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De la cohérence thématique dans les constructions clivées

MOTS-CLÉS : constructions clivées, disloquées, dépendance à distance, thème, propos,


thématisation

1. Thème, propos, thématisation dans les constructions clivées

Communiquer c’est transmettre une information à propos de quelqu’un ou de quelque


chose. Toute phrase, placée dans le cadre de son énonciation, peut donc être analysée du point
de vue de l’information qu’elle véhicule : on distingue alors ce dont on parle, le locuteur, et ce
qu’il dit. Ces deux notions, issues de la logique classique, sont communément et
respectivement appelées le thème et le propos (ou le rhème).
Repérables au niveau de la phrase, thèmes et propos s’enchaînent au fil du texte : les
progressions thématiques contribuent à la cohésion textuelle. Leur analyse joue un rôle
important dans la construction de l’interprétation.
Dans la définition la plus courante, le thème est ce dont on parle, le connu, et le
propos, ce que l’on dit, le nouveau. Ainsi les phrases :
[1] Je suis amoureux. Moi, c’est de Marie que je rêve.
[2] Moi, c’est à Marie que je pense à tout instant.
Donnent des informations qui me concernent. Elles répondent effectivement aux
questions :
Qui est l’auteur des actions exprimées dans les phrases ?
Qu’est-ce que je fais ?
Je, moi, c’est le thème de chacune de ses phrases : je, moi, se retrouve aussi bien dans
la question que dans la réponse. Lorsque la phrase est niée, la négation ne porte pas sur le
thème mais sur le propos :
[3] Je ne suis pas amoureux. Ce n’est pas de Marie que je rêve.
[4] Ce n’est pas à Marie que je pense à tout instant.
Le thème est normalement en tête de la phrase ; c’est aussi la place du sujet syntaxique
dans des phrase à construction clivée (formes de l’emphase syntaxique, les phrases à
présentatifs – c’est …qui./que – sont aussi appelées phrases clivées). Dans ce cas, le
thème se confond avec le sujet (S) et le propos avec le groupe verbal (SV).
Les constructions clivées constituent le plus souvent, sinon toujours, un point de
rupture dans la continuité discursive ou textuelle en ce sens qu’elles représentent des
dispositifs de focalisation et de thématisation et qu’elles peuvent introduire un bloc
référentiellement nouveau. Il arrive que l’ordre habituel thème-propos soit inversé dans les
clivées où le propos est détaché en tête de phrase :
[5] C’est là que nos rivelaines ont arraché le dernier morceau de houille du gisement.
[…] C’est moi qui ai donné ce dernier coup. (Jules Verne, Les Indes noires, chap.7).

Fonctions des constructions clivées :

• de signaler et/ou de renforcer le contraste


• d’engendrer des rapports de propriété distante correspondante entre ses syntagmes
(clitique et catégories disloquées)
• de marquer le déplacement entre les thèmes – thème principal et thème secondaire
dans les constructions clivées
• d’opérer un effet de rupture et d’introduire un nouveau thème
• de relever le choix du thème
2. Fonction signaler et/ou de renforcer le contraste

La présence d’une relation anaphorique à l‘intérieur du corpus formé d’un pronom


sujet, le clitique référent, le thème, et le SV, élément de la clivée n’est pas une condition
suffisante pour pouvoir interpréter correctement le discours.

[2] C’est moi qui aime Marie davantage.

Corpus c1 (moi, clitique référent, sujet clivé, le thème), c2 (qui aime Marie
davantage).

Implicatures conventionnelles (Grie 1975) ou le fond commun (Karttunen et Peters) de


la conversation :
Moi, j’aime Marie.
Marie est aimée.
Dans ce cas le foyer, la nouvelle information (Chafe 1976, Halliday1967) c’est
davantage.

Implicatures nonvériconditionnelles:
o d’exclusivité : J’aime Marie plus que les autres [qui l’aiment également].
o de réciprocité inégale : J’aime Marie davantage [mon amour pour elle et plus
grand que son amour pour moi].

3. Rapport de propriété distante correspondante entre les syntagmes d’une


construction clivée

Le problème de l’usage des propriétés distantes (Blache 2002) consiste à représenter


une relation (généralement d’exigence ou de dépendance) entre des éléments des
constructions clivées. Il s’agit, dans le cas des dispositifs clivés, de spécifier une relation de
dépendance entre un élément de la clivée et un élément recteur appartenant au P situé au
même niveau que la clivée. Cette construction peut présenter un contrôle supplémentaire pour
la localisation de la catégorie rectrice du syntagme clivé: la caractérisation de cette catégorie
peut en effet contenir une contrainte d’exigence non satisfaite. C’est le cas de l’énoncé [3]
dans lequel le SN complément d’objet a été clivé.

[3] C’est un livre que Paul donne à Marie.

Dans ce cas, la caractérisation du SV comporte une propriété non satisfaite VSN.


La spécification de la dépendance lointaine entre le syntagme clivé et sa catégorie rectrice
dans la phrase se fait en identifiant un SV dans lequel une catégorie correspondante (avec les
mêmes caractéristiques syntaxiques et sémantiques) n’a pas été réalisée :

[Paul a un livre.
Marie n’a pas le livre de Paul.
C’est une livre que Marie n’a pas.]

Cette propriété indique qu’un élément clivé c1 entretient une relation de dépendance
avec une autre catégorie c2 telle que c1 est régi par c2. La propriété distante correspondante
marque, donc, des relations entre des catégories lointaines, la catégorie disloquée et le clitique
référent, et peut ainsi être ajoutée à l’ensemble des propriétés décrivant les clivées.
4. Le déplacement entre les thèmes – thème principal et thème secondaire
dans les constructions clivées

Le thème d’un acte est fréquemment issu du constituant qui le précède


immédiatement. En partant de l’étude des clivées, on est amené à distinguer les relations
interactives de thématisation, de cadre et de préparation, qui peuvent, combinées ou non à des
expressions référentielles anaphoriques, guider l’identification du thème. Ces relations
caractérisent des constituants hiérarchiques de complexité variable dont la structure intervient
également dans le processus conduisant à l’identification du topique. Deuxièmement, on
assiste parfois à des ruptures du flux discursif combinées à des enchaînements à distance et
l’on peut voir comment, lorsque le topique d’un acte est implicite ou repris sous une forme
pronominale, les constituants principaux de la structure hiérarchique peuvent contribuer à
justifier la saillance de ce thème et par là même, guider son identification.

5. L’effet de rupture et l’introduction d’un nouveau thème dans les


phrases clivées

La structure d'un texte se lit donc à partir de « sa construction thématique » :


choix e progressions thématiques, ruptures digressions :

[ ] Marie, ayant fini sa lecture, c’est à l’écoute de la pluie tombant en averse


qu’elle allait consacrer les deux heures suivantes.

Cette phrase complexe coordonne, en les opposant, deux phrases qui développent des
thèmes différents : Marie / la pluie. Cette rupture thématique, soulignée par le clivage
s’accompagne aussi d’un changement de temps (participe passé – futur proche II).

6. Le choix du thème dans les constructions clivées

La diversité des structures syntaxiques offre donc au locuteur toute latitude pour placer
en tête le groupe auquel il veut conférer le statut de thème. La thématisation répond aux
choix subjectifs du locuteur, mais aussi aux exigences des enchaînements.

Bibliographie
BLACHE, Philippe, Analyse des dépendances à distance à l’aide de graphes de contraintes.
Le cas des disloquées, TAL, Volume 43 – n° 3/2002, pages 109 à 128.

CORBLIN , F., Les formes de reprise dans le discours : Anaphores et chaînes de référence, Presses
Universitaires de Rennes, 1995.

F URAKAWA , N., Ce que je crois c’est que ... : séquence thématique et ses deux aspects cohésion et rupture, in
Travaux de linguistique. La cohérence textuelle : cohésion et rupture, 29, DUCULOT, 1994, pp 21-37.

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