Aspects comptables
Du Contrôle de Gestion Bancaire
CHIU Ling-Hang, DEMARS Jean-Baptiste, PATEL Vijal,
TAVARES Stéphane, ZERBIB Julien
Magistère de Finance
Promotion 2012
Table des matières
Introduction .................................................................................................................................................................. 3
I. Sources du droit comptable ....................................................................................................................................... 4
A. Les textes applicables en France ........................................................................................................................... 4
B. Les textes applicables en Europe........................................................................................................................... 4
C. Les obligations comptables ................................................................................................................................... 4
II. L’Organisation du Système Comptable ..................................................................................................................... 6
A. Généralités sur les enregistrements comptables .................................................................................................. 6
B. Le Plan Comptable des Etablissements de Crédit.................................................................................................. 6
III. Les Etats de Synthèse Bancaires (cf. annexe, exemple de la BNP) .......................................................................... 7
A. Généralités sur les Etats Financiers ...................................................................................................................... 7
B. A destination de la Commission Bancaire ............................................................................................................. 7
C. A destination des Marchés Financiers ................................................................................................................... 7
D. Bilan bancaire versus Bilan d’entreprise ............................................................................................................... 7
IV. La réglementation bancaire : ratios prudentiels et contrôle interne ...................................................................... 8
A. Introduction .......................................................................................................................................................... 8
B. Ratios internes ...................................................................................................................................................... 8
C. Ratios prudentiels ................................................................................................................................................. 8
IV. Les Normes IAS-IFRS ................................................................................................................................................ 9
A. Norme IFRS 7 (ancienne IAS 30) : informations à fournir sur les Instruments Financiers ..................................... 9
B. Norme IAS 39 : comptabilisation et évaluation .................................................................................................... 9
C. Norme IAS 32 : définition de la « juste valeur » .................................................................................................... 9
Conclusion ................................................................................................................................................................... 10
ANNEXE ....................................................................................................................................................................... 11
Compte de Résultat consolidé (BNP) de l’exercice 2010 ......................................................................................... 11
Bilan consolidé (BNP) au 31/12/ 2010 .................................................................................................................... 12
SOURCES.................................................................................................................................................................... 114
Introduction
Depuis le début des années 1990, l’institution bancaire est entrée dans une nouvelle ère de
compétitivité, caractérisée par un resserrement des marges, une montée des risques sans précédent, une
concurrence sans cesse grandissante et une clientèle de plus en plus exigeante.
Le souci majeur de toutes les banques est de savoir comment concilier compétitivité et rentabilité
car la rentabilité est, plus que dans tout autre secteur, la condition du développement.
Pour relever ce défi et répondre au nouvel environnement concurrentiel, l’institution bancaire s’est
vue contrainte de se transformer en véritable entreprise et d’élargir sensiblement sa conception traditionnelle
de gestion : le contrôle de gestion a fait son entrée dans le milieu bancaire.
Dans un monde en pleine mutation, le besoin d’une information claire, précise et pertinente s’est
accentué.
Le contrôle de gestion bancaire s’appuie sur une comptabilité spécifique au monde bancaire et
présente des spécificités fortes liées à la mise en place du PCEC en 1993, puis plus récemment du nouveau
référentiel comptable basé sur les normes IAS/IFRS en 2005.
La démarche adoptée pour chacune des activités bancaires (trésorerie, crédits, dépôts, titres, devises,
produits dérivés, etc.) inclut systématiquement les aspects économiques et techniques pour comprendre la
finalité de l'opération et permettre ainsi une juste interprétation, non seulement de la comptabilisation, mais
aussi des risques et de la rentabilité.
Nous allons aborder respectivement les sources du Droit Comptable, l’Organisation du Système
Comptable avec le nouveau Plan Comptable promulgué à partir de 1993, les Etats de Synthèses à réaliser par
les Etablissements Financiers et enfin un résumé des nouvelles normes internationales dont certaines font
débat.
I. Sources du droit comptable
En raison de la disparité des textes nuisant à leur clarté, il a été créé un organisme unique doté du monopole
de la règlementation comptable : le Comité de la Règlementation Comptable (CRC).
Le CRC est chargé d’adopter les règles comptables à partir des avis du Conseil National de la
Comptabilité et les règles sectorielles qui seront publiées au Journal Officiel après homologation par arrêté
conjoint des ministres chargé de l’Economie, de la Justice et du Budget.
Au moment de l’introduction de l’Euro, l’Union Européenne a alors délégué l’élaboration des normes
comptables à un organisme privé : l’International Accounting Standards Committee (IASC).
Tout enregistrement doit être justifié par une pièce comptable, elles doivent être conservées pendant 10 ans.
La liste des comptes est organisée selon une architecture qui doit permettre aux Autorités de Tutelle de
contrôler :
1. le niveau de masse monétaire,
2. les statistiques relatives à la Balance de Paiements (pour la Banque de France et la BCE),
3. le suivi du mode de financement de l'économie française,
4. la surveillance de la solidité financière, contrôle prudentiel (pour l’ACP).
Le PCEC permet également d'élaborer les états publiables à destination des Marchés Financiers.
Liste des comptes
COMPTES DE BILAN (SITUATION PATRIMONIALE)
Classe 1 Opérations interbancaires
Classe 2 Opérations avec la clientèle
Classe 3 Opérations sur les instruments financiers
Classe 4 Valeurs immobilisées
Classe 5 Provisions et Capitaux Propres
COMPTES DE RECETTES ET DE DEPENSES
Classe 6 Compte de Charges
Classe 7 Compte de Produits
L’analyse de la rentabilité passe par la mise en évidence de Soldes Intermédiaires de Gestion qui permettent
d’identifier les éléments qui ont concouru à l’obtention du résultat final : Produit Net Bancaire, Résultat
Brut d’Exploitation, etc. (cf. infra exemple de Comptes Consolidés).
1
CRBF : Comité de la Réglementation Bancaire et Financière.
2
Attribut d’indentification (répertoriés dans le chapitre 4 du BAFI) : critère d’information rattaché à une
opération, à un ensemble d’information ou à un tiers. Il permet de ventiler le solde d’une rubrique comptable
et/ou de compléter une rubrique par une caractéristique supplémentaire. Exemple : clientèle financière /
clientèle non financière.
III. Les Etats de Synthèse Bancaires (cf. annexe, exemple de la BNP)
Les Etats de synthèse doivent être au minimum conformes aux « modèles des Etats de Synthèse »
donnés par le Comité de Réglementation Comptable, CRC n°2000-03 actualisés par le CRC n°2004-16
relatif à la « juste valeur » des instruments financiers.
Situations territoriales : établis par zone territoriale de l’activité de la banque (Bilan, Hors Bilan,
Compte de Résultat et Documents prudentiels),
Etats mensuels pour la BCE : à des fins de Politique Monétaire (Bilan et Hors Bilan),
Etats publiables :
i. Comptes individuels : Bilan, Hors Bilan, Compte de Résultat, Rapport sur le contrôle interne,
Rapport sur la mesure et la surveillance des risques, Documents prudentiels (coefficient de fonds
propres et de ressources permanentes),
ii. Comptes consolidés (il existe deux modèles de Bilan et Comptes de Résultat suivant que les
établissements intègrent ou pas des activités non bancaires, Règlements CRC n°99-07 et n°2002-05.
Remarque : dans la Classe 3 « Opérations sur Instruments Financiers », le Bilan individuel différencie les
obligations et les actions tandis que le Bilan consolidé les réunit : idem pour les Titres de Participation.
A. Introduction
Justification de la réglementation :
Responsabilité des banques du fait de l’épargne qui leur est confiée,
Participation à la création monétaire via les crédits accordés,
…
Cela a un impact sur la gestion de la banque car elle doit satisfaire ces normes en modifiant
éventuellement son équilibre financier et ses activités.
Le contrôle interne est chargé de contrôler et prévenir le respect de cette réglementation dans
les Etats Financiers. Il obligatoire depuis la loi de Sécurité Financière du 1er aout 2003, il comprend :
Système de contrôle des opérations & des procédures internes,
Organisation comptable et du traitement de l’information,
Systèmes de mesure du risque et des résultats,
Système de surveillance et de maitrise des risques,
Système de documentation et d’information.
B. Ratios internes
Le Contrôle Interne doit calculer et contrôler les ratios de rendement des Fonds Propres, de Rentabilité,
de Productivité et de suivi du Risque Crédit. Ici on détaillera juste cette dernière catégorie de ratios car ils
sont importants pour la mesure du risque Crédit pris par la Banque :
encours _ contentieux
mesure instantanée de la part des clients « à problème par
encours _ global _ de _ crédit
rapport à l’ensemble du portefeuille d’encours géré par l’entité
DAP
indication de l’effort de provisionnement réalisé par l’entité
encours _ moyen _ global _ de _ crédit
Stock
mesure du niveau global de couverture par des provisions des
Encours _ de _ contentieux
actifs compromis
C. Ratios prudentiels
1° Fonds Propres de la Banque suffisant pour faire face aux risques : opérationnel, de marché et de crédit
via le ratio Mac Donough ci-dessous :
Fonds Pr opres
8%
risque _ opérationnel risque _ de _ marché risque _ de _ crédit
Risque opérationnel : risque de pertes directes et indirectes résultant de l’inadaptation ou de la défaillance des procédures, de
personnes ou de systèmes ou résultant d’évènements ultérieurs.
2° Bilan de la Banque suffisamment liquide pour faire face aux échéances via le ratio de Liquidité,
3° Positions de Change maitrisés via le ratio de surveillance de la Position de Change,
4° …
IV. Les Normes IAS-IFRS
Suite aux scandales financiers qui ont éclaboussés plusieurs grandes firmes internationales au début
du XXIème siècle (Enron, WorldCom,…), les Etats se sont engagés à améliorer l’information comptable
afin de redonner confiance aux investisseurs, aux épargnants, mais aussi aux ménages. Ce vaste mouvement
s’est traduit par l’adoption d’un ensemble de textes dont l’objectif commun est l’amélioration de la
sécurité financière. Les normes IFRS (International Financial Reporting standards) ont été mise en place en
2005 et sont venus remplacer les normes IAS (International Accounting Standards). L'adoption et
l'application des normes comptables internationales au sein de l'Union Européenne sont régies par le
règlement (CE) 1606/2002 du 19 juillet 2002, qui définit les critères d'application d'une norme.
A. Norme IFRS 7 (ancienne IAS 30) : informations à fournir sur les Instruments Financiers
- Le 1er janvier 2007, la norme IFRS 7 vient remplacer la norme IAS 30,
- L’IFRS 7 est appliquée aux Etats Financiers d’une Banque : Compte de Résultat, le Bilan, Hors Bilan
(éventualités et engagements),
- Ces normes permettent aux utilisateurs d’avoir davantage accès à des données essentielles : liquidité,
solvabilité, risques liés aux actifs et passifs (Bilan et Hors Bilan),
- Différences les plus notables relatives aux exigences de cette nouvelle norme :
o Bilan plus exhaustif : défaillances, compte de correction de valeur pour perte de crédit, etc.,
o Présentation claire de la nature et de l’ampleur des risques : risques de crédit, de liquidité et
risque de marché découlant des Instruments Financiers,
o Modification de la présentation des informations : classement par catégorie d’Instruments
Financiers.
o Actifs financiers : trésorerie (ex : disponibilités auprès de la BCE), droit contractuel de recevoir
(ex : créances sur la clientèle et les EC), instrument de capitaux propres (ex : actions à
l’exception des titres de filiales),
o Passifs financiers : devoir contractuel de remettre (ex : dette envers la clientèle, dette obligataire),
d’échanger des instruments financiers avec une autre partie (ex : swaps, futures).
La comptabilité bancaire est similaire à la comptabilité des entreprises mais présente des
particularités inhérentes à l’activité bancaire et répond à des préoccupations différentes : contrôle prudentiel,
mesure du risque liée notamment aux Instruments Financiers, etc.
Actuellement, les normes comptables applicables aux banques et aux entreprises sont en constante
évolution : la tentative de fusion des normes IFRS et des US GAAP pour une comparabilité accrue, l’IASB
et la FASB travaillent en ce moment sur ce sujet en sélectionnant les « best practises »3.
Il faut toujours réinventer ces normes : elles restent à parfaire. Selon certains experts, elles auraient
accentué, voire été à l’origine à la crise financière de 2007, en particulier avec la norme IAS 32 et 39 (juste
valeur) qui a engendrée plus de volatilité et a eu un effet pro cyclique4. Ainsi, les banques ont dû procéder
à de nombreuses dépréciations car les actifs étaient devenus illiquides ; réciproquement, elles ont gonflé
leurs résultats avec des reprises de dépréciations.
Néanmoins il ne faut pas « jeter l’enfant avec l’eau du bain », ces normes ont de nombreux
avantages : standardisation et comparabilité, contrôle prudentiel plus aisé, etc.
Dans un contexte de stabilité financière, la qualité des normes comptables est très importante,
l’information issue de la comptabilité est l’ « input » qui permet de mesurer le respect de la réglementation :
il se doit d’être fiable, pertinent et rapide.
3
http://www.daf.info/Convergence-IFRS-US-GAAP-le-futur-des-normes-financieres_a1633.html
4
http://www.institut-entreprise.fr/fileadmin/Docs_PDF/travaux_reflexions/Working_paper/WP_25.pdf
ANNEXE
Contrôle de Gestion Bancaire et direction financière, Cinquième édition, Michel ROUACH et Gérard
NAULLEAU
www.bnpparibas.com
http://www.daf.info
http://www.institut-entreprise.fr