REVUE BANCAIRE
L’environnement macroéconomique
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Maxula Bourse
L’environnement macroéconomique
L’année 2009 fut caractérisée, à l’échelle internationale, par le retour graduel de la confiance dans les marchés
après les turbulences financières observées en 2007 et 2008. Les mesures de soutien exceptionnelles prises par les
gouvernements et les banques centrales ont permis, en effet, une relative amélioration de l’environnement
financier qui s’est accompagnée par une reprise, quoique modérée, de l’activité économique mondiale.
Néanmoins, plusieurs facteurs de fragilité persistent, liés notamment aux déséquilibres des finances publiques de
plusieurs pays.
L’économie tunisienne semble résister à la crise et continue d’enregistrer une évolution favorable et un rythme de
croissance soutenu quoique moins rapide comparé à la croissance d’une année auparavant. Le taux de croissance
du PIB réel s’est situé à 3,1% en 2009 contre 5,1% en 2008. Le FMI prévoit un taux de 3,8% en 2010 et de 4,8%
en 2011. La croissance a été soutenue grâce à la performance du secteur agricole dont la croissance a doublé
atteignant 6%, mais aussi, à une demande intérieure soutenue par la consommation privée et les investissements
publics, bien que certains secteurs manufacturiers aient connu une décélération. L’inflation est restée modérée à
3,7% en moyenne.
Afin de limiter les effets néfastes de la crise financière mondiale sur la croissance de l’économie tunisienne, un
ensemble de mesures conjoncturelles à caractère financier et social a été décidé pour soutenir les entreprises, en
plus des mesures structurelles visant la reprise économique. Le plan de soutien se base sur l’intervention de l’Etat
sur le plan sécurité sociale, fiscalité, tarification douanière…
Dans la même optique, les réformes se poursuivent en Tunisie à un rythme approprié, afin de mettre en place les
mécanismes nécessaires et réunir les conditions favorables pour le renforcement des avancées accomplies en
matière de développement économique, social, humain et politique. Les orientations du programme présidentiel
2009-2014 sont bien définies et dégagent une ambition volontaire de faire de la Tunisie un pôle de services
bancaires et une place financière régionale, pouvant contribuer à drainer les investissements et à renforcer
l’efficacité de l’économie nationale dans son environnement extérieur.
C’est dans cette optique que les axes de la bataille lancée par les autorités aura pour objectif de réduire la
fragmentation du secteur, d’accroître le taux de bancarisation, et, éventuellement de doter les établissements de
crédits tunisiens d’une taille critique, qui leur permettrait de préserver leurs parts sur le marché local et de partir,
dans une deuxième étape, à la conquête de nouveaux marchés.
Contraint par l’atomicité du marché local alors que l’inertie a été érigée en dogme par les banques tunisiennes,
l’Etat a montré, encore une fois, la voie à prendre. D’où la décision de créer un holding bancaire spécialisé dans
le financement des PME (Baptisé Moubadara) et un pôle bancaire tuniso-libyen sans omettre la restructuration
de la Tunisian Foreign Bank et la grande opération de fusion annoncée entre la STB et la BH.
Le paysage bancaire tunisien comprend actuellement vingt-neuf banques articulées autour de la Banque Centrale
de la Tunisie. Ces banques se subdivisent en 18 banques universelles dont 11 sont cotées sur la bourse de la
Tunisie, huit autres banques bénéficient d’un statut offshore, deux banques d’affaires et une banque islamique
100% tunisienne (Zitouna Banque). Cette dernière vient récemment enrichir la place financière avec une
panoplie de produits financiers innovants, en respect avec la charia; Contrairement à sa consœur la banque
saoudienne Best bank qui été auparavant l’unique établissement opérant dans le secteur de la finance islamique
en Tunisie et qui ne développe que des produits destinés aux entreprises, Zitouna Banque couvrira tous les
segments du marché, aussi bien les ménages que les professionnels et entreprises, visant une part de marché de
5% à 10%.
S’agissant de l’évolution de l’activité des banques, on assiste à une amélioration considérable des principaux
fondamentaux durant l’année 2009. En effet, le produit net bancaire des banques a augmenté de 120,6MDT
(+7,2%) contre 197,3 MDT (+13,3%) l’année précédente pour atteindre 1.804,4 MDT à la fin de 2009. Par
ailleurs, le résultat net a atteint 461,6 MDT, une progression de 67 MDT, soit 17% par rapport à 2008.
L’augmentation du résultat net des banques a eu un impact positif sur la rentabilité des fonds propres puisque le
ROE a atteint 11,7% contre 11,2% l’année précédente et le rendement des actifs s’est maintenu au même niveau
que celui de 2008, soit 1%.
En outre, les banques ont poursuivi leurs efforts en matière de renforcement de leurs assises financières à travers
les opérations d’augmentation de capital, ce qui a contribué à la progression des fonds propres de 431,3
MDT(+11,2%)pour atteindre 4.291,5 MDT. Suite à cette évolution, le ratio moyen de couverture des risques a
augmenté par rapport à l’année précédente pour atteindre 12,4%.
Sur le plan de la qualité du portefeuille, l’année 2009 a été marquée par la poursuite de la maîtrise des risques et le
traitement dynamique des créances classées par les banques, ainsi le taux des créances classées dans le total des
engagements a nettement baissé de 2,3 points de pourcentage pour s’établir à 13,2% contre 15,5% à la fin de
2008. Dans la même lignée, le taux de couverture des créances classées par les provisions a connu une
amélioration significative de 1,5 points de pourcentage pour atteindre 58,3% à la fin de 2009.
Assurément, le secteur bancaire tunisien est entrain de réussir sa mue, vers plus de solidité et de maturité, il a pu
réaliser un renforcement considérable de ses assises financières ainsi qu’une amélioration graduelle de sa
rentabilité. L’effort de restructuration se poursuit jusqu’à présent et des progrès ont ainsi été enregistrés à
différents niveaux, avec toutefois des disparités notables entre les différents établissements considérés
individuellement. Actuellement, l’effort est axé sur la consolidation et sur le respect des règles prudentielles
imposées par le comité de Bâle II. D’autres réformes sont en cours de réflexion pour consolider la stabilité
financière, en convergence avec les mesures récentes proposées par le Comité de Bâle et visant, en particulier, la
réduction de la procyclicité de l’activité bancaire et une meilleure régulation du risque systémique.
Néanmoins, on ne peut pas affirmer que le secteur a atteint les performances escomptées. Certains challenges
et défis demeurent et nos banques sont appelées à les relever en vue d’une meilleure compétitivité et une
préférable réplique à la mondialisation des services financiers.
3
Un Secteur fragmenté
Pour faciliter cet ajustement et faire face à la concurrence qui exige une plus grande efficacité avec des profits qui
seront de plus en plus sous pression, il est impératif d’augmenter le taux de bancarisation et de faire intervenir
simultanément des mouvements de concentration et de rapprochement entre banques sachant que l’Indice
d’Herfindahl-Hirschmann confirme la fragmentation du secteur bancaire Tunisien.
L’Indice d’Herfindahl
Comme nous pouvons le voir, HH est largement au-dessous de l’unité. Ainsi la faiblesse de cet indice signifie
que le secteur bancaire est assez fragmenté voir même limité en terme de volumes (de taille moyenne). A cet
égard le secteur est appelé à étudier les possibilités de déclencher une deuxième phase de restructurations visant
l’accroissement du potentiel financier des banques tunisiennes à travers des rapprochements et
l’internationalisation des activités.
Il y a lieu de noter donc, que cette forme de restructuration est en adéquation avec le programme de l’Etat qui a
pour but de faire de la Tunisie un pôle de services bancaires et une place financière régionale. Ces travaux de
consolidation des fondamentaux et des assises financières visent à préparer un environnement propice pour
mettre en application les normes de Bâle II.
Effectivement, c’est dans cette optique que s’inscrit l’initiative de l’Etat Tunisien concernant la fusion éventuelle
de la BH et la STB. A ce titre, le calcul de l’indice HH après la fusion témoigne vivement de l’amélioration de la
structure du secteur vers des groupements bancaires plus productifs, réalisant des économies d’échelles et
pouvant élargir leurs offres de produits et services bancaires grâce à des bases financières plus confortables.
En outre, les pouvoirs publics visent à améliorer le taux de bancarisation du secteur qui demeure relativement
faible.
En effet, on dénombre 8600 habitants par agence bancaire en Tunisie contre 7100 habitants par agence au
Maroc et 6600 habitants par agence en Jordanie. Seule l’Egypte avec 22300 habitants par agence bancaire affiche
un taux de bancarisation plus faible que la Tunisie. L’Etat vise à ramener ce taux à 7000 habitants par agence à
l'horizon de 2014.
Au chapitre de la taille des banques tunisiennes, comparée aux banques voisines et africaines, l’écart est tout
simplement gigantesque. Le total des actifs des banques tunisiennes ne pèse que 2,76% du total actifs des
banques africaines et la première banque tunisienne en terme de total bilan en l’occurrence la BIAT se pointe au
45ème rang dans le classement des banques africaines (Top banques, African Buisiness).
Certes, un éventuel rapprochement entre la Banque de l’Habitat (BH) et la Société Tunisienne des Banques
(STB) améliorera ce classement d’une quinzaine de rangs, mais le constat reste le même « les banques tunisiennes
doivent adhérer aux ambitions d’internationalisation de l’économie tunisienne ».
Le dynamisme des banques tunisiennes a permis d’initier une transformation en profondeur du secteur bancaire, qui
constitue l’élément clé au cœur du fonctionnement de l’économie. Un examen des caractéristiques des banques cotées
et des perspectives des réformes permet au mieux de comprendre les réalisations et de se projeter dans l’avenir.
amélioration notoire de son activité d’octroi de crédit aussi bien au profit de sa BIAT 6 171 079
clientèle (+17,73%), que pour le compte des établissements bancaires et financiers STB 5 937 138
La STB, quant à elle, accuse une faible augmentation de son activité (+7%). ATB 3 824 870
fléchissement de son activité de crédit (-4,1%) affectée par la baisse des besoins de UBCI 1 770 535
financement de l’office des céréales au cours des derniers mois de l’exercice 2009.
En effet, l’encours des crédits déstiné à la commercialisation des produits agricoles
de base fait ressortir une baisse de 69,6%. Quant au portefeuille titre, il accuse une
baisse de 10,6%, dûe principalement à la décélération des dettes des entreprises
publiques prises en charge par l’Etat.
Les trois banques publiques de la place demeurent très bien placées et accaparent,
Part de marché des crédits
elles seules, 40,8% du total bilan du secteur. L’ATB est la banque qui a enregistré la 2009
plus importante hausse du total de son bilan sur les quatre derniers exercices, soit
STB 16,9%
une évolution annuelle moyenne de plus de 20%, reflétant l’amplification de BNA 15,4%
l’activité de la banque et l’extension de son réseau d’agences, soit une augmentation BH 12,8%
UIB 6,7%
UBCI 4,1%
Les crédits à la clientèle constituent l’essentiel de l’activité des banques. Ils se sont
accrus, sur la période 2005-2009, à un rythme annuel moyen de 9,7%, passant de
19,542MDT en 2005 à 28,299MDT en 2009.
6
La variation de l’encours des crédits n’est que de 9,3% comparée à 15,1% pour l’année 2008. Au titre de l’exercice
2009, le classement des banques tunisiennes a enregistré un changement entre les deux premières places par rapport à
l’année 2008. Suite au remboursement d’une grande part de l’endettement de l’Office des Céréales, la BNA, avec une
part de marché de 15,4 % cède sa place de première de la classe à sa voisine la STB en tant que premier pourvoyeur de
crédits avec une part de marché de 16,9%.
Toujours sur le podium, les trois banques publiques de la place demeurent très bien placées et accaparent, 45,1% des
crédits du secteur.
Les dépôts de la clientèle se sont accrus à un taux annuel moyen de 13,1% sur les cinq
Part de marché des Dépôts
derniers exercices, passant de 19,135 MDT en 2005 à 31,348 MDT en 2009, soit un taux 2009
C’est la BH qui a enregistré la croissance des dépôts la plus importante du secteur, BNA 14,0%
courant l’exercice 2009, soit une hausse de 22,5%, pour une croissance sectorielle STB 13,7%
BH 10,4%
moyenne de l’encours des dépôts de 12,5%. Cette augmentation provient essentiellement
ATB 9,7%
de l’amélioration de ses dépôts à vue à raison de 46%.
AMEN BANK 9,4%
L’Amen Bank vient en deuxième position et enregistre une croissance considérable de ATTIJARI BANK 8,9%
l’encours de ses dépôts, soit 21,4% de plus que l’exercice 2008. UIB 6,4%
BT 6,0%
UBCI 4,5%
En termes de part de marché des dépôts, le classement des banques n’a pas changé par rapport à l’exercice 2008, la
BIAT occupe toujours la première place avec une part de marché de 16,9%, suivie par la BNA, la STB et la BH, avec des
parts de marché respectives de 14%, 13,7% et 10,4%. A cet égard, les quatre premières banques, en termes de dépôts,
accaparent 55,1% du total des dépôts.
Couverture des crédits par les dépôts (Crédits à la clientèle / dépôts de la clientèle)
Le ratio d’intermédiation (crédits/dépôts) a connu une baisse, passant de 93,7% en 2008 à 91,1% en 2009. Il ressort que
le système bancaire collecte de plus en plus de dépôts, contre une hausse moins importante des crédits octroyés. Trois
banques de la place à savoir, la BT, la STB et la BH présentent un ratio de couverture des crédits par les dépôts qui est
nettement plus élevé que celui du secteur (91,1%) de sorte que les crédits accordés à la clientèle excédent les dépôts
collectés. Une sur utilisation des dépôts se traduisant par un volume important de crédits octroyés pourrait entrainer une
augmentation du recours à des ressources financières plus coûteuses et par conséquent à une augmentation du coût total
et une diminution des niveaux de la rentabilité.
Du côté du PNB, le classement des banques tunisiennes n’a pratiquement pas PNB 2009 (mDT)
changé entre 2008 et 2009. Ainsi, la première place demeure au profit de la BIAT 262 910
BIAT, avec un PNB dépassant les 262 MDT en 2009, en dépit de sa faible STB 244 376
BNA 241 549
progression (0,9%). La baisse des revenus liée aux opérations de commerce
BH 186 507
extérieur (opérations de change, opérations à terme, etc.) a lourdement pesé sur Moyenne Sectorielle 167 957
le PNB de la BIAT. Ensuite, la STB est au deuxième rang suivie de la BNA et ATTIJARI BANK 147 947
AMEN BANK 140 573
de la BH avec respectivement 244,3MDT, 241,5MDT et 186,5MDT de produit
BT 132 904
net bancaire. ATB 125 014
UIB 105 233
Evolution du PNB sur la période 2005-2009 UBCI 92 553
En mDT PNB
Croissance
Variation
2005 2006 2007 2008 2009 Moyenne
08/09
2005-2009
ATTIJARI BANK 76 878 81 481 104 784 128 549 147 947 15,1 % 17,8 %
ATB 71 220 81 876 100 316 116 740 125 014 7,1 % 15,1 %
STB 143 637 182 727 206 548 220 070 244 376 11,0 % 14,2 %
BH 123 270 145 260 168 931 187 187 186 507 -0,4 % 10,9 %
BNA 147 937 176 775 191 231 217 650 241 549 11,0 % 13,0 %
Croissance Moyenne du PNB sur
BIAT 178 509 212 066 228 626 260 574 262 910 0,9 % 10,2 % la période 2005-2009
AMEN BANK 92 414 98 519 114 921 130 662 140 573 7,6 % 11,1 %
BT 89 908 103 977 115 849 125 837 132 904 5,6 % 10,3 %
ATTIJARI BANK 17,8%
UBCI 68 861 73 481 81 983 93 157 92 553 -0,6 % 7,7 %
ATB 15,1%
UIB 73 967 73 897 68 475 90 507 105 233 16,3 % 9,2 %
STB 14,2%
Secteur 1 066 601 1 230 059 1 381 664 1 570 932 1 679 566 6,9% 12%
Source : Maxula Bourse BNA 13,0%
progression de 6,9% (13,7% entre 2007 et 2008). La croissance des PNB a BT 10,3%
freiné durant le dernier exercice sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt qui a BIAT 10,2%
UIB 9,2%
directement impacté les revenus bancaires. Attijari Bank et l’UIB ont
UBCI 7,7%
surperformé le secteur avec des taux de croissance 2008-2009 respectifs de
15,1% et 16,3%.
Sur la période 2005-2009, Attijari a surclassé Amen Bank pour se situer à la
cinquième place, grâce notamment à l’amélioration de ses produits
d’exploitation avec des gains sur portefeuille titre commercial de 31,42%.
Quoiqu’elle possède la quatrième part de marché en termes de crédit, la BIAT
affiche le meilleure PNB avec 262,910MDT en 2009.
La BH a cependant enregistré une baisse de 0,4% de son PNB, imputable
essentiellement à la baisse du TMM et à la baisse réglementaire d’un point de
pourcentage sur les crédits aux particuliers en 2009.
9
A noter, outre le classement selon le total bilan, le critère du PNB fait également
ressortir un bon positionnement des banques publiques. En effet, les trois banques
120,0%
publiques de la place fournissent, elles seules, 40% du PNB sectoriel. 100,0%
80,0%
Composition du Produit Net Bancaire 60,0%
40,0%
Le ratio de la marge nette d’intérêts du secteur bancaire, défini comme étant le
20,0%
rapport de la marge nette d’intérêts par rapport au PNB, s’est établit en 2009 à 0,0%
Avec le développement et la refonte des services bancaires, les commissions représentent également une importante
source de revenus pour les banques. Au titre de l’exercice 2009, le ratio marge nette sur commissions du secteur, qui
est le différentiel entre les commissions perçues et les commissions encourues par rapport au PNB, s’est établit à
22%. L’UBCI détient le ratio marge nette sur commissions le plus élevé du secteur soit 28,4%, suivie de Attijari
Bank, l’UIB et l'Amen Bank, avec des ratios respectifs de 27,9%, 27,5% et 24,2%. L’ATB présente le ratio de marge
nette sur commissions le plus faible du secteur, soit 16,4%.
L’année 2009, a été marquée par une baisse du TMM résultante de la volonté de l’Etat visant à faciliter l’accès aux
crédits des entreprises et particuliers. Ainsi, la baisse du taux d’intérêt s’est fait sentir au niveau de la performance du
PNB des banques tunisiennes. La structure des banques locales repose largement sur les revenus d’intérêts, ainsi la
baisse de y afférentes a été difficile à gérer pour la plupart des banques locales, à l’exception de celles qui ont une
structure du PNB atypique à l’instar de l’ATB dont les revenus d’intérêts ne représentent que 27,6% du total revenus.
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Efficacité Opérationnelle
En dépit de l’accroissement des charges opératoires du secteur de 10,7% suite aux Charges de Gestion en 2009 (mDT)
investissements engagés par les banques pour la refonte et la modernisation de leurs BT 33 701
systèmes d’information, la densification de leurs réseaux d’agences et l’amélioration de AMEN BANK 47 735
ATB 53 840
la qualité de services dans le cadre de leurs programmes de restructuration, le
UBCI 55 950
classement des banques n’a pas pratiquement changé par rapport à l’année précédente. UIB 67 179
La BIAT, la BNA, la STB et la BH demeurent les banques supportant les charges de ATTIJARI BANK 72 030
BH 78 381
gestion les plus importantes du secteur.
Moyenne Sectorielle 77 736
Sur les cinq exercices passés, ce sont la BT, la STB et la BNA qui ont connu les STB 107 792
croissances annuelles moyennes des charges les plus maîtrisées du secteur, soient BNA 120 192
11
Charges de Gestion
Croissance Moyenne
En mDT 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09
2005-2009
STB 88 497 101 856 91 151 97 777 107 792 10,2 % 5,1 %
BNA 91 473 99 551 95 567 102 754 120 192 17 % 7,1 %
BT 27 746 28 921 30 298 31 999 33 701 5,3 % 5%
BH 60 476 62 729 66 524 70 326 78 381 11,5 % 6,7 %
BIAT 103 148 110 689 120 392 124 711 140 560 12,7 % 8%
AMEN BANK 33 553 38 285 42 765 41 846 47 735 14,1 % 9,2 %
UBCI 40 355 46 050 49 331 52 407 55 950 6,8 % 8,5 %
UIB 48 479 50 282 58 052 65 988 67 179 1,8 % 8,5 %
ATTIJARI BANK 45753 51 834 59226 63 780 72 030 12,9 % 12 %
ATB 33395 39 455 44 912 50 412 53 840 6,8 % 12,7 %
Moyenne Sectorielle 57 288 62 965 65 796 70 200 77 736 10,74% 7,93%
Source : Maxula Bourse
la BT, l’Amen Bank et la BH affichent les meilleurs ratios de productivité du secteur. AMEN BANK 34,0%
BH 42,0%
Quant à l’UBCI et l’UIB, elles demeurent les dernières de la classe.
ATB 43,1%
Par ailleurs, la BIAT a régressé dans le classement avec un coefficient d’exploitation de STB 44,1%
53,5% en 2009 comparativement à 47,9% en 2008. Moyenne Sectorielle 46,5%
Sur la période 2005-2009, la STB est parvenue à réduire son coefficient d’exploitation BNA 49,8%
coefficient d’exploitation, soit une croissance annuelle moyenne de 0,8% sur la même
période.
Coefficient d'exploitation
Variation 08/09 Croissance
2005 2006 2007 2008 2009 (En point de Moyenne
base) 2005-2009
STB 61,6% 55,7% 44,1% 44,4% 44,1% -0,7% -8,0%
BNA 61,8% 56,3% 50,0% 47,2% 49,8% 5,4% -5,3%
ATTIJARI BANK 59,5% 63,6% 56,5% 49,6% 48,7% -1,9% -4,9%
BT 30,9% 27,8% 26,2% 25,4% 25,4% -0,3% -4,8%
BH 49,1% 43,2% 39,4% 37,6% 42,0% 11,9% -3,8%
ATB 46,9% 48,2% 44,8% 43,2% 43,1% -0,3% -2,1%
BIAT 57,8% 52,2% 52,7% 47,9% 53,5% 11,7% -1,9%
AMEN BANK 36,3% 38,9% 37,2% 32,0% 34,0% 6,0% -1,7%
UIB 65,5% 68,0% 84,8% 72,9% 63,8% -12,4% -0,7%
UBCI 58,6% 62,7% 60,2% 56,3% 60,5% 7,5% 0,8%
Moyenne Sectorielle 52,80% 51,66% 49,54% 45,65% 46,47% 1,80% -3,14%
Source : Maxula Bourse
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Résultat Net
Sur la période 2005-2009, toutes les banques de la place ont enregistré un taux de Résultat d'exploitation 2009 en
(mDT)
croissance positif de leurs bénéfices nets et huit banques sur dix ont enregistré des
BT 82 073
progressions en 2009. Les évolutions les plus importantes ont été au profit de la
BIAT 71 266
BNA, la BIAT et l’ATB avec des taux de croissance annuels moyens respectifs de
BH 65 791
49,5%, 33,2% et 26,9%. AMEN BANK 53 131
ATB 48 145
BNA 8 065 16 323 28 106 31 763 40 299 26,9% 49,5% UIB 6 710
BIAT 19 078 21 054 21 503 33 744 60 091 78,1% 33,2%
ATB 17 650 21 983 26 332 37 502 45 815 22,2% 26,9%
BH 20 631 37 439 51 129 53 990 53 259 -1,4% 26,8%
AMEN BANK 19 444 19 865 29 421 40 090 45 102 12,5% 23,4%
BT 34 101 39 885 60 153 62 788 66 081 5,2% 18%
UBCI 7004 13 158 17 423 24 148 22 523 -6,7% 14,4%
STB 36 286 21 871 31 576 32 239 40 158 24,6% 2,6%
UIB 0 -1 739 -179 859 917 7 397 706,7% NA
Secteur (Hors UIB) 158 145 15 160 256 227 357 045 420 146 17,7% 27,7%
L’exercice 2009 a été marqué par le retour aux bénéfices de l’UIB, soit une
évolution de 706,7%, elle semble ainsi prendre de la bonne vie pour sortir de
l’ornière. Cette dernière commence à récolter les fruits de sa restructuration et sa Résultat Net 2009 en (mDT)
réorganisation. La BT navigue à la tête du classement avec un résultat net
BT 66 081
dépassant les 66 MDT, suivie par la BIAT avec plus de 60 MDT. Cette dernière a BIAT 60 091
gagné quatre places dans le classement des banques et se hisse au deuxième rang BH 53 259
raison de la baisse de son PNB (-0,36%). De son côté, l’Amen Bank cède sa BNA 40 299
STB 40 158
quatrième place et chute au sixième rang.
UBCI 22 523
Le résultat net dégagé par toutes les banques du secteur est passé de 357,045MDT UIB 7 397
13
l’amélioration de la rentabilité de leurs fonds propres. Cette réalité puise son BT 444 673
BH 411 249
essence à travers une croissance maintenue des résultats dégagés des différentes
BNA 359 924
banques du secteur. La palme d’or revient à la BNA, avec une croissance moyenne AMEN BANK 350 914
de son ROE de 48,71%, suivie de l’UBCI qui est parvenue à faire croître son ROE Moyenne Sectorielle 338 894
ATB 309 386
de 26,41% en moyenne.
ATTIJARI BANK 240 801
Au titre de l’exercice 2009, Attijari Bank se positionne à la tête du classement avec UBCI 187 438
un ratio de 19,4%, suivie respectivement de la BT, et l’ATB avec un ratio près de UIB 79 561
15%.
Il y a lieu de noter que le fait marquant de l’exercice 2009 a été le retour à la
rentabilité des fonds propres de l’UIB avec un ROE de 9,3%.
UBCI 4,70% 8,47% 10,65% 13,75% 12,0% -12,73% 26,41% STB 7,8%
BT 2,53%
Ratio de la Liquidité
BT 123,50%
BNA 118,40%
Ratio de Liquidité
STB 116,30%
Variation
Croissance Moyenne Moyenne Sectorielle 113,68%
2005 2006 2007 2008 2009 (en points
2005-2009
de base) UIB 113,50%
AMEN BANK 104,1% 101,1% 104,7% 106,8% 106,7% -8 0,64% ATB 107,30%
ATB 108,2% 107,0% 102,8% 108,0% 107,3% -68 -0,21% AMEN BANK 106,70%
ATTIJARI BANK 109,7% 107,3% 105,1% 94,2% 105,2% -120 -1,06% UBCI 106,50%
BIAT 106,8% 108,3% 107,7% 106,9% 105,9% -103 -0,23% ATTIJARI BANK 105,20%
15
Au titre de l’exercice 2009, le taux sectoriel des créances classées s’est nettement
amélioré, passant à 12,51% contre 14,44% en 2008, soit une progression de
13,35%.
Taux des créances classées 2009
BT 5,60%
Evolution du taux des créances classées sur la période 2005-2009
UBCI 8,20%
Taux des créances classées BH 8,70%
2008 2009 ATB 8,90%
La STB, quant à elle, revient de loin mais reste toujours à la traine, se classant BH 8,7%
BNA 11,9%
avant dernière avec un taux de créances classées de 19,8%. Il convient de signaler
STB 19,8%
que la part de créances accrochées du secteur du tourisme demeure la plus Moyenne Sectorielle 13,96%
Source : Maxula Bourse
importante en se situant à 49,5%.
16
Les banques privées ont aussi nettement amélioré leur situation en matière de
recouvrement des crédits non performants. En effet, le taux des actifs accrochés
a nettement baissé en passant de 14% en 2008 à 11,32% en 2009. Ces progrès
Taux des créances classées des banques
attestent de l’effort considérable consenti par toutes les banques afin de réduire privées
2009
leurs créances accrochées. Il est à noter que la BT présente le niveau de créances
AMEN BANK 11,9%
accrochées le plus faible du secteur, soit 5,6%, suivie de l’UBCI avec un taux de
ATB 8,9%
créances classées de 8,2%. A noter, la BCT a fixé ce taux à un seuil maximal de ATTIJARI BANK 9,6%
BIAT 9,4%
12% à l’horizon de 2011.
BT 5,6%
UBCI 8,2%
Parallèlement, les banques tunisiennes ont renforcé leurs efforts en matière de UIB 26,5%
provisionnement permettant ainsi d’amender le taux de couverture des crédits Moyenne Sectorielle 11,32%
Source : Maxula Bourse
non performants qui a atteint 61,49% en 2009 contre 58,13% en 2008.
Taux de provisionnement
2008 2009
AMEN BANK 69,4% 70,9%
ATB 70,8% 73,2% Taux de provisionnement en 2009
ATTIJARI BANK 51,3% 64,2%
BT 83,00%
BH 63,5% 70,0%
UBCI 74,50%
BIAT 66,7% 70,3%
ATB 73,20%
BNA 65,2% 68,6%
AMEN BANK 70,90%
BT 82,0% 83,0%
BIAT 70,30%
STB 49,0% 49,7%
UBCI 74,3% 74,5% BH 70,00%
et de 73,2% alors que, Attijari Bank et l’UIB sont encore loin de cet objectif
et le taux de provisionnement reste en deçà du niveau de 70%. A ce titre, la
Taux de provisionnement des banques
cession des créances classées fortement provisionnées à sa filiale de privées
BT 83,0%
d’alléger sensiblement sa part des créances classées, mais en revanche, cette
UBCI 74,5%
cession a fait baisser son taux de couverture (passant à 46,5% en 2009 contre ATB 73,2%
48,6% en 2008). AMEN BANK 70,9%
BIAT 70,3%
ATTIJARI BANK 64,2%
Ratio de solvabilité UIB 46,5%
Moyenne Sectorielle 64,25%
Pour limiter leurs risques de faillite, sauvegarder les intérêts des déposants, et Source : Maxula Bourse
garantir la stabilité du système bancaire, les banques ont été depuis fort
longtemps soumises à diverses réglementations prudentielles qui reposent sur
plusieurs mécanismes, dont le principal consiste généralement à leur imposer
des fonds propres minimums. C'est ainsi que le ratio de solvabilité, dit ratio
Cooke, exige que les fonds propres des banques doivent augmenter avec le
risque de crédit auquel elles sont exposées.
A ce titre, le ratio de solvabilité commence à prendre de l’intérêt par la
majorité des banques et la moyenne sectorielle a accusé un léger
accroissement, passant de 12,2% en 2008 à 12,51% en 2009, respectant ainsi
la norme de 8%. L’évolution de ce taux revient au fait que la plupart des
25,00%
banques ont procédé au renforcement des leurs fonds propres.
20,00%
La BT demeure à la tête du classement avec un ratio de solvabilité très
15,00%
confortable, dépassant les 21%, permettant à la banque de développer son
10,00%
activité sans contrainte majeure, suivie de l’ATB, et puis de l’Amen Bank,
5,00%
avec des ratios respectifs de 14,3% et 13,1%. Néanmoins, certaines banques
0,00%
ont vu un fléchissement de leurs ratios notamment la BIAT (-13,14%). Cette
régression est la conséquence du non respect des piliers du ratio relatifs à la
norme 2 qui stipule que le risque encouru sur un même bénéficiaire ne doit
pas excéder 25% des FPN de la banque ; A ce niveau, la BIAT fait savoir que Ratio de Solvabilité 2008
pour la première fois depuis 2005, les engagements d’un de ces clients ont Ratio de Solvabilité 2009
Ratio de Solvabilité
2008 2009
AMEN BANK 12,6% 13,1%
ATB 11,0% 14,3%
ATTIJARI BANK 6,8% 9,2%
BH 10,4% 10,2%
BIAT 13,7% 11,9%
BNA 8,2% 11,4%
BT 22,1% 21,8%
STB 9,3% 9,0%
UBCI 10,95% 10,51%
UIB 8,6% 9,2%
Moyenne Sectorielle 12,2% 12,51%
18
Dans cette optique, les banques étudiées sont classées selon leurs capacités à créer de la valeur. L’EVA est
calculée à partir du résultat opérationnel diminué du coût de capital. En ce sens, elle permet de mesurer
l’optimalité de l’utilisation des capitaux investis.
En matière de création de valeur, la tendance de l’évolution a été mitigée au titre de l’exercice 2009. Elle est
positive pour certaines et plutôt modeste pour d’autres. En corollaire, la destruction de la valeur de certaines
banques est imputable en majeur partie à la hausse de la rémunération des capitaux engagés, pour illustration,
Attijari bank, la BT et l’Amen bank ont enregistré une régression de leurs EVA, du fait qu’elles ont procédé à
une augmentation de capital. Par ailleurs, la BH et l’UBCI ont affiché aussi une décélération de leur EVA, en
raison de la baisse de leurs résultats d’exploitation, soit respectivement (-2%) et (-12%). La BNA quant à elle, a
vu une amélioration de son EVA en dépit de l’augmentation de son capital et ce en raison de la hausse de son
résultat d’exploitation (+25%), cela prévaut aussi pour la BIAT qui a enregistré une forte progression de son
résultat d’exploitation (+50%), ce qui fait ressortir une EVA en amélioration de plus de 95%. S’agissant du
classement, Attijari Bank demeure à la première position avec une EVA positive de 15,885MDT, suivie de la BT
(8,336MDT) et de l’ATB (6,445MDT). Cette dernière a gagné trois places dans le classement des banques, et ce
en raison de la hausse du résultat opérationnel de (+27,22%).
A ce niveau, les banques se trouvent face à deux exigences contradictoires : D'une part, elles doivent faire preuve
de la solidité financière en ayant un niveau de fonds propres élevé et allant bien au-delà de la contrainte
prudentielle, afin que la notation soit suffisamment bonne pour favoriser un accès au marché financier dans les
meilleures conditions, et de pouvoir améliorer ainsi leurs marges d'intermédiation ou avoir des tarifs plus
compétitifs par rapport à leurs concurrents, D'autre part, l'objectif de la rentabilité des fonds propres investis
conduit, au contraire à ce que les banques aient un niveau minimal de fonds propres pour augmenter la
rentabilité de leurs activités en diminuant le coût total de leur capital. Ainsi, la gestion optimale serait d’atteindre
un juste équilibre entre la solidité financière et la rentabilité des fonds propres.
19
L’année 2009 a été satisfaisante quant à l’évolution des fondamentaux des banques tunisiennes, elle met en
exergue les performances du secteur bancaire, que se soit au niveau des résultats financiers, consolidation des
fonds propres, respect des ratios prudentiels, maîtrise des charges, ou encore l’amélioration de la rentabilité.
Certes, les changements profonds, opérationnels et structurels, entrepris au sein de ce secteur, ont engendré une
concurrence accrue. Ainsi, les banques sont de plus en plus contraintes à offrir davantage de valeur tout en
comprimant leurs coûts ; de réduire leurs marges d’intérêts et de compresser leurs commissions : clé de voûte
d’une meilleure efficience.
Le tableau ci-après, traduisant le ratio Intérêts perçus/Intérêts encourus, certifie que seulement quelques banques
ont pris conscience de cet enjeu et ont commencé à réduire leurs marges d’intérêts en faveur de leurs clients.
Pour les autres, la compression de ce ratio est une issue inévitable dans un contexte aussi concurrentiel.
Evaluation et Scoring :
Nombre Cours de
PER PBK PNB BPA Div
d'actions l'action au EVA Yield
Trailing Trailing Trailing Trailing 2009
(Milliers) 22/10/2010
Amen Bank 10 000 78,50 14,88 2,14 152 814 5,28 232 1,4 1,8%
ATB 80 000 9,25 14,47 2,35 135 509 0,64 6 445 0,2 2,2%
ATTIJARI BANK 33 750 22,39 14,20 2,83 160 718 1,58 15 885 ND ND
BH 18 000 30,40 10,06 1,29 190 165 3,02 705 0,65 2,1%
BIAT 17 000 81,11 16,90 2,80 273 501 4,80 -1 139 2,00 2,5%
BNA 32 000 16,75 10,58 1,00 254 583 1,58 -5 743 0,45 2,7%
BT 112 500 12,52 19,90 3,15 141 824 0,63 8 336 0,29 2,3%
STB 24 860 20,69 12,47 0,27 246 049 1,66 -27 270 0,45 2,2%
UBCI 10 000 45,50 19,11 2,76 97 704 2,38 -1 480 ND ND
UIB 19 600 20,65 27,95 5,04 113 820 0,74 -3 613 ND ND
20
La majorité des banques ont procédé à une augmentation de leur capital atteignant ainsi le minimum exigé, soit
100MDT. Ces augmentations se poursuivent durant l’année 2010 pour renforcer le capital des banques restantes
à savoir l’ATB, la BH et l’UBCI et c’est là un gage pour confirmer, qu’après ces chantiers de consolidation,
l’année 2011 sera charnière quant à la création de valeurs.
En effet, il n’y aura plus de dilution de l’EVA via un ratio élevé de capitaux propres, les banques vont améliorer
leurs encours de crédits et se focaliser davantage sur l’amélioration de leurs résultats. Ces améliorations se
répercuteront positivement sur la performance boursière du secteur.
Le modèle développé par Maxula Bourse, appui ces perspectives :
PBK
6,00
UIB 5,00
4,00
3,00
BT ATTIJARI BANK
UBCI
2,00 ATB
BNA
BH
1,00
STB
0,00 EVA
-6,00% -4,00% -2,00% 0,00% 2,00% 4,00% 6,00% 8,00%
Le graphique stipule une relation positive entre l’EVA et le ratio Price to book. Cette corrélation positive
prévaut pour toutes les banques sauf certains cas particuliers, à savoir l’UIB et la BT. L’UIB présente une EVA
négative en contradiction avec son PBK très élevé ceci s’explique notamment par les résultats négatifs antérieurs
qui pèsent sur leur FP et compressent ainsi la mesure de l’EVA. En revanche la BT affiche une EVA (2,08%)
positive avec un PBK très élevé par rapport à son EVA ce phénomène traduit les anticipations des investisseurs
portant sur l’évolution des indicateurs et des fondamentaux de la BT.
En outre le modèle stipule que pour une amélioration de 100 points de base de l’EVA, la capitalisation boursière
du secteur se voit bonifier de 500 points de base.
Sur la base des profits attendus, on table sur une amélioration de 300 points de base du ROE du secteur en 2011
et on s’attend à une évolution de la capitalisation boursière du secteur de 15%.
Au vu de ce qui précède, on peut confirmer que le secteur bancaire a marqué un changement considérable
renforçant leurs fondamentaux et leur solidité financière. Cependant, le secteur est encore en phase de mutation
et nous anticipions des mouvements de rapprochements entre les banques, il est recommandé donc de
construire un portefeuille composé de la totalité des valeurs bancaires. La pondération de chaque valeur au sein
du portefeuille devrait tenir compte du score qui sera accordé à chaque banque à l’issu d’une grille de
« Scoring».
21
A ce niveau, les banques étudiées sont classées selon quatre critères, à savoir, la croissance du PNB,
l’amélioration du coefficient d’exploitation (ce qui traduit le degré de maîtrise des charges par la banque),
l’amélioration du taux de provisionnement et la consolidation des fonds propres.
Le Scoring des banques tunisiennes selon ce critère fait ressortir le classement suivant :
Croissance du PNB Maîtrise des charges Amélioration du taux de provisionnement Amélioration du Ratio Cooke
La solidité financière constitue un critère qui pèse lourd en matière d’évaluation, étant donné que les
variables prises en considération se recrutent essentiellement parmi les ratios prudentiels : le taux de
provisionnement, le taux des créances classées et le ratio Cooke. Une évaluation des banques basée sur ce
critère fait ressortir le classement suivant :
22
Le critère de valorisation trouve son fondement dans les comparables (PER et PBK), l’EVA et le ROE.
Cependant, et afin de donner une image plus concrète et réaliste de chaque banque, les ratios ont été ajusté
en fonction du respect des normes prudentielles.
L’aspect commercial se résume en l’activité des agences à octroyer des crédits et à collecter des dépôts, de
même que la capacité de la banque à étendre son réseau d’agences.
23
Activité Opérationnelle Score Solidité Financière Score Valorisation Score Commercial Score
ATTIJARI BANK 29,6 BT 30,0 BT 27,0 AMEN BANK 36,3
UIB 20,0 ATB 21,7 BNA 22,5 BIAT 32,1
BNA 14,5 UBCI 20,5 BH 20,2 ATTIJARI BANK 27,4
ATB 13,4 BIAT 19,9 ATB 19,1 BH 26,4
AMEN BANK 8,8 BH 19,5 ATTIJARI BANK 16,8 STB 26,2
STB 7,2 AMEN BANK 19,2 AMEN BANK 16,3 ATB 23,8
BT 4,0 BNA 18,2 BIAT 14,4 BT 22,4
BH -6,3 ATTIJARI BANK 17,7 UBCI 11,8 UIB 21,4
UBCI -6,7 STB 12,9 STB 10,5 BNA 20,1
BIAT -8,8 UIB 11,9 UIB 2,4 UBCI 4,7
En se basant sur le critère « Activité Opérationnelle », la comparaison entre banques positionne Attijari
Bank en premier rang avec un score de 29,6 points sur 40. Et ce grâce à sa stratégie expansionniste qui
commence à prendre de l’ampleur et place la banque à la tête du secteur en termes de variation et
d’amélioration de ses indicateurs de gestion ( Croissance de son PNB de plus de 15%, amélioration de taux
de provisionnement 25%…). En bas du tableau se traine la BIAT avec un score négatif ( baisse du ratio
cooke de 13,1%, un léger repli du PNB de 0,6%...), il faut cependant se rappeler que le critère concerné ne
juge que de la croissance marginale.
Selon le critère « Solidité Financière », la BT occupe la première place du classement avec un score de 30
points sur 40, elle se conforme aux normes et respecte les ratios prudentiels, ainsi elle n’a pas besoin
d’augmenter ses fonds propres. A l’opposé, l’UIB n’arrive pas à accroître ses ratios prudentiels et se retrouve
au bas du tableau avec un score près de 12 points, est ceci malgré les efforts réalisés en terme d’activité et de
consolidation des fondamentaux.
24
En ce qui concerne les titres bancaires, le critère « valorisation » dévoile que la BT est la banque la moins
chère du secteur suivie par la BNA avec un des plus faibles multiples des bénéfices et multiples des capitaux
propres ajustés. Cette dernière devrait viser dans l’avenir la croissance de ses bénéfices si elle souhaite créer
de la valeur pour ses actionnaires. De point de vue valorisation, l’UIB se trouve de nouveau en bas du
tableau.
Sur le plan commercial, la première place est réservée pour l’Amen Bank avec un score de 36,3 points, suivie
de près avec 32,1 points de score par la BIAT. Et enfin, l’UBCI se trouve en bas du tableau malgré les
efforts déployés notamment en terme d’extension de son réseau d’agence. En outre, les banques tunisiennes
sont confrontées à une concurrence de plus en plus accentuée, c’est pour cette raison il est devenu impératif
pour les banques de réévaluer leurs stratégies globales afin de répondre aux demandes évolutives de leurs
clients par l’amélioration et la diversification de la gamme des services proposés.
Ce qu’on oublie de signaler, c’est que les quatre critères pris en considération dans l’établissement de la grille de
scoring n’ont pas le même poids ni la même importance pour un investisseur boursier qui recherche des valeurs
solides avec des prix abordables. A cet effet, une pondération de 40% a été affectée aux deux critères les plus
importants à savoir, la solidité financière et la valorisation. Pour les deux autres critères, l’activité opérationnelle
et le commercial, une pondération de 10% pour chacun leurs ont été affectée.
En effet, afin qu’un investisseur boursier puisse porter un jugement adéquat, il y a lieu d’observer de près la
qualité des fondamentaux d’une banque donnée et donc de sa solidité financière, ainsi que de s’attarder sur le
prix à payer pour détenir la valeur dans son portefeuille.
Tableau récapitulatif
AMEN ATTIJARI
Coefficient ATB BH BIAT BNA BT STB UBCI UIB
BANK BANK
Activité
10% 8,8 13,4 29,6 -6,3 -8,8 14,5 4,0 7,2 -6,7 20,0
Opérationnelle
40% Solidité Financière 19,2 21,7 17,7 19,5 19,9 18,2 30 12,9 20,5 11,9
40% Valorisation 16,3 19,1 16,8 20,2 14,4 22,5 27,0 10,5 11,8 2,4
10% Commercial 36,3 23,8 27,4 26,4 32,1 20,1 22,4 26,2 4,7 21,4
TOTAL 18,71 20,04 19,5 17,89 16,05 19,74 25,44 12,7 12,72 9,86
Source : Maxula Bourse
25
Score
BT 25,44
ATB 20,04
BNA 19,74
ATTIJARI BANK 19,5
AMEN BANK 18,71
BH 17,89
BIAT 16,05
UBCI 12,72
STB 12,70
UIB 9,86
Moyenne 17,26
Source : Maxula Bourse
L'analyse des banques, en relation avec l'environnement dans lequel elles évoluent a permis d'identifier trois
catégories de valeurs :
Une première catégorie regroupe des valeurs (BT, ATB, BNA ,ATTIJARI BANK, AMEN BANK et la BH)
qui sont caractérisées par de bons fondamentaux : un portefeuille sain, une bonne gestion des risques, un
niveau adéquat de provisionnement. La BT est l'exemple parfait de cette catégorie, avec une rentabilité de
14,9% et un taux de provisionnement de 83,1%, elle constitue la banque la plus saine, solide et la plus
rentable du secteur. Considérant les efforts incontestables de mise à niveau et de gestion des risques, ces
valeurs constituent une « garantie de qualité » dans un secteur où la qualité se trouve être une denrée rare.
Une deuxième catégorie est constituée de valeurs (BIAT et l’UBCI) qui présentent des fondamentaux de
qualité, certes moindre, mais satisfaisante et qui sont en nette amélioration malgré leur faible maîtrise des
charges. Il est à noter que ces banques possèdent l'actif le plus important du secteur. Ainsi, il s'agit de
banques à fort potentiel de croissance ; vu les progrès et les efforts perceptibles pour l'amélioration de leur
système de gestion, ces banques jouissent d'une crédibilité indéniable quant à leur développement futur.
Enfin, la troisième catégorie regroupe des institutions qui présentent les moins bons fondamentaux, bien
qu'elles soient en progrès, et qui sont loin de respecter les ratios prudentiels, c’est le cas de la STB et l’UIB.
En outre, l’UIB est en pleine restructuration et son programme de mise à niveau commence à prendre de
l’ampleur.
26