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Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble
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Exercices :
1. Epidémiologie
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une hyperglycémie non diabétique, comme on peut le conclure des trois grandes études
prospectives Whitehall Study, Helsinki Policemen et Paris Prospective (4).
L’existence d’un diabète amène à considérablement renforcer les objectifs de traitement des
autres facteurs de risque. La récente étude finlandaise de Haffner a ainsi montré, chez 1000
diabétiques et 1000 non diabétiques, que l’incidence à 7 ans des évènements coronariens chez
le diabétique sans antécédents d’infarctus égalait celle du non-diabétique avec antédédent
d’infarctus: en d’autres termes, le diabétique devrait se voir appliquer en prévention primaire
les objectifs de prévention secondaire du non-diabétique (5).
Ce lien épidémiologique étant bien établi, la question posée est celle du déterminisme de la
macroangiopathie chez le diabétique, pour laquelle plusieurs pistes permettent d’en éclairer la
physiopathologie: le diabète est-il responsable par le rôle pathogène direct de
l’hyperglycémie, par le rôle de l’insulinorésistance et de ses composantes dont
l’hyperglycémie est un témoin, par les effets délétères éventuels des thérapeutiques
hypoglycémiantes, ou par des facteurs génétiques ?
2. Physiopathologie
L’hyperglycémie chronique agit sur plusieurs cibles du métabolisme cellulaire comme la voie
des polyols et l’activité Na+K+ATPase d’une part, et la voie du diacylglycerol et l’activité
protéine kinase C d’autre part. Cependant, c’est surtout par la génération de produits de
glycation avancée (AGE) que l’hyperglycémie participe à la genèse des lésions vasculaires.
La liaison des AGE à leur récepteur endothélial (RAGE) induit une dysfonction endothéliale
réduisant la production de NO, augmentant les facteurs thrombogènes (PAI-1, facteur von
Willebrandt), les molécules d’adhésion leucocytaire (VCAM, sélectines), les molécules
chimiotactiques (GM-CSF, IL-6), augmente la perméabilité vasculaire, induit un stress
oxydatif (6). L’hyperglycémie contribue enfin à une hyperagrégabilité plaquettaire.
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niveau des artères des membres inférieurs, et à un degré moindre au niveau des coronaires et
des troncs supraaortiques. En revanche, c’est en potentialisateur des autres facteurs de risque
qu’il influence la coronaropathie.
Le diabétique de type 2 peut être exposé aux mêmes autres facteurs de risque que la
population générale, mais ceux-ci sont tous à un niveau plus élevé chez le diabétique:
cholestérolémie totale, LDL-cholestérol, triglycérides, 1/HDL, pression artérielle systolique,
index de masse corporelle (10, figure 3), et ce sans différence significative entre les hommes
et les femmes diabétiques.
Toujours est-il que toutes les études d’intervention thérapeutique ont démontré l’efficacité du
traitement antihypertenseur pour réduire le risque cardiovasculaire du diabétique comme du
non-diabétique (13). La récente étude HOT, qui visait 18790 patients dont 1500 diabétiques
avec une PAD de 100-115 mmHg, a montré que le traitement antihypertenseur (Felodipine)
exerçait un effet continu de réduction du nombre d’évènement cardiovasculaire chez le
diabétique: en d’autres termes, plus le niveau de PAD recherché était bas, plus le nombre
d’évènements était faible (14). Cette continuité dans l’effet bénéfique du traitement
antihypertenseur ne permet pas de fixer d’objectifs tensionnels, mais suggère que l’effet
favorable sera d’autant plus important que la baisse tensionnelle aura été forte. La limite du
bénéfice reste donc à déterminer.
Une autre histoire est celle de la stratégie médicamenteuse à privilégier chez le diabétique de
type 2. L’étude UKPDS n’a pas permis d’individualiser bêta-bloqueurs et inhibiteurs de
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En fait, tant dans l’étude Paris Prospective qui s’adressait à des hommes intolérants au
glucose, que dans les études Diabetes Intervention Study ou UKPDS qui concernaient des
diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués, l’analyse multivariée des facteurs de
coronaropathie a individualisé à des degrés divers le tabagisme, les triglycérides, la pression
artérielle systolique, le rapport taille/hanche, le cholestérol-LDL ou HDL, et l’HbA1c comme
facteurs indépendants prédictifs (8, 31). En aucun cas, l’insulinémie n’apparaissait comme
facteur de risque indépendant.
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La controverse soulevée dans les années 70 sur un possible effet délétère des sulfamides
hypoglycémiants voire de l’insuline, semble avoir été écartée par l’étude UKPDS. Il demeure
cependant des arguments physiopathologiques et cliniques militant contre l’usage des
sulfamides chez le diabétique ischémique (32). L’étude DIGAMI a réactualisé l’intérêt des
perfusions glucose-insuline-potassium à la phase aigue des accidents coronariens, en
suggérant que les drogues comme les sulfonyluréees, favorisant la fermeture des canaux
potassiques, bloqueraient les phénomènes adaptatifs de préconditionnement ischémique. La
mortalité des diabétiques de type 2 insulinés est ainsi passé de 44% (groupe contrôle) à 33%
(groupe insuline) sur un suivi de 3.4 ans (33).
3. Thérapeutique
3.1.1. UKPDS
L’étude UKPDS a apporté les arguments thérapeutiques dont les diabétologues avaient besoin
pour justifier leur pratique. Par le suivi prospectif de plus de 5000 diabétiques de type 2
nouvellement diagnostiqués, mené entre 1977 et 1997, est démontré l’intérêt capital d’un bon
contrôle glycémique (34, 35) et tensionnel (13, 15) :
• un traitement hypoglycémiant intensif permet de réduire de 12% (p=0.029) le risque
de développer une complication majeure en rapport avec le diabète: décès lié au
diabète - infarctus myocardique non fatal ou angor ou insuffisance cardiaque -
accident vasculaire cérébral non fatal - amputation - insuffisance rénale - atteinte
rétinienne;
• ce traitement hypoglycémiant intensif agit avant tout sur la microangiopathie, le risque
en étant diminué de 25% ( p=0.0099), avec un risque de progression de la rétinopathie
réduit de 21% (p=0.015) et un risque d’apparition d’une microalbuminurie réduit de
33% (p=0.0054);
• l’effet du traitement hypoglycémiant intensif est moins marqué sur la
macroangiopathie: on observe une réduction non significative de 10% (p=0.34) du
risque de décès en rapport avec le diabète (infarctus myocardique fatal, mort subite,
AVC, artériopathie périphérique, insuffisance rénale, hypo/hyperglycémie), de 6% (
p=0.44) du risque de décès toutes causes confondues, et de 16% (p=0.052) du risque
d’infarctus du myocarde
• ces effets étaient observés avec une réduction modeste de 0.9% de l’HbA1c moyenne;
• les effets protecteurs étaient superposables selon que les patients étaient traités par
sulfonylurées ou par insuline. Ces deux agents n’ont pas révéle d’effets délétères
autres qu’une prise de poids. La metformine a apporté un bénéfice propre sur les
complications macrovasculaires;
• l’effet bénéfique du bon contrôle tensionnel s’est avéré plus fort que l’effet du
contrôle glycémique. Les patients traités intensivement avaient une PA moyenne de
144/82 vs 154/87 mmHg et une réduction de 24% (p=0.0046) du risque de
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L’étude UKPDS a en fait conforté ce qui a été rapporté par d’autres essais portant tant sur le
contrôle glycémique (36) que sur l’équilibration tensionnelle (études SHEP, HOT, SYST-
EUR) (14, 17, 37)
3.1.2. DCCT
3.1.3. ETDRS
Certaines données ont établi que l’atteinte coronarienne du diabétique se doublait d’une perte
de la réserve microcirculatoire. C’est là l’intérêt de nouvelles approches stimulant la
néoangiogenèse, comme cela a récemment été rapporté chez l’homme non diabétique à l’aide
du transfert génique intramyocardique de VEGF. Un avenir brillant est également promis aux
molécules interférant dans le métabolisme des produits avancés de glycation (AGE). Des
résultats impressionnants ont ainsi été rapportés avec un récepteur soluble recombinant des
AGE dans un modèle murin diabétique d’athérosclérose (souris APO-3 nul) (40).
L’analyse des différentes études d’intervention sur les facteurs de risque fait ressortir
l’absence d’effet seuil, à savoir que la réduction du risque est indépendante du niveau du
facteur. La nécessité d’une prise en charge des facteurs de risque pris globalement et non pas
individuellement a été remarquablement illustrée par l’étude UKPDS où la prise en charge
tensionnelle et glycémique se sont révélées complémentaires. La mise à la disposition du
praticien de tables de prédiction du risque, malgré leurs imprécisions, participe à cette
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