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Le roman

de la seconde moitié du XXe siècle


à aujourd’hui
Au début du XXe siècle, le monde
moderne apparait de plus en plus
comme un monde absurde.
Puis, après le traumatisme de la première
guerre mondiale et après la catastrophe
de la seconde guerre mondiale, les
auteurs sont confrontés à cette question :
« comment écrire après Auschwitz ? »
Un monde absurde
Les romans de Balzac ou de Zola décrivaient des sociétés industrielles
nouvelles mais qui fonctionnaient selon des règles précises
que l’écrivain donnait justement à voir au lecteur.
Le personnage y trouvait ou non sa place (romans d’apprentissage) mais il restait
inclus dans un ensemble qui formait un système cohérent.

Dans les années 20-45, les évolutions sociologiques


(société de masse) et politiques (totalitarisme) font
éclater les modèles de représentation du monde et de l’homme.

Les sociétés démocratiques en pleine évolution et recomposition


n’offrent plus de règles de fonctionnement aussi transparentes ;
quant aux sociétés autoritaires et dictatoriales, elles se présentent
comme des mécaniques bureaucratiques broyeuses d’hommes.
Le monde devient alors absurde .
L’homme devient alors un étranger dans un monde
qu’il ne comprend pas .
Ce sentiment de l’absurde commence avant la guerre de 14
et s’intensifie après la « boucherie de la grande guerre ».

Cette prise de conscience est commune aux artistes et aux


écrivains de toute l’Europe sans pour autant être théorisée.

Otto Dix
1891-1967
Les Joueurs
Alberto Giacometti de cartes
1901-1966
L’homme qui marche
Franz Kafka
Il met en scène dans ses romans
une atmosphère cauchemardesque,
sinistre, où la bureaucratie et la

1883-1924
société impersonnelle ont de plus
en plus de prise sur l'individu.
Ses personnages sont le symbole
écrivain pragois de langue allemande et d'origine juive de l'homme déraciné
des temps modernes
Le Procès (1925) relate les
mésaventures de Joseph K .,
qui se réveille un matin et, Dans Le Château (1926) le récit suit les aventures
pour une raison obscure, est de K., qui se bat pour entrer en contact avec les
arrêté et soumis aux rigueurs autorités du village où il vient d'arriver, afin
de la justice d'officialiser son statut d'arpenteur. Mais le
"château" où résident
les fonctionnaires demeure
inaccessible.
Sombre et irréel, Le Château
traite de l‘aliénation de
l'individu face à une
bureaucratie qui a coupé tout
contact avec la population
Après la seconde guerre mondiale,
le sentiment de l’Absurde et de
l’étrangeté au monde devient plus
fort encore.
La Barbarie nazie vient en outre
questionner l’humanité et la notion
de dignité humaine
1945 : après la Barbarie nazie
« Comprendre écrire après Auschwitz ? » (Adorno)
Au début des années cinquante, les codes romanesques semblent
ne plus correspondre aux interrogations
sur l’homme et la société telles qu’elles surgissent
après la Barbarie nazie.
Le monde d’avant la guerre apparait comme
« Le monde d’hier » (titre d’une autobiographie de Stefen Sweig).
Le monde d’après guerre est senti comme une nouvelle ère
où le pire est possible puisque l’Homme s’est montré capable
de la plus haute des Barbaries : nier l’humanité elle--même .
d’où l’interrogation du philosophe Adorno :
« comment écrire après Auschwitz ? » :
comment continuer à représenter littérairement
le monde et l’homme quand la Barbarie les a niés ?
L’existentialisme prend
alors son essor (1945) en
reprenant et théorisant la
crise identitaire et morale
qui apparait à ce moment.
L’existentialisme, par sa
morale de l’engagement et
de la liberté, va tenter de
donner une réponse à la
question d’Adorno.
L’existentialisme :
un mouvement littéraire et philosophique
Jean-Paul Sartre 1905-1980
La théorie philosophique : théorise cette idée dans ses œuvres
philosophiques comme L’Etre et le
l’homme n’est pas déterminé à l’avance
en quoi que ce soit : Dieu ne vient pas élire
Néant
La conséquence
certains à être sauvés et d’autres à être de cette théorie :
damnés, les conditions sociologiques (classes
sociales de naissance, conditions de vie…) l’homme est libre et
ne jouent qu’un rôle mineur.
donc responsable de ses
Il n’y a donc pas une « essence » : il n’y a pas
choix et des actes
un destin pré établi à chacun de nous.
Nous nous fabriquons
(ce qui dans le contexte de
notre propre destin à travers nos actions :
l’après 45 n’est pas anodin)
nous ne sommes que
la conséquence de nos actes.

D’où la formule « l’existence précède l’essence »


L’absurde : une expérience existentialiste fondamentale
Albert Camus et Jean Paul Sartre mettent tous les deux en scène dans leurs romans
l’expérience fondamentale de l’homme de sa propre liberté : en prenant conscience de
l’absurdité du monde, l’homme éprouve un malaise qui devient une véritable
« nausée »(titre d’un roman de Jean Paul Sartre) ; il n’a d’autres choix de
se révolter et de choisir l’action pour donner un sens à sa propre existence.

« L‘’absurde naît de cette confrontation entre


l'appel humain et le silence déraisonnable du monde »
(Le mythe de Sisyphe, 1942) Albert Camus 1913 - 1960
Dans L’Etranger (1942), le héros Meursault ne réagit
pas aux événements, en particulier lors de
l’enterrement de sa mère. Il semble être le sujet passif
de ses propres actes. Il tue un homme sans vraiment
s’en rendre compte. Lors de son procès, il réalise alors
à quel point il est étranger dans la société car il refuse
de se conformer aux normes sociales. Il revendique
alors la liberté de son crime et assume sa
responsabilité en refusant le secours du prêtre venu le
confesser.
L’action après l’absurde
Les personnages des romans de Sartre et de Camus découvrent l’angoisse
de la liberté : il leur faut décider seuls de leur destinée et agir en
conséquence.
Pour Sartre et Camus, l’action est le seul choix possible
car c’est ce qui permet à l’homme de conserver sa propre dignité :
en se révoltant, l’homme acquiert une dignité et un sens à son existence.
Cette dignité de l’homme comme seule issue à l’expérience de l’absurde
explique le titre donné par Sartre à son essai où il explique les principes
de l’existentialisme : L’existentialisme est un humanisme.
Les existentialistes font confiance aux hommes pour donner du sens
à leur liberté fondamentale. L’expérience de l’absurde
ne conduit pas au pessimisme mais au contraire
à la célébration de la vie.
Dans La Peste, Camus montre que la
révolte face à ce qui semble inéluctable
(la progression de la peste dans la ville
d’Oran), produit de la solidarité
entre les hommes.
Une morale de la liberté et de l’engagement
Considérant le rôle de l’écrivain dans la société, Sartre en conclut à la
responsabilité morale de l’écrivain. De par son art même, l’écrivain est plus
capable que d’autres de comprendre le monde et de lui en donner un sens.
Il lui faut alors être « engagé dans le monde »
ou alors accepter d’être « un salaud » c’est-à-dire un traître.
"L'écrivain est en situation dans son époque :
chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi.
Mais le procès de Calas, était-ce l'affaire de Voltaire ?
La condamnation de Dreyfus, était-ce l'affaire de Zola ?
L'administration du Congo, était-ce l'affaire de Gide ?
Chacun de ces auteurs, dans une circonstance particulière Sartre haranguant
les ouvriers de l’usine Renault
de sa vie, a mesuré sa responsabilité d'écrivain." en grève en 1970

(Préface du premier numéro des Temps modernes)


L’influence de l’existentialisme sera très
importante en France et dans le monde
(en particulier aux Etats-Unis).
Après la mort de Camus en 1960,
le mouvement perd de sa force.

Au début des années 50, un autre


groupe d’auteurs va avoir une influence
considérable : les romanciers du
Nouveau Roman
Le mouvement dit du « Nouveau Roman »
L’apparition du mouvement :
En 1953 Alain Robbe-Grillet publie
un roman Les Gommes qui obtient
un prix littéraire contesté par un
journaliste qui utilise de manière
péjorative à son encontre le terme
de « nouveau roman ».

La polémique s’étend à l’éditeur


Jérôme Lindon (Les Editions de
Minuit) dont on discute les choix
éditoriaux.

Les romanciers regroupés dans sa maison d’édition seront dès lors


considérés comme formant une véritable école littéraire : celle du
Nouveau Roman. Certains refuseront l’étiquette mais tous partageront
le même refus des codes romanesques traditionnels, en particulier le
déroulement chronologique linéaire et la psychologique de caractère
type des personnages.
« L’aventure d’une écriture »
plutôt que « l’écriture d’une aventure » :
Les romanciers s’interrogent sur la manière dont ils peuvent créer
l’illusion du réel dans un roman.

La dimension spatiale pose problème dans la mesure où la


description minutieuse et réaliste (Balzac, Zola) n’est plus
possible dans un monde où les lieux eux-mêmes sont
remplis de mystère et d’incompréhension
(voir le titre d’Alain Robbe-Grillet Dans le labyrinthe).
La dimension temporelle n’est plus maîtrisable
dans la mesure où l’homme troublé dans ses certitudes
n’a plus une perception très claire du temps qui passe
et où sa conscience ne peut transcrire fidèlement
la durée « objective » du temps
(voir le titre de Michel Butor L’Emploi du temps).
Dans ces conditions, la recherche d’une illusion romanesque
où temps et espace forment un tout cohérent est impossible
et de mettre de l’ordre là où il n’y en a pas.
Il s’agit dès lors de donner aux mots la puissance d’évocation
d’une réalité perçue d’abord par la perception insuffisante
des personnages (aventure d’une écriture)
plutôt que de prétendre retranscrire
dans un espace –temps cohérent des aventures linéaires.
Le contenu en lui-même de la narration devient moins
important que les modalités de la narration.
L’intérêt n’est plus dans le quoi ? mais dans le comment ?.
C’est le sens de l’expression « écriture blanche ».
La description ne disparaît pas pour autant ; elle prend la marque
de l’incertitude du regard qui se fixe sur le décor, sur les objets.
Le lecteur est alors projeté dans un univers instable.
« L’ère du soupçon » (Nathalie Sarraute)
Le personnage est la cible des critiques des romanciers :
« le personnage aujourd’hui n’est plus que l’ombre
de lui-même » (Nathalie Sarraute),
« le roman de personnages appartient
bel et bien au passé » (Alain Robbe-Grillet).
Le personnage du Nouveau roman semble l’héritier direct
des romans des années 20-45.
Il flotte entre les vagues de ses émotions,
qu’il ne comprend pas.
Il est dévoré par ses propres souvenirs ou menacé
par la prolifération des objets caractéristiques
de la société de consommation comme
dans Les Choses de Georges Perec.
Après 1970 :
Le Nouveau Roman perd du
terrain sur le plan théorique.

Proche des batailles d’idées


« subversives » des années
60-70, il ne suit pas l’évolution
idéologique des années 70-80.

Il est en outre dénoncé pour


ses obscurités et boudé par le
public.
Au tournant des années 1970, on a pu
craindre pour l’avenir du roman, mis à
mal par les avant-gardes de l’époque
comme le Nouveau Roman.

Au contraire, à partir des années 80, le


roman français contemporain fait preuve
d’une grande vitalité.

S’il ne répond plus tout à fait aux critères


classiques du genre, il n’a pas pour
autant fait table rase du passé.

Plusieurs tendances se dessinent


L’Autofiction Le Roman policier
Inaugurée par Serge Ce genre a gagné ses lettres de
noblesses et a gagné en
Doubrovsky dans Fils (1977),
complexité et profondeur
ce récit de « faits réels » d’analyse notamment avec son
brouille les frontière entre sous-genre le polar.
autobiographie et roman.
Certains transforment le récit Le Roman de Mémoire
autobiographique en recherche Dans la suite de la « littérature
documentée, d’autres inventent concentrationnaire », de nombreux
des possibles autres à leur romanciers inscrivent la difficulté
propre vie. de la transmission de la mémoire.

Le Roman d’Entreprise
Le Roman Historique Issus des incertitudes du
Ce genre s’est tout à fait monde contemporain, ce
renouvelé. Aux événements, type de roman s’inscrit de
qui ne suivent pas toujours la plain pied dans le réel et se
chronologie, est associée une fait souvent l’écho des
réflexion esthétique portant souffrances sociales subies
notamment sur la manière de au sein de l’entreprise.
raconter les conflits.
Autofiction
Roman
de
mémoire

Roman d’entreprise
Roman historique

Roman
policier

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