l’échelle du micromètre pour fixer les idées) ces mouvements incessants
se compensent.
25
26 Chapitre 3. Conducteurs en équilibre électrostatique
+ + + +
+
+
+
σ +
E=
+
ε0
+
+
+
M2
+ M1 E’
+ E’ E’’ E’’
+ +
+ +
+ E=0
+
+
+ +
+ +
+ +
+ +
+ +
normal au plan. Ce résultat reste valide pour un plan fini de taille caractéristique L tant que l’on se place à
une didtance d L du plan. Ainsi, lorsque l’on se place au voisinage d’un conducteur, on peut considérer
−−→ −
→ −→ −→
que le champ créé est la somme de deux termes : Eext (M ) = E 0 (M ) + E 00 (M ) avec E 0 le champ créé par
−→
la portion du conducteur que l’on peut assimiler à un plan tangent et E 00 le champ créé en ce même point
par le reste du conducteur. Si l’on note −n−
→
ext le vecteur unitaire normal à la surface du conducteur et dirigé
vers l’extérieur, on peut écrire au voisinage de la surface :
−−→ σ −−→ −→ →
−
Eint (M ) = − next + E 00 (M ) = 0
20
−−→ σ −−→ −→ σ −→
Eext (M ) = next + E 00 (M ) = − next
20 0
c
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3.1. Propriétés des conducteurs à l’équilibre 27
Remarques : On montre que la distribution de charge est surfacique qu’à l’échelle macroscopique. Une
analyse plus fine, tenant compte des courants de diffusion, montre que les charges se répartissent sur
une épaisseur de quelques dizième de nanomètre.
Supposons que l’on dispose, dans le vide, d’un certain nombre de conducteurs portés à des potentiels
connus Vi et que l’on cherche les champs créés partout.
Tout d’abord, montrons que le potentiel vérifie une équation simple dans le vide. En effet, dans le vide,
→
− →
− →
− →
−
ρe = 0 et donc on a div E = 0 et E = − ∇V . Ainsi on obtient : div(− ∇V ) = 0 c’est-à-dire :
Le potentiel vérifie l’équation de L APLACE. Cette équation a la propriété importante suivante : lorsque les
conditions aux limites sont fixées (par exemple V = Vi à la surface du conducteur Ci ) la solution est unique.
Ainsi, si l’on trouve une solution compatible avec les conditions aux limites et qui satisfait l’équation de
L APLACE, alors on sait qu’il s’agit de LA solution du problème.
V = V0 pour r < R
R
V = V0 pour r > R
r
→
− −
→
ce qui permet de déduire le champ électrique E = − dV
dr ur :
→
− →
−
E = 0 pour r < R
→
− R− →
E = V0 2 u r pour r > R
r
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28 Chapitre 3. Conducteurs en équilibre électrostatique
V̄ij = Vi,j
On part donc d’une situation où Vi,j = 0 partout sauf à la frontière et on passe en revue tous les
noeuds en leur affectant une valeur qui correspond à la moyenne des noeuds voisins. Une fois tous
les noeuds passés en revue, on réitère l’opération. le processus converge et l’on stoppe l’itération
quand on considère que la variation relative des potentiels après chaque itération est inférieur à un
seuil fixé arbitrairement. cette méthode s’appelle la méthode de relaxation. Bien sûr, plus le maillage
est serré et meilleur est la précision mais cela coûte du temps de calcul...
c
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3.2. Les condensateurs 29
+ + + +
+ + +
+
+ −
+
+
−
+
−
+
− +
+ −
+ +
q1 −
+ − +
+ + q 2 = −q 1
− +
+
E=0 + −
+
+ + − E=0 +
+
+ −
+
−
+ +
+ − +
+
+ +
+ −
+ +
+ +
+ + +
(C1) +
(C2)
+
(a) (b)
Si maintenant, le conducteur C2 est mis à la Terre (réservoir de charge) les charges négatives vont
être neutralisées et le conducteur sera donc chargé : on parle alors de charge par influence partielle.
Influence totale : Si l’on examine le cas particulier où le conducteur C2 entoure C1 alors la surface inté-
rieure de C2 se recouvre d’une charge opposée à celle que contient C1 : on parle d’influence totale.
Dans ce cas, on dit que les deux conducteurs forment un condensateur constitué de deux armatures
conductrices.
La capacité d’un condensateur mesure l’aptitude à stocker une quantité de charge sur l’armature in-
terne. En effet, on montre que si l’on soumet le condensateur à une tension U = V 1 − V2 , l’armature
interne se charge d’une charge
Q = CU
où C mesure la capacité du condensateur et ne dépend que de la géométrie du condensateur.
Un condensateur plan est formé par deux plans en influence totale (+Q et -Q sont les charges totales de
chaque armature) , parallèles à xOy et espacés d’une distance e et soumis à une tension U . On néglige les
effets de bords ce qui revient à considérer les plans infinis. L’invariance du problème par translation suivant
x et y impose une répartition uniforme des charges.
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30 Chapitre 3. Conducteurs en équilibre électrostatique
Or, on sait que le champ créé par un plan infini chargé uniformément vaut (cf. Chapitre 2) :
→
− σ −−→
E = next
20
En conséquence, le champ résultant est telle que (Eint est le champ entre les armatures, et Eext est le champ
à l’extérieur du condensateur) :
Eext = 0
Eint = σ0
et le champ est orienté de la plaque positive vers la plaque négative.
Le potentiel électrique est tel que
dV σ
E(z) = − ⇒ ∆V = ∆z
dz 0
Si l’on note U = V ( 2e ) − V (− 2e ) la tension électrique entre les plaques et sachant que σ = Q S (si S est
l’aire d’une portion de l’armature positive, Q est la charge que porte cette surface) , on obtient :
Qe
U=
0 S
c’est-à-dire :
Q = CU
avec
0 S
C=
e
désignant la capacité d’un condensateur. Plus l’espacement est petit plus la capacité est grande.
0.3
0.2
0.1
b0
–0.1
–0.2
(a) condensateur
NB : on place des isolants ayant une permitivité relative r importante pour augmenter la capacité. Dans ce
cas
0 r S
C=
e
c
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Chapitre 4
Dipôle électrostatique
+q Α r2
r
a
y
ϕ
−q
Β
31
32 Chapitre 4. Dipôle électrostatique
→
− →
−
→
− q r1 r2
E (M ) = − 3
4π0 r13 r2
◦ topographie : cf. fig 4.2.
qa cos θ
V ≈
4π0 r2
on remarque que le champ varie en 1/r 2 , loin du doublet. En effet, il décroît plus vite que le potentiel
créé par une charge car loin du doublet on “voit” une charge totale nulle.
◦ On définit alors le moment dipolaire du doublet :
→
− −
−→
p = q BA
→
−
p .−
→
u r
V ≈
4π0 r2
→
− −−→ !
→
− →
− 1 p .OM 1 1→− →
− −−→ →
− −−→ →− 1
E (M ) = − ∇ =− ∇ p . OM + ( p . OM ) ∇
4π0 r3 4π0 r3 r3
Or,
→
− → −−→ −
∇ −p .OM = →
p
→
−
1
−
→
u r
∇ =−
r3 r4
d’où
→
− 1
E (M ) = [3 (→
−
p .−
→) −
u → → −
r ur − p ]
4π0 r3
c
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4.1. L’approximation dipolaire 33
2 4
1 2
b0 b0
–1
–1 –2
–3
–2 –2 –1 0 1 2 –4 –4 –2 0 2 4
a a
F IG . 4.2 – Equipotentielles et Lignes de champ (on a imposé aux vecteurs d’être de longueur constante).
M ur
q1 ri
q2
Pi
qi
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34 Chapitre 4. Dipôle électrostatique
4.1.4 Généralisation
Considérons une distribution de charges {qi=1..N } délimitée par un volume fini. Notons a, la dimension
caractéristique de cette distribution. On cherche a exprimer les champs créés dans l’approximation dipo-
laire, c’est-à-dire, pour des points M situés à des distances très grandes devant a. Plaçons l’origine d’un
−−→
repère dans la distribution et notons →
−ri = Pi M où Pi repère la position de la charge qi .
On a
X qi
V =
i
4π0 ri
avec
−−→ −−→
s
2
OPi OM .Pi O
ri = r 1+ +2
r r2
Le premier terme désigne le terme unipolaire. C’est le terme prépondérant lorsque la charge totale est non
nulle. Par exemple, un ion crée un champ quasi-newtonien dès que l’on se trouve à une distance grande
devant sa taille.1
Le deuxième terme représente le terme dipolaire. Il devient prépondérant lorsque la charge totale est nulle
P −−→ →
−
à condition que i qi OPi 6= 0 . C’est par exemple le cas d’une molécule neutre qui ne présente pas de
centre de symétrie (on parle de molécule polaire), comme par exemple H 2 O, HCl, etc.
P −−→
Par définition , le moment dipolaire de la distribution vaut →
−
p = i qi OPi . Si l’on note B+ le barycentre
−−−−→
des charges positives et B− le barycentre des charges négatives, on obtient →
−
p = QB− B+ où Q désigne la
somme des charges positives. Ce moment dipolaire caractérise donc la répartition des charges et ne dépend
pas du choix de l’origine.
→
−
p .−
→
u r
V ≈
4π0 r2
→
− 1
E (M ) = [3 (→
−
p .−
→) −
u → → −
r ur − p ]
4π0 r3
1 On montre que dans ce cas, si l’on place O au barycentre des charges, le deuxième terme disparaît et le terme suivant varie en
c
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4.2. Actions subies 35
On retiendra que toute distribution localisée, neutre avec un barycentre des charges
positives ne coïncidant pas avec le barycentre des charges négatives, se caractérise par
un moment dipolaire
→
− P −−→
p = i qi OPi
et un champ électrostatique
→
−
E (M ) = 1
4π0 r 3 [3 (→
−
p .−
→) −
u → → −
r ur − p ]
car la distribution est neutre. Ainsi le centre d’inertie n’est pas perturbé par cette action extérieure.
Par contre le système peut être soumis à un couple.
◦ Le moment du couple vaut
→
− X −−→ −−→ − −−→
Γ = OPi ∧ qi Eext = → p ∧ Eext
i
◦ Applications : lorsque l’on dissout un ion en solution aqueuse, les molécules d’eau entourent l’ion
en orientant le moment dipolaire de la molécule d’eau dans le sens du champ créé par l’ion. Ce
processus permet d’atténuer efficacement le champ électrique créé par l’ion.
2ème cas : Considérons une molécule apolaire comme O2 ou CH4 . Dans ce cas, on pourrait penser que
l’action est nulle puisque que le moment dipolaire est nulle. En fait, le nuage électronique se déforme
sous l’action d’un champ électrique ce qui déplace le barycentre des charges négatives par rapport
au barycentre des charges positives. La molécule acquiert donc un moment dipolaire : on parle de
moment dipolaire induit par l’action d’un champ extérieur. Si le champ extérieur est faible devant
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36 Chapitre 4. Dipôle électrostatique
le champ électrostatique qui maintient la cohésion (≈ 100 GV/m) alors une approximation linéaire
suffit :
→
− −−→
pi = αEext
où α désigne la polarisabilité de la molécule. On peut retenir l’idée générale suivante : plus une
molécule est grosse plus elle est polarisable.
Bien sûr, une fois polarisée, la molécule se comporte comme dans le premier cas.
Étudions qualitativement l’action d’un champ électrostatique extérieur non uniforme sur un doublet électro-
statique rigide. On a vu que le champ extérieur tend à orienter ce dipôle dans le sens du champ. Supposons
ceci fait.
Supposons que le pôle + se trouve dans une zone où règne un champ plus fort qu’au voisinage du pôle -.
dans ce cas la résultante des forces tend à déplacer le doublet vers la zone où règne un champ fort.
Supposons que le pôle - se trouve dans une zone où règne un champ plus fort qu’au voisinage du pôle +.
dans ce cas aussi, la résultante des forces tend à déplacer le doublet vers la zone où règne un champ fort.
+ F+
−
F−
F IG . 4.4 –
On retiendra que le dipôle est soumis à une force qui tend à le déplacer vers les zones
où règne un champ électrique fort (une fois que le dipôle est aligné avec le champ).
Application : Dans tous les gaz, liquides et solides moléculaires, il existent des interactions attractives
faibles dites interactions de Van der Waals.
Prenons l’exemple de deux molécules polaires M1 et M2 de moments dipolaires p1 et p2 . M1
produit un champ dipolaire dans tout l’espace et M2 s’oriente dans ce champ. Une fois orienté
elle est attirée vers la zone ou règne un champ fort, c’est-à-dire, vers M 1 . Ainsi M1 et M2 , bien
qu’électriquement neutres, s’attirent. Si l’on moyenne sur les orientations on montre que l’attraction
est faible :
p1 p2
f∝ 7
r
On montre également que cette attraction existe entre une molécule polaire et une molécule apolaire
(processus de polarisation induite) ainsi qu’entre deux molécules apolaires (effet plus subtil).
c
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4.2. Actions subies 37
Cette interaction est donc toujours présente et elle est responsable de la transition de phase gaz-
liquide. C’est aussi elle qui intervient dans tous les problèmes d’interface solide-liquide ou liquide-
liquide : problème d’ahérence d’une peinture, de mouillage d’un liquide sur un support etc.
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38 Chapitre 4. Dipôle électrostatique
c
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Chapitre 5
Interaction électromagnétique
Les aimants sont connus depuis l’Antiquité, sous le nom de magnétite (Fe 3 04 ), pierre trouvée à proximité
de la ville de Magnesia (Turquie). C’est de cette pierre que provient le nom actuel de champ magnétique.
Les chinois furent les premiers à utiliser les propriétés des aimants, il y a plus de 1000 ans, pour faire
des boussoles. Elles étaient constituées d’une aiguille de magnétite posée sur de la paille flottant sur de
l’eau contenue dans une récipient gradué. Au XVIIIème siècle, Franklin découvre la nature électrique de la
foudre (1752). Or, il y avait déjà à cette époque de nombreux témoignages de marins attirant l’attention sur
des faits étranges : “Les orages perturbent les boussoles”, “La foudre frappant un navire aimante tous les
objets métalliques”. Franklin en déduisit “la possibilité d’une communauté de nature entre les phénomènes
électriques et magnétiques”. Coulomb (1785) montre la décroissance en 1/r 2 des deux forces. Mais il faut
attendre la fin du XIXème siècle pour qu’une théorie complète apparaisse, la théorie de l’électromagné-
tisme.
Tout commença avec l’expérience de O ERSTED en 1820. Il plaça un fil conducteur au dessus d’une bous-
sole et y fit passer un courant. En présence d’un courant l’aiguille de la boussole est effectivement déviée,
prouvant sans ambiguïté un lien entre le courant électrique et le champ magnétique. Par ailleurs, il ob-
serva : “ Si on inverse le sens du courant,la déviation change de sens.”. La force qui dévie l’aiguille est non
radiale. L’étude quantitative des interactions entre aimants et courants fut faite par les physiciens B IOT et
S AVART (1820). Ils mesurèrent la durée des oscillations d’une aiguille aimantée en fonction de sa distance
à un courant rectiligne. Ils trouvèrent que la force agissant sur un pôle est dirigée perpendiculairement à la
39
40 Chapitre 5. Interaction électromagnétique
direction reliant ce pôle au conducteur et qu’elle varie en raison inverse de la distance. De ces expériences,
L APLACE déduisit ce qu’on appelle aujourd’hui la loi de B IOT et S AVART. Une question qui s’est ensuite
immédiatement posée fut : si un courant dévie un aimant, alors est-ce qu un aimant peut faire dévier un
courant ? Ceci fut effectivement prouvé par DAVY en 1821 dans une expérience où il montra qu’un arc
électrique était dévié dans l’entrefer d’un gros aimant. L’élaboration de la théorie électromagnétique mit
en jeu un grand nombre de physiciens de renom : O ERSTED , A MPÈRE , A RAGO , FARADAY, F OUCAULT,
H ENRY, L ENZ , M AXWELL , W EBER , H ELMHOLTZ , H ERTZ , L ORENTZ et bien d’autres. Si elle débuta en
1820 avec O ERSTED, elle ne fut mise en équations par M AXWELL qu’ en 1873 et ne trouva d’explication
satisfaisante qu’ en 1905, dans le cadre de la théorie de la relativité d’E INSTEIN. Dans ce cours de magné-
tostatique, nous ne suivrons pas la chronologie historique. Nous prendrons le parti ici de poser l’expression
de la force magnétique s’exerçant sur une particule puis ensuite nous chercherons comment le champ ma-
gnétique est lié au courant électrique qui le crée pour terminer sur la notion de dipôle magnétique dont
l’aimant est le représentant.
où −
→ →
−
Fe = q E
−→ →
−
Fm = q →
−
v ∧B
Unités : Le champ magnétique s’exprime en Tesla dans le S.I. en hommage à Tesla. Une analyse dimen-
sionnelle permet de montrer que 1T = 1kg.A−1 .s−2 .
Ordres de grandeur :
◦ Un aimant courant : 10 mT
◦ Un électroaimant ordinaire : ~ Tesla
c
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5.1. Notion de champ magnétique 41
Remarques :
◦ Pour des particules microscopiques, les forces de pesanteur sont en général négligeables devant la force
électromagnétique.
◦ La force magnétique est une correction relativiste à la force de Coulomb ; cette force s’interprète correc-
tement en relativité.
La force électromagnétique viole le principe des actions réciproques.
Puissance de la force de Lorentz : La force magnétique ne fournit pas de travail. En effet la puissance de
la force de Lorentz est nulle :
→
− −
P = F .→v =0
car la force magnétique est à chaque instant perpendiculaire à la vitesse. Ainsi, d’après le théorème
de l’énergie cinétique, si une particule est soumise uniquement à la force magnétique, la vitesse reste
constante en intensité :
d 1
( mv 2 ) = P = 0
dt 2
Conclusion : seule la force électrique peut faire varier la vitesse en intensité, la force magnétique ne
peut qu’incurver la trajectoire.
Remarque : La force magnétostatique ne travaille pas. Cependant, si le champ magnétique varie dans le
temps, il apparaît une champ électrique lié à la variation du champ magnétique (phénomène d’induc-
tion) qui lui travaille.
La force de L APLACE est la force magnétique qui s’exerce sur un conducteur traversé par un courant élec-
trique. Considérons une portion rectiligne de conducteur de section S, contenant n − porteurs de charges
mobiles (charges q− ) par unité de volume et n+ ions fixes (charges q+ ) constituant le réseau. Bien sûr,
→
−
l’électroneutralité du conducteur impose n− q− = n+ q+ . Supposons ce conducteur animé d’une vitesse V
→
−
par rapport au laboratoire et plongé dans une zone où règne un champ magnétostatique B . D’autre part,
→
−
les porteurs de charge sont animés d’une vitesse v par rapport au conducteur.
Fil conducteur
dl
dl V
P
I B
Section S
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42 Chapitre 5. Interaction électromagnétique
→
−
Calculons la force magnétique s’exerçant sur une portion de conducteur dl (élément orienté de longueur).
On a :
→
− →
− →
− →
− → − →
−
d F = n− Sdlq− (→−v + V ) ∧ B + n+ Sdlq+ V ∧ B = n− Sdlq− → −
v ∧B
Calculons maintenant l’intensité du courant électrique. La quantité de charge δQ transférée pendant la
durée δt vaut
δQ
δQ = q− n− (Svδt) ⇒ I = = q− n− Sv
δt
Ainsi la force magnétique qui s’exerce sur une longueur orienté de conducteur vaut :
→
− →
− → −
d F = Id l ∧ B
Applications : La balance de cotton (mesure d’un champ magnétique), l’ampèremètre à aiguille (mesure
d’intensité), le haut parleur (production d’un déplacement alternatif avec un courant alternatif) ...
c
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5.2. Champ magnétostatique créé par des circuits fermés filiformes 43
◦ On se contente de décrire les champs créés par des circuits filiformes : on néglige donc la taille carac-
téristique des fils devant l’échelle caractéristique des champs. On définit en chaque point du circuit un
courant et un sens d’orientation conventionnel. On sait de plus que, dans le régime quasi-stationnaire, le
courant électrique est le même en tout point d’une branche (cf. électrocinétique).
◦ La symétrie et les invariances d’une distribution auront des conséquences sur les champs créés.
– Recherche des invariances : Si une distribution ne change pas lorsqu’on lui applique une symétrie, on
dit qu’elle est invariante vis à vis de cette symétrie. exemples : la spire est invariante vis à vis de la
rotation autour de l’axe perpendiculaire au plan de la spire. un fil rectiligne est invariant vis à vis de
toute translation suivant la direction du fil etc.
– Recherche des plans de symétrie et d’antisymétrie.
– Un plan de symétrie π est un miroir qui laisse invariant la distribution de courant : Exemple : le fil
infini.
– la distribution de courant présente un plan d’anti-symétrie π 0 , lorsque la distribution symétrique par
rapport à π 0 donne une distribution où les courants sont simplement inversés.
– Exemple : la spire. deux fils parallèles parcourus par des courants identiques mais de sens opposé.
Les travaux de B IOT et S AVART repris par A MPÈRE permirent de trouver une loi permettant de calculer le
champ magnétique créé par une distribution de courant. Ces deux physiciens ont postulé en 1820 que le
champ magnétique résultant pouvait s’interpréter comme une somme de champs magnétiques créés par des
éléments de courants. Bien sûr, une distribution de courant étant toujours fermé, c’est le champ magnétique
créé par l’ensemble du circuit qui a un sens. La formule est :
dB
u
I
P
dl
→
− −
−→ µ0 I dl ∧ →
u
dB(M ) =
4π r2
où →
−
u est le vecteur unitaire joignant l’élément de courant situé en P, à M. On peut aussi écrire :
→
− −−→
−→ µ0 I dl ∧ P M
dB(M ) =
4π P M 3
Enfin, le champ magnétique résultant est donc la somme sur tout le circuit :
→
− →
→
− −→ µ0 I dl ∧ −
u
Z Z
B (M ) = dB =
4π circuit r2
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44 Chapitre 5. Interaction électromagnétique
dB
M
u
P R
dl I
◦ Par symétrie on voit que le champ magnétique est suivant l’axe de la spire.
◦ On montre que
→
− µ0 I
B (M ) = sin3 θ −
→
u z
2R
où θ est le demi-angle au sommet du cône formé par M et la spire.
c
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Chapitre 6
6.1 Symétries
v v
u u
B
B
◦ La figure 6.1 ci-dessus montre comment un vecteur axial se transforme vis à vis d’un plan de symétrie
ou d’antisymétrie.
– Considérons la symétrie S, par rapport à un plan. On voit alors que si M 0 est le symétrique de M on
a:
Bt (M ) = −Bt0 (M 0 )
Bn (M ) = Bn0 (M 0 )
où Bn désigne la composante normale au plan et Bt sa composante parallèle. Cela implique que si M
est dans le plan de symétrie, le champ magnétique est perpendiculaire
– De la même façon, en présence d’un plan d’antisymétrie, on a :
Bt (M ) = Bt0 (M 0 )
Bn (M ) = −Bn0 (M 0 )
45
46 Chapitre 6. Propriétés du champ magnétique
ce qui implique qu’en tout point du plan d’anti-symétrie le champ magnétique est contenu dans ce
plan.
À retenir : En tout point d’un plan de symétrie, le champ magnétique est perpendi-
culaire à ce plan. En tout point d’un plan d’antysymétrie, le champ magnétique est
contenu dans ce plan.
6.1.2 Topographie
On peut visualiser les lignes de champ magnétique en déposant de la limaille de fer constitué de grains
ferromagnétiques qui s’orientent suivant le champ magnétique. On obtient alors un spectre magnétique.
Décrivons quelques cas (les cartes de champs sont des simulations).
Le fil infini : On place un fil infini en (0,0) parcouru par un courant I. On observe que les lignes de champ
sont circulaires (champ orthoradial) et que l’intensité du champ décroît quand la distance à l’axe
augmente. On a
→
− µ0 I −
B (M ) = u→
ϕ
2πρ
Notez que les lignes de champ sont toujours fermées (cf.figure 6.2).
1
1
y 0.5
0.5
–0.5
–0.5
–1
–1
F IG . 6.2 – Le fil infini. Attention : dans la figure (a) les flèches sont normalisées.
La spire : On place en O, une spire de rayon R parcourue par un courant d’intensité I uniforme. La figure
6.3 présente une carte de champ avec des flèches donnant la direction du champ (leur longueur est
constante par commodité). Notez la structure fermée et dipolaire des lignes de champ. Le problème
présente une symétrie de révolution. Sur l’axe de la spire, on a
µ0 I sin3 θ
B(M ) =
2R
avec θ le demi-angle au sommet du cône formé par M et la spire.
Les bobines de H ELMHOLTZ : On forme deux bobines de H ELMHOLTZ en plaçant deux spires sur le
même axe et en imposant une distance de R entre les spires. Cette configuration permet de créer un
champ magnétique entre les spires, quasi-uniforme (cf.figure 6.3).
c
Jimmy Roussel
6.1. Symétries 47
b0
–1
–2
–2 –1 0 1 2
a
(a) (b)
Le solénoïde : On réalise un solénoïde en enroulant de façon jointive un fil conducteur sur un cylindre de
longueur L. Cet enroulement est caractérisé par une densité linéique d’enroulement n = N L , avec N
le nombre d’enroulement. Bien que cet enroulement soit légèrement hélicoïdal, on peut considérer
que le solénoïde, dans une première approximation, est une superposition de spires très rapprochées.
On montre alors que dans le cas d’un solénoïde infini, le champ extérieur est nul et le champ intérieur
est axial et vaut
Bint = µ0 nI
Dans le cas d’un solénoïde fini, le champ sur l’axe est toujours axial et s’écrit
µ0 nI
B(M ) = (cos α2 − cos α1 )
2
avec α2 et α1 les demi-angles au sommet des cônes formés par M et les spires extrêmes du solénoïde
(cf. figure 6.4).
F IG . 6.4 – Le solénoïde.
Deux fils infinis : On place deux fils identiques (parcouru parle même courant algébrique) en (-1, 0) et
en (1, 0) (cf. figure 6.5). Là encore on remarque que les lignes de champ se referment. Notez que
loin des deux fils, on retrouve des lignes de champ quasi-circulaires (la distribution est “vue” comme
un seul fil parcouru par un courant 2I. De près on retrouve également des lignes circulaires près de
chaque fil. Les lignes de champ ne peuvent se croiser qu’en des points où le champ est nul. Ici on
rencontre cette situation : O est un point où le champ est nul ; une ligne de champ particulière se
coupe en O : il s’agit d’une lemniscate de B ERNOULLI .
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48 Chapitre 6. Propriétés du champ magnétique
y1
–2 –1 0 1 x 2
–1
–2
6.2 Flux de B
Calculons le flux du champ magnétique créé par un fil infini, à travers une surface fermée qui sera une
portion de tore d’axe Oz, de rayon intérieur ρ1 et de rayon extérieur ρ2 . On trouve φ = 0 car toutes les
lignes qui rentrent sortent de la surface et toutes les lignes qui sortent sont entrées. Si l’on prend une sphère
dont le centre est sur le fil, on trouve également 0. En fait, quel que soit la surface fermée choisie, on
trouvera 0. Cette propriété qui se généralise (et se démontre à partir de la loi de B IOT et S AVART) est
étroitement lié au fait que les lignes de champ magnétique se referment :
φ=0
I
c
Jimmy Roussel
6.3. Théorème d’Ampère 49
→
− → →
−
ZZ ZZZ
A dS−
n = div A dτ
S V
→
− → →
−
ZZ ZZZ
B dS−
n = div B dτ = 0
S V
→
−
div B = 0
6.3.1 Circulation de B
Calculons la circulation du champ magnétique créé par un fil infini, le long d’un circuit fermé qui sera un
cercle d’axe Oz, de rayon r. On trouve Γ = ±µ0 I suivant le sens d’orientation du circuit. On remarque que
I
Γ=µ0 Ι
Γ=0
F IG . 6.7 –
la taille du circuit n’intervient pas dans le résultat. Par contre, si l’on prend un circuit fermé qui n’entoure
pas le fil, on trouve Γ = 0. Cette propriété se généralise et constitue le théorème d’Ampère :
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50 Chapitre 6. Propriétés du champ magnétique
Considérons un solénoïde infiniment long d’axe Oz et de densité d’enroulement n (nombre de spires par
mètre) uniforme parcouru par un courant I. Les symétries du problème permettent d’affirmer que :
L
8
µ0 naI = a(Ci − Ce )
Bint = µ0 nI
c
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6.4. Le dipôle magnétique 51
6.4.1 Définitions
Approximation dipolaire : On considère une boucle de courant localisée. La dimension caractéristique
de cette boucle vaut a. On se place dans l’approximation dipolaire quand on observe les effets ma-
gnétiques loin de la boucle de courant : r a.
Moment dipolaire magnétique : On appelle moment dipolaire magnétique d’une boucle plane de courant
le vecteur
→
− →
−
m =IS
→
−
où S est l’aire de la surface plane qui s’appuie sur la boucle de courant. S est orienté à partir de
l’orientation de la boucle de courant (via la règle du tire-bouchon - voir figure 6.9).
m =I S
I
aire de la boucle : S
m s’exprime en A.m2 .
Champ créé : On montre que le champ magnétique créé loin d’une boucle de courant s’exprime de façon
analogue au champ électrique créé par un dipôle électrique :
µ0 m
Br = 2 cos θ
4πr3
µ0 m
Bθ = sin θ
4πr3
De façon plus compacte on peut écrire :
→
− µ0
B (M ) = [3 (→
−
m.−
→) −
u → → −
r ur − m]
4πr3
Lignes de champ : La formule étant mathématiquement analogue à celle donnant le champ électrique créé
par un dipôle électrique dans l’approximation dipolaire, les lignes de champ magnétique ont la même
structure que celles de la figure 4.2(b). La différence réside dans le champ au voisinage immédiat du
dipôle. Pour un doublet électrique, les lignes de champs se coupent là où il y des charges. Pour la
boucle de courant, les lignes de champ magnétique ne se coupent pas.
Remarques : Pour une boucle de courant non plane il faut utiliser la définition suivante :
1 −−→ → −
I
→
−
m= I OP ∧ dl
2 circuit
De plus, le moment dipolaire magnétique, comme le moment dipolaire électrique est une quantité
additive.
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52 Chapitre 6. Propriétés du champ magnétique
Considérons une spire carrée, rigide, parcourue par un courant constant I, dans une zone où règne un
→
−
champ magnétique uniforme B ext . Le moment dipolaire magnétique associé à la spire est perpendiculaire
au plan du circuit et vaut m = Ia2 si l’on note a l’arête de la spire.
F2
F1
I
F1
I
u
Bext Bext
α
m α m
F3
F3
F4 Vue de dessus
F IG . 6.10 – Actions d’un champ magnétique uniforme sur un circuit carré rigide.
→
−
On note F i=1..4 les 4 forces de Laplace s’éxerçant sur chaque portion rectiligne du circuit. Si a est l’arête
du carré, on a F2 = F4 = IaBext cos α et F1 = F3 = IaBext . On voit immédiatement que ces forces
tendent à déformer le circuit de façon à augmenter le flux magnétique à travers la spire : c’est la règle du
flux maximum.
Ici, le circuit est considéré rigide, la spire est donc indéformable. Calculons la résultante des forces : On
obtient 2 couples de forces qui se compensent :
→
− P →
− →
−
R = iFi = 0
Ces forces ont tendance à faire tourner le cadre autour de l’axe perpendiculaire au champ magnétique et
au moment dipolaire magnétique. Calculons le moment des forces. Si l’on note P i les points d’application
des forces (ici le milieu des arêtes), on obtient :
→
− X −−→ → − −−→ − → −−→ − → −−−→ − →
Γ = OPi ∧ Fi = OP1 ∧ F1 + OP3 ∧ F3 = P3 P1 ∧ F1 = Ia2 Bext sin α→
−
u
→
−
où →
−
u est le vecteur unitaire perpendiculaire à B ext et à →
−
m. Cette formule peut s’écrire :
→
− →
−
Γ =→
−
m ∧ B ext
Finalement on note que ce couple de forces exerce un moment qui tend à orienter le dipôle magnétique
→
−
suivant B ext en le faisant tourner autour de l’axe →
−
u.
c
Jimmy Roussel
6.4. Le dipôle magnétique 53
Les formules précédentes se généralisent pour tout dipôle magnétique. On remarquera une analogie entre
le dipôle électrique et le dipôle magnétique :
→
−p ↔ →
−
m
→
− →
−
E ↔ B
1 µ0
↔
4π0 4π
De cette analogie, on tire que l’énergie magnétique du dipôle magnétique dans un champ extérieur s’écrit :
→
−
EP = −→
−
m. B ext
On retiendra que toute boucle de courant localisée, se caractérise par un moment di-
polaire magnétique
1 −−→ → −
I
→
−
m= I OP ∧ dl
2 circuit
ce qui donne
→
− →
−
m =IS
lorsque la boucle est plane.
Dans l’approximation dipôlaire, cette distribution de courant crée un champ magné-
tique
→
− µ0
B (M ) = [3 (→
−
m.−
→) −
u → → −
r ur − m]
4πr3
Lorsque cette distribution de courant, supposée rigide, est plongée dans un champ
→
−
extérieur B ext , celui-ci tend à aligner le moment dipolaire magnétique avec le champ
magnétique par l’action d’un couple d’orientation
→
− →
−
Γ =→
−
m ∧ B ext
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54 Chapitre 6. Propriétés du champ magnétique
c
Jimmy Roussel
Annexe A
Outils mathématiques
z dz
M (x,y,z)
dx
dy
uz uy y
ux O
x
55
56 Annexe A. Outils mathématiques
z
H uz
uϕ
ρ M (ρ, ϕ, z )
uρ
uz
uy
ux O
m
ϕ
OM = ρ u ρ + z u z
ur
θ uϕ
r uθ
O
ϕ
c
Jimmy Roussel
A.3. Le Produit vectoriel 57
masse d’une boule dont on donne la masse volumique µ(x, y, z) en tout point de la boule on peut faire le
raisonnement suivant : si l’on isole par la pensée un élément de volume parallélépipédique δxδyδz, celui
possède une masse δm = µ(x, y, z)δxδyδz. La masse totale sera la somme de toutes les δm dans la limite
où les éléments de volumes tendent vers 0. Si cette limite existe, elle se calcule par l’intégrale triple suivante
ZZZ
M= µ(x, y, z) dxdydz
x2 +y 2 +z 2 <R2
RRR
Comment donc calculer une intégrale triple J = g(x, y, z) dxdydz ? Dans le cas général, le calcul de
ces intégrales peut être compliqué (voir théorème de Fubini et changements de variables en mathématique).
Cependant, il existe un cas où il se ramène au calcul d’intégrales simples. En physique, lorsque l’on choisit
des variables adaptées, on se trouve souvent dans ce cas. On retiendra que si la fonction à intégrer se
décompose comme un produit de fonction de chaque variable ET si les bornes d’intégrations de chaque
coordonnées sont indépendantes des autres coordonnées, alors on a :
ZZZ Z x2 Z y2 Z z2
f(x)g(y)h(z) dxdydz = f(x) dx. g(y) dy h(z) dz
x1 y1 z1
Définition
→
− → − →
− → −
Le produit vectoriel
→ des vecteurs A et B
est un vecteur, noté A ∧ B dont :
− → −
→ −
→ −
→
− → −
- la norme vaut
A ∧ B
=
A
.
B
.| sin( A , B )| ;
→
− → −
- la direction est perpendiculaire au plan formé par les vecteurs A et B
- le sens est donné par la règle des trois doigts de la main droite.
On peut calculer les composantes du produit vectoriel dans une base orthonormée quand on connaît les
→
− → −
composantes des vecteurs A et B . On a
→
− →
− →
−
A ∧ B = C
ax bx a y bz − a z by
ay ∧ by = a z bx − a x bz
az bz a x by − a y bx
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58 Annexe A. Outils mathématiques
A.3.2 Propriétés
→
− → − − →
→ − → −
1. A ∧ B = 0 si A et B sont colinéaires ;
→
− → − →
− → −
2. A ∧ B = − B ∧ A ;
→
− →
− → − →
− → − → − → −
3. A ∧ ( B + C ) = A ∧ B + A ∧ C (distributivité) ;
→
− →
− → − →
− →− →
− →
− → − → −
4. A ∧ ( B ∧ C ) = ( A . C ) B − ( A . B ) C ;
→
− → −
→
− → −
5. L’aire d’un triangle (ABC) formé par les vecteurs A et B vaut S = 12
A ∧ B
;
→
− → − → − →
− → − → −
6. Le volume du prisme formé par les vecteurs A , B et C vaut V = ( A ∧ B ). C
→
− →
− ∂Ax ∂Ay ∂Az
div A = ∇. A + +
dx dy dz
∂Ay
∂Az
∂y − ∂z
−→→ − →
− → −
∂Ax ∂Az
rot A = ∇ ∧ A ∂z − dx
∂Ay ∂Ax
dx − dy
∂2f ∂2f ∂ 2f
4f = ∇2 f 2
+ 2 + 2
∂x ∂y ∂z
c
Jimmy Roussel
Annexe B
B.1 Analogies
La force électrique étant formellement analogue à la force de gravitation (ce sont des forces newtoniennes)
on retiendra que les théorèmes de l’électrostatique seront applicables à la gravitation ; il suffit de faire la
transposition suivante :
charge ↔ masse
1
4π0 ↔ −G
Ainsi, de la même façon que l’on définit un champ électrique, on peut définir un champ de gravitation → −
g.
Ce champ possède les mêmes propriétés que le le champ électrique. Il vérifie notamment, le théorème de
G AUSS . Pour le champ de gravitation, il prend la forme suivante :
Le flux du champ de gravitation créé par une distribution de masses, à travers une
surface fermée quelconque, est proportionnel à la masse intérieure à cette surface. La
constante de proportionnalité vaut, dans le Système International, −4πG.
Φ=
RR →
−
g (M )dS→
−
n = −4πGMint
(S)
Par analogie avec le potentiel électrique, on peut définir un potentiel gravitationnel (en Newton.m/kg c’est-
à-dire en m2 .s−2 ) : P −Gmi
V = i ri +C
→
− →
−
g = − ∇V
B.2 Différences
L’interaction gravitationnelle présente quelques différences avec la force électrostatique.
Tout d’abord, l’interaction gravitationnelle est une interaction faible ! Le rapport entre la force de gravi-
q
tation et la force électrique vaut 4π0qGm
1 q2
1 m2
. Pour une particule élémentaire, le rapport m ≈ 1011 − 106
−33
et donc le rapport de la force de gravitation et la force électrique est inférieur à 10 ! ! Ainsi on peut
59
60 Annexe B. Interaction gravitationnelle : Analogies et différences
affirmer qu’à l’échelle atomique, c’est l’interaction électromagnétique qui domine, alors qu’à l’échelle du
cosmos, c’est l’interaction gravitationnelle qui domine. Ces deux interactions finalement se révèlent à des
échelles différentes.
Une autre particularité de la force de gravitation est qu’elle est toujours attractive, contrairement à la
force électrostatique. La masse est un scalaire toujours positif. C’est pourquoi, un dipôle gravitationnel
ne peut pas exister. Cette interdiction rend impossible la génération d’onde de gravitation de type dipôlaire
(contrairement aux ondes électromagnétiques ; une antenne émettrice peut se modéliser par un dipôle élec-
trique qui oscille). En fait, lorsque des masses sont accélérées (un astre tournant autour d’un autre), il y a
production d’une onde de gravitation de nature quadrupolaire qui a la particularité de s’atténuer beaucoup
plus vite qu’un onde de type dipôlaire. Ajouté à cela la faible intensité de l’interaction de gravitation, on
comprend pourquoi les ondes gravitationnelles sont si difficiles à détecter.
Enfin, les effets gravitationels sont bien compris dans le cadre de la Relativité Générale (Einstein 1917)
alors que les effets électromagnétiques sont traités dans le cadre de la théorie quantique des champs. Pour
l’instant, ces deux cadres sont incompatibles ! Il manque donc une théorie dans laquelle, ces deux interac-
tions seraient correctement décrites...
c
Jimmy Roussel