DEFINITIONS
Dictionnaire de la psychologie :
« L’éducation a pour but de développer les qualités physiques, intellectuelles et morales
d’un enfant en vue de son adaptation sociale. »
Dictionnaire de la pédagogie :
« La pédagogie permet de savoir ce que l’éducation doit être, sa nature, les conditions
dont elle dépend. Elle est l’étude précise de l’objet éducatif. »
La pédagogie comme pratique, c’est l’ensemble des moyens utilisés pour faire
acquérir des connaissances, des techniques, des attitudes, des habitudes, à des
enfants voire à des adultes. (Enseignement de la lecture, du calcul…). L’ensemble des
moyens utilisés est la didactique. Elle étudie les conduites des élèves, leurs attitudes,
leurs conceptions, leur stratégie dans la résolution de problème, mais aussi les
évaluations des savoirs et des savoir-faire.
L’art du pédagogue, c’est son doigté, son habileté issue de son talent inné et de
l’expérience dans sa relation avec autrui. C’est une manière d’être et de faire.
1
POURQUOI LA PEDAGOGIE ?
Pour ne pas s’enfermer dans une seule pratique éducative. Il est nécessaire de
situer les différentes théories afin de repérer les différentes méthodes et ainsi pouvoir
faire ses propres choix pédagogiques.
Quand le maître se trouve face aux élèves, quelles questions se pose-t-il ?
1. Comment vais-je faire pour transmettre ce que je sais ?
2. Comment vais-je être attractif et persuasif pour amener les enfants à
effectuer les tâches prévues ?
La première question est une question de didactique : la relation entre le maître et le
savoir. La deuxième est pédagogique : la relation est entre le maître, le savoir et l’élève.
C’est une relation triangulaire.
- Réfléchir sur soi-même, sur ses interventions, ses réactions, sur ses
connaissances…
2
En schématisant les terrains d’action en enseignement, on obtient :
1. le triangle pédagogique
DIDACTIQUE LOGISTIQUE
COMMUNICATION
Par exemple, l’enseignement d’une notion sont des questions d’ordre didactique.
La gestion du matériel, de l’espace, du temps dans la classe est de l’ordre de la
logistique.
La formulation des consignes de travail est de l’ordre de la communication.
2. le triangle didactique
APPRENANT
Communication Apprentissage
ENSEIGNANT SAVOIR
Didactique
3. le triangle éducatif
EDUCATION
INDIVIDU SOCIETE
Nature, Personnalité, Sujet Fonctions, Normes,
Valeurs
« L’éducation se pense et s’oriente selon ses trois champs qui s’interfèrent : celui de la
culture et des valeurs accordées aux savoirs, celui de l’individu et de sa nature propre,
celui de la société et de son ordre. » philosophie pour l’éducation Alain Kerlan
3
PEDAGOGIES ET METHODES
« L’enfant n’est pas un vase qu’on remplit mais un feu qu’on réveille »
Proverbe chinois
1. la pédagogie active
C’est dans le désir de récupérer les enfants dits « anormaux » ou irrécupérables par
le système scolaire que les médecins, psychologues, instituteurs s’intéressent à la
pédagogie (Dewey, Montessori, Decroly, Claparède, Cousinet, Freinet, Piaget.)
Aujourd’hui la personnalité, l’originalité, l’autonomie de l’enfant sont valorisés. Ce
dernier doit parfaitement maîtriser son savoir pour organiser une activité de manière
efficace. Le discours du maître ne doit pas disparaître mais tenir compte en
permanence des besoins des enfants. L’activité est une situation nécessaire à
l’apprentissage, mais elle n’est pas suffisante : le maître doit aussi communiquer un
savoir.
Parce que les enfants sont différents, chacun apprend à son rythme ; parce qu’ils
viennent de milieu différent, l’école étant ouverte désormais à tous, il convient de parler
d’une pédagogie différenciée.
Les modèles abordés sont issus d'une branche de la psychologie qui s'intéresse à
l'apprentissage.
Le modèle behavioriste
Egalement appelé modèle du conditionnement, le behaviorisme est issu des travaux
de Pavlov (1890) sur le comportement, c'est à dire à ce qui est observable de
l'extérieur. Vous avez entendu parler de l'anecdote du chien qui salive : si l'on active
une clochette en même temps que l'on apporte à manger au chien, celui-ci est au bout
4
d'un certain temps, conditionné par le stimulus extérieur qu'est le bruit de la clochette,
se met à saliver lorsqu'elle tinte, même si on ne lui apporte pas à manger.
Skinner (1978) a repris cette théorie en l'appliquant à l'apprentissage en visant
l'automatisation du comportement de réponse de l'apprenant.
Il introduit le concept de maintien de la satisfaction (par la récompense) et découvre un
processus qui positive l'apprentissage : stimulus, réponse, récompense (en cas de
bonne réponse), renforcement. Le renforcement est ici une stabilisation de la chose
apprise par répétition d'une réponse correcte donnée.
Le principe qui sous-tend cette approche est que l'on ne peut pas connaître les
processus internes (dans le cerveau) et qu'il faut s'appuyer sur l'expérimentation et les
choses observables (stimulus et résultat) afin de comprendre l'apprentissage qui est vu
comme un mécanisme. Le cerveau est vu comme une boîte noire enregistrant les
informations.
L'enseignement programmé (ou programme linéaire) est également issu des travaux
de Skinner : il prévoit l'individualisation de l'apprentissage à travers un découpage du
contenu en micro étapes faciles à franchir. La conception vise ici une image
couramment répandue : l'apprenant est un vase vide dans lequel on déverse du savoir.
Ce savoir peut être dispensé par un enseignant ou une machine, puisqu'il s'agit d'un
contenu préprogrammé que l'on cherche à transmettre.
Aujourd'hui, ce système, bien adapté à l'enseignement en masse, est très répandu en
FOAD (formation ouverte à distance) où l'on propose à l'apprenant de parcourir
graduellement un contenu.
Le modèle constructiviste
Ce modèle est issu des recherches de Piaget (1925) qui, contrairement au modèle
précédent, considère que l'on peut étudier ce qui se passe dans la boîte noire (le
cerveau). Piaget pense que la connaissance se construit : notre cerveau se développe
en même temps que notre corps et nous assimilons des connaissances issues de notre
expérience de découverte de l'environnement. L'image des plaques tectoniques qui
bougent sous la surface de la Terre est une métaphore assez proche de la façon dont
Piaget envisage l'apprentissage : notre cerveau est constitué de schèmes (les plaques)
qui sont bousculés, dérangés par l'assimilation d'un nouveau savoir et qui se stabilisent
en intégrant cette nouvelle donnée à notre système de compréhension. L'apprentissage
se réalise donc nécessairement par l'action et cette théorie trouve son application en
pédagogie dans le fait de proposer aux apprenants des activités qui les amènent
réfléchir, à développer leur pensée critique et donc à faire évoluer les schèmes
(représentations mentales) de leur système de compréhension.
Le modèle socioconstructiviste
Ce modèle a été développé par l'école russe de psychologie et les travaux de Vygotsky
dans les années 20. Il reprend à son compte le fait que les connaissances se
construisent par l'activité, mais introduit une dimension nouvelle : on apprend mieux au
contact des autres et en échangeant nos expériences avec eux. Une phrase
traditionnellement associée à Vygotsky est que "ce que l'enfant sait faire aujourd'hui en
collaboration il saura le faire tout seul demain". Il introduit donc la médiation, c'est à
5
dire le dialogue avec l'autre (un autre apprenant, un expert, un enseignant…) comme un
paramètre déterminant dans le processus d'apprentissage.
Sur le plan pédagogique, l'on retrouve bien la même volonté que chez Piaget d'amener
les apprenants à l'autonomie par l'action, mais l'on développe ici plus nettement
l'importance de faire ensemble qui ouvre la voie à l'apprentissage collaboratif, qui est
parfois utilisé en plateforme FOAD (formation ouverte à distance) à travers les outils de
communication à distance comme par exemple avec Internet.
Le rôle de l'enseignant n'est plus ici de déverser du contenu dans la mémoire de
l'apprenant, mais de mettre en place des situations de construction de l'apprentissage à
plusieurs, qui présentent l'avantage d'amener l'apprenant à verbaliser, c'est à dire à
expliciter la façon dont il s'y est pris pour faire et à la comparer aux stratégies des
autres.
Résumé
Si l'on devait résumer rapidement ces différents courants, on remarque que le
behaviorisme met l'accent sur le rôle de l'enseignant et sur le contenu à transmettre,
tandis que le constructivisme et le socioconstructivisme donnent la priorité à l'activité de
l'apprenant qui construit son système d'apprentissage dans des situations
pédagogiques qui l'amènent à se poser des questions.
Cela amène à réfléchir sur sa propre façon d'envisager votre action pédagogique : de
quel modèle vous rapprochez-vous le plus ?
2. la pédagogie différenciée
6
- objectif adapté au niveau des élèves (objectif intermédiaire)
- Soutien, rattrapage, explication, évaluation.
- variation des consignes, des types d’activités : orales, écrites
- variation des situations pédagogiques
7
La tâche didactique de l’enseignant consiste à proposer des situations d’apprentissage,
appelées tâches-problèmes qui doivent favoriser la mobilisation des ressources
nécessaires à l’acquisition d’un savoir.
o Le type conditionnant.
L’apprentissage devient un réflexe. On recherche l’efficacité. Tout est fait pour
réussir. Pas de place pour l’erreur (Skinner, les Behavioristes). Ce type est
dit aussi démonstratif. L’apprenant est actif mais suit un modèle atteint avec
des objectifs fixés par l’enseignant. L’enseignant montre, fait faire ensuite et
fait formuler l’élève pour évaluer le degré de compréhension. Cette méthode
suit l’enchaînement suivant : montrer (démonstration), faire faire
(expérimentation) et faire dire (reformulation).C’est une pédagogie par
objectif.
o Le type incitatif.
C’est l’épanouissement personnel, l’expression créatrice, l’action (Rousseau,
Decroly, Freinet). L’élève construit des réponses à des situations vraies de la
vie pratique. Il est au cœur des apprentissages.
o Le type appropriatif.
L’élève construit son savoir pendant des situations provoquées par le maître.
(Piaget, les constructivistes). L’élève est aussi au cœur des apprentissages.
La place de l’erreur est importante, elle permet l’apprentissage.