Actualités pharmaceutiques hospitalières Ř n° 21 Ř Février 2010

actualités
6 épidémiologie

Une mortalité maternelle encore trop élevée

Avec un taux de
9,6 décès pour
100 000 naissances,
la France se situe dans
la moyenne européenne.
Cependant, le Comité
national d’experts sur
la mortalité maternelle
remarque que la moitié
d’entre elles auraient
pu être évitées par
une meilleure prise
en charge.
sion et infections), d’où un taux catécholamines (dopamine, nora-
de mortalité supérieur. Le taux de drénaline, adrénaline) est à utili-
mortalité maternelle est également ser, si possible sous couvert d’un
supérieur à la moyenne nationale monitorage. L’hémorragie, liée à
en Île-de-France (16,8 %) et dans la fois à l’atonie utérine et/ou à la
les départements d’outre-mer CIVD, impose une perfusion de
(20,6 %). Par ailleurs, plus l’âge Nalador® (après révision utérine).
maternel est élevé, plus élevé est En cas d’échec ou de saignement
le taux de mortalité : risque trois persistant même peu important,
fois plus élevé à 35-39 ans qu’à l’hystérectomie d’hémostase est
20-24 ans, 30 fois plus au-delà de réalisée en urgence. La place du
45 ans. Novoseven® n’est pas validée.
Cependant le pronostic de l’em-
Des causes à identifier bolie amniotique est sévère.
Le Comité national d’experts Ř,OH[LVWHXQOLHQGLUHFWHQWUHOD
sur la mortalité maternelle a maladie hypertensive et les acci-
exploré ces accidents et émis dents vasculaires cérébraux. Les
des recommandations de prise décès dus à une maladie hyper-
Ř/HVG«FªVSDULQIHFWLRQVFRUUHV-
pondent à des septicémies puer-
pérales dues à un streptocoque du
groupe A ou E. coli. Ce sont des
urgences médicales car la détério-
ration généralisée, associant l’aci-
dose métabolique, un syndrome
de détresse respiratoire aiguë et
une défaillance multiviscérale, est
souvent irréversible.
Ř/őDQHVWK«VLHSDUVXFFLQ\OFKR-
line est utilisée pour des anes-
thésies générales avec intubation
trachéale en obstétrique. Il est
recommandé, chaque fois que
cela est possible, une technique
locorégionale en raison du risque
de choc anaphylactique à la suc-

L
a France s’enorgueillit d’un
fort taux de natalité pro-
gressant depuis 10 ans
et qui la porte en tête des pays
européens. Cependant, sur les
quelque 830 000 naissances
annuelles, plus de 70 femmes
en moyenne décèdent de leur
grossesse (un quart d’entre elles,
dont 9,5 % avant 22 semaines de
grossesse) ou de ses suites (un
tiers dans les premières 24 heu-
res post-partum, un autre tiers à
moins de 42 jours post-partum),
soit une mortalité maternelle de
9,6 pour 100 000 naissances.
en charge pour réduire le nom- tensive diminuent ; leur survenue cinylcholine ou curares.
bre de décès évitables. est liée à des crises d’éclamp- V. Lequien
Ř&RQFHUQDQWOőK«PRUUDJLHSUH- sie ; les soins non optimaux Source
mière cause de mortalité mater- relevés sont en rapport avec Rapport du Comité national d’experts
nelle : l’importance de l’hémor- des retards de diagnostic et sur la mortalité maternelle (CNEMM)
2001-2006. Institut de veille sanitaire.
ragie doit être correctement des prises en charge pas assez Janvier 2010. BEH. janvier 2010 ; 2-3
appréciée dès le moindre symp- agressives ou inadaptées. (numéro thématique) www.invs.sante.fr
tôme anormal. Il apparaît que
Nalador® est souvent administré à
des doses ne correspondant pas Les toxi-infections alimentaires collectives en 2008
aux recommandations de 2004 et
que le soutien hémodynamique et En 2008, 1 124 foyers de toxi-infections alimentaires collectives (Tiac) ont été
transfusionnel est souvent insuffi- déclarés en France, affectant 12 549 personnes, dont 5 sont décédées. Ces
sant. Un algorithme précis sur les données sont en constante évolution depuis la fin des années 1990. Depuis
mesures à prendre dans ces cas 2004, le logiciel WinTiac® permet un signalement plus rapide des Tiac
doit être facilement accessible Les agents responsables les plus fréquemment incriminés ou suspectés étaient
dans chaque établissement. l’entérotoxine staphylococcique (32 %) et les salmonelles (25 % des foyers). Aucun
Des cas évitables
La moitié des décès sont évita-
bles ou présumés tels car le plus
souvent liés à des mesures thé-
rapeutiques inappropriées. Les
causes obstétricales directes
dominent largement en raison
des hémorragies (25 %), des
embolies amniotiques (12 %),
des thrombo-embolies veineuses
(10 %) et des complications de
l’hypertension artérielle (10 %).
Les femmes de nationalité étran-
gère, notamment originaires
d’Afrique subsaharienne, peuvent
présenter des complications obs-
tétricales plus sévères (hyperten-
Ř /őHPEROLH DPQLRWLTXH UDUH agent n’a pu être mis en évidence ni suspecté dans 40 % des foyers déclarés.
est une « énigme ». Elle est peu 71% des Tiac à salmonelles (plus fréquentes en été) sont survenues dans le
spécifique et survient le plus cadre de repas familiaux (rupture de la chaîne du froid). Bacillus cereus et
souvent pendant le travail ou au Clostridium perfringens sont surtout rencontrés en restauration collective
décours d’une césarienne sous (commerciale et sociale) ; les virus entériques sont essentiellement retrouvés
anesthésie/analgésie ; les mem- en restauration familiale et dans les institutions médico-sociales (Ehpad...).
branes sont en général rompues Contrairement à la restauration scolaire, la restauration commerciale connaît
et le travail est le plus souvent une augmentation du nombre d’infections depuis 2003. Un équipement
dirigé par des ocytociques. La inadéquat ou mal entretenu est le facteur contributif le plus fréquent.
défaillance respiratoire requiert Source
Sour
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l’oxygénothérapie, voire la venti- www.invs.sante.fr,
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embre 2009.
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lation artificielle. En cas d’œdème
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pulmonaire, diurétiques et médi-
caments inotropes positifs sont à
prescrire (signes de dysfonction-
nement ventriculaire gauche). En
cas de choc sévère, l’emploi des