INTERNATIONAL
Introduction.............................................................................4
Domaines d’activités...............................................................................8
La surveillance.....................................................................................8
L’assistance technique.........................................................................8
Opération de prêts...............................................................................9
Organisation .........................................................................................11
Ressources et financement...................................................................14
Ressources.........................................................................................14
Mécanise de financement..................................................................16
L’actualité du FMI..................................................................................24
2
Conclusion .............................................................................29
Sources..................................................................................30
Annexes.................................................................................31
3
INTRODUCTION
Le monde traverse actuellement une crise qui provient du secteur
financier et qui s’est propagée à l’ensemble de l’économie. Dans ce
climat chaotique, certaines institutions sont beaucoup sollicitées. Le
Fonds monétaire international fait partie de ces organisations qui
occupent une place prépondérante dans l’actualité.
Le FMI fête, cette année, ses 65 ans. Une occasion de rappeler que son
rôle n’a cessé d’évoluer afin de s’adapter aux nouvelles donnes
économiques. Actuellement, l’organisation a pour rôle d'assurer la
stabilité du système financier mondial. Néanmoins, son organisation et sa
mission pourraient être différentes à l’issue de la crise.
4
LE FMI EN QUELQUES MOTS
5
En tant qu’organisation, le FMI regroupe la plupart des pays du monde.
Actuellement il est composé de 185 pays sur les 192 que compte
l’organisation des Nations Unies. Ce qui lui confère une position centrale
dans le système monétaire international.
Le FMI en chiffres
6
NAISSANCE ET ORIGINES
Nous reviendrons plus en détail sur ce sujet dans la partie " Ressources
et financement du FMI ".
7
DOMAINES D’ACTIVITÉS
Pour s'acquitter de ses missions, les activités du FMI se divisent en trois
composants : la surveillance, l'assistance technique et les
opérations de prêt.
La surveillance
L’assistance technique
8
• la politique de finances publiques
• les statistiques
Opération de prêts
Le FMI accorde également une aide aux pays en difficulté. Par ces
concours financiers, il donne aux Etats le répit suffisant pour régler au
mieux leurs problèmes de paiement. Le FMI lutte fortement pour la
réduction de la pauvreté dans le monde par le biais de différentes actions
financières.
LA POLITIQUE DU FMI
Selon les " politiques d’ajustements structurels " que préconise
l’institution, trois grandes missions lui ont été confiés :
9
monnaie, les crédits et les taux de change. De plus, le FMI assure une
politique relative au secteur financier. Il joue un rôle dans la régulation et
le contrôle des banques et d’autres établissements financiers.
10
• un accès universel à l’enseignement primaire
ORGANISATION
Etant donné l’importance de l’institution à travers le monde, cette
dernière doit faire preuve de transparence dans son organisation. Ceci
afin d’assurer ses fonctions auprès des gouvernements des pays
membres. Le FMI s’organise de la manière suivante :
Directeur général
11
Conseil des gouverneurs
Conseil d’administration
Comité du développement
12
Comité
Conseil des Comité du
monétaire et
gouverneurs développement
financier
Bureau
Conseil
indépendant
d’administration
d’évaluation
Directeur général
Directeurs
générauxadjoints
Départements
Départements fonctionnels et Information et Services de
géographiques services communication soutien
spécialisés
Organigramme du FMI
13
RESSOURCES ET FINANCEMENT
La majeure partie des fonds prêtés par le FMI proviennent des pays
membres, par le versement des quotes-parts.
Ressources
Quotes-parts
Voici la liste des critères nécessaires pour le calcul des quotes-parts : PIB,
volume et variabilité des transactions courantes, niveau des réserves de
change. Il faut relever le fait que ce système de quotes-parts a été
réétudié, en avril 2008, dans le but de permettre aux pays en difficulté
financière d’augmenter leurs voix. Ainsi le FMI leur permet de renforcer
leur participation aux votes. A titre d’exemple, la Suisse a accédé au FMI
en mai 1992 et détient une quote-part d’environ 1,6%(vote) au sein de
l’institution.
Avoirs en or
14
ne peut pas utiliser cette richesse comme bon lui semble. Pour le vendre
ou encore pour accepter qu’un Etat membre paie en or, la décision doit
être soumise au vote avec une majorité de 85% des voix.
15
Emprunts
Taux d’intérêts
Comme tout prêteur, le FMI réclame des intérêts lors des prêts effectués.
Les intérêts réclamés font également office de ressources.
Mécanise de financement
Depuis le milieu des années 70, le FMI s’évertue à prêter de l’argent aux
pays en difficulté. Un pays membre peut solliciter ce prêt lorsqu’il
constate qu’il doit corriger des déséquilibres de paiements. En général, le
FMI octroie cette aide aux pays qui soumettent leur requête sous forme
d’accords énumérant les conditions à remplir pour avoir recours aux
ressources. Après approbation de l’accord par le Conseil d’administration,
le prêt est mis à disposition par tranches. Les pays à faible revenu
peuvent notamment emprunter à des taux favorables afin de faciliter la
réduction de la pauvreté et de favoriser leur croissance. Le FMI propose
également une aide d’urgence.
Il existe plusieurs sortes d’accords qui sont conclus entre le FMI et les
pays membres. En voici quelques-uns :
16
• Aide d’urgence : Comme le stipule son nom, cette assistance ne peut
être réclamée que lors de catastrophe naturelle ou de conflit. Les prêts
doivent être remboursés dans un délai de 5 ans.
17
LES DROITS DE TIRAGE SPÉCIAUX (DTS)
Cet instrument de réserve international a été crée par le FMI en 1969,
dans le but d’améliorer le système, déjà existant, des réserves officielles
des pays membres. Les DTS sont distribués aux pays membres selon les
quotes-parts qu’ils détiennent au sein de l’institution. Leur valeur est
mesurée à l’aide d’un panier de monnaies. C’est également une unité de
compte pour le FMI ainsi que pour d’autres organismes internationaux.
Ces droits de tirages spéciaux ont été mis en place afin de soutenir le
système déjà existant. Auparavant, les pays adhérents au système
devaient disposer de réserves officielles, comme par exemple, des
devises, de l’or de l’Etat ou de l’or de la banque centrale. Ces réserves
pouvaient être utilisées pour racheter la monnaie nationale sur les
marchés de changes internationaux
afin de maintenir, si nécessaire, le taux Le DTS n'est pas une monnaie,
de change. et il ne constitue pas non plus
une créance sur le FMI. Il
La problématique qui est survenue est représente en revanche une
que l’offre internationale de l’or et du créance virtuelle sur les
dollar s’est révélée insuffisante face à monnaies librement utilisables
l’expansion du commerce. C’est des pays membres du FMI.
pourquoi la communauté
internationale a décidé de se tourner vers le FMI pour élaborer un nouvel
avoir de réserve mondial. Quelques années après la création des DTS, la
demande de ces nouvelles réserves a diminué. En effet, suite à
l’effondrement du système de " Bretton Woods " et à l’expansion des
marchés de capitaux internationaux qui permettait des emprunts plus
faciles, les besoins en DTS étaient de moins en moins nombreux.
18
LE FMI DE NOS JOURS
• Depuis 2005, les prêts accordés par le FMI ont radicalement diminués
suite à la bonne situation économique mondiale. Malgré tout, avec la
crise actuelle, la situation est complètement différente
DÉVELOPPEMENT
19
Cet objectif consiste, dans la mesure du possible, à réduire la proportion
de la population pauvre dans le monde. Soit, plus précisément, de diviser
par moitié le nombre de personnes vivants avec moins d’un dollar par
jour.
Voici les différentes cibles de cet objectif qui doivent être atteintes d’ici
2015 :
Voici la principale cible de cet objectif qui doit être atteinte d’ici 2015 :
• D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans
le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires
20
Les jeunes filles représentent encore 55 % des enfants non scolarisés. En
2008, seulement sept femmes sur 150 chefs d’État ont été élues, et huit
femmes sur 192 chefs de gouvernement des Etats Membres des Nations
Unies. Ces chiffres montrent bien la discrimination qui persiste au sein du
système mondial.
Voici la principale cible de cet objectif qui doit être atteinte d’ici 2015 :
21
4. Réduire la mortalité infantile
Voici la principale cible de cet objectif qui doit être atteinte d’ici 2015 :
Voici les différentes cibles de cet objectif qui doivent être atteintes d’ici
2015 :
Voici les différentes cibles de cet objectif qui doivent être atteintes d’ici
2015 :
22
• D’ici à 2010, assurer à tous ceux qui en ont besoin l’accès aux
traitements contre le VIH/sida
7. Préserver l’environnement
Voici les différentes cibles de cet objectif qui doivent être atteintes d’ici
2015 :
Voici les différentes cibles de cet objectif qui doivent être atteintes d’ici
2015 :
23
• Poursuivre la mise en place d’un système commercial et financier
multilatéral ouvert, réglementé, prévisible et non discriminatoire
• Répondre aux besoins particuliers des pays les moins avancés (PMA)
L’ACTUALITÉ DU FMI
24
25
LE FMI ET LA CRISE FINANCIÈRE
Récemment, le G20 s’est réuni à deux reprises afin d’aborder des thèmes
liés à la crise économique actuelle. Le G20 est constitué de 19 pays
auxquels s’ajoute le vingtième membre, les institutionnels, composé de la
Banque centrale européenne, de la Banque mondiale et du Fonds
monétaire international. Ce dernier a un rôle de " pompier " en faveur des
économies en difficulté, et en cette période de tempête sur les marchés,
l’institution est sollicitée de toutes parts.
De plus, il obtient le droit de vendre une partie de son stock d’or ce que
les Etats-Unis avaient toujours refusé jusque-là. En effet, le FMI possède
la troisième réserve mondiale d’or.
Une autre réforme concerne le rôle que joue le FMI dans le maintien de la
stabilité pendant les crises.
26
Pour terminer, la Maison Blanche s’est dite favorable à un système
d’alerte précoce des crises financières qui pourrait être confié au FMI.
LA BANQUE MONDIALE
Contrairement au FMI qui concède des prêts pour des échéances assez
courtes, la Banque mondiale préfère miser sur le développement
économique à long terme ainsi que sur la réduction de la pauvreté. Cette
dernière vient en aide aux pays dans le besoin en leur apportant une
contribution technique et financière. " Les services de la Banque
mondiale sont souvent spécialisés dans des domaines, des techniques ou
des secteurs déterminés ". Le Fonds est composé, quant à lui,
d’économistes.
27
croissance conduites dans les domaines de la gestion des finances
publiques, du secteur financier et de la gestion des ressources
naturelles ".
28
Directeurs généraux du FMI et de l’OMC ont des contacts réguliers. De
plus, l’OMC a l’obligation de passer par le FMI lorsqu’elle traite des sujets
tels que les réserves monétaires, la balance des paiements et les régimes
de change.
Les deux entités se sont aussi associées afin d’aider certains pays à
progresser dans le domaine commercial. Pour ce faire, le " cadre intégré
pour l’assistance technique liée au commerce en faveur des pays les
moins avancés " a été instauré en association avec d’autres organisations
internationales.
CONCLUSION
29
SOURCES
• www.imf.org • www.letemps.ch
• www.un.org • www.brises.org
• www.wikipedia.com • www.tf1.lci.fr
• www.universalis.fr • www.monde-
diplomatique.fr
• www.ef.admin.ch • www.lepoint.fr
30
ANNEXES
31
l’enchaînement de rétroactions nocives entre le fléchissement de
l’activité et les intenses difficultés financières. Maintes initiatives ont été
prises afin de stopper l’hémorragie, notamment par des injections de
fonds publics et tout un assortiment de facilités de liquidité, de détente
monétaire et de plans de relance budgétaire. Encore qu’il y ait eu
quelques signes encourageants d’une amélioration des indices d’opinion
depuis la réunion du Groupe des Vingt (G-20) du début avril, le niveau de
confiance est encore très bas sur les marchés financiers, ce qui pèse sur
les perspectives de reprise rapide.
D’après l’édition d’avril 2009 du rapport sur la stabilité financière
(Global Financial Stability Report — GFSR), le montant des actifs d’origine
américaine passés en pertes et profits pas l’ensemble des institutions
financières au cours de la période 2007–10 se chiffrera à 2,7 billions de
dollars, et non 2,2 billions, comme on le pensait en janvier 2009, ce qui
tient pour une large part à la dégradation des perspectives de croissance
économique. Le montant total des actifs passés en perte à l’échelle
mondiale est estimé à environ 4 billions de dollars, dont deux tiers à la
charge des banques, et le reste à celle des compagnies d’assurance,
fonds d’investissement et autres intermédiaires. De par le monde, les
banques restreignent l’accès au crédit (et continueront dans cette voie),
car le poids des actifs improductifs et l’incertitude quant à la solvabilité
des institutions maintiennent les capitaux privés hors de circulation. Les
problèmes de financement se sont propagés bien au-delà des marchés de
refinancement bancaires à court terme dans les pays avancés. Nombre
d’entreprises non financières sont incapables d’obtenir des fonds de
roulement et certaines ont du mal à se procurer des emprunts à plus long
terme.
Le désengagement massif des investisseurs et établissements
bancaires étrangers des pays émergents et les problèmes de
financement qui en résultent sont particulièrement inquiétants. Les
émissions obligataires sont quasiment au point mort, les flux bancaires se
sont taris, les marges obligataires se sont envolées, les cours des actions
ont chuté et les marchés des valeurs mobilières sont extrêmement
tendus. Outre la hausse générale de l’aversion contre le risque, cela tient
à divers facteurs défavorables, dont les dommages occasionnés aux
banques et fonds d’investissement des pays avancés, le souci de
déplacer les fonds pour les mettre à l’abri du «parapluie» des dispositifs
de garantie de plus en plus nombreux déployés sur les marchés parvenus
à maturité et les inquiétudes grandissantes quant aux perspectives
d’avenir et aux vulnérabilités des pays émergents.
La crise financière a eu pour important effet secondaire de créer une
prime à la sécurité et au rapatriement des capitaux, non sans incidence
sur les grandes monnaies. Depuis septembre 2008, le dollar EU, l’euro et
le yen se sont tous trois raffermis en valeur effective réelle. Le renminbi
chinois et les monnaies arrimées au dollar, dont celles des pays du
Moyen-Orient, se sont également appréciés. Celles de la plupart des pays
émergents ont au contraire beaucoup fléchi, bien qu’ils aient utilisé leurs
réserves de change pour les soutenir.
Perspectives et risques
Les projections des Perspectives de l’économie mondiale (PEM)
reposent sur l’hypothèse de base que la stabilisation des marchés
financiers va prendre plus longtemps que prévu initialement, même
portée par les efforts vigoureux des décideurs. Les problèmes financiers
32
des pays avancés resteront donc sérieux pendant une bonne partie de
l’année 2010, ne se résolvant que lentement à mesure que la clarification
des pertes sur les actifs improductifs et les injections de fonds publics
réduiront les craintes d’insolvabilité, amoindriront les risques de
contrepartie et la volatilité des marchés et rétabliront un meilleur niveau
de liquidité des marchés. Il faut s’attendre à une raréfaction du crédit
global au secteur privé dans les pays avancés, tant en 2009 qu’en 2010.
Les pays émergents et en développement vont quant à eux avoir
beaucoup plus de mal à se procurer des financements extérieurs pendant
les deux années qui viennent. Cela cadre avec les conclusions du chapitre
4, selon lesquelles les difficultés très aiguës des marchés matures,
concentrées de plus dans le système bancaire, donnent à penser que les
flux de capitaux au profit des pays émergents vont considérablement
diminuer et ne se rétabliront que lentement.
Les projections tablent aussi sur un vigoureux soutien des politiques
macroéconomiques. On s’attend que les taux directeurs seront abaissés
ou maintenus proches de zéro dans les grands pays avancés, tandis que
les banques centrales continueront à chercher à détendre la situation du
crédit en jouant sur la taille et la composition de leurs bilans. On s’attend
aussi que les déficits des finances publiques se creuseront nettement tant
dans les pays avancés que dans les pays émergents, dont les
gouvernements devraient mettre en oeuvre, dans les pays du G-20, des
plans de relance budgétaire équivalant à 2 % du PIB en 2009 et à 1½ %
du PIB en 2010. Les projections reposent aussi sur l’hypothèse que les
cours des matières premières resteront proches de leurs niveaux actuels
en 2009 et n’augmenteront que modérément en 2010, comme l’indiquent
leurs cours à terme.
Même à supposer que des politiques résolues soient mises en oeuvre et
que le rythme de contraction se ralentisse à compter du second
trimestre, les projections actuelles font état d’une baisse de l’activité
mondiale de 1,3 % en 2009, soit une révision en baisse sensible par
rapport à la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale datant
de janvier. Cela constituerait de loin la récession la plus profonde de la
période postérieure à la Seconde Guerre mondiale. En outre, le
retournement conjoncturel est véritablement mondial : d’après les
projections, la production par habitant diminuera dans des pays
représentant les trois quarts de l’économie mondiale et la croissance a
nettement décéléré dans quasiment tous les pays, par rapport aux taux
observés au cours de la période 2003–07. La croissance devrait reprendre
en 2010, mais à un rythme de tout juste 1,9 % , elle serait bien molle en
comparaison des reprises antérieures, ce qui concorde avec les
conclusions du chapitre 3, selon lesquelles les reprises qui font suite à
une crise financière sont plus lentes que les autres.
Une incertitude exceptionnelle et des aléas nettement négatifs pèsent
sur les perspectives actuelles. La crainte dominante est que les mesures
gouvernementales ne suffisent pas à enrayer la spirale néfaste de la
détérioration de la situation financière et de l’affaiblissement de l’activité,
surtout si l’opinion ne soutient guère les réformes. Les circuits de
transmission majeurs seraient les banqueroutes des entreprises et des
ménages, qui causeraient une nouvelle chute des prix des actifs et
alourdiraient les pertes dans tous les bilans financiers, ainsi que de
nouveaux troubles systémiques compliquant encore la tâche à qui
s’efforce de rétablir la crédibilité. Par ailleurs, dans un climat de grande
incertitude, les mesures budgétaires et monétaires pourraient ne pas
33
porter leurs fruits, car les taux élevés d’épargne de précaution pourraient
réduire les multiplicateurs financiers, tandis que les mesures de détente
du crédit pourraient ne pas suffire pour ralentir le rythme des
désendettements. Sur le plan positif, par contre, l’application énergique
de politiques capables de convaincre l’opinion que l’on s’attaque de façon
décisive aux problèmes financiers pourrait faire renaître la confiance et
raviver les engagements de dépenses.
Même une fois la crise passée, cependant, il y aura une période de
transition difficile, le taux de la croissance étant notablement plus bas
que dans un passé récent. Il faudra réduire l’effet de levier financier, ce
qui implique une expansion plus lente du crédit et une raréfaction des
prêts par rapport à ces dernières années, surtout dans les pays
émergents et en développement. En outre, les vastes déficits budgétaires
devront être résorbés alors même que le vieillissement de la population
s’accélère dans un certain nombre de pays avancés. En outre, dans les
grands pays avancés, les ménages continueront pendant quelque temps
à reconstituer leur épargne. Tout cela pèsera et sur la croissance et sur le
potentiel de croissance à moyen terme.
Les enjeux
Ces perspectives incertaines et semées d’embûches appellent une
réaction énergique tant sur le plan financier que sur le front
macroéconomique. Les crises financières antérieures enseignent que si
l’on tarde à s’attaquer au problème de fond, le marasme économique
persiste encore plus longtemps et a un coût encore plus élevé, tant pour
le contribuable que pour l’activité économique. Les décideurs doivent
songer aux ramifications transnationales des politiques qu’ils choisissent.
Les initiatives de soutien des partenaires commerciaux et financiers — à
l’aide de plans de relance budgétaires et de concours officiels sous forme
de flux de financement internationaux — contribueront à stimuler la
demande mondiale, au bénéfice de tous. A contrario, la pente du
protectionnisme commercial et financier serait préjudiciable à tous; c’est
ce qui ressort clairement de l’histoire des politiques du chacun-pour-soi
qui ont fait rage dans les années 30.
Promouvoir la réforme du secteur financier
La priorité des priorités à ce stade est la réforme du système financier.
Il est indispensable de progresser de manière convaincante sur ce front
pour asseoir la reprise économique; cela renforcerait en outre
énormément l’efficacité des efforts de relance monétaire et budgétaire.
Pour le court terme, les trois objectifs prioritaires recensés dans les
précédentes éditions du GFSR restent d’actualité : 1) veiller à ce que les
institutions financières disposent de liquidités, 2) recenser et assainir les
actifs improductifs et 3) recapitaliser les institutions frêles, mais viables.
Des mesures énergiques ont été prises sur le premier front. Par contre, il
importe que les initiatives engagées sur les deux autres fronts
progressent de manière plus convaincante.
Une solution durable doit reposer sur la comptabilisation crédible des
pertes sur les actifs dévalorisés. Les autorités gouvernementales devront
à cet effet établir une méthodologie de base commune pour valoriser de
manière crédible les instruments de crédit titrisés, qui doit être fondée
sur l’évolution attendue de la situation économique et une tentative
d’évaluation de la valeur des futurs flux de revenu. Il importera aussi de
réduire considérablement l’incertitude liée aux pertes supplémentaires au
titre de ces instruments. Diverses méthodes de résorption des actifs
34
improductifs des banques peuvent donner de bons résultats, à condition
qu’elles soient soutenues par des financements suffisants et appliquées
de manière transparente.
Les recapitalisations doivent reposer sur une évaluation minutieuse de
la viabilité à long terme des institutions, prenant en considération à la fois
les pertes déjà accusées et une évaluation réaliste de celles qui
pourraient venir s’y ajouter. Moyennant un certain nombre d’hypothèses,
le GFSR estime que le montant de capital nécessaire pourrait être de
l’ordre de 275 à 500 milliards de dollars pour les banques américaines, de
475 à 950 milliards de dollars pour les banques européennes (non
compris celles du Royaume-Uni ) et de 125 à 250 milliards de dollars pour
les banques britanniques1. Les superviseurs, évaluant cas par cas les
besoins de recapitalisation de chaque banque, devront pouvoir
déterminer si ses fonds propres sont de bonne qualité, son financement,
son plan d’activité et ses procédures de gestion des risques bien adaptés,
sa politique de rémunération appropriée et son équipe de direction solide.
Les superviseurs devront aussi déterminer le niveau approprié des fonds
propres obligatoires des institutions, en tenant compte des règles
minimums en la matière et de la nécessité de volants de réserve pour
absorber d’autres pertes inattendues. Les banques viables n’ayant pas
suffisamment de fonds propres devraient être rapidement recapitalisées,
à l’aide d’injections de fonds publics (accompagnés, si possible, de fonds
privés) pour ramener les ratios de fonds propres à un niveau suffisant
pour regagner la confiance des marchés. Les autorités devraient aussi
être prêtes à fournir des fonds propres sous forme d’actions ordinaires de
manière à étayer la confiance et améliorer les perspectives de
financement et cela peut signifier que l’État deviendra temporairement
actionnaire de la banque, jusqu’à ce qu’une solution puisse être mise au
point avec le secteur privé. Pour les institutions financières non viables, il
faut une prompte intervention qui débouche sur des fermetures ou des
fusions. Le montant de fonds publics requis sera sans doute élevé, mais
les besoins risquent de grandir, plus la solution tarde à venir.
Il sera aussi nécessaire de déployer de vastes efforts pour remédier aux
difficultés financières des pays émergents. Le secteur des entreprises est
très menacé. Le soutien direct de l’État aux emprunts des entreprises
peut se justifier. Certains pays ont aussi étendu la garantie des dettes
bancaires aux entreprises, en priorité celles qui travaillent à l’exportation,
ou ont mis en place des dispositifs de secours pour financer le commerce
extérieur au moyen de divers guichets — ce qui aide à maintenir les flux
commerciaux et limite les dégâts que subit l’économie réelle. Des plans
de secours devraient en
1 La partie basse de la fourchette correspond aux fonds propres
nécessaires pour corriger l’effet de levier, mesurés par le ratio des actifs
corporels au total de l’actif (tangible common equity —TCE), qui se situe
à 4 %. La partie supérieure correspond aux fonds propres nécessaires
pour porter ce ratio à 6 %, ce qui cadre avec les niveaux observés au
milieu des années 90 (voir l’édition d’avril 2009 du GFSR).
35
préjudiciables sur d’autres. Dans le même temps, le soutien de la
communauté internationale, dont le FMI, peut aider les pays à amortir
l’impact de la crise financière sur l’économie réelle et, notamment dans
les pays en développement, en limiter les effets sur la pauvreté. Grâce
aux récentes réformes visant à assouplir les instruments de prêt en
faveur des pays performants pris dans la tourmente, ainsi qu’aux plans
présentés au sommet duG-20 pour accroître les ressources à la
disposition du FMI, la communauté financière internationale est mieux
capable de faire face aux risques liés à un coup d’arrêt brutal aux flux de
capitaux privés.
36
durée des récessions causées par des crises financières (chapitre 3). La
marge de manoeuvre en ce domaine sera cependant limitée si ces efforts
minent la crédibilité de la politique budgétaire. La tâche des autorités est
donc doublement délicate : mettre en oeuvre des mesures
expansionnistes à court terme, mais en même temps rassurer l’opinion
quant aux perspectives à moyen terme. Il faudra rééquilibrer les finances
publiques une fois la reprise assise, et cela peut être facilité par un bon
encadrement budgétaire à moyen terme. Il importe toutefois de ne pas
amorcer le rééquilibrage trop tôt. Les autorités gouvernementales se sont
certes employées à assurer une relance significative en 2009, mais il
apparaît maintenant que cet effort devra être à tout le moins poursuivi,
voire intensifié en 2010, et que les pays disposant d’une marge de
manoeuvre budgétaire devraient être prêts à prendre de nouvelles
mesures de relance pour soutenir la reprise. Dans la mesure du possible,
il faut que ce soit un effort concerté, puisqu’une partie des effets des
mesures adoptées par un pays individuel filtrera à travers ses frontières,
mais jouera au bénéfice de l’économie mondiale.
Comment concilier relance et viabilité budgétaire? L’une des clés du
dilemme est le choix des mesures de relance. Il faut, autant que possible,
qu’elles soient temporaires et que l’État «en ait pour son argent» (on
peut songer par exemple à accélérer les dépenses pour des projets déjà
programmés ou en cours de réalisation, ou de réduire à titre provisoire
les impôts des ménages qui ont du mal à obtenir du crédit). Il est aussi
souhaitable de centrer les efforts sur des mesures porteuses d’effets
bénéfiques durables sur le potentiel de production de l’économie, par
exemple des dépenses d’infrastructures. En deuxième lieu, les initiatives
gouvernementales de relance à court terme doivent s’accompagner de
réformes visant à renforcer le cadrage budgétaire à moyen terme pour
garantir que les déficits de courte durée seront inversés et la dette
publique contenue. Troisièmement, dans maints pays, il serait crucial
pour assurer la viabilité des finances publiques de trouver des solutions
concrètes aux problèmes budgétaires que pose le vieillissement de la
population. Le coût de la crise financière — certes considérable — est
éclipsé par celui que va faire peser sur le budget la hausse des dépenses
de sécurité sociale et de santé pour les personnes âgées. Une réforme
crédible de ces programmes n’aura peut-être guère d’effets immédiats
sur les comptes publics, mais pourrait changer du tout au tout les
perspectives d’avenir, et donc préserver la marge requise pour assurer
une relance budgétaire à court terme.
37
concernées. Il est nécessaire par ailleurs que la régulation devienne plus
macroprudentielle, ce qui supposerait la mise en place de structures
compensatoires pour modérer les effets procycliques, de solides
mécanismes d’équilibrage de l’offre et de la demande, de règles
comptables pour prendre en compte les titres illiquides, de règles de
transparence à propos de la nature et de la localisation des risques pour
promouvoir la discipline des marchés, et d’un système plus performant
de gestion de la liquidité.
Sur le plan macroéconomique, les banques centrales devront aussi
adopter une perspective macroprudentielle plus vaste, en étant dûment
soucieuses de la stabilité financière autant que de la stabilité des prix, en
prenant en considération les mouvements des prix des actifs, les booms
du crédit, l’effet de levier et la montée des risques systémiques. Les
responsables budgétaires devront faire baisser les déficits et placer la
dette publique sur une trajectoire viable.
Il est indispensable de renforcer la coordination et la collaboration
internationales, au moyen de systèmes d’alerte avancée plus efficaces et
d’avertissements plus francs lorsque des risques se profilent. La
coopération sur le plan financier est particulièrement cruciale, en raison
des énormes retombées que les mesures prises dans un pays peuvent
avoir sur les autres. Parallèlement, l’achèvement rapide du cycle de
négociations commerciales multilatérales de Doha pourrait raviver les
perspectives de croissance mondiale et le solide appui des instances
bilatérales et multilatérales, dont le FMI, pourrait aider à limiter les
retombées économico-sociales négatives de la crise financière sur les
pays émergents et en développement.
38
RAPPORT SUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DANS LE
MONDE
avril 2009
Résumé analytique
Le système financier mondial reste soumis à très rude épreuve, à l’heure
où la crise s’étend aux ménages, aux entreprises et aux banques, tant
dans les pays avancés que dans les pays émergents. Le ralentissement
de l’activité économique pèse encore plus lourdement sur les bilans des
banques, dont les actifs continuent de se dévaloriser, compromettant
ainsi leurs ratios de fonds propres et l’ouverture de nouveaux crédits. La
croissance du crédit marque le pas, ou devient même négative, ce qui
freine davantage l’activité économique. De vastes opérations
d’ajustement du secteur privé et de relance par l’État ont déjà été
engagées et contribuent à donner les premiers signes de stabilisation. Il
faudra malgré tout d’autres mesures énergiques et efficaces et une plus
grande coopération internationale pour entretenir ce redressement,
rétablir la confiance du public dans les institutions financières et
normaliser les marchés. La tâche prioritaire consiste à enrayer la spirale
baissière des interactions entre le système financier et l’économie
mondiale. Un travail prometteur a déjà été engagé pour repenser le
système financier mondial et offrir une assise plus stable et plus
adaptable à une croissance économique soutenue.
Pour remettre le secteur financier d’aplomb, il faut adopter des
politiques propres à dissiper les tensions sur les marchés de financement
des banques et des entreprises, à assainir le bilan des banques, à rétablir
les flux de capitaux internationaux (notamment vers les pays émergents),
et à maîtriser les effets pervers des mesures adoptées pour combattre la
crise. Autant d’objectifs qui exigeront une farouche détermination
politique dans une conjoncture éprouvante, ainsi qu’une coopération
internationale plus énergique. À en juger d’après l’issue du sommet du G-
20 du début du mois d’avril, cette volonté et cette détermination
internationales à s’attaquer aux problèmes soulevés par la crise gagnent
en intensité.
Si les bilans des banques ne sont pas assainis en profondeur, pour
en purger les actifs compromis, et parallèlement restructurés, voire
recapitalisés, les problèmes bancaires risquent de continuer à freiner
l’activité économique. D’après nos meilleures estimations, certes fondées
sur une série d’hypothèses, la dépréciation des actifs d’origine
américaine depuis le début de la crise jusqu’en 2010, tous détenteurs
confondus, passerait de 2.200 milliards de dollars (édition de janvier 2009
du Rapport sur la stabilité financière dans le monde - Actualité des
marchés financiers) à 2.700 milliards de dollars, principalement du fait de
la dégradation du scénario de référence de croissance économique. Dans
la présente édition, les estimations de dévalorisation s’étendent aux
actifs provenant d’autres marchés matures, et si les données qui sous-
tendent ces scénarios présentent une plus grande incertitude, il en
ressort toutefois que les pertes de valeur pourraient atteindre près de
4.000 milliards de dollars, montant qui pour deux tiers concernerait les
banques.
Ces derniers mois les marchés interbancaires ont connu certaines
améliorations, mais les financements demeurent tendus et les banques
39
ont moins accès aux financements à plus long terme à mesure que les
crédits arrivent à terme. Dans de nombreux pays les banques peuvent
désormais émettre des obligations à plus long terme garanties par l’État,
mais leurs écarts de financement demeurent considérables. Beaucoup
d’entreprises ne peuvent donc plus se pourvoir en fonds de roulement
auprès des banques et certaines d’entre elles ont du mal à s’endetter à
plus long terme, hormis à des taux plus élevés.
De nombreuses institutions financières non bancaires ont été
frappées de plein fouet par la crise en raison de la forte dévalorisation de
leurs actifs. Les caisses de retraite ont été durement touchées. Leurs
actifs se sont rapidement dépréciés et leurs déficits de financement se
sont simultanément creusés du fait des rendements plus faibles des
obligations d’État que beaucoup d’entre elles utilisent pour calculer leurs
engagements. Les compagnies d’assurance-vie ont essuyé des pertes sur
fonds propres et sur leurs portefeuilles d’obligations d’entreprises, ce qui
dans certains cas a considérablement amoindri leurs excédents de fonds
propres réglementaires. Ces institutions ont sans doute, pour la plupart,
géré leurs risques avec prudence, mais certaines ont pris plus
d’engagements sans apprécier pleinement les tensions qui pourraient se
manifester à l’avenir.
Le désengagement des marchés étrangers s’opère désormais à un
rythme plus rapide que celui de l’inversion de l’effet de levier, la forte
compression des financements transfrontaliers ayant pour effet
d’exacerber la crise dans plusieurs pays émergents. En effet, le retrait
des banques et investisseurs étrangers ainsi que l’effondrement des
marchés à l’exportation provoquent sur les financements des pays
émergents un effet de contraction qu’il est urgent de contrecarrer. Les
besoins de refinancement des pays émergents sont considérables, de
l’ordre de 1.800 milliards de dollars en 2009 selon les estimations, le gros
provenant des entreprises, y compris les institutions financières. Bien
qu’il soit manifestement difficile d’émettre des prévisions, d’après les
estimations actuelles les flux nets de capitaux privés vers les pays
émergents seront négatifs en 2009, et il est peu probable que les entrées
de capitaux reviennent à l’avenir aux niveaux antérieurs à la crise. Les
pays émergents qui dépendaient de ce type de flux commencent à
s’affaiblir, et il est donc d’autant plus important de mobiliser des appuis
officiels compensatoires.
Malgré des initiatives officielles sans précédent pour couper court à
la spirale baissière dans les pays avancés — avec notamment d’énormes
concours budgétaires et un large éventail de lignes de liquidités —
d’autres mesures énergiques seront nécessaires pour contribuer à
rétablir la confiance et dissiper, sur les marchés financiers, les
incertitudes qui menacent les perspectives d’une reprise économique.
Cela dit, le transfert de risques financiers du secteur privé au secteur
public soulève des problèmes. Les préoccupations persistent quant aux
effets pervers que pourraient avoir les mesures adoptées et l’on craint
par ailleurs que les coûts à court terme des plans de relance, y compris
ceux des vastes programmes d’appui bancaire, ne se conjuguent aux
tensions à plus long terme d’une population vieillissante pour accroître
davantage le fardeau de la dette dans certains pays avancés. Enfin, la
préférence nationale tend à s’affirmer et les pouvoirs publics encouragent
les banques à prêter localement et les consommateurs à privilégier la
production nationale.
40
Ces risques, qui sont analysés au chapitre 1, conforment l’une des
problématiques les plus complexes pour le secteur public depuis un demi-
siècle. Nous énonçons ci-après les mesures, à nos yeux essentielles, pour
enrayer la spirale baissière des interactions entre le secteur financier et
l’économie réelle.
Recommandations immédiate
Même si des mesures sont prises sans tarder et exécutées à bon
escient, l’inversion de l’effet de levier sera un processus lent et délicat et
la reprise économique s’inscrira vraisemblablement dans la durée.
L’inversion du levier financier et la contraction de l’activité devraient, à
court terme, freiner la croissance du crédit aux Etats-Unis, au Royaume-
Uni et dans la zone euro, voire la rendre négative, et il faudrait
vraisemblablement attendre plusieurs années pour observer une reprise.
Ces perspectives peu favorables appellent une mise en oeuvre
résolue des politiques déjà établies et, le cas échéant, une plus grande
détermination dans la définition de nouvelles orientations. Le soutien
politique à ce type de mesures semble cependant s’essouffler, l’opinion
publique étant découragée par certaines utilisations des fonds publics
qu’elle juge abusive et dont la presse se fait l’écho. Il existe un risque réel
que les gouvernements rechignent à mobiliser suffisamment de
ressources pour résoudre le problème. Qui plus est, l’incertitude liée aux
réactions politiques peut avoir un effet dissuasif sur le secteur privé dans
la recherche constructive d’une solution ordonnée aux tensions
financières. Autrement dit, pour rétablir la confiance il faudra
impérativement que les ripostes soient claires, cohérentes et fiables.
L’expérience des crises passées montre qu’il faut plusieurs années pour
remettre le système bancaire d’aplomb et revenir à un fonctionnement
normal, et que les récessions tendent à être plus profondes et plus
longues lorsqu’elles vont de pair avec une crise financière (voir chapitre 3
de l’édition d’avril 2009 des Perspectives de l’économie mondiale). Il
ressort de cette même expérience que lorsque les politiques ne sont pas
claires, qu’elles ne sont pas exécutées avec conviction et rapidité, ou
qu’elles ne s’attaquent pas aux problèmes sous-jacents, la reprise est
plus laborieuse et ses coûts — tant pour le contribuable que pour
l’économie — sont plus lourds.
Vu l’envergure mondiale de cette crise, les politiques menées au
plan national seront d’autant plus performantes qu’elles seront
coordonnées entre les pays touchés. La coordination et la collaboration
doivent mettre à profit l’effet d’entraînement positif du récent sommet du
G-20, et il importe notamment de veiller à ce que les politiques
financières nationales n’aient pas d’effets pervers par-delà les frontières.
C’est ainsi que face aux problèmes bancaires, et notamment aux actifs
compromis, une démarche plus systématique et performante, fondée sur
la coordination internationale, a plus de chances de nourrir la confiance
et d’éviter les arbitrages réglementaires et les concurrences pernicieuses.
À court terme, les trois priorités énoncées dans les précédentes
éditions du rapport et expressément reconnues dans le communiqué de
février 2009 du G-7 demeurent à l’ordre du jour : i) faire en sorte que le
système bancaire ait accès aux liquidités ; ii) recenser et traiter les actifs
dévalorisés ; et iii) recapitaliser les institutions faibles mais viables et
prendre rapidement en charge les banques non viables. En règle
générale, la première relève des banques centrales tandis que les deux
autres font appel aux superviseurs et aux gouvernements. Des progrès
41
ont été réalisés sur le premier dossier mais les initiatives adoptées sur les
deux autres paraissent plus fragmentaires et semblent avoir été prises en
réaction aux circonstances. Les autorités de plusieurs pays, à en juger
d’après leurs récentes déclarations, reconnaissent qu’il est nécessaire de
s’attaquer aux actifs compromis et d’évaluer la capacité d’adaptation des
banques à une détérioration encore plus grave de l’économie mondiale,
afin d’apprécier les besoins de recapitalisation. C’est là un constat
encourageant et, à mesure qu’ils seront communiqués, les détails
contribueront certainement à dissiper les incertitudes et le scepticisme
de l’opinion publique. Les enseignements des crises passées invitent les
autorités à adopter des mesures plus énergiques et plus efficaces pour
corriger les faiblesses du secteur financier.
42
une grande part des pertes futures sur certaines catégories d’actifs
bancaires.
Pour réduire cette incertitude et stabiliser le système bancaire trois
conditions s’imposent :
• Un rôle plus actif des instances de supervision dans la détermination de
la viabilité des institutions et des mesures correctives appropriées, y
compris en définissant les besoins en capital à partir des dévalorisations
escomptées durant les deux années à venir.
• Une information transparente et complète sur les éléments compromis
des bilans bancaires, soumise au contrôle des superviseurs à partir d’un
ensemble de critères bien établis.
• Une indication claire des superviseurs quant au type de fonds propres
requis — fonds propres ordinaires ou fonds propres de base (Tier 1) — et
aux délais consentis pour atteindre les nouveaux ratios de fonds propres.
43
dépens des anciens détenteurs risque d’avoir un effet déstabilisateur car
nombreux de ces détenteurs sont des institutions financières, elles-
mêmes en difficulté. Les autorités doivent être pleinement conscientes
des conditions légales dans lesquelles leurs interventions pourraient être
considérées comme une « opération de crédit » pouvant déclencher des
livraisons de produits dérivés, de manière à éviter d’amplifier les effets
systémiques sur d’autres marchés ou d’autres institutions.
La coopération et la cohésion au plan international sont
importantes. Il est essentiel que les pays coordonnent les principes et les
conditions applicables aux injections de capital afin d’éviter les arbitrages
réglementaires et les concurrences pernicieuses. La coordination est
certes difficile dans le climat politique actuel, mais il peut être dans
l’intérêt des pouvoirs publics de présenter leur action à lumière des
initiatives prises ailleurs afin d’apporter plus de clarté.
44
Le Conseil de stabilité financière, de concert avec les organismes de
normalisation, serait le mieux à même de promouvoir une démarche
coordonnée.
45
défense. Le complément de ressources mis à la disposition du FMI à
l’issue du sommet du G-20 peut aider les pays à amortir les retombées de
la crise financière sur l’activité réelle et, surtout dans les pays en
développement, les effets sur les pauvres. Qui plus est, les programmes
du FMI peuvent parfois utilement contribuer à mobiliser d’autres sources
de financement.
Le gros du risque de refinancement de la dette extérieure des pays
émergents se concentre dans le secteur des entreprises, ce qui pourrait
justifier l’appui direct de l’État en faveur de ces dernières. Certains pays
ont décidé de leur accorder les garanties initialement réservées aux
dettes bancaires, en attachant une attention toute particulière aux
entreprises qui interviennent sur les marchés d’exportation. D’autres
proposent diverses facilités de financement du commerce extérieur, afin
de contribuer à préserver la fluidité des échanges et de limiter les
retombées sur l’économie réelle. En tout état de cause, des plans
d’intervention doivent être élaborés au cas où la conjoncture se
détériorerait davantage au point d’exiger de vastes restructurations.
En Europe, vu les fortes relations d’interdépendance, il est
essentiel que les pays avancés et les pays émergents travaillent de
concert à des solutions communes. Le récent rapport du « Groupe de
Larosière » offre un bon point de départ pour débattre de la coordination
et de la collaboration au sein de l’Union européenne. Les craintes que
suscitent le refinancement des dettes arrivant à échéance et la
persistance du financement extérieur des déficits courants dans les pays
émergents d’Europe appellent des mesures concrètes. Un travail conjoint
s’impose par ailleurs pour surmonter les problèmes des systèmes
bancaires — y compris la coordination des tests de résistance faisant
intervenir les maisons mères et les filiales, une meilleure coopération
entre le pays du siège et les pays d’accueil et l’échange d’informations —
et se préparer à résoudre les tensions issues du service de la dette des
entreprises et des ménages. Dans le cas des banques d’Europe
occidentale qui ont de multiples filiales dans les pays émergents
d’Europe, des échanges entre instances de supervision des pays
concernés sur la démarche à adopter face à des difficultés communes
profiteront vraisemblablement à toutes les parties.
46
Afin d’asseoir une reprise économique soutenue, il est essentiel de
stabiliser le système financier mondial. Comme le note l’édition d’avril
2009 des Perspectives de l’économie mondiale, les politiques de secteur
financier auront d’autant plus de chances d’être efficaces qu’elles
s’appuieront sur des politiques budgétaire et monétaire appropriées.
47
Comme les banques centrales font de plus en plus appel à ces outils, il
convient de réfléchir davantage aux stratégies de sortie appropriées une
fois que la situation s’améliorera. Il pourrait être dans l’intérêt de l’État de
fournir des assurances à la fois sur l’intégrité du bilan de la banque
centrale et sur son indépendance globale.
Pour plusieurs pays émergents, dans la conjoncture actuelle, la
politique de taux d’intérêt est compliquée par la nécessité de tenir
compte de ses répercussions sur les taux de change. Certains n’ont peut-
être pas la possibilité de réduire les taux d’intérêt ou sont sans doute
amenés à les relever pour prévenir les sorties de capitaux. Comme pour
la politique budgétaire, les conditions propres à chaque pays
détermineront l’utilisation qui peut être faite de la politique monétaire.
Certains pays pourraient être en mesure de relâcher la pression sur le
taux de change en fournissant des liquidités en devises.
1Voir la section intitulée « Costs of Official Support, Potential Spillovers,
and Policy Risks » au chapitre 1 et l’encadré 3.5 du chapitre 3.
2 Voir le document du FMI intitulé « The State of Public Finances:
Outlook and Medium-Term Policies After the 2008 Crisis », 6 mars 2009.
Disponible à : http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2009/030609.pdf.
3 On trouvera des recommandations dans ce sens dans le
document du FMI « Lessons of the Financial Crisis for Future Regulation of
Financial Institutions and Markets and for Liquidity Management », 4
février 2009, disponible à :
http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2009/020409.pdf.
48
économique et briderait la créativité et l’innovation — la crise actuelle
montre qu’il faut accorder une plus grande attention à la surveillance et à
la réglementation dans une perspective systémique. Par ailleurs, un
meilleur cadre macroprudentiel de politique monétaire aiderait à amortir
les risques systémiques. S’il importe de mettre en place des
réglementations qui soient incitatives pour les institutions privées, dans
la mesure du possible, afin de renforcer la stabilité financière, force est
de reconnaître que la stabilité du système dans son ensemble est un bien
public dont l’importance sera sous-estimée par les institutions privées,
d’où la nécessité d’une réglementation obligeant les entités d’importance
systémique à mieux internaliser le coût sociétal global de l’instabilité.
Pour ce faire, la stabilité financière doit faire partie du mandat des
banques centrales, des régulateurs et des superviseurs. Il faudra mettre
en place un dispositif clair d’évaluation et d’intervention face aux risques
systémiques et préciser clairement quel régulateur systémique sera aux
commandes.
Les risques systémiques doivent être mieux définis et mesurés
pour pouvoir être maîtrisés. Les chapitres 2 et 3 apportent un éclairage
sur diverses grilles de paramètres qui aident à identifier les institutions
d’importance systémique à partir des liens directs et indirects. Dans
certains cas les calculs peuvent être considérés comme un point de
départ pour envisager un relèvement du seuil de capital obligatoire, de
sorte que les institutions ne puissent pas aisément acquérir une
dimension systémique qui obligerait les pouvoirs publics à intervenir le
cas échéant (problème de la connexion excessive ou too-connected-to-
fail). Même si leur emploi ne devient pas formel, les critères proposés
pourraient servir de repères pour limiter l’ampleur des risques que
prennent les différentes institutions. À l’évidence, ces méthodes
devraient être examinées et appliquées avec soin pour éviter que les
institutions ne trouvent d’autres moyens d’assumer des engagements
rentables. Une analyse et des études plus approfondies seront
nécessaires avant de pouvoir mettre en place une réglementation qui
s’inspirerait de ces travaux.
S’agissant des réformes réglementaires, les priorités sont au
nombre de cinq : étendre le périmètre de la réglementation pour couvrir
les institutions et activités d’importance systémique, prévenir les leviers
excessifs et réduire la procyclicalité, travailler sur la discipline du marché
et les déficits d’information, améliorer la réglementation transnationale et
transfonctionnelle, et renforcer la gestion des liquidités systémiques. Les
principaux enseignements tirés dans ces domaines sont résumés ci-
après.
49
Pour mieux couvrir les risques systémiques les réglementations
doivent pouvoir s’appliquer à un plus large éventail d’institutions et de
marchés. Certes il n’est pas nécessaire de règlementer toutes les
institutions financières, mais la réglementation prudentielle doit s’étendre
à certains établissements dont on estimait par le passé qu’ils échappaient
au noyau de base (par exemple, les banques d’investissement). En outre,
certains métiers (tels les dérivés de crédit et les assurances) devront être
soumis au contrôle des régulateurs quelle que soit leur structure légale.
Une approche à deux volets pourrait être préférable. Le premier,
d’application plus vaste, exigerait des informations qui permettraient aux
superviseurs de déterminer quelles sont les institutions d’importance
systémique. Le second, d’application plus restreinte mais plus étendue
qu’aujourd’hui, serait celui d’une réglementation prudentielle et une
supervision plus rigoureuses, applicables à toutes les institutions
d’importance systémique. Celles-ci feraient l’objet d’un contrôle plus
rapproché mais d’autres institutions continueraient d’être supervisées du
fait de leur participation aux mécanismes de paiement ou au système
bancaire, ou dans le souci de protéger les investisseurs ou les
consommateurs. Les chapitres 2 et 3 présentent des méthodes qui
pourraient servir à apprécier l’intensité des liens entre institutions et,
partant, le périmètre d’un volet intérieur. Ces méthodes seront
approfondies à mesure que le FMI avancera dans la définition pratique
des institutions d’importance systémique conformément à la demande du
G-20.
50
Les règles comptables et les pratiques de valorisation doivent être
renforcées en tenant compte du plus large éventail d’informations
disponibles sur l’évolution des risques tout au long du cycle. Les
organismes de normalisation comptable et les autorités prudentielles
doivent collaborer pour atteindre ces objectifs, en insistant notamment
sur la possibilité d’augmenter les provisions pour pertes sur prêts durant
les périodes d’expansion rapide du crédit, sur les méthodes de
valorisation des réserves ou les ajustements lorsque la valorisation des
actifs dans les portefeuilles de négociation est très incertaine, et sur
l’analyse des autres moyens de maîtriser la dynamique adverse que peut
générer la comptabilité basée sur la juste valeur.
Il faut par ailleurs diminuer la prociclycalité du risque de liquidité
en prenant des mesures propres à améliorer les tampons de liquidités et
la gestion des risques de financement. Durant les phases ascendantes il
convient d’accorder une plus grande attention à la structure des
échéances des financements et à la fiabilité des sources de financement,
qui peuvent se révéler vulnérables durant les phases descendantes.
51
collège de régulateurs chargé de superviser une entité devra désigner un
régulateur principal, en principe celui du pays d’origine, afin d’assurer un
contrôle adéquat. Les pays d’origine devront veiller à renforcer la
coopération avec les pays d’accueil pour faire en sorte que les liens de
communication soient opérationnels lorsqu’une réaction rapide s’impose.
L’élaboration des plans d’intervention doit mobiliser toutes les parties
concernées.
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