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Le risque suicidaire chez les jeunes issus de minorités sexuelles.

De très nombreuses enquêtes statistiques en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et en Océanie


mettent en évidence un risque plus élevé de suicide pour les jeunes homo-bisexuel.le.s..
L’homophobie touche une part non négligeable des jeunes, puisqu’elle concerne potentiellement les
jeunes qui ont une attirance pour des personnes du même sexe (6% des jeunes de 15 à 18 ans), mais
aussi les garçons et filles qui ne se conforment pas aux modèles masculin et féminin dominants et qui
de ce fait sont assimilés à des homosexuel-le-s. L’homophobie peut se manifester par des violences
verbales et physiques dont bien des témoignages se font l’écho, mais elle peut aussi être simplement
intériorisée. Elle mène alors, comme l’ont notamment montré Eric Verdier et Jean-Marie Firdion, à
une « dévalorisation de soi », qui va de pair avec un sentiment profond de honte et de haine d’être
soi, et à une « perte de confiance dans l’avenir », que seul le soutien des proches et des adultes peut
aider à surmonter. Au-delà des causes psychologiques individuelles, l’explication des tentatives de
suicide accomplies ou non par ces jeunes, réside aussi dans le caractère très normatif, en terme de
genre et de sexualité, de notre culture et à l’homophobie encore très présente dans nos sociétés. En
conflit avec leur perception d’eux-mêmes et en l’absence de modèles positifs et diversifiés auxquels
ils pourraient se référer, certain-e-s jeunes gays, lesbiennes, bisexuel-le-s ou transsexuel-le-s mettent
en place des stratégies pour échapper à l’ “anormalité”, depuis le choix de se cacher derrière le
masque de l’hétérosexualité, jusqu’à celui, extrême, de se supprimer. Il est urgent que nos sociétés
réfléchissent aux manières de lutter contre le mal-être des jeunes victimes de l’homophobie ambiante,
par exemple en favorisant la diversification des modèles positifs que l’on offre aux jeunes et la mise
en oeuvre d’actions de pédagogie et d’éducation ambitieuses en matière de lutte contre l’homophobie
et le sexisme. Le projet américain It’s get better qui met en scène des personnalités homos ou non dans
des videos largement diffusées dans le but de dédramatiser l’homosexualité en est un exemple. Mais
ce genre d’initiatives associatives et militantes ne doivent pas faire oublier que l’Etat et les
collectivités doivent aussi s’engager.

Jérôme C.

Pour en savoir plus:


H. Lagrange, B. Lhomond (dir.), 1997, L’entrée dans la sexualité. Le comportement des jeunes dans
le contexte du sida, Editions La Découverte.
F. Beck, J.-M. Firdion, S. Legleye, M.-A. Schiltz, 2010, Les minorités sexuelles face au risque
suicidaire. Acquis des sciences sociales et perspectives, INPES, coll. Santé en action (disponible sur
simple demande au CODES).
E. Verdier, J.-M. Firdion, 2003, Homosexualités et suicide. Etudes, témoignages et analyse: les jeunes
face à l’homophobie, H&O éditions.

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