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Rapport annuel

ADRAO

1998

Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest

West Africa Rice Development Association


© Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO/WARDA) 2000

L'ADRAO exhorte les lecteurs à faire un bon usage de cet ouvrage. Une citation correcte est requise.
ADRAO (Association pour de développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest), 2000.
Rapport annuel ADRAO 1998. Bouaké, Côte d’Ivoire, 72 p.

Cette publication est aussi disponible en anglais, sous le titre : WARDA Annual Report 1998.

Traduit de l'anglais et corrigé

ISBN 92 9113 202 0

Couverture : la batteuse-vanneuse (ASI) en action dans le Delta du fleuve Sénégal au Sénégal


Table des matières

Avant-propos 1

Bilan et perspectives 5

Points saillants des activités 9

Les groupes d’action : un mode de fonctionnement opérationnel


avec les partenaires nationaux 9

Les éléments nutritifs du sol et la fertilisation du riz irrigué au Sahel 16

Mise au point et diffusion de technologies : rôle de la caractérisation


agro-écologique 23

Alliés dans la lutte contre les adventices 33

Des semences produites par les agriculteurs pour les agriculteurs 40

Relier les chercheurs africains aux autoroutes de l’information 45

Profil d’un pays donateur : le Japon 49

Annexes 55

Etats financiers 55

Conseil d’administration 59

Cadres de l'ADRAO et chercheurs d'institutions coopérantes 60

Activités de formation 62

Publications 65

Sigles et abréviations 71
Rapport annuel ADRAO 1998
Avant-propos

Message du Directeur général et


Président du Conseil d'administration

L E SUCCÈS de l’ADRAO repose essentiellement sur le partenariat et en particulier sur celui qui a été noué avec nos
partenaires nationaux (SNRA) par le biais des groupes d’action. L’évolution de ces groupes d’action a considérable-
ment progressé l’année dernière. Tenue en janvier, la première réunion du Comité des experts nationaux de l’ADRAO a
discuté des recommandations de la revue 1997 de l’USAID sur les groupes d’action. Le Comité composé des Directeurs des
SNRA des pays membres a recommandé que les groupes d’action se penchent sur le transfert de technologies, que les trois
groupes d’action sur la Sélection fusionnent et que les groupes d’action sur les ‘Systèmes de culture et les sols à problèmes’
s’associent pour former un seul groupe d’action sur la Gestion des ressources naturelles. Le Comité a également
recommandé d’entreprendre des démarches afin d’harmoniser les groupes d’action avec le réseau riz de la CORAF, la
composition du Comité des experts nationaux de l’ADRAO étant presque identique à celle du Comité exécutif de la
CORAF. Une proposition a été soumise lors d’une réunion ultérieure de la CORAF et de l’ADRAO en août afin que les deux
réseaux soient englobés par un réseau unique de recherche sur le riz pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Les modalités
de ce nouveau réseau sont d’ailleurs en cours d’élaboration au moment où nous rédigeons ce rapport. Profitons-en pour
passer en revue l’évolution du dispositif des groupes d’action et envisager
leur avenir (page 9).
L’an dernier, le directeur des Programmes par intérim, Willem Stoop,
nous a quitté tandis que Amir Kassam est venu occuper le poste de
Directeur général adjoint chargé des programmes, complétant ainsi la
nouvelle équipe de Direction de l’ADRAO. Avant de rejoindre l’ADRAO,
le Dr. Kassam a passé neuf ans au Secrétariat du CCT. Il apporte donc à
l’ADRAO toute l’expérience des stratégies et des programmes du GCRAI.
Brent Simpson est maintenant à la tête du Programme de Transfert des
technologies et le Comité des programmes a été renforcé quant à son rôle
dans la planification et l’étude critique de la recherche. Les autres nouveaux
venus à l’ADRAO sont George Maina (Responsable des finances),
Olumuyiwa Osiname (Coordinateur par intérim de l’ADRAO au Nigéria,
basé à Ibadan, Nigéria), Guy Manners (Responsable de l’Information), Directeur général adjoint chargé des
Thierry Cadalen (Biologiste moléculaire/Stagiaire post doctorat), programmes de l’ADRAO, Amir Kassam
(à gauche) et le Directeur général,
Satoshi Tobita (Physiologiste/Biologiste moléculaire, JIRCAS) et Kanayo F. Nwanze
Wilfried Hundertmark (Spécialiste de la gestion des ressources en eau,
IWMI).
Nous avons également eu l’occasion d’accueillir de nouveaux chercheurs à l’ADRAO en 1998 grâce à l’introduction d’un
projet de chercheurs visiteurs permettant à des chercheurs des SNRA de travailler comme membres de l’équipe ADRAO dans
l’une de nos stations. Les postes sont ouverts aux chercheurs nationaux à plein temps, nominés par leurs instituts respectifs.
Durant leur détachement, pouvant aller jusqu’à un an, les chercheurs visiteurs font partie intégrante des équipes inter-
disciplinaires de l’ADRAO et sont impliqués dans les activités quotidiennes de l’Association. La première année a été

1
Rapport annuel ADRAO 1998
Avant-propos

encourageante : un agronome/sélectionneur du Sénégal et un entomologiste du Nigéria ont travaillé au siège, et un


sélectionneur du Burkina Faso à la station du Sahel. Les travaux de l’agronome/sélectionneur, Amadou Moustapha Bèye,
sont présentés dans ce rapport (page 40).
Obtenir des informations pertinentes et mises à jour a longtemps été un problème en Afrique de l’Ouest et Centrale. Nous
sommes heureux d’avoir été l’instrument grâce auquel un grand nombre de nos partenaires des SNRA et agents de
développement ont pu profiter des retombées de la communication globale à travers Internet. Maintenant que la première
phase du projet AfricaLink arrive à terme, nous pouvons résumer les progrès enregistrés et espérer une meilleure inter-
action avec nos partenaires via le courrier électronique, les forums de discussion sur le Web et la dissémination rapide de
l’information (voir page 45).
Cette année nous avons également élargi notre partenariat avec des agences de développement régionales et nationales,
telles que l’ANADER et le Projet riz nord dans notre pays d’accueil, la Côte d’Ivoire (voir page 40) et la SAED et l’AGETA
dans le Sahel (voir page 16). Ces partenariats ne sont souvent que des maillons de chaînes plus importantes comprenant les
groupements de paysans, les ONG et le secteur privé — plusieurs d’entre elles sont mises en évidence dans ce rapport.
Notre rôle central visant à développer des partenariats dans toute l’Afrique subsaharienne a été particulièrement valorisé
puisque le Directeur général a été mandaté pour présider un groupe d’action conjoint du Forum africain pour la recherche
agronomique en Afrique (FARA) et le Programme spécial pour la recherche agronomique africaine de la Banque mondiale
(SPAAR). Ce groupe de travail a la charge de développer une vision de la recherche agronomique en Afrique subsaharienne
sous forme de document.
Les ressources naturelles sont souvent perçues à travers des termes trop restrictifs, tels que les sols, l’eau et la
biodiversité. Récemment, au cours de discussions émanant de la troisième revue du Système, les centres du GCRAI ont établi
une définition des ressources naturelles plus juste et plus générale
Plateaux... reprenant tous les éléments générés par les processus naturels, c’est-à-
Jachère à l’aide des légumineuses & dire le sol, l’eau, l’atmosphère et la vie animale et végétale. Dans ce
variétés interspécifiques
contexte, l’amélioration des cultures a un rôle important à jouer dans la
Superficie de terres épargnées
conservation des ressources naturelles, particulièrement la terre et l’eau.
La figure, ci-contre, illustre les superficies de terres qui peuvent être
Légumineuses +
sauvées grâce au ‘nouveau riz pour l’Afrique’ de l’ADRAO et à la
variétés interspécifiques
‘000 ha

Jachère à l’aide de
légumineuses rotation des cultures légumineuses-riz jusqu’en 2010 — c’est-à-dire la
Variétés interspécifiques
superficie de terres supplémentaires qui devraient être sous production si
Année
ces options ne sont pas adoptées. Ceci n’est qu’un des aspects de la gestion
des ressources naturelles ; d’autres perspectives sont illustrées dans les
points suivants, et plus particulièrement notre travail sur la fertilité des
sols, la gestion des engrais dans le Sahel (page 16) et la gestion des adventices (page 32).
Cette année voit l’introduction d’une nouvelle rubrique intitulée Profil d’un pays donateur. Le premier profil traite du
Japon comme exemple de donateur avec de solides activités de recherche conjointes, comprenant l’affectation de chercheurs
à notre siège (page 49). Les autres donateurs mis en évidence dans ce rapport sont la France et les Pays-Bas (CBF, page 23),
le Royaume-Uni (recherche sur les adventices, page 32) et les Etats-Unis (groupes d’action, page 9).
La mission de l’ADRAO a évolué l’an dernier suite à la révision de la mission du GCRAI en tant que groupe et dans le
cadre de la préparation d’un Plan à Moyen Terme révisé pour la période 2000–2002. Notre mission redéfinie est la
suivante :

“contribuer à la sécurité alimentaire et à l’éradication de la pauvreté des populations rurales et urbaines


démunies, particulièrement en Afrique de l’Ouest et du Centre, grâce à la recherche, aux partenariats, au
renforcement de la capacité et à l’appui aux politiques en faveur des systèmes à base riz et ceci de manière

2
Rapport annuel ADRAO 1998
Avant-propos

à promouvoir un développement agricole durable fondé sur une gestion des ressources naturelles respec-
tueuse de l’environnement.”

Parmi les temps forts de l’année figure la sortie d’une cassette vidéo, en anglais et en français, portant sur le développement
abouti d’un nouveau type de plant, robuste et résistant, provenant de notre Projet d’Hybridation interspécifique (PHI). La
cassette s’intitule Bintu et son nouveau riz africain. Elle décrit les avantages de ce nouveau type de riz pour l’Afrique et
raconte l’histoire d’une paysanne ouest africaine qui prend part au projet de sélection variétale participative de l’ADRAO et
donne son appréciation des lignées interspécifiques. Le travail effectué en Guinée a progressé, les SNRA ont établi et mis en
place leur propre sélection variétale participative d’après le modèle de l’ADRAO. Les progrès réalisés au Bénin, Ghana,
Nigéria et Togo sont plus modestes mais confirment les nombreux avantages de l’approche participative de la sélection variétale
dans la génération et la distribution de technologies comme un moyen rapide répondant aux besoins et perspectives identifiés
par les paysans. La Côte d’Ivoire nous a renouvelé sa confiance en vulgarisant pas moins de huit variétés de riz générées par
l’ADRAO en 1998. Enfin, l’impact du PHI a dépassé les frontières de l’Afrique puisque l’IRRI a commencé à cribler certaines
nouvelles lignées sur les sols asiatiques toxiques des écosystèmes des savanes et à développer d’autres descendances
pour les systèmes de plateaux pluviaux dans l’Asie du Sud et le Sud-Est.
A l’avenir, la transformation majeure de l’agriculture dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne semble être le vrai
défi auquel nous pourrions être confrontés. Sommes-nous à même de relever le défi d’augmenter la compétitivité de la
production locale de riz face aux importations bon marché ? Une production de riz croissante ne suffira pas à elle seule à assurer
la sécurité alimentaire. Une approche intégrée prenant en compte toutes les ressources — sociales, physiques, financières,
commerciales, humaines et naturelles — au sein d’un système dynamique et multifonctionnel sera nécessaire. Le travail de
l’ADRAO ne représente qu’une facette de ce système et un élan visant à accroître la sécurité agricole et socio-politique. Nous
croyons aujourd’hui être stratégiquement bien placés pour contribuer à la réalisation de cet objectif.
Nous aimerions conclure avec quelques mots pour nos partenaires. L’ADRAO continue d’apprécier le contexte
institutionnel unique qui est le sien en tant qu’association d’Etats membres, tout en faisant partie d’un réseau international
comme le GCRAI. L’Association a été créée par la volonté politique de ses Etats membres et s’est avérée être un exemple
d’intégration régionale. De par sa stature internationale (en partie à travers le GCRAI) l’ADRAO est aussi un bon exemple
de collaboration sud-sud et nord-sud dans le cadre global de la recherche agronomique et du développement. Le succès de
nos recherches et travaux de développement de ces dernières années a entraîné une utilisation croissante de nos ressources,
pas seulement d’Afrique de l’Ouest mais de toute l’Afrique subsaharienne et au-delà. Ces demandes nécessitent un appui
adéquat. Nous croyons que le rôle de l’ADRAO est multiple dans ce contexte global au sein de notre mission générale visant
à augmenter la production de riz de façon durable et en respectant l’environnement pour le bénéfice des producteurs et
des consommateurs de riz à travers toute l’Afrique dans un élan dynamique pour une sécurité alimentaire régionale et
l’éradication de la pauvreté.

Kanayo F. Nwanze Just Faaland


Directeur général Président du Conseil d’administration

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Rapport annuel ADRAO 1998
Bilan et perspectives

Nouvelle organisation des


programmes de l’ADRAO
Amir Kassam
Directeur général adjoint chargé des programmes

E N 1997, l’ADRAO a proposé un programme restructuré dans son plan à moyen terme (PMT) pour 1998-
2000. Dans cette nouvelle structure, la recherche et les activités connexes de l’ADRAO ont été re-
groupées dans un ensemble de projets répartis entre quatre programmes : 1. Programme riz pluvial ; 2. Programme
riz irrigué ; 3. Programme d’appui aux politiques et 4. Programme d’information et de transfert de technologies,
assisté des Unités d’appui aux programmes comprenant la Biométrie, l’Information et la documentation, la
Formation et l’appui aux thésards, INGER-Afrique, la quarantaine/bio-sécurité et la coordination des groupes
d’action. Par conséquent, 1998 aura été la première année au cours de laquelle les activités des programmes de
l’ADRAO ont été mises en place dans le cadre de cette nouvelle structure.
Etant donné la nouveauté de cette structure, sa mise en œuvre a été suivie de près au cours de l’année 1998,
tant d’un point de vue interne que sous l’angle de la collaboration extérieure. Le point de vue interne le plus important
concernait l’équilibre entre les activités des différents projets des quatre programmes. Une évaluation interne du
champ d’action et de la taille par rapport au besoin d’un processus dynamique de recherche situé dans la lignée
du continuum recherche vers le développement, a montré que les programmes 1 et 2 de génération de technologies
ne devaient pas, comme on le pensait peut-être originellement, accommoder la recherche nécessaire à l’évaluation
et au développement futur de technologies prometteuses dans le contexte élargi des systèmes de production ciblés
dans les différentes agroécologies. En même temps, le champ d’action du Programme 4, selon sa définition
originale, s’est révélé trop étroit et devait être élargi afin d’accommoder la future recherche sur l’évaluation des
technologies pour le développement des systèmes visant à compléter les activités de transfert de technologies. Ces
différents points on été discutés par la Direction et le Conseil d’administration en juin et en novembre 1998, et
pendant la phase initiale de la revue annuelle de l’ADRAO et la réunion de planification en décembre 1998. Par
conséquent, il a été proposé que dans le cadre du PMT 2000-2002, le nom du Programme 4 soit changé en
Développement de systèmes et transfert de technologies et que son portefeuille de projets passe de trois à cinq
afin d’accommoder la recherche sur l’évaluation des technologies et le transfert de technologies pour les systèmes
irrigués, de plateaux et de bas-fonds. De plus amples informations sur cette proposition de révision de la structure
du programme seront disponibles dans le Rapport annuel 1999.
Les aspects extérieurs les plus importants, selon la consultation avec les pays membres lors de la réunion
du Comité des experts nationaux de l’ADRAO en janvier 1998 et avec la CORAF en août 1998 sont : la mise en
œuvre des activités de transfert de technologies du Programme 4 et la future harmonisation des groupes d’action

5
Rapport annuel ADRAO 1998
Bilan et perspectives

de l’ADRAO avec le réseau riz de la CORAF. Des progrès remarquables ont été réalisés dans ce sens. Dans le
cas du transfert des technologies, il a été reconnu que si l’ADRAO n’avait pas d’avantages comparatifs à
s’impliquer dans les activités directes de vulgarisation, il était important qu’elle se lie aux autres partenaires pour
qui c’est un avantage. Le rôle de l’ADRAO devrait toujours être celui d’un ‘médiateur des coalitions entre
partenaires’ aussi différentes soient-ils, lorsqu’il est question d’une plus grande diffusion des technologies générées
par l’ADRAO et ses partenaires.
Concernant l’harmonisation des groupes d’actions de l’ADRAO avec le réseau riz de la CORAF, un jalon
important a marqué l’année 1998 puisque la CORAF et l’ADRAO ont décidé de fusionner ces deux entités afin
de créer un réseau régional riz unifié. Après deux réunions, la CORAF et l’ADRAO se sont mis d’accord pour
harmoniser les deux entités et commencer la mise en place, suivant le mode de fonctionnement des groupes
d’action, d’un Réseau régional sur la recherche et le développement de la riziculture en 1999, avec un secrétariat
abrité par l’ADRAO. Des bénéfices potentiels immenses de développement sont attendus dans le cadre de la
coopération régionale, tant en termes d’évaluation et de diffusion des technologies qu’en termes de renforcement
des possibilités de recherche rizicole au niveau régional.
Les partenaires du Consortium bas-fonds (CBF), dont l’ADRAO et la CORAF, ont dépensé une énergie
considérable en 1998 afin de formuler les plans stratégiques de la Phase II pour la période 1999-2004. Ceux-ci
ont été réalisés grâce à des exercices de planification conjoints rassemblant les pays membres du Consortium et
d’autres partenaires. Les deux changements importants qui auront lieu au cours de la Phase II sont une meilleure
intégration du CBF dans le programme général de l’ADRAO (par le programme 4 et à travers les liens avec d’autres
programmes) ; et une révision du programme de recherche axée sur : la caractérisation de la dynamique de
l’utilisation des sols, le développement et l’évaluation de technologies visant à améliorer les systèmes de
production des bas-fonds et la gestion des ressources naturelles ; les aspects socio-économiques et politiques des
améliorations dans les systèmes d’utilisation des bas-fonds ; et les processus de diffusion des technologies et leur
impact pour la mise en valeur des bas-fonds.
Un développement intéressant a eu lieu sur la station de recherche principale de l’ADRAO avec la mise en
place d’un bassin versant instrumenté pour permettre à la recherche interdisciplinaire d’améliorer la riziculture de
bas-fonds et la gestion de l’utilisation des sols. Une caractérisation détaillée de l’environnement biophysique au
cours de l’année 1998 servira de base pour des recherches futures sur la gestion des ressources naturelles, dont
certaines seront des projets à long-terme. L’établissement du bassin versant servira également aux besoins du
Consortium bas-fonds.
Le lancement du programme régional de formation de l’ADRAO sur l’amélioration génétique et la sélection
participative destiné aux SNRA a également vu le jour en 1998. De plus, au mois de mai 1998, l’ADRAO a organisé
un séminaire de formation de 10 jours sur ‘l’amélioration variétale participative du riz et l’analyse du genre’
(AVP & AG) pour ses Etats membres au siège de l’ADRAO. Un sélectionneur et un sociologue des instituts
nationaux de recherche agronomique de chacun des 10 Etats membres ont assisté à la formation. L’objectif de
ce séminaire consistait à introduire les méthodes et outils participatifs et d’analyse du genre aux chercheurs, de
même qu’à partager les connaissances acquises à l’ADRAO sur le sujet. Suite au séminaire, un suivi a été effectué
par les chercheurs de l’ADRAO qui ont visité la plupart des participants et leur ont fourni un soutien logistique
pour les activités de AVP & AG. Les partenaires des sept Etats membres qui n’ont pu participer aux activités de
formation en mai 1998 recevront une formation en 1999 afin de leur permettre de commencer à travailler avec les
méthodes AVP & AG dans leurs pays respectifs.

6
Rapport annuel ADRAO 1998
Bilan et perspectives

Au-delà de toutes ces réalisations et de celles qui sont mentionnées plus loin dans ce Rapport annuel, d’autres
accomplissements méritent d’être cités. Entre autres : la remarquable performance continue des ‘nouveaux riz
africains’ en milieu paysan sur des environnements marginaux à travers plusieurs pays ; le renforcement de nos
activités d’amélioration génétique, particulièrement dans les domaines de la sélection interspécifique et de la
biologie moléculaire, comprenant le développement de lignées transgéniques (en collaboration avec nos partenaires
du Royaume-Uni) et la sélection assistée par marqueurs ; la connaissance de l’étendue de la variabilité sérologique
du virus de la panachure jaune du riz (RYMV) en Afrique de l’Ouest et l’identification des cultivars résistants pour
remplacer des variétés courantes mais sensibles ; un dispositif pour cribler une résistance durable au champignon
de la pyriculariose ; l’étude de l’importance des nématodes dans les systèmes rizicoles ; le développement d’outils
décisionnels pour une gestion intégrée des ravageurs, des éléments nutritifs et de l’eau ; l’introduction réussie des
équipements après récolte au Sahel ; le développement de programmes de multiplication de semences communau-
taires ; la facilitation réussie de la formulation de réglementations en matière de bio-sécurité spécifique aux pays ;
et le renforcement des unités d’appui aux programmes, particulièrement dans les domaines des ressources génétiques,
de l’information et de la modélisation.
L’évolution complémentaire de la structure des programmes de l’ADRAO et les accomplissements réalisés
au cours de l’année 1998 montrent que l’ADRAO est toujours un investissement solide au sein du GCRAI et un
vibrant centre de recherche d’excellence sur le continent africain. L’ordre du jour de ses programmes, produire
des biens de consommation à l’intention du public international, n’est pas seulement orienté vers la production et
entraîné par la demande mais est aussi fortement axé sur les agriculteurs et le développement communautaire dans
la région. Le programme d’hybridation interspécifique de l’ADRAO, qui a généré les ‘nouveaux riz africains’ et
les approches de recherche participative et de transfert de technologies qui lui sont associées sont des méthodes
nouvelles ayant un impact sur les moyens d’existence des populations rurales, particulièrement des femmes et des
enfants. Les activités écorégionales de l’ADRAO font autorité dans le développement des systèmes et la gestion
des ressources naturelles dans les bas-fonds. Les partenariats de l’ADRAO avec les SNRA et d’autres
collaborateurs sont inclusifs et synergétiques, et profitent directement à tous les partenaires. Certains de ces points
sont développés plus en détail dans des chapitres dédiés. Enfin, nous demeurons confiants et sommes convaincus
que la qualité des performances de l’ADRAO se maintiendra au plus haut niveau l’année prochaine et les années
qui suivront.

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Les groupes d’action : un mode de


fonctionnement opérationnel avec les
partenaires nationaux

L ES GROUPES d’action de l’ADRAO ont démarré en 1991 dans le cadre d’une nouvelle approche visant à
développer des partenariats avec les programmes nationaux de recherche agronomique d’Afrique de l’Ouest. En
huit ans, ils ont beaucoup progressé et ‘l’approche groupe d’action’ est en cours d’adoption par le réseau de recherche
et de développement sur le riz unifié CORAF/ADRAO pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Qu’avons nous appris
et où allons nous ?

Le contexte : les premiers rapports entre au même niveau ou encore ne travaillaient qu’avec ceux
les centres internationaux et leurs qui étaient plus importants ou plus forts.
De plus, la collaboration CIRA-SNRA était souvent
partenaires nationaux basée sur des projets à court terme plutôt que sur un
Mener à bien la recherche et le développement agricoles programme continu. Ces activités s’intégraient donc mal
pour une région aussi vaste et diversifiée que l’Afrique de dans le programme de base des CIRA et l’intervalle de
l’Ouest n’est pas une tâche facile. Avant la mise en place temps était trop court pour générer des résultats
du mécanisme des groupes d’action, deux groupes de intéressants. Ces projets à court terme pouvaient aussi
travail composés de représentants de la recherche complètement perturber les propres programmes et
agronomique nationale se sont réunis afin de conseiller objectifs des SNRA.
l’ADRAO sur le développement d’un cadre favorable. Ils
ont identifié quatre problèmes à résoudre pour bien asseoir Les résultats de recherche sont disponibles au-delà des frontières
nationales grâce à une recherche conjointe et coordonnée
les nouvelles relations entre un centre international de
recherche agricole (CIRA) et ses partenaires nationaux
(SNRA).
Premièrement, les modèles antérieurs ne tenaient pas
compte des besoins des SNRA en établissant les priorités
de fonctionnement des CIRA. Les programmes de recher-
che étaient mis en place par les centres internationaux et
les SNRA intéressés étaient encouragés à collaborer.
Cette approche ‘descendante’ caractérisait également la
plupart des premiers réseaux CIRA.
Deuxièmement, les centres internationaux n’ont pas
réellement tiré parti de la diversité de leurs partenaires
SNRA, soit parce qu’ils les traitaient comme s’ils étaient

9
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Enfin, les CIRA fonctionnaient trop souvent avec les • Coordonner les activités de recherche régionales,
SNRA sur un mode bilatéral : en travaillant de façon afin d’éviter la duplication des efforts et identifier
indépendante avec chacun d’eux. l’utilisation des ressources la plus efficace parmi
Sur la base des diagnostics de ces premiers rapports les différents programmes de recherche sur le riz
entre CIRA et SNRA, les groupes de travail ont fortement en Afrique de l’Ouest.
recommandé qu’un mécanisme soit mis en place afin de
permettre la planification de la recherche sur un plan • Permettre aux chercheurs nationaux d’avoir un
régional. accès plus complet et plus rapide aux informations
sur la recherche et aux résultats de la recherche
La réponse : ce que les groupes d’action régionale.
cherchent à réaliser
Face à ces critiques et suggestions, l’ADRAO a institué • Transférer et tester les technologies de façon plus
un mécanisme de recherche collaborative afin de ciblée et systématique.
répondre aux besoins et aspirations de ses partenaires
nationaux — c’est-à-dire pour répondre aux besoins des • Apporter un appui technique, matériel et financier
SNRA dans le cadre d’une approche ‘ascendante’ au aux programmes nationaux de manière à renforcer
lieu de dicter les priorités de recherche de façon l’ensemble du système régional de recherche sur le
‘descendante’. Afin d’y arriver, les groupes d’action ont riz.
quatre objectifs prioritaires :
Les activités des groupes d’action sont mises en œuvre
afin de lever les contraintes majeures à la production de
riz telles qu’elles ont été identifiées par les SNRA. La
coordination régionale fait en sorte que le travail accom-
La toxicité du
pli dans un pays soit mis à disposition pour application
fer est un
problème dans tous les autres pays. Ceci permet de ne pas mener les
sérieux dans mêmes recherches dans chaque pays et de dégager ainsi
de nombreux des ressources ailleurs pour d’autres activités. Il n’est pas
pays
d’Afrique de fait un appel inconsidéré aux ressources de chaque SNRA
l’Ouest — mais des tâches spécifiques sont allouées à chaque pays
dépendant pour le bénéfice de toute la région.
au départ
du Groupe Au cours de la première phase du mécanisme des
d’action groupes d’action, neuf groupes d’action étaient
Sols à opérationnels (Figure 1). L’admission à un groupe d’action
problèmes, il
fait mainte-
particulier est ouverte à tout pays dans lequel l’écosystème
nant partie ciblé ou le thème de la recherche sont importants pour la
des priorités production du riz. Il doit également avoir au moins un
du Groupe
d’action
chercheur impliqué dans ce domaine de recherche. Les
Gestion des participants nationaux sont désignés par les directeurs des
ressources SNRA. Les groupes d’action ont été conçus pour
naturelles
fonctionner avec un minimum d’administration et de
bureaucratie. Chaque groupe d’action a un comité
directeur, présidé par un des chercheurs nationaux membre
du groupe et un chercheur de l’ADRAO joue le rôle de

10
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Figure 1 : Evolution des groupes d'action de l'ADRAO

GARM
1991-

GAAVRP
1992-98

GAAVRBF GAAV
1992-98 1998-

GAAVRI
1995-98

GAGCRS GAGRS
1992-95 1995-

GALID
1992-

GASP
1993-98
GAGRN
1998-
GASC
1994-98

GAER
1993-

GATT
1999-

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999


Acronymes des groupes d'action (GA) : AV = Amélioration variétale ; AVRBF = Amélioration variétale du riz de bas-
fond ; AVRI = Amélioration variétale du riz irrigué ; AVRP = Amélioration variétale du riz pluvial ; ER = Economie du riz ;
GCRS = Gestion des cultures et des ressources du Sahel ; GRN = Gestion des ressources naturelles ; GRS = Gestion
des ressources du Sahel ; LID = Lutte intégrée contre les déprédateurs ; RM = Riz de mangrove ; SC = Systèmes de
culture ; SP = Sols à problèmes ; TT = Transfert de technologies

secrétaire et coordonne le groupe d’action dans son Les activités


de re-
ensemble. cherche
conjointes
sont une
Mode de fonctionnement : coordonner composante
la recherche régionale sur le riz et majeure du
dispositif
renforcer les capacités des
Les groupes d’action servent d’unités de coordination groupes
d'action
pour la recherche menée par l’ADRAO et les SNRA et
visant les problèmes régionaux. Dans ce but, ils
fonctionnent en utilisant les cinq moyens suivants :

11
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

réunions ; activités de recherche conjointes ; visites de en fonction des priorités de recherche identifiées au cours
suivi ; visites de stagiaires et formation. du processus de consultation. A nouveau, dans ce cas, le
Les membres de chaque groupe d’action se rencontrent groupe d’action peut renforcer une proposition sous forme
une fois par an afin de présenter et discuter leurs résultats de collaboration de recherche. ‘Les propositions qui ont
de l’année précédente et pour planifier les activités de besoin d’être renforcées,’ explique James Edwin du Cen-
l’année à venir. Pour beaucoup de membres des groupes tre de recherche sur le riz, Rokupr, Sierra Léone, et
d’action, ces réunions sont le cœur du dispositif des Président du Groupe d’action Economie depuis sa création
groupes d’actions. C’est au cours de celles-ci que les en 1993, ‘sont revues par des membres du groupe d’action
chercheurs des différents SNRA et de l’ADRAO vont se de différents pays. Le renforcement d’une proposition
rencontrer en vue de planifier leurs activités de recherche [augmenter ses chances de financement] vient de
conjointes. Les chercheurs, qui travaillent seuls pendant l’inclusion d’activités de collaboration entre deux pays ou
une grande partie de leur carrière et de l’année, sont plus.’
rassemblés avec leurs collègues et ces réunions permettent Les visites de suivi sont menées dans des écosystèmes
d’échanger des expériences et des informations entre des
spécifiques de pays sélectionnés. Dans le cadre de ces
partenaires qui ne se rencontreraient sans doute jamais en
visites, les membres des groupes d’action et les chercheurs
dehors de ces occasions. Mohamed Kebbeh, Responsable
de l’ADRAO constituent une équipe pluridisciplinaire,
de la recherche socio-économique à l’Institut national de
qui détermine la validité des priorités de recherche des
recherche agronomique (NARI) en Gambie et membre du
groupes d’action. Il s’agit essentiellement de vérifier
Groupe d’action Economie depuis 1997 est un fervent
supporter des groupes d’action pour cette raison : ‘Les l’importance des contraintes ciblées et à identifier tout
chercheurs d’une même discipline mais de pays différents, nouveau domaine nécessitant un effort de recherche. Les
sont rassemblés grâce au groupe d’action et des interac- tours comprennent des visites sur les essais des groupes
tions ont lieu qui, sans ça, n’auraient jamais vu le jour. Ces d’action et des discussions avec les agriculteurs afin de
relations sont extrêmement bénéfiques car nous apprenons comprendre leurs perceptions des contraintes à la produc-
beaucoup de nos interactions avec les SNRA qui sont tion rizicole et d’identifier des possibilités pour la
meilleurs dans certains domaines spécifiques.’ génération, l’adaptation et le transfert de technologies.
Les propositions de projets soumis aux réunions Dakouo Dona, Entomologiste et Responsable du Pro-
annuelles nécessitent l’accord préalable du directeur de gramme Riz au Burkina Faso, membre du Groupe d’ac-
l’institut national responsable de leur exécution. Les tion sur la Lutte intégrée contre les déprédateurs depuis
ressources sont allouées aux projets de façon sélective (il 1995, trouve les visites de suivi particulièrement utiles :
existe en général plus de propositions que de fonds ‘Nous sommes confrontés aux problèmes réels dans les
disponibles) par le Comité directeur des groupes d’action, champs et, ce qui est encore plus important, au fonction-
nement des techniques locales traditionnelles. Je me
Au cours des souviens tout particulièrement de la première fois que j’ai
visites de suivi, vu du riz cultivé sur des billons — c’était en Guinée
les chercheurs
des SNRA et de
Bissau’.
l’ADRAO Une importante partie des activités des groupes d’ac-
discutent des tion est consacrée à la formation — améliorer les
problèmes de
cultures avec
connaissances et les aptitudes des chercheurs des SNRA
les agriculteurs en particulier. C’est l’un des aspects du programme des
dans les chercheurs visiteurs, où un chercheur des SNRA effectue
champs
une formation individuelle à l’ADRAO ou dans un autre
SNRA. Cette opportunité est utile si le stagiaire doit, par

12
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Variations sur un thème

En dépit de leur unification dans un même mode de fonctionnement et des objectifs communs, les groupes d’action préservent une
certaine individualité — chaque groupe rassemble des chercheurs provenant de domaines similaires afin d’approcher la recherche sur
le riz dans une perspective régionale. Les orientations et les actions précises diffèrent entre les groupes de sorte que chaque groupe
d’action individuel devient véritablement une ‘variation sur le thème des groupes d’action’. Quelques exemples sont présentés ci-dessous.
Le Groupe d’action Riz de mangrove est unique en ce qu’il n’est pas coordonné par l’ADRAO mais par la station de recherche sur le
riz de mangrove à Rokupr, en Sierra Léone. Cette situation date de l’époque où la direction de l’ADRAO, à la demande de plusieurs bailleurs
de fonds, a décidé que la mangrove ne serait plus un écosystème prioritaire pour l’ADRAO. La plupart des recherches sur le riz de mangrove
était basée à la station de Rokupr et le SNRA de Sierra Léone était parfaitement placé pour reprendre la station, le programme de recherche
et le groupe d’action. Emmanuel Imolehin, le directeur adjoint de l’Institut national de recherche sur les céréales (NCRI) à Badeggi, Nigéria,
et membre du Groupe d’action Riz de mangrove depuis sa création en 1991, met en évidence la valeur du système des petites subventions
‘pour les SNRA dont les gouvernements ne donnent pas la priorité à la recherche sur le riz de mangrove’. Imolehin souligne également d’autres
avantages importants des groupes d’action : ‘L’échange de matériels génétiques de riz est inestimable et avec la station de Rokupr qui
génère du matériel issu de bonnes souches, les besoins de travaux de sélection ont été réduits dans d’autres SNRA. Notre groupe d’action
a aussi bénéficié du système des chercheurs visiteurs. Par exemple, quelques membres de notre groupe sont allés au Sénégal afin
d’apprendre à faire des analyses de sol.’
Pour Mamadou Kabirou Ndiaye de l’Institut d’économie rurale du Mali, membre du Groupe d’action Gestion des ressources au Sahel
depuis 1994 et Président par intérim depuis 1997, le point culminant a été l’échange de connaissances grâce à l’interaction avec les
chercheurs basés dans toute la région du Sahel. ‘A une réunion de l’Unité de recherche pour le développement observatoire de changement
(URDOC), [un projet français basé dans la zone rizicole de l’Office du Niger], les producteurs ont fait remarquer qu’ils avaient des problèmes
pour le battage de leurs récoltes. Comme j’étais membre du groupe d’action, je
connaissais la batteuse-vanneuse qui a été développée au Sénégal et j’ai donc
pu contacter l’ADRAO pour obtenir de l’aide. Nous avons maintenant un prototype
en cours de test au Mali’.
Le Groupe d’action Lutte intégrée contre les déprédateurs est un groupe
pluridisciplinaire d’entomologistes, pathologistes, virologues, malherbologistes et
nématologues qui se rencontre plutôt que des groupes organisés par discipline
respective. Leur objectif est de générer des technologies qui deviendront des
options de lutte intégrée contre les déprédateurs à promouvoir parmi les agricul-
teurs. Là où la diversité constitue un élément important au sein des populations de
déprédateurs, la lutte contre ceux-ci (le champignon de la pyriculariose, le virus de
la panachure jaune du riz et la cécidomyie du riz africain) se fait à travers des
expériences coordonnées régionales. Les SNRA individuels prennent la responsa-
bilité des recherches sur d’autres parasites, comme les adventices et les némato-
des, et les résultats sont diffusés dans toute la région. Ces efforts ont fortement
enrichi les connaissances disponibles pour la recherche régionale sur le riz et forme
actuellement la base des approches de lutte intégrée contre les déprédateurs. La pyriculariose est une maladie majeure du riz
Dogbé Sélomé du Centre de recherche agricole de l’Institut togolais de à travers la sous-région et par conséquent l'objet
recherche agricole (CRA/ITRA, Togo), membre du Groupe Amélioration variétale de toute l'attention des groupes d'action. Il s'agit
depuis la création des groupes d’action Amélioration du riz pluvial et Amélioration ici d'un essai de criblage pour la résistance à la
du riz de bas-fond en 1992, explique que les membres du Groupe d’action pyriculariose — la variété au premier plan n'est
Amélioration variétale bénéficient particulièrement de la distribution de nouveaux manifestement pas résistante !
plants dans les pépinières — du matériel provenant de l’ADRAO et des différents
SNRA. Il souligne également l’importance d’autres aspects du dispositif : ‘Au Togo, les fonds sont insuffisants pour permettre aux chercheurs
de mener des recherches ; les petites subventions provenant du groupe d’action nous permettent quand même d’accomplir quelque
chose ! Notre travail a aussi bénéficié de l’apprentissage des techniques de culture de tissus de l’ADRAO, à nouveau grâce au groupe
d’action’.
Grâce au Groupe d’action Amélioration variétale, l’ADRAO a pu modifier la composition des pépinières INGER afin de les rendre plus
spécifiques et ciblées en fonction des besoins des SNRA. Dès le début du Réseau international d’évaluation génétique du riz (INGER), quelques
pépinières ont été assemblées pour une vaste distribution. La composition de ces pépinières était fixe en terme d’entrées bien qu’elles
constituaient un ‘mélange’ de types de plants. Elles ont été envoyées à tous les pays participants, sans tenir compte de leur capacité à faire
face à ce nombre d’entrées. A travers les groupes d’action sur l’amélioration variétale, INGER-Afrique a demandé aux différents SNRA ce
qu’ils voulaient comme types de plants (durée, type de grain, stature, résistance et tolérance au stress) et nombre d’entrées. De cette façon,
il a été possible de cibler les besoins spécifiques de chaque pays en lui fournissant le matériel génétique présentant les caractéristiques
spécifiées. Depuis, de nombreuses variétés promues par l’intermédiaire des pépinières du groupe d’action/INGER ont été introduites dans
plusieurs pays de la sous région (Tableau 1).

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Tableau 1. Variétés de riz homologuées par les Etats membres de l’ADRAO dont la plupart ont été diffusées par le
dispositif des groupes d’action
Variété Traits Pays

Riz pluvial
TOX 1011-4-A2 TS, RP Guinée
WAB 56-39 P, RP, TS Burkina Faso
WAB 56-50 P, RP, TS Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée Bissau, Libéria
WAB 56-104 P, RP, TS Côte d'Ivoire, Libéria
WAB 56-125 P, RP, TS Burkina Faso, Côte d'Ivoire
WAB 96-1-1 EA, API Cameroun, Côte d'Ivoire, Libéria, Sierra Léone
WAB 99-1-1 RP, TC, TA Côte d'Ivoire
WAB 384-B-B-1-2 REG Cameroun
WAB 638-1 A, REG Côte d'Ivoire
Riz de bas-fond
Cisadane (FARO 51) TC Nigéria
WITA 1 (Yabra) TTF, RP Côte d'Ivoire
WITA 3 (Kossou) TTF Côte d'Ivoire
WITA 4 (TOX 3100- TTF, TS, API, REG Cameroun, Tchad, Togo
44-1-2-3-3 ; TGR 203)
WITA 7 (Gagnoa) QG Côte d'Ivoire
WITA 8 (Sandela) TV Côte d'Ivoire
WITA 9 (Nimba) P, RV Côte d'Ivoire, Mali, Niger
Riz irrigué
BW 293-2 (Sahel 201) REG Mauritanie, Sénégal
IR 64 (FKR 42) P, TSL, REG Burkina Faso
IR 13240-108-2-2-3 REG, P Burkina Faso, Mauritanie, Sénégal
(Sahel 108, FKR 44)
IR 31785-58-1-2-3-3 REG Mauritanie
ITA 306 (Sahel 202) REG, QG Mauritanie, Sénégal
S 499 B-28 REG Mauritanie
WASSA (IR 32307-107-3-2-2) P, QG, REG Mali
Riz de mangrove
ROHYB 6 DM Guinée Bissau
ROK 5 REG, TSL, TA Guinée
WAR 1 (ROK 22) REG, TSL, TA Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Sénégal, Sierra Léone
WAR 77-2-1-1 REG, TSL, TA Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Sénégal, Sierra Léone

A = Aromatique ; APF = Adaptabilité à peu d'intrants ; DM = Durée moyenne ; EA = Elimination des adventices ; P = Précocité ; PER =
Potentiel élevé de rendement ; QG = Qualité des grains (alimentaire) ; REG = Rendement élevé de grains ; RP = Résistance à la pyri-
culariose ; RV = Résistance au virus (RYMV) ; TA = Tolérance à l'acidité ; TC = Tolérance à la cécidomyie ; TS = Tolérance à la séche-
resse ; TSL = Tolérance au sel ; TTF = Tolérance à la toxicité du fer ; TV = Tolérance au virus (RYMV)

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

exemple, apprendre une méthodologie particulière ou La première réunion ADRAO/Comité des experts
l’utilisation de certains équipements ou encore analyser nationaux s’est tenue en janvier 1998 et a discuté en détail
des données et rédiger des rapports. En général, le stage de la revue de l’USAID. Les recommandations de la revue
dure entre une semaine et trois mois. de l’USAID et approuvées par le Comité des experts
D’autres programmes de formation plus suggèrent que les groupes d’action se penchent davantage
caractéristiques sont aussi mis en œuvre par, ou pour, les sur le transfert des technologies, que les trois groupes
groupes d’action. Dans ce cas, les membres d’un groupe d’action sur l’amélioration variétale fusionnent et que les
d’action, ou certains membres d’un groupe d’action, groupes d’action sur les systèmes de culture et les sols à
suivent un cours de formation afin d’apprendre de problèmes s’associent pour former un seul groupe d’action
nouvelles aptitudes. A la fin de 1997, 526 chercheurs sur la gestion des ressources naturelles. Le nombre et la
avaient suivi ces cours de formation. Les membres des nature des réunions sont également à revoir — elles sont
groupes d’action apprécient particulièrement les forma- simplement trop nombreuses ! Le Comité des experts a
tions qui ne sont pas orientées sur la recherche. Il y a aussi recommandé d’entreprendre des démarches afin
quelques années, de nombreux chercheurs des groupes d’harmoniser les groupes d’action avec le réseau riz de la
d’action ont suivi un cours donné en collaboration avec Conférence des responsables de la recherche agricole en
l’ADRAO sur la rédaction de rapports d’activités de Afrique de l’Ouest et du Centre (CORAF), puisque la
recherche. La réaction de Segda Zacharie de l’Institut de composition du Comité des experts nationaux de
l’environnement et des recherches agricoles (INERA), l’ADRAO est presque identique à celle du Comité exécutif
Burkina Faso, et Président du Groupe d’action Gestion de la CORAF et que les deux réseaux travaillent avec les
des ressources naturelles depuis 1996 est caractéristique mêmes chercheurs des SNRA.
de ceux qui, comme lui, ont bénéficié de cette expérience En août 1998, la CORAF et l’ADRAO se sont
particulière : ‘La formation sur la rédaction de rapports rencontrées afin de discuter de l’harmonisation de leurs
scientifiques a été un facteur très important, et la qualité activités. Cette réunion a débouché sur une proposition
des présentations des groupes d’actions s’est visant à fusionner les deux réseaux pour ne plus avoir
considérablement améliorée depuis le début des cours en qu’un réseau de recherche unique sur le riz pour l’Afrique
1994. Mes supérieurs sont à présent stupéfaits que j’arrive de l’Ouest. Lors de cette réunion, la CORAF et l’ADRAO
à publier un article environ tous les six mois — la plupart se sont entendues sur un ‘protocole d’accord’ déclarant
sont co-écrits avec des chercheurs de l’ADRAO — ce que leur intention de collaborer ensemble à l’avenir. Une
je n’aurais pas pu faire sans les groupes d’action. Les réunion ultérieure de la CORAF et de l’ADRAO tenue à
autres réseaux que j’ai connus avaient des fonds pour la Cotonou (Bénin) en décembre 1998 a consolidé
recherche mais pas pour la formation.’ l’engagement pris en faveur de la fusion des deux réseaux.
Il a été alors décidé que le nouveau réseau serait abrité par
Le futur : un réseau régional unique de l’ADRAO et adopterait le modèle des groupes d’action.
recherche sur le riz De plus, le nouveau réseau comprendrait deux entités :
En 1997, l’USAID a passé en revue tous les réseaux une assemblée générale et un comité directeur. Un comité
qu’elle avait financés, y compris les groupes d’action directeur par intérim a déjà été mis en place lors de la
ADRAO/SNRA. La revue a mis en évidence les points réunion de Cotonou. Toutefois, une structure permanente
forts et les faiblesses du mécanisme des groupes d’action devrait être installée au début de l’année 2000 à la
et a identifié les domaines pouvant être améliorés ou les première revue de la recherche régionale sur le riz —
domaines à restructurer. c’est-à-dire lors de la première réunion du nouveau réseau.

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Les éléments nutritifs du sol et la


fertilisation du riz irrigué au Sahel

L E RIZ est la seule culture qui puisse être cultivée sous irrigation sur les sols salins du delta du fleuve
Sénégal. Aucune culture ne pousse sur ces sols desséchés sans irrigation. Le riz irrigué a un potentiel élevé
dans le Sahel. En effet, les rendements peuvent être très importants grâce à l’ensoleillement et la double culture annuelle
est possible. Le riz est également la culture de choix des agriculteurs dans les autres zones irriguées de la région. Les
gouvernements nationaux ont investi des fonds importants dans l’infrastructure liée à l’irrigation et ont même, dans
le passé, réimplanté des populations dans la région dans le seul but de les faire cultiver du riz. Le riz est une culture
indispensable à la fois pour l’économie nationale et pour les familles.

En dépit des espoirs qui ont motivé des investissements économique mais nous sommes conscients du besoin
importants dans l’irrigation, les rendements obtenus du d’aider tous les agriculteurs à tirer le maximum de leurs
riz irrigué par les agriculteurs du delta du fleuve Sénégal rizières. La fertilité des sols et la gestion de la fertilité du
sont généralement faibles (3-5 tonnes à l’hectare, comparés riz irrigué font l’objet d’efforts intenses de recherche au
à un potentiel de 9-10 tonnes à l’hectare) et seuls 10 % des niveau de notre station du Sahel à Saint Louis, Sénégal,
terres reçoivent une double culture. Il existe une grande depuis 1995. Actuellement, nos efforts se concentrent
diversité parmi les agriculteurs de la région — allant des plus particulièrement sur quatre pays sahéliens qui sont le
organisations commerciales importantes cherchant à tirer Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Le point
des bénéfices substantiels de leurs champs aux agriculteurs de départ de cette collaboration a été donné au cours d’un
de subsistance qui font vivre leurs familles de leur seule atelier tenu en juin 1995 à la station du Sahel, où les
production de riz — mais les difficultés qu’ils rencontrent chercheurs nationaux du Burkina Faso, Mali et Sénégal
pour obtenir une production plus rentable et durable sont ont identifié la gestion de la fertilité des sols comme un
les mêmes. Un des problèmes fondamentaux concerne la problème majeur dans la production du riz irrigué.’
gestion de la fertilité des sols : le sol contient-il suffisamment Il existe des recommandations sur l’utilisation des
d’éléments nutritifs pour permettre la croissance de la engrais pour le riz irrigué mais elles sont très générales et
culture ? Si la réponse est négative, quelle est la stratégie ne tiennent pas compte du type de sol, de la variété de riz
la plus efficace pour utiliser au mieux le sol et la culture ou de la saison. ‘Notre hypothèse en entamant ce travail’,
sans épuiser la terre et risquer de compromettre la commente l’agronome Marco Wopereis de l’ADRAO,
prochaine culture de riz ? était que des recommandations trop générales ne pouvaient
Le responsable du Programme Riz irrigué de l’ADRAO, manifestement pas convenir à toutes les situations. En
Kouamé Miézan explique : ‘à l’ADRAO, nous reconnais- ajustant les recommandations en fonction des types de
sons qu’il n’existe pas une solution unique face aux sols et des systèmes de production spécifiques, on devrait
problèmes de la production rizicole, qui serait applicable pouvoir améliorer la productivité et la rentabilité.’ Compa-
à tous les agriculteurs quelle que soit leur situation rons ce point avec la situation actuelle de l’agriculture aux

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Etats-Unis. Là-bas, l’agriculture est devenue une science


exacte — les besoins en engrais sont calculés par mètre
carré ! L’Afrique de l’Ouest est loin de ce genre d’analyse
hyper-détaillée, mais nous pouvons au moins améliorer
nos recommandations aux agriculteurs en nous basant
sur ce qu’ils sont et sur le type de sol qu’ils travaillent.
Stephan Häfele, un étudiant en doctorat de l’Université de
Hambourg qui travaille sur la fertilité des sols au niveau de
la station du Sahel ajoute : ‘Une motivation supplémen-
taire nous pousse à nous intéresser à la fertilité des sols car
nous avons remarqué une tendance dégressive des
rendements sur les essais à long terme établis sur la station
de recherche de l’ADRAO, bien que ces essais aient reçu
Le partenariat avec les services de vulgarisation (ici l’AGETA en
les doses d’engrais standards recommandées chaque Mauritanie) est primordial pour travailler avec les agriculteurs
année.’ de la vallée du fleuve Sénégal
L’ADRAO ne peut pas espérer toucher et encore
moins travailler avec tous les agriculteurs de la région
seule — en 1998 on comptait 30 000 ha de riz irrigué rien cherche et pour identifier les agriculteurs progressistes
qu’au Sénégal ! ‘La méthode que nous avons adoptée’, qui pourraient même faire partie du processus de la
explique Marco, ‘consiste à se regrouper avec un nombre recherche. Enfin, l’ADRAO collabore avec un grand
importants de partenaires. Chaque partenaire contribue à nombre de projets de développement et des organisations
l’objectif général et bénéficie de la présence des autres non gouvernementales.
partenaires — l’impact du partenariat est plus important
que la somme des impacts des parties individuelles. Nous
Ce que nous faisons...
espérons que la recherche prendra de l’ampleur afin que
Des enquêtes et des études socio-économiques sont
les résultats soient diffusés au plus grand nombre d’agri-
menées afin de tester les connaissances des agriculteurs
culteurs de la région.’
sur la riziculture en général et sur leur capacité à planifier
Mais qui sont ces partenaires ? Tout d’abord, en tant
et à réaliser les activités nécessaires. Il leur a d’abord été
qu’institut de recherche et de développement régional,
demandé de développer un calendrier des évènements —
l’ADRAO ne peut pas et ne mènera pas de recherches quand ils sèmeront, puis repiqueront les jeunes plants de
isolées des instituts nationaux de recherche agronomique, riz, quel engrais appliqueront-ils, quand et comment, etc.
dont le partenariat — c’est-à-dire l’adhésion — est Ensuite, nous maintenons le contact et suivons les progrès
centrale à l’Association. Ensuite, nous devons accéder à des agriculteurs pendant la saison — ce qu’ils font
un système de distribution et aux agriculteurs eux- exactement — à travers des discussions dans les champs
mêmes ; c’est le rôle des services de vulgarisation, donc avec eux et les agents de vulgarisation. Ces rencontres
leur partenariat est essentiel. Les agriculteurs de la région permettent à l’agriculteur de discuter des performances
sont pour la plupart organisés en ‘associations’, de la culture avec les agents de vulgarisation et les
coopératives et autres groupes, qui sont des forums leur chercheurs et permettent également aux chercheurs et
permettant d’apprendre, de discuter et habituellement de aux agents de vulgarisation de discuter des problèmes
coopérer afin d’améliorer leurs aptitudes collectives, leur potentiels avec l’agriculteur, tels que la croissance exces-
efficacité et leurs bénéfices. Ces groupes sont des points sive d’adventices dans son champ, etc. Marco a découvert
de contact parfaits pour diffuser les résultats de re- certains résultats intéressants : ‘En comparant les activités

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

planifiées et leur réalisation, nous avons remarqué que les


La coopérative des femmes paysannes agriculteurs ne connaissaient pas toujours les meilleurs
moments pour entreprendre les diverses activités agricoles
Zairabul Mint Ahmed est la Présidente de la Coopérative des (semis, repiquage, application d’herbicide et d’engrais,
femmes de l’exploitation Mushra Cidi. Elle et ses collègues
pratiquent une agriculture de subsistance — tous leurs revenus drainage, récolte). De plus, beaucoup ne réalisent pas
proviennent de la culture du riz. ‘La coopérative a été créée en l’importance relative des éléments nutritifs principaux
1988,’ explique t-elle. ‘La première phase était bonne : les agences (azote, phosphate et potassium) sur la croissance des
gouvernementales nous ont donné des crédits et nous nous sommes
débrouillées. Puis une maladie a décimé une année de culture et cultures.’
ensuite les crédits nous ont très vite été retirés. ‘ Deux événements Afin d’étudier le problème des engrais de plus près,
catastrophiques aussi rapprochés ! ‘Sans crédit, nous avons arrêté des essais ont été établis en même temps avec les
d’utiliser les machines, nous avons tout fait à la main et obtenu de
bons résultats.’ La riziculture est devenue l’activité principale de agriculteurs et sur la station de recherche. L’objectif de
ces femmes — tout le monde était impliqué, et il n’y avait plus personne cette recherche participative consiste à déterminer le type
pour travailler dans les villes afin de gagner un peu d’argent
d’engrais à appliquer sur le sol et le moment d’application
supplémentaire. En 1988, l’ADRAO et l’AGETA ont proposé à la
coopérative d’installer leurs parcelles de démonstration. Quatre pour que l’agriculteur comme le riz en bénéficient
volontaires ont planté chacune une seule parcelle pour la démons- pleinement.
tration — aucune n’avait assez de terre pour cultiver l’essai entier
Marco continue son développement : ‘Dans le cadre
avec quatre parcelles. ‘La parcelle qui a reçu le traitement complet
était la meilleure’, explique Zairabul, ‘en termes de rendement du travail participatif des agriculteurs, notre premier
comme de qualité des grains.’ Ce traitement — application d’engrais objectif est d’évaluer les bénéfices qu’ils retirent de leurs
et contrôle des adventices — a permis d’obtenir 5,7 tonnes de grains
pratiques actuelles avec les engrais. A cette fin, nous
à l’hectare. La pratique habituelle — pas d’application de phosphate
— était la moins bonne (3,9 t/ha), tandis que les parcelles avec installons une petite parcelle d’essai (10 × 10 m) dans un
traitement d’engrais seul et de contrôle des adventices seul ont de leurs champs qui ne reçoit pas d’engrais pendant toute
obtenu des rendements intermédiaires (4,8 t/ha). Les femmes ont été
tellement impressionnées par l’effet de l’ajout de l’engrais phosphaté
la période de croissance — nous l’appelons la parcelle T0.
qu’elles ont récolté la moitié des fonds nécessaires pour les engrais Ces essais permettent entre autres de déterminer la
de la saison prochaine. A présent, elles cherchent un prêteur ou un quantité d’engrais appliquée dans le champ qui est
donateur par l’intermédiaire de l’AGETA pour pouvoir acheter les engrais
supplémentaires. Et ceci après seulement une saison de démons-
tration ! Grâce à l’augmentation de production induite par les engrais,
ces femmes vont pouvoir améliorer le quotidien de leurs familles. Une
fois qu’elles auront obtenu des bénéfices, elles souhaitent diversifier
leur agriculture et s’essayer à des cultures plus rentables comme la
banane, l’oignon et la salade. A long terme, elles aimeraient aussi
construire une école pour leurs enfants.

Zairabul Mint Ahmed, Présidente de la coopérative des femmes


de Mushra Cidi, a été impressionnée par les parcelles de démonstration
de l’ADRAO/AGETA

Parcelle non fertilisée (T0) dans un champ de paysan

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

effectivement récupérée par les plants. Par exemple, dans ‘Afin de quantifier ce que nous voyons dans les
le cas de l’engrais azoté (N), le taux de recouvrement est champs, des échantillons de sol, de plants et d’eau
obtenu par l’équation suivante : d’irrigation sont analysés en laboratoire. Ce sont ces
analyses,’ dit Marco, ‘qui nous permettent de déterminer
(absorption de N dans (absorption de le taux de recouvrement en engrais azoté. Elles nous
le champ principal) – N dans T0) permettent aussi de détecter d’autres problèmes, comme
recouvrement en N = la salinité — sol ou eau salé(e) —, qui peuvent diminuer
N appliquée
les rendements indépendamment de la quantité d’engrais
reçue par la culture. Ces analyses renvoient des informa-
De plus, les parcelles non fertilisées indiquent clairement tions à nos essais de fertilisation en station qui nous
la quantité d’éléments nutritifs que les plants peuvent permettent d’affiner les recommandations développées à
obtenir directement du sol.’ partir du travail en milieu paysan.’
Parallèlement, des essais sont menés en station et en
milieu paysan sur les effets d’application des différents Restitution des résultats
engrais. Ces essais sont appelés ‘essais d’omission Notre travail évolue en partenariat et les agriculteurs
d’éléments nutritifs’ et sont soit des parcelles sans engrais, comme les services de vulgarisation ont besoin de retour
des parcelles avec une fertilisation complète et d’autres d’informations. De plus, en partageant nos résultats avec
avec un composant de l’engrais manquant — par exemple,
ceux qui les ont effectivement générés, nous recevons
une parcelle fertilisée avec les doses complètes d’azote et
des informations en retour qui nous permettront d’améliorer
de potassium mais pas de phosphate. Ces essais sont
nos futures méthodes de recherche. Une réunion de fin de
essentiels parce qu’ils montrent le rôle joué par les
saison est tenue dans ce but, au cours de laquelle les
différents éléments nutritifs (azote, phosphate, potas-
agriculteurs, d’un périmètre d’irrigation particulier suivi
sium) sur la croissance de la culture.
tout au long de la saison, se retrouvent avec les chercheurs
nationaux et de l’ADRAO et les services de vulgarisation.
Cet exercice constitue un ‘champ-école des paysans’ où

Les analyses en
laboratoire sont
un complément Un groupe d’agriculteurs pose fièrement devant un des posters
important du de la réunion de fin de saison
travail de terrain

19
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

les résultats sont présentés sous forme de posters. qu’ils doivent récupérer à partir de l’engrais appliqué
L’assistant de recherche de l’ADRAO, Baye Salif Diack, avant d’obtenir un certain nombre de sacs de paddy (à
qui est l’agent de liaison pour les différents partenaires l’hectare).
nationaux, explique : ‘La plupart des agriculteurs étaient Connaissant le prix de l’engrais et le prix du marché
illettrés avant de commencer à travailler avec les services pour le grain, on peut donner une bonne indication aux
de vulgarisation mais ceux-ci leur ont donné des cours agriculteurs de leurs bénéfices en fonction de l’utilisation
d’alphabétisation dans les langues locales.’ Le premier d’engrais.
poster montre toujours la variabilité existant entre les Le dernier poster montre une vue d’ensemble de la
agriculteurs à propos du dispositif unique d’utilisation des saison complète à travers le périmètre d’irrigation. A ce
engrais comprenant les quantités appliquées, le moment stade, nous pouvons souligner les réussites et les échecs,
d’application, le rendement consécutif et les bénéfices liés non pas en termes de ‘bonne’ ou de ‘mauvaise’ méthode
à l’engrais appliqué. ‘Une des conclusions de l’enquête de culture mais en fonction des contraintes (problèmes),
montre clairement que les agriculteurs n’utilisent pas les nombreuses ou pas, auxquelles devront faire face les
anciennes recommandations concernant les engrais et agriculteurs en vue d’obtenir une bonne production. Cette
que les rendements de riz ne dépendent pas de la quantité session démarre habituellement par une discussion générale
d’engrais appliqué,’ commente Marco. Un second poster sur la recherche de solutions aux contraintes et pour
présente souvent l’impact de la date de semis — à l’amélioration de l’agriculture. A la fin de la réunion, des
nouveau, ce sont des données recueillies parmi ce groupe recommandations sur la fertilisation des cultures de la
d’agriculteurs durant la saison : comment le choix de la saison prochaine sont introduites et elles seront à nouveau
date de semis peut-elle affecter le rendement final, le présentées par les agents de vulgarisation avant la pro-
remplissage des grains et le moment de la fertilisation ? chaine culture.
Un autre poster représente la fertilisation en termes de
sacs d’engrais par hectare. Il montre aux agriculteurs la
quantité d’éléments nutritifs que fournit le sol et la quantité
Où en sommes-nous actuellement ?
Un des résultats primordial de cette recherche consiste à
dire qu’en général, l’application d’engrais sur le riz irrigué
est un bon investissement — l’application d’engrais au
moment adéquat est bénéfique pour la culture et donc
pour l’agriculteur. Les trois graphiques suivants (Figure
2) illustrent le cas de Guédé au Sénégal. La variabilité
(entre agriculteurs) apparaît très clairement, ce qui laisse
la place à encore bien des améliorations. Améliorer le taux
de recouvrement de l’azote permettrait d’augmenter les
bénéfices (c’est-à-dire la rentabilité) provenant de
l’utilisation d’engrais. De plus, les risques liés à l’utilisation
d’engrais azotés sont très faibles — environ 10 %
seulement des agriculteurs interviewés lors de l’enquête
ont perdu de l’argent après avoir appliqué les engrais.
Notre travail dans les quatre pays mentionnés plus
haut s’évalue à différents stades mais c’est au Burkina
Faso qu’il est le plus avancé. Là, nous avons démontré
Poster présenté à une réunion de fin de saison montrant l’effet
que la pratique actuelle consistant à appliquer un engrais
de la date de semis sur le moment d’application des engrais et composé destiné au coton était inadéquate. Nous avons
de la récolte également établi de nouvelles recommandations pour

20
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités




100
(a) (b) (c)
100 % de 50 % de
recouvrement  
recouvrement
Augmentation de la mobilisation

80



60
de N par la plante (kg/ha)

les engrais (000 FCFA/ha)


Bénéfices nets induis par


Probabilité cumulée
40

10 % de
recouvrement 
20

  
0


-  
0 40 80 120 160 200                   

Azote appliqué (kg/ha) Taux de recouvrement (%) Bénéfices nets induis par les engrais (000 FCFA/ha)

Figure 2. Recouvrement apparent de l’engrais azoté (a), bénéfices nets liés à l’application d’engrais en fonction du taux de
recouvrement de l’azote (b) et probabilité des bénéfices dus à l’application d’engrais (c) à Guédé, Sénégal.

l’Association générale des groupements d’exploitants et


AGETA éleveurs pour l’étude et l’emploi de techniques améliorées
agricoles et animales (AGETA) pendant deux saisons.
Sidy Mohamed Ameida, le conseiller agronomique de l’AGETA,
est tellement content du travail réalisé avec l’ADRAO qu’il Dans ce cas précis, les recommandations sur les engrais
souhaite étendre la collaboration. ‘Les agriculteurs avec qui ont été associées à des recommandations sur la lutte
nous travaillons peuvent être divisés en trois catégories selon
le dispositif d’irrigation. Chaque catégorie a des possibilités et
contre les adventices. Ces recommandations associées
des attentes différentes. Je souhaiterais que nous collaborions ont permis d’augmenter les rendements d’environ 2
avec l’ADRAO sur l’évaluation des contraintes propres à cha- tonnes à l’hectare par rapport aux précédentes pratiques
que groupe et sur l’adaptation des technologies appropriées
récentes à chacun. Nous avons également besoin de l’exper- culturales (voir Figure 3). Ces résultats sont soumis à des
tise de l’ADRAO pour la formation.’ L’ADRAO a organisé un cours vérifications au cours d’une nouvelle saison d’essais.
de formation générale sur la production rizicole à l’intention des
agents de l’AGETA en 1997. ‘Afin de poursuivre l’apprentissage,
nous avons besoin d’une formation spécifique sur la gestion des
engrais, la lutte contre les adventices et la physiologie des
plantes.’ Cette demande nous paraît un retour d’informations
9

très positif sur notre collaboration jusqu’à présent. 8

7
(t/ha)

l’urée et le phosphate (sous forme de phosphate naturel)


Rendement

au cours de la saison des pluies. L’utilisation de compost 4

provenant de pailles de riz est aussi recommandée. Pen- 3

dant la saison sèche, nous conseillons aux agriculteurs 2

d’appliquer une dose réduite d’urée parce que les cultures 1

sont beaucoup plus fragiles à ce moment-là à cause du 0


TP T1 T2 T3
manque d’eau et des températures extrêmes, et que par
Traitement
conséquent tout investissement implique une certaine
prise de risques. Les recommandations sur l’utilisation
d’engrais sont associées à d’autres recommandations sur Figure 3. L’application recommandée d’engrais et le
les dates de semis, l’âge des jeunes plants au moment du contrôle des adventices (T3) permettent d’obtenir une
repiquage et la gestion de l’eau au cours de la saison sèche. moyenne d’environ 2 t/ha de grains supplémentaires par
rapport aux pratiques des agriculteurs (TP) ; l’application
En Mauritanie, nous avons travaillé avec le service de recommandée d’engrais (T1) et le contrôle des adventices
vulgarisation encadrant les ‘grands’ exploitants agricoles, (T2) obtiennent des valeurs intermédiaires.

21
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

L’ADRAO a commencé à travailler avec le service


de vulgarisation sénégalais, la Société d’aménagement SAED
et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal
Malick Sarr, Responsable du Département de planifi-
et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) cation et du développement rural (DPDR) de la SAED est
et avec les agriculteurs à Guédé en 1996. L’évolution de un fervent supporter des partenariats entre la recherche
la fertilité des sols est suivie depuis ce moment là. En et le développement. ‘Le travail effectué par l’ADRAO et
la SAED est un bon exemple de collaboration entre la
1997, l’ADRAO et la SAED ont démarré des essais recherche et le développement,’ explique t-il. ‘Chaque
conjoints sur l’application (taux et moment d’application) année nous tenons une réunion afin de discuter de notre
d’urée et de phosphate diammonique. Guédé s’est programme d’activités annuelles, de la façon dont nous
travaillerons ensemble pour réaliser ces tâches et nous
totalement impliqué dans les essais socio-économiques et évaluons les résultats de la saison précédente.’ En mars
de fertilité et les résultats sont présentés chaque année en 1999, l’ADRAO et la SAED tiendront une réunion avec
juillet, juste avant la saison des pluies — pour que les l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) —
l’institution nationale sénégalaise de recherches. Malick
recommandations soient encore fraîches pour les
Sarr est très enthousiaste, ‘nous désirons étendre le parte-
agriculteurs quand ils sèment leur riz quelques semaines nariat afin d’impliquer l’ISRA dans toutes nos activités
plus tard. D’après Ibrahim Hann, l’agent de vulgarisation conjointes — recherche et développement vont de pair.’
SAED de Guédé et des villages avoisinants ‘tous les
agriculteurs ont maintenant adopté les recommandations
ADRAO/SAED et les rendements sont au moins une
tonne à l’hectare plus élevés qu’avant.’
A l’Office du Niger sur le delta intérieur du fleuve souffre d’un manque de potassium, donc des engrais
Niger au Mali, nous n’en sommes encore qu’aux prémices. potassiques feront partie d’éventuelles futures
Toutefois, les premiers résultats montrent que le site recommandations.

22
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Mise au point et diffusion de


technologies : rôle de la
caractérisation agro-écologique

L A ‘CARACTÉRISATION AGRO-ÉCOLOGIQUE’ et la ‘caractérisation’ sont des termes couramment utilisés par


les agronomes. Que signifient-ils et pourquoi est-il important d’allouer des ressources suffisantes à la
caractérisation qui rentre dans le programme global de recherche agronomique ? La première phase du Consortium
bas-fonds (CBF) touche à sa fin et la caractérisation a été un des éléments majeurs du programme de recherche. Le
CBF représente donc un cas d’étude parfait.

L’ADRAO est responsable du mandat écorégional du adaptées à l’environnement biophysique et aux besoins et
Groupe consultatif pour la recherche agricole inter- ressources des agriculteurs. Dans ce cas, comment
nationale (GCRAI) pour la mise en valeur des bas-fonds décider des meilleurs sites où travailler avec les agricul-
en Afrique subsaharienne. Le Consortium bas-fonds teurs pour générer des technologies et les évaluer ? Une
(CBF) pour la mise en valeur durable des écosystèmes de technologie développée pour une exploitation ou une
bas-fonds est une activité écorégionale à l’échelle du région agricole peut-elle convenir à un autre agriculteur ou
système soutenue par le GCRAI et présidée par l’ADRAO à une région agricole différente dans le même pays ou
en collaboration avec les instituts nationaux et inter- encore dans un autre pays ? Des essais soldés par des
nationaux œuvrant à améliorer la productivité et la viabilité échecs sont trop coûteux, demandent trop de temps et
des systèmes d’exploitation des sols des bas-fonds. dilapident les ressources. La solution pour optimiser les
ressources consiste à travailler sur des sites d’essais
Pourquoi caractériser ? adaptés, qui peuvent être identifiés grâce à la caractérisa-
Les champs des agriculteurs ont des caractéristiques tion — c’est-à-dire en inventoriant les caractéristiques
très variables. Comparez un champ à un autre et vous des communautés et régions agricoles afin de déterminer
trouverez certainement, entre autres facteurs, des diffé- les similarités proches et lointaines de même que les
rences dans la structure du sol, la répartition des éléments différences.
nutritifs et la dynamique de l’eau. A une autre échelle, Le terme général de ‘caractérisation’ est souvent
une région agricole est différente d’une autre pour les utilisé dans le cas de descriptions spécifiques. La carac-
mêmes facteurs mais aussi parce que la densité de térisation agro-écologique est une approche plus large
population est différente, de même que le climat, la qui sous-tend une description intégrée des agro-
géologie, l’accès aux marchés, etc. Pour la recherche et écosystèmes, comprenant les caractéristiques bio-
le développement agricoles modernes, les technologies physiques et socio-économiques. Le CBF a développé
(telles que les variétés culturales, les pratiques agricoles, une approche de caractérisation agro-écologique multi-
l’équipement adéquat) doivent être spécifiquement niveaux. Celle-ci permet la sélection de sites importants

23
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

de terrain différentes (voir Figure 4). Les plateaux (crêtes


et versants) forment les parties supérieures bien drainées
du système. Les fonds de vallées sont les parties inférieu-
res, sujettes aux inondations au cours de la saison des
pluies. Les franges hydromorphes sont les bandes de terre
Ruis
selle Pluie intermédiaires qui ont une nappe phréatique affleurant la
men surface pendant la saison des pluies, ce qui représente une
Moyenne su t
périeure source d’eau supplémentaire pour les cultures dans cette
du niveau de
la Nappe peu profonde
nappe zone. Les bas-fonds offrent un potentiel important pour
Fl

Interfluve l’expansion et l’intensification de l’agriculture en Afrique


ux

Moyenne infé Niveau d'inondation


rieure
de

de l’Ouest et pourraient aider à nourrir la population à


la

intermittent
du niveau de
na

la nappe croissance rapide.


pp
e

Le CBF a été créé en 1993 afin d’explorer le potentiel


Crêtes et versants Franges Fonds de vallée d’intensification et de diversification des fonds de vallées
hydromorphes et leurs franges hydromorphes. On estime que cet habitat
représente entre 20 et 50 millions d’hectares à travers
Figure 4. Profil simplifié et stylisé d’un bas-fond l’Afrique de l’Ouest (l’écart important s’explique par les
différentes définitions utilisées par les instituts et les
individus et la mauvaise connaissance des terroirs). De
et représentatifs pour la génération et l’évaluation de plus, il semblerait que seulement 10 à 25 % de cette zone
technologies et la quantification des contraintes princi- soient cultivés — d’où les possibilités d’expansion. Si
pales à l’intensification et la diversification agricoles. De deux millions d’hectares supplémentaires de cette zone
plus, les résultats de la caractérisation agro-écologique étaient affectés à la seule riziculture, avec des rendements
serviront de base pour le transfert de technologies et moyens de 3 tonnes à l’hectare, l’Afrique de l’Ouest
permettront d’établir des priorités de recherche. En pourrait arrêter les coûteuses importations de riz ! Et cette
tâchant de déterminer les caractéristiques des bas-fonds situation ne concerne pas uniquement la riziculture, les
et leurs communautés agricoles, nous en découvrirons bas-fonds représentant également un potentiel important
certains pour lesquels il n’existe pas encore de techno- pour la diversification de cultures telles que les légumes,
logies disponibles. Ces informations seront incorporées les bananes et le manioc.
dans le processus de détermination des priorités de
recherche qui permettra à la recherche sur le développe-
ment des technologies de cibler les systèmes d’exploita-
Toutefois...
tion les plus nécessiteux. Cependant, comme tout système agro-écologique exis-
tant ou potentiel, les bas-fonds sont variés, surtout si l’on
tient compte de leur hydrologie (ou plutôt des mouve-
Un potentiel important pour la ments hydriques). Généralement la base de l’intensifi-
sécurité alimentaire cation et de la diversification des cultures de bas-fonds
Les bas-fonds sont définis comme la partie supérieure des commence par l’amélioration de la gestion de l’eau. Un
systèmes de drainage. Ici, la dynamique de l’eau circulant certain niveau de contrôle de l’eau permet l’introduction
à travers le système est relativement faible et peut être de pratiques rizicoles améliorées et plus productives. Le
contrôlée par des dispositifs de gestion de l’eau assez contrôle total de l’eau n’est pas une option à retenir dans
simples. Les plaines inondées de taille plus importante ne le cas des bas-fonds — parce que les bas-fonds couvrent
font pas partie de la définition. Les bas-fonds peuvent être une zone limitée, le coût du contrôle total de l’eau ne sera
divisés le long de la toposéquence (profil) en trois unités jamais rentabilisé par une augmentation de la production

24
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

de riz. Par contre, l’option de systèmes simples et à Diversifica-


moindre coût de gestion de l’eau semble plus adaptée. tion dans un
bas-fond :
Toutefois, le choix d’un système adapté nécessite de riz et banane
recueillir beaucoup d’informations. Les caractéristiques
hydrologiques ne dépendent pas seulement de la pluvio-
métrie. D’autres paramètres comme la lithologie (roche
mère), l’intensité d’exploitation des sols sur les plateaux
adjacents et la morphologie jouent un rôle important dans
la détermination de la dynamique de l’eau globale des bas-
fonds. La caractérisation est l’élément clé pour compren-
dre la dynamique du système et identifier les technologies
développées ailleurs qui sont, ou pourraient être, adoptées
par ou adaptées à un site spécifique. Si le site ciblé est
similaire à un autre site où des technologies ont déjà fait partenaire et rend le travail plus efficace (voir encadré,
leurs preuves, celles-ci amélioreront très probablement la page 28). Cependant, même au sein d’un partenariat, les
production agricole dans la zone ciblée. Lorsque les informations recueillies par les différents partenaires
technologies appropriées font défaut, la caractérisation peuvent être incompatibles ou ne pas être comparables.
génère toutes les informations nécessaires pour dévelop- Dès lors, l’une des premières tâches du CBF a été de
per des technologies qui auront raison des contraintes déterminer des méthodes standardisées de collecte de
dominantes. Toutefois, lorsque nous décidons de carac- données à utiliser par tous les partenaires. De cette façon,
tériser, ne fusse qu’un champ, de nombreuses mesures un bas-fond situé au Nigéria, par exemple, peut être
sont à prendre, à la fois physiques — par exemple, la comparé directement avec un bas-fond du Mali.
température journalière, les flux des éléments nutritifs et ‘Toutefois’, pourrait-on se demander, ‘nous parlons
de l’eau — et socio-économiques — par exemple, la d’au moins 20 millions d’hectares. Comment comparer
disponibilité en engrais et pesticides, le revenu de l’exploi- des communautés agricoles et des vallées sur une telle
tant, la proximité des marchés ou des lieux d’échange. Il superficie ?’ Evidemment, nous ne pouvons pas caracté-
est évident que recueillir toutes ces informations prendrait riser chaque communauté agricole dans chaque bas-fond
beaucoup de temps et est de toute façon irréalisable. A d’Afrique de l’Ouest. Donc, le CBF a développé un
partir de son expérience, le Consortium a identifié une système de caractérisation à quatre niveaux. Une ‘macro’
‘collection de données minimum’ — voir encadré (page caractérisation est réalisée à travers toute la région ;
26) — qui permet une caractérisation suffisante pour ensuite une caractérisation de ‘reconnaissance’ est
générer, évaluer et transférer les technologies. Il est effectuée au niveau national ; en troisième lieu, la carac-
évident cependant que ces collections de données repré- térisation ‘semi-détaillée’ est menée dans une plus petite
sentent un travail de collecte important pour un seul région et enfin la caractérisation ‘détaillée’ est effectuée
institut. pour un seul système de bas-fond (voir Figure 5, page
27). Le plan à moyen terme consiste à relier la caractéri-
sation détaillée aux autres niveaux et à déterminer quelles
L’approche pour la caractérisation caractéristiques biologiques, physiques ou climatiques
agro-écologique des niveaux plus généraux ont le plus d’impact sur les
C’est ici que le concept du Consortium prend forme. Le caractéristiques des vallées au niveau détaillé. Une fois ce
Consortium rassemble les organisations nationales et travail terminé, un ciblage préliminaire des technologies
internationales dans un partenariat de recherche et de peut être réalisé à partir des caractérisations de reconnais-
développement qui capitalise sur les forces de chaque sance ou semi-détaillée.

25
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

‘Collection de données minimum’ pour trois niveaux de caractérisation agro-écologique


utilisées au cours de la Phase I du CBF
Discipline Niveau
Reconnaissance Semi-détaillée Détaillée

Agronomie Cultures principales ; bas-fonds Système d’exploitation des sols ; types de Cultures : variété, cycle ; densité ; méthode de
cultivés (%) cultures ; associations ; rotations ; semis ; calendrier de gestion ; associations et
fertilisation ; lutte intégrée ; gestion de rotations ; agroforesterie ; organisation et durée
l’eau ; contraintes potentielles ; des jachères ; production ; facteurs limitatifs de
mécanisation ; production animale rendement ; intrants ; gestion de l’eau et du sol
Elevage : description ; points d’eau

Socio- Unités administratives, groupes Population (démographie, activités liées Exploitation : taille de la famille ; composition et
économie ethniques ; densité et répartition de au genre et aux groupes ethniques, groupe ethnique, disponibilité de main
la population ; activités principales ; migration) ; infrastructure (marchés, d’œuvre ; genre et droit foncier ; distance aux
infrastructure et marchés routes, écoles, santé) ; régime de champs
propriété de l’eau et de la terre (accès Economie : prix des intrants et extrants ;
aux bas-fonds, genre, groupes revenus ; marchés ; distance ; fournitures ; achat
ethniques, croyances) ; objectifs de des intrants ; organisation paysanne de crédit ;
production ; activités de vulgarisation droit foncier et gestion de l’eau ; subsides ;
agences de développement ; santé ;
éducation ; perceptions paysannes des
technologies

Climatologie Régime pluviométrique ; Voir Reconnaissance Données pluviométriques journalières ; minima et


évapotranspiration potentielle ; maxima des températures ; radiation ; vitesse
durée de la période humide et moyenne du vent ; pression atmosphérique ;
surplus d’eau ; variabilité humidité relative ; évapotranspiration ; bac à
temporelle évaporation

Géologie Unité morpho-structurelle (bassin Lithologie Lithologie


sédimentaire, socle) ; lithologie

Géo- Relief ; classification des talus Description des sous-éléments de la terre Sous-éléments de la terre et les risques
morphologie (talus, longueur, largeur, surface), d’érosion ; caractéristiques de l’érosion et
superficie de bassin versant indication du degré de sévérité ; analyse des
principaux facteurs de lutte contre l’érosion

Sols Unités principales de sols (des Caractéristiques de la toposéquence ; Description standard à 1,2 m ; profondeur de la
systèmes nationaux et de la FAO) analyse chimique et physique ; couche imperméable ; activité biologique
dégradation ; classification (nationale et générale ; conditions et risques de dégradation
FAO) de la couche supérieure du sol ; analyse
chimique et physique détaillée

Hydrologie Densité du drainage Caractéristiques des inondations Eau de surface : débit, écoulement de base ;
(fréquence, profondeur, période) ; débit régime du débit ; qualité de l’eau ; modèle du
(si données disponibles) ; fluctuation de débit de la pluviométrie
la nappe phréatique ; qualité de l’eau ; Eau souterraine : fluctuations dans la nappe
densité du drainage phréatique ; flux souterrain ; qualité de l’eau

Flore Type de végétation générale ; Type de végétation caractérisant Structure de la végétation ; composition ;
classification différents sous-éléments ; classification couverture (par sous-élément)

26
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Figure 5. Les quatre niveaux de caractérisation agro-écologique

27
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

devrait représenter une économie véritable au niveau de


Partenaires du Consortium Bas-fonds l’investissement dans la recherche.
Les données recueillies à chaque niveau de détail sont
Pays (les partenaires comprennent les SNRA, différentes, qualitativement et quantitativement, tout
les services de vulgarisation, les ONG et les
universités) comme les outils utilisés pour les collecter. Pour la macro
n Bénin n Guinée caractérisation, les zones agro-écologiques principales
n Burkina Faso n Mali de la région sont identifiées sur la base de la durée de la
Cameroun Nigéria
saison de croissance. D’autres données sont associées,
n n

n Côte d’Ivoire n Sierra Léone


n Ghana n Togo comme la lithologie et la géomorphologie provenant
d’études régionales et nationales afin de définir les ‘unités
Instituts internationaux
n Association pour le développement de la riziculture en
agro-écologiques’.
Afrique de l’Ouest (ADRAO/WARDA) La caractérisation de reconnaissance dépend éga-
n Centre de coopération internationale en recherche lement d’informations provenant d’autres sources (par
agronomique pour le développement (CIRAD)
n Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
exemple les cartes et les rapports) mais peut aussi inclure
l’agriculture (FAO) des discussions avec les services de vulgarisation sur les
n Institut international d’agriculture tropicale (IITA) caractéristiques agricoles générales et des inventaires
Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI)
rapides de systèmes de production et d’exploitation des
n

n Winand Staring Centre for integrated land, soil and water


research (SC-DLO) terres. Le but de la caractérisation de reconnaissance est
n Université agronomique de Wageningen (WAU) de diviser les unités macro agro-écologiques en sous-
Collaborateurs unités agro-écologiques en utilisant des paramètres qui ne
n Institut de recherche pour le développement (IRD, varieront pas aux niveaux plus détaillés, comme la lithologie,
précédemment ORSTOM) la pluviométrie, les principaux systèmes de cultures, la
n Réseaux de la Conférence des responsables de la
recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre densité de population et la densité de drainage.
(CORAF) La caractérisation semi-détaillée est effectuée sur
Institut international de gestion de l’eau (IWMI)
n

n Programme international de recherche technologique


un ‘site clé’ de 50 × 50 km (2500 km2) représentatif
en irrigation et drainage (IPTRID) d’une sous-unité agro-écologique du niveau de recon-
naissance. Les images satellites et les photographies
Donateurs
aériennes sont utilisées pour identifier quatre bassins
n Pays-Bas (DGIS) n France
versants (chacun comprenant au moins ce qu’on appelle
les bas-fonds de premier, deuxième et troisième ordre).
Des entretiens ont lieu dans chaque village en utilisant le
bassin versant pour générer des données au niveau du
La présente approche de caractérisation agro- village (plutôt qu’au niveau de l’exploitation) et des études
écologique n’est pas une fin en soi. Après la caractérisa- de transects (profils) sont réalisées à 8-10 endroits du
tion de 15 sites clés dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest, bassin versant pour la morphologie, les sols et le couvert
nous aurons une meilleure compréhension des systèmes végétal. Quand toutes ces données sont traitées, le sys-
des bas-fonds et des paramètres à différents niveaux qui tème de bas-fond qui semble le plus représentatif de la
sont les principales caractéristiques des propriétés des sous-unité agro-écologique est sélectionné pour une
ces systèmes. Finalement, l’exercice de caractérisation caractérisation détaillée.
produira des outils de décision pour la sélection et le Les principaux objectifs de la caractérisation
transfert de technologies associés de méthodes pour détaillée consistent à comprendre le fonctionnement
collecter les données nécessaires de façon efficace. Ceci de l’agro-écosystème des bas-fonds, de quantifier les

28
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

contraintes et le potentiel de production et d’évaluer la


variabilité des caractéristiques au sein du bas-fond.
La variabilité de la disponibilité en eau le long de la
vallée affecte particulièrement le développement et l’éva-
luation des technologies. La caractérisation détaillée inclut
des entretiens socio-économiques et agronomiques aux
niveaux individuel et des ménages ; des observations des
pratiques culturales ; des mesures détaillées d’aspects
biologiques et physiques du système agro-écologique ;
des mesures détaillées des précipitations et des mouve-
ments hydriques ; et des études des sols et des systèmes
d’utilisation des terres.
C’est cette caractérisation détaillée qui nous permet
d’identifier les problèmes au niveau de l’exploitation dans Entrevues avec les paysans pour recueillir des informations
les systèmes de production agricole et ces problèmes générales sur les pratiques culturales pour la caractérisation
doivent être pris en charge par les technologies dévelop- semi-détaillée

pées par la recherche agronomique. Par conséquent, si on


trouve des liens entre les caractéristiques au niveaux de
reconnaissance et au niveau semi-détaillé, ceux-ci peu-
vent servir à définir les caractéristiques au niveau détaillé
et les problèmes que rencontrent les agriculteurs dans un
système spécifique, et nous devrions pouvoir identifier
des technologies qui s’adapteront et seront adoptées dans
le bassin versant ciblé. Là où ces technologies n’existent
pas, la même approche fournira à la recherche des
informations en retour sur les technologies à développer.
L’approche de caractérisation agro-écologique con-
tient des éléments de procédures de recherche connues.
En effet, la caractérisation agro-écologique, réalisée grâce
à des mesures biologiques et physiques comme le climat,
le sol et les changements saisonniers de la disponibilité en Mesure de la direction d’un transect pour la caractérisation
eau suit une méthodologie standard. Il en va de même semi-détaillée

pour les études socio-économiques utilisées dans cet


exercice, bien que celles-ci soient moins facilement quanti-
fiables. La nouveauté de l’approche du CBF réside dans œuvre de l’approche ne devrait pas prendre plus de cinq
l’association de la caractérisation biophysique et socio- ans. Un laps de temps important a été alloué pour
économique à différentes échelles. Ensuite, tous les développer la méthodologie conjointe au cours des deux
partenaires (chercheurs, agriculteurs, agents de vulgari- premières années, rassembler et organiser les différents
sation, etc.) travaillent conjointement sur l’analyse des partenaires dans les pays membres du CBF. De plus, les
contraintes et la sélection de technologies à évaluer ou à caractérisations macro et de reconnaissance sont effec-
générer sur les sites clés. tuées une seule fois. Dans les nouveaux sites clés, seules
Bien que la Phase I soit presque terminée et que la les caractérisations semi-détaillées et détaillées doivent
caractérisation ne soit pas totalement achevée, la mise en être mises en place. Les ‘collections de données mini-

29
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Résultats de la Phase I du CBF

Résultats de base
Beaucoup de progrès ont été réalisés au niveau de la caractérisation pendant la première phase du CBF (voir carte page
suivante). La caractérisation agro-écologique doit cependant être finalisée dans quelques pays principalement parce que
certains sont devenus membres du CBF plus tard — c’est le cas de la Guinée (1996), du Cameroun et du Togo (1998).

Résultats stratégiques
Plusieurs pays ont réalisé des activités en plus de la caractérisation agro-écologique standard.
n Reconnaissance du rôle des femmes (agricultrices) dans les bas-fonds (Bénin et Ghana).
n Développement d’une méthodologie pour utiliser les images satellites au niveau semi-détaillé (IITA).
n Le potentiel pour utiliser la végétation naturelle afin de caractériser l’étendue des zones hydromorphes (WAU).
n Un ensemble d’indicateurs socio-économiques a été défini pour la caractérisation semi-détaillée (ADRAO).
n Toutes les données de caractérisation du Bénin ont été télédéchargées dans une base de données globale (Bénin).
n La plupart des données de caractérisation collectées par les partenaires du CBF ont été consolidées dans un Système
d’informations géographiques (SIG), (Unité de coordination régionale CBF).
n Un système d’évaluation rapide pour caractériser l’hydrologie des bas-fonds et un système d’appui aux décisions pour la
sélection des technologies les plus appropriées de gestion de l’eau dans ce bas-fonds ont été développés (CIRAD, Mali
et Ghana).

Résultats appliqués/adaptés
Les pays membres qui ont achevé leur exercice de caractérisation ont ensuite établi un plan de développement des bas-
fonds avec la participation active des agriculteurs. Deux exemples sont présentés ci-après :

Bénin
Sur le site de Gankpétin, de simples diguettes ont été construites par les agriculteurs afin d’améliorer la distribution de l’eau dans
le fonds de la vallée légèrement concave. Les résultats ont été concluants :
n La culture du maïs comme culture précédant le riz avant inondation a été améliorée (avec la collaboration de l’IITA).
n La production de riz a augmenté pendant la saison principale, au moment de l’inondation, grâce à l’introduction de variétés
améliorées, à la modification de la densité de semis pour lutter contre les adventices et à une meilleure utilisation des engrais.
n La culture de légumes post-riz bénéficie de la disponibilité accrue d’eau résiduelle, due à la réserve d’eau plus importante
liée à l’introduction du système de gestion de l’eau.
L’ensemble des technologies introduites fonctionnent si bien que les agriculteurs mettent en valeur spontanément les bas-fonds
en aval du site du projet.

Ghana
Sur le site clé de Mankran, seul le riz est cultivé dans le fond plat et étroit de la vallée. Les rizières ont été délimités avec des
digues et un canal central a été construit (pour l’irrigation et le drainage).
n La gestion améliorée de l’eau permet l’introduction de variétés et de techniques culturales améliorées, comme le
repiquage en lignes et l’utilisation d’engrais chimiques et organiques.
n Etant donné que ce site est situé près de Kumasi, les agriculteurs produisent du riz pour le marché (plutôt que pour leur
consommation personnelle) et peuvent ainsi investir davantage dans les engrais et autres intrants.

mum’ recueillies au cours de la Phase I sont à présent moment adéquat du débit de l’eau une fois par an soit
disponibles pour une évaluation. Nous les utiliserons pour utilisée plutôt qu’une surveillance tout au long de l’année
identifier les collections de données essentielles pour une — nous tentons de développer des appréciations rapides
future caractérisation qui sera par conséquent plus res- pour remplacer les mesures détaillées. Avec l’aide des
treinte et plus facile à réaliser. Elle inclura l’identification collections de données minimum et des évaluations rapi-
de la manière la plus efficace de prélever les paramètres des, la caractérisation entière devrait être mise en place
définis ; par exemple, il est possible que la mesure à un d’ici un à deux ans.

30
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Progrès de la caractérisation agro-écologique dans les pays membres du CBF,


Afrique de l’Ouest

Caractérisation détaillée achevée


Caractérisation détaillée à finaliser en 1999

Caractérisation de reconnaissance achevée et intégrée dans un SIG

Caractérisation de reconnaissance à finaliser

Limite de la zone d'étude

Phase II — 1999 et après


En 1999, de nombreux pays commenceront à mettre en
valeur les bas-fonds de leurs sites clés et à évaluer les
technologies améliorées de production. Lorsque les
technologies seront adaptées et adoptées par les agri-
culteurs dans les sites clés, les services nationaux de
vulgarisation pourront alors les transférer à d’autres
agriculteurs dans différentes régions.
Au cours de la seconde phase du CBF, qui débute en
1999, l’accent sera davantage placé sur l’évaluation et le
transfert des technologies. De nouvelles activités de
caractérisation seront également mises en place en plus de
la finalisation des activités de caractérisation actuelles.
Celles-ci prendront particulièrement en compte la quanti-
fication des processus dynamiques dans les bas-fonds,
incluant l’hydrologie et le flux des éléments nutritifs, et
l’impact du système d’utilisation des terres sur ces
processus dynamiques. Les résultats de cette caractérisa-
tion seront utilisés pour estimer l’impact des technologies
améliorées sur les ressources naturelles ou encore sur la Maintenir un canal d’irrigation — une activité essentielle pour
viabilité des technologies nouvellement introduites. une riziculture durable

31
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Alliés dans la lutte contre les adventices


L ES AGRICULTEURS et les chercheurs considèrent les adventices comme la première cause de la diminution des
rendements du riz et la plus exigeante en main d’œuvre. Au début des années quatre-vingt dix, l’ADRAO s’est
associée à l’Institut des ressources naturelles (NRI) du Royaume-Uni pour démarrer une offensive majeure contre les
adventices en riziculture. Nous sommes à présent beaucoup mieux préparés pour la guerre et nos moyens de défense
se développent sans arrêt. S’il est évident que nous ne connaîtrons jamais l’éradication totale des adventices, et
probablement ne devrions pas le souhaiter, nous pouvons par contre tenter de maximiser la rentabilité des
investissements des agriculteurs dans la production rizicole.

Le mandat de l’ADRAO est d’effectuer des travaux de gestion des ressources et les interventions afin d’obtenir
recherche sur le riz en Afrique de l’Ouest ; quant au NRI, le meilleur de la culture et des ressources utilisées pour sa
il a une longue expérience de la gestion des ravageurs de croissance.
cultures, y compris des adventices. Vu que les adventices
sont les ravageurs les plus importants du riz en Afrique de Ce que les agriculteurs en pensent
l’Ouest, une association entre l’ADRAO et le NRI parais- Au début des années quatre-vingt-dix, l’ADRAO et le NRI
sait la plus adéquate pour attaquer le problème à la base. ont réalisé que les améliorations de la production agricole
C’est exactement ce qu’ont décidé les deux instituts au n’avaient de sens que si elles étaient conçues en fonction
début des années quatre-vingt dix. Faisant suite à des
des problèmes spécifiques des agriculteurs tels qu’ils les
discussions préliminaires, une proposition de projet a été
percevaient. Dès lors, parallèlement aux premiers travaux
soumise à la considération du Département pour le déve-
de recherche sur la répartition des adventices et leur
loppement international du Royaume-Uni (DFID, à l’épo-
impact sur la culture, une enquête a été menée parmi 178
que Overseas Development Administration, ODA) — en
riziculteurs afin de distinguer leur perception des domma-
conséquence, un malherbologiste du NRI, David John-
ges causés par les différents ravageurs dans leurs champs.
son, a été basé sur la station principale de l’ADRAO afin Il en ressort que tous les agriculteurs ont identifié les
de coordonner et conduire les efforts conjoints de adventices comme un problème ! En comparaison, 84 %
recherche. ont cité les oiseaux et seulement 40 % ont reconnu
Dès le début, les activités de recherche sur les adven- l’importance des insectes (voir Tableau 2). Il semble que
tices ont été intégrées dans les équipes pluridisciplinaires la visibilité des ravageurs joue un rôle dans la perception
de l’ADRAO tandis que parallèlement, les agronomes, de l’agriculteur mais ceci n’enlève rien à l’importance des
économistes, entomologistes, sélectionneurs et patholo- adventices.
gistes de l’ADRAO étaient impliqués dans les activités de Les études sur les effets des adventices ont rapide-
protection des cultures ADRAO/NRI. Travailler avec des ment montré que la perception des agriculteurs était
équipes pluridisciplinaires est essentiel pour envisager un correcte : sur trois des principaux systèmes agro-écolo-
problème de façon globale — une intervention spécifique giques rizicoles d’Afrique de l’Ouest — culture pluviale
dans un domaine a souvent des répercussions dans un de plateaux et hydromorphe, et les systèmes irrigués avec
autre domaine. Maximiser la production des cultures, que semis direct (par opposition au repiquage) — les adven-
ce soit en termes de rendement ou d’efficacité, dépend tices sont le principal facteur de diminution des rende-
largement de l’équilibre à réaliser entre la culture et la ments, réduisant la production de 25–30 % et parfois

33
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

cultiver davantage de riz’. Par conséquent, ce sont les


adventices qui limitent les agriculteurs.
Enfin, les agriculteurs ont indiqué au cours de l’en-
quête que l’intensification de la riziculture (c’est-à-dire
cultiver du riz sur la même terre plus souvent) rendait le
problème des adventices plus grave encore. Traditionnel-
lement, les agriculteurs pratiquaient une agriculture sur
brûlis, laissant la terre en jachère entre les cycles de
cultures pendant huit ans ou plus (particulièrement dans
la zone de forêt). A présent, le besoin croissant de
produire davantage (en partie à cause de l’accroissement
de la population) à partir d’une même terre entraîne des
réductions importantes des périodes de jachère et une
Le désherbage nécessite plus de main-d’œuvre que toute pression sur la terre, cultivée beaucoup plus longtemps
autre tâche avant d’être mise en jachère.
Afin de quantifier cette situation, des essais ont été
menés en milieu paysan dans la forêt et dans les zones de
jusqu’à 40 %. En fait, si les adventices n’étaient pas transition et de savane dans lesquelles les systèmes de
contrôlées, il pourrait s’ensuivre une perte totale des production intensifs (jachère courte) et extensifs (jachère
récoltes. Il n’est donc pas étonnant que les agriculteurs traditionnelle) ont été comparés. Cette étude à travers les
investissent davantage de main-d’œuvre dans le désher- zones agro-écologiques de la forêt à la savane montre que
bage que dans toute autre activité agricole en rapport avec l’intensification de la riziculture entraîne une réduction de
la riziculture. 38 % des rendements et que 54 % de cette réduction
Tim Dalton, Economiste de la production à l’ADRAO, peuvent être attribués aux adventices. De plus, la crois-
explique : ‘entre 27 et 37 % de la main-d’œuvre totale sance des adventices est 75 % plus élevée sur les champs
investie dans le riz est occupée par le désherbage. Comme à courte jachère que sur les champs à longue jachère.
l’agriculture en Afrique de l’Ouest est principalement Dès lors, tout est mis en œuvre pour développer des
limitée par la disponibilité de main-d’œuvre, plutôt que par techniques réduisant la pression des adventices sur le riz.
la disponibilité des terres, toute réduction de la main- Les adventices ont clairement été identifiées comme
d’œuvre nécessaire pour le désherbage permettrait aux contrainte majeure à la riziculture et comme la production
agriculteurs d’agrandir leurs exploitations et donc de s’intensifie, le problème devient plus grave. Toutefois,

Tableau 2. Pourcentage des agriculteurs citant différents ravageurs comme problèmes de la riziculture, Côte d’Ivoire, 1992

Ravageurs Zone agro-écologique

Forêt humide Forêt-Savane Savane Combinés


Adventices 100 100 100 100
Oiseaux 98 98 53 84
Rongeurs 88 87 2 60
Insectes 48 60 12 40
Maladies 23 3 0 9
Soixante agriculteurs ont été sélectionnés à Gagnoa (forêt humide) et Touba (forêt–savane) et 58 à Boundiali (savane).

34
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

La pratique traditionnelle consiste à abattre et à brûler la Comme la production s’intensifie, les jachères sont plus courtes
végétation naturelle après au moins huit ans de jachère — la et chaque terre est cultivée plusieurs saisons d’affilée. Le
longue jachère et le brûlage réduisent la quantité de graines résultat : des problèmes d’adventices plus sérieux infestant les
d’adventices annuelles dans le sol jeunes cultures

n’oublions pas que nous travaillons avec des agriculteurs les plants se développent grâce à une croissance précoce
à faibles ressources — qui ont peu d’accès aux pesticides vigoureuse et des feuilles tombantes qui forment une
chimiques ou aux engrais. Par conséquent, lutter contre canopée sous laquelle les adventices ne poussent pas.
les adventices avec des herbicides n’est pas une option Oryza glaberrima, cependant, n’a qu’un potentiel de
envisageable. rendement réduit donc n’est vraiment intéressant que
dans des conditions de pression intense des adventices,
Dans la bataille lorsque les variétés au meilleur rendement mais plus
Deux types de recherches en particulier ont fait leurs sensibles aux adventices sont étouffées. L’innovation
radicale de Monty Jones, consistant à produire des
preuves : tout d’abord, l’utilisation de plants de riz qui
descendances fertiles provenant de croisements entre
élimineront mieux les adventices que d’autres grâce à
O. glaberrima et une variété de riz asiatique (O. sativa) au
leurs caractéristiques inhérentes et deuxièmement potentiel de rendement élevé, a ouvert la porte à la
l’utilisation de légumineuses au moment de la période de capitalisation des caractéristiques de suppression des
jachère de la rotation des cultures. adventices de O. glaberrima. L’histoire du ‘nouveau riz
Les travaux de recherche de l’ADRAO sur pour l’Afrique’ est à présent bien connue des lecteurs des
l’identification des variétés de riz capables d’entrer en rapports annuels de l’ADRAO — les plants ont été
compétition avec les adventices ont débuté en 1992 avec produits en associant les caractéristiques précoces de
le criblage d’une série de variétés cultivées dans des suppression des adventices du parent africain avec celles
conditions de faibles intrants. Celles-ci ont clairement du potentiel de rendement élevé du parent asiatique.
exprimé leurs différences en termes de compétitivité face Suite à l’accent mis par l’ADRAO sur la compétitivité
aux adventices. Un premier résultat repris dans des études face aux adventices, des méthodes de criblage ont été
ultérieures montre que l’élimination des adventices peut développées pour permettre d’évaluer de nombreuses
provenir directement d’une croissance précoce abondante lignées en une fois pour leur productivité potentielle en
— en particulier, certains exemples du riz africain cultivé termes de compétition face aux adventices. Jusqu’à
(Oryza glaberrima) font tout à fait concurrence aux présent, les résultats suggèrent que le maïs et IG10 (une
adventices. Les avantages de O. glaberrima dans la variété compétitive de riz O. glaberrima) sont des con-
destruction des adventices proviennent de la façon dont currents efficaces et donc de bonnes ‘adventices’ expé-

35
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Comparaison de variétés capables de concurrencer les Méthodologie de criblage NRI/ADRAO pour la compétitivité
adventices (à l’arrière plan) avec des variétés traditionnelles face aux adventices en utilisant un riz africain (O. glaberrima)
(au premier plan) à un stade de croissance précoce — le comme ‘mauvaise herbe’ expérimentale
développement massif et les feuilles tombantes empêchent la
croissance des adventices

rimentales. Chaque lignée à cribler est cultivée sur un seul durant la période de jachère et par conséquent le nombre
rang entouré de rangées ‘d’adventices’. Deux indicateurs de graines prêtes à germer dans le sol lorsque la culture
de la capacité de concurrence face aux adventices ont été de riz est cultivée. Les travaux de recherche ont égale-
déterminés : la ‘surface foliaire spécifique’, c’est-à-dire ment étudié la performance de plusieurs légumineuses
la surface foliaire par unité de masse sèche de la feuille et dans différents écosystèmes, entraînant l’identification
la croissance précoce des talles. Ces méthodes permet- des légumineuses adaptées pour chaque système de
tront de cribler un grand nombre de lignées puis de cribler production.
les plus prometteuses en plein champ, dans des essais de L’effet des ‘jachères de légumineuses’ sur la produc-
rendement et plus tard dans des essais en milieu paysan. tion rizicole ne concerne pas seulement l’éradication des
En travaillant avec Mathias Becker, l’agronome de mauvaises herbes ; en fait, l’augmentation de l’azote du
l’ADRAO, le projet ADRAO/NRI a étudié l’utilisation de
Plateaux...
légumineuses à la place des jachères traditionnelles (cou-
vertes de mauvaises herbes). L’idée sous-jacente est que Jachère de légumineuses
les légumineuses étouffent les adventices, limitent l’éro- Amélioration de la jachère: biomasse des adventices
sion du sol et améliorent la matière organique et la teneur
en azote du sol. Quelques 39 espèces de légumineuses ont
été testées en comparaison avec la jachère couverte de Riz pluvial
mauvaises herbes. Le riz a été cultivé immédiatement
après la récolte des légumineuses ou le défrichage de la Jachère
jachère. L’hypothèse s’est confirmée car certaines légu-
mineuses ont considérablement augmenté l’azote du sol et
réduit les adventices dans la culture de riz consécutive PPDS Crotalaria micans Jachère naturelle
(voir Figure 6) permettant par là d’obtenir de meilleurs Figure 6. Cultiver une légumineuse comme Crotalaria
rendements de riz. En termes de lutte contre les adventi- micans pendant la période de jachère réduit la biomasse
ces, une légumineuse adaptée réduit leur développement des adventices dans la riziculture consécutive

36
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

sol suite à la culture des légumineuses est sans doute plus


significative car elle a un effet direct sur l’amélioration des
rendements de riz. Ceci illustre bien que les interventions
agissent sur différents niveaux — d’où la collaboration
entre la malherbologie et l’agronomie.
Nous avons donc deux interventions majeures qui
sont applicables au niveau de l’exploitation. D’abord
l’utilisation des variétés de riz capables de concurrencer
les adventices, ensuite l’introduction de légumineuses
dans la partie jachère de la rotation des cultures. Ces deux
méthodes aident à réduire le problème des adventices dans
la riziculture et par là le temps que les agriculteurs
consacrent au désherbage. Ceci permettrait l’expansion
des surfaces cultivées et les petits cultivateurs pourraient
bien à l’avenir ne plus être si petits ! Des légumineuses, comme cette Mucuna cochinchinensis,
utilisée comme culture de couverture au lieu de la jachère
naturelle, améliore la fertilité du sol et réduit la fréquence des
Les adventices comme alliés adventices dans la riziculture consécutive
Les rizières sont des écosystèmes dynamiques et
l’éradication des adventices peut affecter d’autres
composantes du système. Nous avons donc trouvé sont arrachées) montrent que les populations d’araignées
intéressant d’étudier les effets de la gestion des adventices sont bien plus nombreuses si l’on place les adventices en
sur les insectes ravageurs (une autre cause sérieuse de tas dans la rizière plutôt que de les disperser, les poser en
perte de récolte du riz) et leurs ennemis naturels bandes ou les retirer complètement (voir Figure 7).
(principalement des prédateurs). Kofi Afun, étudiant, a
passé trois ans à étudier cet aspect en relation avec le
projet sur les adventices, recherche grâce à laquelle il a Figure 7. Effet de la gestion des résidus des adventices
sur les populations d’araignées
non seulement obtenu son doctorat mais également un
prix national de recherche de son pays, le Ghana. Les 50
principaux prédateurs des insectes présents dans le riz
sont les araignées et d’autres insectes prédateurs
(particulièrement les coléoptères et les libellules). Le 40
désherbage réduit considérablement les populations
d’araignées dans les rizières mais ne pas désherber du tout
Nombre d’araignées/m2

entraîne une perte totale de la récolte à cause de la


30
concurrence herbacée. Les populations d’araignées sont
plus nombreuses dans les rizières désherbées manuellement
que dans celles qui sont traitées avec des herbicides. A
20
l’inverse, les populations d’insectes présentes dans le riz
ne sont pas affectées par les méthodes de désherbage —
il y a autant d’insectes présents dans les rizières désherbées
manuellement que dans celles qui sont traitées avec des 10
herbicides ou encore celles qui ne sont pas désherbées du
tout.
Des essais sur la gestion des résidus des adventices 0
Dispersion Bande Tas Pas de résidus
(ce qui advient aux mauvaises herbes une fois qu’elles Disposition des résidus

37
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Pour ce qui est du timing des activités de désherbage, Les recherches sur le Striga ont démarré par une série
les populations d’araignées sont plus actives suite au d’essais au Royaume-Uni. Un grand nombre de variétés
désherbage à la mi-saison. En fait, le désherbage manuel de riz ont été criblées par un autre chercheur du NRI,
à la mi-saison permet d’obtenir les mêmes rendements de Charlie Riches, sur la résistance au Striga dans une serre
riz qu’avec les herbicides sans supprimer les populations de la station de recherche de Long Ashton (base du groupe
d’araignées. D’autres études sont en cours afin de de recherche NRI sur les adventices). Des semences de
déterminer l’étendue des interactions entre adventices, deux espèces de Striga reconnues comme parasites du riz
insectes et ennemis naturels de ces derniers. — S. aspera et S. hermonthica — ont été récoltées en Côte
d’Ivoire et ailleurs en Afrique pour être criblées. Les
Un tout autre problème variétés présentant une résistance au Royaume-Uni ont
Jusqu’ici nous avons surtout discuté des mauvaises alors été testées dans les essais d’habitats naturels peuplés
herbes comme concurrentes pour les ressources (sol, de Striga dans le nord de la Côte d’Ivoire (le Striga est
lumière, eau) mais il existe un autre groupe d’adventices limité à la savane et ne se trouve pas dans la zone de
qui a déjà fait l’objet de recherches au sein du projet forêts). Les variétés de O. sativa et O. glaberrima sont
ADRAO/NRI — les mauvaises herbes parasites. résistantes au Striga en serre (elles n’étaient pas attaquées
L’adventice parasitaire Striga n’entre pas tant en fréquemment) mais beaucoup moins dans les essais en
compétition avec la riziculture pour les éléments nutritifs Côte d’Ivoire. En général, toutefois, on a trouvé moins de
qu’elle ne les prend directement aux plants de riz ! De Striga dans O. glaberrima qui est plus tolérant que
plus, des adventices parasitaires comme Striga sont O. sativa (c’est-à-dire que les plants de riz se sont ‘bien’
parmi les productrices de graines les plus prolifiques du comportés en dépit de l’infestation de Striga). De telles
royaume végétal. Une plante peut produire plus de cent différences indiquent que la résistance et la tolérance
mille graines à la minute — suffisamment pour infester les présentes dans le riz pourront être utilisées dans des
champs avoisinants sur une superficie étendue ! Alors programmes d’amélioration génétique. Des croisements
qu’en Afrique, le Striga est davantage un problème sur les réalisés à partir de ces essais sont actuellement testés en
cultures de maïs, mil et sorgho, une riziculture peut être serre au Royaume-Uni.
dévastée si le sol est infesté de Striga.
Elargir le réseau de collaboration
La dernière voie de recherche sur les adventices de
l’ADRAO/NRI élargit considérablement le partenariat
de recherche et inclut le Centre d’études des zones
arides de l’Université du pays de Galles (Bangor,
Royaume-Uni), l’Institut international de recherche sur le
riz (IRRI, Los Baños, Philippines) et l’Institut agro-
nomique (Harare, Zimbabwe).
Les travaux sur l’élimination des adventices montrent
l’importance du développement rapide des plants de riz
qui empêchent la croissance des jeunes mauvaises herbes
par leur ombrage. Dès lors, tous les moyens pour accélérer
le développement précoce des plants de riz devraient
donner l’avantage à la riziculture par rapport aux
adventices. Une de ces méthodes est appelée ‘le priming’
Striga hermonthica parasite du riz : cette plante extrait les
éléments nutritifs du plant de riz directement puis produit des (traitement d’amorçage de la germination) — elle consiste
centaines de milliers de graines à tremper les semences dans l’eau puis à les sécher avant

38
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

de les semer. Cette méthode a été développée par les gramme de sélection variétale participative de l’ADRAO
compagnies semencières dans les zones tempérées pour afin d’évaluer les perceptions des agriculteurs par
l’avantage qu’elle donne à la semence au moment du rapport à la méthode. De plus, les réactions de différentes
semis — la semence est ‘amorcée’ pour germer lors du variétés seront déterminées dans des essais à Bangor et à
pré-trempage donc utilise l’eau disponible du sol au l’IRRI.
moment du semis pour germer, alors que la germination Afin de tisser davantage les liens de collaboration,
des semences non amorcées est plus tardive. La méthode l’ADRAO est membre du projet sur la gestion intégrée des
a déjà fait ses preuves lorsqu’elle a été appliquée par le adventices du riz (qui fait partie du programme à l’échelle
Centre d’études des zones arides dans des essais en Inde, du système sur la lutte intégrée contre les ravageurs
où les semences amorcées sont devenues des plants qui soutenu par le GCRAI). Ce projet a comme objectif de
n’ont pas simplement germé plus vite que les non amorcées cultiver la collaboration entre les groupes de recherche en
mais qui se sont également développés et ont mûri plus Afrique, en Asie et en Amérique Latine avec des instituts
vite — un objectif en soi pour les agriculteurs indiens. de recherche avancée pour réaliser plus d’impact et de
Les avantages de l’amorçage des semences de riz, progrès afin de réduire les coûts et les corvées des travaux
particulièrement en termes d’élimination des adventices, de désherbage en général.
doivent être testés et pourraient être significatifs. La La collaboration entre l’ADRAO et le NRI a permis de
méthode est déjà adaptée au niveau de l’exploitation grâce recueillir beaucoup d’informations sur la dynamique des
au travaux effectués en Inde ; les agriculteurs peuvent adventices dans les rizières. Elle a également introduit
tremper leurs semences pendant la nuit puis les sécher en plusieurs interventions utiles que les agriculteurs peuvent
surface et les semer le lendemain. Une fois séchées, les appliquer pour gérer les adventices et améliorer les
semences amorcées devraient maintenir leurs rendements de riz, tout en soulignant les effets négatifs de
caractéristiques par rapport aux semences non amorcées la destruction et de l’enlèvement total des adventices de la
pendant plusieurs jours ; un léger retard dans les semis ne rizière. Cette collaboration s’est élargie et comprend
devrait donc pas annuler les qualités de l’amorçage. actuellement trois instituts de recherche supplémentaires
Simultanément aux essais en station sur les effets de pour que les bénéfices de cette mise en commun soient
l’amorçage des semences sur le développement du riz, partagés au profit des riziculteurs à travers toute l’Afrique
l’amorçage des semences sera introduit dans le pro- et l’Asie.

39
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Des semences produites par les


agriculteurs pour les agriculteurs

L A PRODUCTION et la distribution de semences sont de véritables contraintes pour la diffusion de nouvelles


variétés culturales. Les systèmes semenciers nationaux n’ont souvent pas assez de ressources en termes de
personnel, équipement et fonds et ne peuvent donc pas faire face aux besoins de la production. La Côte d’Ivoire, avec
l’aide de l’ADRAO, fait en sorte que les agriculteurs fassent le travail eux-mêmes.

Les sélectionneurs doivent être très frustrés de voir les Le problème


résultats de leurs travaux de recherche prendre autant Le système semencier national est axé sur le marché et
de temps avant d’arriver aux agriculteurs. Développer basé sur la production de semences certifiées selon les
une variété améliorée peut demander 10 ans de travail à normes européennes, alors que la majorité des agriculteurs
un sélectionneur, mais il faut parfois attendre encore utilisent régulièrement des semences de variétés locales
sept ans après l’homologation de la variété par le sauvegardées au niveau de l’exploitation. Depuis quelques
programme national afin qu’une quantité suffisante de années, l’utilisation de variétés améliorées a baissé. Les
semences soit produite et que les agriculteurs puissent raisons de cette diminution sont nombreuses et
cultiver ces variétés! Cette situation n’est pas propre au comprennent notamment :
riz — c’est un phénomène connu et récurrent dans les l le manque de semences certifiées provenant de
pays où les services semenciers font partie du secteur variétés améliorées ;
public. l la déficience du système de diffusion et d’enregis-
C’était exactement le problème du Sénégal il y a trement des variétés ;
quelques années et l’Institut sénégalais de recherches l le coût élevé des intrants ;
agricoles (ISRA) a décidé d’y remédier. Dr Amadou l l’absence, ou le non-fonctionnement d’un système
Moustapha Bèye a développé un système ouvert dans de contrôle de la qualité des semences ;
lequel les agriculteurs sont encouragés à prendre une l le rôle limité du secteur privé dans la production de
petite quantité de semences et à les multiplier pour eux- semences ;
mêmes et leurs voisins. Ce système est détaillé dans un l l’approvisionnement limité en ‘pieds de cuve’.
petit manuel, Manuel de formation sur les normes et les Le système classique (ou ‘formel’) actuel de multipli-
techniques de la production de semences de riz. En mai cation des semences en Côte d’Ivoire est typique de
1998, lorsqu’il a rejoint l’ADRAO comme chercheur beaucoup de pays en développement (voir Figure 8). Une
visiteur, Dr Bèye a proposé de promouvoir les semences fois la variété homologuée, le sélectionneur fournit des
produites par les agriculteurs à travers l’Afrique de ‘pieds de cuve’ à partir desquelles trois classes de
l’Ouest et particulièrement en Côte d’Ivoire. Dans ce semences sont produites :
pays, l’utilisation de semences certifiées est peu élevée et l Semences de prébase (G0, G1 et G2) ;
limitée aux zones irriguées, où la multiplication de semences l Semences enregistrées (G3) ;
classique est mise en place. l Semences certifiées (R1 et R2).

40
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Le système semencier est organisé par la Sous Direc- La solution


tion des semences et plants du Ministère de l’Agriculture. Le Ministère de l’Agriculture ivoirien a démarré un
Le Laboratoire national d’appui au développement agricole programme spécial de relance de la production de semences
(LANADA) vérifie l’identité génétique et la pureté de en 1998 pour contrer la baisse de l’utilisation des variétés
chaque variété tout au long du processus de multiplication améliorées de riz. Ce programme tente de renouveler le
des semences. Les agences de vulgarisation, le Projet capital semencier en un an pour le riz irrigué et en deux ans
national riz (PNR) et l’Agence nationale d’appui au pour le riz pluvial. Un nouveau schéma de production de
développement rural (ANADER) sont responsables de la semences, basé sur l’optimisation des pratiques paysannes
production des semences et de leur distribution aux et des connaissances traditionnelles, a été proposé comme
agriculteurs. Le système nécessite environ six ans à partir mécanisme alternatif d’approvisionnement en semences
de la diffusion d’une variété pour produire suffisamment pour les petits producteurs (Figure 9). Il est actuellement
de semences à distribuer au plus grand nombre expérimenté par l’ADRAO, avec la collaboration de
d’agriculteurs. En général, c’est seulement au cours de la l’ANADER et du Projet BAD-Ouest (un projet de l’ouest
septième année que les agriculteurs qui ont besoin de de la Côte d’Ivoire, financé par la Banque africaine de
semences peuvent enfin en acheter ! développement).

Figure 8. Schéma conventionnel Figure 9. Schéma de production de semences communautaires

Année 1 Pépinière Année 1 Pépinière

Année 2 GO / G1 Année 2 GO / G1

P P
N N
R R LANADA
Année 3 G2 Année 3 G2

L
Année 4 A G3 Année 4 G3
Techniciens
N spécialisés
A A A
D N N Toutes les conditions de
production des semences
Année 5 A A R1 A sont respectées, mais ces
D D semences ne sont pas
E certifiées
E L'ANADER
R organise le R Les semences sont vérifiées par
renouvellement les conseillers en vulgarisation
Année 6 R2 des noyaux de pendant 3B5 ans
base, recense
les besoins en
semences et Semences de
supervise la qualité acceptable
production
Année 7 Utilisation par
les paysans

41
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Les précautions à prendre pour


maintenir la qualité des semences
La réussite de la mise en œuvre de ce modèle communautaire
de multiplication des semences ne consiste pas simplement à
distribuer quelques semences à un petit groupe d’agriculteurs,
quel que soit le critère de sélection. Il est essentiel que les
agriculteurs s’engagent à produire leurs propres semences.
Ceux qui sont disposés à le faire reçoivent des conseils sur:
l la purification des semences, en éliminant les plants hors-
types (c’est-à-dire ne correspondant pas à la variété
d’origine) ;
l le choix des meilleures panicules (les têtes de plants
contenant les semences) avant la récolte pour la produc-
tion alimentaire ;
l la manipulation soigneuse des semences pendant la
récolte, le battage, le vannage et le stockage ;
Yeo Zana a produit 3 tonnes de semences de ‘qualité l le séchage adéquat des semences ;
acceptable’ à Niofouin en zone de savane l le test de germination des semences.

Ce système vise les agriculteurs pratiquant une agri- semblables à celles qui ont été semées. Les agriculteurs
culture de subsistance qui produisent environ 90 % de la n’ont donc pas à renouveler leur stock de semences à
production rizicole nationale. chaque saison. Les principaux soucis de détérioration de
Un des principes de base du nouveau système suppose la qualité des semences au cours du temps — que sont la
que les agriculteurs utilisent des semences de ‘qualité capacité de germination réduite et la pureté — sont
acceptable’, plutôt que d’attendre les semences certifiées contrôlées au niveau de l’exploitation par les services de
officielles. Dans ce système, (Figure 9), LANADA ne vulgarisation.
certifie que les semences de base (G2). Les services de
vulgarisation (ANADER et PNR) mettent des petites Et ça fonctionne ?
quantités de ces semences à la disposition de différents
Le modèle a été testé avec succès en 1998 avec la
multiplicateurs de semences ‘informels’ — par exemple,
les coopératives paysannes, des producteurs de semences collaboration de l’ANADER dans cinq localités — Man,
dynamiques, des organisations non gouvernementales. Danané, Odienné, Korhogo et Boundiali — où plusieurs
Ceux-ci produiront les semences pour leur communauté ateliers en plein champ ont été organisés avec les
en suivant leurs pratiques habituelles. De cette façon, les agriculteurs. Des discussions ont été tenues sur la purifi-
semences peuvent être fournies (au moins une partie) aux cation des semences, le séchage, la vérification de la
agriculteurs dans les quatre ans suivant l’homologation de germination, le stockage et la conservation des variétés
la variété — trois ans plus tôt que sous les conditions du locales.
système classique. En même temps, les services Deux manuels ont été écrits sur la production des
semenciers nationaux n’épuisent pas leurs ressources en semences grâce au parrainage du projet BAD-Ouest, l’un
essayant de satisfaire les besoins de tout le pays. pour les agriculteurs peu scolarisés et l’autre pour les
La production semencière et la distribution sont réalisées agents de vulgarisation de l’ANADER qui travaillent
en fonction des pratiques et des possibilités des agriculteurs. directement avec les agriculteurs. Ces manuels seront
Des conseils simples sont prodigués pour aider les prêts à être utilisés lors des prochaines sessions de
agriculteurs à maintenir la pureté des semences durant formation tenues dans la région pour les agriculteurs et les
une période allant de 3 à 5 ans (voir encadré). Le riz est agents de vulgarisation.
une culture autopollinisante ce qui signifie que la vaste Du 26 au 31 octobre 1998, un atelier de formation
majorité des semences récoltées sont génétiquement intitulé Autoproduction améliorée — Une nouvelle

42
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

approche pour une agriculture de subsistance durable l’exploitation. Deux ou trois ateliers similaires sont
s’est tenu à Man (ouest de la Côte d’Ivoire). L’atelier a organisés pendant la saison des pluies.
rassemblé des chercheurs de l’ADRAO, des représentants Ensuite, une session de formation est mise en place qui
officiels de la région ciblée et des instituts organisateurs, privilégie les points suivants :
des agents de vulgarisation du Projet BAD-Ouest et des l comment mieux organiser les activités de récolte et
agriculteurs pour discuter de la meilleure façon d’appliquer d’après récolte ;
ce modèle en Côte d’Ivoire. l comment mettre en place un réseau au niveau du
Les agriculteurs qui ont participé à l’atelier, village ;
particulièrement les femmes, ont montré une vraie l le maintien de la pureté de la variété ;
connaissance de la production de semences en milieu l le maintien de la capacité de germination de la
paysan, prouvant par là que la multiplication des semences semence ;
basée sur les pratiques locales et les connaissances l l’analyse des semences.
traditionnelles était une option viable. A la fin de l’atelier, Enfin, un atelier d’évaluation et de sensibilisation de fin de
le responsable du service de production des semences de campagne est organisé et discute des points suivants :
l’ANADER a décidé d’adopter et de mettre le modèle en l la distribution des semences au niveau du village ;
place (en complément du système classique) dès que l l’évaluation de l’impact du système semencier au
possible. Il a demandé à l’ADRAO de fournir une assis- niveau régional ;
tance technique en formant leurs techniciens aux tech- l l’estimation des besoins des agriculteurs pour la
niques appropriées (suivi au niveau de l’exploitation et prochaine campagne.
formation des agriculteurs). Au cours de la formation, les agriculteurs sont
La formation constitue une des activités majeures du encouragés à stocker chaque année environ 50 kg de
modèle. Elle compte trois composantes. Premièrement, semences de qualité acceptable de variétés améliorées et
les ateliers sur le terrain au cours desquels les agriculteurs traditionnelles. Les activités de formation permettent
partagent leurs expériences et discutent des progrès avec aussi d’apprendre aux techniciens à optimiser les pra-
les agents de vulgarisation et les chercheurs sur la façon tiques paysannes et les connaissances traditionnelles dans
d’améliorer la qualité des semences au niveau de le domaine de la production des semences.

Atelier de formation à Man (Côte d’Ivoire) ; les agriculteurs ont


reçu des diplômes du Maire de Man et des représentants de
l’ANADER et de BAD-Ouest

Stockage traditionnel de
semences dans la savane
(ci-dessus) et dans les
zones de forêts humides (à
droite) : ces systèmes sont
bien adaptés aux réalités
paysannes

43
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Les résultats sont encourageants. Une étude de cas Pour devenir


producteurs de
récente à Korhogo montre que de nombreux agriculteurs semences, les
impliqués dans le programme de sauvegarde des semences agriculteurs
au niveau de l’exploitation ont établi leurs propres réserves. doivent
simplement
Par exemple, à N’Ganon et Niofouin, les groupes paysans sélectionner les
ont livré 2 tonnes de semences de WITA 1 et WITA 3 et meilleures
2,5 tonnes de WAB 56-50 à leur ‘associations villageoises’. panicules au
Ces semences seront réparties entre les villages dans moment de la
récolte et les
les Préfectures de Niofouin et Sirasso. Une assistance a récolter
déjà été offerte aux agriculteurs désireux d’obtenir des séparément
semences des variétés récemment homologuées
(Tableau 3).
Tableau 3. Distribution de variétés de riz récemment homolo-
guées aux paysans producteurs de semences en Côte d’Ivoire
distribution de semences. Il encourage aussi la
promotion des variétés traditionnelles. Alors que
Région Nbre Variétés† le système classique est ‘dirigiste’ parce que
d'emplacements
complètement contrôlé par les autorités
Danané 14 WITA 1, WITA 3, WITA 7, WITA 9 semencières.
l Il réduit les coûts de production des semences qui
Man 50 WAB 56-50, WAB 56-125, sont semblables aux coûts de production du paddy.
WAB 96-1-1, WITA 1, WITA 3,
WITA 9 l Il réduit considérablement de 7 à 4 ans le temps de
mise à disposition d’une variété nouvellement
Korhogo 20 WAB 56-50, WAB 96-1-1, WAB homologuée.
56-125, WAB C 165, WITA 1,
WITA 3, Bouaké 189 l Il aide tout agriculteur intéressé par la production
de semences de ‘qualité acceptable’.
Boundiali 5 WAB 56-50, WAB 56-125, WAB l Il facilite la distribution rapide de variétés améliorées
C 165
et intègre les variétés traditionnelles dans un système
† Bouaké 189 est une variété indonésienne introduite par une pépinière internationale de
l’IRRI ; WAB 56-50, WAB 96-1-1 sont des variétés ADRAO des plateaux ; WAB C 165 semencier officiel.
est une variété des plateaux introduite du Brésil ; les WITA sont des variétés ADRAO/IITA
des bas-fonds — 1, 3 et 7 sont destinées à la riziculture irriguée ou pluviale, 9 à la
l Il encourage la disponibilité de semences de ‘qualité
riziculture irriguée uniquement. acceptable’ au niveau du village et une amélioration
consécutive de la production.
Les bénéfices Ce dispositif offre une nouvelle voie pour la diffusion
Le modèle est simple à gérer parce qu’il peut s’agir de descendances interspécifiques (O. sativa × O.
simplement de sélectionner les meilleures panicules — à glaberrima) dans le système de l’agriculture de
utiliser pour les semences, plutôt que pour les grains subsistance ; aide les agriculteurs à devenir plus
(alimentaire) — au moment de la récolte. Donc, la indépendants avec les semences et à mieux gérer la
‘production’ de semences commence au début de la diversité locale traditionnelle. Si l’on considère le taux
période de récolte alors que le modèle classique com- d’adoption élevé des descendances interspécifiques en
mence avant le semis lorsque le producteur doit déclarer Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Nigéria et au
son intention de produire des semences. Togo, les agriculteurs auront besoin d’une approche plus
Ce modèle possède de nombreux avantages par rap- ciblée pour les aider à assurer un bon entretien et à avoir
port au modèle classique. accès à des variétés améliorées comme des variétés
l C’est un système ouvert, qui utilise les pratiques traditionnelles. Ce modèle est parfaitement représentatif
culturales des agriculteurs et leurs réseaux pour la d’une telle approche.

44
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Relier les chercheurs africains aux


autoroutes de l’information
L ’ÈRE ÉLECTRONIQUE a changé la façon de percevoir l’information pour beaucoup de gens dans le monde.
De nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre avaient déjà des problèmes de communication lorsque les
sources d’informations scientifiques se transmettaient sur papier, mais personne ne pourrait blâmer les chercheurs
nationaux de se sentir encore plus abandonnés dans la situation actuelle. L’ADRAO a tenté d’y remédier en connectant
les instituts de recherche agronomiques nationaux à Internet et en introduisant leurs chercheurs dans l’âge de
l’information.

A l’approche du nouveau millénaire, il semble que le fossé nombreux endroits) complexes, issus de mauvais réseaux
entre la classe des ‘nantis’ et celle des ‘pauvres’ s’élargit de communications ‘publics’ et d’infrastructures de
plus qu’il ne se rétrécit. Les technologies informatiques, l’information insuffisantes au sein même des SNRA. Ce
et principalement le réseau global Internet, ont révolutionné dernier point a souvent été le résultat du constat précédent.
le monde de la communication et de l’échange De plus, entourés d’un système postal international (et
d’informations, au point qu’un enfant scolarisé du ‘nord’ national) irrégulier et peu fiable, les chercheurs et les
ou de l’ouest’ d’aujourd’hui serait perdu si on le replaçait bibliothèques ont beaucoup de mal à obtenir les publica-
dans le contexte scolaire d’il y a seulement quinze ans. tions nécessaires pour s’informer des nouveaux résultats
Cependant, à l’échelle globale, les techniques de de recherche. Sans accès aux bases de données
l’information ne se sont pas multipliées de la même façon bibliographiques, les chercheurs ne savent même pas quel
partout. C’est le cas de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, type de recherche est effectué dans le reste du monde !
desservis par de mauvais services de télécommunication Sans une bonne communication, les chercheurs ne
et dont le statut économique est peut reluisant, ont vu leurs pourront pas savoir où publier leurs résultats pour que
chances d’entrer dans l’âge de l’information sérieusement d’autres les lisent — et même s’ils le font, il n’existe
entravée. aucune garantie que les résultats seront rediffusés
La valeur de la recherche agronomique est sérieuse- efficacement au sein de leur propre région.
ment limitée si l’information n’est pas diffusée aux
utilisateurs potentiels. Dans le passé, de nombreux
systèmes nationaux de recherche agronomique (SNRA) Mise en réseau de l’information
n’avaient pas accès à une information pertinente et mise En démarrant des réseaux comme celui des groupes
à jour sur la recherche. De plus, beaucoup de travaux de d’action de l’ADRAO (voir page 9), l’approche du GCRAI
recherche menés par les chercheurs des SNRA se sont permet d’échanger des informations à plus grande échelle.
perdus, puisqu’ils n’avaient aucun moyen de diffuser les Toutefois, les voyages pour participer aux réunions et la
informations à leurs collègues dans d’autres pays et publication traditionnelle sur papier sont coûteux et
avaient même des problèmes à transférer les résultats de demandent beaucoup de temps. Internet fournit un moyen
ces travaux à leurs propres agriculteurs. Ces problèmes rapide de communication à un coût relativement peu
de communication étaient (et le sont encore dans de élevé. Grâce à un financement de l’USAID, l’ADRAO a

45
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

démarré le projet AfricaLink en 1997 afin de permettre suffisamment puissant pour se brancher, le projet
aux SNRA et aux services de vulgarisation d’avoir accès fournira un nouveau modèle d’ordinateur. Le personnel
à Internet, d’améliorer leurs capacités à accéder aux du projet installera alors le matériel informatique et les
informations et à les diffuser et à communiquer avec leurs logiciels et configurera le système en fonction du
collègues partout dans le monde. prestataire de services Internet local. Le projet paie
‘En octobre 1996, nous avons envoyé des lettres et également les frais d’abonnement et une certaine
des fax à plus de 80 responsables d’instituts de re- somme qui couvrira la période de connexion initiale (un
cherche et de vulgarisation, coordinateurs de réseaux et mois, semestre, trimestre, selon le fournisseur d’accès).
chercheurs dans toute la région, avec la collaboration de Ensuite, l’institut récipiendaire payera les frais liés à la
la Conférence des responsables de la recherche agricole connexion et à l’utilisation des services. En fait, s’engager
en Afrique de l’Ouest et du Centre (CORAF),’ explique le à poursuivre les services une fois que les fonds du projet
coordinateur du projet et documentaliste de l’ADRAO, sont utilisés est une des conditions liées à l’attribution du
Alassane Diallo. ‘Nous avons aussi fait la publicité du financement.
projet dans différents ateliers régionaux fin 1996 et en Le personnel AfricaLink de l’ADRAO ou de l’USAID
1997. A la suite de quoi nous avons reçu des réponses de assure le suivi de l’installation grâce à des visites sur les
51 instituts.’ Ces instituts ont demandé à l’ADRAO de différents sites pour vérifier le bon fonctionnement du
connecter 142 sites afin de procurer un accès au courrier système et pour former au moins deux utilisateurs.
électronique pour 1 000 à 1 500 chercheurs. A la fin de
1998, des fonds ont été alloués pour connecter 91 de ces
sites. Diffusion de l’information
‘AfricaLink est davantage une aide en capital qu’un L’ADRAO a organisé un atelier sur Les technologies de
financement de fonctionnement,’ continue Diallo, ‘avec l’information et de la communication et le développement
en plus l’installation et la formation sur place’. Le projet des institutions agricoles en novembre 1998, avec la
finance le matériel informatique (hardware) — habituel- collaboration du Centre technique de coopération agricole
lement juste un modem — pour établir la connexion. et rurale (CTA) au Centre régional de formation de
Toutefois, si le site ne possède pas d’ordinateur Winrock International à Abidjan, Côte d’Ivoire. Quelques

Tableau 4. Connexions courrier électronique/Internet La formation est une composante importante pour
fournies grâce au Projet AfricaLink jusqu'en fin 1998 introduire les technologies de l’information aux
chercheurs africains
Statut Pays Instituts Sites

Connectés 15 29 91
Fonds alloués 4 7 8
En cours 6 4 14
Besoin d’informations 8 10 10
Demande considérée 1 1 6
Total† 26 51 125

† Les totaux ne représentent pas simplement la somme des


colonnes car il y a des recouvrements.

46
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Observation sur le projet AfricaLink

Le projet AfricaLink a permis au secteur Agronomie, Foresterie et Pêche du Conseil pour la recherche scientifique et industrielle
(CSIR) et à deux de ses instituts de recherche agronomiques — l’Institut de recherche sur les cultures et l’Institut de recherche
agronomique sur les savanes — d’être raccordés à Internet et d’avoir accès au courrier électronique. Cette connexion au
système global nous a permis d’améliorer nos rapports de communication avec les centres internationaux de recherche et
les systèmes nationaux de recherche agronomique. Elle nous permet également de communiquer plus vite et à moindre coût
avec ces centres et de transmettre des volumes de données importants. L’accès aux autoroutes de l’information nous donne
la possibilité de partager des informations pertinentes qui peuvent être utilisées pour réaliser nos objectifs communs.
Avant d’être connecté à Internet, les moyens de communication des instituts de recherche passaient par le fax, le
téléphone, le courrier ordinaire et les voyages pour délivrer toute information qui devait être diffusée. Ces procédés étaient
souvent lents, coûteux et prenaient beaucoup de temps. L’accès à Internet a révolutionné nos façons de communiquer entre
nous. De plus, une porte s’est ouverte sur l’information qui permet de réduire le manque ou l’absence de magazines,
encyclopédies, livres et bases de données dans les endroits où ils devraient se trouver en grandes quantités, comme les
bibliothèques ou les instituts de recherche. Bien que nous réalisions que l’Internet ne comblera pas le manque de ressources
dans le domaine de l’information de nos instituts de recherche, nous apprécions le rôle complémentaire qu’il peut jouer.
Au départ, il était avancé que la première phase du projet AfricaLink fournisse des connexions Internet pour les 8 instituts
de recherche du CRSI et les facultés d’agronomie des 4 universités. Quand nous avons réalisé l’énorme potentiel à gagner
de ces services, nous avons été incités à explorer la possibilité d’assurer un financement pour mettre les ordinateurs de nos
instituts en réseau et les raccorder à Internet. Une fois que ce processus sera réalisé, il permettra à un maximum de chercheurs
d’avoir accès au courrier électronique afin de communiquer efficacement avec leurs collègues — échanger des idées et
discuter de toute activité de recherche dans laquelle ils seraient engagés. Internet leur donnera également la possibilité
d’accéder à une mine d’informations.
Nous attendons avec impatience le jour où les ressources de l’information pourront être partagées et échangées par voie
électronique dans la sous-région. J’espère qu’il sera possible de trouver des informations sur un produit cultivé dans un autre
pays de la sous-région grâce à un simple clic sur une touche du clavier de l’ordinateur.
Avoir accès au courrier électronique et à Internet est une expérience passionnante et j’espère que cette révolution qui
enthousiasme le monde sera accessible au plus grand nombre de chercheurs au Ghana.

- Professeur J.C. Norman, Directeur général adjoint (Agronomie, Foresterie et Pêche), CSIR, Ghana

La présence du Ministre ivoirien de la


recherche, le Professeur Francis Wodié
(second à partir de la gauche), a
souligné l’importance de cet atelier
pour les Etats membres

47
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

30 cadres supérieurs des SNRA (principalement des


directeurs) de 11 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre Ce qu’en disent nos partenaires
ont participé à l’atelier, en plus de 10 personnes ressources
‘La connexion e-mail nous a rendu un grand service — plus de
de l’ADRAO, du CTA, du Centre de suivi écologique frais de courrier express pour envoyer des rapports urgents. En plus,
(Sénégal), du Centre de coopération internationale en le courrier ordinaire prend tellement de temps!
‘Un bébé doit grandir. Nous espérons maintenant avoir un serveur
recherche agronomique pour le développement (CIRAD, qui nous permettrait d’établir des liens avec les autres centres de
France), de l’organisation des Nations-Unies pour recherche agronomique du pays.’
- K. Tetevi, Directeur scientifique, Institut togolais de recherche
l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Bureau régional agricole (ITRA), Togo
Gondwana Afrique (Afrique du Sud) et de la Côte d’Ivoire.
‘Grâce à notre connexion Internet, nous ne sommes plus isolés du
Les décideurs nationaux ont été mis au courant du reste du monde. Nous avons annoncé des postes de chercheurs
potentiel des techniques modernes de communication et sur le site web ABG et reçu beaucoup de candidatures.’
- Odile Tahouo, Sous-directeur de l’information scientifique et
d’information afin de les encourager à adopter des politiques technique. Centre national de recherche agronomique,
et des stratégies visant à promouvoir le développement Côte d’Ivoire
institutionnel. Les principaux sujets abordés lors de l’atelier ‘Ce projet a été très bénéfique pour notre institut. J’espère que la
ont été l’accès à Internet et ses services, les bases de seconde phase sera aussi satisfaisante.’
- Dady Demby, responsable du Département de l’information et
données agricoles, la publication et la communication de la communication, CORAF-Dakar, Sénégal
électroniques, les systèmes d’informations géographiques
(SIG), la gestion des systèmes d’information, le multimédia
et d’autres techniques d’information.
Grâce au support financier vital de l’USAID, l’ADRAO phase sera placée sous l’égide de la CORAF mais avec un
a pu connecter 91 sites nationaux de recherche appui continu de l’ADRAO. Alors que nous entrons dans
agronomique et de vulgarisation d’Afrique de l’Ouest et le troisième millénaire, de plus en plus de chercheurs
du Centre à Internet et au courrier électronique. Cela nationaux et d’agents de vulgarisation d’Afrique de l’Ouest
représente un accès pour environ 1 000 chercheurs. La et du Centre ferons partie intégrante du réseau global
seconde phase du projet a été proposée pour passer à d’informations avec tout ce que cela implique au niveau
l’étape suivante et former les chercheurs connectés en de la qualité de leurs résultats de leur recherche et de
gestion et recherche d’informations. Cette deuxième performance personnelle.

Grâce à une connexion


Internet, les chercheurs
nationaux peuvent avoir
accès aux informations
agronomiques globales

48
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Profil d’un pays donateur : le Japon

L ES RELATIONS de l’ADRAO avec le Japon remontent aux premiers jours au Libéria. Le Japon est sans nul
doute notre soutien le plus loyal et le plus consistent. Dans cette première d’une série de revues des relations de
l’ADRAO avec des donateurs spécifiques, nous revenons sur une collaboration qui va au-delà de l’appui
financier.

Le riz est l’aliment de base traditionnel japonais depuis des Les débuts
temps immémoriaux. La consommation et la production L’appui du japon à l’ADRAO remonte à 1978, lorsque
de riz en Afrique de l’Ouest ont beaucoup augmenté ces deux experts de la transformation du riz ont été affectés
vingt dernières années, renforcées par l’immigration à la station de Fendall au Libéria. Ces experts ont permis
urbaine et la préférence des populations urbaines pour le d’établir la première unité de technologie post récolte de
riz plutôt que pour les cultures traditionnelles comme le riz de l’ADRAO sur la station de Fendall. Malheureuse-
sorgho, le mil, l’igname et le manioc. Le Japon a donc un ment, l’ensemble des infrastructures ont été perdues
intérêt de longue date pour le riz et de nombreuses années avec l’éclatement de la guerre civile au Libéria et la
de recherche et d’expérience dans sa production. Le relocalisation du personnel de l’ADRAO à M’bé, en Côte
Japon est le pays dont l’aide au développement est la plus d’Ivoire. Encouragé par le succès de cette première
importante. Il n’est donc pas étonnant que l’ADRAO aventure, le Japon a continué à soutenir les travaux post
reçoive le soutien et les encouragements du gouverne- récolte et — grâce au cinquième expert de la transforma-
ment et d’organismes de recherche et de développement tion du riz — a installé une nouvelle Unité de technologie
japonais pour atteindre son objectif qui est d’améliorer les post récolte/qualité des grains à M’bé. Actuellement, le
Japon fournit toujours à l’ADRAO son expert de la qualité
conditions de vie des riziculteurs et la sécurité alimentaire
des grains — le sixième expert détaché est arrivé en Côte
en Afrique de l’Ouest.
d’Ivoire en 1996.
Le développement des travaux et de l’infrastructure
du Laboratoire de qualité des grains de l’ADRAO a été
L’historique du financement
rendu possible grâce à l’Agence japonaise de coopération
Le Japon est probablement le donateur à long terme le plus
internationale (JICA). En tant qu’agence de coopération
important de l’ADRAO — en 1997, le pays a fourni
bilatérale, le rôle de la JICA consiste à fournir les experts
presque 18 % du budget total de l’ADRAO ! La répartition
nécessaires, l’infrastructure et les fonds de fonctionne-
de ces fonds en budget à usage non restreint, projet ment dans le cadre d’une approche globale de l’aide au
spécial et capital est présentée à la Figure 10. Le finance- développement. La contribution de la JICA à l’ADRAO
ment est canalisé par le Ministère des Affaires étrangères comprend également le personnel d’appui et leurs be-
(MAE), tandis que les experts viennent de l’Agence soins. La première phase du projet ne s’est pas seulement
japonaise de coopération internationale (JICA) et du concentrée sur la coopération technique (l’installation de
Centre international japonais de recherches en sciences l’infrastructure) mais aussi sur les activités de formation
agronomiques (JIRCAS). (créer une expertise locale). Ainsi, quelques 240 cher-

49
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Figure 10. Financement japonais octroyé à l'ADRAO, 1980–1997

cheurs ont été formés aux techniques de qualité des Dans le cadre du premier thème, des enquêtes ont été
grains/d’activités post récolte entre 1980 et 1989 afin réalisées sur les marchés de riz à travers la région afin
d’établir les mêmes services dans leurs pays. d’estimer la valeur des différentes qualités du riz — par
exemple, combien le riz de bonne qualité (proportion
Relocalisation élevée de grains intacts ou variété populaire) peut-il
Parallèlement à la relocalisation de l’ADRAO en Côte rapporter de plus que le riz de moindre qualité (beaucoup
d’Ivoire et avec l’arrivée de Hideo Watanabe en 1996, de grains brisés ou variété moins populaire) ? De telles
l’orientation du projet de qualité des grains de la JICA/ informations fournissent une justification économique
ADRAO s’est davantage tournée vers la recherche. Cette pour des recommandations spécifiques sur la manipula-
recherche s’est axée autour de trois thèmes principaux : tion des grains de riz afin d’améliorer la qualité, si la qualité
l les caractéristiques d’usinage des grains de riz et la supérieure de riz est suffisamment chère sur le marché.
sélection des grains pour leur valeur marchande ; Cela peut aussi aider les usiniers et les grossistes à cibler
l l’évaluation de la qualité des grains de riz et la du riz de qualité différente sur les marchés qui apprécie-
sélection de variétés possédant une bonne qualité ront les différences. Il ne sert à rien de recommander à une
de grains ; rizerie d’améliorer l’usinage des grains de riz si le marché
l l’aspect nutritionnel. qu’elle vise vend toutes les qualités de riz au même

50
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

prix. A l’inverse, nous pouvons recommander à une rizerie d’usinage et la qualité des grains. Les grains qui sont
de cibler un marché différent avec ses grains de bonne malmenés pendant les activités de récolte et d’après
qualité si ce marché vend des bons grains au prix fort. récolte se briseront plus facilement, seront rayés ou
Le projet a également mené des enquêtes sur les encore abîmés. Ces dégâts affectent la qualité alimentaire
rizeries de la région, pour déterminer leur capacité d’usi- des grains et donc leur prix. C’est pourquoi nous établis-
nage et la qualité des différentes minoteries, ce qui nous sons des recommandations sur la manutention adéquate
a permis de cibler nos informations de marketing en des grains destinées aux agriculteurs et aux usiniers.
fonction des différentes usines qui pouvaient les utiliser. La qualité des grains des variétés nouvellement déve-
En plus de ces enquêtes, des essais sur le terrain ont été loppées est évaluée par rapport à environ 40 caractéristi-
menés sur le maintien de la qualité du riz. La qualité finale ques, allant des caractéristiques physiques et biochimi-
des grains de riz dépend de la manière dont ils sont ques aux qualités culinaires, arôme et goût. Cette activité
manipulés au cours de la récolte et du processus de réalisée avec les agriculteurs et les consommateurs mon-
transformation, mais aussi de certains aspects liés à la trent que les qualités les plus importantes du riz pour les
culture elle-même. En effet, nos activités de recherche au consommateurs ouest africains sont la texture, l’arôme et
Sénégal montrent par exemple que le moment de l’appli- le goût, bien que des groupes différents peuvent avoir
cation de l’engrais azoté a un effet sur la résistance au d’autres préférences par rapport à ces mêmes qualités.
risque de brisure des grains récoltés ; une application L’évaluation de la qualité des grains est effectuée avec la
d’engrais azoté tard dans la saison (10 jours avant collaboration des sélectionneurs ce qui permet d’utiliser la
l’épiaison) augmente les rendements, le recouvrement qualité comme critère de sélection de nouvelles variétés.

Les chercheurs japonais à l’ADRAO, 1978–1998

Situation Nom Dates

Experts en transformation du riz/qualité des grains (JICA)

K. Furugori 1978-1980
T. Akutsu 1978-1980
M. Kita 1979/80-1981

H. Miyaishi 1982-1987
M. Takeda 1988-1993

H. Watanabe 1996-présent

Chercheur visiteur (JIRCAS)


S. Tobita (Physiologiste/Biologiste moléculaire) 1998-présent

Stagiaire post-doctorat (ADRAO)

K. Futakuchi (Projet d’Hybridation interspécifique) 1997-présent

51
Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

Valeur nutritionnelle du riz sélectionnées parmi ces 50 et le criblage de la nouvelle


Les travaux de recherche sur la valeur nutritionnelle du génération de descendances provenant du programme
riz sont axés autour de deux caractéristiques de base du d’amélioration génétique pourra démarrer.
riz : premièrement, la teneur protéinique du riz n’est pas
Collaboration avec la recherche
agronomique japonaise
Les tests organoleptiques sont une composante
essentielle de la vérification de la qualité des grains
Le Centre international japonais de recherches en
sciences agronomiques (JIRCAS) est aussi un centre

Une récente mission de courte durée en visite à


l’ADRAO, ici devant des essais en milieu paysan
à Man (Côte d’Ivoire)

très élevée et deuxièmement malgré cette faible teneur


protéinique, le riz possède un complément acide aminé
utile. Les acides aminés sont les constituants des protéi-
nes et l’abondance relative des deux dans chaque grain
affecte la qualité nutritionnelle de ces grains. Dès lors, le national de recherche japonais qui collabore avec des
riz doit pouvoir fournir des composantes diététiques organismes internationaux tels que les centres du GCRAI.
appréciables, particulièrement pour les populations urbai- En 1998, l’ADRAO et le JIRCAS ont établi les bases d’un
nes et rurales plus démunies. programme de collaboration pour cinq ans. Le JIRCAS
La fameuse innovation de l’ADRAO avec le ‘nouveau envoie un chercheur à l’ADRAO et de son côté l’ADRAO
riz pour l’Afrique’ semble parfois trop belle pour être lui fournit un espace de travail, un laboratoire, des
vraie. En plus de toutes les bonnes choses offertes par les parcelles et un appui administratif. Le JIRCAS financera
descendances interspécifiques d’hybrides, beaucoup d’en- également des assistants de recherche et des techniciens
tre elles possèdent une teneur protéinique plus élevée dans et fournira une certaine quantité de matériel important,
leurs grains que chacun des deux parents. Ceci rend la soit en provenance du Japon, soit en finançant les achats
valeur du riz potentiellement plus importante dans le locaux. Le premier chercheur du JIRCAS a rejoint l’ADRAO
régime alimentaire des agriculteurs à faibles ressources. en janvier 1998. Satoshi Tobita travaille avec le projet
En 1997, les premières 200 lignées de descendances d’hybridation interspécifique sur la caractérisation géné-
interspécifiques ont été criblées en fonction du tique et physiologique de Oryza glaberrima et de descen-
rendement et de la teneur protéinique et les 50 meilleures dances interspécifiques (O. glaberrima × O. sativa), en
ont été retenues. En 1999, les 10 meilleures lignées seront se concentrant sur la résistance à la sécheresse et la

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

tolérance à l’acidité du sol. L’objectif de ces travaux est


de développer une méthode permettant d’évaluer rapide-
ment si les lignées de riz nouvellement sélectionnées ont
les caractéristiques désirées, grâce à un système appelé
‘sélection assistée par marqueur’ — un gène ‘marqueur’
(ou groupe de gènes) indique la présence du gène identi-
fiant la caractéristique et peut être détecté facilement dans
une des cellules du plant. Dans ce cas, les marqueurs
seront des gènes appelés locus de caractères quantitatifs
(QTL).
Le programme JIRCAS/ADRAO comprend égale-
ment des missions à court terme ; le personnel du JIRCAS
vient visiter l’ADRAO tandis que le personnel de l’ADRAO
visite le JIRCAS et d’autres instituts de recherche au Le ‘nouveau riz pour l’Afrique’ est tenu en haute estime par les
Japon. donateurs japonais et les collaborateurs

A propos du ‘nouveau riz pour


l’Afrique’ Futakuchi évalue la valeur du ‘nouveau riz pour l’Afri-
En octobre 1998, le Japon a organisé la deuxième Confé- que’ dans la riziculture de bas-fonds (à l’origine les plants
rence internationale de Tokyo sur le développement étaient sélectionnés pour la riziculture de plateaux). Le riz
africain (TICAD II). Au cours de celle-ci, le Japon a africain traditionnel (O. glaberrima) se trouve sur les
confirmé son engagement à poursuivre l’objectif suivant : plateaux mais aussi dans les bas-fonds ce qui permet
‘réduire la pauvreté et intégrer l’Afrique dans l’économie d’utiliser des glaberrimas des bas-fonds dans les croise-
globale grâce à une croissance économique accélérée et ments interspécifiques, avec l’objectif de développer des
un développement durable.’ Le plan d’action de dévelop- nouveaux types de plants de riz pour ces systèmes.
pement affirme : ‘Améliorer la production et la compéti- Certains glaberrimas ont aussi l’avantage d’être adaptés
tivité des industries agricoles est nécessaire parce qu’elles aux conditions d’inondation, en plus de leur capacité de
ont le potentiel de créer des emplois et des produits résistance à la sécheresse et aux adventices, qui étaient
destinés à l’exportation.’ La conférence a souligné l’im- des caractéristiques ciblées pour les travaux originaux sur
portance du développement de la riziculture en Afrique, les plateaux. Dr. Futakuchi a commencé à travailler en mai
dont le projet d’hybridation interspécifique et le système 1997 et depuis, a criblé 200 descendances pour le rende-
de riziculture irriguée de type asiatique de l’ADRAO — ment et la compétitivité face aux adventices dans les bas-
lesquels doivent être ciblés pour le développement et la fonds pluviaux et les environnements hydromorphes et
vulgarisation. 300 descendances dans les environnements de bas-fonds
Récemment, le Ministère des Affaires étrangères irrigués. Plusieurs descendances associent une crois-
(MAE) est devenu le donateur le plus important du projet sance vigoureuse (voir le chapitre Alliés dans la lutte
d’hybridation interspécifique grâce au programme de contre les adventices dans ce rapport) et une bonne
développement des Nations Unies ‘Coopération techni- grandeur (plants de haute taille) — toutes les deux des
que entre pays en développement’ (PNUD/CTPD). Cet adaptations essentielles pour la riziculture de bas-fonds.
appui complète les activités menées par le JICA et le Un autre groupe de 10 descendances a permis d’obtenir
JIRCAS en collaboration avec l’ADRAO. des rendements élevés (plus de 6 tonnes à l’hectare) en
De plus, le MAF finance un stagiaire post-doctorat qui riziculture pluviale avec une utilisation d’engrais moyenne.
travaille avec le projet d’hybridation interspécifique. Koichi La teneur en chlorophylle des feuilles semble être un bon

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Rapport annuel ADRAO 1998
Points saillants des activités

indicateur du rendement de grains final. La chlorophylle taire mondial et le gouvernement ivoirien. L’ADRAO est
est l’élément chimique qui capture l’énergie du soleil et impliquée dans le cadre de la formation et des composan-
permet aux plants de fabriquer des sucres et donc de se tes de recherche appliquée de ce projet. Les principaux
nourrir eux-mêmes. Cribler un grand nombre de descen- domaines de la contribution de l’ADRAO seront les
dances pour ce trait devrait permettre d’identifier des suivants : diagnostic participatif, systèmes de gestion de
lignées avec un potentiel de rendement plus élevé que les l’eau et des éléments nutritifs, sélection variétale partici-
variétés cultivées actuellement par les riziculteurs des pative, production de semences communautaires, test et
bas-fonds. Des essais de rendement spécifiques sont en transfert des technologies, aspects sanitaires (nutrition et
cours pour 50 lignées sélectionnées pendant le criblage maladies) et socio-économiques (régime foncier, accès
effectué dans les bas-fonds. Des travaux de recherche au marché et crédit).
ont également démarré en 1998 sur la performance de
quelques 30 lignées en conditions d’eau profonde. Un partenariat réussi
Des recherches complémentaires au sein du projet Le Japon et l’ADRAO travaillent ensemble depuis 21 ans.
d’hybridation interspécifique sont menées en collabora- C’est un partenariat qui a évolué et profité non seulement
tion avec l’université de Tokyo, afin d’estimer l’adapta- aux partenaires mais aussi aux riziculteurs d’Afrique de
tion de O. glaberrima dans des conditions de submersion l’Ouest. Ces dernières années, la collaboration s’est
(conditions d’inondation). étendue pour inclure davantage d’instituts japonais et de
domaines de recherche. En 1999, le second chercheur du
Nouvelles voies JIRCAS — Takeshi Sakurai, un économiste — viendra
Le Ministère japonais de l’Agriculture, de la foresterie et rejoindre l’ADRAO. Nous de l’ADRAO, nous avons
de la pêche a récemment démarré un projet en Côte toujours apprécié la collaboration avec le Japon et
d’Ivoire sur la mise en valeur participative et communau- espérons continuer à travailler avec ce pays dans le
taire des marais, placé sous l’égide du Programme alimen- prochain millénaire.

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Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Etats financiers
1. Bilan au 31 décembre 1998 (en dollars des Etats-Unis)

ACTIF 1998 1997

Actif à court terme


Disponibilités 1 669 204 1 600 884
Débiteurs :
Donateurs 1 662 227 1 786 232
Employés 201 862 387 961
Autres 864 039 1 720 858
Stocks 832 388 875 754
Charges comptabilisées d’avance 57 925 147 701

Total actif circulant 5 287 645 6 519 389

Immobilisations
Fonciers et installations 18 936 253 18 025 237
Moins : amortissements cumulés (4 941 190) (4 316 385)

Total immobilisations nettes 13 995 063 13 708 852

TOTAL ACTIF 19 282 708 20 228 242

PASSIF ET SOLDE DU FONDS


Exigibilités à court terme
Découvert bancaire 808 166 174 084
Montant à payer
Donateurs 2 581 774 2 584 062
Employés 187 039 206 085
Autres 1 234 384 2 243 600
Provisions et charges à payer 1 053 154 1 245 583
Total exigibilités à court terme 5 864 517 6 453 414

Total passif 5 864 517 6 453 414

Actif net
Fonds affectés aux immobilisations
Centre de l’Association 13 995 063 13 708 852
Fonds de remplacement des immobilisations 281 933 783 757
Fonds d’exploitation (858 805) (717 781)

Total actif net 13 418 191 13 774 828

TOTAL PASSIF ET ACTIF NET 19 282 708 20 228 242

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Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

2. Etat des revenus et des dépenses par origine des fonds pour l’exercice clos au 31 décembre 1996 (en dollars des Etats Unis)

Fonds à usage Total


non restreint restreint 1998 1997

REVENUS

Dons et subventions 5 263 868 2 813 333 8 077 201 9 015 236
Contributions des Etats membres 762 497 762 497 382 739
Autres revenus 305 974 305 974 140 636

TOTAL REVENUS 6 332 339 2 813 333 9 145 671 9 538 611

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Programmes de recherche 3 202 331 2 699 296 5 901 627 6 268 254
Dépenses administratives et générales 2 931 510 2 931 510 3 251 606
Amortissement 625 600 625 600 738 663

Dépenses brutes de fonctionnement 6 759 441 2 699 296 9 458 737 10 258 523

Récupération de charges indirectes (291 459) (291 459) (359 582)

DEPENSES NETTES DE FONCTIONNEMENT 6 467 982 2 699 296 9 167 278 9 898 941

EXCEDENT (DEFICIT) DES REVENUS SUR LES


DEPENSES (135 643) 114 037 (21 606) (360 330)

Réparti comme suit :

Fonds d’exploitation 135 643 135 643 762 547


Fonds de remplacement des immobilisations (114 037) (114 037) (402 217)

POUR MEMOIRE

Dépenses de fonctionnement par nature

Frais de personnel 3 869 754 837 619 4 707 373 4 924 730
Fournitures et services 1 831 297 1 629 179 3 460 476 3 722 897
Transport 432 790 232 498 665 288 872 233
Amortissement 625 600 625 600 738 663

Total charges d’exploitation 6 759 441 2 699 296 9 458 737 10 258 523

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Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

3. Subventions pour l’exercice clos au 31 décembre 1998 (en dollars des Etats-Unis)

Subventions à usage non restreint


1998 1997

Canada 478 077 546 275


Côte d’Ivoire 109 176 152 652
Danemark 342 772 231 932
France 121 296 71 526
Allemagne 349 627 341 214
Japon 1 367 018 1 284 245
Corée 49 980
Pays-Bas 260 824 256 057
Norvège 293 403 160 560
Suède 473 100 470 396
Royaume-Uni 168 574 197 378
Etats-Unis d’Amérique 200 000 200 000
Banque mondiale 1 100 000 900 000

Total subventions à usage non restreint 5 263 868 4 862 215

Subventions à usage restreint

Banque africaine de développement (appui institutionnel) 275 468


Canada (projet université Laval) 48 579 3 543
Canada (projet maladies transmises par les vecteurs) 365 631 327 651
Canada (projet FDCIC) 11 111
Danemark (projet phytosanitaire/semences) 22 671 163 644
Danemark (projet maladies transmises par les vecteurs) 139 605
Union européenne (projet gestion des cultures et des ressources) 301 268
France (projet agrophysiologie) 74 488 63 387
France (projet Consortium bas-fonds) 100 248 99 950
Fondation Gatsby (installation d’endiguement) 1 740
Allemagne (GTZ) (projet stress thermique) 143 223
Allemagne (GTZ) (projet pesticides) 14 448 52 471
Allemagne (GTZ) (projet péri-urbain) 2 912
Allemagne (GTZ) (projet azote du sol) 17 673 200 588
Allemagne (GTZ) (projet riz nord) 40 499
Allemagne (GTZ) (gestion améliorée des nutriments) 59 910
FIDA (projet RADORT) 277 226 189 334
Japon (Etudes post-doctorales) 57 542 25 125
Japon (Etudes sur la qualité des grains) 98 892 72 593
Japon/PNUD (projet CTPD) 427 000 262 338
Pays-Bas (projet Consortium bas-fonds) 361 297 722 453
Norvège (projet maladies transmises par les vecteurs) 34 555 138 603
Norvège (projet formation) 72 967 124 054

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Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Subventions à usage restreint (suite)

1998 1997

Fondation Rockefeller (projet culture d’anthères) 157 745 103 722


Royaume-Uni (projet adventices) 2 612
Royaume-Uni (projet interactions adventices/insectes) 6 693
Royaume-Uni (projet nématologie) 11 065 44 560
Royaume-Uni (projet RYMV) 21 764
Royaume-Uni (projet pyriculariose) 23 850
Royaume-Uni (projet holdback RYMV) 38 000 18 630
Royaume-Uni (projet holdback dégradation des sols) 33 590 11 714
Royaume-Uni (projet traitement d’amorçage de la germination) 11 732
Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet liaison avec Arkansas) 5 712 3 089
Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet réseaux) 356 670 330 071
Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet dissémination de technologies) 50 286 83 971
Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet AfricaLink) 63 797 192 394

Total subventions à usage restreint 2 813 333 4 153 020

Total des subventions 8 077 201 9 015 235

58
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Conseil d’administration
Président Just Faaland (Norvège)

Membres Mildred A. Amakiri (Nigéria)


Jacob Ayuk-Takem (Cameroun)
Alois Basler (Allemagne)
Mamadou Diomandé (Côte d’Ivoire)
Lindsay Innes (Royaume-Uni)
Ryuichi Ishii (Japon)
Diana McLean (Canada)
Richard Musangi (Kenya)*
Keita Rokiatou N’Diaye (Mali)
Akilagpa Sawyerr (Ghana)*

Membre ex-officio: directeur général de


l’ADRAO Kanayo F. Nwanze (Nigéria)

* mandat commencé en 1998

59
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Cadres de l’ADRAO et chercheurs


d’institutions coopérantes
Bureau du Directeur général

Directeur général Kanayo F. Nwanze


Assistant exécutif du Directeur général P.-Justin Kouka

Division de l’administration et des finances

Directeur général adjoint chargé de l’administration et des finances Michael F. Goon*


Chef de l’administration et des services d’appui Robert C. Lemp
Chef des finances George Maina*
Chef par intérim des finances Shey R. Tata**
Chef de la gestion de la ferme expérimentale des services d’ingénierie Chitti Babu Buyyala
Responsable des ressources humaines Gabriel Dao

Division des programmes de recherche

Directeur général adjoint chargé des programmes Amir Kassam*


Directeur des programmes par intérim Willem Stoop**
Coordonnateur par intérim de l’ADRAO au Nigéria Olumuyiwa Osiname*
Biométricien Abdoulaye Adam
Documentaliste Alassane Diallo
Responsable de l’information Guy Manners*
Coordinateur par intérim de la formation Abdoulaye Adam
Coordinateur INGER-Afrique Robert Guei
Quarantaine/Biosécurité Yacouba Séré

Programme 1: Riz pluvial

Analyste de systèmes/Chef du programme Michael Dingkuhn**


Sélectionneur riz pluvial/Chef du programme Monty P. Jones
Sélectionneur riz de bas-fonds B.N. Singh
Agronome/Sélectionneur (Chercheur visiteur) Amadou Moustapha Bèye*
Agronome des systèmes de production Mathias Becker
Economiste de la production Timothy J. Dalton
Economiste agricole Nina Lilja

60
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Pathologiste Yacouba Séré


Entomologiste (Chercheur visiteur) Francis Nwilene*
Pédologue Sitapha Diatta
Chimiste des sols Kanwar Sahrawat
Biologiste moléculaire Thierry Cadalen*

Programme 2 : Riz irrigué

Sélectionneur riz irrigué/Chef du programme Kouamé Miézan


Sélectionneur (Chercheur visiteur) Sié Moussa
Agronome spécialisé en irrigation Marco Wopereis
Economiste des systèmes de production Cynthia Donovan**

Programme 3 : Appui aux politiques agricoles

Economiste (analyse des politiques)/Chef du programme Thomas Randolph**


Chef du programme Amir Kassam*
Coordinateur du projet santé Thomas Teuscher

Programme 4 : Transfert de l’information et des technologies

Chef du programme Brent Simpson*


Chef du programme par intérim Abdoulaye Adam

Chercheurs d’institutions coopérantes

Spécialiste de la qualité des grains (JICA) Hideo Watanabe


Physiologiste/Biologiste moléculaire (JIRCAS) Satoshi Tobita*
Ecophysiologiste des cultures (Université de Tokyo/MAFF) Koichi Futakuchi
Physiologiste (CIRAD) Alain Audebert
Coordinateur régional du Consortium bas-fonds (France) Jean-Yves Jamin
Coordinateur de la recherche du Consortium bas-fonds (SC-DLO) Peter Windmeijer
Nématologiste (NRI) Daniel Coyne**
Malherbologiste (NRI) David Johnson
Modélisateur des cultures (Université de Laval/ACDI) Folkard Asch
Coordinateur du projet RADORT (Winrock International) Niels Hannsens
Spécialiste de la gestion de l’eau (IWMI) Wilfried Hundertmark*
Agronome (GTZ) Stephan Häfele*
Pédologue (DGIS) Petrus van Asten*

* A rejoint l’ADRAO en 1998


* * A quitté l’ADRAO en 1998

61
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Activités de formation
Cours dispensés en 1998

Intitulés et dates Emplacement Langue Participants


utilisée
Hommes Femmes Total

Amélioration variétale du riz par les M’bé, Bouaké, Anglais, 20 0 20


paysans et l’Analyse du genre / Côte d’Ivoire Français
Participatory rice improvement and (ADRAO)
Gender analysis
11-19 mai

Cours de formation sur la production Rosso, Mauritanie Français 25


du riz irrigué à l’intention des agents de
vulgarisation de la SONADER,
Mauritanie
21 septembre au 3 octobre

Bio-écologie et gestion de la cécydomie Ibadan, Nigéria Anglais, 17 1 18


du riz africain / Bio-ecology and mana- (IITA) Français
gement of the African Rice Gall Midge
5-16 octobre

Amélioration des semences sauvegardées Man, Français 19 10 29


au niveau de l’exploitation : Une nou- Côte d’Ivoire
velle approche pour une agriculture de
subsistance durable
26-31 octobre

Atelier CTA/ADRAO sur les techno- Abidjan, Français 20 3 23


logies de l’information et de la communi- Côte d’Ivoire
cation et le développement des institu- (Winrock
tions agricoles International)
24-26 novembre
115
Total

62
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Stagiaires maîtrise/troisième cycle en 1998

Nom et sujet de la thèse Institut Sponsor Grade


Akanvou, René Université Pays-Bas/ADRAO Doctorat
Optimizing rice–cover legume intercropping in inland agronomique
valleys in West Africa: A systems approach to de Wageningen
interspecific competition

Bognonkpe, Jean Pierre Irenée Université ADRAO/GTZ/BMZ DEA


La dynamique de l’azote natif du sol pendant la de Cocody,
période de transition dans les principaux systèmes Abidjan
rizicoles de Côte d’Ivoire

Diène, Rokhaya Samba Université BAD Doctorat


Riziculture et dégradation des sols en vallée du fleuve Cheikh Anta Diop
Sénégal : analyse comparée des fonctionnements Dakar, Sénégal
hydro-salines des sols du delta et de la moyenne
vallée en simple et double riziculture

Guèye, Mor Université GTZ DEA


Analyse des contraintes liées aux pratiques culturales Gaston Berger,
et à la gestion de la fertilité des sols à Podor et Matam Saint-Louis, Sénégal

Guèye, Talla Université de GTZ/DAAD Doctorat


Caractérisation génétique de la réponse du riz à l’azote Hamburg
en riziculture irriguée au Sahel

Häfele, Stephan Université de GTZ Doctorat


Improved and sustainable nutrient management Hamburg
of irrigated rice-based cropping systems in West Africa

Hoang, Tien Université agronomique DFID Maîtrise


Salinity tolerance in irrigated rice de Wageningen

Jalloh, Alpha Bella Université de BAD MPhil


Genetics of iron toxicity tolerance in indica rice Sierra Leone

Kane, Alassane Université GTZ DEA


Analyse des contraintes liées aux pratiques culturales Gaston Berger,
et à la gestion de la fertilité des sols en Mauritanie Saint-Louis, Sénégal

Maji, Alhassan Tswako Université d’Ibadan Fondation Rockefeller Doctorat


Genetics of resistance to African rice gall midge in
Oryza glaberrima

63
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Masiyandima, Mutsa Université de Cornell Rockefeller Doctorat


Impact of land use on recharge to shallow groundwater Fondation

Ndour, Daba Université DFID DEA


Essais de caractérisation agromorphologique et Cheikh Anta Diop,
génétique de la tolérance à la salinité chez Oryza Dakar, Sénégal
sativa L. dans le delta du fleuve Sénégal

Ouassa, Anne-Marie Université d’Abidjan/ BAD/ADRAO Doctorat


Control of mosquito populations in Gambian rice Institut Pierre Richet (Consortium santé)
fields

Ouattara, Hadja Amziata† Université de Bouaké CBF DEA


Stratégies de gestion socio-économique des bassins
versants et contraintes à l’adoption des technologies
rizicoles dans les zones agro-climatiques de Gagnoa,
Danané, Boundiali et Touba

Seynou, Idrissa Ecole Nationale Ecole Nationale DAA


Evaluation et caractérisation des variétés de riz d’Agronomie d’Agronomie
américain pour leur adaptabilité aux différentes de Yamoussoukro de Yamoussoukro
écologies rizicoles d'Afrique de l'Ouest

Somado, Eklou Attiogbévi Université de Göttingen DAAD Doctorat


Enhancing nutrient cycling in rice–legume rotations
through phosphate rock in acid soil

Timmerman, Henk-Jan Université d’Amsterdam CBF/Université Maîtrise


The impact of land use intensity on soil degradation d’Amsterdam

M. A.T. Maji
dans un
champ de
O. glaberrima
utilisé pour
des études
génétiques sur
la résistance à
la cécidomyie

Ouattara, Hadja Amziata†

† Mademoiselle Ouattara est décédée le 14 octobre 1998.

64
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Publications
Abo, M.E. et A.A. Sy, 1998. Rice virus diseases: epidemiology and management strategies. Journal of
Sustainable Agriculture 11(2/3): 113-134.

Abo, M.E., A.A. Sy et M.D. Alegbejo, 1998. Rice yellow mottle virus (RYMV) in Africa: evolution, distribution,
economic significance on sustainable rice production and management strategies. Journal of Sustain-
able Agriculture 11(2/3): 85-111.

ADRAO, 1998. Annual Report 1997. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 72 p.

ADRAO, 1998. ASI: A New Thresher/Cleaner Improves West African Irrigated Rice Productivity [dépliant].
WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 6 p.

ADRAO, 1998. ASI : une nouvelle batteuse-vanneuse améliore la productivité du riz irrigué en Afrique de
l’Ouest [dépliant]. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 6 p.

ADRAO, 1998. De nouveaux riz pour l’Afrique. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 20 p.

ADRAO, 1998. Focus: Interspecifics. Africa-Asia Joint Research on Interspecific Hybridization between
African and Asian Rice Varieties. Highlights of 1998 Activities. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte
d’Ivoire, 24 p.

ADRAO, 1998. New Rice for Africa. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 20 p.

ADRAO, 1998. Rapport annuel 1996. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 60 p.

ADRAO, 1998. Report of the First Biennial WARDA/National Experts Committee Meeting, 30-31 January
1998, M’bé/Bouaké, Côte d’Ivoire. WARDA Technology Transfer Strategy and Evolution of Rice
Task Forces. Biennial WARDA/National Experts Committee Meeting reports N° 1. ADRAO/WARDA,
Bouaké, Côte d’Ivoire, 66 p.

Andriesse, W., T.J. Stomph et P.N. Windmeijer, 1998. Agro-ecological characterization: a tool for research priority
setting and technology transfer. In: J.Y. Jamin et P.N. Windmeijer (ed.) Proceedings of the First
Scientific Workshop of the Inland Valley Consortium, Bouaké, Côte d’Ivoire, 1995. ADRAO/
WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, pp. 31-46.

65
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Baset, A., S. Tobita, C. Li, S. Yashima et T. Senboku, 1998. Micropropagation and in vitro culture of wild rice
species. Acta Horticulturae 461: 259-266.

Becker, M. et D.E. Johnson, 1998. Legumes as dry season fallow in upland rice-based systems of West Africa.
Biology and Fertility of Soils 27(4): 358-367.

Becker, M., D.E. Johnson et Z.J. Segda, 1998. The role of legume fallows in intensified upland rice-based systems
of West Africa. In: D. Buckles, A. Etéka, O. Osiname, M. Galiba et G. Galiano (ed.) Cover Crops in West
Africa:Contributing to Sustainable Agriculture. CRDI, Ottawa, Canada; IITA, Ibadan, Nigeria;
Sasakawa Global 2000, Cotonou, Benin, pp. 85-106.

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66
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

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Allemagne, pp. 155-159.

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March 1997. Margraf Verlag, Weikerheim, Allemagne, pp. 221-229.

Diatta, S., R. Bertrand, A. Herbillon et K.L. Sahrawat, 1998. Genèse des sols d’une séquence sur granito-gneiss
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January to 2 February 1996 / Atelier régional sur la mise en valeur durable des vallées intérieures
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(ed.) Actes du séminaire : Aménagement et mise en valeur des bas-fonds au Mali, Sikasso, Mali,
1996. CIRAD, Montpellier, France, pp. 299-308.

Jamin, J.Y. et P.N. Windmeijer (Ed.), 1998. Characterization of Inland Valley Agro-ecosystems: A Tool for
their Sustainable Use. Proceedings of the First Scientific Workshop of the Inland Valley
Consortium, Bouaké, Côte d’Ivoire, 1995 / La caractérisation des agro-écosystèmes de bas-
fonds : un outil pour leur mise en valeur durable. Actes du premier atelier scientifique du
Consortium bas-fonds, ADRAO, Bouaké, 6-10 novembre 1995. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte
d’Ivoire, 325 p.

Johnson, D.E. 1998. Les adventices en riziculture en Afrique de l’Ouest / Weeds of Rice in West Africa.
ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 312 p.

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Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

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Lilja, N. et J.H. Sanders, 1998. Welfare impacts of technological change on women in Southern Mali. Agricultural
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Mahaman, M. et P.N. Windmeijer, 1998. Exemple d’utillisation d’un système d’information géographique pour la
caractérisation agro-écologique multi-échelle des bas-fonds. In: J.Y. Jamin et P.N. Windmeijer (ed.)
Proceedings of the First Scientific Workshop of the Inland Valley Consortium, Bouaké, Côte
d’Ivoire, 1995. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, pp. 191-202.

Narteh, L.T. et K.L. Sahrawat, 1998. Prediction of nitrogen availability to rice in West Africa soils. Oryza 35(3):
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Nwanze, K.F., 1998. WARDA: Looking Back into the Future. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 16 p.

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Nwanze, K.F., F.E. Nwilene et Y.V.R. Reddy, 1998. Fecundity and diurnal oviposition behaviour of sorghum shoot
fly, Atherigona soccata Rondani (Diptera: Muscidae). Entomon 23(2): 77-82.

Nwanze, K.F., Y.V.R. Reddy, F.E. Nwilene, K.G. Kausalya et D.D.R. Reddy, 1998.Tritrophic interactions in
sorghum, midge (Stenodiplosis sorghicola) and its parasitoid (Aprostocetus spp.). Crop Protection
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Sahrawat, K.L. 1998. Short-term incubation method for mineralizable nitrogen. Arid Soil Research and
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a variable thermal environment. I. Development of an empirically based model. Field Crops Research 57:
1-13.

Sié, M., M. Dingkuhn, M.S.C. Wopereis et K.M. Miézan, 1998. Rice crop duration and leaf appearance rate in
a variable thermal environment. II. Comparison of genotypes. Field Crops Research 58: 129-140.

Sié, M., M. Dingkuhn, M.C.S. Wopereis et K.M. Miézan, 1998. Rice crop duration and leaf appearance rate in
a variable thermal environment. III. Heritability of photothermal traits. Field Crops Research 58:
141-152.

Stomph, T.J., W. Andriesse, L.O. Fresco, N. de Ridder et P.N. Windmeijer, 1998. Multi-scale characterization
and modelling. In: J.Y. Jamin et P.N. Windmeijer (ed.) Proceedings of the First Scientific Workshop

69
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

of the Inland Valley Consortium, Bouaké, Côte d’Ivoire, 1995. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte
d’Ivoire, pp. 121-132.

Windmeijer, P.N., 1998. Agro-ecological characterization of inland valleys. In: FAO, IITA, ADRAO/WARDA
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Africa, Cotonou, Bénin, 29 January to 2 February 1996. Proceedings. FAO, Accra, Ghana, pp. 1-
15.

Windmeijer, P.N. et J.Y. Jamin, 1998. Methods and minimum data sets for agro-ecological characterization of
inland valleys: main results of the workshop. In: J.Y. Jamin et P.N. Windmeijer (ed.) Proceedings of the
First Scientific Workshop of the Inland Valley Consortium, Bouaké, Côte d’Ivoire, 1995. ADRAO/
WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, pp. 13-38.

Windmeijer, P.N., W. Andriesse, N. van Duivenbooden et S.A. Lamin, 1998. A classification system for inland
valley agro-ecosystems. In: FAO, IITA, ADRAO/WARDA et IVC/CBF. Regional Workshop on
Sustainable Development of Inland Valley in Sub-Saharan Africa, Cotonou, Bénin, 29 January to
2 February 1996. Proceedings. FAO, Accra, Ghana, p. 33-52.

Windmeijer, P.N., T.J. Stomph, A. Adam, R. Coppus, N. De Ridder, M. Kandeh, M. Mahaman et M. Van Loon,
1998. Transect sampling strategies for semi-detailed characterization of inland valley systems. Nether-
lands Journal of Agricultural Science 46(1): 15-25.

Wopereis, M.C.S., J. Ceuppens, P. Boivin, A.M. Ndiaye et A. Kane, 1998. Preserving soil quality under irrigation
in the Senegal River Valley. Netherlands Journal of Agricultural Science 46(1): 97-107.

70
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

Sigles et abréviations
ACDI Agence canadienne de développement international
ADRAO Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest
AGETA Association générale des groupements d’exploitants et éleveurs pour l’étude et l’emploi de techniques
améliorées agricoles et animales (Mauritanie)
ANADER Agence nationale d’appui au développement rural (Côte d’Ivoire)
AVP & AG amélioration variétale participative du riz et l’analyse du genre
BAD Banque africaine de développement
BMZ Bundesministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit (Allemagne)
CBF Consortium bas-fonds
CCT Comité consultatif technique (GCRAI)
CEA Commission économique pour l’Afrique
CIRA Centre international de recherche agronomique
CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (France)
CORAF Conférence des responsables de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre
CRA Centre de recherche agricole (partie de ITRA, Togo)
CRDI Centre de recherches pour le développement international (Canada)
CSIR Council for Scientific and Industrial Research (Conseil pour la recherche scientifique et industrielle) (Ghana)
CTA Centre technique de coopération agricole et rurale
CTPD Coopération technique entre pays en développement (PNUD)
DAA Diplôme d’agronomie appliquée
DAAD Deutscher Akademischer Austauschdienst
DEA Diplôme d’études approfondies
DFID Department for International Development (précédemment ODA, Royaume-Uni)
DGIS Directorate General for International Cooperation (Pays-Bas)
DPDR Département de planification et du développement rural (partie de SAED, Sénégal)
Ed./ed. éditeur(s)
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
FARA Forum africain pour la recherche agronomique en Afrique
FDCIC Fonds de contrepartie ivoiro-canadien
FIDA Fonds international de développement agricole
GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale
GTZ Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Allemagne)
IDRC International Development Research Centre (dénomination en anglais de CRDI)
IITA Institut international d’agriculture tropicale (Ibadan, Nigéria)
ILRI International Livestock Research Institute/Institut international de recherche sur l’élevage (Nairobi, Kénya)
INERA Institut de l’environnement et des recherches agricoles (Burkina Faso)
INGER International Network for the Genetic Evaluation of Rice / Réseau international pour l’évaluation génétique
du riz
IPTRID International program for technology research in irrigation and drainage / Programme international de
recherche technologique sur l’irrigation et le drainage
IRD Institut de recherche sur le développement (précédemment ORSTOM, France)
IRRI International Rice Research Institue / Institut international de recherche sur le riz (Los Baños, Philippines)
ISRA Institut sénégalais de recherches agricoles (Sénégal)

71
Rapport annuel ADRAO 1998
Annexes

ITRA Institut togolais de recherche agricole (Togo)


IVC Inland Valley Consortium (dénomination en anglais de CBF)
IWMI International Water Management Institute / Institut international pour la gestion de l’eau
JICA Japan International Cooperation Agency / Agence japonaise de coopération internationale
JIRCAS Japan International Research Center for Agricultural Sciences / Centre japonais de recherche internationale
pour les sciences agricoles
LANADA Laboratoire national d’appui au développement agricole (Côte d’Ivoire)
MAE Ministère des Affaires étrangères du Japon
MAFF Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries (Japan) / Ministère de l’Agriculture, de la Foresterie et
des Pêches (Japon)
MPhil Master of Philosophy (degree) / Maîtrise
MSc Master of Science (degree) / Maîtrise ès Sciences
N azote
NARI National Agricultural Research Institute / Institut national de recherche agricole (Gambie)
NCRI National Cereals Research Institute / Institut national de recherche sur les céréales (Nigéria)
NRI Natural Resources Institute / Institut des ressources naturelles (Royaume-Uni)
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques (GCRAI)
ODA Overseas Development Administration (maintenant DFID, UK)
ONG organisation non-gouvernementale
ORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (maintenant IRD,
France)
PhD Doctor of Philosophy (doctorat)
PHI Projet d’hybridation interspécifique
PMT Plan à moyen terme
PNR Projet national riz (Côte d’Ivoire)
PNUD Programme des Nations-Unies pour le développement
QTL quantitative trait locus / locus de caractères quantitatifs
RADORT Research on Accelerated Diffusion of Rice Technology (project) / Recherche sur la diffusion accélérée
des technologies rizicoles (projet)
RCMD Resources and Crop Management Division / Division de la gestion des ressources et des cultures
(IITA)
RYMV rice yellow mottle virus / panachure jaune du riz
SAED Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve
Sénégal et de la Falémé (Sénégal)
SC-DLO Winand Staring Centre for Integrated Land, Soil and Water Research (Wageningen, Pays-Bas)
SIG système d’information géographique
SNRA système (s) national / nationaux de recherche agricoles
SONADER Société nationale pour le développement rural (Mauritanie)
SPAAR Special Program for African Agricultural Research (World Bank) / Programme spécial pour la recher-
che agricole africaine (Banque mondiale)
TICAD II Second Tokyo International Conference on African Development / Deuxième conférence internationale
de Tokyo sur le développement de l’Afrique
UK United Kingdom / Royaume-Uni
URDOC Unité de recherche pour le développement observatoire de changement (Mali)
USAID United States Agency for International Development / Agence internationale pour le développement
des Etats-Unis d’Amérique
WARDA West Africa Rice Development Association (dénomination en anglais de ADRAO)
WAU Wageningen Agricultural University / Université agricole de Wageningen (Pays-Bas)

72
Sources
Photos :

F. Compaoré : pp 1, 9, 11, 12, 51 (gauche).


Famille Ouattara : p 64 (gauche).
ADRAO : page de couverture, pp 10, 13, 17, 18 (les deux), 19 (les deux), 20, 25, 29 (les deux), 31, 32, 34, 35 (les deux), 36
(les deux), 37, 38, 42, 43 (toutes), 44, 46, 47 (les deux), 51 (droite), 52, 64 (droite).

Figures : ADRAO

Tableaux : ADRAO
Sources
Photos :

F. Compaoré : pp 1, 9, 11, 12, 51 (gauche).


Famille Ouattara : p 64 (gauche).
ADRAO : page de couverture, pp 10, 13, 17, 18 (les deux), 19 (les deux), 20, 25, 29 (les deux), 31, 32, 34, 35 (les deux), 36
(les deux), 37, 38, 42, 43 (toutes), 44, 46, 47 (les deux), 51 (droite), 52, 64 (droite).

Figures : ADRAO

Tableaux : ADRAO
Sources
Photos :

F. Compaoré : pp 1, 9, 11, 12, 51 (gauche).


Famille Ouattara : p 64 (gauche).
ADRAO : page de couverture, pp 10, 13, 17, 18 (les deux), 19 (les deux), 20, 25, 29 (les deux), 31, 32, 34, 35 (les deux), 36
(les deux), 37, 38, 42, 43 (toutes), 44, 46, 47 (les deux), 51 (droite), 52, 64 (droite).

Figures : ADRAO

Tableaux : ADRAO

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