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Le Culturalisme

Extrait de Margaret MEAD (1963) Mœurs et sexualité en Océanie, Plon,


pp. 53-55.

- Le culturalisme.

1ère moitié du 20ème s. → deux grands courants de pensée : l’anthropologie culturelle


américaine (= culturalisme) et l’anthropologie sociale britannique (= fonctionnalisme).

Terme culturalisme = tendance à hypostasier la notion de culture. Pour F.Boas (maître de


Mead), le but de l’ethnologie = déterminer l’originalité d’une culture, le génie propre
d’un groupe (« chaque culture a un style ») = relativisme culturel.

Importance pour Boas de l’analyse des comportements individuels. Réflexion sur les
rapports entre culture et personnalité = « théorie culturaliste de la personnalité » ou
« culturalisme ».

Pour Mead : « Chaque civilisation primitive et homogène ne peut donner carrière qu’à
quelques-unes des capacités de l’homme. Elle interdit ou pénalise toutes celles qui sont trop
opposées ou trop étrangères à son orientation principale. Les valeurs qu’elle respecte et qui
ont été, à l’origine, adoptées par certains tempéraments, ignorées des autres, elle les incorpore
de façon de plus en plus solide et durable à sa structure même, à son organisation politique et
religieuse, à son art, à sa littérature ; et chaque nouvelle génération se trouve façonnée,
fermement et définitivement, selon la tendance dominante ». Mead accorde une très
grande importance aux individus : ils sont révélateurs de la culture à laquelle ils
appartiennent. D’où les références du culturalisme à la psychologie et la psychanalyse.

La personnalité devient le reflet de la culture. L’éducation va créer une personnalité modèle,


un type de caractère culturel propre à un groupe. D’où la grande question des culturalistes :
par quels processus l’éducation transmet-elle aux individus (principalement pendant
l’enfance) les modèles caractéristiques d’une culture, et comment façonne-t-elle des
personnalités adaptées à l’environnement social ?

- Margaret Mead (1901-1978).

Née à Philadelphie, elle grandie dans un milieu familiarisé avec les sciences sociales. 1921=
études de psychologie et d’anthropologie à l’université Columbia. Formée par Boas. Elle
part pour Samoa en 1925, puis séjourne dans les îles de l’Amirauté en 1928-29. Premières
expériences = 2 ouvrages : Coming of Age in Samoa (1927), Growing up in New Guinea
(1930)→ Mead va mettre en parallèle les caractères psychologiques des individus et les
conditions et expression particulières des cultures qu’elle étudie. Va remettre en cause
plusieurs choses :
- la notion de mentalité prélogique.
- L’analogie entre mentalité primitive et mentalité enfantine.
- Mais surtout l’idée que les troubles qui accompagnent l’adolescence (« crise
d’adolescence ») sont universaux. Elle va donc s’intéresser à l’importance de
l’éducation dans la formation de la personnalité.
De 1931 à 1933, elle entreprend une comparaison entre 3 sociétés de Nouvelle-Guinée: les
Arapesh, les Mundugumor, les Chambuli → va lui permettre de mettre en lumière les effets
de la structuration culturelle sur la personnalité des hommes et des femmes. 1936-1938 :
Séjour à Bali, puis en Nouvelle-Guinée. Pionnière de l’usage de la photographie. Très
engagée : contre la faim, le racisme et le dogmatisme. Conception humaniste de
l’anthropologie. Meurt à New-York.

- Le texte.

Extrait de Moeurs et sexualité en Océanie paru en 1963 → traduction de deux


ouvrages : Sex and temperament in three primitive societies, Coming of age in Samoa. Le
texte étudié est extrait du livre 1 : Trois sociétés primitives de Nouvelle-Guinée → Mead
s’efforce de montrer que les différences entre les sexes ne sont pas fondées biologiquement
mais créées par l’éducation.

- Architecture :

→ 1ère partie = §1et2 : les jeux des enfants.

→ 2ème partie = §3et4 : l’éducation en fonction des sexes.

- 1ère partie.

Mead va essayer de retrouver les singularités d’une culture à travers les individus. Elle va
porter son attention sur la place de l’éducation dans la formation de la personnalité.
L’éducation est comprise comme le processus de transmission d’une culture singulière.
Elle s’interroge sur la manière dont un groupe va inculquer aux enfants les valeurs, croyances,
gestes et attitudes qui seront nécessaires pour vivre au sein de leur société

Mead s’intéresse aux formes précoces d’apprentissage :


- le jeu : imitation des animaux et imitation des gestes des adultes.
- la participation aux activités des adultes = passive (apprentissage).

Elle s’intéresse au processus de « socialisation » qui peut se comprendre comme


l’intériorisation d’une culture. Ce qui après nous fait voir comme naturel ce qui est en fait
culturel.

- 2ème partie :

Mead va se focaliser sur l’éducation en fonction des sexes = Division sexuelle du travail qui
s’instaure dès l’enfance. Chaque sexe a un rôle.

- fille : apprentissage de l’organisation de la vie domestique (intérieur du village)


- garçon : apprentissage de la construction de case et de la chasse (extérieur du
village).
Cet apprentissage va façonner une personnalité propre à chaque sexe : le tempérament de
chaque sexe est déterminé par la société. Nous avons l’exemple des hommes qui ne tiennent
pas en place.

Les différences entre les sexes ne sont pas tant fondées biologiquement que créées par
l’éducation. Il ne faut pas attribuer à la nature ce qui relève en fait de la culture, donc il ne
faut pas considérer comme universel ce qui est relatif à une culture.

La personnalité propre à un sexe est construite culturellement, de même que la division


sexuelle des tâches est culturelle et non pas naturelle : « Débattre de la place de la femme
dans la société, de son caractère, de son tempérament, de son asservissement ou de son
émancipation, c’est ignorer le fond du problème – c’est ignorer que les rôles assignés aux
sexes varient selon la trame culturelle particulière qui détermine les relations humaines, c’est
ignorer par exemple que le garçon, aussi bien que la fille, se développe et mûrit selon des lois
spécifiques et locales » (Margaret Mead). Cf. Simone de Beauvoir : « on ne naît pas femme,
on le devient ».

La différence sexuelle de tempérament est due à l’éducation, ce n’est pas une différence
naturelle : « Je m’étais fixé comme tâche une étude du conditionnement de la personnalité
sociale de chaque sexe, dans l’espoir qu’elle jetterait quelque lumière sur la différence entre
hommes et femmes. Je partageais la croyance générale de notre société qu’il existait un
tempérament lié au sexe, et qui pouvait, au plus, n’être que déformé ou détourné de son
expression normale. J’étais loin de soupçonner que les tempéraments que nous considérons
comme propres à un sexe donné peuvent n’être que de simples variantes du tempérament
humain, et que c’est l’éducation qui, avec plus ou moins de succès et selon les individus,
permet aux hommes ou aux femmes, ou aux deux de s’en approcher » (Margaret Mead).

L’enfant intériorise un tempérament suivant son sexe. Après on appréhende les différences de
tempérament entre les sexes comme des différences naturelles, alors qu’en fait ce sont des
différences construites socialement.

- Conclusion.

Le culturalisme a permis de jeter un pont entre les sciences psychologiques et les sciences
sociales. Ce qui va ouvrir la voie à plusieurs champ de l’anthropologie : l’ethnopsychiatrie,
l’anthropologie psychanalytique et l’anthropologie cognitive.

Le culturalisme a défendu le relativisme culturel, ce qui a permis de lutter contre les


préjugés racistes, ethnocentristes et sexistes. Ce relativisme culturelle mis en avant par le
culturalisme (qui est un courant américian) est lié au caractère multi-ethnique de la société
américaine (« melting pot »).

Le culturalisme insiste sur la variabilité des cultures et donc sur la spécificité de chacune. Ce
courant a tendance à hypostasier la notion de culture. La culture organise la vie de chacun
donc tout peut s’expliquer par la culture , c’est un peu comme si l’individu était entièrement
moulé par sa culture. Le risque pour l’ethnologue est de s’enfermer dans un système explicatif
tout fait (expliquer les faits sociaux en ayant recours aux représentations culturelles : l’acteur
fait ça parce que dans sa culture ça a tel sens , dans ce système explicatif, on ne tient pas
compte des stratégies individuelles).
Il ne faut pas retenir seulement les faits susceptibles d’être éclairés par une logique culturelle,
mais prendre en compte l’expérience vécue de l’acteur avec ses ambiguïtés, ses paradoxes, ses
contradictions (c’est aussi la différence entre le discours idéal et le discours réel). Il faut faire
attention à ne pas substituer un modèle théorique simple et clair à une réalité sociale complexe
et mouvante.

Le culturalisme a eu tendance à isoler les faits culturels des autres faits sociaux comme si la
culture constituait une réalité en soi (essentialisme de la culture).

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