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ENCYCLOPÉDIE
THÉOLOGIQUE,
ou

SÉRIE DE DICTIONNAIRES SDK TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEDSK ,

OFFRANT EN FRANÇAIS
LA PLIS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE
ET LA PLUS COMPLÈTE DES THÉOLOGIES.

CES DICTIONNAIRES SONT :

D ECRITURE SAINTE, DE PHILOLOGIE SACRÉE, DE LITURGIE, DE DROIT CANON, d'HÉRÉSIBS BT


DE SCHISMES, DES I IVRES JANSÉNISTES, MIS A l'iNDEX ET CONDAMNÉS, DES PROPOSITIONS
CONDAMNÉES, DE CONCILES, DE CÉRÉMONIES ET DE RITES, DE CAS DE CONSCIENCE,
d'ordres RELIGIEUX (HOMMES ET FEMMES), DES DIVERSES RELIGIONS, DE GÉOGRAPHIE
SACRÉE ET ECCLÉSIASTIQUE, DE THÉOLOGIE DOGMATIQUE ET MORALE, DE
JURISPULDENCE RELÎG EUSE, DES PASSIONS, DES VERTUS ET DES VICES,
d'hagiographie d'iconographie CHRÉTIENNE
, DE UUSIQOE
,

..HRÉTIENNE, DE BIOGRAPHE CHRÉTIENNE, DES PÈLERINAGES


CHRÉTIENS, DE DIPLOMATIQUE, DE SCIENCES OCCULTES,
ENFIN DE géologie ET DE CHRONOLOGIE RELIGIEUSES.

PUBLIÉE

PAR M. L'ABBÊ MIGNE ,

ÉDITEOR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ,


ou

DES COURS COIIIPI.ETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE.

50 ïfllBMIîS IN-r.
PRIX : FR. LE VOL. POUR LE SOUSCRIPTEUR A LA COLLECTION ENTIÈRE, 7 FR., 8 FR., ET MÊME 10 FR. POUR Lt
SOUSCRIPTEUR A TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER.

TOME QUAHANTIEBIE.
DICTIONNAIRE HAGIOGRAPHIQUE.
TOME PREMIER.

2 VOL. PRIX : 15 FR.

CHEZ L'ÉDITEUR,
ACX ATELIERS CATHOLIQUES DU PETIT MONTROUGK
BARRIÈRE d'enfer DE PARIS.

1850
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
University of Ottawa

http://www.archive.org/details/dictionnairehagi40pt
,

DICTIONNAIRE

HAGIOGRAPHIQUE
ou

VIES DES SAINTS ET DES BIEMEUREUÏ,


HONORÉS EN TOUT TEiMPS ET EN TOUS LIEUX,
DEPUIS LA NAISSANCE DU CHRISTIANISME JUSQU'A NOS JOURS,

» 4VEC l'f«

SUP1>LÉMENT POUR LES SATNTS PERSONNAGES


DE L ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT.
ET DES DIVERS AGES DE L'ÉGLISE,
AUXQUELS nN NE REND AIXIN ( I I.TE PI BLIC, OU DONT LK JOUR DE FÊTE EST INCOIfNO •

l'IlKTRR DO lljncÈSE DE SAINT-DIÉ;

l'IBLIK

PAR M. L'ABBÊ MIGNE.


ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHEQUE U NI V ERSi^LLE DU CLERGÉ,
,
01

«ES COnna complets sur CIUQUE branche de I.A science ECCLKSrAJTIQUR,

Voici Itsliaces, lesvestjgesqueles saints, en retournant à notre commune pa-


irie, nous ont laissés pournous servir de guides, alin que.lessuivant sans aucune
déviation, nuMSpnivsinnsarriverausouverainbonheijr (Hède, Serm. de Saw lis.)

TOME PRIMIER.

2 vol.. PRIX IS FH

CHEZ L'ÉDITEUR,
AUX ATELIERS CATHULKjUES DU PETIT-MONTROUGE
BARRIKRK d'eNFGK DE PARIS.

1850
Imprimerie de MIGNK, au Pelil-Mnulrouge.
^rifaa.

L'ouvrage qne nous publions est une vie des saints plus complète que toutes celles qui
ont paru jusqu'ici. Ji renferme ce qu'elUs contiennent et il répare leurs omissions plus ou

moins nombreuses, La Vie des saints de Godescard, laquelle avec les suppléments qui y ont
été ajoutés snccessivemenl, est elle qui renferiiie le plus d'arlirles, n'en conlieni pas 3000,
(

et dans noire Dictionnaire hagiographique on en trouvera plus de 6000, sans compler près
de 2000 notices, qui, à vrai dire, ne sont guère que des articles du martyrologe arrangés
d'après la forme nouvelle que nous avons donnée à noire œuvre. Depuis longtemps tous les
rerutils de biographie paraissent sous forme de dictionnaire, et les articles y sont classés
par ordre alphabétique. Cette méthode a des avantages incontestables: elle se popularise
t(iii>. les iours davantage: ce nui le nrouve. c'est nn'on l'annlliinp à lioAiirniin H'iinvratras
q<
et

sans qu'il soit besoin de les expliquer en détail.


Parmi les milliers d'articles qui paraissent ici pour la première fois, et qu'on ne trouve
dans aucun autre recueil de ce genre, il en est un grand nombre qui sont très-courts, trop
courts même; mais il nous a été impussible de les faire plus longs, faute de documents.
Combien de saints, dont le culte est puldic, immémorial et étendu dans plusieurs pays, dont
on ne connaît guère que le nom et le titre qu'ils occupent dans la liturgie Et par titre litur-
!

gique nous entendons la qualité de martyr, confesseur, évcqiie, abbé, moine, etc. Nous n'a-
vons rien négligé pour découvrir l'é|i0que et le pays où ils vivaient, et quand nous n'avons
pu, malgré nos recherches, atteindre à ce double résultat, cela ne nous a pas empêché de
les nonienclalurer à leur place alpbabéti(iue, aimant mieux ne leur consacrer qu'une ou
deux lignes, que de les laisser dans l'oubli immérité où ils se trouvaient à l'égard de la
presque tuialilé des catholiques. C'était pour nous une vraie jouissance que de pouvoir
révéler lexislencc de ces héros chrétiens dont les noms sont inscdls au livre de vie, pen-
dant qu'ils ne sont pas connus sur la terre. En les faisant connaître il nous semblait que
nous concourions à réaliser celle parole du roi-prophète « La mémoire du juste est impé-
:

rissable : In uemoiua ^tebna ebit justus. »

Si nous nous sommes efforcé d'allonger certaines vies, qui, malgré cela, ne sont encore
que des notices, à peine dignes de ce nom, à cause de leur brièveté, nous avons cherché,
d'un autre côté, à restreindre les dimensions de certaines autres, sans cependant retrancher
aucun fait important, ni aucun détail digne d'être conservé. Tel saint, qui a eu l'avant;ige
d'avoir un ou plusieurs biogriiphes contemporains, et dont la vie se compose d'un ou de
plusieurs volumes, n'occupe iiuelquefois, dans notre Dictionn;iire. que quelques colonnes,
p.irceque notre [ilin n'éiait pas de faire un ouvrage trop volumineux, ni de metlie bout à
bout, les unes à la suite des autres, ces miinogr;iphies qui, au lieu d un ouvrage, eussent
composé une bibliothèque. Aussi avons-nous él.igné tout ce qui était étranger au saint, ou
qui ne se rapportait pas directement à lui, en laissant de côle tous les épisodes et les hors-
d'ri'uvre dans lesquels ses historiens s'étaient complu. C'est toujours par suite de ce plan,
qui consistait à dire le plus de choses avec le moins de mots possible, que nous nous som-
mes abstenu de toute réflexion, de quelque genre qu'elle lût, à moins qu'elle ne ressortît
des faits comn)e une conséquence toute naturelle, ou qu'elle ne leur servît de principe.
Narrer avec concision, clarté et intéiét, sans antre ornement qu'une diction aussi simple
et aussi limpide que cela nous a été jiossible, voilà tout notre siyle. Point de cumparaisoiis,
de métaphores, ni d'autres figures destin, es à embellir le récit eu l'allongeant. L'on se
tromperjiil donc beaucoup si l'on s'alieiulail à trouver ici quelque chose de semblable à ce
qu'ont fait les auteurs moiicrnes des Vies de sainte Elisabeth de Honf;rie et de sainte Cathe-
rine de Sienne: d'abord, [larce que ce genre d'éciire n'est pas le nôtre, et parce qu'il nous
eût conduit à tripler ou à quadrupler le nombre de nos volumes, sans profit pour les faits.
Nous eussions pu, sans doute, donner plus de brillant à notre style, faire des phrases à effet
et parsemer notre narration de certains agréments qui donnent des distractions au lecteur,
et lui font penser à l'historien aux dépens de l'histoire. D'ailleurs, des ornements trop pro-
fanes, dans un sujet comme la vie des saints, nous paraissei.»! (jnelque chose de moias
séant qu'une tioble simplicité, exempte de toute affectation.
/ DiCTIONN. BAqioSHAPHIQCB. l. 1
11 PRÉFACE. là

C'est par suite du même ton laudalif, à la différence de


principe que ikius avons évité le
quelques auteurs, qui, (Milliousiasiiiés ilu saint qu'ils dépoi(j;iient, foui de sa vie un paiié;;)-
rique en style oratoire. Nous savons, n priori, qu'un saint, dès qu'il est en lejjilime posses-
sion de ce glorieux titre, a illustré sa vie par des vertus héroïques, et qu'il 1 s a couron-
nées par la persévérance finale. Le titre de saint est donc uu élo^c (|ul renferme (ous les
autres, surtout aus yeux de la religion mais il est aussi un bouclier rontre les traits de la
;

criti(|ue. Que des hisliriens, guidés par l'ignorance ou la mauvaise foi, aienl cherché à trou-
ver des taches dans la conduite d'un saint, à montrer sous uu jour peu favorable <|ueliiues-
unes de ses actions, on peut leur répondre d'un seul mol que pai- là même qu'il est honoré
comme saint, ce qu'on lui reproche n'est pas digne de blâme, ou que, s'il est réellement
réprchensible, il la expié plus lard par la pénitence. Voilà pourquoi nous n'avons engagé
aucune polémique pour venger quelques saints des aUaques iM,usles auxquelles ils ont été
en butte de la part des protestants, et même de la part de quelques catholiques peu dignes
de ce nom.
Une vie de saint n'est pas un roman. Nous nous sommes donc fait un point de conscience,
non-seulemeul de n'y insérer aucune particularité forgée à plaisir, mais môme aucun dé-
tail dont la vér.té nous eût paru suspecte, regardant comme u:ie espèce d'impiété ce mé-
lange du vrai et du faux confondus ensemble de manière à re que le lecteur y soit trompé.
C'est donc autant ])ar scrupule religieux que par l'effet d'une saine ciitique que nous avons
omis un certain nombre de faits, surtout de l'ordre surnaturel, qui nous paraissaient dé-
nués de l'aulhenticilé requise. Quant aux miracles attestés par des témoignages suffisants,
nous eussions pu en citer un plus grand nombre mais l'ouvrage en eût été considérablement
;

allongé, et nous n'eussions d'ailleurs pu le faire que pour les saints dont les nriracles sont
parvenus jusqu'à nous, et c'est le petit nombre, parmi ceux des premiers -ièclesde l'Kglise.
Notre princip il soin a été de puiser aux bonnes sources, et si nous n'avons pas nommé,
ni même indiqué ces sources, c'est que les trois quarts des lecteurs n'ont ni la volonté ni
le pouvoir de vérifier des citations qui donnent une grande peine à l'auteur sans grand ,

profil pour l'ouvrage qu'elles déQ:urent. en quelque sorte, en détruisant la régularité du coup
d'ceil. Nous pensons qu'on nous fera grâce sur ce point, d'autant plus facilement, qu'après
la lecture de quelques articles on sera convaincu de notre couscieiicicuse exactitude et de
notre attachement à la vérité des faits.
Nous avons corrigé beaucoup de fautes, soit historiques soit chronolosiques mais il nous ;

en est échappé, sans doute, quelques-unes à nous-mème. Une vie d'homme, quelque Ionique
(Ju'on la suppose, ne suffirait pas à la lâche que nous n ms sommes imposée. Plus de douze
ans d'un travail assidu et de lecherches infatigables ne nous donnent pas l'assurance que
noire œuvre soit telle qu'où l'al'.end de nous mais si elli- n'est pas conipleie dans toute l'é-
;

tendue du mot les quelques articles omis qu'on pourrait nous signaler sont, selon nous
,
,

bien peu de chose en comparaison de ces milliers d'articles qui apparaissent pour la pre-
mière fiiis dans uu recueil de ce genre.
Nous avons mis à la suite des vies des saints on supi<lément où figurent les saints person-
nages qui ne sont ni canonisés, ni béatifiés il renferme ci ux qui ont le titre de vénérables
;

et mime un grand nombre de ceux qui bien qu'ayant le titre de saints, ne sont pis honores
,

d'un cnlle public, on dont le jour de la fête ne se trouve dans aucun martyrologe ni dans
aucun calendrier. On doime ces derniers le nom d'aemères, c'esl-à-dire Sdiis jour connu.
,;

Ce supplément nous a coulé bien des recherches, et e'esl la première fois qu'un ouvrage
hagiographique est complété par un semblable travail.
Il y a des articles (|ui sont dans le corps de l'ouvrage et que nous aurions pent-éire mieux

fait de mettre dans le sup; lément, et vice versa; mais la place qu'ils occupent ne doil pré-
judirieren rien aux titres que peuvent avoir à la vénération publique ceux qui n'occupent
que le second rang.
D'après un décret d'Urbain VIII, quiconque écrit la vie d'un saint personnage doit protester
que les titres de saint, de bienheureux, de vénérable, qu'il lui donne, ne sont que pour exprimer
l'innocence de sa vie t rexcellence de sa vertu, sans nul préjudice de l'autorité de l'Kglise

calliolique à laipielle seule apparlieat le droit de lieclarcr les saints et de les proposer à l'iiui-
laiion des lidèles. —Nous sommes sincèreujent soumis à ce décret et si nous y .iviuis paie
,

alleinte ((uelque part nous protestons que c'est sans inientioii de désobéissance, mais par
,

une erreur de bonne foi, que nous désavouons par avanre. —


Nou< n'avons d'ailleur- em-
ployé aucun de ces titres de noire propre autorite, a l'excepiion de quelques vénérab es que
nous avons qualifiés bienheureux, parce qu'on les honore d'un culte puiilic, et qu'ils sont
réellement reconnus com le bienheureux, quoique le litre de vénérables leurailété continué
dans les m.irtyrologes et les calendriers.
En mentionnant les ouvrages des saints Pères, nous n'avons pas parlé clés différentes édi-
tions de leurs écrits parce que nous renvoyons
, i, une fois pour toutes
i a l'édition com-
,

plète des Pères , c'est-à-dire au Cours de Palrologie qur publia depuis plusieurs années
M. Migne , éditeur du présent Uictiounairc ; entreprise gigantesque qui lisse bien loin
I

derrière elle toutes les autres éditions, parce qu'elle est plus complète et plus parfaite sou»
tous les autres rapports.
, ,

PREFACE. U
Nous avons ajouté à l'ordre alphabétiqui^ l'orJre chronologique dans le classement des
saints qui portent le tnêiiie nom mais (ctle mélhode nous a quelquefois causé des diffi-
;

cultés pre-qui- insurmoniables , surlout lorsqu'il s'agissait de certains martyrs : ne sachant


lions quel persécuteur ils ont souffert, sii même dans quel siècle ils ont vécu , alors nous
avons suivi, oiriinaireni'nt, l'ordre du calendrier: mais les recherches que nous avons été
otdigé de faire pour nous conformer à l'ordre chronologique nous ont servi à fixer l'épuque
^1c la mort d'un grand nombre de saints dans les siècles qui ont suivi les temps de persécution.
Il est des mots (jui reviennent fréquemment dans nos articles, tels que soujj'rit
ttorissait, est honoré; mais il nous eijt été impossible de trouver des synonymes en assez
grand nombre pour éviter celle fréquente répétition des mêmes mots , qui était nécessaire
dans r.olre plan pour donner un sens complet à nos articles même les plus courts , à la
différence dis martyrologes et calendriers dont les articles sont oïdiuairement des phrases
inachevées, parce qui' le verbe qui les compléterait y manque.

Nous avons ajouté au nom français le nom latiis et s'il y a quelques exceptions , c'est
,

parce que le nom latin ne nous était pas connu, et que nous n'avons pas voulu le forger.
Celte addition du nom latin a élé faile dans rinlentioii d être utile aux prêtres dans l'admi-
nistration du liapléme, et aux pasteurs, lorsqu'il s'agit de mettre en latin le nom des coiifir-
manls. — Knfin une dernière chose qui a sans doute par elle-même, pu de mérite c'est
, , ,

l'explication des noms qui sont susceptibles d'êlre étymologisés. Le père qui donne un
nom à son fils la mère qui fait de même pour sa fille, seront quelquefois bien aises de
,

connaitre la signification de ce nom.


Nous avuns mis au présent bien des circonstances et des détails qui, par suite des change-
ments survenus depuis un demi-siècle, devraient pent-êlre se trouver au passé. Ainsi quand
nous dison-i que le corps de tel saini. que les reliques de tel autre, se gardent dans tel lieu, les
habilanlsde la localité pourraient nous dire: cela n'est plus vrai..\]ais àcel inconvéuient nous
n'avons point m
de remède. En employant le passé, nous serions lombé dans des erreurs
defaii plus nomlirenses encore; car, grâces à Dieu et au zèle des bons ci)réliens,les précieux
restes des sainis n'ont pas snbi autant de profauatioos et de dévastations quel'iuipiélé des
terroristes de 93 se l'était proposé.
Les saints sont les héros du christianisme, des personnages hors ligne, qui, par leurs ver-
tus, ont marché en têle de lears contemporains; mais souvent la gloire qui leur était due
n'a éclalé qu'après leur mort. Puissent les exemples qu'ils nous ont laissés nous inspirer
le désir de marcher, ne fûl-ce que de loin , sur leurs traces ils ont fait de leur sanctifica-
!

tion une affaire capitale et en quel(|ne sorte exclusive. Ils ont conquis le ciel par des elTorls
de tous les jours , de toutes les heures, et ils ont montré à quel haut point de erf.-clion la [

nainre humaine pouvait s'elevcr, aillée de la grâce divine. Quel est le chrétien digne de ce ,

nom, qui pourraii contempler cetie longue galerie de tableaux édifiants , sans se sentir
incilé à devenir meilleur I

DICTIONNAIRE

Voici les traces, les vrstigcs que les sniiils, en fetôUrnant a noire
conruiiiiMe pairip., nous ont laissés pour noii>: servir def giiîile-,
afin
que, Ifs suivant sans aucune déviai ici, nous puissions arriver au
souverain bonheur.
BEDE, Serm. de Sanctis.

AALEZ (la bienheureuse) , religieuse Dieu avait chargé de tirer son peuple de la
mourul vers l'an 880, et elle esl
honorée en servitude des Egyptiens, oblint qu' Aaron lui
Angleterre mai.
le -23
serait associé dans celte ceuvre difficile. S'é-
AAHON (saint), Àaron, premier grand prê- lant rendus à la cour <lu roi, Aaron, qui s'é-
tre de l'ordre lévitique, né en Egypte,
l'an nonçait avec plus de faiililé que son frère,
1574 avant Jésus-Chrisl, élaillo frère aîné de fut chargé de porter la parole devant ce
Moïse, législateur des Hébn ux. Celui-ci, que prince, et la verge qu'il portail à la main fut
,

m AAR ABA 1«

l'instrument dont Dieu se servit pour opjror liques et qui fut longtemps desservie par des
plusieurs miracles. Elle fut Irnnsfortiié' ou chanoines réguliers. —
1''' juillet.

serpent, fit changer en snng les eaux du Nil, AARON (saint), abbé en Bretagne, naquit
remplit l'Egypte do grenouilles et couvrit de eu Angleterre sur la fin du v" siècle et fré-
moucherons loul le pays. Après le mervoil- quenta dans sa jeunesse les écoles de son
1pu\ passage de la mer Rouge, pendant que pays, où il se dislini;ua par ses talents et par
Moïse était sur In montagne de Sin lï, Aaron sa piété. Miis le désir de servir Dieu dans
eut la faiblesse de coder aux insl mces d'une une solitude éloignée le décida à passer en
miilliiude indocile, qui demnnd.iit un dieu France il aborda sur les côtes de r.\rmori-
;

visible, et consenti! à la confedi in du veau que et se fixa dans une île déserte connue ,

d'or; mais son repentir égala sa fauti-, et Dieu depuis sous le nom d'ile Saint-Aaron. L'éclat
le choisit pour le premier grand prêtre de la de sa sainteté ayant attiré près de lui un grand
religion judaïque. Celte préférence cxcit.i une nombre de disciples, il fonda un monastère
révolte qui avaii pour chefs Coré, Dathan et dont il fut le premier abbé. II reçut dans sa
Abiron, trois ambitieux qui aspiraient à celte communauté saint Malo, son compatriote ,

dignité et qui furent engloutis avec leurs fa- qui était déjà prêtre et qui était venu en Bre-
milles dans les entrailles de la terre. Un grand tagne pour y exercer les fonctions de mis-
nombre de leurs partisans furent consumés sionnaire. Aaron le seconda dans ses travaux
par des (lammes qui s'échappèreiitde l'autel, apostoliques et lui confia en mourant , le
, ,

an moment où ils faisaient leurs encense- gouvernement de son monastère. 11 mourut


ments; d'autres, en plus grand nombre en- vers le milieu du vi" siècle, quelques années
core, périrent par le feu du ciel, qui rût ex- avant saint Malo, qui avait fondé le siège
terminé tous ces rebelles, si Aaron ne se fût d'Alelh. Ce siège lut traus éré au milieu du
mis, l'encensoir à la main, entre les morts et xir' sièiledans l'île Saint-Aaron, où s'était
les vivants pour apaiser la colère céleste.
,
formée peu à peu la ville de Saint-M ilo, (|ui
Dn nouveau miracle, moins terrible, mais occupe actuellement toute l'étendue de i'ile.
non moins capable de réduire au silence Ce saint est honoré en Bretagne, principale-
les murmurateuis, vint conlirmer son sa- mcni dans le diocèse de Saint-Brieuc, où il
cerdoce. On plaça, par l'ordre de Dieu, dans y a une p.iroissequi porte son nom. 22 juin. —
le tabernacle, les douze verges des douze A.\RON (le bienheureux), évéque d'Au-
tribus, et la souveraine sacriûcalure devait xerre, florissait au commencement du ix'
être déférée à la tribu dont la verge au- siècle etmourul en 807. Soucorps fut inhumé
rait fli'uri pendant la nuit suivante. Le au prieuré de Saint-Gervais, etdans quelques
lendemain la verge de la tribu de Lévi
,
manusciils on lui donne le litre de saint. —
c'est-à-dire celle d'Aaron,se trouva chargée 13 féviier.
de fleurs et de fruits. Il fut donc proclamé ABACHUM (saint), Abachum , martyr à
grand prêtre une seconde fois, et cette dignité Rome, naL|uit en Perse vers le milieu du iii«

qu'il exerça toute sa vie devint héréditaire siècle. Saint Maris, son père , qui était un
dans sa famille. Lorsque le terme de sa car- nol)le persan, ayant résolu de faire par dé-
rière fut arrivé, Dieu dit à Moïse de le con- votion le voyage de R )me, se fit accompa-
duire sur la montagne de Hor et de le dé- gner par ses deux fils Abaclium et Audifax, et
pouiller des insignes du sacerdoce, pour en par sainte Marthe, leur mère. Arrivés dans
revêtir son fils Eléazar, qui devait lui succé- cette ville sur la fin du règne de Claude 11 ,

der. Aaron n'eut p 'S la consolation d'entrer leur principale occupation était de visiter les
dans la terre promise, pour avoir manqué de tombeaux des martyrs; mais Aurelien, suc-
fui à la parole de Dieu ,
qui lui commandait cesseur de Claude, ayant rallumé le feu de
de frapper de sa verge le rocher de Cadès la persécution cl fait brûler un grand nom-
afin d'en faire sortir de l'eau. Il frappa deux bre de chrétiens, M iris et ses enfants allaient
coups au lieu d'un qui lui était pre»cril et ,
recueillir les cendres des mart}rs pour leur
cette défiance fut |)unie dès ce monde; ce donner la sépulture. Macien, gouverneur de
qui n'empêche pas qu'il n'ait été récom- Rome , inibrmé du fait les fit arrêter, et
,

pensé dans l'autre ; car l'Eglise l'honore voyant que les cruelles tortures q l'il leur
comme saint, et sou nom se lit dans le mir- av lit f lit subir étaient impuissantes pour leur
tyroloue romain sous le l"juillit. Il mou- arracher un acte d'a|iostasie qui les eût rm-
rut à 1 âge de cent vingt-trois ans, l'an li52 dus à la liberté, il les condamna à perdre la
avant J.-C., et le peuple porta son deuil pen- tête. Abachum fui décapité avec son père et
dant Ireiiie jours. — 1"' juillet. son frère, l'an 270, et leurs corps furent en-
AARON (saint), martyr en Angleterre avec suite brûlés. — 19 janvier.
saint Jules, s'éiant converti à la religion ABADIR (sailli), m iriyr à Antinoé en ,

chrétienne qui commençait à pénétrer dans Egypte, était frère de sainte IraïJe vierge ,

ce pays, se rendit à Rome pour se perfection- d'Alexandrie, et ils furent conduits de celte
nerdans la connaissance del'Ecriiurc sainte. ville à Antinoé sur un vaisseau où l'on avait
De retour dans sa patrie, il fut dénoncé com- embarqué des prêtres des diacres et des
,

me chrétien et arrêté pendant la persécution vierges, qui tous furent livrés à de cruelles
de Dioclétien. Conduit à Caëriéon dans le tortures et ensuite mis à mort pour la foi.—
comté de Monmouth, il y souffrit le martyre 22 septembre.
l'an 287, selon les uns, et, selon d'autres, l'an ABAlDE (saint), Abaidus confesseur, es!
,

304. On y bâtit plus tard, en son honneur, honoré chez les Ethiopiens le 31 octobre.
ana église, dans laquelle on vénérait ses re- ABASHADK (saint), Abashadiuii abbé en ,
,

17 ABD ABD 18

Ethiopie, est honoré comme martyr le 23 dé- bon combattit dans un Mémoire qa'il
les
cembre. adressa au roi Hugues Capet et à Robert son
ABBAN, ou Abbain (saint) , Abbaiiiis, abbé fils. Quelques années après, lorsque ce der-

en Irlande dans Je v« siècle, était fils de Cor- nier prince, à qui il avait aussi dédié un
mac, roi de Leincesler, qui avait épousé Recueil de canons sur les devoirs des rois et
Mella, sœur de saint Ybar ou Yvor. Ce der- des sujets, fut monté sur le trône , il envoya
nier ayant fondé le monastère de Bep;-Krin, à Rome le saint abbé qui avait toute sa con-
c'est-à-dire petite Irlande , saint Abban y fiance et qu'il charjea d'une mission impor-
fui élevé dans la piété et dans les sciences. tante auprès de Grégoire V. Il s'agissait
Après la niort de saint Yvor, arrivée vers d'apaiser ce pape irrité contre Bobert qui ,

l'an oOO, Abban fut choisi pour le remplacer s'obstinait à ne pas se séfiarer de Berthe , à
dans frouvcrnpinent «le l;i coivimunauté. Il
le laquelle il était uni par un mariage inces-
marcha dignement sur les traces de son on- tueux. Abbon réussit dans sa négiiciation, et
cle , continua ses travaux apostoliques et le roi, de son côté, fui fiilèle aux promesses
ciinveilit un gr.ind nombre de p;;ïens. II que son envoyé a^ait faites au pape de sa
fonda deux monastères , l'un qui fut appelé part. De retour en France, le saint .bbé, qui
de son nom Kill-Abbain, et autre .Magliar-
! était plein de zèle pour le rétablissement de
noidhe. C'est d;m« ce dcrnierqu'il mourut au la discipline, fut chargé de réformer le mo-
milieu du vi' siècle, un 27 d'octobre, jour où nastère de S(|uirs ou de la Béole en Gasco-
il est honoré. —
27 octobre. gne. N'ayant pu terminerd'un premier voyage
AHBdN (saint), Abbo évêque de Metz
,
,
cette œuvre difficile, il y retourna quelque
qu'il ni" faut pjisconfimdre avec *aini G-oéric, leuips après, pour y mettre la dernière main;
surnommé Abbon , aussi évêque du même ses domestiques ayant eu avec les habitants
siège mais qui vivai! un demi-siècle plus
, du lieu une rixe qui dégénéra en voies de
tôt, llorissaii au commenceuient du vui^ siè- fait, pendant que le saint s'interposait pour
cle, et moiiiul l'jin 705. —15 avril. arrêter violence et empêcher l'effusion du
la
ABBON bienheureux), évêque d'Auxer-
(le sang, un gascon lui porta un coup de lance
re, entrM jeune dans l'abbaye de Saint-Ger- dont il mourut l'an 1001. Les mirac es opérés
main 'i'Auxerre, où il prit l'habii. Son mé- par son intercession l'ont fait honorer com-
rite et ses vertus le frrent placer sur le siège me martyr, cl l'on trouve son nom dans les
de celte ville. L'humble religieux résista martyrologes de France et dans celui des bé-
d'il bord aux vœux du clergé et des fidèle* ; nédictins. La haute idée qu'on avait de lui le
mais obligé de s'y soumettre en vertu de l'o- faisait consulter de toutes parts comme un
béissance qu'il devait à ses supérieurs, il se oracle, et les réponses qu'il a données par
laissa imposer le fardeau de l'épiscopat. Pre- écrit à ces consultations forment un recueil
nant pour modèle saint Cermain, le plus il- de lettres. Il a aussi laissé, outre les opus-
lustre de ses predéiessours, il donna l'exem- cules dont nous avons parlé, une collection
ple de toutes les vertus qui font les saints de canons, dite l'ancienne, pour la distinguer
évêques. Il continua de porter l'habit reli- de celle qu'il adressa au roi Robert. 13 —
gieux et ne se relâcha en rien des austérités novembre.
qu'il avait pratiquées d;ins son premier état. ABDAS (saint), martyr en Afrique, souf-
Il mourut dans le ix« siècle chéri et vénéré
, frit avec saint Diodole et cinq autres. 31 —
de son troupeau. Dans le xvii« siècle on re- mars.
trouva son corps bien onservé et couvert ABDAS (saint), Abdas, évêque de Cascar
d'un cilice. —
3 décembre. en Chaldée et martyr, fut arrêté pendant la
ABBON (saint) abbé de Fleury et martyr,
, grande persécution de Sapor 11, roi de Perse,
naquit dans l'Orléanais avant le milieu du et conduit à Léda, capitale du pays des Ha-
x" sièilo et fut élevé dans le monastère de zites, où il fut mis à mort pour la foi avec
Fleuri, appelé aussi Saint-Benoît-sur-Loire ,
vingt-huit chrétiens, la soixante-sixième an-
etil y embrassa la vie religieuse. 11 s'appli- née du règne de ce prince, c'est-à-dire l'an
qua avec autant d'ardeur que de succès h 375. —15 mai.
l'élude des sciences cultivées de son temps, ABDAS (saint), évêque en Perse, souffrit
et excella dans la grammaire, la rhétori-
il au commencement du règne d'isdegerde
que, la poésie, la dialectique, la théologie et vers l'an 400. Les ménologes des Grecs le
même dans l'astronomie et la musique Saint nomment le même jour qu'Abdas d'Afriqoe.
Oswald, évêque de Worchesler, qui avait ' 31 mars.
été. avant son élévation à l'épiscopat, moine ABDAS (saint), évêque persan et martyr,
de Fleury, et qui avait su apprécier les talents qui, d'après Théodoret, occupait le siège de
d Abbon", le lit venir en Angleterre et le mit la ville royale, c'est-à-dire Ctésiphoii et Sé-
à la tête de l'école du monastère de Kamsey, leucie, avait rendu de grands services à l'E-
qu'il venait de fonder (972). Abbon justifia le glise de Perse par la confiance qu'il avait
choix du prélat par la manière brillante dont su inspirer au roi Isdeberge. Ce prince, qui
il s'acquitta de cet emploi. Après la
mort de suivait volontiers ses conseils, s'était montré
saini Oswald (992), il revint à Fleury, dont bienveillant envers les chrétiens de ses Etats;
il fut fait abbé. Sous son gouvernement, on mais le zèle imprudent d'Abdas alluma une
vil refleurir la scince, la piété et la régula- persécution dont il fut une des premières
rité. L'évêque d'Orléans, dans le diocèse du- victimes. 11 fit réduire en cendres le Pyrée
quel était situé Fleury, ayant élevé sur le ou temple du Feu, qui était le principal édi-
monastère des prétentions mal fondées, Ab- fice consacré à cette divinité, et comme le

ABD ABI 20
19

centre de l'idolâtrie en Isdoberge,


Perse. elles furent transportées, sous le règne de
ayant appris qu'il était rinslipaleiir de cet Constantin, dans le cimetière de Ponlien,
inceiulie, le fit venir rn sa présence et le qui fut appelé depuis le cimetière des saints
cocdamna à rehâlir le Pjrée, faute de quoi Abdon et Sennen. —
30 juillet.
il ordoiinerail lui-même la démolilion île ABEL archevêque de Reims, (lo-
(saini),

tous les temples des chrétiens. Ahiias refusa rissail au milieu du vnr siècle, et il jouissait
d'obéir; en etTcl, il ne pouvait exécuter rel d'une si grande considcraliiMi paraii ses col-
ordre sans conroiirir positivement à l'iilolâ- lègues lians l'épiscopal, qu'au concile de Sois-
trie. Le roi. (|ui s'ét;iit contenu jusque-là, sons, tenu en 'T'ii et présidé par saint Boni-
parce qu'il vénérait le saint évéque, et ne face, archevêque de Mayence, on lui conféra
comprenant pas que son refus élail diclé par une juridiction exlraordioiiire sur une piir-
sa consci nce, enira dans une violente co- lie de la France, avec pouvoir de juger les

lère. Il fit abatire les églises et condamna à causes entre les évêques, leur clergé et leurs
mort Abda<, après lui avoir fait suliir d'hor- dioc sains, de rétablir la discipline dans les
ril)lestortures. Le saint véque fut exécuté
< monastères d'hommes et de femmes, de faire
avec sept prêtres, neuf di;icres et sept vier- restituer à ces ctablissemenl* aini (]u';aix
ges, l'an 420. —
IG mai. églises les biens aliènes, et d'empéeher les
ABDÉCALAS ou Audaïcla (saint), Abede- abbés d'aller en personic à la guerre. .\bel
chalas, martyr en Perse, élail l'un des douze ne négligea rien pour r'poudre à la con-
prêtres de l'Eglise de Ctésiphon. Ayant été fiance du concile, et, pour rérom|ienser son
arrêté avec saint Siméon, son évéque, il zèle, saint Boniface lui fit obtenir le pa'lium.
imita sa constance, partagea s;i captivité et Le saint archevêiiue de Reims épiouva >le
ses autres supplices, et fut conduit avec lui à grandes difficultés dans son diocèse divisé
Léd.i , capitale de la province des Huzites, par des factions puissantes. Les seigneurs
où se trouvait alors le roi Sa. or ii. Ce prince qui avaient usurpé les biens de son église
les fil décapiter l'un et l'autre, la trente- lui Ofiposèrent un certain .Milon, qui s'ein-
unième îinnée de son régne et l'an 3'i0 de [lara par violence de son siège, pemlanl qu'il
J.-C. Les Grecs honorent ces martyrs le 17 exécutait au dehors la mission dont le con-
avril, ri les Latins le 21 du même mois. cile l'avait chargé, et, à son retour, voyant
ABDIAS (sainl), Abdins l'un des douze , sa juridiction entravée par la force, il se
petits prophètes, vivait, selon l'opinion la retira au monastère de Lnclies où il vécut
plus commune, du temps d'Isaïe; cependant en simple religieux jusqu'à sa mort. Il est
quelques commentateurs croient qu il ne vé- honoré dans le Hainaut, principaierae t à
cut qu'après la piise de Jérusilem par les Binc.he où son corps fui transporté, et son
Chaldéens. Sa prophétie, ((ui ne renferme nom se trouve dans plusieurs marljrol iges
qu'un seul chapitre, est remplie de menaces — 5 août.
contre les Iduméens qui avaient ravagé la ABRLUZE Abeluzius, est honoré
(saint),
Judée et maltraité le peuple juif. Il leur pré- parles Itthiopiens 15 janvier.
le
dit qu'on leur rendra les maux qu'ils ont ABERCE (saint), Abercins évéque d'Hé- ,

causés à sa nation, et que cele-ci redevien- ri ipolis en l'hrygie, florissait du temps de

dra floris'anie. Suint Jérôme parie de son Marc-Aurèle tout ce (jue 1 on sait de lui,
:

tombeau que sainte Paule vit à Samarie; ce c'est qu'il écrivit à cet empereur une lettre
"qui suppose qu'il mourut dans cette ville. en faveur de la religion chrétienne. — 22 oc-
19 novembre. loi re.
ABDIÈSE (saint), Abdjesus, diacre persan ABIBE (saint), Abibus, martyr à Alexan-
et martyr, soulTrit la mort pour la foi chré- drie avec saint Fauste et dix autres, fut dé-
tienne avec un grand nombre d'autres, tant capité par ordre du président V'alère, l'an
évêques que prêtn s. diacres et vierges, la 2i9, au commencement de la persécution de
Irenie-deuxième année du règne de Sapor II Uèie. — 6 septembre.
et l'an 341 de l'ère clir tienne. 22 avril. — ABIBE (sainl), diicre et martyr à Edesse,
ABDIËSE (sainl), Habediusits, évéque de était lié d'une sainte amitié avec saint Gurie
Cascar en Clialilée et martyr en Perse, que et saint Samone qui furent martyrisés en
plusieurs croient être le même que saint .'lOtJ. Quoiiiu'il vécût avec eux tt qu'il paria-

Abdas, fut condamné à mort avec une partie geâl leur genre de vie, qui était à peu près
de son troupeau par ordre du roi Isdeberge. celui des ascètes, il ne fut point arrêté avec
Les Grecs le nomment dans leur ménuloge eux et il profila de la liberté qu'on lui lais-
le 16 mai. sait pour soutenir le courage des chrétiens
ABDON (saint), Abrlon, martyr à Rome persécutés. Lorsque la paix eut éié remlue
avec saint Sennen, élail, comme lui, né en à l'Egli>e d'Orient, il continua à exercer ses
Perse. Ils firent ensemble le voyage de orne, i fonctions de diacre jusqu'à ce que Licinius
et ils y arrivèrent à l'époiiue où 1,1 persécu- vînt rallumer le feu de la persécution. Ce
tion de Dèce éiaii dans sa plus grande vio- prince louna l'ordre d'arrêter Abibe et de
lence, dénoncés comme chrétiens, ils lurent le conlraindre à sacrifier. Il eul le temps de
arrêtés et livrés aux plus horribles supplices se cacher, et les reeherches pour le décou-
au milieu desquels ils rendirent leur àme à vrir eussent peut-être été sans résultat ;

Dieu l'an 2,Î0. Après leur glorieuse mort, mais, craignant de perdre la palnie du mar-
les chrétiens de Rome enlevèrent h urs dé- tyre par sa faute, il se présenta à Thénlecne,
pouilles mortelles et les déposèreni dans la l'un des principaux ofiiciers de Lysanias,
maison d'un sous-dia re nomme Quirin, d'où g»u\crneur de la province, qui liii conseilla
«1 ABI ABO 99
de retourner dans sa reiraife, lui promettant Il mourut à l'âge de vingt ans, et conserva
de ne pas inquiéter sa famille à son sujet; jusqu'à sa mort la grâce qu'il avait reçue
mais sur ses instances, il 1p rondnisil an gou- par !e baptême. Son corps fut inhumé près
verneur. Celui-ri. ne pouvant obtenir de lui de celui de saint Etienne, premier martyr, à
qu'il s.icrifiâl, le fil suspendre par les bras à Caph irgamala, bourg situé à vingt milles de
un poteau, penlanl qu'on lui déchirait les Jérusalem. Nous apprenons ces détails par
cAtes avec des onn;Ies de fer Lysanias le
: la révélation divine faite sur la fin de l'an-
voyant couvert de san;? lui deDianda pour- née 415 à Lucien, prêtre de ce bourg, révé-
quoi il se laissait ain'^i tourmenter, el Ahibe lation par laquelle furent découvertes les
répondit de maniéré à lui faire coirpri'udre reliques de s lint Etienne.
août. —3
que sa résolution éla't inébranlable. Il fuf ABILAUDK Abilaudiiis est ho-
(saint), ,

donc ronilamné à être brûlé vif. Sa mère et noré par les Ethiopiens le 10 mars.
ses narenis eurent la permission de l'aceom- ABILE (saint), AInlius, évoque d'Alexan-
paener an lieu du supplice; et lorsqu'il fut drie, snccèda à saint Anieu vers l'an 86;,

arrivé près du bûcher il leur donna le baiser après un épiscopat de treize ai!s, il mourut
de pni\, fit une prière fervente, après quoi sur la fin du i" siècle, et il eut pour succes-
on le précipita dans les flitnmes. Lorsqu'il seur saint Cerdon. 22 février.—
rut cessé de vivre, ses parents retirèrent du AÎÎIPPR Abippus, est honoré chez
(saint),
brasier son corp>, qui était resté intact, l'em- les Crées le 26 mirs.
'«aiimèrenl, et après l'avoir reconvert de ri- ABONDANCE (saint), .46(mrffzn<iMs, martyr
ches étoffes, ils l'enterrèrent près de saint en Afrique, souffrit avec saint Léon et onze
fiiirie cl de saint Samone, qui avaient souf- autres. —l" mars.
fert, à pareil jour, seize ans auparavant. ABONDANCE (saint), diacre et martyr à
S(m supplice eut lieu le 15 novembre 322. Rome avec saint Abonde, prêtre eut la tête ,

— i^ novembre. tranchée sur la voie Flaminienne, sous l'em-


HIBE fsiinl), moine d'Epfvpte, montra percur Dioclélien. —
16 septembre.
dès son enfance un çfoût bien ilécidé pour la ABONDANCE (sainte), Abwulanlia, vierge,
solitude, mangeant peu, ne bnvanl que de est honorée à Spolotle il y a dans le dio-
:

l'eau et se retirant à l'écart pour prier. Son cèse d'Ageu uie paroisse qui porte son nom.
père, qui ne voulait pas qu'il se fît solilaiie, — 26 décembre.
lui offrit le choix de plusieurs étals; tnais n.> ABONDE (saint) , Abundius , martyr à
pouvant le fiire chani^er de vocation, il Rome, se si;;nala pendant la pi rséculion de
s'emportait en reproches et lui montnit \'a'érien, par son zèie envers les reste^ des
l'exemple de ses frères qui s'adonnaii-nt à~ ma.' tyrs auxquels il donnait la sépulture
;

des professions lucratives. Abibe ne répon- ce zèie lui procura le bonheur d'être associé
dait rien à ces paroles d'aigreur et suppor- à leur triomphe. Ayant retiré d'un cloai|ue,
tait avec patience les effets de la co'ère pa- où il avait été jeté, le corps de samle Con-
ternelle. Comme il était aimé de tout le corde, il y fut précipité, à son tour, lo it vi-
monde, lorsque son père tomba danfiereiise- vant avec saint Irénée qui le secondait dans
menl malade, ses parents et ses amis vinrent ses oeuvres charitables. Le prêtre Justin re»
le supplier de ne pas porter sa haine au delà tira leurs corps de ce lieu infect et les inhuma
du tombeau el de ne pas déshériter son fils, dans une crypte qui renfermait les dépouil-
comme il avait plus d'une fois menacé de le les moitelles de saint Làureut. 26 août. —
faire, f.à-dessus il fait appeler Abibe, qui ABONDE (saint), martyr à Home, soutîrit
s'allenilait à être querellé comme <à l'ordi- avecs.iint Alexandre et deux autres. 27 —
naire; mais quelle ne fut pas sa surprise, février.
lorsqu'il vit ce père mourant se lever avec ABONDE martyr, souffrit arec
(saint),
peine et se jeter à ses pieds en lui disant : saint Juste sous règne de Numérien : le
le
Pardonnez-moi, mon fils, les mauvais trai- pré->ident Olybrius les condamna au sup-
tements que je vous ai fait subir et priez plice du feu et les fil précipiter dans les
Dion qu'il daijine me les pardonner. Vous ne flammes d'où ils sorlirent-sans aucun mal.
cherchiez que Jésus-Christ, et moi je n'avais Olybrius loin d'être louché de ce prodige,
,

que des sentiments mondains. Ayant ensuite leur fit trancher la tête vers l'an 283, li —
fait venir ses autres fils, il leur dit en mon- décembre.
trant Abibe Voilà votre père et votre maî-
; ABONDE (saint), prêtre de Rome et mar-
tre; c'est lui que je charj^e de faire entre tyr dans celte ville avec le diacre saint
vous le parlatje de mes biens : obéissez-lui Abondance, fui décapité sous le règne de
(I.His tout ce qu'il ordonnera. Après la mort Dioclélien, el même, à ce qu'il paraît, par
de son père, Aliibe partagea la succession sou ordre ; ce qui suppose que son supplice
i'ar purtiuns éirales el donna la si(Mine aux eut lieu vers l'an 287, époque ou ce prince
paiivres. Il bâtit ensuite une petite cellule haiiitail Rome, ou vers l'an 30i, L'an 1583 ,

dans laquelle il passa le re.te de ses jours; lîurs corps furent transportés de l'église des
mais il ne l'habita pas longtemps, p irce que saints Côme et Damien dans la basilique
Dieu l'appela à lui bientôt après, vers la fin farnésienne. —
16 septembre.
du vr siècle, el il est honoré par les chré- ABONDE (saint), diacre de Rome el mar-
tiens d'Ethiopie le 22 octobre. tyr, soulïritavec saint Carpophore, prêtre :
ABIBON (saint), Ahiho, fils de saint Gn- arrêtés pendant la persécution de Dioclélie.n,
rnnliel,dont saint Paul ava-t été le disciple, leu-- refus de sacrifier aux idoli s leur iillira
quitta le judaïsme à l'exemple de son père. diverses tortures. Après :es avoir accablés
,

25 ABR ABR U
de coops de bâton, ou les jeta dans un ca- dont le plus célèbre était Chodorlahomor.
chot où ils eurent beaucoup à souffrir de la A cette nouvelle, Abraham, qui habitait la
faim et de la soif; mais, comme on ne pou- vallée de Mambré, arm ises domestiques,
rail vaincre leur constance par ce moycti mircha contre les ravisseurs et les défit.
on les étemlit sur le chevalel, el de là ils fu- Gomme il revenait ch irgé de bulin, Melehi-
rent reconduits dans leur prison d*où ils ne sedec, roi de Salem et préire du Très-Haut,
sortirent que pour avoir la télé tranchée, vint à sa rencontre avec des provisions qu'il
l'an 303. - 10 di-ccmbre. lui présenia el lui donna sa bénédiclion.
ARONDE (saint), évéque de Gôme et con- Abraham, à son tour, lui donna la diuie de
fesseur, succéda à saint Amance vers l'an tout ce qu'il avait [)ris à l'ennemi. II eut en-
446, et brilla par sa piété et par ses lumières; suite une vision pendant laqucdle Dieu lui
saint Léon, qui (onnaissail son mérite, l'en- apparut et changea son nom d'Ahram en ce-
voya, en qualiié de légat, au concile lenu à lui d'Abraham, lui prédit que Sara, qui était
Conslanlino|>le l'an 450. Saint Abonde y fit nonagénaire et (|ui avait et" stérile jusqu'a-
souscrire aux Pères la lettre du pape à saint un fils d'où sortirait une nation
lors, aur/iil
Flavien. il fit décider aussi qu'on rétablirait puissante dont il lui prédit les destinées il :

sur leurs sièges les évêques, qui, ayant cédé lui prescrivit eu même temjjs.à luielàses des-
à la violence de Dioscore, dans le faux con- cendanls, la circoncision, comme le sceau de
cile d'Eplirse, se repentaient de leurs fauies l'alliance qu'il contractait avec lui. Sara de-
et condamnaient l'hérésie d'Eutychès. Peu de vint mère et mit an momie un fils qui fut
temps après son retour en Italie, il assist i, nommé Isaac. Ce fils unii|ue, qui l'aisail la
en 451, au concile de Milan, où il rendit joie et l'espérance du ses vieuxparcnts, était
compte de ce qui s'était passé d<ins celui de parvenu à l'âge de vingt-cinq ans, lorsque
Conslantinople. Théodorel, évèque de Cyr, Dieu ordonna au saint patriarche de le lui
lui écrivit une lellre qui est parvenue jusqu'à offrir en sacrifice. Cet ordre étrange n'était
nous. H mourut en 469. —2 avril. qu'une épreuve à laquelle Dieu voulait met-
ABONDE (saint), mansionnaire de l'Eglise tre la foi de son serviteur mais Abrah im,
;

romaine, (lorissait dans le vi° siècle et mou- sans balancer, se mit en devoir de l'exécuter
rut en 56'i. Saint Grégoire le Grand fait un de la manière i|ui lui avait élé prescrite, et
bel éloge de ses vertus. — 14 avril. il allait immoler son fils chéri, lorsque Dieu

ABONDE (saint), prêtre et martyr à Cor- lui subslitiia une autre viclime. Il avait
doue, sous le roi Mohamed, était curé d'une cent trente-sept ans, lorsqu'il perdit sa
paroisse de la montagne voisinede celle ville, femme qu'il enterra dans la caverne d'E-
il ne s'altendail pas au martyre, lorsqu'il
y phron qu'il avait achetée pour sa sépulture.
fut entraîné par un perfide stratagème des Trois ans après il maria son fils à Rebecca,
musulmans mais il s'y résigna de bonne
; peiile-lille de Nachor son frère il se remaria
:

grâce el Gt volontiers à Dieu le sacrifice de aussi lui-même à Céthura dont il eut six
sa vie, l'an 854. Lorsqu'il se trouva devant fils, sans compter Ismaél qu'il avait eu d'A-
lecadi, il fit sa profession de foi avec un gé- gar, du vivant de Sara et du consentement
néreux courage el dit analhèmc à Mahomet de celle-ci. Si ce dernier trait choque les
el à ses sectateurs. Aussitôt , il fut déiapilé mœurs chrétiennes, n'oublions pas que l'E-
et son corps exposé aux chiens. — 11 juillet. vangile n'était pas et ne pouvait pas être la
ABRACE (saint), Abracius, est honoré chez règle de conduite des anciens patriarches, et
les Ethiopiens le 9 décembre. sans celte règle que nous devons à Jésus-
ABRAHAM (saint), Abraham, né à Ur en Christ, nous trouverions naturel, légitime
Chaldée, l'an 1996 avant Jésus-Christ, était même ce qui nous paraît contraire à la
,

filsde ïharé. Comme sa famille était infec- sainteté du mariage. Abraham ,âgé de
tée du sabéisme, c'est-à-dire qu'elle adorait cent soixanteTquii\ze ans, mourut l'an 1821
les astres. Dieu, pour le préserver de ce culle avant J. G., après avoir institué Isaac son
idolâtrique, lui ordonna de quitter sa patrie, principal hériti(;r ne laissant à Isinaël et à
,

et il se rendit à Haran, vilh; de la Mésopo- ses autres fils qne des meubles et des trou-
tamie, où son père qui l'avait suivi termina peaux. Les saints Pères ont donné de grands
ses jours. Un nouvel ordre de Dieu lui fit éloges à sa foi qui lui a mérité le titre de
quitter ce pays d'où il se rendit à Sichem Père des croyants, et à son attachement au
avec Sara, sa femme, et Lot, son neveu. La culte du vrai Dieu au milieu d'un siècle
,

famine l'ayant obligé de se rendre en Egypte, plongé dans l'idolâtrie. Aussi le Seigneur l'en
Pharaon lui enleva sa femme, croyant récompensa par des faveurs signalées et par
que c'était sa sœur; mais ce prince, dé- des communicalions intimes, je dirais pres-
trompé par un prodige, la lui rendit avec que familières témoin ce dialogue sublime
des présents. Un pareil enlèvement eut lieu
,

au sujet de la destruction de Sodome. — 9


quelque temps après de la partd'Abimelech, octobre.
roi de Gérare, et se termina de la même ma- ABRAHAM (saint), martyr en Ethiopie,
nière. Abraham étant venu ensuite se fixer souffrit avec saint Jacques el un autre. — 10
à Belliel ayec son neveu, leurs troupeaux, août.
devenus trop nombreux pour les pâturage; ABRAHAM (saint), martyr en Perse, fut
qui s'y tiouvaient les obligèrent de les
, arrête par ordre du roi Sapor II, et sur son
conduire ailleurs. Lot alla s'établir à So- relus d'adorer le soleil elle feu, il fut d'abord
dome, d'où il fut quelque lemps après em- jeté dans un cachot. Dans un second inter-
mené prisonnier par quatre rois du pays. rogatoire, comme il persévérait à confesser
,

95 ABR ABR S6
Jésus-Christ, Sapor lui fil crever les jeux bienheureuse éternité vers l'an 360. Après
,

avec un 1er rnnu'e, et il mourut deux jours sa mort on accourut de toutes parts à sa
après, l'jin 339. — 30 novembre. cellulfi pour se procurer quelque partie de
ABRAHAM (saint), Abraamius évô()ue , ses habillements dont le seul cimtacl guéris-
d'Arbelles et martyr, fui décapité pour la sait les malades. Sa vie a été écrite par saint
foi, pendant la persécution de S;ipor 11, roi Ephr«!m , son contemporain et son ami. —
de Perse, l'an 3'vS.Soii corps fut Iranspurté à 15 mfirs et 27 octobre.
Telman, d.ins l'Assyrie, où il était lionoré AF.lvAli.\M (saint ) , Ahranines évéque de ,

aulr'fois le 5 février. Carres en Mésopot unie embrassa d'abord


,

ABHAHAM (saint), ermite, né à Ciiid.ine la vie solitaire il alla ensuile annoncer l'E-
;

près d'Eilesso en .Mésopilamie, d'une famille vangi'e d.ins un village du moni Lib m où
riihe et p'euse, fut élevé dans les sciences ri&gnait encore le culte des idoles. Les ha-
divines et humaines. Lorsqu'il fut parvenu bitants ne l'eurent pas plutôt entendu prê-
à l'âge de s'établir, il se maria, contre son cher conire leurs dieux qu'ils se jetèrent,

inclination et par déférence pour ses p.irents; sur lui d.Mis l'inlention de lui ôler la vie.
mais le soir de ses noces il déclara à sa jeune Mais la patience el la douceur qu'il montra
épouse qu'il était décidé à garder la conti- au milieu des mauvais traitements dont ils
nence. L'.iyanl fait consentira crtle résolu- l'accablaient, timehèreni leilement ces bar-
tion, il (juitla aussiiôt la maison paleincllc bares ,qu'ils renoncèrent à leur lioirilde
et alla se c.iclur près d'Edcsse, dans une projet. Un service important qu'il leur ren-
cellule inhabitée. Après dix-sept jours de dit, peu après acheva de lui concilier tous
,

recherches, sa famille parvint à découvrir sa les cœurs. Comme ils se trouvaient dans
reiraile, mais rien ne put la lui faire aban- l'impossibilité de payer l'impôt et qu'ils
donner. Pour se soustraire aux tentatives allaient être conduits en prison par les
qu'on voudrait essayer à l'avenir, il mura la agents du fisc, le saint missionnaire em-
porte de sa cellule, n'y laissant qu'une petite prunta la somme réclamée el acquitta leurs
ouverture pour y passer les aliments qu'on charges. Alors pénétrés de reconnaissance
lui apportait. Pendant les ciu(|uante ans et d'amour, ils prêtèrent une oreille atten-
qu'il y passa, il n'en sortit que deux fois : tive aux instructions de leur bienfaiteur et
la première, par ordre de l'évèque d'I'^desse, se soumirent avec docilité à la loi chrétienne.
qui, après l'avoir élevé au sacerdoce, malgré Abraham après être reste trois ans au mi-
,

sa résistance et ses larmes, l'envoya évan- lieu du troupeau qu'il avait gagné à Jésus-
géliser une bourgade de son diocèse, dont Christ, le confia à un prêtre vertueux et re-
les habitants étaient restés idolâtres, malgré tourna dans sa solitude ; mais on l'en tira
tout ce qu'on avait pu faire pour les conver- bientôt après pour le placer, malgré lui
,

tir. Abr.iham, après ans de peines et


trois sur le siège de Carres. La dignité épiscopale
d'exhortations, parvint à les amener au chris- ne changea rien à sa manière de vivre et no
tianisme, et sans perdre de temps, il retourna fit qu'accroître sou zèle pour la conversion
dans sa cellule. La seconde fois qu'il en des païens. Il extirpa les restes de l'idolâ-
sortit, ce fut pour courir après la brebis trie qui infectaient encore son diocèse et ré-
égalée et pour arracher au désordre sainte foima les mœurs des mauvais chrétiens. Il
Marie, sa nièce. mourut en 422, à Constanlinople, où il avait
Comme elle était encore très-jeune lors- élé mandé par Théodose le Jeune. Ce prince
qu'elle perdit ses parents , Abraham lui fit qui avait une grande vénération pour sa
bâtir une cellule à c6ié de la sienne afin de , sainteté garda un de ses vêtements qu'il por-
continuer son éducation et de la former à la tait à certains jours comme une précieuse
vie anarhorctii|ue, à laquelle il la destinait. relique. —13 février.
Marie fil d'abord de grands progrès dans les AiUlAHAM (saint ), abbé en Auvergne, né
voies spirituelles mais s'etant laissé sé-
; au commencement du v siècle sur les bords
duire par un solitaire qui cachait des mœurs de l'Euphrate dans la haute Syiie quitta ,

corrompues sous les dehors de la piété, celte son pays , à l'exemple du saint patriarche
faute fil sur elle une impression si forte ,
dont il portait le nom pour aller visiter les
,

qu'elle s'enfuit désespérée, et se retira dans solitaires d'iigyple; mais il fut arrêté en
une ville éloignée où elle se livra pendant
, route et mis en prison. Ayant recouvré sa
deux ans aux plus honteux désordres. Abra- liberté au bout de cinq ans, il vinl dans les
ham, q li pendant ce temps pleurait sa nièce Gaules et fonda, en Auvergne, un monas-
et ne cessait de prier pour sa conversion ,
tère près de l'église qu"on bâtissait alors en
n'eut pas plniôt connu le lieu qu'elle hahi- l'honneur de saint Cyrgues, martyr. Il lui
tail, qu'il se déguisa en homme du siècle et vint un grand nombre de disciples qu'il gou-
se rendit en toute hâte auprès d'elle. Les pa- verna jusqu'à ,'•) mort, arrivée en 4-72. Son
roles louchantes qu'il lui adressa , firent re- corps lut enterre dans l'église de saint Cyr-
naître dans son cœur l'espérance du pardon gues qui devint une paroisse de Clermont.
el produisirent sur elle un changeiiieul si su- Saint Sidoine Apollinaire, alors évéque de
bi!, qu't lie se décida sur-le-champ à retour- cette ville, composa son éloge en forme d'é-
ner dans sa cellule. EUey vécutencore quinze pitaphe, et le Martyrologe romain le qualifie
ans d.ins les larmes et la péinlence. Elle de confesseur illustre par sa sainteté et ses
mourut de la mort des justes et l'Eglise l'ho- miracles. —
Lo juin.
nore comme sainte. Abraham lui survécut ABRAN (saint), Abramts solitaire en ,

encore cinq ans et il alla la rejoindre dans la Champagne était frère de saint Gibrien. Né
,
,

37 ABS ACA 28

on Irlandp, il vint en France sous l'épiscopat noré sur les confins de l'Egypte et de l'E-
de saint Kcini avec sos six frères ei ses trois
, thiopie le lOjanvier.
sœurs, qui tous sont honorés comme sjiiuls ABSÉODK [îininl) Absrndiis martyr près

, ,

dans l'L'lglise. Le saiiil é,vé(iue de Kiirns leur de Home, souffrit avec plusieurs autres.
procura des solitudes sur les bords de la 2!) juillet.

Marne. Abriin s'y sanclifi p;ir les exercices i ABUDÈ.ME (saint), Ahu'fmius martyr ,

de la piété cliiéiieniie et par les praliques de dans l'ile de Ténédns Siiuffrit sous l'empe- ,

la pénitence. — dércmbre.
.'{ reur Dioclétien. — ISjiiil et.
aBHATÉK sailli ), Abrnleus esl honoré
( , AliVCE sainie) Abyiia esl honorée en
( , ,

chez les lâhiopicns h- i'6 avril. Angleterre avec le titre de prieure mais on ;

AHKlî (saint), Aper, prêtre, honoré à ignore dans quel monastère elle exerç.iit ses
Grenoble le 11 dccenilue. fonctions. —
août. 24-

ABI'il'! (sainte), Abra, vierge issue d'unie AGACE (saint), y4(ac!«s,évéqtie d'Antioche
des plus illuslies familles des Gaules était , en Phiygie et confesseur, fui siirnominé
fille de saint Uilairc cvéque df Poitiers
,
,
Agalhange c'esl-à-dire b'ii anrje. Pendant
,

qui était marié avant son éle>aiion à épis I qu'il s'appliquait à préserver son troupeau
cojiat ri uiéuie avant sa conversion, lîllo n'a- de riiérésie des marcioniles qui élaii nt en
vait que treize ans lorsqu'elle manifesta le
, grand nombre dans son diocèse et qu'il ,

déMT de on racler un inanij^ «i aii.ijV'ux. uiellait tout en œuvre pour ramener ces der-
S.n illustre père, qui était exilé pour la niers dans le sein de lEglise, sui vint la per-
foi et qui se trouvait alors en Pbry^ie in- , secuti'in lie Uèce. Martien , gouverneur de
formé de son projei, lui écrivit une lettre la province, élanl allé à An'ioche,se fit
qui esl parvenue jusqu'à nous et dans la- amener le saint évêque et lui ordonna de
quelle ii lui dit que si elle elail assez géné- sacrifier a l'empereur. Acace répondit qu'il
reuse pour ne pa- désirer un époux inurlel olîrait à Dieu ees vœux pour le salut du
dv beaux habits el tout l'uilirail d'un luxe prince, m. is qu'on ne pouvait offrir des sa-
mondai'.), elle eu serait récompensée par Jé- criiices à un homme. Martien lui proposant
sus-Clir.st au delà méiiie de ce qu'elle pou- ensniie d'adon r les dieux du paganisme,
vait iniaginer. « Pourriez-vous ajoule-t il , ,
entre autres Apollon, qui prési rve les hom-
ne pas partager l'envie que j'ai de vous voir mes de la lamine de la pesie et des autres
,

conserver rineslinw.ble tté^or de la virgi- fléaux, qui éclaire et régit l'univers.^» (Juoi 1

nité? Je ne veux que votre bonheur el votre ce jeune fou qui, épris de l'amour d'une fille,
plus grand avantage. » De son rô;é, il s'a- courait après elle, sans prévoir la manière
dre.sa à Jésus-Chii>t le conjurant de met-
, dont elle allait échapper à sa poursuite. Il
tre au hunihre de ses t poisses une tille len- es! constant qu'il n'était pas prophète, puis-
dreiiieut chérie, et sa rière fut exaucée.
; qu'il ignorait eu qui devait lui arriver il :

Abre suivit le conseil de son père el se con- n'était pas dieu non plus puisqu i. se laissa ,

sacra à Dieu en prenant le voile des vierges. tromper par cette lilie. Mais ce ne fut pas le
11 y avait peu de temps que !>aint Hilaire seul malheur qui lui arriva ni la seule sot- ,

était revenu de sou exil el ^u il était de re- tise qu'il lit. Tout
inonde sait qu'il conçut
le
tour à Poitiers, lorsqu'elle mourut, vers l'an une passion infâme pour le bel Hyacinthe ,

36i, à peine âgée ne dix-sept ans. Elle esl et qu'il fut assez maladioil pour lui casser
honorée à Poitiers le 13 décembre. la tête en jouant avec lui au palet. N'est-ce
ABKOi'lME (saint), Abrasima, prêtre per- pas aussi ce prétendu dieu qui se fil maçon
san el martyr, était disciple de saint .Milles ,
avec Neptune autre dieu de la même es-
,

évê>)ue de Suze, el faisait partie de son cler- pèce, et se mit aux gages d un roi pour bâ-
gé. Peu lant qii ils étaient occupés à conver- tir les murailles d'une ville? N'est-ce pas lui
tir les païens dans la province des Kazi- encore qui, chassé du ciel et se trouvant
,

chcens, ils y furent airêtés pendant la per- sans ressource, se vil léduil à garder les
sécdlion de S.poi- 11 par ordre du gouver-
, troupeaux du roi Admète? Li vous voudriez
ne ii, Uorriiisd .s tiuj hrise {'*i), qui les fit que je sacrifiasse une leilediv inilé? Et pour-
cl

charger de cliaine-' et conduire à Aiaheldag- quoi pas aussi à Escuiape. quoique foudroyé
dar, lapiiale de la piovinee. Sur leur refus par Jnpiiur, a Vénus maigre ses honteux dé-
de sarrilier au soleil , ils furent par deux sordres, et à ceni autres monstres sembla-
fois fusiigés c^ uelli meut el jetés dans un bles ? Ne croyez pas que la crainie de périr
cachot. Abrosime en lui tiré qi.elque temps au milieu des supplices poisse jamai.s me
après et conduit avec saint Sina qui avait décider à adorer ecuxqueje rougirais d imiler.
partagé ses .souiïrances , sur le hart d'une Si quelqu'un avait commis de pareils forfaits
montagne où r'es soldats les lapidèrent; leurs dans la province que vous gouvernez et
corps, transportés à Malcan, furent déposés qu'il essayât de se justifier pai l'exuiiiile de
dans un tombeau qu'on leur avait piépare. vus iiiviniles esl-ce que vous le renverriez
,

Saiiii Atirosimc esi honoré chez les Grecs le absous? El cependant vous adorez dans ces
10 novembre et chez les Laliii, le 22 avril. dieuv ce que vuus puniriez sévereinenl dans
AiiSALt N (saint), Absilom, martyr eu les hommes. —
Je sais que vous mires chré-
Cappadof.e avec saint Luce, é\èque:on croi! tiens vous êtes d.iiis l'usag d'insuler nos
qu lis iureui mis à morl par ie^ .\bares,qui dieux , mais pour reparer celle laute venez ,

ravagèrent la Cappadoce sous l'emijereur avec moi au temple oe Jupiter el de Junon ,

Mauriee à la lin du vi' siède. — 2 mars. rendre liommage a ces doux grandes divini-
AiiSADE (sailli), Absadiu;:, prélre, est ho- tés d,;MS un b.uquut religieux.^ (jue je sa-
,

59 ACA ACA 50
crifip à uii homme
donl le tombeau se voit quefois d'un seul mot, ces dieiix devant les-
etirore aujourd'hui dans l'île de Crète Est- ! quels tremblent ceux qui les ont fabriqués?
ce que par hasard il sérail ressuseilé? — Pour nous nous craignons non les divini-
, ,

T n'ahoutil à rien : il faut sacriflei


lUt cela tés de bois ou de pierre, mais le Dieu qui est

ou uniurir. Vous parlez coinine les hriganils le maître de la nature, qui nous a créés et
de la i)aluiaiie, (]ui , lorsqu'ils surpreiiuent qui nous a délivrés de la mort et de l'enfer.
un voyageur dans les délilés de leurs mon- — Donnez-moi les noms que je vous de-
tagnes , lui deuiandenl l.i bourse ou la vie. mande el craignez qu'un second refus ne
,

Ou()ii]ue vous me placiez dans l'alleriiati ve vous coûte cher. —


Vous voulez connaître
de iDOiirir ou de comineilre un crime, je les noms des autres ministres du Seigneur
vous déclare que cela ne m'effraye pas. Si Comptez-vons donc pouvoir triompher fie
j'étais coupable de quelque forfait , si plusieurs, vous .\uc je confonds quoi(|ue je ,

j'avais à me teprocber des adultères des , sois seul? En voai des noiiis. puisque vous en
vo's ou des assassinats, |e -eiais le premier a voulez le mien est Acaee, mais je suis plus
:

m'en punir, sans aliendre voire jnj^einent; connu sous celui d'A^alhange j'ai deux ;

mais si tnut mon crime est d'adorer le vrai compagnons, Pison, évèque des Troyens et ,

Dieu, et si pour cela je suis li\ ré au dernier Menandre, prêtre de celle égl'se. « Martien,
snptilice, je serai condamné, non par les après cet iiilei'ro.;ato rc, le fil conduire en
lois, mais par l'inpis'ice du juge. Je n ai — pi ison avec ordre de ly r- tenir, jusi)u'à ce
,

pas l'ordre de vous juger, m:iis de vous con- que l'empereur, à qni il envoyaii les pièces
traindre à sacrifier. 8i vous ne le faites pas du procè^ eût prononcé sur son sort. Dèce
de bon gré, je saurai bien vous y forcer. — ,

ayant pris connais-ance de l'affiire fut si


Moi aussi j'ai reçu un ordre qui me d 'fend frappé des réponses d'Acace, qu'il le fit mettre
de renoncer à mon Dieu. Si vous croyez de- enlibert.el voulutqu'on neTinquIétàt plussir
voir obéir à un homme qui demain se: a la sa religion. On ignore s'il survécut lon;.(temi)s
pâture ries vers , commenl n'obéirais-je pas à cette glorieuse confession et en quell .in- •

à un Dieu donl la durée est elernelle et la née il mourut. Les Grecs l'honorent le 31 mars.
puissance infinie?... à un Dieu qui a dé- ACACE isuiul), prêtre de Prose en Hitliy-
claré qu'il renierait devant sou Père celui nie et martyr, fut décapité pour la foi avec
qui le renierait devant les houiiues Vous ! — saiul Patrice, son évêque, par ordre de Ju-
venez de proférer un mol qui ti)uche à une les ,
gouverneur de la province vers i'an ,

erreur de votre secte et je désire depuis 283, sous le règne de Numéri ii. 28aviil. —
longtemps d'élre éclairé sur ce point. Vous AGACE ( saint ) martyr à Séb.sste en Ar-
,

dites donc que Dieu a un fils? O :i il eu — , ménie était prêtre des idoles et grand en-
,

a un. —
Et (pii est-il, ce fils? Le Verbe de — nemi du christianisme, lorsqu'assistaui au
grâie et de vérilé. —
Esl-ce ainsi qu'il s'ap- supplice de sept femmes qui n'avaient pas
pelle ? —
Vous ne m'avez pas detnandé son voulu renier Jé<us-Chiist leur constance ,

n<im, mais ce qu'il était. Eh bien! son


- héroïque au milieu des tourments fit sur lui
nom? —
JÉsis-CiiBisT —
De quelle lem ne
! une impression teile, qu'il confessa Jésus-
Dieu a-l-il eu ce fils? —
Dieu n'engendre pas Christ en s'ecriant qu'il était aussi son disei
son fils à la manière des hommes. Le N'erbe pie. Un autre (laïeu nomme Hérénarque
est sorti de l'intelligence de Dieu , selon imila son exemple. Le président Maxime les
cette parole des livres divins mon cœur a : joignit a ces saiiiies femmes el les condamna
produit une parole sainte. —
Dieu a donc un à partager leurs supplices. Ils eurent la tète
corps? —
Lui seul se connaît pour no s, : tranchée 303 sous l'empereur Dio-
l'an .

nous ne saurions dire quelle forme il a ,


cli'tien. —
28 novembre.
parce qu'elle est invisible Nous le connais- ACACE quarante martyrs
(saint), l'un des
sons cependant assez pour le conlVsser et de Sébaste en Araiéiiie, dont les noms nous
l'adorei .

S il n'a point de corps. Comment ont été transmis par siint Basile le Granit ,
peut-il avoir un cœur ? —
L'intelligence sub- dans le panégyrique iju'il fit en leur hon-
siste intlependamiiient des urganvs corporels neur, était soldat comme ses compagnons, et
et peul se passer de leur secours. Mar- — se trouvait en garnison à Sibiste, lorsque
tien ,change.ini df discours, lui proposa |)arut, en 320, un édit de Lic:nius, ordon- qm
l'exemple des marcioniles ou cat ipliryges nail, sous peine de nmrl , d'adorer les dieux
qui avaient sacrifié aux dieux qiioiqte (l(; r<'m|jire. Toute l'armée s'y soumit à l'ex-
,

chrétiens, et l'engagea à les iuiiler, ainsi (|ue ception de ces quarante soldats, qui préfé-
sou trouprau. Acace répondit que les fid.les rèrent la mort à l'apostasie. Lvsias, leur gé-
confiés à ses soins ne lui obéir. lienl pas s il n rai, n'ay.int pu vaincie leur lésisiance, les
leur comniand.iit des choses contraires à la livra à Agricolr^us gouvemeurde la pro-
,

loi divine. —Donnez-moi !a liste de cesclirt- vince. C'Iui-ci leur ayant laii subir sans suc-
liens. — Leurs noms sniii écrits au ciel dans cès les plus cruelles tortures, les comlamna
le livre de Dieu. — Où sont vos compagnons , à re^ter nus sur un ét.ing gelé, par un froid
(pii comme vous exercent la ma^ie p nr très-intense, et il avait eu la perlide j)réeau-
tromper et séduire le peuple ? il n'est er- — i tion de faire disposer près de là des bains
sonne qui ail plus d'horicur pour la magie chauds, pour recevoir ceux que la violence
que les chréliens. —
La religion ()ue » ous (lu froid auiait décidés à se soumettre à l'é-
propagez n'est rien autre chose ijue de la dit. Un seul suce -intia à l.i tentalion et mou-
ma:ne. — Appel z-vo',r^ inasiie i- pn';-.:-];- rut aussilôl après ju'il .1 uiri' da :s le !).;i:i;
I <

avec lequel nous renveisuns vus dieux, quel- mais le nomure de quarante n'eu fut pas di-
31 ACA ACE M
ininné; carcet apostat fui remplacé par un dos AGATHE (sainl), i4ca{/((us, centurion el
gardes, qui était placé sur le bord de l'étang martyr à Bysance, fut dénoncé comme chré-
et qui avait vu quarante rouronnos suspen- tien par le tribun Firme. Après avoir subi la
dues sur la léle des martyrs. Ce prodige k question à Pèrinthe, par ordre du juge Bi-
décida à prendre pour lui celle qui se trou- bien, il fut conduit à Bysance, où le procon-
vai! vacante , et c'est ainsi qu'il réalisa le sul Flaccus le condamna à être décapité, en
vœu de ces héioïques soldats qui avaient de- 30.'], pendant la perséculion de Dioclétien.

mandé à Dieu que leur nombre de ((U'iranle Son corps, (lui avait été jeté à la mer, fut re-
restât intact. Q mnd on les (ira de dessus la trouvé dans le golfe de Squill;ice peu de
glace, la plupart étaient morts les aulres : temps après el il est honoré d ins cette ville,
;

étaient mourants. On les chargea ions sur qui possède ses reliques. Il y avait à Cons-
des voilures et on les couduisii à un immense tantinople une ég'isi; de son nom qui tombait
bûcher où ils furent li>rés aux flammes. On en ruines, el que l'empereur Justinien lit re-
jeta ensuite leurs restes dans le Meuve mais ; bâtir. -- 8 mai.
les chrétiens parvinrent à soustraire ()uel- ACAUflE (sainl), Arauhus, abbé en Ethio-
ques-uns de leurs ossements, et la\ille de pie , est honoré le 23 janvier.
Césaréeen possédait du temps de saint Ba- ACGA (saint), è»èqiie d'HaguIslat ou
sile. — 10 mars. d'Hexam , dans le Norlhumberlind était ,

AGACE (saint), martyr à Milet dans l'Fonie, moine de Saint- Benoit et avait éié mission-
subit pour la foi diverses tortures, et fut en- naire en Frise lorsqu'il succéda en 709, à
, ,

snile jeté dans une fournaise ardente; mais saint Wilfrid, dont le diocèse comprenait
les flammes ne lui ayant fait aucun mal, il tout le Norlhiimberland. Hexain, il est vrai,
fut décapité, vers l'an 3-21, pendant la [lersé- en avait clé démembré quelques années au-
cution de l'empereur Liciniiis. 28 — jnillet. paravant, et administré par sainl Jean de
ACACE (saint), évêque d'Amide eu Méso- Béverley; mais saint Wilfrid protesta cimire
potamie, florissail dans le v siècle. Il s'illus- celte érection, faite pendant son exil, et elle
tra par ses vertus, mais surtout par sa cha- ne devint définitive qu'après sa mort. Acca
nté, il vendit jusqu'aux vases sacrés de son Dt le voyage de Uome, d'où il ramena des
église pour racheter sept mille Persans qui ouvriers qui rebâtirent l'église d'HaguIslat,
avaient été faits prisonniers dans la guerre dont il fit sa cathédrale. Il composa (lour son
entre Vararancs et Théodose le Jeune, et Eglise des officer! tirés en partie de la liturgie
qu'il renvoya au roi de Perse. Ce prince romaine. Il a aussi laisse un Traité des souf-
voulut voir l'auteur d'un acte de générosité frances des saillis, ainsi qu'un R'cueil de
si extraordinaire, et saint Acace profita de lettres à ses amis, parmi lesquelles il s'en
celle enirevue pour poser les bases de la trouve adressées à saint Bédé, surnommé le
paix qui fut conclue bientôt après entre la Vénérable, qui composa, à sa prière, son
Perse el l'empire d'Orient. 9 avril.— Commentaire sur saint Luc. Il mourut l'an
ACAFOXE (le bienheureux), martyr au 7i0, et il s'est opéré plusieurs miracles à son
Japon avec le bienheureux Cincoga el vingt- tombeau. — 20 octobre.
liuil aulres, fut mis à mort pour la foi chré- ACGUltSE (saint), Acciirsius religieux de
,

tienne, vers le milieu du xvir siècle; el 11 est l'ordre de Saint-François et martyr à Maroc,
nommé, dans quelques calendriers, le 10 sep- fut chargé par le sainl fondateur d'aller, avec
tembre. quatre de ses confrères, prêcher l'Evangile
ACAIOCE (saint), Achaicus, missionnaire aux mabomélans. Ils coaimencèrenl leurs
en firèie, fut l'un di'S premiers prédicateurs missions par les Maures de Séiille, qui,
de l'Evangile dans cette contrée, où on l'ho- après les avoir cruellement mallraiiés , les
nore le 13 juin. chassèrent du pays Ils s'embarquèrent pour
ACAIKE (saint), Achnrius , évêque de l'Afrique et pénélréient dans le Maroc, d'où
Noyou, quitta le monde de bonne heure et se ils furent aussi expulsés; mais y étant reve-
relira au monasièie de Luxeuil où il reçut , nus une seconde fuis, dans l'espérance d'y
l'habit des mains de sainl Eustase. H fut tiré opérer quelques conversions, on les arrêta
de sa solitude vers l'an ()2I, pour être placé el on leur fit subir une flagellation si cruelle,
sur le siège de Noyon, auquel était réuni re- que leurs côtes étaient à découverl. On versa
lui de Tournai. Aidé de saint Amand de sur leurs plaies de l'huile bouillante et du
Maësirichi, qui n'élail encore qu'évêiiuc ré- vinaigre; on les traîna ensuite sur des mor-
gionnaire, il convertit un grand nombre d'i- ceaux de pois casses. Le roi les ayant fait
dolâtres. Il conseilla au roi Pagobert de nom- venir en sa présence, il leur fendit lui-même
mer évêque de Térouanne sainl Omer, qu'il la tête avec son cime'erre, l'an 1220. Leurs
avait connu à Luxeuil, et ce choix eut l'ap- corps, qu'on avait rachetés, furent trans-
probation universelle. Saint Acaire mourut portés à Coïmbre et déposés dans l'église de
en G39, et eut pour successeur saint Eloi. Il Sainle-Croix. Accurse fut canonisé avec ses
fui enterré dans l'église de Sainl-l'ierre et de compagnons, l'an 1481, par Sixte IV. —
16
Saint-Paul, située hors de la ville. 27 no- — janvier.
ve. libre. ACEPSIME (saint), Acepsimas , évêque
ACAS (le bienheureux), Achas enfant, , d'Honile en Assyrie, et martyr, élail âgé de
mourui en bas âge l'an 1220, après avoir plus de quatre-vingis ans lorsqu'il fut arrêté
donné des marques extraordinaires de piélé. l'an 377, qui élail la 37' de la grande persé-
Il est honoré à Tourout
en Flandre, sa pa- cution de Sapor II, roi de Perse. Chargé de
irie, où l'on garde ses reliques. 11 juin. — chaînes et conduit à Arbelles, où se trouvaille
35 ACE ACH 54
gouverneurde province, ceniagistrat lui de-
la quinze de l'autre tiraient de toutes leurs for-
manda pouniuoi il n'adorait pas le soleil, divi- ces, pendant que deux bourreaux le frap-
nité Inqiiclle tout l'Orient rendait hommage. paient avec des courroies. Acepsime étant
«Je no comprends pas comment des hommes mort au milieu de cet affreux supplice, on
raisonnables mettent la créature au-dessus du mit des gardes auprès de son corps, pour em-
Créateiir.et je me garderai biendedéshonorer pêcher les chrétiens de l'enlever. Mais ceux-
ma vieillesse par une telle conduite. » — A ci étant parvenus à s'en emparer secrèteiiient

cette réponse, le gouverneur lui fit lier les trois jours après, il fut. enterré honorable-
pieds avec de grosses rhaîiies.; on le coucha ment par les soinsfd'une fille du roi d'Armé-
par terre, et on lui donna tant de coups, que nie, qui se trouvait en otage chez les Perses.
son corps ne paraissait plus être qu'une seule — 22 avril et 10 octobre.
plaie. Après avoir passé la nuit en prison, il ACEPSIME (saint), prêtre et anachorète
reparut ie lendemain devant le tribunal; et en Syrie, qui tlorissait vers le commencement
comme il persi'-tait dans son refus de la du V siècle, habitait une petite maison qu'il
veille, on l'étendil par terre et on lui lia le tenait fermée, ne recevant aucune visite et
corps, les cuisses et les jambes avec des cor- ne parlant à personne. Ceux qui s'étaient
des (ju'on serrai! au point de lui briser les
,
chargés de lui porter sa nourriture la lui
os. L'ofQcier qui préï<idait à la question passaient par un petit trou percé obliquemenl,
l'ajanl exhorté à se soumellre à 1 édit du afin de n'être pas exposé aux regards de qui
roi, Acepsime répondit, pour lui cl pour deux que ce fût, et cette nourriture consistait dans
autres m.irtyrs qui partageaient ses tortu- des lentilles trempées dans l'eau. On ne re-
res «
: Nous mettons notre confiance en nouvelait sa provision qu'une fois par se-
Dieu,el nous n'oliéissons point à un éJit im^ maine. Quant à sa boisson, il se la procurait
pie. » Si on ne le condamna pas à mort sur- lui-même en allant puiser de l'eau à une
le-champ, ce fut pour lui faire souffrir des fontaine qui coulait près de sa demeure. Sa
tourments plus lerribles que la mort. Il resta réputation de sainteté s'était répandue dans
trois ans en prison, et pendant ce temps il tout rOrient, et il était parvenu à un âge
n'y eut point de mois où il ne fût appliqué à avancé lorsque, se sentant près île sa fin, il
la torture, point de jour qu'il n'ait eu à lut- permit de le venir voir à tous ceux qui le
ter contre ses persécuteurs, point d'heure où désireraient, et il annonça aux premiers qui
il n'ait été sous la menace d'une mort cruelle. se présentèrent qu'il n'avait plus que cin-
Sapor étant arrivé en Médie l'un 3S0, Acep- quante jours à vivre. Son évéque se rendit
sime fut tiré de son caciiol et conduit, avec près de lui, et le pria de se laisser ordonner
ses deux compagnons de captivité, devant prêre. « Je n'i^ïnore pas, mon père, lui dit il,
Adarsapor, chef des gouverneurs de provin- quelle est la graiidi-ur de votre vertu et celle
ces. L'état dans lequel ils se trouvaient, par de ma misère; mais c'est par le caractère
suitiî de ce qu ils avaient souffert, faisait ver- épiscopal, et non par mon indignité, que je
ser des larmes aux plus insensibles, même confère le sacerdoce. Veuillez donc le rece-
parmi les idolâtres. Adarsapor, entouré de voir par le minisière de mes mains et par la
satrapes et de gouverneurs, leur deujanda grâce du Saint-Esprit. — J'y consens, parce
s'ils étaient enfin disposés à obéir à l'éJit du que '}i n'ai plus que qtielques jours à vivre;
prinee. « Si vous espérez, répondit le saint car si mon séjour sur la terre devait encore
évêque, nous faire abjurer noire foi, votre se prolonger longtemps, je refuserais un far-
espérance est vaine, ^'ous pouvez nous con- deau aussi redoutable, ne pouvant penser,
damner à quel supplice vous voudrez , car sans eilroi, au compte que j'aurais à rendre
nous avons appris à ne pas redouter la mort. d'un tel dépôt. » Ensuite, il se mit à genoux
— C'est le propre des criminels de la souhai- et reçut la préirise. Il mourut peu de temps
ter : ils se trouvent par là délivrés des pei- après, et aussitôt les habitants du voisinage
nes qu'ils méritent mais vos désirs ne seront
; accoururent, se disputant l'honneur d'em-
point satisfaits vous vivrez, et votre vie, que
: porter chez eux ses restes mortels. Pendant
je rendrai aussi insupportable qu'une mort cette contestation survint un homme qui leur
continuelle, sera un exemple pour tous ceux assura que le saint l'avait obligé, par ser-
de votre stcle. —
Vos menaces ne servent de ment, de l'enterrer dans le lieu même oii il
rien Dieu, en qui nous mettons notre con-
: serait mort; ce qui fut exécuté. C'est ïhéo-
fiance, saura nous donner de la force et du doret qui nous a transmis ces détails sur
courage. » —
A ces mots, Adarsapor devint sailli Acepsime , qui est nommé dans les
furieux, et jurant par la lorlune du rui son menées des Grecs le 3 novembre.
maître, il protesta (jiie si les martyrs n'obéis- ACESTE (saint), soldat et martyr, fut con-
saient sans délai, il rougirait de leur sang verti par l'apôtre saint Paul, qu'il était chargé
leurs cheveux blanchis par l'âge, qu'il dé- de conduire au supplice, et il fut mis à mort
truirait leurs corps, et feraii réduire en pou- peu de jours après. Il est un de ces trois sol-
dre jusqu'à la dernière parcelle de leurs ca- dats menlionnésUans le Martyrologe romain,
davres. —
« Nous vous abandonnons nos qui ne donne pas leur nom. 11 est honoré le
corps quant à nos âmes, elles appartien-
: 2 juillet.
nent à Dieu. Exécutez donc vos menaces, et ACHARD (saint), Aicardus, abbé de Ju-
vous mettrez le comble à nos désirs. » Adar- miéges, né vers l'an 621, sortait d'une des
sapor, toujours plus furieux, fit coucher par plus illustres familles du Poitou, et Ans-
terre le saint vieillard, auquel on attacha chaire, son père, était un des principaux
dei cordes que quinze hommes d'un côté et seigneurs de la cour de Clotaire II. 11 fut
.

3S ACH ACU S«

élevé à Poitkrs dans le monastère de Sainl- tres lortures, qui se terminèrent par la dé-
Hllaire, cl il (il de grands progrès dans la capitation. —On pl'ice son marlyie sous le
science el la piélé. A seize ans, son père règne de Trajan, vers la fin du premier siècle.
vonlul le produire à la cour, afin di' le pous- On bàtil à Home, en l'honneur des saints
ser vers les honneurs el les disnilés ; mais Nérée et Acbilléc, une église (jui devint un
Achard manifesta si vivemeni le désir de se titre de cardinal. Comme elle tombait en

consacrer à Dieu, qu'Aiischaire le l.iis-.a ruines, le célèbre Baro; iu^, qui l'avait eue
libre de suivre sa vocation. Il prit l'hihil pour titre de son cardinalat, la fit rebâtir
dans l'abb.ije de Jouin, située à l'cxlrémite avec magnificence. —
12 mai.
du Poitou, el renommée par la «ainlelé des ACHILLÉE (saint), martyr à Valence en
religieux qui l'hiibilaienl. Ses parenls ayant Dauphiné, était disciple de saint Irénée, évê-
ensnilc fondé l'abbiiyc de Quinçay , saint que de Lyon. Il fut envoyé parce prélat à
Philibert, abbé de Jumiéges, y plaça quel- Valence pour seconder les travaux apostoli-
ques-uns de ses religieux, à la lêle desquels ques de saint Félix, (jui était prêtre, cl que
il mit Achard. lîieniôl après, il le chargea saint Irénée avait établi chef de la mission
du gouvernemeni de Jumiéges, qui renfer- de \aience. Le nombre des conversions de-
mait Jilors i)00 religieux. Saint Achard sut vint si considérable que les pa'iens en furent
entretenir, dans une si nombreuse commu- alarmés, ce qui détermina un magisirat de
nauté, ferveur et le goût de l'é-
l'esprit «le la ville, nommé Corneille, à anêtci ces mis-
lude. Lorsqu'il se sentit proche de sa 6n, il sionnaires. Après les supplice- du chevalet
fit venir ses religieux autour de son lit, et el des roues, ils furent frappé^ par le glaive,

leur adressa, sur la charité fraternelle, une vers l'an 212, sous l'empereur Caracaila. —
allocution qui les fit tous fondre en larmes. 23 avril.
H mourut à 63 ans, vers l'.in 687, et fut en- ACHILLÉE (saint), confesseur, est honoré
terré dans l'église de son abbaye. Deux siè- en Orient 17 janvier.
le

cles plus tard on transféra son corps à


,
ACiNDlNÉ (saint, Aciuilinus , martyr à
Hâpres, prieuré dépendant de l'abbaye de Rome avec saint Victor et plusieurs autres,
Saint-Waast, pour le souslrair,' à la profa- souffrit pendant la persécution de Dioclétien.
nation des Normands qui ravjgeaieni la Neus- — 20 avril.
trie. —
13 septembre. ACISGLE (saint), Âcùclus, martyr à Cor-
ACHE(sainl), Acins, martyr, à Amiens, doue avec sainte Victoire, sa sœur, fut livré
avec saint Acheul, souffrit vers l'an 290, à de cruelles tortures el à la mort, par ordre
pendant la persécution de Dioclétien. 1" — du président Dion, l'an 30ï, pendant la (lei-
mai. sécution de Dioclétien. Il y avait à Cordoue
ACHEUL (saint), Aciolus, Aclieolus, martyr une église de son nom qui renfermait ses
à AmieMS, ^onflVit ;ivec saint Ache dont il reliques, el dans laquelle les chrétiens infiu-
est queslion dans l'aricle précédent. On bâtit mèrent le corps de saint Parfait, martyrisé
sur le lieu où il avait été exé' ulé une église sous les Maures au milieu du ix*" siècle. —
qui prit son nom et qui servit de cathédrale 17 novembre.
à la ville d'Amiens jusqu'à l'épiscopat de ACRA TE (saint), Acrates, est honoré en
saint Salve. On fonda, près de l'église une Ethiopie le 10 août.
abbaye, et il se fomia un nliai;e qui porte le ACR0S1E (saintej, Acrosia, est honorée
nom de Saint-Ache il. - 1" mai. chez les EtI.iopiens le 29 juin.
ACHILLAS (saint), ^lc/!i//«s, évêque d'A- ACTI.NÉE (sainte), Aitinœa, vierge el mar-
lexandrie, succéda à saint Pierre, martyrisé tyre à ^'ollGrre avec sainte Grécinienne ,

en 311. Le Martyrologe romain le qualifie souffrit pendant la persécution de Dioclétien,


d'homme recommandable par son érudition, comme on l'apprend par une inscription
sa foi, la sainteté de sa vie el la pureté de gravée sur une lame de plomb trouvée avec
ses mœurs. Trompé par l'hypocrisie d'Arins, leurs corps dans l'église de Sainl-Jusie, l'an
qui était alors diacre, il lui conféra le sacer- 114-0. On mit ces corps sous l'autel de la
doce el l'élatilit curé d'une des principales même église, le 16 juin, jour où l'on célèbre
paroisse-; d'Alexandrie nomnue Bauiale. la fête des deux saintes. —
16 juin.
Après un épiscopal de deux ans, il mourut ACUCE (saint), ylr((tii(«, martyr à Pouzzo-
l'an 313, et eut saint Alexandre pour succes- les avec saint Janvier, évêque de Bénévenl,
seur. —
7 ii'ivembre. fut arrêté par l'ordre de Draconce, gouver-
ACHILLE (saint), Achillitts, évêque do La- neur de la l^ampanie, en présence duquel il
risse en Thes^alie, florissait au conimcnce- confessa généreusement sa foi. Tifnothée,
fiienl du IV' siècle el mourut en 331. lo — successeur de Draconce, chargé d'exécuter
m ' i
la sentence qui le condamnait aux bêles, le
ACHILLÉE (saint), Achilleiis, martyr à fit conduire, avec ses compagnons, dans
Terracine avec saint Nérée, son frère, était ramphilhcàtre mais les bêtes ne leur ayant
;

chambellan de sainte Flavie Domitille, pelite- fait aucun mal, on leur trancha la t^éle l'an
nic(e de l'empereur Domitien. Sa maîtresse 303. —10 septembre.
ayant été exilée pour la foi dans l'île de ACUTi'" (sainte), Acula, martyre en .^f^i-
Poniia, sur la tôle de Terracine, il la suivit que, souffrit avec saint Statnlien et plusieurs
d'autant plus \oionliers qu'il était clirélien. autres. — 3 janvier.
C'est à Terracine qu'il lut d'abord flagellé AGUTINE (sainte), Aculina, martyre avec
par ordre du consul lire Minutius Kufus, en- saint Darius et soixante-dix-sept autres, est
suite étendu sur le chevalet ci livré à d'au- honorée chez les Grecs le 12 avril.

m ADA ADA 38
ACYLLIN (saint), Acijllinus, l'un des mar- de Metz ,était fils de Frédéric, duc de la
tyrs qui furent jiirotcs à Scillite,
scilliliiiiis basse Lorraine el de Béatrix, sœur de Hu-
,

leur patrie, conduits à (^arlhagc l'an 202,


el gues-Capet. Il fut placé sur le siège de Metz
pendant l;i pcrscculion de IVnipereur Sévère. en 994-. Sa douceur el ses manières affables
Le ijroconsul Saturnin les condauina à mort, lui gagnèrent bienlôt l'affection de son trou-
et ils furent décapités au noml)re de douze. peau, qu'il édifiait par ses vertus. 11 recevait
— 17 juillet. dans son palais tous les pauvres el tous les
ACYNDINE (saint), Aci/nriinus, martyr en pèlerios qui se présentaient, leur lavait les
Perse avec saint Pégase el plusieurs autres, pieds, et les servait lui-même à table. La
souffrit vers l'an 345,sous le roi Sapor II. terrible maladie connue sous le nom de feu
2 niivembre. sacré s'élant lait seniir à Metz, il changea
ACYNDINE, ou Aquidan (saint), Aei/iidi- son palais en hôpital pour les viciimes de la
nu>:, est honoré à ConstaïUinopie, où
il a une cnntagion.il pansait lui-même leurs ulcères,
église qui appartient au\ Vénitiens et qui et les soignait avec une charité qui lou( hait
s'appelle l'église de Saint Aiiuidan. Il est tous les cœurs. 11 ne célébrait jamais les
nommé dans les ménologes grecs sous le 20 saints mystères sans être revêtu d'un cilice
avril et le 22 août. et sans verser des l,.rmes abondantes. Quo:-
ADALBAUO (saint), Adalbuldus, mari de que sa vie fût une morlifica'ion conlinucUe,
saillie Bielnide, était un des principaux sei- il redoublait cep( ndant ses austérités les
gniiirs de la cour de Clovis 11 ; mais ses ver- veilles de fêles et le carême qu'il avait
,

tus et siirioul sa piélé le rendaient plus il- coutume de passer dans l'abbaye de Gorze.
lustre que sa noblesse et le litre de duc qu'il — L'an 1000, il fit le pèlerinage de Rome,
portail. —
Tous ses enfants, au nombre de pour y gagner les grâces du jubilé, et sa-
qiMlre, sont honorés d'un culte public: tisfaire sa dévotion envers les saints apô-
l'aîné, saint Mauront, tut abbé de lireuil; la tres. De retour à Metz, il fut attaqué de pa-
bienheureuse Clotsendc fut abbesse de Mir- raysie. Lorsqu'il vit que sa fin approchait,
chiennes; sainleYsoieful abiiesse de Hamay, il distribua aux pauvres et aux églises le
peu
où la bienheureuse Adalsinde, s sœur, était s d'argent qui lui restait. 11 mourut l'an 1003
religieuse. Pendant qu'AdalIjaud s'appliquait et il fut inhume dans l'église de Saint-Sym-
à se sancliQer, ainsi que sa famille, il fut pborien. Il est honoré comme bienheureux
assassiné par des scélérats vers l'an 6'i-o. Les le 14 décembre.
miracles opérés à son tombeau l'ont fiit ho- ADALBÉRON I!I (le bienheureux , évéque
norer noii-seulemeut comme saint, mais de Metz ,
surnommé de Luxembourg, parce
aussi comme martyr. Sainte Ilictrude li! en- qu'il sortait de l'illustre famille de ce nom,
terrer son corps dans le monastère d'EInon, llorissait au milieu du xi' siècle, el mourut
d'où il fut transféré à Sainl-Amand, à l'ex- en 1072. Il 01 bâiir des lieux réguliers auiour
ception (le son chef, qui était reste en Aqui- de l'église de S.iinl-Sauveur , afin que les
taine dans le lieu où il avait été massacré. chanoines de celle collégiale pussent mener
2 février. la vie de communaulé, a l'exemple de ceux
ADALDÉRON (saint), Adalbero , évoque de la cathédrale. Après sa mort, ses restes
(l'Augsbourg, sortait de la iamille des com- furent inhumés dans la chapelle du cloître
tes d.' Uillingen. Il était encore jeune lors- de Saint-Sauveur, qu'il avait fait construire
qu'il quitta le monde pour prendre l'habit pour le lieu de sa sépulture et ses os ayant
;

religieiix dans le monastère d'EIwange, où été levés de terre, on les plaça dans une
il se distingua p ir ses vertus el par ses pro- châsse près du sanctuaire. On a conservé
grès dans élude de la religion. On le lira
1 longtemps dans cette chapelle sa chasuble,
de sa solitude pour le placer sur le siège qui était de soie violette, et l'on s'en servait
éjtiscopal li'Augsbourg. Comme il était un a la messe le jour de sa fêle, qui se célébrait
des lioiiifiies les lus instruits de son siècle,
| à Metz le 13 novemijre.
l'empereur Arnoul lui confia l'éducation de ADALÎ5ER0N (saint), évêque de Wurtz-
son lils Louis, et il le consultait souvent lui- bourg, né au commencement du xi' siècle,
1.cine sur les alT^iires du gouvernement. étaii fils d'Arnold, comte de Scbaidiugen et
Saint Adalbéron fut aussi cliarg,' par ce Lambacli. Envoyé à Paris, pour y faire ses
piince de léloriner l'abbaye de Lorclie qui ,
études, il se la avec saint Allman et le bien-
élail tombée dans un relâchement scanda- heureux Gebliard, qui devinrent plus tard,
leux. L'entreprise présentait de grandes ililfi- l'un évêque de l'assau et l'autre de Saliz-
,

culies; mais le saint évêque roussit au delà bourg. Leuramil e toute sainte les maiiilint
même de ses espérances. Le temps dont il dans la pieté au milieu d'une jeunesse déré-
]iauvail disposer, il le consacrait à la re- glée. De retour dans sa patrie, il suivit l'al-
Ir.ile. Il alTrCliunnait surtout le uionastère Irail qui le portait vers le service des aulels,
de Saiiil-Gall, où il se relirait souvent, et et il reçut la prêtrise. 11 exerçait à Wurlz-
(lu'il combla de ses libéralii.s. Prolocleur bourg les fondions du saint ministère, lors-
éclairé des sciences et des arts, il les culti- que le clergé et le peuple de cette ville le
vait avec succès iui-niénie, surtout la mu- choisirent unanimement pour vêque. Il jus-
;

sique, et il a laissé des Ions pour quelques tiiia bienlôt les graudes espérances que l'on
hymnes d'église. Il mourut l'an 90L( , el fut avait conçues de son épiscopat, el se signala
enterré dans l'église de Sainte-Aire. — 9 oc- par un zèle aussi aciif qu'éclairé. Un des
tobre. premiers actes de sou administration fut d'é-
ADALBÉRON 11 ^le bienheureux), évéque tablir dans SOI! château de Lambach douza
,

59 ADA ADA 40

prôtres chargés de desservir les bourgs el les œuvre pour changer; mais voyant qu'il
les

villages daleiilour.Son altachenicnl au saint avait affaire à un peuple incorrigible, il alla


siège cl sa courageuse fernielé lui allirèreiit trouver à Rome, en 98'J, le pape Jean W,
une violente persécution. L'empereur Hen- qui agréa sa démission. Après un pèlerinage
ri IV le fit chasser de son siège pour y
placer au Mont-Cassin, il revint à Home, prit l'ha-
un intrus. Adalbéron se relira à L;ifnbach , bit religieux, avec saint Gaudeucc, son frère,

au milieu des prêtres qu'il y avait établis ;


dans le monastère do saint Boniface. Il y
mais voyant que la vie de communauté por- passa cincjaus, se regardant comme le der-
tait quelque atteinte à la charité fraternelle,
nier des religieux, el donnant l'exemple de
il plaça ces piètres dans des
postes séparés, la plus profonde humilité. Ensuite le pape ,

et mit à Lambacb une communauté régu- sur les représentations de rarchevéque de


lière, qu'il dota richement. Il venait de faire Mayence, lui enjoignit de retourner dans son
rebâtir à ses frais l'abbaye de Schwarzach, diocèse, pour faire de nouvelles tentatives
détruite par un incendie, lorsque la difaite sur ces cœurs enlurcis , en lui permettant
de H.nri IV, par le duc Herman, lui permit toutefois, de quitter son siège si son trou-
de revenir à Wurlzbourg; mais la pcr>écu- peau ne se montrait pas plus docile. Saint
tion ayant recommencé, il reprit le chemin Adalbert revint donc à Prague, où il fut ac-
de Lambacb, el il y finit ses jours dans la cueilli avec de grandes démonstrations; [nais

prière el la pratique de toutes les vertus. 11 ces belles apparences furent bientôt démen-
mourut l'an 1090, avec la réputation d'un ties en conséquence, il prit le parti de(|uilter
;

des plus fermes soutiens de l'Eglise d'Alle- pour toujours, cotnme il y était autorise, uq
magne dans ces temps malheureux. 6 oc- — poste où il ne pouvait plus faire le bien.
tobre. En retournant à son monastère de Uome, il
ADALBERT (saint) .diacre et missionnaire, passa par la Hongrie, où il convertit à la
seconda les travaux apostoliiiues de saint loi un grand nombre d'infidèles, et baptisa ,

Willibrod. Il mourut vers le milieu du vu sous le nom d'Etienne, le (ils du duc tîeysa,
siècle, cl il est honoré à Egmonl , en Hol- qui monta plus tard sur le trône de Hongrie,
lande, le25 juin. el que l'Eglise honore comme saint. Rentré
ADALBEHT (saint), ^da/6era(s , évéque dans son monastère Adalbei l exerça la
,

de Prague cl martyr, né vers l'an 936, d'une charge de prieur, el fut honoré plusieuis fois
des plus illustres familles de la Bohême, fut de la visite de l'empereur Othoii III, lors de
altiqué dans sou bas âge d'une maladie qui son voyage à Rome. Grégoire V, qui avait
faisait craimire pour sa vie. Ses parents fi- succède à Jean XV, l'obligea, d'à près de nouvel-
rent vœu, s'il en réchappait, de le consacrer de l'archevêque de M lyence,
les sollicitations
au service de^ autels. Le jeune Adalbert gué- de retourner vers son troupeau. Ad.ilbert
rit, et fut placé sous la conduite d'Adalbert ,
se mit en devoir d'obéir quoiqu'il pré- ,

archevêque de Magdebourg qui le prit en


,
vit d'avance l'inulililé de sa démarche. Ses

telle amitié qu'il lui donna son nom en lui diocésains, qui ne voulaient plus du saint
administrant la confirmation. Le pieux ar- évéque, a^ant appris son dessein, devinrent
chevêque étant mort en 981, sou élève chéri furieux ils massacrèrent ses proches, pillè-
;

retourna en Bohême, muni d'une bibliothè- rent leurs biens et brûlèrent leurs châteaux.
que qu'il s'était formée à grands frais. Die- Le saiul, informé en roule de ces tristes
thmar, évéque de Prague, l'ordonna prêtre, nouvelles alla trouver le prince Boleslas
, ,

cl, après sa mort, Adalberl fut choisi pour le qui envoya des députés aux habitants de
remplacer. Il fut sacré en 983 par l'arche- Prague. Ceux-ci, craignant, ou feignant de
vêque de Mavencc, el depuis lors, on ne le craindre qu'Adalberlne voulût venger la mort
vil plus jauiais rire, Iml la responsabilité de ses parents , répondirent ironiquement
que lui imposait sou élévation fil d'impres- qu'ils n'étaient pas dignes d'avoir un si saint
sion sur luil 11 fil son entrée nu-piods dans èvéïiue, el qu'ils èlaienl trop méchants pour
sa ville épiscopile , el fui reçu avec une qu'il pût vivre au milieu d'eu\. Adalbert
grande pompe ji.ir les halutanls de Prague, comprit alors qu'il ne lui étail plus possilile
ayant à leur tète le prince Boleslas. Le saint de remonter sur son sitge; il résolut de tra-
évéque fil quatre pails de ses revenus, la vailler à la conversion de ceux des Polonais
pn niière pour l'entretien de l'église, la se- qui étaient encore idolâlres. Sa mission eut
conde pour le chapitiede sa cathédrale, la de graui'is succès. Plus lard , il pénétra en
troisième pour les pauvres, et la quatrième Prusse, avec son frère Gaudence, il un au-
pour sa maison et pour do'ize piuvres qu'il tre missionnaire nomme Benoii. Après avoir
nourrissait tous les jours en l'honneur des converti au cliri^iianisme la plupart de> ha-
douze ajôtres. 11 couehail sur un ciliée ou bitants de Daiiziek, il arriva ilans une petite
sur la terre nue, aflligeait son orps aricsjcû-
(
I
île où il fut accable d'ouirages el de coups,
nés et les austérités, prèeliail presque tous les el laissé pour moi t. Etant revenu à lui, il

jours, el visitait souvent les malades et les pri- alla dai'.s un autre lieu où il ne , pas fut
soimicrs. Une vie si sainte aurait dii, ce sem- mieux reçu. Les infidèles qui TavaiCiit chassé
ble, toucher le cœur de ses diocésains mais, ; voyant qu'il ne s'en allait pas aussi vite qu'ils
outre qu'il y avait encore beaucoup de l'auraient voulu, se saiNirent de lui, le char-
pa'iens qui ne voulaient pas quitter le culte gèrent déchaînes, ainsi que ses compagnons,
des idoles, ceux mêmes qui professaient le tuèrent Adalbert à coups de lances le 23 ,

.'liiistianisme déshonoraient leur loi par les avril 997 , et emmenèrent captifs liaudeuce
plus honteux désordres. Adalberl mil tout en et Benoit. Boleslas qui avait ,
ét« l'ami du
u ADA ADE i2
saint niarljT, racheta son rorps, qui fut placé avait été adjoint à Félix, et c'est sons ce nom
d.ins l'église calliédrale de fiiipsiie, où il psl qu'il est honoré. 30 aoiil. —
cxpost' à la vénéralion ties fidèles, et où il a A DAUC E (saint), martyr en Phrygie, souf-
I

clé illustré par un grand nombre de miracles. frit 303, pendant la persécution de Dio-
l'an
— 23 avril. ciélien. —
30 octobre.
AOALPRET Adalprelus évêque
(saint) , , ADAUQUE (saint), Adaucus, d'une illustre
(le Trente llorissait dans le milieu du xir
, famille d'Ilalie, fut élevé par les empereurs à
siècle. Il mourut en 1181, pereé d'une lance presque toutes les dignités de l'Etat, et il
par un de ses diocésains, qui en voulait à sa exerçait encore la charge de questeur en
vieil est honoré comme martjr près de Phrygie lorsciue, pour la défense de la foi,
,

Htiuviey. dans le Tyrol. 27 mars. — ,

il reçut la couronne du martyre pendant la

AijALSINUE (lii l)ienheureuse), Adalsin- perse( ulion de Galère, l'an 310. 7 février. —
c/fx, rdiyieuse à Hamay, dans les l'ays-Bas, ADÉLAÏDE (sainte), impératrice, née en
élaii fille de saint Adalbaud et de sainte Kic- 931, éiait fille de Rodolphe 11, roi de Bour-
Irude. Digne imitatrice de la sainteté de sa gogne. Mariée à seize ans à Lotbaire, roi
famille, elle prit le voile dans le monastère d Italie, elle en eut une fille, nommée Emma,
de Hamay, qui avait été fondé par sainte qui épousa Lotbaire, roi de France. Veuve à
Gerlrude, son aïeule, et qui était gouverné 18 ans, Ile fut retenue en pi ison à Pavie par
t

par sainte Kusébie sa sœur. Elle mourut


, Bérenger 111, qui venait de s'emparer du
vers l'an 715, et elle est honorée le 2i dé- royaume de son mari ; mais ayant trouvé le
cembre. moyen de s'échapper des mains de son op-
ADAM (saint), Aciamus, abbé de Sainl-Sa- presseur, elle se réfugia en Allemagne près
bin, dans la marche d'Ancône, est honoré à de l'empereur Othon le Grand, qui prit sa dé-
Fernio le 16 mai. fense, dèûl Bérenger et ne lui laissa le
ADAM (le bienheureux), abbé du monas- royaume d'Italie qu'à condition qu'il se recon-
tère de la Trappe, dans le Perche, est honoré naîtrait vassal de l'empire. De retour de son
le 7 mai. expédition, il épousa Adélaïde, pour laq uelle il
ADAMNAN (saint) , Adomnanus, abbé de venait de faire la guerre. Bientôt après il fut
Hy, ii:onastère situé dans une petite île de obligé de marcher une seeo.ide fois co..tre
ce nom sur les cotes d'Ecosse, fut député
, Bérenger, le déûi de nouveau et l'exila en
en 701 par les Pietés, vers Alcfrid, roi des Allemagne. Devenu ainsi maître de l'Italie,
Northumbres. C'est pendant cette mission il fut couronné empereur à Rome. Adélaïde,

qu'il apprit des églises d'Angleterre la vraie loin de s'enorgueillir d'un changement de
manière de fixer le jour de la fêle de Pâques. fortune si inespéré, ne se servit de sa puis-
De retour à Hy, il voulut engager ses moi- sance et de son crédit que pour faire du bien,
nes à se conformer, sur ce point, à lu prali- surtout aux malheureux. Etant devenue
(|uede l'Eglise universelle ; mais il nepul les y veuve une seconde fois par la mort d'Oihon
délerminer. Etant passé en Irlande, sa patrie, 1", elle s'appliqua avec soin à l'éducation le
il vinlà bout d'établir dans toute l'île la célé- son fils, Olhon
dont le règne fut heureux
11,
bration de celle fêle le même jour qu'on la tant qu'il se conduisit par les conseils de sa
célébrait à Rome et dans le reste du monde sainte mère ; mais s'étant laissé corrompre
rhréiien. 11 mourut dans son monastère de par des flatteurs, il oublia tout ce qu'il lui
Hy, l'an 705. 11 a laissé un traité du vrai devait, el poussa l'ingratitude jusqu'à la ban-
Temps de célébrer la pâque, ouvrage qu'il nir de sa cour. Le malheur lui ouvrit enfin
avait composé (our ses moines, et qui les les yeux il la rappela près de lui pour profi-
:

décida à se soumettre, après la mori de leur ter de ses avis. Après sa mort, 1 impératrice
saint abbé, à une mesure qu'ils avaient re- Thèophanie, qui fut établie régente pendant
poussée cic son vivant. 11 avait anssi rédigé la minorité d'Olhon III, son fils, traita avec
un recueil de canons, ainsi qu'une Vie de la dernière indignité sainte Adélaïde qu'elle
saint Colomb fondateur du monaslèie de
, haïssait mais a\ ant été enlevée par une mort
;

Hy. Sou ouvrage le plus curieux est une des- subite, la régence fut confiée à sainte Adéiaide
cription de la terre sainte, qu'il avait visi- qui s'en acquitta à la satisfaction universelle.
tée, et qu'il dépeint telle qu'elle élait de son Son application aux aiïaires publiques ne
temps. —
23 septembre, lui fit pas négliger la piété. Elle se retirait
ADAUCI E (saint), AUauctus, mot latin qui souvent dans son oratoire pour prier. Sou
signifie f(/oi(<e, parce que, lorsqu'on condui- palais offrait l'image d'un monastèie. Pleine
-ait au supplice saint Féliv, qui fut maity- de zèle pour détruire les abus, réprimer les
lisé à Rome vers l'an 30 {, pendant la persé- désordres el convenir les infidèles qui se
cution deDioelétien, un chrétien étranger à trouvaient encore dans l'empire, elle se fai-
la ville s'éiant trouvé sur son passage, et sait admirer et respecter de lous. Ayant en-
éprouvant à sa vue un vif désir de partager trepris, en 999, un voyage en Bourgogne,
son triomphe et sa couronne, s'éeria loui à pour réconcilier avec ses sujets révoltes le
coup «Je professe la religion de cet liomnic;
: roi Rodolphe, son neveu, elle tomba malade
j'adore aussi Jesus-Christ, et je désire aussi en roule cl n)ourul à l'abbaye de Seliz eu
donner ma vie pour lui » Le magistral, ir-
1 Alsace, qu'elle avait fondée. Sa vie fut écrite
rité de sa hardiesse, ordonna de l'arrêler, cl par saint Odilon, abbé de Cluny, qui l'assioto,
le fil décapiter avec Félix. Comme les fidèles dans ses derniers moments. 16 déi embre. —
de ISonie ignoiiiii-iit i^on nom, ils lui donnè- ADÉLAÏDE (sainte), Adeluis, tdis, abbesse,
rent relui li'Aditurius (ajouté), parce qu'il fille de Mégendose, comte de (iueidres, em-_.
DicTioM>i. UAt, iuijii '.riinjt ;:. 1.
43 Ane ADE 41

liras?.! vie rt'!igicu-e e( fui thitri^ée, ji ime


1.1
l'eus m.inasière?. !1 écrivit unlôre (\ sta-

oiiforc. f!e goi!vern<'r lo inonasière île Bellich tuts pour obvier d'avance au (langer d'un

(!!i Vilicli, siluc siii- le Uliin, près tio îioim. relilcbemenl futur. Il composa aussi d'atitres
Son père, qui venait <le lo fonder, y iiitrodui- ouvrages dont il ne nous reste que dos fr, g-
!-it règle de sainl Benoît. Adélaïde devint
!a menls. Il avait de vastes connaissances, el
<>usuile abbesse de Nolrc-Dnme de Colo^çne, était un des hommes les [dus savants de son

autre monastère fondé par son père : elle y siècle, il conlriiiua beaucoup, avec le célèbre
iiiourut l'an lOla. 5 février.— Alcuin, qui l'appe'a son fils, à faire refleu-
rir dans les nmnaslères l'amonr de la science
ADÉLAÏDE (sainte), veuve, est honorée à
et les bonnes études. Il cnonrui à l'ancienue
lîcrgame le 27 juin.
Corbie, le 2 janvier 827, âgé de soixante et
ADELAKD (sainl^ évêque d'Erfurt fut ,
treize ans. Sa vie a clé écrite par sainl Pas-
pincé sur ce siège par saint Boniface, ari hi>- chase Kad ert, son disciple, el par saint Gé-
vëque de Mayouce, qui avait dénieoibré cette rard, moine de Corbie el abbé de Saint-
partie de son diocèso en sa faveur. 11 fut Sauve. — 2 janvier.
martyrisé avec le saint archevê jue le 5 juin
ADELBEHT (sainl), Adlbertus, mission-
755, fl il n'eut point de successeur, Erl'url
naire dans la Frise, était Anglais et sortait de
étant rentré sous la juridiction des arche-
vêques de Mayencc. 5 juin. — la famille des rois deNorthumberlaud. A^ant
quitté le monde el sou pays, il passa dans la
ADELARD (saint), Adalardus, abbé de Frise pour s'associer aux travaux ap')stoli-
Corbie, né en 75i, était fils du comte Ber- ques de saint Willibrord, arcbevé<|ue d'U-
nard, et petit-fils de Charles-Martel. Il fut treci t, son compatriote, dont il l'ut un des
créé comie du palais par l'empereur Charle- plus zélés collaborateurs. Il convertit une
magne son cousi.'. - germain. Dégoûté du
.
grande partie des haldlanls de la Hollande,
monde, il quitta la rour à vingt ans, et prit et lorsque saint Willibrord eut établi sou
l'habit munasiiqite à Corbie. Chargé de la siège à Ulrecht, il nomma Adelberl à l'une
culture du jardin, ii s'en acquitluilavc c beau- des principales dignités de son église. Le
coup de zèle et d'humilité. Celte dernière sainl missionnaire mourut à Egmont vers
vertu le porta à quiitor Corbie pour se re- l'an 740. Dans le x' siècle, le comte Tbierri
tirer au Mont-Cassin en llalie, afin de se fonda, sous son invocation, une abb.iye de
souslraire aux égards que lui a! tirait sa haute Bénédictins. — 23 juin.
naissance cl f>on mérite éminent. Mais ayant
ADELBEP«T(le bienheureu.^), Athelbertiis,
rlé reconnu, on l'obligra à retourner à Cor-
premier archevêque de Magdebuug, né au
bie. Quoiqu'il eût renoncé à la charge qu'il
commencement du x'' siècle, quitta le monde,
occupait à la cour, Char'emagne, qui avait
dès ya jeunesse, pour entrer d.ius l'abbaye
en lui une jçrande confiance, le co:isultait
de Saint-M.iximin de Trêves, que l'empereur
souvent. Il le Ql même premier minisire de
Henri l'Oiseleur venait de rétablir. 11 y fit de
sou fils Pépin, roi de Lombardie. Adél .rd,
grands progrès, non-seuicmenl d'ans la
tcul en travaillant au hoiheur des peuples,
science, miiis aussi dans la piété. 11 commen-
ne négligeait pas sa propre sanctification.
çait cl finiss.iit ses études par la prière il
L'an 809, Charlemagnc le députa à Home
:

l'esintcrro:i:pait même de temps en temps,


vers le j.ape Léon 111, au sujet de qui Iques
discussions que faisait nailre l'addition des pour élever sou âme vers Dieu. Il se faisait
mots Filiuque dans le symbole de Nicée. remarquer par soa humilité, par la mortifi-
cation de sa volonté et de ses sens, et par un
L'année suivante, Pépin étant mori, Bernard
son fils, qui devint roi de Lombardie, l'ut grand délachemenl des choses créées. Il était
placé par Charlem 'gne sous la conduite de devenu le modèle de la communauté, lorsque
ses supérieurs le chargèrent d'aller prêcher
saint Adélard qui lut chargé du gouverne-
ment pendant su minorité. .Après la mort de l'Evangile aux Rugi , qui avaient demandé
Charkmagne, Bernard ayant pris les armes des missionnaires à l'empereur Olhoa le
pour soutenir ses prétentions à l'eaii-'ire, fut Grand. Ces barbares, qui habitaient l'île de
défait par Louis le Débonnaire, son oncle, et Rugen, avaient aulrelois reçu le baptême,
perdit la couronne cl la vie. Adél.rd, accusé mais ils élaieul retombés dans l'iilolâlrie de-
faussement d'avoir approuvé les projets de puis plusieurs générations, el ils adoraient
son rojal pupille, fut esilé à l'île d'Hero, au- comme une divinité saint Vu, leur ancien pa-
jourd'liui Noirmoutiers en Aquitaine, el sa tron, (ju'ils appelaient le dieu 5uv(jitpu>(c/i, cor-
famille !ut enveloppée dans sa disgrâce. ruption des mots -saint Vit. Adelbert lut pl.icé
Cette épreuve qu'il sup;ioita avec ca me ne à lu tète des hommes apostoliques (ju'on leur
servit qu'à épurer sa vertu. L'emicreur re- envoyait el sacré évêque eu 86l). .Mais celle
connut son innocence, et, pour réparer l'iu- mission, aux dépenses de laquelle l'empereur
juslicc qu'il avait commise, il le rappela à avait généreusement pourvu, n'obiiul pas
la cour. Mais Adélard, qui s'y sentait déplacé, le succès qu'on en espérait. Les Rayi se mon-

obtint la perni ssiou de r.itiurner à Corbie trèrent indociles aux iustruclions religieuses:
pour y reprendre le gouvornemeiit de son ils poussèrent même la criiauté jusqu'à mas-

abLave. Il contribua à la rond^iliou de la sacrer (plusieurs des coopéra^ours d'.Vdelbert;


nouvelle Corbie, el fit deu\ fois le vovage lui-même ne s'échappa qu'avec peine de
de Saxe pour consolider ce nomel établisse- Iturs mains. En 9 (j, il lut élu abbé de Wurlz-
jnent. Il faisait régner la plus grande fer- bourg el quatre aiss après il fui placé sur le
veur, In régularité la plus edifiaute'dans les siège de Ma rilebourg que le pape Jean XII
45 A DE ADE 46
venait d'ériger en mélropole. Le saint arche- avec saint Landelin, son abbé, dans une
tira
vêque fit bâtir un grand nonnbre d'églises épai.-,se forêt du Hainaul, cl ils habitèrent
auxquelles il donna des pasteurs capables <les cillules construites avec des branches
d'i"slruire les Slaves nouvellement convertis d'arbres ce qui donna naissance à l'abbaye
;

et il Iravailla à la conversion de ceux qui de Crépin, dont saint Adelin fut un des pre-
étaient encore idolâtres, menanl la vie d'un miers religieux. Il y mourut snr la fin du vu*
apOtre et opérant des miracles. Il enrii bit sa siècle, vers l'an 700, et l'on ga: dait ses reliques
calliédrale des reliques de saint Maurice d'A- dans l'église abbatiale. —
27 juin. ;

{,';n.)iie et de plusieurs au!i es saints, il faisait


ADELINDE bienheureuse), Adelindis,
(la
la visite du diocèse de Mershaurg, lorsqu'il abbesse en Allemagne, fonda sur l,i fin du
fut attaqué d'une maladie grave. Il mourut
ix« siècle le célèbre nionastère de Dichau ea
dans cette ville le 20 juin 981. S.iinîe Adé- Sou.ibe, dans lequel elle niit des chanoi-
laïde, qui vint rester à Magdebourg après la nesses, et dont elle fut la première abbesse.
mort d'Othon son mari, avait pour lui la plus
Après avoir gouveiiié sainleiiient sa com-
i^raiulc véiiération et l'avait choisi pour son mui;auté, elle mourut u;; 28 août, dans le x»
conlesseur. Avant le lulliéranisme on l'hono- siècle. On honoraii surtout dans l'abbaye
1

raità Magdebourg iejourdesa mort.- 2l)juin. de Buchau, et sa fêle est marqu.e dans plu-
ADÈi.È (siinte), Adelitis abbesse, elait ,
sieurs mariyrologes le 28 août. -21 août.
fille de saint Dagobert 11, roi d'AusIr.isie et
sœur de sainte Iriuine. lille épousa un sei- ADELMAUE Adelmarus, prêtre e£
(saint),
gneur nomioé Albéric, dont elle eut [du- moine du Mont-Casîin, llorissaii dans le xi-
siècle. II est honoré à Bocqnian go, près de
sieurs enlanis, et lors(iu'>'lle fut deveiiue
Chiéli, dans le royaume de Naple» le 2'i- (uars.
veuve, ellefonda, près de Trêves, le monas-
tère de aujourd'hui Pfallz, et y
Palatiole, ADELME (saini), Addmus, évêque de Sher-
prit le voile, vers l'an700. Placée à la tête burnen Angleterre, proche parent d'ina,
était
de la communauté, elle la gouverna sainte- roi lies Saxons occidentaux. Ilfui élevé dans
ment pendant plus de trente ans et mourut le monastère de Sainl-Pierre et Sainl-Paul,
vers l'an l'^ik. —
24 décembie. à Cantorbéry, par saint Adrien, qui eu était
abbé. Il y prit le goiii de la reîraile, et se fit
ADÈLE (sainte), veuve, fut dans le monde
moine dans le monastère de Walmesbury, où
un modèle des plus belles vertus. Elle
sa capacité et sa vertu le firent choisir pour
épousa Baudoin IX couile de Flandre ,
,
abbé, en G7o. Adminislratcm habile et éclairé,
qu'elle perdit en lOiiY. ,\près la mort de son
il augmenta onsidéraiilement les revenus
nsari, elle fil un voyage à Home et y reçut
<

et bâtiments de son abbaye. et il en fit le


11 s
le voile des mains d'Alexandre IL Elle rap-
plus bel édifice qu'il y eut alors en Angle-
porta, en revenant daiis sa pairie, les reli(|ues
terre. Ayant f<iil un voyage à Rmnc, i! ob-
de saint Sidrone, martyr, dont elle enricliit
tint du pape Sergius I'^ un indu.t qui loi con-
le nionasière de religieuses Bénédieiines,
férait de grands privilèges. Les grands exem-
qu'elle avait fondé à .Mécssène, à deu\ lieues
ples de vertus qu'il donnait à ses religieux
d'Ypres, 1 dans lequel elle passa le reste de
1

sa vie. —
8 janvier.
par -a vie sai'Ue et morliOéi', f.iisaient lleu-
rir au milieu d'eux la ferveur et la iéguiarilé.
ADELHivLM (saint), Adelhelmus, premier Il sut allier l'amour des lettres à um- ten-
alibé d'iùigelberg, lut mis, au conimence- dre piété. 11 fut le premier qui cultiva la
inent du xn siècle, à la tête de cette abbaye, poésie anglaise ou saxonne et composa
,

que Conrad, baron de Scldenhuren, venait en prose plusieurs ouvraf^es, entre autres
de fonder dans le canton d'Undeiwall en un traité des Louanges de la virginité.
Suisse. C'est sous son administration que Après avoir été pendant Ircsite aiis abbé
l'abbajequi s'appelait, au moment de sa fon- de Malniesbiiry, il fui fait èvètiue de Sher-
dation, Henncnberg ou Mont des Poules, prit burn.qui venait d'être démembré du diocèse
le nom d'En^^elberg, ou Mont des An ;es, que
de Winchester; et après cini ans d'un épis-
Calixie 11 lui donna dans une bulle de iV2ï. copat qui rappelait les plus bea;ix temps de
Le saint abbé s'illustra par ses vertus pen- l'Eglise, il iiio.rut à Dullinge, dans le comté de
dant sa vie et par ses miracles après sa mort Sommersct, l'an 70J. Il opéra plusieurs mira-
qui arriva l'an 113L 11 est honoré en Suisse cles pendant sa vie et après sa mort.— 25 mai.
le 25 février. ADELPHE (saint), Adelphus, évêque, suc-
ADELHÈRE (saint), Athalarius, prêtre et c da à saint Kufsur le siège de Metz, dont il
martyr, fut un des principaux collaborateurs fat le neuvième évê îuc. li mourut à la fin du
<;e saint Boniface, archevêque de Mayence et IV' sièrle ou an commencement du v% et fut
aputre de l'Allemagne. 11 avait établi son enterre auprès de plusieurs de ses saints pré-
Siège épiscopal à Ersford, et il fut le premier décesseurs, aux cat,;combes de Meiz, dans
et le dernier évêque de celte ville, qui a tou- l'église de Saint-Pierre. Les reliiiucs de sdint
jours fait depuis, par!,ie du diocèse de
,
Adelphe furent transiërées en 82(i par , ,

-Mayence. Il fut associé au martyre de saint ordre de Drogon, l'un de ses successeuis, a
Boniface ((u'il accompagnait dans sa mission Neuvillers en Alsace, dans l'église qui porte
aux extrémités delà Frise, et il fut mis à mort son nom. —
29 août,
avec liii t cinquante et un autres, parles in-
( ADELÎ'HE (saint), ab'né du Sainl-Moni jin
fidèles, près de Uockum,le5juin75o. juin. — ."i de Remiremont, éiait fietil-tils de sain! î^
ADELIN (saint), Adrlinus prit l'babil mo- , 1 ic par sa mère Asselin rge, fillo lie çei
nastique à ral)baye de Lobes uiais il se re- ; i! naquit vers l'an 023, et, peu de teiM^
47 AOJ ADO iH

sa naissance, il fui envoyé par sa Dière au Afrique, avec ses compagnons, au


souffrit
Sainl-Mont, pour y être élevé par son aïeul nombre de Irente-quatre. 18 décembre. —
qui le fil baptiser, el saint Amé, premier abbé ADJUTEUK (saint), prêtre d'Afrique et
de ce monastère, fut sou parrain. Lorsqu'il confesseur, subit divers tourments pour la
fut en âge d'apprendre les sciences divi- foi catholique durant la persécution des
nes et humaines, il fu! placé sous la conduite Vandales sous leHunéric, l'an 183.
roi
de saint Arnculd, évcque de Metz, qui avait Il fui ensuite exilé dans la Campanie, avec
quitté son siège pour venir londor un petit plusieurs autres confesseurs qui, s'étanldis-
monastère près du Saint-Mont. C'est là qu'il persés dans le pays, remplirent les fonctions
se forma à la vie spirituelle, cl, de retour au de pasteurs dans diverses églises et propa-
tiaint-Miint il reçut l'halnl des mains de son gèrent merveilleuscineul la reUgion. Il est
aïeul qui élail alors abbé de ce monastère. surtout honoré à Cave, et il y a près de cette
Saint Uoi-naric élanl mort en 653, Adelphe ville une église qui porte son nom. i** —
fui juge (ligne de lui succéiier. 11 gouver- septembre et 16 décembre.
nait la coiniuuuauté des hommes pendant que ADJUTEUK (saint), llorissait dans le vi*
sainte Gi bétrude, sa sœur, gouvernait celle siècle, etest honoré dans le diocèse de
il

des religieuses, el ils rivalisaient l'un el Uénéveiit 19 novembre.


le

l'autre de piété, de ferveur cl de zèle. Les ADJUTEUR (saint), Reclus , était fils de
trois dernières années de sa vie, il se retirait Jean, seigneur de Vernon, et de llosemonde
dans les déserts qui enlouraienl le Saint- de Blaru. Il fut formé, de bonne heure, à la
iM(>nl,ety passait des semaines entières, vi- vertu par sa pieuse mère. Ayant pris la croix,
vant en anachorète. Lorsqu'une maladie grave il passa en Palestine à la télé de deux cents
lui cul indiq.ie que sa fin approchait, il se fit hommes, pour combattre b s Sarrasins, et il
conduire au monastère de Luxeuil, où il mou- donna en jilusieurs rencontres des preuves
r.it peu de temps après y êlre arrivé, le 11 d'un brillant courage. Fait prisonnier par les
eptembre, vers l'an 870. Lorsque la nou- infidèles, il subit avec constance plusieurs
velle de sa mort fut arrivée au Saint- .Mont, tourments poui la foi, durant sa captivité.
("aricîiramne, qui lui avait succédé, s'élaat Ensuit!^ il revint en France, prit l'habit dans
rendu à Luxeuil avec une pariie de ses reli- l'abbaye de Tiron, à laquelle il donna tous
gieux, le ramena avec une grande pompe ses biens, et se lit construire, dans le voisinage
et lin grand concours de peuple à son de Vernon, une cellule cl un oratoire, où il
monastère, et plusieurs miratles s'opérèrent passa le reste de ses jours dans les exercices
à la cérémonie de ses funérailles. Son corps de la vie érémilique. 11 mourut le 30 avril
tilt levé de lerie en 1051 cl placé dans une 1131, et fut enterré dans son oratoire plus :

châsse par ordre de saint Léon IX qui, en tard on plaça son lombeau dans la chapellede
montant sur le saiul-siége, ne s'était pas dé- sainte Magdeleine près de\"ernon. 30avril. —
mis de son évéché de Toul. —
11 septembre. ADOLPHE (sailli), Adulphus, évêque d'Os-
nabrur.Ii, naquit au x siècle d'une famille
ADÉNÈTE (s.iinte), Ada ou AdrecliiUlis, i

riche et nul le qui lui fit faire de brillantes


abbesse du monasière du Pré, au Mans, llo- ,

études. Malgré les avantages qu'il pouvait


rissail dans le vii'sièilett mourut vers l'an
se promettre dans le monde, il s'engagea
CS9. Ses reliques, qui se gardaient dans la
dans l'étal eedcsi istiquc où l'appelait sa vo-
cathédrale, furent brûlées au \\v siècle par
— cation. Nommé chanoine de Cologne, il fui-
les calvinistes. k décembie.
sailde fi equentes retraites dans le miiiaslère
ADEODAT, ou Dieldonnê (sanil, Acleodu- de Camp, situé près de cette ville. C'est dans
\'
ttis, pape, succéda en d'I à saint italien, et une de ees retraites qu'il prit la résolution
gouverua l'Eglise pendant 4 ans avec |)iu- de se démettie de son caiionical ei d'em-
dence el pielc. Il mourut en 076, et il nous brasser un genre de vie plus austère, en en-
reste de lui une lettre adressée aux évèquesde trant dans l'ordre (Je Cil aux. \ peine y eut-il
France sur les (iriviléges du monasière de fait profession que le peuple et le clergé d'Os-
Saint-Martin de Tours. Il est le premier des nabrucli le choisirent pour évêque. Il fut forcé
souverains pontiles, quiaii employé dans ses d'accepter, malgré ses refus réitérés, el ilsefil
lettres la lormul , Salut el bénédiclion apus- admirer par ses vertus et surtout par son im-
lolique. — 26 juiu. mense chari'é. Il employait en bonnes œu-
ADEUl r (saint), Adcritus, évêque de Ha- vres, son patrimoine, qui étaitconsidéralile, et
venne et confesseur, succéda à saint Apolli- les revenus de sou évéché. Il visitait de pré-
naire , et llorissait au commencement du ii* férence les hôpitaux, les prisons, les réduits
siècle. — "27 septembre. de la misère. Sa plus douce jouissance était de
AUILE (sainte) , Aditia, vierge llorissait
soulager l'inforluneel de consolerlemalheur.
,

dans le viii' siècle. Elle se rendit célèbre par Après avoir fait longtemps les délices el l'ad-
ses miracles et par la généieuse hospitalité miration de son troupeau, Dieu l'appela à lui
qu'elle exerçait envers les prêtres liibernois, le 11 lévrier \lli. Les fidèles l'invoquèrent

((ui venaieiil prêcher l'Evangile dans la Frise. aussitôt comme un saint, cl son culte est
Un l'honore a Oip- le Grand, près de Judo- Irès-répandu en .MIemagne. 11 février. —
quc en Brabant, le 130 juin. ADON (saint). Ado, évêque de tienne en
Dau])hiné el confesseur, d'une illustre fa-
ADIPPE (saint), est honoré chez les Grecs mille du Gâlinais, naquit en 79') ei lut élevé
le 26 mars.
dans le monastère de l'crriéres, où il prit le
ADJUTEUR (saint), Adjutor, martyr en goùi (le la vie religieuse et y lit iio'ession.
i9 AHR ADR 50
Marcuard, abbé dp Prom, qui avail rnmiu dans la prison Mamerline, d'où on le lira
Adon àFerrièresle deinand,) pour ensci^'iicr pour le livrer aux plus cruels sup|»lices.
les saintes lettres à ses rpli^iiouK. Aion s'jn
- Saillie Pauline expira entre les mains des
quitta de cet emploi .tvoc lani de disliiiclion bourreaux. Pendant queNéon et Marie étaient
qu'après la mort de l'alibé Marrnird, la ja- appliqués à la question sous les yeux de leur
lousie se déchaîna contre lui cl lui suscita père, celui-ci les encourageait à persévérer
des ennemis qui cmployèrenl contre lui les jusqu'au bout; Ini-niêir.e subit le supplice
outrages et la calomnie, cl le chassèrent de des torches ardentes et des fouets plombés,
Prom. Il se rendit à lîonie pour visiter les sous lesquels il expira, l'an 256, sous le règne
tombeaux des apôtres, et séjourn;i cinq ans de Valérien. — 12 décembre.
dans cette ville. A son retour d'Italie, Adon ADRIEN (saint), Adrianus, martyr à Mar-
ayant passé par Ljon, saint Kemi, archevê- seille avec saint Hermès, est honoré le !" mars.
que de cette ville, le nomma, ilu consentement ADRIEN (saint), martyr à Nicomédie avec
de l'abbé de Ferrières, curé de la paroisse de vingt-trois autres, était officier et avait per-
Saint-Romain, près de Vienne. Agilmar, évé- sécuté les chrétiens avant sa conversion.
que de cette dernière ville étant mort en 860, Marié à sainte Natalie, il la secondait dans
on élut pour le remplace r saint Adon, à qui le les soins charitables qu'elle donnait aux con-
pape Nicolas I" envoya le pallium avec les fesseurs renfermés dans les prisons de Ni-
décrets d'un concile «le Home, destinés à re- comédie, pendant la persécution de Dioclé-
médier à certains abus qui s'étaient introduits tien. Arrêté à son tour, il eut les j^imbes
dans quelques é;;lises de France. —
Adon brisées et subit il'autres supplices, au milieu
s'appliqua avec zèle à réformer ceux qui se desquels il expira, l'an 303. Son corp^ fui en-
trouvaient dans son diocèse, à former un suite transporté à Rysance et de là à Home.
clergé qui joignît la piété à la science ecclé- On fait la fête de cette dernière irun^lation le
siastique, à instiuire son troupeau; ses exem- 8 septembre. —4 mars.
ples donnaient beaucoup de poids à ses pa- ADRIEN (saint), martyr à Alexandrie avec
roles ; car sa vie était humble et mortiûée. saint Victor et un autre, souffrit au commen-
D'une fidélité scrupuleuse à remplir ses de- cement du iv siècle. —
17 mai.
voirs, il craignait tellement de manquer en ADRIliN (saint), martyr à Tarse en Cilicie
quelque point, qu'il avait chargé les ecclé- avec sainte Sérène, est honoré le 3 juille'.
siastiques attachés à sa personne de l'avertir ADRIEN (saint), martyr à Césarée "v. Pa-
de ses moindres fautes. Il parut avec éclat lestine, était de la ville de Mangane. Etant
dans plusieurs conciles dont il élait l'orne- allé à Césarée avec sainl Eubule, pour rendre
ment par sa science et ses lumières il en ; ses devoirs aux confesseurs détenus dans les
tint lui-même plusiom s à Vienne. Honoré de cachots par suite de la persécution de (ialère,
la confiance du saint pape Nicol.is I", de ils furent arrêtés aux portes de la ville. In-
celle des empereurs Charles le Chauve et terrogés sur le motif de leur voya;;e, ils n'en
Louis le Germanique, il eut beaucoup de part firent pas un mystère; en conséquence de
aux affaires publiques qui se traitèrent de cetaveu, ils furent conduitsdevant Firmilien,
son temps ; mais ces nombreuses occupations gouverneur de la province, «]ui les fit déchi-
ne nuisaient pas à son recueillement ; il ai- rer avec des ongles de fer et les condamna
mait à lire les Vies des saints, et il écrivit les ensuite aux bêtes. Le surlendemain, jour où
Yies de saint Didier et de saint Chef, ainsi l'on célébrait des fêtes en l'honneur du iié-
qu'un Martyrologe qui porte son nom, et nie public, Adrien fut livré à nu lion, <•! cet
qu'il composa sur un manuscrit qu'il avait animal ne luiayantfaitaucune blessure, il l'ut
trouvé à Ravenne.en revenant d'Italie. Il est égorgé par les confeclenrs, l'anSOO. —
loniais.
aussi auteur d'une chronique universelle. ADRli'lN (sainl), martyr à Nicomédie, é ait
Sa bienheureuse mort arriva le 16 décembre fils de l'empereur Probus. Sa haute naissame
873. — 16 décembre. et son grade élevé dans l'armée lui donnant
ADRAMAS (saint), martyr en Egypte, souf- un libre accès auprès de l'empereur Licioius,
frit avec suint Palladeell60 autres. —
23 juin. ilreprocliaàceprincela persécution (|u'ii .'.vait
ADKANIQUE (saint), Adranicus, est honoré excitée contre les chrétiens ; c'est pouri|Uoi.
chez les Ethiopiens le 3 janvier. il fut mis à mort ])ar son ordre, l'.in 320. Do-

ADRASTE(saint),martyr,souffrilavec saint niice, évéquo de Rysance, son oncle p li r •

Léon, saint Carise et dix autres. —


1" mars. nel, le fit enterrer honorablement à .\rgyro
ADRIANITE (saint), ^(/rian/a'.s martyr à pôle. — 26 août.
Césène dans la Romagne, souffrit avec saint ADRIEN (sainl), marlyr près de Winlers-
Typograte et quelques autres. —21 juillet. howcn, était l'un des principaux di'^ciples i!e
ADRIAS (saint), Adrias, martyr à Rome saint Landoald, missionnaire dans les l'.iy^-
pendant la persécution d'Aurélien, était en- Bas, qui le chargeait d'aller recevoir à I^Ias-
core idolâtre, lorsqu'il épousa sainte Pauline, tricht les aumônes elles secours (|ue Ch klé-
sœur de saint Hippolyte. Celui-ci, qui élait ricll, roid'Austrasie, lui faisait remettre pour
un chrétien zélé, parvint à les convertir l'un l'entretien de la mi>^sion. Un jour qu'Adrien
pape saint Etienne les baptisa
et l'autre, et le revenait de celte ville à Wintershowen,il lui
avec leurs enfants, Néon et Marie. Adrias, assassiné par des brigands, qui s'imaginaient
après son baptême, distribua aux pauvres qu'il était porteur d'une somme cunsiilérable.
tous ses biens et se prépara au martyre. Ar- Ce crime eut lieu vers l'an 065, et Adrien est
rêié avec sa famille par ordre du juge Secon- honoré comme marlyr, cl ses reliques furent
dieu,il fut renfermé, pendant trois jours, transportées cn'JSO à l'abbaye de Sainl-Ruvon
5! ADK ADU M
6dC,i\imI «ivfc csllcs (li> s:iit)t Laniîoa'd. r( l'on avan! d'élre sorti tic llUilii', le 8 jnilli ( !-83,
cél(^l)i'o l;i fiHcdft Cl lie ti ;iiislalioti I« l.'j juin. après mo^^ de 'nlilii .il, e! lut «n'ciré
si;izc |i

ADKIHN' (s;!inl), a!)!:(' on An^l (rrri'.'érait à nvunslère ilii diocèse de Mo-


Noii/iiilola,
Afri n issimci», <I fut il'a'ic.rd ttihé «le
aiii (l(> dètie, [iii, dans un si eeurl espace
sans avt)ir
Noriilaii, près de tapies. F.e [lapp Viiilieii, detemp', réaliser lo' tes les espérances que
<)ui C'innai^sait sa -icicncc et sa piétp, l'ayant ses vérins avaient fait naître. Il fil, avant île
nomiiu- arche» <'mi ut', lit' Cantoihfry après la mourir, deux décrets impurtan's, l'un «(u'on
inortiio <i;tii\l Deusdeclil, Atirien, i|ui rptloulail con'acrcralt lepontif' romain s.ms atti-ndre
un tel r.udoaii, proposa saint Théodore comme retiipcrcur, ni aucun eiivové de sa pari l'an- ;

pli:s capnlilc qu? lui l'c roinpiir ce siège im- tre, que si l'empereur ("liarlcs vcn li! à miiii-
porl.i;!. Le pape y consentit, à condition qn'A- rir sans enl'ants, ic royaume d'Ilalie, avec le
tlri^M» Théodore, et qu'il le se-
se jniiidrail à titre d'empereur, passet ait à de^- princes île ia
r-iin lernil i);ins jronvcrnemenl tic son dio-
le nation ilalienne. Il est honoré à Sipliiiibcrt
(è'C. Ils partirent donc ensemble pour l'Aii- d/ins le même diocèse de Modène le 8 juillet.
t'eicrrc en Oi>7 cî passèrent par la France. AUinKN liÉCA.N (le hi:-nhcur?iix. l'un tics
Dliroiii, maire du p ilais, craignant qn'Adiien martyrs de Gorcum, était ife Hilvarcmbeik,
lié rruchargédeqnc.que mission contraire aux et il s'était fait prcmiinlié à l'abWave te .M.d-
ii;l;'rèls tic la France, le reiint plus li'une an- dei bourg. Il desservait la paroi -se ile.Miinsier,
née .-ivant deluiper 'cltri' dese rendre àCan- près d(! i'emliouchnre de la Meuse, lorsque se
inrbéry. Y étant enfin arrivé, saint Thinidore trouvant à (iorcuiii, lors de la prise de cette
le nomma ahbédu nioniislère de Saint-Pierre viiie par s cnï\ inistes, il fut j 'lé dans un ca-
1

<•! de Saiiil-l'i'.nl. Peiidani iienle-neuf ans chot avec d'autres ecciésiasiiqui's et eut à su-
qu'il exeiça celle charge, il fit fleurir les bir d'horribles tortures, pane qi'il ne voulait
bonnes éludes la discipline et la piété. Il pas renonce.' à présence réelle de Jesns-
la
cdifi.i non-seulement sa communauté, mais Chri4 dans l'encliaristic, ni à la primauté du
toute l'Angleterre [)ar ses vertus sublimes, en pape. Coiidnil à liril, avec ses dix hiiii com-
iiiéme temps nu'il l'édairait par uneiloclrine pagnons, il fui pendu près de celli' ville par
lonie céleste. Il mnurut l'an 710, le 9 janvier, oriirç du comte de Lumay, le 1) juillet li)72.
joii;- où il est lioni;ré. 9 janvier. — Ces dix-neuf mai tyrs ont éti' béalifiésen KHi
ADI'.MÎN (saint), évéque de Saint-André en par !e |)a|)e Clénienl X. 9 jeillel. —
lîcosso cl [iiarlyr, florissait dans li? ix* siècle. ADHIEN Î)'ASSKNDKLF (
e bienlieineux),
Son c;>iscopat fut trtmblé, à plusieurs repri- martyr à Delf en Holl.iiiile, fut mis à m^irl
ses, par les incursions des Danois qui fai- pour la foi catholique avec le bienheureux
s-aient ''es descentes sur les côtes d'Ecosse, ChrislO[)lie Scagen, par ordre du comte de
qu'ils pillaie»i.el dont ils massacraient les Luiiiay qui, de ihanoine dt? I.iége. était de-
habitants. Plus il'une lois, il avait réus!>i A venu caivinisie et ijersi^tu'eurdescatholiiiucs.
préserver son tioupeau de la fureur de ces — 'ik septembre.
barbai es il en aval' même converti un
: ADRIEN TI.SSERAiVD ( le bienheureux ),

granii nombre et leur avait administré le moine Hiéronyinite et martyr en Hollande avec
baplénie. Mais une bande plus nombreuse Jean Rix:el,s(m confrère, (ut mis à mort pour
et plus cruelle s'ctant répandue dans le pays, la foi catholique en 1572, par ordre du comte
poilant partout le fer et la flamme, Adrien de Lumay, et il i^l honoré le 25 novembre.
se rérii;;ia, avec une partie de son troupeau, ADRIEU (saint), Adornlnr confissenren .

daiis l'Ile de May, située à l'embouchure du Combraille, est honoré principaleiiient à Lou-
Foi'th. Les Danois ayant découvert sa re- bersac, près d'Aubusson, dans le diocèse de
traite, le massairèrent avec un autre évéque Limoges, où se trouve son corps. 3 mars. —
noniitié Stalbrand et plus de six mille chré- ADLiLPÎîE (saint), Adulphus, évéque dans
tiens. Ce tragique événement eut lieu l'an les Paysl'.as, était Anglais de naissance et
874, sons Constantin II. roi d'Ecosse. Dans la frère de saint Hoiulphe. Ayant eu le bonheur
suite, on bâtit tlans celte île un monasièrc et d'être éclaire des lumières de la loi, à une
«ine église en l'imniieur de saint Ailrieii, et époque où son pays était encore pioiiu;c dans
ses reliiiues, qui y étaient exposées à la vé- lus ténèbres du paganisme, il quitta sa pa-
nération des fidèles alliraienl un {jrand
,
trie et pa.ssa avec son fiérc tlans la tïaute
concours de pèlei ins. k mars. — belgiqne, pour s'y apidiquer à l'étude de la
ADRIEN pape, Uomain de nais-
III (saini). religion sous d'habiles maîtres, qu'il lui eut
sauce, succéda en SHk à Marin, qu'il imita été difficile de trouver alurs en .\iig!elerre.
^
dans Fon zèle pour la tléfense île la foi contre Il lit de tels progiès dans les sciences divi-
l'impie Pbolius. Il ne voulut pas communi- nes et dans la pieté, qu il fut juge digne de
quer avec cet usurpateur, qui était remonté l'épiscopat. Placé sur un siège, q'i'on croit
sur le sié^e patriarcal d..- Constantinople, et être celui de Maëslrichl, il gouverna son
l'euipereiu i'.asile, voyant qu'il ne pouvait diocèse d'une manière si édifiante qu'un le
le gagner t>ar «les prières, lui écrivit des let- mit au nombre des saints après sa bienheu-
tre» injarieases qui le trouvèrent mort, lors- reuse mort, arrivée vers le milieu du vu*
qa*e!!es Arrivèrent à Rome. Charles le Gros, siècle. — 17 juin.
emperenr d'Allemagne, avait invité Adrien ADDLPHE (saint), est honoré à Auxerro
à se rendre en France pour déposer quelques le 13 novembre.
évéques indignes et pour faire reconnaître ADULPHE martyr à Corioue avec
(saint),
héritier du royaume Bernard, son (ils natu- saint Jean, son frère, souffrit enSiJif, pen-
rel. Le pape se mil en roule, mais il mourut dant la persécution du roi Abdévamc H.
63 AET A ET 51

Sailli Eultrgo eu mention dans son Mé-


fait que le dii'e fil conduira à Bagiîad et jeter
uiori.il dos sain'.s. —
27 soplombre. dans uu cachot si oi>scur qu'ils ne pouvaient
Ai)UM A Dr. [sain (o),Z/nf/i(mada, est honorée se reconinîire en plein midi qu'au moyen
à (îuuili'sheim le 29 novembre. de la voix. On leur mit des entraves aux
ADVENTKUll (saiiil), Advenlnr, martyr à pieds on ne leur donnait pour nourriture
el
Turin, avec saint Octave l't un auîre, suuf- qu'un peu de pain el d'eau que la terre nue ,

Irit en 286 , sous l'empereur Maximien. pour lit, cl pour habillement que des bail-
P,:iiit Maxime de Turin a laissé un paiié^iy- lons pleins de vermine. Cette barbai ie .ivait
riqne en leur h' niieur. —
20 novembre. pour but d'affaiblir l'énergie de leurs âmes
AÈGE (sain!), Aeùm, est honoré à Barce- en affaiblissant leurs corps afin qu'ils op- ,

lone le14 a<uit, posassent moins de résistance à l'aioslasie.


AELRE!) (aint), Aehedus, abbé de Rieval Quand le calilé les cruldomplés par le régime
en Angleterre, né l'an 1109 dans la partie du barbare auquel il les avait assujettis pen-
103 aume qui confine à l'Ecosse, sortait d'une dant pi isieurs années, il leur envoya des
finiille distinguée. Son mérite |)téroce et sa docteurs de sa leligon, qui éclinuèri'Ut dins
vertu le firent choi^ir par David, roi d'Ei;iisse, leurs tentatives, quoique répéié^'s à différen-
pour gouverneur de son palais. Sou inno- tes reprises rt dirigée^ avec une babil, te in-
cence ne reçut aucune atteinti' au mi- fernale. Moulasseui élant mort en 842 eut
lieu de< dangers de la cour. Il se fais il sur- pour successeur son fils Valek, qui conti-
tout remarquer par son humilité ei par sa nua, mais sans plus de succès, le système
diiuceur. Uu jour qu'un «eigneur lui faisait de son (èie envers les prisonniers chré-
des reproches injurieux en présence du ri'i, tiens. !1 r(>soUil diinc leur mort paais avant ;

il l'écouta avec patience et le remercia de la de les y livrer il essaya encore un dernier


charité qu'il avait de le reprendre de srs moyen ce fui de leur envoyer Badizès, qui
;

lynlcs. Celle conduiie loucha tellement son s'éiai. iniisnluian, cl qui, affrétant les
fait
er.noir.i (lu'il lui demanda pardon sur-lc-- marques de l'amitié la plus sincèe, les pré-
champ. Un antre jour, élant occupé à di-^cu- vint comme de lui-même, el dans leur inté-
ter une malière importante, il tut intcr- rêt, qu'il savait df hnurce cerlanie qu'ils de-
rom| u par quehiu'un qui l'accalda d'invec- vaient êtreexeculés le lendemain, s'ils ne se
tives. Aeîred les écouta en silence, et re- décidaient à faire la prière avec le caiife.
prit tranquillement le fil de son discours. Se « C'est pour >ous sauver la vie que j'ai ha-
scntanl appelé à servir Dieu d'une luauière sardé celle démarche, dit-il à celui à qui il
plus parfiiite encore il quiita la jjobilion
,
parlait. Vous pouvez suivre le consiil que
brillante qu'il occupait dans le monde et se je vous donne, tout en conservant dans vo-
relira dans le monastère de Kiéval siiué dans tre cœur la foi des cbrétiens, el Dieu vous
le comté d'York, où il se fît religieux Cis- le pardonnera, à cause de Isf Irisle situation
tercien, à l'âge de vingt-quatre ans. Son leni- où vous vous trouvez. » C'est à (Constantin,
pérament faible el déhcat ne l'empêchait pas serviteur d'Aelius qu'il donnait cet avis per-
do se livrer avec ardeur aux plus grandes fide, afin qu'il le (ommuuiquât à son maî-
austérités. La prière el les pieuses lectures tre.Le palrice ayanl connu, par là, que sa
absdrliaient presque tout sou temps el en- morl était résolue pour le jour suivant, en
lrete;iaient dans son ànie ualurellemenl ai- rendit grâce à Dieu, el dit Q'ie la volonté : «
mante le fru sacré de l'amour divin. En 1142, du Seigneur aussitôt écrire
soit faile 1 » Il fil
ilfut oblige rie prendre le gouvernement de son testament par Conslanlin, el invita ses
l'aMiaye de lievesby, dans le comté de Lin- compagnons à chanter, toute la nuit les ,

coln, qui apparleaail aussi à l'ordre de Cî- louanges de Dieu; ce qu'ils firent. Le lende-
leaux, l'année suivante on l'éiut abbé de
et main, un officier viola la prison do la p iri
Riéval, où l'ni comptait alors (rois cents du calife, avec une troupe de soldais, et
mornes. 11 refusa plunenrs fois l'éi i>co;),i!, ayant fait ouvrir les porics, il ordonna aux
pour ne pas se sépan r de ses religieux qu'il principaux prisonniers de sortir; ce qu'ils
gouverna avec autant de sagesse que de firent au nombre de quarante-deux: on re-
tionlé pendant vingl-iteux ans. tl mourut le ferma ensuite les portes sur les autres déte-
12 janvier lOGG, à l'àne île cinquante-six nus de moindre importance. Sur leur refus
ans. Le chapitre général de Giteaux le mit de faire la piière avec le calife, l'otficier les
au nomtiri- des sainis de l'ordre en 12o0. Le exhorta par de grandes promesses el essaya
!ion\eau Martyrologe cislercieo, publié par de les séduire par les raisons les plus spé-
Benoît XIV, fait un bel éloge de rinnoconce, cieuses à ob. iràValeli. La seule réponse des
de l'huiniliié, de la paiieiice cl du savoir de martyrs fui a Analhème à .Mahomet el à
:

saint Aeired. U nsius reste de lui plusieurs tous ceux qui le reconnaissent pour pro-
ouvrages sur l'hisloiie d'Angleterre et des phète » Alors l'officier leur fil lier les mains
!

traités ascétiijucs, enlre autres le Miroir de derrière le dos et conduire sur le bord du
lu chwité. —
12 janvier. Tigre, afin de les l'aire exécuter. (Comme
AEilDS (saint), palrice et martyr à Sa- Théodore Cralère était le premier en ligne,
marra on Syrie, était le plus illustre des ofQ- il voulut épargner au palrice Aetius la dou-

ciers généraux qui furint f.iits prisonniers leur il'ètre lemoin du supplice de ses com-
de guerre à Amorium, ville que le traître pagnons dont il était connue le père, et lui
Badi/és av.iit liuée au cilile .Moulassem, d I« Sei;^nt'ur,
: vous nous avez lonjonrs
l'an t-3G. Ils ci/iient au nombre de quarante, précédé [lar voire digiiilc el p ir votre vertu,
avec le piôire Théodore Gralèrij «i un autre, vous devez aussi recevoir, le premier, la,
K APn ArR ic

couronne du marlyre. » Le paliicr, ne vou- veut point île toi il te méprise et c'est e-i
: ,

lant pas In priver de cet homieiir, lui dit vain que lu l'appelles ion Dieu; tu ose-; le
d'avancer et qu'il le suivrait avec tous les dire chrétienne, loi! une courtisane! Je —
autres, ciiacun selon son grade mililaire. Ils ne mérite pas, j'en conviens, d'être aimée do
reçurent donc tous, l'un après l'auire, le mon Dieu mais je sais que pour aimer il ne
;

coup de la mort, lan 8't5, avec une iraixiuil- consulte que sa miséricorde el non le mérile,
lité et une fcrfueté qui étonnèrent l'officier de ceux qu'il daigne honorer de sou aniour ;

ainsi que les exécuteurs. —


6 mars. c'est ce qui me donne la confi ince «ju'il
AFRE (sainte), Afra, veuve cl martyre à m'aime. —
Et comment peux-tu avoir c'Ue
Brescia, souffrit pendant la persécution de confiance? —
Une preuve qu'il ne m'a pas
l'empereur Adrien, vers \';\i\ 125. Les .icles rejetée, c'est (ju'il me |iermel de lîiinf'ssi r
de son marlyic qu'on trouve dans les œu- son saint nom devant vous, el j'espèri? qrc
vres de saint l'hilaslre, évêque de cette ville, celte confession m'obtiendra la réuiis-ion d.;
ne donnent pas de détails sur sa vie et ne mes fautes. —
Chimère que tout cela Je le 1

paraissent pas aulhenliques. 24 mai.— conseille de nouveau de sacrifier aux dieux


AFKlil (sainte), vierge et martyre, est nom- qui seuls peuvent te rendre heureuse. —
mée dans le martyrologe de saint Jérôme, Vous vous trompez ; il n'y a i\uf Jésus-
sous le 18 décemhre. Christ ()ui puisse faire mon bonlr ur, puis-
AFRE (sainte), marlyre dans l'île de Can- qu'il n'y a ((ue lui qui puisse saii\er mon
die, est honorée chez les Grecs le 9 octobre. âme.... —
Sacrifie, ou je le fais fustiger en piè-
AFRE (sainte) marlyre à Augshourg, eu
,
sence de les amants. —
Faites et- (ju'il vous
304, pendant la peiséculion de Dioclélien, plaira, mais il n'y a plus maintenant que e
était une courtisane, connue de toute la ville souvenir de mes péchés qui puisse me cau-
par ses désordres. Convertie à la religion ser de la confusion. —
C'est une honte pour
chrétienne par l'évèque saint Narcisse, qui moi de contester longtemps avec une
si

lui dimna le hap'ém ', elle répara, par son proslituée sacrifie :
,

ou je le fais mourir.
changement de vie, le scandale de sa comiuite Ah ! c'est la grâce que je désire de lout mon
préeéilente. Le juge Gaïus l'ayant f.iil arrê- cœur, si toutefois j'en suis digne. — Sacrifie I

ter comme chrétienne, elle confessa Jésus- c'est la dernière fois que je te le dis, sinon
Chrisl avec un saint courage. —
« Sacrifiez les supplices vont commencer pour toi, el je
aux dieux, lui dit le juge, car il vaut mieux te fais brûler vive. —
Que ce corps, inslru-
conserver sa vie que de la perdre dans les menl de lant de crimes, souffre toutes sortes
supplices. — Hélas j'ai assez de mes an-
1 de supplices, même le feu, j'y consens, il l'a
ciennes fautes , sans y ajouter encore un bien mèiité; mais mon âme ne se souillera
nouveau crime ; ainsi ne comptez pas que je pas par l'offrande d'un encens sacrilège. »
cède à vos instances. —
Croyez-moi, allez Alors tiaïus porta contre elle celle sentence :

au temple cl adorez les dieux. Jésus- — «Nous ordonnons que la courtisane Afre,
Christ est mon Dieu je le
: vois, je le con- qui s'est dite chrétienne, soit brûlée vive,
temple sans cesse ; je lui fais l'aveu de mes pour avoir refusé de siicrifier aux dieux. «
péchés avec un cœur repentant. Je suis in- .Aussitôt les bourreaux la conduisirent au-
digne, il est vrai, de lui offrir un sacrifice, dessous de la ville d'Ausbourg, dans une ile
mais j'ai un vif désir de me sacrifier moi- formée par le Lycus, aujourd'hui le Le h, la
même pour la gloire de sou nom, afin que dépouillèrent de ses vêlements et l'ait. 'cliè-
ce corps, que j'ai souillé lant de fois par mes rent au poteau. Là elle offrit à Dieu sa \ie
impudicilés, soit purifié dans mon propre en expiation de ses anciens désordres, el
sang. —A ce que j'entends, tu fais le métier lorsqu'on eut mis le feu au bûcher sur le-
de courtisane, el, cela étant, lu ne dois nul- quel elle était placée, et que les flamnics
lement prétendre à ramilié du Dieu des l'entourèrenl de toutes parts, elle renouvela
chrétiens; je le conseille donc de sacrifier à son sacrifice et expira en invoquant le nom
nos dieux, qui sont beaucoup plus indul- de Jésus. Après sa mort son corps se retrouva
gents. — Jésus-Chri>t, mon Seigneur, a dé- entier, et nullement endonirnagé par le feu.
claré qu'il était descendu du ciel pour les Sa nièrc, ayant appris ce prodige, le fil enle-
pauvres pécheurs, et Sun Evangile nous ;ip- ver secrèlement, el le déposa dans le (oin-
prend qu'il permit à une pécheresse comme beau de sa famille, à deux milles d'Aus-
moi de lui arroser les pieds de ses larmes et bourg, dont sainte Afre est la principale pa-
qu'il lui pardonna ses fautes. Loin de mé- tronne. —
5 août.
priser les pécheurs il leur parlait a\ec bonté AFRICAIN, (saint), évêque de Comminges ,

et mangeait même à leur table. —


Sacrifie du fut favorisé pendant sa vie du don des mira-
moins, afin d'obtenir des dieux des amants cles dans un degré éminent. Il muurut dans
généreux qui te comblent de largesses. — le M« siècle, cl son corps fut enicr/é près de
FlDtôl mourir que de recevoir aucun pré- Vâbiesdansle Rouergue. La dévotion alli-
sent d'un homme. Je me suis dépouillée des ranl à son tombeau un concours immense
richesses qui provenaient de mes désordres. de fidèles, il s'y forina une ville qui prit de
Je voulais les donner à ceux des frères qui lui le nom de S linle-.Mnqiii- qu'elb' porte
sont pauvres, mais ils les oui refusées j'ai ; encore aujourd'hui. l*" mai. —
dune été obligée de les jeter. Comment vou- AFRICAIN (saint) .•l/'nca>iu5, martyr en
,

lez-vous, après cola, que je reçoive des dons AfriqueaveesainlTerenecel pln«i;'urs autres
qui me suul odieux elqueje ne legarde que qui, après avoir elé battus de verges, mis a la
couiinc de la boue? —
Mais ton Christ ne lorlurc et tourmentés par d'autres supplice»,
m -

S7 AG.\ AGA .-.S

eurent la lêle tranchée sous le préfet Fortu- piïens que de voir martyrs exposés aux
les
natien, durant la persécution de l'empereur hctes, on fit sortir de prison Agapo, qui fut
Dèce. —10 avril. conduit à ramphithéâtre, enchaîné à un
A(iABE (saint), Agabus, l'un des soix.inte scélérat accusé d'avoir tué son maître. Ce
et douze disciples monlionnés dans les Actes dernier obtint sa grâce de l'empereur, qui
des apôtres par saint Luc, qui lui donne le proiiit à Agape de lui accorder la même
litre de prophète, prédit la grande famine faveur, s'il voulait renoncer à sa religion.
qui eut lieu en 4-2, sous l'empereur Claude. Mais le saint martyr répondit que sa longu •

Il prédit aussi l'emprisonriemenl de saint détention ne provenait pas de ce qu'il eût


Paul, qu'il.'illa trouver à Césarée, et prenant commis quelque crime; qu'il n'était cou-
la ceinture de l'.ipôtre, il s'en lia les [lieds pable (lue d'adorer le vrai Dieu, et qu'il en-
elles mains, puis il s'>'cria \ oici ce
: que dit durer.iil avec joie, pour une si bonne cause,
l'esprit snint : C'est ainsi que les Juifs lieront tous les supplices imaginables. Alors le ii

à Jérusalem celui à i/id appartient cette pereur ordonna que la sr-nleuce qui le
ceinture, et ils le livreront aux ç/entils. Il condamnait aux bètes lût exécotée sur-le-
soulVrit lo mariyreà Anlioche, cl il esl honoré champ. On lâcha contre lui iin ouïs t\\i\ lui
le 13 février. fil de cruelles blessures, au grand contente-

AG.\BE (saint), martyr à Ciirlhnge, souf- ment du prime el du i)euple. Comme on


frit avec saint Donat el un antre. —
25 janvier. s'aperçul, en le relevant, qu'il respir.i:
At'iABE (saint), .4g'a&ii«s, évéqui- dc\érone encore, on lui attacha aux pieds deux grossis
et confesseur, est honoré le 4 août. pierres, el on le précipita dans la .ner, l'an
AGAMOND Aaainundus, moine de
(saint), 406. —30 novembre.
Croyiand et martyr, avait cent ans lorsqu'il AGAPE (saint), Agabitis , évêque de No-
fuirais à mort avec saint Théodore, s. vare , succéda à saint Gaudence en 418. et
abbé el plusieurs moines, l'an 870, lorsque marcha dignement sur les traces de son
Oskélule, prince danois, vint piller el incen- prédécesseur. 11 niourut l'an 438, après un
dier ce monastère. —
23 seplembre. épiscopat de vingt ans. —
10 seplembre.
AGAPE (saint), martyr à Edessi' en Syrie AGAPE (sainte), vierge honorée à Tiè^es,
avec saint Théogone el saint Fidèle, ses florissait dins le m' siècle. —
8 août.
frères, était fils de sainte Basse, qui fut AGAPE (sainte), vierge martyre avec dix-
décapitée après eux, el qui les avait soutenus huit autres, est honorre à Terni le 15 février.
par ses exhortations au milieu de leurs
, AGAPE (sainte). Agapes, vierge el m m-
tourmciits. —21 août. lyre à Nicomedie, eut à souffrir, pe dant la
AGAPE (saint), martyr à Tarse en Ciliiie persécution de Dioclétien, de rude- combais
avec saint Aphrodise et un aulre, soulTril qui se terminèrent par une nmrt glorieuse,
l'an 30i, pendant la persécution de Dioclé- l'an 303.— 28 décembre.
tien. —
28 avril. AGAPE (sainte), Agape, vierge et martyre
AGAPE évéque et mar-
(saint), Agapiiis, à Thessalonique, était sœur de sainte (!liio-
tyr en Afrique, confessa la foi pendanl la nie el de sainte Irène, avec lesquelles elie
persécution de Valérien, et fut condamné à fut arrêtée pour avoir caché queliiues volu-
l'exil. Mais la persécution devenant toujours mes des livres saints et violé l'édil de Dioclr-
plus violente, la peine à laquelle il avait été lien, qui ordonnait de les livrer aux magis-
condamné parut trop légère aux ennemis trats. Uulcélius, gouverneur de la Macé-
du nom chrétien c'est pourquoi il fnlar.a-
; doine, les fit comparaître devant son iii-
ché à son exil pour être conduit à Cirllie, bunal et les interrogea sur le premier cbel
capitale de la Numidie, où, après un long d'accusation, qui était leur refus de manger
emprisonnement el de cruelles (oitures.il des viandes offertes aux idoles. Lorsque ci'
fut décapité, l'an 239. —
2'J avril. fut au tour d'Agape. elle répondii « Je ciok :

AGAPE (saint), martyr à Césarée en Pa- au Dieu vivant et n'ai point voulu, par uni'
lestine, qu'il ne faut pas (onfondre avei- le mauvaise action perdre ,
le Iruii de tonte-,
suivant; après avoir confessé Jésus-Christ les bonnes œuvres que j'ai faites jusipi ici. «
une première fois, il fut traduit d(' nouvrau Le gouverneur, après quelques quesli i-i
devant Urbain, gouverneur de la P,ile>li:ic, adressées à ses compagnes lui demanda
,

qui le condamna à la décapitation avec sept quelle était sa dernière résolution ? « Ne —


autres chrétiens, l'an 304. —
2'i- mars. voulez -vous pas, lui dit -il, imiter notre
AGAPE (saint), martyr à Gaze en Pales- fidélité et notre dévouement aux empereurs
tine, fut arrêté pendant la persécution de el aux Césars? —Je ne suis pas d'avis de
Dioctétien par ordre d'Urbain, gouverneur me dévouer au démon. —
Mais qui vous a
de la province, qui le condamii:! à être mis dans la tête celte obstination que je
exposé aux bêles ce qui fui exécuté l'an
: regarde comme une folie? —
Le Dieu lout-
304. —
19 août. puissanl a bien voulu nous éclairer de ses
AGAPE (saint), martyr q Césarée en Pa- divines lumières. Alors Dukéiius, après
lestine, avait été incarcéré trois fois pendant lui avoir reproché, ainsi qu'à sa sœur Chio-
la persécution de Dioclétien. 11 subissait un nie, l'opiniâirelé de leur désobéissance aux
quatrième emprisonnement lorsque remjie- édits publics el aux avertissements parti-
reur Ma'iimin, étant venu à Césarée l'.iu 30G, culiers, rédigea leur sentence qui les con-
youlat graiilii.'r le peu|.le de celle viile d'j damnait au supplice du feu. Elle, furent exé-
jeux et de spectacles. Mais comme ii ny cutées le 3 avril de ran304. Jusqu'à son der-
avait poiDl de spectacles plus agréable aux nier soupir, Agape ne cessa de prier Dieu au
SI A'JA AGA ro
milieu des (lamines qui laissèrent son corps gieusps, dont la principale était la l:ans:;i-
intacl. —
H -t; ril. lion d'Anliiime.évè'Miede Tr"hizonde, smle
AdAiM-'T («aint), AgnpefKS, mnrlj!- à Pré- siésT'- i\c la ville impériale. Le pape refusa
m'Ste, .iiijnnrd'hiii Piile--(rine, lians la Ci\m- lie ralide.- ci.(ie Irans'alion, non -senlcmeMl
p<)gii(> tie Rome, fui insiriiit dans la religion p;/rc<' qu'elle avait été l'aile en violation des
clirùlienne par sailli Porp'iv-i-, e(il fut bap- lois canoniques , mais aussi |)arc<' (|u'Aii-
lisé très-jeune. li n'avait que quinze ans tliimo était partisan de Ihéiésic d'Eutychès.
lorsqii'i! fui arrêté, penilant la pcrséculion L'i iipéralrice Tliéodora, qui, par ses i^ilri-
(l'Atirélicn el fustig' avec des nerfs de
. les, avait opéré ce chaugeuient de
g siège,
bœuf par ordre du prérei Antioehus. Sur et qui leuait à ce nu'il réussît, eut be; u
son refus de sacrifier aux dieux, il fu! ex- presser le pape par elle-même et p ir l'em-
posé aux lions, qui ne lui firent aucun m;il. pereur, .Agapel ne se laissa i)as ébranler
On wil fin à ses lounsîenls en lui tranchant [j;u- leurs instaures réunies il déclara même:
la lèlc, vers l'an 273. Chélldoine, évêqne qu'il ne communiquerait pas avec Aulliime,
de iiiîsançoii, rapporta de Rome le chef de à moins qu'il ne souscrivît aux décision du .
saint Agapel en k\o. el le dép:)sa dans l'é- concile de Chalcé.loine. Anthime, qui no vou-
glise de SaihI-lîlienne il fui transféré
:
lait pas donner celte marque
de soumission
depuis dans celle de Sain! -Jean. 18 août. — à la foi oriliodoxe.qniîta Constanlinople pour
AllAPET (saint), marljrà HéiMciéc dans se soustraire à la mesure qu'on exiiieail de
la Thrace, souffrit avec saint Basse cl qua- lui. Le pape, informé de son défiarl
subit.
ranie-:leu\ autres.— 20 novembre. déclara Anihirue excommunié aussi long-
AGAPfiT (sain!), pape, né à Rome, fut ad- temps qu'il refuserait cette souscriplim. "il
n)is de bonne heure dans le c!er;^é de cette sarra donc patriarrhe de Consîaulinop'e
nlle. Attaché à l'église de Saini-Jiîan et saint Mennas, qui était aussi recomminda-
Saiiit-Pierre son mérite et sa sainteté le
, ble par sa science que par s piété. Il écri-
i

firent élever à la dijinité d'archidiacre, et vil ensuite un lettre ircnlaire par iaqiieile

(

ensuite à la papauté, l'an 535, après la mort il annonçait ,.u momie chrétien
que l'évêque
de Jean lî. L'empereur Justinien. ayant ap- hérétique a>. ail été déposé par l'autorité
pris son exaltation, lui envoya sa profession aposioli.jUf, (le confiert avec le lrès-rel:gieus
de foifut trouvée orthodoxe. Ce prince
qiii
empenur. Le saint pape projetait eVici-re
nouveau pape, cl obtint la condam-
sollicita (lu d autres mesures pour bien de rKijlise en
le
nation des arémètes, moines de Constant inople 0'"'<'"'.. lursqu'il mourut à Constan inopîe
lo
qui étaient infectés de l'hérésie nesîorienne; 17 avril 336, après avoir siégé onze mois et
mais une autre de ses demandes lui fut re- deux jours. Son corps, reporté à Rome, fut
fusée. Après la conqnèle de l'Afriiiue. que inhumé le 20 septembre suivant jour où
Bélisiiire, son géiiér.il, avait arrachée à la l'on fait sa fcic, que l.'s Grecs
,

célèbrent le IT
domination des Vandales par la défaite du roi avril.— -20 septembre.
Genseric, il aurait voulu qu'Agapel main- AGAPls (saiui), martyr à Rome, était fils
tint sur leurs sièges les évoques ariens qui
de saint Enslache et de sainte i'héopisle,
se trouvaient dans celte partie de l'empire
avec lesquels il fut condamné aux bétes
et qui voul.iient abjurer l'hérésie. Mais par
le ordre de l'empereur Adrien ; mais sorti
pape réponilii qu'il fallait observer les saints >.nii
et sauf de celle épreuve, ii fut enfermé
canons, et que tout ce qu'on pouvait faire d.ins
un bœuf d'airain, -eus lequel on alluma un
en faveur de ces prélats hérétiques, c'était grand f-u.— 20 sepli-mbre.
d'admettre à la communion laïque ceux qui
AGAPIT (saint], Agnpitus, diacre el mar-
rentreraient dans le sein de l'Eglise, mais
tyr a Rome avec le pape saint Sixte
sans leur laisser leurs dignités, et même sans I|, fut
décapité dans le cimetière de Calixte. i'an
leur permettre de rester dans le clergé. 258,
pendant la persécution de Valérien, el fut
L'acte le plus saillant du court ponliOcatd'A-
enterré avec le même pape dans le cimetière
gapet fui soi) voyage à Conslanliu'iple,
entreprit dans la vue de rétaiilir la
qu'il de Peiextal 6 août.—
entre Jusiinien et Ihéolal, roi des Golhs
paix AGAPIT (saint), évèque de Synnade eu
P.iryçie, se rendit si célèbre par ses
d'Italie c'est ihéodal lui-même qui miracles,
;
l'avait que empereur .M isimin, n'étant encore
prié de l'aire celte démarche en
sa faveur.
1
que
soldat, voulut le tuer comme magicien
Le ape, en y condescen.lanl, se proposait

i
mais le saint évéque échappa à la fureur
aussi do remidipr aux maux dont i'E»- de
'se ce barbare el mourut en paix. Eusèbe
d'Orient était affligée ; car il venait parle
cevoir de quelques abbés catholiques
de" re- de ses miracles. 2i mars. —
de
onstan'inojde des lettres qui lui exposaient
AGAPIT fs iintj , évéque de Raveune et
<
confesseur, florissait sous Constantin
e Irisle élal de la religion el ses
dans leur pavs (ils. En 337, il a-sista au concile tenu
Il partit donc et, arrive
en Grèce, il guérit à
un sonrd-mnet, en oITranl pour
R «me par le pape saint Juies contre les
lui le saint ariens, et il mourut en 3il.— 16 mars.
sacrifie-. Il fil son entrée à
Constanlinople .AIjAPIT (sainlj, moine de Pieczary
le 2 février o3iJ. et lut reçu par près
l'empereur de Kiowic dans l'Ukraine, el uiédecin, llorls-
aiec de grandes marques de respect
et d'af-
[rclion. ()n traita d'abord 1. ''" ^" "''Siècle et mourut vers
que-tion p.)li- f-^"
an f."nn'''
ique, ni;:is Jusiinien ne voulut 1100. Lc> Russes catholiques l'honorent
rien rab .al- le i" juin.
*^""'''""* '!"''' .posait à
Th/J-Î,
incoddl. ''v''"'
i
Ar.APlTR (saint),..t?;rj/)i/as, martyr à Sé-
\mreul cusuilc les affaires reli- basle eo Arménie avec suiat
Curlère cl pla-
^* AGA AGA 62
fis'irs nn'r.iî, souffrit l'iin 320, prndnnt ia plus horrible forlîiro avrc sino pilieme lié-
persé< iilioii de IViiiporeur Lirinius. 2 no- — ronjuc. Il lui fil rnsniic (O'ipoi- le-, nuiincl-
'^'P'nbre. les, cl, priidinl cot .cicd'iiiicri-Haiilé
inouïe
AI'.ATHANGE Agathangelus, mar-
l'salnl , Ag;itlio se conic la Hp lui (ire « Ctoel ly-
:

hr à Ancvrc en Galaîie poiirianl 1,1 p. rsécn- ran, ne (levrais-!u pas avoir lionle de me
iii>n lie l'empereur (ialère, fui mis à mort faire ccl oulrage, loi qui as sucé les maniel-
par ordre (!u présiilen! Lucius. l'an 308. Les Is fie la mère ? » Quip.licu la renvoya en
Grecs l'honorent le 5 novemlire. Les Latins, prison, avec défense de panser ses plaies et
qui rapportèrent ses reliques en Occident, de lui dotmer aucune nourriture mais le;

après qu'ils eureni pris Constanlinopl', l'ho- Sei^nenr n'ahaiidonna pas la (.'é.néreuse
iiorent le 23 janvier. alhlèle: la niiil suivante, sain* Pierre lui
AtîATHE (sailli),- /l7^'/"««. niissionnairp et apparut dans une vision, la consola, giiérit
martyr en Es.VPlc avec ses cnmpau'uons, au ses plaies et remplit son cachot dune lu-
nombre de trenlcrsix, divisés en quatre han- mière cilat mie. Quatre jours après, Quin-
drs de chacune neuf missionnair.s. fais lil tien l'envoya chercher, el sans élre'loiiché
partie de la première qui avait pour chef l'il- d'une ^.'uérison si miraculeuse, il fil rou-
1 1

lustre Paul, que loulcs reconnaissaient pour 1er louie nue sur des têts de p >ts cassés,
leur supérieur, et le théâtre de leurs tr-'.vaux mêlés avec des charbons ardenls. Après ce
apostoliques était la partie orientale de \'E- supplice, elle fut reconduite dans sa prison,
pypie. Le gouvernenrde la province, inlormé Y étant arrivée, elle a(!r(ssa à Dieu celte
des nombreuses convirsioiis qu'ils opé- dernière prière 5e!r/nnj»-, mim Dim.vuus
:

raient, envoya de< soldats pour les arrêter et qui m'nvez toujours protégée dès le berceaa,
les amener devant sou tribunal. Lorsqu'ils vous qui avez arraché de mon cœur Tainovr du
comparurent, leur constance à confesser Je- monde et ffui m'avez donné la puticnce pour
sus-Christ qu'ils avaient [irêché, leur obtint supporter m-'s souffrances, receres mainte-
une sentence de mort. Agathe fut condamne nant mon esprit. Elle expira en disant ces
au supplice du feu avec ceu\ qui avaient derniers mots, l'an 251, sous l'empereur
évangélisé à l'est el au sud de la province. Dèce. Son nom, qui a été inséré dans le ca-
—16 et ISjanvier. «on de la messe, se Irouve dans tous les
AtjATHK (saint), évêque en Egypte et —
martyrologes. 5 lévrier,
confesseur, montra beaucoui) de zèle contre AGATHE (sainte), mariée à Paul de Hilde-
l'hérésie arienne, ce qui le fil exiler \ers l'an garde, comte de t-arinlhie, habitait avec son
356 par.l'empereurConslance. Ilavailétémoi- illustre époux le châlcau de Stein au cora-
,

neavanl soiiélévalion à l'épiscopal. 21 mai. — inencement du xr siècle. Sans cesse occu-


AGATHIv isainle), Ai/atiui, vierge et mar- pée de bonnes reuvres, elle était la provi-
tyre, née à Cauiiie oo à Palerme en Sicile, dencc des pauvres et des infortunés. Ses
sortait d'une famille illustre, et consacra à jours s'écoulaient heureux et tranquilles
Dieu sa virijiniié dès ses plus tendres années, dans la pratique de la vertu. Cependant une
Comme elle était au -si belle que riche, Qain- vie si pure ne lut pas à l'abri de la calom-
lien, personnage consulaire, crut trouver nie. Le comte, abusé par des rapports men-
dans de l'empereur Dèce contre les
les édit^ soiigers, suspecta la filélilé d'Agaihe, et la
chrétiens un mojen p ^ur satisfaire son im- jalousie l'aveugla tellement qu'il finit par
pudîcité il s.in avarice. Il li fit donc compa- croire coupable celle qui était l'innocence
raître devant son tribunal cà Catane. Pendant même. Il li renferma donc dans une tour du
qu'on l'y conduisait, la jeune vierge invo- châleau, sans lui permettre un mol pour sa
quait son C' lesle éi^oux el lui demandait le justification. Agathe suldl avec une palience
courage dont elle avait besoin dans un mo- angelique la perte dr sa liberté qu'elle ne
ment aussi crilique. Qniiitien la fit, après un regreila;l qu'à cause des malheureux qu'elle
premier inlrn ogatoire, remettre eitre les ne pouvait plus soulager comme aupara-
maius d'une femme nommée Aphrodisie, vanl. Calme et résignée, elle consolait
qui tenait une maison de iiéhaui h.' et l'on , les doir'.esliques chargés do lui porter sa
s'imagine facilement quels assauts sa vertu nourriture, el leur disait :Le Seifinrur m'a
oui à soutenir dans un tel liiu, ois elle passa élevée; le Seigneur m'a abaissée q'ie son:

un mois entier. Mais sa confia ne en Dieu snitii nom soit béni. Tout le monde au chà-
et ses prières firveiiles lui obiinrent la grâce le.iu était persuadé île son innocence mais ;

d'en sortir sans (pie sa chasteté eût reçu le comie, dont lis idées devenaient tous les
aucune alteinle. Quintien iuformé de sa , jours plus sombres et dont la furee.r é ail
constance inébranlable, la fit comparaître more attisée par de perfides instigations,
de nouveau. La seule réponse qu'il put ob- nourrissait des projets sinisires. S'éiaiit
tenir d'elle, dans ce second interrogatoire, rendu, un jour, à la prison d'Agalhe, celle-
fu(, que la vraie noblesse et la vraie liberté ci, loin de se livrer à des plaintes ou à des
consistaient à servir .lésus-Cbrist. Le juge, reproches, lui lil un tendre accueil, heu-
irrilé, l'ayant fait soufileler au point (|u'clle reiise de trouver enfin une occasion de le
avait le visage tout meurlri, ordonna qu'on désabuser el de mettre son innocence dans
la relînt eu ])rison, où elle passa l.i nuit en tout son jour par une complète justification,
invoquant le secours d'eu haut. Le lendc- pour laquelle il ne fallait que quelques mois;
main il la fitencore con.ipar :îire, etfuiieux mais le comte ne lui en laissa pas le temps,
de ne pouvoir vaincre sa résistance, il la fil L'ayaul cou.iiiile, sous le prétexte d'une pro-
élendre sur le chevalet où elle supporta la uienade, sur la terrasse du donjou, il la pré-
«s AGA AGA €4

cipile dans les fossés du rh "iloau ; il jelte en- tendre répéter un nom qui lui était odieux,
suite un cri perçant, et, feip;nanl un violcMit lui fit couper la langue ce qui ne l'empéclia
;

désespoir, il eourl iiinioiiçcr à ses ji''"^ '!"" pas de proférer, comme auparavant, ce nom
la comtesse est tombée du liant des murs adorable. Rlle termina son martyre" par le
dans le fosse. Los dome-titiues courent supplice du f 'U, dans le m* siècle ou au coin-
sur le lieu dp l.i cliule croyant ne plus, meiieiMnent du iv. —
17 septembre.
trouver i|u'urt ead ivre m;iis quelle ne fut
; .^(iATlIOI)OHK (saint), Aijnlhodorus, mar-
pas leur surprise d .ipeicevoir Ai;.iilii' i ;;(•- tyr à Thyalire, était servileur de saint Carpe,
noux et pri.ifil Dieu. Ils cmienl voir u i évêqne de cette ville, lorsque celui-ci fut ar-
spectre et s'enfuient effiayés. Leurs cris la rêté, vers l'an 105, pendant la persécution de
tirèrent du reeueillcuicnt où elle et ,it plon- Marc-Aurèle. Les soins qu'il donnait à son
gée. S'étant relevée, elle les rappela, et leui- maître, détenu dans les fers, excitèrent contre
dit que s'étanl recouim;iniiée à l)ieu au nio- lui la i'ureur de V'alère, gouverneur de l'Asie
menl de sa chute, il avait permis qu'elle Mineure, qui le fit déchirer à coups de nerfs
toiiibâl sans se faire aucun mal, et qu'elle de b(euf; ce suplice lui fut administré d'une
était occupée à lui remlre grâce lorsqu'ils manière si cruelle qu'il était déjà mort pen-
étaient accourus. Les exclamations d'élon- dant qu'on continuait encore à le frapper.
nement et d'adniinition que faisait pousser Le gouverneur, dont la rage n'était pas a-
la vue d'un tel prodige ayant aliiré sur les paisée, ordonna que son corps devînt la pâ-
lieux le comte lui-même, il a peine à en ture des chiens; mais les fidèles de la ville
croire ses yeux et demeure tout inteidit : enlevèrent secrètement son corps et l'inhu-
enûn pénétré de confusion et de repentir, il mèrent, la nuit, dans une caverni-. —
13 avril.
se jette aux pieds de son épouse et la con- AGATHODORE (saint), évéque et martyr
jure, avec larmes, de lui pardonner. Agalhe dans la Chersonèse, avec saint Rasile et plu-
s'empresse de le relever, lui accorde le pai'- sieurs autres, souffrit au commencement du
don qu'il sollicite, à la seule condition que iv"^ siècle. — k mars.
ses calomniateurs ne seront jamais recher- AGATHON (saint), Agalho, soldat et mar-
chés ni punis. Dès lors aucun nuage ne trou- tyr à Alexandrie, ayant été chargé de garder
bla plus l'union des deux époux. Le comle les cadavres de quelques martyrs, empêcha
employa le reste de sa vie à rép.ircr ses les païens de venir les insulter. Cet acte d'hu-
torts ; et Agathe, de son côlé, s'appliquait à manité et de religionexcitala fureur du peu-
le convaincre qu'elle les avait compléle- ple qui le conduisit devant le magistrat.
ment oubliés. Elle reprit le cours de ses œu- Commeil ne craignit point de confesser Jésus-
vres charitables, fonda des églises cl des Chri-t, il eut la!tète tranchée pendant la per-
hospices, et mourut le 5 février 1024. Les sécution de Dèce. —
7 décembre.
miracles opérés à son lombeau attestèrent AGATHON (saint), exorciste cl martyr
bientôt sa sainteté et sjn ci édit près de Dieu. à Alexandrie, avec saint Cyrion, prêtre, et
Elle est honorée comme patronne de la Ca- plusieurs autres, subit le supplice du feu.
rinthie le 5 février. — iï février.
AGATHÉMÈRE (saint), ^^n/Aernerus, mar- AGATHON (saint), martyr en Ethiopie,
tyr dans la Mysie , souffrit dans loir siècle, souffrit avec sainte Kafique, sa mère, et ses
et il est honoré chez les Crées le 3 avril. quatre frère;. —
k septembre.
AGATHIMBRE (saini), Ai]alliimber,é\êi.\iu) AGATHON (saint), martyr en Sicile avec
de Metz, florissail dans le vi siècle. — 12 mai. sainte Triphine, est honoré le 5 juillet.
AGAÏHIN (saint), Aijnilnnus, martyr à AG.\rHON (saint), moine de Foatenelle,
Synnade en Phrygie avec quelques autres était proche parent de saint A'andrillé, fon-
est honoré chez les Grecs le 20 septembre. dateur de ce monastère. H mourut apiès le
AGATHOCLIE (sainte), Agailioclia,\u-ifr(i milieu du vu" siècle, et lorsqu'il fut mort,
etmartyre en Espagne, sortait d'une famille la perfection avec laquelle il avait rempli
pauvre et entra au service d'une dame riche, tous les devoirs d'un fervent religieux déter-
qui était très-attachée au culte des idoles. Tant mina le saint abbé à rendie un hommage
qu'Agathoclie fut païenne, elle se montrait publie à sa sainteté. —
8 juillet.
légère, inconsidérée et peu appliquée à ses AGATHON (suint) pape , né en Sicile,
,

devoirs; mais ayant été convertie à la fui embrassa l'état ecclésiastique et devint tré-
chrétienne par une autre servante, elle chan- sorier de l'église romaine. Choisi en 679 pour
gea entièrement de conduite. Sa maîtresse, remplacer Domnus sur la chaire de saint
surprise de ce changement, n'en eut pas Pierre, il tint la même année un concile à
plus tôt appris la cause, qu'elle lui Dt souf- Rome pour traiter l'affaire de saint Wilfred,
frir toutes sortes de mauvais traitements, évêque d'York dont on avait démembré
,

afin de l'obliger à renoncer au christianisme. l'évêché, après l'avoir chassé de son siège.
Lorsqu'elle vit qu'elle n'en pouvait venir à Le pape le rétablit dans ses droits. L'année
bout, elle la signala comme chrétienne au suivante il en tint un auire dans la même
préfet de la province; celui-ci fit fouetter la ville, et le pape y choisit pour le concile gé-
jeune vierge avec lanl de cruauté que sa chair néral de Conslantinople des légats qu'il char-
tombait par lambeaux. On l'emprisonna en- gea d'une lettre pour ce concile. Dans celle
suite et (in la tira de son cachot à ])lusieurs letire il développe avec clarté la doc:rine ca-
reprises j'our la torturer, m;iis loujourselle tholique contre les monoihélites, et prouve
confessa généreusement Jé-.u<-t"lirist qu'eli <
qiu'coinine les personnesdivines n'ont <|u'uuc
invoquait sans cesse. Le préfet, irrité d'eu- seule nature, elles n'ont aussi qu'une seule
,

G5 AOG ACl 66
volonté mais que couime il y a deux natures
;
Celle prééminence du nouveau temple sur
en Jésus-Christ, il y a aussi deux opéra- l'ancien, quoiqu'il lui fut inférieur à tous
tions el deux volontés. Il appuie celte dis- égnrds, annonçait qu'il devait être illustré
linclion des deux volontés sur des passages par la visite de Jésus-t.brist. - 8 juillet.
des Pères grecs el sur des passages des l'ères AGGÉE (saint), martyr à Bologne avec
latins, traduits en grec. Les Pères du concile sainl Hermès, souffrit sous l'empereur Maxi-
en entendant la lecture de cette exposition mien, l'an 304. — 4 janvier.
de la foi, s'écrièrent que saint Pierre avait AGGIAS (sainl), l'un des quarante martyrs
pailé par la bouche d'Agathon. Celle lettre, de Sébasteeu Arménie, servait avec ses trente-
ainsi que les autres qui nous restent de ce neuf compagnons dans la légion fulminante,
sninl pape, sont d'un style moins pur que sous l'empereur Licinius. Ce prince ayant
relies de ses prédécesseurs, comme il l'avoue porté un édit qui enjoignait de sacrifier aux
lui-même mais, ajoute-t-il, si nous n'avons
;
dieux, ils refusèrent de se souiller de cet acie
pas les finesses du langage, nous conservons Les promesses el les menaces no
d'idolâtrie.
avec simplicité de cœur la fui que nos pères pouvant vaincre leur résistance Agricola, ,

nous ont transmise. On admirait dans saint gouverneur de l'Arménie, les fil frapper à
Agalhon une humilité prof(jnde, une grande coups de fouet el déchirer leurs flancs avec
douceur de caractère et un grand fonds de des ongles de fer après quoi on les char-
;

générosité. Il combla de ses bienfaits le gea de chaînes et on les conduisit en prison,


clergé cl les églises de Uorae, el abolit le tri- Lysias, leur général; étant arrivé de Césaréfc
but que les papes payaient à l'empereur, au a Sébdsle essaya, à son tour, mais sans
,

sujet de leur élection. Les miracles nom- plus de succès, de leur arracher un acte d'a-
breux qu'il opéra lui méritèrent le surnom postasie. Alors Agricola les condamna à être
de 'l'h.iumaturge. 11 mourut en G82, après un exposés nus sur un étang gelé, qui se Irou-
pontifical de deux ans cl dem-i. —
10 janvier. vail près de la ville, el il fil préparer, tout
AGATHOMCE (sainte), Aijathonica, mar- près, des bains chauds destinés à recevoir
tyre à Pergame, était soeur de saint Papyle, ceux d'entre eux que la violence du froid
diacre de Thyatire. Conduite avec son frère déterminerait à sacrifier. Lorsqu'ils furent
à Pergame, sa patrie, Yalère, gouverneur arrivés sur l'étang, ils firent tous ensemble
de l'Asie, la condamna à être brûlée, ce qui cette prière Seigneur, nous sommes entre's
:

fut exécuté pendant la persécution de Marc- quarante dans la lice : Ne permettez pas qu'il
Aurèle. — 13 avril. y en ait moins de quarante de couronnés. Ce-
AGATHONIQUE (saint), Agathonicus pendant il y en eut un qui se laissa vaincre
martyr à Nicomédie, fut décapité à Lilybée, el se rendit dans le bain pour se réchaulïer
;
près deBysance, avec saint Zolique el d'au- mais à peine y fut-il entré qu'il expira. Ses
tres pendant la persécution de Maximien, compagnons, affligés de sa chute, en fu-
par ordre du président Eutholome. L'empe- rent bientôt consolés par un de leurs gar-
reur Justinien fit bâiir, à Constantinople, des qui vint prendre sa place. Ce soldat qui
une église en l'honneur de ce saint martyr se chauffait près du bain avait vu des anges
et de ses compagnons. - 22 août. descendre du ciel el poser des couronnes
AGATHONIQUE sainte )
( Agathonica
, ,
sur la tête des martyrs à l'exception de ce-
,

Tierge elmartyre à Carthage, avec sainte lui qui devait venir au bain peu après. Ce
Basse une autre, est honorée le 10 août.
et prodige leconvertil, el il vint se joindre aux
AGATHOPE (saint), Agnthopus martyr , trente-neuf, en leur disant qu'il était aussi
en Crète, soulTrit avec saint Théoduie el plu- chréiien. Lorsque le jour parut, on les char-
sieurs antres, pendant la persécution de gea sur des voilures pour les conduire sur
Dèce, de cruels supplices qui se terminèrent un vaste bûcher ou Ils devaient être brûlés
par la décapitation. — 23 décembre. cl leurs cendres jetées dans le fleuve. La plu-
AGATHOPODE (saint), Agathopus, diacre part étaient morts cl les autres mourants,
de l'église d'Antioche, el disciple de saint lorsqu'on les livra aux flammes. Les chré-
Ignace, accompagna jusqu'à Home le saint tiens parvinrent à soustraire une partie de
évêque, qui parle de lui dans une de ses let- leurs ossements el de leurs cendres. La ville
tres. Il rapporta les restes précieux de l'illustre de Césarée en possédait du temps de saint
martyr, dont il écrivit les actes avec sainl Basile, qui les regardait comme un oulevard I

Philon,qui l'avait accompagné. Il mourut à An- assuré contre les ennemis les plus formiila-
lioche avant lemilieudu "siècle. —
2oavril. bles. Ce saint docteur prononça devant ces
AGATHOPODE (sainl), diacre et mariyr reliques un panégyrique en l'honneur d(>
à Thessalonique avec sainl Théoduie, lec- ces saints martyrs, le jour de leur fête.— 10
teur, pendant la persécution de Maximien, mars.
fut arrêté par ordre du président Fauslin, AGIBOD (sainl), moine de Bobbiocnlia-
qui lé fil jeter dans la mer avec une pierre au lie, florissail dans le vu' siècle, et lui l'un
cou. — 4 avril. des principaux disciples de saint Bertulle.
AGGÉE (saint), Aggœus, l'un des douze Les miracles qu'il opéra pendant sa vie lui
petits prophètes, florissail vers l'an 516 avant ont fait rendre un culte public après sa mort.
l'ère chrétienne. Il a laissé une prophétie qui Son corps fut levé de terre en 1482, le 31
contient deux chapitres, el dans laquelle il août, jour où il est nommé dans le Martyro-
exhorte les Juifs à la reconstruction du tem- loge des Bénédictins. —31 août.
ple, en leur prédisant qu'il surpasserait en AGILÉE {sainl), Agileus, martyr à Car-
gloire celui qui avait été bâti par Salomon. thage, fut enterré près de celle ville, sur le»
67 ACL AGN es

bords de la mer. On bâtit, sur son tombeau, AGLîBEllT (saint), Agliberlu'i , évêque
uiic égliso (Imiis laquelle saint Augustin fit d'.Vngers, (lorissail sur la (in du vir siècle et

un discours en son honneur, le jour de >a mourut vers l'an 700. Ses reliques furent dé-
lële. Ses nliqnes furent porlécs à Rome sous couvertes un 6 de mars, jour où il est ho-
le pontificat df saint drés^'iie le Grand. Il noré à Sainl-Sierge. —
G n ars.
élail lionoré, en Afrique, le 2a j.invier, niais AG.MER (saint). Agomarus évêque de
,

lo .MarijTologe romain le nomme sous le Sentis, assista, en G-2;j, au concile de Reims,


13 oclobre. où se trouvaient, entre autres illustres pré-
AGILOLF (saint), AgiMfus, premier évê- lats, saint Arnoul de Mv.li et saint Cunibert

quf de Cologne, après avoir gouverné sainte- de Cologne. Il mourut vers l'an 6V0. 7 no- —
iiionlson diocèse, se démit de son siège pour se vcml re.
préparer dans la solitude, au passage del'é-
,
AGNAN, ou AiGNAN (saint), Anianus, évê-
lernilé. Il fut tué dans unliois par des scélé- que d'Orléans, naquit à Vienne en Uauphiné,
rats, el il est honoré comme martyr le 13 mars. vers le milieu du îv" siècle, et se retira, jeune
AGLAÉ, dame romaine d'un ring illustre encore, d.ius une cellule près de cette ville,
et d'une lortiinesi considérable qu'elle avait pouc y vivre en reclus. Après quelques an-
donné à ses Irais les jeux publics, n'était nées de ce genre de vie, il se rendit à Or-
pas mariée ou du moins elle était veuve et
,
léans, attiré par la réputation de saint Eu-
vivait en concubinage avec son intendant verte, évêque de cette ville. Euverte ne l'eut
nommé Boniface. La grâce ayant touché son pas plutôt connu, qu'il l'ordunna prêtre et
cœur, elle prit la résolution de renoncer à le Gt ab'.é liu monaïlère de Saint-Laurent des
sa vie criminelle et chargi^a son coaiplice Orgérlls, situé dans un des faubourgs de la
chercher les corps de qtjel-
d'aller en Orient ville. En 391, il le demanda et roi)tiiil pour
ques-uns des martyrs qu'on immolait jour- son successeur, lui remit l'administration de
nellement. 11 paraît que c'élait à l'époque son diocèse, et mourut peu de temps après.
de la persécution de l'empereur Galère, c'est- Saint Agnan justifia, par sa conduite, le choiv
à-dire vers l'an 307. Boniface en partant lui de son saint jirèdécesseur. Il y avait près de soi-
dit : « Ei si l'on tous rapportait mon corps, xante ans qu'il remplissait, avec une édi-
comme étant celui d'un martyr, le recevriez- fiante régularité, tous les devoirs de l'épis-
vous comme tel ? » Agiaé pril cette question copal, lorsque .Vtlila, roi des Huns, vint as-
pour une mauvaise plaisanli rieet lui fît une siéger Orléans. Le saint, qui avait prévu
réprimar.dc. Ci'pendant il disait i)lus vrai l'orage, était allé à Arles demander du se-
qu'il ne pensait; car arriva à Tarse en Ci- cours à Aélius, général romain. Les barbares
licie, où la persécution immolait journelle- press.:ient le siège, et le secours n'arrivait
ment de nombreuses victimes, il lut marty- pas. Saint Agnan encourageait les assiégés
risé lui-même. Les dom; sliques qui l'accom- et les exhoriail à placer en Dieu leur con-
pagnaient rachetèrent son corps, et l'ayant
, fiance. Ils se mirent donc en prières, et lors-
embaumé, ils le rapporièrent à Rome. Leur que tout semblait désespéré les Romains
,

maîtresse, à la nouvelle qu'il approchait, parurent et défirent les Huns. On attribua


alla au-devant de lui avec des ecclésiasti- cette victoire aiitani à la prudence et aux
ques qui portaient des llambeaus. cl des par- prières du saint évêque ciu'à la valeur d'Aé-
fums et (hantaient des hymnes. Ses saintes tius, q;;i soutenait seul l'empire sur le pen-
reliques furent déposées dans son tombeau chant lie sa ruine. Saint Agnan mourut Irèsr
sur la voie Latine, à un quart de lieue do la âgé, le 17 novembre 433. Son corps fut en-
ville plus tard Aglaé y fit construire un
;
terré dans l'église de Saint-Laurent, d'où il
oratoire, et elle s'y retira avec quelques-unes fut trausléré depuis dans celé de Sainl-
des filies qui la ser\ aient. Elle y passâtes l'icrro, l,:quelle pr.t le nom de Saint-.Agnan.
quinze dernièies années de sa vie dans les Ses reliques furent brûlées par les calvinistes
exercices de la pénitence, et après sa mort en 1302. — 17 novembio.
elle fut enterrée auprès de saint Boniface. AGNAN (saint), évêque de Chartres, est
Ou assure qu'il s'opéra des miracles par son honoré le 10 j'iin.
intercession, et on lit sou nom dans (jucl- AGNAN (saint), évêque de Besançon, flo-
qucs calendriers, sous le 8 mai. ris^aii dans le i\' siècle, et il est honoré le
AGLIBEIIT (saint), .ly/t7.'ern<s , martjr à o septembre.
Créleil, près de Paris, élail originaire des AGNAT (saint), Agnatus, martyr, est ho-
bords du Rhin. Etant venu s'établir à Cré- noré le 17 août.
teil,avec saint Agoard, son compatriote, AGNEL (saint), Agnellus, abbé d'un mo-
ils furent convertis l'un et l'autre à la foi nastère de Naplcs, fiorissait sur la fin du
chrétienne par saint Alin et saint Eoald ;
vr siècle, cl mourut en 396. H s'illustra par
mais animés, par suite de leur conversion, ses vertus ei par ses miracles, non-seu-
duo zèle plus ardent que sage, ils renver- lement pendant sa vie, niais aussi après sa
sèrent un temple d'idoles. Arrêtes pour ce mort. La ville de Naples se regarde comme
fait, ils furent condamnes à mort et e\écu- lui étant redevable de sa délivrance dans plu-
lés pendant la persécution d'Aurélien, vers sieurs sièges où le saint abb^; apparut, l'é-
l'an 273 d'autns placent leur martyre sous
:
tendard de la cri.iv à la main, et ce^te appa-
Dèce, vers l'an âoO. On éleva dcp .i-',sur leur rition mettait en fuite les assiegcjinls j aussi
tombeau une église dans laquelle mi déposa i"lionore-t-elle comme l'un de ses principaux
leurs corps qui devinrent l'objet de la vénc- protecteurs. —
li décembre.
ratioa dca riJèles.— iï et '2o juin. A0N{!;S (^ainle), vierge et martyre a Roiuc,
CO _
AGiN ACN 70
où flie é(ai( née, sortait d'uno f.niiul-; ii.iiiio sijii toi jj> sur le chemin de
j,(Oi th; la ville,
(.1 ridic qui l'elova diins la [jielé. Su .aais- Nomenlo. S.u^ le tègne de C 'nslantin, on
siiiite,ses richesses et sa beauté la Crent re- éleva sur son tombeau une église (jiii fut
olicrciuT en mariage par des jeunes gens de réparée au vu' siècle, par sionoiius l", vi
la première dislinution; mais elle les refusa qui subsiste eneor<' aujoura'hui. Il y a dans
tous successivement , parce qu'elle s'était l'intérieur de Koine une magnifique église
consacrée à Dieu dès son enfance. (Jeux qui bâtie par Inaoeenl X, dans le lieu a;êuie où
asjiiraient à sa uiain, voyant ([u'elle était l'on croit «jiie fut exposée la chasteté de la
mchra'tlable dans sa résolution (!e garder sainie. Saint Ainbroise, saint Jérôme, saint
]a promesse qu'elle avait faite au Seigneur, Augustin, oiU donné lic grands éiugos à cette
la dénoncèrent comme chrétienne, dans la illustre hcioïne, ijOi couronna la gloire de la
pmsee que les menaces et la vue des sup- chasteté par la gloire du martyre. 21 jan- —
piiies la feraient changerd'avis. Sym()hrône, vier.
préfet de la ville, l'ayant fait venir, employa AGNÈS (saint/), vierge et martyre en An-
d'abord les vo.ies de persuasion; mais Aj^nès, gleterre , était originaire de celle île , d'où
àloutessis belles paroles, répondant toujours ses reliques furent apportées à Cologne;
qu'elle n'aurait jamais d'autre époux que Jé- mais on ignore en quel siècle elle soulTrit la
sus-Clirist, il prit un ton menaçant, dans i'es- mort pour Jésus-Chnst : peut-être était-elle
pér.ince de l'effrayer. Agnès montra, dans l'une des compagnes de sainte Ursule. 28—
un coi ps faible et délical, une constance in- août.
vincible. Alors on fit allumer un grand feu, AtiNÈS (sainte), abbcsse de Sainte-Croix,
on apporta les ongles de fer, les chevalets et à Poitiers, sorlail d'une des premières fa-
les autres instruments de toiture. Agnès milles de France. Lorsque sainte Radegonde
coiisidéra ces terribles apprêts sans la moin- eut fondé, en boJ, le monastère de Sainte-
dre émotion. Elle n'altendit uiètrse pas que Croix, où elle rassembla plus de deux cents
le signal fut donné pour se livrci aux exé- vierges, elle plaça à leur télé Agnès, l'une
cuteurs, mais se présenta d'elle-même. On d'elles, qu'elle jugea ta plus digne de gouver-
la traîna devant les idoles, et là, elle se ner celle nombreuse comniuuaulé. Rade-
servit, pour faire le signe de la croix de la gontie, qui l'avait formée elle-même à la vie
main qu'on lui laissait libre, afin qu'elle pût religieuse, la secondait par ses avis. Elles
Oïlrir de l'encens aux dieux. Le préfet voyant lirunt ensemble le voyage d'Arles pour s'ins-
que tout était inutile, menaça de l'envoyer truire à fond de la règle de saint Césaire,
dans un lieu de débauche où celle chastelé, qu'elles avaient établie dans leur monastère.
qu'elle prisait tant, serait exposée aux outra- Sainie iladegonde étant morte en 587, Agnès
ges d'une jeunesse libertine. « Jésus-Christ, demanda à Dieu de ne pas lui survivre
répondit Agnès, est trop jaloux de la pureté longtemps, et sa prière fut exaucée. Elle
de SCS épouses pour soulfrir que cette vertu mourut l'année suivante, 588, et elle est ho-
leur soit ravie Vous pouvez répandre mon norée à Poitiers le 13 mai.
sang; mais pour mon corps, qui est consacré AGiNÈS bienlieureuse), religieuse Cla-
(la
à Jesus-Christ, jamais vous ne pourrez le risse, était sœur de sainte Claire, et naquit
profaner. » Symphrônc se croyant bravé ,
, à Assise vers l'an 1198. Elle n'avait que qua-
cxécala sa menace, et fit conduire la sainte torze ans, lorsque, à l'exemple de sa sœur,
dans un lieu de prostitution. Aussitôt de elle s'enfuit de la maison paternelle pour aller
jeunes débauchés s'y rendirent dans la vue la rejoindre au monastère de Saint-Ange de
d'assouvir leur infâme passion"; mais arri\és Pauso près de la ville ses parents envoyè-
,

près d'elle, sa contenance leur in.-pira un tel rent des hommes [lour l'arracher à sa re-
respect qu'ils n'osèrent s'approcher. Un beul, traite et jjour la ramener de force. Comme
plus dcteraiiné que les auires, ayant voulu après l'avoir renversée par terre, ils l'en-
porter la main sur elle, fut frappé par un trainaient vers la porte, Agnès s'écria, en
éclat de lumière qui le renversa à demi mort s'adressaiit à sainte Claire « A mon secours : 1

et le priva de la vue. Ses compagnons ef- ma sœur ne permettez pas que l'on me sé-
;

frayés le relevèrent, et la sainie, par ses pare de Noire-Seigneur Jésus-Christ ui de


prières, lui rendit sur-le-cliamp la vue et la votre aimable compagnie. » Sa constance la
santé. Cependant le princip<!t accusateur rendit victorieuse, et saintFrançois lui donna
d'Agnès, furieux d'avoir manqué sa proie, l'jiaijit, malgré sa grande jeunesse. Plus lar.l
excitait ie juge conlie elle. Celui-ci, outre il la plaçi, en qualité d'abbesse, dans K:
<l'avoir élé vaincu ar une jeuiie lilio, n'a-
| premier munasîèie de Clarisses qu'il ava;t
vait pas besoin de cet aiguillon pour se porter etaiili à Florence. Agnès le gouverna pen-
aiix dernières extrémités; il la condamna dant quelques années; mais le désir d élru
donc à perdre la télc. Co.s.me elle allait au réunie à sainte lilaire la fit revenir à Assise.
supplice avec une sainte joie, le bourreau Loisqu'eile vit sa sœur louchCi à son der-
l'exhorta encore à changer Uo résolution, nier moinenl, elle la conjura, avec laruies,
mais Agnès répondit qu'elle ne Iraiiirait ja- de lui oblenir dé Dieu la gr.ce de ne pas lui
n; là la foi ([u'elie avait jurée à son divin survivre. La sainie, pour la consoler, lui
e(;oux. Arrivée sur le lieu de l'exéciiiion piéuit qu'elle la suivi ait de près. Depuis ce
,

file fil uiie tourte prière, el baissa la tête temps, Agnès ne fit plus que languir ei trois ;

(a:;! pont- adorer Diea une deruièie fuis que mois après, en 1253, elle alla rejoindre sa
I
ou;- rcccv(jir le coup mortel. Aprè.i son sœur. dans le ciel. Leurs corps, sur la lerre,
iiiariyre, qui eut lieu !'an 305, vn enterra fijrenl réunis daiiS le méaie to:;ibeau. Le
"H AGO AGR 72

pape Pie Vf aiilorisa son culte le 3 décembre lage du diocèse de Paris. C'est là qu'il fut
1777. — 16 novembre. converti à la foi chrétienne par saint Allin
AGNÈS (l;i bienheureuse), abbesse, fille et saint Eoalil, Peu de temps après, ayant
(Je l'i iii.i^las Ollokar, roi de iSohéme, el sœur renversé un temple d'idoles avec saint Agli-
d'André, roi de Hongrie, naquit à Prague, bert, son coinpalriole et son compagnon, il
en 1203, el fut élevée dans le monastère de fut mis à mort avec d'autres chrétiens, vers
Trebnitz. Uenirée dans le monde, la cour et l'an 273, sous l'empereur Aurélien. Dans la
ses pompes n'avaient aucun charme pour suite on bâtit sur leur tombeau une église
Non cœur. Demandée en mariage par l'em- où l'on plaça leurs reliques. 25 juin. —
iiireur Fréiléiic II, elle refusa celle illuslre AGOBAUD , ou Aguebald { saii)i) , Ago-
alliance pour entrer chez les religieuses bardus, archevêque de Lyon, ne dut .son élé-
cla lisses, où elle prit l'habit. Elle devint plus vation qu'à son mérite et à sa piété. Saint
lar <supérieure générale de cet ordre, mais, Barnard, archevêque de Vienne, fit la céré-
maigre «-lie, el pour obéir à Grégoire l.\.,qui monie de son sacce. Ces deux prélats prirent
lui en ivail fait un commandement exprès. |)arli pour les (ils de Louis le Débonnaire,

Ce piMilile lui écrivit plusieurs letlres <iui et lorsque celui-ci eut été rétabli sur son trô-
lemoign ni de l'esluiij et de la vénération ne, en 83i, ils se réfugièrent dans le royaume
qu'il avait pour ses vertus. La bienheureuse de Lothaire. Agobard avait d'autant plus à
Ageès joignait à une ferveur extraordinaire craindre le ressentiment de l'empereur, qu'il
une douceur admirable qui lui gagnait tous avait composé un ouvrage pour justifier la
les c(E>irs,el un grand zèle pour le main- révolte de ses filsmais il se repentit de sa
;

lien discipline dans les maisons de son


de la faute, et il permis de rentrer dans son
lui fut
ordre. Elle mouriil sainlemenl le ti mars 1-282, diocèse, en 837. Il mourut trois ans après,
àgce lie soix.inle-dix-sept ans. Son nom se ran8V(), laissant plusieurs écrits dont les
lit dans jlusieurs martyrologes le (j mars. principaux sont un traité contre Félix d'Ur-
Ati^ÈS (sainte), abhesse, née en 1277, à gel, trois traités contre les superstitions des
Monle-l'ulciaiio, de parents fori riches, mon- juifs, le livre des Sentences, où il combat les
tra de bonne heure son mépris du monde et épreuves judiciaires par le feu et par l'eau ,
son goût pour Placée chez des reli-
la piété. un traité des Privilèges ei des Droits du sa-
gieuses, à l'âge de neuf ans, pour y perfec- cerdoce, un autre sur la Dispensalion des
tionner son éilucation, son attrait pour les biens ecclésiastiques et le livre sur les Ima-
anstérilés qu'elle voyait pratiquer, et ses ges. 11 est honoré, sous le nom de saint Ague-
autres vertus firent d'elle en peu de temps baud, à Lyon et dans la Sainlunge. 6 juin. —
un modèle accompli. La crainte de perdre AGOFHOl (saint), Afjofredus, abbé du mo-
son innocence en relourn int dans le siècle, nastère de Lacroix, en NoriDandie, était frère
lui inspira la résoluliou de se retirer dans de saint Leufroi des mains duquel il reçut
,

un eloilre, et, à l'âge de quinze ans, elle entra l'habit monasti(iue, et à qui il succéda en
chez les Dominicaines de Proceno dans le , 738. On n'a aucun détail sur sa vie, cl il
comié d Orvielle. Quelque temps après avoir n'est connu que par le culte qu'on lui rend
fait profession, elle fui nommée abbesse par dans le diocèse d'Evrciix et par la transla-
,

le pape Nicolas IV. Celte dignité ne fil qu'aug- tion de ses reliques que la crainte des Nor-
menter son zèle pour la perfection et son mands fit trausporler à l'abbaye de Sainl-
atlrail pour la vie mortifiée. Elle couchait Germain-des-Prés, à Paris, vers la lin du
sur la terre nue, et n'avait qu'une pierre IX'' siècle. —
2i acût.
pour Pendant quinze ans elle ne se
oreiller. AGON (sailli), é^êque, dont on ne connaît
nourrit que de pain et d'eau; et quoique sa pas le siège épiscopal, est honoré à Poitiers,
sanlé fût devenue d'une faiblesse extrême, où il y avait une église de son nom. 18 août. —
il fallut un ordre exprés de son confesseur ACHAT (saint), Agrutus, confesseur, est
pour l'obliger à modérer ses austérités. Ses honoré près de \"ienne en Dauphiné, le ik oc-
compatriotes, frappés de l'éclitde ses venus tobre.
et voulant la faire revenir à Monte-Pulciano, AGUÈCE (saint). AgrœciuK, évêqne de Trê-
bâtirc ni un couvent dans un lieu qui était ves et successeur de saint Florentin, appar-
auparavant une maisoo de débauche, el le tenait au clergé de Itome, lorsque, sur la
mirent à sa disposition c'est ce qui déter-
; demande de l'impératrice sainte Hiîlène , il
mina Agnès à retourner dans sa patrie avec fut placé sur le siège de Trêves, en 31i, par
(les religieuses de Saint- Dominique, pour le pape saint Silvestre, qui venait de monter
habiter le nouveau couvent. Elle y passa le sur la chaire de saint Pierre. La même an-
KSte de sa vie, allligée par des infirmités née Agièce assista au concile d'.\iles contre
iju'elle supporta avec une résigniliou et une les diMialistes, et de retour dans son diocèse
patience héroïques. Elle fut honorée, de son il travailla avec zèle à la conversion des ido-

vivant, du don de prophétie et du don des lâtres. A époque le paganisme domi-


cette
miracles, et mourut le 20 avril 1317, dans la nait la Gaule Belgique, et quoi-
encore dans
quarantième année de son âge. Clément VIII que l'Evangile y comptât déjà beaucoup de
inséra son nom dans le Martyrologe ro- disciples, le culte des idoles était encore celui
main, et IJenoîl Xlll la c inoui^^a en 1726. — du plus grand noii'.lire de ses haliiianls. Il eut

20 avril. aussi à combattre l'iu re;^ic d'Anus qui com-


AGOARD (saint), Aijonnlus martyr à , mençait alors à pénéircr dans les Gaules.
Ciéleil, quitta les bords ilii lUiin, où il était Tout en inainleiiaut dans la pureté de ta Un
né, «l vint en France s'i iWir à Oéteil, vil-
: ceux qui étaieiii déjà chrétiens, il eleiidil au

75 AGR Ac.ii n
loin le règne de Jésus-Christ, par de nou- jet d'admiration pour toute la communauté.
vellesconquéles.Ses prédications, auxquelles Ses progrès étonnants dans la science des
une vie sainte et le don des miracles don- saints et dans la connaissance des saintes
naient un grand poids, convertirent presiiue Ecritures, déterminèrent ses supérieurs à l'é-
tous les habitants des bords du Rhin et de la lever au sacerdoce malgré sa résistance
,

Moselle. Il mourut vers l'an 332, et ileut pour Saini Magne, son père, <iui venait de monter
successeur saint Maximin, son disciple. sur le siège d'Avignon l'appela près de lui.
,

13 janvier. Agricol obéit mais non sans une profonde


,

AGRÈ^'E (saint), Agripnnus , évéque du douleur d'être obligé de quitter un asile si


Puy, florissait dans le vii" siècle. Il fut mas- cher à son cœur. De retour à Avignon après
sacré avec saint Ursicin, son serviteur, une absence de seize ans, il se livra avec
par des scélérats à Chinac dans le Haut-Vi= zèle aux fom lions inférieures du saint mi-
varais ce lieu a pris, dans là suite, le nom
: nistère qui lui avaient été confiées; mais bien-
de Saint-Agrève, qu'il porte encore aujour- tôt il fut chargé d'une partie de l'administra-
d'hui. On ne sait rien de plus de ce saint évé- tion épiscopale et élevé à la dignité d'archi-
que dont les reliques sont à NoIrc-Dame-dii- diacre. Dans ce poste important, il fut, selon
Puy, où il est honoré le !" février. l'expression des saints canons , l'œil de l'é-
AGRIANITE ( saint ), Agrianitis, martyr à vêque, administrant, sous sa direction, les
Césène dans la Romagne, avec saint souffrit affaires spirituelles et temporelles du diocèse
Typogratc et quelques autres. 21 juillet. — avec tant de prudence et de sagesse que tout
AGRICE (saint), Agritius, évéque de Sens, le monde le désirait et le désignait par avance
florissait dans le V^ siècle, et mourut vers pour le successeur de son père. Saint Magne,
l'an 487. —13 juin. que l'âge et les fatigues de l'épiscopat avaient
AGRICOL (saint), vulgairement saint Arè- beaucoup affaibli, se trouvant de plus dans
gle, évoque de Châlons-sur-Saône, né vers la nécessité d'entreprendre un long voyage,
la fin du V siècle, appartenait à une famille voulut pourvoir à son remplacement. Ayant
distinguée, et reçut une éducation digne de consulté son clergé et les principaux habi-
sa naissance son mérite et ses vertus le
; tants de la ville, tous les suffrages se réuni-
firent placer sur le siège de Châlons en 532 , rent sur Agricol qui fut proclamé coadju-
,

et il montra dans ce poste éminent beaucoup teur d'Avignon. Le saint vieillard, heureux
de zèle pour l'instruction de son troupeau ,
de pouvoir confier son troupeau à un second
pour la dignité des cérémonies de la reli- lui-même, formé à son école partit pour
,

gion et pour la décoration des églises. Il as- Châlons-sur-Saône, où il assista au concile


sistaà plusieurs conciles, entre autres à ce- qui s'y tint vers l'an 650. De retour dans sa
lui de Clermont, tenu en 549, où l'on con- ville épiscopale, il vécut encore dix ans ne
,

firma les sages règlements établis dans le der- s'occupant que des choses de l'aulre vie. Il
nier concile d'Orléans, pour rétablir l'unifor- mourut en 660, léguant à son fils l'héritage
mité de la discipline et la pureté des mœurs. de ses vertus, et à son peuple ses exemples
11 assista aussi au concile tenu à Paris en et ses saintes reliques. Agricol s'appliqua
555, et à celui de Lyon en 567. Saint Gré- avec ardeur à continuer l'épiscopat de son
goire de Tours, avec qui il était étroitement père, à l'imiter, à le surpasser même. Ses
lié , fait son éloge et dit que sa vie était très- efforts furent couronnés d'un tel succès que
austère. Il mourut l'an 580, à l'âge de qua- la cathédrale, la seule église qu'il y eût alors
tre-vingt-trois ans, et il fut enterré dans l'é- à Avignon, ne put bientôt contenir le nombre
glise de Saint-Marcel. L'on y découvrit son toujours croissant des fidèles. Agricol en fit
corps en 878, et Girbold, alors évéque de construire à ses frais une plus spacieuse, la
Châlons , le tira de son tombeau pour le pla- pourvut d'un clergé suffisant, qu'il prit parmi
cer sur l'autel de Saint-Pierre. 17 mars. — les religieux de Lérins, et la dota de ses pro-
AGRICOL évéque d'Avignon, était
(saint), pres fonds. Cette église, qu'il érigea en ab-
fils de saint Magne, aussi évéque de cette baye, prit ensuite son nom. 11 établit encore
ville, etsortait de la famille impériale des d'autres églises dans la ville il introduisit
;

Albins. Il naquit à Avignon vers l'an 627 et dans sa cathédrale l'usfige de chanter l'office
fut élevé dans la maison paternelle sous les divin alternativement et à deux chœurs, plus
yeux de son père qui lui servit de maître d'un demi-siècle avant que Pépin le Bref
dans les sciences divines et humaines. Grâce n'en eût fait une loi pour tout son royaume.
aux heureuses dispositions du jeune Agri- Sentant approcher sa fin il voulut ne plu^
,

col et aux habiles leçons de son père, celte s'occuper que de la gr.inde affaire de sou
éducation réussit au delà de toute espé- éternité imitant donc l'exemple de son père,
:

r.ince. A l'âge de quatorze ans, il prit la ré- il se désigna un successeur, et son chois, qui

solution de quitter le monde, qui ne lui ins- tomba sur saint Vérédènie, eruiiie dans le
pirait que du dégoût , et de quitter ses pa- voisinage de la ville, tut ratifié d'une voix
rents, qui lui inspiraient la plus vive ten- unanime par le clergé et le peuple. 11 fonda
dresse, pour se consacrer tout entier à Dieu. aussi un service perpétuel pour le repos de
Malgré la douleur que sa démarche causait son âme, légua tous ses biens à son église et
à sa famille, il obtint la permission d'entrer à la Irès-sainic Vierge, affranchit et récom-
dans le monastère de Lérins, alors gouverné pensa ses esclaves. Ayant réuni encore une
par saint Maxime. Il passa plusieurs années fois son clergé et son peuple pour leur don-
dans cette retraite où il devint bientôt un ner ses dernières exhortations, il mourut
modèle parfait de toutes les vertus et un ob- peu de jours après, le 2 septembre de; l'an-
DiCTIONN. HAQIOGRAPHIQDE. 1. 3
,,

75 AG1\ AID 7(3

née 700, à l'âge de soixante et Iroizo ans, après AGUILBEUTE (sainte), Aonilberta,-y..\)o>T.c:
quarante ans d'épiscopal. Son coips (ni de Jouarro dans la Brie, llorissait le dus
inlinmé dans la chapelle de saint Pierre qu'il vil* siècle. — 11 août.
avait fondée. —
2 septembre AIBIÎUT (saint), Aiherlits, reclus , naquit
AGlUr.OLAS (saint), Aqricolans évêqne , en lOGO ;iu village d'Espain dans le diocèse
de Mrtëslricht, succéda en 384- à saint Servais, de Tournay. il montra, dès son enfance,
elil est honoré le niêmejourquesainl Arnaud, beaucoup d'inclination pour la retraite. 11
l'un de ses sucoesscurs, c'est-à-dire le 6 février, passaitune partie des nuits à genoux, et
AGRICOLE (saini), martyr en Pannoiiie, souvent il lui arrivait de se retirer dans des
est honoré 3 décembre.
le lieux écartés pour s'entretenir avec Dieu.
AGRICOLE (saint), Agricnhi, martyr à Bo- Il jeûnait aussi en secret une grande p.ulie

logne, était d'une famille noble do celle ville. de l'année. Un cantique qu'il entendit sur
Avant embrassé le christianisme, il convertit les austoriiés et les vertus de saint Thibaut,
saint Vital, son serviteur, avec lequel il fut ermite mort depuis peu, lui lit prendre la ré-
martyrisé. La douceur de son c.'.r.tdère ses , solution de renoncer entièrement au monde.
aimables qualités cl ses vertus le taisaient Il alla donc trouver un saint reclus, nommé

chérir de tous ceux qui le connaissaient, sans Jean . qui vivait au monastère de Crépin
en excepter même les païens. Arrêté l'an 304 en Hainaut, elqui l'inslruisit dans les voies
pendant la persécution de Dioclétien avec de la perfection mais le disciple eut bionlêt
;

saint Vil.nl, il eul la douleur et la consola- surpassé le miiitrc. Il ne voyait jamais de


tion (oui à la fois de voir son fidèle domes- feu, ne mangeait rien do cuit et ne se nour-
tique expirer sous ses yeux pour la foi iju'il rissait que d'herbes sauvages. Il îontinua les
lui avait enseignée. On avait cru l'intimider mêmes austérités après qu'il eul pris l'habit
par la vue de ce supplice; mais comme il se religieux dans le monastère de Crépin, où il
montrait inébranlable on l'altaclia à une
,
fut fait prévôt et ccllerier. La dissipation (jue
croix et on le perça d'une si gr;inde qu;inlité lui occasionnaient ces deux charges ne lui
nombre surjassail celui de fit rien perdre du recueillement intérieur de
de clous que leur
ses membres. 11 fnt enterré avec saint Vital son âme. 11 couchait sur la terre nue, et la
dans un lieu qui servait de sépulture aux nuit il récitait le psautier avant matines.
Juifs. Saint Ambroise ayant découvert leur Après vingt-cinq ans passés dans la conuuu-
tombeau, en .3! 3, en lira un peu de sang qui se nauté il obtint la permission de reprendre la
trouvait au fond avec la croix et les clous de vie de reclus. S'étant donc fait bâtir une cel-
son supplice. H les pinça dans une église lule dans un lieu désert, il y continua ses
qu'on bâtissait .T Florence et donl il fil lui- austérités, et sur la fin de sa vie, il renonça
même la dédicace. —
k novembre. à l'usage du pain, ne se nourrissant plus que
AC.UICOLE (saint), martyr à Uavenneavec d'herbes. L'oclal de sa sainteté se répandit
.saint Valentiu el plusieurs autres, pendant la au loin ; et comme
on venait le consulter de
persécution de Maximien. 10 décembre. — toutes parts, Burchard évêque de Cambrai,
,

AGRIPPIN
saint Arjrippintis, martyr à
(
^ ,
dans le diocèse duquel se trouvait située sa
Sirmich avec saint Second et trois autres, cellule, y Ctbâlir unechapelle, ordonna protue
souffrit au commencement du iv siècle. — Aibert, et lui conféra le pouvoir d'administrer
lo juillet. les sacrements de pénitence et d'eucharistie,
AGRIPPIN (saint), évêque de Côme, est pouvoirs qui furent confirmé* parles papes
honoré àStabio, sur les bords du lacdeCôme, Pascal II et Innocent H. Saint Aibert disait,
tous les jours, deux messes l'une pour les
:
le 17 juin.
AGRIPPIN (sainl;, évéque d'Autan flo- ,
vivants et l'autre pour les défunts. 11 mou-
rissait au commeuccment du ti' siècle et rut le 7 avril de l'année lliO âgé de quatre-
mourut en 5H. Tout ce que l'on sait de lui vingts ans. — 7 avril.
c'est qu'il ordonna prêtre saint Germain ÀIDAME (saint), Aidamu:i, dans llorissait

qui devint, dans la suite, évêque de Paris. — le VII' siècle et honoré


mourut en 689. Il est
1" janvier. on qualité de pénitent, à Coldingham, près
ACîRIPPINE sainte (
vierge et martyre à
) ,
dcWarwick en Ecosse, le 27 décembre.
l\ome pendant la persirulion de Valérie» AIDAN (saint), Aidanus, évéque de Lindis-
était née dans cette ville, et elle y servait farne en Angleterre, naquit dans une des
Dieu dans la piété, observant fidèlement le îles Hébrides, après le milieu du vi'siècle,

vœu de chasteté qu'elle avait fait dès son entra dans le monastère d'Iona, situé clans
jeune âge. Arrêiéc comme chrétienne, elle l'île de ce nom, et y prit l'habit religieux.

souffrit d'horribles tortures et enfin la mon, Saint Oswald, roi des Northumbres, ayant
plutôt que de renoncer à la relij;ion sainte demandé à Ségène, abbé d'ioua, quelques-
qu'elle avait embrassée. Son corps fui, dans uns de ses moines pour travailler à la con-
la suite, transporté en Sicile , et le château
version de ceux de ses sujets qui étaient en-
dans lequel on le gardait, ayant été pris par core idolâtres, Aidan fut établi chef de ce.i
missionnaires, à son arrivée en .Angle-
les Agarènes, ceux-ci périrent misérable-
el

ment. On l'invoque, en Sicile, contre diver- terre, le roi lui fitdon de l'ile de Lindisfari'.e,
verses maladies et surtout contre la lèpre.
— située sur la côte du Norihumberland, la-
23 juin. quelle prit ensuite le nom de Holy-Islind,
AGRJPPINE (sainte), Agrippina, vierge et c'est-à-dire, île sainte. Aidan y bâtit un mo-
martyre avec sainte Laurienue, est honorée nastère, qui devint bientôt tlorissant, et y
à Corbie Ifc 2ît mai. fonda une école d'où sortirent plusieurs pfir-
,

n Aie AIL 7»
sonnâmes célèbres par leur science el leur dans la retraite ; mais l'éclat de ses vcrius
sainteté, entre autres saint Chad, évêque île le fit choisir pour évêque de Bourges
c:i SU.
Lichfii'Id. Ayant été s.icré évêque, sa con- Tiré malgré lui de sa solitude, il remplit pcn-
duite devint pour les pasteurs des siè' les sni- daut vingt-neuf ans tous les devoirs d'un
vai>;s un modèle accompli. Il olilip;e;ut les saint évêque. En 833 il ;issi^ta au coneile de
membres de son clergé à étudii-r assidûment ThioKville où fut condar.mé Ebhou, archevê-
l'Kcrilure sainte et voulait (luils sussent par que de Reims, qui avait osé déposer Louis
cœur tout le psautier. Le roi Oswahl et les le Débonnaire, son souverain légitime. H
seigneurs de la cour lui Taisaient souvent de mourut le 2-2 mai 8k0. On bâtit sur son tom-
riches présents qu'il distribuait aux pauvres beau une église qui porte son nom et dans
ou qu'il consacrait au rachat des captifs. Le laquelle on plaça ses reliques. 11 est honoré
roi invitait IVé^iuemment à sa table le saint le 2-2 m ni.
évoque, qui sefaisMil acrompngner par un ou AILBÉE (saint), Ailbeus, confesseur en Ir-
di'u\ de ses clercs cl, aussitôt le repas fini, il lande, florissait au commencement du vm«
relournait vaquer à ses occupations. Un jour siècle, et il est honoré le 30 décembre.

(ju'il dînait avec le prince, celui-ci fit meitre AILE, ou Agile (sainl), Agilus, abbé de
en pièces un plat d'argent et ordonna que les r.ebais, était fils d'Agnoald, l'un des princi-
morceaux en fussent distribués aux pauvres. paux seigneurs delà cour de Childebort 11,
Alors saint Aidan, lui prenant lan)ain droite, et naquit vers l'an 58V. Il profita si bien des
dit tout haut : Que celte main ne se sèche ja- prcu-iières leçons de piélé qu'il recevait dans
mais. Bède qui rapporte ce fait, ajoute qu'a- si famille, que saint G olomban , abbé de
près la mort de saint Oswald, son bras droit Luxeuil, l'ayant vu, devina sa sainteté future,
fut détaché du corps, et que, de son temps, et conseilla à ses parents de lui permettre de
il se conservait sans aucune marque de cor- l'emmener à Luxeuil et de lui donner l'habit
ruption. Iljeûnaiijusqu'à iione, tons les ven^ monastique. Le jeune Aile accepta avec joie
dredis de l'année, excepté pendant le temps la proposition du saint abbé et partit avec
pascal el son exemple, en ce point, fut imité, lui. Il s'instruisit dans les sciences divines et

non-seulement par ses prêtres et ses moi- humaines sous la direction de saint Eustase,
nes, mais aussi par beaucoup de fervents (jui devint ensuite abbé du monastère, après
laïques. Bède le louepour le zèlo apostolique le départ de saint Coloniban. Celui-ci, à la
avec lequel il reprenait les vices des grands, mon d'Agnoald, père de saint Aile, perdit
pour sa chasteté, sa charité, sa piété, et pour son protecteur à la cour do Thierri, qui se
avoir su inspirer ces mêmes vertus à un peu- laissait gouverner pirBrunehaut, son aïeuie.
ple grossier et barbare il ajouie que
: Dieu Celte princesse, furieuse de ce qu'on lui eût
le favorisa du don des miracles et de celui de refusé l'entrée du monastère, parce que la
prophétie. Saint Oswin, l'un des successeurs règlen'enpermeltaitl'enlrée à aucune femme,
de saint Oswald, avait pour lui une vénéra- fit exiler saint Coiomban, el son ressenti-
tion toute filiale. Un jour il lui fitdon d'un ment s'étendit à toute la comtnunauté, qui
beau cheval, richement caparaçonné, .lidan reçut l'ordre de sortir de Luxeuil. A la ré-
l'accepta, parce que son grand âge ne lui ception de cet ordre injuste, toute la commu-
permettait plus d'aller à pied: mais ayant nauté fut dans la désolation et dans les lar-
rencontré un malheureux plongé dans la mes. SaintAile, qui n'était que simple moine,
plus grande misère, et ne pouvant lesecourir mais dont la famille avait du crédit auprès
autrement, il lui donna le cheval avec tous de Thierri, alla trouver ce prince et obtint
ses harnais. Le roi trouva cette cli.irilc dépla- que le monastère ne serait pas évacué. Quel-
cée et lui demanda pourquoi il s'était défait ques années après ce service signalé, qu'il
de son présent en faveur d'un gueux à qui avait rendu aux religieux de Luxeuil, saint
un cheval commun aurait niieus convenu. Aile fut chargé par les évêques du pays d'al-
Aidan répondit qu'un enfant de Dieu devait ler avec saint Eustase, son abbé, prêcher
nous être plus cher que tous les chevaux du l'Evangile aux infidèles qui habitaient de
monde. Le roi l'ayant fait asseoir, eut regret l'autre côté des Vosges et du Jura. Ils péné-
do l'espèce de reproche qu'il lui avait fait et trèrent jusqu'en Bavière où leurs travaux
vint se jeter à ses pieds pour lui en demander produisirent les fruits les plus abondants.
pardon. Le saint, touché jusqu'aux larmes, De retour à Luxeuil, Aile reprit avec une
s'empressa de le relever, el dit qu'on aurait nouvelle ferveur les pratiques de la vie reli -
bientôt le malheur de perdre un aussi bon gieuse. En 636, il fut appelé au gouverne-
prince. Il fut elTeclivemenl mis à mort, peu ment de l'abbaye de Rebais que saint Oueu
après, par Oswi, roi de Bernicie, qui s'était venait de fonder. Mais cette nomination
emparé de ses Etats. Saint Aidan ne lui sur- souffrit des diflicultés, parce que les villesde
vécut (jue onze jours, el mourut le 3t août Melz, de Langres et de Besançon le deman-
651. Le .Martyrologe romain, qui le nomme daient pour évêque, el que d'un autre côté
en ce jour , nous apprend que saint Guthbert, les religieux de Luxeuil voulaient l'avoir
alors berger, ayant vu son âme monter au pour abbé ; tant était grande l'idée qu'on
ciel, abandonna son troupeau pour se faire avait de son mérite
de ses vertus
et Pour 1

moine. —31 août. surmonter ces nombreux obstacles il ne fal-


AllîULFE saint ), Aigulphus, archevêque
( lut rien moins que la puissance royale et
de Bourges, né vers le milieu du viir siècle, fut l'auiorilé du concile de Clichy, qui l'institua
élevé avec soin dans les lettres divines et hu- abbé de Uebais. Après avoir rempli pendant
aiaines. Il quitta le monde pour servir Dieu quatorze ans, avec une sagesse admirable,
70 AIM AIN m
loules les obligations que lui imposail sa res du soir- Tous les jours à neuf heures du
charge de sapérieur, saint Aile mourut à He- rnatin, il se donnait la discipline en mémoire

bais, l'an GoO, âgé de soixante et six ans il : de la Hagellation de J.-C, et sous ses habits

eut pour successeur saint Philibert. 30 — grossiers il portait habituellement un rude


août. cilice. Un genre de vie si extraordinaire
AILLEIN (saint), /liV/ennus, mentionné par l'exposa aux railleries du monde, et l'on vou-
saint Ainguis, dans son Martyrologe est , lut le faire passer pour fou son propre
:

honoré en Ecosse le 2'* juillet. frère et sa belle-sœur, qui lui en voulaient


AIMAUD (sailli), abbe de Cluny, suctcda de n'avoir pas acquiescé au mariage qu'ils
à saint Odon en 9i2. il sut se fiiire aimer et lui avaient proposé, contribuaient, par leurs
obéir de sa nombreuse coinniunauté, à la- propos injurieux, à accréditer cette fausse
quelle il procura plusieurs avantages spiri- opinion. Le saint souffrit tout avec une pa-
tuels et lemporels, par les privilèges qu'il tience angélique. Les faveurs signalées dont
obtint du pape Agapet 11 et du roi Louis Dieu le gratifia servirent à détromper le pu-
d'Outremer, Etant devenu aveugle, il (il nom- blic, qui finit par lui rendre justice. Mais
mer abbé à sa place, en 9i8, saint .Maïeul, et son frère et l'épouse de celui-ci continuè-
ne s'occupa plus (lue du soin de sa propre rent à le décrier avec un nouvel acharne-
sanctification. Un jour qu'il était à l'infirme- ment, ils inventèrent conirelui une calomnie
rie, ayant demandé du fromage au eellerier, si atroce (jue le juge du lieu crut de son de-

celui-ci le refusa avec dureté, disant qu il ue voir d'approfondir le fait, il fit comparaître
pouvait obéir à tant d'abbés à la fois. Le le bienheureux Aimé qui le convainquit de
saint vieillard en fut vivement affligé, et pen- son innocence en opérant un miracle devant
sant que cette conduite du eellerier était aa- lui. Aimé retourna donc reprendre le cours
torisée par l'abbé Maïeul, il se fit conduire de ses œuvres charitables. Un jour qu'il était
au chapitre et là, en présence de tous les
;
occupé à semer des raves, il fut rappelé à la
religieux, il dit à l'abbé: « Frère Maïeul, je ne maison pour exercer l'hospitalité envers des
vous ai pas établi au-dessus de moi pour me indigents. N'ayant rien à leur offrir, il dit à
persécuter, mais pour ton)patir, comme un sa sœur, nommée Claire, d'aller au jardin
fils, aux Répondez-
infirmités de voire père. chercher des légumes elle lui fît observer
;

moi : mon religieux? » Muïeul lui


Etes- vous qu'il ne s'y trouvait plus rien autre chose
répondit avec une grande émotion « Je le suis
: que les raves qu'il venait do semer. Dieu est
autant que je lai jamais été. —
Eh bien, ré- puissant, répondit Aimé, et puisqu'il a, pen-
pliqua Aimard, si vous l'êtes en elTet, quittez dant quarante ans, nourri son peuple d'un
la place que je vous ai cédée, et reprenez la aliment céleste, il peut aussi donner un ac-
vôtre. » Maïeul obéit sans proférer une seule croissement miraculeux aux semences que
parole. Aimard reprit sa place d'abbe, lit ap- je viens de confier à la terre. Glaire, qui
peler devant lui le eellerier, lui adressa une était une personne d'une grande piété, alla
sévère réprimande sur sa conduite envers donc au jardin, sur la parole de son frère, et
les malades, et après lui avoir imposé une en rapporta des raves d'une grosseur prodi-
pénitence, il descendit do la stalle et y fit re- gieuse. Ce miracle se répandit bientôt dans
monter Maïeul. il donna constamment l'exem- le pays ])ar le moyen des pauvres qui en
ple de la plus entière résignation jusqu'à sa avaient été les témoins, et concilia au bien-
mort, arrivée en 963. H est nommé dans le heureux une telle réputationdesaintelé qu'on
Martyrologe bénédiciin le 5 octobre. venait le consulter de toutes parts. Mais le
AIMÉ (saint), Amalus, évèque de Nosque, serviteur de Dieu, qui avait supporté tran-
mourut en 1093. —
31 août. quillement les railleries et le mépris de ses
AIMÉ bienheureux), surnomméKonco-
(le concitoyens, ne put soulTrir de même les
ni,duDomdesafaiiillle, naquit vers l'an 1200, marques de leur vénération ; ce fut pour s'y
à Saludez, petite ville de la Romagne, de pa- dérober qu'il fit quatre fois le pèlerinage de
rents distingués par leur noblesse et leur for- saiiilJacques de Compostelle. A son retour il
tune. Son frèreaîné, nommé Jérôme, avait ré- fonda, dans un terrain qu'il avait hérité de
solu de lui faire épouser la sœur de sa femme. son père, un hôpital ouvert à tous les indi-
Aimé, qui voulait servir Dieu sans partage, gents qui se présenteraient. 11 mourut vers
quitta son frère pour se délivrer de ses im- l'an 126G après avoir lé^ué aux p.iuvres les
portunités, et après avoir partagé avec lui biens qui lui restaient. Son culte a été ap-
la succession paternelle, il se retira dans prouvé par le pape Pie VI le 17 avril J77(i. -
une maison située sur le bord de la rouie, 8 mai.
dans le dessein d'y exercer l'hospitalité en- AINGUIS (saint), JEngussius, évoque en
vers les pauvres voyageurs, il y menait une Irlande, était issu du sang royal et naiiuil
vie pénitente et mortifiée, tout en pratiquant dans le viii siècle. Malgré les avantages
la charité envers le prochain. Il poussait si temporels que pouvait lui procurer sa haute
loin celte dernière vertu qu'il aidait les la- extraction, il quitta le monde pour prendre
boureurs du voisinage dans leurs travaux l'habit dans le monastère de Cluaiu Edneach,
secrètement
les plus pénibles, et distribuait où il se fil admirer par l'étendue de ses con-
aux pauvres le salaire de ses journées. Des naissances et par son eminente sainteté.
racines et des légumes composaient si seuli; Pour se soustraire aux louanges qu'on lui
nourriture; car jI s'était inttniit l'usage de donnait de toutes parts, il se déguisa et sor-
la viande, il ne faisait en outre qu'un seul tit secrètement de son monastère pour se
repas, qu'il ne prenait jamais qu'à trois heu- rendre dans celui de Tamlach, près de Du-
SI AIR AIT 8i

blin. Admis cil de frère conveis, il y


qualité beaucoup de vénération elle révérail comme
passa sopl ans inconnu, s'nccupant des plus un père. Ce fut à sa jirière qu'il fit grâce
humbles travaux. On finit enfin par savoir une première fois, à Cjontrun-Boson qui ,

qui il était et il retourna dans son premier s'était rendu coupable de lèse-majesté en-
monastère, donti! fut l'ail abbé. Il fut ensuite vers lui et envers Bruneliaut sa mère mais ;

élevé à la dignité épiscopale, et il mourut ce général paya plus lard, de sa vie, d'au-
vers l'an 82'i-, dans un lieu où l'on bâlil un tres crimes qu'il commit depuis son pardon.
monastère qui porta son nom. Saint Ainguis Saint Airy, eut la douleur de voir profaner
a laissé deux Martyrologes, ainsi que (jucl- sa chapelle épiscopale par le meurtre de
ques notices sur les saints d'Irlande. — Berlhefroi, qui s'y était réfugié après sa ré-
II mars. volte contre Ghildebert, pour se soustraire
AIOU Aigidphus, d'abord moine de
(suint), au supplice qui l'atlendaitet auquel toutefois
Flcury, et ensuite abbé de Lérins, fut placé à il ne pui échapper. Après un épiscopat de
la lète de celte célèbre abbaye pour y réta- trente ans, il mourut en 588 et fut enterré
blir la discipline monastique mais son zèle
; dans la chapelle de Sainl-Marlin, qu'il avait
pour relleurir la régularité et pour cor-
fairi' fait bâtir, et près de laquelle on fonda, dans
riger les abus qui s'étaient introduits, à la la suile, un monastère qui porta son nom.
longue, dans une communauté jadis si fer- — l^T décembre.
vente, lui coûta la vie. Quelques uioines, fu- AIUY(sainl), abbé de Saint-Martin de
rieux de voir qu'ils allaient être obligés de Tours, mentionné par saint Ouen dans la vie
rentrer dans le devoir, et forts de la protec- de saint Eloi, florissait dans le vir siècle- —
tion du comte d'Uzès et d'autres seigneurs 11 avril.
qu'ils avaient trompés par d'atroces calom- AITALE (saint), Aitalas, prêtre et martyr
nies contre le saint abbé, se saisirent de lui en Perse, fut arrêté cti mis en prison pen-
ainsi que de trois des plus fervents religieux dant la grande persécution de Sapor II.
qui le secondaient dans ses projets de réfor- Comme sa détention se prolongeait, le chef
me, et les renfermèrent dans la prison du des mages alla trouver le prince, qui lui
monastère. Ils les en tirèrent deux jours donna plein pouvoir sur son prisonnier.
après, pour leur couper la langue et leur Comme celui-ci refusait d'adorer le soleil, on
crever les yeux; ensuite ils les conduisirent retendit sur le chevalet, et on lui tira les
dans l'île de (]apraia, sur les côtes de l'os- bras avec tant de violence qu'on lui déboîta
cane, où l'on mit tin à leurs supplices en les os ; celte dislocation ne put jamais se re-
leur ôtant la vie. Cet horrible attentat eut mettre, et comme il lui était impossible de
lieu le 3 septembre 670. Le corps de s:iint se servir de ses bras, on était obligé de lui
Aiou fut rapporté à Lérins une partie de : mettre dans la bouche les aliments qu'il man-
ses reliques fut, depuis, transportée cliez les geait. Son martyre eut lieu l'an 312. 22 —
bénédictins de Provins. —
3 septembre. avril.
AIRY (saint), Agiricus, évéque deVerdun, AITHILAHAS { saint ), diacre de Bethnu-
né vers l'an 517, dans le diocèse qu'il illustra hadra en Perse, et martyr, se rendit célèbre
plus tard par ses vertus, dut à une circon- par son savoir, son éloquence et la sainteté
stance singulière d'avoir pour parrain le roi de sa vie. Il fut arrêté, la trente-septième
Thierri I«^'. Il naquit dans un champ où sa mère année de la grande persécution du roi Sa-
travaillait, etie prince, quichassaitprès delà, por II, et conduit à Arbelles devant le gou-
voulut tenir l'en faut sur les font s. H lui donna verneur de la province, qui l'ayant fait com-
lenom d'Agérie, du mol latin Ager, champ, paraître, lui dit «Il n'est pas question d'em-
:

pour exprimer le lieu où il était né. Son ployer beaucoup de paroles, adore le soleil,
royal parrain lui fil donner une éducation qui est une divinité; mange du sang, marie-
au dessus desa uaissance, et le jeune Airy, toi, obéis au roi, et je te laisse lavie. » Aïlhi-
doué d'heureuses dispositions, lit de grands laliasrépondit: «J'aime mieux mourir pour
progrès dans les sciences humaines et sur- vivre éteiiiellement, que de vivre auxcondi-
tout dans l'élude de l'Ecriture sainte. Il avait tions que vous me proposez, ponr être en-
trente ans, lorsqu'il se décida à entrer dans suite condamné à une mort qui ne finira
l'état ecclésiastique. Désiré, évéque de Ver- jamais. " Le gouverneur ordonna qu'on lui
dun, lui conféra le sacerdoce et l'altacha à liâtlesmainssousles genoux et qu'on le mît
son église. Airy lui succéda sur le siège de sous une grosse poutre, dont on fit presser
Verdun, en 550, et se fit admirer par sa cha- les extrémilés par douze hommes. Il lui fit
rité pour les pauvres, par son zèle pour l'in- ensuite subir une cruelle fustigation, et ne
struction de son peuple et pour la décence cessa de le tourmenter que quand il vit ses
du culte divin. Forluuat de Poitiers et saint os disloqués et sa chair en lambeaux; ce qui
Grégoire de Tours lui donnent de grands élo- mit le saint martyr dans un tel état qu'on
ges et reconnaissent en lui toutes les vertus fut obligé de le porter en prison. Le lende-
d'un saint évêquo. On lit dans ce dernier que main, il fut ramené devant le gouverneur,
saint Airy découvrit l'opération du démon et comme les menaces les plus terribles n'é-
dans la conduite d'une femme qui séduisait taient pas capables débranler sa constance,
la foule par de prétendus oracles, et qu'il la on rétendit par terre, on lui lia ensuite les
fit chasser, non-seulement de son diocèse, côtes, les jambes et les cuisses avec des cor-
mais même du royaume d'Austrasie, par des que l'on serra si violemment qu'on en-
l'autorité du roi Cbildebert II. Ce prince, qui tendait ses os se briser. Pendant ce temps,
était filleul du suint évéque, avait pour lui les oiliciers qui présidaient à la question.
8â AIT ALA 84
exhortaient Aïtliilahasà obéir à l'édildu roij AIZAN (saint) , Aizanus, roi des Ethio-
mais ils n'en obtinrent que celte réponse : piens , fut converti à la fui chrétienne p;ir
« Je mets ma confiance en Dieu cl je n'obc'irai saint Frumcnre, qui avait clé ré;;enl du
poinl. » S'il ne fut pas condamné à mort sur- royaume p',>ndant sa minorilé. Frumence
,

le-cliarap, c'esl qu'un raffinem ni ilo cruau- étant ensuite allé recevoir l'onclion épis-
tés lui destinait un genre de supplice plus copale à Alexandrie revint fi\er son
,

cruel même que la mort. On le laissa (rois siège à Axuma i)ui était la cajiit.ile, et
,

ans enliers dans sa prison, privé do lout se- Aïzan, qui y faisait sa résidence, seconda
cours humain, d'une part, et de l'aulrc, eil de tout son pouvoir le zèle du saint apôtre
])roie à loule la barbarie de bourreaux im- des Llhiopiens. Une grande partie de la na-
pitoyables. Le roi élanl arrivé en IMeiiie, on tion reçnt le baptême, à l'exemple du roi
le lira (le prison dans un état si triste (pi'il et du prince Sazan, son frère, qu'il avait as-
n'avait plus que quelques traces rie la figure socié à la royauté. L'empereur Constance,
humaine et qu'il tirail des larmes de tous les qui haïssait saint Frumeni o, à cause de sou
yeux. Ayant comparu devant Adar Sapor, attachement à la foi de Nicée et surtout, à
qui lui demanda s'il prol'ussail la religion cause de son amitié poursaini Athanase, écri-
chréiienne, sur sa réponse affirmative, on vit aux deux princes une letln- pleine <le
retendit par terre, et trente hommes liraient menaces, pour leur ordonner de le livrer à
ses membres en sens opposé, quinze d'un Georges palriarche intrus d'.Mi'xandrie.
,

côté, et quinze de l'autre, tandis que deux Aïzan et Sazan, révoltés d'une pareille pro-
licteurs le frappaient avec des courroies. position, l'accueillirent avec le mépris qu'elle
Pendant cet aiïreux supplice, Aïlhilahas di- méritait et transmirent celle lettre de l'em-
sait an juge «Vos tortures sont Irop douces,
: pereur à saint Athanase, qui l'inséra dans
vous pouvez les aufîminler tant (ju'il vous son apologie à Constance. Aïzan mourut sur
plaira.» AdarSapor, furieux, fit redoubler les la fin du IV' siècle, et les Ethiopiens l'hono-
tortures, et ajouta <)ue s'il survivait à celle rent ainsi (jue son frère d'un culte public.
seconde queslion, il serait reconduit dans sa Dans les hymnes composés pour leur of-
patrie pour y être exécuté; on le Iransporla fice, il est dit qu'ils ne firent qu'un sur le
donc à Arbelles, mais il eut beaucoup à souf- trône, qu'ils iiartageaient en comiuun, et
frir en route. A son arrivée, une dame d'Ar- que non contents d'édifi^rdes templrsà Jésus-
hel les, nommée Jazdundocte, obtint, au moyen Chrisl, ils se firent prédicateurs du son Evan-
d'une grosse sonuni' d'argent, la permission gile et qu'ils s'appliquèrent surtout à la con-
de le garder chez elle. Elle pansa ses plaies et version des Juifs, qui étaient très-nombreux
puisa dans ses instructions de nouveaux mot ifs dans leurs Etals. —
l" et 4 octobre.
pour s'attacher encore davantage an service A.1UD0U ( saint ), Adjutor , confesseur à
deJ.-C.Quclquelemps après il fut conduit en Clermont eu Auvergne est honoré le 2!3 ,

prison, où il languit six mois privé de tout se- juin.


cours. Alors arrive un nouveau gouverneur, AJUT Adjutus, religieux et mar-
(saint),
plus rrut'l encore que l'ancien, apportant tyr, fut chargé, avec <|ualre autres fran-
un ériit du roi, par lequel il était ordonné ciscains, par saint François d'Assise, Ibn-
que les chrétiens condamnés à moi t lussent datenr de leur ordre, d'aller prêcher l'E-
lapidés par leurs coreligionnaires. Les fidè- vangile aux Mahomclans. Ils commen-
les prirent la fuile pour ne pas trcmperlcurs cèrent leur mission par les Maures d'Es-
mains dans le sant; des martyrs; niais plu- pagne mais ayant été chassés de Séville,
;

sieurs furent arrêtés par les soldais qui ils passèrent dans le royaume de Maroc,
étaient ailés à lotir poursuite. Le nouveau d'où ils furent encore chassés. Y ayant pé-
gouverneur ayant fait comparaître Aïlliila- nétré de nouveau on les saisit et on leur fil
lias, et l'ayant trouvé inébranlable, le fit subir une cruelle fustigation. On versa sur
suspendre la tête en bas l'ayant fail détacher
; les plaies que leur avait faites le supplice de
ensuite , dans l'espérance qu'il imiterait l'huile bouillante et du vinaigre, et on les
l'exemple d'un miinichéen qui venait d'a- traîna sur des morceaux de pots cassés. Ils
poslasier, et voyant son alti nte trompée il lo curent ensuite la tète tranchée par le roi
fit fustiger avec tant de cruauté que le saint lui-même, le IG janvier 1220. Leurs reli-
perdit connaissance. Tham Sapor étant venu ques furent portées à Coïmbrc, dans l'église
dans un châleau près d'.\rbelles, le gouver- de Sainle-Croix, et le pape Sixte IV les ca-
neur lui envoya Aïlhilahas. On lui promit la nonisa en \\%i. —
16 janvier.
liberté et la vie voulait manger ilu sang
s'il .\LACHU1N (le bienheureux), prieur de
des animaux ayant refusé, on se contenta
; Case-Marie, maison de l'ordre de Citeaux,
d'exiger qu'il prît du jus de raisin, afin de dans le diocèse de Véroles, est nommé dans
faire croire au peuple qu'il avait pris du le ménol )ge cistercien, sous le o janvier.
î^ang ; mais ayant encore refusé celte propo- ALAIN (saint), Alamuf surnommé de ,

sition, il fut condamné à être lapidé par les Courlay, est honoré comme confesseur, dans
chrétiens ; ce qui eut lieu dans la province le diocèse de Quimper en Uretagne. 27 dé- —
de Bcth-Nuhadra l'an .".SO. Saint Maruthas cembre.
r;ipporie qu'on entendit un concert des es- AL.\HICH, ou Adelbic (le bienheureux),
prits célestes à l'endroit où il fut martyrisé, religieux et solitaire, né en 932, était fils do
et qu'il s'y opéra plusieurs miracles. Il est Bourcard 11, duc d'Allemagne, et de sainte
nommé dans le Martyrologe rumaiu le 22 Kégulinde. Il l'ut élevé dans .l'abbaye d'Ein-
avrih — ik mars. siedleu, où il prit l'Iiabil religieux; mais le
,

85 ALB ALB 8fl

désir d'une plus grande perfection le porta images deses dieux «Si vous refusez, lui dit-
:

à embrasser un genre de vie plus austère.— il, de participer aux cérémonies de notre re-

II se retira donc, avec la permission de ses ligion, vous souffrirez le supjdice destiné au
supérieurs, dans l'île d'Ufnau, sur le lac de sacrilège et au blasphémateur que vous avez
Zurich, qui appartenait à l'abbaye d'Einsied- eu l'audace de cacher. » Alban ayant refusé
len. Sa mère éiail morte dans celle île, où elle d'obéir, le juge lui demanda quelle était sa
avait fait bâtir une église. C'est là qu'il vécut famille. — « Pourquoi me questionnez-vous
seul avec Dieu, uniquement occupé du soin sur ma famille ? Si c'est ma religion que vous
de son salut, se livrant à la prière, aux. exer- voulez connaître, je suis chrétien. Quel —
cices de la pénitence et à toutes les austéri- est votre nom? —
Je me nomme Alban, et
tés des anachorètes. Dieu le favorisa du don j'aditre le seul vrai Dieu, le Dieu vivant qui
des miracles, et la tradition du pays rapporte a créé toutes choses. —
Sacrifiez aux grands
que des anges venaient lui porter de la nour- dieux, ou attendez-vous à la mort. Vos sa- —
riture, lorsque les eauK du lac étaient trop crifices sont offerts aux démons qui ne peu-
débordées pour qu'on pût pénétrer dans son vent secourir leurs adorateurs, ni leur accor-
île. II était âgé de soixante-deux ans lors- der l'effet de leurs prières. Les peines éter-
qu'il mourut le 29 septembre 9[)i, jour où il nelles lie l'enfer seront le partage de quicon-
est honoré en Suisse et surtout à Kinsicd- que sacrifiera à vos idoles. » Le juge, outré
len, où se trouvent ses reliques, qui y furent de colère, le fit battre cruellement mais, ;

portées d'Ufnau en 1663.


,
— 2!) seplembre. voyant qu'il souffrait avec courage et même
ALAUIN (le bienheureux), Alarintis, sur- avec joie, il le condamna à être décapité.
nommé llambard, évéque d'Albe, dans le Pendant qu'on le conduisait au lieu du sup-
Montlerrat, se rendit célèbre parsa sainte vie plice, le peuple se porta en foule sur son
et mourut en 1456. — 21 juillcl. passage, et lorsqu'on fut arrivé près de la
ALBAN (saint), martyr à Rome durant la rivière Dewerlatne, le pont sur lequel il fal-
persécution de Dioclétien, fut mis à mort lait pass'Tse trouva obstrué, et la nuit serait
avec siiint Cyriaque et plusieurs autres, l'an venue avant que toute cette mullitude eut
303. —8 août et 16 mars. passé sur l'autre rive. Impatient de recevoir
ALBAN (saint), martyr à Mayence, était la couronne du martyre, Alban s'approche de
Africain de naissance. Ayant été banni pour la rivière lève les yeux au ciel et fait une
la foi, en 483, par Huneric(roi des Vandales), courte prière. Aussitôt l'eau se sépare en
il se relira à Mayence, où il fut massacré par deux et ouvre passage au saini, ainsi qu'à
les Huns, el obtint ainsi la couionne du mar- mille personnes qui l'accompagnaient. A la
tyre api es de rudes travaux et de longs com- vue de ce pnidige, le bourreau se convertit
bats pour la religion. On fonda dans celte jette son glaive et se prosterne aux pieds
ville en 804 un célèbre monastère qui prit d'Alban, demandant à mourir avec lui, ou
son nom. Quelques hagiographes le confon- plutôt à sa place. Cet incident ayant retarJé
dent avec saint Alban d'Angleterre ,mais l'exécution, le saint, toujours accompa^;né
à tort. II est honoré le 21 juin, et à Mayence du peuple, gagne un lieu agréable situé sur
même le 1<"' décembre. lamoniagne, a cent pas de la rivière; là, s'e-
ALBAN (saint), Albanus, le premier et le tant mis à genoux, il fait jaillir une fontaine,
plus illustre martyr de l'Angleterre, était y étamhe sa soif, et présenie ensuite sa télé
d'une famille distinguée de Vérulam et se à celui qui venait de prendre la place du
rendit à Uome, dans sa jeunesse, pour s'y bourreau, et qui la lui trancha d'un seul
perfectionner dans les sciences. Il reviiU en- coup mais à l'instant il fut renversé par
;

suite dans sa ville natale ; et quoiqu'il ne fût terre et privé de la vue. Quant au premier
pas encore chrétien, il était bon, charitable, bourreau, il fut aussi décapité, et reçut le
hospitalier. (Iles heureuses qualités contri- baptême de sang avec la couronne du mar-
buèrent beaucoup à sa conversion. Ayant tyre. Plusieurs des assistants ouvrirent les
accueilli dans sa maisun un ecclésiastique yeux à lumière de l'Evangile et passèrent
la
nommé Amphibalus, qui cherchait à se sous- avec le prêtre qui avait converti saint .\lban
traire à la persécution de Dioclétien, il fut dans le pays de Galles, où ils rfçurenl le
tellement édiiié de sa conduite, qu'il conçut baptême, et furent ensuite massacrés par
le désir do connaître une religion qui opérait les idolâtres. Saint Alban soulïrit le martyre
de tels elTels, et s'élant fait instruire, il devint le 22 juin l'an 286, selon les uns, et l'an 803
bientôt un chrétien fervent. Le gouverneur selon l'opinion la plus commune. Ou bàlit,
de la province, ayant apjiris qu'un prédica- sous Constantin, une église magnifique à
teur de l'Evangile était caché dans la maison l'endroit où il avait été décapité. 11 devint
d'Alban, y envoya des soldats qui ne le trou- bientôt un des principaux patrons de l'An-
vèrent pas, parce qu'Alhan l'avait lait éva- gleterre, et la ville de Vérulam, sa patrie,
der, après lui avoir donné ses habits pour ayant été détruite par les Saxons, on bàlil,
qu'il ne fût pas reconnu. S'élant revêtu sur ses ruines, une ville nouvelle qui prit
de la longue robe de l'ecclésiastique, il se le nom de Saint-Albau. —
22 juin.
présenta, sans crainte, aux soldais qui se ALBÉE (saint), Albœus, évoque en Irlande,
saisirent de lui el le conduisirent au juge, sa patrie, ayant été converti par des mission-
qui, dans le momen!^ offrait un sacrifice aux naires bretons, fil un voyage à Rome, et, de
idoles. Aussitôt qu'il l'aperçut II lui repro- lelour dans son pays, il s'attacha à saint
cha avec colère sa conduite envers l'ecclé- Patrice, apôtre de rirl.inde, qui le fil arche-
siastique, et l'ayant fait traîner devant les vêque de la province de Munster. Il fixa son
87 ALB AI.B 8S

siège à Emmelly. Ses prédications, ses mira- mencement du XII' siècle, et mourut Tan
cles et sa vie sainte contribuèrent à la con- 1120. — l"^ janvier.
version d'un grand nombre d'infidèles. Il ALBERON(le bieniieureux),évêquede Ver-
fonda, dans l'île d'Arran, que le roi Engus dun, mourut en 1158, et il était autrefois ho-
Ini avait donnée en toute propriété, un célè- noré le 2 novembre.
bre monastère et en confia le gouvernement ALBliRTDE GAMBRON [saint), Albertus,
à saint Enna ou Endée, qui l'avait aide à le abbé de Noiseau dans l'Anjou, fonda quinze
fonder. Saint Albée est auteur d'une règle monastères tant d'hommes que de femmes,
qu'il donna aux moines d'Arran et qui fut qu'il plaça sous la règle de saint Colomban.
longtemps en vigueur dans plusieurs mo- — 29 décembre.
nastères d'Irlande. Le désir de la retraite lui ALBERT (saint), abbé de Pontède, de l'or-
fit prendre la résolution de se démettre du dre de Cluuy, avait été moine à Cluny même
fardeau de l'épiscopat, pour ne plus penser et avait reçu l'habit des mains de saint Hu-
qu'à la mort; le roi Ot garder tous les ports gues qui en était alors abbé. Il mourut l'an
,

de ses Etats pour lui ôter tout moyen de 1093 à Bergame, en Italie, où il est honoré le
fuir. Il mourut en 523, et la province de 1'' septembre.
Munster l'honore comme son principal pa- ALBERT évêque de Montecorvino,
(saint)
tron, le 12 septembre. dans la Pouille , au conmiencement
florissait

ALBEIUC (le bienheureux) , Albéricus, du mourut en 1127.


xii" siècle et 5 avril. —
abbé de Cîteaux, quitta le monde pour so ALBERT (saint) évêque de Lodi, en Lom-
faire religieux à Molesme. Il y exerçait les bardie, llorissait dans le xir siècle et mou-
fonctions de prieur, et saint Robert celles rut en 1180.— 4. juillet.
d'abbé, lorsque le dérèglement et l'indocilité ALBERT (saini), évêque de Liège et mar-
des religieux les décidèrent ù quitter ce mo- tyr à Reims, était fils de Godefroy Ill,duc
nastère pour se retirer, avec dix-huit reli- de Lorraine, et de Marguerite de Limbourg.
gieux qui les avaient suivis, dans la solitude Obligé de quitter son diocèse à la suite des
de Cîteaux. C'est dans ce désert maréca- troubles suscités par l'empereur Henri VI, il
geux, qui leur avait été cédé par le vicomte se réfugia en Champagne, auprès de l'arche-
<ie Beaune, qu'ils construisirent un monas- vêque de Reims, qui l'accueillit comme un
tère ; et lorsqu'il fut terminé, ils y firent en illustre défenseur des droits de l'Eglise. Pen-
1098 une nouvelle profession s'engageant, dant qu'il vivait en paix dans cet asile,
par vœu, à suivre la règle de saint Benoît des misérables gagnés par l'empereur se
dans toute sa rigueur. Saint Robert ayant été rendirent à Reims, feignant de fuir aussi
obligé d'aller reprendre le gouvernement de la vengeance du prince. Albert, qui ne soup-
Molesme le bienheureux Albéric fut élu,
,
çonnait pas leur perfidie, les admit dans son
à sa place, abbé de Cîteaux. Un an après sa logement, comme des compagnons d'infor-
fondation, le silence, le recueillement, l'es- tune, victimes comme lui de l'injustice de
prit de charité et de mortification qui ré- Henri, et partagea avec eux ses faibles res-
gnaient dans ce séjour, pénétrèrent d'admi- sources. Ces scélérats surent si bien se con-
ration les légats du pape Pascal II, qui vin- trefaire, qu'ils obtinrent en peu de temps
rent visiter Cîteaux. La vie toute céleste toute sa confiance. Un jour ils l'attirèrent
qu'on y menait, présentait le spectacle le hors de la ville, sous un prétexte spécieux,
plus édifiant et répandait au loin une odeur et le massacrèrent le 28 novembre 1192. En

de bénédiction qui attirait journellement de 1612, l'archiduc Albert donna son corps au
nouveaux religieux. Parmi les personnages couvent des Carmélites de Bruxelles qu'il
distingués qui vinrent alors y prendre l'Iia- venait de fonder, et le porta lui-même sur ses
bit, on cite Henri, second fils d'Eudes, duc épaules, accompagné du nonce apostolique et
de Bourgogne. Albéric obtint de Pascal 11 d'ungrand nombrede prélats et deseigneurs.
la confirmation de son ordre ainsi que l'ap- Ces précieuses reliques furent transportées,
probation de quelques statuts qu'il avait en 1783, au couvent des carmélites de Saint-
dressés, et qui avaient pour but de faire ob- Denis, près de Paris, et reportées à Bruxel-
server à la lettre la règle de saint Benoît. les sept ans après. Saint Albert est honoré,
Pendant son administration, qui dura dix comme martyr, le 21 novembre.
ans, il établit deux choses qu'on a toujours ALBERT (le bienheureux) évêque de Riga
maintenues depuis. Il changea la couleur de en Livonie, avait été, avant son épiscopàt,
l'habit de ses religieux qui était brun et il moine de l'ordre de Cîteaux. C'est pendant
leur en fit porter de blancs, et il choisit la qu'il était supérieur du monastère de Brème
sainte Vierge pour principale palrone de qu'il affilia aux Cisterciens l'ordre des Porte-
l'ordre. 11 mourut en 1109 le ^f! janvier, jour (jlaives, et qu'il donna la règle et l'habit de
où il est honoré par les Cisterciens, avec un Cîleaux à Engilbert et Thierry de frysseng
office particulier qui a été autorisé par un et à plusieurs autres chevaliers du même or-
décret de la congrégation des rites.— 26 jan- dre, qui firent leurs vœux enîre ses mains,
vier. avant d'entreprendre une croisade contre les
infidèles de Livonie. Il mourut vers l'an 1200.
ALBÉRIQUE (saint) Albéricus , solitaire, — 1" juin.
est honoré à Bagno près du Camaldoli, dans
ALBERT (le bienheureux), patriarche de
le diocèse de Sarrina. —
29 août. Jérusalem, né vers le milieu du xii' siècle, à
ALBÉUON (lu bienheureux), Adalbero, 1" Castro-di-Gualteri, dans le diocèse de Par-
da nom, évèque de Liège, florissait au com- me, de parents nobles, fit, dès sa jeunesse.
89 ALB ALB 00

de grands progrès dans la piété et dans les les jours de nouveaux progrès dans la per-
sciences, et s'appliqua avec succès à l'étude fection. Un mariage qu'il contracta, loin de
dudroitciYilctcanoiiique.il entra ensuite nuire à sa charité envers les p;iuvres, ne fit
chez les chanoines réguliers de Mortara dans que la rendre encore plus active au point ,

le Milanais, fît profession en 1180, et de- que sa femme lui adressait souvent des re-
vint prieur de la communauté. Trois ans proches qu'il supportait avec patience , sans
après, ayant été nommé évéque de Bobio, diminuer pour cela ses œuvres charitables.
sa modestieGt naître tani de difQcultés que, Dieu, pour l'en récompenser, daigna, plus
dans l'intervalle, le siège de Verceil étant d'une lois multiplier
, miraculeusement
venu à vaquer, on l'obligea à l'accepter. Il ses ressources que d'abondantes aumônes
gouverna, pendant 20 ans, ce diocèse avec avaient épuisées. Sa vertu fut mise à une
tant de zèle et de sainleté qu'il s'attira la vé- rude épreuve. Des hommes puissants et cu-
nération de tous ses diocésains. Sa prudence, pides lui disputèrent le modeste héritage
sa droiture et son habileté dans les affaires qu'il tenait de ses pères et vinrent à bout de
le Drent choisir par le pape Clément 111, et l'en dépouiller, ce qui le réduisit à cultiver
l'empereur Frédéric Barberousse pour ar- le terrain d'autrui en qualité de journalier.
bitre de leurs différends. Henri Vi, succes- Mais tel était son amour pour les pauvres,
seur de Frédéric, le créa prince de l'empire, qu'il trouvait encore moyen de les secourir,
et lui accorda diverses faveurs pour son en partageant avec eux son modique salaire.
église. Il fut aussi comblé debienfaits par Cé- Il fit les pèlerinages de Rome et de Compos-
lestinIII,ct surtout par Innocentlll qui l'em- telle, et édifia partout sur son passage. Sur
ploya avec succès dans des négociations la fin de sa vie, il embrassa le tiers ordre des
importantes. Sa réputation étant parvenue Dominicains et mourut à Crémone , l'an
,

jusque dans l'Orient, les chréiiens de Jérusa- 1279. Son culte a été approuvé par Benoit
lem le choisirent pour patriarche laiin de XIV le 9 mai 1749. —
7 et 13 mai.
cette ville, après la mort de Monaco. Ce ALBERT LE GRAND ( le bienheureux ),

choix fut approuvé par Innocentlll, qui le évéque de Ralisbonne naquit en 1193 à
.

fit venir à Rome et lui donna le palliiim. Al- Laving en Souabe, et sortait de la noble fa-
bert s'embarqua sur un vaisseau génois et mille des comtes de Bollstal. Après avoir fait
arriva en Palestine, l'an 1206. Comme les d'excellentes études à l'université de Padoue,
Sarrasins étaiefit maîtres de Jérusalem, il il entra, vers l'an 1222, dans l'ordre de
établit sa résidence dans la ville d'Acre. Aux Saint-Dominique. Il professa d'abord la théo-
persécutions des infidèles, il joignit les tra- logie à Cologne, cl vint exercer la même
vaux de l'apostolat et les austérités d'un fonction à Paris, en 1245. 11 avait reçu le
anachorète. Les chrétiens le chérissaient grade de docteur dans cette dernière ville,
comme un père et le vénéraient comme un lorsqu'en 1249 il retourna à Cologne, oîi il

sainl. Les Sarrasins même le rcspeclaient. eut pour collègue, dans l'enseignement de la
Brocard, supérieur des Carmes, s'étant théologie saint Thomas-d'Aquin qu'il avait
,

adressé au bienheureux Albert pour qu'il eu pour élève et dont il avait prédit la future
donnât une règle à son ordre, le saint pa- illustration. Elu provincial d'Allemagne
triarche dressa des constitutions pleines de dans le chapitre de son ordre, tenu en 1254
sagesse, qui eurent l'apiirobation universelle. à Worms, il visitait les couvents à pied et
Innocent Hl l'avait invité au concile géné- vivant d'aumônes sur sa route. Le i)ape
ral qui se tint à Lalran l'an 1215, mais le Alexandre IV l'envoya ensuite en Pologne,
bienheureux Albert ne put s'y rendre. Pen- pour obtenir l'abolition de certaines coutu-
dant qu'il faisait à Acre la procession de mes barbares qui souillaient quelques loca-
l'Exaltation de la sainte croix, le \h septem- lités, et qui consistaient à mettre à mort les
bre 1214, il fut assassiné par un Piémonlais enfants difformes et les vieillards décrépits.
qu'il avait repris et menacé pour ses crimes. Appelé à Rome par le même pape en l2o5, il y
— 14 septembre et 8 avril. soutint la cause des religieux mendiants
ALBERT (saint), religieux de l'ordre de contre les docteurs séculiers de l'Université
Vallomhreuse florissait dans la première
, de Paris. Devenu maître du sacré palais, il
partie du xiii'= siècle, et mourut en 12fc5. expliqua à Rome l'Eviingile selon saint Jean
Son corps se garde à Savène, près de Bologne et les Epîlres canoniques. Au chapitre géné-
en Italie, dans une église bâtie en son hon- ral de son ordre, tenu à A^alenciennes, il fut
neur et qui porte son nom. —20 mai. nommé commissaire avec saint Thomas^
ALBERT (saint), Albertus, évéque de Fer- d'Aquin, saint Pierre de Tarentaise et deux
rare, mourut en 1274, et il est honoré le 14 autres dominicains, pour rédiger un nouveau
aoûl. règlement des études. Il avait refusé plu-
ALBERT (le bienheureux), laboureur, né sieurs dignités ecclésiastiques, par humilité,
au commencement du xiii« siècle, à Ville- car ses vertus égalaient sa science; mais le
d'Ugna,pres de Bergame, d'une famille de pape lui fit enfin accepter l'évéché de Ratis-
laboureurs, monira, dès sa plus tendre en- bonne, qu'il administra, pendant trois ans,
fance ,
beaucoup d'attrait pour la piété. A avec beaucoup de zèle et de capacité. Mais
sept ans, il jeûnait déjà trois fois par se- les soins de l'épiscopat ne lui laissant pas
maine, et se privait d'une partie de sa nour- assez de temps pour l'étude qui était deve-
riture pour la donner aux pauvres. Il sanc- nue pour lui comme un besoin, il parvint à
tifiait les travaux de l'agriculture par la mé- faire agréer au pape sa démission, et il se
ditation des vérités de la foi, et faisait tous retira dans le couvent de Cologne pour y re-
,

91 ÂLB ALC 92
prendre sa chaire de professeur et ses tra- ALBIN (saint), Albinus, évêque de Lyon,
yniix d'écrivain. 11 donna aussi des cours succéda à saint Just, et florissait sur la fin
publics sur la religion à Hildesheim, à Slras- du ive siècle. —
la septembre.
bourg et en d'autres villes, et prêcha en ALBINE (sainte), Albina, vierge martyre
Allemagne et en IJohéme la croisade de 1270. dans les Gaules, était sœur de saint Paxent,
Le pape Innocent IV l'avait appelé au con- qui souffrit, sous Tempenur Antonio, vers
cile général de Lyon en 127i, mais quelques le milieu du ii* siècle elle partagea ses
:

auteurs doutent ((u'il ait pu s'y rendre; du combats et son triomphe. —


23 septembre.
moins on ne trouve aucun monument (lui ALBINE (sainte) , martyre à Lyon avec
fasse mention de sa présence dans ce concile. saint Poihin, évêque de cette ville, et (|ua-
On rapporte que quelques années avant sa ranle-ein(| autres, eut la tête tranchée l'an
mort, dans une leçon publique, il perdit su- 177, sous l'empereur iNL'irc-Aurèle. 2 juin. —
bitement la mémoire, effet qu'on' attribue à ALBINE (sainte), vierge martyre ù For-
la sainte Vierge, pour laquelle il avait tou- mies, en Ciiuipanie, souffrit sous l'empereur
jours eu une tendre dévotion , et qui, en lui Dioclétien. — Ki décembre.
faisant oublier toutes ses notions sur les ALBOIN (saint), Albuinus évoque de Sa- ,

sciences, voulait qu'il s'occupât exclusive- biona, aujourd'hui Sébeii, dans la Rhétic
ment des choses de Dieu, pour mieux le dis- florissait au commencement île xr siècle. 11
poser au passage de l'éternilé. Il mourut à transporla son siège à Brixen dans le Tyrol,
Cologne, le 5 novembre 1280 à l'âge de , où il mourut en lOlo, après s'être illustré
quatre-vingt-sept ans. Le surnom de grand par (le nombreux miracles. —
ii février.

lui a été donné à cause de l'immensité de sou ALBRIC (le bienheureux) .l/i;iciis cha-
, ,

savoir et de la pénétration de son esprit. Ses noine de la cathédrale d'Utrecht sous saint
œuvres, en vingt-un volumes in-folio , ren- Grégoire, était occupé en Italie , pour des
ferment, des commentaires sur Arislote , sur affaires importantes lorsque saint Grégoire
les livres attribués alors à saint Denis tomba malade. Celui-ci le désigna pour son
l'aréopagite, et sur le maître des sentences successeur dans la charge d'administr.iteur
,
et renferment une espèce d'encyclopédie sur du diocèse, et, à son retour, il fut obligé de
toutes lesscientes alors connues. En 1622, il prendre en main le gouvernement de l'église
fut proclamé bienheureux par le pape Gré- d'Lirecht, et il s'en acquitta avec sagesse.
goire XV, et l'on célèbre sa fêle à Ratisbonne, Il mourut en 79't-, et il est honoré le 21 août.
à Cologne et dans l'ordre des dominicains, ALCAS (saint), Alchas, évoque de Toul,
le 15 novembre. succéda à saint Amon, et florissait vers la
ALBERT (saint), religieux de l'ordre des fin du IV' siècle. 11 eut saint Celsin pour
Carmes, né en 1212 à trapano, en Sicile , successeur. —28 septembre.
était fils d'un seigneur de l'ile, nommé lierre ALClATRE ( saint) , Alciator, martyr en
Adalbati. Sa mère l'avaii voué à Dieu avant Afrique, souffrit avec plusieurs autres. —
même qu'il fût au monde, et il n'avait (lue 21 février.
huit ans lorsqu'il fut, en conséquen e de ce ALCIBIADE (saint) Alcibindes, l'un des
,

vœu, placé chez les Cormes du mont Tra- martyrs de Lyon sous l'empereur .\larc-
pano, où il fit profession, lorsqu'il eut l'âge Aurèle, menait depuis longtemps une \ie
requis. Elevé ensuite au sacerdoce, ses supé- trè'-mortifiée, ne se nourrissant que de pain
rieurs lui confièrent le ministère de la pré- et d'eau. A\ant été arrêté en 177 et incar-
dication. Messine fut surtout le lliéàlre de céré avec saint Polhin et un grand nombre
son zèle, et sou éloquence y produisit d'au- d'autres, il continuait dans la prison les mê-
tant plus d'effet qu'elle était soutenue par mes austérités. Saint Attale, qui était prison-
une vie sjiintc et même par des miiacles. nier avec lui, apprit par révélation que cette
Devenu pro\incial de son onlre, il visitait à couiiuitc d'Alcibiade était un sujet de scan-
pied les couvents du royaume, accompagné dale pour quelques-uns des frères qui, à
d'un simple frère, qui portait un peu de pain cause de ces mortifications extraordinaires,
pour tonte provision. Lorsqu'il se sentit le soupçonnaient d'être altaclié à la nouvelle
affaibli par l'âge et surtout par ses austé- secte des Aloittanistes, dont le caractère le
rités, il se relira dans une solitude près de plus saillant était de se livrer à des jeûnes
Messine, où il mourut le 7 août 1292, à l'âge superstitieux. Ou n'eut pas plutôt averti
de «luatre-vingis ans, avec 11 réputation d'un -Mcibiade de cette révélation, qu'il remercia
(les plus gr ii,ds cunlemplatifs de son siècle. Di< u de ce qu'il daignait faire connaître sa
Outre le don des miracles, il fut aussi favo- volonté par une voie miraculeuse, et se cun-
risé de nomi reii-es extases. Son corps fut formant au régime des antres, il mangea de
enterré dans l'église des Carmes deAîessine. tout ce qu'on lui présentait. Il ne fut tiré de
11 a été canonisé vers le milieu du W^ siècle, sa prison que pour aller au martyre. —
et il est honoré avec le lilre de confesseur. 2 juin.
— 7 août. ALCMOND (saint), Alcmundus évêque ,

ALBERT BESUCE ( le bienheureux), soli- d'iloxacn, embrassa d'abord la vie religieuse;


taire en Loiiibardie, se retira dans nn ermi- mais l'éclat de sa sainteté le fit tirer de la so-
tage sur les bords du lac Majeur, où il mou- lituiie pour remplacer, en 740, saint Arca
rut en I3.'s9. Iles! nommé dans ((uelques ca- sur le siège épiscopal d'Hcxam. Il fond.i un
lendriers sons le 3 septembre. monastère à coté de sa calbédrale, et mourut
.\LB1N DE TOAIIÈBES ( saint ) est honoré Si'iinlecncnt vers l'an 780. Ses reliques fu-
comme martyr à Saiul-Pons. — 23 octobre. rent portées à Durham, dans le xi" siècle, et
,

93 ÂLD ALD 94

plusieurs calendriers d'Angleterre indiquent rurgicales qu'il lui fallut subir. Elle mourut
sa fêle au 7 septembre. le 30 janvier 680, et ses reli(]ues furent dé-
ALCMOND (saint), martyr en Anprieterre, posées dans l'église de son monastère. —
était fils des Norlluinibres, Il se
d'EIreil. roi 30 janvier.
sanctifia, au milieu des grandeurs, par sa ALDÉMARE (le bienheureux), Aldemarus,
piélé, son humilité et le détachement des diacre et abbé, était moine du Mont-Cassin,
biens terrestres. Sa pins douce jouissance lorsqu'il fut éluabbé du monastère de Saint-
étiit de soulager les malheureux et de se- Laurent de Capoue. Il passa ensuiie avec la
courir les indigents. 11 connut l'infortune à même qualité au monastère de Sainte-Euphé-
son tour. —
Les Norihumhres, poussés par mie dans le duché de Bénévent. Il florissait
,

les Danois, se révoltèrent contre le roi, son dans le xr siècle il mourut


; au bourg de
père, qui fut obligé de se réfugier chez les Saint-Martin, et son corps fut inhumé dans
pietés avec sa famille. Alcmond passa vingt le monastère qu'il avait fondé à Bocchianino,
ans dans cet exil, occupé à servir le roi liu près de Ciiiéti, dans l'Abruzze. Il est auteur
ciel. Au bout de ce temps, les Norlhumbres d'un anliplionier qu'il avait composé pour
prirent de nouvciiu les armes; mais, cette le monastère de Saint-Libérateur, près de
fois, ce fut pour secouer le joug lyrannique Sulmone. Bucelin lui donne le titre de saint,
des maîtres qui les avaient asservis. Ils in- et les Bollandistes le nomiuenl sous le 2^-
vitèrent Alcmond à revenir au milieu d'eux mars.
pour se mettre à leur tête. Le saint accepta ALDÉllALD (saint), Adroldus, archidiacre
cette proposition dans la seule vue d'être de Ti'oyes, sortait d'une famille noble et
utile à ses infortunes compatriotes. Il prit pieuse de celte ville, qui lefit élever d lus un
donc le commandement de leurs troupes et monastère. C est dans cette solitude qu'il prit
remporta plusieurs victoires sur rarmée dos la réiolulion de se consacrer au service des
tyrans; mais, vers l'an 819, il fut ;!ssassiné autels, et lorsqu'il eut terminé, d'une ma-
par des traîtres et mourut martyr de son dé- nière brillante, sou instruction cléricale, il
vouement à sou pays. Son corps fut enterré fut élevé au sacerdoce el iionuué ensuite cha-
à Lilleshult, dans le Siiropshire, d'où il fut noine de Saint-Pierre. Manassès, évêque de
transporté à Derby. Celte ville, avant la ré- Troyes, qui appréciait son mérite et sa vertu,
forme, l'honorait comme son patron, le 19 le fil sou archidiacre el lui donna une gr.iiide
mars. part dans l'administration de son diocèse.
ALD (saint), Aldus, confesseur à Pavio, C'est par le conseil d'Aldérald qu'il obligea
est honoré dans l'église de Saint-Michel de les chanoines de sa cathédrale à vivre en
où se trouve son corps, (jui était
celle ville, communauté selon l'usage établi dans quel-
autrefois dans l'église de Saint-I^oiomban de ques églises. Aldérald se rendit surtout re-
la même ville. — 10 janvier. commandable par son zèle, sa prudence, sa
ALDÈtiONDE (sainte), vl'rfeg'imrfi*, vierge, charité. Il mourut en 1004, cl il est honoré
florissaitau commencement du vu' siècle, et à Troyes le 20 octobre.
mourut vers l'an GVO. Elle est honorée à ALl)ÉTKUDE(sainte), Aldetrudes, abbesse
Dronghen, près de Gand, le 20 juin. de Maubeuge, était fille de saint Mauger, plus
ALUÉGONDE (sainte), vierge el abbessede connu sous le nom de saint Vincent de Soi-
Maubeuge, eut pour père le comte Walberl, gnies. Lorsque sainte Vaudru , sa mère
qui était allié à la maison royale de France, quitta le monde pour se faire religieuse, elle
et pour mère sainte Berlile, qui l'éleva, ainsi plaça sa fille dans le monastère de Mauueugo
que sainte Waudru, sa sœur aînée, dans la qui avait été fondé el qui éiait.gouvei ne p ir
pratique de la plus teuilre piété. .\ldégonde sainte Aldégonde, tante d'Aldelrude. Celle-ci,
profila bien de ces leçons, qu'à peine sor-
si imitant les exemples que lui donnait sa l'a-
tie de leiifance, elle consacra à Dieu sa vir- mille, prit aussi le voile. —
Après la mort do
ginité, refusa les partis les plus avantageux, sainte Aldégoiide, arrivée en G80, elle fut
et vécut en religieuse dans le château de élue abbesse de Maubeuge. Elle remplaça
Coursoire qu'habitiil sa famille. Après la dignement sa tante, marcha sur ses traces
mort de ses paienls, qui, par ses exhorta- dans les voies de la sainteté, et après avoir
tions el ses exemples, s'étaient dépouillés de donné à la communauié, qu'elle gouvernail,
leurs biens on laveur des pauvres et des l'exemple des plus parfaites vertus, elle mou-
églises, elle reçut, en CGo, le voile dos mains rut vers l'an C97. Elle est honorée à Mau-
de saint Aubert, évêque de Cambrai. Elle se beuge sous le nom île sainte Altrude, le 25
relira ensuite dans la forêt de Malbode, au- février.
jourd'hui Maubeuge, et fonda sur la Sanibre ALDOBRAND (saint), Aldobrandtis, évê-
un monastère dont elle fut la première ab- que de Bagnarée dans les Etals-Romains, est
besse. Dieu la favorisa de grâces c\lraordi- honoré dans sa ville épiscopale, où l'on garde
iiaires, entre autres de plusieurs révélations. son chef. —22 août.
Ayant été attaquée par d'horribles calomnies, ALDOBRAND(saint), Aldobrandus,évèi\ue
non-seulement elle supporta celte épreuve de Fossorabrone, entra d'abord chez les cha-
avec patience, mais elle conjura le Seigneur noines réguliers de Saint-Augustin. Il était
de lui en envoyer encore de plus rudes. Sa prévôt du chapiire Je Riinini, lorsqu'il fut
prière fut exaucée, car elle fut attaquée, au élu évêque de Fossombronc. 11 gouverna
sein, d'un cancer qui lui causait de cruelles longtemps son trou()eau, qu'il édifia par ses
soullrances. Elle les supporta avec un cou- venus et qu'il instruisit par ses prédications.
rage héroïque, aiusi que les opéralions chi^ 11 vivait dans sou palais épiscopal comme il
95 ALD ALE 96

avait vécu dans son monastère, portant le services que lui rendait Aldric, consentit ce-
cilicc, coifthant sur la dure, et se livrant à pendant à ce choix. Il voulut se rendre lui-
de grandes auslériics. Il mourut très- âgé, même au Mans pour assister à son sacre, qui
dans le xir siècle, et les miracles qu'il avait eut lieu 1(' 22 décembre 832, et il passa les
pendant sa vie et après sa mort l'uni
oj érés fêles de Noël <lans cette ville. Le nouvel évé-
honorer comme saint par la ville de Fos-
fait que son troupeau par une paiicnco
édifia
sombrone et par les chanoines réguliers. — inaltérable, une humilité profonde, une dou-
!"• mai. ceur el une charité qui lui gagnaient tous les
ALDOBRANDESQUE (la bienheureuse), cœurs. Son crédit à la cour et ses grands
Aldobrandisrn, veuve et religieuse du liers biens étaient employés à soulagerles malheu-
ordre des Humiliés, llorissait sur la llii du reux, à racheter les captifs, à bâtir des égli-
xiii' siècle, et mourut en 1309. Elle est ho- ses el à fonder des monastères. Mais la per-
norée à Sienne le 2G avril. sécution vint l'arracher, pour quelque temps,
ALDUIC (saint), Alihicus, archevêque de à son église. Le feu de la révolte ayant al-
Sens, né dans le Gatiiiois d'une famille noble lumé des guerres civiles sur la fin du règne
((ui exerçait de hautes fonctions à la cour de de Louis le Débonnaire et au commencemenl
Pépin et'do Cliarlemagiie, fut placé, dès sa de celui de Charles le Chauve, Aldric, resté
jeunesse, dans le monastère de Ferrières. 11 fidèle à l'autorité légitime, prêcha la soumis-
y eut pour maître dans les sciences le célèbre sion à son peuple mais celte conduite irrita
;

Alcuin (lui s'appliqua à former son cœur en les révoltés qui l'expulsèrent de son siège et
même temps que son esprit, et qui réussit noircirent sa réputation par d'horribles ca-
au delà même de ses espérances. Jérémie, lomnies. Son innocence fut bientôt reconnue,
évéque de Sens, l'ayant élevé au sacerdoce, el il revint au Mans, après un un d'exil. Il
il fut appelé à la cour aussitôt après son or- profila du repos qui lui était rendu pour ré-
dination, et quelques chartes, qu'il souscri- tablir la discipline canonique parmi son
vit alors, foui penser qu'il exerça les fonc- clergé, et c'est dans cette vue qu'il composa
tions de chancelier près de Pépin, roi d'A- un recueil de canons des conciles el do dé-
quitaine. Après la mort de Jérémie, il fut élu crétales des papes, connu sous le nom de
par le peuple et le clergé de Sens pour le Capilulaires i'Aldvic; mais il ne nous reste
remplacer. H se montra digne do ce choix plus que le litre de cet ouvrage si précieux
par sa piété et par son zèle. Exempt du luxe et si regrettable. 11 fit aussi de sages règle-
et de l'ambition qu'on reprochait à plusiwirs ments par rapport à la célébration de l'office
prélats de son siècle, uniquement appliqué divin, dont il reste quelques fragments. Le
à sa propre sanctification et à celle de son concile d'Aix-la-Chapelle, tenu en 83(3, le
peuple, il s'acquitia fidèlement de tous les députa vers Pépiu, roi d'Aquitaine, pour en
devoirs de l'épiscnpat. Il obtint, en 829, de obtenir la roslitution des biens de l'Eglise,
l'assemblée de Worms, l'aulorisatiun de usurpés pendant les troubles qui avaient
transférera Vareilles le monastère do Saint- agité le royaume, et il réussit dans sa mis-
Rémi, qui était à l'entrée de la ville de Sens. sion. 11 assista ensuite au huitième concile de
Les troubles politiques qui eurent lieu sur la Paris en 8i6, et au concile de Tours tenu en
lin du règne de Louis le Débonnaire el. au oi9. Nous avons de saint Aldric trois testa-
commencement du règne suivant, lui avalent ments qui témoignent de son zèle, de sa piété
fait naître le désir de renoncer à son siège et de sa charité. Il mourut le 7 janvier 836,
pour retourner au monastère de Ferrières dans la cinnuanle-sixièmc année de son âge,
où il avait passé ses premières années; mais après un épiscopat de près de vingl-quatro
sa mort, arrivée le 5 octobre 8il, ne lui per- ans. Il fut enterré au Mans dans l'église de
mit pas d'exécuter ce projet. Cependant, Saint-Vincent qui conserve ses reliques. —
pour se conformer à son dernier vœu, on 7 janvier.
conduisit son corps à Ferrières où il fut in- ALÉAUME (saint), Adel el mu s, nhbc
né à ,

humé. —10 octobre. Loudun en Poitou dans , porta


le xii^ siècle ,

ALDRIC (saint), Aldericus , évéque du les armes dans sa jeunesse. La mort de ses
Mans, issu d'une famille noble, l'an 800, en- parents l'ayant laissé mailre d'une fortune
tra fort jeune au service de Louis le Débon- considérable, il la distribua tout ntière aux (

naire, avant que ce prince fût parvenu à pauvres. Devenu pauvre lui-même selon le ,

l'empire. Sa piété, sa capacité pour les affai- conseil de l'Evangile il fit la rencontre du
,

res, son exactitude à remplir scrupuleuse- bienheureux Robert, fondateur et premier


ment les devoirs de sa charge, lui acquirent abbé de la Chaise-Dieu, qui, voyant en lui
l'estime universelle. Mais loin de se laisser toutes les marques d'une vocation religieuse,
éblouir par l'éclat de la faveur, il (juitta la l'engaLçea à se lixer dans son monastère.
cour et le monde à l'âge de vingt-un ans, et .•Méauine y consentit mais auparavant il
,

se plaça sous la conduite de l'évèque de voulut faire le pèlerinage de Rome qu'il exé-
Melz, qui menait, avec son clergé, la con- cuta nu-pieds pratiquant sur la route les
,

duite la plus édifiante, et qui, après quelque austérités les plus extraordinaires. A son
temps d'épreuve, lui conféra les saints or- retour il se rendit, selon sa promesse au
, ,

dres. Louis le Débonnaire le rappela ensuite monastère de la Chaise-Dieu, y prit l'habit et


près de sa personne pour en l'aire son pre- se fit admirer de toute la communauté par
mier chapelain et son confesseur. L'église du son humilité sa mortification et son obéis-
,

Mans l'ayant demandé pour évéque, l'em- sance. Il devint maître des novices el ii fut
pereur à qui il en coûtait de se voir privé des élevé, malgré lui, au sacerdoce. Le bruil de
97 ALE ALF, 98
sa saiulel,- ot de ses miracles élanl parvenu ALEXANDRE (saint)
évêque et martyr à,

jusqu'en Espagne, Constance, épouse d'Al- Rome sous l'empereur Antonin supporta ,
phonse VI , roi de Caslilli; et de Léon le fit , pour la foi de Jésus-Christ les chaînes les
,
venir dans ses Etats pour y établir la vie, coups de bâton le chevalet, les lampes'ar-
,

luonaslique dans loule sa pureté et pour , dentes ongles de fer les bêtes et les
, les ,

coiiibiittre i'infidélilé des Alaures. Les lilié- flammes, et fut décapité sur la voie Clau-
ralilcs de la reine le mirent en état de bûtir dienne près de la ville son corps fui rap-
, ;

à Bourges, un hôpital, et d'y fonder un mo- porté dans la suite à Home par le pape saint
nastère dont il fut le premier abbé et dans , Damase. —
21 septembre.
lequel il mourut vers laii 1100. Il fut inhu-
ALEXANDRE (saint) , martyr à Rome
mé dan"; l'église de son monaslère d'où son ,
était l'un des sept fils de sainte Félicité, qui
,

corps fut tiré en l'tSO pour être transporté


versèrent leur sang pour sous l'em- la foi
hors de la ville dans une église paroissiale
pereur Antonin, l'an 150. Arrêté avec sa mère
qui porte son nom. Il est honoré à Bourges
et SCS frères, il comijarnt devant Publius
comme patron sous le nom de saint Élesme. préfet de la ville, qui lui dit Jeune homme,
,

— 30 janvier.
ta déclinée est enlie les mains ; prends pitié
:

ALEF (saint), Alefus, est honoré chez les de toi-même, sauve une vie qui ne fait encore
Éthiopiens le 6 mars.
que commencer et dont je ne pourrais ni em-
ALÊNE (sainte), Alena, vierge et martyre pêcher de regretter la perte. Obéis aux ordres de
à Forest près de Bruxelles soulTrit la mort ,
l'empereur, et tdclie, en sacrifiant, de mériter
pour la foi, vers l'an GiO. 19 juin. — la protection des dteux et la faveur des Césars.
ALETTE ou Alix (la bienheureuse), /Irfe- Alexandre répondit : .fe sers Jésus-Christ, qui
lais, mère de saint lîernard et épouse du
est un maître plus puissant que l'empereur. Jt
bienheureux Técélin naquit à Monthaid, ,
le confesse de bouche et je l'adore dans mon
dans le duché de Bourgogne, il'uiie famille cœur. Mon âge, qui vous paraît jeune et
alliée aux ducs de Bourgogne et aux rois de
qui l'est en effet, aura pour moi les avantages
Portugal. Mariée au seigneur de Fontaine, d'un âge plus avancé, et surtout la prudence,
elle en eut plusieurs enf.ints de bénédiction
si je demeure fidèle à mon Dieu. Quant à vus
dont le plus illustre estsaint Bernard, qu'elle dieux puissent-ils périr avec ceux qui les
,
consacra à Dieu dès son jeune âge. Ses de- adorent ! Après avoir interrogé successi-
voirs de maltresse de maison ne l'empê-
vement les sept frères, le préfet envoya ces
chaient pas de vivre coinme une religieuse, de interrogatoires à l'empereur, quiporta contre
jeûner, de prier et d" se livrer aux œuvres eux la peine de mort. Les trois plus jeunes ,
de religion et de charité. Le soin de ses en- du nombre desquels était Alexandre furent
fants ne lui faisait pas négliger les pauvres
et les malades qu'elle se plaisait à visiter et
décapités. —
10 juillet.
,

auxquels elle portail des secours abond.jnts. ALEXANDRE martyr à Lyon, était
(sai'nt),

Elle avait une grande dévotion à saint Am- Phrygien de naissance cl médecin de profes-
sion. 11 habitait les Gaules depuis quelques
broise et elle invitait tous les ans le clergé
,

de Dijon à venir célébrer sa fête au château années et s'étail acquis l'estime universelle
de Fontaine. En 1100, la veille de cette fêle, par ses vertus, son amour pour Dieu, son zèle
qu'on célébrait le k avril, elle tomba malade apostolique et par la propagation de l'Evan-
et comprit que son heure était venue. Le len-
gile. Se trouvant à Lyon à l'époque du martyre
demain de saint Polhin elde sescompagnons, c'est-à-
elle se fil admiiiislrcr l'cxtréine-
dire en 177, lorsqu'on fit comparaitre de nou
onclion et le saint viatique on lui récita :

ensuite les prières des agonisantsauxquelles veau, dcvjinl le tribunal du juge, ceux aux-
elle répondit avec autant de ferveur que de
quels la crainte des supplices avait fait renier
la loi il les aniniail par signes à réparer
présence d'cspril puis, ayant fait le signe de
;
, ,

la croix, elle expira tranquillement. iavril — leur faute. Les païens remaiiiuèrent sou
agitation , el voyant que les apostats confes-
et 1''' scpleiiibre.
saient courageusement la foi qu'ils avaient
ALEU ou ALOGE (saint), Alodius, évêque
reniée précédemment ils s'en piirenl à
d'Auxerre, succéda à saint Germain en i48. ,

Lorsqu'il fut élevé à l'épiscopat, il était abbé Alexandre de ce cîiangement inattendu. Alors
le juge lui demanda qui il était et ce qu'il
du monaslère fondé à Auxerre par son il-
faisait là. Alexandre déclara sans délour
lustre prédécesseur et il compta parmi ses
,
qu'il était chrétien, ce qui irrita telleiiieiit le
religieux saint Mamerlin, qui fut abbé après
loi. Saint Aleu mourut vers l'an iCO. — magistral, que sans autre procédure il h;
, ,

28 septembre. condamna aux. bêles. Le lendemain il fut


ALEXANDRE (saint), Aleœandcr pape, conduit dans l'arène, après divers toiir- el
,

successeur de saint Évarisle, monta, en 109, meals (ju il soufïrit dans l'amphithéâtie il ,

sur la chaire de saint Pierre qu'il occupa péril par le glaive, sans faire entendre ni
,

près de dix ans jusqu'en liO. Ayant été ar- plainte ni soupir, tant son ârue était inti-
rêlé durant la persécution de lempcreur mement unie à Dieu 2 juin. ! —
Adrien, il lut chargé de chaînes par ordre du ALKXANDRE martyr à Lyon avec
(saint),
juge Aiirélien, et, après avoir enduré la pri- saint Kpipodc était Grec de naissance e(
,

son, chevalet les ongles de fer et le feu


le ,
,
d'une famille distinguée. Il habitait la ville
il fut pcrivé par tout le coips de coups de de Lyon avec saint Epipode, son condisciple
poinçons qui lui arrachèrent la vie. Son nom el son ami, lorsque la |)ersécution, qui eut
aété inséré dans lecanondela messe. — .3mai. lieu tons l'empereur Marc-Aurèle, se lit set

^y^a ^^2
00 ALE ALE 100

lir dans colto ville, [.es deux amis, moins sept ans. — Pendant sa
glorieuse captivité,
pour se soustraire ;iu m.irlyrc, qu'ils dési- il écrivit une leltreà l'église d'Antioche p ur
raient, que pciur suivre le conseil de l'Ewiu- la féliciter d'avoir élu patriarche saint Asdé-
gile, se cachèrent dans un bour}; voisin de piude. .\yant recouvré sa liberté en 212, il
1,1 ville, chez une veuve qui él.iit clirclienne. se rendit à Jérusalem pour visiter les saints
Mais, nyant élé découverts, ils furent arrêtés lieux ,d'après une révélation qu'il avait
et conduits en prison. Après y avoir p.issé reçue d'en haut. Lors()u il approchait de la
trois jours , le gouverneur les fil compa- ville, l'èvcquc saisit Narcisse el plusieurs
raître devant son tribunal. A peine eurent- lidèles eurent aussi une révélation à son
ilsconfessé qu'ils étaient chrétiens, que le sujet. Ils entendirent pendant la nuit uno
peuple jeta un d'indignation contre eux
cri ;
voix qui U'ur recr)inman'lail d'aller à la ren-
et le magi>ilrat furieux b'ccna A quoi donc : contre d Alexandre, et de le recevoir cominc
ont serci tontes les tortures que nous avons celui qui devait être leur évécjue. Saint Nar-
déployées, s'il est encore (1rs hommes assez au- cisse, qui avait alors plus de cenl ans, fit
dacieux pour suivre la doctrine du Christ ? Alexandre son coadjuieur, du cousenleineut
— Il sépiira les deux saints de peur (]u'ils des évéques de la province qu'il réunit à ce
ne s'encourageassent mutuellement. Kpijiode sujet, el se déchargea sur lui des fonctions
ayant été condamné à perdre la tête, fut épiscopalrs, que son extrême vieillesse no
exécuté aussitôt. Deux jouis après, le juge, loi permettait plus d'exercer. Saint —
s'élanl fait amener Alexandre, tenta de l'ef- Alexandre forma, à Jérusalem, une biblio-
frayer par le récit des tourments d'Epipode; thèque où il rassembla, entre autres livres,
mais le courageux martyr répondit que tout les ouvrages des plus grands hommes de son
cela loin de l'épouvanter, ne faisiit que
,
temps. Elle servit beaucoup à Eusèbe pour
l'enlLimmer du désir de marcher sur les la composition de son Histoire ecclésiastique;
traces di' son ami. Le jnge furieux ordonna Origène fait de lui un grand éloge et loue ,

qu'on lui tint les jambes écartées, et que surtout sa grande douceur. Arrêté de nouveau
trois bourreaux se relayassent pour h" frap- dans la per«éculion de Dèce, il fut conduit
per sans discontinuation. Cette torture dura dans les prisons de Césarée, en Palestine, et
longtemps sans qu'il échappât à .Alexandre y mourut l'an 2ol. — 11 est honoré comme
un seul soupir; et, comme on lui demandait martyr le 18 mars.
s'il persistait toujours dans sa première con- ALEXANDRE (saint), martyr à Alexandrie
fession, il répondit : Comment n'y persisle- avec saint Epimaque , fut arrêté comme
rais-je point '! Les idoles des pniens ne sont chrétien par la populace, et conduit devant
que des démons ; ntais le Dieu que f adore, et le magistral. N'ayant pas voulu se soumettre
qui est seul tonl-puissnnt et éternel, me don- aux èdits de l'euipereur Dèce, qui ordon-
nera la force de le confesser jtisqii'à la fin. Le naient d'olTrir de i'pncens aux dieux, il fut
juge, deses|)érant de le vaincre, le condamna déchiré par les ongles de fer el les louels
au supplice de la croix, ce qui fut exécuté plombés, et jeté vivant dans une fosse de
sur-le-champ; et il expira en invoquant le chaux vive, où il expira l'an 9.60. 12 dé- —
saint nom de Jésus, l'an 178. Saint Alexandre cembre.
était dans la fleur de Và'^e, ainsi que saint ALEXANDRE (saint), martyr à Rome
Kpipode. Leurs corps furent enlevés secrète- avec trenle-lmil autres.
souffrit 9 février. — ,

ment par li's chrétiens et enterrés sur une ALEXANDRE (saint), martyr avec saint
colline près de la ville, dans un lieu qui Animone, souffrit à Sole, en Chypre. -
devint célèbre i)ar la dévotion des fidèles et 9 février.
parles miracles qui s'y opérèrent . — ik avril. ALEX.VNDRE (saint), martyr à Rpme avec
ALIÎXANDUE martyr à Apamée,
(saint), saint Abonde et deux autres, est iiunoré le
était d'iiuménie, ville de la grande Plirygie, 27 février.
cl fut condamné à mort pour la foi chré- ALEXANDRE (saint), martyr à Rome,
tienne. 11 soulïril le martyre avecsainl Caius, soulTrit avec saint Théodore. 17 mars. —
à Apamée, sous le règne de Marc-Aurèle, ALEXANDRE (saint), premier évèque do
vers l'an 179. — 10 mars. IVuse, enBithynie, ville célèbre par ses eaux
ALliXANDKE (saint), martyr à Ldesse, minérales, florissait dans le ur siècle, et
était un vénérable
vieillard qui. ayant élé versa son sang pour la défense de la religion,
arrêté durant la perscculion de Dèce, con- dont il éiail le di^ne ministre. Sun nom nu
fessa généreusenienl la loi et expira dans se trouve pas dans les marl}rologi'S lati.^s,
les toriures. l'ai» 2o0. 30 janvier. — mais les Grecs l'hunorenl conmii; martjr. 11
ALEXANDRE , évèque de Jéru-
(saint) eut pour successeur saint Patrice. 10 juin. - -

salem étudia les sciences divines


et ni<'irt\r, .\LEXANDRE (saint), martyr au pays des
el humaines sons saint l'aulènc et siiiul Clé- Sabius, près de Rome, souffrit avec saint
ment, son successeur, dans la célchre école Hyacinthe et s lint Tihurce. —
9 seplemlire.
d'.Xlexandrie, en même temps qu'Origène, ALEXANDRE (saint), mart}r avec saint
avec lequel il contracta une étroite amitié. \'iclor et saint Marien, est honoré le 17
11 fut élevé, ji'une encore, sur le siège épis- octobre.
copal d'une ville de la tiappadoce dont on ALEXANDRE (saint), èvéque de Fermo,
ignoro le nom, et qu'on croit être sa ville dans la marche d Ancône, el martyr, est
natale. Il fut arrêté en 205, durant la persé- lionoi'c le 11 janvier.
cution de l'empereur Sévère, chargé de ALEXANDRE (saint), martyr en Orient
chaînes eljelé dans une prison, où il resta avec saint liarbre el un autre, est nommé
ini ALE ALE 102
il.ins les menées et les syiiaxaires des Grecs, sels.Saint Grégoire de Nyssc fait un grand
le !V mai- éloge des vertus de saint Alexandre, qui
ALEXANDRE (saint), marlyr à Nicée, en martyre pour la foi, et péril par le
souffrit le
Bilhyiiie, souffrit avec saint Diomède et trois supplice du feu sons le règne d'Aurélien, ou
autres. —
9 juin. sous celui de Numérien. 11 s'était appliqué,
ALEXANDRE (saint), martyr en Phrygie dans sa jeunesse, à l'étude des sciences et ;

avec s.iinte Bysse, est honoré chez les Grecs le martyrologe romain lui donne le liiiô de
le 28 juillet. philosophe très-hable, qui s'illustra par ses
ALEXANDRE (saint), martyr à Césarée, prédications lorsqu'il eut été élevé à l'épis-
on l'alcsline, vivait retiré à la campagne, copal. —H août.
près lie cetteavec doux autres chré-
ville, ALEXANDRE fsaini), martyr à Edessc, en
tiens, Prisque et Maich, lorsque l'empereur Syrie,avecsaintThalaléeet plusieurs autres,
Vaiérion suscita une crueUy perséculion. souffrit vers l'an 283, sous l'empereur Numé-
L'exoniple des martyrs leur inspira la géné- rien. —20 mai.
reuse résolution de marcher sur leurs traces. ALEXANDRE (saint), soldat de la légion
Animés d'un saint courage, et in^^pirés d'en Théhéenne etmartyr à Rergame, eut la tête
haut, ils se rendent à Césarée, se présentent tranchée par ordre de l'empereur Maximien,
au gouverneur et lui déclarent qu'ils sont en 281», après avoir confessé Jésus-Christ avec
chrétiens. Ce magistrat, irrité d'une démar- une grande constance. —
26 août.
che qui exritait l'aùmiralion universelle, ALEXANDRE ( saint ), martyr à Trêves
mais qu'il regardait conmie une hravade avec saint Maxence, souffrit sous le préfet
insultante, les Gl appliquer à divers genres Rictio-Vare, vers la fin du m" siècle, sous
de tortures, qu'ils souffrirent avec une cons- les empereurs Dioclélien et Maximien. 12 —
tance héroïque, et les conilamna ensuite à décembre.
être dévorés par les bctes. Leur martyre eut ALiiXANDUE (saint), martyr à Noyon,
lieu en 2G0. —
28 mars. dans les Gaules, souffrit avec saint Amance
ALEXANDRE, surnommé le Charbonmeb et plusieurs autres. — 6 juin.
(saint;, évéque de Comaues et martyr, sor- ALEXANDRE ( .-aint ) , soldat et martyr à
tait d'une famille illustre du Pont. Voulant Marseille, gardait saint Victor dans sa pri-
suivre à la lettre le conseil de l'Evangile, il son, lorsque celui-ci fut visité, au milieu de
distribua aux pauvres tous ses biens, qui la nuit, par des anges, avec lesquels il chan-
étaient considérables , et choisit l'état de tait les louanges de Dieu. Ces chants célestes
cliarbonnier, afin d'être ijoconnu aux hommes et la lumière éclatante dont la prison fut rem-
et uniqueniont occupé du soin de son salut. plie, frappèrent tellement Alexandre, que
— C'est à Comanos qu'il exerçait ainsi un se jetant aux pieds du saint martyr, il de-
,

étal vil aux yeux du monde, mais qui lui manda le baptême. Victor, l'ayant instruit,
paraissait précieux, parce qu'il lui fournis- à la hâte, des principales vérités chrétiennes,
sait encore le moyen de secourir les pau- le fit baptiser la même nuit sur le bord de ,

vres. Saint GrégoireThaumaturge,évêquede la nier, par un prêtre. L'empereur Maxi-


Neocésarée, élaut venu d.ius celle ville pour mien, qui se trouvait alors à Marseille, in-
présider à l'élection d'un évoque, dont le struit de cette conversion fit compariîtro
,

besoin se faisait sentir, parce que le nombre Alexandre avec deux autres soldats qui s'é-
des fidèles y était devenu considérable, as- taient fait chrétiens avec lui; et sur leur rc^
sembla le peuple et le clergé pour procéder fus de sacrifier aux dieux, il leur fil tran-
à l'élection; et, comme les piincipaux habi- cher la tête, l'an 290.-21 juillet,
tanls de Comanes semblaient pencher pour ALEXANDRE (sainl), martyr à Constance.
un eandid.it, par la raison qu'il était d'une soulTrit avec saint Constant. 5 oclobre, —
famille noble et riche saint Grégoire leur
, ALEXANDRE (saint), martyr à Ostie, était'
en (il de graves reproches, et ajouta que les fils de saint Claude et de sainte Prépédigne,

apôtres avaient été des hommes pauvres et et frère do saint Cutias. Il lut arrêté, pour la
(le basse extraction. Alors un plaisant dit foi, avec ses parents qui étaient d'une nais-
tiiul haut « Puisqu'il en est ainsi, choisissez
: sance illus're, et que l'eiiipereur Dioclélien
Alexandre le Charbonnier. » Saint Grégoire, condamna à l'exil, ensuite au supj)licc du
sans doute par un mouvement de l'inspira- feu, vers l'an 303; saint Alexandre partagea
tion divine, demanda qu'on le Ht venir. leur genre de mort. —
18 février.
Alexandre se présenta, encore tout noirci ALEXANDRE (saint), soldat et martyr à
par la poussière du charbon, et n'ayant pour Drusipare, en Pannonie, eut la télé trancliée
véteuienls que de misérables haillons; mais par ordre du César Maximieu, après avoir
sa cunienanee et ses traits annonçaient soutenu de rudes combats pour Jésus-Chri>t,
quelque chose de noble et de distingué qui et fait de nombreux miracles en présence
frappa Grégoire. L'ayant tiré à l'éiart et de ses bourreaux. —
27 mars.
l'ayant interrogé, Alexandre lui exposa avec ALEXANDRE (saint), laboureur et mar-
siiiiiilicité qui il élait, sa ie antérieure et les
v tyr à Perge, en Pampbiiie, eut la tête tran-
mutils ijui lui avaient l'ait embrasser son élat chée avec saint Léonce et plu; leurs autres,
actuel. Il n'en fallut pas davantage pour dé- par or.lre du président Flavien, durant la
terminer le choix de Grégoiie. il reparut perséculion de Didclélien. — i '
août.
dans l'assemblée, à laquelle il fit part de ce ALEXANDUE (saint), martyr à Antioche
qu'il venait d'apprendre, et sacra évoque de Pisidie, ét.iit frère de saint Marc, qui
Alexandre, au-x applaudissements univer- exerçait la profession de berger. Celui-ci,
,

4o3 ALR ALE liU

qui était chrétien, fut arré(é l'an 303, pen- lui avait élé préféré, devint son plus mortel
dant la persécution de Dioclélii'n et livré , ennemi. Ne trouvant rien à reprendre dans
aux plus cruelles lorlures mais les miracles
; ses mœurs qui étaient irréprochables, il at-
qu'il opéra pendant qu'on le tourincnlait taqua sa doctrine qui élait celle de l'Eglise
convertirent Alexandre, qui élait préscnl catholique, et se mit à prêcher une doctrine
ainsi que deux antres do ses frères, Alphéc contraire qui anéanlissait la divinité de Jé-
et Zosime. Ouoiqu'ils n'aient pas élé mar- sus-Christ. Après avoir dogmatisé quelque
tyrisés le même jour que Marc, ils sont nom- temps en secret, il leva le masque en 319.
més avec lui dans le martyrologe romain, le Alexandre, ayant d'abord employé, mais
28 septembre. sans succès, les voies de la douceur pour
ALEXANDIUÎ ( saint ), martyr à Césarée, ramener Arius, fut obligé de le séparer de
en Palestine, était originaire de la ville de la communion de l'Eglise lui et ses parti-
Gaze. Se trouvant à Césarée, et sachant que sans. Cette sentence fut ratifiée dans un con-
Jes chrétiens condamnés à mort devaient, cile de cent-un évêciues tenu à Alexandrie
aux premières féies, combattre contre les sur la fin de l'an 320. Alexandre écrivit au
bêtes dans l'amphilhéâlre il se présenta
, pape saint Sylvestre pour lui rendre compte
avec cinq autres chrétiens, dont l'un s'ap- des erreurs d'Arius et de sa condamnation.
pelait aussi Alexandre, à Urbain gouver- . 11 adressa aussi une lettre circul.iire à tous

neur de la province, chargé de chaînes et les évéques catholiques sur le même sujet.
demandant d'être exposé aux bêles. Le gou- Arius et plusieurs de ses sectateurs lui écri-
verneur les fit jeter, enchaînés comme ils virent aussi pour le prier de lever la sen-
étaient, dans un cachot. Quelque temps tence d'excommunication qu'il venait de por-
près, il les lit décapiter, sous le règne des ter. Constantin lui-même se mêla de l'affaire
empereurs Dioclélien et Maximien. 24 — et députa au saint patriarche d'Alexandrie
mars. le célèbre Osius de Cordoue pour ménager
ALEXANDRE (saint), martyr à Césarée, une réconciliation entre Alexandre et Arius ;
en Palestine, mentionné dans l'article pré- mais Osius, s'élant convaincu par lui-même
cédent, était Egyptien et souffrit le supplice qu'Arius niait la divinité de Jésus-Christ, et
de la décapitation, le même jour et la même qu'Alexandre s'élnil conduit dans cette grave
année que son homonyme, au triomphe du- circonstance comme devait le faire un digne
quel il fut associé et avec lequel il est nom- évêque , retourna vers l'empereur , lui
mé dans le martyrologe romain. — 24- mars. fit part du résultat de ses informations, et
ALEXANDRE (s;iint), évêque et martyr l'exhorta, vu l'étal des choses, d'assembler
chez Grecs, souffrit avec saint Héraclius,
les un concile général pour étouffer cette héré-
soldat, au commencement du iv"^ siècle, pen- sie naissante qui menaçait l'Eglise des plus
dant la persécution de Dioclétien. 22 oc- — grands maux. Saint Alexandre avait déjà
tobre. écrit à Constantin; c'est ce qui détermina
ALEXANDRE (saint), martyr à Thessalo- ce prince à convoquer à Nicée un concile de
nique, fut mis à mort l'an 304, par ordre de tous les évéques du monde chrétien. Saint
l'empereur Maximien. —
7 et 9 novembre. Alexandre s'y rendit accompagné de son dia-
ALEXANDRE soldat et martyr à
(saint), cre Athanase qui réfula complètement les
Alexandrie, qui, voyant que la vierge Anlo- erreurs d'Arius en plein concile, et qui se
nine, qui avait élé condamnée par le prési- montra alors, comme depuis, leur plus re-
dent Feslus à être prostituée, élait conduite doutable adversaire. Après la clôture du
dans un lieu de débauche, l'en tira en chan- concile, Alexandre reprit la roule d'Alexan-
geant secrètement d'habits avec elle et en drie, où il fut reçu par les catholiques avec
prenant sa place. Le président Festus leur une grande joie; mais il ne survécut pas
fit subir à tous deux la torture; on leur longtemps à cette mémorable victoire de l'E-
coupa les mains on les jeta ensemble dans
et glise, victoire qu'il avait préparée en portant
le même feu, sous l'empereur Maximin Daza, les premiers coups à l'hérésie; il mourut
l'an 31.3. —3 mai. l'annéesuivanle, le2G février326, après avoir
ALEXANDRE (saint), l'un des quarante designé saint Athanase pour son successeur.
martyrs de Sébasle, en Arménie, qui souf- — 26 février.
frirent sous l'empereur Liccinius, l'an 320, ALEXANDRE (saint), évêque de Constan-
et qui, au sortir d'un étang glacé, furent je- tinople, était très-âgé lorsqu'il succéda à
tés dans les flammes, était soldat de profes- saint Mélropliane, vers l'an 323, et ce fut
sion et Cappadocien de naissance. 10 mars. — dans le commencement de son épiscopal
ALEXANDRE successeur de saint
(saint), qu'il eut, par ordre de l'empereur Constan-
Achillas, lui élu patriarche d'Alexandrie eu tin, une conférence avec les plus célèbres
313. Il se rendit recommandable par sa con- des philosophes païens. Lorsque la séance
duite vraiment apostolique, et surtout par fut ouverte, comme ces ardents défenseurs
son zèle à pourvoir son église de saints prê- du paganisme voulaient parler tous à la fois,
tres, et sa province de saints évoques, qu'il Alexandre leur proposa de choisir le plus
choisit principalement parmi les solitaires habile d'entre eux qui soutiendrait en lenr
qui peuplaient les déserts de l'Egypte. Arius, nom la discussion, ce qui fut accepté. 11 al-
qui avait été ordonné prêtre par saint Achil- lait donc prendre la parole, lorsque le saint
las, et qui, étant curé d'une paroisse d'A- évêque lui dit d'un ton imposant o Au nom
:

lexandrie aspirait au siège épiscopal de


, de Jésus-Christ je vous ordonne de g.irder
celle ville , jaloux de voir qu'Alexandre le silence. » Aussitôt la langue de l'orateur
lOS ALE ALE 106

BC trouva comme paralysée, et quelqu'oflort luste, sous Julien l'Apostat. — 2i novembre.


qu'il fît, il lui fut impossilile d'articuler un ALEXANDRE (saint), martyr dans le dio-
seul mot. Ce miracle fit plus (î'impressiou cèse de Trente, était originaire de la Cappa-
que les ;ir(;umenls les plus décisifs, et la doce. Il quitta son pays avec Marlyrius, son
conférence se trouva terminée à la gloire du fière, el Sisinius, son compalriole, et passa
christianisme. Alexandre assista en 325 au en Italie, sous le règne de Thoodose lAu-
concile général de Nicée, et, de retour dans cien. Arrivés à Milan, ils furent reçus avec
son diocèse, il s'appliqua avec zèle à en faire de giands éi>ards par saint Anibroise. Séiant
observer les décrets dans sa ville épiscopale ensuile rendus à Trente, saint Vigile, évéque
que Constantin agrandit et dont il change.! de cetle ville, connaissant leur sainteté et
le nom de Byzance en celui de Constantiuo- leur zèle, ordonna Sisinius diacre, Martyrius
ple. Il avait donc réussi à préserver la plus lecteur, et Alexandre porlier. Il les envoya
grande partie de son troupeau de l'hérésie prêcher la foi dans les Alpes, tjui étaient en-
arienne, lorsqu'Arius vint à Conslanlinople core presque entièrement haliilées par des
pour assister à un concile que ses partisans infidèles. Los saints mi^sionDaires évangéli-
y tinrent en 336. Le but de cetle assemblée sèrent les habitants du pays d'Anaune, au-
élail le rétablissement de l'hérésiarque dans jourd'hui le val d'Anagni, el ils y furent d'a-
la communion de l'Eglise, et ce but eût été bord en biitto à toutes sortes de mauvais
atteint sans le crédit dont le saint évèque traitements; mais leur patience, leur dou-
jouissait auprès de Dieu; car Aiius avait su ceur el leur charité nnirent par loucher les
tromper Constantin par des semblants d'or- cœurs, el ils opérèrent un grand nombre de
thodoxie et par des professions de foi où le conversions. Sisinius avait fait construire
venin de son hérésie élail couvert par des une église dans le bourg de Mélhon ; les
paroles tirées de l'Ecriture sainie. Ce prince païens, un jour qu'ils faisaient une espèce
ordonna donc à saint Alexandre de le rere- de procession avec leurs idoles, voulurent
voir dans son église, et fixa au lendemain forcer les nouveaux chreliens à prendre part
la cérémonie de cetle réct ption. Alexandre, à leur cérémonie, mais les missionnaires
pénétré de douli'ur alla dans son é;^lise, se mirent tout en œuvre pour empêcher les
prosterna au pied des autels la f.ice contre nouveaux convertis de participer à cet acte
terre, et conjura avec larmes le Seigneur de idolàtrique. Les païens furieux s'en prirent
venir, par quelque signe éclatant, au secours aux missionnaires, el les ayanl surpris dans
de ses serviteurs. « S'il faut, lui disait-il, l'église , pendant qu'ils éLiient oc( upés à
qu'Arius soit reçu demain dans l'église, dé- chanter les louanges de Dieu, ils s'emparô-
livrez-moi, mon Dieu, de la vie et ne perdez renl d'eux, et sur leur refus de sacrifier aux
pas le juste avec l'injuste; mais si vous avez idoles, ils les accablèrent de coups et les lais-
pilie de votre Eglise, et je sais. Seigneur, sèrent pour morts sur la place. Sisinius no
que vous en aurez pitié, ne pernieliez pas survécut que quelques heures à ce barbare
que votre héritage tombe dans le mépris. Otcz traitement. Alexandre et Marlyrius son ,

Arius de ce monde, de peur que, s'il entre Irère, se livrèrent le lendemain au chant des
dans le lieu saint, il ne semble que l'hérésie psaumes, selon leur cisutuaie; ils prirent ce«
y entre avec lui, et que l'impiété ne passe pendant la fuite à l'approche des païens qui
désormais pour la piélé. « Sa demande fut revenaient à la chaige, et qui, les ayant
exaucée. Le lendemain, comme Arius venait poursuivis, saisirent Marlyrius. Après l'avoir
de parcourir en liiomphe une partie de la mis à mort, ils s'emparèrent d'Alexandre, et
ville, escorté de la foule de ses adhérents, et s'efforcèrent de l'eiîrayer par d'horribles me-
qu'il arrivait sur la grande place au fond de naces; ils brûlèrent eu sa présence les corps
iaqui'lieon voyait la basilique oiî allait se de Sisinius el de Marlyrius, et le jetèrent
consommer l'acte impie de son rétablisse- lui-même dans le feu où il consomma sou
ment, il éprouva un besoin naturel et se re- sacrifice, le 29 mai 3i)7. Leurs cendres furtni
tira dans un lieu destiné à satisfaire de sem- recueillies avec respect par les fidèles et por-
blables besoins. Comme il tardait d'en sortir, tées à Trente. Sainl Vigile envoya à divers
0(1 alla voir ce qui était .irrivé, et on le trou- évéques la relation de leur mort et fit bâtir
va sans vie il venait de perdre une grande
: une église dans le lieu où ils avaient été
quantité de sang, et une partie de ses en- martyrisés. —
29 janvier.
trailU's lui sortait du corps. Celle fin tra- ALEXANDRE (sainl), évéque de Vérone,
gique, et qui passa pour miraculeuse, fut est honoré dans celle ville le i juin.
attribuée aux prières de saint Alexandre ALEXANDRE (saint), martyr à Riéti, avec
et à celles de saint Jacques de Nisibe qui sainl Uufm, évêqiie des Mares, souffrit pen-
se trouvait af;rs à Conslantinopie. Saint dant la p.rséculionde l'empereur Maximien.
Alexandre était presque centenaire lorsqu'il — 11 août.
mourut en 3i0, après avoir leconmiaudé à ALEXANDRE (sainl), sous-Qiacre à Auxer-
son clergé de lui donner sainl Paul pouf re, fut inhume au Mont-Arlre, près de celle
successeur. — 28 août. ville, el il \ck février.
e»i honoii',
ALEXANDRE (saint), martyr à Alexandrie, ALEXANDRE évéque de Fiésoli en
(sa;nlj,
BOUS Julien l'Apostat, vers l'an 3G2, souffrit Toscane, el mariyr, succéda à Lélus sur le
avec saint Patermuthe et un autre.— 9 juil. siège épiscopal de cetle ville. Trouvant sou
ALEXANDKE (saint),martyr à Cnriiithc église enlisement dépouillée de ses biens,
vers l'an 332, fut condamné à morl pour la il s'.idressa à Autliaric, roi des Lombards,
toi chré ieuiie par ordre du présideui Sal- pour en o-ttnir la rcslituliun. Le roi, con-
DlCTiON.N. BASIOGRAPaiCLC. l.
*07 ÂLE ALE 109

seillé par la pieuse Théodelindo, son épouse, guère plus instruit que le peuple. Alexandre,
lui fil un accueil plein d'alTeclion et obtem- sans église et même sans maison, fixa d'abord
péra à sa demande. Mais ceux qui avaient sa résùdence à Tainne, bourgade à quatre
usurpé ces biens, furieux de voir qu'ils alr- lieues des ruines d'Alérin. Il y tint un synode
laicnl être forcés de les rendre, conçurent à l'instar de ceux de saint Charles à Milan,
l'horrible projet d'assassini rie saint évêqaç, et y fit de sages règlomenls pour la réiorme
et l'exécnlèronl aussitôt qu'ils eurent trouvé des abus. Il commença ensuite la visite de
le moinenl favorable, sur la fin du vi° siècle. son diocèse, allant jusque dans les liameauv
C'est ainsi qu'il fut victime de son zèle pour les plus écartés, jusque dans les lieux les
1,1 cause de la justice et de son dévouement plus inaccessibles, portant partout la lumi." re
aux intérêts de son église. 11 est honoré de la foi et le feu de la charité. Ses faiigues,
comme martyr juin.
le son zèle, sa douceur firent une impression
ALEXANDRE (le bienheureux), évêque profonde sur tous les cœurs; on venait de
d'Alézia, surnommé Sauli, du nom de sa toutes parts se jeter à ses pieds, avec la ré-
famille, qui était une des plus illustres de la solution de lui obéir en tout. Il profita de
Lombardie par sa noblesse et par les grands pour abolir des
cette disposition des esprits,
hommes qu'elle avait produits , naquit à coutumes scandaleuses et réformer des abus
Milan l'an 1330, et montra, dès son enfance, invétérés, pour fonder de nouvelles églises
les plus heureuses dispositions pour la piété en ruine, et [lour
et relever celles qui éiaient
et pour la science que d'habiles maîtres cul- établir des collèges et des séminaires. Les
tivèrent avec succès. 11 jeune en-
était bien trois Barnabites qn'il avait amenés avec lui
core lorsque, voyant un jour le peuple ras- étant luoris accablés sous le i)oids des fati-
semblé autour d'une troupe de comédiens, il gues du ministère, il se multiplia en quelque
s'avança au milieu de la foule, un crucifix à Siirle pour suffire à tout, et ses immenses
la main, et fit un discours si touchant sur la travaux ne l'em] êchaient pas de se livrer à
comcdie et le ilanger de ces diverlissemrnts des austérités continuelles. -Malgré la mo-
profanes, que les comédiens prirent la fuite dicité de ses revenus, il faisait d'abondantes
et que les spectateurs se retirèrent touchés aumônes. Les descentes que les corsaires
jusqu'aux larmes, bientôt après il renonça faisaient dans l'île l'obiigèrent à transporter
au monde pour entrer dans l'ordre des Bar- son séminaire et son clergé de Talone à Al-
nabiles. Après sa profession, il selivra avec gagliola, ensuite à Corte, e! enfin à Cervione,
ardeur au ministère de la parole et de la où il bâtit une cathédrale et fonda un cha-
réconciliation;il avait un talent particulier pitre de chanoines. Il adressa à son clergé
pour toucher et convertir les pécheurs. des instructions sur la conduite à tenir dans
Chargé d'enseigner la philosophie et ensuite l'exercicedu saint ministère, et des entretiens
la Iht ologie à Pavie, il continua ses fonctions sur la doctrine de l'Eglise. Le voyage de
de prédicateur et de confesseur, et l'on vit Rome, qu'il faisait de temps en temps, était
des communautés entières se mettre sous sa pour lui une espèce de pèlerinage par la dé-
direction. Ayant été appelé à Milan pour votion avec laquelle il y allait, et pour les
prêcher dans la catliédralo, ses sermons pro- autres une espèce de mission, par les heu-
duisirent des effets si admirables, que saint reux fruits que produisaient sur la route ses
Charles Borromée en versa des larmes de prédications et ses exemples. Les pécheurs
joie, cl félicita l'église d'avoir nn tel minis- les plus endurcis, les hérétiques, les juifs
tre.— Alexandre n'avait que trente-deux ans même, ne pouvaient résister à la force et à
lorsqii'il fut élu supérieur général des Dar- l'onction de s.i parole. Il refusa les évêchés
nal)iles; et la manière dont il s'acquitta de de Tortone et de tlênes , ne voulant pus
cette charge donna un nouvel éclat à son quitter sa première épouse; et il ne fallut
ordre; mais la Providence l'appelait à briller rien moins qu'un ordre formel du pape Gré-
sur un autre théâtre. Le pape Pie V le nomma goire XIV pour lui l'aire accepter lévêché
évéquc d'Aléria, dans l'ile de Corse. Cette de Pavie en loQl. Les habitants de la Corse,
église était depuis longtemps dans l'état le qui l'avaient surnommé VAnge de la paix,
plus déplorable. Alexandre, ayant été sacré furent dans la désolation en apprenant qu'ils
par sTint Charles Borromée, partit sans délai allaient le perdre: il lui en coûta beaucoup
pour son diocèse avec trois prêtres de sa à lui-même de se séparer d'un troupeau ten-
congrégation. Son illustre père, qui touch,:il drement chéri. A peine arrivé à Pavie, il
à ses derniers moments , et les corsaires cnlre|)rit la visite de son nouveau iliocèse.
mahoniétans qui infestaient les côtes de la C'est à Calozzo, dans le comté d'Asti, qu'il
Corse, ne furent pas ùes ..lOlifs capables de fut attaqué de la maladie dont il n;ourut, le
retardiM- un seul instant son départ. Il s'em- 23 avril 1392, à l'âge de cinquante-deux ans.
barqua plein de confiance en Dieu, et la tra- Plusieurs miracles ayant attestésa sainteté, il
versée fut heureuse. A son arrivée, il trouva fulbéatifiécii l"'t2par ElmiuiI XI\'. —23 avril.
à peine dans toute l'étendue de son diocèse ALEXANDRE (sainte),Alcxandia, souffrit
un convenable pour faire l'office divin.
lieu le mart3re sous l'empereur Dioclétien à ,

Presque toutes les bourgades étaient inha- Amide en Paphlagonie, avec six autres fem-
bitées; les populations, plongées dans la plus mes. —
20 mars.
grossière ignorance, m- coiVoaissaieiU pas ALEXA.NDllE (sainte), vierge et martyre
même les premiers élémcts de la religion, à .Xncyre, capi.ale de la Galalie, fui arrêleo
et vivaient comme des sau âges dans les bois pour la foi, avec six autres sainlis liiles,
et sur les moulagnes del'ue; le clergé n'était en 303, durant la persécution do Diocleticu.
109 ALE ALF 110
Tliéoclène, gouverneur de la Galatie, les avait porté jusque-là , en celui d'Alexis,
condamna à perdre leur virginité, qu'elles sous lequel il esl connu. Sa vie sainte, ses
avaient toujours conservée aver tant de soin, vertus et ses austérités lui attirèrent la vé-
et les livra à une troupe de libertins qui, nération universelle. L'empereur Ywan, qui
touchés de leurs prières et de leurs larmes, avait pour lui un grand respect, le nomma
ne leur firent aucune violence. Théoctène métro|)olitain de Kiow, et le chargea ensuite
ayant appris que leur vertu avait été res- d'une ambassade inès d'un roi de Scylhie,
pectée, les fit plonger dans un élang voisin qui élait le tténu des peuples voisins, après
(le la ville, avec de grosses pierres au cou, el l'avoir été de ses propres sujets. La mission
elles perdirent la vie au fond de l'eau, rem- d'Alexis obtini un demi-succès, ce qui était
portant ainsi la double couronne de la chas- pluc; (lu'on ne pouvait espérer. On rapporte
teté et du martyre. Les corps d'Alexandre et que l'empereur des Turcs, informé de la
de ses compagnes furent relirés de l'étang sainteté d'Alexis, s'adressa à Démétrins, fils
par saint Théodote, cabarelier, et enterres d'Ywan, et le pria de lui envoyer l-e saint
près de l'église des patriarches. —
18 mai. évêque pour rendre la vue à sa fille unique,
ALEXIS (saint), martyr, avec saint Galli- qui était aveugle de naissance. Le saint fit
que et plusieurs autres, est honoré chez les le voyage, et ses prières ferventes opérèrent
Grecs le 7 mai. le miracle qu'on lui demandait. Alexis mou-
ALEXIS (saint), Alerius, confesseur, était rut p<!U de temps après, vers l'an 13C4. Il est
le Gis unique d'Euphémion, riche sénateur honoré comme un des patrons de la Lithua-
de Rome, qui lui fil donner une éducation nie, le 12 février.
brillante. Il montra, dès sa plus tendre en- ALEXIS FALCONIEHl (le bienheureux),
fance, un grand amour pour les pauvres et l'un des sept fondateurs de l'ordre des Ser~
une grande inclination à leur faire du bien. vîtes, était de Florence et sortait d'une fa-
Ses parents ayant voulu l'engager dans les mille patricienne. Se trouvant dans une
liens du mariage, Alexis se crut obligé de église de cette ville, le jour de l'Assomption,
condescendre à leur désir; mais, après la 1233, avec six autres patriciens la sainte
,

cérémonie, et le jour même de ses noces, il Vierge leur apparut et les exhorta à embras-
s'enfuit secrètement, après avoir changé ser un genre de vie plus parfait. Aussitôt ils
d'habits pour ne pas être reconnu. Il s'en se retirèrent dans une petite maison à la
alla dans un pays éloigné et se fixa dans une cimpagne pour s'y livrera la prière, au
cabane près de iaquelie se trouvait une église jeûne et à d'autres austérités. Après avoir
dédiée à la sainte Vierge. Sa vie sainte attira passé une année dans les exercices d'une vie
l'attention des habitants du pays qui, l'ayant toute sainte, ils revinrent-à Florence pour
étudié de plus près, remarquèrent qu'il de- consulter le bienheureux Aringos évéque ,

vait être d'un rang distingué. Alexis, se de cette ville. D'après son conseil, les saints
voyant découvert, quitta sa retraite et revint pénitents, qui se voyaient troublés dans leur
dans sa patrie. 11 se présenta sous un habit retraite , allèrent se fixer sur le mont Sena-
de pèlerin chez son père, qui ne le reconnut rio, l'un des points les plus élevés de la
pas et qui lui donna un petit logement où il Toscane. La sainte Vierge leur apparut en-
passa le reste de ses jours sans se faire con- core dans ce nouveau séjour et leur fit con-
naître à personne , menant une vie toute naître qu'ils devaient y honorer, d'une ma-
céleste et protiquant les plus sublimes ver- nière spéciale, la passion de Jésus-Christ
tus, surtout l'humilité. Son plus grand bon- ainsi que les douleurs de Marie au pied de
heur était de souffrir les injures, les mépris la Croix, et leur indiqua l'habit qu'ils de-
et les duretés des domestiques de son père. vaient porter. Ils quittèrent donc l'habit de
Lorsqu'il fut à ses derniers moments, il fit couleur cendrée, qu'ils portaient alors, pour
venir son père et sa mère et leur déclara prendre l'habit noir et continuèrent leur
qu'il était cet Alexis qu'ils avaient fait re- genre de vie. Saint Pierre martyr, religieux
chercher partout et qu'ils avaient tant pleuré. dominicain ayant entendu parler avec ad-
,

Il mourut vers l'an sous le pontificat


^1.16, miration des habitaals liu mont Sénario ,

d'Innocent I", qui l'inhuma solennellement voulut voir oar lui-même si ce que la re-
dans l'église du niartyr saint Boniface, sur nommée en publiait était véritable. 11 les vi-
le mont Aventin ; toute la ville de Rome as- sita donc et s'assura par ses propres yeux
sista à ses funérailles. On découvrit son que leur saintelé était au-dessus de leur ré-
corps en 1216, et l'on rebâtit, à l'endroit putation. La sainte Vierge lui apparut aussi et
même, une église magnifique qui est deve- lui préùil que cette petite société deviendrait
nue un titre de cardinal et qui porte le nom un ordre religieux dont le but serait de l'ho-
de saint Boniface et de saint Alexis. —
17 juil. norer et de procurer sa gloire; ce qui eut
ALEXIS (saint), martyr à Constantinople, Heu, en effet, dans la suite. Le bienheureux
avec saint Julien et huit autres, fut mis à Alexis Falconieri survécut aux autres fon-
mort par l'ordre de Léon l'Isaurien, dans dateurs de l'ordre, et mourut à Florence à
le VIII siècle, pour avoir placé l'image d; l'àgcde cent dix ans, à la lin du xiir siècle.
Notre-Seigneursur la ported'airain.— 9août. Son culte fut approuvé par Clément XI, l'an
ALEXIS (saint), métropolitain de Kiow, 1717. — 10 et 17 février.
né en Russie de parents catholiques, au com- -VLFANO (le iiienheureux), Alfanus, ar-
mencement du xiv siècle, entra dans un chevêque de Salernc né au commencement
,

monastère à l'âge de seize ans, et changea, du XI' siècle, fut d'abord moine au mont
en prenant l'habit, son nomdEieuthère qu'il Cassin ensuite abbé do Salerne. Le pape
,
m ALF ALM Mi
Etienne IX le nomma à l'archevi^chc de celle ALFRÈDE (sainte), àlfreda, qu'on nomme
ville et le sacra lu -:néme en 1057. Deux aussi Ëlheidrillie, vierge et reclus»» eu An-
ans après, il a<ssista au conrile tenu à Home gleterre, élail fille d'Oiïa, roi des Merciens,
sous Nicolas 11. 11 était philosophe, ihéolo- el de reine Quindrède. Klle se consacra à
la
gien, orateur, poëte, et surtout Ircs-versé l)ieu dès sa jeunesse, et c'est par ce motif
dans la connaissance des s.iintes écritur<'s. qu'elle refusa d'épouser Ethclberl, roi des
II a laissé des hymnes en l'honneur de plu- Lst-Angles. Offa, qui convoitait ce royaume
sieurs saints, l'histoire de l'abbaye du nioiil pour le joindre à ses Etats, (il ensuite assas-
Cassin, quelques pocmessurdes sujets pieux, siner, en 79.'i, Elhelbert , qui est lionoié
tin livre sur le mystère de l'Iiicariiition et co.iuue martyr. ATrède , révoltée d'un pa-
d'autres ouvrages. 11 découvrit, en 1030, les ri il attentai, quitta la cour el se retira au
reliques de l'aiôire saint Maltliieu et il s'em- milieu des marais de Cioyiand, pojr y vivre
pressa d'en iiifoi'mer le pape saint Grégoire en péni ente.Elley pratiqua, i-eiidanlquaranle
VII, qui lui écrivit une lettre pour le féliciter ans, (les austérités extraordinaires, el divers
de celte précieuse découverte, lui coniman- miracles atleslèrcnl sa s;iintete, avant et api Is
danl d'honorer dignement ces saintes reli- sa mon, qui eut lien vers l'an 8.'{i. 2 iioû', —
ques. Le bienheureux Alfano mourut l'an ALFUlt!; (s.iint). Alfricus, archevêque de
1086, et il est honore !<' 'J octobre. Canlortiéry, succéda en 996 à S;ric auquel il
ALFIER (saint), Adalftrius , foniialeur et avait déjà succédé d;ins le siège de Wilion,
premi'T ablié du monastère de Cave dans le en 989. Il se distingua par sa science el par
royaume de Naples, naquit à Saleree, en sa vertu. On rapporte qu'il lit nu-pieds le
9i^0, d'une famille noble, el se ûl reniar(iuer voyage de Rome pour aLer chercher le pal-
de bonne heure par la pénétration de sou liuiu. Il a laissé plusieurs ouvrages, entre
esprit et l'étendue de ses connaissances. Les autres une grammaire et un dii:tionnaire. 11
princes de Salorne, dont il avyit Ir con- traduisit en Saxon les pieiiners livres de
fiance, le chargèrent de plusieurs missions l'Ecrilure saiute el les canons du concile de
d. licales, el il s'en acquitta avec succès. Nicée. Il composa aussi, dans la mc'iie lan-
Ayant été ensuite nommé amba'-saJeur à la gue, une hislui'e de son églis" el des ser-
cour de France, il tomba iniilade en se ren- u.oiis, au nombre de renl qu itre-vingis. U
dant à son poste, et lit vœu d'en'rcr en reli- mourut en 10^6 el eol pour successeur saint
gion, s'il en réiiiapp;.il. Après sa guérison ,
Ëlpbège il esl nom'iiè dans les calendriers
:

il se relira ilans lemonasière de S lint-.Michel d' «nglt lerre, le 28 antît.


de Cuze. Saint Odilon de (]luny y ayant ALGiS (siiint), .4rf('/y(AUs, cvéque deNova-
passé, l'amena avec lui en Irance. Alfier se re,dans leAIilan.iis, esl h jnoréli; 6 octobre.
fit religieux à Cluny où il comp'ait Gnir ses ALGOT (le bienheureux), AJelf/utu-i, évê-
jours. iMyis les princi s do Silerne, qui con- que de Coire en Suisse (lurissaii dans le ,

naissaient son mérite, le ra|)peièrent dans milieu du xi • siècle, et mourut en 1160.


leurs Étals, pour tr.ivaller à la réforme des Avant son élévalimi à !'<•(. iscop..l, il é:ail re-
maisons religieuses. Allier retourna donc à ligieux dans l'ordre de Cileuux. 17 jan- —
Salcrne, et prit la dircclion do touu's les vier el -3 oi-iobre.
maisons religieuses de celle vilie. Mais la AI.IZ i E S(;.,REMBECH (la bienheureuse),
réforme qu'il avait tentée lui par lissanl im- Addlni-, vierge il religieuse de ia Cambre
possible, il abandonna l'entreprise ci se re- près de Bruxelles, mona>>èri* de l'ordre oe
tira seul dans une peiile cellule sur le haut Ci. eaux, mon ui vers l'an 130o et elle esl ,

des Apennins. Il se vit bii'nlôt entouré d'un lumore.' le juin. 1 1

grand nombre de disciples parmi lesquels ou ALLYRE (.-aiut AUtjdius ou lUydius, évé-
,

remarquriit saint Léon, nui fui, après lui, que de CI rm.îiil eu Auvergne n:quit au ,

abbé lie Cave, et Didier, fils du prince de Ué- comiiiene..!neni du iv siècle, et se distingua
névent qui, plus tard, devint p.ipe sous le de bonne heure par son eminentc pieté, ce
nom de Viclor III. Allier conslrui<il un mo- qui le lit placer malgré lui, sur le siège
,

naslère près de sa cellule telle fut l'ori-


; épiscopal d'Auvergne. Parmi les miracles
gine de la célèbre alib lyc de Cave. Le nom- qu'il opér.i, on cite la délivrance de la fille
bre de ses disciples continuant toujours de de l'empereur Maxime, qui était possédée
s'augmenter, il fut oblige de ei>nsiruire d'au- du démon. On ne connaît de lui que cette
tres moni'Stères qu'il mainlint dans la dé- p;irticularité les autres détails d'une vie
,

pendance de celui de Cave, et si'r lesquels il aussi édifiante n'étant pas parvenus jusqu'à
s'était réservé ini-iiiême un.- supéri:'rilo gé- nous. U mourut vers l'an .?8o,et ses reiiques
nérale. Sainl Alfier parvint à iiiie I.jiigoe lurent placées dans l'abbaye de son nom,
vieillesse, et mourut l'an 10oO,à l'âge décent siiuée d.<ns un des faubuurgs de ClermoDl.
vingt ans, après avior été favorise, ptMidant Il esl honoré dans son diocèse le 5 juin,
sa vie, du don des Uiir.icles et de ctlui de quoique le Martyrologo romain ne le men-
prophétie. — 12 av .il. tioitu-; que le 7 ju.llei.
ALFRED ou ALFKll), AlfrUhis, évèquc de .\LM \N ('aiui), evèque anglais, esl ho-
Hildesbcim , fiorissaii dans le i\' siècle. noré près d'Angeis dans un village qui a
Tout ce qu on sait de lui c'est iju'il assista
, lon;4'cmps poriè sou nom.
au concile de Pistes en Normandie, toiui sous ALMAQUE (sa.nl . Ann''rlius, solitaire el
Charles le Chauve, l'an 8tj2. U mourut vers martyr, embrassa li'abord la vie anachiréti-
l'an 81)9, et il est honoré dans le comté de que en Orient; mais, penéiré de dmlear eu
Mjrckuùrcijoscnl ses reliques.— ISscptcuib. ponsani aux combats sanglants des gladia-
113 ALO ALP 114

leurs qui causaient la perte d'une infinité rut, au commencement da V siècle.— 4 juin.
d'Amps, il quilla son désert et se rendit à ALOIR (saint) , Alorus évêque de Quim- ,

Kome d;ins le dessein de faire cesser, s'il le per, en Bretagne, fut le successeur de saint
pouvait, une coulurae aussi barbare cl aussi tjuénégan, et mourut en 462. 27 octobre. —
criminelle. Arrivé d ms celte ville, il n'eut ALPKRT (saint), Aliierttis, prêtre el moiuo
pas plutôt vu les {lad'ale; rs prêls à s'eî\lre- en Italie, est honoré, près de Torlone, dans uno
éporg^r, fju'il courut à eux pour lis séparer; église abbali.ile qui porte son nom. 5 sept. —
niMi'i son zèl>- lui routa la vie. Ils le reiiver- ALFllE (saint), Alplu'us, martyr à Lentiui,
siucnl par icrre rt li^ mirenl à nioit par l'or- en Siiile, avec saint Philadelphe et un aulre,
dre du prélel Ai\ pi'.k- 1' jiuvii'r do l'an- soiifliit pendant la perseculiou de Dècc. —
iiéo 404. Son sacrifice n" fut p.is iunliîe, 10 ma:.
puisqu'il provoijua un édil de l'empereur ALPHÉE (saint), A'phœus , marlyr à An-
Houorius, qui a'.i )'i! ces lomh.ils uieur'ricrs tioche di; Pisidie , était encore p^iicn , lors-
que plusieurs df ses prédéressours avaieiil quas^i.^tant au supplice de s.iinl .Marc, son
déjà inlerdils, mais sans succès. i" j^iuv. — frère il ft si
, frappé des miracles qu'il lui
ALMÈDE patronne d'une
(saiii'e), ^/mci/fs. vil opérer peudaiii qu'on le tourmentait,
église dans la principauté de Galles, en An- qu'il se convertit ainsi que ses deux autres
gleterre où il y avait une église de son nom, frères. Alexandre elZozime. Quoiqu'ils n'aient
était tante de saint David, et fli>rissait au pas soiilTerl le nié.iie jour, ils sont nommés
coniniencen.ent du siècle. W
l'"' août.
— ensemble dans le Martyrologe romain (jui ,

AL.MIÎR (saint), Alihirus, (lorissait au vi" ne dit pas sous quel empereur ils furent mar-
siècle dans le diocè?i' de dartres 11 fui tué tyrisés ; mais, d'après Baronius , ce fui sou»
par dos voleurs avec saint Enian et saint Dioclélien. —
28 septembre.
M.iuril. vers l'an 54a. -~ 1(5 niai. ALPHEE (^aini), martyr à Césarée, en Pa-
ALMfiUlDE (sainte) ./l/rtieiîrfes, martyre en lestine sortait d une des premières familles
,

Ori( nt, avecs.iin(B;isilé<\ évèque, et plusieurs de la ville d'Elcatnéropolis. 11 exerçait les


auires. est honorée chez les tirées le 23 mai. fonctions de lecteu' el d exorciste dans l'é-
ALNÉE /saint), Alneiis, solitaire à Geaul- glise de Césarée, lorsqu'il fut arrêté au com-
cé, (tans le M.iine florissait vers le milieu
, menternenl de la peisécu'ion de Dioclélien,
du vie siècle. —
11 sept"nibre. à cause du zèle qui! déployait pour soutenir
ALNOIH (saint), solitaire en Angleterre, le courage des martyrs el des confesseurs.
florissait vers la fin du vu" siècle. Il fut mas- Ayant, dans un premier interrogatoire, con-
sacré par des voleurs près de Bugliroc, dans le fondu Flavien gouverneur de la province ,
,

comtédeNorthainpion. vei sl'an'iOo.Sou corps ce magistrat le fit mettre eu prison. A la


fut porté à Slow, où il est honoré le 25 nov. suite d un second interrogatoire, il fut battu
ALODIE (sainte), Alodia vierge et mar- , de verges et déchiré avec les ongles de fer;
tyre à Huesca en Espagne, était sœur de
,
après quoi ou le mil dans le même cachot
sainte Nunilon el Glle d'un père maliomé-
, que saint Zachée, diacre de Cadare, son pa-
lan ,
qui |pn;<it un rang distingué dans la rent, avec iecjuel il fut décapité quelque
Castille. Alodie et sa sœnr eurent beaucoup temps après, 1 an 303. 17 novembre.—
à soulTrir de la part de leur beau-père qui ALPHONSE NAV ARÊTE (le bienheureux),
les persécutait pour les faire entrer dans le IMefonsus religieux dominicain el marlyr,
,

mariage, bien qu'elles eussent consacré à se consacra aux missions du Lev;inl. Il se


Dieu leur virginité EnOn elles obtinrent la rendit d'abord aux îles Philippines , d'où il
permission de se retirer chez une tante qui passa au Japon; et, après des fjligues in-
était chrétienne el qui leur laissa la liberté croyables, au milieu desquelles il était sou-
d'.' suivre leur {iltr.iil poi.T la piété. Elles ha- tenu pir l'espérance du martyre qui animait
bitaient la ville de Barbi e en Vervèle, lors- son zcle , aiirès avoir converti à la foi une
qu'Abdérame roi de Cordon» fit publier
, , multilude immense d'idolâtres il obtint en- ,

ses édits contre les chrétiens. I^es deux sœurs fin ce qu'il désirait avec tant d'ardeur. Ayant
furent arrêtées des pretnières et conduites été arrêté avec le père Ferdinand, religieux
devant le juge. Les menaces et les pri>mes- augusiin, pendant qu'ils administraient les
ses les ayant trouvées également inébranla- sacrements aux nouveaux chrétiens, ils eu-
bles, on les livra à îles l'cuunes i'upies , dans re:il la tête trancbée le l»' juin 1017. Ce ne
l'espérance (ju'elles viendraient à t>out de fut que deux ans après qu'on découviil le
les séduire; mais la grâce de Jésus-Christ les lieu où les fidèles du Japon l'avaient inhumé,
lit encore triompher de cette é[»reuve. Oi» les el l'on Irouv,! son corps dans un r lat par-
condamna à être décapi;ées dans la prison fait de conservation. H reiiose mainten;int
où elles étaient liétenues, le 22 octobre 85i. dans la cathédrale de Léopold, où il est l'ob-
Leurs reliques furent placées dans l'abbiye jet de la vénération publique. !" juin. —
de S.iint-Siuveur, à Léjer, dans la Navarre, ALPHONSi^; UOi)iUGUi':Z le bienheu- (

où leur fête est célébrée p;ir un grand con- reux), coadj;ileur emporel de la cnmpagnie
cours de |)cuple, le 22 ort'»bre. de Jésus, ne à ïségovie, en lo.*}!, exerça d'a-
ALOIN ou ALONE (saint) Alonins abbé , , bord la proléssiou de marchand dans cette
en Egypte, était frère de s^iint l'œaien ou i'as- viile. .Mais, après des pertes considérables
tor, el quitta le monde à son exemple pour qu'il Cfjiouva dans son conmierce après la ,

se retirer avec lui el cinq autres de ses frè- inoitUe son e[)ouse d'une Qlle et d'un fils
.

res, dans le désert de Scélé. Il était a la léte uni^juequi les suivit de près dans la tombe,
(l'uacertaiu nombre de montes, lorsqu'il luou- Alphonse, voyant rompus tous les liens qui
IIS ALP ALP 11«
raltachaient à la terre tourna ses vues du , les prêtres deMission. En 171!», il y mena
In
tûlc du ciel et se livra aux œuvres do la pé- son fils qui avait dix-huit ans. Ce fut sans
nitence, pratiquant les plus grandes austé- doute dans ces moments de calme et de re-
rités, et priant Dieu de lui faire connaître sa cueillement qu'il conçut la première idée de
volonté sur lui. Après trois ans passés dans la résolution qu'il exécuta quelques années
ce genre de vie , il entra en 1569 dans la , , après; voici à «luelle occasion. 11 plaidait
compagnie de Jésus et prononça ses vœux
, avec éclat une cause qu'il croyait avoir bien
en 1383. Envoyé par ses supérieurs au col- saisie, mais |iar une méprise involontaire, il
lège de Majorque , il exerça le reslo de sa fit perdre son client. Cet accident le dégoûta

vie les humbles touctions de portier, avec du barreau, et il se décida à entrer dans l'é-
tant d'iiuinililé d'obéissance et de piété, tat ecclésiastique. Ce projet souleva contre
qu'il s'éleva à une sainteté éminente. Sa lui de fories oppositions. Il se retira dans la
complaisance, sa cbarilé et sa douceur en- solitude [)our éprouver sa vocation, et il di-
vers les étrangers, les hibilauts du collège sait souvent comme saint Paul : Seifjneur,
et les écoliers qui le fréciuentaicni ne se , guii voit'ez-voHS que je fasse? Sa détermina-
déuienlirent pas un seul instant. Plus d'une tion une fois bien arrêtée, il reçut la tonsure,
fois il fui ravi en extase dans l'oraison in.iis , en 1724, et remplit les fonctions de clerc
ces faveurs extraordinaires, loin d'eiiller son dans une église paroissiale ; ensuite il se-
cœur, ne le rendaientquc plus humble , et il conda , dans leurs fonctions de saints prê-
,

se regardait comme le plus grand des pé- tres qui donn lient des missions aux habi-
cheurs. AlphonseRodrigueznaourut Ic3l on- tants des campagnes. Devenu prêtre lui-
tobre 1617, âgé de quatre-vingt-six ans, et fut même , il continua à rester attaché aux
béatifié par le papoLi onXllen 122i.— 31 ocl. misisions, et il y déploya un zèle vraiment
ALPHONSK-MARIE DE LIGUORI (saint), apostolique. 11 donna avec un grand suc-
évêque de Sainte-Agathe ot fondateur de la con- cès une retraite au clergé de Naples. 11 prê-
grégation du Saint-Rédempteur, né en 1696, chai! sur les places publiques de la ville , et
d'une famille noble de Naples, eut pour père le peuple le suivait en foule. Il convertit
don Joseph de Liguori, capitaine dts galères deux célèbres brigands ({ui moururent plus
d'Autriche et pour mère Anne-Cathorine
, tard en odeur de sainteté. Un jour qu'il don-
Cavalicri, dame d'un grand mérite et d'une nait une retraite dans l'église du Saint-Es-
piété éminente, qui inspira de bonne heure prit à N iples, son père ayant eu la curiosité
à son les senliments dont elle était elle-
fils d'aller l'entendre, s'écriait en sortant de l'é-
même pénétrée. A l'âge de dix ans, il entra gliso Mon fils m'a fait connaître Dieu. Il lui
:

dans l'association des jeunes nobles chez les témoigna ensuite combien il regrettait de
Oratoriens de Naples, et s'y ût remarquer s'être op[)osé à sa vocation. Après avoir édi-
par sa candeur, sou innocence et son hor- fié Naples par ses prédications saint Al-
,

reur pour le péché. Jouant un jour au palet phonse se rendit dans les diocèses d'Amalfi
avec ses condisciples, l'un d'eux l'accusa et de Scala. Son but n'était d'abord que de
d'avoir dit un men onge pour décider la par- prendre l'air de la campagne pour rétablir sa
tie en sa faveur. \ ivemcnl affligé de celte santé; mais son zèle ne pouvait rester oisif,
fausse inculpation, lo jeune Alphonse jeta la el bientôt il devint l'apôtre de ces contrées.
pièce de monnaie qu'il venait de gagner, en Il allait dans les villages avec quelques prê-
s'écriant Croyez-vous donc qu'on puisse
: tres évangéliser les laboureurs et les ber-
olïenser la majesté de Dieu pour cette misc- gers, et leur administrait les sacrements de
rable pièce? Et aussitôt il se relira pour al- pénitence et d'eucharistie. Voyant le grand
ler passer en prières le reste de la récréa- bien qui en résultait, il résolut de le perpé-
lion. Revenu à la maison paternelle , où le tuer en fondant la congrégation de notre
rappelait la tendresse de ses parents il y , Trôs-Saint-Uédempteur, à peu près sembla-
termina son éducation sous des maîlres ha- ble à la congrégation de Saint-V'incent de
biles, qui lui enseignèrent le latin le grec, , Paul. Son projet éprouva bien des contradic-
la philosophie le droit civil et canonique
,
;
tions, qu'il surmonta avec l'aide de Dieu.
il prit même, par déférence pour les volon- Son institut fut d'abord peu nombreux mais ,

tés de son père , des leçons d'escrime et de il s'accrul rapidement. Ùa fut en 1742 que les

danse. Mais l'étude des sciences ne lui f;ii- associés s'engagèrent par des vœux simples,
sait pas négliger les exercices de la piété il : et nommèrent Liguori supérieur général de
communiait toutes les semaines et visitait l'ordre, qni fut approuvé solennellement par
tous les jours le saint sacrement. A l'âge de licnoil XIV en 1749. Alphonse, qui ne négli-
dix-sept ans il fut reçu docteur en droit et
, geait rien pour rendre fructueuses les mis-
embrassa la profession d'avocat. Sa bonne sions qu'on lui demandait de toutes parts,
conduite ses talenis l'étendue de ses con-
, , allait ordinairement à pied, ou monté sur un
naissances qui lui avaient déjà concilié l'es- mauvais cheval. Etant arrivé, il commençait
time générale lui présageaient les plus
, par recommander ses travaux à la sainte
grands succès dans la carrière de la magis- Vierge, puis il rassemblait le peuple et lui
trature. Sa famille fondait sur lui les plus annonçait l'ouverture de la mission pendant
brillantes espérances déjà il était question
; laquelle il piêchait le matin et le soir, et fai-
d'un mariage avantageux; mais le ciel avait sait en outre le catéchisme à tous. Ses com-
d'autres vues sur Alphonse. Son père , lors- pagnons sortaient de l'église, le crucifix à la
qu'il n'était pas en mer, allait tous les ans main pour faire venir ceux qui n avaient
,
lairc une retraite chez les Jésuites ou chez
p is répondu au preaiier appel, et de retour
U7 ALP ALP MS
à l'église, faisaient une espèce de pénitence posa un grand nombr. d'ouvrages de théo-
publique en se frappant avec de grosses cor- logie et de piélé. l'armi ces derniers, les deiiv
des. Malgré les fatigues d'un ministère péni- plus connus sont ceux intitulés : Visites au
ble qui les tenaient occupés tout le jour et saint sacrement et les Gloires de Marie. Il
quelquefois une partie de la nuit leur ré- , avait une dévotion toute particulière au
gime était très-austère ils menaient une vie
: saint sacrement de l'autel, devant lequel il
p.iuvre et mortifiée et vivaient aux dépens passait chaque jour huit heures à genoux ,

de leur congrégation sans rien recevoir des tant que ses infirmités le lui permirent, en-
peuples. Chaque mission se terminait par la suite dans un siège , sur la fin de sa vie , et
communion générale et par la plantation de co n'était jamais qu'avec regret qu'il quit-
la croix. Lipiuori gouvernait celte société de tait l'église. Le sacré cœur de Jésus, dont il

missionnaires avec autant de sagesse que de étaijlit la fête dans son diocèse ,égale-
était
zèle ;il recommandait par-dessus tout l'o- ment l'objet spécial de sa piété la passion ;

béissance, l'humilité et la pauvreté évangé- du Sativeuf éiail aussi le sujet ordinaire de


lique, donnant lui-même, le premier, l'exem- ses méditations. Il assurait que les conver-
ple de ces vertus. L'amour du prochain, la sions opérées parle motif de Jésus crucifié
charité pour les malades et pour les pauvres, étaient plus solides et plus durables que
étaient aussi des sentiments dont il était vi- celles opérées par la crainte du jugement ou
vement pénétré et qu'il faisait régner dans sa de l'enfer. Il faisait tous les jours le chemin
congrégation. Mais pendant ()u'il se dévouait de la Croix et jeûnait tons les vendredis de
ainsi sans réserve au bien spirituel de ses frè- l'année. Il jeûnait aussi tous les samedis en
res, il ne négligeait pas sa propre sanctifica- l'honneur de la sainte Vierge, envers laquelle
tion à laquelle il travailla toute sa vie avec il avait aussi la dévotion la plus tendre.
une ardeur et une persévérance qui ne se Chaque jour il récitait le Rosaire en entier;
démentirent jamais. Il consacrait chaque il n'omettait jamais, dans ses missions, de
jour une partie de son temps à la médita- prêcher un discours sur la confiance envers
lion. Dieu le favorisa du don des miracles et Marie. La délicatesse de sa conscience était
de grâces extraordinaires prêchant à: si grande, qu'il avait en horreur la moindre
Âmalfi, il fut ravi en extase et on le vit élevé faute; aussi a-t-on cru avec raison qu'il ne
à [)lusicurs pieds de hauteur. Une statue de perdit jamais l'innocence baptismale. Il se
la mère de Dieu qui était à sa droite devint , confessait tous les huit jours, et dans sa vieil-
toute resplendissante et les rayons qu'elle
, lesse, tous les jours. Une âme si pure, si dé-
lançait rejaillissaient sur le visage du saint. voilée à Dieu, fut cependant affligée par des
Le peuple, à la vue de ce prodige se mit à , peines intérieures mais il les supporta tou-
;

crier miséricorde el miracle , et cette mis- jours avec patience et courage , el ne perdit
sion fut une de celles qui produisirent les jamais la confiance Toute mon espérance est
:

plus admirables effets. Plusieurs églises d'I- en Jésus-Christ, (iisa\i-i\ dans ces moments d'é-
talie le demandèrent pour évêque, plusieurs preuve, et après lui en Marie. A l'âge de qua-
évêchés et même l'archevêché de Païenne tre-vingt-cinq ans, il était devenu tellement
lui furent offerts il les refusa tous. Enfin
; courbé que sa tête lui tombait sur la poi-
,

Clément XIII le força en 17G2 d'accepter


, , trine; sur les derniers temps il célébrait la
l'évêché de Sainte-Agathe-des-Golhs , siège messe dans sa chambre mais lorsqu'il ne
,

suffragant de Bénévent. Arrivé dans son dio- put plus sortir de son lit, il communiait sou-
cèse, il y donna partout des missions. En vent, entendait encore les confessions et
1766 il établit un institut de religieuses qui
, donnait des avis spirituels à ceux qui recou-
se consacraient aux œuvres de miséricorde raient à lui le reste de son temps était con-
:

temporelles et spirituelles envers le pro- sacré à la prière et à la méditation. Enfin il


chain. Il faisait de fréquentes visites pasto- annonça un jour sa fin prochaine, et lors-
rales, instruisait les peuples, établissait des qu'il fut à ses derniers moments, il montrait
paroisses, dirigeait et animait son clergé. encore sa tendre dévotion par le respect
Dur et sévère à lui-même , il était bon , in- avec lequel il baisait le crucifix et l'image
dulgent et charitable pour les autres. Pen- de la sainte Vierge. Sur le point d'expirer,
dant une famine qui désola Naples, en 1664, on lui voyait encore reprendre quelque force,
il vendit tout son patrimoine et le distribua lorsqu'on prononçait les noms de Jésus et
aux pauvres son cœur tendre et compatis-
; de Marie. Il mourut le l'^^'" août 1787, âgé
sant ne pouvait \oir un malheureux sans de quatre vingt-onze ans. Le peuple, en ap-
être ému ; et ses aumônes étnient si abon- prenant cette nouvelle s'écriait « Le saint
, :

dantes, qu'elles tenaient en quelque sorte est mort; allons voir le saint. » Son corps
du merveilleux. Après treize ans d'épisco;>at, fut enterré dans l'église de Saint-Michel de
il obtint enfin d'être déchargé de son évêché Pagani près de Nocéra, et ses obsèques eu-
,

sur lequel il ne'se réserva aucune pension. rent plutôt l'air d'un triomphe que d'une
Ses diocésains *^n'eurent pas plutôt appris cérémonie funèbre. Béatiiié par Pie VII en
(lu'ils allaient fperdre leur saint évêque, 1816 et déclaré saint par Pie VIII en 1830, il
qu'ils furent plongés dans l'affliction et les fut canonisé solennellement pur Gré-
larmes. Il se relira à Nocéra, dans une mai- goire XVI en 1839. —
2 août.
son de son ordre, qu'il continua encore quel ALPIN (saint), Alpiuus, évêque de Lyon,
que temps d(î gomcrner en qualité de su- succéda àsaint Just vers l'an 382, el mourut
périeur général; mais il finit par s'en dé- vers l'an 389, après sept années d'épiscopat.
Mietlre. C'est dans celte maison qu'il com- Son corps fut inhumé dans l'église uu'il
!19 ALT ALT 120

nvait fait bâtir en l'honneur ae son prédé- que de Passau, ne au commencement du xi*
cesseur, morl en Eftypie, et dont on avait rap- siècle, sortait d'une famille noble et richo
porta le-^ rrstcs mortels à Lyon. la sept.— de la Wesiphalio. Eiant allé à Paris pour y
ALPIN (saint), évèqiie de Cliâloiis-sur- terminer ses éludes il se la d'une eiroilo
Marne, naquit Baye, vilingf! ilu territoire
à amitié avec saint Adalbéron , qui tievint
de Cliàlons, d'une f.imille noble et pieuse plus lard évéque de Wurl/li mrg et avec le
qui le ])]aça sous la comluiie de s.iint Loup, bienheureux Gebhard qui fui ensuite élevé
évéquc de Troyes pour lequel il conserva,
,
sur le siège de Sallzbourg. .\prcs .ivoir em-
toute sa vie, une affection filiale. La réputa- brassé l'état ecclésiastique, il lut f.iit cha-
tion de priidpn(e et de sainteté qu'il avait noine de Faderborn, ensuite i!'Ai\-la-Cha-
acquise à une telle école et sous un lel maî- pelle. Nommé chapelain de la cour par
tre déUroiina le clergé et le peuple de Clià- l'empereur Henri lil, il devint confesseur
lons à l'élire, quoique absent et d'un âge de l'impérairice Agnès, qui étant devenue
peu avancé, pour remplacer l'évéque Provi- veuve en 1056, lui donna lonte sa confiance
nctus, qui \cnaitde mourir. Alpin , ayant et ne voulut plus se guider que par ses
appris celte nouvelle voulut prendre la
, avis. Elle le fil nommer évéqu(! de Passau,
fuilc; mais saint Loup lui ommanda d'.ic-
( au grand conteTilemenl de ce diocèse qui ,

quiesecr à sou élcciion. Arrive dans son connaissait la piélé et la science d'.Mlman.
diocèse, il rrmplit avec un grand zèle tous C'élail eu eflel l'un des plus saints et des
les devoirs de sa charge et se montra pui^- plus savants hommes de son siècle. Mais les
?anl en paroles et en œuvres. Attila, suivi devoirs de lépiscopal étaient difficiles à
d'une armée de Barbares, étant veisu fondre remplir dans ces temps d'ignorance et de
sur la Champagne en 451, commençait à désordre, où la corruplion des mœurs, la
envahir les plaines de Châlons, lorsque le simonie et le mépris des lois ecclésiastiques
saint évéque s'adres-^a à Dieu, et ses prières étaient protégés par le jeune empereur
préservèrent son troupeau des malheurs Henri IV et trouvaient uiême un appui dans
dont il éiait menacé. On ignore les autres quelijues membres dti clergé. Le saint pape
circonst.inces de sa vie et même l'année de (irégoire Vil déployait, il est vrai, un zèle
sa mort, qu'il faut placer vers l'ati '(55. Il énergique contre ces abus scandaleux;
mourut à Baye où il était né et oiî il fut en- mais ils avaient poussé des racines trop pro-
terré. Eu 860, en transféra ses reliques à fondes pour qu'on pût les extirper tout d'un
Châlons, et on les plaça dans l'église de coup; d'ailleurs le pouvoir civil, loin do
saint André, qui s'appelle depuis l'église de seconder les efforts du saint-siége, entravait
saint Alpin. —
7 septembre. son exercice ei lui suscitait les plus graves
ALPINIEN (saint), Alpinianus , prêtre, embarras. Allman, placé, malgré lui, à la
fut le coopéralcur de saint Martial de létc d'un v.iste diocèse, ne négligea rien
Limoges, qui vint prêcher l'Evangile dans pour réformer les mœurs ds son clergé et
les Gaules, vers le milieu du nr siècle, pour ranimer la piélé parmi les Gdèles. II
comme le marque saint Grégoire de Tours. commença par rétablir l'ordre et la disci-
Au viM' siècle, le corps de saint Alpinien pline dans les monasières il en fonda un
:

fut transporté par Raymond, comte de Li- nouveau, celui de Ketiewein , qu'il dota
moges, au prieuré de Rnflec, sur la Creuse. généreusement. Il s'appliqua ensuite à faire
Il y a près d'Aubnsson, une paroisse qui observer les lois de l'Eglise qui prescrivent
porte sou nom. —
2(5 avril. la continence des clercs et le célibat des
ALHUNE (la bienheureuse) , Aëldruna , prêtres; mais celte tentative lui suscita des
comtesse en Allemagne, est nommée dans ennemis puissants cl do violentes persécu-
le Ménologe de Bucelin sous b; 19 juin ;
tions. On le calomnia auprès de l'empereur
mais on l'honore aussi le 27 décembre. Henri IV , et on l'accusa de (aire cause
ALTIGIEN (saint) Alliginianus, moine et commune avec ses ennemis. Ce prince le Gl
martyr à Saint-Seine en Bourgogne, lut mas- chasser de son diocèse et s'empara de ses
sacré avec saint Hilariu par i(S .Sarrasins, revenus. Allman se relira d'abord en West-
l'an 731. ^ 2J août. phalie, dans sa famille; ensuite il se rendit
ALI IN (saint) Allinus, mailyr, accompa- à Rome pour se démettre de son évéché
gna dans les Gaules saint Savinicn lorsque , entre les mains du pape, non pour apaiser
celui-ci, envoyé par le saint-siéae, y vint Henri, mais pour calmer sa propre cons-
prêcher l'Evangile, vers Je milieu i!u iii« cience; Ciir il craignait que son avènement
siècle. S.'.iut Savinien le chargea d'annoncer à l'épiscopat ne fût eniacbc de simonie ,

la parole de Dieu aux hahilantsde Ch.irlres, par.e qu'il n'avait eu lieu qu'à la recomman-
et Altin en convertit un grand nombre. Il dation de l'impératrice Agnès. Grégoire VII,
opéra aus<i des conversions à Paris et à à qui il s'en ouvrit, le tranquillisa sur ce
Orléans. (Quelques auteurs le fcnt évéque point et le renvoya en Allemagne avec la
de cette dernière ville, mais sans fondement litre de légat : c'est en celle qualité qu'il
solide; il n est pas même certain qu'il ail assista, l'an 1076 au concile de Tribur lenu
été revéïu du caractère épiscopal. A Oétcil, contre les srhismatiques et contre Henri
près de Paris, il convertit saint Agoard et lui-même qui les prolégeail et qu'on mena i

saint Aglibei t. On
croit qu'il souffrit pendant ça de dé()ositioii. L'année sui»anle il se
la persécution d'Aurélieu, vers l'an 273. — trouva à l'assemblée de Forcheim tenue par
31 décembre. Us seigneurs d'Allinagne, pour aviser aux
ALT.VIAN (le bienheureux), .4//moH7i lis, évé- moyens de rétablir la paix entre l'Empira

J21 ALV ALY 12)

et le saint-siégfl. Allman une part active


prit tiré, il bientôt arriver un grand nombre
vil

;i loulps les .iffiiires qui eurent lieu au sujet de relis^ieux et de novices qui se présen-
(ic celte fjimeii^n querelle, et il ne négligea taient pour vivre sous sa conduite. H con-
rien puur obliger Henri a respecter les droits tribua beaucoup à l'extinction du schisme
et l'auldrilé île l'Eglise; aussi ful-il persécuté par les efforts qu'il lit pour délncher de
j'isiju'à sn mort, sans qu'il lui fût possible Pierre de Lune les partisans nomlireux qu'il
de reprendre l'administration de son dio- conservait en Esp.igne. Digne injitaleur de
cèse. Privé de ses revenus, que l'einpor-ur saiul Vincent Ferrier, il faisait d.ins l'Anda-
s'étiiil appropriés, il vivait pauvretneiil; ce louie ce que cet homme apostolique faisait
qui ne l'eiiipêchriil pas de se montrer <ha- dans différents royaumes, el ses missions ne
ritable; car dans une année de disette il fiitiieni (lu'avec sa vie. Il mourut le 19 fé-
vendit Ions ses meubles et en dislribua le VI ier l'i-20, et divers mir icles atleslèient sa
prixau\ indigents. Il mourut le 8 août 1091, sainteté. Bienlôt on l'invoqua conini" bien-
cl les nombreux miracles opérés à son loin- heureux, et son tombeau devint célèbre par
beau, lui allirèrent bienlôt la vénération le concours des pèlerins qui venaient ré-
(les fidèles. Son culte a élé approuvé par clamer so!i inlerce-ision. Son culte a élé au-
Boniface par Alexandre \"1.
\ III et 8noû!. torisé p;ir Benoît XiV, qui l'a élemln à tout
ALTO.N (snini) Alton, abbé en Allemagne, l'ordre de S lint- Do-niniqne. —
9 lévrier.
né en Hcosse, prit l'habit rnonasti()ue d;ins AL\ EKDE la bienheureuse ), AJverdrs,
(

sa pairie, et passa ensuite en Allemagne, vierge dont la sainteté est louée par Dilraar,
vers le milieu du viir siècle. Il fonda, eu est hou'irée à Miigdebaurg le 22 m:ii.
Bcivière, le monastère; d'Alt-Munster au , ALVÈllE (sainte), Alvenira vierge, est ,

moyen des libéralités de l'epin, roi de honorée en Perigord, dans une petite ville
France. Sa piélé, son humilité et ses autres qui porte son nom el où reposent ses reli-
vertus firent impression sur les idolâtres au ques. —
9 iii.irs
milieu desquels il vivait avec ses religieux. ALVIKR (saint), Albarinit, soldat de la lé-
Un grand nombre se convertirent au chris- gion Thébéenne et martyr, était parvenu à
tianisme qu'ils voyaient pratiqué avec tant se sauver jusqu'à Fossano en Piémont, après
de perfection. Le saint abbé mourut vers le massacre de ses camarades; mais il fut
l'iin 760, et il est honoré en Allemagne le 9 poursuivi par des sold.tls qui l'alleignirent
février, quoique les calendriers d'.\ngle!erre et le mirent à mort en -280, avec un autre
ne le iiommeni que le 5 septembre. nommé Sébastien. Leurs corps furent re-
AL\ AREZ DE CORDOUE ( le bienheu- trouves dans des cercueils de pierre, sous
reux), dominicain, né vers le milieu du xiV le pavé de l'église d'un village, avec une ins-
siècle , prit l'habit de Sainl-Dominique en cription qui indiquait leur nom el leur mar-
1.3G8, et son aurait pour les anstériiés lui tyre. Cette découverte eul lieu le 2 janvier
faisait ajouter à la sévérité de la règle des 1427, et c'est en ce jour qu'on a placé leur
pratiques très-rigoureuses, il portait le cilice fêle. — 2 janvier.
avec une chaîne de fer qui lui servait de ALVOLUE ( le bienheureux ) Alvoldui, ,

ceinture. L'humilité, la charité, l'esprit d'o- évêque de Sherburn dans le comté de Dorsel
raison, telles étaient les principales vertus en Angleierre, florissait dans le xv siècle et
qu'on admirait en lui et qui éclatèrent aux mourut en 1030. —
25 mars.
yeux des peuples, lorsqu'il se livra au mi- ALYPE (saint), 4////)!us, martyr, eut la lêle
nistère de la prédicatioii. Après avoir donné écrasée sous une pierre pour la foi de Jésus-
des missions dans les royaumes d'Anda- Christ, etilesl honoré chez les firccs le 27 mai.
lousie et de Casiille, et ramené à Dieu une ALYPE (saint), évêque de Tagasie en Nu-
grande multitude de pécheurs, il passa en midie, né dans celle ville vers le milieu da
Italie et de là en Palestine où les elTorls de IV' siècle, commença ses éludes dans sa ville
son saint ministère ne furent pas moins con- natale, cl alla ensuite les conlinuer à Car-
solanis. Ue letour en Casiille, l'an 1405, il tilage sous sailli Augustin, son compatriote
y reprit l'œuvre qu'il avait si heureusement el son ami. Tendant son séjour à Carlhage,
commencée. Après la mort de Henri II, roi il se passionna pour les divertissements du
de Casiille, la reine Catherine, sa veuve, le cirque. Augustin, ilont il avjiit quitlé l'école
choisit puur son confesseur, lui donna toute par ordre di^ son père, le voyant un jour au
sa confiance et le fit son conseiller iniiine. Il nombre de ses auditeurs et voulant faire
,

profila de sa position iiiHuente la cour ji entendre plus clairement un passage qu'il


pour f;iire honorer la pieté et la religion. expliquait, se servit d'une comparaison tirée
Les fondions qu'il exerçait auprès de la des jeux du cir(jue, et lança en passant des
reine, lui devenant tous les jours plus diffi- railleries piquantes contre les amaleurs de
ciles, il obtint d'en cire décharge, et celle pareils spectacles. Il ne pensait pas <à .\lype
princesse, en le congédiant, le mil en élat de dans le moment; mais celui-ci erul qu'il l'a-
bâtir un couvent de son ordre, se chaigeant vait en vue, et prit la chose eu bonne part.
de contribuer à tous les frais de cet établis- Il en profita pour se corriger, el renonça à
sement. Alv.irez le fit construire sur une la fréquenlMlion du cirque. Il habilait encore
inniitagiie à deux lieues de Cordoue, et lui Carlhage lorsqu'un voleur se mil à couper
donna le nom de Scnla ceeli, c'esl-à-dire avec une cognée des barreaux de plomb ijui
Echelle du ciel; mais il rofus.t la riche dota- avançaient sur la rue. Le bruit qu'il f.iisait
tion que la reine et le jeune roi Jean 11, son donna l'éveil, et voyant qu'on venait à lui,
&is, voulaient y attacher. Lorsqu'il s'y lut re- il prit la fuite, laissant là sa coghée. Alype,
123 MA ALY 1-24

qui passait, la ramasse et continue son che- Monique, repassèrent en Afrique, et vé-
ils
min. 11 n'en fallut pas davantage pour faire curent trois ans ensemble dans une maison
croire qu'il était l'auteur du vol on l'arrêta
: de campagne (]ue saint .Augustin possédait
pour le conduire en prison ol peut-être même près de Carthage. Ils s'y livraient à la prière,
à la mort car la foule qui se rassemblait
; à l'étude et à la méditation de l'Ecriture
poussait des cris de fureur contre lui, lors- sainte et aux exercices de la pénitence, i, uel-
que l'arrhilecle, chargé des bâtiments pu- ques jimis se joignirent à eux, et ils formè-
blics, vint à passer. (]omme il connaissait rent une communauté qui donna naissance
Alype pour l'.ivoir vu souvent chez un séna- à l'ordre des Ermites de saint Augustin.
teur de La ville, il fut tout surpris de le voir Lorsque saint Augustin eut conduit à Hip-
entre les mains de la justice sous le poids
,
poiie cette pieuse colonie dont il était le fon-
d'une accusation déshonorante. 11 invita les dateur et le chef, Alype Cl par dévotion le
assistants à le suivre, promettant de prouver voyage de la Palestine pour visiter les saints
l'innocence d'Alj po, et la chose eut lieu plus lieux. 11 y vit saint Jérôme, avec qui 11 se
tôt qu'il ne le pensait; car en passant par lia d'une étroite amitié. A son retour en
hasard devant la maison du voleur, le Gis de Afrique, vers l'an 393, il lut fait évéque de
celui-ci, encore trop jeune pour calculer les Tagasle, sa patrie. Il aida beaucoup saint
suites de ce qu'il disait, reconnut la cognée Augustin dc'ins ce qu'il fil, et écrivit contre
et s'écria « C'est la nôtre. » Alype fut donc
: les donatistes et les pélagiens. Il assista aux
relâché et bientôt après il se rendit à Rome
, conciles qui se tinrent de son temps en Afri-
pour étudier le droit. Des amis voulant un que, et il fut l'un des sept évêques catholi-
jour le faire assister avec eus à un combat ques choisis pour prendre part à la célèbre
de gladiateurs, il refusa; mais ils l'entraî- conférence avec 1 s donatistes, qui se tint à
nèrent malgré sa résistance. Quand le spec- Carthage l'an ^11. Il fut ensuite chargé par
tacle commença, il ferma les yeux, afin de l'église d'Afrique d'une mission auprès de
n'y prendre aucune part. Plût à Dieu, dit l'empereur Honorius et du pape saint Boni-
saint Augustin, qu'il se fût aussi bouché les face; celte mission ne fut pas la seule qu'il
oreilles ! En effet ,les spectateurs ayant entreprit pour le bien de la religion. Saint
poussé un cri, Alype ouvrit les yeux pour Augustin, dans une lettre qu'il lui écri\it en
en connaître la cause, s'imnginant ([u'il se- '••29, l'appelle vieillard; ce qui suppose qu'ils

rait toujours le maître de les refermer, mais étaient à peu près de même âge, et ou croit
il devint la victime de sa funeste curiosité. (]U il ne survécut guère à son illustre ami.
Un gladiateur venait d'être blessé, et Alype — 15 août.
n'eut pas plutôt vu couler le sang que ses re- ALYI'E le 5f(//ife(saint), qui (lorissait dans
gards furent comme fascinés, et qu'il se sen- le vi"^ et le vir siècle, naquit à Andrino|)l(! en
tit comme enivré du plaisir de ces combats Paphiagonie. et fut élevé par 1 évéque de
cruels il s'anima comme les autres, et sor-
: cette ville qui l'admit aux saints ordres et
tit de l'amphithéâtre avec une passion ef- rattacha au service de son église. .V l'âge de
frénée pour ces spectacles barbares. Il y re- trente-deux ans se sentant appelé à imiter
,

tourna donc aussi souvent que l'occasion les Siméon et les Daniel qui s'étaient sanc-
s'en présenta, ainsi qu'aux jeux du cirque, tiGés sur des colonnes, il distribua tous ses
pour lesquels il se passionna de nouveau. biens aux pauvres et se Gl construire une
,

Cependant, il était réglé dans ses mœurs, et colonne sur le haut de laquelle il passa le
sa conduite n'offrait rien de répréhensible reste de sa vie. On venait le trouver de loutetf
aux yeux du monde. Après avoir terminé parts pour se recommander à ses prières et
d'une manière brillante son cours de droit, il pour recevoir des avis spirituels. Sa vertu
fut nommé assesseur de justice dans la cour lui donnait un tel ascendant , qu'il réconci-
du trésorier de lllalie, et donna, dans celte liait les ennemis , apaisai! les querelles et ,

place, des preuves de sa probité et de son tout le monde se soumcltait à ses décisions,
désintéressement, en résistant à un sénateur comme si elles eussent été dictées par le ciel.
puissant qui voulait abuser de son crédit Pendant les quatorze Jernières années de sa
pour commeltr.; des injustices. Ni les me- rie il fut afiHgé d'un mal qui l'obligeait à
,

naces ni les promesses ne purent le faire rester constamment couche dans la même
dévier de son devoir, et la justice triompha. position , et il supporta avec une patience
Saint Augustin étant venu professer l'élo- admirable cette cruc^lle épreuve , répondant
quence à UoQie, ils resserrèrent encore les à ceux qui le plaign.iienl Le Seirjncur est:

liens de leur ancienne amitié. Alype le sui- juste, et punit justement. Après un demi-
il
vit à Milan, et contribua pour quelque chose siècle passé sur sa colonne il mourut plus
à sa conversion. Ils se firent inscrire l'un et qu'octogénaire. ^
2G novembre.
l'autre parmi les compétents, au commen- AM.\ (sainte), vierge et martyre en Pcrs^,
cement du carême de l'an 387. Alype suivit pendant la persécution ilu roi Sapor II eut ,

avec exactitude et ferveur les exercices pres- la tête tranchée l'an 3i6 , par la main d'un
,

crits aux catéchumènes qui postulaient le prêtre qui avait été arrêl avec elle et qui
baptême, et pralitiuaii de grandes aus-
,

venait d'a()oslasicr. 6 juin. —


tériiés pour se disposer à ce sacrement', AMABLE (saint), .4m/i(;(7i.«, martyr en Afri-
qu'il reçut avec saint Augustin la veille de q!ie,avccpluMcurs,iulris,eslhonorelc20juil.
Pâques. Us retournèrent ensuite à Rome, où A.MABLE (saint), prêtre et patron de Riom
•Is passèrent un
an dans la retraite. Après en Auvergne naquit dans cette ville et
,

aToir rendu le» derniers devoirs ù sai"',e montra dès sa jeunesse des inclinations si
,

425 AMA AMA liJû

vertueuses, qu'on le jugc.i digne du sacerdoce. ayant fait aucun mal, on lui brisa la tête à
II administrai!, depuis bien des années, l'é- coups de bâton, vers l'an 119 Son corps, ainsi
glise de Itiom en qualité de pasieur.lorsqne que celui de saint Gélule, son frère, qui avait
l'évèque d'Auvergne, qui était alors, à ce souffert avec lui furent enterrés par sainte
,

que l'on croit saint Sidoine Apollinaire le


, , Symphorose, épouse de ce dernier, dans une
fit venir dans la ville épiscopale et le fit sablonnière qui lui appartenait. 10 juin. —
préchantre de sa cathédrale. Saint Amable AMANCE(saintJ, martyr à Nicée avec saint
mourut vers l'an 47.5, et son tombeau devint Diomède et trois autres, est honoré chez les
célèbre par un grand nombre de miracles. Grecs le 9 juin.
Dans le x= siècle ses reliques furent trans-
, AMANCË (saint) , martyr à Nyon dans les
férées de Clermont à Riom et placées dans
, Gaules, souffrit avec saint Alexandre et leurs
l'église do Saint-Bénigne. On l'invoque sur- compagnons. — G juin,
tout contre la morsure des vipères. — AVANCE martyr à Rome avec saint
(saint),
1 1 novembre,
juin et l"" Zotiquo et deux autres, souffrit l'an 304, pen-
AAIADOUR (saint) Amator, solitaire et
, dant la^perséculion de Uioclétien.— 10 février.
confesseur, dans le Quercy, près de Gahors ,,
AMANCE (saint) évêque de Côme et con- ,

quitta le monde pour mener la vie érémi- fesseur , florissait au commencement du


tique, dont il tut le premier exemple dans les v siècle , et mourut vers l'an 446: il avait
Gaules, si, commeon le croit communément, succédé à saint Félix et eut saint Abonde
ilflorissait sur la fin du iir siècle. Il bâtit à pour successeur. — 8 avril.
côté de sa cellule un oratoire à la sainte AMANCE (saint) , évêque de Sainl-Paul-
Vierge, qui fut consacré pars;iinl Martial et Trois-Châteaux, florissait, dans le v<^ siècle et
qui devint bientôt un célèbre pèlerinage. Il il est honoré le 6 février.

mourut en récitant la Salutation Angélique, AMANCE (saint) préirc de Tiferno en ,

qui était sa prière de prédilection, et II fut Ombrie, se renditcélèbreparledonqu'il avait


enterré à l'entrée de son oratoire. En 1126 , de guérir les malades rien qu'en les lou-
on retrouva son corps dnns un état parfait chant avec sa main, ce qui lui avait faitdon-
donna lieu au dic-
de conservation ; ce qui uer Te surnom de Guérisseur. Le pape saint
ton populaire : En cliair el en os comme saint Grégoire le Grand informé de ce merveil- ,

Amadour —
20 août. leux privilège par Floride évêque de Tifer- ,

AMALBERGE ou AMELBERGE (sainte) , no, venir à Rome le Thaumaturge et voulut


fit

Amclberga, veuve et religieuse, sortait d'une qu'il logeât dans l'hôpital des malades afin ,

des plus illustres familles de France et était qu'il trouvât l'occasion de faire éclater le
nièce de Pépin de Landen, maire du palais pouvoir surnaturel dont Dieu lavait favo-
des rois d'Austrasie, qui se chargea de son risé. La nuit suivante Amance guérit un ,

éducation , lorsqu'elle eut perdu ses parents. frénétique qui, par ses cris, troublait le repos
Il la maria à Thierri , seigneur d'un rang des autres malades. De retour à Tiferno il ,

distingué , dont elle eut sainte Faraïlde. mourut an commencement du vu* siècle et
Après la mort de Thierri, Pépin la remaria à il y est honoré le 26 septembre.
Wetger, comte de Brabant, qui faisait sa ré- AMANCE (saint) , diacre de l'église ro-
sidence habituelle au château de Ham en maine, fut envoyé avec saint Landoald, dans
Flandre. Elle eut de ce second mariage saint les Pays-Bas, par le pape saint Martin, vers
Emeberl, évêque de Cambrai, sainte Gudule le milieu du vir siècle, pour y travailler, en
et sainte Renelde. Tout en formant à la qualité de missionnaires à la conversion ,

sainteté ses enfants elle travaillait avec zèle des infidèles. Il remplit, avec zèle et succès,
à sa propre sanctification, donnant l'exemple pendant de longues années la mission qui ,

des plus belles vertus et se livrant à la pra- lui avait été confiée par le saint-siége et qu'il
tique des œuvres de miséricorde, de con- exerçait sous la direction de saint Landoald
cert avec son mari. Celui-ci ayant pris et de saint Amand évêque de Maestrischt.
,

l'habit monastique à l'abbaye de Lobes Après sa mort, son tombeau fut illustré par de
Amalbcrge , qui avait beaucoup contribue à nombreux miracles, el il est honoré à Gand
lui faire prendre celte pieuse détermination, le 19 mars.
reçut, de son côté, le voile des mains de saint AMAND (saint), Amandus, é\éque de SlraS'
Aubert , évêque de Cambrai ; elle se relira bourg et apôtre de l'Alsace, assista, en 346, au
dans le monastère de Mauheuge, où elle passa concile de Cologne et mourut vers le milieudu
le reste de sa vie dans de grandes austérités. IV' siècle. 11 s'est fait une translation de ses
Elle mourut vers l'an G80 et son corps fut reliques qu'on célèbre le 26 octobre.— 6 févr.
transporté à Lobes, pourétreinbuméàcôtéde AMAND (saint) évêque de Bordeaux et
,

celuide son époux, qui l'avait précédée dans confesseur , né après le milieu du iv siècle,
la tombe. Dans la suite ses reliques furent servit Dieu dès sa plus tendre enfame et s'ap--
transférées à Binche dans le Hainaut. 10 juil. — pliquade bonne heureàl'étudedessciencesdi-
ASIANCE (saint), Amantius , tribun d'une vines. Après une jeunesse passéedans l'inno
légion romaine et martyr à Tivoli , ayant cence et Iapiét6,il fut ordonncprêtreparsainl
embrassé le christianisme, l'empereur Adrien Delphin, évéquede Bordeaux, qui l'attacha à
donna l'ordre au consulaire Lirinius de l'ar- son église. Lorsqu'on 388, saint Paulin de
rêter à la tête do sa légion. Il fut d'abord Noie renonça au siècle pour servir Dieu dans
fouetté publiquement et ensuite (uiiprisonné la retraite comme il n'était encore que ca-
,

à Tivoli. Après vingl-sepl jours de détention, téchumène, il demandale baptême à l'évèque


on le livra aux flammes ; mais le feu ne lui de Bordeaux qui avait beaucoup coulribué à
137 AMA AMA lia

sa convprsion. Celui-ci, avant de lui conférer avait repris courageusement de ses désordres,
le sacromcnl le mit quelque temps sous la
, l'ayant exilé de ses ÉtPis, il porta le flambeau
conduile de saint Arnaud (|ui lui donna des de la foi chez les Basques et les Navarrais ;

inslruclions parliculiores sur In relifiion. mais D.igobert, revenu à de meilleurs senti-


Saint Paulin, reconnaissant de ce service, menls, 1<; rappela de son exil et le fit venir à
conserva toujours une vive affection pour Clichy près ai- ne l'eut pas plnlôt
Paris. 11

Arnaud, el lui écrivit dans lasuil(^ plusieurs aperiu inda


qu'il se jeta à ses piedsel lui item
lettres qui respirent la pins profonde véné- p;ir Ion (le l'injustice dont il s'élail rendu cou-
ration, Saint Deiphin étant nnot en 403 , palile envers lui. Il le pria ensiiiie de con-
Amand fut élu [lour lui succéder. Il se férer le bapiéine à son fils Sigilierl. L;i ré-
démit bieilôt après ,de son siège en faveur
,
rémonie se fit à Orléans avec une grande ,

de sailli Sévci m, évêquc d« Co'ogne chassé , pompe el Chariberl, roi d'Aquitaine- tint le
, ,

de son siè{;e par lf>s Arinns et qui s'elait jeune prince sur les fonis sacrés. Saint
retiré à HordeauK sa i;atrie. Apr^s la moil de Aaïaïul entreprit ensuite une mission chez
saint Séveriii airivce l'au 408 on oMisea
, , les Gaulois, nation si barbare qu'aucun ou-
sainl Aniand h reprendre le giUViTiiemenl de vrier évangélique n'osail aller les insiruire.
son diocèse. Qui' Iques autours lui al tri huent la Il eui à souffrir au milieu d'eux les outrages

conservation des œuvres de sainl P.tulin et elles mauvais iriiitcineuls. On poussa même
supposent par conséquent qu'il lui survécut, la cruauté jusqu'à leballieel le jeter à l'eau,
mais l'opinion la plus prohahle est qu'il pré- sans que cela l'empêchât de continuer le
céda dans la lomhe le saint evéque ilc Noie, cours de ses ];rédicalions. Les miracles, et
qui mourut en 431. —
18 juin. surtout la résurreciion d'un mort, qu'il opéra
AMANU (sailli), évéqiie de Rennes, suc- en présence des infidèles, les frappèrent lel-
céda à Anthène et marcha sur l-s traces de lemeni qu'ils renoncèrent à leurs supersti-
ses saints prédécesseurs. Après unépiscopal, tions, abattirent les temples de leurs idoles ,
sous lequel on vit fleurir la religion et la et vinrent en foule demander le baptême.
piété, il désigna saint Méiaiue pour son suc- Saint Amand bâlit plusieurs églises el fonda
cesseur et mourut vers l'an 505. 13 nov. — à Gand deux monastères celui de Blandin- ,

AMaND (saint), comte , Horissait au com- berg el celui de Sainl-Pierie qui s'appela
mencement du vii^ siècle et mourut en 515. ensuite Sninl-Bavon , du nom de ce saint
Il a donné sou nom à une abbaye d'Italie et qu'il avait cou verli,et qui, par ses libéralités,
est honoré à (jisalbe dans le diocèse de Ber- avait beaucoup contribué à sa fondation.
game, h^ G avril. — (Quelque temps après il fonda le monas- ,

AMAND(saint), évêque de Maestricht. né tère d'iîliion ,


près duqul s'est formée la
en 585, prés de Nantes, dans une terre dont villede Sainl-Auiand, célèbre par ses boues
son père étaii seigneur, quitta le monde , à minérales. Depuis qu'il avait reçu l'onctioD
l'âge de vingt ans pour se retirer dans le épiscopale il n'avait été ailaché à aucun
,

monastère d'Oje petite île située près de


, siège ; mais en 649 il fut ohligé d'accepter
celle de Ré. Son père, qui ignorait le lieu de celui de l\Iaestiicli' au bout
; il s'en iiemil
sa ret.aite, le fil rechercher de tous côtés, et de trois ans après avoir désigné saint
,

ce ne fut qu'un an après qu'il découvrit l'a- Rémacie pour sou successeur, el reprit le
sile où il s'était réfugié. Il alla le trouver cours de ses travaux apostoliques auprès
aussitôt et lui fil les plus vives instances pour dis infidèles. Quand ses forces el son grand
l'engager à rentrer dans le monde el à re- âge lui commandèrent le repos il se relira ,

prendre lerangqueiui donnaientsa naissance dans son mon isière d'EInoii, qu'il gouverna
et sa fortune: il alla même jusqu'à la menace pendant les quatre dernières années de sa
de le déshériter s'il ne reprenait l'habit sécu- vie. Il y mourut en 673, à l'âge de quatre-
lier et s'il ne rentrait sous le toit jialernel. vingt-dix ans, el y fui enterré. 6 lévrier. —
Amand lui répondit respectueuseiueni qu'il AM.\ND (saint), missionnaire dans les
ne voulait pas quitter l'habit n.ouastiqne et Pa)s-Bas, était diacre el se trouvait à Home,
qu'il ne désirai! point d'autre lieritiige que InrS'iue le pape sainl .Martin l'associa aux
Jésus-Christ. Il quitta cependant sa solitude;: travaux aposloliquf-s de sainl Amand de
non pour suivre son pèie, qui s'en retourna iMaestri ht el de saint Landoald. Amand ac-
seul , mais pour faire un pèlerinage au tom- compagna ce dernier et en traversant les ,

beau de saint Martin de Tours, d'où il se fjaules ils visitèrent divers monastères et
rendit à Bourges. Il y passa prés de quinze s'ariêlèrent dans le pa\s situé entre la
ans dans une petite cellule , voisine de la ca- Meuse el l'Escaut. Ils convertirent un grand
thédrale, pratiquant les plus grandes auslé- nombre de païens et ramenèrent à la pra-
Tilés, ne se nourrissant que de pain d'orge et tique des venus chrétiennes ceux qui préeé-
d'eau el purlaiil toujours un ude ciiic . .'^aint
i demmei-.l av.iicnl embrasse la foi. On croil que
Austrégisile , qui ie dirigeait dans les voies sain |Amand survécut à saint LandoalJ, avec
spirituelles, étant mort en C2i, il liuilta sa lequel il est honoré le 19 mars cl le 13 juin.
celiuleet fit un pèlerinage àllonie. Ue retour AAIA.M) (saint), abbé de Lérius suce du .

en France, il fui ordonne, en 628, évêque ré- dans le goiivei neineil de ce iiiona-t.re à
gionnaire , avec mission de p.ècher la toi saint A^oii, ou Aigulfe, massac.c en 1)70 par
aux infidèles. 11 évang.lisa les Mamands el des mone^ pervers. Ce crimo inouï jela dans
les Slaves qui habilaieol les bords du Danu'ie. le plu> pr.iml désordre la communauté jalis
Il opéra dans ces i)ays de nombreuses coii- si liorissanle el si exemplaire. Il fallait pour
rersions. Dagoberl i'" , roi de France, qu'il y rétablir la régiilariiétl la ferveur, tin abbé
129 AMA AMB 13«
telque saint Amand, qui, pnr l'ascendant de tun, florissait dans le iv» siècle, et il est ho-
ses vertus, par une fermelé mêlée de doiueur, noré dans celle ville le 2(5 novembre.
remit sur son ancien pi(!d. Il
le tnon;islère AMAIKUR {sainl),évè(iue d'Auxerre, sor-
élail à léiede plus d'un millier de moinos ,
l;i tait d'une famille illustre de l'Auxerrois et
lorsqu'il mourut, vers l'an TOO. 18 nov. — il eut pour n.ailre, dans l'étude de la religion,

AMANDIS (saint), Amandinus est honoré , saint \ alérieii, son évêijue. Lorsqu'il fut en
comme confesseur à Clermoiil en Auvergne âge de se marier, ses purenls, qui n'avaient
le 7 novembre. point d'autre enfant , lui firent épouser une
AMAKANTHE (saint), Amara»tlius, mar- jeune personne de la ville de Langres, nom-
tyr, soulTrit la mort pour la loi, dans un mée Marthe, qui joignait à une haute nais-
viliage près d'Alby, sous l'empereur Dèce sance des biens considérables. Amateur, qui
selon les uns, et selon d';iutres (|ueiques n'avait consenti à ce mariage que par défé-
années plus lard, lorsque Chrocus, roi des rence pour ses parents, fit à son épouse, le
Allemands, vint ravagir les Guules et fit jour même do ses noces, un éloge si lou-
périr beaucoup de chrétiens. Son tombeau chant de la virginiié, qu'elle entra dans ses
ayant été découvert dans la suite, les nnra- vues, et qu'ils s'engagèrent, par vopu, à gar-
cles qui s'y opiTaicnt aliirèrent un grand der la conlinence toute leur vie. En consé-
concours de fidèles. Suint Eugène de Car- quence Marthe prit le voile dans une mai-
,

tilage, exilé pour lu foi par les Vandales, se son de vierges, et Amateur reçut la tonsure
réfugia dans les Gaules, et lorsqu'il se sentit cléricale. Il entra ensuite dans les saints or-
proilH' (le sa fin, il voulut mourir près du dres, et fut élevé sur le siège d'Auserre en
tombeau du saint in.iilyr. So.i corps ainsi 388, qu'il occupa pendant trente ans, instrui-
que celui de saint Atniianllio furt-nl, depuis, sant son troupeau par ses prédications etl'é-
transférés dans la cathédrale d'Alby. 7 nov. — difiant par ses vertus. On ne sait si ce fut
AMAUIN (saint) , Antm-inns , martyr à avant son élévation à l'épiscopal, ou après,
Rome, souffrit avec saint Saïur et p.usieurs qu'il fit un voyaiie en Orient d'où il rap-
autres. —20 juillet. porta les reliques de samte Julille et de saint
A.MARIN (saint), soilaire et marlvr, vi- Cyr. ^on fils. Le duu lîermain, qui faisait sa
vait en ermite dans une vallée de la Haute- résidence à Auxerre et qui élail passionne
Alsace, appelée depuis, de son nom, vallée jour la chasse, suspendait aux branches
de Saint-.Amai in, lur^qne saint Prix, évoque d°nn grand arbie, qui élail au milieu de la
de Clerinont, se rendaul à la cour de Cliil- ville ,ia têle des bêtes qu'il avait tuées.
déric 11, roi d'Australie, pour lus ailaires de Comme crtt<^ conduite tenait à une coutume
son église, alla le visiter dans sa retraite et usitée chez lus païens, les fidèles en étaient
le giierii mir.iculeusemeni d'une maladie scandjlises. S.iinl Amateur l'ayant averti
grave dont il était attaqué. Saint Amarin, plusieurs t'ois aiulilemeni, fit abattre l'arbre
par recoiinuissuncc, s'attacha à son bienfai- en l'absenei^ du duc, ijui, à son retour, en-
teur et l'ai com;)agna à la cour. Hector, pa~ tra dans Une grande colère et menaça le
trice de Marseille, ayant été cond mine à suint (Je sa vengeance. Alors Uieu fit con-
mort quelque temps après, en punition de n;'îire a saint Am.iteur qu'il mourrait bien-
ses ciiuics, SOS partisans s'imaginèrent que tôt et que Germain élail destiné à êlre son
son supplice élait une suite ues plaintes que successeur. Aussitôt le saint évêqie va trou-
l'éxêque de Clermonl avait portées au roi ver à .\utun Jules, ptèfel des Gaules, et ob-
contie lui en consé(iiie;iee, ils résolurent sa
; tient de lui la permission de mettre Germain
perte. Us Irouvei eut bientôt l'oecasion d'exé- au nombre des clercs. De retour à Auxerre,
cuter leur horrible projet. Coinnie on s.ivait il fait réunir le peuple dans l'église : Ger-
i;ue saint Prix, en revenant dans son dioccse, main y étant venu avec les autres, on ferme
devait passer par \'iilvic, Agrice, le plus les pories, on se sai:il de lui, par ordre de
actiarné de ses ennemi^, alia l'y attendre saint Ainatenr, qui lui confère la tonsure
avec vingt hommes armés. Ils lomlireut d a- cléricale, le rcvéi de l'habit ecclésiastique et
burd sur saint Amarin qui.s avaient pria lui apprend qu'il doit lui succéder. Saint
pour l'évéque, et ie m .ssacrèrenl queicjues Amateur mourut peu de temps après, le !"
insianis avant ce dernier. Cet horrible as- mai 418. — 1 ' mai.
sassinat eut lieu ie 23 janvier 674. 25jauv. — AMATLUK (saint prêtre et martyr à Cor-
,

AMASli (saint), ^//«iAïUA-, évequede 1 liiano, douc, lut liiis à mort pour la fui chrétienne
dans la terre de Labour, succ.da a saini Pa- en 855, sous Mohamed , loi de Cordoue.
ris, vers 1 an 3iô, et après un épiscopat de Saint Euloge le menlionne dans son Mémo-
sept aiis,il mourut vers l'an iioo. — 21 janvier. rial des saints. 30 avril. —
AMASULND ( le bienneureux ), Ainaauin- AMRASli (saint), Ambasa abbé en Ethio- ,

dus, religieux lie l'ordre de Saint-Benoit, est pie, qu'on représenli: moulé sur un lion, esl
honoré le 22 décembre. honoré le 31 août.
AMAT (suint), ylmu/((s, pèlerin, patron de \MRERT (saint), Ambertus, corévéïiue de
Saludez, près de Kimini, est honoré dans Moissac en Ouercy, llorissail dans le milieu
l'église de Saint-Biaise où soa corps fut iu- du vu'' siècle, et mourut vers l'an 680. Avant
huaié. —
8 mai. de recevoir l'onclion épiscopale, il avait été
AMAT (saint), Amutus, evèiiuc de Nu^co, preniier abbé de ce lieu. —
30 septembre.
en Italie, uiouiut en U>JJ, et il est lunore AMIJUJCE (saint), Ambicus, martyr à Ni-
lu '31 uoùi. coii.édie, souffrit avec saint Victor el un au-
A.\1A1£UU (sailli) ,
Aiiuiior, évêquc d'Au- tre. —3 décembre.
131 AMB AMB 13-2

AMBROIS ( Amhrosius, évêque de


saint), de sa bouche. Cet événement fut regardé
Caliors, fui élevé sur le sié^e de celte ville comme un présage de la force et de la dou-
vers l'an 732. 11 s'appliqua tie tout son pou- ceur de son élo(|uence future. Il perdit son
voir à rétablir la discipline occlésiastique et père peu de temps après, et sa mère retourna
à réformer les mœurs de son troupeau mais ; à Home, sa patrie, où elle s'occupa, avec
voyant l'inutilité de ses liïorts, il quitta ses soin, de l'éducation de ses enfants. Anibroisa
fondions et se retira dans une grolle à quel- profita de ses instructions el de ses exem-
que distance de sa ville épiscopale, pour s'y ples pour faire de grands progrès dans la
consacrer à la prière ainsi qu'aux pratiques vertu. 11 se livra ensuite à l'étude des scien-
de la pénitence, et pour pleurer sur l'endur- ces humaines, apprit le grec et s'exerça avec
cissement de son peuple. Sa retraite ayant succès à la poésie et à l'éloquence. Etant
été découverte quelque leiups après, il fut allé à Milan , il y plaida quelques causes
impossible, malgré les plus vives instances, avec un Ici éclat qu'il fut fait assesseur du
de le faire remonter sur son siège. Pour se préfet du prétoire, qui était Anicus Probus,
soustraire a de nouvelles sollicitations, il ami d'Ambroise. 11 fut nommé, bientôt après,
quitta sa grotte, Ht un pèlerinage à Uome, gouverneur de la Ligurie et de l'Emilie.
el un autre à Saint-Martin de Tours ; ensuite Probus, en se séparant de lui, à regret, lui
il se construisit un ermitage, à i|ualre lieues adressa ces parole-, que la suite rendit pro-
de Bourges , dans un bourg nommé Sélis- phétiques « Allez, el agissez plus en évêque
:

sur-l'Ernon. C'est là qu'il mourut, vers l'an qu'en juge. » La ville de Miian se trouvant
770. On y bâtit, dans la suite, un monastère sans évêque, les catholiques et les ariens qui
qui prit le nom de Saint-Ambrois , el l'on y voulaient un évêque de leur communion, ne
plaça ses reliques. Elles furent profanées au pouvaient s'accorder sur le choix d'un can-
milieu du xv'' siècle, par les iiuguenols, qui didat, el la fermentation des esprits faisait
brisèrent sa châsse mais les catholiques
; craindre une sédiiion. Le gouverneur Am-
recueillirent ses ossements et les placèrent broise se rendit à l'église où se tenait l'as-
dans une nouvelle châsse. —
10 octobre. semblée, et adressa un discours plein de sa-
AMBROISE(sainl),AHifc;oAÙ«s, diacre et con- gesse sur la modération avec laquelle il fal-
fesseur, était un des personnages les plus dis- lait procéder à léleclion. Pendant qu'il par-
tingués d'Alexandrie par sa naissance et par lait encore, un enfant s'écrie qu'il fallait
ses richesses. 11 parut avec éclat à la cour des nommer Ambroise évoque. Aussitôt le tu-
empereurs, s'engagea dans le mariage et eut multe cesse; ariens el catholiques se réu-
plusieurs enfants. 11 était imbu des erreurs des nissent pour proclamer Ambroise, évêque de
V'alentiniens lorsque Origène, qui élail alors Milan. Ce choix inattendu le surprit telle-
à In tète de lécole d'Alexandrie, eut occasion ment que, dans la vue de le faire révoquer,
de le connaître et de luiouvrir les yeuxsurles il se plaça sur son tribunal, et fit appliquer

égarements desonespril. Après sa conversion, à la torture des criminels, afin que cette sé-
lise lia d'une étroite amitié avec celui qui l'a- vériié le fit passer pour un homme cruel et
vait amené à la connaissance de la vérité, et il indigne de l'épiscapat; mais on devina le
semitsousrsa conduite pour l'élude lie l'Ecri- stratagème. Auibroise, pour dernière res-
ture sainte. Comiiicilétailricheet(]u'Origène source, se sauva pendant la nuit, dans le
ne l'était pas, il lui fournit des copistes et toul dessein de gagner Pavie; mais il s'égara, et
ce dont il avait iiesoin pour ses commentaires le lendemain il se retrouva aux portes de
surll'Ecriture sainte, qui lui sont presque tous Milan. On mit donc une garde près de sa
dédiés. La scienceet la vertu d'Ambroise l'a- personne, de peur qu'il ne s'enfuit de nou-
vaient fait élever au diaconat, lorsqu'il fut veau ; el l'on s'adressa à l'empereur, qui
arrêté durant la persécution de l'empereur était à Trêves, pour qu'il approuvât ce qui
Maximin 1". On confisqua ses biens et on s'était passé. Le prince répondit au clergé
l'exila en Germanie. Quand la paix, rendue et au [leuple qu'il voyait avec plaisir qu'on
à l'Eglise , lui eut permis de retourner à jugeât dignes de l'épisco, at ceux qu'il avait
Alexandrie il
, engagea Origène à réfuter choisis (lour gouverneurs, el chargea son
Celse, philosophe épicurien qui avait com- vicaire d'Italie de veiller à ce que l'élection
posé un ouvrageconire la religion chrétienne. d'Ambroise eût son effet. Ambroise trouva
il mourut vers l'an 251. 17 mars. — l'occasion de s'échapper el alla se réfugier
AMBKOISE (saint], centurion e! martyr à chez le sénateur Léonce. Mais le vicaire im-
Fereniino , souiïril divers supplices pen- périal ajanl porté des peines sévères contre
dant la persécution de Dioctétien, entre au- ceux qui le cacheraient ou qui, connaissant
tres celui du feu qui ne lui fit aucun mal et ,
le lieu de sa retraite, nel'indiqueraieat pas, ii
celui de l'eau qui le conduisit au lieu du ra- fut impossible à Léonce de le cacher plus
fraîchissement éternel. 16 août. — longtemps, .\inbroise, ainsi découvert, re-
AMBROISE (saint) , archevétiuc de Milan présenta que les canons défendaient d'élever
et docteur de ^Egli^e, élail fils d'Ambroise, au sacerdoce celui ijui n'était encore que
préfet du prétoiredes Gaules, el naquit dans catéchumène; mais on lui répondit que l'E-
la ville où son père résidait, vers l'an 3't^O. glise pouvait dispenser de ces canons dans
11 lui arriva, étant encore enfant, la même des cas extraordinaires. Il fallut donc se
chose, qu'à Platon ; un jour qu'il donnait la soumettre.' Après avoir reçu le baptême et
bouche ouverte, dans une des cours du pa- avoir exercé succcssivemeul les fonctions do
lais de son père un essaiui vint se poser sur
, chacu mies saints ordres, il fut sacré évêque le 7
sa léte, el les abeilles entraient el sortaient décembre 37i, étant âgé de Irenle-quutreans.
,

133 AMB AMB 134


Aussitôt après cette cérémonie, il donna avec raison, les plus grands éloges. Peu
aux pauvres et à l'Eglise, tous ses biens de temps après , il composa son traité
meubles et immeubles, ne réservant, sur ces des Veuves, qui fut suivi du traité de la Vir-
derniers, qu'une renie viagère pour sa sœur ginité. Bonose, après Helvidius, ayant nié
Marcelline. Il chargea son l'rcre Satyre de que la sainte Vierge eût vécu dans une per-
l'adniinislration de son temporel afin d'être pétuelle virginité, saint Anibroise, pour le
tout entier à ses fonctions épiscopalesj réfuter, composa son livre de V Institution
11 écrivit ensuite à l'empereur une let- d'une Vierge; Gratien, ayant succédé à Va-
tre conçue dans les termes les plus forts lentien spa père, en i75, passa en Orient
contre quelques inagistrais prévaricateurs ; deux ans après pour secourir Valens son
V'alciilinien montre dans sa réponse, qu'il ne oncle, attaqué par Friligerne, roi des Gotlis.
fut pas offensé de celte démarciie hardie, Mais avant son départ, il pria saint Am-
el approuve son zèle. Saint Basile ayant ap- broise, pour lequel il avait une grande vé-
pris sa promotion, lui écrivit pour 1 en féli- nération, de lui donner, par cérit, quelques
citer, ou plutôt pour en féliciter l'Eglise el instructions contre 1 arianisme, pour se pré-
l'exhorteà s'armerde courage pourcombaltre munir contre les pièges de Valens, qui s'é-
l'arianisme. Celle recommandation excita tait déclaré le protecteur des Ariens. C'est
encore son zèle, et il s'appliqua à la conver- à celte occasion que le saint composa son
sion des ariens avec lant d'ardeur, qu'après Traité de la Foi, à Gratien, ou de la Trinité.
vingt ans d'épiscopat, il ne restait plus dans 11 composa ensuite les livres du Saint-Es-
la ville de Milan que quelques-uns de ces prit et un livre sur Vlncarnation. Les
h, iéliques, encore celaient des étrangers, Gains, après avoir défait Valens, qui fut
comme nous l'apprenons de lui-même. A brûlé ensuite dans une cabane où il s'était
peine élevé à la dignité d'évéque, il se livra tout réfugié, ravagèrent la Thrace et l'illyrie, et
entier à l'étude de l'Ecriture sainte el des au- pénétrèrent jusqu'aux Alpes. Ambroise em-
teurs ecclésiastiques, surloul d'Origèiie el de ploya tout l'argent dont 11 pouvait disposer
saint Basile, sous la direction de saint Simpli- pour racheter les malheureux qu'ils avaient
cien, prêtre de Uome et aussi Scivanlque pieux, emmenés captifs. Les Ariens lui ayant fait
et qui devint, dans la suite sou successeur sur des reproches de ce qu'il avait consacré à
le siège de Milan. Mais en s'iustruisanl lui- celte œuvre de miséricorde jusqu aux vases
même, il ne négligciiit pas l'instruction de de son église, il répondit qu'il valait mieux
son troupeau. Il prêchait lous les dimauciies, sauver des âmes que de l'or. Il convertit
comme nous l'apprenons du ^ainl Augustin, plusieurs de ces hérétiques qui avaient quitté
qui, lorsqu'il professait la rhétorique à Mi- leur pays pour se soustraire à la fureur des
lan, allait souvent l'entendre, attiré par le Goihs et étaient venus se réfugier en lialie.
plaisir quelui causait son éloquence pleine Son zèle pour le salut des âmes était infati-
de force etde douceur. Ses discours éiaienl gable, el lous les carêmes il se donnait des
appuyés par une conduite exemplaire, par peines incroyables pour instruire les catéchu-
de grandes mortifications el des jeûnes pres- mènes. Il savait tellement se multiplier
que continuels. Il ne dînait que le dimanche qu'il faisait lui seul un travail que plusieurs
et anx fêtes des principaux martyrs. 11 of- èvèques auraient eu de la peine à faire en-
frait, tous les jours le saint sacriOce pour semble. En 379, il perdit son frère, saint Sa-
son peuple et consacrait à la prière une tyre, qui avait l'administration de ses affai-
partie considérable du jour et de la nuit. res temporelles, el qui mourut à Milan,
Avare de son temps le seul délassement
, dans ses bras et dans ceux de sa sœur, sainte
qu'il se permît, c'était de varier ses occupa- Marcelline, en leur laissant tous ses biens
tions, soulager les pauvres qu'il appelait qu'ils distribuèrent aux pauvres. Ambroise
ses intendants el ses trésoriers, et entre les Ut célébrer ses funérailles avec une grande
mains desquels il déposait ses revenus ;
solennité el prononça son éloge funèbre.
consoler les aflligcs, en pleurant avec ceux Sept jours après, on alla sur son tombeau
qui pleuraient accueillir avec patience et
; répéter les prières de l'Eglise, selon l'usage
bonté tous ceux qui venaient le consulter, telle du temps, et saint Ambroise prononça un
étail l'occupation habiluelle de sa vie, qui le autre discours sur la Uéiurrectinu. Satyre est
fais.'it admirer el aimer de toul le inonde. Il honoré comme saint le 17 sepleiii: re. Saint
n'employait jamais le crédit dont il jouissait Ambroise tint en 380 un concile à Milan contre
à la cour pour des alYaires temporelles, si l'hérésie d'Apollinaire, et assista , quelque
ce n'est quand il s'agissait d'implorer la temps après, au concile d'Aquilée, où Palladu
grâce des criminels condamnes à mort. Dans el Secondien, èvêques ariens, furent déposés.
ses instructions, il revenait souvent à l'ex- Dans un voyage qu'il fit à Sirmich, il procura
cellence de la virginité, et plusieurs per- à celle vill' un évêque catholique, malgré les
sonnes de rilulie et même de l'Africiue vin- intrigues de l'impéralrice Justine, qui était
rent se mettre sous sa conduite, pour servir arienne, et qui voulait y faire mettre un évo-
Dieu dans co saint état. Sainte Marcelline que de sa secte. L'année suivante (382j, il
sa sœur l'ayant prié de mettre par écrit ce assista au concile tenu à Uome par le papo
qu'il avait dit en chaire sur ce sujet, il com- Damasc pour remédier aux troubles qui agi-
posa, en i77, son livre des Vieryes, ouvrage taient rOrient, au suj't du siège d'Aniioche.
adinuatila par l'elcgancu el l'oiiciion qui y C e:)l pendant qu'il eiiiil à Kome qu'il guent
régnent d'un bout d l'autre ouvrage auquel; une paralytique en lui i.'iiposant les mains ei
suinl Jérôme et saint Augustin dunnent ,
en priant pour elle. Ambroise, qui jouissait
435 AMR AMB i3«

l'un RMiid crédit auprès de Gratien, lui fît maison épiscopale comme à l'ordinaire afin
porter jilusieurs lois pleines de sagesse, une qu'on le trouvât plus facilement si l'on ve
snire autres ()ui ordonnait de n'e\éculer les nait nour l'arrêter. Le lendemain, (|ui était
criminels que (renie jours après leur ron- le mercredi saint, il se rendit de grand ma-
Jymnation. Il obtint aussi de ce prince qu'on tin à la basilique, qui fut aussitôt investie
ûlât de la salle du sénat l'aulel de la Vjcloirc, par des soldats. Voyant cela, il envoya de»
iiue Julien l'Apostat avait rétabli. Mais Gra- prêtres dans la basilique Neuve pour y faire
lieu ayant été vaincu dans les Gaules par i'offi(e. Ces prêtres remarquant qu'elle allait
Maxime, qui usurpa l'empire, fut tué par aussi être envahie par la troupe, menacèrent
le général Andrag;ice, et l'usurpateur mena- d'excommunication quiconque se porterait à
ça de passer les Alpes pour attaquer Valen- la moindre violence. Les soldats, qui étaient
linien, Irére de Gratien. Justine, mère de catholiques, entrèrent paisiblement dans l'é-
celui-ci, députa vers Maxime saint Ambroise, glise et se mirent à prier. Le soir, saint Am-
qui s'aequiita de sa commission avec tant de broise prêcha sur la patience, à l'occasion
succès, qu'il arrêta l'usurpaieur qui déjà s'était de l'histoire de Job, qu'on venait de lire. A
mis en marche, et ils conclurent un traité plus peine avait-il fini son discours qu'un secré-
favorable à Valontinien qu'on eût osé l'espé- taire de la cour demanda à parler à l'évéque
rer. Il portait que Maxime aurait les Gaules, et lui reprocha de se comporter en tyran.
la Bretagne et riispague; et que Valentinien « Les évêques n'agissent pas en tyrans, ré-

aurait l'Italie et le reste de l'Occident. Saint pondit Ambroise ; mais ils ont quelquefois
Ambroise passa l'iiiver à Trêves, où Maxime beaucoup souffert de la part des tyrans. »
tenait sa cour; mais il eut le courage de ne Comme la basilique était toujours entourée
pas communiquer avec un tyran, qui avait de soldats, le saint ne put retourner à s^a
trempé ses mains dans le sang de son maître, maison et fut obligé d'y passer la nuit tout
et il l'exhorta fortcmeni à fléciiir la colère de entière avec le peuple et le clergés s'oc-
Dieu par s;i péailence. Ayant appris que Sym- cupanlà réciterdes psaumes. Le jour suivant,
inaque, alors préfet de Rome, avait présenté qui était le jeudi saint, on apprit que l'empe-
une reiiuêteà Valontinien pour demander le reur avait fait retirer les troupes. Alors cha-
rétablissement de l'antol de la Victoire, il cun fit éclater sa joie et sa reconnaissance
adressa à l'empereur deux lettres ou apolo- envers le Seigneur saint Ambroise envoya
;

gies dans lesquelles il venge la religion chré- la relation de ce qui s'était passé à sa sœur
tienne et se inonlie supérieur en éloquence Marcelline qui était à Kome. Nous y appre-
à Symmaqiie, qui passait pour le premier nons que l'eunuque Calligone, grand cham-
orateur de son siècle. Elles produisirent leur bellan de l'empereur, qui avait menacé lo
effet et la reqiiéie fut rejelée. L'impératrice saint évêque de lui faire couper la tête, fut
Justine, qui était arienne déclarée, mais qui condamné bientôt après à être décapité pour
n'avait pu agir ouvertement sous Valentinien un crime abominable. La haine de Justine
et sous Gratien, qui étaient opposés à l'aria- pour le saint allait toujours en augmentant.
nisme, prolita de la paix qui régnait entre Elle porta, sous le nom de son fils, une loi
Valentinien et Maxime pour persécuter les qui autorisait les assemblées religieuses des
catholiques. Oubliant que cette pais était ariens. Cette loi avait été rédigée par Mercu-
l'ouvrage de saint Ambroise, ce fut par lui rin, que les ariens avaient l'ait évê<|ue de
qu'elle commença. L'an 385, aux approches Milan, et qui s'appelait Auxence II. (jumme
de Pâques, elle lui envoya demander la ba- il y était défendu, sous peine de mort, de
silique Porciennc où elle voulait faire célé- troubler les assemblées des hérétiques et que
brer pur des ariens le service divin, auquel le carême si:i>ant la cour demanda de nou-
elle assisterait ainsi que l'empereur son fils veau pour eux la basilique Porcienne, ou ne
et quelques officiers il>; la cour. Ambroise ré- savait trop comment Ambroise ferait pour
pondit qu'il ne livrerait jamais le temple de refuser. Mais il répondit : « Nabulh relusa
Dieu à ses ennemis. Elle (il demander la ba- de livrer l'héritage de ses pères; et moi je li-
silique Neuve et reçut la même réponse. vrerais l'héritage de Jésus-Christ, riiéiil:igo
Nonobstant ce refus, l'impératrice donna de mes pères, de mes prédécesseurs, de saint
l'onlre à des employés de la tour d'aller ten- Denis mort en exil, de suint Euslorge, de
dre des tapisseries dans la première de ces saint Mérocle 1 » Le tribun Dalmace vlui lui
basiliques, c<jmme pour en prendre posses- proposer, de la part de l'empereur, de choisir
sion ce qui excita une émeute dans laquelle
, des juges comme Auxence en avait déjà
un prêtre aiii n, nommé Castule, fut arrêté. choisi, lesquels décideraient la contestation
Ambroise, qui était à l'autel, priait Dieu avec eu présence du prince; proposition qu'Am-
larmes pour qu'il n'y eiil point de sang ré- broise ne pouvait accepter sans compromet-
par^du, et envoya des prétras et des diacres tre les droits de l'Eglise. Sj réponse à >'a en-
pour faire relâcher Castule. Des comtes, des linien contenait donc un refus motivé. Il se
tribuns vinresit sommer Ambroise de céder la relira dans l'église, qui fut bientôt cernée
basiliqi'c, alléguant qu'elle appartenait à par des soldats. Ceux-ci laissaient le peuple
l'empereur. « Le prince, répondit le saint ar- eiilrer, mais ne permettaient à personne de
chevêque, n'a aucun droit sur ce qui appar- sortir. Le saint archevêque laisait aux fidèles
tient à Dieu. Voulez-vous mes Liens, ma vie? des discours apiiropriés à la circonstance.
je vous les abandonne, p;irce que je puis en Rien de plus adaiirable que celui (|ui a pour
disposer. passa tout le jour d.ms la ba-
» Il titre // ne faut pas livrer les basiliques. Lo
:

6ili(iuc;la uuii venue, il &e relira dans la saiut y déploie une clcqueuce, uuc lUlrépi-
157 AMB AMB 158

dite qui triomphèrent enfin de la persécution. de partir. De retour à Milan, il rendit compte
Un iioninié lùiiliirne avait fait placer près de à Valentinien du mauvais succès de son am-
la basilique une voilure destinée à conduire bassade, lui peignit Maxime comme un en-
le saint en exil niaisr.innéc suivante il fut
; nemi caché, qui méditait sourdement la
conduit lui-même en exil sur la même voi- guerre, et lui conseilla de se tenir sur ses
lure, et Ambroise lui fournit de l'argent pour gardes lorsqu'il aurait à traiter avec lui. La
faire sa roule. Pendant que le saint était dans suite voir qu'il l'avait bien jugé. En effet,
fit

le~ bâliments atirnant à l'église, un assassin Maxime, abusant de la simplicité de Domnin,


entra dans sa chambre; mai^ au moment où qui avait remplacé saint Ambroise dans son
il allait lui poiter le (oup mortel, son bras ambassade, le renvoya avec des paroles d'a-
étendu resta sans mouvement, et il n'en re- mitié pour son maître et le fil accompagner
couvra l'usagr que lorsqu'il eut avoué qu'il par un corps de troupes, sous prétexte d'aller
élaii eiivoyépar Justine, et qu'il eut manifesté au secours de Valentinien contre les barbares
un sincère reponlir de son crime. Les soldats qui venaient de fondre sur la Pannonie. Mais
eurent enfin ordre de se retirer, et Ambroise ces troupes, arrivées aux Alpes, se saisirent
put retourner dans sa maisoii. C'est pendant de tous les passages. Maxime alla les join'
qu'il était ainsi assiégé dans l'église avec le dre avec son année, pénétra dans l'Italie
peuple qu'il établit la psalmodie à deux chœurs sans éprouver la moindre résistance, et
coiiifiie cela su pratiquait déjà en Orient; cet s'empara d'Aquilée, A celte nouvelle inatten-
usMge se répandit depuis dans toutes les égli- due, N'alentinien et sa mère se sauvèrent à
ses d'Occident. La découverte (lu'il fil des Thessalonique, d'où ils envoyèrent deman-
reliques de saint (jervaisel de saint Prolais, der du secours à Théodose , qui régnait en
en 4^C, fut une ccms'dation que Dieu lui mé- Orient, et qui devait l'empire à Gratien, dont
nagea pour le réiompinser de ce qu'il avait il brûlait de venger la mort. Il marcha donc
soulTert. Il fil deux discours à cette occasion : contre Maxime, et lui livra bataille dans la
il y parb' du miracle opéré sur un aveugle Pannonie, le défit, et le poursuivit jusqu'à
nommé Sévère, tiès-connu dans la ville, et Aqiiilée, où il se réfogi i. Ses propres soldats
qui recouvra la vue en ai pliquanl sur ses le livrèrent à Théodose, et il fui décapité le
jeux un li;!ge qui avail touché le cercueil 28 juil'el 488, après un règne de cinq ans.
dans le(|uol cl.;ienl renfermées li'S saintes re- Théodose se rendit ensuite à Milan, où il
liques, lorsqu'on les transportait avec pompe passa l'hiver. Pendant son séjour dans celte
dans l'église coniiU'' depuis sous le nnm d'Am- ville, il rendit une ordonnance qui enjoi-
brotienne, parce que saint Ambroise l'avait gnait à l'évêque et aux fidèles de Callinique,
fait bâtir et qu'il y fut enterré. Plusieurs pos- en Mésopotamie, de rebâtir la synagogue des
sédés du démon en forent aussi délivrés, et Juifs de celle ville , qu'ils avaient détrulie
connue les ariens prétendaient qu'Ambroise pour se venger des Juifs qui les avaient in-
avail gagné quelques personnes pour conlrc- sullés dans une procession religieuse. Celle
fairo les possédée, il réfuta, dans le scciind tiiesure du prince pénétra de douleur tous
de ses discours, cette calomnie d'une manière les évêques de l'Orienl ; ils écrivirent a saint
si victorieuse, que ces béiéliques, réduits au Ambroise, afin qu'il agît P'ès de Théodose,
silence, lurentcontraints de le l.iisser en paix. et le fit revenir sur celte déci-ion. Ayant clé
Maxime ay.'Ul de nouveau repris le projet refusé une première fois, il revint à la charge,
d'attaquer l'Italie, Valenlinien et Justine ré- et dans un discours qu'il adressa du h;Éut de
soluu'ul de députer une seconde fois vers lui la ( haire à l'empereur sur ce sujet, il déclara
saint Ambroise, (|ui, oubliant luul ce qu'un qu'il n'irait point à l'auiel (H'»' l'évêque et
loi avait fait soulîrii-, se chargea de cette les chrétiens de Callinijue n'eussent obtenu
amb^issade. Arrivé à Trêves, il fut intrudiiil la décharge d'une obligation que repoussait
dans le conseil, et Maxime, qui était assis leur conscience. Théodose se rendit à la fin,
sur un trône, se leva pour lui donner le bai- et, grâ. e à saint Ambroise, l'ordonnance
ser, comme cela se pratinunit alors, envers ne fut point ex culée. Les députés de Roma
les évéqoes et les personnages revélus de étant lenusà Milan complimenlerThéodosc,
fonctions éminen'es; mais le saint resta de- lui demandèrent de ne pas faire ôler du sé-
bout, à une cerlaine dislance, quoique l'em- nat autel de la Victoire
1 ,qu'on y avait re-
pereur lui dit de s'approcher. Maxime lui placé avec la permission de Maxime; mais
reprocha de l'avoir tromiié dans sa première saint Ambroise obiinl du prini e qu'on ne fe-
ami as.>-ade, en le détournant de porter la rait pas droit à celte demande. Il tint, en
guerre en Italie, d.ins un temps où rien ne 490, un concile à Miian, où il condamna ilc
pouvait s'opposer à ses armes. Ambroise nouveau cl analiématisa Joviiieii, <|ui s'était
n'eut pas de peine à se justifier, et après réfugié dans celle ville après avo.r été con-
avoir plaidé la cause de Valentinien, il rede- d.ioiné à Rome par le pa()e Sirice. Le concile
manda, au nom du prince, le «orps de son n'él.iil pas encore terminé lorsqu'on apprit,
frère (iratieu. M.ixime, déjà irrité, le fil en- à Milan, la nouvelle du massacre commis à
core davanlaj;e par le refus que fit Ambroise Thessalonique p.ir suite de l'cmprisonne-
,

de coiiimuiiiqner avec lui et avec les Ilha- menl d'un cocher du cirque, qui avait séduit
ciens qui étaient à la cour. Ayant voulu In- une jeune douiestique de la maison de Bu-
tercéder en faveur de l'évêque Hygin, con- Iheric, commandant général des troupes de
damné à l'exil, et ayant demande qu'on lui l'illyrie, et qui faisait sa résidence à Thessa-
fournit au moins quelques secours, il ne put lonique. Le peuple, qui demandait la liberté
rien obtenir ; mais il reçut lui-même l'ordre du cocher afin qu'il pût figun
,
<-
dans un*
DiCTION.N. RÀiilOen AFRIQUE. 1.
w AMB AMB 149
publique, et furieux de se voir refusé
(été ,
d'en solliciter le pardon 1 Vous ne tremblez
se porta aux plus affreux excès, ot iss.icra m pas au souvenir d'un si grand crime, et de
Bulheric et plusieurs officiers dont il (raina l'outrage fait à l'image de Dieu ? » Rufin eut
les corps par les rues de la ville. TliéoJose recours aux prières les plus pressantes , et
avait d';ibord promis à saint Ambroise et aux ajouta que l'empereur allait venir bientôt.
évéqaes du concile la grâce des coupables ; « Si cela est, dit Ambroise, je déclare que je
mais de pi-rCdes conseillers le firent ehani^er ne le laisserai point enirer dans le vestibule
de résolution, et il donna l'ordre barbare de de l'église. S'il veut en)|iloyer 1 force et agir
1

(aire massacrer sept mille des haintants de en tyran, je suis prêt à souffrir la mort »
Thessalonique. Les soldais saisirent le mo- Alors Rufin envoya dire à Théodose de ne
ment où le peuple était rassemblé dans le pas -ortir du palais; mais il était déjà en
cirque, et passèrent au fil de l'épée tous ceux chemin. «J'irai, dil-il, recevoir l'affront que
qu'ils purent atteindre, au nombre de sept je mérite. » Il entra, non dans l'église même,
mille. Cette boucherie dura trois heures et mais dans la salle d'audience, et pria Am-
fut accompagnée de circonstances horribles. broise de ne pas lui refuser l'ahsolulion.
Saint Ambroise, pénétré de douleur sortit , « Quoi vous venez ici au mépris des saintes
I

de la vill', lorsque Tbéodose, qui était alors lois de Dieu ? —


Je les respecte, et je ne vio-
absent, y rentrait, afin de ne pas le rencon- lerai point les règles en entrant d.ins le ves-
trer, et lui éi rivil une lettre dans laquelle il tibule ; mais je vous prie de rompre ces liens,
l'exiiorle à faire pénitence. Il lui déclare etde ne me pas fermer la porte que le Seigneur
qu'il ne pourra offrir les divins mystères en a ouverte à tous les pénitents. —
Quelle pé-
sa présence, ni recevoir son offrande à l'é- nitence avez-vous faite après un si grand
glise, tant qu'il n'aura pas satisfait à la jus- crime? —
C'est à vous à me prescrire celle
tice divine. Il ajoute qu'il est plein de res- qui> je d^iis faire; appliquez à la nialadie de
pect pour l'empereur, mais qu'il doit à Dieu mon àme les remèdes convenables , comme
la piéférence, et que l'amour qu'il lui porte c'est à moime soumettre en accomplissant
à
doit se concilier avec le silut de son âmi'. Il C;' qui me
sera ordonné. » Alors Ambroise
revint ensuite à Milan, et Théodose sciant lui ilit de se placer dans l'église parmi les
présenté pour entrer à l'église, selon sa cou- pénitents publics. L'empereur se mil donc à
tume, le saint alla à sa rencontre dans le genoux à la porte de l'église, et resta pros
vestibule, et lui défendit d'avancer p'us loin. lerné parmi les pénitents, se frappant la poi-
« Seigneur, lui dil-il, il semble qui' vous ne trine, et demandant pardon à Dieu, avec une
sentiez point encore l'énormité du massacre grande abondance de larmes. Ce spectacle
commis par vos ordres. L'éclat de la pour- attendrissant faisait pleurer tout le luoude.
pre ne ('oit pas vous empêcher de reconnaî- Ambroise, en lui donnant l'absolution lui ,

tre la faiblesse de ce corps si maç^nifiiiuemenl (enjoignit de porter une loi qui ordonnât de
couvert. Vous êtes pétri du même limon que suspendre pendant trente jours rexécatiou
vos sujets; il n'y a qu'un Seigneur, qu'un des jugements concernant la vie des citoyens
Mailredu monde O'îcrez-vous, ni priant, ou la conllscalion de leurs biens. Celle loi
lever vers lui ces mains encore teintes d'un fut réunie à celle que Gratien avait portée
sang injustement répandu? Retirez - vous sur le même sujet. Saint Ambroise eut en-
donc, et n'allez pas aggraver par un nou- core une autre occasion de déployer la fer-
veau crime celui dont vous êtes coupable. meté (le son caractère envers Theodose. Un
Recevez avec soumission le joug que le Sei- jour de fête que ce prince avait présenté son
gneur vous impose il est dur, mais salutaire,
; offrande à l'autel, il resta dans l'enceinle iln
et il iirocure laguérison de l'àiue. » Le prince sanetuaire. Ambroise lui ayant demandé s'il
ayant dit, pour s'excnsf-r, que David avait attendait ijuclque chose, i! répondit qu'il res-
pé<'bé, il lui répondit « Puisque vous l'avez
: tai; pourassisler au scrifice et pour reievoir
imité ilins sou péché, iiniiez-le dans sa pé- la communion. L'archidiacre alla lui d^e de
nilence. » Théodose se soumit, en effet, à la la part de l'evê jue qu'il n'y avait que les
p nilence cannni(|ue qui lui lut impos e. H ministres sacrés qui ussenl le droit de ri'S-
i

passa huit mois retiié dans son palais, oc- ter dans le sanctuaire il lui dil d'en sortir
; ,

cupé des exercices propres aux pénilenls pu- et de retourner avec les (idè'es. « La piurpre
llics. Lorsque la fête de Noél fui arrivée il , fait les princes, ajouta- t-il, mais les mm
ne put s'empêcher de verser des larmes en prêtres. » Théodose rép 'iidit qu'il n'avait
se voyant exclus de rassemblée des fidèles. pas eu l'intention de violer s lègles, mais
1

Le fameux Rufiu, maître des oflîccs du palais, qu'il avait cru pouvoir faire à Milan ce qu'il
essaya vainement de le consoler; mais voyant fiiisaii à Constantinuple. Ensuite il remerci.i
qu'il n'y réussissait pas. il s'offrit d'aller Atiibroise de ce qu'il l'.ivertissail de son de-
trouver l'événue pour solliciter son absolu- voir, sortit du sanctuaire, et se plaça pa mi
tion. Tbéodose, qui ne complaît guère sur les laïques. De retour à Conslaniinople ,

le succès de (elle démarche, parce qu'il con- comme il soriail du sanctuaire, après av ir
naissait la fermeté d'Amhroise, finit toutefois déposé son offrande, le patriarche Nerl;iire
par laisser faire Rufin. Il le suivit de loin ,
lui envoya dire de rentrer, et de prendre sa
dans la pensée que l'évêqnese laisserait peut- place ordinaire. « Je connais mainienaiil,
être fléchir; mais Ambroise n'eut pas plus répondit l'empereur, la différence qu'il y a
tôt aperçu Rufin, qu'il l'apostropha en ces enlre le sacerdoce et l'empire. Je suis envi-
termes:» C'est vous qui avez coiiS( illéle nias- ronné de flatteurs , et je n'ai trouvé qu'un
tacre, et c'est vous qui vous chargez encore homme qui m'ait dit la vérité je ne connait :
14.1 AMB ÂMB m
qu'un évêqne au monde, c'est Ambroise. » les faveurs qu'il avait reçues de Dieu , et le
Il ne se mil donc plus dans le sancliuiire , conjurant de s'intéresser au salut de son
mais en dehors près do la balustrade, un ânie. Bienlôt après Théodose vint à Milan,
pi II au-dessus desaulres fidèles, et sos suc- où il fut attaqué d'une hydropisie mortelle,
cesseurs l'imiièrent en cela. Valentiiiieii ,
S'éiant fait conduire à réj;lise pour y rece-
qup Thi-odose avait replacé sur le trône ,
voir la communion i! y reçut ses enfants et ,

étant revenu à M lan. en 489, se montrait leur donna d'excellentes instructions sur la
cailK)li()ue zélé, Ambroise
honorait saint manière de gouverner. Puis, se tournant vers
comme un pore et l'aimait autant que sa Amliroise « Voilà dit-il, les vérités que
: ,

mère Justine l'avait haï. Leiomte Arbogasle, vous m'avez apprises, et que j'ai tâchî de
général de ses troupes, était un ainbiiie-ux mettre en prati |ue. C'est à vous maintenant
qui visait au pouvoir suprême. Valenlinien, de les transmettre à ma famille et d'en ins-
que cette conduite avait indisposé, finit ce- truire ces jeunes empereurs que ji' vous re-
pendant par lui rendre ses bonnes grâces, commande. » Ambroise répoudit qu'il espé-
Etant à \ ieuue, dans les (l uies, eu 392, il rail que Dieu leur doniier.iil un C(pur aussi
pria saint Ambroise de venir l'y trouver pour docile qu'à leur auguste père. Celui-ci. pen-
cimenler leur récoU( iliat'on, et pour lui cou- dani sa maladie, s'eiilrelint souvent de Dieu
férer le bapléme. Il ralleudait avec impa- avec saint Ambroise, mourui dans ses
et
tience, et s'écriait souvent « Serai -je assez ; bras, le 17 janvier 39.ï saint Ambroise pro-
:

heureux pour revoir mon père?» Hélas! il nonça sou oraison ffinèbre. La méiue année
ne put avoir ce bonheur. Arboga'-te le fit il fil, dans un j.irdin, la découverte des corps
étrangler le la mai 392, lorsqu'il u'élaileii- de s.iinl Cclse et de saint Nazaiie, qu'il irans-
core (|ue dans sa vingtième année. Saint Am- feradans la basilique des .\|iôtres il deli- ;

broise,qui élait déjà arrivé aux pieds des vra un possédé dans cette circonstance. Il
Aipes, apprenant celle nouvelle tragique, oidonna au démon qui tuurmenlail ce niaU
retourna sur ses pas, pénétré de la pius vive heureux en présence des saints corps, de se
douleur. On rapporta le eorps du prince à retirer, et le démon obéit à l'inslani. Il livra
Milan, où il fut enterré à côte de Gratien , aussi au d mon un e.aiployé de Siilicon, mi-
son frère. Saint Ambroise prononça sou orai- nistre de l'empereur, ()ui pour de I argent, ,

son funèbre, dans laquelle il dit que le désir fabriquait de fausses nominations de tribuns
qu'il avait témoigné de recevoir le baptême et d'autres fonctionnaires. Le saint n'avait
lui (i. Midi ait lieu de ce sacrement devant le pas encore parlé que déjà le démon avait mh
Sei;;n(ur, et que, pour lui, il se souvieu- en pièces le faussaire, il rendit aussi la santé
drail toujours de ce prince dans ses prières à plu< eurs malades par la vertu de ses priè-
et dans ses sacrifii es. Arbogasle ue prit pas res. Sa répuiatiou parvint jusque dans les
la couronne lui-même mais il la mit sur la
, contrées les plus reculées. Deux Persans,
tète d'Eugène qui lui était entièrement dé- Irès-considérés dans leur jiays, firent exprès
voué. Ils écrivirent l'un et l'autre des lettres le voyage de Milan , attirés par sa grande
Irès-obligeanles àsainlAmbroise pourlega- renommée; ils s'entreliiirenl avec lui un
gner à leur parti. Le saint était alors à Bolo- jour eiiiier, au moyen d'un interprèle, et s'en
gne,pour ;is~isierà la irau-latiou des reliques retournèrent remplis d'admiration. Friligile,
de !-aint Vital et de sailli Agricole. De là il se reine des Marcomans, ayani entendu parler
rendit à Florence pour coasacrer une église de sa grande sainteté par des chrétiens d'I-
coiMiue depuis sous le nom de basilique talie qui se Irouvaieiit dans ses Elats, et dé-
Ambrosienne. Pendant qu'il était dans celle siranl elle-même embrasser le christianisme,
dernière sénateur Décence, chez qui
ville, le lui envoya des députés chargés de présents
il logeait, jerdit son fils qui était eu lias âge. pour son église, le priant de meltre par écrit
Sa mère pilla le corps dans le lit d'Ambroîse ce qu'e le était obligée de croire. L" saint
qui élaitsurii eu rentrant, le saint, au rap-
; lui adressa, dans une lettre que nous n'avons
purl de Pauln, s'étendit sur l'enfinl à , plus, un abrégé de la doctrine chrétieniie.
l'exemple d'Elisée, et lui rendit la vie.— Friligile ra>anl reçue , se mil elle-même en
Tiiéodose, ayant défait Eugène dans le. plai- roule pour Milan ; 'mais lorsqu'elle y arriva,
nés d'Aiiuilée, écrivit à s.diil Amb oise pour saint Ambroise était mort. Paulin r.ipporte
f.iire reud.e a Dieu de solennelles actions de qu'il se livrait avec beaucoup de zèle à l'ad-
grâeesde celle victoire; saint Ambroi^e ollrit minislraliou du sacrenienl de pé itence.
le saint saciifice pour remerciir le Seiguenr, « Toules les fois . dit-il , (ju'uii pénileni lui
el poitC: à Tliéodose, parmi de ses (lia-
fil confessait ses péchés, il versait une telle
dans laquelle il le lèlicilait
Cil s, sa réi'onse aboiidinc > de larmes, qu'il le forçait à eu
du succès de ses .irines, engageail à eu rap-1 répandre lui-même. Il composa les' deux li-
liorteràDieu toute la gloire, el lui recom- vres /'en//ence, contre l'iiér.sie des No-
(/e / 1

maiidail la clémence envers


les vaincus. En- valions, et, en :]8~. le livre (/es ^Wy.fire*, pour
suite il alla lui-même rendre
visite à l'em- l'instruction des nouveaux bapiisés, S;rint
pereur qui à Aquilée ; leur entrevue
était Augustin el sainl Aiype, (|ui furent bapiisés
fui très -louchante. L'archevêque se pros - cette année, assistèreisl à la plupart des ins-
lerna aux pieds de l'empereur, conjurant le tructioiis qui se trouvent dans ce livre. Jl
Seigneur de le combler de se; bénédictions avait composé, un an auparavant, les trois
dans l'autre vie, comme il l'en avait comblé livres (/m Offices des ministres, pour l'ins-
daiis celle-ci. héodose, à son tour, se jela
I tructiou de son clergé, et il initiait un soin
aux pieds d'Amboise, attribuanl à ses prières tout particulier dans le choix, des ministres
1*5 AMB AMB tu
«le la religion. vonail de faire le sacre de
Il dernière extrémité, il apparut à une per-
saint Honorât , évêqiie de Verceil, lorsqu'il sonne de la maison de liécence, chez qui il
prédit sa mort, quoiqu'il ne fût pas encore avail autrefois logé, cl lui promit que la ville
malade, et dit qu'il vivrait jusqu'à I'à(|ues. serait d 'livrée le lendemain. Cet homme le
Un jour qn'il dictait à Paulin, son sccrélaire, dit aux habitants qui reprirent courage te :

l'explicaiiun du psaume xlvii , celui-ci vit lendemain Siilicon arriva avec son armée,
sur la lélo du saint une flamme qui repré- cl la ville fut en effet délivrée. —
Outre les
sentai! la forme d'un petit bouclier et qui pé- ouvrages mentionnés plus haut, saint Am-
nétrait (tans sa bouche, et son visage devint broise en composa beaucoup d'autres sur
blanc comme la neige, l'aulin fut tellement l'Ecriture sainte et sur quelques personna-
effrayé de celle vision, que tant qu'elle dura ges de l'Ancien Testament. Son style est élé-
il ne put écrire ce qu'Ambroise lui dictait. Le gant, ingénieux, fleuri, et, en même temps
saint archevêque fit encore l'ordination d'un plein de noblesse et de douceur. 7 déc. — ,

évêque de Pavie, mais ensuite il se trouva si AMHKOISE (saint), abbé du monastère


mal qu'il fut forcé de garderie lit. Stili(on, d'Agaune, aujouril'hui Saint-M lurice. floris-
l'ayant appris, en fut vivement afiligé, et alla sait sous saint Sigismond, roi de Bourgogne,
jusqu'à dire que si ce grand homme venait qui fonda, ou plutôt qui rebâtit ce monastère
à mourir, I Italie était menacée d'une ruine en 515, 11 succéda à saint Hymnémode, et
prochaine. 11 députa vers le saint les per- eut pour successeur saint Achide. 2 nov. —
sonnes qui avaient le plus d'ascendant sur AMBROISE évéque de Sens, floris-
(saint),
lui , pour le conjurer de prier Dieu qu'il lui sail dans le viir siècle, et mourut vers
prolongeât la vie. Ambroise leur réponillt : l'an 755. Son corps fut inhumé dans l'église
« Je me suis conduit au mileu de vous de de Sainl-liervais dite depuis, de Saint-
,

manière à ne pas rougir de vivre plus long- Léon, el transféré plus tard à celle de Saint-
lemps mais je ne crains pas de mourir,
, Pierre-le-Vif. —3 septembre et 3 octobre.
parce que nous avons un bon iMaîlie. » Qua- AMBROISE AUPliRT le bienheureux ),
(

tre diacres, qui étaient au bout de la galerie abbé, na(iuit, vers le coiiiinencement du viii*
où il était couché, se demandai' nt à voix siècle, d'une famille distinguée, el occupa
basse qui pourrait bien lui succétier? L'un un poste élevé à la cour de Pépin roi dô ,

d'eux ayant nommé Simplicien Ambroise, , France. Ce prince l'ayant envoyé en Italie
,

quoique éloigné, cria par trois fois que Sim- pour des affaires qui conceruaieiil sa charge,
plicien élail vieux, mais homme de bien. Pen- Ambroise s'arrêta quelque temps au monas-
dant qu'il ét.iil en prières, il vit le Sauveur tère de Saint-Vincent, dans le duché de Bé-
qui s'approchnil de lui avec un visage ri.inl ;
névent. Touché de la piété des religieux au
il le dit à suint Bassien, évéque de Lodi qui ,
milieu desquels il se trouvait, il renonça au
priait avec lui, et qui le raconta depuis à monde et à son emploi, pour passer sa vie
Paulin , de qui nous apprenons ce fait. Le avec eux. 11 devint bientôt l'oracle de sa
jour de sa mort, il tint, pendant plusieurs communauté, et en fut f<ilt abbé. H composa
heures, les mains élrvées en forme de croix; sur l'Ecriture sainte plusieurs ouvrages qui
le mouvement non interrompu de ses lèvres respirent unefoi vive et une tendre piété. Sa
indiquai! qu'il conlinuaii toujours à prier bienheureuse mort arriva le 19 juillet 778.
mais on ne l'entendait plus. Saint Honorai,
,

— 19 juillet.
évéque de Verceil l'ayant quitté pnur ailer
, AMRROISE DE SIENNE ( saint), religieux
prendre un pea de repos dans une chambre dominicain , né à Sienne en 1220, était de
haute, entendu, |iar trois fois une vi.ix qui , l'illustre famille de^ Sansédoni ou Saint-Si-
lui cria «Levez-vous pioniplemeni et des-
: doine. H passa sa première jeunesse dans
cendez, car il va partir.» Il se hâlade d scen- l'innocence et la pieté, et à dix-sept ans il
dre, et donna la sainte Eucharistie au saint prit l'Iiabii religieux hez les Dominicains. Il
(

qui ne l'eut pas plutôt reçue, qu'il <xpira, ense gna ensuite la théologie et prêcha la
le 4 avril 'i97, à l'âge île riiKiuante-seiit ans, parole de Dieu avec de grands succès. Les
etaprès vingt-deux ans d'épiscopat. Son corps, Siennois ayant été escommu .iés deux fois,
qui avait été enterré près des reliques de il vint a bout de les récoicili r avec le saint-

saint Gervais et de saint Prolais, fut ensuite siege, ce c|ui lui attira une haute considéra-
place suus le grand autel de la basilique Am- lion. H lut charge de plusiems autres négo-
brosienne. Il occupe le premier rang parmi ciations imporlantis dans le«.quelli s il réus-
les quatre grands docteur^ de l'iiglise latine, et sit ; mais les ra|>pui ts qu'il él il oblige d'en-
l'on lait sa léte le jour de
son ordination, le 7 tretenir avec les séculiers ne l'empêchaient
décembre. Huit ans aprèssa mort, lorsque Ka- pas (l'observer fidèlement tous les p ims de
dagaise, roi des Guths, qui avait formé le pro- la régie qu il avail embrassée. Dieu le favo-
jet de renverser la puissance romaine et d'a- risa de son vivant, du don des miracles el
,

bolir le christianisme vint fondre sur l'em-


,
du don de pro|ihétie. Il mouri.l à Sienne le 20
pire avec une armée formidable, qu'il eut marsl28G,à l'âge de soixanti-six ans. Sa ville
pénétré dans l'Italie et mis le siège devant natale l'Iionore comme un de ses patrons, el,
Florence, Stilicou vint l'attaquer et le défit quoiqu'il n';iil pas été canonisé dans les for-
complètement sans aucune perte du côté
, mes, son nom se lit dans le Martyrologe ro-
«les Romains. Cette victoire miraculeuse, qui main le 20 mars.
sauva l'empire et la religion fut attribuée à , AMBROISE LE GAMALDULE (le bien^
saint Ambroise, parce que, la veille de la heureux), de l'illustre famille des Troversari
bataille, lorsque Florence était réduite à li de Havcnnc, iiiquil à Porlico, dans la Ro-
, ,

Ùi AMK AMii: u<


magne, 1378. Kiant entré chez les Ca-
l'an Luxeuil. Vers l'an 620, ils allèrent fonder le
maldules, son môriic cl ses vertus le firent monastère du Saint-Mont, près d'un château
élever au géni'ra!;it. Il élait i^vc:^l^ de celte qui appartenait à saint Romaric. Ce monas-
dignité, lorsqu'il fut envoyé par Eugène IV tère élait double et renfermait deux bâti-
au concile de Bâie. Il assista aussi à ceux de ments séparés l'un destiné à une commu-
,

Ferrareot deFlorence,et se il fitaiirairer dans nauté d'hommes et l'autre à une ommunauté (

ce dernier par sa facililé à s'énoncer en grec, de vierges, mais sans aucune communica-
ce qui lot cause qu'on le rh;trgca de rédiger tion entre les deux établissements. Saint
le décret d'union entre l'Iîglise grecque et Amé gouverna le premier en qu tlilé d'abbé,
l'Eglise l.'itine. Quoiqu'il fût dura lui-même, et il mit à 1 lêle (lu second la bienheureuse
1

et qu'il iijoulàl aux austérités de son ordre Maclédède ou Mafdée, qui se vit bientôt à la
des ausiérilés partirulières , ses qualiiés ai- têle de quatre-vingt-quatre religieuses, di-
mables et l'iiménilé île son caractère le fai- visées en sept chœurs de douze ^ qui se re-
saient universellement cliérir. Il chrrcha à layaient pour chauler sans inlerruplion lo ,

réconcilier le Pogge et L.iurent Valla, ((ui jour et la nuit, les louanges de Deu. Lors-
s'étaient brouillés par suite de discussions qu'il eut élahli règle «le saint Colomban
la
littéraires; mais n'ayant pu y réussir, il dit parmi ses religieux, el qu'il vil la discipline
avec raivou qu'on devait faire peu de cas de fiiièleiiieiit observée , il se déc hargea d'une
ces savants qui n'ont ni la charité d'un chré- parlie de ses fonciions sur saiiii Romaric,
tien, ni la polilesse d'un homme de lettres. el il se retira, comme il l'.ivait lait à Agaune,
Il mourut en ii59, et a laissé plusieurs tra- dans le creux d'un rocher un peu au-des-
ductions de Pères grecs, une Chronique du sous du monastère. Il ne vivait que de pain
Monl-Cassin, des harangues , des lettres et el d'eau , qu'on lui descendait à certains
VHudœporicon, ou \'isites des moniislères. jours, au moyen d'une (onle. Il ne sortait
Quoique le calendrier ne lui donne que le de sa grotte que les dimanrhes et les fêtes,
titre de vénérable il est honoré dans son or-
, pour donner des instructions religieuses aux
dre le 20 novembre. deux communiutés. Son genre de vie el sa
AMBUOSIGNAN (saint), Ambrosinianus sainteté, prouvée par des miracles et par le
patron de l'égl si' de Fontaines, dans le dio- don de prophétie donnaient à ses paroles
,

cèse de Langres, est honoré aussi à Sainl- une grande autorité, et ses avis spirituels
Eiienue de Dijon, oîi il y a de ses reliques. — étaient reçus comme des oraeles. Averti par
1" septembre. révélation du momeni de si mort lorsqu'il ,

AME ou AMÉE (sainte), Ama ou Amata, vit approcher sa fin, il sefli placer sur son
élait sœur de plusieurs autressaintes, parmi cilice Cduvert de cendres, etajaiit fait venir
lesquelles on cite sainte Lindru, sainte Mé- autour de lui ses religieux, il leur fil la con-
néliould et s;iinte Pusinne. Elles furent for- fession publique de ses péchés et composa
mées à la piéié par un prêtre nonmé Engène, lui-même sou épiiaphe, qui respire la plus
et ayant consacré à Dieu leur virginité, elles profonde humilité. Il mourut le 13 septembre
reçurent le voile dis mains de saint Alpin, 627, et lut enterré, selon son désir, à l'en-
é»éque de Cbâlons-sur-Marne. Ellis avaient trée de l'église du monastère mais l'année
;

fait de la maison paternelle un petit monas- suivante, il lut transféré dans l'intérieur de
tère, où dans les pratiques de
elles viv, lient la même église. On fit plusieurs autres
la vie religieuse. Sainte Araée, qui florissait translations de son corps la plus célèbre
;

au milieu du V
sièile, est honorée à Join- est celle qui eut lieu, en 1031, par ordre du
ville où il y a une église de son nom. Ses re- pape saint Léon IX, qui avait été évoque de
liqui s se gardaient dans l'église des Corde- Toul, et qui, se trouvant dans son ancien
liers de la même vile. —
2i septembre. diocèse qu'il continuait à aiiministrer , fit
AMÉ (sainlj Amatus, premier abbé du
, informer sur les vertus el les miracles du
Saiut-Mont, naquit à Grenoble, versiemilieu saint abbé, ordonna que son corps fùi levé
du vi« siècle, et lui élevé dans le monastère de terre avec solennité, et que sa légende
d'Agauue, où il prit ensuite l'habit monas- serait insérée dans l'office du bréviaire. Il se
tique. Aprèi avoir passé quelques années forma dans la suite, non loin de la grotte
d'ans la communauié qu'il édifiait par sa qu'il habitait, une paroisse qui porte le nom
ferveur et surtout par ses ausiérilés, il se re- de saint Amé et dont il est patron. 13 sept. —
lira, du consentement de son abbé, dans une AMÉ (saint), évéque de Sion en Valais ,
caverne située au haut d'un rocher, non loin né au commencement du vi^- siècle sortait ,

du monastère. C'est dans cette affreuse soli- d'une famille distinguée qui ne négligea rien
tude qu'il passa trois ans, occupé de la prière pour lui donner une bonne éducation. Après
et du traviiil des mains , ne se nourrissant de brillâmes études, sa piété et son amour
que de pain il'orge el ne buvant que de l'eau. pour Dieu le porièrent à embrasser l'élal ec-
L'an 614, saint Eustasc abbé de Luxeuil , clésiastique, où il devint le modèle du clergé;
qui revenait de visiter saint Colomban à Bo- mais le désir d'une plus grande perfection
bio, en Italie, passiinl par Agaune, décida le décida à se retirer au monastère d'Agaunc.
saint Âmé à le suivre à Luxeuil, et il l'as- Après y avoir fait profession , il obtint de
socia à -es travaux apostoliques. Saint Amé, son ablié la permission de vivre en reclus
faisant ane mission en Austrasie , vint loger dans une petite cellule près de laquelle il y
chez saint Romaric, qui était un des princi- avait un oratoire, l'une et l'autre taillés dans
paux seigneurs du pays et il le détermina , le roc. A la mort de cet abbé, il fut élu pour
à quitter le biècle pour se fair« moine à lui succéder, el vers l'an 669 il fut élevé sar
,

147 A»fE AME 148

le siépe épiscopal de Sion. Il y avait cinq sait une lecture de piété après laquelle il ,

ans qu'il remplissait tons les devoirs d'an assistait au sainl sacrifice avec tant de res-
sa'nt évêqne, lorsqu'il fut accusé près di' pect et de recueillement, qu'on avait cou-
Tliierri III, roi de France, rie pinsienrs cri- tume de dire qu'il suffisait de voir le duc de
mes dont il était iniioceni. Ce prince, qui se Savoie à la messe pour avoir de la dévotion.
laissait p;oiiverner p.ir Khroïn, son maire du Il entrait ensuite au conseil, où les causes
pîilais, ni- voulut p;is examiner si l'accusa- des pauvres, des veuves ei des orphelins,
tion é ail fonde.', ni penne Ire au saint de ^e étaient toujours rapportées les premières.
justifier;mais i! l'exila à Péronne , dans le Sa charité ne conoaivsail point de bornes:
monns'ère fondé parSaini Fursy, alors gou- tous les jours 1 donnait à manger, dans son
verné |iar sainl Ullan. Oiio qu'on eût uolé à palais, à un g and nombre ilc pauvres. Les
son é|>ard loiilc- les lois de la justice, il souf- plus rebiitanis et ci'ux qui étaient d'un as-
frait avec joie sa disgr.âce. pat ce qu'elle lui pect plus désagréable étaient toujours les
procurait le moyen de suivre son allrailpour mieux reçus quelquefois il les servait lui-
:

la retraite. Une chose l'affliReait cependant : même. Des couilis ns lui ayant représenté
c'ctait (le voir son troupeau livré <à un intrus. que ce;te manière d'i^ir avihssai: la dignité
Saint Manrnnt chargé après la mort de
, souveraine, il leur demanda s'ils cro\aient
saint Ullan de la garde de sainl Atné cul, à l'Evangile. « Snuvenez-vous , ajoula-l-il,
ponr lui les mêmes égards que son prédéces- que Jésus-Chri-t res;ai(le comme fait à lui-
seur. Il le condni-it dans le monastère de même ce que l'on fait au plus pelil des siens,
Hamaye dont sainl Mauiont élait prieur.
, el quel plus grand honneur pour un prince
Ils se rendirent ensuite à celui de Itieuil que que de servir .lésus-Cbr si » Sps ministres t

le sainl abbé venait de fonder dans sa terre lui dirent un jouripie ses aumônes épuisaient
de Mer\'ille, et dont il prit le gouvernement, les finances, el qu'il >.erail plus utile de for-
s'esiinoant heureux d'avoir dans sa commu- tifier les places de guerre el de lever de nou-
nauté un II I serviteur de Dieu. II se démit en velles (ro ipes que de nourrir tant de fai-
sa fa>eurdeses fonctions d"altbé. Saint Amé néants. « Je loue voire zèle, répondit Amé-
ne s'en chargea que mal;;ré lui, et lorsqu'il dée; mais apprenez que les chaiilés qu'un
vil la régularité paifaitemcnl étahlie parmi prince fait aux indigents sont le's plus sûres
les religieux, il renonça à son lilre ponr se fortifications d'un Elat; (jue tes pauvres sont
retirer dans une cclluie aliénant à l'église ses meilleures troupes. » Lîi Savoie, sous
du monastère. C'est là qu'il m"urul le 29 son règne, fut appelée le paradis des pau-
avril C9(),jouroù il est nonmié dansquélques vres. Un jour qu'il passait dans une rue dé
calendriers avec la qualité d'évêque de Sens; sa capitale, il enlendii un artisan se plaindre
ce 'qui est ne méprise provenant de ce qu'on
i d'un nouvel impôt. Sur-le-champ Amédée
a confondu le mot Sedunensis, de Sion, avec demande à ses ministres s'il ne serait pas
Senonensis, de Sens. Saint Bain, évéque de possibli'de le diminuer et comme ils allé-
;

Théruanne, transféra, au commencement guaient l'impossibilité d'un dégrèvemeirt


du son corps de l'église de Saint-
VIII' siècle, alors, détachant le collier d'or qu'il portai't
Pierre dans celle île Notre-Dame du Breiiil , à son cou il ordonna de le convertir eli
,

et pendant les incursions des Normands il monnaie, «fin que ses sujels fussent soula-
fut porté à Soissons. ensuite à Douai. Il est gés d'autant. Il fil plusieurs fois à pied le
patron de celle dernière ville où il y a\ail voy;ige de Turin à Chambéry, pour y visiter
autrefois une éi^lise de son nom.
,


Vi sept. la précieuse rel que du sainl Suaire. Quoi-
AMÉDÉE IX (le bienheureux), Amedœiis, que ennemi d'un luxe inutile et uineux qu'il i

duc de Savoie, lils de Louis II, et d'Anne, fille avait banni de sa cour, il savait dans l'oc-
du roi de h\pre, naquit à Thonon , le 1"^
( casion soutenir dignement l'éclat de son
lévrier 1W5. Elevé dans la pieté par sa ver- rang. Ainsi, lorsqu'il parut à la cour de
tueuse mère, il répondil à ses soins et montra France, il y déplnya une magnificence royale.
dès renfaiic.'» unallrail marqué pour lessain- Il s'appli<|uail avec un soin tout particulier
tespraiiques de lareligion. A'-sisteràla messe à l'iducatioli des princ. s ses fils, dans la
élait pour lui le plus agréable des plaisirs, pensée que le sort de son peuple allait un
et il ne se délassait de ses études que par de jour dépendre d'eux. Sur fin de sa vie1il 1 ,

pieuses lectures. Le fréquent usage des sa- fut éprouvé par de graves infirmités , qu'il
crements des austérités secrètes
, telles
, supporta avec autant de courage que de ré-
étaient les armes avec lesquelles il combat- signation elles ne lui firent rien diminuer
;

tait les dangers de la cou;- et les séductions de ses ausiérités habiiiielles , ni des jeûnes
des grandeurs humaines. Parvenu au sou- qu'il pratii|uait auparavant. Lorsqu'il vil ap-
verain pouvoir en HtiS jamais prince ne
,
procher Ses derniers moments il roufia la ,

fut plus aimé et ne mérita mieux l'amo irde régence de ses l'étais à la duchesse Yolande,
ses sujets. Il épousa, à dix-se|>t ans, Yolande, et ayant lail venir les principaux seigneurs
fille du roi Charles Vil et sœur de Louis XI, de sa cour, qui iondaicnt tons en larmes, il
princesse qui part.-geait ses goûts vertueux. leur dit « Je vous recommande les p.iiivres
:

La cour d Amédée présenlaii le spectacle le et les malheureux répandez libéralémenl


;

plus édifiant. Tous les vices en élaienl sévè- sur eux vos charités, el le Seigneur répan-
rement bannis, et l'on y voyait briller tou- dra abondammenl sur vous ses bénédictions.
tes les vertus, tant et puissant l'exemple Rendez la jasiice sans acception de person-
d'un bon prince! Tous les jours le bienheu- nes fiilcs que la religion soil flonssanle, el
;

reûs Amédée, après sa prière du malin, iai- que Dieu soil bien servi. » Il mourut è. Ver-

U9 AMI AMM ISO

coii le 31 mnrs 11*79, après avoir reçu avec AMIQUE martyr avec saint
(saint), Amiciii,

une grande piété le saint viatique et l'extré- Amèle, est honoré à Mortara en Italie, uù se
me-oiiclion, nétant âgé que de trente-sept gardent ses reliques. 12 octobre. —
ans. Son corps fut onlerré dans l'église de AMIQUE Avellano, dans
(saint), solitaire à

Saint-Rusèbe deVercoil, sous les mnrclios du le diocèse de Gulibio, llorissait sous la G» du


maître-aulel, ainsi qu'il l'av.'iit demandé. Sa X' siècle, et mourut en 993. Il est meniionné
sainleli'fiil bieiitôlatteslée p.irun granl nom- avec éloges par Pierre Damien. 2 —
bre de mlr.icles, et îniiocenl XI autorisa son novembre.
culte dans les EialsduilucdeSavoie. 31 mars. — AMMIE (sainte), Ammia, martyre
à Césa-
AMKLHIÎlUiE (sainti), .Imclbcrga, vierge, rée en Cappadoce, pendant la persécirtion de
née Hans le p.iys des Aniennes vers l'an 74.1, l'enipereur Aurélien servrt de mère à saint
,

éiail d'une famille noble el riche, qui voulait Manimès, orphelin dès sa naissance par le
l'élever pour bril'erdaiis le monde ; mais la martyre de ses père el mèie.Ori croit qu'elle
jeune vierge avait d'aiiires vues et se propo- souffrit avec son fils adoplif vers l'an 275.
sai! ,lé^us-Christ pour modèle. Lorsqu'on i-s- 31 août.
s.iyaii lie la parer de riches vêtements et de AMMIEN (saint), Amminnns , martyr à
l'eniourcr de luxe, elle demand.iit si Jésus- Candaule avec sarnl Théorlore et plusir^urs
Cliiisl avait été traité de la sorte ; ce qui autres lui arrêté pendant la persécution de
,

obligeait ses parents à lui laissiT suivre son l'empereur Maxrmien. On lui coupa les
gi'ûl pour simplicllé chrélietine. lîianl
la pie<ls, et il subit ensuite le supplice du feu.
resiée (irpheline dans un â;çe peu avancé , — 4. septembre.
elle vivaii dans le monde comme dans un AMMON martyr à Alexan-
(saint), soldat et
cloître, ne soriant que pour visiter les églises drî(!, 249, pendant la persécutron de
l'an
et les hôpitaux. Un seigneur, (lue «lueliiues Dèce. Se trouvant près du tribunal du gou-
auteurs (lisent être l'un des fis du roi P. pin, veiiieur, lorsque celui-ci interrogeait un
étant devenu amoureux d'elle, l,i tourmenta chrétien donl le courage faiblissait et qui
pour qu'elle consentît à l'épouser , el sur commença il à se Iruub'er, il s'efforçait, avec
son refus , employer la violence.
il voulrjl triiis autres soldats, chrétiens comme lui, de

Dans la lutte, Am.ilbcrgo eut un bras c -ssé, ranimer par ses gesies et par ses signes la
el le jetine prince, honteux de sa brutalité ,
foi chancelante de ce timide confesseur de

se relira pour ne plus revenir. Ilette aven- Jésus-Chri't. Les païens, s'élanl ajierçus de
ture détermina à quitltr tout à fait le
la celte pantomime, err averlircnl le gouverneur
inonde pour prendre le voile dans le monas- par leurs cris; payèrent de leirr vie le
el ils
tère de .Munster-Bilsen, où elle mourut vers zèle chariiablrr qu'ils avaient déployé pi>ur
l'an 772, âgée d'environ Irenle-un ans. Son empèrlii'r une apostasie. 20 décembre. —
corps fut enterré à Temperk sur l'Iîscuut , AMMON (saint), martyr à Membrèse en
qui élail une terre de son domaine oîi elle ,
Afrique, souff'ril dans le m'' siècle, avec u*
,

avait f.iit bâlir une église qui a porté .son iiom autre saint Amrnon, ijui est aussi honoré le
dans la suite. —
Le comte Baudouin sur- ,
même jour. 9 février.—
Bomnié Bras-de-Fer, le fil transporter à l'ab- AMMOiN (saint), martyr en Ethiopie avec
baye de Blanilinberg à Gand, oii il fut brijlé ses quatre frères et sainte Rafique, sa mère,
par les calvinistes dans le xvi' sitcle. 10 — est honoré le k septembre.
juillrl et 12 décembre. AiMMON (saint), martyr à Alexandrie avec
AMÈLE (saint) Amelius martyr avec , ,
saint Nésèbe et plusieurs autres, est honoré
saint Amique, souffrit dans un lieu situé*n- le 10 septembre.
tre Novarre et Pavie ses reliques se gar- : AMMON (saint), Ammonius , martyr «o
dénia Morlara dans la même contrée. —12oct. Egypte, s'associa à d'aulies chrélii ns pottr
AMIC (saint) Amirus, confesseur, est ho-
,
aller travailler à la ci nversion des idolâtres
noré à Lyon le ik juillet. dans la partie orientale de l'Egypte. Arrêté
AMIDÉI (le bienheureux), Amidœus , l'un avec ses zélés collaborateurs, il l'ut condamné
des sept fondateurs de l'ordre des Servîtes, au supplice du feu. 16 janvier. —
sortait d'une des premières f.îmilles de Flo- AMMON (saint), martyr en Egypte, fut ar-
rence, de celles qu'on nommait patriciennes. rêté avec le précédent, donl il poi lait le nom
Une apparition de la sainte Vierge le décida, et dont il partageait les travaux apostoli-
ainsi que
ses sis compagnons, à quitter le ques. Il fut livré aux flammes avec lui; mais
monde pour- se retirer sur le mont Senario. on ignore pendant quelle persécution, et
ils y bâtirent des cellules et
y vivaient en même en quel siècle, le m" probablement. -^
ermiies, sous la direction d-' l'un il'eux, qui 16 j invier.
élail le bîerrheurerrx BonfilioMonaldi. Comme AMMON (saint), martyr à Alexandrie,
c'était sainte Vierge qui avait déterminé
la souffritavec saint Théophile et vingt-lrors
leur vocation, l'ordi e des Servîtes, qu'ils ins- autres. —
8 septembre.
lîlucrent en 1233 avait pour but d'honorer
,
AMMON (saint), diacre et martyr à Héra-
la Mère de Dieu et de lui former des servi- clée, souffrit vers l'an 320, sous l'empereirt"
teurs dévoués. Le bienheureux Amidei mou- Licinius, avec quarante vierges qu'il avait
rut dans le monastère qu'il avait contribué à instruites dans la foi chrétienne. 1" sept. —
fonder, et il y fut enterré. Benoît XIII ap- AMMON abbé en Egypte, naquit
(saint),
prouva son culte en 1723, el son nom se lit en 286, et appartenait à une famille noble et
dan« le Martyrologe romain, avec le litre de riche qui l'obligea à contracter, contre sod
confesseur, sous Ie*18 avril. inclination, un mariage avantageux. Ion-
AMO lit
46t \MM
n'avaii encore que viiigl-deux ans. tait le nom, fut décapitée quelques instantii
qu'il
Mais le jour même de ses noces il lui à son après elle, el on l'honore le même jour. —
épouse 1 éloge que s;iinl Piiil fait de la virjTJ- 12 (lérembre.
rito, el oblinl d'elle qu'ils vivr.iieni
dans une AMMONE (saint), Ammonins soldat et ,

continence perpéliiolli'. C'est ain.si qu'ils pas- martyr avec sainl Mosée, fui d'abord con-
sèrent ensemble dix-huit années, observant damné aux ntines, et ensuite il subit le sup-
avec fidélité la rcsolulion qu'ils avaient prise pliée du feu dans la province de Pont. 18 —
janvier.
el se livrant à la pratique de ce que
l'Evan-
gile conseille de plus parfait. Ammo sur- AVIMONK (saint), martyr à Sole en Chypre,

\

souffi il .ivoc saint Alexandre. 9 février.


tout, qui se proposait de se retirer dins la
soliuide, se pré|iarait d'avance à la vie ana- A.MMONK (sainl), eiifani et niarlyrà Alexan-
choiélique en s'exerçmt aux plus dures drie, soulVrii avec saint Modeste, au!>si en-
ausiérilés, ne se nourrissant que d'herbes el fant.— 12 lévrier.
d« fruits. Il pariageait ses journées entîe le AMMONE (sainl), martyr à Alexandrie, fut

travail des mains et la prière, qu'il conti- décapité a^ec sainl Denis. —
IV février.
nuai! une parli de ISi nuit. Devenu libre par
' AMMONE (saint), lecteur et mirlyrdans la

la mort de ceux de ses parents qui s'oppo-


Pentapole de Libye, snulTrit avec sainl Théo-
saient à sa retraite, il se relira sur la mon- dore, son évêque. —
26 mars.
tagne de Nilrii'. Sa femme, de son côté, éta- AMMONE (saint), préire et martyr à
blit d;ins sa maison une communauté de Alexanilrie, fui airêlé avec sainl Pierre, évê-
vierges ferventes, qui, sous sa conduite, imi- que de celte ville, l'an .311, pendant la per-
taient le genre de vie des anachorèies. Celte sécution de Maximin 11. Ce prince cruel étant
montagne, dont il fut le premier h;ibil,inl,dc- venu à Alexandrie, les condamna, sans autre
Tint bientôt célèbre par le grand nombre de forinalité, à avoir la léte tranchée. 27 no- —
disciples qui vinrent s'y établir, dans des er- vembre.
milnges pour y vivre sous sa conduite. Ils
,
AMMOr^E (sainl), évêqiie en Egypte, fut
habitaient des cellules séparées; mais sainl l'un lies Pères du concile de Nicée. Il était
Antoine, qui les visiia, donna le conseil à p.irvenu à un grand â{?e lorsqu'il fut exilé,
Ammon de fonder un monastère pour les en 356, par l'etnpereur Constance, à cause lie
réunir, el il en désigna lui-même l'emidace- son atlachemenl à la foi orthodoxe, et il
menl en y piaulant une croix. Ammon, qui mourut sur les confins de l'oasis où il avait
ne faisait d'abord qu'un repas par jour, vers été reléijué. — 21 mai.
le soir, en vint à être quelquefois jusqu'à AMMONIÎ (sainl), solitaire à Tone, est ho-
quatre Jours sans prendre aucune nourri- noré chez IC'- Elhiopi'ns le 13 mai.
ture. Sainl Athanase rapporte que se Ir m- AMMONIQDK (sainl), Amnonicus, martyr
vant sur le bord du Ljcus, qui était alors dé- à Alexandrie, souffr.t avec sainl Tharsice et
bordé, el voulant le passer à la nage, il pria plusieurs autres. —
31 janvier.
Théodore, son disciple, de s'écarter un pi'u, AMNÉE (sainte), Aiiincea, martyre à Lyon
aCn qu'il ne le vil pas nu ; mais comme il lui avec sainl Pothin, évêque de celle ville, et
en coùtall beaucoup de quitter complètement quarante-cinq autres, eut la Icle tranchée en
ses habile, ce qui ne lui était jamais arrivé, 177, sous l'empereur Marc-Aurèle. C'est la
et qu'il hésitait, il se trouva tout à coup même qui est aussi nommée quelquefois £1-
transporté de l'autre cô'é de la rivière. 11 pis. — 2 juin.
aToua le miracle à Théodore, qui était tout AM 3LV1N (sainl), Amulguinus, corévêque
élonné; mais il lui fit promettre qu'il n'en à Lobes, florissait dans le viii' siècle. Son
parlerait à personne de son vivant. Saint corps se garde à Hius en Hainaut. 7 février, —
Ammon et saint Antoine se visitaient sou- AMON (sainl), Amon, évêque de Tnul, suc-
vent, quoiqu'ils fusseni à treize journées de céda à sainl Mansuy premier évêque de celte
,

dislance. Le premier mourut l'an 3i8, âgé de ville, dont il avait ete le disciple. Il continua
soixante-deux ans. Saint Antoine connut le l'œuvre de son .saint piédécesseur ; el par ses
moment de sa mort, et vil son âme monter prédications sa vie sainte el morliliéc. Il
,

au ciel. Sainl Ammon fut le premier solitaire ciinveriii un grand nombre d'infi.ièles. Son
qui se soil retiré sur la montagne de N'itne ;
goût pour la solitude lui avait fait consiruire,
el, vers la fin de sa vie, il eut la consolation à quelque distance de sa ville épiscopale, un
de voir son désert peuplé par un grand ermitage dans lequ. il se ret rail toutes les
I

nombre de monastères, lleslhonoré chiz les fois que les dev<iirs de sa charge ne l'appe-
Grecs le 2 octobre. laient pas ailleurs. C'est là qu'il se livrait à
AMMONARIK ( sainte ) , Ammonarium ,
la prière et aux austérités de la vie anacho-
vierge el martyre à Alexindrie, fut touruien- rélique. 11 mourut vers le milieu du iv siè-
tée longtemps par le juge pendant la persé- cle, et son corps fut inhumé dans l'église de
cution de Dèce mais on ne pui lui faire pro-
; Saint-Pierre, que saint Mansuy avait fiit
férer aucun blasphème contre Jésus-Christ, construire à l'entrée de la ville, t nù il avait
(

quoiqu'on redoublât les tortures pour arra- été lui-même enterré. Le tombeau de ces
cher de sa bouche quelques paroles impies, deux taillis évéques devint célèbre par un
qui l'cussenl préservée du dernier supp.ice. grand nombre de miracles, el il s'y faisait un
Elle fut décapitée en 250. —12 décembre. grand concours de fidèles. Les reliques de
AMMONAHIE (sainlel, martyre à Alexan- sainl Amon lurent transférées dans l'église
drie, qui ne le cédait en rien au courage el à cathédrale vers le milieu du xi' shècle. 23 —
ïa constance de la précédente, dont elle por- octobre.

195 AMP .\MP 1M
AMON (le bienheureux), évéque de Worms, dont la main était revêtue
d'un gantelet de
ayant embrassé l'étal monasiique, devint fer. Il fut ensuite reconduit en prison, où il
abbé de Rerg, près de Masrdebourg. Il fut lire mourut par suite des tortures qu'il avait su-
do là pour élre élevé sur k- sié;;e de Woruis, bies, l'an 304. — 11 février.
qu'il illustra par ses vertus jusqu'à sa mort, AMPÈLE ou AMPHÈLE (saint), Amphelius,
arrivée en 874. — 24 décembre. solitaire, na(|uiten Egypte où il passa une
AMONE (saint), /imonni.s-, martyr en Ethio- gr,inde partie de sa vie, exerçant l'étal de
pie avec saint Animon, son frère, et sainte forgeron. Son trav.iil ne l'empêchait pas de
Kafinne, sa mère, est honoré le 4 seplrmlir('. pratiquer les vertus chrétiennes, et lui four-
AMOS (saint), l'un des douze pelils pro- nissait le moyen d'exercer la charité envers
phètes, llorissiiil sous Osia'*, roi de Juda, et les pauvres. Voulant finir ses jours dans la
jéroboam II, roi d'Israël, .\vaiit que Dieu ne solitude, pour ne plus s'occuper que de Uieu
le rhargeât de la mission de prophète, il gar- et de son salut, il distribua aux malheureux
dait les troupeaux à ïécué, sa pairie. Quoi- tout ce qu'il possédait, el, quittant son pays,
que ses proiibélies, renfermées en neuf cha- il vint cherclnT une retraite dans un lieu dé-

pitres, soie ni écrites dans un style si m pie, on y sert, sur la côte de (iênes, où il mourut dans
trouve des comparaisons tirées de sou ancien le v-' siècle. —4 octobre.
état, el qui sont aussi justes que pittores- AMl'ÈLE (saint), archevêque de Milan, flo-
ques. Des images puisées dans la vie pasto- rissait dans le vu" siècle et mourut en 672.
rale donnent à sa diction un coloris qui ne 8 février,
manque ni de charme ni de vigueur. Ama- AMPHIBAS (saint), Amphibalus, confes-
sias, prélre de Belhel, l'aciusa d'avoir prédit seur en Angleterre, sur la fin du
fiorissait
que Jéroboarn mourrait par le g'aive; et ce V siècle, et il était honoré autrefois en An-
prince, pour se venger des menaces qu'il gleterre le 25 juin.
avait faites de la part de Dieu contre lui et AMPHIËN (sainl), Amphianus, martyr à
contre le royaume d'Israël, voulait le batinir Césarée en Palestine, est le même que saint
de ses Etats. Ama^ias lui C()nseillail de se ré- Appien, dont nous parlons en son lieu, et qui
fugier dans II' royaume de Juda mais voyant
; est honoré le 2 avril.
qu'Amos ne voulait pas trahir sa mission, ni AMPHILOQUE (sainl), Ampliilocus, chef
reculer devant le danger, il lui Dl souffrir de milice et martyr, souffrit, à ce que l'on
toutes sortes de niauvais trailements.Son fils croit, sous l'empereur Adiien, avec sainl Piii-
O'iias lui enfonça un épieu dans la tète, et le lèle, sénateur, et plusieurs autres. 27 mars. —
saint prophète fut transporté à demi-mort à AMPHlLtJQUE (saint), évêque d'Icône eu
Técué, où il mourut presque aussitôt, et fut Lycaonie, au iv" siècle, sortait d'une famille
enseveli dans le tombeau de ses ancêtres, l'an distinguée de laCappadoce. Après avoir étu-
785 avant Jésus-Christ. —
31 mars. dié la rbétorique et b- droit dans sa jeunesse,
AMOUU (saint), ^mor, massacré avec saint il se fil avocat: son talent el sa probité lui
Viâlre par des scélérats, a donné son nom à acquirent une grande célébrité. Lorsqu'il
une petite ville située au pied du Jura. 11 est était dans le barr< au, saint Grégoire de Na-
honoré comme martyr, en Franche-Comté, le zianzc lui recoinmtinda les affaires de quel-
9 août. ques-uns de ses amis. Quoique plus jeune
AMOUR honoré à Mons-
(saint), diacre, est que ce saint docteur, il était lie d'amitié avec
trebilse, près de Tongres, le 8 octobre. lui el avec saint Basile. Ce fut par les con-
AMPAMON (saint), martyr eu Afrique, seils du premier qu'il se détermina à quiller
souffrit avec saint Victor el trente-trois au- le monde pour servir Dieu dans la retraite.
tres. — 18 décmbre. Il se réfugia, vers l'an 370, dans un désert de

AMPÈLE (saint), Ampelus, martyr à Mes- la Cappadiice, nommé Ozizale, ((ui était si
sine en Sicile, souffrit avec saint Caïus. 20— inculte qu'il ne pouvait point produire de
novembre. blé. Sainl Grégoire de Nazianze se chargea
AMPÈLE (saint), Ampelius, martyr à Car- de lui en fournir, et le sainl, en échange, lui
thage avec saint S.ilurnin et plusieurs autres, envoyait des fruits el des légumes du jardin
fut arrêté à Abitine, sa pa'rie, pendant la qu'il cultivait dans sa solitude. Son père, qui
persécution de Dioclétien. Tout son crime, était venu habiter avec lui son désert, trouva
ainsi que celui de ses compagnons, était d'a- toujours en lui un fils aussi dévoue que res-
voir, contre les édits de l'empereur, célébré pectueux. Lorsque sainl Basile fut nommé
la collecte, c'esl-à-dire assisté le dimanche à archevêque de Césarée, Ampliiloque, aveu
la ce ébration des saints mystères. .\près ()ui étroitement lié, l'aurait suivi volon-
il était
avoir confessé Jésus-Christ à Abitine, il fut tiers, les soins qu'il devait à son père
sans
chargé di- fers et envoyé à Cartha'ie Lors- âgé infirme, et sans la crainte que son
et
qu'il comparut devant le proconsul Anulin, illustre iimi ne le forçât à entrer dans les
comme les livres saints étaient à sa garde, il saints ordres. Il s'abstint donc de tout rap-
se Gl gloire de cette honorable fonction; et, port avec lui, lorsqu'il fut devenu métropoli-
sur la demande de ce magistrat s'il avait as- tain de la Cappadoce. Mais s'élanl trouvé à
sisté à la collecte, il répondit alfinnative- Icône, eu 374 lorsque ce siège était sans évo-
menl, et ajouta qu'il était dépositaire des li- que, le clergé et le peuple l'élureiil tout d'une
vres sacrés qu'Anuelin demainlail, mais ((ue voix. Ampliiloque, ({ui ne s'y atlendail nul-
ces livres étaient d.ins son cœur. Cette ré- lement, voulut prendre la fuite, mais ou l'en
ponse lui valut plusieurs coups que le pro- empêcha. Saint Basile, qui regardait sun élec-
consul lui fit donner sur la tête par un soldat tion comme un effet de la Providence, lui
«5 AMP ANA 1S9

écrivit pour l'exhorter à accomplir avec zèle persécution de Galère. Il assista au concile
les devoirs de l'épiscopat el à s'opposer avec d'Ancyre. tenu vers l'an 31'*, et à celui de
courage nu\ vires, aux abus et aux hérésies, Nicée en 32"). Eusèhe de Nicomédie ayant été
lui recommand.int de gouverner par lui- déposé à c^iuSe de son attachement à l'aria-
même son tniupeau el de ne pas se l.iisscr nisme, dont il était comme le chef, Amphion
gouverner par los autres. Son vieux père, fut choisi par le clergé de Nicomédie pour le

qui se voyiil parla privé de son fis, s'en remplacer. 11 s'efforç de réparer le mal que
i

plaiRiiil à sa nt (Irégoire de Nazianze qu'il son prédécesseur avait fail, et se montra zéié
soupçonnait .voir coiilriliué à s promotion.i défenseur des décisions du concile de Nicée,
Am| après son sacre, alla voir saint
iiiloiiup, dont il avait été l'un des orneoienls. Il est
Basile à Cisarée. Il prêcha au ppuplcdc ma- loué par sailli Athau.ise. 12 juin. —
nièn-à blenir la sal'sfxtion ijenéralc. Saint
>
AMPLIAT (saint). Amplialus, cnari\r. est
B:isile.(i"'il consultait dans les cas difficiles, mentioufié dans l'Epître aux Uomains par
rcpomlail avec autant de modestie
el '(ui lui sailli Paul, qui lui envoie un salut (ilein d'af-

qu'un -iseiple ré ond à son maîlre, l'ayant feclioii. Il fut mis à moil parles .liiifs el les

in\ilc à Li fçie de saint Kupsyque, l'cvèqne gentils eu haine de l'Kvanuile. 31 o<'tobre. —


d'l<ôiie ne put se rendre à cette invitation, AMPLIAT (s m;irlyr, souffrit avec
tint),

ni à une seconde qui cul lieu quelque lem|is saint Tiiéon el plusieurs aulres. 26 février. —
après, parce qu'il en fut empêché par une AMPODE (s;iini), mariyr en
AtniiuK. oïlis,
nial.idie sir.ive. S.iint lîasile o'anl tombé ma- Cappadoce, souffrit avec quelques autres.—
lade à sou tour, lui recommanda le soin de 14 octobre.
son ég-'ise. en cis qu'il vînt à mourir. Am- ANACLET i'sainl^ pnpe
martyr, succéda et

philoque tint un concile à Icône n 37G. i à saint Clément vers du i<"^ siècle, et
la fin

conirc les m.icé'loniens, qui niaient la divi- gouverna l'EzIise environ neuf ans. Il eut
nité du Saint-E<pril en 381, il asvisia au
; 1.1 douleur dêire témoin des ravages causés
concile de f.onslanlinople, lenu contre les dans le troupeau de Jésus- Christ par la per-
menus liéréliqnes, et à un autre concile tenu sécution de "Trajan, en 107. dont il i-ut beau-
dans la même ville en 383. L'empereur Théo- coup à souffrir lui-même ; «e qui fail que des
dose, dans une loi portée en 381, le repré- martyrologes Irès-anciens lui donnent le
sente comme une des colonnes de la litre de inarivr. Il eut pour successeur saint
foi catholique en Orient. Pendant que Evariste.— 13 juillet.
saint Amphiloque se trouvait à Constanti- ANAGAMPHE (saint), Anagamplms, évê-
nople, il pria ce prince de défendre aux que en Egypte el confesseur, montra un
ariens de tenir leu'S assemblées el de bl.is- grand zèle contre les arien*. L'empereur
phémerle Fils de Dieu l'empereur crut qu'il
; Constance, qui les protégeail, l'exila vers
éi;iil plus expéilient d'user d'indulgence. l'an 33G, el l'on croit qu'il mourut loin de
Quelque temps après, se trouvant eu pré- son troupeau. —
21 mai.
sence de Théodose, il le salua sans paraître AN.\N1E (saint Ananias, dont le nom
I
,

faire aucune attention à son fils Arcade, qui clialdiïque était Sidrach, fut l'un des trois
venait d'être proclamé auguste depuis peu. j'unes Hébreux qui, pendant la captivité de
Comme l'empereur lui en témoignait sa sur- Babyîone, aimèrent mieux être jetés dans
prise et sou mécontentement « Eh quoi: I une fournaise ardente que d'adoier la statue
dit Amphiloque, vous ne pouvez soulTi ir une de NabucKodonosor. Pendant qu'ils étaient
injure faite à votre fils, et vous soutirez ceux au milieu des flammes, ils chantaient les
qui déshonorent le Fils de Dieu. » L'emjie- louanges de Dieu qui les préserva miracu-
reur, frappé de cette réponse, porta une loi leusement lie l'atteinte du feu, ;iu point que
que nous jivous encore, el qui proscrivait ni leurs habits ni même leurs cheveux ne fu-
le-, assemblées îles ariens et des autres héré- rent brûlés. Ce piodige,qui eut lieu vers l'an
tiques. Sailli Amphiloque déploya son zèle o38avaiit Jésus-Clirisl, fiappa tellement le roi
conire une autre hérésie qui parut de son de B.ibyloue, qu'il éleva en dignité ces filèles
lemps, celle des messaliens ou eueliites, adoraleursdu vrai Dieu. Ils soiil nommesdans
ainsi dite, parce que ceux qui en étaient in- le .Martyrologe romain sous le IG décembre.
fectés prenaient à la Ictire les textes de l'E- ANANIlî (saint), disciple des apôtres et
criture qui exhdi leul à prier sans inlerru])- mar:\r, se trouv.iii à Damas, sa patrie, lors-
lion. Ces lanaliques n'ailniellaient que la que Jésus-Cliri-l lui .ipparut et lui dit d'aller
prière, et rejetaient tous les autres exercices baptiser saint Paul, alors l'onnu sous le nom
de 11 religion, même les sacrements. 11 les de Saul. Ananie, qui connaissait tout le mal
fil coiid<imi;er dans un concile tenu en 383, qu'il avai! fait ans fi'lèles de Jérusalem, el
à Sydre en l'ampliylie, el auquel il présida. qui savait dans quel but il était venu à Da-
11 composa plusieurs savants ouvrages pour mas, hésitait d'abord. Le Seigneur, pour le
les iél'uter:ce qui lui fait tenir un rang dis- rassurer, loi dit Cit homme est un vase d'é-
W
:

lingué parmi les Pères grecs du siècle. lection, destiné ù jiortrr mon nom devant tes
Siinl (jrégoire de N.îzianze l'appelle un jion- (jenlils. les rois et les enfants iVIsracl. Il alla
irréprochable, un ange, un héraut de la
lil'e donc le trouver et lui dil Mon frère Snul, :

vente, et il lui attribue le don des miracles. le S'it/neur Jésus, qui vous a apparu en rouie,
Il mourut vers l'an 39'i-, dans un âge fort m'envoie vers vous pour vous bupt ser et vous
avancé. —
L3 novembre. donner le Suint- E^pri' A: anie prêcha en-.

AMPiî'ON (saiut). Amphion, évêqne d'Epi- suit l'I'v Mv^'ile à Damas, à Eleuihéropolis
phanie eu Ctlicie, coafessa la foi pendant la et dans d'autres lieux. 11 eut à subir diver-
157 ANA ANA 158
8^ persécution s, el l'on croit qu'il fiji lapidé dant la persécution de Maximin H. La —
à t);iirias pnr les Juifs et les païens. L'église tradition des Grecs porte que saint Julien le
de cette ville, où se ttouvail son tombeau, a ressuscita et le convertit à la loi chrétienne.
été convrriie en mosquée p;ir les Turcs. Los — 9 janvier.
Grecs i'Iionoreiil le 1"^ orlobre, et les La- ANASTASE (saint), pape. Romain
de nais-
tins le i'5 jan\ier. sance, mcrila par ses travaux et par se> com-
ANAMl'l (sain'), prêtre el iiiarlyr en Phé- bats pour la foi, de succéder au pape Sirice
niric, soofTril avec s.iiiil Pierre le Cliiloiihy- le h décembre 39 i. Saiiil Jérôme l'appelle un
l.ice et sept sold.ils. — 26 jinvier el 26 fé- boMimc d'une vie s.iinle, d'une riche pau-
\ rier. vreté et d'une sollicitude apO'tolique. il con-
ANANIR 'sailli), martyr à Arbclles en damna la triductioa que Ruliii aval faite du
Porsi', est honoré le 1 " liécembre. Periiirclion d'Origène, ou bs quatre livres
ANANIIÎ ;saiiii), prêtre de Clésiphon et des Principes. (>uant au iraducieur, il ne con-
mari u', fil arrêté avec sainl Siméon son damna pas sa personne, laissant à Dieu le
évèqMi', chargé (If chaînes et eoniiuit ta Lé- soin de juger son intention, comme nous
dan, capiiale des Hozitcs. Sapor II, qui se l'apprenons .l'une lettre qu'Anaslase écrivit
trouvait d.ins celle ville, fil comparaître le à cette occasiiui, à ,leaii, évêque de Jérusa-
saint évéqiie «1 les prêtres (|oi 1 accompa- lem, et dans lainelle il l'cng.ige à veiller avec
pnnien:, el n|irès on premier inlerro;4aloii e, zèle au niainiien de la toi de l'iivangile parmi
il les fit reco (luir.' en pri>on, d'où on oe les toutes les natiiins de la terre, qu'il appelle
tira que pour les conduire au supplie. les pa: lies de son corps. Il mnu.ut b' ii dé-
L6rs()ue An;inie fut arrivé sur le lieu de cembre 401, après un pontifical de tmis ans
l'exécution, un ircniblemeni involo:ilaire et dix jours. Saint Jérôme assure que Dieu
s'empara de lui au momeni qu'on le dépouil- l'enleva de ce monde pour lui épargner la
lait (le srs habits. Pusice, surint ndaiU des douleur devoir le sac île Kome par Alaric, en
manufactures royali'S, craignant que le cœur 410. L'église de Sainte- Praxède possède la
ne lui iriaiHiuÂt, lui cria de loin: Cournge, plus grande partie de ses reliques. 27 —
AnanÏP, fermez hs yeux, et dans un inxiant avril.
vous ven es lu divine lamièie de Jésus-Christ. ANASTASIÎ II (saint), pape, successeur de
Celle exiiortalion valut aussi à Pusice la sailli Gelase, eu 496, était Romiin de iwiis-
courouine du tiiartyre, peu de temps après le saiice. il écrivit à Anasta^e, empereur d'O-
supplice de saint Ananie, en 341, la irenle- riesit, pour lui reiommander les inierùts de
nnième année du règne de Sapor W. 17 et — la religion catholi'iue conire les ariens, et
21 avril. pour le prier d'interposer '•on autorité pour
ANASTASE (saint), Anastasins, martyr à que le nom d'Acace, patriarche de Consian-
Camerino, dans la Marche d'Ancône, fut mis tinople, qui était mort excommunié, fùi rayé
à mort piiur la loi, par ordre du président des diptyques. Il adressa aussi une lettre à
Anliofhus, snns l'empereur Dèce. 11 mai. — Clovis, roi de France, pour le léliciler sur sa
ANASTASR (saint), mariyr à Salône, exer- conversion. Il mourut en 498, et son ponti-
çait les fonctions de {jreffier en chef du tri- ficat fut de deux ans moins quelques jonrs.
bunal qi^i ooiidafnii,. à morl saint Aga|iet. Son nom ne se trouve pas clans le Maityro-
La constance avec laquelle ce saint aiariyr, loge rom lin, mais il est nommé dans plu-
qui était encore très-jeune, souffrit divers sieurs calendriers le 8 septembre.
tourments, fil sur Ànasiase une telle impres- ANASTASE (saini), évêque de Terni et
sion, qu'il embrassa le christianisme. L'em- confesseur, mourut en 5>3, et il fut enterré
pereur Aurélien, infi^rmé de celte coiivei- dans son éjilise caihédrale, où l'on garde ses
sion, ordonna qu'il fût livré au dernier sup- reliques. —17 août.
plice ce qui fui exécuté vers l'an 273.
;
— ANAS'fASE (saint), confesseur dans la
21 août. Pouille, est honoré à Troja, el une partie de
ANASTASE (saini), soldai el martyr à Sa- ses reliques se garde dans l'église cathédrale
lone en D;ilmatie, souffrit avec saint Dom- de celte ville. —
12 s<'plcmbi e.
nion, évêque de celle ville. Il est un de^ huit ANASTASE (saint), iiinine du monastère
soldats que mentionne le Martyrologe lo- de (iastel-Sainl-Elie, près du moni Saint-Sil-
maiti sans donner leur nom. Leurs corps fu- vcstre, coiinul d'avance le jour de sa morl
rent apportés à Rome avec celui de '•ainl par une voix du ciel qui l'appelait au séjour
Diimnion, el placés par le p.ipe Jean IVdaus de la gloire, il (lorissait dans le vr siècle, et
lin oratoire <iu'il avait fait bàiir près du b;ip- muurut vers l'an 577. Il est mentionné avec
tistère de Coti^itantiii. 11 avril. — éloge par saint Grégoire le Grand. — 11 jan-
ANASTASE (saint), mailyr à Aqutlée, vier.
exerçait, à ce que l'on croil, l'étal de foulon. ANASTASE I" (saint), patriarclie d'Anlio-
— 7 sep'enibre. cbe, fut élevé sur lesiège de cetie ville en 501.
AN.VSTASE (saint), martyr à Nicomédie, Parmi ses vertus, on admiiait surtnut le rare
soulTrit avec saint Gyriaque cl plusieurs au- talent (|u'il avait de consoler les al.iiges et
tres. —
19 décembre. son amour pour le silence qu'il ne rompait
ANASTASE (sailli), prêtre et martyr, souf- que quand la nécessité ou la charité l'y obli-
frit avec saint Placide et plusieurs autres. — geaii. L'empereur Justinieu, sur la fin de sa
11 octobie. vie,ayant adopté l'erreur des incorruptico-
ANASTASE (saint), m,-^rlyr avec saint Jn- qui s'im.igin.iieni (jue Jéus-t' ris
le-. p n- ,

lien l'Hospitalier, souffrit vers l'an 313, pen- dautsa vie mortelle, availeu uaecliair iucur-
119 ANA ANA IM
raptible et incapable de souffrance, Aiiasta.se ensuite dans on monastère, à deux lienesd»
prit la plume pour combaltro celle hérésie Jérusalem. Justin, qui en était abbé, lui fit
naissante. Son ouvrage, aussi solidement aîprendre la langue grecque et le psautier;
pensé qu'élégamment écrit, excita le rcsseii- ensuite il lui coupa les cheveux el lui donna
timenl du prince qui se proposait de l'exiler, l'habit monastique, en 621. Anastase devint
lorsqu'il mourut en 565. .lustin II, son suc- bientôt le modèle de la communauté. On le
cesseur, l'exila en 570, ft fil mettre à sa place voyait toujours le premier à l'église, assis-
un intrus, nommé Grégoire. 11 ne fut rap- tant aux divins offices, el écoutant la parole
pelé sur son siège qu'en 593, |)ar l'empereur sainte avec la piété la plus édifiante. Il se
Maurice, qui le chargea de tr;iduire en grec, livrait avec ardeur l'éluile de l'Ecriture et
.i

pour l'usage des Eglises d'Orient, le Pastoral à la lecture de la vie des martyrs ; la vue de
de saint Grégoire. Saint Anastase, qui mou- leurs combats el de leurs triomplies faisait
rut en 598, a laissé plusieurs discours sur les couler ses larmes el l'enfl.immait d'un vif
mystères et sur les dogmes de la vraie foi; désir de verser son sang pour Jésus-Christ.
il avait aussi composé d'autres onvriges, Ayant connu, par révélation, que son désir
mais ces derniers ne sont p.is parvenus |Us- serait exaucé, il quitta le monastère ou il
qu'à nous. Quelques auteurs ont confondu avait passé ans, et fit divers pèlerina-
se|it
ce saint avec sainl Anastase le Sinaïte, quoi- ges : à Dios[)olis, à Garizim el à Notre-Dame
qu'ils yécussent à près d'un siècle de dis- de Césarée, en Palestine. Pendant les deux
tance. —
21 avril. jours qu'il passa dans celte dernière ville, qui
ANASTASE II (saint), patriarche d'Antio- était alors soumise aux Perses, ayant vu des
che et martyr, succéda au précédent l'an 598, soldats de sa nation qui faisaient des enchan-
et s'efforça de marcher sur ses traces et d'i- tements dans les rues, il leur représenta avec
miler ses vertus, surtout son zèle pour la foi beaucoup de force toute l'impiété de sem-
catholique. Dans une sédition qui eut lieu à blables pratiques, ce qui le fil arrêter par les
Antioche l'an (509, il fut massacré par les ma;;istrals persans. Amené en leur présence
Juifs au milieu du tumulte dont ils étaient pour y subir un interrogatoire, il avoua
les auteurs. — 21 décembre. qu'il avait été lui-même mage autrefois,
ANASl'ASE (saint), évèque de Brescia, en mais qu'il avait renoncé à ce vain titre pour
Lombiirdie, noris>ait sur la fin du vi' siècle, devenir disciple de Jésus-Christ. Ou le con-
el mourut vers l'an 610. —20 mai. duisit en prison, oîi on le laissa trois jours
ANASTASE (saint), moine el martyr en sans lui donner aucune nourriture. Le qua-
Perse, naquit dans la province de Kasech, trième jour, il cooiparut devant Marzabane,
sur la fin du vr siècle. Après avoir été ins- gouverneur de la ville, qui, le voyant insen-
truit dans les sciences que cullivaienl les sible aux promesses les plus magnifiques et
mages, par sin père, qui était mage lui- aux menaces les plus terribles, lui fit melUe
même, il prit le parli des armes; et il ser- une grosse chaîne à un pied et au cou; et
vait sous le roi Chosroës, dans l'expédition l'ayant lait lier à un autre prisonnier, il le
que ce prince entreprit contre la Syrie en força;l à porter des pierres dans celte position
613. Ce prince s'élanl rendu mailre de plu- gêocinle. Ses compatriotes l'accablaient d'in-
sieurs villes, el entre autres de Jérusalem, sultes et de mauvais traitements, lui arra-
s'empara de la vraie croix, cl la fil Irans- chinl la barhe et lui reprochant d'êlre l'op-
porier en Perse. Anastase , étonné de la probre de son pays. Le gnuverneur l'ayant
grande vénération que les chrétiens avaient fait de nouveau comparaître, voulut l'obliger
pour cet instrument de supplice, \oulut en de prononcer les paroles usitées dans les su-
connaître le motif; il se mil donc à étudier perstitions des mages; sur son refus, il le
la religion chrétienne, et il fut extrêmement menaça d'en écrire au roi el comme Anas- ;

frappé de la beauté de sa morale et de la su- tase, pour toute réponse, ne cessait de repé-
blimité de ses dogmes. Aussi , après une ter :« Je suis chrétien,» Marzabane le fit
expédition contre les Romains, à laquelle il frapper avec des bâtons pleins de nceuiis.
avait pris pan, il quitta le service pour se Com:ne les bourreaux se disposaient à le
retirer à Hiéraple , chez un monnoyeur lier, leur dit que celte précaution était inu-
il

persan, qui était chrétien el qui le conduisait tile, son babil, de peur qu'il
puisigu'il ôierait
souvent à la prière des fidèles. Les tahleaux ne lût profané. Ensuite il se couche par terre
des martyrs dont les églises étaient ornées et reçoit, sans faire le moindre mouvement,
faisaient sur lui une impression profonde; et les coups dont on l'accable. Le gouverneur
il ue pouvait se lasser d adu.irer le cnurage layanî encore menacé d'écrire au rui, Anas-
de ces généreux soldats de Jésus-Christ, tase lui dit « Qui devuiis-nous plulôl crain-
:

dont le sort lui paraissait digne d'envie. dre, ou un homme mortel, ou Dieu qui a fait
Animé du désir d'embrasser la religion, il touif s choses de rien » El comme on le pres-
"?

vint à Jérusalem, où il fut baptisé par Mo- sa t dn sacrifier au feu, au soleil el à la luue,
deste, qui administrait le doxèse pendant la ilrépondu : « Je ne regarderai jamais comme
captivité du patriarche Zacharie. C'est dans de- divinités les créatures que le vrai Dieu
celle circonstance qu'il changea son nom a faites pour notre usage. » Après cela on le
persan de Magundai, qu'il avait porté jus- reconduisit en prison. L'abbé Justin avant
qu'alors, en celui d'.Vnas'ase, ()ui signifie, en appris ce que son disciple soulTrail pour
grec, rés.iriection. Rien de (jIus édiliantque Jesus-Christ, ordonna des prières dans la
la manière dont il passa le temps qui pré- communauté, el lui députa deux religieux
céda et qui suivit soa bapléme 11 se relira pour lui porter des secours et des coi»ola-
,

101 ANA ANA 16t


tioii9. Anastasecontinuailà porter des pierres le 6t battre de nouveau et Anastase souffrit
,

tout le jour il n'avait de relâche que la


;
ce cruel traitement avec autant de constance
nuit, qu'il consacrait, en partie, à la prière. que si son corps eût été insensible. On le
Sa patiiMice et sa piété édiliaienl ceux qui p-ndil par une main, après lui avoir attaché
étaient emprisonnés avec lui une nuil, ils
: un gros poids aux pieds, el on le laissa deux
le virent tout r lyonnant de lumière et au heures dans cette situation. L'officier, déses-
milieu d'un chœur danses priant avec lui. pérint de le vaincre, retourna vers le roi,
Marz ihane iiy;int écrit à Chosroëi au sujet qui donna l'ordre de le faire m lurir avec les
d'Anastaseen n-çul une riponse qui pirinel- autres (iri^onniers chrétiens. Ceux-ci furent
tait d'user d'indulg ncf envers lui et dci lui étranglés sur les bor Is de l'Iiaphrate, en pré-
rendre la liherté, pjurvu qu'il abjurât la reli- sence d'Anastase, qu'on croyait é'iranler par
gion, seulement de bouche. « V^ous pourrez, cet harrible spectacle. Ou fil encore une d r-
ajouta l'envoyé du roi, obtenir une place nière tentative, qui fut inutile comme les
parmi les premiers officiers, ou ci)iilinuer à autres. Il dit aux bourreaux qui se dispo-
vivre en chrét ej), et même en moine, si vous saient à l'exécuter : « Je pensais qu'on me
le (irétérez. D'ailleurs, vous ne renierez votre reservait un genre de mort plus cruel, et que
Christ qu'en présence d'un seul lémoiii, qui mon corps ser.iit mis en pièces; mais puisque
gardera le secret. Quelle injure lui ferez-vou-, Dieu m'a()pelle à lui par une voie si facile, le
puisi|ue vous lui resterez toujours attaché sacrifice que je lui fais de ma vie ne me coûte
dans le fond du ceur? » An istase ay int ré- rien je le prie seulement de l'accepier. » A
:

pandu qu'une telle dis-'iniulation lui faisait peine eût-ii fini ces mots, qu'on l'étrangla;
horreur, le gouverneur, le voyant inllesible, cl ensuite on lui coupa la tète, le 22 janvier
lui déclara qu'il avait ordre de l'envoyer au de l'an 62S. Il avait prédit la chute de Chos-
roi, chargé de chaînes « Il est inutile de
: roës ; el dix jours après son martyr, l'em-
m'eiirhaîner, dit le saint, puisqu'il s'agit de pereur Heraclius entrait eu Perse avec son
souffrir pour Jésus-Christ. J'irai avec joie au année. Celle expé lition fut si heureuse, qu'il
lieu de ma di slinalion. » Marzabane ordonna s'empara de la personne et des Etats de ce
qu'il partirait dans cinq jours. Li fêle de pr.nce. Le corps du saint, qui avait été jeté
l'Ex lialion de la sainte cr lix étant arrivée aux chiens avec ceux des autres chrétiens
dans lintervalle, il ob inl, par l'entremise du qu'on venait d'étrangler, fut seul respecté
receveur des tributs, qui était chrétien, la par ces animaux. Les fidèles l'ayant racheté,
permission d'aller à l'église ce jour-là et d'as- l'enterrèrent dans le monastère de Saint-
sister à l'office divin sa présence et ses
: Serge, situé près de là. Sa tunique fut rap-
exhortations produisirent sur k's fidèles un portée à son monastère par le moine qui
eITt't salutaire «l toute rassemblée f miliit
, l'avait accompagné. Dans la suite, son corps
en larmes. Après l'office, le saint retourna fut aussi transféré en Palestine, puis à Cons-
gaiement en prison, et partit au bout de cinq tan inople, et de là à Rome. —
22 janvier.
jours avec deux pri-ionciicrs chrétiens et l'un ANASTASE (saint), confesseur, étant allé
des moines envoyés par l'abbé Jusiin. Par- à Uoine avec saint Maxime, son abbé, y fut
tout sur son passage les chrétiens lui doi- arrêté avec lui p ir ordre de l'empereur Cons-
naient les plus grandes marques de respect, tant , partisan déclaré des monothélites, et
ce qui alarmait son humilité. Il écrivit à ramené à Constantinople, où il lut mis en
l'abbé Jusiin deux lettres pour se recomman- prison. Ayant été conduit au palais avec saint
der à ses prières et à celles de sa coin iiu- Maxime, il fut iilroduit dans la salle du
naulé : lune, datée d'Hiéraple, et l'autre, sénat. Interrogé aprè'* s()n maître, comme il
des bords du Tigre. Arrive à Barsaloe, nom- ne pouvaii élever la voix assez haut pour
mée depuis Sergiopolis, en Assyrie, il fut mis être entendu do toute l'assemblée, les gardes
en prison, en attendant les ordres du roi. le souffletèrent si cruellement, qu'ils le lais-
Chosroës y envoya un de ses officiers, qui sèrent à demi mort. Il fut cnsuiie reconduit
em|iloya, mais en vain, les prome^ses les en prison ; après avoir subi un second in-
plus séduisantes; le lendemain, il eut recours terrogatoire , on l'exila dans la Tlirace, sans
aux menaces qui ne furent pas plus efficaces. provisions pour subsister el sans autres vê-
L'officier l'ayani fait fustiger trois jours de tements que quelques haillons. Environ un
ayant fait ineitre sur les jambes
suite, et lui an après, il fut ramené à Conslaniinople et
une grosse pièce de bois chargée de deux aualhémali^é dans un synode , avec saint
hommes qui pressaient de tout leur poids sur Maxim •, le pape saint .Marlin et tous ceux,

chaque extrémité, sans qu'Anastase perdît qui leur étaient attachés. Après l'avoir fouet-
rien de sa patience et de sa tranquillité, il te, ou coupa la langue et la main droite;
lui
alla rendre couipte au roi du résultat de ses il couda une au bannissement et
fut ensuite
ti iitatives , et lui demander de nouveaux à la détention perpé ulle chez les Lazes
ordres. Pendant son absence, le geôlier, qui dans la Sarmatie d Europe. Arrivé à Sumas,
était hréiien, laissa pénéirer dans la prison
I lieu lie son exil, le 8 juin G62, il y mourut le
les fidèles qui venaient en foule bai-.er les 2'* juillet de la même année, par suite des
pieds et les chaînes d'Anastase, emportant tourments qu'il avait eudurés et de la fatigue
comme des reliques ce qui avait touché son du voyaiçe. — 13 août.
corps, ou les instruments de son supplice et ;
ANASTASE (saint), confesseur, autre dis-
cela, malgré le saint martyr, qui était confus ciple de sainl .Maxime, avait été apocrisiaire
de ces témoignages de vénération, qu'il eût ou nonce de l'Eglise romaine. Arrêté à Ro-
)>icn voulu empêcher. L'officier, à son retour, me avec saint Maxime et l'autre Anasiase ,
165 ANA ANA 164

dont il a élé question dans l'article précé- lustra par sa vie austère el mortifiée. Son
dent, il sup|iorl.i comme lui, pour la foi ,
abstinence égalait celle des plus fervciiis
l'exil el la iiHilil.Ttion el mourut environ
,
an/ichorètes mais auiant il était dura lui-
;

quatre ans après son illustre homonyme ,


même, autant il était bon pour les autres,
dans la Sarmatie d'Iîurope, près des Paliis- el sa charité pour les pauvres él;iil s;ins
Mcolicles, où il avait élé banni. 13 août — borne. Il jeta les fondeinenls de la gr.inde
el 11 octobre. église de Saiiit-Eiienne, de Sens, destinée
ANASTASE LE SINAITE (saint), dut son à servir de cathédrale, el, après sa mort ,
surnom au long séjour (|u'il fit sur le mont arrivée en 977, il fui enterré ilans l'église
Né au commencement du vu*
Sinaï. siècle ,
du monastère de Sainl-Pierre-le-Vif. — 7
il montra dès sa jeunesse de grands senti- janvier.
incnis de piété. Il nous appicnd lui-même ANASTASE ermite, né à Venise
(saint! , ,

qu'il écoulait la Iccluie de Evangile avec I au couimenceinenl du xi' siècle, s'appliqua


autant de re!^pecl que s'il ciît enlendu par- peudiint sa jeunesse à l'étude des sciences
ler le Sauveur lui-même, cl qu'il recevail el y fit de grands progrès. Mais U: désir
l'Eucharistie avec autant d'amour que s'il d'une plus gr/inde pericclion lui ayanl ins-
eût reçu Jésus-Christ dans ses bras. Après piré le dégoût du monde, il quitta sa patrie
avoir visité les sainis lieux à Jérusalem , il el vinien France prendre l'Ii ibil reli;;ieux
se relira sur le mont Sinai , dans une cellu- dans le monastère de Saint - Michel. La
le à côié des saints solitaires qui y menaient sainielé de sa vie lui attira une telle répu-
une vie anj;olique. La prière , la iiiorlifica- tation, que saint Anselme, alors abbé du
lioii, l'ohéissani e, l'élevèrcnl à un h.iut de- Bec, voulut faire sa connaissance. L'ahbéde
g.é de erlcclioii. Il quittait quelquefois sa
1^
SaiiU-Micnel ayant été convaincu de simo-
cellule pour voler au secours de l'Eglise, tt nie, Anaslase quitta le monastère, el se re-
pour employer à s;i défense la science et la lira dans une petite île. sur le bord de la
sagesse qu'il avait reçues d'en haut. Etanl mer, pour y mener la vie érémiiique. Les
à Alexandrie, il c mlondit publiquement l>'s instances de Hugues', abbé de Cluny, l'at-
acéj/hales, et leur prouva avec une si grande tirèrent ensuite itans ce monastère, d'où le
évidence qu'ils ne pouvaient condamner pape Cirégoire Vil l'envoya en Espagne prê-
saint Flavien sans condamner en même
, cher la loi aux musulmans. Revenu à Ciu-
temps tous les Pères de l'Eglise, que le peu- ny, il accompagna l'abbé Hugues dans la
ple indigné contre ces liéréiiques voulait les visite qu'il fil de-, monastères des congré- ,

lapider. (;omme les acéphales venaient des gations, et faisait des instrnclions aux moi-
pulychiens, il composa contre ceux-ci 10- nes. Ayant obtenu la permission de vivre
rf^f/ov, ou le Guide du vrai chemin, dans le- dans un désert, il se relira sur les Pyré-
quel il établit des règles trè'--judi(ieuses con- nées, où il passa trois ans. Mais saint Hugues
tre toutes les heitsies. Il vivait encore en le pria si vivement de venir le rejoindre,
678, et mourut sur la fin du vu" siècle. Il qu'il quitta la solitude pour retourner à
nous reste de lui plusieurs antres ouvrages Cluny; mais il mourut en route à Doyder .

qiii respirent la plus tendre piéié, entre au- dans le diocèse de Uieux vers l'an 1083. ,

tres, le discours de la Sijniixe, des con- Nous avons do lui une lellre sur l'encha
siilérations anagogiiiues mr V H eœainérun ,
ristie dans laquelle il réfute l'hérésie de
,

elles cent C!iiqu<in(e-(|nalre questions sur ceux qui [iréteiulaient que Jésus-Ciirisl n'est
la vie spirituelle. —
21 avril. qu'en ligure dans l'eucharistie el prouve ,

ANASTASE (s;iint), évé(iue de Pavie, avait que ce même corps qui est né d'une vierge
été eng.igc dans l'^irianisnie pendant sa jeu- et a souffeil pour nous, est réellement pré-
nesse; mais, s'èlant cniiverli. il se consa( ra Seni dans le saint sacrement. 16 oclobie. —
au service des autels, el devint évéque de ANASl'ASlIi (saillie, Anaslasia. marlyre à
Piivie. Il florissiiil sous Hothaire roi des , Borne, él'iii une dame d une famide très-dis-
Lombards, el mourut vers l'an 680. 30 — tinguée, et fut convertie a^i chrisiianisme
mai. par les apôliis sainl Pierre et saint Paul,
ANASTASE (saint), prélre de Cordoue , en Elle coiiles<a avi c constance la foi sous Né-
Espagne, et mail^r, ciait très-\ersè d;ins ron, et eut ensuile la tète Irauchée, après
les sciences d vines el liiimaines. Il fut char- qu'on lui eut coupé la langue et les pieds.
gé par soii évc:)U'' de dèf ndre la loi i\v Jé- — 15 avril.
sus-Christ el (le piéervei leschiéliens con- ANASTA^iE L'ANCIENNE (sainte), vierge
tre les séduciions des miisulniiins. Ayant et ma: tyiear>ome,sor lait d'une illustre famille
appris que .Mahomrl, roi de Cordoue, avait dccelte ville. Elle fut élevée dans l'amour de la
fait arrêter un laiid nomlire de chréliens ,
; vertu et la pr:it.que de la piété par des parents
il courut au palais pour soutenir leur cou- chrétiens. Aiiabtasii', pr 'filant de leur-, le-
rage et même pour pariager leur sort , si çons el de leurs exeipples, n'èprouvail pour
telle était la volonié de Dieu. Ayant parlé le monde que du dégoût, el vivait retirée
puhliquemenl contre l'absurde religion de maison paternelle, vaquant à la priè-
d^iiis la
Mahomet, il fut dénonce! pour ce fait, el le re cl à d'autres pi ux exercices qu'elle n'in-
tyran le condamna sur-le-champ à avoir la terrompait que pour se livrer à quelques
tête tranchée, cl son corps lui attaché au ouvrages manuels destinés aux pauvres ou
poteau. Il souffrit le marlyre le 14 juin aux églises. Devenue orpheline à l'âge de
8S3. — 11 juin. vingt ans, elle profila de sa liberté pour se
ANASTASE (saint), évéque de Sens, s'il- consacrer à Dieu d'une manière plus parti-
i6S ANA ANA 166
eu lii'^re encore, el pour entrer dans une com- Dioclélien, Anasiasie se rendit dans cette
munauU- de vierges chrilienncs; mais elle ville pour lui porter des secours et des con-
élait (rop connue dans Uonie, el son renoii- solali'ins. Arrêtée a sin tour pour la reli-
ccmenl au inonde avait fait Irop de bruit gion, Florus, préfel d'Illyrie, après lui avoir
pour qci'\i)n igimiâl sa retraite. Dès nui' la fait subir iliverses tortures, la <<iiidamna au
pi-iseeulion de Dèce eut été allumée, le pré- s ipplice du feu : elle fut brûlée vive dans
fet Prohus l'arracha de son asile pour la l'île de l'armaru, la, l'an 304-. Son nom a été
faire comparaître devant sou tribunal, frap- inséré dans le Canon de la messe. Son corps
pé de sa bi'au'é el ilc sa modestie, il lui de- fut reporté à Kome dans une église iiui pnrte
manda d'un ton bienvcillanl quel était son son nom, el dans la()uelle les papes disaient
mari. — Je m'appelle Anasta^ie el je suis
.1 autrefois la seconde messe de la nuit de
chrétienne. —
Tant pis pour vous car tela ; Noël ; c'est par suite de cet ancien usage
suffit seul pour ternir toutes vos belles qua- qu'on l'ail uiémoire de sainte Anasiasie à la
lités. Je vous conseille, ma fllle, de reno icer même messe. — 2a tlécenibre.
au plus tôt à une religion qui n'attire que des ANASIASIE LA PATRICIENNE (sainte),
Diallieur-. à ceux qui la suivent. Vous êtes en récluse en Egypte, déguisa son sexe sous
position d'aspirer à un ranghonorabledans la des habits de solitaire et s'enferma dans une
société, et je nie charge de votre fortune. cellule du désert de Sccié , où elle pratiqua
Venez ilonc avec moi offrir un sacrifice à les plus étonnantes austérités. Elle mourut
Jupiter, el j'aUirerai sur vous toute la bien- vers l'an 576, el elie est honorée le 10 mars,
veillance de l'enipereur. Mais je vous avertis ANASTASIK (sainte), abbesse, né dans l'ile
d'avance que si vous êtes assez folle pour d'Eg ne, en Gièce, d'une f.imille noble , lut
refuser ma proposition, il n'est point de luur- élevée dans la p^été, et désirait se consacrer
meiils auxquels vous ne deviez vous atten- à Dieu; mais ses parents, qui avaient d'au-
dre. —Je m'y attends, en effet, el je suis réso- tres vues, lui firent prendre un épiux. Celui-
lue à tout souffrir pour la gloire de mon ci ayant clé obligé de partir pour la guerre,
Dieu. Ainsi, ne vous imaginez pas que je seize jours après son uiaria'^e fut tué dans
,

puisse être ébranlée par vos promesses ou une bataille. Anasiasie, redevenue litire, au-
par vos menares. Le Dieu tout-puissant que rait bien voulu elïecluer son premier projet;
j'adore, mon maître el le vôire, saura bien miis elle fut encore obligée de conlractei'
soutenir ma faiblesse contre tous les elVorts une nouvelle alliance. Après plusieurs an-
de vos bourreaux.... » Cette réponse remlil nées d'une union heur- use, qu'elle sancli-
furieux le préfet ; il la fit souflleter de ma- fi il par la pratique îles plus belles vertus,

nière que sa figure élait tout en sang , el elle détermina son mari à entrer dans un
après l'avoir chargée de chaînes , il ordonna monastère, el se relira elle - même à Thi-
qu'on la conduisît en prison. Là on lui fil mie , dans une com nunauté de religieuses.
subir de nouvelles tortures ; on lui briila Au bout de quatre ans, son mér te el sa
les côtés avec des torches ardentes ; on lui sainteté la firent éle\er à la dignité d'abbés-
arracha les ongles des pieds et des mains ; étonnantes,
se. Elle se livrait à des austérités
on lui cassa les dents. Anastasie, au milieu jeûnant presque toujo .rs, priant une grande
de ces supplices, remerciait le Seigneur de p irlie de la nuit el ne prenant qu'un peu de
ce qn'ilTavail jugée ilij;no de souifnr pour sommeil, la tête appuyée sur une grosse
son sainl iioni. Iileu r, compensa sa constan- pierre. Elle mou ut vers l'an 8G0, et aussitôt
ce en guéris-aiit suliilemeni toiiies ses jjlaies. après sa mort, elle fil regardée ctïuinie une
Ce miracle, qui aurait dû toucher el d '-ar- des protecirices de sa coiniiiunaulé. Ciie
mer ses bourreaux, augiiieiila, au contraire, partie deses reliijues fut r cpporleeen France
la rage de Prohus. Il lui fil arracher la laiij-ue, du lenips des c.oi-ades. —
lo août.
et, comme elle élevait les ii'ains vers le ciel ANASTASONE (sainte), v4/in.s7'i.<o,n/s, mar-
pour invo(|uer le secours dimi qu'elle ne tyre d.iiis l'ilede Leucade sur L's côtes de l'E
pouvait plus réclamer par des i)aroles il
,

, pire, et il une femme mariée. 18 mai —


les lui fit couper, ainsi que les pieds. Pour el 18 juillet.
en finir, il ordonna qu'on lui tranchât la ANASTE sainl ( )
Avastasius, martyr à
,

tête, ce qui fut exécuté ^ers l'an 2i9 sous , Pentina, dans l'Abnizzc citeii» ure, qui, ani-
l'empereur Déce. Ses reliques l'iuenl trans- mé du desir de dnnuer sa vie pourJcsiis-
férées à Consianiiiiople au milieu du v° siè- Chiisl, s'offrit de lui mèmeaux perseï iileurs,
cle, el elles se sont gardées longtemps dans sons Julien l'.Xpostal, en 3G2. ^
5 déc- mbe.
l'église de Sa nte-S )phie. — '28
"octobre. ANATH.U.ON (saint), Anatltalo, sec md
ANASTASIE ( sainte ) , martyre sortait , évêqiie de Milan, était disciple de lapolre
d'une illustre lamille de Home, et élail fille sain: liarnabé. qui, après avoir fonde et gim-
de sainl Faiisle qui l'éleva dans
, !a veinè quel |ue temps l'egli.-e de Milan, l'cla-
plus tendre |»iété. lille reçut ensuite les ins- blit son successeur. Les aclcs de saint (ier-
tructions de saint Chrysogo ,e, son tuieur, vais el de sainl Protais nous apprennent
et lorsqu'elle l'ut ei ài;c de se marier, elle qu'il était Grec de naissance et qu'il eut saint
épousa Pablius. Celui-ci, peu de temps après Caïus pour son successeur. —
23 septembre.
son mariage, la fit mettre en prison parce ANATOLE (saintj Anatolius martyr en
, ,

qu'elle était chrétienne, et Chrysogone ve- Syrie. — 2J mars.


nait, de temps en temps, fortifier ses géné- ANATOLE ( sainl ) Anatolius, évéqiie de
,

reuses disposilio'is. Lorsqu'il fut arrê'é lui- Laodicée en Syrie, était no à Alexandrie, et
même à Aquilée, pendant la persécution de c'est dans la célèbre école de celle ville
167 AND AND 168

avec succès l'arithmétique


qu'il étudia , la nn grand nombre d'idolâtres et bâtit plu-
géométrie, la physique, l'astronomie, la sieurs églises. Se trouvant à Saulieu, dans
grammaire ei la rhéloriqun. Il fui élevé sur le territoire d'.Autun , il fut arrêté ^vec saint
le siège de Lnodicée en 269. Il mourut l'an Tliyrse, son compagnon, cl saint Félix, sou
283, laiss >nt plusieurs ouvrages trcs-cstimés hôte, et mis à morl pour la religion qu'il
des anciens el dont saini Jérôme fait l'éloge, piéchail. Après uvoir subi une longue el
mais qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous, cruelle tlagellation, ils furent suspendus en
.il'excoplion de son truiié de la Pâque. 3 — l'air peuila'ii un jour entier et jetés dans un
juillet. feu ()ui ne leur lit aucun mal. Ils furent enfin
ANAl OLE (saint) , martyr à Nirée en By- assommés à coups de leviers par les i lolà-
thiiiie, sotiffril l'an 312, pendant la persécu- tres, vers la fin du ii» siècle. —
2i septem-•

tion de M'iximin II, surnommé Daia ou bre.


l)aza. —
20 novembre. ANDRACT, ou AUDACTE (saint), Xnrfrac-
ANATOLE ( saint ) , évêque d'Adana en liti,prêtre (l'Afrique et martyr, était atltché
Ciiicie au commencimeut du v siècle, pré- à l'église de Thibare lorsqu'il fui chargé de
féra quitter ses fonctions que de communi- chaînes et emprisonné au comineiiremcnt de
quer avec Allicus, ennemi de saint Jean- la persécution de Uiuclé ieii av' c saint
,

Clirysoslomc el usurpateur de son siège II Félix son évêque, par ordre du magistrat
passa dans les Gaules et se relira dans une Magnilien. Il fut ensuite esilé avec lui en
solitude près de Salins en Franche-Comié. Il Sicile, et martyrisé à Venouse, dans laPouille,
esl honoré dans celle ville. 3 lévrier. — avec plusieurs autres , l'an 303. 2i octo- —
ANATOLIE (sainle), Anatolitim martyre , bre.
dans le i" siècle, souffrit avec sainle Pholine ANDRÉ (sainl), Andrœas ,, apôtre
né à
de Samarie qui, d'après les Grecs, esl la
,
Bethsaïde , petite ville de Galiiée était (ils ,

Samaritaine de l'Evangile. 20 mars.— d'un pêcheur nomuié Jean ou Jouas, et frère


ANATOLIE sainte) , Anatolia, vierge et
(
de saint Pierre. Il vinl s'établir avec lui à
martyre à Thore, ville d'Ilalie , sur les bords Capharnaùin, où ils exerçaient l'eiat de leur
d'un des lacs du Vélino, soulTril pendant la père. Jésus logeait chez eus lorsqu'il prê-
persécution de Dèce. Dieu l'avait favorisée chai! dans celle ville. André devint d'abord
du don des miracles, el elle guérit, dans la disciple lie sainl Jean-Baplisie, qui, voyant

Marche d'Ancône, qu'elle habitait, un grand passer Jésus le lendemain de son bapiéme,
nombre de personnes malades el en con- , s'écria : Vuici l'Agneau de Dieu. André, à q.ii

vertit beaucoup au christianisme. Arrêiée la grâce donna l'intelligence de ces paroles


par ordre du présiaenl Fauslinien, elle fut mystérieuses ,
quitta le saint précurseur
livrée à toutes sortes de tortures. Un ser- avec un autre disciple pour suivre Jésus,
pent, lâché sur elle, m' lui ayant fait aucun qui, les voyant marcher à sa suite, leur de-
mal, comme elle priait les bras en croix elle manda ce qu'ils cherch.iieni ils repondirent
;

fui percée du glaive. Saint Ambroise envoya qu'ils désiraient connailre sa demeure. Jésus
une partie de ses reliques à saint Victrice, leur dit qu'ils pouvaient venir el voir. Ils
évêque de Uouen. —
9 juillet. vinrent donc jusqu'à son logement, el pas-
ANATOLIEN, ou ANTOLIEN (saini),^na- sèrent quelques heures avec lui.Ci-tle entre-
tolianus souffrit le martyre en Auvergne
, vue combla André de joie et de conso alion,
vers l'an 263. Ses reliques furent déposées el lui fil comprendre que Jésus était le
d.ins une église bâiie en son honneur près du Messie, le Sauveur du monde. Aussi fut-il
lieu où il avait été mis à morl pour la foi : le premier des atiôlres qui s'attacha à lui.
elles furent depuis transférées dans l'église Il décida bientôt Simon son frère, à imiter
,

de Sainl-Gal, et ensuite d.ms celle de Saint- son exemple; il l'amena à Jésus, qui lui
Allyrc. Il est honoré à Clermonl sous le nom donna le nom de Pierre. Les deux frères,
de saint Aiilholein. —
6 février. dans le commenceinenl, le quiitaient par in-
ANIJÉOL (sainl), Andeotits, martyr, qu'on tervalle pour vaquer a^x occupations de
croit avilir été diseiple de saint Poiycarpe, leur étal. Ils se tmuvèrenl avec lui aux
fut envoyé dans les Gaules el prêcha l'Evan- noces de Cana en Galilée el lur-que Jésus,
,

gile à Carpentras el dans les lieux voisins. allant célébrer la Pàque à Jérus ilem, baptisa
L'empereur Sévère, qui se proposait de pas- quelques personnes dans le Jourdain, André
ser en Angleterre, ayant lencontré Andéol el Pierre h.iptisèrent aussi eu son no^i. (Quel-
dans un bourg du \'ivarais nommé Bergoiale, ques m>>is après, Jésus elanl revenu dau> la
près du Hhône, lui fit fendre la lèle avec lialilée , el ayant vu Pierre el Audre qui pé-
une épée de bois, l'.in 207. Ses reliques fu- chaient sur le lac, il liS appela à lui d'une
rent déposées à Sainl-Andéol, petite ville du niannre définilive el leur dit i u'il li s l<rail
diocèse de Viviers, à laquelle il a donné son pêcheurs d'hommes. Li s deux frères quittè-
nom. Le roi Childebcrt fonda à Paris, sous reiii tout pour le suivr<', el ne se séparèrent
l'invocation du sainl martyr, une chapelle plus de lui. Lorsque Jésus se trouvait dans
qui esl devei'.ue l'église paroissiale de Saint- le dèserl avec cinq mille perso.. nés qui l'a-
André des Arts dont saint Andéol est le
, vaient suivi pour entendre ses iiislrucliuns,
patron. —
1" mai. ne voulant pas les renvoyer à jeun, de peur
ANDOCHE (sainl), Andochius , prêtre et qu'elles ne mourussent de faim en route,
martyr, était disciple de sainl Poiycarpe André, prenant la parole, dit qu'il se trou-
comme sainl Andéol cl vint porter le flam-
, vait là un jeune homme <|ui avait cinq pains
b«aa de la foi dans les Gaules, où il convertit d'urgc et deux petits poissons, ajoulauttoa-
,

m AND AND 17«


tefois que c'était bien peu pour tant de ses clameurs, demandant qu'on lui livrât
monde. Jésus se trouvant ciiez Lazare, des André et Paul, pour leur arracher la vie. Le
jrees, que la fêle de Pàque avait attirés à proconsul les livra, en effet, après les avoir
Jcriisalein, vinrent à Bôtlianie [lour avoir le fait battre de verges. On les traîna hors de
bonlieur de le voir. Ils s'ailressèrent à Phi- la ville et l'on fit pleuvoir sur eux une grêle
lippe, qui en fit part à André, et ils prévin- de pierres sous laquelle ils expirèrent. 13 —
rent le divin Maîlre, qui accorda à ces étran- mai.
gers l;i faveur qu'ils demandaient. Après ANDRÉ (saint), martyr en Afrique, souf-
l'ascension de Jésus Christ el la descente frit avec saint Seni\ et deux autres. —23 sep-
du Saini-Esprit. saint André alla prêcher tembre.
l'Evangile dans la Seytiiie, dans la Sogdiane ANDRÉ LE STRATIOTE (saini), martyr,
el la Colchide; il vint ensuite dans la Grèce, est honoré chez les Grecs le 12 juillet.
en passant par le Pont, et porta le fl imheau ANDRÉ (saint), tribun et martyr en Cili-
de la foi dans l'itpire et l'Achaïe. Prêchant cie, se convertit à la foi chrétienne avec
à Argos, il réduisit au silence les philo- plusieurs des soldats qu'il commandait cette ;

sophes de cotte ville. Pu temps de saint Phi- conversion fut produite par une victoire
lastre, la ville de Sinope se glorifiait de pos- miraculeuse qu il remporta sur les Perses.
séder encore le véritable portrait du saint Dénoncés ensuite comme chréliens, André et
apôtre et la chaire dans laquelle il avait ses compagnons furent massacrés vers l'an
annoncé la parole de Dieu. — Les Moscovites 300 par les troupes du président Séleueus
assurent que saint André porta l'Evangile dans les défilés du mont ïaiirus en Cilicie,
,

dans leuriiajs, nomniéanciennemenl la Scy- et ce général n'agit de la sorte que pour exé-
thie d'Europe, et celte assertion est confir- cuter les ordres secrets qu'il avait reçus de
mée par les Grecs qui croient qu'il piaula la l'empereur Maxiinien. — li) août.
foi dans la Ihrace et surtout à Byzance. ANDRÉ (saint) évêque de Florence et
,

Quoi qu'il en soit, il fut crucifié à Patrasdans confesseur, succéda à saint Zénobe sur le
l'Achaïe. Le saint, voyant de loin la croix sié;;e de cette ville, au commencement du
qui lui était destinée, s'écria Je vous salue,
: v° siècle. 11 continua l'œuvre de son |)rédé-
ô croix précUnse, (jui avez été consacrée par cpsseur en travaillant à la conversion des
le corps de mon Dieu , cl ornée par ses mem- idolâtres, dont le nombre alLiil toujours en
bres comme avec de riches pierreries... Je diminuant, et qui finirent pac disparaître
m'approche devons avec de i'(/'< transports de entièrement de son diocèse. Il mourut en
jo'ie : recevez-moi dans vos bras, ô croix salu- 407. - 26 février.
taire Plusieurs calendriers parlent de la ANDRÉ (saini), moine de Délibanos, est
fêle de la Chaire de saint André à Patras. honoré à Scliève en Elhiopie, le 11 juillet.
En 357 son corps fut transféré de celte ville ANDRÉ DE CRÈTE (saint), évê.iu.' métro-
à Constaniinople et déposé dans l'église des politain de cette île, ét.iii originaire de Da-
Apôtres, bâtie par Constantin. Après la prise mas en Syrie. Il quitta son siège pour se reti-
de Constaniinople par les croisés , le cardi- rer dans un monastère de Jérusalem; ce qui
nal Pierre de Capoue iransporla les reliques l'a fait surnommer l'Uiérosolymitain. Il
de saint André à Amalfi, el les plaça dans la mourut lan 720 ou 722 laissant des Com-
,

cathédrale. La liqueur qui découle de son mentaires sur quelques livres de l'Ecriture
corps et qui guérit beaucoup de malades, sainte et des Sermons. H est connu, non-
attire dans cette ville un grand concours seulement par ses écrits, mais encore par la
de pèlerins. Les Ecossais, qui honorent saint dévotion particulière qu'il avait pour la
André comme leur principal patron, se glo- sainte Vierge. — 4 juillet.
rifient de posséder l'un de ses bras. —30 ANDRÉ (saint), prêtre et martyr à Cons-
novembre. lantinople avec saint Hypace, évoque en
ANDRÉ (saint), martyr à Troade dans Asie, Souffrit la mort pour le culte des saintes
l'Asie Mineure , fut arrêté à Lampsaque iuiagcs. L'empereur Léon l'Isaurien or-
peudanl la persécution de Dèce, et cunduil à donn.i qu'on enduisît de poi<c sa barbe et
Troade, où se trouvait le proconsul Optime qu'on y mît le feu, (ju'on lui arrachât la peau
avec s;iint Paul et un autre chrétien nommé de la tête et (|u'on lui coupât le cou ce qui:

Nicoinaque. Celui-ci n'eut pas plutôt été ap- fut exéculé vers l'an 73.Ï. —29 août.
pliqué à la question qu'il apostasia mais à
; ANDRE DÉ CRÈTE (saint), moine el mar-
peine eut-il sacrifié qu'il expira misérable- tyr à Conslantinople, se distingua par son
ment dans des transports frénétiques. Cet zèle pour la défense des saintes images. Ce.
exemple terrible ne fit qu'augmenter le cou- fut pour être plus à portée de combaitre eu
r;ige d'André, qui, après son interrogatoire, faveur de ce point important du culte catho-
fut envoyé en prison. Le lendemain, la popu- lique, qu'il quitta son monastère cl l'ile de
lace s'allroupa autour de la maison du pro- Crète , sa pairie , pour a. 1er reprocher à
consul, demandant à grands cris la mort Constantin (^opronyme son attachement a
d'André et de Paul. Le proconsul ayant fait l'hérésie des iconoclastes et sa persécution
comparaître les deux martyrs, leur dit « 11 : contre ceux qui restaient attaches à la doc-
n'y a qu'un moyen d'apaiser ce tumullo, trine de l'Eglise. Cet empereur aiïecla d'a-
c'est de sacrifier de suite à la grande Diane. bord une certaine modération à son égard
— Nous ne reconnaissons point Diane pour mais voyant qu'il ne pouvait l'amener à ses
;

une divinité... Nous n'adorons qu'un seul idées, il le fil accabler de mauvais traite-
Dieu. » La toule, à cette épouse, redoubla
i ments, et comme il restait inébranlable, il lui
DlCTlOMN. UA<ïlUGRAPIiIQ(JE. 1. G
171 AND AND <72
fîtcouper un pied, en aUendatU qu'il le con- douceurs de cette vision pour se rendre à
damnât au dernier supplice. Il fut mis à l'office qui allait commencer, et que, rentré
mort le 17 octobre 7G1. —Hoctobre. dans sa cellule, ce ilivin enfant le félicita
ANI>HÉ (saint) archidiacre de Fiésoli ,
, sur sa parfaite obéissance. Il se livra peu-
surnommé le Scot, florissait sur ia Ou du dant longteinps, comme le saint (ondaliur,
Tiii" siècte, el mourut vers l'an 900. 22 — à la préiiicalion, et convertit par ses dis-
août. cours un grand nombre de péclieurs. Il se
ANDUÉ SALUS ( le bienheureux ), floris- retira ensuite dans un couvent solitaire
satt dans première partie du x= siècle, et
la pour ne plus penser qu'à sou salut, el n'en
mourut vers l'an 948, à Conslautinople où , sortit que pour travailler a la rél'ornie d'un
il est iioiiorè le 28 mai. monastère de Spello, sa pairie, où se trou-
ANDRÉ LE LIGUHIEN ( le bienheureux ), vaient des religieuses de sainte Claire : il

abbé de Saint-Fidèle de Slrumes, monastère mourut l'an t2'jï, âgé de plus de cent-dix
de l'ordre de Vallombreuse, était originaire ans. Le culte qu'on lui reud a éié autorisé
de Parme, et mourut en 1097. L'abbaye de par BenoîlXrV. —
3 juin.
Saint-Fidèle ayant été transférée à Pop[)j, ANDRÉ DE CONTl (le bienheureux), né
on y transporta les restes du bienheureux à Anagiii, dans le xiir siècle, sortait de la
André, qui se gardent dans quatre reliquai- famille des comtes de Segni , et entra dans
res. — 10 mars. l'ordre de Saint-François mais, par humi-
;

ANDRÉ DE BAUDIMENT ( le bienheu- lité, il ne voulut d'autre qualité que celle


reux), premier abbé de Chaillis, près de Sen- de frère convers. Le pape Alexandre IV,
lis, florissait dans le xi:° siècle, et mourut son oncle, ayant voulu le faire «ardiual,
en ir+S. Il est honoré le 10 décembre. André s'y opposa, préférant l'obscurité du
ANDRÉ DE SIENNE ( le bienheureux ), de cloître à l'éclat de la pourpre. 11 mourut
la noble famille des Galleran, avait embrassé dans un couvent, près d'.\nagni, eu 1302. 11
la profession des armes, et s'était signalé , est honoré, dans son ordre, comme bienlieu-
dans plusieurs circonstances par une bra-
,
reuoc, le 1" février.
Toure intrépide. Un jour qu'il enlondit pro- ANDRÉ DOÏTI (le bienheureux) reli- ,

férer un horrible blasphème il en fut si ré-


, gieux servite, né vers l'an 1230, à Rorgo-di-
volté qu'il perça de son épée le blasphéma- San-Sepolcro, en Toscane, de la noble fa-
teur. Ce meurtre, quoftju'il lut retî''t d'un mille des Dotti, avait environ dix-huit ans,
premier mouvement el que son motif le ren- lorsque, assistant un jour à uu serniou de
dit en quelque soite excusable, lui attira, de saiui Philippe Benizzi, qui avait pris pour
la part du magi^'lrat public de Sienne, an Uxte ces paroles de l'Evangile Quiconque :

arrêt de bannissement. Celte punition le fit ne I énonce pas à loul ce qu'il possède ne peut
rentrer en lui-même, et il résolut de consacrer être mon disciple, il en fut leilcmenl frappé.
le reste de ses jours à des œuvres de charité Qu'il prit, à l'instant même, ia résolution
el de pénilence. S'il rentrait furtivement d'embrasser l'état religieux. 11 alla doue se
dans sa patrie, c'était pour y porter aux pau- jeter aux pieds tiu saint prédicateur et lui
vres et aux malades des habillements, des demanda, avec instance, d'être admis dans
remèdes et d'autres secours de tout genre. son ordre, qui était celui des Servîtes. .\près
11 mourut à SienuL-, le 19 mars 1231, et l'on avoir fait profession dans le couvent de sa
rapporte de lui un grand nombre de mira- ville natale, André l'ut élevé au sacerdoce
cles opérés avant et après sa mort. 19 — cl travailla, avec uu zèle infatigable , au
mars. salut de ses compatriotes. L'évêque de
ANDRÉ EISPEL (le brenhcureux ), reli- Citla-di-Castello, ayant réuni à l'ordre des
gieux de l'ordre de Saint-François florissait
, Servîtes quelques maisons religituses qui
dans le xiii' siècle, et mourut en 12G4. Il est se trouvaient près des Apennins , André
honoré dans le duché de Spolète eu Italie, le obtint de ses supérieurs la permission de
3 juin. se retirer dans culte solitude el y passa
ANDRÉ CACCIOLI ( le bienheureux ) , plusieurs années, menant une vie angélique
franciscain, né, sous la fin du xii" siccle, el recevant du ciel les faveurs les plus
d'une illustre famille de Spello, en Ouibrie, extraordinaires. Ayant trouvé dais -on er-
quitta le monde pour entrer dans l'état ec- mitage des solitaires qui n'apparlcuaieni à
clésiastique t devint curé dans une paroisse
( aucun ordre, il parvint à les rattacher à
du diocèse de Spolète, dont les habitants l'ordre des ervites, et fut mis à leiu télo
;

l'avaient demandé pour pasteur. La niurt pour les gouverner. ,'\lais ses supérieurs
lui ayant onltvé sa mère et sa sœur, cette l'obligèrent à sortir de sa retraite pour se
perte contribua à le détacher encore davan- livrer à la prédication. Ses discours, auimés
tage des choses de la terre et le détermina
,
par la charité cl soutenus par une vie toute
a quitter sa paroisse, à l'âge de quarante sainte, produisirent des fruits abondants.
an.-, pour entrer dans l'ordre de saint Fran- Après avoir consacré plusieurs années a
çois, qui vivait encore; il eut le tionheur ces travaux apostoliques comme ses force-,
,

tl'eiitendre ses dernières instructions et épuisées l'obligeaient à prendre du repoi.il


d'assister à ses derniers momenls. André retourna avec joie dans sou ermitage, pour
fut honoré du don des miracles et de faveurs s'y livrer à la prière, à la conteuip.a:ion et
extraordiuaircs. On rapporte que Jésus- à la pratique de ia pénitence, afin de se
Christ lui apparut sous la forme d'un enfant, préparer à la morl qu'il attendait el dout il /
el qu'André eut la force de s'arracher aux avait d'avance auuoncé le mouicnl. Sentant \
173 AND AND iii
qu'il louchaïc à sa dernière heure, il soil venail.de perdre son évêque, l'élut, d'une
un malin, eu bonne sanlé, inonle sur un voix unanime, pour lui succéder. André
rocher et là il rend son âme à Dieu, le 31 n'eut pas plutôt appris son élection, ju'il
août 1315, âgé d'environ soixante ans. Les se cacha, de manière que toutes les dénia -
Sdliliires s'y élatil rcnJus pour ussister ches pour découvrir sa relraitu n'ayant pas
aux conférences que le saint y faisait Iiabi- réussi, le chapitre allait procéder à uno
«uellerucnt, lelroiivèrent agenouillé, les yeux nouvelle élection, quand Dieu permit qu'un
élevés ver.« le ciel, le visa^;e animé et res- enfant iniliqiiât le lieu où il était. André,
plendissant, et les mains jointes. Ils crurent craignant alors de résister à la volonté du
d'abord qu'il avait un ravissement, cl furent Ciel, consentit à recevoir l'onction épisco-
quelque temps avant de s'api'rcevoir qu'il pale; celte cérémonie se fit eu 1360. Il con-
avait cessé de vivre. Le bruit de sa mort tinua le même genre de vie qu'auparavant;
s'éiant répandu dans le pays, le peuple accou- il augmenta même ses austérités, ajoutant
rut en foule à l'ermildge pour lui rendre les à son cilice une ceinture de fer, et se don-
derniers devoirs, Son corps fut inhumé dans nant tous les jours la discipline en récitant
l'église de Borgo, et les miracles qui se sont les sept psaumes de la pénitence avec les
opérés à son tombeau y ont constamment litanies des saints, et n'ayant pour lit que
attiré, depuis, un grand concours de pèle- des sarments de vigne. Saintement avare de
rins.Le paj e Fie Vil, informé du culte qu'on sou temps, il le parlage.iil entre la prière,
rendait au bienheureux André, y donna son les travaux de l'éiiiscopat et la méditation
approbation. — ?> septembre. des saintes Ecritures. Il ne parlait que rare-
ANDKÉCoisini (saint), évêque de Fiésoli, ment aux personnes du sexe; plein de cha-
né à Florence d'une famille illustre, l'an rité pour les pauvres et surtout pour les
1302, le jour de la Saint-André dont il reçut pauvres honteux, tous les jeudis il lavait
le nom au baptême, avait été consacré à les pieds à un certain nombre d'entre eux.
Dieu, avant sa iiaissance, par ses parents Un jour, il s'en trouva un qui n'.)s.iil pré-
qui le regard'dient comme le fruit de leurs senter ses pieds parce qu'ils étaient couverts
prières, et qui prirent un soin tout particu- d'ulcères ; le saint l'y détermina enfin ;
lier de son éducation; mais ils eurent la mais à peine eurent-ils été lavés, qu'ils se
douleur de voir leur fils, à peine sorti de trouvèrent guéris. Il donnait l'aumône à
l'enfance, se livrera toutes sortes d'excès tous ceux qui se présentaient, et il arrivji
avec de jeunes libertins. Pérégrina, sa mère, une fois qu'il multiplia miraculeusement lo
ne cessait, comme une autre Monique, de pain qu'il leur distribuait. 11 possédait un
pleurer sur ses égarements et de demander talent tout particulier pour réunir les es^
à Dieu sa conversion. Lui ayant rappelé uo prits; aussi apaisa-l-il loutes les séditions
jour le vœu qu'elle et son père avaient fait, qui s'élevèrent de son temps, soit à Fiésoli,
même avant si naissance, de le consacrer à soit à Florence. C'est ce qui détermina le
Dieu «
; i'ensez-vous, lui demanda-t-elle, pape Urbain V à l'envoyer, en qualité de
avec larmes, que votre conduite s'accordi; légat, à Bologne pour mettre fiu aux trou-
avec votre destination?» Ces paroles firent bles qui agitaient cette ville. Le saint réta-
une telle impression sur le jeune André, blit entre le peuple et la noblesse une paix
qu'il se rendit sur-le-champ à l'église des durable. L'an 1372, comme il chantait la
Carmes, et après avoir prié quelque temps messe de minuit , il se trouva mal et fut pris
devant l'autel de la sainte Vierge, il prit la de la fièvre. Bientôt on perdit tout espoir de
résolution de ne plus retourner chez son guérison. Pendant que tout le monde était
père et de rester dans le couvent. 11 deman- dans les alarmes, le sainl malade seul mun-
da aux Carmes l'habit religieux, et après irait de la tranquillité et même de la joie. 11
son noviciat, il lit sa profession solennelle. mourut le 6 janvier suivant. Les miracles
Il se fit admirer par la pratique des vertus opérés à son tombeau le firent honorer
les plus ditficiles, et s'étant livré avec ar- comme saint par les fidèles immédiatement
deur à l'étude ^de l'Ecriture sainte el delà après sa mort et il fut canonisé par Ur-
,

théologie, il fut ordonné prêtre à l'âge de bain Vlll en 1G29. —


4 février.
vingt-six ans. Ses parents avaient tout dis- ANDKÉ (saint), enfant el martyr, né près
posé pour que sa i)remière messe fui célébrée d'inspruck, perdit son père en bas âge, et fut
avec pompe et éclat; mais il alla en secret élevé par son parrain. Un jour qu'André
la dire dans un petit couvent hors de la jouait dans la rue avec ses camarades, des
ville. Après avoir prêché pendant quelque juilsqui passaient, frappés de sa bonne mine,
temps à Florence, il lui envoyé à l'univer- le demandèrent à son parrain, sous prétexte
sité de P.iris, où il passa trois ans, et prit de soigner son éducation, et parvinrent à ob-
quelques degrés ; il se rendit ensuite à Avi- tenir son consentement , moyennant une
gnon avec le cardinal Corsini son oncle, , somme d'argent. Dès qu'ils eurent en leur
pour y continuer ses études. De retour à possession le jeune André, ils le conduisi-
Florence, il fut élu prieur de son couvent. rent dans une forêt et le circoncirent en pro-
Dieu lui acorda le don de prophétie et le férant les plus horribles biasplièmcs contre
don des miracles il guérit son cou!^in, Jean
; Jésus-Christ. L'enfant ayant crié pour appe-
Corsini, d'un ulcère qu'il avait au cuu el le ler du secours, ils lui ouvrirent les veines, et
relira du désordre. Pend.int qu'il édifiait sa après l'avoir attaché à un arbre, les bras
'.patrie par ses exemples et ses iustruclioi>s, étendus en forme de croix, ils prirent la fuite.
le chapitre de la cathédrale de Fiésoli, qui Aussitôt que ce crime fui connu dans le pays,
!73 ANO AND 176

On vint détacher corps «lu jeune martyr,


lo fut adjoint au P. Dominique de Fisc, pour
qui fui inhumé à Uinn. Les gu risons mira- aller faire une mission dans la Valleline.
ciili'usps qui s'opcrcrcul à son lombeau y André se proposa pour modèle saint Domi-
allirérenl hli-nlôt un j;raiui «oncours de pè- nique, qui avait autrefois èvangélisé cette
lerins. —
12 juillet. contrée. Conlinuellcmenl occupé à annoncer
ANDUÉ DE CHIO (le bienheureux), mar- la i)arole de Dieu, les fatigues et les priva-
tyr, éliiit lié en H: 8 dans l'île doal II porle le lions n'étaient pas capables d'arrêter son
nom, et il soulTiil l<i nioil pour l.i foi chrc- zèle. Il pénétrail dans les lieux les plus es-
lienne. à (lonslanlinople, l'an liG3, à l'âge carpés, visitait les cabanes des bûcherons et
de vini;t-sepl ans. Son corps inhumé dans
fui partageait souvent leur frugal repas. Il ne se
l'église de Noire-Damc de Galala, où il est nourrissait que de pain noir, de cbâlaignes et
honore 1<> 29 m;ii. d'eau, ne conchait que sur la paille et se dé-
ANDUÉ I)K MONTHÉAL (le bienheureux), lassait des fatigues de son apostolat en visi-
ermite de Saitil-Augusiin, naquit l'an 1397, lanl les pauvres et les malades, auxquels il
au bourg de Masciuni. près Montré, il, en distribuait des secours temporels etspiriUiels.
Oinl rie, d'une famille pieuse, mais pauvre, Jl fit construire dans le pa}s plusieurs églises

qui l'employa dans son enfance à la garde et plusieurs monastères m lis son humilité
;

d'un troupeau. Ay'int renconiré, à l'âge de et son ardeur pour la prédication lui firent
quatorze ans, le prieur d'un couvent d'Au- refuser la direction de <es monastères; il ne
gustins, se jette à ses pii ds, lui demande
il se fixa même dans aucun : seulement il se
instamment la grâce d'être admis dans son retirait , de temps en temps, dans celui de
ordre, cl lui promet d'en observer fidèlement Morbègue pour s'y livrer à la prière el à la
la règle, t.e prieur accède à ses désirs. Il fut contemplation, il passa quarante-cin(] ans
dom^ admis au couvent. Après son iiovit:iat, dans l;i Valleline et les contrées d'alenlour.
il fit sa profi'ssioii, et, plus lard, il fut élevé Malgré les travaux d'un ministère aussi fati-
au sacerdoce. Sa piélé et sa science le firent gant, il parvint à une grande vieillesse, et
parvenir aux principaux emplois de son or- mourut le 18 j'invier 1585. Les nombreux
dre. 11 devint iirovineial d'Ombrie, et fut miracles qui illustrèrent son modeste tom-
choisi pour député au chapitre général de la beau lui allirérenl bientôt la vénération des
congrégation , lenu à Bouiges l'an i'ikï. Il fidèles du |>.iys, qui lui élevèrent un umnu-
avait déjà assisté, en 1130, au chapitre de menl plus somptueux. Le pape Pie \ 11 au-
Montpellier, où il recul le titre de docteur. torisa son culte en t820. —
19 janvier.
11 se livra à la prédication, tant en Italie ANDRÉ HliîERNON ( le bienheureux ),

qu'en France, pendant un demi-siècle, avec frère de l'ordre- de Saint-François, né en


lai

un merveilleux succès. Sa vie toute sainte et 1514- à Alcantarilla en Espagne, d'une fa-
ses austérités donnaient un grand poids à ses mille noble, fut formé à la piété par sa pieuse
instructions et lui aitiiaicnl la vénération des mère, que ses vertus avaient lail surnommer
peuples. Il jeûnait au pain et à l'eau, trois la Bonne Marie. Ayant été placé près d'un
fois par semaine , portait toujours un rude de ses oncles pour l'aider dans son travail ,

cilice, se donnait tous les jours la discipline, il mettait en réserve, pour faire une dota sa
se frappaiî la poitrine avec un caillou, et sœur, l'argent qu'il gagnait et à l'âge de ;

couchait sur la paille, n'ayant qu'une pierre vingt ans, comme il rapportait celle somme
pour oreiller et ne di-nnant au repos qu'une à la maison paternelle, il fut volé par des
partie de la nuit. Parvenu à l'âge de qualre- brigands. Ce malheur, auquel il fut fort sen-
vingl-lrois ans, il tomba malade et annonça, sible, lui ayant fait faire des réflexions sé-
non-seulement le jour, mais l'heure de sa rieuses sur la vanité des choses humaines,
mort. 11 re«;ut ensuite les derniers sacrements il se décida à quitter le monde pour entrer
avec la plus touchante piété. Il recommanda dans l'ordre de Sainl-l'rançois. Il passa d'a-
aux religieux qui l'entouraient, l'exacte ob- bord quel(]ue temps dans une maison de Con-
servance de leur règle; il récita ensuite les ventue's; mais la régularité qui régnait dans
sept psaumes de la pénitence, et mourut le les muisuns réformées par sainl Pierre d'AI-
11 avril l'i79, en prononçant ces paroles de caïUara, le fil entrer ensuite dans un cou^
David C'est en lui que je dormirai cl que je
: vent où l'observance était ramenée à son aus-
reposerai en paix. On fut obligé, pour suiis- térité primitive, el il y prononça ses vœux.
fairc a la dévotion publique, de laisser son H voulut toujours rester simple frère lai, el
corps exposé pendant trente jours à la vé- dans cette humble position, il donna l'exem-
nération des fidèles. Plusieurs miracles vin- ple des plus sublimes vertus. Partageant son
rent bientôt prouver son crédit auprès de temps entre le travail el la prière, il alliait
Dieu, et l'on commença dès lors à l'honorer d'une manière admirable les disli actions ex-
publiquement comme bienheureux. Ce culte térieures avec le rcijueillemenl de la vie con-
n'ayant pas été interrompu, ClémenlXIIl l'ap- lemnlative, et S' us des dehors simples il ca-
prouva et le confirma eu ITGi. Il avril. — chait une perfection peu comu)une. Son livre
ANDRÉ PESCHIÈHA bienheureux),
(le étal le crucifix, au |iied duquel il passait
dominicain né à Pesclii;ra, dans le diocèse
,
souvent une partie des nuils c'est là qu'il ;

de \ érone vers le conimencetnent du xv siè- acijuit celte science divine qui lui faisait par-
cle, (l'une (amille pauvre mais vertueuse, ler de Dieu choses de la religion avec
et des
après avoir passé ses premières années dans une telle sublimité, qu'un ne se lassait pas
î'iiinoeence et la piéle, prit l'Iiabit chez les de l'entendre. Quoiqu'il ne fût pas dans les
Dominicains. Ayant été ordonné prélre il , ordres s icrés, il travaillait avec zèle à la cou-

177 AND AND 178

version des Maures. Envoyé dans plusieurs lui une estime qu'il le consultait dans
telle
couveiiis (le son ordre pour y soutenir la ré- les affaires les plus imporlanles. Saint Char-
gularité par ses exemples il y manifesta sa
, les Borromée, qui avait pour lui une véné-
sainteté par d'cclat.mts miracles et par le ration particulière, s'adiessa à lui pour fon-
don de prophélie. Allaiiné d'une pleurésie, der, à Milan, une maison de Thé;iliiis, dans
à l'âiie de ((ualre-vingt-huit ans, il mourut la vue de fournir aux piètres séculiers des
ilans le monastère de Gaudée, le 18 avril modèles de lon'us les vertus ecclésiastiques.
1G02. Pie VI 11' béatifia en 1791. —
18 avril. André, qui n'avait rien de pins à cœur que
ANDUÉ AVELLIN (sainl), (liéalin, né en la réi'ormation du clergé, se prêta, avec em-
1521 à Casiro-Nuovo, petite ville de Sicile, pressement aux vues du saint archevêijue.
montra , di's son jeune âge, une grande Appelé ailleurs pour éiablir d'autres mai-
crainte de Dieu et une vive horreur pour le sons de son ordre, il vit toujours ses saintes
péché. Les asirénienis extérieurs dont la na- entreprises favorisées par la protection du
ture l'avjiil doué exposèrent son innocence ciel, et Dieu voulut encore rehausser l'éclat
à plusieurs périls dont il triom[iha par la de ses vertus par le don de piophélie et par
prière et la fuite. Le désir de se consacrer à le don des miracles. Parvenu à lâge de qua-
Dieu lui ayant fait embrasser l'étal ecclésias- tre-vingt-sept ans, il fut frap|;é d'apoplexie
tique, il se rendit à Naples pour étudier le au pied de l'autel, un jour qu'il commençait
droit civil et canonique, et lorsqu'il eut fini la messe ayant répété trois fois
: Inlroibo :

ses cours, il prit le degré de docteur. 11 fut ad allare Dei, il ne put aller plus loiu. Après
ensuite élevé an siceidoce et devint avocat avoir reçu avec la plus grande [dété les sa-
à la cour crclésiaslique mais, trouvant que
; crements d'eucharistie et d'extréme-onction,
cet emploi ne lui laisï^ait pas assez de temps il mourut le dix novembre 1608, et son corps

pour vaquer à la prière, il pensait déjà à le fut enterré d.ins l'église des Théatins de
quitter, lorsqu'un jour qu'il plaidait, il lui Saint-Paul de Naples. I^éatifie, imi 1624, par
échappa un mensonge, de peu d'imporiance Innocent X, il fut canonisé parClémeni XI
il est vrai ;mais ayant lu bientôt après, ce en 1712. Il est un des patrons de la Sicile et
passage de l'Ecriture La bouche qui pro-
: de la ville de Naples. —
10 novembre.
fère le mensonge donne la mort à l'âme, il en ANDRONE (sainte), Androna, martyre en
fut tellement frappé qu'il renonça pour tou- Grèce, est honorée chez ies Orientaux le 3
jours à la profession d'avocat, pour se con- noveuibre.
sacrer uniquement à la pénitence et aux ANDKONIC (saint), Androniciis l'un des ,

fondions du saint ministère. L'archevêque premiers disciples des apôtres, était parent
de Naples, persuadé que sa vertu le rendait de saint Paul, qui eu fait mention dans ^on
plus propre que tout autre à conduire les Epître aux Romains, et qui nous apprend
âmes à la perfection, lui confia la direction qu'il devint le compagnon de sa captivité;
d'une communauté de religieuses. André qu'il était considéié parmi les apôtres, et
s'appliqua avec zèle à rétablir dans celte avait embrassé la foi chrétienne avant l'an
maison la régularité et l'esprit de lecueille- 34-. On croit qu'il souffrit le martyre avec
menl, et à réformer les abus, surtout ceux Junie, sa femme, à Jérusalem. 17 mai. —
qui avaient lieu au parloir. Cette conduite ANDKONIC (-ainl), soldat et martyr à
lui attira des ennemis, qui jurèrent sa perte. Alexandrie avec saint Fauste, prêtre, et dix.
Ayant échappé, une première fois, à leur fu- autres, fut déi.-apité par ordre du président
reur, il reçut, plus lard, trois coups au vi- Valère, pendant la persécution de l'empe-
sage, et endura ce barbare Iraittuient sans reur Dèce, l'an 250. —
6 septembre.
se plaindre. En 1566, il entra dans la mai- ANDKONIC (saint), martyr à Tarse, ea
son des 'rbéaliiis de Naples, et quitta le nom Silicie, était d'une des premières familles d'E-
de Lancelol , qu il avait porté jusque-là, phèse. Il fut arrêté à Pompéiopcdis en Cilicie
pour prendre celui d'André. Lorsqu'il fit avec saint ïaraque et saint Probe jiendant
prtfession, il ajouta aux vœux ordinaires le la persécution de Dioclélien, et comp.irut
vœu de combattre toujours sa propre vo- devant Numérien Maxime, gouverneur île la
lonté, et celui de tendre toujours, le plus province, qui le fit conduire à Tarse avec
qu'il serait en lui, à la perfection. Son amour ses deux compagnons. Le gouverneur s'y
pour les austérités corpoielles et les morti- étant rendu, fil subir à Andronic l'interro-
fications extérieures ne le cédait qu'à son gatoire suivant « (juel est Ion nom?— Mon
:

détachement de toutes les choses de ce vrai nom est chrétien, et celui que je porte
moiido. Ayant appris l'assassinat d'un de ses communément parmi les hommes est Andro-
neveux, il sollicita avec les plus vives ins- —
nic— Quelle est ta famille? Mon père est un
tances l;i grâce du meurtrier. Devenu supé- des princifiaux habilants d'Ephèse. Adore —
rieur de la maison de Naples, son exactitude les dieux et obéis aux empereurs, qui sont
à observer la règle et à la faire observer, nos pères et nos maîtres. —
Le démon est vo-
son application à la prière et à la contem- tre père quand vous faites ses œuvres.
plation , son esprit île ferveur et de charité Jeune homme, lu fais l'insolent sais-tu que ;

lui procuraient de grands succès dans la j'ai des tourments tout prêts ?— Je suis pré-
conduite des âmes, et le grand nombre de paré à tout ce qui peut m'arriver. Qu'on —
religieux et de séculiers qu'il éleva à une le déshabille, qu'on le ceigne et qu'on l'étende
éminente perfection, prouve qu'il possédait sur le chevalet. » Le centurion Démétrius
l'ail de former des saints. —
Le cardinal ayant con-'eillé à Andronic d'obéir avant
d'Arezzo, archevêque de Naples, avait pour qu'un déchirât son corps « J'aime mieux,:
, —

iiii AND AND ii-O

dil martyr, voir mettre mon corps en


le ce supplice — Qu'on lui frotte le dos avee
piècos quf de perdre mon âme. » Rou- du sel. —
Ordonnez, )e vous en prie, «]u'oii
venu'ur lui dit alors : Sacrifie
« , ou je ne m'épargne point j'en serai plus sijrement
;

te condamne ,1 une mort cruelle. — Dès préservé de la corruption et plus en état


mon enfance Je n'ai point sacrifié anx i!é- de supporter vos tourments.— Qu'on le re-
mons , ne comnieiirerai pas aujour-
et je tourne et qu'on le fr;ippe sur le ventre,
,

d'hui A.lhanase
» contrôleur «le l'ar- , jiour rouvrir ses anciennes plaies. ^'ous —
mée , lui ayant dit qu'étant assez vieiH av<'/. vu, lorsqu'on m'a conduit devant votre
pour être son père, son âge l'autorisait à tribunal, que j'étais parfaitement guéri (\t\
lui donneur des conseils, et qu'il lui donnait mes premières plaies ; celui qui m'a guéri
celui d'obéir au gouverneur: « L'admirable une fois peut eneore me faire la même
avis qtie celui de sacrifier aux dénions!» grâce. » —
Alors Maxime, s'adressant aux
— Le (louverneur. « Misérable, nous verrons gardes de la prison « Traîtres que vous
:

si lu es insensible aux tourments quand tu : êtes, ne vousavais-je pas expressément ilé-


5es sentiras, lu renonceras peut-être à la fo- fendu de laisser entrer personne pour le
lie.— Cette folie nous est avantajeuse à ,
voir et pour panser ses plaies? » Le geôlier
nous (]ui espérons en .lésus-Christ. I.a sa- Pégase : « J'en jure par votre grandeur, per-
gesse du monde conduit à la mort éternelle. sonne ne l'a vu, personne n'a pansé ses
— Tourmenlez-le avec violence.— Je n'ai fait plaies. On l'a garde chargé de chaînes dans
aucun mal, el cependant vous me tourmentez l'endroit le plus retiré de la prison. Si vous
connue un nieurlrier \c nv souitie que pour : doutez de ma fidélité, voilà ma téie.— Com-
le culte qui est dû au vrûi Dieu.— Si lu avais le ment donc se fait-il qu'on n'aperçoive plus
moindre sentiment de pié;é, lu adorerais les aucune trace de ses plaies? J'ignore com- —
dieux que les empereurs adorent si religieu- ment il a été guéri. —
Andronic : Aveugles

sement. C'est une impiété d'abandonner le (|ue vous êtes, vous ne savez donc pas que
vrai Dieu, pour adorer le bronze et le mar- le médecin qui m'a guéri est aussi puissint
bre. —Tu oses dire que les empereurs sont que bon? Il guérit, non par l'applica-
coupables d'impiété? Qu'on augmente i-es tion des remèdes, mais par sa seule parole.
tourments; qu'on lui pique les côtés. Je — Quoiqu'il habile le ciel, il est présent par-
suis ciitic vos mains, et vous êtes le maiire tout; mais vous ne le connaissez point.

de mon corps. Mettez du sel sur ses plaies, Ces vaines paroles ne le serviront de rien :

et (roilez ses côtes avec des morceaux de sacrifie, ou c'en est fait de toi. — Mes répon-
tuiles cassées —
Vos tourments ont procuré ses sont toujours les mêmes : je ne suis
à mon corps un vrai rafiaîchissement. Je — point un enfant, pour céder aux menaces
te ferai périr par une mort lente. Vos me- — —
ou aux caresses. Ne te fiatlc pas de l'em-
naces ne m'cITraient point mon courage est : porter sur moi.— Vous ne me verrez jamais
au-dessus de tout ce que votre cruauté vous ébranlé par vos menaces. Tu n'auras pas —
fera imaginer. —
Mettez-lui des cbaines aux méprisé mon autorité impunément. Il ne —
pieds et au cou et gardez-le élroilemeat
, sera pas dit, non plus, que la cause de Jé-
dans la prison. » Andronic conduit à Mop- sus-Christ ait succombé sous votre autorité.
sueste, y subit un second interrogatoire — Qu'on prépare de nouvelles tortures pour
avec ses deuxcompagnuns. Maxime, siégeant le premier jour que je siégerai; en atten-
sur fon tribunal, les Qt comparaître devant dant, qu'on le charge de chaînes, et qu'on
lui. Lorsque ce fut le tour d'Andronie, le renferme dans un cachot, avec défense à
Maxinie lui dit que ses compagnons qui ,
personne de le voir. » Andronic subit un
avaient d'abord refusé d'obéir, avaient fini troisième interrogatoire à Anazarbe. Tara-
par se soumettre aux empereurs, el que leur quo et Probe ayant comparu les jiremiers,
obéissance sérail libéralement récompensée. comme dans les interrogatoires précédents,
« Si lu veux donc, ajouta-t-il, éviter les mê- le gouverneur dil : « Que l'on m'amène An-
mes tourments, sacrifie aux dieux, et tu se- dronic, qui est le plus opiniâtre des trois. »
ras lionoré par nos princes ; mais si tu per- Lorsqu'il fut arrivé, il lui dit que ses deux
sistes dans ton opiniâtreté, j'en jure par les compagnonsaraient à lafin sacrifiéauxdieux,
dieux immortels, et par les invincibles empe- et même aux empereurs. ^'ous faites le —
reurs, tu n'écbapperas pas à ma juste indi- personnage d'un adorateur du dieu du men-
gnation. —
Pourquoi cherchez-vous à me songe, et je reconnais, à celte imposture,
tromper, en me déguisant la vérité? Mes que les hommes ressemblentaux dieux qu'ils
compagnons n'ont pas renoncé au culte du servent. Que Dieu vous juge, ministre d'ini-
vrai Dieu mais quand même ils l'auraient
; qniié. » Maxime fil mettre le feu à des rou-
fait, je ne me rendrais jamais coupable d'une leaux de papier, avec lesquels on brûla le
pareille impiété. Le Dieu que j'adore m'a re- ventre du saint martyr. On lui brûla aussi les
vêtu des armes de la foi Jésus-Christ mon : doigts avec des pointes aigui s qu'où avait fait
Sauveur est ma force; je ne redoute ni vo- rougir. Le juge lui dit : « Tu ne dois pas l'at-
tre pouvoir, ni celui de vos maîtres, ni ce- tendre à mourir tout d'un coup tu vivras :

lui de vos dieux. Vous pouvez me mettre à l'é- jusqu'au jour marqué pour les jeux, afin de
preuveen mo faisant subir toutes les tortures voir tes membres dévorés les uns après les
que vous inspirera la cruauté la plus raffi- autres par des bêtes féroces. Vous êtes pitis —

née. Qu'on le lie à des ieux. ri qu'on le j
barbare que les tigres et plus altéré de sang
frappe avec des nerfs de banil. — il n'y a —
que les meurtriers. tju'un lui ouvre la bou-
rien de nouveau ni d'eslraorUinaire dans, che pour lui faire prendre de ce qui a été
,

m AND ANG 1SÏ

iuunolé aux dieux. — Voyez, 6 mon Dion, la persa les gardes, les fidèles distinguèrent les
violence qu'on me fait.— Que diras-lii main- trois corps qui brillaient d'une lumière mi-
tenant que tu as poûlé de ce qui a été offert raculeuse ils les emportèrent avec respect
;

sur l'autel? te voilà initié dans les myslcVos et les cachèrent dans une caverne située

des dieux.— Saclrez, tyran, que t'âme n'est dans les montagnes voisines. Le martyre
point souillée pour subir, conire sa volonlé,
'
d'Andronic et de ses conapagnons arriva en
ce qu'elle repousse. Dieu qui connaît le lOi, le 11 octobre.
,

fond des cœurs, voit que le mien n'a point ANDRONIC (saint], époux de sainte Anas-
consenti à celle abominalion. Jusqu'à — lasie, était orfèvre et vivait dans le iv sièele.
quand ton iinaj^inalion sera-t-elle séduite Ilhabitait Jérusalem, où il est honoré le 9
par cette frénésie ? Elle ne pourra le délivrer octobre.

de mes mains. Dieu me délivrera quand il ANDROPÉLAGE (sainte), Andropelagin
lui plaira. — VoilA une nouvelle extrava- martyre à Alexandrie, avec saint Fausle,
gance ;
je te ferai couperla langue pour le prélre, et neuf autres, souffrit, l'an 2o0, sous
réduire au silence.— Je vous demande le président Valére, pi-iidant la persécution
comme une p;râce de faire couper ces lèvres de Dèce. — G septembre.
et cette langue avec lesquelles vous vous ANECT (saint), Aneclus, martyr à Corin-
imaginez que j'ai participé à vos abominables the, avec saint Codrat et quatre autres, don-
sarrifices. —
Oii'on lui arrache les dents, et fessa Jésus-Christ pendant la persécution de
qu"ou lui coupe, jusqu'à la moine, celte lan- Dèce; mais il survécut à ses souffrances.
gue qui a proféré tant de blasphèmes qu'on Arrêté de nouveau pendant la persécution
ies brûle cnsnile, et qu'on en jette les cen-
;

deValérien, il fut décapité l'an 258. 10 —


drrs au vent, afin que ni homme, ni femme mars.
de sa s-ecie impie, ne les ramasse et ne les ANECTE (saint), Anectus, martyr à Gésa-
garde romme quelque chose ('ie précieux ou rée en Palestine, pendant la persécution de
de snint. Qu'on le recnnduise ensuite en pri- Dioclétieu, fut arrêté par ordre d'Urbain,
son, en attendant qu'il soit dévoré pit les gouverneur de la province, parce qu'il exhor-
bêtes dans raniphilhécâtre. » Max!n)e fit pré- tait les autres au martyre et qu'il avait ren-
parer, pour le lendemain, le divertissement versé les idoles par la vertu de ses prières.
des ji'ux, et envoya ses gardes c'herch(r les 11 fut condamné à être fiuetlé par dix sol-
trois confesseurs qu'il avait coTidamui's aux dats ayant eu ensuite les mains et les pieds
;

bêtes. Leurs tourments les avaient mis dans coupés, il eut enfin la têle tranchée l'an SO'*.
un ne pouvaient se soutenir
tel étal, qu'ils : — 27 juin.
l'on fut obligé de les porter à rampliilheà- ANEME (saint), Aniimius, évêque de Poi-
(re, qui était a un mille d'Anazarbe. A peine tiers, florissait dans le v' siècle, et il est
les aperçut-on, '^u'il se fit un profond silence; honoré en Saintonge le .3 décembre.
«'iiuiteon proféra des murmures contre la ANEMPODISTE (saint), Anempodistus ,
barbarie! du gouverneur, et beaucoup de martyr eu Perse, avec saint Acyndine et jlu-
spectaieurs quittèrent les jeux pour retour- sieurs autr<'s, souff: it sous le roi Sapor il,
ner à la ville. Maxime, irrité, fit garder tou- vers l'an 3V5. —2 novembre.
tes les avenues, et ordonna de remarquer ANÈSE (saint), Anesius, martyr en Afri-
ceux qui voudraient s'en aller, afin qu'il pût que, avec saint ThLodule et plusieurs autres,
les interroger après. Il fit aussitôt lâclier est honoré le 31 mars.
plusieurs bêles, qui, retenues par une force ANGADKÈME(sainle),/ln9ad/-isma, vierge
invisible, n'approchèrent point des martyrs. et abbesse, était fille de Rol)ert, grand réfé-
Maxime, ne se possédant plus, fil battre les rendaire ou chancelier du roi Clotaire III.
gardiens des bêles, tomme s'ils étaient res- Elle conçut, dès son jeune âge, la résolution
ponsables de ce prodige. On lâcha enfin un de se consacrer à Dieu et de vivre dans une
ours, qui, ce jour-là, avait déjà tué Irois peipéluelle virginité. Ses parents voulurent
lioinmes; il s'approche doucement des mir- la marier à saint Ansbert, qui était déter-
lyrs, fl se mit à lécher les plaies d'Andro- miné, comme elle, à vivre dans le célibat.
iiic, qui s'efforçait de le provoquir. Le gou- La Providence pertnit qu'ils pussent suivre,
verneur, hors de lui, lit tuer l'ours sur le l'un et l'autre, leur vocaliou car Angadrème
;

lieu tiiciiie. Alors l'inspecteur des jeux fit là- s'étant trouvée tout d'uu coup frappée de Ig
cher une lionne furieuse, dont les rugisse- lèpre, il lui resta, même après sa guérison,
menlselTrayaicnt les spectateurs mais quand ; une si grande dilîormilé, que sa famille de-
elle fui auprès des martyrs, qui étaient éten- manda la rupture du mariage arrêté. Anga-
dus [lar terre, elle se coucha près de Tara- drème et Ansbert virent dans cet événement
que, et lui lécha les pieds. Maxime, éi'umant un effet de la bonté divine, et ils profitèrent
di- rage, la fit provoquer; alors elle fil en- de la liberté qui leur était rendue pour re-
tendre des rugissiini'nts si horribles que les noncer enlièremenl au monde. Angadrème
spectateurs, elTrayés, crièri'ul qu'il fallaii lui se rendit à Rouen, et reçut le voile des mains
ouvrir sa loge. :\laxime ordonna aux eon- de saint Ouen, évêque de celte ville. Elle fut
fecteurs d'achever les martyrs il fil mettre
: ensuite chargée de gouverner, en qualité
leurs corps avec ceux des gladiateurs qui d'abbesse, le monastère d'Oroir, près de
avaient été tués, et placer six soldats [)()ur Beauvais, qui venait d'être fondé par sa fa-
les garder pendant la nuit, de peur que les mille. C'est là qu'elle passa le reste de sa
chrétiens m- les enlevassent. Mais, à la favi'ur vie, édifiant sa communauté par la pratique
de l'obscurité et d'un violent orage qui dis- dcï vertus les plus sublimes. Elle muurul le
185 AiN'G ANC. tu
14 octobre, sur la fin du vir siècle. Lorsque ensuite à la prédication dans plusieurs villes
les Normands vinrent ravager la France, ses d'Italie. Pendant qu'il donnait une mission
reliques furent transférées dans l'église de à Florence, ses discours y opérèrent une
Saint-Michel, à Boauvais, et cette ville l'ho- réconciliation universelle, en faisant dispa-
nore comme sa patronne. — li octobre. raître les dissensions civiles et les haines
ANtîE (saini), Am/elus, franciscain cl mar- politiques qui troublaient et ensanglantaient
tyr à Ceuia en Afri(|ue, était un des sept cette grande cité. Lorsque Jean XXII fut
frères mineurs qui, sous la conduite de Da- monté sur trône pontifical, il nojuma Ange
le
niel, provincial de Calabrc, s'embarquèrent de Pérouse pénitencier apo^tolique de l'église
pour l'Afrique, se proposant d'aller annon- de Saint-Pierre à Home; et l'an 132i, il le
cer l'Evangile aux mahométans. Arrivés à plaça sur le siège épiscopal de Solz en Sar-
Ceula, ils [irêchèrcnl d'abord dans le fau- daigne. Il y avait six ans qu'il était occupé
bourg qui éiait habité par dfs chrciions; ils à remplir exactement tous les devoirs de
pénétrèrent ensuite dans l'intérieur de la l'épiscopat lorsque le même pape le trans-
.

ville pour évaiigéliser les infidèles; mais le féra, en 1330, à l'évêché de Grosse'o en Tos-
peuple, furieux, s'attroupa, et leur fil subir cane, où il ne se montra ni moins zélé ni
toutes sortes d'outrages, les arrêta et les moins dévoué au salut des âmes. 11 mourut
conduisit devant le prince, qui s'appelait en 133i, après que Dieu lui eut fait connaître,
Mahomet. Celui-ci, voyant leurs habiis gros- par révélation, l'heure de sa mort, et n'étant
siers et leurs têtes rasées, les prit i^our des âgé que de quarante-quatre ans. Son corps,
insensés, et les renvoya au gouverneur de porté à Pérouse, fut inhumé dans l'église des
la ville pour leur faire subir un interroga- Dominicains, où il avait pris l'habit dans sa
toire, par suite duquel ils furent fouettés et jeunesse. 11 a laissé quelques ouvrages qui
emprisonnés. Le roi les ayant fait venir de n'ont pas été imprimés. —
22 février.
nouveau en sa présence, les condamna à ANGE DE ClNGOLl (le liienheureux), se-
perdre la tète, ce qui fut exécuté le 10 octo- cond supérieur de l'ordre des Clarins, institut
bre 1221. Le Martyrologe romain les nomme qui porta d'abord le nomd'Ermites-Célestins,
le 13 octobre. et qui était soumis aux ordinaires sous la
ANGE (saint), carme et martyr, né à Jé- règle de saint François, Horissail au cou»-
rusaiem de parents juifs, embrassa le chris- mencement du xiv siècle, et mourut en 1337.
tianisme et se joignit à quelques anachorètes Il est honoré à Sainte-Marie d'Aspre, dans la

qui menaient une vie très-austère sur les Basilicate, le 15 juin.


bords du Jourdain. Eosuite, il alla habiter ANGE DE MASSACHE (saint), camaldule
avec les ermites du Mont-Carmel, cl fut un et martyr, fut mis à mort près d'iési dans la
des pr( miers religieux connus sous le nom Marche d'Ancône, par des héréliques de la
de Carmes, ce qui fait pensrr qu'il était déjà secte des Beilols. 11 en avait converti un
au Mont-Carmel en 1206, lorsque le bien- grand nombre par ses prédications; mais les
heureux Albert donna une règle aux ermites plus endurcis, furieux de voir leur parti ré-
qui l'habitaient. —
Ange, ayant passé en Eu- duit presque à rien, voulurent en prévenir la
rope, y [.récha l'Evangile avec beaucoup ruine totale en massacrant le saint mission-
de zèle et de succès. Se trouvant en Sicile, il naire. — 8 mai.
apprit qu'un des principaux habitants de ANGE AUGUSTIN MAZZINGHl (le bien-
l'île entretenait un commerce iiicestucux heureux), carme, né sur la fin du xiv siècle,
avec sa propre sœur. Il alla lui reprocher d'une famille distinguée de Florence, passa
sa vie scandaleuse, et l'avertit, à plusieurs sa première jeunesse dans l'innocence, ap-
reprises, de renoncer à ses désordres. —La pliqué à l'élude et aux pratiques de piété.
sœur profita des exhortations du saint pour Parvenu à l'âge de choisir un état, il fit con-
se convertir; et son frère, ayant fait d'inu- naître à ses parents qu'il avait pris la ré^o-
tiles effortspour la replonger dans le crime, lulion d'entrer dans l'ordre des Carmes.
furieux de se voir repousser , s'en prit à Comme il était fils unique, celle nouvelle
Ange et jura sa perle. Des scélérats, qu'il les affligea vivement; mais, quand ils eurent
avait aposiés, le massacrèrent à Licate en reconnu que telle était la volonté de Dieu,
1225. —
5 mai. ils finirent par donner leur consentement.
ANGE DE FOURCl (le bionheureux), re- Le jeune religieux fit de grands progrès
ligieux augustin, étudia à Paris la théologie dans les sciences et dans la perfection. Ii fui
sous le célèbre Gilles de Home, et procura fait lecteur en théologie, et élu, en 1419,
ensuite à son ordre un nouveau couvent prieur du couvent de Forêts, dans la Tos-
dans celte ville, qu'il habita longtemps. 11 cane, qu'il gouverna avec sagesse pendint
mourut eu 1.327 à Naples, où l'on faisait au- onze ans ; il devint ensuite prieur de la
trefois son office, avec ora.son et hymnes niaisou des Carmes de Florence, et enfin
propres, dans le couvent de Saint-Augustin. provincial de son ordre. Il se livra avec
— (i février. succès à la prédication, qu'il s'appliquait à
ANGE DE PÉKOUSE {le bienheureux), rendre fructueuse par ses austérités el ses
évéque dt; Solz et ensuite de Grosseto ,
, priérrs. Quelques couvents de l'ordre, du
naquit à Pérouse, vers l'an 1290, et n'avait nombre desquels était celui de Forêts, étant
•jue treize ans lorsqu'il entra dans l'ordre revenus à l'ancienne observance, le bien-
de Saint-Dominique. Lorsqu'il eut terminé, heureux Ange, lorsqu'il eut cessé ses fonc-
avec succès, le cours de ses études, il pro- tions de provincial, retourna à Forêts, où il
fessa pendant quelque temps, et se livra passa plus de vin^t ans, occupé à consolider
185 ANG ANG 184
la nouvelle réforme, dont il fut un dos plus ment à leurs vues, et montra, dès l'âge le
fermes soutiens. Dans sa vieillesse, il revint plus tendre, une vive horreur pour le péché,
chez les Carmes de Florence; mais le chan- un grand éloignement pour le monde et ses
gement de maison et son fçrand âge ne lui dangers. Etant devenue orpholine.etle trouva
firent rien diminuer (le ses jeûnes cl de ses chez un oncle, qui la recueillit, les mêmes
pratiques de pénitence. Il avait eu, toute sa encouragements à la verlu. Ayant perdu sa
vio, une tendre dévotion envers la sainte sœur, qui était élevée avec elle et qui parta-
Vierge. Il mourut en 1438, et les fidèles ge.iit ses goûts et ses sentiments, elle en fut
l'honorèrent bientôt après d'un culte public profondément affectée; mais elle se soumit
que Dieu se plaisait à autoriser par des mi- à la volonté divine, et se consola dans l'es-
racles, et qui fut .ipprouvé par Ciéuii'iil XIII pérance que celle qu'elle regrettait était
en 1761. —
18 juillet. allée, dans un monde meilleur, recevoir la
ANGE DE CLAVASIO (le bienheureux), récompense de ses vertus. Bientôt après, elle
franciscain, né, en Piémont, d'une famille perdit encore son oncle. Voyant alors tous
noble, fut formé à la piété, dès son enfance, ses liens rompus et se trouvant libre de sui-
par sa vertueuse mère, qui le surprit plu- vre son attrait pour la vie religieuse, elle
sieurs fois, la nuit, priant à genoux devant entra dans le tiers ordre de Saint-Fran-
le crucifix. La pensée des souffrances de çois, dont elle voulut suivre la règle dans
Jésus-Christ et de l'amour qu'il a témoigné toute sa rigueur, ne vivant que de pain et
aux hommes dans le mystère de la rédemp- d'eau et ne buvant un peu de vin qu'aux
tion, lui souvent verser des larmes.
faisait fêtes de Pâques et de Noél. Pemlant le ca-
Il renonça à toutes les espérances qu'il pou- rême, elle ne prenait de la nourriture que
vait avoir dans le monde pour se consacrer de deux jours l'un. Angèle s'étant fixée à
entièrement à Dieu dans l'ordre de saint Brescia, plusieurs vierges chrétiennes, atti-
François, dont i' fut l'ornement. Honoré de rées par la sainteté de sa vie, demandèrent
la confiance de son ordre, du pape et dus de vivre en communauté sous sa conduite;
princes d'Italie, il se montra toujours hum- elle les engagea à rester dans le inonde pour
ble et modeste. Sa vie fut un modèle de can- instruire les pauvres ignorants, visiter les
deur, desimplicilé et d'innocence. Il mourut hôpitaux et les prisons, et secourir les mal-
à Coni en Piémont, l'an 1495, el fut enterré, heureux de toute espèce. Elle leur donna
avec une pompe extraordinaire, dans l'église le conseil de s'associer par une simple pro-
des Franciscains. Les habitants de celle ville messe, et pour un temps Irès^court, sans se
l'invoquèrent presque aussitôt après sa mort, lier par des vœux; ce qu'elles firent. Angèle
et plusieurs fois ils ont ressenti les effets de rédigea leur règle; mais prévoyant que le
son crédit auprès de Dieu. Le culte solennel changement dans les nKeurs el les usages
qu'ils lui rendent fut approuvé et autorisé pourrait nécessiter, dans la suite, plusieurs
par Benoît XIV.— 12 avril. modifications, elle y inséra cette clause ex-
ANGE D'ACHI ( le bienheureux ), capucin, presse, qu'on y ferait, de lemps à autre, les
né à Acri, dans la Galabre citérieure, le 19 correction s que les circonstances exigeraient.
octobre 1CC9, entra dans l'ordre des (Capucins Elue, malgré elle, supérieure de celte asso-
à l'âge de vingt ans, et se livra pendant près ciation, elle la mit sous la protection de
de quarante ans aux missions avec un zèle sainte Ursule, el l'appela la Société des Ur-
infatigable. Ses discours, auxquels on ac- sulines, dans la crainte que, par la suite, on
courait en foule, étaient ordinairement sui- ne lui donnât son nom. Ces saintes filles
vis de conversiiins éclatantes. 11 avait surtout produisirent un bien immense à Brescia et
un talent particulier pour ramener à la foi dans les environs. Angèle les gouverna pen-
les incrédules. 11 prévit, un des premiers, dant plusieurs années avec une rare pru-
les maux que le philosophisme du xvm' siè- dence, cl mourut le 27 janvier 1540. Saint
cle allait faire à la religion, ce qui lui faisait Charles Borromce fil des démarches pour sa
souvent verser des larmes. Il mourut, en béatification, mais il n'eut pas la consolation
odeur de s.iintelé, le 30 octobre 1739 el , de les voir couronnées de succès. Béalifiée
Léon XII le mit au rang des bienheureux le par Clément XIII en 1768, elle fut canonisée
18 décembre 1825. —
30 octobre. par Pie VU en 1807. Les Ursulines ne furent
ANGEI.AUMË (saint), Angelelmus, était admises au rang des ordres religieux que
originaire de la Bavière et flurissait dans le quatre ans après la mort de leur sainte fon-
vir siècle. 11 est honoré à Saint-Germain datrice. — 27 janvier.
d'Auxerrc, où il fut inhumé. Quelques au- ANGÈLE DE FOLIGNY (la bienheureuse),
teurs lui donnent le tilre d'évêque, et pré- veuve, née à Fo'igny, dans l'Ombrie, d'une
tendent qu'il occupa le siège même d'Auxer- famille distinguée, s'engagea dans le ma-
re; mais le fait n'est t>iis certain. —
7 juillet. riage, el oublia les devoirs de son état el ses
ANGÈILE DE BOHÊME (sainte), Anyda, obligations, pour se livrer aux désordres les
religieuse carmélite, était fille de Wladis- plus criminels. Mais ayant perdu son époux
ias II, roi de Bohème, et Horissait dans le el ses enfants, celle perle fut pour elle un
XII" siècle —
6 juillet. coup de la grâce, qui la fit rentrer en elle-
ANGÈLE DE MÉUICI (sainte), vierge de même. Touchée de ses fautes et voulant les
l'ordre de Saint-François, naquit, ve.-s l'an expier, elle entra dans le tiers ordre de Sainl-
1470, à Dccenzano, près du lac de Garde, de François, après avoir vendu tous ses biens,
parents pieux qui prirent le plus grand soin dont elle distribua le prix aux pauvres. Ses
de sou éducation. Angèle répondit parfaite- larmes et sa pénitence durèrent aulnnl cjue
187 ANC ANC ISS
sa Tie : elle supporUiit avec une patience aJ- de Foligny. Lorsque l'édince fut acncvc, An-
mirable les peines et les maladies [lar les- géline alla l'habiter en 13î)7, avec ses pre-
quelles il plut à Dieu de l'éprouver. F.lle mières compagnes, au nombre de six. Cinq
mourut saintement en 1588, et son culle fut autres personnes se juignirenl à elle. L'é-
autorisé en 169o par Innocent XII. 4 jan- — vêque leur donna l'habit du tiers ordre do
vier et 30 mars. Saint-François, et l'année suivante elles fi-
ANf.ELINR DE COIIBAHA fia bienheu- rent profession, et ajoutèrent aux vœux or-
reuse), AtH/elina. religieuse du tiers ordre dinaires celui de clôture perpétuelle. Le
,

de Saint-Françiiis. née en 1377 à Monle- Seigneur répandit abondamment ses béné-


Giove, près d'Orvietle. était fille du cnmie de diclions sur cet ordre dont il avait inspiré
Corbara, et avait <à (leine quinze ans lorsque l'idée à la bienheureuse Angéline; bientôt
son père voulut la marier au comie do Civi- après, il fallut construire une seconde maison
lella. Aiipcline, qui, depuis quelques anni'-es, à Foligny, pour répondre aux désirs d'un
avait pris la ferme résolution de n'avoir j,i- grand nombre de saintes filles qui venaient
mais d'autre époux que Jésus-Christ, refusa s'y consacrera Dieu. Le pape IMartin V au-
son consentement. Le comte, irrité, la me- torisa la fondation de beau( onp d'autres cou-
naça de la mort, si, au bout de huit jours, vents de la môme congrégation dans diffé-
elle n'était pas décidée à obéir. Angéline, rentes villes d'Italie. Angéline en établit un
clans celle extrémité, ont recours .à Dieu, à Assise, et elle eut, avant sa mort, la conso-
qui lui fit connaître qu'elle pouvait, sans lation de voir son ordre prospérer et s'é-
violer son vœu, se soumettre aux volontés tendre dans différentes provinces. Elle mou-
de son père. File épousa donc le comte de rut dans son premier couvent de Foligny,
Civitella, et, suivant l'usage, le jour de la le 25 décemhre 1435, à l'âge de cinquante-
noce se passa en divertissements et en fêles. huit ans, et fut inhumée dans le couvent de
La jeune mariée ne partageait point cf^s plai- Saint-Françoisde la même ville, lîienlôl les
sirs :elle se retira dans sa chambre de honiic fidèlesdu pays l'invoquèrent et lui renilirent
heure; inquiète et ne sachant trop comment un culte public, qui fut approuvé par Léon
elle pourrait garder son vreu, elle se jeite XII en 1825. —
22 dé( emhre.
aux pieds d'un crucifix, priant avec larmes ANCILBKHT (saint), Angilbertiis, abbé de
Noire-Seigneur de venir à su; Fecuirs dans Sainl-Hiquicr, sortait d'une des plus illus-
une circonstance aussi déliiale. Au même tres familles de France. Ejevé à la conr de
moment, son époux entra dans la chambre, Charlemagne, il eul pour maître dans les
et, surpris de trouver sa jeune épouse dans sciences le célèbre Alcuin. Charlemagne, qui
la tristesse, il lui eu dei^ianda la cause. An- r.iimait beaucoup, lui donna en mariage la
géline lui avoua l'engagement qu'elle avait princesse Berthe, sa fille, et l'établit premier
pris avec Dieu, cl l'embarras où elle se trou- ministre de son fils Pépin, qu'il avait fait roi
vait pour le remplir. Touché de sa vertu, le d'Italie. Angilberteut un fils nomméNilhard,
jeune comte fil de son côté le vœu de chas- qui se rendit célèbre comme historien. Il re-
teté , pendant qn'Angéline renouvelait le nonça au monde, en 790, pour entn r, du
sien, et il mourut saintement l'année d'après. consentement de son épouse, dans le monas-
Sa veuve, rendue à la liiierté, entra avec les tère de Sainl-Riquier, dont il lut élu abliô
filles qui étaient à son service, dans I" tiers quelque temps après. Il y rétaldit la règle,
ordre de Saint-François. Elle parcourut les telle qu'elle avait été dans le principe el
diverses contrées de l'Abruzze avec ses réussit d'autant plus facilenieul qu'il n'exi-
compagnes, exhortant les pécheurs à la pé- geait rien de ses religieux qu'il ne pratiquât
nitence et inspirant eà plusieurs personnes lui-même le premier. Charlemagne, qui con-
de son sexe la résolution de vivre dans la naissait sa capacité et ses lumières, l'appe-
chasicté. La résurrection d'un jeune homme lait souvent près île lui pour le consulter sur
d'une des premières familles de Naples ,
les affaires les plus importantes el il le ,

qu'elle obtint par ses prières, lui donna une chargea de plusieurs négociations ((ui inté-
si grande réputalioti de sainteté qu'on la ressaient l'Eglise et l'i^^lat : il le fil même
louait publiquement dans les églises. Ces té- son exécuteur testamentaire mais Angilbert ;

moignages extraordinaires de vénération ne survécut à ce piince que trois semaines,


alarmant son humilité, elle retourna à C vi- étant mort le 18 février 814. Il a laissé des
tella;mais elle n'y fit pas on long séjour. poésies fort estimées île son temps, puisque
Les principaux seigneurs du pa,\s s'claut Charlemagne le surnommait son liomère.
plaints au roi qn'Angéline inspirait à beau- Nous avons au>^si de lui {'Histoire du mon'is-
coup de jeunes personnes la résolution de lère (le Si'iut- Rlqvier. — 18 février.
faire vœu de chasteté et d'entrer dans des ANC.UEHKAN bienheureux)
(le Anfiil- ,

couvents, le roi la bannit de ses E^ats, ainsi Irnnmus, d'abord chanoine, ensuite primi.
que ses compagnes. Ohligée de s'expatrier, cier (lu chapitre de Metz, devint prévôt do
elle vendit tous ses liiens , distribua aux Gorze. S m biiigr.i[ihe nous .ipprend qu'il ne
pauvres une pirtie de rar;.;eiit qu'elle relira se recouchait pas après l'oflice de la nuit,
de cette venie, et ne garda «jue la somme excepté les jours de minution, qu'il explique
qui lui était ''ihsolunieul néeessaire pour par les jours de saignée. Il est honoré à
vivre dans l'exil. Elle se relira d'abord à As- (j(irze le 9 septembre.
sise, et se ren'lil eusnile à i^'oligny pour ANTiLEUKAN (le bienheureux), moine de
y
fouili'r un mondsiéie de son ordre, sur un
Saint-lliquier, Horissai' "^ans la premier»
terrain donné par Ugolin de Trinci, seigneur
,

189 ANI ANN 100

partie du XI' siècle et mourut on 1045.— par ordre du tyran Vingnric, qui régnait sur
9 (lécomlire. les bords du Danube. 2G mars. —
i\NICE LUCINE (sainte), Arucin Liicinn, ANINAS (saint), solitaire vivait dant
, I

épouse ilu saint confesseur Falton-Pinien Syrie euphralésienne el il est nommé d n


donna la sépulture à saint Sébastien en 2,88. les menées grecques le 17 février.
Elle est nommée sainte p ir Noikor, qui la ANINCAT bienheureux), Anynchadus
(le
place, dans son Martyrologe, le même jour moine de Fulde reclus, florissait dans iî
el
que son mari. D'antres martyroloiriics Ini première partie du xi" siècle, et mourut ei
donnent aussi le liire de sainte et la noni- 1043. — 30 janvier.
tnenl, les uns le 10 el les autres le 11 mai. ANNE (sainte), Annn, mère du prophète
ANlClîT (saint), Anicettis, pape, était Sy- Samuel et épouse d'Elcana était mariée ,

rien de !iaissanci\ Ayant succédé à saint depuis longtemps et n'avait pas encore eu
l'ie, il ponvcriia l'iîglise enxiion onze ans, le bonheur d'être mère, lorsqu'elle se rendit
depuis l'an 137 jusqu'en KiS. H combattit à Silo, oii se trouvait l'arche du Seigneur.
avec zèle les hérésies de Valentin el de Mar- Là, elle adressa à Dieu de ferventes prières
cioii, et arrêta, par sa vigilance, les ravages pour obtenir qu'il mît un terme à sa stérilité
qu'elles fiiisaient parmi les fulèle'i. Il fut el s'engagea à lui consacrer le fils qu'elle
visité par saint Polycarpe, évêque deSmyrne, lui demandait par ses larmes autant que par
<iui s'était rendu à Rome pour conférer ses prières. Le grand-prêtre Héli, qui la
avec lui sur la diversité des différentes églises voyait pleurer el remuer les lèvres sans
relativement à la fêle de Pâqnes. Celles d'Asie entendre ses paroles, crut qu'elle élait ivre,
la célébraient, comme les Juifs, le quator- el lui fil (les reproches dont elle n'cul pas de
zième de la lune de mars ; celles de tout l'Oc- peine à se justifier. Alors il lui dit, en la
cident elde l'Egypte ne la célébraient que le quittant, que Dieu lui accorderait sa de-
dimanclie suivant, (.es deux saints discutè- mande. En effet, elle eut un fils, qui fut
rent ce point avec tant de calme et de nin- nommé Samuel, et lorsqu'il fut sevré, elle le
déralion quoique chacun chercbAl à faire
,
coiiduisil à Silo pour l'offrir au Seigneur,
prévaloir, (omme la meilleure, la pratique comme elle l'avait promis, et, en accom-
de son liglise, qu'ils décidèrent entre eux plissant son vœu elle improvisa un can-
,

que celle diversité ne devait pas rompre les tique (lui sera un témoignage éternel de sa
liens de la charité et de la paix, cl que re( onnaissance, el que l'Elglise a adopté pour
chaque Eglise pouvait continuer à suivre quelques-uns de ses offices. Elle eut encore
l'usage qu'elle avait toujours suivi jusqu'a- trois fils el deux filles après Samuel, qui
lors. Saint Anicet céda même à saint l'oly- était né vers l'an 1155 avant Jésus-Christ.
carpe l'honneur de célébrer les saints niys- Elle est nommée dans plusieurs calendriers
tères dans son église. Il mourut l'an 108, et le 20 août et le 30 octobre.
quoiqu'il n'ait pas versé son sang pour la ANNE (sainte), épouse de saint Joachim
foi, les souffrances qu'il eut à subir et les el mère de la sainte Vierge Marie, fut ho-
dangers auxquels il fut exposé, lui ont mé- norée d'un culte public dans l'Eglise, dès les
rité le litre de martyr dans plusieurs Mar- premiers siècles mais on ignore les détails
;

tyrologes et notamment dans le Mariyrologe de sa sainte vie et l'année de sa mort. La


romain. — 17 avril. tradition porte que son corps fut apporté de
ANICET (saint), m rlyr, était revêtu de la la Palestine à Conslanlinople en 710, et
dignité de comte el fut l'une des premières placé dans l'éiîlise que l'empereur Justlnien
viclimes de la persécution de Dioclétien, avec avait fait bâtir en son honneur, vers l'an
saint Polhiu, son frère. Ils souiïrirent à Ni- 530. Plusieurs églises d'Occident se glori-
comédie l'an ;503. — 12 août. fient d'avoir quelques portions de ses re-
AMEN Aniamis, évêque d'Alexan-
(saint), li(]iies. Il s'est opéré, dans tous les temps,
drie, était disciple de saint Marc el devint beaucoup de miraf-les par l'intercession de
son successeui- sur le siège de celle ville, oii, sainte Anne, pour laquelle les fidèles ont
avant sa conversion au chi istianisme il . toujours eu une grande dévotion. En 15SY,
exerçait la profession de cordonnier. Ayant (jrégoire Xlll ordonna que sa fête serait cé-
été guéri d'un mal qu'il avait à la main, il lébrt^e, à l'avenir, dans tout l'univers chi (>
crulen Jésus-Chi isl,el fît ensuite de si grands tien le 26 juillet.
progrès dans la connaissance et la pratique ANNE LA PROPHÉTESSE (sainte), fille de
de l'Evangile, que sainl Marc l'établit évêque Phanuel, de la tribu d'Aser, devint veuve
d'Alexandrie, l'an 6'2, pour le remplacer après sept ans de mariage. Saint Luc nous
pendant son absence. Saint Marc ayant été apprend qu'elle passa le reste de sa vie d.ins
martyrisé eu 68, Anieu gouverna seul son le lemple, occupée à jeûner el à prier. Elle
Ei,'lise, l'espace de dix-huit ans et mourut le élait âgée de quatre-vingt-quatre ans lors- ,

IG novembre de l'an 86. Il est nommé dans que la sainte Vierge, après ses couches, vint
le Marlyrologe romain le 23 avril. se purifier, comme cela était prescrit dans
ANIÉN (sainl), mariyr près de Wasser- la loi. Anne, voyant celle mère sans tache
hourg en Bavière, souffrit avec saint Marin se rabaisser ainsi au niveau des femmes or-
l'an 534. On ignore la cause el le genre de dinaires, publia les merveilles du Seigneur,
son martyre. —
15 novembre. el annonça à tous ceux qui altendaienl le
^ ANIMÀIDE (sainte), /iHivinïs, dis, maityre salul (risraël lesgrandes choses que de
clu'z les (i)ilis, élaii de celle nation et l'ut (ipi'rcr le divin Fis de Mari.' que te
mise à luori pour la foi chrétienne, l'an 370, vieillard Siméon venait do prendre dans

i \
191 ANN ANS 192

bras. Klle osl honorée à Jérusalem le 1" sep- gi'nt premier ministre, pour gouverner
et
temlire. pendant la minorité de l'empereur Henri IV.
ANNE (sainte), vierge et marlyrcen Perse Mais ce jeune prince, corrompu par les flit-
avec saint lîoïlhnzate cl plusi^nri autres, leurs et les compagnons de ses déb 'urhes,
(•«nffrit dans le milieu du iv siècle pendant ne voulut bientôt plus supporter les remon-
la grande |ierséculion du roi Sapor 11. — trances du saint archevêque; il alla môme
20 novembre. jusqu'à lui ôler le gouvernement de l'Etat,.
ANNIÎ (sainte), martyre, souffrit avec saint Mais les injustices et les exactions de ceux
Alexandre, évoque, et plusieurs autres. — auxquels il donnait sa confiance avant sou-
22 oclohre. levé un méronlentement général, j\nnon fut
ANNE (sainte), martyre chez les Goths ra|ipe!é en 1072, et reprit l'administration de
avec plusieurs autres, fut mise à mort pour l'empire, jusqu'à sa mort, qui arriva le h
la foi orthodoxe 'ur le< bords du Danube, déceoibre de l'an 107.3. 4 décembre. —
vers l'an 370, pendant la persécution du ANOBEUT (saint), /InncèT/iis, évéque de
tyran V^inn;iiric. —
26 mars. Séez, né dans le pays Bessin, fut élevé sur
ANNE (sainle), se déguisa en eunuque el le siégi' épiscopal de Séez, à la reco!i;man-
entra dans un monastère de moines à C( ns- dation de Thierri 111, roi de Neusirie el de
(anlinople, <>ù elle se sanctifia sous le nom Bourgogne. Peu de temps après son éléva-
d'Iinphém'en. —
29 octoiire. tion à 1 épiscopal, il assista au concih- de
ANNRMOND (saint), Enneimtndus , abbé Rouen, tenu en 68'J. Il se fil admirer par sa
de Maire, en Poitou, succéda en 587, à saint charité et ses abondantes aumônes, surtout
Junieii, qui, avant sa mort, l'avait dési;;né pendant une disette qui aflligeait le pays. Le
pour le remplaci'r, comme celui de ses dis- saint évê(|U(\ avait une gtande vénér.ilion
ciples qui était le plus caîiable de maintenir pour les vrais serviteurs de Dieu il en attira:

ilans son monasièrc la régularité et la lér- plusieurs dans son diocèse, entre autres saint
vcur. Il mourut vers l'au (iOO, et il est ho- Evreniond fondateur du monastère de Fon-
,

noré le 9 juillet. tenay, où il s'était fait reliiiicux Anobcrt :

ANNON (saint), çvéque de Vérone, qui l'établit abbé du monaslèie de Moiitmaire. Il


était frère de sainle Marie-Consolatrice, flo- mourut vers l'an 701, et il est honoré à Séez
rissail dans le vu siècle elmuurut vers l'an le iO mai.
780. —23 m;ii. ANOKÉE ( Anoreiis, confesseur,
saint ),
ANNON évéque de Wornis, avait
(s;iint), est honoré en Ethiopie le 15 se|)teml>rc.
embrassé l'cLit monastique et était abbé de ANSALOGUE (saint), Ansalof/us, évéque
Berg, prés de Magdebourg, lorsqu'il fut tiré ût'. Sallzbour";, florissail dans le vir siècle.
de sa soliiude pour éire élevé à l'épiscopat. — 1 " lévrier.
Il se rendit rccommandable par sa sainteté ANSAN (saint), Ansanns, martyr à^ienne
et mourut en 874.
il —
24 décembre. en Toscane, confessa d'abord Jésus-Chiis'
ANNON (saint), Anno, archevêque de Co- à Home, où il fut emprisonné pour la foi.
logne, né au commencement du xr siècle, Conduit ensuite à Sienne, il y confessa de
appartenait à une famille noble et prit, dans nouveau, son divin Maître et il fut décapité,
sa jeunesse, le parti des armes; mais les l'an 303, pondant la peiséculion de Dioclé-
exhortations de son oncle, qui était cha- tien. On a fondé, à Sienne, une congrégation
noine d3 B.imberg, lui ayant inspiré le dé- de clercs qui porte son nom.
,
1" dé- —
goût du monde, il entra dans l'état ecclé- cembre.
siastique. Ses vertus et sa science l'ayant ANSHAUD (saint) , Ansbaldus abbé de ,

fait connaître avantageusement à la cour Sainl-Huberl. florissait dans le ix' siècle et


l'empereur Henri III, dit le Noir, l'atlacha à mourut en 886. Il est honoré à Prom dans
sa personne. Quelque temps après il lui les Ardennes. —
12 juillet.
donna ta prévôté de Groslar, dans la Basse- ANSUEHT (saint), Ansbertus, évéque do
Saxe, el en lOoG il le nomma archevêqui- île Rouen, né à Chaussy, villagcdu Vexin, d'une
Cologne. Les larmes que répandit Annon, famille noble, reçut une éducation distinguée,
pendant la cérémonie de son sacre, jusiifiè- et fit de grands progrès dans l'élude des
rent l'idée qu'on avait de son humilité et de sciences divines et humaines. Siwin, sou
sa piété. Dès qu'il fut revêtu de la dignité père qui le destinait à tirillcr dans le
,

épiscopale, on le voyait fréquemment aux monde, alarmé du goût (|u'il manileslait


pieds des autels pour y puiser, dans ses en- pour la retraite, voulut l'engager dans les
tretiens avec Dieu, les secours cl les conso- liens du mariage el lui choisit pour épouse
lations dont il avait besoin dans l'exercice sainte .'Vngadrême, fille de Robert, chance-
de son ministèie. Il dislribu;iit aux pauvres lier de Clolaire III. Angadréme ayant été
d'abondantes aumônes, jeûnait Irès-souvenl, lout-à-coup atteinte de la lèpre, se fit rcli-
portail un rude cilice sous ses vêlements, el giensf. Ansbert vint à la cour de Clo'.airc
donnait peu de temps au somnn il. Zélé pour où son mérite le lit universellement estimer.
l'iitslruclion de son troupeau, il annonçait Ayant succédé à Robert, dans la dignité do
fréquemment la parole de Dieu. 11 réforma chancelier, il alliait aux fonctions de sa
tous les monastères de son diocèse, et en charge la prière el les pratiques de la plus
fonda deux de chanoines réguliers à Cologne, fervenlc piété. Mais l'altrait qu'il s'i tait
et trois de l'ordre de Saint-Benoît dans d'au- senli, dès sa jeunesse, pour la vie solitaire ^
tres Houx. Après la mort de Henri III, l'im- devenant loujour.s plus vif , il résolut de
pératrice Agnès, sa veuve, le Gt nommer ré- quiltor secrètement la cour pour se retirer
«93 ANS ANS 194
dans l'ahbaye de »ontenelle, et saint Van- dontil s'acquitta avec autant de piété que de
drill«^, qui en était abbé, le reçut au nombre succès. 11 accompagna, en qualité de mis-
de ses religieux, après les épreuves ordinai- sionnaire, Harold, prince de Danemark, qui
res. Il se fil bientôt admirer par ses verltis, avait embrassé le christianisme à la cour de
et surtout par son ohéissance, sou humilité Louis le Débonnaire, où il s'était réiugié.
et s;i patience. Promu au sacerdoce par Ansthaire prêcha l'Evangile, d'abord aux
saint 0(ien, évéque de Rouen, il s'appliqua Danois, ensuile aux Suédois, et enlin aux
avec ardeur à l'élude des livres sainis, sans peuples du nord de l'Allemagne , et Dieu
négliger, pour cela, le travail des mains. béniL tellement ses travaux ai)Ostoliiiues ,

Un jour qu'il cultivait une vigne près du qu un grand nombre d'idoâtres secoiner-
monastère, le prince Tliierri, (jui élail à la lirent. (Jréyoire IV le noaima à l'arche-
chasse, s'arrêta [)our converser avec lui. vêché de Hambourg el le Ut légal du saint-
Anslierl lui donna quelques avis, et lui pré- . siège en 8i2. Hamliourg ayant été brûlé
dit qu'il monterait sur le trône, mais qu'il par les Normands en 843, le paj)e Nicolas l"
aurait beaucoup à souffrir de ses ennemis : réunit ce diocèse à celui de Brème, et confia
la suite vérifia celte prédiction, i'hierri ré- à saint Anschaiie le gouvernement des deux
gna, en effet, sous le nom
de Thierri III, lut église^. Les peuples du Danemark et de la
déposé et remonta sur le trône, quelques Suède étant retombés dans l'idolâtrie. Ans-
années après. Le snint, étant devenu abbé chaire prit la résolution de retourner dans
de Fonlenelle en 678, pour remplacer saint ces pays. Soutenu en Danemark par la pro-
Lambert i|ui
, venait d'être élevé sur le tection du roi Horic, il vint à boni d'y laire
siège de Lyon, gouverna sa comaïunauté relleurir la religion ; mais il reiiconlia plus
avec une sagesse admirable sa grande ; de difficultés en Suède parce que Olas ,
maxime était qu'un supérieur doit moins prince superstitieux, voulait que le sort dé-
chercher à se l'aire craindre qu'à se faire cidai si le cbristianismu devait être, ou non,
jimer. Les fidèles du voisinage venaient en autorisé dans ses Etats. Anschaire , qni
foule le consulter sur des alt'aires de cons- voyait, avtc la [ilus grande peine, la cause
cience : le saint leur donnait des avis salu- de Dieu soumise aux caprices du hasard,
taires et entendait souvent leur confession. adressa au ciel des prières ferventes pour
Plein de ciiarilé pour les pauvres, il bâtit lui recommander le succès d'une décision si
trois hôpitaux, où il en nourrissait un grand bizarre, et les choses tournèrent à l'avantage
nombre. Saint Oucn étant mort en G8:J, Ans- du christianisme. Les Suédois se converti-
bert fut élu pour lui succéder celte élection
; rent en grand nombre, et Anschaire leur fit
fit un singulier plaisir à Thierri IH, qui bâtir plusieurs églises qu'il pourvut d'excel-
élait pénétré de vénération ]iour ses vertus, lents pasteurs, lin travaillant au salut des
et qui l'avait choisi pour son confesseur. autres, il ne négligeait pas sa propre sanc-
Ansbert fui sacré par saint Lanibert de Lyon, tificaliou. Il ponail le ciliceel ne se nourris-
où le roi avait convoqué les états
à Clichy, sait que de pain el d'eau. 11 ne commençait
du royaume. Le nouvel évéquc se livra ,
jamaii aucune entreprise sans avoir aupara-
avec zèle, à l'insiruction de son troupeau, vant imploré le secours céleste ; et quoi-
au soulagement des malheureux et à la ré- qu'il possédât, à un haut degré, le talent de
paration des églises. 11 transféra, avec beau- la parole, il n'aitendail que de Dieu le suc-
coup de pompe, les reliques de saint Ouen, cès de ses prédications. Sa chariié pour les
son prédécesseur, dans un lieu plus hono- pauvres ne counaissail point de bornes, el
rable. 11 accorda aux religieux de Fonle- son plus grand plaisir élait de leur laver
nellele droit d'élire leur abbé, et ce privilège les pieds el de les servir a table. Il avait
fui confirmé en OSO par le concile de Routn. désire ardemment le martyre, et il s'était
Quelque temps après, ayant été calomnié persuadé que ses péchés seuls l'avaient
auprès de Pépin, maire du palais, ce mi- privé de celte grâce. 11 s'était fait, pour son-
nistre le relégua dans le monastère de Hau- usage , uii recueil de passages propres à
monl en Hainaut. Saint Ansbert supporta inspirer la compoiution et l'amour de Dieu,
cette injustice avec calme el résigna- quii avait placé-, à la lin de ciiaque psaume.
tion et édifia les religieux par ses vertus. Le savant Fabricius faisait un grand cas
Son innocence ayaol été reconnue, on lui de ce recueil. Saint Anschaire a aussi laissé
permit de retourner dans son diocèse, mais une vie de sainl Willehad, premier éveque
la mort l'einpccha de profiler de celle per- de Brème ; cet ouvrage, écrit avec beaucoup
mission. Dieu l'appela à luien 698. Son corps d'élégance, est précède d'une préface qui
fut porté à l'abbaye de Fontenelle où il peut passer pour un chel-d'auvre, eu égard
avait choisi sa sépulture. — 9 février. au .siècle ou vivait l'auteur. 11 mourut à
ANSCHAlUlî Anscharius, arche-
(saint), Brème en 8tio dans la soixante-septième
vêque de Hambourg de liréme, né en
et année de son âge, et après vingt-trois ans
7'J8, quitta le monde pour entrer dans le d'épiscopat. Sainl Rembert, son successeur,
monastère de l'ancienne Coi bie. H passa en- qni éciivil sa Nie, parle des miracles opé-
suite dans la nouvelle, que sainl Adelard rés par son intercession. — 3 février.
avait fondée dans la Sa\e en 823, et qu'on AN5(]0N (saint), martyr à Rome, souffrit
api'cla Corvey. Il y fui chargé d'enseigner de cruels tourments avecsainte .Maxime, sous
les sciences aux jeunes religieux el d'an- l'empereur Diocléiien. il est mentionné dans
nomer la parole de Dieu au peuple qui fré- le .Martyrologe roinainsuus le 2 septembre.
quentait l'église du monastère ; fonctions ANSELME saint ) Anselmus , premier
( ,
195 ANS ANS v.m

abbé de Nonantola, dans le duché do Mo- le pays. Eormé à la piété par sa vertueuse
dène, florissail sur la fin du viii" siècle et mère cl instruit dans les sciences par d'ha-
mourut PII 803. — 3 mars. biles niaitres, il prit à l'âge de quinze ans la
ANSELME (saint), évoque de Lucqucs et résidution d'embrasser l'état monastique;
confesseur, était neveu du pape Alexandre mais l'abbé au(iue! il se présenta refusa île
II, et naquit à Manloue, au commencenienl l'admettre dans son monastère, parce qu'il
du XI' siècle. Il se livra d'abord à l'élude de craignait le ressentiment de Gondulphe. An-
la grammaire et de la dialectique; il em- selme ayant perdu sa mère, négliiiea peu à
brassa ensuite l'éiat ecclésiastique, et s'ap- peu ses exercices do piété et tomba insensi-
pliqua avec ariieur à l'étude de la théolo- blement dans la tiédeur. H ail plus loin, et I

gie et du droit canon, dans lesquels il fit se livra aux desordres d'un monde cor-
de grands progrès. Biidage, évêque do Luc- rompu; il mémo
par perdre le goût do
finit

ques, son oncle, étant devenu pape en 1061 l'élude. Hevcnu à Dieu plus lard, il ne cessa
sous le nom d'Alexandre 11, le nomma au de déplorer les égaicments de sa jeunesse
siégequ'ilvenail dequilterot l'envoya en Alle- qu'il a retracés dans ses Méditations avec
magne pour y recevoir, des mains de l'empe- les sentiments de la plus vive componction.
reur Henri IV, l'inveslituro do son siège, selon Son père, irrité de son inconduite, l'avait
l'usage de ce temps ; mais Anselme revint pris en aversion. Anselme, après son retour
sans avoir voulu la recevoir aux conditions à la vertu, voyant qu'il ne pouvait le fléchir
que lui proposait l'empereur, persuadé que ce et ()u'il était même souvent en butte à de
n'était [las à la puissance séculière à conférer mauvais trailemeiils, quitta la maison pater-
ainsi les dignitésecclésiastiques. Ayanlélesa- nelle et sa patrie, et vint en Bourgogne où
cré par firéguire VU en 1073, il consentit en- il reprit avec ardeur le cours de ses études.
fin à recevoir de Henri l'annoau et lacrosse ; Après trois ans de séjour dans colle pro-
mais il en eut des scrupules quelque temps vince, il se rendit à l'abbaye du Bec pour
après, et il alla se faire moine à Cluny il ;
prendre des leçons du célèbre Lanfranc, qui
fallut un ordre du pape pour lui faire re- en était prieur, et qui sut le distinguer de ses
prendre le gouveriiemoiil de son diocèse. autres disciples. Il conçut bientôt pour lui
De retour à Lucques, il voulul, en 1079, une véritable affection. Gondulphe étant
obliger les chanoines de sa cathédrale à la mort, Anselme hésita quelque temps sur le
vie commune, conformément à un décret du choix d'un état. Tantôt il était d'avis de res-
pape Léon IX. La comtesse .Malhildc, souve- ter dans le monde et d'employer sa fortune
raine de Lucques et d'une grande partie de la en bonnes œuvres; tantôt il inclinait pour
Toscane, le secondait dans cette entreprise ; la solitude, comme un moyen plus sûr de se
mais il nepul vaincrela résistance des chanoi- sanctilier. Au milieu de ces perplexités, il
nes, quoiqu'il eût déployé toute la sévéïite des pria Lanfranc de l'aider de ses conseils; mais
peines canoniques. Les chanoinesse revoilè- celui-ci, craignant de trop écouter l'affection
rent et excitèrentune sédition contreTévêque, qu'il avait pour Anselme, le renvoya à Mati-
qui fut force de sortir de Lucques il se retira
: rille, archevêque Uc Uouen, qui lui conseilla
auprès de la comtesse Mathilde, dont il était d'entrer dans l'ordre de Saint-Benoît. Il prit
le directeur. Le pape ne le laissa pas long- donc l'habit dans l'abbaye du Bec, alors gou-
temps dans la retraite qu'il s'était choisie : vernée par l'abbé Herluin, et il fit profes-
il le fit son légat en Lombardie, et le ciiar- sion en 1060, étant âgé de vingt-sept ans.
gea de la conduite do plusieurs diocèses, que Trois ans après, il remplaça Lanfranc dans
la fameuse querelle entre l'empire et lesaint- la dignité de prieur. Sa jeunesse excita d'a-
siége, au sujet des investitures, avait laissés bord quelques murmures, mais par sa dou-
sanspasleurs.il mourutà Manloue lel8 mars ceur et sa patience il vint à bout de gagner
1086, et sa sainteté fut bientôt attestée par l'aflcction de toute la communauté. Il eut
de nombreux miracles, lien avait déjà opéré aussi le bonheur de retirer du dérèglement
plusieurs deson vivant, ce qui l'a fait lionorer et de faire rentrer dans les voies de la per-
d'un culte public en Italie et choisir par la fection un jeune moine nommé Osbern. 11
ville de Manlouo pour son patron. 11 était avait un talent tout particulier pour coii-i
d'une vaste érudition et lorsqu'on le ques- HiiSlre ce qu'il y avait de plus intime dans
tionnait sur quehiue passage de l'Ecriture le cœur, et l'on eût dit qu'il lisait dans l'in-
sainte, qu'il savait tout entière, par cœur, térieur de chacun, ce qui lui serviiit beau-
il cxpos;iit, sur-le-champ, comment chaque coup pour la conduite des âmes. La boute, la
saint Père l'avait expliqué. Parmi les ouvra- charité tempéraient la rigueur des remèdes
ges qu'il a laijjsés, nous citerons ï'Apoloi/ie qu'il lui lallail employer quelquefois car il :

pour Grégoire VJJ , l'Explication t/es Li- n'était pas partisan de la sévérité, surtout
mentalions de Jérémie , une Collection de envers les leuiies religieux. Un abbé du voi-
canons, la Réfutation des prétentions de l'an- sinage, qui était d'un avis dillérenl sur ce
tipape Guibert, et l'Explication des Psaumes: point, ne l eut pas plus tôt entendu, (|u'il
il entre|;rit ce dernier ou> rage à la prière résolut de 1 imiter, et l'expérience lui prouva
lie la comtesse Alathilde, mais la mort ne qu'il avait bien l<iil. Les nombreuses occu-
lui permit pas de l'achever. —
18 mars. pations atiùchées à la charge de prieur n'ein-
ANSELME (saint), archevêque de Cantor- pêchaieni [.oint Anselme de s'appliquer a la
héry, né ù Aostc en Piémont, l'an 1033, était théolo;,Me. L Ecriture et la iradiiion étaient
(ils de (jondulphe et d'Ermeiigardo, l'un et ses guides .laiis l'étude de celle science sur
l'uatre d'uue famille noble et cousidéréc dans laquelle il composa des ouvrages qui i^or-
197 ANS ANS 193
t('i-ent aa loin réputation et allirèreut
sa cèrent à prendre la crosse, en présence du
t'Oiiiicoup de personnes à l'iibb-iye du Bec. roi, et le portèrent ensuite à l'église, où ils
Hcrltiiii étant mort en 1078, Anselme, élu chantèrent le Te Deum. Cei arriva le 6 mars
i

pour le remplacer, ne consentit que diffici- 10;»3. Anselme, qui ne se rendait pas encore,
leuient à son élection. Il confia la gestion du finit enfin par accepter, mais à deux condi-
temporel de l'abbaye à des religieux versés tions : la première, que le roi rendrai! à soa
dans rette partie, afin d'avoir plus de temps église tons les biens qu'elle possédaU du
à donner au gouverneuicnt spirituel. Couime temps de son prédécesseur; la seconde, qu'il
la maison du Bec avait des propriétés en reconnaîtrait Urbain II pour pape légitime.
Angielerre, il y fit quelques voyages, ce qui Les choses ainsi arrangées, il se laissa sa-
lui lournissail l'occasion de revoir son an- crer le 4- décembre. Guillaume, à peine guéri,
cien maître cl ami Lanfranc, qui était devenu oublia ses bons sentiments et ses promesses.
archevêque de Canlorbéry. Anselme recevait Ayant demandé à ses sujets de nouveaux
de la part des Anglais, lorsqu'il se trouvait subsides, Anselme lui offrit 500 livres d'ar-
dans leur île, des marques éclatantes d'es- gent, dont le roi parut d'abord se contenter;
time et de vénération la noblesse et le cler-
; mais bientôt après, il demanda encore à An-
gé s'empressaient à l'envi de lui être utile; selme 1000 livres. Le saint répondit qu'il ne
le roi lui-même, qui était si peu accessible à pouvait donner cette somme, parce qu'il
ses sujets, s'humanisait avec l'abbé du Bec. n'était pas permis de disposer du bien des
Anselme, de son côté, tâchait de se faire tout pauvres. 11 l'eshorla à permettre aux évo-
à tous cl il faisait tourner au profit de la re- ques de tenir des conciles, comme cela s'é-
ligion l'ascendant qu'il avait sur les cœurs. tait toujours praliqué, et à donner des supé-
Hugues, comte de Chcsler, qui avait conçu rieurs aux abbayes vacantes ; mais le prince
pour lui une profonde vénération, étant tom- lui répondit avec colère qu'il ne se dessaisi-
bé dangereusement malade en 1092, lui en- rait pas plus des abbayes que de sa cou-
voya coup sur coup trois courriers pour le ronne. H ne négligea rien pour le déposséder
prier de [lasser en Angleterre, afin de le con- de son siège il défendit aux prélats qui lui
:

sulter sur la fondation d'un monastère qu'il étaient dévoués de le regarder comme ar-
faisait bâtir à Chester, et pour mourir entre chevêque et de lui obéir comme primai, al-
ses bras. Anselme, qui avait appris qu'on léguant pour raison qu'Anselme, pendant la
voulait le faire archevêque de Canlorbéry, schisme, avait été soumis à Urbain 11, qui
ne se souciait pas d'entreprendre le voyage, n'était point encore reconnu en Angleterre.
mais le désir de procurer à un ancien ami Il essaya ensuite de gagner la noblesse;
les secours qu'il réclamait l'emporta. A Sun mais la plu[iart des seigneurs répondirent
arrivée il trouva le comte guéri. 11 fut ce- qu'Anseliiie étant archevêque de Canlorbéry
pendant retenu cinq mois en Angleterre, et primat du royaume, ils lui obéiraieut dans
tant pour les affaires de son abbaye que pour les choses de la religion que leur conscience
;

celles du monastère que Hugues fondait à ne leur pern)etlait pas de se soustraire à une
Chester. Guillaume le B')ux, qui avait suc- autorité légitime, vu surtout que celui qui
cédé en 1087 à Guillaume le Conquérant, son l'exerçait n'avait étéconvaincu d'aucun cri-
père, s'emparait des biens de l'iiglise et s'ap- me. Le roi, n'ayant pu réussir dans son pro-
propriait les revenus des sièges vacants, et jet, envoya à Rome un ambassadeur qui re-
afin d'en jouir plus longtemps, il défendit de connut Urbain, espérant, par cette démar-
remplacer les évéques qui venaient à mou- che, u)eltre le pape dans ses intérêts et l'ea-
rir. C'est ainsi que l'Eglise de Canlorbéry gciger à se réunir à lui contre l'archevêque;
resta cinq ans sans pasteur, après la mort il lui offrit même une pension annuelle sur
de Lanlranc. Guillaume avait juré que ce l'Angleterre, s'il voulait le déposer. Urbaia
siège ne serait jamais rempli de son vivant; envoya sur les lieux un légat qui déclara au
mais étant tombé malade à Glocesler, la roi que la chose ne pouvait se faire. Ansel-
crainte des jugements de Dieu le fil rentrer me, qui ignorait la trame uurdie contre lui,
en lui-même, et il promit, s'il guérissait, de reçut du légat le palliuin que le pape lui en-
réparer ses injustices envers les églises. 11 voyait. Il écrivit à Urbain pour l'en remer-
cummer.ça par celle de CantorLiéry et y nom- cier, et dans sa lettre il se plaint de la pe>
ma Anselme. Ce choix fut approuvé de loul sauteur du fardeau qu'on lui avait imposé,
le monde, à l'exception du saint, qui allé- et lémoigne un vif regret d'avoir été arraché
guait son grand âge, sa mauvaise santé et à sa chère solitude. > oyanl que Guillaume
son peu de capacité pour les affaires. Le roi, cherchait de nouveau à usurper les biens de
chagriné de ce refus, lui représenta que de son Eglise, et que toutes ses leprèseutations
SOI! acceptation dépendait le salut de sou n'étuienl pas écoutées, il demanda avec ins-
âme : « Car je suis persuadé, disait-il, que tance la permission de sortir de l'Angleterre.
Dieu ne me fera pas miséricorde, si le siège Le roi la lui refusa par deux fois, et comme
de Canlorbéry n'est pas remiili avant ma Anselme revenait à la charge, Guillaume lui
mort. » Les evéques et les seigneurs qui déclara que s'il sortait de son royaume, il
étaient présents joignirent leurs instances à saisirait tous les revenus de son archevêché
celles du roi. « Si vous persistez dans volic et qu'un ne le reconnaîtrait plus pour pri-
refus, qui nous scandalise, dir^nl-ils à An- mat. Le saint, vivement aitligé de l'oppres-
selme, vous serez responsable devant Dieu sion de son église qu'il ne pouvait plus em-
de tous les maux qui loinberout sur l'Eg ise pêcher, partit au mois d'octobre 1097, pour
et sur le pi up'.e u'An^leloi re. ils le for-
)/ Borne, déguisé en pèlerin, et s'embarqua à
195 ANS ANS i'M

al)l)é de Nonanlola, dans le duché de Mo- le pays. Torméà la piélé p.ir sa vertueuse
drnc, norissiiil sur la Tiii du viii' siècle et mère et instruit d.ins les sciences par d'ha-
iiiOUiut PII 803. — mars.
.'J biles niailros, Il firil à l'âge de quinze ans I&
ANSKLME (sîiinl), évi'-quc do I.ucqucs cl résolution d'emhras<er l'état monaslique;
confesseur, élail neveu du pape Alexamlrc mais l'abbé amiue! il se présenta refusa ite
11, et naquit à Manlouc, au commencement radmcllre dans son monastère, parce (ju'il
du xi° siècle. Il se livra d'abord à l'étude de craignait le ressenlimeiit de Gondulphe. An-
la grammaire el de la liiaieclique; il em- selme ayant perdu sa mère, négli;,'ea peu à
brassa ensuite l'éiat ecclésiastique, el s'ap- peu ses exercices de pieté el tomba insensi-
pliqua avec ardeur à l'élude de la théolo- blemenl dans la tiédeur. Il ail plus loin, et
i

gie et du droit canon, dans lesquels il fit se livra aux désordres d'un monde cor-
de grands progrès. BulaRe, évoque de Luc- rompu; il finit même par perdre le goût do
que», son oncle, élanl devenu pape en lOfil l'élude. Uevenu à Dieu plus lard, il ne cessa
sous le nom d'Alexandre 11, le nomma au de déplorer les égaicments de sa jeunesse
siège qu'il venait de (luiller .1 l'envoya en Alle- (juil a retracés dans ses Méditations avec
magne pour y recevoir, des mains de l'empe- les sentiments de la plus vive componction.
reur Henri IV, l'inveslilure de son sié^'C, selon Son père, irrité de son inconduite, l'avait
l'usage de ce temps mais Anselme revint
; pris en aversion. Anselme, après son retour
sans avoir voulu la recevoir aux conditions à la vertu, voyant (|u'il ne pouvait le fléchir
que lui()roposail l'empereur, persuadé que ce el <)u'il était même souvent en butte à de
n'était pas à la puis.sance séculière à conférer mauvais traitements, quitta la maison pater-
ainsi les dignitésecclésiastiques. Ayanlélesa- nelle el sa patrie, et vint en Bourgogne où
cré par Grégoire VU en 1073, il consentit en- il reprit avec ardeur le cours de ses éludes.
On à recevoir do Henri l'aune au el lacrosse ; Après trois ans de séjour dans cette pro-
mais il en eut des scrupules quehiue lemps vince, il se rendit a l'abbaye du lîei; pour
après, el il alla se faire moine à Cluny il ; prendre des leçons du lèlèbre Lanfraiic, qui
fallutun ordre du pape pour lui faire re- en était prieur, el qui sut le distinguer de ses
prendre le gouvernemeiit de son diocèse. autres disciples. Il conçut bientôt pour lui
De retour à Lucques, il voulut, en 107'J, une véritable affection. Gondolphe étant
obliger les chanoines de sa ealhédrale à la mort, Anselme hésita quel(|ue lemps sur la
vie con)inune, conformément à un décret da choix d'un étal. Tantôt il élail d'avis de res-
pape Léon IX. La comtesse Malhilde, souve- ter dans le monde el d'employer sa forlune
raine de Lucques el d'une grande partie de la en bonnes œuvres; tantôt il inclinait pour
Toscane, le secondait dans celle entreprise ; la solitude, comme un moyen plus siir de se
mais il nepul vaincrela résislancedes chanoi- sanctilier. Au milieu de ces perplexités, il
nes, quoiqu'il eût déployé toute la sévérité des pria Lanfranc de l'aider de ses conseils; mais
peines canoniques. Les chanoines se révoltè- celui-ci, craignant de trop écouler l'affection
rent et oxcilèrenlune sédition contre l'évêque, qu'il avait pour Anselme, le renvoya à Maii-
qui fut force de sortir de Lucques : il se retira rille, archevêque de Houen, qui lui conseilla
auprès de la comtesse Malhilde, dont il était d'enirer dans l'ordre de Saint-Benoît. Il prit
le directeur. Le pape ne le laissa pas long- donc l'habit dans l'abbaye du Bec, alors gou-
temps dans la retraite qu'il s'était choisie : vernée par l'abbé Herluin, et il lit [irofes-
il le lil son légal en Louibardie, et le char- sion en 1000, étant âgé de vingt-sept ans.
gea de la conduite do plusieurs diocèses, que Trois ans après, il remplaça Lanfranc dans
la fameuse querelle entre l'empire et lesainl- la dignité de prieur. Sa jeunesse excita d'a-
siége, au sujet <les inveslilurcs, avait laissés bord quelques murmures, mais par sa dou-
sans pasteurs. Il mourut à Mitntoue le 18 mars ceur et sa patience il vint à bout de gagner
1080, et sa sainteté fut bientôt attestée par l'affection de toute la commun.iulé. Il eut
de nombreux miracles. 11 en avait déjà opéré aussi le bonheur de retirer du dérèglement
plusieurs de son vivant, ce qui l'a fait lionorer el de faire rentrer dans li s voies de la per-
d'un culte public en Italie et choisir par la fecliun un jeune moine nommé Osbern. Il
ville de Mantone pour son patron. H était avait un talent tout particulier pour con-.
d'une vaste eruilition el lorsqu'on le (]ues- n<:ilre ce qu'il y avait de plus intime d<ins
tionnail sur quelcjue passage de l'Lcriture le cirur, el l'on eût dit (ju'il lisait dans l'in-
sainte, qu'il savait tout entière, par cœur, térieur de ch.icun, ce qui lui servait beau-
il cxposjiil, sur-le-champ, comment chaque coup pour la conduite des âmes. La bonti-, la
.saint Père l'avait expliqué. Parmi les ouvra- chariie tempéraient la rigueur des remèdes
ges qu'il a laissés, nou> e ferons VA/joloi/ic qu'il lui lallail employer quelquefois :car il
pour Grégoire Vil, VJ-^xplication dei Li- n'elait pas partisan de la sévérité, surtout
mentations de Jérémie une Colleclion de
, envers les jeunes religieux. Un abbé du »oi-
fanons, la liéfutiition des prétenlioits de l'an- siitage, ()iii elail d'un avis dillerenl sur ce
tipape Guibert, el VE.rpliculion des Psaumes: point, ne 1 eut pas plus tôt entendu, (ju'il
il entrepril ce dernier ou> rage à la prière lesolut di' l'iiniler, ri l'experienie lui prouva
lie la comtesse Malhilde, mais la mort ne ((u'il a>aii bien l.ui. Les nombreuses oecu-
lui permit pas de l'achever. —
18 mars. palioDs aliùchccs à la chai ge de prieur n'cm-
ANSELME (saint), archevêque de l'.anlor- péchaieiii oint Anselme de s'appliquer a la
[

héry, né à Aoslc en Piémont, l'an 1033, élail lheolo;;ie. L Kcrilure et la Iradiiion étaient
lils de Gonilulplie et d'Ermeiigarde, un el I ses guides .lans l'étude île cette science sur
l'uatre d'uue famille uoble el cousidérée dans laquelle il composa des ouvrages qui por-
Kl ANS ANS lya
(î'rent au
sa réputation et attirèrent
loin cèrent à prendre la crosse, en présence du
tio.Hieoup do personnes à l'ahihaye du Bec. roi, el le portèrent ensuite à l'église, où ils
Hcrluiii étant mort en 1078, Anselme, élu chantèrent le Te Deum. Ceci arriva In G mars
pour remplacer, ne coi\se!itit que dlffici-
le 10;);î. Anselme, qui ne se rendait pas encore,
leiiient àson élection. Il confia la gi;slion du finit enfin par accepter, mais à deux condi-
temporel de l'abbaye à des rclia;ieus verses tions : la première, ((ue le roi rendrail à soa
dans cette partie, afin d'avoir plus de temps église tons les biens qu'elle possédau du
à donner au gouvernement spirituel. I^omnie temps de son prédécesseur; la seconde, qu'il
la maison du Bec avait des |)ropriélés en reconnaîtrait Urbain II pour pape légitime.
Angleterre, il y fit quelques voyages, ce qui Les choses ainsi arrangées, il se laissa sa-
lui lournissail l'occasion de revoir son an- crer le 4 décembre. Guillaume, à peine guéri,
cien maître et ami Lanfranc, qui était devenu oublia ses bons sentiments et ses promesses.
archevêque de Cantorbéry. Anselme recevait Ayant demandé à ses sujets de nouveaux
de la part des Anglais, lorsqu'il se trouvait subsides, Anselme lui offrit 500 livres d'ar-
dans leur île, des marques éclatantes d'es- gent, dont le roi parut d'abord se contenter;
time et de vénération la noblesse et le cler-
; mais bientôt après, il demanda encore à An-
gé s'empressaient à l'envi de lui être utile; selme 1000 livres. Le sainl répondit qu'il ne
le roi lui-même, qui était si peu accessible à pouvait donner cette somme, parce qu'il
ses sujets, s'humanisait avec l'abbé du Bec. n'était pas permis de disposer du bien des
Anselme, de son côté, tàcliait de se faire luut pauvres. 11 l'exhoria à permettre aux évo-
à tous el il faisait tourner au profit de la re- ques de tenir des conciles, comme cela s'é-
ligion l'ascendant qu'il avait sur les cœurs. tait toujours pratiqué, et à donner des supé-
Hugues, comte de Chesler, qui avait conçu rieurs aux abbayes vacantes; mais le prince
pour lui une profonde vénération, étant tom- lui répondit avec colère qu'il ne se dessaisi-
bé dangereusement malade en 1092, lui en- rait pas plus des abbayes que de sa cou-
voya coup sur coup trois courriers pour le ronne. Il ne négligea rien pour le déposséder
prier de [lasser en Angleterre, afin de le coii" de son siège il défendit aux prélats qui lui
:

sulter sur la fondation d'un monastère qu'il étaient dévoués de le regarder comme ar-
faisait bâtir à Chester, el pour mourir entre chevêque et de lui obéir comme primai, al-
ses bras. Anselme, qui avait appris qu'on léguant pour raison qu'Anselme, pendant la
voulait le faire archevêque de Oanlorbéry, schisme, avait été soumis à Urbain 11, qui
ne se souciait pas d'entreprendre le voyage, n'était point encore reconnu en Angleterre.
mais le désir de procurer à un ancien ami Il essaya ensuite de gagner la noblesse;
les secours qu'il réclamait l'emporta. A sdh mais la plupart des seigneurs répondirent
arrivée il trouva le comte guéri. 11 fut ce- qu'Anseln.e étant archevêque de Cantorbéry
pendant retenu cinq mois en Angleterre, et primat du royaume, ils lui obéiraient dans
tant pour les affaires de son abbaye que pour les choses de la religion que leur conscience
;

celles du monastère que Hugues fondait à ne leur permettait pas de se soustraire à une
Chester. Guillaume le lioux, qui avait suc- autorité légitime, vu surtout que celui qui
cédé en 1087 à Guillaume le Conquérant, son convaincu d'aucun cri-
l'exerçait n'avait été
père, s'emparait des biens de l'Kglise et s'ap- me. Le roi, n'ayant pu réussir dans son pro-
propriait les revenus des sièges vacants, el jcl,envoya à Rome un ambassadeur qui re-
afin d'en jouir plus longtemps, il défendit de connut Urbain, espérant, par cette démar-
remplacer les èvêques qui venaient à mou- che, mettre le pape dans ses intérêts et l'eii-
rir. C'est ainsi que l'Eglise de Cantorbéry g,jger à se réunir à lui contre l'archevêque;
resta cinq ans sans pasteur, après la mort il même une pension annuelle sur
lui offrit
de Lanl'ranc. Guillaume avait juré que ce l'Angleterre, s'il voulait le déposer'. Urbain
siège ne serait jamais rempli de son vivant; envoya sur les lieux un légal qui déclara au
mais étant tombé malade à Glocesler, la roi que la chose ne pouvait se faire. Ansel-
crainte des jugements de Dieu le fil rentrer me, qui ignorait la trame ourdie contre lui,
en lui-même, et il promit, s'il guérissait, de reçut du légal le palliuin que le pape lui en-
réparer ses injustices envers les églises. Il voyait. 11 écrivit a Urbain pour l'en remer-
commença par ceile de Gantorliéry et y nom- cier, et dans sa lettre il se plaint de la pe-
ma Anselme. Ce choix fut approuve de loul santeur du fardeau qu'on lui avait imposé,
le monde, à l'exception du sainl, qui allé- el témoigne un vif regret d'avoir été arraché
guait son grand âge, sa mauvaise santé el à sa chère solitude. \ oyanl que Guillaume
son peu de caijacile pour les afl'aires. Le roi, cher('hail de nouveau à usurper les biens de
chagriné de ce relus, lui représenta que de son Eglise, et que toutes ses lepréseulations
sop. acceptation dépendait le salut de son n'étaienl pas écoulées, il demanda avec ins-

âme « Car je suis persuadé, disail-il, que


: tance la permission de sortir de l'Angleterre.
Dieu ne me fera pas miséricorde, si le siège Le roi la lui refusa par deux l'ois, et comme
de Cantorbéry n'est pas remjili avant ma Anselme revenait à la charge, Guillaume lui
mort. « Les evêques el les seigneurs qui déclara que s'il >ortait de son royaume, il
étaient présents joignirent leurs instances à saisirait tous tes revenus de son archevêché
celles du roi. « Si »ous persiitez dans volic et qu'on ne le reconnaîtrait plus pour pri-
refus, qui i.ous scandalise, dirent-ils à An- mat. Le sainl, vivement aiQigé de l'oppres-
selme, vous serez responsable devant Dieu sion de son église qu'il ne pouvait plus em-
de tous les mau\ qui lomberoul sur l'Eg isc pêcher, partit au mois d'octobre 1097, pour
et sur le peuple u'An^lelcire. Ils le for-
>- Rome, déguisé en pèlerLu , el s'embarqua à
199 ANâ ANS 200

Uiiiivrcs avec deux moines 'Ion' ''•'" était qucs, de ses injustices el de ses vexitims
EaJiiicr, qui écrivit sa ^ ie. Arrivé en France, envers l'Eglise, de ses per.-écutions envers
il passa quelque lemps à Cluny avec saint l'archevêque de Canlorhéry, el de son opi-
Hugues, qui en était allié de : il se rendit
I i niâtreté incorrigible malgré les fréquentes
à Lyon, où l'archevêque Iliigiifs lui fil un monitions qu'il avait reçues. Le concile fut
accueil distingué et le reçut avec de grandes d'avis d'agir avec la plus grande sévérité, cl
marques de respect. Sa sanlc s'élanl trou- le [lape allait prononcer contre lui une sen-
vée dérangée, il no put jiartir de celle viile tence d'excommunication, lorsque .\nsclmc,
qu'au mois de mars de l'année suivante, ce se jetant à ses pieds, le conjura de ne point
qui lut un honlieur pour lui car s'il en fût
;
porter de censure. Gelte démarche, en faveur
parli plus lot, il serait tombé dans les em- d'un prince dont il avait tant à se plaindre,
bûclies que l'anlipape Guibert lui avait dres- excita l'admiration de tout le concile, et l'on
sées sur sa roule, à la nouvelle de son voyage fildroit à sa demande. Après le concile. An-
d'Italie. Le pape le reçut de la manière la selme retourna avec le pape à Rome, où il
plus honorable et le logea dans son propre recevait les témoignages les plus honorables
palais. .Vnselme lui ayant appris tout ce qui de respect et d'altcction. Les scliismatiques
s'étail passé à son sujet, il lui promit sa pro- eux-mêmes ne pouvaient refuser de rendre
tection, et écrivit au roi d'Angleterre une hommage à sa vertu el à son mérite. Il as-
pour l'engager à rétablir l'ar-
lettre Irès-forle sista avec distinction au concile de Home en
chevêque de Canlorhéry dans tous les droits 1099, et reprit ensuite la roule de Lyon, où
dont ses prédécesseurs avaient joui. Anselme l'archevêque Hugues se faisait d'avance un
écrivit aussi, de son côté, afin de lléchir plaisir de le recevoir. 11 lui céda l'honneur
Guillaume. Gomme l'air de Rome était con- d'officier dans sonéglive,ct le pria d'y exercer
traire à sa santé, il n'y resta que dix jours, toutes les fonctions épiscopales, comme s'il
et se retira dans le monastère de Saint-Sau- eût clé dans son propre diocèse. C'est dans
veur en Calabre, où il acheva l'ouvrage in- celte ville qu'Anselme composa son livre de
titulé Pourquoi le Fils de Dieu s'esl-il fait
: la Conception de la sainte lierr/e et du péché
homme? (Jiariné de sa nouvelle solitude, et originel. Après la mort d'Urbain, qui eut
n'espérant plus pouvoir jamais faire aucun lieu au mois de juillet de la même année
bien à Contorbéry, il pria le papc! d'accepter (1099), il écrivit à Pascal II, son successeur,
sa démission mais le pape lui répondit qu'un
;
pour l'instruire de son aff.iire. Il y avait déjà
honiiiie de cœur ne devait point abandonner quelque temps qu'il était convaincu qu'il ne
«on poste; qu'il n'avait eu d'ailleurs à essuyer pourrait remonter sur son siège, tant que
que des menaces et des duretés. Anselme ré- Guillaume vivrait, lorsqu'il apprit sa fin tra-
pondit qu'il ne craignait pas les souffrances gique, étant à l'abbaye de la Chaise-Dieu en
ni les tourments, qu'il ferait même volon- Auvergne. Ce prince avait éié lue à la
tiers le sacrifice de sa vie pour la cause de chasse, sans avoir eu le temps de se recon-
Dieu ; mais qu'il lui serait impossible de faire naître el sans avoir pu recevoir les sacre-
aucun bien dans un pays où l'on foulait aux ments de l'Eglise. Anselme pleura sa mort,
pieds louies les règles de la justice. Il se sou- dont les cifconstanccs étaient si terribles aux
mit pourtant aux ordres d'Urbain, et en al- yeux de la foi. Henri I>^, frère el successeur
tendant, il alla demeurer à Selanie, sur une de liuillaume le Koux, rappela le saint, qui
montagne située près du monastère de Saint- partit sans délai pour l'Angleterre el débar-
Sauveur, et afin (lavoir le mérite de l'obéis- qua à Douvres le 23 septembre 1100. Son re-
sance dans toutes ses actions, il demanda au tour causa une grande joie dans tout le
pape pour supérieur Kadmer, qui ne l'avait royaume; le roi le reçut avec bonté; mais
pas quitté depuis son départ d'Angleterre. Il ces dispositions bienveillantes ne durèrent
assista, au mois d'octobre de la même an- pas longtemps. Henri exigea qu'.\nselmc lui
née (1098), au concile qu'Urbain II avait as- demandai l'investiture de sa dignité el lui
semblé à iiari pour travailler a la réunion rendit hommage pour son siège. Anselme s'y
des Grecs. Geux-ci ayant proposé leurs dif- refusa, se fondant sur le dernier concile de
Gciiltcs sur la procession du Saint- l'esprit, Rome qui le défendait sous peiniî d'excom-
embrouillaient la question par des longueurs munication. Le roi ne se rendant pas, on
interminables. Le pape, voulant mettre fin à convint de pari el d'autre qu'on s'adresse-
CCS disputes qui ne menaient à rien, s'écria : rait au pape à ce Mais dans linier-
sujet.
a Anselme, nuire père et notre maiire, où valle, Henri se vil sur le point de perdre sa
étes-vous? " Il le lit asseoir près de lui et couronne. Robert, duc de Normandie, son
l'engagea à déployer ses talents, lui repré- frère aîné, à son retour de la terre sainte,
sentant que l'occasion était belle et que Dieu résolut de faire valoir ses droits au trône
l'avait ménagé à dessein pour venger l'E- d'Angleterre dont on avail disposé en faveur
glise des aliaques de ses ennemis. Le saint de Henri pendant son absence. Il leva une
archevêque prit aussitôt la parole, et s'ex- armée dans son duclié, passa la Manche et
prima avec lant de force et de solidité qu'il marcha contre Henri, tk'lui-ci, a la vue du
réduisit les Grecs au silence. Dès qu'il eut danger qui le menaçait, fil les plus belles
cessé de parler, tous les assistants dirent promesses à l'archevêque de Canlorhéry ,

anathèmc à quiconque nierait que le Saint- s'engageaul à suivre en tout ses conseils,
Esprit procède du Père cl du Fils. On passa prolestaul qu'il aurait toujours une délé-
ensuite à l'affaire du roi d'Angleterre ou : rence entière pour le saint-siege, el qu'il
|)aria f. ri au long de ses menées simuuia- respeclerait toujours les droits de l'Eglise.
201 ANS ANS 202
Anseime lui rrsta fidèle, etce qu'il
fit toiil sont : Traité de la Proci'snon du Snint-
le
put pour iinctcr les progrès de la révolte, ii'.s-yjrjV, contre les (irecs le Traité du Pain ;

reprcseiihml aux seigneurs qui .'ivairnt juré azi/me et du pain hvé contre les mêmes le ,

fidélilé à Henri l'obligalion de len^r leurser- Monoioiiue et le Prolngne sur Vexixtencè ri


ment. Il publia mémo une scnlouro d'ex- les attiVmts de Dieu ; \e Traité de Ut
foi t'.e.

communication ciHilre Hobcrt, (jui était re- la Trinilc et de l'Incarnation contre Uosco- .

gardo comme un usur(ialeur. el bientôt la lin; les deux livres Pourquoi le pis de Dieu :

cause du roi prit une louriiure plus l'avora- s'eH-H fait homme? h- Traité de la (Jonrep-
Lie. Robert, ayant lait sa paix avec sou fière, tion vinjinale et du pcclté originel ; le livre
retourna en Normandie. Le danger passé, le delà Volonté de Oleu; des Homélies au nom-
roi oublia les grandes obligalions qu'il avait bre de seize; des Méditations au nombre de
envi'rs rartbevêque de Cantorbéry ainsi , vingt el une; des Oraisons eu prières au
que les promesses solennelles qu'il lui avait nombre de soixanie-qnaiorze el quatre li- ,

faites. Loin de rendre la liberté à l'Eglise vres de Lettres. On remarque dans ses écrits
d'Angleterre, il continua de s'arroger le droit polémiques une connaissance profonde de la
de dDunerriaveslilure des bénéfices. Le saint niélaph sique et de la lliéologie l'élévation ,

arciievéque, de son côté, se montra ferme et des pensées el la solidité des raisonnements
refusa de sacrer les évéques nommés par le joiuies à un style clairet précis; quant à ses
roi, contrairement aux rès^les canoniques, ouvrages ascéliqnes, ils sonl instructifs, édi-
11 tint en 1102 un concile national dans l'é- fianis, plein' d'onction et d'un tendre amour
glise de Saint-Pierre, à Westminsler, pour pour Dieu, qui écbauffe les cœurs: dans ses
corriger les abus el pour rétablir la disci- Meditalions il déiiore avec la plus vive
,

pline ecclésiastique. La querelle des investi- componction les égarements de sa jeunesse,


iures s'enveninianl de plus en plus, il fui en- — 21 avril.
fln convenu qu'Anselme irait en p.r^onne
aNSÊRIG ( saint ),AnsericH,, évèque de
consuller le pape sur cette question. Ils en,- goissous, dut à ses vertus et à son mérite
barqua. le 27 avril 1103, el se rendit a Uome, d'être élevé sur le siège de cette ville. Il mon-
ou le roi avait aussi envoyé un ambassa-
^^^ beauco.i,, dezèle et de capacité dans l'ad-
deur. Le pape, qui e.ait Pasca 11, ne fut „,i,;isi,.aliou de son diocèse. Il fit construire
point favorable a Henri; il porta mea,e la à Sois^ons, la belleéglise de Saint-Etienne, et
peine dexcommu.-at.ou contre ceux qui transféra avec beauc^.np de pompe les corps
recevraient de lui inveslilure des dignités
l
„« saiatCrépin elde saint Crépinien, dans l'é-
ecclesiasu-iues. Anselme se remit en che- ,j,g porte leur nom. En G2,^, il assista
;

rain pour Angleterre; mais arrive a Lyon,


1
^^ ^„„^i|^ ,,,, Heims.tenu sous l'archevêque
Henri lui fil de.eudre de rentrer dans soa Sounace;ony fit vingt-cinq canons sons-
royaume, tant qu ;1 ne serait pas dispose a se „;„ „„ ;„,^, ,^^,^,,,.,. j^^^j,,,, évoques
soumeltie. 11 re.la donc a L^on, ou arche- 1
^^ ^^3,,^ lesquels Anséric tenait un -^

veque Hugues son ancien ami s efforça, rang distingué. En GW, il admit parmi les
par toutes so.tes d égards et de bons Irai- ^,3,^^ j^ ^„„ ,j^^ ^^j^^^ Drausin. qui de-
emenls, de lui la.re oublier ses tribulations, ^i^t g,,^ successeur après la démission de
H se relira ensuite a abbaye du Bec, ou le
pape lui
1

envoya une commission pour juger


Bettolen. Il mourut l'an G3i. 5 seplem-
"^
-
jj,.g_
l'affaire de archevêque de Rouen, accusé de
1
/ivTci/^T-r. / •
., 1 ,.u - , r. •

plusieurs crimes. Pascal lui permit aussi AiNSl(jIsE(saint),.lns/f/(su,s abbedeSainl-


Vandrillc ou de l-onlcnelle, élait issu du
d'admetlre à la communion ceux qui avaient
reçu du roi l'iiivcsliture de leurs bénéfices, sang royal et renonça au momie pour pren-
Hcnri fut si charme de celle condescendance ?/'« ' '''''"' 'nonasiique. Charlemagne, dont
P'^'Jche parent, et qui ne voulait pas
du pape, que, sur-le-cliamp, il envoya prier l'.'-''''»'^

Anse, me de revenir eu Angleterre; mais une l^'*^'^.'' '""''e'i ses talents pour administra- l

maladie grave ne lui permit pas de se ren- """•.'e "omma intendant d Aix-la-Chapelle,
dre de suite aux désirs du roi. Après sa gué- t\ '"' abbaye de Sainl-Germer-eu-
coulera l

rison. Il retourna en Anglel.rre où il l'ut ^^'"V- I^"'''*'!'"" Ansigise prit en main le gou-
recu comme en triomphe par tous les ordres veruemenl de ce monasicre (lu il lit rebâtir,
du royaume et par la reine Matliilde en ','
démit de 1 abbaye de Sainl-bixle près
'•l'
,

.'î^""'*: *^^ ,*^*^^"^' ,''«, ^aint-Memmie de


l'absence du roi qui était alors en Normandie. !!,?
'!.*'

Anselme, rendu à sou siège, pissa les derniè- Chalons dont il était abbc, clou ilrelablil la
res années de sa vie dans une langueur conli-
régulante. Louis le Débonnaire le nomma,
plusl^'-d, aux abbayesde Luxeuil eldetou-
nuelle,ellessixderniersmoisquiprèccdèrent
sa mort, il était tombé dans un tel étal do
;enclle,qu ilhlegaleinenl refieurir.Ce prince
faiblesse que, ue pouvant plus marcher, il se
[employa avec succès, dans dilTerente< am-
faisait porter tous les jours à léglise poury bas^ades. hainl Ansigise, qui était ledix-
,
•'''''*'-' l'onlenellc, mourut an
entendce la messe. Il mourut le 21 avril 110<J, ^"""^^'"f
*'«, 1

«"terre dans la chapelle de son


^^ ^"'
âgé de soixante-seize ans, et fut enterré dans ^f,^'
la cathédrale de Cantorbéry, où se sont opé-
abbaye. Il a laisse une compilation des Ga-
P-lul'iTes ^e Cbarlcmagne et de Louis le De-
rés plusieurs miracles par son inlercessiou.
Clément XI par un dècn t de 1-2.), a placé
,
bounairc. 20 juillet,—
saint Anselme parmi les docteurs de l'E^ilise, ANSILLON (saint), Ansilio, moine de La-
et il inérilait cel honneur par ses ouvrages gny, abbaye (iiii eiail alors du diocèse de
eu faveur de la religion. Les principaux Paris fiorissait dans le vi r siècle, et c'est

DlCTlONN. HAOIOGRAPHIQDE 1. 7
803 ANT A^T
dnns leTtr qnè Son ëorps fui levé de Icrrc. puis, servit d'emplacement an cimclièi de
— 11 octobre. Saiiil-Cilixte. 3 janvier. —
ANSOLF ou ANDKLF ( lé bienheureux ), ANTHKL.VIE ( s:iint ), Anthelmus , évêquo
Ansulfus, moine do Cliiirvaus, est iioiioré de Helley, né en Savoie, vers le commence-
dans son ordre le "i août. ment du xii« siècle, entra dans l'étal ecclé-
ANSOVIN ou ANSOUIN (sailli), .4nsoiini(s, siastique et fut pourvu de bonne heure de
évê(iue Camerino et confesseur, qui llo-
(le deux bénéfices. Sa conduite était irrépro-
rissîlil au conmicncemcnt du x» siècle, s'ap- ch.ible selon le monde ; on remarquait ménie
pliqua, (tés sa jeunesse, ;\ l'éluile des scien- en lui une grande charité pour les pauvres ?
ces divlne^el iKimaincs, dans line commU- mais sa vie n'était cependant pas véritable-
iiaulé des chanoines de Sainl - Auuustin. ment pieuse. Une visite qu'il fil à la Char-
Avant élé fait prêlre, il fut éluévêqua de Ca- treuse de Portes lui inspira la résolution de
niéiiho, dans la Man lie d'Ancôilo. L'einpe- renoncer dux biens de ce monde pour se li-
fcilr Louis IV, qUi aimait él vchtrail Anso- vrer uniquement au service de Dieu, parmi
Vin, îipproUva son élection, et il reçut la les solitaires dont les exemples lui parais-
fconsécralion épiscop,;|p des rriaiiis du souve- saient si édifiants. Envoyé dam la (iraiide-
rain ponilfc. Dieu lé favorisa du dOn (les mi- Chartreuse, il y pratiqua \o?. ausiérilés de la
racles pendant sa vie et après sa mort, qui rèjîle avec une ferveur admirable, et il y
arriva avant le milieu du X' siècle. — 13 exerça la charse de procureur, de manière à
niais. jus'ifier la haule idée qu'on avait de son mé-
ANSUÈUE (
sainl ), AnsuerUi , moine et rite. Elu général des C.harlrenx après la
hi.lrlyr près d« Kalïemhoîir^ dans ie Pilec- mort du bienheureux Guignes il s'op- ,

kliliUiUu.'g, était un prêtre d'Allem.ifju", qui posa avec vigueur à tous les abus «lui pou-
était venu dans le pays en qualilé de mis- vaient conduire au relâchement et les con- ;

sJonniiircTeux des Slaves; et drS N'andaks tradictions qu'il éprouva d;;ns cette entre-
qui étaient encore païens, l'ayanl arrêté avec prise ne servirent qu'à mieux faire éclater
plusieurs de ses disciples, l'ati ll)i.o,(|uelques sa |>atience et sa rerrnelé. La discipline étant
semaines aprè.s la mort de s;iinl Golhescalc, rétablie, il se démit de sa dignité ; mais il no
il deniai;da que ses comiiagnons, qui le re- jouit pas longtemps du repos que sa démis-
gardaient comme leur père, lussent lapidés sion liri procurait, il fut obligé d'aller pren-
avant lui, ce qui lui fut accordé. 11 voulait, 'dre le gouvernement de la Cliartn-use do
par là leur épargner la douleur que leur eût
, Portes. Il revint dans sa cellule en 1158, es-
causf-e la vue dé ses souffrances ; mais il pérant qu'on lui permettrait de ne plus s'oc-
av^il aussi un autre motif. Comme ils étaient cuper que de son salut. Au milieu du schisme
néophytes, ilcraignait que quet(|ues-uns ne qui divisait ;ilors l'Eglise, Anlheline, du fond
manquassent de courage dans la conle^sion de sa retraite, rendit de grands scrvii es à la
d« Jésus-Christ, et il désirait éire là pour les cause d'Alexandre 111, qui était le pape
exhorter el les affermir au milieu des assauts légitime, et contribua à ruiner le parti de
qui allaient leur être livrés. Quand sou tour l'aulifiapc Victor qui était soutenu par
fut 'Venu, il se mil à genoux el reçut la mort l'empereur Frédéric Barberousse. Ou élut
en priant pour ses bourreaux.On a conservé Anlheline évêque deBelley en 1163, mais il
longtemps un de ses bras dans l'église de fallut un ordre du pipe pour le faireacquies»
Stade en Saxe. — 13 juillet. fcer à son élection. Il commença la réforme
ANSURIi (saint), Ansurius, évêque d'O- de son diocèse par celle de son clergé. Il em-
f ense en Gallice, llorissail au commencement ploya d'abord les exhortations cl les con-
du X' siècle, et mourut en 022. Ses reliques seils ; mais il fut forcé, pouf réussir, d'.ivoir
se.,gardent à Saint t E'^iève-dc-Uibe-de-Sil, recours aux censures ecclé>.iastiques il dé-

avçc celles de plusieurs autres évéqaes. — fendit avec une fermeté inflexible li's droits
;

26 janvier. de son église contre Hubert, comte de Savoie.


AÇ^SUT (saint), /Iw.su/us, martyr à Cadonac Voyant que ce prince ne voulait rien ra-
dans le Iloucrgue, souffrit avec saint Oral. battre de ses injustes prétentions. Il quitta
— 16 01 tobre. son siège, que le pape l'obligea de reprendre,
NJbtjh (saint), An<irfj.M.5,_évèque
A?JTÈ(jK Lânr
Annai.Ms ,,eveque de Lanr et le comte se reconcilia sincèrement avec
grès florissaildans.le VII'' sjèi le. Pendant les
, luiquelque leilips après. Sainl Anlh Ime vi-
incursions des Normands, son corps futporté sitaitsouvent les monastères el surtout la
à Bresse et piacé dans l'église de Saint-Fau- Grande-Chartreuse. Comme le bon pasteur,
slin,T^, novembre. l'i- courait après les brebis égarées et accueil-
il

ANTÉON (saint), martyr en Afrique, avec avec bonté les pécheurs touchés de leur
lait
saint Quadrat et plusieurs autres, est nommé désordres il avait aussi une tendre charité
:

duns le iMartvrologe de saint Jérôme. 26 — pour les pauvres, et versait dans leur seia
mai. 1, V d'abondantes aumônes. 11 mourut l'an 1178.
ANTBKE (saint), Anlenis, pape et martyr, le 26 juin.
était grec de nation el succéda en 235, à AMHÉON martyr à Laodicée
(saint), e i

.saint l'onlieu. Son pontifical fut très-court Phrygie, est honoré chez les Grecs le ik
et ne dura que quelques semaines. Les Mar- juin.
tyroli.iges. lui donnent le titre de martyr il : ANTHf:S ( sainte ), Anthcs, martyre à Sa-
sous l'empereur Maximin 1",
joulîrii la naort lerne avec saint Fortnnat et une anire, soul-
etfulinhUmé sur le bord de la voie Appienne, fril sous le proconsul Léonce, durant la per-
dans irn lien nommé Paraphagène, qui, de- sécution de Dioclélien, l'an 30i. 28 août. —
los ANT ANT 20
ANTHITE Anthia, martyre dans
(sainte), Constantin Copronyme, empereur 9'0ri«nl.'
\à ï*0liille, ou à Messine en Sicile, était une Elevée dans la piété par l'impératricç Irê/io,
dame roaiaine d'une naissance illustre. Elle sa mère, qu'elle perdit de bonne heure, t'V.--
épousa Eugène, personnage c;)nsulaire , persévéra dans la vraie foi, malgré l'impiélii
dont elle eut un fils, sailli Eloullière, que le de son père. .Vyant voué à îîiett sa virgini!
,
pape saint Anadot sacra évèque et qu'il en- elle j.e voulut jamais se marier malgré les
voya prêclier rEva<>gile dans nilyrie. Les instances de l'empereur, etellefinil même par
noDibieuses conversions qu'il opérait parmi quitter c<iuf pour vivre dans tu retraite.
la
les infîdcles alarmèrent les ennemis du noin Après mort de sou père, atHvée en 773,
la
chrétien, qui le dénoncèrent aux magistrats. aux pauvres une partie de ses
elle distribua
Arrélé et conduit en Italie, il subit les plus biens elle employa le reste à rebâtir les
:

cruels Sùppliiîes et cn(i\ la mort en pré- monastères que Constantin avait détruits, et
sence de sa mère. Celle-ci, qui invoquait à racheter les captifs. Elle donna ses habits
liaulemcul le nom de Jésus-f^hris!, et (jui té- précieux pour l'oniement des églises et des
ùioignai't le désir d'être associée au triomphe autels. Elle faisait recueillir lesert<'aflts aban-
de son fils, fut clranglée le niècne jour, au donnés les élevait et les instruisait elle-
cOiiiiiienieDient delà persécution de Tempe- luème, se moulrait la mère des orphelins et
rcur Adrien vers l'an 12G. 18 avril. — la consolatrice des mourants, qa'eUë exhor-
ANTSILLE ( sainte vierge et
), .4ni;/ii/(Vî, taitdans leurs derniers moments. Elle fsisait
marljre à Arezzo, est honorée le 2i sep- placer dans des hospices les vieiUacds pisw-
tembre. vres, qu'elle soignait de ses pi-o;;>res wiaink.
ANTlHAÎlÈ (saint), Anihimus, évêque de Sur la fin de sa vie, elle s'enfcrriM dans an
Nicomédie et niarlvr, succéda à saint Cyrille niona*lère pour ne plus s'ôccujier (jae de
et fut une de premières victimes de la per-
; son salut. Elle mourut sur la fin d« vn»*" siè-
sécution de Dioclélien il fut condamné à
: cle. — 17 avril.
avoir la tc!e tranchée, l'an 303. L'empereur ANTIDE (saiiîit), Antidius, •évê'tiè de Be-
Jusliiiien fit bâtir en son honneur une église sançon, llorissait au commencement du v»
magnifique, vers le milieu du vi* siècle. — siècle. Les Vandales ayant fait une incur-
27 avril. sio,i dans sou diocèse, il fut massacré par
ANTHl>lE (saint), martyr, était frère de ces birteare* l'an 411, à Kuffey en Franche-
saint Cônie et de saint Damien. Il souffril, à CoiîiJé, où l'on conserve ses reliques. —16
ce que Ton croit, avec eus à Eges en (liiicie et 23 juin.
l'an 303, durant la persécution de Dioclélien. AN'TIGONE ( saint ), Antigomis, martyr à
— 27 septembre. Roïïie, souffrit avec saint Alexandre et deux
ANTHIME (saint), diacre de l'Eglise de Ni- aulres. —
27 février.
comédie mariyr, fut arrêté pendant la
et ANTIGONE ( saint ), épon-s de sainle Eu-
persécution de Dioclélien, lorsqu'il portait phrasie l'An' ienneet père de sainle Eupbra-
des lettres aux martyrs, et lapidé l'an 303, siela Jeune, était proche parent de l'empe-
— 23 décembre. reur Théotiose et occupait, à la cour de Cofi-
ANTHIME (saint), prêtre de Rome et mar- slaiiliîiople, un poste émiiient. Hein de piété
lyr, brilla par ses verlus et par ses préiiica- ainsi que sa jeune épouse, ils employaient
ti6ns. Arrêté pondant la persécution de Dio- en aumônes et en ibonnes œuvres leurs reve-
clélien, il fut précipilé dans le Tibre, d'où it nus qui étaient considérables. Le Seigneur
fut retiré niiraculeusemonl par un ange qui ayant béni leur union par la naissance d'une
le reconduisit dans son oratoire; il eut en- fille à qui Ton donna le nom de sa mère,
suite la tête tranchée, l'an 30i. Le bienheu- leur premier soin fut de promettre à Dieu
reux Pierre Damieu a fait uu discours en son qu'ils ne relèveraient que pour son service
lionneur. —
11 mai. et sa gloire. Ils s'engagèrent-ensuiie, par un
ÀNTHUSE ( sainte ), Antlnma, martyre à vœu mutuel, à passer le reste dé leur vie
Tarse en Cilicio, où elle tenait un rang con* dans la continence, afin de ne plus s'occuper
sidérable, avait élé baptisée par saint Atha- que de leur sanctification. Un art s'était à
nase évêque de cotle ville. Elle souffrit vers poine écoulé depuis l'émission de ce vœu,
l'an 2.'i8, pendant la persécution de Valérien, d'autant plus méritoire qu'ils étaient jeunes
avec douze de ses domestiques. Les Grecs l'un et l'autre, qu'Aniigone mourut de la
l'honorent le 22 février, et les Latins le 22 mort des justes, l'an 381, précédant de quel-
août. . ques anuées dans le séjour de la gloire, son
ANTHUSE (sainte), surnommée
la Jeune, épouse et sa fille. Elles se retirèrent dans
martyre, dans un puils pi'Ur
fut précipitée uu monastère où EuphraSÎe la Jeune prit le
n'avoir pas voulu renoncer n la foi chré- voile. Euphriisie l'Ancienne se sentant près
tienne. On ne connaît ni le lieu, -ni le siè- de sa fin, dix ans après Qu'elle était veuve,
cle oii elle vivait. — 27 août. recommanda aux religieuses de prier pour
ANTHUSE ( sainle
), vierge, se distingua elle après sa mort et pour son mari mais la
;

par son attacheiiieiil au culte d"s saintes supérieure lui assura qu'elle avait vu Anti-
images. Elle fut persécutée par l'empereur gone couronné de gloire, et qu'il lui avait
Cunstanlin Copronyme, qui la fil fouetter fait connaître que son épouse devait bientôt
publiijuemenl à Constantinople, et l'envoya aller le rejoindre dans le sein de Dieti. Ou
ensuite eu exil où elle mourut après le mi- célèbre la fête de saint Antigoae el de sainte
lieu du vin' siècle. - 27 juillet. Euphrasie, le 11 janvier, dans quelques égli-
ANTHUSE ( sainle ), vierge, étiit fille de ses, et dans d'autres, le 4 mars.
M7 ANT ANT SOS

ANTINOOÈNR (sailli), Antinnr,enrs, inar- dans les flammes par ordre du président I.y-
lyr à Mcriila on Kspniçnc, élail frôro (Ift saint sias, vers l'an 320, p 'ndani la persécution do
Victor cl (le saint Slcrcacc, avec lesquels il l'emp'renr Lieiniiis. —
10 juillet.
souiTrii pendant la piïtsécutiim de Uiocietien. ANTOINE patriarche des céno-
(sainl),
— 'iV jiiillcl. bites, naquit en 251, au village de CAme, près
AN riOCIlIlîN (saint), Antinchianns, sol- d'Héraclée, dans la Hante-Egypte, de parents
dat el niarlyr, sniiUVil avec saiiil [)(imnion, nobles, aussi distingués par leur piété que
év<> \ac de Saionc leurs corps furent ap-
: par leur forluno. Ils rélevèrent eux-mêmes
portés de la Dalmalie à Home sois le pontifi- dans la maison paternelle afin de préserver
cal de Jean IV, et ce p ipe les pliça dans un son innocence des mauvais exemples que l'on
oratoire qu'il venait de faire bâtir près du ne rencontieque lro|i souvent dans les écoles
baplislôre de fz-nst iiilin. Il avril. — publiques. Mais si Antoine ne s'appliqua pas
ANIMOCHl'S fsainl), martyr dans l'île de à l'étude des belles lettres, il fit de grands
Sardaigiic, soulTrilsous l'empcnur Aili icn. progrès dans la vertu. D^s l'âge le pins l -n-
— 13 décembre. dre, il pratiquait la niorlificaliun, était assidu
ANTldCHUS (saint ), tribun el martyr à aux offices de l'église, et d'une obéissance
Cés^iréc de l'hilippos. souffiil sous Diocié- admirable en\ers ses parents. Leur mort
tien. —
21 mai l'ayant mis en possession de biens considé-
ANTIOQUI'. (sainl), Aniinchu*, médecin et rables, lorsi|u'il n'avait pas encore vingt ans,
martyr à Si-bistp, .lyanl été cimilamné à il pourvut à l'éducation d'une sreur plus
mort pour \:i fi'i par le président Adrien, jeune que lui. Six mois après, ayant entendu
l'exécuteur nom n!C (lyriiiqiie, qui 1 d.'c.ipita, lire dans l'église ces paroles que l'Evangile
voyant qu'il sortait de son corps du lui au adresse à un jeune homme Allez, vendez :

lieu de san;;, fut si fr.ippé de ce pro lige, qu'il tout ce que vous avez, douiiezlr aux pauvres,
se converlil el lut au^si uiarlyrisé. lo — et Vi'Us aurez un trésor dans le ciel, il regarda
juillet. CCS paroles comme lui élanl adressées à lui
ANTlOQUEon ANTIOCHE (sainl). évèque même. De retour chez lui, il aband'inna à
de Lyon, él:iit piètre lorsqu'il fut dé|iuié SCS voisins en\iron liO arpcnis d'excelleii le
par le cier<;c de celle ville vers saint Juste, terre, à la siule cliarge de payer pnur lui et
qui avait quille son siège el son pays pour pour SI sœur tous les impôts publics. Il vendit
aller se cailieidan^ un mon islèie d'K^yple, le reste de son bien el en donna le prix aux

en rrvenant du concile d'Aquilée, tenu en pauvres, ne se réservant que ce .|ui était né-
381. H était cli.ugé de prier le saint évèque cessaire à sa subsistance et à celle de sa sœur.
de venir reprendre le gonvernenienl «le son Quelque lomps après, ayant entendu lians
église, niiis ses inslauies furent inutiles. l'egHse ces autres paroles de l'Evangile Ne :

Quelque temps après son reloue, il fut élu soyez pus en peine du lendemain, il se défit
lui-même évèque de Lyon, et il se rendit encore de ses meubles en faveur des pauvres
recomniandablc jiar son zèle et p.ir sa fer- cl plaça sa sœur dans unmonasière lie \ier-
melé. Il mourut sur la lin du iV siècle. — ges, où elle devint plus tard supérieure d'une
lo octobre. nombreuse communauié de [lersonnesde son
ANTIl'AS (s'iint), évoque de Perganic cl sexe. II se rctua ensuite dans un désert du
martyr, e l ce lémoin fidèle dont parle saint voisinage, afin d'imiter un saint vieill.ird qui
Jean dans l'Apocalypse. Il fut <Mifcriné, à ce y vivait on ermiie. Là, il partageait son
que l'on (roii, dans nn bœuf d'air.iin, sous temps entre le travail des mains, la prière et
lequel on alluma un grand feu, (lendanl la la leciure. Lorsqu'il entendait parler de
persécution de l'empereur Domilien. 11 — quoique anachorète, il allait le trouver pour
avr.l. profiler de ses insiriiclions cl de ses exem-
ANTIPATER (sainl), évoque de RoMres on ples, s'appropriant ce (ju'il y avait de plus
Arabie, est lionore cliez les Grecs le 13 juin. parfait dans cbaciin ce qui le rendit, on peu
;

ANTOINIÏ ( saint ), Anionius m;iiiyr à


, de temps, un modèle accompli de loules les
Rome sous l'empereur \'alèrien,soulTrit avec vertus. Le démon lui fit subir de rudes as-
saint liénée cl vingt auires. 15 ilèc inbre. — sauts : tantôt il lui rcpréseiilail les bonnes
ANTOINIi; saint ), martyr à Alexandiie,
(
œuvres qu'il aurait pu faire dans le monde
fui j' lé dai.r, la mer avec deux a>iires saints au moyen de ses richesses, et tantôt les dif-
martyrs nommés Bassus el Prololiquc. Ik — ficultés qu'il aurait à surmonter dans la soli-
fé\rler. tude; ensuilc il le tourmenta par des pensées
ANTOINE ( saint ), martyr à Alexandrie, contraires à la purete>; mais Antoine sur-
fut condamné au supplice du l'eu el jeté dans monta celle tentation par le jeûne, l'iiumi-
une fouinaise. — 9 août. lile el la (iriére. Le démon l'attaqua par la

ANTOlNli [sailli), martyr en Afrique, souf- vaine gloire il prit enfin diverses lormes
:

frit avec saint André cl deux autres. 23 — pour le séduire ou pour l'effrayer; mais tout
septembre. fui inutile ; cl il se vit même forcé davouer
ANfOINK (saint), prêtre el martyr à An- sa défaite. Antoine, pour se prémunir contre
liocbc avec saint Julien l'Hospitalier el plu- de nouveaux piégea, redoubla ses ausléri es,
sieurs autres, soulTi il l'an 3l.'j, sous l'empe- ne mangeant qu'un peu de pain avec du sel
reur Maximin II. —
9 janvier. ol ne liuvanlqiie de l'eau une fuis seule nenl
ANTOlNIi ( sainl ), marlyr à Nicnpolis, on par jour après le coucher du soleil, ne fai-
Arménie, avec saint Lémce el plusieurs au- sant qu'un repas par jour, et passant quel-
tres, subit diverses tortures et fut enfin jelé quefois deui el mémo quatre jours san»

209 .\NT ANT 210
prendre aucune nourriture. SouveiU il pas- d.iiis seule morlifiration du corps, mais
la
sait les nuits sans dormir, et s'il prenait bien plutôt dans la cliarité, qu'il s'appliquait
djjltinps en temps un peu de repns, c'était sur à élablir de plus en plus dans son àme. Voici
Une natte de jonc ou sur un cilice, et même quelques- unes des maximes qu'il enseignait
sur la t' rr e nue. Ne trouvant pas sa première a ses disciples Que le souvenir de l'éternité
:

solitude assez profonde, il se relira dan-; un ne sorte jamais de voire esprit. Pensez —
vieux sépulcie, où un ami lui portait du tous les malins (|ue peut être vous ne vivrez
pain. Le démon vint l'attaquer de nouveau : jias jusqu'à la lin du jour; et tous les soirs
il essaya d'abord de l'elTrayer par un lior- que peut être vous ne verrez pas Icjoiirsui-
rible vacarme , ensuite il l'acealila de coups ; vaut. Faites liacune de vos actions cnmmo
i

et l'ami iharitable qui pourvoyait à sa sub- si cet lit la dernière de voire vie. - Veillez
sislaiice le trouva un jour à demi mort et sans cesse contre les leiiiations cl rési-tez
couvert de blessures. A peine Antoine eût-il coiira;'eiisement an dém m
il redoute le
;

repris connais<an«-,e, qu'avant tnème de se jeûne, la prière cl l'humililé il est l'ai ble
;

relever il cria aux démons « lili bien! me


: quand on sail le désarmer; cl t;noiquc je
Toilà encore pièt à cumbatlre. Non, rien ne paile c>iilre lui, il ua pas la l'oree de me
sera capable de me séparer de Jésus-Christ fermer la bouche; il ne faiil ([ue li' siijne
U)on Seigneur. » Les démons acceptent le de croix pour dissiper ses prestiges il pour
la
défi, redoublent leurs ellorls, poussent des le faire liemblcr. —
C'est par la |>uère ([ue
rugissements effroyables et se revêteni des j'ai trioui|)he de tousses assauts, il médit un
formes les plus orribbs le saint reste iné-
I : jour, après s'èlie Iransformé en ange de lu-
branlahle, parce (|u'il a mis en Dieu loulesa iniérc «Antoine, demande-moi lout ce (jue
:

confiance. IJnrayondelumièrecélestediscend lu voudras ; je suis la puissance de Dieu.»


snr!ui;cl aussitôt lesdémons prennenilafuile. Mais je n'eus pas plutôt invoqué le nom de
Alors Antoine, s'adrssani à Uieu «Où étiez-
: Jésus, qu'il disparut. Il leur a(ipren en- I

vous donc, mon Seigneur et mon Maîhe? suite la manière de discerner les anges de
Que n'eliez-vous ici dès le commencement du ténèbres des anges de Inmièe, par l'elîet que
combat? Vous auriez essuyé mes 1 rmes et leurappaiilion produit dans l'âme. « Les uns,
calmé mes peines, » Alos une voix lui ré- dit-il, apportent le calme, la confiance, le
pondit « Antoine, j'étais près de loi j'ai été
: : désir du ciel; tandis (|ue les autres apportent
spectateur de les combats; (t pane que lu le trouble, la frayeur, le déi ourageinent et
as résisté courageusein lit à tes ennemis, je ledrgoûlde la vertu, m L'empereur Maxi-
le protégerai le reste de la vie et je lendrai niin II ayant excité nue persécution en 3)1,
ton nom célè'are sur la terre.» Le saint, Antoine, désirant sontTrir la mort pour Jésus-
rempli de consola;ion el de force, témoigne Christ, sortit de sa solitude et se rendit à
sa reconnaissance à son divin Libéraieur-. Alexandrin pour y assister les clitétiei^s con-
A[;rès avoir passé quinze ans dans des lieux damnés à la pri-un ou au travail des mines,
solitaires, peu éloignés de sa patrie, il passa 11 les encour.:geait à rester inébranlables, et
le bras oriental du Nil, s'enfoi;ça dans le dé- les accompagnait
devant les tribunaux et
sert et se retira dans nu vieux chàieau situé jusqu'au lieu des exécutions, sans craindre
sur le sommet d'une mor.lagne, où il vécut que l'habit monastique, qu'il n'avait pas
près de vingt ans, n'étant visité que par quille, le fit arrêter, (lepeadant il ne vou-
l'homme qui lui apportait quelquefois du lut pas se livrer lui-même, persuade (|u'on
pain, l'ius lard, le bruilde sa sainteié attira ne doit le taire que par une inspiration
auprès de lui un grand nombre de disciples particulière de Dieu. La peisôculion ayant
pour lesiinels il fonda le monastère de Pliaïam cessé l'année suivante, il retourna dans son
au pied de la montagne. Comme cette entre- inonaslère, et lil murer la porte; de sa cellule;
prise le di^tiayail de sou recuei l'uient liabi- mais il en sortit peu de temps après, lais-
luel, il lut exposé à une tentation de déses- sanl les déserts d'Arsinoé peuplés d'un noin-
poir, dont il se délivra par la prière el le Ira- bre prodigieux de solitaires, au point que,
vail des mains. Sa nourriture, loi squ'il vé> ut peu de temps après sa mort, saint Sérapion
eu communauté, était la même qu'aiipara- était su()éiieur de dix mille moines. Siint
vaut : seulement, il y îijoulail, de temps en Albunase, qui les visita plusieurs l'ois, en
temps, quelques dalles et un peu d'huile sur parle avec admiration. S linl Antoine, avant
la fin de sa vie. il avait pour luiiique un ci- de les quitter, établit des supérieurs qui lui
lice; et par dessus un manteau de peau de élaienl subordonnés, su réservant l'autorité
brebis. Ses auslérilés ne nuisaient pas à ses de sujièrieur général. Comme il craignait
forces ni à sa gaieté; son plus grand plai- d'être tenté |)ar la vanité, il résolu! de pené-
sir était de vaquer, dans sa cellule, aux escr- trcr plus loin dans les déserts, pour y vivre
cices de la prière el de la contemplation, seul avec Dieu, et il se retira dans un lieu
Quelquefois il sortait de table sans avoir de la Haute-Lgypte où il n'y avait que des
rien mangé et versant des larmes <à la pensée hommes sauvages. Arrivé sur les bords du
du bonheur des saints dont toute l'occupation Nil, il allendit quelque temps un baleau
dans le ciel est de louer Dieu sans cesse. pour remonicr le fleuve vers le sud; mais
Aussi recominandail-il souvent aux frères de changeant de dessein par une inspiration
ne donner aux soins du corps que le moins ])ariiciilière, il se joignii à des marchands
de temps possible, afin qu'il leur en restât arabes (|ui allaient vers la mer Kouge, du
davantage pour louer et adorer les grandeurs côié de l'Orient, el après trois jours de mar-
diviues non qu'il fit consister la perfectiou
: che, il arriva sur le mont Colzin, appelé de
,

211 ANT ANT âlî

puis Monl-Saint-Antoiiip, siluo.'i iino jour-


le cile. Macaire, son disciple, chargé de rece-
née de [a mer Jlouge : suh élévalion est lirllo voir ces étrangers, élail convenu avec lui
qu'on l'aperçoit depuis le Nil, quoiqu'il en d'appeler Eg>|iliens les personnes mon-
suit à plus de douze lieucg. Auloine s'arréla daines, et .lérosolymilains les personnes
au piqd de celle umulaguo, il:ms une cellule pieuses. Ainsi, lorsque .Maraire prévenait
si éUoile, qu'elle ne conteiiail que cinq ou son niaitre que des Jérusolymitains étaient
six pied» carrés. Il y avait sur le somoiet venus pour le visiter, Antoine s'asseyait
deux ^tutçcs C(}llules. laiUces dans le roc, el avec eux cl leur parLiil des hos 'S de DiçH ; 1

où 1q s;i,iHl se reHrùl lorsqu'il voulait se s'il lui disait, au contraire, que c'étaient des

soustraife à la Coule, qui vint bientôt le vi- lîgypiiens, il se conlent.illde leur faire une
sUcr; ç^r il ne putre&ler lungtcmps inconnu. courte exliortali in, et Macaire, en enlrele-
Ses disciples, a^rès bien lUs recherches, li- nanl la conversation avec eux, leur prépa*
uireul aussi par le découvrir; el ils s'olTri- r.iit des lentilles. —
Dieu ayant fait voir, Mn
rcnl à lui procuici le iiaiu qui lui élail ué- jour, à saint Antoine la terre toute couverte
cessaire pour sa subsi^lauco, mais il voulut de pièges, il ;;'; cria en Iremblanl < Qqi ;

leur épargner celle peine, et s'clanl faitap- pourra donc, Seigneur, écliappcr i lapt de
porler une ^lêcUc, une co^'néc el nu peu de dangers? » une voix lui répondit « Ce sera ;

blé, il le sema cl il en récolla sufiisamment l'homme vraiment hunible. » Il était lui-


pour sa cunsoumiulioii Vrès-'-aii^liiil ilc (!e
,
même un parf.iit modèle d'hu.\iililé, se r^
qu'il n'étail plus à charge à peroonne. Les gardani comme le derniiT des l|ommes. Ses
instances de ses disciples l'ublisèvoiil à faire leçons sur elle vertu étaient ;\ussi admija-
(

la visite de ses iincien* niooaslèrcs, où il lut hles qu(î ses exemples. « Lors(joo vous gar-
reçu avec la joie la plus vivv. Ce fui dans ce dez le silence, disait-il qujour à l'un dsj se^
même voyage qu'il visita sa sœur, su])- disciples, ne vous imaginez pas pour cela
rieure d'une coiiiniuni»Ulé de vierges qu'elle faire un acte de vertu; mai> liguiez- vous
édifiait par l'exemple dç toutes les vertus. plutôt que vous n'êtes [las digne de pqrler. »
Son inspi'clion terminée, il revint à sa mon- il cullivaii près de sa cellule un p lit jardin
t.igiie, où les solilaires cl Igs |)eisoiines af- dont le produit servait aux personnes qui^
fligées venyicnl lo coiuuhcr di" toutes parts, pour vonir le trouver, élaient obligées de
les ur.s pour recevoir ile.s avis saluiaires, et traverser un vaste liésert; il s'occupait aus>i
les autres pqur oblqiiir, par s: s jiriàres, la à faire rios nattes. Un jour qu'il s afiligeail
guérison lie leurs maux. C'est ainsi qu'il de CQ que son Irav, il l'empédiait de se li-
guéi.it un niemb e de la famille Impériaie, vrer à une contemplation continuelle, il vil
uomnié Fr^uli n, lonrmenlé il'un mal si ex- un ange qui faisait une natte avec des feuil-
traordinaiiv, qu'il $0 coup lil Ut langu.' avi'c le* lie (lalmier, el qui cessait de temps en
se* lients ; il gqélil iiuss' une iilte paraly- temps son ouvrage pour s'entretenir avec
tique et pliigiciirs iiilU'es. Si qoel'i'.Kifois Dieu Dieu dans l'jraisou. Apiès avoir ainsi enlre-
n'accordait poini à sus prières la guérison mélé plusieurs lois le travail des mains et la
des malqdes, ii le, envoyait à d'auires suli- prière, il dit à .\ntoine « Faites la mêméi
:

laires, ajontanl qu'il leur élail bien inférieur chose, el vous serez sauvé. » Il profita de
en mérile, çt qu'ion duva'l s'adresser à eux cet avis du ciel, el il tenait toujours son
prélérableiuont à lui. ^'lUîieurs de ses an- cicur uni à Diru pcnd.int que ses mains tra-
ciens ul-ipiplcs élaul vvnns dans l'inlenlion vaillaient. — 11 priait liabiluellemenl depuis

dese rcMiPllre smn «4 cuiiduile, ils no pu- minuit jusqu'au jour, et souvent même jus-
rent ql^U'uir la pi'|uiiiSi<M> de s'éUiblic .>.ur qu'à tros heures après midi, à genoux, Ici
sa inoqJiigiie. Si:>|li:iniMil il leur perniil de mains élevées veis le ciel (luelquefois il se
;

bâ ir le nipnaslère de Pj.spir sur le Sioid du plaignait de c que le lever du so eil vint le


>iil, dpwïe lieues de sa cellule, et il s'y


i\ rappeler à >es ociupatiuns journalièrvS et
forfua une couiiuun mlé si noniiircusc, qu à l'arraclicr à ses .-ubiimes contemplations,
la mort d|i siiini, l'alilié iSJacairo y ^-ouver- lin parlant de l'orai-'OU, il dis.iit que celle
nail cinq mille moines. H y cul aussi un d'un moine n'était pas parfaite, lorsqu'on
grand iioml.re de solilaiics qui liahitèrei/l priant il s'apercevait qu'il priait. 11 avait
plus tard, sur la monlagiic niénie d'Anloiiu passé soixaiilc-dix ans dans la solitude ,
dans des eayerups d "ù l'on avait extrait la lorsque la pensée lui vint que personne,
pierre qqj aifi-i' servi à coD.slruire les Pyr.i- avant lui, n'avait mené le même genre de
mifies. les monastères d'Arsinoé elaui trop vie, aussi longtemps el d'une manière aussi
éjoigqps |i()ur qu'il pùl les ïi».itcr souvent, il parlaile. Dieu, pour le guérir de celte tenta-
leur il:)njiait ^^^ iiisiruclions par ceux des tion, lui apparut en songe (3VI) etlui apprit
n)]ujnc>i qui vpiwiii ni le troijver île temps en qu'il y avait au fond du désert on ermite qui
teinpti. tl il leur vcrivail ausii quelquefois ; l'uni portait sur lui sous ces deux rapporis.
infijs il se rendait fréqueuiincpl au monas- Dan» celle vision, il reçut l'ordre d'aller
tère (le l'ispir ; ce fui là qu'il conlon<lii lis lionver lu serviteur rie Dieu, el il partit l«!
pliilosupiics et les s()p|iisU!S qui elaienl ve- leiiilemau;. Après une marche de deux jour.s
nus pour ijispqlcr conlre lui ; c'clait là ausM el une unit, il parvint à la demeure de celui
qq'il donugit ses avis iiux olraugerti qui ve- qu'il cliercliait; c'était Faul, premier ermite,
naient le con^nller, et surloul aux gnjnds qui, après quelques difficultés, lui oiivrit la
du mon !e qui ,i)c pouvaivF'l avec Ipur suiic parle de sa caverne. Les deux saints s'eui-
gagner le (,a!)i de la fuoii^f>};ue, où Ion wi br^as^eiit ei s'npfellont p rieur nom, que
parvenait que par un scnUcr étroit cl dilli- Dieu leur avait révélé. Après une conversa-
2IJ ANT ANT ?.H\
lion loule céleste, un corbeau qui passait se convertirent et demandèrent le baptéijie.
au-dessus d'eux laissa lontber tin pain en- Antoine Gt unie visite au célèbre Dilymè,
tiiT « C'est Hdlre nourriliire que Dieu nous
: qui, quoique aveugle depuis l'âge de tfuàtre
en-yoie, dit Paul. Depuis bien ilcs années il ans, s'était rendu très-habile dans toutes
aie fournil, cha(|ue jour, un d;;ini-pain ; au- sortes de sciences , et combattait avec cou-
jourd'hui il a doublé, à cause de vous, la rage pour la foi de Nicée contre les ariens :

provision de son serviteur. » A|jrès avoir ille félicita sur son zèle, et lui dit, entre au-
fait leur prière, ils prennent leur repas sous tres choses, pour le consoler de la perte de
Un palmier, près de la fontaine et passent la la vue, que la lumière de l'esprit était infl-
nuit à prier. Le jour suivant, Paul dil à An- niment préférable à celle du corps. Le i^ou-
toine « Je désire qu'après ni.; mort, mon
: verneur d'Egypte fit de vains efforts pour le
corps soit enseveli dans le manicau qu'A- retenir à Alexandrie il voulut
: retourner à
thanase vous a donné. « Antoine retourna sa cellule, disant qu'il eu était d'un moine
donc à sa cellule pour rapporter le nian- comme d'un poisson l'un meurt s'il quitte
:

tcaq, et en arrivant il dil à ses disciples : l'eau, et l'autre, s'il quitte sa solitude. Saint
« Je ne suis qu'un misérable péflieur, indi- Athanase le reconduisit, par resiiect, jus-
gne d'êiro appelé serviteur de Uieii : j'ai vu qu'aux portes de la ville, où Antoine guérit
dans le désert un Elie, un Jean-Baptisle j'ai ;
une fille possédée du démon. De r. tour à sa
vu Paul dans le paradis. » Après ces paroles îuonlagne, il l'ut visité par des philosophes
énigmaliqui's, il prit le manteau d'Athanasi', curieux de voir un homme dont la renommée
et sans prendre le temps de se reposer, il publiait tant de merveilles; et ils étaient si
repartit sui-le-chainp, dans la crainte de ne ravis de la sagesse da ses discours, qu'ils
plus trouver Paul en vit-, et cette crainte s'en retournaient tratîsportés d'admiration.
était bien (ouilée. Kn eiîel, il vit en route son Ayant appris que le duc lialac protégeait le
âme monter au ciel, au milieu des anu'es, faux patriarche Grégoire, qui persécutait
des prophètes et des apôtros. La vue d'un avec fureur les catholiques il lui é riyit, de
,

spectacle si ravissant ne l'empôcha pas de la manière la plus pressante, (lOur l'exbor-


pleuror sur la perle d'un trésor qu'il n'avait ler à ne pas déchirer le sein de l'Eglise. Le
l'ail (ju'entrevoir. Arrivé à la cavcrnu, il duc n'eut pas plutôt reçu la lettre (lu'il la
trouva le saint à genoux, la tête droite et les mit en pièces, cracha sur les morceaux et
mains élevées vers le ciel. Il crut d'abord les foula aux pieds il proféra même des
;

(Itiil priait et se mit à prier aussi ; mais s'a- menaces contre le saint mais la justice de
;

percevant qu'il mort, il le revêtit du


était Dieu ne tarda pas à l'en punir. Cinq jours
manteau qu'il avait apporté et le porta hors après, comme il faisait une promenade à
de la caverne. Comme il n'avait rien pour cheval avec le gouverneur d'Egypte, le che-
creuser une fosse, Dieu eut pitié de son em- val de celui-ci, quoique Irès-tloùx, se jeta
barras el lui envoja deux lions qui grattè- sur Balac, le renversa par terre et lui fit plu-
rent la terre avec leurs griffes el firent un sieurs morsures à la cuisse. On rapporta à
Irou assez profond pour contenir le corps la ville le duc, qui mourut au bout de deux
d'un homme. Antoine y descendit celui du jours. Le grand Constantin cl ses deux fils
bienheureux Paul, après avoir récité, selon Constance et Constant se recommandèrent
l'usage, les prières de l'Iîglise. Il retourna aux prières de saint Antoine, par une lettre
ensuite dans son désert (3ii) emiiortant la qu'ils lui écrivirent en 337, lui demandant
tunique de Paul que celui-ci avait faite avec comme une grâce qu'il voulût bien leur
des léuiUes de palmier, et il s'en revêtait adresser une réponse. Comme ses disciples
tous les ans, aux fétos de Pâques et de la étaient surpris de l'honneur (juc lui faisait
Pentecôte. Dieu lui découvrit dans une vi- , l'empereur : « Nous ne devez pas vous éton-
sion, deux ans d'avance, les horribles ra- ner, leur dit-il, de ce que je reçois une let-
vages que les ariens devaient faire dans la tre du prince : c'est un homme qui écrit à
ville d'Alexandrie, en lui monIriMit des mu- un autre homme; mais étonnez-vous de ce
lets qui renversaient un autel à coups de que Dieu nous a fait connaître ses vo-
pieds, cl il prédit clairement les excès aux- lontés par écrit ,el de ce fju'il iious a
qu"!s ils so livrèrent. Jl détestait, en général, parlé par son propre fils.» Il ne voulait
tous les hérétiques; il les chassait de sa pas répondre à Constantin alléguant pour ,

niont^igne, les traitait de serpents venimeux, raison qu'il ne savait comment s'y pren-
et ne leur a iressait la parole que [lour les dre pour faire sa lettre. A la fin, cepen-
exhortera rentrer dans le sein de l'unité. Kn dant, vaincu par les instances de ses dis-
335 il se rcn il à Alexandrie à la sollicita-
,
ciples , il écrivit à l'empereur et à ses fils
tion de quelques évêques i\a'\ l'y appelaient une lettre que nous avoiis encore et dans
pour confondre les ariens qui se vantaient laquelle il les exhorte à mépriser le monde
laiissement qu'Antoine était pour eux. A et à ne jamais perdre de vue la pensée du
peine arrivé dans cette ville, il se mit à prê- jugement dernier il écrivit encore à Cons-
;

cher hautement la foi catholique, enseignant tantin en faveur de saint Athanase [jersécuté
que le Fils de Dieu n'est pas une simple par les ariens, il adressa à divers oiunaslèries
créature, mais qu'il est coiisubstanliel au d'Egypte plusieurs lettres où l'on trouve le
Père. Les idolâtres s'empressaient d'aller style et les maximes des apôtres. Dans
l'entendre, aussi bien que les chrétiens et , celle qu'il envoya aux moines d'Arsinoé il ,

ils l'appiliiieiil l'homme de Dieu plusieurs,


; insiste follement sur la nécessité d'opposer
'rai pés de ses discours el de ses miracles, au\ tentations, lavigilance, laprièro, la mur
21S ANT ANT 216

liGcation et l'humilité. Il ne parait pas qu'il Montmajour ,


près d'Arles , et un siècle plus
ait rédigé une règle pour ses disciples : lard, à .\rles même dans l'église de Saint-
,

ses exemples et ses inslructioiis élnieiil une Julien où elles lurent enfermées dans un
règle vivante, laquelle les saiiils moines de
;'i beau reliquaire en vermeil. Vers l'an 1089 ,
lous les siècles ont toujours essayé de se un éry si péie contagieux, cou nu sou s le nom de
conformer. Un jour que ses disciples se /fusicrc, causa d'horribles ravages en France :

montraient surpris du grand nombre de pif- un (^ranil nombre de personnes s'etanl trou-
sunni'S qui venaient praiiqner dans la soli- vées miraculeusement guéries, en priant de-
tude les plus duri's auslériiés , il Irur prédit vant les reliques du saint, il se fit un con-
!a déiadenee future de l'état monastique : cours proiligieus de processions et de pèleri-
« Uu jour ^ iindra, leur dil-il, les larmes aux nages à l'église de la Motte où elles repo- ,

j eux, (|ue les moines se construiront des bâ- saient alors , et bientôt toute la France im-
tin]enls magnifiques dans les villes , qu'ils plora av("c succès l'inleicession du saint
rechercheront la bonne chère, ni^ i-e dislin- coniri! un mal qui p'il de là le nom de fcii de
gnani des personnes do siècle que par leur Sainl-Anloine. Sa \ ie a été écrite par saint
iiabil. Cependant, au mili< u de e<'lliï corrup- Aihan.ise, (jiii avait été queli]ue temps son
tion générale, il s'en trouvera toujours quel- disciple. — 17 janvier.
ques-uns qiii conserveront 1 esprii de leur ANTOINK (saint), martyr à Ancyre avec
étal ;aussi leur' couroiini' scia-t-elie d'au- saint Mélasi|)pe, souffrit sousJulien l'.\poslat,
tant plus giande que leur vertu aura résisté l'an 3tj'2. — 7 novembre.
à la muliilude des scanilales. » C'est dans ANTOINE HAVKH (saini), est honoré chez
l'inlcntion de prévciir ce malheur qu'il in- les Éthiopiens, le 29 février.
culquait si fréiiuemmenl leméprisdu monde, ANTOINE DE TAMOI (sain!) , est honoré
la pensée de la mort , le dé^r de tendre sans comme évéqiie par les Éthiopiens , le 7
cesse à la perfection, et une vigilance con- avril.
tinuellecontre losartilices du démon. Comme ANTOINE (saint), moine de Lérins , né en
il sentait (|ue sa fin approchait il enireprit , Pannonie, vers le milieu du v'^ siècle, n'avait
une dernière fois la visite de ses monastères, encore que huit ans lorsqu'il perdit Secon-
malgré les larmes de ses disciples qui le ,
din, son père, bomine noble et considéré dans
conjuraient (le ne plus les (]uiiier. Craignant sa patrie. Saint Séverin, apôtrede la ISoiiiiue,
qu'on n'embaumât son coi ps, à lamnnièredcs frapiié des bénédictions dont le ciel l'avait pré-
È.:\'pliens, usage qu'il avait sou\ciit blàaié venu, prédit qu'il deviendrait plus tard un
couime étant inspiré par la vanité et même , grand saint. Vers l'an 482, le jeune Antoine
jjar la superstition il recomnianda à ses
, se rendit près de l'evéque de Const ;nre, son
deux disciples chéris Macaire et Amatbas , ,
oncle paternel, et après y être resté ((uebiue
(le l'enterrer comme les patriarches l'avaient temps, il passa dans la V.ilteline, pour vivre
t?té, et de garderie secret sur le lieu de son sous la conduite d'un saint prêtre nommé
tombeau. 11 tomba malade peu de temps Marius et il y fit de grands progrès dans la
,

après qu'il fut de retour dans sa cellule , et perfection. Mais comme on \oulait le pro-
après avoir réitéré à ses deux disciples les mouvoir aux ordres sacres il s'enfuit dans ,

ordres (ju'il leur avait donnés relativement à les Alpes, du ccité du Milanais, et se lixa sur
sa sépuliere , il ajouta « Lorsque le jour : nue montagne déserte près du tomiieau de ,

de la résurrection sera venu je recevrai de ,


saint Fidèle, où il trouva deux ermiles qui
la main de Jésus-Christ ce corps devenu in- l'admirent dans leur solitude. La moi t l'ayant
corruptible. Partagez mes vêtements don- : privé de ses deux compagnons il résolut de
nez à l'evéque Allianase une de mes peaux rester seul, uniquement ocupé à la prière et
de brebis avec le manteau sur lequel je
, n'interrom|)anl ses jeûnes que lorsque la
couche à ré\éque Sérapion l'aulre peau de
; nature épuisée l'y forçait. Un étranger qui
brebis, et gardez pour vous mon cilice. Adieu, paraissait être un ermite, étant venu lui de-
mes enfants, Antoine s'en va et n'est déjà mander l'hospitalité, Antoine le reçut comme

,

plus avec vous. » Macaire et Amatbas un compagnon mais Dieu lui fit coiii'.ailre
;

i'embras-èrent en pleurant il étendit ses : qu(! c'étaitun scélérat, qui, à la faveur de ce


pieds et s'endormit paisiblement dans le Sei- déguisement, voulait se soustraire aux pour»
gneur, l'an 330, âgéde ceni cinq ans. Malgré suites de la justice. 11 l'oliligea donc à s'en
!>on grand âge et ses longues austérités , il aller. Ne pouvant plus supiiorier les visites
n'avait éprouvé aucune de ces inlinuilés qui que sa réputation de sainteté lui attirail,
sont l'apanage ordinaire de la vieillesse. Son il s'cnfoiu.M dans le désert, et lorsiiii'ii eut
corps qui avait été enlerr.- de la manière
,
encore été découvert dans cette retraite, il l'a
qu'il avait prescrite fut découvert, n JiGl et i quitta en 5:23, pour aller s'enlermer dans le
transféré, avecbeaucoup de pompe, à .\lexan- monastère de Lérins où il passa Ls deux
,

drie , de là à Cunstanlinople. L'empereur dernières années de sa »ie dans i'exercice de


Constantin Vill en avant fait présent à un la prièie et de toutes les vertus Les moines
seigneur du Uauphiné , nommé Josselin , qui l'habitaient, et qui étaient eux-ménuis
celui-ci le déposa dans l'église priorale de des modèles de toutes les vertus ne le sui- ,

la Motte-saint-Didier qui devint ensuiti- le ,


vaient que de loin dans les voies de l.i per-
chef-lieu de l'ordre des moines réguliers de fection. Il mourut vers l'an o2o , et son nom
Saint-Antoine. Ces saintes reliques, àl'excep- devint célèbre par un grand nombre de mi«
tion d'un bras furent Iransiérées de nou- racles. Sa vie a été écrite par saint Ennode
,

veau, sur la fin du xiv<^ siècle à l'abbaye de évêque de Pavie. —


28 décembre.
, ,,,

!i7 ANT ANT 2ttl


ANTOINE (saint) , moine du monastère de grands progrès dans les sciences et .a piété.
Saint-Audré , à dans le vi"
I5oin(>, florissail A l'âge de quinze ans, il entra chez les cha-
siècle, et il est mentionné avec éloge par noines réguliers de Saint-Augustin près
saint (Grégoire le Grand. — 17 janvier. la ville; mais les distractions que
de
lui cau-
,

ANTOINE DU HOCHEU (saint) , solitaire saient les visites de .i-es amis, l'empêchant
à Saint-Pierre de Belle-Vallée en Touraine, de suivre son attrait pour la solitudt» j| ob- ,

florissail dans le vir siècle. Ses reliques qui tint de ses supérieurs d'être envoyé dans
le
se {^ardaient dans l'église de Sainl-Jiilien monastère de Sainte-Croix, à Co'imbre. C'est
de Tours , furent profanées et dispersées dans cette retraite qu'il s'appliqua avec ar-
par les calvinistes dans le xvr siècle. — deur à l'étude (le l'Ecriture sainte, des Pères
!> mai. de l'Eglise et de la Iheologie, et qu'il se l'orma
ANTOINE (saint) , surnommé Gaulée
pa- , à ce genre d'éloquence nerveuse, populaire
triarche deConstaniiriople né en 829 dans , , et persuasive qui, plus tard, devait prodnire
un châieau silué près de cette ville de pa- , des edets si mer\eilieux; m;iis comme le
renlsphrj'giens.quis'y étaient reiirés pendant pnipre de l'étude, même de celle qui a la
la persécution des Iconoclastes, fut éieié par religion pourohjel, est de dessécher le cœur
son père dans la piété. Dès l'âge de douze Ferdinand aviit soin d'entretenir en lui l'es-
ans il se consacra à Dieu dans un monas-
, prit de piété par la prière et la mortification.
tère de Conslantiuople dont il devint abbé , C'est ainsi qu'il ji^lail les fondements de cette
plus lard. Etienne, patriarche de cette ville, sublime peri'ectioii à laquell;> Dieu l'appelait.
et frère de l'empereur Léon VI , él'int mort ,
H était à Co'imbie depuis environ huit ans
Antoine fut élu pour lui succéder. A peine lorsque l'inlant don Pedro y apporta les
eui-il été élevé à ce poste important , mais corps des cinq religieux franciscains (|ui
que les circonstances rendaient diflicile, avaient été martyrisés à Maroe. La vue de
qu'il s'appliqua avec zèle à rétablir l'unité ces saintes reliques fit sur lui une vive im-
et à paciOer les troubles produits dans l'é- pression, et lui inspira un désir ardent de
glise par Pholius c'est lui qui présida le
; verser son sang pour Jésus-Christ. Quelque
concile tonu pour remédier aux maux que temps après, des religieux de saint François,
son SL'hisme avail causés dans tout l'Orienl. faisant la quéle pour leur communauté, \in-
11 fut sur le trône patriarcal ce qu'il avait été rent au monasière de Sainte-Croix. Ferdi-
dans le cloître, un homme de prière, de mor- nand leur fil part du dessein qu'il avait d'e.n.
tification et de |)énitence. 11 mourut à l'âge brasser leur institut et ils l'en félicitèrent
de soixante-sept ans le 12 février 8!)6.
,
— ,

l'exhortant à suivre les mouveiuenis di; la


,

12 lévrier. grâce. Mais les religieux de son ordre n'eu-


ANTOINE (saint) abbé du monastère des
,
rent pas plutôt connaissance de son projet
Cryptes en Russie, naquit vers le commen- qu'ils mirent tout eu œuvre pour le faire
cement du xr siècle. 11 était encore jeune échouer; et comme ils virent que leurs ob-
lorsqu'il se rendit au Mont-Athos en Macé- servations ne produisaient sur lui aucun
doine et prit l'habit religieux dans un des effet, ils eunnt recours aux railleries et
nombreux monastères qui couronnent cette aux re|)roches. Ferdinand soulîrilavec joie
raonlagne. Revenu ensuite dans sa pairie ,
ces humiliations. Il im|dorait sans (esse les
il f juda sur une monlagne voisine de Kiow lumières de l'Espril-Saint, afin de connaître
le célèbre monasière de Pieczari ou des de plus en plus sa vocation ; il sentait tous
Cryptes dont il fut le premier abbé. Il était
. les jours s'/iccroître son inclination pour
patriarche ou archimandrite de tous les l'ordre de Saint-François. Enfin après en,

moines russes, lorsqu'il Jiiuurut, le 10 juillet avoir "blenu la permission de son prieur, il
1073. Le monastère di^s Cryptes a été ainsi se retira d;ins un petit couvent de Fraueis-
appelé à cause des voûtes souterraines dans caius, près de Cuïmbre, et il y prit l'habit en
lesquelles se conservent sans corruption ,
,
1221. Comme saint .\ntoine ét.iil patron de
depuis plus de six siècles les corps de plu- , la chapelle de ce couvent , il eli.ingea son
sieurs saints et d'un grand nombre de mo;nes nom de Ferdinand en celui d'Antoine, par
qui y furent enterrés. Saint Antoine est ho- dévotion pour cet illustre patriarche des cé-
noré p;ir les Russes le 10 juillet. nobites. Peu de tem|)s après sa profession ,
ANTOINE DE GIRACE (saint) , moine de Antoine, plein d'ardeur pour le martyre, ob-
l'ordre de Saint-Basile, est honoré en Calabre, tint de ses supérieurs la ()ermission d'aller
le 23 août. prêcher l'Flvangiie aux Maures d'Afri(|uc ;
ANTOINE (saint), religieux franciscain et mais à peine fut- il arrivé au lieu de sa mis-
martyr, souffrit A Arziiique imi Arménie , ,
sion, que Dieu, satisfait de sa bonne volonté,
dans le xiir siècle, avec saint Monaud et un lui envoya une maladie qui le forçi à repas-
autre religieux de son ordre. \h mars. — ser la mer pour rétablir sa sanlé. Le vaisseau
ANTOINE DE PADOUE (saint), religieux sur lequel il s'était embarqué, contrarié par
franciscain, était lils de Martin de BullDiies ,
les vents, lui poussé vers les côtes de Sicile,
oificier distingué, qui avait servi sous Al- et vint aborder à Messine. Anioine ayant
phonse I", dans la guerre contre les Maures, appris que saint F^rançois tenait alors à As-
et de .Marie de Thévera dame d'un grand , sise un chapitre général de son ordre so ,

mérite. Il naquit à Lisbonne l'an ll'Jo, et rendit dans celle ville quoiqu'il ne fut pas
,

rei.ut au baptènie le nom de Ferdinand. 11 encore guéri tant était grand le désir qu'il
,

fut élevé dans la communauté des chanoines avait de voir le saint fondateur des Fran-
de la catliédrale de Lisbonne oiî il fil de , ciscains. Il trouva tanl de charmes et de cou-
âl9 aNT ANT
solalion dans ses oiilrrtirns, qu'il (loninnil.i l'onction et la force, nenx choses si difficiles
de se fixoi- (!nns iinf> (l^s maisons d'Ilalifl , à allier ensemble. Ses paroles étaient comme
afin d'^lre moins éli>ip;n('i do lui; "lais .iiifiin autant de traits qui allaient percer le cœur
supérieur ne voulait se cIiarKcr dun sujet de ceux qui venaient l'i'ntendre, el le feu de
qu'il re|;;ard lit comme un einharr 'S pour sa la charité diviiie qui l'euhrasait intérieure-
maison ; ear Antoine, par humilité, se pré- ment, il le faisait passer dans leurs âmes avec
sentait pour travailler à la ciii^^ine. toute- une ardeur à laquelle rien ne résistait. Na
fois, un ç.irdien delà prnvinee de Ro i;ap:no, cherchant que la gloire de Dieu et le salul
nommé r.ritiani, le prit par compassioi^, et des hommes, il était supérieur à toutes les
l'envoya dans un petit couvent près de Bo- consi 'éralions humaines, et annonçait aux
io^ne, qu'on appelait rF.rmiiage du Mont- grands comme aux petits la morale de l'E-
Paul. Antoine, content de pouvoir vivre vangile, ssans déguisement et sans détour.
ignoré. SI" livrait à la contcniplalion et aux Sis instructions étaient tout à la lois subli-
austériti's de la pénitence , tout en remplis- mes et populaires; le savant admirait la pro-
sant les humides fonctions de son emploi (le fondeur des pensées, la mav'Ste des images ,
cuisinier, ne laissant rien échapper qui pût la dignité du style qui ennoblissait les choses
trahir sps talents et sa science. Il veillait les plus communes; l'homme du peuple l'é-
aussi sur ^on intérieur, afin do ca( lier les coiiiait avec intérêt parce qu'il ne trouvait
.

comm;inicatinns sublimes que son Ame en- rien qu'il ne pût compreijdre, et pafce que
tretenait avec Dieu mais une cirronslaneo
; le saint savait se rentlre in{|ej|igible aux ps-
vint révélera l'ordre de Saint-François le prits les moins cultivés,' gfJâce à la lapté et à
i

trésor iprnoré qu'il posséd.iit dans son sein. la simplicité avec lesqnpljçs il Irailail les ma-
Des religieux de cet ordre se trouvant réunis tières les plus a{)straites. Les pécheurs les
avec des Dominicains, à Forli ces derniers , plus endurcis, les hérétiques les plus opiniâ-
furent priés, corpme éirau'jiers, de faire une tre!) yepf^je(it', au sorlif dp ses discours , se
exhortation à rassemblée mai^ ils s'en ex- ; jeter -Vses picfJs el s'ayouaient y.iincus. Le
cusèrent tous, disant qu'ils ne s'étaient point pape Grégoire IX l'ayant entendu prêcher à
préparés. Alors le p;ardien d'iV-'oine lui or- Rome, ep fut si louché que, dans un premier
donna de parler et de dire tout ce que le mouvement d'admiration, il l'appela Vnrche
Saint Rsprif lui su<ïgérerai!. T.e saint repré- (lu Testnïnp\it.Sa vie toute sainte ajoutait
senta (|ue le talent ne la parole ne pouvait se l)eanconp à force de son éloquence. Son
\î\

trouvrr dans un religieux uniquement oc- extériou|-, grrjvp et édifiant, était comme une
cupé au service de l;i cuisine ; et comme le prédic.Uion continuelle. Dn jour il pria l'un
supé^-ieur insistait, il finit par obéir. Il paila des frères (le venir prêcher avec lui, et eoinme
avec tant d'élotjuence, de force et d'onctipn, il revenait a^ couvent sans avoir rien
dit au

qne tous les auditeurs furent frappés d'étop- pei:pl''.1*" frère lui domandi pourquoi il n'q-

nement. Saint François, i;;ti vivait encore, vait pas prfîché « (iroyoz-moi, répondit An-
:

informé du fait, envoyp Aplojne, qui av.ijt toine, nous ayops prêché pir la piodestie de
alors vingt-six ans, étudier la tbéolngie à nos regards et par la gr/ivité de notre main-
Verceil, et le chargea ensuilc d'enseigner tient » Le^ piirarles nombrepx qu'il opérait
cette science. D;)ns une lettre qu'il lui écri- contribuaient aussi à lui donner de l'asren-
vit à cette occasion , il lui recomti)ni)(ip (}g dai(l svir les populations qu'il évangélisait
prendre garde qu'une trop grandi» applica- Ouelqnef')is If) fnile réunie popr l'rnlendre
lion à l'élude né liji devint préjudici,)!)|e, et ftai' si cqnsidérablc, qu'il ne se trouvait peint
qu'elle n'éteignit l'esprit de prière eu lui et d'église assez v.iste pQpr la contenir. Alors
en ceux qu'il instruirait. Antoine enseigna , le sol'il était obligé de prêcher eq plein air,
avec de grands applaniljssements, la théolo- sfir les places publiques et même (lins jes
gie à Bologne, cà Toulouse, à Montpellier, à cli^mps. 11 parcourut, comme missionnai|e ,
Padoiie et jamais il ne voulut profiter dos
, une partie des villes, des bourgs et des *!'!!<'-
privilèges attachés à la place de prpfes.seur , ges (|e rjlalie, de la France et de l'J'Jspagne.
observant tous les points de la rèi'le avec Un jour, en France, il préserva, p.Tfla vpi'tu
autant d'exactitude que les autres religipnx. (|e sps prjères, son ..udiloire d'un orage qiii
11 savait si bien niénager son temps, qu'il était sur le point d'éclater. Outre !<• talent de
e|i trouvait encore pour faire aq peiijjle des la chaire, saint Antoine possédai! à (in jiaul
instructions fréquentes, et jl finit par quit- degré cejui de cpnduire les âmes v\ de diri-
ter l'enseignement de la tli^-i^logie pour se ger les consciences. Partout où il p.issail, il
livrer exclusivement aiix fonctions de pii-- s'opérait up changement merveilleux; au
sionnaife. La nalqre et la grâce sembl-iiept bout de qiîelqups jours on voyait les hai-
.

Savoir formé de concert pour petje, Opiiyre nes étoiqtes, les injustices réparées et les
iniporlaete: il ayjiit un extérieur imposant désordres corrigés. Les pécheurs de toute
el agréable, <le^ m.'^nières aisées, une action espèce se convertissaient et yenaippt lui
plejojîde de noblesse, le déjiit inté-
gvf'ice et demander des avis salutaires pour régler
iressanj |g voix bfUe, claire et s^onorc et il
, , leur vie sur les m;»ximes de rFvangili'.E|;]i)t
savait en varier jés tons de manière, à s'i"- en Lombardie, il exposa ses jours poiir la
sinue|- (|'ans ânje de ses auditeurs. Il faisi'it
1 défensedes malheureux. Rzzeliuo, AJIeuiand
un eiiiploi heurçWîc de l'Erriture sainte, qu'il d'origine, et chef des Gibelins, $'élait em-
possédiii! à fqpfl, et qui lui fournissait des paré de Vérone et dp plusieurs autres villes
déyel(<r.,^,,i,P|,jg admirables; mais ce quido- qu'il tenait sous sa cruelle domination de-
Hîiiiâif .,4>"l9ut daus son éloquence, c'était ;. puis quarante ans. Les uaalhcmes lancés
à

221 ANT
contre par (rois papes n'avaient fait sur
lui goire IX, qui les reçut avec bonté, et écouta
lui aucune impression. La ville do Padoue leurs plaintes. Ensuite, il cita Elié à compa-
ayant voulu secouer sa tyrannie, il fil mcUre raître devant lui, t l'ayant trouvé c mpable
(

à mort, d'un seul jour, douze mille person- de tout ce dont on l'accusait, il le déposa du
nes de cell':; ville et du voisinage. Vérone , généralai. Antoine se démit de sa place de
où il avait fixé sa résidence, était presque provincial avec l'agrément du pape, (|ui
,

entièrement dépeuplée ; on n'y voyait par- voulut le retenir à Rome, et l'altaiher à sa


tout que des gardes armés, aussi féroces que personne; mais il ne put décider le saint ,
leur maître. Antoine prit la résolution d'al- qui se relira d'abord sur le Monl-Arverno,
ler trouver le tyran, et, arrivé au palais, il et ensuiti: au couvent de Padoue , où il prê-
sollicite une audience qui lui est enfin accor- cha le carême de l'année li231 avec un grand
dée. Introduit près d'Ezzeliiio, qui était assis succès, (j'esl alors aussi qu'il mil la dernière
sur un trône et environné de soldats, il osa main à ses sermons. Ils ne contiennent guère
lui dire que ses massacres, ses pillages et ses que des plans et quelqueis idées générales
sacrilèges criaient vengeance au cii'l, et que dépourvues des Heurs et des ornemenls de
tous ceux qu'il avait privés de la vie ou de l'éloquence ces ornements et ces fleurs le
; ,

leurs biens étaient devant Dieu comme au- saint les ajoutait en chaiie. A la fin du ca-
tant de" témoins qui deinandaieiit justice. Il rême, voyant ses forces et sa santé Irès-af-
ajouta encore d'autrrs paroles uon moins faiblies par les fatigues et les austérités, il
courageuses. Les garles s'atlendaienl à tout se relira à Campictro, afin de se préparer à
moauMit qu'ils allaient recevoir l'ordre de la mor^ qu'il sentait prochaine. Coinme son
,

massacrer le saint ; mais quel ne fut pas leur mal augmentait, il voulut se faire reporter
étonnement lors(|u'ils virent Ezzelino des- au couvent de Padoue; usais l'afiluence du
cendre de son tiône, pâle et Irembl. aU se , peuple, qui s'empressait de baiser le bon! de
mettre une corde au cou et se jeter i^ux pieds sa robe, était si considérable, qu'il fut forcé
d'Antoine, le conjurant, avec larmes, dé lui de s'arrêter dans le faubourg. On le mit dans
obtenir de Dieu le pardon de ses péchés Le 1 la chambre du directeur des religieuses ti'Af-
saint le releva, lui donna des avi* appro- cel;i, où il reçut les sacrements de i'Eglisp, ;

priés à sa situation, et prit congé de lui. il récita ensuite les sept psaumes de la pénitence

(Quelque temps après, Ezzelino lui ayant en- el l'hymne ijloriosa Domina, enl'ho'nneur de
voyé un riche présent, il le relusa, et fit dire la sainte Vierge; puis il e\pira le 13 juin 12^1,
au prince que le présentie plus agréable qu'il l'âge de trente- six ans. Aussiiôl quecelte noq»
piil lui faire était de restituer au\ pauvres ce vello ful.conniie dans la ville, on entendait les
qu'il leur avait enlevé. Ce prince parut c;in- enfants s'écrier dans les rues Le suint est
:

verli pendant quelque temps, mais il re^le- mort le sainl est mort! Des prodiges sans
,

vinî bientôt le même qu'auparavant, et les nombrcayanl altesiésa sainteté, GiégoirelX,


princes confédérés de Lombardie s'étanl ren- qui l'avait connu particulièrement, et (jui ad-
dus inaiires de sa personne, le retinrent en mirait ses vertus, le canonisa l'année sui-
prison jusqu'à sa mort , ([ui arriva en vante. En 1263, la \ille de Padoue fil bâtir,
1259. Antoine ,
qui avait été gardien au en son honneur, une église niagnifique, dans
couvent de Limoges , fut ensuite élevé aux laquelle on dépos.i ses reliques. Le corps
premières dignifes de son ordre, qu'il rem- ét.iil consuiiié, à l'exception delà langue, qui
plit avec autant de zèle que de sagesse, ayant paraissait aussi fiaîche, aussi venueille'qiie
Une allenlion extrême à faire observer exac- si le saint eût eucore été vivant. Saint Bona-
tement la règle. C'est à lui, en grande jtarli?, venlure, alor-^ généial des Franciscains, et
que l'ordre d<s Franciscains, encore tout ré- qui iissistait â la céi émonie de la iranslaiiua,
cent alors, fut redevable de sa coitservation. la prit dans ses mains, la baisa avec respect
Elie de Gortone, qui en devint géfural après el s'écri 1, en fopJaut en larmes: biennen-
la mort de saint François, y laissa introd'uiie reuse langue , qui ne cessez de louer Dieu , et
des abus graves et qui étaient de nature à gui l'avez fait louer par un nombre Uf/jîji
ruiner entièrement les constitutions fonda- d'âmes! on voit maintenant combien voui
mentales lie l'ordre. Ses innovati'/ns avaient êtes précieuse dehiint Celui qui vous avait for-
iléjà rendu méconnaissahifs l'œuvre de saint mée pour servir à une fonction si noble et si
François. Son goût pour le faste et la pompe sublime I La langue de sai.il Antoine ;jie ^arde
du siècle, le luxe qu'il déployait, le mépris dans l'église de son nom, à Padoue, ou elle
qu'il affichait pour la pauvreté scandalisaient est reptermée d.ms un leliquaire d'or. Lps
la plupart des religieux; mais les uns applau- Français ayant pris Padoue, en l'79", voulu-
dissaient par respect humain, et la crainte rent s'emparer du précieu'î. reliquaire; mais
laisail taire les autres. Antoine ,
qui était une souscription ouverte daîis la ville lojjrT
ilor. provincial de la Romagne, et Adam de iiil en pou d'heures lasomiue nécessaire poui"

Mariscol, élevèrent courageusement la voix le racheter. On même


voit dan:? la église lé
contre ces abus; mais les injures les ou- mausolée du saint, onu d'un bas-relief qui
,

trages et les mauvais traitements furent la e\cile l'admiraiion des connaisseurs. — là


récompense de leur zèle. Le général, del'a- juin.
yis de plusieurs provinciaux, ordonna qu'ils ANTOiNE PATRiZZÎ (le bienheureux),
fussent renfermés dans leurs cellules à per- ermite de Saiut-Augaslin, né à Sienne, ver^
pétuité, et la sentence allait être exécutée , le milieu du xiii" siècle, d'qne famille nqble
lorsqu'ils parvinrent à se sauver. Us se ren- et pieuse qui l'éleva dans l'inrjocence el Ici
dirent & Rome, et s'adressèrent au pipe Gré- pratique de la verlu^ fiit coiii|)lé,'flés jsou
225 A NT ANT 224

jeune ûge, de grâces précieuses auxquc.cs gieuse, el après avoir triomphé, avec beau-
il voulut réponilre ru emhrass.inl
l'étal reli- coup de peine, de l'opposition de ses parents,
il entra clicz les Dominicains, il devint bieu-
gieux. Il entra dans l'ordre des ermites de
Sainl-Auguslin, el fui euvovc par ses supé- lôl, par ses progrès dans la v.riii et dans les

rieurs dans le couveiil de M nitéeiauo, ou il sciences, un des membres les plus distingués
mena une vie si sainte, qu'on le regardait de son ordre et fut nommé, en li2'i, prieur
comme un modèle accouip'i de la pcrIVclion du couvent de Côme, dans lequel il lit revi-
cliiélieniie. Il mourut en LJII.et le pape vre l'exacte ohserNance de la lèglo de saint
Pie Vil permit, en 189i, de lui rendre un Dominique. Il établit aussi de salutaires ré-
culte puldic. —
28 mars. formas dans monastères que les Domini-
les

ANTOlNIi: (saint), ujarlyr à Wilna, vulgai- cains avaient Savoiie, à Bologne, à Flo-
à

rement saint Kueley, était l'rcre de saint reni.e, el pendant pi isieurs années il parta-

Jean ou saint Milhey, el sortait d'une famille gea les travaux apostoliques de sainl Ber-
illustre de la Litliuanie. 11 devint, ainsi que nardin (le Sienne. S 's prédications produi-
son frère, chambellan du gr;nid duc Olgerd, siienl un tel efl'el dans la ville de Côme, (|ue
père du fameux Jagellon. Ayant été élevé les habitants ciiangèrciil leurs mœiirs dls-
dans les superstitions de leur pay-, ils ado- solurs en une conluilc exemplaire. Ses mor-
raient le feu : mais ils eurent le bonheur tifications donnaient un granii poids à sa
d'être amenés à la connai^sanee du chiistia- parole; elles ctaieul poussées si loin, que l'on
nismeparun prêtre nomme Neslorins, qui a peine à concevoir comment sa santi' pou-
leur donna le baptême et les rendit fervents vait y résister; mii-; Dieu montra qu'elles
chrétiens. Le refus qu'ils firent de mangerdu lui étaient très-agréables, el l'en ré^ ompensa,
gras, un jour où Eglise défendait l'usage
1
dès celle vie, par des grâces extraordinaires
de la viande, leur procuia la palme du mar- el par l'éminenle saintité à laquelle il l'éleva.

tyre. Ayant é é emprisonnés par ordre du Le bienheuieux .\nloine mourut à l'âge de


grand-duc el livrés à de ci nclles tortures , soixanle-(iualre ans, le 22 janvier l'ibO, et
ils furent coud imni'S à (nort el evéentes ù fut inhumé dans l'église de Sainl-Jean, près
dilTérenls jours. Antoine fut attaché à un de Côme, où son corps resta jusqu'en 1810,
gi-and chêne !iù l'on pendait les malfaiicurs. qu'il fut transféré avec pomjre dans l'église
Les chrétiens de Wilna achetèrent l'arhie el lie Siilnt-Germain, sa patrie. Sou culte fui
le terrain d'alentour, et ils y bâtirent une approuve par le pape Pie Vil eu 1819. —
église en son ImnMeur. Son c.rps fut inhumé 28 juillet.
dans l'église de la 'l'rinilé ei son chef porte ANTOINE NAYROT (le bienheureux), do-
dans la cathédrale. Son supplice eut lieu le minicain et martyr, né à Rivoli dans le dio-
IV juin 13k2. Alexis, patriarche catholiijue cèse de Turin, d'une faniilli- hoiinèle, se fit
de Kiow, ordonna qu'il lui honoré d'un culte religieux dans l'ordre de Sainl- Dominique;
puldic, ainsi que sou frère, el les habilants étant encore très-jeune, et a|pres sa profes-
dé Wilna l'ont choisi pour leur patron. —14 sion, ses supérieurs l'envoyèrenl à Naples.
avril. Pendant qu'il s'y rendait par mer, il fut pris
ANTOINE DKMONDOLA (le bienheureux), parties corsairesdcTiinisel emmeiK'caplif en
ermite de Saint-Augusîin, né près d Mon- • Afrique. Le jeune religieux supporta d'abord
dola dans la Marche d'Ancône vers l'an Î260, avec courage les mauvais traitements qu'on
fut instruit d.ins les lettres par un religieux lui fit endurer pour le forcer à embr isser le
augustin, ce (|ui contribua à lui inspirer la mahoinèlisme; eut ensuite le malheur
in.iis il

résointion d'entrer dans cet oriire,à l'époque d'apostasier. Au bout


de quatre mois, louché
où saint Ni olas de Toientin l'ilustrail par de la grâce, il revint
à Jésus-Chrisl, (ju'il
ses Mrlsis. Antoine devint le fidèle imitateur avait renié, cl se prépara par la prière, les
de ce grand serviteur de Dieu, et se livra, larmes et la morlificatiun au combai qu'on
comme lui, aux esercices de la plus austère devait bientôt lui livrer pour sa foi. Un jour,
mortification. Rempli do charité |iOur le pro- après avoir reçu les sacrements de pénitence
chain, il travaillait avec zèle eî la convirsion el d'eucharistie, i! .se revélil di; son habit
des pécheurs, consolait les afiligés, visitait religieux el alla se plarer d.ins un Leu tiès-
les prisonniers el soulageait les pauvres par fréijuenlé par où devait passer le dey. Lors-
des quéles qu'il faisait pour eux. Ayant eu que le prince parut, Antoine confessa pulili-
à supporter de grandes tentations, il triom- queminlle crime (|uc la crainledestourmcnls
pha de toutes les attaques du dénn)n. Il mou- lui avait fait commettre, cl déclara que la
rut en 13'i0, à l'âge d'environ quatre-vingt- religion chielienne, qu'il avait eu la faiblesse
dix ans. Le pape Clominl Xlll peiuïit, en d'abandonner, était la seule véritable. Lo
1750, de l'honorer comme bienheureux dans d<'y employad'abord Icsproniessesel les voies
son ordre le (i février. de douceur pour le regagner; mais >oyanl
ANTOIMi nE MONTICHAN (le bienheu- qu'il nu pouvait y réussir, il le remit eiitie les
reux), de l'ordre des lirmit^es de Saint-Au- mains du juge, (jni l'enferma dans une obs-
gustin, fiorissail dans le siv' siècle, cl il esl cure prison, et qui. pendant trois jours, em-
honoré le 30 avril. ploya toutes sortes de moyens pour le faire
ANTOINIÎ (le bienheureux^ dominicain, apostasier de nouveau mais il ne pul en ve-
;

de l'illustre famille des marquis de Cbiésa de nir à bout, .\nloine dislribuail aux pauvres
Uoddi, né en 1394-, à Saint-lîermain, près de les aliments que les chrétiens lulfaisaieni
Verceil en Piéniunl, se sonlil, dès son en- passer dans sa prison, se contentant de pain
fance, un attrait prononcé pour la vie reli- et d'eau pour toute nourriture. Le cinquième
2x5 A NT ANT 22B
jour ce. sa dctenlion, le juge .c nt enrore vie; maintenant nous devons combattre pour
comparaître devant lui, et le trouvant iné- nos âmes et pour Jésus-Christ, qui, étant
branlable dans sa résolution, il le cdndoinna mort pour nous, mérile que nous mourions
à être la[>idé. Lorsqu'il fut arri\é au lieu du aussi pour lui Par c' lie mort tempo-
supplice, il se mit à {jenoiix, éleva sos mains relle, nous obtiendrons la véritable
vie et la
vers le ciel, et [lendai'.l qu'il priait Dieu, d.ms couronne du martyre. » Après celle haleu- <

Celte po-lure. il reçut, sans faire le moiiulre reu'^e allocution, ces généreux chrétien-,
qui
mouvenienS, la Sîiélo de pierres sons laquelle élaient au non)brc d'i nviron huit cents,' s'é-
il expira le 10 avril 1460. Les niaiioméians crièteut, lous d'une voix, qu'ils préféraient
ne purent hrûler son corps, malgré Ir'urs mourir plutôt que de renier Jésus-Chris!. Le
tentatives ; ils le vendirent à des marchands pacha, furieux de cette sublime résolulion,
génitis qui se trouvaient Tunis cl qui le rap-
;; les condamna lous à avoir la tête tranchée,
à
portèrent dans leur patrie, non sans re- commencer par Antoine Primaldi comme ,

marquer la bonne odeur qu'il exhalait. Kn ayant suggéu' aux auîres la réponse qu'ils
1469, Amédée, duc de Savoie, le transpor- fit avaient laite. Ce fut le l'i août 4480 qu.» ces
ter à Rivoli. Plusieurs grâces ohlenues par bienheureux confesseurs furent conduils sur
son intercession, portèrent les fidèles à lui la colline de Minerve, appelée depuis, à cause
rendre un rnlle public, qui fut approuvé, en d'eux, la colline des IMarlyrs. Le massacre
1767, par Clément XIII. Ce pape permit à commença à l'instant même, et le premer
tout l'ordre des Frères- Pré' heurs de célébrer frappé fut Antoine, qui n'avait cessé d'exhor-
la fêle du saint mariyr, le 26 avril. ter avec ardeur ses compagnons; il tenait les
ANTOINE DE SinOCCONIO (io bienheu- yeux élevés en haut, assurant qu'il voyait les
reu.^j.franci-cainjnè à Sirocconio,dans i'Om- cieux ouverts et les anges lout prêts à r.>-
brie, en 1331, n'avait i]ue douze ans lor.-.qu'il ce\oir les âmes de ceux (jui allaient répandre
demanda d'être reçu dans un cou vent de i'or- leur sang pour la loi. On rapfiorte ciue, mal-
dre de Saint-François. Le supérieur fil quel- gré les elTorls des iircs pour le renverser,
!

ques difficultés à cause de la graiide jeunesse son corps, après qu'il eut élé décapité, resta
du postulant; mais, touché de sa ferveur, il debout jusqu'à la fin di> l'exécution. Les
finit par céder à ses instances, l'admit au no- corpa de ces marijrs, pendant treize mois
licial et ensuite à la profession. Le bienheu- que les Turcs lurent maîtres du pays, restè-
reux Thomas Beilacio, sous la cunduile du- rent là sans sépulture, et se conservèrent
quel il passa plusieurs années, l'envoya en sans aucune trace de corruption et sans qu'au-
Corse, où Antoine établit |)lusieurs couvents cun animal carnassier les approchât. AN
de snn observance. Revenu en Italie, il sé- phoiise, duc de C.ilabre et fils du roi de Na-
journa quelque temps en Toscane, d'où il ples, ayant repris Otranle, en l'tS), les fit
retourna dans l'Omhrie, qu'il habita ju^(]u'à transpo. 1er dans une belle chapelle de l'église
sa mort, pratiquant de grandes auslerilés et niélropolilaiue de celle ville. Le culte du
ne se nourrissant que de pain, d'eau et d'ab- bienheureux Amoiiie et de ses compagnons
sinthe. 11 avoua qu'il lui avait fallu quatorze s'établit bientôt après, à la suite de plusieurs
ans pour s'habiluer à l'amertume de celle miracles on;Tés par leur inlerccssion, et
plante. Parvi nu à l'à^re de quatre-vingts ans, Clémenl XiV l'approuva en 1771. —
li ,toùI.
il mourut en li7l, dans le couvent de Sainl- ANTOINE FATALI (le vénérable), éïéque
Damien, prèsd'Assise. Son culleful approuvé, d'Ancône, avait d'abord élé chanoine de celto
en 1687, par nn décret d'Alexandre S'Iil, que ville. 1! mourut en 148i, et son corps se con-
la congrégation des Rites, publia en 1700. — serve entier dans la cathédrale, où on l'ho-
7 février no'e comme bienheureux le 9 janvier.
ANTOINE PUIMALDl (le bienheureux^ ANTOINE DE WERDKN (le bi( nlieureux),
martyr à Otranle, était simple artisan de réeollet ei marlyr, né à Werden, petite ville
cette ville recomtnandable par sa piété et du pays de Horn, babiait le couvent de
son attachement à la religion. Parvenu à un Gorcum, lorsqu'il fut arrêté dans cette ville
âge Irès-avaucé. lorsque la ville fut prise par les calvinistes et conduit à Bril, où il fut
d'assaut par les Turcs, sous .Mahomet II, les pendu avec les autres martyrs de Gorcum, en
vainqueurs le firent prisonnier avec ceux haine de la religion catholique, le juillet
des habit.inls (jui avnient échappé au mas- lo72. Il fut déclaré mart\r et béatilié avec
sacre. Ils les conduisirent, la corde au cou ses coiiip.ignons par Clément X, en 1674. —
et les mains liées derrière le dos, dans la vallée 9 juillet.
qui se trouve au bas de la ville, et là on leur ANTOINE DR HORNAIRE (le bienheu-
proposa de leur rendre leurs biens, leurs reux), né au village de Hornaire, près de
épouses cl la liberté, s'ils voulaient embras- Gon uni, entra d.ins l'ordre des Itécollets, et
ser l'islamisme. Alors Antoine, qui se trou- fut arrête parles cahinistes à Gorcum, où,
vait |)lacé près du pacha, prenant la parole après une longue captivité et des tortures
au nom de ses infortunés compatriotes, ré- affreuses qu'il subit avec ses compagnons,
pondit qu'ils confessaient tons que Jésus- plutôt que de renier la présence réelle du
Christ ciail le Fils de Dieu, le Seigneur et vrai corps de Jésus-(>lirist et la primaulé du pa|(',
Dieu lui-même ;
qu'ils aimaient mieux mou- il fut eondiininé par le comte de Lumcy à être

rir mille f'iis q^ e d'abjurer la loi chrélienni'. pendu <'e ([ui fut exécuté à I!i il, le 9 juillet
;

Se tournant ensuite vers ses compagnons : 1572. Une partie de ses reliques et de celles
« Mes frères, lur dit-il, jusqu'ici nous avons de ses compagnons se garde dans l'église
combattu pour défendre notre patrie et notr(! des Franciscains de Bruxelles. Ils furent tous
,

**7 ANT ANT 228

il.ilarés martyrs el béalifii^s par le papo Clé- ville «luiporte le nom de Sàint-Antontn. —
menlX, en 1674. —9 juillcl. i sep'einhro.
ANÎOINÉ DEVAN (sainO, martyr japo- ANTONIN ( saint) enfant el marUr à Ca-
,

poue, souffrit avce saint Arislée évèqoe de


nais, fui crucifié près lie Nangazacki, avec
,

cette ville, vers l'an .302, sous l'emoereur


vingt-cinq anires, par ordre de l'emiicrcur
Taycosama, le cinq février lo07. Le pape
Dioelélien. —
3 septembre.

Urbain VIII les mil au nombre des saints el


ANTONIN (sainl) prélre et martyr à Ni-
,

au 5 février. comédie, fut arrêté au commencement de la


fixa leur fête
persécution de Dioclétien , l'an 303, et fut
ANTOINETTE ou ANTONIF, (sainte;, An- décapilé avec saint Anlhime, son évéque. Il
<onùi, vierge et martyre à Cyrille en Numi- est nommé dans le Martyrologe de sainl Jé-
riie ;' souflrit avec sainte Terlolle aussi ,
rôme. —
27 avril.
vierge. Kllis furent redevables du glorieux ANTONIN (sainl) martyr avec saint Vic-
,

triomphe qu'elles rcmporlèrent aux prières ,


tor el p'usieurs autres, souffrit durant ta
de saint Agape leur évéqne qui avait iJe-
, ,
persécution de Dioclétien. 2) avril. —
mandé à Dieu pour elles la grâce du mar- ANTONIN martyr à Rome, fut dé-
(saint),
tyre. Comme il persévérait dahs sa prière ,
capilé avec saint Claude et un autre, par or-
il entendit Vine voix du ciel qui lui apprit
dre de l'empereur Maximien , l'an 30i. —
qu'elle était exaucée. Elles furent en eflél ,
26 avril.
mises à mort pour la foi, l'an 259 pendanl ANTONIN Campa-
1,1 perscculion de Valérien. — 29 avril.
,
(saint), martyr dans
nie, souffrit avec sainte Lucie et vingt autres,
la

ANTOINETTE Anconia, martyre


(sainte) ,
au conimenromenl du iv» siècle. juillet. —
à Nicomédie, fut arrclée au ctimmeiicement ANTONIN saint ( prêtre et marlyr à Cé-
) .

de la persécution de Diocléiiei» et livrée à saréo eu Palcsline , se présenta spontané-


,

de cruelles tortures. Entre autres supplices ment au préfet Firmilieu non précisément ,

qu'on lui fit suhir, on la suspendit par un pour se déclarer chrétien et pour courir au-
bras pendant trois jours, après quoi on la devant du martyre, mais pour lui reprocher
retint deux ans dans un horrible cachot. son idolâtrie el les cruautés qu'il faisait
Comme elle conlinuait à confesser Jésus- subir à ceux qui ne voulaient pas renoncer
Christ, elle fut brûlée vive par ordre du pré- à Jésus-Christ. Le préfet irrité de celte ,

sident PriSfillien. —
h mai. sainte hardiesse, qu'il prit pour de l'inso-
ANTONIE ( sainte ) , Anionia martyre à , lence , le condamna h éire décapité sur-le-
Ljon avec sainl Polhin, évéque de celte ville champ, ce qui fut exéculé en 308, sous l'em-
et quarante-cinq autres souffrit l'an 177,
, pereur Galère. — 13 novembre.
sous !e règne de Marc-Aurèle. 2 juin. — ANTOMN (saint), est honoré à Meaox, le
ANTOÎNIN (saint) .4ti(on(nits, martyr à
, 30 septembre.
Home, n'ayant pas cr.'int d'avouer haute- ANTONIN ( sainl , évêque de Marseille
) ,

ment qu'il éliiil chrétien l'nt condamné par


, florissaitau milieu du vi'^ siècle, cl mourut
le juge Yitellius à être décapilé sous l'empe- vers Son corps qui avait été in-
l'an ;>80. ,

reur Commode, et son corps fut enterré sur humé à Saint-Cannat, fut transféré en 1277 ,
la voie Aurélienne. —
22 août. dans la grande église de Marseille.— 13 oct.
ANTONIN (saint), martyr à Home, fut mis ANTONIN (sainl), évêque de Milan et con-
à mort avec sainte Lucille et plusieurs au- fesseur, florissait au milieu da ui* siècle et
tres sous le règne de Gallien. Le bienheureux mourut en G77. — 31 octobre.
Damicn a fait un discours en leur honneur, ANTONIN (saint), abbé de Sainl-Agrippin. à
el la translation de leurs reliques eut lieu à Sorrenlo.néversie milieu du vu l' siècle, qui lia
Rome en 861, par ordre du pape Nicolas 1". le monde pour prendre l'habit religieux dans
— 20 juillet. un monastère de Sorrenlo, qui suivait la rè-
ANTONIN (saint), soldai de la légion Tbé- gle du Mont-Cassin, c'est-à-dire la règle de
béenne, et martyr en 286, est honoré à Plai- sainl Renoît. Les ravages que la gucrr,' pro-
sance le ^0 septembre. Une partie de ses duisait dans cette partie de l'Italie a>ant
reliques fut envoyée à saint-Victrice de ob'igé la communauté à se disperser pour un
llùucn par saint Ambroise. 30 septembre — temps, il se réfugia à Stables, près d.' Saint-
et 4 juillet. Calel, évêque de cette ville, auquel il rendit
ANTOMN martyr, honoré à Pa-
(saint) , (ie grands services dans l'administration de
miers dans le comté de Foix souffrit en
, , son diocèse. Lorstiue l'orage fut passé il re- ,

cette ville i-clon quelques auteurs, et, selon vint à Sorrenlo el succéda à Roniface abbé ,

d'autres, ce fut à .\pamée, en Asie. Cette di- de Sainl-Agrippin, el il s'illustra par sa sain-
versité d'opinion sur deux localités aussi teté el par le zèle et la sagesse qu'il déploya
éloignées l'une de laulrc provient de ce dans la conduite de ses moines. Il mourut le
que Pamiers et Apamée se disent tons deux 13 février, vers l'an 830, et fut inliumé le
en lalin Apamca. Quoi qu'il en soil,il y avait len ieniain, jour où il est honoré. Ou bâtit
au viii' siècle, nans le pays de Foix, un mo- depuis une église sur sou tomiieao , à Sor-
nastère fondé sous l'invocation de saint An- renlo, el cite \ille, qui l'.i choisi pour un
toiiin et qui possédait une partie de ses re-
, (le ses patrons, a ressenti pins d'nne fois les
liques. Il se lornia à la lonjuc autour du efi'els de sa protection, surtout pour la déli-
inonaslère, une ville qui fut érigée depuis en vraïKîe îles povsédés. Vt février.
siège épiscopal sous le nom d'evéché de Pa- ANTONIN (sainl), archevêque de Flo-
miers. Il j a aussi sur l'Aveyron une petite rence, né dans celle ville en 1389, était (ils
,,

2-29 ANT AIST 231

uniqiif; do Nicolas Pierrozi qoi Icn.iil uli


, Eugène IV l'appela au cbncile de Florence
,
raii^ lioiinéle parmi ses conciloycns. Dès e:; qualité de théologien, cl il prit une
pni t
son bas à^e il se fit
,
remarquer par sa mn- active A toutes les discussions entre les l^a-
dcslie, sà candeur el sa docililé, son goûl tins et les Grecs. C'est pendant le concile
pour les exercices de la piélé el sort élol- qui! fut élu prieur do couvent de Saint-îllarc
pinmcnl pour les amusemeill'5 de l'enfance. à Florence, et la iiiagnilii^uc église de et ou-
.

Prier, converser avec les perronnes pieuses, vent, bâtie par le célèbre Gosme de Mé licis,
lire dé bon^ livres surtout les vies des
, fut consacrée par Eugène 1\'. Pendant qu'il
Sàitils et visiter les églises, tellesétaient ses faisait la visite des couvents de son ordre
,

occtipalions favorites. Doué de dispositions qui se trouvaient en l'oscnne et d uis le


peu ordinaires, il lit de grands progrès daris royaljme de Naples, le siège di! Florence de-
les Sciences, el dé plus grands enrore tians vint vacant par la mort de Barthélémy Zara-
la perfection. Ayaiil entendu prêcher le P. bella. Kugène IV, pour déjouer les intrigues
Doininici, religieux dominicain, le plaisirqu'il de qucliiues prétendants, y nomma Antoiiiu;
prenait à ses sernrtoiis lui fit lier conveisa- ce chois fut universellement applaudi, sur-
tion avec le prédicateur, et après phisieùrs tout par les llorentins, qui désiraient Un
conférences avec lui, il leconjiira de le faire compatriote; mais il plongea dans une pro-
adinctire dans son ordre ; mdiS sa grande fonde douleur le saint, qui était absent depuis
jeunesse el la faiblesse de sa constitution li- deuk ans, et s'il n'en eût été empêché, il pre-
renl craindre au P. Dominici qu'il iie pût ob- nait la fuite et se sauvait en Sardaigne. lléeri-
server une règle Si austère; il lui con- vit de Sienne une lettre au pape, le conjurant
seilla donc d'attendre encore quelques an- de ne pas lui imposer un fardeau qu'il ne
nées et ajouta qu'on le recevrait quand il pourrait porter à cause de sa faible santé, de
saurait par cvur le décret de Gralien. Tout ses fréquentes maladies; il alléguait aussi
autre qu'Antonin aurait pris cette singulière son incapacité et son indignité personnelle.
coiidltion pour ud véritable reflis; mais lui « Voudriez-vous, disait-irau pape, traiter
la prit au sérieux, et se mil en devoir de la en ennemi un homme à qui vous avez donné
remplir, joigp.anl à l'élude du droit canoni- tant de marques de bonté"? » Le pare l'ut in-
(pic la prière, le jeûne et la morlificalion , flexible, et lui ordonna de se retirer sans
afin d'essayer, par avance, le genre de vie délai, au couvent de Fiésoli ,
pour se prépa-
qu'il se proposait d'embrasser. Au bout d'iiu rer à son sacre; il manda aussi aux Horen-
an, il vint se présenter de nouveau au P. Do- lins que leur archevêque était aux portes de
minici, qui était prieur de Fiésoli, et qui fut leur ville. Aussitôt, les principaux person-
forl étonné de la uiauière dont il répondit sur nages de Florence, ayant à leur lé;e Cosuia
les questions qu'on lui adressa sur tout le de Mcdicis, se rendirent à Fiésoli pour com-
décret de Gralien. Alors il n'hésita plus , et plimenter Antonin; mais ils ne purent le dé-
liii donna l'habit, quoiqu'il n'eût encore que cider à accepter sa nomination. Il fallut que
seize ans. Antonin , pendâiit son noviciat, le pape le lai enjoignît, par uh ùrdr- formel
observait la règle avec lanl d'exactitude , le menaçant d'excommunication s'il résis-
,

qu'on l'admirait comme un modèle. Après sa taità la volonté de Dieu. Antonin se soumit
profession , et lorsqu'il eut été élevé au sa- enfin, non sans verser beaucoup de laruiej
cerdoce , jamais il ne montait à l'aulel que se laissa sacrer, et prit possession au mois
les yeux b. lignés de larmes. Son mérite elsa de murs 14^0. Dans cette nouvelle dignité,
grande capacité suppléant à l'âge on lui
, il continua de pratiquer la règle de son or-
confia, malgré sa jeumsse , la conduite du dre, autant que cela Itii était possible. Sa
grand couvent de la Minerve, à Viome; il fut table, ses f.abiis, ses meubles éUiienl sim-
ensuite prieuràNaples, .Hiacle, à Corlone , à ples, modestes et même pauvres. Sa maison,
Slenne,àFiésolietà Florence, faisant partout dont la régularité édifiante retraçait les temps
observer la règle avec une ponctualité d'au- apostoliques, n'était composée que de six per>
tant plus facile à obtenir, qu'il élaU toujours sonnes, auxquelles il donnait des gages con-
le premier à doiuier l'exemple. .Maigre ses sidérables, aiin que, contentes (\i- leur sort ,
nombreuses occupations, il trouvait encùrj elles ne fussent pas tentées de l'améliorer
du temps pour annoncer la parole Je Dieu ; par des injustices. Il s'était d'abord choisi
ce qu'il faisait avec un succès tiiervcilleiiî. deux grands .vicaires , mais il s'en tint à un
La profonde connaissance qu'il avait du seul, afin qu'il y eût plus d'uniformité dans
droit canonique consulter de ton-
le faisait l'adminisiralion diocésaine , à laquelle il
tes parts, même de Rome, et ses décisions s'appliquait beaucoup, expédi.inl lui-même
étaient regardées conime des oracles, ce qui pres(iue toutes les alTaires, après avoir préa-
lui mérita le surnom d'.\nlonin le Conseiller. iablciiient pris l'avis de son conseil : quant
Lorsqu'il était audileurde Rote, il se munira, au temporel de son archcvêcho, il s'en était
au rapport du cardinal de Luca, Un des mem- déchargé sur un adii,inisiraleur probe et in-
bres les plus distingués de cet auguste tri- telligent. Il doïinai! audience cbaqot! jour à
bunal. Nommé supérieur général d'une nom- tous ceux qui se présentaient, et les ph.s pau-
breuse congrégation de son ordre, qui avait vres étaient les mieux reçus. Ce ijii'il possé-
embrassé une réforme très-.iustère , il se dait élail moins à lui <|u'aux indig nls , et
trouvait toujours le prerhier à tous les exer- lo'sque ses ressources étaient épuisées, il
cices, malgré sa ma.;vaisto santé, et toute sa donnait Une partie de ses meubles è1 de ses
vie, même lorsqu'il était malade , il ne cou- habits il alla mémo plusieurs fois jusciu'à
;

chait jamais que sur des planches. Le pape vendre sa mule pour en convertir le prix en
précieux dans son
ni cliicns ni
\>:.....^

clun.iiix. Il
, ^.
fonil.i
j

à Floicnce
— !c
_.„..-, .. ..

rccllerrcnl besoin, se chiiigi-aiit toutefois de


,--- —
collège de S.iint-Marlin, destiné an soulage- pourvoir à leur subsi-iance le reste de leur
meut des pauvres honteux, établissement vie. Son humillic dérobail au public licon-
qui a [irodnit un bien immense, el (;ui [lour- ii;u-sanee de la plupart de ses bonnes œu-
voil eneore aujourd'hui à l'entretien de plus vres, et lui cachait à lui-inérne l'exfelb'nce
de six cents fanulles. A tant de cbarilé An- , de ses vertus aussi elait-il tout confus des
;

lonin joi^Miait une patience inalicrablo ; il éloges qu'on lui donnait. Après la peste et la
supportait non-seiilenientl'importunilé, mais famine des Irenibleoients de terre se firent
,

même l'insolence des pauvres ; aussi celle sentir à Florence en l'année Ik'VS et les sui-
palience opéra-l-clle des effets admirables vantes; l'un de ces tremblements fil écrouler
sur ses ennemis. Un nommé Ciardi ,à qui tout un (juartier. Le saint procura des loge-
on impntait divers crimes, ayant été cité do- menis aux plus nécessiteux, in allendanl
vaut Tarebi vê()ue pour répondre aux accu- qu'il fit rebâtir leurs maisons. Ces calamités
sations portées contre lui, forma l'Iiorriblo publiques lui fournirent la matière de plu-
projet de l'as assii'.er, et lui porta un coup sieurs instructions, dans lesquelles il exlior-
de poignard. Le saint , [jar une protection lait fortement son Iroujie.iu à désarmer le
spéciale de Dieu, ne l'ut pas blessé, et, loin bras de Dieu par la pénitence et à vivre
de livrer son assassin à la justice, ou de d'une manière plus conforme ci l'Ev-ngile.
chercher à s'en venger, il lui pardonna gé- On était tellement convaincu du crédit (jue
néreusement et demanda à Dieu sa couver- le saint avait auprès de Dieu que Cosnie de
,

sion. Ce malheureux se convertit bientôt Mi dicis, chef de la république ne crai;:nait ,

après, et entra dans l'ordre de Saint- Fran- pas dédire qu'elle lui était rcilciable de sa
cois. Son indulgence ne dégénérait pas en conservation. 11 voulait l'cnvojcr, en qualité
faiblesse, et il savait montrer de la fermeté ,
d'amli/issadenr, pi es de Frédéric 111 enipe- ,

lors(iuc son dev(iir l'exigeait : il supprima reur d'Allemagne, mais le sainl refusa, par-
les jeux de hasard et réforma plusieurs au- ce qu'il craignait les honneurs et qu'il lui en
très abus. Tous les ans, il faisait à pied la vi- aurait trop coulé de s'éloigner de son Irou-
sJte de son diocèse , annonçait au peuple la peau, qu'il aimait tendrement. Le dépérisse-
parole de Dieu tous les dimanclns et les ment de sa santé allait toujours cnnssanî ,
jours de fêtes. Outre l'office de l'église, il ré- et bientôt on |)erdit tout espoir de le consei-
citait chaque jour l'office de la sainte Vierge ver dans ses derniers moniinls, il répétait
:

et les psaumes pénilenliaux , l'office des souvent sa m.tximo favorite Servir llieu :
,

Morts deux fois la senuiine et le psautier , c'est tégiKr. 11 mourut le 2 mai lio'J , dans
tous les jours de fête. Fugène IV étant tombé la année de son épiscopat et la
Ireiziènie
malade fit venir à Home l'archevêque de
, soixantième de son âge il fut inhumé,
:

Florence, lui lit sa confession recul de ses , comme il l'avait demandé, dans l'église des
mains les sacrements de l'extrênie-onclion et Dominicains de Saint-.Marc et le pape ,

de l'eucbarisiie et expira enire ses bras le


,
Pie 11, qui se trouvait alors à Florence,
28 février IkM. Anionin , lorsijue sa pré- assista ci ses funérailles. Les miracles opc-
sencc ne fut plus nécessaire à Rome, se liâta rés à son tombeau dcterniinèrent Afirien \'I
de retourner dans son diocèse, après avoir à le canoniser en lo23. Les principaux éirits
demandé sa bénèiliction au nouveau pape de saint Antonin sont 1° une Somme tUéo-
:

qui était Nicolas V. L'année suivante, il eut logique, dont il fil un abrégé ,i l'usage des
la douleur de voir son troupeau ravagé par confesseuis;2" un Aliréged'histoire, depuis la
la pesic; le sainl archevêque, disposé comme créatioudu mondejusqu'à l'an l'i-oS, plus connu
le bon Pasteur à donner sa vie pour ses bre- sous le nom de CliroiiU/ae Iripirtiie; 3" ilt'S
bis, brava courageusement la contagion et ,
Sermons et des Traités de morale. 10 mai. —
montra à sou clergé l'exemple du zèle et du ANiONlNF (sainte) , Anloriina, marljr à
dévouement. Après la peste vint la lamine ,
Céc,s'élant moquée des dieux des gentils
qui lui fournit une nouvelle occasion il(! dé- durant la persécution de Dioclétien , fut,
ployer sa charité; et comme il ne pouvait après divers tourments enlerm e dans un
,

suffire seul à soulager tanl de misères, il fil tonneau et submergée dans un marais près
un appel au luol on répondit de toutes |)arls. de celte ville. I" mars. —
Il obiint de Home des secours abondants, et A-NTOMNI'] (sainte), martyre à Nicée en ,

le pape Nicolas V, qui avait pour lui une Hithynie pendant la persécution de Dioclé-,

vénéralion singulière lui accorda tous les "lien et Maxiinien, fut condamnée par le pré-
,

secours qu'il avait demandés; il lui donna , sident Priscillien à être fr:ppéc à coups de
sous un autre rapport, une marque de la bâton, torturée sur le chevalet et déchirée ,

haute idée qu'il avait conçue de lui en dé- sur les côlés avec des ongles de for. Api es
,

cjdanl qu'on n'aiipellerait plus à Home des avoir été livrée aux fiammes qui ne lui (i-
senlenccs que l'archevêque de Florence an- renl aucun mal, elle fut décipilec. 12 juin, —
rail rendues. Lorsipie la misère piibli()ue AM'OMMi(sainle), viergeel martjrea By-.
eut cessé, Aiitoiiiii n'en continua ():is moins sance, pendant la persècuiion de l'empereur
ses libéralités envers les pauvres, mais avec Maximin II, fut arrêtée par ordre du |iré>idcnt
le disccrnemeut qu'il employait dans les au- Fcstus. qui sur son refus de s:icrilier aux ,
S35 AOD APH 35^
idoles, la fit conduire dans un lieu deprostitu- termina Probien, évêque de Bourges, à lui
tion. Mais un soldai chrétien, nommé Alex;m- donner le gouvernement du monastère de
dre, l'en tira secrètement en changeant d'ha- Saint-Symphorien situé près de cette ville;
bit avec elle et prit ensuite sa place. Ce pieux mais Août n'abandonna pas, pour cela, ses
stratagème ayant été découvert Feslus
,
,
premiers disciples, à la tête desquels il plaça
après les avoir appliqués l'un et l'aulrè à la un supérieur sous ses ordres. 11 découvrit
tortuie, leur fit couper les mains et les con- par révélation, ie lieu où était le corps de
damna ensuite au supplice du feu vers l'an , saint Ursin, premier évêque de Bourges. On
313. —3 mal. croit qu'il mourut vers l'an 560. Les Marty-
ANTONINK fs.iinte) , vierge et martyre, rologes lui donnent la qualité de prêtre, et
qu'on croit avoir été l'une des compagnes de celui de France lui donne, de plus, celle
sainte Ursule, est honorée dans l'église de d'abbé. — 7 octobre.
saint Jean-Baplisle à Cologne, le 12 mai et le APAME (saint), Apamius, martyr en Cam-
15 janvier. panie , souffrit avec plusieurs autres. —
ANUli BESSOY, martyr à Héliopolis en 6 juillet.
Egypip, est honoré chez les Grecs le 13 juin. APELLE (saint), Apelles, l'un des premiers
ANDB ( saint) solitaire en Egypte , avait
, disciples de Jésus-tjhrist , mentionné par
confessé la foi , mais on ignore pendant saint Paul dans son Epître aux Romains, fut,
quelle persécution ; peut-être même que ce à ce que l'on croit, évêque de Smyrne, où il
fut sous les Ariens. —
6 juin. est honoré le 22 avril.
ANYSE{sainl), .4n(/5iH.<, évêque de Thes- APELLE, (saint), Apelliiis, martyr en Bi-
salonique, succéda, en 38i, à saint Ascole, Ihynie, souffrit avec saint Luc et un autre.
dont il était le disciple, et il fui élu par les — 10 septembre
évêques de Macédoine, qui firent part de leur APHRAATlil (saint), Aphraates, anacho-
choix à saint Ambroise. Le saint évêque de rète en Syrie, né en Perse, vers le commen-
Milan, dans sa répons.e, les félicite sur celte cement du IV'' siècle, sortait d'une famille il-
élection, et fait d'Anyse un éloge complet. Il lustre, qui l'é'.eva dans les superstitions du
écrivit à ce dernier pour l'ethorter à mar- paganisme; mais il était jeune encore lors-
cher sur les traces de son prédécesseur. Le bonheur d'êlre éclairé de
qu'il eut le la lu-
pape saint Damase l'établit son vicaire apos- mière de l'Evangile. 11 quitta sa pairie, où il
tolique pour toute l'illyrie orientale, lui re- n'y avait guère que des idolâtres, et alla se
commandant surtout de veiller à l'observa- fixer à Edesse, en Mésopolamie, où le chris-
tion des lois ecclésiastiques en ce qui con- tianisme était très-florissant. 11 se relira dans
cerne l'élection des évéques de sa province, une petite cellule, hors de l'enceinte de la
et leur ordination. Anyse se montra un zélé ville, pour se livrer aux exercices de la pé-
défenseur de saint Jean Chrysostoaie, et il se nitence et de la contemplation. Après y avoir
rendit à Constantinopic pour soutenir sa passé quelque temps, il se relira dans une
cause contre ses ennemis, à la tête desquels autre cellule, proche d'un monaslère, situé
était Théophile d'Alexandrie. 11 écrivit en dans le voisinage d'Anlioche en Syrie. Beau-
sa faveur au pape Innocent l»', pour invo- coup de personnes venaient le consulter sur
quer l'autorité du siège apostolique, comme les affaires de leur conscience, et .\phraate
la seule digue capable d'arrêter les maux leur donnait des avis saluiaires. Il {toussait
dont l'Eglise d'Orient était menacée. 11 mou- si loin la mortification, que loule sa nourri-
rut, après le commencement du v« siècle, ture ne consistait qu'en un morceau de pain,
dans un âge avancé. •— 30 décembre. qu'il mangeait après le coucher du soleil et
;

ANYSIE (saillie), Anysia, martyre à Thes- ce ne fut que dans sa vieillesse qu'il y ajouta
salonique, souffrit sous l'empereur Maxi- quelques herbes. Il n'avait pour reposer son
mien. — 30 décembre. corps qu'une simple natte, et pour le cou-
AOD (saint), Acdus, évêque régionnaire vrir, qu'un haliil d'étoffe grossière qu'il ne
en Irlande, fiorissait dans le vu' siècle. 11 est quitlail que quand il élait entièrement usé.
honoré dans le comté de Méalh et la province Antème,qui fut depuis consul cl gouverneur
de Connacie. — 10 novembre. d'Orient, lui ayant offert, lorsqu'il revenait
AOUT ou AUGUSTE (saint), Auguslus, de son ambassade de Perse, une robe de soie,
prêtre, né dans le Berri, vers le commence- en lui disant que c'était une provenance de
ment du vr siècle, était tellement perclus des son pays, Aphraale refusa ce présent. « Se-
pieds et des mains, qu'il ne pouvait se mou- rait-il raisonnable, lui dit-il, de renvoyer un
voir qu'en se traînant sur les coudes et sur vieux servileur d'une fidélité éprouvée,
,

les genoux. Comme on lui donnait des se- pour en prendre un nouveau, précisément
cours abondants, par la compassion qu'in- parce que ce dernier sérail un compatriote ?
spirait son triste état, il les employa à bâtir — Non, répondit Anlèuie. —
IA\ bienl rem-
une chapelle en l'honneur de saint Martin, portez celle robe j'ai un vêtement qui me
:

au village de Brives, près d'Issoudun. Sa sert depuis seize ans, et je ne veux pi)inl eu
piété fut récompensée par un miracle qui lui avoir deux à la foii. » Les ravages que fai-
rendit l'usage de ses membres, et qui lui in- sait l'arianisme, depuis, surtout, que l'empe-
spira envers Dieu une telle reconnaissance, reur Valens s'en était déclaré le protecteur,
qu'il résolut de se consacrer entièrement à firent sortir le saint de sa cellule, pour courir
son service, en embrassant la vie ascéii(]ue. au secours des chrétiens d'Anlioche: il réu-
Bientôt il lui vint des disciples, qu'il condui- nit ses efl'orls à ceux de Flavien et de Dio-
»it dans les voies de la perfection ce qui dé-
; dore, qui gouvernaientlediocèse en i'absenc*
DlGTIONM. BAGIOGRAPHIQOE. I. 8
853 APH APO «36
de saint Mélèce, exilé par Valons. Ses ans(6- Alexandrie, souffrit avec trente autres, au
lités el sps miracles lui donnaient un grand comnaencemi-nt du iv' siècle. — 30 avril.
ascendant sur le peuple, rt il remJil de APHRODISE (sailli), marlyr en Afrique
grands services à la cause calholiiiue. Un avec sainl Pierre, fut mis à mort dans la
jour que Valens regardait du haul de la ter- persécution des Vandales, vers l'an 484, —
rasse de son palais, situé sur les bords de 14 mars.
rOronte, il vil dans la campagne un vieil- APHIONE (sainl), Aphthonius, marlyr en
lard pauvrement vêtu, qui manhail fort vile ;
Espagne, soulïrit avec un autre sainl du
ayant demandé son nom, on lui repondit que môme nom, et ils sont honorés le méuic jour.
c*était Aphraite, ce solll.iirc pour lequel le — 21 mai.
peuple avait tant de vénéralion. « Aphraate, APHTONE (saint), martyr en Perse avec
îui dit Valens, où allez-vcius si vile? —
Je sainl Acyndine et plusieurs autres, souffrit
Tais prier pour la prospérité de votre règne. vers l'ail 345, pendant la grande persécution
— Pour(iiioi vous, qui êtes moine, quillez- du roi Sapor 11. —
2 novembre.
vous votre cellule, et menez-vous une vii; APODE.ME ApO'Iemiux
(sainl), , l'un des
vagabonde? — Je sus reslc dans la solilmle dix-huit martyrs de Saragosse eu Espagne,
lanl que les brebis du divin Pasieui' ont été Prudence a clianlo le Iriouip^s lui niis
diMil
en paix; à présenlqu'cllessont exposées aux à mort par l'ordre de Dai ion , gouver-
plus grands dangers, pourrais-je rester tran- neur de la province, l'an 301, pendant la
quillement dans ma cellule? Si une fille perséculio 1 de Diocletien. — 16 avril.
Toyait le feu à la maison de son père, de- APOLLINAIRE (sainl), ylpoZ/tnam, pre-
vrait-elle attendre, sur son siège, que les mier évéque de Ravenue, et disciple do
flammes l'y vinssent consumer? ne devrait- saint Pierre, fut placé par cet apôtre sur le
elle pas plutôt courir chercher de l'eau pour siège de cette ville, qu'il gouverna vingt ans.
éteindre l'incendie? Je fais de même ; je cours Il souffrit le martyre sous Vespasien, selon

pour éteindre le feu que vous avez mis dans quelques auteurs. Saint Pierre Chrysologue,
la maison de mon père. » Le prince ne ré- l'un des plus illustres de ses successeurs,
pondit rien mais un des eunuques du pa-
;
dans un discours en son honneur, l'appelle
lais maltraita le saint et le menaça même de marlyr, il est vrai, mais il ajoute que, quoi-
la mort. Etant allé ensuite voir si le bain de qu'il eût, à différentes reprises, versé une
l'empereur était chaud, il tomba dans la partie de son sang pour Jésus-Christ, Dieu
cuve cl y périt. Valens fut si frappé de cet le conserva cependant à son Eglise el ne per-
acciilent, qu'il n'osa exiler Aphraate, quoi- mit pas qu'il fût condamné à mort par les
qu'il y fût poussé par les ariens. Il fut aussi persécuteurs. Son titre de martyr n'empêche
vivement frappé des guérisons miraculeuses donc pas de penser qu'il n'ait survécu, du
que le saint opérait p.ir le moyen de l'huile moins quelque temps, aux tourments qu'il
où de l'eau sur laquelle il avait fait le signe avait soufferts. Son corps se gardait à Classe,
de la croix. Le saint anachoiôle mil tou- ancien port de mer près de Ravenne, et qui
jours le plus grand soin à fuir tout ce qui esl encore une espèce de faubourg de celle
aurait pu donner la moindre atteinte à la ville. En 549, on le transporta dans une
Tertu de chasteté: si quelquefois il était voûte de l'église du lieu. Saint Fortunat ex-
obligé lie parler à des femmes, il se tenait à hortait ses amis à faire des pèlerinages au
une certaine distance, et ne disait que ce qui tombeau de saint .\pollinaire, el saint Gré-
était absolument nécessaire. La mort de Va- goire le Grand voulait qu'on fît jurer, deviinl
lens, arrivée en 378, ayant rendu la paix à le même tombeau, pour découvrir la vérité
l'Eglise, il retourna dans sa cellule, où il dans les procès embrouillés, ce qui prouve
mourut bientôt après. « Je suis persuadé, dit combien grande était la vénération qu'on
Théodoret, en parlant de sainl Aphraate, avait pour ses saintes reliques. \'ers l'an
qu'il a plus de pouvoir devant Dieu, après 030, le pape Honoriiis ûl bâtir à Rome une
sa mort, qu'il n'en avait lorsqu'il était sur église en son honneur. —
23 juillet.
la terre, et voilà pourquoi j implore sou in- APOLLINAIRE (sainl), évéque d'Hiéraple
tercession : » ce qui prouve, jiour le dire en en Phrygie, fut une des plus brillants lu-
passant, la haute imliquité du culte des saints mières de l'Eglise dans le w
siècle. Eusèbe,
et de leur invocation. — 7 avril. Théodoret, saint Jérôme, lui donnent de
APHKODISE martyr
(sainl), Apkrotlisius, grands éloges. Les hérétiques trouvèrent
en Cilicie, sous le gouverneur Denis, esl ho- toujours en lui un redoutable adversaire:
noré chez les tirées le 21 juin. il composa, contre les encraliles el les mun-

APHllODISE (sainl,, geôlier et martyr à tanisti's, dits calaphryges, des traités qui ne
Césaréetn Cappadoce, avec saint Lnngin, sont pas pirvenus jusqu'à nous: l'anliquité
est honoré chez les Grecs le i" septembre. en faisait un grand cas, et Pholius, bon juge
APHKODISE (sainl), premier évoque de en cette maiière, les loue beaucoup, tant
Béziers, fui ordonné par saint Paul de Nar- pour le style que pour le fond des choses.
bonne: après avoir établi le christianisme Apollinaire tint, vers l'an 170, dans sa ville
en ce lieu, il mourut d'une mort paisible, un concile contre l.s mêmes lié-
é(iisco|iale,
vers la Gn du ni' siècle. —
22 mars. réliques : il s'y trouva vingt-sept évêques,
APHRODISE (saint), martyr avec saint qui retranchèrent de la communion de l'E-
Caralip[>e cl deux autres, souffrit l'an 30i, glise Moula n et ses sectateurs. Le saiiU évé-
sous l'empereur DioLlétien. — 28 avril. que prit hautement la défense des chrélieus
APHRODISE (sainl), prêtre et martyr à persécutés sous Marc-Aurèle , et adressa à
237 A PO APO 2->8

cetempereur, vers l'an 177, une npolon;ie, étaitvenue s'établir en Auvergne. Il eut pwir
que nous n'avons p'us, et dans la/|nellp il père saint Isique qui niourut évêque de
détruisait tous les |irétex)es dont les idolâtres Vienne, et pour frère saint Avit qui succéda
coloraient leur injusle afharnenient contre a son père sur le même siège. Saint Mamert,
les disciples de Jésus-Chiisl. Il implorait en- leur prédécesseur, se chargea .le rédueatioil
suile la ciémence du [)riiice en faveur de ces d'Apollinaire, l'inslrui'it dans In science do
derniers, qui avaient si bien servi l'empire la religion, et après lui avoir conféré
les
par le secours de leurs prières. Il s'agit, s.'ints ordres l'admit dans son cler<?é.
Ma-
dans ce dernier passaçce, de la pinie miracu- xime, évéque de A'alence, ayant été déposé
leuse obtenue p;ir la ilouzième léf^ion pr^'s- pour ses crimes, Apollinaire fut choisi pour
qne foule composée «3« phrétien;. Lorsque lui succéder, vers l'an 480 Son piemier soin
l'armée romaine, cernée par lesQuadesel les fut de réparer le mal que son prédécesseur
Marcomans, souffrait horriblement, par le avait fait dans le diocèse, et de réformer les
manque d'eau, celle légion, surnommée ilf^- abus qu'il y avait laissé introduire; mais
liline, se met à (renoux el implore le secours ses travaux apostoliques furent interrompus
de Dieu. Aiis^ilôt il tombe une pluie abon- par de fréquentes maladies dont l'une, qu'il
danle, que les Romains, épuisés par la soif, essuya à Lyon, l'an 510, le mit aux portes
reçoivent avec avidité dans leurs casques, el de la morl. Son zèle lui suscita des ennemis
qu'ils boivent sans cesser de eomhaltre, tan- puissants, qui parvinrent à le faire exiler.
dis que les barbares, accablés par la giéie, Etienne , trésorier des finances du roi de
effrayés par les éclairs et les coups de lon- Bourgogne, étant devenu veuf, épousa Palla-
nern-, se sauvaient en désordre. Marc-Au- die, s<eur de sa première femme. Plusieurs
rèle, reconnaissant d'un miracle auquel il évêques s'assemblèrent pour faire cesser ce
était redevable de son salut et de celui de son scandale. Le coupable fut excommunié et
armée, défendit, sons peine de mort, de citer condamné à la pénitence canonique mais il
;

les chrétiens en justice pour cause de reli- refusa de se soumettre au jugement du con-
gion. Quelque lemps après, le feu de la per- cile, et Irouva des protecteurs à la cour du
sécution se ralhuna malgré cet édit; ce fut roi, qui était remplie d'ariens ; et les évê-
alors qu'Apollinaire composa son Apolofjii', ques qui l'avaient condamné furent tous
dans laquelle il rappelle à l'empereur qu'il exilés. On chercha vainement à gagner l'é-
était redevable de l'empire et de la vie aux vêque de Valence, qui était un des plus dis-
prières des soldats chrétiens. On ignore l'ef- tingués d'entre eux il répondit courageuse-
;

fet qu'elle produisit sur Marc-Aurèle; mais ment qu'il n'admettrait jamais à la commu-
il y a lien de croire qu'elle arrêta, en piirtie, nioB Rfieniie, tant qu'il ne se serait pas sou-
la fureur des ennemis du christianisme. Apol- mis à la pénitence imposée. ËnGn, sa con-
linaire conlinua de gouverner tranquille- stance triompha de ses ennemis, et il revint
ment son diocèse jusqu'à sa mort, qui eut dans son diocèse. On assure que Dieu le fa-
lieu sur la fin do second siècle, le 7 février, vorisa du don des miracles, et que ses priè-
jour où il est honoré chez les Grecs. res rendirent la santé au roi Sigismoud, at-
APOLLINAIRE (sainl), martyr en Afrique, teint d'une maladie dangereuse. Ce [nince,
souffrit avec saint Cyiiaque. — 21 juin. apiès avoir abjuré l'arianisme, assembla un
APOLLINAIRE (saini), martyr à Reims, concile à Epaone, en 517, et tous les évêques
où il exerçait les f motions d'exéculeur, fut du royaume de Bourgogne y furent inv.tés.
chargé p;ir le jnge de donner la torlure a Saint .i.poUinaire y assista, et prit part aux
saint Timothée ,
qui venait d'être arrêté règlements qui y furent faits sur la discipline
comme chrétien. Il l'ut tellement frappé deli ecriésiastique, sous la présidence de saint
coiislJince <Ju saint marlyi- et des miracles Avil, sou Irère. 11 était lié d'amitié avec plu-
doni il fut témoin, qu'il se convertit au chris- sieurs illustres prélats des Gaules et surtout
tianisme. Arrêté et ioeart^ré sur-le-cbam[), avec saint Césaire d'Arles qu'il visita pen-
il fui bafiiisé dans sa jirison la nuit suivante dant un voyage qu'il fil à Marseill-. Il mou-
par saint jVlaur, prêtre qui fut mar(yrisé un rut vers l'an 525, et fut enterré dans l'église
jour (ivaiit Apollinaire. Ccliii-ri eut la léte de Saiui-Pierre et de Saint-Paul, situéii dans
lianchée avec saint Timi)lhée, le 23 août de un faubourg de Valence. Son corps, qui avait
l'an 2s7, sous l'empereur Dioclétien et par été transféré dans l'église de sou nom, fut
ordre de Hicliovare préfet des Gaules; ce-
,
brûlé par les huguenots au xvi' siècle. — 5
pendant celte dale n'est pas certaine. On bâ- octobre.
tit sur leur tombeau, près de la ville, une APOLLINAIRE (le bienheureux), abbé du
église où il se faisait be:iucoup de miracles. Mont-Cassin, se rendit célèbre par son zèle
On fit, sous Charletnagne, une translation de pour la discipline monastique. Sur la de-
leurs reliques. Celles de saint Apollinaire mande de l'empereur Louis le Débonnaire,
furent iraiisf.-rées, en partie, à Florines près il fut chargé par le saint siège de seconder
de Liège, vers l'an 1012. — 23 août. les effortsque faisait saint Rennîi d'Aniane,
APOLLINAIRE (saint), sous -diacre de pour la réf rine des maisons religieuses, et il
Triesle, est iionoré à Vérone, où on garde mourut en 828. — 27 novembre.
ses reliques dans l'église de Saint-Ferme le APOLLINAIRE (sainte), /l/)o//mar!.«, vierge,
Grand. — 6 décembre. dune (lesplus illustres familles de l'empire
APOLLINAIRE (saint), évéque de Valence d'Orient, était fille d'Authèine, qui f jt con-
en Daupbiné, niquit vers !e milieu du \' sul en WS et régent de l'empire pendant la
siècle d'une illustre famille de Rome, qui minorité de 'rhéodosc le Jeune* Kllé consa
259 APO A PO 340

ira à Dieu sa virginité, el, fidèl« à son vœu, naissance de la littérature sacrée et profane.
elle refusa sa main aux plus grands person- Apollone, inébranlable dans sa résolution,
nages de l'Elal. S'étant retirée au désert de fut condamné à mort par le sénat et souffrit
Scété, elle y mourut dans la première moitié le martyre vers l'an 186, sous l'empereur
du vsiècle. —
5 janvier. Commoiie. — 18 avril.
APOLLINE (sainte), Apollonia, vierge d'A- APOLLONE (saint), martyr à Terni avec
lexandrie et martyre, plus recomniandable saint Procule el un autre, fut arrêté par or-
encore par ses vertus que p;ir son grand dre du proconsulaire Léonce, pendant (ju'il
âge, fut arrêtée pendant la perséculion qui priait auprès du corps du martyr saint Va-
s'alluma dans celle ville, en 249, sur la fin leiUin, et ensuite décapité. —
\k février.
du règne de l'empereur Philippe. On lui APOLLONE (saint), évêquc el martyr en
cassa les dcnl» en la fr.ippant avec violence Afrique , souffrit avec saint Léonce. 19 —
à la figure; ensuite on la conduisil hors delà mars.
ville, où l'on alluma un grand feu, dans le- APOLLONE (saint), prêtre el martyr à
quel on menaça de la jeter si elle refusait de Alexandrie, fut jelé dans la mer avec cinq
proférer certaines paroles impies. Apolline autres, pendant la perséculion de .Alaximien.
demanda quelques instants, comme pour dé- — 10 avril.
libérer sur le parti qu'elle voulait prendre , APOLLONE martyr à Rome avec
(saint),
ce qui lui fut acconlé. Alors, s'échappant sainte Primitive, e^thonoré le 2.3 juillet.
tout à coup des mains de ceux qui la condui- APOLLONE (saint), martyr en Orient avec
saient, et se sentant embrasée du feu sacré saint l'.uphème, est honoré chez les Grecs le
que l'Esprit-Saint avait allumé dans son \" mai.
cœur, elle se j<'ta d'elle-même au milieu des APOLLONE (saint), martyr en Campanie
flammes. Ses bourreaux deineurèrcnl tout avec sainte Lucie et plusieurs autres, souf-
interdits en voyant qu'elle avait montré plus frit,à ce que l'on croit au commencement
,

d'empressement à soulTrir la mort qu'eux- du IV siècle. —


6 juillet.
mêmc» n'en avaient mis à la lui faiie subir. APOLLONE (saini), martyr à Icône, au
On voit, à Kome, une église très-ancienne, commencement du iv* siècle, termina par le
dédiée à sainte Apolline il y a aussi dans
: suppliée de la croix les combats qu'il eut à
d'autres lieux des églises et des autels qui soutenir pour le nom de Jésus-Christ. 10 —
portent son nom. —
9 février. juillet.
APOLLON (saint), ApuUo , martyr avec APOLLONE (saint), marlyr en Egypte
saint Isace el un autre, souffrit sous Dio- avec saint JVlarcien et plusieurs autres, souf-
cléiien. l'an 302. —
21 avril. frit durant la persécution de Galère. 5 —
APOLLON (saint) , evcque en Orient, est juin.
honoré chez les Grecs le 10 juin. APOLLONE (saint), Apollonius, diacre
APOLLONK (saint), Apolloniui^, l'un des d'Egypte et martyr, se montrait zélé pour
quarante-sept martyrs de Lyon en 177, sous la gloire de Jésus-Christ. Ayant été arrête à
Maic-Aurèle, mourut en prison et il est ho- Antmoé, pendant la persécution de Galère,
noré avec saint Pothin, évéque de celte ville, plusieurs païens s'iillroupèrenl autour de lui
le 2 juin. pour l'insuller. Un fameux joueur de flùle,
APOLLONE (saint), martyr, était un séna- nommé Philémon, poussait l'uulrage envers
leur romain très-versé dans les belles-let- le saint plus loin (|uc tous les autres; il le
tres el la philosophie. Il abjura l'idolâliie el traitait d'impie el de séducteur, digne de
se convertit au christianisme par un elTei de l'exéLralion publique. Apollone ne repondit
la grâce qui le destinait à être un ardent dé- à toutes ses injures que par ce peu de pa-
fenseur de la religion. A peine eut-il connu roles Dieu veuille, mon fils, avoir pilié de
:

la vérité, qu'il s'appliqua, avec succès, à l'é- voua, et ne pas vous imputer tous ces rfj's-
tude de l'Ecriture sainte. 1! vivait paisible, se cou;s / Phili'(uon fut si vivement touché de
livrant à la pratique des vertus chrétiennes celle douceur héroïque, qu'il renonça sur-le-
et des bonnes œuvres, lorsqu'un de ses es- champ au paganisme, el déclara qu'il était
claves nommé Sévère, le dénonça pour
, aussi chréiien. Conduits lousdeux devant le
cause de religion, près de Pérennis, préfet juge, après plusieurs tortures, ilsfurent con-
du prétoire. L'esclave fut condaiiiiiéà mort, damnés à être briilés vifs. Lorsque Apollnne
après avoir eu les jambes cassées, en vertu fut près du bûcher, il fit à Dieu celte prière :

d'un édit de MarcAurèle, qui décernait la Seigneur, ne livrez pas aux bêles les âmes
peine de mort contre lejs accusateurs des qui confessent votre nom, mais manifestez
chrétiens mais
; comme les lois portées
,
voire puissance. Aussitôt un nuage de rosée
contre ces derniers n'avaient pas éie révo- l'environna, ainsi que son compagnon, el
quées, Apollone fut mandé devant le préfet éteignit le feu. Le juge el le peuple, frappés
qui l'exhorla vivement à quitter le chris- de ce prodige, s'écrièrent Le Dieu des citré'-
:

tianisme, afin do conserver sa fortune A sa liens est grand, il est le seul Dieu. Le pr. fet
vie. Ne pouvant l'y déterminer, il renvoya d'Ejiypte, informé du fait, se fit amener le
l'affaire au sénat, pour que l'accusé y ren- juge el les deux martyrs, charges de chaînes.
dit compte de sa fui. Apollone fit, en plein Pendant le trajet d Anlinoé à Alexandrie,
sénat, une excellente apologie de la religion Apollone convertit les soldats de l'escorte.
chrétienne. Saint Jérôme, qui l'avait lue, Le piéfet, ayant essayé vainement d'ébran-
nous apprend que l'éloquence et la soliiiité ler leur constance, et, désespérant do les
>'y trouvaient réunies à une profonde cjn- vaincre, les fil tous jeter daus la mer, vers
21t APO APP m
l'an 311. Quelques jours après, on trouva que de céder. — Ton
désir sera réalisé, lui
«
leurs corps sur le rivage, el ils furent dépo- dit Apollon : il n'en coûtera la vie qu'à toi
sés, par les chrétiens, dans un même lona- seul et ton corps aura le destin que lu mé-
beau, où il s'opérait de nombreux miracles, rites. Au lieu d'avoir la terre pour sépulture,
au rapport de RufGn, qui lui-même avait le ventre des bêtes féroces et les vautours
éprouvé les effets du crédit des saint martyrs lui serviront de tombeau. » Cette menace
auprès de Diou. — 8 mars. prophétique eut aussitôt son accomplisse-
APOl LONE (saint), évoque de Brescia et ment ce fier païen tomba mort el ceux de
:

confesseur, est honoré le 7 juillet. son parti le couvrirent de sable; mais le


APOLLOS ou APOLLON (saint), abbé dans lendemain on s'assura que les bêtes avaient
la Thébaïde naquit vers l'an 316, et dès
, dévoré son cadavre, et à celle vue le bourg
l'âge de quinze ans il se retira dans un dé- tout en'ier se convertit et demanda le bap-
sert où il passa quarante ans scui. Inconnu tême. Saint Apollon vécut jusqu'à un âge
aux hommes. Lorsque Julien l'Aposlat par- tiès-avancé, et il était déjà presque octogé-
vint à l'i'mpire, poussé par une inspiration naire, lorsqu'il reçut la visite de saint Pé-
divine, il reparut dans les licux.hahiiés afin trone de Boulogne, vers l'an 392. Il est ho-
de confondre les prétendus sages do l'Egypte, noré chez les Grecs le 25 janvier.
qui remettaient en honneur les absurdités APOTHÈME (saint), Apothemius, évêque
du pagiinisme. Ayant appris qu'un solitaire d'Angers, florissait dans le V siècle, el il est
avait été arrêté pour être envoyé comme mentionné dans la vie de saint Convoyon,
soldat à l'armée impériale, il se rendit avec abbé de Redon, qui rail une partie de ses
d'autres solitaires à sa prison pour le con- reliques dans son église abbatiale, et il s'y
soler et l'encourager dans son malheur. fil plusieurs miracles par leur vertu. Au x'
Dans le moment qu'il s'entretenait avec lui, siècle, une autre partie des reliques dusaint
l'ofiicier chîirgé de lever des troupes entra évêque lut portée à Paris el placée dans l'é-
dans la prison et l'y enferma avec tous les glise de Saint-Magloire. Il est honoré le 20
autres solitaires, bien résolu de les envoyer novembre.
tous à l'ai niée m;iis le lendemain, au point
; APOTHÈME (saint), Apothemius, évêque
du jour, il leur rendit la liberté en li!ur di- >d'Angers. — 20 novembre.
sant qu'un tremblement de terre venait de APPili (sainte), Appias, épouse de Philé-
renverser sa maison et que plusieurs de ses mon, disciple de saint Paul, et riche bour-
serviteurs avaient été éirasés sous les rui- geois de Colosses en Phrygie. L'Apôtre, dans
nes. 11 lui vint des disciples en si grand nom- l'Épître qu'il écrivit à son mari donne à ,

bre qu'on en compta bientôt jusqu'à cinq


,
Apple le titre de sa chère sœur. Nous lisons,
cents. Us habitaient avec lui sur une mon- dans le Martyrologe romain, qu'elle fut
tagne près de la ville d'Hermopolis et me- , fouettée par ordre du président Artoclès,
naient une vie plus angélique qu'humaine. ensuite enterrée vive jusqu'à la ceinture et
Apollon leur faisait tous les jours des ins- accab'ée de pierres, 22 novembre. —
tructions aussi solides que touchantes, leur APPIEN saint , Appianus , martyr à
( )

parlant surtout de la sainte communion Alexandrie avec saint Mansuet et plusieurs


qu'ils recevaient tous les jours. H les entre- autres, est honoré le 30 décembre.
nalt aussi des suites dangereuses de la tris- APPIEN (saint), martyr à Gésarée en Pa-
tesse, et si quelque frère paraissait moins lestine, né, en Lycie, d'une famille noble et
gai qu'à l'ordinaire, il lui adressait quelques riche, était frère de saint Adèse II alla, très-
paroles, qui avaient la vertu de ramener jeune encore, à Béryte en Phénicie, ville
dans son âme une joie toute spirituelle. renommée pour ses écoles dans lesquelles il
« Que les p.iïens s'affligent , disait-il sou- se livra, avec succès, à l'élude de l'éloquence,
vent ; (jue les Juifs répandent des larmes; de la philosophie et du droit romain. Ayant
que les méchants gémissent; mais que les été éclairé delà lumière de l'Evangile, il prit
justes se réjouissent dans le Seigneur. » Lui- le goût de la retraite t de la prière, ce qui
<

même possédait à un degré éminent celte le préserva des écueils contre lesquels la
joie sainte qu'il prêchait aux autres, et les jeunesse des écoles vient trop souvent f.iire
étrangers le reconnaissaient à la gaieté qui naufrage. De retour dans son pays, il s'ap-
éclatait sur son visage, il fut honoré du don pliqua à convertir ses parents, qui étaient
des miracles, elle démon, qui sortit par son idolâtres mais il eut le chagrin de les voir
;

ordre, du corps d'un possédé, rendit témoi- persister opiniâtrement dans les erreurs du
gnage à ses vertus et surtout à son humi- paganisme, ce qui le détermina à les quitter.
lité. 11 était si humble, en effet, qu'il se ju- Il n'avait que dix-huit ans lorsqu'il alla se
geait indigne d'être compté parmi les servi- fixera Césarée en Palestine, et suivit le cours
teurs de Dieu. Kufin rapporte que deux d'Ecriture sainte que professait saint Pam-
bourgs dont l'un était habité par des païens phllo, homme également renommé pour sa
et l'autre par des chrétiens, ayant eu un science el sa piété. Galère, proclamé empe-
différend, prirent les armes, et l'on était sur reur, en 303, venait de rallumer le feu de la
le point d'en venir aux mains, lorsque le persécution il avait envoyé des lettres aux
:

saint abbé vint à passer. Après s'être in- gouverneurs des provinces et à celui de Cé-
formé du sujet de leur querelle, il les ex- sarée en particulier, pour obliger tous les
horta vivement à la paix. Lechefdes païens, sujets de l'euipire à se trouver aux sacri-
qui éiail l'auteur du (rouble, ne voulut pas fices offerts aux dieux. A ppien n'attendit pas
l'écouter et protesta qu'il mourrait plutôt qu'on l'iulerrogeâl sur ses senlimenls; mais
S4S APR APU 244

il prit .es devants. sans avoir com-


Il sorlil Dijon, ou il résidait quelquefois, et alla se
muniqué son dessein à personne, pas mcme réfugier dans les montagnes de l'Auvergne.
à nous qui demeurions avec lui, dit Eusèbe, Ses- vertus lui eurent bientôtconcilié la véné-
il alla au temple, s'approcha du gouverneur ration publique, el saint Sidoine Apollinaire,
Orhain, et lorsqu'il le vit lever la main pour étêque i!e Clermont, le désigna, en mourant,
offrir le sacrifice, il le saisit par le bras, el pour son -uccesseur. Aproneule lui succéda
l'arrêta en disant qu'on ne devait adorer en elTet, l'an 482, el miurut le ik niai V9l.
que le vrai Dieu, et que le culte des idoles Les fidèles l'invoquèrent comme saint ,
était une Les gardes, indignés
idolâtrie. aussilôl après sii mort, el son culte n'a ja-
d'une telle hardiesse dans un jeune homme mais été int lîrromim depuis. 14- mai. —
qui «avait pas encore vingt ans, le renver- APRONli ou EVUOME (sainte), Apronia ,

sent par terre, l'accablent de coups, le traî- viergi-, na(|iiil dan>i les environs do Trêves,
nent dans une «ibscure prison et lui mettent vers milieu du
le V siècle. Elle sortait d'une
les ceps aux pieds. Le lendemain il fut con- famille distinguée el était sœur de saint
duit devant le gouverneur qui lui fil déchi- livre, évêi|ue(le l'oul, qui lui don la le voile
rer les côtes avec des ongles de fer ce qui ; el la consacra à Dieu. A|)rès une vie passée
mit à découvert ses os et ses entrailles on : dans les exercices de la piélé et la pratique
lui défigura tellement le visage, à coups de des bonnes œuvres, elle mourut à Trêves
verges plombées, qu'il eut été impossible, au commencement du vi' siècle. Sainl Gé-
même à ses amis, dele reconnaître. Ces lior- rard, évêque de Toul, au x' siècle, obtint de
rihles tortures ne purent lui arracher d'au- l'archevêque de Trêves les reliques de
tres paroles celles-ci, qu'il répétait de
que sainte .-Vprône et les plaça dans sou église ca-
temps en temps Je suis le servireur de Jé-
: thédrale. —
15 juillet. *
sus-Christ. Le gouverneur, furieux., lui fit APRONIEN (saint), Apronianus, geôlier à
envelopper lespiedsd'un liiigeimbibéil'huil»', Rome et martyr, était encore païen lorsque,
auquel on mit le feu. La fiainme consuma les tirant de prison le martyr saint Sisine ,
chairs, pénétra jusqu'aux os, el l'on voyait pour le faire comparaître devant le préfet
la graisse distiller comme de la cire fon- Laodice, il entendit ces paroles prononcées
due. Les bourreaux, frappés d'élonnement à par une voix du ciel : Venez, les bénis de
la vued'uneconstanceaussi héroïque, l'eshor- mon Père, possédez le royaume qui vous a été
taient à obéir aux ordres de l'empereur; il préparé dès la création du monde. Aussitôt
leur répondit tranquillement J'adore Jésus- : il crut et fut baptisé; el comme il persévé-
Christ qui est un même Diu avec son Père. rait à confesser le nom de Jésus-Christ, il fut
II fut ensuite reporté dans sa prison. Trois condamné à avoir la télé tranchée, l'an 30^,
jours après, on le fit comparaître, de nou- pendant la persécution de Dioclélieu. 2 —
veau, devant le gouverneur, qui, ne pou- février.
vant vaincre sa résistance, le fit jeter dans APSADE (saint), Apsadius prêtre, est
,

la mer. On vit alors un prodige dont furent honoré sur les confins de l'Égyple el de
témoins tous les habitants de Gésarée. Ap- l'Ethiopie, le 19 janvier.
pien, qui avait de grosses pierres attachées Ai'SEE (saintj, Apseus, diacre et martyr
aux pieds, ne fut pas plutôt tombé dans en Perse, soutînt avec sainl Aïlhalas. —11
l'eau qu'un tremblement de terre ébranla décembre.
toute la ville, et qu'il s'éleva une grande APSELAME (saint), Apselamus, martyr à
tempête les vagues furieuses repoussèrenl
: Césarée en Palestine, soaCfrit pendant la per-
le corps du saint martyr jusqu'aux portes de sécution de Masimiu Daïa, et fut nus à mort,
Césarée, comme si la mer eût refusé de l'en- r.in 309, par ordre de Firmilien, gouver-
gloutir d ins ses abîmes. Toute la popula- neur de la province. —
11 janvier.
tion, accourue pour contempler ce prudige, APT.4T (saint), Aptnlus, évêque de Metz ,

rendit gloire au Dieu des chrétiens el con- florissail dans le vu' siècle. -- 21 janvier.
fessa le nom de Jésus-Christ. Saint Appien APTON (sainl), Apto, est honoré en Espa-
reçut la couronne du martyre, le 2 avril 306, gne le 23 mai.
n'étant âgé que de 19 ans. Quelques au- APTONE saint), Aptotiint, évêque d'An-
teurs l'appellent non pas Appien, mais Âm- gouléme, assista au v* concile d'Orléans, et
phien ou Aphien, 2 avril. — mourut vers l'an o73. — 26 octobre.
APRE (saint), Aper, prêtre, était autrefois APUAN Apuanus, moine de Saint-
(sainl),
honoré à Genève le 4 décembre. Augustin de Pavio, monastère de l'ordre de
APRIL (saint), Aprilis, martyr à Nicomé- Saint-Benoît, florissail dans le viir siècle, et
die avec sninl Servule, souffrit l'an 303 au il est honoré près de Comachiu, dans le Fer-

commencement de la persécution de Dioclé- rarais, le 6 novembre.


tien. —
18 niars. .-\PLLÉE (sainl), Apuleius martyr à ,

APRONCULE (saint), Apntncitlus, évêque Rome, d'abord atl.ichéà Simon le Ma-


s'étail
de Langres, fut élevé sur le siège de cette gicien mais, à la vue des miracles opérés
;

villeaprès le milieu du v
siècle, et il gou- par saint Pierre, il embrassa la doctrine
vernail son diocèse avec autant de zèle que apostolique. Aprè^ le supplice de cet apiilre,
de sagesse, lor-qu'il fnl soupçonné par Gon- il remporlalul'iiiêmc la couronne du m.n tyre

debaud, roi de Bourgogne, de favoriser les sous le consulaire Aurélien. Il lui inhumé
entreprises du r'ii Clovis. Obligé de fuir non loin de la ville. En 872, le pape .\drien
pour échapper à l'injuste resseniimcnt du 11 envoya à Louis II, empereur d'Allema-
prince Uourguigiion, il quitta secrètement gne, les reliques de saint A[iuKe et de saia'
243 AQU AQli US
Marcel, qui avait soiiffirl avec lui. Ce prince leurs biens au soulagement des malades et
les fit placer dans l'pgliso du monastère que des indigents, et leur temps à la pratiqua
l'impéralrice Angilbcrte, son épouse, avait des bonnes œuvres. Saint Eterue évèque
fondé à Plaisance. —
7 octobre.
,

d'Evreux, étant venu à mourir, saint Aqui-


AQllILA (saint), Arjuilu, disciple de l'apô- lin fut élu pour luisuecéder. H fil alors con-
tre saint Paul et époux de sainte Priscille, naître qu'il vivait avec sa femme comme si
élnit juif de naissance. Il quilla le Pont, sa elle eût été sa sœnr. Il remplit, avec fidélité
patrie, pour venir s'établir à Rome où il fa- tous les devoirs de l'épiscopal, se proposant
briquait des tentes. Les juifs ayant été ban- pour modèle saint Martin de Tours, et l'on
nis de cette ville sous le règne de Claude, voyait revivre en^lui les vertus de son prédé-
A(]nila et Priscille quittèrent l'Italie et se cesseur saint Germain d'Auxerre, dont la
fixèrent à Corinthe. Lorsque saint Paul vint mémoire était en vénération. Comme il crai-
dans cette ville, il logea chez eux sans doute gnait que les fonctions du ministère n'affai-
à cause (ju'ils exereaieul la niéme profession blissent en lui la ferveur, il se fit construire
et il les convertit à la religion chrétienne. près de son église, une petite cellule où il
Aquila et son épouse risquèrent leur vie allait, de temps en temps, ranimer sa piété et
pour sauver celle de l'apôtre, et lorsqu'il s'entretenir avec Dieu dans le recueillement.
quitta Corinthe , ils le conduisirent jus- Il priait sans cesse pour les pé<hés de son
qu'à Ephèse, et retournèrent à Rome où ils peuple : il mortifiait son corps par le jeûne
étaient, lorsque saint Paul les salue dans et les austérités, et sou amour pour la pau-
son Epîlre aux Romains. Les Grecs qui vreté éclat lit surtout dans ses habits. Eu
donnent à saint Aquila le titre d'apôire, 689, il assista au concile de Rouen qui avait
l'honorent le i8 juillet, et les Latins le 8 du été convoqué par saint Ansbert, évêque de
même mois. On croit qu'il mourut à Rome, celte ville. Dieu fit éclater sa sainteté par le
où se trouve la plus grande partie de ses don des miracles. Devenu aveugle sur la fin
reliques. — 8 juillet. de sa vie, il n'en continua pas avec moins
AOriLAS (saint), martyr, souffrit avec de zèle ses fonclions é[)iseopales, et cet acci-
saint Diimice et plusieurs autres. 23 mars. — dent loin del'aflliger lui paraissait une grâce
AQUILAS martyr à Philadelnhie,
isaiiit). du ciel, qu'il avait, dit-on, souvent deman-
en Arabie, avec saint Cyrille et quelques dée dans ses prières, afin d'être préservé do
autres, est honoré le l" anûl blendes dangers auxquels l'usage de la vue
AQDILAS (saint), ui.,riyr dans la Thébaï- pouvait l'exposer. Il mourut vers la Un du
de en 311, pemlanl la persécution de Maxi- vii° siècle, vers l'an 684. — li) octobre.
miu II, fut déchiré avec des peignes de fer, AQUILIN (saint), prélre et martyr, d'une
par ordni du président Arrien qui se conver- noble famille do la Frauconie , naquit à
tit ensuite et souffrit aussi le martyre. — Wurlzbourg, et alla faire ses études à Colo-
20 mai. gne. L'évéque de celte ville réleva aux or-
AQDILE ( saint ) , martyr à Trébizonde dres sacres et radmit au nombre des mem-
avec trois autres, est lioiioré chez les Grecs bres de sou clergé. Lorsqu'il eut perdu ses
le 21 janvier. parents, il distribua sou patrimoine aux
AQUILIN (saint), Aquilinus, martyr h Fos- pauvres, et il fut ensuite élu prévôt du clia-
sombrone, avec saint Géminé et trois autres, pilre de Cologne. Après la tiiorl de l'évéque
est honoré le 4 février. il fut choisi pour lui succéder ; mais redou-
AQUILIN (saint), martyr en Isaurîe, souf- tant le fardeau de l'épiscopat, il prit la luite
frit avec saint Victorien. —
16 mai. et vint à Paris, alors ravagé par la peste. Il
AtjUlLlN (saint), martyr à Nyou en Suisse, contribua par ses prières et ses jeûnes, à la
avec saint Bérai le et ijuaire autres, souflrit cessation du fléau ; aussi voulut-on l'élever
sous l'empereur Dioclétien. 17 mai.— sur le siège decette villeqni était vacant. Il fut
AQUILIN (saint), martyr en Afrique, souf- donc obligé de fuir de nouveau et se rendit à
frit la mort pour la foi orthodoxe, avec plu- Pavie, où il se livra à l'étude île l'Ecriture et
sieurs autres, vers la fin du v* siècle, sous apprit l'italien, lllant aile à Milan faire uu
les lois vandales qui étaient partisans dé- pèlerinage au tombeau de saint Ambroise, il
clarés de l'arianisme. —
4- janvier entra dans la congrégation des chanoines de
AtJUILlN (saint), évcque d'Evreux, na- Saint-Laurent, etcoinbatlit avec tant de zèle
quit à Hayeux, vers l'ai\ C20, de parents no- certains hérétiques (jui renouvelaient les er-
bles, qui lui dour.èrent une cxcelleiite édu- reurs d'Arius, qu'il |»arvint a en convertir
cation et qui lui firent ensuite éjjouscr une plusieurs. Les autres, poussés par leur haine
femme digne de lui. Il' servit sous Clovis II contre Aquilin, l'attendirent, ua matin q.ui|
pendant les guerres que ce prince fil aux allait faire sa prière dans l'église Amb.o-
barbares qui menaçaient les frontières de sienncellui percèrent la gorge, d'un coup
ses Etats. La campagne finie, il revenait d'épée. Il fut enterré dans l'église de SaiuL-
dans ses foyers, lorsqu'en passante Chartres Laurent, où so,i tombeau a été illustré par
il y trouva sa femme qui venait au-devant de des miracles. — 2'J janvier.
lui. Ils remercièrent L>icu du bonheur qu'il AQUILINE ( sainte) ,
Aquilina, martyre à
leur accordait de se revoir et résolurent de Roda, près de Giroune en Calol -gue, était la
ne plus vivre (jue pour losorvir, et de pass t mère de saintVielor ie Lévite. Forcée d'assis-
le reste de leurs jours dans (a conlinenee. ter au supplice de son lils avec son man ,
S'étant fixés à Evrea\ ils fireirl de leur
, comme celui-ci es-ajait de s'échapper poui
maison une espèce d'ho|)ila!, employèrent ne pas être téiu lin d'ui aussi douloureux
«47 ARB ARC m
spectacle, elle le retint en disant : « Cher et rempli d'ailleurs de vénération pour les
époux, soyons fermes dans la foi, et mourons vertus du saint, le choisit, en 673, pour rem-
pour Jésu» Christ. » Tous deux se mirent à placer, sur le siège de Strasbourg, l'évêque
genoux pour prier, et c'est dans cette posture Rothaire, (|ui venait de mourir. En 675, ce
qu'ils reçurent le coup mortel, par ordre de prince donna à la cathédrale de Strasbourg
RuOn, gouverneur de la province, l'an 291 la terre de Rouffach et le palais d'isem-

sous le règne de Dioclélien et Maximien. — ,

bourg, avec le territoire qui en dépendait ,


et ce don royal fut fait en considération
22 janvier.
d'Arhogaste. Le saint évêque, après cinq ans
AQLlf.lNE (sainte) vierge et martyre à
,
d'un épiscopai employé à la sanctification de
Biblis en Palestine, n'avait que douze ans
son troupeau, donna, avant sa mort, un rare
lorsqu'elle fut arrêtée comme chrétienne,
exemple d'humilité, en demandant d'être
souflletée, battue de verges et percée avec
enterré hors de la ville, sur une colline où
drs alênes rougies au feu. Ayant élé ensuite
l'on exécutait les criminels; il mourut le 21
frappée du glaive, par ordre du juge Volu-
juillet 078 les miracles ()ui s'opérèrent à
:

sien, lie remporta la double couronne de la


<

son tombeau y attirèrent bientôt l'alfluence


virginilé et du martyre, l'an 293, sous l'em-
pereur Dioclélien. —
13 juin.
des fidèles, et l'on y bâiil une chapelle sous
l'invocation de saint .Michel. Saiiit Florent,
AQUILINIi (sainte), martyre en Lycie fut son successeur, leva son <;orps de terre, et
convertie à la foi avec sainte Nicète par la l'exposa à la vénération publique il fut ;

prédication de saint Christophe martyr , :


transféré, au ix' siècle, dans l'église abba-
elles eurent, l'une et l'autre la tête tranchée. tiale de Surbourg. Deux siècles plus tard,
— 2i juillet. une partie de ses reliques fut placée dans le
AQUILLH fsamfe), Aquilla, martyre à Cé- monastère de son nom, qui venait d'être fondé
sarée en Mauritanie, souffrit avec saint Sé- près de Strasbourg, pour des chanoines régu-
verien, son mari, le sup[)lice du feu. 2.3 — liers de l'ordre de Saint-Augustin; mais les
janvier. luthériens détruisirent, en 1530, le monas-
tère et les reliques qu'il renlcrmait. Saint
.\QUILON (saint), Aqiiilo , confesseur,
honoré autrefois à Genève, le 19 oc-
Arbogdste est patron du diocèse de Stras-
était
tobre
bourg. —
21 juillet.
ARBON (saint), Arbo, est honoré comme
.\K.\BIE (sainte), ilraôia, martyre à Nicée, martyr le 3 mai.
avec saint Theusélas et plusieurs autres, fut ARBUR (saint), martyr avec saint Darius
Jetée dans les flammes pour avoir confessé et plusieurs autres, est honoré chez les Grecs
ésus-Christ. —
13 mars.
le 12 avril.
ARATOK, (saint), prêtre d'Alexandrie et ARCADE (saint), Arcarlius , martyr en
martyr, mourut en prison avec plusieurs au- Afrique, sortait d'une illustre famille, et il
tres. — 21 avril.
habitait la ville de Césarée en Mauritanie,
ARATUS (saint), martyr en Egypte, était lorsqu'éclala, contre les chrétiens, une vio-
un de ces missionnaires q;ii. sous la conduite lente persécution , qu'on croit être celle de
de saint Reconibe, était allé évangéliser la Gallusou cellede Valérien. llquittasa famille
partie septentrionale de l'Egypte. Arrêtés
et ses biens, non par |a crainte des tourments,
par des soldats que le préfet avait envoyés mais pour servir Jésus-Cliristavec plus de li-
à leur poursuite, ils eurent la tête tranchée. berté, et il se relira dans un lieu solitaire où
— 16 janvier.
il vaquait à la prière et menait une vie austère

AHBOGASTE (saint), Arbogai-tus, évêque et pénitente. Le rang distingué qu'il tenait


de Strasbourg, né en Aquitaine vers le mi- dans la ville ne permit pas que sa disparitiou
lieu du vil" siècle, de parents distingues, restât longtemps ignorée le gouverneur,
:

quitta sa famille et son pays, vers l'an G66, informé qu'il ne paraissait pas aux sacrifices,
et se retira dans une forêt àe l'Alsace, à trois envoya à son domicile des soldats qui n'j
lieues d'Hagueneau, qu'on appela depuis la trouvèrent qu'un de ses parents. Celui-ci fit
Forêt-Sainte [Heiligen Forsl), à cause des toutce qu'il put pour justifier l'absence d'Ar-
niiracli's qu'il opéra dans cette solitude, des cade mais les soldats sans s'inquiéter de
; ,

anachorètes qui l'iiabilèrent, cl des monas- ses raisons, le conduisirent au gouverneur,


tères qu'on y construisit. Le premier de ces qui le fil garder étroitement, jusqu'à ce qu'il
nion;istère8, qui prit le miin de Surboiirg, de eût indiqué le lieu où Arcade était caché.
la rivière qui passait auprès, fut fimdé par Arcade ayant appris le danger que courait ce
Arbogaste lui-même il \ joignit une église
; parent à cause de lui, et désirant d'ailleurs
(ju'il plaça sous l'invocation de la Sainte le martyre , s'empresse de revenir à la ville,
'•'ierge et de s linl Martin de Tours. Dago- se présente, de lui-même, au juge et lui dit :

bert II qui venait d'être rétabli sur le-trône « Si c'est à cause de moi que vous retenez
d'Aiistrasie, lui fournit par ses libéralités de mon parent dans les fers, accordez-lui la li-
quoi subvenir aux dépenses de cet établis- berté Je viens vous déclarer qu'il igno-
sement. .Vrbogaste ayant guéri, par ses priè- rait le lieu de ma retraite, et que je suis prêt
res, le prince Sigebert d'une blessure grave à satisfaire en personne, à toutes les ques-
,

(ju'il s'éiait faite en tombant de cheval, pen- tions que vous jugerez à propos de me faire.
«laiit qu'il était à la chasse dans la forêt — Je veux bien vous pardonnera tous di-ux,
d'Ebersinunsler , Dagobert reconnaissant mais à condition que vous sacrifierez aux
de ce miracle opéré en faveur de son fils, dieux. —Qu'osez-vous me proposer ? Cou-
£411 ARC ARC ^>SC

naissez-vous les chrétiens et croyez-vous nèse, avec saint Basile, évoque, et plusieurs
que la crainte de la mort soit capable de autres, souffrit au commencementdu ivsiè-
leur faire trahir leur devoir ? Jésus-Christ est cle. — 4- mars.
ma vie, et la mort m'est un gain inveniez:
ARCADE (saint), martyr, en Afrique, était
lel supplice qu'il vous plaira, jamais je ne Espagnol de nation. Se trouvant en Afriijue
serai infidèle à mon Dieu. » Le jup;e, qui se pendant la persécution des Vandales, et ayant
croyait brave cl qui trouvait que les ongles refusé d'entrer dans la secte impie des
de i'cr, les verges plombées cl le chevalet ariens, il fut d'abord proscrit par le roi (ien-
n'étaient pas suffisants pourassouvirla rage seric, puis envoyé en exil, oiî on le fit mou-
dont il élait animé contre le saint, cherchait rir après d'horribles tourments, l'an 437. 11
dans son esprit quelque supplice extraordi- nous reste une lettre d'Antoine, évêijtie de
naire, inouï. Après quelques moments de ré- Constantine, adressée à'Arcude et à ses com-
flexion, il dit aux bourreaux « Saisissez
:
pagnons d'exil, par laquelle il les félicite de
cet impie; failes-lui voir, faites-lui désirer leur courage elles exhorte au martyre. 13 —
la mort, sans qu'il puisse l'obtenir de long- novembre.
temps. Coupez les articulations de ses mem- ARCADE (saint), évêque de Bourges qui
,

bres, l'une après l'autre, et cela avec tant de florissait dans lapremière partie du vi'^ siè-
lenteur, qu'il aiiprenne ce que c'est que d'a- cle, donna 1 a tonsure cléricale à saint Pa-
banilonner les dieux de ses ancêtres pour trocle, reclus lierri, et quelque temps
en
adorer une divinité inconnue. » Aussitôt les après, il au diaconat. Il mourut en
l'éleva
bourreaux traînent Arcade dans le lieu où 5i5 et son corps fut inhumé dans l'église de
plusieurs martyrs avaient déjà été iminolés. Saint-Ursain ; saint Désiré lui succéda. — l*"'
Arrivé là, !e saint lève les yeux au ciel dont aoiil.
il implore le secours, et présente ensuite le ARCAN (saint), Arcanus, ermite en Tos-
cou, dans la pensée qu'on allait le décapiter; cane, est honoré à Borgo-di-San-Sépolcro
mais bourreaux, se conformant aux or-
les en Italie; il florissait dans le vii° siècle. —
dres qu'ils venaient de recevoir, lui coupent !" septembre.
successivement les arliculations des doigts, ARCANtlÈLE (la bienheureuse), Archan-
des bras et des éjiaules, ils le couchent en- gela, carmélite, née à Trino dans le Monl-
suite sur le dôs et lui coupent celles des Ferrat au commencemenr du xv siècle,
,

doigts de chaque pied, celles des jambes et fit ses vœuv au monastère du Petit-Carmel,
des cuisses. Arcade présentait ses membres, où elle passa saintement sa vie. Elle y
les uns après les autres, avec une patience mourut en 1480 et elle est honorée le 25 jan-
héroïque, et sa langue, qu'on avait oublié
de couper, répétait par intervalles ces paro- ^'aRCHELAIDE ou ARQUELAIDE (sainte),
les Seigneur, enseignez-moi votre sagesse.
: Archelais , dis, vierge et martyre près de
La vue de son corps, qui n'était plus qu'un Noie en Campanie, souffrit avec plusieurs
tronc baigné dans son sang, tirait des lar- autres. Leurs reliques se gardent dans l'é-
mes de tous les yeux. Les assistants ne pou- glise de Saint-Georges à Salerne, où elles
vaient se lasser d'admirer une constance sont honorées le 18 janvier.
dont il n'y avait point d'exemples, et ils con- ARCHÉLAUS (saint) diacre, et martyr à ,

fessaient que le principe en était divin. Ar- Ostie avec saintQuiriace, évênae, et plusieurs
cade, qui vivait encore, après cette horrible autres, souffrit sous le préfet Ulpien, du temps
mutilation, offrait à Dieu ses membres épars de l'empereur Alexandre Sévère. 23 août. —
çà et là Heureux membres, s'écriail-il, c'est
:
ARCHELAUS, (saint), évêque de Cascar
à présent que vous m'êtes chers, puisque vous en Mésopotamie, au iir siècle, occupait paisi-
appartenez véritablement à mon Dieu, A qui blement ce siège, lorsque des soldats de l'ar-
vous avez été offerts en sacrifice l Et vous, mée romaine, qui avaient leurs quartiers dans
ajoula-t-il, en s'adressant au peuple, vo?«s celte ville, firent prisonniers plus de sept
qui avez été spectateurs de celte sanglante tra- mille chrétiens qui, pendant une grande
gédie apprenez que tous les tourments ne
,
sécheresse, s'étaient rendus à un pèlerinage
sont rien pour celui qui envisage unecouronne célèbre, pour demander à Dieu de la pluie.
éternelle. Vos dirux ne sont pas des dieux ; Les soldats offrirent à Archélaus de les met-
renoncez donc à leur culte sacrilège. Il n'y a tre tous en liberté, s'il voulait payer leur
point d'autre Dieu que celui pour lequel rançon. Le saint, que sa pauvreté mettait
je souffre et pour lequel je meurs. Lui seul
dans l'impossibilité de faire, par lui-même,
me soutient et me console dans l'état où celte œuvre de miséricorde , la proposa à
vous me voyez. Mourir pour lui, c'est vivre, Marcel, habitant de Cascar, recommaiidable
et souffrir pour lui, c'est être dans les délices.
par sa naissance et ses richesses, mais plus
Tandis qu'il parlait ainsi, il expira douce- encore par ses vertus et surtout par son im-
ment, le 12 janvier. Les idolâtres ne purent mense charité. Marcel fournit la somme né-
refuser leur admiration à son invincible pa- cessaire. Ce trait di' générosité fit connaître
tience. Les chrétiens glorifiaient Dieu qui au loin Marcel, et l'hérésiarque Manès, ijui
fortifie ceux qui l'adorent et qui l'aiment s'était échappé de la prisim où Sapor 1", roi
;

ils ramassèrent toutes les parties de son de Perse, l'avait fait enfermer, lui écrivit une
corps et les renfermèrcnl dans un même lettre remplie d'éloges, mais dans laquelle il
tombeau. —
12 janvier. insinuait ses erreurs. Manel fil part decetta
ARCADE, l'saint), martyr dans la Cherso- lettre à Archélaus, et ils convinrent entra
351 ARD ARE 252

eux d'attirer Manès y vint 'en


à Cascar. Il son sang. Il souffrit vers l'an 309.— 14 avril.
efTel, et dans les conférences publiques qn'il ARDON, (saint), Arclo, surnommé Sma-
eut avec le saint évé()ue, en 277, il fut ré- ragde, abbé d'Aniane, se mit sous la con-
duit au silence cl couvert de confusion. S'é- duite de saint lienoit <l'Aniane, qui lui denna
tant réfugié à Uiodoride, dans le tiiéine dio- l'habit religieux, et (|ui lui eonfia ensuite le
cèse, le curé du lieu cul recours à son évé- gouvernemenl de son monastère lorsqu'il ,

que et le pria de lui suggérer des réponses fut placé, vers l'an 815, à la lèlc des monastè-
capables de confondre ciil hérésiarque. Ar- res lie l'empire, par Louis le Débonnaire.
chélaùs lui envoya un précis de lai^ous qui Saint Ardon écrivit la Vie de son maître, el
démontraient l'inipiélé et re\lravagance du mourut le 7 inars de l'an 8i3. 7 mars. —
système de Manès, cl se rendit lui-même à .\RKAP1LK (sainte) , vier^^e et martyre,
Diodoride, où il remporta une nouvelle vic- était Tune des compagnes de sainte Ursule
toire sur l'erreur. 11 écrivit ensuite en sy- et fut martyrisée avec elle. Elle est honorée
riaque riiisloire du maniciiéisme qu'il avait à Saint-Hubert dans les Ardennes. —21 oc-
été à portée de connaître à fond. Cet ou- tobre
vrage, qui fut depuis traduit en grec et en AR^T,E (saint, vlre^M/.« , marlyr à Rome
laiin, a fait placer saint Archéiaus au nom- avec saint Dacien, fut inhumé sur la voie
bre des auteurs ecclésiastiques par saint Jé- —
Appieiine. 4- juin.

rôme. 2G di'cembre. AKÈIjK, ou AREY, (saint), Aregius, évo-
ARCHÉLAUS (saint) martyr avec saint,
que de Nevers dans le vi' siècle, succéda à
Cyrille el un autro, est honoré \c k mai.t Rustique, et assista an concile d'Orlé;!ns en
ARCHÉLAUS (saint), martyr eu Afrique, 549, ainsi qu'à celui de Paris en 531. Il mon-
soulTrit avec sainte Felicissime. 5 mai. — tra beaucoup de zèle pour extirper de son
AKCHlNlME(saint),j4rc/(ùu>nus, martyr en diocèse les restes de l'idolâtrie et pour faire
Afriqup.étaitdela villedeMasculaeuNuinidie. disparaître l'hérésie et le vice. Il mourut
Ayant élé arrêté pour la foi catholique en i57, le 16 août, vers l'an 638, après avoir désigné
par les ordres de (jeuseric,roi des Vandales, pour sa sépulture une chapelle de Desize,
qui persécutait avec un acharnement inouï petiie ville de sou diocèse sur la Loire. 16 —
tous ceux qui ne voulaient pas embrasser août.
l'ariaiiisme, il résista courageusement tous
i .\UÈS (saint), martyr à Ascalon en Pales-
les nioyen"* qu'on employa pour le séduire, tine pendant la persécution de Slaximin II,
et après d'horribles tortures il fut condamné fut livré aux flammes par ordre de Firmi-
à avoir la tête tranchée. Déjà le bourreau te- lien, gouverneur de la province, l'an 308.—
nait le glaive levé pour le frapper, li)rs(|u'on 14 décembre.
se décida à lui laisser la vie, non par huma- ARÈSE (saint), Aresius, martyr en Afri-
nité, mais parce que les ariens n'aimaient que, souffrit avec saint Rogal et quinze au-
pasà faire des martyrs, de peur que leurcause tres.— 10 juin.
nedevini trop odieuse. On ignore eequ'Aicbi- AKÉT.XS (saint) martyr à Rome souf-
, ,

nime devint dans la suite mais le litre de ;


frit avec cinq cents autres. l"" octobre. —
martyr que l'Eglise lui donne el le culte ARE TAS (saint), prince arabe et martyr,
qu'elle lui rend, prouvent qu'il persévéra était gouverneur de Nai;ran, aneienue capi-
jusqu'à la fln dans la loi de Jesus-Christ. — tale de l'Yémen, lorsque le juif Duncan, qui
29 mars. s'était proclamé roi des Homériles et qui se
ARCHIPPE (saint), Archippus, fut quel- proposait d'e\lerminer tous les chrétiens de
que temps le compagnon de saint l'aul dans se» Etals, vint meiire le siège devant celle
ses travaux l'Apôtre l'ail mention
: de lui ville. .Ma;s voyant, après plusiiurs assauts,
dans son Épitre à IMiilémouet dans celle aux qu'elle pouvait faire une longue résistance,
Colossicns. —
2(t murs. il (It dire aux habitants qu'il ne leur serait
ARCONCE (saint), Arcontius , martyr à fait aucuH mal,s'ils voulaient lui ouvrir les
Capoue, souffrit avec saint Quioce el un au- portes. Cette propositi m
l'ut acceptée mal-

tre. —5 septembre. gr •
représentations d'.\rétas, qui n'avait
les
AUCOLs (saint), Arcontius, évoque de Vi- aucune confiam-e dans les promesses de
viers, fl.irissait sur la fin du vir siècle et Duncan; ce. ui-ei ne fut pas plulol entré dans
fut massacré vers l'an 800, pour avoir dé- la ville qu'il mit tout à feu «là sang. Tous
fendu avec zèle les libertés de sou église. c»ox des habitants qui ne voulurent pas em-
Son corps, honoré dans l'égli.se de Saint- \'iu- brasser le judaïsme furent massacrés. Lors-
cent, qui est la caihé Irale, fut brillé par les qu'Arelas lïit conduit devant le tyran, celui-
calvinistes au xvi' siècle. 8 janvier.— ci l'insulta >-ii lui disant que le Christ a\ait

.\UDAlNti, (saint), in/agnai, abbé à Tour- Irahi la (onfiance qu'il a\air mise en lui.
nus, florissuit dans le xi' siè< le el mourut en « Ueniez-le donc, ;;jouta-t-il, afin d\ pargner
1036. Ses reliques ont été iHustrccspar plu- à votre vieillisse le châtiment que je vais
sieurs miracles. —
11 lévrier. faire subir à ceux qui s'obstineron. à roire i

AUDALION (sainli, martyr, était un ba- eu lui. » Le magnanime vieillard, qui a^ait
teleur qui, jouant sur le théâtre les cérvi- quatre-vingt-quinze ans, non-seulement ne
monies des chrétiens, et contrefaisant k=s se laissa pas ébranler, mais il adressa une
martyrs au milieu des lorlures, fat tout à all'tcntion cpcrgiqnc A tous les chrétiens
Coup changé de telle soi le qu'il en prouva qui se Irouraieui présents, pour leseshoiter
ensuite la sainteté, non-seuleiuciil par ses au martyre. Duncan les cond"aiiina à luor'. et
paroles, mais encore par le témoignage de les fil conduire sur le bord d'un torrent,
J53 ARI ARI iSI
avec ordre de les éijorger et de jeler leurs ' diesel, des bénéfices; mais lorsqu'il
y eut des
corps dans l'eau. Arélas fut exécuté le pre- églises vacantes, il recommença d'en faire
un
mier, et ensuite 3i0dcs principaux habitants, indigne trafic. Alors Ariald envoya au pape
l'an 623. Quelques années après, saint Eles- son ami sainl Herlembaud, pour lui signaler
baan Ut bâtir sur le lieu de leur supplice celte rechute dans la simonie. Herlembaud
une éaliseen leur honneur.— 24 octobre. rapporta une sentence d'excommunication
AREZ (saint), est houoré à Montpellier le contre l'archevêque. Celui-ci ameuta le peu-
17 mai. ple dans l'église, et, dans le tumulte, saint
AHGÉE (sainl), /Irg-ens, martyr à Tomes, Ariald fut blessé près de la balustrade où il
dans le Poul avec saint Narcis-e, son frère, priait. Lorsqu'il fut guéri de ses blessures,
fut décapité vers l'an 321, pendant la per- il se mit en route pour Rome ; mais arrêté
en

sécution de l'empereur Licinius. 2 janvier. chemin par des émissaires de Guy, il fut con-
ARGENIS (sainte), martyre en Ethiopie, duit sur les bords du lac Majeur et tué par
est honorée le 13 juin. deux clercs, qui le mutilèrent horriblement
A15GYMIKE (saint), Argymirus, moine et avant de lui arracher la vie, l'an 1066. Dix
martjr à Gordoue, avait exercé dans cette mois après, son corps fut trouvé au fond
villa un emploi considérable. Eu ayant été du lac et rapporté en grande pompe à Milan.
dépouillé par les Maures, à cause de sa reli- 11 resta exposé dans l'église de Saint-Am-
gion, il profila de celte disurûce pour em- broise, depuis l'Ascension juscju'à la Pente-
brasser l'état monastique, (domine il prêchait côte, et loin de sentir mauvais, malgré les
avec zèle les véritis chrétiennes, quelques chaleurs et le long séjour qu'il avait fait
musulmans l'accusèrent devant- le cadi, d'a- dans l'eau, il exhjlail, au contraire, une
Toir traité Mahomet d'imposteur et de pro- odiiur suave. ensuite enterré dans l'é-
Il fut
fesser la divinité de Jésus-Christ. Il fut donc glise de Sainl-Celse, el, l'année suivante,
mis en prison, et le cadi n'ayant pu lui arra- Alexandre déclara martyr.
II le 27 juin. —
cher, par les tortures, un acte d'apostasie-, le ARlliEKT évêque de Tortone, en
(sainl),
fit transpercer d'un coup d'épéu, l'an 856, llalie, est honoré le 5 mai.
sous le roi Mohamed, (ils et successeur d'Ab- ARIEN (saint), Ariamis, martyr à Alexan-
dérame II, qui continuait la persécution drie, exerçait à Anlinoé les fondions de juge,
commcHcée par son père. Son corps fut in- el il venait de condamner saint Apollone el
humé dans l'église do Sainl-Aci.scle, près du saint Philémon à être brûlés vifs. Les deux
tombeau de saint Parfait. 11 est mentionné martyrs élaient près du bûi her allumé, lors-
par saint Euloge dans son Mémorial des que sainl Apollone fil à Dieu celte prière
saints. —28 juin. Seigneur, ne livrez pas aux bêles les âmes
:

ARIADNÉ (sainte), Ariadna, martyre en qui confessent votre nom, mais manifestez
Phrygie, souffrit vers l'.in 130, sous le règne votre puissance. Aussitôt un nuage de rosée
d'Adrien. —
17 septembre. l'environna, aiusi que son compagnon, et
ARIALD (saint), Aiialdus, diacre et mar- éteignit le feu. Aiieu frappé de ce prodige
tyr, né dans un bourg près de Milan, après s'écria :Le Dieu des chrétiens est grand il ;

ses premières études, vint en France et fré- est le seul Dieu. 11 lui conduit à Alexandrie,
quenta les écoles de Laon et de Paris, où il avec les deux martyrs, par ordre du préfet
Se rendit très-habile dans les sciences divines d'Egypte qui, ne pouvant vaincre leur con-
ethumaines. De retour dans son pays, il tut stance, lesGl jeler dans la mer, vers l'an 311,
fait diacre et obtint un canonicat. S'étant pendant la persécution de Maximin. ^8
livré au ministère de la prédication, il se Ht mars.
entendre surtout à Milan, oii ses discours ARIGE (saint), Arediits, ou Aregius, évéque
étaient fort S'elant élevé, un jour,
suivis. de Gap, était fils d'Aprocasiusel de Sent pronia,
contre les désordresdes clers , l'arche- distingue^ i'unel l'autre par leur noblesse. Il
vêque Guy lui fil des ré|irim,iu es sur son naquit à Ghâlons-sur-Saone vers l'an 53o,
zèle et rialla ensuite jusqu'à l'excommunier. el fut baptisé par le bienheureux Didier, évo-
Alors Ariald se rendit à Home près du pape que de cette ville, qui se chargea du soin de
Etienne IX, qui leva l'excommunicaliou et son éducation. Arige Ut, sous un tel maitre,
le renvoya à Milan, l'exhortant à conlinuer de grands progrès dans la piété et dans les
ses efforts pour la réformalion du clergé de sciences. Il mérila, par ses goûts vertueux
celle ville. Ariald se mit à at'aquer publi- et pur rmnocence de ses mœurs., d'être élevé
quement la simonie qui enlach;iil l'archevê- au saceriioce. 11 fut ensuite, pendant plu-
que et la plupart des prêtres milanais. 11 y sieurs années, curé de la paroisse de Morgey,
avait dix ans qu'il coiubatlait avec un cou- dans le diocèse de Clermont en Auvergne.
rage intrépide pour la cause lie Dieu et de Sagittaire, évéque de Gap, ayant été déposé
son Eglise, lorsqu'il obtint enfin la palme du pour ses crimes, dans le concile tenu à Châ-
martyre, qu'il désirait avec ardeur. Chaque lons en 579, Arige fut élu pour lui succéder.
fois (ju'il rencontrait un vrai serviteur de Arrivé dans son diocèse, il y trouva de
Dieu, il lui disait Je vous en conjure, par
: grands désordres à réprimer et des abus gra-
Jesus-Clirisl, de lui demander la grâce de ves à détruire, ce qu'il fit avec autant de zèle
sceller de mon sang sa parole que je prêche : que de succès. Il exhortait les pécheurs à la
sa deiuaiide fut enfin exaucée. L'arche- pénitence, encourageait les faibles et entre-
vèc.ue Guy avait promis, avec scrinrnl, au tenait les justes dans la persévérance. Il atta-
léj^at du pape, le B. i'ierre Daniien, de ne cliail une grande importance à l'éducation
plus heu acceplcr pour la collaliua des or- des jeunes cl«rcs ^ui devaient, dans la suite.
S55 ARl Aim SS6

procurer de bons ministres à l'Eglise, et, statue de Diane. Il partit d'Ephèse avec saint
tout en travaillant à la sanctitication de son Paul pour se rendre à Corinthe et de là à
troupeau, il s'appliquait aussi à la sienne Jérusalem. Il le suivit également dans son
avec ardeur. affiiKoanl son corps par les mor- voyage de Home, où il partagea sa captivité.
tifications et les piaiiiiues austères de la pé- On ignore ce qu'il devint après la mort de
nitence. En 58i, il assista au concile de Va- saint Paul. Les Grecs, qui l'honorent le 14
lence, et l'année suivante, au concile de Ma- avril, lui donnent le titre d'apotre et de mar-
çon. Il fit en iiOS le pèlerinag;e de Home, pour tyr et le font évéque de Thessalonique. —
visiter li's tombeaux des saints apôtres, et k août.
fui accueilli avecdislinction par le p.ipe saint AUISTE (saint), Arislins, évéque en Syrie,
Grégoire le Grand, qui conçut pour Arige conlessa la foi de Nicée sous l'empereur
une amitié si étroite qu'ils ne purent se (juit- Constance et mourut dans le milieu du IV
tersans verser dos larmes abondantes. Siiint siècle. —3 septembre.
Grégoire lui écrivit ensuite plusieurs lettres AUlSrE (saint), .4)i,'î^(s, est honoré chez
remplies d'éloges et de témoignages d'alTec- les Ethiopiens le 19 septembre.
tion <lans l'une il lui permet, ainsi qu'à son
: AKISTE (saint), était originaire de Béryle
premier diacre, de porter Ta dalmatiquc dont en Syrie, et il est aussi honoré chez les Ethio-
l'usage n'était i)as encore connu dans ce siè- piens. — 24- avril.
cle. On croit qu'il mourut la même année ARISTEE ou ARECE (saint), AriiUus, l'un
que saint Grégoire, c'est-à-dire, l'an GOi, des quarante-sept martyrs de Lyon, mourut
âgé d'environ soixante-neuf ans. Lorsqu'il en prison l'an 177, sous l'empereur Marc-
se sentit près d'expirer, il se fit porter devant Aurèle. —
2 juin.
l'autel de saint Eusébe puis s'élant mis sur
;
AHISrEE (saint), évéque de Capoue, et
la cendre, il reçut le viatique du corps et du martyr, souffrit l'an 303, pendant la persé-
sang de Jésus-Christ, qui lui fut administré cution de Dioclétien. Il y a dans sa ville épis-
par Isicé, évéque de Grenoble. 11 est honoré copale une église magnifique qui porte son
dans la Provence et le Uanphiné. Il y a près nom. —3 septembre.
deGrenolile une paroisse qui s'appelle Sainl- ARISTIDE (saint), Arislides, Athénien qui,
Arey, nom sous lequel saint Arige est connu s'élant converti au christianisme, en devint
dans plusieurs provinces. —
l*^' mai. un des plus zélés défenseurs. II présenta à
AIUGE (saint), évéque de Lyon, succéda l'empereur Adrien une Apologie de la reli-
à Secondjn, l'an 003, et, la mémo année, il gion, contenant un traité raisonné de notre
présida le concile de Châlons-sur-Saône où croyance, et il prouva, par un discours élo-
saint Didier de Vienne fut injustement déposé quent, en présence d'Adrien lui-même, la
et envoyé en exil. On ignore quelle part divinité de Jésus-Christ. Il mourut dans le
Arige prit à cet acte d'iuiquité, qui lui est II' siècle. —
31 août.
reproché par quelques historiens. Peu de ARISTION (saint), Aristinn, l'un des soi-
temps après, il fut envoyé par Thierri, roi xante-douze disciples de Notre-Srigncur, est
de Bourgogne, en ambassade près de Belte- honoré à Salamine, dans l'ile de Chypre, le
ric, roi d'une partie d'Espagne, pour deman- 22 février.
der en mariage la princesse, sa fille; mais ARISTOBDLE (saint), Aristobuliis, disciple
on ignore si la négociation réussit. Après la des apôtres et martyr, prêcha l'Evangile en
défaite de Théodehert, roi d'Austrasie, on divers lieux et souffrit ensuite le martyre,
retrouve à Metz un évéque du nom d'Arige, sans qu'on sache en quel pays. 15 mars. —
qui donna un coup de pit^^d à saint Uoniaric. ARISTOCLÈS (saint), prêtre et martyr à
Etait-ce l'évéque de Lyon ? Les uns disent Constance, dans l'ile de Chypre, souffrit sous
qu'il était mort, les autres lui imputent en- l'empereur Galère. 23 juin.—
core cette brutalité. Ce qui inclinerait à croire ARISTON (saint), Arislo, martyr à Rome,
i]ue l'on a chargé mal à propos sa mémoire, fut inhumé près de cette ville. —
13 décembre.
c'est qu'il est honoré comme saint dans le ARISrON (saint), martyr en Afrique, souf-
diocèse de Lyon, où on lui rend un culte pu- frit l'an 230, pendiint la persécution de Dèce
blic. Il mourut à l'âge d'environ cinquante et fut l'un des compagnons de saint .Mappa-
ans, et son corps fut inhumé dans l'église du lique. Son nom nous a été transmis par saint
monastère de Saint-Just, qu'il avait fondé. Cyprien. —
17 avril.
Il est nommé dans le Martyrologe de France, ARISTON saint), martyr dans la Campa-
sous le 10 août. nie avec plusieurs autres, souffrit l'an 286,
ARILLE (s.iint) Agricola, évéque de Ne-
, pendant >'i première persécution de Dioclé-
vers, florissait sur la tin du vi^ siècle et n)ou- tien. — 2 juillet.
rut en o9^. Il est honoré dans cette ville le ARISTONIQUE (saint). Ariatoniats, mar-
26 février. tyr à Méliline en Arménie avec saint Hermo-
AKION (saint), /Irio , martyr à Sébaste gène et plusieurs autres, est honoré le l'J
souffrit avec saint Décron. —
22 mars.
,

avril.
AUISTAIUJUE (saint), Aristarcints, disciple ARMENTAIRE (saint), Artnentarius, pre-
de saint Paul, était juif et originaire de Tlies- mier évéque d'.Vnlibes en Provence, adonné
salonique.il accompagna, à Ephèse, l'apôtre sou nom à une ancienne église de Dragui-
dos nations et y resia deux ans avec lui, par- gnan, où l'on célèbre sa fête de temps immé-
tageant ses travaux et ses dangers il faillit
: morial. —
30 janvier.
être massacré au milieu de l'émeute excitée ARMEN l'AIRE (saint) évéque de Pavie, et
par un orfèvre de cette ville, au sujet de la confesseur, florissait au conunencemenl du
257 ARN ARN 258
VIII' siècle, et mourut en 730, — 30 janvier. les soins de sainte Scariberge. 11 s'est formé,
ARMOGASTE (saint), Armogasles, confes- dans le lieu où il souffrit, une petite ville
seur, était revelu de la dignité de comte, et qui porte son nom. — ISjuillei.
possédait une charge importante à la cour ARNOUL (saint), évéque de Metz et soli-
de (jenseric, roi des Viindulcs en Afrique. taire, né au château de Lay, à quelques
Ce prince arien excita, en 't57, une cruelle lieues de cette ville, vers l'an 57.5, sortait
persécution contre les catholiques, et le d'une des premières familles de l'Austrasie, el
comte Arinogaste fut une des premières vic- fui instruit avec soin dans toutes les sciences
times de sa fureur. Genseric, après l'avoir qu'on étudiait de son temps. Son mérite, sa
dépouillé de sa charge, le fit serrer avec des capacité pour les affaires et sa valeur le firent
cordes qui se rompaient toutes les fois que parvenir aux premières dignités sous le roi
le saint levait les yeux vers le ciel; ensuite Théodebert, qui le fit gouverneur de six
on le pendit par un pied, la léle en bas ; il provinces. Théodebert ayant été vaincu et
parut aussi tranquille dans celte position détrôné en G12 par Thierri son frère, et celui-
que s'il été couché sur un bon lit. Théu-
eiit ci étant mort, l'année suivante, Clotaire
doric, ûlsdu roi, voulait qu'on lui tranchât la devenu roi de toute la France, traita Arnoul
tête; mais un prèlre arien, qui se trouvait avec la plus grande distinction et lui fit les
là, le fil changer d'a\is. Si vous lui faites offres les plus brillan'es; mais le saint, qui
couper la télc, dit-il au prince, ceux de son dans sa jeunesse avait formé le projet de se
parti riionoreronl comme martyr, et noire faire moine à Lériiis, et qui nourrissait tou-
cause en soujfrira. Aruiogasle fut donc con- jours le désir de quitter le monde, en trouva
damné aus micies, dans la lîisacène; on le l'occasion au moment où il s'y attendait le
relégua, plus lard, dans le voisinage de Car- moins. Le clergé et le peuple de Metz l'élu-
tilage, oii on l'employait à la garde des trou- rent pour évéque, et Clotaire, "qu'ils prièrent
peaux , occupation bien vile aux yeux du de ratifier cette élection, acquiesça à leur
monde pour un homme aussi disliiiguequ'Ar- demande, tout en regrettant la perte d'un
mogasle, mais bien noble aux yeux de la homme qui lui eiit été si utile dans le gou-
religion pour laquelle il souffrait. Quelque vernement de ses vastes états. Arnoul se vit
temps avant de mourir, il prédit l'heure de donc obligé d'accepter un fardeau qu'il re-
sa mort, et désigna le lieu où il voulait être doutait d'autant plus qu'il était plus digne de
enterré. 11 alla ensuite recevoir dans le ciel le porter; el Dode, sa femme, de qui il avait
la récompense des sacrifices qu'il avait faits eu deux enfants, saint Clou, qui fut depuis
pour la foi et des tourments qu'il avait en- évéque de Metz, et Anségise, qui fui l'un des
durés. — 29 mars. ancêtres de Charleinagne, prit le voile de re-
ARNOALDE (saint), Arnoaldus , évéque ligieuse dans un monastère de Trêves. II fut
de Metz, (lorissail sous Théodebert 11, roi sacré l'an 614-, el (juoique dans le siècle sa
d'Auslrasie, sur la fin du v" siècle, et mou- vie eût été celle d'un saint, il redoubla en-
rut vers l'an 610. 11 y avait autrefois, près core ses austérités, ne quittant jamais le ci-
de Sarrebourg, une collégiale qui portail son lice et passant (luelquefuis jusqu'à trois
nom et qui fut détruite par les Luthériens jours de suite sans manger, et encore ses re-
au conmiencemeiil de la réforme mais l'é-
; pas ne se composaient ordinairement que
glise fut respectée. On croit qu'il y avait fondé de pain et d'eau. Ses propres revenus et ceux
une communauté de clercs, et qu'il y fut en- de son évêché étaient consacrés au soulage-
terré. Ouehiues auteurs le fout père de saint ment des malheureux et à des œuvres de
Aniould, mais le l'ait n'est pas certain. 9 — bienfaisance, et l'on ne pouvait comprendre
octobre. comment il pouvait suffire à des aumônes
ARNOLD (saint), ^rnoW.'fs, confesseur, était aussi abondantes. Clotaire, qui n'avait con-
Grec d'origine et musicien de profession. 11 fut senti qu'à regret à son élection, ne voulut
un des ornenienis de la courde Charitmague pas se priver de ses conseils et de son expé-
qui l'est mail beaucoup à cause de l'innocence
i rience, el lorsqu'en 622 il eut rétabli en fa-
desesmœurs et deses vertus, donlUi plus re- veur de Dagoberl son (ils,. le royaume
,

marquable était sa charité pour les pauvres. d'Auslrasie, il nomma luleur du jeune prince
Il édifia longtemps le villagede Genetwillers, et régent du royaume Arnoul et le bienheu-
où il avait fixésa demeure, et qui fut depuis reux Pépin de Landen. Les grandes occupa-
appelé de son nom Arnold-Villers. M mourut tions que lui Imposait sa double charge d'é-
au commencement du ix' siècle. —
8 juillet. véque et de ministre d'Ktat faisait soupirer
ARNOUL (Maint), Arnulphus, missionnaire Arnoul plus vivement que jamais après la
et martyr, était engagé dans les liens du ma- solitude; mais ce ne fut qu'en 629 qu'il pat
riage, mais il se sépara de sainte Scariherge, faire agréer à Clotaire sa démision. Comme
son épouse, du consentement de celle-ci, ses diocésains lui témoignaient par leurs lar-
pour entrer dans la cléricature cl se faire mes le regret de perdre un si bon père, il dit à
prédicateur de l'Evangile. Il s'appliqua sur- la foule des malheureux qui s'étaient réunis
tout à la conversion des Francs, qui étaient pour assister à son départ « Cessez vos gé-
:

restes idolâtres après le baptême de Clovis. missements et vos pleurs Dieu vous don- ;

Ses travaux apostoliques lurent traversés nera un pasteur qui aura pour vous des en-
par de grandes contradictions qui se termi- Iraillesde miséricorde et qui vous secourra
nèrent par le martyre. 11 fut mis à mort dans dans vos nécessités. « Ce pasteur, c'était saint
la forêt d'Yveline, sur la fin du V
siècle ou (loéric. qui fui nommé peu de temps après.
au commoncement du vr, et il fui iuhuraépar Saint Arnoul se relira sur une menlagne
Kî ARN ARN 200
voisiné du monasli^ro d'H.ihRnd, on du ?.iinl- en Flandre, était écuycr d'un seigneur du
Mont, alors î^oiivorné p.ir s.iiiil Romarii;. pays. Les ennemis de son mailre l'ayant
Comme ils s'étaient roiiiiiis à la cour de saisi, le pendirenl à un «ibel, dans le viii'
Tliéodcberl.la sainlp aniilic qui les avait unis siècle, et les miracles qu'il opéra après sa
dans le monde nefil que croître dans la soli- ninrt le firent liomirer comme martyr. Ses
tude. Comme deux monlagnrs qu'ils ha-
les reliques, qui étaient l'objet de la vénération
liitaienlétaii'nt très rappiochéos, pour faciliter des hilèles. furent entièrement dis|iersces par
les fréquentes visiies qu'ils se faisaient mu- les hérétiques (la lis le XV i' siècle.— 29 janvier.
tucUeiticnt, iisfiront construire dans la val- ARNOUL (saut), martyr, en Champagne
lée profonde qui sépare ces deux éminenc.es vers la fin du v siècle, était fils de Hugues,
une chaussée qui existe encore et qui est comte de Chaumontois, et descendait, par
connue dans le pays sous le nom de Pont son père, de saint Arnoul, évoque de Aletz.
des l'ées. Quand s.iinl Arnoul ;irriva dans Ayant été massacré par des scélérats, la
sa solitude avec quelques moine- qui venaient comiesse l'^e, sa mère, le lit enterrer dans
parta{,'er son genre de vie, il y trouva des l'abbaNede saint Arnoulde .Metz. Ses reliques,
rcllnles que saint Komaric avait fait cons- portées depuis à l'église abbatiale de Mou-
truire pour le saint évoque et ses compa- sou, furent placées dans une chilssc d'argent,
pnons. Arnoul y ajouta un hospice pour sous II- grand autel. — 2.'J avril cl 3 octobre.

des lépreux : il les servait -ouvent à table ARNOUL (sainl), évoque de Soissons, né
et les soignait de ses propres mains. Ce dé- au commencement du xr siècle, d'u\ie ia-
vouement sublime envers îles infortunés inille noble et riche, embrassa d'abord la

qui inspiraient une répulsion universelle, profession militaire, et servit avec distinc-
joint à des austérités extraordinaires et au liousoiisles rois de FranceRobert et Henri I".
4on des miracles, le mirent en grande véné- 11 quitta ensuite le parti des armes pour se

ration dans le pays. Pendant sa dernière retirera l'abbaye de Saint-Médard de Soissons


maladie, saint Uomaric no le quitta plus. où il prit l'habit religieux. Lorsqu'il se fut
Quelques heures avant sa mort, saint Arnoul ex-rcé quelque temps à la vie monastique, il
lui dit «Vous qui êtes l'ami de Dieu, priez
: obtint de son abbé la permission de se ren-
Jésus-Christ pour moi, car c'est aujourd'hui fermer dans une cellule du voisinage, et là
que je parailrai devant mon juge, et que de- il n'eut presque plus aucune communication

viendrai-je? Je n'ai rien f lit de !iou dans ma avec les hommes, ne s'occupant que de la
vie et je suis chargé de fautes pour lesquel- prièie et des pratiques de la pénitence. Il y
les je vous prie d'implorer la clémence di- avait trois ans et demi qu'il habitait sa cel-
vine. » C'est tiens ces sentiments de piété lule, ;,)rsqu'en 1082, le clergé et le peuple
qu'il mourut, le l(i août otl. Saint Romaric de Soissons le demandèrent pour évoque aux
fit transporter le corps de son ami dans son Pères du concile qui se tenait alors à Meaux.
monastère d'Habend, et l'année suivante, Les députés du concile étant venus lui faire
saint Goéric, évêque de Metz, accompai^né part de son élection, il leur répondit : « Lais-
des évoques de Verdun et deToiil, vint cher- sez uu pécheur offrir à Dieu quelques fruits
cher ces précieuses dépouilles et les recon- de pénitence, et ne forcez pas un homme tel
duisit à Metz. Cette translation se fit avec une que moi à se charger d'un fardeau qui exige
grande solewinité et fut illustrée par plusieurs tant de sagesse. » Il finit cependant par se ren-
miracles. Le saint corps fut déposé dans dre aux vil es instances qu'on lui fil, et
l'église des apôtres et comme cette cérémo- remplit saintement les devoirs de l'épiscopat.
nie eut lieu le 18 juillet, c'est en ce jour Mais l'impossibiliié de remédier à des abus
que saint Arnoul est nommé dans le Mar- graves et la crainte du compte qu'il aurait à
tyrologe romain. Sa V'ie a été écrite par s,iint rendre à Uieu pour lui et pour son troupeau
Croeric, son successeur sur le siège de Metz. le décidèrent à quitter ^on siège. Il fonda en-
— 18 juillet. suite un monastère à Aldcnbourg aujour-
,

ARnODL (saint), évêque de Toul au milieu d'hui Oudenbi/urg en Flandre. Il .s'y relira
du IX' siècle, se distingua par ses vertus et et y mourut sur la cendre et le cilice, l'an
surtout par la fermeté avec laquelle il s'op- 1087. Il fut enterré d .ns l'église de Saint-
posa au divorce de l'emiierenr Lolhaire, qui Pierre. L'an 1120, révé(|ue de S àssons se
voiulait répudier ïhietberge pour épouser trouvant au concile de Beauvais, demauda
Vaidrade. Le prince, irrite de la résistance que son saint prédéci'sseur fut levé de terre,
d« saint évêque, dépouilla son église d'une cl présentant aux Pères du concile le livre
partie de ses Idens. Mn 8G9, il assista, à qui contenait la Vie de sainl Arnoul, il leur
Metz, au eoaronnemenl deCharles le Chauve, ceriiia que tout ce qui y était rapporte était
avec six autres évéqucs, cl il mourut deux véritable, et les pria d'examiner son con-
ans après, l'an 87t. —
15 novembre. tenu. « Si le corps de mon prédécesseur
AHNOUt. (saint), évêque de Gap en Dan- était dans mon diocèse,ajoula-l-il,il ya long-
phiné, avait d'abord été religieux du monas- lem|>s (juil ne serait plus en terre. On fil
tère de la Trinité, à Vendôme. Il csl honoré droit à sa demau'le, et le concile fit savoir
à Rome mourut dans cette
et l'on croit qu'il à l'abbé (l'Oudenbourg le jour qu'on irait
riUeoùil était alléun pèlerinage on
faire lever solennellement de terre le corps saint ;

106â. Il y a, piès de Vendôme, dans le dio- ce qui fut fixé au 1" mai del'annéc suivante.
cèse de bloiSjUue paroisse qui porte son nom. On le plaça dans une châsse et on l'exposa
— 19 septembre. à la vénération des fidèles dans l'église de
ARNOUL (sainl), martyr près de Chisoing Saint-Pierro d'Oudentourg. —
15 août.
,

861 ARS ARS 969


AKNOUL ou ARNOlD (saint) ,' Arnolaus,
, que l'heure du désastre allait arriver, il cou-
archevéï^ue de Mayenci! el in.irlyr, élail pré- rut à l'église et exhorta le clergé el les fidèles
vôt du chiipilre de celle ville lorsqu'il fut élu à se mettre en prières pour apaiser la colère
archevêque en llaS. Il y avait déjà (luelques céleste ; mais on ne voulut pas croire au mal-
années qu'il ij-ouvernait son diocèse, lorsqu'il heur qu'il prédisait, et personne ne s'en ef-
s'ék'va entre lui et les bourgeois de la ville fraya. Voyant qu'on n'ajoutait pas foi à ses
une discussion au sujet de certains privilèges paroles, il retourna dans sa tour, et se pros-
que cenx-ci revendiquaient au détriment ternant la face contre terre , il pria Dieu en
des droits du prélat. La querelle ayant déjré- attendant l'heure fatale et lorsqu'elle fut
;

néré en émeute, Arnoul fut massacré dans le arrivée, de violentes secousses ébranièrent
cloître de Saint-Jacques, l'an 1 160. Son corps, loute la ville, dont une partie ne fut plus
aprè^ avoir été traîné nu dans les rues, fut l'instant d'après, qu'un monceau de rumes.
jelesur un fumier, ensuite mis en morceaux Des feux Souterrains consumèreut ce qui était
et enseveli sans honneurs. L'empereur Fré- resté debout, et la tour qu'habitait Ars;ice
déric B;irbcrousse, qui affectionnait le saint fut seule épargnée. On s'y réfugia en foule ,

archevêque, résolut de tirer une vengeance et on le trouva mort, dans l'attitude d'un
éclatante de ce meurtre horrible. S'élant homme qui prie. Tout ceci arriva le 2ï août
re«du à Mayence, l'an 116.3, il condamna à 35S; mais c'est le 16 du même mois que saint
mort exécuter les trois principaux au-
et fit Arsace esi honoré. — 16 août.
teurs Qt raser le cloître de Saint-
du crime, ARSALÈOE (saint) Arsnles , edis est ho-
, ,

Jacques qui en avait été le théâtre, anéantit noré chez les Copies le 9 janvier.
tous les privilégies de la ville et fit démolir ARSÈNE saint ) , Arsenim , martyr à
(

ses remparts. Saint Arnoul est honoré comme Alexandrie , fut arrêté comme chrétien pen-
martyr, à Mayence le 1" juillet. , dant la persécution de Dèce , et conduit de-
ARNTON (saint), évéque de Wurtzbourg, vant le magistrat chargé de faire exécuter
en Allemagne, se distingua par ses vertus et les édits du prince contre le christianisme. Sur
se rendit célèbre par la reconstruction de sa son refus persévérant de sacrifier aux dieux
cathédrale. Il fui massacré par des scélérats, ilfutlivré à de cruelles tortures et condamné
à laule! même, pendant qu'il disait Li mi-sse, au supplice du feu, l'an 2't9. —
iï décembre.
et il est honoré, comme martyr, le 13 juillet. ARSÈNE (saint) diacre et anachorèlc en
,

ARONGE (saint), Aruntins , martyr à Po- Egypte, né à Rome en 351, d'une famille
tenza , dans la Basilicale, était fils de saint alliée à des sénateurs illustres, reçut une
Boniface d'Adrumèle et de sainte Thècle. excellente éducation, et montra, dès' sa jeu-
ConduiH à Carthage avec son père, sa mère nesse, beaucoup d'ardeur pour la pratique de
et ses onze frères, pendant la persécuiion de la vertu et pour l'étude des sciences. 11 ac-
Dèce, il confessa Jésns-Christ, et après avoir quit une profonde connaissance des auteurs
vu mourir la plus grande partie de sa famille, grecs et latins, et s'appliqua avec succès
il fut relégué en Italie avec trois de ses frè- à l'étude de l'Ecriture sainte. Etant entré
res Honorât, Fabricien el Fortunalien, par
, dans le clergé, il fut fait diacre, et vivait re-
ordre du juge \'alérien. Ils turent décapités tiré à Rome, avec sa sœur, lorsque l'empe-
à Potenza, «i leurs reliques se gai-dent à Bé- reur Théodose, qui Cherchait un précepteur
névenl. —
2S août. pour ses enfants, s'adressa à Gratien. empe-
ARl'JN [fiainl] , Arpinnu , évéque , honoré reur d'Occident, le priant de consulter l'évê-
à Naples, se rendit célèbre par sa sainteté et que de Rome sur le choix qu'il devait faire.
ses miracles. —
9 novembre. Le pape, qui élait alors saint Dainase, parla
ARP0LL1N (sailli), ArapoHinius, martyr d'Arsène comme de quelqu'un qui avait tou-
en Egypte, avec trois autres, est honoré chez tes les qualités que Tliéodose demandait.
les (irccs, le 5 septembre. Gratien l'envoya donc à t^onstantinople en ,

ARl'OTE (saint) ^r/)oi«s , confesseur a


, 383, et Théodose le reçut avec distinction ,

Alexandrie, est honoré chez les Grecs Je5juil. l'eleva à la dignité de sénateur et ordonna
,

ARPYLE {sainl), Arpi/tn.i, solitaire et mar- qu'il lui respecté comme le père di; ses fils ,
tyr, était (lOth de nation. Il souffrit la mort dont il l'élalilissail tuteur et précepteur. Il
pour la foi, sur les bords du Danube, avec lui donna un train magnifique , et attacha à
plusieurs autres, l'an 370. Il fut brûlé dans son service renl domestiqui'S richement ha-
une église à laquelle on mil le feu, pendant billés. L'empereur étant un jour allé voir les
la persécution do tyran Vinguric. 26 m.irs. — princi'S, pendant le moment de la leçon , et
AHS\CË(saint), ArsdtiMS, confesseur, élait les ayant trouvés assis, tandis qu Arsène
Persan de nation et porta les armes dans sa leur parlait deliout, il en fut si mécontent ,
jeunesse. 11 occupiiit la place d'intendant du qu'il les priva pour quelque temps des mar-
domaine impérial lorsqu'il embrassa le
, ques de leur dignité, et ordonna qu'à l'ave-
christianisme, et il confessa Jésus-Christ, nir ils fussent debout et Arsène assis pen-,

vers l'an 320 pendant la persécution de


,
dant la classe. Les embarras et l'assujétisse-
l'empereur Licinius. 11 renonça ensuite à menl attachés aux fonctions d'Arsène toiitri-
son emploi pour mener la vie de reclus dans buèrent encorç. à augmenter l'inclination
une toiir de Nicomédie, et sa sainteté éclata qu'il avait toujours eue pour la solitude. Les
bientôt par des miracles et par des révéla- tifres et les honneurs dont il était comblé lo ,

tions. Il en eut une entre autres, qui lui fit


, luxe et la pompe qui l'environnaient, ciaient
connaître que la ville de Nicomédie serait pour lui un fardeau insupportable. 11 cher-
détraite par an tremblement de terre. Lors- chait une occasion de rompre Ses chaîne!
£65 ARS ARS 264
brillantes qui l'attachaient à la cour, et il la rivait souvent de tenir jambes croisées.
les
trouva enlin. Arcade, l'un de ses élèves, Les supérieurs, qui le respectaient beaucoup,
ayant commis une faute grave, il l'en punit ne voulurent pas l'en reprendre en public,
scvèrtmenl mais le jeune prince, irrité par
;
dans la conférence où les frères étaient réu-
le châliment, n'en devint que plus opiniâtre. nis mais l'abbé Pémen ou Pastor, convint
; ,

Alors Arsène, ne sachant que résoudre, pria avec un frère qu'il croiserait lui-même les jam-
Dieu de lui faire connaître sa volonté, et bes, et qu'on l'en reprendrait cociime d'une
une voix lui répondit « Arsène, fuis la com-
: chose contraire à la modestie religieuse. Le
pagnie des hommes, et tu seras sauvé. » Il frère reçut la réprimande, sans rien dire pour
obéit sans délai à celte voix du Ciel, s'em- s'excuser, Arsène comprit que c'était une
barqua sur un bâtiment qui faisait voile pour leçon indirecte qu'on lui donnait, et il en pro-
Alexandrie , d'où il se rendit au désert de fila pour se corriger. Pour se punir de la
Scélé, pour y vivre en anachorète. C'était magnificence dans laquelle il avait vécu à la
en SOIp qu'il quitta la cour de ïhéodose, cour, il voulut être le plus p;iuvrement ha-
après y avoir passé onze ans , et il en avait billé de tous les moines de Scété. Pendant
alors quarante. Arrivé dans la solitude, qu'il s'occupait à faire des nattes avec des
après laquelle il avait tant soupiré, il con- feuilles de palmier, il avait dans son sein un
sulta de nouveau le Seigneur dans la prière, mouchoir dont il se servait pour essuyer les
et une voix lui répondit « Arsène : luis ; , larmes abondantes que l'esprit de componc-
garde le silence , et sois en paix c'est là le ;
tion lui faisait continuellement répandre. Ja-
fondement du salut.» En conséquence, il mais il ne changeait l'eau dans laquelle il
se retira dans une cellule écartée pour ,
faisait tremper ses feuilles de palmier; quoi-
n'être exposé à aucune visite il ne voyait ; qu'elle fût corrompue il se contentait d'en
;

même que rarement les autres anachorètes. verser d'autre par-dessus, lorsqu'il n'y en
Lorsqu'il était arrivé à l'église, distante de avait plus suffisamment et comme on lui en
;

trente milles de sa demeure, il se plaçait der- demandait la raison, il répondit : Je dois, par
rière un pilier, afin qu'il ne vît personne et- celte mauvaise odeur, expier la sensualité
que personne ne le vît. Théodose, afiligé de qui m'a porté à user de parfums, quand j'é-
sa fuite , fit faire, sur terre et sur mer, les tais dans le monde. 11 se réduisit à la pau-
perquisitions les plus actives pour découvrir vreté la plus absolue, afin d'expier, disait-il,
sa retraite mais sans aucun résultat. Ayant '
, son ancien goût pour les superlluités, et ayant
appris plus tard qu'il était dans le désert de été atteint d'une fièvre violente, il se trouva
Scété, il lui écrivit pour se recommander à ses réduit à recevoir, par aumône, les secours
prières, et pour mettre à sa disposition les im- qu'exigeait sa position, el il en remerciait
pôts de l'Egypte, l'auiorisagl à les employer, Dièu, regardant comme un bonheur l'extrême
soit à pourvoir aux besoins des monastères, dénuement dans lei)uel il se trouvait. Sa ma-
soit à soulager les pairvres. Arsène se con- ladie fut longue, et pour qu'il lût plus facile
tenta de répondre de vive voix à l'envoyé de de le soigner, le préire du désert le fit trans-
l'empereur : « Je prie Dieu qu'il nous par- porter dans sa propre maison, près de l'é-
donne à tous nos péchés. Quant à fiiire des glise on le coucha sur un petit lit, fait de
:

distributions d'argent, je n'y suis plus pro- peaux de bêtes ; et un des moines qui était
pre, étant déjà mort au monde. » Lorsqu'il venu le visiter, se scandalisa de le voir ainsi
s'était présenté aux supérieurs des solitaires couché avec un oreiller sous sa tête. Alors
de Scélé, les priant de lui permettre de ser- le prêtre l'ayant tiré à part lui demanda ,

vir Dieu sous leur conduite on le confia à , quelle profession il exerçait avant d'être
saint Jean surnommé le Nain
, qui , le soir ,
moine, o J'étais berger, répondit-il, et j'avai»
venu s'assit avec les Irères pour prendre un
, beaucoup de peine à vivre. » « Eh bien, re- —
peu de nourriture, affectant de ne faire au- prit le prêtre, l'abbé Arsène que vous voyez
cune attention à Arsène, qu'il laissa debout là, était, dans le monde, le père des empe-
au milieu de la communauté. Pendant le re- . reurs ; il avait à sa suite cent esclaves ha-
pas , saint Jean jette à terre devant Arsène billés de soie , et ornés de bracelets et de
un morceau de pain, et lui dit avec un air ceintures d'or ; Il était mollement couché sur
d'indifférence qu'il peut manger s'il en a en- des lits magnifiques pour vous , qui étiez
;

vie. Arsène se couche par terre et mange en berger, vous vous trouviez moins à l'aise
cette posture. Saint Jean, charmé et édifié qu'ici. Le bon moine, touché de ses paro-
''

tout à la fois de la manière dont il avait subi les, se prosterna en disant « Pardonnez-
:

ces deux épreuves n'en exigea pas uivé


, moi mon père, j'ai péché, et je reconnais
troisième avant de l'admettre. « Allez, dit-il qu'.Vrsène est dans la vraie voie de l'humi-
aux frères retournez dans vos cellules avec
, liation. » Il se retira ensuite extrêmement
la bénédiction du Seigneur,, et priez pour édifié. Un des officiers de l'empereur ayant
nous. Cet homme est propre à la vie reli- apporté à Arsène le testament d'un sénateur
gieuse. » Arsène se liistingua bientôt par sa qui était son parent, et qui l'avait institué
ferveur et par son humilité. Dans les com- son héritier, le saint allait déchirer cet acte,
mencements il se permettait, sans \ penser,
, lorsque l'officier, se jetant à ses.])ieds, le
certaines choses dont il avait contracté l'ha- pria de ne pas le faire, sans quoi il l'expose-
bitude dans le monde, et qui, quoique inno- rait au danger de perdre la vie. Arsène ne
centes en elles-mêmes auraient pu dénoter
, le déchira point, pour ne pas exposer l'of-
dans un solitaire de la légèreté ou de l'im- ficier, mais il refusa d'accepter ce qui lui
raorlification ainsi, par exemple, il lui ar-
; était légué. Je suis mort, dit-il, avant mon
s«s ARS ARS 266
parent, et je ne pnis, par conséquent être , faisaient en commun. L'abbé Marc lui ayant
son héritier. Ses jeûnes étaient poussés si demandé, un jour, au nom de tous les ermi-
loin, qu'on ne tui envoyjiil. par an, que la me- tes, pourquoi il évitait ainsi leur compagnie:
sure de blé appelée ihaliin,et, non-seule- )) Dieu sait combien je vous aime tous ré-
ment elle lui suffisait, mais il rn f.iisait en- poiidil-il mais je sens que je ne puis être
;

core part à ses disciples , lorsqu'ils venaient tout à la fois, avec Dieu et avec les hommes'
le visiter. Si on lui apportait quelque fruit et il ne m'est pas permis de quitter l'un pour
nouveau, il en goûtait en rendant p;râces à converser avec les autres. Saint Jean Cli-
Dieu, et n'en mangeait qu'autant qu'il fal- maque qui le propose comme un modèle ac-
lait pour lie pas trop se si\:gulariser. Il pas- compli et qui le compare à un ange, dit que
sait soiwent toute la nuii en oraison, et s'il fuyait la compagnie des hommes avec
lorsque le sommeil l'accablait, il dormait tant de soin, ce n'éiaii pas par misanthropie,
quelques instants assis, cl reprenait ses exer- mais pour ne pas perdre de vue son Dieu^
cices. Daniel, un de ses disciples, rapporte dont la pensée liabituelle inondait son âme
que, tous les samedis, il commençait, au cou- de délices inelTaliles. Cet isolement ne l'em-
cher du soleil à prier, les mains élevées vers pêchait pas cependant de converser quelque-
le ciel, el qu'il ne cessait ce saint exercice fois avec les frères et de leur donner des le-
que le lendemain lorsque les rayons du so-
, çons de spiritualité, lorsque l'occasion s'en
leil venaient lui donner dans la figure. Il présentait. L'on trouve plusieurs de ses
avait avec lui deux disciples qtii étaient maximes dans celles des anciens Pères, celle-
chargés des aflaires du dehors, Alexamire et ci entre autres je me suis toujours un peu
:

Zoïle. Plus tard, il en admit un troisième repenti d'avoir conversé avec les hommes,
niiminé Daniel. Tous les Irois devinrent cé- et jamais d'avoir gardé le silence. Il se disait
lèbres par leur samlelé, et les Vies des Pères souvent à lui-même, pour s'exciter à la fer-
(iu désert parlent souvent d'eux avec éloge. veur : Arsène, pourquoi es-tu venu ici ? »
Il

Arsène ne consentait (lue difficilement à re- On lui demandait un jour pourquoi lui qui ,

cevoir la visite des étrangers, ne voulant, était si versé dans les sciences, consultait un
disait-il, se ser\ir de ses yeux que pour con- moine qui n'avait aucune teinture des let-
templer le ciel. Théophile, palriarche d'A- tres : X Je sais les sciences des Grecs et des
lexandrie, étant allé le voir avec un officier Romains, répondit-il, mais je n'en suis pas
et quelques autres personne*, le pria de les encore à l'A B C de celle des saints, dans
entretenir sur des choses relatives au salut. laquelle ce prétendu ignorant est un maître
Arsène leur demanda s'ils étaient résolus à consommé. » Il craignait tellement le péché
faire ce qu'il leur dirait, el lous ayant ré- de vaine gloire, que quoiqu'il eût une pro-
pondu affirmativement « Eh bien dil-il, je
: , fonde connaissance de l'Ecriture et des maxi-
vous prie, en quelque lieu que vous appre- mes de la perfection chrélienne, il évitait
niez que je demeure, de m'y laisserlranquille l'occasion de parler sur ces matières préfé- ,

et de vous épargner à vous-mêmes la peine rant, par humilité, écouter ceux qui en par-
de venir me visiter. » Théophile lui ayant laient. Evagre de PonI, qui, après avoir brillé
fait demander, une autre fois, s'il lui ouvri- à Conslanlinople par son savoir, s'était re-
rait sa porte, en cas qu'il vînt le voir : « Oui, tiré dans les déserts de Nitrie, témoignait au
répondit-il, s'il vient seul ; s'il est avec d'au- saint sa surprise de ce que tani de savants
tres personnes, je sortirai d'ici pour me re- ne faisaient aucun progrès dans la vertu ,
tirer ailleurs. » Une dame roinaine, no'umée tandis qu'un grand nombre d'Egyptiens, qui
Klélanie, avait fait le voyage d'Egypte ex- ne savaient pas même lire, parvenaient à un
près pour voir Arsène, el, par le moyen du si haut degré de contemplation : « Ce (]ui fait
même patriarche Théophile, elle le rencon- que nous n'avançons pas dans la venu, dit
tra lorxju'il sortait de s.i cellule, et se pros- Arsène, c'est que nous nous contentons de
terna à ses pieds. Le saint lui adressa ces cette science extérieure dont le propri' est
paroles : « Une femme ne doit pas quitter sa d'enller le cœur, au lieu que ces bons Egyp-
mai>on vous avez traversé de vastes mers
: tiens sont convaincus di; leur ignorance, de
pour pouvoir dire à Home que vous avez vu leur faiblesse et de bur misère, el qu'ils par-
Arsène, et pour inspirer par là à d'autres la lent d<' là pour travailler à acquérir la vertu. »
curiosité d'en faire auianl. «Mélanie, toujours Souvent il s'écri.iit, les larmes aux yeux:
prosternée et toute confuse, le conjura de se «Seigneur, ne m'abandonnez pas je n'ai ;

souvenir d'elle et de prier pour son salut. rien fait encore qui puisse vous être agréable,
« Je prie Dieu , répliqua le saini, qu'il me mais je vous conjure, par votre infinie misé-
fasse la grâce de ne me souvenir jamais de ricorde, de m'assisler, afin que je commence
vous. » Mclanie partit , très-afllig* e de celle présentement à vous servir avec fidélité. »
dernière réponse, dont elle fil part à Théo- Ces larmes, qu'il ne cessait de verser, avaii^nt
p! lie, à son arrivée à Alexandrie. Le pa- leur source dans l'ardeur avec laquelle il sou-
triarche la consola, en lui expliquant les pa- pirait sans cesse ajjrès les biens éternels, et
roles d'.Vrsène. « Il prie, lui dit-il, d'oublier dans cet esprit de componction qui lui faisait
votre personne, parce que vous êtes une déplorer continuellemenl ses faules passées,
femme; quant à votre âme , ne doutez pas ainsi (lue les nianquemenis légers dans les-
qu'il ne la recommande fortement à Dieu. » quels la fragilité le faisait encore tomber tous
Jamais Arsène ne visitait aucun des frères les jours, il trouvait dans ces larmes une
en particulier, se contentant de se trouver douceur inexprimable, comme il était facile
avec eux aux conférences spirituelles qui se de s'en apercevoir à cette sérénilé majes-
DlCTIO^N. HAGIOGRAPHIQUE, l.
267 ARS ART 268

tueuse qui brillait sur son visngc. Il y avait que je suis saisi de crainte, et même que
dans toiil son cxu'rii'ur (iucl(|ue cliosc de cé- celle crainte ne m'a point quitté depuis (\ua
leste qui coiiiniaiidaii la v<'iic>atioii il était : je suis venu dans le désert. » Ce sentlmeiil ne
grand cl bien fait; seiiliMnenl, sur la lin de sa l'empêcha point d'être calme el rempli de con-
vie, le poids des années l'avait un pou courbé : fiance en Dieu au moment de sa mort, qui arriva
ses cbcveux étaient devenus l)liincs ainsi que vers l'an 'l'VO: il étaitâgédequatre-vingt>quinze
sa barbe, qui lui descendait jusqu'à la cein- ans, el il en avait passé cinquante-trois dans
ture, ce qui cimlriliuaii encore à lui donner le désert. L'abbé Pénien l'ayant vu expirer,

un aspect plus vénérable. Quelqu'un l'ayant s'écria « Heureux Arsène, d'avoir pleuré
:

consulté sur le meilleur nio\cn de se déli- sur lui-même tant qu'il a été sur la terre 1

vrer d'une lintation violente, occasionnée ceux (jui no pleurent point en celte vie, pleu-
par des pensées impures, leçul cette réponse : reront éicrnellemenl dans l'autre. » 19juil. —
« Que fin ni les MadianilrsVIis parèrent leurs AHS'iNE (ï-ainl) premier archevêque de,

filles, et les cnnduisirent aux Israélites, sans Corlou , llorissait dans le ix'- siècle, el il est
toutefois faire violence à ceux-ci ceux d'en- : honoré chez le'i Grecs le l'J janvier.
tre rux (jui traitèrent 1rs M.idi;iniles avec sé- AU TAXE saint), Àrlixes, martyr en Afri-
(

vérité, et qui liivènnl dans leur sang leur que, brûlé vif avei plusieurs antres, l'an 203,
perfidie et leurs criminels desseins, ne toni- sou'i reiu|iereur Sévère. — 9 janvier.
bèient point dans le crime. Gonduisoz-vous AKTÉMAS (saint), disciple de saint Paul ,

de même à l'égard de vos mauvaises pensées ;


fui envoyé dans l'île de Crète par cet apôlre,
repoussez-les vi;;' ureuscnient et punissez- , pendant l'absence de Tito, qu'il retint auprès
vous vous-même d'avoir seulement été ttnié de lui à Mcopolis. On ne sait ce qu'il devint
par une révolte indéiibéréc de la cliair. » Il après cette mission, laqueile prouve qu'il
avait toujours pré-enies à l'esprit la pensée avait toute ta confiance de saint Paul. Les
de la mort et la crainte du jngcnienl aussi : (îrecs i'itonorenl le 30 octobre.
Théopbile patri.jrcbe d'Alexandrie, étant
,
AKTLME (sainl), Aiteinius, martyr à An-
sur le point d'expirer, s'écria « Heureux : tioche, avait pris dans sa jeunesse lo parti
Arsène, d'avoir toujours eu ce ujoment de- des armes, el s'élail élevé par son mérite aux
vant les yeux » Il avait
I pour principe premiers grades militaires sous Cons antin ,

qu'un moine ne doit point se mêler d'alTaires le (irand. Il fut nonimé, sous Constance, due
lenipirelles ni jamais s'informer de ce qui d'Egypie, c'est-à-dire connnandant des trou-
se passe dans le monde. Il passa quaranie pes de Cette rovince. Ce prince arien le char-
|

ans dans le désert de Scélé, excepté que V(>rs gea de plusieurs commissions, entre autres
l'an 393, il fut obli[,'é d'en sortir pour qucl(iue de la rechorciie de saint Athaiiaso, caché dans
tenips, à cause d'une irruption des Maziques, un monastère de l.ib3e, ce qui le fil soup-
peuple barbare de la Lybie. Aussitôt (jue le çonner de n'être pas bien Oisposé en sa fa-
danger fut passé il revint à sa cellule qu'il
,
veur mais il est certain qu'il n'approuva ja-
;

quitta pour toujours vers l'an 4-3i, à cause mais l'hérésie, el son ailachemeni à la loi
d'une seconde iriupiion de (es mêmes bar- catholi(]uc pa ut avec celai sous Julien l'A-
bares qui massacrèrent plusieurs ermites : postat. Les païens d'Igypie l'ayant accusé
il se retira d'abord sur le roc de Troé, nommé d'avoir dénioii leurs teini>b's el br se leurs
aussi réira, près de Mempbis, où il passa dix idoles, Julien le fit com;>araitro devant <ui,à
ans, ensuite à Canope près d'Alexandrie; Aniiochc, l'an 3G2; cl sur cette simple accusa-
mais les distractions que lui causait le voisi- lion, c<' prince, qui en voulait déjà à Arièiie,
nasse de cette ville l'obligèrerit de retourner pirce qu'il lui avait reproche sa haine con-
à 'l'roé où il mourut. Se sentant i)rès de sa tre les chrétiens le condamna , l'an 362, à
,

fin, il dit à SCS ilisciples : « Je pue \otr<ï ciia- perdre la têie, après lui avoir failsul ir d.vers
rité de m'accorder une chose : c'est ((u'aprés tourments. Les Grecs honarent saint An-
ma mort vous vous souveniez de moi dans le tème comme un des grands martyrs. 20 oct. —
saint sacrifice; si dans ma vie, j'ai fait quel- AUTÈ.ME (
saint), Aitemins, evêquo d'.Vu-
que bose d'agréable à Uleu, puissé-je, par
( vergne, d une famille il:usire, s'ei-il t-aché :

sa miséricorde le retrouver » Comme ses I au parti de .\la\ime, qui >e lit roclamer oai- j

disciples fondaient en larmes il ajouta , : pereur en 383, et qui tenait sa cour à Trêves.
n Mon beure n'est poiet encore venue qi.und ;
Ayant élc envoyé par le prince en Ks|>agne,
elle le sera, je vous en inslruiiai; mais si il fui alaque dune
fièvre violente, lorsqu'il
vous souffrez qu'on sar le comme relique passait par la ile épiscopa e d'.Vuvergne, et
\

quelque cbose de ce qui est à moi, vous en re- il était sur le point de mourir, lorsque sainl

poiidrcz au tribunal do Jésus-Christ. » Ceux- Népolien, evêque d'Auvergne, le guéril en


ci lui deniau'ièreiit, en pleurant « Comment : l'oignant avec le sainl chrême. Artème, pé-
ferons-nous pour vous inliuuier avec les cé- nélié de reconnaissance et docile aux ins-
rémonies ordinaires ? car nous ne savons iruclions de Népoiien, renonça aux sjran-
comment on enterre les moris ? Allacliez- — deurs mondaines, et après s'être dépouillé do
moi une corde aux pieds, répondil-il, et traî- ses biens, il entra dans le clergé d'Auvergn»
nez mon cadavre sur le haut de la montagne dont il devint le modèle. Il mérita de succé-
où vous le laisserez. « (domine il versait des der à sainl Népolien, qui mourut vers l'an 388,
larmes pendant son agonie, un des frères lui et le disciple retraça dignement les vertus ej
dii :« Pourquoi pleurez-vous, mon père? vous les exemples de son saint maitre. I! mourut
êtes donc comme les autres hommes qui crai- sur la Un du iv siècle, et il eut pour succes-
nent de uiourir? —
J'avoue, répuodil Arsèue, seur saint Venérand. 24^ Janvier. —
,

269 ASA ASC 270


ARTÉMIS (saint), A ri emius, martyr dans admirer par sa science, par sa piété et par
le diocèse d'Amiens, soulTiil avec s;iiiil Justi-, son zèle pour annoncer la parole de Dieu.
son frère, et il est honoré à Monlchel près Il disait souvent que ceu\ qui s'opposent
à
de Coiichj', le 1" octobre. la prédication de la parole divine sont en-
ARTÉAlON (saini), évêque de Sélciicie, est vieux du salut des âmes. Il écrivit des canons
honoré c'iez les Grecs le 2i mars. ou règlements pour son église, et quelques
AUTÉ.MON (saint), prêlre de Laodic e et ouvrages, entre autres une Vie de saintKen-
martyr l'an o03, sous l'empereur UioL-lélicn ,
tigcni, son prédécesseur. Il mourut sur la Gq
termina par le supplice du feu les divers du vr siècle, et le siège d'Elwy porta depuis
tourments qu'il eut à subir pour la foi. 8 oct. — le nom de Sainl-Asaph. —
l^' mai.
AKTHAULD ( le bienlieurcux ), Arthntdits, ASCABAN (saint), Ascaranus, est honoré
évoque de IJelley, entra dans l'ordre de Saint- en Ethiopie le 16 mars.
Bruno, et fonda la Chartreuse d'Arvières ASCHU'iO.N saint], soldat et martyr en
(

près de Genève. On le lira de sa solitude pour Elhio[)ie, esl honore le 1" juin.
le placer sur le siège épiscopal de Helley, et AStii.AS i'saini), surnommé Sabin, martyr
il mourut l'an l'iOG. Les miracles opérés à près d'Antinoé en Egypte, eut les membres
son lomtieau lui attirèrent la véncralion des déchirés et (ut jeté dans 1" Nil, vers l'an 311,
fidèles, et il est hoi:oré comme bienheureux sous l'empereur Maximin II, par ordre du
dans son ordre. — (J octobre. président Arien, (pii, s'élanl coiiverli, souf-
AHTHÉLAI K (sainle), Artlielaïs, vierge de frit aussi le martyre quel(|ue temps .iprès.
Bénéveni, tlorissait dans le vi" siècle, et mou- Asclas est hnnoi é cl>ez les (Irecs le 21 jan-
rut en 571. 3 mars. — vier et chez les Latins le "23 janvier.
AUTHÈME (saint) Arthemius, martyr à , ASCLEl'E isaiiit) ,
.'l.sc/e/;(us, evêque de
R(ime pendant la persécution de Diodétien, Limoges, Hoi issait au commencement du vu'
élaii mari de sainte Candide et père de sainte siècle et mourut vers l'an 623. Une partie de
ratiline, qui furent martyrisées avec lui. Les ses reliques se garde dans l'église de Saint-
iu'i rue! ous el les miracles de saint Pierre Augustin de celle ville. —
2 > décembre.
lExorcisl' l'avaient converti à la foi chré- ASCLÈIE (saint), Asclepius , fondateur
tienne avec sn lamille, et il avait éiè baptisé du monaslère de Saint-Laurent (Je Bourges,
par le rèlre saint Marcellin. Arrêté par
; florissait dans le viir siècle. Ses reliques se
ordri! du jwge Sérène, il fut battu avec des gardaient dans l'église de l'abbaye , avec
fouels plombés et ensuite décapité, l'an celles de saint Elurent el de plusieurs auires
30i. — t) juin. saints — 2 janvier.
AHTHf.ME (saint], évéque de Sens, mou- AStlLÉPiADE (saint), Asclepias , évêque
rut en GOλ. — 28 avril. d'Antioch'' et mai tyr, suci éda à saint Séra-
AKTHÉ'.ilDOKIi (saint), Arlhemidonts pioii vers l'an 2il. Saint Alexandre, qui fut
m'irl\r en Orient, souffrit le supplice du feu depuis évéque de Jérusalem, et qui se trou-
an coinmencemenl du iv sièrle, el il est ho- vait emprisonné par suite de la persécution
noré chez les Crées le "J septembre. de Sévère , n'eut pas pluiôl appris son
A KTHUNtJATE (sainte) Eorcunjoda, \\er^c élei lion , qu'il écrivit à l'iiglise d Antioche
et reli|;ieuse à Faremouliers était fille d'Lr- , pi>ur la leiicitcr de ce choix. Il dit, dans sa
combert, loi de Keir et de sainte Senburge. lettre, ()ue celle nouvelle, (jui le comb.e de
Elle vint en France vers le milieu du vu'' siè- joie, a diminué le poids de ses chaînes et
cle, el prit le voile à Faremuutiers. lille se adouci la rigueur de son sort. Saint Asclé-
saiii'tiGa sous la conduite de -ainle Sédride piade est honoré comme marl}r, maison
et de sainte Aobierge, qui étaient ses tanies, Ignore en quelle année el sous quel persécu-
et qui gouveniôreni siiccessiveinenl ce mo- teur il souffrit la mort : quelques auleuis
nastère après sainte Fare. 23 lévrier. — prétendent (jue ce fut sous l'empereur Ma-
Ai'.TIKAS (s.iini), martyr eu -Afrique ouf- cfiii, vers Tan 218. —18 octobre.
frit avec saint l'cmpin et plusieurs autres. AS(>LLi'IADE (saint), martyr à Sniyine
— 18 décemlire. pendant la perséculion de l>èce, fut arrêlé
AUTOSE (saint), Arlositis, martyr, souf- avecs.iint Pione, préire, et sainle Sabine, le
frit avec plusieurs antres. 21 août. — jour méaie qu'ils célébraient la fête de saint
,\Kl'SPl<JL'E Aiuspinis, martyr à
(s..inl), Polycarpe. Piune avait su, la veille, par ré»e-
Aniioche avec saint.Marc l't plusiiurs autres laliou, (ju'ili seraienl pris ce j ui-la et il ,

de l'un et de l'auire sexe, souffrit au coai- s'était proc'iré trois chaînes qu'ils se mirent
irencemenl du iv" siècle, sous ûiclIc ien au cou, afin (jue ceux qui viendraient se
ou ses snecesseurs immediati. io nov. — saisir d'eux les ironvasseiii tout piels à par-
AUVE (sainle), eslhouorée chez les Ethio- tir. Polémon garde d'un temple d'idoles, vint
piens Il 23 mai. avec uncî troupe d',:rchers les arrêter, et les
ASAPll, (saint) A/aplius , évéque en An- conduisit sur l.i grande place, où le peuple
gleterri! entra dans le monastère li'Elwy
, s'attroupa autour u'eux. P;on>; inleirogé le
Foiidé dans le pajs de tjallcs, par saint Ken- premier, fll un discours en faveur de la reli-
tigern,évé(iue de ulascow en Ecosse. Les cir- gion chrétienne qu'il vengea des absurdes
constances ayant permis à Keiitifjerii de accusations dont ou voulait la lletrir. Ce
retourner dans son evéché, vers l'an 360, il Poloinon, qui jouait le rôle de magistrat ,

choisit saint Asaph pour gouverner le mo- .lyant demande ensuite à Asclép ade quel
nastère de Llan Elwy, ainsi que le siège épis- éiait son nom. — Je m'appelle chrétien. De —
copal qu'il y avait établi. Saint Asapb se ht quelle église? — De la catholique. Qu-' —
271 ASK AST 872

Dieu adorcs-lu? Josus-Cliri!.!. —Quoi — munauté 870, lorsque ces barbares


, l'an

donc esl-cc un aulre que le Dieu donl Pione


I
vinrent incendier le monastère. 25 sep- —
vient d(î parler? —Non, t'csl le même. Pen- li'inbre.

dant qu'on les conduisait en prison, quel- ASPAIS ( saint ) Aspasius , confesseur à
qu'un dit, en nionlrant Asclépiadc Ce petit : Melun, florissail vers le commencement du
homme va sacrilier. Non, dit Pione, il ne viir siècle. — i" janvier.
sacrifiera pas. 11 y avait quilquos jours ASPÉDIE (saini) Aspedia martyre, est , ,

qu'ils étaient emprisonnés, lorsque le pro- nommée dans le IMarlyrologe hicronymique


consul, de retour a Sniyrne, les fit ronspa- sous le 14 décembre.
raîlrc devant son tribunal, les cond.inina à ASPKEN , (saint) Asprenas , évêque de
être brûlés vils, ce qui fui exécuté 1 an 230. Naple?,qui ayanl élê miraculeusement guéri
— i" février. par Tapêitrc saint Pierre, reçut le baptême
ASCLÈPIODOTE (saint), Asclépiodolcs el fut ordonné premier évêque de celte ville
,

martyr avec sainte Tliéodole et plusieurs


,

parle saint apôtre. 3 aoûl. —


autres est hcnorc le 3 juillet.
,
ASIE (saint), >!*/(«,«, éïê(iue de Durazzo ,

ASCLÈPIODOTE saint ), martyr à Ni- (


pendant de l'empereur Trajan,
la iiersécution
i
comédie souffrit avec plusieurs autres
, ,
fut frappé avec des cordes plombées el en-
probablement pendant la persécution de suite attaché à une croix, vers le commence-
Dioclétien. — mars. meiil du II' siècle. 6 juillet. —
ASLLÉPIOUOTE (saint), martyr à Andri- ASTE (saint), martyr en Afrique, souffrit
nople. soiifliil avec saint iSlaxime et unaulre iivec plusieurs autn s. 23 mai. —
vers l'an 303, sous l'empereur Maximien el AS'TÈ (sainte) Asie, vierge el martyre en
p;'r son ordre 5 sepienibre. — Perse, soulTrit avec saint Boïthazale et un
ASCLIPE (saint), AnclcinuK, llorissait dans grand nombre d'autres. 20 novembre. —
le mi;' siècle, et il est regardé, par les reli- ASTÈIIE (saint) Asterius, prêtre et mar-
gieuses de Saint-Laurent de Bourges, eonime tyr à Ostie , souffrit vers l'an 230 sous l'em-
le londaleur de leur monastère on y con- ;
pereur Alexandre Sévère, il est mentionné
servait ses reliques avec celles de saint Flo- dans les actes du martyr de saint Callixle,
rend el de plusieurs autres saints. 2 jan- — pape. —
21 ocloiire.
vier. ASIÈIIE (saint) martyr à Césarée en
,

ASELLE (sainte), Asella, vierge romaine, Palestine, était un sénateur romain distin- ,

née en 334, se consacra au Seigneur dès l'âge gué par sa naissance et ses richesses, el es-
de dix ans, et à l'âge de douze elle se relira timé des empereurs par son mérite. Se trou-
dans une cellule où elle coucbaii sur la terre vant à Césarée en Palestine lorsqu'on
nue. Elle jeûnait toute l'année au pain et à trancha la tête à saint Marin, il chargea le
l'eau, cl en carême elle passait quelquefois corps du martyrtout sanglant sur ses épaules,
plusieurs jours sans manger. A la piière elle sans crainte de tacher ses habits, el l'em-
joignait le travail des mains, et ne sortait porta à la vue du peuple, il l'enveloppa dans
de sa retraite que pour se rendre dans les une étoffe précieuse et l'enterra d'une ma-
églises des martyrs , sachant se faire un nière convenable, l'.iifin rapporte qu'Astére
déserl au milieu de Home même. Saint Jé- fut décapité pour celte action, l'an 2 2, sous
rôme qui l'avait connue, l'appelle l'orne- l'empereur Gallicn, cl il est honoré comme
ment de la virginité. Hemplie de charité marijr le 3 mars el le 7 aoûl.
pour les pauvres, elle ne dédaignait pas de AbTERE fsaini), soldat et martyrà Salone
les servir de ses propres mains, et le lemps en Daliiialie, avec saini Doninion, évêque do
qu'elle ne donnait pas à des ouvres de bien- celle ville, est un des huit soldats que meii-
faisance ou à des exercices spirituels, elle le lioune, sans les nommer, le Martyrologe
consacrait à la lecture des livres saints. Quoi- romain. Leurs corps, a|)porlés à Home dans
que accablée il'infirinitcs et succombant sous le vu' siècle furent places par le pape
,

le poids de la ne cessait de ar-


\ icillesse, elle ( Jean IV dans l'oratoire (ju'il avait fait
couiir les plus éloigms de la
quai tiers les bâtir près du baptistère; de Conslantiii. 11 —
ville pour porter des secours aux iiid genis. avril.
Sa ciiarilé fut souvent mise à de rudes ASTÈKE, martyr à Edesse en Syrie, avec
épreuves par l'ingratitude de ceux là-mémes saint Thalalée et plusieurs autres, vers l'an
à qui elle faisait le plus de bien mais soute- ; 283, pendant la persécution de l'empi reur
nue pai' celte foi vive qui sait souHrir et par- Numérien. — 20 mai.
donner elle ne tint nul compte du mépris des ASIL'HE (saint), mart\r à Eges en Cilicie,
hommes, ne cbercbanl qu'à plaire à celui était frère de saint Claude et de saint Neon.
qui a dit Ce que vous ferez au dernier des
: 11 arrêté dans celte ville pendant la per-
fui
u)iens je le regarderai comme lait à moi- sécution de Dioclétien et mis en prison jus-
même. Sainte Aselle mourut dans un âge qu'à l'arrivée de Lysias, gouverneur de la
avancé, au commencement du v siècle, vers pirovince. L irsqiie celui-ci fut arrivé à
l'an i06. — 6 décembre. Eges, il ordonna de faire comparaître devant
ASIMON (saint), évcque de Coire mourut , son tribunal lus chrétiens ariêtcs par le*
en 1^50, et il est honoré en Suisse le 19 jan- olficiers de la ville. Après l'interrogatoire
vier. de Claude, Euthalius, garde des prisons, con-
ASKER (saint), prieur deCroyland el mar- duisit Altère devant le proconsul, qui lui
tyr, fut massacre par les Danois avec saint dit « Suivez
: mon conseil et sacrifiez aux
1 béodore, son abbé, el une partie de la com- dieux, ^'ous vovez devant vos veux les ins«

S73 AST ATH 27*


troments des supplices qui vous sont prépa- Nous avons de lui un discours en l'honneur
rés en cas de refus. —
Il n'v <i qu'un Dieu; de sainte Euphémie, qui lut lu au ii« concile
il habite les ciciix, el il n'y a point de créa- de Nicée, tenu en 787, dans une église dédiée
ture qui ne dépende de son pouvoir. Mes sous l'invocation de celte illustre martyre.
parents m'ont appris à l'adorer el à l'aimer. 11 a aussi laissé un panégyrique de saint
îe ne connais point ces prétendus dieux qui Phocas le jardinier. Son style est élégant,
sont l'objet de voire culte.» Lvsias l'ayant naliuel et énergique: il réunit à la vivacité
fait étendre sur le ciievalel, ordonna de lui des images la beauté et la variété des des-
déchirer les côles jusqu'à ce qu'il sacrifiât. criptions, ce qui prouve un génie vigoureux
— « Je suis le l'rère de celui que vous venez et f coud. Son homélie sur saint Pierre et
d'interroger (Claude). Nous avons tous les saint Paul est très-remarquable; mais celle
deux mêmes sentiments et la même reli-
les sur Daniel est un chef-d'œuvre. Il mourut
gion. Mon corps est en votre pouvoir, mais au commencement du 5' siècle dans un âge
vous ne pouvez rien sur mou âme. — Que avancé, puis(|u'il parie de la persécution de
l'on apporte des tenailles et qu'on lui serre Julien l'Apostat comme en ayant été le té-
les pieds, afin qu'il sente que je puis faire moin. -7- 30 octobre.
souflVir son âme et son corps. Aveugle — ASTERIE (sainte), Asteria, vierge et mar-
que vous éles pourquoi me lournieutez-
, tyre à Bergame, sous les empereurs Dioclé-
vous? Vous ne voyez pas ce que Dieu vous tien et Maximien, soufirit au commence-
prépare pour voire cruauté? — Mettez-lui ment du 4' siècle. — 10 août.
des charbons ardents sous les pieds, et, pen- ASriER («.aiiit), Asterins,
confesseur au
dant qu'on les lui brûlera frappez-le à
, Périgord, est honoré 20 avril. le
grands coups de nerfs de bœuf sur l'estomac ASTiON ( s.alut martyr à AlmyrUe en
et sur le dos. —
La grâce que je vous de-
J
,

Siylhie, lut décapité pour la foi avec saint


n)aiide, c'est que vous ne fassiez qu'une plaie Epictète au commencement du i\' siècle. —
de tout mon corps. —
Qu'on le remelle en 8 juillet.
prison avec les autres. » Astère fui crucilié ASTKIQUE (saint), Astricus, premier ar-
avec ses frères à Eges, sous le consulat de chevêque de Strigonie, était moine de Saint-
Dioclétien el d'Aristobule , c'esl-à-dire l'an Alexis de Rome, monastère de l'ordre de
285, le 23 août. ainl-Benoit lorsqu'il se rendit en Hon-
,

ASTÈUE (saint), évênue de Pélra eu Ara- grie, avec pieux Théodat, comie d'Italie,
le
bie, avait d'abord été engagé dans le parti pour Iravailler à la conversion des Hongrois,
des ariens, tuais au concile de Sardique, commencée par saint Adalbert, archevêque
tenu en 3i7, il se rangea du côté des oitho- de Prague. Leduc, saint Elienne, Irès-zelé
Joxes et contribua à démasquer les intri- pour la religion qu'il avait embrassée, fonda
iiues et les fouriieries des hérétiques. Son plusieurs évéchés, entre autres celui de Go-
zèle pour la foi le fit ensuite exiler dans la locza, sur lequel Asirique fut placé. Etienne
Haule-Libye. Happelé sous .iulien l'Aposiat, qui desirait ceindre couronne royale, l'en-
1 1

il assista, eu 302, au concile d'Alexandrie, voya à Rome en qualité dambassadeur, près


el il fut chargé par ses collègues de porter du pape Sylvestre 11, pour le prier de lui
au clergé d'Anlioche la leltre synodale que couft-rer le tilre de roi et de confirmer les
le concile adressait à celle Eglise, alors dé- fondations qu'il venait de faire dans ses
solée par le schisme et l'hérésie. On croit Etats. Le pape lui accorda ses deux deman-
(ju'il mourut peu de temps ;iprès. Saint Atha- des el lui envoya une riche couronne, or-
iiase, dans sa lellre aux solilaires, fiil l'é- née de pierreries. Lorsque le prince apprit
iogi- de sa foi et de ses verius. —
10 juin. que sou ambassadeur approchait de Slrigo-
ASIÈIUÎ ;sainl),évêque d'Amasée et doc- uie, il alla au-devant de lui, et il fut si con-
leur de l'église, né d.ius le Pont, au iv siècle, tent du succès de l'ambassade d'Aslrique,
s'appliqua d.ms sa jeunesse, à l'élude de l'é- iju'il voulut être couronné de sa main. Celle
loquenci' et du droit, et exerça quelque cérémonie, qui fut Irès-solennelle eut lieu ,

temps la rnfession d'avocat; mais une voix


|
l'an 1000, et Astrique qu'Etienne affec- ,

intérieure iui disait sans cesse qu'il devait tionnait beaucoup, el auquel il avait donné
se consacrer au service spirituel du pro- le nom d'Anastase, fut placé sur le siège de
chain, ce qui le détermina à quitter le bar- de Strigonie, (jui élail la capitale. Il conti-
reau et tous les avantages du monde pour nua dans ce poste éminent à étendre le
entrer dans l'élat ecclésiastique. Il fut choisi règne de la religion, et il mourut en 1009.
pour succéder à Fulalius, sur le siège ar- 12 novembre.
chiépiscopal d'Amasée, el montra beaucoup ASYNCRITE (saint), Asyncritus, estmeu-
di' zèle pour maintenir, parmi son peuple, la lionné par .saint Paul dans son Epître aux
pureté de la foi et rattachement à la religion. UoinaiTis. — S avril.
Il déploya aussi un grand talent pour la pré- A TEK (saint ), martyr à Alexandrie, souf-
dication, et les sermons qui noui restent de frit avec saint Héron et plusieurs autres, l'an
lui, quoiqu'en petit nombre, soni un mo- 2a0, pendant la peiséculinn de Dèce. Après
nument impérissable de son éloquence et diverses tortures, il subit le supplice du feu,
de sa piété. On peut juger, à l'énergie avec au rapport d'Eusèbe. — l'i- décembre.
la(|uelle il y recommande la charité envers ATHANASE ( saint ),Alhanasius, évê
les pauvres, qu'il éiail lui-même très-charj- de Tarse en Cilicie, et marlyr, soiilTrit sou
table; il peiet les vices avec des couleurs l'empeieur Valérien, vers l'a'u 258. — âà
capables o'en inspirer la plus vive horreur. août.
,

ns ATH XfÈ Vit

ATHANASE ( snint ), Athnnasius, greffier sa science. Il y confondit Ariiis et se» princi-


et martyr en Cilicio, avec saint Zozime jianx partisai.s; il eut aus-i beaucoup de
Bouffrit sous IVnipereur Dioclélion. 3 jan- — part aux affaires qui furent agitées parmi
vier. les Père- du concile, el aux décisions q.ui y
ATHANASR ( sainl ), martyr en Ethiopie furent prises. Le triomphe qu'il remporta
avtr saint Iniée, est lionuré chez les Gicos alors,snr l'arianismc fut la source des persé-
te 30 or't(it)ro. cutions qu'il ess:iyu dans la suite, de la part
\THANASK (sailli), leclciir et martyr à d s ariens. Saint Alexandre, qui mourut
ConslaiHc, dans l'î c de ('.liypri' soulTril ,
cinq mois après le conei'e, r coniniaoda,
avec saiiU Arisimlès. prêtre, sous l'empe- avant de mourir, à son cleri;é el à son peu-
reur (lali'ri;, —23 juin. ple, de loi donner Athanase pour successeur.
ATHANASE saiiil ), ï'un des quarante
(
Il ré|)éta nom jusqu'à Irnis fois,
nié ne son
marlyr> d» Sébasie en Arménie, lui exposé et coiniiic il était absent, il s'écria Atha-
:

nu sur un é anu j^lacé avec ses compagnons, nase, vous croNcz réussir à vous cchapi.er,
et cnsnile brûlé par ordri- <lu président mais vous vous trompez ilans votre atlenie.
Apricol.i, sous le rèj;ne de Licinius, l'an 320. 11 fut élu en 320, quoique absent, par le
— 10 mars. <lergé et le peuple, d'une voix unanime.
ATHANASE saint), palriarcle d'Alexan-
(
Celte élection fut confiin;ée par les èiéques
drie e! dcctcnr de l'Eiiliso né dans cdie
,
d'Egypte, assemblés à Alexandrie. Elevé sur
ville, l'an 290, df parents ciMciii n^ qui pri- le IrAne patriarcal à l'â^ie de Irenlp ans, son

rent un soin tout particulier le son éduca- premier soin fut de pourvoir aux besoins
tion, s'ap|i'iM«a, dès son bas àgp, à la gr;;in- spirituels des Elliiopiens il sacra pour leur
:

mairc et aux sii-nccs. Sainl Alexandre, (|ui évéque Frumence, qui avait commeecé leur
n'était pas encore évéque, avant remarqué conversion, et le leur renvoya. Après avi ir
ses rares dispositions, se chargea de diigcr élabli le bon ordre dans la \ille pilriarrale,
ses éludes, le prit cli z lui, atin de l'avoir il enireprit la visite générale des églises de
loujou's sous ses yeux, et l'i inp oya dans sa dépendance. Le schisme des méléciens ne
la suite comme secrétaire. Alli;.nase, suus finit pas à la mort de .Mclèce Alhaïase es-
;

un tel maître, fit de grands progès cl lors- saya, mais inutilement, tous les moyens jins-
qu'il eut acquis une connaissance sufiisanle sibles pour les ramener à l'unité. Ils se réu-
des belles lettres, il se livra à la lecture des nirent aux ariens, el firmcrent avec eux une
bons écrivains de l'anliquité, ce qui contri- ligue pouracciblcr le saint patriarche. Arius,
bua à rendre son slylc élég.inl, facile, clair qui avait été exilé en 111) rie par Consiantin,
et nerveux ; tuais les études qui se rappor- obtint bientôt sa grâce, et voulat rentrer
lainntà la religion absorbaient la plus giande dans le sein de ri'^giisç; mais Athanase re-
partie de sou temps, surtout l'élude de l'E- fusa de communiquer avec lui, et s'opfiosa
eriture sainte. C'e>l là qu'il avail |)uis cette avec force à sa réinlégralion. L'hérésiarque
profonde inlelligence des mystères de la fil tant près de Constantin que ce prince
,

loi qu'on admire dans ses écrits: il cite si écrivit une letlre en sa favur. Athanase ré-
souvent cl si à propos les livres sacrés, pondit (jue l'Eglise catholique ne pou» ait
qu'on serait lenlé de croire qu'il les sa- avoir d'union avec une hérésie (|ui attaquait
vait par cœur, il acquit aussi une grande la di>init>' de Jésns-Chiisl. Easèbe de Niro-
connai'ssaiice du droit canonique, et même loèdic, qui avait été banni pour -on attiche-
du ilroil civil ce (jui lui a f.iit donner
: nienl à l.i ductiine d'Arius, éiant venu â bout
par Sulpice- Sévère le lilre de jurisco - de remonter sur sou siège, écri\it au p.ilriar-
suite. Le désir de la perfection le condui- che d'Alexandrie une letlre Irès-honnéle ,

sit dans le désert vers l'an 315, et il passa dans laquelle il essayait de justifier Arius ;

quelques années sous la conduite de saint mais celle dèmarclie n'ayant pas réussi prés
Antoine. Il avail pour le saint ahl)é, dont il du saint, Eusèbe écrivit aux méléciens qu'il
s'estimait heureux d'être le disciple, une vé- éiait lcm|is d'exécuier leurs de seins lonlre
nération si pr<il'iinile, (|u'il regardait comme l'ennemi commun. Ceux-ci, n'étant pas d'ac-
nn honneur de lui donner à laver et de lui coid entre eux sur la manière d'attaquer
rendre d'autres sei vices de ce genre. II quitta Athanase, députèrent à Nicomédie trois évo-
la solitude pour enlier dans l'i lai ecclésias- ques de leur parii,qui ac< usèrent le patriar-
tique; el de retour à Alexandrie, après a>oir che d'avoir impose au peuple une ^orte d.
passé par tous les degrés de la cléricaiure, il tribut, sous prétexte de pourvoir aux be-
fut élevé au diaconat, vers l'an 319, par saint soins de son Eglise, et d'avoir envoyé un
Alexandre, son ancien maître, qui occupait collre plein d'or à un certain rhilomèoe, qui
alof s le siège de (elle ville. Charmé de la ca- se propos lii n'os irpcr l'auloiité souveraine.
pacité cl oe 11 veilu d'Alhanasc, il voulait Athanase. cité à comparaître devant l'empe-
toujours l'avoir prés de lui, el ne décidait reur, se en lit à Nicomédie et pl.iida sa cau-o
I

jamais rien sans l'avoir consulté, surloUl d vaut le prince, dans le palais de Psan ma-
pendant les troubles suscités dans l'Eglise thie, situé dans un faubourg. Il coefo liil
d'Orient par le sclii me
des meiecieus et en- tellement ses accusateurs iiiie Constantin,
.

suite par riiérésie d'Arius. Il l'cmnicna av(C frappé de la force de ses raisons, leco nul
lui au concile de Nicée, el Allianase, qui hauleuient son innocence, el le .renvoya eu
n'était encore que diacre, brilla du plus vif Egypte avec une lettre adressée aux fidèles
éclatdans cette illustre asscmilée, et se fit d'Alexandiie, dans laquelle il faisait l'èlo'je
admirer universellement par son zèle et par du patriarche, lui donnant le titre \'hotnme
,

277 ATH ATH 27S


de Dieu et de personne vénérable. Eusèbo ne Arsène, a qui ceux de son ;iarti donnaient le
se rebuta point du mauvais succès de ses in- litre d'évêque d'Hypsèle, se tenait caché,
Iriiçiies; il fil accuser Allianase de plusieurs ,
.;:ce qu'il était tombé ilans quelque irrégu-
crimes entre .uilres.de l'assassinai d'un évê- iaiité ononique, et l'on avait profilé de sa
qiic niélécien nommé Arsène. Constantin ,
, disparulion pour répan 're le bruit de sa
étonné d'une accusaliim aussi f^rave, ordonna n.nr!, qu'on attribuait au patriarche d'Alexan-
nu saint patriarche d'aller se justifier dans drie. Mais le saint, sachant qu'il vivait en-
un concile qui devait se tenir à Cés.irée en core, avait trouvé le moyen de le faire venir
P.ilesiine; mais Athanase persuadé qu'il , secièlementàTyr.Lors(|u'ilei!tobtenu un p^-u
n'aurait pas hi liberté de s; détendre, ne ju- de silence, il denianda si quelqu'un de l'assem-
gea pas à propos de présenter. Ses enne-
s'y blée avait connu Arsène, et comme plusieurs
nii- firent l'eniperenr sa non-
envisau:er à répondirent qu'ils l'avaient bien connu, il le
comparution Comme d'une orgueilleuse
l'effet fit paraître tout à coup au milieu du concile

iipiiiiàirelé. Le prince, ainsi trompé sur son et il monra ses doux niai.is. .\insi ses accu-
foiHj le conviiqiia un concile à Tyr, et lui
, s.ileurs qui avaient déjà é:é confondus sur
,

ordonna de s'y triMiver, sous prine d'encou- les deux premiers chef-, le furent enc<ire sur
rir son indignation et d'être rigourenseuienl ce troisième d'une manière cd, liante. Arsène
puni. Ce concile , composé de sois snte évé - se réconcilia sincèremeit avec Alhanase, et
fjii'S, presque Ions dévoués aux ariens, com- rentra dans le sein de l'Lgiise catholiiiue.
mença au mnis d'août 335, et saint Athanase Les ariens, ne sachant plus que dire ni qu'-
s'y lendit quelque temps afirès, .ccompigné l'aire, iraitèrent le patriarche de magicien,
d'un gr,ind niuibie li'evcques de sa province, qui en imposait aux sens par ses prestiges;
qui tous récusèrent ponr juges de leur pa- et, dans la iureur dont ils étaient animés coli-
triarche ceux qui se déclaraient ouvertement te lui, ils l'auraient mis en pièces, si le com-
ses ennemis; mais les ariens, sans avoir i; issaire de l'emi ereur ne l'eiit arraché de
éi;ard à ces léiiitimes réclamations, procédè- I IMS mains. Alhanase. voant que sa vie
rent, avec autant de fu:eur (|ue de dosor're, n'e'ai» plus en siiretc, quitta 'l'sr et s'embar-
à l'examen des liivers chefs d'acci;saiion in- qua ponr Constanlinople. (luoiqu'il eût dé-
tentés contre Aiiianase. Le premier chef él iit truit toutes le; accusations qu'on lui avait
que Macaire, son député, avait commis un inieutées, les ariens (irouoncèrent cependant
sacriiége, en brisant, par son ordre, le calii'e (ontre lui une sentence d déposition, avec
d'un certain ls( hyras pendant (|ue celui-ci
.
la défende de résilier à Alexandrie, sous pré-
célé'irail les saints mystères. Celle accusation texte que sa présence pourrait y exciler de
avait déjà été d.'isÉontrée calomnieuse; mais nouveaux troubles; et ils ne rougirent pas
on envoya lie Tyr des tommis';aires en d'insérer dans la sent' iice dont ils le frap-
ligypte, qui, à leur retour, mnntrèrent jus- paient les calomnies qui avaient été pleine-
qu'à la dernière é^ideiue la malice des ca- ment réfutées dans le concile. Athanase, ar-
lomniateurs. On recoiinul ausM qu'l chyras, rivé à Constanlinople, de.^ aiula une audience
qui se réconcilia avec le patriarclie, avait été à l'empereur, (jui le regardant comme cou-
,

suborné par quelques évèques mélécicns. Le pable et comme justcuient déposé par le
saint fut accusé, en second lieu, d'avoir ravi concile, ne voulut pas mène le voir. Alha-
l'honneur à une vier;;e consacrée au Sei- na e, s'etant assuré qu'il ne pouvait être ad-
gneur. On introduisit donc au milieu du mis en la présence du pi ince, demanda d'être
concile une lémme de mauvaise vie, qui ai- confronté a ec ses juges et île ou voir former
i

testa avec serment qu'Alhanase. qu'elle avait ses plaintes contre eux. (jonslantin trou-
,

logé chez elle, lui avait fait violence, et qu'il vant juste celle requête, manda à Cons-
avait ensuite tàchi' de l'apaiser par ((uelques tanlinople les evéques du prétendu con-
piésenis. Alors Timothée, l'un des |irètres c le de Tyr, pour y rendre compte de ce
du saint patriarche, prenant la parole, dit à qu'ils avaient fait. H n'en vint que six,
celle impudente : « Vous prétendez donc que qui étaient les plus intrigants, savoir :
j'ai logé chez vous et i;ue je vous ai f.iit vio- Eusèbe de Nicomédie, Théognis de Nicée,
lence'? —
Oui, répondit-elle, en montrant Ti- AiansdeChalccdoine, Patro, hilede Scjtbopo-
moihée; oui, c'est xous-même i|ui ni'a\ez lis, Ursace de Syngiilone et V'alens de Murse.

déshonorée, Elle s'étendit ensuite sur les


>> Arrivés là, il.i abandonnèrent, il est vrai,
circonstances du lieu, du temps et de l'ac- leurs anciennes calomnies, mais ils eu in-
tion. L'imposture étant ain.'-i dévoilée, les ventèrent une nouvelle qu'ils savaient devoir
ariens lurent couverts de confusion. Atha- produire lieaucoupa'impression sur l'empe-
nase voulait obliger celle femme à nommer reur ils dirent qu'Alhanase avait menacé
:

ceux qui l'avaieni suliornée mais ses ennemis ;


d'empêcher i'exporialion du blé que l'on en-
la firent soriir de l'asscEiiblee , en disant voyait tous les uns d'Alexandrie à Cons'ian-
(jU'ils avaient à lui reprocher des crimes bien tinople. Le patriarche eut beiu protester
plus graves, et dont l'évidence était si palpa- contre la fausseté de l'aecusalion Constan-
,

ble que tous s(!s artifices ne lui serviraient tin, prévenu contre lui le jugea coupable et
,
,

de rien pour s'en justifier. On en vint donc lexila à Trêves, dans la Caule Belgique. Le
au prétendu assassinai d'Ar>ène, et pour saint arriva dans cette ville au commence-
preuve, on produisait une main desséchée, menl de l'année 3J6, et fut reçu avec de
que l'on disait éire celle de l'évéque assas- gr :ndes marques de respect par saint Maxi-
siné, et que l'on accnsail Athanase d'avoir miu, évêque de Trêves, et par'Gonstantin le
coupée pour des opeialions magiques. Cet Jeune, qui commandait les troupes de l'em-
279 ATn ATll 280

pire. Une chose qui le consolait dans son cile plus nombreux que celui qui avait pro-
exil , c'est que son église refusait de commu- noncé sa déposition, il ne pourrait plus es-
niquer avec Arius. Le peuple d'Alexandrie, pérer d'être rétabli, ni même d'être admis à
inronsolable de l'absence di; son pasteur ,
se justifier. Ceci était évidemment diri;.'é
écrivit à l'empereur pour solliciter sou rap- contre saint Athanase; aussi les ariens clu-
pel; saint Antoine, du fond de son désert, renl-ils un ceriaiu (irégoire de Cappadoce,
écrivit aussi au prince en faveur d'Atlwinasc; qu'ils placèrent, par la force des armes, sur
mais tout fut inuîile. Constanlin répondit le siège d'Alexandrie. Athanase, qui était
qu'il ne pouvait aller contre le jugouient re\enu de Home, voyant que ses jours n'é-
d'un concile. Ceptndanl il reconnut plus taient plus en sûreté, y retourna une seconde
tard l'innocence du saint et donna même
, ,
fois et y passa trois ans, dans l'espérance
avant de mourir, un onlre pour son rappel; que Dieu aurait enfin pitié de lui et de son
mais ci't orilre ne put être exécuté qu'après troupeau. En 345, l'emiiereur Constant, qui
sa mort. Constantin, son fils, qui avait les se trouvait à Milan, y invita le saint et le
Gaules dans son pailage, rétablit Alhauase reçut avecde grandes mari;nes devénéralion.
sur son siège et le renvoya en Esrypte avec Il éerivil à son frère Constance pour le prier

une lettre dans laquelle il donnait de grands de s'entendre avec lui sur la convocation
éloges à sa sainteté, et témoignait une vive d'un concile général pour remédier aux trou-
indignation contre ses ennemis. Ce retour bles qui affligeaient l'I^glise. Le concile se
du pitriarche mortifia sensiblement les tint à Siirdique, dans l'illyrie, en 34-7. il s'y
ariens; aussi mireni-ils tout en a>uvre pour trouva des évéques de l'Occident el de l'O-
le perdre dans l'esprit de Constance qui ré- rienl au nombred'er.viron 330. Comme Atha-
gnait sur l'Orient; ils le lui reiirésentèr^nt nase y assistait, sa présence fut pour les
comme un homme turbulent, qui, depuis son ariens un prétexte de ne p;is y paraître. Les
retour, avait excité des séiliiions, commis Pères de S.irJique proclamèrent son inno-
des violentes el des meurtres, et vendu à son cence et excommunièrent Grégoireile Cajipa-
profit les grains destinés à la sulisistance doce. Ils envoyèrent des député' à Constance,
des veuves et des ecclésiastiques qui se trou- afin de presser l'exécution de leurs décrets :

vaient dans les coutrées où il ne venait point l'empereur Constant lui écrivit aussi, mena-
de blé. Ils formèrent aussi les mêmes accu- çant de lui déclarer la guerre s'il ne rétablis-
sations auprès de Constantin et de Constant, sait protnptement .Athanase sur son siège, el
qui renvoyèrent avec mépris leurs députés. s'il ne punissait ses calomniateurs. Grégoire

Pour Constance, il se laissa tromper, surtout de Cappadoce, qui avait exercé à Alexandrie
par rapport au dernier grief; Athanase ayant toutes sorles de cruautés contre les catho-
produit une attestation des évêques de la liques, et fait battre saint Potamon au piint
Libye, qui déclaraient avoir reçu la quantité qu'il eu perdit la vie, ét;int \cuu à mourir
ordinaire Je froment , la calomnie se trouva quatre mois après le concile de Sardiqne,
démontrée; mais Constance, qui se laissait cette circonstance facilita le retour d'Alha-
gouverner par Eusèbe de Nit-omédie, ne fut nase, c! Constance, qui n'avait plus de pré-
pas complètement désabusé , et il |en vint textes pour s'y opposer, écrivit par trois fuis
même jusqu'à permettre d'élire un nouveau au saint patriarche pour lui marquer le dé-
patri.irche il'Alex.indrie. Aussitôt les ariens sir de le voir rétabli au plus lot. Athanase
s'assemblent à Antioche, déposent Alhauase, alla prendre congé de Conslanl qui se trou-
el élisent à sa place un prétreégyptien de leur vait alors dans les tîaules; de là il se rendit
secte, nomme Piste, qui avait éié condamné à Kome pour dire adieu au pape Jules; en-
par le saint patriarche Alexandre et par le suite il parlii pour l'Iigyple, et prit sa route
concile de Mcée. Le pape Jules refusa de par Anliodie, où se trouvait alors Cons-
co-nmuniqucr avec cet intrus et toutes les
,
tance, (jui lui fil un accueil gracieux et l'as-
églises catholiques lui dirent anatbème; sura de son amiiié; seulement il lui demanda
aussi ne put-il jamais prendre possession. d'accorder aux ariens une église dans la ville
Athanase de son côté tint à Alexandrie un d'Alevaud: ie; le saint répondit qu'en ce cas
concile où ^e trouvèrent cent évéques (]ui il fallait aussi en accorder une aux catholi-

prirent la défense de la foi cl reconnurent ques d'Antioche. Cette réponse déconcerta


l'innocence du patriarche. Us écrivirent en- les ariens, el l'empereur n'insista pas da-
snile une Idlre circulaire à tous les évè- vantage, lldonna les ordres nécessaires pour
(liics,et nommément au pape Jules. Le saint qu'Alhauase fût bien reçu par les gouver-
se rendit lui-même à Home , el y ai-sista, eu neurs d'Egyple, et tout semblait annoncer"
3il, à un concile de cinquante évéques, qui qu'il était parlailemcnt réconcilié avec le
le justifièrent et le confirmèrent dans la pos- saint. A peine Alhauase était-il rentré à
session (le son siège: mais les ariens pro- .\le\andrie, qu'il y assembl.i un concile pour
filèrent de son absence pour tout boulever- confirmer les décrels de celui de Sciniique.
ser en Orient. Dans un concile tenu à An- Son zèle actif causait aux ariens de vives
tioche la même année 3kl, on fit vingl-cinq alarmes; craignaient qu'à la fin il n'en-
ils

canons louchant la discipline; mais après le Irainàl la ruine de leur parti; ils essayèrent
liépart des évéques orthodoxes, les ariens y donc de prévenir de nouveau contre lui
en ajoutèrent un vingt-sixième, qui portait l'empereur, et ils n'y réussirent que trop.
que S! un évêque déposé justement ou iujus- Gonslance, oublianiramitié qu'il lui avait
lement dans un concile, remontait sur son jurée, redevint son persécuteur dès qu'il se
siège sans avoir été réhabilité par un con- vit liiaitrc de tout lempire, et le fil condam-
<81 ATH ATH 28i
ner dans deux synodes, dont l'un à Arles, en aux fidèles de
retourner chez eux, que
353, et l'aulre à Milan, en 355. Il n'avait pas pour lui il ne sortirait que le dernier; mais
rougi de se faire lui-même son accusalpiir, les clercs et les moiiics qui étaient restés
et il exila plusieurs évéïjues calholiqiios qui auprès de lui, le forcèrent de se mettre au
refiisaieiil de souscrire à la condamnaliou milieu d'eux, ce qui le fil échapper aux gar-
du saint patriarche, entre autres saint Eusèbe des qui étaient thaigés de s'emparer de sa
de Verceil, saint Denis de Milan el saint personne. Aussitôt iju'il eut disparu , les
Paulin de Trêves. Il envoya ensuite un de ariens mirent sur le siège d'Alexandrie un
ses chambellans à Uoinc, pour obtenir du intrus nommé (îeorge, homme de basse ex-
pape l'approbaiiou de tout ce qui venait tr.'iclion el d'un caractère féroce , (|ui se
d'èire fait. Libère, t\u\ occupait alors la montra le digne successeur de Grégoire de
chaire de saint Pierre, refusa couragtîuse- Cappadoce. Athanase se réfugia dans les dé-
nient desouscrire à cette iniquité. Consiance, serts de l'Egypte mais ses ennemis mirent
;

iirilé de la ferincié du pape, le fit amener à sa tête à prix et ne lui permirent pas de
Milan sous bonne escorte; il eut avec lui jouir longtemps des douceurs qu'il goûtait
une conlérence dans laquelle Libère dit au dans la compagnie des saints solitaires qui
prince qu'Aihanase ayant été déclaré inno- lui avaient donné un asile. Des soldats chargés
cent par le concile de Sardique, et ses enne- de faire partout des perquisitions pour le
mis reconnus popr calomniateurs, on ne découvrir, eurent beau maltraiter les moi-
pouvait le condamner. Constance lépondit nes ; ceux-ci répondirent (ju'ils aimeraient
que si dans trois jours il n'avait pas sous- mieux souffrir la mort que de ré\élersa
crit à la condaran ilion d'Athanase, il l'evi- retraite. Athanase résolut donc , quoiqu'à
Icrail à Béréedans la Thrace : les trois jours regret, de bis quitter pour ne pas les expo-
expirés, le pape partit pour le lieu de son ser à de plus rudes souffrances, et se re-
exil. iMais l.i rigueur avec laquelle il clait lira dans une cachette où il pouvait à peine
Irailé à liérée, jointe aux soUicilalions de y respirer. Un fidèle dévoué connaissait seul
quelques évéqiies ébranlèrent sa fermeté
, le lieu où il était; il lui apportait ses lettres
qui avait éléjusque-là digne des plus grands et les choses les plus nécessaires, et cela au
éloges il signa donc la condamnation d'A-
: péril de sa vie, tant les ariens mettaient
thanase. L'empereur, non content de ban- d'opiniâtreté dans leurs recherches. La per-
nir les évêques qui prenaient sa défense, sécution se ralentit un peu par la mort de
condamna à des peines rigoureuse> les otU- Constance, arrivée le 3 novembre 3G1. L'an-
ciers et les magistrats qui paraissaient lui née suivante, George, usurpateur du siège
être atiacliés et (jui refusaient de communi- d'Alexandrie, fut massacié par les païens
quer avec les ariens. Athanase gémissait sur à cause de ses cruautés ainsi Athanase sa
;

les maux de l'Eglise, et adressait à Dieu de vit délivré de ses principaux ennemis. Julien,
ferventes prières pour la conservation de la successeur de Constance, permit aux évêciues
foi; niais on ne le laissa pas louf^lemps exilés de retourner dans leurs diocèses :

tranquille à Alexandrie. Le duc Syrien eut saint Athanase, après une absence de plus
ordre de le persécuter lui el son clergé. de six ans, revint à Alexandrieau nioisd'août
Constance envoya sur les lieux deux notai- de l'année 362, et son entrée dans la lille fut
res pour s'assurer de l'exécution de cet or- une espèce de triomptte. Les ariens se vi-
dre inique. On conseillait au saint de quitter rent bientôt chassés de toutes les églises dont
la ville, mais il répondit qu'ayant été rétabli ils emparés
s'étaient mais pour rétablir la
;

sur son siège par l'empereur, il ne l'aban- foidans toute sa pureté, saint Athanase con-
donneiail que quand il y serait forcé par voqua, la même année, un concile à Alexan-
- l'empereur, et jamais avant qu'on ne lui drie, où assista Eusèbe de Verceil qui
saint
I eût signifie un ordre formel de sa part il ; revenait deThébaïde où il avait été
la
ajouta cependant (ju'il sortirait d'Alexan- exilé. On y condamna ceux (|ui niaient la
drie, si le duc S\ rien ou le préfet Maxime divinité du Sainl-Espril, et on y décida que
lui en donnait l'ordre par écrit : au- les auleurs de l'arianisme seraient déposés,
cun des deux ne l'ayant voulu f.iiie , et que, s'ils abjuraient leurs erreurs, ils ne
les choses en restèrent là pour le raomenl. seraient admis qu'à la communion laïque.
Syrien lui assura même, par serment, de ne On y décida aussi que les évêques qui s'é-
I pas l'inquiéter et de laisser aux fidèles la laient laissés séduire pour (luelqne temps,
liberté de tenir leurs assemblées de religion ; connue les Pères de Itiaiini, conserveraient
mais vingt-trois jours après lorsque les
, leurs sièges, pourvu, toutefois, qu'ils don-
catholiques étaient réunis dans l'église de nassent des preuves de leur repentir. Celle
Sainl-'i'liéonas, ils lurent tout à coup investis décision fut .admise presque partout; elle
par une troupe de gens de guerre commandée reçut même l'approl'ation de l'Eglise ro-
par Syrien lui-même. Lesso!dals forcèrent les niaine, et le pipe Libère ordonna qu'on la
portes de l'église, pénétrèrent dans l'inlé- suivît en Italie. Les païens d'Alexandrie s'é-'
rieur et y commirent des désordres horri- tant plaints à Julien l'Apostat de ce que le pa-
bles. Athanase, (|ui se trouvait dans l'église, triarche employait toutes sortes de moyens
resta sur son siège , résolu de ne point pour détruire ie culte des idoles, et que s'il
abandonner son troupeau il ordonna
; à un restait (dus Jongtemps dans la ville, on y ver-
diacre de chanter le psaume cxxxvi, et le rait bientôt les divux sans aucun adorateur,
peuple répétait à la fin de chaque verset ; Julien répondit qu'en permellanl aux Gali-
fc'ur ta miséricorde est éierndle. U dH eumuite lé^ns, c'est ainsi qu'il nouimaii les chrétien»
,

•85 ATH ii¥H 2i;i

de revenir dims leur pa/s, il ne leur avait timents d'Arius. Les ariens qui avaient es-
point accordé le droit de rentrer dans leurs sayé de noircir Athanase dans l'esprit de Jo-
églises; qu'Alh;inase siirloul n'.nurait [)as dû vi: n, ne retirèrent de leurs calomnies que de

porter la lémérilé si loin que les autres, lui la confusion; ce prince, qui avait conçu du
qui avait été exile pnr plusieurs empereurs, il saint la plus haute idée eut envie de le ,

lui fit donc sifjnilier de sortir de la ville, voir, et l'ayant fait venir à Aiitiorhe où il
aussitôt l'ordri- reçu et cela , sous peine était alors, donna mille marques d'es-
il lui
d'être sévènnienl puni il chargea même
:
time et d'amitié. Athanase ayant satisfait
un (le ses olticiers de lui faire subir la peiii • aux désirs et aux consulta ions du prince,
de mort. Lors(itie cet ordre fut connu à reprit le chemin d'Ale\an^lrie. Jovien étant
Alexandrie, la douleur cl la consternation mort, Valeiilinien qui lui suci éda donna l'O-
devinrent i;énéra'fs. Atlianase co.isola les (i- rient à Valens son frère qui av il tou- ,

dèli s et leur recommanda de mettre en jours eu du penchant pour l'ariani-me, et


Dieu leur confiance, leur assurant que l'o- qui en 365 publia un éilit par lequel il ban-
rage passerait vile. Ayanl.ensuile confié son nissait tous les évêques que Constance av. lit
troupeau à des mains fidèles, il s'embarqua privés de leurs sièges. Le peuple d'Alexan-
sur le Nil pour la Théliiïde. L'officier qui drie s'assembla en tumiille pour demander
él lit cliari^. lie le nielireàmurl n'eul pis an gouverneur de la province qu'on lin lais-
piuiôi connu sa fuite cju il se mita sa pour- sât son évèqne. Le gouverneur promit d'en
Miile. Le sainl, averti de ce nouveau d;iu;ie' écrire à Valens, et le; es orit se calmèrent.
loin de s'enfoncer d ins les déserts, comme A hanase voyant la sédition apaisée sortit
on le lui conseillait voulut retourner à
,
secrètement de la ville et se cacha pendant
Alexandrie. « .Monlroiis, dit-il à cens qui quatre mois dans le tombeau de siui père.
I accom|iagnail, qutî celui qi nous protège i La nuit d'après son départ, le gouverneur
est plus puissant que ceini qui nous persé- el le duc s'emparèrent de l'é^ilise où il of-
cute. » L'olfiiiei' les ayant joints, sans li'S ficiait ordinairement mais il ne l'y trou-
;

conn.iiire, leur demanda s'il n'avaient point vèrent plus. Dès qu'on coniuU la fuite du
vu Achaiiase. « Il n'edt point loin d'ici, ré- saint patriarche, le peuple témoigna sa
pondirent'ils, ei pour peu (|ue vous vous douleur par des cris et par des larmes. On
hâtiez, vous ne larderez pas à l'atteindre. » supplia le gouverneur de s'interposer [lour
L'olficier poursuivit sa route, et Atlianase ménager son retour, et Valens, inforne de
revint à Ali'xanilrio où il demeura quelque tout ce qui se pass.iit, craignit une sédition ;
tern[)s caché. Julien ayant donné de nou- c'est ce r|ui le détermina à laisser .Uhanase
veaux ordres pour qu'on le mil à mort, il Iraniiuille. Il revint donc à Alexandrie et re-
se retira dans les déserts de la Thébaïde, où prit le cours de ses fonctions, sans être in-
il changeait souvent de demeure pour échap- quiété dans la suile. tint un con-
En 369 II

per aux perquisiiioMS de ses ennemis. Lors- cile au nom du(iuel aux évêfiues
il écrivit
qu'il élail à Antinoé, il reçut la visite de d'Afrique de ne pas se laisser surprendre
saint Théodore de Tahennc et de saint Fain- par ceux qui préféraient les décrets du con-
bou (pli le consolèrent en
, lui déclarant cile de Uiiiiini a ceu\ du concile de Nicée. Il
que ses peines allaient finir. Ils lui dirent mourut le 2 mai S13, âgé de soisante-dix-
aussi que Dieu leur avait révélé la mort de sepl ans, après un épiscopat de quarante-
Julien, qui aur .il pour successeur un princ^' sept ans. Saint (îrégoite de Nazianze fait de
religieux, dont le règne serait court. Ce lui ce portrait : « H élail d'une humilité si
prince, c'était Jovien, qui, à peine placé sur profonde, que personne ne portait celle
le trône, révoqua la sentencede bannissement vertu plus loin que lui. Doux et affable, i!
portée contre saint Atlianase, et lui écrivit une n'y avait personne qui n'eût auprès de lui
lettre dans iiiquelle, après avoir loué sa fer- un aicès l'aeile. 11 joignait à une bonté inalté-
meté el ses antres vertus, il le prie devenir rable uie tendre compassion pour les mal-
reprendre le gouvernement de son Eglise. heureux. Ses discours avaient je ne sais
Athanase n'avaii point attendu la lettre de quoi d'aimable, qui captivait tous les cœurs;
Jovien pour quitcr sa retraile; car aussitôt mais ils faisaient encore moins d'imprcssiuu
qu'il cûl appris la mort de Julien, il était que sa manière de vivre. Ses réprimandes
revenu à Alexandrie, où son arrivée avait étaient sais amertume el ses louanges ,

causé autant de joie que de surprise. L'em- servaient de leçon; il savait si bien mesurer
pereur, qui le connaissait pour un des plus les unes el les autres, (lu'il reprenait avec la
fermes soutiens de l'orthodoxie, L' piia par lendresse d'un [lère, et qu'il louait avec la
une seconde lettre, de lui envoyer une expo- gravité d'un maître, il élail, loul à la fois,
sition de la vraie loi, et de lui iracer le plan iiiilulgcnl sans faiblesse et ferme s.ins du-
(le conduite qu'il devait suive par rapport rcie. Tous .lisacnl leurs devoirs dans sa con-
aux affaires i!e l'Eglise. Athanase tic as- duite ,et quand il parlait, ses discouis
sembler quelques évéqnes pour concerter avaient l ml de succès, qu'il n'était pies(iua
avec eux sa réponse, qui portait en subs- jamais obligé de recourir aux voies de ri-
tance qu'il fallait s'attach t à foi de Ni- 1 1 gueur. Les personnes de loul état Irouvaieiil
cée, qui étaii celle des apôtres, laquelle en lui de quoi admirer et de quoi imiter, il
avait été précitée dans les siècles suivants élail fervent et assidu ù la prière, austéio
et (|ui était encore la foi de tout l'univrs dais les jeùms, infatigable dans les vcillcj,
chrétien , à l'exception d'un petit nombre plein de charité pour ics pauvres, de coït
de persouues qui avaient embrassé les sen- descendance pour les petits, ialrépide, lors
285 ATH ATH 386

qu'il s'agissait de s'opposer aux injuslicos voyant que la liberté qu'on lui avait rendue
des sjrands... » Parmi \rs nombreux écrits (Je n'était pas complète, et que les espions de
saint Athanase, nous citerons )c Discours Sergins, son neveu, le gardaient à vue, se
contre les pmens et celui sur Vlncnrnalion,(\\\\ réfugia dans \"\l' de Saint-Sauvrur. Srrgius
en est la suite ; (Insieurs ouvrages CDUtie promit de !•• laisser en paix s'il voulait (lon-
les ariens, comme VE.rpositiin d'' In foi, son ner sa démission et se faire moine; mais il
ApologieioiUielesarieits. son Apolor/ie ACons- s'y ref'isa, ei son indigne neveu vinl l'assié-
l<incr,\ ipolof/iede sa fui le, !esi(U:i tre Discours ger dans sa reiraite. L'einpereur Louis II ,

contre les ariens. \t' Liirerle l' himrniition du ayant appris l'estiémitéà laquelle il »;e Irou-
Verbe, U'- A<»\ \\yv<s coiUre Apollijini: e, le 1'- vaii réduit, envoya des lion pe^ qui le délivrè-
yrciiehiTi iiiilé tdn Sainl-Efpri,(U'sCommrn- rent el l'amenèrent à lîéncvenl, où il se Irou-
Ifiires sur C Kcrilure suinte des Lettres à iliffé- , vail, el il Iavec de grands égaids.
accieillil
renls crsonna^es et sur diiïériMils sujets,
|
Ser;:ius, furieux d'avoir niaïujué son coup,
e! la Vie de sain' Anloine.Si\i\ si le est clair, pilla le trésor de l'église épi'^copale ((u'Atlia-
é!é};anl. plein de nohiesse, de vivacité et de nase avait mis snus le scellé, en menaçant
fiu,-ans rien de surperflu. Phnlius et Krasme, de l'anailièine quicon(iue romprait ce sceau,
lions jiigi'S en celte nialière , en font un ce (jui n'arrêia pas l'impie gouverneur, 'lui
gr ii'l é lige. — 2 mai. persécuta le clerijé de Naples, et fit fustiger
ATHA^ASE (saint), diacre de .Ténisaleni plusieurs prêtres, les cliassi de leurs églises
et nuTilyr, «imlini avec zèle la foi du con- et donna leurs bénéfices a ;e simples la'iijiies.
cile' Glialeedoine, ce qui lui attira des
di- Le pape Adrien 11 lui écr vii, ainsi ui'aux
perséciilions d-e la part de 'l'iiéodose, p.i- principaux habitants de Naides leur enj d- ,

Iri.irche inirus (!e Jérusalem et élut' du gn.mt, sous peine d'exeommunicalinu, de re-
p-^rli di'S eui>rliieiis. Aihanaso lui ayant cevoir leur cvè(|ue; masiis s'y refusèreni et
riproriié les ciuau'és q l'il exerçait conlie l'aniithème fut prononcé par des envoyés du
le orllioiiox! s, il I.' fit saisir pa ses salel- pape, qui se remlireiil sur les lieux, .\iiia-
liles, (|ni le décliiréniit à coups de fouet et iiase, en liulle aux attaques de la femme de
lui ciiupèreci' ensuite la tête , vrs an I Sergius, qui avait juré s;i perte, errait d'a-
i'^â. Son corps fui Ir.iîné par un pied ()ans sile en asile, sans trouver de sûreté nulle
les mes, et on le donna à manger aux caiens. part. Elle envoya des scélérats pour l'em-
—5 jnillel. poisonner à Home où il se trouvait; ce
ATHANASE s;iint )
( nio'ne du Mont-
,
(ju'ay ant su, il se relira à Sorrenlo, doi;l son
Atiios , él lit originaire de 'l'réliizonile, et frère Eiienne était évéque; mais touché jus-
avant d embrasser la profession reli;iieusc, il qu'aux larmes du Irisie étal où se trouvait
s'ap;)elail Abram. Il ilorissait dans la pre- Naples, il retourna à Rome pour conjurer le
mière partie du vi' siècle et mourut en 551, pape de lever l'exconiuuinication dont ele
—5 juillet. était frappée. Adrien eut égard à sa demande,
Al'HANASE (le bi'nlieureux) , économe el fil lever la censuve. Goaimi' le saint évé-
du monastère de Médicion sous l'abbé ,
que retournait à Naples, reco-.uluit par l'em-
s .int Nicépbore, florissait au comnunce- pereur en personne, cjui s'était charge de le
nient du ix' siècle, et tnourut vers l'an 812. remettre en possession de son siège, il lo uba
H lui inbumé dans le lieu qu'il a<ail illu-tré malade en route et mourut d.ins l'oraioiriî de
par ses vertus et un cyprès qui était venu
;
Sainl-Quirice, près du Mini-Gassin, l'an 872.
sur son tomlieau fournissait aux pèlerins Il fui inhumé à Véroli, où l'on garde son
des brandies qu'ils emporlaienl par dévo- corps. —
15 juillet.
tion, el qui servaient à la guérison des ma- ATHANASE (saint), évêque deModondans
lailes. au rapport du bienheureux Théos- la Morée, était originaire de Catane eu Sici-
téricte. Feirarius lui donne le tiire de saint. le, cl mourut vers l'an880. Il est honoré
— 20 octobre. chez les Grecs le31 janvier.
ATHANASE (saint),. ci>i)fesseur à Panlo- ATHANASE (saint) , moine des Cryptes,
pèlieen Bilhynie, florissail dans le iv siè- près de Kiow en Russie, florissail dans le
cle. Il est mentionné dans la lellre adressée xiif siècle, et il honoré par
est les cilholi-
à Naucrate par saint Théodore Sludite. — ques russes le 2 décembre.
22 février. ATHANASIE (sainte), Atlmnasiu, martyre
AiHANASE LE THAUMATURGE (saini) ,
en Egypte, fut arrêtée à Cuiope avec ses
^(^ri^sail au milieu du i\' siècle, dans une île trois filles. Saint Gyr et saint .lean ayant ap-
(lullenve San^ari ou Zagari en Natolie. Il se pi is leur arrestation, se rendirent près d'elles
r< lit célèbre par ses austérités
1) el surtout pour les e^hoiler à confesser ceurag. use-
par ses nombri'ux miracles, comme l'indique menl Jésus-t^'.lirisl. Cette démarclie hardie
sou nom de Tbaumaiurge. On place sa mort les Ut arrêter à leur tour, cl leurpiocura
vers l'an 800. 3 juin. — peu après la palme du martyre. Atbanasio
ATHANASE (saini), évêque de Naples, fut el ses filles, témoins des tourments et de la
élevé sur ce si'ge en 850. M était frère de constance de ces généreux cliiétiens qui
(jiégoire, gouverneur de la \ille, et (|ui eut avaient volé à leur se( ours, ne puriMit s'em-
pour successeur son fils Sergius. (lelui-ci ,
pêcher de manilester la compassion i|u'elles
coiisclllé par s.i fenimi', qui haïssait Atli,. épiouvaient pour leurs soull'rances, et elles
nase,le (il inellreeu prison ; mais au liou! d;' furent aussi cruellemeii! maltrailees. Oa brû-
huii jours il lui (ibligéde lui rendre la libtirié, la leurs côtés avec des lorc.ies ardentes ou :

parceijue toute la ville le réclamait. Le saiiit, mit ensuite du sel el du vinaigre dans leurs
,

287 ATH ATH 9S8

plaies pour les rendre encore plus doulou- sa communauté, lorsqu'elle la


transporta
reuses; elles furent enfin condamnées à (^Ire dans un lieu plus solitaire, parce que sa mai-
décapilées quelques jours avant ces deu\ il- son était trop exposée au tumulle du monde.
lustres martyrs. —
31 janvier. Ce lieu, qui avait été choisi par un saint ab-
AÏHANASIE (sainte), ^«/ionasiiim, épouse bé, nommé Î^Iathias, fut appelé Titnie c'est- ,

de saint Aiidromaque orfèvre, mourut au, à-dire lieu honoré, et pendant que les reli-
commencement du V siècle : elle esl hono- gieuses s'y rendaient, .Malhias s'aperçut que
rée ciiez les Grecs le 2 juillet, et chez les La- toutes étaient exténuées el ayant même de la
lins le 9 octobre. peine à marcher il les engagea donc à mo-
;

ATHANASIK veuveet abbesse de


(sainte), dérer leurs austérités afin de ménager leurs
Timie, nanuit au commencement du i\' siè- forces cl de ne pas abréger leur vie. Bientôt
cle, dans l'île d'E;^ine, et était fille d'un sei- les bâtiments se trouvèrent insuffisants pour
gneur nommé Nicétas, qui léleva dans les contenir toutes les personnes qui venaient
principes de !a piété. A sept ans elle savait > prendre le voile, et il fallut les agrandir.

par cœur tout le Psautier, et elle lit, dans la Athanasie ne songeait guère à quitter sa so-
suite, de grands progrès dans la connais- litude, lorsqu'elle fut appi'lée à Constanlino-
sance de l'Écriture sainte. Le dessein qu'elle |)le par l'impératrice sainte Théodoia qui ,

avait formé de consacrer à Dieu sa virginité, avait entendu parlerdesa sainteté, el qui vou-
en prenjiut le voile, fut encore fortifié par lut l'avoir auprès d'elle pour profiter de ses
une vision qui lui fit voir la vanité des cho- lumières et de ses conseils dans l'administra-
ses humaines. Mais ses parents, qui avaient lioti de l'empire. La sainte abbesse fut rete-

fur elle d'autres projets lui firent épouser, ,


nue sept ans à la cour, relirée dans une cel-
contre son gré, un officier qui fut rappelé à lule où elle vivait cou)me à Timie. Lorsqu'il
l'aroiée, seize jours après son mariage et il ,
lui fut permis de relnurner dans son monas-
fut tué dans une bataille contre lesSarrasins, tère , elle s'empressa de rejoindre ses reli-
sur les côtes de la Grèce. Alhanasie, devenue gicusi'S, qui regrettaient sa longue absence
,

libre de suivre son attrait puur la vie reli- mais qui eurent la douleur de la perdre bien-
gieuse, se proposait d'entrer dans un monas- tôt après. Lorsqu'elle tomba malade , elle
tère, lorsqu'un édil de l'empereur Michel le voulut continuer ses exercices religieux et
Bègue, qui ordonnait aux filles nobles et aus ses prières comme auparavant, et le douziè-
jeunes veuves de prendre des maris, fournit me jour de sa maladie, ajiant commencé la
à ses parents un prétexte pour la rengager récitalion du Psautier, selon sa coutume, les
dans le mariage. Son nouvel époux, qui était forces lui manquaient pour couliiiuer; elle
très-vertueux, lui laissa la liberté de .se li- pria les sœurs d'aller l'achever pour elle
vrer aux œuvres de religion et de charité. à l'église. Lorsqu'elles en revinrent, elles la
Elle faisait d'abomiantcs aumônes et assis- trouvèrent mourante et n'eurent que le
,

tait les malades, les prisonniers, les orphe- temps de recevoir sa bénédiction. Elle mou-
lins, les pauvres veuves, les étrangers et les rut le 15 août 8a0. Quelques calendriers l'ap-
religieux qui étaient dans le besoin. Les di- pellent Anastasie. —
15 août.
manches et les fêles , après l'office, elle AÏHANATÉE (saint), Atlianaleas , évéque
réunissait dans sa maison les femmes et les de Clisme en Egypte, est honoré le 12juillel.
(illes du voisinage pour leur faire la lecture ATHÉNÉE (sainl), Atlieneus , martyr, esl
de l'Ecriture sa, nie suivied'une explication
,
honoré le 31 mars.
et terminée par une exhortation pathétique, ATHÉNODOUE (saint), évêque dans le
ï^on mari, (jui assistait à ces assemblées, fut Pont, et martyr, était frère de saint Grégoire
si touché des discours de sa femme qu'il lu Thaumaturge, il naquit, au commence-

quitta le miinde pour se faire moine. Celle ment du 111' siècle, àNéocésarée, el fut élevé
démarche, qui rendait de nouveau la liberté dans le paganisme.il se rendit d'abord à Cé-
à Athanasie, lui permit de changer sa mai- sarée avec son frère Grégoire, el de là à Bé-
son en un ouvent, et les pieuses filles qui
< ryle, où il s avait une célèbre école de droit
s'y rassemblaient déjà auparavant formè- , romain, qu'il fréquenta quelque temps. 11
rcnl le noyau de la nouvelle communauté. revint ensuite à (X'saréeavec son frère, pour
Elles se choisirent pour supérieure Alha- suivre les leçons d'Origène, qui avait ouvert
nasie, qui résista longtemps, mais qui fut une école dans celte ville. Ce grand homme,
contrainte de céder aux instances de ses reinar(iuant i)ientôt que les deux frères
compagnes. La règle qu'elles suivaient était avaient une capacité peu commune pour les
très-ausière , et, malgré cela, la sainte sciences et d'heureuses dispositions pour la
abliesse y ajoutait encore pour elle-même vertu, leur donna des soins particuliers
des austérités particulières. Elle ne vivait afin de les amener à la connaissance de la
que de pain et d'eau, et ne uiangeait qu'une vérité. Alhénodore et son frère furent si
fois par jour, après l'heuiede noue. En c'i- frappés de la lumière t{ui brillait à leurs
réme, elle ne prenait son repas que de deux yeux, qu'ils se sentaient déjà disposés à tout
jours l'un, et il ne se composait que d'her- abandonner pour ne plus s'occuper qu'à
bes ou de racines crues, et jamais, en aucun servir le Dieu qu'Origène leur avait fait con-
temps, elle ne goûtait de fruits. Elle couchait naître. .Mais la persécution do .Maximin s'é-
sur la pierre, n'ayant pour s'envelopper laiit allumée dans l'Orient, en 235, Origène
qu'une mauvaise couverture, et, par des- fut obligé de quitter son école pour se ca-
sous ses vêlements elle portail un rude ci-
,
cher, et ses disciples se dispersèrent. On
lice. 11 V avait quatre ans qu'elle t<ouvernail ignore les autres détails de la vie de saint
—i ,

r89 AIR ATT 290


Alliénodore on sait seulement que la pràce
; ATRIIÎN (saint), Alrianus, marlyren Afri-
acheva en lui la conversion commencée par que, souffrit avec saint Victor et un autre.
les instrurlions d'Origène et qu'il devint ,
— 11 mars.
évêque d'une ville du Pont. 11 eui beaucoup ATTALE (saint), .4<«a/us, martyr à Lyon,
à souffrir pour le nom do Jésus-Christ, et il était originaire de Perg;ime en Asie; il de-
fui martyrisé pendant la persécution d'Aiiré- vint l'appui et l'oriiemenl de l'Eglise
de
iicii. vers l'an 273. Jl est honoré cliez lesdrecs Lyon. C'était un personnage de distinction,
le 9 février, el cliez les Latins le 18 octobre. qui jouissait, parmi les chrétiens de celle
ATHÉiNODOKfi (saint), martyr en Aléso- ville, d'une grande considération pour la
potamic, vers l'an ^Oi pendant la persécu-
, sainteté de sa vie el pour son zèle à défen-
tion de Uioclétien souffrit d'abord la ques-
, dre la foi. Arrêté avec les autres martyrs de
tion du Icu sous le président Eleuse; il fut cette ville, en 177, il passa plusieurs jours
ensuite appliqué à d'autres tortures, el enlin en prison, et ayant été conduit à l'amphi-
condamné à perdre la léle; mais le bourreau tliéàtre, il y entra d'un air magnanime. On
étant tombé sans connaissance au rnument lui en fit faire le tour, précédé d'un écrileau
où il allait le frapper du glaive, et personne qui conlenail ces mots Celui-ci est Attale :

n'osanl le décapiter, il mourut en priant le chrétien. Les païens étaient prêts à lui
Dieu. —
11 novembre. faire sentir tout le poids de leur rage, mais
ATHÉNODOIIE (saint), évêque en Egypte, le gouverneur ayant appris qu'il était ci-
et confesseur, fut l'un de ces tourageux toyen romain, il le renvoya en prison et
prélats qui, sous les auspices de s.iint Atha- écrivit à i'empereur pour lui demander ses
nase, défendirent avec zèle la foi de Nicée ordres relativiin. iit à Allale el aux autres
conti-e les ariens. L'empereur Conslance les prisonniers. L'un d'eux nommé Alcibiade ,
,

exila diins la province hamnioniaque, au- qui depuis longtemps ne vivait que de pain
jourd'hui le désert de Barca, et ils sont nom- eî d'eau, voulut continuer le même genre de
més dans le Marlyrolo;;e romain sous le 12 vie dans la prisun mais Attale ayant appris
;

mai. [lar révélation qu'Alcibiade était pour les


ATHÉNOGÈNE LE THÉOLOGIIN (saint), autres un sujet lie scandale, et qu'on lesoup-
Alltenogenes, martyr dans le Pont, ayant con- çonnait de favoriser la secte des montanistes,
fessé Jesus-Christ qu'il chantait dans ses qui a llectaient des pénitences extraordinaires,
vers., fut condamné au supplice du feu. l'en avertit, et Alcibiade se conforma au ré-
Avant d'être jeté dans les flanunes, il chant. gime de ses compagnons. La réponse de
une hymne qu'il a laissée par écrit à ses
, l'emiiereur, portant qu'on exécutât ceux qui
disciples. Saint Basile leljfand le mentionne persévèreraienldansleur confession, etqu'on
avec éloge dans son livre du Saint-Esprit. élargîl ceux qui auraient abjuré le christia-
18 janvier. nisme, étant arrivée, le gouverneur proliia
ATHÉNOGÈNE (saint) chorévèque à Pé- , d'une fêle publique (lour donner au peuple
dachthoé et martyr, fut brûlé vif pour la foi le spectacle du supplice des martyrs. Attale
à Sébaste, et ses reliques furent porlées^dans lut donc conduit de nouveau dans l'arène, el
une église bâtie sur les bords de l'Euphrate. on lui lit subir les divers tourments que l'on
— 17 juillet. soulTiait d'ordinaire dans l'araphiihéâlre.
ATHRACTE (sainte), Athracla, vierge en Pendant qu'il était sur la chaise de fer rou-
Irlande, est honoiéi' le 11 août. gie au feu, el que sa chair brûlée exhalai!
ATHUÉ (saint), ^//ire, abbé en Egypte, est une odeur insupportable, il se tourna vers
honoré chez les Grecs le 8 juin. les spectateurs, el, faisant allusion au re-
ATHU.MAR (le bienheureux), premier proche qu'on faisait aux clirétiens, de man-
évê(iue de Padeibornn, né en Saxe, dans le ger des petits enfants, il dit en latin « Voilà :

vin siècle, sortait d'une des familles les plus ce qui s'appelle vérilablemenl dévorer des
distinguées du pays. H était encore très- hoDiiiies el ain>i vous êles coupables de
,

jeune lorsqu'il lut choisi pour être l'un des celte action inhumaine; mais pour nous,
otages que Charlemagne exigea des Saxons, nous ne sommes souillés ni de ce crime, ni
pour empêcher qu'ils ne se révoltassent, d'aucune autre abomination. » Et comme on
comme ils l'avaient déjà l'ait tant de fois, el il lui demandait quel était le nom de son Dieu,
fut élevé par l'évéque de Wurzlbouig, qui il répondit « Dieu n'a point un nom comoio
:

l'instruisit des vérités chrétiennes, et lui les mortels. » Il termina sou martyre parle
donna le baptême. Comme Alhum.ir faisait glaive l'an 177, sous Marc-Aurèle. 2 juin. —
de grands progrès dans laveitu et les scien- ATTALE (saint) martyr à Palestrine ,

ces, il ordonné prêtre et devint ensuite


fut souffrit vers l'an 27.3, sous l'empereur Auré-
premier évêque de Paderbornn, qui venait lien. — 1"=''
août
d'être érigé en siège épisco|ial. 11 convertit ATTALE (saint), martyr à Nyon avec saint
la plus grande partie des peuples de son dio- Zotiiiue el un autre, est honoré le 4- juin.
cèse, qui avaient vécu jusqu'alors dans les ATTALE (saint), martyr à Catune en Si-
ténèbres de l'idolâtrie, et fonda, par les libé- cile, souffritavec saint Etienne el plusieurs
ralités de Charlemagne, un grand nombre autres. — 31
décembre.
d'églises. Il uiourul dans un âge peu avancé, ATTALE (sainl), le Thaumaturge, fut ainsi
l'an 815 ou 81G, le 9 août, jour où l'on a surnommé à cause des immbreux miracles
toujours célébré sa fête. 9 auùt. — qu'il opérait. Les Grecs font sa fête le 6
ATllASESSE (sainte), marlyreen Ethiopie, juin.
souffrit avec sainte Jone. 14 novembre. — ATTALE (sainl), abbé de Bobio, né en
19 J ATT AUB t9î

Bourgogne, au vi* siècle, fut placr, dès son que son maître le fut de Léon, el l'on

bas âge, sous la conduite de saint Arige, dit qu'ils furent sacrés ensemble le jour
,

évéque de Oip. Il prit ensuite l'Iiabil reli- de PenlecAie ')90. U y avait dix aas qu'il
la

gieux dans le monastère de Lérins qu'il ,


gouvern.iil son é^lis^ lorsqu'il la quitta
quitta pour se retirer dans celui de Luxucil, pour faire plusieurs pehrina es de dévotion.
gouverné alors par saint Colomban, qui en il revint au bout de deux ans el remonta sur

fut le premier abbé. Coloaiban ayant été son siégi'. Il mourut l'an 10(19, âgé de soi va nie-
banni par Tliicrri, roi de Bourgogne, se ré- dix ans el il fut canonisé par Urb.iin II sur
fugia en Italie, et Allale l'acconip.igna dans la fin du rnêiiie siècle. 5 octobre.
son exil. Le saint abbé de Luxu il ayant ATTIQUE (saint), Atticus , martyr en
fondé le monastère de Bobio, au milieu des Phrygie, souffrit avec saint Janvier el plu-
monis Apennins, dans Ir Milanais, Allale sieurs autres. — a novembre.
en fui un des pn-niiers religieux, ei, après la ATTON bienheureux), Atlo, évéque de
(le

mort de saint Colomban, arrivée en Gl5, il fut Pistoie, llorissait au milieu du xir siècle et
jugé digne de lui su( c-der dans le gonverm- mourut en 1155. Il avait été moine de l'or-
ment du nouveau monasit re. Qui Iques mau- dre de Valloinlireuse el il a écril la vie de
vais ri'ligieux mirent sa paliencc à de rudes saint Jean Gualbert. —
22 mai,
épreuves, mais il vint à bout, par sa dou- AUBEUT (saint), Aut/icrtus , évéque de
ceur, sa charité el sa sagisse, de les rame- Cambrai el d'Arras, né sur la Un du vi« siè-
ner à l'esprit de leurélai.II se fil idmirer cle, se consacra, dès sa jeunesse, au service
par son huniiliié,sa vie austère cl morlinee, de Dieu, et à mesure qu'il avançait en âge
el par une pénétration d'espril pi u com- il se perfectionnait dans la vertu el dans la
mune. Honoré du don des miracles, penilant connaissancede la religion. Al rès avoir servi
sa vie, il mourut le 10 mars 6i7. 10 mars. l'Eglise avec beaucoup de zèle pendant |lu-
ATTALE (sainte!, AUala, abbesse, était sieurs années, il fui choisi pour être évé |ue
fille d'Adelbert duc d'Alsace et de iiur-
,
de Cambrai el d'Arras, deux sièges qui se
linde; elle naquit en (i97 et perdit ^a
, trouvaient alors réunis, et sacié le 21 mars
mère dans un àg ncore tendre. Elle fut ide-
c 63). Son amour pour la relraiie ne l'emiiè •

vée dans la piéié par sainte Adèle, sa lanle, chait pas <le rcmplirfidèlemenl tousles devoirs
qui était abbesse de Hohenbourg. Adalbcrt de l'épiscopat, il recevait avix bonté tous
avant Joiidé le monastère de Saint-Mlienne, ceux qui avaient à lui parler ; sa porte élîiit
àSlrasbourg, mil à la tête d^s religieuses ouverte à tous, mais particulièiemenl aux
qu'il y établit, vers l'an 7-21, si fille, qui pauvres et aux alHlgés. 11 s'appliquait à cor-
avait alors vingt-quatre ans. Allale marcha riger les abus qui s'étaient glisses dans son
sur les Iraces de sa pieuse tante, et sut allier, troupeau, sans que les nombreux obstacles
comnii- elle, la piété la plus fervente à la qu'il reneiMiIra dans cette cnirciirise ditfi-
douceur la plus aimable. Celle bon é, qui la cile pussent le décourager. Ses instructions,
fiisiiit chérir de tonte l;i eiHomnnauié soutenues par la sainteté de sa vie, produi-
con)n)e une mère, ne nui-^ai! en rien à i'esac- s.iient des effets merveilli-nx. Il surveiihiit
tiinde el à la régularité qu'elle savait faire avec soin l'élucalion îles jeunes clercs afin
régner parmi ses reigi' uses, qu'elle condui- de les rendre dignes des foiietioiis subbm s
sait dans les voies de la peif cliim par ses auxquelles il> el.ienl destinés et de forner
exemples plus encore (pie par ses insiruc- des coopéraleurs animés ilo son esprit el ca>
tions. Sainte Allale mourut l'an "lil, néliiiit pables de le seconder dans l'exercice du saini
âgée que de quaranl '-quiitre ;;ns. S s verlus minisièri'. Il avait un talent tout parliculier
la firent bientôt honorer lOinme s. linlc, et son jour ramener à Dieu les p: cheiirs, el la c mi-
culleélaild. jàauloriséà lafindu vi/siè.le.Ses version d saint Lanlelin fut le Iriiit de ses
reiiiiues furent déposées dans l'eglise parois- I
riéres et de sis larmes. Il détermina plu-
sial de Sainle-.Magdeleine de hohenbuurg. sieurs personnes de l'un el de l'.iulresexeà
—3 d cembre. (]uitier le momie pour se consacrer à Dipu,
ATTALlîl.N (sailli), Attatenus diacre et , entieaoires saint » ineenl. eomli- de Soignes,
martyr Menou
<à p'^ès de Fa^erney en
,
1; bienheureuse NVablelrud , son épou»e, et
Fuinrhe-Comlé, t^onlVrit vers l'an 713 avec sainte Aldegonde, sœur de c-l eci, qui reçu-
saint Iterthier, prêtre. Leurs reliques sont rent de ses mains l'Iialii! uligieiix; il fonda
honorées Florival, dans le duché de Luxem-
:< pluseur» monastères el bàti( plusieurs égli-
bourg. — () juillet. ses. En 60G il fil la Ir.inslation des reliques de
AI E (saint), Atlius, laboureur, martyr à
l sainl Vaa-tjl'nn de ses pi e lecessenrs, et
Perg" en l'.iinph lie avec saint Léonce cl plu- coiicourul (à la fondaiion du monastère qui
sinus iintri s, MHilïril sous le président Fla- poite le nom de ce saint. Le Uainaut el la
vien, pendant la persécution de Dioctétien. Flandre ch ingèrent de face sous son ad-
— 1"t août. ministration, et il y fit fieuiir la reiigon, la
ATI'ILAN (s.iinl), Atlilanus, évéque de piéié el l'élude des saintes lettres. Il mourut
Zauiora, na^juit à Tarragoue vers l'an 93.), en Gij8, après trente-six ans d'épiscopil, et
d'une famille nabic, et quitta le monde, à fut enterre dans l'église de Saint-Pierre à
l'âge de quinze ans, pour entrer dans un mo- Cambrai, où l'on bâlil, dans la suite, une
nastère. Mais il en sortit pour se meltre sous abbaye (jui porlait son nom. U eut pour suc-
la conduite de saint Froïlan, qui le lit prieur cesseur saint Vindicien, qui avait été son
du monastère qu'il gouvernait. Il fut nom- disciple. —
13 décembre.
mé évéque de Zamora vers le même temps AUBEKT (saint), Aubertut, évéque d'A-

&95 AUB AUD m
vranches, au commencement du viw siècle, rois, et favorisé du don des miracles, il n'en
s'illiisira par ses vertus uKiis ce qui a sur-
;
était que plus humble et se rei^ardait connue
tout reiulu son nom rélèbro dans l'histoire, le dernier des hommes. Plein de douceur et
c'est la construction d'une éi^lise qu'il fil bâ- de fermeté tout à la fois, il savait se faire ai-
tir sur un rocher près de la nier. H conslriii- mer en maintenant les droits de Dieu et ceux
sil cet édifice d'après une lri|)Ic apparilion de l'Eglise. Il assista au concile tenu ù Or-
de saint Michel, et il en fil la dédicace ^ous léans l'an 338, où il fit remelire en vigueur
l'invocaiion de let aicl:an«e, le IG octobre le trentième canon du concile d'Epaone, qui
709. Saint Auberly plaça d'aburd dosclia'ioi- proscrivait les mariages incestueux. Il mou-
nes qui furent remplacés, dans la suite, par rut à l'âge de quatre-Viugi-un ans, le 1*'
des religieux bénédictins c'est là l'origine
; mars 5V9. Son corps fut levé d(' lerre en 5. G,
delà f.imi'use abb.ije du .Mont-Saiiil-.Mictiel, pur sainl Germain évêque di' Paris, et placé
,

devenue de uos jours une prison il'Ktiil. Les dans une châsse en présence de plusieurs
autres détails de la vie de saini Aubeil ne évoques, parmi lesquels se tiouvaii Eulrope
sont pas parvenus jusqu'à nous et l'on ignore son successeur. La [)lus giande pariie de
l'année de sa mort. Ses relicjiies ont été ses reliquesfut mise dans abbaye que le roi
1

transportées dans l'église du Mont-Saiii!-Mi- Childebirt fonda dans la ville d'Angers, et


ctiel. Il a toujours éié honoré comme saint, ()ui pril le nom de Sainl-Aubin.
et l'on célèbre sa lête le IG juin et le 10 sep- AUiilUNX (saint), Alliericus, patron de
len;bie. Monlbrison en Eoiez, où il y a de ses reli-
AUBIÎKT de Lan-
(saint), Alberius ntoine, ques, est honoré dans celle ville le 2 j.muer.
devei\iicc chapelain des religieuses du
et AUC'I'E (saint), Auctus martyr à Ani-
,

nionasièrc de SaintSulpice en Bri'l.igne, (lo- phipolis, aujourii'hui Emboli en Macédoine,


riss^ilt dans le xn siècle et mourut en M29. souffrit avec saint Tuurion et un autre.
Il esi boniiié à lîennes le l" février. 7 novembre.
AL'JIEU (saint), Àittbotlus, confes.seur dans AUDACTE (sainl), Audiclus, prêtre d'A-
le diocèse de Laon, fionssait a|)rès le milieu frique el nsartyr, souilril d'abord dans sa
du V u' siècle et moin ut n G90. Il est lion' ré
( pairie par oidre du jirocuraleur Magnilien,
parliculièrcmenl à N'aui-onrl, dans 1;' diocèse au commenremenl île la piiseculion de
d'Arras, où il avi.il mené (|Uelque temps la Dioclétien. Il lui l'usuile conduit en hicile,
vie de solil.iire. -21 novembre. puis dans la Pouilie, avec sainl Félix de i'ub-
AUBIEHGE (sainte). Voy. Edelburge zoijue et plusieurs aiilres. Comme Ils persévé-
(saiiiCe). —
7 juillet. raient dans le relus de livrer Us sainies Ecri-
AlJlilN (»aint), Alhinus, évêque d'Angers, lures, ils achevèrent leur martyre par le
né en W8, sort.iil d'une lamille noble, an- glaive, à Veuuuser dans la Pniiilie, au J03. 1

glai:>e d'origine, cl qui elail venue s'établir en — 24 octobre,


Ureiagne. Il montra, dès son jeune âge, beau- AUDaGî'E (sainte), Audacta, martyre à
pour la vertu et beaucoup
cuu{< (J'iiieliiialion Cesarée, souffrit avec sainte Dorothée.- 28
lie ferveur pour les exeidces de la religion. mars.
Loin de passer, comme tant d'autres, sa jeu- AUOAX (saint) oiarlyr à Thore ,
près du
nesse dans les aniu.-emenls et le<i plaisirs lac de Velino, Lomiiaidie
en assistait au ,

du monde, il coiisai rail à Dieu louies se.-> af- supplice d<- saillie Analolie, el la vue des
lections. Ce fut dans la vue de h; servir mira les opérés par celle illnsire martyre,
d'une nianière pins parfaite encoie ((ii il le conveililau clirislianisme. A'-anl été mis

se relira dans le mon.islèie de Cincillac, en piison comme clirétien il l'ut déc.ipile ,

nomcné depuis J'inlillane, près d'Angers. Il pendant la persécution de Dèce, vers lan
s'y fil adniiier par son anmur pour l.i prière, 2 0. —
19ju.llet.
pour la morlifica ion d s sens et les austéri- AUDE ou ALDE (sainte) , yliu/« vierge, ,

tés. Modèle parlait d'obéissance, sa volonté l'une des com|.agnes de sainte Geneviève ,

élail toujours snburdonnee a celle de ses su- s'elïorça de marcher sur ses traces et d'imi-
|iérieurs. ou plutôt il n'avait point de »oloiilé ter ses ertus. Elle ne lui survéent pas long-
.

proi.re. Tuus les religieux, pénétrés de vé- lenips, et, après sa mort elle fui e.Irrioe
,

neraiion pour sa saiiilolé, l'élurenl pour abbé à côté d'elle dans l'égKse des apôtres saim
en b04. Saint Aubin, qui avail alurs Irenie- Pierre et saint P.iul. Elle est honorée le tO
ciiiq ans, ranima. p;ir ses exemples et par el le iS novembre.
ses leçons, la ferveur des tièdes el fit avan- AUDENCE (saiiili, Audeiilius, évêque de
cer dans la peilciiion ceux qui étaient déjà Tolède, mcurui en ^90. - ;i dec nibie.

entrés dans cette voie. Les sulTrages réunis AUDKNCE (saint), confes-eur à Milan, (lo-
du cleigé«'ldu peui>le d'Angers e.evèrenl i rissaildai;s la p émigré partie du V ièele , ;

sur le siège piscopai de cetie ville en 5i'J.


< et monrui v; rs l'an koO. Son corps fut inhu-
Aubin voulut s'opposer à son élection, mais mé dans l'ile Saini-Jules, au diocèse de No-
on ne tint pas compte >le ses refus et il l'ut varre. Les diil' lenls calendri rs lui doiiueiil
enfin oblige de se souineUre. Aussitôt après le titre de sénateur el le nommeat le 2i el le
son sacre il
, se ont à travailler au ré- 2G novembre.
tablissement de la discipline ecclésiastique AUDIFAX (sainl), marlyr ù Home élail ,

dans son diocèse. Les fatigues et les travaux filsde saint Maris et de sainte Marthe, e|
de i'èpiscopai ne lui fii eut rien relâcher des frère de sainl Abaclium. Il quilla la Perse
jeiines et des austérités auxquels il se livrait avec ses parents pour aller a Uome visilei
étant religieux. Respecté de tous, même des les tombeaux des saints apôlres sous l'em- ,
^5 AUF AUG 298

pereur Aurélien, qui ralluma feu de la le de siéger dans antres assem-


les diètes et les
porséculion. Comme celle famille de saints se blées publiques, où il exerçait une grande
faisait un pieux devoir de recueillir les res- influence. Il fonda, de concert avecHiIduinde,
tes des martyrs de les enterrer avec res-
el son épouse, le monastère de Thorren , dont
pect, elle fut arrêtée par ordre de Macien ,
sainte iienoîte, leur fille; fui la première ab-
gouverneur de Uoine, et, après plusieurs hesse. Hilduinde s'y étant aussi retirée pour
tortures, Audil'ax eut la tête tranihce, avec y prendre le voile, il résolut de son côté d'em-
son père el son frère, l'an 270.— 19 janvier. brasser la vie monastique; mais avjmt qu'il
AUDHl ou ALDKIC (saint), Aldricm, arche- n'eût mis son projet ;i exécution, Othon III
vêque de Sens, né au viir siècle, sou> le rè- le nomma évêque d'Utrecth, l'an 995. Aufroy

gne de Charlemagne sortait d'une famille


,
ne pouvant décliner ce fardeau, malgré ses
noble du (lâtin.iis. Son amour pour la re- refus réitérés, se laissa sacrer el gouverna
traite iiii inspira le désir de quitter le monde son diocèse avec beaucoup de sagesse, jus-
pour embrasser l'étal religienv. Ayant obte- qu'à ce qu'étant devenu aveugle, il s'en dé-
nu, non sans peine, le conseiitenienl de si>s mit pour se retirer dans le monastère de
parents, il alla prendre l'habit dans l'alibaye Marienberg, qu'il avait fondé dans cette in-
de Ferrières, qui portait encore son premier tention el il y iiliiça des moines de saint
,

nom de Bethléem, el s'y distingua par sa Benoît. C'est au milieu d'eux (ju'il passa le
science cl sa piété. Jérémie archevêque de
,
reste de sa vie, les édifiant par son exactitu-
Sens, l'ordonna prêtre et l'attacha à sou égli- de à suivre la règle de la communauté. Il
se; Audri, qui était le modèle du clergé de mourut en 1010, et ses reliques furent dépo-
Sens, par sa sagesse el .sou zèle fui appelé ,
sées dans l'église d'Dlrecht où elles sont ,

à la cour de Louis le Débonnaire, oii il rélu- l'objet de la vénération des fidèles 3 mai. —
la solidement quelques libertins qui atta- AUlîE (sainte) Augia, martyre, honoiée à
quaient les vérités de la religion. L'empe- Api, en Provence le 14 mai.
reur, frappé de son mérite et de ses vertus ,
AUGEBEKT (saint), Augebertus, martyr,
lui onfia la surveillance des officiers de sa
( fut massacré par des voleurs dans le ix' siè-
maison. Cette charge qui lui donnait entrée cle, près de Villers en Barrois. — 18 oc-
dans les conseils du prince, lui fournil l'oc- tobre.
casion de rendre, par ses lumières el sa ca- AUGENCI': (saint) Augentiiis martyr en
,

pacité, des services importants à l'Etal. Il Espagne, souffrit avec queUjues autres.
,


était chancelier de l'epin roi d'Aquitaine
, ,
11 janvier.
lorsque les religieux de Ferrières l'ajintélu AUGEll (saint), Adelgarius, évêqne de
pour abbé ,il obtint de Louis le Débon- Brénieel de Hambourg, est honore le 15 mai.
naire la permission de quitter la cour pour AUGER, ou OGER(siiinl), ermite prés d'E-
aller prendre le gouvernement de son mo- pinal, était, à ce que l'on croit, un moine
nastère il y maintint la discipline el don-
: hénédiclin, qui se retira dans une solitude à
na à ses religieux l'exemple de toutes les laquelle il a donné son nom. On bâtit une
vertus. Elu en 828 archevêiiue de Sens, après chapelle sur son tombeau, et ce lieu devint
la mort de Jérémie, il ne fut sacré qu'en 830: un pèlerinage très-fréquenté. Lorsque l'on
il justifia par une conduite vraiment épisco- fil la translation de ses reliques à E[)inal, le

pale, le choix du clergé el du peuple de Sens, 27 juin 16i'r, on trouva dans son tombeau
et ses diocésains trouvèrent en lui nn pas- un parchemin qui portail que, vingt-quatre,
leur zélé, un père tendre, un médecin cha- tant archevêques qu'evê(iues, avaient accor-
ritable. Il avait un talent particulier pour dé des iiidulgt'nces à ceux (|ui visiteraient ce
annoncer la parole de Dieu, et ses prédica- pèlerinage, et celle pièce était scellée du
tions opérèrent un grand nombre de conver- sceau de Jean de Sierck é\êque de Toul , ,

sions. Il rétablit la discipline dans le monas- mort en 1307. La fête de saint Auger se célé-
tère d« saint Denis, et il pensait retourner à brait autrefois à Kpinal, le l"' décembre.
Ferrières, pour y finir ses jours , lorscju'il AUCrlS (saini) ,4d<'/</(si«s confe>s<'ur, flo-
,

mourut le 10 octobre SiO. On y transporta rissaitau vii'sièrle, dau:<le diocèse drLaou:


ses reliques, qui furent brûlées par les cal- son corps se garda dans l'église de Sjint-Mi-
vinistes en 1509, à l'cxcepliou de quelques chel en Thierarche. 2 jum.—
ossements. — 10 octobre. AUGULE (saint)
Aitiiulius,évêque et ,

AUFIDE (saint) Atifxlius, martyr en Afri- martyr en Angleterre fiil mis à mon pour
,

que, est honoré le 16 octobre. la foi à Londres dans le commencement du


AUFIDIE (sainte) Aujidia, martyre à Mi- IV' siècle, peu de temps après saint Alban.
lan, soutînt avec sainte Judiih et plusieurs C'est le même qui esl aussi appelé Aule. —7
autres. —6 mai, février.
AUFROY,ou ANSFRID (saint), Anufridxts, AUGURE (saint), Angurius, diacre de Tar-
évêque dUtiecht de l'illustre famille des
, ragoui' en Espagne, el martyr, fol arrêté
,

comtes do né d;ins le x
Ilrabarii , siècle avec saint Fructueux, .•on évéqui', el con-
fut élevé par Robert, archevêque de Trê- duit en prison, l'.in 259, sous li'S empereurs
ves, son oncle. 11 porta les armes dans sa Valérieu et Gallien. Six jours après, le gou-
jeunesse, sous les empereurs OlhonUI el verneur Emilien le fil comparaître devant
Henri H, qui avaient en lui beaucoup de con- lui avec Fructueux, qui fut interrogé le pre-
fiance et qui l'estimaienl peur sa vertu et mier. Le gouverneur, s'adressanl ensuite à
sou mérite; le premier l'ayanl fait comte de Augure lui conseille de ne pas s'arrêter a
,

Huy et (le Louvain, ce litre lui donna droit ce que Fructueux vient de dire, mais le cou-
Ù'jT AUC. AUG 293
raçoux iHacre répond, en peu de nuils, nu'il année dans la maison paternelle ; et n igré
adore aussi le Dion tout-puissant. II fui con- les larmes et les avertissements de sa :::ère,
damné h être brûlé vif avec son évéque. — il se lia avec des liberiiiis n'ayant d' rdeur
:

'21 janvier. que pour le plaisir, il se livrait à l'impétuo-


Auguste (saint), Autitistus. martyr à Ni- sité de ses passions , avec d'autant moins de
comcdie avec ses frères Flavius et Augustin, réserve que sou père, ijui s'inquiétait peu
est lionoré le 7 mai. qu'il fût v.rtneux, pnurvu qu'il fùtéliic,uenl,
AUGUSTE (saini), prêtre d'Afrique, fut (t <iu'il réussît dans le monde, le laissait
exilé avec plusieurs antres, pour la foi, p'ir m.iître de ses actions. Jl avait dix-sept ans
les Vandales. 11 aborda sur les côles de la lorsqu'il se rendit à Carthage il y fil de :

Campanie où il fut chargé du gouvernenienl grands progrès, surlout dans la rhétori-


i!"u;ie église, et mourut saintei: eut sur la lin que mais il continua le cours de ses dérè-
;

(lu V^^ siècle. — 1" septembre. glements. L'an o8l, il perdit son père :{ui
AUGUSTE (sainte), Augiisin, esl Iionorée reçut le bapléme avant de mourir. Eta.it en-
liau-i la Marche Trévisane le 7 piars. core à Carthage il lut un ouvrage de Gieé-
,

AUGUSTIEN martyr
(saint), Aiigiiftianu.'!, ron, intitulé ilorlensins, qui n'est pas par-
à Capoue avec quelques autres, souffrit au venu jusqu'à noi;s, et qui est une exhorld-
conitiienceinenl du 's' siècle, sur la fin de la lioii à la philosophie. 1! en fut singulièrement
porsicnlion de Dioclétien. 1(J novembre. — touché le désir de la sagesse remplaça dans
:

AUGUSTIN (saint), Augustinus, martyr à son cieur le désir ih; la foitune et des iligiii-
Nii'omédie, était frère de saint Auguste et de lés. A l'âge de vingt ans, ayant eulendu ses
sfiint Flavius, avec lesquels il soufl'rit. 7 — maîtres vanter les Catrgories d'Aristote, il
mai. se procura le livre, et le lut avec avidité.
AUGUSTIN (saint), évéque d'Hipi one et Cette lecture le conduisit à placer la divinité
docteur de l'Eglise, était fils de Patrice, liour- dans la ealégoi ie de la substance, et à rai-
ijeiiis de Tai;asle, eu Numidie, et de sainte soniiir de Dieu comme d'un être coi-|)orel.
Monicjue. 11 niiquille 13 novembre 3oi. Dans Mais les phiiosojdies païens le dégoûtèrent
.sa jeunesse, il se livra à la fougue de ses bienlôl, pane l'u'il ne lrou\ait pas dans
passions et à tous les désordres auxquels leurs ouvrage; le nom de Jésus-Christ, (lue
elles enlraîneul un cœur devenu leur esclave. sa mère lui avait appris à prononcer ;ivec
11 retrace, avec les plus vives couleurs, respect, dès qu'il avait pu parler. Il se mit à
ilans ses Confessions, l'abîmetle misère où il lire l'Ecriiure sainte; mais le style simple de
ctaii plorgé, et avoue avec douleur qu'il a ce livre divin choqua sa délicatesse, et son
commeiicé à offenser Dieu dans un âge orgueil l'empêcha d'en pénétrer le sens.
qu'on appelle par abus des termes, Vdge
, C'est peu de lemps après qu'il lomba dans
d'innocence. Sa pieuse mère lui enscign.i la l'hérésie des manichéens sa cliulefut prin-
:

religioi! chrétienne et lui apprit à piier; ou cipalement causée par l'impureté, dont le
!e fil cnsuiie catéchumène. Pendant qu'il l'ré- pro|)re est d'aveugler l'esprit d'endurcir le
,

quenluil les écoles de Tagaste, Il lui atlciut cœur, de lui faire perdre le goût des choses
d'une maladie dangereuse, et demanda le spirituelles et de dégrader les nobles fa-
,

lia[.lême. S;iinte Monique l'avait disposé de cultés de l'âme. L'orgueil coiiiribua aussi à
son mieux à ce sacrement, qu'on ne lui ad- sa perle. «Je m'imaginais, dit-il, que je pou-
ir.iaistra pas cependant, parce que le danger vais prendre l'essor et je tomba! à terre. »
,

cessa tout à coup. Sou père, qui était olâ- i Les mani(diéens fiatlaient sa vanilé en se ,

tre, ne néi^ligea rien pour cultiver les dis- vanlanlde lui faire connaître les choses dans
]josilioiis exlraordinaires qu'on remarquait leur nature, et en se moquant de ceux qui
dans sou fils ; il lui fil a[>piendre les scien- déféraient à l'auloritè de l'Eglise calholiiiue
ces, afin (!e lui fiayer U; cheiviin des hon- qu'ils accusaient de metire des entraves à la
neurs. Pendant ses études, s'étanl lié avec raison Ils lui promirent des démonstrations
des jeunes gens plus âgés que lui il coii- , sur chaque chose, assurant qu'il n'y avait
Ijacladu ;;oût pour les jeux publics et le point de mystères, que la foi n'était qu'une
théâtre. En a|)preuant ,i parler, il apprit le faiblesse de l'esiiril, et que l'homme, débar-
latin qui élait comme sa langue malernelle; rassé d'une anl.irUé le<rible, pouvait, par le
r.iais il avait dans sou enfance une grande secours de la r.iison seule, arriver à Dieu et
aversion pour l'élude du grec, et le peu de s'affranchir de toute erreur. Plus tard, il
iigrès qu'il fil dans cette langue ne lui écrivait à Honorai, son ami et son compa-
,;:r::icllail pas de goûter les beautés d'ilo- gnon d'hérésie « Vous savez sur quel fon-
:

.'.'lère;quant aux poètes latins, il en faisait dement nous nous sommes aUachés à ces
Sis deJices. Celle lecture (luil se reprochait gens-là Je reiionç-ii, pendant neuf ans, à
dans la suite lui servit cependant à perfec- la religion qu'on m'avait enseignée dans
tionner son style et à développer ses facul- mon (Mifance, sur le reproche qu'ils nous
tés intellecluelles. Mais les comédies de Té- faisaient de nous laisser entraîner par la
reiice', la Ircquentalion du théâtre et les SUjierstitiuii, et d'adopler, (outre leslumières
mauvaises compagnies l'entraînérenl, dès de la raison ce que nous appelons la foi
, ;

l'âge df- seize ans, dans des désordres lun- lanlisqueehe/, eux un n'éiaitobligé de croire
leux, dans lesquels il persévéra jusC|u'à sa que les choses (ju on avait examinées, et de,
ci)n\(\rsion. 1! quitta Tagaste pour alhir à la vérilé desquelles oii avait de lionnes preii'\'
MaiiaiM'e iluiiiir la i:rauimaire, lu pOf>if fi >e>;. Ciiumeiii n'aurais-je paséié séduit par
rlii'l'ii iquf,
i.;i il ;i\iiil eu.suitc pjisstr une de seial>|,ililes proiiieS'-es.nii;! qui étai-i jeune, j,

LllCI (iXN II il. I. Mil- iCIll'.M !.. I lu \


2'i9 Auc AUG 30ft

(jui désiraisconnaître la vcrilé, et (|u'unc si elles n'eussent été dé[)lorables. Il se livra


certaine répuialion acijuise dans les éco- aussi à ré(ude de l'astrologie judiciaire ;
les avait rempli <l'orgueii. » Deux questions, mais il reconnut bientôt l'absurdité de cette
surtout, embarrassaient saint Augustin, et les prétendue science. \ l'âge de vingt-sept ans,
manicliéens lui prometlaienl de lui en don- il composa un ouvrage qui n'est pas parvenu

ner la solution la première, c'était l'oripine


: jusqu'à nous, intitulé De ce qui est beau cl
:

.du mal, et la seconde, la difficulté de com- convenable dans chaque chose. C'est vers le
prendre ce que c'est qu'un esprit, d'où il même temps qu'il cimmença à se dégoûter
avait fait Dieu corporel. Mais ses nouveaux des histoires que les inanichéens débitaient
maîtres le conduisirent d'absurdité en ab- sur le système <iii mon le, sur les corps cé-
surdité, au point que sa raison, naturelle- lestes et sur les éléments. Il v avait alors
ment droite, ne pouvait y acquiescer pleine- en Afri(|ue un évéque manichéen nommé
ment. Il s'aperçut bientôt que, malgré leur Fauste, versé dans toutes sortes de sciences,
sublililé dans la dispute, ils ne prouvaient et que ceux de sa secte regardaient comme

pas solidement la vérité de leur doctrine, et un homme extraordinaire. Augustin désirait


il resta toujours dans la cl;issc des auditeurs,
vivement de conférer avec lui, espérant qu'il
sans vouloir se faire initier parmi les élus. éciaircirail tous^ses doutes. Il s'empressa
Cependant son orgueil était flatté du succès d'aller le trouver aussitôt qu'il fut arrivé à
qu'il obtenait dans ses dispuli s avec les ca- Carthagf, et l'entretien qu'il eut avec lui le
Iboliques, et il en attira plusieurs dans le convainquit que Fausie était un beau par-
parti des manichéens, entre autres Alype, leur; mais il n'en tira pas plus de lumières
son ami, et Romanien, son bienfaiteur, qui que des autres manichéens, quoiqu'il s'ex-
l'avait logé chez lui pendant qu'il étudiait à primât avec plus de grâce et de facilité.
Cartbage. Ayant quitté cette ville après aruir Celte conférence lui dessilla les yeux, et dès
terminé, de la n)anière la plus brillante, le lors il se sentit beaucoup d'éloignement pour
cours de ses études, il revint à Tagasie, où le manichéisme; cependant ses préjugés con-
il établit une école de grammaire cl de rhé- tre la doctrine caiholique n'étant pas encore
torique. Sainte Monique, qui pleur.iit sortes dissipés, et ne sachant où trouver la vérité,
égarements de son fils, et qui no cessait de il (irit le parti di' rester comme il était, en

demander à Dieu sa conversion, refusa de attendant qu'il pût rencontrer quelque chose
manger avec lui, à cause de son hérésie, de plus raisonnable et de plus satisfaisant.
espérant par là le faire rentrer en lui-même; Au milieu de ces perplexités, il quitta Car-
mais voyant que tout était inulile, elle alla thage pour se rendre à Rome sans avoir
trouver un évéque, et le conjura avec lar- consulté sa mère. Il avait vingt-neuf ans
mes d'entreprendre la conversion de son fils. quand il aniva dans cette ville , et alla so
L'évcque lui répondit qu'il n'était pas encore loger chez un manichéen qu'il connaissait.
temps, parce qu'Augustin était encore trop Peu de temps après, il tomba dans une ma-
attaché la nouveauté de son hérésie et trop ladie grave. « Si je fusse alors parti de ce
enllé des avantages qu'il avait remportés monde, disait-il depuis, je ne pouvais que
sur certains catholiques, plus zélés qu'ins- tomber dans les supplices que j'avais mérités
truits, qui avaient eu l'imprudence de dis- par mes crimes. » Mais la saule lui fut ren-
puter avec lui. « Contentez-vous, dit-il à Mo- due par les prières de sa mère, qui, quoique
nique, de prier Dieu, qui lui découvrira peu absente et ignorant le danger qui le mena-
peu son erreur et son impiété.» Comme elle çait, demandait alors au ciel sa conversion ;

insistait pour qu'il essayât de convertir son ce qu'elle ne cessa de faire tant qu'elle le vit
malheureux fils: «Allez, lui dit-il, que le éloigné de son Dieu, qu'elle aimait infiniment
Seigneur vous bénisse; un enfant de tant de plus que son fils et (|u'elle-même. Il ouvrit
larmes ne peut périr. » Monique regarda ces un cours de rhétorique qui fut bientôt suivi
paroles comme un oracle du ciel. Un ami par tout ce qu'il y avait à Rome de plus spi-
intime d'Augustin, son compagnon d'études rituel et de plus distingué. On ne pouvait
pendant plusieurs années, qui s'était fuit l'entendre sans admirer sa science et ses
manichéen à sa persuasion , étant tombé talents, qui étaient encore rehaussés par les
malade, se convertit et nçul le baptême. qualités les plus aimables; mais comme les
Augustin ayant voulu lui eu faire des plai- étudiants s'adressaient souvent à de nou-
santeries, il lui répondit que s'il tenait à veaux maîtres pour se dispenser de payer
conserver son amitié, il fallait changer de ce qu'ils devaient aux anciens, celte injus-
langage, sans quoi il le fuirait avec horreur tice le dégoûta. Valentinien le Jeune ayant
et le regarderait comme son ennemi. Bientôt fait demander à Synimaque, préfet de llôme,

après, il mourut dans de vifs sentiments de un habile professeur de rhétorique, Sym-


piété, et Augustin fut si affecté île celle mort, nia(|ue, qui était lui-même un grand orateur
(ju'il en devint comme inconsolable. 11 quitta et qui connaissait la capacité d'Augustin, fil
les lieux qui, en lui rappilant le souvenir chui\ de lui. et l'envoya à Milan, où on lui
de son ami, ne faisaient qu'entretenir sa fit la réception la plus honorable. Il justifia

douleur; il retourna donc à Carlliage, où il bientôt la haute idée qu'on avait de


ouvrit xxnt'. école de rhéliiri()ue qui lui valut son mérite. Saint Amhroise conçut pour lui
de brillants succès. 11 y remporta les premiers une estime toute parliculière, et Auguslin,
prix d'éloquence et de poésie; mais toujours de son côté, désira se lier avec un homme
engagé dans les erreurs du manichéisme, il qui lui munirait de l'amiiié et qui jouissait
^ laissa aller à des exlravasances risibles, d'une i^iandc considération par son savoir
m ALIG ALG 502
elson éloquence. Il assistait souvenl à se> port admirable entre l'A ncien Testament et le
sermons par curiosilé, et pour voir, par lui- Nouveau, la gloire du ciel déployée dans toute
même, si son éloquence répondait à l'éloge sa magnificence, et la voie qu'il f lUt suivre
qu'on lui en avait fait; il l'écontait avec pour y arriver; il y apprit ce qu'il ressentait
beaucoup d'attention, et le trouvait supé- depuis longtemps qu'il y avait dans ses
,

rieur, en tout, à Fausle le maniciiéen, ex- membres une loiopposée à celle de l'es-
cepté qu'il avait moins de grâce dans le prit, et (|ue la grâce de Jésus- hrisl pou-
débit. (Quoiqu'il ne clien hàt que ce qui llatte vait seule le délivrer de ce corps de mort.
l'oroille, la doctrine qu'annonçait saint Ain- Il aperçut une différence infinie entre la
broise faisait insensiblement impression sur doctrine de celui qui So uommait le der-
son cœur et y jetait une semence (lui devait nier des apôtres et celle de ces philoso-
germer plus tard. 11 comprit qu'il y avait de phes orgueilleux qui se regardaient comme
lionnes preuves en faveur de ce qu'il enten- les plus grands liommes. Déjà il ne doutait
d.iit, et que les manichiens avaient tort de plus de l'excellence et de la vérité de la loi
mépriser la loi et les prophètes ; mais il divine, mais ses anciens préjugés lui fai-
n'était point encore convaincu que la cause saient penser qu'il ne pouvait la pratiquer.
des catholiques fût la meilleure, et quoiqu'il Dans cet emb.irras, il s'adressa à Simpli-
vît bien que les manichéens défiguraient cien, prélre de Rome que le pape Damase
,

leur doctrine il
, restait toujours dans le avait envoyée Milan, pour instruire saint
doute, par la crainte de tomber dans un Amliroise, lors de son élection, et lui décou-
précipice. D'un autre côté, le désir de se vrit l'état de son âme. Il lui déclara qu'il s'é-
procurer un établissement avantageux dans tait mis à lire les œuvres des philosoplies
le monde, d'acquérir de la réputation et de plaloniciens, ()ui avaient été traduits en la-
la fortune, le tourmentait beaucoup. Il eut tin par Victorin. Siniplicien le loua de cette
aussi, pendant quelque temps, un autre sujet leclcre, et lui raconta comment il avait lui-
d'inquiétude: comme il dev;iit prononcer, même contribué à la conversion de Victorin,
aux calendes de janvier 383, le panégyrique qui avait été professeur de rhétorique à
de l'empereur et du consul nouvellement Rome, qui avait en pour élèves les princi-
élu, en présence de ce dernier, l'incertitude paux sénateurs, et à qui on avait élevé une
du succès lui ôlait le repos, et voyani, dans statuedansleforum.il ajouta que, comme
une rue de Milan, un pauvre qui était tout Victorin, dans la crainte de déplaire à ses
joyeux et qui se divertissait, le sort de ce amis et de s'attirer des persécutions de la
pauvre lui paraissait digne d'envie, et il dit part des idolâires, voulait différer son bap-
à quelques amis qui l'accompagnaient; «Tou- tême, lui, Siniplicien, l'avait encouragé à
tes nos folies n'ont d'autre but que de nous vaincre celte tentation et à fouler aux pieds
procurer une satisfaction que nous n'obtien- le respect humain ; ce qu'il lit en se faisant
drons peut-être jamais, el dont ce misérable administrer le sacrement de la régénération
;
paraît jouir au moyen de quelques aumônes et lorsque Julien l'Apostat eut défendu aux
qu'il a ramassées aujourd'hui. » La question chrétiens d'enseigner les lettres elles scien-
de l'origine du mal lui f.iisail éprouver des ces, il (luilta son école avec joie, et mourut,
perplexités et un trouble intérieur dont Dieu quelque temps après, de la mort des justes.
seul était témoin. Il avait aussi hien de la -Augustin, frappé de ce récit, envia le bon-
peine à concevoir que Dieu fût un pur esprit, heur de Victorin, mais il se sentait encore
s'ctant accoutumé, depuis longtemps, à le trop esclave de ses passions pour l'imiter. Il
considérer comme un être corporel el étendu, décrit dans ses Confessions le triste état où
conformément à la doctrine des manichéens. l'avaient plongé ses mauvaises habitudes
La lecture des ouvrages de Platon et des qui étaient devenues comme une seconde
philosophes platoniciens, qui parlent d'un nature, ou plutôt eomiiie une espèce de né-
verbe éternel et de substances incorporelles, cessité. Pendant qu'il gémissait ainsi dans
lui Gt réformer celte fausse idée; bientôt il des liens qui le retenaient captif, un Afri-
en vint à admettre des substances s|)iriluol- cain, nommé Poliiien, qui avait une charge
les, et reconnut que Dieu est un pur esprit, à la cour et qui était fervent cfirétien, vint
éternel, infini, incomprchensihle, immuable, rendre visite à Augustin et à Alype, son ami.
et qu'il n'y a rien d'alisolument mauvais Ayant trouvé sur la table les Epîlres de saint
dans la création. 11 crut même entendre une Paul, il prit de là occasion de leur parler de
voix du ciel qui lui criait « Je suis la viande
: la vie de saint Antoine mais il fut très-
;

des forts et des hommes faits; croissez, et étonné de voir que, jusqu'à ce jour, ils n'a-
vous vous nourrirez de moi mais vous ne
; vaient pas même connu le nom de ce s.iint,
me changerez pas en vous, comme il arrive et de leur coté, ils marquèrent beaucoup de
aux aliments dont votre cor|)s se nourrit; surprise au récit des nnracles opérés récem-
c'est vous, au coniraire, qui serez changés en ment dans l'Eglise catholique. Putilien leur
moi.» Trouvant que les philosophes platoni- apprit aussi qu'il y avait hors des niui'S de
ciens entretenaient son orgueil, lui inspi- INIilan un monastère où vivaient d.ins une
raient le goiîl d'une fausse sagesse, lui lais- grande ferveur, sous la conduite de saint
saient tous ses vices et ne lui apprenaient Ambroise, un grand nombre de serviteurs de
rien sur le m-, slère de la rédemption de Dieu; il leur raconta ensuite ifue quand la
l'homme, il se mit à lire le Nouveau Testa- cour de l'empereur était à Trêves lui, Poli-,

ment, surtout les Kpîlres de saint Paul, qui lien, se promenant, un jour, avec trois de
lui causaient un grand plaisir. Il y vit le rap- ses ami.s, dans les jardins contigus à la ville,
•:05 AUG AUG 50 i
ilodx d'entro pux.crr.int à l';ivoii(uro, claicnt nu'llr.is-jc pas fin à mos désonlrcs ? » î i::-
iM)lr(''S dans uîiu culianc liahiti-e par des soli- daiil (ju'il m; parlait ait. si, il ciilciidil d'ii i-

(air<'s qui prali(|iiaici»l celle paiivrclé d'cs- niaisuii voisitic, coinnn' la voix d'un ciilant
prit à laquelle royaiiine des cicu\ est pro-
1(î (jui rhaniail : l'rcii'ls cl lis : prends et lis. Il
mis; (lu'ils y aval' nt trouvé la vie de sainl se mil aisysitôl à penser s'il n'y aurait pas
Anloiiio, el que l'un d'eux, (lui était aijeiU un jeu où le- enfants auraient coutume de
rie i'cini'ereur, s'claiit fiiis à la lire, il se scn- clianier ces paroles; mais ne se rappelant
tu embrasé du désir d'einhrasseï' le méine pas avoir jatiiais entendu parler iPun jeu
!;enre que se touinanl ver-, sou
de vie, (!t seinhlahle, il cessa de ideurer el s(! leva,
.uni « Où prolendons-nons arriver, li;i dit-
: dans la pensée t\in' c'ctail nu averlisseni.nt
I', par t(i:iiC8 les fatigues que nous essuyons? du ciel, lin nièrnc! temps, il se souvint ij'u;
A l'amitié de l'empereur'... ftlais t\n.n de saint Anluiiie s'était converti en entendant
pins trai;iie el de plus difficile à obtenir ? Au lire un passage do I'Im aufçile. 11 idourna
lieu que, si ji- \eux je suis ami de Dieu dis ,
[irès d'Alypc où il av.it laissé les l-lpî r.'s de
ce moment même. » l'^l après queliiues corn- sainl Paul. Ay.inl pris 1:' \oluine, il l'ouvrit
bats intérieurs, il dit à son ami ; « (l'en est et lut ic pis-agc ()iii .-e pré- enta à l'oiivi-r-
*ait ; je suis résolu de servir Dieu, et cela, lure du livre .Vc i assez pris lotre rir ilavs
:

ici t à l'heuie même. »


( Sou ami lui répon- Ir.s feslins rivrof/niric
el ni clims In ilé- .

ne le quilli'rait p is, el qu'il voul.iit


dit «lu'il iinipurelé. ni duns nu esprit d'ani-
Iniiic^-r. el

pnrtagcr sou goure de vie, afin de partager rien de ronlenlion : mais evftez-vous de
ri. i

s.i récompense, (^e récit toucha singulière- Nolre-Seir/ncirr Jcsus-Clnisi, el yardi-z-rous


nient Augustin: il se voyait comme dans un de salisfaire les désirs déréglds de la rli'iir.
nsiioir, et celé vue lui taisait lionle à lui- Il n'eut pas plulôl achevé la lecture di? co
niéuie. 11 av;'.il autrefois demandé à Dii'U la verset, qn'iio raynn de lumière n';:! rétablir
grâce de continence, mais c'était, pour
la le c.iimi> dans son cœur. Ay.inl fenné le li-
a-nsi dire, eu craignant n'être silol exaucé, vre, ap.ès avoir touicfois oiar.iué l'endioi-,
[-olilien ne fut pas plutôt parti qu'il dit à il se Iruriia ^ers Aly[)e, avec un visage Ir.iu-

Alypi'. « (boniment pouvons-nous souiïr r


: ciuille, el lui dit ce qui lui était arrivé,
que des ignorants s'élèvent et emportiMit le Alype voulut voir le passage, il le lut ainsi
ciel, landi'^ (|u',ivec toute noire science... (jne le suivant : iiccerrz mec rliarié cr.ni
nou< Toupissous dans l,i chair el le sang? (/ni es! encore faillie diiiis la foi, et .1 >e les
Kougirons-nous de les suivre, parce qu ils appliqu.i à -i-uiénie. (>omnie il élail d iiti
1

nous précèdent? N'y aurail-il jias plus de caractère nalurdlement prrié à la vertu, i|
honte à ne vouloir pas môme les suivre ? » s'associa, sans hésiter, à la résolution que
il prononça ces paroles avec un Ion de voix venait de pi(-ndie son ami. Ils allèient aus^
extraordinaire et son visage paraissait
, sitôt faire p.irt de leur changcinent à .Moni-
ch.iiigé. Il se retira ensuite dans un j.irdiu que qui en fui Ir.insporlée de joie. Hlle avait
dont il avait l'usage. Alype, étonné de ses suivi Augustin en Italie, ei était arrivée à
paroles, de sou ton et de l'agilatiou où il le Milan, lorsque son fils venait de se tlc'acher
voyait, le suivit. Augustin éprouvait des du manichéisme, .\uguslin, (|ui ju (lue-là
i;oinl)ats viidents au dedans de lui-niénie. avait fiensè que la vie était impossible sans
D'un côté ses passions faisaient un dernier les plaisirs des sens, ne fui pa- p.iilôt devenu
effort pour le retenir dans ses anciennes h.i- calbolique, qu'il renvoya en Afri(]ue sa cr.n-
bitudes, cl de l'autre il lui semblait voir la cubine avec la(|uelle il avail vécu qu.'iturze
conliui ncc qui l'invitait à venir à elle, et ans, el de laquelle il avait en un fils nommé
qui lui mouirail une muliiiude de personnes Adèodat c'est alors aussi (juil pensa a se
;

de tout âge, dos enfants, des jeunes gens, marier, dans la persua--iou iju" la chasteté
des filles des veuves et des vierges, i)ui
, conjugale était la seule possible pour lui.
avaient passé leur vie dans la chasteté; elle Alype, qui n'avait jamais suivi les désirs
lui disait :« (Jnoi vous ne pourrez pas ce ! corrompus i.'e la ch.iii, éi.iil tout étonné de
qui est possible à lanl d'autres quo vous trouver d.ins sou ami des inc'liualions aussi
voyez ? Ksl-ce par eux-mêmes qu'ils le peu- grossières celte surprise d-vint pour l:>i le
;

vent, ou par la grâce que Dieu leur a don- principe d'une lentaliou délicate do: t il fut
née? Pouiquoi vous appuyer .sur vous- del vré pai' la ni'séricorde divine. ,Mo:ii(]ue
même? .lelez-vous dans les bras du Seigneur ava l meii.igi' à son fils un |.aili avantageux,
sans craindre qu'il se relire et vous lais'-e et son clioix éii toinb-' sur une erso: ne
I j

loiiiber jetez-vous y hardiment


: il vous ; qui ne pouvait manquer de lui plaire. .Mais
Micevra cl guérira ^os plaies... » A la ue de > tiuaud II fut parf lileineiit converti, .il résolut
son misérable étal, il sentit (ju'un torrent de de vivre d.ins une continence abso'ue. Il
larmes allait couler de ses yeux et comme ; n'eut pas plutôt été ilélivié doses chaînes
ou pleure jilus libreoicnt quand ou est seul, <iu"il éclata en vifs Ira sports de reconnais-
il s'éloigna d'Alype, (|ui le regard. lit avec sauce envers son Sauveur el sou Dieu. Sa
étonuemcut, et se jetant parterre sous un conversion eut lieu l'an 380, ét.int dans sa
figuier, il donna un libre cours a ses lar- Irenle-iienxième année. Il prit alors la nso-
mes. Tantôt il s'adressait à Dieu pour le lalioii de (luitler son école, mais il en dilïcra
iléchir, tantôt il s'adressait à Ini-niênie. <-t l'exécution jusqu'aux vactinccs qui arr>-
. e deinaiid -.Il Jn»q:ie> a quand dirai-je. a
: . >aiciif d ins qne!o,iies si-maiiies. Alors il .!•
.leiiiani, ,-1
demain? Pourquoi pas anjour- rrio,; ,'i t,i cimpigne, i-iè-, de Mil, m. avi-c
d bu. ? poiuiinoi, dès ce miimi ni niême, ne >",, ym, V frccundu'-. prolosctir lej^rain-
rfîS Al'O AU:; lur,

ni.,;r?, et qui, pou do temps nprôs, rcihinça dans la soliUulr, il sVt.iil roii^li! à ()s(se pour
an p.iff.iiiLsiîU! et recul le b.iplOiiii'. S;iiii'o s'embarquer, lorsque sa inùro ioinba i-.'alarfe
,'
Moniqui', sa mère Navigius sou l'ièro, , el mourut dans relio ville. Siiul .\u|;uslin
Adéortat, son fils, Aljpc, sou priue.ijîal couli- lui i'eriiia les jeux, el (iuoiq!j"ii !ûl pénclréde
(leul. Tiigèce el I.icentius ses <!isciplcs,
. l.i plus vive douleur il reliai pourtant ses
,

Laslidien cl Rustique, ses parents, l'.ieeo ;;- laruies, pensant (ju'il ne coiiv iiail p;is de
pa^nèreul dans sa retraite, où ii s'occiiprjil pleurer une personiic (];ii avait mené une vie
uuiquoiiienl de la prière et de l'clude, se Ii- si sainte. Mais quand on lui eut r;ii(ln les
vrail aux austérités de li pénilcnee el pieu- derniers devoirj cl qu'il se trouva seiil il ,

lail amèrement sur ses misères spirituel- versa des larnies alioudintes. « Si (lueicju'un
les , conjurant le Seigneur rie lui ten- me reproche, dit-il d'avoir pleuré (jiiel.jues
dre une main secoui.hîe. Le priueip;',! instants une mèri^ ((ui avait p'ew-é laiil
objii de ses prici es était la pureté île (œui- d'a!;ué''s pour urobleuir
, ù mon Dieu la ,

et la divine charité. Il s'appliqua aussi à ai- grâce de uie voir vivant à vos y; ux, j pense '

quérir l'huiuiiilé. el Ions ses écrits porleiU au m >ius qu'il ne se moquera pis de moi, el
remirent' de celle vertu. Fidèle à cette m.i- s'il a de la charité, il pleurera lui-mè:iK', afin

ximeile- liu ssaints f rlemeul lecnmniandée


(
que vous me pardoîiniez mes péchés. » Après
par les mailles de la vie spirilue le, ([u'il la mor! de sa inè: e , Aiigusi.u au lieu de ,

faut rclr.riielier tnules les passions chai neiles s'enibarqaer de s .ile retourna d'J'slie à,

el prépjirer l'âme aux afle^lions célestes llouie où il passa quelques mois , (|u'il em-
par la |)iaiii',ue do l'ai stinence el de la so- p'iîja à ciunmencer plusienrs ouvragi-s q l'il
briélé il
, éi liait avec soi.i l'excès du vin. acheva dans la stiiie apvès (jtini il s'eu)iiar-
,

« l'<);:r l'excès des viandes j'y tom'io q lel-


,
qua pour l'Afrique ;ivec Aly pe Ailêodal et ,

qui.fuis , dit-il (luelqui' pari, m;iis j'espère , quel([nes autres. Arrivé à Carthage, au mois
Seigneur, que vous ne pci nielliez plus (jne de septembre 388, il alla logerchezu avocat :

je m'y laisse aller. » Il avait coniracié dans d'une grande verlîi , iioninié liinueenl qui ,

le monde l'habiUide de jurer après sa cou-


: était attaqué d'une listule do .1 plusie::rs opé-
versiou il exliorle les autres à s'en corriger râlions n'avaient pu le délivrer; ou devait
ci i-on e-iemple. Dans sa relrailo p'rès de lui eu faire une dernière qui éiait fort dan-
Milan il avait coutume, après la prière du
,
gereuse. [unocer.t s'adressa à Dieu par une
matin de se promener avec ses anus
,
au\- , prière fervente Sanin évoque d'Uzale, Au-
: ,

(juels il faisait des conférences sur des sujets rèle qui fut depuis évêiiue de Carihage, et
,

iniporlaiits. L'amonr di's richesses et des plusieurs autres ecclésiaslKiues avec qui il
lionn urs était eniièiement éteint eu lui, élail lié et qui se trouvaient présents, sa
n:,iis il éprouvait encore quelquefois des ten- mirent à genoux avec lui et avec Augustin,
lations par rapport au vice honteux dont il qui rapporte <iue, le lendemain le chirur- ,

avait été si longtemps l'tsilave. Aussitôt gieii ((ui devait faire l'opération étant venu
(|u'elles se faisaient sentir il élail pénétré
, avec quelques confrères el ayant d-fait les
d une confusion si giande, qu'il en versait bandages trouva la plaie parfailemenl gué-
,

des l,;rmes cl se jelad dans l(!s bras de celui rie ei (ouverte d'une cicalrice très-ferme,
qui pniîvail le guérir. Il lisait les psaumes Augusiiu se retira ensuite iivec quelques ,

de D.ivid avec une eévotion singulière : amis qui partageaient ses senUmenls dans ,

cbaiiuC niot de ces divins canliiues élail une maison qu'il possédait à la cauijjiigne,
comme un Irait do l'eu qui pénétrait son âme. où il passa près de trois ans dans la pra- ,

Ayaiit été pris d'un mal de dénis, ()ui par ,


tique de l'oraison, du jeûne el des autres
degrés devint si violent, qu il lui était iiu-
, exercices de la péiiiience médilaul ni;it et , ,

possible de piu'ler, il écrivit sur des tabb lies jour, la loi du Seigneur, et instruisant les
qu'il conjurait ses amis de demander à Dieu autres par ses discours et par ses ouvragi-s.
pour lui la santé du corps el d'! l'âme ii se : Délaclié de toutes les choses de la terre, il
mit à genoux avec eux el à peine la prière,
,
doiiua ses biens à l'évêque de Tagasle à ,

lut-elle commencée qu'il se sentit lout à coup condition ([uo l'évêque lui fournirait aiinue-
délivré de son mal. Cette manifeslalinn ex- lement ce iiui était nécessaiie à sa suiisiau,
Iraorilinaire du pouvoir d'en haut le trans- et à celle do son iilsdaus l'étal qu'ils av.iieni
porta do la plus vive reconiiaissanc et lui , embrassé. Tout était en commun paiM.i ces
lit espérer (\ue Dieu le purifierait de ses nouveaux religions, eila uiaisonse cliarge.iii
péchés d.ins ie sacromenl de baptême qu'il de p airvoir aux besoi-is di; chacun. Angus-
devail bientôt recevoir. Il se rendit à .Milan, liu n'avait abso'uinent rien en propre et il ,

au commencement du carême de l'année ;J87, av.iil aliéné jusiju'à la maison qu'il banilail.
pour se inscrire parmi les co»!pe7e»U.« ,
faire C'est de là que date l'ordre des ermiles de
el après avoir suivi avec ferveur les exercices Saint-Augusiie.. Lor.-f|u'il eut élé ordonné
usités en pareille circonstance, il fut baptisé prêire, il se retira à Hippone avec plusKMirs
parsaint Auibroise en même temps que.Mype de ses religieux, et fonda, dans celle ville,
el sou fils Adéodal. U n'eut pas plutôt reçu avec le secours de Valère qui en était évoque,
le sacrement, (|u"il so sentit délivré de louto une nouvelle communauté d'où il sortit un
inquiétuile par rapporta ses fautes passées, grand n'ombre d'évèques qui, par leur science
Lois de la découverie des reliques de saint et leur sainteté, lireiil l'ornoinent de i'E-
(îervais el de s.iint l'rolais il fut témoin de
, glise de ce nombre furenl Alype de Ta-
;

plusieurs guéîisons miraculeuses. Késolu de gaslo , Evody d'Uzale l'ossidiu^ ne Galame , ,

relourner eu .Afi';uo, pour y servir Di:Mi l'rofulurus el Forluual do Cirlhe, Sévère do


ADG -08
?>07 AUG
Milèvo, Urbain deSicca, BonifaceetPér^f^rin. une lrès-toucban(epourlui demander un
lettre
Le saint fonda aussi un monaslère de reli- délai avant d'exercer 1rs fonctions sacerdo-
gieuses, dont il confia le pouvcrnemenl à sa tales, cl ilparaitquc Valère eulégardàsa de
sœur devenue veuve. Après la niorl de celle mande et qu'il ne fat employé dans le saint
première abbcsse , la coinmunaulé s'élanl ministèr(\ qu'à la fête de l'âques de l'année
divisée sur le choix d'une suix'rieure Au- , 31)1, où il prononça son premier sermon.
Ruslin écrivit deux lettres à celle occasion : Comme l'évéque d'Hippone était (îrec de
dans l'une il exhorte fortement les reli-.-ieuses naissance et qu'il ne parlait latin qu'avec
à la régularité, à resercite de la prièie pu- beaucoup de difficulté, il chargea Augustin
blique à l'espril de pauvreté, au jeûne et à
,
de prêcher en sa présence, comme c'était U
l'obéissance; dans l'autre, il trace un corps de coutume des évéques orientaux mais c'était ;

règles monastiques et il ,insiste princi- une nouveauté dans l'Occident, et Valère


palement sur la pauvreté l'obéissance la , , continua de prêcher quel(]Ucfois lui-même.
modestie et l'humilité. C'est vers le même Augustin continua le genre de vie qu'il avait
temps qu'il perdit son fils Adéodal jeune ,
mené dans sa retraite, et il fit bâtir dans les
homme qui donnait les plus belles espé- jardins de l'évêché une maison où il vivait
rances , et qui mourut dans la ferveur du en communauté avec quelques religieux.
sacrifice qu'il avait fait de sa personne en Persuadé que l'instruction du troupeau est
se consacrant à Dieu. 11 eût été inconsolable le principal devoir du pasteur, il ne ressa ,
de cette perte, s'il n'eût été en droit de penser depuis ce temps jusqu'à sa mort, d'annoncer
qu'elle lui avait servi de passage à une vie la parole de Dieu aussi avons-nous de lui
;

meilleure. Dans sa jeunesse, il avait trouvé plus de quatre cents sermons, dont jquel-
le style des Ecritures peu allra3anl parce ,
ques-uns furent écrits par ses audiieurs et
qu'il ne pouvait souffrir aucun ouvrage la- non p ir lui-même. Ce sont moins des discours
lin, à moins qu'il n'y trouvât l'élégance de en forme que des instructions familières. Il
Cicéron : il revint de sa fausse dé-
plus tard proposait simplement une vérité, 1 revêtait 1

licatesse. reconnaît dans les livres de la


Il d'expressions agréibles et l'inculquait dans
Doctrine chréliennc qu'U y a dans les pro- l'espritpar des traits vifs et frappants. Si lu
phètes et dans saint Paul un sens plus pro- saint employait ce genre qui est inférieur à
fond que dans les plus sublimes orateurs de celui des pères grecs, ce n'est pas qu'il ne
l'antiquité; que l'Apôtre est infiniment plus connût parfuilement toutes les règles de l'é-
persuasif qu'eux ; que le torrent de son élo- loquence qu'il avait professée avec succès
quence entraîne le lecteur ;illenlif ; que loin et dont il a donné dans ses ouvrages des
de courir comme eux .iprès les ornements leçons aux orateurs sacrés ; mais c'est qu'il
étudies, il ne se sert que de ceux qui se pré- voulait s'accommoder au génie des Africains
sentent d'eux-mêmes et qui découlent natu- qui écoulaient de tels discours avec de
rellement du sujet qu'il traite et que, quoi- ;
grands applaudissements, et qui en éiaient
qu'il déclare que sa prédication n'est pas ap- souvent touchés jusqu'aux larmes. S'il ne
puyée sur le langage persuasif de la sagesse parle pas la langue latine aussi purement
humaine, sa simplicité est bien plus sublime qu'on la parlait du temps d'Auguste, c'est la
que les plus gramJs efforts du génie. Il y faute de son siècle et non pas la sienne. Il
avait près de trois ans ()u'il viv^iit dans sa possédait au plus haut degré le talent de la
retraite , lorsqu'un des agents de l'empereur persuasion il montre pat tout une grande
:

à Hippone le pria de venir le trouver pour pénétration d'esprit i! se fait adcniier piir la
;

conférer avec lui surde son âme.


l'étal noblesse des pensées et l'élévation des sen-
Comme c'était un personnage de grande timents il s'exprime d'une manière alTec-
;

considération , estimé pour sa vertu il ne , tueuse et touchante. Ses raisonnemenls sont


pouvait guère se dispenser de se rendre à en général pleins de force, et s'il donne nu
une telle invitation. Il avait soin de ne point peu trop dans les interprétations allégori-
aller dans les villes dont le siège était vacant, ques, quand il explique l'Ecriture, c'est tou-
de peur qu'on ne l'élût pour le remplir mais ; jours pour en tirer des instructions utiles ,

con:me Hippone avait un évoque, il était sans et s'il est presque toujours l'aii ilier dans si s
inquiétude à cet égard, parce qu'il ignorait diacuurs, souvent aussi II est sublime. Si l'on
que V alère avait adressé au peuple d'Hip- rencontre fréquemment dans son style l'in-
pone an discours sur la nécessité oîi il se tcrrugation, l'anlillièse, la cadence des mois,
trouvait, à cause de son grand âge d'or- ,
c'est que ces ligures passaie^it pour de gran-
donner on prêtre pour l'aider dans ses fonc- des beautés chez les Africains de son temps
tions^ Un jour donc qu'il entrait dans i'é::lise Jamais réloi|uencc de Cicéron ne produis.!
de cette ?ille, les fidèles se saisirent de lui et di's elTels aussi frappants que celle de saint
le présen'ièrent à Valère pour qu'il lui im- Augustin. En voi<M deux exetnples. On avait
posât les mains. Le saint lomlait en larmes, coutume de célébrer les agapes dans les
maiâil fut forcéde consentir au vœudu peuple, églises ou les cimetiè:es sur les tombeaux
,

et il recul la prêtrise vers la fin de l'an 3LI0. des martyrs ou des autres saints mais sou ,

Les désordres de sa jeunesse l'auraient rendu vent on n'y gardait pas les règles de la so-
inhabile au sacerdoce, s'ils n'avaient été an- briété thrèlii nne. Le peuple d'Hippone élait
térieurs à son baptême ; mais depuis sa con- fort attaché à celle coulume qui religieuse ,

version, il élait devenu un homme tout nou- dans son principe, avait dégéiuTé en abus.
veau, qui se distinguait par sa piété plus Saint Augustin, qui n'était p.is encore évc^
encore que par son savoir. Il écrivit à Valcre ([ue lut aux lidèles les uieiiaoes les p!uj
,
, ,-

terribles des proplièles il les conjura en-: hérétiques, illouché, qu'anssKàl aprè.s
fut si
suite par la croix et le snng de Jésus-Christ le sermon il vint se jeter aux pieds d'An
de lie pas se penire eux-mêmes, d'avoir pitié gustin, fondant en larmes, et il abjura ses
de celui qui leur parlait ai eu lant d'affeilion erreurs. Il mena toujours depuis une vie fort
el de iiioiilrrr ()iiel(]ue lespoci pour leur vé- édifiinle et fut élevé au sacerdoce. Cepen-
nérable évèquc (|ui
, par tendresse pour
,
dant Valère qui se sentail accalilé p.:r la
,

eux, l'avait chargé de leur annoncer la vé- poids des ans et des infirmités et qui crai-,

rité. « Ce n'est point, dit-il, en pleurant le gnait toujours qu'Augustin ne fût enlevé à
premier que je les excitai à pleurer leurs ; son église pour être placé sur un siège épis-
l;irnies prévinreni les miennes et quand , copal , résolut de le faire son coadjuteur,
ndiis eûmes pleuré ensemble, je les entretins après avoir obtenu secrètement le consen-
lie l'espérance que je conceviiis de leur chan- tement d'Aurélius, archevêque de Carihage,
geinrnl. » Il eut effectivement la satisfaction ainsi que l'approbaiion des évéques de la
de loir le peuple corrigé dès ce jour. Le second province et celle de son peuple. Augustin s'v
exemple n'est pas moins surprenant. Il y apposa fortement , mais il fut obligé- de se
avait à Césarée en Mauritanie une coutume rendre pour ne pas résister à la voix du ciel,
I contraire à la nature et à l'humanilé. Les pè- et on le sacra au mois de décembre 395, dans
res, los enfants, les frères, les parents, se bat- la quarante-deuxième année de son âge. Va-
taient à coups de pierres à certains jours de lère mourut l'année suivante. Augustin alla
l'année. Le peuple qui assistait à ces combats habiler la maison épiscopale, lant à cause d;>
y prenait un grand plaisir, et il était par con- l'hospitalité que pour l'exercice de ses fonc-
séquent bien difficile de l'en délourner ; ce- tions mais il engagea le clergé de son église
;

pendant Aiiyjustin osa l'enlreprendre. Je me (!


à renoncer à loute propriété et à suivre la
servis, dit-il, de tout ce que j'avais d'habilelé; lèijle qu'il avait établie n'admeltant aux
,

j'emplo>ai lesexpressions les plus touchantes ordres que ceux qui promellaient de s'y sou-
pour extirper un abus aussi cruel et aussi mettre. Ce fut là l'origine des chanoines ré-
ancien ; je pensais n'avoir rien fait tant que guliers de Saint-Augustin. Plusieurs évoques
je n'entendais que des acclaiiiations : ils n'é- imitèrent son exemple, et cet ordre fut bien-
taient point persuadés tant qu'ils s'amusaient tôt clabli dans nn grand nombre d'églises
à donner des applaudissements au discours cathédr.i|es. Ses meubles étaient simples
qu'ils enleniiaient mais leurs larmes me fi-
; mais propres et décents sa vaisselle était da
:

rent concevoir (luclque espéranee et me , (erre, de bois ou do marbre. Il était très-


monirèrent que leurs esprits étaient changés. hospitalier, mais sa table élait frugale; on
Lorsque je les vis pleurer, alors je crus que y servait des légumes avec un peu de viande
cette horrible coutume serait abolie el il pour les étrangers et les malades; la quan-
y a présenlemenl huit ans que, par la grâce tité du vin y élait réglée pour tous les hôtes.
de Dieu, il ne s'est plus rien fait de sembl i- Pendant le repas, on lisait ou l'on s'entre-
blc. 1)Dans ses sermons, il développe les tenait sur quelque matière importante, afin
principales vérités de la foi, celles surtout de bannir les discours inutiles. Il avait fait
que les hérétiques modernes rejettent com- écrire au-dessus de sa table un distique dont
me une innovation. 11 traite du purgatoire , le sens élait que les médisants ne devaient
et recommande la prière et le sacrifice pour point paraître chez lui.
le repos de l'âme des fidèles défunts ; il parle
d'images qui représentiiient le Sauveur Qnisunis aniat dictis absenlum rodere vitam, .

tlauc mensam iiidignam noveril esse sibi.


saint Etienne, saint Pierre et saint Paul , le
sacrifice d"\braham il dit qu'on doit respec-
; Si quelqu'un blessait la réputation du pro-
ter le signe de la croix, el rapporte des mi- chain en sa présence , il lui donnait aus-
racles opérés par ce signe sacré, ainsique par sitôt un avertissement, et afin de mieux
les reliques des martyrs. Dans ses panégyri- marquer son horreur pour ce vice il se ,

ques des saints, il montre que nous devons levait et se retiraitdans sa rhambre.
honorer les mart^ rs il s'adresse à saint Cy-
; Tous les clercs mangeaient avec lui, et por-
prien et aux autres martyrs, afin d'implorer taieni, comme lui, des habits faits d'une
le secours de leur intercession. Il piécliait commune. 11 ne recevait aucune femme
étoffe
toujours en latin, langue qui était entendue dans sa maison, pas même sa sœur et ses
à Hippone; il prêchait souvent, et il y avait deux nièces qui élaient religieuses il disait :

des jours qu'il prêchait jusqu'à deux fois : à ce sujet, qu'à la vérité on ne saurait le
il ne se dispensait pas de celte fonction, lors blâmer s'il conversait avec une sœur ou avec
même que sa sanlé était si faible qu'il pou- une nièce, mais qu'elles pourraient quel-
vait à peine |)arler. S'il ail lit dans d'autres quefois attirer chez lui d'autres personnes
diorè'ses , on le priait d'annoncer la parole de leur sexe. S'il était oblige de parler à des
de Dieu, et peuple courait en foule à ses
le femmes, c'était toujours en présence de quel-
sermons; on l'écoulait toujours avec admi- ques-uns de ses clercs. Pour éviter tout ce
ration, el l'on battait souvent des mains, se- qui eût été capable de le distraire de ses fonc-
lon la coutume du lemps. Entre autres cou- tions spiriluelles, il avait chargé des mem-
versions extraordinaires qu'il opéra on , bres de son clergé de l'administration de soa
compte celle d'un nommé Firme, qui était temporel, ainsi que des établissements qu'il
un des principaux chefs des manichéens. avait fondés pour les pauvres et pour la
Etant entré dans l'église au moment où le gloire deDieu.et il leurfàisail rendre compte
saint faisait une sortie véhémente contre eus à la un de chaque année. Sun désintéresse-
su ALT. ALT. "12

menl iMnit rofusait loule donation


lel, qu'il qui avait nné une occasion de scard.le
di

qui poiivnil iési r les horiliers lé^ilimrs. Ce aux (ientils convertis; que si saint Paul
qu'il op;irçn;iil dos rrvt nus de son église n'eûl pas agi sérieusement, il so serait rendu
él;iil cniisacré au sonlng. ment des pauvres, coupable d un mensonge officieux, et qu'en
(in'il avait si>in di- faire haliiller, tons les ans, admetla:>t une pareille inlerpréiation, il n'y
dans cliaiiue paroisse, selon une haritabliî
i a point de [inssage de l'Ecriture dont on ne
coutume éiahlie de son temps. H lui arriva puisse éluder la force. Le porteur de celte
quelquefois de faire fondre des vases sarrés lettre étant mort eu route, elie ne fut point
pour rachc'er les (apiifs. à l'exemple de, remise à celui à qui elle était adressée: qua-
saint Aiviliroi^e et de plusieurs saints évo- tre ans après, sainl Augustin, qui était alors
ques. H n'avait rien tant à cœur que le bien évéque, en écrivit une seconde sur le même
sriiriiiiel de son troupeau, pour lequel son sujet; il y montre que les apôtres tolérèrent
âme sensible était pcm Irce d'une tendre af- quelque temps les cérémonies de la loi ju-
l'ocliou «ini avait son principe dans la charité da'iiiue, afin d'en/errer la Synagof/ue avec
liviiie. Il convers:iil volontiers avec les infi- honneur'. 11 conjure saint Jérôme d'oublier
dèles, et les admettait même à sa table; ti;ais l'offense qu'il a |iu recevoir de lui il se sou- ;

ilrefusait rie manger avec les chrétiens qui met à son jugeii'ent; il lui proteste ipi'il le
étaient publiquement scandaleux, cl les obli- regar'ie comme son mailre il le prie d'exer-
;

geait de subir les peinrs portées par les ca- cer à son égard l'office de censeur il veut ;

nons; toutefois sa sévérité einers les pé- renoncer à celle discussion, si la rupture de
cheurs éiMit tempérée par la douceur et la leur amitié doit en être la suite, et s'il doit
ch'ariié. F. es abus, autorisés par la coutume, en ré-uller des inconvénients pour leur sa-
donnaient souvent bien de l'exercice à son lut. Un autre accident fit tomber cette se-
zèle tantôt il craignait, en les attaquant de
:
conde lettre entre les mains «le quelques per-
fi'oiil, d'empirer le mal au lieu de le guérir, sonnes d'Italie, d'où elle fut envo-ée en
tantôt il tremblait de se rendre coupable par Pa'eslii^e, à saint Jer('ime, qui eu fui offensé ;

trop de ni'.nageiiients, et dans ces perplexi- ce ijui détermina saint Auiruslinà lui écrire
tés, i! aval recours à la prière et aux: con- à lui-iiiéMie. « Je vous conjure inslamnienl,
seils des personnes sages et éclairées. Comme lui dil-il, (lenie relever avec confiance, quand
c'était alors l'usage d'ap- eler des juges sécu- vous vovez ciue je me trompe; car, quoique
lioi'saux vèqnes.il enlendaitles parliesavec
»
l'office d'un évéque soit de beaucoup au-
bonté, faisant tout ce qu'il pouvait pour les dessus de celui d'un prêtre, cependant, à
accomniofier et pour les portera servir Dieu. bien des égards Augustin est au-dessous de
Il avait pour principe, à l'exemple de saint Jérôme. » 11 s'attribue à lui-même lout le
Anibroise, de ne point se mêler de mariages, blâme de celte dispute, et le rejette princi-
de peur qu'ils ne fussent malheureux, de ne palement sur ce qu'il n'avait pas eu l'atten-
persuadera personne de prendre le parti des tion d'observer que la tolérance des (éiémo-
armes, et de ne j iniais assister aux fêtes qui nies 1( gales n'appartenait (lu'au temps où !a
sedonnaient àHippone, de peur qu'elles ne loi évangélique commença à être promul-
devinssent fiéqutntes, ce qui aurait pu le gué.-. Saint Jérôme revint depuis à l'opinion
faire tomber dans l'inteinijéranfc et lui occa- de saint Angusiin. qui est celle qu'oui ado|)-
sionner une grande perte de temps: il ne lée les théologiens. Vivement affligé de la
faisait non plus aucune visite, (|ue la cha- dispute en'rcle même saint Jérôme et Ktifiu,
rité ne lui en fil un devoir. 11 s'est peint dans au sujet de la dortrine d'Origrne, il leur
ses Lettres, où l'on trouve un grand nombre écrivit, les conjurant de s'interdire les invec-
de traits qui servent à le faire connaître: tives. Il craignait lonjour.-. qiie la vaine
nous y apprenons qu'il était d'une constitu- gloire ne sç glissât dans les conte -talions lit-
tion faible et sujet à de fréquentes indisposi- téraires. Ouant à lui, il souffrait beaucoup
tion*. La dispute qu'il eut avec saint Jérôme de S;' voir estitné pour sou savoir: il disait
Cl éclater, d'une manière qu'on ne saurait humblement soumet-
qu'il ne savait rien, et
trop admirer, l'esprit di- douceur et d humi- tait avec doi ililé ses ouvrages à la censure
lité qui l'animait. Il s'agissait d'un passage des autres. Son humilité le détermina à pu-
de l'Epître aux. Calâtes, auquel saint Jérôme blier ses Confessions: lorsqu'il les publia, i'

donnait une interprétation nouvelle: il pré- était universellement admiré pour la sainleté
tendait que quand l'Apôtre dit,chap. \i, V. 11, de sa vie. Son dessein était de faire connaî-
qu'il leprit saint Pierre de ce qu'à l'arrivée tre les fautes de sa jeunesse et les imperfec-
des juifs convcris il avait cessé de manger tions auxquelles il était encore sujet, afin
avec les Centils, celle réprimande n'était pas d'engager tous les chrétiers prier pour lui.
;'i

sérieuse; que saint Pierre et saint Paul pen- En les envovant au comte Darius, il lui écrit:
saient de la luéûie manière, et que ce n'était « \'()\cz par ce livre ce «jne je suis vous de- :

entre eux qu'une pure collusion, puisque vez me croire quand j" rends lé.uoi'^nage à
l'un etl'autre permellaient alors l'obsrrvance moi-même, et ne point ajouter foi à ce que
des cérémonies légales. Saint Augustin, n'é- les antres en dirent. Les manichéens fu-
.>

tant encore que prêtre, réfuta cette explica- rent les premiers liére'iqu-s qu'il combattit
tion, dans une letir(> écrite eu 39.3, dans la- après sa conversion. Il n'était encore (jue
quelle, tout en convenant que les deux apô- prêtre, lorsqu'il eut une conférence avec
tres étaient d'accord sur la doctrine, il sou- Fortunat, leurch.ef. La dispose roula rinci- |

tenait que dans la circonsiance do:;l il


, palement sur l'oii^tne du mal, et s.iiii! .\u-
s'agissait, on ne pouvaitexcuscr saintPierrc, guslin prouva qu'il venait du libre arbitre de
3j AUG AUC "U
:;icié.ilure. Il ronf.mdit tellemont son ail- C'est conlre eux quo sain! Amiislin composa
vcrsniie. (jne celui-c-i n'osa plus reslrr à suit livre un l' Avantti'jc du mnrin^e. Les do-
Slipiume, et son (lép;irl fui suivi de la Ci)ii- avaient passé iln seliisnio à l'Iié-
iialisies, <|ui
vei'sion d'un p;iMiiil nombre de cetiv qu'il résie, étaient Irès-noinbreus on Afrique, où
avait séduits. Fausle lie Milève, évêqui' des ils coinplaient plus de cinq eeiils é\ éques d(-

manichéens d'AfliijUP, qui ét;iit devenu l'ido'e leur secte. Il y avait peu de callioliques à
de son parti, par son éloquence, par une nio- Hippone lorsque saint Au»iistiu en devint
desiie feinte et di's nianièies polies, ainsi évoque mais ;il di'ploya taiitde zèle, ilaltaqua

(]ne p.ir un extérieur agréable, attaqua, vers si vii;i>nreuseniint l'hérésie par ses discours
Tau :]9:), la foi catholique, par un livre reni- et par ses écrits, que les sectaires revinrent
|ili {ie Idaspiièuirs contre la loi de Moïse, en foule à l'iinil;-. Les plus entêtés des dona-
eoii're les prophètes el contre le mystère do listes en étaient si fuiieuK, (pi'ils prêchaieiil
l'Iiicarnition. Son SI le était clair et élégant, pulilijue.nent que le tuer ce serait rendre
et il ilounait un tour ingénieux à ses sophis- un s^rand service à leur parti et faire uneoni-
me-. Saint Aognsliu (ini, en le réfutant, nous vre Irès-iiiériloire devant Dimi; aussi, pen-
a conservé le texte de î-'auste, triompha de dant qu'il faisait la visite de son diocèse, plu-
lui, non-seulement par la force de la vériié, sieurs de ceux qu'où appelaient circoncellion;
mais aussi par l'étrudue it la profondeur de aiteiUère.it-ils à sa vie. Un jour, il n'échappa
la science qu'il déploie dan-, l'ouvra'je qu'il à la enori (|ue parce (jue sou !;uide s'él.iit
composa contre lui. Kn VO'i-, il eut une autre égaré. L'empereur Ilouorius porta contre
cor.l'érence avec le manicli en Félix, et quoi- eux, eu 405, des lois sévères qu'AuiiUSlin
([u il fût plus subtil et jilus rusé que Fortu- n'approuva pas d'abord, reijard.int comme
nal, sa défaite n'en fut pas moins complète, une espèce de persécution la manière dont
(loiiime la réputation de révéjue d'Hinpone on les traitait; mais il chiui^ea il'avis quand
avait pénétré ju-^que dans les pays les plus il vit (jne la crainte des châtimenis contri-
recu'és du monde chrétien, Paul Orose, buait à les ranienerdans le bon chemin. Pour
prêtre es|)agnol, (jt le voyage d' Iriiiue lui, il n'employait contre eux ((ue la douceur
en 'i!o, et présenta au saint un mémoire et la charité s >uvent même il iutercéJ it en
;

Contre les priscillianistes el les origénis- leur faveur, el il ohiinl ia reoiise d'une
les; ce qui fournit à celui-ci l'occasion de amende considérable à Crispin, évêque do-
composers n ouvrage contre ces héré!i(iues. natiste, coupable d'une tentative; de meurtre
Le coioie l'asceiitius, intendant du domaine sur la personne de Possidius, évoque de Ca-
iui|)é!i,il en Afrique, et arien déclare, porta lame, trest ainsi qu'il rendait le bien pour le
un dé!i au saint, et lui proposa une coiifé- niai et qu'il demand.iit grâce pour eux dans
reiice (]ui fui acceptée. Comme il defiaii Au- le temps (ju'ils méditaient de lui ôter la vie.
gùslin de lui montrer dans l'Kcriture le mot Ce fut vers l'an 407 (lue se tint à Carthage
consuhstanliel, celui-ci lui demanda de lui uni; conférence célèbre entre les catholiques
montrer mot uoii-engendré, dont il se ser-
le et les douatistes. Saint Augustin avait sou-
vait ; prouva ensuite qu'il suffisait que
il lui vent proposé à ces derniers une dispute en
les dogmes exprimés pir ces termes y fus- règle sur les points controversés, en présence
sent quant au sens et eu termes équivalents, d'un certain nombre de juges compétents ;

Masimin.évéquearieii,eutaussi avec lesaint mais ils l'avaient toujours refusée, sous |iré-
une conférence publique oià l'avantage ne fut texte ([ue l'evéque d'Hippone el.iit ;dus élo-
pas lie son côlé. Augustin composa contre les queiit. Les prélats catholiques, ayant à leur
juifs un traité où il prouve que la loi de Moïse lêle Auréb- de Carlliage et Augustin d'Hip-
dcvail prendre lin [lourétre remplacée par une pone, arrêtèrent dans un concili! nalio-
loi nouvelle. Il rendit de i;rands services aux "al qu'où enverrait des députés à tous les
juifs iiui élaienteii grand nombre à Madaure, évèques douatistes de l'Afrique, pour leur
et gai;iia leur alïection, ce qui les disposa demaudei le temps ut le lieu où ils voudraient
insensiblement à emb^as^er l'Evangile. Son discuter les dilTerents articles (jui les divi-
zè!c cl sa douceur ramenèrent dans le sein saienl miiis ceux-ci ié|jonilirenl qu'ils ne
;

de lesabé!onieus.
l'i'^glise les lertiillianistes et pouvaient s'assembier pour conférer avec
Lorsque Home fut prisepar Alaric
et pillée ceux qui a'. aient succédé ;!ux traditeurs et
en VIO, les païens rejetèrent sur le chrisiia- aux p cheuis, atleiidu qu'ils seraient souil-
iiisme les calamités de l'empTe, el ce fui lésen communiquant avec eux. Eiilin l'em-
pour réfuter leurs blasphèmes qu'il enti'epril pereur Hoiiorius donna, en VIO, un resci il
son ouvrage de la Cité de Dieu, auquel il par lequel il ordonnait aux douatistes de
travailla pendant treize ans. 11 compo-a sou s'assembler dans quatre mois pour confé-
livic de la sainte Virginité pour réi'iiler Jo- ri r et nomiiiaiten même
,ivec les catholii|ui" ,

vinieu, qui prétendait iine le mérite des vier- temps tribun M.iicell ii pour présider à la
le
ges consacrées à Dieu n'était pas plus grand conférence qui s'ouvrit le 1" juin 'ill,et
que celui des personnes marées. (;et hé- dura trois jours. Saini .\ugustin, jui eut la
résiaique avait déjà été réfuté ar saint i
principale part à la dispute, démontra l'uni-
Jerôrne, et condamné par le pape Sirice. versalité de la véritable Eglise, et la victoire
Un concile de Milan tenu par saint
, qu'il remporta eut iiour lésultat la coiiver-
Ambroi^e. avait aussi proscrit ses erreurs ;
sion d une multitude innombrable dhéréli-
iiiaij il lui restait des disciples qui le délen- ques. Celle onl'éreiicc poiia nn cou|) mnrtjl
i

daieut, en disant qu'on ne pouvait r jeter sa aux donali^^tes ; ou ies vit rentrer en foule
doctrine sans condamner l'étal du mariage. daDSleseindel'Église, Plusiur: le leurs év.'-
515 AUO AUO -\r,

qucs seconvorlirciit avrc lotit leur lroiip,;Mi, voyage en Orient, passa par l'Africiu.
et ii , :

el l'on confirma dans leurs dignilcs ceii\ qui 409. Arrivé à Carthage, il y laissa Célestiiis,
avaient renoncé au srliisme. IMu'*ieiir-i de lîcossais d'origine, avec qui il avait fait
ceux qui él;iienl restés ojiiniàlres d.ins l'er- connaissance ;i Uomi', et (|ui s'était em-
reur s'élanl attroupés auprès d'Hippone, barqué avec lui. Celeslius fut acrusé d'hé-
tuèrent un prêtre catholique, nommé Kesli- résie par Paulin, iliacre de Milan, qui se
lut, crevèrent les \eux à un autre et lui cas- trouvait à ("Ijirtiiage. .\urèle assembla un
sèrent un liras. Avant élé ;irrêlés el conduits concile tians sa ville épiscopale, en 41-2,
devant le tribun, ils confessèrent leur crime. el t^éleslius y fui condamné el privé de l.i
Saint Augustin, craignant quonne les punit comirmninn ecclésiastique. Pelage, qui était
selon la rigueur des lois, écrivit en leur fa- en Orient n'échappa à une pareille condam-
,

veur A Marcellin. « Nous ne les accusons nation (|u'i'n abjurant ses erreurs, qui fu-
point, lui dit-il, nous ne les poursuivons rent analhérnati-ées dans le concile de Dios-
point, et nous serions très-aflligés si les souf- polis. Us furent ensuiie condamnés tous
frances des serviteurs de Dieu étaient punies deux personnellemint et excomniuniis par
parla peine du talion. « Il demande seule- les papes Innocent I"' et Zozime. Sainl Au-
ment qu'on les enipèciie de nuire à d'autres gustin n'avait pas attendu jusque-là pour
en les renfermant dans une prison, ou en les combattre, tant dans ses sermons que
les faisant Ir.ivniller aux ouvrages publics. Il dans ses lettres, et, en il2,il composa con-
écrivit aussi au proconsul" Apringe, qui de- tre eux deux traités dans lesquels il ne
vait être leur juge et qui était frère de .Mar- nomme ni Pelage, ni Célestius, espérant par
cellin; il lui représente que les souffran- celte modération les ramener plus facile-
ces des catholiques ne devaient pas élre ment à la vérité; mais eun-nl été
lorsiiu'ils
souillées par le sang de leurs ennemis. Ces nommément flétris, il les attaqua sans mé-
deux illustres frères, qui étaient unis à saint nagement el de manière à obtenir les ap-
Augustin par les liens de l'estime el de l'a- plaudissements de toute l'Eglise. Bonil'ace I",
niilié, ayant accusés fausseitienl par les
été successeur de Zozime, le cliargea de réfuter
donatistes d';ivoir trempé dans la révolte du deux lettres où les pelagiens avaient ré-
proconsul Héracien, le comte Mnrin, qui pandu leurs erreurs, el il y répondit par les
avait vaincu ce dernier, les fit mettre en (iri- quatre livres à B miface contre les pela-
son. Sainl .\uguîtiu étant venu à Carthage giens, Julien, évcquc d'Eclane, le chef des
démonira leur innocence, et fit promettre à dix-huit évéques d'Italie qui avaient refusé
Marin qu'il leur laisserait la vie; mais le de souscrire à la sentence portée contre Pe-
comte oublia sa promesse et les condamna lage, ayant attaqué la doctrine catholique
l'un et l'autre à perdre la téte.t'etie barbare sur le péché originel, la concupiscence, la
exécution, que le saint altribua aux calom- grâce et les vertus des infidèles, il le réfuta
nies des donatistes, lui causa la plus vive par les six livres contre Julien. L'hérésie
douleur. Honorius disgracia Marin, qui était pélagieune fut, après l'arianisme, celle qui
devenu l'objet de l'evécration publi<iue, et fil le plus de ravage dans l'Eglise de Dieu,
donna le titre d'iifimme de glorieuse mémoire et cela n'est pas étonnant. Comme elle con-
à Marcellin, quel'Eglise honore comme mar- sistait principalement à nier l'existence du
tyr. Sainte Uéuiétriade, fille du consul Oli- péché originel et la nécessité de la grâce
brius, ayant pris le voile à Carlbage enil3, divine, elle plaisait à l'orgueil de l'homme
sainl Augustin, qui, par ses exbortations, qui liait avec un penchant naturel ]iour le
avait beaucoup contribué à la conlirmer pé'agianisuie, el flattait l'opinion avanta-
dans le dessein oîielle était de se consacrer à geuse qu'il a de ses propres forces. La Pro-
Dieu, en fut informé par une lettre de Proba vidence suscita donc saint Augustin pour
el de Julienne, l'une aïeule el l'autre mère do terrasser ce monstre il excita le zèle des
;

Démétriade. Dans sa réponse, il les remercie autres pasteurs et fut comme l'âme des con-
d'un petit présent qu'elles lui avaient envoyé, ciles qui se tinrent en plusieurs lieux pour
el les félicite d'a>oir une telle fille. Pelage, le foudroyer. Il composa contre les semi-pé-
qui était ;ilors en Orieni, écrivit aussi à Ue- lagiens ses deux livres de la prédestination
mélriade une lettre que nous avons encore, des saints el du don de la persévérance;
el où l'i n trouve les semences de son héré- mais ces hérétiques, qui n'étaienl autre chose
sie c'est ce qui détermina .\ugustin et Al\ pe
; que des pelagiens mitigés, -lui survécurent
a écrire conj-iinlemenl une leltre à Julienne |irès d'un siècle dans les Gaules surtout, où
pour l'avertir de precautionner sa fille contre leur crieur avait pris naissance. De tous les
!.• poison artificieusement caché dans celle ouvragi s que saint Augustin a composés,
de Pelage. Cet hérésiarque, Breton de nais- celui qui lui fait le plus d'honneur c'est son
sance, el moine de liaugor dans le pays de livre des liélractaiions. || s'y propose de re-
Galles, se mil à voyiiger, et passa qut'lque voir ses nombreux écrits et d'en corriger les
temps à Rome où il se fil une granile réputa- fautes, ce qu'il fit avec une sévérité et une
tion de vertu. C'est dans cette ville (ju'il se candeur admirables. Afin d'avoir plus de
lia avec Rufin le Syrien, et que celui-ci lui teiujis à consacrer à cette œuvre, il se choi-
communiqua, sur la nécessite de la grâce di- sit, en V26, un coailjiiteiir nommé Erade; c'é-
vine, les erreurs ((u'il commença dès lors à tait le prêtre le plus jeune de son clergé;
répandre, se contenlant d'abord île les faire mais il se recommandait par une vertu rare
proposer par ses disciples, afin de voir com- et une prudence consonmice. Le comte Bo-
ment on les recevrait. Il entreprit ensuite un niface, qui coinn^andait l'armée d'Afrique,
AUG 318

ayant manifesté à saint Aiii;uslin (( A s^iiiit hre, afin qu'il pût les lire de son lit , et il ne
Alype le désir qu'il avait Je quitter le Jïifrriria les lisait point sans verser beaucoup de lar-
pour embrasser la vie iiionaslique, les deux, mes. Les di^ derniers jours, il défendit l'en-
saillis, persuadés qu'il rendrait de plus trée de sa chambre à qui que ce fut, excepté
grands services à l'Eglise et à l'empire, en dans les moments où les médecins venaient
conservant son emploi, l'en détuurnèrent. le voir et quand on lui apportait cà manger.
Le conile oublia ensuite ses bonnes disposi- Celte défense, qui avait pour but de ne pas
tions cl se remaria avec une arienne, qui l'interrompre dans ses exercices de piété, fut
était parente des rois vandales. Aétius, son exécutée ponctuellement. Il expira tranquille-
rival, prit occasion de cette alliance pour menl le 28 août 130, à l'âge de soixante-seize
le rendre suspect à l'impéralrice Placidie. ans, après en avoir passé près de quarante
Bonil'ace, pour échapper au coup qui le me- dans les travaux du s.iint ministère. Il ne fit
naçait, fit un traiié avec les rois vandales point de testament par la raison qu'il ne
,

généraux de l'em-
d'Esp.'igne, et délit trois laissait rien qu'il pût léguer. Possidius , qui
pire envoyés pour le combattre. Saint Au- a écrit sa vie, dit que dans sa dernière ma-
gustin lui écrivit pour lui donner des avis ladie il imposa les mains cà un malade qu'on
relatifs à sa position, l'exhortant à rentrer lui avait amené eu conséquence d'une vi-
dans le devoir et à faire pénitence; mai» il sion , et qu'il rendit la santé
lui il ajoute ;

s'était trop avancé pour recuier. Ayant ap- que plusieurs possédés furent délivrés du dé-
pelé les Vandales à son secours ils vinrent
, mon par ses prières, lorsqu'il était évéque
d'Espagne en Afrique au nombre de 80,000, et même lorsqu'il n'était encore que prêtre.
ety commirent p:irtoul les plusaflreux excès, Après la prise d'Hippone, son corps, qui avait
piincipalemciit contre les vierges consacrées été enterré dans l'église de Saint-Etienne, fut
à Dieu, les moines et les minisires des autels. respecté par les Vandales, tout ariens qu'ils
De ce nombre prodigieux d'églises qu'il y avait étaient; la bibliothèqu'.' qu'il avait formée
alors en Afrique, trois seulement échappè- pour son église fut aussi épargnée. Ses reli-
rent à leur fureur, Carthage, Hip|)one et Cir- ques, portées en Sardaigne l'an 508 par ,

Iho. Dans celte désolation générale, deux évé- sailli Fulgence et quelques autres évoques
(lues, QLiodvultdeus et Honorât, consultèrent exilés par Trasimond furent rachetées des
,

sainl Augustin pou r sa vjir si l'on pouvait pren- Sarrasins par Luitprand, roi des Lombanls,
dre la fuite à l'approche des barbâtes. Dans en 722, et transportées à Pavie dans l'ég iso
sa réponse à Honorai, la seule qui soit par- de Saint-Pierre, qui prit le nom de Saint-Au-
venue jusqu'à nous il assure qu'un évéque
, gustin. Le même prince les lit cacher dans
et un peuvent fuir, quand c'est à eux
prélri; un mur do briques, et ce précieux trésor fut
nommémenl qu'on en veut, et que le trou- trouvé intact en 1695. L'évéque de Pavie vé-
peau n'est pas exposé à manquer de secours rifia ces reliques en 1728, reconnut qu'elles
spirituoli que s'il en était autrement, le pas-
; étaient incontestablement du saint docteur,
leur serait tenu de rester. Boniface ayant et sa seulence fut confirmée par le pape i5e-
fait sa paix avec l'impératrice Placidie fut , noît XIII. Une partie fut reportée en Afri-
réintégré d ins son coinmandement militaire; que l'an 18i2, p.ir Mgr Dupuch évè(iue ,

il voulut eu chasser les Vandales qu'il y d'Alger, cl plai'.ées dans une chapelle sur le
avait ap[ielés, mais leur ayant livré bataille, lieu où fut Hippone. Les papes, les conciles,
il fut vaincu et se sauva à Hippone, la |ilus l'Eglis entière, ont eu dans tous les siècles
forte place de l'Afrique. Possidius et d'auires une graiide véuératiou pour ce saint docteur,
évoques s'y réfugièrent aussi. Le triste état dont le nom seul est un éloge qui commande
où se trouvait sa pairie affectait vivement le respect et radiiiirallon. Les proleslaiits
saint Augustin; il priait Dieu de faire cesser eux-mêmes , si enclins à décrier les Pères ,
de si grands maux ou de donner à son peu- n'ont pu s'empêcher de lui rendre justice.
ple le courage et la résignation dont il avait L'Eglise, dit Luther, n'a point eu, depuis les
besoin. Il représentait à ses diocésains que apôtres, de docteur comparable à saint Au-
ces lleaiix étaient la punition de leurs pé- gustin. Couel le regarde comiiie un homme
chés, et les exhorlail à détourner par la pé- qui, pour les sciences divini'S et humaines ,
nitence les coups de la vengeance divine. Il l'a emporté sur tous ceux qui l'ont ])récédé
conjurait le Seigneur de l'appeler à lui afin ,
ou qui le suivront, si l'on en excepte les au-
de ne pas le laisser plus longiemjis le spec- f. iirs inspirés. Il est , suivant Field , le plus
tateur oisif de tant de maux. Di.u exauça grand de tous les Pères el le plus grand ,

sa prière et lui épargna la douleur de voir Ihéologien que l'Eglise de Dieu ait eu depuis
sa ville épiscop.ile prise par les Vandales. les temps apostoliques. 28 août. —
Le troisième mois du siège (lui en dura qua- AUtiUSTIN (saint), apôlre de l'Angleterre
torze, il fut pris de la fièvre et dès le prin-
, et archevêque de Canlorhér\, était prieur
cipe de sa maladie il fut persuadé qu'il n'en du uioiiaslère de Saint-.Vndré, à Rome, lors-
guérirait pas. Au reste, la mort à laquelle il qu'il fui choisi par saint Grégoire le Grand
s'était continuellement prépare depuis sa pour chef de la colonie d'hommes apostoli-
conversion, n'avait rien qui reffrajât ; il l,i ques qu'il envoyait en Angleterre afin da ,

voyait même venir avec joie. Sa ferveur, sa Iravailler à la conversion de coMe île. Les
componction , son désir d'aller à Dieu ne missionn lires lartirciit avec joie, pleins
faisaient que s'augmenter à mesure qu'il ap- d'ardeur, pour gagner des âmes à Dieu •
prochait de sa fin. H fit écrire les sepl |)sau- mais, arrivés en France, on leur exagéra la
raes de la pénitence sar les murs de sa cham- barbarie et la férocité des Anglais , la diffi .
r,|!) AUG AlJl. '•-')

nilli! J'apprcndio leur l,in",'ii(i cl les (liiiijîcrs vicairo du sainl-sirRp dans les (Jaulf : , < (

i!o la i!;or. Ils résdliiieiil iIdiic, avant d'iillcr qu'il avait élc siiccijilciiKMit iccoinmjiiulc .-i

l'rvcMiui; d'ArU-s piii- s;iiiit (Irt-^oiri-. Dans


plus loin, de dc'pulci- Aii^nisliu vers i(! papi- ,

îilin (II! lui coiniiuiiiiqucr ces tristes reusi.'i- uik! lellre que cl- pape écrivait à Kuloge, pa-
i;neiniiils et d'atieudie ses ordres. Au;;i!S- Iri irclie d'Alexandrie, l'année suivante,
i'.ii , d(! retour à llouie s'aiiiuitta de sa , (•'csl-à-dire en 5'.)8 il lui dit <|u'Au[;nslin
,

couiiuissiou. Saint (îiés^oirc! le renvoya avi>c a ;l' sacré ;ivcc sa permission par les évé-
uue letlro p<iur les uiissionuaires dans la- , ques ^rmiiiins, el (ju'a la dernière fêle de la
(luelle il clierchail à relever leur couriifje. Nativité le même Au;;ustin, iju'il nouinu; sou
« Ouclle lâcheté, leur disail-il , d'abandonner l'rère el son comiiagiiondans l'episcopat. avait

iMie bonne œuvre coimitMicée Laissez dire ! baptisé plus de dix mille nersonui'S de la na-
i( s lioiiimes, et
nic|irisez des dj. cours dictés lion ai);rli!ise. A peine Augus in l'nl-il de retour
par une prétendue sagesse. Oue ne puis-je eu An;;lelerre après son sacre qu'il en\ o\ a ,

avoir le bonlieurde vous accompajïuer el de à Koine deux de ses missionnaires, Pierre el


partager vos travaux! » Les missionnaires ,
!^aurent ,
pour demander au pipe lit: nou-
raniuu^s par celle leltrc continuèrent leur , veaux ouvriers evan;,'éli(iues. ils eu rame-
Vo\a!;e el ; s'ét;iiit enilia!'i|ué-i
,
ils abordé- , néreni plusieurs, eulre aulres Mellil , Jusl.
rcnl a l'ile de Thanet à l'est du pa\s<le
, el Paul, qui lurent plus Mrd élevés à l'éf is -
Kenl dans l'année 5'.IG. Angusiin euvova cojiat, el Uulinii'u. qui l'ut dans la suite abb;'
dire à Elbelbert roi de Kenl , qu'il v enait ,
du monastère de S.iinl- Augustin. Saint fîre-
de Uoiue lui apporter une heureuse nou- s*^'''''«nvoja aussi à Aui;usliii des vases s.i-
velle et lui assurer de la part de Dieu la cré- ,des parenienls d'autel des orueui.'n'.s ,

possession d'un rovaume qui iie liniraitja- d'ef;lis(; des vélemcnls pour l's prèlres i|
,

mais. Le roi lit répondre aux missionnaires les clen^s , des reliques des apolrcs et di s
(le rester dans l'île, el donna <ies ordies pour martyrs, et un grand nomlirc de livres. Aii-
fiu'on leiM" y fournît tontes les choses ne- gu-lin écrirait souvent au pape |ioiir lui
ci'ssaircs à la vie. en allendanl (juil eût faire pirl des su ces de sa mission et pour le.
pri-i un p.irli. Berllie son épouse fille de
, , consuller sur les cas ditficiles qu'il rencou-
r.aribert roi de Paris, élail une clirélienn
,
liait, non iju'il manquai des lumières ueres •

zélée qui avait amené avec elle


,
pour lui ,
saires [>our |ireudi(! une di'cision, mais pour
servir d'aunu'inier, l'évéque Léiard ce i;iii ;
m<liro en repos sa cou cience qui élail Irès-
avait donné au prince (|uelque idée du chris- délie ;le. Elu Iberl après son baptême, se
,

liauisMie. Il se rendit bienlôt à l'île de Tlia- conduisail aulant eu missionnaire iiu'eu roi,
.net el s'.assil en idein air |)our donner au- el secondait de loul sou p iivoir les Ir.ivaux
ilieuce aux nouveaux venus craignanl s'il , , d'Augustin el de ses compagnons, lût .'iDU ,

se tenait dans une maison d'èlre plus ex- , saint (Irégoire envoyai saiiil .Vugusliu le
posé au'i o,iéralious m
igi(|ues ir.Vugiistiu , ptilliniii, avec pouvoir d'ordonner douze évé-

qiie 11 superstition lui faisait redouter. Les <|ues siir lesquels il aura t le droit de mélro-
missionnaires se rendirent processionnelle poiilaiti;il le cbarg: a aussi d o: ilouuer un
ment près d'hllhe'bert avec la croix et clian- évé|ue d'York, quan les peuples du nord 1

tant des litanies. Arrivée près du roi, ils lui de r.^nt;lelerrc ser.iienl convertis el de lui ,

anuoncereut la parob> de vie le prince leur : donner do ize suiïragauts. Le bruit des mi-
n pondit ,|ue leur-, discours élaienl beaux et rade.s du saint .ipcilre él int jus ju'à parvenu
leurs iirotuesses magniliques , mais qu'el;ei Home , le écrivit jiour lui donner
pape lui

lui paraissaient un peu inceilainis ; (|ue des avis d'une profonde sagess . « Prenez
puisiiu'ils élaienl venus de si loin pour l'a- garde, lui disait-il, de looilier dans l'orgueil
mour de lui il ne soulYrirail
,
pas qu'on s 1 ou vaine gloire, à roccasion des miracles
la

moleslàl, et qu'il leur penuellait de prècliî'r el dis dons célestes que Dieu lail cclaler au
dans ses Etals, llleur assigna des fonds pour milieu di; la nation ([u'il a choisie Vyez
leur subsistance el voulut (ju'ils se (ixasseul lou;()Uis devant les eux les fautes ((ue
à Caulorb 'ly, sa capitale lu'i les mi sion- , v<;us pouvez a\ oir commisvs par paroles ou
iiaires se rendirent eu chantanl des canli- par aclions, alin (jue le souvcair de vos iu!i-
ques. Dclacliés de toutes choses toujours , d liiés é:oiill'e les mouvem'-nis d'orgueil ijui

disposés à sceller par leur sang 1.1 foi qu'ils voulraicol s'élever dans vo re cœur. Au
prêchaient, ils retraç ieni !a vie des apiUis reste, vois deve/. vous persuader que le don
parla coniiiMiiié de'hurs veilles cl l'aus- d.\s u.iracles que vous recevez ou q.ie vous

térilé de leurs jeûnes. Ils s'assemhlaienl ave/ déjà ri'çu est une faveur accordée, non
d.ins une ancienne église que les lirclo.s à vous, mais aceux dont Dieu veut lesalul....
,-.
valent h;! lie en l'Iionneur saint .Mariiii,
(le Qu.uid les disciples, pénétrés de joie, revin-
el (|ui ('lait abandonnée; c'e^l là (|u'ils of- renliiii e auSauveur (ju'en son nom lesdemons
Iraient le saint sacrilice , adiuini'.traienl les leur étaient soumis, il leur rép'onl.l avec
sacrements etannonçaicnl la parole de Dieu, uu Ion de répriniaude Ce ii'esl jias de cela :

vinrent en foule demau-


liienliit les infidèles (juc vous (leva vuus yrjouir, mais plitlût de ce
der le baplôme la conversion d'Elhelbcrl
;
que vos noms sont vriils dans le cid. » Saint
entraîna celle d'un grand nombre de ^essu- Angustin sacr.i .Mellil evéque de Londres , ,

jet-. Augustin, voyant ces heureux coMiuien- el Juste, evéque de Kochestor. Il entreprit
(cmeuis, se rendit auprès de Virgile d'Arles, en>uile la vi.vili! géu.rale de l'Angleterre, eu
pour recevoir la consécratioii cpiscopale. il ((uaiiU; de létjal apostolique. Son zèle pour
b'adressa à Virgile, parce que ce'ni-ci él:ii! !. cuy.ver^ion des id^ylàtrcs no liJi faisait pas
>21 Ai;*; AIJG 5-22

|ii'!-(lre lie vue If ;inciens lirolons


s ilnl lii's i: i!';;' tIiii\f(Mil.s <ir, di-ns
uit-r. p ilciix iiiilh'
li'iiil 1.1 plupart étaicnl chré'lieiis.t't qui. lors ce;. Us, t^floii liorciil de Vi'orceslcr. Quoicjui!
t!i' l;i coiiniiète de Ipur ile |;;ir les S.ixoiis , sainl Ausiislin ail prédit ce injissacre, on ne
i.'élai('i\l sur li-s :;u)iil.i;ines du piys
réliigiés pi'ul l'en rcntin' respunsiibie , Ini (|iii éiail si
di' (ialii's; liainc impLicahU; contre
mais une plein de tli;:rite potir tous les tionunes si ,

la nation qui avaient vaincus leur a\ en-


les éloigné de tout seiiiiniunl de veni;eaiice cl
^'1,! l'esprit et leur ndnreit le cœur. Lois-
i si en .liii à pardoniuîr à ses ennemis pour
que .Kujçuslin fut arrivé sur les Ijonliùre:; de lesquels il lùl volonliers donné sa vie; il
leur pays, ii inviia à une coniérence les é\è- n'ixistait pins d'ailleurs quand sa propliélie
qi.es cl les doclen:s breton?, t^eux-ei ae, ep- recul son aixomplisseincnt. Il moniul le 2(j
lurent et se rendirent diins un lieu qui du . mai la méir.e année que saint lirégoire, se-
,

Iei:q)s (le s'appeliil encore lu Clirne


lîède , Ion l'opinloiî la plus prol)ahle c'est-à-dire ,

(/'.!(«7/(.v((n. Le saint apura leur demandait en GO'î- après avoir désigné Laurent pour
,

irois rlioses 1' (lu'ils se joigniss^'Ul à iui


: son sncccssour sur le siei;i' de Cantorbéry.
|.'onr pi'èilier rEvanj,ile à ceux des Angl.iis Lorsque l'église de Sain(-l\err(! et de Saint-
fini élaienl encore idolâtres 'i qu'ils celé- ; î'aul qu'Kllulbert faisait kIois construire
brassent la !èto de Pàiiues, le'jour où elle se hors des murs du la ville, lut achevée on y ,

lébr.iit dans le>: auires pa\s catlioliqucs


I.-1 ; plaça son corps avec cette épilaplie ('i-(jU :

'>
qu"\U se coniorni.issent dans l'administra- Auç/uslin, premier iirclicicf/ue de Canlorhci i/,
tiou du baptême à la pratique de l'Eglise (/ii,ayanl été envoyé dani ce pai/s par le bini-
unlvi rsellc. Ces trois points a\ant été rejetés lieureux Grégoire, évéïjue de Rome, et soiilenu
par les Bretons Augustin, divinemcnl ins-
, de Dieu par le don dei miracles, convertit le,
pire , leur dit : « (Ju'on amène un nialdde roi Kthelbert et non puple de l'iduldlric à la
incuiable, qu'on adhère à la tradition de
et foi de Jésus-Christ et après avoir ncluvé en
,

ceux (jui le guériront p.ir leurs prières. > ils paix les jours de son mii:i:,tère mourut le 7 ,

s'y ref(!sèrcnl d'abord el nnircnt enfin par , avant lis calendes d- juin sous le rèyne dit ,

accepter. On amène un aveugle ((ui est pré- susdit roi. Ses relicjues furent di'puis Irans-
seuté aux prêtres bidons , dont les prières fcrécs dans la ville, el déposées d.ans le por-
ne [.roduisent SOI- lui aucun elTet. Alors Au- che de la caîliéiirale en lO'Jl. l'allés fui cul
,

guslin, se niellanl à genoux conjure le Sei- , introduites dan^ l'inlerieur di- l'église, el en .

gneur de piendre en main les inti réls de sa 12'2i, sou chef plus placé dans une ciiâsse
propre gloiro. A l'instant l'aveugle recouvre cîirichie d'or el de |)ierr<'ries. Le second cou-
la vue, el les tîrelons se sounicttenl aux ar- cile rie Cloxshoc ou di' (^liii'e , dans \v pays
licles propo.-és , ajoulanl toutefois qu'ils no de lûnl, ordonna, en 7.'i7, ([ue la fêle de saiïil
pouvaient abandonner leurs anciennes cou- Augustin lui d'oltligaiioii pour les ecclésias-
tiimcs sans le consentement de toute la na- tiques el les religieux el (iiie son nom fût ,

tiun. Ils assemblèrent donc un synode gêné- inséré dans les iilauies ininiidiatemenl après
r.il dai:s leui' pays, où il se trouva plusirurs celui de saint Gré'joire. - 2G mai.
evêiiues el un grand nombre de tliéoligirns. AUtitlSlIN NU\i'LL() (le bienlieureux).
Avant de s'y rendre ils avaient en\oyéde- , ermite de Sainl-.Vugnstin, né eu Sicile, au
mander à un ermite fameux dans loui(! la connuenceuient du xii:'^ siècle, d'une famille
conirée , s'ils recevraient la doctrine d'Au- illustre, originaire d'iispagne, portail dans
gustiit ou s'ils s'en tiendraient à leius an- le inonde le nom de Matthieu 'l'ermini. Apiès
ciens u.-ages. \ oici sa réponse « Faile^. en : ses premières études, il alla étudier le droil
sorte que cet étranger et ^es compagnons ar- à l'universile do ISologne, el n eut le titre de
iivint les premiers au lieu du synode. S'il se docteur, il y professa ensuite le droil civil el
lève pour vous recevoir, quand vous arrive- canoniijue mais après quelques années il
;

fez, regardez-le comme un homme iiumlli!; (luilta sa chaire el retourna en Sicile, alors
ecoutez-le et soumetle.-'.-v ous à lui mais s'il ; gouvernée par .'liaialVoi. Ce prince, ayanl en-
ne se lève i)as devant vous qui èles en tendu parler du mérite de M. lUhieu, le lit juge
[ilus grand nombre, vous n'avez i)u'à le m - per|iétu(l de sa cour et sou principal minis-
pr'iser. " Les ijielons résolus de s'en tenir , Ire d'Etat. (Juoique d, pendant d'un Iv rau ([ui
à celte décision, se préseulent à l'assembli'e avail usurpe le troue, il conserva dans sou
les derniers el Augustin, qui ignorait ce
, élévation une grande pureté de mœurs u:ie
([U'ils avaient coucir;é,ne se leva point; iulégrilé parlaile dans l'exercice de ses hui-
les !>retons en tirèrent la conséiiuenee (lue les forictions, el une telle douceur, qu'il ne
leur avait suggêiée l'ermile, cl tout fut roui- voulut jain.ii, prendre pari à aucuiu^ con-
pu. Saint Augustin voyait leur opiniàtri^é , danuiatioii capitale. Avant accompagné, eu
ieurpiédil que s'ils refusaient de prêcher la 12()(j, .M.iinlroi dans a guerre contres Cli.ir-
paroli- de vie aux Anglais, ceux-ci les exter- les d'.\njou, frère de saint Louis, il disparut
mineraient par le fer. Cette pri diction eut après la perte de la liaiaille el fut compté
son accomplissement birsque Elhelfrid roi , , parnd les niorti mais il s'était sauvé en Si-
;

des Anglais du nord, qui étaient etu'ore cile, où étant tombé dangereusement malade,
[laïens, délit les Hrelons a la fameuse jour- il fut saisi d'uiK; telle crainte des jugements
née de Caerléon. Ce prince voyant de loin de Dieu, résolut, s'il en revenait, de
qu'il
les moines de IJangor qui étuienl en prières, quiKer le monde et d'entrer eu religion. Aus>
.-'l'i ri.i Le^ priée s '!:' ces i;vns
: ne iieuvonl l.'i siliU ipiil lui '/iieri, i: •ir;,i. s.i.iis .-e l'jri'.

.lie 'HIC l'es iiiijiri-cationy. contre nous, -'t connaître, :jii MMinastèr>' di; l;o>ia, cUc/ Ic.t
iiMiilani sur i'u\ ,!vcc son ariuée. il en hn ennitcs de SaiiU .Vu;jiitlui- njiti le nom ,
52S AIG AUG Z-li

(lAuguslin Novello. Il vivait confondu parmi ralat, malgré toutes les instances qui lui fu-
les reliKieux en qualité de frère-lai, lors- rent faites. Désormais, plus libre de suivre
qu'une circonslancc particulière le fit con- son attrait pour la vie solitaire, il se relira
naître. Los religieux do Kosia avaient un avec <]uelqucs religieux dans l'ermitage de
procès considérable qui leur causait beau- Saint-Léonard, près de Sienne. Son séjour
coup d'inquiéiudc. Le saint religieux, lou- dans ce lieu fut pour les habitants de cette
ché de leur peine, se rend chez leur procu- ville une source de bénédictions. Après avoir
reur et lui demande en secret du papier et [lassé près de dix ans dans cet ermitage, il fut
lie l'encre. Celui-ci, qui ne croyait pas même averti de sa fin prochaine étant tombé ma-
:

(lu'Augustin sût écrire, se )iio(iu;i d'abord de lade, il reçut, avec une tendre piété, les sa-
sa demande. AyanI enfin obtenu ce qu'il de- crements de l'Eglise, et rn<iurut lel9 mai 1309.
mandait, il rédigea, pour son couvent, un Les miracles opérés à son tombeau portèrent
mémoire court, solide cl si lumineux, que le les fidèles à l'honorer comme saint, et le culte
procureur de la partie adverse, en ayant pris qu'on lui rend, de temps immémorial, fut ap-
communication, ne put s'empéther de dire : prouvé par Clément XIII en 17o9.— 28 avril.
« Celui qui a fait ce mémoire est un démon AUCiUSTIN DE GAZOTHE (saint), évéque
ou un ange, nu leseii^neur Matthieu de Ter- de Zagrab en Esclavonie, ensuite de Nocera
mini, avec lequel j'ai étudié à Bologne, et dans le royaume de Naples, naquit à Trau
qui est mort à la bataille de Bénéveni. » Il en Dalmalie, vers l'an 1239, d'une famille
xoulut voir l'auteur, et l'ayant re( onnu, il sénatoriale, qui l'éleva dans la crainte do
l'embrassa tendrement et ne put retenir ses Dieu et la piété. Le jeune Augustin profila
larmes à la vue de son humilité. Augustin si bien de celle éducalion toute chrétienne,
le priait de ne pas le (aire connaître, pour qu'il n'avait pas encore vingt ans lorstiuil
ne pas troubler son repos; mais celui-ci dit résolut de quitter le monde pour entrer chez
aux autres religieux « Vous avez un trésor
: les Frères Prêcheurs. Après son noviciat, ses
caché ; c'est le plus excellent homme du supérieurs l'envoyèrent continuer ses études
monde : traitez-le conimi' il mérite de l'être; en Italie, ensuite à Paris. Lorsqu'il se ren-
au reste vous avez gagné votre cause. » Le dait dans celle dernière ville, en 128G, arec
bienheureux Clément d'Osimo, général des un jeune religieux de son ordre, nommé
ermites de Sainl-Augnstin étant venu à
, Jacques des Ursins, ils furent attaqués par
Sienne, et ayant appris qui éiait ce frère (les brigands, près duTésin, sur le territoire

Augustin, l'euimena avec lui à Home, l'obli- de Pavie. Le compagnon d'Augustin fut tué
gea à recevoir les ordres sacrés et se l'asso- sur place, et lui-même fut laissé pour mort.
cia pour la révision des constitutions de Itccueilli par un gentilhomme du voisinago
l'ordre. Le pape Nicolas IV lui ayant de- qui Ut transporter dans son château, il
le
mandé un religieux capable d'entendre les put, au bout de quelques semaines, conti-
confessions de la cour pontificale, il lui pré- nuer son voyage pour la France. Il passa
senta, en plein consistoire, frère Augustin, quelques années à l'université de Paris où
qui par la pauvreté de son habit et l'austé- il se distingua par d'éclatants succès. Après
rité de son visage frappa tellement les car- avoir reçu la préirise, il fut chargé du mi-
dinaux, qu'ils demandaient de quelle foret nistère de la prédication dans sa patrie, où
on l'avait fait venir. Il se trouva aux pieds il opéra de nombreuses conversions et où il

du pape sans savoir de quoi il s'agissait ; fonda plusieurs couvents de son ordre. II
mais voyant que le saint-père lui imposait donn.i aussi plusieurs missions en Italie et
les mains pour le faire son confesseur et il contribua puissamment à rétablir la paix
lui donner l'emploi de pénitencier, il pleura dans plusieurs villes alors divisées par des
si amèrement, qu'il arracha des larmes au fiictions politiques. Ses supérieurs l'envoyè-
pape et aux cardinaux, et plus ils le connu- rent en Bosnie pour y combattre les erreurs
rent, plus ils conçurent pour lui de respect qui corrompaient la vraie foi, et ses efforts
cl d'affection. 11 remplit pendant vingt-deux produisirent d'heureux résultats. De là il fut
ans la charge qui lui avaitété confiée, et s'en appelé en Hongrie en proie aux dissensions
acquitta avec une piété et une prudence qui civiles, par le fait des prétemlanls à la cou-
justifièrent parfaitement l'idée qu'on avait ronne, qui, au nombre de trois, voulaient,
de sa sainlelé. S'ou zèle le portail à user en- chacun de son côté, faire Iriompher leur
vers le pape et les cardinaux, lorsqu'il les cause par la force. Le cardinal Bocasini, qui
Cl oyait répréhensibles dans leur cnnduile, était alors légat du saint-siège en Hongrie,
non-seulement de prières, mais même de félicita Augustin sur son zèle et sa prudence,
réprimandes qu'ils recevaient patiemment, et l'encouragea à continuer ses travaux pour
lani ils avaient de vénération pour lui, res- le triomphe de la paix cl le bien de la reli-
pectant ses conseils comme s'ils étaient ve-
, gion. Ce légat étant devenu pape, sous le
nus du ciel. Le chapitre général des Augus- nom de Benoît XI, le fit venir à Uome pour
tins s'élant réuni à Milan en 1298, l'élut géné- le sacrer évéque de Zagrab, et le pape, après
ral de son ordre. Il voulut en vain repousser lui avoir donné l'onction épiscopale de ses
le fardeau qui lui était imposé le pape Boni-; propres mains, le fil partir aussitôt pour son
face VIII lui ordonna de consentir à son élec- église. 11 commença par la réforme de son
tion. Il remplit sa charge avec beaucoup d'hu- clergé el convoqua plusieurs synodes où l'on
mililé, de fermeté, de zèle et de charité mais ; Qt les (ilus sages règlements sur la disci-
au bout de deux ans, ayant rassemblé le cha- pline. Dans ses > isilc» pastorales, il adressait
pitre général à Napics, il se dé::iit ;'i; géné- aux fidèles des instructions qui produisaicuC
525 AUL ALR 5-26

d'aulanî plus <i'e(Tel qu'elles élaienl soule- AULUCET (saint), Aulucelus, confesseur
iiues par unn suinle vie et par le don des mi- en Ethiopie, est honoré chez les tîrecs le 12
racles. Sa charilé, son humilité, sa douceur novembre.
et ses autres vertus lui conciliaient tous les AUNAIRE (saint), Anacharitia , évêque
coeurs, il- fonda dans son. diocèse plusieurs d'Auxerre, sortait d'une famille distinguée
couvenis de Frères Prêcheurs, dans lesquels de l'Orléanais; il était frère de sainte Aus-
i! aimait à se retirer, lorsque ses nombreuses tregilde et oncle de saint Leu de Sens. H
occupations lui en laissaient le temps, pour passa sa jeunesse à la cour de Cionlram, roi
vaquer à la prière et à la contemplation. 11 de Bourgogne mais il quitta ensuite le
;

assista aux ccjnciles tenus à BuJe et à l'rcs- monde et se mit sous la conduite de saint
bourg l'an 1300, el, en 1311, il se rendit au Syagre, évoque d'Aulun. Placé sur le siège
concile général de Vienne. A son retour, il d'Auxerre, vers l'an 570, il assista au qua-
fut persécuté par Miladin, gouverneur de la trième concile de Paris en 573, ainsi qu'à
Dalmatie, à qui il avait fait des représenta- deux autres conciles tenus à Mâcon (juel-
lions sur ses injustices, ses exactions et son ques années après. 11 assembla dans sou
administralion lyranniqiie mais la Provi-
; diocèse un synode où l'on dressa sur la dis-
dence le délivra des peines de tout genre cipline quarante-cinq statuts, dont le pre-
que lui occasionnait cette lutte généreuse mier proscrivait les étrennes du premier
qu'il n'avait entreprise que pour défendre jour de janvier. On admirait son zèle pour
les droits spii ituels et temporels de son trou- l'inslruciiou de son troupeau , sa vigi-
peau. Robert, roi de Sicile, informé du mé- lance pour faire observer la loi de Dieu
rite et de la sainteté de l'évéque de /'agrab, et pour maintenir la pureté des mœurs. Il
envoya des ambassadeurs au roi de Hongrie, fit composer, pour sou instruction et celle des
pour solliciter sa translation à l'évéché de fidèles, les vies de saint Amat et de saint Ger-
Noccra, et il obtint du pape Jean XXII un main, deux des plus illustres de ses prédé-
ordre qui enjoignait à Augustin d'acquiescer cesseurs. 11 s'appliqua à augmenter le» re-
à cet arrangement. Le s lint évêque fut donc venus de son église, afin de donner plus de
obligé de quitter son troupeau en 1317, après décence au culte divin. Saint Aunaire mou-
avoir distribué aux pauvres tout ce qu'il rut un 25 de septembre vers l'an 603.
possédait, n'emportant que son bréviaire. AUN0I3EHT (saint), Aimobertus , évêque
En se rendant à Nocera il passa par Trau, de Sens, est honoré le 3 septembre.
sa pairie, el ne put détacher ses compatriotes AURE (sainte), Aura, vierge el martyre,
des intérêts de Miladin ; mais il leur prédit sortait d'une famille impériale et fut exilée
que Dieu punirait l'appui qu'ils iirêlaient à pour la foi chrétienne dans une terre qu'elle
ses brigandages, et bientôt l'événement justi- possédait près d'Oslie, où elle vivait avec
fia sa prédiction. Arrivé dans son nouveau d'autres vierges, occupée d'œuvres de cha-
diocèse, où il fut reçu comme un ange du rité et d'exercices de religion. Saint Ccnsorin,
ciel, il s'appliqua à déraciner les restes du mailre des offices de l'empereur Claude II
niahométisme introduit dans cette ville par ayant été emprisonné comme chrétien par
les Turcs qui l'avaient lenuc assez longtemps ordre de ce prince, .Vure allait souvent le vi-
sous leur domination ; ce qui lui avait fait siter dans son cachot à Ostie, lui portait des
donner le nom de Nocera des païens mais ; vivres et lui rendait tous les services qui
après qu'ils en eurent été chassés, ou l'appela étaient en son pouvoir. Claude, informé de
Sainte-Marie de la Victoire. 11 fonda dans cette conduite, chargea Ulpius Romulus, vi-
sa ville épiscopalc un couvent de son ordre, caire du préfet de Rome, de l'obliger, par les
où il se retirait aussi souvent qu'il le pouvait tourments, à retourner au culte des dieux.
pour continuer son premier genre de vie. Le Ce magistrat la fit étendre sur le chevalet et
roi Robert et la famille royale étaient péné- lui fit .subir le supplice du fouet et des tor-
trés pour lui de la plus protonde vénération ches ardentes : elle était à nioilié brûlée, lors-
toutes les fois qu'il se rendait à la cour, où il qu'on la conduisit en prison. Après un se-
n'allait cependant que quand la nécessité cond interrogatoire, elle fut frappée avec des
l'y obligeait. Après avoirrenouvelé la face du lanières plombées et ensuite jetée dans la
diocèse de Nocera, comme il avait renouvelé mer avec une grosse pierre au cou, l'an
celle du diocèse de Zagrab, il mourut le 3 269. Sun corps ayant été rejeté sur lu riva^'s,
aoiît 1323, à l'âge d'environ 64. ans. Son saint Uippolyte, surnommé Nonne, l'enlen,!
corps fut enterré dans l'église du couvent de dans la terre où elle avait été exilée ; plus
Saint-Dominique, qu'il avait fait bâtir avec tiird il l'ut placé à Ostie dans une église bâtie
beaucoup de magnilicence, et où les fidèles en son honneur. 24 août. —
lui rendirent bientôt un culte qui fut ap- AURE (sainte), abbesse à Paris, était fille
prouvé par Jean XXII. Clément XI confirma de Maurin et de Quirie, et consacra à Dieu
ce culte et mit le bienheureux Augustin de sa virginité. Sa vertu était si éminenle, (lue
Gazotlie au nombre des saints. —
3 août. quand saint Eloi eut fondé à Paris, en 631,
AULK (saint), Aulus, évêque de Viviers, un monastère de vierges, le premier que
succéda à saint liucher, et il y avait dans celle ville ait possédé, il choisit Aurc pour
celte ville une ancienne église qui portait son gouverner cents religieuses qui y
les trois
nom. Ses reliques, qui se gardaient dans la prirent le voile. Saint Ouen a cru ne pou~
cathédrale, furent brûlées dans le xvr siècle voir mieux faire l'éloge de cette sainte ab-
par les calvinistes avec celles de saint Ar- besse qu'en disant qu'elle était une fille
cous. — 29 mars. digne de Dieu Elle fut le modèle de sa com-

5-27 AUn AIJR 528

fiiinaiilô, qu'elle loiiverna (rculo-lroi--. ;ins massaoré pnr les Huit! avec sa sœur el |,!;i-

avec ;iulaiU de prudenre que <ie saiiUelé. Un sieurs autres ciuéticiis, l'an 'ni. Lein-f reli-
an av;iiit sa niorl, elle eut une vision dans ques rcstorenl, jusqu'au vii' siècle, dans un
laquelle saint Kidi, uioil depuis siv ans, puils où on les avait jetées et d'où on les rc-
l'rfvcrlissait de se préparer au |.assage de lin pour les plaeer dans l'église de Sainl-
i'élernilé ainsi que ses religieuses. Utinpiie Alban, qui venait d'élrc construite. IC —
juin.
de joie à la vue de sa lin proLliaiuc, elle
lâcha d'inspirer à ses c impagues les senti- AUHKLE (saint . .Inre/iKS, évéque on Asie
inenls dont elle était animée, en leur faisant
et niarlyr avec saint Publus, autre évciuo
de la même contrée, florissait sur la Tin du
sentir la n-r.'udeur de la léllcilù dunl elles
de ee i' Mèclc et écrivit contre rataphrv ces,
allaient bientôt jouir. Elle fui enicvce
les

monde parla peste avec cent soixante de qui étaient une branche des montauistes.
octobre (ititi ; louies lu- ii novembre.
ses religieuses, le '••

renl enterrées dans le cimetière alli nanl à AUHKLE (saini), évoque d'Ariarallie en
l'église de Saiiil-Paul, que saint lîloi avait (Jappadocc, est s irloul (onnu par la ir;insta-
destiné à la sépulture de la couiruiinaulé ; lion du corps de s;i;ut Denis, évcque de .'ili-
mais cinq ans après, ou rapporta le rnrps de lan, qui tait mort en exil dans son diocse,
sainte Aure dans l'église dr Saint-Martial, et qu'ilrenvoya à Milan, sur la demande de
saint Ambroise. Il mourut en ."iMS el il est
près de >on monastère. La ville île Paris a
plusieurs fois ressenti les efl'ils de la prolrc- honoré dans cette dernière ville le 9 no-
lion de celti' sainte abbesse. —
4 octobre. vembre.
AUUE(sainte), vierge el martyre a Cor- AUUELE (saint), évêque de Carlliage, était
doue, était sœur de saint Adolphe et de saint arrhidiiic;e de celte ville, lorsqu'il fui choisi,
.lean! Elle avait pris le voile dans le monas- en o88, pour succéilcr à saint Génétlile. La
tcre (le Sainte-Marie de Culédor, et il y avait
juridiction de ce siège, presqu»- égale à celle
trente ans qu'elle s', sanciifi ail par la pra- d'un patriarcal, s'ctondait sur les niélro;io-
li(iue (le toutes les vertus, lorsque de nobles litains de plusieurs provinces d'Afrique. Il so

Arabes de Séville d'où elle élail originaire, lia dune étroiie amitié avec saint Augustin,

el dont elle étaitparente, étant venus la vi- qui lui donna de s igcs avis sur la comluit'' à
siter, ils furent très-surpris de voir qu'elle tenir envers les donalistos. Sou zèle pour ra-
avait embrassé, non-seulement le rhristia- men<'r ces schismaliqiies, lui iil assembler
nisme, mais aussi la vie religieuse. Comme plusieurs conciles pour disculer les diffii ni-
elle était, ainsiqu'eux-mêmes, parenlc du tés qu'ils' p:oposaient, et il réussit à en faire

cadi, ils la dénoncèrent. Celui-ci lui re-


lui rentrer un grand nomlrc dans le sein de l'E-
procha la honte qu'elle l'aisail à sa famille, cl giise. Il porta le premier coup au pcl. gia-

il alla même jusqu'à la menacer de


la m.irt, nisme, par la condamnation deCéleslius dis»
Aure ciple de Télage, dans un concile qu'il asfcm-
si elle n'abjurait pas le eliristia:iisme.
promit d'abord (b/ se conformer à ses ordres, bla à t:artha:^e en kl>. 11 condamna Pelage
et là-dessus il lui rendit la liberté mais, de ; lui-même dans un autre concilf!, tenu au
retour chez elle, elle continua de pratiquer même lieu en 'il8. Saint Fuigence donne les

sa religion comme auparavant, s'efl'orçant, plus grands éloges à saint Aurèle, qui i-iou-
par ses regrets el par ses larmes, d'elïacer le rut en ktlS et qui est nommé dès le vr sièilc
scandale qu'elle avait donné par son munciue dans le Marl> rologe d'Afrique. —
20 juillet,
de courage. Les inlidèles ayant remar.|Uo AL'UELE (saint;, marlv r à Cordoue pen-
qu'elle iu"cessait pas de fréquenler les Cj^li- dani la perséeuiion d'AbJéramc II, ni t:e9
ses, elle fut de nouveau déférée au cadi, "qui Àîaures, était lils d'un mahométi.n el d'une
lui 'reprocha d'avoi- manqué à sa parole, chrétienne, qui tenaient un rang distingué
Elle liii répondit qu'elle n'avait jamais re- dans cette viilo. Ayant perdu ses parents
noncîî à Jésus-Christ dans son ca-ur, quoi- clans son bas âge, il fut élevé avec soin dans
qu'elle eût eu la lâcheté de le renoii'cr de la religion ciirctieniK- par une sœur de sa

bourbe. Le cadi la (ît charger de chaînes el mèr^'. Il épousa une infidèle nommée Sabi-
mellie en prison. Le leiideuiain elle fut cou- golhon, qu'il eut le bonheur de convertir, el
damnée à murl par ordre de Mahomet, roi de qui, apiès sou baptême, portail le nom de
Cordoue, et sus|,eiidiie à un gii/cl, la tète en .Nalalie. ils firent l'un el l'autre >œu de con-

bas. A| rès sa mnri, sou curps fut jeté dans tinenee; Natalie se relira dans un moiias-
le Guadabjuivir l'an 8oG. Saint Éuloge la tère, el Aurèle resta dans le monde, donnant
,

mentionne dans son Mémorial d.s sainls. — aux fidèles l'e\empie de la plus grande fer-
19 juillet. veur. Comme il aimait à exercer hospilalité I

ALRÉ (saint), Àurcus, cvêque de Maycnce enxers les élrangi rs, il reçut chez lui Ceor-
au milieu du V siéde, vivait avec sainte Jus- :,es, religieux du monastère de Saint-Sabas

liiie, sa sœur, qu'il avait a'^>uciée à une par- en i'alesiine, qui avait passé en Europe pour
;ie de ses bonnes œuvres, lursipie les Huns recueillir des aumônes. On s'assemblait or-
se mirent à ravager les Gaules et les bords dinairemeut dans sa maison pour célébrer
du Kbin. A l'approche de ces barbares, Auré en secret les saints mystères. La perséeuiion
prit la fuite avec sa sœur; mais.il revint desSarrasins s'elanl animée en 8o2. Aurèlfi
i

bientôt por.r r«;:'M)ler .-on irotiiieati el lesnu- fui nrê.é iun iii> pii-micrs au-c sa lamille,
l;iger aa milieu des misères di; tout genre. el -oull'rU l.s mort avec Nalalie, sa (euime. ei

qui l'arcatdaitrnl. Un jour qu'il éiaii à lau- deux de .ms i-.armts. ijuanl à Ce.irg.-s. \<\
lel pour célébrer les sainte fnvslères, il fut .-arr.iMu^ lu' avaient d'abord lais.se la libirle^
529 AUR AUR S5l>

commeétant étranger, mais il réclama con- honorés de la qualité de vicaires du saint-


tre celte faveur, qui n'en était pas une à ses siège. » Le pape ajoute que, pour rendre plus
yeux. , et déclara publiquement qu'il était respectable la dignilè qu'il lui coiilère, il lui
chrétien, et qu'il voulait être traité comme accorde l'usige du pallium; il l'exhorté
aussi
son hôte, ce qui lui lut accordé. Leur mar- à entretenir paix eniri! Cliildelicrt et l'euis,
la
tyre l'Ut lieu le 27 juillet 852. Saint Euloge percur, par lui recommander de re-^
et liiiit
écrivit leur Vie el se chargea des enfants mercier Bélisaiie qui avait bien voulu se
qu'Aurèle avait eus de sa femme, avant que charger de demander l'agrément de Jusli-
celle-ci ne fût entrée en religion. Us sont uien. Colle lellre est du 23 août 546. Le pape
honorés à Paris le 20 octobre. —
27 juillet. écrivit en même temps aux èvêques des
AURÈLE ou AURÉLIE (sainte), Aurélia, Etats de Childcbert, pour leur notifier qu'il
vierge, florissail au commeneemenldu xi' siè- avait établi Aurélien sou vicaire; qu'ils eus-
cle, et mourut en 1027. Elle est honorée à sent à se rendre aux conciles qu'il convo-
Slrasboury; le 13 octobre. querait, et à recevoir de lui des Lettres [or~
AURÉLIE (sainte), Aurélia, vierge, était mées , lorsqu'ils entreprendraient de longs
fille de sainte Martane et parente de saint voyages. Aurélien écrivit peu après à Thco-
Adrias, qui avait souffert le martyre sous debert, roi de Metz, une h tire dans laquelle
l'empereur Valérien. Elle vint de Grèce à il lui donne de grands éloges, accompagnés

Rome avec sa mère, el y arriva neuf mois d'avis salutaires. Il l'exhorte à penser sans
après la mort de son parent. Les deux saintes cesse au jour des vengeances du Seigneur, à
appiirenl avec joie qu'Adrias et sa famille ce jour où il n'y aura plus de distinclion de
avaient donné leur vie pour Jésus-Giirist. rang ni de naissance, et oîi les richesses ne
Elles se fixèrent près de son tiimheau, qui serviront de rien, excepté celles qu'on aura
était une sablonniére voisine de la ville, veil- employées en bonnes œuvres. Aidé par les
lant el priant nuit et jour pendant treize ans. libéralités de Childeberl, il fonda, en 5i8, un
A près leur mort, elles furent enterrées à côté monastère à Arles. 11 composa, pour les moi-
de saint Adrias et elles sont honorées avec nes qu'il y établit, une règle pleine de sagesse,
lui le 2 décembre. tirée en grande parlie de celle de saint Cé-
AURÉLIE (sainte), vierge, est honorée à saire, un de ses prédécesseurs, el de celle de
Ânagni, avec sainte Néomésie, le 23 septem- saint Benoîl; il la termine par celle sous-
bre. cription Aurélien, pécheur. 11 plaça à la tête
:

AURÉLIE vierge, était


(sainte), Aiirclia, de ce monastère saint Florentin. Vers le mê-
l'une des nombreuses compagnes de sainte me temps, il en fonda un autre de filles, qu'il
Ursule. On croit qu'elle échappa au mas- mil sous la protection de la sainte Vierge, et
sacre que les Huns firent de ces vierges et donna aux religieuses une règle qui est la
quelle se retira ù Strasbourg. Elle y est ho- même que celle de ses moines, à quelques
norée le 13 octobre. différences près, qui consistent dans le re-
ALRÉLIEN (saint), Aurelianus, martyr à tranchement de certains points trop austères
Nicomédie, souffrit avec plusieurs aulres. — pour des filles, ou peu convenables à leur
29 et 30 mars. sexe. Saint Aurélien assista eu bh^d au cin-
> AURÉLIEN (saint), évéque d'Arles, fut quième concile d'Orléans où se trouvèrent
élevé sur le siège de cette ville en 51G, el cinquante évoques dont neuf métropoli-
,

Ghildcberl, roi de Bourgogne, qui l'eslimait tains : quelques écrivains avancent qu'il
y
Singulièrement, demanda pour lui au pape présida, œais il est plus probable que ce fut
Vigile le palliuin et le litre de vicaire du sailli Serdot de Lyon. Quoi qu'il en soit de
sainl-siége. Le pape, avant d'accorder ces ce poiut de fait, l'èvcque d'Arles, toujours
faveurs, voulut obienir l'agrément de l'em- zélé pour le maintien de la discipline ecclé-
pereur Jiislinien. Cette délèreiice était d'au- siasti(|ue, eut une grande pari à ce qui fui
tant plus nécessaire que la ville de Home réglé dans le concile pour réformer les
étant soumise aux Grecs, Vigile aurait crainl mœurs et conserver la pureté de la foi dans
de paraître trop dévoué au prince français et les Gaules. Le pape Vigile, pendant son sé-
de donner de l'ombrage à Justinien. Béli- jour à Conslantinople, condamna les trois
saire, qui commandait en Italie, se chargea chapitres, avec celle réserve Sauf l'auto-
:

d'écrire à Conslantinople, et dès que l'em- rité du concile de Chalcédoine; mais c Ile dé-
pereur eut donné son consentement, le pape cision ne contenta personne. Rustique et
déclara Aurélien son vicaire dans celle par- Sébastien, diacres de l'église romaine, que
tie des Gaules, qui obéissait àChildebert; il Vigile honorait de sa confiance, mandèrent
lui donna le pouvoir de terminer, assisté d'un dans les provinces que le pape avait aban-'
certain nombre d'évêques, les causes qui donné le concile de Chalcédoine; ils écrivi-
pourraient survenir entre les prélats soumis renl dans ce sens à Aurélien, qui, en sa qua-
a sa juridiction. « Mais si, ce qu'à Dieu ne lité de vicaire du sainl-siége, voulut s'assu-
plaise, lui écril-il, il s'élève des disputes sur rer de ce qu'il en élait. 11 envoya donc au
la foi, ou s'il se présente (|uelque autre cause pape Vigile un clerc de son église, avec des
majeure, après avoir vérilié les faits cl dressé lellrcs que Vigile reçut à Conslantinople le
votre rapport, réservez-en le jugement cl la ik juillel Sii); mais comme il n'était pas
décision au siège apostolique car nous trou-
; alors dans une position à pouvoir exprimer
vons dans les archives de l'église romaine librement sa pensée, à cause de l'espèce do
que c'est ainsi qu'en ont usé, à l'égard de nus captivité dans laquelle l'empereur le rele-
prédécesseurs, ceux des vôtres qui ont élé nail, il ne répondit que l'année suivaule;
DlGTIONN. BAGlOGBAPHiQDE. 1. a
,

83» ACS ÂUS 33Î

enroro Justinien ne lui pcrmil-il que de s'ex- Christ. 11 honoré par les Cophtes
est et par
primer pi> termes généraux. Après avoir les Ethiopiens le ^t décembre.
ftiartiué Aurélien qu'il lui sait l)on gré de
/)
ADSOMÎ (saint), Ausonius, premier é\ê-
àa sollicitude pour la saine doctrine et pour qoe d'Angoulème, converlil dans ceUe ville
ce qui peut intéresser la foi il,
lui (lit : et dans les environs un grand nombre d'in-

n Soyez assuré que nous n'avons rien fait


fidèles,au milir'U dcsqoels il se fixa pi>ur tra-
qui puisse être contraire aux conslilutioiis vailler à leur sanctification et jes former à
la pratique des venus chrétiennes. Il eut, à
de nos prédcce-iseurs, ni à Im foi des qu.itrc
conciles que nous rejetons lus ceux qui
;
ce que l'on croit, la tête tranchée jiour la foi
n'adhèrent pas à la foi de ces conciles de Jésus-Christ qu'il prêchait, maison i!.'nore
Que votre fraternité, en qualité di- vicaire du en quelle année et même en quel siècle, il y
sainl-sié|;e, avertisse tons les évéqucs qu'ils a. hors des murs d'An^joulême, une église

ne doivent pdinl se laisser surprendre par parois iale qui porte son nom. Ses reliques
les écrits supposés qu'on répand , ou pai furent brûlées en 1568 par les hu;:uenois, et
Jes faux biuiis qu'on débite... Votre envoyé, l'on ne put en sauver que quelques osse-
Anaslase, vous rendra compte do ce qu'il ments. —
22 mai et 11 juin.
nous a été possible de faire pour défendre le ADSONIE (sainte). Ausonia martyre à ,

dépôt de la foi qui nous a été transmis par Lyon avec quarante-six autres, mourut en
les saints conciU s et par nos prédécesseurs. prison l'an 177, sous le règne de Marc-Au-
Lorsque l't mpereur nous aura permis de re- rèle. —2 juin.
tourner en Italie, nous vous enverrons quel- AUSPltiE (saint), Auspiciiis, premier évê-
qu'un pour vous insiruire plus en détail de que d'Apt et martyr, souffrit vers l'an 398.
ce qui se sera passé. » 11 exhorte ensuite Au- — 2 août.
rélien à jiriçr in^timment t]hildebert de pro- AUSPICE (saint), évêque de Toul, dans le
téger l'Fglise itans la triste nécessité où elle v siècle, était, selon saint Sidoine Apolli-
se trouvait. Anaslase, au rapport duquel le naire, l'un des plus illustres prélats des Gau-
pape voulait qu'Aurélien ajoutât foi, ne mé- les par sa science et sa sainteté. Le comte
ritait point celle confiance. Comme il ne Arbogaste ayant demandé à saint Sidoine
pouvait oiitenir la permission de sortir de quelques explications des livres saints, ce-
Constanlinople, il promit que si ou le lais- lui-ci le renvoya à saint Auspice, comme
sait retouru. r à Arles, il engagerait les évê- étant plus capable que lui de satisfaire à ses
ques des Gaules à condamner les trois cha- questions. Auspice adressa, en effet une let-
pitres; alors on l'accabla de présents, et on tre en vers à Arhogasie, qui était alors gou-
lui fit jurer qu'il tiendrait sa parole. A son verneur de Trêves. Saint Auspice mourut
retour, il mit tout en œuvre pour rendre le vers l'an 4."o, cl fut enterré dans l'éiilise de
pape odieux et pour séiiuire les évcques. Saint-Mausuy. Son corps fut levé de terre et
Aurélien ne fut pas témoin de linfidélité de placé dans une châsse l'an 1107, par Richard,
kon envoyé, élant mort le 16 juin 55), à évêque d'Albano et légal du saint-siege. —
Lyon, où il s'était rendu pour une raison 8 juillet.
que sa Vie ne fait pas connaître peut-être : AUSSILLE (sainte), Aiixilia. vierge et
était-ce pour s'acquitter de la commission niariyre en Bourgogne, est honorée à Thil
dont le pape l'avait chargé près du roi Chil- et à Précï le 4 septembre.
debert. il fut enterré dans l'église de Saint- AUSTUEBERT (saint), Anstrebertus, évê-
Nizier de cette ville, et l'on découvrit son que de Vienpe, mourut en 744, et il est ho-
tombeau en 1308. —
10 juin. noré à Verzv-sur-Seine le 5 juin.
AURÉLIEN (saint), évêque de Limoges, ADSÏREBERTË (sainte), Austreberta
fut inhumé à Sainl-CessaJre, où l'on re- vierge et première abbesse de Pavilly en
trouva ses reliques au x!V siècle. Elles fu- Normandie, naquit vers l'an 630, dans le ter-
rent transférées à Limoges dans une cha- ritoire de 'l'hérouanne. Elle eut pour père le
pelle qui a pris son nom et où il est honoré comte Baufroi, l'un des principaux seigneurs
le y mai. de la cour de Dagoberl 1" et pour mère sainte
AUIŒLIEN (1- bienheureux), évéqne de Frameuse qui descendait des rois allemands.
Lyon, florissait dans le ix' siècle. Il fonda le Dès l'âge le plus tendre, elle montra une
monastère de Saint-Benoît deSessieu.dans le granile ferveur pour les exercices de piété, et
Bugey, et mourut Tan 895. —
4 juillet. surtout pour la prière et la méditation. Dé-
AUIUE ( la bienheureuse \ Auria, recluse sirant consacrer à Dieu sa virginité, el a\ ant
à Sainl-Milhan de la t^ogolle, dans le dio- appris que le comte, son père, pensait à l'é-
cèse de Caiahorra, Horissail sur la fin du tablir, elle alla trouver saint Orner, évêque
XI' siècle et mourut vers l'an 1100. — de Tliérouanne, qui, s'ciaiit assuré de .-a
il mars. voc.'iiion, lui donna ie voile, rei:ul son vœu
ADHIGUR (sainte), Auriga, martyre en de virginité perpétuelle, et la remit cnsoile à
Ethiopie avec sainte Hutule et deux autres, ses parenls, qui lui laissèrent la liberLé de
est nommée dans le Martyrologe hiérony- mener chez eux un genre du vie con/ormc au
mique. — 2 janvier. saint é!at qu'elle venait d'embrasser. Qu 1-
AUSANE (saint), .lus«nîus, est honoré chez que temps après, Auslreberte, pour rendre
les Ethiopiens 19 lévrier.
le son sacrifice plus colier, se letira dans le
AUSGÎtNE (saint), Ansgenitis martyr en , monastère de Port, près d'Abbeville, où elle
Egypte, était parvenu à une grande vieil- ajouti» à son \œu ne chasteté les vceux do
lesse , lorsqu'il donna sa vie pour Jésus- pauvreté et d'obéissance. C'est là qu'ellq
S53 AUS A US '.l

donna l'oxemplc de toules !cs vertus, cl snr- AUSTllEfilSlLE , OUTRILLE, ou .\U-


loul de la inorlificalion qu'elle poriait plus STHILLE (saint), Atisiregisilus, évÇ^'iie
de
loin qu'aucune des rclifîieuses. Son humilité Bourges, naquit, en Soi, d'une famille .-.o-
élajl exlraordin lire die s'abai-sait noii-
; hle, mais pauvre. A près s'être livré,
dans sa
seiijpiiieut devant la supérieure iïiais aus-i jeuîicsse, à l'ciutle dis Litres el de l'Écriture,
devant la dernière personne de la commu- il fut emplojo à la cour du roi
Cioniran, qui
nauté, ce qu'elle continua de faire, n;ême rctimail bc^uicoup. Un nommé Beltelin
aprè< qu'elle cul été élue prieure. Salut Phi- a ant détuurné des fonds du trésor royal'
libert, abbé de Jnmiéges, ayant fondé le mo- rejeta son crime sur Ausiresisile qui,éla;it
nastère de Pavilly, voulut eu donner le gou- innocent, repoussa la calomnie : le roi ne
vernemcnl à la prieure de Port; elle refusa pouvant éclaircir l'affaire, en remit la déci-
d'abord, mais vaincue par les instances du sion an jugement (le Dieu, et ordonni aux
saint, elle se rendit avec deux de ses reli- deux parties de se battre en duel ; mais, ^u
gieuses ta Pavilly, dont elle fut établie pre- jour marqué pour le combat, lîeltelin fit une
mière abbesse par saint Oucn. Eile s'appli- chute (le cheval, el mourut misérablement
;
qua avec zèle à sa propre sanclificalion et à cequi fut regardé commi" un elTel delà ven-
celle de ses religieuses. Elle eut à essuyer geance divine. Austregisile, résolu de garder
des contradiclions qu'elle surmonta avec au- la chasteté, refusa un mariage avanl.igeux
:
tant de patience que de sagesse. Dure à elle- il quitta même la cour pour emlii-asser
même, elle était pleine de bonté po;ir les au- l'état ccclé.sia-tique. Saint Aunaire,
évêque
tres et savait allier dans ses fonctions la d'Auxcrre, Lu' donna la tonsure el le fit sous-
douceur à la fermeté. Hlle n'exigeait rien diacre: saint Eihère de Lyon l'cleva au sa-
qu'elle ne le fit la première; elle allait même cerdoce, et le fit abbé de Saint-Nizier. U^
beaucoup au delà de ce qu'elle prescrivait siéjje de Bourges étant venu à vaquer
p r la
aux autres. Le monastère de Pavilly répan- mort d'Apollinaire, il fut sacré le 13 ft-vrier
dait au loin la bonne odeur de Jésus-Christ. 612 pour le remplir, et pendant les doiue
On voyait des parents y accourir à l'envi années qu'il exerça les fonctions épiscopalcs
pour offrir leurs filles à la sainte abbesse, et il donn;l l'exemple de toutes les vertus. 11
les personnes du monde, touchées de ses mourut le 20 mai 024, âgé de soixante-treize
exemples, embrassaient la pratique des con- ans.— 20 mai.
seils évangéliques. Sa dignité ne l'empêchait AUSTllE.MOlNE(sainl), Aitstremoiiiim, prc
pas de profiter de toutes les occasions pour mier évêque d'Auvergne, fui l'un des sent
pratiquer l'obéissance; en voici un exem- illuslics missionnaires qui vinrent prêcher
ple une nuit que les religieuses s'étaient
: l'Evangile dans les Gaules, au milieu du iii«
recouchées après matines, elle visita le dor- siècle. 11 fonda l'église d'Aiivergne, dont il
toir pour s'assurer si tout était dans l'or- fut le premier évêque. On ignore les détails
dre; mais ayant fait quelque bruit, la prieure de sa vie, m lis oh croit qu'il 'fut enterré à
s'éveilla, et s'iniaginant que c'élail une sim- l'endroitoù l'on bâtit, dans la suite, l'abbaye
ple religieuse, elle la reprit de manquer ainsi d'issoire dans la Basse-Auvergne, où l'on
à la rèi;le et lui imposa pour péniience d'al- conservait son chef;' son 'culic était déjà fort
ler prier devant la sroix qui était dans le célèbre en France, au vu;' siècle, épocjue où
cloître; Auslreberte obéit sur-le-champ et le siège qu'il avait établi"fut Ira'nsleré à Cler-
passa le reste de la nuit au pied de la croix. mont. —
1" novembre. '
'

Le m.itin, la prieure se rendant à l'église .\USTR1CLIN1EN( saint), AnsIricUniams,'


avec les sœurs, reconnut sa méprise et lui prêtre, fut l'un des principaux coopéraleurs
demanda un pardon qui aisément ac-
lui fut de saint Martial de Liraoges'dans ses travaux
cordé. La sainte, attaquée d'une fièvre qui apostoliques. Il llorissait dans lé 111° siècle,
aniionçait une mort procliaine, se fit porter et il est honoré en Limousin le 5 et le 13 oc-
dans le lieu où s'assemblait la communauté, tobre.
et y parla av( cbeaucouji d'onction di s prin- AUSTRUDE (sainte), Austritdù, abbesse à.
cipales vérités du salut. Les jours suivanis, Laou, naquit après le commencement du
elle n'interrompait ses entretiens avec Dieu V[V siècle, d'une famille aussi recommanda-
que pour donner par intervalles aux reli- ble par sa piélé que par sa noblesse. Elleélftit
gieuses les insiructions qu'elle croyait les fille de saint Blandin el de sainte Salaberge,
plus nécessaires. Knfin après avoir reçu le qui fondèrent ;) Laon l'abbaye de Sainl-Jean-
saii.t viatique et s'être munie du signe de la Bapliste. Saiiitè Salabergcy ayant pris le voile,
croix elle mourut paisiblement, le 10 fé-
, du consentement de son mari, Auslrude la
vrier 703, âgée d'environ soixante-treize ans. sulvitetse consacra a Dieu dans cette maison,
Elle l'ut enterrée dans l'église du monastère qui compta jusqu'à trois cents vierges sous la
de Pavilly, et plusieurs miracles s'opérèrent conduite de la sainte fçnd.itrice. Celle-ci étant
à son tombeau. —
10 février. morte vers l'an 665, sa fille fut jugée digne
AUSTKEGlLDIi:, ou AIDE (sainte), .4usfre- de liii succéder. Son exactitude à remplir lous
gildis sceiir,de saint Aunaire, é'vêque les points de la règle, le zèle tendre el éclairé
d'Auxi'rre, et mère de saint Leu, évêque de avec lequel elle gouvernait sa communauté,
Sens, flonssait dans le vi' siècle, et vécut sa charité sans bornes eiivers les pauvres,
dans la pratique la plus pai faite du christia- son application constante à la prière, et ses
nisme. Elle est honorée à Orléans, sa patrie, grandes austérités la firent parvenir à une
et ses reliques se gardent dans l'église de haute sainteté. Elle ne prenait jamais de
S;iint-Aignan. —
9 octobre. nourriture avant trois heures après midi.
533 AUT AVE 5nG

excepté les dimanches et le jour de Noël les ; dant qu'il célélirail les saints mystères' —
jours de jeûne, elle ne m;iiip;eait qu'après le 12 septembre.
coucher du soleil. Klle passait soiivpril une AUXANE ( sainl ), Aujranius, évoque de
partie des nuits en prières à Té^'lise.Sa verlu Milan, florissait dans le vi« sièLlc, el il est
fui perfeclioniiée par de rudes e[ireuves son : honoré h- 3 se[>lembre.
frèie, saint Baudoin, fut iiidif^iiemcnl assas- AUXF.NCK (saint), Aua-entius, martyr en
siné elle-uiéme se vil sur le point d'être
;
Arménie, dans le pays des Aravraque*, souf-
victime des fureurs dllhroiii qui, louche, à frit en 305, avec sainl Mardacre el d'autres,

la fin, de sa consiaïue, lui rendit ju>tice, et sous le président Lysias, pendant la persé-
devint même son prolcdeur. Sainte Auslrudc cution de Dioelélieii, continuée [lar Galère,
mourul en G88. —
17 octol)re. l'un de ses successeurs à l'empire. Leurs
AUSTUULFE (snu\l), Auslriilfus, abbé de corps ont élé portés à Kome et déposés dans
Fonteiiclle, sorlail d'une famille noMc du l'égiise de Saint-Apollinaire. 13 décem- —
leniloire de Courtray et fut consacré à Dieu bre.
dès sa plus lendre enfance par son père,<iui AL'XENCE (sainl), évéque de Mopsueste,
le pl;iç dans le monastère de Fonleneile (-ù
I en Cilieie, d'abord soldat sous l'empereur Li-
il devint sous-prieui', ensuite abbé. Elant allé cinius, prêtera (luiiter le baudrier que d'of-
à Rome visiter les tombeaux des apôtres, il frir du raisin à Baechus. Etant devenu en-
tomba malade en revenant d'Italie, et mou- suite évéque de Mopsui'Sle , il mourut en
rut au monastère de Sainl-Maurice prèsd'A- paix vers le milieu du iv siècle. — 18 décem-
gaune. l'an 755. —
ik et 16 seplembie. bre.
AUTAL (saint], Anguslalis, evêque et con- AUXENCE ermite en Rilhynie,
( sainl ),

fesseur dans les Gaules, mais dont on ignore entra d'abord dans les gardes de Théodose lo
au
le siège, llorissait m
lieu du y" siècle et Jeune, et se munira aussi hou chrétien ()ue
assista en hk\ au premier toncile d'Orange. brave officier. 11 consacrait aux exercices
Il mourni à Arles l'an 4C0. 7 septembre.— de la piété tous les moments que son état
AUTl^UK evê-
(saint), .4J(n<''or, treizième lui laissait disponibles, et souvent il passait
que de Melz, au milieu du v siècle.
florissait lesnuils avec de pieux solitaires. Son attrait
C'est sous son épisropal que celte ville fut pour la retraite le fil re^ioncerà un monde
prise, en 451, parles Huns, ayant à leur tête dont il redoutait les dangers, (lour se fixer
le terrible Attila. Sainl Auteur s'efl'orça de sur la montagne d'Oxée, à quelques lieues
réparer les désastres de celle invasion. On deConstanlinople.il assista, par ordre de
ignore en quelle année il mourut. Drogon, l'empereur Marcien. au concile de Calcé-
l'un de ses successeurs et fils deCharlema^ne, doine, lenu en 451, et se relira ensuite sur
fit transporter, en 830, à l'abbaye de Mar- le mont Siope, près de celle ville, où un
moulicren Alsace, les corps de saint Auteur grand nombre de personnes venaient lui de»
et de saint Céleste, second évèquc de Metz, n)an<ler des conseils spirituels. 11 mourut
et les exposa dans deux belles châsses, à la vers l'an 470. Le monl Siope, qu'il avait ha-
vénération des fidèles. Les Rustaux, ainsi bité, a pris depuis, le nom de saint Auxence.
dits parce qu'ils étaient des paysans lullié- Sainl Etienne le Jeune plaça sous son in-
ricns, s'élanl emparés de l'abbave, brisèrent vocation l'église de son monastère, et l'hi-
les châsses et jetèrent les précieuses reliques storien Sozomènc, qui écrivait de son teuips,
sur le pavé. Lorsque les catholiques les ra- fait de lui un magnifique éloge. li fé- —
massèrent, elles élaient lellemcnl confon- vrier.
dues, qu'il fui impossible de les démêler, et AUXIBE (sainl), évéque de Soles en Chy-
l'on ne sait plus ee qui appartient en parti- pre, llorissait sur la fin du i" siècle, et mou-
culier à chacun de ces deux saints évêques. rul vers l'an 102. La tradition des Grecs
Saint Auteur esl honoré le !) aoiil. porte qu'il fut baptisé par saint Marc. —
AUTHAIHK (saint), >lif'/)a) JUS,
confesseur, 17 et l'J février.
était père de sainl Oucn el proche parent AUXILE ( sainl ), Attxilius, marlyr à An-
de saint Faron, évéque de Meaux. 11 vécut tioehe avec sainl Basile évéque, et quelques
longtemps à la cour de Clotaire 11 el de Da- autres, est honoré chez les Ijrecs le 21, et
gobert 1". Ce| cndant il résidait par inter- chez les Latins le 27 novembre.
valles dans l.i Rrie, oij il avait de grandes A^'ACE ( sainle) , Avntia, esl honorée à
propriétés, el babitaiile village d'Ussy, près Bellune dans la Marche ïrévisane, le 20
de la Ff rlé-sous-Jouare. Ce village l'a choisi juin.
pour sou palri)n el l'honore sous le nom de AVE (bienheureuse), Ava, seconde ab-
la
saint Oys. — 2V avril. bessedu monastère de Di'iiain, près de Va-
AUTONO.MK Aiitonomus, évéque
(sainl), leiiciennes, florissait dans le ix' siècle, el
el martyr, occupait eu Italie un siège qui elle est honorée le 29 avril.
n'est pas connu. Lorsque la perscculion de .WELINE ( sainle ), Avellina, est honorée
Dioclétien éclata en 303, il qui. ta sa patrie et à Sens, où ses reliques se gardent dans l'é-
son troupeau pour pisser en Orient, où, n'é- glise de Sainl-Maurice. 28 lévrier. —
tant pas connu, il espérait pouvoir échapper AVENT (saint), Advenlus, marlyr en Sy-
plus facilement au glaiie des bourreaux. 11 rie, souffrit avec sainl Xystect plusieurs au-
s'était réfugié dans la Bilhy nie où se trou valent tres. —15 février.
encore beaucoupde païens. Il en convcriilun AVENTIN saint ),Avenlinus, fut choisi
(

grand nombre, et les autres, irritis contre le sur la lin du iV siècle, pour remplacer sainl
sainl évéque, le massacrèrent à l'aulel pen- Soulcine, qui venait d'être orduaué, malgré
557 AVI AVI 338

lui, évoque HoCharIres, et qui avait pris la phiné, sortait d'une illustre famille d'.\u-
fuite pour se soustraire au fardeau de l'épi- vergue, vers le milieu du v sièi le. Il était
scop.il. Lorsqu'on eut déconvort le lieu de frère de saint .'.pollinaire, évêque de Valence
sa retraite, on voulut qu'il reprît le ççouver- et fils de saint Isiqne, évêque de Vienne. Il
nemrnldu diocèse de Chartres. Saint Aven- succéda à ce dernier en '1.80, et il se fil admi-
tin lui la place d'autant plus volontiers
céda rer par sa piété, sa science et sa chariié ; il
qu'il exempt de toute espèce d'anibi-
était racheta un grand nombri' de prisonniers
lion. Il conserva ce|iendant la dignité de cor- que les BoiirguigU'ins avaient emmenés de
évèque, et fut fait inspecteur du Dunois, la Ligurie. Son éminente sainteté le fit res-
avec pouvoir d'exercer les fonctions cpisco- pecler de Clovis, roi de France, et de Gonde-
palns dins toute l'élondue du territoire. L'o- baud, roi de Bourgogne, quoique le premier
pinion de Cf'ux qui prélendenl qu'il fut véri- fûl encore idolàire,et que lesecond fûtarien.
tablement évèque di- Cliâteaudun n'est ap- Il conl'oiidil les évêques de cetie secte dans

puyée sur aucun fondeiiienlsolide, quoiqu'on nne conférence qu'il eut avec eux à Lyon,
trouve dans les souscriptions des conciles du l'an oOl, el les réduisit au silence. Gonde-
lenip«, son nom avec la qualité d'évèque, baiid ((ui y assistai! fut si frappé de cet écla-
tantôt de Chartres, tantôt de Châleaudun il : tant triomphe de l.i fi;i calhnlique, qu'il l'au-
ne paraît pas même qu'après la mort de saint rait embrassée, s'il n'eût élé retenu par la
Souleiiie, arrivée l'an kOd, il soit remonté sur crainte de clioquerses sujets. Sigismond, son
le siège de Chartres. Oe ignore en quelle an- fils el son successeur, fut plus courageux
née il mourut. —
k février. et abjura l'arianisme, grâces aux insian-
AVRNTIN en Champagne,
(saint), solilaire ces (le saint Avil pour l'arracher à l'hérésie
naquit à Bourges, dans le v siècle, de pa- dans laquelle il avait élé élevé. Lorsque ce
rents peu fortunés, et alla jeune encore, se prince, trompé par sa seconde femme, eut
placer sous la coiMluite de saint Loup, évo- fait mourir s in fils Sigéric, saint Avil lui fit
que de Tioyes, qui le forma aux vertus clé- sentir l'énormiléde son crime, et lui inspirai
ricales. Etant devenu ensuite économe de les seiUimenls d'une ccnitence si vivo qu'il
l'église de Troyes, sous Camélien ou C imil- se retira au inoiias'ère de Saint-Maurice,
Ion, successeur de saint Loup, il se démit de qu'il avait rebâti, et y passa quelque temps
sa charge, et se retira dans une île déserte, d.ins le repentir et les larmes. Sainl Avil
pour y mener la vie anacliorétique. Il ne présida, en .'>I7, au concile d'Fpaont!, où
mangeait que du p lin d'orge avec des her- l'on fit quarante <',inons de disciplini-. Il mou-
bes et des racines, et ne buvait ((ue de l'eiu ;
rut en 523. Il nous resie de lui quelques ou-
son liabillement consistait en un rude ciliée vrages, en^re autres, un poëme à la lou ingo
et, par-dessu5,une tunique d'une étoffe pau- de la virginité, des homélies sur les roga-
vre et grossière. Plusieurs disciples vinrefit tions et sur d'autres sujets, la conférence
se joindre à lui dans sa solitude, entre au- contre les ariens et plusieurs lellres. La ma-
tres saint Fale ou Fidèle, et il les réunit eu nièri' dont ces ouvra^jes sont écrits fait vive-
communauté. Il mourut vers l'an 3i0. Vin- ment regretter la perle de ceux qui ne sont
cent. évê(|ue de Troyes, fil bâtir une église pas parvenus jnsqu'.i nous. — 5 février.
sur le tombeau de saint Aventisi.dont le culti: AVIT ou AVY (sainl), abbé de Micy, na-
devint frès-céiébre. 4 février. — quit à (Orléans, dans le V siècle. Il renonça

AAElîTIN (sailli), Avertinm, diacre et cha- au monde dans sa jeunesse, pour se retirer
noine régulier de la congrégation de Saint- au monasièie de Menai en Auvergne, où il
Gilbert en Angielerre, suivit saint Thomas prit l'habit religieux, en même temps que
de (]niilorbéry dans son exil, el parlagea ses sainl Calais, avt'c qui il s'était lié d'une
tribulations. Après la mort du saint arche- étroile amitié. Ils qnitlèrent ensemble celle
vêque, arrivée en 1170, il se relira dans le abbaye, avec l'autorisation de leurs supé-
village de inzai en Touraine, et s'y consa-
'"
rieurs, pour se rendre dans celle de Micy ou
cra au service ries pnuvres et des étrangers. deSaint-.Mesmin, près d'Orléans. Sainl Maxi-
Il mourut vers l'.in 1189. Il est p.itron de la min, qui en éiail alors ab!ié, les reçut avec
paroisse de Bougival, au diocèse de Versail- les témoignages de la plus cordiale charité;
les; il y a aussi, dans le diocèse de Tours, mais ils n'y firent pas un long séjour, leur
une paroisse qui porte son nom. 5 mai. — dessein étant de vivre d.-ns une solitude plus
AVIT (saint), Àvitus, martyr en Afrique, entière. A[irès qui; l'évêque d'Orléansles eut
souffrit dans le iii"^ siècle, et il est honoré le élevés tous deux au sacerdoce, saint Avil,
27 janvier. qui avail été élu abbé de Micy se démit de sa
A\'IT (saini), diacre, était autrefois honoré dignité peu après, el se retira dans lePcrche
à Auxerre le -3 mai, jour où l'on avait fait la avec sainl Calais, el ils seséparèrenlensuilc;
translation de ses reliques. 3 mai. — sainl Avit se retira dans le Dunois, «ù il vé-
AAIT (saint), solilaire en Périgord, servait cut en leclus. Clolaire I", roi de Soissons.
dans l'année d'Alaric, lorsqu'il fut fiit pri- fonda à Châleaudun, pour sainl Avil el poul-
sonnier dans la bataille de Vouillé, en SO"?, et ies di-ciples qui élaient venus se placer sous
conduit à Paris par les soldats de Clovis. sa conduite, un monastère el une église.
Ayant payé sa rançon, il prit l'habit mona- Saint Avil mourut vers l'an o30 son corps
:

sliqne dans le Poitou; il mena ensuite la lui Iransporlé à Orléans eteiilerré dans celle
vie érémilique à Maiiroy, puis à Riiffec en villeavec beaucoup de pompe. 0\ bâlil de-
i'çrigord, où il mourut en .'ilS. 22 mars. — puis une église sur son tombeau —17 juin-
AVIT (sainl), évêque de Vienne en Dau- AVir l" (sainl), évê(iue d'Auvergne, suc-
5'39 BAB BAB 540

c6(i;i à s.Tinl Gai en 533 ; cVsi lui qui ordonna entre Côme et Milan, placèrent des
et ils y
(li.icre sainl Grégoire de Tours. Après sa religieuses. Aymé mourut vers l'an 80f) et
mort, qui eut lieu vers l'itii GOO, sou corps fut enterré à Mède mô e, ainsi que son frère.
fut inlinmé dans l'égliso rolk'gi.jle de Notre- Leurs relipies furent visitées en 1581 par
Dame du Port, el il est iionoré à Clerniont sainl Cliarles Borromée. Frédéric Borroméc,
le 21 aoùl. ,
son successeur, en fil la translation solen-
ÀVit II, cvénue do Clermont en
sainl ), nelli! et les plaça sous un autel de l'église
Auvergne ,
(

de iiaitïl Éonnet oa
était frère abbatiale en 1G2G. —
13 février.
saint Bond, qu'il désigna pour son succes- AYMON (sainl), jEino, et honoré à Vil-
seur il mourut en 689.
;
21 jan^ ier. — liers-le-Sec, près de Chaumont eu Bassigny,
AVOYl': ou AUUÉE(sainle).^i(re(, vierge le 23 octobre.
et martyre, l'une des compagui s de sainte AZADANÈ ( saint ), Azadams, diacre et
Ursule, était 6. igihaire de Sicile, et sortait martyr en Perse, souffrit divers tourments
d'une famille qui jouissait des droits de son- pour la loi et fut décapité pendant la grande
verairieté sur Une partie de l'île. Elle consa- persécution du roi Sapor II, l'an 3i2. —
22
cra à Dieu sa virginité et rel'usa tous les par- avril.
tis qui se iirèscntaient. Elle se trouvait dans AZ,VDE (saint), Aznden, eunuque de Sa-
la Gr.inde Bretagne cliez sainte Ursule, qu'on por H, roi de Perse, fut emprisonné pour
croit êtie sa cousi;ic, lorsque celle-ci, pour la foi chrétienne el souffrit ensuite la mort,
Se soustraire aux poursuites d'un chef saxon l'an 342, parce qu'il refus. lit d'adorer le feu.
qui voulait avoir sa main, quitta sa patrie Sapor ayant appris son exécution, ce prince
avec un graind iiomhre de vierges qui, com- qui l'aimait beaucoup, en fut si vivement af-
me elle, de voulaient pas devenir les épou- fecté, qu'il publia un édit par lequel il res-
ses des oppresseurs deleurnation. Lorsqu'el- treignait la persécution aux évcques, aux
les eurent débartiué en Allemagne, à l'eni- prêtres et aux. personnes consacrées à Dieu-
boucliure du Rhin elles remontèrent ce
,
— 22 avril.
fleuve jusques vers Cologne ; mais étant tom- AZ.VlllAS (sainl), l'un des trois jeunes Hé-
bées au iiiilieu d'une troupe de Huns, qui breux qui, pour n'avoir pas voulu adorer la
dévastaient le pays, elles furent exposées à st.itue de Nabuchoilonosor, furent jetés dans
de nouveaux dangers et préférèrent la [lerte une fournaise ardente; mais ils en sortirent
de leur vil! à la perte de leur virginité. intacts, par un prodige qui frappa d'admira-
Avoye pnrtint à s'écliapper dos mains de ces tion le prince et toute sa cour. Azarias, dont
barbares, et elle se réfugia dans une solitude le nom chaldaïque csl Misach, se trouva
près de l.i mer, di côté de Boulogne, où elle nommé dans le Martyrologe romain le 16 dé-
mena qiielqué temps la vie anaclioretiqiie. cembre.
Be nouveaux barbares ayant pénétré dans AZARlE (sainl), Azarias, prophète, fils
sa retraite, la niass;icrèrent après le milieu d'Obed, vivait sous Aza, roi de Juda. Le
du v^ siècle. Il y avait autrefois à P. iris, une Seigneur l'eiivoya au-devant de ce prince,;
église qui portait son nom, et son culte était qui venait de remporter une gr.inde victoire
très - célèbre dans plusieurs diocèses de sur Zar.i, roi de Chus, afin de l'exhorier à
France. —mai. (î rester fidèle au culte du vrai Dieu. Les exhor-
AYE Ag(n. épouse du comte Saint-
fSte), tations du prophète firent une telle impres-
Hidulphe, vécut, ainsi que son mari, dans la sion sur le prince qu'il fit disparaître tous
pratiqi:e conliiiuelle des lionnes oeuvres; mais les vestiges d'iilolâlrie qui souillaient ses
le désir il'unep'liis gi.inde pcri'ection la pnrla Etals. On croit qu'Azarie mourut dans le
à prendre le voile dans le monastère qu'ille pays deS\mbathe en Judée, el il est honoré
avait fdddc avec le eomle Hululplie, et qui chez les (irecs le 3 février.
était gouverné par sainte Vaudru le comte, ; AZAS (saint), soldat et martyr en Isaurie
de son côté, entra dans l'abbaye de Lobes. avec plusieurs autres, fui mis à moit par or-
Sainte Aye mourut sur la iin du vii^ siècle. dre du tribun A()uilin, vers l'an 30i, sous
— ISavfil. l'empereur Dioc'élien. —
l'J novembre.
AYME (saint), JîmMS, était frère de saint AZIKIEN (sainl), .4;iri((ni(s, martyr avec
Bermond, et ils londèrenl, sur la fin du vi;i° saint Epimaque, est honoré chez les Eihio-
siècle, le monastèrede Saint- Victor de Mède, piens le 31 octobre.

B
BABOLEIN (saint ), Raholenus, abbé de Paris. Babolein y fil réijner toutes les vertus

S.-.int-Maiir des Fossés, fut d'abord moine de el devint fort célèbre par sa sainteté. S'élant
L'iKeuil, el devint ensuite abbé de Saint- joint à sainl Fur.'-y de Lagny, il rendit de
FieîTc, depuis, Sainl -Manr les Fossés. Ce grands services au liiocèSe île Paris, par la
monastère, fondé en 63S par lîlidégisiie, ar- fondation de plusieurs églises el de plusieurs
chidinerc de Paris, était situé dans uneincs- hiipit.iux, en quoi il fut secondé par le zèle
qu'île formée par la Marne à deux lieues de et les libéralités de l'évéque Audebert et de
m BAC BAD 3i-2

saint Landri, son successeur. Parvenu à un sous l'empereur Maximien. On le meurtrit


âge avnncé, il se démit de sa charge pour tellement à coups de nerfs de bœuf, qu'il en
passer ses derniers jours dans la retraite. 11 perdit la vie en confessant Jèsus-ChriSl.
mourut dans le vu" siècle, vers l'an 671. — Rasaphe, où son martyre eut lieu, prit en-
26 juin. suite le nom de Sergiopolis, de saint Serge,
BABYLAS (saint), le plus célèbre des évé- qui souffrit avec lui, et leur tombeau devint
ques d'Autiorhe après saint Ignace, succéda célèbre par les miracles qui s'y opérèrent.
à Zébin en 237, et gouverna ^reizeal>s celle Dans le xv siècle, l'église Saint-Kenoîl, à
église, avec autant de zèie que de sagesse. Paris, portait le nom de Saint-Bacque. Il est
On lit dans la Chronique d'Alexandrie, que honoré avec saint Serge le 7 octobre.
l'empereur Philippe se trouvant à Aiitioche, BADÈME (saint), Bademus, abbé et mar-
la veille d'une grande fclc, voulut entrer tyr en Perse, naquit au commencement da
avec l'inipéralrice sa femme dans l'église iv siècle à Bethiaiiète en Perse, d'une fa-
des chrétiens, mais que Babylas lui en re- mille noble et riche. Il se consacra de bonne
fusa l'entrée, àcause du ses crimes. L'empe- heure au service de Dieu, et bâtit, près de
reur, après la conlession de ses fautes, se mit sa ville natale, un monasière qu'il gouverna
au rang des péniirnts publics et resta à la avec beaucoup de sainteté. L'odeur de ses
porte de l'église. Ce trait, qui suppose que vertus était si puissante, que ceux (lui l'ap-
Philippe élait chrétien, n'est pas admis par prochaient se sentaient intérieurement por-
tous les hisloriens Eusèbe ne le rapporte
: tés à aimer Dieu. Il passait la plupart des
que comme un on dit. Quoi qu'il en nuits dans les veilles, et la plujiart des
soit, la pais dont l'Eglise jouissait alors fut jours sans prendre aucune nourriture, qui
bientôt troublée par la persécution de Dé .e, ne consistait que dans du pain et de l'eau.
meurtrier et successeur de Philippe. Saint Ses religieux faisaient de grands progrès
Bah) las fut emprisonné pour !a fui en 230, et dans la perfection sous un t:l maître. Ayaut
mourut par suite des mauvais Iraitemenis été arrêté avec sept de ses disciples la Irenie-
qu'on lui lit soulTrir. H de.nanda, avant sa sixiènie année de la persécution de Sapor II,
mort, d'être enterré avec ses chaînes, qu'il roi de Perse, il fut chargé de fers et jeié
regardait comme l'instrument de son triom- dins un cachot horrible où il resta quatre
phe. Les fidèles d'Anlioche bâtirent une mois reci'vanl tous les jours un certain
,

é);iise sur son tombeau. Un siècle après, nombre de coups de fouet. Un des seigneurs
c'est-à-dire en .331, le césar Gallus ût tians- de la cour de Perse, nommé Nersan, et qui
porier le corps de saint Dabj las au bourg de avait été aussi '.unprisonné à cause du refus
Daphné, à deux fieues d'Antioche, afin de qu'il avait fait d'adorer le soleil, se laissa
remédier aux ahominadons par lesquelles effrayer à la vue des tortures et promit de
en prétendait honorer Apollon qui y rendait faire tout ce qu'on exigeait de lui. Le roi
des oracles. C'est auprès du temple d'Apol- Sapor, pour s'assurer de la sincérité de son
lon qu'il fit bàiir au vrai Dieu une église apostasie, fit conduire Badènie dans une
sous l'invocalion de saint Babylas, et y mit chambre du palais de Lapète, {[ui servait do
ses reliques renfermées d.ins une châsse. Le prison à Nersan, mit une épée dans la main
voisinage du martyr rendit le démon muet. de celui-ci et lui ordonna d'en percer le
Julien l'Apostat étant venu à Antioche l'an saint, ajoutant que c'était le seul moyen de
362, offrit des sacrifices à .\polIon, afin d'ap- recouvrer sa liberté. Nersan accepta la con-
pre idre la cause de son silence, il lui fiit ré- dition ; mais au motnent où il levait le bras
pondu que ce qui f;iisail taire l'oracle, c'é- pour plonger le glaive dans le sein de Ba-
tait le voisinage de certains cadavres. Juliea dème une frayeur subite s'empara de lui et
,

entendit à demi-mot, et sans toucher à aucun le rendit comme im.'nobile. Le serviteur de


des autres morts, il ordonna aux chrétiens Dieu lui dit » Malheureux vous ne voyez
: 1

d'ôler la châsse qui renfermait le corps de donc pas l'abime où vous précipite votre
saint Babylas ; ceux-ci la placèrent sur un apostasie? Je cours à la mort avec joie;
rhar, et la condui-.irent en triomphe à An- mais je voudrais la recevoir d'une autre
tioche, chaulant des psaumes, et à chaque main que de la vôtre. Pourquoi faut-il que
Verset, le peuple répondait «Que tous ceux
: vous me serviez de bourreau. » Nersan, qui,
qui.idorenl lies ou\ rages de sculpture, et se d'abord, n'avait le courage ni de se repen-
glorifient dans leurs idoles, soient couverts tir, ni d'achever son crime, s'anima cepen-
de confusion. » La nuit suivante, le feu du dant du mieux qu'il put, et porta au martyr
ciel tomba sur le temple d'Apollon et consu- des coups mil assurés. Les assistants ne
ma lout, à l'exception des murs. —
2Ï jan- pouv.iieut voir, sans aiimiration, la patience
vier. de Baderne couvert de ble sures dont aucune
: BACHIISOÈS (saint), martyr en Perse, n'était mortelle; et ils avaient en horreur
souflril avec Saint Isaac cl un autre, ve-s le son meurtrier, qui finit enîiu par abattre la
milieu du iv'' siècle, sous le roi Sapor 11. — tête du saint; mais il ne tarda pas à éprou-
13 mai. ver les «ffets de la vengeance divine dis- :

BACl-E Bacutus, évoque de Sor-


(saint), gracie aq bout de quelque temps, il fut cou-
rento, dans le royaume do Naples, florissait daiiiné à iieidre la vie au milieu de la malé,-
dans le iv siècle. —
20 janvier. diction uiiMversello. Sai;.i Baderne soulTrit le
BACIJUIÎ (saint), Bucckus, martyr à Ra- 9 avril 37«), et son corps, que les infidèles
saplie en Syrie, était' un officier disiingué avaient ii' :î;.é hors de la \\\\-, fut enlevé
qui soulTril de cruelles tortures pour lu foi, secrèlemciiit par les chrétiens, qui lui ren-
iiZ BAL BAL 544

dirent les honneurs de la sépulture. Si's dis- decins ne put guérir, son père la fit conduire
ciples rrsièrciil ou piisnn jusqu'à la niorl île auprès ilu saint pape, alors prisonnier de
S.iporJl, arrivée quatre ans après, on 380, Jésus-Christ, et le seul attouchement des
- 3 oi 8 avril. chaînes du saint pontife lui rendit subile-
BADILON (s;iinl), tlndlto, nbb.? de Leuse, nient la santé. Comme elle était noble ol ri-
près d'Ath, on Hainaul, est surtout connu che, elle fut rechcTclice en mariage par les
pour avoir apporté de Jérusalem à Vczelay jeunes gens les plus distingués de Borne ;

en Nivernais, le corps de sainte Marie de mais elle ne voulut d'autre époux que Jé-
Bcthanie. Il llorissait dans le xi' siècle.
— sus-Christ. Elle lut arrêtée, avec son père,
8 octobre. par ordre de IVniporeur Adrien; elle passa
BADOU (saint), Badulfus, évêquedans les quelque temps en prison, et on la fit comjia-
Gaules, dont on ignore le siège, est honoré r.iître devant le magistrat. Son père, qui

)e 22 juin. avait (onfossé Jésus-Christ avec courage,


BADOUIt (snini), BaiuJfns, moine d'Ainay lui donna un exemple qu'elle suivit avec
près de Lyon, llorissait sur la fin du ix» siè- une sainte .-inleur, et afirès diverses tortures
cle, et mourut vers l'an 900. H y a une église elle fut déc.ipiléo, un jour après lui, vers
de son nom à Saint-Symphorien, entre Lyon l'an 1.32. Les chrétiens recueillirent leurs

et Vienne. —
1!) août. corps ot les enterrèrent sur la voie Appieune,

BAFRORIT (saint), Bnfro'ntns, martyr à et ce lieu prit, dans la suite, le nom de ci-
Milan, souffrit avec sainte Judith et plusieurs metière di- Sainto-Balbine. Son corps ayant
autres. —
6 mai. été découvert sur la fin du vr siècle, fut
transporté à Romo, et l'on bâtit sur le mont
HAGNE (saint), Bagnus, moine de Fon(e~
nrllc, était Anglais de naissance. 11 mourut
Aventin une église qui prit son nom, et qui
fut dédiée par saint Grégoire le Grand. Cette
on 720, et fut enterré dans l'église de Sainl-
église, qui est devenue un titre de cardinal,
l'aul. —5 juin.
r<'nfernH> ses reliques, ainsi que Cflles de son
BAÏCHE 'sainte), religieuse et martyre en
père. — 31 mars.
Perse, souffrit avec saint Boïlhazale et plu- BALDE (la bienheureuse), Balda, abbesso
sieurs autres, vers le n)ilieu du iv" siècle, de Jouarre, llorissait sur la fin du vu' siè-
sous Sapor IL
le roi —
20 novembre. cle, et elle est honorée dans cotte abbaye et
BAJN Bàinus. évêque de Thé-
(saint) , dans son ordre le 9 décembro.
rouanne succéda en 69G à Drausion. Il
, BALDUEDE (saint), Baklreduf, successeur
transféra les reliques de saint Amé, évéque de saint Mniigo sur le siège épiscupal de
de Sion, du mon:istére de Breuil, dans l'é- Glascow, en Ecosse, fonda plusieurs mon is-
glise que saint Mouron avait fait bâtira 1ères, et mourut dans la province de Lauilon,
Uouai. Il (li-mna aussi une sépulture hono- vers l'an COS. Ses reliques, dispersées dans
rable à saint Lugiius et à saint Luglion, son plusieurs églises d'Ecosse, y étaient autrefois
frère, massacrés dans son diocèse par dos vénéréesavecbeaucoupde dévotion. — mars.
brigands. L'altrail qu'il avait pour la soli- BALON (saint), Balo, confesseur en Cou-
tude le poria à se démoitre de son évèihé nacie, province d'Irlande, llorissait dans le
en 708, jiour se retirer dans le monastère de viir siècle. — 3 septembre.
Fonlenelle en Normandie, où il avait été re- BALSAMINE ou BALSAMIE (sninio), Bal-
ligieux avant snn ép^scopal, et dont il devint samiii, vulgairement appelée sainte Norrice,
abbé. Comme il avait une gran.le dévotion parce qu'elle fut la nourrice de saint lleiny,
envers les reliques dos saints, il transféra, evcque de lloinis, était la mère de saint Cei-
de la chapoUo do Saint-Paul dans l'église ab- sin t)U Soussin. La vénération que les fidèles
batiale de Snint-Pierro, le; corps de saint avaient pour sa sainteté pendant sa vie, la
Vaudrille, de saint Ansebert et de saint Wul- lit honorer d'un ciilie public après sa morl,
fran. Pépin, duc des Français ayant rebâti , qui arriva dans le v siècle. On bâtii,en son
l'abbayo de Floury, la pliça sous la conduite honneur, une église collégiale qui porte son
de saint Bain, qui mourut vers l'an 71t. — nom et dont elle est patronne. Sainte Balsa-
20 juin. mine est principalement invoquée par les
BAJULE (saint) , Bajuhi!: , martyr à Unme, femmes enceintes et par celles qui sont en
souffrit avec saint Libéral. — 20 décembre. travail d'oulant. — ik novembre.
BALAY, ou BALLEY Binbailits,
(saint) ,
BALSÈME (saint), Bf//,'îfHii'M.<, jetait neveu
moine en Bretagne, était seigneur de lîos- de saint Basle, ot alla mener la vie érèmi-
madeuc, lorsqu'il quitta le monde pour se tique sous sa conduite. Basle étant mort
mettre sous la conduite de saint Guignolé, vers l'an ()20, Balsèmo hérita de sa cellule et
abbé du monastère de Landevenec. 11 mou- de ses vertus, et il mourut vers le milieu du
rut vers le mil. eu du vr siècle, et il est pa- vii^ sièilc. Le Martyrologe bénédictin le
tron de la paroisse de Ploubalay, près de nomme sous le 15 août, et comme on ho-
Dinan. —
12 juillet. nore, ce même jour, saint Baussonge, dont
BALBINE [sainte). Balbina, viorge et mar- le nom latin est le même que celui de Bal-

tyre à Unme, étiiit (ille de saint Quirin, tri- sèine, on les a souvent confondus, quoique
bun militaire, qui s'étant converti au chris- ce dernier ail tccu plus de deux siècles
fille par le pnpe
tianisme, fut baptisé avec sa aprè>. — 15 août.
saint Alexandre. Balbine, quelque temps ItAi.TllVZAK isainl). l'un des trois prin-
après s 'n baptême, ayant clé atteinte d'une ces ou mages qui vinrent de l'Orient en Ju-
maladie grave que toute la science dos mé- dée pour adorer Jésus-Chrislj guides par une

5l5 BÂU BAR 346


étoile miraculeuse. De retour dans
leur et qu'eux-mêmes leur roi seraient un
et
pays, ils furent, d'nprès tino ancienne tradi- jour cités à son tribunal redoutable. Finis-
tion, b.iptisos par saint Thomas, cl prêchè- sons, dit un des juges; nos délais sont inju-
rent eux-mènies rEv.ingile dans leur patrie, rieux au roi, et l'on ne gagne rien avec cette
qu'on croil être la Perse. La iiiènie traiiition espèce d'hommes, ni par les discours, ni par
porte que leurs corps furent transférés à les tourments. On le fit baltre avec des joncs
tonstanlinople dans le iv siècle, et de l]ons- dont la pointe était très-aiguè; on couvrit
i.ïiilinople à Milan, dans l'église de Sainl- ensuite son corps d'éclats de roseau, que
Euslorge. L'empereur Frédéric 1" ayant pris l'on faisait entrer dans les chairs au moyen
et rasé cette dernière ville en 11(52, les fit de cordes étroilement serrées, cl quand son
transporter à Cologne, où ils sont l'objet de corps fut hérissé de ces éclats qui lui don-
la vénération publique. —6
janvier. naient l'aspect d'un porc-épic, on lo roula
BANDRIZ (saint), Bandarides, évéquc de par terre. On versa dans la bouche de la
lui
Soissons, florissait dans le vi" siècle. — 1"^ poix bouillante du soufre; ce dernier sup-
et
août. plice rejoignit saint martyr à son frère.
le
DANTON (saint), Banto , confesseur, est Abtusciatas, qui était leur ami, racheta des
honoré à Trêves 31 'juillet.
le Perses leurs corps que les chrétiens inliu-
BAPTE (saint), B'iptus, martyr à Anlioche raèrent avec respect. Leur martyre eut lieu
de Pisidie, avec saint Caralampë et plusieurs le 24. décembre 327. —
29 mars.
autres, qui sont honorés chez les Grecs le BARACTAL(saiiit), martyr à Spolelle, souf-
10 février. frit au commencement du iv siècle. —
BARACHISE (saint), Barachisius, martyr 9 octobre.
avec saint Jonas, son frère, était de la ville BARADAT ou VARADAT (saint) , Barada-
de Beth'Asa en Perse. Lorsque Sapor II eut lus, anachorète d;ins le diocèse de Cyr en Syrie,
excité une persécution contre les chrétiens, viviiitdans une espècede cageouveile de tous
en l'année 327, qui était la dix-huflièr.ie de côtés, de sorle qu'il était exposé à toutes les
son règne, Baracliise et son frère étant ac- intempéries de l'air, et n'avait pour vêtements
courus Hnbiihnm, pour servir et encoura-
cà que des peaux de bêles sauvages. Il acquit,
ger les martyrs, furent arrêtés à leur tour, dans ses communications avec Dieu une ^

et conduits devant le juge, qui leur fit les sagesse consommée et une connaissance par-
plus vives instances pour les délerminer à faite des choses célestes. Quoique d'une
obéir au roi, en adorant le soleil, la lune, le faible complexion , il pratiquait toutes les
feu et l'eau. « Ilestplus juste, répondircnl-ils, austérités des plus fervents solitaires ; ce
d'obéir au roi immortel du ciel et de la terre, qui prouve que le feu de l'amour divin, qui
qu'à un prinre soumis à la mort. » Les ma- brûlait dans son cœur, l'élevait au-dessus de
ges, irrités de cette réponse, furent d'avis sa faiblesse naturelle. L'évêque d'Anliocho ,
qu'on séparât les deux frères ils firent ren- ; pour mettre son obéissance à l'épreuve , lui
fermer Barachise dans une prison obscure ayant ordonné de quitter sa demeure , le
et éiroite. Il fut ensuilc conduit devant les saint obéit sur-le-champ. Il mourut avant le
m.iges qui lui dirent que son frère avait sa- milieu du vsiècle. —
22 février.
crifié. « Il n'en est rien, réponilit-il ; je le BARBALABE (sainte) , Barbatabia , mar-
connais trop pour le croire capable de ren- tyre, est honorée chez les Grecs mars. le .5

dre les honneurs divins à de viles créatures.» BARBAR3N ou BARBERIN (saint), Barba-
11 s'étendit sur la puissance infinie du vrai rinus, prêtre qu'on croit avoir été martyrisé
Dieu, et la peignit avec tant de force et d'é- avec saint Numat et iilusieurs autres, est
loquence que les mages eux-mêmes en fu- mentionné dans quelques exemplaires du
rent étonnes. Ne permettons pas, se disaient- Martyrologe hiéronvmique sous le 2 juin.
ils entre eux, qu'il pnrle en public il serait ; BARRARV (saint) abbé de Moulier-,

à craindre que ses discours ne persuadas- Roseille, dans la haute Marche, est honoré à
sent ceux de notre religion. Il fut donc dé- Aubusson , où se trouve son chef. 25 no- —
cidé que Barachise ne serait plus interrogé vembre.
que la nuit. On lui appliqua sur chaque bras RAKRASCEMIN (saint) , Barbasceminus ,
des laines de fer toutes rouges. « Si vous frère de saint Sadoth, évêque de Séleucie et
faites tomber une de ces lames, lui dirent les de Ctésiphon , lui succéda en 342. Après
mages, vous renoncez à la foi des chré- quelques années d'épiscopat ayant été ac- ,

tiens. — Je ne crains point votre feu, et je cusé d'être l'ennemi de la religion persane,
ne secouerai point les instruments de moi il fut arrêté en 348 avec seize jjersonnes de
supplice. .le vous prie seulement de me f,iire son clergé, par ordre du roi Sapor 11 qui, ,

souffrir sans délai toutes les tortures que n'ayant pu l'ébranler par ses menaces le fit ,

vous me préparez on est plein de courage,


: renfermer dans une prison d'où s'exhalait
quand on combat pour Dieu.» Les mages or- une puanteur insupportable et où le saint ,

donnèrent aux bourreaux de verser du eut à souffrir la faim, la soif et d'autres tour-
plomb fondu dans ses narines ri dans ses ments. Après y avoir passé onze mois , il
yeux ; après quoi on le ramena en prison, comparut de nouveau avec ses compagnons
où on le pendit par un pied. Lo lendemain, devant Sapor qui persuadé que l'exemple
, ,

Jonas avant expiré au milieu des supplices de l'évêque serait imité par son clergé ,

les plus affreux, les juges exhortèrent Bara- offrit de riches présents à Barbascemin
chise à avoir pitié de son corps. 11 répondit et lui promit une des premières places
que Dieu qui l'avait formé, le ressusciterait, de l'empire, s'il voulait se faire initier aux
Ui DAR BAR 343

mystères du soleil. Le sninl répondit avec Rome , et l'année


suivante au concile géné-
coiiriif^e aimait mieux imiuiir que de
qu'il ral, tenu à (]on^tantinople «outre les mono-
violer la de Jcsus-Clirisl, qui coïKlamnc
loi theliles. 11 mourut le 1!) février 082 âgé ,

les apostats à des su|)|)lices éternels. ]| fut d'environ soixante-dix ans. L'église de liéné-
ilonc décapité avec ses compagnons à venl l'Iiunorc comme uu de ses principaux

,

Ledan, dans la provinee des Huzites le 14 , patrons. 19 février.


janvier 34^8. li —
j;invier. BABBATIKN (saint) ,
Jinrlxitianits ,
prêtre
KAUBAT (saint), A'ar^ants, évéqiic do Bé- et confesseur à Haveiui'' , florissait dans le
névenl, naquit dans lelirritoire de celle ville, V^ siècle, sous le règne deValenlinien 111. Saint
l'an 612, de parents craignant Dieu (jui lui , PierreDamien prononça un discours en s(m
d>)nnèrenl une édmation chrélienue. 11 mon- honneur, le jour de sa fête , qui tombe le 31
tra dès s» jeuiiessi! , des dispoiiitions qui
, décembre.
présageaient l'éminentc sainteté à laquelle il
BAUBE (sainte), Barbara, vierge et mar-
parvint dans la suite. L'innocence de ses
tyre à Nicomédie, lan "lï.i , pendant la per-
mœurs , son ardeur pour la vertu , ses pro- sécution de Maximin I", selon les uns <t à
grès dans les sciences et surtout, dans l'étude
Héliopolis en Egypte, l'.in 30(), sou.s Galère ,
de l'Ecriture sainte , le firent admettre aux
selon les autres ce qui rend le premier do
;
ordres sacrés aussitôt qu'il eut l'âge prescrit
ces deux sentiments plus proliable, c'est que
par les canons, (^omme il avait un rare ta-
la tradition porte qu' elle fréquenta l'école
lent pour la prédication, son évéqtie le char-
d'Origène et brilla parmi ses 'lisciples. Sans
gea d'annoncer au peuple les vérités du
décider sous quelle persécution elle souffrit,
salut , et le nomma ensuite curé de la pi-
son martyre est un fait incontestable dont on
roisse de Saint-Basile* à Morcone, petite ville
connaît quelques circonstances. .\près avoir
dans le voi.sinage de fiénévent. Ses parois-
été emprisonnée pour la foi et subi la torture
siens livrés aux plus grands désordres, fer-
des lampes ardentes, on lui coupa les ma-
maient l'oreille aux instructions de leur
melles et elle fut ensuite décapitée. Elle est
pasteur l'accusaient de troubler le repos
,
honorée avec une dévotion particulière chez
public, et ne négligeaient aucune occasion de
les Latins, les Moscovites, les IJrecs , les Sy-
le maltraiter , afin de le forcer à cjuiller son
riens ; et dès la fin du iv" siècle, t'I y avait à
poste. Mais voyant que le saint n'opposait à
Edessc un monastère qui poêlait son nom.
leur malice qu'une patience inaltérable , ils
eurent recours à la calomnie et poussèrent
— k décembre.

les choses à un point qu'il fut forcé de quitter BARBÉE (sainle),fi«rftca, martyre à Edesse
son église, et de revenir à Bénévenl, où il lut en Syrie, sœur de saint Sarbel , avec
était

bien accueilli par tous ceux qui connaissaient lequel elle fut baptisée par le bienheureux
la sainteté de sa vie. 11 se livra de nouveau évèque Barsimée. Elle obtint la paloie du
à la prédication , et combattit foriement les martyre au commencement du sL-cle, du- w
abus et les super tiiions qui déshonoraient, rant la persécution tie 'rrajan, sous le prési-
dans cette ville, la beauté du christianisme. dent Lysias. —
29 janvier.
Il ne se rcbul/i point du pen de succès de ses lîAKBHE (saint) liarburus martyr en
, ,

discours j et comme il savait (lue le ehange- Grèce avec saint CoUulh et un autre, soulTrit
ment des cœurs est un elTet de la grâce il ,
probable-nent à .Modon en Morée, car c'esl de
s'efforçait , par (les prières l'ervenles cl des celle ville que son corps fut apporté à Venise
jeûnes rigoureux, d'obtenir pour les péclieurs et placé dans le monastère de S .int-Laurent.
des grâces de conversion. Il prédit les maux Il est nommé dans les menées et les syna-
que l'armée de l'empereur Const tnt 11 devait xaires des tirées le j'î.mai.
faire à là \ille(ie B.'iiévenl. Enefletce prince lîAKDO (saint), évêque de .Mayence, nésur
vint bientôt assiéger cette ville et la réduisit la fin du x* siècle, fut élevé dans la célèbre
aux dernières exiréniités. Les habitants, sai- abbaye de Fulde, où il puisa, avec les élé-
sis de frayeur, rentrèrent en cu\-mêmes et ments des sciences profanes, ces 'germes fé-
promirent d'abjurer les désordres cl les su- conds de piélé et de vertu dont le develo[- ,

perstiiions auxquels ils s'él;lient livrés jus- pement le rendit plus lard digne de l'éptsio-
qu'alors. Barbât ranima par des paroles de pal. Par une .-orte de pressentiment de sou
consolation les esprits abattus, et les assura élévation future il étudiait avec ardeur
, ,
,

que l'empereur lèverait h; siège de la ville; dans <a jeunesse, les ouvrages de saint G;é-
ce qui fut bientôt vérifié par lévénement. i.o goiie le lorsque ses compagnons
(jrand , et
saint fut regardé comme un homme .'iu(}ucl le lui demandaient le moiifde cette prédilection
ciel s'inléressait et l'on rut e;i lui une c n-
,
pour les écriis du saint pape ; vous verrez ,

fiance entière qui lui rendit l'aeile rexlir[)a- leur répondait-;! en riant, ((u'un jour je serai
tion des abus et la coriection des mœurs. évèque. L'empereur l^onrail qui l'affeetiun- ,

L'évéque lldi;brand étant mort pendant le nait,cl qui l'avait nomiiié succossivement
siège , aussilôt que la viLe fui délivrée , on abbé de Kaiserswerili et de lîersfeld, le de i-
lui donna pour successeur Bai'bat qui fui ,
gna en lOol pour l'évéchéde Mayence. I.ardo
sacré le 10 mars (Wi. Il trouva da iS sou élé- continua dans sa nouvelle îlignite le genre
V ,

vation do nouveaux movCMs pour perlVc- de vie simple et austère qu il avait mené
tionner le gr.ind ou\rage ([u'il avait si lieu- dans le iloitre. Il ne mangeait jamais de
reuseiiient eotrïtiiuiicé, et il vint à l)oul dedé- viande, buvait à peine quelques gouttes de
Iruire iusi,o*aiyx derniers vestiges de la vin, jeûnait fréquemment el pratiquait beau-
superstjiiou. 11 assista eu G80 à un concile de coup d'autres austérités , ce qui, juiul à ses
U9 Mk BAR 330
travaux habituels, aKéra tellement sa santé il confessait Jésus-Christ le fit arrêter parles
quo le papo Léon IX (|ui le vi-i'a en pas-
, , païens, durant la première persécution de Uio-
S.inl par Alajence.rcnsa^ca forlenienlà suivre c'étien, et il fut conduit dans les prisons
un r .gidie li.oins rijjoureux, afin de se conser- d'Antioche où il fut détenu assez longlemps.
ver phis longlemps à son église. Sacharilépour Lorsqu'il fui conduit devant le juge, celui-
les pauvres ne coniiaissaii point de bornes ; ci le railla sur son extérieur agreste et
son palais était conliiuicileinent rempli d'in- sur la rusticité de ses m.inières, mais il fut
digents qui venaient !.olli(Mter des secours, et étonné de trouver, sous des dehors aussi
quand il sortait il était toujours escorté
, simples , lant de grandeur d'âme et de
d'une foule de malheureux qui h- comtilaicnt courage. On lui subir une cruelle (la-
fil

de bénéd. étions. Au sacre de l'injpératnce gellalion ,


pendant laquelle il ne laissa
Agnès de Poitou, épouse de Henri 111, au lieu échapper ni plainte, ni soupir. On retendit
do liistrilvuer selon l'usage aux baladins et
, , ensuite sur le chevalet, oi'i presque tous ses
aux jongleurs qui ctaii'ni présents , les restes os furent disloi|ués et pendant cette hor-
,

dés tables di- la cour, Il con>eilladelesd(iniier rible torture, il était aussi tranquille el aussi
aux pauvres, monlriint par comliien il ai- 1 1 gai que s'il eût été assis à un banquet. Le
mail les pauvres et cojobieii il méprisait {>' vil juge le menaça de la morl et fit mettre
inolier de bouflon. Il fil élever et rebâtir, à sous ses yeux des glaives et des haches
ses frais, plusieurs é^ilises; il continua la encore teints du sang des martyrs. Bariaam
belle calliédrale loomiencée par saint Wiili- les rej;arda d'un air qui déconcerta ses per-
gis, un de ses prédécesseurs. Il prédit à Gcb- sécutturs. Le juge honteux d'avoir été vaincu
hard.évêqued'Eiclistaedt, qu'il serait unjour par un paysan, chercha à inventer un nou-
pape il connut aussi par révélation le jour
; veau genre de supplice, et l'on plaça le mar-
de sa mort, et il l'annonça publiquement, tyr devant un autel où étaient des charbons
dans un scriiion qu'il prêcha le jour de la , allumés. On lui étendit la main sur le feu ,
Pentecôle, à Paderborn,en présence de l'em- après l'avoir couverte d'encens et de char-
pereur Henri lll. Il mourut en elîet le 11 bons embrasés. On imaginait que la douleur
juin de la même année lOol. 10 juin. — lui ferait secouer la main, el l'encens venant
BAHDO.MJEN Hardomiunus, martyr
!saint), à tomber dans le feu qui était sur l'autel, on
en Asie, souiïril avec saint Eucarpe et vingt- pourrait dire qu'il avait sacrifié. Barl.iam ,
six autres. —25 septemi)re. qui savait que le moindre mouvement qu'il
ferait serait regardé comme une apostasie
BAiîHADBESClAHE (saint), diacre et mar- ,

se laissa brûler la main sans la remuer. A


tyr en Perse, a>anl été arrêté à Arhelies la
la vue d'un tel courage, les railleries des
quinzième année de la grande persécution
de Sapor 11 fut étendu sur le chevalet païens se chaiigèrent en admiration. 11 mou-i
, par ,
rut, peu de temps après , sur la fin du iir
ordre de Sapor-Tain-: apor gouverneur de
l'Adiabène. Pendant qu'on le torturait les
,
siècle. —IG et 1!) novembre.
bourreaux ne cessaient do lui dire « Adore :
,
BARLAAM (saint), solitaire en Perse,
s'étant déguisé en mirciiand, pénétra dans
le feu el l'eau, et mange du sang des ani-
maux par la tu vas recouvrer la liberté. » un royaume des Indes, où il converlillc fils
du roi, nommé Josaphat. Ce jeune prince,
,

Riais le saint diacre, supéiieur à la violence


des tournienls moniraii, par la douce SL-rô- après avoir régné, du vivant de sun père,
,

iiité qui élail empreinic sur son visage


sur une partie de ses Etats, renonça au Irône
la ,

joie intérieure qui inondait son âme. « Ni


pour aller passer le reste de sa vie dans la
solitude, sous la conduite de Barlaam, qui
vos ordres, dit-il au juge, ni ceux au roi, ni
avait été obligé de se sauver pour écha(iper
les supplices, quelque grands qu'ils soient, ne
seront capables de me séparer de l'amour de aux perseculioiis du père de Josaphat. Les
détails de sa vie se trouvent dans uu ouvrage
Jésus-Christ. » Le juge l'ayant condaiimc
attribué à saint Jean Damascène, mais ils ne
à perdre la Icte ordonna qu'il fût exécuté
,
sont pas regardés comme authentiques. (Jiioi
pai un apostat nommé Agliée. Barhadbes-
ciabe soupirait avec ardeur après le moment qu il en suit, saint Barlaam est nommé dans
le Martyrologe romain sous le 27 novembre.
qui consommerait son marljre ruais apostat, 1

dont la main tremblait, ne lui portait que des BARNABE, (saint), Baniubas, apôtre, na-
quit dans l'île de Chypre où sa lamille possé-
coups mal assurés. Ce ne fut qu'au huitième
qu'il l'acheva en lui enfonçant son glaive dait une terre, il porta d'abord le nom de
dans le cœur, le 21 juillet 3o'e. Le juge fit Jusué ou de Joseph mais après l'ascension
;

garderie corps du saint, de pour que les chré- du Sauveur, les apôtres changèrent son nom
tiens ne vinssent l'enlever liiais deux clercs
en celui de Barnabe qui signilie jUs de conso-
;

l'emportèrent pendant la nuit el l'enterrèrent lation, à cause, dit suint Cbrysoslôme, du

à la manière des Romains. 21 juillet. — talent admirable qu'il avait de consoler les
Barnabe
; selon saint Jérôme,
alïligés signifie
BAIUQUE (saint) , Baricus , martyr en aussi fds de prophète, el ce nom luiconve-
Phrygie, avec saint Attique et plusieurs dons pro-
nait parce qu'il exceilaii dans les
autres, est honoré le G novembre.
phétiques. Dans sa jeunesse il se rendit à ,

BARLAAM (saint), martyr, né dans un vil- Jérusalem, el fréquenta, avec saint Paul,
lage près d'Antioche, au iir siècle , s'appli- l'école du fameux tianialiel il devint ensuite
;

qua dès sa jeunesse à saiiclilier, par la pra- un i!es septanle-deux disciple^ du Sauveur.
tique des verli.s, les travaux champêtres qui Ayant vendu une terre qu'il posséJait, il en
fa.saieiu sou occupation. Le zèle avec lequel déposa !o prix aux pieds des apôtres; soi^
551 BAR ffiAR 552

zèle et sa piélé lui firontobtenir une grande bres, les idolâtres s'écrièrent que les dieux
pari an gouverncmenl do l'Eglise naissante. él;iii'nl venus [larmi eux ; ils l'appelaient
Lorsque saint Paul, trois ans après sa con- Mercure, parre ((u'il portait la parole; ils
vcrsiim, vint à Jérusaieni, les fidèles se rap- donnaient à Barnabe le nom île Jupiter, à
pelant la fureur avec laquelle il les avait pcr- cause de son eslérie'ir imposant. Déjà Ils se
sécuiés, n'étaient pas disposés à l'adinetlre préparaient à leur offrir des sacrifices, cl ce
dans leurs assemblées; mais Barnal)é, qui le ne fut pas sans peine que les saints vinrent
connaissait particulièrenieiit, le présenta à à bout de les en détourner. Mais les Juifs
saint Pierre et à saint Jacques, et, d'après sa les ayant soulevés contre les apôtres Ils ,

recommandation, le premier de ces doux lapidèrent saint Paul, qui lut laissé pour
apôtres, lui donna l'hospilalilé d;ins sa mai- mort. A l'apiiroche des fidèh s , qui venaient
son. Quelques années après, le nombre dts le relever, il se leva de lui-même et retour-

chrétiens à Antioche réclamant le ministère na avec eux à la ville, d'où il partit, le len-
d'un personnage considérable on y envoya,
demain, avec Barnabe pour Deibe, où leurs
Barnabe, qui, à son arrivée, fut rempli de prédications opérèrent un grand nombre do
jo'ie à la vue des progrès qu'avait faits l'E- conversions. Ils retournèrent ensuite dans
vangile; il exhorta les nouveaux converlis à les villes qn'ils avaient déjà parcourues, afin
persévérer dans la ferveur, et ses prédica- de confirmer les fidèles dans la loi et d'éta-
tions augmentèrent considérablement le blir des prêtres dans chaque église. Après
nombre des disciples de Jésus-Christ, ce qui Ci's courses apostoliques, ils revinrent à
lui rendit nécessaire l'assistance d'un coopé- Antioche de Syrie, où ils passèrent quelque
raleur. Il alla donc trouver saint Paul, qui temps avec les disci|ilos, rendant grài'os à
était ù Tarse, et l'invita à venir parlagcr ses Dieu du succès de leur ministère. C'est alors
travaux à Antiorhe; saint l';iul vint passer que s'éleva la fameuse dispute sur l'obser-
Une atince avec lui. Dieu bénil leurs elTorts, \ation des rites mosaïques. Saint Barnabe
et ce fut dans cette ville que les fidèles com- et sainl Paul s'opposèrent à quelques Juifs
mencèrent à porter le nom de chrétiens. La converlis qui préteinlai'.;nl qu^on était encore
famine, prédite par le prophète Agaiie.sétaiit astreint, sous l'Kvangile, aux pratiques céré-
fait sentir surtout en Palestine, les fidèles monicllus de la loi ancienne. L'afl'aire fut
d'Antioche envoyèrent à ceux île Judée des portée à Jérusalem en 51, et les apôtres s'as-
secours abondaiiis que saint Paul et Barnabe semblèrent pour l'examiner mûrement. Saint
se chargèrent de porter à Jérusalem. Le der- Paul et sainl Barnabe ayant rendu compte
nier revint ensuite à Antioche avec Jean , du succès de leurs travaux parmi les gen-
surnommé Marc qui était son neveu. Le tils, furent confirmés dans leur mission. Ils
Saint-Esprit ordonna de séparer Paul et rapporlèrentaux fidèles de Syrie la lettresyno.
Barnabe pour l'œuvre à laquelle il les avait daiequi lesexcmptaitdesobservances légales.
destinés, c'est-<i-dire, à la conversion des Saint Paul proposa à saint Barnabe de faire
Gentils. L'Eglise d'Aiitiorhe joignit le jeûne la visi e des Eglises qu'ils avaient fondées
à la prière afin d'aitircr sur celle importante eu Asie. Birnabé y consenlit, mais à condi-
enlreprisi- la bénédii lion di Ciel; ensuite tion que Jean-Marc, qui était alors à Antio-
Paul et liarnabé reçurent l'imposition des che, viendrait avec eux. Saint Paul fut d'un
mains, et on les établit apôtres des gentils; avis dillérent, cl les deux apôlres se séparè-
car ni l'un ni l'auire n'était du nombre des rent, le Saint-Esprit le permettant ainsi,
douze. Ils prirent Jeai:-.Marc avec eux Cl après afin que l'Evtingile pût être annoncé eu un
avoir quille Antioclie ils allèrent à S 'leucle, plus grand nombre de lieux. Jean Marc, qui
ville de Syrie siluée sur le boid de la mer, avait d'abord nionlré peu de courage, parut
de là ils s'embarquèrent pour l'île de Chy- tout autre, et mérita d'être compté parmi
pre, et vinrent à Salamine, où ils prêchèrent les prédicateurs les plus zélés. Saint Paul
Jésus-Christ dans les synagogues des Juifs, lui-même parle de lui d'une manière fort
ensuite à Paphos, où ils converlireut le pro- honoral)le dans son lilpîire aux (>olossiens;
consul Sergiiis Paul us. De Paphos ils se rendi- et dans la seconde à Timotliée, il charge
rent à Perge en Pamphy lie c'est là que Jean
; Barnabe de venir le trouver à Kome et d'a-
Marc les quilla pour retourner à Jérusalem : mener avec lui Jean-.Marc qui pouvait rendre
celle séparation affligea beaucoup Harnabé. beaucoup de services dans le ministère :

De Perge, ils allèrent à Aniioclie de Pibidie, Barnabe se rendit avec son neveu dans l'ile
où ils prêchèrent dans les synagogues des de Chypre; il rejoignit ensuite saint Paul,
Juifs; mais comme ceux-ci relusaieni de les qui l'envoya à Corinihe, avec Tite. Quelques
écouter, ils leur dirent que puisqu'ils refu- auteurs prétendent qu'il fit un voyage à
saient la grâce qui leur était oITeite, ils Home, ei la ville de Milan, qui l'honore
allaient annoncer la parole de vie aux gen- comme son patron, se fonde sur une ancien-
tils, comme le Seigneur l'avait ordonné p ir ne tr.idition qui porte que cet a[)ôtre prêcha
ses prophètes. Les Juifs irrités firent ch isser la foi dans celte ville, et qu'il en fonda l'E-
de la ville les deux saints qui se rendirent à glise. Quoi qu'il en soit, le zèle pour lesalut
Icône, métropole de la Lycaonie, où ils prê- de ses comp.itrioles le fil retourner de nou-
chèrent quelque temps. Les Juifs du lieu, veau en Chypre. L'opinion la plus probable
ajant formé le complut de les lapider, ils est qu'il fut lapidé à Salamine, à l'instiga-
s'en allèrent à Lysire, autre ville de la même tion des Juifs. On découvrit dans la suite ses
province, où saint Paul ayant guéri miracu- reliques près de cette ville, et l'on trouva
leusement un homme perclus de ses mem- dans son cercueil une copie de l'Evangile de
m BaR BAK !i5i

saint Mallhieu en langue hébraïque, écrite Chrépold, évéque , et plusieurs autres. — 12


de la propre main du saint; elle fut envoyée mai.
à l'empereur Zéiion, en 485. Nous avons BARONÏ (saint), Jîarontius, ermite, né
en grec une Epiire sous le nom do saint dans le le cummenceînent du vw
Berri, vers
Barnabe; mais comme l'Eglise no l'a jamais siècle, se maria, et eut un fils nomme A"--
reçue dans le canon des saintes Ecritures, loald, avec leiiucl il se relira dans l'abbaye
quclijues criliques doutent de son authcnli- de Lonrcy ou de Saint-Cyran. Le désir d'as-
cilé, quoique le plus grand nombre !a croient surer son salul l'avait porté à quitter le
de saint liarnabé. —
11 juin. monde, et une vision qu'il eut d ins le cloî-
liAHNARD (saint), Éarnnrdits, archevê- tre porta à embrasser un «enre de vie
le
que de Vienne en Dauphiné, né en 781, encore plus pirfait, el à se retirer dans un
d'une des plus illustres familles du Lyonnais, désert pour y vivre en ermite. Ses supérieurs
fui élevé avec soin dans la connaissance des y ayanl consimli, il alla d'abord visiter, à
lettres et dans la pratique des vertus chré- Rome, les tombeaux des apôtres, et en reve-
tiennes. Ses parents l'envoyèrent, à l'âge de nant il se fixa sur le territoire de Pistoie,
dix-huit ans, à la cour de Charlemagne, et où il se bâtit une cellule entre deux mon-
il y vécut comme il aurait faii dans un cloî- tagnes. Il fut bientôt découvert, et l'éclat de
tre. A des aumônes abondantes, il joignait sa sainteté attira sous sa conduite des disci-
le jeûne cl la prière. S'étant marié par dèlé- |)les au nombre de cinq, dont le plus célèbre
renct; pour sa lamille, il détermina sa femme fut saint Dizier; Ils menaient une vie angé-
à preniire le voile et se retira lui-même, en liqu(!, servant Dieu dans les exercices de
806, dans le monastère d'Ambournai qu'il la pénitence et de la contemplation. Saint
avait fondé. Loin de tirer vanité de >on Bai'ont mourut le premier el fui enterré
titre de fondateur, il se regardait comme le dans l'église qu'il avait liàtie près de sa
dernier des frères; mais le premier abbé cellule. Saint Dizier, qoi lui survécut , fut
d'Ambournai étant mort, il fut forcé, malgré aussi placé, après sa mort, d:ins le même
sa résistance, de le remplacer. Ses austérités tombeau, où il s'opéra plusieurs miracles.
étaient poussées si loin qu'elles paraissaient Vers l'an 1018, on construisit sur l'emplace-
presque au-dessus des forces de la nature. menl de la cellule de Saint Baront un mo-
Vers l'an 817, il fut élu pour succéder à nastère qui porta son nom el l'on transféra
,

Wolfère, sur le siège épiscopal de Vienne; dans la nouvelle église leurs reliiiues. 25 —
mais il acquiescera sou
fallut, [lour le faire mars.
élection, uu ordre exprès du pape Pas- BARSABAS (saint), martyr en Perse, est
chal 1''', qui lui envoya le pallium, et con- honoré le 11 décembre.
firma tous les droiis accordés à son église BARSABIAS (saint), abbéd'un monastère en
par le sainl-siége. Les travaux apostoli(iues Perse, elmartyr, futarrété aucommcncement
auxquels Barnaid se livra cl sa solliciiude de la grande persécution du roi Sapor 11, avec
pastorale ne lui Orent rien relâcher des mor- les dix moines qu'il avait sous sa conduilc ;

tifications qu'il pratiquait dans le cloilro. Il on les chargea de chaînes el on les conduisit
était rempli de la plus tendre compassion au gouverneur de la province, qui faisait sa
pour les pauvres et surt'sut pour les pé- résidence à Aslrahara, près des ruines do
cheurs cl lorsque (|uek|u'un venait lui con-
; Persépolls, el qui imagina les supplices les
fesser ses crimes, Il en ressentait plus de plus cruels pour \aincre leur constance. 11
douleur que le pénitent même. Barnard
.
,
leur fil écraser les genoux, casser les jambes,
qui s'était laissé entraîner dans la révolle couper le-i bras, les côtés el les oreilles; on
des fils de Louis le Débonnaire contre leur les frappa ensuite rudement sur les yeux et
père, ne le vil pas plutôt rétabli qu'il se sur le visage. Comme ces horribles lour-
réfugia en Italie dans les Etats de Loihaire, menls n'avaient pu le> ébranler, Il les con-
avec Agobard qu'il avait ordonné évêquc de damna à la décapitation. Les mai lyrs allè-
Lyon. Loihaire s'élanl réconcilié avec son rent avec joie au lieu derexéculion, en chan-
père, Barnard retourna dans son diocèse et tant des hymnes et des psaumes, au milieu
expia sa faute par un sincère repentir. Il de la foule qui les accompagnait. Barsabias
se rendait souvent dans le monastère de demandait à Dieu (jue ses moines le précé-
Romans, qu'il avait fondé, et s'y préparait à dassent dans le ciel, et sa prière fut exaucée.
la mort par la prière et la pénitente. Quand Lorsqu'on commençaitrexécution, un mage,
il vit que sa fin approch;iil, il fil ses adieux qui passait à cheval, voyant le peuple at-
à son troupeau par un discours qu'il prêcha troupé, ferid la pressée! s'approche; il aper-
dans sa cathédrale el se relira définitivement çuil saint qui, prenant par la main ses
le
au monastère de Romans, où il passa trois moines, l'un jiprès l'autre, les présentait au
jours et trois nuits en prières, prosterne su; bourreau. Aussitôt II descend de cheval,
son ciliue. A l'entrée de la quatrième nuit, il change d'iiabil avec le domeslique qui l'ac-
entendit une voi\ qui Venez, on
lui dis.iil : compagnait, el prie Barsabias de l'adinellre
vous attend, il se fit administrer le saint au noiiilire de ses disciples; celui-ci y con-
viatique et expira tranquilleuiciit au point sent, il le prend par la main, après le dixième,
du jour, qui était un dimanche de l'a.u 842, et le présente au bourreau qui lui coupe la
à l'âge de Gl ans el après vingt-six ans d'é- tête sans le connaître. Le saint abbé fui dé -
piscopat. —
23 janvier. caplte le dernier. Les corps de ces dou70
BAllONCE (saint), Barontius, martyr à martyrs furent abandonnés à la voracité (Jcs
Bettone, près d'Assise, souiïril avec saint bêles, mais leurs tètes furent portées dans la
,

365 BAR BAR r,iO

ville et suspendues dnns le temple de Na- Christ, et il esl nommé disrifdesparmi les
(lilis, ou de Vénus. Leur supplice cul lieu assemblés dans le cénacle, après l'Aseem ion.
Ir .] juin 3^2, la Iroiile-lioisièinc année du Il reçut le Sainl-Esyrit le jour de la Penie-

rèjine dcS-rpor. —20 orlobrc. côte, et, revèlu d'une force surnaturelle, il
BAHSANUPHK {s.a\nl),B(irsa}mpliius, ana- ne pensa plus qu'à porter le nom de Jésus-
cliorèlc, né en ligypie sur l\ (in du v siè- Christ jusqu'aux extrémités du monde. Il fit
cle, (inilla le miinde et sa pairie pour se faire briller la lumière <le l'Evangile dans les con-
religieux dans le monaslère de sainl Séride, tiées les plus barbares de l'Orient, et péné-
près de fia zn en Palcslinc. Il y passa plu- tra jusque dans les Indes. Saint Panlène,
sieurs annéi's avec le bienheureux Dosiihée étant allé dans l'Inde proprement diie, au
el sainl Dorolliée; niais l'amour de la con- commoncement du iD* siècle, pour réfuter
templation le porta, en 510, à se retirer dans les brachmunes,y trouva des traces de chris-
une cellule érarlee, aliu de n'avoir plus de tianisme, el des Indiens lui moqlrèrenl une
coinniercc qu'avec Dieu, el il \ passa les cin- copie de l'Evangile de saint .Maliliieu.en hé-
quante d.riiières années de sa vie. (^cst breu, qu'on lui assura av ir élé apportée
dans sa cellule qu'il composa son traité (ou- dans le fiays par saint Barthélem, lui-même,
tre les li.oines (jui élaient tombés dans l'ori- lorsqu'il y étail venu piauler la foi. I)ai;s
génisme. il niournl sur la fin du m"^ sièele, une de ses courses apostoliques, sainl Bar-
âjîé d'environ cent ans. Au ix^ siccio, ses Ihélciny rencontra sainl Philippe à Hié-
reliques furent Iraoslërées à Oria, près de raples en Phr\gie,d'où il se rendit en Ly-
Siponio, dansia terre dOtrante.où il esl ho- caonie, et saint Chrysostome assure qu'il
noré conirHe patron. Les Grecs avaient pour instruisit les L\caoniens dans la religion
sa mémoire une si grande vénération, qu'ils chréiienne. Etant venu dans lagrande Ar-
placèrent son imaji,-^ dans la grande église ménie, pour y prêcher la foi à un peuple
de Constantinopie, près de celles de sainl opiniâtrement attaché aux superstitions de
Antoine el de sainl Fphrem. Ils l'IiOLiorenl l'idolâtrie, il y reçut la couronne du martyre,
le 6 février, el les Latins, le 11 avril. par ordre du gouverneur d'Albanopolis. Il fut
BAllSE (saint), Barses, évéque d'Iidesse et crucifié, selon les uns, écorch.' vif, selon les
confesseur, s'était acquis une grande répu- aulres; on peut concilier ces deux .opinions,
tation de sainteté p.ir ies guérisons miracu- en disant que le saint apôtre sul>it l'un et
leuses ((li'il opérait sur les malades, lorsque l'autre supplice ; ce qui est d'autani plus
son attaeliemenl à la foi catholique el son probable que les Egyptiens, et surtout les
zèle |;our soutenir les déerels du concile de Perses, élaient dans l'usage d'écoreher vifs
Nieée le firent exiler par l'i'mpereur Valens, ceux qu'ils comiauinaient au criicifiemenl.
arien dé( l.iré. Il fut relégué, vers l'an 370, Il n'a rien laissé paréciil. Le faux évangile
sur les confins de la Liliye, oti il mourut que quelques hérétiques avaient forge sous
quelques années après, el eut sainl Euloge son nom, fui <léclaré apocryphe larle pape
pour successeur. Les Grecs l'honorent le 15 Gélase. Ses reliques, après plusieurs irans-
octobre, et les Latins le 30 janvier. lalions successives, sont à Borne, dans un
BAKSENOUE (sainl), ^.rseno/ii.s abbé de monument de porphyre, placé sous le gr.md
la Croix en Normandie, flnrissail sur la fin autel de la célèbre église qui porte le nom
du vil ' siècle. Son corps fut porte en plu- du saint. Lors(]u'(lles se trouvaient à Béné-
sieurs endroits, pendanl les incursions des vent, un évéque de celle ville envoya un
Normands; mais la plus grande partie de ses bras de sainl Barlliélemy à sainl Edouard le
reliciues resta définilivemenl à Fécam]). Il esl Confesseur, roi d'Angleterre, qui en fil pré-
honoré le 13 septembre. sent à la cathédrale de Cantorbéry. -lï —
BAUSIMÉE (saint), Bnrsimœus, évéque auûl.
d'Ertesse el martyr, florissail au commence- BARTHÉLÉMY (sainl), abbé de la Grolte
ment <lu iv siècle. Son zèle pour la propaga- Fcnée, près de Frescali, naquit à Ros-ane,
tion de l'Evangile el pour la conversion des en Calabre, après le milieu du x' siècle, fit
p:;ïens lui coijla la vie. Le pré^i;lenl Lysias le de bonnes étniies et entra ensuiie dans un
lit arrêt' r cl le condamna à morl, l'an ll'i-, iiio qnilla pour se melire sous
lastère, qu'il
sous le règne de Trajaii. —
30 janvier. la coniliiiie de sainl iNil le Jeune, son compa-
BaBSUsE (*ainl . /»n>-s»sn!.ç, confesseur, triote. Il le suivit à la Giolle-Ferrée, et re-
est honore en Eihiopie le 9 décembre. fusa, par humilité, d'èlieson successeur im-
BAKTii (sainl), Rfirtiii:i, évéque de Vai- médiat ; mais après la mort de deux .ibbés,
son snccéla à sainl Q iiiiz, vers l'an o79, et il fut cuniraiiU d'accepter le gouvernement
mourut sur la fin du vi' siècle.— 6 oc- du monaslère d ml il acheva les conslruc-
lob re. lions. Ses devoirs d'abbe ne l'empêchaient
B ABTHE DE BARDEZ (la bienheureuse), pas de s'appliquer, comme aupai avant, ù
abbesse de \ allombrense, mourut en IIOJ, transcrire des livres, occupation dans la-
el elle est honorée le 2'nnars. que. le il ex> ellail. Il a co.npose aussi plu-
BARTHÉLÉMY (sainl), Bartholomc^us sieurs chants leLgieux en l'hunneur de la
apôire, qu'on croit être le rnême que Nallia- de plusieurs saints, maini-
^aiIite Vier,ae el
uiiél, né a Cana en Galilée, docteur de la loi, inent de saint Nil, dont il .i écrit la vie, mais
que sainl Pliilip^>e amena à Jérusalem, et en grec; car r'élait en celte langue qu'on cé-
(ionl le Sauveur loue l'innocenee el la «im- lébrait l'<i:fice dans son monaslère, qui elai'
plit ité de cœur, fut, avec les autres apôtres, sous la règle de sainl Basile. 11 avait un ta-
témoin de la glorieuse résurrection de Jésus- lent 4)arliculicr pour la conversion des pé-
"57 BAR BAR 358
cheurs, etdétermina, en 1047, Benoît IX à
il Barthélémy alla vers troupeau qui lui
le
quitter dérinitivement la ciiaire ponlifictie, élait confié, et se montra plein d'ardeur pour
qu'il déshonorait par ses vices. Après avoir la sanctification de ses ouailles. Il y travail-
eniendu sa con'ession, il lui (hclara quil lait avec succès, lorsque Alexandre IV le
ne lui élait plus même permis d'exercer nomma évêque de Vicence mais il ne
:

les fondions liu sacerdore, et qu'il devait, put que difficilement [ireudre possession de
conf.)riiiéfiient aux canons, passer le leste sou nouveau siège, parce que Ezzelin ré-
(le ses jonrs dans la pénitence. Beuoîl se sou- gnait en maîtio dans cette ville. Ennemi dé-
mi', et prit l'habit nionasiique à la Grotte- claré de la religion et de ses ministres, ce ty-
Ferrée, l'ù il mmirul en 1034. Son tombeau ran ne tarda |)as à persécuter Barthélémy ;

y a été découvert dans la suite. On ignore si il chercha même à le faire mourir. Le saint
saint iiarihélemy lui survécut. 11 est honoré évêiiue. obligé de quitter Vicence, se retira
dans son monastère, le 11 novembre- auprès du pape Alexandre, qui, connaissant
BAHTHÉLtiMY ÏOSTE (saini), solitaire sa capacité, le chargea d'aftaires importan-
dans l'île de Fairn, sur les côtes du Nor- tes pour la religion, et l'envoya, en qualité
Ibumberland, Horissail dans le xi.' siècle, de légat, vers les rois de France et d'Angle-
et il e^t [xinoré en Angleterre le lijuiu. terre, il accompagna ce dernier en Fraùee,
B\BTHÉLEMY, évêque de Paris, succéda, et se trouva présent à l'entrevue qui eut lieu
en 1210, à Guillanmi' II, qui avait pris la à Paris, entre les deux monarques. Saint
croix, et qui nujurut au siéfjc de Damietle. Louis, qui n'avait point oublié son ancien
Il élait doven de Chartres, lorsqu'il fut élevé confesseur, l'accueillit avec bonté, lui fit
à la dignité cpiscopale. Il dé|)loYa dans l'ad- présent d'un morceau de la vraie croix, et
miniïlralion de son diocèse, une grande sa- d'une épine de la couronne du Sauveur,
gesse e! une grande piété. Louis VIII, roi de comme il le lui avait promis, lorsqu<', étant
France, l'honora, non-seulement de son es- évêque de Nimésie, il était venu le visiter en
time, mais même de son amitié. Il mourut, Syrie. Dans l'acte de donation, que saint
en 1227, et le Martyrologe de Paris le nomme Louis fil sceller de son sceau, pourassuriT
sous le 10 octobre. l'authenticité de ces saintes reliques, ce
BARTKÉLFMY de Brégance (le bienheu- prince déclare qu'il les avait accordées aux.
reux), évêque de Mcence, sortait de l'illustre justes désirs de Barthélémy de Brégance,
famille de Brégance, et na<iuil à Vicence, au comme une preuve de la tendre alTection
commencemeiil du xiir siècle, il alla faire qu'il lui portiit. Enrichi de ce trésor, que sa
ses éludes Padoiie, et ne fit pas moins de
à foi lui rendait inestimable, l'évêque de Vi-
progrès dans la piété que dans les sciences. cence reprit le chemin de son diocèse, et
Ajuot entendu prêcher, dans cette ville, saint comme Ezzelin n'était plus, il s'appliqua à
Dominique, il résolut de se consacrer à Dieu réparer les maux que la rébellion et l'héré-
et d'entrer dans le nouvel institut que ce sie avaient faits à son troupeau. Ses elTorls
saint venait d'établir. Ayant reçu l'habit des furent si heureux que les Vicentins le priè-
mains du saint fondateur, il s'attacha à sui- rent de se charger du gouvernement civil, et
vre ses leçons et à imiter ses veilus. Bien- de devenir leur seigneur, comme il élait leur
tôt ses supérieurs le jugèrent digue d'être évêque. Barthélémy se rendit à leurs dcsirs,
élevé au sacerdoce et d'enseigner l'Fcriiure et mit tous ses soins à rétablir, dans sa pu-
sainte, emploi dont il s'aciiuitta de m.^nière ri'îé, la foi calholi(]ue, à réformer les mœurs

à s'attirer des applaudissements universels. du clergé et du peuple, cà convertir les héré-


Il ss! livra aiiNsi à la prédication, dans les tiques et à calmer les dissensions, soit pu-
vilb s de la Lombardie et de la lloinagne, qui bliques, soit parlicuîièrc-. Il fil bâtir, dans
élali nt alors infectées d'une foule d'erreurs sa ville épiscopale, une église magnifique,
et de vices ;
partout il opéra la conversion qui fut appelée de la Couronne, à cause de la
d'un giand nombre de pécheurs. Son mérite parcelle de la sainte couronne qui y fut dé-
et sa sainteté le vers l'an
firent nommer posée avec le u)orceau d" la vraie croix; il
1235, par Grégoire IX, maître du sacré pa- joignit .i celle église un couvent pour les re-
lais, place importante qui avait été étal lie ligieux dominicains. C'est ai:!si ([ue le bien-
[)ar HoMoriiis 11.1, eu faveur de saint Domi- heureux Barthélémy passa les dix dernières
nique, qui l'exerça le premier. Le lîdèle dis- années de sa vie, uniquement occupé du sa-
ciiile, animé du même esprit que son saint lut de sou peuple, qu'il édifiait par ses
prédécesseur, remplit avec zèle ses fonctions, exemples autant que par ses i'istriiclions. Il

et tout le temps qu'elles lui laissaient libre, eut, en 12(57, consolation d'assist( r à la
la
il l'employait a la composition d'ouvrages de seionde translation des reliques de saint
piété i;u de science ecclésiastique. Il oblint Dominique, laquelle se fit à Bologne, et do
la confi.ince li'lnnoeent IV', qui l'emniena voir rendre au fondateur de son ordre, qui
avec lui a Lyon, sur la fin de raniiée 12'i^4-, avait é'é son maître dans la vie spirilurUo,
afin de l'avoir près de lui pendant le concile les lionneursqu'on n'accorde qu'aux plus il-
qui se tint dans cette ville, l'année suivante. lustres serviteurs de Dieu; il fut chargé de
vers ce'te époque, un voyage à Paris,
Il fil, prêcher à cette cérémonie et de publier le.»
par l'ordre du pape, et le roi saint Louis, qui indulgences accordées aux fidèles dans celta
cul occasion de le connaître et de l'appré- circonstance. Peu après, il fit son testament,
cier, le choisit pour sou confesseur. Quel- qui contient un abrégé fidèle de sa vie et, ;

ques années après, Innocent IV le nomma sentant sa fin approcher, il reçut les der-
évêiiue de Nimésie, dans l'île de Chypre. niers sacrements, avec une ferveur admira-
,

eSj9 BAR BAS 3C0

ble. Il mourut à Vicence en 1270, et fui en-


131^8, à Sienne, oii elle est honorée lo 19
terré, sur sa demande, dans un lieu obscur mai. {

de l'église de la Couronne; mais les Vicen- BARTOLE (le bienheureux), Bartolus


tins coniinencèrent bientôt à lui rendre un solit.iireà Sainl-Geminien, près de Pougi-
culte public. On fil la translation de ses reli- bouz en Toscane, llorissail sur la fin du xiii"
ques quatre-vingts ans après sa mort, son
et siècle et mourut en 1300. —
13 décembre.
corps lui trouvé sans aucune marque de BAUUC (saint),Burucus, mariyr en Afri-
corrupiion. Il l'ut ilcclaré bienbeureux par le que, souffrit pendani la persécution de Dèce,
pape Pie VI. —
1»' juillet et 2-3 octobre. l'an 250, et il fut encouragé au milieu de ses
BAUTHÉLEMY Dlî BOLOGNE (le bien- tourments par saint Mapalique, qui mourut
heureux), aussi connu sous le nom de Bo- avec lui. —17 avril.
naventurc, évêque de Maraga, arcbevéque BARUCH (saint), prophète et disciple de
de Naksivan el apôtre des Arméniens, na- Jérémie, suivit son maître en Egypte. 11 alla
quit après le milieu du xiii' siècle d'une fa- ensuite trouver ses compatriotes qui étaient
mille noble de Bologne et entra dans le cou- captifs à Babylone, el leur fit part de ses
vent des Dominicains de sa ville natale. S'é- prophéties, qui sont contenues en six chapi-
tant acquis une grande renommée d'élo- tres. Son style a de la noblesse et de l'éléva-
quence el de zèle par les missions qu'il donna tion les fréquents hcbraïsmes qu'on y ren-
:

dans différentes provinces d'Italie, il se sentit contre prouvent qu'il a écrit en hébreu ;
le désir d'aller évangéliser les Arméniens. mais le texte original n'existe plus. Les
Le pape Jean XXII , informé de celte voca- Juifs, qui n'ont reconnu pour livres sacrés
tion, le fit venir à Avignon, applaudit à «on que ceux qu'ils avaient dans celte langue ,

généreux dessein et le sacra, en 1318, évê- n'ont pas placé dans leur canon le livre de
que de Maraga, ville de la grande Arménie. Baruch. C'est par la même raison qu'on ne le
il parlit avec quelques religieux dominicains trouve pas dans le cululogue des livres de
et, arrivé en Arménie, il commença par ap- l'Ecriture sainte dressé par Origène el plu-
prendre la langue du pays. H se mit ensuite sieurs autres Pères mais s'ils ne font pas de
;

à prêcher l'Évangile aux inlidèles et aux lui une mention particulière, saint Augustin
chrétiens. Ces derniers étaient schismaliques, el d'autres Pères citent sa prophétie sous le
et la plupart d'entre eux avaient ajouté i'Iié- nom de Jérémie. Cependant les prophéties de
résie au schisme. Après de nombreuses con- Baruch sont déjà dislinguées de celles de sou
versions parmi les infidèles, mais surtout maître et nommées à part dans lo concile do
parmi les chrétiens séparés de l'Eglise, le Laodicée; elles le sonl également par saint
supérieur général des moines desainl Basile, Cyrille de Jérusalem, saint Athanase et saint
nommé Isaïe, lui députa Jean, abbé du mo- Epiphane qui, dans leurs dialogues, nom>
nastère de Chernac, pour conférer avec lui ment Baruch après Jérémie. 28 sep- —
sur les points en litige entre les Arméniens tembre.
et les catholiques. Ces conférences eurent BARULAS (saint), enfant et martyr à An-
les plus heureux résultats, el beaucoup de tiochc, assistait au supplice de saint Ro-
ces moines étant rentrés dans le sein de main qui lui demanda lequel était le plus
l'unité devinrent de fervents coopérateurs
, raisonnable de n'adorer qu'un seul Dieu où
du saint missionnaire. Jean XXII, appre- d'en adorer plusieurs. Barulas répondit qu'il
nant avec joie le succès de ses travaux apos- faillit n'en adorer qu'un seul, qui est le Dieu
toliques, le nomma archevêque de Naksivan des chrétiens, et que c'était une idolâ'rie de
ou Naxivan, ville d'Arménie, située au pied reconnaître plusieurs dieux. 11 obtint, par
du Mont-Ararat, où il continua d'augmenier celte réponse, d'être fouetté cruellement, et
le royaume de Jésus-Christ. Il fit bâtir des il fut ensuite condamné à être décapité. Sa
églises et fonda des monastères dans cette mère, s'élevant par la foi au-dessus des sen-
nouvelle chrétienté. Ce fut parle conseil de timents de la nature, comme la mère des
l'abbé de Chernac qu'il institua la congréga- Machabées, ne ccisait de l'encourager pen-
lion des Frères-Unis, composée des moines dant qu'on le frappait elle lui vil couper la
;

de Saint-Basile, auxquels il donna l'habit et tête avec tranquillité, el même avec joie.
la règle de saint Dominique; mais il ne vit Saint Barulas souffrit le martyre en 303, sous
que les commencements de cet établissement le règne de Dioclélien. —
18 novembre.
religieux destiné à produire tant de bien
, BARYPSABAS saint ) , anachorète en
(

dans l'avenir, el il mourut le 13 août 1333. Orient, est honoré comme martyr à Rome
Son tombeau a été illustré par un grand dans l'église de Saint-Alhanase où il y a ses
nombre de miracles opérés en faveur de ceux reliques. On l'invoque contre les maux in-
qui recourent à son intercession. Il tiaduisit curables. —10 septembre.
en arménien plusieurs ouvrages de théo- BASENDA (saint), évéque et martyr en
logie, le bréviaire et le missel de son ordre, Egypte, est honoré chez les Grecs le 1
ainsi que la règle et les constitutions de saiut juillet.
Dominique. —
15 août. BASIEN (saint), Br/Aianus.acémète à Cons-
BAKTHELEMY D'ANGLAUE bienheu-
(le lanlinople, mourut dans celle ville vers l'an
reux), religieux observanlin ,mourut en 450 et y fui enterré. L'empereur iMarcien fil
1510, et il est honoré eu Toscane le 18 bâtir, sur son tombeau, une église eu sou
mars. honneur. — 10 ocUibre.
BAl\TnOLOMÉE{la bienheureuse), Bar- BASILE martyr à Alexao
(saint), Bnsilius,
Ih'jlomrri, de l'ordre des Servîtes, mourut en drie, souffrit avec deux autres. 17 mai; —
561 BAS BAS 362
BASILK (saint), martyr à Scythopolis , tenu des discours indécents contre l'empe-
souffritavec septante autres. 6 juillet. — reur et sa religion. Saturnin lui demanda
BASlLl'l (saint), évéquc d'Anlioche et s'il ne regardait pas comme véritable
la re-
niartjr, souffrit avec saint Auxèle et quel- ligion établie par le prince. « La croyez-vous
ques autres. —
21 et 27 novembre. lelle, vous-même? répondit Basile. Car en-
BASILE (saint), évêque dans la Cherso- fin un homme raisonnable peut-il se per-
nèse martyr au commencement du iv siè-
et suader que des statues muettes soient des
cle, fut mis à mort pour la foi avec plusieurs dieux? » Le proconsul, irrité, le fit étendre
autres évèques. !^ mars.— sur le chevalet, et lui dit, pendant qu'on le
BASILE ou BASILÉE (saint), Basileus, tourmentait « Connaissez-vous à présent
:

évè(|ue d'Amasée diins le Pont, s'attira la jusqu'oïl va le pouvoir de l'empe.eur?


colère de Licinius pour avoir soustrait à sa Obéissez au prince et sacrifiez aux dieux. »
lubricité une vierge chrétienne, nommée Basile ay.uit persisté dans son refus, le pro-
Glajihyre, dont il cherchait à ravir l'hon- consul l'envoya en prison et intlorma l'em-
neur, et qui était au service de l'impéralrice pereur de tout ce qui s'était passé. Julien
sou épouse. Licinius, pour se venger du approuva la conduite de Saturnin et envoya
saint évêque, le fit précipiter dans la mer, deux commissaires pour examiner l'affaire
vers l'an 319 m;iis son corps fui découvert
; sur les lieux. C'étiient deux apostats, qui,
parElpidophorc, sur la révélation d'un ange, en passant par Nicomédie, s'adjoignirent As-
et enterré avec honneur. 28 mars et 26 — clépius, prêtre d'E-,culape. Arrivés à Ancyrc,
avril. Pi gaso, l'un des commissaires, alla trouver
BASILE d'Orient (saint), est honoré chez Basile, dans sa prison, espérant legagncr par
les Grecs 23 mai.
le de belles promesses mais il eut la confu-
;

BASILE L'ANCIEN (saint), époux de sainte sion de s'entendre reprocher son apostasie.
Emmeiie et père de saint Basile le Grand, de Le saint fut étendu de nouveau sur le che-
saint Grégoire de Nysse, de saint Pierre de valet où on le tourmenta encore plus cruel-
Sébaste et de sainte Macrine, homme illustre lement que la première fois il lut ensuite ;

par sa noblesse, son éloquence et sa sainteté, chargé de chaînes pesantes el reconduit en


lui banni pour la loi chrétienne pendant la prison. Sur ces entrefaites , Julien ayant
persécution de Galère, et eut ses biens con- passé par Ancyre, il se fit présenter Basile,
fisqués. Il se retira dans les foréls du Pont et affectant un air de cojnpassion, il lui dit :

avec son épouse. Après que l'orage fut « Basile, j'ai quelque connaissance de vos
passé, il retourna à Césarée en Cappadoce, mj stères je puis vous assurer que celui en
;

que l'on croit avoir été sa patrie. Il y mou- qui vous mettez votre confiance est mort
rut en paix au milieu du iv siècle. 30 — sous le gouverneur Pilale, et qu'on ne le
mai. compte plus parmi les vivants. Je ne suis —
BASILE évêque de Bologne
(saint), fut , point dans l'erreur; c'est vous, seigneur,
placé sur ce siège par le pape saint Sylvestre. qui y êtes, vous qui avez renoncé Jésus-
Il sut, par ses instructions et par ses exem- Christ, dans le temps même qu'il vous don-
ples, gouverner Irès-sainlement l'Eglise qui nait l'empire; mais je vous déclare qu'il
lui avait été confiée. 6 mars. — vous l'ôtera dans peu avec la vie. Il renver-
BASILE D'ANCYKE (saint), prêtre et mar- sera votre trône comme vous avez renversé
tyr sous Julien l'Apostat, était un des prin- ses autels el parce que vous avez yiolé cette
;

cipaux membres du clergé d'Ancyre, métro- loi sainte que vous avez tant de fois annon-
pole de la Galalie. 11 menait une vie sainte, cée au peuple en qualité de lecteur, et que
et produisait des fruits merveilleux parmi vous l'avez foulée aux pieds votre corps ,

les fidèles par ses prédications. Un arien qui sera aussi foulé aux pieds, et restera sans
portait le même nom que lui, ayant voulu sépulture. —
Je voulais te sauver; mais puis-
dogmaîiser d.ins cette ville, Basile, plein de que tu rejettes mes que tu oses
conseils, et
zèle et d'intrépidité, ne cessait d'exhorter le même moutrager, traiterai comme tu
je te
peuple à rester inébranlable dans la foi ca- le mérites : ainsi j'ordonne qu'on lève, cha-
tholique. Les ariens qui le regardaient
, que jour, sept morceaux de la peau, jusqu'à
comme le plus dangereux adversaire de leur ce qu'il n'en reste plus. » Le comte Fromen-
secte lui défendirent, en 360, de tenir des
, tin, capitaine de ses gardes, fui chargé d'exé-
assemblées ; mais il n'eut aucun égard à celte cuter la sentence impériiilê. Basile après ,

injuste défense et il cunlinua toujours de


, avoir souffert les premières incisions avec
combattre l'erreur, même en présence de une patience admirable, demanda à parler à
l'empereur Constance qu'il confondit par
, l'empereur. Le comte alla informer Julien,
ses courageuses réponses. Pendant que Ju- qui fil venir le saint dans le temple d'Escu-
lien l'Apostat travaillait à relever l'idolâtrie lape, et le pressa de sacrifier avecles autres;
sur les ruines du christianisme , Basile cou- Basile répondit qu'il n'adorerait jamais des
rait par toute la ville, excitant les fidèles à idoles sourdes et aveugles et prenant un
;

combattre avec intrépidité pour la cause de des morceaux de chair qu'on lui avait coupé
Dieu, et à ne pas se souiller par les cérémo- ce jour-là, il le jetic au visage de Julieii qui
nies abominables des païens. Ceux-ci, fu- devint furieux. i''rumentin, craignant qu'on
rieux de cette hardiesse, se saisissent de lui no le rendît responsable de ce qui venait de
et le conduisent devant le proconsul Satur- se passer, résolut de venger avec éclat l'eu
nin, l'accusantd'avoir renversé les autels, Iragc f.iil au prince. Etant donc monté sur
détourné le peufde da cuile des dieux et son tribunal, il o. donna de redoubler les
DlCTIONN. HAGIOGnAPUlQUE. I. 12
SGÔ BAS BAS r,6i

tourmnnis dn martyr. On lui fit dos incisions lettres, ne cessa de lui donner des mar-
et
si profonilcs, qu'on lui voyait les entrailles, ques de celte haute estime el de cette véné-
elles spectateurs ne pouvaient retenir leurs ration profonde qu'il avait conçues pour son
larmes à la vue d'un tel spectacle. Pour lî.i- mérite. De Conslanlinople, Basile se rendit
sile, il priait tranquillement el ne poussait à Athènes, en 352 afin de perfectionner
,

pas un soupîr. Le soir venu, on le renvoya ses connaissances. Celle ville depuis Peri-
,

en prison. Le lendemain, Julirn parlit pour clès , était regardée comme le temple des
Antioche sans voir le (omte. el celui-ci, qui muS' s on s'y rendait de toutes parts pour y
:

craignait une disgrâce, voulut faiie un der- puiser cette pureté de lanjtage et celle élé-
nier effort pour vaincre le martyr, ou du gance atlique qui dislint^uent les bons écri-
moins pour assouvir sa fureur mais il lui
,
;
vains de la Grèce. Basile, qu\ avait alors
fut impossible d'ébranler sa constance. vingl-lrois ans.relrou\a dans celle ville saint
«Vous savez, lui dit Basile, combien de GregoiredeNazianzc, avecqui il a va il déjà for-
morceaux de chair on a enlevés de dessus mé, à Césarée, la liaison la plus intime. Ce-
mon corps. Eii bienl regardez mes épaules lui-ci, qui connaissait déjà les ma-urs des Athé-
et mes côtés, et dites-moi s'il y paraît. Sa- niens , donna de sage-i avis à Basile qui dul
chez que Jésus-Chrisl m'a guéri celle nuit : à sagravilé imposante cl àl'idéeavantageuse
vous )iouvez le mander à .lulien, votre maî- «luon avait déjà de lui, d'échapper aux mau-
tre, afin qu'il apircnne quel esl le pouvoir vais traitements que les anciens étudiants
du Dieu qu'il a renoncé. Il a renversé les faisaient subir aux nouveaux venus dans
autels sous lesquels il trouva la vie, lorsque les écoles publiques. L'amitié de nos deux
Constance le cherchait pour le meitre à saints, fondée sur le respect et l'estime mu-
mort mais Dieu m'a découvert (jue la ty-
;
tuels, sur la conformité des penchants et des
rannie serait bientôt éteinte avec son .au- goûts, était bien dilTérente de ces amitiés
teur. » Frumenlin n'y tenant plus, le fit
, que l'on contracte ordinairement dans les
coucher sur le ventre aifîn qu'on lui enfonçât écoles. Us s'animaient l'un l'autre , dans
,

dails le dos des pointes de fer toutes rjuiçes. le service de Dieu, su livrant à la prière el à

C'est dans cethoirible su|>plice que saint la mortiGcation des sens. Ce qui contribua
Basile expira, le 29 juin 3()2. Il est honoré surtout à préserver leur innocence, au nù-
chez les Grecs el les Latins le 22 mars. lieu des dangers de tout genre que renfer-
RASILE LE GRAND (saint), cvêque de mait une ville comme Athènes, ce fut leur
Césarée en Cappadnceet liocteur de l'Eglise, fidélité à fuir les amusements et les plaisirs
était fils de saint Hasiie l'Ancien elde sainte d'une jeunesse licencieuse, ajant soin de ne
Ëmmé'.ie. M naquit dans celte ville l'an 329. fréi|uenter parmi les ludianl^ que ceux
<

Sainte Emmélie dut à ses prières la naissance dont la conduite était régulière. « Nous ne
de notre saint mais à peine élai'-il né qu'il
;
connaissions que deux mes de la ville, dit
fut attaqué d'une maladie que les médecins saint Grégoire de Naziaiize , celle de l'église
jugèr( nt incurable, et il n'en réchappa que el celle des écoles publiques nous laissions
:

par une espèce de miracle qu'on atir bua aux autres qui conduisaient aux
celles
aux prières qui furent faites pour si iiuéri- théâtres, aux
spectacles et aux lieux où se
son. 11 passa son enfance chez sainte Ma- donnaient les divertissements publics. »
itrine l'Am ienne , son aïeule, qui restait près Saint Basile $e rendit fort habile dans les
de Néocésaroe dans le Pont et dont les ins-
, différentes parties de la liltérature. dont la
tructions et les exemples firent sur Ba-ile connaissance contribue be:iUcoup à étendre
une impression si irofonde qu'il en conserva les facultés de l'esprit el dispose surtout à
le souvenir toute sa \ie. Son père, qui était l'art oratoire. H s'appliquait donc avec
l'ornement de sa province par sa naissance, ardeur à l'élude de l'éloquence, afin de se
sa piété et son éloquence fut son premier
, nu tire en élal de servir utilement l'Eglise.
maître enseigna les élemcnlà de la lit-
et lui 11 fit aussi de grands progrès dans la puesio

térature. Après sa mort, le jeime Basile re- el la philosophie; il esceMail dans la dialec-
tint à Césarée , sa patrie, où les sciences tique, et il élail si habile dans l'art d'enchai-
étaient très-florissanles. Il surpassa tous ner les conséquences aux principes, qu'on ne
ceux (le son âge par la rapidité de ses pro- pouvait résister à la f'rce de ses raisonne-
grès, en ménie temps qu'il s'.illirail l'estime ments. Il prit une teinture générale de la
générale, parla régularité de >a conduite et géométrie, de la médecine et des autres scien-
par sa fervente pieté. Les plus habiles m;ii- ces, guidé par ce principe, que pour bien
Ires de Césarée n'ayant |iln. rien à lui ap- savoir une chose, il faut les savoir un peu
prendre, il se rendit à Conslanlinople rù , toutes. Il se livra ensuite à l'élude de l'Ecii-

Libanius, le plus célèbre rliélei r de l'épo- ture saiut(> el des saints Pères. Uiche de tous
que, donnait des leçi-ns publiques qui oble- ces trésors, il fol bientôt regardé à Athènes
naienl des applauiiissements universels. Il comme un oracle qu'on devait consulter
sut distinguer liasiln dans la foule de ses sur les Silences divines el humaines; les
disciples, et il ne pouvait se lasser d'admi- maîtres et les étudiants voulurent le fixer
rer en lui les plus heureuses dispositions dans cette ville; mais Basile crut qu'il était
pour les sciences et pour la vertu; ce qui lui comptable à sa patrie des talents que Dieu
lait dire dans ses lettres qu'il se senloit lui avait donnés. 11 se sépara, non sans une
comme ravi hors de lui-même, quand il en- vive douleur, de son auii, et revint à Césarée
lemlail Basile parler en public. Il entretint en 3o5. Il y ouvrit une école de rhétorique
tw.j|iiurs depuis avec lui un commecce de el iilaida au barreau: ces deux voies étaient
505 BAS BAS 3fiG

alors les plus propres à conduire à la celé-; il dit, dans une de ses lettres, que quand il
lirité et aux honneurs les homaies de lalent. se portait le mi«'ux, il était plus faible que
Mais Basile, quoique jeune encore, <e trou- ne le sont ordinaire; enl les malades aban-
vait déjà élevé au-de«.sus de l'ambilion, et donnés des médecins. Aux macérations cor-
n'aspirait qu'après le royaume de Dieu. porelles il joignait la mortification intérieure

Cependant l'accueil que lui firent ses cora- et la pratique des vertus, surtout de l'humi-
pairiotes ,et les applaudissements qu'il lité et de la chasieté, qu'il porta à un haut
recevait de toutes paris l'exposèrent aune degré de perfection. Il était tellement iléta-
lenlalion de vaine gloire, qui jeta la frayeur ché de tout, que dans une famine il se dé-
dans son âme, et lui fil prendre la résolution pouilla du peu de biens qui lui restait, pour
de renoncer entièrement au monde. Sainte en assister les nialheurons, et quand il tut
M.icrine, sa sœur, contribua beaucoup à lui élevé à l'épiscopal, il n'avait pour subsis-
faire exécuter ceUe sainle résolution ; c'est ter que les libéralités de ses amis. S'ef-
d'après ses avis qu'il se détermina à donner forçant d'imiter et même de surpasser
aux pauvres la plus grande partie de ses les modèles qu'il avait vus en Syrie et en
biens, et à se vouer aux travaux de la pé- Egypte, il pariagoail so:) temps entre la
nilence, en embrassant la vie ii;on,istiquo. prière, le travail des mains et la méditation
Libaiiius, qui était païen fat singulière-
. de l'Ecriture. Souvent il allait dans les vil-
ment frappé d'un «i généreux mépris du lages voisins piur enseigner les principes
monde, et il ne pouvait se lasser d'admirer delà foi auï paysans, et pour les exhortera
la grandeur d'âme qui on était le principe. la pratique de la religion. L'amitié qui l'u-
Saint Basile visita, en 357. les moines et les nissait à saint Grégoire de Nazianze, loin de
eVmites de la Syrie, de la Mésopotamie, et de diminuer par l'absence n'en était devenue
,

l'Egypte, afin d'acquérir une conn-iissance que plus vive; il lui écrivait des lettres pres-
parfaite tie ses nouveaux devoirs. Les exem- santes pour l'engager à venir partager sa
ples et les discours de ces saints s;>liliiires solitude. Grégoire se rendit à ses instances
l'édilièrenl beaucoup et l'affermirent encore el alla le rejoindre. Renfermés l'un et l'au-
dans le genre de vie qu'il venait d'enibrasstr. tre dans une pauvre cabane ces deux ,

De retour en Cappadoce, l'an 338, il lut or- grands liomoies menaient une vie angélique,
donné lecteur par Dianée, évêque de Césa- cultivant de leurs propres mains un petit
rée; mais comme ce prélat avait eu l'im- jardin, portant du bois, taillant des pierres
prudentedes'engager dans de fausses démar- el plantant des arbres, en chantant des psau-
ches en faveur des ariens, et surtout de sous- mes dans les heures qui n'étaient pas con-
crire, en 339, la formule du concile de lli- sacrées à la prière, à la méditation des cho-
niini,dans laquelle on omit à dessein le mot ses célestes, ou à l'étude de l'Ecriture sainte.
consubslantiel, Basile, qui aimait et respec- En 31)2, Ba~.le, que Grégoire avait été obligé
tait Dianée, en ressentit une vive douleur et de quitter, l'annéi^ précédente, roiourna à
se sépara de sa communion. Il se retira dans Césaiée, accompagné de quelques-uns de
le Pont, et fonda près du monastère de fem- ses moines. Julien l'Apostat, à son avène-
mes que sa mère et sa sœur avaient établi, ment à l'empire, écrivit a Basile, qu'il avait
quelques années auparavant un monastère , connu à Athènes, de venir à sa cour. Le
d'hommes qu'il gouverna pendant quatre saint lui répondit par un refus motivé sur
ans. S'étant fait ensuite remplacer par saint le genre de vie qu'il raenaii. Julien dissi-
Pierre de Sébasle, son frère il fonda dans
, , mula pour lors son ressentiment mais ;
dilTcrents endroits du Pont, d'autres monas- quand Basile fut arrivé à Gésaréo, il lui écri-
tères d'hommes el do femmes sur lesquels il vit une seconde lettre pleine d'artifice, où,
conserva toujours une ins[)ertion générale, après lui avoir dit qu'il conservait toujours
même après son élévation à Tépiscopal, Ce pour mêmi's sentiments, il lui enjoi-
lui les
fui pour leur instrucliosi <iu'il composa s('s gnait de payer mille livres d'or aux officiers
grandes et ses petites règles, qui sont encore chargés de ses finances, faute de quoi il fe-
suivies aujourd'hui par les moines o'Orieni, rait raser la ville de Césarée. Le saint, sms
même par ceux qui se disent de l'ordre de s'elîrayer de celte menace , lui répondit
Saint-Antoine. Dans sa relr;iite il ne |iorl<iit que, loin d'être en état de fournir une
qu'une tunique et un manteau il couchait ; telle somme, il n'avait pas môme de quoi
sur la dure, veillait quelquefois les nuits en- subsister pour un jour. H lui dit ensuite
tières, ne faisait point usage du bain; ce qui qu'il est surjiris de voir qu'il néglige les
éiait une grande niortincation, eu égard au devoirs essentiels de la souveraineté, et
pays el au siècle où i! vivait; il se couvrait, qu'il iillume contre lui la colère céleste,
la nuii, .d'un ciliée qu'il quittait le malin en méprisant ouvertement le culte du Sei-
pnijr cacher aux hommi's son amour pour gneur. Celui-ci fut vivement piqué de ce nou-
la pénitence. Il ne taisait, j)ar jour, qu'un veau relus, et il jura d'immoler saint B.isile
rep s qui consistait en un peu de pain et el saint Grégoire de Nazianze k son relour
d'eau; seulement les jours de fêles, il y ajou- de l'expédition de Perse, d'où ii ne r(;Yiiit pas.
tait quelques herbes. A voir le peu de nour- Dianée, évêque de Césarée, étant tombé ma-
riture qu'il prenait, on aurait presque dit lade, envoya chercher le saint, et lui pro-
qc'il vivait sans manger; aussi saint Gré- testa qu'en souscrivant la formule de Himini,
goire de Nysse, son frère, comparait sou il n'en connaissait pas le venin; qu'il n'a-
jeûne à celui d'Elic. Cependant saint Basile vait jamais eu d'antre foi que celle des Père.i
était sujet à des infirmités continuelles , et de Nicée, à laquelle il était sincèrement atta-
567 BAS BAS 368

ché. Sur celte déclaration, Basile se réconci- menares, de communiquer avec les ariens.
11.1avec lui. Eusèbe, successeur de Dianée , Le préfet, assis sur son tribunal, ayant au-
Ick'va au sacerdoce, malgré sa rcsistance ,
tour de lui les licteurs armés de leurs fais-
afin d'avoir en lui un homme capable d'in- ceaux, lit comparaître devant lui Basile, qui
struire le peuple , et de l'aiilcr lui-même se présenta avec un visage serein et tran-
dans le gouvcrnetneiU de son diocèse mais , ; quille. Modeste le reçut avec honnêleié et ,

par une de ces laiblessesoù tombent ceux (jui l'excita, d'une manière pressante, à obéir à
n'ont pas soin de veiller sur eux-mêmes, il le l'empereur; mais ce moyen n'ayant pas
prit en aversion et le cbassa même de son réussi, il lui dit, d'un Ion menaçant et avec
église. Le peuple de Césarée se déclara hau- colère ; « A (|uoi pensez-vous, Basile, de
tement conire lùisèbe, et les cvêques du voi- vouloir vous opposer à un si grand empe-
sinage ciuulamnèrent celle conduite. Pour B i- reur, aux volontés <luquel tout le monde se
«ile, il ressentit une grande joie d'être rendu soumet? Ne craignez-vous pas de ressentir
à la liberté, et après éire sorti secrèleuient les effets de la puissance dont nous sommes
de la ville, il retourna dans le l*ont, où saint armes? —A quoi peut donc s'étendre celte
Grégoiiede Nazianze vint le rejoindre. Va- puissance? —A la confiscation des biens à ,

lens, devenu em|iereur d'Orient, se lit le pro- l'exil, aux tourments cl à la moil. Me- —
tecteur (les ariens, et se rendit Césarce, en .'i nacez-moi de quelque autre chose; car rien
366, dans l'intention de mettre les églises de de tout cela ne fait impression sur moi. —
celte ville entre les mains de ces hérétiques. Que dites-vous là? —
Celui qui n'a rien est
Dans cette extrémité l'évêque Eusèbe eut
, à couvert de la confiscation je n'ai que quel-
:

recours à Basile , qui arriva en toute hâte ,


ques livres el les haillons que je porte je ;

el vint à bout d'empêcher 1rs ariens de con- ne m'imagine pas que vous sojez désireux de
sommer leur projet. Ses discours ranimèrent me les enlever. Pour l'exil, il ne vous sera
dans les cœurs l'attachement à la vraie foi. pas facile de m'y condamner c'est le ciel et
:

La lamine ayant désolé le pays, il procura non le pays que j'habite (jue je regarde com-
d'abondants secours aux. pauvres poussant ,
me ma patrie. Je crains peu les tourinents :

la charité jusqu'à leur laveries pieds, jus- mon corps est dans un tel état de faiblesse
qu'à les servir à laide et leur dislriliuer de qu'il ne pourra les soulTrir longtemps le :

SCS propres mains les rovisions qu'il avait


|
premier coup terminera ma vie et mes pei-
recueillies pour leur subsistance. Une con- nes. Je crains encore moins la mort, qui mo
duite si admirable lui gagna l'amitié et l'es- parait une faveur, el qui me réunira a mon
time d'Eusèbe, au point qu'il n'entreprit plus Créateur, pour i|ui seul je vis. .lamnis —
rien d'important sans l'avoir consult-. Après personne n'a parlé à Modeste avec une telle
sa mort, arrivée en 370, Basile fut élu pour audace. —C'est, sans doute, la première
lui succéder, et ce choix causa une vive sa- fols que vous avez afl'aire à un évéqne... —
tisfaction à sainl Alhanase,qui prédit alors Je vous donne jusqu'à demain pour délibé-
les victoires que le sainl reinporlerail sur rer sur le parti que vous avez à prendre. —
l'hérésie régnante. Celte nouvelle dignité lit Ce délai est inutile je serai demain tel que
;

briller plus que jamais les vertus de liasile , je suis aujourd'hui, » Le prélél , ()ui ne pou-
qui parut autant se surpasser lui-même qu'il vait s'em[ieclier d'admirer l'intrépidité de
avait piécéilcoiment surpassé les autres. 11 l'archevêque, alla trouver le lendemain l'em-
prêehail deux lois par jour, même pendant pereur, qui venait n'arriver à Césarée, et
la semaine, et l'on courait en foule à ses dis- l'informa de tout ce ((ui s'était passé. Valens,
cours. Il établit à Césarée plusieurs prati- irrité du mauvais sucièsde celte conférence,
ques de dévotion qu'il avait vues observées voulut qu'il s'en tînt une autre, où il assista
en Egypte et en Syrie , comme de faire en avec Modeste el Démosthène, officier du pa-
commun la prière du matin dans l'église, el lais; mais elle ne réussil pas mieux que la
d'\ chanter des psaumes avant le lever du
'
première. Le préfet en fil une troisième , qui
soleil. Le peuple communiait le dimanche ,
ne servit, comme les deux autres , qu'à cou-
le mercredi, vendredi et le samedi, ainsi
le vrir le saint de gloire. Alors Modeste dil à
qu'aux fêtes des martyrs. La Caijpadoce ayant V^alens « Nous sommes vaincus ; cet honime
:

été affligée d'une grande sécheresse, le saint est au-dessus des menaces. » L'empereur le
évéqoe obtini, par ses prières, la cessation laissa donc tranquille pour quelque temps ,
du (léau. Se regardant comme le père des et étant allé à la grande église, le jour de

pauvres, il fonda à Césarée un vaste hôpital, l'Epiphanie, il fut ausvi surpris qu'édifia
qui fut appelé Basiliade eu l'h rmeur du, de l'ordre et de la majesté avec lesquels on
saint. Saint Grégoire de Nazianze l'appelle célébrait l'office divin. Il fut surtout frappé
uue nouvelle ville et dit qu'il peut être
,
de la piété et du recueillement de l'archevê-
compté parmi les merveilles du monde. Plein que à l'autel. N'osant se présenter à la coin-
de compassion pour ceux que le vice ou l'hé- munion, de peur qu'elle ne lui fijt refusée,
résie avaient égarés, il n'épargnait rien pour il fit son offrande .qui fut acceptée comme
les ramener dans la voie du salut. Valens celle des orthodoxes Basile
, ayant cru
voyant qu'il était le principal boulevard de qu'il était de la prudence de ne pas ob-
la raie foi, se rendit en Cappadoce, dans l'in-
V server, en cette circonstance , la discipline
lenlion de se défaire, d'une i.ianicre ou d'une ecclésiastique dans toule sa rigueur. Ci pen-
autre, de Basile. Il se lit piécéier à Césa.ée dant le prince, obsédé par les ariens, res<i-
par le prétet Modeste, qui avait ordre d'en- litd;; donner un ordre pour l'exil de l'arche-
gager l'archevêque, par promesses ou par vêque; mais Dieu prit visiblement en main la

S69 BAS BAS 378


causede son serviteur. La nuit même du jour blic presque aussitôt après sa mort. Parai
où l'ordre avnit été expédié, Valenlinien Ga- les nombreux ouvrages qu'il a laissés, on
late, fils de Valens, ;"igé d'environ six ans ,
distingue, l°r/7ca:o»i^ron,ouDiscours sur l'ou-
fut attaqué d'une fièvre violente, à laquelle vrage des six jours de la création, regardé
les médecins ne puri^nt apporter aucun re- comme son chef-d'œuvre , à cause de l'im-
mède. L'impératrice Dominica dit alors que mense érudition qui y est déployée, et de l'é-
cette maladie était une juste punition de l'exil L gance incomparable du style ; 2° des Homé-
du s-iinl archevêque, ajout.int qu'elle avait lies; 3" les
cinq livres contre lîunomius, (|ai
été inquiétée elle-ti:ên)e par des songes ef- contiennent une réfutation de l'arianisme i* ;

frayants; c'est ce qui détermina Valens à les Ascétiques 5° le livre du S'iint-Esprit ; 6'
;

faire venir Basile, qui se préparait déjà à des Lctlres, au nombre de 336, (|ui sont des
partir pour l'exil. 11 ne fut |)as plutôt arrivé modèles de style épistolaire; enfin des Com- ,

au palais que le jeune prince .«e trouva mentaires et des Traités de morale. Le style
mieux. B;isile assura qu'il ne mourrait point, de saint Basile est plein d'élévation et de ma-
pourvuqu'on s'engageàtà le faire éli'ver dans jesté. On peut le comparer aux plus célèbres
la foi calliolique. La condition ayant été ac- orateurs de ranti(|uité, et l'égaler aux Pères
ceptée, il se mit en prières , cl l'enfant fût de l'Eglise les plus éloquents. Erasme le re-
guéri. Valens , de nouveau circonvenu par garde comme orateur le plus accompli qui
1

les hérétiijues, ne tint pas sa parole, et per- ait jamais paru, et dit que son style doit
mit à un évéque arien de baptiser son fils servir de modèle à ceux qui aspirent à la
qui mourut peu de temps après. Ce coup ne véritable éloquence. Rollin dit qu'on doit le
convertit point Valens, qui donna un second placer dans la première classe des orateurs ,
ordre pour l'exil de l'archevêque de Césarée; et le regarder comme un des plus habiles
mais lorsqu'il voulut le signer, le roseau maîtres de l'éloquence. Quiconque, dit Pho-
dont il se servait se rompit entre ses doigts ; lius, veut devenir un panégyriste ou un ora-
un second, un troisième qu'il demanda, se teur, n'aura besoin ni de Platon, ni de Dé-
rompirent également. En ayant demandé un mosthènes, s'il prend Basile pour modèle. Il
quatrième, il sentit dans sa main et dans son n'y a point d'écrivain dont la diction soit plus
bras un tremblement et une agitation ex- pure, plus belle, plus énergique, et les pen-
tranrdinaires. Saisi de frayeur il
, déchira sées plus fortes eliilus solides. Il réunit tout
l'ordre, et laissa l'archevêque en paix. Quant ce qu'il faut pour persuader, avec la dou-
au préfet Modeste, ayant été guéri par les ceur, la clarté etla précision. juin. —H
prières de saint B.isile d'une maladie dange- BASILE DE LUNE (saint), évêque de Sar-
reuse, il publia hautement qu'il lui était re- zane, en Italie. La cathédrale de cette ville
devable de la vie, et il se montra toujours a longtemps porté son nom. — 29 octobre.
depuis plein de reconnaissance et d'attache- BASILE DE PAUOS dans
(saint), florissait
ment pour lui. L'évê(|ue de Tyanes ayant le viir siècle, et fut exilé par
Iconotna- les
viiulu partager avec celui de Césarée la ju- ques, à cause de son attachement au culte
ridiciion de métropolitain, parce que sa ville des saintes images. H est honoré à Constan-
épiscopale venait d'être érigée en capitale de tinople le 12 avril.
province, saint Basile s'opposa d'abord à ses BASILE confesseur à Constanlino-
(saint),
preteiilions mais il finit par consentir à ce
, ple, combattit avec courage pour la doctrine
qu'il exerçât les droits de métropolitain sur des saintes images sous l'empereur Léon
la seconde Cappadoce. Vers le même temps ,
risaurien , et après avoir été cruellement
il fil deux voyages en Arménie, pour remé- persécuté, il mourut en paix vers l'an 750.
dier aux troubles et aux scandales que les 27 février.
hérétiques y avaient causés. II fut attaqué ,
BASILE (saint), martyr à Constanlinople,
en 373, d'une maladie si dangereuse, qu'on avec saint Etienne le Jeune et trois cent
désespéra de sa vie on crut même, une fo:s,
; quarante-un autres, soulTiit diverses tortu-
qu'il était mort. 11 guérit cependant contre res pour la cause des saintes images sous
toute attente; mais, cinq ans après, il tomba l'empereur Constantin Copronyme, qui le fit
de nouveau malade, et, cette fois, il sentit mettre à mort l'an 766. —
28 novembre.
qu'il n'en reviendrait pas. A la nouvelle du BASILE (saint), évêque de Thessaloniquo
danger qui menaçait leur saint pasteur, tous et confesseur, était Athénien d'origine, et
les habitants de Césarée lurent plongés dans portait le surnom de David. Il eut beaucoup
la consternation, et se portèrent en foule à à soufl'rir pour la cause de saint Ignace, pa-
la maison épiscopiile. Saint Basile mourut triarche de Constanlinople, et aussi pour
le 1 " janvier 379, à l'âge de cinquante ans. avoir repris l'empereur Michel III de ses im-
Ilne laissa pas de quoi se faire faire une piétés et de ses momeries sacrilèges. Il mou-
tombe en pierre; mais ses diocésains hono- rut vers l'an 869, et il est honoré chez les
rèrent sa mémoir?. par de magnifiques funé- Grecs le 1^^ février.
où se tpjuvait une foule immense.
railles, BASILE (saint), dit le Jeune, mena la vie
Chacun s'empressait de toucher le drap mor- anachor, tique près de Constanlinople , et
tuaire qui le recouvrait, et le lit sur lequel mourut en 9o2. —
26 mars.
il était porté. Les gémissements et les soupirs BASILE (sainte), Basilia , est honorée à.

étouffaient le chant des psaumes les païens


: Smy rue, ou plutôt à Sirmicli, d'après le mar-
et les juifs mêlaient leurs larmes à celles des tyrologe de saint Jérôme, qui la nomme sous
chrétiens. Les Grecs, qui l'honorent le l"'' le 29 août.
juin, comnaencèrent à lui rendre un culte pu- BASILÉE (saint), Basileus, martyr à Rome
^i BAS BAS 57?

avec saint Jovin, souiïril la mort sous les pour le faire renoncer au christianisme, el,
empereurs Valérien el «iallien, vers l'an 258. sur son refus, il le fit jetc-r dans un cachot.
— 2 mars. Averti par un songe prophétique qu'il devait
BASILÉB (saint), martyr en Espagne, souf- bientôt recevoir la couronne du martyre, il
fritavec saint Kpilace, évoque. ^3 mai. — demanda et permission d'aller à
obtint l;>.

BASILÉK (saint), évèqucM't martyr en Afri- Cumiales pour adieux à sa famille.


faire ses
que, soulTril avec sainte Alméridf' et plu- Le jour même qu'il était parti, Agrippa, qui
sieurs autres. — 23 mai. venait d'être nommé gouverneur de la pro-
BASILIDK (saint), iînsiVû/cs, soldat et mar- vince, arriva à Amasée, et, dès le lendemain,
tyr âAli'xanilrie,(>l;iil un des gardes d'Aquiia, s'él.int fait représenter la li>te des détenus,
pféfot d'Ef^yple. Ay.nl élé chargé de (lcs('<'n- il ordonna qu'on fît comparaître Hasilisque.

dre dans une chaudière de poix bouili.iute Un officier s'étant liansporlé à la prison, ne
sainte Polamieiinc, (jui venait d'être condam- l'y trouva pas. Le gouverneur s'en prit au
née à cet horrible supplice, il eut pour la geôlier, et lui donna ordre de remettre Basi-
sainte les plus prands égards, la préservant lisque entre les mains des magistrats dv Co-
des insolences de la populace qui insultait à manes, où il devait se rendre lui-même. Le
sa pudeur par des propos obscènes, l'ola- geôlier le rencontra qui sortait de Cumiales
uiienne, reconnaissanlc, iiM dit de prendre pour retourner à Amasée, comme il l'avait
courage, l'assurant qu'après sa mort elle lui promis, el se saisissant de lui, il le chargea
obtiendrait la grâce du salut. Peu après le de chaînes, lui fit chausser des brodequins
œarlyrc dA la sainte, les compagnons de Ba- garnis de clous en dedans, et pour hâtor sa
silide ayant exigé de lui qu'il jurât par les marche, il le frappait de verges. Arrivé à
faux dieux, il refusa de le faire, déclarant Comanes, où le gouverneur l'attendait, Basi-
qu'il claii clirélieu. Ils crurent d'aburd qu'il li^que conduit dans un temple, el Agrippa
fui
plaisantail mais, voyant qu'il persistait dans
; lui proposa de sacrifier aux dieux. B isilisquc
sa résolution, ils le c 'nduisirenl au préfet, répondit qu'il adorait un Dieu à qui il offrait
qui le fit mettre en prison. Les chrétiens qri un sacrifice de louanges. Agrippa croyant
demandé la cause d'un
le visitèrent lui ay;:nt qu'il allait sacrifier, lui dit qu'il avuit le
chan;;ement si subit, il leur répondit « Po- : choix entre les dieux. .Alors le généreux
tamiennc m'est apparue la troisième nuit soldat, montrant une statue, demanda quel
après son martyre; elle m'a mis une cou- dieu elle représentait. On lui répondit que
ronne sur la lête, en me disant qu'elle m'a- c'était Apollon. « C'est un nom de destruction
vait obtenu du S -igneiir la grâce du salut, et cl de ruine, u ajou(a-t-il. Il expliqua ensuite
que bientôt je serais associé à son bonheur quel dieu il adorait el le genre de sacrifice
dans le ciel. » On lui administra le baptême qu'il lui offrait. Agripp;i, qui avait cru qu'il
pendant la nuii, et le lendemain, il confessa allait obéir, voyant qu'il n'en était rien, lui
de nouveau la foi devant le tribunal du pré- fit subir diverses tortures et porta contre lui
fet, qui le condamna à être décapité. 11 souf- une sentence de mort, (jui fut exécutée près
l'an 205, pend !nt la persécution de l'em-
frit, de la ville, dans un lieu nommé Discore, si-
perrur Sévère. —- 30 juin. tué sur le bord de l'Iris. Le soldat, qui avait
BASILIDE (saint), martyr en Crète, avec ordre de jeter son corps dans cette rivière, le
saint Théodule et plusieurs autres, fut déca- vendit aux chrétiens, el il fut enterré dans un
pité, l'an 249, dans la persécution de l'empe- champ. —
3 mars.
reur Dèce, après avoir souflert de cruels BASILISQUE (sainl), évêque de Comanes
tourments. —
23 décembre. dans Ponlj lui arrêté, l'an 312, pendant la
le
BASILIDE (saint), mart\r à Borne, avec persécution de Maximiii Daïa , ei conduit à
plusieurs autres, fut Uiis mort ]);ir l'ordre
;",
Nicomédie, où il souffrit avec saint Lucien,
de Pl.iton, préfet de la ville, sous l'empereur prêtre d'Antioche. L'année suivante, comme
Aurélien, vers l'an -273. —
10 juin. la persécution avait cessé, son corps fut re-
BASILIDE (saint), soldat et martyr à Rome, porté dans le Pont et enterré à deux lieues
servait dans l'armée de .\iaxence, fils de de Comanes; l'on bâtit ensuite sur son tom-
Maximien Hercule, lorsqu'il (ut arrêté comme beau une église qui porta son nom. Près
chrétien, par ordre du préfet Aurèle, qui le d'un siècle plus tiril, saint Basilisque apparut
fit déchirer par des scor[)ions et décapiler à saint Jean Chrysoslome. Lorsque celui-ci,
ensuite, vers l'an 30i(. Son corps fut inhumé condamné à l'exil par les intrigues de l'im-
sur la voie auréliennc. —
12 juin. pératrice Kudoxie passa par Comanes ,
,

B.\SIL1E (sainte), Basilta martyre en ,


comme il prenait son rcjjos la nuit, près du
Afrique, avec saint Apollone. est nommée ton) eau ilu sainl martyr, il entendit ces
dans le Martyrologe de saint Jérôme. 19 — paroles qu'il lui adressait « Cour.ige, mon :

mars. frère; demain, nous serons ensemble. » Le


BASILIEN (saint), Basilianis, martyr à jour -suivant, saint Jean Chrysoslome mourut
Laodicée en Syrie, souffrit avec saint Thèo- en ellet, comme la chose lui avait élé prédite.
time. —
18 décembre. Sainl Basilisque est honoré chez les (jrecs le
BASILISQUE (saint), Basiliscus, soldat et 21 juillet et chez les Latins le 22 mai.
martyr à Comanes dans le Pont, était parent liASlLISSE (sainte), Basilissa, martyre à
de saint Théodore, surnommé Tiron, et sor- Rome, clail d'une famille distinguée et fut
t.iit de Cumiales, bourg de la Cappadoce. instruite des vérités de la foi par les apôtres
Arrêté, en 30(i, à Amasée dans le Pont, le saint Pierre el s.iint Paul. Arrêtée, pendanl
juge Asclrpiodole le tourmenta cruellement la persécution de Néron, avec sainte Anas»
573 BAS BAS 574
lasie, elle confessa la fol au milieu des lonr- welt, dans le diocèse de Gand , fut mis à
menls les plus cruels. On lui coupa la langue mort vers l'an G8.ï. Son corp.* se gardait
pt les pieds, el elle fui ensuite décapitée. On dans l'abbaye de Dronghen, où il est honoré
croit(lue ces deux saintes furent mises à le 14 juillet.
mort pour avoir rendu les derniers devoirs BASIN (saint), évêque de Trêves, appar-
aux corps des saints apôtres, l'an 66, 15— tenait à l'une des meilleures familles de
avril. l'Austrasie. Il se fit reli^iieux dans l'abbaye
HASILISSE (sainte), martyre à Gorinthe, de Sainl-Maxiniin de Trêves, dont il fi;t élu
avec saint Calliste et huit autres, fut préci- abbé. 11 suciéda ensuite, vers l'an 076, à
pitée dans la mer vers le milieu du iw siècle. saint Véomade sur It< siésie de celle ville, et
— 16 avril. conserva, après son élévation, cet esprit do
BASILISSE (sainte), vierge et .niirlyre à prière et de mortification qui l'animait dans
Antioche, avec sainte Callinice, avait coiisa- le cloître. Il fil de son palais une espèce de
crc à Dieu sa virginité lorsque éclata la per- moiiaslêre, où il forma d'estellents sujets,
sécution de Dioclélien. Arrêtée et mise en entre autres saint Ludwin, son ne\eu, qui
prison, elle eu fut tirée pour comparaître devint ensuite son successeur. Saint Bisin,
devant les magistrats. Ceux-ci, à la vue de après plus de vingt ans d'épiscopat, se démit
sa jeunesse et de sa beauté, l'engagèrent à de son siège vers l'an G97, pour retourner à
se soumettre à l'édil des empereurs et à se l'abbaye de Saint-Maximin, où il mourut le
marier. Basilisse répondit qu'elle avait choisi 4 mars vers 700, el où il fui inhumé. — 4
Jésus-Christ pour époux, et qu'elle était mars.
prête à mourir pour lui. Ni les menaces, ni BASLE (saint), Basolus, ermite en Cham-
les tourmenls ne purent abattre son courage, pagne, né vers le milieu du vn siècle, d'une
et elle fut condamnée à être brûlée vive, fiimille noble et riche du Limousin, quitta
ainsi que Callinice, qui avait partagé ses son pays natal pour aller visiter le lomboau
tortures. —
22 mars. de saint Rémi de Reims. Gilles, évêque de
BASILISSE (sainte), vierge et martyre à cette ville, qui connaissait Basie pour avoir
Nicomédie, n'avait que neuf ans lorsqu'elle logé chez ses parenls, lui Ht un accueil j) i-
fut arrêtée pendant la persécution de Dioclé- ternel, et voyant qu'il était disposé à renon-
lien. Malgré son jeune âge, elle confessa cer au monde, il l'encouragea dans sa génT'-
Jésus-Christ avec une grande intrépidité. Le reuse résolution, el lui permit de choisir une
président Alexandre la Gi fouetter, jeter dans retraite dans son diocèse. Basle prit l'habit
les tlammes, exposer aux bétes, et c'est à la religieux dans le monastère de \ erzy, près
suite de ce dernier supplice qu'elle mourut en de Reims, où il se distingua par sa ferveur
priant Dieu. —
3 septem'ure. el par son amour de la morlification. Il se
BASILISSE (sainte), vierge, était originaire relira ensuite dans une cellule qu'il se cons-
d'iîgypte et épousa saint Julien l'Hospiialier, truisit sur une montagne du voisinage, et
y
avec lequel elle vécut dans la continence la passa quarante ans. Le démon lui livra de
plus parfaite à partir du jour même de kur violents assauts dans sa solitude; mais il en
mariage, qui eut lieu à Antioche, où ils ré- triompha, comme saint Antoine, pir la prière
sidaient. Uniquement occupés, l'un et l'autre, et le jeûne. Il mourut le 25 novembre vers
de leur sanctincatiou , ils menaient la vie des l'an 620, et fut enterré dans la chapelle de
ascètes. Ils Grent de leur maison une espèce son ermitage. Le monastère de Verzy tut
d'hôpital pour les pauvres el les malades : transporté, dans le milieu du vu' siècle, à
Julien avait soin des hommes, et Basilisse l'ermitage de saint Basle, el l'on y conservait
était chargée des personnes de son sexe. les reliques du saint, dont le nom devint cé-
Elle mourut en paix au commencement du lèbre par les miracles qui s'y opéraient. —
IV' siècle, après avoir essuyé toutefois de 26 novembre.
rudes persécutions pour Jésus-Christ. On BASOËS (sainl), l'un des quarante-deux
bâtit, dans la suite, des églises it des hôpi- martyrs d'Amorio, qui, après la prise de
taux sous l'invocation des saints époux. Il y cette ville par les Sarrasins, en 836, furent
avait, à Paris et ailleurs, des chanoinesses emmenés captifs à Bagdad par le calife Mou-
régulières du nom de sainte Basilisse. — 9 lassem. L'empereur Théophile lui envoya
janvier. des ambassadeurs pour réclamer ces illus-
BASILISSE (sainte), vierge el martyre, tres détenus, dont plu!;ieurs tenaient de près
était, à ce que
l'on croit, originaire de l'Ar- à la fauiiUe impériale, el qui tous étaient
nidiique, et avait reçu le jour dans les en- des personnages considérables; mais le ca-
virons de Rennes. Elle avait fait vœu de vir- life refusa lie les rendre, el ne voulut pas
ginité, ainsi que sainte Oricule, sa sœur, et entendre parler de rançon. Son but était de
elles vivaient ensemble dans la retraite, lors- les contraindre à se faire mahométans, et il
que des barbares, ayant fiit une irruption n'épargna, pour l'alleindre, aucune sorte de
dans pays, les massacrèrent l'une et l'au-
le moyens. Plongés dans un atïreux cachot,
tre, en haine de la religion chrétienne, lors- n'ayant pour nourriture que du p;iin el de
qu'elles étaient à peine à la (leur de leur l'eau, pour habillement que des haillons, ils
âge. —
8 novembre. passèrent ainsi plusieurs années, et de temps
BASILISSE (sainte), abbesse du monastère en temps on leur ofl'rail l;i liberté, des ri-
de Horréen, à Trêves, florissait dans le ix° chesses et des honneurs, s'ils voulaient apo
siècle. —
5 décembre. lasier. Moulassem étant morl en 842, Vii/eU
BASIN (saint). Businus, martyr à Meides- son fils et son successeur, continua le méalé tz

£75 BAS BAS 576

système à de ces généreux confes-


l'ég.ird rendit au concile tenu à Aquilée, en 3S1, et
il assista aussi à celui de Milan,' tenu contre
seurs, mais sans plus de succès. Enfin, l'an
•î'iS, il les pl.ica de nouveau onire la
mortel Jovinien en ;)90. Il travailla, avec le saint
l'apostasie; sur leur refus, il les fit conduire docteur, à la réfutation des erreurs que cet
sur les bords de l'Eupliratc, où ils furent hérésiarque débitiiil contre la virginité en
décapités. — 6 mars. général et contre celle de la sainte Vierge en
BASON (saint), linso, confesseur, dorissait particulier. A la nouvelle de la maladie
dans le vrr siècle. Son corps se garde à Laon de saint Ambroise, il se rendit près de lui,
dans l'église de Saint-Jean. —
7 mai. l'assista dans ses derniers moments, et reçut
r.ASSE (saint), Bassus, évéque de Nice et son dernier soupir. Il mourut lui-même dix-
martyr, souffrit d'abord sous la persécution sept ans après, le 19 janvier il'i, âgé de près
de Dèce ; il fut ensuite arrêté sous celle de de quaire-vingi-dix ans, et son corps lut
Valéricn, par ordre du président Péreniiius. enterré dans l'église des douze apôtres, qu'il
Après avoir été tourmenté sur le chevalet, avait fait construire. La ville de Lodi ayant
brûlé avec des lames ardentes, déchiré à été ruinée au milieu du xii' siècle, l'empe-
coups de bâton, piqué par des scorpions et reur Frédéric Barbnrousse fit transporter ses
jeté dans le feu, dont il sortit sain et sauf, reliques dans la nouvelle ville, el celle cé-
il fut percé de deux clous, et termina ainsi
rémonie fut présidée par l'antipape Victor.
son glorieux martyre. —
5 décembre. — 19 janvier.
BASSE (saint), martyr à Alexandrie, fut BASSILLE (sainte), Bassilla, vierge et
jeté dans la mer avec deux autres, qui don- martyre, naquit à Home vers l'an 2'+0,el était
nèrent, comme lui, leur vie pour Jésus- fille d'un sénateur. Celui-ci, qui était ido-
Christ. — 14 février. lâtre, la fit élever dans les superstitions da
BASSE martyr à Héraclée, avec
(saint), paganisme. Avant qu'elle fût en âge d'être
saint Orion et un autre, est honoré chez les mariée, il promit sa main à un chevalier ro-
Grecs le 20 novembre. main nommé Pompée; mais elle fut laissée
,

BASSE Bassa, martyre à Nico-


(sainte), orpheline par ses parents, qui, avant de mou-
médie, était femme de
saint Claudien, avec rir, la placèrent sous la conduite d'un chré-
lequel elle passa trois ans dans un affreux tien, dont ils ignoraient la religion. Son tu-
cachot. Elle eut à subir les plus cruels trai- teur la disposa , par ses in>iruciions, à em-
tements, qui mirent fin à sa vie dans le iir brasser le christianisme el Bassille, pour se
;

siècle. — 6 mars. perfectionner dans l'étude de la religion fit ,

BASSE (sainte), martyre à Edesse en Syrie, prier sainie Eugénie de lui envoyer quel-
était la mère des saints martyrs Théogone, qu'un qui pût la préparer au baptême. La
Agapit et Fidèle, qu'elle exhorta, à l'exem- jour de la cérémonie étant fixé, le pape saint
ple do la mère des Machabées, à souffiir Corneille se rendit chez Bassille et lui admi-
courageusement la mort pour Jésus-Christ. nistra le sacrement. Elle se lia d'une sainie
Elle fut exécutée après eux, sous l'empereur amitié avec Eugénie, et seconda son zèle
Maximien. —
21 août. pour la conversion des dames romaines, dont
BASSIEN (saint), Bassianus, lecteur et elles gagnèrent un grand nombre à Jésus-
martyr à Alexandrie, subit le supplice du Christ. Pompée, informé par une servante de
feu avec saint Cyrion, prêtre, et plusieurs Bassille que sa fiancée était chrétienne, en fit
autres. —
li février. de vifs reproches à son tuteur; il alla ensuite
BASSIEN (saint), martyr en Afrique, souf- la trouver elle-même espérant lui faire
,

frit avec saint Pierre et vingt-deux autres. abandonner sa religion ; mais Bassille refusa
9 décembre. de le recevoir, parce qu'elle avait consacré.à
BASSIEN (saint), évéque de Lodi et con- Dieu sa virginité. Elle lui fit dire qu'elle re-
fesseur, naquit en Sicile vers l'an 322, et nonçait au miriage projeté par leurs pa-
était fils de Sergius, gouverneur de Syracuse. rents, et (lu'elle était résolue à garder le cé-
Il n'avait que douze ans lorsque son père Pompée, qui regardait ce
libat toute sa vie.
l'envoya à Home pour y faire ses éludes. Il refus comme un
outrage, jura qu'elle serait
y était depuis quelques années lorsqu'il fit son épouse ou qu'elle mourrait. S'éiant ren-
kl connaissance d'un prêtre nommé Gordien; du au sénat, il se plaignit que les chrétiens
celui-ci l'instruisit dans la religion chré- lui avaient enlevé le cœur de sa fiancée et
tienne et lui conféra le baptême. Celle con- l'avaient entraînée dans leur secte. L'empe-
version ne put rester longtemps secrète, et reur Aalérien, déjà irrité contre eux, fit or-
lorsque Serge, qui était idolâtre, en fut in- donner à Bassille de retourner à la religion
forme, il donna des ordres pour le faire re- de ses pères cl d'épouser Pompée, sous peine
venir à Syracuse, se proposant de lui faire de la vie. La jeune vierge répondit qu'elle avait
quitter, de gré ou de force, la religion qu'il choisi pour époux le Koi des rois, et qu'au-
venait d'embrasser. Bassien, pour échapper cun pouvoir humain ne pourrait la forcer à
à cette persécutiiin domestique, alla se ca- épouser un mortel. Sur celle réponse, elle fut
cher piès de Ravenne. L'évêque de celte conduite au supplice, elle bourreau lui passa
ville l'éleva, malgré lui, au sacerdoce, et son épée au travers du corps. Il y a un cime-
l'attacha au service de son église. Il avait tière à Borne qui porte son nom. —
20 mai
cinquante-cinq ans lorsqu'il fui élu évéque BASSUS (sainl), martyr en Afrique, souf-
de 'Lodi, au commencement de l'année 377. frit avec saint Mappalique et plusieurs au-
Bientôt il sa lia d'une étroiie amitié avec tres l'an 250
, pendant la persécution de
,

saint Aœbroise de Milan, avec lequel il se


S77 BAT BAt 578

Dèce ; et il est mentionné par saint Cyprien. prendre les rênes du gouvernement, elle alla
— 17 nvril. s'enfermer dans l'abbaye de Chelles, où elle
BASSUS (saint), martyr à Rome, fut exé- prit le voile. Ne se distinguant des autres re-
cuté sur la voie Salaria, sous le règne de ligieuses que par son humilité, son recueille-
Diiiclélicn. — 11 niai. ment et sa ferveur, elle obéissait à sainte
BASTAME Bastamus, missionnaire
(saint), Bertille, son abbesse, avec autant de ponc-
et martyr en Egypte, secondait les travaux tualité quela dernière des sœurs, et ne dé-
apostoliques de saint Recombe, avec lequel daignait pas les fondions les plus basses et
il était aller prêcher l'Evangile dans la partie les plus rebutantes. Son (dus grand plaisir
septentrionale de la province. Il fut arrêté élaii de visiter et de sertir les malades, de
avec son chef et ses compagnons, et ils eu- les consoler par des exhortations pleines de
rent tous la tête tranchée, dans le u' ou le charité. Dieu l'éprouva, sur la fin de ses
m" siècle. —
16 janvier. jours, par des douleurs violentes el par des
BASTAMON (saint), martyr avec le précé- infirmités, qu'elle soulTrit non-seulement
dent, appartenait à une autre troupe do mis- avec résignation, mais encore avec joie. Dans
sionnaires, qui avait pour chef saint Théo- ses derniers moments, elle donnait aux ri'li-
nas, et qui était allée pointer la loi dans le gieuses les avis les plus touchants, leur re-
midi (le l'Egypte. Ceux qui la composaient, commandant par-dessus tout l'amour des
ayant été saisis el conduits devant le juge, pauvres et la persévérance dans le service de
furent condamnés au supplice du feu. 16 — Dieu. Elle mourut en G80; en 833, ses reli-
janvier. ques furent transférées dans l'église de Noire-
BATALAN (saint), martyr sur les confins Dame de Paris. —
30 janvier.
de l'Egypte el de l'Ethiopie, est honoré chez BAI HON (le bienheureux), de l'illustre fa-
les rire( s le 13 juillet. mille des comtes d'Andech, fui gonverneur
BATAS (saint), martyr en Mésopotamie, de la Bavière occidentale, aujourd'hui l'Au-
était originaire de la Perse. Les Grecs l'ho- triche. 11 remplit avec dislinciion ce poste
norent le 1" mai. important et remporta plusieurs victoires
,

BATATZUN abbé en .Ethiopie, cé-


(saint), sur les barbares sortis de la Pannonie, qui
lèbre par son abstinence, est honoré en étaient venus attaquer les frontières du pays
Orient le 1 1 juin. qu'il administrait. Mais il se rendit plus re-
BATHILDÉ (sainte), Bathildes, reine de commandable encore par sa pié!é que par sa
France épouse du roi Clovis H, était
et fille valeur. Il fit un granu nombre de fondations
d'un prince saxon. Dans son enfance, elle religieuses et entreprit par dévotion
, le
av.iil été enlevée sur les côtes d'Angleterre voyage de la terre sainte. Il mourut le 17
par des pirates et vendue à des marchands, juin 9oi,el c'est en ce jour qu'on trouve son
desquels Archambaud, maire du palais de nom dans plusieurs calendriers d'Allemagne.
Neusirie, l'avait rachetée. La sagesse et la — 17 juin.
prudence de la jeune Balhilde inspirèrent à BAÛDVCAIIIE (saint), Bnurlacnrius, moine
son maître tant d'estime, qu'il lui confia le de Bobbio en Italie lloris-ait dans le vu*
,

gouvernement de sa maison; mais Dieu, qui siècle, sous l'abbé Saint-Bertulfc. Tout ce
l'appelait à d'autres destinées, permit que qu'on sait de lui, c'est qu'il opéra des mira-
l'éclat de ses venus se répandit dans toute la cles pendant sa vie et après sa nmrt. On fit
France. Quand Clovis II fut en âge de se ma- une translation de ses reliques le 31 août
rier, il épousa Balhilde, en 6W), et ce choix li82, jour où il esl nommé dans le martyro-
fut universellement applaudi. La jeune reine loge des bénédictins. 31 aoiil. —
ne s'enorgueillit point de son élévation qui , BAUDÈLE (saint), Baudcliuf! martyr à ,

fit ressortir encore davantage son humilité, Nîmes, ayant refusé de sacrifier aux iilolos,
sa ch iriié pour les pauvres et son zèle pour subit le supplice du fouet et d'autres tortures,
la reli;;ion. Clovis, qui connaissait ses incli- au milieu desquelles il expira, sans qu'on
nations, lui confia celte partie de son auto- sache pendant quelle persécution. Saint itté-
rité qui avait pour objet la protection de goire de Tours rapporte que, de son temps,
rKglise,les établissements pieux et le soula- il s'opérait de nombreux miracles à son tom-

gement des malheureux. Elle eut trois fils, beau, qu'on voyait à Nîmes. On ignore ce
qui |)ortèrent successivement la couronne ; que sont devenues ses reli<iues. Plusieurs
Clolaire III, Childéric II et Thierri III. Etant églises, non-seulement de France, mais
devenue veuve en 655, elle fut chargée de la aussi d'Espagne, ont été placées sous son in-
régence du royaume el de la tutelle de ses vocation. —
20 mai.
enf.ints, el soutint ce double poids avec une BAUDELIN (saint), Baudelinus, confes-
capacité qui faisait l'admiration des hommes seur, florissail au commencemenl du viii'
d'Eiat. Elle sut maintenir la paix et le bon siècle. Il esl patron de la ville d'Alexandrie
ordre, abolit l'esclavage en France, et, de de la Paille, el on l'honorait autrefois dans
concert avec saint Eloi el saint Ouen , s'ap- l'ordre des Humiliés. 10 novembre.—
|iii(]ua à bannir de l'Eglise la simonie. Elle BAUDI.MK (saint), Baudiinius, confesseur,
fonda des hôpitaux et deux célèbres abbayes, est honoré à Saint-Nectaire en Auvergne. —
celle de Cori)ie pour des hommes, celle de 2 janvier.
Chelles pour des femmes, et rebâtit plusieurs BAUDIN (saint), Baudinus évêque da ,

monastères, entre autres ceux de Saint-Mar- Tours, llorissait dans le vr siècle. Il est ho-
lin.de Saint-Denis et de Saint-Médard. Lors- noré à A'crneuil en Touraine, et son corps
que Clolaire, son fils aîné, fut en état do se garde à Loches. —
7 novembre.
— ,

579 BAV Î3ÉA 380

BAUDOIN Balduinus, chanoine de


(saint), lui avoir l'humble aveu de ses désordres,
fait
Laon el martAr, était fils de saint IJlandin et il se soumit à la pénitence canonique. De re-

de sainte Salabergc, et frùre de sainte Aus- tour chez lui, il dis'ri; ua aux pauvres son
irude. Il l'ut assassiné par des scélérats, vers argent et ses meuliles; puis, ayant mis ordre
l'an 677. On çroil qu'Kbroin, maire du pa- à ses affaires, il se retira dans le nionasière
lais de Thierri II, ne fut pas étranger à ce de Saint-Pierre de Gand, où il reçut la ton-
crime. — 8 janvier. sure <les mains de saint Amand, qui était le
BAUDOIN (le liienhenrcux), abbé de Saint- directeur de sa conscience. IJavon fit de
Edmond, mourut en 1097, cl il est honoré en grands progrès dans la perfection sous nn lel
Angleterre le 31 décembre. maître, qui, voyant sa ferveur et son attrait
BAUDOIN (le bienheureux), religieux de pour les austérités, lui permit de mener la
l'ordre de Cîleanx.norissait à Kiéti en Italie, vie érémitique. 11 se retira d'abord dans le
du temps de saint Bernard, qui lui adressa tronc d'un arbre qui était creu\; ensuile il
une lettH!. Il est honoré dans son ordre le se construisit une cellule dans la foret de
11 août. Malmédun, près de Gand ; et il ne se nourris-
BAUDKY (saint), Bnlilericus, fondateur et sait que d'herbes sauvages, avec un peu
abbé du monastère de Montfaucon en Cham- d'eau. Saint Floribert, abbé du monastère de
p.ignc, était prince du sang royal et proche Saint-Pierre, lui permit de vivre en reclus
parent du roi Dagobert 1 ^ Il fonda le monas- dans une nouvelle! cellule qu'il construisit
tère de Montfaucon, où il prit l'habit, et fut près du mon;istcre. Il y passa le reste de sa
chargé du gouvernement de la communauté. vie, uniquement occupé des biens invisibles,
Il fonda ensuite, en G'>9, un monastère de re- et n'ayant plus do commerce qu'avec Dieu.
ligieuses dans un faubourg de lleims, où
,
Saint Amand el saint Floribert, avec les moi-
sainte Beuve, sa sœur, prit le voile. Il mou- nes de Saint-Pierre, assistèrent à sa mort,
rut dans celte ville, où il était venu faire un qui arriva le 1' octobre, vers le milieu du
voyage, vers le milieu du vii° siècle, el il y vu' siècle. Soixante gentilshommes, touchés
fut enlerré. Dans la suite, les religieux de de son exemple, embrassèrent les austérités
Montfiiucon enlevèrent furlivcmcnt son corps de la péniience. Us bâtirent à Gand une
et le transportèrent dans l'église de leur mo- église en l'honneur de saint Bavon. Cette
nastère. Il fut porté à Verdun penJant les église fut d'abord desservie par des chanoi-
incursions des Normands, et de là dans un nes, ensuile par des religieux de Saint-Be-
lieu nommé Vnsticia, sur le Rhin. Ces trans- noît. Ses reliques furent transférées plus
lations donnèrent lieu à plusieurs miracles, tard dans l'église de Saint-Jean, qui prit son
opérés par l'intercession de saint Baudry. nom et qui devint cathédrale à l'érection du
8 octolire. siège do Gand. Saint Bavon est patron de
BAUDRY (saint), porcher à Sombernon celle ville. —
1"^ octobre.

près de S;nnt-Seine, se sanctifia dans son BAZAF.OTE (sainte), ffasaiora, est honorée
humble état. Parmi ses verlus on admirait chez les Ethiopiens le G juin.
surtout son inaltérable pureté. Quoique ma- BÉAN ou BÉARN (saint), Beanus, évêque
rié deux fois, il mourut vierge, l'an 570. Ses d'Aberdeeu en Ecosse, florissait dans le xi'
reliques se gardent à Ogny, dans le diocèse siècle et faisait sa résidence à Murlhlac; car
d'Autun où on l'honore le 8 juillet et le 16
, le siège d'Aberdeeu n'avait point alors de
octobre. place fixe, chaque évéque faisant sa rési-
BAULE (saint), Buiila, martyr en Egypte, dence dans une ville ou dans une autre. —
est honoré chez les (irecs le 27 septembre. IG décembre.
BAULE (saint), surnommé le Juste, est BÉAT ou ElÉ (saint), Bmlus, anachorète,
honoré à Témeï, par les Coptes el par les vint de Rome dans les tiaules vers le milieu
Ethiopiens, le h octobre. du V siècle, après avoir disiribué ses biens
BAUMEZ (saint), Bnomadus, solitaire dans aux pauvres avant de quitter sa pairie. Il
le Maine, était originaire de l'Aquitaine et s'arrêta quelque temps à Nanles, où il por'a
florissait dans le vi" siècle. Pendant les in- plusieurs personnes à la perfection; mais,
cursions dos Normands, ses reliques , avec enflammé d'un désir ardent de se livrer en-
celles de saint Ulface, furent transportées à tièrement à la conlemplalion il se retira
,

Tulle, où on le nomme saint Baumard. 4 — dans un lieu solitaire près de Vendôme. Il


y
août. passa le reste de sa vie, el après sa mort il
y
BAUSSENGE (saint), Bahcmius, qui lloris- fut enterré. Son corps a été, depuis, lran^-
sait sur la fin du iv siècle cl mourut vers féré dans la calhédrale de Laon. Une église
l'an 407, est patron de Ramerupt en Cham- paroissiale de Vendôme porte sou nom, et il
pagne, où se garde son corps. Son chef est à y a près île Saint-Gaudens, dans le diocèse
Paris. — 15 et 26 août. de Toulouse, une petiic ville du nom d(
BAVON (saint), Bavo, anachorète et patron Sainl-Héat. Dans le diocèse du Mans, il y a
de Gand, portait aussi le nom d'Allowin, et aussi une paroisse qui s'appelle de son nom,
sortait d'une famille noble du Brabanl. Il Saint-lîié en Bélin. —
8 el 9 mai.
mena dans sa jeunesse une vie déréglée; BÉATE (sainte), Bealu, martyre en Afri-
mais étant devenu veuf, il résolut de se con- que, souffrit avec saint Cyrille, évéque, et
vertir, à la suile d'un sermon de saint Amnnd pln-^ieurs au'res. —
S mars.
de Maëstriclil. Cel homme apostolique avait i.KATIlIX (sainte), martyre à Rome, était
à peine fini son discours, que r.avou vint se sœur de saint iMuiplice et de saint i<'auslin,
jeter à ses piedSj fondant en lar'nes et aprèj ;
qui fufcnt décapités à Rome en 303, soui
581 BED BED zm
l'empereur Dioclélieii. Elle relira leurs corps quoiqu'il n'eût encore que 19 ans. Il fut fait
du Tibre, où on les avait jetés, et les enterra. diacre en 691 et prêtre en 702 , par saint
KUe resta ensuite, pendant sept mois, cachée Jean de Béverley, évêque d'Hexhani. Les oc-
chez uni' sainte femme nommée Lutine; mais cupations de Bède dans le monastère de Jar-
elle fut découverte et arrêtée sur la dénon- row étaient, outre le travail des mains, l'é-
ciation d'un de ses parents, qui voulait s'ap- tude, la prière et la méditation. Souvent il
proprier ses biens. Conduite devant le juge, copiait des livres. Après qu'il eut été élevé
elle prolesta généreusement qu'elle n'adore- à la préirise, il fut placé à la tête d'une école
rail jamais des dieux de bois et de pierre : nombreuse, d'où sortirent d'excellents su-
en conséquence, elle fut condamnée à mort jets ; il donnait aussi des leçons aux moines
cl étranglée dans sa prison. Lucinc l'enterra qui étaient au nombre de six cents. Il s'e-
près de ses frères. Le pape Léon transporta xerça avec succès sur toutes les parties de
leurs reliques dans une église qu'il avait bâ- la littérature, la philosophie, la musique,
tie à Rome sous leur invocation. —
29 juillet. l'astronomie, l'arithmétique , le calendrier,
BÉATHIX l)'E:T (la bienheureuse) , fille la grammaire, l'histoire ecclésiastique; ce-
d'Azelino, seigneur de Ferrare, fut mariée à pendant ses écrits ascétiques composent la
Galéas Manfredo, seigneur de Viccnce. Etant principale ()arlie de ses ouvrages, dans les-
devenue veuve, elle résolut de renoncer au quels on ne trouve pas, il est vrai, les orne-
monde pour embrasser l'état religirux, mal- ments de la rhétorique, mais beaucoup de
gré l'oppositiin de son père, qui finit par y précision et de clarté, un ton de candeur et
consentir. Elle fonda à Ferrare un monastère de piété qui attache le lecteur. Si d'un côté
de religieuses bénédictines, et y prit l'habit il montre quelquefois peu de critique, comme

le 23 mars 12oV. Elle y de\ iiil un modèle de historien, on ne peut, d'un autre, sus-
toutes les vertus; on aJadrail surtout son pecter sa franchise et sa sincérité. La répu-
humilité, son obéissance, et son amour pour tation de Bède s'étendit au loin ; le pape Ser-
la pauvreté et pour les mortifications. Elle gius 1 l'estimait singulièrement et lui écri-
mourut le 18 janvier 12G2. Plusieurs mira- vit une lettre, vers l'an 700, avant même
cles, opérés par son inicrcession, lui obtin- qu'il fût prêtre, et dans laquelle il l'invite,
rent la vénération des peuples, et Clément eu termes fort honorables, à venir à Rome,
XIV approuva, en 1774, le culte qu'on lui afin qu'if ait la satisfaction de le voir et de
rendait de len)ps immémorial. —
18 ja .vier. le consulter sur des affaires importantes.
BÉATRIX. (la bicnlieureuse) , religieuse Bède par ntodestie supprima ce dernier trait
de l'ordrede Cîteaux, devint p:ieiire du de la lettre du pape, et ne fil pas le voyage
monastère de Nazareth à Lire, dans les Pays- de Rome ; mais on ignore la raison qui l'en
Bas, et elle est honorée dans cette ville le 28 empêcha. Il ne parait pas qu'il soit sorti de
juillet. son monastère pour faire des voyages au loin.
BEATRIX CASATE (la bienhei.reuse), Seulement, Ecgbriglil, frère d'Eadovrlht, roi
épouse du comte Franchino Rusca, florissait de Northumberland, et qui avait été disciple
dans le xv siècle, et mourut en liOO. On de Bèlf, à Jarrow, a anl été élevé sur le
l'honore à Milan, le 16 mars. siège d'York, en 73'i-, invita son maitro à
BEAUMER (saint), Baudomirus , diacre venir le voir dans sa ville épiscopale. Bède
dans le Perche, florissait dans le ys'' siècle : se rendit à celte invitation, et passa quel-
saint Innocent, évêque du Mans, lui confia ques mois à York où il fonda une école qui
les fonctions de catéchiste dans son église, devint très-florissante; Alcuin, qu'on croit
et il s'en acquitta avec de grands succès. Se avoir été quelque temps le disci|)!e de Bède,
trouvant à Paris, pendant que !(• roi Childe- eu fut le plus bel ornement. Bède retour-
beii était malade, il le guérit par ses priè- na à son monastère, où il mourut l'an-
res. Il est honoré près d'Aulon dans le Per- née suivante, 733 , dans les sentiments de
che, le 3 novembre. la plus tendre piété, après avoir reçu l'ex-
BEBNUDA (sainte) , est honorée par les trême- onction et le saint viatique. Lois-
Coplites et lesEiliiopiens, le 9 février. qu'il fut sur le point d'expiier, il se coucha
BEDE (saint), T/et/a, docteur de l'Eglise, sur le plancher de sa cellule et s'endor-
surnommé le vénérable, naquit en G73, dans mit [laisiblement dans le Seigneur en récitant
un village près du monastère do Jarrow, et la dosologie Gloria Patri. Il mourut le 26
fui placé, dès l'âge de^epl ans, sous ia con- mai 735, à l'âge de 62 ans, et fut enterré
duile de saint Benoit iJis op, qui l'ein oya en- dans l'église de sou monastère. En 1020, ses
suite continuer ses études Suus saint CeoHriil reli{iues furent transférées à Duiham , et,
abbé de Jarrow. 11 apprit le chaut ccclésias- en 1153, Hugues, évêque de Durham les ren-
liiine sous Jean, grand ciiautre de Saint- ferma dans une châsse magnifique, enrichie
Pierre du Vatican et abbé de Saini -Mar- d'or et de pierreries, qui l'ut pillée, lors do
tin de Rome, qui avait accompagné en Angle- la destruction des monastères sous Henri
terre saint Benoit Biscop,et le grec sous VIIJ. Ce ne fut qu'au ix" siècle qu'on lui
saint Théodore, arehevêiiue de Caulorbéry , donna le nom tie vénérable ; mais il était ho-
et sous l'abbé saint Adrien. Il étudia aussi noré comme saint, et on lui rendait un culle
la poésie, et les vers qui nous restent de lui public plus d'un siècle auparavant. On
montrent qu'il était assez bon poêle pour trouve., dés ce temps, son nom dans les lita-

son siècle. La science et la piété suppléant nies de sainl Gall et dans les martyrologes.
en lui au défaut de l'âge, saint CéolfriJ Sa sainteté fui attestée par plusieurs mira-
voulut qu'il se préparât aux saints ordres, cles ui^rès Set morl, cl mùmu pcndiiut sa vie^
583 BED BEL 584

qu'il passa presqaetont enli(>re dans l'étude, plusieurs évêchés qu'il refusa par humilité.
mais qu'il sanctiHa par un rare esprit de Il mourut le 10 avril de l'an 883. —10 avril.
piété. Saint Héilo a été l'un des modèles BfiE (sainte), lierjo, vierge en Angleterre,
lie perfection les plus rares que le cloîlre florissait dans le vu' siècle et se retira dans
ait jamais produit. De sou vivant même, il la solitude pour servir Dieu loin des dangers
était regardé, sous \c rapport littéraire, du monde. Sous Henri \" on fonda, à Cope-
,

comme le plus grand homme de l'Aniileterre, land, un monastère qui portait son nom et
et son mérite lui attira les visites de ce qu'il qui fut bâti en son honneur. Elle est honorée
y avait do plus illustre dans son pays, en- dans le coiiité de Noithumberland le 31 oct.
tre autres celle de Céolwulph, roi des Nor- BÉÉNAM (s.iint) martyr en Perse avec
,

Ihiimbres, à qui il dédia son histoire ecclé- sainte S.\r;\, sa sœur, soultrit vers l'an /tOO,
siastique d'An;;l('lerro. Outre cet ouvrage, il sous le roi Isdegerde ^^ il est honoré chez
a laissé une chronique ou traité di'S six âges les tîrecs le 10 nécembre.
du monde, un livre des saints lieux des , BÉlîE ou BÉE (sainte), Berja, vierge, née
commentaires sur l'Kcriture sainte, (]ui ne en Irlande, mena, quelque temps la vie ana-
le cèdent point en jugement et en solidité chorélique en Ecosse elle entra, ensuilo
:

à ceux que nous ont laissés les plus habiles dans le monastère de Hacanos près d'Egre-
des l'éres. des homélies et des sermons, di- nionl, dans le comté de Cumberland, où elle
vers traités sur la poésie, la gramm/iin-, la passa plus de 30 ans dans la fidèle pratique
rhétorique, l'astronomie, la musique et la des vertus du cloître. Elle mourut dans le
composition des calendriers , un martyro- viii" siècle elelle est patronne du royaume de
loge, les vies de saint Culhhert, de saint Fé- Norwége où elle est honorée le 6 septembre.
lix de Noie, de saint Benoît Biscop et de iiÉCiEE (saint), Ber/eus abbé en Egypte, ,

saint Céolfnd. Les écriv.jins anglais lui ont est honoré chez les Grecs le 23 dccemlire.
donné les jilus grands éloges auxquels ont liEi'iCiUE (sainte), Berjijd, veuve eiabbesse,
souscrit les étrangers. Lanfranc l'appelle le était fille du bienheureux Pcpinde Lauden el
père cl le docteur des Anglais; C.imbdeii, une de la bienheureuse llte. Elle épousa Ansé-
lumière sin[;ulièremeul éclatante, elLéland, gise, fils do saint Arnould, qui de inaiie du
la gloire cl le plus bel ornemi-nt do la na- palais était devenu évè.jue de .Meiz. De son
tion anglaise, l'iKimme le plus digne qui fut mariage naquit Pépin d'Uérislal , duc des
jamais de jouir d'une réputation immor- Français et tige de la rare c irlovingienne.
telle. Les protestants eux-mêmes quoi>;ue
,
Anségise ayant été tué à la chasse. Beg;ue
ses écrits soient la condamnation de leur doc- résolut (le passer le reste de sa vie dans la
trine, n'ont pu s'empêcher de lui rendre retraite et les exercices de la pénitence. De
justice. Baie , ennemi déclaré des moi- retour d'un pèlerinage qu'elle avait fait à
nes et des Pères dit qu'on trouvera, dans
, Rome, bâtit à Anden-sur-ISleuse, sep(
elle
.«es ouvrages, presque tout ce qui mérite chapelles, pour représenter en quelque ,

d'être lu, dans ce que nous a laissé l'antiquité. sorle, les sept églises principales de Borne.
Pilts avance que l'Europe n'a peul-éiri! pas Près de ces chapelles, elle tonda un monas-
produit un écrivain qui lui soit comparable, tère dans le genre de celui que sainte (ier-
et que déjà, de son vivant, ses écrits av. lient trude sa sœur, gouvernail à Nivelle. C'est
,

tant d'autorité, qu'un comile ordonna de les de là qu'elle tira ses premières religieuses,
lire publiquement dans les églises. Nous ter- et la communauté qu'elle gouvern.iit était
minons par le portrait qu en fait T.inner : déjà nombreuse, lorsqu'elle mourut en 698.
« C'était un prodige de savoir, dans un siè- — 17 décembre.
cle où l'on n'avait presqu'aucune teinture BEl.MAS (saint), est honoré chez les Ethio-
des lettres, et jamiiisnous ne pourrons assez piens le 2 juillet.
admirer sou érudition. 11 peut lui être BELANA (saint), prêtre en Ethiopie, es!
échappé quelque mé|jrise, surtout par excès honoré dans ce pays le 2 juillet.
de crédulité; mais si nous examinons l'en- BELAPHE (saint), Belaphius, martyr en
semble de ses écrits nous conviendrons
, Egvpte, soulTrit avec saint \\acase. 5 oct. —
<)u'il est seul une bibliothèiiue et un trésor l'îEL.VTIEN (saint), Belatiamts, est honoré
de tous les arts alors connus. » — 27 mai. chez les lilbiopiens le 5 février.
BEDE LE JEUNE (saint), moine en Italie, BELLANDE (sainte), Berelindis, vierge et
était,avant de quitter le monde, l'un des religieuse de Morzelle, llorissait sur la fin da
principaux seigneurs delà cour de l'empe- vii'siècle, et mourut vers l'an 702. Elle est ho-
reur Louis le Débonnaire, et de cellede Char- norée à .Nliirbec, dans leBrabanl, le 3 fé\rier.
les le Chauve, roi de France. Après avoir BELLIN evéque de Pa-
(saint), Belliiius,
passé quinze ans au service de ces deux doue et martyr, souffrit vers l'an \l'^^. — 26
princes, il se reprocha d'a\oir négligé le novembre.
service de Dii'U et résolut de quitter ses ri- BELLINE (sainte) Bellina vierge honorée
, ,

chesses temporelles afin d'amasser des tré- comme martyre à Maure près de 'froyes, où
sors pour rélernilè. Il se retira doue au mo- l'on garde son chef. —8
septembre.
nastère de Gavel, situé entre Venise et Fer- BÈLLKJUE (saint), Bellicus, martyr en
rare, et malgré son àgo avancé il ne laissa Afrique, souffrit avec plusieurs autres. —
pas de pratiquer, avec la ferveur d'un no- 4 mai.
vice, tous les exercices de la vie religieuse; KELLIQUE (saint), martyr en Afrique avec
ce qui le fil parvenir à une haute perfection. saint Cynaque et plusieurs autres, est ho-
Son mérite et sa sainteté le firent uommer à nore le 21 juin.
385 BEN BEN 386
BELTRAM bienheureux), Bertegrach-
(le tèrent jusqu'en 1669, qu'une grande partie
mnus, prêtre et religieux de l'ordre des Er- du pont étant tombée, on en retira son corps
niiles lie Suint-Augustin, mourut à Fermo qui fut trouve sans aucune marque de cor-
l'an 1400, et il y est honoré le 1" juin. ruption en 1674, il fut solennellemenl trans-
:

BÉNÉDET (s.iint), BeneclkCus, médecin et fère dans l'église des Céleslins à Avignon
martyr à Olricoli près de Kome, souffrit la par l'archevêque de celle ville, accompagné
mort pour Jésus-Christ, par ordre du juge de l'évêque d'Orange et des principaux ha-
Sébastien, sous l'empereur Anton! n.— 2(3 juin. bilanls du pays. Les Céleslins avaient ob-
BÉNÉDET (saint), é»éi]iie d'Allicngnc sur tenu de Louis XIV l'honneur d'être les dé-
les côtes de Gènes, mourut vers l'an 900, et positaires (le ce précieux trésor. —
14 avril.
ses reliques sont honoiées à Sainte-Marie- BÉNIGNE (saint), Bmignus, martyr et dis-
des-Fonis le 12 lévrier. ciple de saint Polycarpe, selon la plupart
BtNÉDE rTE(la hienheurcuse), lîenedicin, des Martyrologes, vint prêcher la foi dans les
abbessc de Saint-Daniii'ii, nionaslùie de Cla- (iaules avec saint Andoche et saint Thyrse.
risses près d',\ssis(', succéda à saiiile Claire Il s'arrêta quelque temps à Autun, avec
ses
en 1253, et marcha sur les traces do l'illustre compagnons el après
, la conversion de
fondatrice à l'école de laquelle elle avait été Fausie pèiede saint SymphoritMi, Bénigne
,

formée.' —It) mars. passa a Langres, et de là à Dijon oii ses tra-


BÉNÉUICTE (sainte), Benedicta cin- , vaux apostoliques oblinrenl de grands suc-
quième abbesse du monaslère de Pavilly cès. Ayant été arrêté sous le règne de Marc-
dans le pays de (3au\, llorissait au viir siè- Aurèle, vers l'an 178, le juge Terence lui Gt
cle, et elle est honorée à Monlreuil-sur-.Mer subir d'affreuses tortures. On dislendit son
le 11 novembre. corps au moyen de poulies; on le déchira
BÉNÉDIME (saint), Benedimus, martyr à avec des nerfs de bœuf; on lui cnloiiça des
Athènes avec saint Uéracle, est honoré chez alênes sous les ongles; on lui .scella avec du
les (Irecs le 15 mai. plomb fondu les pieds dans une pierre qu'on
BliNEN (saint), Benignus archevêque
, voyait encore du temps de saint Grégoire de
d'Armagh, en Irlande éiait d'une famille
,
Tours. Dans cet étal on l'enferma avec des
distinguée de cette île. Son père, qui elail chiens furieux; on le battit ensuite sur le
idolâtre, accueillit Irès-bieu saint Patrice el cou avec des li.arres de fer, et enfin on le
le logea dans sa maison; aussi fut-il récom- perça d'un coup de lance. Au commencement
pensé de son hospitalité par le don de la loi du VI" siècle, saint Grégoire, évéque de Lan-
qu'il recul ainsi que taule sa lamille qui élait gres, dans le diocèse duquel se trouvait Di-
une des premières de l'Irlande. Beiien, qui jon, fit itâlir une église sur le tombeau de
était alors très-jeune, conçut tant d'e-tiine et saint Bénigne et voulut être enterré à côté
d'alTcc lion |Kuir le saint apôtre qui l'avait du saint apôtre de la Bourgogne. Celte église
tiré des ténèbres du paganisme, qu'il vouitil a ete l'origine de la célèbre abbaye de Sainl-
vivre sous sa conduite et devenir le compa- Bénigne de Dijon. —
1" novemnre.
gnon de ses travaux. Saint Patrice prédit BÉNIGNE (saint), martyr à Todi, est ho-r
que Benen lui succéderait sur le siège d'Ar- noré dans l'église des religieusi's de celle
magh, ce qui eut lieu, en effet, après la uiurt ville, où sont ses reliques. —
13 février.
du saint apôtre de l'Irlande, arrivée vers l'an BÉNIGNE (saint), martyr à Tomes, on
4-G4. Il gouverna dix ans cette église, el après Se-ythie, souffrit avec saint Evagre, —
3 avril.
s'êlie rendu illustre par sa sainteté et par BÉNIGNE (saint), diacre et martyr à Beve-
ses miracles, il mourut vers l'an 474. 9 — gna en Ombrie, souffrit avec saint V incent,
novemlire. son évéque, l'an 30j, pendant la persécution
BÉ.NÉZET (saint), Benediclus, patron d'A- de Dioclétien. —
6 juin.
vigiioii, naquit en 1165, à Avilal, dans le Vi- BÉNIGNE (saint), évéque de Milan, monta
varais, el lut employé, dans son enfanci!, à sur le siège vers l'an 460, durant les trou-
là garde des moulons. Il montrai! déjà une bles excités par l'irruption des Barbares; il
piélé bien au-dessus de son âge. 'louché du gouverna son église avec beaucoup de zèle
danger que couraient les voyageurs, en et de piélé. 11 mourul en 477, el son corps
passant le lUiône à Avignon, il entreprit de fut inhume dans l'église de Sainl-Simplicien.
faire bâtir un pont sur ce fleuve projet gi-
:
— 20 novembre.
gantesque que les Romains n'avaient pas BÉNIGNE, ou BERENG (saint), Benignus,
osé tenter. Béiiézcl, qui n'avait alors que martyr en Touraiiie, fut mis à mort par les
douze ans, prouva, par des miracles, (lue Guths, sous répiseopal de saint Martin, avec
son idée venait de Dieu, et ayant obtenu sainte Maure sa mère el ses huit frères, dont
l'approbation de l'évêque, il jeta, en 1177, le plus connu est saint Epain, qui a donné
les fondements de ce pont prodigieux qui son nom au bourg où ils souffrirent. 25 —
fut pousse avec activité sous sa direction; octobre.
mais il n'eut pas la satisfaction de le voir BÉNIGNE (sainl), évéque et martyr, de-
terminé, étant mort en 1184, à dix-neuf ans, manda à Pelage 11 la permission de quitter
après avoir fait le plus difQcile. Sun corps son siège pour un autre ; mais le pape, dans
fut enterré sur le pont incaie, qui ne fut ter- la répanse qu'il lui adresse, l'exhorte à rester
miné qu'en 1188. Les nombreux miracles dans .-on diocèse. Ce diocèse était, selon cer-
opérés a son tombeau portèrent la villed'A- tains calendriers, celui d'Utrecht, quoiqu'il
vigiion à bâtir sur le pont une petite cha- ne paraisse pas que cette ville fût alors épis-
pelle où l'on plaça ses reliques. iiUes y res- copitie. ')a ignore à quelle occasion il souf-
587 BEN BKN 388

frit la mort sur la fin du vi' siècle ; mais saint Benjamin aucun niaj?.c dans la
n'instruirait I
(irégoire Tours, qui viviiit
lic do son temps, doctrine chrétienne. L'ambassadeur eu (iril
le mentionne avec éloge. Ses reliques furent l'engagemenl, persuadé que le saint diaere
apportées d'Italie à Ulrechl l'an 99(j. — ne le dédirait pas; mais Benjamin, qui se
28 juin, regardait comme un ministre de l'Evangile,
BÉNiCiNK (saint) diacre et moine de
,
déclara qu'il ne retiendrait jamais la vérité
Movenmouticr, était frère jumeau di' saint captive, et qu'il ne s'attirerait pas la con-
Jean proirc et m(iin(ï du luérne mo-
,
damnation de ce lâche serviteur qui avait
nastère. Saint Hiduiphe leur doniin l'habit enloui son talent. II conliiiua donc à prêcher
et les éleva aux saints oidrcs, |H)ur l'assis- les idolàires, el le roi, en ayant élé informé,
ter à l'autel. Ils moururent tous deux lo le fit arrêter de nouveau et essaya de l'é-
même 707, «juclques semaines
jour, l'an branler |)ar rinlimidalloii. « Quelle idée aii-
et ils lurent enterrés
après saint Hiilulphe, riez-vous, lui dii Benjamin, d'un de vos su-
dans lo même tombeau, t|ui devint bientôt jets, renonçant à la liilélilé qu'il vous
qui,
célèbre par de nombreux miracles. 21 — doit, se rangerait du côté do vos ennemis? »
juillet. Vararane, transporté de fureur, lui lit en-
BÉNIGNE (saint), onzième abbé de Fon- foncer des pointes de roseaux sous les on-
lenelle, sous Chilpéric II, ayant pris parti gles des pieds et des mains, ainsi (|uc dans
pour Charles Martel contre Ungenlrid, lut les parties du corps le» plus sensibles, et cela
exilé à Saint-Germer-en-Flev, près tie Beau- à plusieurs reprises il le condamna ensuite
;

vais. Chiirles-Martel, après sa victoire, le à ôlre empalé. Le saint expira au milieu de


rappela à Fonienelle, où il mourut on 723. cet horrible supplice, l'an 424. 31 mars. —
11 fut enterré dans l'église de Saint-Paul, et BENJAMIN D'ELIM (saint), moine du
l'on y conservait ses reliques dans une Mont-Sinaï el marlyr. fut massacré avec un
châsse près du grand autel. 20 mars. — grand nombre de ses frères par le» Sarrasins
BÉNlGNIi (saint) , solitaire à Malsésine dans le v'' siècle. 1 —janvier.'•

près de Vérone, dans le ix" siècle.


florissait BENNON (le bienheureux), Benno, évéque
H eut pour disciple saint Lazare, qui est de Metz, était originaire d<' la Souabc et pi o-
honoré avec lui le 26 juillet. che parent de Uaoul, roi de Bourgogne. Il
BÉNIGNK (sainte) Bcnigna vierge et, , entra dans l'étal ecclesiaslique el il étail
martyre à Breslau (mi Silesie, étnit religieuse chanoine de Slrasboarg, lorsqu'on 906 il se
de l'ordre de Cîieaux. Elle fut massacrée démit de son canonicat pour se retirer dans
dans le xn' siècle, par les Tartares, avec la solitude habitée un demi-siècle aupara-
plusieurs autres religieuses de son monas- vant par saint Meinrad. Il trouva dans un
tère. —
20 juin. état déplorable la cellule 1 l'oratoire du
1

BÉNILUE (sainte), Benildes, martyre à saint, qu'il reconstruisit, et c'est ainsi qu'il
Cordouo en Espagne, souffrit l'an 833, pen- posa les fondements de la célèbre abbaya
dant la persécution du roi Mohamed, fils d'EinsiedeIn, ou de Nolre-Dame-des-Ermiles.
d'Abdérame 11. Elle est mentionnée par saint Il eut bientôt quelques disciples, et la petite
Euloge dans son Mémorial des saints. 15 — communauté commençait à prospérer sous
juin. sa conduite lorsque l'empereur Henri l'Oi-
BENINCOSA (le bienheureux), religieux ser- seleur le nomma, en 923, à l'évèthé de
vite, né à Florence, en 1370, do parents pieux, Metz. Mais il ne conserva son sii ge que
se consacra au servicode Dieu dè^ sa jeunesse, deux ans: son zèle pour détruire les abus,
et entra dans l'ordre des Servîtes. Après sa pour réprimer les vices el les désordres du
profession, ayant obtenu de ses supérieurs la troupeau qui lui était confié, lui suscita
permission de suivre son attrait pour la so- des ennemis puissants et audacieux, qui se
litude, il se retira sur une montagne du dio- saisirent de lui, lui crevèrent les yeux el le
cèse de Sienne, où il mena la vie anachoré- mutilèrent honteusement. L'assemblée de
que de pain et d'eau.
tique, ne se nourrissant Duisbourg les excommunia la même année,
Comme les populations du voisinage le re- coupables furent condamnés
et plusieurs des
gardaient comme un saint, il ()uitta son er- à mort par l'empereur, iiennon reloarna à
mitage, dans la crainte de suicomber à la Einsiedeln où il vécut encore treize ans.
tentation de la vainc gloire, el alla se cacher Il y mourut le 3 août 'J40. Le bienheu-
dans une espèce de grotte située dans le ilio- reux Eberhard, son ami et son compagnon
cèse de Pienza celte grotte rcssemlilail à
: de solitude, leoteria près de l'oratoire de la
un sépulcre. H y mourut, à cinquante ans, sainte Vierge construit par sainl Meinrad.
le 9 mai 1420. ï>a grotte où il avait opéré Bennon est honoré dans plusieurs églises
plusieurs miracles pendant sa vie cl apn s ^a civcc le titre de hienlKurcux; dans quel(|ues
mort, fut changée en une chapelle qui lui autres on lui donne même la qualité de
est dédiée, et le culte qu'on lui i-endait fut sain'. - 3 i-.oûl.
confirmé par Pie Vlll eu 1829. 20 juin. — lilîNOiSr ( sainl), Bencdictus, solilairo
BENJAMIN (saint), diacre de l'Eglise (Ut dans la Campanie, liorissail dans le milieu
Perse, et marljr, ayant été arrêté pour a du vi« siècle. Saint Grégoire le Grand rap-
Vararane V, en 423, fut battu
foi, -sous le roi porte que sous le règne de Tolila, les liollis
cruellemonl et mis ensuite en prison, où ou luiii ni le feu à son ermitage dans l'inten-
le rétint une année entière. L'ambassadeur tion de if faire périr lui-mémo, mais que
des Uomains, étant venu en Perte, dcmaml.i l"s llanunes le respectèrent et que son habi-
et obtint son élargissement, à condidon que tr.tion ne fut pas méuic endommagée. Les
689 BEN BEN 390
barbares, loin d'être frappés de ce miracle, veur dans les de la perfection. Le
voies
le tirèrent de sa cellule et le jelèrenl dans bruit de cette découverte s'étanl répandu au
un four qu'on venait de chauffer pour y loin, on s'empressa de visiter Benoit et de
cuire du pain, dont ils bouciièrenl l'ou- lui fournir les provisions convenables à son
verture. Benoist fut encore préservé mira- genre lie vie; lui, de son côté, nourrissait,
culeusement des atteintes du feu et il en par des instructions louchantes, l'âme de
sortit sain el sauf, sans que ses habits fus- ceux qui prenaient soin de son corps.
sent endommagés. 1! mourut environ 12 ans Pondant qu'il vaquait ainsi à la contempla-
après. —23 mars. tion des choses célestes, le démon s'étanl pré-
BENOIST DE MACÉRAC { saint ), abbé senté à lui sous une l'orme visible, il chassa
d"un monastère de Bretagne, dans le diocèse le fantôme avec le signe do la croix. L'esprit
de Nantes, florissail dans le in." siècle et dé ténèbres eut recours à une autre ruse il :

mourut en 8i5. — 1 ' oi tobre. rappela au saint le souvenir d'une femme


BEN31Ï ( saint ), Benediclus. patriarche qu'il avait vue autrefois à Rome, et il en
des moines d'Occident, naquit à Norcia dans grava si fortement l'image dans l'esprit de
rOmbrie en 480, et fréqucata, dans sa pre- Benoît, qu'il lui fil naître la tentation de
mière jeunesse, les écoles publiques de quitter son désert ; mais la grâce divine étant
Rimie; mais comme il craignait pour scu V: nue à son secours, il fui tout honteux de

innocence, au milicud'une foule d'étudiants, lui-même, et ayant ôté ses babils, il se roula
qui menaient, pour la plupart, une vie fort lout nu dans des orties et des roiices-qui se
licencieuse, il résolut de laire un divorce Irouvaieut là; il ne se releva que quand son
éternel avec le monde, afin de se mettre, à corps lut tout en sang c'est ainsi qu il étei-
:

l'abri de ses dangers. Il était âgé d'environ gnit le leu impur de la concupiscence; et
quatorze ans lorsqu'il sortit de Home; sa depuis il ne ressentit plus l'aiguillon de
nourrice nommée Cyrille, qui l'aimait ten- la chair. L'éclat de sa sainteié attira près
drement, voulut l'accoiipagner el le suivit de lui plusieurs personnes qui touchées ,

jusqu'à trente milles de la ville; mais, ar- de ses exemples , renoncèrent au monde
rivé au bourg d'ADIe, Benoît trouva moyen pour ^cnir pratiquer, sous sa conduite,
de lui échai^per et gagna les montagnes de les austérités de la pénitence. Les moi-
Subiac, où il rencontra un ermite nommé nes <le Vicovare l'ayant choisi pour abbé il ,

Romain, qui lui donna l'habit religieux; il fut forcé , malgré son humilité de céder à
,

l'instruisit ensuite des devoirs de l'état qu'il leurs instances mais s'étanl convaincu que
;

voulait embrasser, et le conduisit à une ca- les hom;nes qui l'avaient placé à leur tête
verne profonde, située au milieu de mon- n'avaient pas l'esprit de leur état; vo'.ant
tagnes presque inaccessibles. C'est dans d'ailleurs que son zèle leur déplaisait et ,

cetie caverne, appelée depuis la sainte Grotte, qu'ils se repentaient d'avoir choisi un abbé si
que Benoît vécut pendant trois ans sans être rigide observateur des règles monastiques, il
connu de personne, excepté de Romain, qui rés lut de les quitter pour retourner dans
lui avait promis le secret sur le lieu de sa son désert de Subiac. Ce qui hâta son départ,
retraite, et qui lui apportait, de temps en c'est que quelques-urts des plus mauvais,
temps, une partie de ce qu'on lui donnait ayant pris la résolution de se défaire d'un
pour sa nourriture; il la lai descendait dans supérieur qui gênait leurs désordres, mirent
la caverne par une corde et l'avertissait au du poison dans le vin qu'il devait boire et le
moyen d'une sonnette. Dieu permit qu'il fût lui présentèrent. Benoit ayant formé, selon
découvert en 497, de la manière suivante: sa coutume, le signe de la croix sur le gobe-
Un saint prêtre du pays, prépar.ml son dî- let, il se cassa aussitôt, el le saint reconnut
ner le jour de Pâques, entendit une voix à ce prodige ({u'il contenait du poison. Il dit
<|ui lui disait: « Vous préparez à manger ensuite aux moines avec sa douceur et sa
,

pour vous, tandis que Bei oîl, mon servi- tranquillité habiluelles : « Que Dieu vous le
teur, meurt de faim à Subiac. » Le prêtre se pardonne, mes frères vous di;vez compren-
;

mit aussitôt à chercher le jeune ermite, et dre aujourd'hui combien j'avais raison de
finit enfin par le trouver. Benoît, tout sur- vous dire que vos mœurs ne pourraient pas
pris de voir un homme venir à lui, ne vou- sympathiser avec les miennes, a De relour à
lut lui parler que quand ils eurent prié quel- Subiac, i! lui vint un grand nombre île disci-
que temps, el leur conversation ne roula ples, pour lesquels il bâtit douze monastères,
que sur les choses de Dieu. Le prêtre invita peu éloignés les uns des autres, el dans cha-
ensuite Benoît à ma;iger, lui donnant pour cun desquels il mit douze religieux avec un
faîson qu'on ne devait pas jeiiiicr le jour de supérieur. Dans l'un de ces monastères il se
Pâques, et le repas fini, il s'en retourna chez trouva un religieux qui après la psalmo-
,

lui. Quelque temps après, des bergers aper- die, sortait de l'église, au lieu de rester à
çurent le suint près de sa caverne, et le pri- la méditation avec lés frères. Averti de sa
rent pour une bêle sauvage, parce qu'il faute par Pompéien, soi; supérieur, il se
était vêtu de peau de bétes, cl qu'ils s'ima- corrigea pendant deux jours, mais ic tioi-
ginaient qu'un homme ne pouvait habiter siènie il retomba. Benoît, qui (U fut inlor-
des rochers aussi affreux que ceux de Sn- iné, se rendit au monasiè'c cl voulut exar
blac. Mais s'(lant assurés que c'était un miner les choses par lui-même. U aperçut,
serviteur de Dieu, ils conçurent pour lui le ajirès la psalmodie, un cnl'aul tioir, (jui lirait
plus granij respect, et plusieurs d'outre eux le moine par le bord de sa robe cl l'entraî-
louches (le ses discours, entrèrent avec fer- nait hors de l'église. Suirtt Maur, qui êlûit
39t BEN BEN 39*

présent, vit aussi la même chose. Benoît, les lieux voisins du monastère ; ce qui ten-
vo ant que le moine continuait à s'absenter drait à prouver qu'il était dans les ordres sa-
df la racdilalion, prit une buguelle et l'en crés et même diacre , comme l'a établi le
frappa; alors le coupable fut délivré pour P. Mabillon. C'est au Monl-Cassin qu'il écri-
toujours de la tenlalion. Saint Grégoire, qui vit l.i règle qui a été adoptée par presque tous
rapporte ce fait, parh; aussi de plusieurs mi- les cénobites d'Occident, pendant plusieurs
racles opérés par le saint, vers le même siècles. On y remarque un homme consommé
temps. Les personnages les plus illustres de dans la science du salut, et suscité de Dieu
Rome el des autres pays venaient le visiter, pour conduire les âmes à la plus sublime
se proslcrnaienl humblement à ses pieds, lui perfection : elle est principalement fondée
dem.mdant sa bénédiclinn et le secours de sur le silence, la solitude, la prière, l'humi-
ses prières. Quelques-uns même lui ame- lité el l'oliéissance. Il appelle son ordre une

naient leurs enfants, afin qu'il les instruisît école où l'on apprend à servir Dieu, qui l'a-
el les formât à la pratique de la vertu : de ce vait choisi, comme un autre Moïse, pour
nombre furent les sénateurs E(|uic(! et Ter- conduire un peuple d'élus dans la terre pro-
tulle, qui lui conlièrenl l'un son fils iMaur, mise. Sa mission fut signalée par le don des
et l'autre son (ils Placide. Le démon, jaloux miracles et par celui de prophétie. Un
du bien qu'il opérait, lui suscita de nouvelles jour, en présence d'une grande foule, il res-
épreuves el se servit d'un mauvais prêtre du suscita un novice qui avait été écrasé parla
voisinage, nommé Florent, qui publia d'hor- chute d'une muraille; il prédit, plusieurs
ribles calomnies coiilre Benoit. Celui-ci, en années d'avance que ,
le monastère du Mont-

vrai disciple du Sauveur n'opposa que la


, Cassin serait profané et détruit; ce qui eut
douceur et le silence et dans la crainte d'ai-
; lieu sous les Lombards, en o80. llavaii aussi
grir davantage un homme acharné à le per- le don de connaître les choses cachées un :

dre, il quitta Sublac pour se retirer au iMont- moine ayant mangé hors du monastère, dans
Cassin. Peu de temps après ce départ, ayant une circonstance défendue par la rè;;le,le
appris que Florent avait été écrasé sous les saint, instruit de sa faute par révélation, la
mines d'une galerie, il fut vivement affligé lui reprocha sévèrement, el pardonna cepen-
d'une fin aussi tragique, el imposa une péni- dant au coupable, dans l'epérance qu'il n'y
tence à Maur, pour avoir donné à entendre retomberait plus. Un autre moine, qui avait
qu'il n'était pas fâché que son maître fûl dé- fait des instructions à des religieuses, en re-
livré de son persécuteur. Il y avait sur le çut quelques petits présents, el fut fort sur-
sommet du Monl-Cassin un temple el un bois pris à son retour d'entendre le saint abbé
consacrés à Apollon. Benoît prêcha l'Evan- lui reprocher celte transgression. Tolila, roi
gile aux idolâtres : ses discours el ses mira- des Goths, ayant pénétré en Italie, fui frappé
cles opérèrent un grand nombre de conver- des choses merveilleuses qu'on racontait da
sions. 11 brisa l'idole, coupa le bois, démolit saint, et vonlut le mettre à l'épreuve. Tra-
le temple et éleva sur ses ruines deux cha- versant laCampanie, en 512 il lui Ut dire
,

pelles sous l'invocalion de Saint-Jean-Bap- qu'il irait le visiter; mais, au lieu d'y aller
liste et de Sainl-Martin. Telle fui l'origine du lui-même, il lui envoya un de ses officiers,
célèbre monastère tiu Monl-Cassin, Uonl il nommé Riggon, qu'il avait fait revêtir de ses
jeta les premiers fondements en 529. Terlulle, habits rovaux, cl à qui il avait donné une
père de Placide, étant venu le visiter, donna suite nombreuse. Benoît, qui était assis
au nouveau n)onaslère les biens qu'il avait lorsque Riggon arriva, ne l'eut pas plutôt
dans le voisinage, ainsi qu'une terre consi- aperçu .qu'il lui cria de loin « Quittez, mon
:

dérable située en Sicile. Il se trouvait parmi fils l'habit que vous portez, il n'est pas à
,

les premiers religieux du Monl-Cassin un vous. » Uiggon ,saisi de crainte, et confus


vénérable ermite, nommé Martin, qui avait d'avoir voulu jouer un si grand homme se ,

tant d'amour pour la solitude , quil s'était jeta à ses pieds avec son escorte, el lorsqu'il
attaché le corps avec une chaîne de fer, afin fut de retour près de Tolila, il lui raconta ce
de n'être pas tenlé de quitter sa cellule. qui s'était passé. Alors le roi se rendit en
Benoît, craignant qu'il n'en agît de la sorte personne au Monl-Cassin , et dès qu'il vil lo
que dans la vue de se singulariser lui dit
, : saint abbé, il se prosterna par terre et y ,

« Si vous êtes vérilablemenl serviteur de resta jusqu'à ce qu'il eùl été relevé par Be-
Dieu, vous n'avez pas besoin de chaîne de noit, qui lui dit « Vous faites beaucoup de
:

fer ; celle de son amour suffira pour vous mal, el je prévois que vous en ferez encore
rendre inébranlable dans voire résolution. » davantage. Vous prendrez Rome vous pas- ;

Martin donna une preuve de son humilité en serez la mer, el vous régnerez neuf ans;
reprenant aussitôt la vie commune. Le saint mais vous mourrez dans la dixième année,
fonda un monastère d'honmies à Terra- et vous serez cité au tribunal du juste juge ,

cine , pendant que saint Placide son dis-


, pour lui rendre compte de toutes vos œu-
ciple, allait en fonder un dans la Sicile. 11 vres. » Tolila , effrayé des prédiclions du
gouvernaitaussi un monastère de religieuses, saint, se recommanda à ses prières el so
peu éloigné du sien, le même probablenieni uioulra moins cruel qu'auparavant; car,
où se trouvait sainte Scolaslique, sa sœur. ayant pris Naples peu après
,
il traita les
,

Ayant quitté le monde trop jeune pour être prisonniers avec une humanité qu'on ne de-
versé dans les sciences profines, il posséd.iit vait pas attendre d'u.n barbare. Ce qui aval
en revanche la plas belle «les sciences, celle éléprédit à ce prince lui arriva de poin
des choses de Uieu- li allait prêcher dans eu point. L'évéque de Canuse, qui visitai!
Sj3 BEN BEN ?94
souvent Benoît, lui dit un jour, queTolila permettait de procéder sur-le-champ à l'in-
ne ferait de l,i ville de Home qu'un amas de tronisation (le celui qu'ils auraient élu iiour
ruines et que désormais elle ne serait plus
,
pape. Cet empereur avait beauioiip de vé-
habilée. «Rome, répondit le saint ne sera , nération pour le saint il lui en donna une
:

point renversée par ce prince mais elle sera


; preuve en lui envoyant, à Home, une boucle,
battue par les tempêtes, et ébranlée par les dos cheveux de ses deux fils, Justinien et Hé-
Iremblinienîs de terre » Saint Ciréunire raclius. C'était une espèce d'adoption usitée
observe que cette prédidion eut sou parlait dans ce leu>iis-là celui qui recevait des
:

accomplissement. Saint Benoît annonça d'a- cheveux d'un jeune bomnieélait en quelqu(i
vance à ses disciples le jour de sa mort, et sorte regardé connue sou père. Benoîi l'I
lit creuser son tombeau, six jours avant le tra\ ailla beaucoup à la conversion des hé-
terme qu'il avait fixé. Le tombeau acbevé. lu rétiques, il s'appi qua aussi à réparer et à
fièvre le prit, et le sixième jour de sa mala- orner les églises. Il illustra par une multi-
die, il se fil porter à l'église pour recevoir la tude de bonnes œuvres son trop court pon-
l'sainle lîucbaristie. Il donna ensuite quelques tifical, qui ne fut pas encore de onze mois
instructions à ses religieux et s'appujanl
, , entiers. L'humilité, la douceur, la iiatieiif.e, la
sur l'un d'eux il pria deliout, les mains le-
, mortification et l'uinour des pauvres telles
vées au ciel. C'est dans (die alliUide qu'il éiaienl les principales vertus qui brillaient
expira Iranquillement, le 21 mars liti'3, étant dans ce saint pape. Il moiinil le 7 mai 63o,
âgé de G3 ans dont il en avait passé IV au
, et fut eiilerré dans l'eglse de Saint-Pierre.
Jlont-Cassin où l'on voit encore la plus
, — 7 mai.
grande partie de ses précieusis reli(iues. BENOIT BISCOP (saini), abbé en Angle-
Quelques-uns de ses ossements fuient ap- teire, naquit dans cette île, au coiuinence-
portés en France vers la fin du vu" siècle, et mcni du VI ' s ècle, d'une r,im;lie illustre,
déposés dans la célèbre abhaie de Fleury, et obtint, jeune encurt-, une place distingnéo
qui a porté depuis le nom de Saint-BenoU- parmi les olficiers d Oswi, roi (b; Nortliiiin-
sur-l.o;re —
21 mars. beilun I, (lui le pril en alTectiou et le combla
BF.NOIT II (saint), pape, Romain de nais- de richesses et d'Iionn iirs. A l'âg- de vingi-
sance, fut allaclieau service de l'Fglise dès cinij ans, Benoît, dégoûté du monde et de la
son jeune âge. Il étudia l'Ecriture sainte avec COiir, prit la ré-(dulionde vivre unii|iienienl
beaucoup d'application, et se rendit fort bu- pour iJicu. Il fit d'aix.rd le pèlerinage do
bile dans la science du cliant ecclésiastiiiue. Rome, et, à son retour, il ne s'occupa plus
H prenait un singulier pl.iisir à cbanti r les (jne de l'étude do l'EiJiit.ire salule et de^ au-
louanges duSeigneur, et regardait celte tres exercices de la piété «hié ienno. (hie!-
fonction comme un apprentiss ige de ce (jue que temps après, Alclrnl, lils du roi Oswi,
font les liienbeurcux dans le ciel. Sa tendre eut envie de visiter les lonilieaux des saints
piété et ses autres vertus le firent élever au apôires, et ))ria Benoît de l'aci omp igner ;

sacerdoce, et i! eut une grande part au gou- mais Oswi s'etanl opposé au départ du prince,
vernement lie l'Eglise sous les papes .Vgaliiou Benoît partit seul jiour R une, dans le des>eiii
et Léon IL Après la mort de ce dernier, ar- daller s'y perfectionner dans la science du
rivée en 683, il lui élu pour lui succéder ;
salut. Imi revenant d'Italie, il passa par le
mais son inlronisatlon n'eut lieu que l'année célèbre monasière de Lérins, où il prit l'ha-
suivante, parce qu'il fallut attendre le retour bit religieux, et où il séjourna deux années,
des envoyés qui étaient ailes à Cunslantino- s'ap;dii|uaul à l'exacte observam e de la dis-
ple prier l'empereur Coiislanlin l'ogonat Je cipline monastique. Il retourna ensuite à
conflrmer son élection, selon l'usage qui se Rome, d'où le pape Vilalien le rcuvoy,i eu
pratiquait alors. Benoît, secondé pur ce Angleterre, l'an (iC7, pour accompagner saint
prince, mit beaucoup de zèle à faire recevoir Théodore, sacré archevêque de Canlorhérv,
partout les décrets du concile général de et pour lui srnird'mterprète. Après avoir été
Conslantinople contre les monotbélites. Les quelque temps abbé du mo lasièr de Saint- •

évéques d'Espagne s'assemblèrent à Tolède Pierre et de Saiiil-P.iul, près de Ganlorbéry,


p'our souscrire à la décision de foi faite à il s'en démit en f.iveur (le saint .Adrien, (]ui
Constantinople, et ils envoyèrent au pape él.iit venu de Rome avec saint Théodore.
une copie de leur décret, avec un exposé de Benoît étudia sons ces deux saints rEcriluro
leurs sentiments sur le point conlioveisé. sainte et les différents devoirs de la\iecé-
Quoiqu'ils reconnussent deux volontés en Jé- nobilique. Au bout de deux ans, il fît un
sus-Chiist, Benoit Iroma cependant que les quatrième voy.ige à Rome, afin tl'.uquérir
expressions, dont ils se servaient, n'étaient de nouvelles lumières sur la discipline
point assez claires, et il les pria de s'expli- de l'Eglise et sur les diverses constitu-
quer de manière à ne laisser aucun iloute tions monastiques; ce qui le ilétcraiiiia à
sur leur orthodoxie, ce qu'ils firent dans le séjourner eu plusieurs endroits de l'italie.
quinzième cuncili' de Tolède. Couiiiic l'usage Avant de revenir en Angleierie, il se procura
de demander à l'empereur, qui résidait à un certain nomlire d,; livres bien choisis, des
Constantinople, la confirmation de réleciiou reliijues, des tableaux de Notre-Seigncur, de
(l'un nouveau pape entrainuilde longs di lais, la sainte Vierge et des dilîerenls s.iints. De re-
qui étaient préjudiciables à l'Eglise, le saint tour dans le Norihumberland, il fonda en Gl'*
pria Constantin d'y apporter remède, et le le monastère de Wérémouth, avec laide du
prince donua une loi adressée au clergé, au pieux Egfrid, fils et successeur d'Oswi, qui
peuple et à l'arnice de Borne, par laquelle il coutribua par ses libéralités à la cuustruc-
DlCTIONT«. BàGIOGBAPHIQUB. I. Î3
393 BEN 0E;N S'.)'.

(ion et A In dotniion dp cpi t'Iablis^empnt. Les Ariberl le Jenne, roî de» Lomltard». Il se
bâdmciils iloslinés ;iu\ rrliginix plaul nche- rendit célèbr" (lar a
piété, et mourut vers
vcs, DcnoU alla on Fraiwc rherc lier <lo8 ou- l'an '-J.i. — 1 1 mars.
vriers capalilos de bàlir une Pixllsp m
piprrp, m:N()!T D'AMANE (saint), ahbé en Lan-
dans le gpiire ilo ocllis (lu'il avait vurs à guedoc, était (ils d'Ai;;ul(e, comte de Magui;-
Rome; il Pn ranima aus'i ilrs \ itriers i'u- : lone en Langueiloc, et na'iuit vers l'an 750. 11
sape dps vilirs élant piirorc inconnu en An- fut echanson des rois Pépin et Cbarlemagne ;
pleleifp. De là il se rendil à l\nnic pour la mais, éclairé par la gràre, il résolut, à l'âge
cinquième fuis, el en rapporta une nouvelle de vingt ans, de renoncer aux richesses, aux
colk'clion iIp bons livres, pt surtout Ips écrits honneurs, pour 9e consacrer à Diea. Il resta
des saints l'èrcs, avec <Ips rcl ques et dp-; ta- rependanl encore trois snnées a la C'iur avant
bleaux de piété. Les moines île N\'érénioutli d'exécuter son projet, auquel il se disposait
édifièrent liipiildt tout le royaume par l'éclat par une vie mortifiée et péniiente. Ayant
de leurs vertus, ce qui détermina l^sfrid à manqué de péi ir en voulant sauver son frère,
donner de nouvelle': Iprres à lîeiiuSl pour qui se noyait ilans le 'l'ésin. près de Pavie,
fonder, en C82, le monastère de Jarrow, qui eet accident le détermina à rompre tout à fait
fut déilié à saint Paul, celui de ^A'é^o^lout!l les liens qui t'attachaient entorc au momie.
l'étant à saint Pierre. Ca
deux monastères De retour en Languedoc, il consulta un saint
n'en faisaient pour ainsi dire (|u'un seul, et s> litaire, nommé Widmar ou lîuimer, qui
saint lîcnoît gouvernait l'un et l'autre. Cha- raffermit dans ses Kénéreuses résolutions,
que communauté avait cépendaiit son abbé iieiioit partit donc de chez lui comme pour
particulier, qui veillait, sous lui, à l'chser- aller à Aix-la-Cliapelle, où était la cour;
valion de la rèijle. Les lalilraux qu'il s'était mais il s'.irrèla à l'abbaye de Saint-Seine, à

procures cà Home lui servirent à orner les cinq lieues de Di^on, où il prit l'Iiatiil mo..
éjîlisrs de ses deux monastères ; son zèle pour nastii|ue, en 77'»., étant âgé d'tnvirou vingt-
la décoration du lieu saint et pour ladéci»nce quatre ans. li s'y montra le molèle des reli-
du culte extérieur lui avait fait demander gieux par la piaii'|ue d'une rigoureuse absti-
au pape Agallion la pirniissiou d'iinmener nence et par la morliGcatiou la plus ansière,
en Anglitene Jpan, abbé de Sainl-Marlin de traitant sou corps comme un esclave rebelle
Home et arebicliantrc de l'église d:^ Saint- et ne lui accordant p')ur tonte nourriture que
Pierre; il le |d;iça dans l'ahbajo de Werc- du pain et de l'eau, dormant peu, et souvent
mouth, afin qu'il enseifjnât ù ses moines le sur la terre nue. jiassanl quelquefois toute
chant iirégorien et les rérv'monii'S dont l'E- la nuit en pri^'TO, nu-pieds, sur le pavé,
glise romaine se servait dans l.i célébration iiiéiiic au plus fort de l'Iiiver. 11 embrassait
de l'office divin. Les trois dernières années avec ardeur ce i|uc la pénitence a de plus
de sa »ic ne furent plus qu'un tissu d'iniir- humiliant aux yeux du monde, souffrant
luili'S, auxquelles vint ^c [oindre une paraly- avec joie les mé|iris et les insultes que lui
sie, qui le f
riva de l'usage de ses me bresi attirait la singularité d.- son genre de vie.
et l'ob'.igea île garder le lit. Lorsuu'il fut ainsi Car, non content d'observer avec ponctualité
dans rinipossibi.ité d'assisli r à l'oince cano- la règle de saint iienuit, qui était celle du
nial, quelques, moines, partagés en deux monastère, il pralii|iiait eu onlre les austé-
chœurs, Tciiiienl chanter dans .sa chambre rités qi;e prescrivcMt les règlos de saint Ba-
les psaumes de chaque heure du jour ou de sile et de saint Pa'ôme. l'evenu celléricr, il
la nuit.prenait part. à celte récilatiim du
11 B'arqnitt.a de cet enipl li d'une manière qui
mieux mélaul sa faible
qu'il lui était ]>«)ssib!c, donna la plus haute iOéc de ses vertus et de
voix h celles des religieux. Il ne cessait de sa capacité pour le gouvemeaient ce qui (it :

s'occuper avec Dieu (|ue pour exhorter de (lu'après la mort de l'alibé, il fut choisi pour
temps en leinpi ses disciples à li perfection.: lui succéder; mais il refusa celé dignité,
« A es enfants leur disait -il, n'allez p;is re- parce qu'il conn.iissail l'aversion des lelir
garder comMie une inven:iou de mon esprit gieu\ pour l.i retornie il quitta même la
:

les couslitulioirs que je vous ai données. monastère en 780, et retourna en Languedoc,


Après aïolrvisiic dix-sept, monastères bien où il bàlit, dans une de ses terres, un petit
disciplinés, dont j'ai tâche de coMnaiin; par- ermitage, piès d'une ch.ipille de S.iint-S^-
faitement les lo s et les usages, j'ai furmc un lurnin, sur les orJs du ruisseau n'Anlane.
l

recueil de toutes les règles qui m'ont paru Il ^ ^élUt quelques années l'o anathoiète,
les meilleures, et c'est ce recueil que je vous priant conttnncllement le Seigneur de lui
ai donné.» Ilniourut peu ilc lem|isaprés avoir faire connaître sa volonté. Il lui >ini
reçu lesainl viatiine, le 12 janv. GJi). E 1)70, 1 des disciples, qu'il refusa d'aborl par hu-
ses reliques lurent Iransiérées à l'ab'.iaye de nii'.ilé ; m. lis il eu reçut ensuite cpielques-
Torney. Il eut pour >ucces«eur saint l^éol- uus, entre autres le s .int vieillard (iuliii r.
friil, nlihé de Jarrow, qu'il établit >upéri('ur Tous ces solitaires ne vivaient que du pro-
de ses deux monastères, en G89, un anataat duit de leur travail, et ne se nourrissaient
sa moil. La \'ie de saint l'.enoit IJi.<cop a été qu.' de pain t "'eau
( seulemciU les juiiis de
:

écrite par saint Hède, surnommé le Vénéra- iiimanciii- 1 de fêtes, ils y ajout. licut un jicu
1

ble, qui avait été son disciple et qui fut le de vin et ilc lait qu'on leur apportait par
plua bel ornement du monastère de Jarrow. cliarile. lienoU, qui clait leur .-uiérieur,
— 12 janvier. vo\ant s'augmenter le nombre de ses disci-
BËNOrr (saint), évêque de Milan, Qoris- ples, bàlit, dans le voisinage, un monastère
jaitau commencement du viir pède, sous plus grand, mais où lou' r-spi-Ml la baà»
,

i&l &I:n bfcts SOS


vreté, au point qne les i alices dont on se ser- et ils sont mentionnés par le bienheureux
vnit ;i l'nutel n'élaienl que de. bois, de verro Pierre Damien, dans la vie de sainl Komnald,
ou d'cliiiii ; et q- and on lui fiiisait don de où il esl dit qu'il s'o|)érait des miracles à leur
qudiliics (iriionienls précieux, il les disiri- tomiieau. —
12 el Iti novembre.
l)uail à d'auiros cglisis, listrouvant trop ri- BKNOir (le bienheureux), abbé, né en 1033,
ches pour la sienne. Ouire la conJiiile de fui élevé dans le monastère do S lint-Hiiaire
ses religieux, doni le nombre tnonla bientôt à Carcassonne, où il fil profession, lorsqu'il
à trois cents,il établit une réroriiie saliiiijre fut parvenu à l'âge requis mais, peu satis-
;

ilans lesmonasières ile Provence de Lan- , fait de la régularité de cette maison, il al


.i

guedoc et de Gascogne, sur lesquels il con- en Italie, cl se relira dans le monastère di;
serva une inspeclion générale, et qui tons le <-luse, près de Turin, dont il devint abbé en
regardaient coniiDC leur supérieur et leur lOGG. Son zèle pour l'observalioa de la rè-
père. Inviolalileiiicnl allaclic à la foi de l'E- gle déplut aux religieux mais il sut, par sa
;

glise calliolique il s'éleia lorlepiient contre


, fermeté et sa prudence, les rauien.r à la dis-
l'élix d'Urgel, qui allaciuait la filiaiion divine cipline monastique, lldis éaiiiM, dans plu-
de Jésus-Chrisi. Il assista, en 79'i- au con- , sieus maisons de la province, les sujets mé-
cile de Francfoil oii cet hérésiarque lut con- ionlents, ou qui n- voulai Mit jias se soumet-
damné réfuta dans qnalre traités, où il
: il le tre, el n garda à Cluse (jne ceux qui étaient
défend la vraie lioclrine. Dcnoîl était regardé .Miicèrement at achés à leur lat. Ce moyen
.

comme l'oracle de la Fr;ince, et il y jouissait lui réu'sit au delà de tou;e espérance, t ses (

de la lus baule coesidoration


I
(C qui lui ;
religieux devinrent bientôt des modèles d'o-
faciliia moyens d'iiitroiiuirc la réforme
les béiss-ancc e! do ferveur. Benoît visitiit sou-
dans un granii nombre de monasières. Guil- vent ceux de ses religieux qui étaient dans
laume, duc d'Aquitaine, ayant fomlé, en 804, les fermes ou ermitages, et leur faisait ob-
le monastère de Gellone, qui l'ut depuis ap- server exactement la r.'gle do la maison. Il
pelé de son nom Saint-Gtiillem- lu-Dnsert avail aussi un soin particulier des vassaux
saint Benoît d'Aniane le nenpla de Icrvciils du monastère, el le- assislail dans tous leurs
religieux. Louis le Débonnaire, fripiu- du besoins. Ou le voyait souvent en'omé d'une
grand bien qu'il avait opéré dans les cloîtres, foule de pauvres qui le regardaient comme
l'établit inspecteur général lie toutes les ab- leur père. Sa santé, quoique robuste, ne pul
bayes de SCS Etals, et le fil venir à Mar- rc-isler, à la lin, à ses grandes ausléiilés ;
munsler en Alsace-, mais pour le rapprocher mais, malgré l'affaiblissement de ses forces
davantage d'Aix-la-Chapelle séjour ordi- , et de graves infirmité», il ne voulut rien di-
naire de la cour, il f;in.la pour le saint le minuer de ses mortifications, ni prendre au-
monastère d'Inde, à deux lieues de la cajjî- cun remède; il ne permit pas même iiu'on
tale. Le saint présida, en 817, une assemblée le saignât. Sa mort, qu'il alendiil et à
la-
d'abbés, tenue pour le rét,.blisseMieMl de la quelle il était préparé, arriva le 31 mai 1091,
tJiscipliiie inonasti |ue, cl lut le priacip il au- à l'âge de cinquante-huit ans, el la 2o' an-
teur des canons que fit la même année le née de son administration. —
31 m.M.
concile d'Aix-la-Cti,ipelle, pour la rél'onna- BENOIT XI (sainl), pape, léen lïWàTré-
visc, portail, avant son exaltation, le nom
de Nicolas Boca^ini. Après avoir coininencé
SCS études dans sa pairie, il alla les aclu'ver
à Venise, où il prit l'Iiabil de S.iinl-D ,mini-
nières années do li vie de saint Henoît d'A- que, étant encore fort jeune, et fil de grands
niane ne furent plus qu'une maladie conli- progrès dans les scie:^ces divines et dans la
nuellr, qu'il 8U|ipurl avec une parfaite rési- i vertu. (^)uatorze ans après sou entrée en reli-
gnation. Il mourut au monastère d'Inde, ap- gion il lut envoyé en ijualilé de prof sseur
,

pelé depuis de Saint-Coriieiile, le 11 février et do piédiciteur, à Venise et à Bologne, afin


821, à âge d'environ soixante-onze ans, et
1 qu'il fit part aux autres des lr;^ors spirituel»
il y fut enterré. Ses reliques ont été illus- qu'il avail auiassés dans le silence el la re-
trées par piu!<ieurs mii actes. Nous avons de traite. Nous avons encore plusieurs de ses
lui un Code de règles qu'il écrivit éli.nl en- sermons, ainsi que des coiiiment lires qu'il
core simple iiioiiic à Saint-Sriiie un livre ; composa sur l'Ecrilur.' sainte. Ayant été élu
li' Homélies à iusitije des moines; un Pcuilen- général de son ordre, en 12JI), il écrivit une
licl; une Concorde des règles nionastii|ues lit re circulaiic, dans laquelle ilexhiilait
où il looulre la conformilc de la règle de d'une manière fort lonclianie les Douiini-
sainl Benoit du Mont -Cassin avec celles de raiiis à l'.imour de la pauvreté de l'oliéis-
saint Basile cl de suinl Paeôme. 12 fé- — sance, de la relr.iile, de la pr.ère cl de la
.

vrier. charité. L'aimée suivanti', le pape Boni-


BENOIT (saint), évéquc d'Angers, (lorissail fiée VllI l'envoya en Fr ame, .ivec la qualité
au coiiimenceineiit du ix' sii''cle, et mourut de nonce, pour cire médiateur de la paix
en f'a.S. Il est lionoré dans l'église de Saiiil- entre ce royaume el r.Uiglelcrre, et ponilant
Maurille, où il y a de ses rciiques. 15 — qu'il était occupé de celle important alïaire,
juillet. il fui élevé au cirdiiialat. Celle nomination
BENOIT saint), rrmilc et martyr, fut lue
( lui causa une vive doub'ur , parce qu'il re-
par des voleurs, l'an lOOi, avec trois de ses doutait les dignités er<;lcsiasliques il versa ;

confrères à Brennove, près de Gnesne, en Po- même des larmes , et il n'aurait pas accepta
logne. Il» étaient de l'ordre des Camaldules si! neiil reçu un ordre foruiel du pape. Peu
,
499 nEN BER 400

apr^s, il fui nommé cï<*quo dOslio el doyen lenait de viande pendant toute l'année, nor-
(lu sacré il alla
culli';;,-. linavec le li-
l.'iOl, mait peu, el toujours sur le plancher do sa
lyc U'gat
(K- Hongrie, pour étouffer
(1 Idterc eu cellule, portail les vêlements les plus gros-
r. spril 'de discorde qui régnait dans ce siers, el priait continuellement. Il s'éleva,
lojauinc, et i|ui avait enfante diverses fac- par ce genre de vie, à un degré éminenl de
tions cl produit de grands ravages. Il se con- contemplation el, bien qu'il ne tiJt que sim-
:

duisit avec tant do sagesse que bientôt la .


ple frère lai, sa science, ses verlus et surtout
paix -.ucrédaaus trouldes il abolit aussi plu- : sa piété le firent nommer supérieur d'un mo-
sieurs praticiuos supeislili' uses el d'.iutres nastère de son ordre. Il mourut le ï avril
abus, d'où rc'snltaienl de grands scandales. lo8"J,dans sa soixante-troisième année. lois I

Les lPt,'alions dont il fut chargé ensuite en ans après sa mort, son cercueil ayant été ou-
Autrirh" et à Venise ne lironl pas moins verl, son corps fut Irouvé dans un étal parfait
il'IioniHMir à son liabilelc et à sa prudcmce. de conservation, et exhalant une odeur très-
Onze jours après la inorl de Itoniface VIII , agréable. Béaiifié par Benoît XIII en 174.3, il
les cardinaux entrèrent au conclave, le i-J. fut canonisé par Pie VII en 1807. 4 avril, —
octobre 1.10.1, el dès le k-ndeoDiin Bocasini BENOITB (sainte), Renedictn vierge et ,

fui élu tout d'une voix. Cette ék'Clion lui martyre dans le iii' siècle élail à ce que , ,

causa une vive frayeur; mais on l'obligea d'y l'on croit, née à Home, ei suivit saint Lucien
acquiescer, et on l'inlronisa le diinanclie et saint (juentjn lorsqu'ils vinrent prêcher
,

suivant. Devenu pape, il ne changea rien <à l'Evangili! dans les Gaules. Eile soulTril le
sa manière de \ivre. Sa mère s'élant présen- luarlvreà Orign» près de Vorvins, dans le
,

lée devant lui, avec des habits magnifuiues, diocèse de ^^oissons, où l'on conserve ses
il refusa de la voir juxju'à ce qu'elle eût re-
reliques. Bénédulfe, évéque de Laon, en fit
pris des vêlements conformes à sun étal el à la translation le 26 mai 8715, et c'est en ce

s;i rondilion. L.i capitale du me.nde rhiélien jour qu'on célèbre sa principale fête. 26 —
élaitalors déchirée parla faetiondes(v)lonnes, mai, 8 octobre.
ennefuis de Boniface \ III. lîeiioit , par sa BENOITE ou BÉATE (saiule), vierge, ho-
prudence sa nnuléralion el sa douceur , norée dans le lerriloire de Sens, florissail
,

apaisa les dissensions el rélablil la paix pu- sur la fin du iii« siècle. 2!) juin. —
blique. Il accorda une amnislie générale ilo BLNDITE sainte), martyre à Konie fut ,

laquidle ne furent exceptés q\n\ Sciarra Co- une des victimes de la persécution de .lulieii
lonne el t'iiiillaume de Nogaret qui avaient ,
l'Apostat. Elle l'ut décapitée l'an ;^63, avec le
oiilr.igé son préilécesseur avec la deinièro prêtre saint Prisque, par ordre d'Apronien,
brulalilé. Il paellla le Danemark et les an- gouverneur de la ville, qui avait juré haine
Ires royaumes du Nord ; il fit cesser les trou- aux chrétiens et ((ui profila des dispositions
bles civils el religieux qui agitaient la France, du prince pour la satisfaire. 4 janvier. —
el révoqua les bulles que Boniface VIII avait BENt3ITE[sainte vierge à Rome, se re-
,

laucées contre Phili(ipe le Bel. Il réconcilia tira avec sainte (jalle près de l'éilise de
Venise el l'adoue qui étaient sur le point de Sainl-Pierre , où elles passèrent plu>ieur3
se faire la guerre, tl travailla, de concert avec années dans la prière, le j>'ûne, l'auinône el
Félène, reine de Servie, à la conversion de son les auties exercices de la vie chrétienne.
fils Orose: enfin ce bon pape fui le martyr de Elle mourut vers le milieu du siècle, w
iapaix qu'il (berchail à établir partout, ayant trente jours après sainte Galle, comme saint
été, dit-on, empoisonné par (]ueli|ue} scélé- Pierre, en qui elle avait une grainle dévo-
ennemis de; la lraiH|uillité publique. Il
rats, tion, le lui avait révélé. Saint Grégoire le
mourut a Pérouse le juillet l.'iOV, à l'âge Grand la mentionne en termes très-lio:iora-
de soivanle-lrois ans, après huit mois el ilix- bles. — 6 rnai.
sept jours de pontificat. Il s'opéra à son tom- BENU (sainte)martyre en Egvpte, est
,

beau des miracles dont l'authenticité fut honorée par les Cophtes le lo janvier.
constatée par l'evcque de Pérouse. 7 juillet. — lîÉBAGH (saint) /feiaclius abbé en Ir-
. ,

BKNOir DE S.UNÏIi;- PlIlLADliLPHIlî lande, est honoré dans celle ile lo 15 février.
(sain!), fière lai de l'ordre de Saint-François, BÉUMKE sailli ), fie; (irius évéque du
( ,

né en la'iti au vilage de Sainte-Philadelphie, .Mans, succéda à sainlCbadoinesur lesicge de


près de Messine, appartenait à une famille celle \ille, vers l'an G'ô'-i. Il fonda un monas-
originaire de l'Elhiopie, et qui élail esclave tère de religieuses près de la ville episcopale;
en Sicile. Il fut surnommé le Maure, dans sou et ptndanl occupé à construire les
(|u'il était
enfance, cà cause de la couleur el du pays de bâiinicnts, eut une inspiration relative-
il

ses parents, lilevé dans la religion catholi- ment aux reli<|ues de sainte Scolastique ,
que, il montra, de bonne heure, de grandes sfcur de saint Benoît. Il envoya en consé-
iiisposilions pour la pieté. A l'âge de douze ([uence au Mon'.-Cas.sin des religieux qui
ans, il enira dans un insiilul de solitaires ré- rapporlèc' ni des ossements de la sainte. Be-
cemment établi mais Pie IV l'ayant sup-
; raire les plaça dans l'église du nouveau mo-
primé el .lyanl. ordonné aux membres (|ui le nastère , et il allait souvent s'édiCej- au mi-
composaient d'entrer dans un ordfte ap- lieu de la pieuse communauté qu'il y avait
prouvé Benoit se relira à Palerme ihcz les
, établie. Il était le père el le modèle de ces
Frères .Slineur^ de l'Observance, où il fit i^ru- saintes filles, ainsi que du troupeau confie à
fession en qualité de fièro lai, et s'acquilla, ses soins. Béraire mourut après vingt-sept
avec une lervenr extraordinaire de tous les ans d'episcupat, et il a toujours été liouoré
levoirs de l'étal qu'il avait embrassé. Il s abî- comme saiul daos le diocèse du .Mans. Ses re-
,

401 BEK BER 401

litjufs segardaienl dans l'église d'un hôpital de sainte Domnine il sœur de sainte
était fille
<]u'il avait fondé près de cette rille. 17 — Prosdoi' d'une des plus nobles et des plus
ocliibrp. riches fionillcs d'Anlioche. Elle s'enfuit avec
RÊRAKD (le bienheureux), Berardu^ , sa mère et sa sœur à Edesse, en Mé-opola-
ciMifesspur dans l'Ahrnzze Ultérieure, (loris- niie, lorsque Dioclélien eut publié ses der-
snil au conmencemeeni du su' siècle et , niers édits conire les (h:éliens. Sainte Dom-
ni()urnir;in 1130. —3
novembre. nine dénoncée par son propre mari , fut
,

HÈRARD (saint) frère mineur et martyr,


, arrêtée avec ses deux filles, et l'orilre fut
que saint François d'Assise envo.a, avec donné de le> conduire à Hiéraple, en Syrie ;
ipiatro autres religieux prêcher l'Kvaiigile
,
mais, pendant le trajet, elles se précipitèrent
n\:\ Mahométans ils commencèrent leur
: toutes les trois dans une rivière et y furent
mission par les Maures de Sévilli'en Espagm-, noyées l'an oW*. Elles ne se portèrent à
,

qui les chassèrent du pays, après les avoir cette exirémité que par l'inspiration d'en
arcahlés de mauvais trailetnents. Ils s'cm- haut, et pour mettre leur vcriu à l'abri de la
bari!U("'rent ensuite pour Maroc, mais leurs brutalité infâme des soldats qui les accompa-
préilications lurent encore plus mal ac- gnaieul. L'Eglise en a jugé ainsi puisqu'elle ,

cui'illies. Après les avoir fouettés, on leur fit les honore comme marlyies. Saint Jean
subir diverses tortures; le roi les fil venir Chrysostome, lorsqu'il était à Antioche, pro-
en sa prési nce et leur fendit la léte avec
, nonça, en l'honneur de ces saintes, deux dis-
son ritnelerre, le 16 jaTuier |-i-20. On racheta cours devant les châsses qui renfermaient
leurs relique-;, qui furent plarèes dans l'é- leurs reliques. Elles sont honorées chez les
glise de Sainte-Croix- à Coïmbre. Bérard et Grecs le k octobre, et chez les Latins le 14
ses rompagnoMS furent canonisés en 1481 avril.
par le pape Sixte IV. —
16 i.invier. B1':RF0NK (sainl) ,Rerfonius , est honoré
liRUCAiUK (sainl), lierclinrius , abbé .'e chez les Abyssins le 27 février.
Haulvillers en Cliampaiioe. né vers l'an 636. BEHGIS ou BÉRÉGisK (sainl), fSeref/isus
d'une famille illus're di- 1' \quit.iinf l'ut placé , fondateur et premier abbé du monastère de
sons 11 conduite de saint Nivard, arclie\ èque Saint-Hubert dans les Aidennes, naquit vers
de lUinis, qui le fit é e\er dans 1rs l'itres et le milieu du vu' siècle dans celle partie de
dans Son "oùt pour la vie rL'Iigieuse
la piété. l'Austrasie qui porta depuis le non de Lor-
au monastère de Luxeuil,
le porta à se retirer raine fat élevé dans le monastère de Saint-
,

alors gouverné pir saint Walberl, et il s'y Trou, où il prit l'habit religieux. Ayant été
fil remarquer par son humilité et son obéis- élevé au sacerdoce, il fut quelque lemps le
sanie. Etant revenu à Reims il détermina . confesseur de Pépin d'Héristal, qui l'aida par
saint Nivard à fonder le monastère de Haut- ses libéralités à fonder un monastère dans la
habiter avec qiiebiues re-
villit'rs, qu'il alla forêt (les Ardenues. fiergis prit le gouverne-
ligieux. Le saint archevêque était leur abbé, ment de la communauté qu'il y avait fondée
lîercaircfonda lui-même dans la forêt de et mourut sur la fin du vu'^ siècle. — 2 et 3
Der, deux monastères celui de Puisye ou
, octobre.
Moutiérender pour des hommes et celui de , BEKIKERT (sainl). Rerike.rlun , solitaire
Pellemouticr pour des filles. Il les enrichil en Irlande, honoré li- 16 décembre.
est
de reliques qu'il avait rapportées de Rome RÉIULLE (saint), Berilliis, évéque de Ca-
et de Jérusalem, où il avait été en pMeri- lane en Sicilï, fut ordonné par sainl Pierre.
nage. Il donna à cidui de Mouliérender, dans Il mourut rn paix dans une grande vieillesse,

lequel il se relira, plusieurs terres dont il après avoir converti un grand nombre d'in-
avait hérité de sa famil e. Il mourut vic- fidèles. — 21 mars.
time de son zèle pour la sanctification de ses HEKMOND Veremundus, frère de
(sainl) ,

religieux. Un moine, nommé Daguin, outré saint Aymé, fonda aveclui le monastère de
d'une correction que Bercaire lui avait Saiiil-\'iclor de Mé la, pour des religieuses. Il
infligée, alla, pendant la nuit, le percer mourut vers l'an 800, etilful enterréà Méda,
d'un coup de couteau. L'assassin ayant à côté l'e son frère. Leurs corps furent visi-
été amené devant lui pour qu'il décidât lui- tés en 1581 par saint Charles Rorromée et
, ,

même du châtiment qu'il fallait lui faire su- Frédéric lîorromée, son successeur, en fil la
bir, il se contenta de l'exhorter à la péni- translation l'an 1626 et les plaça sous un
tence, et lui conseilla le pèlerinage de Rome. aulel. Ils sont honorés le 13 février.
Daguin sortit du cloître et on ne le revit , BERMOND (sainl) abbé de Sainte-Marie ,

plus. Quant à saint Bercaire, il ne survécut d'Yrache, mourut eu 10'J2 e' il est honoVe ,

que deux jours à sa blessure et mourut le , en Navarre le 8 mars.


'27 ou le 28 mars 696, âgé d'environ soixante BERNARD DE .MENTHON (saint), archi-
ans. Ses reliques , après diverses transla- diacre d'AosIe, et fondateur des hospices du
tions, furent apportées à Mouliérender. — Grand et du l'élit Saint-Bernard sortait ,

'Ht mars et 16 octobre. d'une illustre famille de Savoie et naquit au


ItERGAM (sainl), Bertichnmus, évêque des ci'âleau de Menllioii prés d'Annecy, l'an ,

Orcades fiorissait dans la première partie


, 923. Il montra, dès son enrince, d'Iieureu-
du ix^ siècle, et mourut l'an 8V0. Il est ho- ses ili-posilionspour la piélé el les lettres.
noré à Ouircouaille en Ecosse, le 6 avril. Lorsqu'il fut en âge de se iparier, il refusa
RI'^UENt'iER (sainl) , Berenf/nnuii moine , un parti avarla^eux qui- son père lui pro-i
de Sainl- PaponI, est honoré le 26 mai. )H»saM , et s'enfuit serrètenienl pi'ndaat
BÈKÉNIGÈ (sainte) ,
viery:e et luarlyrc ,
qu'un Liisait liS prepaïaiil's de son mariage,
103 DER 6ER ;û4
H se mil sdus fa conduite de Pierre, archl- tique avec quciqucs solitaires, reçut au le
dincre d'Aoste sous lequel il se pcrfeclionna nombre d(î ses disciples. Heruard, qui, pour
dans la srirnce religieuse et d<Tii< les «lutres ne pas être reconnu , avait pris le nom de
Bcicnrcs néressaires à l'éiat rcclésiaslique, Guillaume, les surpassa hienlôt par ses aus
vers lequel le porliiil sa voealion. Ayant clé tentes ; il pri.sit sans cesse el méditait cun-
admis aux ordres sacrés, révè(|iie d'AosIc le linuelleuienl la loi de Dieu. Les moines de
fil son (li.iere en 'JdO. cl licnnrd remplit Sai: t-Savin, (|ni rav.iienl clicrclié partout,
avec un zèle el une capaciié temariiualilcs le découvrirent enfin au bout de trois ans.
les devoirs allai liés à celle rli.iri;e. Il exerça, .Alors alla se cacher d.iiis l'île de
licrii.ird
pcndaiil V2 ans, les futHlinns de missiuii- Cli.iusséc, près(h; Coulances, où Pierre des
«laire dans les conirccs voisines, cmplo>ant litoiles trouver; il loi apprit i|ue Us
lut le
la prière cl le jeûne pour allirer les gràics moines de Saint-Savin avaient eu un autre
du ciel sur les travaux aposloiitines .lux- abbé et le ramena dans la solitude de Craon.
quels il se livra dans l(S diocèses d'An le, de HaiiiaiiM, abbé de Saint-C> prien, usa d'une
Sien, (le Gené\e, de 'l'arenla se, do Milan et rose innoi'( nie pour l(! f.iire revenir dans
de Novaric, d'où il lianml la snpi rsliiion cl son mon;islère, el la communauté le reçut
rijjiioraiice, el donl il vint à huni de réfor- comme un saint: on lui ^ta ses haillons el
mer les Il renversa
uKiMiis. une fameuse on lui coupa barbe. Uainauld, qui aiail
11
idole Jupilc, qui élaii sur une liante
(le le [irojel d'en l.iiresonsuccesseur, lui fil dé-
montagne t[u Valais, et ruina le crédit des fendre ]iar l'évéque de Poitiers, d'abamlonr
prêtres de celte idole, en niontranl qu'ils se ncr, dans la si.ilc, son monastère. 11 lot élu,
plaçaient dans nn(! colonne creuse pour ren- en elîil, après la mort de Riinauld mais il ;

dre leurs prétendus orac'es. Touché des s'éloa de grandes difficultés au sujet de
dangers auxquels les pèlerins Irançais et celle élection. Les moines de Cluny préten-
allemands étaient exposés en allant à Home dirent que le monastère de Sainl-t^jpriuQ
pour rendie leurs pieux lionimagcs aux était de leur dépendance, et obtinrent du
tombeaux des saints apôlres, il fonda, pour pape Pasciial II des lettres qui inteniisaiont
eux deux hospices, dits, de son nom, le Grand a Bernard toutes fonctions, s'il rclusait de
el le l'clil J»ainl-Iîernard, qu'il fit des'.ervir se soumetlro à Cluny. Bernard se déniil de
par des Chanoines réguliers de Sainl-Au- s.T dij;nilé pour aller se joindre à Hobert
guslin. II lut leur premier prévint ou su[)é- d'Arbiisselles et Vital de Morlain, qui fai-
rieur. A[)rès être allô à Home pour obtenir sai' i»i des n.issions apostoliques dans le
la confirmation de son institut, il revint cul- Maine ; il |)técha avec zèle contre l'incon-
tiver les heureux fruils qu'avaient fait naî- tinence des prêtres et en convertit plu-
tre SCS Miissions, et mourut à Novarre en sieurs. Cependant les moines de Saiiit-(]y-
1008 âgé de 85 ans. Ses éminenîes verlus et prien, munis des lettres de l'évéque de Poi-
sa sainteté le firent canoniser, l'a iiiée sui- tiers vinrent le conjurer d'aller à Rome plai-
vante. L'élablisscmenl qu'il fonda el qui der leur cause et la sienne il se rendil à
:

subsiste encoïc de nos jours, el qui a con- leurs vcrux, fil le voyage de Rome, moulé
servé son esprit primitif, a tendu d'imn:cu- sur un âne, cl obtint du pape la permission
ses services h l'humaniié. Il n'e^l persosine de reîoiirner dans son abbaye, où de nou-
qui n'ait entendu parler des r(lij;ieux du velles diKicultés, qu'il n'a\ail pas prévues,
mont Saiiit-Iiernard, qui, secondés par des ratlendaieut encore ce qui le dc( ida à quit-
;

chiens inlelligeiiis, vont au sccuurs des voja- ter, pour toujours, le monaslère cl à retour-
geuis égarés, Iran is parle fioid ou enliïn- ner dans .sou île de l;i Chaussée. Rotrou,
cés dans les neiges. —
lojoiii. comte du Perche, lui abandonna une partie
BKIîNAUD (saint), coiifisseur dans la de la forci de Tiron, et Bernard y fonda un
Campagne de Rome, mourut à Serpino dans mon.istère qui fut bienlôl peuple de nom-
l'Ahruzze, vers la fin du xi"" siècle. Ik oc- — breux disciples ; la remière messe y lut
|

lobre. célébrée par Yves, évêque de t^harlres, le


lŒUNARD ( saint ). évciiue t'e Carinola, jour de Pâques de l'année 1109. Louis le
dans la terre de l.ahour, el confesseur, (loris- tjros, roi de France, Henri 1", roi u'Angle-
sail au comnienecmenl du xir siècle et tcrre, el David, roi d'Ecosse, firent de grandes
mourut l'an 1109. Il est honoré à Capouc oii libéralités au monaslère de'l'iron,où e saint
il mourut et où l'on garde son corps. — 12 passa le restede sa vie dans un calme el
mars. une tranquillité dont il était prive depuis
liEHNAUD premier abbé de Ti-
(saint) longtemps. 11 mourut le 1i avril 1117 âgé
,

ron, naquit dans lePonlhieu, vers l'an 104G. d'eniiruu 70 ans. li avril.—
11 quitta sa l.imille et son pays pour se reti- REKNAUD (saint) , évêque de Parme el
rer au nionaslèrc de S.iint-t^yprien, dans le cardinal, ne ù Florence, après le milieu du
Poitou, où il fil ses vœux. Ses éminenics XI' siècle, entra dans l'ordre dcA'allonibieuso
Kerlus et son mérite portèrcnl les religieux et fit profession dans le monaslère de Saint-
du monastère d- S;iint-Savin à l'élire pour Salvi fondé un siècle auparavant par salut
,

leur abbé mais il prit la fuiie pour se


, Jean Gualbert. Ses verlus el son mérite le
soustraire à celte dignité, cl élanl aile trou- firent connaître au dehors. Le pape Urbain II
Ter un saint ermilc, nommé Pierre des Etoi- le tira de son cloître pour le décorer de la
les, celui-ci le conduisit dais la forêt de pourpre romaine el le taire légal du s.iinl-
Craon en Anjou, où le bienheureux Hubert sicge. Se trouvant à Parme pendant ^^u^> le
d'Arbristelles, qui y luenail la vie anachuré- siéae de celte ville élail vacaul , il fut élu
105 BER fiER i06
évoque d'une voix unanime et il gouverna , venir des pièges surtout de la part de îes
,

ce diocèse avec beaucoup de zèle et de piélé. aoiis.qui cherchaient à l'associer à lenrs par-
Il mourut l'nn 1133. —
4 décembre. ties de plaisir. 11 fixa des regards de
curio-
BEHNAlîD (saint), abbé de Cliiirvaux et sité sur une personne du sexe ; mais s'étaut
docteur i!e rK}»lise naciuil en 1091 au iliâ-
, aperçu que 'était une lenlation pour s'en
l
,

(6(111 de Fontaine, prés do Dijon. H cmI pour punir, il s'enfouça jusqu'au cnu dans un ,

père le l)ioiih('uroux Tcrclin, scigiicurdu lii'u» étaii^' iloiil le lu cxUémemeiit fr-'ide


éieignit
et pour mère \:\ bicnbcuriHisi' Aiiv, (ille de en lui le feu de la coiicnpiscenee. Une autre
Berii.ird, seigneur de Monlliaid, cl alliée aux fois, une femme de mauvaise vie eul l'impu-
durs de Bourgogne. Olle-ri à la iiais^aucc, deiiie de venir lui fiire des propositions qui
di' Heruard, ne se cciuti'iila pas de roflrir à le révoU'rent: il h issa aussitôt <le s.i cham-
<

Dieu, coiiune elle avait tai( dc! ses aiitr.'s ou- bre la iiiJillieureuse qui fit obligée de pren-
faiit^, mais elle le loi consacra spéciuleniont. dre la fuile. liernard, com|)reuaiil par là com-
Di'pujs celle consécra'ioii, qui eut lieu à l'é- bien il s rail exposé dans le monde résolut ,

glise, elle ne le rcgarila plus que couiiiie ap- de le quiticr et de se retirer dans un monas-
parleiiant exflusi\cnirnt au Scigurur, et ne tère ; mais comme il lui resiail encore quel-
né;;ligeo rii'u pour que sou édiicaiion \i- n-n- ques irrésidulions, il ;illa trouver se< frères
dil (ligucMPcIre .iduiis plus lard au service des qui éiaienl avec lu duc de nomgogue, Hugues
auiels. C'est dans celle vue ((U elle r<Mivi'ya le Pacili ue au siège du cliàleau de Gran-
,

chez les Clianoines Héguliers de Chàtilion- çay. Ses perplexités ayant augmenté sur la
8ur-Seine , pour y suivre un cours de tlu'O- roule, il entra dans une église, où il pria
logie cl d'I'.criture siinie. Coinuu! il était Dieu avec larmes de lui faire connaître sa
douc' d'un esprit vil' et pénétrant, ses progrès volonté el île lui donner le courage de la sui-
furent si rapides et si éi.onuants pour son vre. Sa prière Unie, il se sentit fortement ex-
âge, que ses niaitres en étaient dans l'admi- cité à embrasser l'iiistilul des moines de
Cî-
ralion; niais s'il profilait hcaucoup de leurs teaiix. Il trouva do grindes oppositions dans
leçons , il profitait encore davanlagi- des le^ sa famille; mais il plaida si bien sa cause que
cous de la grâce qui parlait à sou cœur. Dès quatre de ses frères, qui l'avaient désap-
ses plus jeunes années , il aimait la solitude prouvé d'abord, imilèreut son exemple, ainsi
et le recueillement : il se moulrait doux , af- queGaudri, seigneur de Touillon son on- ,

fable complaisant envers tout le inonde, cle. Hugues de Mà« o


, qui fonda depuis lo
, i

d'une modestie extraordinaire, plein de ch;i- rnonasière de Ponligui et mourut evéque


rilé pour Ifs pauvres, au poinl de leur d >n- d'Auxeire, n'eut ]-.as plutôt appris la résolu-
iier lout l'argent qu'il rcci'v^iit de ses pa^- tion de Bernard qu'il en ressentit une vive
rents ;pénétré d'horreur pour le péclié , ce douleur, el la pensée qu'il allait èlre séparé
qui lui fi'.isait sans cesse demander à Dieu , pour toiijouis du plus leiidro de ses amis
,
dans ses prières, la grâce de ne jamais souil- lui faisait verser des larmes. Ils eurent
en-
ler son innocence baplismale. Une nuit de .semble deux enlrevue, à la suite desi|iielles
Noël qu'il altciidait à l'égli-e le commencc- Hui^ues suivit Bernard dans sa retraite. Ils
nienl de l'olfice, il s'endormit, et pfiidant son se réunirent tous dans une maison de Cliâ-
sommeil, il eut une vision, dans laquelle l'en- lilloii et
y p issèrent six moi?, pour arranger
fant Jésus lui apparut. Sa beauté toute divine leurs alîaires et pour se préparer, par divers
le charma lellemenl, que, depuis ce jour, il se exercices de pieté, à leur cunsécralioii au
senlii euflammé de la plus lendre dévotion service de Dieu. Ensuite ils se rendirent au
pour le niysière du A'erlie inc.irné, el toutes château de Fontaine pour dire adieu à leur
les l'ois qu'il avait occasion d'en parler, c'é- père et pour recevoir sa bénédiction, ne lais-
tait toujours avec tant d'onction et de piélé , sant p.ur consoler sa vieillesse, que Nivard,
qu'il semblait se surpasser lui-même. Sou le (ilus jeune de ses lils. Celui-ci étant alors
amour pour la chasteté le faisait veiller al- à jouer avec d'autres enfants de sou Age,
tcnlivement sur ses sens. 11 réprimait avec Gui, l'aîné des frères, lui dit Adieu mon : ,(
,

tant dé soin tout ce qui aurait pu a.luiuer eu petit frère Nivard; vous aurez seul nos biens
lu'i le feu des jassioiis qu'on eût dit iiu'il
, el nus terres.— (Juoi répondit l'enfaiil, avec
!

n'avait point de corps tant il avait parfaile-


, une sagesse au-dessus de sou âge, vous pre-
meiit soumis la chair à l'esiiril. II n'avait nez le ciel pour vous, el vous me laissez la
que di\-iieuf ans lorsqu'il perdit sa >er- terre? Le partage esl trop inégal.» (Juel(|iics
lueuse mère, el comme. il élait de retour à années après il quiHa aussi le siècle cl alla
,

Fontaine, après avoirtermiué àChâlil oiisun repjindre ses frères. Bernard avec les gen- ,

tours d'études , il se trouvait maître de sus tilshommes au nombre de (rente ([u'il .ivait
nctions, parce que son père, occupé de ses gagii s à Dieu, arriva à Cîieaux en 1113. Ce
aflaires el obligé d'être a l'anuée , ne pou- moiiaslère fondé depuis quinze ans, était
,

vait veiller sur sa conduite. Bernard parut alors gouverne par sai.it Eiieiiue. La sainle
dans le monde avec tout te qu il faut pour être colonie sv! (irosieriia à la poi ti; et dem.mda
bien reçu :sa jeunesse, sa naissante, un es- d'elleadmise dans la communauté. Etienne,
prit vil et cultive, une prudence peu com- Voyant li ferveur des posiul.iuis les reçut ,

uiune, une modestie iiaUiielle, des manières avec joie et leur douiia l'Iialiil. S.iint Ber-
agié;il.les , un taraelère doux et complai- nard, qui avaitalius près de vingt-trois ans,
sant , u;ie conver-alion S| iiiluelle , lui ga- éiail venu à Citeaux dans le dessein d'ou-
gnaient les cœurs de lousceux qu il fréquen- blier les hommes de vivre igiioié et de no
,

tait. Mais tous ces avantages pouvaient dc- plus s'occuper que de Dieu. Il se demauJait
407 BER BER W8
souvent à l'exemple de sainl ArsOnc
, : Ber- cisscmenl, à moins qu'il n'y fut forcé par sc^
nard , Bernard pour(iuoi cs-(u venu
,
ici? Il supérieurs , qui connaissaient son état el ,

praliiinait ;il(>rs lui-même en qu'il avait cou- même alors il se f lisait scrupule de manger
lum'- (le dire plus lard à ceux qui venaient un poiapn aux lierhes , assaisonné d'huile el
se melire sous sa rondiiiie à Clairvaux Si : de miel donnant poiT raison que si un
,

vous vouiez vivre dans celle maison, il faut moine pen-ait à ses oliligalions il ne man-
que vous quillioz vos corps; il n'enli e ici que gérait pas un -eul moicenu de pain sans Tar-
des espi ils. Il mourir à lui-
s'apiiliquail à roser de ses larmes. Nos p^res, disnil-il, bâ-
niéme en loules choses , el la pralique de la lissaient leurs monastères dans des lieux
mortincation devint comme rialurcllc. Son
lui hutnidcs et malsains, afin que les moines ,
âme élail tellement absorbée en Dieu qu'il , étant souvent malades, eussent toujours ile-
semlilait ne pas s'apercevoir de ce ()ui se vaut les yeux l'ima^re et la crainte de la
pjissait autour (le lui ; ainsi , après une an- mort. Kn eiïet les an;iennes maioiis reli-
,

née <le novi( iai, il ne savait pas comment le (tieuses étaient ordinairement situées au mi-
haut 'lu dortoir était fait, ni combien il y lieu de< déserts sur des rochers arides ou
,

avait de fcnéres à l'un des bouts de l'église. dans des vallées marécageuses: mais les nioi-
II tomba lonti fois dans deux fautes une : nés, par leur industri". desséchèrent les ma-
fois il (unit sept iisaiimes qu'il avait coutume rais et convertirent en j irdins ou en prairies
de réciter tons les jours pour le rci'os de des lieux (lu'on avait crus jusqu'alors inha-
l'âo e de sa méri'. Sainl litienne, à qui Dieu bitahles. Ifernard (iuoi(]ue ami de la pau-
,

avait ré>éb' cette omission lui dit le lenile- , vrelé, l'était aussi d<! la propreté, el reg.îr-
main :« Frère lîernard qui cbargeâtes> oiis ,
dait le déf.iul contraire a celle dernière
hier (le réciter pour \ous les sept psaumes?» vertu comme un effet de la ])aresse ou de
Le noiicc, surpris que l'on connût ce qu'il l'affectation. M élail si mortillé (pTil ne fai-
n'avait découvirt à personne, fut pénétré de sait aucune attention à ce qu'on lui servait
confiisie.n, el se jeianl aux pi d> tic l'abbé, à table, et qu'il semblait avoir perdu le sens
il avoua .saen diinamla pirdoii. Une
lau'e et du coût ainsi il prenait souvent un liquide
:

aulre fuis, des sec liers de ses parents étant pour un autre, et il lui. arriva une fois de
vei>us le voir, il obiiiit la permission de s'en- boire de l'huile pour de l'eau sans s'en aper-
trctenir avec eux . el prit iro,» (k* plaisir à ccvoir. Sa principale nourriture se compo-
ontendre questions el les r.fiouses qu'ils
les sait de pain bis lrem[)é dans de l'eau chaude,
lui faisaient nrais ensuite il s'aperçut de sa
; La contem{dati 'U faisait ses délices; le temps
faute, par la sécheresse où sou c(Eirr se qu'il consacrait à ce saint exercice lui pa-
trouva et pour s'en punir, il pria longtemps
; raissait toujours tro|) court, et il se levait
prosterne devant l'autel il n'y eut que le : même au milieu des comp ignies qu'il était
relour des consolations spiriinelb^s qui fil obligé d'avoir; cependant il prenait pari à la
cesser ses larmes cl ses gémissements , el conversation par des paroles propres à cdi-
dcpuis, il ne tomba plus dans de scmlilables fier le prochain el adaptées au caractère de
fautes. Le lemps de son noviciat expiré, il ceux qui l'éroutaieiit. Quoique ses écrits
fit profession enire !es miins de saint Etienne soient pleins d'onction , ils ne peuvent ren-
avec ses cornpi^uons. Sou sacrifice lui attira dre la grâce el le feu de ce qu'il exposait de
les grâces les |)lus abondante et il montra . vive voix ses citations de ll-'criture sainte
:

une rer\( ur ad.i iralilc dans l'accompli-se- étaient si bien amenées et si heureuses ,
ment (le l(lu^ ses devoirs. Comme sa saute rie qu'on les aurait crues dictées par l'Espril-
lui p< rmctiait pas de l'aire la moisson avec Saint lui-même. Hiigues, comte de Troyes ,
les autres frères, son supéiieur lui imposa ayant ofTert à saint Elienne un emplacement
une antre sorte dp travarl mais il demanda ; pour bâtir un monasière , le sainl abbé de
au Seigneur' la gràc de [-ouvoii- suivre la Cilcaux voyant les progrès merveilleux que
commonauté, et ri l'olilinl. Il ne perdart ja- lieruard avait faits dans la vie spiriiuelle. et
mais Dieu de vue pemianl lis travaux les connaissant sa capacité dans les affaires le ,

plus (.iligaiiis, et il disait quelquefois (|ue les chargea de la fondation el le fit partir avec
meilleuts maîtres pour donner l'intelligence ses frères el quelques autres religieux au
de VK rilure, éiaient les hêlres et les chênes nombre de douze et l'établit leur abbé. Ils
,

des loréts. Lu elTet cette science spirituelle


, sortirent de Citeaux en procession et clian-
qui le rendit l'oiade de l'Ivglise fut en lui , tant des psaumes. Ils s'arrêtèrent dans une
un don de l'Esi rit-Saint qui fut accordé à sa forêt qui servait de retraite à un grand nom-
purcti' angélique et à son amour pour la bre de voleurs ce lieu désert, situé au dio-
:

prière. (Uioique sou visage fût pâle et exié- cése de Langres, s'a|)pel ait la Viitlée d'Absin-
nué par le s jeûnes el que tout sou corps , ihe. Aidés par l'évêque de Cbâlous et les ha-
laiss'ât paraître des niar()ues visibles de ses bitanis du pays, ils y bâtirent, en 11 13, de
austeriiés sa figure porlail l'empreinte de
, petites cellules. Dans les (ommencements, ils
la paix el de la sérénité, et l'on remarquait se trouvèrent souvent réduits à manquer des
eu lui (|uel(iui' chose de divin ()ui gagnait choses les plus nécessaires; mais toujours la
fous le-> cdMirs. Son régime austère avait tel- Providence vint à leur secours d'une ma-
leinent der.ingé sou estomac, qu'il ne pou- nièrc? subite et inattendue, ce qui fournissait
vait su(iporUr aucune nourriture solide, et à Bernard l'occasion de les exhorter à met-
<iue prcMine toujours il éprouvait (|uelque Ire leur confiance en Dieu. Animés |iar les
infirniiie corporelle; mais il soulîrail sans exemples et les dis^cours de leur chef, ils
i>Trler de ses maux cl n'usait d'aucun adou- trouvaient du plaisir dans la pauvreté la
,

i09 BER BEK HO


plus i-xlréme et dans les pratiques les plus au diocèse de Châlons, celui de Fonlen.iy au
pénibles de la pénitence. Le pain dont ils se diocèse d'Autun, el celui de Taronea en Por-
nourrissaient était ordinairement d'orge de , tugal en 1121
: , il fonda l'.ilihiiye de Foigni
millet ou de veste, ol leur potapie était f.iit sou- au diocèse de Laon. C'est vers le même temps
vent du feuilles de liélre. D'abord le saint se qu'il opéra son |)remier miracle, et voici
montra très-sévère sur les plus petites trans- quelle en fut l'occasion Joubert de la Fcrté,
:

gressions de la règle et comme il n'avait ; son parent, était depuis trois jours sans con-
pas assez égard à la faiblesse humaine, quel- naissance, par suite d'une maladie qui ne lui
ques religieux. très-ferviMils d'ailleurs, com- laissait plus qu'un souille de vie. Sa famille,
mençaient à tomber dans le découragement : désolée de voir un homme dont la conduite
il reconnut la faute que sa rigidité lui avait n'avait pas élé cbrctieniie, sur le point do
fait commettre et pour s'en punir, il garda
, mourir sans avoir nçu les sacrements de
nn long silence mais ayant eu une vision
; , l'iiglise, envoya chercher Bernard, qui pro-
il reprit ses fonctions et prèclia d'uni" ma- mit de lui obtenir la grâce de se réconcilier
nière admirable. De toutes parts on parlait avec Dieu, lîauilri, son oncle, et Gérard, sou
avec clonnement de la sainteté de Bernard, frère, le rrpriient d'avoir fait une telle pro-
et son abbaje, qui prit le n.nn de Clairvaux, messe (ju'ils regardaient comme téméraire ;

devint si célèbre , qu'on y compta jusqu'à mais le saint, inspiré d'en haut , loin de re-
cent trente religieux. Il tombi dangereuse- venir sur ce qu'il avait dit, leur reprocha
ment malade sur la fin de l'année 111 ; ce > leur peu do loi , el ayant offert le saint sa-
qu'on attribuai ses austérités, qui étaient crifice pour le malade celui-ci reprit con-
,

poussées si loin qu'il sortait souvent du ré- naissance, se confessa, reçut les sacrements
fecloiic sans avoir rien mangé et qu'il ne ,
et mourut dans de vifs siutiments de piété.
dormait presque pas la nuit. Ciuillaume de Saint Bernard cul diverses visions relatives
Ciiampeau\, évéquede Cliâlons-sur-Main- à des âmes détenues en purgatoire. 11 déli-
craignant qu'il ne ménageât pas assez sa vra aussi d'une manière miraculeuse l'église
santé se lit nommei-, par le chapitre tenu à
, du monastère dit Foigni d'une muliilude in-
Citeaux, supérieur de Clairvaux pour un an, croyable de moucherons qui l'infestait. L'c-
et loger Bernard dans une petite maison
fit véque de Paris l'ayant invité à venir dans
située hors de l'enceinte du monastère, avec celle ville, il fit le voyage en 1122 et y donna

défense de suivre la règle pour le boire et le des instructions religieuses aux jeunes clercs
manger, et le déchargea entièrement du soin que l'on disposait aux ordres sacres. Plu-
de la communauté. Le saint abbé se soumit, sieurs d'entre eux furent si touchés de ses
recevant avec une parfaite indifférence, des discours, qu'ils le suivirent à Clairvaux et
mains du médecin tout ce que celui-ci ju-
, se placèrent sous sa conduite. Quelques sei-
geait convenable à sa situation. C'est alors gneurs allemands étant venus vers le même
qu'il fut visité par Guillaume, abbé de Saint- temps visiter l'abbaye , ils l'urenl lellemenl
'fhierri, qui donne à ce sujet une description édifiés de la ferveur el du recueillement des
de Clairvaux et dit que le pain des moines
, moines, qu'après s'être déjà mis en route
semblait être de terre, et que leurs autres pour leur pays , ils retournèrent sur leurs
aliments n'avaient de goût qu'autant qu'une pas, et prièrent le saint abbé de leur don-
faim extrême ou l'amour de Dieu pouvait ner l'habit. Leur conversion fut d'autant
leur en donner, et que cependant les reli- plus admirable, qu'ils avaient été jusque-là
gieux les trouvaient encoie trop délicats. remplis de l'esprit du monde et passionnés
Au bout d'un an la santé de Bernard étant
, pour les extravagances de la chevalerie.
parfaitement rétablie, il repnt le gouverne- Quoique Bernard fiit le préilicateur le plus
ment du monastère et recommeNça ses aus- éloquent de son siècle , et que ses paroles
térités. Teceliu son père alors fort âge ,
, , fussent si affectueuses et si persuasives ,
vint se mettre sous sa conduite, et ajjrôs qu'elles enflammaient les cœurs les plus gla-
avoir reçu de ses mains l'habit monaslii|ue, cés, il se croyait, par humilité, indigne d'an-
il mourut bientôt après de la mort des jus- noncer la parole de Dieu ; mais l'ardeur de
tes. Bernar<l revenu de sa première sévé-
, son zèle et de sa charité ne lui pcruiettaii pas
rité, suivait la maxime si souvent répétée de garder le silence auquel il aurait bien
dans ses ouvrages, qu'un supérieur doit plu- voulu se condamner.
tôt gouverner en père que commander en L'humilité, qui préserve de l'orgueil el de
maître s'il reprenait quelque moine tiède,
: la présomption, préserve aussi de là pusilla-
ou qu'il lui imposât une pénitence, il le fai- nimité el du découragement. Delà ce courage
sait de manière à montrer qu'il en souffrait invincible, cette grandeur d'âme, celte ferme
plus que le coupable. Dans ses exhortations, confiance en Dieu que nous admirons dans
il se ciiraparc^ à une mère et donne à ses , la conduite cl les écrits de saint Ber-
disciples les noms les plus tendres. Ceux qui nard, et dont il donna des preuves éclatan-
avaient d'abord été ti.'ntés de décourage- tes dans une infinité de circonstances. Que
ment reprirent confiance le nombre de : n'aurions-nous pas à ilire aussi de ses autres
ceux que son gouvernement tout paternel vertus, el surtout de soi» esprit de prière el
attirait à Clairvaux allait toujours crois- de recueillement? Dans un de ses voyages,
sant, et l'on vil jusqu'à sept cents moines ayant marché tout le jour le long du 1 le de
obéir au moindre signe de sa volonté, comme Lausanne, le soir, ses comjiagnons parlèrent
s'il eût été un ange envoyé du ciel. En 1118, de ce lac couKne d'une curiosilé remarqua-
il fonda le utonastère des Xrois-FoDlaiues ble il parut loul surpris el dit qu'il ne s"é-
;
m BCft n^ iife

mil pns opiTçu i»ti'il y en cûl sur leur rotiie. cunifiieune des principales lumières de la
— lin iiutre jour, nyanl cmprunlé le rlicval rhrélienlé on peut dire de lui que da
:

SCS iiiiiis, se roiulil à l;i (îrjinde loiiil de sa. cellule il gouvernail en ({uilquo
rt'uii (le il

Chiirireiisc pour y fiiic iiik- vigile à fiiii- sorte le monile poliliqu- el religieux, et il
pn(>s, qui vi\ cl.iil prieur, cl ;ivcc. nui il cl.iit n'en était (|Ul> plus liuinblc cl plus rcriieilll.
inlimcmonllii'. «luijçncs lui voyant une belle Une dispute qui s'ét;iil élevée entre l'arche-
brille, lui en lil la rrii.arquc. Ueriiard réponilil vêque de Keims ei les liabitant-i di' celle vill»,

avec siuiplirilé qu'il n'.nail f.iil aUenlion ni lui l'ournitpremière ori asion d'exercer
l.i

h la selle, ni à la luide de sou cliev.il :laiil sou zèle au delior:. il récomilia le pasteur
:

les olijels extérieurs liiis.iiei.l peu d'impres- el le troupeau. Il em,i|iivait toute S'iii in-

sion sur un ospril enlièremeul alisorlié dans fluence pour empéilier qu'on élevât des su-
1,1 ronlem|)lntion des rhoses invisiltles Ou jets indignes à l'épiscopal et aux autres di-
voit, p;ir se>* ci r.ls. qu'il (Mail ponéiré iTiine
gnités ecclcsiasliqiies, ce qui lui suscita des
lendre dévotion pour la niére île Dieu, l'en- ennemis ((ui se décliaînèrent cdiitri! lui en
ilaiii une de ses missions d'Alleuiaïue. prè-
dis.iut (lu'uii moine dev.iit vivre renrermé
d.iiis son cloîre. A cela il répondait qu'un
cliaiil dans la grande église; de Spire, il lui
«nrriva de répéter par trois lois, avec une moine est sulJal de Jésus-I^liris'., comme les
espèce de ravisscnn lit « O \'iir[;<> Marie,
: antres cliréli ns, cl qu'en couNequence, il est
pleine île, clémeuee, pleine de boulé, plci:.e oblig de délenilrc riioiineiir du sauctuiire
>

de grâce » paroles (]ui furent depuis aj >u-


1
de Dieu, lldecid.i Henri, ari hevéque de Sens,
lées au .S'(i/re, Hiç/iiut. C'est à cause de ce et l'Meiinc, evéque du Paris, à quitter la vie
fait que la coulunie de clianterlous les jours mondaine qu'ils nienaienl à la cour pour
celle anlienne s'élablil dans la calliédrale de s'appliiiuer an gouvernement de leurs dio-
Spire. — lïxcrnpt de ce qu'on appelle esprit cèses, el le célèbre Suger.abbedeSaint-Drii;?,
de corps, il reeevail les rdij^icux d'un au- loi fut redevable, après Dieu, de sa conver-
tre ordre, il permellail au\ siens de passer sion. Premier ministre sous Louiù le Gros,
dans un autre, quand c'était le désir d'une el rcgenl du royaume sous Louis le Jeune,
pUift grande perfection qui les guidait, et il il liui d'une m.iin ferme les rênes de la mo-
lui arriva, plusieurs l'ois, de faire passer à narchie. Sainl Bernard lui reproche, daus
d'autres o rd res des loiida lion s qu'on lui ai'cor- son apologie, sou faste et sa magnilicence';
dail pour le sien. Il relusa les évéeliés de il eut ensuite avec lui des entreliens parlicu'-

Lanvîres et de Cbâlons, ainsi que les aielie- tiers qui le luuclièreiil au point (iii'il ()uitta
vécliés (le Ciéiics, de Milan et de Ueiins. l'en- louies ses places et retourna à son abbaye',
danlunc famine qui désola le pays, eu 1125, où il établit une parfiite régularité, el où 11
il é|)uisa les pruvisions de son mouasiére mourut dans de grands sentiments de piété,
pour secourir les niaiiieureux. Klint tombé en llbâ. On pouirait citrr un grand nonibrc
dangcreuseuienl malade, il perdit connais- de personnages distingués qui lurent coii«-
sance, et on crut qu'il ciait à l'agonie, t^'est vertis par saint Bein.ird. Après la muil du
alors qu'il eut un ravissemenl durant lequel pape lionorius 11, le li février ll^lO, la ma-
il lui sembla voir le démon i|ui l'accusait jorité des cardinaux élut, le même jour, In-
devant le lri>ne de Dieu. Voici ce (|u'il repon- iioceiit II mais la minorité ne voulut pas
;

dait A cliaque cIm;! n'accusai on :« Je me le recouuaitri', et iionima le cardinal Pierre


reconnais indigne de la gloire du ciel, etj'a- de Léon, qui prit le nom d'.\naclet el s'em-
voue (|ue je ne puis l'ohlenir |)ar mes pro- para dis places fortes situé -s dans le voisi-
pres merilis ; mais mon Seigneur la possède nage de Hiime. Innorenl, dont l'élection était
a un douille lilre, par le droit d'Iieritage, caiioni(|ue, fut obligé de s'enfuir à l'ise. Les
comme Mis unique du l'ère éli'ru'l, et par Cïèquesde France tinrent, à ce sujet, un
le mérite de sa passion cumme Sauveur du concile à Elampes el y invitèrent H. rnard.
monde. 11 m'a transpurté le second de ces H paria fortement en faveur d'Innocent, qui
litres, (l c'est en vertu de celle cession que fut reconnu pour p;ipc légitime par le con-
j'espère avec une lerme cunli.iuce, avoir p irl cile, el ensuiie par toute la France. Lt lors-
à la réiicitc céleste. » Le démon disparui que lepape vint dans ce royaume, Bernard
plein de cnnliisioti, et la connaissance revint le sui»ila Chartres, où il trouva lleiiri 1"',
au ser\ ileur de Dieu, (|ni fui liienlol parl'ai- roi d'.Viiglelerre, qui avait d'.ibord incliné en
Icininl guéri. Il ser.nt difiicile de compren- faveur dAnaclet mais, mieux informé des
;

ilie juMiudii il portait l'cspiilde conr>onc- faits, il sui>it l'exemple de la France. Sainl
lii.ii, qui marclie tu.ijuurs à la suite de Tliu- Bernard acconipa;;na Innocent en Allemagne
I. ilile. Il était pénètre de douleur el de con- et assista à laconférence qui eut lieu à Liège
^lisiwn, luisqu'on lui donnait des louanges ;
avec l'empereur Loihaire il sut, par sa pru- ;

I les lui rappelaient, non ce qu il était, mais dence apaiser tes diflercnds qui s'étaient éle-
le qu'il (levait être. Malgré son amour pour vés eiilie le pape et l'empereur, au sujet de
la siiiilude, il était souvent obligé, soil par ^lllve^lilure des évécbés. Il revint en l'raiice

obéissance, soit par le désir de pioeurer la avec le pape ()ui visita Clairvaux, où on le
gloire de Dieu, de sorUr lie son inonaslcre. re(;ut proi essinnnellemenl, mais sans éclat
TaiiliU les princes le faisaient juge de leurs extérieur. Les moines, grossièrement vêtus,
ditTciends, l<iiil(jt les évoques lui cunlia>eiit el précèdes d'une croix de bois, chantaient
les alTaiies les plus inporlanles de leurs m(>de^lemenl le.i louanges du Seigneur, sans
diocèse», el recevaient ses décisions avec lever les yeux pour voir qui eiait auprès
respect, Uulôl les papes le cuuçullakul lieux. Cette modestie ûl pleurer o'admira-
1

il3 BER BF.R 41

pape et plusieurs des assistants, l.e


tiôti 1« juste vengeur de vos crimes, celui dans Ui
pain qu'on lui servit à lable él«il fait de f.i- mains duquel lombern, un jour, votre âme
rine dont on n'avait p;is séparé le son, el le si opiniâtre dans le mal. Aurez-vous la har-

repas consistait on herlu's el en lt'n;iinn's ; diesse de le traiter de la même manière que


Beuli'mciil on un i)lal tle poisso.i à la
servit vous traitez ses serviteurs? » Le duc, inter-
taille (lu ape. L'année snivanlo, sainl Bor-
I
dit, tomba par lerre, et perdit l'usage de la
n.iril accompagna InMocenl en llalie el le parole Bernard le releva el lui dil de sa-
:

réconcilia avec les Ciénois, et avec les habi- luer l'èvèque de Poitiers qui était présent.
laols de qiiel(iues autres villes. Arrivé à Le prince tendit la main à l'évèque, el le
Roiiic.ivec le pape, sur la fin de l'année 11)3, conduisit cl sa place dans l'église, munlranl,
il paiiil pour l'Allemagne au roiiunence- par celle action, qu'il le rétablissait sur son
inent de l'année suitanle, .ilin de travailler siège , [U'iidani que Bernard retournait à
à l'a récoiici!iation de rompereur Lo'h.iii'c el l'aulel pour achever le san ilice. Ay.inl ainsi •

des deux neveux de Henri V, son prédéces- rendu la paix ans églises de Guyenne, il re-
seur. La paix entre ces princes se fit par vint à t^.liirvaux. Guillaume retomba dans
son eiilicmis>, à la diète de lîamberg, au ses anciens crimes el commit de nouvelles
mois (!e mars 1133. i'arloiil ou il passa, violences. Le saint ne l'eut pas plutôt appris
il eonvert.'l plusieurs pécbeiirs, enire autres qu'il lui écrivit une lellre si l'orle el qui fit
Aioïde, saur de l'empereur et duchesse de sur le prince une impression si pro'.onde,
Lorr.iine, qui se livrait depuis longtemps qu'il se converiil celle lois pour ne plus re-
à une conduite scandaleu^e. l^es (rouides tomber. M se déniil de ses lîitats, renonça au
d'Alleniagiu! étant paciliés, il retourna en inonde el passa le reste de sa vie dans les
llalie et assista en 113V au concile de l'ise, où pèlerina^^es el les exercices de la péniienee.
l'antip.ipc elses adhérents lurent excommu- Roger, roi de Sicile el due de Calalire, s'é-
niés. Il se rendit ensuite à Milan pour ré- tanl déclaré le rirotecteur des scliismatiqiies',
comilier celle ville avec le sainl-siége, et le pape fil venir Bernard à Vilerbe en 1137,
les iMilanais renoncèrent au schisme, avec et, après lui ;:Voir donné .ses instructiins, il
U'aulaiil plus de facilité que les luiracles l'envoya vers ce prince, qui resta iallexiblo,
qu'ils vi'yaiinl opérer au sainl le leur fai- parce qu'il voulait se mainlenir dans le du-
saient regariier comme un ange descendu ché de Bénéveiil qu'il avait usurpé. Le saint,
du ciel. 11 revint à Clairvaux la même en le quillaiil, l li prédit qu'il serait iléfail
année , mais il fui obligé d'en sortir par le duc Hanulphe, auquel il était sur le
bientôt après pour faire un voy.ige en point de livrer baiaille el «lui avait une ar-
Itrelagne, el de là en (liivenne. Guillaume mée bien moins nombieuse ((ue celle de Bo-
^'11I, duc de celte dernière province persé- ger. La mort d'AnacIel , arrivée en 1138,
cuiail ceux qui ubèissaienl à Innocent II, contridiia beaucoup à l'extinction du schis-
el avait chassé de leurs sièges les évéques me, et Bernard inlerccda auprès du pape en
de Poitiers et (îe Limoges. Ce prince joignait faveur de ceux qui avaient adhéré à cel anli-
à de L:randes qualités des délauls el des vices pape et au successeur qu'on avail voulu lui
encore plus grands. Sainl B'-rnard se pro- donner. Non moins zélé contre l'hérésie, il
posa de le convertir. Guillaume l'éconla avec altaqua tons les novateurs qui parur<'iit
beaucoup de respect pendant plusieurs jours, de son leniiis, entre autres le fameux Abé-
et parut louche de ses discours, mais il ne lard, qui avail déjà subi une condiimnaiion
se con>erlissail point encore. Bernard re- en 1121, dans le concile de Soissons, pour
doubla ses ellorl*, ses prières el ses larmes son livre île ta Trinité En 1139, Guillaume,
el réussit ei.fin à le faire renoncer au schis- abbé de Saint-Thierry, ayant découvert plu-
me; mais ne pouvant le déi ider <t réliblir sieurs principes erronés dans les ouvrages
sur leurssiéges les prélats qu'il en avait chas- qu'il avait composés depuis, en informa
ses, il eut recour.'» à des armes plus puis- sainl Bernard el Geoffroy, évéque de Char-
santes. Il offrit le saint sacrilice, pendant tres cl légal du sainl-siége. L'abbé de Clair-
que le ducel sa suite se tenaient à la porte vaux écrivit à Abélard, qui, au lieu d'a-
de l'église, ne leur étant pas permis d'y en- vouer ((u'il s'était trompé , ne lui répondit
trer, à cause de l'excommunicalion qu'ils que par des insultes. Bernard dénonça au
avaient encourue par leur schisme. Après pape Innocent il les erreurs donl il s'agis-
la consécration, el lors(|u'on cul donné la sait, et en écrivit à plusieurs évéques de
I>aix qui préi èile la comiiiiininn, le sainl ab- France, qui s'a.sscmlilèrenl à Sens en ll'rO;
bé, porlanl la sainte hoslie sur la patène, il relusa d'abord de se rendre au coiuJe,
quille l'aulel. s'avance vers le duc, les yeux disant que cette affaire regardait les évé-
elincclanls, le visage enflammé el lui dit : ques mais comme Abélard iriompliaii de
;

«Nous avons jusqu'ici employé les prières, et ce refus el que ses partisans publiaient
,

vous les avez mi'[)rlsées. Plusieurs servi- que l'unique raison qui l'empêchait d'y pa-
teurs de Dieu ont joint leurs supplications raître et. lit la crainte de se mesurer avec
aux nôlies, el vous n'y avi'Z eu auciiii égaid. celui qu'il avail accusé, on l'obligea, pour
Ma;s voici le Fils de la N'ierge, le Seigneur faire cesser ces bruits, de venir au con-
et le Chef do celle Eglise que vous persécu- cile. Sa présence rendit Abélard beaucoup
tez qui vient viir, eu personne, si enfin
, pins réserve il ne voulut donner aucune
;

vous VdUS repenlirez. C'esl votre juge el ce- explication, quoiqu'il en eût la liberté et
lui au nom duquel tout genou Déchil au , (jue ses juges 'uii fiissenl favorables mais ;

Ciel, tur la terre et dans les enfers. C'est le a, r^s diverses subtilités, il eu appela au
ilà UFA\ BER 41C

jiare, <( sortit liu rnnrilc ,tvcc ses partisans. nés, dont un grand nombre de frères convers
î.cs évf'qiics cnndaniin^rpnt quatorze propo- pour lesquels le saint abbé avait une ten-
silioiisexirailes de ses onvragos, cl en ("cri- dresse toute particulière. Son plus grand
virrnl à Innocpiil, qui ronfirnia leur se"leiicp, plaisir était de les instruire dans les voies in-
imposa silence à Aliélanl cl ordonna qu'on le lérieures de la perfection. L'un d'eux, nom-
mil en prison. Saint Bernaril, qui ne s'était mé Nicolas, qu'il avait engagé à quitter le
constitué son adver^^airo que par zèle pour monde, él.iil pénétré de douleur de ce qui',
la fui l'arcusail de nier la Trinité avec
,
vivant dans la compagnie des saints, il av. lit
Ariu';, de détruire le mysiè'e de l'Incarna- le cœur si dur et si insensible. Saint Bernard
tion avec Nesloritis, <•! d'anéantir la néces- le consola avec bonté, et ayant prié pour lui,
sité de la iirâcc avec Pelade. Ahélard com- il lui obtint l'esprit de componction dans un
posa son apol(i!»ie, et se proposait d'aller à tel deirré qu'il avait continuellement les yeux
llome; mais ('i\ passant par riuny. Pierre baignés de larmes. Innocent II ayant donné
le \'énéralile, qui en était alors abbé, lui à l'abbé de Clairvaux le monastère des Trois-
per<u.iila de rétracter ce qui avait scandalisé Fontaincs, près de Home, plus connu sous le
dans ouvrafies, et d'attendre l'arrivée de
si's nom (le monastère des saints \iMrent et Anas-
s.:iiil Il le fil, et se réconcilia
IJeritard. avec lase, Bernard y envoya une colonie de reli-
l'alihé de Clairvaux. 11 oluint ensuite du gieux et leur donna pour abbé un de ses
pape la permission de passer le reste de ses moines de Clairvaux, qu'on nommait Bernard
jours à Cluny où il vécut d'une manière édi- de Pise, parce qu'il était natif de celte ville,
(lan'e. Peu de temps après, snint Bernard, homme d'un rare savoir el d'une grande
par ses écrits et par ses démarches, s'opposa vertu, qui fut élu pape en lli5, pour succé-
aii\ ravasies que faisait d;ins l'église de der à Luce 11, et qui prit le nom d Eugène
Dieu Arnaud di- Bresce, (|ui avait été disci- 111. Saint Bernard n'eut pas plutôt appris
file d'Abélard. Loin d'imiter la soumission cette étonnante nouvelle qu'il écrivit aux
cl la pénitence de son niaitre, il soutint ses er- cardinaux ijour les conjurer d'assister le
reurs à main armée, d'abord en France, puis nouveau [lape de leurs conseils. 11 fit plus,
en Italie, prêchant, à d'une bande in-
la télé et composa pour son ancien disciple son
disciplinée, que le pape ne pou-
et le clergé traité de la Considération, dans lequel il lui
vaient posséder des biens temporels, et agis- représente, sans déguisement, les ililTcrents
sant en conséquence de cette doctrine. Gil- devoirs de sa place, lui recommande forte-
bert de la Porée, qui de professeur en théo- ment d'employer tous les jours quelques
logie était devenu évéque de Poitiers, voulut moments à s'examiner lui-même el à des-
soumettre à des raisonnements philoso- cendre dans son cœur, p.irce que la multi-
phiques les mystères de la religion il ensei- ;
tude des affaires l'exposait, plus que tout au-
gnait que la divinité ou la forme par la- tre, à tomber dans l'oubli de lui-même et
quelle Dieu est Dieu, est réellement distin- dans l'insciisibililé. La seule pensée de ce
guée de Dieu; que la sa'.'esse, la justice, et danger, lui disait-il, me fait trembler pour
les autres attributs de la divinité ne sont vous-même, cl si vous ne trembliez pas con-
\)nsre'ellemenl Dieu lui-même que la nature ,
tinuellement pour vous, ce serait une preuve
divine est réellement distinguée des trois per- que votre cœur est déjà endurci. (]et ouvrage
sonnes, etc. On commença l'examen de ses a été estimé singulièrement parla plupart des
erreurs dans une assemblée d'évéques, tenue papes, qui en faisaient le sujet ordinaire de
à Auxerre, en lli7, et continuée à Paris, en leurs lectures, et il pnsse pour le chef-d'œu-
présence du pape Eugène III. Saint Bernard vre de saint Bernard. Louis le Gros, roi de
fut chargé de diriger l'accusation intentée Franco, étant mort, Louis le Jeune son fils
par les deux archidiacres de Poitiers, contre et frère du prince Henri, qui était relisieux
leiir évéque mais comme celui-ci niait avoir
; à Clairvaux, lui avait succédé eu 1137. Il
avancé les propositions qu'on lui attribuait, reçut, quelques années après, des ambassa-
on décida qu'on examinerait ses écrits. L'af- deurs des princes chrétiens de l'Orient, qui
faire fut reprise, l'année suivante, dans le demandaient du secours contre Noradin,
concile do Reims, et Gilbert soutint ouverte- Soudan d'Aiep, qui venait de s'emparer de la
ment les erreurs qu'il avait enseiiinées dans principauté d'Edesse. Le roi leur fil un ac-
ses ouvrages. Le saint abbé de Clairvaux dé- cueil favorable, el le pape Eugène III, étant
montra qu'on ne pouvait admettre de dis- venu en Fraiace en lli", tint plusieurs con-
liiiciion réelle entre la nature et les person- ciles relatifs à cet objet. Louis le .leune de-
nes divines, entre les attributs et la nature, inand.i que l'abbé de Clairvaux fût chargé
que la distinction <iu'il faut admettre entre de prêcher une croisade. Bernard accepta la
les personnes divines n'est que de rela- commission, el il obiinl par ses prédications
tion, etc. Le concile censura quatre proposi- nu succès extraordinaire dans toutes les
tions de Gilbert, qui les condamna lui-même provinces du royau ne. Il parcourut ensuite
et donna sa rétraclalion ce qui lit qu'on
; les principales villes de l'AUemagae, où son
épargna sa [lersonne. Quelques-uns de ses zèle obtint des résultais aussi merveilleux,
disciples ayant continué de défendre ses er- qu'il dut autant à sa réputation de sainieté
reurs, saint Bernard les réfuta avec son élo- (lu'à son éloquence. L'eiiipereiir Conrad lil,
quence et SI solidité ordinaires. La haute traita le saint de la manière la plus honora-
«éputalion de sainieté dont il jouissait atti- ble, et convoqua une grande diète .i Spire
rail un grand nombre de novices à (Clair- où il recul la croix de ses mains. Il voulut
vaux, quirenlVrma jusqu'à .«eut cents moi- aussi l'accompaj^iicr dans plusieurs villes
i\1 nRR HER 418

i]'AIIcnin2;iic ; < r coin-


fui à Coii!>l;mce <iue |
lié ionr lui, il lui reiulii une sanlé pai fdile.
iniiu;;! relli; longue suite de miracles que A l'instant le malcido se lova, se jela aux
f.iinl Bernard opéra sur son passage; à l'.âlo, [licds du saint el les embrassa avec un Iraiis-
il remlilla larolcà un mud. et la vue à un porl impossible à décrire. L'évèque de Tou-
aveugli' : à Slrashour;.', où il célébra la louse, le li gai et le peuple pré( édés du rnira-
niesse dans la cathédrale, il guérit une fille cuié, allèrent à l'église pour remejcier Dieu
paralytique, el rendit le libre usage de ses du prodige qui \eiiaitde s'opérer sous leurs
j.imbes à un boiteux. Le roi de France prit yeux, en opéra de non moins éclatanls à
il

ai.ssi la croix dans une assemblée des prin- Meaux, à Spire, à Francfort,
à Cologne, à
les et desévéquestenue càVézelay en lîourgo- Liège el à la cour de rempereur Conrad. Il
fini' cl suivit en Orient l'empereur li'Allema- gneril, en le Iducbant, un enlanl aveugle et
gne, après avoir établi l'abbé Sugerrégenldu boiteux; il guérit d'autres personnes sans
r(iyaume. Cette expédiliiin, loin d'avoir pro- les toucher et en prononçant (|ueliiues pa-
(luit les heureux résultats qu'on en alten- rôles ou en recitant um;' prière. Tous ces
dail, eui une issue malbeureuse. Le mau- miracles étaient public* les personnes les :

Vais succès de la croisade excita une v.o- j'Ius qualifiée? de l'Fglise (t de l'Etat en fu-
lente tempête contre saint liernard, qui scm- reni tenu ins et confessèrent avecadmiration
blait avoir promis qu'elle réussirait. Il se que la in;iin de Dieu était avec son serviteur,
conlenta de répondre qu'il aviil espéré ijue Uien donc de plus incontestable ()ue leur
la miséricorde divine bénirait une entreprise authenticité. En 1151, Gumard, roi de Sar-
formée pour ia gloire du Seigneur, et (jue daigne, élanl venu visiter l'abbaye de Clair-
Ics croisés devaient s'en picndre à leurs cri- vaux, en lut si édifié qu'il y vint faire pro-
nus de tous les malheurs dont ils se plai- fession l'année suivante. Le pape Kugène
gnaienl. Celle épreuve, qu'il supporta avec 111 était venu aussi en 1147 visiter son an-
patience et liumilité, ne l'empéch pas de i cien maitie, et revoir sa première solilude.
travailler, avec son zèle ordinaire, à la con- Saint liernard avait perdu, en llil, sa sœur
\ersion des pécheurs el dis liéréti(iues. Un Hombéline, que l'Eglise honore d'un culte
moine apostat, nommé lîenii, disciple de public elle avait lait profession en llli ,
;

Pierre de IJruys, avait répandu les erreurs dans un monastère qu'il avait fondé à Bail-
de son maître dans l'Aquitaine el dans le lel ou Juilly, pour des religieuses de son
diocèse ilu Mans, d'où elles pénétrèrent dans ordre. Il la visita lians sa dernière maladie
la Provence et le Languedoc. Ses sectateurs et lui survécut encore douze ans mais sa ;

animaient le peuple par des satires amères santé s'altéra d'une manière notable au
contre le pape, les évêques el le ch rgé. Le commencement de l'année 1153; il perdit
cardinal Alberic, évèque d'Ostie, ayant été tout à lait l'appétit, el il éprouvait fréquem-
envoyé, en qualité de lég.it dans rA(|uilaine ment des faiblesses. 11 y avait longtemps
elle Languedoc, en lUT, pour arrêter les qu il habitait dans le ciel par ses désirs et
progrès du mal, ]iril saint iernard avec lui, qu'il soupirait après le moment où il verrait
persuadé que ce serait le plus sûr moyen la lin son pèlerinage; n)ais il était si
de
de réussir dans sa mission, et il ne fut point humble qu'il attribuait tes sentiments à la
trompé dans son attente. L'abbé de Clair- pusillaniuiité. Les saints disait-il, deman- ,

vaux, par la sainteté de sa vie, par son élo- denl la dissolution de leurs corps, parce
quence cl par plusieurs n)iracles qui confir- qu'ils désirent voir Jésus-Christ; pour moi,
mèreni la doctrine qu'il prêchait, fil rentrer je prie Dieu de me retirer du monde à cause
dans le sein de l'Eglise un giand nombre de ses scandales car j'avoue que je suis
;

d'esprils abusés. Parmi les miracles (jue le vaincu pai' la violence des tenipètes et que
saint opéra dans celle circonstance, nous je ne me sens pas assez de courage pour y
citerons les suivants. Etant à Sarlat, en l'é- résister. Sa maladie ayant beaucoup diiuintie,
rigord, il bénit par le signe de la croix quel- il attribua aux prières de ses religieux cette

ques pains et dit Que ceux d'entre vous


: amélioration de sa santé, el s'en plaignit à
qui sont malades, mangent de ces pains, et eux. Pourquoi, leur disait-il, retenez-vous,
vous connaîtrez quelle est la véritable doc- plus longtemps sur la terre un misérable
trine, ou la nôtre ou celle des héréiiques, pécheur ? vos prières ont empêché l'effet de
Geoffroi, évêque de Chartres, qui craignait mes désiis ayez compassion de moi, cl lais-
;

que le saini ne se fut trop avancé, ajouta : sez-moi aller <à Dieu. Il h ur prédit ensuite
Ceci signifie que ceux qui mangeront avec que ses jours ne se prolongeraient pas au
foi seront guéris, ('e n'esl point là ce que je delà de six mois. Les habitants de Metz,
dis, repril Bernard que ceux qui
: je répète ayant été attaqués el maltraités par des sei-
mangeronl de ces recouvreront la
pains gueurs du voisinage, résolurent d'en tirer
santé, afin que l'on connaisse par là que une vengeance éclalanle. L'archevêque de
nous sommes envoyés par une autorité Trêves, prévoyant qu'il y aurait beaucoup de
qui vient de Dieu, el que nous prêchons sang répandu, se rendit à Clairvaux, el se
sa vérité. Un grand nombre de malades jeta aux pieds du sainl, le priant, de la ma-
furenl guéris comme il l'avait promis.
,
nière la plus pressante, de faire le voyaga
Lorsqu'il logeait chez les Chanoines Uégu- de Metz, afin d'empècJier les deux partis d'en
Hers de Saint - Saturnin à Toulouse, un venir aux mains. Bernard, oubliant ses infir-
de ces Chanoines était réduit à l'extrémité miles, vola où la charité lappclail, et, arriva
par une ui.ibMie qui le tenait immobile dans sur les lieux, il calma la lermenl.ilion des

sou lil. Bernard lui fit une visite, el ayant esprits cl étuuiïa iiliérement cette guerre
t
"9 BER BER i20

iraissanle. A
peine fut-il de retour à Clair- Bertin l'an 1182; il est honoré à Saint-Omer
vaux, que son m.il empira. Il irut de son le 19 avril.
devoir d'user des rctnèilcs roinmuns et indis- liKUNAUD CALVOIN (le bienheureux),
peusiililes <iue lui prescrivaiful les médecins; évèque de Vich en Catalogue, avait été re-
mais il rej<'l;iil ceux qui pl.iieiil extraordi- ligir'ux de l'ordre de Cîteaux. Il mourut en
naires el plus propres à llalter la nature 12i3, et son corps fui inhuuié dans la jjriii-
qu'à procurer la guérison. Sa maladie p;irut cipale église de Solsone, hKiuelle est devenue,
bientôt incuralilc, sou eslotnac étail si fai- dans la suite, ralbédr ah». —
IG octobre.
ble qu'il ne pouvait supporter aucun ali- lUÎHNAUD-PrOLOMÉI-: (saint) ,
institu-
ment, même liquide. Coinint' l'enllure de ses teur des Olivétains, était de rillu>tre famille
jambes el divers autres symptômes présa- des Ploloméi de Sienne, et naquit dans cette
aeaieiit une mort prochaine, il consol.iil ses ville, l'an 1272. Il reçut au baptême le nom
religieux qui fondaient en larmes autour de de Jean, qu'il changea depuis eu celui do
son lit; il leurdisail qu'un serviteur inutile ne Bernard, et fut élevé par Christophe Ptolo-
devait pas occuper une place en vain, et mée son parent. C'était un religieux domi-
qu'un arbre stérile méritait à juste litre nicain rempli de science ei de piété, (]ui fut
d'être arraché. Si, d'un côte, la ebarilé le élevé dans la suite à répi>copat. Bernard lit
portait à souhaiter de rester avec eux jus- de grands pro'^'rès dans les lettres cl la »erlu
qu'à re qu'ils fussent réunis à Dieu avec lui, sous sa conduite, el remplit avec distinction
de l'autre, il désirait ardemment de rejoin- les premières charges dans sa patrie; mais
dre Jésus-Christ. Après les avoir recomman- le danger i!e la vaim; gloire lui inspira la
dés à la divine miséricorde, il se disposa à résoluiion de quitter le monde. Il vendit ses
sa dernière heure par un redoublement de biens, en distribua le prix aux pauvres, et se
componction el d'amour. Il mourut le 20 relira, à l'âge de quarante-un ans, ilaus uii
aoûi 1153, à l'âge de 8oixanle-d<ux ans, el désert, à dix mille de Sienne, où il pratiqua
fut rnlerréà Clairvaux.dont il avait été abbé des austérités incroyables, et soutint , avec
pendant tnnte-huil ans. Alexandre III le «me constance béroùiue, les assau's violents
mit soleuneilement au nombre des saints en qui lui lurent livrés pnr rennemi du salut.
11C3, douze ans après sa moi t. Sun corps Quelques personnes s'étaiU jointes à lui, le
fui levé de terre pour la première fois, lors pape Jean XXII, qui fai.ait sa rési.lence à
de la dispersion des reli'iieux en l'792. La Avignon, lui conseilla de choisir le genre de
plus grande partie de ses reliques fui dé- vie de quelque ordre religieux approuvé ; il
posée dans l'église de Ville, paroisse voi- adopta, en 1319, la règle de sainl Bi noît, et
sine de Clairvaiix l'église cathédrale de
: prit pour costume l'iiabit blanc. La même
Tioyes en possède aussi une partie noioble. année, (jui, évéque d'Arezzo, dans le diocèse
L'abbaye de Glairvaux est aujourd'hui une duquel il se trouvait, conlirm son choix
i

maison de détentlou pour les condamnés. ainsi que ses constitutions. Le nouvel ordre
Sainl Bernard, qui tut pendant sa vie l'orne- qu'il venait de fonder, sous le nom de Con-
ment de sou siècle el l'oracle de l'Iîglise, grégation dii la ViergL' Marie du Mont Oli-
"
continue encore après sa luorl d'instruire el vet, fut succe-sivement approuve par les
d'éiliticr les fidèles par ses écrits dont voici
, p;ipes Jean XXII, Cléuienl \ 1 et CirégoiieXI.
la li-le: divers traités sur les douze degrés Le saint l'onilaleur des Olivétains possédait,
d'tiumili'é, sur l'amour de Dieu; Traité ou à un degré éminent, l'esprit de piière, et
Ictlie à Hugues de Sainl-Viclor, sur les œu- avait une grande dévotion envers Jésus souf-
vres ri'Abélard ; celui de lu Conndérnlion; frant el envers sa sainte mère. Il mourut le
li^livre de la Conversion des clercs celui des ; 2î) août 13'i8, âgé de "6 ans. La congréga-
C'o'wmandements el des dispenses ; celui de la tion des liiti s déclara, en lG4i, que le biin-
Grâce et du libre arbitre; cel i du Devoir des beurcux IJernard-Plolomée étail dûmcul vé-
éréqnes; son Apnloijie V Exîiortalion aux
, néré parmi les saints, et eu 1G'J2, Inno-
chevaliers du Temple ; des homélies el des cent XII approuva un oflice et une messe
sermons; des lettres au nombre de quatre pour sa fête dans son ordre. Le .Martyrologe
cent quarante. Le style des lint Bernard csl romain, qui ne lui donne que le liltc de
plein d' une onction pénétrante qui n'exclut bienheureux, le nomuie le 21 août.
'
ni la vivacité, ni l'éucrgie. Tous ses ouvra- BEHNAUD(lebienheureux), (ils de Jacques,
ges respirenl rbumililc, la dévolion, la cha- margra\e de Bade, l'un des princes les filas
rité, cl l'on} remariiue un emploi fréquent accomplis de son siècle, el qui mérita d'être
et toujours heureux de l'Iici iture sainte. Les surnommé le Saloinon de lAlleuiagne, tl de
protestants eux-mêmes n'ont pu s'cmi)ècher Catherine, tille de Charles, duc de Lorraine,
de lui rendre ju>lice. Lulher dit de lui qu'il naiiuil vers l'an li30, el passa sa jeunesse
l'emporte sur tous les docteurs de l'Eglise : dans la pratique des vertus chrétiennes et
Bucer l'appelle un hoiume de Dieu; OEco- l'étude (les lettres. 11 fui lianré, du vivant de
Limpadc le loue co:nme un théologien dont son père, à la i)rlneessc Magdelcine, fille de
le jugement étail plus exai que celui de
t Charles \'II, roi de France; mais l'auiour
tous les écrivains de so;i temps. —
20 aoiît. qu'il avait pour la chasteté lui fil refuser
BIÎUNAliD Lli; PÉNITLNT (le bienheu- celte illustre alliance; son goût our li re-
[

reux), natif de Magueloue en Languedoc, traite porta môme à céiicr à so


li; frère .

embrassa la vie monastique, pour expier la Charles la part du margraviat qui lui était
Vie peu chrétienne qu'il avait menée dans le échue. Animé d'un sainl zèle, il parcouru'
uiunde, cl mourut au monastère de Saint- les différentes cours de l'Europe, pour les
lii JDfiK

eiig.'igerà entreprendre une croisade contre peine sa mort fut-elle connue, que le peuple
les Turcs, qui venaient de s'emparer de l'em- de Catane se porta en foule au couvent des
pire de Conslantinoplc. L'empireur Frédé- Dominicains pour honorer son corps, tant
ric IV entra dans ses vues, et mil à la tête on avait une haute idée de sa sainteté. Ayant
de l'entreprise Cliarles de Bade, Irère de été levé de leire quelques années après,
Bernard. Celui-oi alla trouver ensuite Char- pour être placé dans un lieu plus décent, il
les \ 11, ()ui le reçut Irî's-bien, et Louis, duc fut trouvé entier, sans aucune marque de
de Savoie, qui ne lui fit pas un accueil corruption, et il s'est toujours conservé, de-^
moins iionor;ible. Rtant parti de Turin, au puis, dans cet élat. Le pape Léon XII ap-
conimencomenl de juillet i4o8, pour se ren- prouva, en 1823, le culte qu'on rendait au
dre à Home, près du pape Calixle 11, il tomba bienheureux Bernard de Scammaca, et per-
malade en route, et mourut au monasière mit aux Frères Prêcheurs et au diocèse de
des Franci-cains de Montearlier, vilb' si- Calane d'en faire l'ofiice,— 9 lévrier.
tuée sur le Pô, à quelque distance Oc Turin. BEHNAUD DE GOBLÉONE ( le bienheu-
La sainteté de Bernard éclata par les nom- reux), frère lai de l'ordre de Saint-François,
breux mirarles ijui s'opérèrent à son tom- né en 1605, à Corléone, petite ville de Sicile,
beau, et le pape Sixte IV le béaiilia en 1481, d'une famille d'ariisans, reçut au liapiôme
du vivant lie sa mère et de plusieurs de ses le nom de Philippe. Ses parents lui donnè-
frères. Clément XIV, par une bulle donnée rent une éducation chrétienne; et lorsqu'il
au commencement de son pontillcal, con- fut en âge de choisir un étal, ils lui firent
fii-ma le décret de béatification et déclara le apprendre celui de cordonnier. Son travail
bienheureux Bernard, patron du margraviat ne l'empêchait pas de fréquenter les églises,
de Bade. On conserve son cilicc dans le tré- d'assister aux saints olfices et de s'apjTo.her
sor (le Bade-Uourlach. —
15 iuillel. des sacrements, avec une assiduité exem-
BKBNaUI) de SCAMMACA (le bienheu- plaire. Il évitait avec soin les mauvaises
reux), dominicain, né à Catane en Sicile, au compagnies ainsi que les excès auxquels les
eommenccn;enl du x\' siècle, d'une famille jeunes ouvriers de son âge ne sont que trop
fiche et distinguée , s'abandonna, dans sa exposés. Mais il ne sut pas toujours conser-
jeunesse, à toute la fougue de ses passions, ver la sagesse et l'innocence qui avaient em-
et ne se refusait aucun des plaisirs ou des belli ses premières années : l'orgueil et la
jouissances que pouvait lui procurer sa for- paresse le dégoûtèrent d'un élat humble et
lune. Dieu l'arrêta au milieu de ses désor- pénible, et l'envie lui prit de se faire soldat.
dres, en lui envoyant une maladii- qui lui Peu après son enrôlement, ayant frappé^
donna occasion de rélléchir sérieusement sur dans une rixe, un officier, il fut emprisonné.
le (riste état de son âme. Eclairé alors d'une Alors il se mit à réfléchir sur sa conduite,
luiiiière céleste, il résolut de renoncer à un sur le danger de se livrer à ses passions et
inonde ili n! il ne connaissait que trop, par sur les grandes et terribles vérités que la foi
sa iiropre expérience, la corruption et les nous enseigne. Voyant qu'il s'était écarté
dangers. Lorsqu'il fut guéri, il se présenta des voies du salut, il pensa que le seul
fiu couvent des Dominicains de CJane, et moyen d'effarer ses fautes était de se vouer
soliicila son admission avec (aiit d'inslances, à la pénitence; il prit donc la résolution de
iqu'elle lui fut enfin acconiée. On put bien- se retirer dans un monastère pour y consa-
tôt se convaincre que ce n'était pas une fer- crer sa vie au service de Dieu. Aussitôt qu'il
veur pass:iRè.-e qui l'avait i)orlé à embras- fut rendu à la liberté, il se fit recevoir, en
sir religieux. Son oliéissauce, son bu-
l'eial qualiié de frère lai, dans un couvent de Ca-
Tniiité, sa do ucur et ses autres vertus, qui, pucins à Cattanisetla, petite \ille de Sicile,
lo:n de se démcnlir dans la suite, allèrent où il fil profession, éiant âgé de •j.'Î ans. De-
toujours en augneiilanl , uiontrèrenl à quel puis ce moment, sa vie ne fui plus qu'une
d; gré de perfection un pécbeui- converti est (iraliquc conlinuelle des devoirs d'un fer-
capable de s'élever, lorsqu'il revient à Dieu vent religieux.il pratiquait, sans réserve, la
dans tonte la sincérité de son cœur. Ber- pauvreté prescrite par la règle, couchait
nard, qui savait que le but principal de l'or- lonjours sur le plancher de sa (cllule, et ne
dre des Frères Prêcheurs est de travailler au donnait jamais au sommeil plus de trois
saint des âmes, se dévoua au service du pro- heures. Pendant une grande partie de l'an-
chain, aiin de l'assister dans ses nécessités née il ne mangeait qu'une fois par jour, et
spirilutlles ; mais craignant de négliger sa son repas se composait de pain et d'eau ce-;

propre sanctification en travaillant à celle peadanl il jouissait d'une bonne santé. Dieu
(les autres, et voulant, d'ailleurs, expier les récompensa, dès ce monde, la vertu de sou
péchés de sa jeunesse, il se livrait aux plus serviteur, en le comblant de grâces extraor-
dures pratiques de la pénitence, afiligeaii son dinaires, (elles que le don delà contempla-
corps par de grandes austérités et le déchi- lion, le don de pro|ihélie et celui de faire des
rait par de sanglantes disciplines. Etranger miracles.; mais loin de lirer vanité de ces
désormais aux choses de la terre, il n(î sus- avania;;es, il se regardait comme le dernier
pendait ses a'uvresde zèle que pour s'adon- des hommes, ne recherchait, dans la com-
ner, avec tant d'ardeur à la contemplation munauté, que les emplois le, plus vils et les
(les choses céle-tes, qu'on le vit plusieurs plus fatigants, et supp «riait, avec une pa-
fois, pendant son oraison, élevé de terre et tience inaltérable, les croix et les tribula-
eulouré d'une lumière surnaturelle. Il mou- tions par lesquelles Dieu le visitait. Sa répu-
rut eu 1^80, dans un âge assez avancé. A. tation de sainteté se répandit au dehors. Lm
i23 BF,R BER i-24

fidèlos (les environs venaient le consuller sur naquit à .Massa-Carrara, le8 septembre 1380.
les nffjlires de leur sjilul el niôiiie sur leurs Il perdit sa mère lorsqu'il n'avait pas encore

iiilérêis lemponls. Il donnait son avis avec trois ans, el son père, (|ui était premier ma-
iiiodcsiie, et se dérobait ensuiti" aux louan- gistral de Massa, lorsqu'il cnlrail à peino
ges et aux Itonneuis (lu'on voulait lui pro- dans sa septième année. Le jeune orphelin
diguer. I.e bienheureux lieinard passa ainsi fut confie à une de ses tantes, nommée Diane,
Irenleiinq ans, toujours liumble, toujours femme très-vertueuse, (jui lui inspira une
simple, éprouvant une s.'iinle confusion de tendre piélé envers Dieu cl une dévotion par-
l'cmpri sseiircnt (lu'on avail à se recomman- ticulière envers la sainte V'ieige. Bernardin,
der à ses prières. Dans sa dernière uialailie, doué des qualités les plus aimables, modesie,
ou l'enteudil plusieurs l'ois s'écrier « l'as- : doux, pieux, faisait ses délices de la prière
sons, mon ;'ime, passons de celte misérable et de la visite des églises il se plaisait sin-
;

vie dans l'élernelle félicité; passons des souf- gulièrement à servir la messe. Comme 11
frances à ia joie, des illusions du monde à était doué d'une mémoire excellente, il ré-
la conlemplalion de ia céleste vcrilé. » 11 pétait à ses camarades, avec autant de fi-
mourut le "iO avril l(î67, âgé de soixante- délitéque de grâce, les discours de piélé ([u'il
deux ans. lin I7(i7, le pape Clément Xlll le avait entendus. Un jour ()Ui; sa tante avait
plaça au rang des bienheureux. —
16 fé- renvoyé un mendiant, parce qu'il ne restait
vrier. plus dans la maison qu'un seul pain pour le
lilîllNAKD D'OFFIDA (le bicnheun ux), dîner de louie la famille , Bernardin (|ui ,

frère lai capucin ,né , près d'OlfiJa en éprouvait déjà une grande ch.irité pour les
Italie , novembre IGOi
le 7 était lils de
, pauvres, lui dit :«l'our l'amour de Dieu, ma
Joseph Péroni et de Dominique d'.\ppignano, clière tante, donnons qiiehiue chose à co
honnêtes paysans qui inspirèrent
lui de pauvre homme, sans quoi je ne pourrais ni
biMiiic heure ramo\ir de la vertu. Sa ilocililc dîner, ni souper, de toute la journée.» La
était adniiralile,et lors(iu'il voyait quebju'un lanie, singulièrement lou( bée de ces senli-
de ses frères ne pas obéir avec assez de nicnts. en prit occasion de l'encourager à
prornpiilude à ses parents, il s'écriait aussi- la [iralique des vertus chrétiennes et même
tôt « Je ferai ce que mon fière refuse de
: à celle du jeiine, autant que le pouvait com-
faire; s'il mérile d'élre puni, punissez-moi à porter la faiblesse de son âge, et Bernardin,
sa place.» Chargé, dès l'âge de sept ans, de docile à ces eshortalions, s'accoutunia dès
garder les troupeaux, il profilait des mo- lors à jeûner, tous les samedis, en riionneur
menls libres que cet emploi lui laissait, pour de la sainte Vierge, et il conserva toute sa
se livrer à l'oraison. Il avait beaucoup d'at- vie celle pieuse pratique. A onze ans, il se
trait pour ce s:iint exercice, et son exemple sépara de sa t.inte qui l'aimait comme son
toiicbail les aulros bergers, qui souvent ve- fils, el ses oncles le placèrent à Sienne, sous

naient s'unir à lui pour méditer quelque \é- la conduite des plus habiles maîtres, (jiii ne
rite du salut on pour réciter le losaire.ll se lassaient point d'admirer Sun intelligence
entra chez 1rs Capucins en qualité de frère précucc, sa mémoire, mais surtout sa doci-
lai el y remplit les olfices de quéleur el de
,
lité, sa modestie cl sa piélé. Il affectionnait

portier, à la grande édification de tous ceux lellen)enl la belle vertu de pureté, que s'il
qui avaient quelques rapports avec lui. l'ie entendait un mol qui lui portât la moinilre
VI, dans le bref de sa béaiificaliou, rendu atteinte, aussilôl son visage changeait de
le 19 mai 17'.»5, parle de lui en ces termes : couleur, et il ne pouvait s'empêcher de
« Bernard d'Offiila passa son enfance el les montrer la peine qu'il en ressentait. Un
jours dangereux de sa jeunesse sous le chau- homme de (jualilé ayant prononcé une pa-
me palernel, dans l'innocence et la sainteté. role libre en sa présence, il l'en reprit sévè-
Ensuite, inspiré d'en haut, il chercha à s'ap- rement, bien qu'il fût naturellement poli el
prochi-r plus près de Dieu, par une vie plus respectueux. tZetle réprimande de la pari
austère, et, dans celle vue, il entra chez les d'un enfant, frappa tellement le coupable
Capucins. Depuis ce moment jusqu'à sa mort, qu'il ne retomba jamais plus dans la même
il ne cessa de combattre les convoitises de faute. (Kiand on avait entamé quelque con-
la chair, et il parvint à l,t réduiri' en servi- versation peu chaste, et que le saint surve-
tude par des mortifications el des jeûnes nait, « Silence, s'écriail-on alors, voici Ber-
coulinuels.il témoignait lapins grand.' cba- nardin.» le seconduisait, dans ces circonstan-
rilé aux pauvres et à tous ceux (jui éprou- ( es délicates, avec une dignité qui comman-
vaient des besoiciS. lîien ([u'il liît doué de dait le respect. Un libertin, ayant un jour
gràciîs nierveill.uses et pai ticulièrement du essaye de le solliciter au crime, ne relira
don de prophétie, il pensait huuiblemeut de que de la confusion de sou infâme tentative.
lui-niéme, paraissait n'avoir jamais l'idée des Bernardin, non content de lui avoir témoi-
grandes choses qu'il avail faites, el n'aspira gné toute son indignation, anima tellement
jamais à la célébrité. C'est ainsi qu'il parvint ses compagnons contre lui, qu'ils le pour-
à un si haut degré de vertu, que toute sa suivirent à coups de pierres. Sa beauléîne lui
coinmunauié et les étrangers le révéraient fui jamais préjudiciable, parce qu'il veillail
comme un saint déjà en possession de l'hé- continuellement sur lui-même, el qu'il récla-
ritage céleste.» Il mourut le 22 aoùl 1G%, à miit, ;nec ferveur, la protection de la sainte
l'âge de quatre-viugt-dix ans. —
22 août. Vierge. Après avoir iiiii son cours de phi-
BKKNARDIiN (sainl). JleimrdiitHS, fran- losophie, il étudia le droit civil et canonique*
eiscaii.de l'illustre faïuille de» Albi/\sciii, |l s'appliqua ensuite à acquérir la counuis-
195 BER BEK 436
sance de l'Ecriture sainte, qui luirendit in- et sivous voulez m'imiter, clouez-vous aussi
sipides les autres sciences. A l'âfïe de 17 ans, à votre croix et me suivez par là vous serez
;

il entra dans la confrérie de Notre-Dame, sûr de me trouver. » S'étant préparé, dans la


établie à Sienne, dans l'Iiôpilal de la Scala, retraite, au ministère de la prédication, ses
pour y servir les iniilades. 11 commença, supérieurs lui ordonnèrent de faire valoir le
dès lors à mâler son corps par les jeûnes, talent qu'il avail reçu de Dieu pour annon-
les veilles, les cilices, les disciplines et au- cer la parole sainte. La faiblesse de sa voix,
tres austérités, pratiquant surtout la morli- jointe à un enrouement pres(|ue habituel ,

ficalion intérieure; ce qui le rendait humble, lui présenta, dans les commencements, de
patient et affable envers tout le monde. En grandes difficultés ;mais il en fut bientôt
1400, la peste qui avait désolé une partie de délivré par l'intercession de la sainte Vierge,
l'Italie éclaia à Sienne il mourait chaque
; son refuge ordinaire. Après avoir prêché
jour, à l'hôpital où il servait depuis quatre quatorze ans dans sa pilrie, l'éclat de sa
ans, jusqu'à dix-huit ou vingt personnes. vertu et de son talent trahit sou humilité, et
Tous ceux qui administraient aux pestiférés il parut dans l'Eglise comme un astre bril-
les secours spirituels et corporels furent em- la. ;t.Le succès de ses discours était tel qu'on
porlés par le Iléau : Bernardin, resté pres- ne pouvait l'entendre sans éprouver les plus
que seul, ne perdit pas courage ; il engagea vifs sentiments de religion, et que les pé-
douze hommes à se réunir cà lui pour ser- cheurs s'en retournaient chez eux fondant
vir les malades, et par ses exhortations, ils se en larmes et fortement résolus de quitter leurs
dévouèrent à une ntort imminente. Le saint, désordres. On demandait, un jour, à un cé-
se trouvant chargé du soin de l'hôpital, y lèbre prédicateur du même ordre, pourquoi
établit un ordre admirable, consacr;int les ses serinons ne produisaient pas autant de
jours et les nuits à consoler et à soulager, fruits que ceux du saint. « C'est, répondit-il,
de toul son pouvoir, ceux (|ui avaient be- que le père Bernardin est un charbon bril-
soin de secours. Dieu le préserva des alt(;in- lant, et ce qui n'est pas si chaud ne peut
les de la peste qui sévit pendant quatre mois, pas, de même, allumi'r le feu dans les au-
mais il ét.iit épuisé de f.itigue, et, de re- tres.» Le saint, ayanlé'éconsulté sur la vraie
tour chez lui, il fut .attaqué d'une (ièvrc vio- manière de prêcher, donna les règles sui-
lente qui le retint (juatre mois dans son lit. vantes :« Ayez soin de chercher, en tout,
\ p'-iiie fut-il rél.ibli qu'il reprit le cours de le royaume et la gloire de Dieu ne vous
:

ses œuvres de chaiilé, et rendit, pendant proposez que la sanctification de son nom;
plus d'un an, de grands services à une de conservez la charité fraternelle : pratiquez
ses tantes, nommée Barthélemie, qui avait ce que vous voulez enseigner aux aaties.
perdu la vue et qui était en outre afiligce de Par là, l'Esprit-Sainl deviendra votre m.iîlre;
iniiladies graves qui la conduisirent au tom- il vous donnera cette sagesse el celle force
beau. Lorsqu'(lle fut morte, il se relira dans auxquelles personne ne peut résister. » Il
une maison du faubourg de Sienne, et se s'api'liquait surtout à inspirer le mépris du
donna pour clôture les murs de son jardin, monde et l'amour de Jésus-Christ. 11 aurait
redoublant ses jeûnes el ses prières, afin désiré avoir une trompette dont le son pût
d'obtenir de Dieu qu'il lui fît connaître sa se faire entendre jusqu'aux extrémités de
\ocation. Il crut enfin qu'il était appelé à l'univers, afin de faire retentir aux oreilles
l'état monasti(iue diuis l'ordre de Saint-l<"ran- de tous les hommes cet important oracle du
çois, et alla prendre l'habit chez les Fr.in- Saiiil-Esprit : Enfants des hommes, jusqu'à
ciscains de l'Etroite Observance. 11 choisit quand aurez-vous le cœur endurci? pour-
le couvent de la Colombière, parce qu'il était quoi aimez-vous la vanité et cherchez-vous
situé dans un lieu solitaire, à quelques mil- le mensonge?.. Le souvenir de l'incarnation
les de Sienne, et y fit sa profession, en IVO't, el des soutïrances du Sauveur l'elevait au-
étant âsé de 24- ans. Cette cérémonie eut dessus de lui-même, el il ne pouvait |)ro-
iieu le 8 septembre qui était le jour de sa noncer le nom de Jésus sans éprouver des
naissance c'est aussi ce même jour qu'il
; tiansporls extraordinaires. Souvent, à la tic
choisit pour dire sa première messe et pour de ses sermons, il monlr.iitau peuple ce nom
prêcher son premier sermon. La ferveur sacré, écrit en lettres d'or sur un petit ta-
dont il était anini:- le portait à ajouter de bleau, et il invitait ses auditeurs à se mettre
nouvelles austérités à celles qui étaient pres- à genoux et à se réu.ar à lui pour adorer et
crites par la règle et â recheicher les rebuis louer le lledemptcia- des hommes, tjueiques
el 1 s humiliations, n'étant jamais plus con- personnes malmtenli'Hinées critiquèrent sa
tent que quand, en passant dans les rues, manière de prêcher et donnèrent une inter-
les enf.ints l'insultaient et lui jetaient des pielation maiigiie à certains termes dont il
pierres. Un de ses pareiUs lui ay-ml repro- av.it couluiiiedo se servir elles le peignirent
:

che qu'il deshonoraii sa famille et ses amis, par mèaie sous des c .uleurs noires au pape Mar-
le genre de vie abject qu'il avait embrassé, tin V, qui, l'ayant fait venir devant lui, le con-
il Uionlra la lu- grande patience et supporta
j
damna à garder le silence pour toujours.
celle epreu'c avec plaisir. C'est aux pieds du L'iuiinbie reli.;ieu\ se soumit sans rien dire
crucifix qu'il puisait l'Iuimiliié et les autres pour sa jusiitic liioîi ; mais le ]iape , après
veilus. l'n jour qu'il était prosterné devant avoir examine iiiûremeni sa conduite el sa
celte ia'.ugc du salut, il crul enleadre Jésus- doctrine, reconnut bientôt son innocence, le
Christ qui lui disail « Mou
: Gis, vous me combla d'éloges et lui permit de prcciier par-
\oyv/. attaché .i la croix; si vous in'aiiiKZ tout où il Voudrait; il le presia i;ièiiie , eU
OiUïio.N.N. nA'ii'OHAi>..i<it:i:. I. n
i"27 RER BER 42H

1*27, d'accepter l'évéché dp Sienne ; mais le pour reprendre le cours de ses prédications
>iiiiii lrou?a moyen de fairp agréer son re- dan» la Uomngne, le Ferrarais et la Lonihar-
fus : plus tard il refusa de môme les évéchôs dic. A de l'hiver de l'cinnée H43, il se
la lin

de Ferrare eld'Urbin qui lui furonl succcs- rendit à Massaoù il Ul un discours fort pa>
,

sivemonl offerts par Eugène IV. Etant venu thélique sur l'union et la charité chrétienne.
prêcher à Milan, le duc Philippe-Marie Vis- Attaqué ensuile d'une fièvre maligne, il se
ronti, qui s'était laissé prévenir contre lui, à mit néanmoins en route mais il fut obliu;é
;

l'occasion de certaines malières qu'il avait de se mettre au lit en arrivant à Aquila dans
touchées dans ses sermons le menaça de la
, l'Abruzze, où ii mourut après avoir reçu les
mort, s'il osait dans la suite tenir le môme sacrements de l'Eglise, le 20 mai iW^, âgé
lanjçngc. Bernardin déclara que ce serait de soix,'inle-trois ans et liuil mois. Son
pour lui un grand bonheur de mourir pour corps, renferme dans une double cliâs e dont
la vérité. Le duc, pour l'éprouver, ou plutôt l'une est d'argent cl l'autre de cristal, fut
pour le surprendre lui envo\a cent ducats,
,
placé chez les Fianciscains d'A(|uila. Ses
lui faisant dire qu'il voulait, par ce présent, Q'uvres se compjsent de commentaires sur
le mettre eu état de donner aux pauvres des
l'Apocalypse, de traités de piété et de spiri-
secours plus abondants. Le ••aint les refusa tualité, qui oui principalement pour objet la

par deux fois enfin une troisième persom.e


;
prière, l'amour de Dieu, l'imitation de la vie
étant venue les lai rapporter, il la condulNil de Jésus-Christ e' les fias dernières. Les
dans les prisons et les distribua, eu sa pré- sermons qu'on a imprimés sous sou nom ne
sence, aux prisonniers détenus pour detles, paraissent pas être de lui. Le papeNicolas V
afin' de hâter leur libération. Ce désintéres- le canonisa en lioO. 20 mai. -

sement dissipa les préventions du duc, qui BERNARDIN le bienheureux ), francis-


(

conçut dès lors pour le saint beaucoup d'es- cain, né en H38, à Feltre dans la .Marche
time et de vénération. Lfernardin prêcha Trévisane, d une famille honuèle, Gt de bon-
dans la plupart des villes d'Italie, 1 1 p;irlout nes études qui annonçaient du talent et le
il obtenait des succès merveilleux. Les plus rendaient propre à occuper d'in^ le monde
grands pécheurs se convertissaient on res- ;
un emploi honorable; mais ayant entendu,
tituait les biens mal acquis; on réparait les à Padoue, où il achevait sou cours de dioit à
injustices et les injures; les ennemis se ré- l'université, un sermon de saint Jacques de
conciliaient et la vertu prenait la place du la Marche, il prit la résolution de quilier le
vice. Les troubles causés par les Guelfes et siècle pour embrasser la règle de saint Fran-
les Gibelins donnèrent beaucoup d'exercice çois. Un de ses frères suivit son exemple, et
à son zèle. Ayant appris que ces deux fac- trois ife ses sœur» prirent aussi le voile.
tions agitaieni Pérouse, il s'y rendit en toute Quelques aînées après sa profession on
bâte, et, à sou arrivée, il dit iiux habitants :
voulut prêcher
le faire mais son h imililé
;

«Dieu, que vous offensez grièvement par vos était si grande, qu'il ne pouvait s'y résoudre.
divisions, m'envoie vers vous comme son Son directeur étant enfin parvenu à vaincre
ange; pour annoncer la paix aux hommes de sa répugnance, il opéra des merveilles par
bonne VDlonié sur la terre.» 11 prêcha c;;- ses discours. Il prêcha devant le pa[ie Inno-
suite quatre discours sur la nécessité d'une cent \ 111 et les cardinaux les plus grandes :

réconciliation générale, et ù la Cn du der- villes d'Italie voulurent l'entendre, et par-


nier il s'écria « Que tous ceux qui ont des
: tout l'un admira sa pieuse éloquence. Il dé-
sentiments de paix viennent se rangrr à ma ploya son zèle contre les usuriers qui, à Fel-
droite. » Il ne resta à sa gau- lie qu'un jeune tre surtout, se livraient aux plus criantes
gentilhomme qui murmurait tout bas. Le exactions el ruinaient des lamilles entières.
saint lui fit une réprimande sévère, et lui Etant devenu gardien et ensuite provint ial,
prédit qu'il périrait misérablement; ce qui il montra dans ces deux charges une iiranJe

ne tarda pas à se vérifier. L'empereur Sigis- prudence cl beaucoup de capacité. Enfin,


roond-, qui le vénérait singulièrement, vou- après une vie consacrée entièrement à la
lut qu'il raccompagnât à Kome, en 1433, gloire de Dieu et au salui des âmes, il mou-
pour assister à son courminement. Ber- rut à Pavie le 2S septembre i'*^'^. étant âge
nardin revint ensuite à Sienne, où il revit de cinquante-six ans. Le sainl-siége a permis
ses ouvrages et y mit la dernière main. Il à son ordre d'honorer sa mémoire le 28 sep-
conserva toujours la plus profonde humilité, tembre.
malgré tes applaudissements et les honneurs BER.NAHDINE ( la bienheureuse), Uermr
qu'il recevait de toutes parts. Un religieux dina, du tiers ordre de Sainl-Franço.s e»i ,

de son ordre lui demandant un jour ce qu'il honorée in Esjjagne le 21 septembre.


fallait pour arriver à la perfection;
faire BEUNEU ou BEI'.NOUF (-ain. ), Bmnulfus,.
pour toute réponse il se jeta à Si s pieil.s, confesseur, llorissait dans le ix' siècle et il ,

montrant, par là, que l'humilité élève l'âme est honoré ù AIond<JVi en P.eniont le 24-
et la perfectionne, il fut honoré du don de mars.
prophétie, etopéra desmirades, enireautres LERMER (saint), liernerus, confesseur an
la guerison de plusieuis maladies inciirahles diocèse de Salerne d.i s le royaume de Na-
et la résurrection de quatre morts. Elu u- ples, ilorissail dans le \'' siècle, el mourut en
caire général de son ordre, il réforma les 980. — 20 novembre.
Franciscains de l'Etroite Observance et fon- BEUNOLO (le bienheureux), prêtre cl re-
da un grand nombre de uiona^lères. Au ligieux du monastère d'Ollobuerii en Suuabe,
bout de cinq ans il se démit de sa dignité s'illustra par sa vie pinitente et par l'éclal
i<t9 BER BER 430
de ses vertus. Il mourut versmilien du le voulut être sacré par saint 'Willigis, pour
XI' siècle. En 1189, ses reliques furent ex- qui il avait une |irofonde vénération. La ma-
posées à. ta vénération des fidèles avec celles nière dont il remplit les devoirs de l'épis-
des"bienheureux Hatlon et Bruno, dans l'é- copal le fit chérir et respecter de ses diocé-
glise du monastère elles sont devenues cé-
: sains. Il rétablit la discipline ecclésiastique,

lèbres par un grand nombre de mir;icles, et et fit fleurir les lois, les sciences et les arts.
les fidèles de la contrée les visitent en foule Aussi zélé pour sa propre sanctification que
avec une pieuse confiance. —
ja Met.it-
pour celle de son troupeau, après avoir con-
BEliNON (le bienheureux), Berno, pre- sacré le jour aux fonctions pastorales , il
mier abbé de Cluny, né en Boureogne vers employait une partie de la nuit à la prière
le milieu du ix' siècle, quitta le monde pour et à des lectures pieuses. Bon et compatis-
embr;isser l'état religieux. Il était abbé de sant, il se montrait le protecteur et le père
Baume, lors(iu'il donna, en 90Ï), l'habit à des pauvres. 11 rendit de grands services à
saint Odon. L'année suivante, Guillaume le son élève qui, en 996. devint empereur sous
Pieux, due d'Aquitaine, ayanf fondé l'ab^ le noii d'Olbon III. l^e prince honora tou-
ba^e de Cluny, vonlul que le gouvernement jours Bernward de sa confiance et il faisait
en fût contié à Bernon, qui avait rétabli, un grand cas de ses consens. Le sainl évé-
dans plusieurs ujoiiastères, la réforme selon que, qut Ique grandes que lussent sa douceur
la règle de saint Benoît d'Aiii;ine. Bernon, et sa modestie, savaii soutenir ses droits
qui était déjà à la tète de cinq communautés avec fermeté. Il le monti'a dans une contes-
religieuses, accepta cette nouvelle dignité, tation qu'il eut avec l'archevêque de Mayence,
sans quitter les autres qu'il ne gardait que au sujet du ter.itoire de l'abbaye de Gan-
pour rétablir la disiipline dans toute sa
y dersÎH'im, et qui fut décidée en sa faveur,
pureté. Il vint s'élablir à Cluny avec saint dans un ccncile tenu à Rome, l'an 10:11. Il
Odon, son disciiile, en faveur de (|ui il se s'y rendit en personne et plaida sa cause
démit de son abbaye, l'an 926. Il mourut devant le pape Silvestre II en présence des
l'année suivante, après avoir fait un testa Pères et de l'empereur. Le pape le confirma
ment qui est parvenu jusqu'à nous, et il est dans la possession du monastère avec ses
noiDuié, dans quelques calendriers, le 13 dépendances, et lui donna le bâton pastoral,
janvier. pour lui rendre sur ce monastère, l'inves-
BEI\NOUL (le bienheureux), IJernulphus, titure que saint Willigis archevêque de
,

évéque d'Utrecht, au milieu du xr siècle, Maveiice, lui avait ôlée. Othou étant mort
étai! cuié du village d'Oos!((rbeck,près d'Ara • l'année suivante, il conserva le crédit dont il
hein», dans la province de (liieldre, lor-^qne avait joui à la cour, et l'empereur Henri II
l'ioiperalrice, épouse de Conrad 11, fit se>: avait pour lui une grande vénération. Pen-
couches dans sa paroisse. Celle circonst ;iice dant que Bernward élait occupé à bâtir ou
l'a ant fait connaître, il fut nommé par Con- à réparer d-s églises et des monastères, il
rad, évoque d'Utreclil, en 102!), La noiuina- fui attaqué d'une maladie qui le fil beau-
tion à ce siège, vacant par la mort d'Adel- coup souffrir pendant cinq ans; il la reçnt
bold, piésentani des dilficultés par la diver- comme une épreuve salutaire que Dieu lui
gence des opinions de ceux qui avaient le envoyait pour puniier son âme. Il donna ses
droit d'élire, lo ( hoix eu f :t laissé à l'empe- biens patrimoniaux au monastère de Saint-
reur, qui se détermina pour Beruoul. Celui-ci, Slichel t|u'il avait fondé, et où il pass la i

que -a saintet:: et son zèle rendaient digne dernière aunée de sa vie, après y avoir pris
de lépiscopal. gouverna paisiblement son l'habit. Il mourut le 20 Dovembre 1U2V, et
Iroupea'i pendant vini;t-sc|it ans. Il aug- fut e.^Ierré lians l'église de son monastère.
mcnla les revenU'^ de son église, fonda deux Le pape Céleslin III le canonisa en IIO'*, et
collégi les, celle de Sainl-Piirre et celle de peu après, on fil une translation solennelle
Sainl-.lean-Baplisie , cl ré[)ara celles des (le ses reliques. —
29 novembre.
églises de sou dii:cèse qui et lient lombées BÉKONKjUE (sainl), Berovicus, martyr à
en ruines. La dévotion qu'il avait pour saint Anlioche souffrii avec sainte Pélagie et
,

Lebwin, patron de Deventer, le poria à trans- quaranie-neut antres. —


19 octobre.
férer dans celle ville la moitié du chapitre BEinWlKi'; ou l'.EKTFllER (sainl), Berta-
de Sainl-Sauyeui" d'Utrecht. H mourut le 19 rius, abbé du i\loni-(]assin et martyr, naquit
juillet H)ok, et lui enterré dans l'église col- au coiiuuencement du i\' siècle et élait issu
légiale de 5^ainl-l*ie^re. —
19 juillet. du sang royal de F:anee. Son illustre nais-
BIÎUNWAKD (sainl). Bernuardm, évéque sance lui promeltait de grands avantages
d'Hiltleshtiim,né vers le milieu du x'' siècle, dans le monde, mais il quitta tout pour se
d'une des premières familles d'Allemagne, faire moine au Moul-Cassiu. L'abbé Basce
eut pour précepteur Tagmer, bibliothécaire étant mort eu 836, il fut élu pour lui suc-
de l'église de Hildesheiai. Osdag, évèqiie de cédir. .1 gouverna saintement celle maison
celle ville, cliarcné de ses progrès da»''* les et se li'oiilra un digne imi aleur de saint
sciences coulera l'ordre
et la pi/ilè, lui exor- i Benoit. Les t;arrasins a.aui l'ail une irrup-
ciste; quoique tem,iS après, saint WiKigis, tion en Italie ravagèrent tout io pa;)s, incen-
archevêque de Mayence, lui conféra les or- dièrent l'abbaye du Mont-Cassin et massa-
dres sacrés. L'empereur Oil;o:i 11 le choisit cièronl le sainl abbé pendant qu'il faisait sa
pour précepteur de son fils, et celte chaige prière à genoux sur les marches de l'autel
importante fil tiriller son mérite et ses ver- de sainl Martin. Son martyre eut lieu le 22
tus. Elu évéque d'Uildeslieim, en 993, il octobre 8a4. Il a laissé des sermons, des ho-
. ,

BEK
BER *n
iSt
cellule pour ne plus s'occuper que
mélii's et quelques autres ouvrages. — 22
une
de la prière. Elle mourut vers l'an 725.
octobre.
Le monastère de Blangy ayant été dé-
BERTAUME Hertelmus florissiiil
(sainl), ,
fvuit par les Normands , les religieuses
dans le viir siècle, cl il est honoré, avec le
sauvèrent les reliques de sainte Berlhe el
litre de pénitent, à Slalïord en Angieleire.
de ses deux filles el les transporlérenl ,
- i) septembre.
en 895, au monastère d'ErsIein en Alsace :
BEUTAUT (saint), Berthaldus, confesseur cette translation fut signalée par plu-
dans le Uelhelois, llurissait au commcr.ie-
sieurs miracles. Ces reliciues furent rap-
mcnt du vi' siècle et mourut vers l'iin 5i0.
portées à Blangy dans le xi' siècle, après
Son corps se içardail à la Piscine, monaslcre —
de Préiiiontré, près de Chaumonl. 16 juin. — que
juillet.
le monaslère eut clé rebâti. k
BERTE bicnh.uieuse), lierta, abbeSse
(la
BERTHE DE MARBAIS (la bienheu-
de Bardes, monaslère de l'ordre de N'alloin-
reuse), abbesse de .Marquette, était proche
breuse, mourut en 1163, et elle est honoiée
parente de Jeanne, comtesse de Flandre,
le 2i mars.
el illuslia la noblesse de sa naissance par
BERTHE (sainte), Bertha, première ab-
besse d'Avenay, près de Reims, et martyre, une piété humble el sincère. Elle épousa
le de Molenbais
seigneur et lorsqu'elle
naquit, vers le milieu du vir siècle, d'une
,

famille illustre de la Champagne, et épousa


futdevenue veuve, elle se fit religieuse à
un jeune seigneur nommé Gouibert, qui él.iit l'abbaye d'Aywières. La comtesse Jeanne
proche parent des rois Clovis II et Sigebert ! J ayant fondé, vers l'an lîi27, le monastère
Les deux époux prirent la résolution do vivre de Marquette y plaça Berlhe en qualité
,

dans la conlinence, dès le premier jour de leur d'abbesse. Celte dignilé servit à faire écla-
mariage. Saint Gomliert, après avoir foiuic ter ilavai!ltgi> ses vertus, qui la rendi-
à Reims le monaslère de Saint-Pierre-les- rent le modèle et l'édification de la cora-
Nonnes et après être eutré dans l'élat mo- niunaulé. Elle mourut en 12i7. En 1630,
nastique, alla prêcher l'Evangile dans 'la Jean Dawin, évèque de Nauiur, fit insérer
Hollande oîi il obtint la couronne du mar- son nom dans la liste des saints et bien-
tyre. Berlhe, de son côlc, prit le voile (l heureux de son diocèse , qui n'a pas
fonda monaslère d'Avenay dont elle e;'i
le cessé de lui rendre un culte public. 8 —
le gouvernement. Ayant appris la mort gio juillet.
rieuse de son é|J0ux, elle pria Dieu de lu; BERTHEVIN (sainl), Bcrihvinus, esl pa-
accorder la grâce de verser aussi son sany tron d'une paroisse qui porte son nom
pour sa gloire, et sa prière fut en quelque près de Laval dans ie diocèse du Mans,
,

manière exaucée. Un jour qu'elle se Irouv.iit où il est honoré avec le titre de martyr il :

seule dans sa chambre, elle fut assassinée, y a aussi dans le même dioeèse une pa-
vers l'an 680, par des scélérats, qui étaient de roisse qui s'appelle Saint-Berllievin-la-Tan-
ses parents, et qui ne voyaient pas sans dépit nière. On frût sa fête à Lisieux le 11 juillet.
qu'elle employât ses grands biens en au- — 8 septembre.
mônes et en autres bonnes œuvres. Son corps BERTHILIE (sainte), BerlhiUa, épouse du
fut enterré dans so:i ai>baye où celui de saint comte Walbert et mère de sainte Vaudru et
Gouibert lut aussi rappprté et placé auprès de sainte Aldegonde, naquit dans leHainaut,
de sa sainte épouse, ils sont honorés l'un et vers le commencement du vir siècl'', el ap-
l'antre K^ i ' mai. |.arten:jt à une des premières fmilles du
BERTHE (^aillle), veuve et abbesse, née pajs. L'éducation qu'elle donna à ses filles
vers milieu du vir siècle, élail fille du
le en lit des saintes et elle était elle-même un
comte Rigobert et d Ursane, qui lui donnè- modèle de vertu. Les exemples el les dis-
rent une éducation convenable à son illustre cours de sainte Aldeyonde, qui vivait en re-
naissance elle pas?a ses premières années
: ligieuse dans la maison paternelle, lui firent
dans l'innocence; el ia piélé. A vingt ans, elle . encore faire de nouveaux progrès dans la
épousa Sigefroi, dont elle eut cinq filles, perfection. Le château de Courtsoire qu'elle
entre autres sainte Gertrude el sainte l)éo- habitait avec son mari, devint une espèce de
tile. Berthe fonda, vers l'an 682, le nionas- monastère ou ils se livraient, l'un el l'autre,
lère de Blangy eu Artois, et après la mort de aux pratiques de la vie religieuse, après
Sigefroi, elle s'y retira pour y prendre le avoir distribué leurs grands biens aux pau-
v:'ile avec Gerlruiio et Déotile. Le comte vres el aux églises. Sainte Berihilie mourut
Roger ou Rolgar, inilé de ce iju'il n'avait vers l'an ClO. —
il mai. •

pu obtenir la uiain de Gerlrude. calomnia BELtïU.LLE ou BERTILLE (sainle), Ber-


sa mère auprès du roi Thierri 111; Berlhe, lhiUa, al besse de Chelles, u'une illustre fa-
alors abbesse de BUingy, alla liouver le roi mille du Soissonnais, née sous le règne de
qui reconnut son innocence el la prit sous !);igobert 1", préféra, dès son enfance, les
sa protection. De retour à son monaslère, biens célestes à ceux de la terre, fuyant les
la sainte abbesse en acheva la construction vain amusemenls du monde, pour s'occuper
ei fit bâtir trois églises, l'une dédiée à saint d'ol)j..is sérieux el surtout de la prière. Les
Onier, une autre ù saint Vaast et la troisième douceurs qu'elle goûtait en conversant a^ec
à saint .M.irlin de Tours. Ayant ensuite mis Diei! lui inspirèrent ie dessein île renoncer
U!i ordre excellent dans sa comnsun.iuié, entiercjjienî au siècle. Comme elle n'osait
<'11b ^e démit de sa charge et établit abbesse ouvrir à ses parents, eile*consulia sainl
.'.'en

à sa place mainte Deoiile. Elle se relira dans Oueu qui la conlirma dans sa pieuse réso-
iVS BER BEK iM
lution, et convint avec elle de ronsuKer le prêtres sécnliers, qui ne répondirent pas à
Père lies lumières, afin ((u'il ilnin;nal mani- ses pieuses intentions, les remplaça par des
fester sa volonlé. Bertliillc s'élani assurée, moines de Saint-Benoît. Bcrihohi fut chargé
par celle préraulion, que sa vocation venait du gouvernement de cette nouvelle cummu-
du ciel, elle en fit part à ses parents, qui, nanlé, dans laquelle il établit
la plus exacte
louches des sainles disposilions de leur fille, disi ipline,par son zèle et sa fermeté. Il y fit
lui permirent de suivre les mouvements de fleurir aussi la piôié, par ses exemples et par
la grâi'e, et la coniluisirent eux-mêmes au ses instructions. Le saint ahbé d(! Garslen
mimaslère de Jouarre en Brie, que venait de fit bâtir, près du monastère, un hospice où
fonder le bienheureux Adon, frère de saint étaient reçus les malades des environs et les
Onen. Siiiite Téléhilde, qui en élail la pre- nombreux pèlerins quî la dévotion attirait
mière abbesse, reçut Berlhiile avec empres- dans ce lieu. Dieu daigna, plus d'une fois, ve-
semenl, et linslrnisit dans les voies de la nir au secours de sa charité, en multipliant
perfection religieuse. La jeune novice, heu- miraculeusement les ressources destinées
reuse dans cette solitude, remerciait sans aux pauvres qui affluaient de tous côtés. Ber-
cc^se le Seifineur de l'avoir soustraite aux thold menait une vie fort pénitenle, ne man-
lempèles orageuses du monde mais ; elle geant janiais ni viande ni poisson. Il se li-
pensa qu'elle ne mérilerait de devenir l'é- vrait à de graniies austérités, passait une
pouse de JésiisClirist, qu'autant qu'elle s'ef- partie des nuits dans les veilles, et partageait
forcer.Mlde le suivre dans la roule deshu-- son temps entre l'élude, la prière et les soins
inilialions et des renoncements qu'il avait de sa maison. On le respectait comme un
tracée. Elle se mil donc, par son humilité, saint dans tout le pays, et les fidèles accou-
au-dessous de ses compagnes, se jnge;int raient en foule pour s'adresser à lui dans le
mémo indigne de vivre dans leur société. tribunal de la pénitence, ou pour entendre
Comme elle montrait une prudence et une ses pieuses exhortations et recevoir sa bé-
vertu peu Communes, on lui confia, malgré nédiction. 11 mourut vers l'an 1140. —27
sa jeune>se, la charge de recevoir les étran- juillet.
gers, de soulager les malades et de veiller BERTHOLD (saint), religieux de l'ordre
sur la conduile (les enfants qu'on élevait dans de Prémoniré, était frère de saint Menric, et
le monastère. Elle s'acijuitia si bien lie ces florissait au xiii'' siècle, sous le règne de
divers emplois qui lui furent successivement Frédéric II, empereur d'Allemagne. Le mont
confrés, qu'on l'élut prieure pour aider l'ab- Hasley, en Westphalie, situé près du monas-
besse dans le gouvernement de la commu- lère de Scheide, où il avait pris l'habit, était
nauté. Dans ce nouveau poste elle se montra souvent le théâtre de graves désordres, aux-
le modèle îles religieuses qui se sentaient quels se livraient les habitants du voisinage,
vivement excitées <à suivre l'exemple de leur à certaines fêtes de l'année. Saint Berlhold,
prieure, et à pratiquer, avec la même fidé- dans la vue d'y mettre un terme, fit cons-
lité, loules les observances de la règle. Sainte truire, au pied de cette montagne, une cel-
Baihilile, reine de France, ayant fondé, ou lule et une chapelle, sous l'invocation de la
plulôt rebâti l'abbaye de Clielles, demanda sainte Vierge; il espérait, par ce moyen, y
à l'abbesse de Jouarre quelques-unes de ses attirer les fidèles par un motif de piété, et di-
religieuses pour établir, par leurs vertus et minuer ainsi le nombre de ceux qui se li-
leur expérience, la régularité dans la nou- vraient à ces divertissements coupables;
velle communauté qu'elle venait d'y établir. mais son zèle eut peu de succès, et il mourut
Berlhiile fut mise à la tête de la pieuse co- sans avoir eu la consolation de voir cesser
lonie, et arriva à Cbelles en qualité d'ab- les scaniiaks qui l'affligeaient. —
20 juin
bcsse, vers l'an 640. Sa réputation se ré- BES'.TIKR (saint), Bertarius, prêtre et mar-
panilit au loin, et le nombre des religieuses tyr à Menou, près de Faverney en Franche-
devint bienlAt considérable. On y voyait ré- Comté, fut massacré par des scélérats, veri
gner la paix, la charité, la douceur, l'humi- l'an 713, avec saint Atlalein, diacre. Leurs
lité et la mortification. Berthille, qui voyait reliques se gardent à Florival,<lans le Luxem.
parmi ses religieuses deux grandes reines, bourg. —6 juillet.
Héreswilh, épouse d'Anna, roi des Est-An- BERTILIE sainle ) , Bertilia, vierge et
(

gles et Balhilde, épouse de Clovis II, loin veuve, née au commencement du vir siècle,
d'en tirer vanité, ne cherchait à se distin- sortait d'une des plus illustres familles de
guer que par un plus grand amour de la France. Ses parents, aussi recommandables
perfection, montrant, par son exemple, qu'on par leur fiiété que par leur noblesse, rele-
ne sait bien commander que quand on a vèrent dans l'amour de Dieu et l'horreur du
appris à obéir. Elle gouverna pendant qua- péché. Parvenue à l'âge de s'établir, elle au-
ranle-sis ans sa communauté, et les infir- rait bien voulu se consacrera Dieu sans ré-
mités de la vieillesse, loin de ralentir son serve mais, par déférence pour sa famille,
;

zèle et sa ferveur, ne firent, au contraire, que elle fut obligée de donner sa main à un
les augmenter jusqu'à sabienheureuse mort jeune seigneur, nommé Guthlaiid, qui était
qui arriva l'an 692. — '6
novembre. d'une naissance égale à la sienne et d'une
BERTHOLD (le bienheureux), entra dans conduite exemplaire. Celui-ci, voyant de près
l'ordre de Saint-Benoît, et devint ensuite les vertus de sa jeune épouse, résolut de les
prieur de Golwin, dans la Forét-Noire. Ot- imiter, et consentit volontiers à la proposi-
toekar, margrave de Styrie, ayant fondé à lian qu'elle lui fit de passer toute leur vin
Garslen, une maison "religieuse pour des dans la continence. Us sanctifièrent leur
455 BBR BER 43«

union par pratique des bonnes œuvres,


la d'un côté, par l'Aa, et de l'autre, par des
distribuant on aumônes leurs imniensos re- marais. Saint Orner voulait établir aldié de
venus, visitant les malades, excrrunt l'hos- ce monastère saint Berlin, «jui refusa par
pilalilé et répandant autour d'eux la bonne humiliié, allégui.ul pour raison sa jeunesse,
oik'ur de Jésus-(;hrisl. Bertille ayant sur-
, el Momiiiolin fut choisi à sa pl'ice. Au b.out
vécn à sou pieux époux, se dépouilla de tous de- huit ;ins, le nomlire des religieux deve-

ses biens, à la réserve d'un acre de terre nant tous K's jours plus considérable, l'em-
qu'elle possédait à Mareuil, i-rès du mont pl icemeiil manijua pour cooslrnire des cel-

Saint-Eloi, en Artois, où elle lit bâtir une lules, el l'on senti la nécessité de former un
é(;lise avec une iielile babilalion. C'est dans nouvel élablisseuienl. Bt i '.ai et ses compa-
celte retraite qu'elle pas.-a les dernières an- gnons étant doncenlré-i dans une petite b.'ir-
nées de sa vie, faisant de la prière sa prin. i- que, ils remonlèrenl l'Aa, et Iraversèrenl
pale, ou plutôt son unique occupation. Un quelnues marais, en chantant des psaumes.
jour, après avoir prié plus longtemps qu'à I.,orsqu'ils furent à ce verset: C'esl ici le lieu
l'ordinaire, elle fut atteinte d'une maladie de mon repos ; je l'ai clioi!.i pour y faire ma
dont elle ne se releva pas. Les souffrances demeure, ils s'arrétèrenl. Le lieu où ils se
qu'elle ressentait ne firent qu'augmenter sa trouvaie.nl était l'ile de Silliiu: ils y billirenl
ferveur, et plus ses forces diminuaient, plus un monasière el une église, qu'ils déaièrenl
son âme se fortifiait par l'espérance de la à sainlPieire. Saini M'inniulin en eut legou-
bienheureuse élernilé. Elle mourut vers l'an vernemi'nl ; mais ayant été élu évéquc de
687. Son eorps fui mis dans une châsse en Nojon et de Tourna v. en tiû9, el ;iyanl em-
1-228. — 3 janvie! . mené avec lui Elieriran, qu'il établit premier
BEIVTIN aUbé de Silliiu,
(sainlj, liertinus, alib de Saint-Quentin, B« ilin fut chargé par
'

d'une famille noble, établie dans le terri- saint On.er de gouverner le monas'.ère de
toire de Constance en Suisse, n;iquit vers le Silhiu-en-rile, qu'on appela, pendant plu-
commencement du vic^ siècle, et montra, dès sieurs siècles, le monastère de Saint-Pierre,
son enfance, un grand amour pour la vertu el qui prit ersuile le nom de Saint-Berlin, il
et un ^rand éloignemenl pour le monde et obint bi iilôl la même célébrité que celui de
ses vains plaisirs. Ses dispositions intérieu- Lu\euil, par la vie austère el lervenle des .

res et l'exemple de saint Ouier, son parant, moines qui l'habiiaienl. Des racines, des
qui s'était consacré à Dieu dans le monastère herbes el du pain, te:le était leur nourriture,
de Luxeuil, le porlè-ent à aller le rejoindre et l'eau compos.iit leur unique boisson. Une
avec deux de ses amis, Mommoliu et Elier- prière presque conlinuelle sanciiCail le tra-
tran. L'abbaye de Luxeuil, qui comptait déjà vail el ie< autres exercices exlerii urs. Les
plus de cinq cents religii'ux, quoique foirléc; moines, qui se relevai nt les uns les autres,
depuis peu de temps, était une excellente chantaient, nuit el jour, à l'église, les louan-
école où l'on enseit;nait tout ce qui a rap- ges du Seigneur. Des personnes de qualité,
I
ort à l'étude de la religion, et d'où sortir, nt fr;ippees d'un speelaele aussi éditiant, don-
bientôt un grand nombre d'évéqnes, célèbres nèrent au monasière des biens considérables,
par leurs veitus et leur savoir. Berlin, quoi- pour qu'ils fussent le patrimoine des pau-
que Irès-jeune encore, se distingua par sa vres. Un seigneur riche, nommé H'-rémar,
ferveur et ses progrès dans les sciences, sur- fil don à Berlin de sa terre de Wormlioull.cn

tout dans la science de la discipline ecclé- Flandre, et lésai il abbé y fonda, en b'Jo. le
siastique et de l'Ecriiure sainte. Saint Eus- uioii. stère de Rerg-Sainl-Winox, dont l'é-
lase, quj était abbé de Luxeuil, lorsque Ber- glise (ut dédiée à saint Mirlin. Un autre sei-
lin s'y lit religieux, étant mort eu 625, saint gneur, le comli' NN'alberl. ayant embrassé la
Walberl lui surcéda, et, vers l'an 63t), il en- religion chrétienne, fil aussi au saint des
voya à saint Omer , son ancien religirux, donalions considérables, qui comprenaieul
qui, depuis deux ans, était evéque de Thé- le manoir d'Arqués il la leire de Poperin-
rouanne, des cooperaleurs pour le sei omicr gue. «lue rabba3e posséda jusqu'à sa iles-
dans le gouvernement de son diocèse. Berlin, truclion. Walberl, après sa conversion, cboi-
Mommolin et Ebertran, choisis pour celle sil le saint abbé pour son direclenr, et il
œuvre, arrivèrent chez lesMorins, doni Thé- voulut que son lils unique prit au baptême
rouanne élail la c.ipilale. Ces peuples, qui le nom de Berlin. Ce jeui e seigneur em-
avaient autrefois r( çu la lumière du l'Evan- brassa l'elal iiioiiaslique et mena une vie
gile, étaient retombés dans l'ignorance, el, sainte, sons la conduite de celui dont il i)or-
depuis jirèsd'un siècle, ils n'avaient presque tait le nuin. Plusieurs autres seigneurs, (|ui
plus aucune connaissance de Jésus-Christ. venaient de renoncer au paganisme pour
Berlin el ses deux couipagnons, travaillant embrasser la foi, suivie ni suii exemple, t <

sous les auspices de saint Omer, s' ip()liquè- V inrenl augmenter le nombre des religieux
renl à faire di.sparailre l'idolâtrie, ain-i que de sainl iiertin, qui ^oûluil la douce s.ilis-
les vices qui en sont la suite. Pour civiliser faelion de voir revivre, dans son inon.istère,
des populations à demi barliares, ils se mon- les merveilles que l'histoire rapporte des so-
Irèrcnt puissants eu paroles el en œuvres, el litaires d'Egypte. Se snlanl affaibli par
ils tirent une moisson abondante dans une l'ag', el voulant passer le reMe île ses joni'.s
lerre ingrate et siérile. Nos saints mlssion- dans retaille simple religieux, il se Gi don-
Diiires se bâtireni un monasière sur une pe- ner pour successeur un de ses disciples,
tite mont.igne, aune lieue île Silliiu. (J'élail nommé Rigoberl, el alla se renfermer dans
une soliiuiie ()resque inaccessible, eiilourée, un pelil ermitage, situe près du cii:ie:icrc d'
437 BER BER iS8

ees mnines et dédié à la sainte Vierge. Il y bornes, et il possédait dans un degré émi-
Ta(]uait à la prière, le jour et la nuit, sans nenl l'esprit de prière et de morlification.
rien omettre des exercices de la discipline !1 urut le 5 février, vers l'an 705. Ses re-
nioiinstique qu'il prali(iuait avec riiumililéet liques furent l'objet de plusieurs transla-
l'cx.iciiiude du novice le plus fervent, lligo- tions ; les calvinistes les brûlèrent, dans le
bert s'élanl aussi démis de sa charge d'abbé, xvi^ siècle. —
5 février,
notre saint le remplaça par un religieux BRRTUAN (saint), liertichramnus, évêque
nommé Erlefridc, qu'il avait élevé dès i'en- du Matïs, né dans le Poitou vers le milieu
faiico, etqui s'était acquis une grande répu- du Vi" siècle, se destina de bonne heure au
t on de sainteté, par une oraison conii-
I service des autels et reçut la tonsure cléri-
imelle et par le don des miracles dont Dieu cale d.ius la ville de Tours. Saint Germain,
r 'vail favorisé. Saint Berlin mourut vers l'an évé(iue de Paris l'attira ensuite dans son
.

7(i'.), âgé de plus de cent ans, et fut enterré diocèse, lui conféra les ordres sacrés et le
(l;i >s la chapelle de saint Martin, commen- fil son archidiacre. En 586 il fut élu évoque
cée, par son ordre s sa'nl Higobert,
, ms du M ins, à la place de Baldégisile, qUi avait
mais qui n'était ['.is encore achevée au nio- gouverné cette église en mercenaire plutôt
nciit de sa mort. Saint Folqnin, évêqOe de qu'en pasteur. Après avoir hebreusemi'Ut
Thérooanne, ayant caché, en 8i6, ses reli- surmonté les obstacles qui rendirent très-
ques dnns l'église de Sainl-P être, pour les dilHciles les Commencements de son épisco-
soustraire à l'impiété des INornands. tm les p.Tl, il se livra tout entier à la sanctification
di'i ouvrit sous r ulel de sa*' I Martin, lors- ^'e son troupeau. Il délivra son pays d'une
qu'on répara l'église, en 105t'. Wido, arche- guerre dont le menaçaient Waroc et Wiu-
véjue ife Reims, à la prière de l'abbé Bovon, dimacle, princes bretons. Gv)ntran, roi d'Or-
les leiiferma dans une châsse, et Cf'>rémo- 1 1 léans et de Bourgogne, le fit venir à sa cour
nie se lit avec boaucouji de solennité. En pour régler (tuel(ue- affaires qui ibtéressaient
1237, Piern évêque d'' Cambrai et rie Thé-
.
il' bien di- l'Efjlise. Son testament qu'il fit en

rouanne, plaça les reliques de saint Berlin 610, el rui renfermé des legs considérables
dans une nouvelle châsse très-riche, et en aux églises el ,.ux monastères, est devenu
16G8, on en tira quelques ossements, qu'on célèbre dans l'anti(|Uilé ecclésiastique par
transféra dans l'églis" i^aroissiale de Pope- les iiidications précieuses qu'il conlieht. On
rinj^ue, dédiée à saint BiTlin. L île de Silhiii, y voit, entre autres, que Frédégonde favo-
où se trouvait l'abhaye de Saint-Berlin, ser- risa el protégea le saint en toute occasion.
vit d'emplacement à la ville le Saint-Omer. Les guerres intestines qui troublaient alors
—5 septembre. la France, obligèrent Bfrirau à sortir, par
BERTOARE (sainte), Bertdnia, fondatrice trois fois, de son diocèse mais, secondé par
;

du monastère de Notre-D,ime-de-Sales, sous Clotairè, qui réunit à son royaume ceux de


la rèïle de saint Colomban mourut vers , Bourgogne et d'Austrasie, il répara les dé-
l'an 1)89, et elle est honorée à Bourges le sordres que le malheur des temps avait in-
k décembre. troduits dans son troupeau pendant sou
BERTOLD (saint), Bertoldus, cordonnier absence. Il mourut, à ce que l'on croit, le
» Parme, est honoré dans cette ville le 21 30 juin 623, et il eut pour successeur saint
ociobre. Cliadoin. 11 est honoré le 5 juillet, jour île la
BERTOLD (le bienheureux) prieur des ,
translation de ses reliques —
30 juin et 5
Ermites du Mo.U-Garmel en Palestine, les juillet.
réunit en communauté quelques années ,
BERTRAND (saint), abbé de Grandsélvês,
avant que le B. Albert ne leur donnât une monastère de l'nrdVe deCîleaUx, est honoré
règle. H mourut sni' la fin du xii° siècle ou le H
novembre.
an commencement du Xiir et il est honoré RËRPHAiNI) (saint), Berlrandus, évêque
dans l'ordre des Carmes le 29 mars. de Comnunges en (jascogne fils d'Alton
,

RERTOULou Bertui.fe (saint), i?prn(/p/)Ms, Raymond, comte do l'isie. était, par sa mère,
abbé dans l'Artois, na(juit en Allemagn vers pelil-Ulsdo Gnillaume Taillelér, comte de
le milieu du vir siècle, de parents idolâtres Toulouse. Il renonça de bonne heure aux
et peu riches. 11 qnii!,i son pays et se relira avantages que pouvait lui procurer dans
dans le diocèse de Thérouanne en Artois, où le monde son illustre origine, pour se con-
il se fit instruire de la religion chrétienne, sacrer à Dieu. Etant entré dans •l'état ecclé-
anrès quoi baptême. Le comte
il reçut le siastique, il devint chanoine et archidiacre
Wanibert, seigneur d une grande piété, lui de Toulouse. Il fui ensuite élu évêque de
confia l'administration de ses bien^, emploi Comininges, en 1073, à la place d Otger qui
dttnt il s'acquitta avec autant de prohilé que venait do mourir. 11 fit la guerre aux abus
de sagesse; ce qui inspira au co.i ;e tant el aux vices avec tant de zèle et de succès
d'esiime pour Bertoul, qu'il le regardait plu- qu'il eut bientôt changé la lace de son dio-
tôt comme un ami, ou comme un fils, que cèse. 11 rebâtit sa athédrale près de laquelle
comme un domestique il lui fit même don ; il fit construire un cloître pour les dores
de sa terre de Renty, où le saint mit des re- attaihés à son église et les assujettit à la vie
ligieux dont il eut la conduite, tout laïque commune. Il répara et agrandit la ville épis-
qu'il était. Il avait pour eux la tendresse coi'ale et mérita d'en être regardé comme
d'un père, et les gouvernait avec une dou- le second fondateur. 11 mourut le 15 ou le
ceur et une bonté qui le ffiisaienl chérir de 16 octobre, vers l'an 1123, aprè's un épisco-
ÎOHS. Sa charité pou" les pauvres était sans pal de cinquante ans, et fut enterré dans son
,

159 KCR BER 440

(glise, ilevanl lach ip<'ll<' do h\ sainte Vierge, que les chanoines possé laienl dans la Car-
finillaunie, arch'vêquo d'Aucli, son neveu. niole ; il ne mil à cet abandon d'autre con-
sollicita et obtint sa ranonisalion. — 15 dition que celle de chanter chaque jour, à
octobre. la fin de. l'office canoni.il, une antienne à
BKRTRAND fie bienheureux), patriarche la sainte Vierge, usage qui n'existait jias en-
d'Aquil6e, snrlJiit d'une famille noble de core dans cette église. Le patriarche fonda
France, qui port.iit le nom de Saiiil-tieniez, aussi deux monaslères dans son diocèse, ce-
d'un rhatenu qu'elle possédait près de Ca- lui de Sain'-Nicolas, |ionv des relisrieuses de

hors; il naquit ver^ l'an litiO. Doué d'un es- Siint-.\ugusiin, el un autre pour ries Célos-
prit vif et penéirant, il suivit avec succès un lins. Ne se reganlant que comme dépositaire

cours de droit civil et canonique à univer- 1 des revenus de son éir'ise, il les consacrait
sité de Toulouse et obtint le grade de li- à de^ oeuvres rieet de chariié.
rsligion Son
cencié. Après avoir professé quelque temps amour pour les était tel que, sans
pauvres
dans celle école, il embiassa l'éLU ecclé- jiarler des considérables qu'il leur
secours
siastique, et lut nommé ensuite doyen du distribuait d.ins l'oc asion, il en nourrissait,
chapitre d'Angouléme. Le pape Jean XXII, tous les jours, douze en l'honneur îles douze
qui résidait à Avignon, et qui était son apôtres, cl lesservnit de ses propres mains.
compatriote, le fil son chapelain et le nom- On porte à tieux r>iille le nomliie des mal-
ma auditeur de rote. Il travailla, en cette heureux qu'il nourrit pendant une longue fa-
dernière qualité, au procès de la canonisa- mine. Protecteur des jeunes personnes hon-
lion de saint Thomas d'Aquin ce qui lui
;
nêtes et s.ms fortu le, il en dola un grand
inspira pour le docteur angéliiiue cette ten- nombre, dont les unes s'engagèrent dans le
dre dévotion qui le porta à établir son culte maiiaue el les autres embrassèrent la vie
dans son église , lorsqu'il fut élevé par le religieuse. Le bienheureux Berlr,md, qui se
même pape sur le siège patriarol d'Aqni- montrai! si bon, si covnpatissant pour tous
lée. Il s'appliqua, avec un zèle infatigable, ceux qui souffraient, était dur à lui-même,
à rem|)lir tous les devoirs que lui imposait dormait peu et ,interroipp lit encore les
sa nouvelle dignité. Il commença par visiter courts instants qu'il donnait au sommeil
son vaste diocèse. 11 consacra ensuite des pour réciter l'office de la nuit. Quelquefois
soins tout particuliers aux jeunes clercs même, il restait à genoux sur le pave de sa
qui se destinaient au service des autels, ne chambre, depuis le soir jusqu'au matin, oc-
s'en rapportant qu'à lui-même de leur ad- cupé à prier. Lorsqu'il se Irouv^iit à Aquilée
mission aux cidres sacrés. Il s'occupait pendant la semaine sainte, il renvoyaii, le
aussi, avec beaucoup de sollicitude, des pé- soir, ses domestiques, comme s'il eut voulu
nitents publics, assez nombreux alors, parce prendre du repos mais il se rendait secrète-
;

que la discipline ecclésiastique conservait ment dans une églisi' voisine et y passait
encore, sur ce point, une partie de son an- toute la nuil à méditer sur la passion du
cienne vigueur. 11 leur portait un iniérêt si Sauveur. Il fut chargé par Henott XII d'exa-
?if que quand il se trouvait en voyage, pen- miner la demande en nullité de mariage,
dant le carême, il marchait le joui et la faite par Marguerite, fille du duc de Cann-
nuit, afin d'être arrivé à temps pour les ré- lliie, contre son époux, Jean de Luxem-
concilier au jour fixé par l'Eglise. Il ne né- bourg. Clément \T, à son avéncmenl au
gligeait aucune occasion d'annoncer la pa- pontificat, l'envoya, en qualité de nonce, à
role de Dieu, non-seulement aux fidèles , la cour du roi de Hongrie. Quelques habi-
mais encore aux personnes qui vivaient en tants d'Udine ayant accusé Bertrand auprès
religion. Il assemblait presque tous les ans du même ponlife, celui-ci rendit un écl.ilanl
des s inodes où il adressait aux membres de témoignage à son innocence. Ses ennemis,
soii clergé les instructions les plus touchan- irrités de la fermeté avec laquelle il soute-
tes et les plus paternelles. Sa qualité de nait les droits de son église, conspirèrent sa
seigneur temporel lui imposait l'obligation perte. Le saint p.itriarche, qui connaissai;
de soutenir ses vassaux contre des atta- leur criminel projet, était disposé à souffrir,
ques injustes, et plusieurs fois il les autorisa s'il le fallait, le martyre pour la justice, à

à n pousser la force par la force. Lorsqu'on l'exemple de saint Thomas de Caniorbéry


en venait aux mains, il se jetait à genoux, qu'il avait pri- pour modèle et pour protec-
la léle nue, les mains élevées verslecicl, et ne teur. Etant allé à Padoue, en 13j0, pour as-
se relevait pas qu'on ne vint lui annoncer l'is- sister à une translation des reliques de >aint
sue du comliat, d'où ses diocésains revenaient Antoine, ainsi qu'au concile que tint, dans
toujours victorieux; ce ([ue l'on regardait celte ville, le cardinal de Sainte-Cécile, lé-
comme une espèce de miracle qu'on attribuait gal de Clément ^T, quand il fut que>lion de
à ses prières. La prévôté du chapitre de Civi- partir, le bienheureux Bertrand éprouvait

dale, ayant donné lieu à certains abus dont les quelque répugnance à retourner dans son
chanoines étaient viclinies, il la supprima et diocèse mais cédant aux sollicitations des
;

en affecia les levenus à douze places ilesti- lecclésiasliques qui raccompagnaient, il leur
nées à douze jeunes gens vertueux cl capa- dit: i<Je vais me sacrifier pour vous. » Il so
bles, qui. parleurinslitution, devaient contri- confessa, célébra hi me>se, et partit avec
buer à la pompe du culte divin, et auxquels sa suite. Le second jour de son voyage,
ildonna le nom de dores de Marie. !l prucnra li)rs(|u il fut arrive Richinvelda, près de la
,,

aussiun autre avantage au même chapitre, forteresse de Spilimberg, une troupe de fu-
en renonçant au droit de dîme sur les terres rieux à laquelle s'étaient joints quelques
,
m BF.R BES 442
soldais du romle de Goritz. vint fondr.' sur pagner du moine .Innas, qui a écrit sa Vie.
ui ri mit en fuite son escorte. Resté seul on- Le pape, connaissant la régularité du mo-
rp les mains di> sps ennemis, il recul cinq nastère et l'exactitude de la discipline qu'on
'oups d'épéc mourut
dont il en re- , \ observait, l'exempta de la juridiction épis-
commandant son âme Dieu, et en priant
à copale, et déclara qu'il ne relèverait à l'ave-
[)onr ses meurtriers, le 6 juin 1330, étant nie que du siège apostolique. Bertulfe qui ,

lU'é de 90 ans. Ceux qui i'aviii(Mit assassiné, venait de gagner sa cause, tomba malade en
mirent son cor|)S sur une charretle et l'eii- revenant de Uome. La veille delà fête de saint
voyèrenl à Udino, en faisant dire par dcii- Pierre, il futguéri miraculeusement, et, sor-
sion aus h.ibitants Recevez le corps de vo-
: tant comme d'un profond sommeil, il de-
ue saint patriarche. Ils le reçurent, en cf- manda à Jonas rex(ilication de ce qu'il ve-
CpI,avec une profonde diiuleur et une jrrande nait de voir et d'entendre celui-ci, qui n'a-
;

vénération el l'inhumèrent dans i'éjilise


, vait rien vu ni rien entendu , ne sut quoi lui
piincipale où il fui trouvé sans corruption, répondre. —Ne voyez-vous donc pas ce che-
un an après. Dès lors commença le culle du min de lumière par où saint Pierre s'en re-
bienheureux Bertrand, qui ne lut cependant tourne? c'est lui qui vient de me guérir et ,

auliiiisé dans les formes qu'au x.viir siècle. qui m'ordonne de retourner sans délai à
Benoit XIV' approuva ce culle en ;7j!J, e; Cli- mon monastère. » Il vécut encore douze ans,
ment Xlll accorda au elers;i- d'Uliii la fa- et il mourut le 19 août ùkO. Jonas nous ap-
cuile de célébrer sa fêle sous le titre de bien- prend qu'il opéra plusieurs miracles dont il
heureux. —
6 juin. avait été le témoin oculaire. 19 août. —
BKRTUIN Bertuinus, évêijue ré-
(saint), BERTULIi;N (saint), Berluliamis, martyr
p;i(>nnaire, né en Angleterre, au commenco- à Cologne, était, à ce que l'on croit , l'un
mont du vu' siècle, embrassa rctal religieux des compagnons de saint Géréon, et souffrit
dans sn patrie, et, après avoir édifié par ses l'an 287, sous le président Rictio->'are, pen-
vertus le nionastèie d'Olhbelle, ii vint dans dant la persécution de l'empereur Maximien.
les (iaules, d'où ii se rendit à Rome. Il alla Son chef se gardait à Pont-aux-Dames , en
ensuite se fixer, avec quelques compagnons, Brie, et les religieuses de ce monastère l'ap-
entre la Sambre et la forél de Malaigne , iielaienl le fiancé de sainte Cilié, dont elles
dans un lieu sauvage où il construisit une possédaient aussi le chef. —
10 octobre.
église et un couvent qui prit le nom de Ma- BESAS (saint), soldat et martyr à Alexan-
lone ou Malaigne. 11 fui aidé dans celle fon- drie, fut chargé d'accompagner les saints
dation pai- les libcralilés de Pépin d'Héristal ; martrs Julien et Chronion lorsqu'on les ,

el il mourut peu après, sur la fia du vir siè- conduisait au supplice et comme il s'effor-
;

cle. On croit qu'il avait reçu l'onction épis- çait, pendant le trajet, de les garantir des
copale avant de quitter l'Angleterre. —H outrages d'une populace insolente, il fut ar-
novembre. rêté lui-même comme ennemi des dieux.
BKRT ULFE abbé de Bobbio, sor-
(saint), Conduit devant le juge, celui-ci, voyant que
tail d'une noble famille de France, et était sa fermeté dans la foi était inébranlable, le
parent de saint Arnonld, évêque de M; tz ,
condamna à perdre la tête. Son martyre eut
dont l'exemple el les conseils lui firent (juit- lieu à Alexandrie l!an 2.50, pendant la persé-
ler la position brillante qu'il occupait dons cution de l'empereur Dèce. 27 février. —
le monde pour venir se mettre sous sa con- BESNARI) (saint), Ressnnrdus confes^seup ,

duiie à Metz. Il alla ensuite à Luxeuil, où il à Vie, dans le diocèse de Nancy florissait ,

reçut l'habit monastique des mains de saint au X' siècle, et il est honoré le 15 juillet.
Eustase, successeur de saintColomban. Saint BESSA.MONE (saint), missionnaire et mar-
Ail ile, successeur du même saint Colomhan tyr en Egypte, se rendit, avec jilusieur> au-
dans gouvcrnemeut du monastère de Bob-
le tres ouvriers évangèliques , dans la partie
bio, en Il.ilie, élanl venu faire un voyage à méridionale de ce pays, sous la conduite de
Luxeuil, iiù il avait été quelque temps reli- saint Théon as leur chef, pour y travaillera
,

gieux, il fut si charmé de Bertulfe, qui fai- la conversion des idolâtres, ils lurenl arrê-
siil l'édification de la commnnaulé ,
qu'il tés au milieu de leurs travaux et de leurs
demanda et obtint la permission de l'emme- succès. (Conduits devant le juge ils confes- ,

ner à Bobbio. Le saint religieux s'y fit ad- sèrent avec courage la foi qu'ils avaient prê-
mirer par ses vertus et son mérite non moins cliée avec zèle et ils
, lurent condamnés au
qu'à Luxeuil, et après la mort de saint Al- supplice du feu on ne sait ous quelle per-
: :

lale, arrivée en 627, il fut élu pour lui suc- sécution, ni même dans quel siècle, quoiqu'il
céder. Peu de temps après, i'evêque de Tor- y ait quelque raison de croire que c'était
tone , sous pré'exle que le monastère était dans le iii'siècle. —
16 janvier.
situé sur son diocèse prétendit que l'abbé
,
BESSaRION (saint), anachorète, dans le
et ses religieux devaient être sous sa liépen- ('éserl de Scétè, en Egypte, se rendit célèbre
dance. L'affaire fut portée devant Ariovald ,
par sa grande abstinence et sa charité. Arri-
roi des Lombards, qui quoique arien,
ne , vant un jour dans un village, el voyant un
voulut pas décider la contestation et ren- , cadavre nu sur la place, il se dépouilla de
voya l'affaire à un concile. La cause ay mt son manteau pour le couvrir. Un peu plus
été portée à Rome, ce prince lournit à lîer- loin, il rencontre un pauvre qui n'etail pas
tulfe l'argent nécessaire pour subvenir ,iux même revêtu de haillons le saint, à ;

frais du procès. Celui-ci se rendit donc au- ne restait plus que sa tunique, hésita
près du pape Honorius I"^, et se (il accom- que temps s'il la partagerait en deus
,,

415 BEU BEO 4^4


en donner une moitié à ce malheureux mais , nog, dans le pays de Galles, sortait d'une
il se dé(id;i à la lui donner loiil entière. Si' illustre famille d'Angleterre, et ses anrôlres
trouvant iilors aussi nu que l'était celui à avaient élé seigneurs de la principauté dé
qui il venait de donner son dernier habille- Pawis. Il fut élevé dans le pays d'Arvon
ment, il s'assit, et s'arrangea de façon à ne près de l'île d'Anglesey , et l'on croit qu'il
pas s'offrir aux rej^ards des passants d'une fut formé à la piété et aux sciences dans le
manière indécente. Le dn-t d la juslire du monastère de Bangor. Il devint ensuite su
lieu vint à passer, el le reconnaissant, il dii périeur d'une communauté nombreuse de
à ceux ()ui accompafjnaienl
I « Voilà le bon : religieux, et fonda dans i'iie d''.n;;lesey les
père Bessarioii;» et, descendant de cheval, il iiionasl^res d'Aberfraw elde Trefdraëlii, dont
lui demanda qui avait ainsi dépouillé
I : les églises l'ont toujours honoré comme pa-
C'est cela, répondit le saini, en lui montra i tron, et sur le continent, les monasières de
le livre des E\angiles iju'il portail conlinuel- Clynnog-Féchan el de Cljnnog-I'awr, vers
Icmenl sous son b as afin de conformer sa
, l'art G!7. Les moines de Bangor .-lyanlété
conduite aux préceplis et aiix conseils de massacrés par les Anglo-Saxons du Nortlmm-
ce livre divin, le juge s'empressa de lui don- beriand, Cadvan, roi du North-AYales, dcfil
ner son propre manteau afin qu'il pût cou , les meurtriers des moines el saml Beunon
,

tiniier sa roule. Ayant une ;iutre fois ren- lui fil, à celte occasion, présent d'un sceptre
contré un pauvre, el n(^ sachant que lui d'oi-. Il reçut de ce prince et de Calwallou,
donner, il courut sur la place vendit son ,
son lils et son successeur, de grandes libé-
Uvre d'iîvangilcs, et lui en rapporta le prix. ralités, entre autres remplacement pour bâ-
Comme on ne le lui voyait plus sous le bras, tir le monastère de Clynnog-Favvr, ainsi que
Dulas, son disciple, lui demanda ce qu'il en des fonds pour le construire el le doter. On
avaii fait. Il répondu en souriant:» J'ai vendu rapporte que saint Reunon guérit un malade
ce livre où sont écrites ces divines paroles
, : en le touchant avec rextrémilé de sou bàlon,
Vends tout ce que tu possèdes, et le donne et que la personne ainsi guérie fonda, eu re-
aux pauvres. » Il florissait vers la fin du iv connaissance de ce niiracle une église à ,

siècle, et il est honore étiez les Grecs le '2(i quatre milles de Clynnog. On lil dans la vie
février el le19 juin. de sainte Wenefride, nièce de sainl Beunon,
BESSE (sainte), Bessa, martyre
en Afri-^ qu'il élail prêtre, et qu'il annonçait la parole
que, souffiil avec saint Pouipin et plusieurs de Dieu au peuple. On croit qu'il mourut
autres. —
18 décembre. dans le milieu du vir siècle mais on ignore
,

lUîSSOI (saiui), Bessutus, solitaire dans le en quelle année. Le monastère deCI\nnog,


désert d'Anub, en Ethiopie, est honoré le dont l'église subsiste encore ainsi que la
,

2 juillet. chapelle du saint, où l'on voit son tombeau,


BETHAlREou Boaire (saint). Berthnriiis. porta, dans le principe, le nom du saint fon-
archichapelain du roi Clolairell, fut place dateur, el ilne prit le nom de Clynnoc ou
sur le siège de Chartres dans ces temps mal Clunnoc, mol qui lire sou origine de Cluuy,
heureux où les deux princes Clotaire el que quand il eut passé dans la dépendance
Thierri désulaient la France parla guerre de cette célèbre abb.iye. — H janvier el 21
civile. Le saint évéque, qui était un des plus avril.
grands prélats d.- sou siècle, eut beaucoup BEUNON ou Behnon (saint), Benno évé- ,

à souffrir de ces troubles , el la sixième que de Meissen, né en 1010, à Hildesheim,


année de son épiscopat, il eut la douleur di dans la basse Saxe d'une famille riche el
,

voir la ville de Chartres ravagée, son église puissante, qui lui laissa de j;rands biens,
livrée au pillage, et une partie de ses dio- reçut une éducation toute chrétienne. Il fit
césains emmené-! prisonniers. Il fut pris lui- de grands progrès dans la vertu el dans les
même, el conduit à 1 hi<rri. qui, louché de .s<: sciences , sous la conduite de saint Berii-
piété, el pénétré d'estime pour sa personne , ward, son évéque , el sous celle de Wiger,
le fil mettre en liberté ainsi que tous les au- prieur de l'abbaye Saint-Michel, ou il passa
tres prisonniers, rotitna les trésors enlevés sa jeunesse ce qui lui inspira le désir de
,

à'I'éiflise de Chartres, el renvoya le s;iiul renoncer au monde pour s'y consacrer à


évéque comblé de présents. Saint Béthain Dieu. Ayant été ordonné prêtre, vers l'âge
mourut dans le vu' siècle, el son nom se lil de vingt-cinq ans, Il fut choisi, tout jeune
dans plusieur> marlyrolosies, le i août. qu'il était, poui- successeur de l'abbé .\dal-
BÉTON (saint) Belo, moine de Sainte- berl, tant était grande l'idée qu'on a ail déjà >

Colombe de Sens devint ensuite évèuue


, de son mérite el île sa vertu; mais l'humble
d'Auxerre. Il mourut eu 918, et son corps fui religieux opposa une résistance si vive à sou
trouvé revéïu d'un ci lice 700 ans après sa élection, qu'au bout de trois iuois les nioiues
mort. — iJ4. février. de Saint-Michel firent une autre élection.
BKÏRA abbé en Klhiopie, est ho-
(saint), Quelque temps après, il fut nommé chanoine
noré dans ce pays le 5 février. de Gozlar ,et chapelain de l'empereur
liETS (saint), Belesiis, est honoré comme Henri 111, deux places qui conduisaient or-
confesseur à Saint-Denis, près de Paris, dans dinairement aux premières dignités de l'E-
l'éjçiise de Saii.t Marcel. ii avril. glise, el qu'il occupa pendant dix-sept ans
BETTE (saint), Bettus, prédicateur évau- c'est-à-dire, pendant loulle règnede H'iiri III.
géli ue ilai\- le N.irlhumbMland, est honoré A la mort (le ce prince, en 1056, le bienheu-
.en Angleicrre le l'i aoûl. reux H.uinuu arelievéque d,' Cobtj^iie
,
,
BEUNOiN (sainl), Beoanus , abbé de Klyn- ayant éié chargé du gouverneiueul ue l'em-
, ,

*I5 BED BIA 446


pire, pendant minorité de Henri IV, fil
la faucon, ayant fondé dans les faubourgs de
placer Bcunon sur le siège épiscopal de Reims, en 639, un monastère de filles sous
Meissen. A peine eut-il été sacré qu'il se sen- l'invocation île la sainte Vierge, sa sœur
y
tit pénétré d'un esprit tout apostolique, ne alla prendre l'habit. Loin de se prévaloir de
res|pir<itit plus que pour le salut de son trou- son illustre naissance, elle se regardait com-
peau. Tous les ans il visit.iil son diocèse en me la dernière des religieuses, ne se distin-
entier ,
prêchant diius tous les lieux où il guant des autres que par plus d'ohéissanre
pass.iit, distribuant aux pauvres d'abo.dan- de douceur el de fidélité à tous les points de
Ics aumônes, coiisacianl des sommes consi- la règle. Elue abbesse, il fallut en quelque
dérables a réparation des églises et des
la sorte lui faire violence pour la déterminer à
mo; a-tères. rélormiint les abus, et rétablis- se charger du gouvernemenl du monastère.
sant la discipline partout où elle avait subi Sainte Beuve mourut en 673; ses reliques
quelque aiiéiation. Il donna au''Si une at- ainsi que celles de sainle Dode, sa nièce, qui
tention iDUlc particulière au chapitre de sa lui succéda furent transférées dans l'ab.-
,

catliéiirale, ayant soin de n'y admettre que baye de Saint-Pierre de la même ville. Il y
des ecclésiastiques recommandables pir leur a, près de Neufchâtel, dans le diocèse de
science et p;ir leur vertu; ai'ssi le clergé de Rouen, deux villages qui poitenl son nom,
son église épiscop;ile pouvaii-il être proposé Sainle-Beuve-aux-Ch.imps et Sainle-Beuve-
pour modèle au clergé de tout le diocèse. en-Rivière. —2i avril.
Saint Beunou fut enveloppé dans la disgrâce BEUVON (saint), Bnbo, né dans le x« siè-
qui frappa tous les |irélals d'Allemagne res- cle, d'une famille noble de la Provence, lui
tés fidèles au saiiil-siége pendant les trop
, élevé chrétiennement el embrassa la profes-
fameux démêlés de l'empereur Henri IVavec sion des armes à l'exemple de son père. 11
les souverains pontifes. 11 méritait, à double sut allier la jjraliqne de la vertu aux talents
titre, raniriiadversion de ce tyran couronné , militaires el à la bravoure du sold.il qui lui
et parce qu'il était de cette noblesse saxonne, allirèrent une grande considération dans le
si odieuse à Henri, et parce qu'il relusail monde. Parvenu à un grade assez élevé, il
d'entrer dans ses criminelles entn pri- eut plus d'une fois l'occasion de déployer un
ses contre le saint pape Grégoire Vil. 11 brillant Cfiurage pour la défense de son pays
fut donc exilé, mais il put bientôt revenir à el pour la cause de Jésus-Chrisl. Les S.çrra-
Mtissen, où il redoubla de zèle pour répa- siiis venus d'Espagne et d'Afrique laisaienl
rer les maux produits par son absence. Il des incursions dans la Provence el y cau-
se rendit ensuite à Home pour assister au saient d'affreux ravages Beuvon marcha
;

concile dans le(juel Grégoire lança l'ana- contre ces infidèles à la têle d'une troupe de
llième contre Henri; saint Keuuon souscri- braves, les battit dans plusieurs renconlres
vit à toutes les rés liitionsquiy furent prises. el leur fil un grand nombre de prisonniers.
De reiour à Meissen , il gouvirna encore Il les traita avec humanité, et plusieurs, tou-

plusieurs années son troupeau et, parveuu


, chés de SCS bons procédés, embrassèrent le
à une grande vi-illesse, il mourut l'an llOti, christianisme; car Beuvon, aussi bon que
âgé de (|ualre-vingl-seize ans. P( ndant son brave, se monirail partout le protecteur des
épiscopal, qui fui de près d'un demi-siècle, faibles el le père des malheureux. Il renonça
il fil plusieurs missions chez les Slaves, et il au monde, et il meuait depuis plusieurs an-
en convertit un grand nombre, plus encore nées une vie austère et pénitente, lorsqu'é-
par ses miracles que par ses prédications , tant sorti de sa solitude pour faire le pèleri-
ce qui lui a mérité le titre de pitron de ce nage de Rome, il tomba malade en roule et
peuple. Le pape Adrien Vi le cjmonisa en mourut à Voghera, près de Pavie, l'an 985.
1.j23, ce qui irrita lellem ni Lulner qu il pu- On l'honore en Provence avec beaucoup de
blia un libelle coulre le culte des saints, in- dévotion et sa fête était autrefois de pré
titulé la Nourrllc iilole d- AJeisseii. Les reli- ceple dans plusieurs lieux de la Lombardio.
ques de saint lieunuii fuient transportées, en — 22 mai.
1376, à Munich où elles sont l'objet de la
,
BÉVIGNATE (saint), Bevignnles, moine,
pieu e vénération des fidèles. IC juin. — florissail sur la findu \" siècle et mourul en
UEUliV (saint), //(iu:/e*(fi«, berger, llons- 501. H esl honoré à Pérouse le li mai.
sait dans le vir si de; il est honoré à Mo-
mont, près du Kuss. y, dans le diocèse de Be-
BEZTEKD (saint), évoque el martyr en
Hongrie avec saint Gérard, évêque de Cho-
sançon. H y a, près de Semur, dans le diocèse
nad, el un autre prélat honï;rois. S'élanl mis
de i)ijon, une paroisse qui porte son nom.
— en roule pour Albe-Royale, en H)kB, dans le
8 juillet.
dessein de faire renoncer le roi André à la
BEUVE (sainte), Boua, vierge et abbesse à
promesse impie qu'il avait faite en recevant
Reims dans le vir siècle, était sceur de saint
la couronne de détruire le christianisme el
Baudri et proche parente du roi Dagoberl i".
de rétablir l'idolâtrie, arrivés à Giod, ils fu-
Née vers l'an 609, elle passa les trente pie-
rent invesiis par une troupe de soldats au
mières années de sa vie dans le monde
qu'elle édifia par ses vertus. Comme elle était
moment où ils se dispo -aient à |)asser le Da-
nube; le d cA'atha, qui (ommandail celle
résolue à n'avoir jamais d'autre époux que
troupe, donna l'ordre de fondre sur eux et
Jejus -Christ toutes les tentatives qu'on
fi: pour
,

l'engager dans le mariage vinrent


ils furent percés à coups de lance. —
2i sept.
échouer contre celte résolution. Saint Bau- BiAGE (saint), yy/^.sjKs, évêque de Vérone,
dri, ioadaleur el ubbcdu uiouastère de Moul- esl houoré dans l'église de Saiut-Elieaae d»
447 BIB BIR 44R

cette ville , où l'on conserve son corps. — éternels de l'enfer, elle s'écria : Peut-on ac-
22juin. C'iser de manger des enfants ceux qui, par
BIANOR (saint), martyr on Pisidie avec un motif de religion, s'abstiennent même da
saint Sylvain , d'affreux supplices
sontTrit sang des animaux? Depuis ce moment elle
pour le nom de Jésus-Chrisl au comiiÉcnce- se déclara haulement chrétienne, et fut ran-
nient du iv siècle et eut ensuite la t(^le tran- gée parmi les martyrs qui furent mis à mort
chée. ~- 10 juillet. à Lyon, l'an 177, sous l'empereur Marc-Au-
BIBIANE (-ainte), Bibinnn. vierge et mar- rèle. — 2 juin.
tyre à Rome, était fille de saint Flavien, che- BICOR (saiiill, évéque en Perse, souHril la
vnliiT romain, et de sainte Dafrose, ((ui mort pour Jesns -Christ en 341, sous le roi
avaient tons deux .'ouffeit le martyre pnur Sapoi; II.— 22 nril.
Jésus-Christ. Se trouvant, ainsi que sa sœur, BIÉ on Bk\t (saint), Beilus, martyr en
sainte Déinéirie, plongée dans la misère (lar 'l'ouraini', fui mis à mort par les lîoihs sur
la perte de leurs parents et par la coiifisca- la fin du iv^^ siècli» et sous l'épiscopal de saint

tion de leurs biens, elles firent un saint usage Martin. Il soufTrit avec sainte .Maure, sa
de cetle épreuve. Aiironien, gouverneur de mère, et es huit frè.es, dans un lien qui
Home, non ronlent d'avoir rendu orphelines s'appelle Sa'nl-Epain, du nom de l'un de ces
les deu'ï jeunes vierges en faisant [lérir ceux martyrs. — 2.5 octobre.
de qui elles tenaient la vie, voulut encore BIÉ ou BÉAT (saint), confesseur à Ven-
exercer sa rage sur ces innocentes victimes dôme, florissait dans le v siècL'. — 9 mal.
de sa haine pour le nom chrétien. Il avait BIÉ (saint), prêtre du diixèse de Léon en
d'ahord espéré les vaincre par les hor- E-pagne et al'bé de Saint-Tron, se distin-
reurs de la pauvreté ,. mais vovani (]ue ce gua par son zèle à coml)allre l'hérésie de
moyen ne pouvait affaiblir leur constance, Kélix d'IIrgel et d'Elipand de T(dède. Il mou-
il les fit comparaître devant lui, et Dieu rut en 798 cl il fut inhumé à Valcabade. Son
permit que Uémétrie après avoir géné-
, corps fut levé de terre trois ans après et
reusement confessé sa foi tomliàl morte , placé dans un tombeau de marbre; mais on
aux pieds du gouverneur. Celui-ci fit re- détacha l'un de ses bras qu'on mit dans un
mettre Bibiane entre les mains d'une femme reliquaire : ee qui prouve qu'on l'honora
sans mœurs, nommée Rufine, {|ui employa blenlôl après sa mort. — 19 février.
tontes sortes d'artifices jiour la séduire et la BIENVENU (le bienheureux), Benvenulus,
eorrompre; mais voyant qu'elle ne pouvait disciple de saint François, entra dans son
y réussir, elle eut recours aux traitements ordre en qualité de fière lai, quoiqu'il fût
les plus indignes qui n'eurent pas plus de noble et qu'il eût reçu une bonne éducation
succès. Apronien, transporté de confusion dans le monde. Il s»» fit remarquer par sa
cl (le fureur de se voir vaincu par une jeune ferveur, son humilité, sa charité, son ol.éis-
fille, la condamna à mort. La senlence por- sanee, et mourut à Cornelo, dans la Pouille,
tait quelle serait attachée à un pilier et bat- en 1232. — 2!) juin.
tue avec des fouets garnis de plomli, jusqu'à BIENVENU (le bienheureux), évêque d'O-
ce qu'elle expirât, iiibiane souffrit ce sup- simo, dans la marche d'Ancône, naquit à
plice avec joie et mourut sous
coups des les Ancône au commencement du xm"' siècle. Il
exécuieirs, l'an 303, sur du lègue dela fin s'était lait religieux dans l'ordre des Fran-
Julien r.Vpo-lat. On laissa son corps exposé ciscains et il se distingua tellement par son
afin qu'il fût dévoré par les bêtcs; mais un mérite et par ses vertus qu'Urbain IV le tira
saint prêtre, nommé Jean, l'enleva secrète- de son cloître pour le placer sur le siège épit-
ment deux jours après et l'enterra pendant copal d'Osimo, dépendant de la métropole de
la nuit près du palais de Licinius. Lorsque Rome. Bienvenu conserva son haliit de icli-
la liberté fut rendue aux fidèles, ils construi- gieux et continua le, genre de vie (|u'il me-
sirent sur son tombeau une chapelle que le nait dans son couvent, autant que le lui per-
pape SImplice changea en une belle église, mettaient les devoirs qu'on lui avait impo-
repar.' dans le xiir siècle par Uunorius III sés ma'gré lui et qu'il n'avait acceptés que
et rebâtie à neuf en 1628 par Urbain VIII, par obéissance. Après .avoir gouverné son
(juiy i'I iça les reliques de sainte Bibiane, troupeau pendant environ douze ans , il
de sainte néméirie e' de sainte Dal'rosc-, dont mourut à Osimo le 22 mars 1276, et c'est en
1u venait de faire la découverte quelque ce jour qu'il est honoré dans son ordre.
temps auparavant, —
2 décembre. BIENVENUE BOJANO (la bienheureuse),
RIBLIS (sainte), Biblides, martyre à Lyon vierge du tiers ordre de Saint-Dominiijue,
avec saint foihin ei ses compagnons, avait née au milieu du xiii' siècle, d'une des plus
eu le malheur de renier la fii dans une pre- illustres familles du FrionI, montra de bonne
mière épreuve. Le démon, qui se croyait as- heure son dégoût pour les vanités du siècle,
suré d'elle, voulut encore lui faire aggraver en dédaignant les jeux et les autres amuse-
son crime en la portant à caloiuniei- les chré- ments de l'enfance. Son pins grand plaisir
tiens, il se flattait ((oe Uiblis étant d'un ca- était de se retirer dans un coin du jardin de
ractère faible et ti.i ide, elle ne pourrait ré- son père, d'où l'on découvrait une église dé-
sister aux tourments d'une cruelle torture; diée à la sainte Vierge; elle y passait des
mais il fut trompé dans son atienlc. Hiblis, heures entières à prier. Plus tard, ele se
appliquée à la question, se réveilla coinuic couvrit le corps d'un cilice, et se ceignit les
d'un profond sommeil, et la douleur d'un reins d'une corde qui, ayant fini pur entrer
supplice passager lui rappelant les supplices dans lu chair, >ie pouvait être ôtée sans le
449 BIL BLA 4S0
secours des chirurgiens; mais Bienvenue, vres et fonda à Mayence le monastère d'Alt-
craignnnt qu'on ne connût le genre de ma- Munster où elle passa le reste de sa vie. Elle
cération qu'elle s'était imposé, pria Dieu de mourut sur la fin du vir siècle et fut hono-
la délivrer de son infirmité et obtint (|ue la rée presque aussitôt après sa mort d'un culte
corde tombât d'elle-même à ses pieds. Elle public qui s'est continué sans interruption
embrassa la règle du tiers ordre de Saint- jusqu'à nos jours. —
27 novembre.
Dominique, et voulut imiter le genre de vie BIKIN (saint), Birinus évéque de Dor-
,

du saint patriarche dont elle devenait la chester en Angleterre au vu" siècle, était un
fille; elle s'interdil l'usage du vin et de la prêtre de Borne plein de zèle pour le sahit
viande et s'habitua à passer les nuits cti priè- des idol.ïtres, qui demanda au pape Hono-
res, surtout les veilles des fêtes solennelhvï. rius 1"^' la permission d'aller annoncer l'E-
Quand elle prenait un peu de repos, c'était vangile aux peuples de la Grande-Brelagnc.
sur la dure, n'ayant qu'une pierre pour Le pape lui accorda sa demande avec plaisir
oreiller :elle se donnait la discipline trois et le fit saerer évêque. Birin ayant débarqué
fois |iar nuit; son confesseur fut obligé de sur les côles du royaume de Westsex ou des
modérer ces pratiques de pénitence, surtout Sax ns occidentaux y convertit un grand
la dernière. De semblables austérités eurent nomiire de païens, entre autres le roi Cyne-
bientôt épuisé ses forces et altéré sa santé. gils, qui embrassa le christianisme vers l'an
Elle tomba malade et il lui survint des ul- 633. Le saint apôtre fixa son siège à Dercis,
cères si douloureux qu'on ne pouvait. la re- aujourd'hui Dorchesler. 11 fit des conversions
muer, même légèremenl, sans lui faire éprou- innombrables et bâtit beaucoup d'églises. H
ver les plus vives douleurs. Elle passa cinq mourut vers l'an 630 el fut enterré dans sa
ans dans cet état de souffrances; mais ayant ville épiscopale. Ses reliques furent transfé-
ensuite fait vœu d'aller à Bologne visiter le rées à Winchester par l'évêque Hedda et dé-
tombeau de saint Doniini(|ue, on la trans- posées dans l'église de Saint-Pierre el de
porta dans cède viile, et à peine ful-elle au- Saint-Paul. — 3 décembre.
près des reliques du saint qu'elle se trouva BISOÉ martyr en Ethio-
(saint), soldat et
tout à coup pari'aitement guérie. De retour pie, est honoré dans son pays le 23 juin.
dans son paya, elle reprit son ancien genre BISOÈS (saint), solitaire en Egypte, fut
de vie que ses infirmités l'avaient forcée d'in- l'un des principaux disciples de saint Sanu -
terrompre; mais les veilles, les jeûnes et das. —30 juillet.
l'ardent désir qu'elle avait d'être réunie à BISTAMONE (sainte), martyre en Egypte
Jésus-Christ l'eurent bientôt réduite à l'ex- avec quatre autres, est honorée chez les
tréuiité. Elle reçut avec une tendre, dévotion Grecs le i juin.
les sacrements de l'Eglise et luourut, dans un BL.AISE (saint), Blasius, martyr avec saint
âge peu avancé, le 29 octobre 1292. Son Démètre, est honoré à Veroli dans la Cam-
corps fut porté dans l'église des Dominicains pagne de Bonie. —29 novembre.
où il s'opéra plusieurs miracles; bientôt les ÎÎLAISE (saini), évêque de Sébaste en Ar-
fidèles riionorèrerit com<ne une sainte, et le ménie el martyr, recueillit les reliques de
culte qu'on lui rendait fut approuvé par 1:.^ saint Eustrale, martyrisé sous Dioclétien, el
pape Clément XIII en 1763. —
29 octobre. les réunit à celles de saint Oreste, comme
BIÈTHE (saint), Viator, évêque de Bour- saint Fluslrate l'en avait prié. Jl fut lui-mé-
ges, florissait au milieu du iv' siècle et mou- mo mis à mort après avoir subi de nom-
rut vers l'an 35i. — 5 août. breux el de cruels supplices vers l'an 316,
BIFA.MON (saint), abbé eu Ethiopie, est sous l'empereur Licinius, par l'ordre d'A-
honoré le 22 janvier. gricolaùs, gouverneur de la Gappadoce el de
BILFRID Bilfridus, orfèvre en An-
(sailli), la petite Arménie. Sa fêle est d'obligation
au viir sièi le, dans le dio-
gleterre, florlss.iit chez les Grecs, qui onl pour lui beaucoup de
cèse de Lindisfarne. Ses reliques ont été vénération. Ses reliqaes ayant été apportées
transférées à Durham. —
6 septembre. en Occident à l'époque des croisades, son
BILHILDE (.aiiite), BiUiildes fondatrice , culte y devint célèhre, et plusieurs guéri-
du monastère d'Alt-iiJunster à iMiyeiice, na- sons niir.iculeuses opérées par son interces-
quit en 625 à Ocheim-sur-le-Meiu d'une , sion angiiitntèrent encore la dévotion des
des plus illustres f.imilles du pays, et ses pa- peuples pour ce saint martyr, qui est le pa-
lonts quoique enveloppis de toiites parts
, tron d'un grand nombre de paroisses. - 3 fé-
des ténèbres lie i'idolàlrie, av.iienl en le bon- \ lier.
heur de connaître la vérité et d'embrasser le BLAITHMAC (saint), Btaïtmacus, fils d'un
rliristianisme. Bilhilde fut élevée à Wurt.:- roi û'h lande, devint abbé d'un monastère de
bourg, chez une tante qui s'appliqua à l'in- l'île d'Hy à l'occident de l'Ecosse et fut mar-
struire des principes de la foi el à lui faire tyrisé en 793 par les Danois, pour avoir re-
pratiquer les devoirs (|u'eile impose. Cette fusé de leur livrer les trésors de son église.
éducation toute sainte lui inspira un grand — 19 janvier el 6 décembre.
amour pour la virginité. Ce ne fui donc qu'à BLANC ou Blaan (saint), Blanus, disciple
regret et pour complaire à ses parents qu'elle de saint Comgall el de saint Kenneth, fut sa-
consentit à prendre un époux qui mourut cré évêque des Pietés, en Ecosse et fixa son
bientôt après leur mariage. BilhiLIc. rendue siège à Kiungara ilia. Il lit par dévotion lo
à la liberté, ne pensa plus qu'à se donner voyage de Rome et mourut sur la fin du
enliereineiit à Jésus-Clirisl. Elle vendit tous Vi" siècle. Le lieu où saint Blaan fut enterré
se» biens dont elle distribua ie pn\ aux pau- et qui prit son nuni, devint un siège épinco-
4SI BLA BLl iSi

pal qui subsista jusqu'à la suppression des commet point de crimes parmi nous. » On eût
évèchés en Ecosse. Saint P.Iaan a laissé des dit que ces paroles émoussaioni l.i pointe de
hymnes sacrés, des instruilii)ii pour les ses douleurs et lui conjmuui(]uaieiit une
catéchumènes, et quelques ouvrages de piété. sorte d'insensibilité. On la jeta, avec ses
-10 août. compagn(ms, dans un cachot infect, les
BLANC (saint), évéque en Ecosse, floris- pieils enfermés dans des ceps de bois. On

gait dans le x' siècle. La ronnaissanco qu'il fixa le jour où leor mort devait servir di; di-
avait de l'Ecriture sainte et îles licites -lettres vertissement ;iu peuple, et lorsqu'il fut ve-
le rendit illustre selon lemond.;; mais il nu, on les conduisit à l'amphiihéàtre pour
n'eut d'autre ambition que relie de connaî- les exposer .lux bétes. Blandine lut attachée

tre Jésus crucifié. Il fonda un monastère qui à un poteau pour être dé> orée. Comme elle
fut appelé, (le son nom, Dun-Blain, et il y avait les bras étendus dans l'ardeur de sa
prit l'habit. L'anour de la retraite loin de ,
prière, cette attitude, en rappelant aux fi-
nuire à son zèle pour le saint <lu prochain, dèles l'image du Sauveur (riicifié, leur inspi-
le rendait, au contraire, plus propre à an- ra un nouveau courage. La sainte resta ainsi
noncer la parole de Dieu, en lui inspirnnt quelque lemps exposée aux bêles sans qu'au-
celte éloquence céleste qne l'on puise à l'é- cune voulût la toucher, après quoi on la dé-
cole de la cliarité et dans l'exircice de la lia. Elle fut reconduite eu prison et réser-
contemplation. Il fut élevé, malgré lui, à la vée pour un autre combat, où elle devait
dignité épiscopale, et il en remplit, plusieurs remporter une victoire cornplèle sur l'enne-
années, devoirs avec une fidélité xem-
les i mi qu'elle avait déjà vaincu plusieurs fois.
plaire jusqu'à sa mort qui arriva vers l'an Ainsi, une esclave pauvre el faible en se ,

1000.— 10 aoiîi. revêtant de Jésus-Christ, déconcerta toute la


BLAKCHAHD (saint), Blancarrhis, confes- malice de l'enfer, et meriia par une con- ,

seur à Néelles-le-Rf pos, près de Villenoce ,


stance inébranlable, de s'élever à une gloire
en Brie, florissait au milieu du vu' siècle, el immortelle. Le dernier jour des combats des
mourut en 659. Il y a tlans le diocèse d'Aucli, gladiateurs, Blandine fut amenée de nouveau
près lie Mirande, une paroisse qui s'appelle dans l'amphiihéàtre avec un jeune homme
,

de son nom, Saini-Blanquard. 10 mars. — de quinze ans, nommé Ponlique. Ou voulut


BL.\NDE Blanda, martyre à
(sainte), les obliger à jurer par les id.)les ; leur refus
Rome, avec saint Félix, son mari, fut déca- d'obéir et le mépris qu'ils marquèrent pour
pitée pour la foi sous le règne d'Alexandre- les prétendues divinités des païens , inspirè-
Sévère. — 10 mai. rent au peuple les plus violents transports
RLANOIN (saint), Blatidinus, époux de de rage : il voulut que sans égard pour la ,

sainte S.ilaliergc, et père de saint Baudouio ,


jeunesse de l'un et le sexe de l'autre, on épui-
ainsi que de sainte Austrude, était digne d'être sât sur eux tous les genres de tortures. En
le chef d'une telle famille. Il consentit à ceque vain on les pressait, de temps en temps, de
son épouse entrât en relision, el lui-même ne jurer par les idoles Pontique encouragé
; ,

pensa plus qu'à travaillera sa propre saiicti- par sa compagne parcourut avec joie tous
,

ficaiioM. Il mourutaprès iemilieuduvir siè- les degrés du martyre, et lerniina sa vie par
cle. On conservait dans le monastère '|ue une mort glorieuse. Blandine. (]ui souffrit la
sainte Salaberge avait fondé à Laon, une dernière, n'avait cesse d'cxhorli r ses frères,
parlie de ses reliques avec celles de sa sainte el les avait envoyés devant elle au Roi du
famille. Saint Bl.indin est surtout honoré ciel. Le moment d'aller les rejoindre apfiro-
dans un village du diocèse de Meaux qui chait: elle fui fouettée déchirée par les bê-
,

porte son nom. 7 mai. — les et assise dans la chaise brûlante, après
BLANDINE Blandina, esclave el
(sainlo), quoi on l'enveloppa dans un (ilcl «g être [

martyre à Lyon, ariélée pour la foi avec


fut exposée à une vache sauvage i;ui la lança en
saint Polliiu et antres mart, rs de celte
les l'air et la tourmenta pendani longtemps en lui
ville, en 17*7. Elle monir.i, par son exemple, faisant de cruelles blessures ensuite les con- ;

que les personnes delà coiiililion la plus vile fecteurs l'achevèrent. Les pa'ïens mêmes fu-
aux yeux du monde, sont somcnt très-esli- rent saisis d'étonnemeni à li vue d'u .<• telle
o)aliics ilevaiit Uiou lar la vivacité deTaraour patience et d'un tel courage ils avouaient :

qu'elles ont pour lui. I«;ile élait d'une com- qu'il ne s'eiaii jamais rencontre parmi eux
plexionsi faille qu'on In mbiait qu'elle n'eût une femme qui eût soulTerl une si élraige et
ni la force ni la hardii'sse de confesser sa une si longue suite de tourments. Sainte
foi. Sa maîtresse surlonl, qui était du nom- Blandine fut martyrisée l'an 177, la dix-sep-
bre (les martyrs, craigiiail (iu'( Ile ne put ré- tième année du règne de Alarc-Aurèlc. Il y a
sister aux assauts qui allaiciU lui être li- deux paroisses qui portent le nom de Sainle-
vrés ; mais Bbindine se trouva , par le se- Rl iiidine, l'une près de la ïour-du-l'in, i|aiis
cours de la grâce, en élal di> braver lesdifle- le dioiésc de lirenoble et l'autre près de ,

renls bourreaux qui la tourmcnlêrentdepuis Melle, dans le diocèse de Poitiers. 2 —


la pointe du jour jusqu'à li nuit. Us s'avouè- juin.
rent v(iincus el marquèrent le plus grand lîLASTE (saint), Blstus, tribun et martyr
étonnemenl de ccciu'eile vi»ail encore qprès à l'iomc, lutperce de flèches Jans l'au phi-
tout ce qu'ils lui avaient fait souffrir. Elle théàlre, avec 2o9 suidais, par ordre de em- I

puisait de nouvelles forces dans la confes- pereur Claude il , dit le Gothique, l'an 2U'.i.

sion de sa foi. « ^e suis chrétienne, s'écriait- l"^ mars.


elie souvent , je suis chrétienne et il ne se
. BLIDOU (saint), Blidulphus, prélre el

iS3 BOD BOI 454

moine de de saint Coloraban, vécut


l'institut florissaitdans le vu» siècle, et il est honoré
sous la conduite de saint Allale, abbé de en Poitou le 25 juin.
Bobbio, en Iliilie, et mourut vers l'an 630. BODON ou LEUDIN (saint), Bcdo, évéque
2 janvier. de Toui, était frère de sainte Salaher^e, et
BLIDRAN (saint), BHdramnua évéque de , sortait d'une famille illustrp, établie sur le
Viennr en Dauphinc, florissait au comnien- territoire de Tout. Il s'en^aj^ea dans les liens
ceinent du viir siècle, et mourut vers l'an du mariage, mais le désir d'embrasser un
757. —22 janvier. état plus parfait le porta à se séparer de s )n
BLIER (saint), Blitarius, confesseurà Ver- é|)ouse Odile, du consentement de celle-ci.
dey, près de Sezaine, eu Brie, florissail dans C'est saint Walbert, abbé de Luxeuil, qui les
le VM" siècle. — 11 juin. décida à passer le reste de leur vie dans la
BLIMOND (saint), Blilhmundus , moine, continence, et à se consacrer entièrement à
fut l'un des plus illustres disciples de saint Dieu. Bodon et son épouse, renonçant donc
Vnlerj'. Animé d'un zèle ardent pour le salut au monde et aux grands biens (|u'ils possé-
des âmes, il se joignit à son maître qui an- daient, se rendirent à Laon pour y embras-
nonçait l'Evangile aux idolâtres du nord de ser l'état religieux. Sainte Salaberge y avait
la France. Après avoir prêché la parole de fondé deux monastères, l'un de femmes et
Diou avec un succès merveilleux, ei converti l'autre d'hommes Odile ,)rit le voile dans le
:

une foule de païens, ils se retirèrent dans premier, el Bodon prononça ses vœux dans
une solitude du Ponthieu nommée Leuco- ,
le second, où, par ses vertus, il devint bien-
nay, qui leur avait été donnée par le roi Glo- tôt le modèle de la communaulé. Son mérite
tairell. Bi-rhard, évéque d'Amiens, leur per- et sa sainteté le firent piacer sur le .siège
mit d'y bàlir une chai)elle avec des cellules. épiscopal de Toul. 11 fonda trois monastè-
Ils évangélisaieiit les populations du voisi- res : celui d'Etival , dans une solitude des
nage, etconiinuaient à travailler à la conver- Vosges qui faisait partie de son diocèse, et
sion des païens. Bientôt il leur vint dos dis- dans lequel il mit douze chanoines qui furent
ciples en grand nombre , ce qui nécessita la remplacés, plus tard, par des bénédiclii\s; ce-
construction de nouvelles cellules, et donna lui de Bon-Moutier, à quelques lieues d Eli-
nais-ance au monasière de Leuconay ou de val,oii il plaçades religieuses sous laconduile
Sainl-Valery, autour duquelse forma la ville de Thelberge sa flllo,et un troisième nomuié
de ce nom. Blimond fut, par ses vertus, le Offonville. Après avoir rempli, avec autant
modèle de cette comniunaulé naissante. Tou- de zèle que de piété, tois les devoirs d'un
jours occupé à quelque travail des mains, saint évéque, Bodon mourut vers l'an 673 et
lorsqu'il ne vaquait pas à la prière ne bu- ,
fut inhumé dans le cimetière de Sainl-.VIan-
vant que de l'eau, ne mangeant qu'après le suy. Plus tard, ses reliques furent transfé-
coucher du soleil, et passant quelquefois rées à Laon et réunies à celles de sainte Sa-
plusieurs jours sans prendre aucune nourri- laberge. —
11 septembre.
ture; il retr.içait, par ses austérités, le genre BOGOMILlî(le bienheureux), Bogumilus,
de vie des anachorètes de l'Orient. Son lit était archevêque de Gnesne, florissait après le
la terre nue ou des branches d'arbres éten- milieu du xii" siècle. Sur l.i lin de sa vie, il
dues dans un coiu de sa cellule. Il donnait se démit de son siège pour si' l'aire religieux
aux. pauvres tout ce qui ne lui était pas ab- dans l'ordre des Camaldules, el il mourut
solument néce^>air<'pour le jour même, sans en 118-2. — 10 juin.
jamais spnger au liiidemain, ayant pour BOISIL (saint), Boisilius, embrassa jeune
maxime que pins on donne aux malheu- l'étal monastique et devint prieur de Alel-
reux, plus on a droit de compter sur l'assis- ross abbaye si! née sur les bords de la
,

tance divine; aussi sa coiiliance en Dieu 'tait Tweed, el gouvernée alors par saint Laie.
inébranlable. H survécut assez longtemps La saintelé éuiiaente de Boisil répandait un
à saint Valéry, et mourut vers le uiilieu du si grand éclat sur le monastère d.' .Melross

VU' siècle. —
3 janvier. que saint Cuthberl, lorsqu'il quitta le siècle
BLINLIVET (saint), B/evileguctiis, évéque pour se faire moine, lui donna la préférence
deVannes en Bretagne, se démit de son siège sur celui de Lindisfarnc. La première fois
pour se faire moine à Quimperlé, où il mou- que Boisil vil Cuthberl, il dit eu le moniranl :

rut dans le ix^ siècle. —


7 novembre. j Voilà un serviteur de Dieu.» Il s'cippliqua
BOaL (saint), martyr à Zancare, dans le avec soin à le guider dans les voies de la per-
rovanme de Léon, en Espagne, est honoré le fection et dans la connaissance de l'Ecriture
!«' avril. sainte. Lorsque Boisil prouonçiil le nom
de Jésus, c'éiait avec tant de dévotion, et
BOBIN (saint), Bobinus, évéque de Troyes
quelquefois avec une si grande abondance de
en Chaiiipagm.', était originaire de l'Aqui-
larmes, que ceux qui l'enleniiaieut en étaient
taine, el ilorissait dans le ix' siècle. Il fut
vivement attendris. Sa dignité de prieur l'o-
inhumé à Monslier-la-Celle, où il avait été
bligoanlde donner des iuslruclions auxmoi^
moine avant son élévation a l'cpiscopal.
nés, il s'acquittait de ce devoir avec autant
— 31 janvier. de zèle que de succès. 11 leur recommandait
BOBOLIN (saint), Bobolinus, second du surtout de remercier Dieu de la grâce qu'il
nom, évéque de Vienne en Dauphinc Ilo- ,
leur avait faite en les appelaul à la vie
rissait au couunenccmenl du vir siècle, et religieuse, de pratiquer la mortific.ition
mourut vers l'an 718. 20 mai. — intérieure et le renoncement à la volonté
BODARD (saint), Bodoaldus, «onfesseur. propre , de tendre sans cesse à la pureté
4SS BON BON J56

d'inlention et do s'entretenir avec Dieu par là le nom de Hoitavenluredonné à noiresaint.


une prière conlinuclle. 11 allait aussi prê- Sa mère, alin de remercier le Seigneur d'une
cher les jiaysans dans les villages, à l'exem- guéri.son aussi inespérée, le lui consacra par
ple de Jésos-<'hiisl qui l'aisail ses délices un vœu, et afin de b; mettre en étal de l'ac-
d'évangéliser les pauvres. l$ède, qui donne complir plus tard par lui-même, elle s'appli-
les plus grands éloges à la sainlulé de Boi- qua à l'exercer de bonne heure à la piété .

.•il, rapporte plusieurs prédictions (lui inon- à l'tiuniililé à l'obéissance et aux autres
,

Irenl qu'il était doué du don de proplictie. vertus. Bonaventure réi ondil parfaitement à
Saint Culhberl ayant été altaiiué de la peste ses vues et parut enllammé d'amour pour
,

qui ravagea l'Angleterre en GGk, Boisil lui Dieu aussitôt qu'il fut capable de le con-
dit après son rétahlissemenl « Dieu vous a : naître. Il fil des progrès élonnanis dans les
guéri, mou frère, et votre dernier monient sciences iiumaiiies, mais il en fit de plus
n'est point encore arrivé. Pour moi, je mour- étonnants encore dans la science des saints,
rai dans sept jours ainsi vous n'avez plus
;
il entra dans l'ordre de Sainl-François , a
que ce temps pour m'enlietenir et nie con- l'âge de 22 ans et reçut l'habit des mains
sulter. —
« Que pourrai-je lire dans un si
,

d'Haymon, qui en était «ilors général. S'il


court espace? —
L'Evangile de S. Jean sept : rhoi^it cet inslitiit de préférence à tout
,

jours sulOront pour le lire et pour l'aire nos autre c'est par nconnaissance envers saint
,

réflexions. » Ses réllexions avaient pour ob- François qui lui avait conservé vie par ses 1 1

jet d'accroître les lumières de la foi et d'en prières. Ses supérieurs l'envoyèrent à Paris
augmenter la vivacité. Le plaisir que Boisil piiur y terininci ses éludes sous le célèbre
trouvait à cette lecture provenait d'un ar- Alexandre de llalès surnomiiié le docteur
,

dent amour pour Jésus-Christel du désir de irréfragable. La conduite du disciple éiait


s'exciter de plus en plus à la diune charité. si angelique ses passions élaienl si par-
,

Le disciple partagea les sentiments de son faitement soumises, qui' son niaîtr(!,qui lui
maître envers le saint évangélisle cl Ion a portail une affection particulière, av lil cou-
retrouvé dans le tomtieau de saint Culhberl tume de dire cju'il ne p;iraissail pas qu'il eût
une copie latine de l'Evangile de sainl Jean. péché en Adam. Alexandre de Halès étant
Le septième jour étant arrivé, saint Boisil mort en 1245 Bonaventuie conlinu son
, i

fut atteint de la peste, comme il l'avait pré- cours sous Jean de la Rochelle son succes- ,

dit, et plus il voyait approcher ses derniers seur. Il joignait à une grande pénétration un
moments, plus il se réjouissait de la proxi- jugement exquis ce qui faisait que dans
;

mité de sa délivrance. 11 répétait souvent, et les matières subtiles il savait démêler le vrai
avec une ferveur extraordinaire, ces paroles du faux que des sophistes pointilleux cher-
de saint Eli'nne « Seigneur, recevez mon es-
: c!iai(nlà confondre. !1 se rendii très- haiile
prit. » SaintBoisil mourut en G64. Ses reliques dans la philosophie scolastiquc et dans les
furent transférées à Durliam en 1030 et , parties les plus sublimes de la théologie;
placéi's près de celles de saint Culhbert son mais il rapportait toutes ses oiiu.:is^an( es à i

disciple.— 23 lévrier. la j^loire de Dieu el à sa propre sanclifica-


BOITHAZaTE (saint), Boilhasates, martyr liou. Son attention à recourir à Dieu pnr ,

en Perse souffrit avec sainte Suzanne et


, de fréquentes aspirations, à invoquer les lu-
plusieurs autres saintes religieuses.— 20 no- mières de l'Esprit-Saint au commencement ,

vembre. de toutes ses iiclions , l'entretenait dans


BOLCAIN ('aint), Bolcanus, évéque en Ir- la ferveur el sa prière était en quehiue
,

lande, qui avait passé en France une partie sorte continuelle. Le souvenir des plaies
de sa vie , mourut vers l'an 500. 20 fé- — de Jésus-Chrisi l'enflaminait d'anionr pour eu
vrier. divin Sauveur au point que souven! ses yeux
BOMMEUCAT (saint). Bommercatus , qui se remplissaient de larmes. Sainl Thon. as d'.\-
est honoré romme martyr à Ferrare, fut mis quin étant venu le voir et lui ayant demandé
à mort l'an 1378. i') juin. — dans ijUil livre il avail puisé cutle science
BON (saint) Bonus prêtre et martyr à
, , sacrée qu'on admirait en lui il lui répondit, ,

Rome soufl'rit l'an 2.')7 pendant la persé-


, ,
en monlraul le crucifix voilà ;a source où
:

cution de l'empereur Valérien, cl il fut exé- je puise mes connaissances j'étudie Jrsus ; ,

cuté sur voie Latine.


la 1" août. — el Jésus crucifié. Quoiqu'il possédât à un
BON WKN'rUHIi; (saint) Bonnvenlura , , haut degré, l'esprit Je moriificaiion, el qu'il
évcque (l'Alhano, cardinal et docteur de l'E- prati(iuât des ausiérilés extraordinaires, on
glise, naquit en 1221 à Bagnorea en Toscane. remariiuaii sur son visage un air de gaieté
Sonpèie s'appelait Jean de l'idcnz lel sa mère qui provenait de la laix intérieure dont il
Marie Rileili, tous deux reconimandables par jouiss :ii : aussi disait-il souvent que la joie
leur piété. 11 recul au baptême le nom de son spirituelle est la marque la plus certaine que
père, mais il fulappelé ensuite Bonaventuie, la glace de Dieu habile dans une âme. S lin-
parce cjuc saint François d'Assise qui en . lemenl avide d'humiliations, s'il s'agissait de
1220 l'avait guéri miracuk'useincntd'unema- servir les malades, il cherchait toujours à exer-
ladie si [îraveque les médecins désespéraient cer les olficesles plus bas elles plus rebutants,
de sa \ie, l'ayant vu quelque temps avant de necraignanl point d'exposer sa vie, lors mémo
mourir lui prédit toutes les grâces dont la
. ([u'il s'agissait de maladits contagieuses. C'esl

miséricorde divine le comblerait, et s'écn i par un senti-: eut profond el habituel d'hu-
tout à coup, dans un transport pru|ihélique : milité qu'il combattait la vainc gloire. \ l'eu
6(toH(/ iPiiluraf O lu bonne rencontre du I croire il eioil le plus indigne des péclieuis'
,
io7 BON DON /,"^,

souvent il s'abslonnit do la sainte commu- Quoiqu'il n'eût que trente-cinq ans, le pape
nion (luoiqu'ii brûlât du pins .-irdent désir
,
n'en confirma pas moins son élection. I?ona-
rlo s'unir tous iesjours à Jésus-Christ ; raais vcnlure à la première nouvelle de son élé-
,

Diou fil un mirncle pour c;iliiu>r ses fra\eurs vation , fut saisi d'une vive douleur; il se
sur ce point. Un jour qu'il entendait la messe prosterna par terre les yeux baignés de
,

et qu'il méditait sur la passion de Jésus- larmes, et après avoir ardemment imploré le
Christ le Snuveur , pour récompenser son
,
secours de Dieu, il se mit en roule pour Homo.
humilité el son amour, mit dans sa bouche , Sa présence en Italie, était d'autant plus
,

par le ministère d'un ange une partie de


, nécessaire que son ordre était troublé par
l'hostie consacrée que le célébrant tenait des dissensions intestines; il y avait dos
dans ses mains. Cette faveur l'enivra d'un frères qui voulaient l'observation de la règle
torrent de délicos depuis ce temps-là il
; , dans touie sa rigueur , el d'antres qui de-
communia plus fréqucn nient, ctchacunede mandaient qu'on en adoucît la sévérité par
ses communions fut accompagnée des plus quelques mitigalions. A l'arrivée du nou-
douces consolations. Il se disposa au sacer- veau général, ils se réunirent tous sous leur
doce par le jciiue, la prière cl il'auircs bonnes supérieur commun (jui rétablit le calme par
œuvres il n'envi«a'j;cail celledignilé ciu'avcc
; ses exhortations pleines tout à la fois
, de ,

crninle et Iremhicmcnt. Après qu'il en eut été force de douceur et de charité. Guillaume
,

honoré, toutes les fois qu'il montait à l'autel, de Saint-Amour, membre <le l'université do
ses larmes et tout son extérieur indiquaient Paris, ayant composé, contre les ordres men-
assez les sentiments dont il était animé inté- diants une satire intitulée Des dunciers des
,

rieuremi nt [icndanl cette action sublime. Il derniers temps, saint Thomas y fit une ré-
compos.i, pour son action de grâces , après ponse saint Bimaventuro réfuta aussi ce
;

la messe, la belle \tr\l}re,Ti ansfige. dulcissime libelle dans son livre de la Pauvreté du Sei-
Domine, etc., dont l'Eglise recommanda- la rc- gneur Jésus et quoi(|u'il eût affaire à un
,

citalion aux |>iètres qui viennent d'ofl'iir auteur plein de fiel, il ne s'écarta point des
l'auguste sacrifice. Son zèle pour le salut du règles de la douceur chrétienne. Eu reve-
proch.iin le porta à se livrer à la préilica- nant à Paris , il visita tous les couvents de
lion de la pai oie de Dieu ; ce qu'il faisait son ordre qui se trouvaient sur sa roule et ,

avec tant de force et d'onction qti il allumait Khonlra qu'il n'avait accepté la place de pre-
dans le cœur de ceux qui l'entcmlaient le feu mier supérieur que pour donner h tous
sacré qui le brûlait lui-même. 11 s'était com- l'exemple de la chaiité et de l'humilité , se
posé, pour l'usage de la chaire, un livre in- regardant comme le serviteur de ses reli-
titulé Phareira , c'est cà-dire carquois qui , gieux, et les traitant tous avec une grande
n'était autre chose qu'un recueil de pensées boulé. Ses nombreuses occupations nr- lui
vives et touchantes qu'il avait extraites des faisaient rien omettre de ses exercices de
saints Pères. Après avoir prolcssé quelque piété el il savait si bien ménager son temps
temps dans l'intérieur du couvent des Frères- qu'il en trouvait pour chaque chose, litanl à
Mineurs à Paris, il fut nommé pour remplir Paris , il y composa plusieurs ouvrages. Sou-
la chaire publique de l'universiié, à la place vent, afin d'être moins distrait, il se retirait à
de Jean de la Uochelle , son ancien maître. Manies , et l'on y voit encore la pierre qui
Il n'avait (|ue vingt-trois ans cL il en fallait lui servait d'oreiller. En 1260, il tint un cha-
vingt-cinq pour exercer cet emploi ; mais on pitre général à Narbonne où il donna, de
fitune exception en sa f<iveur,et sesrares la- concert avec les définiteurs, une forme nou-
lents lui eurent bientôt acquis l'admiration velle aux anciennes constitutions , y ajouta
universelle. Alexandre IV, ayant terminé eu quelques règles et réduisit le tout à douze
1236 , le différend qui s'était élevé entre chapitres. De .Narbonne il se rendit à Monte-
l'Université et les réguliers , ou invita saint Alverno, y assisia à la dédicace d'une église,
Thomas et saini Bon.ivenlure à prendre en- et voulut s'enlretenir avec Dieu dans le petit
semble le bonnet de docteur. Les deux oratoire bâti sur le lieu même où le saint
saints, au lieu de se disputer le pas, établirent fondateur de son ordre avait reçu les stig-
entre eux une lutte d'humilité, el Bonaven- mates ou marques miraculeuses des cinq
turc insista si forlemcnt que Thomas fut plaies du Sauveur. 11 y écrivit son Itinéraire,
obligé de passer le premier. Siiint Louis, qui ou la Voie de l'âme pour allerà Dieu. Comme
avait une estime particulière pour noire saint, les religieux de son ordre l'avaient prié d'é-
le fais.iit souvent manger à sa table et le, crire la Vie de saint François il recueillit
,

consultait sur les affaires les plus dilliciles. tous les matériaux nécessaires pour la com-
11 composa à la prière et pour l'usage du
, position de cet ouvrage. Un jour qu'il y
prince, un ofOcede la Passion de Jésus- tr.ivaillait, salut Thomas d'Aquin étant venu
Christ il dressa aussi une règle pour la
; le voir, l'aperçut à travers la porte de sa cel-
bienheureuse Isabelle, sœur du roi , et pour lule entièrement absorbé dans la conlcm-
,

Longchamp. Son livre du


ses religieuses de plation Retirons-nous, dit-il alors et lais-
: ,

gouverneiuent de l'âme, ses méiiitalions pour sons un saint écrire la vie d'un saint. En
chaque jour de la semaine et la plupart de
, 1263 saint lionaventure assista à la transla-
ses antres petits traités de piété furent écrits tion (les reliques de saint Antoine de Padoue,
à la demande de diverses personnes de la et de cette ville il se rendit à Pise pour y
cour. Tandis qu'il enseignait la théologie à tenir un chapitre général de son ordre. 11 y
Paris il fut élu général de son ordre dans
, , insista pnnciiialcment sur deux points l'a- ,

un chapitre qui se tint à Kome en 125C. mour de lu retraite et l'amour du silence ^


DiCTIONN. BAGIOQRAPBIQUE. I. 15
459 BON BON 169
qu'il prêchait plus oncorc pnrscs exemples çait sa nomination au cardinalat et à l'évé-
quo pnr ses paroles il y (loin, a aiis-i des
; ché d'Albaiio, avec ordre au saint d'accepter
preuvcsdesa dévolioii envers la Mrrc de Dieu, et de se rendre immédiatement à Komc. Lo
sousia prolcctioii de laquelle il avait placé son p.Tpe fit partir deux nonrcs qui devaient lo
()rdre, aussilôl qu'il fui élevé au géiiéralal. rencontrer en route et lui remettre les in-
,

Il s'élait tracé un plan (i'''xercices en son d(! sa nouvrlle dignité de


signes cardinal.
lionmur, el comnosa son Miroir de la VicrjîO, Les nonces le trouv(reiit à quatre lieues de
où il développe lis grâces les vertus (t les ,
Florence, dans le couvent des Franciscains
privilèges dont Mario a élé favorisée il pa- : de Migel, et lorsqu'ils entrèrent, il était oc-
riîphrasci aussi d'iino manière fort loui hante, cupé à laver la vaisselle du réfectoire,
le Salve Bef/ina. Pour étendre les limites ilu comme un siruple religieux : il leur demanda
royaumedc Jésus-Chrisi, il envoya, parl'au- 1m permission d'achever sa besogne et alla
lorilé du pape, de ses religieux prêcher l'E- ensuite les trouver dans le jardin où ils
vangile parmi les infidèles regrettant beau- ,
étaient allés se promener en attendant ciu'il
coupdeiie pouvoir les accompagner, et d'êire eût fini. Alors il prend le ch.ipeau, qu'on lui
privé (lu bonheur d'exposer sa vie poi r avait apporté , et va rendre aux envoyés du
Jésus-Christ. Un frère convers, nommé paie les hommages dus à leur caractère il ;

Ciilles , qui était d'une simplicité admirable continua ensuite sa route vers Home, en pas-
et qui avait élé un des premiers c<impagnons sant par Florence. Le pape qui était à Or- ,

de saint François d'Assise dit un jour à ,


vicUe, vint l'y Iruuver et voulut faire lui-
saint Bonavcnture « Mou père. Dieu nous
: même la céiémonie de son sacre. H lui or-
a lait une grande niisériiorde et nous a com- donna ensuite de se pn parer â parler dans
blés (le beaucoup de grâces mais nous ;
le concile général convoqué à Lvon pour la

autres, qui ne sommes que des ignorants , réunion des Grecs et de- Latins. Mi( bel Pa-
eommciit jouvons-nous corrsspondre à sou léologue empereur d'Orient, qui avait cette
,

inTinie bonté, et parvenir au salut ?^ ()uand réunion fort à cœur, l'avait déjà mise en
mêiiie Dieu n'accorderait à un homme d'autre avant sous Clément IV Grégoire X pour-
:

talent celui de l'aimer


(jiie cela seul sulfi- ,
sniviï l'aliaire avec zèle et convoqua le con-
rail, et serait un trésor inestimable. Quoi I — cile de Lyon où il invita les Grecs. Le pape
un ignorant peut l'aimer dune mauièie aussi se proposait aussi de prendre des mesures
parfaileque le plus grand docteur ? Cer- — pour arracher la terre sainte à la domina-
tainement ; a même plus c'est (ju'une
il y ,
lion des infidèle». Il se trouva au concile
bonne li mme peut aimer Dieu plus qu'on cé- cinq cents évêques et soixante-dix abbés ,

lèbre Ibéologlen. » Alors le frère Gilles, ne un roi , Jacques d'Aragon ainsi que les
,

se contenant plus de joie , courut à la (lorte ambassadeurs de plusieurs princes. Sjint


du jardin, qui donnait sur la route, et se mit Thomas d'Aquin, (lui s'y rendait, mourut en
à crier : « Venez, hommes simples el sans roule. Saint Bonaventure, qui accompagnait
lettres, venez, bonnes femmes venez tous ,
le pape, arriva à Lyon au mois de novembre
aimer Notre-Seigneur, vous [louvez l'aimer 1273, mais l'ouveriure du concile n'eut lieu
autant et mêiiie plus (|ue le père Bonaven- que le 7 mai de l'année suivante. Entre la
lure et les plus l)abiles théologiens. » Clé- deuxième et la troisième session, il tint un
ment IV voulant faire un ehiix agréable à cbapitie de sou ordre dans lequel il se dé-,
l'Angleterre nomma en 1265 Bonaventure
, ,
mit du général. it. Quoiqu'il fût chargé d'une
à l'archevêché d'York mais le saint n'en
;
partie d 's affaires du concile, il trouvait en-
eut pas plutôt élé informé qo'il pria Dieu de (ore du temps pour annoncer la parole de
le piéservei- de ce terrible fardeau i! alla ;
Dieu. 11 établit à Lyon la confrérie de laGon~
ensuite se jeter aux pieds du pape, el par ses falonne , qu'il avait déjà instituée à Borne :
instances et ses larnu s, il vint à bout de faire ceux qui y entraient s'obligeaient à s'ac(juit-
agréer son refus. 11 se rendit à l'aris, l'année ler tous les jours de certains exercices do
siiivaiile, et y tint un chapitre général. Dans piété, sous la protection de la sainte Vierge.
un autre, tenu à Assise qoebiue temps apiès, Lorsque les députés des Grecs furent arri-
il régla qu'on réciierait ri4ji9e/tis tous les ,
vés , Grégoire chargea saint Bonaventure
matins à six heures. pour honorer le mystère d'avoir des tonféreiices avec eux. Ceux-ci,
.le l'Incarnation. Clément IV étant m .rt en charmés de sa douceur, et convaii;cus par
l'ifc'S, le saint-siège resta vacant pendant la solidité de ses raisons , acquiescèrent à
plus de deux années; enfin les cardinaux, tout, et le pape, pour remercier le ciel d'un
qui ne pouvaient s'accorder sur le choix do succès aussi heureux chanta la messe en
,

son successeur , firent un compromis par actions de grâces, le jour de la fêle de saint
lequel ils s'engageaient à élire celui que saint Pierre et de saint Paul ; Ion y lut l'Evangile
Bonaventure aurait désigné. Il proposa Thi- en latin et en grec, et le saint y prêcha sur
baut, archidiacre de Liège, qui était alors en I unité de la foi. Le symbole fut aussi chanté
Palestine. Les cardinaux l'ayant élu en 1271, dans les deux langues, et l'on répéta Iroii
^I prit le nom de Grégoire X. Saint Bona- fois CCS paroles Qui procède du Père et <i>(
:

venture, craignant que Grégoire qui lui de- ,


Fils. Saint Bonaventure tomba malade après
vait la tiare, ne voulût l'éU ver aux dignités la troisième session; il assista cependant à
ecclésiastiques, quitta l'Italie et vint à Paris, où la quatrième, mais le lendemain il fut obligé
ilcomposason Hexaémeron, ou explication des de garder la chambre. Dès lors il ne s'oc
six jours. Il était encore dans cette ville, lors- cupa plus que d'exercices de piété. Le pape
qu'il reçut un bref du pape qui lui annon- lut administra lui-même le sacrement de
m BON BON IC3.

IVxlrême-onction. Durant sa maladie, il eut vcilleux plusieurs se convertirent et se ré-


:

lonlinucllemcnt les yeux Osés sur un cru- concilièrent sincèrement avec leurs ennemis.
lifix. S,i ferveur et son amour pour Dieu ne Personne ne profila mieux du discour; de
firciii qu'augmenter dans ses derniers mo- saint Philippe que Bonaventure pénétré de:

iih: is, et la sérénité qu'il conserva jusqu'au la plus vive douleur de sa c induite passée
bout, empreinte sur sa fij^ure , anriouçait le il vint se jeter aux pied du prédicateur, lui
calme de son âme au milieu des souffrances. fit en public l'aveu de ses fautes et lui de-,

H mourut le 15 juillet I27'i-, îi'j,é de cinquan- manda la laveur d'être admis dans son or-
le-lrois ans, et fut enlerré chez les (Ilorde- dre. Le serviteur de Dieu l'embrasse avec
liers de Lyon. Le pape et tous les Pères du effusion, et lui donne l'assurance que sa de-
concile assistèrent à ses funérailles, qui fu- mande lui sera accordée s'il se réconcilie
,

rent magnifiques, l'ierre de 'i'areniaise , de- sincèrement avec ses ennemis et surtout
puis pape sous le nom d'Innocent V, pronon- avec les partisans de la faction opposée
ça son oraison funèbre, et peignit d'une ma- auxquels il avait fait tant de ;nal et s'il ré-,

nière si louciianle ses vertus et la perle que pare le dommage qu'il avait causé pendant
venait de l'aire l'Eglise , qu'il fit fondre en le cours de la guerre civile. Bonaventure
larmes toute l'assemblée. Le corps de saint Bonacorsi promit tout et tint fidèlement sa
Bonavenlurc fut transporté, en 143:V, dans la promesse. S'élant jirosterné devant tout le
p.ouvelle église des Corileliers et placé, eu
, peuple, il demanda publiquement pardon du
1494 dans une belle chapelle que le roi
, mal qu'il avait fait à sa patrie. Malgré son
Charles VU fit bâtir au pied du cliâleau de orgueil et sa fierté,il alla voir ses plus mor-

l'.erre Encise il enrichit


: la cbïipelle de tels ennemis, souffrit avec patience les re-
Foulaiiiebli'.iu d'une partie de la mâchoire buts de plusieurs d'entre eux, et répara lar-
inférieure du saint. Venise et Bagnarea, sa gement les torts qu'il avait causés. Après
pairie, obtinrent aussi quelques-unes de ses une confession publique de ses désordres , i(
reliques. En 1362, les calvinistes brûlèrent reçut l'habit des Scrviles, donnant ainsi un
son corps à Iexception de son chef et de exemple héroïque qui trouva des imitateurs
quelques ossements qu'on parvint à sous- parmi ceux qui avaient partagé ses excès.
traire à leur fureur. Saint Bonaventure fut Bonacorsi qui, en entrant en religion avait
,

ranoni?é en 1482 par Sixte IV, et Sixte V le pris le nom de Bonaventure, pour exprimer
mit au nombre des docteurs de l'Eglise. Les le bonheur qu'il avait eu de revenir à Dieu
,
miracles opérés par son intercession sont en se rendit au monastère de Senario où il fit ,

grand nombre des villes ont élé délivrées


: de si grands progrès dans la vertu, que saint
tle plusieurs calamités publiques en recou- Philippe Benili le proposait pour modèle aux
rant à son crédit auprès de Dieu la ville de ; autres religieux. Les jeunes, les veilles, la
Lyon entre autres ayant élé attaquée de la
, prière, la méditation de la mort, telles étaient
peste en 1628, fit une procession où l'on ses pratiques favorites. Ayant été élevé au
porta quelques-unes de ses reliques, et aus- sacerdoce il établit à Pistoie, sous la con-
,

sitôt le fléau cessa. Les ouvrages du saint duite de saint Philippe la congrégation des
,

docteur se composent 1" de Commentaires


: Pénitents de Sainte-Marie: il fonda aussi
sur V Ecriture sainte ; 2° de Sermons; 3" de dans celte ville et dans quelques autres, des
Commentaires sur te mnître des sentences ; maisons pour les religieuses du tiers ordre
h" de Traités de morale et de piété ; 6" d'O- des Serviies. Il avança lellement dans la
puscules ascétiques ; 6° la Vie de saint Fran- perfcciion sous saint Philippe dont il était
,

çois d'Assise. Il fut surnommé le docteur sé- rarement séparé, qu'après la moit de celui-
raphiqtie parce qu'il règne dans ses écrits ci, le général, qui lui succéda, l'établit supé-
une onction pénétrante qui attendrit les rieur de plusieurs couvents et lui confia les
cœurs les |)lus insensibles et les échauiTe du alïaires les plus importantes delà congréga-
feu de l'amour divin. —
14 juillet. tion ; Bonaventure s'en acquitta à la saiis-
BONAVENTURE BONACOBSI (le bien- iaction universelle. Il s'appliquait, en ou-
heureux), servite, d'une des familles les plus tre, au salut des âmes, ramenant les pé-
distinguées de Pistoie eu. Toscane, naquit vers cheurs à la pénitence et portant à une plus
le milieu du xiir siècle, et fut témoin, dès son grande perfection ceux qui étaient déjà
enfance, des troubles suscités par les Guel- dans la bonne voie. H fut chargé par l'évé-
phes et les Gibelins deux partis opposés
, que de Monlpoliteano, lorsqu'il était prieur
qui s'attaquaient avec fureur; et quand il du couvent de cette ville, de recevoir les
fut en âge d'y prendre part il se tourna du
, vœux de sainte Agnès, célèbre religieuse
côté des Gibelins dont il devint un des prin- (iomrnicaiue et de gouverner le monasière
,

cipaux chefs. Pendant qu'il ne songeait qu'à qu'elle avait lbnd;\ La vénération des peu-
soutenir avec ardeur la faction gibeline et ples lui décerna, dès son vivant, le titre de
qu'il contribuait par son acharnement à bienheureux. Il mourut à Orvielle l'an 1313,
poursuivre ses ennemis , à augmenter les et f ;l enterré daus l'église des Servîtes de
maux qui désolaient Pisloie saint Philippe
, celle Mlle, sous l'autel de la sainte Vierge.
Beniti, qui s'était enfui de Florence dont on Il s'opéra un grand nombre de miracles à son
voulait le faire archevêque, vint dans celle tombeau , et le culte qui- les fidèles lui ren-
ville et pruQla du séjour ((u'il y fit pour ex- daient de temps immémorial fut approuvé
,

horter les hahiiants a mettre fin à leurs dis- par i-ie Vli imi Io22. -- 14 décembre.
cordes sanglantes. Ses exhortations simples, BONAVENTURii ou Ventdre de Méaco
mais pathétiques, produisireul des effets mer- (saint;, i'un des vingi-six martyrs du Japon,
A&5 BON BON 46i

qui furent rru'cifiés près de MangnzacKi, le la Provence. Soint Avit II, évéque de Cler-
S lévrier 1597, p;ir ordre de l'ciiipereur T;iy- monl cl frère aîné de BoncI, se troiivanl sur
cosanca, a é(é caimni^é avec ses coiiipdgiions le point de mturir, le dein.inda pmir son siic-
par tîrbîiin VIII. — 5 feviicr. ccsseur, ce qui lui fui accordé. Bonrt de- ,

BONAVKNTClUî DK POTKNZA (le bien- venu évcMiiic en 089, justifia le choix de son
heureux), Franciscain, né le 10 j.invicr 1651, frère par la ui.niière édiliaule donl il gou-
à Polcnza dans le lovauine de Naplcs de
, , verna son Ironpcau pcndaul dix ans. Mais
parents pauvres, m.iispieux. donna dès son au bout de ce temps, il lui survint des scru-
enfance des niiir(iues île l.i sainiolé à la- pales au sujcl de son clvclion et personce ,

quelle il parvint plus tard. On admirait en ne lui paraissant plus propre à les échiirclr
lui un grand amour pour Dieu et une vive qu'un saint ermite, nommé Tliéau (lui me- ,

horrcur du pcclic. Les jeux et les amuse- nail la vie auachorélique près de l'iibbajc
nienls ordinaires de l'enfance n'avaient pour de Soli;;iiac, il les lui soumit, et d'après sou
lui aucun attrait et il n'éprouvait de goût
,
consiil il se démil de son sirge el se
, relira
que pour la piété. Il édifia tout le monde par à l'abbaye de Rlaiilieu, où il passa plusieurs
la manière dont il se prépara à sa première années dans les pratiques de la plus austère
communion el par les fruits visibles qu'il pénitence. Ayant l'ait un pèlerinage à Rome,
en élira. Avec de telles disposilions sa
I , en revenanl, il fut attaqué de la goutte à
place n'( lait pas au milieu du monde; awssi Lyon, et mourut dans relie ville le 15 jan- ,

forma-t-il la résoluliou d'embrasser la vie vi(;r 710, à l'âge de quaire-vingt-six ans. Ses

religieuse, ei il pril l'babil dans le couvent reli(|ues fuient placées dans la calbédi.ile lio
des Frères Mineurs de Nocera. Il aurait vou- Clirmonl. 11 y avait à Paris une église de son
lu, par bumilité, n'clre que frère convers ;
nom qui possédait une petite partie de ses
mais ses supérieurs, remarquant en lui des reliques. Plus de trente paroisses de France
talents pour les sciences lui firent faire ses
,
s'appellent Saiul-Bone> , ce qui prouve (jue
études. Il prit le nom de Bonavenlure lors- son culte est très-iépandu. 15 janvier, —
qu'il profession et se montra aussi fer-
fit BONI ILIO MO.NALDI le birnlieureux ( ) ,

vent religieux qu'il avait élé fervent no- Bonlilius, l'un des sepl fondateurs de l'ordre
•vice, el i)orta à une grande perfection lou- des Sicrvilcs, él.iit un noble patricien de Fio-
les les vertus de son état, mais surtout l'o- icnce, qui, se trouvant le jour de l'Assomp-
béissance. Péuélré de la plus tendre dévotion lion en 1233 , dans une église de celle ille
, \

enveis la sainte euchaiistie, son plus grand avecsix antres patriciens, la sainte Vicrgelmir
bunbeur était de recevoir la sainte commu- apparut et les exhorta à un genre de vie plus
nion il s'y préparait dès
: la veille en pas- , parfait. En coitsé(iuence, lîonlilio et ses coui-
sanl la nuit au pied de l'autel. Ses éludes pagnous après avoir consulte le bienlieu-
,

cléricales étant terminées, il lut élevé au sa- reux Aringos évéque de Florence se reli-
, ,

cerdocp et employé ensuite aux fonctions rèreiil à la campagne dans une petite mai-
,

d'u saint ministère, ou occupé dans jiltisieurs son près de Florence, pour se livrer, loin du
couvents de Sun ordre. Ou lui confia la lumulte du monde, à la rière, à la mortifi- ;

cliarge importante de maître des novices ,


cation et aux autres exercices de la péni-
dont il s'acquitta avi'C succès. Les travaux lence. Ils passèrent ainsi une année, après
apostoliques auxquels il se livra eu qualité quoi ils revinrent consulter de nouveau l'é-
de missionnaire, produisirent les plus lieu- vêque de F'iorence. D'après ses conseils, ils
reux fruits, surtout à Naples. Pendant une allèrent se fixer sur le mont Sevorce, un des
maladie épidémique qui ravagea celle ville, points les [jIus élevés de la Toscane. Ils y
la charité de Bonavenlure envers les mal- eurent une seconde appaiilion de la suinte
heureux attaqués du Iléau el ses efforts pour Vierge qui leur lit coaiiaitre qu'ils devaient
leur procurer les secours spiriiiiels et lem- honorer d'une manière spéciale la passion
porels que réclamait leur triste situation , de Jésus-Cbrisl el la tristesse de Marie au
excitèrent l'admiration universelle. 11 mou- pied de la croix elle leur indiqua la forme
;

rut le 26 octobre 1711 à l'âge de soixante et la couleur de l'habit qu'ils ilevaieul por-
ans. Les miracles qu'il opéia pendant sa vie 1er, comme une marque qu'ils compalis-
et après sa mort, portèrent le pape le VI à i saient ù ses douleurs el qu'ils (talent consa-
le béatifier eu 177i. —
15 octobre. crés à celte mère alll.gec. Les saints solilai-
BOND (>aint), Baldus, péuilent, flori<sait res quittèrent doue leurs vclemeuls de eou-
au commi'nremenl du vir siècle et mourut leur cendrée pour en prendr(! de noirs,
vers l'an 620. enterré près de Sens, et
Il fut Boiifilio,qui était leur supérieur, reçut quel-
l'on bâtit dans la suite sur sou tombeau, une «lUes disciples à Sén irio et ce lieu devint lo
,

église qui porte son nom. 29 octobre. — berceau de Tordre des Servîtes, i|ui adopt.i
BONET ou BoNT (sailli) , /ioni/ns, évoque la régie de saint Augustin. Le lienheuieiix
de Clermont en Auvergne naiiuil en (i23, , Bonlilio fonda, pi es d'une des portes de Flo-
d'une famille illustre, el fut d'abord référeii- reiue un pelil monastère, qui fui plus tard
,

daire ou chancelier de saint Sigeberl, roi b; chef-lieu du ii.ènie ordre. (]'esl dans la
d'Austrasie il remplit la même lonclioii
: chapelle «le ce couvent qu'il donna l'Iiabil à
sous les rois ses successeurs qui savaient ,
saint Philippe Beiiili , qiii fut l'un des pi in-
eslimer son niérite et sa vertu. Tliierri III eipuix oriieiiients du nouvel institut, lionli-
ayant réuni l'AusIrasic à la monarehie fran- lio mourut eu 1262, el il fut béatilié, avec
çaise après la morlde Dagoberl 11, le noiiima, cinq de ses compagnons, |)ar le pape Bc-
ên 680, gouverneur de Marseille et de toute noit Xlll, l'au 1725. 1" — janvier.
465, BON BON 4t>6

BONIFACE (saint), Bonifneius, martyr à et seschevaux dans une hôtellerie, il alla


Itome, soulïrii avec saint Callisle et un au- Ironver le gouverneur qui était assis sur son
tre. — 29 décembre. tribunal. Là il vit un grand nombre de mar-
BONIFACE martyr à AJrumèle en
(saini), tyrs (]u'on lourmonlail de diverses ma-
Afri(]iie , mari de saiule Thècle qui
était le nières : pendu par un piel, et avait
l'un était
fui inarlytisée avec lui ainsi que leurs douze du feu sous la tèie; un autre était attaché
enfjinls, l'an 230 pendant la persécution de à des pieux exlrémemeul écartés les bour- ;

Dè<e. —
30 août.
,

reaux en sciaient un troisième; un qua-


BONIKAGK (saint), soldnt de la légion trième avail les mains coupées; un inquième (

Ihéhéenne et martyr à Trêves, souffrit avec avait la gorge traversée par un pieu qui le
^aiiit Tliyr^e, son capilaine cl plusieurs au- clouait à la terre; un sixième avait les pieds
tres, sous le président lîicliov;ire, en 286. et les mains renversés et ittacliés denière
Sdiiil Hidulphe tiansféra sou cor| s de Trêves le dos.el les bourreaux le frappaient à coups
à Moyennioulier, où il est honoré le 23 sep- de bâton. Ces martyrs, qui étaient au nom-
tembre. —
k octobre. bre de vingt, soulTraient, avec une tran-
BONIFACE (saint), martyr à Tarse on Ci- quillité inaltérable, des supp'i.es qui gla-
licie, était intendant d'une dame nommée çaient d'épouvante les spectateurs. Bonilace
Agiaé, (lui habitait Kome au eonimenceinent alla droit aux martyrs, et après les avoir
du iv"^ siècle et y leiiait un rang distingué embrassés, il s'écria :« Qu'il est grand le
par sa naissance, sa l'ortuno et sa beauté. Il Dieu des chrétiens Qu'il est grand le Dieu
I

se taisait rcmar(]uer lui-inénie par ses in- des martyrs! Piiezpour moi, serviteurs de
clinalidus généreuses aimant à exercer
, •lésus-Christ, afin qu'étant réuni à vous, je
riiospilalilé et à soulager les malheureux. combatte aussi contre le démon. » Simplice,
il fournissait liliéralenieiit aux étrangers et qui se trouva insulté par cette démarche
aux voyageurs qu'il nucoiilrait ce dont ils courageuse, devint furieux et demanda à
pouvaient avoir besoin, et la nuil il .illait Bonilace qui il étaii. Je suis chrétien, répua-
par les places et les rues porter des secours dil-il, et les tourments ne pourr int me faire
aux pauvres; mais il ternissait ces belles renier Jésus-Christ mon divin Mailre. Sim-
qualités |iar des vices grossiers , il était plice fit aiguiser des roseaux qu'on lui en-
adonné au vin et à la débauche, et vivait en loiça sous les ongles d.s mains; ensuite oa
concubinage avec Aglae. Celh'-ci, accablée lui versa du plomb fondu dans la bouche.
de remords et louchée de la grâce, lui dil un Bonifiée, après avoir imploré le secours de
jour: « Tu sais dans quel abîme nous nous Jésus-Cirist, s'adressa aux autres martyrs
plongeons, sans penser au compte que nous qui étaient expirants, pour leur demander
devons rendre a Dieu de nos crimes. J ai ouï l'assistance de leurs prières. Le peuple, ému
dire que si (juclqu'uri iiomiriî ceux ([ui souf- de pitié et révolté contre la cru iité du gou-
frent pour le nom de .tesus-Chrisl, il aura verneur, s'écria à son tour: «(lu'il esi grand
part à leur gloire; j'ai appris aussi que les le Dieu des chrétiens » Ces cris tumultueux
1

ser\ileurs de Jésus-Christ comballent en elTr.iyèrenl Simplice qui se relira. Le lende-


Orient contre le démon, el qu'ils livrent b'urs main, il remonta sur son tribunal et se fit
corps aux tourments, pour ne pis renoncer amener Bonilace, qui continua de confesser
à la religion qu'ils professeiu. Va donc, et sa loi avec le mê ne courage. Ayant été
nous apporte des reliques de qui-lqui'S-uis do plongé dans une chaudière de poix bouil-
ces saillis athlètes, alin que nous puissions lante, il en sortit sans aucun mal. Il fui en-
honorer leur mémoire et être sauvés par fin condamné à être décapite. Lorsque la
leur intercession. » L intendanl lit ses prépa- sentence eut été rendue, il pria (juelque
ratifs de depait et se munit d'une somme temps, pour la rémission de ses péchés et
considérable pour racheter dos bourreaux pour la conversion de ses persécuteurs. Il
les corps des martyrs et pour dislribuer eu présenta ensuite sa léle aux bourreaux qui
aumônes. .\u moininl de partir, il dil à Aglaé : la lui traiulièrent, vers l'an 307. Les compa-
« Si je peux me pronirer des reliques, je gnons de Boiiiface qui ne le voyaient point
n(; manquerai pas d'eu rapporter; mais si revenir à l'hôtellerie, I.; cherchèrent par
l'on vous apportait mon corps pour celui toute la ville. Ayant appris que la veille, un
d'un martyr, le recevriez-vous '?« Agiae re- clranger avait été décapité pour sa religion,
garda ce propos comme une plaisanterie dé- ils se rendirent au lieu du supplice el ayant
placiie et lui eu fit une réprimande. lioni- examiné la tèie et le tronc de cet élranger,
face, dont la conversion n'élail pas encore ils le reconnurent pour Bonilace, l'ache-
parfaite, ne mangea cependant point de tèrent 500 pièces d'or, et l'embaumèrent.
viande et ne but point de viu eu faisant sa Ils le reconduisirent à Home, louant Dieu de
route il joigaait au jeûne la pri'Mo, les lar-
; l'heureuse fin du saint martyr. Aglaé, ins-
mes el d'autres œuvres de pénitence. L'O- truite de tout ce qui s'était passé, remercia
rient gémissait sous la pcrscculiou de Maxi- Dieu de la victoire (]u'il avail accordée à sou
mieu-tialère et dt^ i!aximiii-Daïa; mais c'é- serviteur, et accompagnée de clercs et de
tait surtout dans la Cilicie que les chrétiens pieux ecclésiastiques qui portaient des llani-
étaieiil traités avec le plus de barbarie. Sim- bcaux et des parfums, elle alla au devant
plice, gouverueurdecetle province, signalait des saintes reliques et les pl/iça dans un
wt eruauté par des supplices affreux. Boni- tombeau qu'elle Gt construire sur le bord de
f«ec se rendit à Tarse qui en était la capi- la voie Latine, à 50 stades de Rome. Plus
tale, el après avoir envoyé ses domestiques tard, elle y construisit un oratoire, ou une
4ti7 BGN BON 'tes

( hnpplle.Lps reliques do, saint Bonifiée fu- catholique. Les saints religieux, n'ajant pu
rciil il^'couvrrtcs en lGfl3, dans l'église qui être ébranlés ni par les promesses ni par les
portail autrefois son nom et qui porte main- menaces, furent chargés de chaînes et jelés
tenant le nom de saint Alexis, parc qui- les dans un noir cachol. Hunéric ayant appris
reliques de ce dernier \ furent aussi décou- que les fidèles, après avoir gagné les gardes,
vertes en nicmc temps que celles de saint pénéiraieiil jusqu'aux martyrs, les fitgardcr
Boniface. Filles sont dans deu\ riches tom- plus élroitcnienl, et imagina pour les tour-
beaux de marbre, sous le grand autel. Pour menter des supplices d'une cruauté inouïe.
Asilaé, elle passa le r( sic de sa vie dans la 11 les fit mettre ensuite d.'.ns un vieux bateau

retraite et la pénitence; elle vicut encore pour y être brûlés sur la me», et lorsqu'on
quinze ans, et après sa mort, elle fui enterrée les eut liés sur le bois dont '.c bateau était
près des reliques de saint IJoniface. 14 rempli on tenta à diverses reprises d'y met-
,

mai. tre le feu mais il s'éteignit aussitôt , et il


:

BONIFACE (saint), pape, était uji prélre fut impossible de les brûler. Hunéric, cou-
de Rome d'une vertu éminente et très-versé vert de confusion el transporté de rage à la
dans la connaissance de la discipline ecclé- vue de ce prodige, les fit assommera coups
siastique, lorsqu'il fut élu. le 29 décembre, de r mes, et l'on jeta leurs corps dans la
418, pour si:cc;der à Zozime. On voit, d'a- mer, qui les repoussa sur la côte, chose qui
près la rclaiion de son élection, envoyée à parui extraordinaire sur celle plage. Les
l'empereur Honorius par le clergé do Home eatholi<|ues les enterrèrent honorablement
cl les évoques v.oisins , que Boniface fut dans le monastère de Bi^ne, près de l'église
placé, nijilgré lui, sur la chaire pontificale. de Saint-Célerin. Leur martyre arriva eu
Trois de ces évêques et leurs partisans, mé- 483. — 2 juillet et 17 août.
contenls de ce chuix, donnèrent leurs suf- BONIFAt^E (saint) évéque de Trois-Châ-
.

frages à l'archidiacre Eulalius, homme in- teaux, est honoré le 24 décembre.


trigant et ambitieux, iini s'empara de l'é- BONIFACE (saint), martyr en Afrique
glise de Lairan, ce qui occasionna un schis- sous Hunéric, roi de* Vand.iles souffrit do
,

me dans l'Eglise. Sjiiimaque.prélet de Rome, cruels supplices pour la foi caliiolique par
en instruisit Honoriu- (jui résiliait à Ua-
,
ordre de ce prince arien, qui le fil mettre à
\enne, et ce piince fil assembler un s;, node mort avec quelques autres chrétiens vers
qui décida laquetiou en l'.neur de saint Bo- l'an 'i84. —
G décembre.
niface, et condamna jiridiqueiiienl Eulalius.
BONIFACE (saint) , évéque de Férento eu
La douceur du sain, p'pe et son amour Toscane, flurissail dans le vr siècle. Nous
pour la paix ne lempéilièienl pas de ré- apprenons de saint tlrégoirc le Grand que,
primer avec feriiiclé les euipièlemenis des dès sa jeunesse, il s'était rendu célèbre par
patriarches de Constaiitinopie sur l'illyrie
et sur d'autres provinces, qui ayaienl tou-
sa sainteté el par ses miracles. 14 mai. —
jours dépendu du patriarcat d'Occident. Ru- BONIFACE H"pape, était fils d'un
(saint) ,

fus, évoque de i hessalonique et vicaire du


médecin de Valéria, ville du pays des Mar-
saint-siège dans la Thessalie et la Grèce, fut ses et il succéda à Boniface 111 l'an G08. Il
maintenu, ainsi que ses successeurs, dans le obtint de re:!i,;ereur Phocas le Panthéon da
droit de confirmer les élections d'e\éi)iies Rome, qu'il fil purifier et qu'il dé lia à la
faites dans ces contrées. Dans la lettre que
sainte \ ierge et à tous les Martyrs; c'est co
saint Boniface écrivit à ce sujet, à Uulus, qui a donné lieu à la Toussaint ou fêle do
il lui dit « Le bienheureux Pierre reçut de
:
tous les saints. Ce chef-d'œuvre d'archilec-
Notre-Seigneur le gouvernement de loule lure, bàli par Marcus Agrippa, favori d'.Vu-
l'Eglise qui était fondée sur .ui. » Il soutint gusle, et dédié à Jupiter A'engeur, fut appelé
aussi les droits des métropoles de Narbonne Panthéon parce qu'on y plaça les statues
,

et de Vienne, et les affranchit de la juriuic-


des dieux. 11 subsiste encore aujourd'hui
tion du primat d'Arles. Son zèle conlre les sous le nom de Noire-Dame de la Rotonde,
pélagiens et son estime pour sain- Augustin, el fait l'admiration des voyageurs. Boniface
tint, en 610, un concile à Rome, en f.iveur
engagèrent ce dernier à lui dédier ses qu.i-
tre livres contre Pelage. Saint lîonilare des moines auxquels on reconnut le droit de
mourut, dans un âge avancé, sur la fin de |iosséder des dignités ecclésiastiques, et l'on
l'année 422, après un pontificat de quatre y traita des affaires de l'iiglise d'Angleterre.
11 mourut en GIV, et on fiit sa fêle, à Rome,
ans, et fut enterré dans le cimelière de l

Sainte-Félicité, qu'il avait réparé de son vi- le 8 mai jour de sa morl.


,
8 el 25 mai.—
vaul. Il avait aussi fait réparer diverses au- B0N1F.\CE (saini), évétiue de Ross en ,

tres églises de Rome, ;\ la décoration des- Ecosse au commencement du vir siècle,


,

quelles, il consacra des sommes immenses. était Italien de naissanc-, el quitta sa pairie
— 25 octobre. pour aller prêcher rEvaii{;ile dans le noid
OONIFACE (saint) , diacre el martyr à de la Grande-Bretagne, .\yant débarqué .i
Carlhage, en Afrique, était moine du monas- l'embouchure de la Tees, il bâtit près de là
tère de Capse dans la Bizacène lorsqu'il fut , une église sous l'invocation de saint Pierre;
conduit à Carthai^e avec siiint Libérât son , il en bâtit une aurt'e à Tellein et une troi-
îibbé, el tous les autres moines du monas- sième à Hestennel. Il opéra de nombreuses
tère, par ordre de Huiiéiic roi des \ anJa-
, conveisions d iiis les provinces d'Angus, de
les, prince arien qui faisait v.iw guerre vio- Buclriii, d'Eljiin, de Murr.iy el de lloss. C'e>t
lente 4 ceux qui restaient attachés à la fui dans cette dernière province qu'il établit sou
469 BON BON i-0

siège épiscopal, et il fit flpiirir partout l'es- étant mort, Winfrid fut élu pour lui succé-
prit de piété et de religion. On porte à cent der mais il refusa cette dignité alléguant
; ,

cinquante le nonnbre des églises et des ora- pour raison qu'il était appelé à l'état de mis-
toires qu'il fonda en Ecosse. Il mourut vers sionnaire. Les religieux voulant maintenir
l'an 630, et après sa mort, il s'opéra un
,
leur choix, il eut recours à Daniel, évéque de
grand nombre de miracles par son interces- Winchester, qui reçut sa démission et con-
sion. —
ik mars. sentit à une nouvelle élection. Deux ans
BONIFACK (saint) archevêque de Mnyen-
, après, il se rendit à Rome, afin de dcman.ler
ce ,apôtre d'Alloniagne et martyr, naquit au pape, qui était alors Grégoire 11, tons les
vers l'an (380 dans le Devonshire, en Angle- pouvoirs dont i! avait besoin pour prêcher
terre, e( rr çut au baptême le nom de Win- l'Evangile aux infidèle-i. Grégoire l'autorisa
frid, qu'il changea plus tard en celui de Boni- à évangéliser tous les idolâtres de l'Allema-
face, qiii en est la traduction. Quelques moi- gne, lui fit présent île beaucoup de reliques,
nes qui faisaient des missions dans le pays lui donna sa bénédiciion et lui remit des let-
étant venus chez son père, Winfrid, qui n'é- tres de recomman.'Iation pour les princes
tait encore qu'un enfant, fut tellement touché chrétiens qui serencontreraient sur sa route.
de leur conduite et de leurs discours, que dès Winfrid commença ses travaux apostoliques
ce moment, i! forma la résolution d'embras- dans la Bavière et la Thuringe, et y baptisa
ser l'état monastique. Son père n'attacha pas un grand nombre de païens. II trouva encore
grande importance à celti; idée, s'imaginant en Bavière quelques vestiges de christianis-
qu'elle se dissiperait avec l'âg'' mais voyant
; me mais ce n'était plus dans le iienple
;

qu'elle ne faisait que se forliOer, il employa qu'une loi éteinte, et sa conduite ne différait
toutes sortes de moyens pour en détourner gnère de celle des infidèles. Winfrid les ra-
son fils. Une maladie dangereuse, dont il fut mena à la pratique de l'Evangile et comme ;

atleint, lui fit coiiiprendie que Dieu le pu- les évêqaes et les prêtres n'étaient guère plus
nissait pour s'être opposé à la vocaiiou de chrétiens que le reste de la nalioii, il réta-
Winfrid , et il lui permit d'entrer dans le blit parmi eux la discipline de l'Eglise, que
nionaslère d'Exeler, où il passa treize ans l'on violait ouvertement. Lorsqu'il eut ap-
sous la coiiduile d;i saint abbé Wolphard. 11 pris que Charles-Mar'el était maître de la
s'y appliqua d'abord à l'étude d.; la gram- Frise par la mort de Radhod, il s'y rendit en
maire, qu'il sanctifiait par la piière, par les 720 et travailla pendant trois ans, de con-
,

pratiques de piété et de mortification aux- cert avec saint Willibrod, à la conversion


quelles il se livrait comme les plus fervents ds ses habitants mais ayant connu que saint
;

religieux , quoiqu'il fût encore irop jeune Willibrod avait dessein de le faire son succes-
pour faire profession. Après que l'âge lui eut seur sur le siège d'Dlreclil, il le quitta pour se
permis de faire ses vœux, il fut envoyé au .soustraire à cette dignité, et il parcourut la
monastère de Nutcell, gouverné par le célè- Hesse et une partie de
Saxe, baptisant les
la
bre Wimbcrt; il y fil dans la poésie, la rhé- idolâtres et fondant des églises sur les débris
torique, l'histoire et l'Ecriture sainte, des des temples païens. II envoya, par un d' ses
progrès si étonnants, qu'il fut ensuite chargé coopérateurs, au pape Grégoire II une rela-
d'enseigner aux autres ces mêmes sciences. tion du succès de ses travaux ; il le consul-
Il fut promu au sacerdoce à l'âge de trente tait en mêm temps sur quelques difficultés
;ins, et employé au ministère de la parole et relatives à l'exercice du saint ministère. Lo
à la sanctification des âmes. Sa vertu et son pape après avoir rendu gloire à Dieu des
,

mérite le firent choisir par ses supérieurs heureuses nouvelles (|u'il recevait écrivit ,

pour remplir près de Brilhwald, archevêque au saint pour l'en féliciter et pour le man-
<le Cantorbéry, une mission importante et der à Rome. Winfrid ignorant ce dont il,

délicate, dont i! s'acquitta avec tant de pru- s'agissait partit sur-le-champ et arrivé à
,

dence, que l'archevêque et le pieux roi Ina Rome en 723, Grégoire lui demanda sa con-
conçurent pour lui une estîme singulière et ; fession de foi, comme cela se pratiquait à
que les évèques de la province l'invitèrent à l'égard des évêques élus, et après l'avoir In-
tous leurs synodes, ne décidant rien dans ces terrogé sur l'état des pays qu'il avait con-
assemlilées sans lui avoir demandé son a\is. vertis, il le sacra évêque. Ce fut à cette oc-
Son zèle pour le salut du prochain le faisait casion que le pape changea définitivement
gémir continuellement sur le malheur des son nom de Winfrid en celui de Boniface ,

peuples encore plongés dans l'idolâtrie. II que le saint avait déjà pris dans quelques
i consulta le ciel pour connaître s'il n'était pas circonstances, comme on le voit par ses let-
appelé à l'état de missionnaire, et lorsqu'il tres. Le nouvel évêque, que nous appelle-
ne lui fut plus possible de douter de sa vo- rons désormais Boniface, fit entre les mains
cation, il s'adressa à son abbé en 716, et en de Grégoire le serment de niaintenir la pu-
obtint la permission d'aller prêcher l'Evan- reté de la foi et l'unité de l'Eglise , et il en
gile aux infidèles de la Frise. La guerre que déposa une copie sur le tombeau du prince
se faisaient alors Charles-Martel maire du
, des apôtres. Le pape lui donna un recueil de
palais et Radhod, roi de la Frise, rendait son canons choisis, |)our lui servir de règle de
entreprise assez difficile. \Vinfi'id étant ar- conduite avec des lettres de recommandation
rivé à Ulrccht, capitale du pays, il demanda pour Charles-Martel et les autres princes par
à Uaiibod la permission d'annoncer la parole les Etats des(iuels il devait passer. Boniface
de -Dieu; mais un refus formel l'obligea de étant retourné dan la Hesse, conlinua ses
;

retourner en Angleterre. L'abbé Wimbert travaux de missionnaire avec le même suc-


m BON BON 172

ces. aballrc un chcne énorme consacré


Il fit un légat en France le pape lui refusa sa
;

à Jupiter et le Gl servir à la conslrurlion demande; mais, par un privilégia extraordi-


d'une chapi'lle en l'honneur de sainl Pierre: naire, il lui permit de choisir lui-même (jui
il fonda aussi pliisii-urs églises ainsi qu'un il voudrait pour son succes'ieur en Alhîina-
monastère à Ordof; cl cotnnic la moisson gne. Le saint, (iiioique èvéïiue depuis long-
deven.iil Ions les jours pliis abondante, il temps, n'avait jioinl encore de siège fixe. Le
écrivit en Angleterre pour<iu'oii lui envoyât roi Pépin lui donna l'évêclié de Maycnce,
de nouveaux ouvriers, qu'il établit dans la que le pape Zacbarie érigea de nouveau en
Hesse et la Thuringe. Ayant rencontré de métropcde, l'an 751. Boniface fil venir d'An-
nouvelles dilïicullés dans l'exercice de ses gleterre de saints moines et de saintes reli-
lonclioiis il consulta Grégoire 111, qui était
; gieuses qu'il mil à la tête des monastères
devenu pape en 731, et qui reçut ses députés qu'il avait fondés dans la Thuringe, dans la
avec beaucoup de distinction. En les eongé- Ba-vière et dans 'l'.intrcs lieux de ce noiu-
:

dianl, il leur remit pour Houiface un imllinm, bre furent saint 'Wibert, aiibé d'Ordof puis ,

dont il devait se servir dans la célébralion de Friizlar, et sainl HuiKard, (lui fut dejiuis
(les saints mystères et dans le sacre des évé- évéque de Wurizbourg. Parmi les religieu-
iiues, l'établissant archevè()ue et primat de ses, on complet sainie LiobL', parente du
toute l'Ai emagnc, avec plein pouvoir d'éri- sainl, qu'il mil dans le monastère de Bis-
ger des évcc.liés, partout où il le jugerait à cholTsheim, sainte Walburge abbesse de
,

pr:)[)os. liu 738 Bonil'ace alla lui-niénie à


, Heidenheiiii, et sainte Thècle , abbesse de
lîome pour conféier avec le pape sur les Kilzingen. Boniface avait jeté , en 746, les
églises qu'il avait fondées. Grégoire le traita foudemeals de la célèbre abbaye de Fulde;
avec toute la vénération due à son éminenle il avait aussi fondé celles de Fritziar et de
sainteté, et le nomma légal du saint-siége Hamelbourg. Malgré les soins que lui deman-
en Allemagne. A son retour de Rome, Odilon-, daient ces éiabli-semenls religieux el le gou-
duc de Bavière, l'appela dans ses Etats pour veruement de plusieurs é;il!ses, il faisait en-
reformer plusieurs abus. Comme il n'y avait core sentir son zèle dans des contrées éloi-
dans tout ce duché qu'un seul siège épisco- gnées, el jusque dans sa patrie, .\yanl appris,
pal, celui de l'assau, le saint archevêque y eu 74-5, qu'Etlielbald, roi des Mercieus, me-
en établit deux autres, celni de Frisingue nait une conduite scandaleuse et que la cor-
et celui de Uatisbonne, cl le pape confirma ruption de ses mœurs avait des imitateurs,
ces deux érections, l'année suivante. Boni- i'I lui écrivit, de la manière l.i plus forte et la
l'ace établit aussi l'èvéché d'Erfurt pour la plus pressante , pour l'exhorter à la péni-
Thuringe, celui de B.irabourg pour la Hesse, tence. 11 fil venir de son pays plusieurs li-
celui de Wurizbourg pour la Franconie et , vres , entre autres les ouvrages de Bède,
enfin un quatrième en Bavière, celui d'Ai- qu'il appelle la Lampe de l'Eglisr; il pria aussi
chitadt. ZadiMrie, qui succéila à Grégoire III, l'abbesse Eddeburge de lui envoyer les épî-
î'Ur la fin ûo. l'an "tkl, ratifia tout ce qui avait Ircs de saint Piene, écrites eu lettres d'or,
été par Bonilace, qui tint en 74i un con-
fait voulant, par là, inspirer à des hommes gros-
cileen Allemagne contre Adalbcrl et Clé- siers plus de respect pour nos divines licri-
ment, deux novateurs fanatiques qui trou- tures, et satisfaire sa propre dévotion pour
blaient l'Eglise et séduisaient les faibles. le prince des apôtres, sous la protection du-
Après leur condamnation ces deux impos-
, quel il avait placé sa mission. Il écrivit aux
teurs furent mis en prison par Carloman ,
évêques, aux religieux el au peuple d'An-
tils de Charles-Martel. Outre ce concile. Bo- gleterre une lettre circulaire par laquelle il
niface en tint plusieurs autres en Bavière ,
recommande ses travaux el ceux de ses
en Thuringe, en Auslrasie et en Neuslric, et coo()éraleiirs aux prières de ses compatrio-
il
y présida en qualité de légat du saint- tes. On voit, par d'autres de ses lettres, qu'il
siège. Carloman dont nous venons de par-
, y avait union de chariie entre les fidèles
ler et qui se conduisait en tout par les
, d'Allemagne et ceux d'.Vngleterre, el que de
avis du saint archevêque, puisa ilans ses part et d'autre, on s'était engagé à recom-
entreliens le dégoût du monde qu'il quitta ,
mander à Dieu les âmes de ceux qui sorti-
pour entrer dans l'ordre de Saint-Benoit ,
raient de celle vie. Dans celle qu'il adresse
laissant à Pépin le Bref, son Irère, tous ses à l'abbé Adhérius, il le conjure de faire offrir
Etats. Pépin régna d'abord sous le titre de le sainl sacrifice pour les missionnaires
maire du palais mais en 752 il fut élu roi de
; mort' depuis peu. 11 profila de la permis-
France, d'un consentement unanime après , sion que le pape Zach irie lui avait donnée
(|ue ChilJèric III, le dernier roi de la race de se choisir un successeur, et sacra, en'oi-,
mérovingienne, eut été détrôné et renfermé archevêque de Mavcnce saint Lui, son pa-
dans un monastère. Bonlface qui parait ,
rent, qu'il avail fait venir d'.Vngleterre, en
avoir été étranger à celle révolution , fut 732. 11 le chargea du soin d'achever l'église do
chargé de sacrer le nouveau roi et il dut , Fulde, ainsi qu(! celles qu'il avail commen-
cette préférence à l'éclat de ses vertus cées dans la Thuringe. il écrivit à Fulrad,
et à sa dignité de légat du siège apostolique, abbé de Saint-Denis, pour le prier do faire
non-seulement pour l'Allemagne, mais aussi agréer son choix à Pépin. « Mes infirmités,
pour la France. Cette cérémonie eut lieu à lui dit-il, m'avertissent que je n'ai plus long-
Soi^sons, l'an 752, en présence de tous les lem|)s à vivre; engagez le roi à prendre
ordres de la naliun. Bonilace, qui ne pou- sous sa prolecliou mes disciples, (jui son'
vait suffire à tout, pria Zacharie de nommer presque tous étrangers. » Pépin lui accorda
HZ BON BON 474
ce qu'il demandait, et le pape Etienne II entre eux. Boniface, loin de s'enorgueillir de
confirma aussi la nomination de saint cette haule faveur, menait, à la cour, une vie
Lui. Le saint archovéquo, qui se sentait, humble et ttiorlifiée s'appliquaiit, par la vi-
|iius que jamais, embr.isc du dcsir de verser gilance sur lui-mémo, et par la prière, à se
son sang pour Jésus-Ci)rist, conlioua de Ira- préserver des écufils dont il était entouré,
vaillcr sans relâche , à la cotivi-rsion des
,
Vn jour qu'il se trouvait dans l'église dé-
infidèles. Ayant un pressentiment secret que diéeà saint Boniface, archevêque de Mavence,
s.i fin n'était pas éloignée, il mil ordre aux et inarlj r, il se sentit lout à coup enriammé
affaires de son église et partit, avec quelques du désir de l'iuiilcr.K Ne m'appelé-je pas aussi
missionnaires, pour aller instruire les peu- Boniface s'écriat-il, dans un saint trans-
I

pies les plus reculés de la Frise; un grand port pourquoi doue no serais-je pas marlyr
;

nombre se convertirent et reçurent le bap- commecelui(iu'onlioni)reici?))Saint Komuald,


tème. On choisit la veille de la Pentecôte fondateur des Camaldules , élanl venu à la
pour leur administrer le sacrement de con- cour, en 99iJ, Boniface prit la résolution
liruiatiou; mais, comme on ne pouvait les d'entrer dans son ordre. Olhou ne vit qu'a-
faire tous entrer dans une église, à cause de vec peine partir un homme qui lui était si
leur nombre , on résolut de faire la cérémo- cher, et s'il ne s'opposa p.is à son départ, ce
nie eu plein air, dans une campagne, jirès de fut uniquement p:ir la crainte do résister à
Dockum. Le saint y fit dresser des tentes, et la volonié de Dieu. Boniface suivit saint
s'y rendit au jour marqué. Pendant qu'il Romuald au monastère de Classe et fit, sous
priait, en attendant l'arrivée des nouveaux sa conduile, les plus grands progrés dans la
chréiieiis, il fut attaqué par une .Irouped'in- vertu. C'était sans doute un spectacle édi-
fidèles, armés de lances, qui fondirent sur fiant de voir un himmc habitué aux jouis-
sa lente. Ses serviteurs voulaient repousser sauces du luxe et à toutes les douceurs de la
la force par la force, mais il s'y opposa en vie, marcher nu-pieds, revélu d'un véte-
disant qu'il soupirait, depuis longtemps, ment pauvre et grossier le commensal de
;

après le jour qui deveit le réunir à Jésus- l'empereur ne se nourrir que d'herbes et de
Christ, il les exhorta à soulïrir la mort avec racines. Il lui arrivait souvent de ne manger
résignation rt même avec joie, puisqu'elle que deux fois la semaine, le jeudi et le di-
allait leur ouvrir les portes du ciel. Les bar- manche. Il couchait sur la dure et consa-
barcs massacrent Bunilace et cin(iuante- crail à la prière la plus grande partie de la
deux chrétiens, le o juin 7o5. Les païens pil- nuit. Après quelquis années d'un pareil ré-
lèrent les tentes ; m^iis au lieu des trésors gime, il demanda à saint Komuald, la per-
qu'ils cherchaient ils n'y trouvèrent que des mission d'aller prêcher l'Evangile aux inû-
livres et des reliques (ju'ils dispersèrent çà dèles et s'étanl rendu
, à Bomo h; i)ape
,

et là, qu'où retrouva dans la suite. Ou


et Jean XVIII, pour le mettre en état d'exécu-
niontre encore à Fulde trois de ces livres, 1er son pieux dessein, lui donna un bref qui
dont l'un est laeiié du sang ilu glorieux niar- portait qu'on ordonnerait lionil'acc évê-
tyr. Son corps fut transporté à Utrechi, en- que aussitôt qu'il aurait ouvert sa mission,
suite à Mayeuce et de là à l'église abbatiale II traversa l'Allemagne au milieu d'un hiver
de Fulde, où il a opéré un grand nombre de très-rigoureux, sans chaussure, et corn ne il
miracles. Il a laisse des lettres, des sermons fit à cheval une partie du voyage, il fallait
ou homélies, ainsi qu'un recueil de canons souvent prendre de l'eau chaude pour dcta-
pour la conduite de son clergé. Son style est cher ses pieds que le froid avait collés à ses
clair, graveel simple. On remarque dans ses élriers. Il alla trouver à Mer>bourg l'empe-
éerits beaucoup d'onction et un esprit vrai- rcur saint Henri, pour lui demander sa pro-
meut a|iostoliquc. On voit, par ses lettres, tection ,et ay.inl commencé ses travaux
qu'il se proposait en lout la gloire de Dieu, apostoliques, il fut sacré évêquc par Tay-
— o juin. mont, archevêque de Magdeliourg, qui le dé-
BiJMFACE ou BRUNON (saint), religieux cora du pnllium (]ue Bonil'ace avait reçu du
camiildule, apôtre de la Kussic et martyr, pape, pour le porter lorsqu'il serait sacré,
naquit vers le milieu du x" siècle d'une des II se livra avec un zèle admirable, à l'œuvre

plus illustres familles de la Saxe et reçut à laquelle Dieu l'avait appelé et malgré les
,

une éducation en rapport avec sa haute fatigues et les peines (ju'il avait à essuyer,
naissance. 11 étudia les belles-lettres sous les il ne relâcha rien de ses austérités ordinai-
plus habiles maîtres, entre autres, sous Gui res. Ses courses multipliées n'interrompaient
le Philosophe, et il fit de grands progrès dans point sa prière : il récitait des psaumes en
les sciences et les beaux-arts cultives de son voyageant, et trouvait beaucoup de plaisir
temps, mais surtout dans la musique. Etant dans cette sainte occupation, il y avait douze
cnlio dans l'éiai ecclésiastique , l'empereur ans qu'il s'était mis sous la conduite de saint
O.lion III, dont il était proche parent, le fit Bomuald lorsqu'il entra dans la Prusse
,
,

sou chapelain et lui donna la surintendance pajs encore sauvage et dont les habitants se
de la chapelle impériale. Boniface, (lar ses montrèrent peu dociles à ses instructions,
vertus et ses aimables qualités, eut hicnlôt II auiait bien désiré, verser son sang pour
gagné la conliauce et l'affection de l'empe- Jésus-Christ, mais les Prussiens se rappe-
r ur, au point que celui-ci l'admit dans sou lant que le martyre de saint Adalbert et les
intimité, le faisant mangera sa table et se miracles opérés ensuite parson intercession,
plaisant à l'appeler son âme, terme d'amitié avaient procuré la conversion de plusieurs
qui montrait l'intime familiarité qui régnait infidèles, lui refusèrent cette satisfaction. Le
^ BON BON 476
saint mis^innnaire,qui avait reçu de ifrandrs à des persécutions de tout genre. L'empe-
marques <le respect ci des présents considé- reur Frédéric II, furieux de ci^ que Boniface
rahlrs de Holesias , duc de Polou'iie, quitta avait souscrit dans le concile général de
,

l'i Prusse, où ses travaux ne proiluisaient au- Lyon au décret d'excommunication porté
,

cun fruit, et (lénélra dans la Russie encore contre ce prince, envoya h Lau^^anne des sol-
plongée dans les lénèhics de l'idolâtrie. Les dats qui se saisirent (le Boniface et mirent
Russes n'eurent p:is plutôt appris son arri- ses effets au pillage. Après avoir essuyé
vée qu'ils lui défendirent de ptèclier et lui plusieurs mauvais Iraiteincnts de la partdi'S
ordonnèrent de quitter Icpajs mais le saint,; oiflciers de re.npereur, il parvint à s'ecliap-
sans tenir compte de ces injonctions alla , per de L'urs mains et vint reprendre ses fonc-
trouver le roi d'une petite province, lequel tions épiscopales mais il ne les exer(:a pas
;

avait manifesté le désir de l'entendre. 11 se longtemps en paix. Des scélérats, envoyés


présenta nu-pieds et pauvrement vêtu ce ; par Frédéric, ou soudoyés par ceux qu'irri-
qui lui attira le mépris du prince qui ne lui taient ses réformes, formèrent le projet de
permit |n)int de parler. Boniface se retira, et l'assassiner lorsqu'il se rendrait, de sa mai-
revint ensuite revêtu des vêtements dont il se son à l'église, pour y célébrer la messe. Cet
servait pour célébrer la messe. Le roi le re- abominable complot aurait été exécuté sans
ç't mieux et lui dit qu'il se convertirait, s'il un religieux Franciscain , qui en eut con-
le voy lit passer à travers d'un grand feu naissance assez à temps pour le faire man-
sans ^e brûler. Le saint, inspiré (l'en haut, quer. 11 parcoui ul ville en criant que les
1 1

accepta la proposition et le miracle eut lieu jours du prélat étaient menacés, el aussitôt
en [iiésence du prince, qui se fil instruire et le peuple se porla en fiule à la maison de
recul le baptême avec plusieurs de ses sujets. l'èvéque pour le défendre , et les assassins
Mais les idolâtres, à la télc desquels étaient inlim:dés n'osèrent l'attaquer. Boniface,
les frères du roi, furieux des progrès que abreuvé d'amertumes el de ch.igrins, se ren-
faisait l'Evangile, menacèrent le saint des dit à liome en 12i7 el offrit au pape Inno-
plus cruels tourments, s'il ne quittait la lon- cent IV la démission de son siège. Le pape,
trèe. et voyant que leurs menaces ne pro- qui l'avait d'atiord refusée, finit enfin par
duisaient aucun effet, ils se saisirent de lui l'accepter, et iioniface, après avoir passé un
et lui coupèrent la tète ainsi qu'à dix-huit an à Rome, retourna à Paris, où il fut reçu
chrétiens. Van 1009.11 est nommé dans le avec distinction, et reprit , selon quelques
Jla' tjrologe romain sous le nom dcRrunon, auteurs, sa chaire de théologie. Mais vers la
le lo octobre, et sous celui de Boniface, le fin de l'annéi! 1249, il se relira dans un cou-
19 juin. vent de religieuses, près de Bruxelles, el édi
BONIFACE (le bienheureux), évéque de Oa singulièrement, par sa sainteté, les pieu-
Lausanne, né à Bruxelles en 1188, fut en- ses filles qui l'haliitaient et aux(]uclles il
,

voyé à Paris à l'âge de quinze ans, pour donnait des instructions religieuses. 11 y
faire ses éludes dans la célèbre université do mourut le 19 lévrier 12GC, âge de 78 ans. Il
cette ville. 11 sut conserver la pureté des fut enterré dans le cho'ur de l'église du mo-
nionurs au milieu d'une jeunesse peu réglée naslère de Combre.où on lui érigea un mau-
et avide de plaisirs. Il trouva dans la fidélité solée en marbre. Le peuple invoqua, dès 1

à la prière el dans la pratique des es rcices lors , contre les male.dies el bs afllictions;
de piété un préservatif contre les séihiclions m.iis ce ne l'ut qu'en 1G0.3 qu'une ordon-
du vice. Son anlcu.- pour la science et son nance de l'archevêque de Malines pcrmil de
application à l'élude contribuèrent aussi à la lui rendre un eulle pulilic. —
19 février.
conservation de son innocence. Au^si fut-il BONIN (sainl), Doninus, marljr à Pavie
bientôt, par ses vertus et sa bonne conduite, avec sainl Soter et un autre, est honoré dans
le modèle de ses condisciples. 11 employait l'église de Sainl-Gervais de celle viib', où
ses réeréations à converser avec des savants l'on garde ses reliques. —
15 mai.
et des hommes de lettres, qui se plaisaient BONITE (sainte), Bonita. vierge, était ori-
beaucoup dans sa société, ou bien il les pas- ginaire d'Alvier en Auvergne, et montra
sait dans Ls églises. A peine eul-il achevé îouie SI vie une grande dévotion envers
ses cours (;u'on lui confia une chaire de
, sainl Julien iie l'rioude. Elle fui inhumée
théologie, 11 avait passé plus de trente ans à dans l'église de Saint-Martin de cette ville.
Paris, tant comme élève que comme profes- — 10 octobre.
seur, lorsqu'il fut contraint de s'en éloigner BONIZELLE bienheureuse), veuve,
(la
à ciuse de (juclqucs tracasseries qui lui fu- avail épouse Picol imini.èl mourut en
Naddo
rent suscitées lard'anlres prol'essciirs. Il sa- 13t10 à lîelséder, dans le diocèse de Sienne.
crilia sa pi ice à l'amour de la paix et se re- Son corps se garde dans l'égiise paroissiale
lira, en 1237, à Cologne. Comme il n'y avait de 'l'réquande, où l'on célèbre sa fête le troi-
point d'université dans cette ville, ilensei.'na, sième dimanche de mai. 6 mai. —
pendant dr ux ans, en son particulier, sans BONIZKT ou BenoIt (saint), Bcnedidus,
négliger le soin de sa propre sanctification. confesseur en Poitou, florissait d.ins le vi
Il compta;! y terminer ses jours dans la , siècle. Il est honoré, comme évêqt;e, à Quin
tranquillité, lirs<iu'il fut élevé, mali^rc lui, çay, dans le diocèse de Poitiers, et à Aise-
sur le sie-e épiscopal de Lausanne. Ayant nay. dans celui de Luçon. —
23 octobre.
voulu rclJiuier les vices de sou clergé, son iiOMZON, évêiue de Plaisanc»^ el mart\r,
zè'e renrontra une resislaneo (ju'il ne put était évéque de Sutri lur.squ'il fut eli.'ssé de
sur..ujnter, et il l'ut en bulle à des haines et cette \ille, en 1082. par l'enipHicur Henri IV,
,,

in BON BOT 47?

cl cnuse son attachement à saint Gréf;oiie


lie temps difficiles où l'empereur Constance fa-
VII. Devenu évéque de Plaisnnce en 1089, il vorisait de tout son pouvoir l'arianisme. Il
y avait à peine six mois qu'il occupait ce eut le bonheurde préserver son troupeau il !

siépe, lorsque les schismaliqnes, partisans de cette funeste hérésie, et d'augmenter le nom-
l'antipape (luibert, se saisirentde lui. le jetè- bre de ses ouailles par la conversion de beau-
rent dans un racliot, lui coupèrent ensuiie coup d'idolâtres. Il montra aussi un grand
les membres et lui arrachèrent les yeux. Il zèle et une fermeté inébranlable sous le règne
inounit par suite de ces horribles traite- persécuteur de Julien l'Aposlat, et mourut
ments et son corps fut inhumé à Crémone. dans un âge avancé, le 17 février 381. Il fut

,

Il est auteur d'un Recueil des dé<rels des inhumé dans l'église de Saint-Paulin. 17
conciles et des papes, ainsi que d'une Vie février.
abrégée des souverains pontifes laquelle , BONOSE (saint), évêque de Salerne, est
n'est pas parvenue jusqu'à nous.— 14 juillet. honoré dans celle ville le 13 mai.
ÎÎONNE (sninte), Bona, vierge, Oorissait BONOSE ou Venouse (sainte), Bonosn
dans le vii<= siècle, et elle est honorée à Tré- martyre à Porto, était sœur de sainte Zozime.
vise le 12 septembre. Elle souffrit ]iendant l;i persécution d'Aurr-
BONNE (sainte), vierge à Pise, florissait lien, vers l'an 273. Le courage qu'elle dé-
sur la fin du xir siècle, et mourut l'an 1207. ploya au milieu des tortures convertit cin-
— 29 m.ii. quante soldats, qui, après avoir été baptises
BONONE (saint), Bononius. abbé du mo- par le pa[)e saint Félix, furent marlyris s
nastère de Lucède, d;ins le diocèse de Ver- pendant la même persécution. — lo juillet.
ceilen Piémont, mourut en lOiG, et il est BOKYSâE (saini) Borijasius ,
prince de ,

honoré à Bologne le 30 août. Kiovie, était oncle paternel d'.Vune de Rus-


BONOSE (saint), Bonosus, officier dans le sie, épouse de Henri I", roi de France. Son
corps des vieux herculéens, et martyr, ayant frère Zuentopelc le tua par trahison, vers le
reçu du comte Julien, oncle de Julien l'Apos- commencement du xr siècle, et il est honoré
tat, l'ordre d'ôter,de l'enseigne de sa légion, en Wolhynie le 24- juillet.
le labnrum, c'est-à-dire la croix et le nom de BOSA (saint), diacre et martyr, aecnmpa-
Jésus-Chrisl, pour y replaiH-r l'image des gnail saint Bonil'.ice, archevêque de Mayence
dieux de l'empire, refus.i de le f.iire, parte et apôtre de l'Allemagne, dans sa mission en
qu'il était chrétien zélé. Le comte lui com- Hollande, et il fut mis à mort avec lui, près
manda d'obéir à reni[)creur et d'adorer les (le Doekum, le 5 juin 735. 5 juin.—
ii;êines dieux que lui; mais Bonose répondit BOSA (saint), évéque d'York en Angle-
qu'il n'adorait pas l'ouvrage de la m liii des terre, avait d'abord clé moine à Slreanes-
hommes. Alors Julien lui fil donner plus de halcli. Il florissait sur la fin du vu' siècle, et
trois cents coups avec des lanières île cuir il eul pour successeur saint Jean de Béver-
plombées; et pendant ce supplice, Bonose ley. Bède, qui avait reçu de lui l'ordre du
souriait, sans faire attention à ce qu'on pou- diaconat, fait un bel éloge de sa sainteté, et
vait lui dire. On le plongea ensuite dans la parle d'un miracle qu'il opéra en guérissant
poix bouillante, sans qu'il en reçût aucun avec de l'eau bénite la femme d'un seigneur
mal. Ay.int été mis en prison avec saint du voisinage, et de plusieurs autres guéri-
Rlaxiniili( n, qui se trouvail dans la même sons miraculeuses. Aussi l'a-til placé dans
position que lui cl pour la même cause, il son Martyrologe ce qui prouve qu'on com-
:

refusa de manger, du pain marqué du sceau mença à l'ho.iorer peu d'années après sa
du comte, probablement parce qu'il portail mort. —
2 novembre.
l'empreinte de quelque idole. Le prince Hoi- BOTUIDE ou BoTwiN (saint), Bolvidus
n isdas, frèie de S.qior II, roi de Perse, le miîlyr, naquit en Suède, dans la province
visita daiH sa prison, et comme il était chré- de Sudermanie, de patents riches mais idolâ-
tien, il se recommanda à ses prières. Julien tres, et fut élevé lui-même dans les erreurs
lui fit subir un second et un troisième inter- du paganisuie. Etant allé en Angleterre, il fit
rogatoire, et Bonose répondit de nouveau une partie du voyage avec un saint prêtre,
qu'il était chrétien, qu'il voulait persévérer (|ui l'instruisit des vérités clirétiennei. Bo-
dans sa religion, et que l'empereur Constan- tuide, louché de la grâce, embrassa la reli-
tin, quelque temps avant sa mort, lui avait gion de Jésus-Chrisl. De retour dans sa |ja-
l'ail jurer d'être fidèle à ses enfants et à Irie, il voulut rendre ses concitoyens parli-
l'iiglise, et que rien ne serait capable de lui ciiianls de son bonheur, et se lit l'apôtre de
faire violer son serment. Julien allait ncore t la contrée. Son zèle obtint de grands succès,
lui faire subir de nouveaux tourments mais ; cl il eul la consolalion d'y détruire presque
Second, préfet de l'Orient, désapprouva, partout les superstitions du paganisme. Il fut
quoique païen, une telle barbarie, et Bonose nclime de la charité sans bornes dont il usa
lut condamné sur-le-champ à être ilécapilé, env<;TS un esclave. Ayant appris qu'il était
avec Maiimilien et jjlusieurs autres chré- traité durement par son maître, il le racheta,
li Ils furent exécutés à Antioche, vers
IIS. et, après lui avoir rendu la liberlc, il l'ins-
l'an 362. Saint Mélèce, jjatriarche de cette truisit dans la foi et s'embaniua avec lui
\ille, les aeti.'mpagna, avec quelques évê- piiur le lecon luire dans son pays, alin de le
qiies, ju qu'au lieu du supplice. 21 août rendre à sa famille. Ce scéléi.il, monstre
et 20 seplenibie. d'hypocrisie et d'ingratitude, affectait d'en-
BONOSE ou ViiNoix (saint), évèiiue de trer d;iis tous les sentiments ijue son libéra^
Trêves, gouvernait son diocèse dans les leur cherchait à lui inspirer , prometlani,
ilO BOU BRE 480

il'clrc à j.imais fidèleà la loi sainte qu'il vc- Lyon, dans une lettre à Chariemague. — 19
nail d'embrasser. Mais un jour que Itotuide mai.
et son compagnon Hesbern elaient descendus BOURCHAUD (le bienheureux) /?«rcar- ,

à lerre pour se reposer à rorni)re, sous un dus ,curé, né en Suisse dans le xiv siècle,
arbre, el s'y élaient eudorniis, l'esclave saisil embrassa l'état eeclésiasiique et devint curé
une hache et les lua tous deux. On retrouva de Ueinwil, paroisse située sur une hauteur.
bicnlôt le corps do lioluide et les habitants
,
à une (lemi-lieue de l'abbaye de Mûri. H
(lu pays, qui avaient entendu parirr de sa remplit ses fonctions pastorales avec un zèle
sainteté, l'inhumèrent avec respect. Ils firent vraiment apostoli()ue, et donna a ses parois-
onsuilc bcilir une église sur son loinbcau; el siens l'exemple de toutes les vertus. La véné-
depuis c(; temps l'esl-à-dire depuis le xiii°
,
ration (jue les fidèles ont conservée pour sa
siècle, il n'a pas cessé d'être invo(|ué comme inéuKjiri-, el les miracles nombreux opérés à
martyr et comme apôtre de la Sudcrmauie. son tombejiu attestent la s lintcté d'une vie
,

— 28 juillet. dont les détails ne sont pas connus. On lui


donne le lilre de saint ilans une charte de
HOTULPHK ou Botoi.i- (saint), Bolnlpltas,
l.'JOi, et en 1580 on érigea en son honneur
abbé, né sur la (in du vr siècle, était
frère de s.iint Adulplie, et il eut le bonheur
une confrérie, à laquelle le pape Paul V ac-
corda une indulgence en 1C16. Les papes
d'être éclairé des lumières de la foi dans un
Grégoire XV, Urbain VllI et Alexandre VU,
temps où l'AnglcIerrc, sa patrie, était encore
accordèrent aussi à la même confrérie plu-
presque tout entière plongée dans les ténè-
sieurs fiiveurs spirituelles : ce qui fiiit sup-
bres de l'idolâtrie. Il passa, avec son frère,
|)oser que le culte rendu au bienheureux
dans la (îaule Belgi(iue, pour y trouver des
écoles de vertu, qui élaient encore fort ra-
l'.ourcliard depuis plusieurs siècles, a été
,

res en Angleterre, et il lit des progrès si ra-


autorisé par le saint-siège. 20 août. —
pides dans la science des saints, qu'on le
lîOUUGlN (saint), Biiriiiniis, conlésseur
à
Thouarce, dans l'Anjou, llorissait vers la fin
jugea liieiilôt capable d'en donner di s leçons
aux autres. Adulplie ay;int été élevé sur le du VI' siècle. —
17 novembre.
siège de .Maésiriclit, Cotulplie retourna dans
BRAIN (sainl), Branus, confesseur à Cleo»
sa pairie, afin de laiie part à ses compatrio-
nanad en L.igénie, province d'Irlande, lloris-
sait sur la fin du vi' siècle, el mourut vers l'an
tes des trésors spirituels qu'il avait amassés.
Il dem.iiida au roi lillhelinond un cmpLicc-
COO. — 18 mai.
menl pour fonder un n'onastèro, el le prince BBANCAS (saint), Pnncralins évéque do,

lui donna le déseï! d'ikanbo, où Botnlphc


Taormine en Sicile, est honoré le 3 avril.
fonda une abbaye. Il lui arriva des disciples BU.AQUIi (sainl), Biacliio, honoré à Menât
en grand nombre, <'l il les conduisait dans en Auvergne, mourut l'an 570. !) février. —
les voiisde d'après les règles
la peifcctiou
BUAULli ou BiiAi LION (saint Braulius ou ,

tracées par les l'ères de la vie monaslii|ue.


Bruuiio évè(iue de Sar;igosse fut élevé sur
, ,

le si;ge épiscop.il d(- cette ville en C20. Son


Tous le cliérissaienl à cause de son humilité,
de sa douceur el de son alï.ibililé. Ses exem- zèle ne se borna pas seule.ncnl à bien pou-
ples portaient à la vertu plus cncorr (]ue ses veiiier son diocèse il aida beaucoup saint
;

discours, qui étaient toujours édifiants. Il Isidore de Séville. son ami, à établir par
parvint à un âge avan(é; et dans sa vicillese, loule l'Lspagne une discipline uniforme et
telle que la prescriv.iient les canons. C'était
il fut acc;iblé d'une maladie longue et cruelle,
qu'il .'.upporla avec patience. Dans les souf- un prélat très-instruit pour son siècle. Il ter-
frances el dans les afflictions, il remerciait mina les vin_i!t livres des Origines ou des
Dieu el le bénissait, à l'exemple du sainl Elymologies, auxquels l'évêciuiî de Séville
homme Job. Il mourut en Goo.et fut inliumé n'avait pu mettre la dernière main. Nous
dans son monastère. Il y a eu peu de saints,
avons aussi de sainl Braulion deux lettres au
en Angleterre, qui aient été honorés a\ec même un éloge de ce saint,
saint Isidore;
plus de dévotion que sainl liululplie, et beau- avec catalogue de ses ouvrages; la \u- de
le

coup d'églises [loitent sou nom. Sou monas- saint Emilie;), avec une hymne en vers iam-
tère a}ant eié détruit par les Danois, sur la hiques on son honneur. Saint Braulion ii ou-
fin du IX' siècle, une partie de ses reliques
rul en O'tO, ainès un épiscopal de \ingl ans.
fui transportée à Kly et le reste à Tbornez.
— 18 el 20 mars.
Sainl lidouard le Confesseur en donna, de- ;iBA\ V (sainl;, abbé en Auvergne, floris-
puis, une portion à l'abbaye de Westminster. sait dans le viii' siècle. Il est honoré à Pou-
— 9 mars. /ac, où l'on garde son chef. —
15 septembre.
BHÉ.\("A (sainti), vierge et abbesse, na-
BOULOCiNE (sainte), Bolonia,csl honorée quit en Irlande dans le >« siècle, et fut pla-
comme vierge el martyre dans le Bassigny, cée, dès sa jeunessi', sous la conduite de
où elle a une église qui porte son nom. — IG sainte Brigitte de Kildare, qui lui bâtit un
octobre.
oratoire séparé el un petit ermitage ; mais
BOURBAZ ou VuLUAND (saint), Vulhandus, elle la tira ensuite de celle solitude pour la
martyr dans Bugey, était palrice de Bour-
le mettre à la télé d'un monastère qu'elle ve-
gogne. Il fut tiiis à mort pour la justice par nait de fonder dans un lieu connu, depuis,
les émissaires d'Kbroin, vers fan litiO, et sainl sous le nom
de Fidil of lireaia c'est-à-dire ,

Eloi a fait son éloge. Il y avait dans le pays, l>hamp de Bréaca. Celle-ci [)assa ensuite dans
qui fut arrosé de sou sang, une église prio- la province de Coruouailles et s'arrêta sur
,

rale, mcutionnéc par Leidrade, evéque de le lerrriîoire de Pembro qui prit sou nom.
-

m BHE BRI 48-i

Elle y b.Kit deux églises, lune à Trenewitb, nir an-devant do son âme, avec une lumière si
et l'autre à Talmenelh. Elle mourut vers le éi'lalante (jue toute1 terre en éiait remplie.

1

milieu 18 février.
(lu vi' siècle. Saint Brendan, palrou titulaire de la cathé-
I5RÉG0DIN (sninl), nrer/uinns, évoque de drale d'Arfearl, dans le Kerry, y est honoré
Cantorbéry, florlssaii dans le viii' siècle. IMu- le 2!) novembre.
slaurs des lettres qu'il écrivit à salut Lulle, BRENDAN (saint), évoque des îles d >
Man ,

nrclicvcque de IMaycnre , sont parvenues floris«ait dans le îx" siècle il y avait


: dans
ju-qii'à nous. Il a été honoré en Anyleterre l'île de Man une église placée sous son invo-
jusqu'au schisuie de Henri VIII. 2'i- ao'^it.— cation, el qui s'appelait, de sou nom, Kirk-
BRENDAN ou Rranoan (saint), Bran- Bradan. —
i novembre.
(Intuis, abbé en Irlande, fut surnoniiné l'An- BRKTANNION (saint), Vctrannio, évéque
cien pour le distincner de saint Bfcndan de de Tomes en Scylhie, s'illustra parla s;iin-
Rirrc. Il naquit, en Irlamlc, l'an 485, et fut teté de sa vie el par son atlachenieut à la foi.
élevé aumonasièrexie Cionanl. Saint Finian, II est surtout connu dans les fastes de l'E-
qni l'avait fondé en 5-iO et qui en était abbé, glise, par un Irait qui honorr; à jamais sa
y avait établi une écolo célèbre, d'où sor- mémoire. L'empereur Valons, prolec'eur des
lirent plusieurs grands liommes aussi illus- ariens, s'étant rendu à Tomes, sollicila le
tres par leur sainielé que par leur science : saint évéque de couimuniquer avec les pré-
aussi, lîrendan y eut pour condisciples saint lats ariens qui l'accompaguaienl. L'empereur
Biendan le jeune ou de Pirre saint Kiéran, , se trouvait a l'église eu présence d'une grandr;
Coliiinbel ColoniLilU'. La réputation de saint multitude, qui s'y élail rendue pour voir le
Tiildas l'avanl attiré dans le pays de Galles, princ« el sa cour. Bretannion, ainsi iulerpellé,
il passa quehjue lenip> dans son monastère. profita de la circonstance pour faire valoir
Ajirès avoir fondé en Angleterre, l'abbaye
, l'autorité du concile de Nirée ; et comme Va-
d'AiIccb et bâii une église dans le pays de lons insistait auprès de l'évêque, celui-ci
Helh, il retourna en Irlande et se fixa dans sortitpubliquement de l'église cathédrale
le monastère de LIan-Carvan dont il devint , pour se rendre dans une autre. Ce coup d'é-
abbé, après l;i mort d'Ellène, auquel il suc- clat irrita tellement l'empereur, qu'il eut
céda. Il fonda dans sa patrie plusieurs mo- recours à la violence pour venger l'affront
nastères, entre autres celui de Cluain-Fearla, faità l'arianisme dans sa personne. Il donna
aujourd'hui Cloal'ert dans le comté de Gal- l'ordre de se saisir de la personne do l'évê-
loway il
: établit aussi des écoles, dont la que et de le conduire en exil. Mais la nation
plus célèbre est celle de Uos-C arbre où il en- des Scylhes qui n'avait qu'un sculévériue,
,

seip;na lui-même dans laquelle il forma


et celui de Tomes, et qui était fortement aila-
d'illustres disciples, parmi lesquels ou cite chée à saint Bretannion, ne put longtemps
saint Malo et saint Finian Lobhar. Il avait supporter son absence sans se plain<lre. L'em-
une so'ur, nommée Driga, qui embrassa la pereur fut d'autant plus effrayé de ces nmr-
vie monastique et pour laquelle il fonda, mures, que les Scythes étaient le seul rem-
près deTuani, le monastère d'Iuachduin. C'est part de l'empire contre les barbares. Il pré-
là qu'il mourut le lij mai 578, à l'âge de qua- féra donc la sûreté de l'Etat à l'intérêt de sa
tre-viiist trois ans. Saint Brendan avait com- secte, el permit à l'évêque de retourner au
posé une règle monastique, qu'il fit adopter miiiiu de son troupeau. Saint Uritannion,
dans ses monasières et qui fut longtemps qui a mérité le titre île confesseur, mourut
obsi rvée en Irlande, quoiqu'elle fut d'une vers l'an .'^SO. 25 janvier.—
grande sévérité. Il y a près de Ouintiu, dans BRETOIN ^saint), lirilouius, évéque de
le diocèse de saint Brieuc, une paroisse qui Trêves, Horissait après le milieu du iv^ siè-
perle sou nom. —
16 mai. cle, et assista l'an 37i au concile de Va-
BHENDAN UK BIUUE (saint), abbé en Ir- lence en Daupliiné. Il mourut eu 38(5, et il
lande, naquit dans la comté de Kerry, sur la eut pour successeur saint Félix. 5 mai. —
fin du v siècle et fut disciple de saiui Finian BRIACH (saint), Briachu», abbé de Giiin-
en mèi>ie temps que saint Colomkille, avec le- gamp en Bretagne, florissait au commeme-
quel il se lia d'une élioite amitié. 11 alla dans ment du V siècle, cl mourut eu 627. Sou
la Connacie achever ses études qu'il avait corps est honoré dan« une église qni porte
commencées à Cluaiu-Raird et eut pour ,
son nom : une partie de ses roli(iues fut
maître saint Jarlalli évéque de Tuau). Il
,
donnée à l'église de Sainl-Magloire d(t Paris,
fonda ensuile, dans le comié de King, le mo- sous le règne de Hugues Ca pet. 17 décembre. —
nasièrc de Birre, dont il fut le premier abbé : BRIaNU (saint), Brinndus , evêque de Cli
il le dirigea sainlement it y mourut eu 561, ainlVrl en Irlande, llori-sait dans le xi siè-
ou, selon d'autres en 572. Saint ColomUille cle. Il est honoré principi-.lement au bourg
étant un jour en prière dans sou monas- de Dallync Hilly, où il y a une fontaine qui
tère de Hy, fut instruit par une vision du porle sou nom et dont l'eau a servi à la gué-
moment où saint Drendan, sou ami mou- , Iisoo d'un grand nombrr- de malades. tnai. — 'i-

rail en Irlande. Il ordonna aussilôl à Dnr- BlUCE (saint), Briclius, évéque de Sainle-
niii, son discipir, de tout préparer, alin qu'on
célébrât la me^se pour la nalivilé de l'abbé
Brendan. Il enteiulail par naliiilé le passage
du saint à la vie éternelle. La nuit dernière,
ajouta saint Colomkille, j'ai vu les cicu< s'ou-
vrir tout à coup, et les chœurs des anges ve-
, ,

483 URT BRI * i

Marie de Pdniano et confesseur, fut arrêté trie, y convertit ses parents qui l'aidèreni a
pendnnlln pprsôciilion ileDiocIétion ot soulfn't bâtir la célèbre église de Grande-Lann, près
jilusiours lourmcnis par ordrcMlii ju^e Mar- d 1 iquelle il se fixa , donnant d'excellentes
cien. Ayant olô rendu à la libcrlé, lorstiue 'a leçons de >ertu à ceux (|ui vinrent se met-
paix fui donnée à ri'".;jlisc, il reprit le «ou- tre sous sa coniluite. Quelques années après
vcrnomenldesoiilronpeau.ciuiverlilungranil il revint en France el s'établit dans l'Armo-
nombre de [laïciis et imiurut sous le règne ri(iue. Il convertit, dans le territoire de Tré-
de Constantin. 9 jiiillel. guier, un riclie seigneur, nomine Conan qui ,

BRICK (saint), Ilricciiis, évéqne do Tours, lui fournit des fonds pour bâtir un monas-

fut (Mevé par saint Martin dans le monastère tère dans la partie sepienirionale de l'Armo-
de Marmoulier, près de cette ville. Il se re- riciue, et le UDiiibre île ses religieux fut bien-
lâcha de sa première ferveur et exerça long- tôt considérable. Après les avuir gouvernés
temps la patience de .«on saint maîire, ijui quelque temps, il nomma un abbé a sa place

instruit par une révélation divine, prédit que et se retira ensuite chez Uiw.illon ou Higold,
lîrice se con>erlirait et deviendrait son suc- jiriiice de Domnoiiie dans la Grande-Breta-

cesseur. Il devint, en effet, cvc(|ue de Tours, gne, qui était venu depuis peu s'établir dins
après la niori de saint Mai lin, arrivée en kV,0. l'Armorique avec plusieurs de ses sujets.
Dieu voulut lui f.iire expier par des trilmla- Saint Biieuc, ()ui était son parent cl Sun
lions .'ies fautes passées, et quoique depuis ami, en obtint une maison avec un emplace-
son élévation à l'épiscopat rien ne fût plus ,
ment pour bâtir un monastère et une (glise,
édifiant que sa conduite, sa répulalioni fut (lui fut placée sous l'invocation de saint
attaquée par la calomnie la trente-troisième Etienne. Il gouverna lui-mcii<e ce monas-
année do son épiscojjat. Il fut accusé d'avoir tère jusqu'à sa mon, (|ui arriva vers l'an 502,
séduit une fille du peuple, qui blanchissait ù l'âge de plus de quaire-vingi-dix ans. Ce
son linge, ou selon d'autres, une vieriçe con- monastère donna naissance à une ville con-
sacrée à Dieu. Le saint évéque, fort de son sidérable, qui porte son nom, et qui fut éri-
innocence, se fit apporter l'enfanl dont on gée en évéché, l'an Hhi, Saint Brieuc, qui en
l'accusait d'être le père, et lui dit: «Je te con- est rcg.irdé comme le premier évéque, avait,
jure, au nom de Jésus-Christ, de dire, eu pré- il est vrai, le caractère épiscopal, mais sans
sence de tout le monde, si tu es n!on (ils ; « et être attaché à aucune église particulière.
l'enfant, (]uoiqu'il n'eût que trente jours ré- Durant les incursions des Normands, ses re-
pondit: «Non, vous n'êtes pas mon père. » Mal- liques fuient transportées, de son monas-
gré ce miracle qui le jusliQail complélemeni, tère, dans celui de Saint-Sergo d'Angers, et
des hommes puissants qui le haïssaient, l'église de Sainl-Brieuc en récupéra une par-
ameutèrent la populace et le firent cliasser tie en 1210. —
l'r mai.

de Brice céda à l'oriige et se rendit à


la ville. BUIGIDE (sainte), vierge el martyre, quo
Rome où il passa plusieurs années. Remonté l'on croit être Tune des compagnes de sainte
sur son siège vers l'an 'M, il reprit ses fonc- Ursule cl sa parente, est honorée à Cologne
tions et continua de gouverner son diocèse dans l'église de Saint-Jean-Bapiislc, où l'on
avec une grande sainteté. Il fil construire un garde son corps. —
4 février.
tombeau à s.iint Martin et bâtit, sur le lieu BUIGIDE (sainte), BciV/ii/rt vierge, ab- ,

où il avait éié inhumé, une église, (|u'il dédia besse et patronne de l'Irlande, naquit à Fo-
à saint Etienne. Il mourut en ^'i^, et son chard dans la province d Ullonie, cl fioris-
culte devint bientôt célèbre, non-seulement sait au commencement du vr siècle, .\yant
en France, n)ais encore en Angleterre ; aussi renoncé au monde pour se consacrer à Dieu,
les anglicans ont conservé son nom dans leur elle reçut le voile des mains de saint Mel
calendrier. Il y a en France au moins douze neveu et disciple de saint l'atrice, et s'etant
paroisses qui portent le nom de suint lirice. construit sous un gros chêne une cellule,
— 3 novembre. qii'on appela Kill ilara ou Cellule du Chêne,
lililCE (suint), Brixius , enfant et martyr elle y passa ((uelque temps, menant la vie do
à lische près de Ninovcen Flandre, était fils recluse. Mais des personnes de son sexe
de.sainte Cra|ihaïlde ou Uaphaïlde. (]cltc étant venues se ranger sous sa conduilo ,
sainte fi'inme avait reçu chez elle saint Livin, elle les réunit en communauté, et fonda ainsi
qui était venu annoncer l'Evangile aux Fla- un couvent, le premier de toute l'Irlande il ;

n)ands,et qui avait baptisé son fils. Les païens donna naissance à plusieurs autres, qui re-
ayant massacré le saint missionnaire, tour- connaissaient sainte Biigide pour mère et
nèrent aussi leur fureur contre RaphaïUlc pour fondatrice. On ignore les détails de sa
qui lui avait donné l'hospitalité, et la mirent vie mais on croit qu'elle mourut veis l'an
;

à mort avec son (ils, l'an (jaO. — 12 no- 521. Son nom devint célèbre, à cause des
vembre. nombreux miracles opérés par son inter-
BHIEUC (saint), /înofius, évéque région- cession. Elle est nommée dans le Martyro-
naire, né vers l'an i09, était d'une famille loge de Bède el dans ceux qui ont été com-
illustre de la lirande-Dretagne : son père se posés depuis. H y avait plusieurs églises dé-
nommait Cerpus et sa nièrejEldrude. Il s'at- niées à sainte iîrigide en Angleterre, en Al-
tacha, à l'âge de vingt ans, à saint Gennain- lemagne el en France. On trouva son corps
d'.Auxerre (|ni était \enu combattre les pé- avec ceux de saint P.itrice et de saint l.o-
lagii ns en Angleterre, le suivit en France et iomb. sous une triple voùlede Down-l'atrn k,
devint un de ses principaux disciples. Ayant en 1185, et on le transporta dans la catlié-
clé ordonné prêtre , il retourna dans sa pa- drale de la même ville. Sun chef est à Lis-
Î83 BRI BRI m
bonne, dans l'église qui apparlcnait aux Jé- Il est nommé dans le Ménologe de CîleauK
suites. — l"^' féirier. 1:^ 12 février. Brigite, devenue veuve, parta-
BRIGITE DE NOf.RNT (sainte), Briqilta, gea à ses enfants les biens de leur père, et
vierge, esi honorée en Touiaine. Saint Gré- renonça elle-même à tout ce qu'elle avait été
goire de Tours rapporte que son corps .linsi dans le monde pour mener une vie pauvre et
que celui de sainte Maure furenl découveris péiiilenle, ne portant plus de linge, à IVscop-
sous l'épisropat (le saint Euphroîie, son pié- lion du voile qui lui couvrait la têlo, et se
décesseiir. On fait sa fête à Nogenl-les-Vicr- révélant d'Iiahits grossiers, qu'elle attachait
ges, près de lîeauvais. 3 juillet.— avec, des cordes pleines de nœuds. Les austé-
BRUjITE (sainte), Brigidis, vierge irlan- rités qu'elle pratiquait sent incroyables : les
daise, éîait sœur de saint André dit le Scot, vendredis, elle ne vivait que de pain et d'eau.
fiui devint archidiacre de Fiésoli, près de Ayant fondé le monastère de Waslein dans
Florence. Il paraît qu'elle vint habiter l'Ka- le diiicèse de Lincopen,elle y élablit un nou-
lie avec son l^rère, et qu'elle mourut à Fié- vel instilut, destiné principalement à honoi
soli vers la fin du viii« siècle. Il y a près de rer !a passion de Jésus-Christ, el qui pour
celle ville une église qui porte son nom, cette raison fut nommé l'ordre du Sauveur.
et elle est honorée le l" février et le 31 dé- Elle lui donna la règle de saint Augustin,
Cf'niiire. avec quelques conslilulions particulières qui
BRIIjIïE (sainte), Bngiltn, veuve, fille de lui furent, dit-on, dictées par Jésus-Clirist
Rirger, prince du sang royal de Suède el de lui-même dans une vision. Elle mit à Was-
Sigriile, qui descendait des rois Guths, ions lein soixante religieuses, treize prêtres pour
deux aussi illustres par leur piété que par honorer les douze apôtres et ."iaint Paul, qua-
leur haute naissance, naquit vers l'an 1302, tre diacres poui- représenter les quatre
et perdit sa mère peu de temps après. Une grands docteurs de l'Eglise, et huit fières
lante, recommandable par si's vertus, se citnvers. L'abbesse avait toute l'autorité tem-
cliargea de léducation de Brigite, qui fut j/orelle, même sur les religieux, et ceux-ci
privée de l'usage de la parole jusqu'à l'âge é;aient supérieurs spiriluids des religieuses.
de trois ans. Aussitôt quelle put parler, elle Les deux sexes, quoique habitant le même
ne se servit de sa langue que pour louer monastère étaient séparés par une ciôiure
Dieu et pour tenir des conversations édifian- inviolable et rien n'était commun entre eux
tes, et ne montrait d'inclination que pour les que l'église, distribuée de manière (lue les
exercices de piété. Ayant eniendu, à l'âge de uns ne pouvaienl voir les autres. Sainte Bri-
dix ans, un sermon sur la passion, elle en fut gile régla ([u'il en serait de même pour les
si loitdîée que, la nuit suivante, elle crut autres monastères qu'on fonderait dans la
voir Jésus-Christ attaché à la croix, tout suite, voulant, eu outre, qu'ils fussent placés
couvert de plaies et de sang, qui lui disait : SDus la juridiction des évéques diocésains, et
« Regardez-ii.oi, ma fille. —
Eh Seigneur, 1 qu'on ne pût en ériger de nouveaux sans
qui vous a traité de la sorte? —
Ceux qui me une permission expresse du pape. Tous ces
méprisent, et qui sont insensibles à mou règlements furent confiî'més en 1363 par Ur-
amour. » —
L'impression que fit sur elle ce bain V. Sainte Brigite, après avoir pa se
songe mystérieux ne s'effaça jamais, et dès deux ans à Wastein, alla faire un pèleri-
lors les souffrances du Sauveur devinrent le nage à Rome, afin de satisfaire le pieux dé-
sujet continuel de ses médilalions, el lui fai- sir qu'elle avait de prier sur le tombeau
saient souvent ré|)andre des larmes. A l'.àge de des Apôtres, el de vénérer les reliques de
seize ans, elle épousa, par obéissance pour tant de saints que renferme la capitale du
son père, le bienheureux Ulphon, prince de Né- monde chrétien Elle finit par y fixer son
ricie.qui eu avait dix-huit. Us passèrent, d'un séjour, el s'y fil a^lmirer par l'éclat de ses
consentement mutuel, la première année de vertus, vivant dans la retraite, les veilles et
leur mariage dans la continence. Leur mai- les autres prati(|ues de la pénitence, visitant
son devint comme un monastère, où ils pra- les églises el les hôpitaux. Dure à elle-même,
ti(iuaieut les austérités du cloîlre. Sainte Bri- et pleine de douceur pour les autres, loules
gite eut huit enfants, dont le plus célèbre Ses actions portaient l'empreinte de U cha-
est sainte Catherine de Suède. Après la nais- rité el de l'huuiiiilé. On voit encore à Rome
sance (lu dernier, les deux époux firent vœu des monuuieuls de sa pieuse munificence, eji-
de continence pour le resie de leur vie; ils tre autres une maison pour les étu(îiaiils et
augmentèrent leurs aumônes et fondèrent les pèlerins de sa nation. Les trente derniè-
un bôpiial pour les malades, qu'ils allaient res années de sa vie, elle se confessait tous
souvent servit' eux-mêmes. Ulphon, pour ne les jours, el communiait plusieurs fois la
plus s'occup(;r que de sa sanctification, se dé- semaine. Les révélations dont elle fut favo-
mit des places qu'il avait à la cour, et fil, risée, el qui avaient pour objet principal les
accompaL;ué de sainte Brigite, le pèlerinage souffrances du Sauveur ajoulèrenl eucort! à
(le Compostelle. En revenant d'Lspagne il sa répulaliou de sainteté. Sainte Brigite m;
tomba malade à Arras et y recul les sacre- les écrivit pas elle-même, mais elle les diela
ments de riîglise des mains de l'évéqne de à Pierre, prieur du monastère d'Alvasire, et
cette ville. Li' prince guérit, grâce aux soins à Malliias, chanoine de Lincopeo, ses lii-
et aux prières de Brigite, et de retour en recleurs. Elles furenl examinées au concile
Suède il entra dans le monastère d'Alvasire, de Râle par le célèbre Jean de Tiirre-Cre-
de l'ordre de Cîleaux, et y mourut peu de mata, depuis cardinal, qui les approuva
tc'ups après en odeur de sainteté, l'an i3V't. comme utiles à l'instruction des fidèlcit maiii ;
*87 BRI nnu 488

(ctic npprobalion, snffisiin(c pour délermi- les pieds un certain nombre, et les servait
à
iior à y croire pipuspinont, ireiilraîne pas ensuite lui-même à table. Lorsqu'ils étaient
l'obliçt.ilion d'y soun-ollrc son os[>rit cotninc sortis, il se mettait en prières et occupait à
à uiiô dérision dp l'I-'^'Iisp. L'ardnit amour ce saint exercice plusie'.irs heures de la nuit.
qup sainte Bripile avait pdur .Irsiis rriiC'fic Il mourut, jeune encore, sars avoir éprouvé

lui inspira la résoluliorî dp faire le pè'criiiagc aucune maladie, le k novembre !)3i, après
de la terre sainte, à la suite d'imo vision un épiscopal de trois ans. —
4 novembre.
qu'elle rnt en l.'!71. Qnoiqiie âfjéc ilc G!) .'ins, RRITHUN (saint), licrclliunus, premier
rilc se mit en roule aveesaiiilc Catlieiine, sa abbé de Réverley.fnl |)lacé à la léte de ce
fille, qui était allée la rejoindre à Rome de- monastère jiar saint Jean,é^éque d'York,
puis plus de vingt ans ; elle arrosa de ses qui l'avait fondé, el dont il était le disciple.
larmes les lieux sanciifiés par la présence Il mourut en 733, et il est honoré le l.'i mai.

du Sauveur et teints de son sang, et visita, BKITVOLD (saint), BrithvvUhis, évéque


en revenant, les plus célèbres éjrlises de Si- de \'ilton, en Anglelcrre, floriss.iit an coi::-
cile et d'Italie. Alta(iuée «le la fièvre sur sa mencement du i" siècle, et mourut en lOio.
route, elle hâta son retour, afin de pouvoir Peu de temps après, ce siège fui transféré à
mouiir à Rome. Dieu lui accorda cette satis- Salisbnry. —
22 janvier.
faction. Se sentant près de sa fin, elle donnait BBIVAUD ou BUITNVALD (saint), 5ri</i-
des avis l'ort touchants à son fils liirger et à icaldus, archevé(]ue do Cantorbery. né dans
sainte Catherine, qui l'assistaient dans ses le milieu du vir siècle, fut d'abord abbé do
derniers moments; elle se fit ensuite élendrc Glastenbury mais il se démit de si dignité
;

sur un ciliée pour recevoir les sacremenis pour se retirer dans le etil monastère de
|

de l'K^ilise, et mourut le 2'! juillet Î373,âgée Ricuif, pi es de l'ile île Thouet, afin de se li-
de 71 ans. On l'enterra dans l'église de Saint- vrer tout eniier, dans cette solitude, aux
Laurent, qui appartenait aux pauvres Cla- exercires de la pénitence et à l'étude de l'E-
risses. L'année suivante, Birger et Catherine criture sainte il voulait aussi se rapprocher
:

firent transporter son corps à son monastère de saiol Théodore, archi\?êquc de Cantor-
de Waslein, en Suède. Les miracles opérés bery, pour lequel il avait une profonde vé-
à son tombeau en;;agèrenl le roi de Suède, nération, mais il ne pensait guère que la Pro-
les évéques et les grands du royaume à faire vidence le destinait à devenir son succes-
procéder à sa canonisation. Sainte Cathe- seur, et c'est cependant ce qui arriva en
rine fut chargée d'aller poursuivre l'affaire 692. 11 édifia son troupeau par la pratique de
à Rome, oîi elle resta deux ans. Sainte Bri- toutes les verlus, et mourut, après un épis-
gite fut canonisée en 1391 par lîoniface IX ;
copat de (rente-neuf ans, l'an 731. Son corps
mais comme ce pape n'était pas univer'-elle- fui inhumé, non dans le porche de l'église de
reconnu. quand le grand schisme d'Occident Sainl-Pierre el de Saint-Paul, où étaient in-
fui terminé, le concile de Constance déclara, humés ses prédécesseurs, à partir de saint
en 1415, que la bienheureuse Brigile avait Augustin, mais dans l'église même, ainsi que
mérité d'être insérée dans le Catalogue des saint Taiwin, son successeur. 9 janvier. —
saints, et, en 1419, Martin V confirma de BROCAN (saint), Breccumis, est honoré à
nouveau sa canonisation. —
8 octobre el 23 Echilruim en Angleterre le 7 mai.
juillet. BROCARD ( le bienheureux ), Brocnrdiis,
BRINOLF (saint), Brinulfus, évéque de prieur du .Mont-Carmel, succéda au bienheu-
Skar, en Suède, était né dans la province de reux Berthold dans le gouvernement des Kr-
Wesirogotliie. 11 vint faire ses études à Pa- mites qui habitaient cette montagne célèbre,
ris, cl pendant les dix-huit ans qu'il y sé- el qui ont donné naissance à l'ordre des Car-
journa, il édifia cette ville par ses vertus et mes. Ce fut sous Brocard, el sur sa demande,
s'y fit admirer par sa science. De retour dans que le bienheureux Albert, patriarche de
sa patrie, il devint successivement chanoine Jérusalem leur donna une règle, vers l'au
de Skar, doyen de Lincopen, et enfin évéque 1209. il mourut en 1231, et il est honoré dans
de la première de ces deux villes, où il rem- son ordre le 2 septembre.
plit avec zèle tous les devoirs d'un saint pas- BRUNO (le bienheureux) surnommé le ,

teur. Il mourut en 1317. —


6 lévrier. Grand, archevêque de Cologne el duc de
BRINSTAN ou BIIISTAIN (saint), Birisla- Lorraine, était fils de Henri l'Oiseleur, em-
nus ou lirinstunus, évéque de Winchester, pereur d'Allemagne el de sainte Mathilde. Il
naquit sur la fin du ix' siècle, et fut élevé naquit vci-s l'an 923 et fut confié dès l'âge de
dans le monastère de Winchester, sous saint quatre ans à Baudri, évéque d'Ulrechi, qui
Grimbald, qui en était le premier abbé. Ses mil lous ses soins à le former à la science el
vertus el ses lumières le firent placer sur le à la piété. Le jeune prince, doué d'heureu-
siège épiscopal de cette ville, en 931, après la ses dispositions, fit des progrès rapides dans
démission du pieux Trithestan. Guillaume l'élude de la littérature de la Grèce et de
deMalmesbury fait un grand éîogedela sain- Rome. Les heures qu'il ne consacrait pas à
teté de Briustan, qui montrait surtout un la prière, il les employait à la lecture des
grand zèle pour le soulagement des fidèles classiques anciens, qui lui devinrent si fa-
défunts. Il offrait lous les jours pour eux le miliers que sa conversation, lorsqu'il parut
saint sacrifice, et, pendant la nuit, il récilait à la cour de l'empereur Ollion, sou frère, lui
encore des psaumes pour le repos de leurs attirait l'admiration des hommes les plus
âmes. Sa charité envers les pauvres n'était savants mais il renonça aux grandeurs
;

pas moiis admirable lous les jours il lavait


; mondaines pour se consacrer au service des
4

489 BRU BRU m


autels. Et;int entré dans l'état ecclésiastique,. d'une sainteté extraordinaire, et s'éleva à une
son tnéiiie plus encore que sa naissance le haute perfection. En 118!), ses rolique» furent
fit nonimer en 953 à rarctiovècliéde Cologne. exposées à la vénération des fidèk-.s, dans l'é-
Il se livra avec zèle à tous les di-voirs de glise de son monastère, où esl son lomhc.iu.
l'épiscppat, mais surtout à li réf.)rnie du Elles sont devenues célèbres par plusieurs
clergé et des ordres niouasli(|nos. Dans le mir.icies el p ir la dévotion des fidèles qui
tunnilie des aiï.iiros politiques où il se trou- les visiienl avec une pieuse confiance. —
va engagé coninie duc de Lorraine, tant en juillet.
Alli'magne qu"eu France, il m; négligea ja- BK UNO (saint), évêquede VS'url2bourg,fils
mais lis affaires de son diocèse qu'il nieiiuil de Conrad, duc deGarinthie,etde .Malhilde de
de fronl avec les alYaires de Tlilai, sans que Mansl'elii, reçut une éducation dignedesahau-
les soins qu'il <lonnail au\ unes lissent tort tenaissance.Elanlenlrédaiis l'état ecclésias-
à re (ju'il devait aux autres , son génie vasie tique, ses vert us et son mérite le firent nommer
suffisant à tout. D'ailleurs il avait le talent de evêiiue de Wurt/bourg, en 1033. Il fit con-
connaître les hommes et s'entourait d(! fidè- struire l'église ciilhédrale de celte ville et ré-
les niiiiisires en même temps qu'il pourvoyait parer à ses frais les églises de plusieurs mo-
les églises de dignes pasteurs. Il fil placer sur naslères de son diocèse. En 1037, il accom-
les sièges de Toul cl do Cambrai des prélats pagna l'empereur Conrad H, dii le S.iliquc,
recoinnianilablcs et s'opposa à ce que Hu- son neveu, qui allait en Italie pour châtier
gues, arclievéi|ue de Reims, qui avait été dé- les Milanais dont il était mécontent. Bruno,
posé, reprit ses fonctions après la morld'Ar- dans cette expédition, eut une vision dans
taulil qu'on lui avait donné pour successeur. laijuelle saint Ambioise lui ap|)arut pen-
H y fit nommer, en 'JC2, un prêtre pieux et dant la nuit el lui recommanda d'enjoindre
savant, nonimè Adalric ou Odalricci le pape à l'empereur de ne faire aucun mal aux ha-
Jean Xll confirma la déposition de Hugues bitants de celle ville, s'il ne voulait encou-
et le déclara inirus. Bruno s'élant rendu eu rir la vengeance du ciel. Conrad, effrayé de
965 au-ilevant de son frère Ollion, qui s'é- celle menacu, leur pardonna. Le saint évo-
tait couvert de gloire en Italie, ils se runcon- que de Wurizbourg accompagna aussi, en
trèrenl à Mayence, le jour de la Purifica- 1043, l'empereur Henri 111, dil le Noir, lors-
tion. Ils passèrent ensemble à Ingellieiiu le que ce prince allait rétablir sur son trône
carême et les fêtes de Pâques dans des exer- Pierre ,roi de Hongrie ; el comme ils se
cices de piéi-é ; ensuite ils descend'reut le trouvaient un jour au château de Rosen-
Rhin jusqu'à Cologne, où leur uièreMalhilde bonrg, avec une suite nombreuse, el qu'ils
et leur sœur Gerberge, mère du roi Lolhaire, étaient prêts à se mettre à table, le plancher
qui l'accompagnait, vinrent avec pompe à de rapparteinent s'enfonça plusieurs de
:

leur re:icontre. Presque tous les membres ceux qui se trouvaient la furent écrasés,
de la famille impériale se trouvant réunis à d'autres blessés. Saint Bruno fut du nombre
Cologne avec les grands de l'empire, ils y de ces derniers el mourut par suite de cet
célébrèrent les fêtes de la Pentecôte, à la accident, quelques jours après, le 27 mai
grande édification des liabilants. Ensuite 1045. 11 s'opéra un grand nombre de mira-
Ollion et Bruno, qui ne devaient plus se re- cles sur son tombeau, et, en 12J2, l'Allema-
voir, se séparèrent en versant des larmes gne demanda au saint-siège sa canonisation,
que leur faisait répandre l'alTeclion frater- qui n'eut lieu cependant que sous Innocent
nelle. L'empereur partit pour le nord de IV, \ers l'an 1251). Saint Bruno a iaiss^ sur
l'Allemagne , et rarctievêiue de Cologne, l'Ecriture sainte des comnH'ntaiies qu'il ne
a|jrès avoir mis ordre aux affaires de sou faut pas conlondre avec ceux de saint Bruno,
diocèse el donné des avis salutaires à son inslituleur des Chartreux il fait usage des
;

clergé et à son peuple, se mit en roule pour oiièles et di-s astérisnues, à l'exemple d'Ori-
Compiègne,afin d'aller pacifier, dans rintèiêl gèno, pour marqurr les différences enlre le
de l'Lglise el de riit.it, certains différends texte hébreu et la version dos Seplanle,
qui s'eiaient élevés entre ses neveux. Mais et entre ci'ile-ci et l'ancienne Viilgale. Il a
avant d'être arrivé au terme de son voyage, aussi laissé une explication du Siinboledcs
il fut attaqué d'une fièvre violente, el s'elanl apôtri's et de celui de saint Atiianase, ainsi
fait transpurler ù Reims, il y mourut le 11 que plusieurs traités de piété, qui prouvent
octobre UGd, après quelques jours de mala- qu'ilél litaussi reconimandableparsa science
die, n'étant âgé que de (juaranle ans. Son que par sa sainteté. — 17 mai.
corps lut reporté à Cologne, et enterré d.ins BRUNO (saint), de l'ordre des Chartreux ,
l'église de Saiiit-Panlaleun, 11 av.iil rniployé né vers l'an lO.jio, à Cologne, d'une famille
son immense fortune à des œuvres pies, noble, montra, dès son enlance, une gravité
comme on le voit par son testament, el sur- supérieure à son âge, et fui placé dans l'é-
tout en fondations de monaslères. Quoique cole de saint Cuniberl, à Cologin', où il fit
son nom ne se trouve pas dans le .Martyro- des progrès rapides dans les seiencs et la
loge romain, un te lit dans la plupan des piété. Saint Annon, archevêque de celle ville,
autres, cl il est honoré comme saint de temps l'ayant nouimé à un canonicat de son église,
immémorial dans les provinces rhénanes. le jeune chanoine alla continuer ses éaides
— li ociobre. à Reims, ville alors célèbre par léiolo de sa
BUUNO (le bienheureux), frère lai, du calbédraie. U s'y distingua bieniôl par ses
monastère a'Ollobuern, en àouabe, au com- succès, surtout dans la piiilosopliie el la théo-
uiencetuent du si° siècle, donna l'exemple logie : aussi ses contemporains lui donnent-
'DlCïlO^N. HAGlOGllAVmQBlî. I. 16
491 BRU BRO 493
ils lo titre do Philosophe, de Théologien et dans son projet, l'exécuta à la grande sur-
même de Poëlc. Ils le leç.irdcii t comme un prise du (niblic qui l'aimait et qui l'csliuiait ;
des plus illustres élèves de l'école de Reims, il était même alors question de lui pour
cl font aussi l'éloge de si's venus. Il fut remplacer .Manassès. qui venait d'ôlre déposé
choisi pnr l'archevénue Gervais pour ccolâ- pour crime de simonie. Après avoir résigné
iredc Ueims, dignité (|ui dDiiniiit au liliilairc s (Il bénéfice et renoncé à tout ce qu'il poisé-
la direction des écoles publiques et l'inspec- dait dans le monde, il alla se confiner, avec
tion des éludes supérieures du diocèse. quelques amis, dans le château de Réci;ic en
Bruno justifia ce choix pnr sa capacité et sa Champagne, appartenant au comte Ebai,
science. Ses leçons avaieul pour but princi- qui s'elail généreusement déclaré contre
pal de comluire à Dieu, et de faire connaî- Manassès. Il fit ensuite un voyau;e à Cologne,
tre et pratiquer ses lois. Il eut des disciples repassa par Reims, et se retira à Saisse-
qui portèrent au loin sa réputation, entre au- Foniaine, au diocèse de Langres, avec quel-
tres Robert, de la famille des ducs de Bour- ques-uns de ses compagnons. Deux d'entre
gogne, depuis évèque de Lan^res; Kude», eux, Pierre et Lauibert, y firent bâtir une
(jui devint cardiiial-évèiiue d'Oslie, ensuite église qui fut unie, iL'puis, à l'aiibaye du
pape sous le nom d'Urbain II Raiigier,
;
Molesme. Bruno ayant Cl)^l^ulté Rol)erl, abbé
cardinal-évéque de Reggio, ainsi qu'un grand de Molesme, célèbre par sa sainteté et par
nombre de prélats et d'abbés. Il était re- son expérience dans les voies intérieures,
gardé comme la lumière des églises, le doc- celui-ci lui c inseillu de s'adresser a Hugues,
teur des docteurs, la gloire de l'AIlcioagne évoque de tïrenoble , grand serviteur de
et de la France, l'ornement et le modèle de Dieu, et plus propre que personne à lui faci-
son siècle. Slanassès I", qui était parvenu liter les moyens d'à teindre le but qu'il
par des voies simoniaques à s'élever sur le s'était proposé en quittant le monde. Bruno
siège de Reims, après la mort de Gervais, suivit ce conseil d'autant plus volontiers qu'il
opprima son troupeau par di'S ve.xalioas savait qu'il y avait dans le diocèse de Gre-
tyrraniques et le scandalisa par des crimes noble des uiuiilagues solitaires et c luvertcs
qui lui attirèrent Iexécration publiq le. de bois; c'est un lieu semblable qu'il desi-
Bruno, qui av-iit oiiservé touies ses places rait pour réaliser le plan de vie qu'il avait
et surtout celli' de ih,uicelii!r du ùiocèse, ne formé : persuadé d'ailleurs que revèque lui
put se taire longtemps sur l'indgne conluito serait favorable, il se mil e.i route avec six
du prélat. Les choses en vinrent .lu point de ses couipa^uoiis. .Vrrivés à Griuioble vers
que Hugues de l)ie, légat du pape Gré- le milieu de l'année lOSi-, jls se jetèrent aux
goire Vil, cita Maiiassès à coaiparaitre ;ia pieds de Hugues, le priant de leur accorder
concile d'Autuu tenu en 1077. Trois chanoi- dans son diocèse un lieu où ils pusient ser-
nes de Reims, du no libre desquels était Bruno, vir Dieu, loin du tumulte et des embarras
se portèrent ses iicrusateurs. L'archevêque du monde. Le saint évèque, ne doutant pas
refusa de co(npar litre ei fui déclaré par le que ces sept étrangers ne vinssent de la
concile suspens de ses fonctions. Le légat, pari du Seigneur, les recul avec bonté et
dans la leitre qu'il écrivit à (îrègoiri' VU leur expiiqua la vision qu'il avaii eue la
pour lui rendre coîup'e de celle affaire, fait nuit précédente II lui avait semble voir Dieu
le plus bel éloge de Bruno, l'appelle le plus lui-même se bâtir un temple dans le désert
digne docteur de l'église de Ri'ims, et le re- de son diocèse appelé Charireuse, et sept
commande au pape co.nme un homme propre étoiles, sorties de terre et disposées en cercle,
à donner d'excellenis conseils, et à l'aider aller devant lui, comme pour lui montrer le
efficacement dans la réforme des Eglises de chemin qui conduisait à ce lemple. Il le em- •

France. Alanassès, irrité conire les trois cha- brassa avec alTectioii, loua leur pi uj des-
noines qui Tavaienl accusé dans le concile, sein et leur concéda le désert de la Cîiar-
fil enfiiticer leurs maisons, s'empara de leurs treuse. avec promes>e de les aider à y fouder
biens et vendit leurs piéb •uilc'^. Ceux-ci se leur établissement. 11 ne leur dissl.iiula pas
retirèrent au château du comte de Rouci, où que le lieu qu'il leu a%sig<i<iit avait quelque
ils restèrent jusqu'au muis d'août de l'an chose d'alTreux, qu'il él<iil ."ilue au milieu
1078, comme on le voii par une lettre que de rochers arides, escarpés et rouvei is. pen-
Manassès écrivit au pape c inln- eux. Bruno dant presque loute rjuiiée, de neiges et de
avait déjà formé, depuis quelque temps, le brouillards épais; mais cctie descripiou ,
projet de quitter le Siècle. Un jour qu'il >'eii- loin de les eff ayer, Irur inspira, au con-
treleuait avec Uioul, prévôt de l'église de trare, beaucoup de joie en leur apprenant
Reims, et Fulcius, qui ciail aussi chanoine de qu'ils avale it enfin trouve une solitude lelle
cctie église, la conversation lomb.i sur la qu'ils la desiraient et où ils seraient entière-
vanité îles biens terrestres et sur le bonheur ment séparés d la société des hommes.
du ciel. Les rellcxiotis qu'ils firent sur ce Après (|ujlques jours de repos, Hugues les
sujet leur inspirèrent le désir de vivre dans conduisit au désert de la Ch.irlreuse et leur
la retraite; mais ils convinrent d'ajourner céda tous les droits qu'il avait sur une partie
leur résolution jusqu'au retour de fulcius de la forêt; l'autre partie leur lut eg lemeiit
qui devait f.iire un voyage à Rome. Ce cédée par Signio, abbé de la Ch.iise-I)i -u en
voyage ayant duré plus longtemps qu'on ne Auverg'ie. iiruno t ses compagnons con-
.

l'avait espéré, Raoul oublia son engagement struisirent un critolre el de petites cellule."»
il continua de vivre à Reims dont il devint séparées, à l'instar des anciennes laures de
plus tird archevêque, iîruno persévérant la Palestine. Ils bâtirent ensuite une églisij
,
493 BRU BRU 49-4

sur une hauteur voisine, avec des relliilos possible; mais plusieurs voulurent le suivre
à i'entour. Ils étaient d'abord deux dans à Borne. Le pape reçut son ancien maître
chaque cellule, mais bionlôt eîiacun eut la avec de grandes marques d'estime et d'aï'-
sienne. Ils chantaient vêpres cl m itiiies à feclion,el voulut qu'illogeât dans son pa!a-s,
l'église, et les autres heures canoniales cha- afin d'être plus à portée de le consulter sur
cun dans sa cellule. Ils nefaisaieiii qu'un seul les affaires de sa conscience et sur celles de
repas par jour , mangeanl seuls la portion l'Eglise. Les solitaires qui l'avaient accom-
qu'on leur passait par une ouverture qui pagné habitèrent une maison à part, et ils
donnait dans leurs cellules, excepté les prin- eurent laliberté de continuer le genre dc-
cipales fêtes, qu'ils mangeaient réunis au vie qu'ils menaient à la Chartreuse; mais Ils
nfecloire. Tout, parmi eux, respirait la reconnurent bientôt qu'il ne leur élail p.is
pauvreté, n'ayant ni or ni argent dans h'ur ausi^i facile que dans leur désert d'éviter les
église, excepté le calice, toujours revêtus distractions et de garder ce silence perpétuel
d'un rude cilice, n'ayant pour lil qu'une qui. avait pour eux tant de charmes. Ils pleu-
simple paillasse, s'absteuunt de viande, même raient, ils gémissaient à la vue d'un cban-
dans une maladie };rave, jeûnant huit mois gement qui nuisait à leur sanctification.
de l'année, ne mangeant ni oeufs ni laitage Bruno, vivement touché de leurs regrets,
en carême, en avent, ni les vendredis Ici : eût bien voulu les reconduire dans leur so-
était le régime de Bruno et de ses compa- litude; mais n'ayant pas la permission de
gnons ,
qui paraissaient, dit un auteur, quitter le pape, il Ls fit repartir pour la
n'avoir de corps que pour le macérer par les France, et ils allèrent rejoindre leurs com-
ausiérités de la pénitence. Joignez à cela pagnons. Bruno lui-même ne pouvait s'ha-
un silence rigoureux qu'on ne di vail pas biluer à sa nouvelle position; l'agitation de
rompre sans la permission du supérieur, la cour papale faisait un si grand contraste
une grande partie du jour employée tant à avec le calme de la Chartreuse, qu'il soupi-
la prière vocale qu'à l'oraison, le travail des rail sans cesse après sa liberté; mais Ur-
mains qui consistai! ordinairement à copier bain Il l'aimait trop pour la lui rendre; il
des livres dont le produit servait à l'entre- le pressait même d'accepter l'archevêché de
tien de la Cliartreuse, un sommeil de peu Beggio. Le sainl fit des instances si vives et
d'heures encore interrouii.ju par la récitalion si souvent réitérées, que le pape lui permit
de l'ofûce de la nuit tel était l'emploi de
: de se retirer, non à la Charlreusp, mais dans
leur temps. Ils suivaient ce genre de vie quelque désert de la Calabre. Bruno ayant
sans avoir de règle écrite, et ce ne fut qu'en trouvé dans le diocèse de Squillace iine
1228 que Guignes, cinquième pi ieur de la solitude telle qu'il la désirait, il s'y établit,
Chartreuse, mil par écrit un abrégé des usages en 1090, avec les nouveaux
disciples qui
et des pratiques établis par saint Bruno : s'élaient attachés à lui en Italie, et y reprit
plusieurs chapitres j>énéraux y ajuutèfent les exercices de la vie solitaire avec plus de
ensuite des statuts, ce qui foima un code joie et de ferveur que jamais. 11 écrit à
complet qui fut approuvé, en 1688, par le Baoul, prévôt de Beims, pour lui rappeler
pape Innocent XI. L'exemple de Bruno et ses anciens engagements, l'exhorlant à ve-
de ses compagnons présentait un spectacle nir le joindre. Après lui avoir fait sentir
si frappant, qu'on vit bientôt accourir dans l'obligalioii de remplir sa promesse, il lui
leur désert des disciples qui demandaient faitune peiuture charmante de sa solituile,
à partager leur pénitence. Saint Hugues, qui où il govitait un bonheur et des délices in-
avait con(;u une vive affection pour iSriino, connus à ceux qui n'en avaient pas fait l'ox-
allait sou^ent le visiter, malgré la difficulté périence. On voit, par la tournure de cette
des chemins, et il le choisit pour directeur lellre, aussi élégante qu'affectueuse, que le
de sa conscience. Le coa)le de Nevers alla caractère de sainl Bruno était fort éloigné
aussi passer quelque temps 'Ous sa condniie, de la mélancolie et de la tristesse, et qu'une
afin d'ajiprendre à servir D:cu avec plus de aimable g lieté est la compa,;ne ordinain' de
ferveur à son retour à Nevers, il envoyi à
: la vertu. Landuin, qu'il avait établi prieur
la Chartreuse de riches présents qui lurent (le la Chartreuse, vint le trouver enVCalahre
refusés; alors le comte y fil transporter une pour le consulter sur la conduite (lu'on (le-
grande quantité de parriiemins pour servir à vait tenir en France. Saint Bruno lui donna,
la transcription des ouvr.iges qu'on y copiait. pour les solitaires, une le ire qui leur l'ut
Le sainl fondateur avait pas^é pics de six remise en 1099, et dans laqueile il l"ur dou-
ans à la ChartreU'C, lorsque Urbain 11 (|ui , nait des avis .spirituels, des consolations et
avait été son élève à Beims, lui manda de se des encouragements. Il ne pens.iit plus (]u'à
rendre à Home, afin de l'aider de ses conseils vivre inconnu au monde d.iiis sa nouvelle
dans le gouvernement de l'Enlise. Il en coiî- Chartreuse de Squillace, lorsi|u il fut décou-
tait beaucoup à saint Bruno de quitter sa vert par IJoger, comte de Sicile et de Cala-
chère solitude; il obéit cependant et après
, bre, un jour qu'il était allé chasser de ce
avoir nomme prieur de la Chartreuse Lan-, côlé-ià. Ce prince de l'entretien
fut si édifié
duin, l'un de ses premiers compagnons, il qu'il eut avec résolut de lui donner
lui, qu'il
partit pour l'Italie en 1089. Tous ses disci- des marques efficaces de son estime. Il lui
ples, qui le chérissaient comme un père, étaient oITrit de riches présents, que Bruno refusa;
plongés dans la douleur et les larmes. Bruno mais il consentit à baptiser le fils de Roger,
s'efforçait de les consul, r en leur promettant dont la ,vénération pour le saint iiugmenla
qu'il reviendrait ie plus tôt qu'il lui serait encore par un événement merveilleux, qu'il
MS BRU BRU 406

raconte lui-même dans sa char(e de fonda- particulier, que le pain et le vin,


consacrés
lion (lu nouveau inonaslèrc de Squiliace. sur l'autel, sont le vrai "corps de Noire-
Lorsqu'il assiégc.iil Cipoue, en lOD'.l. ayant Se.gneur Jèsus-Christ sa »xaic chair et son
,

donne ses ordres pour que l'armée lui prèle vrai sang, que nous recevons pour l.i rémis-
à monter à l'assaut le lendemain, il alla sion de nus péchés cl d.ins l'espérance de la
prendre du repos. En dormant, il eut ua vie éternelle. Il mourut le (i octobre 1 101.
songe où il erul voir Bruno foniliinl en lar- Lc> Chartreux dcllii Torre annom èrent sa
mes; et comme il lui demanda
quelle était mort dans une lettre adressée aux églises et
la cause de sa douleur, répomlit
il lui
.le : aux monastères du voisinage, (jui y firent
pleure la mort de tant de chréliens, cl la des réponses où l'on fait le plus bel éloge
vôtre en parliculi<'r; m.iis levez-vous sur- des vertus et de li science du saint. Il fut
IC'i'liatnp, et prenez vos armes; pf ut-être ent<Tié dans le cioictièie de Nolie-Danie
Dieu pcrmeitia-l-il que vous sauviez vo- delta Torre, et l'on y découvrit sou corps
ire vie et ci'lli' <le vos soldats. Hopier obéit, en 1515. L'année d'auparavant. Léon X
appelle ses olticiiTs, et leur dit de l'aire ar- avait permis qu'on réciiàl un ofll.e propre
mer les ironpcs, pour s'assurer si la vision en son honneur, ce qui fut reg.irilé comme
élail réelle. ()r, un de ces olficiers, nommé une vraie béatification. V.n liil'3, liré;;oire XV
Ser|{ius, qui commandait deu\ cents Grecs, donna un nouveau degré d'uulheiiiicilé à
avait promis aux Lombards, moyennant une son culti', en èlendanl ù toute l'Lglise l'office
somme de pa->ser de leur côté pen-
d'jirgent, dont nous -venons de parler. Siint Bruno a
dant l'altaquc, et de leur livrer le comte laissé des commentaires sur les Psaumes et
pour qu'ils lui ôlassenl la vie. Le Iraitre, sur Us Epitres de saint Paul, dans lesi]uels
saisi de frayeur à ce signal imprévu, et se il se montre l'homme le plus savant de son
croyant découvert, prend la fuite cl se sauve siècle. On voit qu'il cnlcndyit le grec et
dans la ville avec ses hommes; mais le comte riiébreu , et qu'il était irès-versé dans la
le.« poursuit, el plusieurs ayant éié blessés et connaissance des Pères. Rien de plus solide,
faits [irisonniers, il se convainquit, par leurs de plus lumineux, de plus cuncis it de plus
aveux, de la réalité du complol. Après s'èire clair que son commentaire sur les Psaumes;
emparé de Cipoue, il alla visiter le pape il décelé un écrivain rempli de l'esprit de
Urbain 11, qui se trouviiit à Salerne, cl se Dieu el instruit dans toutes les sciences.
rendit de là à Squiliace, où il passa quinze Nous avons aussi de lui une élégie en qua-
jours, parce qu'il y éUiit tombé malade. « Le torze vers sur le mépris du momie. Aiais
vénérable Père iSriino, dit-il dans la même son plus bel ouvrage est la fund/ition de son
charte, vint tue voir avec quatre de ses reli- ordre, le seul des anciens ordres religieux
gieux, et me consola par des discours rem- qui n'ail point été rélbrmé, parce qu'il n'a
plis de piélé et d'édification. Je lui contai ce jamais eu besoin de léforine, et l'un de ceux
qui m'etail arrivé devant Capoue, et le re- que noire siècle a vus reparaître avec le
merciai de ce que, même étant absent, il plus d(> s;itisfaction sur le sol français, où il
prenait soin de moi dans ses prières, il me avait pris naissance. —
6 octobre.
répondit, avec son humilité ordinaire, que lUilJ'NO, ou BuLMON DE Ségni sainl), évé-
I

les choses n'étaient pas telles que je le que de Ségni en It.ilie, surlait de l'il ustrc
croyais, el que j'avais vu l'ange de Dieu qui famille des seigneurs d'Asti, en Piémont. H
protège ies princes dans la guerre. Je le naquit vers le milieu du xi° siècle, et fit ses
priai d'accepter, pour l'amour de Dieu, les éludes au monasière de S linte-Pcrpélue ,

biens que j'avais dans le territoire de Squil- dans le diocèse d'Asti. Fidèle à la vocation
iace; mais il les refusa... et j'eus beaucoup
. qui le portail à se consacrer au service de
de peine à lui faire accepter un don peu Dieu, il reçut les saints ordres, et fut nommé
considérable. Deu\ ans après, le comic
;> ensuite chanoine de Sienne, .\yanl as>isté
ajouta à la donation de. Squiliace celle du au concile tenu à Home contre lierenger,
désert délia Torre, où sainl Bruno f.mda une en 1079, le talent avec lequel il défendit la
Chartreuse; l'église lut dediee sous le tilre doctrine catlioli(iue sur l'Eucharistie, le Gl
de Sainte-Marie de riirmiiage. (Quoique éloi- singulièrement estimer de Grégoire \\l, (lui
gné de la Chartreuse de (jr. nnble, il ne la le nomma, deux ans après, evcque de Segiii,
perdait pas de vue; il eu était toujours re- dans la Campagne de Itome. Bruno fil tout
gardé comme le père, et il ne s'y fiisail rien ce qu'il put pour éviter cette dignité, miis le
d'iiiiporlanl sans ses consiils; n soite qu'il ( pape le lorç.i de l'accepter. Il gouverna son
y avait unifonnité entre les Chartreux de lrou|ieau avec aut.inl de piele que c sa-i

France et ceux d'Italie, qui étaient tous ani- gesse, el reudit, en plusieurs circonstances,
més du même e>pril cl se livraient aux des services iui|)ortants à l'Eglise univer-
méuies pratiques. Lv saiiil fniulaleur fui a(- selle par la confiance qu'avait en lui Gré-
icinl d'une maladie grave, sur la tin du mois goire Vil. il fui aussi irès-considéré de ses
de septembre 1101, et scnlanl sa lin appro- successeurs, Victor 111 el Urbain 11. En 1095,
cher, il assembla sa communauié aui 'Ur de il accumpagiiu ce dernier en France, et as-

son met ûl une espèce de confessiou publi- sista, l'année suivanle, au concile de Tours,
que de toute sa vie, ainsi qu'une profession où Philippe 1" fut absous de son excommu-
de foi dans laquelle il condamne furmelle- nication et la première croisade résolue. De
\nenl l'hérésie de Bércnger, qui troublait retour en Italie, il reprit le gouvernement
alors le monde chrétien. « Je crois, y est-il de son diocèse avec son zèle accoutumé;
dit, les sacrements que croit l'Eglise, et, en mais ne puuvaul tenir plus longtemps contre
«97 BUD DUR in
l'ailrait qu'il se sentait ponr. la solitude, il cause de l'altluence continuelle de ceux qui
se démit de son évéché, el ;ill.i prendre Iha- venaient troubler sa solitude, consulta Bu-
Lit au Mont-Ca'isin l'an 1 101. Ses diocés;ans, dock pour savoir s'il ne ferait pas bien de se
que son départ plongeait dans la donleur. le fixer dans un lieu plus désert. Budock le
reileinaiidèriMilau pape; mais celui-ci, vaincu rassura en lui faisant entendre que les bon-
par les sollicilalioiis de plusiours canlinaiix nes œuvres qu'il opérait, devaient lui faire
el par les inslanccs d'Odériso, ahlic du Monl- sacrifier son goût pour la retraite. Saint Bu-
Cassin, en faveur de Bruno, conseh'lil à le dock iMourul vers la fin du vr siècle, et il est
laisser dans sa relr.iilc Le successeur d'Odé- honoré à Vannes le 9 décembre.
rise clanl niorl en 1107, on élut Bruno pour BUÈLE (saint), Boiloijcsilus, confesse.ur
abbé du Mont-Cas'sin. Il gouvernail depuis dan- de ^k'lz, mourut en 82j, et
le .iiocèse
quatre ans ce célèbre nionaslère, Ioibijuc il honoré à Siinl-AvoUI le 18 décembre.
est
Pascal II, successeur d'Urbain, l'obligea de BULD (sainl), éièciuc en Hongrie el mar-
reiourncr dans son diocèse, qui n'avait cessé tyr avec saint Gérard, evéque de Chouad,
de le réclamer. Bruno ri'vint donc à Ségni, fut mis à mort par des suidais pa'i'ens cotn-
et édifia son troupeau ju-qu'à sa niorl, (|ui mandés par le duc Valba, le 2i septembre
arriva en il2o. Il fut canonisé par Luce III, 104-6. — 2i septembre.
dans un concile tenu à ;-égni même, en 1183. BCKCHABD,ou liURCABD (le bienheu-
11 a laissé dis sermons, des loilres des , reux), iiiircharius, archevêque de \'ieiine
traités dogmaliq^es, la \"ie de saint Léon IX, en Dauphine, oi cupait ce siège depuis assez
celle (le saint Piei re d'Anagni, et des coin- longtemps et gouvernait saintement son
menlaires sur dinérentes parties de rLcri- troupeau, lorsqu'il assista, en 1025, au con-
ture sainte. Muratori a prouvé que le com- cile d'Ause, où il d(>nna une grande preuve
ment. lire sur le Cantique des caniiques , qui de son humilité. Ganglin, évêque de Mâcon,
commence parées mois: Snlomon inspiratus, se plaignit de ce que, sans sa permission, il
et qu'on trouve dans les OEuvres de saint eCit ordonné prélres des moines (le Cluny,
Thomas d'Aqnin, est du saint évcque de Sé- abbaye située dans le diocèse de Mâ'oii.
gni. — 18 juillet,. Burchard répondit Le seigneur abbé Odiloii,
:

BRUNON (le bienheureux) chapelain des ,


ici présent, qui m'a prié de faire ces ordina-
religieuses de Saint-Antoinedes-Cliamps, à tions, est p:él à en soutenir la légilimile.
Paris ,mourut en Grèce l'an 1227. 30 — Alors saint Odilon se leva <'t montra aux
mars. Pères du concile le privilège par lequel le
BHUNON fie bienheureux), de l'ordre de pape luî permettait d'appeler tel évêquo
Baini-Oomini()ue, mourut à Lubeck en 13'25, qu'il voudrait pour ordonner ses religieux;
el il est honore chez les Dominicains le 11 m lis lesevêques, ayant examiné le priulégo
novembre. en question, le déclarèrent abusif et con-
BUBDTZIQDE (saint), Bubiitzicus, l'un traire aux canons du concile de Cbalcédoine,
des (|uarante-deux martyrs d'Amurio qui ,
qui ordonne qu'en chaque pays les abbés et
furent faits prisonniers, par trahison, dans les moines soient soumis à leur propre
celte ville, in 830, et livrés au calife Mou- evéque. L'archevêque de Vienne reconnut
tassem, qui les fit conduire à Bagdad et je- qu'il avait manqué a ce point de la discipline,
ter dans un cachot. Ce prince ne négligea et quoique sa faute n'eût pas élc commise
aucun moyen pour leur extorquer un acte avec mau\aise intention, il en demaniia par-
d'apostasie, mais il mourut Ç ans après, en don à G;.'ngliu, el promit, pour la réparer,
842, sans avoir |iu ébranler leur constance. d'envoyer tous les ans, à Mâcon, de l'huile
Vatek, son fils el son successeur, renouvela d'olive pour faire le sainl chrême; mais la
les mêmes tentatives, mais sans plus de suc- mort ne lui pi'rmil pas de remplir son enga-
cès. Furieux de leur résistante, il les con- gement car il paraît qu'il mourul cette
,

damna à mort, el ils furent exécutés l'an même année 102.D. C'est eu sa considération
8+0 à Samarra en Syrie. 6 mars. — que Rodolphe ili, loi de Bourgogne, donna
1»UUU(_;K (sainl), Bttdocus, evéque dans aux archevêques de ienne le titre de comte

le lerriioire de Vannes, né dans la Grande- que le bienheureux Burchard porta le pre-


Brelagne avant le milieu du vi' siècle, mier qui passa à plusieurs de ses succes-
et
s'engagea dans l'état monastique el se seurs. —
19 août.
distingua par sa pjeté et par sa science. BURCKARD (saint) évêque de Wurtz- ,

Obligé de quitter sa patrie ponr se soustraire bourg, élait Anglais de naissance, et il (initia
à la fureur des Saxons, il viui, avec d autres sa patrie avec sainl Wigbert l'an 732, pour
moines, chercher un asile sur les côtes de venir partager les Irava^ix apostoliques de
l'Armorique où s'étaient déjà réfugiés précé- sai. t Boniface, apôtre de l'Allemagne, qui
deminenl beaucoup de ses coiiip.itriotes. 11 les avait demandés en qualité de mission-
fonda, dans l'île des Lauriers, près de c< lie naires. P|)iii, qui n'élail encore i|ue duc
de lirébat, u^i monastère où il ouvrit une des Français, sut apprécier le mérite de
école qui devint célèbre et d où soitil sainl ^urckard, el l'envoya au pape Grégoire III
(iiiignolé. .'taiiil Magloire, s'éiant démis de pour traiter d'affaires importantes. Il s'ac-
l'épiscopal , se choisit pour successeur Bu- quitta de cette mission à la satisfaction da
dock dunl connaissait le zèle cl la venu.
il piince, (jui le fit pl.icer, à son retour, sur le
Celui-ci marcha sur les traces de son prédé- siège de WurlzLiourg, que saint Bonitace ve-
cesseur qui, ne trouvant pas dans sa retraite nait d'ériger. Burikard, par son zèle el se»
le calme et la tranquillité qu'il désirait, à cITorts, vint à bout de gagner à Jesus-Christ
499 CAD CAD 500

l;i conlrce qui compusait son diocèse;


v;i8te Galalie, florissait sur la fîn du ii' siècle. Il

tiKiis .tprès dix ans de travaux et de fatigues, fut (|uel(iue temps engagé dans l'hérésie des
ses forces se trouvèrent t'Utièrenicnl épui- encraliles on continents, qui était une bran-
sées. renonça à l'opiscopal, du consinte-
Il che des niontanistes , mais il revint sin-
menl du roi Pépin, et obtint pour succes- cèrement à la foi catholique, et eXpia ses
seur Mégin2;and, disciple de saint Wigbert. erreurs par une rude et longue pénitence. Il
H se retira dans une solitude de Hohenbourg, mourut vers l'an 38.'), et il est honoré ch',/
qui faisait partie de sou diocèse, et y passa les Grecs le 21 jan\ ier.
le resie de sa vie avec six nioinc'* ou six ec- RUZKU (saint), Bndocus, évéque en Bre-
clésiastiques fervents. Il mourut le 2 février tagne, était originairt' de l'Angleterre et fut
752, et fut enierré près de SaiiU-Kilien, sur quelque temps disciple de saint Gildas, après
fe mont Sainte-Marie, où il avait fondé un ()u'il eut passé dans l'Armorique. Il s'asso-
monastère sous l'invocation île saint André. cia aux travaux apostoliques de saint Ma-
Hugues, évC'jue de Wurlzbourg, ayant ob- gloire auquel il succéda dans le gouvernc-
tenu l'aulorisation du pape Uenoît Vil, Ol la incnl du monasiére de Dol et eusuile dans
translation des reliques de son saint prédé- le gf.uv<'rneuienl du troupeau qui s'éiail
cesseur l'an 983; et comnie cette cérémonie formé aiitoiii- de cet établissement. Il mourut
se fit le IV o( tolire, la fête de saint Burckard vers l'an GOO, et il eui saint Genève pour
a été célébrée le même jour depuis ce temps. successee.r dans son monastère. Pendant les
— 14 octobre. ravages des Normands, ses reliques, avec
BURIIÎNS (sainte), fJiiricna, vierge en Ir- celles de plusieurs auires saints, furent trans-
lande, dans le vu* siècle elle est
llorissait : portées à Paris, dans une église qui prit le
honorée dans le pays de Cornouailles en An- nom de saint Magloire. — 19 et 2'* novembre
gleterre, où il y a nn village qui porte son BYSSK fsainlej, Bi/ssa, martyre à Laodi-
nom. —
29 mai. cée en Phrygie, avec plusieurs autres, est
BUSIItlS (saiot) , confesseur à Ancyre en honorée chez les Grecs le 28 juillet.

c
CADE (saint), C/iarfMs, évéqoe de Bourges, saint Tathai, moine irlandais, qui avait ou-
florissait dans le v siècle et mourut en 472. vert une école célèbie à Gwent dans le comté
Son corps se garde dans l'église de &ainl- de Monmoulh. Il y fit de si grands progrès,
Sulpice de celle ville. 28 décembre. — qu'étant retourné dans le comté de Glamor-
CADELUBEC (saint), Cadilubicus, évéque ghrin, sa pairie, il répandit partout la bonne
de Cracovie, est honoré en Pologne le 9 fé- odeor de Jésus-t^hrist par sa science et par
,

vrier. sa sainteté. Il fonda, à trois milles de Cow-


GADEOL (saint), rftrfo//«s Cadeoldus, évé- bridge le célèbre monastère ite Llan-Carvan,
que de Vienne en Danphiné, florissait au dont il fut le premier abbé, il y éiablil une
milieu du vu' siècle. H se rendit recomman- école qui fut longtemps une pépinière de
dable par son mérite et ses vertus, mais sur- grands hommes et de grands saints. Le ptus
tout par la fondation de plusieurs monastè- illustre de ses disciples fut saint Iltut, ,i qui
res d'boinmes et de femmes, parmi lesquels il inspira la généreuse résolution de quitter
on cite ceux de Saint-Marcel et de Sainte- la cour et le monde pour venir apprendre, à
Blondine, dont il conGa le gouvernement à Llan-Carvan, la science du salut, et, plus
saint Clair. 11 consacrait à ces pieux éta- tard, il l'aida dans la fondation >lu monastère
blissements non-seulement .son superflu, de Llanlltnl. Saint (iildas. l'Albanien, à son
mais encore son nbcessaire, menant une vie retour d'Irlande, vinl passer quelque temps
pauvre et mortifiée, afin d'avoir plus de res- avec saint Cadoc, et donna, pendant un an,
sources pour ses lionnes œuvres. II mourut des leçons dans son école. Ils se lièrent d'une
très-âgé, et il est honoré dans son diot;èse étroite amitié et formèrent le projet de choi-
ainsi que dans l'ordre des Bénédictins. 13 — sir une retraite plus profonde pour y servir
et ik jan> ier. Dieu d'une manière encore plus parfaite.
CADO, ou SoPHiA (saint), évéque de Bé- C.idoc se démit donc, en faveur d'EIlène,
névent mourut en 'iflO, et il est honoré
, l'un de SCS principaux disciples, du gouver-
comme martyr dans son diocèse le 2'i- jan- nement de sa communauté, et alla s'établir,
vier. avec saint Gildas, dans l'ile de Honech el
GADOC (saint), Caducus, abbé dans le ensuite dans celle d'Echni mais les pirates,
;

pays de Galles, de saint Gondèle ou


était fils qui infestaient ces côtes, les ayant obligés
tîuiidiée. prince du pays de Galles, et de Gla- d'abandonner leur retraite, ils se séparèrent,
duse, sœur de sainte Keyne. Il succéda, en el saint tiadoc vinl seiéunirà saint Dubrice,
qualité de fils aîné, à son père, qui s'était évéque de Landaff. On lit dans la Vie de saint
fart ermite; mais il quitta bientôt le gouver- Iltut qu'il lui succéda dans ses fondions
nement lie ses Etals pour embrasser la vie épiscop.ilcs avant saint Theliau mais cet
;

monastique, et se mil sous la conduite de épiscopal ne partit avpuvé sur aucun fou-
,

801 CAl CAl 5(j2


demenl. Quoi qu'il en soil, il élail eucore pas cependant son sang pour la foi qu'il prê-
avec saint Dubrire à Landaff, lorsque saint chait, et il mourut en paix.— 27
septembre.
Gondèle, son père, qui avait quitté ses Etats CAÏUS (saint), martyr à Apaméc en Phry-
pour se faire ermite, se sentant près de mou- gie, était originaire d'Euniénie, ville
de la
rir, les fit venir l'un et l'autre, afin qu'ils même province. Ayant été arrêté avec saint
l'aillassent par leurs exhortations et leurs Alexandre, il fut mis en prison. Comme la
prières à faire une sainte mort; ils se rendi- Phrygie était alors infestée par les erreurs
rent à son invitation, et saint Gondèle expira des montanisles, Eusèbe observe que les
entre les bras de son fils, sur la fin du V martyrs catholiques ne voulaient pas être
siècle. Saiiit Cadoc lui survécut plusieurs an- confondus avec ces hérétiques, lorsque ceux-
nées; il mourut à Beneyenne , aujourd'hui ci étaient persécuiés comme chrétiens aussi ;

NVeilon, dans le comté de Norlhomp!on, peu Caïus, qui se trouvait renfermé avec quel-
de temps nprès saint Gildas, qui était mort ques-uns d'entre eux, protesta qu'il n'avait
en 512. Il est |)roliab'e que saint Cadoc est le pas la même doctrine. D'après le Martyro-
même que saint Cazou, honoré dans le Nor- loge romain il souffrit sous l'empereur
thampton ce mênie jour. 24. janvier. — ,

Marc-Aurèle, mais il y a des auteurs qui


CADUOE, ou Cadroel (saint), Cadroês mettent son martyre vingt ans plus tard, sous
abbé de Saint-Clement de Metz, né en Kcosse, l'empereur Sévère. 10 mars. —
d'une famille noble, au commencement du x* CAlUS martyr à Alexandrie avec
(saint),
siècle, alla prendre l'haliit monastique en Ir- saint Géré 'I et deux autres, souffrit
pendant
lande. Il quitta celt<' île avec saint Siacclain la persécution de Dèce ou pendant celle de
et saint Forannan pour pass/rdans la Gaule Vaiérien quelques années après le milieu
,

Belgique. Le premier ayant été établi abbé du iir siècle. —


28 février.
du monastère de Vasoncour ou Vascour CAlUS (saint), prêtre el martyr avec saint
sur la Mi'use, d<ins le diocèse de Namur, Léon, sous-diacre, souffrit dans le ni" siècle.
donna, en 9i6, la dignité de prévôt à Gadroé. — 30 juin.
Ci'lui-ci, qui éliit alors religieux au monas- CAÏUS (saint, mart r en Orient avec saint
tère de Saini-Benoît-sur-Li'ire, se rendit, à Denis et sept autres, souffrit de cruelles
Vasroiir; mais l'année d'après, Adalbéron tortures pendant la persécution de Dèce.
111, évéque de Metz, le nomma abbé de Saint- Ayanl été exilé en Libye ainsi <iue ses com-
Clément, abbiye située à Metz même et qui pagnons, il fut arrêté de nouveau avec eux,
portail alors le nom de Saint-Félix. GadroiJ par ordre du président Einilien, qui les
y fit refleurir la discipline et l'esprit de fer- condamna, sous l'empereur Vaiérien, à périr
veur pendant son administration, qui fut de lentement dans un cachot où ils languirent
trente-deus ans. litanl allé faire une visite encore douze ans. 3 octobre. —
à l'impératrice sainte Adélaïde, il tomba CAlUS (saint), martyr à Messine en Sicile,
malade pendant son voyage et mourut à Né- souffrit avec saint Ampèle.— 20 novembre.
ristein en Alsace, le G mars de l'an 978. Son CAIUS (saint), pape et martyr, élail origi-
corps fui rapporté dans son monastère où naire de la Dalmalie et proche parent do
Ion lait sa léle en ce jour : il est aussi ho- l'empereur Diocléiien. 11 succéda, en 283, à
noré le 26 mars. saint Eutychien, et s'appliqua à réparer les
CAUUGAN (^aint), évéque de Bangor en maux que les dernières persécutions ve-
Angleterre, se démit de son siège pour se naient de faire souffrir à l'Eglise mais le ;

faire moine à Douvres, où il était honoré au- calme ne lut pas de longue durée. Bientôt
trefois le 17 juin. commença la première persécution de Dio-
C.UOLK (sainte), Caïola, martyre en Afri- cléiien, laquelle dura deux ans. Le saint
que, est honorée 3 mars.
le pape ne cessait d'encourager les confesseurs
CA1US (saint), disciple de saint Paul, était et les martyrs, et s'il prit quelques précau-
originaire de Macédoine et habitait Corinihe tions contre l'orage, ce ne fui pas par la
lorsque l'Apôtre y vint prêcher l'Evangile. crainte de la mort, mais afin de prêter assis-
C'est chez lui qu'il logea pendant son séjour tance aux chrétiens persécutes. 11 eut à es-
dans et c'est dans sa maisou qu'il
Cl tté ville, suyer, lui -mène, pour la foi, plusieurs
écrivitSon Epîlre aux Romains. Il le réiom- tourments, qui lui ont mérité le titra
pensa de son hospitalité en le rendant chré- de martyr, quoiqu'il ail fini ses jours en
tien. Caïus quitta Corinihe avec saint Paul paix. Il signala son pontificat par une loi
et l'accompagna en Asie, en Syrie, en Judée, qui a toujours été observe depuis et qui
partageant ses f.iligues et ses dangers. A ordonne aux clercs de recevoir les quatre
Ephèse les orfèvres de la ville ayanl excité ordres mineurs el les trois ordres sacrés
une sédition contre les prédicateurs de l'E- avant de pouvoir être ordonnés évéques. 11
vangile, Caïus fut entraîné au Uiéûtre par mourut le avril 296, apiès avoir siégé
21
la populace, qui se proposait de se venger douze ans quelques mois. Il fut enterré lo
et
sur lui de la prétendue injure faite à leurs lendemain, jour où il est nommé dans les
dieux el surtout à Diane; mais le magistral Martyrologes.— 22 avril.
parvint à apaiser réuieule, et Caïus fut relâ- CAIUS (saint), officier du palais de l'em-
ché. On ignore ce qu'il devint dans la suite. pereur Diocléiien el martyr, fut précipité
—4 octobre, dans la mer avec vingt-sept autres. ^4. mars
CAÏUS(saint), évéque de Milan et disciple CAlUS (saint), martyr à Nicomédie avec
de saint Barnabe, eut beaucoup à souffrir sainl Dase el plusieurs autres ciiréiiens :
pendautla [icrsé<ulion de Néron : il ne versa après avoir souffert divers tourments, ils lu-
5o: CAL CAL 604
rrnt fondiimnés à niorl et on li'S jeta dnns la le bord de laquelle il était sîlué. Il goa-
mer, l'.in 303, pend iiit la persécution de Dio- verna avec beaucoup de sagesse la commu-
clélien. — 21 octi)bie. naiilé (|u'il avait formée, montranl une
CAIUS (sainli, niarljrà MélitAneen Armé- grande exactitude à observer lui-même, le
nie, sdiifTrit avec saint Hirinogène cl quel- premier, ce qu'il prescrivait aux autres. Il
ques aiilres. — 19 avril. donna un bel exemple de fermeté en refu-
CAIUS («aini), martyr à Bologne avec saint sant à la reine Ultrogollie, épouse de Cliil-
Hermès, sous l'cnipercur Maxiniicn, l'an 30i. doberl, rentré<î de son monastère, qui était
—k janvier. iiilerdit aux fi'mnies sans excepl On. Saint
CAIUS(saini), l'un des dix-Iiuil martyrs Lubin, qui fui depuis évéque de (^liaitre*,
de SaraRossc en l''spapne, sonlîrit d'abord l'ayant consulté sur le clioix du monasière
de cruels supplices, p.ir ordre do Dacien, où il devait te retirer, saint Calais se borna
gouverneur do la province. Il eut cnsuiti' à à lui recommander de ne pas choisir un
soutenir un second comhai, plus violent que monastère donl la cummunaul'' serait trop
II' premier et qui lui mérita l.i couronne du peu nombreuse, parce que, d'ordinaire, la
m;ir(jre, l'an 304, sous le règne de Dioclé- règle y est mal observée. Il mourut en 542
licn. — KJ avril. et fui enterré dans son monastère, qui a
CAIUS
(sainI), martyr à Salerne avec saint (fonné naissance à la ville de Sami-Calais.
Fortunat et un autre, cul la lêle tram liée Ses reliques lurent, depuis, transférées à
par ordre du proconsul Léonce, pend nt la Itlois ; mais au commencement de la résolu-
juTséculion de Diucléiien, vers l'auoO'i-. Son tion française, les habitants de l-aint-Calais
corps repose dans la crypte inCériiure de l'é- obtinrent qu'elles leur fussent rendues. —
glise ralliédrale de Saleri.e.— 28 août. 1" juillet.
CAIUS (sailli), mailyrs
l'un des qu.irante CALAMANDB (sainte), Calamnndis vierge ,

de Scbaste en Arménie, qui, pendant la per- et martyre, était l'une des nombreuses com-
sécution de l'empereur Li<inins, furent con- pagnes de sainte Ursule qu'elle suivit d'An-
damnés par Agricola , p;ouveru('ur de la pro- gleterre ou Allemagne. Elle lui mise à mort
vince, à passer la nuit au milieu d'un étang avec elle par les Huns, vers l'an k'i'-i, prés de
glacé, près de la ville. Le lendemain ils Cologne. Son corps a été porté, dans la suite,
étaient tous morts ou moniants un les : en Espagne, et il se garde à (ïalaffe, dans la
chargea sur des cbarreltes et on les jeta dans Catalogue. — 5 lévrier.
un feu allumé pour consumer leurs corps. C.ALATHIQUE (sainl), Cnlatricus , marlyr
Leur martyre eut lieu l'an 3l0.— 10 mars. à Eleulhéropulls en Palestine, avec saint
CAIUS (saint), évéïiue en Egypte et conles- Florien et cin(|uante-buil autres, fut massa-
seur, fut exilé vers l'an 3S6, par l'empereur cré pour la foi de Jésus-Christ par les Sar-
Constance, et l'on croit qu'il mourut dans le rasins, dans la première partie ilu vu' siècle,
iieu de son exil. II est mentionne avec plu- sous le règne d'Héracliiis. — I7décemlire.
sieurs de ses collègues dans le Martyrologe CALI'^NDION (saint), martyr à Hi()pone en
romain. 21 mai.— Afrique, avec saint Fidence, évêque, et dix-
CAIUS (saint), l'un des vingt-six martyrs neuf autres souffrit dans le m*' siècle. 11 est
,

du Japon fut crucifié près de Nangazacki,


, mentionné, avec ses compagnons, par saint
|)ar ordre de l'empereur Taycosama l'an ,
Augustin, qui prêcha en leur honneur un
1597. Il fut déclaré martyr et mis au nombre sermon, dans l'église dédiée sous leur invo-
des saints avec ses compagnons par Urbain cation. — 15 novembre.
VIII. —5 février. CALEPODE (sainl), Cnlepoditis, prêtre de
CALAIS (saint), Cnlerifus, premier abbé l'Eglise romaine et martyr, se distingua par
d'Anillc dans le Rlainc, né en Auvergne sou zèle pour la conversion des païens. Il eu
après milieu du v* siècle, fut élevé dans le
le baptisa un grand nombre qu'il avait instruits
monastère de Menât où il fit la connaissance des mystère; de la fui, et parmi lesquels so
(le saint Avil, religieux du ménie monastère. trouvaient des personnes illustres de Home,
(JueUiuos années après qu'il y eut fait pro- donl la conversion lit de l'éclat. L'empereur
fession, il quitta, avec la permission de ses Alexandre-Sévère, excilé par le préfet Ulpieii,
supérieurs, le lieu où il avait ete élevé: qui haïssait les chrétiens ordonna (jue le
,

saint Avil l'accompagna, et ils Tinrent se saint jirélre lui mis à mort, et que son corps,
(i\ei dans l'abliaye de Micy, près d'Orléans. après avoir été Iraîno par la ville, fùl jeté
Saint .Maximin ou .Mesmiii , qui en était alors dans le Tibre. Celle exécution eut lieu le 22
abbé et qui lui donna son nom, les reçut avril 222, cl le 10 mai suivant, le pape saint
avec bienveillance, et après quelque lenips Calixte, ayant retrouvé ses restes, les fit en-
de séjour dans son abbaye, il les fil élever lener dans le cimetière (|iii porta ensuite
au sacerdoce par l'évéque d'Orléans ; mais le nom de sainl Calepode, sur remplacement
le désir d'une plus (irandc solitude porla <Iii<|iip1 ou a bail IcLilise de Saint-l'anerace.
saint Calais à «luitler Micy, et, suInI de deux Dans le vin' sii-cle, les reliques du sainl mar-
compagnons, se relira dans le Maine, «ù
il tyr furent Iranslérées dans l'église de Sainle-
il reliaça la vie des premiers anacln>ièie>. Le Marie, au delà du Tibre. —10 mai.
nombre de ses disciples, qui allail toujours CALÉTUICou Caitrv (sainl), Chaleliicus,
en saiigmenlant , l'obligea à liâlir un mo- évéïiue de Chartres, ne dans cette ville, en
nastère sur un emplacement qui lui fut don- 52;). d'une famille noble, se rendit de bonne
*»épar le roi Childeherl I , cl qui s'appela heure recommandablc par sa piéie cl ses
Ani-iolcou Anille. du nom de ly rivière sur autres vertus. Ay.Tnt été attaque d'une ma-
8

505 CA-L CAL SU6


ladie dangereuse, Mallesîonde, sa sœur, fit CALL10PE (saint), martyr
Cnllinpus,
prier s-iinl Lubin, évêiiue de cclie ville, ot qui en Cilieie, subit divers tourments pour la foi,
6lait alors absent , de lui envoyi'r de l'Iiiiile et fut ensuite crucifié, la têtp «n bas, par
bénite. Lubii), à sou retour , i'apporla lui- ordre du président Maxime, l'anSO'*, pen-
même ; puis, ayant f;iit sur le malade une dant la persécution de Dioclélien. —
7 avril.
Duction accompagnée d'une prière fervente, CALLIOPE (sainte), martyre, eiil les ma-
il lui rendit la santé. Apiès la mon du s.iint melles coupées et les chairs brûlées elle fut :

évcquc de Chartres, arrivée en 557, Calétrlc ensuite roulée sur des lêls de pots cassés, et
fut élu pour lui succéder, quoiqu'il n'eût en- enfin (lécipiiée. —
8 juin.
core que vingt-sppi ans. Il assista au concile CALLISTE (saint), Callirtus, pape et mar-
de Paris, tenu la niêinf année contre ceux tvr, Romain de naissance, succéda à saint
qui s'emparaient des bi<'ns de l'Iiglise et qui Zéphirin, le 2 août 217. Alexandre-Sévère,
la lroul)laii'Mtpar leur anihilioii , et au con- qui fut lait empereur en 222, honorait le
cile lenu à Tours, l'an 5li7, sur la discipline. saint pontife et admirait la prudence avec
II mourut lu même année, à l'âge de Irente- laquelle il savait choisir ceux des chrétiens
liiill ans. Forlunat de Poitiers lone sa dou- qu'il élevaitau sacerdoce; souvent même il
ceur et sa chariié pour les mallieureux, qui proposait son exemple au peuple, lors(iu'il
trouvaient en lui un père plein de lionlc et était question d'élire les magistrats civils.
de conipas>ioii. Lorsqu'on démolii, en 1703, Les Pontificaux allribnenl à saint Callisle
la chapelle du palais épiscojiai de Charlres, un décret qui ordonne le jeûne des Oualre-
on y lr<mva le tombeau de saint (Jalélric, qui Temps; ce qui est eonfirme par d'autres mo-
était vide. La plus grande partie de ses reli- numents. Il opposait le jeûne et les larmes
ques est à la cathédrale de celte ville. — aux désordres el aux folles joies des païens,
oclobrc el mettait tout en truvre pour étendre le
CALIDE Calis-dis, martyre à
(sainic), royaume de Jésus-Christ. Son zèle aposlo->
CoriiUhe avec saint Callisle el plusieurs
, lique fui couronné par le martyre le 12 oc-
autres, fut jetée dans la mer pour la foi de tobre 222. Il l'ut enterré dans le cimetière de
Jésus-Christ, dans le iii^ siècle. 16 avril. — Sainl-Calépode, à côté de ce saint martyr, à
CALlMEIl (saint), Calimerins , évéque de qui il avait lui-même donné la sépulture
Milan et martyr, ayani été arrêté pendant la quelques mois auparavant. Les reliques de
persécuiiiiu de l'empereur Antonin lui ac- , ces deux saints furent lransfi>rées, au viii*
cablé de coups et de blessures eut ensuite la , siècle, dans l'église Sainte-Marie au delà du
gorge percée par le gl.iive el son corps lut , Tibre. Le martyrologe romain, qui le nomme
précipité dans un puits, où il acheva son le 14 octobre, jour où il fui inhumé, dit qu'il
glorieux martyre, vers le milieu du ir siè- fut mis en prison, où on lui fil soulTrir
cle. — 31 luillet. la faim, et où on l'accablait de coups de
CALLACU (le bienheureux) Cn/Zac/ais ,
,
bâton par ordre d'.Alexamlre, el qu'il fut
,

évéque d'Armagh en Irlande, flurissait au précipité d'une fenêtre de sa prison dans un


commenrement du xiii' siècle et mourut , puils. Mais ce -prince ne persécuta pas les
l'an 1228. Il est honoré à Ard-l'a)rirk,dans chrétiens, et s'il y eut des martyrs sous son
la province de Mommonie. — le l'^' avril. règne ce fut par un effet de la haine que
,

CALLINICK (sainte), Catlinica, vierge et les principaux fonctionnaires de l'empire


martyre à Aniioche, souffrit, à ce que l'oa portaient au christianisme. Au reste il ,

croit, pendant la persécution de Dioclélien, paraît, parles Actes de saint Calixte, qu'il
avec sainte Basilisse. Arrêtée au commence- fut mis à mort dans une émeute populaire.
ment de la persécution el conduite devant , Ce pape agrandit un des cimetières de Kome,
le magistrat, celui-ci, à la vue de sa jeunesse qui porta longtemps son nom, et où furent
el de sa beauté, l'engagea à se sounutire aux enterrés un grand nombre de martyrs. Ce
cdits impériaux et à se marier. Callinice, qui cimetière, situé sur la voie Afipienne, qui
avait fait en secret le vœu de virginité, ré- conduisait à Brindes et à Capoue porte au- ,

pondit qu'elle avait choisi un époux immor- jourd'hui le nom de Catacombes de Saint-
tel, el que, quant à sacrifier aux dieux, elle Sebastien. Vers le milieu du w- siècle, le
était disposée à donner sa vie plutôt (]ue ,
comte Everard obtint du pape Léon iV le
de renoncer à Jésus-Christ. Les tourments corps de saint Caliste el le mil dans l'abbaye
qu'on lui fit subir n'ayant pu ébranler sa de Cisoin ouChisoing, qu'il avait fondée à
résolution elle fut condamnée à être brûlée
, quatie lieues de Tournay l'église abbatiale
;

vive ce i|iii fui exécuté.


; 21 mars. — lui fut dédiée et porta son nom. Il fut ensuite
CALLINIQUI' (s.iinl), Caltinicus , marlyr à transporté à Reims lors de l'invasion des
,

Apullonieeii Plirjgie, soullrit d'affreux lour- Normands. —


14 octobre.
menls pcndanl la prrséculion de Dèce, et CALLISTE (saint), martyr à Corinihe,
eut la léle tranchée l'an 2oL 28 janvier. — avec huit autres, lut noyé dans la mer, vers
CAI.LLNKJUlî ^sailli), martyr à Gangrcs eu le milieu du m" siècle. —
16 avril.
Paphiagonie, fut baliu de verges de fer el CALLISTK (saint), martyr à Rome, souf-
tourmenté par d'autres sufiplices il fut enfin ; frit avec saint Félix et un autre. 29 dé- —
jeté dans une fournaise ardente , où il rendit cembre.
son âme à Dieu. Dans la suite, un bâtit, à CALLISTE (saint), évéque de Todi el
Gangres , une église qui porta sou nom, et martjr, soufirit l'an 528, sous les Goths
,

dans laquelU; on gardait ses reliques. 29 — ai iens. — 14 août.


juillet. CALLISTE LE TURMARQUE (saint) , l'uq
. —

507 CAL CAM SOS

Jes quarante-deux martyrs li'Amorio , qui, par sailli Faustiii et saint Jovite il souffrit
;

en 836 furent livrés par trahison au calife


,
génércusemenl la mort pour Jésus-t'lirisl,
IMolassem, qtii les conduisit à Ba(^d id et les Sous l'empereur Adrien, vers l'an 120.-
mil dans un horrible caclml. Il employa en- 18 avril.
suite les promesses, les menaces et les priva- CALOCEIl (saint), évéque de Ravonne el
lions de tout genre pour leur faire embrasser confesseur, succéda à saint Apollinaire, el
la religion de Mahomet. Valeik, son fils, qui mourut, l'an 132, s«ns le règne d'Adrien. —
lui succéda en 8'V2 continua lu môme sys- ,
11 février.
tème (le perséiution, mais il ne put vaincre CALOCRU (saint), chef des camériers de la
la constance de ces généreux ciirélieii'^, qu'il fetntiiede l'empereur Déce, fut mis à mort, à
finitpar livrer au deiuier supplice. Conduits Rome, sur la voie Appienne, pour n'avoir pas
à Saniarra en Syrie, ils furent décapités sur voulu sacrifier aux idoles. Il fut inhumé dans
les bords lie l'Kuplirale l'an 8i5. (i mars. , de Calliste.— 18 avril ei 19 mai.
le cil! etière
CALLISTli (sain(e), martyre à Césarée en CALOGIiK (saint), Calogcrus, ermite à
Cappadoce, élaii sœnr de sainte Cbrisiine. Xacca en Sicile, florissait dans le v siècle,
Elles avaient eu, l'une et l'autre, le malheur et sa sainteté brilla parles nombreux mira-
de renoncer Jésus-Christ, au cotnmenceinent cles qu'il opéra pemlant sa vie et même
de !a persé( ution de Diodétien. Saprice ,
après sa mort, qui eut lieu vers l'an 'i86. On
gouverneur de la province, leur confia la l'invoque surtout pour la giiérison des éiier-
jeune vierge Doro' liée que les tourments gumènes. Clémint \l\\ a fait mettre son nom

,

n'avaient pu vaincre, et il les chargea de dans le Mailyr^loge romain. 18 juin.


mettre tout en a'uvre pour obtenir d'elle un CALl'P.\N (saint), Ciduppa. préire el re-
acte d'apostasie. Pendant plusieurs sernaines, clus en Auvergne, floris-ait dans le vi'' s.ècle,
elles en. ployèrent les promes-es, les présents et mourut en 57G. —
3 mars.
et les démonstrations d'amitié les plus enga- CAMIiLIEN (saint), rfim(7/mni45, évêque de
geantes pour réussir mais, loin de la gagner, ; Troyes, smced i, en k~^, à saint l.onp,dont
ce fut la sainte, au conlraiie, <iui les ramena ilavait été le disciple, et mourut vers l'an
à la foi chrétienne, qu'elles n'avaient abju- 520. —
22 mars.
rée que par la crainte des tourments. Le CAMËLLK(sainle), Cflme//a, vierge de l'or-
gouverneur, furieux dun résultat aussi op- dre de Cîteaux, fut martyrisée, près de Mire-
posé à celui qu'il espérait, condamna les poix, par les Albigeois, dans le xiir siècle.
deux sœurs à être brûlées vives ; ce qui fut — 16 sei>lembre.
exécuté en présence de sainte Dorothée, l'an CAMEIUN (saint), Camerinm
martyr on
,

30^f. —6 février. Sardaigne, Luxore, l'an 30.'], sous


ave<' saint
CALLISTE (sainte), martyre à Syracuse, le président Delphes, pendant la pcr.séculion
était sœur de saint Evode et de saint Her- de Diodétien. — 21 aoiit.
mogène, avec lesquels elle souffrit la mort CAMILLE DELELLIS (saint), fondateur
pour Jésus-Christ. —
25 avril et 2 septembre. de l'ordre lies Clercs Réguliers pour le ser-
CALl ISTHÈNIL (sainte), est honorée chez vice des maladi s, né en 1550 à Bacchianico,
es Grecs le k octobre petite ville de l'Abiiruzze, dans le royaume
CALLISTUATE (sain'), Callistrnfes , mar- de Naples, d'un officier qui avait servi dans
tyr à ayant éié mis dans un sac el
Kortie , les guerres d'Italie, peidt sa mère presi|ue
jeté dans lleuve, sortit de l'eau saiu et
le aussitôt après sa naissance, el son père à
sauf. Ce miracle convertit quarante - neuf l'âge de six ans. Ayant appris à lie et à
soldats qui en lurenl lemoins , et ils furent écrire, dans son cnfmce, il embrassa la pro-
mis à mort avec lui, pendant la persécution fession de soldat, aussitôt qu il fut en âge de
de Uioclélien. 20 septembre. — porteries armes; mais il quitta le -ervice à
CALMELE saint Caimeliun, moine el
( ) , 2i ans. Il av.nl contracté pour le jeu une pas-
fondateur du monastère de .Manzac, était sion violente, qui loi fil éprouver des [lerles
d'une famille noble et riche. Ayant en- si considérables, qu'il se trouva enfin réduii,
trepris par dévotion le pèlerinage de Home, pour vivre, à liavaillei', comme man.euvir, à
il jiassa par Lérins où il séjourna quelque un tiâtiment que faisaient construire les Ca-
temps, et fut si é.iifié de la conduite des pucins. Déjà il fiis lit des réflexions sur les
religieux qu'à son retour d'Italie
,
il en , suites funestes de ses égareoicnls, et il mé-
demanda quelques-uns, pour les éîablir ditait des projets de changement, lorsqu'une
dans l'abbaye qu'il se proposait de fonder exhortation pathétique, que lui Ot un jour
dans le Velay , et qui fui nommée dans la le Liardien des Capucins, décida sa conver-
suite Moustior-Saint-Ch.iffre. Il fonda aussi sion. Touche de la grâce, il fond en larmes
lemonastère di Manzac en Auvergne, où il el déteste tous les crimes de sa vie p issée.
se retira lui-même, p lur embrasser la vie Dans la ferveur de sa pénitence, il entra
reli^^ieuse. Loin de se prévaloir ie son titre comme novice chez les Capucins, eu 1575, el
de fondateur el de bienfaiteur de la commu- ensuite liez les Cordeiiers mais un ulcère,
i :

nijulé , il ne se distinguait des autres reli- qu'il avait à la j uiibe, et que les m decins
gieux que par une plus ;;rande humilité et jugeaient incurable, l'empêcha d'y ê rc ad-
une plus grande abnégation de soi-même. 11 mis, il se rendit donc à Home, et y servit,
mourut vers lecommeiicementdu vii;'" siècle. l'espace de quatre ans, Ic'i mal.ides de l'hô-
— 2"i novembre. pil.il de Saint-Jacques, les veillant nuit et
CALGCEll (sailli), Caiocenis, martjr à jour, s'allachant surtout aux moribonds,
Ivresse en Lombardie, fut converti à la foi et lâchant de leur procurer tous les secours
K09 CAM CAM 510
lorporels el spirituels, et de leur suggérer prières, qu'on devait réciter pour les person-
tous les actes de vertu relatifs à leur situa- nes qui étaient à l'agonie. Le pape Sixte V
lion. Il priait continuellement, affligeait son confirma, en 1586, ce nouvel élablissement,
corps par des instruments de pénitence et qui prit le nom de congrégation des Clekcs
communiait tous les dimanches el toutes les Réguliers pour le service des malades, el or-
fêtes, sous la direction de sainl Philippe de donna qu'elle serait gouvernée par un supé-
Néry, son confesseur. Sa charité, son zèle et rieur triennal. Saint Camille fut le premier
sa prudence le firent nommer direcieur de qui occupa cette charge on lui donna, pour
:

l'hôpital. La douleur de voir les malades mal son usage et celui de ses confrères, l'église de
soignés par des domestiques lui inspira le Sainte-Marie-Madeleine. En 1388, il fut in-
pri jet d'instituer une association de person- vité à aller fonder à Naples une maison de
nes qui se dévouassent avec lui, par le seul son institut; il s'y rendit avec douze .«erei-
molif de la charité, à celle bonne œuvre. Il teurs des mnlades comme ils s'appelaient
,

trouva des aj-sociés tels (lu'il les désirait; eux-mêmes; ils se rendirent sur les galères,
m;iis il rencontra de grands obstacles dans qu'on n'avait pas voulu laisser aborder à
l'exécution de son dessein. Pour se meitre Naples, parce qu'elles étaient infectées de la
en élai d'assister plus utilemeni les malades, pesle, et deux d'entre eux moururent victi-
il résolu! de se faire prêtre, et se mit à étu- mes de leur dévouement à secourir les pes-
dier la théologie avec une ardeur incroy.ible; tiférés. Une maladie contagieuse s'étnnl
el il eul bientôl le degré de science néces- déclarée à Rome, à deux reprises, le saint fon-
saire pour ei:lrer dans les saints ordres. dateur montra le même zèle et le même cou-
Après son clévaliou au sacerdoce, il fut rage, tirégoire XIV érigea, en 1591, la con-
chargé, en 1584, de desservir la ch;ipelle de grégation en ordre religieux, .ivec tons les
Noirc-Dame-aus-Miracles, ce qui le força de privilèges d.s ordres memli.ints, mais avec
quitter la direction de smi hôpiial. Ce fut la l'obligation d'ajouter aux vœux de pauvreté,
même année qu'il institua sa congrégation de chasteté et d'obéissance, le Vœu de servir
pour service des raahides. Il donna aux
le les malades, même ceux qui seraient atta-
membres qui y furent admis l'habit noir qués de la peste, et avec défense de passer
avec un manteau de la même couleur. La dans d'autres communautés religieuses, ex-
règle sous laquelle ils s'eng^igeaient ne ren- cepté chez les Chartreux. En 1592 et en ItJOO,
fermait que quelques arliries. Ils allaient Clément Vlll confirma le même ordre et lui
tous les jours à l'hôpilal du S;iint-Esprit, où accorda de nouve.iux privilèges. Saint Ca-
ils servaient les pauvres, comme si c'eût été mille ayant découvert que, dans les hôpitaux,
Jésus-Christ en personne ; ils faisaient les on enterrait (jurbiuefois des personnes dont
lits des malades, leur rendaient les services la mort n'était qu'apparente, ordonna à ses
les plus rebutants, et les liisposaienl, par les religieux de continuer les prières des agoni-
exhortations les plus louchantes, à recevoir sants, quelque temps encore après qu'elles
dignement les derniers sacrements. Saint Ca- auraient rendu le dernier soupir, et de ne pas
mille rencontra des ennemis de son œuvre, permettre qu'on suivît la coutume de leur
qui lui suscitèrent de i>randcs difficultés; couvrir le visage aussitôt après leur mort.
mais il en triompha par sa confiance en Dieu, Mais son atleiilion à soigner les âmes l'em-
et, en 1585, ses amis lui procurèrent une portait de beaucoup sur celle qu'il avait à
maison convenable pour loger sa congr» ga- soulager les corps. Il paiidit aux malades
lion. Encouragé par ces premiers succès, il a\ec une onction à laquelle il élail impossi-
voulut qu'elle s'engageât à servir en outre ble de résister il leur faisait réparer les dé-
;

les pestiférés, les prisonniers et même les fauts (le leurs confessions passées, et les dis-
malades à domicile. Son but principal était posait à bien mourir. Tous ses discours rou-
de secourir les âmes, en suggérant aux ma- laient sur l'amour de Uieu, el, s'il entendait
lades des actes de religion convenables à leur un sermon où il n'en fût point parlé, il disait
état. Il procura aux prêtres de son ordre les que c'était un anneau auquel il manquait un
livres de piété les plus propres à atteindre ce diamant. Il n'oblige point à la récilalion du
i

but, et leur recommanda de se faire, d'après bréviaire ceux de ses religieux qui n'étaicnl
les Paumi's, un recueil de ces prières cour- pas dans les ordres sacrés, mais il leur pres-
tes et louchantes que l'on appelle jacula- ciivit de se confesser el de communier tous
toires, pour s'en servir dans l'occasion. 11 les dimanches et toutes les grandes fêles, do
li'ur ordonna de donner de préférence leurs fan e, chaque jour, une heure de méditation,
soiris aux moribonds; de leur faire régler de d'enleirdi e la messe, de réciier le cha|ielet et
bonne heure leurs affaires temporelles, afin quelques autres prières. Au milieu des nom-
(ju'ils n'eussent plus ensuite à s'occuper que breuses infirmités qui l'accablèrent sur la fin
de celle de leur salut; de ne pas les laisser de sa vie, ce qui l'alfligeait le plus, c'était do
trop longtemps avec des parents ou des amis, ne pouvoir plus servir les malades comme
qui pourraient les troubler par un excès de auparavant; mais il les recommandait forte-
tendresse; de leur inspirer de vifs senti- ment à la charité de ses religieux, el se traî-
ments de pénitence, de résignation, de foi, nait encore lui-même, de lit en lit, pour voir
d'esiiérancc et de charité; do leur appren- si rien ne leur manquait, leur suggérant des

dre à accepier la mort en esprit de sacri- sentiments appropriés à leur situation. S0U7
fice et en expiation de leurs péchés, el à vent ou rentemlail répéter ces paroles do
demander miséricorde, par les mérites du sainl François : Le bonheur que j'espère est
Sauveur agonisant. Il composa un livre de si grand, que toutes les peines et toutes les
81 i CAN CAN 511

souffrances deviennoni pour moi un sujet de avec saint Pipérion et vingt autres , est ho-
joie. L'humilité profonde dont il était animé noré le 20 mars.
le porta à se déincllrc du jTénéralal, en 1()07. CANDIDE martyr en Afrique avec
(saint),
Il avait élalili des maisons de son ordre à saint Fanstin et cmqauTres,
soullrit dans
Bologne, à Milan, à (-iénes, à Florence, à le MI' siècle. — 15
décembre.
Ferrare, à .Messine, à Mantoue et dans plu- CANDIDE ( sainl ) martyr en Afrique,
,

sienrs autres mIIcs d'Italie. L'évcque de Noie soulTril avec saint Statulien et plusieurs au-
nomma le saint fondateur son vicaire péné- tres. — 3 janvier.
rai, lorsque relie ville fut altaquce de la CANDIDE (saint), martyr en Afrique avec
peste en f 00(1, et il se dévoua généreusement le précédent, est honoré le même jour. 3 —
au service des pcsliferés ses ri'ligieux imi-
: janvier.
tèrtMil son exemple, et il en coiila la vie à CANDIDE (saint), martyr à lUime, est ho-
cinq d'entre eux. Dieu récompensa le zèle et noré le 3 octobre.
la charilé de son serviteur par le don di- pro- CANDIDE (sainl), l'un des principaux offi-
phétie, celui di-s miracles, et par plusieurs ciers de la légion ibébécnnc, avait lelilr.- de

autres grâces extraordinaires. Saint Camille sénaieiirdes troupes, et lut mis à mort avec
assista au cinr[iiième rliapilre de son ordre, les soldats de celle légion qui nfusèrent de
qui se lint à Home en Kil.'}, et visita ensuite, prendre part à un sacrifice olT<rt aux di ux.
avec le noiive;iu général, les maisons de la Ce massacre eul lieu (Jctodurum ancienne
,i
,

Loiubardie. Etant lomhé malade à Gènes, il ville située sur le Uhône, au-dessus du lac
n'rlait pas encore bien léiabli, lorsqu'il de Genève, vers l'an 287, par ordre de l'em-
s'emt)arqua pour Civiîa-Veccliia, d'où il se pereur .Maximien. Les corps de saint Can-
rendit à Home. Après avoir fait la visite des dide et ceux des principaux ofOc-iers furi'iit
hôpitaux, il retomba malade, et les méde- placés, en 515, dans l'église d'Agaune, baiie
cins désespérèrent de sa vie. Le cardinal par sainl Sigismond, roi de Bourgogne. —
Ginnasio, protecteur de son ordre, lui ad ni- 22 septembre.
nislra les derniers sacrements. A la vue de la CANDIDE (saint), soldat de la légion Ihé-
sainte Eucharistie, il s'écria : a Je ri-connais, béenne qu'il ne faut pas confondre avec
,

Seigneur, que je suis le plus grand des pé- l'olficier du ce nom qui souffrit avec saint
cheurs, et (|uc je ne rnérile pas de recevoir Maurice, fol mis à mon en Allemagne, par
la. faveur que vous daignez me faire; mais ordre du prclel Riclio»are , avec saint Vic-
sauvez-moi p;ir voire infinie miséricorde. Je tor, et il est bonoré à Vasour sur la Meuse
mets toute ma connanci; dans les mérites de le 16 janvier.
voire préc eux sang. » Lorsqu'on lui admi- CANDIDE (saint), martyr à Trébizonde
nistra le sacrement de l'extrêmeonction, il avec saint Eugène et deux autres, est honoré
adressa à ses religieux un discours fort tou- le 21 lanvier.
chant. Il mourut, comme il l'avait prédit, le CANDIDE (saint) martyr à Sébasle en
,

1'+ juillel IGli à l'âge de 65 ans, et fut en-


, Arménie, lun des quaranie soldats cappa-
terré près du grand autel de l'église de dociens que le juge Agricolaùs gouverneur ,

Sainte-.Marie-Madeleine. Plusieurs miracles de la province, fil mourir du temps de l'em-


s'étant opérés à son tombeau, on leva son pereur Licinius. Ces généreux soldais, ayant
corps de terre, et on le mit sous l'autel même; reluséde sacr fier aux idoles, eurent le corps
on le renl'erma, depuis, dans une châsse. meurtri à coups de fouet et les côtés déchi-
Benoît XIV béalifia le saint fondateur en rés avec des ongles de fer. Us furent ensuite
17'^•2, et le canonisa en 17i6. 14 juillet.— chargés de chaînes et mis en prison. Quelque
CAMILLK (sainte), CamiV/a, vierge ,à licou- temps après, le gouverneur les Gt exposer
lives, près d'Auxerre, mourut en i.37. 3 — nus sur un étang glace et Gi p'ac.r des ,

mars. bains chauds près de là pour recevoir ceux


CAM.MIN (saint), Caminicus, abbé en Ir- qui voudraient sacrifier. Us re>lèrenl là
lande, renonça au monde dans sa jeunesse, dois jouis et trois nuils exposés à un froid
et se relira ilans la .«.olitude pour y mener si rigoureux, que leurs membres geiés tom-

la vie érémitique. Le lieu qu'il avait choisi baient les uns après les autres. Comme ils
était une petite ilc nomniée Inish-Kallair. étaient quarante, ils avaient prié Dieu que
située au milieu du lac de Derg. Plusieurs ce nombre ne souflrît aucune atteinte. Sei-
disciples étant venus se placer sous sa con- gneur, s'é,rièrenl-ils, nous sommes entrés
duite, il fonda un monastère qui fut long- quaranie au combat, ne permettez pas qu'il
temps célèbre. L'église de cite île s'appelle yen ait moins de quarante de couronnés.
encore aujourd'hui 2'e»i/jH/-C(jmmm, c'est-à- L'un d'enire eux, vaincu par le froid, '.lUa se
dire temple de Cammin. 11 mourut vers l'an réchauffer dans le bain, ce qui était une
Co3. —
25 mars. marque d'aîiostasie; ma. s il n'y fut pas plu-
tôt entré qu'il expira. Ses compagnons, vi-
CANCFi (sainte), Cantia , florissait dans le
vement allligés de celte désertion , en furent
IV' siècle, et elle est honorée
vierge et comme
bientôt consolés par un événement mi neil-
niarlyrc à Toscanelle, entre Bologne et Flo-
rence. —
20 novembre.
leux ; un des gardes chargés de veiller sur
les mai tyrs vil des esprits célestes qui distri-
CANDIDE (saint), Candidus, martyr à Ro- buaient des couronne^ à ces généreux sol-
me, soulTrit avec saint Fortunal et deux au- dats, excepté à celui qui devait lâdieinent
tres. — -2 lévrier. trahir sa (oi. Celle vision miraculeuse le
CANDIDE (saini), martyr à Alexandrie convertit, et il vint se joindre aux trente-
613 CAN CAN 514
neuf en s'écriant qu'il était chrétien comme CANOC saint ), Canaucus, abbé dans le
(

eux. Le lendiinain le juge ordimna qu'on pays de Galles, est honoré le 18 novembre.
les pliiçât sur des cliariols et qu'où lesjelàt CANT (sainl), Cunlius, martyr à Aquiléc,
dyns le Icu; ils élaicul tous morls ou mou- sortait de la famille des Aniees, l'une des
rauls, à l'eNcepiiou du plus juuue i)ui était plus illustres de Rome , et il était proche
encore plein de vie. Après que leurs corps parent de l'empereur Carin. Au commence-
eurent élé brûlés, on jeta leurs cendres dans ment de la perséculion de Diocletien, comme
le fleuve; ni.iis les chrétiens sauvèrent quel- il élail chrétien ainsi que sainl l^anliiMi,
son
quis-uiies de leurs reliijues, et la ville de frère, el sainte Canlienne, sa sœur, ils ven-
Ccsarée en possédait du temps de saint Ba- dirent les biens immeubles qu'ils possé-
sili', qui a fait un discours en leur huuneur. daient à Kome et se retirèrent ù Aiiuilée
,

— 10 mars. avec Prolus, leur gouverneur, qui les avait


CANDIDE Candida habitait Na-
(sainte), , instruits' des véiilcs du christianisme, el à
ples, el tut la preniière personne que saint qui ils ét.iicnt redevables de leur conversion.
Pierre convertit, lorsqu'il arriva dans celle Mais les édils du prince avaient devan-
les
ville pour y prêcher l'Évangile. Elle reçut de cés d;ins celle ville. Sisiniiius,général des
lui le baptême et mourut saintement. 4 — troupes, et Dulcidius, gouvcrneurde la pro-
septembre. vince, recherchaient de toutes paris les
CANDIDE (sainte), vierge et martyre à fidèles el en remplissaient les prisons. Aussi-
Carthage, recul la couronne sous l'empereur tôt qu'ils eurent appris leur arrivée, ils les
Antonin après avoir eu le corps tout déchiré
, firent comparailre pour sacrifier, el en mê-
el C()u\eit de plaies. —
20 seplemlue. me temps ils deuiandérent à l'empereur
CANDIDE (sainte), vierge et martyre, souf- quelle cunduite on devait tenir envers des
frit à Itome. Dans la suite, son corps fui trans- personiiiiges de ce rang. Le prince répon-
féré dans l'église de sainte Praxéde, par le dil qu'il lall'iit les dècapiler, s'ils refusaient
pape Pasihal I". —
2i) août. d'adorer les dieiis. Saint Ganl voulut quitter
CANDIDE (sainte), mariyreà Kome, souf- Aquilèe avec son frère et sa sœur, mais le
frit avec saint Luce el plusieurs autres. 1" — cheval qui les conduisait ayaut éprouvé un
décembre. accident, ils ne purent aller qu'au bourg
CANDIDE (sainte), martyre à Rome avec d'Aquce Grudulœ, où yisiiinius se transporta
sainte Pauline, sa fille, était épouse de saint pour leur signifier Tordre de l'empereur, et
Arllième. Après le martyre de son mari, arri- les engager à s'y soumettre. Les promesses,
vé l'an 304, pendant la persécution de Dio- les menaces, tout fut inutile; les saints ré-
clélien, elle fut renfermée, par ordre du pondirent qu'ils ne trahiraient jamais leur
juge Séiène, dans une grotte prùs de Rome, religion et qu'ils ne voulaient point s'expo-
avec sa fille, el elles y furent écrasées a\ec ser aux supplices éternels destinés à ceux
des pierres et du sable'que l'on jeta dans la qui adoraient les idules. Us furent donc dé-
grotte. — 6 juin. capités avec Prolus , leur gouverneur, vers
CANDIDE (sainte), était une des nom- l'an 304. Un prélre nommé Zoel embauma
breuses couipagnes de sainle Ursule, et souf- leurs corf s et les enterra dans uu même tom*
frit avec elle vcr-i l'an 453. Son corps se beau. —
31 mai.
garde à Fribourg en Brisgaw, où elle est ho- CANTlANlLLp; (sainle), Can<îant7/a, vierge
norée le 22 octobre. et m.irtyre, étuil sœur de saint Canl et de
CANDIDE LA JEUNE (sainte) , florissait à saint Cantien qu'elle accompagna, lorsqu'ils
Naples sur la lin du vi'^ siècle , et se rendit quitlèrenl Kome pour se réfugier à Aquilée,
illustre par ses miracles. —
4 septembre. lursqu'eclala la perséculion deDioclélien, et
CANDIDIEN (saint), Candidianns martyr , elle lut décapitée avec eux sur sou refus de
en Afrique, est linnorè le 11 novembre. sacrifier aux dieux. —
31 mars.
CANDUE(sninl),6'<i/K/i(/uA', évéque région- CANTIDE (saint), Canlidius, martyr à An-
naire, est honoré à Maeslrichl dans le ter- lioclie, élait Egyptien de naissance, et souffrit
ritoire duquel il exerça son zèle apostoli(iue, vers lun 362, sous le règne de Julien l'Apos-
tlorissait dans le v" siècle. H \ avait à Rouen lal. — 5 août.
deux églises érigées sous son invocation. — CANTIDIEN ( saint ), Canlidianus , aussi
1" décembre. martyr à Anlioche, était d'Egyple ainsi que
CA.NIDE (saint). Canidés, confesseur en sainl Cuntide, dont il élail sans doute parent
Cappadoce, IlorissailsousTliéodose le Grand, et avec lequel il soutTril sous l'empereur Ju-
pi se rendit célèbre par son abstinence. — lien l'V postal. —
i) aoûl.

10 juin. CANTIEN (sainl), Cunlianus,


martyr, était
GAMOU (saint), confesseur sous l'invo-, frère de sainl Canl, et martyrisé avec lui
lui'
cation duquel esl placée l'église mctropoli- au bourg (i'Aqiiie Gradalœ, qui fut dans la
laine de Cirenza dans la Basilicale. 2o mai. suite appelé San-Cantiano, du nom de ce saint
CANN.\T (îaint), Cunnulus, époque do Mar- marlyr. — 31 mai.
seille, mourul vers l'an 4s7, el il est honoré CANUT IV (saint), Canutus, roi de Dane.-
dans l'église cathédrale de celle ville où se mark el marlyr, était fils naturel du roi
gardent ses reliques. Il y a près d'Aix une Suenon 11, qui, n'ayant point d'enfanlis légi-
petite ville qui porte son nom. —
lli octobre. times, prit un soin loul particulier de sou
CANNÈUE (sainte), Cannerin, vierge, esl éducation et lui donna d'habiles maîtres ,
honorée dans l'Ile d'iniscath sur les côtes sous lesquels il Ql de grands progrès. Il alliait
d'Irlande. —
28 janvier. . . , les plus belles qualités de l'àme à celles du
SiS CAN CÂN m
corps, et se faisait surtout admirer par une moindre résistance; «ivoua tout et cher-
il

émiiienle piété qui rehaussait encoro ses cha à se justifier par des raisons qui parais-
autres vertus. Plarc, jeune encore, à la télé saient assez spécieuses; mais Canut n'en fut
des armées danoises, il se conduisit en liéros point satisfait, et comme les principaux offi-
aussi brave ((ue prudent; il purgea les mers ciers de sa cour, qui presque l(ms étaient les
des pirates qui les i .fesiaieul et soumit tes parents ou les amis du cimnahle , olïraient
peuples voisins qui désolaient le Danemark une somme d'argent considérable pour lui
la vie sauve, «Noi>, dit le roi, je ne
par leurs ineursion^. Suéiiou étant mort en obtenir
1074, une partie de la nation, fr.ippce des veux point participer à une pareille atrocité,
grande» vertus et des belles (lualilés de Ca- et il mourra. Si c'est déjà un crime capital

nut, voulait le placer sur le Irône; mais cette de tuer un seul honmie. quel supplice ne mé-
tentative n'eut point de succès, parce que le rite pas celui qui en a fait pér'run si grand

peuple redoutait son caractère guerrier, et nombre pour s'emparer de leurs richesses? »
Harald Vil, sou frère, eut la préférence, (^a- Personne n'osa répliquer. Eigill fut con-
nut se r tua en Suède près du roi Halstau,
,
damné à être pendu, et ses complices subi-
qui lui fil un accueil digne de sa naissance rent aussi une punition proporli muée à la
et le traita rom.iie un ami. Ayaut
voulu l'en- part qu'ils avaient prise au crime. N'ayant
gager à prendre les armes contre son frèro ,
d'autre but que de rendre heureux ses sujets,
Canut refusa, et loin de se montrer reuiiemi il s'appliqua à établir l'ordre dans son
de sa patrie , il ne négligea aucune occasion royaume et commença par régler son propre
de rendre service à ses compatriotes. Une palais. Joignant aux vertus qui font les
conduite aussi noble lui gagna tous les cœurs, grands rois, celles qui font les grands saints,
et les Danois le choisirent pour roi après la il malait son corps par le jeûne , la discipline
mort de Harald, en 1080. A peine sur le et le cilice, s'entretenait fréquemment avec
trône, il remporta des victoires signalées sur Dieu par la prière, et s'efforçaitde meitre en
lesSembes, les Estons elles Curetés, qui rava- honneur la piété, non-seulement par son
geaient ses Etats; mais U gloire militaire ne exemple, mais aussi par la protection et les
l'enivra point : on le voyait avec admiration, honneurs dont il environnait les serviteurs de
au milieu de ses triomphes, déposer humble- Dieu et surloulles membi esdu clergé, qui re-
ment son diadème aux pieds de Jésus cruci- çurent de grandes marques de sa libs-ralité
fié, et présenter au Koi des rois l'olTraiide de eJ qu'il combla d'immunités et de privilèges,
sa personne et de son royaume. Canut épousa afin de les rendre plus respectables à un peu-
Alise ou Adélaïde, fille de Robert, comte de ple grossier et peu «ivilisé. Zélé pour l'ac-
Flandres, dont il eut, entre autres enfants, le croissement du royaume de Jésus-t^hrist, il
bienheureux Charles, surnommé le lion, qui fil porter le fl imheao de la foi dans la Cour-
fut depuis comte de Flandres. Il réforma la lande, la Samogitie et la Fionie, provinces
législation du Danemark, porta des lois sé- encore peuplées d'idolâtres qu'il contribua
vèies pour remédier aux abus qui s'étaient puissamment à amener à la connaissance de
glissés dans l'administration de la ju lice : l'Evangile. Il fonda plusieurs églises qu'il fit
les meurtres elles autres crimes furent répri- décorer avec U'ie n>unificence Jocte royale, et
més par la peine du talion, et les faibles fil présent à l'église deRoscUild en Zelande, sa

trouvèrent en lui un proecleur contre l'op- capitale, de la couronne royale qu'il avait
pression et l'inju-lice. H avait nommé Eigill coutume de porter. Guillaume le Com|ué-
gouverneur de l'île de Bornholm , pour le ranl s'élanl emparé de l'Angleterre en 1006,
récompenser des services importants qu'il saint Canut voulut fiire vaioir, parli forc6
avait rendus à son père ainsi qu'à lui-même ;
dC' armes les droits qu'il pouvait avoir sur
mais ce seigneur, s'étaol ruiné par sou faste, ce royaume, ovi quelques-uns de ses ancê-
voulut se [)rocurer des ressources en se tris avaient régné. Il y envoya .les troupes ;
livrant a la piiaterie. Canut, l'ayant appris, mais elles furent def rites p rce que sa cause
lui envoya l'ordre de supfiriiiier uni> p.irtie ne trouva poini.de partis, ins jiarmi les An-
de son train et de diminuer ses dépenses, glais. En 1085, des Anglais, réfugiés à sa
espérant remédier au mal en détruis ml la cour, le sollicitèrent d'envoyer une seconde
cause qui le produisait. Eigill promit d'obéir, expédition; il leva donc un*; puissante ar-
niais il n'en fil rien, et s( mil bientôt en mer mée et é luipa une Hotte c msidérable, desti-
aveedix-huil vaisseaux pour aller piller les née à faire une descene eu Angleterre ,

Vandales. Après celte criminelle expediiion pour en chasser les N o-mands. .M.iis ces
un vaisseau noiwégien, charge de marchan- grands préparatii's échouèrent parla trahi-
dises précieuses, ayant passé le délio.l du son de son Irère Olas, duc d.' SIee-w g, dont
Siind, vi.l échouer sur la côte de l'île de les d dais et les lenteurs affectes lireiil p r-
IJornholm. Eigill , à la lête d'une lioiipe dre un temps précii'ux. et retardèrent telle-
d'hommes armés, fond sur l'équipage, le ment le départ de la fiolte, que lorst)u'ello
fait prisonnier, enlève les m irchaiidises et voulut sortir de Lymfiord, les t. oiipes avaient
biûle le vaisseau avec les matelots qui y presque toutes déserté. Le saint roi qui
,

étaient enchaînés, afin de ne laisser aucune tenait beaucoup à l'établissement des dîmes
trace de son crime. Le roi Canut en eut ce- destinées à fournir à la subsistance de ceux
pendant quelijues soupçons : il chargea son <iui s'élaicnl dévoués au service des autels,
Irère Benoît d'aller sur les lieux et de se sai- crut la circonstance favorable pour les éta-
sir de la personne du gouverneur. Eigill se blir dans ses Etals. Il ordonna donc qu'en
laissa conduire devant le roi, sans faire la [lunition de celle désertion, on payerait ou
517 CAN CAN 519

les dîmes ou nne taxe considérable. Les Da- sauver par la fenêtre ; déjà il était sorti à
nois, qui avaient une aversion prononcée moitié mais Palmar, un des officiers du roi,
;

contre les dîmes, préférèrent la taxe, quelque le coupa en deux d'un coup de sabre, et une

grao'le qu'elle lût. Le prince, morlKie de ce pi nie de son corps retomba dans l'église et
choix voulut qu'on levât cet impôt avec
,
l'autre en dehors. Ce spectacle ranime la fu-
une certaine rigueur afin de décider ses su- reur des scélérats ; ils jettent par les fenê-
jets à prélérer les dîmes comme moins oné- tres des briques et des pierres qui renversent
reuses. Les coliecleurs de la taxe comimn- les ciiàsses qui renfermaient les reliques de
rèrenl leur opération par la Fionie et la Ju- saint Alban et de saint Oswald, que Canut
lie ; étant arrivés dans la pelite province de avait rapportées d'Angleterre. Le saint,
Wensy isel, qui était la plus pauvre du Da- les bras étendus en croix devant l'autel, at-
nemark, elle se révolta à l'insligiilion des tendait la nmrt avec résignation, lorsqu'un
u'ouverneurs, qui se mirent à la létc des ré- javelot lancé par une fenêtre acheva sou sa-
voltés, marchèrent contre les tioupes du
et crifice. Son frère Benoît périt aussi avec dix-
gouvernement. Saint G.inul, instruit di: l<'ur sept personnes. Ce massacre arriva le 10
approche, passa à Sleeswig et delà en Fio- juillet 1086. Le ciel attesta la sainteté de
nie avec une armée, et manda à la reine de Canut par plusieurs guérisons miraculeuses
se reiirer en Flandre avec ses enfanis. Arri- qui s'opérèrent à son tombeau ce qui fit ;

vé à Odensée, il résolut d'aller livrer bataille qu'on leva de terre son corps pour le placer
aux insurgés mais ceux-ci, quoique supé-
;
dans un lieu plus honorable sur la fin du rè-
rieurs en nombre, n'osèrent en venir aux gne d'Olas IV, son successeur. Eric lU, aussi
mains avec des troupes bien disciplinées et son frère et successeur d'Olas, envoya des
commandées par un chef plein de liravoure ambassadeurs à Home avec les preuves des
et d'habileté. Ils eurent donc recours à la miracles opérés par le bienheureux Canut,
perfidie et envo, èrenl au mi un d'entre eux et le pape Grégoire V, après avoir examiné
nommé Asbiorii, pour lui diie que son peu- les pièces, autorisa son et permit do
culte
ple était rentré dans le devoir, ce qu'il alfir- l'honorer comme premier ou principal mar-
ma par plusieurs serments. Le roi ci ut le tyr du Danemark. On fil, à cette occasion,
fourbe, malgré lout ce que put lui dire son une translation solennelle de ses reliques,
frère Benoît , pour l'empêcher de touher qui furent mises dans une très-belle châsse,
dans le piège mais il fut bientôt détrompé,
; la(|uelle fut retromée à OJensée en 1582,
à la vue des rebelles qui niarchiiient sur lorsqu'on réparait le chœur de l'église de
Odensée pour le surprendre. Loin de se Sainl-Alban. Elle était de cuivre doré, enri-
troubler, il se rendit à l'église de Saint-Al- chie (le pierres précieuses ainsi que d'au-
ban pour y entendre la messe elle él;iit à ; tres ornements d'un très-beau travail, avec
peine finie, qu'on lui annonça que les rebel- l'inscription suivante L'an de Jesus-Christ
:

les avançaient à grands pas. Gomme le 1086, dans la ville d'Odensée, le glorieux roi
comte Eric lui conseillait de prendre la Canut, trahi comme Jésus-Glirist à cause de
fuite, « Non, je ne fuirai pas, répondit-il: son zèle pour la religion et de son amour
j'aime mieux tomber entre les mains de mes pour la justice, par Blancon, l'un de ceux
ennemis que d'abandonner ceux qui me qui mangeaient à sa table, après s'être con-
sont ;itlachés ; d'ailleurs on n'en veut fessé et avoir parti<ipé au sacrilice du corps
qu'à ma vie. » Le saint roi, ne penï<ant plus de Noiri -Seigneur, eut le côté percé et tomba
qu'à se préparer à la mon, alla se pio.sler- coude terre devant l'autel, les bras étendus
ner devant l'autel, où, après s'éli e conlesdé et en croix. Il mourut pour la glore de Jcsus-
avoir dèclaié qu'il pardonnait à ses enne- Cbrist, et reposa en lui le vendredi 7 juin,
mis, il cou)muni[i aver la plus grande Irau- dans la basilique de saint Alban, martyr,
quillilé et se n)il à réciler des psaumes. Les dont quelque leni|)S anpar.ivinl il avait ap-
rebelles investissent l'église dont les pnrles porlii' des relique^ d'AngletiTie en Dane-
étaient défendues par le prince Hennît qui iit mark. — 19 janvier.
des prodiges de valeur avec le peu de moutle CANUT (.aint), roi des Slaves, second fils
qu'il avait sous ses ordres, l'end ml ce cun- d'Eric :e Bon, roi de Danemark et neveu de
bal, C-iiiut fut atteint à la té e d'niie pierre saint Caïuii IV, l'ut fait duc deSleeswig, lors-
lancée du dehors par une fenêtre de l'église, queNuolas, son Irèreaîné, monta sur le trône,
et sans interrompre sa prière il se contenta en i 10.3. 11 s'appliqua à faire cegner la p.iix
de p irter la main a son front piiur arrêter et la justice dans son duché et à réprimer
le sang (|ui coulait en abonda. ice. Les rece- le brigandage auquel les seigneurs de ce
lés ne pouv ni fnreer les pixtes eurent en- temps !>',. valent pas honte de se livrer. Ayant
core recours à la Irabison. Un de leurs un Jour condamné plusieurs brigands à être
chifs, nommé Kgwind Bifra ou itianeon, de- pendus, l'un d'eu-c s'éciia qu'il était du sang
manda à parler au
sous prétexte de lui
roi, royal et parent d- Canut lui-même. Le prince
porter des conditions de paix. Canut ordon- lui répondit qu'à cause d'une origine si il-
na de le laisser entrer, malgré les observa- lustre, il le distinguerait de ses compagnons
tions de Benoît qui soupçonnait encore quel- en le fiiisani au grand mât de son
peu (re
que perfidie. L'infâme Egwind s'élanl baissé vaisseau; ce qui lut exécute. Canut monta
prolondeinent devant le roi, comme pour le sur le trône des Slaves, après leUinction do
saluer, lira, en se relevant, un poignard de la famillede Henri, leur dernier roi, dont il
dessous son manteau elle lui plongea dans le était neveu. L'empereur Lolhaire 11, à la
le
seiH.; il monta ensuite sur l'autel pour se pour duquel il avait passé une partie de s^
619 CAP CAR t>20

jetinosse, le combla il'honneurs, le couronna de Lerm cl Sainl-Caprais du Temple. — 20


liii-rnciuc roi des Ohoiritos ou Slaves orci- octobre.
iloiilaux et rc(;ul de lui le scrmenl el i'hoin- CAI'RAIS ( saint ), solitaire et abbé, né
niage accouluniés. Le iiouvoau roi se fil ché- vers le milieu du iv' siècle, sortait d'une fa-

rir de ses sujets par sa valeur, sa sagesse el mille distingué '. Il éluilia d.ins sa ji'unes«e
sa boulé. Mais il fut biLUlôt ravi à li'ur l'éloquence cl la |il)ilosoj)bie mais, dégoûté
;

ninour, ayant clé assassiné, lu 7 janvier 1130, du momie, il distribua aux pauvres ce qu'il
par les Danois que la jalousie avait armés possédait el se retira dans la solitude.
contre lui. Il laissa un llls qui niunla sur le L'éclal de sa sainlcié lui attira des disciples,
tiône de Danemark eu 1158 sous le nom de dont les plus célèbres lurent sainl Honorât
Waldemar surnommé le Grand et sous le ,
el sainl Venance, deu\ jeunes seigneurs,
réj;ne duquel saint Canul fui canonisé en dunl la famille élail originaire de Uunie et
1130 parle pape Innocent 11. G el 7 jan- — qui venaient le consulter, sur le dessein
vier. qu'ils avaient formé de se donner entière-
CAPILÉE (saint), Capileus, martyr à An- ment à Dieu. Caprais, après les avoir in-
liochc, souilrit avec saint Phébus et plu- slruiis dans les voies intérieures pendant
,

sieurs autres. —
15 février. quelque temps, ({uitta sa retraite pour les
CAPirOl.lN (saini), Capitolinus, martyr accompagner dans divers jièlerinages en
avec saint Quintil , cvéque, est honoré chez pays étr.in^ers. Ils se trouvaient à Modon
les Grecs le 8 mars. dans la Grèce, lorsque Dieu appela à lui
CAPITOLINE (sainte), Capitolina, martyre sainl Venance sur la lin du iv siècle. Celle
eu Cappadoce avec sainte Érilhoïde, sa ser- circonstance détermina Caprais el Honorât
vante, Sdulïrit l'an 303, pendant la persécu- à repasser la mer. A leur retour dans les
tion de Dioclélicn. —
Tl octobre. Gaules, Léonce, évéquc de Fréjus, leur
CAPITON (saint), Tripi^o, martyr chez les donna le cunseil de s'établir dans l'ile de
Gi'i'cs, est honoré le 12 août. Lérins alors inhabitée. Ils y fondèrent le
,

CAPITON (saint), martyr en Orient, souf- célèbre monastère de ce nom, el Honorai en


frit avec sainl Menée. —
2i juillet. fut le premier abbé. Ayant été nommé en-
suite à l'évêché d'Arles, il laissa à Lérins
CAPITON (sainl), martyr dans
évoque el
sainl Caprais, ([ui y mourut r.iii WO, un au
au-
Cliersonèse, souffrit avec plusieurs
la
tres s.iints évcques au commencement du iv°
après saint Honorât. —
1" janvier.
siècle. — 4 mars.
CARADliU (sainl), CurarfoCK.f, ermite, né
dans le x\' siècle, d'une lamille illustre du
CAPITON (sainl), martyr à Talgue en Es- comté de Brecknock, dans le pays de Galles,
pagne, souffrit avec saint Lélius el un autre. reçut une éducation qui repomiail à sa nais-
— 27 juin. sance cl oblint une place à la cour de Kées
CAPITON (sainl), évéquc et confesseur en ou Hésus , prince des Gallois méridionaux,
Orient, est honoré chez les Grecs le 22 dé- qui l'honora de sa conGance; mais ayant eu
cembre. le malheur de déplaire à ce prince pour un
CAPKAIS (sainl), Caprasius, martyr à sujet assez léger, celte disgrâce lui fil com-
Agen, se relira sur une montagne près de prendre combien peu on doit compter sur la
cette ville, lorsque la persécution de l)ioclé- laveur des grands de la terre. Il résolut donc
lien sévissait dans loule sa force, el pour de s'attacher au roi du ciel, dont les pro-
s'y soustraire il se cacha dans une caverne. messes sont infaillibles et les récompenses
Regardant un jour, du haut de la montagne, éternelles. Il s'engagea, par vœu, à vivre
ce qui se passait dans la ville, il fut lémuiit dans une continence perpétuelle el embrassa
des tortures qu'on faisait subir à sainte Foi, l'elat religieux. S'élant ensuite retiré à Lan-
jeune vierge qui élail sa couipalriole. Frappé dall', l'evéque de celle ville lui conféra la
de sa constance au milieu des tourments, il tonsure cléricale, et Caradeu fut employé
se jeiie à genoux el demande à Dieu la grâce quelque temps au service de l'église de Saiiit-
de l'imilcr. « Seigneur dit-il, si
, vous fai- 'Théliau ; mais comme il voulait vivre en-
tes couler de l'eau de la pierre de ma lièremenl séparé du commerce des hommes,
caverne, ce sera une preuve que ma prière il se bâtit, dans un lieu solitaire, une petite
est exaucée. » Le miracle se fil cl l'eau coula cellule où il passa plusieurs années. Il y
eu abondance. Caprais, animé par ce pro- avait, près de ià, une église abandonnée qui
dige, va trouver Dacien, gouverneur <le la avait été dédiée à saint Kincii, et où il allait
['rovince Taragonnaisc. qui se trouvait alors faire sa prière. Sa re|iuiation de sainteté s'é-
a Agen, et déclare qu'il est chrétien. Il est taiit répandue dans le pays, l'arc hevcque de
aussitôt saisi, chargé de chaînes et livré Ménévie, ou de Saint-David , le ht venir et
aux plus cruels supplices ; mais rien ne l'ordonna prêtre. Sainl Caradeu passa en-
pouvant vaincre sa résolution, il eut la télé suite, avec quelques disciples, dans l'ile
tranchée. La nuit suivaule les chrétiens en- d'Ary [)our y vacjuer uniquement à la con-
levèrent son corps et l'enterrèrent honora- templation des choses célestes. Il fui pris p^ir
blement. Au commencement du siècle, v des pirates norwégiens qui l'emmenèrent,
Uulride, évéquc d'Agen, lit transporter ses lui el ses compagnons ; mais le lendemain
reliques dans sa ville épiscopale cl les plaça ces barbares, frappés de la crainte des juge-
dans une église à laquelle on donna son ments de Dieu, les déposèrent sur le rivage
nom. 11 y a dans le diocèse d'Agen deux pa- sans leur avoir fail aucun mal. Caradeu se
roisses qui portent son nom, Sainl-Caprais relira , par l'ordre de l'archevêque deMeaé>
— .

m CAR CAR Ê22


pée, dans monastère de Sainl-Hismaël,
le Laures en Palestine, florissait sur la fin du
vulgairement appelé Ysam, dans le pays de iv sii'dcetil est honoré chez les Grecs lé 28
Koss. Henri 1" roi d'Angleterre
, ayant , septembre.
chassé de cette contrée les anciens Bretons CAR.MÉRY (saint), Calminius, duc d'Aqui-
qui Ihabilaienl, il y mit de nouveaux habi- taine, fonda l'abbaye de Mozac en Auvergne
lanls dont le saint et ses comp.isinons eurent et celle de Moneslier-Sainl-Chal're en Vélay.
beaucoup à souffrir, surtout de lîicliar d Tan- Il mourut dans le vr siècle et son corps fut
kard, le plus puissant d'entre eux. Celui-ci inhumé à Mozac, à côté de celui de saint
étant tombé dangereusement malade, il eut Austremoine. —
19 août.
recours à saint Caradeu, qui le guérit par CAR.MONDIQUE (sainte), Cannondica, re-
ses prières, rendant ainsi le bien pour le cluse eu Egypte, est honorée chez les Grecs
mal. Tankard, touché de ce miracle, proté- le 10 septembre.
gea toujours depuis le monastère et lui fit CARNÉ (saint), Carnetus est honoré
,

ressentir les effets de sa libéralité. Saint Ca- comme martyr à Dinan en Bretagne, le 15
radeu mourul le 13 avril 1124- et fut enterré, novembre.
avec honneur, dans l'église de Saint-David, CARPE (saint), Carpus, disciple de saint
et il s'opéra plusieurs miracles à sou tom- Paul, habitait Troade lorsque l'Apôtre vint
,

beau, i'iusieurs années après sa mort, dans cette ville, et c'est chez lui qu'il laissa
sou corps ayant élé trouvé sans aucune ses effets et ses livres, qu'il charge Timo-
marque de corruption, on eu fit la trans- thée de lui apporter en venant le rejoindre.
lation avec beaucoup de solennité. 13 — Les Grecs pensent que saint Carpe devinl
avril. évêque de Bérée. —
13 octobre.
CARALAMPE Caralampus, martyr
(saint), CARPE (saint), originaire de Pergime,
à Aniioche de Pisidie, souffrit avec saint Por- était évêque de Thyalirc dans l'/Vsie Mi-
phyre ei quatre autres, dont trois femmes. neure, lorsqu'il fut arrêté durant la persé-
— 10 février. cution de Dèce, par ordre de Valère, gouver-
CARALA.MPODE (saint), Caralampus po- ,
neur de la province. Celui-ci, après lui avoir
di», martyr à Nicomédie avec sainte Chris- fait subir trois interrogatoires, endurer plu-
tine et plusieurs autres, fut brûlé pour la foi sieurs tourments et l'avoir retenu en prison à
de Jésus-Christ au commencement du iv Thyatire et à Sardes, le fit conduire à Per-
siècle. —
30 mars. ganie, patrie du saint, nù il se rendait lui-
CAUALlPPli (saint), Caralippus, martyr même. Arrivé dans cette ville, il le fit battre
avec saint Aphrodise et deux autres, souQ'rit avec des baguettes hérissées de piquants,
à Tarse, l'an 30i, pendant la persécution de brûler les côtes avec des torches, et mettre
Diocletien. —
28 avril. du sel dans ses plaies, afin de les rendre plus
CARÊME (suinte), Carissima, vierge du douloureuses. Quelques jours après, on le
diocèse d'AIby , florissait dans le \i' siècle. coucha sur des pointes lie fer on lui déchira
— 7 septembre.
;

de nouveau les côtés et on le condamna en-


CARENEC (saint), Carentocus, abbé à Ker- fin à expirer dans les flammes, l'an 231. —
naclc en Irlande, florissait dans le vi° siècle. 13 avril.
— 16 mai. CARPON Carponius, martyr à Gé-
(saint),
I

CARIESSE (sainte), Chariessa, martyre à sarée en Palestine, était frère de sainte For-
Corinlhe.dansle m'' siècle, fut noyée dans la tunate, de saint Evariste et de saint Pris-
mer avec saint Gallisle et plusieurs autres. cien il
; fut décapité avec eux, l'an 303,
16 avril. pendant la persécution de Diocletien. 14 —
octobre.
CARINE (sainte), martyre à Ancyre en CARPOPHORE (saint), Carpoplionts, mar-
Galatic, souffrit en 362, sous l'empereur Ju- tyr à Capouc avec saint lluf, souffrit pendant
lien I Apostat. —7 novembre. la persécution de Dioclélien et Maximien.—
CARION (saint), anachorète en Orient, est 27 août.
honoré chez les Grecs le 24. novembre. CARPOPHORE (saint), soldat et martyr à
CARISE (saint), Cliaiisius, martyr à Co- Côme en Lombardie, servait dans l'armée de
riiilhe avec saint Calliste et d'autres, fut jeté Maximieu, lorsque ce prince exigea de ses
dans la mer, vers le milieu du iii° siècle. — troupes qu'elles sacrifiassent aux dieux;
16 avril. c'est ce qui délermina Carpophore à quitter
le service avec saint Fidèle et un autre
,

CARISE (sainte), Çarisia, martyre à Rome, pour se réfugier a Côme. Le prince envoya
souffrit avec saint Léon et plusieurs autres. à leur poursuitedes soldats qui se saisirent
— 1" mars. d'eux et les conduisirent au magistrat. Ils
CARITE (sainte), Charis, martyre qui eut furent condamnés à mort et décapités l'an
les pieds coupés pour avoir confessé Jésus- 304. Le corps de saint Carpoihorc se gar-
Christ, est honorée chez les Grecs le 28 jan- dait à Arone et il fut transfeié à Milan avec
vier. celui de saint Fidèle l'an 1576. Celle cérémo-

CARITON
nie lut faite par saint Charles BorromcL'. —
(saint), Caritonius , martyr à 7 août.
Nicomédie, souffril durant la persécution de
CARPOPHORE (saint), médecin arabe e«
Dioclélien, l'an 303, et lut jelédans une four-
martyr à Aquilce, est honoré le 20 août.
naise ardente. —
3 septembre.
CAlîPOPHUKE (sauil,', martyr, était Irèrn
CARITON (saint;, célèbre insliluleur de de saint Sévère, de saint Sevérien cl de sain
BlGTiONN. BâSIOGH^PHIQUE. 1, 17
523 CAR CAS SS4

VictoriDS, dits les quatre Conronnés. Il oc- fut envoyé dans les mines de Phcnne avec
cupait, à Home, une ptacc distinguée lors- saint Eupsyque, après qu'on les eut fait eu-
qu'il tut airêtc pendiinl la pt-rséculion de nuques par ordre de l'empereur Maxiinin
Dioclélien,' pour s'tître déclaré contre le Daza, parce qu'ils avaient refusé de sacrifier
culte des idoles. Il fut frappé avec des laniè- rtux dieux. On ignore ce qu'ils devinrent
res plombées jusqu'à ce qu'il eût cessé de vi- dans mais ils sont nommés dans les
la suite :

vre. On l'enterra avec ses frères, sur la voie menée» des Grecs le 5 novembre.
Lavicane, et l'on bâtit, en leur honneur, une GARTÈKE (saint), martyr à Sébastc avec
église dont saint Grégoire le Grand fait men- plusieurs autres, souffrit sous l'empereur
tion. Léon IV la fit réparer en S'i^l et on y Licinius, vers l'an 319. —
2 novembre.
transféra leurs reliques. Celte église, qui est CASaIl (saint), Cusalms, abbé de Saint-
lin ancien titre de cardinal ayant été dé-
,
Philippo à Argyron en Sicile mourut vers,

truite par un incendie, Pascal H la fit rebâ- l'an 800. —


2 mars.
tir, et Ion découvrit les reliques des quatre CAS.\RIE (sainte), Casaria, vierge, floris-
frères qui étaient renfermées dans deux nr- sait dans le vi* siècle et mourut en .'386. Elle
jies, l'une de porphyre et l'autre de marbre est honorée à Saint-André prèsde Villeneuvc-
serpentin, enfoufcs dans une voûte sous d'Avignon 8 iécetnbre.
le
l'auiel. iilles lurent retrouvées dans la môme CASDOÉ martyre, était épouse de
(sainte),
situation sous te pontificat de Paul V. 8 — saint Dadas, parent de Sapor 1", roi de
novembre. Perse, et mère de saint Gabdélas. Après avoir
CARPOPHORE (saFnt), prêtre ct^ martyr, été dépouillés de leurs biens et de leurs di-
qui ay.int été déchiréde coups de bâton dans gnités ils furent livrés à diverses sortes de
,

la persécution de Dioclélien, fut jeté dans une tortures et subirent une longue détention.
prison où on lui lit souffrir la faim et la soif. Ils furent enfin condamnés à mort par ordre
On le tourmenta ensuite sur le ciievalet du prince, leur parent, qui leur fit trancher
on lui arracha les ongles, on lui appliqua
,

la tête vers le milieu du lu^ siècle. —


29 sep-
des torches ardentes snrles côtés, et il cxfiira tembre.
dans ce dernier supplice, l'an 3t)3. —
10 dé- GASIE (sainte), CaHn, martyre à Thossa-
cembre. lonique, fut arrêtée avec sainte Agape et
I
CARTHAG LE JEUNE (saint), Carthacua, cinq autres saintes femmes, pour avoir re-
surnommé Mochuda éveqne en Irlande,
,
fusé de manger des viandes ofl'ertes aux ido-
après avoir été disciple de Carthag lAncien les, et conduite devant Dnlcétius gouver-,

et de Paint Comgall, prêcha l'Evangile dans neur de la province, qui lui demanda pour-
le territoire de liiarraigh en Irlande, où il quoi elle ne voulait point toucher au vin et
reçut l'ordination épiscopale. J! fonda, dans aux viandes qu'on avait offertes aux dieux,
Je Wcsl-Méalh, le grand monastère de Ra- elle répondit : « C'est parce que je veux sau-
Ihenin ou Railhin, qui devint la plus nom- verraon âme.» Le gouverneur, lui ayant pro-
breuse; cl la plus célèbre école de piété et de posé de participer aux sacrifices, n'en obtint
Éciencn qu'il y eût alors dans toule l'Iîu- qu'un refus positif. Elle fut condamnée à
rope. 11 le gouverna pendant plus de qua- rester en prison jusqu'à nouvel ordre, et
rante ans, et composa pour ses religieux, l'on ignore si elle y mourut ou si elle subit
en ancienne langue irlandaise, une règle qui une nouvelle condamnation. Ce fut pendaul
est parvenue jusqu'à nous. Les moines de la persécution de Dioclélien, l'an 31)4, qu'elle
Railhin menaient une vie fort austère, ne se confessa Jésus-Christ. —
3 mars.
nourrissant ([ue d'herbes et de racines et CASILDE (sainte), Casilda, vierge, est ho-
travaillant des mains, tous les jours, tant norée au lieu dit le Lac- Saint-Vincent, près
pour avoir de quoi subsister que pour sou- de Rnrgos, où il y a une église de son nom.
lager la misère des pauvres. Les persécu- —9 avril.
tions d'un roi du voisinage ayant obligé saiul CASI.MIR (saint \ Casimints, fils de Casi-
Carthag à prendre la fuiie, il se retira, avec mir IV, roi de Pologne, el d'Elisabeth d'Au-
Bes disciples, dans la province de Lcinster, triche, né le 5 octobre 1 V58, montra, dès son
et fonda un monaslèrc à Lismore.dont il est enfance, les plus heureuses dispositions
regardé comme le premier évoque il
y : pour la vertu. H fut ele.vc, ainsi que les
mourut le IV mai 6 ;7. La grande église de princes ses frères, par Jean Dlugloss, cha-
celte ville était dédiée sous son invocation et noine de Cracovie homme d'une grande
,

la ville elle-même fui appelée de son nom vertu et d'un mérite peu commun, qui re-
Lismorc-Mochuda. — !'•• mai. fusa plusieurs fois l'épiscopat. Le jeune Ca-
CAHTAUD ou Catas (saint), Calaldus, simir lit, sous un aussi habile maître, de
évoque de Tarcnte dans le royaume du Na- grands progrès, tant dans les sciences ijuo
plcs, était, à ce que l'on croit, originaire d'Ir- dans la piété. Placé sur les marches du trône,
lande el se rendit célèbre par ses miracles. il n'éprouvait que du dégoût pour le luxe et

Jlest honoré à Sens, où il y avait une église les grandeurs de la cour; il portait un cilice
de son nom, el à Bonncville. —8
mars el 10 sous ses habits, qui élaient toujours fort sini
mai. pies, couchail ordinairemenl sur la terre uuo
CARTÈRE (saint), Cartcrius ,
prêtre et el passait une grande p.irlie de la nuil à
martyr à Césarée en Cappadocc, soulTril l'an prier ou à méditer principalemcut sur la
30ii, sous le règne de Dioclélien. 8 jan- — passion de Jésns-Chrisl, car il avait unu dé-
vier. votion toute particulière pour Jésus souf-
CARTERE (saint), confesseur en Palestine, frant, cl il ne pouvait penser au nivslèrc du
r!55 CAS CAR 526
notre rédemption, sans verser des larmes. de la chasteté, qu'il avait promise à Dieu,
La visite des éç^lises, l'assistance aux offices (iue de vivre infidèle à sa promesse ; aussi a-t-
livins et surtout au saint sacriGce, faisaient ilmérité, par son admirable conduite, d'être
son bonheur. Pénétré d'une confiance toute proposé aux jeunes gens comme un parlait
filiale envers Marie, il composa, en son hon- modèle de pureté. Il mourut de phthisie à
neur, l'hymne qui porte son nom, et qui Wilna, capitale de la Liihuanie, le 4 mars
commence par ces mots Omni
: die, die Mariœ, 1V83, n'étant pas encore âgé de vingt-cinq
etc., et à samort il voulut qu'on en mît une ans. Il avait prédit le jour de sa mort, et s'j
copie dans .«on tombeau. Sa tendre charité était préparé [i.ir un re<lonblement de lor-
pour les pauvres le faisait vivement compa- veur et par la réception des derniers sacre-
tir à leurs misères, et, non content de leur menis. On l'enterra dans l'église de Saint-
distribuer tout ce dont il pouvait disposer Stanislas, et il s'opéra bientôt à son tombeau
en leur faveur, il plaidait leur cause avec un grand nombre de miracles. Son corps fut
chaleur près du roi son père et de son frère trouvé sans aucune marque de corruption,
Wladislas, roi de Rolième. En 1471, les Hon- 120 ans après sa mort, et malgré l'humidité
grois ,mécontents de Malhias, voulurent du caveau, les riches étoffes dont on l'avait
élire saint Casimir à sa place, et envoyèrent, enveloppé étaient parfaite nent conservées.
à cet effet, une députation au roi son père. Ses reliques furent alors déposées dans une
Le jeune prince, qui n'avait pas encore ^iiajnifiqne chapelle de marbre construite en
treize ans, eût bien voulu refnsor la cou- çon honneur. Saint Casimir, qui est le pa-
ronne qu'on lui offrait mais son père ac-
; tron delà Pologne, fut canonisé en 1522 par
cepta en son nom, et l'envoya en Hongrie le pape Léon X. — 4 mars.
avec une armée pour soulenii- son élcctTon. C.\SSIEN { saint ), Co.«(anMs, martyr à
Arrivé sur les frontières de ce royaume, le Imola dans ïa Romagne, exerçait, dans cette
saint apprit que Malhias avait regagné le ville, les fonctions d'instituteur, et ensei-
cœur de ses sujets et qu'il avait une armée gn;iit à lire et à écrire aux enfants, lorsqu'il
de 16,000 hommes à lui opposer. II fut in- tut arrêté comme chrétien, pendant la per-
formé aussi que le pape Sixte IV s'était pro- sécution de Dèce ou celle de Valérien. in-
noncé en faveur de Mathias, et qu'il avait terrogé par le gouverneur de la province,
envoyé une ambassade au roi de Pologne il confessa Jésus-Christ avec courage, et re-

pour le faire renoncer à son projet sur la fusa de sacrifier. Alors ce juge ordonna que
Hongrie. Ces nouvelles lui causèrent une ses élèves le piquassent avec leurs stylets
joie secrète, car il ne s'était prêté à cette en- jusqu'à ce qu'il fût mort, et son supplice
treprise qu'avec beaucoup de répugnance. fut d'autant plus loni; et plus douloureux
Il demanda donc à son père la permission que ceux qu'on lui donnait pour bourreaux
de ne pas aller plus loin, et de revenir en lui portaient des coups plus faibles. Exposé
Pologne; ce qu'il n'obtint qu'avec beaucoup nu au milieu d'une troupe de deux cents
de difficulté. Ne voulant pas, par sa pré- enfants qui le perçaient avec leurs stylcls à
sence, augmenter le chagrin que Casimir IV écrire, déchiraient ses chairs par lambeaux
avait de voir son entreprise avortée, il s'abs- et se faisaient un jeu barbare d'écrire sur sa
tint de reparaître aussitôt à la cour, et, au peau, il les encourageait avec un calme et
lieu de se rendre à Cracovie, il se retira au une patience admirables, leur disant de ne
château de Dobzki, qui en est à une liene, et rien craindre et de ne pas l'épargner. Ce n'est
y passa trois mois dans les exercices de la pas qu'il eût l'intention d'applaudir à leur
piété et dans les pratiques de la pénitence. crime qu'il détestait, mais il voulait montrer
Quelques années après, les Hongrois lui par là le désir ardent qu'il avait de mourir
ayant offert une seconde fois la cuuronne de pour la foi et la joie qu'il éprouvait de souf-
Hongrie, il refusa net, malgré les sollicita- frir pour une si belle cause. Après sa mort,
lions ordres réitérés de son père, p.ar-
et les les chrétiens d'imola l'enterrèrent, et ses re-
ce qu'il comprenait alors l'injustice de l'expé- liques furent, depuis, renfermées dans uu
dition qu'on lui avait fait entr(!prendre con- mausolée. Saint Prudence, ayant fait le
tre le roi Mathias. Il exhortait souvent son voyage de Rome, visita le tombeau de saint
père à gouverner ses sujets selon les règles Cassicn devant lequel il pria avec be.iuroup
de la justice, et comme il s'y prenait avec de larmes, comme il le rapporte lui-même,
beaucoup de respect, le roi écoutait volon- et exhorte les fidèles à l'invoquer, il parle
tiers ses observations et suivait la plupart de aussi d'un tableau placé au-dessus de l'au-
ses conseils. Saint Casimir était plein de tel, (]ui représentait le martyr du saint tel
modestie, d'affabilité, d'un accès facile en- que nous l'avons décrit. —
13 août.
vers tout le monde et surtout envers les fai- CASSIEN ( saint ), martyr à iiome, avec
bles et les petits, qui trouvaient toujours en saint Lucius et deux autres, est honoré le 1 '
lui un prolecteur et un ami. Il avait fait décembre.
vœu de continence, dans un âge encore ten- CASSIEN (saint), martyr à Rome, souffrit
dre, et rien ne put lui faire enfreindre cet en- avec plusieurs autres. —
21 mars.
gagement sacré, ni les sollicitations de sa fa- CASSIEN (sainlj, greffier criminel et mar-
mille, qui voulait l'établir d'une manière di- tyr à Tanger, en Afrique, ayant refusé d'é-
gne de sa naissance, ni les avis dos médecins crire la sentence portée contre saint .Alarcel,
qui croyaient l'accomplissement de ce vœu le centurion, et ayant même jeté à terre ses
funeste à sa santé, qui allait toujours en dé- tablettes, Agricolaus, vicaire du pi-éfel du
périssant. Le saint préféra, mourir martyr prétoire, se levant de son siège, lui !(
K27 CAS CAS 628

manda avec colère pourquoi il en agissait duché de Spolette, sur le siège épis-
fut élevé

do la sorle. « C'est, réponilil Cassien, que la copal de celte ville en o37. Saint Grégoire le
senlence que vous avez diclée csl iiijusli-. » Grand rapporte qu'il ne passait presqu'aucun
On le mil en prison où il passa un mois en- ; jour de sa vie sans olfrir au Dieu tout puis-
huilc on lui fit subir un iulerroguloiro pen- sant l'hostie d'expiation. Sa eonduiie répon-
dant lequel il montra une fermeté à toute dait à celle sainte pratique il fondait en lar-
:

épreuve. Il fut condamné à la décapilalion mes toutleletnps du sacrifice et il donnait aux


sous les empereurs Dioclélien et Maximien- pauvres tout ce qu'il possédait. Enfin, un
Hereule, l'an 298, le 3 décembre. —3 dé- jour de la fête des apôtres, jour où il avait
cembre. coutume de se rendre à Rome chaque an- ,

CASSIEN (saint), l'un des quarante-neuf née, ayant célébré la messe el donné aux assi-
martyrs d'Abiiine en Afrique, qui, après stants le ccrps du Seigneur, il rendit son
avoir été arrêtés dans celte ville , un jour de âme à Dieu l'an .ï58. Son corps fut repor-
dimanche, pendant qu'ils assistaient à la té à Narni et ses reliques se gardent dans la
célébration des saints mystère-, furent char- calhédrale de celle ville. 2!ijuiu. —
gés de fers et conduits à t'.arlhage. Le pro- CASTE (saint), distus, martyr en Afrique
consul Anulin les interroge;!, en commen- avec saint Emile, fut arrêté pour la foi et cé-
tant par Saturnin et Uaiif, les plus consi- da d'abord à la violence des lourments ;

déiés d'entre eux, dont l'un était prêtre et mais, dans un second combat, il triompha du
l'autre sénateur. Us furent induite envoyés supplice du feu aui|uel il avait éle condamné,
un prison, où Cassien mourut par suite des et niérita ainsi la couronne pendant la per-
tourments qu'on lui avait fait subir, l'an sécution de Dèce, vers l'an 2,ï0. S,iinl Cyprien
.30», pendant la persécution de Dioclélien. et salut Augustin, qui parlent de sa chute,
— 11 février. fo[it un grand éloge du courage avec lequel

CASSIEN (saint), évéque d'Âutiin était il la répara. —


22 mai.
Egyptien de naissance, et reçut, à ce que l'on CASTE (saint), martyr, souffrit avec saint
croit, la consécration épiscopale en Orient. Maing el un autre. —
i septembre.
Une vision détermina à passer en Europe,
le C.\STE (saint), niarlyr à Sinuesse en Cam-
lorsque Constantin se fut déclaré en faveur panie, souffrit avec saint Sécoudin. 1" —
du christianisme. Etant venu dans les Gau- juillet.
les, saint Rhétice, évêque d'Aulun, se l'ad- CASTE (saint), martyr à Caponeavec saint
joignit dans le gouvernement de son église, iMarcei et quelques autres, souffrit au cum-
et après sa mort, arrivée quelque temps monceineot du iv" siècle. — (J octobre.
avant le i'' concile de Nicée, saint Cassien, CASTE (saini)honoré à .Milan dans
est
qui s'était fuil universellement respecter par l'église de Sainl-Ambroise le 9 mai.
SCS vertus, fut choisi pour son successeur. CASTOR (s, uni), martyr à Tarse en Cilicie,
On ignore la durée de son épiscopat ainsi souffrit avec saint Doroihée. 8 mars. —
que l'année de sa mort, qu'on place vers CASTOR (saint), aussi martyr à Tarse en
l'an 330. Il est nommé dans plusieurs mar- Cilicie, souliril avec saint Etienne. 27 avril. —
tyrologes le 5 août. C.\SroR (saml), martyr en Afrique avec
CASSIODOIΠCa>siodoius, martyr
(saint), saint Victor el uu autre, est honoré le 28 dé-
a Saini-.Vlarc en Calabrc, souffi il avec sainte cembre.
Dominnle, sa mère, et deux de ses frères. — CASTOR (saint), martyr àNicomédie, souf-
li septembre. frit avec saint Asclcpiodoie, el il est hono-
CASSIUS uu Càssi (saint), prêtre et martyr ré chez les Grecs le 16 mars.
en Auvergne, fut, à ce que l'on croit, élevé CASTOR (saint), prêtre el solitaire, né au
au sacerdoce par saint Auslremoine, apô- commencement du iv' siècle étudia les bel- ,

tre de l'Auvergne, et premier cvé(iue de les-let res à la célèbre école di; i'rèves, et
celle province. Ayant converti saint Viclo- s'appliqua plus encore à acquéiir la science
rin, il en fit le cumpagMou de ses travaux des saints que les sciences humaines.
ovangéliques el de son martyre, qui eut lieu Ayant éié élevé au sacerdoce par saint
vers l'an 'iCiB. Une église paroissiale de Cler- Maximin evê>iue de celle ville, le ilesir

,

tnontporie le nom de saiul Cassi. 13 mai. d'une plus grande perfection et la crainte
CASSIUS (saint), martyr a Damas en Sy- des dangers du muuJe Je porlèrenl à se
rie, sonffril avec saint S^bin et quatorze au- retirer dans une solitude appelée depuis
,

tr.'S. — '20 juillet. C irdon, sur les bords de la Mo-elle, où il


CASSIUS \sainl) martyr à Nicomédie avec mena la vie anachoréliqui-, se livrant à la
saiol Saturne el plusieurs autres, sc>uiïrit contemplation des vériiés éternelles, el ma-
l'an 203, sous l'empereur Dioclélien. 6 juin. — cérant sa chair par T s austérités de la péni-
CASSIUS (saini), soldat el martyr à Honn, tence. Ce genre de vie exliaordmaire, qu'il
en Allemagne, suulTiit avec saint Florent embrassa un des premiers en Occident, no
el quelques antres, l'an 3U3, el fut mis à murt resta pas longtemps caché aux habitants du
par ordre de l'empereur Maxiiiiien. 10 oc- — voisinage. Ayant été découvert, il lui vint
tobre. bientôt des disciples qui demandaient à vivre
CASSIUS (saint), martyr à Côuie, avec sous sa conduite, tlaslor aurait préféré n a-
ïaint Carpopbore et saint Fidèle, souffr.t l'an ^uir (jue Dieu pour lemoin de ses actions,
30i, soui l'empereur Maximien et jiarsou or- mail il conseniil toutefois à recevoir ceux
dre. - 7 août. qui se présentaient pour profiter de ses ins-
CASSIUS (saint), évêque do Narni dans le Ineijous cl vivre sous son obéissance. Il bà-
£30 CAS CAT 5S0

til, à côté de la demeure commune, une l'ébranler, il le fit Tibre. Le


jeter dans ie
église dans laquelle il fut enterré. Saint Cas- pape Léon IV fit placer ses reliques, vers le
tor, qu'on peut regarder con)me ayant donné, milieu du ix" siècle, dans l'église des Quatre-
le premier, l'exemple de la vie cénobilique Couronnés. —
7 juillet et 8 novembre.
en Occident, mourut vers l'an 389. J3 fé- — CASTRENSE (saint) , Cnstrensis, prêtre
vrier. d'Afrique et confesseur, souffrit d'abord plu-
CASTOR (saint), évoque d'Apt, était frère sieurs tourments pour la foi catholique par
de saint Léonce, évéque de Fréjus, et naquit ordre de Huneric, roi des Vandales; il fut en-
à Nimes, vers le niilirii du iv" siècle, d'une suite exilé par ce prince en 483, avec un
famille illustre, qui lui fil donner une cdu- grand nombre de prêtres el d'évêques; il
caliim soignée. Il montra, dès sa jeunesse, aborda eu Campanie el fut chargé du gou-
beaucoup de piélé cl une grande chariti' pour vernement de l'église de Capoue. On con-
les pauvres. Ayant épousé une personne serve son corps dans l'église cathédrale de
veiliieuse, fille luiiiue d'Orne riche veuve de Mont-Héal en Sicile, où il y a une église qui
Miirseilie, qui aspirait comme lui à la per- porte son nom. —
11 février et l" sep-
feclion, ils résolurent, d'un commun accord, tembre.
de vivre dans la continence, et bientôt après, CASTRILIEN (snini), Castrilianus, évéque
ils embrassèrent, l'un <t l'autre, l'ciat reli- de Milan, gouverna celle église dans des
gieux. Castor fonda le monastère de Manan- temps difficiles el brilla par ses verlus ainsi
cha, à deux lieues d'Apt en Provence, et il que par ses bonnes œuvres. On croit qu'il vi-
en fui k- premier ablié mais on le tira bien-
; vait dans le 11'' siècle. — 1" décembre.
tôt de sa reiraite pour le placer sur le siège CASTULE Ca'tiilus , martyr en
(saint)
épiscopal d'Apt, où l'appelaient les vœux du Afrique, souffril avec saint Zoiique et un
peuple el du clergé. En vain il voulut se ca- grand nombre d'aulres. 12 janvier. —
cher, à la nouvelle de son élection Dieu per- ; CASTULE (saint), martyr avec saint Sa-
mit qu'il fût découvert. \'oyanl donc qu'il ne turnin et deux autres, est honoré à Terni le
pouvait se soustraire au fardeau de l'èpisco- 15 février.
pal, il ne pensa plus qu'à en remplir digne- CASTULE (saint), martyr en Syrie, souf-
ment les fonctions. Plein de zèle pour le sa- fril avec saint Avent et huit autres. 15 —
lut des âmes, il se rappelait siuvenl ces pa- lévrier.
roles de saint Augustin « Attirez à Dieu
: CASTDLE (sainl), martyr à Rome, élail
tontes les âmes que vous pourrez. Criez à intendant des éluves du palais impérial.
tous Aimons Dieu de toutes nos forces ai-
: ; Ayant logé chez lui des chréliens, entra
nmns tous ensemble celui qui est tout aima- autres saiat Marc et sainl Marcellien, il fut,
ble, loul adorable. » Ses nouveaux devoirs pour ce fait, trois fois suspendu en l'air,
ne lui firent pas perdre de vue son monas- trois fois interrogé par le juge; el comme
tère il regardait au contraire ceux qui l'ha-
; il persévérait à confesser la foi de Jésus-
bitaient comme la portion la plus précieuse Chrisl, on le jeta dans une fosse, où, acca-
de son troupeau, et ce fut pour eux que le blé par une quantité de sable qu'on fil tom-
célèbre Cassien, abbé de Saint-Victor de ber sur lui, il fut enterré tout vivant, l'an
Marseille, son ami, composa, à la-prière de 286, sous Dioclélien. —26 mars.
saint Castor, ses Institutions monastiques, CASTULE (sainl), martyr à Rome avec
qu'il lui dédia, ainsi que ses Conlérences. Le sainl Euprépite , est honoré le 30 no-
saitil évéque d'Apt étant mort avant que ce vembre.
dernier ouvrage ne fiit terminé, Cassien le CASrULE (sainte), Castula, fiorissaildans
dédia à saint Léonce de Fréjus, son frère. le IV' siècle : elle est honorée à Capoue et
Saiirt Castor mourut le 2 septembre, vers son nom se lit dans le Martyrologe dil de
l'an 'i20. Il est patron de la cathédrale d'Apt ; saint Jérôme. —
25 janvier.
il Nîmes, une église paroissiale,
y a aussi, à CAT (sainl), Caïus. martyr en Afrique,
[ilacée sous son invocation il est honoré, : soullril avec saint Paul el plusieurs autres.
dans ces deux villes, le 21 septembre. — 19 janvier.
CASTOKF-CABRIKLLI (la bienheureuse), CATAISE (sainl), soldat et martyr à Salona
veuve, du tiers ordre de Saint-François, en Dalmalie, soulTrit avec saint Domnion,
mourut en 1391, et elle est honorée à Macé- évéque de celle ville. Il est un des huit sol-
rala dans la Marc lie d'Ancône le 15 juin. dais dont parle le Maris rologe romain sans
CASTOKIN (saint), évéque de Trois-ChA- les nommer. Leurs corps, ainsi que celui du
teaux, honoré le 2'i- décembre.
est sainl évéque, furent apportés, de la Dalmalie
CAS rOUlUS, ou Castoue (saint), sculpteur à Rome, sous le ponlilical de Jean IV, et ce
et martyr à Home, souffrit l'an 28l>, pendant pape les uiil dans l'oratoire deSainl-Venance
la première persécution de Dioclélien; il avait qu'il venait de faire bâtir. 11 avril. —
été converti par saint Sébastien et baptisé jiar CATEL (sainl), Calellits, évéque de Cas-
saint Polycarpe, prêtre de l'Iiglise romaine. tellaiiiareou Slabies, près de Naples, florit-
11fui arrêté pendant qu'il élaii occupé à re- sait au commencement du ix« siècle. C'est
cherelier les c<;rps des martyrs pour leur auprès de lui que se réfugia saint Antonin,
donner la sépullure, et comme il refusait de ablié de Sorrenio, lorsque les ravages de la
faire de> idoles, il fut livré aux plus cruelles guerre l'eurenlchassé de son monastère. —
tortures. Le juge Fabien essaya, pendant dix 10 janvier.
jours, de le gafzncr par des promesses ou de CAIERVAL (saiul), Catervaiis, était ho-
l'intimider par des menaces; mais ne pouvant noré autrefois à Reims le 10 novembre.
S51 CAT CAT 532

CATflERINE (sainte), Catharina, vierge se retirait souvent dans une petite solitude,
et martyre, qui, sous rcmpcreurDiociéticn et où elle retraçait de son mieux la vie des
le consulaire Domiiius, fui jetci! dans le fou Pères du désert, et rapportait dans le sein
et ensuite précipitée dans la nior, d'où étant de sa famille,le recueillement qu'elle y avait
sortie saine et sauve, elle eut les mains et puisé. La prière, les exercices de piété et la
ies pieds coupés, les dents arrachées, et mou- mortification laisaient ses plus chères déli-
rut en priant Dieu, l'an 303. —
5 octobre. ces. Elle fit vœu de virginité avant d'être
CATHERINE (sainte), vierge et martyre, sortie de l'enfance; mais sa résulution fut
que les Grecs nomment Mmtherine, était de mise à une rude épreuve. Elle avait à peine
race royale, selon ce qu'on lit dans le méno- douze ans que ses parents voulurent la ma-
loge de l'empereur Basile , et avait des con- rier, malgré toutes ses représentations. Ils
naissances rares dans une personne de son mirent tout en usage pour lui faire perdre le
sexe. On rapporte que l'empereur Maxi- goût de la solitude auquel ils attribuaient sa
min II l'ayant obligée de disputer avec des répugnance pour le mariage, dérangèrent
philosophes païens, non-seulement elle les ses pratiques de dévotion et lui ôtèrent la
réduisit au silence, mais elle les convertit petite chambre dans laquelle elle avait cou-
au chrislianismc et les associa à son mar- tume de se retirer seule, de temps en temps.
tyre. On lildansses actes quJelle fut attachée Outre ces précautions, ils la chargèrent du
à une machine composée de plusieurs roues soin de la maison, et exigèrent d'elle les
et garnie de pointes aiguës; mais que les services ordinairement réserves à une ser-
cordes qui devaient faire agir la machine vante. Ces tracasseries et ces fonctions hu-
s'étanl rompues, la sainte n'eut aucun mal, miliantes, qui l'exposaient au mépris et aux
et qu'elle lut condamnée à la décapitation, railleries de ses sœurs, furent pour Cathe-
vi-rs l'an 311. Eusèbe parle d'une vierge rine une source de mérites. Saisissant avec
d'Alcxauiirie, qu'il ne nomme pas, distinguée ardeur toutes les occasions de satisfaire l'a-
par son illustre naissance et par ses riches- mour qu'elle avait pour les croix, elle sup-
ses, laquelle eut le courage de résister à portait tout avec douceur et patience. La
la lubricité du tyran Maximin, qui se faisait seule chose qu'elle regrettait, c'était sa chère
unjen de déshonorer les feuimes les plus ho- solitude, mais elle sut s'en faire une dans
norables de cette ville; qu'elle joignait aux sou propre cœur. Le Seigneur, ilit-ellc, m'a-
autres avantages dont elle jouissait un sa- vait enseigné le moyen de me bâtir une re-
voir peu commun; mais qu'elle préférait à traite dans mon âme.... et il m'avait promis,
tout l'amour de la chasteté, et que, quoique en même temps, de m'y faire trouver une
Maximin n'eût pu la séduire, il se contenta paix et un repos qu'aucune tribulalion ne
de confisquer ses biens cl de l'envoyer en pourrait troubler. Cependant ses sœurs et
exil. Comme tous ces traits, excepte le der- quelques amies lui tendirent un piège bien
nier, conviennent à sainte Catherine d'A- dangereux, « La vraie vertu, lui dirent-elles,
lexandrie, le savant Joseph Assémani pense ne doit point être sauvage il faut donc vous
:

que c'est d'elle qu'Eusèbe a parlé, et cette humaniser. Quel mal y a-t-il à prendre un
conjecture a été accueillie par la plupart des air de gaietéet à se parer honnêtement? M Leur
hagiographes. Le corps de la sainte fut dé- but était de l'entraîner dans les amusements
couvert par les chrétiens d'Egypte, au viir du monde et de lui inspirer le goût de la va-
siècle, et transporté au monastère que sainte nité. Catherine, qui ne se défiait de rien, les
Hélène avait fait bâtir sur le mont Sinaï en écouta et montra moins d'éloignement pour
Arabie. Dans le xi' siècle, Siméon, moine la parure; mais elle s'aperçut bientôt du
du mont Sinaï, apporta à Rouen une partie danger qu'elle courait; elle se repentit de sa
de ses reliques, lorsqu'il vint en France complaisance et la déplora toute sa vie. Bo-
pour i)ercevoirle secours que Richard, duc uaventure, sa sœur aînée, étant venue à
de Normandie, donnait annuellement à son mourir sur ces entrefaites, ce triste événe-
monastère. Les vastes connaissances de ment contribua beaucoup à l'afTermir dans
sainte Catherine elle saini usage qu'elle en son mépris pour les choses de ce monde. Son
Ot l'ont fait dans les écoles, pour le
choisir, père, édifié de la soumission et de la patience
modèle patronne des élèves en philoso-
et la qu'elle avait montrées, lui rendit son amitié
phie et des philosophes chrétiens. 23 no- — et lui permit de reprendre ses anciennes pra-
vembre. tiques de dévotion. Catherine , redevenue
CATHERINE DE SIENNE (sainte), vierge, libre de suivre l'attrait qui la portail vers les
née en 13i7, d'un riche teinturier de cette œuvres de charité et de mortification, faisait
ville, nommé Benincasa, montra, dès l'âge le aux pauvres d'abondantes aumônes, servait
plus tendre, les plus belles qualités de l'es- les malades, portait des consolations aux
prit et du cœur; aussi ses parents, qui ai- prisonniers et aux malheureux. Sa nourri-
maient tous leurs enfants, se sentaient une ture se composait d'herbes bouillies : rare-
prédilection particulière pour Catherine: on ment elle se permettait l'usage du pain. £iio
ne pouvait la voir sans éprouver pour elle le portait un cilice avec une ceinture de fer
plus vif intérêt, et on lui donna le surnom garnie de pointes aiguës, et prenait sur la
jj'Euphrosyne, qui signifie en grec la joie de terre nue le court sommeil qu'elle ne pou-
'l'âme. Elle ne fut pas plutôt capable de con- vait absolument refusrr à la nature. Elle n'a-
naître Dieu qu'elle en reçut les grâces les vait que quinze ans birsqu'elle commença
plus abonilanlL's, auxquelles elle répondait ce genre de vie. Les maladies dont elle fui
avec une fidélité au-dessus de son âge. Elle alQigée, vers la niènie époque, ne servi'
SâJ CAT CAT S34
rent qu'à faire éclater sa force d'àuie et à en vue encore les âmes que corps de là
les :

épurer les affections de son cœur. A dix-huit ce zèle infatigable pour la conversion des
ans, elle entra dans le tiers ordre de Saint- pécheurs. Elle offrait à Dieu, dans cette in-
Dominique. Son plus grand plaisir était de tention, des larmes, des prières, des jeûnes,
rester dans sa cellule occupée à la prière, à des veilles et d'autres austérités. Ses actions,
i'exercice de la contemplation, qui absor- ses discours, son silenre même, avaient une
bait une grande partie de ses journées et puissance secrète pour porter les cœurs à la
même de ses nuits. Ses mortifications al- vertu ce qui fait dire au pape Pie II qu'on
;

laient toujours en au^menlant : elle garda ne pouvait approcher d'elle sans devenir
pendant trois ans, un silence absolu, qu't'lle meilleur. Un des principaux habitants de
n'interrompait que pour parler à Dieu et à Sienne, nommé Nannès, entretenait des dis-
son dirt'cteur. Le démon, jaloux d'une vertu cordes scandaleuses Catherine lui parla for-
:

aussi extraordinaire, lui livra d« rudes as- tement pour le faire rentrer en lui-même;
sauts, remplit son imagination de fantômes mais voyant qu'elle avait affaire à un cœur
impurs, attaqua son cœur par les tonlations endurci, elle interrompit ses [)ressantcs ex-
les plus humiliantes pour une vierge, et hortations pour recourir à la prière. Aus-
remplit son «'.«pril d'épaisses ténèi)res. La sitôt Nannès ouvrit son coeur à la grâce et
prière, l'humilité, la résignation et la con- donna des marques d'une parfaite conver-
fiance en Dieu, telles furent les armes aux- sion : il se réconcilia avec ses ennemis, et
quelles elle rut recours pour triompher do mena toujours depuis une conduite trôs-
ces attaques el la victoire lui resta. Le Sau- édifiante. Par reconiiaissance il donna à Ca-
veur ayant visité Catherine, après ce combat theri4ie une belle maison, aituée à deux milles
terrible, elle lui dit Où l'ticz-vous, mon divin
: de la ville, laquelle fut convertie on un cou-
époux, tandis que je me voyais dans une situa- vent par l'autorité du pape. La conversion
tion si affreuse?— —
J'étais avec vous. Quoi I de Jacques Tholomée et de ses sœurs, celle
vous étiez ai', milieu des ahominalions qui de Nicolas Tuldo et de plusieurs autres fu-
couvraient mon âme ? — Ces nbominalions ne rent aussi l'ouvrage de Catherine. Ses dis-
vous ont point mouillée pnrcequ elles vous fai- cours étaient si persuasifs que les plus grands
saient horreur; ainsi le combat que vous avez pécheurs n'y pouvaient résister. Deux fa-
soutenu a été pour vous une source de mérites, meux assassins qu'on avait essayé en vain
el c^cst à ma présence que vous avez été rede- de ramener à Dieu, avant de les conduire au
vable de la victoire. Elle eut aussi de vio- supplice, ne répondaient à toutes les exhor-
lentes lentalions d'orgueil dont elle triompha tations que par d'horribles blasphèmes, et ne
par la pratique constanio de l'humilité. Sa montraient d'autres sentiments que ceux d-.î
charité envers les pauvres ne connaissait la rage et du désespoir. Catherine, vivement
point de bornes, el Dieu la récompensa plus touchée du déplorable état de leur âme, so
d'une fois par le don des miracles, en multi- mil en prières pour eux : à l'instant, la
pliant entre ses mains les secours destinés grâce amollit la. dureté de leurs cœurs; ils
au soulagement des malheureux. Les mur- confessèrent leurs crimes avec une grande
mures et les reproches des ingrats qu'elle componction et moururent en donnant toutes
soulageait ne la rebutaient point , parce les marques d'une sincère pénitence. Le pape
quelle ne voyait que Jésus-Glirist dans ia Grégoire XI chargea le Père Raymond de
personne des pauvres ainsi une vieille
: Capoue et deux autres dominicains d'entendre
femme, nommée Tocca, tellement infectée de à Sienne les confessions de ceux que Calhe-
la lèpre que les magistrats de Sienne l'avaient rine avait déterminés à changer de vie, et le
fait sortir de la ville, de peur qu'elle Jie nombre en était si grand, que ces religieux
communiqnât son mal aux. autres, et qui étaient au tribunal de ia pénitence nuit et
était l'objet des soins les plus assidus de (ïa- jour, et pouvaient à peine sufîîre à entendre
thorine, n'avait aucune reconnaissance pour ceux qui ne s'étaient pas confessés depuis
sa bienfaitrice; elle l'accablait même de re- longtemps et ceux qui avaient fait de mau-
proches et d'injures. Cette conduite révol- vaises confessions. Pendant la peste de 137i,
tante ne fit sur elle aucune impression, et sainte Catherine se dévoua généreusement
elle ne s'en vengea que par un redoublement au service des pestiférés, el oblint de Diou
de bonté et de douceur. Elle fut encore plus la guérison de plusieurs. Elle insistait priu-
mal récompensée des services qu'elle rendait cipalemenl sur la nécessité d'apaiser la colèro
à une femme dont le sein était rongé par un céleste par de dignes fruits de pénitence.
horrible cancer et qui était abandonnée de On accourait de tcwles parts pour l'entendre
tout le monde. Cette malheureuse ne se con- et même pour la voir. Ceux qui avaient eu
tenta pas de la maltraiter de paroles; mais ce bonheur s'en retournaient glorifiant
elle porta la méchanceté jusqu'à la noircir Dieu, et bien résolus de mener à l'avenir
par des calomnies atroces qu'elle débita de une vie plus chrétienne. Elle se rendit ù
concert avec une sœur du couvent. Catherine Monte -Pulciaao pour assister à la prise
souffrit avec patience l'atteinte portée à sa d'habildc deux de ses nièces qui entraient
réputation, laissant à Dieu le soin de sa jus- dans l'ordre de Saint- Dominique. Elle fit en-
tification. Ses prières Uéchirent le ciel en suite, par l'ordre de ses su|'érieurs un ,

faveur de ses calomniatrices toutes deux se


: voyage à Pise, où elle était attendue avec
convertirent et rélraclèrenl hautement leurs impatience; elle y rendit ia santé à un,-
horribles imputations. Sainte Catherine, dans grand nombre de malades et y procura
l'exercice de son ardente charité, avait plus conversion de beaucoup de pécheurs. P^en
-iSS CAT CKT 536

dant qu'elle était dnns celle ville, les villes défaut sur quelque point, et la convaincre
de Fioioncc, de Pérouse, nne grande partie d'ignorance; mais leur démarche tourna à
ilr la Toscane et de l'Etat ecclésiastique leur confusion, el ils ne purent s*( mpécher
forméienl une ligue contre le saint-sicge. Les d'admirer ses réponses. La même chose était
GhpII'os et les Gibelins, si longtemps divisés, déjà arrivée à .\vignon. Trois prélats, ne
-,
'étaient enfin réunis contre le pape, afin de pouvant soulTrir le crédit qu'elle avait sur le
le dépouiller de tmil ce qu'il possédai! en pape, lui firent des questions Irès-capticuses
italie. Catherine, qui avait prédit
t^ainle sur la vie spirituelle et sur divers autres su-
Cot(e révolte Irois ans auparavant, en fut jets; mais elle leur répondit avec tant de
vivenienl alll'igée et réussit à lelcnir dans la sagesse, qu'ils avouèrent au [lape n'avoir
fidélité au souverain pontil'e les villes de jamais vu personne aussi éclairé dans les
Sienne, de Lucques et d'Arezzo. Les liosli- voies rie Dieu, ni aussi solidement établi «lans
lilés commencèrent eu 1373 et le parti du l'huniilité. Un sénateur de Sienne, nommé

pape plusieurs avantages. Les


remporta Etienne, se trouvant réduit à la dernière
Florentins, qui étaient à la lêle de la ligue, extrémité par des ennemis puissants, s'a-
voyant la division se nietlre parmi les con- dressa à sainte Callierine, dans l'espérance
féiiérés, et épuisés par une guerre ruineuse, qu'elle pourrait lui être d'un grand secours.
résolurent de déposer les armes et d'im- Il ne fut point trompé dans son attente : la

plorer la clémence du pape ; en conséquence, sainte, par ses prières, fil entrer dans de
les magisirats de Florence envoyèrent des meilleurs sentiments ceux qui le persécu-
dépulés à Sienne, afin d'engager Catherine taient, el calma tout à coup leur fureur.
.'ise faire leur médiatrice. Elle se rendit à Elle obtint aussi pour Etienne le mépris du
Florence où on lui fit une réception distin- monde et de ses vanités. Il s'attacha ci sa
guée. On lui donna plein pouvoir de traiter libératrice, et lui serv;rit lie secrétaire pour
avec le pape et on la laissa maîtresse des écrire ses lettres. Il la suivit dans ses voya-
conditions de la paix. Des ambassadeurs ges, assista à ses derniers moments et se
levaient être envoyés à Avignon pour rati- chargea d'écrire sa Vie.
fier et pour signer tout ce qu elle aurait jugé Comme lestroubles continuaient à déso-
à propos (le conclure. Catherine lut reçue ler l'Italie, Catherine écrivit au pape pour
avec de grands honneurs à Avignon, oîi elle l'exhorter à faire cesser la guerre. (îrégoire
arriva le 18 juin 1376. Le pape, dans une ne demandait pas mieux, mais les Florentins
conférence qu'il eut avec elle, admiia sa s'opiniâlraient dans leur rébellion. Il leur
prudence et sa sainteté. « La paix, lui dit-il, envoya Catherine, pensant qu'elle réussirait
est l'unique objet de mes désirs je remets: mieux que personne à réconcilier les es-
toute aiïdire entre vos mains, je vous re-
I prits. Elle trouva Florence dans l'état le plus
commande seulement l'honneur dl^ l'Eglise. » affreux; on ne voyait de toutes parts que
Les Florentins n'avaient pas des dispositions meurtres et que confiscations. Ses jours y cou-
aussi pacifiques et continuaient à intriguer rurent de grands dangers ; mais elle se mon-
contre le saint-siége pour lui enlever ses tra intrépide, même au milieu des épées
possessions d'Italie. Leurs ambassadeurs , qu'r)n tira contre elle. Les rebelles, touchés
.irrivés à Avignon, parlèrent avec insolence, de son courage et rie ses instances, se sou-
et l'accommoilement ne put avoir iieu. Sainte mirent enfin au pape, el la paix se fil on 1378.
Catherine profita de son séjour à Avignon Catherine, après cette heureuse négociation,
pour décider Grégoire XI à revenir à Uoiiie. retourna à Sienne et rentra dans sa solitude,
Grégoire, qui avait fait secrètement le vœu s'occupanl de la prière el de la contempla-
ij'y retourner, mais qui n'avait pas encore tion. Dieu lui découvrit, dans cet exercice,
osé l'accomplir, dans la crainte de déplaire des mystères inelTables, el lui donna l'intel-
A sa cour, ayant consulté la sainte sur la ligence des choses célestes dans un degré si
londuilo qu'il devait tenir « Faites, lui ré-
: émineiit, qu'on ne pouvait l'entendre sans
poudil-elle, ce que vous avez promis à Dieu.» admiration expliquer les choses du salut.
Le pape, qui n'avait découvert son vœu à Son union intime avec son Dieu ne fut ja-
personne, vil bien qu'elle ne pouvait le con- mais troublée ni interrompue au milieu des
naître que par révélation ce qui aug-
, allaires importantes dont elle fut chargée
menta encore la vénération qu'il avait con- dans l'inléiél public ou dans celui des parti-
çue pour elle. La sainte, après son départ, culiers. Sa vie paraissait un miracle perpé-
lui écrivit encore plusieurs lettres pour le tuel elle passa plusieurs années dans l'abs-
:

presser de hâter son retour. Grégoire quitta tinence la plus rigoureuse il ;lui arriva
.\vignon le 13 septembre 1376, el rejoignit même, une fois, de jeûner depuis le mercredi
sainte Catherine à Gènes, où elle passa quel- des cendres jusqu'à l'Ascension, el de ne
ques jours. Revenue à Sienne , elle reprit prendre, penJant tout ce temps, que la sainte
son premier genre de vie, continuant à ser- eucharistie. Les épreuves qu'elle eut à su-
vir les malades, dont elle guérit plusieurs bir, et surtout les calomnies auxquelles elle
par ses prières, à convertir les pécheurs el fut en butte, firent voir jusqu'à quel point
à réconcilier les ennemis. La profonde con- elle portait l'amour des croix et des humi-
naissance qu'elle avait des choses célestes liations. Notre-Seigneur loi apparut dans
lui avait acquis une grande réputation. une vision, et lui présenta une couronne
(Jurlques docteurs d'Ilalie qui en étaient
, d'or et une couronne d'épines, lui ordonnant
jaloix, vinrent la trouver pour avoir une de choisir celle qui lui plairait le plus. Elle
conférence avec elle, espérant la trouver en choisit la couronne d'épines et l'enfonça sur
«17 CAT CAT 5SS
ta tê(e. Elle eutbeaucoup à gémir sur le née en 1330, était fille d'Ulphon de Guth-
priind schisme qui désola l'Eglise pendant marson, prince de Néricie, en Suède, et de
de lon;;ues années, et qu'elle vil commencer sainte lirigile. Placée, à l'âge de sept ans,
in 1378. Les cardinaux, qui avaient élu dans le monastère de Uisberg, elle y fui éle-
Ciliain VI, après la mort de Grégoire XI, vée dans la pratique de toutes les vertus.
rliO(Hiés (le la dureté de son caiaclère el de Quoiqu'elle eût pris la résolution de consa-
la sé\t'rilé de son adminisiralion, déclarè- crer a Dieu sa virgiuiié, ses parenls la ma-
renl nulle son oleclion ciiu] mois après, et rièrent à un jeune seigneur nommé Egard
;

nommèrent Clénienl VII, qui alla résider à el comme il était rempli de pieié, les deux
Avignon avec eux. Sainte Catherine ne se époux s'engagèrent, le jour même de leurs
conteniail pas de pleurer en secret les maux noees, à passer leur vie dans la continence.
de l'Eglise, elle fil tous ses efforts pour en La prière, la mortification, lachaiilé envers
arrêter le cours. Elle étrivil les lettres les les pauvres el les autres bonnes œuvres,
plus fortes el les plus louchantes aux car- telles étaient hurs plus chères occupations.
dinaux pour leur re|irocher cette seconde Sainte Brigile eianl allée se fixer à Rome
élection, cl pour les f;iire rentrer dans l'obé- après la mort d'Ulphon, sainte Catherine ob-
dience d'Urbain, qu'ils avaient d'ahord re- tiul d'Iigard la permission d'aller passer
connu unanimement j.our pape légitime; quelque temps avec sa mère. Elle arriva à
elle recommanda sa cause aux princes de la Rome en 1348, et satisfit sa dévotion par la
chrétienté; enfin, elle écrivit à Urbain lui- visile d( s églises et des hôpitaux. Lorsqu'elle
même pour l'encourager, dans li'S malheu- se disposait à retourner en Suède, sainle
reuses circonstances où il se trouvait placé, Brigile la retint, dans la confiance que le
ajoutant, avec une généreuse liberté, qu'il mari de celle-ci ne trouverait |)as mauvais
devait couper la racine du mal et se corriger qu'elle restât à Rome pour se livrer avec
de cette dureté de caractère qui lui avait elle aux exercices de la pénitence el de la
attiré tant d'ennemis, et qui empêchait en- charité. Egard mourut bientôt après, el alla
core une partie considérable du monde chré- recevoir dans le ciel la recompense de ses
tien de le reconnaître. Urbain eul égard à vertus. Catherine, devenue veuve, se vil ex-
ces représentations, el manda Catherine à posée à la poursuite de jeunes seigneurs qui
Home, afin d'éire plus à portée de suivre ses demandaient sa main. Un certain comte
conseils. Il avait même formé le projet de la dressa même une embuscade pour l'enlever
députer, avec sainte Catherine de t^uède, loisqu'elle se rendrait à l'église de Saint-
vers Jeanne, reine de Sicile, qui s'était dé- Sébastien pour entendre la messe, et le coup
clarée pour Clément Vil; mais celte dépu- ne manqua que parce qu'il se trouva dans
lalion n'eut point lieu, parce qu'on craignit la rue un embarras qui donna à Catherine
d'exposer la vie des deux saintes à de trop le temps de se réfugier dans une maison.
grands dangers. Sainle Catherine de Sienne, Cette teiilalive lui fil prendre plus de pré-
qui se vil avec peitie ravir celle occasion cautions elle se condamna à une retraita
;

de souffrir pour la cause de l'Eglise, écrivit plus rigoureuse encore, ne sortant plus que
à la reine de Sicile ce qu'elle ne pouvait lui pour se rendre dans les églises les plus voi-
aller dire de vive voix. Elle adressa aussi des sines, et s'occupant chez elle à la prière, à
lettres au roi de France, à celui de Hongrie la méditation et au travail des mains, qu elle
et à plusieurs princes du parti de Clémenl, n'interrompait que pour distribuer des se-
liour les exhorter à renoncer au schisme. cours et des instructions aux pauvres et aux
Les peines (ju'ellc se donnait pour faire re- étrangers, surtout aux Suédois et à ceux
connaîire Urbain VI, aggravèrent ses infir- des autres pays du Nord. Sainte Brigile a^ant
mités habituelles elle y succomba enfin, et
; formé la résolution de faire le pèlerinage de
mourut à Home le 27 avril 1380, à l'âge de la terre sainle, Catherine voulut accompa-
trenle-lrois ans. Elle fut enterrée dans l'é- gner sa mère, qui tomba malade eu leve-
glise de la Minerve, où l'on conserve son nant, et qui mourut à Rome l'an 1373. Sainte
corps sous un autel à l'exception de son
, Catherine, qui lui était tendrement atliichée
crâne ,
qui esl chez les Dominicains de supporta celle perle douloureuse avec celte
Sienne. On voit encore, dans celte ville, sa ré&ignaliun et cette soumission â Dieu qu'ins-
miiison , ses instruments de pénitence et pire la véritable piété; et, après avoir lidè-
quelques autres reliques. Elle lui canonisée lement exécuté ses dernières volontés, elle
par Pie II en U61, el sa fêle fui fixée au 30 retourna en Suède, et se retira, en 1374,
avril par Urbain VUI. Peu de saintes ont dans le monastère de Waizen, fondé par
été favorisées d'un aussi grand nombre d'ex- sainte Brigile. Les religieuses l'ayant élue
tases , de ravissements el d'autres grâces supérieure, elle s'appliqua avec zèle à leur
extraordinaires que sainle Catherine"; peu sanctification en se sanctifiant elle-même, et
ont opéré un aussi grand nombre de mira- leur donna la règle duSaint-Sauveur, (|u'elle
cles. Elle a laissé six traités en forme de avait pratiquée à Rome pendant vingt-quatre
dialogues, un discours sur l'Annonciation ans, sous la conduite de sa sainle mère. Les
de la sainte Viertie, et trois cent soixante- miracles qui s'opéraient au tombeau de
quatre lettres (rès-bien écrites el qui décè- sainte Brigile, dont le corps avait été reporté
lent un génie supérieur on y trouve, ainsi
: 1
en Suèile, vinrent troubler le repos que sa
'que dans ses autres écrits, le langage de la fille goûtait à Walzen et la tirer de
vraie piéié. — 3f) avril. traite. Le roi de Suède, les évêques el
sa re-
les
CATHERINE DE SUÈDE (sainte), vierge, grands du royaume la chargèrtni de re-
K39 CAT CAT 540
tourner à Rome, où elle passa deux ans à nes. Ayant perdu cette seconde mère qu'elle
poursuivre la canonisation de sa mère. Elle chérissait beaucoup, elle voulut entrer d;ms
avjinr;! beaiicoup l'.iffaire, mais elle n'eut une tnaison religieuse; mais son tnienr i"'-
pas i;i consolation de la voir cntièremcil fusa son consentement, et elle fut otdigée 'le
terminée. Sa mauvaise santé l'iiyani obiifçée rester dans le inonde, en attendant que les
de retourner en Suède, elle rentra dans sa circonstances permissent d'exécuter sa
lui
chère solitude de Watzen, et, après neuf sjiinte résolution, l.e bienheureux Albert de
niiiis li'unc nial.idie qui l'élisait rruellemont Sar/ano, Frère .Mineur de l'Etroite Obser-
souffrir son corps, sans que son osi)rit ei? vance et prédicateur célèbre, étant venu à
parût affecté, conservant toute sa force et Milan, fit un sermon sur les souffrances de
toute sa tranquillité, et s'occupant av<'c Dieu Notre-Srigneur. Catherine en fut si touchée,
comme à l'ordinaire, elle mourut le 'l'^ mars que, de retour à la maison, elle se prosterna
1382, allée de cinquante et un ans. Durant devant un crucifix et Ht vœu de chasteté
,

les vingt-cinq dernières années de sa vie, perpétuelle. Fille se retira ensuite, en 1452,
elle n'avait passé aucun jour sanssepurifier, sur le mont Varèse, près d'une église delà
par le sacrement de pénitence, de ces fautes sainte Vierge, et se joignit à quelques femmes
légères qui écfiappenl même aux plus justes. qui y menaient la >ie solitaire. Catherine
Elle avait composé un livre intitulé : La sentait bien tout ce qu'avait de pénible le
cvtuoldlion de l'âme, qui n'est qu'un recueil genre de vie qu'elle allait embrasser sur
de maximes tirées de l'Ecriture et de quel- cette montagne nue et aride, qui ne présen-
ques traités de piété, comme elle le dit elle- tait pour abri que quelques cabanes aussi, :

même dans sa préface. —22 mars. en entrant dans son ermitage, (it-elle au Sei-
CATHËHINK DE BOLOGNE (sainte), ab- gneur Cl tte prière : Dieu élernel, toul-puiS'
hesse des Clarisses de Bologne, née dans cette sant , créateur et rédemplenr , voici votre
ville en l'»13, sortait d'une famille illustre, cl humble servante qui est venue dans ce lieu
montra, dès son enfance, de grandes dispo- smaai/e, afin de faire plus p'irfailewent votre
sitions pour la vertu. Placée, à l'âge de douze volonté. Je vous recommande mon âme et
ans, en qualité de dame d'honneur auprès de mon corps; protégez-moi, défendez-moi. gou-
la princesse .Marguerite, fille de Nicolas d'Est, vernez-moi , car, sans vous, je ne puis rien
marquis de Ferrare, elle y resta deux ans. faire. .)iais, ô mon unique espoir, je peux tout
Le mariage de la princesse lui ayant rendu avec votre secfurs. Elle passa le premier jour
sa liberté, elle en profita pour se retirer à nettoyer et à arranger sa pauvre demeure ;

dans une société de filles du tiers ordre de et, le soir de son arrivée, elle était encore a
Saint-François à Forrare. Cette société ayant jeun. Fille se mit en prière et trouva ensuiie
été érigée en monastère sous la règle de un morceau de pain qu'elle regarda comme
sainte Claire, Catherine y prononça ses vœux un présent de la Providence. Elle passa les
et y resta jusqu'à la fondation du couvent six premières années de sa solitude dans des
des Clarisses de Bologne, dont elle fut la austérités extr.iordinaires, ne mangeant e,ue
première prieure. Le gouvernement de sa ce qui lui était absolument nécessaire pour
communauté ne l'empéciiait pas de s'appli- ne pas mourir de faim, et pour combattre la
quer avec zèle à la conversion des pécheurs, sensualité elle mêlait de cendres le peu d'ali-
qu'elle ne cessait de solliciter par ses larmes ments qu'elle prenait. T'ois fois le jour elle
et par ses prières. Son amour pour l'oraison se déchirait le corps par de sanglantes disci-
et sa patience au milieu des épreuves inté- plines, et pendant dix-sept ans, elle porta lui
rieures qu'elle eut à souffrir étaient admira- cilice serré sur son corps par une corde de
bles; son humilité lui faisait rcclierchcr les crii). Elle dormait peu, et lorsque la nature
occasions de servir ses religieuses, et de se la forçait à prendre quelques instants de
livrer aux plus abjectes fonctions de la com- repos la nuit, elle s'icriait, en versant des
;

munauté; son éminente sainteté fut r com- larmes :dur lit de mon bien-nimé! les re-
pensée, dès cette vie, par le don de prophétie, nards ont leurs tanières et les oiseaux du ciel
par celui des miracles cl par des révélations. leurs nid»; mais le Fils de l'homme n'a pas où
Elle mourut le 9 mars l'i6!, à l'âge de cin- reposer sa tête, et moi, misn-ahle pécheresse,
quante ans. Son nom fut inséré dans le Mar- je couche sur la paille, afin d'élre plus à l'aise.
tyrologe romain par Clément VIH en 1592, Elle pensait habituellement aux souffrances
et Benoît X!II la canonisa eii 172.3. Son du Sauveur; et chaque jour elle lisait la
corps, qui est encore cniior, se garde dans pasMou selon saint Jean, non sans verser
l'église des (Marisscs de Bologne, rcnformé beaucoup de larmes. Ses vertus la firent éta-
dans une niche vitrée et grillée. Sainte Ca- blir supérieure, par les saintes filles qu'elle
therine de Bologne a laissé, outre ses révé- avait trouvées sur le mont Varèse de nou- :

lations, qui n'ont pas été écrites de sa main, velles compagnes vinrent se joindre aux
quelques traités en latin cl en italien, dont premières, et Catherine les portait à la per-
le plus célèbre est son livre des Sept Armes fection par ses discours et plus encore par ses
spiriluelles. — 9 mars. exemples. Un jour, ay.int reçu un soufilet,
CATHEKINE DE PALENZA (sainlc), reli- ellj présenta tranquillement l'aulre joue,
gieuse de Saint-Augustin, né à Palenza dans sans faire paraître le moindre trouble. Flllo
le diocèse de Novare, était encore en bas avait un talent pariiculier !>our convertir les
âge, lorsque la peste lui enleva ses parents. péilu'urs : elle kur parlait il'unc manièro
Elle fut 'élevée à Milan par sa marraine, qui si forte et si persuasive tout à la fois ,
la forma à la pratique des vertus ehréticu- qu'elle eu ramena un grand uombrc dans iu
,

6il CAT CAT 5i2

cliemiii (lu salut. Les filles qui vivaient sous incroyables, sans se laisser vaincre par les
«a conduite avaient conçu pour elle tant répugn:inces de la nature. Le désir de servir
d'csliuie et d'affection qu'elles résolurent de Jésus-Christ, dans la personne de ses mem-
se fiier irrévocablement dans sa solitude; bres souffrants, lui faisait surmonter tous les
mais comme elles n'appartenaient à aucun dégoûts; on la voyait remplir, avec joie,
ordre roligieus, quelques gens en murmu- avec amour, les fonctions les plus rebutan-
raient et prélendaii ni même qu'elles étaient tes. Les malades de la ville étaient aussi l'ob-
excommuniées. Catherine souffrit d'abord jet de ses soins; ils ne lui étaient pas plutôt
cette calomnie avec sa patience ordinaiic ; signalés qu'elle s'empressait de leur procurer
elle s'employa ensuiie à fnire régulariser sa des secours elle se fil surtout admirer pen-
:

position, et, après de longues et ferventes dant la peste qui fit à Gènes de terribles
prières, elle sollicita de Sixte IV ia permis- ravages en l'i-O? et eu 1501. Ses austérités
sion, pour elle et ses compagnes, de faire des étaient telles qu'elle passa vingt-trois carê-
vœux solennels. Le pape y consentit et mes et autant d'avents sans prendre aucune
chargea l'archevêque de Milan de changer nourriture seulement elle communiait tous
:

en monastère l'ermitage du mont Varèse. La ces jours-là, et les hosties qu'on donnait
bienheureuse Catherine, qui en fut élue supé- alors aux laïques étaient beaucoup plus
rieure en IWG, embrassa la règle de saint grandes qu'elles ne le sont aujourd'hui. Après
Augustin, et peîidant les vingt mois qu'elle la communion, on lui présentait aussi un
gouverna encore sa communauté elle ne calice, où il y avait du vin, pour lui faciliter
cessa de donner à ses religieuses les plus les moyens d'avaler espèces. Elle
les saintes
beaux exemples de perfection et surtout buvait, de temps en temps, un verre d'eau
d'une patience héioïque, au milieu des in- mêlée avec un peu de vinaigre et de sel.
firmités qui l'accablaient. Sentant approcher Malgré cela , ce jeûne absolu de quarante
sa fin, elle annonça à ses sœurs qu'elle allait jours, ^répété tant de fois, paraîtrait incroya-
les quitter, leur donna les avis les plus salu- ble, s'il n'était attesté oar des auteurs con-
taires, cl Usant les yeux sur le crucifix, elle temporains et dignes de foi. Souvent après ses
mourut le 6 avril li78. Les miracles opérés communions, il lui arrivait d'avoir des ra-
par son intercession déterminèrent Clé- vissemenls. Dans ces transports de l'amour
ment XIV à approuver, en 1109, le culte divin, elle invitait les créatures, même inani-
qu'on lui rendait. — 6 avril. mées, à bénir et à louer le Di«u qui s'était
CATHERINE DE GENES (sainte), veuve, donné à elle ; elle disait alors des choses
était de Jacques Fieschi vice-roi de
fille , inelTables. Elle ne pouvait considérer, sans
Naples, et naquit à Gênes en ikkT. Dès l'âge verser des larmes, l'insensibilité des hommes
le plus tendre, elle se montra exempte des pour Dieu, elle qui ne pouvait s'imaginer
petits défauts auxquels l'enfance est sujette, qu il fût possible d'aimer autre chose que
et se fit admirer par son amour pour la Dieu. Elle possédait, à un degré éminent
prière, la mortification, et parla pratique des la verlu d'humilité, et lorsqu'on lui adressait
plus héroïques vertus. Elle avait à peine quelque reproche immérité, elle ne cher-
douze ans lorsque Dieu commença à la fa- chait jamais à s'excuser, ni à se justifier,
voriser des grâces les plus extraordinaires, mais elle était toujours la première à se con-
et l'attrait qu'elle éprouvait pour la vie con- damner elle-même, et à se reconnaître des
templative la portait à se consacrer à Dieu loris qu'elle n'avait pas. Accomplir en toutes
dans l'élat religieux. Mais ses parents et ses choses, la volonté divine, tel était l'unique
directeurs s'opposèrent à sa résolution. On objet de ses désirs aussi avait-elle pris pour
:

lui fit épouser, à seize ans, un jeune sei- devise celle demande de l'oraison dominicale :

gneur de Gênes, nommé Julien Adorno, qui Que votre volonté soil faite en la terre comme
était porté aux plaisirs et dominé par l'am- an ciel. Elle mourut le ik septembre 1310, à
bition, ce qui fut pour Catherine une source l'âge de soixante-trois ans, après une mala-
de peines qu'elle supporta avec une patience die longue cl douloureuse qu'elle supporta
admirable et qu'elle fit servir à sa sanctifica- avec la patience la plus édifiante. Bientôt sa
tion. Son mari, par ses prodigalités, dissipa sainteté fut attestée par plusieurs miracles, et
son patrimoine et la dot de sa fename. La vie dix-huit mois après sa mort, son corps ayant
déréglée d' Adorno l'affligeait beaucoup plus ('te levé de terre, fut trouvé sans corruption.
vivement que la perle de son bien; elle ne Dès lors on commença à l'honorer comme
cessait de demander tous les jours au ciel bienheureuse; en 1737, le pape Clément XII
sa conversion, et ses prières furent, à la lin, la canonisa solennellement, et Benoît XIV
exaucées. Son mari fit pénitence de ses éga- fit insérer son nom dans le Martyrologe ro-
rements, et entra dans le tiers ordre de Saint- main sous le 22 mars. —
Sainte Catherine
François oîi il mourut dans de grands senti- de Gènes a laissé un Traité sur le l'urgatoire
ments de piété. Catherine alîranchio des
, etun Dialogue où elle insiste particulière-
liens qui la retenaient dans le monde, résolut ment sur la nécessité de la moriilication
de ne plus vivre que pour Dieu. Elle délibéra universelle el de l'humilité parfaite, qu'elle
quelque temps sur la meilleure manière avait si bien pratiquée elle-même, et qui
d'accomplir son dessein, et se décida enfin l'avaient élevée à un amour pour Dieu si pur
pour la réunion de la vie active à la vie con- et si sublime. —
14 septembre.
templative. Elle s'attacha donc au grand CATHERINE DE RACONI ( la bienheu-
hôpital de Gênes où elle servit plusieurs un- reuse), religieuse du
ordre de Saint-Do-
tiers
nées les malades avec une charité el un zèie minique, néeà Ruconi, eu Piémont, l'aa 1486,
I
t%z CAT CAT B44

(l'une famillfi qui n'6toit ni riclie ni noble, pres yeux, qu'ils sont dans le meilleur état.
eut en partage, au lieu des avantages de la Elle avait eu le bonheur de trouver un di-
naissance et de la fortune, des fiiveurs spiri- recteur pieux et éclairé, qui la conduisait,
tuelles heiiucoiip iiUk précieuses, dont elle avec beaucoup de prudence, dans les voies
fut comblée dès son cnf/ince. Sa vie est re n- de la pericction; cependant les consolations
plie de (rails qui font connaître avec quelle et les grâces extraordinaires dont Dieu la fa-
libéralité Dieu versait ses (grâces sur celte vorisait, la douceur et la paix de l'âme
âme pure, it avec quelle fidélité elle y ré- qu'elle trouvai! dans ses exercices de piété,
poiiilaii. Ayant embrassé le tiers ordre de étaient souvent troublées par les tracasse-
Saint-Doiiiiiii(]ue elle s'appliqua à imiter
,
ries qu'elle éprouvait de la part de ceux avec
sainte Callieriue de Sienne, sa palronue, qui qui elle viv il : tantôt snn oncle loiirnait en
avîiit embrassé la niémerègli', et elle y réus- ridicule sa dévotion, tantôt il lei^nail de n'y
sit à un point qui ;i fait dire qu'entre Callie- voiiquede l'hypocrisie, el il allait jns(]u'à lui
riue de Sienne et Catberiue de Raconi, il n'y défendre de fré(iuenler les églises, de se con-
ayait de dilTérence que la canonisilion. En- fesser et de faire ses prières accoutumées.
tre les vertus dont elle donna l'exemple, Quelquefois sa lanle se joi;;nait à son mari,
on admirait surtout son ardeur pour le jeûne el reprochait à Catherine la simpliiilé de ses
et pour les austérités les plus rigoureuses. goûts, la modestie de ses habits et son éloi-
Profondément ffligée des maux que la guerre
il gnement pour le monde. Autorisés par leurs
causait à sa patrie, elle s'offrit à Dieu comme maîtres, les domestiques se permeilaieni de
une victime de propitialion,et après une lon- la censurer, et enême de la maltraiter: mais,
gue maladie qui la fit soiilTrir cruellement, toujours calme, toujours paisible, elle re-
elle mourut à Carmagnole, l'an 15't7. Cinq doublait de soumission et de prévenances
mois après, son corps avant été transporté pour ceux qui se montraient si injustes en-
à Garezzo, dans le comié d'Asti, il s'o| cra vers elle, et priait pour eux. A seize ans,
plusieurs miracles pendant cette translation. elle quitta la maison de son oncle el entra
La vénération des fidèles el le culte qu'on chez les Chanoinesses Régulières de Saint-
lui rendait allant toujours croissant, le pape Augustin, à Palma. Bientôt ces reli;;ieuses
Pie VII permit, en 1819, de faire son oilice, connurenl le trésor qu'elles possédaient, el
cl sa fèle a été fixée au 5 de septembre. lui témoignèrent l'estime et l'affection qu'elle
CATHRRINR GRAVEL (la bienheureuse), leur inspirait mais l'humble Catherine,
:

est lionorée, dans Boauvoisis, le 25 juillet.


le confuse des égards qu'on lui prodiguait, et
CATHERINE THOMAS (la bienheureuse), qu'elle croyait ne pas mériter, imagina, pour
née le lO avril 1533, à Valdemuza, petit vil- s'y soustraire, de conlreTaire l'insensée, par-
lage de l'île de Majorque, eut le malheur de lant d'une manière singulière, faisant des
perdre ses parents dans son bas âge, et fut questions ridicules, et imitant la naïveté
élevée par un oncle maternel. Elle se fil ad- grossière des habitanis de la campagne. D'a-
mirer de bonne heure par son amour pour bord on fut d.ipe de celle pieuse fraude, qui,
la prière, pour les offices de l'Eglise et pour du reste, ne larda pas à se découvrir, et
la prédication de la parole de Dieu: humble lorsqu'on en eut pénétré le motif, (Catherine
et nmdeste, appli(|uée au travail, fuyant le n'en devint que plus chère à ses compagnes.
monde el ses dangers, elle n'avait de goût Le mépris d'elle-même el l'abnégation de sa
que pour la piété, et répondait, avec une propre volonlé furent les deux vertus qu'on
grande fidélité, aux grâces ()ue Dieu lui pro- admira le plus dans la fervente chanoinesse.
diguait. Elle supportait, avec une patience L'une de ses consœurs s'oublia un jour jus-
angélique, la conduite odieuse de son oncle, qu'à lui dire qu'elle serait toujours à charge
qui l'accablait de travaux et de mauvais trai- à la communaulé. Catherine, loin de lémoi-
tements. Chargée delà garde des troupeaux, gner la moindre peine d'un pareil reproche,
elle trouvait le temps et les moyens de se li- remercia sa compagne de l'avis qu'elle en
vrer à son attrait pour la piété; el, a(in de recevait, el lui pr<niiil de faire des elTorls
mieux se rappeler la présence de Dieu, elle pour se rendre plus utile à l'avenir. Un signe
éleva, sous un olivier, un petit autel qu'elle de ses supérieures suffisait pour lui faire
décora d'un crucifix grossièrement sculplé et exécuter leurs ordres sur-le-champ, et lors-
de quelques Heurs. G'e>t là qu'elle se retirait que ses nombreuses infirmités l'eurent dis-
de temps en temps pour prier à genoux, et pensée, sur la fin de sa vie, de vaquer aux
pour goûter en silence les douceurs de la diverses occupations de la communauté, elle
contemplation, toutes les fois qu'elle pouvait, continua toutefois de donner l'exemple de la
sans inconvénients, s'éloigner un peu de son ponctualité, en se rendant exactement à tous
troupeau. Son oncle voulut un jour s'assurer les offices et à toules les assemblées, s'ap-
par lui-même de la manière dont Catherine piiyanl sur des crosses el se glissant le long
s'acquittait de ses fonctions de bergère; il se des murs et si souvent elle arrivait une des
;

rendit au pâluraiie, et trouva sa nièce à ge- dernières au lieu de la réunion, ce n'était


noux sous l'olivier, et tellement absorbée pas à la tiédeur de son zèle qu'il fillait l'at-
dans la contemplalion qu'elle ne s'aperce- tribuer, mais à l'impossibilité physique d'ar-
vait pas de sa présence. Cet homme bintal river plus tôt. Sa réputation de sainteté se
la frappe rudement avec une verge qu'il te- répandit au loin, et l'on vit souvent des per-
nait à la main, et l'accable de re[)rocties la ; sonnes très-respectables venir la consulter,
jeune fille, sans se troubler, le conduit vers et suivre ses avis salutaires. Ses compagnes,
les troupeaux el le convainc, par ses pro- pénétrées d'admiration pour ses vertus, l'é*
ulS CAT CAT SIC
lurent supérieure de leur maison; mais Ca- exercices de religion, «appelée plus tard
la
therine, qui se croyait imligiie de celte di- dans le momie par son père, elle s'efforça de
gnité, fit lani d'instances près de l'évéque continuer le genre <le vie qu'elle menait au
diocésain, qu'il donna l'ordre d'élire une au- couvent, mais les difficultés qu'elle rencon-
treabbesse. Quoique dans un âge peu avancé, trait lui firent prendre la résolution de s'en-
celle âme privilégiée soupirait sans cesse sevelir pour toujours dans la retraite. Ayant
après un monde meilleur, où elle ser.iit obtenu, non sans peine, le consentement de
unie éternellement à son céleste Epoux. Le son père, elle se retira chez les Dominicai-
Seigneur exauça ses vœux et l'appela à lui nes de Prat, en Toscane, dirigées alors par
le5 avril 157i, lorsqu'elle n'avait encore que Timothée de Ricci, son oncle. Elle y prit le
H ans. Plusieurs miracles ayant altesté sa voile à l'âge de quatorze ans, et c'est alors
sainteté. Pie VI l'inscrivit au nombre des qu'elle changea son nom d'Alexandrine en
bienheureux, l'an 1702. — 3 avril. celui de Catherine. Dieu l'allligea par de ru-
CATHEKiNE DE CARUONE (la bienheu- des épreuves, qu'elle supporta avec une pa-
reuse), vierge, naquil à Naples en 1319, et tience évangélique. Atteinte, pendant deux
soriail d'une famille dislinguée de celte ville. ans, de plusieurs maladies, qui la taisaient
Elle quitta de bonne heure le monde, où souffrir beaucoup, et que tout l'art des mé-
elle pouvait jouer un rôle brillant, et se con- decins ne pouvait guérir, Catherine, loin de
sacra à Dieu par le vœu de virginilé. Son at- murmurer, se réjouissait d'être associée aux
trait pour les ausiérites les plus élonnanles souffrances de Jésus-Christ. La santé lui fut
l'avait rendue un objit d'admiration pour enfin rendue, comme par miracle, mais elle
tous ceux qui la connaissaienl, lorsqu'en ne s'en servit que pour se livrer à des austé-
foCO elle fut appelée à l;i cour d'Espagne par rités étonnantes, jeûnant au pain et à l'eau
Philippe JI, qui lui confia l'éducation de don deux ou trois fois la semaine, passant même,
Carlos, son fils: mais le genre de vie qu'elle quelquefois les jours entiers sans prendre
était obligée de mener au milieu des gran- aucune nourriture. Elle châtiait son corps
deurs humaines contrariait son goût pour la par la discipline, et se meurtrissait les reins
scililude; d'ailleurs les vices grossiers de son par une grosse chaîne de ler. A ces prati-
élève ne lui laissant aucun espoir d'en faire quesde pénitence elle joignait une obéissance
un prince digne des destinées qui l'.iUen- parfaite, une douceur inaltérable et la plus
daient, elle se décida à renoncer au poste profonde humilité. Elle s'appliijuait cons-
qu'elle occupait près de lui, et elle alla se tamment à purifier son cœur de toute affec-
cacher dafis une retraite inconnue, où elle tion terrestre, afin de pouvoir s'unir à Dieu
retraçait la vie austère des anciens anacho- par l'amour le plus intime, puisant dans l'o-
rètes. Elle n'avait pour lit que la terre nue, raison ce goûi intime des vérités célestes,
et d'autre nourriture que l'herbe des champs. cet esprit d'abnégation et de détachemeni,
Son habillement se composait d'une tunique celte ardeur de charité pour Jésus-Christ
de crin, hérissée à l'inlciieur de morceaux pauvre, souffrant, anéanti, qui rélevèrent à
de fer, qui pénétraient dans son corps. Elle un si haut degré de perfection. D'abord maî-
resta ainsi cachée pendant trois ans; mais tresse des novices, ensuite sous-prieure, on
un berger ayant découvert sa retraite, les l'élut prieure perpétuelle, à l'âge de vingl-
habitants du pays ;iccourureiit en foule pour cinq ans. Sa ré|iutation de prudence et de
contempler ce prodige de pénitence. Pour se sainteté lui attira la visite d'un grand nom-
soustr^iire à la vénération dont elle était bre de princes, d'évéques et de cardinaux.
l'tjbjet, elle aei epta un asile chez les Carmes Elle était en relation de lettres avec saint
Déchaussés, qui lui creusèrent une grotte Philippe deNéri, el comme ils avaient l'un
dans l'enceinte de leur monastère, situé près et l'autre un grand désir de se voir, Dieu
de là. Catherine y passa les sept dernières an- leur accorda cette satisfaction, [lar le moyen
nées de sa vie, et mourut en 1577, à l'âge de d'une vision, pendant laquelle ils s'enlrelin-
58 ans. Sainte Thérèse parle d'elle avec rent longtemps ensemble, comme on le rap-
éloge, et l'appelle une grande sainte. Quoi- porte de saint Jean d'Egypte. Ce prodige fut
qu'elle n'.-iit pas été béatifiée dans les formes, attesté par saint Philippe lui-même, et il est
les fidèles d'Espagne l'invoquent dans diver- rapporté comme indubitable dans la bulle
ses maladies, et célèbrent sa fête le 12 mai. de sa canonisation, donnée par Grégoire XV.
CATHERINE DE RICCI (sainte), domini- Dieu favorisa sainte Catherine de fréquents
caine, née à Florence en 1522, était fille de ravissements, surtout lorsqu'elle méditait
Pierre de Ricci et de Catherine Buuza, qui te- sur la passion de Jésus-Christ. Elle mourut
naient un rang distingué dans la 1 oscane, et à l'âge de soixante-sept ans, le 2 février
reçut, au baptême, le nom d'Alexandrine. 1389. Béatifiée parClément XII, en 1732, elle
Ayant perdu sa mère dans un âge très-ten- fut canonisée en 1746, par Benoît X1V% qui
dre, elle lut élevée pur sa marraine, dame fixa sa lèie au 13 février.
d'une grande vertu, qui cultiva avec soin les CATON (saint;, Calo, martyr en Afrique,
heureuses dispositions que sa filleule mani- avec plusieurs autres, souffrit dans le i.i' siè-
festait pour la piété. Vers l'âge de sept ans. cle. — 28 décembre.
son père la mit en pension dans le couvent CATULE (sainte), Catula martyre eu
,

de Monlicelli à Florence, où sa tante, Louise Afrique, dans le m" siècle, souffrit avec saint
de Ricci, était religieuse. Elle se trouvait Rogat. — 24 mars.
heureuse dans ce saint asile, et se livrait avec CATULIN saint ), CalaUnus, diacre do
(

-ardeur à l'allrail qu'elle se seutait pour les Carlhage, dont suint Cyprien Gt l'éloge dan^
tu CFC CER S48

on de SOS sermons, fut inhiim • dans la basi- des linges feints de sang. Le corps de snintN'a-
ijqufi de Fausle. — 15 juiliel. lérieii était à côté de celui de sa sainte épouse.
CATUN (sailli), Catunus, labourcurel mar- Pascal les transféra dans l'église de Sainte-
tyr à Perge, en Pamphilie, fut décapité avec Cécile, en 8:21, et fond i, près de celte église,
saint Léonce et sept autres, pnr ordre du un monastère où l'olfice divin se célébrait la
président Flavien au commencement du
, orna celle église avec beau-
nuit et le jour. Il

iv° siècle, pendant la persécution de Dioclé- coup de magnificence et y fit de riches pré-
tien. — l'" août. sents. Comme elle est le titre d'un cardinal-
CAUSTK (saint), Causttis, est honoré chez prêtre, le cardinal Paul-Emile Sfondrate, ne-
les Htlilopiens, le l(i jan\ier. veu de Grégoire XIV, qui portait ce litre, la
CKCAllD (saint), Cecnrdus, évêiue de rebàlit de nouveau, la décora avec une ri-
Lune, ville d'Ilalie, aujourd'hui ruinée, flo- chesse qui étonne les spectateurs, et fil pla-
rissait sur viir siècle. Il est honoré
la fin du cer les reli(iucs de la sainte dans un magni-
comme inarlj r, parce qu'il fui mis à mort fique caveau, connu aujourd'hui, sous le
par quelques-uns de ses iliocésains qu'il re- nom de Confession de sainte Cécile, il y a
prenait de leurs désordres. Son corps se deux autres églises à Home qui portent son
garde à Carrare en Toscane, dans l'église de nom. La cathédrale d'Alby, dont sainte Cé-
Saint-André. —
IC juin. cile est patronne, possède, depuis 14-66, l'os
CECILK (saint), Cfecilius, évéque en Espa- d'un de ses bras et une partie de sa mâchoire.
gne, fut ordonné à Rome par les apôtres, et — 22 novembre.
envoyé en Espagne pour y prêcher l'Evan- CÉCILE (sainte), l'une des quaranle-neuf
gile. Après avoir annoncé la parole divine martyrs d'Abiline,ful arrêtée dans celle ville,
dans plusieurs villes, et converti un grand un dimanche, pendant quelle assislail à la
nombre d'idolâtres il iDoiirul en paix: il
, célébration des saints mystères. Conduite à
est regardé comme le premier évéque d'El- Cartilage, avec ses com|iagnons, donl les
vire, dans le royaume de Grenade, et il est principaux étaient Saturnin, prêtre, et Datif,
honoré le 1'^'' février et le lo mai. sénateur, elle comparut devant le procon-
CECILE (saint), martyr avec sainte Félice sul Anulin et confessa Jésus-Christ avec le
et plusieurs autres, est honoré le 14 mai. même courage qu'elle l'avait déjà confessé
CÉCILE (sainte), Cœcilia vierge ro- , devant les magistrats d'Abiline. Après avoir
maine d'une famille patricienne lut éle- , été cruellement torturée elle fut jetée dans
vée dans la connaissance du christianisme, un (achol,où elle mourut peu de temps
et remplit toujours, avec tidé ilé les devoirs après, par suite des tourments dont on l'a-
qu'il impose. Elle fit vœu,dai!S sa jeunesse, vait accablée, l'an 304, sous l'empereur Dio-
de rester vierge toute sa vie, mais ses pa- cléliçn. —
11 février.
rents l'ayant forcée à se marier avec un CÉCILIEN (saint), Cœci7(ani<5, l'un des qua-
jeune homme d'une naissance illustre, nom- rante-neuf martyrs d'Abiline en Afrique, qui
mé /alérien, elle le convertit à la reliijion furent arrêtés un dimanche, l'an 304, pen-
chrétienne et obtint de lui, dès le premier dant la persécution de Dioclélien, et con-
jour de leur mariage, qu'ils vivraient dans duits à Cartbage, chargés de chaînes. Après
la continence. Elle gagna aussi à Jésus- un interrogatoire subi devant le proconsul
Christ Tiburcc, frère de Vaiéricii, et un of- Anulin, Cécilien fut mis en prison où il mou-
ficier nommé Maxime. Ces conversions rut par suite des lorlures qu'il avait endu-
ayant été connues, ils furent arrêtés tous rées. — 11 février.
les trois comme chrétiens, condamnés à mort CÉCIL1E.\ (saint) un des dix-huit mar-
,

et exécutés. Cécile remporta aussi la cou- tyrs de Saragosse qui furent rois à mort pour
ronne du martyre quelt]ues jours après, la foi dans cette ville en 303, par ordre du
80US Alexandre-Sévère, selon les uns , et gouverneur Dacien un des plus cruels mi-
,

sous Marc~Aui èle, c'est-à-dire un demi-siè- nistres de la pcrséculion de liioclélien. — 16


cle plus tôt, selon d'auties. Le corps des avril.
saints martyrs et celui de sainte Cécile fu- CÉCILIENNE (sainte), Cœciliana, martyre
rent enterrés dans une partie du cimetière en Afrique , souffrit avec saint Noudinaire
de Calixlc, qui porta dès lors le nom de la et plusieurs autres. — 16 février.
sainte. Son nom fut inséré dans le canon CÉCiLlUS (saint), prêtre de Carihage, fut
de la messe dès les premiers siècles de l'E- élevé dans les superstitions du paganisme,
glise. Nous apprenons de ses actes qu'elle se auxquelles il renonça plus lard pour ena-
plaisait à chanter les louanges du Seigneur bras^er le christianisme. Il était marie el
et qu'à la musique vocale elle joignait sou- père de plusieurs enfanls, lorsque sa science
vent la musiqueiustrumentale, dans laquelle et ses vertus lui firent conférer le sacerdoce.
elle excellait aussi les musiciens l'ont-ils
: S'élanl lié d'amitié avec saint Cyprien, qui
choisie pour leur patronne. Le pape Symnia- professait la rliétorique dans celte ville, et
que tint, en uOt), un concile à Uonie dans une qui était encore engagé dans les Icnébres
église dédiée à sainte Cécile. Le pape Pas- de l'idolâtrie, il lui lit cunnailre l'excellence
cal la fit rebâtir au ix' siècle ; et comme il de la religion chrétienne cl la sainteté do la
cherchait à découvrir les reliques de sainte morale évangélique. C}prieii ouvrit les yeux
Cécile, elle lui apparut en songe et lui indi- à celle lumière divine els'étanl fait chrétien,
quale liouoù ellesélaimtdans lecimelièrodc il honora toujours comme uu père Céciiius,
son nom. Son corps était enveloppé dans uno qui avait élé l'auteur de sa conversion,
robe de tissu d'or, et l'on trouva, aux pieds, et joignit par reconnaissance son nom au
3

649 CED CEL 550

çien, se faisant toujours appeler depuis, Cé- ilrésolut de consacrer, en quelque sorte, ce
cilius-Cyprianus. Cécilius, de sou côté, avait lieu, en y passant tout le carême dans le
Deaucoup d'esliuie pour son flls spirituel et jeûne el la prière. Tous les jours, excepté le
lui donna, en mourant, une ujarque de sa dimanche, il ne faisait qu'un repas vers le
conflance en lui recommandant sa femme et soir, et ce repas était composé d'un œuf,
ses enfants. Pontius, auteur de la Vie de saint avec un peu de pain el de lait mêlé d'eau
Cyprien,dit,en parlant de saint Cécilius, que Le roi Sigbrecht layant rappelé pour des af-
c'était un homme juste..., ei digne de vivre faires pressantes, dix jours avant la Un du
éternellement dans la mémoire des hommes. carême, il chargea son frère Célin de l'ache-
Baronius et plusieurs autres hagiographes ver à sa place. Le monastère, qui prit le
ne doutent nullement que notre saint ne ^lom de Leslingay, ne fut terminé qu'en 658.
soit ce Cécilius qu'Octave et Minutius Fé- Çedde y mit des moines tirés de Lindisfarne,
lix convertirent dans cette fameuse confé- k la tête desquels il plaça saint Chad, son
rence que ce dernier a rapportée dans le dia- frère, mais il en resta toujours le premier
logue intitulé Octavius, ouvrage le plus par- Supérieur el il allait quelquefois en faire
,

fait peut-être que nous ail laissé l'antlquilé la visite. On voit, par le trait suivant avec ,

chrétienne, tant par l'élégance et la douceur quel zèle le saint evêque do Londres veil-
admirables du style que par la beauté des lait au maintien de la discipline ecclésias-
pensées et la force des raisonnements. — tique. Ayant excommunié un des princi-
juin. paux seigneurs de la cour, qui avaitcontracté
CEDDE Cedda ou Ckddus, évéque
(saint), un mariage incestueux il défendit à tous
,

de Londres, l'tait frère de saint Chade évéque les fidèles d'entrer dans sa maison et de
de Lichtûeld, et naquit vers le commence- manger avec lui. Le roi lui-même viola
ment du vil" siècle. 11 passa sa jeunesse dans cette défense et Cedde le rencontra au mo-
le monastère de Lindisfarne, sous la con- ment qu'il sortait de chez le seigneur ex-
duite de saint Aidan, et s'y lit admirer par communié. Sigbrechl, tout déconcerté, des-
la pratique de toutes les vertus. Son émi- cend de cheval en tremblant, et se jette
nente sainteté le fit élever au sacerdoce, et aux pieds du saint, lui demandant pardon
il chargé, avec trois autres missionnai-
fut de sa faute. Prince, lui dit Cedde, en le tou-
res, d'allerprêcher la foi dans les Etats du chant du bout do la baguette qu'il tenait à la
roi Péade, qui venait d'embrasser le christia- main, vous mourrez dans la maison de cet
nisme, et bientôt l'on vil les populations sui- excommunié où vous avez eu la hardiesse
,

vre l'exemple de leur prince, et renoncer à Centrer. L'événemenl vérifia celte prédic-
leurs superstitions pour recevoir le baptême. tion, el le roi fui assassiné, quelque temps
Cedde et sescompagnons é va ngéliièrent aussi après, eu 661, par ce même seigneur, aidé
cette partie de la Mercie qui était soumise d'un de ses parents. Saint Cedde assista, en
au roi Penda, qui, quoique païen, ne mit 664 au synode de Strenesnaich, et y aban-
aucune entrave à leur zélé. Sigbrecht, roi donna pratique des églises d'Ecosse lou-
la
des Saxons orientaux iijant été converti
, chant célébration de la lète de Pâques,
la
par Oswi roi de Northumoerland, lui de-
, pour se conformer à ce qui avait été réglé
manda dés hommes apostoliques pour éta- là-dessus par les canons. Peu de temps après,
blir la religion chrétienne dans son royaume. il fut attaqué de la peste qui ravageait alors

Oswi lui envoya saint Ceade avec un autre l'Angleterre et mourut au monastère lie Les-
prêtre qui convertirent une foulo [)resqu'in- lingay le 26 octobre 664, et y fut inhumé.
nombrable de païens. Cedde fonda plusieurs Plus tard on transféra son corps, du cime-
églises afin de rendre durable te succès ne tière dans le côté droit de l'église. —
7 janvier,
sa mission. Etant ensuite allé a Lindisfarne et 26 octobre.
pour consulter sur quelques difficultés, l'é- CÉDRÈNE (saint) , Cedrenus, confesseur
vêque Finan, celui-ci, assisté de deux au- en Abyssinie, est honoré le 15 juin.
tres prélats , le sacra évéque des Saxons CÉLÉKIN (saint), Celerinus, diacre et con-
orientaux. Cedde revint ensuite continuer fesseur en Afrique, se trouvant à Home,
l'ouvrage qu'il avait si heureusement com- confessa glorieusement Jésus-Christ dans la
mencé ; il bâtit un grand nombre d'cgiiscs persécution de Dèce, en 250. Ayant été ar-
qu'il pourvut de saints ministres, et fonda rêté et conduit devant le juge, il montra un
deux monastères, dont l'un était près de la courage inébranlable, malgré sa jeunesse,
Tamise, à Tillaburg, aujourd'hui, Tilbury. On el fut jeté dans une prison obscure où on
croit qu'il fixa sa résicien ce u Londres, capitale lui fit souûrir, pendant dix-neuf jours, la
du royaume de Sigbrechl et qu'il y établit faim el la soif; ce qui le rendit d'une mai-
son siège épiscopal. Edilwald, lils d Oswal, greur aflreuse. Les fers dont on l'avait
qui régnait sur les Deirois dans le comté chargé imprimèrent sur ses membres des
d'ïork, frappé de la sagesse et de la sainteté marques qu'il porta le reste de sa vie. On la
de Cedde qu'il avait eu occasion de connaî- mit ensuite en liberté sans qu'on en con^
tre, lui oITrit un einj^lacemenl pour bàlir un naisse la raison, cl il n'eut pas le bonheur
monastère. Le dessein de ce prjuce était d'y qu'il ambitionnait, de donner sa vie pour
aller souvent i)rier avec les iiioincs, peaduni Jésus-Christ. La chute de sa sœur, qui so
sa vie et d"y être enterré après sa mort. trouvait aussi à Rome, et que la violence des
Cedde se rendit sur les lieux el choisit un en- tourments fit sacrifier aux idoles, lui causa
droit sauvage sur des montagnes escarpées une telle douleur qu'il se revêtit d'un ciliée,
;

mais avant d'y construire bO'.: inoiiaslère, se couvrit de cendres, et passa les jours et
551 CEL CEL HHi

les nuits dans larmes, s.ins interrompre


les ceux qui appartenaient à saint Céleste. —
sa péiiileiice, même pcndiinl les fêles de Pâ- 1^ août.
ques résolu de la ronliiiuer jusqu'à ce
,
CELESTIN (saini), Cœleslinnê, marlyr à
qu'il eût obtenu la grâce île sa sdur, par la Rome avec saint Saturnin et plusieurs au-
miséricorde de Jésus-t^hrisl et par l'inter- tres, mourut en prison, après avoir souffert
cession des martyrs. Il en écrivit à un de ses de cruelles tortures. —
2 mai.
amis, noininé Lucien,. qui était dans les CELESTIN (saint), confesseur, eut le»
fers, pour la toi, à Carttiage, la rccommaii- pieds percés pour la foi. Les Grecs l'Iionoreat
daiil à ses prières et à ct^lles des autres con- le 25 mai.
fesseurs, el leur demandant la grâce de l'in- CELESTIN (saint), pape, était Romain de
dulgence pour elle et pour deux autres fem- naissance, et il fut élu, d'une voix unanime,
mes qui même cas car, pen-
étaient dans le ;
le 13 srptembre i22, [lour succéder à saint
dant les persécutions , les martyrs étaient Bonil'ace. Aussitôt que sainl Augustin eut
dans l'usage de donner â ceux qui étaient appris son exaltation, il lui écrivit pour l'en
tombés, des billets de recommamlation pour féliciter, le conjurant en même temps, par
les évêques qui y avaient égard et abré- la mémoire de saint Pierre, de ne pas accor-
geaient la durée de la pénitence canonique. der sa protection à l'évêque de Fussale, con-
Saint Cyprien ayant lu la lettre de Célérin, damné par un concile de Numidie pour ses
loua la modestie et l'humilité du saint con- rapines et ses extorsions. Cet évéque, nommé
fesseur. Saint Célérin étant venu àCarthage Antoine, avait d'abord été disciple de saint
sur la fin de la même année 250, alla trou- Augustin, qui contribua à son élévation à
ver, dans sa retraite, saint Cyprien, qui s'é- l'épiscopat; mais sa dignité lui fournit l'oc-
tait soustrait à la fureur des idolâtres, et qui casion de saiisfaire son penchant à l'orgueil
l'ordonna lecteur de son église el ensuite et à l'avarice, qui l'eiilrainérent dans îles
diacre, afin qu'on entendît tous les jours excès criants. Saint Augustin, qui craignait
l'Evangile de Jésus-Christ de la bouclie de qu'on ne le remlit responsable des crimes
celui qui l'avait si généreusement confessé. d'un homme à l'élection duquel il avait beau-
Célérin s'opposa tant qu'il pul à son ordi- coup contribué, fut un des premiers à s'éle-
nation, et il fallu!, pour le décider, que ver contre lui et à le faire condamner dans
Dieu lui-même, dans une vision, un lui fit le concile de Numidie. Antotiie, qui avait
commandement exprès de se soumettre. gai^né le mélropolliain de celle province, en
Saint Cyprien, qui se proposait de l'élever appi la à Rome, dans l'espérance de gagner
au sacerdoce lorsqu'il aurait atteint un âge aussi saint Boniface. Ce pape, ayant lu les
plus avance, voulut, en attend^int, qu'il eût lettres de recummandalion qu'il avait obte-
la même part que les prêtres dans les reve- nues de son primat, écrivit en sa faveur aux
nus de l'église de Carthage. C'est loul ce évêques de Numidie, leur mandant même de
qu'on sait de certain sur saint Célérin; et le rétablir sur son siège, pourvu, toutefois,
l'on ne connaît ni le jour, ni même l'année que l'exposé de l'aflaire qu'on lui avait
de sa mort. Le pape saint Corneilli<, qui le transmis lût conforme à la vérité. .Antoine
connaissait, parce qu'il lui avait apporté à revint à Fussale, et menaça les habitants de
Rome des lettres de saint Cyprien en parle , se faire.recevoir de force, s'ils s'opposaient
avec éloge dans sa lettre à l'évcqtie d'An- à son retour. Boniface étant mort sur ces
tioche, et saint Augustin nous apprend i]u'il entrefaites, saint Augustin informa son suc-
y avait à Carthage une église qui portait cesseur de tout ce qui s'élail passe, et Celes-
Bon nom. —
3 février. lin confirma la sentence du concile, el dé-
CÉLElilNE (sainte), Ceterina, aïeule de posa le coupable. Il écrivit ensuile aux évê-
saint Célérin, reçut la couronne du martyre ques d'Illyrie, pour leur apprendre qu'il
en Afrique, sa pairie, dans le iii<^ siècle, maintenait à l'archevêque de ihessalonique
longtemps avant que son petit-GIs ne con- la dignilé de vicaire du saini-siége dans celle
fessâtlui-même Jésus-Christ. Elle est men- province. Par une autre lettre, il exhorte
tionnée avec éloge dans une lettre de saint fortement les évêques des provinces de
Cyprien. —
3 février. Vienne et de Narbonuc à corriger plusieurs
CÉLESTE ou Celse (suint), Cœtestis, abus. Ma viyilance pastorale, leur ecrit-il,
martyr à Home avec saint Clément. 21 — n'est point bornée par les lieux; elle s'étend
novembre. dans toutes les contrées où on adore Jésu"-
CÉLESTE (saint), Cœleslius, évéque de Christ. H leur enjoint, entre autres choses,
Metz, succéda à saint Clément, premier évé- d'aciordcr l'absolution â tous les pécheurs
que de cette ville, et florissail sur la lin du qui la demanderaient sincèroiiieiil à l'arlicle
111' siècle. En 832, Drogon, évéque de .Metz de la mort, vu que la contrition dépend
el frère de l'empereur Louis le Débonnaire, moins du tempsquedu cœur. Nesloriu-, pa-
fit transporter à Maurmouiier en Alsace son triaiclie de Consianlinople vowint que les
,

corps ainsi que celui de saint Auteur, autre Orientaux se prononçaient contre su doc-
évéque de Melz. Ces saintes reliques se gar- trine, écrivit à Célcslin deux lettres où il dé-
daient dans ^égli^e abbatiale, lorsqu'en guisait ses seutimenis suus des expressions
152o les îuliiérieiis d'Alsace, surnoiuiués les captieuses; mais saint Cyrille, patriarche
Hustaux, brisèrent leurs chasses el jetèrent li'Alexanilric, écrivit, de son côté, pour ap-
le.urs reliques sur le pavé. Celle profanation pi eudre au pape les artifices de l'héresiar.iue
conlondil ces précieux restes, et l'on ne put el les erreurs qu'il répandait, (^elestiii fit
digccruer ensuile, paroji les ossemeals épars, doue assembler, eu k'àO, uu cooeilc ù Kom«,
tm CEL CEL 554
contre Neslorins on y examina ses écrits,
: gnerpar respect qu'il araif pour cette
là le
ol l'on y cond.iiniia ses hlasphèmcs contre auguste as emblée. Plus tard, ses reliques fu-
l'uniti» (le persnnno en Jé^iis-Cluisl. I.e pa- rent traiis'crées dans l'église d" Shinte-
liiarclie y fol déclaré excotmnmi'é, s'il ne Praxède. Sou épitaphe, qui est auihontiqiie,
se clracl.Ml,il.nisli'Si!ix joins qui suivraient
I porte qu'il lut un cxce.'leut pontife, chéri et
la noilicaliou qui l'ii aurail éié l'ailo de la honoré de tout le monde, el qu imi récom-
senippcc portée conlro lui. Sainl ("yrille fut pensa de la sainteté de sa vie, il jouit de la
«li.iigé de ^<i'i exécuiinn el iiouiuié, à cet vue de ,lésu -Clirisl dans l'éternelle félicité.
ellei, roui iiissaire du ()ape eu Orient. Neslo- — fi avril.
rius n'ayant pjs vou'u se rétracter, on as- CELIEN (saint), Cff^/nn'/s, martyr à Trieste
ceiiili a, l'année suivante, un concile général avec saint Prime cl deux autres, soulïrit
à Eplicse. Ccli'Slin y envoya trois U'fjits : les vers l'an 121, sous l'empereur Adrien. —
évoiiucs Arcade cl l'rojecte, cl le prêtre Phi- 10 mai.
lippe; les instruciions qu'il leur donna por- CELIEN (saint), martyr en Afrique avec
taient qu'ils devaient s'entendre avec saint saint Faustin et cinq autres, souffrit dans
C3 lilc, et aijir de cnncei t avec lui. Il écrivit
I le m —
15 décembre.
siè( le.
nu-si au concile une lettre, où il disait qu'il CELINE ( sainte ) Catinin, mère de saint
avait co'iiuiis SCS léjjals pour exécuter ce Uemi, évéquv' de Reims, cl de saint Principe,
qu'il avait déjà décerné d.ins le synoJe de évêq ne de îsoissons, est honorée à Laoa le 21
l{i)uie, exhoriani les l'ères d'iïphcse à celte octobre.
charité si furlcmcnt recommandée par l'a- CELINE, ou Cei.inie (sainte) Calinia, vier-
pôtre sîiint Jean, dont les reliques, pré-enles ge, née à Meaux, fut élevée dans la piété.
à leurs yeux, éiaient l'oltjel de leur vénéra- Elle était déjà fi.incêe à un jeune homme de
lion : ciijus rtli/iniiis praseiH's renernmini. la même ville, lorsque sainte (lenevicve vint
La lecture de ceite lettre l'ut suivie de gran- à Meaux. Céline ne fui pas plutôt ins-
des acclamations de la part du concile, qui truite de son arrivée, qu'elle alla lui deman-
se tint dans la i^rande église de la sainte der l'habit dont elle avait coutume de revêtir
Vierge. La preniièie session couiniença le les personnes qui voulaient vivre sous sa
22 juin 431, el il s'y liouva cent quatre- conduite. Dieu montra qu'il approuvait son
vingt-dix-huit évêqucs. On cila Nestorius, dessein, en la préservant miraculeusement
qui était dans la ville mais il relus.i de coo;-
; des poursuites et de la yengeance de son
paraître, et son opiniàlreié à souienir une fiancé. Sainte Geneviève rendit la santé à
doctrine impie le fit excommunier el déposer la scivaiite de Céline, qui était attaquée
par le concile. Célestin entreprit de rétablir d'une malailie dangereuse. Pour Céline, elle
la |)aix dans l'Kg ise d'Orieni, el d'éleiudre pas>a le reste de »a vie dans la pratique de
les divisions qm pé^naicnl parini quelques toutes les vertus , uniquement occupée à
évéques, par suite de la condaniuation du plaire au céleste époux au ]uel elle a\ ail con-
nestorianisuifl ; mais ce ne fut <|u'avec lieau- sacré sa virginité. On ignore l'année de sa
coup de peiue qu'il y réussil. Il écrivit aux mort, mais elle llorissait sur la fin du v*
évêijues des Gaules, pour leur prescrire de siècle. Il y avait un prieuré de sou nom à
réprimer la témérité sc.indaleuse de certains ftleaiix, ou e le est honorée le 21 octobre.
prêtres qui persislaicut à blâmer la doctrine CELSE (saint), Celsus enf,int et martyr,
,

de saint Au);ustin sur la nécessité de la s'était placé sous la conduile de saint Na-
grâce. A'os prédécesseurs, y disail-il, l'ont zaire, qui étiiii aile préi bec l'Evangile à Mi-
toujours reijiirdé cuiinue un dis plus célèbres lan; il lut arrêté avec lui dans celle ville, et
docteurs de l'E'jlise, et la mémoire de ce ijrimd ils lurent l'un et l'aulre c indamnés à mort

homme 11e pourra jani is être jiétne par les par le juge Apolin , [leiiihiut la persécution
clameurs de (/udi/ues jiarliculiers. Ayant ap- de Néron, virs l'an G8, et on les enterra sé-
pris qu'un cerial'i Agiicola propageait le pe- |iaiéiiieut dans un jardin, hors de la ville.
iagianisme en Angleieire, cl qu'il troublait, Eu 3t)5, saint Ambroise, archevêiue de Mi-
par ses erreurs, les lij;lises brilaii niques, il lan, dccouviil leurs corps, les leva de lerro
envoya sur les lieux le diacre Pallade, qui et le> transféra dans la basilique qu'il ve-
fut dans la suite évéquo des Scots mais ce- ; nait de bâtir en l'honneur des apôires, prés
lui-ci ne pouvant remédier ellicacemeiil au la porte do Home. Us sonl Innorés à IJeau-
mal, il en écrivit au pipe, et le piia d'avoir caiie cl a IteziiMS. —
28 juillet.
pitié de tani d'àmes que le poison île l'erreur CELsE (sainij, cnlaul et martyr à Anti-
mettait en danger de périr. Cclcstiii manda, iioé, eu Egypte, avec sainte Marciani le, sa
en 429, à sainl Germain d'Auxerre d'alli r mère, fui uns à mort par ordre du pré-idenl
au secours des Bretons, l lui donna le titre < Maicien, l'an 31.3, sous l'eiupereur Alaxi:uia
de vicaire apostolique, el celle mission, à la- II. — It janvier.
quelle s'aiijoignit sailli Loup de Troyes, CliLSE confesseur, honoré à Trê-
(saint),
porta au pélagiaiiisme un coup dont il ne se ves, lut, a ce <iue 1 on croit évéqiie de cetic
,

releva pis. Le fut aussi de saml Ce cstin, se- ville. Sou corps lui iiécouvcrl en 978, lors-
lon plusieurs hislOiiens, que saint Patrice, qu un Cl eu ait les fondalions de l'église do
à|iôtre de l'icaiule, riçul sa mission vers Sainl-Eucaiie ci l'on en II! la truasiatiun
,

r.iii 431.11 mouriit, apiès un |><iuiiiic,it de Si lunnelie eu 9J0. —


k jaovn r.
prés de dix ans, le I" a ùl k'M. el lui enierré CELSE (saiiilj .arcbcvêiue d'Armagli, en
tlans le cimetière de Priscille, où il avait lait Irlande, seiendit célèbre par sa science et
peindre le concile d'Ephèse, aliii de leuioi- BU piété. 11 lut le niuitre de saint Ala'achie,
DlCTIONN. HAGIOGRAPaïQUE. 1. 18
,

SJij CEO CEO «56


qu'il (Meva on sacerdoce cl qu'il clablil son avec le même saint lîcnoît , à la foiilalion
vicniiP, non- sculcmcnl son diocèse, Jaiis du monastère de WeremouHi, où il pv.. l'ha-
niais (Igns toute l'île inimal.
donl il était bit en G7'«. Il était déjà prêtre lorsqu'il fil
Lorsqu'il seGonlit alta(iué(lcla maladie donl profession, et II se fît aduiirer par son aniuur
il mourut, Il le désigna pour son successeur, pour la pénitence cl le recueillement, par
et coûjura, au nom de sainl Patrice, fon- sa ferveur et son huniililé, ce qui décida
dateur du siège d'Armaglt, les membres de saint Bmuîl l'iscop à l'établir ablié de Jar-
son cierge, qui ontouraiLnl son lit de mort, row, fondé aussi par sainl Benoît en G82, cl
de concourir de tout leur pouvoir au succès qui renferma, dès le principe, 70 rcli;^ieux.
de celle élection. Il écrivit aussi aux rois du Kn C8!), il fut établi supérieur îles deux mo-

haut el du bas Mùi^Sler, pour leur recom- nastères de .larrow et de Wiremoulh qui ,

mander, sur ce point, ses dernières vo- étaient peu distants l'un de l'autre et qui
lontés. Celse l'an 1128, ets.iini Rcr-
mourut étaient unis par des liens très-étroits il les :

nanl, dans la Vie de saint Malachie, lui don- gouveriia pendant \ir.Rt-huit ans avec autant
ne de grands éloges. (5 avril. — de zèle que de prudence. Saint Bède, surnom-
CËLVULV, ou CeoLwclpii (sainl), Ce/iw/- mé le Vénérable, qui fut quelque temps son
pliux ,
roi des Nortiuunbres, dans le vin» disciple à Jarrow, fait un grand éloge du
siècle, liil sur lé trône un modèle de piété. savoir, des belles iiualités ci des vertus de
Il avait pour saint Bôde , surnommé le Vé- son maître. Comme ^ailll Ccolfrid aimail sur-
nérable, une estime toute particulière, et il tout les sciences qui avaient bi religion pour
alla lui faire visite dans son niona-tère. C'est objet, il forma de bonnes bibliothèques dans
à sa prière que le saint religieux de Jarrow ses deux monastères, composées de livres
composa son Hisioire ecclésiastique qu'il , convenables à des religieux, et Bède, le plus
dédia à son royal ami. Ce prince laissas eii illustre de ^es disciples, est un exemple du
738, la couronne à son Gis Kdbert pour se ,
succès avec lequel on étudiait dans les com-
faire moine à Lindisl'arne, où il niouruldoux munautés qui lui étaient soumises. Naïtan,
ans après, el où il est honoré le 15 janvier. roi des Pietés, l'ayaiil consulté sur l'époque
CtMON (saint), Ceodwannus, cliai.tre du où l'on devait célébrer la léte de Pàiues, et
luonaslère Sau»te-Hilde, à Wilby floris-
<fe , sur la forme à donner à la tonsure cléricale,
sail dans le VU' siècle, el mourut vers l'an le saint abbé lui rcponilil qu'il fallait se con-
680. Sa vie a ctéccrilè parle vénérable Bède, former, sur ces deux points à la pratique
,

et il est honoré à Wilby, en Angleterre , le de l'Eglise romaine. Naïtan reçut celle dé-
11 février. cision avec respect et la rendit obligatoire
CENSURE (saint), Censurius êvéque , pour ses sujets. Céolfrid lui envoya aussi,
d'Auxerro, succéda à saint (îeruiain sur le sur sa demande, des ouvriers pour bâtir une
ïiége épiscopal de cette ville, en V*'i, el hé- église en pierre, que le roi fil dédier au prin-
rilà de son zèle cl de ses vertjs. H eui la con- ce des apôlres. L'à^eel les infirmités ayant
solation de voir paraître, sous son épiscopal, épuisé les forces de saint Céolfrid il ne se ,

la Vie de son illustre prédécesseur , que trouva plus capable de gouverner >es mo-
Constance, prêtre de Ljon, écrivit à la prière nastères, qui renfermaient alors six cents
de saint Patient, son évêque, <à qui il la dédia, moines , et donna sa démission , malgré
ainsi qu'à sainl Censure. Celui-ci s'appliqua, les instances les plus pressantes de ses re-
hon-seulcment à en recommander la lec- ligieux, qui le conjuraient de ne pas les
ture à ses diocésains, mais il la lisait sou- quitter. Il désigna pour son successeur un
vent lui-même , afin de se conformer de , (lèses disciples, nommé Huetbherl ouHulicrl,
plus en plus, à ce beau mo.lèlc des évèques qui fut élu à l'unanimité ; il fit ensuite auK
dont il s'efforçait de retracer la conduile el (leux communautés un discours palbélique
de continuer l'administration. 11 assista à la pour les exhorter à vivre dans l'union et la
dédicace de réalise qu'avait fait construire à charil '. Il annonça ensuite qu'il allait eii-
Lyon sainl Patient, qui mourut en i80. Saint Ireprenire le voyage de Uonic, afin de vi-
Censure mourut six ans plus tard en 486 , , siter encore ui.e fois, avanl de mourir, les
après un épiscopal de 38 ans, el il fut enter- tombeaux des saints apôtres, et ciuikhc il
ré dans l'église (le Saint-Germain, construite craignait que la vénération qu'on avait pour
parsessoins.il nous reste une lettre que lui n'inspirât l'idée de le nti'nir dans le
lui écrivit saint Sidoine Apollinaire. — 10 royaume, il partit sur-le-cliamp accompa- ,

juin. gné d'une suite de vingt-quatre personnes.


CKNTOLLE (sainte) CenloUa , martyre, à Pondant sa roule, il ne se contentait pas
lîurgos, en lispagne, souffrit avec sainte Hé- de dire chaque jour l'office divin il recitait ,

lène ; il se fit une translation solennelle! de en outre deux fois tout le psauiier il célé- :

leurs reliques dans sous le ro-


le xiii' siècle, brait aussi la messe régulièrement et n'y ,

gne d'Alphonse X, roi de Caslille.— 13 août. manqua qu'une seule lois pendant la traver
CKOLFUID, Rov ou Cedfkoy (sainl),
r.Eoi sée d'Angleterre en France, et les trois jours
Ceolfridus, abbé des monastères de Jarrow qui précédèrent sa mort, litant arrivé eu
et de Weremootb, en Angleterre, naquit en (hampagne, il tomba malade à Langres et
042, et était parent de sainl lîenoil Biscop , y mourut le 'lo septembre 716 à l'âge de
.

avec lequel il quitta la cour du roi de Nor- soixante-quatorze ans. H fui enterré dans
ihuraberland, pour faire par dévotion le voya- l'église rrois-Jumeaux, ou des saints
do<
ge de Rome. De retour dans sa patrie, il re- Speusippe, Eleusipi oel Méleusippe, laquelle
nonça eDlièrement au monde cl concourut devint dans la suite un prieure (Je Chanoines
t;s7 Im CER 553
r.ép;u]iers, cotinu sous lo nom rfe Saint- Jco- officiers aussi, et qui avaient embrassé le
me. Ses roliques furent Iraiisporlùes plus christianisme; il fut converti par les deux
lard, à Jairow, puis à Glaslnnbury, à cause frères.L'empereur, vivement irrité de ce qui
lies Danois qui ravageaient le pays. Sa vie a venait de se passer, chargea Licinius de les
été écrite par saint iJèiie. —
25 septembre. condamner à mort tous (rois, à moins qu'ils
CÉUAUNE (saint), Ceraiinus, vulgairement n'abjurassent la religion qu'ils venaient
nppelé saint Céran, succéda à Simplice sur d'embrasser. C'est pour obtenir celle abju-
ie siège épiscopal do Paris, vers le commen- ration qii'on les retint en prison à Tivoli
cement du vil" sièile, et se rendit rccom- pendant vingt-sept jours ils furent décapités,
;

mandable par sa piélé sou zèle et sa c!ia-


, vers l'an 118, après avoir souffert différentes
rité. Il avait une grande dévotion pour les tortures. —
10 juin.
saints marljrs; c'i si ce qui lui inspira le CÉRÉAL (saint), soldat et martyr à Rome,
dessein de recueillir leurs actes. VVama- était époux de sainte Salluslie. Ils furent
liaire, clerc de Langres, à qui il aviJt écrit convertis l'un et l'autre par le pape saint
à ce sujet, lui envoya les actes de saint Di- Corneille, avec lequelils soulTrireul la mort,
dier, èvêque de celte ville, et ceux des Irois l'an 2ii2, sous l'empereur Gallus. l'i sep- —
jumeaux saint Speusippe, saint Elcusippo et tembre.
saint Méleusippe, avec une Ictlre à saint Cé- CÉRÉAL (saint), ninrtyr à Alexandrie avec
ran, dans laquelle il donne de grands éloges quelques autres, est aussi nommé Celer. —
à ses vertus. Saint Céran assista, en 613, au 28 février.
cinquième concile de Paris où se trouvèrent CÉRÉAS (saint), martyr en Afrique, souf-
Boixante-di\-neuf évêques aussi le concile
: frit dans le ni' siècle avec deux cent soixante-
lenu à Reims en tJ25 lui donne-t-il le nom de neuf autres. —
16 octobre.
concile général. Mais saint Céraii nn vivait CÈRÉMONE (sainl), Ceremoi.mis, martyr à
plus à l'époque de ce dernier concile, puis- Nicomédie avec saint Euslorge, est honoré
qu'on y voit figurer, parmi les évéciues pré- le 11 avril.
sents, Leudebeil, son successeur. 11 fut en- CÊRÉNIC, ou Sélérin (saintj, Cerenicus,
terre dans l'église qui se trouvait sous celle reclus dans le diocèse de Séez en Normandie,
des apôtres, et placé à gauche du corps de était frèrede saint Sérène, et il naquit à Spo«
sainte Geneviève. Ses reliques furent mises lette, d'une famille noble, vers le commen-
dans une châsse au xiii' siècle. 28 sep- — cement du vir siècle. Après avoir étudié,
tembre. dans sa jeunesse, l'Ecriture sainte et les ou-
C-ÉP.AS (Saint), Ceratius, évoque de Gre- vrages des Pères, il renonça au monde et
noble, est honoré le 6 juin. quitta sa patrie, avec son frère, pour so
CEUBON (saint), Cerboniue, évêque de Vé- rendre à Rome, où ils perfeclionnèrent leurs
rone, est honoré le 10 octobre. études. Le pape, instruit de leur mérite et de
CERBONEY (saint), Cerboniits, évéque de leur sainteté, les ordonna diacres-cardinaux,
Piombino sur la côle de Toscane, dans le dont les fonctions consistaient alors à être
VI'' siècle, se fit admirer par ses vertus, et chargés du soin des pauvres et des étrangers.
surtout par son hospitalilé. Pendant que To- Mais l'estime et la vénération qu'on leur té-
lila ravageait la Toscane, Ccrboney accueil- moignait alarmant leur humilité, les deux
lit des soldais romains, et des Goths, ([ui frères sortirent secrètement de Rome, pas-
étaient à leur poursuite, étant accourus pour sèrent en France et vinrent se fixer à Saulge,
les m.issacrer, le saint évéque les déroba à village du diocèse du Mans. Cérénic, trou-»
leur fureur. Tolil.i, irrité toiitro lui, se le fit vant ce lieu trop commode pour la vie péni-
amener, et ordonna qu'il fût exposé à un tente qu'il voulait mener, quitta son frère,
ours qu'on lâcha sur lui; mais l'animal no et accompagné d'un jeune homme, nommé
fut pas plul6t près du saint qu'il perdit Flavard, qu'il avait élevé dans la piélé, il se
toute sa férocité et se mit à lui lécher les relira dans une presqu'île, formée par la
pieds. Le roi barbare, louché de ce miracle, Sarlhe, au territoire d'ilyesme, dans le dio-
lui fit grâce et se recommanda même à ses cèse de Séez, et il y construisit un polit er-
prières. Ccrboney revint donc à Piombino ; mitage pour lui et son disciple. Son dessein
mais les incursions des Lombards l'obligè- élait d'y vivre inconnu aux hommes, dans la
rent à se réfugier à l'île d'Elbe, où il mourut prière et les ausiérilés; mais ayant élé dé-
ailles le milieu du vr siècle. Son corps fut couvert, la charité die zèle dont il était ani-
rapporté à Piombino, comme il l'avait de- mé ne lui permirent pas de refuser ceux qui
mandé, et déposé dans une église qu'il avait venaient se placer sons sa conduite, et il fut
fait bâtir, et où il avait fait construire son obligé de changer son ermitage en monas-.
tombeau. C'est saint Grégoire le Grand qui tère. 11 jeta aussi les fondements d'une églisa
nous apprend le peu que nous savons de ce en l'houneur de salut Martin, qui fut ache-
saint (véque, qui est honoré chez les Cha- vée par Milehard, évêque de Séez. Son hu-
noines Réguliers le 12 octobre. —
10 octobre. milité le lit rester, toute sa vie, dans le dia-
CElîÉ premier évêque
(sainl), Ccratits ,
conat, et il en faisait tous les jours les fonc-
d'Eausc, est honoré dans le pays d'Astarac tions, servant le prêtre qui célébrait la messe.
où l'on gardait son corps dans l'abbaye de L'élude et la méditation des livres saints oc^
Simorre, près de Lombez. —
2'i- avril. cupaient lous les momeiUs qu'il pouvait dé-
CÉRÉAL (saint), Cerealis, officier chargé rober à la prière et au gouvernement de su
par l'empereur Adrien d'arrêler saint Gé- communauté, qui prospéra tellement par se»
lule et saint Amance, son frère, tous deux soins, (ju'au moment de sa mort, on y comp-
8S9 CES - CES Efifl

t.'il renf qiiarnntp rolipinix, tous remplis (le rt.ms l.i rnpilolp, iino allinnrc illiislrc, di-

son ospril ol (lignps iniil.itciirs de srs n^cm- plus l.i diaiiilo dp sén.'ilciir et le tiln- do son
plos. S.iiiil ("lôroiiic nioiiriit vers l'on CGJ. Lfi preiniiT iiiéih cin ; m.iis le désir d.- ri'loiirnor
<1l<v (^sc dp Sc'i'Z, «iiii compl' liois é;;lises de d.nis son [i.iy>i joint .-lux iiisUinrps de sin
,

son nom, riimiorp Ip 7 in.ii. frèrp (ircgoiri', (pii ('l.iil ver)tl .m-dp» ;iiil do
(',f{IUN, on (,)i;iniN (s.iinl), feiinus. piplrc lui jusnu'à (loi!---! ir.Iinopli', lui fir-' ni ri'l'uspr
fl rn.irijr, ^'iiil cniiip.ignon (Ip saint Ni ai«.c; cps oITr. s nwi^nillciups. Il revint donc à Na-
il le avpc zpIp dans
spcoiuIm >-rs Iravanx zi.mzp, ((msacra an sonKiginpiil dp ses
ri
{iposlol qnp<, lut arrplé. avec lui,
pl à la Ko- roin|)alMnics !ps p'é uicrs dp son aii. Dins
clic-Gnynn, sur la Seine, par les |iaiPns. tpii la s ile, il firma Ip (.roiel de reioiiriiPi' à

les dérapilèrpnl , sous le prési'W'Oi l'pscen- Conslaninoiile mais saint Gréfïoiift, son
;

nin, à l'emlroil où ^p Imuvp aujnuri lini le père, sainlp Nonup, sa nipip, ol son frère, l'S-
bourçT dp <"iaiiy sur rEptp. Leurs corp-i forent sajèrenl de l'en dclonrncr. dans la crainte
enterrés dans une île, ei l'on hàiil une église que l'air de la cour ne lût préind.riatile à son
inr leur linnln-an. On place lenr martyre salul. (^ésaire n- crut pas leurs appréh n-
vers 11 fin du iir sii'c'e. Il oclolire. — sions fondées, et se rendit à la c;t[iita|p où il
CÉlîON (saini), arclievcqne de Cologne, s'acquil, en peu de temps, la plus lirillanle
iMOiirnl en 9"0, et il es! Iioiiorc le 28 j lin. ré; ulalion. Julien l'Aposlai. nui l'e^liinail
Cl'SAlUK ( aiiil), Cœsniiux, niirlyr à Ce- singuliéremenl, son premier médeein,
le lit

sai ée en (",ap|iadore, souffi il ppiolanl la por- pI i-xeppla t>njinii s il ins les édils qu'il porta
I

séiulion dp lJèip,avpc saini (ipruiain et leux conlre lp< chrétiens. Il eût hien vmlu gagner
autres; il esl honoré chez les Grecs le 3 no- à sji c.iuse un lioinnie d'un aussi rare niéiile
TemlTP. e' l'arr/iclier au chrisiianime maisCI-saire ;

CÉSAIRK (^ainl), mnrlyr à Damas, souf- éiail inéhr.inlahle lîans son aliachement à la
fril avec saini Dase el ciini autres. — 1" no- foi. el il repoussa générpusemeni les lenia-
Teinhre. tives d'ajiosiasip pi les care-sps sédui-anW's
CÉSAIRP- (s int), diacrp d'Afri'tue et na.ir- de rpui|:t'renr. Cpp<'ndaiit sa pieuse lannlle
tyr, se tionvanl <à Terraine en Italie, el ayant craignit le danger qu'il courait el l'exci ail
été témoin u'un sacrifice offerl à Apoloii fiar à s'eio gner d'une eonr idolàtn- pcisécu-
et
tin jeune homme qui se donnait ensuite vu- Ince; c'est ce qu'il fil. Il reparut àla rour de
loni.iiri'meiil la iimit, en se piécipii.inl dans Jovieii cl de \'alens qui, lous d"ux, l'Iiono-
la mer, ne put voir sans Imrreur mie cou- rèrent de leur cinfiance. Le dernier le créa
tume aussi arliaic el une su leislilion aussi
l lré^orier de son dnmaine, puis inieu lanl do
abominable et il s'en pxpiii|ui liautemeut.
,
Bi liynie. ï>aint (iiégoire, son frère, et saint
Le piélre de l'idole l'ayant lait arrêt r, on Basile, son ami, lui ecriva eut souvent pour
le conduisit devani le gouverneur, qui or- l'engager à qiiitlpr le monde afin de ne plus
donna qu'on le renfermât dans nu sac, .linsi vi\ie ((uo pour Dieu. Césaire recevait fort
que le prélre .lulien, el (]U Dn les jeâi dans hien ces avis, mais il ne se pressait pas de
les llols, ce qui fut cséenié r;.n ;J00, sons les mellre ,i exécution. La Providence se spr-
l'emperpur Dioclétien. Saint Grégoiip I.' vit, p mr hriser les liens qui le iPlenaienl

Grand nous apprpud qu'il y avait, à Ilonie, dans le siène, du Ireniblpinent de lerre <)ui
une ancienne église dédiée à saint ('.ésairc. arriva, en 3o8, a Nicée, où il lésidaii, et au-
Clément Vil, ayant fait débarrasser les rui- quel il n'échappa que par une espèce de mi.
nés qui la recouvraienl, la fit leb.iiir avec r.iele, ayant eic enseveli sous Ji s ruines d'où
rnagnifieencp .lU xvi' sièi le, et la donna pour on le letira l'gèreniinl h essé. Saint Gré-
lilrede cardinal-diacre à son petil-neveu goire et saint ISasile profitèienl de celle oc-
Sylvestre Aldobrandini. —
l" novpinrp. casion pour renouveler leurs instances. Ce
CÉSAIUE («aiiii), mailyr avec saint Vie- dernier lui écrivit une let rc trcs-prpssante,
tor el idusieuis auires, sniilTiil penuaui la dans Ia<|uelle il lui iiit qu'il e>i olLgé, plus
persécution de Dioclélien. 20 avril. — que tout autre, de se donner eniiéremenl à
CÉSAllU'; ^saiiii;, martyr à Arabisse, dans Dieu, puisqu'il enait de le reliier de la mort.
>

la basse Aiinénie, soulî il sous l'empereur Césaire se ren il enfin el se (l:sposa à rece-
Galère, vers l'an 300. 28 décembre. — voir le sacreiiieiii de la régénération qu'il
CLS.MIir. (saint), médicin, l'rèie do saint n'avail p.is enore reçu, quoi(|n'il eût déjà
Grégoiie de N.izianze cl de sainle Gorg"nie, mérité le litre g'orieux d confesseur de la •

né vers l'an .J20, alla étudier dans la célèbre foi. Ilécrivit à son frère qu'il allait quitter le
écoli; d'Alexandrie, et s'appliqua avec suc- service du roi de la lerre pour servir uni-
cès à l'élo lui iice, ;i la philosophie, cl sur- (|ueiuenl le roi du (i I; mais le Seigneur se
tout à la médecine, pour laque! e il avait un conieiiia de sa pieuse résolution ei ne lui
goût el uut' apliUidc remar;ju ililc<. Très- laissa pas le le.ips de l'exéculer, l'.iyani ap-
jpune encore, il éclips.iil déjà les plus la- pelé à lui an conimencemeni de l'annee 36.).
meus iiiéiecins de son siècle. .\va Ideie- S ;inl lj;cgoire prononra son or.iison funè-
lourner d.ins sa patrie, il voulut faire quel- lue, et dans le tl l.iil qu'il dom e d- ses ver-
que séjour à Coi;stanlinople alin de se pei- , tus, il remarque qu'iiu milieu des honneurs
fect;onuer de plus en |ilus dans la profess on il regarda toujours l'avanlage il'ttre elire-
qu'il avait cho sie. Son méri e et ses belles tii'ii ci uinie la première des dignités el le
quai. tés lui cnucilièicnl l'cslime et l.i consi- plus glorieux de lous l.s litres. Il s'élead
déralioD publiques, au poinl que l'empereur aus^i sur sou ('ésinléressenienl et sa gené-
Conslunce lui lit ofirir, s'il voulait se fixer r.isilé. Non-seulement il soulagiail les pau-
'i6i CES CES 662

vres, se monirait liiiéral envers tout


mais il mesiir's pour que
malades pussent, du
les
le nionili'. La boulé «le son cœur cl ses ma- lieu où il. élaiciii placés ouiiMidre la messe
nières ohiis;eaiile.s lui faisaiiMil îles amis île el les autres parties de l'officK divin Les
lous ccu\ qui le coniiiissaiiMiL II exeiçiil sa pauvres av.iient aussi un libre accès auprès
profe sioii sans aucune vue de jrain, nièaie à de sa pe sonne, el il envoyait de temps ea
regard di'S riches. Il é'ail le père des pan- leaips ses domesl qnes à la porte de sa de-
vres, el outre les soins |;raluils (|u'il leur meure, afin d'inlroduire ceux que la crainte
consacrait dans leurs maladies, il leur distri- am/iil enpêchés de pénétrer jusqu'à lui. Il
biiail encore la p'us gi-.mde partie de ses re- fonda aussi un monasière de religieuses, à
venus, el les institua ses herili<'rs (iueli|uc la construction duquel il voulut travailler
temps avo't sa mort. —
25 février cl 9 mars, d» ses propres mains. L'é;lise, qui était
r.E^AlKlî fsainl), évéque d Arles, né en très- vaste, renfi-rmaillrois par ies ; celle du
470, au lt>rriloire de Clià'ons-sur-S lôue, milieu fut déd ée -i la sainte Vierije, et les
d'une famille recumni.indaUle par sa piélé, deu^ aiires à saint Jem l'Iivangélisie et à
montra de lionne licuri- des imliiiaiions ver- sninl ALirliu. Ce monastère, siiué à Arles
tueuses, et surtout une tendre cliarilé pour même, fit d'abord c mnii sous le nom de
les pauvres, se ilépouillanl de ses propres S iin!-.leai miis i' porta dans l;i suite celui
;

h rbits pour U'S en n'vètir. Après avoir l'ait de Sainl-i^ésaire. Céi.irie, sci-iir du saint lon-
sps étu les avec succès, il ré «lut derenon- dali-nr, el ({ui aval pris le voile à Marseille,
cer au monde, el, à l'àji;" de dix-huit ans, il en fut la premièro ahliesSe. Le saint composa
alla se présentera saint S lv:slre, évéque une règle que nous avons encore, el qui
de Châlons, pour lui demande tonsure et I I prescrivait ans religieuses de fiire elles-
l'haliit clérical. L'évêque l'admit dai^s son mêmes leurs vêtements el de travailler à di-
clergé et l'atiachi au service de son église. vers ouvrages en laine. Cil uune avalisa
Deux ans après, le djsir d'une plus gand' lâche réglée pour chaque jiur, cl les ou-
perfecli II le porta à quitter sucrèiem Mit sa vraies, surtout di hrodei ie.cini n'étaient pas
patrie, el il alla au minasièr- do Léiins. nécessaires à la communauté, se vendaient
L'ahlié Porcaire le reçut au nmnliie de ses aux personnes du dehors. Ouelques-unes
religieux el Cé>aire y devint un modèle de
, d'entre elles s'occupaieni à eopier l'ivcrituro
vertus. Ayant été fait celiérier, (jueliiues sainte en beaux caractères. Toutes faisaient
mo nés l'accnsèrent d'une excessivi; sévérité, une lecture de deux heures par jour, et ou
Pour faire <;esser leurs plainies , Césaire lisait aussi pendant le travail des mains,
quitta son enifiloi, c qui lui laissa plus de
>
C Ue règle de saint G 'saire lit place, dans la
temps pour vaquer à la conlempi ilinietaux suite, à ce. le de saint i$eu;)îl que le monas-
pratiqnos lie la pôniieni'c. Mais l'épiiisein Mil 1ère adopta pour se confToier aux autres
011 austéri'ès l'avaient réduit a, anl f.ut
<^es commun.iu es lelii^euses. Saint Césaire prê-
craindre pour sa vie, il fil obligé d'aller ch ni orli lairemeiil le matin el le soir, sur-
crin.'ulier les mé leciiis d'Arles. Ce voya!,'e tout 1rs jours de ilimanclie el de fc e, el lors-,
lui procura roicasion de voir saint lioiie, ijuil ne f)ouvail piécht-r lui-même, il faj. ait
évèi|uede ccMe ville, son parenl cl son coai- lire au peuple, par un de ses prêlr.s ou de
paliiole, qui le retint pré' de lu du conseil- , ses diacres, Is iioiiiéiies des l'eres. Celle
lemeiii de r ilibé de Lérins, et lui coulera le lecture se f.iisait après matines el après vê-
diaconat, puis la prêtrise, el l li coiiliu en- près, afin que ceux qui se trouvaient à ces
sui e le gonvenienu'iil d'un mona 1ère, si- ol'lires ne sortis enl point sans recevoii"
lu;'dans uni- lie formée par le Uliône, aux queli|ue instruction. Dans ses i)i édicali ms,
portes de la ville, lione , »e sentant près de il répétai siuvenl à ses auditeurs que le
sa fin, demanda Cesaire pour son succès- plus terrible ciïel des jugements du Seigneur
senr. Celui-ci n'en Tit pas plutôt informé, est une famine spiritue.le de la parole di-
qn'il alla se cacher dans des tombeaux ro- vine. Il s'élevait avec force coalri! les vi-
maiiis (|iii se trouvaient près d'Arles; mais, ces dominants el surtout conlie le délai do
y ayant été découvert, on le força d'aciuies- la péii.teuce; ii délouriiaii du (leclié véniel
cer aux vi-iix du peuple et du cierge qui par la crainte des pe.nes du piirgaloire, el.
voulaient l'avoir pour pasteur. Césaire avait oaseignail les m lyens de se purilier, c'aaquo
treille ans lorsqu'il fut élevé à lepiscipat jour, de ces fautes légères ; il reveuail sou-
euiiOl. 11 Commença par inlrodu re duis vont sur la ucces-ilé di; la prière, du jeûne,
son église calhédr.ile le ch int quotidien de de l'aumône, principalcmcnl peiid.inl le ca~
Tierce, Se.xie el ;Yo»e ; av.int lui, on ne rême el liaiis s .lulres jours consacrés à la
1.

cli.inlait celte partie de l'ollice divin que le pjnilenee. Il présida au concile tenu à Agde,
samedi el le dimanche. Il engigea les laï- sur la disci|ilino, en 5l)G, el dans l.qnel il lit
qnes à assister, autant qu'.ls le piurr lieiil, plusieurs règlemenis sur la ri-f.irin iiioii des
à ces olfiees du jour et mèmi; à ceux de la imeiirs. Comme Arles était sous la duinina-
nuit el de chante; avec le cierge les hymnes
, lion d'Al irie, roi des Visigulhs, (jui possédait
et les psaumes. Afin d'avoir plus de temps à une p irt e de la Provence, el que saial Cô-
consacrcr à sa sanclilication et à celle de saire était né sujet du roi de 15 lurgoga;-, le
son troupeau, il se déchargea du soin de son prince visigolli s'imag iia que révê.jue d'Ar-
lemporel sur des ad niiiistraleiirs d'uuo pro- les avait dessein de livrer celle vile aux
bile reconnue, el il employait une grande Uourguignons rien n'èiait plus éloigné de la
:

partie de ses revenus à soulager les pauvres pensée du sa nt mais il n'eu lui pas moins
,

et à fonder des hôpitaux. Il avait prisses exilé à Bordeaux, oii il cloiguit, par ses
ses CES CES S64

prières, un incendiequi faisait de grands ment bassin et employa à racnetor plu-


le
ravages. Alaric, ayant reronnu son inno- sieurs captifs la somme qu'il en relira. Le
cence, le rétablit sur son siège, et condatniia roi en fui bioiilcM iniormé; il apprit aussi
ses accusateurs à éire lapidés mais saint ; (ju'il y avait à sa porte un si grand con-
Césaire Gt tant qu'il les préserva du der-( cours d' pauvres qu'il était impossible d'en
nier supplice. Lors(iu'il revenait ù Arles, le approcher. Gclt(! cliarilé fil une si grande
[jouplc alla au-devant de lui, en chaulant im|iression , (|ue les sénateurs et les princi-
des psaumes; tous 1rs liabitanis tenaieiil ù paux habitants do Itavcnne lui envoyèrent
la maiiiï des cicrt^es allumés, et ils attribuè- dos secours abondants avec prière de les
rent à ses prières la ccssalion de la séche- distribuer aux malheureux. Ils allaient jus-
resse qui, depuis longtemps, désolait leurs qu'à dire qu'une di's plus grandes grâces que
«ampagnes. Les Français cl les IJoui^ui- Dii'U leur eût faites, cloit de leur avoir ac-
gnons ayant remporté, ou 507, une victoire cordé l'avant ige de voir un homme si digne
complète sur Alaric, qui resta sur le champ des temps apostoliques. Sainl Césaire se ser-
de bataille, son fils Amalaric s'enfuit on Es- vit des fonds qu'on lui avait remis si libèra-
pagne oij les Visigoths le proclamèrent roi ;i lemeal pour délivrer les prisonniers qui se
la place de son père. L'année suivante les trouvaient de l'antre côté de la Durancc, et
Français et les ISuurguignuns ayant formé le leur donna en outre de quoi pouvoir rega-
siège d'Arles, les (îolhs renfermés dans la gner leur pairie. Pendant son séjour à Ra-
Ville mirent on prison saint Césaire , sous venue, il rendit la santé au fils d'une pauvre
prétexte qu'il était d'intelligence avec les veuve qui par reconnaissance le pria do
assiégeants. Son innocence ne tarda pas à prendre à sou service el d'emmener avec lui,
être reconnue, et on lui rendit la liberté. La dans les Gaules, celui qu'il venait de guérir.
ville ne fui pas prise, et lorsque le siège eut De là il se rendit à Rome où il fut honorable-
été levé, on conduisit dans les églises les ment reçu par le pape Symmaque, par le
prisonniers qu'on avait faits dans plusieurs clergé, la noblesse et le peuple, qui tous dé-
sorties. Le saint évéque touché du sort de ,
siraient ardemment de jouir de sa présence.
Ces malheureux qui manquaient de tout, Symmaque lui donna le pallium, etl'on croit
épuisa, pour les soulagi r, le trésor de son qu'il fut le premier évéque d'Occident qui ait
église, et fil fondre même les ornements d'ar- été décoré de cet orncmenl : il confirma
gent qui étaient aux grilles et aux piliers, aussi, en sa faveur, les privilèges de l'égliso
ainsi que les encensoirs, les calices et les d'Arles. Il l'établit vicaire apostolique avec
patènes, et leur en distribua le prix. Nolre- le droit d'inspection générale sur lolitcs InS
Seignour, dit-il, à cette occasion, n'avait que alîaires ecclésiastiques de l'Espagne et des
des iases déterre pour faire la dernière cène; liaules il permit aussi
: aux diacres d'Arles
li'âjôns donc point de scrupule de donner ces de porter la dalmatique comme la poflaient
vases précieux p uir la rançon de ceux qu'il les diacres de l'Eglise romaitie. L'année sui-
a rachetés aux dépens de sa propre vie. Je vante, c'eslà-dirc l'an 51V, saint Césaire re<
voudrais bien savoir si ceux qui nous cen- vint dans son iliocèse cl continua, avec la
surent ne seraient pas charmés qu'on les ra- même zèle, à remplir tous les devoirs de l'é-
chetât eux-mêmes de la même manière, eu piscopat. Il tint un concile à Arles, l'an 52'*,
supposant qu'ils fussent tombés dans un où l'on fit certains règlements sur les ordi-
semblable malheur. Amalaric étant mort, nation», il présida, en o2\), au concile d'O-
Théodoric, roi des Osirogoths en Italie, (|ui range el en dressa lui-même les canons.
l'avait protégé, s'empara de ce que les Visi- Ou y condamna les semi-pélagiens qui en-
goths possédaient ou Espagne et eu Provence. seignaient que le premier désir ou le com-
La charité de saint Césaire pour les prison- mencement des bonnes œuvres venait de
iiièrs qui étaient la plupart ses compatrio- nous on y analhémalisa ceux qui disaient
:

les, lui parut suspecte il le fil doue arrêter


; que Dieu prédestine certains hommes à la
et conduire à Uavenne, où il résidait. Lors- damnation, el l'on y décida que Dieu ins-
qu'il le vit, il fut singulièrement frappé de pire ,
par sa grâce, le commenccinenl de 11
son air vénérable et majestueux, ainsi que foi et de la charité. Saint l^ésaire envoya les
de son inlrépidiié; il se leva, et ôlant l'orne- décrets du concile à Rome, el ils furent con-
ment qui lui couvrait la tète, il le salua d'une firmés par le (lape Félix IV Il y avait plus ,

manière très-oldigcanle, s'entretint avec lui de quarante ans qu'il ètail èvéïiue, lorsque
pendant quelque temps, et le saint se relira. son âge el ses infirmités l'averlis-aut qu'il
Alors Théodoric dit à ceux qui l'eiilou- approchait de sa fin, il demanda si la fcle de
raienl Puisse le ciel punir ceux qui ont clé
: saint Augustin arriverait bientôt J'espère, :

cause qu'un si saint homme ait fait un si long ajouta-l-il, mourir ce jour-là ; vous savez
vnyage sans nécessité! Lorsqu'il s'est présenté combien j'ai toitjours aimé la doctrine vrai-
divanl moi, je tremblais ; tl nvait l'air d'tiii ment catholique de ce saint évéque. Il se fil
(V!';o, et fe ne puis penser à l'inquiéter. Il lui ensuite porter chez les religieuses du mo-
envoya un bassin d'argent, du poids de nastère qu'il avait fondé, afin de les exhorter
soixante livres, avec 300 pièces d'or, et il à ne pas trop s'aflliger de sa mort; mais co
ordonna au porteur de lui dire Saint évé- : qu'il leur dit ne senil qu'à augmenter le
que, le roi votre fils vous prie d'accepter ce regret (itrellcs avaient de le perdre apiès :

présent et de vous servir du busiin pour l'a- leur avoir donné sa bénédiction il se fit re-
mour de lui. Césaire, qui ne faisait aucun porter dans son église où il niourul en pré-
usage des choses de prix , vendit publique- sence de plusieurs évêques et de plusieurs
ifio CES CHA riot".

prèiros, la veille de la fclc de s;iiiU Augus- merveilleu!4, dans l'Allemagne et la Pologn*.


tin, 27 août 542, à l'âge de 71 ans. Sa
le En 1222, il fonda, à Prague, un couvent de
sairilelé fui ;itleslée par un grand nombre son ordre, où il rassembla cent vingt reli-
de miracles, avant et après sa mort. Saint gieux, du nombre desquels se trouvait An-
Césaire, honoré du litre de docteur de l'E- dré, évêque de celle ville :il fonda aussi, au

glise, a laissé des homélies au nombre de , même lieu, un couvenl de dominicaines, où


deux cent deux, et plusieurs traités de piété. la reine Marguerite, veuve de Henri, roi des
Son style estsitnple, naturel et plein do Romains, el lille de Léopold, archiduc d'Au-
charmes, ses pensées nobles, ses raisoune- triche, fit depuis profession. Saint Ceslas
menls solides, et toujours à la portée de ses envoya prêcher la foi dans la Bosnie par
auditeurs. — 27 août. vingt-sept de ses religieux, qui tous re-
CESAHIE (sainte), Cœsana, martyre, est çurent la couronne du martyre. Il prêcha
honorée le 2o mars. lui-même dans la Silésie et résida longtemps
CESARIR, ou CÉSAir.K (sainte), vierge et à Breslaw, où il conduisit dans les voies de
première abbesse du monastère de Saint- la perfection sainie Hedwige, duchesse de
Jean à Arles, était sœur de saint Césaire, Silésie. 1| peupla les royaumes du Nord de
évêque de celte ville. Elle naquit dans le fervents serviteurs de Dieu, qui fit briller sa
territoire de Châlons-sur-Saône, quelques sainteté en lui accordant le don de prophétie
années après son frère, c'est-à-dire vers l'an el celui des miracles. La ville de Breslaw fut
475, el, à son exemple, elle (juilta le monde attaquée, ei) 1241, par les Tarlares d'Asie,
de bonne heure pour se faire religieuse dans qui élaient venus foudre sur l'Europe avec
lin monastère près de Marseille, (ju'ou croit une armée de cinq cent mille hommes, et
être celui fondé par Gassien. Lorsque saint avaient ravagé la Russie, la l'ologne el les
Césaire, devenu évêque d'Arles, eu 501, eut pays voisins. Les liabitanls de la ville, après
fondé un monastère dans sa ville épiscopale, avoir brûlé ou caché leurs effets les plus
il eu confia le gouvernement à sa sœur, non précieux, se renfermèrent dans la citadelle, et
parce qu'elle élail sa sœur mais pSrce , sainlCesIfis les y accompagna pour les assislei-
qu'elle lui paraissait plus capable que toute et les conso!cr. Les prières ferventes qu'il
autre d'exercer les fondions d'abliesse. \i» ne cessait d'adresser avec eux au Sei-
efiel, elle se montra digne do ce choix. On gneur pour obtenir leur délivrance furent
croit qu'elle mouru! avant son frère, dont enfin exaucées. Lorsque les barbares, après
on met la mort en 542, et une autre Césarie avoir fait une large brèche, se disposaieol
lui succéda dans sa dignité d'abbesse. 12 — à mouler à l'assaut, Ceslas, qui venait da
janvier. célébrer les saints mystères n'eut pas
,

CESAlllENNE (sainie), Cœsariana, martyre plutôt paru sur les murailles qu'il tomba du
à Césèae dans la Romagne, est honorée le ciel, sur le camp des Tarlares, un globe de
21 juillet. feu qui porta dans leurs rangs la terreur et
CESIDE (saint), Cœsidius, prêtre el martyr le désordre. Les infidèles, dont plusieurs pé-
à Traïuaque au pays des Marses, près du lac rissaient au milieu d.'s Hammes, vo\anl que
de Célano, était fils de l'évéque saint Rufûn, le ciel coiiibaltait visiblement contre eux,
et souffrit avec plusieurs autres sous l'em- levèrent le siège et prirent la fuite. C'est
pereur Masiuiien l'an 310. 31 août. — ainsi que celle hordede barbares, souiblableà
CESLAS (saint), dominicain, sortait de la un lorrenl dévastateur, lut arrêtée dans sa
famille des comtes d'Oidrovans, l'une des marche par les prières d'un humble -serviteur
plus illustres de la Silésie. Il était fils du de Dieu, qui, en cette occasion renouvela
,

comte Euslache de Kon-ki et frère puîné de les prodiges d'Elie et d'Elisée. Ce miracle est
saint Hyacinthe. naquit vers l'an 1187, el
11 attesté par d'anciens monuments qui
se gar-
après de bonnes éludes, il se consacra à dent encore dans les archives publiques de
Dieu en entrant dans l'étal ccclésiasiique. Breslaw, On le trouveaussi rapporté par Mar-
Son savoir, sa piété et l'innocence de ses tin Ciirmer, évêque de Wormie, dans son
mœurs le firent nommer, très-jeune encore, Histoire de Pologne, cl par d'autres histo-
chanoine de Cracovie, puis conservateur de riens. Saint Ceslas mourut peu de temps
Sandomir. il menait la vie la plus édiJianle après, au mois de juillet 1242, cl fut enterré
cl la plus mortifiée, employant ses revenus à Breslaw où l'on garde ses reliques. Le
en bonnes œuvies el surtout au soulage- culte qu'on lui rendait de temps immémo-
ment des pauvres. Ives de Konski, .son on- rial fut approuvé par Clément XI en 1713.
cle, chancelier de Pologne, qui venait d'être —20 juillet.
élevé sur le siège épiscopal de Cracovie, CEZADUE (saiut), Ccssator, évêque do Li-
ayanl entrepris le voyage de Rome, emmena moges, mourut vers l'an 730, et il est îionoré
avec lui ses deux neveux Ceslas cl Hyacin- à ^lalelnort le lo novembre.
llie qui entrèrent dans l'ordre de Saint-
,
CllAD, puCEAuni-: (saint), Cewhla, évêque
Dominique, el reçurent l'habit des mains (le Lichfielil, était frère de sainH.;edde, évêque
du saint fondateur, dans le couvent de de Londres. Né vers la fin Uuvi» siècle, il fut
Sainte-Sabine de Rome, au mois de mars élevé dans le monastère de Lindisfarne, par
1218: ils obtinrent dispense pour prononcer saint A'ïdan. H passa ensuite en Irlande,
leurs vœux, après un noviciat de six mois avec saint Egbert, pour se, perfectionner dana
au' lieu d'un an que prescrivait la règle. l'Kerilure sainie el dans la science des saint*.
Ayant ensuite quitté l'Italie, saint Ceslas an- Saiiit Geddc, ayant fondé le monastère de
nonça la parole de Dieu avec un succès , Leslingay en 058, le rappela pour l'aider à
567 cru CHA 568

y établir une bonne disriplino, ot le chargea remords fie »i conscience, donna au saint
de frouvrrncr, smis lui, la nouvelle conium- évc'que le lerraiii el les fonds nécess.iires
naulé. Sainl Cliad répoulil iti;:npniiiil à la (mur fondir le inoiiaslc're de Biirrow. S.iint
confiance di^ son fri^rc, <l s',irqiiin,i (!(• ses Cli.iil ;iy;iiil connu, p;ir une rcvelalimi du
fondions d'une inanirre qui ilouna la plus ciel, qu'il inoorrail hien'ôl, lornba malade
haulo idccde ses vertus. Aldrul, 'oi (les Nor- el se recommanda aux prières de ses reli-
Ihumbres. ayant nommé é> ciiuc d'YiTk sainl Ri' u\ :il reçut ensuite le oi ps cl 1" sanu île
(

Wilfriil, il lenvoia en Fr.ince afin (ju'il rc- Jésus-Cluisl, el mourut le 1" mars G73, après
çûl l'onclion épiscopale des mains d'Agilliert, avoir fjouvcrné i\cAt\ ans el demi son d;o-
son ancien auii, ()ui h' sacra à Coiîipièj;iie, cè.ie. Il avait fixé son bié;;e à l.iclilidd où

assisté de douze éventes. .Mais le Innu se- résidèrei;l ensuili' ses suecrsseurs. On l'vn-
joiir de NVjlfriil eu Frame ayant f lit déscs- terra dans l'église de Ndln-Danie , mais il
pércr de son retour, li- roi Ôswi, père i!'A- fui transporté, peu de temps après, d.ms
Irfrid, nomma, pourle rcmplaeer. sainl Chad, celle i!c Saint-Pierre! Ses reli<|iics furent
qui fut sacré, eu OGCi, par Wina, évéïiue de transférées, plus lard, d;:ns l'église de la
Wiiicliesler, assisté d deux évoques brc-
.• Sainte-^ iergc el de Sainl-Chad, li;ilie en
tons. Plein de zèl pour la sancl fication du
• ll'iS. et qui est dcieuue li catlicdrale de
troupeau i-onfié à ses soins, il \isitail à pied Liclifielil, où elles ont été, jusqu'à la préten-
les (liflérentcs parties de son diocèse, annoii- due réforme, l'olijel de li veiieraiiou des H-
çanl pirioul la parole de D eu, et s'appli- dèle-. IJède parli- d plusieurs luiradcs opé-

quant, (le prélérnu r, ,i l'iiislruction des pou- rés par ^oll intercession.— 2 mars,
vres el des ignorants. Ou le voyait [arcou- CHADOiN (sainl), C(K/in'(u/<«.«, évêque du
rir les villages et mtror jusqie dans les ca- Mans, au siècle, était Irlandais, selon les
vi.<'

bines pour y porter Is lumières et les con- uns, et Français selon ilaiitr s il dut à son :

bolulions de la foi. Ci-peiid ml sainl Wilfrid, mérite el à ses vertus d'ê re choisi pour suc-
après une abs'ucc de deux ans, revint eu <éd.r à saint Bcrlran sur le siégi- du .Mans,
Angli terre, el vovanl son sié;;e occuné par r.;n 023, el il en fui le douzième évêque. Il
noli e sailli, il ne fii aucuni' réelanialion, el assista, en C2'i. au concile tenu à Krims,
se retira au monastère de Uippon. Mais sous l'archevèiiue Hoiniriiis, où Ion fit de
sailli 'riiéodore, ardu véque de Canlorliery sages lèglfiii n:s sur la disci liiic ecclé-
etprimai de l'Kulise hrilaunique, jugea, lors siastiqiie. De retour dans sou diocèsi-, i|
de sa visite générale, (|ue le siegi' d'York répara plusieurs mon.istères el fil revivre,
appartenait à saml WilIVid (lédarant que daii^ ions, lancieune régularité il fond ce- ; i

roi'dinatiou (!e Chad éla;l iricgulière, el que lui (l'I'.vrun, à nix lieues du Mans, il coiilii-
ceus (lui l'avaient sacré n'en avaient pis le hua, par ses libéralilcs, à la foinlaliou de ce-
droit. Ce'ui-ci réponilil Si vous cioyez que
: lui de la Itoi selièr., qui eiil sainl l.oiigi's
mon ordiiia'iiiu ne suit pas caiiouiiiue, je pour premier a'ibé. Fii G'i2, il lii son lesla-
renonee volontiers à l'épiscopal dont je nu n:, qui est devenu fort (élèbre par les i.c-
n'ai jamais été digne, el que je n'ai ac- lails qu'il coiitieiil, el dans lei|uel il iC',''ait
copié que iiialgié moi el (lar obéis-'ance. la destiiiaiion de ses biens après sa mon:
Le primai fui charmé d'une réponse si il y institue la calhédrale du Mans pour son
pleine do candeur et de modestie. Sainl hériiière, aussi plusieurs
et fait aux 1 gs
Cbail releiirna avec joie à son monastère monastères de Saint-Viu' enl cl dela Cou~
de Lesiingay, maison ne l'y laissa pas long- lure. N'ayant pu se rendre en per-onne au
lernps. Saint 'Ihéodore, qui avait conçu pour concile tenu a Châ'ous - sur - Saône en ,

lui une grande esijme, le nomma, en G7l), 6+'i-, y a>sisla par député. Ou croit qu'il
il

évêque des iMeiciens après la mort de Jaru- mourut le 20 août 053, avec la réputation
mail, et loi défendil, à cause de son grand d'un des plus saints cl des plus illustres pré-
âge, de faire à pied la vi.-i!e de son dio- la. s du vu"" sièc'e, el après un episropal de
cc>c qui était irès-vaste. voulant par là cou- trente ans. Il fut enierrc dans l'aiu ienno
server plus limglemps à ccl e ég!i-e nu pas- église des Apôtres, près de saint N'icior, l'un
leur si capalde de la bien gouxemer. Saint de ses prédécesseurs. S'il corps f.il trans-
Cliad allait passer avec (|uel(|ues moines 1ère, en h'.'îâ, avec ceux de plusieurs aulres
qui vivaient fnès de sa catiiédr.iie les mo- saints évéques de la même vil e il eut saiat ;

ments pouvait dérober aux foiictimis


qu'il Ber.ird pour .son successeur. 20 aoùl. —
de son ministère, el il puisait au milieu CHAFl UK, ou 'I'iikofuoi (sainl), Theofri-
d'eux de nouvelles forces et de nouvelles rfn», al>bé de Carmeii en Velay il mailyr,
grâces pour reprendre ses travaux. La peu- naquit à ()ran;;e a; rès le milieu du m.' siè-
sce de.s jngemenis de Dieu faisait une foile de. Il était (ils de Leufrui gou\eriieur du
,

iiiiprcvsion sur son esprit, et lor-qu'il enteii- pays d'Orange, qui lui fit duniier nue educa-
dail gronder le tonnerre. Il se rendait à l'é- liou soignée. 11 montra de bonne heure un
Slise pour prier (l pour réflédiir à ce jour goût pionomé pour les exercices de pieté et
formuJahle où Jésus - C'risl viendra juger uii graml éloigneuienl pour le monde. Eu-
tous les hooiiues. Wullère, roi di- .M. nie, des. son onrie, (|ui était abbé tie Cirmeri
(ionl sainl Chad avait bai lise les deux fils, ou \clay, ayant fait un voyage an monasière
Wulfate Hufin
cl oui sont honorés comme
. deLcnns, passa «lueliiucsjoursà Saint-Paul-
qui furent misa muri aussitôt
iiiarlyrs, et Irois-Châleaux. Leufroi accompagne de son
après, par l'ordre de leur père qu'on avait fils alla lui faire une visite dans cetla
abusé sur leur compte, voulanl calmer les ville, et le jeune Challre coiumuuiqua à sop
569 CHA CHA 670
oncle le dessein qu'il avait formé d'embras- plutôt par Brunehaut son aïeole il prit
, ,

ser la vie tclii;ieust'. Einios examina sa vo- Chagnoaiii pniir compagnon de voyage, lors-
calioii et reco'iniil qu'ell(i VI nail ilii ciel. L(>u- qu'il se rcnilil en Suisse, pour prêcher l'E-
froi, ijiii rnuard.iit son fils icoinme le souiicn vangile aux infidèles. Clia^;n()ald reviiil eu-
el l'espérance de sa famille, reliisa d'aliord suite à Luxeuil, et accomjiagna saint Eus-
snn cous niemeni; mais il le doun à la fin, i tase, successeur ili' saint Coloiiiban, i|ui avait
(t Cli.iff e sui>it iOM oncle à C iroieri, où il élé cliar);c, en Gl'i, par Clolairc 11, d'aller à
reçut rii îbil monastique. Il ronserva. après Kotiio. en Italie, pour prier saint t'.oloa. ban do
sa profession, la fiTveur qu'il avait inonircc revenir eu France. A leur retour, ils passè-
P'iidanl sou novicial, et, liienlôt après, il lut reiil ijuelques jours chez A;;neric, <|ui res-
ch riji'' des aiïaires extérieures de sou mo- lait dans une terre à deux lieues de Meaux.
n sière, runctlon qui répondait à celle de Saint liusiase guérit Siiinle Fare, sœur de
procureur. Ay.int rencouiré un jour saint Chagnoaid, d'une maladie de langueur <)ui
M'oelé, qui s'était enfui secrètement d(^ la f.nsait craindre pour sa vie, et obtint d'A-
jDaisKii paiernello pour se snusirairc à uu guérie qu'il la laisserait libre d'exécuter la
niaria;:e auquel .ses pareu's voul. lient le cou- re olution qu'elle avait prise de consacrera
IraiiiiJrc, malgré *es inclinations qui le jior- Dieu sa viiginité. Agneric fonda pourcllelo
laienl à v'vre dans la continence, celiii-ci monastère do Faienioutiers, etcoiume ilélait
pria sailli (^haffre de lui imliquer une maison double, saint Chagnoaid quitta I.uxeuil pour
où il (lût -se instruire dans la piétj.
f.iire venir y éiablir »ine coinuiun.iulé de reli-
Cbaffre lui i)ersuada de le suivre, et le pre- gieux. Il la gouverna jusqu'en (iiO, qu'il fui
seuta à son oncle qui lui donna l'habit, eleve sur le sié,'e épisco|ial de Laou. Il as-
L'abbé liudes, se sentant près de sa fin, dé- sista au concile tenu à Keims, en Vio, et
signa Son neveu pour Miccesseur, et loule sou-crivil, en 1531 aux litres de la fondation
,

la couiniunanié applaudit à e choix. Sa:nt


i de l'abbaye de Soligiiic. eu Li.uousin, laito
r.hafl're justifia, par sa coiiiluile, ;a h lUte par s lint liloi, qui élait encore lai(]ue. Saint
idée qu'on avait coiiÇDe de ses verUis et de Chagaoald mourut d'apoplexie vers l'an G33,
sa cai acité il fut le pèreel le moilèl- de ses
: coitmie nous l'.ipnrenons d'une lel're do
religipu\. Comme l'eutiée du monastère éiait saint Paul de Verdun à saint Didier de Ca-
interdite aux lernines, il leur permeilaitde ve- hors. —k ei G septembre,
nir près lie la |iorte,alin(|u'elles pussent rece- CH.MUBUE (saint), Caipreus, fonilaleur
voir des insiriictions sur les vériiés du salut, d'un monastère en Irlande, était, selon (|uel-
Les Sarrasins étant venus fondresur le Velay, ques auteurs, Breton de naissance, et flo-
eii 728, il fit ci-,clierses moines dans une foret rissail sur la fii du vi' siècle. L'église de son
voisine, et lorsque les barbares vinrent au iiionastcre porte son nom, et il est honoré
monastère, il se tint prosterné dans l'église, d.iiis le pays de TirHaclire en Couuacic le ,

disposé à tout é\éuemeut: furieux de le 1" novembre.


liouverseuî, ils laccab èrent de coups et le CH.VMANS (saint),Amanchts moine da ,

laissèrent à demi mort. Le lendemain, (|ni Genouiilac, finda uu monaslère qui porta
était le jour de le* r fêle princiiiale, ils se son nom. il ilorissait ilnis le vr siècle , et il

disposèrent à la célébrer par des pratiques est honoré le 2jjuin.


imiies. A cette vue, le saint ranima ses for- CII.\.\!ANT, ou Am4NT *saint) Ainanlius, ,

ces, et leur reprocha, avec, autant de zèle évé(]ue de Uidez, uéda.is telle ville, cuira
que de courage, leur culte superstitieux, de bonne heure dins l'état i-cclésiastique. Sa
Les Sarrasins, étonnés île le revoii- après science et sa sainteté décidèreni ses com-
le tr litement de la veille, lui en firent subir pairioles à l'élire pour leur évéque et à ,

uu plus cruel encore; mais uu orage, (|<ii peine eut-il leçu l'onction piscopale qu'il<

survint tout à coup, ne leur laissa pas le s appliqua avec, nu zèle infatigable à la con-
temps d'incendier le monastèie, comme ils version des uloiâties, dont sou diocèse elait
se l'étaient projiosé, Saiui Cliaffie ne snrvé- rempli. Ses instructions et ses miracles en
eut que quelques jours à ses blessures, et gagnèrent un grand nombre à Jésus-Christ
mourut le l'J octobre 728. On l'Iionoie coin- ^a douceur et sa charité furent aussi pou our
me_ martyr de
.. la \éiileetde la ch.'iilé. Il beaucoup dans les coiiversiuns qu'ii opéra,
s'est loruié autour de son monaslère une 11 trouvaille moyen d'allier aux fatigues de
ville qui a pris le nom de Monasiier Saint- l'apostolat les austérilés de la pénitence et ,

Chaffre.— I9i ctobrc. il avait uu attrait particulier pour la morli-

CUAIjNOALD (saint). C/iflj'no«/(/««, vulgai- liealiou. On place sa mort vers la fin du


rement appelé saint Chagnon ou Cannoald, v' siècle. Sauil (Jninlien , son successeur,
évcqiie de Laon , et, il fils d'Agnéric , l'un voulut lever de terre sou corps, en oii, et
des plus illustres sei.;neurs de la !>rie, et faire la translation de ses reli(|ues; mais
rnn des principaux olfieiers de la cour de nous apprenons de saint Grégoire de Tours
Théoilebert II, roi d'.Vustrasje. Il était fière que lo s^iinl évéque apparut en songe à
de saint Faron, évéque de Meaux, et de sainte Quiiitieii, le reprit d'avoir remue ses os et ,

Fare, abbevse de Faremouiiers. Il quitta le lui-mêmeôlé desa place,


lui prédilqu'il serait
monde et se fit moine à Luxeuil, vers l'an pour élie évéque ailleurs ce qui fut vérifié
,

59'i-. Saint (^oloinban, qui en elait abbé, con- par l'événement. —


k novembre,
çut pour lui beaucoup d'es.lime et d'ali'ec- CHAlUTÉ (sainte) Charilns , vierge et
,

lion el lors'iu'il eut é c exilé de Luxeuil,


, rnart\re à Home, de sainte Sophia
él.iit fille
eu GIO, par Thierri , roi de Bourgogne, ou et sœur de saiule Foi et de sainte EspCraace*
m CHA CHA 573

Elle fui élevée dans la pieté par sa mère , tants du pays, il baiii, au contluent de
qui l'extiorla eUe-mémc à confesser Jésus- l'isle et de la Dordogne un fort qu'il nom-
,

Christ avec courage, et à verser son s;ing ma Franciac et <)ui a donné naissance à la
,

pjur la religion. f.Ile souffrit le martyre avec petite ville de Fronsac. Il avait épousé, du
ses sœurs, sous l'empereur Adrien , dans le vivant de son père, Hirméirude ou Himil-
li* siècle, vers l'an Vl~. 1" août.— trude, dont il eut Pépin le Bossu. Berlrade
CHARITINE (sainle),C/if(n7i?ia, martyre à entreprit de la lui faire répudier, pour le aia-
Rome, y fut arrêtée avec saint Justin , rier à Hermangarde, fille de Didier, roi des
apologiste de la religion chrétienne, et plu- Lombards. Le pape Etienne lli ayant eucon-

sieurs autres. Uustique, préfet de la ville , naissance de ce projet d'union , écrivit à


les ayant fait comparaître devant son tribu- Charles qu il ne pouvait passer à de secon-
nal , les interrogea l'un après l'autre, et des noces du vivant de sa première femme ,
lorsque le tour de Charitine fut venu, il lui et il menaça même de l'analhème ceux qui
demanda si elle était chrétienne ; elle répon- oseraient favoriser sou divorce. Berlrade,
dit Je suis chrétienne par la misérii ordc
: (|ui avait à cœur cette affaire, alla trouver
du Seigneur. Le préfet, ne pouvant la décider à Rome le pape qui trouva sans doute ses
,

à sacrifier aux dieux la condamna à être


, raisons bonnes, puisqu'elle ramena en France
battue de verges et à élrc ensuite déc;ipitée. Hermangarde , que Charles épousa en 709 ;

Elle subit sou supplice l'an 1G7, sous le rè- mais un an après , il la répudia, alléguant
gne de Marc-Aurèle. Les Grecs l'honurent qu'elle avait îles infirmités qui ne lui per-
le l""' juin , et elle est nommée dans le Mar- inetlaienl pas d'avoir des enfants bien cons-
tyrologe romain le 13 avril. titués, et il épousa, en 771, Hildegarde, fille de
*
CHAIUTON (saint), martyr à Home, avec Cliildebruud, duc des Suèves. Cette princesse,
sainte Charitine, de laquelle la ressemblance pendant douze ans qu'elle vécut api'és son ma-
dés noms ferait croire qu'il pouvait êire pa- riage, conserva l'esiime et l'affection de son
rent, comparut devant le préfet Ilusliiiueavcc époux, et lui donna trois fils et trois filles, sans
saint .lustin. I>e préfet lui ayant ordonné de compter trois enfants qui moururent en bas
sacrifier aux dieux et d'ob ir à l'édil des em- âge. L'Église l'a mise au nombre des saints,
pereurs, Chariton répondit qu'il étail chré- et elle est honorée le 30 avril. Charlemagno
tien par la grâce de Dieu. Rustique lui ayant se trouvait à Carbonnac, près de A'alencien»
représenté ainsi qu'à ses compagnons que nés, où il tenait une assemblée générale des
s'ils refusaient d'obéir ils seraient traités grands de son royaume, lorsqu'il apprit la
sans miséricorde , saint Justin , prenant la mort de son frère Carloman. Il le ht inhu-
parole pour tous, répondit Nous ne souhai- : mer, avec une grande pompe, à l'abbaye da
tons rien tant que de mourir pour Jésus- Sainl-Reini de Reims, et promit de servir do
Christ! En conséquence, ils furent condam- père à ses enfants ; mais les évéques et
nés à être fouettés et à perdre la tête, l'an les seigneurs d'Austrasie étant venus lui
16", sous l'empereur Marc-Âurèle. Les fidè- ofirir la couronne des raisons majeures,
,

les ayant enlevé secrètement leurs corps, qu'il est facile de comprendre, la lui firent
leur donnèrent la sépulture. 13 avril et — aecepler. La monarchie française, à l'époque
1" juin. où il en devint le chef unique, se composait,
CHARLEMAGNE (le bienheureux) , Caro- outre la France, telle qu'elle cxisle aujour-
hi$Mngnus, roi de France et empereur d'Al- d'hui, de l'Helvétie, de la Belgique et dune
lemagne naquit on 742
, , lorsque Pépin le partie de l'Allemagne^ mais il l'agrandit
Bref, son père, nattait encore ({ue maire du beaucouji dans la suite p ir ses conquêtes en
palais de Neustrie. Pépin étant moulé sur le Espagne, en Italie, et de l'autre côté du Rhin.
trône, en 752, envoya l'année suivante au- La première guerre qu'il entreprit, après la
devant du p.ipe Etienne 11, qui venait implo- mort de Carloman, fut ceilecontre les Saxons;
rer son secours contre Astolphc, roi des Lom- elle dura tiente ans, et exigea dix-huit gran-
bards, son fils Charles, qui n'avait que onze des expéditions. Ce qui la rendit si longue ,
ans. Le jeune prince rencontra le pape à ce fut moins la valeur de ces barbares que
Thionville et l'accompagna ju.si)u°à Pon-
, leur ()erfidie combien de fois
: vaincus et
,

Ihyon, près de Langrcs, d'où Pépin le con- suppliants , ne s'abandonnèrent - ils pas à
duisit à Paris. Etienne sacra Charles et Car- la merci du vainqueur? et cependant il ne
loman, son frère, ctlcscréa patricesdelloine. se passait point d'année qui ne lût signalée
Apiès la mort de leur père, en 708, Charles par (juclque révolte nouvelle. Sans entrer
fui de nouveau sacré roi de Neustrie, et C ir- dans les détails de icttc lutte terrible , nous
loman roi d'Austrasie. Le commencement nous contenterons d'énoncer ici son résul-
de leur règne fit craindre une mésintelligence tai, qui fut la conversion de ces idolâtres,
entre les deux frères, parce que Carloman I, iir entrée dans la famille chrétienne et dans

se plaign lit d'avoir été lésé dans son piir- la civilisation. La première caïupagne contre
l.age mais Rerirade, leur mère, réussit à les
; les Saxons était à peine terminée qu'il mar-
réconcilier. L'Aquitaine s'étant révoltée, ils cha contre Diilier, roi des Lombards , (jui
marchèrent contre les insurgés mais Carlo- ; menaçait les domaines du saint-siége. Avant
man se brouilla de nouveau avec Charles, de porter au pajie .\drien I " le secours qu'il
et arrivé en face de l'ennemi, il donna à ses réclamait, il convoqua à Genève une assem-
troupes l'ordre de rétrograder. Charles, resté blée générale de la nation, qui approu^a cette
seul , n'en livra pas moins la bataille qu'il guerre. Aussitôt Cbarlemagne fraucLii les
gagna, et, pour tenir en bride les habi- Alpes, à la tète d'une armée, et viul meure
,

E.73 CHA CHA •611

le siège devant Pavie, où Didier s'était en- qu'il avait méritée. Fastrade étant morte en
fermé. Pendant le siège de cette ville , dont 79'j, l'année suivante il épousa Luilgarde ,
il confia la direction à son onclo Bernard, fille d'un seigneur allemand. Ce fut peu après
Charlemagne se rendit à Rome, et y fui reçu qu'il jeta les fondements d'Aix-la-Chapelle,
avec de grands honneurs. Ayant été conduit où il se plaisait à résider lorsque ses ox|ié-
par le pape au tombeau de saint Pierre, il dilions militaires ou les affaires publiques ne
y renouvela solennellement la donation faile l'appelaient pas ailleurs. Le pape Léon III,
au s;iint-siége par Pépin, son père, qu'il successeur d'Adrien h', ayant été traité à
augmenta considérablement en y ajoutant |Uome avec la dernière indignité, s'échappa
l'exarchat de Kavcnne , les duchés de Spo- de la prison où il avait été renfermé, et vint
lelte et de BénévenI, ainsi que plusieurs au- implorer l'assislance de Charlemagne, en
tres territoires. Il signa cet acte, le fil signer 799. Ce princ le fil reconduire à Rome et
! ,

par les seigneurs qui l'accompagnaient le , le délivra de ses ennemis. 11 se rendit lui-
déposa sur l'autel et ensuite on l'enferma
, même dms la capitale du monde chrétien ,
dans le tombeau des saints apôtres. A son où il arriva en 800 quelque temps avant
,

retour devant Pavie il força Didier à capi-


, Noël. S'élanl rendu à l'église, où le pape
tuler, et l'envoya en France, où il finit en officiait, le jour même de Noèl, Léon III ,

pais Ses jours dans un monastère. Ayant qui lui devait son rétablissement surle saint-
ainsi mis fin au royaume des Lon)bards, il siége, le couronna empereur des Romains ,
se fit couronner roi d'Italie par l'archevêque sans que ce prince s'y allendîl car il pro- ;

de Milan. Pendantce même temps, les Saxons, testa qu'il se fût abstenu de paraître à la so-
animés par Witikind, le plus entrepreuant lennité s'il eût prévu ce qui devait arriver.
et le plus indomptable de leurs chefs, s'in- Il est vrai que celle dignité n'ajoutait rien
surgèrent de nouveau. A cette nouvelle le , à sa puissance, mais elle lui conférait des
prince quitte l'iialie, et vient les faire ren- privilèges (|ui n'étaient pas à dédaigner, et
trer dans le devoir. Kolgautl, duc de Frioul, te pape, en prenant cette mesure, consultait
profile de son départ pour se proclamer roi, autant les intérêts du sainl-siége que ceux
et Charlemagne est obligé de repasser les du prince son bienfaiteur. Ce rétablissement
Alpes pour lui arracher le sceptre et la vie. de l'empire d'Occident n'éprouva aucune dif-
L'année suivante (777), il tint a Paderbornn ficulté de la part des emp^Teurs de Conslan-
un champ de mai, où il reçut la soumission tinople, les seuls qui eussent intérêt à s'y
des Saxons, cl la plupart renouvelèrent leur opposer. Charlemagne, en revenanldeRome,
serment de fidélité, et se firent chrétiens, lia perdit Liiilganle qui l'avait accompagné dans
778, il marcha contre les Arabes d'Hspagne, son voyage. Il épousa successivement des
franchit les Pyrénées, par la vallée de !lon- personnes d'un rang inférieur, auxquelles
cevaus, s'empara de Pampelune et de Sara- les historiens donnent, pour celle raison, le
gossc, et, après avoir conquis l'Aragon et nom de concubines , quoique leur mariage
la Catalogne, ilrappelé sur le Rhin par
fut fût légilime aux yeux de l'Ejjlise. H fut ma-
une révolte des Saxons. En repassant la val- rié huit fois, el des écrivains lui en ont fait
lée de Ronci'vaux, son arrière-g.irde fut at- un leproche; mais, à l'exception de ses
taquée el pillée par les Basques, et c'est là deux premières femmes, qu'il répudia, Hi-
dil-on, que périt le fameux Roland, le plus millrude par déférence pour sa mère qui
, ,

célèbre des héros de la chevalerie. Au prin- voulut, par des motifs politiques lui faire ,

lemps de l'année 779, nouvelle paix avec les épouser Hcrmangarde, fille du roi Didier, el
Saxons qui reçoivent le ba|itè(ne en grand
, celle-ci, par des raisons qui ne nous sont pas
nombre. 1-e prince, de concert avec le pape, bien connues peut-être parce que celle
,

établit dans leur pays des évêchés, y érige des union était nulle; les autres c'est li mort ,

paroisses, y fonde des monastères. L'ilalie , qui les lui enleva, el l'on ne voit pas qu'il
qui commençait à remuer, exigeant sa pré- ait jamais manqué à la fitlétité conjugale.
sence, il se rendit à Pavie, el de là à Roui', On ne peut donc l'accuser d'incontir.enci' ou
où le pape Adrien baptisa ses deux fils.Car- de dérèglement dans ses mœurs ou si dans ,

loman et Louis. Le premier, qui reçut au sa jeunesse il pécha en quelque chose sur c <

baptême le nom de Pépin, fut sacré roi d I- point, il l'expia dans la suite par la péni-
talie, et Louis, roi d'Aquitaine. Dans une as- tence. Quatre ans après que Léon l'eut sa-
semblée tenue à iMayence, en 788, Tassilon ,
cré empereur, ce pape vint en France pour
duc de Bavière, fut accusé par ses propres conférer avec Ciiarlemagne d'alïaires dont
sujets du crime de trahison et de lèse-ma- l'histoire ne nous a pas conserve le détail.
jeslé contre Charlemagne convaincu de ce
: En 806, ce prince convoqua à Thionville une
duuble crime, il fut con lamné à mori mais ; assemblée des grands do l'empire, à laquelle
son souverain lui fit grâce de la vio, à con- il communiqua sou leslameiit par lenucl ,

dition qu'il s'enfermerait dans un monastère. il parlageait ses Etats entre ses trois fils,
Après la mort de sainte Hildegarde, il avait Pépin, Charles et Louis. Ce partage fut ap-
épousé Fastrade fille du comte Rodolphe,
, priiuvé et signé par les membres de l'assem-
princesse altière et ambitieuse, qui eût trou- bli'i'. L'année suivanle, il reçut de Harouii-

blé l'Liai sous un roi moins ferme el moins al-lléchid, roi de Perse, une ambassade avec
habile. La haine qu'oi lui portait fil naître de ricins présents, parmi lesquels on remar-
deux conspirations, dont la dernière eul pour qu.iil Uiie horloge d'eau, un jeu d'échecs,
:;hef Pépi;i le liossu, fils aînode l^liHrlema- (les plants de fruits et de légumes, alors in-
giie ,
qui lui fit remise du la peine capitale connus eu Europe. Pépin étant moil en 810,
1

m Cll\ CFIA 57«

elChîirIcs, l'année stiivanle. It'pnrtnsesous- grandes (lunlilés sobre tempérant el en-


: ,

erilà l'hionvillc se trouva dérangé. Bernard, nemi de la bonne chère, non-seolement il ob-
fils nalurel de Pépin, oliliiU 1 ilal.u Louis : servait les jeûnes prescrits p'i>' l'F^ilise, mais
fui a ,sucie à iVnipue, en ai3, cl son ijcie il pratiquait des morlificalio'is volontaires ,
se decliar^rea sur lui du (;ouverneiuiiu, ne et saiietifi.iil ses rep is rar des lectures do
s'occiipant plus nu'ii so piéparer à la niorl piété. Il se montrait affable envers tout le
par (les piières, des aui ôn^s e' des œuvros inonde et rompaii-sant envers les malheu-
de pénilenee. Un an après, il fut pris di- la reux. Charl'ina'.'ne a laissé, outre ses capi-
fièvre à Ait -la-Chapelle, en soriant du tiain; iulaires, plusieurs letlres (|ui sont des espè-
le septième jour di^ sa iiial.idie i' se fii ad-
, ces de traités sur div' rses ma ières, cl quel-
minislrer hs lierniors sacrerncnis.cl il expira ques poés'es lai nés. Les Libres Cnrolins ne
ensuite ie 2S janvier Sl'i-, en disant « Sei- : sont pas de lui, quoi ;u'il ail permis qu'i's
pneiir, je remris mon âme entre vos mains.» [lariissi'iit sons snn nom. L'i'mperi ur Fré-
Il élait âu'é de soixante-onze ans, cl il en d' rie Ba' berousse fit faire la levée de «on
avait réj^né qnaianle-sept. Son cops fut on- corps eu 11G5. Ce fii', il est vrai, en vertu
lerré dans la iiia<;nifi(|iie éijlise d'Aix-la-Cha- d'un décret de canonisation, donné par l'an-
pelle, (iii'il.ivaii l'ait liâtir.el l'on filaça sur son tipape Pascal III mais ce ilécrel n'a pas été
;

ionibeaii celle épilaplie : Tî- ît Clia'les. (/rond contredit parles n pas légili'iies, (jui ont
et orthodoxe empereur, qui n clindu f/lorirn- cnnslammeiil loléré le cube public que lui
sèment h rui/'iume des Fiançais, et i l'a // rendent plusieurs églises d'Aremagne el de
lieureii''emerit gouverné pen lant qnarantii-fepl Fr nce. lienoît \I\ ilil qu(! celte loi rance
ans. Le surnom de Grand est lelleinenl in- suffit pimr autoriser les bunneuis (jue lui
corporé à son nom, qu'on ne peut (lus l'en rendent ces églises, el qu'elle équivaut à une
séparer, cl ce tiire il l'a mérité loiiséjïards.
à béalificaliim. L'iiis XI. roi d- Fiance, or-
Grand dans la guerre , une partie de sa vie d'inna que sa fête serait célébrée le -28 jan-
se passa à remporter des viclnires jjrand: virr, el, en ffîlîl, l'ilrivi rsilé dei'arisie choi-
dans la paix, il se montra liahile adminis- sit pour sori palro". —
2S janvier.
trateur , el fil faire de i;olaldes pri^'^iès CHa11I.es LF BON (le bienheureux), comie
à la civilisation. Le bonheur des peuples el d- Flandre et martyr, n.iqnil vers l'an 1083;
le bien de l.i reli};i(in, tel fut le double bul il eut pour père saint (^anul, roi de Dane-
auquel il dévoua sa vie ; de là ce s rèfilemenls mark, et pour mère Alise ou Adélaïde de
admirables el ces capiiulaires qui rendront Flandre. Il n'avait que quelques années
sa mémoire immortelie, comme léf;islaieiir. lorsciu'il perdit sou père, et son enfance fut
Ennemi i!e l'ignorance el delà barbai ie de exposée à bien des dan'^'er-. Il acenmp liina
son sièc'e , il pio éj;ea les sciences l'I les l'oberl,son oncle, en Palestine, s'y distin- i l

ar's, élablil des écoles dans les catlndrales gua p ir son cour 12e. A la mort de Bandiuiin,
el les monastères île son eui|iiie. Il fonda il refusa la dignité impéria'e el le Irôix- do
aussi des écoles publi(|iies dans les grandes Jérusalem, pniir venir L'ouverner, en 1 10, le
villes, entre autres celle de Paris, qui est comté de Fl.indre que Baudouin lui aviit lé-
devenue si célèbre sous le nom (rUuiveisiié. gué. Fj'S Ilaniands le reçiirenl avec joie,
Il insliîua aussi une espè;e d'académie, dont précédé qu'il était par la répiilalion di^ ses
les séances se lenaieul dans son palais et , exploits et de ses vertus. Parmi rellcs-ci on
il en élail un des memb es les plus distin- admirait sui tout son humiliié el sa ch:irilé;
gués. Ses principaux délassements élaienl plus d'une fois il épuisa ses finances pour
l'élude tt la lecture. 1! se plai-ait lanl à lire soulager les malheureux, et lorsqu'il n'avait
la Cité de Dieu, de suint .\i'gusliii, qu'il la plus rien <à leurdminer, il faisait end. e jus- >

plaçait 11 nuit sous sou < lievet, afin (|iie, s'il qu'à ses babils. On rapporte que, se trou-
veiiail à s'éveiller, il en [lûl lire quelque vant à Ypres dans un temps de d selle, il dis-
chose. Plein de zèle pour la pureté de la loi, tribua d'un seul jour jusqu'à 7,800 pains.
les erreurs de Félix d'Urgel et d'LIlipand de Il av.iit soin de tenir le blé cl les autres den-
Tolède, sur la fi.iaiion de Jésus-Christ, n'eu- rées à bas pri.v, alin que les pauwes ne ^e
rent as I
I
lulol commencé à se répandre , ressenlisseni e l.i misère. 11 por<u aussi des
qu'il fit assembler, pour les proscrire , [ilii- li>is très-sages pour garantir les faibles do
sieurs concilis, <! il assista lui-même, en l'oppression des grands, el il fui \\ lime do
19k, h celui de Francfort, qui anatliematisa son zèle pour le bii'u pub'ie. Parmi les op-
Il s bl.isphôuies de ces deu\ hérésiarques. presseurs du pi'uple qu'il s'appliqu.i à réari-
Non moins zélé pour le rétablissement de la mer se trouvait en première ligne Ber-
,

discipline ecclésiastique, plusieurs conciles fu- tulphe, ou B rioul von der Strate, qui avait
rent tenus par ses soins, aliu d'aiteindre ce ré- usurjié la prévoie de Saint-Donalien île Bru-
sultat si précieux pour le triompbede la reli- ges, à laquelle la digni'é de chancelier do
gion il l'honneur de l'K^lise. Dans sa vie Flandre élait attachée. Afin de se vengi-r du
privée, il se montrait fidèle observateur des comte qui av.iit pris des mesur.'s pour arré-
devoirs du chrétien, assist.iit régulièrement lir ses injustices, il forma l'horrible proj 't
à l'olfi: e divin, dont il rehaussa la poi.'ipe en de lui ôlervie, cl il en confia l'exécutum
la
y introduisant le chanl grégorien, il décora à quelcpies scélérats (jui se postèrent dans
avec magnificence une infinité de temples, l'église de Saint- Don^Hen où le comte all.iit
qu'il pourvut de vases sacrés el d'ornements faire sa prièrelousles malins. On avait averti
qui répondissent à la majesté du culte de Charles du danger qui le menaçait, mais il
l>ieu. Ses vertus iiUaieul de pair avec ses Nous sommes sans cetseea
fil cette réponse ;
6?7 CHA CH\ gîi
vinmnifs de périls ; pour nous rnssiirfr, il l'universilé de Pavie. Plusieurs fois on lendit
suffit (jue tinns ai/om le bonheur d'appi'.rtenir des pièges à son innocenee, m
lis la prière
à Dieu. Si d'ailleurs i'est sa vnlon'é que la vigilance sur liil-méme et la retraite
le
nous perdions la vie, pouvonsnoits la perdre fireni triompher de tous les attraits du vice.
pour une meilleure cniise que pour celle de la Il cominunijiit tous les huit jo'irs,
l'exiMn-
^^

justic:^ et de lu réritô? Il so rendit dimc à l'c- p!e du comte son père, et Miell.iit !,i plus
gli>e roiiiiiie à i'ordiiuiirp, cl pend, ml ijn'il gr.iiuie régularité dans ses exercices reli-
récil.iit les ps.imin's de la péiiilciice dovaiil gieux, évi aiît les li,iisons ou les visites qui
l'.iulcl lie la saillie Vicrsic, ses assisins se auraient pu nuire à leur exact ,iecomplisse-
jelèrenl sur lui i-l le perc('riMil do coups, le miiil. La mort de son père, arrivée eu îo,')8,
2 mars ili'i. Ils renicrrèrenl sccrèleiueiU l'avant obi gé (le revenir à Milan pour mettre
dans l'église, cr/iigiiaiil la iureur du peuple, ordre .lux alîiires de sa l'iniille, il les ré"la
si leur crime vcnail à éire découviTl avant avec une s,igesse surprenante, et retourna
qu'ils ne se fussent mis en lieu de sûreté. ensuite à Pavie, où il pr.t le gr.ide de doc-
La posîéri é l'a surnommé le Bon, cl sd su- leur, .après avoir arheve son cours de droit
ji'ls le vénérèrent liieiilôl a|)rès sa mort en 1559. Le cardinal de Médieis, 3on oncle,
con)mc un saint et comme un niart.r. La lui avait lésigné une abbaye el un prieuré;
châsse qui renl'ermait ses précieux restes fut mais les pauvres seuls gignèreiit à celte
placée sui- l'.iulel de la sai.ite Vierge par augmentation de revenu^. Charles n'.ivait
Uodo.in, évrque d.; IJru^es, au commenee- même ,ic. epiéces bénéfices ()ue d.ins l'in-
iiicnt du xvii' siècle, el, depuis r.iii flitO, ou tenlio.i de lomler un collège à Pavie. De
célèhre sa Icle et l'on y cliaiite la messe do retour à .Milan, il apprit que le cardinal, sou
la Tiiniié. Ou II ion nom dans le Martyro- oncle, venait d'être élevé à la p.ipaulé, sous
loge de iMnlaiisis sous le -2 mars. le noiii de Pie I .Cmim.e le nouveau pape
.

CHAULliS iJOUKuMÉi-: (saint) canliiial, , était patricien d- .Milan, il y eut, à c lie oc-
arclie\éqno de Milan, elat fils d.' Giberl cas on, de grandes lèjouissanees dans celle
Uorromée.conile d'Aroue, et de .Marguerite de ville, et les autorités vinieot en cérémonie
Médieis, aussi rciominanilabies par leurs compliaienter ses neveux; mais Charles ne
vertus (jue par l<ur uohlcsse. Il naquit au donna a:)c-uu sgne de joie extraordinaire ;
cliàleau d'Aroue, le 2 octobre lo.JS, et donna il persuada même au comte Frédéric son
dés son enlance des indices de la saintet.' à frère de s'appri cher avec lui des sacrements
laquelle il devait panenir dai^s la sui'e. Il de pénitence el (J'eucbarislie. Le jeune eomle
aimait les exercices de pié:é, s'appli(|uait a fil ensuite le voyage de Kotiie pour aller
l'elnde, et ses amnsemetKs mêmes avaient complimenter son oncle, taudis (]ue Charles
quelque chose de religieux. Ue >i lieuieuses continuait, ,à Jlilan, s m
genre de vie ordi-
dlsposilioiis firent juger à ses parc uts qu'il naire. Pie iV lui manda de venir à home, et
était né pour l'état ecelésiasti(|ue. et on le le Qt cardinal le dernier jour de l'année lo :

tou>ur<i, qu'il n'avait encoie que di\ ans. 8 fi'vrier de l'année suiv.iute 1500, il le
Charles à et âge, comprenait déjà la sain-
i Domma archevêque de Milan; il le rréa, en
lelé de l'ilal qu'il embrassait el donnait des iiiémc lemiis, prolonot.iire el le chargea de
marques d'une véritable voe.iiion. Il n'a\ait rapjiorter les affaires de l'une et l'autre si-
que douze ans, lorsque son oncle, Jules- gnature. Le pai<e le nomma .lussi aux léga-
Cesar liorromée, lui résigna la riche abliaye imiis di' IJoogiie, de la Koinagne et de la
de S.int-Gralinicii d'Arone, qui était p:ts- Marche d'Aïuoue, le fit prolecteur de la cou-
sédée de])uis loiigiemps par des ecciési.isli- ronne de Portugal, des fays-B.is et des c.in-
ques d<; Li r,imilic. Cliarles représenta res- tons calboilques de Suisse, des ordres reli-
pecliiensement a son père qu'après avoir gieux de S.iinl-François, des Carmes, des
prélevé snr son bénéfice de quoi fournir à chevaliers de .Malle, etc. Charles mil toul en
son éduealinn et aux répar,Uions de l'église uHivre pour ne point accepter c-es dignités
abb.iiiaie, le reste appai tenait aux jiauvres. ainsi accumulées sur une lete de vingt-deux
Le comte Gilbert pleur,i de joie en enleii- ans; mais l.i confi.uKe que son oiic:e avait
danl piirler ,iinsi son fils. 11 se charge. de t en loi était sans bornes, et le jeune cardinal
radin/nistralion des ijiens de l'abbiye pen- la méritait. Il s'appliquait avec zèle aux af-
dant la minor.té de Cliarles, m.iis il l< liait faires de 1 Eglise les disculail avec une
,

un com|>le c\aLt di' la dépense, 1, lissait à( l gr.iiide sagesse et en prépar.iil la décision :

Son tils la liberté d'employer le surplus en il etail l'appui el comme le bias droit du
aumônes. Charles apprit la graiiini,iire et les pjipc el gouvernait en (|ue!que soile la chré-
huiii.uiies à MILin il alla eiisuile à ra\ie
: lienlé si/us le nom de son oncle; il ne se
étudier le droit civil el canonique sous Fran- proposait en tout que la gloire de Dieu, et
çois Aleiat, célèbre canoiiiste, qu'il lit depuis l'on ne pouvait s'empcelier d'admirer son
élever à la iliguit de tardin.il. Comme le paifit desinléressemenl el sa rare impar^
jeune élève avait e la diiticnltè à parler, el
i
lialiie c)u .lucune considération homaine ne
que d'ailleurs il aimait à gaider le silence. pouV'i't ébranler. Les iU.iis pontificaux le
ou crut d abord qu'il avait peu de disposi- legardaienl comme un père le bas pris des
:

lions pour élude du droit; mais comme il


I subsisiances, la prompte el intègre adminia-
joi;;ni.il à une a|i, soutenue un j>ige~
licaiion tra ion do la justice, le faisaient ïieiiirdaiis ses
ment solide, il y fil de gr.inUs progrès. Sa légali >n>. L'ac;ivite qu'il inelt.iit dans i'ex.-
piélé, sa sage-se, sa conduite exemplaire, le pediiiun des alTaiies était incroyable mais ;

rendirent bieulôl le modèle des éludiauls de au>si. il savait distribuer sou temps el u'eu
s?» v:;ra cn\ 580

perdait atiCane partie dans dos amusements qui s'étaient introduits dans la di'^cifline
inutiles il irouviiil encure,
: au milieu de rerlésiastique. Il eut, cette même année, la
SOS occupations multipliées, des momonls consolation de voir se terminer le contile de
pour la prière, pour l'étude el pour la lecture Trente; son zèle et sa prudence avalent
des livres do piété et même de philosophie ; beaucoup contribué à en accélérer la clô-
il avouait depuis, qu'il avait boaui'oup pro- ture. La dernière session eut lieu le h dé-
fité de \'/incltiridion d'Epictète et des ou- cembre, el (Charles s'empressa d'en faire pu-
vrages philosophi<|ues de Cicéron. Prolec- blier les décrets dans son diocèse et d'y faire
teur éclairé des f;eiis de lettres dont les Ira- exécuter ceux qui avaient pour objet la ré-
vaux avaient pour but l'utilité piibli(iuo, il formation de la discipline. Ce fut par son
excitait parmi le clergé l'amour des sciences conseil que, le pape exhorta lortemenl les
relatives à la religion, el c'est dans celte vue évéques à établir des séminaires, conformé-
qu'il établit au V;itican une académie com- ment au v(EU du concile. Les Pères de Trenio
posée d'ccclésinsiiques et de laïques, où l'on avaient aussi recommandé la composition
tenait de fréquentes conférences propres à d'un catéchisme : saint Charles se chargea
favoriser les progrès des sciences et surtout d'y faire travailler, el employa à cet ouvrage
«le la science religieuse. Il sortit de celte aca- François Foreiro, religieux de l'ordre île
démie des évéques,dcs cardinaux et un pape, Saint-Dominique théologien du roi de
et
Grégoire XIII. C'est dans res conlércnces Portugal, qui fut aidé dans son travail par
qu'il contracta l'habitude de parier avec fa- Léonard Marini, archevêque de Lanciano, cl
rililé chose qu'il avait toujours désirée, afin
; par (jilles Forscarari, évèque de Modènc.
de pouvoir annoncer dignement la parole de Ce catéchisme fut publié par ses soins eu
Dieu. Pour se conformera l'usage de la cour lîjGO. Il ne se borna pas à prescrire la ré-
rom.iine, il se logea dans un beau p.ilais forme à son clergé : pour donner lui-même
meublé avec magiuficonce, se procura un l'exemple, il réforma sa maison, réduisit son
brillant équipage el un train proportionné à train, renvoya jusqu'à quatre-vingts de ses
son rang, et une table somptueuse, .'\iais il domestiques, leur donnant à chacun une ré-
était humble el morlilié au milieu du faste compense honnête, renonça à l'usage de la
qui l'entourait; loin que son cœur l'u lût soie dans ses habits, supprima la somptuo»
épris, il soupirail après le moment où il site de sa table, jeûnant au pain el A l'eau
pourrait en être débarrassé, el il n'y avait deux jours par semaine, el faisant chaque
que l'oiiéissiinco au chef de l'Eglise ([ui pût jour deux méditations d'une heure. 11 donna
le retenir ci Home. G<imme il ne pouvait gou- aux Jésuites l'église de Saint-Vil ainsi qu'une
verner par lui-même le diocèse de Milan, il maison à Milan, afin qu'elle leur servit da
demanda pour évèque sulîraganl Jérôme point central pour donner des tnissions dans
Ferragata, aliii qu'il y exerçât les fonctii)ns tout le diocèse. Ormanetto, qui s'apjiliquait
épiscopales en son nom, el lui donna pour avec zèle à exécuter tout ce que le sainl ar-
viciiire général Nicolas Ormanetto, rceli'- chevêque lui recommandait pour le bien de
siastique d'un grand savoir el d'une grande son troupe.ui, lui écrivit pour lui repré-
piéié. M.'ilgré toutes ces mesures, il avail senter (jue sa présence était nécessaire à
toujours des inquiétudes sur le chapitre de la Milan pour rétablir l'ordre, el qu'il y avait
résidence, quoique son eloignemenl ne fûl ûci abus auxquels lui seul pouvait remédier.
pas voloniaire el qu'il cûl pour objet le bien Charles, vivement affligé de cette nouvelle,
de l'Eglise universelle. Il s'en ouvrit à Bar- fit de nouvelles instances auprès de son
tliéleniy des Martyrs, archevèqtie de iirague, oncle, el obiinl enlin la liberté d'aller à
qui était venu (le Trente à Rome, et lui Milan pour lenir un concile provincial et
soumit ses doutes comme à un vrai serviteur pour (aire la visite de son diocèse. Le pape
de Dieu. Le pieux archevêque le tranquillisa le créa son légal « latere pour toute ritalie.
el rendit la paix à son âme. Mais elle fut Vers le même temps, Philippe li, roi d'Es-
cruellement bouleversée par une perte bien pagne, lui assura une pension considèrablo
sensible, celle du comte Frédéric, son unique el mainlint en sa f.i'veur la donation de la
frère, qui mourut à la lleur de l'âge en loG2. principauté d'Oria, qu'il avait faite au comte
Il la supporta avec une résignation surpre- Frédéric, son frère, ^^aint Charles partit de
nante, et vil diuis ce malheur une nouvelle Home le i'^ septembre lo65 et s'arrêta ,

preuve de rinstabililé des choses humaines. quelques jour»; à Bologne dont il était légal.
Ses amis, le pape lui-même, le pressèrent de Les Milanais le reçurent avec une joie et
quitter l'étal ecclésiastique et de se marier une pompe qu'on ne saurait imaginer le :

pour être le soutien el la consolation de s:i peuple s'ecriail dans son enthousias .c que
i.imillc, désolée d'avoir perdu icltii qui de- c'était un antre saint Xmbroise que le ï-ei-
v.iil perpétuer le nom illustre des F>orroniée. gneur lui envoyait. L'archevêque se rendil à
(Charles, pour se délivrer de toute sollicita- la calliéilrale avant d'entrer dans son palais.
lion semblable, se hâta de s'eng;igcr dans Ne pouvant vc dispenser de recevoir Us vi-
les saints ordres et recul la prêtrise avant sites d'usage, il en abrégea le cérémonial
la lin de la même année, et peu de temps le plus qu'M lui l'ut possible. Le dimanche
ajirès, il fut fait grand pénitencier el arclii- suivant, il fit un discours très-pathétique. Il
prëlre de Saintc-.'ilurie--Majeure. Il fonda, en ne tarda pas s'omiper de la convocation
;\

l.>t)3, un collège à Pavie, pour l'éducation de son concile pr,>viiulal, auquel assislêrent
des jeunes clercs de Milan, el obiinl diverses onze sulTrag.-iiUs de Milan el deux cardinaux
l»AUes pour la réformalion de plusieurs abus étrangers à la provlHffr. Les .-âges règle-
,,

m\ CHA CI? A F8é


iiienls q\iî s'ytifvn\, avaient principalement par régler son palais. La plupart de cenn q;,i
pour objet la réccplion et l'obscrvasico du composaientsa maison étaient des prêtres idi-
concile de Tronte, l;i rcformalion du clergé, liants, qui se confessaient to-iies les semai-
la céléhvalion de l'office divin, l'iulminislra- nes et disaient la messe tous les jours. Les
lion des sacrements, etc. Le concile tcriiiiné, autres jiersonnes attachées à son service se
i! enircpiil la visile de son diocèse; mais il confessaient tous les mois et commue lient ;

l'avait à peine eomtnencéo qu'il fut obligé de sa main. Tous assistaient à la prièto du
li'allcr À Trente pour recevoir, au nom du matin et à celle du soir, à la méditation t à (

pape, les sœurs de l'empereur Maximilicii 11, la lecture spiriluelie. On pratiquait l'alisii-
lîarbe, duciiesse de Ferrarc, cl Jeanne, du- nence tcus les mercredis de l'année et pen-
chi'sse de Florence. 11 accompagna la pre- dant tout l'avcnt et l'on jeûnait les veilles
,

mière jusqu'à Ferrare, et la seconde jusqu'à do lerlaines fêles ouîro celles qui élaient
,

Fiorenzuola, où un courrier vint lui an- de précepte, et le soir on ne servait point de


noncer que pa[ie élail dangereusement
1.' collation seulement ceux qui av;ticnl be-
; ,

malade. !1 partit .iussitôl pour Ritinc, el, à soin de prendre quelque chose se conten-
,

son arrivî'-c, ayant appris des méilecius que taient d'une once el demie de pain. Tous
la fnaladie de Pie iV était mortelle, il se avaient des honoraires honnêtes afin qu'ils ,

rendit auprès de lui, et lui monlranl un cru- ne fussent pas tentés de recevoil' des pré-
ciiix (lu'il tenait â la main Tn's saint-père,
: sents, et, pour éviter l'oisiveté, le saint roa-
lui dit-il, tous vos désirs et toutes vos jicn- lait que tjuehiu'un n'était pas occupé pour
si
sées doivent se tourner vers le ciel. Voi'.à le moment, il empl<)yâl son temps à des lec-

Jtfsiis-Christ crucifié, l'unique fondement de tures pieuses. Son palais ressemblait à une
noire espérance : il est notre médialcnr, notre communauté régulière, et celle communauté
avocat cl la victime qui n été immolée pour de prêtres el de clercs donna à l'Eglise douze
nns pérîtes : il est la bonté el la patience même ; évêques, deux nonces el d'autres sujets dis-
sa miféricorde se laisse touclici' par les Inrmcs tingués. Le règlement qu'il s'était prescrit
des pécheurs, et jamais il ne refuse le pardon était plus sévère encore que celui qu'il avait
à cc'lx f/t«i le lui demandent arec un cœur vé- imposé à ceux qui habitaient avec lui. D'a-
ritablement contrit et huiuilié. Il le conjura bord, ses jeûnes furent modérés, parce qu'il
cnsuilc de lui accorder une faveur au-dessus voulait s'exercer à la mortification par de-
de toutes celles qu'il avait jamais reçues de gré et de manière à ne pas se rendre inca-
Sa Sainletc. Le pape lui ayant répondu qu'il pable de remplir ses fonctions pastorales ;
lui accorderait lout ce qui serait en sou pou- mais, plusieurs années avant sa moit il ,

voir Ce que je vous demande, dit le saint,


; s'était f lit une loi de jeûner tous les jours au
c'est que vous mettiez à profit le peu de temps pain et à l'eau; seulement, les dimanciies et
qui vous reste à vivre; qtievous ne vous occu- les fêles , il y ajoutait des légumes ou quel-
piez plus que de l'affaire de votre salut, et que ques fruits en carême, il ue mangeait point
:

vous vous prépariez, te mieux qu'il vaus sera de pain, cl ne vivait que de fèves bouillies el
possible, nu passage de l'éternité. Le pape de figues sèches, cl en quelque temps de l'an-
ayant reçu cet avià avec reconnaissance, son siée que ce fût, il ne mangeait qu'une fois par
neveu donna les ordres les plus prccis pour jour. Cette abstinence le délivra, sans autre
que personne ne l'entrelînl de choses qui remède , d'une pituite opiniâtre et violente,
n'eussent point de rapport à sa situation. 11 qui était !a suite d'une maladie dont il a va tété
ne le quitta point dans sa malalie, afin d'èlre atteint, lorsqu'il étudiait à Pavie. L'arche- —
toujours là pour le fortifier dans ses bons vêque de Valence en Espagne, Louis de Gre-
sentiments il lui
; administra lui-même le nade, et plus tard le pape (Grégoire XIII, lui
saint viatique et l'exlrême-onclion. Le pape écrivirent pour lui faire modérer ses austé-
étant mort le 10 décembre lo6o, le sacré rités ,lui représentant ([ue ce genre do
collège enira au conclave pour lui donner vie était incompatible avec les travaux do
un successeur. Le saint cardinal pensait l'épiscopal. Le saint répondit qu'il savait par
d'abord à élire le cardinal Morone, qui s'é- sa propre expérience qu'un régime sobre et
tait rendu très -rccommandable à '1 renie, frugal contribuait à la santé. Il [lorlnit tou-
par sa modération son zèle et son expé-
, jours un rude ciliée, donnait pi u de temps
rience ou le pieux cardinal Sirle!. Mais se
, au sommeil, et passait en prières les nuils
voyant arrêté par divers obstacles, il s'em- qui précédaient les grandes fêles. H dor-
ploya efficacement à faire élire Pie V, quoi- mait assis ou couché sur un lit fort dur, sans
qu'il fût attacbé aux Carafles qui étaient
,
quitter ses habits. Comme on lui représen-
ennemis de son oncle et île sa famille tait que les casuistes les pins exacts permet-
preuve évidente qu'il n'était mû que par la taient et même exigeaient pour la sauté au
gloit-e de Dieu et le bien de l'Eglise, et qu'au- moins six heures de sommeil, il répondit
cun intérêt humain n'avait dicté son choix. qu'un évoque devait être excepté dt- celle
Le nouveau pape, élu le 7 janvier !5()6, s'ef- règle; cependant, ses suffraganis obtinrent,
força de retenir le saint à Uome, et de lui non sans peine qu'il prendrait son repos
,

fa re accepter tous les emplois qu'il avait eus d'une manière plus prolongée cl moins pé-
sous son oncle; mais Charles demanda si nible à la nature, cl qu'il coucherait au
instamment la permission de retourner dans moins sur une paillasse. 11 supportait avec
son diocèse, qu'elle lui fnl enfin accordée. 11 une patience. étonnante le froid et les autres
an iva à Milan dans le mois d'avril l'ôOti et , rigueurs des saisons. Un jour qu'on voulait
voulant réformer son troupeau, il commença lui bassiner un lit, il dit en souriant : le
B85 CBA CIIA W
y eHlenr mnyen ae ne pas trouver h lit fioiâ, cna 1.1plupart de ses bénéfices et employa la
c'eut rf' se riiuchei' i>fiis froid (/ne nV.«/ le lit. lola'.iîé des revenus de ceux qu'il consi iv.i ;)

L'évÏMjiie d'AsIi, tlans son oijikoii fmiôhri', fonder des séniinaires l'I des coHégi^s [tour
dit qui' (oui ro qu'il (Mnphtyail de srs revenus l'éducation des jeunes clercs. Il céda à I-'ré-
pour son usaijo pcisniiurl se linrii;iil .lU p^in déric l'errier, son parent, le marquisat de
rm'il niJinRCiiil ol à ht paille qui {jimissail Roinagono: a , et aux comtes île Borromée,
sou çtralxil. A cet amour des auslcrii^s se ses oncles, les lerres qu'il possédait il.ins le
joii,Mialt une humilité si prufoiulo, qui' les Milanais, et cela sans se rien reser»er de l'n-
donl il oliiil rcvê u u lui ius-
liaiiles dignilés • sufruil, qu'il aurait pu conserver inté;;rale-
piri'reul jamais le luoindro seuiiiiicnl de va- ment toute sa vie. Ayani vendu la prinei-
nité ; regardait comuie un fardeau po-
il les paiilé d'Oria, qu'il possédai! dans le royau:iic
sant , cl il ne les avait accepié s que par de N :ples, on lui en apporta le prix C'>nvenu ;

pure oliéissaure, et dans la seule vur d'èlic mais il ne put tenir coniic la vue d'un l ésor
ulile à l'Kglise. II fil ôler de sou palais ar- déposé dans la maison l'un évéque et il (it ,

chiépisco|ial les slaïues les lab'canx el les


,
sur-le-champdisirihuer la somme entière aux
tapisseries qui le dcroraienl. Il ne laissa pauvres et aux ht^pitaux cumme l;i lisle de ;

nielire nulle part les armes de sa famille, distribution excédait cetie soiiimo, il dit que
mais sculeuH celles de riirclievèclié. Les
1)1 l'erreur était trop à l'avaniasje des panres
riilips haliits que sa digniié l'oliligeail de pour la corriger il y suppléa par une aildi-
:

porter en cachaient di- pauvres qu'il appelait tion de fonds, et le loul fui distribué le mômiî
les siens ; ils élaiiMil ordinaireuicnl si vieux jour. Les olficiers de Philiiipe II , roi d'Es-
et si usés, qu'un mendiant, à qui on lis offrit pagne, s'élant emparés tlu château d'Arone,
un jour, n'eu voulut poiiil. Il avait t;rand qui était le titre le p us honorable de la la~
soin de cacher les grâcis extraordinaires mille des Uurromue, el le lieu de la na ssance
qu'il recevait dans la prière, et il ne parlait de Charles, il ne voulut faire aucune démar-
de son intéiii'ur que pour consuller les au- che pour le revendiquer. A la mort du cou. te
tres ou pour se condamner
lui-mêtiie. Il Frédéric , son frère , il vendil une i|uani.té
jivait eliarjîo deuv prêtres, en qui
il avait d'i'ffets précieux provenant de sa succession,

pleine confiance, d'observer sos actions , et tt en distribua le prix aux pauvres. A sou
de lui dire ce (juils y trouveraient de ré- arrivée à Milan , il vendit de même sa vais-
préhcnsilile ; souvent aussi il priait les éiran- selle d'aigeni et tous ses meubles de quelque
gers de lui rendre le mcine service, et il était valeur, pour soulager Ts pau>res lamilles
plein de reconnaissance pour ceux qui l'a- de son ilioièsc. Virginie de Kovera, sa belle-
yeriissaient de qui Ique laiile qui lui serait sobur, lui a^atil lègue eu m >ui'ant vingt mille
échappée. Dès sa jeunesse , il était un mo- écus, ils furent auvsiti'il disti ilmc-. en aumô-
dèle de douceur, el déjà tellemeni maître de nes. Outre les dist ibuliuns meiisuilies de
lui-même, (ju'on ne le vil jamais se livrer à secours qu'il fais. lit fane à tous L s indigents
un seul mouvement de colère enveis les de la ville, il ne voul.ii; pas qu'on renvoyât
jeunes gens de sou âge; cette vertu s'éiail aucun pauvre SUIS l'avoir a.-sisté. Il exuriail
tellement perfectionnée en lui , avec le l'huspilalit.' noblement, mais s.ins fisie, re-
temps, que les injures les plus atroces les , cevant honnêtement tous ceux qui se présen-
Accusations les plus calomnieuses , les traits taient à sa table, qui elaii toiijtiur> sertie
delà plus noire ingratitude, ne purent jamais avec simplicité, quels que fussent ses botes,
troubler la paix de son àme. Il brûla, sans el, pendani (Qu'ils avaient la liberté de man-
les lire et sans en rechercher les auteurs, ger ce qui leur conven;iit, il suivait son
des libelles dilTimatoires, cciits dans le but aurait pour la miMlification , faisant ce qu'il
de flétrir sa répiilatiou, et garda conslani- pouvait pour qu'on ne s'e.i aperçût pas. Il
luent dans sa maison un pré re qui saisis- fli éclater sa libéi alité par un grand nombre

sait toutes les occasions de crili(iuer sa con- de uiiinumenls, donl la plupart .'ub>isteiil
duiie il lui témoignait
; méinu beaucoup encore. Il fii rebâtir, presque a neuf, et em-
d'égards et lui assura une pension par son bellir l'cglise de ^aiule-Praxède à Home, qui
les(amcnl. Plein de taiiileur et de sincérilé, était son tilre de caidin.il, el decor.i l'e^lise
toutes ses paroles et ses actions partaient de Sainte- Marie M.ijeure dont il él.iit archi-
d'un cœur franc el ouvert ses promesses ; prêlre. Pend.int qu'.l etail légit à I! dugiie,
étaient inviolables ce qui l'aidait qu'on avait
, il y fil ci)iis|ruire, par 1,'s artistes le. j.lus
en lui une confiance sans bornes. Plein de célèbiei, une foulai. .e et des écoles pulili-
droiture et d'équité', aucune considéralion qoes mais c'est a .Milan surtout qu'il mu li-
;

humaine n'eût cié capable de le l'aire dévier plia les éia'ilissements i(ui avaient pour objet
de la liyne du devoir; mais s'il était obligé i'ulili é publique et celle île l'Eglise. Il décora
de refuser des demanles auxquelles sa magnifiquement l.i cathédrale et Ul cons-
conscience ne lui permettait pas d'acquies- truire auprès, des maisons pour tous les
cer, il le laisail avec tant d'égards, ((u'imi finis- cliaiioine>, de sorte qu'ils pouv.iient se ren-
Baii par èlre do son avis el qu'on se reliiait dre à l'église sans être vus de personne il :

content. Sou désintéressement n'était pas procura aussi des lo^emenls aux autres ec-
moins ailmicalde. Aussitôt qu'il fut arrivé à clesi.istiques attaches au service de sa calhé-
Milan, il se réduisii au simple retenu de son drale. Ii reconstruisit le pillais .ri hié,.isco-
archevêché et à deux pensions, lune qu'il jial, avec toutes ses dependanc s fon.la cina ,

s'etiiil réservée sur les biens iie sa famille, et séminaires , dont deux ù Milan ainsi qu'ui* ,

l'autre qu'il tenait du roi d'£spague. Il rési- Couvent do Capucins , avec des logemenl«
B8S CHA Cil A S86
pour qui désiraient y l'aire
les ecclésiastiques qu'il s'ahslint, pendant quatre jours, dédire
lies rolraites, une isiaison de Théatins, une la luesse el qu'il passa la semaine entière
,

d'Oblats et celle des Jésuites à laquelle il


,
daiis un jeûne rigoureux. Excepté cette cir-
unit les biens de son abbaye de Saint-l'irali- constance, il ne manqua jamais de célébrer
iilen d'Arone pour servir de dotation à leur
,
Ions les jours, même en voyage el au milieu
noviciat; il fonda aussi un couvent de Capuci- des plus grandes occupations à moins qu'il
,

nes, un aulred'Ursulincspourréducalion gra- ne fût malade, et alors il recevait la commu-


un hôpilal pour les
tuite des Olles pauvres, et nion. Le temps qui précédait sa messe, il le
indigents qu'on renvoyait du grand hôpilal, passait dans le silence, la prière el la médiia-
lorsqu'ils enlraient en convalescence. Il serait tion, et il avail coutume de dire qu'un prêlrene
Irop long d'énuiiiérer les (glises , les hôpi- devait point s'occuper d'affaires temporelles
taux et les édifices publics qu'il répara ou avant qu'il eût rempli un devoir si important.
qu'il embellit. Il avail confié l'ailministra- 11 récitait loujouis l'office divin à genoux el

lion des biens de l'archevêché à des écono- la tête nue. Pour mieux fixer son atlenlion ,
mes qui lui rendaient compte tous les ans , il lisait tout son bréviaire et ne récitait rien

et il faisait trois parts des revenus qui en par cœur, pratique qu'il recommandail à son
provenaient : l'une pour l'entretien de sa clergé. La maladie ne lui fit jamais rien
maison, une autre pour le soulagement des omettre de son office, et, la veille même do
pauvres, et la troisième pour la réparalinn sa mort, il le fit réciter près de lui par son
des églises il poussait
: le scrupule jusqu'à chapelain, qu'il écoulait avec beaucoup de
soumellre à ses conci-les provinciaux l'em- dévotion. Il disait, autant que possible, cha-
ploi qu'il en avail fait, disant qu'il n'ei! était que heure canoniale à l'heure du jour qui
que l'adminislrafeur. Quoii)u'il eûl une vive lui correspondait. Les dimanches et fêles, il
ulïecliou pour ses pareuls, il ali;iil rarement assistait à tout l'ofiice dans sa cathédrale, el
les voir, et s'ils lui recommandaient quelque priait longtemps , à genoux , devant quel-
affaire, c'était une raison pour quil l'exa- que autel particulier. Il avail une grande
minai avec plus de soin qu'une autre , de dévotion à saint Ambroise, aux saints hono-
peur de s'écarter de celle imparlialilé qui rés dans son église, et surtout à la sainle
doit présider à toutes les décisions d'un évé- Vierge, sous la protection de laquelle il avail
que. 11 ne prit aucun ecclésiastique de sa mis ses établissemeutsd'instruction publique.
famille pour l'aider dans le gouvernement de îl avait aussi beaucoup de vénération pour
son diocèse , et ne leur résigna aucun de ses les reliques des saints , et portait toujours
bénéDces il se chargea seulement île Téduca-
; un morceau de la vraie croix avec une pelile
lion de Frédéric Borromèe, son cousin, en le image de saint Ambroise; mais la passion de
plaçant dans le collège qu'il avait fondé à Jésus-Christ étaitle plus cher objet de sa
Pavie. Il était très-ménager de ses paroles piélé. 11 priaitavec un recueillement admi-
et surtout de son temps qu'il employait
, rable, et son attention à veiller sur ses sens
tout entier à des occupations sérieuses. A lui rendait facile la pratique de l'union in-
table, il se faisait lire quelque livre de time avec Dieu. Il passait souvent plusieurs
piélé ou dictait des lettres el des ins- heures dans les églises, et il disait à ce sujet
tructions. Lorsqu'il mangeait seul , il lisait que ses plus grandes délices étaient délre
lui-même peiid.int son repas, et si c'était au pied de l'autel quand il était obligé de
:

l'Ecrilure sainle, il la lisait à genoux. Après s'en arracher, il y laissait son cœur. Il s'ac-
dîner, il donnait audience aux prêlres de quittait de ses fonctions avec une sainle gra-
son diocèse. 11 ne prenait jamais d'autre vité, sans aucune marque de précipitation,
délassement que celui qui résulie de la di- quelque longues que fussent les cérémo-
versité des occu|!alions. Ea voyai;e, il priait nies. Les sentiments intérieurs donl il était
ou il étudiait sur la roule. Comme on l'exhor- animé communiquaient à ses paroles une
tait à donner au moins quelques instants à vertu secrète qui échauffait les cœurs, et
la Jeciure des journaux , où il puiserait des souvent un seul mot de sa part embrasait de
connaissances quu pourraient lui servir zèle les prêlres qui en avaient montré le
dans l'occabion il répondit que plus un évê-
,
moins jusque-là. Lorsqu'il était arrivé dans
que évitait les vaines curiosités du monde, son diocèse, il-1'avait trouvé dans l'étal le
plus sou esprit et son cœur étaient à Dieu. plus déplorable. L'ignorance, la supersti-
Il se confessait tous les matins, avant de cé- tion la négligence des sacrements, un clergé
,

lélirer la messe, et faisait, tous les ans, deux sans lumières el sans mœurs, les monastères
retraites avec une confission générale dans sans régularité, sans parler des désordres,
chacune, s'accusant des fautes les plus légè- des vices et des abus sans nombre que
res, avec de vils sentiments de coiiiponction, son zèle entreprit de faire disparaître du
et souvent avec une grande abondance de milieu de son troupeau. C'est d.ins celle
larmes. Il avait pour confesseurs, ,i .Milan, le vue qu'il tint six conciles provinciaux el
1*. François Adorno, jésuite, et le P. Alexan- onze synodes diocésains, où l'on fil les rè-
dre Saulo, b.'irnabile, qui fut depuis évéque glements les plus sages pour la rèfoi tuation
de l'avie mais son confesseur ordinaire était
; des monirs du clergé et du peuple. Il publia
GrylTrydh l'vuberi, prêtre anglais du pays de aussi, pour le même objet, des mandements
(avilies el clianuine Ihéolugal de Milan. Un et des instructions p istorales qui sont des
jour qu'il iluiinait la com:nuuioii il l.iissa , modèles en ce genre. Il éprouva des d. facul-
lomber une lioslie, par la faute lie celui i|ui tés pour l'exécution des décrets p )rlés dans
l'assistait; il en ressentit une si vive douleur fcç conciles; mais il en Iriouipha pur sa fer-
19
587 CIU CRA 588

(neté, sa douceur cl prudi-ncc, el finit par


Sti archiépiscopale fut arrêté par ordre du sé-
lairc plier les voloiilcs robeiles. Il .innonçiii nat el conit miné à une peine flélrissnnle
la parole de Dieu, n\ec une ar,ieur infaliga- qu'il subit sur la place publique. I/archeȎ-
hle, le dimanche el les lôles; dans ses visi- que, sans rien perdre de sa trani|uillité or-
los. il prêchait -iouvenl jusqu'à doux on Irois dinaire, n'en prononça pas moins les peines
fois par jour. Ses sermons, solides el lou- canoniques contre ceux qui avaient con-
chants, réunissaient la force et l'onclion; damné l'officier de sa (Oiir ecclè iasliquc.
aussi produisaienl-ils des impressions pro- L'affaire fut portée au roi Phi!i(ipc' l'I, (pii e:!
fondes sur les esprits el sur les cœurs. Saint renvoya la d cision au pape. Quelque temps
Charles fonda, en î;)78, la congrégation des après, il fut en bulte à une ipinpète plus vio-
Olilats de S lint-Ambroise. C.élaienl des prê- lent' encore. Désirant réf iriner les chanoines
tres séculiers, ainsi dits, parce qu'ils s'of- de la collégiale de Sainte-Marie (hlld Scaln .

fraient à révêi|ue pour- travailler sous se* dont plusieurs tenaient une comluiie qui
ordres, et qu'ils s'engageiiicnl, par un vœu n'était nullement conforme à la sainteté de
simple dolieiss nce, à exercer toutes les leur état ; comme ils se glorifiaient de leur
fondions auxquelles il von Irait appli-
les exemption et des privilèges qu'ils avaient
qui r pour le salut des âmes. Il céda l'é-
li'ur obtenus du saint-siège, par l'entremise de
glise du Saint-Sépulcre el les logea dans un François Sfone II, duc de Mil m, le saint
bâtiment comini>de qui lui était contigu, el consulta les plus Ij.ibiles canonistes et le
lenrdoniiadesrègleiHenls remplis de sagesse. l)ape lui-uv'uie, sur les moyens de remédier
Celte congrégation, à laquelle il conlia la au mal. Il lui fut répondu qu'i avait en sa,

direction de ses séminiires et de ses collèges, qualité d'à rchevéq .e, le droit de faire la visite
lui fournit un grand nombre de bons curés, de cette église, et de procéder contre les cou-
de bons vicaires cl de bons missionnaires. pables. Il se rendit donc .1 la collégiale; mais
Il forma aussi, à Milan, une association di; on lui en refu-a l'entrée lacroix qu'on portait
:

femmes pieuses, qui s'assujeltissaienl à <les devant lui. elqn'il a wiii prise dans ses mains
exercices réglés, cl dont l'exemple produisit pendant le tumulte, fui même renversée, l'n
d'exiellents fruits. Elles étaient assidues à des chanoines fit sonner la cloche, el osa dire
l'église et assistaienlà tous les serinons; dans que l'archevêque avait encouru la suspense
leurs maisons, elles élaienl toujours occu- et les autres censures, pour avoir violé les
pées à quelque chose de sérieux el d'utile, privilèges du chapitre. Le grand-vicaire ex-
et s'interdisaient les vains aiiinsetncnls du communia sur-le-champ les auteurs de l'in-
siècle. Saini Charles ayant comme. ué la vi- sulte faite au premier pasteur, cl celui-ci
site de son diorèsc par la ville de Mil;in, p'u- confirma cetti' sentence, le lendemain dans ,

sieiirs nionnslères de religieuses réinsèrent sa cathédrale. Les juges ro\aux el le -ênat


de recevoir et de s soumetlie aux règle-
le prirent avec chaleur le parti des chanoii^es ,
ments de réforme qu'il leur prescrivait, sous et envoyèrent a la cour d'Esp;igne des mé-
prétexte qu'elles ne dépi'udaicnt que des su- moires violents, où ils accusaient l'archevê-
périeurs de leur ordre mais il finil par
; que d'ambilion cl de h.iulc tiahisou le re-,

Irioniplier de cette oppositim, et il y eut préentant c uime usurpateur des droits du


même de ces comniunaulès religieuses qui souverain, parce que l'egl se cUilaScaltt était
renoncèrent à leur exemption el soliicilè- placée sous la proteelion el le patron, ge du
reiit lies bulles pour se mettre sou^ la juri- roi. D'un auire côie le gouverneur de Mi-
,

diction de l'ordinaire. La léformation du lan écrivit à Pie V dans les termes les filus
ch.ipitre de sa cathédrale avail préc. dé tou- foris , le cardinal comme un
el lui peignit
tes les autres les alinsqui s'é aient intro-
: traître, qui méritait qu'on l'exilât. Le pipe
duits dans la célébraiion de l'office divin répondit (ju'il serait bien glorieux au cardi-
furent corrig s, el les chanoines oli:iu'é> d'as- nal de soulirir pour la gloire de Dieu ; que
sister au chœur avec assiduité. aiut Charles ; . on zèle n'avait d'aulre obj^'t que d'exliciier
fonda trois nouvelles prèbenics, une pour le uce et les abus du milii'u du *ani tuaiie.
un théologirn, qui devait donner, deuv fois el ()ue la |)er-éru:ion qu'il éprouvait vi'U il
la semaine, des leçons de Ihéologi- el un du demoii, qui cheiciiait à empêcher l'effet
sermon tous les diuiaiiches une pour un ; de ses pieux efforts. Le saint n'opposait à
pénitencier, auquel devaient s'adresser les l'aiiiniositè de ses enni-mis (jne l.i palieii(;e
personnes coupables de cas réservés el qu"on cl la modération rt dans l'apulogie de s
; i

était toujours '^ûr de trnu\er au tribunal de conduiie, qu'il envoya .i Madriil- et à Rome,
la pénii<Mi'-e, et l.i Iroisième pour un doecur il ne parla d'eux qu'avec ch .rite, et dans son

en droit, «mii euseig'aii le droit ranoniipie particulier, il ne cessait de prier pour eux.
aux jeunes clercs. Il fit aussi des ré;;lements Le roi d'iîspagno ordonna au gouverneur dt-
pour assurer à la calhcdrale le respect dû à révoquer nu édit injurieux .1 l'autorité ec-
la sainteté du lieu, et eu filréparerle cliivur. clésiastique, qu'il avait publié, el de soute-
Il eut, en loGT, une coiiteslatiou avec les ol- nir l'archeiéiiue d.ms le pieux dessein qu'il
ficiers de jusii(;e de la ville. Ayanl averti ava.t loiiné de rétablir la r. gularité dans le
quelques hommes mariés qui vivaient pu- ,
eliapiire dellu ScaUi. Le gouverneur se ré-
bliquement dans un commerce adultère el couiiliaalor,- avec Charles; le prévôt du iha-
g<irdaicnl chez eux leuis concubines, de pilre. qui était le moins coupable , di'manda
faire cesser le scandale ; omme ses rem u-
i el ob'.inl l'absolution des censuresqu'il avail
trances restaient sans effet, il fil emprison- encourues les chanoines, après avoir p^^^r-
:

ner les coupables mais le bailli de la cuur


: sisté quelque teuips dans leur opposiiiuD,««
.

B89 CHA CHA 590


soumirent aussi et furent absous par l'ar-
, treuse deCarignan.ety renouvela le sacrifice
chevêque, qui se cli.irgea même fl'inlercé- qu'il avait fait à Dieu de sa vie. Le rochctde
diT auprès du pape, afin d'épargner aux cou- s.iinl Charles devint un proverbi> en lialie
p.ihles une punition exemplaire. Celle affaire pour designer une chose à l'épreuve de la
n'était pas encore finie lors(]u'on attenta à balle. Les Chartreux de Bordeaux obtinrent
la vie du saint. Comme il était pr.itiTleur ce ro'hct, el la balle fut placée d^iiis l'église
lie l'ordre des Humilies, et que ces religieux des Oblats de Milan. Le saint connut bientôt
elaienl tombés dans un tel relâchement que les auteurs du crime, mais il ne voulul faire
leurs quatre-vingt-dix monasièr 'S ne comp- aucune poursuiie. Le juge, cependant, profita
taient plus que cent soixante-dix reli- de certains mots échappés à quelques reli-
gieux, il entreprit de les réformer. .\près gieux de l'ordre des Humiliés pour arriver
avoir obtrnu du pape deux brefs qui l'aulo- à la découverte des coupables, qui furent
risaieni à faire ce qu'il jugerait conv-'iialtlc , s;iisis et convainriis. Ils avouèrent leur crime

il fît assembler à Crémone le chapitre géné- avec les marques d'un sincère repentir deux, :

ral dans leijuel il publia des règlements pro- qui étaient nobles, eurent la tête tranchée;
pres à ranimer la ferveur primitive de l'ins- les deux autres furent pendus. Le saint, mal-
titut. I^es religieux les reçurent avec plaisir, gré tontes ses démarches, n'ayant pu les
mais les prévôts ou supérieurs et les frères sauver de la mort, prit soin de leurs parents.
coiivers refusèrent de s'y soumettre, et Un cinquième, moins coupable, avait été cou-
firent jouer mille re>sorls peur éluder l'ef- damné aux galères; mais ou adoucit celte
fet de la rèl'oriiie. Voyant qu'ils n'y [louvaienl peine, par égard pour le saint archevêque,
réussir ils de\iiirer.t furieux, cl î'ois pré-
, et après avoir passé quelque temps dans un
vôts résolurent la ni'irt du réformateur. Un monastère, il fui rendu à la liberté. Pie V, pour
prêtre de l'oidrc, nommé Farina, se char- marquer l'honeur que lui causait un crime
gea, moyennant une somme d'argent, d'exé- aussi atroce, supprima l'ordre des Humiliés,
cuter cet horrible attentat, s'imagiiuint qu'on malgré les supplications de Charles, ei em-
en ferait retomber le soupçon sur quelques- ploya leurs revenus à des (eu vres pies. I.e saint,
uns des officiers du roi, à cause de leurs démê- autorisé par le pape à reformer les Francis-
lés avec l'a relie vêqu'. Le26octobielo69,ilse cains conventuels, les convoqua en chapitre,
posta à l'entrée de la chapelliî archiépisco- à Milan, et leur proposa de nouveaux règle-
pale, pendant que le saint faisait la prière ments, ]jropres à remédier aux abus qui s'é-
du soir avec sa maison. On chantait alors taient introduits dans leur congrégation. A
une antienne, et l'on en était à ces mots : celte proposition, quelques frères poussèrent
Que votre cceur ne se trouble point et qu'il des cris de rage ;ils coururent aux cloches,
soit sans crainte. L'assassin éioigiié seule-
, excitèrent une émeute, et menacèrent de se
ment de cinq ou six pas, tire un coup d'ar- porter aux dernières extrémités contre l'ar-
quebuse chargée à baile sur l'arcliovêque ,
chevêque, s'il osait exécuter son projet. H
qui était à gi-noux devant l'autel. La déto- crut devoir céder à l'orage, pour le moment,
nation fit cesser léchant, et la consternation et se retira tranquillement; mais il revint à
fut générale. Le saint, sans changer de pos- la charge plus lard, réussit dans son entre-
ture, fait signe de se reuiettre à genoux, el prise et réunit en un seul corps plusieurs
contioue si prière avfc autant de calme que branches de Franciscains. Il fit deux fois la
s'il ne fût rien arrivé. L'assassin profile de visite générale de son diocèse, et une fois,
relie circonstance poursi- sauver. La prière celle de sa province. Dans c-s visites, il allait
finie, Cbarli'S, qui se croit mortellement toujours à cheval ou à pied, jamais en voi-
blessé, li've les mains et les yeux au ciel ture, et ceux (]ui l'accoiupagriaient faisaient
pour offrir à Dieu le sur fiie de sa vie; mais porter avec euK ce qui leur était nécessaire.
s'élant levé, on trouva à ses pieds la balle il logeait chez les curés, quelque misérable

qu'on lui avait tirée dans le uos, el qui avait que fût leur presbytère. A dîner, il se faisait
laissé une emiircinte nuire sur son rocliet. servir un potage, un plat et (juelques fruits ;
Quelques grains di- plo.iib avaient perné ses m.iis c imm:', dans les dernières années de sa
vêtements et pénétré jusqu'à la peau. Lors- vie, il ne vivait que de pain et d'eau, il pre-
(in'il fut reniré dans sa eh imbre on visita , nait à part son frugal repas, et ne paraissait
la partie lilessée et il s'y trouva une léj-ère point à taille. li se f.isait précéder, dans le
Cl. Illusion avrc une jieliie tumeur qui dura lieu où il devait arriver, par quelques prc-
t;inl qu'il vécut. Ce qui pruiive que D;eu lies, qui disposaient le peu;)le à la sainte
avail visiblement |irole;;é son serviteur, c'est coinnuiuioii, qu'il distriiiuaii lui-même à tous
qu'un autre projectile per,.a une table ceux ([ui se présentaient 11 pourvoyait asix
épaisse d un pouce, el r.lla ensuite frapper besoins spirituels et corporeU des habitants
fortement la muiailli'. A la UDiivelle de cet de chaque paroisse, après en avoir pris note,
alleiilat, le duc d'Albuqui'rque, gouverneur cl voulaii qu'on lu: mandât ensuitosi les abus
de iMilan, accourut chez l'archevêque et le qu'il avait remarqués élaienl veritablcnienl
pressa de lui permettre de faire des pu-rqui- coriig '. Il cnlri prit, au mois d'octobre 1507,
sitions dans son propre palais afin de s'as- , la visite des vallées de Leventine, d,; UrépU lel
surersi l'on n'ydécouvrirait pas le coupable; de l>ii)aric, soumises aux trois cantons d'Uri,
mais t]haries ne voulut jamais y consentir. de Scliwilz et d'Underwald ; carie diocèse de
Après avoir rendu au ciel de solennelles ac- JVJ;lans'é:endait jusqu'au mont Sainl-Gol ha rd.
tions de grâces pour sa conservation miracu- Poui ne point donner ombrage aux magis-
leuse, il alla passer quelques joursà laChar- trats suisses, il les.pria de lui donner un dé-
BSl CHA CHA 59«

pn!('ytiiraccoinp:ignerail;cequ'ils firent iivec empêcher les joutes, les tournois et autres


beaucoup (l'obligeance l).- grands désordrcii divertissements profanes il:menaça donc
régnaient dans ces vallée-, el les prèlres son peuple de la colère de Dieu, et lui prédit
•Mai: nt encore plus corrompus que le peuple. clairement l'arrivée prochaine du plus re-
Cli.irlrs prêcha cl catéchisa partout il rem-
: doutable des fléaux. Il était à Lodi, pour a:-*-
plaça les prêtres ignorantsou scandaleux par sisier à la mort de l'évêque de celle ville,
de'i ministres dont le zèle el les hnoièrcs fus- lorsqu'il apprit (|ue la pesie avait éclaté dans
sent capables de laire refleurir les mœurs et son diocèse. De reloir à Milan, il alla visiier
la piété. Il convertit aussi plusieurs zuin- le lieu où les magistrats envoyaient les pes-
glicns, les réconcilia à l'Eglise, et prit des pré- tiférés el il pourvut à tous leurs besoins spi-
cautions contre les progrès de l'hérésie, lùant rituels et temporels. Il demanda ensuite à
retourné une seconde foifldans ces vallées, il son conseil ecclésiastique, qu'il consultait
fit une visite aux premiers magistral- de cha- ordinairement dans les cas difficiles, s'il de-
cun (les cantons catholiques de la Suisse, et vait rester où était la poste ou se retirer
leur inspira une vive ardeur pour réprimer dans quelque autre partie de so:i diocèse.
reriaiiis (tés')rdres qui faisaient le scandale Le conseil répondit qu'il devait prendre le
de la religion. dernier parti, aTin de conserver à son peuple
La récolte ayant manqué en ISG'J, on une vie au-si précieuse. Charles, loin d'être
éprouva, l'année suivante, une grande diset- de cet avis, soutint, au contraire, qu'un
te. Le saint cardinal prodigua les secours les évéque, qui doit donner sa vie pour ses bre-
plus abondants aux pauvres de son diocèse, bis, ne pouvait, sans prévarication, les aban-
el montra, de nouveau, que sa charité était donner au moment du danger; el comme
sans bornes. Cette même année, il assista, on tombait d'accord que cela était plus par-
dans ses derniers moments, le cliic d'Albu- fait, b'h! (/Hoi, reprit le saint, nu évf'iiue n'csl-
querque. Il abolit les désordres du c.iinaval, pas obligé de choisir te plus parfait ? (>oni-
il

leur substitua des processions, des priè-


el meles fléaux sont, en général, la punition
res publiques el d'aultes céiémonies reli- du péché, il exhortait les Milanais à désar-
gieuses; il prit aussi des mesures contre la mer la colère du Seigneur par la prière et l.i
criminelle coutume de blasphémer le saint pénitence. Il ordonna trois processions géné-
nom de Dieu. rales, auxquelles il assista nu-pieds, la corde
Dans un concile provincial, qu'il tint en au cou, et tenant dans ses mains un crucifix,
1569, il n'eut aucun égard aux prétextes sur lequel étaient constamment fixés ses
qu'alléguait, pour se dispenser d'y assister, yeux baignés de larmes, s'ofl'rant à Dieu
un évéque de sa iirovince, qui était cardinal, comme une victime pour les péchés de sou
11 obligea aussi à venir au concile un autre peuple. Tant que dura la contagion, il prê-
évéque, qui était amb;i«s.ideur d'un prince; chait presque tous les jours et administrait
il l'obligea même de quitter son ambassade, lui-même les derniers sacrements aux pesti-
qui ne pouvait s'accorder avec la résidence. férés. Pour procurer des secours à ceux qui
Ayant appris qu'un de ses suffragiinls avait étaient dans le besoin, il fit tondre sa vais-
dit qu'il n'avait rien à faire, il lui rappela selle- d'argent, et donna tous ses meubles, sans
fortement les besoins de son troupeau, et la en excepter son lit. Les magistrats ayant
multitude des devoirs de l'épiscopat. L'cvé- blâuié les processions elles assemblées de pie-
que se contenta de répondre froidement (lue té qucle saint prescrivait, sous prétexte qu'el-
le cardinal Borromée portait trop loin sa sol- lescontribueraientà étendre la contagion, ilse
licitude. Celui-ci,vivement allligé d'une telle justifia par l'exemple de saint (Jrégoire, de
réponse, lui écrivit une longue lettre, dans saint Mamert et de plusieurs autres grands
laquelle il parcourait les nombreuses obli- évé<jues, ajoutant que (juaud les remèdes
gations d'un évoque, et à cliacune, il termi- humains étaient impuissants, il fallait le-
nait par ces mots :« Est il possil)le qu'un évé- courir à ceux qu'offi-c la leligiou ; et que les
que dise qu'il n'a rien à faire?» Un cardinal, exercices de piélé, qui donnaient de l'inquié-
évéque d'un petit diocèse, ayant dit que son tude à quelques j)ersonnes, loin d'augmen-
siège était trop peu consi(lérable pour exiger ter le mal, le foraient cesser. Ce fu: une vé-
une résidence habituelle, Charles lui répon- ritable prophétie en effet, le lle.iu épargna
:

dit qu'une seule àmc était d'un si grand prix ceux qui assistèrent aux processions el ceux
qu'elle méritait la résidence et loul le temps qui accompagnèriMit l'archevêque, lorsqu'il
du plus grand homme de l'univers. La n)ort malades. 11 ne mourut que deux
visitait les
de Pie V, arrivée eu 1572, obligea le cardi- personnes de sa maison, encore u'av.iient-
nal à se rendre à Rome, pour lui donner un ellcs point été d.ins les lieux où se trouvaient
successeur. Il concourut puissamment à l'é- les |)estiferés. Quelques péclieurs endurcis,
lection du cardinal i;uon-Compay;uo, (jui prit cherchant à se persuader que le plaisir et la
le nom de (Grégoire Xlll, el qui eut pour le joie étaient les meilleurs préservatifs contie
cardinal Borromée les mêmes sentiments que le lleau, se relirèrent dans un lieu agréable
ses prédécesseurs, pour ne pas dire plus. 11 près lie la ville, où ils se livrèrent a toutes
le retint quelque temps à Borne pour le con- sortes d'excès et de iléhauches. Ils restèrent
sulter, et à son départ, il le nomma visiteur lourds aux averlissemenis du saint qui cher-
apostolique des diocèses de se.- suiïraganls. Iliait a les laire reulrcreu eu!i-iuémes; mais
•Charles retourna a Koiue, eu 1573, pour ga- ils lie jouirent pas longtemps de l'iuipuiiilé.
gner le jubilé, et il en lit l'ouverture à Milan La peste gagna lu quartier qu'ils habitaient,
l'année suivante. H ne put, à celle occasion, cl il- périrent tous. lb)aGa, la violence du
B93 CHA cnA 594
fléau, qui sévissait depuis quatre mois, se du vieil Adam pût être entièrement détruit par
r;i!enlil en novcnibre, el cess.i loul à fait au la mort dclésus-Clirist. Le 24 octobre, il fut
l'omiiieiicomcnt île r.i!)i>ée 'uivanle. i^e car- prisd'ui e fièvre tierce; mais iicachason mal.
dinal en rendu à Dieu de solennelles actions Le 26, il eut un second accès, el il abrégea ses

de grâces, et ordonna, pendant Irois jours, prières, parl'ordredu P. Adorno il consen-:

(les iirièri's publiques pour ceux qui étaient tit à ce que l'on mît un peu de paille sur les

morls (le la peste. Les deux gouveinours qui planches qui lui ser\ aient de lit el à ce qu'on
succédèrent, l'un après l'autre, au duc d'Al- lui servît une nourriture plus appropriée à
buquerque, suscitèrent des contradictions son état de souffrance. Le 28, il pria huit
au saint arche» éque, tant pour l'abolition de» heures à genoux, sans s'aperce\oir qu'il eût
désordres du carnaval, que pour la réforme prié si longteuips ;il lit ensuite sa coiif ssion

des abus qui se passaient le premier diman- annuelle, el le lendemain 29, il partit pour
che de car(?me. Mais le roi d'Espagne lui Arone, et descendit chez le curé, où il |)rit
rendit publiquement justice, et le nouveau une panade. Quoique la nuit lût venue, il
gouverneur, qui était le duc de Torra-Nuova, passa le lac pour aller finir la fondation du
plein d'estime et de respect pour le saint, vé- collège d'Ascone, prit un peu de repos dans
cut toujours avec lui dans une parfaite har- la barque, el le 30 au malin, il termina l'af-
monie. Outre les soins généraux iiue le saint faire du collège. Il se rendit, par eau, à Con-
archevêque consacrait a son diocèse, il don- nobio, malgré la lièvre qui éiail revenue et ,

nuit des soins plus particuliers à quelques le 31, il revint à Arone. Comme c'était la
personnes dont il dirigeait la conscience veille de la Toussaint, il jeûna à son ordi-
avec une prudence singulière, surtout en ce naire; il prit cependant les remèdes que les
qui regariiail li's visions, les extases et autres médecins lui avaient prescrits ; mais au lieu
états extraordinaires. Une jeune dame de Mi- de loger au château, comme Uené Borromée,
lan parlait beaucoup des faveurs qu'elle re- son parent, l'en pressait, il alla chez les Jé-
cevait, disait-elle, du ciel. Le père Adorno, suites, où il passa une nuit assez tranquille.
i;ui l'examina, crut à leur réalité. On pressa Il se leva à deux heures du matin pour prier, se-

l'archevêque de l'aller voir ; mais il s'y re- lon sa coutume, se confessa el dit la messe, le
fusa el donna même l'ordre de l'enfermer jourde la Touss lint. Lesmédecins luidéfendi-
dans un monastère, regardant comme une rent de sortir, parce que c'était le jourde la fiè-
illusion tout ce qu'elle disait lui arriver. L'é- vre, et ils lui firent boire une grande quan-
vénement montra qu'il ne s'était pas trompé. litéde tisane, qui ne produisit d'autre effet que
Iln'apportait pas moins de soin dans l'exa- d'augmenter la lièvre el de la rendre conti-
men des nnracles et dans la vérificalion des nue. Le jour des Morls, il se fil porter en
reliques. Il aimait, comme il le disait lui- litière à Milan. Les plus habiles médecins
même, à assister les personnes mourantes. ayant été appelés, il promit de suivre fidèle-
Ayant appris, en 1583, que le duc de Savoie ment tout ce qu'ils lui prescriraient. Us ju-
était tombé malade à Verceil,el que les mé- gèrent sa maladie tiès-dangereuse; mais la
decins désespéraient de sa vie, il alla le voir lièvre ayant beaucoup diminué, le lende-
aussitôt el le trouva presque expirant. A main, ou onçul des espérances le malade
( :

peine fut-il entré dans la chambre du duc n'en témoigna aucune joie el continua ses
que celui-ci s'écria «Je suis guéri. » Le len-
: exercices, se faisant aider par le P. Adorno
de(nain, saint Charles lui donna la sainte el par d'aulres pieux ecclésiastiques. Le re-
communion, et ordonna les prières de qua- doublement de la fièvre s'annonça par des
rante heures [)our son rétablissement. Le duc symptômes si fâcheux que les métiecins per-
lut toujours ptrsuadé, depuis, qu'après Dieu, dirent tout espoir. Charles l'apprit aveu une
c'était a(i\ ;iié(ites de son serviteur qu'il de- tranquillité surprenante, et se fil administrer
vait sa guérison ; aussi, après la moi t de les derniers sacrements. Il mourut la nuit du
saint Chai les, il envoya, en reconnaissance 3 au 4 novembre, eu prononçant ces mots :
de ce bienf lit, une lampe d'argent pour être Jicce venio, voici que je viens. Par sou testa-
suspendue sur son tombeau. Le saint, qui ment, il laissa son argenlerieà la cathédrale,
clioisissail de préférence des lieux solitaires sa biblotlièquc au chapitre, ses manuscrils à
pour retraites, se rendit, en 158'i',
faire ses l'évêque de Verceil, et toute sa fortune au
avec Adorno, son confesseur, au mont
le P. grand hôpital de Milan. Il régla aussi ses
Varalli, dans le diocèse de Novarre. Il avait funérailles el y prescrivit la plus grande
prédit à plusieurs personnes sa mort pro- simplicité. Il avait choisi, pour sa sépuliure,
chaine; aussi, |jendanl sa retraite, redoubla- un caveau près du chœur et ne voulut d'au-
l-il de ferveur dans ses ausl.rit s el dans ses tre inscription que celle qui se lit encore au-
autres exercicis, paraissant plus que ja- jourd'hui sur une petite pierre de m.irbre et
mais absorbé en Dieu el dégagé de toutes les qui esi ainsi conçue Charles, cardinal du
:

choses de la terre. Il versait une telle ab <n- liire de Sainle-Praxcde, archevêque de Milan,
dance de larmes pendant la célébration de la i.uplorani le secours des pri'resduclergr, du
messe, qu'il était obligé de s'arrêter souvent. peuple el du sexe décot, a choisies tombeau,
Il passa la plus grande partie de sa retraite lie son nvant. On y (i! cette addition.- Il vécut
dans la chapelle de la Prii're, au jardin et ; uarante-sixans, un mois,unjour ;il (jonrernu
dans celle du Sépulcre, ou par un parfait re- relie éi/iise virnjl-qnatru uni, huit moi-t, vingt-
noncemenl à lui-même, il se mettait dans (juutre jours, mourut le i nnveml/re 1584-. Peu
un élat de morl avec le Sauveur, deinandant (Jelemps après sa mort, le P. Adonioeut un
avec instance que tout ci- qui restait en lui sonne où il le vil environné ('e lumière el.
à

m CHA fcHE 5M
de gloire; le saint lui dit Je sxis heureux,
: son retour d'Italie : il passa ans avec
trois
t>OHS me sw'rrez hienlôt. AdoriM racont.i ce le saint qu'il hou >rait co-iime son père elqui
lail h S'-s amis rt l'allpsti, uuft fois, fn pu- lui confi-r ' cléricale. Il se pro-
Il lonsiir''
IpHp, dans un sermon. Klnntret.)urii(^à (lôni's, posait de déclarer son successeur, afin
le faire
sa pallie, il y mourul birnlôi apn^s, en odeur de pouvoir toujours le conserver près de lui;
lie saiiiie'é. Il s'opéra plusieurs çncrisons m.iis la mort ne lui permit pas de mettre â
itiiraciileuspspari'inlcrcession do saint' h tr- exéciiti l'i <' proj d, l'.hroin, maire du palais
ie-. F,M IfiOl lecardinal B ironus envoya au de Clolaii;» III, craignait que le saint n fît

clfTRÔ de Mll.in nii orile du pap'' C'é- coiiiialtcc à son royal fi'ieul et à sainle Bi-
meni \'l!l poiirqiroii suhsiituâl la messe dii lhil'le,s;i mère.qii était régente in royaume,
saint à celle de llpijuien^ q le Ch irles avait li'S vex.ilions doal I" peuple d,. I.yon élail
fomlée et uni devait se dire à perpéliiité le accablé, résolut de lui ftter la vie. Il eut d'a-
jour anniversaire de sa mort. En 101'), il Tut bord lecoursâ la ca!oninie et l'accusa du
solennellemi'iil cinonisé par Paul V. Ses re- crime de lèse-majesté. Avant appris qu'il
liques, renfermées dans une châsse Irés- s'élait soustrait, par la fuile, aux injustes
précieuse, furent pl.icées dais une cliape!le p-rséeiitions dont il était menacé, il mit à
souterraine, bâtie S'>us la coupole de 'a sa ponrsii'le une troupe de soMats qui l'al-
grande église, et richement décori-e. Saint (ei'j; lirenl orès iIk Ciâlons-'iur-Saôue, cl le
Charles, I<î modèle des évêiiues et le restau- massacrèienl en 657. Saint Wilfrid, qui l'ac-
rateur de la discipline ecclésiasii'jue. a laissé, compagnait, et qui aurait bien voulu lui sau
outre les Actes de ses conciles, un grand ver la vie aux dé eus de sienne, ramen 1 1 i

nombre tle niand-oienis et d'instructions son corps Lyon elle lit cnlcrrer honora-
',

pastorales, entre autres les listr tic lions aux ble ent dans l'église de Saint-Pierre, qui
confesseurs ,et des sermons en italien qu'il possède encore la plus grande partie de ses
fit traduire en latin et qui ont été imprimés reliques. Ce s.-.inl, qu'on invoque contre l'é-
par les soins de Saxiiis. —
novembre 'i-
pilojis'e, a donné son nom à la ville df Saint-
CHARÏIKR (saint), Carteaits-, pré'r." à l.u- Cliaoïonl, dai^s le Lyonnais, si à uue cou-
gnv, bour-; près de la Châtie in Berry: c'est grésalion ieligieu*e de filles, connues d'a-
aujourd'h'ii une peiite ville qui s'apiielle bord sous le nom de filles de l'Union dire'
Sunt-Cliarlier. Il florissait dans le vi'' siècle. liennp. —
2S senl'inbre,
— 1" lévrier. CHEF (sainl), rAcu'/en'u.?, abbé en Dau-
CHAUMONDou Rnnemond (saint), Ene- phiné, naquit, an commencemcnl du vr' siè-
7'nmdus, évéqiie de Lyon el warU r, le même cle, d'une des meilleures famill's de Vienne,
que saint Delphiii, nai|uii vi-rs le comineiice- et cenonca aux av.iuiages qu'il pouvait se
m ni du VIT siècle d'unedes plus illusires fa- prom tire d iiis le mo sde, pour servir Dieu
milles d' s (lanles et occap.iil un poste imixii- dins 11 solilude où il s'exerça longtemps aux
tanl à la cour de Clovis II, lorsque ce prin'-e, pratiques de la vi re!i rieuse. De retour à

qui le respectait sinijuiièrement, à cause de Vienne, ses vertus attirèrent auprès de lui
ses vertus, le choisit pour être parrain du un grand nombre de disciples, auxquels il
premier enfant qu'il eut de son mariage avec fit consiruire les cellules; mais l'a'fiuence
sainte Balliilde, et qui, né en 650, devint roi toujours croissante de ceux qui venaient se
sous le nom de CJolaire III, en 653, ii'élant pi icer sous sa conduite, le détermina à fon-
allé que de 3 ans. Le mérite et la sainteté de der, près de la ville, un monastère dont il
ChauDiond l'ayant fait demander poucevéqtie fut le premier abbé. Il était r.lors d'u>age,
par le clergé el le [leiiplede Lyon, Clovis II, dans les monastères les plus réguliers, que
tout en regrettint d'clre privé de ses services, le religieux qui était chargé de d'iio. la messe
agréi ce choix, el le nouvel évè<|ue remplit, aux frères passât dans la retraite, occupé de
avec exactitude, tous les devoirs de la charge la prière, de la loutemplaliou el des exerci-
pastoiale. Il ;icheva les bàlimenlsdi! la mai- ces de la éniteice, la semaine où c'étaii son
I

son de Siinl-Pierre ol y établit une commu- tour le célcbrer; mais à \'ieine, on faisait
nauté de vierges qui se consacraient parti- plus encore on choisissait un moine qui
:

culièieoient aux u'uvres de charité il fut : avait une grande réput ition de sainteté il :

sci onde, dans cette pieuse fondation, p.ir le se renfermait dans une cellule, afin de vivre
zèle el les libéralité-^ de deux de ses sieurs. en reclus et d'implorer la miséric 'rde di-
Il n'y avait \r,is longtemps qu'il occupait le vine pour lui et pour son P'iys. On fil choix
siège de Lyon, lorsque saint Heiioil Biscop de sainl Chef pour celte vie de prière el de
et saint ^^ilfri(l, qui se rendaient à Borne, pénil ence. el il ne mit au eu nés bornes à -es lar-
passèrent par celte ville. Saint (jliaumond mes et à ses mortifications. Dieu fil éclater
leur accorda l'Iiospitalilé la plu- géneieuse sa sainteté par le don di's miiacles et l'ap-
el les retint pend.int une ancee. Il avait pela à lui \ers l'an 57,o. On l'enlerra dans
conçu tant d'esli ne et d'affeciion pour sainl le monastère de Saint-Latirenl, el ses reli-
Willrid, .ju'il lui (iffril sa nièce eu maiiaue, ques fi;r'iit transpoi lées, dans la suite, à
avec 1.1 promesse d'un emploi consilérahlo ; l'église collégiale qui qui
porte son nom et
mais n'avait pa> encore vingt
Will'rid, qui a l'onné naissance à la petite ville de Sainl-
ans, avait déjà formé la réso ution de se Cli f à hiiii lieues de Vieu' e.
, 29 oclolnc. •

con--acrcr à Dieu, et continua son voyage C!1ELI!)01NE (sainl), Chelvhniis, soldai


pour Home. Cependaiil les liens d'aifii- dans l'armé romaine, soufiril le martyre à

lié qui l'unissaient à l'évéqie do Lyon le Calahura eu Espagne, el déploya, au tuiiieu


déterminèrent à repasser par cette ville, des tourments, un courage qui couvrit .e

597 CHË CHR S98
confusioR ses bourreaux. Prudence rapporte disciples enterrèrent son corps près deChar-
qne les païens, honteux de leur déf.iile, tres, sur une émiuence qui prit depuis ie
brûlf'rent le-; jicIps de son niarlj re et de ce- nom de Monlaijne sainte. Quelque temps
lui de sain! Emôlre (Knioilière) ou Madir,
, après, on y bâtit une église qui devint célè-
son C(>in|iagnon il .ijonto que lear fête était
; bre par les pèlerinages de ceux qui venaient
célélitôe en Espagne avec une dévotion par- honorer le tombe au de ce martyr de la cha-
ti<'ulière; qu'on venait ile toutes parts visi- rité. Une communauté d'erclésiasli()ues fut
ter leurs reliiiues et qu'on éprouvait visi- chargée de la desservir, et, en 1137, elle fut
Memcn' les rfl'els de leur puissante iulerees- remplacée par des Chanoines Réguliers. On
sioL). On iffiiore l'année et même le siècle fonda, près de Chartres, une abbaye qui
de leur mort ceprn 'ant il est probable qiie
;
poita son nom, et où l'on plaça ses reliques.
re fut en 304, sous l'empereur Dioclélien. En lG8i, le résident de Lamoignon eu obtint
i

3 uiars. un os dont il fil présent à la paroisse de Saiut-


CHI'LinOINE (sainte), CheUdonia, floris- Cbéron de .Mont-Ceuronne. 28 mai. —
sail dans le v^ sièric. Rlh» est honorée à Su- CHIGNAN (saint), Anianus, second évêque
lilac dans la Campagne de Romo. Son coips de Pcrigueux fut .e successeur de saint
,

se ijardo dans l'église de Sainte-Scolastique. Front; mais on ignore dans quel siècle il
— 13 ortobre. vivaii. 11 est honoré le même jour (|ue saint
CHÉLIS ou Chéiy (saint), lUlarius, évé- Agn !u ,1'Orléaus, c'est-à-dire le 17 n( vembre.
que de Javoux, aujourd'hui Mende, mourut CHIMOIA (saint), l'un des ving.-six mar-
vers l'an 540. Il a donné sen lom à deux tyrs Japon en 1597, soulTril de cruels
(lu
villes qui s'appellent Saint-Chély, l'une dans tourments pour la foi sous l'empereur ïay-
le diooi'se de Mendc ei l'autre dans celui de cosania, et fut crucifié près de Nangazacki.
Rodez. Il est hoiinré dans ie Gévaudan le 25 fl eut ensuite le côté percé d une lance ,
septembre et le 2.5 octobre. ainsi que ses compagnons. Ils ontété déclarés
CHÉRfiMON (saint!, fhœremon, évêque de martyrs, et canonisés par Orbain VUl, qui a
Niiopolis n K^yple, était très-avancé en âge
( (ixé leur fêle au 3 féviier.
lorsque la persécilion de Dèce l'obligea à se CHIONIE (sainte), Chi:>nia, martyre, sœur
cacher dans les niontiigiirs d'Arabii' pour se de sainte Agape et de saii.la Irèiic, née à
soustraire à la rage des pcrspculeurs mais ; Theïsalouique de parents idolâires. ayant,
i! fut mis à mort par les habitants du pays, ainsi que ses sœurs, caché, en 303, quelques
en haine du nom de Jésus-Christ, au milieu voUuues des saintes Ecritures, nialgré les
du m' siècle. S-iint Dony.-. d'Alexandrie en édits de î ioclélien qui le défendaient sous
parle crimnie d'un saint vieillard et le cite peine de mort, elles furent arrêtées l'année
parmi les noiibreux martyrs qui furent im- suivante jour avoir relu é de manger des
molés <à cette époque. On 1-t son non» daus le viandes immo'ées aux dirux et cor.duites ,

Martyrologe d'Adon. —
22 di cembre. devant le gouverneur Dulcélius. Chionie,
CHÉRÈ.MON ou mène prê-
(saint), liiacre ayant éié interrogée sur ce refus, r, pondit:
tre d'Aloxandrie, souffrit le mariyre dans Je n'ai pas obéi à l'empereur, pmce que jt
cette ville, avt c plusieurs autres, pendant croifiau Dieu viiant. Après quelques ques-
la persécution de l'empereur Valérion. 4 — tions adressées à ses sœuis, le gouverneur,
octobie. revenant à Chionie, lui demanda qiu lie
CHÉRON (saint), Ceraiinus, martyr, r;é était sa dernière résolution.
Je persiste —
dans le Gaules au v^- siècle, ne fut pas plutôt
< toujours dans les mêmes sentiments.— N'avez-
maître de sa fortune, par la uiort i!e ses pa- voiis point quelijHcs-uiis de ces livres ou de
renis, qui étaii'nl rhréiiens, qu'il la distribua ces écrits qui traittnt de la doctrine impie des
aux pauvies, pour 'Uit servir Dieu dans la chrétiens? —
Nous n'en avens point. On nous
so'.itudc. L'évé '1 e du lieu ayant découvert tes a enlevés par ordre de l'émpcr.ur. — Mais
sa retraite et rrconnu son mérite, l'ordonna qui ous a déterminée à donner dans de pa-
I

diacre. S^iint Chéron lésolui alors de se con- reilles rêveries? —


C'est au Dieu tout-puissant
sacrer à la prédicîlion de Evangile, et après
! et à son Fils Jésus-CInist Notre-Seiqneurque
avoir parcoui u, en qualité de missionnaire, nous sommes redevables de la sainte doctrine
plusieurs provinces des Gau es, il pénéira que nous professons. Dulcéiius, voyant qu'il
dan> le pays Cliartrain, où il ne trouva qu'un ne pouvait vaincre sa résolution, la con-
petit nomlrc de clirèliens dont les ancêtres damna à être brûlée vive avec sa sreur Agape,
avaient été converiis autref(jis par sain! f'o- Cl' qui fut exécuté, à Thessalcnique, le 3
tenticn et saint Altin, apôtres du pays ses : avril 304. — 3 avril.
prédications en eurent bientôt augiuei.lé le CHRÊMES (saint), ablé de l'ordre de
nombre. Dans la vue de pro|)agrr di- plu.n en Saiiit-Basile, mourut en Sicile, où il est ho-
plus la connaissance de J -us-Chrit, il se noré le 6 novembre.
dirigea vers Paris, avec quelques con)pa- CHRÉPOLD (saint), Clirispolylus, évêque
gnous qu'il s'était associés mais à peine
: et martyr, lionoro à Reltone, près d'Assise
était-il à trois lieues de Chartres, qu'il fut en Ombrie, était frère de sainte l'eutèle,
atlat|ué par un troupe (fe voleurs. Il con-

qui suulV. avec li;j.
t 12 mar^;. —
seilla à S(:S disciples de se cacher dans la CHRIiST (saint), Chrestus, martyr en Afri-
l'orét voisine, pendant qu'il amuserait les que, avec saint l'ompin et plusieurs antres,
brigands. Ceux-ci ne lui avant pas trouvé est honoré le 18 décciir re.
autant d'argent qu'ils en désiraient, se jetè- CHRÉTIEN (saint;, Christianus, prêtre de
r"n! sur Ini avec foreur et le tuèrent. Ses D. uni et confesseur, était allaclié au service
S99 CHR CIIR 600

de.l'église de Saint-Aubin de cotte ville, ot se lais, raconta à la reine ce qui lui était
il

rendit célèbre par ses vertus, mais surtout arrivé, et il fit venir la captive pour appren-
par sa charité envers les pauvres. Quoiiju'on dre d'elle la manière de servir Jésus-Christ.
ignore les détails de sa sainte vie, ainsi que Elle s'acquitta de cette fonction du mieux
l'époque de sa mort, le culte qu'on lui rond qu'il lui fut possible, et enseigna les éléments
et les confréries érigées en son honneur du christianisme à la famille royale. Le roi
prouvent que les ficJcii-s ont reconnu, de tout expliqua à ses sujets ce que le Dieu des
temps, sa sainteté. On portail autrefois ses chréiiens av/iit fait pour lui et pour la reine.
reliques au\ processions de la ville, et l'on ]l se chargea ensuite de catéchiser les hom-

voyait, près de rég;iise de Saini-Anbin, un mes, pendant que la reine catéchisait les
clos appelé le Jardin de siiint Chrétien. Il est femmes. La captive avait tracé le plan d'une
invoqué par les femmes en travail d'enfant et église, à laquelle chacun s'empressa de tra-
par ceux qui sont attaqués de fièvres opiniâ- vailler. Les murailles s'élevaient, et l'on
tres. - 7 avril. avait déjà posé deux colonnes, lorsqu'à la
CHRÉTIP:NNIi: ou Cubistienne (sainte), pose de la troisième on éprouva des dilli-
(niristiana,ai mérité le beau surnom d'apôlre cultés insurmontables. La nuit étant venue
des Ihériens, parce qu'elle fut l'instrument sur ces entrefaites, chacun s'en retourna
dont Dieu se servit pour éclairer celte nation tout préoccupé de cet obstacle étrange. La
des lumières de la foi. Elle professait le captive passa seule la nuit dans l'église, et
christianisme lorsqu'elle fut emmenée ca])- ne cessa de prier. Le lendemain, le roi étant
live chez les Ibériens, peuple qui habitait revenu avec les ouvriers, quelle ne fut pas
entre le Ponl-Euxin et la mer Caspienne. La sa surprise en voyant la colonne dressée,
fidélité avec laquelle elle pratiquait sa re- mais suspendue au-dessus de sa base à la
ligion, ses vertus, sa fidélité envers ses maî- hautenr de plus d'un pied ! Tout le peuple
tres et surtout son application à la jirière, à fut témoin du prodige, et chacun s'écria que
laquelle elle consacr.iil une partie des nuits, la religion de la captive était la seule véri-
frappèrent d'admiration ces infidèles. Ils lui table. La colonne s'ab.iissa ensuite tonte
firent de nombreuses questions sur celte con- seule et se posa sur sa base sans que per-
duite, et elle leur en donna l'esplicalion en sonne y mît la main. Lorsque le bâtiment
leur exposant les motifs (]ui la faisaient agir. fut terminé, le roi, d'après le conseil de la
Quelque temps après un enfant étant tombé captive, envoya une ambassade à l'enipereur
malade, sa mère, selon la coutume, le porta Constantin, pour lui demander des évèques
de maison en maison, pour qu'on lui indi- et des prêtres qui achevassent l'œuvre de sa
quât un remède; mais personne ne connais- conversion et de celle de ses sujets. Cons-
sait rien à lamaladie. On le présenta à la tantin rissenlil une gramie joie de celte
captive, qui assura que Jésus-Christ, qu'elle bonne nouvelle, et il accorda au prince ibé-
adorait, pouvait rendre la santé aux malades rien au delà même de ce qu'il lui demandait.
les plus désespérés, et prenant l'enfant, elle Les missionnaires qu'il y envoya n'éprouvè-
le posa sur le cilice qui lui servait de lit; rent aucune difficulté dans l'exercice de leur
faisant ensuite une prière sur lui, elle le dé- ministère, et, en peu de temps, la nation
livra de tout mal, et le rendit à sa mère enlièrc avait reçu le baptême, (^uant à la
parfaitement guéri. Ce miracle parvint aux captive, elle n'est connue dans l'histoire que
oreilles de la reine, qui était alleinle d'une sons le nom appellatif de Chrétienne, qui
maladie grave, et elle donna ordre de lui est devenu comme son nom propre, faute de
amener la captive; mais celle-ci refusa de se connaître celui (|u'elle portait. Sa vie sainte
rendre à la cour, non p.'ir entêtement, mais et les miracles qu'elle opéra l'ont fait hono-
par humilité et dans la crainte de tenter Dieu rer d'un culie public. — 15 décembre.
en entreprenant la guérison qu'on attendait CHllÉTIENNE DE SAINTE -CROIX (la
d'elle. La r<'ii\e fut donc oldigée de se f.iire bienheureuse), Christiana, vierge, née en
poiter clioz la captive, qui la plaç dans son
i 1259, à Sainte-Croix petite ville de Toscane,
lit. Elle ensuite une piièrc à Jesus-Christ,
fit près de Florence, reçut au baptême le nom
et la mahidese trouva guérii'. Le roi voulut d Oringa. Ses parents, qui étaient d'honnêtes
lui témoigner sa reconnaissance par de ri- cultivateurs, l'employèrent, dès son basâge,à
ches présents; mais la reine lui dit que la la garde des besliauv,et Oringa trouvait dans
captive ne les recevrait jias, et que la seule ces humbles fonctions la facilité de se livrer
reconnaissance qu'ils pussent lui témoigner, à la méiilatiou des chose^ divines, sans au-
c'était d'emhrassi r la religion qu'elle prati- tre maître (jue l'Esprit-Saint. Prévenue des
quait. Le prince ne fut pas disposé à suivre bémdictions du ciel, elle conçut, de bonne
ce conseil pour le iirésenl, et lorsque la reine heure, un grand amour pour Dieu et une si
revenait à la charge, il éludait ses instances grande estime pour la pureté que, s'il lui
par de nouveaux délais. Un jour qu'il chas- arrivait d'entendre des p.iroles peu honnêles
sait dans une forêt, il se trouva tout à coup ou d'être témoin de quelque action trop libre,
enveloppé de ténèbres si épaisses, qu'il s'é- elle en avait une telle horreur, qu'elle en
gara et se trouva seul sans savoir de quel devenait malade. litanl devenue orpheline,
côté se diriger. Alors il se souvint du Dieu ses fr^ res voulurent la contr.iiiidre à se ma-
de la captive, et il lui promit que s'il le dé- rier: mais leurs mauvais traitements et les
harraisait de ces ténèbres, il n'adorerait coups dont ils l'accablèrent ne furent pas
plus que lui. Aussitôt le jour reparut, et il capables de lui faire violer l'engagement
retrouva sa suite et sa roule, Arrivé eu pa- qu'elle avait pris de n'avoir d'autre époux
001 CHR CHR 6f»2

que Jésus-Christ. Pour mettre sa vocntion d'Assise; sa maîtresse, qui ne voulait plus
en sûrelé, elle crut devoir prendre la fuile. se séparer d'elle, l'accompagna. Chrétienne
Ayant rencontré sur sa roule une rivière s'étant mise en prière dans l'église du saint,
sans aucun moyen pour la Iravorsor, on elle eut une extase pendant laquelle Dieu
assure que, pleine de confiance en Dieu, elle lui fit connaître qu'il l'avait choisie pour
la passa à pied sec. Arrivée à l.ucqucs, elle fonder un monastère dans son pays natal il :

entra au service d'un noble, homme lum- lui fit voir aussi, dans la même circonstance,

nête el pieux, à qui elle ne demanda, ponr la gloire des snints dans le ciel, et celte vue
tout salaire, que la nourriture et des vêle- la charma tellement, qu'elle en conserva
ments simples et communs. C'est alors qu'elle pendant plusieurs mois la plus douce im-
commença celte vie austère et moriifiée pression. Elle revint à Sainte-Croix pour ac-
qu'elle continua jusqu'à sa mort, marchant complir l'ordre de Dieu mais pauvre et sans
;

toujours nu-pieds, même pendant l'iiiver, appui, elle rencontra d'abord des difficultés
couchant constamment sur la dure, quelque qui paraissaient insurmontables. Les habi-
fatiguée qu'elle fût, jeûnant tous les jours, lants du lieu el l'évêque de Lucques, di; qui
et ne prenant, le soir, de la nourriture que dépendait Sainle-Croix, étaient opposés à
de la grosseur d'une noix. La beauté du son dessein ; cependant, elle triompha de
Tisage, qui est pour tant d'autres un sujet ilo tous les obstacles par sa confiance en Dieu
vanité, n'était pour Oringa qu'un sujet de et par sa patience. Le monastère fondé, sous
peine; aussi employait-elle, pour la délruire, le nom de sainte Marie la Neuve, elle y in-
autant de soins que d'autres en prennent troduisil la règle de saint Augustin, el dressa
pour la conserver, tant elle craignait d'être, pour les religieuses des constilulions si sages
pour qui que ce fût, une occasion de péché. qu'on les adopta plus tard dans d'autres
Tout occupée de Dieu elle ne connaissait
, communautés du même institut. Sa qualité
p'as même les plus proches voisins de sou de fondatrice lui donnait des droits au gou-
maître. Lorsqu'elle parlait à quelqu'un, ce vernement de la maison, mais on ne put
qu'elle ne faisait jamais sans une nécessité vaincre son humilité sur ce point; elle ne
indispensable, c'était avec tant de modestie voulut même accepter aucun emploi, se re-
que, quoique d'une figure agréable, elle gardant comme la dernière de la commu-
n'inspirait d'autre sentiment que le respect. nauté. Si elle croyait avoir désobligé quel-
Elle savait profiter de ces occasions pour qu'une des sœurs, elle se jetait à genoux
donner des avis salutaires à ceux avec qui devant elle pour lui demander pardon. Elle
elle s'entretenait; car elle pariait des choses ne voulut rien rabattre de ses premières au-
spirituelles avec une facilité et une cxacli- stérités, continuant à coucher sur la terre
tude surprenantes, et c'était une chose mer- nue, comme elle le faisait à Lucques mais ;

veilleuse de voir une pauvre iille, qui ne autant elle était sévère pour elle-même, au-
savait pas même lire, expliquer les points tantelle étaittendre et coinpntissautepour les
les plus relevés de la religion, de manière à pauvres. Elle allait jusqu'à se dépouiller de ses
étonner les hommes instruits. Sou humilité vêtements pour les leur donner, et, une fois, elle
s'alarma de l'estime générale que ses vertus disposa on leur faveur, de la seulepièced'ar-
lui avaient acquise; elle résolut donc de s'y gpul qui se trouvait dans lu maison. Pendant
dérober eu quittant le pays. Elle fit un pèle- une disette, elle lit placer dans le seul champ
rinage au mont Gargan, dans la l'onille, que la communauté possédât, et qui était ense-
pour visiter la célèbre église de saint Michel, mencé de fèves, unecrileau pour avertir que
qu'elle honorait comme son protecteur, et ces fèves étaient à tous ceux qui voudr.iient
par l'intercession duquel elle avait obtenu en prendre. Des laboureurs, touchés de cet
de Dieu une grâce particulière. De là elle se exemple, l'imitèrent. LechampdeChrétiennc*
rendit à Home pour y vénérer la cendre des parul jouir d'une fertilité miraculeuse el sa-
martyrs. Elle fil, dans celte ville, la conuais- tisfit à tous les besoins de ceu\ qui y eurent

sanci' d'une veuve noble et pieuse, qui la recours ; c'est ainsi qu'elle eut la consola-
prit à son service. Cette dame, dont la for- tion d'avoir'sauvé la vie à beaucoup de mal-
tune égalait la naissance, voulut qu'Oring;i heureux qui, sans cela, seraient morts de
prit des vêtements conformes à sa nouvelle faim. Dieu la favorisa du don des miracles
position. La sainte fille n'y coasenlii qu'avec et de celui de prophétie elle fit plusieurs
:

peine; et, ([ui'lques jours après, elle donna prédictions qui, toutes furent accomplies :
ses habits neufs à une pauvre étraugère l'architecte de son monaslère s'étant enfoTice
qu'elle rencontra, et repril, les vieux qu'elle un clou dans le pied, elle le guérit de sa
avait quittés. Sa maîtresse, qui s.ivait déjà blessure. Trois ans avant sa mort, elle fut
l'apprécier , loin d'être mécunlente d'une frappée d'une paralysie (jui la rendit pei-
telle action, n'en conçut que plus d'estime cluse de tout le côté droit. Dans cet état pé-
et d'alî.'Clion pour elle ; anssi, loin de vou- nible, elle montrait nnepatience el même nu
loir en être servie, elle allait jusqu'à la contentement qui avait sa source dans une
servir elle-même. L'humble servante fut parfaite soumission à la volonté divine.
bientôt regardée comme une sainte dans Après avoir annoncé l'heure précise de sa
toute la ville, et le peuple lui donna le siir- mort, et reçu avec ferveur les derniers sa-
iioiu de .Chrétienne de Sainte-Croix, surnom crements, elle mourut l'an 1310, à l'âge do
qui lui resta et sous lequel elle est connue. 70 ans. Son corps était resté flexible el sans
Après avoir passé quelque temps à Home, aucune marque de corruplionjusqu'en 1514.
ollfl Alla vjBiier k lornbPOM Hri nnit\t, Krttn^o'B qw'un lucendts! h •<in!>t)in-\ ^t'v^'.\»n <înl>^re->
-

LOS CIIK cim 604

aient ainsi (lu'unc pnrtio du monastère. Ln nenr de province, fil ren>eUrc entre leurs
la
1.1 bienheureuse Chrélieniie
:iillc lie lui ap- main", sainle Dorothée, qu'il n'avait pu dé-
prouvé, en 1776, p:ir le pape Pie VI. 18 — cider à obéir aux édits, et il les chargea de
février. la décidera imiter leur aposlasie. Elles em-

CHKISTANTIEN (saint), Christnnlimns, ployèrent plusieurs semaines à la séduire,


confesseur à A-colidaiis la Marchi'd'Aiicône, ne ménageant ni les promesses ni les exh^r-
est luinoré le 13 rn.\i. lations les plus pressantes. Ce furent elles
r.HRISTK saillie), Cluistn. fiiart\rp, souf- au contraire que Dorothée^ legagn.i à Jésus-
frit avec saint Expérience et plusieurs au- (]hiist. Le goiivei neiir, furieux d'un résultat
tres. —
4 juin. aussi opposé à celui Cju'il s'etiiil promis , les
(.HlUSiKTK (sninle). Christ' ta,' vwr^e et condamna toutes deux a être brijlées vi^ es,
iiiariyii' à Avii.t eu lîs()a'ine, était sueur de et il voulu! que :.aiiite 1) robée assisl.'it à
saint Vincent el de s.iinle Saliine, qui suulTri- leur snpplice. Elle le lit d'.iulatil plus volon-
reiit avi'celle, pendant la persé<'uli<)n lUt tiers que cela lui foiiniissail l'oi casion dj
Diiiclélien, vers l'an 'SOk. Arréiée |)a; ordre les prémunir conire une seco de aj.u tasie.
du pré: iileiil Dacien, ee iiiafjisirat la (il écn- (j'<'sl ainsi que par leur mort glorieuse elles

dre sur le elievalet au poi t (|ue ses ineiii réparèrent abondammenlle scandale qu'elles
bres se disio<|uèreiit ; sou corps fui ensiiil;; avaient donné. — 6 février.
dérhiréà roups de fouel. Dacieii voy.int que (>HiUSTINE ( s.iinle ), vierge et martyre,
cslorlures ne pouvaient la dél>': miner .i soulTiit tortures pour la foi, fut
diverses
sacr.fier aux dieux, lui (il briser la tête à condamnée à une mort ruelle sous l'empe- i

coups de levier, et ordonna que son cadavre reur Dioclélii-n. el exécutée à Tyro, ville si-
resiâl exposé aux bêtes; mais les chrétiens tuée d.ins une île du lac de Bolsène en l'os-
parvinrent a s'en emparer, el l'ensevelire t par les aux
caiie. i|ni a été i.'epuis engloutie <

secrèlenient. I,a vilie d'.\lvf possède ics du lac. Ou garde P lierint- en


ses reiiques à ,

célèbre sa fêle le ^7 o lobre.


reli(|iies el Sicile. Cette sainle, dont le nom se lit dans
CHKISTIKN ( saint ), Chrisliimns, oiarlyr les plus anciens martyrologes, a toujours
avec quelques auties soutTrit vers l'an 2V.", éié en grande vénération chez les Grecs et
sons le réjjne des i'hiiippes. 4 décembre. — les L.iliiis. —
2V juillet.
CHUlSTIiîN ou CHBÉTiEiV ( le bienheu- CKRISilNE (sainle), vierge et martyre en
reux), é\éque d'.Vuxer e, na(]uil au comnieik- Perse, est honorée le 13 mars.
cemeiit du ;x'' siècle, et entra, dans sa jeu- CilHISTI.NE la bienheureuse ), vierge et
(

nesse, à l'abbaye de SainI -G' rmaind'Auxerrc. religieuse surnommée l'admirable à


, lut ,

Il s'> fil remar(|uer par son adinirali e sini- cause des faveurs eslraordinaires donl Dieu
plicilé et par .^on huiitililé profonle. Il se li- la combla, et des choses merveilleuses que
vrait avec ardeur à 'a prière, à l'élude • t reiifer. e sa vie. Elle vivait dans la premièie
aux pratiques plus austères de la péni-
les partie du xiii"^ siècle, et l'ou i roil qu'elle esl
tence ses vcrUis, son mérite el ses aiirables
: celte mêmeChristine que sainte Ludgarde
qualités le fiieni élever utalirré lui à la di- consulta pour savoir si elle devait se sou-
gnité d ablié, et |)lus lard, à Tépiscopul. De niellre à son directeur, en entianl dans un
veut! évêque d'Auxerre, il mjsrcba sur les ordre religieux pour lequel elle éprouvait
traces de ses sainis prédécesseurs eisefl'orç, i moins d'attraits <|ue our un autre ordre |

d'iiiiiler leur zèle pour le saint du troupeau. qu'elle avait choii. Christine lui fil celle ré-
Il ptonoiiç it souvent le nom de Jésus et ponse J'aiineriiis mieux être en enjer arec
:

avouait qu'il trouvait dans ce mot divin un Dieu, qu'en para is fans Dieu, fùi-cs en la
charme iuelTable. Il sonsciivil au cunrile compagiie des linges et dis suints : voulant
de Tnusy, tenu en 8G0, et II inourul vers l'an lui t'.iire comprendre qu'elle de»ailobeirà
873. Son ncm se trouve inscrit dans plusieurs Dieu dans la personne de son uiinislre. Elle
calendri.rs avec le titre de bienheureux. — avait connu, dans sa jeunesse, sainle .M. nie
22 décembre. d'Oigiiies, et elle est mentionnée avec les
CHKISriN (saint), C//r/s<inus, ermite de pins grands éloges dans la Vie de cette der-
Brennove en Pologne et martyr, fut tué par nière. — -13 juin.
de voleurs avec plusieurs de ses confrères, CHRISTINE DE BRl'ZO ou de .'-tommeli;»
eu lOO'j. —
12 novembre. (la i.ienlieureuse), vierge, n.iquit en 1232 à
CHHISriNIÎ (sainte), (;/i/i,s(nirt, m/irlvre à Stommelen, du duché de Juliers, el se
village
Laiiipsaque, est lionuréc chez les Grecs, le distingua i.ar ses vertus et par ses tniracles.
15 mai. Elle mourut à soix.iuie-un ans en 13l3. En
CHHISTINE (sainte), martyre à Nicomédie, ICli), son corps fut transféré dans l'église
fut brûlée vive pour la loi, avec .saint Gara collégiale de Juhers et placé dans un tom-
lampode et plusieurs autres, pendant la per- beau (|ui est visite par un grand noailire de
sécution de Dioclétien. Elle est honorée fidèles. Elle a lais>é un grand nombre de
chez les Grecs et principalomenl à Conslan- lellres doul la plupart roulent sur des ma-
tin >ide. —
30 mal. tières de spirilualilé. 6 novembre. —
CHUiSTINE (sainle), martyre à Césarée en CHRISTINE DE Vii.C.JNTl ( la hienheu-
t^app doc', était i-u'ur de -ainte Callixte, et reue), vierge du tiers urdre de Sainl-Au-
loutes deux elles avaient eu le malheur de gusiin,mourut en lh-'68, et elle est honorée à
renoncer à Jésus-Christ el de retourner à l'i- Spolèteen Italie le l'i- lévrier.
dolà'rie, .'îu conimeiicemeutdela per.sécution C .RISTODL'LE (saint). Cliriftoduluf .

de Dioclélien. Fabrice ou Sapiice, gouïer- abbé d'ua uiuuastcre de l'île de Nègre-


605 CHR CHR 606
pont, est honoré chez les Grecs le 16 mars. CHRODEGAND ( saint ), évêqne de Metz,
CHRISTOPHE ( saint ) , Christophorus , nédans leBrabaat, d'une famille illustre, était
martyr en Lycie, soiilîril pendant la persé- proche parent du roi Pépin et fnl élevé dans
cuiion lie Dôc , l'an 230. Son zèli' le portait à l'abbaye de Saint-Tron, où il fit de grands
faire ciinnaître Jésus-Christ aux païens, et progrès dans les sciences el la piété. Son mé-
parmi i< s personnes qu'il converli! au cliri- rite le fil parvenir à la dignité de réf —
stianisnii-, on ciie sainte N cite el saint(^ rendaire <t de chancelier de France, et en
Aquilin(\ qui eurent la tête tranché' pour 737, Ch;r!es M irlcl le fil son premier mini-
la loi penilaut la tnème p<'rséc-ution. Sis reli- sire. I! vécut à 11 cour comme dans un cim-
ques, après avoir été poitées à lolèdeen lîs- venl, affl géant son corps par les jeûnes, les
pagne, furent ensuite [lortées en France et teilles et autres austérités, pirtanl un cilles
placées dans 1 ahhaye de Saint-Denis. Ce sous des habits 'e la pins grande simplieilé,
saint a toujours été en grande vénération, el n'accordant à la n iliire que ce qui loi
soit eu Orient, soit en Occident. Plusieurs élait absolument nécessaire Sa charité pour
églises ont été bâties en France, en lisp gne les p.TUVies ne connaissait point de bornes;
et en Italie sous son invocaiion, el les fidèles il jiourvoyail aux besoins dune multilnde
ont souvent eu rec urs à sou intercession innonibratde de malheureux, et protégeait,
en temps de peste. — 25 juillet. avec une bonlé paternelle, les vcive^ et les
CHKISTOPHli: LE SABAIÏE (saint), mar- orphelins. Elu évêqo 'de Me!z en 742, Pépin,
tyr en Palestine sous les Sarrasins, dans le qui venai! de succéder à Ch rlis Martel, ne
viir siècle. 14 aviil. conseniit à son sacre qu'à condition qu'il
CHRISTOPHE (saint), moine et marîyr à conliiiuerait de remplir ses fonctions de ir.i-
Cordoue, pendant la perse» ution des Arabes, nistre. ("Ihrodegrand qui avait une grande
,

en 852, sous Ahderair.e 11, roi de Cordoue. capacité, trouva le moyen de sufliie à tout,
Ayant été incarcéré pour la foi chrétiiMine, il sans négliger ucnn des devoirs si nombreux
;.

eut la téie tranchée, et son corps l'ut ensuite el si difficiles qiielui imposai ut ses deux pla-
brûlé. — 20 août. ces. Pèiiin, devenu roi de France en 752, dé-
CHRISTOPHE DE CAHORS ( le bienheu- puta l'évéquede Metz veisie p.ipe Etienne II,
reux), religieux de l'ordre de Saint-François, pour le prier de passer en France, afin de se
(lorissait d.ins le milieu du xi.i" siècle, et soustraire à l'oppression des Lombards.
mourut en 1272. On rapporte de lui qu'il Chrod gand accompagna lui-même le sou-
domptait sa chair avec une colle de liiailles, verain pontif' el le conduisit sans accidenta
en guise de cilice, el qu'il montrait un grand liavers les Alpes. L'année suivante. Pépin
dévoueiiient pour les lépreux qu'il soignait députa Chrod gand vers Aslolplie, roi des
de ses propres mains. — 31 octobre. Lombards, pour le conjurer, an nom des
CHRISTOPHE SCAGEN (le bienheureux), saints apôlr» s, de lendreaii saint-siège les
martyr à Dell en Hollande, fui mis à mort places (ju'il lui avait enlevées, el de ne point
pour la foi catlioli.iue, avec le bienheureux assujettir les Romains à des superstitions in-
Adrien d'Assendelf, par ordre du couile du couipalibles avec leurs lois. Cbrodegrand
Lumey, après le milieu du xvi" siècle. — s'acquitta dignement de son ambas-ade;
24 décembre. mais il avait .ilTaire à un prince inflexible
CHRODEGANI) (saint), Chrodegandus, évé- qui n- voulait as entendre parler de resti-
|

que de Séez, et frère de sainte Oppotiune, tution. De retour dans son diocèse, le saint
abbesse de Montreuil, sortait d'une illusue s', pp! qua à rél.iblir la discipline ecclésia-
famille du terriioire d'Hyesmes, en Norman- stique et à faire refleurir la pieté. En 755, il
die, el fnl élevé sur le siège de Séez, v rs le lit du chapitre de sa cathédrale une commu-

milieu du viir siècle. Apiès (juelques anné<'S nauté régulière, et donna ses chanoines
.'i

dépiscopat, il résolut de faire ie pèleri^a je une règle fort sage qui renfermait Irente-
d.Rome pour visilei les loiiilieaux des apô- qualre articles. Un grand nombre d'évêques
tres, selon une dévotion fort coumiune dans suivirent cet exemple, et il est regardé
ce temps- là. 11 confia, pendant son alisence, comme le restauraleur tie la vie commune
le gouvernement de son diocèse à un de ses parmi les Chanoines. Il fonda les monastères
anus, nommé Chrodobert, qui se montra in- de Saint-Pierre, de Gorze el de Lorsh, et les
digne de sa cnnliance et fii de grands rava- doia avec libéralité. C'est lui qui pr.'sida, eu
ges dans le troupeau commis à sa g;irde. 665, au concile d'Altigny, où se trouvèrent
Cbioilegand, ayanl été retenu longtemps à 27 évéques qui s'engagèrent à faire célébrer
Rome ou dans d'autres lieux, ne fui de re- cent messes par leurs prêtres, et à en dire
to>;r (ju'au bout de sepl ans, et Chroilobcrl, enx-mémes trenle, pour ciiacun de ceux
qui voulait garder i'évéché, le Gt assassiner d'entre eux qui viendraieul à mourir. Il
à Nouant. Sainie Opportune, vivemenl aflli- mourut le G mais 7iJfi, el l'ut e.iterrô dans
gée de la fin triigique de son frère, alla cher- l'abbaye de Gorze, à laquelle il aval! légué
cher son corps el le fit enterrer au monaslère de grands biens par son testament que nous
de Montreuil dont elle était abbesse. Son avons encore. — 6 mars.
chef fut Iranspoilé plus tard à Paris, dans t^HROMACE (
saint ), (Itromntiits, \ii-aire
l'église de Saint-Mai tin-des-Chan>ps, el 1;' du piéfel ie Rome, souj l'empereur Carin,
rcsle de ses reliques au prieuré île l'Ili'- faisait exécuter les édits portés l'onlre les
Adam-sur-l'Oise. L Eglise de France a mis cbrétieiis, el plusieurs furent envoyés au
Cbrodegand au nombre des saints, el il es! niariyre par son ordre. Parmi ceux qui coic-
honoré à Séez le 3 septembre. parureut devant son liibunal pour cau$e de^
,

607 CHR CEL 608

religion, on cite snini Traii(]uiilii), ([iii nvait le préfet furent jetés dans une
Célériu, ils

ô(c 2;ii6ri(lR la goulteoii rerevanlln baplfMiie. sablonnière où on les enterra tout vivants,
nomme Chromace l'I.iilrruellement lourmcn- en 383, sous l'empereur Numérien. 2'i oc- —
lôpar la même malailc, ii'cul pas plutôt
il tobre.
appris ce fait, qu'il résolut de se fiiire iuslruire CHHYSANTHK, (saint), martyr à Pavie
(le la religion clirélioniio, afin d'essayer du avec saint Fortunat, est honoré le lo mai.
même remède. Saint Sébastien, informé de GHiiYSANTlKN saint ) , Clin/sanliaims
(

cette disposilion. l'instruisit des vériiés de la niartvr à Aquilee, est honoré le 17 février.
foi et lui envoya le prèlrc Polycaipi" qui le CHRYSKUIL ou Cuuysole isaint , Chrij-
baptisa, et à l'instant il fui délivié de son solus, patron de Comines et martyr, vint
mal. (]hromace, frappé de ce miracle, or- prêcher l'Evangile dans le territoire deTour-
donna d'élargir les clirétieus qu'il av.iit fait nay, en même temps que saint Fiai et saint
emprisonner et leur donna un asile dans sa Eubert. Quelques auteurs le font disciple
maison ensuite, il affranchit ses esclaves et
;
de saint Denis de Paris. Il fit de la ville de
se démit de sa place. Peu de teaips après, Comines le tliéAtre de ses travaux aposto-
ayant obtenu de l'empereur la permission de liques et après avoir converti un grand
,

se retirer à la campagne, y passa le reste


il nombre d'idolâtres, il souffrit le martyre sur
de ses jours, dans la pratique de toutes les la fin du m siècle, sous lempereur Maxi-
vertus chrétiennes, et mourut sainlenenl. 11 niien-Hercule,daiis un lieu nomuieaujouid'uui
paraît qu'il survécut plusieurs années à Nerlenghem; il fut nuerré .» i.omineso il est i

saint fiburce, son fils, qui s'était converti honoré comme apôlre et comme patron. La
avec lui el qui souffrit le martyre en 286. — tradition du pays porte ()ue saint Eloi ren-
1 1 août. ferma ses reliques dans une châsse d'une
CHKOMACE (saint), évêque d'Aquilée et matière et d'un travail précieux. Une partie
i-onfesseur, succéda, en 38'7, à saint V"alé- d ses reliques lut portée plus larda Notre-
rien,ct s'illustra parsa piété et par sa science. Dame de Lens el l'autre partie à Saint-Dona-
Il n'était pas encore évéque, lorsqu'il se lia tien de Bruges. En 1611, les chanoines de
d'une étroite amitié avec saint Jérôuie, pen- celte dernière ville envoyèrent à ceux de
dant le séjour (Iul- celui-ci fit à Aquilée. 11 Tournay une cote qu'ils avaient tirée de la
coniricta aiissi une étroite liaison avec le châsse du saint. —
7 février.
célèbre Rufiii, qu'il avait tenu sur les fonts GHKYSOdONE (saint), l'hrijsogonus, mar-
de baptême; aussi Kutiii l'appelie-t-il son tyr, arrêté à Rome par ordre de l'empereur Dio-
père. Saint Chromace écrivit en sa faveur clétien, lut conduit à Aquilée où, après divers
une lettre à saint Jérôme, à l'occasion de la tourments, qui nepurenlvaincresa constance ,
fameuse dispute qui s'était élevée entre le il futdecapitéet son corps jeié dans la mer. Son

saint docteur et Uufin, sur l'origénisuie dont corp^ est à Venise; mais son chef se garde à
ce dernier était accusé. Saint Jérôme a dédié Kome dans l'église de son nom, ()ui es; un
plusieurs de ses ouvrages au saint évêque titre de cardinal prêtre. LEg.ise a inséré le
d'Aquilée, qui fui aussi l'ami de saint .\u- nom de saint Chrysogoue dans le canon de la
guslin,et le défenseur de saint Jean Chry- messe. — 2i novembre.
sostome. Saint Chromace mourut le 2 dé- CHKYSOPHORE (saint , Chrysophorus .
cembre 400. 11 a laisse div-huil homélies sur niaityr avecsaint \ictor et plusieurs autres,
saint Matthieu, où l'on trouve une explica- souffrit sous Diuclétien. 20 avril. —
tion de l'Oraison dominicale et il'excellent;'S CHRYSOTÈLE (saint), Clirysut lu<, prêtre
maximes sur le jeûne, l'aumône et les ver- et martyr en Perse avecsaint Parniène et
tus chrétiennes, il s'exprime d'une manier^' plusieurs autres, souffrit l'an 251, pendant
correcte; ses idées ont de la justesse et de la la persécution de Dèce. comme on le voil
précision. —
2 décembr<'. par les actes des saints martyrs Abiou el
CHRONION (saint), serviteur de saint Ju- Sennen. 22 avril.
lien, martyr, fut arrêté avec son maître pen- CHLDION (Saint), l'un des quarante mar-
dant la peiséeulioo de Dece, et |iromené lyrs de Séaasle eu Arménie, qui. l'an 320,
ignoDiinieuscmenl sur un chameau par les sous l'empereur Licinius, lurent condamnés
rues ii'Alesandrie; on lui fil ensuite subir par Agricola, gouverneur de l.i province, a
une cruelle flagellation el on le jela dans le être jciés dan- un étang glacé, alin ()u li.» y
feu où il consomma son sacrifice l'an 2ol. Il périssent de froid, pour n'avoir pas voulu
pourrait bien être le même que saint c^une. .-acriiier aux idoles. Ces quarante héros de
— 27 février. la foi étaient de braves militaires servant
CHRYSANTHE (saint), Chrysanthus, mar- tous dans le même corps. Ils ont été loues
tyr à Kome, elait d'.VIesandrie en Kgypie. par saint Basile, saint (jrégoire de Nysse,
Il épousa sainte Darie ()ni était d'Athènes, saint Gaudence de Brescia et pai d'autres
cl qui professait comme lui la religion chré- l'ères.— 10 mars.
lienn:' Il lui persuada de garder lou e leur
: CHUMALD (saint), C liumaîdus , mission-
vie la continence, afin do servir Diii .l'une naire v^ nu d'Ecosse en Allemagne sur la fin
manière plus parfaite; ce qu'ils commencè- du Ml" siècle pour y étendre le royaume de
rent à faire, dès œ premier jour de irur ma- Jesus-Christ, lut le compagnon des travaux
riage. Le zèle avec lequel les deux cpoux apostoliques de saint Kuperl, premier évêque
pratiquaient le ciirisliani>me, les fil arrêler de Saitzbourg. 27 septembre.
à Rome où ils étaient \euus se iixer, et après CELIE (sainte), Celia, l'une des nombreux
de uuaibrenx lourmenis que leur ,u .«oulfrir ses compagnes de saiote Ursule , lui mise à
R09 CIR CLA 610
mort avec elle, près de Cologne, vers le portés à l'abbaye de Saint-Taurin d'Evreux.
milieu du \ siècle. Klle esl honorée comme
' — k décembre.
vierge inartyieà Ponl-aux-Dames où se irou- CIKION (saint), l'un des quarante martyrs
vent ses reliques.— lo juillet. de Sébaste en Arménie, qui, pour avoir refu-
CINCOGA lie hionluuruux) luarlyr au , sé d'adorer les idoles, furent plongés nus
Ja|ioii, soulïrit pour la loi chrétienne avec dans un étang glacé par ordre d'Agricola,
II- B. Acafoxe et vingt-huit autres. 10 sep- — gouverneur de la province, sous l'empereur
tembre. Licinius. Lorsqu'on les retira de l'eau, ils
CINDÉE (saint), Cindeus, prêtre de Syde étaient tous morts ou mourants. On les jeta
en Pamphilie, fui jeté dans les llainnies par pêle-mêle sur un bûcher et l'on réduisit
ordre du président Straloniiiue, pendaiil la leurs corps en cendres, l'an 320. 10 mars. —
persécution de Dioclélien. Il échappa mira- CISEL (saint), Cœsellux, martyr en Sardai-
culeusement à ce supplice t à plusieurs ( gne, fui frappé par le glaive sous le président
autres et mourut en priant Dieu. lo juil- — Delphc, l'an 303, pendant la persécution de
let. Dioelètien. —
21 août.
CINDÊE (saint), laboureur et marljr à CISTE (saint), Cistus, martyr en Ethiopie,
Perge en Pamphilie avec snint Léonce et est honoré le 22 novembre.
plusieurs autres, fut décapité par ordre du CITBOINE (saint), Cilronius, confesseur,
président Flavien, pendant la persécution de llorissait dan.s le siècle et mourut vers
vi"
Dioclétien. — 1" aoiit. l'an 580. Il et honoré près de Loudun eu
Poitou le 19 novembic.
CINNAME (saint), Cinnamus, martyr, est
liDiioré le 23 juin. CITTIN (saint), Cillinus, l'un des martyrs
scillitains, ainsi dits parce qu'ils étaieiit de
ClONE ( saint) , Cionius , martyr dont Seillite, ville de la province proconsulaire
les reliques sont à Salerue, est honoré le 24- d'Air ique, qui furent arrêtés dans leur jia-
ni.'ii.
trie etconduits à Carthage. Le proconsul Sa-
CIRAN ou SiGiRAN , Cjjranus ou Sigira- turnin leur offrit la vie et la liberté, s'ils vou-
nus, abbé eu Berri, né sur la Ou du iv siècle, laient sacrifier aux dieux. Spèrat, l'un d'eux,
d'une famille illustre, était Qls de Sigélaïc, répondit, au nom de tous, par un refus éner-
qui devint ensuite évéïiue de Tours. Il reçut gique. —Le proconsul s'adressant alors à
dans cette ville une éducation qui répondait Ciltin, pour lui faire envisager les suites
à sa naissance, et lorsqu'il parut à la cour, terribles d'une désobéissance à l'empereur,
il se fit estimer de Clolaire 11, qui le nomma il répondit «Nous ne craignons de déplaire
;

son échanson. Son père voulut le marier à la qu'à Dieu, notre unique Seigneur qui est
fille d'un seigneur de ses amis, nommé dans le Ciel.» Saturnin les fit mettre en prison
Adoald; mais Ciran, (jui avait pris la résolu- avec les ceps aux pieds le lendemain il les :

tion de garder la continence et qui pratiquait lit comparaître de nouveau et les condamna

à la cour toutes les vertus d'un solitaire, à perdre la tête. Ils furent décapiti's l'an
refusa cette alliance, et bientôt après, il 200, sous l'empereur Sévère. 17 juillet. —
quitta son emploi et renonça au monde, pour CIZY (saint), Ciziiis, patron de Kieux en
se consacrer à Dieu. Etant retourné à Tours Languedoc, fut mis à mort parles Sarrasins
pour visiter le touibeau de saint Martin, Mo- dans le viir siècle el il est honoré comme
dégisile, successeur de Sigélaïc lui conféra martyr le 16 août.
les saints ordres et le nomma aichidiacre de CLAIR (saint), Clanis
premier évéque ,

Tours. Cette dinnilé lui fournit l'occasion de d'Alby et marlyr, llorissait dans le iir siècle.
rendre de grands services au diocèse par son ap- Après avoir opéré un grand nombre de con-
plication à corriger les abus et à rétablir la versions, il versa son sang pour la loi qu'il
discipline. Ses vertus et surtout, son im- avait préchée et il est honoré à Alby le i"
mense charité pour les pauvres lui atlirèient juillet.
la vénération du peuple. Mais son zèle lui CLAIR (saint) , vulgairement saint t^,lars,
suscita des ennemis puissants ; le gouver- vint annoncer l'Evangile dans l'Aquitaine,
neur de la ville le fit mettre en prison, sous et l'on croit qu'ilmarlyris" à Lecloure.
fut
prétexte de folie. Son principal persécuteur Quelques hagiographes prétendent qu'il pas-
ayant péri misérablement , peu de temps sa de l'Aquitaine dans l'Armorique, et qu'il
après, Ciian lut rendu à la liberté. 11 se dé- est le même que saint Clair de Nantes. l" —
mit alors de son archidiaconé, distribua aux juin.
pauvres le reste de ses biens et accompagna CLAIR premier évêque de Nantes,
(saint),
à Uome un saint évêque d'Irlande nommé fut envoyé de Rome dans les Gaules, par le
Fulvius, qui passait par Tours. Lorsqu'il pape Eutychien, vers l'an 280, sous le règne
revint d'Italie il alla trouver Flaoeate son , do Probus ; c'est, du moins, l'opinion la plus
ancien prolecteur, qui était devenu, en Gil, probable. Il pénétra dans la Bretagne, avec
maire du palais du royaume de Bourgogne. le diacre Adéodat, qui était venu de Rome
Ceseigneurlui donnadeux terres situées dans avec lui pour l'aider dans ses travaux apos-
le diocèse de Bourges, surles conlinsduBerry toliques. En 878, ses reliques furent portées
et de laTouraine. Saint Ciran y bâtitdeux mo- à l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers. 10 —
nastères, celui de Meaubec el celuideLoiirey, octobre.
qui prit, dans la suite, te nom de Sainl-Ciran. (]LA1U (saint), confesseur, honoré comme
Il y mourut l'an 657, et y fut enterré. Plus marlyr à Luudun llorissail probablement
,

tard, quelques-uns de ^es ossements furent dans le iv siècle.— S août.


014 CLA CLA 6t)

CLAIR (saint), prê(re de Tours, né, au iv nière maladie il prédit à ses disciples les
siècli-,irune famille iiohlc el riche, renonra ravages des \%indales el des Sarrasins qui
de bonne lioiire au niomlp pour se mclire vinrent désoler la France environ 72 ans
sous la ronddile de saint Martin q\ii l'admit après. Ou lit dans ses actes que sainte Bl m-
dans le célèbre monastère de Marmoutieis, dine lui apparut irois jours avant sa mort
et réleva ensuite au sacerdoce. Saini Sul et lui fil connaître le moment où il devait
pice-Sévère, qui ctaii très-lié avec saint quitter ce mcnde. En cous: quenre de celle
Clair, dit qu'il parvint en pou de temps à vision, il se lit porter à l'ègli'ie, s'y coucha
un haut degré de perlectiou dans la pr itique sur un cilice et y rendil l'âme en prianl,
des vertus rlnéliennes. Saint C-lair bâtit un vers l'an (iliO. ]l fut enterré dans l'église de
petit monasière près de n'Iiii de 'ainl Mar- Sainle-lîlindine. Ses reliques, qui avaient
tin, el y reçut «luilques disci]Tle< enlre . été placées, depuis, dans l'église de Saint-
autres un jeune bonime, nommé Anatole, Pierre, furent dispersées au xvi' siècle par les
qui prétendait être favorisé de grâces extra- Huguenots. 1'' janvier.
ordinaires, de visions et de conversations CLAIK (saint), ermite el martyr, né a
avec les anges qui venaient, disait il, le vi- J\()chesler, en Angleterre, dans le w" siècle,
siler. Les gens sim()le^ le croyaient mais , quiit.i sa patrie, après avoir éléélevéau sacer-
saint Clair lui déclara nellemeni qu'il était doce, et passa dans les Gaules. Il se fixa
un fourbe ou un visionnaire. Anatole le me- dans le Vexin, au diocèse deKoiien, et y
naça de la colère de Dieu, s'il persistait vécut, plusieurs années, dins la pratique
dans son incrédulité sur ce puint; mais des pus héroïques vertus, retraçant la vie
voyant que le siiinl cherchait à déliouipcr admirable des anachorètes d'Orient. Souvent
les (aibles, en démasquant ses impostures, il sortait de sa retraite pour aller annoncer,

il dil unen inésenrcde tous les tières:


jiiur. dans le voisinage, les vérités du salut. Il
« m'envoyer du ciel une
Celle nuit. Dieu doit rnonrut martyr de la chasteté ayant été
rnbe blanche». Sur le minuii.on enlemlit un assassiné vers l'an 891, par deux scélérats
jjraml hruit ; la chambre d'Anatole paru! on envoyés [lar une femme qui voulait se ven-
leu. 'Idul le monde accourl , Ciaii' comme ger (le ce qu'il av lit refusé de consenlir à
les chacun touche la robe, la trouve
auhrs : sa passion. Le bourg où il tut massacré et
dun blanc admirable i'éloff<- parut même
;
qui porte son nom e-l devenu un pèlerinage
si cslraordinaire qu'ils crurent qu'il y
,
célèbre. On visile aussi, par dévotion un ,

avail du surnaturel dans le laii. Le sainl, ermitage qui est près du bourg el où la ira--
voyant celle di^positiou des esprits, dit à la dilion porie qu'il demeurait. k novembre.
communauli qu'il fallait |)rier Dieu de dé- (>LAIK (saint), reclus, ne sur la (iii d«i x"
couvrir la vérité, et le reste de la nuit se siècle, entra fort jeune dans le monastère
passa à réciter des hymnes et à chauler des de Selinginslail, au diocèse de May 'iice, y
psaumes. (Juand le jour parut, Clair voulut prit l'haliit religieux, el s'y fit admirer par
conduire Anatole à saint Martin, mais cet ses éminentes vertus. Le lemijs qu'il ne con-
hypocrite, ré islanl de toute sa force, se mil à sacrait pas a la prière, il renipliiyail à l'é-
crier qu'on lui avail défi-ndu de se monlrer à tude ;aussi acquit-il de profondes connais-
l'éiéquc de Tours. La crainte qu'il eui d'être sances qui rendirent son nom célèbre dans
confondu par ce grand saint niil fin à S"S la conlrée. Mais la vénération et le^ é'ogcs
révélations, ou plutôt ses impostures.
;'i dont il élail i'ob,el faisant souffrir son humi-
Saint l'.lair mcinrul quelques jours avant lité, il prit la résolution de mener une vie
sainl Martin, dont il avail té le (Idée innla-< plus retirée encore, el de rompre loule com-
lenr. Quand mourut, saint Sulj.-ice-
celui-ci iiiunicalion avec les hommes pour ne plus
Sévér(s qui s'était endormi d,,ns sa cellule, penser (|u'à Dieu. Il quitta donc la cominu-
crut voir le saint nioniani au ciel, accompa- iiaulé()n'il édifiait par ses exemples et qu'il
gné du piètre Clair, son disciple. Saint- inslrul^ait par ses leçons, et se retira dans
Paulin composa son épiiaphe. 8 novem- — une peti e cellule (ju'il avait l'jil construire
bre. dans un lieu solitaire. i<'e>t là que pendant
CLMU abbé de Sainl-Ferréol à
(saini), Irenlo ans, il se livra à la coniempi itmn el
A'ienne en Dauphine, naquit dans cette ville à la pratique des plus éloiinantes .lUsIérilés.
vers le commencemenldu vu' siècle. Il per- Lorsqu'on venait le sur quelque
coiisiilier
son père étant encore enfant, et fui élevé
dit piiiiil, il répondait comme Paul ^u'i/
>.^int ,

dans la piéié par sa mère, (|ui le conduisait 11' cuiinii'isail (jiirJfsiis crufi/fc, que la croix

souvent à l'egiise el dans les nvaisnns reli- éiait mule sa science el qu'il n'apparleiiail
geuses, ce (|iii de'erotina la voiation du pis à un misérable lel que lui de donner
jeune t'.lair qui eulr.i dans le monasière de .Kon avis sur des choses imporianles. Il mou-
Sainl-Ferret.l. 11 s'acquil bient il une telle rut le l''' février lOio, et ses reliques
ré[iulalion «le saiiileié, cpie l'évéque de Vienne reposent dans le monasière de Sciingcns-
le lit ah lé de Saint-Mai cel. S mit Clair de- tadl où il esl honoré d'un culie public.
1" —
vint aussi directeur des religieuses du mo- lévrier.
nastère de Sainle-lîlandine où sa mère , CLAIKK (sainte), CInr.i, vierge et martyre,
s'élail retirée, el qui éiail habité par vingt- était l'une des compagnes de sainte Lirsulo
cinq veuves. L" saint abbé dcviiil le modèle el lut mise à mort avec elle, par les Huns
d'un supérieur accompli, et sa vertu fut déjà près de Cologne, vers l'an '53. Elle est ho-
récompensée en ce monde par le don des norée dans le diocèse de Soissons où il y a de
miracles et parcelui dcpropliélie. Dans sa der- ses reliques. —
16 mat.
C13 CLA CLÂ 6U
CLAIRE on Cécile { sainte ), abbesse du mars 1212, elle se sauva de maison pa-
la
Sainl-Mont, née vers le commencement du ternelle, et accompagnée de quelques-unes
VU' siècle, eliiit fille de saint Romaiic, et (le ses amies, elle se rendii au couvent de
la
fut, iivec Alzaltrude, sa sœur, une des pre- Porlioncule, où saint François vivait avec
mières religieuses du munaslère fondé par ses disciples. Il Ninl la recevoir à la porte de
leur père. Elle était encore très-jeune lors- l'église, et ses religieux, (jui portaient à la
qu'elle succéda, vers l'an 623, à la bienheu- main des cierges allumés, chantaient le
reuse Mactellède, qui en (ni la première ab- Veni, Creator Spiritus. Arrivée devant l'au-
besse; mais sa |irinfeiiee, sa lerveur et ses tel de la Vierge, elle quitta ses riches vête-

autres vertus concilièrent tous les suffrages. ments, et saint François lui coupa les che-
Non contente des austérités prescrites par veux et lui donna un habit do pénitence,
la règle, elle y en ajoutai' de volontaires et qui n'était autre chose qu'une espèce de sac
se relirait souvent dans un oratoire, et les qu'elle attacha autour de son corps. J avec
larmes de componction qu'elle versait en une corde. Le valut la plaça, n attendant,
(

abondance lui (irent perdre la vue. lille gou- chez les Bénéiiictines (lui la reçurent avec
verna pendant trente ans son monastère de grandes raaniues d'affecliun. A la nou-
qu'elle entretint dans la plus édifiante régu- velle de sa retraite, que l'on blâmait uni-
larité, plus encore pir ses exemples que veisellenient dans L- monde, sa famille vint
par ses leçons, et ne survécut guère à ^ainl an couvent des BenéJictines pour la tirer de
Komaric, étant mi^rte vers l'an Go'i-. Son sa s ilitude. Ou usa d'une telle violence à
totiilicau devint célèbre par le concours d'un son égard que ses habits furent déchirés
grand nombre de fiiièles qui venaient implo- par les efl'oris que l'on fil pour l'arracher à
rer son assistance, surlout contre les maux l'autel qu'elle tenait emhrassé. Montrant
qui alïectent la vue. C'est même, dit-on, par alors sa tète dépouillée de cheveux, elle dé-
suite des guérisons miraculeuses, opérées clara à ses parents que Jésus-Christ l'avait
sur ceux qui souffraient des jeux qu'on lui appelée à son service, qu'elle n'aurait ja-
a donné le nom de Claire, au lieu de celui m.:iis d'autre épou\ que lui et quelle espé-
de Cécile qu'elle portail de son vivant et rait qu il lui donnerait la force et le cou-
sous lequel elle est peu connue aujourd'hui. rage de résister à toutes les persécutions.
Elle est honorée le même jour que sainte On joignit les reproches aux mauvais trai-
Claire d'Assise, aussi a'ihtsse, et qu'elle tements on l'accusa de faire bon e à sa f,i-
:

précéda de six siècles. 12 août.— mitle par le genre de vie humiiianie qu'elle
CLAIHE (sainte), abbesse, né en 1193, à avait embrassé; mais elle souffrit tout avec
Assise, (l'une lamille noble et riche, eut pour patience, et sortit victorieuse de tous ces
père Favorino Scifio et pour nière Hortu- assaut-. (^Juelque temps après, François la
lane, qui étaient encore pins recommanda- transféra à tSaint-Ange de J'auso, auire cou-
bles par leur vertu que par le rang qu'ils vent de Bénediclines, situe dans le voisi-
tenaient dans le monde Elle montra dès nage (l'Assise. Sa sœur Agnès, qui n'.ivail
l'âge le plus tendre une grande cliarilé pour que quatorze ans, vint l'y juindre, et sa fa-
les pauvres, et surtout une piété extraordi- mille employa vaim ment la fi.rce pour l'ar-
naire. Elle récitait tons les jours l'Oraison racher de là, et lut obligée de céder devant
dominicale Salutation angélique, un
el la sa résolution qui était inébranlable. Saint
certain nombre de
fois qu'elle s'était pres- Fran(:()is lui donna aus:i l'habii et la plaça
crit, el qu'elle ci^mpl.iitau moyen de petites dans une petite maison qui était coiiligilé
pierres qu'elle portail sur elle, imitant à l'église de SainlDauiien, avec Claire qu'il
ainsi, sans le savoir, quelques anciens ana- établit supérieure de ce monastère naissant,
choi-ètes de l'Orient. Ses parents avant dont il avait prédit l'existence cinq ans au-
voulu la marier, elle en lut très-iillligcc, p ir- paravant; car lorsqu'il quêtait pour le; ré-
ce qu'elle ne voulait d'autre épiuix qu- Jé- parations de l'cglise de Saint- Damien , il
sus-Christ, el dans son embarras elle alla avait coutume de dire: Aidcz-iiioi à finir ce
consulter saint François, son compati iole, bâtiment: il y aura là un monnslcre de lier-
qui jouissait déjà d'une grande repulaiion ges c/ui , par leurs vertus, feront glorifier
de sainteté. Fiançois lui paria de la v.inité Notre-Scigneur dans toute l'Eglise. La
du monde, de la briè\clé de la vie, de la né- jeune abbesse, (jui n'avait pas en ;ore vingt
cessité d'aim. r Dieu et de s-'altather à la ans, eut la consolation de voir sa mère Hor-
poursuite des biens éternels. C^-t entieiicn tulane et plusieurs autres peisonnes di- sa
la dccida à refuser relablissemeul que lui famille, venir cinlnasser aiec cllt les aus-
proposait sa famille: le sainl lui dit de re- térités de la pénitence. Sa communauté fut
venir le trouver le jour des Uameanx. Ce bientôt conijiosée ùe seize religieuses, dont
jour étant arrivé, Claire, revêtue de ses plus trois de l'illustre maison lies Ubaidini de
-

riches habits, se rendit à l'église avec sa Florence. On vit même l'es princesses re-
mère et ses sœurs, pour y entendre l'ollice; noncer aux plaisirs et aux grandeurs du
mais à , distribution des rameaux que
la monde, pour vivre dans la pauvreté, sous la
chacun re evoir au pied de l'autel,
allait conduite de Claire, el, en peu d'années, l'or-
elle resta modcslcment à sa place. L'évéque dre des Pauvres Clarisses eut des nionas-
d'Assise, qui officiail, s'en étant aperçu, tèri s dans les principales villes d'Italie et
quitta l'autel pour lui porter un rameau, d'Allemagne. Agnès, tille du roi de Bohême,
et elle alla à la procession avec les autres en fonda un à Prague et s'y fit religieuse.
(idèles; mais le lendemain, qui était le 18 On pratiquait dans ces maisons des auslé-
,

6iS CLA CLA 616

rilés presque inconnues jus(iiie-l;i aux per- repos, prosternée par terreet les yeux baignés
sonnes du sexe. Saiiile Glaire et ses filles al- de larmes. Au sortir de la prière, elle parais-
laient nu-pieds, couchaienl sur la lene, ne sait comme eiifiammée ses discours avaient
:

parlaient que quand la néccssilé, ou la cha- alors une onction et une force qui ins-
rité l'exigeait. Non contente de faire quatre
piraient l'amour de Dieu el des biens cé-
carêmes et de pratiquer les mortifications lestes à tous ceux qui avaient le bonheur
prescrites, sainte Claire portait toujours un de l'entendre. L'empereur Frédéric 11 ayant
cilice de crin, jeûnait toutes les veilles de ravagé le territoire di- Spoletle, qui apparte-
fêles, passait au pain et à l'eau les six se- nait au sainl-siége, il laissa une armée com-
maines qui précèdent Pâques et Noël, et posée, en grande partie, de Turcs qui por-
pendant ces deux carêmes, elle ne prenait taient la désolation par tout le pays. Ils vin-
aucune nourriture les lundis, mercreJis et rent assiéger Assise, et attaquèrent d'abord
vendredis. La terre nue lui paraissait encore le couvent de Sainl-Damien, qui était hors

trop douce, elle la couvrait de brins de fa- des murs de la ville déjà ils en escaladaient
:

gots, niellait sous sa tête un morceau de les murs, lorsque sainte Claire, qui élail
bois en guise d'oreiller, et se donnait fré- malade, se fit porter à l'entrée du monas-
quenimenl de rudes disciplines ; mais comme tère, avec un ciboire qui renfermait le saint
ce régime affaiblissait considérablement sa sacrement, lequel fut placé à la vue des en-
santé, saint François et l'évéque d'Assise nemis. S'étant prosternée devant Jesus-
lui enjoignirent découcher sur un mauvais Clirisl,elle versa un torrent de larmes et
lit et de ne passer aucun jour sans prendre un lui adressa celte prière: Serail-il possible, 6
peu de nouriilure. Sa vie mortifiée n'altérait mon Dieu, que vos sirvanles ici rassnnbléesy
en rien la gaîlé de son caractère; le bonheur el que vous avez nourries dans votre amour,

dont elle jouissait intérieurement se reflétait tombassent entre les mains des infidèles ?
sur son visage, qui respirait la sérénité et Saucez-les, Seiyneur , et moi avec elles. Sa
lo conleniement. L'amour de sainte Claire, prière finie, elle crut entendre une voix qui
pour la pauvreté n'était pas moins admira- lui disait avec douceur: «Vous serez toujours
ble. L'ordre des Clarisses avait cette vertu sous ma protection. » Aussitôt une terreur
pour principal fondement il ne pouvait
: paniijue s'empara des assiégeants et ils s'en-
posséder aucun revenu (ixe, et n'avait d'au- fuirent avec précipitation. Quelque lemps
tre ressource que ce qu'il recevait tous les après. Assise fut de nouveau assiégée par
jours de la charité des fidèles. Sainte Glaire ^'italis Aversa, général de Frédéric; alors
ayant hérite d'une fortune considérable, à sainte Claire dit à ses religieuses que rece-
la mort de son père, elle la distribua tout vant leur subsistance de la ville, e\\e^ de-
entière aux pauvres et ne retint rien pour vaient l'assister, autant qu'il était en elles,
son monastère, Lorsque Grégoire IX voulut dans la triste exlrémilé où elle se trouvait.
mitiger l'article de la règle qui avait la pau- Elle leur ordonna donc de se couviir la tête
vreté pour objet, et qu'il proposa de doter la de cendre el de demander instamment à Jé-
Tnaison de Saint-Daniien, elle le conjura de sus-Christ la délivrance de leurs conci-
la manière la plus vive et la plus touchante, to3ens. Après qu'elles eurent prié avec beau-
de n'y rien cban-^çer, et le pape se rendit à coup de larmes pendant un jour et une
.

ses prières. Les autres ordres religieux ay.int nuit, les ennemis levèrent le siège tout à
demaiidé à Innocent IV qu'il leur fût permis coup el se retirèrent sans avoir fait aucun
de posséder des biens, elle présenta une re- dégât. Claire avait une tendre dévotion en-
quête à ce pontife pourquelesieu fûlmaintenu vers la sainte Eucharistie qu'elle recevait
dans le privilège singulier de la pauvreté irès-fréquemnienl el toujours avec une fer-
évangélique. Innocent le fit, en 1251, par veur extraordjuaire. Elle vénérait aussi
une bulle qu'il écrivit, de sa propre main, d'une manière toute particulière, les mystè-
cl qu'il arrosa de ses larmes. Sainte Claire res de la naissance de Jésus-Christ, et elle
possédait aussi, à un haut degré, la vi>rlu reçut plusieurs fois des grâces spéciales le
d'humilité, et toute son ambition était d'être jour de Noël. Jamais non plus elle ne médi-
la servante des servantes de ses religieuses. tait sur sa passion, sans fondre en larmes,
Llle lavait les pieds des sœurs converses , et sans ressentir les plus vives ardeurs do
quand elles revenaient de la quête ; elle ser- l'amour divin ; c'est surtout dans ses mala-
vait à table cl se chargeait de donner aux dies qu'elle s'occupail de ce louchant mys-
malades les soins les plus rebutants, et lors- tère, et sa santé lut très-mauvaise pendant
que dans ses prières elle demandait à Dieu les vingt-huit dernières années de sa vie.
leur guérison, qu'elle obtint plusieurs fois, Quand elle élail retenue au lit, elle faisait
elle les envoyait aux autres sœurs, afin des corporaux el autres linges d autel, à l'u-
(ju'on ne lui attribuât pas le miracle. La di- sage des diUérentes églises d'Assise. Ses
gnité de supérieure n'était pour elle qu'un souffrances ne lui olaient rien de sa gaielé
moyen de plus de se réserver les fonclioiis el le seul adoucissement qu'elle se perinel-
les plus basses et les plus humiliantes. Tou- laii, loisque ses maux redoublaient, était de
jours la première levée, elle se rendait au se coucher sur un peu de paille. Kégi-
chœur pour préparer elle-même tout ce qui nald, cardinal d'Oslie, qui devint pape sous
élail nécessaire pour l'office. Sa prière était le nom d'Alexandre !\', lui écrivit, el vint la
en quelque sorle continuelle elle consacrait
; vi-,iler; elle fut aussi visitée par Inuoce il
à ce saint exercice une oiine par'ie du
I 1\' qui fit le voyage de l'érouse à .Vssise uni-
lemps que les autres soeurs donnaient uu (iueu;(.'[it l'our la *oir, cl il eul avec elle des
617 CL.\ CLA 618

entretiens spirituels dont retira beaucoup


il avancé, 18 août 1308. Jean XXII avail
le
de consoliilion. C'est surloiit dans sa der- ordonné le procès de sa canonisation, qui
nière maliidie que sainte Claire montra une fut interrompu par la mort de ce pape. 18 —
patience admirable, ne parlant pas même août.
des vives douleurs qu'elle ressentait. Com- CLAIRE DE RIMINI (la bienheureuse),
Die on l'exliortail à la résiRnalion, elle ré- veuve, née à Rimini, vers le milieu du xisi"
pondit «Depiiisque j'ai goûié l'amertume du
: siècle, d'une famille noble, se maria très-
calice de la passion de nioTi Sauveur, je n'ai jeune , et étant devenue veuve quelque
trouvé, dans toute ma vie, rien uni ail pu temps après, elle se livra avec ardeur à
m'aifliger. Rien n'est insupportable à un tous les amusements et à tous les plaisirs
cœur qui aime Dieu, au lieu (|ue celui qui ne d'un monde frivyle. Les mallieuis de son
l'aime point ne peut rien souffrir. » Sa sœur pays, ceux même de sa famille, an milieu
Agnès, la voyant louriier à son dernier mo- des guerres civiles qui désolaient sa pa'rie,
ment, la priait avec larmes di; lui oblenir ne lurent pas capables de la faire rentrer en
la prâre de ne pas lui survivre Claire l'as-
; elle-même. Elle avait passé à de secondes
sura ((u'elle la suivrai! bientôt; ce qui ar- noces, lorsque, étant cuti ée un jour dans l'é-
riva elTectivemi'nl. Après avoir Icndiement glise des Franci-'Cains, il lui sembla ^iiilen-
exhorté ses religieuses à persévértr dans la dre une voix qui lui disait : E/furcez-voiis,
pratique de la sainte pauvreté , elle leur Claire, de dire un Pater et un Ave à la louange
donna sa bcnéiilclion. Durant son ai!onieeile de Dieu et comme une ma que de voire sou~
se fit lire la passion de Jcsus-Clirist et ex- venir, et de les réciter avec atlention, sans
pira Iranquilleiiient le 11 août 1253, dans penser à autre chus-. Cet averiissement ,
sa soixantième année et la (|uarante-deuxiè- qu'elle ne comprit pas d'abord, la lit cepen-
me de sa profession religicuso. On l'eiitcira dant réiléchir. lillie ouvrit enfin 1 s yeux
le lendemain, jour auquel IKglise a fixé sa sur sa vie passée et résolut de i'exp'.er par
fêle. Le pape Innoeent IV vint à ses funé- une sincère péni(enee. Son mari lui pcraiit
railles avec un grand nombre de r.udinaux. de vivre en religieuse et d'en porter l'h ibit ;
Alexandre IV la canonisa en 1235, et cinq et comme il mourut peu de temps après,
ans après , sou corps fut sulcnnellenicul Claire se voy.int libre de se consacrer en-
transféré dans le nouveau monastère cons- lièremeiilà Jesus-Cbrist et de ne plus s'oc-
truit, par ordre du pape, dans l'intérieur de la cuper que de sa propre sa nclifiiation,sedévoua
Ville en 1203 on j coiistrui^ii. une église qui
; à de grandes ausiérités, marclianl nu-pieds,
porte le nom de sainie Claire , et où l'on ne portant que des habits pauvres et gros-
plaça ses reliques. Le [lape Clément V eu siers, ne prenant pour toulc nourriture que
consacra le grand autel sous son invocation. du pain et de l'eau, exceplé les diaiaiuhes
L'ordre qu'elle avait fondé se partagea en et les fêtes qu'elle y ajoutait un peu d'Iiuile;
deux celui des Pauvres-Clarisses et celui
: mais pendant le carême, elle ne vivait que do
des Urbanistes, ainsi diles parce que le pape pain etd'herbes crues. Elle perlait au cou,
Urbain IV leur permit de posséder des ren- aux bras cl aux genoux, des cercles da fer et
ies et d'avoir des revenus. Les Ca(iucines, avail le corps couvert d'une espèce de cui-
les Annonciades, les religieuses de la Con- rasse de même métal, qu'on conserve encore
ception, les Cordelières, les Uétolleltes, etc., à Kimini. Elle eui, dans les commcnceinents,
étaient des branches de l'ordre de suinte de rudes eomijais à soutenir contre ses an-
Claire. 12 août. — ciennes habitudes, surtout pour liii)ni|)!ier
CL.\1RE (la bienheureuse), vierge de l'or- des lenlalions de gourmandise. Un jour
dre do Cîleaux, flurissait d<ins le xiii" siècle qu'elle était prcs(|ae vaincue sur ce point,
cl elle est honorée à Lieu-Notre-Dauie, pro- Jesus-Christ, quelle priait avec ferveur, lui
che de Uomoranlin. août. —4 inspira de dire ces paroles : Levez-vous, â
CLAIRE Dli M()NTEFALt:0 (sainie), vier- Christ, et secuurcz-moi I levez-vous, ô vous
abbesse, née à Montefalco, près du Spo-
et qui êtes te défenseur des hommes ,6 reje-
f;e
ette, vers l'an 1275, fui, dès son enfance, un ton de David ! Alléluia. Claire n'eut pas
modèle admirable de piété et de pénitence. plulôt piononcéces paroles qu'elle ^e sentit
Ayant fail profession chez les religieuses pleine de f)rce coiilie la lenlalion mais
;

Augustines, elle se dislingua lellemeal par Voulant s'en préserver pour l'avenir, elle va
sa lerveur, qu'on l'élut abbes.e, quoiqu'elle chercher une bêle dégoûtante, et après l'a-
fût fort jeune encore; elle gouverna saiu- voir fait rôtir elle la porte à sa bouche, en
tetneut sa communauté. Tous ceux qui se disant à elle-même : Mange gounnatide,
avaient le bonheur de s'entretenir avec elle, mange ce mets délicat. Après ceitu vic-
se sentaient animés d'un ardent désir de toire complète remportée sur elle-même,
tendre à la perfection. Piofondémenl re- elle n'eut plus, dans la suite, aucune attaque
cueillie parce que son âme était constam- de ce genre. A ces ausiér.lés elle joignait
ment unie à Dieu, elle s'imposait une péni- les veilles, passant eu prières la plus grande
tence lorsqu'il lui arrivait de laisser échap- partie des nuits ;
pendant le carême, elle se
per quelque parole qui lui semblait inutile. retir.iil dans un réduit que lui uiTraii l'an-
Kl!e aimait surtout à méditer sur les souf- cien mur de la ville : là, exposée au froid,
frances du Sauveur, et l'on révère, dans son à la pluie et à toutes les autres Injures dii
cœur, dit le Martyrologe romain, le renou- temps, elle deina.'idail ;i Dieu miséricorde,
vellement des mystères de la passion de No- conf^'ssait ses fault^s passées et récitait plus
ire-Seigneur. Elle mijurut dans un âge peu de ceul fois par jour l'Oraison dominicale,
DlCTIONN. BAâiOGRAPUiQUG. 1. 20
«19 CLA CLk 620

en versant des larmes abondantes. C'est cause que ce malheureux obtint sa grâce.
ainsi qu'elle passa les trente licrnières an- Le Seigneur la favorisa du don dtîs miracles,
nées de sa vie. Klle puisait dans ses entre- ainsi que du ditn de conseil, et lui inspira
tiens avec Dieu une tendre compassion pour nne si grande sagesse que les plus habiles
les malheureux et son propre frère en
,
en étaient ibins l'admiration. Kniin , après
éprouva les ctTels^ un des premiers. Il av.iit avoir pratiqué pendant plus de trente ans ,

été proscrit, pour la seconde fois, par«suile les vertus chrélieiines dans un degré héroï-

des troubles qui aj^ilaient sa pairie, et ii se que, elle mourut le 10 février 1321), et lut
trouvait iiialaile. à Urbin. Claire vola près de enterrée dans l'église de son monastère, où
lui, lui donna t'ius les secours dont il avait
l'on conserve ses rcli()ucs. Son culte fut ap-
besoin el l'aiila à sauclitîer ses soulTrances. prouvé en 178'^ par le pape Pie VL —10
Le c;ilmo ayant été rélal)!i quelque temps février.
après , elle revint ;\ Rimini avec sa la- CLAIRE r.AMBACOllTl fia bienheureuse),
niillc, et y continua ses(Tuvres de charité vierge, reliKieuse dominicaine, éfait fille de
qu'elle savait très-hien alHer avec ses pieux Pierre (Jambacorti, gouverneur de Pise, et
exercices et avec la sainte couimunion naquit dins celte ville en 13G2. Son père la
qu'elle recevait Ircqucmnient. Les malheurs Cauça , lorsqu'elle n'avait encore que sept
de la guerre ayant obli;;;é les Clarisscs de ans, ;\ un jeune seigneur nommé Somon de
Begno de se rc!u;;icr à Itimini où elles se Massa ; m.iis la jeune Claire montrait déjà
trouvaient dans une grande détresse, l^ilaire des dispositions bien prononcées pour un
n'en fut pas plutôt informée qu'elle alla, de genre de piété plus parfait que celui auquel
maison en maison, quêter pour ces pauvres la destinait sa famille. Elle jeûnait souvent,
religieuses. Un jour qu'elles manquaient priait beaucoup, et se plaisait à la lecture
de bois, Claire ayant trouvé (fans la cam- des livres de |)ieté. Sa ferveur croissait avec
pagne un tronc d'arbre, elle le chargea sur son âge, et son désir était de n'avoir jamais
ses épaules, et étant entrée chez nu de ses d'autre époux que Jésus - Christ. Aussitôt
parents pour se reposer, celui-ci la voyant qu'elle fut un peu maîtresse de ses actions ,
ainsi chargée connnanda à un domestique de elle consacra les soins les plus dévoués et les
porter ce bois à sa destination, mais elle plus affectueux à nne pauvre malheureuse,
ne voulut pas y consentir, et après avoir dont tout le corps n'était qu'une pl.iie, et qui
remercié son parent de sa bonne inîenlinn, avait le visage tellenent rongé, que ses yeux
elle reprit son fardeau et le porta par la ville, même avaient perdu leur forme. (Claire ou-
sans être arrêtée par aucun respect humain. Un bliant son rang et la faiblesse de son âge, la
autre jour qu'il lui était échappé envers servait habituellement, nettoyait ses plaies ,
quelqu'un une parole qui n'était pas assez lui exprimait la part qu'elle prenait à ses
polie, le chagrin de lui avoir causé de la peines, et pour le lui mieux prouver , elle
peine la fit retourner aussitôt à sa cel- allait jusqu'à baiser ce visage qui faisait
lule, et prenant des tenailles, elle se tint la horreur. Elle n'avait que quinze ans lors-
langue hors de la bouche pendant un temps que mourut celui qui lui était destiné pour
si considérable qu'elle sn la mit toute en époux. Alors elle se coupe les cheveux pour
sang, et qu'elle fut ensuite plusieurs jours montrer son renoncement au monde, ((uilte
sans |)ouvoir parier. Ce fut par celle sévcri- ses riches habits, et après avoir refusé les
té à se punir de ses moindres fautes qu'elle divers partis que son père et ses frères lui
parvint à dompter toutes ses passions et à se proposaient, elle sortit secièlemenl de U
rendre maîtresse d'elle-même. Non contente maison palernelle, et se relira dans un cou-
de subvenir aux nécessités corporelles du vent de Clarisses où elle pi il l'babil avec le
prochain, elle était pleine de zèle pour le sa- nom de sainte Claire. Dès que son père fut
lut des âmes. Aussi réussil-elle à opérer la ififormé (lésa démarche, il en fut si accablé,
conversion do plusieurs pécheurs, parmi les- que ses fils, accompagnés de quelques amis,
quels ou cite une veuve de qualité, un usu- se rendirent en armes ;iu monastère, el en
rier de Himini el le seigneur de Mercatello. arraclièrcnl de vive force leur sœur, qu'ils
Ses charitables efforts ne furent pas toujours ramenèrent chez leur père, et renfermèrent
couronnés par le succès quelqueTois elle
: dans une chambre à laquelle ils ne laissè-
n'en retirait que des injures et des calom- rent d'autre ouverture qu'une petite fenéire
nies :on l'accusa même publiquement d'hé- pour loi passer des aliments. Personne n'a-
résie mais sa patience triompha de ceux
,
vait la permission de la voir, excepté un
qui voulaient ternir l'éclat de ses vertus. Sa saint honmie, nommé Etienne ,
qui venait
réputation de sainteté était si bien affermie, que^uefois la visiter et la consoler. Claire
qu'elle détermina plusieurs personnes pieu- en avait grand besoin; car Dieu l'éprouva
ses à se. placer sous sa conduite, et ce fut par des peines intérieures et par la maladie
pour répondre à leurs désirs qu'elle bâtit le qu'elle supporta avec patience et mèiiie avec
monastère de IWnnoncialion, qui porta en- une sainte joie. C'est ainsi qu'elle passa cinq
suite le nom de Notre -Dcime des Anges. mois cntiersdans une captivllési rigoureuse,
Claire ne s'astreignit pas à la clôture dans qu'elle resta une fois trois jours sans manger,
celle maison ; mais elle continua à sortir parce (]ue les domestiques avaient oublie de
pour vaquer aix oeuvres tie miséricorde. lui porter sa nourriture. Ayanl eu ensuite uu
Elle poussa njie l'ois la cliarilc jusqu'à s'of- enlrelicn avec Alphonse, ancien évéq.ie de
frir en vente. fi.our racheter un criminel cou- Ja'ni, et confesseur de sainte Brigitte, il l'en-
jlauuié à avoir la main coupée. Ce qui fut gagea à persévérer dans sa vocation cl dans
f!81 CLA CUA 622
le dessein de se consacrer à Dieu. Pierre CLAUDE (saint), enfant et marlyr à By-
Gambacovli se laissa enfin (léciiir, et permit zance, avec d'autres jeunes chrétiens de son
que sa fille entrât dans le nionaslère des Do- â^e, subit diverses tortures et fut ensuite je-
minicaines de Pise. Quelque temps après il té dans une fournaise ardente; mais il en
lui fi! construire un monastère du même or- sortit sain et sauf, parce qu'une pluie sur-
dre, dont elle devint prieure dans la suiie. venue subitement éteignit les flammes. Il
Elle remplit cette maison de Ja lionne odeur fut décapité par ordre du président Sylvain

.

de ses vertus, et le seul reproche qu'on pût l'an 273, sous l'empereur Aurélion. A
lui f.iiie, c'est qu'elle traitjiil son corps avec juin.
trop de rigueur ; mais si elle élait dure CLAUDE (saint),
tribun et martyr à Rome,
à elle-même, la tendre charité qu'elle avait était époux de sainle Hilarie et père de saint
manifestée envers le proch.iin, dès son en- Jason et de saint Maur. Il fut précipité dans
fance, sembla prendre encore, depuis son en- le Tibre avec une grosse pierre au cou, vers
Irc^e cnreligion,de nouveauxaccroissements. l'an 2S3, sous l'empereur Numérien et par
Elle en donna une preuve héroïque après ordre de ce prince. 3 décembre. —
les malheurs qui vinrent fondre sur sa fa- CLAUDE marlyr, frère de saint
(saint),
mille. Jacques d'Appiano, secrétaire de son Astère et de saint Néon, habitait avec eux la
père, et qui avait toute sa confiance, le tra- ville d'Eues en Cilicie, lorsqu'ils furent dé-
hit indignement, et ce malheureux qui lui noncés commis chrétiens par leur belle-mè-
dev.iit loul poussa l'ingr.ititude jusqu'à fai- re, qui désirait s'emparer de leurs biens. On
re assassiner son bienf.uleur; il fit aussi em- les arrêta cl on les mit en prison, en atten-
poisonner deux de ses fils. Claire, loin de se dant l'arrivée de Lysias, proconsul de Cili-
répandre en plaintes contre des crimes aussi cie. Aussitôt (ju'il lut à Egcs, il les fit com-
horribles, éianl lonibée malade par suite du paraître devant son Iribunil, et s'adressant
chagrin qu'elle en ressenlait, voulut avoir à Claude Soyez satje, lui dit-il, et ne cou-
:

pour se guérir du pain et du vin de la table rez pas à voire perte à lu /leur de votre âge.
du meurtrier de ses parents , comme elle Croyez-moi, sacrifiez aux dieux ; c'esi le seul
en avait précédemment de la table de son moyen d'échapper aux tourraenls préparés à
père, afin de montrer à ce misérable qu'elle ceux qui refusent d'obéir ni pareil cas. Le —
lui pardonnait. Elle fit plus : cet homme Dieu i/iie je sers n'est point honoré par de pa-
étant mort quelque temps après, et sa veu- reils sacrifices.Ce qu'il dimande , ce sont des
ve craignant pour sa vie, à l'occasion d'un bonne:i œuvres, c'est une sainte vie. Vos dieux
changement qui eut lieu dans l'Hal, Claire, ne sont que des esprits immondes ; ils n'exi-
non contente de la consoler et de lui donner gent des sacrifices que pour perdre éternelle-
de sages conseils, lui oiiviit dans son mo- ment ceux qui les leur off'ient. Qu'on le —
nastère un asile pour elle et ses deux filles, frappe de verges pour le mellre à la raison. —
rendant ainsi le bien pour le mal, avec une Quand vous me feriez souffrir les plus cruels
charité qui trouverait peu d'imitateurs. La tourments, vous n'obtiendriez point ce que
bii'nheureuse Claire mourut le 17 avril IW'.), voiis demandez. —
Les ordres des empereurs
à râ(;e de cinquante-sept ans et après en portent que les chrétiens qui refuseront de sa-
avoir passé trenle-sept dans son monastère. crifier soient punis, et que ceux qui obéiront
Son corps demeura flexible et exhalait une soient récompensés et honorés. Les récom- —
odeur suave qui remplit toute sa cellule. penses dont vous parlez sont temporelles et
La nouvelle de sa mort ne fut pas plutôt ne s'étendent point au delà de cette vie, au
connue que le piMiple se porta en foule au lieu que la confession de la foi en Jéaxis-
monastère pour lui donner des marques pu- Clirisl sera suivie d'une gloire éternelle. Le
bliques de vénération, et plusieurs de ceux proconsul l'ayant fait étendre sur le chevalet^
qui réclameront son intercession, en éprou- on alluma du feu sous ses pieds; on lui cou-
vèrent les heureux eiïels. Le culte qu'on pa ensuite de li cliair aux talons et on la
commença dès lors à lui rendre, et qui s'est lui présenta. Votre feu et vos tourments, dit
continué sans interruption, fut approuvé Claude, ne peuvent rien sur ceux qui craignent
par l'ie Vlll en 1830. —17 avril. Dieu : tout cela tes conduit à une vie qui ne
CLAiRENTou Ci-ariînt (saint) CUvenlins,
, finira jamais. —
Qu'on lui applique les ongles
évêTiuo de Vienne en Dauphiné llorissait
, de fer. — ( os supplices ne me feront aucun
au commencement du vii° siècle et mourut mal: pour vous, craignez un feu éternel.
vers l'an 620. —
2o et 26 avril.
,

— Qu'on clioisisse les morceaux de pots cassiis


CLASS1(^)UE (saint), martyr en Afrique les plus aigus pour lui déchirer les côies, ci
avec saint Luce et i)lusieurs autres, l'an 211, que l'un y applique ensuitu iies torches ar-
sur la fin du règne de Sévère. —
18 février. dentes. —
Je regarde comme tine grande grâ-
CLA'IÉE (saint), CInleus, premier évcque ce des ouffrir pour tiieu, et l'avantage de mou-
do Brescia, et martyr, souffrit sous l'empe- rir pnur Jésus-Christ est plus précieux que
reur Néron. —4 juin. toutes 1rs ricliei;scs durmnnile. Qu'oit le re- —
CLAUDE (saini'), Claudius, martyr en Afri- conduise eu prison, et que Von en fasse compa-
que, est honoré avec saint Crispin et plu- raître un autre. Astère et Néon ayant ensuite
sieurs autres. —3 décembre. montré la même constance , Lysias ordonna
CLAUDE (saint), martyr en Syrie, souffrit que les trois frères fussent crucifiés hors du
avec saint Paul et six autres. —
20 mars. la ville, et que leurs corps fussent aban-
CLAUDE (sain 1 martyr à Alexandrie,
,
«ic::; ;.luxoiscnux dj ciel. Celle senlec.ce
.

<tail honoré autrefois à Carlhage le 30 avril. I'utexé&ut6cle23 août 285, sous les empe-
^53 CLA CLA en
reiirsDioelétien et Maximien. 23 août. — quatre-vingts ans lorsqu'on l'élut archevê-
CLAUDE (sninl), martyr à Rome, était que de cette ville, en G8o, après la mort de
conservateur des nçislns ilenrôleinent mi- Gervais; mais sou grand âge et la crainte
lil;iire. Converti à foi chrétienne par s.iint
1 1 que lui inspiraient les obligations attachées
Sebastien, il fut b.iplisc par le prêtre saint à l'épiscopal, lui firenl prendre la fuit'. Lors-
Polycirpe. Comme il était occupé à recher- qu'on eut découvert le lieu où il s'était ca-
cher les corps di-s saints martyrs, il fut ar- ché, on l'obligea à se laisser sacrer, .^près
réié par ordre du juge Faliion, qui, pemlanl avoir gouverné sou troupeau, pendant sept
dix jours, essaya lie l'ébran'er par ses me- ans, avec tout le zèle et toute la sage.sse d'un
naces et par ses promessns; mais voyant saint pasieur, il se démit de son siège, et se
quMI ne ^ng"-''' rien, il le fil melire à la tor- retira .au monastère de Saint-Oyenil, sur le
ture et (rJoniia ensuite qu'il fût noyé; ce nioiil Jura, et y prit l'habii. Il fui élevé, peu
qui fut exécuté Tan 28t), sous l'empereur de temps après, à la dignilé d'abbé. La s lin-
Dioelétien. — "t juillet. teté de sa vie el son zèle pour la perfection
CLAUDE (sailli), martyr avec sainte Pré- évaiigéliquc lui firenl donner les surnoms
pédi^iie, son épouse, .saiul Alexandie et saint d'Antoine el de l'.icôme, et l'on comparait
Culias, ses (ils, élait d'une naissance illustre à ceu\ de l'Egypte ses moines, qui joignaient
et tenait un rang distingué dans l'empire. au travail des mains la prière, la lecture, les
Ayant embrasse le christianisme, il lui en- jeûnes, les Viilles, le silence el la pratique
voyé en exil par ordre de l'empereur Dioelé- de tontes les autres vertus monastique>. Il
tien. Ce prince le condamna ensuite au sup- mourut sur la (in du vii' siècle, àué tIe près
plice du feu qu'il subit avec sa f.'innie et ses de cent ans, el fui enterré dan^ regli,e ah-
cnfinls l'an 29o. Leurs précieux restes, bali.ile. Le monas'ère de Sainl-Oyend prit le
qu'on avait jetés dans le Tibre, lurent re- nom de Saint-Claude dans le xiii' siècle. On
cueillis par les chrétiens dOslie et enterrés découvrit, eu 12'i3, son corp», qui éiail sans
près de cette ville. — 18 février. aucune mari|ue de corruption et on l'euf.r-
CLAUDK (saint), martyr en Kspagne, élait ma dans une châ>se d'argent. Ce lieu devint
saint .Marcel le Centurion, et frènî de
fils tie un des plus célèbres pèieinages de Fiance,
saint Lupcrce cl de saint Viclorius, avec les- el il se forma autour du moiiastcre une ville
quels il lut décapité, par ordre du (irésidcnl qui [lorte sou nom, ri que B. uoîi Xl\' érigea
Ùignien, pi-iulant la persécuiioi! de Dioelé- en évêclié, l'an 17V3. Le corps de saint Claude
tien. Il est honoré h Léon le .30 octobre. était resté entier jusqu'en IT'Ji qu il fui hrùlé
CLAUDE (saint), mar.yr à Rome avec par di's impies, à l'exceiitiou d'un os du bras
saint Niiosir.ile ei trois autres, était seul- qu'un fidèle sauva des nammes. La ville de
pleur de profession. Ayant refusé, pendant la Saint-Claude fut en'ièrcmenl détruite par un
persécution de Dioelétien, de f liie des idoles, incendie le 19 juin HOJ, cinq ans après celle
il lut d'abord mis en prison, ensuite tlage.llc profanation, jour pour jour. — 6 juin.
avec des fouets garnis de pointes de fer. CLAUDIE (sainte), Claudin, vierjje d'An-
Comme il persistait dans son relus, par mo- cyre, cajiilale de la Galalie, el martyre, s'é-
tifde conscience, le prince ordonna qu'il tait exercée, dès son enfance, à la pratique
fût jetédans le Tibre avec ses compagnons, de toutes les verlus. Ella lut arrêtée pour la
l'an 30i. Leurs corps lurent enterrés par les foi, avec six autres vierges de l.i même ville.
chrétiens dans le cimetière de la voie Lavi- Thé iclène, gouverneur do Galalie, les trou-
cane, situé à trois milles de la ville. En 8il, vant inébranl ibles les livra a de jeunes li-
,

le pape Léon IV les ût transporter dans l'é- bertins pour leur ravir celte virginité dont
glise des Quatrc-Frères-Couronnés, laquelle elles avaient toujours clé si jalouses. Elles
est un ancien titre de cardinal-prêtre. — n'avaienl, pour se dériidre, que leurs lar-
8 novembre. mes et leurs prières qu'elles adressaient à
CLAUDE (saint), martyr à Rome avec saint Jésus-Christ el qui louchèrent le cœur do
Cyria et un autre, souffrit l'an 309 cl fut mis ces impudiques, au point qu'elles n'essuyè-
à mort par ordre de .Maximien Hercule, qui rent, ne leur part, aucun outrage. Le gou-
avait repris la pourpre et continuait de per- verneur ayant appris qu'elles avaient con-
sécuter les chrétiens. 2G avril. — servé leur chasteté, se proposa de les faire
CLaUkE (sailli), l'un des quarante mar- initier aux mystères de Diane et de Minerve
tyrs de Sébasie en Arménie, fut plongé avec et de les el.iblir prêlrc sses de ces prèlemlues
ses compagnons dans un étang glacé, par divinili's. Les païens d'Ancyre avaient cou-
ordre d'Agricola, gouverneur de la province. tume d'aller tous les ans laver dans un
Lorsqu'on les relira de l'eau le lendemain, eîang voisin les images de leur» déesses. Ce
presque tous étaient nions de froid, et leurs jour arrive, Tliéociène força les \ierges à
membres gelés tombaient en morceaux. On être de la cereniuuie. Les statues étaient pla-
les chargea sur de^ charrettes et on les brûla, cées chacune sur uu char qu'on conduisait
l'an 320, pendant la persécution de l'empe- avec pompe. Les sept vierges furent aussi
reur Licieiiis. 10 mars. — placées dans des voilures découvertes el con-
CLAUDE (saint), évéque de Vienne enDau- duites à i'clang, alîn d'y cire aussi lavées;
phiné, llorissail dans le i\' siècle. i ' juin. — on les mit toutes nues el elles éiaieiil expo-
CLAUDE (saint), archevêque de Besançon, sées aux regards de toute la populace. S'é-
né a Salins vers l'an (303, étant entré dans monlrces insensibles aux promesses el
l.inl
l'élutecclésiastique, devint le modèle cl l'o- aux sollicitations du gouverneur, el ayaiii
racle du cierge de Bcsançor.- Il avait plus de repoussé avec indignaliou les auciennes"pr&
625 CLE CLE (m
tresses de Diane et île Minerve qui leur pré- dans l'ile Pandataria. 11 est nommé dans le
sentaient la couronne et la robe blanrhe, Martyrologe de saint Jérôme sous le 9 no-
qui élaieiit les etnb'êmps du sacerdoce qu'on vembre.
voulait linir conférer, le gouverneur, trans- CLÉMENT (saint), martyr en Bilhynie
porté de colère, ordonna qu'on leur altiicliàt avec sainl Apelle et un autre, souffrit sar la
de grosses pierres au cou et ((u'ou les jetât fin du 1" siècle.
au plus profond de l'étang; ce ((ui fut exé- CLÉMENT (saint), pape et martyr, était
cute. S:iiiil Théodote l'Hôtelier, aidé de quel- Romain de n.iissance et Juif d'extraction.
ques fidèles, relira de l'étang les corps de Converti à la foi par les apôtres saint Pierre
sainte Cl.indie et <lc ses compagnes, et les et saint Paul, il accompagna ce dernier à
enterra près de l'église des patriarches. Leur Philippe, l'an C2, et le suivit jinssi dans d'.iu-
martyre cul lieu l'an 303, sous l'empereur tres voyages, partageant ses travaux et ses
Dioelélirn. — 18 mai. dangers; aussi l'apôlre l'appelle son roopé-
CL.MJDHlN (saint), Claiulinnus, martyr à rateur et le ranire parmi ceux dont les noms
Perge en Pamphilie, soullVit l'an 239, pen- sonl inscrits au livre de vie. TertuUien nous
dant la persécution de Dèce. 2(1 février. — apprend que sainl Pierre l'ordonna évêque.
CL.XUUIIÎN (s.iiiit), martyr à Nicomedie, Selon certains historiens, il succéda à saint
est mentionné dans le Martyrologe dit de Anaelel, vers l'an 91, et selon d'autres il suc-
saint Jérônio. — 5 avril. céda à saint Lin, vers l'an 68, et ceux qui
CLAUDIKN martyr à Nicnmédie,
(saint), suivent ce dernier senlimenl ajoutent qu'il
dan* le m* siècle, endura, pendant trois ans, fut exilé pour la foi dans la Chci sonèse, pen-
des tourments multipliés et finit sa vie dans dant la persécution de l)omilien,el que saint
une prison où il était renfermé avec sainte Ciel lui fut substitué, de sou vivant, sur la
Basse, son épouse. —6 mars. cb.iire de saint Pierre. Quoi (\u'il en soit,
CLAUDIKN (saint), mart
r en Bithynie, tous conviennent que la chronologie des n.re-
est honoré chez 6 mars.
les (irecs le miers papes est assez embrouillée; tous con-
CLAUDIlîN (saint), martyr à Troyes, souf- viennent aussi que saint Clément soulTrit le
frit vers l'an 273, pendant la persécution de martyre vers l'an 100, pendant la persécutiou
l'empereur Aurélien. 21 juillet. — de Trajan. Nous lisons dans le Martyrologe
CLAUnilîN (saint), martyr, était origi- romain qu'il fut précipité dans la mer avec
naire de Corinthe, où il confessa la foi en une ancre qu'on lui avait attachée au cou.
249 devant le proconsul Terlius, au com- Soi\ corps, transporté à Umne sous le pape
mencement de la persécution de Oèco. Ayant Nicolas 1", fut placé dans l'église qui avail
ensuite passé en Egypte, il fut de nouveau élé bâtie en sou honneur, longtemps avant
tourmenté à Diosjiolis, capitale de la 'l'hé- celle translation : celte église était un litre
baïde, en 28'i., sous l'empereur Numérien et ou parosse. Louis I! ayant fondé l'abbaye
sous le gouverneur S;ibin. Il fut coupé par de Cave près de Sa'erne, le pape .\dricn'JI
morceaux et l'on jeta ses membres palpi- lui envoya des reliques de sainl Clément
lant'iaux pieds des compagnons de son mar- pour enrichir l'église abbatiale. L'ancienne
tyre pour les efTr.iyer. 25 février. — église du saint, dans laquelle saint (irégnire
CLAUDIli.N' (saint), confesseur, était frère le Gfand prêcha plusieurs de si's homélies,
de saint Vigile, évoque de Trente, et Horis- en a toujours conservé une partie. Sainl Clé-
SJiit sur la fin du iv' siècle. 6 mars. — ment écrivit aux fidèles de Corinthe une let-
CLAULilIjUR (saint), C7nurf(ci(>', martyr en tre dont on l';iisait le plus grand cas dans les
Orient, est honoré chez les Grecs le 3 dé- premiers siècles du clirislianismc , cl qu'on
cembre. plaçait immédiatement après les livres cano-
CLÉM.\CR (saint), Clnnniius, qu'on croit DKlucs du Nouveau-Testament. Celle lettre
avoir escorté, d'Angleterre en Allemagire, qu'on lis.-'il dans les églises, et <|u'Eiisèbe
sainte Ursule et les vierges qui l'accompa- qualifie d'admirable, aviiit été perdue depuis
gnaient, est honoré comme mart^ r dans les le loiiips de Phoiius jus(|u'au xvii' siècle. Il
Pays-BMS le 26 m;ii. écrivit aux Corinthiens une seconde lettre,
CLÉMliNCIi; U'HOHENBERG (la b'enheu- dont il ne reste plus (ju'un long fragment.
reuse), comtesse de Spanlieim, se montra, On découvrit aussi, plus tard, deux .lutres
dans le monde, le modèle des vertus chré- lettres du tiiCHic saint, adressées aux vierges
lieniies, et après la mort du comte Craflon, etdont sainl Jérôme fait mention. — 23 no-
Sun mari, elle se fil religieuse, et mourut vembre.
l'an 1176. Elle esl honorée ^n Allemagne le CLÉMENT D'ALEXANDRIE (sainl). doc-
21 mars. leur de l'Eglise, né dans la Grèce et pro-
CLÉMENT (saint), Flavius Chmens, con- bablement à Alhèoe.s vers le milieu da
,

sul et martyr, était neveu de Vespasion et II" siècle, commença ses éludes dans sa pa-

cousin de Dotnitien. Ce dernier prince lui fit trie et ;illa les continuer en Italie, il parcou-
épouser sa cousine germaine, Flavie Domi- rut pour s'instiuire l'Asie Mineure, la Pa-
lille l'Ancienne, dont il eul deux fils, que lestine el l'Egypte c'est dans ce dernier
:

Domitiin destinait à être ses successeurs, et pays qu'il tcroiina ses études philosophiques,
qui furent élevé-» par le célèbre Quinlilien. sons saint Panlène, chef de la célèbre école
Clément était consul avec l'eujpereur, Idrs- d'Alexandrie. Cumme le but de ses éludes
que celui-ci, apprenant qu'il avail embrassé élail la recherche de la vérjlé, il finit par dé-
le christianisme, le lit mettre à murl, l'an 95, couvrir les erreurs de l'idolâtrie. Apiè^ sa
et sa femme (ut exilée pour la même cause conversion au christianisme il se mil à élu-
va CLE CLE 628
(lier lareligion, et saint Pani<^ne étant parti CLEiMENT premier évéque do
(saint),
pour aller porter l'Evangile dans les Imies, Metz, vint de Rome dans les Gaules, vers le
en 189, Clément fut choisi pour son succes- milieu du iir siècle, et choisit la ville de
seur dans l'école des caléclièses d'Alexan- Metz pour le théâtre de ses prédications.
drie, et ses leçons attirèrent un grand nom- Après avoir opéré la conversion d'un grand
bre d'élèves, parmi lcs(iucls on cite Origène nombre d'idolâtres, et formé un troupeau
et saint Alexandre, qui devint évéque de Jc- qu'il gouverna saintement, il mourut en
rusdlem. Comme la plupart de ceux qui ve- paix, .''on corps fut enterré dans une cha-
naient l'inlendre ctjrient idolâtres, il cnm- pelle qu'il avait fait construire hors des murs
inenrait par les instruire de ce qu'il y avait de la ville. Hérimo-.i, l'un de ses successeurs,
de bon dans la philosophie païenne, insis- le leva de lern; en 1090, et l'exposa dans la
tant sur les points de morale qu'on découvre cathédrale à la vénération du peiiple : il le
par les lumières naturelles, et c'est par la rapporta cnr,uiie dans l'église d'où il l'avait
raison qu'il les conduisait à la foi. H lut or- tiré, et lemonastère de Saint-Félix, qui était
donné prêtre vers l'.in 192, et dix ans après, attenant à cette église, prit dès lors le nom
la persécution de Si-vèse l'obligea d'aban- de monastère de Saint-Clément. Ce monas-
donner son école pour se réfugier eii Cappa- tère ayant été renversé en 15)2, lors du
doce, d'où il se rendit à Jérusalem et y prê- siège de .Metz parCharlcs-Quint,lcs religieux
cha avec de grands succès, Il alla ensuite à rapportèrent dans la ville les reliques de
Antioche, d'où il revint à Alexandrie, et par- saint (élément, qu'ils placèrent dans l'église
tout où il passait il raffermissait le courage du nouveau monastère qu'ils construisirent
des chrétiens et il en augmentait le nombre pour ren.placer l'ancien. —
23 novembre.
par les conversions qu'opéraient ses dis- CLEMENT (saint), martyr à Aquiléc avec
cours. Il mourut à Alexandrie, vers l'an 216, plusieurs autres, est honoré le 15 juin.
avec la réputation de l'homme le plus savant CLEMENT (saint), martyr à Home, souf-
de son siècle. Parmi les nombreux ouvrages fritavec saint Céleste ou Celse. — 21 no-
qu'il a composés, il nous reste son Exhor- vembre.
tation aux Gentils, c'est-à-dire aux païens, CLEMENT D'ANCYRE (saint), évéque de
où, pour faire sentir l'absurdité de l'idolâ- celte ville, estun de ceux que les Grecs ap-
trie, il donne un précis historique de la my- pellent Grands Martyrs. On lit dans ses Ac-
thologie; ses Slromates ou Mélanges où l'on tes, qu'on lui fit endurer, par intervalles,
trouve divers morceaux détachés sur la , divers supplices, durant l'espace de vingt-
morale, sur la métaphysique, sur les héré- huit ans ; mais ce fait n'est pas appuyé sur
sies, sur le paganisme, sur la théologie, et des monuments assez solides pour qu'il soit
surtout sur la théologie mystique le traité ; regardé comme incontestable. Ce qui est cer-
intitulé : Quel riche sera sauvé? qui est une tain, c'est qu'il versa son sang pour la foi,
explication de ces paroles de l'Evangile , sous l'empereur Dioclétien. Au commence-
adressée à un jeune homme riche Allez, : ment du iv siècle ses reliques furent trans-
vendez vos biens et donnez-en le prix aux portées à Constaniinoplo, où il y avait deux
pauvres; le Pédagogue, qui est un abrégé églises de son nom. xVprès la prise de cette
de la morale évangélique, telle que la prati- ville par les croisés, son crâne fut apporté à
quaient les chrétiens de son temps on y ; Paris, et dans la suite il fut donné par la
trouve d'excellentes maximes pour arriver reine Anne d'Autriche, à l'abbaye du Val de
à la perfection. Ses écrits présentent quel- Grâce, qu'elle avait fait rebâtir. 23 jan- —
ques sentiments et quelques opinions qui vier.
manquent d'orthodoxie; ce qui infirme un CLEMENT (saint), martyr à Cordoue, en
peu son autorité dans les points de doctrine, Espagne, avec saint Zoïle et dix-huit autres,
mais il est certain qu'il a vécu et qu'il est suufl'rit au commencement du iv siècle,
mort dans la communion de l'Eglise, et qu'il pendant la persécution de Dioclétien. 27 —
condamnait toutes les hérésies qu'elle avait juin.
proscrites, et les quelques passages repré- CLEMENT (saint), prêtre, florissait dans
hensiblcs sont plutôt des citations qu'il avait le V* siècle, et il est honoré à Ludi le 17 oc-
puisées dans d'autres auteurs que ses pro- tobre.
pres idées : d'ailleurs saint Alexandre, qui CLEMENT (saint), prêtre, est honoré à
avait été son disciple, et d'autres écrivains Lyon le 20 janvier.
ecclésiastiques font un grand éloge de sa CLEMENT (saint),
prêtre, est honoré à
sainteté. Lé style de saint Clément est fleuri, Volterre en Toscane, le 8 juin.
élégant, et quelquefois sublime, si l'on en CLEMENT DE SAINT-ELPIDE ou d'Osimo,
excepte les Slromates, dont la diction est plus (lebienheureux), général de l'ordre des Er-
dure et plus négligée. Benoît XIV a fait une mites de Saint-Augustin, né au commence-
dissertation pour prouver qu'il n'y a point ment du xnr siècle, se consacra dès sa jeu-
de raison suffisante d'insérer son nom dans nesse au service de Dieu, et se fit ermite de
le Martyrologe romain; mais il se trouve Saint-Au.!;ustin. Ses vertus et sa capacité ré-
dans plusieurs calendriers, dans le Martyro- levèrent à la dignité de supérieur général de
loge d'Usuard, dans celui de l'Eglise de Pa- son ordre, et il en est regardé comme le second
ris, et dans les menées des Grecs. Combien fondateur, par le soin qu'il prit de refondre
d'autres saints ne se trouvent pas dans le la règle de l'inslitui en I2S7, et de remettre
Martyrologe romain et qui sont cependant en vigueur la discipline régulier*'. Sa com-
liouorés d'un culte public? — !* décembre. passion pour les âmes du purijaloire lui GJ
629 CLE CLO 65*
deux anniversaires soknnels, cliîuiue
établir près de Sublac, dans la Campagne de Rome,
année, pour les fidèles déftinls.Boiiiface VIII, llorissait vers le milieu du v° siècle. — 3 oc-
Iors(|iril enrore (lue cardinal, l'avait
n'était tobre.
choisi pour son confesseur, à cause de l'es- CLET (saint), C/e<its, pape et martyr, était
time parliculièrc qu'il avait pour lui. Le disciple (le saint Pierre, et disvint l'un de ses
bienheureux Clément tomba malade à Or- successeurs, vers l'an "70, après saint Lin ou
vicfle, in reveniint de visiter les couvents saint Clément; car il y a quelque obscurité
d'AllemaiTMe, et y mourut, le 8 avril I2&1. dans la chronologie des premiers papes. H
Clément XIII approuva son culte on l7ol, et versa son sang poir la foi l'an 83, pendant
les Ai'iTUK.iiHs célèbrent sa t'èli» le 8 avril. la persécution da Doniitien, et fut enterré,
CLEMENTIËN (saint), Clemnilianiis, mar- près de saint Li;!, dans l'église du Vatican,
tyr en Afrique, souffrit avec sainleMassarie où l'onconserve ses reliques. Son nom a éiô
et plusieurs au!res. —
17 décembre. inséré dans le canon de la Messe. Quelques
CI.IÎ.VIJÎNIIENNE (sainte), Clemenliana, auteurs l'ont coiifi'ndu, mal à propos, avec
était honorée autrefois à Carthage le 17 dé- saint Anaclet, sou successeur mais ce sont
;

cenihre. deux personnages distincts, deux saints dif-


CLEMENTIN {f.;i\n{),Clemenlinus, martyr férents, qui oui chacun leur culte à part, et
à Héraclée en Tlirace, souiïrit avec saint qui sont distingués dans le Martyrologe ro-
Tliéodole et un autre. 11 y a, dans le diocèse main. —
26 avril.
de Puilie'S, deux paroisses ijui portent sou CLET (saint), confesseur à Tivoli, est ho-
nom. —
1 novembre.
'(• noré dans cette ville, et ses reliques se gar-
CLEOAlliNE (saint), Chomenes, martyr en dent dans l'église cathédrale. —
24. octobre.
Crète avec plusieurs auires, (pii, après de (XIGNE (saint), Clinius confesseur à
,

cruels tourments, lurent décapités durant la Aquiiio, dans laTeiredo Labour, au royauir.e
perséciiiion de Uéce, au milieu du iii* siècle. de Naples, florissait dans le v= siècle. 11 mou-
— 23 décenibre. rut à Saiul-Pierre do la Forêt, près d'ilre.
CLKONICI^. (saint), Cleoiiicus, soldat, qui, — 30 mars.
dans la pciséculion dcMaxiniien, lu^ marty- CLIMÈNE (saint), Cleomenus, martyr sur
risé par le supplice de la croix, sons le pré- les confins de l'Egypte , fut percé de plu-
sident Ascléniad . 11 souiïiit, l'an 30r),àAma- sieurs coups de lance. —
5 juin.
sée dans le l'ont, avec saint Eulrope, sou CLITANE Ctilaneus, qui régnait
(saint),
parent. —
3 mars. sur une partie de l'Angleterre avec lo titre
CLEOPATUE ( sainte ), Cleopatia, reli- de roi, est honoré le i9 août. ,
gieuse de l'ordre de Saint-llasile, florissait ClOTAIRE (saint), C/o^oriKS, confesseur,
dans le x"^ siè' ie, et elle est honorée chez les florissait sur la fia du viii' siècle, et mourut
Moscovites le 20 octobre. à P( OUI, vers l'an SOC. Sun corps se gardait
CLEOl'HAS (saint), l'un des deux disci- à l'abbaye de Sainl-Jacdiues, près de Vilry-
ples (le Jesus-t.iirist qui, ailaiit de Jérusa- le-Brûlé,«n Champ;igue. —
7 avril.
lem à Emniaiis, rencontrèrent leur divin CLOTILDE (sainte), Clotildis, reine do
Maître le jour de sa résurrection, et l'entre- France, était fille de Chilpéric, roi des Bour-
tinrent, sans le reconnaître, de sa vie, de sa guignons. Elleeuîla douleur de voirson père
passion et de sa mort. Arrivés au bourg, détrôné et mis à nvorl avec loute sa f.iiiiille,
Jésus-Christ tit semb'ant de vouloir conti- eu 'i-9(, par Gondebaud, frère de Ghilpéiic.
nuer sa riiule ; mais Cléo];has et son compa- Ce cruel usurpateur ne fil grâce qu'à Clo-
gnon lui firent observer qu'il était tard, et !« tilJe et à sa sœur aînée, jeune princesse dont
prièrent de passer la nuit avec eux, ce qu'il il n'avait rien à craindre. Clotilde, qui avait

accei ta. S'étautinis à table pour souper, Jé- eu le bonheur d'être élevée dans la religion
sus-Christ prit du pain, et l'ayant béni et catholique, conserva la foi au milieu de la
rompu, il leur en présenta c'est alois seu-
: cour de son oncle, qui était arienne, cl y
lement qu'ils le reconnurent; mais il dispa- donna l'exemple de toutes les vertus. Clovis,
rut aiissilôt. Restés seuls, ils se dirent l'un à roi des Francs, frappé des éloges qu'il enten-
l'autre: Est-ce que r^olre cœur n'était pas
i< dait donner à sa beauté, à son esprit et à ses
embrasé d'un feu inconnu, pendant qu'il belles qualités, envoya, en 4!)3, des ambas-
nous parlait et qu'il nous expliquait les sadeurs à Gondebaud pour demander la
,

Ecritures? » Ils retournèrent sur le champ main de Clotilde. Sa demande fut accueillie
à Jérusalem, et ils alièient apprendre aux favorablement; mais comme il était encore
a|i('>lres la nouvelle de la résurrection. La idolâtre, on mil pour condition que la prin-
tradition porte qu'il lui mis à mort par les cesse pourrait pratiquer sa religion eu toute
Juifs, pour avoir confessé le no'u de Jésus- liberté.Le mariage fut célébré solennelle-
Cliiist, et qu'il fut enterré à Emmaiis, dan« la ment à Soissons l'an 493.
maison où il avait reçu le Seigneur à sa ta- La jeune reine continua, sur le trône, les
ble. — 25 septembre. pratiques de piété et de mortification aux-
CLER (saint), Clerus, diacre d'Antioche, qurlles elle s'était exercée dès son jeune âge;
et martyr, fut livré sept foi; à la torture mais elle savait tellement observer toutes lea
pour là fi chrétienne, qu'il confessa avec
i bienséances que lui commandait son rang,
un courage invincible, et après une longue qu(! cette cour païenne admirait l'esiiril do
d('ieiiliou dans usi cacliul, il eut la tél« trau- dignité et de sagesse qui animait sa ecnduitc.
thée. — 7 janvier. Le respect et Taffeclion, tels étaient les sen-
CLEHIDONË (sainte). Chclido-.ihi, v\<^t^^. timents qu'elle inspirait autour d'elle. Ou ad-
631 CLO CLO CSî

inirait cTiissi sa charité envers les pauvres. qu'ils se firent entre enx, forent un sujet
Pleine (l'écarils et d'allenlions pour son royal d'affliclion pour leur mère, qui mit tout en
époux, olliî rliprchail à t;.i|;iier son ainour œuvre pour les réconcilier. Après avoir vu
et sa Confiance, alin il(! l'anienerà la connais- Clodomir vaincu et tué, en .•)2'^, par fionilo-
sance (le la vérité, et souvent elle lui parlait mar, roi de IJourgogne, elle vit, en 53(;, les
de la vanité îles idoles cl de l'excellence du deux fils aînés de cet infortuné prince égor-
cliri^ilianismc le roi l'écoutait avec plaisir;
: gés par leurs oncles Childebert et Clolaire,
mais le inooicnt de sa conversion n'était pas pour s'emparer du royaume d'Orléans. Cet
encore venu. lîlle obiinl de lui i|uo le pre- horrible massacre ayant achevé de lui ren-
mier fruit lie leur union reçût le baplême; dre le monde insupportable, elle se retira à
mais il mourut hienlôl après, el Clovis dé- Tours, (irès ilu lombeau de saint Martin, oii
solé s'en prit à Cli>tilde : Mon fils, lui dit-il, elle passa le reste de sa vie dans la prière, le
n'est mon que parce r/u'il a élé baptisi- au nom jeune el les autres pratiques de la pénitence,
de votre Dieu: il vivrait encore s'il eût été s'eiïorçant, par sa vie humble el mortifiée,
mis stius la protection des miens. Elle soiifTrit de faire oublier qu'elle avait élé reine, el que
celle épreuve avec patience, et lorsque Dieu ses enfants fussent sur le trône. Elle prédit
lui cul (loniic un second fils, elle le fit en- sa mort trente jours avant qu'elle n'arrivât,
core baptiser sous le nom de Clodomir; et loi squ'ellc vit venir ses derniers moments,
coninic il devint enrorc malade, Clovis entra elle envoya chercher ses fiU Clolaire et Cliil-
alors dans une grande colère el fil à Clotilde debeit; elle les exhorta, delà manière la
1(!S reproches les plus violents el les plus in- plus touchante, à servir Dieu et à observer
justes, s'inMginant qu'il allait encore mou- ses commandements, à protéger les pauvres,
rir, comme le premier, parce qu'il avait reçu à traiter leurs peuples avec bonté, à vivre
Je baptême; mais la pieuse reine ay.int ensemble en frères, et à conserver la paix
adressé à Dieu de lervcntes prières, oblint entre eus. Elle ordonna ensnilc que le peu
la guérison du jeufie jirince. Ce miracle qu'elle laissait fiît distribué aux pauvres.
apaisa Clin is el lui fil connaître la puissance Cela fait, elle ne s'occupa plus que de Dieu,
du Dieu des (liréliens; e'e«l dans celle cir- el on l'entendait réciter les psaumes avec
coniitance qu'il fironiit d'abjurer le paga- une ferveur admirable. Le treuiième jour de
nisme mais il ne se press.iit pas d'exéculer
;
SI malailie, elle reçut les sacrements, fit une
Q.T promisse, quoique Clolilde la lui rappe- profession publique de sa foi, el mourut lo
lât de lemps en temps. Celte conversion, tant 3 juin bï'i. Elle lui enterrée, selon son désir,
désirée ^)ar la reine, et à kciuelle elle avait dans l'égliîie de Sainle-Ceneviève, et pl.icée
eoniribuc plus que personne, arriva enfin. aux pieiis de la sainte. Pins tard, son corps,
Le jour même que Clovis livrait aux Alle- à l'cxcepiion de son chef, fut placé dans une
mands la halaille de Tolbiac, le désordre se riche châsse et exposé, près de Vernon en
mil dans son armée, el il allait élre vaincu Normandie, dans l'église abbatiale des Gé-
et fait prisonnier. Il invoque ses dieux, mais novéfains : au moment de leur expulsion, en
en vain. Alors il s'adresse au Dieu de Clolilde, 1792 , l'un de ces religieux l'ayant caché,
et promet de l'adorer, s'il remporte la vic- eut peur el le réduisit en cendres qu'il con-
toire. Aussitôt les fuyards se rallient, rcviin- serva, et qui se trouvent dans Téglise de
nenl à la arrachent aux ennemis
charge et Saint-Leu à Paris. — 3 juin.
une victoire dont ceux-ci se cro3aient sijrs. CLOU (saint), Clodutphits, fils de saint
Clovis fil part à la reine de cet événement Arnoul, qui, de premier ministre de Clo-
miraculeux el de l'engagement qu'il venait laire 11, devint évêque de .Metz, naquit en 605
de prendre, bien résolu à l'exécuter au plu- cl fut élevé sous les yeux de son père. Ses
tôt. Clolilde, transportée de joie, en rend.t et [irogrès dans les sciences sacrées et profa-
on fit rendre à Dieu de solennelles aciions nes étonnaient ses maîtres. Il parut avec
de grâces. Clovis reçut le baplême en 496, éclat à la cour des rois d'Austrasie et y
à Ueims, de la main de saiul Kemi, évéqiie exerça des fonctions émincnles sous Dago-
de celte ville. Devenu chrétien, il montra bert l" et Sigebert II. Sa piété, sa probité et
beaucoup de zèle pour la religion : la reine son mérite lui attirèrent la considéralioQ
l'encourageait par ses exemples et par ses universelle qu'il fil servir au bien de la reli-
oxliortati(ms c'est à sa prière que le prince
;
gion el au bonheur de l'Etat. Mais il se dé-
fonda, à Paris, en 511, la grande église de guiîla des gr.nulrurs humaines et prit la ré-
Sainl-l'ierre et de S lint-l'aul, ijui porta dans solution (le ne plus vivre que pour Dieu. Le
la suite le nom de Saiivie-Geneviève. Malgré second successeur de saint Arnoul sur la
l'empire qu'elle exerçait sur son cœur par siège de Melz étant mort en Go6, le peuple
l'ascendant de ses vertus, et quoique Clovis et le clergé di' cette ville demandèrent saint
eût pour elle une vive affection, elle eut la Clou pour évêque, et le roi lui ordonna
douleur devoir plus d'une fois ses rcprésen- d'acquiescer a son élection. .\ peine eut-il
(alions et ses larmes impuissantes pour em- été sacré qu'il s'appliqua, avec un zèle infa-
pêcher des cruautés et des injusiices, que la tigable, à remplir les devoirs de l'épiscopat
colère et l'ambition firent commettre à ce qu'il n'avait accepté qu'en irembiaut. Il com-
prince, auquel l'histoire reproche des incli- mença par faire une visite générale île son
nations sanguinaires. Devenue veuve en 511, diocèse, afin de corriger les abus et de réia-
ses trois fils piirent le titre de rois Clodomir : blir la discipline. Ne respirant que la gloire
à Orléans., Childebert à Paris el Clolaire à de Dieu et le salut de sou troupeau, il an-
Soissous; mais leurs divisiviis et les guerres uonçuit la parole divine arec autant dq
C33 COD COL «f*
force qiie (l'onction. Il se faisait admirer et CODRATfsaint),martyràHermopoIi9avec
chérir de tous ses diocésains, mais surtout plusieurs autres, souffrit sous l'empereur
des pauvres dont il était le père, poussant —
Valérien. 9 mai.
la chiirité jusqu'à se priver du nécessaire CODKE Codrus, martyr en Orient,
(saint),
piiur •-ul)veiiir à leurs hesoins. Il mourut fut tiré quatre chevaux il est honoré
à :

en 69G, âgé de quatre-vingt-onze ans, après chez les Crées le 22 mai.


avoir gouverné quarante ans son église. Son COlîMCtiN ou KiîiviN (sailli), Cootgrnus,
ciirps fut iranspoi té chez les Bénédictins de premier ahbé de (îleamlelorh en Irlande,
Lay, près de Nancy, en !)a9 ni.iis on laissa
; fut le fondateur de ce monastère, qui devint
quel{|ues parties de ses reliques à Metz dans ensuite un siège épiscopal, depuis longlemps
l'église (|ui porte son nom. —
8 juin, 11 dé- réuni au siège de Dublin. Saint Ci)ém;;en,
cembre. qui florissait au rommencemenl du x" siè-
CLOUD (saint) Clodoaldm, prêtre, était fils cle, mourut en 615, et il est patron de celte
de C'odoiiiir,roi d Orléans, et pei il-fils de sainte partie du diocèse de Dublin qui coiii[iosall
Clotilde. Il naquit en 32-2 et il avait â peine l'ancien évéché de Gleandloch.— 3 juin.
trois ans lorsque smi père lut tué en Bi)urgo- COFFITKLLE (le bienheureux), Cufitella,
gne, l'an 52i. Clotilde le fil \enirà Paris avec solitaire près de Sicli dans le Val de ^oto en
ses deux ficies iiiiiés, afin de les élever d'une Sicile, florissait au commencement du xV
m n;ère conforme à leur illustre naissance. siècle et mourut en 1415. k a\ ril. —
iM.iis en 52G, Chilileberl, roi de Paris, et Clo- COINDRE (saint), Cunnidrius, évêqne en
lairo, roi de Soissons, résolurent de l'aire Irlande, mourut l'an 498, et il est honoré
mourir leurs neveux alin de s'emparer du dans une petite lie près de la côte irlandaise,
royaume d'Orléans. Cloud échappa au mas- le 17 novembre.
sacre de ses deux fières par une espèce de COiNTIC (sainte), Cointha ou Quinta, mar-
miracle. Quand son âne le rendit capable tyre à Alexandrie sons l'empereur Dèce :
de pren^lre une résolution, ii se coupa les les pa'i'ens l'ayant ariêlée, la conduisirent
cheveux pour montrer qu'il renonçait au devant les idoles pour la comraindrc à les
trône et qu il se consacrait ù Dii'U. Plus lard, adorer; mais ayant refusé de le l'aire, ils la
il trouva des occasions fivorables (lour re- lièrent par les (lieds, la traînèrent par les
monier sur le trône d'Orléans, mais il ne rues de la ville et la mirent en pièces par
voulut pas en profiter, prcl'éranl l'obscuriié cet horrible supplice. 8 février. —
de sa retraite à lout l'éclat de la royauté. COLLA ICTH ou CoLLÉATH (saint), Coenlni'
Il quitta sa première solilude pour se mettre dus, évéque de Kiidare en Irlande, a été ho-
lious la conduite (le saint Sévérin, qui vivait noré, pendant plusieurs siècles, d'un culte
en reclus près de Paris, et il fit sous un public, le 3 mai.
aussi habile mailrc de grands pro;;rès dans COLLIiTrii (sainte), Culetn, réformalrice
la perfection; mais le voisinage de Paris des Clarisses, était fille d.- Robert Boilet,
contrariant le dessein qu'il avait de vivre charpentier, et de Marguerite Mo>on. Elle
inconnu au monde, il se retira en Provence naquit à Corbie le 13 janvier 1381) et mon-
et y opéra plusieurs miracles qui le mirent tra, de bonne heure, un grand attrait pouf
en vénériilion dans tout le pays. Voyant, de les auslérilés de la pénitence. Ses parenis,
nouveau, sa solilude troublée par le gr;ind frappés des grâces extraordinaires dont Dieu
nombre (le visites qu'il était obligé de rece- la fivorisail, la laissaient maîtresse de sa
voir, il revint ù Paris et il y l'ut accueilli conduite. Son amour pour la pureté lui fai-
avec transport. Le peuple ayant demindé sait fuir toute société, même celle des per-
qu'on relevât au sacerdoce, Eusèbe, évéque sonnes de son sexe; ou si queli|uefuis elle se
de Paris, le fit prêtre eu 551, et saint Cloud trouvait avec ces dernières, alors ses con-
exerça quelque temps les fonctions du versations n'avaient d'autre but (|ne d'ins-
saint .ministère. 11 se fixa ensuite à Nu- pirer le dégoût de la vanité et des dauficrs
geni, village à deux lieues de Paris, et y du monde. Elle vivait retirée dans une cham-
t)âlil une église. Bientôt il eut un grand bre de la maison palernelle, comme dans
nombre de disciples auxquels il ensei- une solitude où elle partageait son lemps
gniiii lu vertu par ses exemples plus en- entre la prière etle travail des mains. Alar-
core que par ses instruclions. Son zèle mée du périt auquel sa beauté l'expo-
ne se bornait pas seulement à sancti- sait, elle pria Dieu de lui ravir cet avant. ige
fier ceux qui s'étaient placés sous sa con- dont tant d'autres sont si vaines, et elle de-
duite, il allait encore annoncer les vérités vint si maigre et si pâle qu'elle était a peine
du salut dans les villages voisins. Il mourut reeonnaissable. Do son côié, elle contribua
vers l'an 560 à Nogenl, où l'on gardait ses à ce changement par ses jefines et ses macé-
relques et qui porte aujourd'hui le nom de rations, 'loulefois, il lui resia toujours un
Saiiit-Cloud. L'église qu'il avait bâtie et qu'il certain air de majesté, de douceur et de mo-
plaça sous la dépendance de l'église cathé- destie qui éilifi.iit tous ceux (]ni la voyaient.
drale de Paris, lut bientôt érigée en collé- Elle pouss lit si loin l'Iiumililé qu'elle se re»
giale.— 7 septembre. gardait commeune grande pécheresse. Pleino
CODRAI' saint), Codinliis ou Quadralus,
i
de charité pour les nialhenreux, elle servait
martyr à C'irintbe sous le présidint Jasun, les pauvres et les malades avec une affec-
souffrit pendant la persécuiinn de Dèce, ou tion (|ui aurait suffi seule pour adoucir hurs
quelques années après, sous l'empereur Va- peines. Après la mort de ses parents elle
lérien. — 10 mars. distribua tous ses bieas en aumônes et sa
635 COL COL 63«

relira dans une maison de Béguines; c'é- abondantes, Sa ferveur pour ce touchant
laii'iil (li's fftmmcs pieuses qui vivaient en mystère redoublait encore pendant la se-
coiimiunaulc, s.iiis faire ûc. vœui, et qui te- maine sainte. Lorsqu'elle assistait au saint
naient le milieu ei>lre les personnes (ia siècle sacrifie'', elle ne pouvait modérer les trans-

et les religieuses. Sainte Collette, ne trouvant ports de son aiiHiur pour Dieu elle faisait ;

pas leur régime assez au*lère, enlra ,do éelaler, dans cette circonstance, son amour
l'avis de son coufess Mir, dans le tiers ordre pour le prochain, eu priant pour la conver-
de Sainl-Fr.iMÇois, où elle passa trois ans ; sion dis pé'heiirs et pour la délivrance des
ensuite elle seVendil chez les religieuses de âmes du purgatoire. Sainte Collette mourut à
S.iinle-Claire, dites Urbanistes, d'Urbain VI, ri;:nd, a[)rès avoir reçu les sacrcnients de

qui avait mitigé leur règle. Sainte t'olleli-^ se l'Fglise, le G mars \ï't1, âgée de soixante-six
proposa de les ramener à leur austérité ans. File fut enterrée dans le mot^aslère di^
primilive, et c'est pour se préparer à cette de liéiir.éeni oi'i son corps resta exposé à la
rél'ornie qu'elle se retira, avec la permission vénération des fidèles jus iu'cn 1782 qu- les
de l'abbé de Corbie, (ians un petit ermitage Colleilines de Cand, expulsées par l'empe-
on elle passa trois ans dans les exercices de reur. Joseph H, trouvèrent un asile à l'oigny
la plus rigoureuse pénilonce. De là elle se en Fr.inehe-Comlé et y transporicreiit le
,

rendit chez les Glarisses d'Amiens et dans corps de leur sainte fondatrice, qui est ac-
plusieurs autres couvents de l'ordre ;
m.'iis tuellement placé sous le maître -autel de
avant de pfvusser les choses plus loin, elle leur chapelle. Clément VIIl approuva l'of-
alla trouver, à Nice, Pierre de Lune que la fice que les Fianciscains récitent en sou bui-

Fr.'ince reconnaissait comme pape légitime, neur et permit aux Clarisses de Oand de le
sous le nom de Benoit XIH. Ce pontife la c( lehrer so'ennellcment. Pie Vil la canonisa

recul avec bonlé, lui promit sa protection en 1807.— 6 mars.


pour l'œuvre iinporlaule qu'elle avait en- COLLUi E (saint), Collutits, missionnaire
treprise et lui donna le titre de supérieure etmattyren lîgypte, fut un de ceux qui,
générale des Ciarisscs, avec pouvoir d'o:a- sous la (oiidnile de saint Kccombe, prêchè-
blir. dans cet ordre, tons les règlemcnls rent rF>angile dans le nord de ce pays. Le
qu'elle jugerait convenable pour atteindre gouverneur insiruit des nombreuses conver-
son but. Collette parcourut les diocèses de sions qu'ils opéraient, les fit arrêter, au
Paris, de Brauvais, de Nuyon et d'Amiens, nombre de lrente-se|it, cl Icurdonna le choix
afin de ranimer, dans les différentes mai- entre sacrifia aux dieux ou mouiir. Ils no
sons de son ordre, le véritable esprit de balancèrent pas un instant et ils furent con-
saint François mais elle eut à surmonter
;
damnés à divers supplices. Collule fut déca-
de grandes'difficuilés : on alla nicme jusqu'à pité, sans qu'on sache en quel siècle, mais
la traiter de visionnaire et de fanatique. il csl probable que c'était dans le lu^ 16 —
Sainte CoUelle, pleine de confiance en Dieu janvier.
qui fait triompher, tôt ou tard, les entrepri- COI. LUTH fsain!), Colleilhus, martyr, ho-
ses qu'il a inspirées, souffrait avec calme c! noré chez les Grecs avec saint IJarbre et un
méine avec joie, les contradictions et les in- autre, est marqué dans les mcuëes et les sy-
jures auxquelles elle était en bulle de toutes naxniics sous le 11 mai.
paris. Après a^oir réussi en Savoie où les COLMaN (saint), Colmanus, premicrévô-
esprits étaient mieux disposés, elle eut la que dcClûyne en Irlande, fut élevé dans le
consolation de voir ensuite sa réforme adop- monastère de Louh-Eirc, alors gouverné
tée successivement en BourL;og(ic. en Fr.mce, par saint Finbarr, où se rendaient ceux qui
en Flandre et en Kspagne elle l'introduisit
: voulaient se former dans les sciences et d:ins
aussi dans dix-sept maisons qu'elle fonda, de_ la vertu. Il fonda l'évêcbé de Cloyne dans
son vivant, et ces religieuses ainsi réformées la Momnionie et il mourut le 4 novembre
prirent lo nom de Pauvres-Clarisses, pour COV. — 4. novembre.
les distinguer des Urbanistes. Digne filie de COLMAN ELO (saint), abbé en Irlande,
sainte Claire, elle montrait pour la pauvreté dans le vr siècle, quitta, jeune, son pavs,ponr
un amour si grand, qu'elle voulait que celle se consacrera Dieu en prenant l'habit mo-
vertu éclatât dans les maisons de son ordre nasti(jue, sur le mont Blandin dans le Leins-
et même dans les églises. liUe ne portait ler. Il passa cnsuilequelque Icaips d.ins le mo-
point sandales et allait toujours nu-piciis.
(1e nastère de Corner eu Ullonie de là il revint ;

Son habit, d'une éiolTe grossière, ne se com- dans la province de Méath sa pairie, où ii
,

posait que de morceaux cousus ensemble. Ou- fonda le monastère de Land-Klo, dont il fut
tre le renoncement total auxbicns de la terre, le premier abbé, et d'où il recul le surnom
elle s'elTorçait aussi d'inculquer à ses reli- d'Flo, pour le distinguer de plusieurs autres
gieuses le renoncement à la volonté propre, saints de son nom. Il était très-lié avec saint
à l'exemple de Jcsus-Clirist, qui n'a jamais Colomkille, avant que celui-ci n'eût quitté
fait que la volonté de son père céleste, de- l'Irlande pour aller év.mgéliser les Pietés du
Iiuis le commencement de sa vie mortelle Noid, vers l'an .o6o. Saint Colmaii se fil ad-
jusqu'à sou dernier soupir sur la croix. Kilo mirer [)ar son déiaciiement des créatures,
se jilaisait à méditer la passion du Sauveur, par sou amoui' pour les choses du ciel, et
et, tous les vendredis, elle vaqua. t à ce saint surloul par son ardeur pour la prière cl la
exercice, depuis six heures du oialin jus- contemplation. Il mourut, dans un âge
qu'à six heures du .soir, sanr. prendre au- avancé, le 20 sejilembre GIO.— SGseiitembre.
cune uourriture, et en versant des larmes COLMAN (saint), prélrc et martyr, était
(37 COL COL ess
originaire d'Irlande : ayant fait un voyage ne, nomme Elcuthère, allèrent se cacher
à Rome pour visiter les (ouibeauxdes saints dans une grotte sur le rivage. Pendaiit qu'on
apôtres, avec saint Kilien, sou coatpitriote, massacrait la communauté, Colomb eut
le pape sacra cvcque ce deriiior, et l'envoya honte de son peu de courage et rejoi;;nit ses
prèclier riivan^ile aux idolâtres de la Frau- frères, afin d'avoir part à leur triomphe.|A.
coiiic, lui adjoignant pour compagnon saint peine se fut-ilmontré que les ennemis du
Colnian. Après de nombreuses conversions, nom chrétien, sur son refus d'abandonner
G'isbirt, iluc de Franconie, qni venait de se la religion, le mirent à mort, et il est honoré
faire baptiser, reçiil des missionnaires Tor- avec saint l'aixaire le 12 août.
dre de se séparer de Geilane, sa beUc-sœur, GOLOMBAIN Isaiul) , Columbanus, con-
qu'il avait épousée après qu'elle était deve- fesseur à Gand, florissail <lans le x" siècle et
nue veuve de son frère; mais celle ci, pour mourut en 939. li mena longtemps la vie de
se venger de ce qu'elle re;;ardait comme un reclus près de l'ancienne églis(!de Saint-Ba-
afi'ront sanglant, et poussée par l'amour et von, et il es! honoré le 13 février.
l'ambition, profita de l'absence du duc pour COLOMB.VN (saint), Coluinlxinus, abbé, né
faire assassiner saint Kilien et saint Colinan. vers l'an oi3 dans la province de Leinster
Leur martyre eut lieu à Wurlzbourn^, en en Irlande , se rendit à l'école de Cluin-lnys
688, et leurs reliques furent trausférées, le et il y apprit sous saint Silène la grammaire,
siècle suivant, dans la cathédrale de cette la rhétorique, la géoraélrie, la poésie et les
ville par Durchard, qui en était alors évé- antres sci^inces qu'on enseignait alors dans
que.- 8 juillet. cette abbaye. Il alla ensuite prendre l'habit
COLMAN (saint) , martyr en Aulrithe ,
à Bangor, célèbre abbaye dans le comté dà
était écossais de nalion, et même du sang D,)wn oii il se perfectionna dans les arts li-
royal, selon quelques liistoiicns. Il entreprit béraux, et, Irès-ji'une encore, il avait déjà
le pèlerinage de la tcrru-sainte, et étant com[)os3 un commentaire sur les psaumes.
arrivé à SUicLeraw, ville à trois lioues de Son ardeur pour l'étude ne l'empêchait
Vienne en Auîricbe, comme il venait de tra- pas de se distinguer par sa piété et de
verser un pays ennemi on le prit pour uu se livrer aux pratiques les plus austères
espion et on l'arrêta. Il eul beau prolester de de la mortification. Son allrait pour une
soniiinocence:oiilui fitsouffrirmiile tortures, vie plus solitiire lui inspira le désir de
et on le condamna ensuite à être pendu ; ce quitter l'iriande et de passer dans une con-
qui fut exécuté le 13 octobre 1012. La sain- trée étrangère. Il demanda à saint Comgall,
teté de sa vie, son courage héroïque dans les son abbé, la permission de quitter Bangor;
tourments et plusieurs miracles opérés à son ce qui ne lui fut accordé qu'avec peine,
tombeau, le firent révérer comme un uiarlyr. parce qu'on tenait à conserver un religieux
En 1013 on transféra, à la prière de Henri, d'un si rare mcrile. Après avoir reçu la bé-
marquis d'Autriche, son corps à Mark, capi- nédiction du saint abbé, il partit avec douze
tale des ar.cicns Marcomans. Il est patron moines, parmi lesquels étaient saint Gai et
du plusieurs églises de cette partie de l'Alle- saint Déicole, et après avoir traversé l'An-
magne, dont quelques-unes portent son nom. gleterre, il aborda dans les Gaules vers l'an
—13 octobre. 385: partout oii il passait, il annonçait la
COLMI;; (saint), Co/«)n6a, moineen Irlande, parole de Dieu avec d'autant plus de succès
tlorissait dans le vV siècle, et son corps se que la sainteté de sa vie donnait de la force
garde à Tymlaglasse, dans la Mommonie, où à ses prédications. Ce qui excitait surtout
il est honoré h- 13 décembre. son z;'-le, c'était de voirie relâchement 'Jans
COL.ME (s.iintj, Culmocus, évêquc des îles lequel était tombée la discipline ecclésiasti-
Orcadcs, célèbre parsa grande sainteté, floris- que à cause des incursions des barba-
,

sait au commencement du xr siècle et mourut res , et aussi par la négligence des évê«
en lOl.ï. fi juin. ques. Ses vertus et celles de ses compa-
COLOMB, (saint), Columbus abbé en Ir- , gnons inspiraient la piété partout sur leur
lande, était fils de llraiinthaïn et naquit dans passage. Gontran, roi d'Orléans etdeBourgo-
la province de Leinster. Il fut disciple de g!)o, invita Colombanàsefiserdans son royau-
saint Fiiiien cl se montra fidèle imitateur de me et lui permit de bâlir un monastère, là où il
son maître. 11 fonda le monastère de Tyrda- voudrait. Coloniban choisit le château d'A-
glas dans la province de Munster et il en negrai, qui tombait en ruines et qi:i était si-
devint ensuite abbé. On place sa mort un tue dans la partie montagneuse du pays qui
peu après le milieu du vi'' siècle. — 12 dé- prit plus tard le nom de Lorraine. Ce mo-
cembre. nastère, qui n'existe plus depuis loBgle:^lps,
COLOMB (saint), moine de Lérins et mar- se trouva bientôt trop petit pour contenir
tyr avec saint Porcaire, son abbé, fut mas- tous ceux qui demandaient à vivre sous sa
sacré par les Sarrasins, l'an 731. Porcaire, conduite. Il en bâtit uu second vers l'an ,

informé de l'approche de ces barbares, fit GOO, celui de Luxeuil, qui devint le cbef-lieu
passer en Italie les plus jeunes de ses reli- de son ordre. Il en bâtit ensuite un troisième
gieux, avec quelques enfants qu'on élevait à trois lieuts de Luseuil , lequel porta le
dans l'abbuye. H exhorta ensuite Ls moines nom de Fontaines, parce qu'il était siiivé
qui restaient et (jui étaient au nombre de dans un lieu où il y avait beaucoup de sour-
600, à mourir couiag.uscinent pour Jésus- ces. Ces maisons avaient chacune un supé-
Christ; ce qu'ils promirent tous. Mais à la rieur particulier et le saint fondateur rési-
vue des Sarrasins, Colomb et un autre moi- dait dans chacune successivement, adrcs-
633 COL COL 64C

ont des instructions an\ moines sur les de- à rentrer au port, Colomban se rendit auprès
voirs de leur élal. Il lour donna une règle de Ciotaire II, qui régnait sur la Neustrie,
qu'il leiiail, dit-il, de ses [lères, c'c^t-à-dirc, et lui prédit qu'en moins de trois ans, il se-
qu'il ;ivait vu pratiquer en Irlando, cl qui rait maître île toute la monarchie française :
est dovrniio célèbre elle est suivie île deux
; prédiction qu'il avait déjà faite sur la roule.
pénitenliels, l'un ((ui prescrit les pénitences Knsuiie il passa p ir Paris et par Meaux
qu'on doit iinpo^er au^ moint-s, lorsi)u'ils pour se rendre à la cour de Théodebert, roi
tombent dans queliiucs fautes, et l'autre qui d'.VusIrasie, et frère de Thierri, (|ui le reçut
est un recucildo pénitences cani>iiir|ues pour avec bonté et lui promil si protection. L'e-
tou'rs sorics d(' personnes et pour toutes xil lie saint Colomban eui lieu en GIO, et
Sortes (le péchés. Dans 1rs preiiiiiTS temps celle même année, il écrivit aux moines de
derinslilul, s.iiiil (voloinban cl sc'i disciples Luxeuil pour les exhorter à li patience, a l'u-
ne vivaient qu(> d'herbes et décorées d'ar- nion et à la charité. Queliiues-iins de ses dis-
bres. Leur p.iuvreté était ic'le que Dieu dai- ciples, panii lisquels on comple saint Gai,
gna, plusieurs fois, venir au secours de ses sainl Kuslase, saint Babolein, étant venus le
serviteurs d'une manière miraculeuse. Saint joindre à Metz, il partit avec eux pour aller
Colomban, d'aiirés l'usai^e d'Irlande, célé- prêcherlEvangileaux infidèles qui babilaient
brait la fêle de Pâques le (|uatorzièrn<^ jour près du lac de Zurich, et qui étaient aussi
de la lune, quand même ce jour tombait un cruels qu'adonnés aux superstitions de l'ulo-
dimanche. Les évêqucs de France l'en ayant lAlrie. Un jour qu'ilsse prépai aient à offrir un
repris, il consulia saini Grégoire le Grand. sacrifice, il leur demanda ce qu'ils voulaient
Le pape ne lui ajant pas répondu, il écrivit faire d'une cuve pleine de bière qu'il vil au
une seconde lettre qui resta aussi sans ré- milieu d'eux. Ils répondirent ([ue c'était une
ponse, et il est probable que saint Grégoire offrande à leur dieu Wodan. Alors animé
ne les reçut pas. Il écrivit ensuite aux évê- d'un saint zèle, i' souilla sur la cuve qui se
ques des Gaules assemblés en concile, pour brisa avec un grand bruit, et la bière fut ré-
les prier que chacun s'en tînt à sa propre panilue. Il profita ensuite de la surprise que
coutume sur le temps où l'on devait cél/'brer ce prodige inspirait aux barbares pour les
la Pàque. Il s'adressa aussi, pour le tnéme exhorter à quilier le paganisme. Plusieurs
sujel, à Sabinieu et à IJoniface III, succes- se convertirent et reçurent le baptême;
seurs desaint Grégoire mais leiir court pon-
; d'autres, qui avaient déjà é'é baptisés aupa-
liOcat ne leur laissa pas le temps de lui faire ravant, CI qui étaient reiournés à l'idolâlrie,
parvenir leur décision. Quelques années abjuièrenl leur apostasie, Siint Gai en-
après il encourul la haine de Thierri, roi do hardi par ces heureuses dispositions mit le
Bourgogne, ou pluiôl ctlle de Bruneltaul, feu aux temples des idoles et jeta dans le lac
sou aïeule,,qui régnait sous son noui. Colom- les offrandes qui s'y trouvaienl; ce qui ir-
ban reprocha au prince sa conduite scanda- rita tellement ceux qui restaient attachés à
leuse et l'exhorta à coutracler un mariage leurs superstitions qu'ils résolurent de le
digne do lui ce que Thierri promit de
; faire mourir el de chasser sainl Colomban
faire; car il avait beaucoup de vénération après l'avoir battu de verges. G'-us-ci, in-
pour lesiint abbé. Brunchaul, qui craignait formés de ce des^eiu, se retirèrent à Artion,
qu'une reine ne lui fil pcrdie le crédit qu'elle sur le lac de Conslance, où ils furent reçus
avait sur son petit-fils trouva le conseil
, par un sainl prêtre, nommé Villemar, qui
fort mauvais. Son ressentiment fut encore leur procura une retraite dans une vjillée
augmenté par le refus que fii le saint de don- agréable, près de Brégeniz.lls y Ir .uvèrenl
ner sa bénédiction aux enfants naturels du un oratoire dédié à sainte Aurél e, autour
roi. ils ne peuvent, dit-il, hériter de la cou- duquel ils se construisirent des cellules. Les
ronne, étant le fruit de la débauche mais ; habitanls du lieu qui avaient eu autrefois
ce qui aciieva delà rendre furieuse c'est que i|ue|que connaissance du christianisme,
s'élaiit présentée à la porte du monastère, étaient retombés dans l'idolâtrie, ci ils avaient
l'entrée lui en fut refusée par Colomban, qui même placé dans l'oraioire trois siatuc? de
s'était fait une loi do ne la permettre à au- cuivre doré qu'ils adoraient comme les
cune femme. L'occasion de se venger se pré- dieux lutéaires du pays. Saint Gil, qui
senta liienlôt. Comme
Thierri ne leuait pas connaiss;>il leur langue, en convertit un
la promesse qu'il avait l'aile de renvoyer ses grand nombre par ses piédicalions il mit ;

concubines, le saint lui écrivitavec fermeté, les idoles en pièces el les jeta dans le lac.
lui re|)rochanl son manque de parole et (e Ensuite Colomban aspergea l'église d'eau
mi-naçanl de la peine de l'excommunicalion, bénite, tourna autour avec ses disciples en
s'il ne changeait sa conduite. Brunchaul re- chanl'inl des psaumes el en fil ainsi la dédi-
présenta au roi qu'une lettre semblable était Ciice. Il fit des onctions à l'autel, mil dessous
un outrage à la dignité royale et arracha à des rel ques de sainte .\urél:e el célé:)ra les
son petit-fils un ordre (]ui esilail le saint. saints mystères. Le peuple, que ces cérémo-
On le conduisit d'abord à Besançon, où il nies avaient beaucou|) touché, s'en retourna
fut Irès-bieu accueilli par sainl Nicel, arche- avec la résolution de ne plus adorer que le
vêque de celle ville, qui le logea chez lui. vrai Dieu, fj'esl là l'origine du monastère de
Deux geniilshomuies fuient ensuite charges Itrégenlz, appelé plus tard Méréraw, le plus
de l'esc.irter jusqu'à Nunies et de ne pas le ancien de l'Alli'mague. Il y avait trois ans
(|uilter qu il ne !ùl emliarqué pour l'irlainle. que le sainl abbé s'occupait de cet établis-
I)es vents contraires ayant forcé le vaisseau sement lorsque Thierri devint, par la dé-<
6il COL COL 612
mort de son frère, niaîlre du pays.
faile cl la COLOMBE (sainte), vierge
martyre à
et
Colomban persuadé i|ue sa vie n'y serait
, Cordoue en Espagne se montra, dès son
,

plus en sûreic, pas-a en Italie avec plusieurs jeune âge, fort zélée pour les exercices de
de ses disciples, en 613. Il fut bien accueilli la religion. Elle se rendait souvent
chez sa
par Aig;iilfe, roi des Lombards, qui l'aida à sœur aillée, nommée Elisabeth, épouse de
fonder le monastère de Bobio, dans les inoii- saint Jerémie que l'Eglise honore comme
lagnes do l'Apennin. Saint Coloniban fil bâ- martyr, le 7 juin, el trouvait dans cette fa-
lii', dans le voisinage, un oratoire dédiés la mille l'exemple de toutes les venus. Sa mère
saillie Vierfje, prés d'une caverne où il se qui était veuve et qui voulait l'établir, fai-
retirait seul pendant le carême et une sait tous ses efforts pour la détourner
de
grande pariie de l'année, ne paraissant guère ces visites auxquelles elle attribuait l'aver-
an monastère que les dimanches et les jours sion de sa fille |iour le monde el pour l'état
de fêles. L'affaiie des trois cltapilres après du mariage. Elisabeth et Jérémie ayant fait
avoir troublé l'Oricnl, agitait alors l'Occi- bâtir à Tabane, moniagne située à deux
dent , et surtout l'Italie. Saint Colomban, lieues de Cordoue, un double monastère, ils
qui ne connaissail l'état de la question que s'y retirèient avec leurs enfants et quelques
par le rapport des Lombards, écrivit, à la personnes de leur famille, lorsque Colombe
prière d'Aigulfe, une leltre à lioiiilace IV, lut libre de suivre sa vocation, elle vint se
dans laquelle il pienail la dclensc des trois mettre sous la conduite de sa sœur qui gou-
chapitres, et s'éle\ail contre le pape \'igilê, vernait les religieuses, et se distingua par
préiendani qu'il avjiit porléatteinte.iuconcile sa fidélilô aux pratiques de la règle el sur-
de Chalcédoiiie. Sa lellre, dit un célèbre pro- tout par son amour pour la prière el pour
leslaiil, prouve qu'il n'était [las bien insliuit la lecture des livres saints. Les deux eoin-
des faits elle fournit njéaie une jireuve de
; munautés ayant élé chassées de Tabane
son zèle pour l'honneur du siège apostoli- par les M.iures, celle des religieuses vint so
que et de la résolulion où il était d'y res- réiugier à Cordoue, dans une maison voisine
ter iiiviolablemenl atlailié. Cloiaire ll,elanl de léglise de S;:int-Cyprien. La persécution
devenu seul niailrc de la monarchie [>ar la contre les chrétiens inspira à sainte Co-
délaile de Sigeberl, fils de 'l'hierri, se rap- lombe l'idée de sortir seci élément de la
pela la prédiction de si'int Colomban et lui maison pour se rendre devant le tribunal
fil proposer par saint Eusiase, abbé de Lu- du juge, el s'élanl déclarée chrétienne, ou
xeuil, de revi nir en France ; mais il répon- l'arrêta el on la décapita le 17 septembre
dit qu'il ne pouvait quiiier l'Italie et exhorta 853, sous le règne de Mohamed, roi de Cor-
Cloiaire à mener une vie plus chréiienne. doue. Elle fui enlcirée dans l'église de
Celui-ci, pour lui donner une marque de Sainte Eulalie, et on l'honore comme vierge
son estime, prit le monastère de Luxeuil martyre le 17 septembre.
sous sa prdicclion spéciale <'l en augmenta COLO.VIBIN (saint), Columbinus, ahhé de
Cinsiderablcinenl les revenus par ses iibera- Lure en Franche-Comté, Irlandais de na-
liiés. S.iinl Colomban mourut à liohio le 21 tion, était l'un dis douze religieux qui ac-
novembre G15, àged'enviion s^oixaule-douze compagnèrent saint Colomban, lorsque ce-
ans. il est regardé comme un des princi- lui-ci vint en France, vers l'an 585. Lorsque
paux patriarches de la vie monaslique, t.ur- saint Deicole ou Deil, dont il était le com-
toul en traînée, où la plupart des moines patriote et le filleul , alla fonder, vers l'an
suivirent sa règle jusqu'à Cbarlcmagoe, qui 610, le monastère de Lure, il le suivit et
fit adopter pailout celle de saint Benoit, sainl Deil s'étanl démis du gouveniemenl
pour garder l'uniformité. Outre sa règle, de ce monastère en laveur de Colombin, ce-
saint Colomban a laissé seize discours sur lui-ci le remplaça dans la charge d'abbé,
les devoirs de l'étal nionaslique ; des poésies vers l'an 620; mais on ignore combien do
sur des sujets de morale et de piété qui temps il survécut à sainl Deil. —
13 sep-
prouvent qu'il était bon poète , pour tenii re.
lo siècle où il vivait, et qu'il connaissait l'his- COLO.MKILLE ou COLOMB ( saint ),Co-
toire profane, et même la mythologie; un lomba, abbe en Irlande el apôlre des Pictes,
ouvraye outre les ariens qui se trouvaient
i naquit en 521 à Carlan d.ms le comte de
encore paimiles Lombards, et quelques let- Tyreonnel el sortait de l'illustre famille de
tres. — 21
novembre. Neil. Son aversion pour le monde el son
COLO.MBK (sain'e), Colomba, vierge el amour pour Dieu le portait, dès l'âge le plus
martyre a Sens où elle est honorce avec tendre, vers la vie religieuse; Il se mit sous
beaucoup de dévotion. Ses reliques qui se la conduite de saint Finian, évêque de Clo-
gardaient chez les Bénédictins de cette ville, naid. Il étudia l'Ecrifjre el les sciences di-
fuieiil dispersées par les huguenots dans le vines dans la célèbre école de Bluainlrard
xvr y avait déjà, du temps de saint
siècle. Il Ayant été élevé au sacerdoce en 546, il de-
Eloi, une chapelle de son nom à Paris, au vint maître à son tour et donna avec sui ces,
,

rapport de saint Ouen, sou historien. Sainte des leçons d'Ecriture sainte et de pieté.
Colombe sous l'empereur Aurélien,
souffrit Vers 530, il fonda le grand monastère de
vers l'an 273. Après avoir suriiionlé la peine Dair-Magh, aujourd'hui Durrogh dans le ,

du feu, dit le Martyrologe romain, elle lui conilé .de King, ainsi que ceux de Uoire ou
frappée par le glaive. Il \ a en France plus Derry dans lUItonie, et de Surd duns le
de lieiile paroises qui portent son nom. — Leiiister. 11 composa, pour leur usage, une
SI décembre. règle tirée en grande partie de celles des
6i3 COM CON 641

anciens moines de l'Orient. Son zèle condc '^Syrie avec saint Damien son frère, pour
le vice lui ayant fait encnuiir liiidignalion y apprendre les sciences cl surtout la mé-
de Deniiot ou Dermitius, roi d'Irlande, il decine. Il alla ensuite s'établir à Eges, ville
fut obliger de s'expatrier, vers l'an 5)5; il de Cilicie où il exerçait graliiilemeut la pro-
passa avec douze de srs disciple- dans la fession de médecin, de même que Datnien
partie de la (jf-imle-Bretagne connue au- qui imitait son désintéressement et son at-
jourd'hui sous le nom d'Ecosse, pays habité tachement à la religion chrétienne qu'ils
par les Pirles dont il devint l'apôtre. 11 con- avaient tous deux le bonheur de professer,
vertit au chrislianisnic ceux d'entre eux el à laquelle ils s'efforçaient de faire tous les
qui étaient encore idolâtres et (\n'\ habi- jours de nouveaux prosélytes, La i)eréculion
taient le Nord de la contrée au delà du mont de Uiodétien s'élant allumée en 303, les deux
Granipus. Après leur conversion, ils lui frères furent arrêtés par l'ordre de Lysias,
donnèrent la petite île de Hy ou d'ione, si- gouverneur de Cilicie, qui, après leur avoir
tuée à quatre lieues de la terre ferme et qui lait souflrir divers tourments, les condamna

de son nom fut appelée Y-Colom-Killc. il à la décapitation. Leurs corps furent trans-
j fonda un monastère dont il fut le premier, portés en Syrie cl enterrés à Cyr. ïbéodorel,
àbbé el qui, durant l'Iusieurs siècles, fut le qui en était évéque, au \" siècle, dit qu'on
principal séminaire des Drctoiis septenlrio- les gardait dans une église de leur nom.
naus. li fut aussi pendant longtemps le lieu L'empereur Justinien, ayant été guéri d'une
d« sépulturi' des rois d'Ecosse, el d'une mul- maladie dangereuse par leur intercession, (il,
titude innombrable de saints. S.iinl Colom- par reconnaissance, agrandir cl fortifier la
kille pratiquait de grandes ausléiilés, sur- ville de Cyr qui renfermait leurs reliques.
tout par rapport au jeûne, il couchait sur Il donna aussi des ordres pour qu'on réparât

la lerrc. nue el n'avait qn'ime pierre pour leur église de Constanlinople, el en fil bâtir
oreiller; mais il n'était ni sombre ni mélan- une seconde dans la même ville sous leur
colique: l'aimable gaie é qui paraiss.iit sur invocation. 11 y a aussi à Uome une église
son visage annonçait le ralme de son âme de leur nom, qui est un tilrc de cardinal-
el la joie sainte qu'il goûtait au dedjsns d;; diacre, et qui possède une partie de leurs
lui-mèmc. Aussi ga^nail-il les cœurs de véiiérabcs restes. L'église de Saint-Corne de
tous ceux qui l'aiiprochaienl, el ses vertus Paris en possède aussi une porlion. On lit
admirables, reiiaussées encore par le dont leur nom dans le canon de la messe. — 27
de prophétie et par celui des miracles, lui septembre.
attiraient une telle vénération, que les rois CO.ME DE CRÈTE (sainl), solitaire dan»
etiS-mémes ne Taisaient rien sans le con- l'ile de Candie, mourut vers l'an 70G. — 2
sultep, et qu'en 570 Aïdan ou Edhan, suc- sepleiiibre.
cesseur de Kinalel dont il était parent, vou- CO.MMINE (sainl), martyr à Lyon avec
lut recevoir de sa main les ornements sainl l'otbiii, c>èque de celle vill,; et qua-
royaux. Quaire ans avant sa mort, c'e>t-à rante-cinq autres, lut décapité l'an 177, sous
dire en 593, il eut une vision qui lui fit ré- le règne de .Marc-.\urèlc. — 2 juin.
pandre beaucoup de larmes, cl dans I.iqucile CO.M.MUN (sainl), Communis, est honoré
les anges lui réiclèrenl que Dieu, touché comme martyr à Toscanelle près du lac de
des prières des Eglises de Bretagne et d'E- Bol -eue en Italie, où l'on garde son corps.
cosse, prolongerait encore sa vie de qua- — 8 février.
tre ans. Lorsque ce terme fut écoulé, il dit CDNAS (sainl), est honoré par les Ethio-
un jour à Diermil, son disciple c'est au- piens le 19 lévrier.
:

jourd'hui le sabbat, c'est-à-dire, jour de re- CO.NCESSE (saint), Concessus, martyr de


pos ;il scia véritablement tel pour moi, Rome avec sainl Uémèlre cl plusieurs autres,
puisqu'il mettra fin à mes travaux. S'clant soulTi il à Sirmii h, el non à Uome. d'après le
ensuiie rendu le premier à l'église, pour Martyrologe de sainl Jérôme. — 9 avril.
les Matines, il se mil à genoux devant l'au- CONCESsE (sainl), marlyr à Alexandrie
tel, et s'élant fuit ailminislrer le saint viati- avec sainl ApoUone préirc et quatre autres,
que, il donna sa béneitiition à ses religieux, fut jeté dans la mer par ordre de l'empereur
el expira Iranquillement l'ao S93, âgé de Maxiniio 11. vers l'an 311. — 10 a\nl.
soixante-seize ans. 11 fut enterré dans l'i.c CONCESSE (sainie), Concessa, martyre en
de Hy, mais son corps fut transporié, dans Afrique, était autrefois hoaorce à Carthage
la suite, à f>owii en Ullonie, et déposé dans le 8 avril.
un caveau avec ceux de saint Patrice cl do CO.NCHINNE (sainte),rojir/iennf;,élaitsu;;.r
sainte Brigitte. — 7 et 9 juin. de saint Alunnu, abbe de Uy, cl mourut en
COLO.NiC (saini) , Cotunicm , martyr à Goi. Elle e>l honorée dans la province d'Ul-
EleutluTOpolis en Palestine avec saint Elo- toiiie en Irlande le 13 mars.
rien el c]uara"le-buil autres, sous le règne CONCOllU (saint), Concors-dis, prêtre et
de l'empereur Héraclius, fut mis à mort par marlyr à Spolclle, lui arrèlc vers l'an 178
les Sarrasins, pour la foi de Jésus-Chrisl, dans un désert où il s'élait réfugié pendant
l'an 1)27.— 17 décembre. la persécution de .Marc-.\urcle ; conduit à
COLOQDIL (sainl), confesseur, est peut- Spolclle devant Torqnalus, gouverneur de
être le même que sainl Coloiukille. — 16 rOmbrie, il conres>a généreusemeni Jèsiis-
mars. Clirist. On employa d'abord les menaces et
GOME (sainl), Cosmos, uiéiiecin et martyr, les promesses pour le vaincre dans un pre-
était Arabe de naissance^ il se reudil en mier interrogatoire, el on le frappa à coups
645 CON CON G46
de bâton. Dans un second, on retendit sur même nom, située dans le pays de Galles. Il
le clievalel ce qu'il souiïril ;ivec une pa-
; eut, selon quelques liistoricns, jusqu'à trois
tience Iiéroïquc, en s'éiriant de temps en mille nioines sous sa conduite, lani à Bano-or
temps Soyez glorifié, Seigneur Jésus. Trois
: que dans d'autres maisons. Le plus illustre
jours après, Torquatus envoya deux soldats de ses disciples fut saint Coloiubaii. Vers l'an
pour le décapiter en prison, s'il refusait de 5G2, saint Congall passa dans le pays de
sacrifier à une idole que portait un prêtre Galles pour y fonder un niotîastôre dans un
qui les accompagnait. Concorde ayant craché lieu qui se nommait alors la terre de Ileth.
sur l'idole, pour inar(iuer l'Iiirreur qu'il De retour en Irlande, il en fonda un autre
avait d'un Ici sacrifice, un des soldats lui appelé deson nom Celle-Congall, aujourd'hui
tra;icha aussitôt la tète. Le Martyrologe ro- Saynkille, qui a été uni à l'archevêché de
main, qui le nomme le 1" janvier, lui donre Dublin. Après avoir joui d'une grande répu-
la qualité de prêtre d'autres martyrologes
: tation de sagesse et de sainteté, et s'être
ne lui donnent que celle de sous-diacre et , placé parmi les plus célèbres fondateurs du
le nommeiil le 2 janvier. la vie nionaslique en Irlande, il mourut le
CONCOllDË (saint), martyr à Nicomédic, 10 mai GOl, âgé de quatre-vingt-cinq ans. —
était de sainl Zenon et frère de sainl
fils 10 mai.
Tiiéodore:il souffrit l'an 303 pendanlla persé- C(JN!ON ou Camon (saint) compagnon
culion d(! Diorlélien. —
2 septembre.
,

de saint Pri<que, (jui, dans la persécution des


CONCORDE martyr à Havenne,
(saint), Vandales, fut exilé d'Afrique, après avoir
fils de saint Valentin, meslre de camp, souf- souffert plusieurs tourments pour la vraie
frit le iiKirlyre avec son pèro à llavcnne, foi. Embarqués en 483, sur un vieux navire,
dans la persécution de Maximien. 16 dc- — il aborda sur les côies de la Campanie, et
cimhrc. s'él.iiU chargé du gouvernement d'une église,
CONCORDE (sainte), Concordia, martyre il propagea merveilleusement la religion ca-

à l.'umïe avec saint Hippolyte, dont elle avait lholi(|ue. —


1" septembre.
été la nourrice, fut arrêt, e l'an 258, pen- (^ONOCAIN (sainl), Cuenegannus, évéque
dant la persécution de Valérien, cl confessa de Qniiuper en Bretagne, était honoré au-
Jcsus-Clirirt ; ce qui lui valut d'être frappée trefois dans l'égliso abbatiale de Sainl-Sauve :

avec des verges plombées. Elle expira dans son corps se garde à Montreuil en Picardie.
ce supplice et son corps fui jeté dans un — 13 octobre.
cloaque. Saint Irénée et saint Alionde l'en CONON (saint), martyr à Perge en Pam-
ay.int retirée, y furent précipités à leur lour philie, fui arrête par ordre d'F!pode ou i'ol-
tout vivants, en punition de cette action iion, gouverneur de la pioviuce, l'an 250,
charitable. Sun corps fut iiihuuié dans le pendanl la persécution de l'empereur Dèce.
champ Véran, sur le chemin de Tivoli. — il souffi il avec saint Papias et deux autres.
13 août. — 2o février.
CONCORZ (saint), Concordius, évcque de CONON (sainl) jardinier et martyr en
,

Saintes , florissait au commenreinent du Chypriî pen tant la persécution de Dèce, eut


vr siècle et niourul en 310. — 2o lévrier. les pieds percés de clous, et en cet étal fut
CONDÉ (saint), Condedua, prêtre et ermite forcé de courir devant un char; mais la
anglais, passa eu France vers le niiiiiu du douleur qu'il ressentait l'ayant fait tomber
vir siècle et se fixa dans une solitude |irès sur ses genoux, il expira en prianlDieu. —
de Sainl-Valery. La lépulalion de saint G mars.
Lamberl, abbé ae Eonlenelles, l'attira dans CONdN (saint), martyr à Icône en Asie,
cette abbaye où il passa plusieurs années. ayant perdu sa femme, vivait dans la retraite
Il se relira ensuite dans une lie de la Seine avec son llls, uniquement occu[ié du service
nommée IJeleinac, ((ue le roi Thierri 111 lui de Dieu et du salut de son âme. Quoique ses
avait donnée. Il y bâtit deux églises, l'une ver;us et son mérite le rendissent digne d'en-
en l'honneur de la sainte >'ieigc et l'autre en trer d ins la cléricalure, son humilité ne lui
l'honneur des saints apôtres l'icrie et Paul. permit jafnais d'acquiescer aux instances
On Cl oit qu'il mourut vers l'an G8o et ses qui lui furenl faites à ce sujet seulement il :

religieux furciil transférés à Fonlenelles ,


consentit que 1 évcque de cette ville fil lec-
lorsque l'ile de Beleinae eut disparu sous teur son lils, qui avait alors douze ans, et
les eaux de la Seine. 23 octobre. — qui, plus tard, fut élevé au diaconat. L'em-
CONE (sainl), Conus, moine du monasièrn pereur Aurélieii ayant porlé un édil contre
de Sainl-Uenoil est honoré à Diano, dans le le christianisme, Domilien, officier de son
royaume dcNapks, où l'on garde son corps armée, se rendit à Icône pour le faire exé-
sous un autel. 3 juin. — cuter. Conon fut arrêté l'un des premiers, et
C;)N(iAL ou CoMGELL {sa\n\],Congellus ou conduit devant le juge, qui, touclié sa fi'.;

Conijallus, abbé en Irlande, naquit l'an 516 vieillesse, lui demanda pourquoi il nienail
dans le nord de l'Ultonie, d'une famille dis- une vie si dure cl si triste. Ceux qui vivent
tinguée. Il fut élevé par sainl Fintan abbé selon le monde, répondit Conon, sont ici
du monasière de Cluain-Aidnecb, situé au dans ks délices tuais ceux qui
les plaisirs et ,

pieil des monts liladins, et il fil de grands viv(!nl selon Dieu achètent le royaume du
progrès dans la perfection. Vers l'an ôltO, il ciel par des peines et des croix Je suis
ioriîa au comlé de Down la grande abbaye d'ailleurs résolu rompre tout commerce
à
de Bangor, qui dirviiit ansi célèbre panai le» avec k's hommes pour être avec Jésus-
,

Irlandais que parmi les Bretons, l'ubbaye du Christ. Oti le fil étendre avec son Gis sur un
Ul CON CON 64S

gril (le fer lout rouge, puis sur des charbons fî( pèlerinage de Jérusalem, selon
troiî fois le
qu'on allainail avec de l'Iiuile. Pend.ml ce la dévotion du temps; mais avec un esprit de
supplice, Coiion disait an jup;e que ses nii- pielé el de pénitence peu commun, il fuyait
iiisfres le servaietil mal. Domilien les fil sus- le commerce du monde, autant i|ue cela lui
pendre par les pirds sur une fnnice capable était possible, afin d'éviter la perledu leinp»
de 1rs (loulTer; ensuite il ordonna qu'on et les distractions (|ue iraîiic à sa suite une

leur coupât les tnains avec une scie de bois. vie trop répandue; et il considérait l'esprit
Eh quoi! dit alors Comm, ne rougissez-vous de recueillement comme une qualité indis-
pas que des îiiancliols triomphent de votre pensiible à celui (|ui exerce tous les jouis
puissance? — Los deux martyrs, ayant prié les plus augustes fonctions, et surtout la cé-
quelque temps et fait sur eux le signe de la lébration du saint sacrifice pour lequel il
croix avec ce qui leur restait de leurs mem- avait le respect le plus profond. On admirait
bres, ils rendirent tran()uillrmenl l'espril, sa charité envers les pauvres, son zèle pour
vers l'an 275, après qu'Aurélien, dont on l'instruction de son troupeau el toutes les
ignorait la mort à Icône, avait déjà quille ce vertus qui font les saints évé(|ues. Apiès
monde. Les reliques de saint Cnnon el de avoir rempli pendant quarante -deux ans
son fils se gardent à Acerra, près de Naples, tons les devoirs de l'épiscopat, il mourut en
dans une église qui porte son nom; on croit 976, et fut enterré dans l'église de Saint-
qu'elles furent apportées d'Asie au ix* siècle. Maurice. Plusieurs miracles s'elanl opérés
— 29 mai. à son tombeau, le pape Calixlc il le cano-
CONON (saint), martyr à Bidane en Isau- nisa vers l'an 1120. —
26 novembre.
rie, esi honoré cIk'Z les Grecs le 5 mars. CONRAD (saint), archevêque nommé de
CONON (saini), moine de Penihticli' en Pa- Trêves et m.irlvr, était primiiier de l'église
lestine, florissall dans le milieu du vi= siècle. de Cologne, lorsque sainl Annon, archevêque
Il est loué par Jean Mosch, pour son admi- de Cf lie ville, et régent de l'empire pendant
rable chasteté. — 19 février. la minoril" de Henii IV, frappé de ses vertus
CONON (saint), évéque de Man, «lait lils cl de son mérite, le fit nommer archevci|ue
d'Eugène III, roi d'Ecusse, selon quelques de Trêves; mais le peuple el le clergé do
Vies de saint Fiacre, el servit Dieu dès sa Trêves, qui n'avaient pas été consultés, ré-
plus tendre enfance. Il se consacra au service solurent de s'opposer à la prise de posses-
des autels, et ayant passé dans l'île de Man, sion du siège archiépiscopal, d.ins la vue do
il fut chargé d'ru gouverner l'Eglise en qua- maintenir le droit d'élection qu'on ne leur
lité d'évêque. il y fil fructifier les semences avait jamais contesté jusque-là. (Conrad es-
de la foi que saint Patrice y avait jetées, el pérant que les choses s'airarigeraienl lors-
mourut vers l'an Ci8. Son nom a été en qu'il seraii arrivé sur les lieux, se rendit
grande vénération dans les îles Hé'»rides, dans son diocèse; mais à peine eut-il mis le
jusi|u'à la piélemlue réforme. — 25 janvier. pied sur le territoire qu'il vena't adniinis-
CONON (saint), moine de Nèse, monaslère Irer, que Déodoric, comte de Trêves, qui
de l'ordre de Saint-Basile en Sicile, florissail était allé l'attendre sur la roule, le Ml saisir
au commencement du xiir siècle el mourut par des soldats qui le jetèrent jusqu'à irois
en 1236. — 28 mars. fois du haut d'un précipice, el lui coupèrent
CONUAD (saint), Conradus évéque de
, ensuite la tête. Cet horrible assassinai eut
Constance, était Ois de Henri, comte d'Al- lieu l'an 1066. Le corps de Conrad fui trans-
lorlî, l'I fui placé, dès son b.is âge, sous la porté au monaslère de Tholei oij il fni en-
conduite de l'évêque de Consliince, pour y terré. Les miracles nombreux (lui s'opérè-
être élevé dans la célèbre école de celte ville. rent à son tombeau ayant altesié sa saintelé,
Il annonçait dès lors ce qu'il sérail dans la on commença à l'honorer (ommc martyr el
suite, par son mépris pour les grandeurs son culte n'a pas été interrompu. —
1" juin
humiiines el par sa ferveur dans le service et 1" juillet.
de Uieu. Après qu'il eûl été élevé au sacer- CONUAD de bienheureux), fondateur du
doce, il fui fait prévôt de la eatlié'lrale de monastère d'Engelbert, dans le pays d Un-
Constance, qui était la première dignité du derwald en Suisse, fut tué en 1125 pour
chapitre. N^ting, evc(iue de celle ville, elanl avoir voulu défendre les droits de cet éla-
mort en 93i, Conrad fut élu, tout d'une vois, hlissemenl contre ceux ijui s'elTorçaieni do
pour lui succéder; mais on cul bien de la l'en dépouiller par l'injustice et la Violence,
peine à lui faire accepter son élection. Siiinl il est honoré en Suisse, comme martyr, le
Ulric, évéque d'Aug^bourg, qui avait con- 2 mai.
tribué à son élévation à l'épiscopal, el qui CONRAD (sainl), religieux cistercien était
lui portait une vive affeelion, le visitait sou- filsde Henri le Noir, ducde Bavière ;il fut con-
vent pour jouir du plaisir qu'il goûtait dans fié par son père à l'archevêque de Cologne,
sa société. Conrad, qui ne voulait plus rien qui se chargea de son éducation. Le jeune
posséder en propre, ab.indonna au comte piince l'rolila si bien des exemples de vertu
Budolfe son frère, tous ses biens, en échange qu'il trouva dans la maison de ce pieux
de quelques terres situées dans le voisinage prélat, qu'il renonça à toutes les giandeurs
(ic Constance, el dont il fit don à la cathé- humaines qui l'attendaient dans le monde,
drale et aux pauvres. Il avait déjà fait bâtir pour embrasser l'elat religieux dans l'ab-
avant cela trois églisrs dans sa ville épisco- baye de Cl.iirvaux, où il devint le modèle de
pale, celle de Saint-Maurice, celle de Saint- la communauté, parsun hnmiliie, sa ferveur,
Paul el celle de Saint-Jean l'Evangélisle. li son obéissance et soi: ardeur pour les aus-
649 CON CON 650

lérités. Il fit, permission de ses supé-


avec la ami, ayant été élu pape sous le nom de
rieurs, le pèlerinage de la terre sainte, et Nicolas IV, pour succéder à Honorius IV, en
en revenant il mourut n lîari dans laPouilie, 1288,1e rappela à Romeafin de profiter de ses
vers l'nn 1225. Grégoire XVI a autorisé son lumières pour le gouvernement de l'Eglise.
culte <'n 1832. —7 août. Conrad obéit; mais enpassant par Ascoli, sa
CONRAD bienheureux), abbé de Vil-
(le ville natale, il y mourut le 29 avril 1289 et
liers ei cardinal, était fils du conile de Seyne. y fut enterré. Nicolas IV lui fit ériger un pe-
Après avoir quitté le monde pour entrer tit mausolée, etDieu manifesta sasaintetépar

dans l'élat ecclési.istique, il devint d'abord plusieurs miracles. En 1371, on leva son
chanoine de Saint-Lambert à Liège; il fut corps de terre et on le transféra avec so-
ensuite successivement abbé de Villiers, de lennité dans la nouvelle église construite à
Clairvaux, de Cîteaux, puis cardinal é\éque Ascoli en l'honneur de saint François. Son
(le Porto et légat du saint-siége. Toutes ces culte fut autorisé ])ar Pie IV 19 avril. —
di;;iiilés, qu'il ne dut qu'à son mérite, ne lui CONRAD D'OFFIDA (le bienheureux).
ôlèrent rien de son humilité; loin d'en Franciscain, néà Offida vers l'an 12il, enlra
êire ébloui, il s'écriait, sur la fin de sa vie : dès l'âgedelSans dans l'ordrede Saint-Fran-
Que n'ai-Je pu rester Jusqu'à cette heure au çois. Ses supérieurs, frappés de ses vertus,
couvent de Villiers, m y laver (a vaisselle à l'envoyèrent au mont Alverne, où le saint
mon tour? Comme il assistait, en qualité fondateuravaitreçu, entre autres faveurs spi-
de légat, à un synode tenu à Cologne, un rituelles, les stigmates qui ont rendu ce lieu
curé se pliiignit en sa présence de l'ordre si célèbre et où l'on n'admettait que les re-
des Dominicains qui venait d'être institué. ligieux les plus fervents de l'ordre, qui, éle-
Ces frères, disait-il, sont arrivés ici pour no- vés à la prêtrise, s'étaient rendus dignes de
tre perle ; ils prennent part à la récolte d'au- celle préférence par leur amour pour la
trui; ils confessent nos paroissiens et gagnent prière et la contemplation. Conrad, qui se
bonns grâces. Le légat lui ;iyant
ainsi leurs croyait indigne de cette honorable destina-
demandé coiul'ieii il av.iit de paroissiens, tion, s'y rendit par obéissance, et il y ac-
Neuf mille, repondit le curé. Homme témé- quit une connaissance des choses divines
Conrad, ne savez-vous pas
raire, s'écria alors qu'il ne devait pas à l'étude, mais à l'Esprit-
(ju'aujugement de Dieu vous devez rendre Saint qui lui enseigna aussi à annoncer avec
compte de chacun d'eux? Pourquoi vous plai- fruit la parole de Dieu. Il mourut le 12 dé-
gnez-vous de ce que d'autres viennent vous cembre 1306, âgé d'environ soixante cinq
aider et diminuer gratuitement le fardeau ans. Le pape Pie VII a permis de lui rendre
sous lequel vous devriez succomber ? Mais un culte public, et il est honoré le jour de sa
puisque vos plaintes prouvent clairement que mort. —
12 décembre.
vous êtes indigne de conserver vos fonctions, CONRAD (saint) solitaire, né en 1290, à
,

je vous prive dès ce moment de tous vos bé- Plaisance, d'une famille riche, entra dans l'é-
néfices ecclésiastiques. hursf\a\l fut de retour tat du mariage et hérita d'une fortune consi-
(le sa légation, 1rs cardinaux voulurent l'é- dérable à la mort de ses parents. Quoiqu'il
lever sur le siège apostolique, à la place eût des principes de religion, il se laissa al-
d'Hnnorius III qui venait du mourir ; mais ler aux plaisirs et aux vanités du monde, et
ils ne purent le décider à accepter cette di- négligea ses devoirs de chrétien, menant une
gnité. Le bienheureux Conrad mourut quel- vie dissipée et inutile pour le ciel. Etant un
ques mois api es, l'an 1227. —
30 sepiemlire. jour à lâchasse, il alluma un grand feu pour

CONKAl) D'ASCOLI (le bienheureux), forcer quelque bête fauve à quiiterson ter-
religieux franciscain, ne en 123<t, à Ascoli rier, mais il en résulta un incendie que Con-
dans la Marche d'Ancône, d'une famille dis- rad ne put éteindre. Voyant l'impuissance de
tinguée, se fit religieux dais l'ordre de Saint- ses efforts , il prit la fuite, laissant la forêt
François, et après avoir passé quelque temps sur le point
d'être entièrement consumée.
à l'université de Pérouse et reçu la prêtrise, Comme dégât était considérable, l'autorité
le
il fut envoyé à Rune où il se livra avec fit des recherches pour en découvrir l'auteur,

succès au ministère de la prédication. et arrêta un malheureux qu'on avait vu sor-


Chargé cnsuiie n'aller annoncer l'Evangile tir de la forêt quelques heures avant que le
aux RIaures d'Afrique, il en convertit plu- feu n'éclatât. Il protesta d'abord de son in-
sieurs milliers; mais épuisé par les travaux nocence mais, comme on n'ajoutait pas foi
;

apostoliques, il revint en Italie pour répa- à ses dénégations, on l'appliqua à la ques-


ler sa santé, et accompagna en France le tion, et la violence des tortures lui ayant fait
P. Jérôme, son général. Revenu à Rome, il avouer le crime qu'il n'avait pas commis, on
ne cessa de travailler avec un zèle ini'atiga- le condamna à mort. Conrad, désespéré de
Lie au salut des âmes, jusqu'à ce qu'il fut voir ainsi périr un innocent pour un fait
appelé à l'université de Paris, pour y pro- dont il était seul coupable alla trouver les
,

fesser la théologie. Les moments qu'il pou- magistrats , leur avoua la vérité et offrit de
vait dérober à ses fonctions universitaires, il pa\er la valeur du bois consumé par son
les employait à prêcher la parole de Dieu, imprudence. Sa proposition fut acceptée ;
à visiter les hôpitaux et à d'autres œuvres mais pour la remplir il fut forcé de vendre
de religion, qui tendaient toutes à inspirer une partie de ses biens. Cet événement lui
la pratique de ia vertu. Le père Jérôme, inspira la résolution de ne plus s'occuper
son général, qu'il avait accompagné en que de son salut, qu'il avait négligé jusqu'a-
France, qui était son compatriote et son lors. Après avoir fait partasrer à son épouse
Dictions. HAUioi.KAPHigi t.. 1. 21
,

CSI CON CON 052

les nouvelles dispositions qui raoiniaient , il CONSTANCE (saint), évéque d'Aqaiiio,


mit ordre à ses affaires el ils parlirtMil en- dans le royaume de Naples, florissait au coiii-
semble pour Korne. Conrad entra dans le mencemeut du vr siècle. Saint Grégoire le
tiers ordre de Saiul-Françols , ol sa femme Grand fait l'éloge de ses vertus, et dit qu'il
se fil rarmélite. Il se rendit ensuite en Sicile était doué du don de prophétie. Il mourut
a»ec l'ajçrément de ses supérieurs, el s'y dé- vers l'an 52i. — 1" septembre.
roua au servici' des malades puis, poussé ; CONSTANCE, mansionnaire, dit le Marty-
par l'annour di- la solitude, il alla se Gxer sur rologe romain, c'esl-à-dire sacristain de
uoe haute montagne, où il passa le reste de l'église de Saint-Etienne, près d'Ancônc, se
ses jours dans lis cKcrcices de la vie anacho- sanctifia par le zèle avec lequel il s'acquit-
rétique. 11 mourut en 13ol, étant âgé de tait de son emploi, el par la pratique des ver-
soixante-un ans. Les luirach's qu'il opéra tus chrétiennes, ce qui le faisait regarder
après sa mort lui ont mérite les honneurs comme un saint dans tout le pays. Le don
que l'Kglise rend aux saints. 19 février. — des miracles dont Dieu le favorisa, lui alti-
CONBAN Co«ranMS,évêqued'()rk-
(saint), rail des visites de toutes parts. Un paysan
ney, oa des il> s Orcailes ilorissait dans le ,
étant venu de fort loin pour le voir, le trou-
vu' siècle, et se rendit recominandable par va monté sur une échelle, occupé à nettoyer
rinnocenre de ses moeurs, par ses .lustérilés les lampes de l'église, et n'apercevant qu'un
et par son zèle à remplir touâ les duvnirs de homme d'une taille peu avantageuse et d'un
l'épiscopat. Avant la prétendue réforme le . extérieur fort ordinaire, il ne put croire
culte de saint Conrau n'était |jas moins célè- que ce fût là le fameux Constance mais ;

bre dans ces îles que celui de saint Pallade comme on lui dit que c'était lui-même, il s'é-
et lie saint Kentigern. — il* février. cria tout désappointé Je pensais voir un
:

CONSOLATE sainte (Comolata, vierge


j ,
homme parfait, el je ne vois pas mém'' une
el martyre est honorée à Heggio, dans l'E-
, figure (Chomme. Constance l'ayant entendu
tat de Mudène où il y a une église de sou
,
parler ainsi, alla l'embrasser et le remercia
nom. — 6 septembre. du jugement qu'il portait de lui, en lui di-
CONSOLATE (sainte), vierge, est honorée sant : Vous êtes le seul qui ayez su apprécier
dans une église de sou nom à Gènes, le o dé- ce que je vaux ; ce qui prouve jusqu'à quel
cembre. point il portait la vertu d'humilité. 11 mou-
CONSORGE (sainte) Consortia, vierge qui rut dans le vi siècle. —
23 septembre.
floriâsait eo Provence dans le vi^ siècle GONST.\NCE saint ^ évéque d'un siège
) ,

était Gllede saint Eucher II, qui monta sur qu'on croit être celui de Conslantinuplc, est
le siège deLyon eu 523, et sœur de sainte hoiioré dans plusieurs villes d'Italie, sur-
Tullie. Une partie de ses reliques se gardait tout à Bénévent, à Massa el à Capri. - ik
dans l'abbaye de Cluni. 22 juin. — mai.
CONSTARLE (saint), Constabilis abbé de , CONSTANCE (sainte) Constantia, martyre
Cave, près de Saleriie, en Italie, florissait au à Nocéra avec saint Félix, souffrit sous Né-
commencement du XI i' siècle, cl mourut en ron. — 19 septembre.
112'i. — 17 février. CONSTANT (saint), Conslans , martyr en
CONSTANCE Constantius, martjr
(sàinl), Afrique, souffrit avec sainl Statulien et plu-
au pays des Marses. était Gis de saint Sim- aulres. - 3 Janvier.
plice et frère de saint Victorien. Après di- CONSTANT martyr à Constance
(saint),
rers tourments, il fut décapité avec eux vers avec saint Alexandre, honoré le 5 octobre.
est
le milieu du ii° siècle, sous le règne d'Aulo- CONSTANT DE FAHIANO ( le bienheu-
nin. —26 août. reux), religieux dominicain, né à Fabiano ,

CONSTANCE (saint), évéque de Pérouse dans la .Marche d'Ancône au commeucc- ,

et martyr, souffrit avec plusieurs autres vers meul du xv siècle, entra très-jeune encore
lan 178, sous l'empereur Marc-Aurèle. — dans l'ordre des dominicains et il fut in-
,

29 janvier. struit dans la science des saints par le bien-


CONSTANCE(saint), martyr à Trêves avec heureux Giinr..din de Brescia et par saint
saint Maxence el plusieurs autres était l'un , Antonin depuis archevêque de Florence.
,

des principaux magislruts de celle ville, qui Ces deux grands maîtres do la vie spirituelle,
pendant la première persécution de Diocle- qui avaient conçu pour lui une vive amiiié ,

lien souffrit de cruels supplices \ ers l'an 2:^7, relevèrent à un si h ,ut degré de perfection,
sous Ri('lio-Vare, préfet des Gaules. Dans le qu'il était déjà un sujet d'admiration pour
IV siècle saint Félix, évéque de l'rèves,
, tous les frères , avant même qu'il eût pro-
transiéra son corps dans l'église de la sainte noncé SCS vœux, el II marcha avec une telle
Vierge, située hors des murs de la ville.— 12 ferveur sur les traces de saint Dominique ,

décembre. qu'il semblait avoir hérité de son esprit. Il


CONSTANCE (saint), est honoré comme ajoutait des austérités de son choix à celles
martyr dans le marquisat de Saluces, en prescrites par la règle, couchant sur une
Piémont. —8 septembre. natte de joncs et portant un rude cilice. .\près
CONSTANCE (saint), confesseur, florissait les matines il restait ordinairement seul au
à Rome dans la preniiùre partie du v siècle. chœur pour se livrer à la prière el à la mé-
Ilrésistaavec zèle aux pélagiens, qui lui liront ditation, et les (iiouienls qu'il ne consacrait
essuyer beaucoup de mauvais traitements ,
pas à ce saint exercice, il les einijlojail à
ce qui lui a mérité le titre de confesseur. 11 l'élude de la théologie et à la lecture des livres
mourut vers l'an 4^18. - 30 novembre. saints. Pendant les récréations il se retirait à
,

055 CON CON 654


l'écart pour réciter l'office des moris et sou vent incursions des Normands. Alors une partie
le psautier on lui a entendu dire que cette
; de ses reliques fut transportée à l'ibbuye de
dernière pratique lui avait toujours réussi Breteuil, dans le diocèse de Beauvais. 1"
pour obtenir les grâces qu'il demandait à décembre.
Dieu. M.iis lorsqu'au milieu du xv siècle, les CONSTANTIN (saint) , Constantinus, l'un
Turcs étaient sur le point de s'emparer de des sept Dormants qui confessèrent la foi à
Constantiiiople, plusieurs personnages élevés Ephèse dans le milieu du iii<^ siècle, pendant
en dignité dans l'Eglise, et touchés du mal- la persécution de l'empereur Dèce. Ayant été
heur qui menaçait les chrétiens d'Orient, trouvés dans une caverne où ils s'étaient ca-
prièrent Constant d'invoquer le ciel ei de ré- chés, on en mura l'entrée, et ils s'endormi-
citer le psautier en leur faveur. Il répondit rent dans le Seigneur, d'où le surnom de Dor-
qu'il l'avait déjà fait plus d'une fois, mais mants qu'on leur a donné. Leurs reliques ,

sans succès, parce que Dieu voulait punir découvertes en 479 , furent transportées à
ces schismatiques du crime de s'être séparés Marseille, et l'on montre encore près d'E-
de l'Eglise fumaine. 11 prédit plusieurs évé- phèse la caverne où leurs corps furent trou-
nements, longtemps avant qu'ils n'arrivas- vés. — 27 juillet.
sent, et annouça la mort de saint Ântonin ,
CONSTANTIN (saint) confesseur à Carlha-
son ami, au moment même où elle avait lieu ge, est honoré le 11 mars.
à Florence. Ce fait esl rapporté dans les CONSTANTIN (saint), évêque de Gap et
bulles relatives à la canonisalioii du saint confe-seur, florissait dans le vi» siècle et as-
archevêque. La sainteté du birnheureux sista, en B29 au 2= concile d'Orange, où l'on
Constant, sa science et son t;ilenl pour an- traita les principales maticresqui concernent
noncer la parole dcDieu,altiraie!it beaucoup la grâce. Les détails de sa vie et l'année de sa
de inonde à ses prédication'^. Il ne cherchait mort sont restés inconnus ce qui n'empêche
;

qu'à toucher et à convertir, sans s'embar- pas qu'il ne soit en grande vénération dans
rasser des grâces du style et des charmes de le diocèse qu'il gouverna avec beaucoup de
l'éluculion aussi les conversions notnltreu-
; zèle et qu'il édifia par ses vertus. Son crédit
ses qu'il opérait n'en étaient que plus frap- auprès de Dieu a souvent obtenu des guéri-
pantes. Ce fut par ses exhortations que les sons miraculeuses à ceux qui imploraient
habitants d'Ascoli se décidèrent à rétat)lirua son intercession. —
12 avril.
monastère de son ordre, où il fît observer la CONSTANTIN (saint), confesseur, est ho-
règle dans toute sa pureté, il mourut à As- noré à Bove, en Calabre, et il a donné son
coli, le 25 février 1481. Les nombreux mira- nom à une paroisse du pays. 2 mai. —
cles 0|iérés à son tombeau en faveurdes ha- CONSTANTIN (saint), roi des Bretons et
bitants d'Ascoli qui réclamaient son inter- martyr, menait une vie assez déréglée, lors-
cession, déterminèrent les fidèles à lui ren- qu'il fut conv( rti par saint Gildas de Rhuys,
dre un culte public , qui fut autorisé par et quitta le trône pour prendre l'habit reli-
Pie Vil en 18îil. Fabiiino, s.i patrie, qui pos- gieux dans le monastère de saint David. S'é-
sède son chef, l'a choisi pour son patron. — lanl joint à saint Colomb, il prêcha l'évangile
26 février. aux Pietés septentrionaux qui habitaient le
CONSTANTIEN (saint), Constanlianus, so- nord de l'Ecosse. Après avoir converti au
litaire dans le Maine, naquit en Auvergne , christianisme tout le pays de Cantyr il fut ,

vers le commencement du vr siècle, et quitta mis à mort par les infidèles l'an 556, selon
,

sa patrie, étant encore très-jeune , pour en- un aiuien calendrier écossais, et enterré
trer dans le monastère de iVlicy, près d'Or- dans le monastère de Govane qu'il avait fon-
léans, où se trouvait alors saint Frambourg, dé sur la Cluyd. On l'honore comme martyr
son compatriote. Ils prirent la résolution de en Ecosse, où l'on bâtit plusieurs églises sous
se retirer dans un lieu plus désert , et allè- son nom. — 1 mars.
1

rent habiter la forêt de .lavron dans le Mai- , CONSTANTIN LE DRONGAIRE ( saint )


ne. Saint Innocent, évèquo du Mans, olili- l'un des quarante-deux martyrs dits d'Amo-
goa ensuite Conslantien à recevoir la pié- rio, parce qu'ils lurent faits prisonniers dans
Irise, afin qu'il put exercer les fonctions du celte ville en 836, et livrés au calife Moutas-
saint ministère dans les villages voisins. Son sem. Ce |)riace les fit conduire à Bagdad et
zèle, ses vertus, ses exemples et ses instruc- jeter dans un cachot si obscur, qu'ils ne pou-
tions contribuèrent au salut d'un grand ; aient se reconnaître que par la voix, même
nonibre d âmes, oon-seulement sous l'épis- en plein midi. Quoiqu'ils fussent d'un rang
copat de saint Innocent, mort vers 5i2, mais distingué, on nelour donna pour vêlenieni que
aussi sous celui desaint Uonuiole, son succes- des haillons et pour nourriture qu'un [)eu
,

seur. La réputation de sainteté dont il jouis- de pain et d'eau. Ce régime barbare avait
sait était si grande que Clotaire 1", passant pour but de dompter leur constance eî de
parle Maine en5G0 alla lui l'aire une visite et leur arraeherun acte d'apostasie. Moulassem
se recommanda à ses prières. Conslantien lui mourut en 84-2, avant d'avoir pu réussir
prédit qu'il remporterait la vi('toire sur dans son [ilan de perversion, et Valeik, son
Chramne, son fils, qui s'était révolté contre iils el sou successeur, le continua avec une
lui et qu'il allait combattre en Bretagne. Le persévérance infernale pendant trois ans
roi lui fil des présents considérables, (|u'il sans plus de succès. Honteux d'être vaincu
employa à fonder un monastère. On ignore |iar ces généreux chrétiens qui souffraient
l'année de sa mort; il fut enterré dans l'é- depuis près de neuf ans toutes les horreurs
glise de Javron, et soncorpsy resta jusqu'aux imaginaiiles avec une patience inaltérable,
695 CON COR 65«

il les conaamna au uernier


supplice. Par protection. Plusieurs personnes riches "ai-
son ordre, ils furent donc conduite sur les dèrent de leurs libéralités, et le monastère
bords du Tigre et décapités l'an 8Vi. 6 — étant terminé, il s'y forma une communauté
mars. nombreuse qui suivait la règle de saint
CONSTANTIN II ïsaini), roi d'Ecosse et Benoît. Les moines de Redon se rendirent
martyr, était 61s de Kennelh II, cjiii mourut bientôt célèbres par la sainteté de leur vie
en 831 mais Donald, frère de celui-ci et on-
;
sous la conduite de Convoyon qui en fut le
cle de Constantin, lui surcéila au préjudice premier abbé, et l'on venait de toutes parts
du jeune prince qui ne monta sur le trône demander le secours de leurs prièrrs. Il y vint
qu'en 858, après lu mort de Donald. Pendant entre autres un aveugle nommé Goiflen, qui
qu'il s'ap|ili(iuait à civiliser ses sujels et à recouvra la vue en frottant ses yeux av. c
les rendre heureux, les Danois vinrint faire l'eau qui avait servi à laver les m.iins des
un débarquement sur les côtes d'Kco<se. religieux après la célébration du saint sacri-
Consianiin marcha contre eux avec une fice. Saint (>onvoyon s'élant élevé avec
petite armée rassiinbli e à la hâte et mit en force contre quelques év6(|ues de Bretagne,
foile les troupes commandées i)ar Nubba ; qui s'étaient rendus coupables de simonie,
mais Hinguar, frère du général qu'il venait l'afTaire fit du bruit et fut portée à Rome.
de vaincre l'aitaqua à son tour près du
,
Le saint abbé s'y rendit lui-même, et eut
bourg de Car. iria. Lorsqu'il vit les harbares plusieurs conférences avec le pape Léon IV,
Diaftrt 8 du champ de bataille , il fit à Di u qui condamna, dans un concile tenu à Rome
cette prière Seiijneur, ne prrmetlez pas que
: en 84.8, les évéques de Bretagne et proscri-
ceux qui vous servent deviennent la proie des vit plusieurs abus qui s'étaient introduits
bétes féroces. Les Danois l'ayant pris, l'égor- dans leurs églises; il fit aussi présent au
gèreiit dans une caverne située près de Crail, saint du corps de saint .Marcellin, pape, et
Sur le bord de la mer, l'au 874, après seize Convoyon revint avec ce précieux trésor
ans de règne. Son corps ayant été retrouvé en 8i8. Il enrichit aussi son église des reli-
par ses sujels, il lut enterré dans iilcd'Yonc, ques de plusieurs autres saints, et surtout
OU d'Y-Colonikillc, sépulture ordinaire des de celles de saint Apothème évéque de ,

rois d'Kcosse. Les miracles opérés à son tom- Chartres. Les incursions des Normands obli-
beau le firent honorer comme martyr, et il gèrent les moines de Redon de quitter leur
est nommé dans le calendrier de King, sous monastère pour se retirer dans celui de Plé-
le 11 mars. luu, que le prince Salomon leur avait fait
CONSUL (saint), évéque deCôme, en Lom- bâtir. Saint Convoyon, à la vue des calami-
bardie, florissait sur la fin du v siècle, et tés qui affligeaient sa patrie, redoubla ses
l'on garde son corps dans cette ville, ou il jeûnes, ses veilles, ses larmes et ses prières,
est honoré le 2 et le 7 juillet. afin de fléchir la colère céleste. Il mourut
CONTEST {sa'inl), Conleslius ou Contexlus, le 5 janvier 868. Son corps, enterré d'abord
évéque de Baypiix, naquit dans celte ville et à Plélan, fut reporté plus tard à Redon. 5 —
fui ordonné prêtre par saint Mauvieu, qui janvier et 28 décembre.
mourut vers l'an 'j80. Ayant été choisi pour COPPEN (le bienheureux), fermier hollan-
lui succéder, il s'appliqua à marcher sur dais, fut mis à mort pour In foi catholique par
ses traces mais son zèle contre le vice lui
; les calvinistes à Alcmaer, sur la fin du xvr
Gt des ennemis puissants. Les persécutions siècle. On le réfère conmie martyr le 2 juin.
qu'on lui suscita le forcèrent à céder à l'ora- COPRE (saint), Coprius, confesseur, floris-
ge pour quelque temps, et, quittant sou siè- sait au commencement du vi' siècle, et mou-
ge, il se retira dans la solitude. Lorsijue le rut vers l'an o30.11 est honoré chez les Grecs
calme eut été rétabli il revint à Bayeux et re- le 24 septembre.
prit avec une nouvelle ardeur le gouverne- COPRÈS (saint), martyr à Alexandrie sous
ment de son troupeau. 11 mourut au com- l'empereur Julien l'Apostat, souffrit vers l'an
mencement du VI' siècle, vers l'an 510 , et il 362. — 9 juillet.
est honoré le 19 janviiT. COQUE(sainte), Coqua ou Cocha, vierge,
CO.NVOYON (saint), Convow, abbé de Re- est honorée dans le Méalh, en Irlande, le 6
don, était (ils de Conon, homme distingué juin.
dans le pays, et naquit à Comblesac, en CORBICAN (saint), Corfcic(inn5, était Irlan-
Bretagne, vers le commencement du ix' siè- dais de naissance, et florissait dans le viii*
cle. 11 reçut une éduraiion digne de sa nais- siècle. Il vint se fixer dans les Pays-Bas, où il
sance, et ayant embrassé l'eiat ecclésiasti- mourut. — 2G juin.
que, Renier, évéque de Vannes, le fil archi- CORBINIEN Corbinianus, évéque
(saint),
diacre de son église; mais il quitta celte de Frisingue, naquit à Châtres dans l'ancien
dignité, et accompagné de cinq ecclésiasti- diocèse de Paris, après le milieu du vu* siè-
ques qui partageaient ses goûts pour la cle. Il se sentit, dès son jeune âge, un si vif
retraite, il s'arrêta dans une solitude non;- attrait pour la solitude, qu'il passa quatorze
rnée Redon, au confluent de la N'illaine et de ans dans une cellule qu'il avait fail con-
rOuIl, appartenant à Raluili, qui la céda à struire près dune chapelle. La sainteté de sa
Convoyon en 832. Le saint y ayant jeté les vie, accompagnée du don des miracles, le
fùndcmeuls d'un monastère, (juelques voisins mit en vénération dans le pays. Il donnait
voulurent s'ojiposer à son établissement ;
de sages conseils et des avis salutaires à
mais Nominoé, gouverneur de la Bietagne ceux (jiii accouraient de toutes parts pour
*ou9 Louis le Débonnaire le prit sous sa
. le consulter. Plusieurs disciples étant venus
«37 COR COli CS8

se placer sous sa conduite, il en résulta par le giaive sous l'empereur Adrien. Les
bienlôt une conimunaulé nombreuse , donl martyrologes lui donnent le titre de préfet.
il était le supérieur. Mais les distractions — IS avril.
auxquelles iltrouvait exposé lui firent
se COUENTIN (saint), Coteniinus, premier
chorc'her une nouvelle solitude où il pût vi- évêque de Quinifier, qu'un croit avoir été
vre inconnu au monde. Il se rendit donc à disciple de saint Martin de Tours, fut élevé
Rome, et se retira dans une cellule près de sur le siège de Cornouaillesoude Quimper
l'église de saint Pierre, pour lequel il avait dans la Basse-Bretagne. On ignore les détails
une tendre dévotion. Le saint pape Gré- di' sa vie et jusqu'à l'époque de sa mort; il

goire II, auquel il avait demandé sa béné- fiorissail vers le commencement du v« siècle.
diction, s'aperçut bientôt que ses lumières Il est patron titulaire de 1 église de Quimper,
cl sa capacité égalaient ses vertus. Lui ayant qui a été appelée, de son nom,Ouim()er-Co-
donc représenté qu'il ne devait pas vivre reiitin. Plusieurs éiilises de France se glori-
pour lui seul, tandis que plusieurs nations fiaient de posséder de ses reliques, entre au-
manquaient d'ouvriers apostoliques, il le sa- tres celle de Saint-Victor de Paris. 12 —
cra évêque et le chargea d'aller prêcher décembre et 5 septembre.
l'Evangile. Corbinien revint dans sa patrie, CORMAC (saint), Connacus, abbé de Dur-
où ses prédications produisirent de grands magli en Irlande, homme d'une éminente
fruits. Dans un second voyage qu'il fit en- sainteté, tlorissait sur la fin du vi<^ siècle et
suite à Home, il passa par la Bavière, où il mourut vers 600. — 12 décembre.
convertit un grand nombre d'idolâtres. Ar- CORNEILLE (saint), Cornélius, centenier
rivé en Italie, le pape lui ordonna de retour- romain ou capitaine d'une compagnie de
ner dans ce pays et d'en faire Itî théâtre de soldats dans la cohorte italique, était ea
ses travaux apostoliques. 11 y revint donc, et garnison à Césarée en Palestine sous le rè-
le nombre des conversions allant toujours gne de Tibère. Quoiiiue païen de naissance,
en augmentant, il fixa son siège épiscopal à il était religieux et craignant Dieu, ainsi que

Frisengen dans la haute Bavière. Sou zèle sa famille, faisait d'abuiid;intes aumônes,
pour le salut des âmes ne nuisait en rien au priait continuellement et jouissait d'une
soin de sa propre sanctification, à laquelle il grande considération chez les juifs. Un jour
travaillait avec ferveur, a\anl tous les jours •lu'il étaii occupé à prier, un ange lui appa-
desheuies ré;.'lées pour méditer la loi de rut sous la fi,;ure d'un homme vêtu d'une
Dieu et pour réparer. p,ir de saints exerci- robe blanche, et lui dit Corneille, von prières
:

ces, les forces de son âme. Ayant reproché, ont été exaucées, et vos aumônes sont montées
avec courage à Grimoald, duc de Bavière, son jusqu'à Dieu. Envoyez donc à Jappé, et faites
mariage incestueux avec Biltrude, sa belle- venir Simon, surnommé J'ierre, qui loge chez
sœur, ce prince, qui n'.ivait guère de chré- Simon le corrot/eur, près de la mer; il vous
tien que le nom, quoiiju'il eût embrassé le dira ce qu'il faut que vous fassiez. L'ange
chrisliaiiisme, fut choqué de cette hardiesse. ayant disparu, Corneille appela deux de ses
Biltrude, plus furieuse encore, jura sa perte domestiques et un de ses soldats, homme
et soudoya des assassins pour lui ôler la vie; craignant Dieu, et leur ayant fait part de sa
mais Dieu protégea son serviteur, et les deux vision, il les envoya à Joppé, où ils arrivè-
coupables périrent misérablement hientôt rent le lendemain. Pierre, qui était monté
après. Corbinien, qui avait été forcé de s'en- sur la terrasse du la maison pour prier, eut
fuir, revint à Frisengen après leur fin tra- un ravissement d'esprit pendant lequel il
,

gique, et y contmua ses travaux jusqu à sa vit le ciel ouvert, et comme une grande nappe
mort, qui eut lieu en 730. Son corps se garde qu'on descendait sur la terre par les quatre
à P.issaii. —
8 septembre. coins, et qui contenait loules sortes de qua-
CORBKÉ (saint), Corpreus, surnommé le drupèdes, de reptiles et d'oiseaux. Lors-
Courte, évêque dcCiuain-Mucnois en Irlande, qu'elle fut devant Pierre, une voix lui dit
fiorissait sur la fin du

w
siècle, et mourut Levez-voui, Pierre, tuez et mangez, Mais il
:

vers l'an 8!)9. 6 mai. répondit Dfon, Seigneur, car je n'ai jamais
:

CORCAIK (sainte), Curcagia, sœur de saint rien mangé de ce qui est impur et souillé. La
Finan, évéque en Irlande, fiorissail dans le même voix lui dit N'appelez pas impur ce
:

VI' siècle. Elle est patronne de l'église de que Dieu a purifié. La même chose s'étant
Kilcurcaige, à laquelle elle a donné son nom. répétée jusqu'à trois fois, la nappe et son
~ 21 juillet. contenu remontèrent au ciel. Pendant qu'il
COKDULE (sainte), Cordula, vierge et mar- réfléchissait sur cette vision pour compren-
tyre, l'une des compagnes de sainte Ursule, dre ce qu'elle pouvait signifier, ceux que
qui, épouvantée des supplices et de la mort Corneille avait envoyés à Joppé arrivent chez
des sainies vierges qui l'accompagnaient, se Simon le corroyeur, et demandent après Si-
cacha; mais, le lendemain, se repentant de mon, surnommé Pierre. Comme celui'-ci était
son peu de courage, elle se présenta d'elle- toujours occujié de sa vision, l'Esprit lui dit :
même et reçut la couronne du martyre
, Voici trois hommes qui vous demandent. Le-
après toutes les autres, sur les bords du vez-vous donc; descendez et suivez-les satu
Rhin, près de Cologne, vers l'an 'f53. 22 — aucune hésitation; car c'est moi qui les ai
oclobro. envoyés. Pierre descendit vers eux, et leur
CORÈBE (saint), Corebus, préfet et martyr dit : Voici celui que vous cherchez. Après
à Messine , qui ayant été converti à la loi qu'ils lui eurent exposé le sujet de leur
oar saint Ëleuthère, évêque en Ulyrie, péril voyage, il les fit entrer et les retint pour
m COR COR 000

loucher. Le lendemain il pari avec enx.ar- CORNFILLR martyr,


(saint), pape et suc-
(•(tmpagné de six frères de Joppé, cl le jonr céda à saint Fabien en 251, après une va-
suivant ils arrivent à Césaréc, où Corneille cance de seize mois, occasionnée par la vio-
les adcndail, .lu milieu de sa famille et de lence de la persécution de Dèce, qui ne per-
j'os aniis. A la nouvelle que Pierre approche, mettait pas aux fidèles et au clergé de Rome
il va au-devant de lui, ri se prostcrn.'inl à ses de se réunir pour donner un pasteur i\ l'E-
pieds, il l'adore. Rplerps-roits,\a\ dit l'ierri', glise. Il y avait à l'assemblée qui se tint pour
rar je ne suis qrt'un homme comme vnut, ri son élection seize évéqors, dont deux Afri-
s'enlrelenaiil .ivec lui, il entra dans la mai- cains. ;^aint Corneille, après avoir exercé
son, où il trouva une grande réunian. Alors successivement les fonctions de lous les or-
il leur dit à lous Vous savex combien ttn
: dres inférieurs au sacerdoce, était prêlre de
juif a horreur de fréquenter un étranger et l'Eglise romaine an moment de son élection,
même de s'en approcher mais Dieu m'a fait
; el il avait été chargé, en grande partie, des
voir qu'on nr divait réput'r aucun homme affaires pendant la vacance du siège aposto-
impur ou souillé. C'est pourquoi je n'ai pas lique. C'était, an rapport de saint Cypricn,
fait difficulté de me rendre à votre invitation. un homme d'une conduile édilianle, d'une
Je vous prie donc de m'apprendre pourquoi pureté virginale et d'une humililé profonde,
vouf m'avez fait venir. Corneille lui ayant il fallui, en quelque sorte, user de violence

alors exposé la vision de l'ange et l'ordre pour le faire consentir à son élévation. Dès
qu'il on avait reçu, ajouta: Nous voici tous que cette nouvelle fut connue du monde
réunis ici pour écouler tout ce que le Seigneur chrétien, les évêques, selon l'usage, lui
l'OMS a ordonné de nous dire de sa part. Alors écrivirent des lettres de congratulation et de
Pierre leur expliqua en peu de mots ce qui communion. Comme si ce n'étail pas encore
concerne Jésus-Christ, sa vie, sa mort et sa assez pour rendre son pontifical difficile,
résurrection. Pondant ((u'il leur parlait, de la persécution qui, quoique ralentie, u'é-
l'Espril-Sainl descendit sur lous ceux qui lail pas éteinte, il eut encore à coinbillre li!
écoulaient la parole divine, comme il était schisme de Novatien, qui eut le triste hon-
descendu, deux ans auparavant, sur l"s dis- n(!iir d'êlre le premier des antipapes. S'elant
ciples de Jésus-Christ assemblés à Jérusalem. fait sacrer à Home par trois évêques d'Italie,
Ils se mirent à parler diverses langues, et ils qu'il avait gagnés, il fut excommunié dans
glorifiaient Dieu d'une manière si admirable, un concile de soixante évêques tenu à Honio
que les fidèles circoncis, qui étaient venus en 2ol. On condantna ses erreurs, et l'on
avec Pierre, en furent frappés délonnemcnt. confirma les anciens canons qui ordonnent
Alors Pierre dit Peut-on refuser l'eau du
: d'admelire à la pénitence puMiqoe ceux qui
baptême à ceux qui ont, comme nous, reçu le étaient tombés, lorsqu'ils témoignaient du
Saint-Esprit? El il commanda qu'on les bap- repentir de leurs crimes. Ceux de ses adhé-
tisât au nom du Seigneur. Après cela, ils le rents qui renoncèrent sincèrement à l'hé-
prièrent de rester quelques jours avec eux ;
résie et au schisme, furent admis à la cnn-
ce (|u'il (il avec plaisir. Bientôt la nouvelle munion par le pape; ce qui causa beaucoup
«lu baptême de Corneille el des autres gentils, de joie au peuple de Home, comme nous l'ap-
ses parents el ses amis, s'élant répandue prenons d'une le'lre du saint à saint C\ prien.
dans toute la Judée, excita, parmi les apô- Gallus, successeur de Dèie, s'imaginant que
tres et les frères, une grande surprise el la peste ravasieait l'empire était un ef-
(|ui
même une espèce de scandale. Aussi lorsque fet lie lacolère des dieux, crut les apaiser en
Pierre fut revenu à Jérusalem, il rendit rai- versant le sang des chrétiens. La persécution
son de sa conduite; mais il n'eut besoin, se ralluma donc, et saint ('orneille fui arrê:é
pour sa justilicalion, que de raconter les le i)remicr à Uoine. Le courage avec lequel
choses comme elles s'élaietil passées. Alors il confessa la foi le fit exiler à Cenlumcelles,

les fidèles s'apaisèrent cl glonlièreul Ui u, aujourd'hui Civila-Veccbia. Saint Cvpricn


en disant : « Dieu a donc aiissi fait part aux lui écrivii pour le féliciter du bonheur qu'il
gentils des dons de la pénitence qui mène à la avait de souffrir pour Jésus-Christ. Le saint
vie. » Quant au cenlenier Corneille, les voies pape iiiourui le 14- seplenilne '2r>2. Saiil Jé-
miraculeuses par lesquelles il fut appelé à rôme (lit qu'il fui ramené à Home el qu'il y
la fui, sont un garant qu'il répondit à celle soulTril le iiiarl\re, et le M,irl\rologe romain
vocation, quoique le reste de sa vie nous suit marque la niéme chose : d'un autre côté, ou
entièrement Inconnu. Plusieurs l'ont faii lii dans le c.ih'iiiirier de Libère, qu'il s'endor-
évèquc de Césaree; d'autres croient qu'il fui mii Cenlumcelles le li septembre. Qaoi
à
étêque en Phr>gie; tnais tout cela sans fon- qu'il en soil de cette opinion, nous dirons,
dement cerlain. f)u temps de saint Jérôme, après saini Cyprien « Ne doit-on pascompier
:

il y avait à Césarée, ù l'oiidroit même où l'on paruji les confesseurs el les martyrs les plus
prétendait que sélail autrefois trouvée sa illustres celui qui se vil expoé si longico ps
maison, une église ((ne sainte Paule visita à la fureur des ministres d'un ivraii barbare?
en 38o. Les (irecs font sa fêle le l-'i seplem- celui qui courait conlinuelleinenl les ris()ucs
bre; mais il esl nommé dans le Mart) reloge de perdre la tête, d'êlre brûlé, d'êlre cruci-
romain sous le 2 février. fié...? Il lui enleiré dans le cimetière de Ca-
i>

COUNEILLK (saini), martyr à Lyon, mou- lixle mais au viir siè. le, le pape Adrien 1"
;

rut en prison avec saint Pothiu, évéi|ue de mil bcs reliques dans l'église qu'il fil bàlir
celle ville, l'an 177, sous le règne de Marc- sous son intocilion; et dans le ix', elles
Aurèle — 2 juin. lurent transportées à Coropiègne , dans
mt cos COI! ces
l'abbaye des Bénéilirtins, dite de Saint-Cor- quitter pour ne plus servir que Dieu. S'étant
neille. Une partie fut depnts transférée à démis de ses dignités, et ayant distribué ses
Reims et à la collégiale de Rosnay en Flan- biens anx pauvres, il se retira dans le monas-
dre. Le nom de saint Corneille se lit dans le tère de saint Sabas en Palestine a\ ec Cosme,
canon de la messe. —
16 septembre. qui désirait reprendre son premier état, et
(CORNEILLE (le bienheureux), martyr, qui avait beaucoup contribué à cette déter-
était de Doroslate, atijourd'liui Wick, \illap;e mination de Sun illustre élève. Cosme fut en-
du territoire d'Utrecht. Il tiabilait en qualité suite obligé de s'en séparer pour monter sur
de frère convers le couvent des Récollels de le siège épiscopal de Majume sur lequel on
riorcum, ville de Hollande, lorsqu'il fut ar- le malgré lui. Il mourut après le mi-
[ilaça
rêté avec les autres mart.rs de Gorcum et lieudu vrir siècle, et il est honoré chez les
conduit par les calvinistes à Bril où il fut Grecs le 14- octobre.
pendu, le 9 juillet 1572, en haine du calhoii- COSME (saint), évêque de Calcédoine, flo-
cisme. Le pape Clément X le béatifia ailisi rissaitdans le viir siècle, et il se rendit cé-
que ses dix-huit compagnons, l'an 1G71. - lèbre par son zèle pour la défense des saintes
juillet. images. Exilé par les iconomaques, il passa
CORNEILLE MUSIUS (le bienheureux), plusieurs années loin de son troupeau. Ayant
prêtre et supérieur des filles de Sainte-Aga- pu remonter sur son siège, il mourut sain-
the de Delf, naquit dans cotte ville en 1503, lenii nt, et son corps fut inhumé à Constan-
et après avoir fait d'excellentes études à Lou- tinople, dans l'église des saints apôtres. —
vain, il devint professeur à Gand. Cliargé 18 avril.
ensuite de l'éducation de quelques jeunes COSME ZAOUIYA (saint), armurier et mar-
gentilshommes, il les accompagna en France, tyr an Japon, soutîrit l'an 1597 pendant la
et de retour dans sa patrie, il fut nommé, en persécution de l'empereur Taycosama. Après
1536, directeur des religieuses de Sainte-Aga- plusieurs tourments, il fut crucifié près de
the. Dans ses moments de loisir il cultivait Nanjîazacki. el il eut ensuite le côté percé
les Muses et s'adonnait à des compositions d'une lance, comme son divin Maître. Ur-
poétiques. Estimé et chéri de tous ceux qui bain Vlll l'a mis aux nombre des saints, et
le connaissaient, par ses vertus et ses aima- l'a déclaré martyr ainsi que ses vingt cinq
bles qualités, son altachemenl à la foi ca- compagnons. —
5 février.
tholique lui procura le bonheur d'obtenir la COT (saint), Collu^, martyr dans l'Anxer-
coaronne du martire, le 10 décembre 1572. rois, assista au supplice de saint Prisque, et
Arrêté à Leyde, par ordre du comte de Lu- enleva sa tête lorsqu'il eut été décapité il :

mey, chanoine apostatde Liège, ce des Adreis s'enfuit ensuite dans les bois avec la pré-
des Pays-Bas lui fit couper les oreilles, le cieuse relique. Les païens s étant mis à sa
nez, les doigts des mains et des pieds, et, poursuite finirent par lalteinire elle mirent
après l'avoir fait mutiler d'une manière plus à mort, vers l'an 275, sous le règne d'Auré-
honteuse encore, il donna l'onlre de l'atta- lien. son corps fut placé, plus" tar I, dans
cher à un gibet. Parmi ses nombreuses poé- l'église que saint Germain d'Auxerre Ol bâ-
sies on distingue des odes, des hymnes et un tir en l'honneur de saint Prisque. En 1480,
livre de prières. Ses vers sont d'un style pur, Jean Baill l, évêque d'Auxerre, le lira du
clair et facile. Il est nooimé comme bienheu- louibeau de pierre où il était pour le placer
reux, avec le titre de martyr, dans plusieurs dans une châsse. —
26 mai.
calendriers, sous le10 juillet. COTOLAS (saint), frère du vénérable Ac-
CORNÉLIE (sainte), t'orneiia, martyre en suï, est honoré en Egypte le 19 septembre.
Afrique, soulTrit avec saint Théodule et plu- COTTIDE (saint), Cotttdus, diacre et mar-
sieurs autres. —
31 mai s. tyr en Cappadoce, souffrit avec saint Eugène
CORNIBOUT (le bienlieureux),Cornj6M<us, el plusieurs aulres. —
6 septembre.
convers de l'ordre de Citeaux, est honoré à l^OTURNE (sailli), martyr en Syrie avec
Villiers en Brabant, le .30 juin. saint A vent et plusieurs aulres, est honoré
CORRAD Dl MACONIS (le bienheureux). chez les tîrccs le 15 février.
Chartreux, florissail au commencement du COTYE (saint), Colyas, martyr en Cam-
xv siècle, et mourut à Pavie l'an l'i2V. — panie, souffrit an conuneniement du iv siè-
7 notât. cle avec sainte Lucie el jdnsieurs autres. —
COSME (saint), évêque de Majumc en Pa- 6 juillet.
lestine, était Grec d'origine, et avait em- (^Ol'YLAS (saint), mariyr en Egypte, souf-
brassé l'état monastique dans sa patrie. Le
fcit avec saint Palladeel cent cinquante-
monastère qu'il habitait ayant été pris et
cinq autres, parmi lesquels se trouvait un
pillé par Sarrasins, Co>me fut emmené
les
autre saint Golylas, qui est aussi honoré le
captif à Damas. Le père de saint .leaii l)a-
même jour. — 23 juin.
mascène, qui était imnislre du calife, le ra-
cheta, et il n'eut pas plutôt connu son savoir COUDELOC (le bienheureux), Condilucus,
prêlie, moine et jardinier à Redon, dans lo
et sa vertu, qu'il lui confia l'éducation de
son fils. Celui-ci fil de grands progrès sous diocèse de Rennes, llorissait au ix' siècle. —
un aussi habile maître, et il fut élevé, mal- 6 novembre.
gré sa jeunesse e( sa religion, aux premières COUHOIARN (saint), Couhoiarnus, moine
dignités de la cour ilu Damas ; mais craignant liéiiédiclin de l'.abba^e de Saint-Sauveur, à
pour son saiui, au milieu des riches.es et Réilon, dans le diocèse de Vaiines, mourcl
cies honneur» il prit la résolution de tout
. ver: l'an 8b0, après avoir été in loi nié par
cc.^ CRE CRR CC4

révi'lation , du jour de sa mort. - 15 el 2o ni par promesses ni par menaces, mit les


janvinr. entre les mains de Riclio-Vare, préfet du pré-
COUHCODÈME ou Corcodème (saiiil), toire des (iaules. Us furent livrés à de crupf-
Ciircodomus, iliacre ol marCyr, fut envoyé de les tortures, (ju'ils supportèrent avec une
Rome dans les Gaules par le pape Sixte II, constance béroïi|ue ils furent ensuite con-
:

avec saint Pérégrin, premier évéquc d'Auxer- damnés à perdre la tête, en 287. Dans le
re, et quelques autre- hommes apostoliques. vr siècle on bàlit en leur honneur, à Sois-
Arrivé dans le It rriloire d'Auxerre vers l'an sons , une grande ég'ise dans laquelle
257, il y prêcha l'Evangile sous la direction saint Suséric transporta solennellement leurs
de saint Péréfrrin, qui était chef de la mis- corps, l't saint Eloi enrichit de divers orne-
sion, et il fut martyrisé dans l'Auxerrois. Du ments leur châsse qui fut transférée à l'é-
temps de saint Germain, il y avait sur son glise de Noire-Dame de Paris, sous Louis XI,
tombeau un oratoire, comme nous l'appre- pendant l'horrible peste qui ilésola celle
nons dans la Vie de saint Mamerlin. 18 — ville. Une partie de leurs reli,|ue8 avait été
mai. portée à Rome et placée avec honneur d;<ns
COURONNE (sainte), Corona, femme d'un l'église de Saint-Laurent. Saint Cr pin et
soldat el martyre en Syrie, s'etanl trouvée saint Crépiuien sont patrons de la pieuse as-
présenle lorsque le juge Sébastien faisait sociation des frères cordonniers établie à Pa-
sonffrir d'horribles tortures au saint martyr ris, en 16V5, jiar Henri-.Micl.el Ruche, sur-
Victor, elle le proclatna publiquement bien- nommé le Hon Henri. —
25 octobre.
heureux à Cluse de sa constance. Aussitôt, GRÈPINIEN (saint,, Crispinianus martyr ,

elle vit tiesceudre du ciel deux couronnes, à Soissons, frère du précédent, fut mis à mort
l'une pour ^i(lo^ et l'autre pour «lie lors-
; avec lui, el il est honoré le même jour. —
qu'elle eut certifié le fait à tous ceux qui se 23 octobre.
Ironvaienl là, e.le fut démembrée entre deux CRESCENCE (saint), Crescentius, martvr
arbres, par ordre du même juge, sous l'em- à Trêves avec saint Constance el plusieurs
pereur Antonin. —
14 mal. autres, sous le président Riclio-V'are, pen-
CRAPHAILDK (sainte), Crnphaitdfs , hô- dant la persécution de Dioclélien, souffrit
tesse de saint Lebwin ou Livin et martyre, vers l'an 287. —
12 décembre.
fut convertie el bapti'-ée par ce saint mis- CI'.ESCENCE (saint), enfant et martyr,
sionnaire. Elle fut massacrée avec lui par était fils de saint Kutiivme il fui décapite à
:

les païens, en (159, à Esche, près de Ninove Rome, sur la voie Salaria, par ordre du juge
en Flandre. —12 novembre. Turpilius, pendant la persécution de Dioclé-
CKATON l'saint), Cralon, martyr à Rome, lien. — Ik septembre.
fut converti à la loi clirelienno avec sa fi'm- CRESCENCE (saint), martyr en Africiuc.
me et ses enfants, par saint Vaienlin, évéque souffrit avec plusieurs autres. —
20 décem-
de Terni : il fut ensuite martyrisé avec les bre.
mêmes peu de temps après. —
13 février. CRESCENCE martyre
(sainte), Crescentia,
CRÉDDLE (sainte), Cridula, martyre à dans la Lncanie, était Sicilienne de naissance
Cartilage, fut arrêtée dans cette ville, pen- et épouse de sainl Modeste. Elle fut la nour-
dant la persécution de Dèce, et souffrit des rice de sainl Guy qu'elle éleva dans la con-
tourments inou'is, par suiie desquels elle per- naissance el la pratique du christianisme.
dit la vil'. S. Cyprien parle d'elle dans sa lettre Hilas, père de Guy, n'ayant pu le faire reve-
aux marhrs et aux confesseurs. —
17 avril. nir à l'i'iolàtrie, se disposait à emploMr la
CRÉMÉNCi'; Cremenlius, martyr à
(saint), force cl les tourments pour le faire aposta-
Saragosse en Espagne, souffrit pendant la sier, lorsque Cresccnce et son mari le tirè-
persécution de Dioclélien, et après avoir sur- rent des mains de ce père barbare el s'en-
vécu à des tourments qui ôlèrent la vie à fuirent avec lui en Italie; mais ils furent
plusieurs de ses compagnons, il fui réservé arrêtés dans la Lncanie, aujourd'hui la Ba-
pour une seconde épreuve. Il la soutint a\ec silicale, et mis à mort sur les rives du Fi-
la même constance que la première, sous laro, après avoir surmonté les plus affreux
Dacien, gouverneur de la province, el il rem- supplices, tels que le plomb fondu, les bêtes
porta la palme du martyre, l'an 301. 16 — el le chevalet , sons l'empereur Dioclélien,
avril. avant la fin du iir siècle. 15 juin. —
CKÉPIN (saint), Crispinus, martyr à Sois- CRESCE.NCE martjre en Sicile,
(sainte),
sons, avec saint Crépiiiien, son frère, était souffrit avec sainte Expergence et plusieurs
d'une famille noble de Ronje. 11 vint avei son autres. — 4 juin.
frère dans les (iaules à la suite do saint Quen- CRESCE.VT (saint), Crescens, disciple de
tin, sons le pontificat de saint Denis, vers sainl Paul, vint, d'après le Martyrologe ro-
l'an 2C0. Les deux frères s'arrêtèrent à Sois- main, prêcliiT l'Evangile dans les Gaules el
sons, où ils prêchaient !e jour, el leurs pré- fonda le siège épiscopal de Vienne en Dau-
dications soutenues par une vie sainte con- phiné dont il fut le premier évéque. Après
vertirent un grand nouibre d'idolâtres. La avoir converti un grand nombre d'infidèles
nuit ils travaillaient de l'état de cordonnier, et laissé une Eglise florissante, il retourna
afin de n'être à charge à personne. Il y avait dans l'Asie Mineure, sa patrie, et exerça les
plusieurs années qu ils vivaient de la sorte, fondions épiscopalcs chez les Galates, jus-
lorsque iVIaximien-Hercule étant venu dans qu'à la fin de sa vie qui se termina par le
la Gaule-Relgique, on les lui dénonça comme martyre pendant la persécution de 1" rajan.
chrétiens. Ce prince n'ayant pu lés gagner Quui(|ue son apostolat dans les Gaules ue suit
665 CRE CRE C06
pas un faitincontestable, il est honoré comme Saint Crescent mourut dans le lieu de son
apôtre à Vienne le 29 décembre. 27 juin. — exil, et il est honoré comme confesseur le
CRESCENT (saint), martyr à Tivoli avec 28 novembre.
ses six frères, était fils de saint Gélule et de CRESCENT (le bienheureux), Crescentius,
sainte S\mphorose. 11 y avait dé, à quelque prêtre de Padoue, florissait dans celle ville
temps que leur père, qui un officier dis-
était sur la fin du \v siècle, et mourut en 109G.
tingué, avait souffert le martyre lorsqu'ils — 20 novembre.
furent arrêtés avec leur mère par ordre de CRESCENTlEN(sainl),rracenaV(«us, mar-
l'empereur Adrien, sur la dénonciation des tyr en Afrique avec saint Forlunat et un au-
prêtres des idoles. Ce prince ayant fait con- tre, est nommé, dans le Martyrologe de Bède
sulter les oracles des dieux, ceux-ci répon- sous le 13 juin.
dirent, par la bouche des prêtres, que Syra- CRESCENTJEN (saint), martyr à Carthage
phorose et ses sept fils les tourmentaient avec saint Victor et deux antres, souffrit
tous les jours par l'invocation de leur Dieu. l'an 258, pendant la persécution de l'empe-
Il fitdonc comparaître Symphorose avec ses reur Valérien, lemême jour, à ce que l'on
fils, employa d'abord la douceur pour les
et croit, que saint Cyprien.— Il septembre.
engager à sacrifier. Ceux-ci animés par , CRESCENTIEN (saint), martyr en Campa-
l'exemple de leur mère, s'y refusèrent comme nie avec saint Ariston et plusieurs autres,
elle, et furent les courageux témoins de son souffrit l'an 286, pendant la première per-
supplice. Le lendemain de la mort de leur sécution de l'empereur Dioclétien. 2 juil- —
mère, ils furent de nouveau conduits devant let.
l'empereur, et comme leur fermeté ne se dé- CRESCENTIEN (saint), martyr à Rome,
mentait point, il fit planter autour du temple souffrit avec saint Cyriaque et plusieurs au-
d'Hercule sept pieux auxquels on les atta- tres. Leurs corps furent enterrés sur la voie
cha, et l'on distendit leurs membres avec des Salaria, près du lieu oii ils avaient été déca-
poulies. Ensuite Crescenl , qui était l'aîné, pités, le 16 mars 303, sous le règne de Dio-
fut égorgé, et ses frères ayant subi d'autres clétien mais ils furent transportés plus tard
;

genres de mort, ils fui ent tous jetés dans une dans le cimetière de Lucine sur le chemin ,

même fosse qu'Adiien fit creuser le len- d'Ostie, et cette cérémonie eut lieu un 8 août,
demain de leur supplice, qui eut lieu en 120. jour où l'ou célèbre leur fête. 16 mars et —
Après que la persécution eut cessé, les chré- 8 août.
tiens les enterrèrent honorablement sur la CRfîSCENTlEN (saint), martyr à Ausbourg,
voie Tiburtine et plus tard l'on bâiit une
, même jour que sainte Hi-
souffrit l'an 30i, le
église qui prit le nom d'église îles Sopt-Frè- larie, mère de sainte Aire, sous l'empereur
rc<. On ignore à quelle époque leurs corps Maximien. 12 août. —
furent transportés à Rome dans l'église de CRESCENTIEN (saint), martyr à Torre, en
Saint-Ange. —
18 juillet. Sardaigne, est honoré le 31 mai.
CRESCENT (saint) , niarlyr à Corinlhe CRESCENTIEN (saint), soldat romain et
avec saint Codrat et plusieurs autres, fut dé- martyr à Cilla-di-Caslello en Ombrie, souf-
capité par l'ordre du président Jason, pen- frit sons l'empereur Dioclétien. — 1" juin.
dant la persécution de Dèce ou celle de Va- CRESCENTIEN martyr à Rome
(saint), ,

lérien. —
10 mars. est mentionné dans les acies du martyre de
CKESCENT martyr à Myre en
(saint) , saint Marcel, pape. Il souffrit en 300, sous
L)cie, était parvenu à une grande vieillesse le tyran Maxence, et vers le milieu du ix'
lorsqu'il fui brûlé vif pour Jésus-Christ siTclc son corps fut transféré dans l'église
dans le m" siècle, mais on ignore pendant
,

de saint Equice parle pape Sergius II. 2'* —


quelle persécution. Les Grecs l'honorent le novembre.
13 avril et les Latins le 15 du même mois. — CRESCENTIEN (saint), évéque en Afrique
la avril. et confesseur, futcondamné à l'exil par Gen-
CRESCENT (saint), martyr avec saint séric roi des Vandales, prince arien qui
,

Dioscoride cl deux autres, souffrit à Rome , persétulail les catholiques. Il mourut loin
à ce que l'on croit. —
28 mai. de son troupeau vers le milieu du v siècle.
' CRESCENT (saint), martyr à Tomes dans — 28 novembre.
le Pont, souffrit avec saint Prisque et un au- CRESCENTIENNE (sainte), Crescentiana,
tre. — 1"^ octobre. njartyre à Rome, est mentionnée dans le pre-
CRESCENT (saint), martyr à Cordoue en mier concile tenu à Rome par saint Sym-
Espagne avec saint Zoïle et dix-huit autres, maque, pape, qui nous apprend qu'il y avait
SDuflrit au commencement du iV siècle, pen- dans cette ville une église sous son invoca-
dant la persécution de Dioclétien. 27 juin. — tion. —
5 mai.
CRESCENT (saint), sous-diacre et confes- CRESCENTION (s;\i\\\.), Crescenl io, mar-lyr
seur à Florence, était disciple de saint Zé- à Rome avec saint Narcisse, souflVit pendant
nobe, évéque de celte ville, et florissait sur la persécution de l'empereur \ alérien, et
la fin du iv siècle et au commencement du son supplice est mentionné dans les actes de
V. — 19avril. saint Laurent. Il y avait près de Rome un
CRESCENT évéque en Afrique, fut
(saint), cimetière qui portait son nom. 17 sep- —
exilé pour la orthodoxe dans le milieu
foi , tembre.
du \' siècle, par Genséric, roi des Vandales, CRESCIN (saint), Crescmu», évéque de Vé-
qui persécuta pendant tout sou règne ceux rone fiorissait sur la fin du \n' siècle. H
,

qui ne voulaient pas embrasser l'arianisme. est honoré dans celte ville le 30 décembre.
€67 CRI CRI 603

CHKSCONE (sainn, CrtsconiuB, martyr en franciscain, naquit à Viterbe le 13 novem-


Asie avec saint Mén.jlippe et pltisieiirs au- bre 1GG8, di" parents pauvres, mais vertueux,
tres est honoré chez les Grecs le 23 février.
,
qui lui donnèrent une éducation chrétienne.
CUESCONE (saint) , évê lue en Afrique , Sa mère, surtout, qui l'avait consacré de
fui exilé pour la foi catholique, par Gensé- bonne heure à Marie , lui avait inspiré en-
ric roi des Vandales vers l'an 430. 28 ,
— vers la sainte Mère de Dieu un respect et une
novembre. confiance sans bornes. On voulut plus tard
CUESPIN (saint) , Crispinus, martyr en lui faire prendre le parti des armes, mais

Afrique, souffrit avec saint Claude et plu- ayant élé témoin de la |irofession religieuse
sienrs autres. 3 décembre.— de denx jeunes capucins, il en fut tellement
CRKSQUE martyr au Mu-
(saint), Cre.<cus, frappé qu'il s'écria Je sens la croix de saint
:

gel, dans la Toscane, est honoré à Florence François dans mon coeur, et je veux l'y con-
dans l'é^'lise de Saint-Laurent où l'on garde server àjamnis. Il fut admis comme frère lai
son corps. - 23 octobre. dans un couvent de capucins, à Viterbe ,

CUESQUE (saint), martyr à Cave, dans le et fit profession à l'âge de vingt - six ans.

royaume de Naples, fut Inhumé à Piovalcavc On le charfieait souvent de quêter pour la


où l'on 2i octobre.
garde son corps. — maison, et c'est on s'acquitlanl de celle fonc-
CRISON Criso. martyr en Afrique
(saint) ,
tion pénible qu'il sut trouver des occasions
avec siinl Cyriaque et plusieurs autres, est nombreuses d'exercer la charité envers le
honoré le 21 juin. prochain, soulageant les pauvres, consolant
CRISPE (saint), Crispas, disciple de l'apô- les malheureux, et donnant à tous des avis
tre saint Paul, était, avant sa conversion ,
salutaires propres à les conduire au salut.
chef de la synagogue «le Corinthe. Lorsque Personne ne donnait un meilleur conseil, et
l'apôtre vint prêcher l'Evangile dans celte les personnau^es les plus distingués, les évê-
ville, il fut l'un des premiers à ouvrir les ques les cardinaux mêmes le consultaient
,

yeux à la lumière de la foi, et il reçut le comme un homme favorisé de Dieu. Les té-
baptême avec toute sa famille. Les Grecs moignages de vénération qu'il recevait de
rapportent qu'il devint évéque de l'île d'E- toutes parts, ne nuisaient ni à son humilité,
gine. C'est le même Crispe qui est mentionné ni à l'exactitude avec laquelle il s'acquittait
par saint Paul dans sa première Epîire aux des emplois plus que modestes qui lui étaient
Corinthiens, —
4 octobre. confiés , comme du soin de la cuisine et de
CRISPE (saint), prêtre de Rome et martyr la propreté delà maison. Le 1" mai 1750 ,

pendant la persécution de Dioclétien, enterra il prédit sa mort prochaine, et bientôt il


les corps de plusieurs sainis martyrs par tomba dangereusement malade. Malgré une
1rs mérites desquels il obtint de leur être as- vie toulesainte,ilful saisi d'une vive frayeur;
socié dans la gloire éternelL-, après avoir mais la confiance en Dieu ne tarda pas à re-
imité leur constance dans les tourments. — prendre le dessus et souvent on l'entendait
,

18 août. s'écrier ; mon Jésus ! vous m'avez racheté


CRISPE (saint), martyr près de Home avec par votre snng : assislez-moi à celte heure !
saint Crispien , est honoré dans le monastère Achevez l'feuvre de voire amour ; assurez-moi
de Saint-Laurent de Palispcrne où se gardent démon salut ! Il s'adressait aussi à la sainte
ses reliques avec celles de son cou.pagnon, ^ ierge : O puissante et vénérable Mi'rt de
que les religieuses de ce monastère croient, Dieu ! lui disait-il, soyez mon avocate, mon
mal à propos, être les précieux restes de saini refuge, ma protectrice ; snuvenez-vous de moi
Crépin et de saint Crépinien. 27 juin. — à ma dernière heure ! Ses prières furent exau-
CRISPIEN (sain!). Crifpinnus, mai lyr avec cées , et il mourut dans les sentiments les
le précédent, est honoré le même jour. — plus admirables, le 19 mai 1730, âgé de qua-
27 juin. tre-vingt-deux ans cl six mois. Sa fêle a été
CRISPIN (saint), Ciispinus, martyr à Ra- fixée au 2 5 par Pie VII, en 1806. Ce pape dit
venne, souflril avec saint Félix et i)lusieurs de lui , dans le décret de sa béatification,
autres. —
18 juin. qu'il était le père des pauvres, le consolateur
CRISPIN(saint) martyr à fhagore, en
, des affligés pur et simple de cœur, rempli
;

Alri(|ue, avec saint .!ules et dix autres, est de dévotion envers la sainte Vierge, illustre
honoré le o déceiiibre. par le don de prophétie et par celui des mi-
CRISPIN (saint), martyr en Afrique, pen- racles. — 23 mai.
dant la persécution de Dioclétien . soufi'rit (>RISPINE salnle^Cri.«/)!nfi,martyreàThé-
an commencement du iv siècle. 1 juin. '
basic en Afrique, née à Ttiagare, dans la
CRISPIN (saint), évéque d'Ecija, eu Espa- provincepr. consulaire, du ne famille il lustre,
gne, et martyr, fut décapité pour la foi l'an se maria et devint mère de plusieurs enfants.
303 sons rëmpertur Dioclétien.
, 19 no- — -Vyant élé arrêtée comme clirétiennc, elle
venilire. fit conduite à Théhasie. ville de Numldie,
CRISPIN (saint), évéque de l'avie, floris- devant Anulin, pro'-oiisul d'Afrique, qui li.l
sail au miiiiu du y
siècle, li assista , en fil subir un long inlei rogatoire. Comme il la

toi, au concile de Milan et souscrivit avec pressait de sacrifier aux dieux, elle résista
les autres Pères la lettre que le concile avec un courage et une fermeté an-dessus de
adressait au pa;)e saint Léon. Il mourut en son sexe. Anulin la voyant inébranlable, la
4G6,etil eut pour successeur saint Epiphano. lit raser cl on lui arrariM la peau du dessus
— 7 janvier. de la tête, ensuite on l'expo-^a en cet étal
CRISPIN de \ iterhe ( le bienheureux ) ,
aux moqueries de la populace. NI ce traite-
,

669 CUL CUN 670

inenl barbare, ni les larmes de ses enfants CUMEIN Cumenun, confesseur, est
(saint),
n'ayant pu l'ébranler, le proconsnl prononça honoré à Druin-Druith en Irlande, le 12 jan-
cette sentence « Crispine, persévérant dans
: vier.
sa superstition, et refusant de sacrifier aux CUMIEN (saint), Cumianus, évéque en Ir-
dieux, sera mise à mort, conformément aux lande, florissait dans le viii« siècle et mourut
édits des emperpurs. » Crispine rendit grâces à Bobbio en Italie. —
19 août.
à Jésus-Christ de ce qu'il la délivrait ainsi CUNÉGONDE (sainte), C/njnejimrfes, impé-
des mains du proconsul. Elle fut martyrisée ratrice d'Allemagne, élaitfilledeSigefrni, pre-
le o décembre 304, sous Dioclétien, et Maxi- mier comte de Luxembourg. Lorsqu'elle fut en
micii. Elle a été louée à plusieurs reprises âge d'être mariée elle épousa saint Henri,
par saint Augustin. 5 décembre. — duc de Bavière, qui fut ensuite élu empereur
CHISPULE ( saint ), Crispulus, martyr à d'Allemagne en 1002, sous le nom de Henri
Torre en Sardaigne avec saintGabin, souffrit H. Cuiiégonile fut couronnée impératrice à
dans le w
siècle.
CHISPULE
30 mai. —
martyr en Espagne,
(saint),
Paderborn, le 10 août de la même année, et
elle fil, à cette occasion, de gramles libérali-
souffrit avec saint Reslitut. 10 juin. — tés aux églises de cette ville. En 1014 elle
CRON AN (saint), Cronanus, abbé de Cluain- accompagna l'empereur Rome, et y reçut

IMic-Noïs en Irlande, est honoré dans c< tle avec lui la couronne impériale des mains du
Ile le 28 avril. pape Benoît VIII. Quoiqu'elle eût fait avant
CRONIDAS (saint), préfet de la garde et son mariage, et du consentement de son futur
martyr en Illyrie avec saint Philel sénateur époux, vœu de chasteté perpétuelle, elle fut
et plusieurs autres, souffrit, à ce que l'on plus tard accusée d'adultère. Cette horrible
croit, sous l'empereur Adrien. — 27 mars. calomnie fitimpression sur le cœur de Henri.
CROTATE saint ) , Crotales, martyr à
(
Sainte Cunégomle, pleine de confiance en
Alexandrie avec saint Apollon et un autre, Dieu, prouva son innocence en marchant nu-
souffrit l'an 302, sous le règne de Dioclélien. pieds sur des socs de charrue rougis au feu,
— 21 nvril. et n'en nçui aucune atteinte. Cette épreuve,
CTÉSIPHON (saint) évéque en Espagne, , qui était usitée dans ce temps-là, ayant plei-
fut ordonné;! Rome par les saints apôtres, et nement confi)ndu ses accusateurs Henri ,

envoyé en Espagne pour y prêcher la p.irole honteux des soupçons qu'il avait conçus, lui
de Dieu. Après avoir évangélisé et converti à demanda pardon pnbliqueminl, et dans la
la foi de Jésus-Christ un grand nombre d'in- suite ils vécurent dans l'union la plus in-
fidèles, il mourut en paix à Vierze.^15 mai. time, appliqués l'un et l'autre à rendre heu-
CDANNE saint ), CiiannncUeus, abbA en
(
reux leurs peuples, à faire fleurir la religion
Irlande, fut d'abord moine deLismor; il fonda et la piété, et à se sanctifier eux-mêmes.
ensuite dans la Connacie un monastère dont Sainte f^unégonde ayant élé attaquée d'une
il fut le premier abbé. Il florissait dans le vir m.iladie dangereuse, pendant qu'elle faisait
siècle. — 4 février. une retraite dans la Hesse fit vœu de bâ-
,

CUCUPHAT (saint), Cucuphas, martyr en tir un monastère, et lorsqu'elle fut guérie,


Espagne, était originaire d'Africjue, et sor- elle fonda le monastère de Kaffungen, près
tait d'une famille distinguée. Il quitta sa pa- de Cassel, dans le diocè e dePaderborn.il
trie pour se soustraire à In persécution de n'était pas encore terminé, que la mort lui
Dioclétien, et se rendit avec saint Félix dans enleva l'empereur son époux, l'an 1024. Ce
la Mauritanie, d'où ils passèrenten Espagne. fut pour elle un coup bien sensible, m.iis
A peine furent-ils arrivés à Rarcelone que elle le supporta avec résignation ; elle
Cucuphat fut arrêté et conduit dtvaiU Daclen, pria et fit prier pour le repos de son âme.
gouverneur de la piovim c. Ayiint refusé de lîlle le recommanda surtout aux religieuses

sacrifier aux idoles, Dacien lui fit subir di- (jii'elle venait d'élablir à Kaffungen, et bien-

verses tortures et le condamna ensuite à la tôt après elle alla se réunir à elles. Déjà elle
décapitation, sous le règne de Dioclétien, vers avait employé la |i!us grande p.irtie de ses
l'an 303. Ses reliques furent apporlées e;i biens en œuvres de religion et en aumônes ;

France, et Fulrad abbé de Saint-Denis les fit mais elle voulut encore se défaire du peu qui
placer dans l'église du monastère de Lébéran, lui restait, afin de se réduire à la pauvreté
qu'il venait de fonder dansie diocèse deSlras- év.iiigélique. Le jour anniversaire de la mort
nour;;. Elles y restèrent jusqu'en 835, que de l'empereur, elle invita un grand nombre
llilihiin, un de ses successeurs, les fit .ippor- (févêques pour faire la déilicace de l'église de
ler à Saint-Denis. Il pnraîlrait cependant Kaffungen. Pendant la cérémonie, elle dé-
qu'on n'apporta en France que le chef de posa sur l'autel un morceau de la vraie
saint Cucuphat et ((ue son corps resta à Bar- croiv, et, après l'évangile, elle quitta Ihabit
ci'lone. — 25 juillet. d'impératrice pour se revêtir d'une robe fort
CUIVIIN ( sjiint ) Cuminus, surnommé le
, painre:onlui coupa ensuite les cheveux,
Lon^^, évéque de Cluain-'ert en Irlande, flo- et saint Meinverc, évéque de Paderborn, lui
rissait d;ins le milieu du vir siècle, et mou- donna le voile et lui mit au doigt nu anneau
rut en 601, —
12 décembre. coiume gage de la fidélité qu'elle devait à son
CULMACE saint ), Culmutius, diacre et
(
divin Epoux. Dès lors, elle parnt avoir cn-
martyr avec saint Gauileiice, évéque d'.\- •liorement oublié sa première dignité, el son
rt'zzo en Toscane, fut victime de la fureur plus grand désir était que h^s autres l'ou-
des Centils, sous l'eiiipcrour Valentinieii, blia sent aussi. A la prière, à la leclure, elle
d.ins le iv siècle. ^ 19 juin. joignait le travail des mains, la visite des
CUT «7i
671 CUN
malades et les exercices de la pénileiice. Les Tant que le prince suivit ses conseils il ré-
austérités auxquelles elle se livrait affaibli- gna avec gloire mais les débauches scanda-
;

renl lellcnientsa santé qu'il n'y cul bientôl leuses auxquelles il se livra pendant quel-
plus d'espoir de la conserver. L'idée qu'on que temps malgré les représentations de
,

allait la perdre plongea dans la consterna- Cunibert, ternirent ses belles qualités. Le
tion le monastère de Kaffungen, ainsi que la saint archevêque fut aussi ministre de Sige-
ne fils de Dagobert, qui lui succéda sur le
ville de Cassel. Sainte Cunégonde seule
bert,
s'affligeait pas de sa mort prochaine. Cou- trône d'Auslrasie en 638, et que l'Eglise a
chée sur un cilice, lorsqu'on récitait prés mis au nombre des saints. Il futencore chargé
d'elle les prières des agonisants, elle s'aper-
du gouvernemenldo te royaume sous Childé-
ric 11. Il mourut en G6i, laissant une grande
çut qu'on pré|iaraitun drap mortuaire brodé
réputation de sainteté son nom se lit dans
en or, pour mettre sur son corps lorsqu'elle
:

la plupart des Martyrologes, et on lui dédia


aurait cessé de vivre. Celte distinction mon-
daine, qu'on lui réservait après sa mort, la à Cologne une église magnifique. 12 no- —
tit changer de couleur; et comme elle ne vembre et 12 décerobrc.
pouvait plus parler elle fit signe qu'on l'ôtât CUNISSE ( sainte ), Chunegundes, vierge
et l'on ne pul la tranquilliser qu'en lui pro- dont le corps se garde à Eiscbel, est honorée
mettant qu'elle serait enterrée avec son ha- à Raperswil près de Bâle le 2 mai.
bit de religieuse. Elle mourut le 3 mars 1040, CUNISSE ( la bienheureuse ), Cunegu7idis,
et fut enterrée à côté de saint Henri,
sou
veuve de Frédéric 11, comte d'Andech, mou-
époux, à Hamberg, comme elle l'avait désiré.
rut saintement en 1020, et elle est honorée à
Plusieurs miracles s'élant opérés à son tom- Diesscn en Bavière le 6 mars.
beau le pnpe Innocent 111 la canonisa solen-
nellement en 1200. La majeure partie de ses CURONOTE ), Curonolus,
( saint évêque
reliques se conservent dans la cathédrale de
d'Icoiie en Lycaonic, et martyr, soufl'rit sous
le préaident Pérennius pendant la persécution
Bamberg, qu'elle avait fait bâtir conjointe-
ment avec Henri II. —3 mars. de l'empereur Valérien. 12 septembre. —
CUNEGONDE ou KINGE (sainte), reine de CUTHBERT (saint), Cu//ifce/7u5, évêque de
Pologne, était fille de Bêla IV, roi de Hon- Lindisfarne, né dans le voisinage de l'abbaye
grie, et petite-fille, par sa mère, de Théodore de Mailros, garda dans sa jeunesse les trou-
Lascaris, empereur de Constantinople. Elle peaux de son père, et il s'efforçait de retra-
épousa en 1239 Boleslas le Chaste, souve- cer dans sa conduite une partie des choses
rain de la Basse Pologne et fil vœu de conti-
, qu'il voyait faire aux moines ses voisins.
nence perpétuelle ainsi que son mari. Elle Une nuit de l'année 631, qu'il priait selon sa
s'occupait presque uniquement de la prière coutume auprès de son troupeau, il vil mon-
et des exercices de la mortification taisait , ter au ciel au milieu des anges l'àme de
d'abondantes aumônes, et allait elle-mêrae saint Aidan, qui venait de mourir dans l'Ile
servir les pauvres dans les hôpitaux. Comme de Lindisfarne. Celle vision miraculeuse pro-
la Pologne souffrait beaucoup par le manque duisit sur le jeune berger une impression si
de sel, elle obtint, dit-on, par ses prières, la profonde, qu'ilallaaussilôl prendrel'habit re-
découverte des fameuses mines de Willisca. ligieux au monastère de .Mailros, dont saint
Boleslas étant mort en 1279, elle prit le voile Eale était abbé et saint Boisil prieur. Ce der-
chez les Ciarisses du monastère de Sandecs, nier ne l'eut pas plutôt aperçu, qu'il s'é-
où elle mourut le 24 juillet 1292. Alexandre cria : « Ce jeune homme deviendra un grand
\'I11 mitson nom dans le catalogue des saints serviteur de Dieu.» 11 s'appliqua à lui donner
eu 1690, et on l'honore diins le diocèse de l'intelligence des saintes Ecritures et à lui
Cracovie et dans plusieurs autres endroits de enseigner la science des saints. L'abbé Eate
la Pologne le 2'i juillet. ayant été chargé du gouvernement du mo-
CUNEKE (sainte), Clamera, vierge et mar- nastère de Reppon fondé par Alcfrid
, roi ,

tyre, qu'on croit avoirélé unedes compagnes des Berniciens, il emmena Cuthberl avec lui
de sainte Ursule, est honorée à Rhénen près et le chargea de recevoir les hôtes, emploi
d'Utrechl. Saint Willibrord, évêque de celle dont il s'acquitta avec les plus saintes dispo-
dernière ville, fit la translation de ses reli- sitions, lavant les pieds aux étrangers qui se
ques au commencement du viir siècle. — présentaient, les servant avec une humilité
12 juin et 19 octobre. et une douceur admirables, et les traitant
CUNlBIiRT (saint), Cunibertus, archevê- comme si c'eût été Jésus-Christ lui-même.
que de Cologne, d'une famille noble d'.Vu- -Mefrid ayant ensuite confié le gouverne-
slrasie, fut formé à la piélé par la bienheu- ment du monastère à saint Wilfrid, Eale re-
reusePeine, sa mère. 11 enlra, jeune encore, vint à Mailros a\ec saint Cuthberl, et ce
dans l'élat ecclésiastique, et devint archi- dernier fut fait pri( ur après la mort de saint
diacre de Trêves. Ayant été placé sur le siège Boisil enlevé par la peste qui désola l'Angle-
de Cologne, en 633, après la mort de l'ar- terre en 6IV4. Cuthberl avait clé atteint lui-
chevéquo Hemi, il fut un des plus grands même parle redoutable fléau mais il en ré- ;

prélats de son siècle, et se distingua par son chappa et après sa guérison saint Boisil
,

zèle, sa piélé et ses lumières. Dagobert 1"', lui dit : « .Mon frère, Dieu vous a rendu la
roi (l'Austrasie, en fil son premier ministre santé, mais moi, je mourrai dans sept jours;
et le mita la léte de son conseil. Cunibert, ainsi vous n'avez plus qu'une semaine pour
dans ce (loste éminent,ne s« proposa jamais profiter de mes leçons sur l'Ecrilure sainte.
que le bien de l'Eiat et celui de la religion. — Que puis-je étudier dans un espace da
673 CUT CUT (i7i

temps aussi court? —L'Evangile de saint ensemble, le roià leur tète, se jetèrent à ses
Jean sept jours suffiront pour le lire et pour
: pieds le conjurant de la manière la plus
faire nos réflexions sur ce que nous aurons pressante d'accepter un poste où l'appelait
lu.» SaintCulhberty prit un tel goût qu'il fit la volonté du ciel. Culhbert se rendit à la
dans la suite, de col Evangile, sa lecture fa- fin, et sortît de son île, mais non sans verser
vorite il ne voulut pas même en être séparé
: un torrent de larmes. Le jour de Pâques, il
à la mort, et l'on mil dans son tombeau, se- fut sacré à Yorck par saint Théodore, assisté
lon son désir, une copie latine de ce nicnie de six évêques. Le nouvel évêque, sans rien
Evangile. Non content d'édifier les moines diminuer de ses austérités, s'appliqua à por-
par ses inslructions et par ses exemples, il ter avec zèle un fardeau qu'il ne s'élail laissé
allait encore, tantôt à pied, tantôt à cheval, imposer qu'en tremblant ;il se regarda
évangéliser les populations du voisinage comme un homme dévoué au salut du pro-
qui viv;iient dans une grande ignorance des chain el ne pensa plus qu'à travailler à la
vérités de la foi, faute d'églises paroissiales sanctification du troupeau qui lui était con-
et de pasteurs. Aussi se transportaient-ils en fié. Plein (l'une tendre charité pour les pau-
foule là <>ù ils savaient trouver un ministre vres, il pourvoyait à leurs besoins spirituels
de la parole de Dieu. Saint Culhbert opéra et temporels. Les nombreux miracles qu'il
de nombreuses conversions par son élo- opérait le firent surnommer le Thaumaturge
quence à laquelle |)ersonnene pouvait résis- de la Grande Bretagne on rapporte qu'il
:

ter tous ses auditeurs le regardaient com-


: guérit avec de l'eau bénite plusieurs per-
me un ange envoyé du ciel pour leur ensei- sonnes dont les maladies étaientrépulées in-
gner la voie du salul, et ils allaient se jeter curables. Il connut par révélation el fit con-
à ses pieds pour lui faire l'aveu de leurs fau- naître le moment précis où le roi Egfrid fut
tes et apprendre la manière de les expier. Le défait et lue par les Pietés, en 685. Après
monastère de Lindisfarne l'ayant choisi pour deux ans d'épiscopat, voyant que sa fin ap-
son prieur, il quitta Mailros pour se rendre prochait, il se démit de son siège et retourna
à son nouveau poste et il devint bientôt le dans l'île de Famé pour se préparer à la
modèle de la communauté. Il possédait l'es- mort. Héréfrid, abbé de Lindisfarne, alla le
prit de contemplation à un si haut degré visiter et lui laissa deux de ses moines pour
qu'on l'eût pris moins pour un homme que lui rendre les services que son âge et ses in-
pour un ange, et souvent il passait les nuits firmités lui rendaient indispensables. Comme
entières à s'entretenir avec Dieu. Lorsqu'il sa position allait toujours en empirant il
célébrait la sainte messe, ou qu'il réconciliait demanda le viatique du corps et du sang de
les pécheurs au tribunal de la pénitence, il Jésus-Christ, qu'il reçut des mains de l'abbé
versait des larmes de componction, et la Héréfrid. Il mourut le 20 mars 687 : il fut
vue seule de son extérieur était une prédica- rapporté à Lindisfarne et enterré dans l'é-
tion muette qui portail à la piété. Le désir glise, à la droite du grand autel. Son corps
d'une plus grande solitude le décida à se re- ayant été levé de terre onze ans après, on
tirer, avec la permission de ses supérieurs, le trouva encore flexible et sans aucune mar-
dans la petite île de Famé, à trois lieues de que de corruption. Les moines de Lindisfarne
celle de Lindisfarne. llbâtit un ermitage dans l'emportaient avec eux toutes les fois qu'ils
ce séjour affreux, où il n'y avait ni eau, ni étaient obligés de fuir à l'approche des Da-
arbres, ni blé mais on dit que Dieu accorda
; nois qui faisaient des incursions surles côles.
à ses prières une source dans le lieu même Kn 875, l'évêque et l'abbé de Lindisfarne,
où était sa cellule. Il sema du blé qui ne vint pour échapper à ces mêmes Danois qui ra-
point, puis de l'orge qui, quoique semé hors vageaient le Norlhumberland, se sauvèrent
de saison , rendit une récolte abondante. avec la précieuse dépouille de leur père el ,

Ayant fait construire à l'entrée de l'île une ils errèrent çà et là pendant sept ans, et s'ar-
maison pour loger les frères qui venaient le rêtèrent, en 882, à Concester, petite ville
visiter il allait, les y trouver pour les en- voisine de la muraille des Romains l'évêque
:

. tretenir de matières spirituelles mais plus


; y fixa son siège. En 993, l'évêque Alduue,
I
tard il prit le parli de ne plus sortir de sa fuyant une nouvelle invasion avec le corfis
j
cellule, se contentant d'instruire par la fenê- de saint Culhbert, qui était resté sans cor-
tre ceux qui venaient le voir. H consentit ruption, et qui continuait d'opérer des mira-
cependant à avoir, dans l'île de Coket, une cles, se retira à Durham, dont il fit sa viliu
entrevue avec une sainte abbesse nommée épiscopale. Plusieurs princes entre autres
,

Elllèdc, fille du roi Oswi, laquelle gouverna le roi Alfred, donnèrent des biens considéra-
le monastère de Whilby après sainte Hilde. bles au monastère et à la cathédrale de celle
Saint Culhbert fut élu évêque de Lindisfarne ville que l'on avait bâtis en son honneur. Son
dans un synode tenu en 68'i- à Twifort, dans corps était encore entier lorsque Henri ^ III
le royaume de Norlhumberland par saint fit piller et détruire la châsse qui le renfer-

Théodore, archevêque de Canlorbéry mais ; mait, el il ne fut point brûlé comme celui
on ne put le faire acquiescer à son élection, de plusieurs autres saints. On trouva dans
malgré les lellrcs qu'on lui écrivit et les dé- son tombeau une copie latine de l'Evangile
putés qu'on lui envoya. Il fallut, pour l'ar- selon saint Jean, faite d'après l'exemplaire
racher à sa solitude, que le roi Ègfrid allât de saint Boisil, et l'on du peut douter do
lui-même le trouver dans son île, accompa- son authenticité, au rapport même de plu-
gné du saint évêque Trumwiu el de plusieurs sieurs protestants habiles qui Tout examinée
autres personnages de distinction, qui tous avec soin. La Vie de saint Culhbert a éià
«75 CllT CTP «57B

écrite par saint Bède dit le Vénérable. — 20 il mis à mort avec ses parents à Oslie
fut
mars. sous l'empereur Dioclélien. 18 février. —
CUTHBURGE (sainte),Cutkhurga, reine, CYBAH (saint), /i'pflrc/iiuj, reclus à Angou-
vierge et abbesse de Winbuin, en Angle- léme, naquit au commenceinentdu vi" siècle.
terre, était sœur d'Iim, roi de Westsex. Elle Ayant (|uitté sa famille qui t'opposait à sa
épousa Alfred, lils naturel d'Oswi, roi des vocation il se rcitira dans le monastère de
Nortbumbreg. Alfred succéda à son Irère Sédaciac en Périgord gouverné par l'abbé
,

Ejjfrid, tué dans un combat par les l'ictes un Martin. Dieu manifesta sa sainteté en le fa-
685. Comme elle avait pris la résolution de vorisant du don des miracles et la vénéra- ;

rester vierge loute sa vie, son mari lui per- tion qu'on lui témoignait le détermina à se
mit d'exécuter son vœu, et elle se retira dans cacher dans une profonde solilude, afin de se
le monastère de Barking au comté d'Essex. soustraire au danger de la vaine gloire. Après
Ayant ensuite fondé celui de VVinburii, dans en avoir obtenu la permission de ses supé-
le comté de Dorset, elle en fut la première rieurs, il se fixa, vers l'.in ^ki), dans une
abbesse ;sa douceur et sa bonté la tirent cellule près d'Angouléme, cl l'évéque de cette
universellement aiiiiir, surtout de ses reli- ville, frappé de ses éminenli'S vertus, l'or-
gieuses qu'elle édifiait par ses exemples et donna prêtre quelque temps après. Il retra-
ses discours, les exhortant à vivre en dignes çait la vie des anachorètes l'Orient, l't il
île
épouses de Jésus-Christ, et à se détacher de redoublait encore ses austérités pemlant le
toute alTeclion terrestre pour ne soupirer carême. Ouoique reclus, il ne laissait pas de

qu'après le bonheur <lu ciel. Elle pratiquait recevoir des disciples, qui, à son exemple,
elle-même, la première, ce qu'elle recom- étaient continuellement occupés de la prière.
mandait aux autres, et possédait à un haut 11 irouvail dans les libéralités des fidèles de
degré l'esprit de prière et de mortification. quoi fournir à ses besoins et à ceux des per-
Attaquée d'une maladie longue et doulou- sonnes «lui vivaient sou> sa conduite malgré ;

reuse, peiidantlai|uelle elle se fil administrer sa pauvreté il trouvait encore moyeu de


le siùnl viatique, elle mourut le 31 août, au soulager les malheureux, et il racheta un
commencement di: viii' siècle. Elle fut en- grand nombre de captifs. Il mourut le 1"'
terrée à Winburn, vénéra ses
oîi l'on reli- juillet 581, après avoir passé environ qua-
ques jusqu'à la prétendue réforme. — 31 rante ans dans sa cellule. L'abbaye qui por-
août. tait sou nom garda ses reliques jusqu'en
CUïHMAN ( saint ), Cuthmannus, Anglo- 1568, qu'elles furent briilées par les hugue-
Saxon d'origine, né dans la partie méridio- not», il y a dans le diocèse d'Angouléme
nale de l'Angleterre, fut employé dans son deux paroisses qui portent son nom. 1" —
jeune âge à garder les troupeaux de son juillet.
père. 11 sanetiliait cette occupation par une
GYLLINE (saint ), Cyllinius, évêque de
prière continuelle, qui avait pour fondement
Fréjus, mourut en ^06 et il eut pour succes-
l'esprit de simplicité, d'humilité et d'obéis-
sance. L'habitude qu'il avait contractée d'ê-
seur saint Léonce. — 13 février.

tre toujours uni à Dieu, épura tellement ses CYPHIEN Cyprianns, martyr à Co-
(saint),

affeclions (|u'il ne tenait plus à la terre. riullie avec plusieurs autres, soulfrit pen-

Après la mort de son père il pourvut à la dant la persécution de Dèce ou pendant celle
subsistance de sa mère qui était très-âgée, de Valérien. 1! fut dérapile par ordre du pré-
et comme son travail était insuffisant, il im- sident Jaiioii. —
10 mars.
plora la charité publique, ce qui l'obligeait CYPHIEN (saint), évêque
de Carthage,
à changer souvent de demeure, souffrant eu docteur de l'Eglise et martyr, était fils d'un
esprit de pénitence et par dévouement (ilial des principaux sénateurs de cette ville. Après
ce qu'un tel état lui présentait de pénible. s être li\réavec de grands succès à l'étude
Se trouvant à Sléuingcs, il y bàtit une petite de la philosophie, des iielles-leltres et de
cabane pour se luger avi c sa mère, et la vie l'éloquence, il lut l'ail professeur de rhéto-
qu'il y mena était plutôt d'un ange que d'un liiiue dans sa patrie. Cyprien vivait d'une
homme ; sa cabane achevée, il commença la manière qui rëpoiulall à suii Illustre nais-
construction d'mie é'^lise, et les habitants du sance et à son emploi, qui était alors très en
lieu, touchés de son zèle, l'aidèrent dans son honneur. Il dit lui-même, dans son Livre à
entreprise. Cutiiman travaillait tout le jour Donat, qu'il avait vé( u au milieu des fais-
et consacrait à la prière une partie delà nuit. ceaux, qui étaient chez les Komains l'em-
C'est ici, Seifjneur, disait-il, le lieu de mon bl ine de la plus haute magistrature ; mais
lepos: c est ici ({lie je viendrui cha<juc jour il li.^plore en même temps le malheur qu'il
Vous rendre mesliomimifjes. Il opéra un grand avait eu d'être l'esclave du vice et des
niinilirc de miracles pendant sa vie et après passions alors qu'il était engagé dans
,

sa inori, qui arriva sur la fin du ix' siècle, les superstitions du paganisme. U était déjà
ou au commencement du x". Ses reliques d'un certain âge lorsi|u'il se fit chrétien.
él.iieiil autrefois honoréesàSteninges. L'ali- L'iustrument donl Dieu se servit four opé-
baye de Fécamp, en Normandie, en possé- rer sa conversion fut un saint prêtre, noiiiÉno
d;iil ,'iussi une partie, et célébrait sa fête lo Cécilius, le même, selon les meilleurs crni^
8 lévrier. (|ues, que l'Eglise honore le S juin. Cyprien
t.U flAS (saint), martyr, était fils de saint l'élanl lié avec lui d'une étroilo amitié, il fui
Irlande et de s.iinte Prepédignc, et frère de frappé de ses discours sur l'uxcellence de la
saint Alexandre. Sa famille était illustre, ol religion chrétienne; peu à peu il prit goût
677 nfp c\p 0:8

aux vérités de In foi et à !a sainlelé ilc la qu'il avait eue, à fuir de villeen ville, selon
morale évangéliqur. Mais son cœur était en- le conseil du Seigneur à ses apôtres. Si le
core dominé par l'imour du monde et par la clergé de Rome lui fil, plus lard, le reproche
force des passions. Ce qui lui paraissait beau d'avoir abandonné son troupeau, c'est qu'il
en théorie lui semblait irapussible dans la ignorait les motifs el les circonstances de la
prnlique,elil ne comprenait pas encore com- fuite du saint évêque, dont le séjour à Car-
ment on pouvait devenir un autre homme thage n'eût fait qu'augmenter la fureur des
en conservant le même corps. A peine eut-il païens, qui lui en voulaient personnellement.
reçu le baptême qu'il se trouva tout changé. Quoiqu'absent de corps, il était en esprit au
Il voua la plus profonde reconnaissance à milieu de son peuple ; il continuait à l'in-
Cécilius, qu'ilregarda toujours depuis comme struire et à le fortifier, soit par ses lettres, soit
son père il joignit son nom au sien et
;
par ses vicaires, dont deux étaient évêques.
se fit appeler Thascius Cécilius Cypria- Pendant la persécution il y eut à Carlhage
nus. Cécilius , de son côté avait une si , beaucoup de personnes qui moururent pour
grande confiance dans son Ois spirituel, qu'à la foi, beaucoup qui subirent les tortures et
sa mort il le chargea du soin de sa femme la prison. Il y en eut d'autres qui oflrirent
et de ses enfants. Le nouveau converti s'ap- de l'encens au\ idoles, à la première som-
pliqua avec ardeur à l'étude de l'Ecriture mation, et d'autres enfin qui renoncèrent
sainte frappé des éloges que les divins
: Jésus-Christ au milieu des tourments. Autant
oracles donnent à la pureté et à la pauvreté le courage des premiers réjouissait le cœur
volontaire, il embrassa la continence et donna du saint évêque, autant la chute des derniers
ses biens aux pauvres. Il s'appliqua aussi à le contrislait.a Je suis affligé, écrivait-il à son
la lecture des anciens Pères el surtout de clergé, du malheur de nos frères qui, ren-
Tertullien,son compatriote, qu'il appelait son versés par la violence de la persécution, ont
maître. Ses progrès dans la perfection furent entraîné avec eux une partie de no^ entrail-
si rapides, sa vie était si édifiante et son mé- les, et nous ont porté le même coup qu'ils
rite si extraordinaire, que quoiqu'il fûl en- ont reçu.... Il est plus besoin de larmes que
core néophyte, le peuple demanda avec de de paroles pour exprimer notre douleur, pour
vives inslances qu'on l'élevât au sacerdoce, déplorer nos blessures el la ruine d'un peuple
ce qui eut lieu en 2W. Un an à peine après autrefois si nombreux. » Aussitôt que l'orage
son ordination, le peuple et le clergé de Car- fut dissipé il s'appliqua avec zèle à étouffer
,

Ihage le choisiront pour succéder à l'évéque le schisme de Novat et de Felicissime , deux


Donal qui venait de mourir. A cette nou- membres de son clergé, dont la conduite
velle Cyprien voulut prendre la fuite ; mais avait donné lieu aux plus graves reproches,
on alla investir la maison où il était. Voyant cl qui, craignant la sévérité de saint Cyprien,
qu'il lui étaitimpossible de s'échapper, il fi- levèrent contre lui l'étendard de la révolte.
nit par acquiescer à son élection, qui fut ap- Ils attirèrent d'abord à leur parti cinq prê-
prouvée par les évêques de la province, il y tres, ensuite un grand nombre de ceux qui
eut cependant cinq prêtres de Carlhage et étaient touibés pendant la persécution, et
quelques fidèles qui se déclarèrent contre lui, même plusieurs de ceux qui avaient géné-
sous prétexte qu'il était nouveau converti ;
reusement confessé Jésus-Christ, mais qui se
mais Cyprien usa envers eux de tant de détachaient de leur évêque, sous prétexte
bonté qu'il les eut bientôt amenés à d'autres qu'il traitait trop sévèrement ceux qui avaient
senlimenls. 11 se montra dans l'exercice de eu la lâcheté de trahir leur religion devant
ses fonctions doux el charitable en même les tribunaux, tandis que Novat recevait à la
temps que ferme et courageux. On remar- communion de l'Eglise tous ceux qui étaient
quait sur son visage quelque chose de gai et tombés, sans leur im|)Oser aucune pénitence
de grave en même temps, qui inspirait l'af- canonique. Saint Cyprien, voyant que les
fection et le respect. Son amour pour les pau- remèdes employés jusque-l'i n'avaient servi
vres, qui l'avait porté à leur distribuer ses qu'à rendre plus insolents les auteurs du
biens, ne fit qu'augmenter lorsqu'il fut évê- schisme, envoya une commission aux évê-
(lue. Dèce étant parvenu à rem[)ire, en ^k9, ques et aux prêtres qui administraient en
la paix dont l'Kglise jouissait fut troublée son nom le diocèse de Carthage, pour qu'ils
par une horrible persécution qui se fit sen- eussent à les excommunier; ce qui fut fidèle-
tir à Carthage au commencement de l'année ment exécuté. Novat s'elant rendu à Kome y
250. A
peine l'édit contre les chrétiens eut- excita un schisme contre le pape saint Cor-
il été publié dans la ville (]ue les idolâtres neille. Saint C\ prieii écrivit à ce sujet son
s'assemblèrent tumultueusement sur la place livre de VUnité de l'Eglise. L'aiïaire de ceux
en criant Cyprien aux lions! Cjprien aux
: qui étaient tombés pendant la persécution,
bètes ! On le proscrivait nommément, et il soit en sacrifiant aux idoles, soit en achetant
fut expressément défendu de rien cacher de des atti stations qui portaient qu'ils avaient
ce qui lui appartenait. Sa conversion l'avait sacrifié, quoiqu'ils ne l'eussent pas lait, donna
rendu tellement odieux aux infidèles qu'au lieu aussi beaucoup d'exercice à son zèle. La
de l'appeler Cyprien, ils l'appelaient Coprien, discipline alors en vigueur était que ni les
du giec .OT|to,- qui signifie /ie«<e, ejcri'ments.
,
uns ni les autres ne tussent admis à partici-
Comme on le cherchait de toutes parts, il per aux saints mystères >iu'après avoir ac-
consulta Dieu sur la conduite qu'il devait te- com|)li la pénitence publi()ue (\oe les cauuus
nir dans une ciixonstance aussi difficile, et se prescrivaient pour l'aposlasiu. Ceux qui,
déteriiiina, en conséquence d'une révélation pendant U cours du leur pénitence, luui-
,

G79 CYP CÏP G80

baient dangereusement malades obtenaient martyre. La prédiction se pour


vérifia bientôt
l'absolution, et on les admettait à la commu- saint Corneille, qui souffrit le 14 septembre
nion de l'Eglise ; et celte remise do ce qui 232. Il écrivit à saint Luce son successeur,
leur restait à faire de la pénitence publique pour le féliciter sur son exaltation. La peste
s'appelait indulgence. On l'accordait, non- terrible qui désola l'empire romain pendant
seulement à ceux qui étaient en danger de plus de dix ans, ayant commencé à exercer
mort, mais aussi à ceux qui dans le cours ses ravages en Afrique , saint Cyprien ex-
de leurs épreuves faisaient paraître une fer- horta les fidèles de Càrthage à assister les
veur peu commune, ou à l'approche d'une victimes du fléau, sans distinction de croyan-
persécution. Les martyrs et les confesseurs ce, et de pratiquer, envers leurs ennemis
de la foi étaient aussi dans l'usage d'accorder mêmes et leurs persécuteurs la charité ,

des billets d'indulgence. Ceux qui étaient chrétienne qui , dans une telle circonstance,
tombés et qui se présentaient munis de ces devenait un dévouement héroïque. Ses pa-
billets, obtenaient ordinairement leur réinté- roles et surtout son exemple enflammèrent
gration dans le rang des fidèles. Le nombre tous les cœurs les riches donnèrent des
:

de ces billets était devenu si considérable, sommes considérables pour le soulagement


qu'il en résultait un grand relâchement dans des pestiférés et les pauvres offrirent leur
la discipline. Saint Cyprien, pour remédier travail. On organisa un service de secours
à cet abus, écrivit aux martyrs et aux con- qui proflta surtout aux païens; car lors-
fesseurs les exhortant à ne plus donner aussi qu'ils étaient atta(|ués de la contagion, ils

facilement de tels billets; il écrivit aussi au se trouvaient abandonnés de leurs proches


clergé de ne plus admettre aux sacrements et de leurs amis qui prenaient la fuite, et
ceux qui en étaient porteurs, sans s'être au- on dans les rues où l'on rencon-
les jetait
paravant assurés de leurs dispositions. 11 s'a- trait à chaque pas des moriiionds qui im-
dressa également au peuple sur le même ploraient l'assistance des passants. Un autre
sujet, lui recommandant d'exhorter les mar- objet qui attira ensuite la sollicitude du
tyrs et les confesseurs à conformer aux rè- saint évêque, c'était la conduite de son cler-
gles prescrites par l'Eglise leur condescen- gé. 11 ne voul.iit pas que les ministres de
dance pour les tvmbés. Lucien et quelques l'Eglise se mêlassent des affaires du siècle,
autres confesseurs de Carthage lui envoyè- de peur que les occupations civiles ne fussent
rent une lettre assez vive pour justiQer leur un obstacle à l'exercice des fonctions du mi-
conduite à cet égard, et pour obtenir qu'il nistère sacré. Quelques pré'res s'éiant
leur fût permis de la continuer mais il ne
; avisés, durant la persécution de Gallus, de
céda point. Il s'adressa au clergé de Rome, ne mettre que de l'eau dans le calice lors-
dont le siège était alors vacant, et il en reçut qu'ils célébraient les saints mystères, dans
une réponseoù la doctrine qu'il soutenaitsur la crainte que l'odeur du vin ne les fit décou-
ce point était formellement approuvée. Saint vrir par les idolâtres, il s'éleva fortement
Corneille ayant été élu pape au milieu de contre cette nouveauté impie et sacrilège et
l'année 251, saint Cyprien, (jui était revenu défendit de s'écarter de l'ancienne pratique
à Càrthage dès le mois d'avril lui écrivit
, de l'Eglise sur un point aussi important.
pour le féliciter de son élection, et ils ]irirenl, Ayant été informé, par huit évêques de la
de concert, de nouvelles mesures contre le Numidie,, que les barbares avaient emmené
schisme de Novat, qui troublait l'Eglise de captifs un grand nombre de chrétiens, cette
home aussi bien que celle d'Afrique. triste nouvelle lui fit répandre des larmes ;

Il tint la même année, à Càrthage, un con- ce qui le touchait le plus, c'était le danger
cile nombreux dans lequel les schismaii- auquel les vierges étaient exposées. Comme
ques furent condamnés. On y décida aussi ces évêques lui demandaient des secours, il
que ceux qui étaient tombés achèveraient (it faire une quête parmi les fidèles de Càr-
le cours de leur pénitence ; mais dans un thage, et leur envoya une somme considéra-
autre concile, tenu dans la même ville, en ble, les priant de s'adresser toujours à lui
232, on leur accorda une indulgence plé- dans de semblables occasions. Ayant été con-
nière, à cause de la persécution de (jallus sulté, vers l'an 233, par dix-huit évêques de
successeur de Dèce. Saint Cyprien avait con- la même province sur la \alidilc du baptême
nu, par révélation, que cet empcrctir allait des hérétiques, il répondit qu'un tel baptême
persécuter l'Eglise ; il en écrivit à saint Cor- était nul et qu'on devait le réitérer il fil en- :

neille en ces termes « : Une tempête nous suite confirmer sa décision dans un concile de
menace et un ennemi furieux va se déclarer soixante-douze évêques, tenu à Càrthage. Il
contre nous le choc sera bien plus terrible
: développe, dans sa lettre à l'èvéque Jubaion,
qu'il ne l'a été dernièrement. » H veut parler écrite en 236, les raisons sur lesquelles il
ici de la persécution de Dèce dont il avait appuyait son opinion. Il partait du faux
prédit la Gn prochaine dans le moment où principe qu'on ne peut recevoir le Saint-
elle sévissait avec le plus de fureur. Le Esprit de celui qui ne le possède pas dans
saint pape, ayant confessé généreusement son âme il s'éta} ait aussi de la IraJilion de
;

la loi à Rome, fut exilé à Centumcelles. l'église de Càrthage, tradition qui ne remon-
Saint Cyprien le félicita par lettre du bonheur tait qu'à un demi-siècle, et qui, de son
qu'il avait de souffrir pour Jésus-Chrisl, et il propre aveu, avait commencé sous Agrippin,
prédit qu'ils auraient bientôt, l'un et l'autre, l'un de ses prédécesseurs. Dans le 3'^ des
la gloire de remporter la couronne du conciles au'il tint à Càrthage sur celle af-
681 CYP CYP €9,i

faire, il déclara qu'il ne prétendait point lait bicnlôl augmenicr nombre. M fut ar-
In
séparer du la co iiiiiiiiiion ceii< qui claii-nt réiéà Carihage l'an 257, et le 20 d'août il
d un avis conlraifj au sien; <iu'il ne s'auis- fut coMiliiit dans la chainhre ilu coaseii. As-
sait p.is do la loi, q'ii est parto il la même, pasius PiMTiins, procon-iul d'Afrique, lui dit :

m lis il'iin point de discipliin', sur l.iqin'lle Nus Irvs-relifiieitx nnpeieirs , V^ildiien et
fhaisiieE;;li>e a ses usa^i's «'t ses règles. Mais GiiUien, m'ont [nit t'Itnniieur de in écrire i/n'ih
le papi- saint Elieiiin". persuadé, avec raison, ordonnent à tous ceux qui nn professent pai
que c'était un [)nint qui inlorissiil la foi, it In retifiion des Ilnmnins de l'embrasser s ins
olïra}C du danger dont l'Egli'i' était menacée délai arec fo(«.< sff.v us u/es el loulC'i ses céré-
par ceux-là iiiêiiies qui, d'un autre côté, monies. Je voiif ni donc fait compnraUre pour
inonlraieiil beiusoup «le zèle pOiir la reli- snvo nlevou^ ijneUe est lo re foi et qncllis sont
gion, convoqua un concile à Kouie où l'on vos inleniions cet éi/nrd.
<'i —
Je suis cliréiien
cuuilainna le scnuini-nl des évciues d'Afri- et éoêi'ie : je n' connais qu'un seul Dieu qui a
que. Le pape ri'iidil un décret qui portait fait le ciel et Inlerrr; c'est ce Dieu que nais ado-
que tonte innova ion était illiijie, et que rons, nous quisoininescli' étiens ; c'est à lui que
l'on devait s'.iHacher invinlatdeinent à la nous adressons noi prière", pour nous, pour
Iradiiion apos|i>li.|ue de rE^li-ic. Il menaça tous les tiumnies et surtout pour la prospérité
luénie de leiranclnr du corps des fidèles iis dei empereurs. —
Persistez vous dans celte dé-
pariisans de celle nouveaulé. Saint Denis ctiiriilion? — Quund la volonté est droiteet que
d'Alexandrie se fil médialeur ei é( rivil à saint Dieu la diriqe, elle ns peut diunger. Dis^ —
Etienne les lettres les plus pre>sant' s puur posez-vous donc alors à vous rendre, sans
Teni'agcr à su--|)endrc l'exécution de celle délai, à Cambe, où les empereurs vous en-
menace. Saint C\ prien, qui avait eu le m.il- voyent en exil. —
Je suis tout prêt à partir.
heur de se irouiper et de déf ndre nue mau- — Les ordres que j'ai reçus ne cunrerneni pas
vaise cause avec trop de vivaeiié , s'en seulement les évèques, mais aus^i les pré res
re|)enlit depuis, comme o le voil par son
i de lu province : donnez-m'en la liste. Vos —
livre de la Palieiice; et s'il fil une faute, elle lois punissent avec justice les délateurs, et
fut elTacée, selon saint Aususiin, par sa vous voulez que je le devienne, en vous don-
chariié et par son mariyre. Le respect i!t la nant leurs noms et le.irs demeures! Vous pou-
dcfc'rence «)u'il montre ailleui's pour les linl- vez eu faire Li r cherche. —
Je commencerai
sié^e qu'il appelle la chaire do Pierre, l'ori- à la faire dès aujourd'hui Après cet —
gne de runi;é sacerdotale, li principale inlerrogatoirc, saint Cyprien si' mil en route
Église auprès do la |Uellc la perfidie ne peut avec le diacre l'oinius et quelques chrétiens,
avoir d'ai-cè>, prou'cul aSM-z (lo'il no con- et la première nuit de son arrivée à Curube,
lestuit pas l'autorité du saint pape cl ne qui était située près de la mer de Libye ^
laissent aucun doute sur la conil<iile qu'il UO milles de C.irih ige il eut une vision dans
,

aurait tenue, si le point eu discussion avait laquelle Dieu lui fil connailie qu'il mourrait
été rég é auparavant p^ir um; décision du bientôt pour Jésus-Clirisi. Il reçut aussi un
siège ap'istolii|ue dont il reconnut toujours envoyé de s.iiiil Xyste qui l'iiifurmait qu'on
l'auiorilé. En elTet. c'est au saint-slé^e qu'il allait publier coiiire les chrétiens de nou-
adresse l'apologie de sa fuite pendant la pcr- veaux é. lits. Cyprien apprit, bieniôi après, le
séjutiun de Uèce; c'est au saint-siégt! qu'il a mai lyre du saini pape; lui-même il s'attendait
recours contre ceux qui, ét.ini louit)és dans à une mort prochaine. Plusieurs chréiiens
la même pcisécu'.io i, voulaient forcer le d'un rang dislin;;uc lui conseillaient de se
saint cvè |ue à les réconcilier à l'Kgliso avant cacher et lui offraient une reiraite assui'ée ;
qu ils cuS'Cni accompli la pénitence canoni- mais il n'eu voulut rien faire. Il animait au
que; c'est au pape saiul Corneille qu'il combat les fidèles menacés , et se préparait
s'adresse pour faire approuver iinduly;ence lui-même, par un reiloublemenl de ferveur,
dont il av.iii usé envers quelques-uns d'en- à paraître devant Dieu. Il éiail encore A
tre eux, à rapproche de la persécution de Curube lorsque Calère-Maxime succéda à
Gallus : dans le temps même qu'il résiste à Pateruusdaiis le gouvernement de l'Afrique.
saint Etienne, il lui envoie des depu:és pour Le nouveau proconsul le rappela à Carthage,
lui soumettre les raisons do sa résistance; cl lui assigna pour logemeui une maison de
c'est donc contre toute bonne foi que son campagne (ju'il possédait près de la ville, el
démêlé avec ce dernier pape est devenu un qu'il avait achetée queli|ue lemps aprè' son
lieu cumuiuu pour tous ceux ({ui méprisent baplônie; il s'en éiail dépouillé en faveur
les décrets des souverains poniiles. Celte des p luv res; mais depuis, il en était redevenu
conteslaiion eiait à peine terminée que Va- propriétaire, et il désirait la leur donner de
lérien, successeur de tiallus, suscita, eu 237, nouveau avec tout ce qu'il possédait s'il ne :

la huitième persécution. Saint Cypricn ne le fit pas, ce fui pour ne pas aigrir les
f ressall d'encourager son troupeau el de païens. Les édiis étant arrivés à Carthage,
l'exhoiter à souffrir ciiurageu<ci:>ent le au milieu du mois d'août 2'iH, comme le pro-
martyre. Il eut la considaiion de voir un consul était à Utique, il donna l'ordre (|u'on
grand nombre do fidèles sceller leur foi de lui amenai sainl Cy|iricn; mais celui-ci, qui
leur sang. 11 montrait un zèle inlatigahie vo liait mouiii' à Carthage, au milieu de son
pour soutenir la constance des confesseurs troupeau, se caclia, b.eii résidu touier)is à
et pour leur procurer les secours dont ils se laire voir dans ses jardins quand le pro-
ava.ent besoin. Il s'appliquait aussi à faire consul serait do retotir. (îalère-Masime
iiuourcr la mémoire dei martyrs dont il al- chargea deuK officiers de se saisir de lui :

DlCTlO.N.N. QAGIOGnAPalQUK. I. 22
«85 CYP CYP G8t

ilse présenta avec un visage gai cl (ran- condamnons Thascius Cyprien â perdre ii télé.

quillc qui aniionraille calme de son âme dans Le saint répondit Dieu en soit loué. : |,cs

un moment aussi criti(iue. Les oUiciers chrétiens présenis s'écrièrent qu'ils vou-
l'ayant fait monter dans une voituic,le con- laient mourir avec lui, ei beaucoup le sui-
duisirent à une rnaison de campagne oî» le virent jusqu'au lieu du supplice, où il fut
proconsul s'était relire pour y rétablir sa cou luit par des soldats que comniaudaieut
sanlé, l'air y étant fort sain. (Jalôre remil des ccnluiions et des tribuns. Arrivé au lieu
l'interrogatoire nu lendemain et le martyr de l'exécution, il ota son manteau, se mit ù
fut conduit à Cariliage, où il passa la nuit genoux et fil sa prière. 11 se dépouilla en-
dans la maison d"un dis ofliciers qui l'avaient suite de sa dalmatique qu'il donna aux dia-
arrêté. Aussitôt que la nouvelle ne son ar- cres qui l'accompagnaient, cl ne garda que
sa tunique de lin il se lianda lui-même
reslalion fut connue, toute la ville lui alaj- ; les

mée : les païens eux-mêmes, qui se souve- yeux et un diacre lui lia les mains. Les

naient encore de la charité cxiraonlinaire chrétiens placèrent autour de l;ii des lin.^e3
qu'il avait déployée durant |a poste, étaient pour qu'ils fussent Irempésdeson sang. L'exé-
touchés (le son sort. L'officier eut pour Cy- cuteur, à qui il avait fait dunnor vingt-cinq
pfien les plus gr mds égards; il permit à ses pièces d'or, lui coupa la tète, le li sepiem-
amis de le voir et de souper avec lui. Le peu- t)re 2a8. Son corps, que les frères accompa-

ple se porta en foule dans le qunrlier où il gnèrent, portant des llambeaux de cire et
86 trouvait, et tout fut en rumeur dans celle chantant des hymnes, fut enterré dans un
cité qui était alors , après Jtome, la |)lus po- champ voisin, sur le cliemin île .Mappalc. Ou
puleuse de l'univf rs. 'Sous les fidèles accou- bâtit drus églises en son honneur, l'une sur
raienl pour voir leur évèque les jeunes filles
;
son tombeau, qui fut appelée Ma ppa lie, et l'au-
passèrent même la nuit à la porte de la mai- tre dans l'endroitmême où il souffrit le martyre,
son, et le saint donna ordre de veiller à ce et qui fut appelée table ou autel de Cyprien,
qu'il ne se p.issât rien que de conforme à la parce que le saint s'y était offert à Dieu en sa-
modestie. Le lendemain, qui fut pour lui un crifice; cette dernière est surtout connue par
jour de joie, on le conduisit au prétoire, (jui les sermons que saint Augustin y faisait or-
était éloigné d'environ un stade. Le procun- dinairement au peuple. Les ambassadeurs
sul ne paraissant point encore, on lui permit que Cliarlemagne avait envoyés au calife
de s'asseoir sur un siège qui p;ir liasard se Aaron-al-Uéchyd, au commencement du ix«
trouvait couvert d'un linge; ce qui lut re- siècle, obtinrent du roi mahométan d'Afri-
marqué, parce que l'on avait coutume de que, à leur retour de l'erse, la permission
couvrir ainsi, par honneur, le siège des évé- d'ouvrir le tombeau de saint Cyprien, d'où
ques. r.omme il était tout en sueur, à cause ils retirèrent ses reliques qu'ils apportè-
du chemin qu'il venait de faire, un soldat qui rent en France ; elles furent d' abord déposées
avait été chréiien lui conseilla de changer dans la ville d'Arles et transportées ensuite,
d'habits; et il se proposait de garder ceux du avec la permission dw roi, à I^yon et placées
saint martyr, qui refusa en disant il :est derrière l'autel de l Eglise de sainl Jean-Bap-
inutile de remédier à des maux qu'. vont finir tisle. Charles le Chauve les Gt transférer à
aujourd'hui. — Le proconsul étant arrivé, Conipiègne cl on les renferma avec celles
lorsqu'il fut assis sur son tribunal ,on lit de saint Corneille. La collégiale de Kosnay,
entrer le saint, et Galère lui dit E^-lu Tlui-
: près d'Oudcnarde en Flandre , obtint une
scius Cyprien ?—Oai, je le suis. —
i\'est-ce pas partie des unes et des autres. Les ouvrages
toi i^ui es l'cvéïjue de ces hommes impies et .<«- (lesaint Cyiirien sont 1° le traité du Mépris :

crilcges qu'on nomme chrétiens ? — Oui, c'est du monde on de luGrdce de Dieu -l' le livre ;

moi. — Les trts-reliyieux empereurs ordon- de la Vanité des idoles 3° les deux livres dos ;

nent que tu sacrifies aux dieux. — Je ne le Témoignages le livre de la C'induite des


'i-'


;

puis. — ['rends du temps pour y réfléchir. vierges ; o" le livre il» l'Unité de l'Eglise; 6°
J)ans une chose dont la junice est évidente, le de ceux qui sont tombés; 1' le livre
livre
on a bientôt pris son parti. — Le proconsul, de VOraison dominicale, qui, au jugen^ent
ayant pris l'avis de son conseil, continua de saint .\uguslin , esl son chef-:i'œuvrc ;
ainsi Il y a Ion /temps que lu vis sans reli-
:
8' le livre de la Mortalité ; 0' VExhorlation
gion et sans piété, et que tu engages une foule au martyre ; 10° le livre à Démclricn ; 11"
de malheureux à eonspirer, otec toi, contre le livre de l'Aumône et des bonnes œu-
les dieux de l'empire et contre leur culte : les vres ; 12" le livre du Bien de la patience ; 13" la
très-illustres eiiipereurs ont fait faire des démar- lii re de a Jalousie et de l'tnvie ; li° des Let-

ches près de toi pour que tu ne reconnaisses tres au nombre de 83. Saint Jéromi- et Lac-
point d'autres dieux (/ue ceux qu'ils adorent lame donnent de grands éloges à l'éloquence
eux-mêmes ; mais ils n'ont pu l'obtenir de toi. (le saint Cyprien. Il a, suivant le second de

Ainsi étant convaincu des crimes les plus abo- de ces Pères, une invention facile, varié •,
vtinables, que tu ne l'es pas contenté de eum- agréable beaucoup de clarté el de netleié
,

meltre seul , mais que lu as encore fait cum- dans les Idées. Sa diction est ornée et cou-
viettre à une infinité d'autres, il faut que lante , ses raisonnements solides et ser-
ta mort serve à rappeler à leur devoir ceux rés. Il sait plaire, instruire et persuader. Ses
(jne tu as entraînés, ou du moins à les ef- lettres sont écrites avec plus de perfectioa en-
frayer, et que l'obéissance aux lois soit réta- core qie ses autres ouvrages. Son éloquence,
bie par ion sang, il écrivit ensuite sur des mâle, naturelle el éloignée du slj le decla-
tablettes la sentence ainsi conçue Nous
: maleur, était propre à exciter de grands mou-
685 CYP CYP 686
V menls. Il raisonne prrsiiuc (oujours aver rie Pieu. Ceux qui composaient l'assemblée
r.ulant de justesse que de force, «^m-iimie son furent très-éîonnés de voir un prêtre intro-
tijle ait quelque cliose du génie afri{ ain, il duire Cyprien parmi eux: l'évéque qui pré-
est eppendant d'une latinité plus pure que sidait pouvait à peine en croire ses yeux,
relui iKs autres Pères, si l'on en excepte Lac- ou du moins il ne s'imaginait pas que la
tance. —
16 septembre. conversion de celui qui causait sa surprime
CVPiUEN [saint;, martyr à Brescia avec fût sincère mais Cyprien dissipa ses «ioutcs,
;

saint Savin, souffrit au commencement du iv*" le lendemain, en brûlant devant lui tous
siècle. — 11 juillet. ses livres de magie, en donnant tous ses biens
CYPRIEN (s;;int), surnommé le Magicien, aux pauvres et en se metwint au nombre
pour le distinguer de saint Cyprien de Car- des cathécumènes. Quelque temps après, l'é-
Ihage, né vers le milieu du iir siècle à Au- véque le baptisa. Comme il avait scandalisé
lioche, petile ville située sur les conlÎDS de ou abusé un grand nombre de personnes, il
la l^yrie et de l'Arabie, et qu'il ne faut pas fil un aveu public des artifices dont il s'était

conibndrc avec la capitale de la Syrie, fut servi et confessa hautement ses fautes, ajou-
dévoué au démon dès son' enfance par ses tant qu'il n'y avait qu'illusion dans ses opé-
parents ((ai le firent élever dans les supersti- rations magiques. Le jeune homme qui ai-
tions et les mystères impies du paganisme. mait Justine et qui se numniait Agiadius, fut
Il s'appliqua à i';islraIou'ie judiciaire ol à la si touché de cet exemple, qu'il se fit aussi
magie. Ci st pour se perfi'ctionner dans ces chréiien. Saint Grégoire de Na?ianze, par-
sciences occultes qu'il fit de nombreux voya- lant du changement opéré en Cyprien après
ges. Il se rendit à Alhènes, au mont Olympe sa conversion, en fait l'éloge le plus magni-
en -Macéi'oiue, à Argos en Phrygie, àMeio- fique et ajoute qu'il demanda, par humilité,
phis en Egypte, dans la Chaldèe et jusqu'aux un des plus bas emplois de l'église. Eudoxie,
Indes. Lorsqu'il eut été initié à tous li's citée par Photius, dit qu'il fut fait portier, mais
secrets de son art infernal, il se livra, pour que (|uelque temps après on l'ordonna prêtre,
l'exercer, aux crimes les plus horribles, jus- et qu'il futensuiteéle\ésur le siège épiscopal
(lu'à égorger des enfants pour offrir leur d'Antioclie sa patrie. Lorsque la persécution de
sang au démon, et pour chercher, dans leurs Dioclétien eut éclaté, il fut arrêté et conduità
entrailles palpitantes , la connaissance de Tyrdevanlle gouverneur dePhénicie, qui lefit
l'avenir. Les connaissances funestes qu'il déchirer avec des ongles de fer. Dioclétiea
avait acquises lui servaient à séduire les ordonna ensuite qu'il fût amené à Nicomé-
vierges, mais elles vinrent échouer contre die, chargé do chaînes, ainsi que Justine,,
une vierge chrétienne nommée Justine, sa
, qui avait été arrêtée à Damas, et ce princa
compatriote, d'une naissance et d'une beauté les condamna l'un et l'autre à décapi- la
distinguées. Un jeune homme qui était ido- tation. La sentence impériale exécu-> fut
lâtre, ayant conçu pour elle une violi nte tée sur les bords du fleuve
vers (îallus,
passion et ne pouvant la lui faire partager, l'an 30i. Quelques fidèles de Rome, qui sa
eut recours à Cyprien. Celui-ci, épris de trouvaient à Nicomédie, emportèrent leurs
la jeune vierge à son toar, mit en œuvre corps dans leur patrie, et, sous le rogne de
toutes les ressources de son art afin de (Constantin , une dame romaine , nomméa
réussir pour son propre compte. Justine lluffine, de l'illustre famille de Claude, fit
s'arma du signe de Jésus-Cluist et rendit bâtir, près de la place qui porte le nom da
inutile l'invocation des esprits de ténèbres. ce prince, une église sous leur invocation.
Cyprien, se voyant vain(u pnr un pouvoir Ces saintes reliques ont été transférées de-
supéiieiir, commença à réfléchir sur la fai- puis dans la basiliqqe de Latran. — 20 sep-
blesse du démon. Celui-ci, craignant de per- tembre. •

dre un homme par le moyen duquel il avait CYPRIEN (saint), évêque d'Unizibir eu
assujetti un si grand nombre d'âmes à son Afrique confesseur, soufi'ril divers tour-
et
empire, lisi livra de rudes assauts, alin d'em- ments et la prison pendant la perséculioa
pêcher sa conversion. Elle eut lieu cepen- qu'Hunéric, roi des Vandales, faisait souf-
dant mais le souvenir de ses crimes le plon-
; frir aux catholiques pour les contraindre à
geait dans une mélancolie qui approchait du embrasser l'arianismo. Condamné à l'exil
désespoir. Prosterné la face contre terre, avec près de cinq mille autres confesseurs,
n'osant lover les yeux vers le ciel, il s'é- il distribua tous ses biens aux pauvres avant

criait, au milieu des larmes et des sanglots: d'être conduit d;ins le désert affreux où le
Malheur à moi malheur à moi Dieu, tou-
I ! tj ran l'avait relégué. Pendant le trajet, il
ché de sa douleur, lui inspira l'idée de s'adres- consolait ses compagnons d'exil mais il fut ;

ser au saint prêtre Eusèbe qu'il connaissait leilenieiil maltraité par les ariens qui le con-
depuis longtemps: (^yprien ne lui eut pis duisaient qu'il mourut peu après qu'il lut ar-
plutôt confié ses peines qu'il se sentit consolé, rivé au lieu de sa destination, l'an 483. —
et comme il y avait trois jours qu'il n'aiail 12 octohre. i

rien mangé, Eusèbelui fit prendre un peu de CYPRIEN (saint) évêque de Brescia en
,

nourriÎLirc. Le dimanche suivant, il le con- Lombardic, florissait dans le milieu du vi«


duisit à r. sscinblée des fidèles, et Cyprien s ècle et mourut en 532. Son corps se garde
fut singulièrement frappé du recueillement et dans l'Eglise collégiale de Saint-Pierrit d'O-
de dont étaient pénétrés les chrétiens.
la piété iivel. — 21 avril.
11 lui semblait voir, dans ces hommes céles- CYPRIEN (saint), évêque île Toulon, fat
tes, des anges qui chantaient les louanges élevé dans le célèbre monastère de Saint-
«8Ï CTI\ Cïn «89

Victor (le so romlil Icllenicnl re-


Miirscill'. Il snin'c Jnlitlp, dame d'IrAnc, illustre par sa
conimaiiilïiliic par sa srii'iicc pI sa vcrlu , naissance ri sps riclicssis, mai» plu^ illiis-
qiie sailli Cos.iire. évônuc irArici, voulant lie enivMC par sa [liélc II n'av.iil «jne irois
r.iilai lier ,à son éuli>io, rordomia di.icri! <'l ans, I irM)Mi' la |ierscculion ili; Dioc Iciieii
le mena avec lui au lenu en
concili' <1 A;;ile. vini à érl.ilcr. Sa nièie ^e s.inva n\ r. lui
50(t. Dix ans iilus l.iril, il li' pi ci sur lo à Sel ucie, mais \o\anl que les cliréii.-ns y
siège épisnipal de TiHilon. Saint (^ypriiu claicul aussi expo-os iin'à Icône, e'ie se rc-
assisla aux ililTiTrut- conciles •iiixi|u( Is pré- fa^ia à 'l';ir>e eu Ciiicie, où «Ile fut liii'iilot
sida le saint év(''(]uc d'Arles, et eul heaiictiup ;iri('lee avic son co'aul .pi'e L- lenail enlic
de part à tout ci; qui s'y lil piiur le maiuli<'U ses hras, et coudullc devanl Alexandre, i;iiu-
de la fui et delà iliseii liue. Les Français s*e- verneur >le la province, ([iii lui lil ôlcr son
tant emparés de la Provence, qui avait été onf ni. On eut beaucoup de f)eiiie à l'arra-
nssez lou^Muips sous !a dooiinalioii dis cher de ses liras ; le peiit C) r tentait ses
O'trogollis d Kspagno et des Visii^oilis mains vers el e : il léiiioiiin ail par ses cris
d'Italie , ce cil iii;;emi'ul de dninination cl ses pleurs tonle la peine que lui causait
lui faciliia Is moyens d'e\iir|icr l'iir.aiiismc celle scp;icat on. Coinine II était d'une figure
queccs niaîlicséiraiig rs avaient iiuporiédans inléicssaiite, le ponverneur le prit sur ses
Bon dioc'se, qu'il {jotivcrna avec le zèle genoux, alla île l'ap user pir ses caresses ;

d'un saint pasieui'. 11 inuiirut au m lieu 'u mais C) r .ivait loujuuis les yeux tournés
vr siècle, qieliups aiinéos iprè» saini Ce- vers -.1 tnère et s'élauçi t veisillede loules
saire au réiabhssemeul d.quel il .!»ait
,
ses force» ; il cgraiaua l le visage d'Alexan-
beauif)up coiilr.biié et tl.ini il a ccril Vie. I I dre, lui ilonnu l des coups de pied l'aiis
Saint f.ypricn lut eiiieric dans son église où resioiiiac, el l.irs()iie sa tuprc, au milieu des
l'on lid' il une ch ipelle sous ."on invocalicm. tourments, s'ecr ait Je suis clirétcnne, il:

II esi honoré à Touloi, coiiiuic patron se- disait au>sl: Je sui> clnélii n Le prouverncci.-,
Condaice, le 3 oclo'.iie. Iuiieu\, par un pie et le jeia par
ii- jinl I

CYlMîlKN ou Slhuan (saint), ablié en Pé- teire. L'ciifani eul la téie fendue en lonihant
rigord dans le vr' siècle, se consacra, ilès sa sur les marches du inbnnal et mourul bai-
jeunesse, au service de Dieu el prit l'haliit gué dans sou sang, l'an 3(ii. Sa mère reiiier-
<lans uu inou.lvtère dont l'alilié se nomui.iil cia D.eu d'avoir accordé à son lilf la coii-
Savaloii, vers le milieu du uir >iècle. Après roniie du cuarlyre qu'elle obliui ensuite
avoir été, |)ar ses veiius, le mo lèle île la elle - mcino. Deux servantes qui l'aveicnt
Communanie. Il se retira dans une soliiudc suivie dans sa fuite, enlevèrent secrètement
près de la Dordogne, où il se coiislruisil un les deux coi|)s eulerrérenl dans un
cl les
erinilage, qui a donné naissance, dans la champ près ville. (Jii dit que saint
de la

suite, à la pctiie uile de S.i.it Cypiieii. Il Amaieur, évéque d'Auxerre, ayani apporte
mourut suc la fia du vr siècle, el saint liié- d'Antiuche les reliques desiini Cyr, en dis-
goire de 'l'ours rapporte qu il opéra plu- Iriiiua aux villes de Toulouse, de S.miI-
«ieurs rnii atles peudaiil sa vie el après sa Auiaml ei de Nevers. Saint Cyr est le pairon
mort. —
9 décembre. de cette diTuièrc ville, ainsi que de plii-
t^Yll (saint), Cijnis, c»équc de Cartilage, sieurs aiiires églises de France. Sun culic
n'esl guère connu que par un sermon de était aussi fort élendu aulrefuis eu Angle-
tainl Augnslin qu'il piciha le jour de sa terre. — Itijuin.
Wle, cld.iiis le<|uel il fait l'elogc de ses ver- CVlllî (sainte), Cyria, martyre à Césarée,
lus. — 1t jnillei. en Palestine, souHrii avecsainle Zcua'i Je et
CYK (saint), évdque honoré à Gènes, flo- deux autres. 5 juin, —
dans le v.' siècle.
rissait 29 juin. — l^iHli (sainie), anachorète en Syrie, na-
CYK (saint), médecin d'Alexaiidiie ri qiiil .ivaiil la fin du iv siècle , d'une laniille
martyr ,
prufi ail des ucc.isluns ([ue lui distinguée, qui lui fil donner une é<lucaiiun
donnait l'eseicicc de son art pour desaliuser d gne du rai g qu'elle devait lenir dans le
ses malades des iin| iélés du paganisme, et monde; mais <à peine arrivée à ladeui-dc
pour les convertir à la foi de Jesiis-Cliri-t. 1 Jige. elle renonça, en hO-2. à loiis le'.avau-
Ayant appris qu'une lemme <iiréiieunc tages (|ue le siècle lui ulTrait el .ibanduina ,

avait clé arrêtée .avec se- trois filles à Ca- la maison |),:lernelle pour s'enfermer, avec
nope, il s'y rendit aussifôl, aliu de les eu- sainte .Marane, son amie , dans un peiii rc-
courager à coiire>ser JésusClirist avec, cou- duil siiné près de Bérée, leur ville iiaiale. Ce
ragé mais il fut arrélé à son loue, et acca-
: lieu n'avaii, an rapport de 'rhéodorei, 16-
blé de coups. On lui brûla les cotés avec nioiii oculaire, (|uc les quatre murs , sans
des l(ircli,;s ardentes, pui-.ou mit du >cl et loii ni couveriuce tonl'C les injures do l'air
du vinaigre dans ses plaies, pour les rendre ei liiiiempérie des saisons. Le désir de se
plus douloureuses, il fut enlin cond iniiié à r(ndie agiéable à JésusClir SI, qu'elle av.iit
être décapité avecsainle Aihana^ie el ses choisi poar époux, lui fii«ail supporter avec
filles ;mais son suii()lici' fui ililïoré de quel- joie le vcnl, pluie, la nei^e et le Iroid des
l.i

ques jours il sonlTril l'an


; 311, sous Maxi- hivers, n'aj.inl pour lit qu'.Mi dr.ip grossier
otin II. —
31 j.'invier. étendu sur l.i lerre nue. L'habilalion des
CYH ou Sïii (sailli), premier évoque de dcuv lecluses tt'.iv.iit point de porte mais .

Pavie, liiilla par ses miracUïs el ses vertus une simple ouverlure par l.iquel e on leur
aposloliques. Odéccmbie.— pa-sa.l leur nourrilure. >aiiile Cvre viiait là
CYU uu CvRic (saint), martyr, était fils de dans un si.ence absolu, portant de grusies
S89 CYR CYK 690

chaînes de fer qu'elle cach;iit sous sa lonp;uc souffrit avec sainte Tbarsicc el plusieurs
rolie. Ay.inl eu l.i dén)lion <1c visilcr les autres. — 31 janvier.
sniiits lieux, les deux saintes allèreul de B^'- CYlîlAQUE (saini) marlyr h Uome avec
,

rée à Jèru>alerii en vinjîl jnurs, sans rien saint Paul et un autre esl honore le 8 fé-
,

manger; elles (ireiil la niême chose en reve- vrier.


nani. Hllcs rnlieinirenl en^uile plnslenrs CYl'.IAODE (saint), martyr à Tomes dans
autres pî'lerina;;es assiz éloignés san^ pren- le Pont, avec saint Paul, esl honoré le 20
dre nncuiic nouriiiiirc |iend;inl qu'elles juin.
é'.iienl en route. Il y avail déjà ipiiranle- CYIllAQUE Sébaslc fut
(saint), m.irlyr à .

deox ans (in'illcs avaient cinlrassé un ch irgé d'exectiier sentence qui coiidam-la
pcnre d(! vie aussi rigouniix, lors(ini' Tliéo- iiail sailli être déeapilé; mais
Aiiiio{]iic <à

diirel alla les visiter en h'ik On ignore Té- viivaiil i)n'après lui avoir coupé le cou, il
pn(|ue de la morl de sainte Cyre, dont on lit sortail de sa icte du lait au lieu de sang, il
le iu»ni d.ins le iMarljioluge romain le 3 se converlil à la vue de. ce prodige, et souf-
aoiJi. frit lui-niè e la mort sous
1 le président
CYUÉNIIÎ on Cyrkniî Ctjrevia , (sainte), Adrien —
13 juillet.
.

niarl\re a Tarse, en Ciiirjr, ;nec sainte Ju- CYIUAQUI'; (saint), martyr en Afrique
lienne, soiillril pendant la lersécntou do soulTril avee s.-iint Apollinaire el plusieurs
M.ixiiiiii; II, l'ini 30j. - l" novembre. autres. — 21 juin.
CYlUACiDK martyre à
(s;iinl(0, C,//r(ui(/c,«, CYIUAQUK (s iint),martyrà Co-rinlhe avec
IWiine anc .«ainl C\riai)iieel plusieurs an- vingt autres, csl honoré chez les Grecs le 20
tres qui, afiri^s de ernelles tciriurrs. furent jUillei.
décapiiés en 303 par <:r(lie ex|iiès de l'eui-
I CYUIAQUE (saint), martyr avec saint
perpur .Maxiinirii. —
Kj mars et 8 aoiil. EMipè e, 1 si I oiioréle 22 mai.
CYUlAtJUK (saini), Ci/ritHits, mariyr à (CYIllAQUE marlyr avec
(sailli), soldai et
Ituine, éta^l ni» de s;iinl K\n|,cre cl d -
s.iinte ses si\ frères, soldais comme lui, fui dé-
Z C el frère de saini 'i'Iiéodnie. Il soulTiit pnui'léile la ceiiiiure militaire par l'empe-
sous rem,<creiir Adrien et lut inlininc dans MMir .Maximieii, paice i\n'\l était clrétien et
le inieticre auquel il a donné son nom.
I
2 — iin'il ne vou ail pas aiiosi.isier. Ses frères
ma'. f rent traités (oaime lui : "il les sépara les
CYlUAtjUR (saint), acolyte el mi'tyr à uns des .lulres, el s lurent relègues en di- i

Alexanarie, fut décapité avec siinl Fausie, vers lieux où ils périreni de misèie. C'est à
piètre, et p'usienis aulre-, par ordre du Saiales, en .\iinénie, cpTils conli!<sèrcnl Jé-
président Valcre, vers l'an 2i9, c"esi-à-ilirc sns-Chrisl el (iii'ils furent privés de leurs
au c'immencemcnl d,! la persécution de Uèce. grades. — 2'i- juin.
— 6 s ptembre. CYUIAtJUli (sa ni), martyr A Nicoméilio,
CYIUAQUK (saint), martyr à Peponse a' ce soullrit avec deux autres en 303, et fut l'une
S' lut Florence el deux autres, souffrit 1'. ii lies premières vieiinies de la perséciilion do
230 , pendant la [lersceutiou de Dècc. 1" — Dioeléiien. — 7 avril.
juin. (lYlUAIJL'E (sailli), lahnireur et mirlyrà
CYRIAOUE (sailli), missionnaire cl martyr Perge, en Pampbilie, avec saint Léonce el
en Egypte, faisait pailie de celle Iroupc plusieurs anires, fut décapité par ordre du
d'hommes apostoliques qui , an nouibiede président Flavieii, pendant la persécution do
trente-sept, se patiagèrenl l'Egypte pour iJioc étien. !" août. —
conquérir à Jesus-Chrisl ce (ini appirliMiait CYlUAtJUE (s.iiui) marlyr à Nicomédie, ,

au dtinon. Ils se partagéienl en qu.iirc ban- soulTril avec saint Paulille cl plusieiirsanires
des celle à laquelle appartenait Cyriaqne ,
: l'an 303, pendanl la persécution de Dioeléiien.
avait pour cl), f P.ipiai. et elle se dirig-a vers — 10 ilceembre.
la partie ceci lenlale de la pio>inee. Le gnu- CYIUAOUE (saint), diacre el martyr à
^eineur, iiiforu é îles nomlircuses conver- Umne fut arrêté au couimeneemenl de la
,

sions qu'ils opéraienl, enïoya des soldats seconde persécution di; Dioeléiien, cl, après
dans tontes les dii celions pour se saisir de une dure délention, on le lir.i de son cachot
leurs personnes cl pour les lui ;imencr dans pour lui faire subir le supplice ùii clievalet
la capitale. Lorsqu'ils cumparurenl devant cl de la poix loiiiliie. On le dislendil arec
lui, il essaya, pir promesses et par menaces, des cordes; on le fra()pa à coups de bâton, et
de les amener à sac ifier aux dieux, l'aul, il Icrinina son marlyre par la décapitation ,
qui clail le supérieur général de toute la à laquelle il lut condamné par senleuce de
mission, rcpomlit pi>nr tous Nous savons de : l'emiiereur Maximien l'an 301-. Son corps ,

science certaine (|u'il vaut m eux mourir fol enlerré par le prèlrc .lean sur la voie ,

qno sacrifier; ainsi ne nous épaignez p.'is. Salarienne, prè< du lieu où il avail élé exé-
Sur celle dccljiration, le gouverneur les con- cuté mais le 8 aoûl suivant, le pape saint
;

damna Ions à mort. Gcuk qui avaiiMil évan- Mar.el le fil Iransporlcr sur le chemin
gélisé à l'occi^lenl fureul attachés à des croix. d'Osiie, dans le cimetière de Liicine. Il était
Il est probable que leur martyre eut lieu à Home dans lèglise de Sainte-Marie Kjj m
dans le ii*^ ou le m' siècle. — 10 cl 18 jan- Loin, lorsqu'en iOV'J, le pape saint Léon IX
vier. fit don d'un de .ses bras à rabba}0 d'Al-
CYR1AQUË (snini), martyr en Achaïc, est lo!T, en Alsace. 10 mars el8 aoiil. —
lionoié chez les Grecs 12 janvier.
le CYIUAQUE (saint), martyr à iMalaga.er»
CYIllAQUE (suiut), marlyr à Alexandrie, Espague, soulTril avec la vierge saiulu Paule,
09! CTR CYR 692

l'an 305. Ilsfurent l'un et l'autre accablés lui dit le gouverneur, que vous avez de la
sous une grêle de pierres. —
18 juin. Sagesse et île l'expérience faites-en usage;

CYRIAOUE (saint), et <5que(l'Ancôiie,Pl;int dans la circonstance présente , en prenant


allé par dévolion visiter les saints lieux, fut les moyens les plus propres <^ vous sauver,
martyrisé à Jérusalem , vers l'an ']G2, »ous vous et ceux qui tiennent à vous. Je ne —
l'empereur Julien l'Aposlil. —
k\\\A\. saurais montrer une plus grande sagesse
CYRIAQUI': (saint), qu'on faitliin des com- qu'eu faisant tous mes efforts jiour ne pas
pagnons de sainte Ursule, et l'uu des con- me perdre, après avoir appris aux autres à
ducleurs de cette iron|)c de vierges qui vin- se sauver. » Lejugc , le voyant inéliranla-
rent do la Grande-Bri'tage en Allemagne, /l)le, le condamna à être brûlé vif; mais,
est Iiiinoré comme martyr le 28 avril. étant sorti du feu sain et siuf, ce prodige
CYRIAQUE (saint), confesseur à Zéganéc, frappa tellement Lucius , qu'il lui rendit la
dans la Lazique, est honoré chez les Grecs liberté. Apprenant ensuite qu'il continuait
le 1^ juin. à prêcher la foi, il lui Gl trancher la tête en
CYRIAQUE (sainte), Cyriaca, martyre à 251). —9 juillet.
Samarie, était sœur de sainte Pai aseève, et CYKILLE (saint), martyr à Césarée, en
souffrit dans le i" siècle. —
20 mars. Cappadoce, était natif de celle ulle ou des
CYRIAQUE (sainte], veuve et martyre à environs. Il fut instruit de la religion chré-
^ome, pendant la persécution de Yalérien, tienne dès son enfance elà l'insu deson père.
avait consacré son temps et sa fortune au Celui-ci, voyant qu'il refusait d'adorer les
service des martyrs auxuuols elle mérita idoles, lui fit souffrir toutes sortes de mau-
d'être associée en vers.int soi sang pour la vais traitements, et flnit par le chasser de sa
loi. Le lape Sorgius H tr.insféra son corps maison. Le gouverneur de Césarée, ayant
dans l'église de Sainl-Equicc. —
21 août. appris ce qui se passait, se fil amener le
CYRL\QUE (sainte), surnommée par les jeune Cyrille et tâcha de le gagner par la
Grecs Megalomartyre, c'est-à-dire la grande douceur. Renoncz à Jésus-Christ, lui dit-il,
martyre, quoiqu'elle n'ait pas versé son sang et je m'engage à vois faire rentrer dans la
pour Jésus-Christ, était de Nicomédie, et fut maison paternelle et dans les bonnes grâces
arrêtée l'une des premières, au comineiice- de votre père, qui oubliera voire faute en
ruent de la persécution di- Diorlétien. Ce considération de votre âge. « Si mon père me
prince l'avait condamnée à la décapitation ; refuse l'entrée de sa maison. Dieu m'ouvrira
mais elle mourut en priant Dieu, avant que la sienne. Je devienJrai volontiers pauvre ici<
la sentence n'eût été exécutée, l'an 303. — bas, pour être riche là-haut je ne crains pas
:

Tjuillet. la mort parce qu'elle n.e procurera une vie


CYRIAQUE (sainte), vierge et martyre à meilleure. » Le juge, voulant l'intimider, le fit
Niconiédie, ayant reproché à l'empereur lir comme pour le mencrau supplice mais la ;

Maximin IIson impiété et sa fureur coiilie vue d'un grand feu, auprès duquel on le
les chrétiens, fut fouettée si cruellement que conduisit, u'ay.int produit snr lui aucune
tout son corps étuil comme déchiciuelé elle
: impression, le juge le fit revenir devant lui.
fut ensuite brûlée vive avec cinq autres vier- S'ousavezvu, lui dit-il, le ftu q te j'ai fait td-
ges, ses compagnes, l'an 311. —
19 mai. l mer pour votis brûler tout vif: j'efprrc que
CYRIE (sainte), Cijria, martyre à Aquilée, vous serez sage maiiileunnt et que tous vous
souffrit avec sainte Mus(|ue. —
19 juin. soumettrez à ma volonté et à celle de voire
CYRILLE (saint), Ci/rî7/Ms, maityr en Sy- père. — Vous m'avez fait un gnmd tort en me
rie avec saint Paul et cinq autres, est ho- rappelant. Je ne crains pas lefeu, je b/ûle
ei
noré le 20 mars. du d('sir d'tdler â mon Diiit ; liâtcz-ious de me
CYRILLE DE GORÏINE, (saint), ayant mettre à mort, afin que foie le bonheur de le
été élevé, vers l'an 2Û0, sur le siège épisco- voir pins tôt. ¥.1 comme les assistants fon-
pal de cette ville, située dans l'île de Can- daient en larmes en l'entendant ainsi parler :

die, à l'âge de trenle-quiilre ans, s'appliqua Po'.uquoi pleurez-V'jus? ii'ur ti\l-i\. Réjouis-
avec succès à la conversion des idolâtres, et Siz-vous. au contraire, de mon bonheur, et
il continuait, malgré son grand âge, à rem- venez chanter i:n cantique de joie autour de
plir tous les devoirs d'un saint évéque, lors- mon bûcher. Ah! vous ne savez pas quelle
que l'édil de l'empereur Dèce fut publié à gloire m'attend, et V'Us ne connaissez point
Gortine. Lucius, gouverneur de cette ville, lit le royaume ot) je rais entrer. C'est dans ces
arrêter Cyrille, qui avait alors quatre-vingts sentisDcuts admirables qu'il retourna au bû-
ans, et voulut le forcer à sacrifier aux dicuv cher dans lequel il fut consumé, vers le mi-
de l'empire. Comme il refusait avec un gé- lieu du m* tiède, sous le règne de Dèce ou
néreux courage, le juge le pressa d'avoir pi- de \alérien, étant à peine âgé de dix-sept
tié de sa vieillesse, lui faisant observer qu'il ans. —
2) mai.
y avait peine de mort contre ceuv qui ne CYRILLE (sainl), martyr à Rome avec
voulaient passacrilier. :< Ne \ous inquiétez saint Bon, prêtre, et dix autres, souffrit,
pas de mon grand âge, répondit Cyrille; le l'an 2o7, pendant la persécution de l'empe-
Dieu que je sers me promet de renouveler reur Valérien. il est mentionné dans les Ac-
ma jeunesse comme celle de l'aigle. Je no tes du martyre de sainl Etienne, pape. 1" —
puis sacrifier à vos dieux, parce (jue qui- août.
conque reconnaîtra d'autres dieux que celui- CYRILLE (sainl), martyr à Rome, se trou-
là seul à qui cet auguste nom appartient, vait présent au supplice de sainte Anastasic,
sera exterminé de dessus la terre. » Je sais. lorsque celte géuéreuso martyre, se sentant

693 CYR <:yr 694


défailliraprès qu'on lui eut coupé lia langue, Dieu, saint Cyrille nous apprend lui-même
demanda par signe un peu d'eau pour se ra- qu'il prêchait tous les dimar.ches dans l'as-
nimer il s'empressa de satisfaire son désir.
; semblée des fidèles. Il possédait tellement
Cet acte de charité lui valnl à lui-même la l'Ecriliire sainte, que ceux de ses discours
palme du murtvre. 11 souffrit le 28 octobre qu'il faisait sans préparation ne sont, le plus
2i9, sous le préfet Probus et sous l'empe- souvent, qu'un tissu do passages ou d'ailu-
reur Valcrien. —
27 et 28 octobre. sions à divers endroits des livres sacrés.
CYRILLE (saint) évéque et martyr en
, Saint Maxime lui confia aussi l'instruction
Afrique, souffrit avec saint Rogra et plu- des catéchumènes, c'est-à-dire, de ceux (jui
sieurs autres. —
8 mars. se disposaient à recevoir le baptême il :

CYRILLE ( saint ) , martyr avec saint exerça, pendant plusieurs années, cette im-
Archélaùs et un autre , est honoré le '••
portante fonction avec autant de zèle que de
mars. succès, commele prouventses Catéchèses qui
CYRILLE (saint), martyr à Philadelphie, sonl parvenues jusqu'à nous. Il succéda,
en Arabie, souffrit avec saint Aquiiaset plu- vers l'an 350, à saint Maxime. Le commence-
sieurs au Ires. —
10 août. ment de sonépiscopatestdevenucélèbre dan*
CYRILLE (saint) martyr à Antioche
, ,
l'histoire parl'appariliond'unc cioix miracu-
souffrit avec saint Prime et saint Secondaire. leuse. Voici comme saint Cyrille rapporte lui-]
— 2 ocloi)re. même ceprodige dansune lellreà l'empereur
CYRILLE évêque d'Antioche, flo-
(saint), Conaianca: Lelmai de l'anS'SlfVei s les neuf heu-
rissait au commencement du siècle. 11 w resdumatin,ilparut dans le ciel une grande lu-
succéda à Tiniée et il se rendit célèbre par mière en forme de croix, qui s'étendait depuis
sa science autant que par sa sainteté. On lit lamontagne du Calvaire jusqu'à celle des Oli-
dans les Actes des saints inarlyrs Claude et ves. Elle fut aperçue, no)i parune oudeuxper-
Nicosirale qu'il eut beaucoup à soulTrir pen- sonnes, maispur toute laviUe.Cen'élaiipaeun
dant la persécution de Dioclétien, qu'il fut de ces phénomènes passagers qui se dissipent
arrêté et qu'il mourut en jirison. 11 est ho- sur-le-champ ; cette lumière brilla à nos yenx
noré avec le litre de confesseur le 22 juillel. pendant plusieurs heures, et avec tant d'éclat
CYRILLE (saiul), l'un lies quarante mar- que le soleil même ne pouvait l'effacer. Les
tyrs de Sébaste en Arménie qui, l'an 320, spectateurs, pénétrés en même temps de crainte
pendant la persécution de l'empereur Lici- et de joie, courent en foule à l'église : vieil-
nius, furent jetés dans un élang glacé, par lards et jeunes gens, chrétiens et idolâtres, ci-
ordre d'Agricola, gouverneur de la province, toyens et étrangers tous n'ont qu'une voix
,

pour n'avoir pas voulu sacrifier aux idoles. pour lomr Notre-Seigneur Jésus-Christ Fils ,

Lorsqu'on les relira de l'étang, la plupart unique do Dieu, dont la puissance opérait ce
étaient morls de froid, et les autres avaient miracle, et tous ensemble ils reconnaissent
les membres gelés, au point qu'ils ne pou- la divinité d'une religion à laquelle les cieux
vaient plus marcher. On les mit sur des rendaient témoignage. L'Eglise grecque ho-
charrelles el on les conduisit sur un bûcher nore, par une fêle qu'elle célèbre tous les
où leurs corps furent réduits en cendres. ans le 7 mai, l'apparition de celle croix mi-
10 mars. raculeuse. Dix ans après cette apparition,
CYRILLE (saint), diacre d'Héliopolis, près saint Cyrille fut témoin oculaire d'un autre
du mont Liban, en Phénicie, et marlyr, s'é- prodige encore plus frappant. Julien l'Apos-
tait signalé, sous le rèïuc de Constantin et lat ayant succédé à Constance l'an 3GI, la
de ses fils, par son zèle pour l'abolition de haine qu'il portait au christianisme qu'il
l'idolâtrie. Il avait abattu el mis eu pièces avait déserté lui inspira le projet de rebâtir
plusieurs idoles, au grand regret des païens le temple de Jérusalem, afin de démentir la
qui, se senianl les maîtres, à l'avènement à prophétie de Jésus-Christ qui portait qu'a-
l'empire iie Julien l'Apostat, s'en vengèrent près sa deslruction.il ne serait jamais recon-
avec une cruauté inouïe. S'étant saisis de struit; il assembla les principaux d'enlre les
Cyrille, ils le tuèrent, lui fendirent le ventre Juifs, el leur demanda pourquoi ils n'olVraient
et lui arrachèrent le foie qu'ils mangèrent. plus les sacrifices prescrits par leur loi. Ceux-
Celle atrocité eut lieu en oG2, et Théodoret ci lui ayant répondu qu'ils ne pou\aienl sa-
rapporte que tous ceux qui y prirent part, crifier hors du temple de Jérusalem, qui n'é-
perdirent toutes leurs dents, que leurs lan- tait plus qu'un monceau de ruines , il leur
gues pouirirent dans leur bouche et qu'ils ordonna de retourner dans leur pairie pour
devinrent aveugles. — 2D mars. rebâtir le temple it pour renutlre leur
CYRILLE DE JERUSALEM (siint), évéque loi en vigueur , leur promettant de les
de celle ville et docteur de l'Eglise, né en aider de tout son pouvoir. Aussitôt les
Palestine vers l'an 313, s'appliqua de lionne Juifs arcourent de toutes parts à Jérusalem ;

heure à l'étude des saintes Ecritures, à la fiers de la protection de l'empereur, ils insul-
lecture des saints Pères, sans négliger les menaces les
tent les chrétiens et leur font les
auteurs profanes et surtout les philosophes plus terribles. Ils ont bientôt amassé des
païens, où il allait chercher des armes pour sommes considérables les femmes juives, ri
;

combattre l'idolâtrie. Elevé au diaconat, eu valisant de zèle avec les hommes, donnen*
3^4, par saint Micaire, évêque de Jérusalem, jusqu'à leurs bijoux et leurs pierreries. Mais
il fut ordonné prêtre l'aniiéi' suivante, par Julien charge ses trésoriers de fournir l'ar-
saint Maxime, successeur deJMacairc, qui le gent nécessaire pour l'cnlreprise, leur en-
chargea d'annoncer à son peuple la parole de voie d'habiles arcliilectes qu'il fait venir de^i
693 cm CTR 699

différentes provinces de l'empire , confie la poids à Icar lémoif^nane. Les nutrurs juifs
coiidiiilc de loiivrnge ù des personnages de le rapporicnl ctix-niéincs d'apiès 1 linililion
1

la première qualKé ri en donnt- la snriulni- de li;uis syiuigogucs avec pres(|U(î auiant


dancc au Coiiile Alypius. soiiaiiii iiilimc, qu'il d'uii.inimilé que les auteurs clirclion-i. P.u-
envoic sur les liiiiv pcmr rn presser l'exc- sieurs païens se ronverlirenl, au r;i|>p()r( de
culiùn. Les matériaux s'amassenl avec une saint (irc^uire de Nazianze cl de Tliéodo-
iiromptilude incroyable ou travaille nuit el
: rel. Nous lisons dans l'Hisioirc ecclésiasii-
jnurà nettoM-r rcui(ilaicnicnl de l'ancien tcm- que de SocraU' que les Ji.ifs eux-mc nés, à la
pie et à démolir les viru\ fonilcnicnis. Quel- \ ue du proili",'»', s'écrièrcnl, dans un premii-r

qucs' JuiTs avaient fail faire pour ce travail uiouvcmrni, que Jésus Ciirisl était Dieu et ;

des li(iyaux,dis pelles cl des Imllcs d'argent, s'ils ne se cuuverliii-iil pas, leur aveugle-

les feniuies les plus délicates uietlaietil la menl, qui a éii> prédit prouve plu» en fa-
,

inain à rœuvf et cmpi.rtaienl les décomlires vour de la religion chrétienne que ne l'etît
dans leurs robes les plus précieuses. A la lait leur conversion. Dans Iintervalle de
vue de res(irépaiatifs piganle>.(|ueset derctte ces deux proligi-s, saint Cyiille avait été
activi'é f<iuaii(|ne, saint Cyrille ne monir.iil oblige de quiitir son siège pour (]aeli|uo
pas la muindre inquiétiiile il disait li.iute-
: teuips. Ajanl eu un différend avec Ai-.ice,
ment (|ue les oracles divins auraient leur arclievcquedeCesnree.au >ujei de ((uelqiies
accouiplissemeut, et que les eff ris des Juifs droits ilc j iridiclion qu'Ac.ice en qualité
,

ne serviraient qu'à vérifier plus parf.iile- de mélropoliiain , revemliquail sur l'arclic-


nicnt la prupliétie du Siuveur, (jui avait dit, vcquc de Jéru>alem, eelic preiii ère co:ii(-s-
en parlant du temple, qu'il n'y icsierailpas talion en fil nai re d'auires ipic la diversité
yiierre sur pierre. Cependanl la démoiiiou de doclriiie sur la cou-ubstamialiié ttu Vt-i bo
des anciens ruiidemeuls ailait être leriuinée, remlit cncori; plus vives. Saint CyiHe, alta-
el l'on se disposa tcî poser les nouveaux; clié de rcEur à la foi de Nieée qu'il défendit
mais c'était laque Dieu ailcud.iit ses enue- toujours avec un grand zi le, ii rilait Acaco
mis pour les confondre. Ivcoulons à ce su- (|ui était devenu un des plu^ fougueux par-
jet, un auteur païen, paiiégyri>le de Julien tisaiis de l'arLinisine. Celui-ci, poussé par
l'A postal :/'(';i(/(/«/ (ju'Ah/pnis, dit .Xmmitn- sa biine, le cita devant un concile composé
h]<\rcil[ii\ asfislé du (/o ivrnair de l:i pro-
,
d'évcques ariens, qu'il avait convociués a cet
vince. pressait licniicnt 1rs Iraraux ,ii'if- effet et qu'il présidai. Parmi les pielemtus
froyitbtes loiubillnns de flammes s vlarnèrent crimes qu'on lui impulail, un de^ |:riiici«
des endro (s contigns aiiqp fonde.menlf, hrà- paux était d'avoir dissipé les biens de li- l

lè/eni les oitirieis et leur i endii inl la place glise il «l'aviir fait un U'-age profane des
inarcessidlf. lînfin rcl clniienl i,ersLt:aiil Ivu- ornements sacrés. Ce qui .ivail donné lieu
jouis, mec une espèce, d (ipi' idireli\ à repous- à celle accusai ion, c'e>t que de us une famine
ser lis ouiriers, on fut oilii/é d abandonner qui afll geail le lerriluirc de Jérusalem, le
l'entreprise. Les auteurs ciir{lieus cnleiit saint arclievcqiie avail vendu une partie des
dans de plus grands é ails, cl noJS appreii-
i meubles ei ib s ornements de snn église pour
neiil ipidulicbs ériipiions de feu , il y eut assiNter une multitude de mallieuieox qui
encore des Irembleuienls de terre et des ou- si r.iienl inoris de misère; el celle aclioii
ragans que la l'oiiilrc li'mba ; (|u'uu vit des
;
d'une cliariie Miblime i:e rnéiitait que des clo-
croix imprimées sur les corps et sur les lia- ges. Sainl Cyrille ne voulut pas coaiparailre
Lils de ceux qui étalent présents, et qu'il pa- devant ce tribunal inique dont il ne recou-
rut dans le ciel une lumière écl.itanlc , sous naissait pasla compétence, et, dcix ans après
la firme d'une croix entourée d'un cercle. les premières sommations , Acace cl ses ad-
riusieiirs, pi ursuivis piif les flammes, vou- hérents prononcèrent contre lui une sca-
lurenl se réfugier dans une église voisine, lence de déposition. Sainl Cyrille eu a|ipel;; à
mais ils ne uient y entrer, soit i|u'uiie maiu
|
un tribunal supérieur; m;.i$ son '^ppcl n'ayant
invisible les repoussât, soit que la Providence produit aucun cffil, il fut cuiilraini de céder
permit iiu'ilss'pmiiarrassassent les uns les au- a la violence cl il ^e relira d'ahorl à Aiitio-
trcs.« Quoi qu'il en soit, (Il saint firégoire de cbe, puis à Tarse eu Cilicie. Sylvain, évcquo
Nazianzc , une circonstance dont tout le de cette dern,è>e ville, le reçut ,ivcc honneur
inonde tonviciil, c'est que lorM|u'ils voulu- cl lui permit n'exercer toutes ses fonctions, re-
rcnt éviter par la fuile le danger qui les me- gardant comme nulle la sentence poitéa
naçait,unleu sorli des fondcmeuis du lem- contre lui. Siiint Cyrille fui rétabli p.ir le
pie les atteignit, cinsuma les uns, mutila concile de Seleucie, tenu en 359 mais les ;

les autres, leur laissant à l<<us des mar- ariciis, par leurs calomnies, vinrent à buut
ques visibles de la colère céleste. » Ces de le faire déposer, raiinèc suiv.iute, dans
éruptions recommencèrent toutes les fois un concile tenu à Constantinople. Les liai-
qu'on voulut reprendre les travaux, et ne sous ijuil avait eues avec S)hain de Tarse,
cessèrent que quand ou les cul niièrcmcut
< Kustalhc de Sébaste , Basile d'.Ancyre et
abandonnés. Saint Jean Chrysoslome, saint plusicursaulresevêques qui se mirenlen^uile
Ambroise, Kufiu, Tbéodurel, Socrale, !^ozo- à la tète des semi-anens, firent que quelques
mène, etc., rapportent cet événement mira- personnes lesoiifçonnèreni de part.iger leurs
culeux et ne dilTèrenl que dans quelques lé- sentimi'nts, et So/.oméiie l'en accuse positi-
gèrcs circonstances de détail, el «elle diver- veinent mais cet hisiorien se trompe; car
;

site, en prouvant qu'ils ne se sont pas co- les éciiis el la coiuluitede sainlCyrille prou-
piés les uns les autres, donne encore plus de vent qu'il fut toute sa vie iiu ftrveal
697 CTR CYR «9«
défenseur de de Niccc II avait reçu,
la foi patriarche Théophile. Il fut nourri dès son ,

cil 3i9, les décrels du concile de S.irdiiiue, enfance, de la lecture des livres sacrés, sons
conjoinlenieiU avec saint Maxime son pré- les yeux de son oncle. Il s'appliqua aussi à
décesseur, et dniis sa lellrc à l'empereur l'étude de la tradition el il se pénèira telle-
Coiislancc, il fait une profession explicite de ment d'' la doctrine des anciens Pères qu'il ,

croire coiisubslanliclle Triuilé. Ajnulons


in n'enseignait rien que d'après eux, commi> il
qu';iu concile général tie CouslJiiiliiiople , nous l'apprend lui-même. On voit par ses li-
leiui en 381, il condamna, avec les autres vres contre Julien ^Apo^lal, qu'il avait aussi
l'èrev, la doctrine des semi-ariens. Aussi une grande connaissance des auteurs pro-
les cvéq'ies oilliodoxes, assemblés dans la fanes. Théophile étant mort en 4-12 saint ,

niiMiie ville, l'aniiée suivante, pour la coii- Cyrille lui succéda sur le siège d'.\lexandiie.
damnilioii d'Kuiiinnius, rendirent à sa foi Il débuta dans l'exercire de sa dignité pa-
le (tins écla'anl lémoii^nnge, déclarant dans Iriareali" par un coup de vigueur contre les
la lellrc qu'ils é.-ri virent au pape Dainase novatiens il;s'empara des vases sacrés et
que le trés-révérend Cyrille, évéïiue de Jé- anlies meubles qui se trouvaient dans leurs
rusalem, avaii été éiti canoiinucinent par églises et les fil fermer; ensuite il chassa de
les Àvcques de la |
rnvincect (pi il av.iii soiif- la ville les Juifs coupables de plusieurs voies
ferl plusieurs persécutioMS pour la foi. A son de fait contre les chrétiens. Oreste, gouver-
avén 'inenl à rempire, Julien pcrniil à loui neur d'Alexandrie, fut vivement piqué de
les cvéqiics exilés (!e relouriier dans leurs ce dernier acie d'aulori'é qu'il regardait
diocèses, soit afin derendie oilieu^e l'inlolé- cotnme un enipiétetnenl sur le i>ouvi)ir ci-
raiice di- Sun prcilécesseur, soit alin d'eiitrc- vil, el il en écrivit à l'emiiercnr Théadosc lo
teiiir 11 division eiurc les orllioiloxes et les Jeune, (jyri le lui écrivit aussi de son côlé ,
liéréiiciues. C'est ainsi que le saiiil fut rendu piiur lui faire connaître les excès auxquels
à son église ; et il y avait peu de Icmps qu'il les Juifs s'étaient po' tés , et il parait que lo
é ait de retour lorM)u'il fui témoin du mira- prince ne désapprouva pas celle mesure, car
cle à jamais mémorable dont nous avons leur expulsion fut définitive. Cependant la
parlé, ei qui eut lieu au î-ujcldc la recons- haine du gouverneur augmenta à ce point
Irurlinii ilii temple. A la vue (l'un triomphe que la ruidure devint publiitue. Cyrille, vi-
aussi glorieux (lur le clirislianisme, saint
i vement a'flgé de ce scandale , niit tout en
Cyrille lemlll grâces à la puissaïuc de Dieu œuvre pour se réconcilier. Il fit les pemiè-
qui s'élail déplcjée d'une manière si frap- res avances, et envoya demander à Oresla
panle, cl conlinua ensuite de travailler avec son aiiii'ié au nom des sainis Evangiles ;
zi'le au sailli de son Irouiieau. Sou ailaclie- mais tout fut inutile. Hypacie, païenne cé-
nieiit immuab'e à la loi de Jésus-Clirisl l'.i- lèbre par sou esprit et ses connaissanres ,
vaii rendu si olieux à Julien qu'il avait résolu, professait alors à Alexandiic la philosophie
d.lOrose, ilelesacrilierà sa haine, lorsqu'il sé- plaionicienne el son école était fréquentée
,

rail de reli.urde son expédition coiiiro les Per- par un grand nombre de diM:iples. Comme
ses mais il n'en revint poiiii. Saint Cyrille
; elle était étroilemenl liée avec le gouver-
échappa doMcaudangi'rdiiil iluvaii élé mena- neur, le peuple s'imagina qu'elle était la
cé; mu i> il fut ex lé de non veau en 3(i7, par l'ein-
i cause du refus ()ue f.iisait celui-ci de se re-
pcreur \'alens(|ui |iri>lége;iiirarianisMie iliic ; concilier avec le pairiarehe et, profilant de
,

son diocèse (|u'en;j78, lorsiiue


pi.l reiilrerd iiis la première occasion qui se présenta , une
(jraiien monta sur le iiône et ordonna (pic troupe de furieux se jeia sur elle, la tira do
les églises fussent rendues aux évéques (|ui sa voiture, el, après l'avoir mise en pièces ,
étaient en communion avec le pape Damase. traîna ses membres dans les dilTérenls quar-
Il s'appliqua, le reste de sa vie, à réparer tiers de !a ville. Cyrille déplora t)lus que
les maux que le schisme et l'hérésie avaient personne celte action iiorriiile qui eut lieu
faits dans son dioeèsc pendant son alisencc. vers l'an 4-15. Le saint patriarche, prévenu
]l assista, comme nous l'avons dit plus haut, contre saint Jean Chrysostome, qui avait élé
au concile général de Consiantinnpie en 381, injustement condamne dan< le conciliabule
et j 'ousrrivil à la condamnation des macé- du Chêne par Théophile son onde refusa
, ,

doniens des sémi-ariens. Il mourut le 18


et pendant plusieurs années de rétablir sa mé-
mars 38G, âgé de soixante-dix ans, après un moire. E'aifin, en 'l'IO, il mit le nom du saint
épi copal de trente-six ans. Saint Cyrille a pairiarche de Consianlinople dauâ les sacrés
laissé, outre une hnmélie sur le paralyliipic dyiitiques.A!orsle|)apeZozimelui envoya des
de l'Evangile, dix-liu l caléchèses adiessécs let'resde comniunion. Nc^loriiis, élevé sur le
aux caiérliumèncs et cinq inystagogiques siège de (Consianlinople en Ii.ii8, ayant avancé
adrc sées aux nouveaux bap isés.ll explii|ue puiiliquemcnt qu'il y a deux personnes en
les dogmes de la religion clireiienne avec Jésus-Chi isl, celle de Dieu et celle de l'boni-
autant de nelieté que de précision. Ses rdi- me; que le Verbe ne s'est point uni hypos-
sonnemenls ont beaucoup de force cl de jus- taliqucment à la nature humaine; qu'il ne
tesse, son style esl simple et proportionné a l'a prise que comme un temple où il habile ,
riniclligcnce de ceux à qui il s'adressait ; et que par conséquent la sainte Vierge n'est
mais il sait s'élever quaiul la grandeur du pas mère de Dieu , mais seulement mère de
sujette cumporte, cl alors il esl quelquefois i'homino ou du Christ , ces nouveautés im-
sublime. —
18 mars. pies excitèrent l'indignation des fidèles. Saint
CYIULLIÎ ( saint patriarche d'Alexan-
) , Cyrille n'eut pas pluiôt reçu les homélies do
drie el docteur de l'Eglise était neveu du , Nestorius qu'il se couvainquil en les lisant
,
,

390 CYR CYR 700

q tiecel hérésiarque était coupable (le loti tes Ips sur la sainte et consubstantielle Trinité, les
erreurs dont on l'accusail. II lui écrivit avec trois traités sur la foi, les cinq livres conlre
beaucoup de ménagements pour essayer de Nestorius ,les douze analhématismes avec ,

le ramener par les voies de la douceur; mais leurs apologies au nombre de trois, le livre
Nestorius, qui joi^^nait l'enté!! mont à l'or- contre les anlliropomorphitcs, les dix livres
gueil, et (]ui n'aimait pas à être oulredit, fut
< sur Julien l'Apostat, les homélies sur la pA-
vivement piqué de celle lettre cl y répondit
, que et plusieurs lettres. Le saint docteur ré-
avec la dernière hauteur. Le saint patriar- pète en plusieurs endroits de ses ouvrages ,
che voyant ses espérances déçues déi'éra , qu'il ne recherchait poini les fleurs de l'élo-
l'affaire à Kome. Elle y fut condamnée dans quence humaine. Son style manque quel-
un concile convoqué par le pape Célcslin ,
quefois de clarté et d'élégance et sa diction
,

l'an 'l'iO, et l'on porta conlre Nestorius une n'est pas toujours pure; mais la justesse des
sentence d'excommunication et de déiiosilioii pensées, l'exaclitude, l'orthodoxie, et la so-
que le pape adressa à saint Cyrille, en le lidité avec lesquelles il expose les vérités de
chargeant de la faire exécuter si l'hérésiar- la foi et surtout le mystère de l'Incarnation,
que ne rétractait publiquement ses erreurs et les venge contre les attaques de ses en-
dans les dix jours après qu'on la lui aurait nemis ont rendu ses ouvrages précieux.
, —
signiliée. Cyrille laissa passer lodélai,el pour 28 janvier.
dernière monition, il luiécrivit'une nouvelle CYl'.lLLIî (saint) évéque de Trêves flo-
, ,

lettre, à latin de laquelle se trouvaient douze rissail au milieu du v siècle et mourut vers
anathémalismes ou articles que le patriar- l'an 4o8. Siii corps fut inhumé dans l'église
che de Constantinoplc devait sousci ire, s'il de Sainl-Maithias et dans la snite une par-
,

voulait être reconnu pour orthodoxe; mais tie de ses reliques fut portée à Prague. —
celui-ci refusa. Son opiniâtreté donna lieu A 19 mars.
la convocation du troisième concile général CYKILLE fsaint), apôtre des Moraves, né
qui se tint à Eplièse en 't.31. Il s'y trouva à Thessalonique, vers le commencement du
deux cents évoques, et suint Cyrille, y pré- )x= siècle, d'une famille de sénateurs , était
sida au nom du pape (]éleslin. Quoique Nes- frère de saint Méthode cl porta d'abord le
torius lût à Ephèse, il fit relus de comparaî- nom de Constantin. Etant allé à Conslanli-
Ire. Son hérésie fut condamnée dans la pre- nople pour étudier les lettres et les scienrcs,
mière session, et après trois citations juridi- il y fit lie tels progrès qu'on lui donna le
,

ques qui restèrent sans eiTcl, on prononça surnom de Philosophe; mais il était encore
contre lui une sentence de déposition doiit plus recomnianiiable par sa vertu que par
on informa l'empereur. Sis jours aprè?, ar- ses lalenls. Lorsqu'il eut élé promu au sacer-
rivent Jean d'Anlioche et quatorze évéqucs doce, il s'appliqua avec zèle à servir l'Egli-
d'Orient, qui avaient pris leurs mesures pour se. Photius, jaloux de saint Ignace, qui avait
arriver trop (aid, parce qu'ils étaient pour (té élevé sur le siège patriarcal de Cons-
Nestorius et qu'ils ne voulaient pas prendre tantinoplc en 8Ï6 ne négligeait aucune oc-
,

part au concile. Ainsi au lieu de se joimlro


, casion de le décrier, et pour mettre à l'é-
aux Pères d'Ephèse, ils tinrent un concilia- preuve la capacité du saint patriarche , il
bule dans leijucl ils excommunièrent saint avança que chaque homtne avait deux âmes.
Cyrille et ceux qui étaient de son parti. On Cyrille ne craignit pas de lui reprocher hau-
réclama des deux côlés la protection de tement une erreur aussi grossière; et comme
l'empereur, qui donna ordre d'arrêter les Photius s'excusait en disant qu'il n'avait
,

deux patriarches d'Alexandrie et de Cons- pas eu, en la sou tenant, l'intention de choquer
tanlinople; mais le premier, quoique inno- personne, mais qu'il avait voulu senlement
cent fut plus mallraité que le second
, et il ,
embarrasser sailli Ignace :(>i(Oi/ reprit Cyrille,
manqua même d'êlre envoyé en exil,lanl vous lancez tos traits dans la foule et vous ,

était grand à
la cour le crédit de Nestorius. prétendez que personne n'aura été blessé I
L'arrivée des légats du pape changea la face Vojts avez beau vous prévaloir de vos lumiè-
des affaires; ils déclarèrent nulle la senleiice res, elle:! sont obscurcies par les vupeurs qui
portée contre saint Cyrille et confirmèrent la s'élèvent du fond de votre cœur avare et ja-
condamnation de Nestorius et sa déposition. loux. Votre passion contre Jgnace vous aveu-
Jean d'Antiuche et ceux de son parti sous- gle et vous plonge dans d'é; aisses ténèbres.
crivirent à cette condamnation en 43 j, et se Les Chazarcs, fini appartenaient à la nation
réconcilièrent avec saint Cyrille. Celui-ii ,
turqiie, et qui habitaient une contrée voi-
de retour à Alexandrie s'appliqua à main-
, sine de la tjermanie, sur les rives du Da-
tenir au milieu de son troupeau le précieux nube, ayant formé le projet d'embr.isser lo
dépôt de la foi et à rétablir la paix que
, christianisme , envoyèrent une ambassade
l'hérésie avait troublée pendant ciueiquo solennelle à l'empereur Michel 111 et à la
,

temps. 11 mourut le 28 janvier kkk. Saint Cé- pieuse impératrice Théodore, sa mère, pour
leslin, qui avait conçu pour lui la plus haute leur demander des prêtres qui voulussent sa
estime lui donne les lilrC' de généreux dé-
, charger de les instruire. Tiiéo'dore consulta
fenseur de l'Eglise et de la foi , de docteur saint Ignace, qui , après avoir examiné l'al-
catholique et d'homme vraiment apostolique. faire, proposa de metlre saint Cyrille à la
Outre deux ouvrages sur le Pentateuque léle de celte importante mission. Ce choix
des commentaires sur Isa'i'o et les douze pe- fut agréé; mais comme les Chazares par-
tits prophètes et sur l'Evangile de saint Jean, laient la langue turque Cyrille se mit à l'é-
,

il a laissé le livre intitulé le Trésor, celui tudier, et il t'apprit en peu de temps parce ,
701 CYR CYV 702
que le zèle du salut des âmes l'animait à dé- des charbons allumés el de l'encens, dans
vorer toutes les difficultés qui accompagnent l'espérance que la douleur lui ferait remuer
un semblable travail. Aussitôt qu'il fut en la main, el qu'elle piraîirait ainsi avoir
of-
état de se faire entendre, il se mit à prêcher fert un sacrifice; mais elle ne fil pas le moin-
l'Kvangile, et ses jiiéilications eurent le plus dre mouvement. On lui déchira ensuite le
fuand succès. Le chef reçut le bap'éme et , corps avec des ongles de fer, et elle expira
liirnlôl après la tribu eniière suivit son dans ce supplice l'an 310. 5 juillet. —
exemple. Cyrille fonda des églises qu'il pour- CYHIN (saint), CymMs, martyrà Lentini,
vut (le bons ministres. Etant retourné à en Sicile, souffrit sous l'empereur Dèce au
r.oustnniinople, l'empereur et le peuple vou- milieu du iir siècle. 10 mai. — ,

lurent le combltr (le riches présents; mais il CYRIN (saint), martyr à Alexandrie, souf-
lie voulut rien accepter. Il fut chargé ensuite frit avec saint Léonce et saint Sérapion ses
d'aller faire une mission chez les Bulgares , frères. —
13 septembre.
,

que saint Mélhoiie. son frère, avait disposés CYRIN ou Qi mipj (saint), martyr près de
à recevoir l'Evangile, en convertissant Boe- Rome, était , à ce que l'on croit, le second
choris, leur roi. Les Bulgares, irrités de ce fils de l'empereur Philippe. 11 était encore
qu'il s'était fait chrétien , se révoltèrent et très-jeune, lorsque l'empereur Claude II le
marchèrent en armes contre sou palais : fit jeter dans le Tibre, en haine de la religioQ
Botjclioris plein de confiance en Dieu se
, , chrélienne, l'an 200, On pense que c'est ce
tfiit à la tête de ses gardes et dissipa sans , saint Quirin dont les reliques se gardent à
peine les rebelles. Peu à peu les esprits se Tcgenisée, en Bavière. '2\ mars.
calmèrent; le peuple prêta l'oreille aux ins- CYRIN (saint), martyr à Rome, souffrit
tructions des saints missionnaires, et reçut le avec le pape saint Marcellin l'an 304, sous ,

baptême à l'exemple du prince. De la Bul- l'empereur Masimien. 2G avril. —


garie les deux frères allèrent évangéiiser les CYRIN ( saint ) , martyr, dont les reliques
Moraves, sur la demande du pieux llasticès , se gardent à Salerne, est honoré le 5 dé-
leur roi qui reçut le baptême ainsi que la
, cembre.
plus grande partie de ses sujets. Saint Cyrille CYRIN (saint) , martyr dans l'HelIespont
et saint Méthode ayant été mandés à Koase avec saint Primitif, souffrit vers l'an 320,
par le pape Nicolas !<', pour y recevoir le sou» l'empereur Licinins. 3 janvier. —
caractère épiscopal, lorsqu'ils y arrivèrent, CYiUON (saint), prêtre et martyr, souffrit
sur la fin de l'année 867, le pape était mort. avec saint Bassien , lecteur, et deux autres.
Cyrille se fit moine à Home, et il paraît qu'il — 14- février.
y mourut avant que d'à voir élé sacré évêque: CVRION (saint) , l'un des quarante mar-
cependant le Martyrologe lui donne , ainsi tyrs de Sébaste , en Arménie fut condamné ,

qu'à saint Mélhodo, d'évéque des Mo-


le titre avec ses compagnons à passer la nuit sur ua
raves. Il avait traduit en langue sclavone la étang glacé par le froid le plus rigoureux
,
Bible et la liturgie , et le pape Jean VIII per- par ordre d'Agricola, gouverneur de la pro-
mit, en 880, de se servir de cette traduction vince parce qu'il refusait de se soumettre à
,

dans l'oflice divin et dans la célébration des un édit de l'empereur Licinius qui comman-
saints mystères. 11 est l'inventeur des lettres dait aux chrétiens d'aposlasier. Le lende-
sclavones comme on le voit par une lettre
,
main ces quarante héros de la foi chré-
,

de Jean VIII à Suatopulek , duc de Moravie. tienne étaient morts ou près de mourir. On
Nous approuvons, y est-il dit, les lettres scla- les chargea sur des voitures pour les con-
vones inventées par le philosophe Constan- duire sur un vaste bûcher, où leurs coips
tin ( Cyrille ) et ordonnons qu'on chante les furent réduits eu cendres. Leur martyre eut
louanges de Dieu en cette langue. On lui at- lieu l'an 320, et saint Basile a fait un pané-
tribue aussi des apologues moraux , dont gyrique on leur honneur le jour de leur
nous n'avons plus qu'une traduction latine, fêle. — 10 mars.
l'original grec étant perdu. k février. — CYTHIN (saint), Cythinus, l'un des mar-
CYRILLE bienheureux), confesseur,
(le tyrs Scillilains, ainsi dits, parce qu'ils étaient
succéda au bienheureux Brocard dans le de Scillite, ville de l'Afrique proconsulaire ,
gouvernement des Ermites du Mont-Carmel. fularrêtéavec saint Spérat ctquatorzc autres,
11 mourut avant le milieu du xiii» siècle et l'an 200, pendant la persécution de l'empereur
il est nommé
saint dans le bréviaire de l'or- Sévère. Le pioconsul Saturnin l'ayant in-
dre de Malte ,
qui met son office au 6 tnars. terrogé, le fit meltre eu prison avec les ceps
CYRILLE (sainte), Cyrilla, vierge romai- aux pieils. Le lendemain il le fit comparaître
ne, était fille de sainte Thryphonie , qui fut de nouveau, el le trouvant aussi ferme dans
martyrisée sous Claude II , dit le Gothique. son attachement à la foi, il le condamna à
Après sa mort, qui arriva avant la fin du
111= siècle, elle fut enterrée près do la ville
être décapité avec ses compagnons. 17 —
, juillet.
el, dans le ix', le pape Sergius II fit trans- CVVRAN saint)
( , Cf/P'înnws, confesseur,
porter ses reliques dans l'église de Saint- est honoré à Antigny-la-Gartcmpe, dans
Equice. —
28 octobre. Poitou. Il était autrefois patron d'une égliso
le

CYRILLE (sainte), martyre à Cyrène dans abbatiale de Poitiers c'est peut-être la


;

la Libye fut cruellement tourmentée pen-


,

dant la persécution de l'empereur Maxi-


même que saint Cypriea de Brescia. 14 —
juin.
min II, et comme elle refusiiil de sacrifii-r
aux dieux, on la força de teuir dans sa maia
m DAF DAG T«i

D
DABERT (sainl), Dagohertus, cvcqiic de frose , après avoir été mise aux arrêts dans
Bourges , florissail au conriieiiccniciil du sa propre maison , par ordre d'Apronien ,
XI .siècle, el mourut m1013. Son corps re- préfet de la ville, fut liréed-? son logis pour
pose l'ogli-eJc Saiiil-OulrilIc-ilu-Cliâ-
dciiis cire c >nduite au supplice. Elle fui décapitée
leau. —
19 janvier. près de Rome , l'an 362. 4 janvier. —
DACE sailli), Dacius, martyr à Damas en DACALVIPHK (-aini). Ddij^ilaipluts, mar-
Syrie avec s.iinl Césairc el cinq aulres, eal
.
tyr à Ccsarée avec plusieurs autres , est ho-
huiiorc 1" novembre.
le noré chez les Grecs le 28 mars.
UACE Doiius, martyr en Afrique
(sailli), DAIlAN ( sainl Dai/anus évèque en Fr-
) , ,

avec sainl Uéale cl plusieurs aulres, soultril l^inde, dans le vir s ècle avait été disciple
,

dans le \' siècle, pemlinl la persécution des de saint Muehoéiiioc et devint abbé d'Imbher-
Vandales ariens. 21 janvier.— daoïle , avant de recevoir la dignité épisco-
DACK (saint), Dalius, évêipie de Milan el pale. Il est honoré à Dabnascurb , daos la
confesseur, (lorissail au milieu du vi" siècle. Laiiénie, le 13 septembre.
S'élaiit rendu à Coiislanlinople pour consul- DAGÉK (saint), IJiigœu^ évcque d'Iiiis- ,

ter le pape \"i};ilt', il assista au lonciie tenu coïndègue en Irlanle, awiil été fondeur de
dans celte ville en 551 el d ms lequel le pa-
, cloches avant soa élévation à l'cpiscopat, et
triarche Mennes fui suspendu de la commu- fl.>rissaii dans le vu' siècle. 18 aoiil. —
nion de l'Eglise. Celle mesure irrita l'emiie- DACILE (sainle), remme d'un maiircd'hô-
reur Jusliiiieii conire le pape >aiiii Dace : lel de Huilerie, roi des Vandales, avait déjà
partagea les mauvais traitements qu'on lui fit confessé la «livini'é de Jésu>-Cliri>t , sous le
subir de la part du prince, el aux(|uel> il ne roi tieiiséi ic. Hunéric, son fils el son succes-
survécut qu'un an, clant mort l'année sui- seur, se montra comme lui, parlisan fana-
,

vante 5o"2, peu apri's son retour d'Orient. Il ticiue de l'ariaiiisme il pcisécul.i les orlho-
,

est miiilioiiné ave iMuneur par saint Gré- do'ces avec une violence inouïe. Da^ile fut
goire le tlrand. 14 janvier.— accablée de coups île bâton, l'an 'i84, el en-
DACIiîN (>aini), f>(/c/(!/ii(*, marlyrà Uoaie, siiiie eM\oyée en exil dans un lieu inhabité ,
SOUITiil avec sainl Arèce. k juin. — où elle ne |)0uvalt recevoir aucun secours
DACIIC.N sainl ), martyr a Sinyrnc avec
( de personne. Joyeuse de souffrir pour la foi,
• sainl Servilien, est nommé dans le Martyro- cl'e quiil;i, sans verser de larmes, son m iri,
loge di' saint Jcrône le "27 fe\rier. ses enfams, sa pairie, et se rendit dans le
UACIr.N (sainl), l'un des quaranle-neuf dc>erl qui lui é ail assi:;iié pour demeure.
mariyrs d'Abitine en Afrique, qui furent On lui pennil, plus laril. de résider dans un
arrèiés dans celle ville, pendant la ccl bra- lieu moins sau\age, où elle pourrait jo'.iir do
lion des saints mystères , et conduits à G ir- Il corn|);igiiie de quelques aulres conle^seurs
lliage pour y è re jugés. Amenés d vant de la foi; mais elle ne vouUit pas profiter de
Anuliii , |irocoMsnl d'Alrique, Dicieii cl ses cet adoucissement, et préféra sulùrsa peine
compagnons confessèrent .lésu— Christ avec dans tonte sa rigueur, afin de mériter da-
un cour ge invincible. Le ppocjiisul les fit vantage. Elle resta donc où cl e éla l, cl l'on
reconduire en piisnD.oà Uacieii mourul par croit qu'elle y mourut quelques années
suite desmauvais traitements (]u'il avaii su- après. — 13 juillet.
bis pendant son iiilcrro;.;a:oire, l'an 30&, DAGOBEUT II (sainl), Dngobertus, fils de
pendant la persécHiion de Diuclélien. Il l'ev. — sainl Sigeberl, roi d'AusIrasie, et de llimne-
DACONNA (saint), />u('/ioinia. confesseur, liilde, na()uil eu G49, et perdii son pè^e en
esl lionoré en Irlande le G seplembre. 6jG. Il n'avait que sept ans lorsqu'il fut pro-
UADAS saint ), martyr a Ozoliie, en Bul-
( rlamc roi d'AusIrasie mais (îrimo il I, maire
;

garie, pendant la persécution de Dioclétieii, du pal lis le lit descendre du trône, pour y
,

soiilTril avec saint .Maxime et un autre. 13 — placer son propre fils Childeberl, sous pré-
el 28 avril. texte que Sigebeit lui avait légué sa cou-
DAUAS (sainl), ilhislre Persan, qui souffrit ronne. Sigetiert , en efft, l'avait désigné
le martyre vers le milieu du iv siècle , était pour son successeur; mais, alors, il n'avait
époux de sainte CasJoé cl pèce d j sainl Gab point encore de fils, et celle disposition était
delas. Dépouillé de ses dignités et de ses révoquée, du moins implicitement par la ,

biens, par ordre du roi Sapor 11, dont il était naissance de Dagobert. Celui-ci, dépouillé
parent, il fut livré à de cruels supplices et de ses Etals el chassé de France , se réfugia
périt ensuite par e glaive, apris une longue d'aliord en Irlande, où il vécut ignoré, et on
dèlention. — 2) septenilire. publia même la nouvelle de sa mort. La
DAFUOSE (saillie), Dafrosa, martyre à reine Iliiiiieiiilde, sa mère, se re ira à Paris,
Rome sous Julien l'Apostat, était femme de
, auprès de Clovis II, soa beau-frère, el se
saint Flavica et mère de sainic Bibianc el de plaignit vivement de l'injuslice criante dont
sainte Dèmétrie, qui souffrirent aussi dans Grimoald s'était rendu coupable mais ses ;

la même persécution. Son mari ((ui était , pl.iinlesne furent pas écoutées. Enfin les ,

chevalier romain et qui avait à Rome un principaux seigneurs de l'AusIrasic secouè-


emploi considérable, ayant clé envoyé en rent le joug de Childeberl, qui fiit déiiôné
exil, où il mourut peu de temps après Da- , après un règue de quelques mois, el ils of-
, —

r3 DAL DAL 703


friront la couronne à Clovis If, roi de Pavie et martyr, sourfril, l'an 30V, pendant
Boiirîrogiicctiic Neuslrie. Ses deux fils, Cîo- la persécution de l'empereur Dioctétien.
lui succédoreiit pii-
l.iirc 111 pI Cliililéiic II, 5 décembre.
sui'e en Austr.'isii'. Les Aiislrasieiis , .'lyant DALMACK (saint). aUhé de Constanli-
iippris que Da^nbprt n'ét>iit pas ido t , nople sortait d'une fatiiille noble et porta
,

éciivireiil à saint Wilfriil, évcqui- d'York, les armes dans sa j'Minesse. Il était marié, et
qui couiiaissiil le lieu du sa retraite et qui avait le grade d'olficier dans une cumpagnie
l'avait assisté généreuseincul dans sa dé- des gardes , sous 'l'béoilose le (irand lors- ,

tresse. WiilVid ijdjsiia connaissance à Dago- qu'en 1)83, il quitta tmil pour ne plus servir
hert de la lettre de ses sujets qui rccia:naient que Dieu. Fauste, sou fils imita son exem-
leur souverain légitime, et il lui procura les ple, et ils se mirent, l'un e( l'autre, sous la
secours nécessaires pour repasser en Ans- conduite de l'ah lé saint Isaac qui, en mou-
trnsie. Childéric II
. qui vivait encore, ne lui rnnl, désigna Dalmaee pour son successeur.
restitua pas tous ses Imitais, mais senli'ineul Celui-ci donc élu ahhé vers l'an 'i-lO, et
l'ut

l'A'saci' et quelques provinces au delà du comme chargé du gouvernement de


il fut
lUiin. Childéric ayaul été assassiné par Bo- plusieurs autres monastères on lui donna ,

diloM, en G7.J Uagnbcrt se rendit à Meiz et


, le titre d'an himandrite. Il se signala par
fut reconnu par tous les ordres du royaume. son zèle contre le nestorianisme et ayant ,

Il prit ensuite pour lieu de sa résidence les été inTormé par une lettre de saint Cyrille
,

pa'ais d'Isciiibourg et de Kircliein en .\lsace, d'Alexandrie qui présidait le coni ile géné-
,

et s'appliqua à rendre ses pcupli's heureux. ral d'Eplièse, des atlenials auxquels s'étaient
]| mollira beaucoup de zèle pour la nll^icn, portés partisans de Ne-torius a|)rès la
tes ,

fonda li'S abliaycs ^[^• Surlxiur^', de Hasiach Condamnaliuii de cet hérésiirque, il sortit
et de Saint-Sigismond, lit rebâtir un gr.md de son monastère, ce qui ne lui était pas ar-
nombre d'églises et de nionasièrcs, pourvut rivé depuis qu.iranle-liuil ans qu'il l'iiabi-
les dio-è<es de saints prélats, entre autres tait , el alla trouver l'empereur Théoduse,
Celui de Sirasiiourj); où il plaça saint Arbo-
, accompagné d'un grand nombre de religieux
gaslc et ensuite saint Kloreui. Il dixiiia aussi et d'une partie du cierge de Le prince la ville.
de gramls biens à l'église de celte ville, no- le reçut irès-liien el l'éccutaavec une grande
tamment le palais d'Isembourg en reroii-
, allention. Lorsque le saint lui eut exposé tout
naissaiice di- ce (pie son fils Sigebert d.iiige- , ce qui s'était passé à liplièse contre saint
rcusement blesse à In chasse, avait été guéri Cyrille et les autres Pères du concile il re- ,

les prières de saint Aihugasie. Saint mercia Dieu de lui avoir lait connaitre la
B;ir
agiibert. |ieiidant son exil, avait épousé vérité que les nesloriens lui cachaient , et
une princesse an'^lo-saxoime, nommée Ma- promit (Je remédier aux maux (|ue ses com-
lliilde, àr. Ia(|ueile il eut un fis, S gtbert, dunt missaires avaient causés contre son inlen-
nous venons de parler, et quatie filles, Ir- lion. Dalmaee se rendit aussitôt à l'église da
mine, Adèle, Bathilile cl U.ignétrude, dont Saint-Moce, el informa le peuple (le cette
les deux prernièr( s sont hoii'oées d'un culte bonne nouvelle , qu'il transmit par lettre au
public dans l'Eglise. Saint WilIriJ , n'ayant concile. Les Pères d'Ephèse lui firent une
pu empêcher le déoiembremeni de son dio- réponse dans laquelle ils le louent de son
cèse d'York, prit le parti de porter ses plain- couiage à défendre la doctrine calholique ,
tes à Uonic, et arriva en Alsace au commen- cl le chargent d'agir eu leur nom, dans i'iu-
cement de l'année 079. Dagobert qui lui ,
térél de la loi. Les elToits qu'il fit pour
avait les plus grandies ubligatiuns , le reçut ré,ionilrc à cette haute marque de con-
avec joie et le traita de la manière la plus fiance lui valurent le titie honorable d'avocat
honorable. Il lui oITnt révcchc de Strasbourg, du concile d'Ejibèse. On croit qu'il mourut
alors vacant par la mort de saint Arlioga>te; la même année, âgé de plus de (|ualre-vingts
mais saint Willrid n'ayant pas jugé à propos ans, et
il est honoré cImz les Grecs avec
d'accepter, et voulant coniinuer sou voyage saint Fausie son (ils, le 3 août.
,

de Home, Uagobert le<'ombla de présents et DALMACE (saint), evé(|ue de Rodez,


1-e fit accompagner par .\deodal, évêciue de né dans cette vil:e sur la fin du v siècle,
Tout. Le s.iint roi d'AusIrasic ayant été su distingua du lionne heure par sa science
obligé de l'aire la guerre à Tliierri III qui , et surtout par sa piét c'est ce qui le fit
'
;

régnait alors sur le restf de la France élire, en Sii , éveque de sa ville natale,
Ebruiii, maire du palais de celui-ci l'orma ron- malgré sa jeunesse. Sou amour pour le
Iro Dauobert une conspiration, dans la(|iiellc jeûne lui faisait quelquefois passer p usieurs
entrèrent ((uelques seigneurs ausirasiens et , jours sans prendie de nourriture. 11 était
le fil assassiner dans la forêt de Vaivre, près rempli de charité pour les pauvres, cl animé
de Slenay , lj 23 déccmhre G79 , à l'âge de d'un zèle généreux pour la décoration des
trente ans. La piété et les vertus de Dago- églises. Ayani entrepris la recunstruciiou de
bert l<'i ont mérité le litre de saint et nicine sa caihédiale, comme il voulait l'aire un édi-
velui de martyr, à cause du genre de sa mort. fice remarquable par ses belles prO|ioili(ms,
S. m corps l'ut pnrie à Uourn, et transféré, il le lit recoinmeucer à plusieurs reprises,
dans la suite, à Sieu.iy. — 23 décembre. quoique les murs fussent dej élevés à une i

DALLAIN (saint), Diilluniis, martyr en certaine hauteur, et il le laissa inachevé,


Irland'-, est honoré dans plusieurs églises de parce que la mort vi4it le surprendre avant
Cetif îl(! qni porli-nl son nom. — 2) j.iuvjcr. qu'il y put mcttie la dernière main. Eu
DALMaCE (saini), Valmaiius, evcque de 535, il assintu au i" concile de Cluruiunt,
Î07 DAM DAM 708

et, en 5il, au iv concile d'Orléans. Tliéode- DAMASE (saint), DamasKS, pape, naqoit à
bert, roi d'AusIrasie , qui avait pour lui Roï'.ic l'an 30G, d'un père espagnol, nommé
beaucoup d'estimo cl d'amilié,le consultait Antoine, qui embrassa l'étal cc(;lésii'fstic|ue,
souvent. Saint D;ilmace, après un épiscopal soit du consentement de sa femme, soit après
de cinquante-six ans, pemlant lequel il ré- qu'il fut devenu veuf, et qui devint prêtre de
para les ravages que les Visigoths.qui étaient l'église paroissiale de Siint-Laureni. Dain.ise
ariens, avaient laits dans son diocèse, pen- entra aussi dans le saint ministère cl ca
dant qu'il était sous leur domination, par exerça les fonctions dans la même église. Il
son testament, conjure Childebert II de lui éiait archidiacre de l'Kglise romaine en 355,
donner pour successeur un saint cvêque lorsque le pape Libère fut relégué à Bérée,
qui pût coniinucr le bien qu'il avait com- dans la Thrace, par l'empereur Constance,
mencé. Après sa mort, arrivée en 380, le roi et il accompagna le pape dans sou exil ; mais
d'Anstrasie, pour se conformer à ses derniè- il revint à Kome peu do temps après, et il
res volontés, fit élire ïhéodose, archidiacre eut beaucoup de part au gouvernement de
de Rodez et déjoua , par cette nomination ,
,
l'Eglise, pendant l'absence de Libère. Il s'en-
les intrigues de plusieurs prolcndanls. Il y a gagea, par un serment solennel, ainsi que le
dans le diocèse de Hodcz une paroisse qui
,
clergé de Kome, à ne jamais reconnaître d'au-
s'appellede sonnom,Saint-Dalrnasi.— 13nov. tre pape que lui. Libère, revenu de l'exil en
DALMACE MONNEK (le bienheureux), do- îioO, remonta sur la chaire de saint Pierre,

minicain, né en 1291 à Sainle-Colonibe de et Damase le seconda dans les n>esures qu'il


Farnez, près de Gironne en Catalogne, com- prit contre les progrès des ariens. Ce pape
niença ses études dans cette dernière ville, étant mort le 2k septembre 300, Damase,
et alla les continuer à Montpellier, dont l'u- qui avait alors soixante ans, fut élu pour lui
niversité était alors très-célèbre. La plupart succéder il lui sacré dans la
: basilique de
des étudiants qui suivaient ses cours, me- Saint-Laurent, qui était son litre avant son
naient une vie peu chrétienne, plusieurs pontificat; mais Ursicin, furieux de ce qu'il
même se livraient à de honteux dérègle- lui avait été préféré, souleva le peuple, qui
ments; ce qui inspira à Dalmace un redou- se réunit tumultuairement dans l'église de
blement de vigilance sur lui-même, pour ne ' iiin, autrement dite basilique Libérienne,
pas se laisser corrompre par leurs exemples. et aujourd'hui Sainte-Marie-Majeure, et dé«
Lorsque ses études furent terminées, la termina Paul, évéque de I ivoli, à l'ordonner
crainte de se perdre dans le monde lui ins- évêquede Rome. Juvenlius, préfet de la ville,
pira la résolution de le quitter sans retour ; voulant éteindre ce schisme naissant, bannit
ce qu'il fit en prenant l'habit de Saint-Domi- l'antipape avec ses principaux adhérents.
nique à (iironne, l'an i'Sik. Après ^a profes- On arrêta ensuite sept prêtres de son parti,
sion, il fut chargé d'enseigner la théologie, dans l'intention de les envoyer en exil; mais
et ensuite on lèlablit maître des novices. leurs amis les délivrèrent et se rendirent
Après vingt ans de séjour h Gironne, les ap- avec eux dans la basilique Libérienne. (Juel-
plaudissements et 1rs respects tiue lui attirail ques-uns de ceux qui élaicnl attach s à Da-
sa vie sainte le déterniinôrenl à quitter cette mase accoururent avec des bâtons et des
ville, et il se retira, avec la permission de épées et assiégèrent la basilique on en vint
:

ses supérieurs, à l'crmitag' de la Sainte- aux mains, et il y eut cent Irente-sepl per-
Baume en Provence, où il se livra à des aus- sonnes tuées. L'empereur Valentinien ayant
térités extraordinaires. Il y était depuis trois permis à Ursicin do revenir à Rome, l'année
ans, lorsque ses supérieurs le rappelèrent à suivante, comme il continuait à y exciter
Gironne; mais, pour ne pas trop contrarier des troubles, il fut banni de nouveau; mais
l'attrait qu'il avait pour la vie anaclioréli- les schismatiques étaient toujours maîtres
que, permirent de se relirer dans une
ils lui de l'église de Sainte-.\gnès, hors des murs
grollo qu'il fil creuser prè« du inona-tère. Il de la ville, et ils tenaient leurs assemblées
y passa les quatre dernières années de sa vie, dans les cinieiières. Vaientinieu ordonna que
ttil n'en sortait que pour suivre les princi- celte église rendue au pape Damase, et
fût
paux exercises de la communauté. 11 mou- Maxiiiiieu , un des magistrats de Rome,
rut le 2'i- septembre 13'i-l, et il s'opéra plu- chargé de celte affaire, fil mettre à la torture
sieurs miracles à ses funérailles. Il se fil, en plusieurs des partisans d'Ursicin, sans que
1613, une translation solennelle de ses reli- le pape eûl contribué en rien à celte mesure
ques, et c'est à cette occasion que la ville de cruelle que les scliisinatii)ues avaient eiix-
(iironne lui érigea un superbe mausoLJe, et inémes provoquée, en demandant une infor-
qu'on dédia un aulel sous son invocation. mation où l'on emploierait les tortures. Le
Innocent Xlil approuva son culte en 1721, saint |iape, loin d'approuver ces voies de ri-
et Kenoit XIII, en 1126, permit au clergé du gueur, était le prcntier à en gémir il avait
:

diocèse de Gironne et à tout l'ordre deSainî- lait \œa de demander à Dieu, par l'interces-
Doiiiinique, de célébrer sa fête le 24 sept. sion de certains niart>rs, la conversion de
DAMAS (saint), Damas, martyr de Cappa- ceux des ecclésiasli(iues de son clergé qui
docc, souffrit au commencement du iv' siècle. persévéraient dans le schisme, et lorsque ses
U est surnommé Thaumaturge par les Grecs, prières les eurent ramenés à l'unité, ils en
à cause des miracles nombreux opérés par leuiûiguèrenl leur reconnaissance, en ornant
son intercession, et saint Basile le Grand à leurs frais les tombeaux de ces martyrs.
parle de sa fêle dans la lettre qu'il adresse Les autres partisans d'L'rsicin. qui ne pou
aux évêques du Pont. —
28 aoûl. valent se dissimuler que Damase ne fût le
,

70& DAïi DAM 710

pnpe légitime, parce que son cleclion, anté- d'un travail exquis il y ajouta des fonds de
;

rieure a celle d'Ursicin. avait été faite dans terre el des maisons. H fil dessécher au
(ouïes los règles, finirent par se soumettre. Vatican les sources dont les c-^ux passaient
Valcnlinieii, voulant réprimer l'avidilé de sur les corps qui y avaient été enterrés: il
fiuolques ecclésiastiques qui f.iisaient faire décora les tombeaux d'un grand nombre de
des legs à rf':glise .lU préjudice des héritiers, martyrs, el les orna d'épilaphes en ver';, où
porta, en 370, une loi qu'il adressa au pope, l'on remarque un génie vraiment poéiijue.
et par laquelle il défendait aux clercs el aux On lit, dans un Pontifical qui se garde à la
i::()ines de s'introduire dans les maisons des bibliothèque du Vatican que, brûlant d'un
veuves et des orphelins, et d'en recevoir ni désir ardent d'être réuni à Jésus-Christ, il fut
dons, ni legs, ni fidéicommis. Damasc fit lire saisi delà fièvre, el qu'après avoir reçu le
le texte de la loi dans toutes les églises de corps et le sang du Seigneur, il leva les
Rome , et prit des mcsi:res efficaces pour mains et les yeux au ciel, et qu'il expira, en
qu'elle fût exécutée. Plusieurs mcinbres du priant avec beaucoup de ferveur, le 10 dé-
clergé en furent si méconlenis, qu'ils se joi- cembre 38i, à l'âge de près de quatre-vingts
gnirent aux sfliismatiques ; mais ils rentrè- ans, et après un pontificat de dix-huit. Il fui
rent ensuite dans le devoir. 11 paraît, par un enterré près de sa mère et de sa soeur, dans
poëine de saint Damase, qu'il fit un [ièleri- un oratoire qu'il avyit fait bâtir dans les ca-
nage à la châsse de saint Félix de Noie, pour tacombes voisines de la voie Ardéatine. Leurs
iCDieriier Dieu de ce qu'il avait échnppé aux, tombeaux furent découverts en 1736. D ins
persécution^ de ses ennemis, qu'il y suspen- les éloges que les écrivains ecclési.isliques
dit son poëme, et qu'il y fit ses dcToUons. En ont donné à saint Damase, ils ont surtout
068, il tint, à Rome, unconcile contre les relevé sa constance à maintenir la pureté de
ariens, dans lequel Ursace et A'alens, évé- sa foi, l'innocence de ses mœurs, sa profonde
ques dans la Pannonic, furent condamnés. humilité, sa charité pour les pauvres, son
Il en tint un autre dans la même ville, en zèle à décorer les lieux saints elles tombeaux
370, contre Auxence, évciiue arien do Milan, des martyrs, ainsi que son savoir extraor-
et un autre, en 373, contre ApoUin.iire, évê- dinaire. Saint Jérôoie l'appelle un homme
que de Laodicée, qui niait que Jésus-Christ excellent, un homme incomparable, savant
eût une âme humaine, et qui enseignait dans les Ecritures, le docteur vierge d'une
d'autres erreurs, auxquelles le pape «lit ana- église vierge, el Tbéodorel, (]ui le met à la
Ihème; ses décrets furent reçus dans le con- tôle des docteurs qui ont illustré l'Eglise la-
cile d'Antiocho el dans le concile général de tine, dit qu'il s'est rendu illustre par sa
Const.intinoplo, tenu en 381. sainte vie, qu'il était plein de zèle pour in-
L'Illyrie orientale, qui renfermait la Grèce slruire, el qu'il ne négligea rien pour la dé-
cl la Dacie, ayant été cédée à Théodose, em- fense de l'Eglise apostolique. On remarque
pereur d'Orient, par Gratien, fils de Valenli- dans ses lettres beaucoup d'esprit et de goût,
nien, Damase s'opposa à ce que ces provin- et dans ses poésies un style noble et élégant.
ces fussent soustraites an patriarcat d'Occi- Outre le rec\ieil de ses épitaphes,il nous reste
dent, et se réserva, en conséquence, le droit de lui quelques vers latins dans le Corpus
d'en confirmer les évéques. 11 choisit pour poeCarum, el les meilleurs critiques lui attri-
son vicaire dans ces contrées saint Asi'ole, buent généralement les petits poèmes chré-
cvêque de Thessalonique, et dans la lettre tiens qui ont été imprimés parmi les œuvres
qu'il lui écrit à ce snjet, il le charge de veil- deClaudicn. Saint Damae introduisit la eou-
ler à ce qu'il ne se fasse rien, dans l'Eglise de tume de chanter le Gloria Patri à la (in de
Conslaiitinoplc , au préjudice de la foi, ou chaque iisaume. Le Martyrologe lui doiiie le
contre les canons, cl condamne l'intrusion titre de confesseur, et, en Italie, on riuvoi[ue
de Maxime le Cynique sur le siège de celte contre la fièvre. —
11 décembre.
l'-glise. Mais, sur la demande des députés de DAMIATE (sailli), Bamiates, confesseur,
'J'liéodo5e, il confirma l'élection de Neclaire, esl honoré en Ethiopie le 7 août.
()i:i avait été choisi pour arc!:evéque à la DA.MIEN (suint), JJamiamts, soldat el mar-
place de M.uinie. Saint Jérôme ayant ac- tyr en Afrique, est honoré le û février.
com()agnéà Ro:iie saint Paulin, évoque d'An- DAMiEN (saint), martyr, souffrit à Anlio-
lioehe, et saint E|)iphane, évéque de Sal:i- ehe. — 16 août.
au concile que le pape
iiiine,qui se ren'laienl DA.MIEN (saini), martyr dans l'Abruzze,'
avait convo(nié à Roni" en 382, pour nietlre soulTiit avec saint Valentin. —
Ifi mai.
fin au srhisme d'Antioche, Dam;ise le retint D.A.MIEN (saint), médecin et marlyr, élait
auprès de lui, en qualité lie secrélaire ; il le Arabe de naissance et frère de saint Côme.
ciinrgca de répondre aux consnliations que Il étudia la médecine en Syrie, et alla ensuite
les évé:iues lui adres^^nient de toutes paris, à Egps en Cilieie, pour y exercer la profes-
cl l'engagea à corriger le Nouveau Testa- sion di,' médecin avec saint Côme. Les deux
ment sur le texte grec. Il fit rebâtir ou du frères, appelés par les Grées Amirijijres
moins réparer l'église de Saint-Laurent, c'est-à-dire sans argent, [larce qu'ils soi-
(ju'il avait desservie après son père, et qui gnaient gratuitement leurs mala les, étaient
porte encore aujourd'hui le tilre de Saint- aimés et estimés de tout le monde, mèina
Laurent in Damaso, l'embellit de peinlures des païens, quoique leur zèle pour ia religion
qui représentaient plusieurs traits de l'his- chrétienne qu'ils avaieni le bonheur de pro-
toire sainle, et lui fit don de patènes, calices, fesser fût connu, il ((u'ils ne négligeassent
iimpes, chandeliers, le tout d'argent, el aucune des facilités que leur fiurnissait
m DAN D.^N 71>

l'ex'îrcice de leur profession pour f.iirc des qu'après cela il remonterait sur son irônc :

[irosélylcs. Lorsque la pcrséculimi de Dio- ce songe prophétique cul sou acriunplisse-


clclipii oui i'clalé, ils fiirciil arrélùs par Ly- menl. Daniel conserva son créJii à la cour
iiis, {^oirvcmrur du Cilii ie, qui après leur , de Ralihasar, successeur de Nabuehoilouosor,
a\oir fiiil subir diverses lorlurcs, les coi:- el ce prince lui demanda l'inlerprélation de
dauina à perdre la tèlc. Aines Icurdécapi- mois (]u'une main iii\i$ible ai ail tracés dans
lalioii,qui cul lieu eu .'Î03, leurs corps tu- une Salle où il donnait un grand festin. Sous
rent transportas en Syrie cl enterres à f'yr. Darius le .Mède, il de\inl reinier iniiiinlre
| ;

Théodorei, qui éiait évéque de cellf ville au mais la faveur dont il jouissait lui siise.la
V siècle, leur donne le litre d'illu»ires ath- des ennemis piiissaïus (|iii lui lendireiil des
lètes cl de généreux soldats de Jésus-Clirisl. pièges. C'imme sou allai liement à la icligioa
L'empereur Jusiinien, qui monta sur le trône de si'S pères était connu, c'est de ce côté
en 527, fil agrandir cl fortifier la ville de qu'on chercha à le perdre. On fil porter à
Cyr, eu l'Iiunueur des saints martyrs, dont Darius un décret qui ordonnait de l'iidurer
les reli(iues se gardaient dans une égli-o de comme un Dieu, el Daniel ce Militant pas se
leur nom. Ce prince ayant été guéri d'une rendre coiipab'c d'un tel .icle d'idolà rie, lut
maladie dangereuse par leur intercession, el précipite dans une fusse ù l'on nourrissait
<

voyant que leur église do Constantiuople des lions ;mais Dieu u'abandonni pa'< sou
tombait en ruines, il leur eu fil bâtir une serviteur. Lu roi, (|ui ne l'avaii. livré qu'a-
autre dans la même \illc. L'église <iui porte vec répugnance cl uniquement parce que sa
leur nom à Ueme, et qui e^t un litre dr car- parole éiail cnga-jée, passa la nuit dans l'iii-
dinal-diacre, possède une partit! de leurs (|uiéiude,el lu lei demain, de grand ma in, il
reliques , qui y furent porlccs du temps de se rendit à la fosse, cl parla:.c entre la
saini ['élix , bisaïeul de saint Grégoire le crainte et l'esnéraiice, il s'écria Daniel, ser-
:

Grand. Les Béuédiclms de Saint-ticoiges de viteur du D.eii vivant, votre Dieu a-t il eu
Venise, la paroisse de Saint-Côme de P.iris le poii\ oir du vous préserver de la fureur des
el l'église collégiale de Luz/irclies en possé- lions? D. miel répoiiilit par un cri de Vive le
:

daient aussi quelques parclles. Leur nom a roi 1Le prince, irauspoitède joie, le lit re i-
été inséré dans lecunon de la luessc. 27sept. — rer de la fosse, cl sus acciisalcurs y lurent
OAMIKN fsaiiit). évêque de Pavie, lloris- préciptiés à leur l'ur et, dans un clin d'o'il
sait sur la fie. du vir siècle, cl s'illusira, ils fuient dévorés par les liins. On nu sait

non-seulement par ses veilus, mais aussi si Ce fut sous le même règne qu'il lui livré
par son zèle contre les monotbélites. Il mou- une seconde fois au n;énie supplice, pour
rut l'iin 710, et il est lioiioré le 12 avril. avoir découvert la supercherie des prêtres
J)ANAC'rK('saiiii),f>«naj-/isorigiiiaircd'un de liel, qui fiirciit punis du mort, et pour
lieu nommé Aulone, lui martyrisé en lllyrie. avoir fait périr le diagon (jii'oii .idoiaii a
— 16 janvier. Baliyloiie. (es deux laits c.iusèreul une tele
DANGIÎ (saint), Dnmnius, prêtre, est ho- iiMigiiation parmi le- l(al>ylonieiis ((ii'ils allè-
noré à Sainte-Marie il',\mole, au diocèse de rent trouver le roi, le menaçant du le deirrt-
Bologne en Italie, le 12 mai. iier s'il ne leur abandonnait Daniel. Il fut
DAMIÎL (saint) le dernier des quatre
,
donc precipi'è dans la fosse aux li()iis, où
grands prophètes, étaii du sang royal el fui l'on devait le laisser six jouis. Non-seule-
conduil captif à liab) loue, après la prise de ment Dieu le préserva de la fureur de ces
Jérusalem, l'an G02 avant Jésus-Clinst. Ni- animaux téroces, mais ii pourvut à sa uour-
bucliodonosor, qui changea son nom en celui riiuru jar lu muten du prophè.e Habacue,
de Balthasar, le lit élever à sa cour, el les qui fat transporté par un ange, du la Juduc
progrès de Daniel diiiis les sciences furent à IJabyloiie, avec le repas préparé pour ses
rapides et brillants. Le jirince, charmé du moissonneurs. Le septième jour, le roi s€
son esprit préco<e et de ses belles qualités, rendit auprès delà fos>e pour p:eurer Daniel,
le mil a la lête des gouverneurs <lc ses pro- qu'il croyait dévoré, mais il le vil plein de
vinces cl le déclara chef de tous les mages, vie au milieu dc'S lions traeq^iilles, quoi(|iic
à la suite de l'explicalinn ()u'il lui a\ail don- affames. A la vue de ce prodige, il renlit
née, au sujet de la statue iiiyslérieuse qu'il hommage à la puissance du Dieu qu'adorait
avail vue dans un songe. Nabuchodonosor le projhele el il fit juler dans l<i fo-se ceux
«'étant ensuite arroge les honneurs divins el qui at aient voulu le perdre, el iis furent dé-
ayant ordonné à tous ses sujets d'adorer sa vorés sous les ^euxduroi. Ou croit gené-
Sb'tue d'or, Daniel refusi d'obéir à l'édit du r.ilemeul que le jeune Daniel, qui prit la
prince, el ce fut à celle occasion que trois défense de Susanne el qui convainquit de
jeunes Hébreux, (|u'il s'élail adjoiiils dans faux témoignage les deux vieillards ses aecu-
radminislialinu deii pruvinies, furent jetés saleurs est lu même que le samt prophète.
dans une fournaise ardente, d'oii ils soi tirent Il était âgé d'environ ()uatru-viiigl-huii ans,
SHin-i cl saufs quant à Daniel, il ne parait
: lorsqu'il mourut à Hatiylone, sur la lin du
pas ((ue sou refus ail clé puni. Nabuchodo- règne de Cjrus. Le ciedil donl il jouiis.iil
nosor eut ensuite un autre songe ((ue Da- sous ce prince lui lit obtenir u:i édil pour le
niel expliqua, el dont la siguilicatii>u était retour des Juifs dans leur p.iirie : cet édil
que ce rince, eu piiiiiiiuii de smi orgueil, se-
;. leur permeltait du reconstruire le temple et
rait chassé, pour quelque temps, du la so- de relâtir Jéi usaient. Des (luatorze chap. lies
ciéié des liuiiim s el réduit à celie des ani- dont se «ouipose sa propliéiio, les douze pie-
maux dont il partagerait la nourriture, et uiiers sont partie eu hébreu, partie eu çhal-

t

713 DAN DAN 714


(lécn : los doux derniers qui contiennent plongés pendant cinq jours dans de l'eaa
riiisloiic de Susaniie,deBel el du dragonne se glacée. Comme les supplices ne pouvaient
trouvent plus qu'en grec; aussi leur canoni- ébranler la ferinelé du s;iinl prêtre, le gou-
cité n'psl-clledevenue iiiconleslalde, môme verneur le condamna à perdre la tète il fut :

pour les callioliqucs, que depuis la décision exécuté avec sainte Vcnla, qui avait part^igé
du concile de Trente. Les Juifs ne lui donnent ses toumeiits, le 21 léviier 3'i4, qui était la
pas le titre do prophète; mais Jésus-Christ trenle-qualrièine année dd rè^nede S;ipijr 11,
le lui ayant donné, à plusieurs reprises, Les Actes de saint Daniel ont été écrils ea
l'Eglise l'a toujours regardé comme tel ; d'ail- syri;ique par saint .Maruthas. —
21 février,
leurs ses prédictions sont si claires et leur DANIEL (saint) dii le Stjlite, du grec
,

accomplissement est simanifeste, que les iS(it/(/ès, pl.icé sur une colonne, naquit vers
cniieiiiis de la foi chrétienne ont voulu le l'an VOO, à Slarathe, prés de Samos.i te et en-
fuie passer pour un historien qui avait écrit Ira, à i'<â(.'e de douze ;ins, dans un nionas-
aprés coup opinion qui se réfute d'elle-
: 1ère du voisinage, où il se fit remarquer par
même, si l'on considère qu'Ezéchicl son , une ferveur extraordinaire. A|)rès y avoir
coiiteruporain parle de lui comme d'un
, passé plusieurs années, son al)bé, que les
prophète; il est aossi nommé d.ins le pre- art'aires de ri^giise appelaient à Anlioche, le
niitr li\ rc (les iMachabces, et d'ailleurs il est prit pour coinpagnon de voyage. En passant
cert lin que le canon des livres saints était près du mont riiélanisse, ils allèrent visiter
formé plus de quatre siècles avant Jésus- saint Simcon Siylile, tjui peimit à Daniel de
Christ et que depuis cette époque les Juifs mouler sur sa colonne et d'aller près de lui.
n'y ont ajouté aucun livre. Les reliques de II lui donna sa béiiédiclion et lui prédit qu'il
Daniel furent transférées de Bahjlone à aurait beaucoup à souffrir pour Jésus-Christ.
Ak'xai.drie dans le iv ou le siècle el dé- v L'abbé étant moit quelque temps après leur
posées dans l'église de Saint- Jean et de Saint- retour au monastèie, les moines voulurent
Cyr. (Mus lard, elles furent transportées à élire Daniel pour sou successeur ; mais il
Venise, el la ville de Verceil se glorifie de prit la fuite et retourna près do saint Siméon.
posséder l'os d'une de ses cuisses. 21 juillet. — Après avoir passe quinze jours dans le mo-
DAMEL (saint), martyr à Padoue, est ho- nasière qui élail au pii'd do la C()lonne, il
noré le 3 janvier. entreprit le pèlerinage do la (erre sainte;
DANIEL (saint), martyr en Espagne, a mais saint Siméon lui apparut dans une vi-
donné son nom à une abbaye de religieuses sion, et lui oriloiina d'ailer à Coiistanlinople.
située près de Gironne, où l'on garde ses re- Il obéit el passa sept jours dans l'église d(i
liques. — 2i avril. Saint-Michel, située hors des murs de la
DANIEL (saint), martyr à Césarée en Pa- ville. 11 se rendit ensuite à Philempor? et
lestine, était Egyptien de naissance. Etant se retira dans un petit temple qui n'était
allé en Cilicie avec iiualre de ses compa- plus qu'un amas de ruines. Après y avoii-
triotcs qui étaient chrétiens comme lui, et passé neuf ans, il résolut d'imiler le genre
qui se nommaient, après leur baptême, Elie, de vie de saint Siméon, mort on 459, el dont
Jérémie, Isaïe cl Samuel, pour visiter les il possédait la coupe, qui lui aviil été don-
confesseurs qui avaient été condamnés à née par Serge son disciple. Un de ses amis
travailler aux mines, il fui arrêté, ainsi que lui fit coiislruire sur une montagne solitaire,
ses compagnons de voyage, aux portes de à quatre milles du Pont-Euxin et à sofil de
Césarée, l'an 309, sous le règne de Maximin Constaulinople, deux colonnes qui n'en for-
II, qui continuait en Egypte et en Syrie la niaient qu'une en quelque sorte , parce
perséculiou commencée par Dioclélien. In- qu'elles étaient reliées ensemble par des
lerrogé sur sa patrie et sur le motif do son barres de fer. Sur ces colonnes on en éleva
voyage, il avoua la vérité sans détour. Le une plus pelile. lerminée à sa partie suporieu-
lendemain, on le condui>il avec ses compa- re par une espèce de tonneau entouré d'une
gnons devant l-'irmilien, gouverneur de la balustrade; c'est là que Daniel (ixa sa de-
province, qui les fil élendre sur le chevalet, meure. Comme le (limai clail moins tempéré
Après qu'ils y curent été tourmentés peu- que dans la contrée où avait véru saint
dant longtemps, l.o gouverneur s'adressanl Siméon, il avait aussi plus à souffrir de l'in-
à Elie, qu'il regardait comme leur chef, celui- clémence do l'air el do la rigueur dos saisons-,
ci répondit pour tous. L'interrogatoire fini, Vers l'an kG'-i, le sei^incur du lieu lui fit
Firmilion les condamna à perdre la tête, (l la construire une autre colonne plus élevée
sentence fut exécutée sur-le-champ. lOlëyr. que la première et égaloment cour(jnnée
DANIEL (saint) , martyr à Nicopolis en d'une balustrade sur laquelle il s'appuyait
Arménie avec saint Léonce el plusieurs au- pour prendre du repos car l'espace était
;

très, souffrit d'horribles tortures el fut en- trop étroit pour pouvoir s'y coucher. La
suite brûlé vif par ordre du président Lysias, nécessité de se tenir toujours debout (il que
vers l'an 320, pendant la perséculiou de l'em- ses jambes et ses pie.ls s'eiifl(>renl et (ju'il
pereur Liciiiius. —
10 juillet. s'y forma des ulcères. Pendant un hiver, il
DANIEL (saint), prélre persan el mariyr, devint lellcment raide de froid que ses disci>-
fut arrêté pour la foi en lik'i, par ordre du pies lurent obligés de moutor sur la colonne,
i;nuverneur de la province des RazichéiMis, ci de le dégourdir en le frollantavec des épon-
lui lui fil souffrir, pendant trois mois, les ges Irompées dans de l'eau chaud.'; mais
plus cruelles lorturos, el qui, après lui a\oir cit accident ne put lo déterminer a quil.lef
l'ail percer les pieds, ordonna qu'ils fus-cnl son genre de vie. Lorsiiue Gennade, évêqup
DicnoNN. iiA(;iot;R.4i'ii!(iui;. Jl y.i
,

us DAN DAN 7i6

de Constanlino|ilc, l'ordonna prélro, il ilit, au d'exi ôs, foulant aux pieds les lois de l'em-
bas (le la colonne, les i^k^rcs prépiratoires, pire cl celles de la vertu. Ses crimes et ses
et il monta cnsuiic an liaul pour .itlicver la exactions le rendirent tellement odieux à ses
cérémonie de l'ordinalion. Daniel disait la sujets qu'il fut forcé, la seconde année rto
messe sur sa colonne t y aduiinislra plu-
( sou rè^ne, de s'enfuir dans l'Lsaurie, d'nii
sieurs fois la communion. L'eni[)cri:ur Lnin, ilétait originaire. Basilisque, beau-frère de
qui allait souvent It; voir et qui avait pour Léon, s'étant efiiparé du trône impérial, prit
lui la plus grande vénération, fil bâtir pour liantcnient la proleriion des enlycliiens et
ses disciples un monastère au pied de sa ordonna aux évêques, soijs peine de déposi-
colonne. C'est ;t ses prières qu'il tut releva- tion, et aux moin< sous peine de bannisse-
s,

ble de la naissance d'un (ils ([ni mo:irut ment, d'anathématiser le concile de Chalcé-
jeune, il mais parce duc Dieu aima
est vrai, doine. Acace, patriarche de Constanlinople,
mieux le régner dans le ciel que snr
faire cjue le pape Simplice avait chargé de inain-
la terre. (îubas, roi des Lazes, dans la Col- tcuir les décisions de ce concile, instruisit
chide, étant venu ronouvcU-r l'alliaiue qu'il Daniel des maux que Hasilisque causait à la
avait faite avec l'empire, Léon le miMui voir religion :l'empereur, de son côté, porta des
Daniel comme la merveille de ses litals. Le plaintes au saint contre .Vcace qu'il traitait
roi barbare se proslerna au pied de la co- de séditieux. Daniel répondit à ce dernier
lonne et ne put rotejiir ses larmes à la vue que Dieu dépouillerait de la puissance sou-
d'un tel spectacle le saint fut l'arbitre du
: veraine le persécuteur de son Eglise. L'en-
traité conclu entre les deux princes. De re- voyé du prince ne voulut pas se charger
tour dans son royaume, Gul)as lui écrivit d'une telle réponse, et |)ria Daniel d'écrire
plusieurs lettres pour se recommander à ses lui-môme à l'empereur. Acace et quelques
prières il lui fit même eon>lruire
: ses frais
;'i autres évêques (jui se tiouvaicnl réunis,
une troisième colonne qui toucliait aux deux conjurèriMit le s linl de venir au secours de
autres, et celle du milieu, se trouvant la la religic'!! leurs instances le déterminèrent
;

plus basse, pouvait alors servir d'abri à Da- à descendre de sa colonne et à se rendre à
niel dans les temps orageux. Daniel, après Constanlinople , où les évêques le reçurent
bien des instances, consentit enfin à ce (jue avec les !rlus vifs transports de j')ie. IJasi-
l'empereur Léon fit couvrir d'un toit le iiaut L-iine, effrayé de la disposition où il voyait
dosa colonne. H passait souvent pl.isiours les esprits, se relira à Hibdomon, près de la
jours sans prendre aucune nourriture, et il ville. Daniel l'y suivit mais comme les plaies
;

ne mangeait que des herbes sauvages et dos qu'il avait aux jaoïbes et aux pieds l'cmpé-.
racines insipides. Beaucoup de pécheurs cliiiient de lu irclier, on fit obligé de le por-
lonehés des discours pathétiques qu'il adics- ter, et un humilie pénitent recul, dans cette
sail du haut de sa colonne, et de son exemple, circoiislan: e, un honneur qui n'était accorde
qui était une prédication plus éloquente en- qu'au'v consuls. Arrivé au pilais, les gardes
core que ses p;irules, quiltaient leurs désor- lui en refu-èrent l'enlrée alors Daniel se-
:

drci après l'avoir vu el eiiteuilu, et ils en- couant la poussière de ses pieds se fit repor-
traient dans la voie étroite que prescrit l'E- ter dans la ville. Hasilisque, saisi de crainte,
vangile. A ce don de toucher les cœurs se se iiâla de courir après lui, se jela à ses
joignaient le don des miracles et celui de pro- pieds, lui demanda pardon et promit d'annu-
phétie. Les malades se faisaient conduire ler ses édils contre la foi. Le saint lui an-
auprès de lui et il les guérissait en leur im- nonça (jue la colère divine allait le frapper ;

posant les truiins ou eu les oignant avec puis, s'adressaut ù ceux qui se troiivaienl là :

l'huile qui brûlait devant les reliquc^s des Cetts liiimililé apparente , leur dil-il , n'est
saints. Il avait prédit que Gonslanlhiople r/ît'îm artifice qui cache des projets de cruauté',
était menacée prochai nemenl d'un grand mais vous verrez bientôt éclater la puissance
incendie, el il exhorta le patriar.-îhe Gennade de celui qui renverse (es grandeurs liumaincs.
à prévenir ce désordre en ordonnant des Après avoir ainsi prédit la chute prochaino
prières publiques deux fois la semaine
,
;
de Hasilisque el opéré plusieurs miracles, il
mais on n'eut égard ni à sa prédiction, ni retourna sur sa colonne. Quelque temps
à SCS conseils. L'incendie ayant réduil en après, Zénou vint fondre S'Ur Constanti:io-
cendres huit quartiers de la ville, en W6, pie avec une armée qu'il avait rassenililée
alors o:i se rappela ce qu'il avait dit, et les dans Is aurie, et Hasilisque .se réfugia, lout
1

babilants accoururent en foule; au pied de trcnililant, dans une église, déposa si cou-
sa culonue. Daniel, touché de leur maliieur ronne sur l'autel et clierclia un asile'dans le
et de leurs larmes, les exhorta à lléchir la baptistère avec sa femme et son fils. Zenon
colère du ciel par la prière et le ji-ùne : il les relégua dans un châleau de la Cappadore
pleura aussi lui-même el pria pour eux, les où il les fil périr dans la suite. Aussitôt (|uil
mains élevées vers le ciel. Quelque lemps eut été rétabli sur son trône, il alla voir Da-
après, il prédit aussi à Zenon que Dieu le nie!, qui lui donna des avis salutaires, i.e
délivrerait d'un grand danger, qu'il succéde- saint, parvenu à un âge avancé, prédit lo
rait à l'empereur Léon son beau-père, et
, mjiiiL'ntde sa mort, el voulut, avant de sor-
qu'il serait ensuite quel ;ue temps dépouillé tir de ce mon le, qu'on mil par écrit les in-
delà pourpre impériale, mais ((u'il remon- struclio:is qu'il laissai! à ses disciples. H leur
terait ensuiic sur le trône. En elTet ,ce recommandait principalement la praliquQ
prince, proclamé ea'i()ereur en 47'f, après la de l'humililé, de l'ubéissance cl de 1 hospita-
luprt de Léon, s'abandonna à loutes sortes li c, lespr.lUc uiorliGcalioD et do pauvreté,
,,

m DAN DAT 718


la paix, l'union, la charité, la soumission à les,que Dante expira peu après dans la pri-
rE;.'lise et l'horreur pour l'hérésie. Trois son, où il avait été renfermé après son in-
jours avant sa mort, il offrit le s.iiut sacri- terrogatoire, l'an soi, iiendanl la persécu-
liie à minuit, et il eut une vision dans la- tion de Dioclétien. 11 février. —
quelle les anges le consolèrenl. Il fut assisté DAPE (sainl), Z)a/;ius, prêtre persan et
•lans ses derniers moments par Euphème, martyr avec saint Sabore., évêque, et quel-
patriarche de Conslantinople, et mourut sur ques autres, fut lapidé vers le milieu du iv"
'.a CDionnele 11 dccemhre. vers l'an 490, à siècle, pendant la. grande persécution du roi
l'i'ige d'environ quatre-vingt-dix ans.— 11 déc. Sapor II. —
20 novembre.
DANIEL (saint), honore en Ethiopie, fut DAPIME (saint), Dapimius, marlyrenGani.
i;i!niominé le Misogcue , c'est-à-dire l'en- panie avec sainte Lucie et un grand nombri'
nemi des femmes, à cause de sou grand d'autres souffrit au commencement du iv*
,

i!:iiour pour la chasteté et des précautions siècle pendant la persécution de Dioclétien.


l'siraordinaires qu'il prenait pour éviter — (j j lillet.

tout rapport avec les personnes du sexe. — DARÈGS<; (sainte) , Darelia , est marquée
11 janvier. dans le Martyrologe hiéronymique sous le
DANIEL (saint), évêque du pays de Galles rj juillet.
au commencement du vi" siècle fonda , UAUEIIOU!': (sainte), Darei-ca, est honorée
en ol6 un monastère dont le chœur était
, comme vierge en Irlande, le G juillet.
si beau que la ville qui y fut bâtie ensuite DARIE (sainte), Daria, martyre à Rome ,

fut appelée Bancor ou Bangor, c'est-à-dire élait Athénienne de naissance et épouse de


beau chœur. Saint Daniel, qui avait été sacré saint Chrysanthe. Après leur mariage , ils
par saint Dubrice, y fixa sou siège épiscopal. allèrent habiter Rome, et vécurent toujours
Il ai ait assisié, en 512, au concile deBrévi, dans la continence. Leur zèle à pratiquer le
et il mourut en 5io. 11 lui enterré dans l'île christianisme les fil bientôt rcconn.titre pour
de Bordsey. Celte île, déjà célèlre par la chrétiens par les idolâtres. Ils fuient donc
sépulture de saint Dubrice, qui s'y était retiré arrêtés, et, après avoir confessé Jésus-Christ
sur la fin de sa vie, reçut, selon Camden, la au milieu des tourments, ils terininèrent leur
dépouille mortelle de plus de vingt mille vie par un glorieux martyre. Plusieurs infi-
saints ou religieux. La cathédrale de Ban- dèles, touches (lu courage héroïque des deux
gor est dédiée sous l'invocaliou de saint Da- époux, se convertirent à l'instant, et parta-
niel, dont la vie n'est pas très-connue mais ; gèrent leur couronne. Ils souffrirent sous
la vénération que les églises de la Grande l'empereur Numérien, selon le rédacteur de
Bretagne portaient à sa mémoire montre leurs Aeies, et sous l'empereur Valérien, se-
(ju'elles avaient une haute idée de sa sain- lon Baillet. On retrouva, sous le règne de
t

lé. 23 novembre. (Zonslanliu le Grand, les corps ue sainte Da-
DANIEL (saint), l'un des sept Frères Mi- rie et de saint Chrysanlhe , qui aval nt été
ni'urs qui furent martyrisés à Geuta, en Afri- enierrés sur la voie Salaria, dans celle par-
que, le 10 octobre 1221 , était [irovincial de tie des catacombes qui oriait leur nom. Lej

son ordre dans la Calabre, lorscju'il fut en- pape saint Damase décora leurs tombeaux ,

voyé par saint François annoncer l'Evangile et composa une èpilaphe en leur honneur.
aux mahométans d'Alrique. Arrivé à Geuta ,
Leurs reliques furent portées, en 8V2, dans
avec siv autres religieux, ils prêchèrent pu- l'alibaye de Prum, dans le diocèse de Trêves,
bliquement pendant trois jours dans les fau- et, deux ans après on les transféra à l'ab-
,

bourgs, et pénétièreni ensuite dans l'inté- baye de Saint-Nabord ou de Saint-Avold, au


rieur de la ville, pour y continuer leurs pré- diocèse de Metz. —
25 octobre.
dications. Le peuple, furieux d'entendre par- DARIUS (saint), martyr avec saint Siriilie
ler conire .Mahomel, se saisit des cou agenx et soi\;inte-dix-sepl autres, est honoré chez
missionnaires et les conduisit à Mahomet les Grecs le 12 avril.
prince du pays. Gihii-ci, voyant la grossiè- DARIUS martyr à Nicée avec saint
(sainl),
reté de leur habit el leur têie rasée, les prit Zosime et deux autres. 19 décembre. —
pour des insensés , et les renvoya au gou- DARUDi'] (saint) abbé en Eihiopic.est
,

verneur de la ville pour qu'il leur fit subir honoré chez les Grecs le 21 décembre.
uii interrogatoire. Ils comparurent de nou- DASE (saint), Dasiiis , soldat et mariyrà
\eau devant le prince, qui les condamna à Nicomédie, avec saint Zolique el treize au-
la décapitation.
— 8 et l'd octobre. tres, souffrit l'an 303, pendant la persécution
DANIEL DE GÉIUIUIO.NT (le bienheu- de Dioclétien, et, après d'horribles tortuies ,
ronx), tioisième abbé de Cambron, monastère il fut précipilé dans la mer. 21 oclobre. —
de l'ordre de Cîteaux, situé près de Mous, en DASE (saint), évêque de Dorostore, en My-
Hainaut, mourut l'an 1232. —
20 janvier. sie, el martyr, s'étant opposé avec un zèle
DANIEL (le bienheureux) religieux de , intrépide aux impudicilés qui se commet-
Villiers, en Brabant, el cellérierde son mo- taient à la fêle de Saturne, lut mis à mort
naslcre est nommé dans le Ménologe de |,ar ordre du président Bassus , pendant la
,

Citeaux sous le 26 décembre. perséculion de Dioclétien. 20 novembre. —


DANTE (sainl), Danlits, l'un des quarante- DASE (sainl), martyr , souffrit avec saint
ncufmartyrs d'Abiliue, qui, ayant à Icurléle Herenne el un auire. S août. —
sainl Suturnin et saint Datif, lurent conduits DASE (saint), Z>a:$îa«, est honoré en Elhio-
à Car'.hage, churg>:s de cliaînos et livrés, par pie le 30 août.
lu orocousul AnnMu à des tortures ti cru'M-
, DA'rH (saint), Z>a</ius, évêque de Havenno
,

n7 DA.T DAV 720

elconfessciir.norissail sous l'empereur Com- interrogatoire persistait à dire qu'il avait


il

niodn. pi iiiirtiul vers l'an 190. juillel. — ,'î assisté à la collecte, le proconsul reprit sa

DATIF (s.iiii' t)i{liviis, évc'qufi i-n Afri-


,
première fureur et les bourreaux leur pre-
que ri conl\'.sseur, siiitii de cruelles tortu- mière férocité. On lui enfonce de nouveau
res pendant la perscculion de l'empereur \ a- les ongles de l'er dans les colés, et Datif ré-

lérien. Il lui cnsuilc envojé en exil par or- pète SI pi ière Seigneur, faites que je ne sois
:

dre du présiilenl de Numidie.it il nionrut pas lonfonda! \ la vue de son corps déchiré
et ili; sa chair qui pendait par lambeaux, il
loin de son troupeau. Sain! Cjprien lui écri-
vit, ainsi qu'aux auti es saints confesseurs, de disait de temps en temps: V^enez, Seif/neur
ilurube, où il etail re'.éiîué lui-nièMie, el il à mon secours; conservez mon âme pour
les exhorte à persévérer généreusement dans vous... Mfinlli'u, donnez-moi la force de
1,1 conf ssioii de Jésus-Christ. 10 sept. — souffrir avec couraij'-, avec joie. -.Ve devriez-
DATIF (saint), martyr en Afrique, avec vus pas , lui dit le proconsul , donner aux
saint Julien et vingl-luiil autres, souffrit dans autres l'exemple d'une parfaite soumission aux
le 111' sièrlc. — :27 janvier. o' dres d''s empercn s, au lieu d'inspirer, com-

DATIF (saint), sénateur d'Ahitinc, ville de me vous l'avez fait, un esprit de révolte el de
la province jjroconsulaire d'Afrique, fut ar- désohiissance? —
Je suis chrétien, répondit
lèlcl'an .'JOi, pendant qu'il assistait à la cé- Dalif, e! celte parole, prononcée avec ce Ion
lébration des saints mystères un jour de di- qui n'ap|iartieiit qu'aux martyrs, fut comme
m.Hiche, cl conduit avec quaranle-liuil au- un coup de foudre qui acheva d'atterrer le
tres à Carlhage, où le proconsul Anuliu fai- démon et le proconsul son digne ministre,
sait sa résidciici'. Pendant le trajet, «luoiqu'ils ()ui oi'ionna aux bourreaux de le laisser, et

ils chantaient il le lit conduire eu prison, dans la vue de le


fussent chargés de chaînes ,

des hymnes et des cantiques. Arrivés àCai- réserver pour d" nouveaux tourments: mais
tliage, le proconsul commença l'interroga- il y mouiui biealôt après par suite des
,

toire par Dalif el il lui deinanili s'il avait tortures qu'il avait endurées, l'an ilO'i^, sous
assisté à la rollecie
,

c'est-à-dire à Tassum- ,
i'empereur Dioclélien. —
11 février.
hléo des chrétiens. Celui-ci réponilit alfirma- DATM'E (sainte), Dativa, marlyre en .Afri-
tivemrnl. Aiiulin demanda ensuite le nom de que, élail steur de sainte Dcnyse, et elle versa
relui (]ui présidait l'assnmlilée , el de celui son sang pour la foi orlhodoxe l'an 'i8'i, pen-
ciiez ([ui elle se tenait, el, sans atiendrela dant la per-écutiou de Hunéric, roi des Van-
répo.ise du saint, il ordonna qu'on retendît dale s. —
G décembre.
sur le chevalet, et le déchirât avec les
qu'on DAUD AS (saint) martyr en Thrace, avec
,

ongles de fer, pour forcer à déclai er la vé-


le quelques autres, est honoré chez les Grecs
rité. Forlunalieii , sénateur de Cartilage et le 7 mars.

frère de Victoire, l'une des quarante-huit DAUSAS (saint), évéque el martyr à Biza-
personnes arréices avec Dalif, reproche à des, sur les contins de la Perse, se trouvait
celui-ci d'avoir persuadé à sa sœur île se faire dans le château de Belhzarde , sur le Ti-
chrétienne , et d(; à Ahi-
l'avoir emmenée gre, lorsque cette place fut prise par les
tine. \icloire s'ailnssant alors au proconsul, Perses en 302, et la 53 année du règne de
loi dit // (l'es? i:as vrai (iw ji- sois sortie de
:
Sajior 11. Dansas y lut fait prisonnier avec
( (irlluKje à 1(1 perstiasi n de qui que re soit ,
Héliodore. son evéque, Lariabe ou Mariabde,
ni que Dalif m'ait enlrninée à Abiline : j'y prèlre, el un grand iionibre de moines, de
suts allée di' mon pi in ijré Comme For- religieuses el de chrétiens. Comme on les
tunatien continuait à accuser Datif, qui se contluisailen captivité, Héliodore, se senl;tnt
justifiait du haut de son chevalet, le procon- sur 11! point de mourir, donna l'onctioiî épis-
sul, sans vnuliiii écouler ses raisons, conti- copale à Dausas, qui tous les jours célébriiit
nuait à le faire luurmcnlcr par les b .ur- en roule les saints mystères. Lorsque les
reaus, qui s'achariieiil sur le martyr, lui dé- captifs furent arrivés sur les frontiéi-es de
chirent la pe.iu, cnlanieul les C(')les, cl met- l'Assyrie on leur dit d'adorer le soleil, ou
,

tent à découvert ses entrailles, sans que sou de se résoudre à mourir. Sur trois cents
courage laiblisse. Toutefois craignant, au qu'ils étaient, vingt- ciiu) renoncèrent à la
milieu de .ses tortures de faire ou de dire ,
religion, el furent récompensés de leur apos-
quelque chose qui fut indigne du titre de sé- tasie par des terres (ju'on leur distribua. Les
n ileur el de chrétien, il répétait souvent ces deux cent soixinle-quinze autres à la léle

.

paroles Sciyneur Jrsus, faites que je U'^ sois


:
de quels élail Dausas, furent massacrés.
/;r/.< confondu ! Et sa prière fui aussilôl exau- 9 au I.
tee, car Anulin, se sentant troublé par une DA\'1D (saint), roi el prophète, était fils
terreur secrèle, cria aux bourreaux d'arré- d'Isaï, de la IribudeJuda, el naquit à Ilclh-i
ler. Mais un infâme délateur nommé Pom- léem, l'an 1085 avant Jésus-Christ. Sa jeu-
peian produisit contre Dalif une nouvelle nesse se passa a garder les troupeaux dc>son
.accusai ion ausài peu l'ondée que la première. père, el il n'avait que vingt-deux ans lors-
Le saint martyr se contenta de lui répiuidre: que Samuel le sacra roi, par l'ordre de Dieu,
<J}ie fais- lit iri riens-lu encore cm})loyer t s
'! qui venait de rejeter Saul et sa race. Dans
détestables artifices c< ntre les serviteurs de sou é al (le I) rger, il s'étail signalé par son
Dieu? Saille rue je ve crains ni la malice, ni courage conire tes hèles féroces, cl il ne crai-
l'injuste puissance qui < proléije : mi séna- gnit point de se mesurer avec (iolialh, qu'il
teur, un c/ réti ;i triomphera toujours de l'une tua d'un coup de pierre, cl dont il apporta
et ,:e l'aiilre. Mais comme d.iuf un second la téie aux pieds de Saul. Ce prince avait
721 DAV DAV 72^
promis sa fille Mcrob nu vainqueur du géant leconsluller de toutes parts comme un ora-
philistin; mais il manqua de parole à David, cle, cl ses exhortations ronverlirecii un grand
et s'il lui donna en mariiigc son aulre fille nombre de péchrurs. Il (lorissait vers le mi-
Michol, il la lui fil achcler au prix de cenl lieu du vr siicle. 26 juin. —
prépuces de Philisliiis. Jaloux de la gloire DAVID (saint) arclicvéi|ue de Ménévie,
,

que son gendie s'était acquise par sa valeur, et patron du pays de Galles, en Angleterre,
il essaya de lui oler la vie, el David, pour étail fils de Xanlus prince de la Cerelique',
,

mettre ses jours en sûreté, se réfugia au- aujourd'hui le ('.irdiganshire et de sainte ,

près d'Achis, roi de Gelli, qui lui permit d'ha- Nun. Ses goûts vei tueux el l'éducation louie
biter Siceleg. Cette ville ayant été saccagée ,
chrélieune qu'il reçut le portant à se con-
pendant l'absence de David, par les Amalé- sacrer à Dieu, il reiionça au siècle, el après
cites, qui emmenaient les femmes et les en- avoir éié promu au saciudoce il se relira ,

fants, David courut à leur poursuite avec sa dans l'ile de AVighl sous la conduite du
,

troupe, les défit et leur enleva leur butin. pieux et savant Paulin, ((ui avait été disci-
Saùl, dont le ressentiment était implacable , ple de saint («ermain d'Auxirre. Ou rap-
le poursuivait partout avec une armée nom- porte que saint David, en faisant sur lui le
breuse, et David loin de lui rendre le mal
, signe de la croix, lui icndil la vue qu'il avait
pour le mal, lui fit par deux fuis grâce de perdue par suite de son grand âge, ou par
la vie, une fois dans une caverne, et l'autre l'effetdes larmes qu'il versait en abondance
fois dans sa lente. Saiil ayant perdu une ba- dans la prière. Il soi lit de sa solitude pour
taille contre les Philistins ne voulut p;is , aller annoncer aux lîretonsia parole de Dieu,
survivre à sa défaite, el, par sa mort, David et après avoir bâti une chapelle à Ulaslem-
devint roi de tout Israël, après avoir vaincu bury, il fonda près de là douze monastères.
Isboseth, fils de Saùl, et il reçut de nouveau Le principal, qui était dans la vallée de Uoss,
l'onction royale à Hébrou. S'étant ensuite près de Ménévie devint une pépinière de
,

rendu maitre de la citadelle de Sion, il y lit saints solitaires, dont plusieurs lurent élevés
sa résidence et y bâtit un palais, el Jérusa- à l'episcopal, entre autres saint Paterne,
lem devint ainsi la capitale de son royaume. évêque de Vannes, qui fit le pèlerinage de la
11 y fil transporter l'arche, et forma dès lors terre sainte avec sou abbé, el qui fut sacré
le projet d'y bâtir un temple au vrai Dieu. à Jérusalem par Jean 111, patriarche de cette
Il venait de subjuguer les i'bili»(ins, les Moa- ville. David leur donna une règle fort aus-
biles et les Ammonites il avait rendu la Sy-
; tère. Ils s'appliquaient sans relâche au tra-
rie tributaire et il était à l'apogée de la
, vail des mains et ,afin que ce travail fût
,

gloire et de l.i puissante lorsqu'il ternit cet plus pénible, et, par conséquent, plus méri-
éclat par son adultère avec Belhsahée, dont toire, ils cultivaient la terre i)ar eux-mêmes,
il (il ensuite périr le mari. Le prophète Na- sans employer le secours des animaux do-
than \int, de la part de Dieu, lui reprocher mestiques. Un silence que la nécessité seule
ce double CI ime, et David en fit |)énitence; pouvait faire rompre, une prière continuelle,
mais les malheurs prrdits par le prophète, tels étaient les moyens par lesquels ils sanc-
en punition d^' si faute, n'en fondirent pas tifiaient les fatigues de la journée. Le soir
moins sur lui et sur sa maison un de ses : venu, ils vaquaient à la lecture et à la prière
fils viole sa propre sœur, el il est ensuite vocale. Ils ne mangeaient que du pain et des
assassiné par son frère; celui-ci se révolte racines, dont le sel était le seul assaisonne-
contre son père el veut lui en'ever la cou- ment, et ils ne buvaient que de l'eau mêlée
ronne et la vie, et David ne remonte sur le avec un peu de lait. Après le repas, ils pas-
trône qu'après la défaite cl la mnrt du re- saient irois heures en oraison, et après un
belle. 11 régna encore quinze ans après la court sommeil, ils se levaient au chant du
mort d'.Absalon, el, ;ivant de mourir, il dési- coq, cl se remettaient à prier jusqu'à ce que
gne pour son siu:cesseiir S.ilonion, l'un de l'heure du travail fût arri\ée. Ouand quel-
ses fils, qu'il l'ail sacrer et couronner de son qu'un demandait à être admis dans le mo-
vivant. Il mouiul l'an 1019 avant Jésus- nasière, on le laissait à la porte dix jouis
Christ, à l'âge de soixante-dix ans, et après entiers, pendant lesquels on l'éprouvait p.ir
un règne de (juaraiile. David s'est immorta- des paroles dures, par des refus multiplias
lisé [lar son zèlo ardent pour la gloire de et par des travaux rebutants, afin de l'accou-
Dieu, ji'.rsa pieté affectueuse el par ses vils tumer à mourir à lui-même. S'il supportait
sentiments de peniience comme on le voit ,
cette épreuve avec constance et humililé , il
par ses i'saumcs, qu'il écrivit sous l'inspira- était reçu dans la communauté mais il lais- ;

tion de l'Msprit-Saint , et qui font une des sait ses biens dans le monde, la règle défen-
plus belles parties de l'Iîcriture sainte. C'est dant de rien recevoir pour l'entrée eu reli-
de tous les livres de la Bible celui qui a été gion. Tous les moines étaient obligés de faire
!e plus souvent expliqué et commenté. Le connailre leur intérieur à l'abbé de lui dé- ,

saint roi s'y montre tour à tour prophète , couvrir leurs pensées les plus cachées et
moialislf, llicoiogien et toujours poète c'est ; leurs tentations les plus secrètes. Le saint
sous ce derniiM' rapporl que saiul Jéiôme fondateur de l'abbaye de Uoss lut invité, en
l'appelle le Siiminide, le Pindare, l'Alcée et ol9, au synode de IJrévi convoqué contre
,

l'Morace des (bréticns. — iW décembre. les pélagiens. Il y parut avec éclat et con- ,

DAN II) /s lijil) Tlussaloiiique


,
eiuiiie à ,
foutiit l'hérésie |)ar la l'orci! réunie de s rT}>
s'illustra par ses le rendirent
vert is ,
(jui savoir, de soi eioiiuence el de ses mir
l'objet de la vénération publique. On venait Saut Dulirice , arcbevêi|ue de Caer,
725 DEC DF.I 72i

freppc de sn sainteté et de son mérite, l<> Je- et rendit à Rome, où il fut instruit dans la
.se

rnand pour son surcesspur. David, à celle


I religion chrétienne. On croil même qu'il fut
proposiiion , fondit en l.irmes, et piotesia admis aux saints ordres et élevé à l'épisco-
qa'il iio so chnre;orait jam.iis d'un loi fardeau p;it avant de rentrer dans sa patrie. Il prê-

ipii était au-dessus «le ses firccs. Il fallut, cha l'Evangile à ses compatriotes, quel(|ue
pf)ur vaincie sa ré«i«l ince, que les Pères du temps avant la mission de saint Patrice. 11
coiiri!(! lui ordonnassent expressément d'ac- mourut dans le v siècle, mais on ignore en
(jiiicscor au choix ili' saint Dubiice. Il ob- quelle année et il élail honoré autrefois
,

tint cependant de iransférer le siésje de (^aer- avec beaucoup de dévotion dans le vicomte de
léon, villo alors 1res -peuplée à Ménévic, ,
Dessée, ancieimemenl de Nondesi le 2i- juill. ,

Mou retilé 1 soliiaire, qui porte maintenant


1 DÉCOROSE (saint), évêque de Capoue et
le nom de Saint-David. Peu de temps après confesseur, assista, en 680, au concile lenu à
son élévation à lépiscopal, il tinta N'icloria Rome sous le pape Agathon, et il mourut en
un s\node oîi l'on confirma les actes de le- en."). — \'6 février.
lui de Brévi, et où l'on lit plusieurs canons DECRO.N (saint), Decronus martyr à Sc- ,

de discipline approuvés ensuite par le saint- histe avec saint Arion, est honoré chez les
siégc, et (lui sorvircnl longtemps de règle Grecs le 22 mars.
aux églises i)retonnes. Saint David possédait DÉCUMAN (saint ) , Decnnumus, solitaire
le don de la parole dans un degré éminent ; eu Angleterre, fut tué par des voleurs, el il
mais ses exemples produisaient encore plus est honoré comme martyr le 27 août.
d'effet que son éloquence : aussi étail-il re- DÉFENDANT (saint) Defcndens, martyr ,

gardé comme le inodèle et l'ornement de son en Provence avec plusieurs autres, souffrit
siècle.Il mourut en S'i'i-, dans un âge très- vers l'an 290, sous l'empereur Maximien el
avancé. Sa nt Kentigern vil des anges porter par son ordrt;. 2 janvier. —
son âme d;ins 1.' ciel quant à son corps, il
;
DÉGANA saint), prêtre d'Abyssinie, était
f

fui enterré dans l'église qui porta depuis le honoré autrefois dans ce pays le 11 seplemb.
ïiom de Saint-David, et auprès de laquelle se DEGENHARD (le bienheureux), solitaire
trouvaient plusieurs chapelles, dont la prin- en B ivièrp,né au commeiK ement du xn ' siè-
cipale était dédiée à sainte Nun , sa mère, cle, d'une famille illustre, renonça généreu-
honorée autrefois eu Angleterre le 2 mars. sement à tous I" s .ivantages de la terre pour
En 9G2, les reliques di- saint David furent s'attiichcr uniiiuement aux biens célestes. Il
transférées à (îlaslembury. mars. — 1'^^'^
se plaça sous ia conduite, du bii nbcurous
DAVID (saint), archevêque de Bourges, Hermau, solitaire en Bavière et après sa ;

florissaitdans le ix' siècle ; son corps se gar- mort, arrivée vers l'an 1327, il passa plu-
dait chez les religieuses de Saint-Laurent de sieurs années sous la conduite du bienheu-
cette \U\e. —
17 juin. reux Olton, frère de Herman,qui était venu
DAVID (saint), martyr, était frère de saint habiter la même solitude. Après la mort
Romain, qui soulTrii avec lui, et fils de saint d'Oltou , arrivée en 1344, Degenbard s'en-
Wladimir, duc de Kiow. Après la mort de fonça dans un désert affreux, près de Pris^
leur père, arrivée eu 1008, Zuanlopelch tenau où il passa près de trente ans et où il
usurpa leurs Etais et les fit mourir en haine mourut, l'an 1374 dans un âge avancé. Sa
,

delà religion chrétienne, qu'ils professaient. sainteté a été attestée par plusieurs miracles
Ce crime eut lieu eu 1010. Jaro'^las leur , authentiques, qui lui ont atiiré la vénération
frère, échappa à ce massacre et régna après des fidèles. —
3 septembre.
la uiorl du Ijraii. En 1072, les corps des deux DÈGUE (saint), Dega confesseur, est ho- ,

martyrs turent transférés à Vislégorod, dans noré en .\nglelerre le IG août.


une église qu'on venait de bâtir sous leur in- DÉICOLE, vulgairement Déile ou Déel
vocation, et la cérémonie fut présidée par (saint), Dcirola, abbé de Lure, né en Irlande,
Georges archevêque de Kiow, en présence
, vers le milieu du vi' siècle, se fil moine à
des princes el des princijiaux seigneurs de Bangor, el fut, avec saint Gai, un des douze
la Russie. Saint David est connu chez les religieux qui accompagnèrent saint Colom-
Moscovites sous le nom de (llèb ou Clèba, et ban, lorsque celui-ci quitta l'Irlande en b8j.
il est nommé dans leur calendrier sous le 5 Déicole le suivit en France et vécut sous sa
septembre mais sa i)rincipale fête, qui est
;
conduite dans le monastère de Luxeuil, Sa
d'obligation parmi les Russes catholiques so ,
vie austère el mortifiée ne l'empêchait pas
célèbre avec celle de sou frère le 24 juillet. d'être gai, el la joie spirituelle dont son âme
DAVID (saint), abbé d'un monastère de élait inondée paraissait sur son >isage. Saint
l'ordre de Cluui situé en Scandinavie, est
, Colomban lui ayant un jour demandé d'où
honoré dans le Nord le 15 juillet. pouvait \enir cet air de contentement qui
DAVIN (saint), Daoinus confesseur à , éclatait dans tout son extérieur:// vienl,
Luc(iues en Toscane, florissait dans le xr siè- répondit Déicole avec sa simplicité ordi-
cle et mourut en lObl. 3 juin. — naire, de ce que rien ne peut me ruvir tnon
DÉCENCE (saiu), Decentius, martyr à Pe- Dieu. Lorsque le saint abbé de Luxeuil fut
saro dans le duché d'Urbin, avec saint Maur, obligé de <|uilter la Fran; e en GIO, son dis-
son frère, qui était diacre, souffrit au com- ciple se retira à trois lieues de Luxeuil, (ians
mencement du xi« siècle. —
23 octobre. un lieu nomme Luthre, aujourd'hui Lur.;
DÉGLAN (saint), Dectanus, premier évêque où Clotaire II fojidu un minasière xer^ l'an
d'.^rdmore, siège présentement uni à celui OU). 11 en confia le you»eriieme::t à Dei^-ole.
de Lismore en Irlande, naquit dans cette ilc Sun émioenlc sainteté et ses nombreux mi-
,

725 DEL
racles y eurent bientôt attiré une foule de
DEL
gaud, comte d'Arian; et la cérémonie du
m
religieux, et lui concilièrent la vénération mariage ayant eu lieu quatre ans après, les
tics peuples ninsi que la proleclion îles prin- jeunes époux s'engagèrent, d'un consente-
res. Saint Déicole , parvenu à une grande ment mutuel, à vivre dans la continence.
vieillesse, se démit de sa dignité en faveur de Leur conduite pendant les sept ans qu'ils
saint Colombin , son filleul , qui était venu passèrent au château d'Ansois, dans le dio-
avec lui d'Irlande en France à la suite de cèse d'Apt, retraçait la vie des saints péni-
saint Colomban. Il passa le reste de ses jours tents de la priniiiive Eglise, surlout par la
dans une cellule écartée, se livrant à l'eser- inanière dont ils pratiquaient le jeune du ca-
eire de la contemplation et MvavU dans une rême, celui de l'avenl et de plusieurs autres
enjière séparation avec le reste des liomnies. jours de l'année. Delphine et son époux se
Quand il vil approcher sa fin, il se fit admi- relirèrcnt ensuite au château de Pui-Michel
iiislrcr le saint viatique en présence de Ions afin qu'éloignés du Iracas des affaires mon-
les moines auxquels il adress une exliorla-
i daines, ils fussent plus libres do s'adonner
lion louclianie, leur recornniandant vivenaeiil exclusivement au service de Dieu. Delphine
Al' rester toujours unis par les liens de la enlrait dans toutes les vues d'EIzéar, qui
charité , de persévérer dans le service de était un modèle de toutes les vertus ;sachant
Dieu et dans l'exacte ohéissance à la règle. que les pratiques pieuses d'une fennne ma-
Il mourut entre les bras de saint (Colombin , riée diffèrent do celles d'uni- religieuse et
,

le 18 janvier, vers l'an 625, et fut enterré dans qu'elle ne doit point séparer la vie active do
la peiile chapelle qu'il avait t'ait bâtir près la vie contemplative, elle distribuait IcUe-
lie sa cellule, en l'honneur de la sainte Tri- nienî les moments desajournée, qu'elle ne
nité. Plusieurs églises, entre autres celles de négligeait aucun de ses devoirs. On admi-
Haou-aux-Hois et deSaint-Nabord près de He- rait surlout le soin avec lequel elle veillait
miremont, ossèdeni deses reliques. 18janv.
| — sur ses domestiques, pour les maintenir dans
DÉKISE (saint), confesseur, est honoré en la crainte de Dieu , dans l'amour de la vertu
Ethiopie le 18 décembre. et dans la paix et l'union entre eux ;elle les
DELPHIN Yoy. Chaumont.
(saint). . Irailait comme s'ils eussent élé ses enfanis
;

DELPHIN(saint), Udphinus, évéque de aussi tous ceux qui étaient attachés à son
Bordeaux assista en 380 au concile de Sa-
, Service, touchés de .sa bonté, l'aimaient
ragosse, où les priscillianistes furent con- comme une mère. La sainte cornlesse alla
damnés. Ces héréiiques en a^ant appelé au habiter le royaume de Naples avec saint
pape Damase, passèrent par l'Aquitaine pour Elzéar, lorsque celui-ci jrit possession du
se rendre à Rome, et essayèrent de répandre comté d'Arian, dont il venait d hériter par la
leurs erreurs dans cette province; mai-; le mort de son père mais le peuple d'Arian,
;

zèle et la vigilance du saint évéque firent qui favorisait la maison d'AragOii contre
échouer leurs criminelles tentatives. Il tint les Français, s'opposait à l'inslallalion du
contre eux en 385, un concile à liordeaux
,
comte, et ce ne lut qu'à force de bienfaits
011 l'un ni de nouveau condamnés. Il
ils que cette sainte famille put obtenir la sou-
était intimcuient lié avec saint Phébade iiiission de ses vassaux révoltés, qu'elle pré-
d'Agen, comme nous le vojons par une let- féra faire rentrer dans le devoir plutôt par
tre que siint Ambroise leur écrivit, et dans la douceur que par la force des armes. Sainte
la(|uelle il félicite l'Eglise des fruits qu'elle Delphine, après avoir passé cinq ans en Italie,
relirait de leur sainte union. Comme saint revint avec saint Elzéar à Ausois, où ils fi eut
i

Pauliii de Noie, avant qu'il n'eût quitté le le vœu solennel de chasteté et entrérenl dans
siècle, résidait une partie du temps à Bor- le tiers ordre de Saint-François, s'en^ageant
deaux, saint Delpliin, qui le voyait souvent, à porter une partie de l'habit des Francis-
contribua beaucoup, par ses entretiens, à cains sous leurs vêtements ordinaires, et à
lui inspirer le goût de la retraite et le désir réiiler tous les jours certaines prières qui
de loiit quitter pour servir Dieu sans par- n'étaient cependant pas obligatoires sous
l-ige. 11 eut la satisfaction de le voir entrer peine de pché: .ibirs leur vie, (jui avait été
dans les vues qu'il s'était efforcé de lui in- jusque-la un objet d'édilicalion universelle,
spirer, et il le baptisa en 388. Saint Paulin présenta encore depuis un spcclacle plus édi>
conserva toujours la plus vive reconnais- liant. On voyait deux époux, jeunes encore,
sance pour celui qui l'avait fait entrer dans d'une naissance illustre et jouissant d'une
IC'i voies de la perfection évaiigéliqne. Il lui immense fortune, qui vivaient en religieux
écrivit plusieurs lettres dans lesquelles i! au milieu des grandeurs humaines. Saint
l'honore comme son niaîlre et son père. Elzéar ayant été envoyé, en qualité d'am-
Saint Delphin mourut le 2i décembre i03. — bassadeur, à la cour de France, et étant mort
2'i' décembre. à Paris le 27 septembre 1323 ,sainte Del-
DELPHINE DE GLANDÈVES (sainte), /)e/- phine vivait encore lorsqu'il lut mis au nom-
phina, vierge et épouse de saint lilzéar, était bre de, saints par le pape Urbain V. Tant
fille unique de Sinna, seigneur de l'ui-Michel, que Robert, roi de Naples, vécut, il ne vou-
et naquit en 1283. Elle montra, dès l'âge le lut jamais lui permettre de quitter sa cour,
plus tendre, les plus heureuses dispositions dont elle était le modèle parse> vertus. Mais
pour la vertu. Elle n'avait que douze ans après sa mort, arrivée en 1343, la reine
lorsqu'elle fut fiancée, parl'entremise de Sancie, sa veuve, que sainte Delphine avait
Charles de Sicile et comte de Pro-
II, roi formée aux exercices de la vie spirituelle
vence, à Elzéar de Sabran, CIs d'Herman- cl qui partageait son goût pour la retr;iile,
Î27 DEM DEN •J28

ayaiil pris l'Iiuliit monaslc'ro des P.ti-


dans le martyre à Borne, était fille de saint Flavicn
vrcs Cl.iiisscs, qu'elle avnit (onde à Naplos, el de sainte Dafrose, et fut arrêtée avec,

clic ne vouhit p.is se sôpnrcr de sa chère Del- sainte Bibiane, sa sœur, après le martyre ili>
phine, qui se lil nn plaisir d'aller vivre avec leurs illustres parents. Apronien, gouver-
elle. Sancic clanl niorlc <n i;553, sainic Del- neur de Itonie, leur ayant fait éprouver pen-
phine retourna au châleau d'Ansois en Pro- dant un umis tontes les horreurs de la mi-
vence, où elle conliiiiia l'dMivre de sa sancli- sère, sans pouvoir vaincre leur constance,
fic.itioii .'M ce une ardeur «jui ne se ralentit les comparaître devant lui, el Dieu per-
(it

jamais. Klle mourut à Api, le 26 seplcnilire mit que Déméliie après avoir généreu-
,

1369, à Và^e de quatre-vingt-six ans. Elle sement confessé sa loi, tonibâl morte aux
fut inhumée dans l'énl'se des Franciscains pieds du juge, l'an 303, sous le règne de
à côte de son mari. —
26 septembre. Julien l'Apostat. Ses reliques furent décou-
DKME (saint), />e>nf.«, martyr en Grèce, vertes jd'"* '''rd dans le cimetière dit de
soufiril ;ivec saint Prolion. —
l'i avril. Sainte-Bibiane, et le pape Uib;iin Vlll,
DÉMÈTHE (saint), Denieirius, martyr à ayant f,iil rebâtir l'église construite sur le
Rome, souffrit avec saint Goncesse et plu- tombeau de celle dernière, les y plaça, en
sieurs ;iutres. —9 avril. 1628, avec celles de sa mère et de sa sœur.
DÉMÈTHE (
saint), martyr en Afrique, est — 21 juin.
honoré leik anût. DÉMÉTRIEN (saint), Demetrinnus, diacre
DÉMÈTBE (saint), évéque d'Antioehe et et niaityr à Constance, d.ins l'île de Chypre,
martyr, souiVrit avec saint A^nan, sou diacre, sous Maximieu-Galère, soulîrit avec saint
et viniit-un autres. —
lu novembre. Arisioclès, prêtre, el un autre, el il est ho-
DÉMÈTUE (saint), martyr à Ostie avec noré chez les (jrees le 23 juin.
Honorins, est honoré le21 novembre. DÉMOCUITE saint), Dewocriles, martyr
(

DÉMÈTUE (saint), martyr à Véroli, souf- àSynn;ide dans la Phrygie Pacatienne, souf-
frit avei- saint Biaise. — 29 novembre. frit avec saint Second el un autre. 31 —
DÉMÈTUE m.irtyr à Thessalo-
(saint), juillet.
nique, oii il exerçait les fonctions de proron- DENIS (saint), Uinntjsius, évèqiie el mar-
sul, amena, par ses eshortaiions un grand ,
tyr, a été surnommé l'Aréopagite, parce qu'il
nombre de païens à embrasser le christia- était membre du célèbre tribunal de l'Aréo-
nisme. Ce zèle excita la f(ireurde l'empereur page, qui siégait à Athènes. Il fut converti
Maxiiniii» qui le fil percer à coups de lances. par l'apolre saini Paul, lorsque celui-ci vint,
Son tombeau d'où sortait une liqueur qui en 5], prêcher l'Evangile à Athènes. Il devint
guérissait malades, fut pendant long-
les ensuite évéque de cette ville et il y fut mar-
temps d'un prand concours de fidèles
l'objel tyrisé vers l'an 95, pendant la persécution
qui se rendaient à Thessalonique, pour y ré- de l'empereur Domitien. D'après les méno-
clamer sa jiuissante intercession. H avait loges des Grecs, il fui condamné au sup-
dans cette ville une superbe basilique qui plice du (eu el brûlé vif. La cathédrale de
fut rebâtie par l'empereur Basile. La victoire Soissons se glorifie de posséder son chef,
célèbre que Michel IV remporta sur les Bulga- qui fut apporté de Constantinople en France,
res fut regardée par ce prince comme étant l'an 1205. Dans le moyen âge, on croyait
due à la protection de saint Démètre qu'il qu'il était le niênie que saint l)enis de Paris ;

avait invoque avant la bataille.— 8 octobre. mais cette opinion est depuis longtemps
DÉMÈTBE DE DABUDE (saint), martyr abandonnée. On a aussi attribué à saint
chez les Grecs, souflVit vers l'an 307, pen- Denis l'Aréopagite des ouvrages que d'ha-
dant la persécution de Maximii) 11, sur- biles critiques ont prouvé n'être i)as de lui,
nonime Daza. —
15 novembre. el dont le plus important est intitulé de lu

DÉMÈrUE (saint), évèciue de Gap, floris- Hiérarchie ecclésiastique. Ils paraissent avoir
saitdans le v siècle, et il eut pour succes- été composés dans le v siècle. —
3 octobre.
seur saint Constance. —
15 octobre. DENIS saint), martyr à Perge eu Pam-
(

DÉMÈTUE (saint), martyr à Conslantino- philie, dans le siècle, fui transpercé de


ii'^^

ple, avec saint Julien et neuf autres , parmi plusieurs coups de lance avec saint Socrate.
lesquels était sainte Marie la patricienne (ut ,
— 19 avril.
mis à mort dans le viii' siècle, par ordre de DENIS (saint), évéque de Corinihe, floris-
l'empereur Léon l'isaurien, pour avoir placé sait sous emi)ereur Marc-Aurèle et fut l'un
I

sur la porte d'Airain une image de notre Sau- des plus illustres évêques du ir siècle par
veur. — 9 août. ses vertus cl par son éloquence. Non cou-
DÉMÈTUE (saint), surnommé Scévophy- lent d'instruire et de sanctifier son troupeau,
lace, c'est-à-dire gardien des vases sacres ,
il écrivit encore à plusieurs églises des let-

exerçait cette fonction dans l'église de Sainte- tres pleines d'un esprit vraiment apostoli-
Sophie à Constantinople. il mourut dans que, dont il ne nous reste malheureusement
le viir siècle. —
25 janvier. que quelques fragments conservég par Eu-
DÉMÈTBE DE TAFlLisCE (saint), frère sèbe. Dans l'une, adressée aux fidèles do
lai de l'ordre aIo Salut- François et martyr Borne, le saint é^èque di' Corinthc les re-
à Tanalia dans les Indes Orientales, fnl mis mercie des aumônes (ju'ils avaient envoyées
à mort pour la foi chrétienne, l'an 1322, aux Corinthiens. Dans une autre, il se plaint
avec saint .lacques de Padouc et saint Tho- que ses écrits aient été corrompus par les
mas de Tolentin. —
l^' avril. hérétiques qui s'( talent perniis d'y faire
DÉMÉTBIE (sainte). Demelrin, vierge et des retranchements el des additions. 11 corn-

Î29 DEN DF.N 7:^0

ballit avec zèle et succès les hérésies de son quit celle ville sur In fin du no
.laiis s;,\-'(.
temps,, qui presque toutes prenaient leur cl sorluit d'une famille ilislinguée. II s'ap-
source dans les écoles des philosophes et pliqna avec succès à l'étuJe de-: sciences
n'étaient qu'un amas de rêveries ahsui-des, prol'anos; mais la lecture t'es Epîlres de
mêlées à quelques superstitions du p:i;;a- sainl Paul, en lui offrant des eh irmps ((u'il
nismc. Il montra de quelle secle de pliilo- n'.iv.ii pas Irouvés dans lus livres dis plii-
sophes chacune d'elles tirait son oiigino. Il losopiies, lui lit ( ()iiipi( r.dre l'alisuriié du
mourut avant la fin du ir siècle, mais on paganivuie d.iiis lenuc! il avait é'é élevé, el
ignore en quelle année. Les Grecs l'hono- il se fil clirélirn. Lni-méine nous apprend
rent comme martyr le '20 novembre et les qu'il fut redevable de sa conversion à U'ic
Latins comme confesseurle Savril. Le corps voi\ (ini se fit cnlemlre à lui dans iine\i-
d'un saint Denis ayant été porté de la Grèce sion. Son changement, qui était le fruit
à Home, le pape Innocent 111 en fit don auv d'une conviciion" sincère et éclairée, lui m
Bénédictins de Saint-Denis près de Paris, et parfaite qu'il ne voulut plus vivre que p nr
comme ces religieux crovaient déjà posséder Dieu. Foulant donc au\ pieds les avaiiia-
le corps de saint Denis l'Aréopagite, ils pri- ges temporels que lui oITraienl sa naissain e,
rent celui que le pape leur envoyait pour !>es richesses el son mérite, il se mil ai
saint Denis de Corinlhe, et ils en ont toujours nombie des disciples d'Origène, qui faisait
fait la fêle le 8 avril. des catéchèses à Alexandrie. Ses progrès
DENIS (saint), évêqne de Vienne en Dan- dans la science de la religion et dans ! !

phiné et confesseur, fut le sixième évéque piété le firent élever an sacerdoce. Il ri'iu-
de cette ville et succéda à saint Just, vers le plaça Origène en 231, et en 24.S il suecéd ;,
commencement du III' siècle. 8 mai.— sur le siège d'Alexandrie, <à l'évèque Héra-
DENIS (saint), missionnaire et martyr en clas. Peu de temps après, la popuPice ilc
Egypte, s'était associé avec plusieurs au res cette ville excita conire les fidèles une pcr-
pour aller porter la lumière de l'Evangile séculion qui donna plusieurs niarlyis et ,

dans la partie orientale de cette province, l'année suivante, Dèce ayant pris la pour-
Après avoir opéré de nombreuses couver- pre el tué l'empereur Philipjie, la persécu-
sion?, ils furent arrêtés avec saint Paul, leur tion drvint générale dans l'empire. Les édit.
chef, par ordre du gouverneur d'Egypte, et de Dèce conire les chréliens lurent publ.és
n'ayant pas voulu sacrifier aux dieux, ce à Alexandrie, l'an 2.b0. Siibin, préfet d'ii-
magislrat les condamna au supplice du feu, gyple, envoya des soldats pour se saisir de
sans qu'on sache l'année, ni même le siècle l'évèque Denis, qui resta quatre jours tran-
de leur martvre. —
16 janvier. quilli' dans sa maison, pendant qu'on le
DENIS (saint), martyr en Egypte, et coin- cherchait partout, sans s'imaginer qu'il fût
pagnon du précédent, part.igea son sup- resté chez lui. Etant sorti de la ville pour
plice, après avoir pailngé ses travaux apus- se metlre en lieu de sûrelé, il tomba avec
loliques, el il est honoré le même jour. sa suile entre les mains de ceux qui le cher-
16 janvier. chaient, et lut conduit à Taposiris. Plu-ieurs
DENIS (saint), Iccieur et martyr à Ale\an- des fidèles du voisinage, ayant appris l'ar-
drie, avec saint Fausli', prêtre, el dix autres, restaiion du saint évéque, volent à son se-
fut (lécapilé par ordre du président Valère, cours et l'arrachent de force des mains de
pendant la persécntinn de Dèce.— 6 septemb. ses ennemis. IL se retira, avec deux de ses
Dl'.ÎSlS (saint), martyr à Ephèse, était l'un prêtres qui raccompagnaient dans un dé- ,

des sept frères dormants qui confe>sèreiit sert de la Libye, et y resta caché jusqu'en
Jésus-Chrisl, l'an 250, pendant la prrsécu- 251, ne cessani, quoique éloigné de son
tion de l'empereur Dèce. S'étant ensuite re- troupeau, de veiller sur lui et de consoler
tirés dans une caverne pour se soustraire par lettres ceux qui souiïraieiil pour la re-
à une nouvelle délenlion, on découvrit le ligion, et en leur envoyant des prêtres pour
lieu où ils êlaient cachés et l'on en mur i les fortifier dans la fol qu'ils soutenaient au
l'entrée, de manière qu'ils furent enterrés péril de leur vie. Après la mort de Dèce, il
tout vivants. On retrouva leurs corps en reviiil à Alexandrie, et il n'eut pas plutôt
'i-79 et ils furent transportés à Marseille. — appris le schisme de l'antipape Novatien,
27 juillet. qui lui écrivit pour lui notifier son élection,
DENIS (saint), martyr en Elfiypte avec qu'il lui maïquail avoir été faite selon les
sain! Fausie et sept autres, confessa Jésus- règles canoniques, qu'il se hâta de lui ré-
Christ sous l'empereur Dèce, el après avoir pondre par une lettre dans laiinellc il lui
%ubi de cruelles tortures, il fut envoyé en disait: Vous devriez tout soulfrir plutôt
exil dans les déserts de la Libye. .\rrêlé de que d'excilcr un schisme coniie l'Eglise.
nouveau, quelques années après, pendant Moiuir pour la défr->'^:<'- de l'unité est aussi
la persécution de Valérien, il fui conduit glorieux, que de mourir pour la confession
devant le président Emilien, qui le cou- de Jésus-Clirist. Saint Denis écrivit aussi
damna à être Lipide. Ayant survécu à ce aux membres du clergé de P>omc et aux
supplice, il fut jeté dans un cachot où il confesseurs, qui, trompés par les apparences
languit pendant douze ans, et mourut par s'étaient laissé entrainer dans le schisme;
suite des mauvais traitements el des priva- et comme Novalicii enseignait que l'Eglise
lions qu'il eut à subir pendant sa longue n'avait point le pouvoir de remettre cer-
délenlion, — 3 oclobre. lains péchés, il ordonna, pour teniHigner
DENIS.( saint j, évéque d'Alexandrie, lui- l'horreur qu'i4 avait de celle hérésie, de
73t DEN DEN 732

donner l;i communion tons ceux qui la


;'i concile qui se tint à Antioche en 2G4, con-
ili-niaTuleraienl à la mort. Il écrivit aussi à tre Paul de Samosate, évêque de celte ville,
Fabien d'Anlioche, qui pcnchail pour le ri- ([ui niait la divinité de Jésus-Christ, il ré-
gorisme outré de Novatien envers ceux qui futa ses erreurs par des lettres adressées à
étaient tombés pendant la persécution, plu- l'Eglise d'Anlioche , et dans lesquelles il ne
sieurs lettres pour le ramener à des sen- salue pas celui qui en était évéque. Saint
timents plus modérés. Denis mourut à Alexandrie en 263 , après
La peste, ((ui avait commencé en 230, et un épiscopal de dix-sept ans. Saint Basile et
qui fil surtout sentir ses rav;iges à Alexan- les Grecs lui donnent ordinairement le titre
drie, lui enleva une partie de son troupeau. de Grand, et saint .Uhanase l'appelli^ le doc-
Le saint évéquc mloubla de zèle dans leur de l'Eglise catholiciue. Peu de temps
cette terrible rirconstance, et procura à ceux après sa mort , on bâtit à Alexandrie une
qui étaient attaqués du llrau tous les se- église sous son nom , pour perpétuer sa
cours qui dépendaient de Ini il inspira aux
: mémoire, qui se conservait encore mieux,
prètics, aux diacres et même aux laïques dit saint Epiphane, par ses incomparables
les sentiments dont il était animé, et plu- vertus et par ses excellents écrits. Outre son
sieurs de ceux qui se dévouèrent, à son épitre canonique à Basilide, il ne nous reste
exemple, moururent inarljrs de leur cliarité. de lui <iue quelques fra^îments, par Icsijuels
Saint Denis réfula Terreur des millénaires on \oit qu'il possédait à fond le dogmi', la
et se rendit dans cette vue à Arsinoé. où , morale et la discipline. Son style, noble et
il eut une conférence avec leur clief Cora- pompeux dans les descriptions, est pathéti-
cion, qui désavoua ses sentiments. Il écri- que dans les exhortations. —
17 uo\eml)re.
vit au pape saint Etienne pour l'exhorter DENIS l'-aint), pape, était prélre de l'Église
à ne pas séparer de la communion de \'E- ro naine lorsqu'il fut élevé sur la chaire de
glise les rebaptisants d'Afrique, à la tête saint Pierre en 239, pour succéder à saint
desquels était saint C\prien, et sa niéilia- Sixte 11, (|ui avait sonffirt le martyre l'année
tion produisit un eiîet salutaire. Valérien précédente. C'était, au rappirt de saint Denis
ayant excité une violente persécution, en d'Alexandiie, un homme admirable et d'un
'257, saint Denis fut arrêté avec plusieurs très-grand savoir. Saint l'asile loue sa cha-
membres de son clergé, par ordre d'Emilicn, rité, qui s'étendait jusqu'aux provi ices les
préfet d'Eg3pte, qui les |>ressa vivement de plus éloignées. Les Goths avant pil'é la ville
sacrifier aux dieux de l'empire; mais n'ayant de Césarée, ca|>itale de laCappadoce, il écri-
pu y réussir, il les exila à Céphron, dans la vit aux haliitants de celle ville pour les con-
Libye, et ensuite à Colloulhion, dans la soler, et leur envoya dei sommes considé-
Maréote. Ce dernier lieu, en rapprochant rables pour raclp 1er les prisonniers. Sa let-
saint Denis de son Iroupe.iu, rendait plus tre fui gaidée piéeieusement, et on la voyait
faciles les rapports qu'il entretenait avec lui. encore du temps de saint Basile, archevêque
Pendant son exil, <|ui fut de deux ans, il d(î celte ville. ÎMein de zèle pour la défense
écrivit deux lettres pascales. Gallien ayant de la foi, le saint pape ondamna le sabellia-
(

succédé, en 260, à Valérien son père, fait nisme, ainsi (lue le p lulianisme deux hé- ,

prisonnier par les Perses saint Denis fut résies diamélralemenl opposées et dont la
rendu à son Eglise. Quelque li'nip:; après, dernière enfai'ta celle ifAritis. Saint Alha-
il fit condamner, par un concile tenu dans nase et saint Basile firc^il nsape de ses
sa ville èpiscopaie, en 261, Sabellius, (jui re- écrits pour prouver, l'un la divinité de Jé-
nouvelait l'hérésie de Praxéas, en niant la sus-Clirisi , et l'aulre la divinité du Saint-
distinction des personnes divines. Il avait Espril. Le mènie saint Athanase dil (jne les
déjà écrit auparavant une Icltre contre Sa- Pères du concile <le Nicée en déf. ndanl la
,

bellius, adressée au pape Sixie 11, et dans doclrine catholiijne. se servirent surtout des
une autre qu'il écrivit à Eupbanor et à Ani- propres paroles du saint pape, qui mourut
monius sur le même sujet, lomme il y insis- le 26 décembre 269. II ne nous reste d'un
tait beaucoup sur l'Iiumanilé de lésus-Cliri.st, grand nombre de lettres qu'il avait écrites,
afin de prou»er que le Père n'est pas le Fils, (|iie quelques fragments conservés par Eu-
quel(|ues personnes qui entendaient mal lu séhe. — 2(i dée mbrc.
doctrine du saint l'accusèrent d'hétéro- DENIS(saint), premier évéquc de Paris,
doxie près du pape Denis, successeur de et martyr, lut l'un des missionnaires envoyés
Sixte II. Ce pape en écrivit à l'évèque d'A- dans les Gaules par le saint-siége au milieu
lexandrie. Celui-ci, dans son apologie à du iii' sècle. Il pénétra plus avant dans lo
Denis, évoque deUume, c'est-à-dire, au pays que se-' compagnons, et il s'avança jus-
pape saint Denis, se justifia sans peine, en qu'à Paris, où il étahlit son siège épiscopal.
montrant (|ue quand il disait que Jésus- Nous lisons dans ses Actes qu'il y convertit
Chrisl était une créature, et ((u'il différait du un grand noinlTe d'infidèles, qu'il y bâtit
Père en substance, il ne parlait que de sa une église et qu'il y établit un clergé pour
nature humaine, et que le Fils, quant à par'ager avec lui les fonctions du saint
la nature divine, est de la même sul)stance ministère. Ces heureux fruits de son aposto-
que le Père : il y étalilissait ai:ssi la divinité lat excitèrent la fureur des lolâtres, qui se
i

du Saint-Espril, comme ondans plu-


le voit saisirent de sa personne il le firent périr par
sieurs passages que Saint Basile nous a con- le ylaivc, avec saint Eleuthère, qui était prê-
servés; mais son j^rand âge et ses iulirmilés tre, et saint Rustique, qui était diacre. L'o-
ne lui ayant pas permis de se rendre au pinion la plus probable est qu'il souiïrit en
-

T53 DEN DEN 754


272, sous l'empereur Aurélion. Les rorps de montrer qu'ils étaient disposés à tout pour
Paint Denis et de 'os coinjingimus awiiit la cause de Jésus-Christ. Ayant demandé
('lé jelés à la Seine, en fiiri'iit letiics par une au gouverneur comme une grâce d'être
femme chréliennc, nommée Calulle, qui les exposés aux bétcs avec les condamnés, ce-
enterra honorablement près du lieu où ils lui-ci, pour toute réponse, les fit jeter dans
avaient été décapités. On bâtit ensuite sur un cachot avec les fers dont ils étaient cliar-
leur tombeau une chapelle, sur les ruines de gés. Ils furent décapités quelques jours après.
la(]iiclle on construisit, en kiîd, une église — ai- mars.
duc aux pieuses exhortations de sainte Gene- DENIS (saint), martyr à Césarée en Pales-
yiove. Dagoberl I". roi d»; France, fonda la tine, avec le précédent, fut arrêté peu de
célèbre abbaye de Saint-Denis, où l'on garde temps après kui pendant qu'il portait des af- i

les reliques du saint ajiôlre, et. qui a seivi, fraîchissements aux chrétiens détenus dans
depuis à nos rois. On a
lors, de sépulture les prisons; il partagea son supplice et il est
confondu l()iig;temps saint Denis de Paris .'ivec honoré le même jour.— 2i mars.
saint Denis l'Aréop-igite. L'idée qu'il porta sa DENIS (saint), martyr à Home pendant la
tête enire sfis mains, après sa décapit;iti'>n, persécution de Dioclétien, était oncle de saint
est une crr( ur populaire qui a sans doute Pancr/ice.— 12 mai.
pris sa source dans d'anciens tableaux ou DENîS (saint), évêque de Milan et confes-
statues qui expriniHienl de la sorte le genre seur, fut eleve sur le siège de cette ville vers
de son marlyrc. 9 octobre. — la lin de l'année 351, et succéda à saint Pro-
DENIS (saint), martyr dans la Basse Armé- lais. Il est loué par saint Ambroise pour sa
nie, souffrit avec saint iùnilien et un autre. piété et sou zèle il défendre la vraie foi. Il
— 8 février. assista, en 3oi, au coneile convoqué à Slilan
DENIS (saint), martxrà Alexandrie, fut même par le pape Libère, qui voulait remé-
«lécapiié avec saint Aumiône. ik février. — dier aux maux causés à l'Eglise par les lé-
DiîNlS (saint), martyr en Afri(|ui> avec gats qu'il avait envoyés au concile d'Arles
quelques autres, est honoré le 27 fé\ rier. en 333, et qui avaient eu la faiblesse de sous-
DENIS (saint), marlyr à Corinlhe avec crire à la condamnation de saint Athunase.
saint Codratct deux autres, fut décaj)ilc par Celte assemblée d'évê jues d.ins sa > ille épis-
ordre du président Jason, pendant la persé- copale lui fil faire la connaissance de saint
cution i!e Dec ou pendant celle de Valérien. Eusèbe lie Vcrceil, avec qui il se lia d'une
— 10 mars. étroite^ amitié, et qui !e tira d'un mauvais
DENIS (s,)int), enfant et martyr à Byzance, pas où il s'était engagé avec les ariens.
souffrit avec saint Lucillien, qui avait été Comme ces hérétiques dominaient dans 1q
prêtre des iiloles. Après divers tournienls, concile et qu'ils étaient soutenus par la pré-
il fut dans une (burnaise dont les !lam-
jeté sence de l'empereur Conslanco, leur pro-
mes furent éii inles par une pluie survenue lecteur déclaré, ils voulurent faire signer aux
(oui à coup. Le président Sylvain, loin d'ê- orthodoxes la condamnation du saint pa-
tre touché de ce prodige, le fit décapiter avec Iriaiche d'Alexandrie. Eusèbe, pour éluder
trois antres enfants de son âge, vers l'an leurs instances dit qu'il fallait avant tout
,

273, pendant la pirséculion de l'emiiereur souscrire aux canons de Nicée, cl comaio


Aurélien. —3 juiii. celle proposition mellail les ariens dans l'em-
DENIS marlyr à A(iuilée avec
(saint), barras, saint Denis s'offrit à sousciire la
saint Hil.iire, son évcque, subit d'abord la premier; mais Valens, évêque dcNursie,
torture du chevalet et divers autres tour- l'un des principaux défenseurs de l'aria
ments. Il fut ensuite décapité par ordre du nisine, s'écria que de cette manière on n'en
président Beroine, vrs l'an 283, sous l'em- finirait pas : il lui arracha la plume des
perenr NiiiiieriiMi, 10 mars. — mains et déchira le papier qu'il allail si-
DENIS (saint), malyr à Synnade dans la gner. Aiors il s'éleva un granil luniulie dans
l'iirygie l'acatienne, avec saint Démocrile et le concile, et les ariens, sous préli"ile (|u"ils
un autre, est honoré le 31 juillet. n'étaient pas libres dans l'éijlise, où sï trou-
DENIS (>aint,) martyr en Phiygie, souffiil vait une griindc foub' de laïques, se rendi-
avec saint Privât. 20 sepiemiire. — rent au palais impérial, où ils présenièrent
DENIS (saint), niartyr à Héraulée dans la un écrit de Tempereur, contenant la ûôc~
Thrace, s-ouffril avec saint liassus et qu !- Il ine d'Arius, que ce prince donnait comme

ranle-nn .lutrcs.— 20 novembre. une doctrine qui lui avait clé révélée dans
Di'.MS (saint), marixr à Nicomédie avec un HOUi^e. Les légats du pape, loin de se lais-
plusieurs autres, est honor*; chez les (îrecs ser surpreiidre par une supei chérie aussi
le IG inar>;. grossière, iiisistèreut de nou\ eau pour qu'on
DEN:S (sailli), mart)r à Césarée en Pales- procédât à la souscription des canons de Ni-
tine, éliil de Tiipoii en Phenicie. Se trou- cée, et s'élevèrent avec force contre les pré-
'aut à ('ésarée l'an ;JO'i-, |:endanl la persécu- tentions de Constance, (jui osait s'arroger le
tion de i)ioclé;ien, et ayant a|;pris qu'Urbain, droil de ju^ier les questions de la loi. Ce
gouverneur de la provime, se pro|)osait, prince, qui écoulait la discussion caché der-
dans une fête publique, de
combattre faire rière un rideau, ordonna d'un ton impé-
contre les martyrs condamnés à
bêles les rieux aux éiêques catholiques de souscrire
moi t , il harduacnt dans l'am-
se prés Mita la condamnation de saint Alhanase, et, sur
I
liitbéâlre chargé de cliaînes, avec cinq
, leur refus, Lucifer deCagliari, l'un des Ic-
autres chrétiens enchaînés comme lui, pour t^als, lui envoyé en prison; mais Conslaiice,
r.3 DEN DF.N 735

voyant que nclc Je violonrc no produi-


cet un Ici \\\^. Denis rcnlro clnn"! I.t solilinle v.'rn
sait p.is l'elTel qu'il en ailcniliil lui rendit , sorlii plus que pour rée'iicilier ArnonI, dur
la,lil)ei'té. Sainl Denis, ironipé par les arlili- de (iiieldre, avee Adolj)!!!- son fils, qui avail
ces et les fausses promesses des ariens, si- pris les armes contre lui. Il umurul en 1V7I,
gna enfin la condamnation de saint Allia- à l'âge de soixante-dit-seijl ans. Son ùru-
nase, à cundilion que les ariens recevraient dilion était immense comme sa piété; mais
la foi de Nicce ce à quoi ils s'cngapèrenl.
,
son style manque souvent d'élégance et d'é-
Mais il n'eut pas plutôt si^né qu'il s'en re- lévalion. Parmi ses ouvr.iges, qui composent
pcnlil, et consulta saint Knsèbe sur les vingt- un volumes in-fo|io, on dislingue ses
moyens à prendre pour réparer sa faute. Traités myslifiites, qui si- recommandent par
L'cvêquc (ie Verceil trouva un expéiHcut leur exactitude , et que peuvent lire avec
pour le tirer d'alVaire. Comme on lui présen- fruit ceux qui veulent s'instruire à fond
tait aus^i à lui-même, afin qu'il le signât, sur cette matière. Il a laissé en outre des
l'écritqui condamnait saint Athanasc, il ob- Commcnliiircs sur l'Ecriture sainte, uîi Trailé
srrva qu'étant plus ancien que Denis, qui contre le Coran, et beaucoup d'autres écrits
était en quelque sorte son fils, il n'était pas qu'il serait trop long d'énumérer. Son Traité
convenable qu'il ne signât qu'après lui. I.es de la guerre contre les Turcx fui supprimé,
ariens convinrent qu'il avail raison et cfla- par autorité supérieure, à cause de certaines
cèrent la signature de l'évéque de Milan, afin visions singulières et de plusieurs applica-
que celui de Verceil pût .signer le premier, lions forcées. Il y a aussi dans son Trailé du
Mais Knsèbe ayant atteint son but, lequel /^ur^/nro/re des choses si extraordinaires, que
était de faire effaier le nom de son ami, il re- Possevin croit qu'elles y ont été fourrées,
fusa de signer. L'empereur ne se possédant après coup, par une main étrangère. Quoi-
plus, condamna à mort les généreux défen- qu'il n'ait pas été béalific en forme, on lit
scurs de la foi, contre lesquels il ne rougit son nom dans les marly r.)logos français, al-
pas de tirer l'épée, comme pour exécuter lui- lemands cl belges. Sa fêle se célébrait au-
méme l'arrèl barbare qu'il vcnail de porter, trefois avec beaucoup de solennité à la
Il se contint toutefois, et se borna à les en- Grande Chartreuse de Grenoble, où l'on
-

voyer en exil. Saint Denis fui relégué dans conserve une partiedeses reliiiues.— 12 mars.
la Cappadoce, où il mourut quelques années DE.NISlî (sainte), Dioni/sia, vierge et mar-
après, vers l'an .361. Son corps fut renvoyé tyrc à Lampsaque, ville de l'Asie .Mineure,
à Milan sous l'épiscopat de sainl Ambroise, ayant été témoin de" l'apostasie de Nicoma-
par saint Aurèle, évéqiie d'Ariarathe, et l'on que (|ui , vaincu par les lourments, con-
rapporte que saint lîasile le Grand eut part à sentit à offrir de l'encens aux dieux, ne |miI
celte translation. 25 mai.— s'enipèclier de lui dire lùdlait-il, mullteu-
:

DENIS (sainl), est honoré à Augsbourg le reux, pour tin inoincnt de reldclf le décoaer
Î2G févrirr, jour où l'on fit la translation de ai<a-.</(/;/;//fe«e7frn'/.s? Le proconsulOplimus,
ses reliques; mais on ne sait rien de sa vie. qui l'entendit parler de la sorte, la fit appro-
—26 février. cher, el lui ayant demandé si elle était cti é-
DENIS DR GLUSCHINE le bienheureux), tienne Oui, repondil-elle. et c'est pour cela
:

mourut en Russie, el il y est honoré par les que je plains ce Dialhetireux de n'aroir pus
talholi(|ues russes le l'"' juin. voulu sou/frir quel(/ues instants de plus pour
DENIS LE CHARTHEUX. (le bienheureux ,
arriver an bnulteur céleste. —
Mais vous, (/ni
surnommé aussi Denis Uikel, parce qu'il était lai reprorit z d'avoir ubéi aux ordres de l'em-
né dans le village de ce nom. situé près de perrur, savez-rous que je puis mus traiter
Loos dans le pays de Liège, l'an 13'Ji, mon- de la mniie manière, si vous n'achevez str-le-
Ira -dès son jeune âge de grandes disposi- clianip le sacrifice qu'il a commencé en Thon-
lions pour l'étude; ce qui détermina ses pa- neur de Vénus ?—Je suis chrétienne et rtsi-
renls à l'envoyer à l'Université de Cologne, gnée à tant. Je me suis eiiticremenl consacrée
où il prit ses degrés el fut reçu doiteur à 'i Dieu, et je soulfriiai inill' morts plutôt que
vingt-deux ans. Il entra, en l'r2.'5, chez les d'offrir de l'encensa l'infâme iléfsse de l'im-
Chartreux de Huremonde et y fil inofessioii. pudicité. —
Par Jupiter, tu sacrlfii'ras, ou jt
Modèle accompli de toules les vertus, celles te ferai exposer dans un lieu de prostitution,
(jui brillèient le plus en lui, el (lui l'élevé- après quoi tu seras hrùlée vive.— Je ne crains
renl à une hante perfction, furent l'iiumi- pas vos menaces le Dieu que je sers est tout-
:

lilé, l'abnégalinn, la charilé, la piélé 1 l'es- 1 puissant, il saura nu' pré-erver de toute souil-
pril de prière. Il était presque toujours ait- lare. Optimus la fil en elTel conduire dans
soibé dans la contemplation; ce qui le fil un lieu infâme, où elle fut livrée- à deux jeu-
surnommer le diicleur extatique. Toute sa nés débauchés mais elle fut miraculeuse-
;

vie ne fut à bien dire ((u'une prière conli- ment préservée de toute insulte par un ange
nnelle, entremêlée de la composition de ses qui vint à son secours sous la forme d'un
nombreux ouiragrs, dont une grande par- jeune homme loul éclatant de lumière. \
lie roule sur l.i spiritualilé el le mysticisme, cette appariiion, les deux libertins, saisis de
Le cardinal de Cise, légal apostoli(]ue en .\1- fra eur, se jetlent aux pieds de Den-ise. la
iemagne, l'appela prés de lui pour profiter suppliant d'interréder pnur eux, afin qu'il ne
>!i' ses lumières dans la gestion des alïaires leur arrivai aucun mal. Elle les releva en
tie l'Eglise qui lui élaienl confiées par le leur disant que s'ih cessaient leurs ailacines,
.s:iii'l-siége, cl Eugène l\" dil de lui ,i celle ils n'aviiiiiil rien à craindre île son défenseur

occasii), (ji;e ri'"glise était heureuse d'avoir AanI appris le lendeniain ((u'oii allait la-
757 MO DES (738

piller lesdeux cîiiéliLiis qui avaioul clé lor- r.iciil à Déochar. lîienlôl le petit cou-
.Saint

liirés avec Nicomaquc, elle parvint à trom- vent se vil entouré d'un village qui se chan-
per la vigilance de ceux qui la gardaient, gea en une ville, laquelle porte aujourd'hui
nm pour fuir, mais pour se joindre aux le nom de Hcrrieden. Le saiiil abbé mourut
au comnM'ncemeiit du ix' siècle, et fut ho-
deux martyrs. Elle leur dit en arrivant au-
p)ès d'eux Je viens mourir avec vous sur
:
noré d'un culte public immédiatement après
la terre pour vivre élernelleiiient avec, vous sa mort. En 1317, son corps fut levé de terre
dans Elle lut décapitée à l'âge de
le ciel. par l'Iiilippe, évêque d'Eischtadt, qui l'ex-
ans, par ordre du proconsul, l'an -l'-îO,
s'-'ize posa, lians un cercueil de marbre, à la véné-
sons l'empereur Dèce. mai. —H ration des fidèles. L'empereur Louis de Ba-
DE^ISI''. (s.iinie), martyre à Alexandrie, vière donna une partie de ses reliques à la
fui hipidée pour la foi avec sainte Ammona- villede Nuremberg, et une autre partie fut
rir et trois autres sainles femmes, l'an 2o0, transférée à Eischtadl. 7 juillet. —
|)eiiilaiit la perséculion de l'empereur Dèce. DÉODAÏ (saint), Dioâtlus, martyr à Sore
— \-2 décembre. dans le royaume de Naples, soiilïril au com-
DENISE (sainle), martyre en Afrique, était mencement du — "27 septembre.
IV'' siècle. '

sœur de sainte Ualive cl saint Ma- mère de DÉODaT évêque de Nôlc en Cain-
(saint),
joric. G't'lait une femme noble, distinguée panie, est honoré le 27 juin.
par sa beauté, mais plus distinguée encore DEOGllATIAS (saint), évêque de Cartbage,
par ses vertus. Ayant été arrèlée par les fut élevé, en i33, sur le siège de celle ville,
ariens sous Hunéric, roi des Vandales, elle qui était vacant depuis quatorze ans, par
subit, sur la place publique, une llagellalion l'exil de Quoiivullileua. Genseric, rui des Van-
si cruelle que son corps n'élail plus qu'une dales, s'étani emparé de lionne eu VoS, em-
plaie. \'oy,iiil que son fils Majoric tremblait mena en .\fri(]ue une multitude iuimense de
a la vue des loiiruients ((u'on allait lui faii-o captifs. Le saint évêque de Garthage vendit,
subir à lui-même, elle lui dit: k Souvenez- pour racheter ces malheureux, jusqu'aux,
vaus, mon fils, que vous avez élé baptisé au vases d'or et d'argent qui servaient au mi-
nom de la sainte Trinité dans l'Eglise caHio- nislère des autels, el leur procura ensuile
tique, notre mère; com-ervons la robe du tous les secours que réclamait leur triste
salut do peur que le maître du festin, nous position. Il mourut en 'i57, et sa mort causa
trouvant sans cette robe nuptiale, n'ordonne la plus vive douleur, non-seulement à son
à ses Serviteurs de nous jeter dans les ténè- troupeau, mais aussi aux caplifs amenés dû
bres extérieures. » Majoric, fortifié par cette Uouie el d'Italie, ijui perdaient en lui un père
généreuse exhortation, supporta avec con- tendre et généreux, el aux malades qu'il
stance les plus horribles tortures, et lorsqu'il visitait tous les jours malgré son grand âge.
,

eut rendu le dernier soupir, Denise embrassa Saint Eugène lui succéda. 22 mars. —
son corps et remercia Dieu à haute voix. Elle DEPPE (saillie), Dejipa, est honorée comme
l'enterra ensuite dans sa propre maison, afin vierge et martyre à Tournay, où se trouve
de pouvoir plus souvent aller prier sur sou son corps, lire du cimetière de Priscillc à
tombeau. Les lourmenls qu'elle avait souf- Uouie. Il est exposé dans l'église du collège
ferts pour la foi catholique lui méritèrent la des .lésuites. 2G juin. —
gloire d'être associée aux confesseurs de Jé- DERME (sainl), Denna, solitaire, est ho-
sus-Christ. —
6 décembre. noré chez les Copies le 15 mai.
DENISE (sainte), diaconesse, est honorée DERPHUTE (sainte), Derphnla, vierge et
chez les Ethiopiens le 8 avril. martyre à Amide en Paphiagonie, ayant as-
DENÏELIN (saint), Dtnlelinus, confesseur, sisté au sup|dice de sainte Alexaudra et do
était fils de saint Mauger, plus connu sous le six autres femmes chrétiennes, les encoura-
nom de saint Vincent de Soignies, et de sainte gea par ses exhortations, el recueillit, ainsi
Waltrude ou ^'audru, Il eut pour frère saint que sa sœur, au moyeu d'épongés, le sang
Landric, et pour sœurs sainte Aldétrudc et qui coulait de leurs blessures. Cet acte do
sainte -Madelbcrle, qui lui survécurent; car religion irrita tellement les bourreaux, qu'ils
il mourut à l'âge de sept ans, vers le milieu les mirent aussi à mort, vers l'an oO'^. ^20 —
du \i\' siècle. Les miracles qui s'opérèrent mars.
à son tombeau lui ont fait rendre un culte DESIGNAT (le bienheureux), Desujnnlus,
public. Son corpi se gardait à Saint-\ inccnt évêque de Maestricbl, mourut vers l'an 520,
de Soignies, lieu placé sous l'invocation de et il est honoré dans celte ville le 13 janvier.
son père, et il est aussi patron de Uées dans DÉSIRÂT (saint), Ucsidei cilus évêque de ,

le duché de Clèves, où une partie de ses reli- Clermout en Auvergne, llorissait sur la fin
ques a été transportée et où il y a une église du vr siècle et mourut eu G()2. Il est honoré
qui porte son nom. 10 mars. — à Saint-AUyre, où se Irouvcnt se.> reliiiucs.
DEOGHAR, ou Dikgre
bienheureux), (le — 11 lévrier.
Veocarus, abbé d'Hernried, fiorissait dans le DÉSIRÉ (saint), Desidciotiis, évêque de
VIII" siècle, et s'était retiré dans un désert du Besançon, Il rissait sur la fia du iv" siècle.
diocèse d'Eischtadt. 11 obtint de Cliarh luagne Il Lons-le-Saulnier le 27 juillet.
est lîmioré à
!a permission d'y bâtir une; petite église en DÉSIRÉ évêque de Bourges, suc-
(saint),
l'honneur de la sainte \'ierge. Sa réputation céda à sainl Arcade el ssis'a, ea .'JV'.), au
;

(le saiiilelé lui aj aiit atliie plusieurs disci- cinquième concile d'Orléans el a.i d(Mix'.éme
l)les, le prince lit élever pour eux un couvent d'Auvergne, où l'on condamna les erreurs
u coté de l'éijlise, et en donna le gouverne- de Nesloiius el d'iùilychès on \ fit aussi da :
759 wn DID 740

sages n^glcments sur la discip'ine ccclcsias- d'une famille peu distinguée aux yeux du
liquo. Il inoiiriil peu de Innps après, cl son monde, mais il en reçut une éducation très-
cor[is se gaide dans l'cglisc de Saiiit-Ursin. chrétienne et des leçons do piété qui portè-
— 8 mai. rent leurs fruits. Didaco, très-jeune encore,
DÉSIUÉ (saint), religieux de Fontcnclle, se plaça sous la conduite d'un saint prêtre,
('•t lit fils de saint Vaneng, qui avait fondé le qui menait !a vie ércmitique dans une soli-
iiionastt^ro de Fécamp, et rotnblé de ses libé- tude du voisinage, imitant ses austérités,
ralités l'abbaye de Fontmclle. 11 prit l'habit cultivant avec lui un petit jardin el s'occu-
ri'ligicux dans celle dernière maison, et s'y panl à faire iliiîérents ouvrages en bois.
sanctifia par la pratique de loules les vertus. (Juelques années après, il fut obligé de re-
Il niourul sur la fin du vu' siècle. On croit
tourner chez ses parents mais il n'y fit pas
;

que reliques lurent i)orlées à Gand du-


se-i un long séjour, cl renonçant entièrement au
rant les incursions des Danois, et qu'elles monde, qui n'avait jamais eu poiir lui aucun
sont restées dans cette ville. —
18 décembre. attrait, il se relira chez les Franciscains
DEUSDEDIT (saint), laboureur, édifia d'Arrizafa, et y pril l'habit ou qualité de
Rome p ir ses vertus et surtout par sa cba- frère convers. Ù lut eiisuite envoyé aux îles
rilé. Ils'appliquait à la culture de la lerre Canaries avec un religieux de son ordre, qui
et sanctifiait ses travaux rustiques par une était prêtre. Il y déploya un zèle ardenl pour
prière continuelle. L'esprit de pénitence qui la conversion des idolâtres; et, quuiiju'il ne
animait loules ses aciions et son amour pour fût que laïque, ses supérieurs l'établirent
les pauvres, auxquels il distribuait le sa- gardien d'un couvent qui venait d'être fondé
medi ce qn'il avait pu gagner pendant la dans une de ces îles nommée Fortavenlure.
semaine, 1 élevèrent à une sainteté éminenle. Ayant été rappelé en Espagne, il habita suc-
11 mourut sur la fin du v siècle. Saint Gré- cessivement plusieurs maisons de son ordre,
goire le Grand fait de l.ii un bel éloge dans qu'il édifia par ses vertus. En lioO, il se
ses dialogues, et le Marlyridoge romain lui rendit à Rome, avec Alphonse de Castro,
donne le litre de confesseur. —
1'^ août. pour assister à la canonisation de saint Ber-
DRUSDEDIT (saint), évèquc de Brescia, nardin de Sienne. Aliihonse étaul tombé ma-
est honoré dans cette ville le 10 décembre. lade en route, Didace le servit nuit et jour
DIÎUSDEDIT ou Diecdonné (saint) , pape ,
avec un soin et un dévouement admirables;
succéda à Boniface IV en 61'i, se signala par • t pendant tout le temps iiu'il resta à Home,
sa science et ses vertus, surtout par sa charité il rendit les mêmes services à plusieurs au-
envers les malades, et l'on rapporte qu'il tres franciscains qui se trouvaient malades.
gnéril un lépreux en l'embrassant. C'est le De retour en Espagne, il habita successive-
premier pape dont on ait des bulles scellées ment les couvents de Séville, de la Saussaie
en plomb. 11 mourut le 7 novembre 617, cl d'Alcala de Hénarez. Non content d'obser-
après un pontifical de trois ans. 8 no- — Ver ponctuellement la règle, il y ajoutait des
vembre. pratiques et des austérités non prescrites,
DEUSDEDIT (saint), sixième ai-cbcvéïiuc afin de s'avancer toujours davantage dans
de Canlorbéry, succéd i, en 633, à saint Ho- les voies de la perfection. Son humilité était
noré, etmournl vers l'an 66.Ï il eut sainl : si profonde, qu'il se mettait au-de.ssous de
Théodore pour son successeur. 30 juin. — toutes les créatures; il était tellement maitre
DEUSDEDIT (saint), abbé du Mont-Cassin, de ses passions et tellement détaché de toutes
succéda, vers l'an 833, à Apollinaire. 11 y choses, qu'on ne remarqua jamais en lui
avait six ans qu'il gouvernait son abbaye aucun trouble ni aucune de ces émotions qui
lorsqu'il fut jelé en prison par le tyran Si- échappent quelquefois, même aux âmes les
card, duc de Bénévenl, qui le fit mourir de plus saintes. La passion du Sauveur était le
faim et de misère l'an 8i0. Son tombeau a sujet ordinaire ds ses méditations, et sa prière
été illustré par un grand nombre de mira- était continuelle. Il eut plus d'une fois des
cles. —9 octobre. ravissements, et Dieu le favorisa par d'au-
DEYAN (saint ), catéchiste et martyr au tres grâces extraordinaires il;avait une
Japon, était l'un des vingt-six qui, après tendre dévotion envers la sainte cm haristie,
plusieurs tortures, furent condamnés à mort qu'il recevait souvent,, et pour la sainte
par l'empereur Tajcosama l'an 1597. Il fut
, Vierge, qu'il honorait comme sa mère. Il
crucifié avec ses compagnons sur une col- passa les dernières années de sa vie à Alcala,
line piès de Nangazacki, et il eut ensuite le où étant tombé malade, il redoubla de fer-
coté percé d'une lance. Urbain Vlll l'a mis veur à l'approche de ses deiiiiers moments.
au nombre des saints et l'a déclaré martyr. S'élanl fait apporter une corde qu'il se mil
—o février. an cou, il fixa ses yeux baignes de larmes
DICÉE Dicœus
(saint), confesseur, est
, sur un crucifix qu'il tenait à la main, et de-
Il noré chez Grcc^ le 21 novembre.
les manda pardon aux frères qui étaient en
DICTYN (saint), Dictymi^, évéque d'As- prières autour de son lil; ensuite II expira
torga en lispagne, est honoré le 2 juin. tranquillement le 12 novembre 1463. il avait
DICUL (saint), Dicullns, solitaire eu An- opéré plusieurs miracles pendant sa vie, et
gleterre, est honoré près d'Hamploncourl le il en opéra plusieurs après sa mort, un, cnlre

11 février. autres, sur la personne de don Carlos, lils de


DIDAGE, ou Diego (saint), franciscain, né Philippe II, roi d'Espagne. Ce jeune prince
vers le commencement du \\" siècle au bourg s'ctant fait m
tonibant une blessure ijue les
do Saint-Nicolas, dans l'Andalousie, sorlail chirurgiens jugèrent mortelle, il lut guér
741 DID DID Y42
aussitôt qu'on eut porté dans sa chambre la présence de celle princesse, fournit à celle-ci
châsse du saint religieux. Pliiiipiie II , par l'occasion de le perdre. Elle donna l'ordre
à
rocnniiaissance , sollicita sa canonisation trois assassins d'aller l'attendre sur
la roule
ipros du pape Si\te V, qui le mit au nombre lors(iu"il retournerait à son église. Il fut
tué
|des saints en 1588. Innocent XI fit in>érer en Gi-2, dans un village de la principauté de
,uij ofliceen son honneur dans le Bréviaire Dombes appelé depuis Sainl-Didier de Cha-
,

romain, fixa au 13 de novembre sa fête,


et larone, parce qu'il est près de la rivière de
ce
'qui se célèbre cependant la veille dans l'or- nom. Il eut pour successeur saint Domnole, et
.dre di's Franciscains. — 13 novembre. celui-ci saint Elbère, qui fil avec une grande
j
DIDE (saint), Didius, prêtre et martyr à pompe la translation du corps de saint Di-
Alexandrie, soull'rit avec saint Pierre, sou dier dans l'église des saints apôtres située
évéquo, l'an 311, pendant la persécution de hors de la ville. —
11 février et 23 mai.
,

.Maximin-Daïa. —
2(5 novembre. DiDlEll (saint), évêque d'Auxerre, succé-
DlDIi: (sainle), />!(/(/, martyre en Asie, est da à saint Aunaire en 003, et mourut vers
honorée chez les Grecs le 17 novembre. l'an C32; il eut pour successeur saint l'alla-
DlDllîU (saint), Desideriits, lecteur de l'é- de. —
27 octobre.
glise de îîéi.évenletmarlyr à l'ouzzoles, étant DIDIEH, ou GÉRY (saint) Desiderius, évê-
,

allé voir à Nôle saint Janvier, son évêque que de Cahors, né vers l'an 580, sur le terri-
,

qui avait élé ariélé pour la foi, on se saisit toire d'Alby, d'une famille noble, lut élevé à
de sa personne et on lui lit souffrir divers la cour de Clolaire II, alors roi de Soissons,
toiirmenls. Tiniothéo, gouverneurde la Cam- où il fit de grands progrès dans les sciences
pan.'c, envoya les saints confesseurs à Pouz- humaines, et s'attira beaucoup de réputation
zoles, où 11 se rendait lui-même. Ils y furent par son éloquence. Ayant été lait trésorier
exposés aux bêles dans l'amphithéâtre de de l'épargne, ou garde du trésor du roi, il
celte ville, et le peuple, vo anl que les bêtes
, remplit celle charge avec un grand désinté-
les é|iargnaieni, crut que ce prodige était un ressement. 11 vivait à la cour comme dans un
effet de la magie. Ils furent donc condamnés cloître, consacrant à la prière et aux prati-
à perdre la (été, et la sentence fut exécutée ques de piété les momenis qu'il pouvait dé-
l'an 305. Le corps de saint Didier fui r.ip- rober à l'exercice de ses fonctions, à 1 exem-
po! lé à Bénévent vers l'an 400. —
19 sep- ple de saint Arnoul, de saint Uuen et de saint
leaibre. Eloi, qui se trouvaient aussi à la cour et
DlDlEll (saint), évéquedeLangres et mar- avec qui il était lié d'une sainte amitié. La
l}ir, instruisait et édiGail sou troupeau, lors- pieuse Erchénéfrède, sa mère lui écrivait ,

que des barbares ayant fait une incursion souvent pour le fortifier dans les disposi-
dans les Gaules, vinrent fondie sur la ville tions chrétiennes que giàce avait mises
1 1

de Langres. Didier, voulant préserver la ville dans sou cœur, lui recommandant pardes-
èpiscopaie des maux dont elle était menacée, sus tout d'aimer el de servir Dieu dêlre fi- ,

alla avec son clergé trouver le chef de ces dèle au roi, de vivre en bonne intelligence
barbares qui était païen, elque le Martyrologe a\ec les autres personnages de la cour, et
romain appelle Vandale mais il ne put iC
, de les porter par sa conduite à glorifier le
fléchir et il fut massacré avec ses pré res ,
Seigneur. Dagobert, fils et successeur de Clo-
parmi lesquels on cite Vincent, son aichi- laire 11, eut comme son père une grande
diacre. Il florissait au commencement du v° confiance en Didier. Siagrius, frère de celui-
siècle, et l'on place son martyre vei s l'an ci, qui était conile d'Alby, étant mort ,
et
kil. —23 mai. il lui donna
sa charge à condition qu'il
,

DlDlEll (saint), évéque de Vienne, naquit continuerait de vivre à la cour mais Rusti- ;

à Autun V( rs le milieu du vi" siècle, et suc- que, aulre frère de Didier, qui était évêque
céda à Vérus siège épiscopal de celle
.^ur le de Cahors, ayant élé assassiné par des scé-
ville l'an 5i)G. H se rendit illustre par sa lérals, le peuple et le clergé de celte ville
science et par sa vertu. Saint Grégoire le s'empressèrent de le demander pour pasteur.
Grand lui recommanda les missionnaires Le roi approuva l'élection par un acte daté
qu il envo, ail dans la Grande-Bretagne, et du mois d'avril G29 et dont voici la substan-
le chargea de déraciner certains abus qui ce Dagobert, mi des l'raiiçai.^, aux évéque',
:

s'élaient introduits dans quelques églises de aux ducs et à tout le peuple des Guules.Nous
France. Comme il continuait d'enseigner les derons apporter nos soins pour que les choix
lettres humaines après son élévalion à l'é- que uous faisons soient aç/réahles à Dieu it
piscopat, des personnes malinlenlionnées en aux hommes ; et puisque le Seiqneur nous a
prirent occasion de le décrier auprès du saint confié le youiernemenl des royaumes, non.';
pape, le représentant comme un homme qui ne devons conférer les dignités qu'à ceux qui
substituait les fables du paganisme -à l'Ecri- sont revommandttbles par la sagesse de leur
ture sainte , et qui d'une même bouche,
, conduite, par l'intégrité de leurs mœurs et
chaulait Jésus-Christ et Jupiter; mais saint par la noblesse de leur extraction. Ayant
Grégoire ayant fait approfondir l'accusation, donc reconnu que Didier^ noire trésorier,
rendit un témoignage public à son innocen- s'est distingué par sa piété depuis sa jeunes-
ce. Didier s'éleva avec autant de courage se.... que la bonne odeur de ses vertus s'est
,

que de prudence conlreles désordres de Bru- répandue jiisi/uedans les provinces éloignées,
nehaut, qui gouvernait l'Austrasii'et la Bonr- nous accordons aux suffrages des citoyens et
f^ogiiesous ses petits-lils riiéod«;bcrl et Tbier- du clergé de Cahors qu'il soit leur évéque.
ri. Un sermon sur la chasteté, qu'il prêcha eu C'est parce que nous croyons suivre en cela lu
?i3 DID DIE 744

volonté de Dieu que nous nous faisons vio- où elle se trouvait. Il s'Iubillii en soldat et
Imce. m
nous privant (le< sennccs d'un fonc- se rend près de la jeune vierge. Celle-ci le
t.onnnire. aw/ud nous t-nons beaucoup. Mais prenant pour un libertin f|ni venait avec
i/Hoi ijuil puissu nous en coûter de le perdre, i'inlenlioii de lui ravir le trésor de la virgi-.

nous devons donner aux églises des pasteurs nilé, fuit devant lui, parcourt l'appartement
dans tous les sens, dans la vue d'échapper à
qui con'Iuisent dans les voies de Dieu les
peuples 'ine nous confi ins à leurs sotns. (''est sa poursuite. Le faux soldat a beau la rassu-
pouniuoi.... nous voulons et ordminons que rer, elle ne l'entend pas d'abord ; mais Didy-

nidi r soit sacré écêjue de Catiors afin qu'il ,


me (luit enfin par lui faire comprendre qu'elle

isrie pour nous et pour tous les ordre^^ de


n"a rien à craindre de lui. Je suis votre frère
l' Eqlise, et nous espérons que par les prières en Jésus (ylirist, lui dit-il, et si j'ai eu recours
d'un pontife, Dieu mius proloiir/era la
si saint
à ce défjaisemcnt c'rst pour vous arracher de
,

ce lieu. Clianqcons d'habits et je prendrai vo-


vie. Diiiis rc nouveau poslo, Dhiicr
s'appli-
tre jilace pendant que vous tous sauverez.
qua avec zèle à la snn(:lini;alion de son trou-
'l'ht-odore ipbéil à son libérateur et sort sans
peau. S'ioin de chaiilc pour les pauvres, il
ne sa servait du crédit qu'il avait auprès du cire reconnue de personne, chacun la |ire-
roi que pour du liicn aux iniliieureux.
f lire nant pour le soldat qu'on avait vu entrer
II. fit réparerconstruire un grand nombre
et (inelque temps auparavant. Peu après un ,

d'églises, et comme sa ville épiscopale n'avait libertin étant venu pour assouvir sa passion,
point de monastère, il y en fonda deux. 11 fut extrêmement surpris de trouver un hom-
choisit pour le lieu de sa sépullur- le pre- me au lii'u d'une feaime. Il alla aussitôt en
mier, qui était dédié à saint Arnaud de llo- donner avis à ses camarades. Le préfet, (|ui

dez. Il étendit sa bienfaisance jusque dans en fut informé, fit venir Didyme cl lui deman-
l'Albigeois, sa patrie, et y fil aussi de pieux da son nom. —Je m'appelle Didijine. Qui —
ctablisseuienls. 11 légua "par sou testament vous a eni/aqé à faire ce que vous avez fait? —
tous ses biens à son église à la charge de ,
JJieu liii-ménie me l'a commandé.— Avant que
pourvoir à la subsistance des pauvres qu'il je vous fisse mettre à la question, déclare: oi'i
nourrissait de son vivant. Il mourut^ sur le est Théodore. —
7e vous jure que je n'en sais
territoiro d'Alby, le 15 novemiire GS'i- son :
rien. Tout ce que. je puis vous en dire, c'est
uofps fut rapporté à Cahors et enlerré dans qu'elle est une véritable servante de Dieu et ,

l'église de Saint-Amand. Plusieurs miracles qu'il l'a conservée pure et chaste pour avoir
s'opérèrent à sou tombeau. Saint Didier était confessé son fils Jésus- Christ. De quelle —
en correspondance avec les personnages les condition êtes-vous? —
Je suis chrétien et
plus célèbres de son temps. Il nous reste de a/franchi de Ji-sus-Christ. —Qu'on lui don<ie
lui quelques lettres (jui |irouvent (ju'il était la question deux fuis plus fort pour le récom-
savant pour son siècle, mais que le goût de penser de sa belle action. Je suis à vos or-—
la bonne latinité était alors perdu. 15 no- — dres ; faites de moi ce que vous jugerez à pro-
vembre. pos. — Pur les (lieux, tu peux t'attendre à
DIUIILK (saint), abbé de Saint-Gal-en- être tourmenté de la bonne tnanière, à moins
Brenne, dans le diocèse de Bourges, florissait que tu ne sncrifies ; c'est le seul moyen d'être
sur la fin du vir siècle et fut l'un des plus
,
renvoi/é absous de ton audacieuse témérité. —
illustres disciples de saint Giran. 11 mourut Ce que f ai fait vou< prouve que je ne crains
en 703. —
1!) octobre. point de souffrir pour la cause de Jésus-Christ,
DIUYME (saint), Didijnms, martyr à I.io- trop heureux d'aviiir réussi à sauter une vier-
dicée, en Syrie soulïrit avec saint Diodore
,
(je de l'infamie, et à confesser publiquement le

et un autre. —
11 septembre. Dieu que j'adore. Qttant à sacrifier aux dé-
DIDYiME (saint) , missionnaire et martyr mons, rien ne pourra m'y déterminer, ni les
en Kgypte, faisait partie de celte bande d'ou- tourineits, ni la mort même lo plus cruelle. —
vriers cvangéliques qui, sous la direction de Une telle awlace ne doit point rester impxmie,
saint Uécombe allércul porter le llambeau
,
lu en seras pour ta tête; cl, parce que tu n'as
de la foi dans le nord de la province, pen- pas obéi aux édits des empereurs, ton corps ,
dant que d'autres tnissionuaires , animes du après ton exécution serajeté dans le feu.
,

même esprit, se dirigeaient
vers les autres Dieu tout bon. Père de .\otrc-.Sei(jnpur Jésus-
parties du pays, l.e gouverneur, inloriné des Christ, soyez béni jamais, pour n'avoir pat
l'i

conversions nombreuses qu'ils opéraient, en- dédaiijné mes rreux pour avoir délivré votre
,

voya des troupes pour les arrêter, et ils fu- servantect couronné votre serviteur d'une dou-
rent amenés charges de chaînes devant son ble couronne ! Conhnni'iucui à la sentence
tribunal. Sur leur refus d' sacrifier aux du juge on le décapita, et son corps fut iirù-
dieux, ils furent condamnés diflerents gen- ,'i lé. Sainte Théodore accourut sur le lieu de
res de supplices. Didyine et ceux ()ui avaient rcxéculion, demandant co nme une grâc3 le
évangélisé avec lui la partie septentrionale , droit de niDurir à la place de Didv me, disant
eurent la tèle tranchée. Ui janvier.— qu'elle la lui avait cédée non pour ne pas ,

DIDYME (saint) martyr à Alexandrie,


, mourir, mais pour ne pas étie dcsiionoréc.
était un jeune rhrélien qui se dévoua pour Cette pic'.ise contestation se termina par le
sauver l'Iionneur à sainte 'l'Iieodore. (^ette supplice delun cl de l'autre, en .'lO'i-, sous ic
illustre vierge ayant éic conduite, par ordre rùgne de Dioclélien. 28 avril. —
du préfet d'Egypte, dans un lieu de prostitu- 01!'^ (saini), Dius , est honoré à Césaréc le
tion. Dieu inspira à Didyme la résolution de 12 juillet.
venir à son secours et de la tirer du dan:;er DIL (saint), fondateur d'un monastère ù
745 DIÉ DIÉ m
C"ii<:lanlinoplc sons la lô^ie des
, qu'il plaça porlpclion. Los lihcraliîcs du roi Childéric JI
AcPiaèles «'lait originaire dAMliocin!
, et , l'jiiilèrciil à j li.àlir imo crrlisR en riioiimiir

inoorui vrrs l'an 485. Li's iniraclt-s qu'il opé- do saint Pii-rrcet de saint Paul. ilaiK laquelle
ra^t nsrrilèr' ni le surnuin de
I i Tliaunia- il plaça des niliqiies tio saint Maurice, i|u'il
lin}.'!'. — 19 jnillcl, ava olilcnui's dAinbroisc, nM.é ite Siinl-
I

[)IÉ (•iaril). lJe"'datu<, al>l>R d'un nionas- Mainice en \alai- il on (il lui-méinc la dé-
;

ItVe dans 1.! Bla siii<, fiorlssait dans le mi' du me avec lii'aiicoM|) de -n'euMiic et au ini -

siècle. Il ciait diacre cl avait clé disciple de 1 '"u d'un ^raml cimcoiirs de lidèlcs.
Cnniinc
sailli PlialiiT. — 2i- avril. Ii'{•omcrnenienl de l'abh.iyo d'lib,?rsnHins-
DIÉ, ou DiEi D'INNÉ (sainl^ évoque de Ne- ter ne lui prrnicllail pas do vaqurr lilire-
V" rs cl rondaiciir du umnaslère de .luin- nicnl à la contcinplalion, il se déuiii de ses
(uios, dans les \'osgcs, na(|iiit au comnien- fi>Mclions ponr se relir.r d.ins un lii'U
Ccnicnl du VII' socle, d'une des plus illos- pins sulilairc ; il crut l'avoir Ironvé frès
Ir>s familles de la France orcidcntalc. Il fut d'un liourg de la liante Alsace, uoniiui' Ain-
inslrnil .ivec suin dans In science divine et iticr-cliwihr, cl il y construisit un eruiilagc,
dans les leilres Imuiaiiies possédait à , et il "l'"" les liihilauis le chasseront. Toulcs ces
un degré cniincnl les plus piécienx dons de li averses ne troublaient uulleincnt la tran-
la iialnre et di- l;i grâce. Aprèi une ji'uuesse quilIKc de sou âme mais un seigneur du
,

passée dans rinuoconce el la pratique des pa\p, noi:itné Hunon. eu fut inucli el lui of-
vcrliis cbrciicnncs, le clergé et le peu|de de ''"i' une de ses terres saint Die le refusa on
;

Ncvers. qui connaissaient son nurile et sa disant qu'il n'avait pas qniHé sou évéché
piélé, l'élurent d'une voix unanime pour leur pour cliercher ail eut s des domaines. Il réso-
é»éque, VOIS l'an G55. Il assisia en Go7 au lut de se nlirer d ins un liiMi si désert qu'il
Cuncilc tl<! Sens avie saint l'.loi, saint Oneu ne l'exposât plus à la jalouie d'aucun voisin,
cl s;iinl .\n and, (pli claicnl la gloire et l'or- H retourna donc, ilau^ les \'osges vers l'an
nemenl de l'cpiscopal français. Saint Dié , CG9, el s'arrêia dans une vailée près de la
imitant ces beaux modèles, remplissait ses Meurllie, (|n'il nomma le Val deCialilée, et
fon<iions en pasienr qui ne clierclie que la <iui s'a(ipelle aujourd'hui le \'al deSiint-
gloirc de Dieu el la san<'linraliou de son "é. Celle vallée, doi.t Cliildcric
lui avait II

Ironpeau ; mais l'ai rail qu'l éiirouvait pour fait don el nui était alors inhabitée, cessa
la soliiude, lui fit quilicr son siège ; ei après bicnlôt de l'être par le grand nombre de per-
avoir axerii ses diocésains de lui choisir un sonnes qui >inrenl se placer sous sa con-
successeur, il quiila Ncvers pour se retirer duitp. Mais avanl qu'il ne lui vînt des disci-
dans les tnoniagnes des Vosges, qni f;iisaicnt P'es, il vécui quelque temps dans une cel-
partie du diocèse de Toul. Saint |{odon,évê- 'ule, à colé de laquelle il uvaii bàli une cha-
que de celle ville, lui pormii de construire pelle qu'il dédia à saint Alariiu. Inconnu
des cellules pour lui >i ses disciples. 11 s'ar- aux lioinines cl n'ayant de commerce qu'a-
réla quelque lemps à Homonl où il opéra un vec Dieu seul, il ne se nourrissait que d'her-
miraclo, en aidant par ses prières la pos*e bes et de fruits sauvages. Bienlôl illut obligé
d'une l'ièce de bois qu'on plaçiitau somiuet de recevoir ceux qui se présentaient pour
d'un édifice que le seigneur du lieu, nommé panager son genre de vie, et comme leur
Asclépas, fai ait élever. Celle pièce de la nombre allait toujours en augmintant il ,

charpente qui était trop courte se trouva .


fonda, A (juclqu dislance de sa cellule, le

agrandie tout à coup, et AscU pas, frappé dft mouastèie de Jointures, ainsi dil à cause de
ce miracle, fil construire un monastère où la jonction du ruisseau de Holhbach avec la
saint Uio laissa di;ux de ses disciples. Vil- Meurlhe. (laréhald, évéque de Toul, auto-
ligot et Marliii. qui s'y sanctifièrent cl devin- •'"'a cet établissemeut, et le saini londaleur
reni les patrons du prieuré de Ronioiit. Le obtinl de Niiméiien, évéque de Trêves, qui
saint évé(|ue vini ensuite dans un lieu nom- avait sur sou monastère la jiiridicliui) mê-
me Argentile. aujourd'hui Sainte-Hélène, et Iropoliîaine, le privilège d'y exercer les fonc-
il y conimençaii Ii's fond .lions d'un monas- lions épiscopales. Il donna à ses religieux la
lèro, lorsque les habitants voyant de mauvais règle de saiul Colomban à laquelle ou subs-
,

œil son entreprise , l'obligèrent à la laisser liiui ensuite celle do saint Benoit. Sur la fin
inachevée. 11 frauihit donc les montagnes de ses jours, il se relira dans son ancienuo
qui séparent la orraine de l'Alsace, el ajanl
I cellule, près de la chapelle de Saint-M irlin ,
pénétre dans la forêt de Haguenau, il s'éta- el de là, il continuait à gouverner sa eomuiu-
blil dans celle parlie, qui a depuis é'c appe- naulé avec autant de zèle et de vigilance que
\ée Uei igeiiforft ou la F<Mèl sainte. C'est
, s'il eût été présent. Plus sa fia approchait,
là (|u'il lit connaissance avec s.iint Arliogas- plus redoubla. l ses prières cl ses austéri-
il

té, ()ui devint depuis éiêque de Strasbourg , tés. le point de mourir, il fit réunir au-
Sur
et qui y menait la vie éréniiiii|iio. .Mais ayanl lour Ju lui tous les frères, afin de leur don-
cnc<>re cssué des dés^igréuienls de la part ner ses derniers avis. Apri's avoir riçu le
des populations du voisinage, il se rendit saiul vi.itii)iie îles mains de saint Hidulphe ,
dans lie lie .Voei'fH/«m, appeléedopuis l<;i:ers-
I ancien evêque de Trêves, qui comme lui , ,

Uinusier, où s'était fnrniee, depuis GUI, une avait quille son siège pour venir fonder le
petite communauté de solilaiies i)ui le re- monasière de .Moyemnoulier, à deux lieues
çureul avec joie. La ré|>utalioii d(! sa sainlelé de celui de Jointures, il mourut cuire ses
y attira bicutôl un giand uo:iibre de disci- bras le lU juin G19. Son corps fut rapporti*
pies qu'il conduisait dans les voies de la de sa cellule au muaasière, et il fut cuterrj
DiCTicM.x. nAO:oaBAPa]Qi;B. I. ik
747 niE DIM 74»
dans l'église delà Sainte-Vierge par son saint trois siècles après, on trouva întaciè la cha-
ami, qui liérila de sa luniquo. La châsse qui suble violette dans laquelle son corps avait
reufermail srs reli<iups lut brûlée par les été enveloppé, et on la conservait comme
Suédois en 1635. L'abbayo de Saint-Dlè, au- une relique à Saint-Vincent, où il était ho-
tour de iaqueilo se forma une ville qui por- noré le 7 septembre.
te son nom, fut séculiirisce au milieu du x' DIEI HCiHER (le bienheureux), évéqne de
siècle, el devint un célèbre chapitre de cha- Metz et irère liu comte Folmer, était nioiue à
noines elle fui érigée en évéché pir Pie VI,
: Hirsauge lorsqu'il fut élu abbé du monastère
en 1777. Ce siège épiscopal, supprimé en de Sainl-Gcorges, dans la Forél-Noire. Elevé
1802, fut rétabli par Pie Vil en 1821. 19— malgré lui sur le siège de Metz, il abdiqua
juin. cette dignité quelques années après, pour se
DlÉ (saint) évéque de Vienne en Dau-
,
retirer à Cluny, où il mourut en simple reli-
phiné, (lorissail .sur la On du vir siècle, et gieux. Paul d'Hcrnried, son coTitemporain
mourut vers l'an 710. —
15 octobre. rapporte qu'il s'opérait de nombieux mira-
,

DIÉ ou DÉODAT (saint), religieux du mo- cles à son tombeau. Il est nommé, dans plu-
nastère de Lagny près de Paris el confes-
,
, sieurs calendri/!rs, sou'^ le 29 avril.
seur, florissait vers la fin du viir siècle. Son DIGNE (sainte), Digna,vicrge el martyre à
corps fut levé de (erre environ deux siècles Rome avec sainte Emérite, souffrit au milieu
après sa mort. —3 février. du !ii" siècle, soue les empereurs Valéricn et
DIÉMODE bienheureuse), recluse,
(la Gallien. Leurs corps se gardent dans l'égliso
après une jeunesse sanctifiée par la pralique de Saint-Marcel. —
22 septembre.
de toutes les vertus, quitta le monde pour DIGNE (sainte), martyre, était servante de
entrer dans le monastère de Wessembrunii. sainte Afre, qui avait exercé à Augsbourg le
Lorsqu'elle y eut passé quelque temps, le métier de courtisane. Elle avait imité sa maî-
désir de ipener une vie plus retirée encore tresse dans ses désordres, et l'imitant aussi
et plus austère lui demander à l'abbesse la
lit dans sa conversion, elle fui baptisée par le
permission d'aller s'enfermer dans une pe- saint événue Narcisse. Sainte Afre ayant été
tite cellule située près de l'église. Celte de- condamnée à être brûlée vive. Digne, après
mande lui aurait été refusée sans son direc- l'exéculion, s'approcha de son corps, qu'elle
teur, qui, connaissant à fond ses disposi- trouva entier. Sainte Ililarie, mère de sainte
tions intérieures, aurait craint de résister à Afre, en ayant été informée, le fit enlever se-
la volonté de Dieu s'il se fût opposé plus crètement pendant la nuit et enterrer dans
longtemps aux instances de Diémode. C'est le tombeau de sa famille. Le juge n'en eut
alors qu'elle put se livrer sans réserve à son pas plutôt avis, qu'il envoya des soldats pour
goût prononcé pour une vie pénilenle et saisir Hilarie, Digne el les autres personne»
mortifiée, se conlenlant le plus souvent d'un de sa maison qui l'avaient aidée à accomplir
peu de pain el d'eau pour toute nourriture. ce pieux devoir, cl, sur leur refus de sacri-
L'oraison, le chant des cantiques, la lecture fier, les soldats remplirent le tombeau dépi-
des livres saints, la réception de la sainte iips et d'autres matières combustibles, y ren-
eucharistie, telles étaient les occupations de fermèrent les saintes femmes et y mirent le
sa journée. Elle était en commerce de lettres feu. Le martyre de sainte Digne et de ses
avec la bienheureuse Herlucque, qui menait compagnes eul lieu le 7 août 304, sous l'em-
à peu près le même genre de vie à Empfach, pereur Maximien-Hercule. —
12 août.
et ces deux épouses de Jésus-Christ s'encou- DIGNE (sainte), vierge de Todi en Ilaiie,
rageaient mutuellement dans la pratique des est honorée dans celte ville le 11 août.
austérités les plus étonnantes. Diémode s'ap- DKîNE (sainte) vierge el martyre à Cor-
,

pliquait aussi, par intervalles, à quelque ou- doue, était religieuse dans un couvent situé
vrage manuel, el surtout à copier des livres à deux lieues de celle ville. Ayant appris le
à l'usage de la communauté de Wessem- maityre de saint Alhanase et de saint Félix,
brunn el l'on y conservait, avant la destruc-
;
elle se sentitanimée d'un zèle extraordinaire
tion du monastère, plus de cinquante volu- pour soutenir la c;iu>e de Jésus-Chris!. Etant
mes transcrits de sa main. Elle mourut le 29 donc sortie secrètement de son monaslère,
mars, au commencement du xir siècle, et elle se rendit à pied à ("ordoue, où elle arriva
son corps fui eaiené dans la chapelle de la vers les trois heures de l'après-midi. Elle alla
sainte Vierge, à côté de saint Thiento et de sur-le-champ trouver les juges, et leur dit,
plusieurs autres saints personnages qui ont avec une saillie hardiesse, ([ue si les deux
été inhumés dans le même monastère. —
29 chrétiens qu'on venait d'exécuter étaient
mars. coupables, elle ne l'était pas moins elle-même,
UIEllRY ou Thiekbi I"^ (le bienheureux), puisqu'elle partage.iit leurs senliments, et
TlieodoricHs ou Diedericiis, évéque de Metz, qu'elle récljimait la gloire de mourir comme
était proche parent de l'empereur Olhon. Il eux, pour la même cause. Sur l'ordre du roi
fonda en 91)8, dans une île de la Moselle, tout Mobommed, qui était présent, le bourreau
près de sa ville épiscopale, l'abbaye de Saint- lui trancha la tête, l'an 8o."l. Saint Euloge m
Vincent; et l'année suivante, ayant fail avec fail mention dans son .Mémorial des saints.

l'empereur un loyage en Ilaiie il rapporta


,
— 14- juin.
de Home une grande quantité de reliques, DIMAUE (saint), Z)(mrirfài.'î, confesseur en
dont il enrichit l'église abbatiale. Il mourut Ellii<)i)ie, est honoré chez les Grecs le o sep-
eu 984^, el fut ealerré dans celle même église. tcmltre.
Lorsqu'on leva de lerre son corps, plus de D1.M1DRIE^ (saint), Demetrianus, évéque
,

ng Dio DIO 7S0


lie Vérone en Italie, (lorissait dans le ni' siè- Claude le Gothique, en un lieu dit les Sept-
cle. — 15 mai. Colonnes. —
17 juin.
DINACH ou Danach (sainte), rcligif^use en DIOGÈNE (saint) martyr en Macédoine ,

l'erse et martyre, souffrit à Betliséleucie avec sainl Timothée, souffrit l'an 345, pen-
l'an 3i3, pendant la peri-éeutiou du roi Sa- dant la persécution des ariens, sous l'empe-
per 11. —
20 noveiiilire. reur Constance, qui protégeait ces héréti-
DINEVAUÏ (saint), Donoaldiis martyr , ques, —6 avril.
dans le V siècle, fut massacré par des impies DIO.MÈDE (saint), ZJ/omcdfS, martyr à Lao-
à Miliy, près de Heauvais. Ses reliques se dicée en Syrie, avec saint Diodore et un au-
gardent dans l'église de Saint-Lucien de tre, est lionoré le 11 septembre.
beauvais. —
Il août. DIOMÈDE (saint), martyr en Afrique,
DIOCLÈCE (saint) Diocletius, disciple de
, souffrit l'an 230, pendant la persécution de
saint Anlhiine, et martyr à Osinio dans la , Dèce. D'anciens calendriers nous ont con-
Mai che d'Ancône , sous l'empereur Dioclé- servé son nom, et nous apprennent qu'il fut
tien, souffrit avec saint Sisinne, diacre. 11 — l'un des compagnons de saint Mappalique. —
mai. 17 avril.
DIOCLÈS (saint), martyr dans ristrie,avec DIOMÈDE (saint), martyr à Nicée, souffrit
saint Zoël et plusieurs autres, soulTrit l'an avec quaires autres. — 9 juin.
284. —24 mai. DIOMÈDE (saint), marl>r à Pamiers, dans
DIOCLÉTIEN (saint), Z>(oc/faa/!MS, martyr les Gaules, souffrit avec saint Julien et sept
à Osane, dans marche d'Ancône, avec
la autres. —
2 septembre.
saint Florence, souffrit au commencement du DIOMÈDE (saint), médecin et martyr à
IV' siècle. — 16 mai. Nicée en Bithynie, fut décapité pour la foi,
DIODORE martyr à
(saint), Diodorus , l'an 304, sous l'empereur Dioclétien. — 16
Perge.en Pamphilie, souffrit en 2M, pendant août.
la persécution de l'empereur Dèce. 26 fé- — DIOMÈDE martyr à Philippes eu
(saint),
vrier. Thrace, souffrit par ordre du préfet Agrippa,
DIODORE (saint), prêtre de Rome, et mar- l'an 318, pendant la persécution de l'empe-
tyr avec saint Marien, diacre, et plusieurs reur Licinius. Les Grecs l'honorent, avec
autres, fut entrrré tout vif, avec ses compa- sainte Théodote, le 3 juillet.
gnons, dans une sablonnière où ils s'étaient DION (sainl), martyr en Campanie avec
retirés pour célébrer la fêle des saints mar- sainte Lucie et plusieurs autres, souffrit au
tyrs, l'an 237, pendant la persécution de Va- commencement du iv' siècle. — G juillet.
Icrien. Leurs corps furent découverts sur la DION AS (saint), martyr en Afrique, est
Cn du IX' siècle. —
17 janvier. honoré le 14 mars.
DIODORE (saint), prêtre do Rome et mar- DIONATHÉE (saint) , est honoré chez les
tyr, souffrit l'an 283, sous l'empereur Numé- Ethiopiens le 9 mars.
rien. —1" décembre. DIONTYRAS (sainl), confesseur en Ethio-
DIODORE ou DioscoRE (saint), martyr en pie llorissait vers le commencement du vi*
— 3 décembre.
,

Egypte avec saint Victorin et cinq autres, siècle.


avait d'abord confessé Jésus-Christ à Corin- DIOSCORE (sainl), Dioscorus , enfant et
the, sa patrie, devant le proconsul Tertius, martyr à Alexandrie, fut arrêté pendant la
au commencement de la persécution de Dèce. persécution de l'empereur Dèce, étant à peina
11 p.issa ensuite en l'gypie avec ses compa- âgé de quinze ans. Il fut conduit devant le
gnons, qui étaient aussi ses compatriotes, et juge, qui, voyant sa jeunesse, s'imagina qu'il
ils furent de nouveau arrêtés, comme chré- lui serait facile de le déterminer à offrir de
tiens, à DiospolJs, capitale de la Thébaïde et ; l'encens aux idoles; mais il fut trotnpé dans
les plus cruels tourments n'ayant pu le faire son attente le jeune martyr ne se laissa ni
:

renoncer à sa foi, il fut brûU- vif, l'an 28V, sous séduire par les promesses, ni effrayer par les
l'empereur Nnmérien. Il est honoré chez les tourments. A la fin touché de la sagesse de
,

Gi'ecs le 28 janvier, qui est le jour où il ses réponses, il le renvoya, sous prétexte de
souffrit à Corinthe, et chez les Lutins le 25 lui accorder un délai, à cause de son jeune
février. âge, l'exhortant à profiter de ce sursis pour
DIODORE (saint), martyr à Aplirodysiade reconnaître son ég.iremenl.On ignore s'il fut
en Carie, sous l'empereur Diocléiien, lui la- raiipelé plus tard, et s'il mourut pour la foi
pidé par ses compatriotes, avec saint Rodo- qu'il avait si généreusement confessée mais
pien. —
3 mai. le Martyrologe romain lui donne le titre de
;

DIODORE (saint), martyr à Emèse cn Phé- martyr, et le nomme, avec plusieurs autres,
nicie, fut crucifié pour la foi. Il est honoré sous le 14 d(-cembre.
chez les Grecs le 13 juin. DIOSCORE (sainl), missionnaire et martyr
DIODORE (saint), martyr dans la Campa- en Egypte, faisait partie de la troupe qui
nie, avec sainte Lucie et plusieurs autres, avait pour chef saint Papias, et qui alla prê-
souffrit au commencement du iv siècle. 6 — cher l'Evangile dans la partie occidentale de
juillet. cette province. Ils furent interrompus, au
DIODORE (saint), martyr à Laodicée en milieu de leurs succès, par des soldats qui
Syrie, souffrit avec saint Diomède et un au- vinrent, de la part du gouverneur d'Egypte,
tre. — 1 1 septembre. les arrêter, et les conduisirent devant son
DIOGÈNE ( saint ) , Diogmes , martyr à tribunal. Les exhortations et les tourmenta
Rome, souffrit l'an 269, sous l'empereur n'ayant pu les déterminer à sacrifier aux
iBI DIS DOC 'M
dieux, fdrpnt cnncl.imn's à ê(''c crncincs,
ils culiers. Sninl Disen mourut vers l'an 700. --
dcJiis le III' sirtlc, à ce qu'il p.'ii';i!i miiis on : 8 si'ptenihre.
Ignore en M'H'Ht-' Jliinér. IG j iiniiT. — Dir.MAK nuîTniKTMAn (le bienheureux),
niOSCOUI-: (s.iinl), Iicieur cl martyr en doyen tin l'rèine cl mi-sioiinaire,
clianit'e di'

Egvpl' , à qui le (irinvc- nriir de la |)r(niiice qiiilla son bénéfici' pour se jo'n In- à saii>t
fil "siiutTnr les p'us hnrrililrs lorinri'S. jus- NViceliii, qui èï.ingcli'iail les Slav 's, et dont
qu'à lui pcnir les onples ri lui biùliT les il a\ail élé le disciple. Sa scieii e il sa piét.'?
côtés avec torches fiiflamnTcs mais IfS
ilrs ; furent d'un grand >ccours à la inissi. n. Il
exécueurs. effrayés par i'ciiai irmie lutnirre inourul l'an 115-2. et il est honoré comme
célisle, loiiihèroiil à li rellv^r^e. Il lui eiilin bieiilc lieux le 17 mai.
brûlé au mujcn de lauics a deiilcs. 18 — D.VITIKN évéque de S)issons,
(î.iiil),
mai mourut vc rs le coinminceaii'iit du iV siècle,
DIOSCOHK saint m. riyr à Alexandrie,
. el son corps se g;irile dans l'église de Saint-
est hmiorc elicz s Grecs le 20 août.
!• Créi in-le-(îrand. —
5 oi tobre.
DlOSCOIU!; (••ainl) arlyr. souffrit r.vcc
,
Il DIN'L'K i-aiiite;, Deiruin, originaire de l'ile
sailli Jusliiiicii tl quatre autres. 17 dé- — de Corse, esi honorée à .Monaco, dont elle est
cembre. patronne il où rtpjse son coips. 27 jau- —
UIOSCORIDF, Dioscorides, niarlyr,
(•iaini). v.er.
eti hoiioié n Smyriir le 10 iii;.i. DH'Y (snini), Bnidnqius ou Dirngiiis,
DlOSCOtllDl;: (saint), marlyr à Rome, évéque régiiMinaire eu Hrctag le flmissait ,

soufl'r'l avec saint Crcsi-eiit cl deux autres. dans h' VI' siècle, et il est honoré à Loguivy,
— 28 in,-.i. dont il est pairun auqoi.'l il a ilumu* sou
< t

DIHIÉ (saiîil'i, Dc.«iV/pinn(s, prélrc v.l re- nom car il s'appelle, en laliii, loctts Divagii.
;

clus liabilail une cellule du iiiona^icre de — 1''mai.


Guiiidoii en Rour|;o^ne. Il (loi is«ait dans le DlZI'^INSou Dizixs (saint Dfcn/iu?. évo- ,

yv siècle, et mourut ^ers 1';^! 5l)9. Son corps, que de Saintes floi issait dans le vj' siècle.
,

qui avait clé inhumé dans l'é>;li>e alibaliale, Ses reliques se gardent à Ardres en Auver-
fut Iraiisporti' dans la .siiiie à Cliâloiis-sui- gne, où il est honoré le "25 juin.
Saôuc, à l'Iiôpilal des lépreux. Il se fil, en DlZII'Ml (saint), Desiili-rius menait la vio ,

878, une antre translal ou de «es reliques, à érémiiique dans une solitude du territoire de
laquelle assi>la le p^'pe Jean VMI. qui reve- Pisloie,ior>que la reputaiion de saint B roni,
nait du concile de Trojes. Saie t Giégoire de qui était veni} dans le voisin.ige liâiir une
Ti.'Urs nous apprend qu'on l'imoquait, de cellule entre deux monlagiies, le déci la à se
ton temps, coiiirc le mal des deiils. 30 — meilre sons sa conduite, el Itaronl l'a Unit au
avril. nombre île ses discip es. IN consti uisirent
DISCIOLE (sainte), Disrioln, \\rr^p, était une église, clil-, servaient Dii'U ensemble
nièce de saint Salvi, évéi|ue d'Allii. Née vers dans exercices de la pénitence el de la
les
le milieu du vr siècle, elle fui placée, jeune conli mjlation. Sailli Dizier survécut quel-
encore, dans le nioiiasicre de Sainie-Kadé- ques années à son m.iîlre. Après sa niiirl,
gonde à Poiliers, oîi elle fil île grands pro-
, arrivée dans le vir siècle, il fut enierré près
grès dans la vertu, el devint le modèle de la de lui dans l'église, el il s'opéra plusieurs
cuuiinuiiaulé. On admiraii surtout sou déla- niirai'les à leur tombeau. 25 mars. —
chemenl di s biens terrestres el son huiiiilité. DIZIKII (saint), cvêque el marlyr, l'un des
Elle mourut avant la fin du v.' siècle, l'an prélais les plus pieux el les plus zélés du vu*
583. — 10 mars el 13 m li. siècle, était evé()ue d'une ville dont le nom
DiSlBODK ou 1)1 EN, Di^ibondus, évêque laiin peut signilier Itodez ou Uédoii. Sa piété
régionuaire, né en Irlande au cinumeina- lui lit cntre|)ieudre le |;èlcriiiage de Hume,
meiit du vil' siècle, embrassa la vie monasti- aliii de visiter les tombeaux des saints apô-
que, el rendit son nom céièhre par sa science tres. En revenant d'Italie, il passa par la
et ses vertus, el surtout ur son zèle pour le |
Suis-^e el fit quelque séjour dans le pays de
salut des âmes. .\irès nvoii- alliré dans les ISade, où se trouvait alors un évéqii:' a<cii é
voies de la perleciion un grand muiibre de d'enseigner dcs erreurs à son peuple. Saint
ses compairioles, il se rendit en l'rance vers Dizier.qtii élaii plein d'ardeur pour le main*
l'an 6o2, cl ses exlioriaiimis proi<uisireiil, lien de la vraie foi,el qui avait eu le bonheur
dans tous les lieux où il passa, des fruits ad- d'extirper rhéré>ic qui désolait son propre
mirables , SOI li'iiues qu'elli-s éiaioiit par une diocèse, vint encore à bout, d.ins ceini de
vie sainte, une piul'onde huniililc ei un grand Bade, de ramènera la véiité ceux que l'evé-
amour pour la prière. Sou style simple el que avait >édiiils. Mais lorsqu'il se dispo!>ail
touchant comniuni'.|uail à se- discours une à reprendre le chemin de sa ville épi^copalc,
onction et une (oice qui pénctraienl les il fui assassiné avec saint Itinfroy, son com-

cœurs. Les pécheurs, méuie les pins endur- pagnon, dans un bois (^rèsde Délie en .\l«are,
cis, ne pouvaient lésisler à la douceur, à la à c;uaire lieues de Béforl. par de> aitisaiis |

liatience et à la charité ()ii'il déployait ci leur de l'évèque de Bade, vers l.i fin du v i' «.ièile.
égard. Le succès extraordinaire de ses tra- On C'instruisit plus lard, dins le lieu de son
vaux apostoliques le fil élever à la dignité marlyre, une ej;lise qui porte sou nom, cl
l'evéque régioiinaire. Il fonda, daii'i le dio- qui csi devenue un |)èleriiiage très-fréniienté;
èse d Mayencc un monasière qui fut ap-

, un y (Oiidiiil suil'>ul ceux ()ui sont a^teiatij
pelé, de son nom, Disenhour^'. qui devint 1 1 . d'.iliénaiion mentale. —
18 septembre.
dans la suite uue collégiale île clmiiuiiies sé- DOC.MAEL (saint), confesseur, florissaif
,

753 OOM DOM 7S4


dans comlé de Pembrock nu pays do Gal-
le . que en Irlande norissail dans le vi' siècle.
les. Il se disliiigiia par ses verlus, mais sur- — 2i mars.
,

l();il par son amour pour la prire et piuir la DOMINIOUE (saint) , Dominicus, martyr
j)éiiilenfe. Pénétré de reromiai-isame envers en Afr que, souffiit avec saint Victor et plu-
Jésu-(itirisl, ri viveinonl l'uclié de ce (|n il sieurs antres. —
29 ilécembre.
a (ail pour notre salul, il eût rrgirdé conime DOMINIt^UE (saint), évèquc de Brescia
un frime de ne pas lui consicrer toute sa en Lombardie, florissait sur la fin du vi« siè-
personne. Il inournl sainlenn-nl dans k- vi* , cle, et mourut vers fan C02. —
20 décembre.
siècle, l'I il est palron «le réjilisc de Poinme- DOMINIQUE (sainli. abbé de Sora dans le
rit-Jaudi, dans lediocèse.ile Sainl-Uiii-uc, où royaume de Naples llorlssail dans le x' et
,

il esl connu sous le nom de saint Tule. 1^ — le XI» siècle. H fonda plusieurs monastères et
juin. mourut en 1031. âgé d,' prè- de quatre-vingt»
DODK Doda, vierge du diocèse
(sainte) , ans. Il esl célèbre par les nombieux mira-
d'Aucli. e-l honorée le 28 sepleinlire. cles qu'il opéra pendant sa vie et après sa
DODK (samlc) vierge et ahhesse élail
, ,
mort. —
22 janvier.
nièce de saint Kamlri et de sainli- Henve. DOVII.NKJL'E L'ENCUIRASSÉ (saint), moi-
Elle succéda à telle-ci en C7't, dans le irou- ne en |:alie iia(|uit an commencement du
vernenienl du nionaslrre de la Salnle-^'ier- w ,

siècle, et montra de bonne heure le désir


pe, sittié dans nu <les rauhour;;s de Heims et d'entrer dans l'état ecclésiastiiiue. Ses pa-
litrevivre en e'Ie l'esprit (|ui avait animé sa rents, qni loi avaient permis de suivre sa
bicrilienrcuse tanl<>. Après sa lunrl, dont oit vocation, tirent un présent à l'évêque qui
ignore l'année, mais nu'on peul placir vers •îevail lui conférer la prêtrise. Dominiquo
la fin du son corps lut Iranspor-
»ii' siècle, n'eut pas plutôt connaissance de Cet acte de
lé, avec relui de sainte IS uve, dans l'iibbaje simoiiie qu il fut saisi d horreur pour un
,

de Saint-Pierre de Reims. tiV avril. — crime si sévèrement pnni par les luis de l'E-
DODOI.lilN isaii.t), /;orfo/i»N(s, évèque d.; glise. Il ne voulut plus dès lors exercer au-
Vienne en l)au|)liiné , lloiis^ail dans le v:r cune lonclioii du saint ministère, el il prit la
siècle. — \" avril. résolution de se dévouer au\ exeieic 'S de la
I)0I)0N (saint), Do<io, moine en Tliiéra- plus rigoureuse pénitenie , pour une faute
che, tut di<.ci|)lc de saint Ursmar et mourut qui ne lui é ail pas personnelle. H se retira
en 723. Son ei>rps se paidait au prieuré de d'abord dans l'ermitage de l.ucéolo , où il
Woiitier-en-ragne. — 28 iiclolire. passa quelque leups ; ensuite il alla se pla-
DOUON(saint), relij;ieu\ de l'ordre de cer sous la condiiiie d'un saint e mile, nom-
Préniontré et solitaire à H iscIie-e.i-Faise , mé .Iran, qui vivait avec, dix-hnii de ses dis«
mourut en 1231. — 30 mars. ciples dans le désert de Moulleltre , sur les
liOMKCIÎ (saint), DoiiKiiu'i , martyr avec mollis Ap'iiiiins. On y pralii)uait de grandes
sainte Pél.igie et trois autres , est honoré austérités : l'usage du vin, de la viande el
chez les (îrccs le 23 mars. de loueespècede laitage y était interdit. On
DOMKCK (saint), moine persan, fut lapidé y jeûnait an pa ii et à l'eau lous les jours
à Nis be en Mé-opotamu- avec deux iU' >es
, l'xcepté le jeu<li el le dimanche. Le temps
y
disciples , l'an 3C2 , sons l'empereur Julien était partage entre la prière et le travail de»
l'Aixistai. Son tombeau a été ilinstré par un mains, et la nuit on n'accordait que peuil'Ix'U-
çraud 1, ombre de miracles. — 5 juillet et 7 resau sommeil. On passait toute la semaine
août. dan» un silence rigoureux, qu'on ne rompait
DOMICE (saint), Domitlns, prèlre du dio- (|oe le (limancbe au soir entre vêpres et
cèse d .Amiens , se n tita tl.'ins la solitude et compiles, et l'on joign.'iit à ce régime sévère
s'y livra avec ferveur à la pr,iti.|ue des vér- de rudes fl.igellalions. Dominique s'y dis-
ins li's plus jiustéres et aux exerciees di; la tingua, entre tous, p ir sa ferieur et par son
plus rnile pénitence. Il était déjà très-àgé, amour pour la moriilicaiion; mais après un
lirsqu' sainte f'phe » int se placer sors sa séjour de quelques années, ledésirde s'avan-
condui'e , afirès avoir quitté secrèleinenl la cer encore davantage dans les voies de la
m.iison p.iternellc, pour pouvoir servir Dieu, péril clion, lui fit demander à son supérieur
loin (lu mondi-. Domine l'accueillit sans dif- la permission de se retirer au monastère de
fienlté. parce qui! si vieillesse cl la sainteté l'onle - Avellano, gouverné [)ar le bienheu-
de sa \ ic ie mettaient au-de.ssns de loiil soup- reux P erre Damien et l'ayant obtenue il
, ,

çon, et il permit à la jeune vierge de bâtir s'y rendit en 10V2. (Quoique Pierre Dmiien
une cellule près de l.i sienne. Toutes les fût accoutumé à voir de grands exemples de
iiuiis, ils faisaient nu assez long trajet pour vertu, ceux de son disciple lui causèrent de
assi>ter aux inatines dans une église, qu'on l'admiration. Dominique portait toujours sur
cr(;it être celle de Saint-Aclienl. Saint Do- sa chair une cuirasse de fer qu'il ne quittait
mice mourut au commencement du viir siè- que pour prendre la discipline c'est ce qui ;

cle. — 23 octobre. l'a fail surnommer ['Encuiraxsé. Il se livrait


DOMICE (sainte), />f>mt/iamartyre en avec lin soin particulier à des llagellations
,

Thrace, et honorée le 28 décembre. sanglantes pendant lesquelles il récitait le


,

Psautier , genre d'austérité qui , dans son


DOMIiSATEUR (saint), Dumiualor, évéqno siècle , était regardé comme une sorte d'é-
de Rrescia en Lombardie est lionorc le H
,
quival lit de la pénitence canoni(|ue, la({uelle
.'lovcinlire.
roinmeiiçait a tomber en désuétude. Comme
JiO.MlNGARD (saint) , Bomingnrtus , évô- il était souvent malade, son supérieur l'obli-
,

ÏS5 DOM DOM 756


gpait à boire quelquefois un peu de vin ;
leurs bourses, pour empêcher de mourir de
mais il y renonçait aussitôt qu'il so trouvait faim les victimes du lléau. Une pauvre fem-
mieux, et, sur la fin de sa vie, il s'en priva me, dont le frère avait été pris par les Mau-
entièrement. La nuit qui précéda sa mort, il res, vint un jour lui demander en pleurant
récita encore Matines et Laudes avec les quelque secours pour contribuer à son ra-
frères m;iis il expira le malin, pendant
;
chat. Dominique i|ui n'avait plus ni or, ni
,

qu'on récitait Prime auprès do son lit, le 14 argent, s'offrit à prendre la place du captif;
octobre 1060. Si Vie a Clé écrite par le bien- mais ce sacrifice héroïque ne fut pas accep-
heureux Pierre Damien. —
14 oi'tobre. té. Après avoir terminé ses études et pris
,

DO.MINIQUE (saint), abbé de Silos en Cas- ses degrés, il enseigna l'Ecriture sainte à
tille, avait et profè-; du monastère de S tint-

;
Palentia, et y annonça la parole de Dieu
Milhan de la Cogolle en Aragon et mourut ,
avec un succès prodigieux on venait de
:

l'an 1073. — 20 décembre. toutes parts lenlendre comme un oracle. Le


DO.MINIQUE ou Domingur (saint), con- pieux Diego Azébédo, ayant été fait évéque
fesseur, mourut en 1109, et il est honoré à d'Osma, en 1178, donna plu.sieurs prébendt'S
Calzada, dans la Vieille-Casiille, le 12 mai. de son chapitre à des Chanoines Réguliers de
DOMINIQUE (saint), insliluteur de l'or- Saint-Augustin, à la télé desquels il mit en
dre des Frères-Prêcheurs, né en 1170 à Ca- qualité de sous-prieur, Dominique, qui était
laroga, château du diocèse d'Osma, dans la son diocésain. Ce poste éminenl fil encore
"Vieille-Castille, était fils de Félix de Gusmao briller davantage le zèle qu'il avait pour sa
et de Jeanne d'Asa, tous deux aussi recom- propre sanctification et pour celle du pro-
mandabies par leurs vertus que par leur no- chain. La conversion des pécheurs et des in-
blesse. Sa mère surtout, dont l'Eglise a au- fidèles était surtout l'objet de ses vœux les
torisé culte ,
le fut favorisée d'un .songe plus ardents :il passait quelquefois les
mystérieux lorsqu'elle était enceinte de Do- nuits entières dans l'église, occupé à prier
minique, et ce songe lui Ht comprendre que pour eux, et il arrosait de ses larmes les
l'enfant qu'elle portail dans son sein était marchfis de l'autel devant lequel il était
destiné à de grandes choses. Lorsqu'il fut prosterné. 11 prêchait à Osma comme il l'.i-
né, on lui donna au baptême le nom de Do- vait fait à Palentia, et il prenait part à l'ad-
minique, en l'honneur du saint abbé Domi- ministration du diocèse. Son évêquc ayant
nique de Silos. Jeanne le forma de bonne deviné, à la vue du dépérissement de sa san-
heure à la piélé, et il n'était encore qu'un lé, qu'il se livrait secrètement à des austé-
enfant, qu'il se levait déjà la nuit pour prier rités extraordinaires, lui ordonna de mettre
Dieu, et se livrait déjà à dos pratiques de un peu de vin dans son eau Donunique :

morliGcation. L'archiprétre Gumiel fière , obéit, mais il ne discontinua pas les autres
de sa mère, fut son premier maître Domi- : macérations par lesquelles il aflligeail sou
nique l'accompagnait à tous les offices de corf)s. Azébédo ayant été chargé par Alphon-
l'Eglise, et après avoir donné à l'élude et à se IX, roi de Casiille, d'aller négocier le
à ses autres devoirs prescrits par son oncle njariage du prince Ferdinand, son fils, avec
le temps convenable , il consacrait le reste la lille dit comte de la Marche, voulut que
du jour à l'oraison, à dis lectures pieuses et Dominiquel'accumpagnàt. Etant arrivés dans
à des œuvres de charité, se privant, p.ir es- le Languedoc qui était alors rempli d'.\ibi-
prit de pénitence, des atuusements permis à geois, ils logèrent à Toulouse chez un de ces
son âge. A quatorze ans, il fut envoyé aux h.rétiques, que le saint converlil dans l'es-
écoles publiques de Palenlia, où il fit de la pace d'une seule nuil. Les articles «lu ma-
manière la plus brillante sa rhétorique, sa riage étant arrêtés, les deux envoyés retour-
philosophie et sa tliéolo;^ic il y ac(|uit
; nèrent en Casiille pour prendre les équipa-
aussi une parfaite connaissance de l'Ecri- ges destinés à aller chercher la princesse
ture et des Pères. Ses progrès dans la perfec- dans les Etats de son père, mais à leur arri-
tion n'étaient pas moins éloniiants. D'une vée à La Marche, ils la trouvèrent morte, et
pureté angéliquc, il veillait constamment après avoir assisté à ses funérailles, ils ren-
sur son cœur et sur ses sens aflligeail sou
,
voyèrent leur train et se rendirent à Rome
corps par de rudes austérités, et couchait pour demander au pape Innocent 111 la pir-
sur des planches ou sur la terre nu.'. Tou- mission de travailler à la conversion des hé-
jours occupé de la présence de Dieu, il évi- rétiques du Languedoc. Le pape consentit à
tait avec soin ce qui aurait pu le distraire do leur demande. En revenant d'Italie, les deux
ce saint exercice parlant peu et jamais
,
saints missionnaires visitèrent p.ir dévotion
qu'avec des personnes vertueuses. Les exem- le monastère de Cîteaux, et arrivés à .Mont-
ples et les leçons de sa mère qu'il <'ul le pellier, en 120j, ils se joignirent à plusieurs
ukalheur de perdre pendant qu'il était à abbés de cet ordre, que le pape avait déjà
Palentia, lui avaient inspiré une grande dé- chargés de faire des missions parmi les he-
votion pour la sainte Vierge et un grand r, 'tiques. Ils leur représentèrent qu'ils de-
amour pour les pauvres. Une famine ayant vaient, pour réussir, employer li persuasion
désolé le royaume de Casiille, il employa ;;u et l'csemplc , plutôt <iue l'intimidation et
,

soulagement des malheureux son argent imiter Jésus-Christ el les apôtres qui allaient
SCS meubles et jusiiu'à ses livres. Cette con- à pie.d, sans argent ni provision, ni équipa-
duite charitable toucha tellement les maî- ge : ces religieux goùt.inl ces conseils ,
,

tres, les étudiants et les bourgeois , que renvoyèrent leurs chevaux et leurs do-
ceux-ci ouvrirent leurs greuiers, et ceux-là mestiques. Les Albigeois ,
qu'il s'agissai'
7S7 DOM DOM 758
de ramener à l'Eglise, s'étaient rendus cou- vivre dans le monde, et on le regarde comme
pables des violences les plus horribles ; le berceau et le chef-lieu des Dominicaines.
ils marchaient les armes à la main , por- L'année suivante on tint une autre confé-
tant dans les lieux d'alentour le pillage , rence dans le palais de Raymond Roger,
la dévasialion et le nieurlrc Dominique , comte de Foix, qui admit successivement les
sans s'eiTrajer do la difficulté et des deux partis à sa table; plusieurs Albigeois
dangers qu'il allait courir au milieu do gens de distinction renoncèrent à l'hérésie, no-
qui en voultiient surtout aux prêtres du Sei- tamment celui qui avait été choisi pour juge
gneur dont lis avaienldéjà massacré un grand et pour arbitre de la dispute, et qui avait été
nombre, entreprit d'jirrêler, par ses prédi- jusqi'e-là un des plus fermes soutiens de sa
cations, les ravages du torrent et il y réus-
; secte. Après cette conférence, les abbés de
sit : aussi, la conversion de cis hérétiques Citeaux retournèrent dans leurs monastères,
est-elle regardée comme le plus grand des et l'évéque d'Osma, dont les deux ans étaient
miracles qu'il ait opérés. La première confé- expirés, reprit le chemin de son diocèse après
rence avec eux se tint dans un bourg près de avoir établi Dominique chef de la mission,
Montpellier elle dura une semaine, et pro-
; titre qui fut confirmé à celui-ci par le pape
duisit les plus heureux résultats. Lesmission- la même année. Le nouveau supérieur fil de
naires se rendirent ensuite à Béziers, où ils sage? règlements pour, la conduite des prê-
rcsèrenl aussi huit jours, et y ramenèrent tres qui Irav lillaienl sous ses ordres. Le 15
également beaucoup d'âmes à Jésus-Christ janvier 1208, Pierre de Castelnau, légat du
ma!;;ré les mauvaises dispositions de leurs pape, ayant été assassiné par les gens du
auditeurs, dont la plupart se bouchaient les comte de Toulouse, cet attentat mit en feu
oreilles pour ne pas entendre la parole de tonte la chrétienté. Innocent 111 fit excom-i
Dieu. De là, Dominiqueso rendit, avecrévéquc munier le comte, et donna ses biens au pre-
d'O.snia, à llarcassonne et ensuite à Montréal, mier occupant. On publia une croisade et on
où ils disputèrent, pendant quinze jours avec leva une armée pour marcher contre les Al-
les quatre principaux chefs des Albigeois, bigeois et pour subjuguer ces fanatiques
et convertirent cent cinquante de ces héréti- turbulents et sanguinaires qui troublaient la
ques. Dominique rédigea par écrit une courte paix publique. Dominique n'eut aucune part
exposition de la foi, et prouva chaque article à ces préparatifs de guerre ses armes à lui
;

par le Nouveau Testament, la seule autorité étaient la douceur et la pstience. Les injures,
qu'ils fussent disposés à reconnaître. Ce petit les affronts, les mauvais traitements qu'il
ouvrage a3ant été remis aux principaux de essuyait de la part de ces hérétiques, les piè-
la secte, afin qu'ils l'examinassent, ceux-ci, ges qu'on lui tendait, les dangers même dont
après avoir longtemps discuté entre eux sur ses jours étaient menacé-i, rien ne pouvait
son contenu, convinrent de le jeter au feu, ralentir son zèle apostolique, et il se serait
disant que s'il brûlait, ils regarderaient comme estimé trop heureux s'il eût pu obtenir la
fausse la doctrine qui y était exposée. Ils l'y conversion d'un de ces malheureux au priv
jetèrent par trois lois, sans que les flammes de sa vie. Lun de ces hérétiques, qu'il ne
l'endommageassent; cependant il ne se con- connaissait pas, s'étant un jour ollert à lui
vertit qu'un officier qui attesta depuis pu- servir de guide, le conduisit exprès par des
bliquement la vérité du miracle dont il avail chemins remplis de pierres et d'épines, et
été témoin oculaire. Les Albigrois ayant Dominique, qui ne portail point de chaussnre,
de nouveau proposé, dans une conlérence eut les pieds tout déchirés. 11 supportait celte
tenue à Fanj^fUix, de jeter dans les (lanimes méchanceté avec un calme angélique, et
l'écrit dont nous venons de parler, on l'y jeta comme son guide en était confus lui-même,
en présence de toute l'assemblée à laquelle il le consola avec bonté, lui disant que ce
assistaient les abbés de l'ordre de Cîteaux, et sang qui coulait de son corps était le sujet de
l'épreuve ayant été répétée par trois fois, (o son triomphe; il en fut si louché, qu'il rentra
papier se trouva intact à cette vue un gi and
: dans le sein de l'Eglise. Un autre jour, les
nombre de personnes des deux sexes abjurè- Albigeois aposlèrenl des scélérats pour l'as-
rent leurs erreurs. Ce second miracle, qu'il sassiner enlre Fouille et Fangeaux ; mais il
ne faut pas confondre avec le précédent, eut eut le bonheur de ne pas tomber entre leurs
lieu dans le château de Kaymond Durfurd, mains, et comme les héréti(|ues lui deman-
où, pour en perpétuer le souvenir, oa bâtit daient ce qu'il eût fait s'il eût rem onlré ces
plus lard une chapelle en l'honneur de saint assassins J'aurais, dit-il, remercié Dieu, et
:

Dominique, et la postérité de ce Raymond je l'aurais prié di- faire que mon sang coulât
donna même le château à l'ordre des Frères- l/oulie à i/oult', el que mes membres fitsscnù
Prêcheurs. Dominique voyant que l'éducation coupes l'un après l'autre, afin de pridonrjer
des enfants des catholiques était très-négli- mes tourmenti pour enrichir ma couronne.
gée, s'efforça de remédier à ce grave incon- luette réponse iit sur eux une profonde im-
vénient, et fonda, en 120G, dans celte vue, le piession. Une pauvre femme, reconnaissant
monastère de Notre-Dame de Prouille, près les erreurs de sa secte, déclara en même
de Fanjeauv, et y mit des religieuses aux- temps qu'elle ne pouvait y renoncer sans se
quelles il donna la règle de saint Augustin, priver des seules ressouices qu'elle eût pour
avec quelques constitutions particulières qui vivre. Dominique l'ayanlenlendu ainsi parler
furent approuvéïfl par Grégoire IX. Un des en eul l'âme percée de douleur. 11 s'offrit à se
buts de cet établissement était de former à la vendre, en qnalilé d'esclave, afin de lui pro-
(jiété les jeunes ûUes qui devaient un jour curer de quoi subsister el de la meltre eu
759 noM DOM 761)

élat de faire son snlut. Il se seraitvendu, en naient d'assassiner, près de Carcassonne, nn


la Providence ne fût
effet, si venue an se- abbé et un moine de Ciieaux. Pendanl qu'il
coure de celle femme p.ir niic aiilro voie. faisait une mission à Castres, il fut, un jour,
L<>rs(|ne des croisé* a[)prodi;i il ,
l'.irniée invité à ilîiier par l'abbé de Saint-Vin«;enl;
S'iinl Dominique tout rc qu'il put pour
(il son sermon fini, il resta dans l'é.'li-e (>our
sauver ces hérétiques opiniàires qui cou- prier, cl l'heure du repas venue, l'abbé l'en-
raient à leur perle. A\anl remarqué que, voya chercher par un clerc. Ce'ui-ci nril le
parmi les croisés, il s'en trouvait plusieurs chemin de l'église où il espérait le trouver
qui n'avaient pris les armes (|ue pour piil.'r et plu'ôt que partout ailleurs; il l'y trouva en
pour se livriT à loules sorles de désordres, effet, mais ravi en ext ise et élevé de toire
qu'il y en avait qui ignnraieni les priiicip.iux de plusieurs coudées. Il le considéra long-
mystères de la fui, et qui n'avaient p;is la temps avec un étonnemenl mêlé d'admira-
moindre idée des devoirs du clirislianisme, il tion, et n'osa rapprocher que (|nand il fut
enlrepril^Ia réforme de leur conduite avec le doucement descemlu à terre. Ce fui pendant
nié(ne zèle qu'il avait travaillé à la conver- son séjour dans le Languedoc que Doniini-
tioii des Alliigeois aussi le comie de Monl-
: que institua la célèbre iiévotion du Itosaire,
forl, chef lie la croisade, avait-il pour lui une (jU' consiste à réciter quinze fois l'Oraison do-
singulière vénération. La désorganisation mincale rt cent ein(iuaiiic fois li Sal:iiation
s'élaril mi<c dans l'armée, parce que la plu- angél que, en l'ho ineur «les (luin/e r nci- i

pari des croisés s'en relourtiaienl chez eux paiix iiiysièies <l'' Jésus-Christ el de sa saiiilo
après avoir servi quarante jours, co généril, Mère, i|ui sont les londeinents de la relig on,
qui s'claii vu à la lé'e de drux cent mille mystères que les Albigeois ignoraient ou
liommcs, n'en avait plus que douze cents lors- lilasphé naient , el ((lie le saint voului fiiro
<iu'il se relira à Muret, où le loi d'Aragon honorer par une mé hode simple et insirui:-
vint l'aitaiiuer avi'C une armée cent fois plus tive. Outre le monastère qu'il avait londé à
nombreuse. l)omini>|ue lui ayant promis la Prouille, avec les .iliér. liiés des é4équi s voi-
victoire de la pirl de Dieu, il fit une sortie, sns, il établit un inslitul qu'il nomma du
le 12seplemlire 1213, et mil ses ennemis dans Tiers Ordre, où l'on observa la plus exacte I

une (léioute si conipièle, que le roi d'Ar.igi'n régularité, sans presque aucune ansiériié
resta sur le cliam|) de liataille avec seize extraordinaire. Parmi les pi-rsonnes qui s'y
mille des siens. Cette prédiction, si plei- eng.igeaieut, les unes vivaient en commu-
remi ni vérifiée , fut la seulo [)art que nauté, el étaient de véritalilos religieuses, les
Dominique prit à In bataille, pendanl la- autres continuaient d'habiiei' leurs propres
quelle il resta en prières dans l'église de la maisons, et sanclifi lient leurs occupations
ciladi'lle. il sauva l.i vie à un jeune homme ordinaires par rert.iins exercices léglés :

que les «misés voulaieiil livrer aux fi immes, elles consacraient aussi une partie de leur
cl le* assura qu'il elail de>tiné à nmurii- dans temps au service des pauvres dans les pri-
le sein de ri''j;li<e. Ru effet, quelques années sons et dans les hôpitaux. I) <riiiiiiqiie conti-
après, il devint un
vent callutliqui', et enira
fei nuait à p'irter l'hal) t des Ch.'inoiucs Hégu-
même d.ins Sai. l-D iUiinique où-
l'drdre de tiers de S.iiiit-Augustin qu il a^iiit (ni. à
il mourut saintement, il n'approuvait j un ils Osma;niais il se sentait un désir anlent da
la violence et l'elTiisiiin du sau!?, et ne cum- ressusciter l'espril a|iostoliqiie dans Ls ini-
battit jamais les liérclii|iics que par 1 instruc- nisres des autels dont les scindâtes aul :ri-
lion, les prati(iues de la pénitence, la prière saieiil la coriu|itiou parmi le peuple, et
et les larmes. C'est donc bien injustement avaient servi de prétexte à la naissaiici- do
que quelques écrivains modernes l'oni dé- Ihciésie. Il pensa «lue le plus sûr nioyen de
peint comme un prédicateur fiusueux qui réussir était d'instiiucr un ordre religieux
prélcrail se servir du bras séculier que de la dont L'S membri's joign ssenl les exercices
persuasion; il en est qui ont osé dire (]u"il fut delà relr.iite cl de la cunlemplalion à l'ehrdo
le promoteur de cette cri isaile cl le comp ice des sciences ecclésiasiiqu''s, alin qu'ils pus-
des cruautés dont elle fnl acronipa;;née,et que sent s'applii|rier aux foncii >ns île la v;e pas-
pour jicrpétuer dans ri!;;;li>e l'esprit peisécu- torale, el surtout à la prédicaliou , de r- m
teur,il suggcra l'idée du tribunal de l'inciuisi- nière que, par leurs discours el leurs exem-
tion. La vérité st que le saint n'employa
( ples ils
, fusscni en élit de répandre les
amais dans cette mission, que les sermons, lirmières de la foi, d'allumer le f u de la i

1rs conférences cl les niiriicies, et s'il dé- charité el d'aider l.s pasteurs à guérir les
ploya quchiue part de la sévérité, ce fut con- plaies que le viie cl l'erreur avaienl faites à
tre les excès des croisés enx-mcines. Les fa- leur Iroupeau, Il pria longtemps p lur cun-
ligues que lui causaient ses immenses Ira- nailre la volonlé de Dieu sur sou projet,
vaux ne l'empêchaient pas de mener un qu'il communiqua aux evéques de l.aiigire-
genre de une,
vie trés-austère. Les jours de j. d.ic el de Provence. Tous y applaudirent et
et surtout pendant le carême, sa nourriture le prcssèicnl de le melir«! à executi mi, ju-
ne se composait que de [lain et d'eau il pas- : geaiil que
modèle des prédicateurs elail
le

sait, avec son compagnon, une grande p-ir- plus capable que personne d'eu être le père.
lie des nuits eu prières, et ne couchait que Seize des missionnaires qui Iravaillaien*
sur des planches. Le désir de versi-r son avec lui entrèrent dans ses vues, el Pierre
sang pour la foi lui faisait braver avec joie Cellaiii, l'un d'eux, donna quelques maison!
tous les *pér:ls; un jour il alla sans crainte qu'il possédait à 'rouhaise, el où l'ordre nais-
au-devaui d'une troupe de scélérats qui ve • sarii s'etablil en 1215, sous la proleclion dt
ÏOi DOM DOM 76J
l'évéqucdo celle ville. Le saint fondateur se et en recommandait fortement la lecture à
rendit à Rome pour faire approiivcr son ins- ses religieux. Lo papo lui ayant permis de
litul par li> pape, et accompagna Foul(|ues, rclourncr à Toulousi-, an mois de mai 1217
cvriniie (le Toiilouso, qui se rendait an (|iia- il s'y appli()ua à former ses religieux à la
Irième concile d(,' Lilraii. II f.it reçu avec mission (la'il s'était proposée en les admet-
de grandes marques d'affeclinn par Inno- tant dans son ordre, el bientôt il put en en-
crnl m, qui gouvernail l'Rglisc depuis dix- voyer un ceriain nombre en Espagne, en
liuil ans, et qui avait entendu parler de sa Portugal et à l'iris. Il forma ensuite des éla-
salnleté et de son zcMe pour la prédication, blis'-emcnts à Lyon,à .Monîpcllipr,à Biyonne
Le pape loua le dessein de Unminiipie, et el dans plusieurs autres villes de France. Il
s'il fil d'abord quelque diffirulté d'aporouver relourna à Knme en 1217 le pape l'invit à
: i

le nouvel institut, c'est qu'on lui avait jiorté y r(nider un couvent de son ordie, et lui
des [ilaiiiles sur la trop grande mulliplica- donna l'église de Saint-Sixte. Il le chargea
tion di's ordres religieux; et il fil défendre, aussi d'enseigner la théologie dans le palais
par le treizième canon du concile, d'en é a- el de prêclier dnns l'é^-lise de Saint-Pierre,
blir (le nouveaux. Cependant il approuva où ses sermons attiraient un concours pru-
de vive voix celui du saint, cl lui ordonna digieux. Dieu l'honora du don des miracles,
d'en dresser les constilulious, alin qu'il pût au point (lu'il fut surnon)mé le Tliaumaturge
les examiner. Dominiijue, après avoir as- de son sièi le. Une femme nommée tiuta-Oona,
sistéan conc le, icvini à Toulouse, au com- étant allée entendre une de ses prédications,
inencement de l'année suivante, el d'après à son retour chez idle, elle trouva son en-
l'avis de ses seize compagnons, il choisit la faut mort dans le herce:iu. Accablée de dou-
rè-le de saint Aigustm, ()ui s'était lui-même leur, elle le porle à l'église de Saint-Sixte,
dislingué par s>n zèle pour la pré(iication ; et le pose aux pieds du saint, ne s'expli-
il y loignil certaines observanci's tirées de quant (juc par ses larmes el ses soupirs. Le
la lègle lies Prenninirés ainsi (|iie quelques serviteur de Dieu, touché de son affliction,
cun>liiutions p.rlicu'ièies. Il prescrivait aux prie quelque temps avec ferveur, puis forme
frères des jeûnes rigoureux, une ah^linence le signe de la croix sur l'enfant qui rcssus-
perpéliielle de viande et la plus entière pau- cile. Le pape voulait que ce miracle fût pu-
^relé, voulant que les frères ne vécussent blié en chaire; mais l'humililé du saint s'y
que d'aumniies, s ms défenilre toutefois aux opposa. Un ouvrier qui s'étail tué en lom-
maisons d'avoir quel(|ues biens , pourvu bant d'une voûte du couveni de S.iint-Sixte,
(ju'ils fussent possédés en commun. Mono- où il travaillait, recouvra la vie de la méoie
rius 111 .lyaut succédé à Innocenl, Douiini- manière. Il ressuscita un lroi>iémc mort
que se vit ib igé de relouruer à Home ; mais dans le monnslère de S unt-SixIe c'était lo;

avant de partir, il acheva son couvent de jeune Napoléon, neveu <lu cardinal lîtienne
'l'oulonse, et l'cvéque lui donna l'église de de Fossa-Nuova. Ce cardinal fut nommé, par
Saint-Uoinain. L'èvèi|ue de Fermo en Italie le p;ipe, commissaire avec ileux autres car-
lui fit présent de celle de Saint- Thomas et dinaux et saint Dominique, pour réunir dans
voulut avoir nue in'aix) <le son ordre dansi une maison cloîtrée les religieuses de Home
sa ville épi-copale. Arrivé à Home au mois qui ne gardaient pas la colure. Le saint
de septembre 1216, muni d'une copie de sa ayant oflert pour cel objet son monastère de
règle, il fui ()uel(iiie temps avant de pouvoir Saint-Sixte, qui venait d'être achevé, se ré-
ohlenir audience du nouveau pape; mais une servant de taire bâlir, pour ses rebgieux, un
visim qu'il eut l'empèch.i de perdre courage, couveni à Sainte-Sabine, le pape agréa cet
llunorius approuva le ouvel inslilnt el en
i arrangement. Les religieuses de .Saiiiie-Ma-
confirma les cunsiilulions par deux bulles rie-Transléverine furent les plus difficiles à
datées, une el l'autre, du 20 décembre de
1 gagner. Uominiipie, s'étani rendu chez elles
la même année. Il relint Dominii|ue à Kome avec les trois cardinaux, il leur paila avec
plusieurs mois el le hargea de piêcliT dans
< tant de solidité el de charité, qu'elles se ren-
celte ville, <e dont le saint s'acquitta avec dirent toutes, à l'exception d'une seule. Mais
beaucoup de succès. Il proposa au pape dé- les commissaires ne se furent pas pluiôl re-
labl r dans son palais, pour l'instruction des tirés, que les parents el les a;nis de ces roli-
personnes de sa cour, un maiire des éludes gienscs acioururent pour les fiire ch mger
rclaliies à leligion; Honorius entra dans
la d'avis, et ils y réus«irenl au point qu'elles
Si s réa l'office de m.iilre du sa-
vues et < ne voulaient plus entendre parler de dôinre.
cr6 pilais, dont il chargea Dominique, qui Le saint, pour leur laisser le temps de la ré-
l'cxerça le premier et qui, depuis, a toujours flexion, obliul du pape qu'on susijendrail les
été confié à un religieux de son ordre. Peu- voies de rigueur, et après avoir recommandé
dant son séjour à Uouie, il dicta des com- l'alVaire à Dieu, il relourn chez ces religieii-
i

meulaires sur les llpîlres de saint Paul, (jni ses, cl leur adressa un discours si louchant
ne sont point parvenus jusqu'à nous, mais et si persuasif, que toutes s'engagèrent par
auxquels les auteurs du temps donnent de vœu à faire ce (jue le souverain poniifeexi-
grands éloges , ce qui en fait vivement re- gérait d'elles, priant le saint do leur servir
grellor la perle. Il avait appris de saint Jean de ilirecleur et t.'e leur donner sa règle; ce
Clirysoslome que ces Kpitres sont un Irésor qu'il leur accorda ; mais en attendant la
inépuisable d'insiruclion pour un prédica- translation, il fil fermer le cloître, de peur
leur qui les inédite avec assiduité aussi, il : que les communications avec le dehors no
en poriail toujours uu exemplaire avec lui, viussent de nouveau, ébranler leur rcsoiu-
Ï(.'S DOM DOM 7(.i

lion. Ce fui le mercredi des cendres de l'an du consentement de l'évéque, et entra dans
1218 que l'abbesse cl quelques-unes (le ses son ordre. Le pape HiMinrius Hi, se trou-
religieuses allèrent prendre possession du vant à Viterlie, en1221), saint Dominique

monastère de Saiiil-Sixtc, et pendant qu'elles alla le voir el poussa jusqu'à Home, où il


étaient au chapitre a»ec saint Dominique et rencontra saint François d'Assise, chez le
les trois cardinaux commissaires, pour trai- cardinal Uugolin, qui élait l'ami commun de
ter des droits, des revenus et de l'adminis- ces deux grands serviteurs de Dieu. De re-
communauté, on vient
tration de la nouvelle tour A Bologne, il tint, à la Pentecôte de la

annoncer que Napoléon, neveu du cardinal même année, un chapitre général des Erères
Etienne, s'était lue en tombant de cheval. A Prêcheurs, auquel assistèrent tous les su-
cette nouvelle, le cardinil fut tellement saisi périeurs de l'ordre, et le saint, qui n'avait
qu'il se sentit faiblir et s'appuya sur le saint, porté jusque-là que le tilre de supérieur,
à côté duquel il était assis. Celui-ci, après prit, par l'ordre du pape, celui de général.

lui avoir adressé quelques paroles de con- Mais il ne se distinguait de ses religieux que
solation se fit apporter le corps du jeune
,
par une hunrilité plus grande et par des mor-
homme et ordonna qu'on lui préparât un lificalions plus rigoureuses; car, malgré les
auli'l pour dire la messe. Il se rendit ensuite fatigues incroyables de sa vie apostolique,
à l'église, suivi des trois cardinaux, des re- malgré l'usage où il élait de prêcher tous les
ligieuses qui venaient d'arriver, des frères Jours, dans tous les lieux où il se trouvait,
qui se trouvaient là, et d'une grande foule et même souvent plusieurs fois par jour,
de peuple. Le saint, qui n'avait cessé de ver- loin de modérer ses austériiés il s'appliquaii,
ser des larmes pendant la messe, eut une au contraire à les augmenter de plus en
,

extase, quand il en fut à l'élévation, et p.irut plus, el à refuser à la nature tout ce qui
élevé de terre d'une coudée; ce qui plongea n'était pas absolument indispensable. 11 élait
les assistants dans un élonnetnent indicible. aussi très-rigide sur l'article do la pauvreté,
La messe finie, Dominique se rendit près du pour lui-même d'abord, et ensuite ponr ses
mort avec tous ceux qui se trouvaient à l'é- religieux. Ce n'elait pas sans répugnance
glise, remit dans leur place les membres bri- qu'il admettait dans son ordre des personnes
sés et se prosterna ensuite pour prier. S'é- riches, et il prenait alors de sages précau-
tant relevé, il fit le signe de la croix sur le tions pour empêcher qu'ils ne portassent at-
cadavre, étendit les mains vers le ciel, et teinte à cet esprit de pauvreté, qui lui fit
étant lui-même suspendu en l'air par une prendre pour règle de refuser toujours les
force invisilile, il dit à haute voix Napo-
: donations qu'on voulait lui faire. Ainsi, une
léon, je voiis ordonne de voits lever, au nom personne de Bologne ayant formé le projet
de Dliilre-Seigneur Jésus-Chrisl. A l'instant, de donner ses liiens au couvent de S.iint-p
Napoléon se leva, plein de vie, en présence Nicolas, dressa l'acte de donation el le fit
de toute l'assemblée. Le pape, les cardinaux ratifier secrètement par l'évêque, espérant
et toute la ville rendirent de solennelles ac- que l'autorité du prélat pourrait vaincre la
tions (le grâces au Seigneur qui daignait re- résistance du saint fondateur; mais celui-ci
nouveler les prodiges qu'il avait opérés (lour refusa net et déchira l'aile en présence mê-
l'établissement de sou Eglise. Yves, évêque me du donateur. Pour maintenir son ordre
de Cracovie et chancelier de Pologne, qui se dans cet esprit de désintéressement, il re-
trouvait à Rome lors(iue ce miracle eut lieu, trancha toutes les superfluiiés, et alin d'ac-
et qui en avait été témoin oculaire, pria le coutumer ses religieux à n'être pas inquiets
saint de donner l'habit de son ordre à ses pour le lendemain, il voulut qu'on donnai
deux neveux, saint Hyacinthe et saint Ces- aux pauvres, le jour-même, ce qui était de
las, ainsi qu'à deux autres personnes de sa trop pour les besoins de la journée. Il possé-
suite. Dominique profita de celle circons- dait aussi l'humililé dans un degré éminent,
tance pour envoyer quelques-uns de ses re- et lorsi^u'il entrait dans quelque ville il
,

ligieux en Pologne, afin d'y fonder un cou- priait Dieu do ne pas permettre qu'un pé-
vent. Il retourna ensuite en Languedoc, cheur tel que lui attirai sur le peujd la ven-
d'où il se rendit en Espagne, et y fonda deux geance céleste. H se regardai! comme le ser-
couvents, l'un à Ségovie et l'autre à Madrid. viteur de ses religieux, et lorsqu'il euiit en
En 1219, il repassa par Toulouse pour aller voyage, il désirait porter, autant qu'il était
à Paris, où il arrivait pour la prcmicri! fois, en lui, les fardeau\ de chacun d'eux. S'il
et où conveiliten peu de temps, p;ir si s
il était quelquefois obligé de parler de ce qu'il
instructions, un grand nombre de pécheurs. avail fait, ce n'était jamais qu'avec la plus
André, roi d'Ecosse, qui se trouvait dans grande modestie; jamais il ue disait rien do
celle ville, conçut une grande esiime pour le su naissance, du succès de ses entreprises,
saint fondateur, et lui fit promellre qu'il en- des heureux elTels de ses prédications, et il
verrait (juelques religieux dans ses Elats. mettait un grand soin à cacher ses bonnes
Après avoir réglé tout ce qui concernait le œuvres, ses aumônes et les grâces qu'il re-
couvent qu'il avait fondé dans la rue Sainl- cevait de Dieu. Ouelquefois cependant il
Jacqucs, d'où la plupart des Dominicains de quittait cette réserve avec ses amis intimes,
France ont pris le nom de Jacobins, il quitta mais ce n'était |)as la vanité qui le dirigeait
Paris pour retourner en Italie. Sur sa roule, alors ; c'était uniquciiient pour montrer com-
il fon(ia les couvents d'Avignon, d'Asti el de bien la miséricorde divine était grande à sou
Hergarne, et vint se fixer à Bologne, où ie égard. C'est ainsi que s'enlrelenanl un jour
curé de Sainl-Mcolas lui donna sou cglije, avec un prieur de Citcaux, qui devint, dans
765 DO.M DOM 706

la suite, évêque d'Alatri, avoua qup ses


il lui après matines, il fut obligé de retournerdans
prières avaient toujours été exaucées. Pour- sa chambre. Ouand "1 se sentit près de sa
tptoi donc, répliqua le prieur, ne demandez- fin, il assembler ses religieux, et comme
fit

vous pus à Dieu (ju'il inspire à maître Con- sa maladie ne lui avait rien ôlé de sa tran-
rurd le dessein d'entrer dans votre ordre ? Ce quillité habituelle, dans un discours qu'il ap-
Conrard, Allemand de naissance, était pro- pela son dernier testament, il les exhorta
fesseur en droit et jouissait de la plus haute tous à la pratique de l'humilité, de la pau-
réputation. Le saint passa la nuit en prières vreté, à la fidélité à servir Dieu et à la vi-
dans l'église, et le lendemain, Conrard vint gilance sur eux-mêmes, pour se garantir
se jeler à ses pieds pour lui demander l'ha- des pièges de l'esprit impur. Comme ils fon-
bit; ce qui était d'autant plus surprenant daient tous en larmes, pour les consoler, il
qu'il avait toujours montré beaucoup d'éloi- leur promit de ne jamais les oublier, lors-
îîiiement pour l'état religieux. Devenu Frère qu'il serait devant le Seigneur. Après avoir
l'rèf heur, il fut l'ornement de l'ordre p:)r sa reçu les derniers sacrements, il ne cessa de
science et par sa sainteté. Saint Dominique prier jusqu'au moment où il expira, le 6
avait pour maxime qu'on était maître du août 1221, étant âgéde cinquante et un ans.
monde quand on était maître de ses pas- Le cardinal Hugolin, son ami et qui fut de-
sions; qu'il faut, ou leur comjnander ou de- puis pape sous li; nom de Grégoire IX, n'eut
venir leur esclave; et qu'il vaut mieux être pas plutôt appris sa mort, qu'il se rendit à
le marteau que l'enclume ; aussi avait-il Bologne il fit la cérémonie de ses funé-
:

tellement maîtrisé les siennes qu'il ne lui ,


railles et composa son épitaphe. Comme il
échappait jamais ni plainte, ni mouvement s'opérait un grand nombre de miracles à son
d'impatience, et qu'il jouissait d'un calme tombeau, il le canonisa l'an 1234, après avoir
intérieur que rien ne pouvait troubler. Mais fait lever de lerre son corps qui fut solen-
quoique plein de douceur et de condescen- nellement transporté dans l'église où on le
dance pour le prochain, il était inflexible renferma plus tard dans un magnifique mau-
pour le maintien de la discipline qu'il avait solée. — .'i- août.
établie parmi ses religieux surtout sur , DOMINIQUE (sainte), Dominica, vierge et
le chapitre de la pauvreté. Saint François martyre, qui, poussée par un zèle ardent,
étant venu à Bologne, en 1220, fut si cho- mil en pièces les idoles des faux dieux. Ar-
qué de la magnificence avec laquelle le rêtée pour ce fait, elle fut condamnée aux
couvent de ses disciples était bâti qu'il ,
bêles; mais étant sortie de cette épreuve
alla loger dans celui des Dominicains où sans avoir reçu la moindre atteinte, elle eut
tout respirait le détachement des choses la tête tranchée , sous le règne de Dioclé-
terrestres, et il y passa plusieurs jours pour lien. Sun corps est conservé, avec beaucoup
jouir des entreliens de saint Dominique, (jui de vénération, à Tropée, dans la Calabre.
respiraient quelque chuse de céleste. S'il DOMINIQUE (sainte) vierge de Gôme en ,

conversait avec le prochain, c'était toujours Lombardie, florissait dans le vi" siècle. 13 —
sur des sujets de pieté, et lorsqu'il voyageait, mai.
il avait coutume de dire à ses compagnons : DO.MITIEN (saint), Domitianns, martyr à
Marchez un peii, devant, et laissez-moi penser Chiéti dans l'Abruzze, souffrit avec saint
à Notre-Seigneur. il avait aussi une tendre Légonlien. 5 février. —
dévotion à la sainte Vierge, et il ue man- DOMITIEN (saint), martyr à Philadelphie
quait jamais d'implorer son secours, quand en Arabie avec saint Cyrille et plusieurs
il allait exercer quelque fonction du minis- autres, est honoré le 1'"'
août.
tère. Quoique les missions qu'il faisait ab- DOMITllîN (saint), diacre et martyr à An-
sorbassent la plus grande partie de son cyre en Galalie, souffrit avec saint Eutyche,
temps, cela ne l'etupêch pas de fonder, celle
i prêtre. —
28 décembre.
même année, des maisons de son ordre à DOMITIEN (saint), l'un des quarante
Brescia, à Faenza et à Vilcrbe, ni de visiter martyrs de Sébasie en Arménie, servait avec
celles qu'il avait fondées précédemment. 11 ses compagnons dans l'armée de Licinius,
envoya de ses religieux à Maroc, en Suède, lorsque ce prince porta, en 320, un édit qui
en Norwége, en Irlande et en Angleterre, où ordonnait à tous les soldais de sacrifier aux
treize d'entre eux, qui avaient tiilberi pour dii ux. Lysias, leur général, n'ayant pu leur
supérieur, londèrenl le> couvents de Can- arracher cet acte d'apostasie, les remit à Agri-
tortièry, de Londres et d'Oxford. En 1221, cola, gouverneur de la province mais celui- ;

il liai, à Kologne, le second chapitre géné- ci n eut pas plus de succès auprès de ces gé-
ral de son ordre qu'il divisa en huit pro- néreux chrétiens. Il les condamna à passer la
vinces. Celte même année, qui fut celle de nuil, tout nus surun étang couvert de glace,
sa mort, il envoya de ses religieux dans la qui se Irouvail près de Sébasie. II avait eu
Hongrie, la Grèce et la Palestine. S'étant la perfide précaution de faire tenir lout pré-
rendu de Bologne à Milan, il dit au frère qui paré un bain chaud pour recevoir ceux que
l'accompagnait Vous me voyez présente-
: la violence du froid aurait vaincus un seul :

ment en bonne santé, mais je sortirai de ce succomba à la tentation, mais il fut rem-
monde avant la fêle de l'Assomption de ta placé par l'un des soldatsqui les gardaient,
suinte Vierge. Revenu à Bologne, il fut atta- et le nombre de, quarante ne fut pas en-
(|uè d'une fièvre qui, dés le principe, lu; tamé, comme ils l'avaient demandé à Dieu
laissa aucune espérance; ce qui ne l'einijé- par une prière faite en commun. Le lende-
clia pas d'aller à l'office de la nuit, mais main, on chargea les morts et les mourants
767 DOU DOM 70»

sur des charredcs pI on les conduisit sur un Icrrc <i Hu\dont il est pairon. Il s'opéra un
,

bûcher qui les réduisit eu ciiiilrc. On rc- p;r;ind nouihic de miracles à sou tombc.iu, et

cueillit cependant un prand mimbre ilr le 'TS sou corps ayant clé levé de lerro sous r,li;ir-
osseniints, et la ville de Césaréî en Cappa- leui.i<;iic, fut trouvé entier et bien conservé,

docc possédait ipieUiues-uncs de ci s précicu- — 7 mai.


ses rcliipus, devaui Icsiiuclles >ainl H isile UOMITIEN («aint), évêquc de Milylène en
irononca , le jour de leur l'ète, un panégy- Arménie, naquit, dans le vi'^ siècle, d'une fa-
riqiii' eu leu'' honneur. —
10 mars. mille ilistingtiée cpii lui fit donner uni- bril-
UOMITIKN (saint), évoque deChàlons-sur- laiiie éducation. Après avoir passé sa prc-
Marnc succéda à saint Lionatien et llorissail mi.' re jeunesse dans l'innocence et la prali-

dans lex° siècle. Après avoir travailla avec que des vertus rlirétienncs, il s'engagea dans
beaucoup de zèle à conOruier dans l>i foi les les liens du mariage; mais la mort lui ayant

nouveaux chréiiens et à augenenler leur ravi peu après la jeune épouse sur laquelle
nomlire par la conversion des iulidèles, il reposaient toutes hcs espéramies de bonheur,
mourut en paix et fut enterré auprès de saint ; leroup loi fit cnmpreudre la fragilité des

IVlemmic ou Menge et de saint Donatien, ses «hoses humaines, et lui inspira lésolu'iun
1 1

prédécesseurs. Ses reliques furent vérifiées de <iuilier le monde pour s'occuper uniquo-
eii iO'lï. — 9 août. meut de sou salut ; mais ce ne fut pas sans
DO.Mri'lKN (saint), f.>ndateur du monas- peine (piil vint ;i boni do briser les liens
1ère de Debrou, au diocèse de Lyon, naquit qui rattachaient au sièi le, et diMriouiplier
à Kome dans le iV siècle. Klant venu dans des résistances de sa famille et do ses amis,
les Gaules, il se fit moine dans le monastère La grâce lui ilonna la foi ce dont il a va t lie-
de Lérins, qui venait d'èire fondé, et il se soin et une fois quil se fut enlièremcut
,

montra le modil- des fervents religieux qui donné à Dieu, il fil de tels progrès dans la
habitaient ce saiutlieu. Les louinges que lui verlu et il paoinl eu jjeu de temps à une
attirait son éininoote -ainie'é lui firent <iuit- peifeclion si éminenle, (jn'il n'avait encore
1er Lérins pour aller fonder le monastère de que Irenie ans lorsque les fi.lèles il le dergà
B. biou. Sain) Adon, dans sou Martyrologe, de Mitjlène l'élurent d'une voix unanime
fait un bel éloj;e de sainl Domitien, qui, pour leur évéque. Sa modestie lempcchait
après s'être rendu iJustre par de grandes il'aci]i;ie>cer à sou élection, mais on le fuiça
vertus el par d'éclatants miracles mourut , en quelque sorle da. ccplcr. Apres avoir éiô
dans un âge avancé vers le milieu du v siè- promu aux ordres s. crés. e| a[)rès qu'il eut
de. Le «nonaslère de Hébrou, dont il fut le reçu 1'. nciioii é|iis(opale, il prit eu ma n
premier alibé. prit dans la suite le nom de l'administialou de son diocèse, et devioi le
Saiul-llambert.— 1" ju 11 t. modèle de s:iu Iroupyau. Sun zèle iur.r.ig.i-
DOMI'UKN (sainl), evéqne, né eu îriiice gie, sa science et sa sainteté le firent Inenlôt
sur 1.1 lin du v rJècJc, l'iil d'.ib-rd élevé sur citer comme l'un des plus grands nrélals de
Je siège é|iiseopiil de Tongres ; mais celui ne l'einpire. Si r( pulaliun s'élendil ju>qu'à
Maestriclil étant devenu vacant, le peuple Con>iauiiuople,ei l'cmpereurM lurlce le coii-
et le clergé de celle ville , connaissant sou sultait souvent el faisait le plus grand cas
mérite et la réputation dont il jouissait l'é-, de ses avis. Ce|ienilaul loin d'abuser piur
lurent pour évéquc de leur vile. Domitien lui ou pour les siens du crédit dont il jouis-
aceepla malgré lui celle nouvelle dignité , sait à la roar, il ne remployait que pour
mais il remplit avecuti zèle infatigalde les rendre serxice aux antre-; mais sa protec-
devoirs qu'elle lii imposait. Par sa siiencc lion était toujours acquis à ceux qui av. i nt

et sa sainteté il (ut, à la lettre la lumière


, des |)la n cn ou de*; réclamations Ic^'iiimes à
du moi'de et le *f/ de la terre; c'i st ce qu'où laire valoir prè>dc l'cmpeienr. i>cs haliilaiils
eu! lii u de remarquer au v
concile d Or- de Cou tautluople avaient pour lui uoe lelle
léans, tenu en Sil. Dans une disette extra- vénération, que, quand il se trouvait dans
ordinaire qui désola son troupeau, comme Icurville. une foule imnieusese pressait sur
les ricins tcssaienl leurs auu.ônes, dans la ses pas, lorsqu'il paraissait en publie, et lui
crainte de manquer eux-mènies du neccs- prodiguuit les marques du plus profond rcs>
saire, Domitien leur reprocha vivement leur peei. il mouiut. vers l'an G02, dans celle
dureté cl leur peu de loi, les conjurant de ne ville, où il s'était rendu une dernière fuis
pas laisser niouiir de faim leurs frères et ; pour plaider la cause de la religion. La cour,
pour qu'ils n'eussent rien à apprèheiuler le clerg,- el le peuple honorèrent de leur
pour eux-mêmes, il les assura que la récolle présence ses luuei ailles; sou corps fui eii-
pro( haine, raalgrélesapparencescoulraires, suite transporté dans s.i patiieoù il o|iéra
sulfirail à tous les besoins. U délivra parscs plusieurs miracles. On célébiait sa fêle, tous
prières les babitauts de Huy d'un animal les ans, à (youstanlinople, dans l'église do
extraordinaire (|ui avait causé de grands S.iiiile-Sopliie, avant qo'. lie n'eût clé con-
ravages, et passa qucbiue tetups dans celle verlie en iiiosi|uee. —
10 janvier.
viHej où il cuuvcrtil plusieurs de ceux qui DO.MiTlEN (saint), disciple de saint Lan-
étaieiil encore idolâtres. Domitien connut delin, l'accompagna lorsque celui-ci quitta,
par révélation l'époque de sa mort, el, sur l'abbaye de Lobes pour se retirer à Crc|iin,
la fin de sa vie, il usita par dévotion les lieu siiué dans une ép.i ssc loré' du Haiuaut,
loMibeaux de plu-ieurs saints, enlie aulres où ils se construisiient des cellules de bran •
celui de saint Servais, é.véque de Tongrc». Il clies. Bientôt Crepin dvinl uii mouastèrtj
mourut le 7 mai 500, el son corps fut eu- dont Domitien lui l'un des principaux urne-
rr.3 DOM DOM T70

nenls. Vers l'an G52, il fit le voyage de tint la double couronne, qu'après de longs
Rome avec sailli Lan(leliii,clil mounU avant Comb ils, —
28 lécembre.
la fin «lu vil' sèc'e. — 22 juin. UO.VINJATK (saillie) martyre à Saint- ,

DOMITIUS ennllc en Syrie, se re-


(s;iiiii), Mare en Calabre, avec trois de ses lils dont
lira ilaiis iiiie fjrolle sur les hords du tor- l'un s'a|)|,e!uii Cas^iodore, est honorée le 14
r.nl M .r-yas. La sainlelé de sa vie lui avait septembre.
acquis la véiiér.illoii d. s populations d'alcii OOMNICELLI-: (siinli). Domnicella, mar-
tour, «|ui venai iil lui dcinandur sa Ijcnédic- tyre avec sainte Principie et plusieurs au-
tion cl le secours de si-s piières. Julien l'A- tres, est honorée chez les Grecs le 11 10-
postat, ira\ersant la Syrie pour aller faire vemlire.
la f;uerrc en Perse, alli visi er Domilius. DOMNIN (saint), Domnlnus, martyr, souf-
Voyant une grandi' roii'c réunie à l'entrée frit avec saint Philé:iion. — 21 mars.
de sa grotie, il lui dil, d'un lun liypoerlle, de DOMiNîN (saint), martyr à Tliessalonique
ne pas courir après les louanges des hom- avec .'•aint N'ictor el plusieurs auires, souf-
mes, puisijue sa nligion lui lais lit un de- frit, au rapport des (jrecs, sous l'empereur

voir de les f'.i r.cl que celui qui s'est einiè- Maxiimen. 30 mars. —
reinent consacre à Uiiii ne doit plus rien UUMNiN(sainl), autre martyraeThessalo-
«Tvoir de commun avec les vanités du monde. nique, souiïrit aussi sous le même empereur.
Le saint répondit qu'il s'inquiéta l peu tics — I" octobre.
sentinirnis que les liommis pouvaiem avoir DO.M.MN (saiiiî), martyr, était l'un des offi-
à son égaril, maisqu'il ne reluseiail jamais ciers de chambre de l'empereur Maii-
la
aux filèles qui venaieiH le trouver, ni ses mien-Hercule; voyant que la persécution
conseils, ni ses prières. Julien, iirilcde celte contre les chrétiens allait toujours en aug-
rép- nse, fit murer l'entrée de la grol'.e, et mentant, il s'enfuit, en 304, de Milan où ce

Doniitius, nilerré tout vivant, ci>nsomnia prince tenait alors sa cour, et se dirigea vers
sou martyre ai' le supplice de la f.im, l'an
i
Uoine, dans rintentioii de setenir caché dans
363. — 5 juillci. cette ville. Mais des soldats envoyés à sa
DO.MNR ou DONHE (saint), Domniun, pre- poursuite l'axant airêlé sur la voie Clau-
mier évêquc d Salone en Italmalic, fut or- dienne, entre Parme el Plaisance, ils lui
donné par saint Tiie et m 'Urut en paix sur coupèrent l.i tê:e. Il fut enterré sur le lieu
la fin du 1" >iicle. La dignité de m tropole niéaie où il avait été décapité, el il s'opéra
dont jouis<;iit ce siège a été transférée à Spa- un grand nombre de miracles à son tomiieaii
lat'O. — 7 mai. près duquel il s'est formé une ville qui s'ap-
DO.MNI1: (saint), Dommts, évéque d'Anlio- pelle de s:jn nom, Borgo-Sun-Domnino. —
che, fut élu par concile tenu en celte ville
le 9 octobre.
l'an 26D, après la déposition de Piul de S.i- DO.MNI.N (saini), martyr à Emèse en Phé-
mosale. Mais comme celui-ci, malgré la sen- nit ie avec saint Ttiéolimécl plusieursaulres,
tence du concile, s'obstinait à se porter pour .loulTriilanSlO sous l'empereur Maximiu II.
évêquc irAnlioclie el qu'il continuait tl'hii- — 5 novemlire.
biter la maison épiscopale, Doiniie eut re- DUMNIN (saint), diacre de Plaisance, mou-
cours .1 Anrélien qui venait d'être élevé à rut en kkO, el il est honoré le 15 mars.
l'empire, el ce prince, quoi()uo idolâtre, or- DOilNlN (saint), évéque de Vienne el con-
donna que la maison appartiendrait ù celui fesseur, florissait au commencement du vi'
des deux auquel l'adjugerai! l'évéque de siècle. Saint Atlon, l'un de ses successeurs,
Ruine, qui était alors Felis 1 '. <".etle déci- dil, dans sa Chronique sous l'année 527, qu'il
sion fut exécutée et Dnmnus répara par son se iiistingu dins le siècle et dans riiigli>e,
1

zèle, les ravages causés par les erreurs et les qu'il aimait A soula;;er les pauvres, à rache-
scandales de ^on prédécesseur. 11 ne faut pas ter les captifs et que sa vie était le modèle
le confondre avec un autre Domii'is, qui oc- de louics les ver. us : il place sa mort en 327.
cupait le siège d'Aiitinclie du temps de saint — 3 novembre.

Siméon Slylile, à qui il porta la sainte com- DOMNINK (saint), Domnina, vierge et mar-
munion sur sa colonne. 2 janvier.— tyre avec plusieurs autres, est honorée le 14
DOMNI': (saint), soldalel l'on des quarante avril.
martyrs deSchasle en Arménie, qui apiés la HOMNINE (sainte), ayant élé arrêtée pour
pri-on et d'autres cruelles loriuies lurent Il foi, en 285, fut conduite à Eges, capitale de
exposés nus sur un élnig glicé, au plus fort la (.ilicie, et comparut devant Lysias ,
gou-
de l'huer, par ordre d'Agricola, gouve. iieur verneur province, qui lui dit
(le l.i Vous :

de la province, l'an .^20, sous l'empereur Li- voi/ez ce feu allumé et ces insirumcnts de sup-
cinius. Lors(iu'on les relira de l'étang, ils plices : Ivitl cela est prcparé pour v<iu> ;

ctiiient presque tons nnuis de froi I. Ou jeta mais ne lient qu à vous de tous y souslriiiie
il

leurs corps dans un biirlier où ils furent ré- en sani fiant aux dieux. Je ne crains i/ue —
duits en cenire. —
9 et 10 mars. les supplices éternels el que le feu qui' ne s'é-
DOMNli ou ALOMNH; (saillie), Domnu, teindra ja Kws. C'est pour n'y pas tomber que
martyre à Lyon l'an 177, sous le règne de j'adoie Dieu et Jésus-Christ sou fils, qui a
Marc-Aurèle mourut en prison avec saint créé te ciel et la lerre ; car, pour vus dieux, ce
,

Polliin, e\èque de dite ille, 1 juin.


> — ne sunt qur des diux de boif et de pierre. —
DO.MNK (sainte), Uoinn ;, vierge el martyre Qu'un la dépouile de ses habits el qu'un la
à Nicoiiiédic. soutînt avec plusieurs autres fiai)pe de V'rqes. Cette sentence fut execul.i:
pendant Upersécution de i)ioclélieu et n'ob- d'une manière si cruelle, qu'elle expira suui
771 DOM DOM 772

.es coups. L'un des bourreaux vint alors siècle, et si blâmé son attachement
l'on avait

ilirc au proconsul Seigneur, cette femme a


:
pour Clolaire, avant qu'il ne fiit son souve-
ci'ssc de vivre. —
Qu'on jette son corps dans rain, ces impressions défavorables ne tinrent
le fleuve, répundil Lysius, el il fut obéi à pas contre sa vie toute sainte. Il eut pour
riubtani. — 23 août. ami les plus illustres prélats de son temps,
DOMNINE (sainte), martyre, élail mère de entre antres saint Germain de Paris. Tous les
sainte IJérénice el de sainte Prosdocé. D'une inouienls qil'il n'employait pas aux runclions
illustre famille d'Antioclie , sa ville natale, de répiscopal, il les consacrait à l'élude ou
elU- se distinguait par une rare vertu, jointe à la prière. 11 passait une partie des nuits à
à une grande beauté, et par les plus nobles l'oraison, macérait son corps par des jeûnes
qualités du cœur et de l'rspril. Comme la rigoureux, el se faisait lire des livres de piété
persécution de Dioclétien commençait à sé- pendant ses repas, il avait une dévotion si
vir, elle quitta sa patrie pour se sauver avec tendre qu'il ne pouvait oflrir le saint sacrifice
sesdeux filles à Edesse in Mésopotamie; sans verser des larmes abondantes. Entière-
mais elle fut dénoncée par son propre mari, ment détaché des biens terrestres, il versait
qui indiqua la route qu'elle avait prise. Ar- des sommes énormes dans le sein des pau-
rêtée avec ses deux filles par les soldats que vres; il fonda l'abbaye de Saint-Vincent du
son mari accom|)agnait, el qui les condui- Mans, et il acheva celle de Saint-Georges,
saient à Hiéraple en Syrie, où l'on devait commencée par son prédécesseur. Il fonda
leur faire leur procès, elles craignirent que encore un monastère et un hôpital entre
leur beauté ne les exposât à la brutalité de Beaugé et la Sarlhe, et il en confia le gouver-
leurs gardes relies s'échappèrent donc de leurs nement à saint Pavin, qui élail prieur de
mains et se jetèrent dans la rivière près de Saint-Vincent. 11 faisait de temps en temps
laquelle elles se trouvaient, après avoir laissé des retraites dans quelques-uns de ces mo-
leurs chaussures sur la rive el pris la pré- nastères et surtout dans ceux de Saint-Vin-
caution (le s'envelopper dans leurs vêtemenls, cent et de Saiot-Calais. En 566 il assista au
afin qu'api es liur morl elles restassent cou- II' concile de Tours, célèbre par les beaux
vertes selon les règles de la modestie. L'K- règlements qu'on y fit, el l'an 508, il assista
glise, qui les compte au nombre de ses mar- à la dédicace de l'Eglise de Nantes. Après un
tyres, a pensé que leur morl, quoique volon- épiscopal de près de quarante ans, il voulut
taire, avait été l'effet d'une inspiration de Se donner un successeur, et proposa l'abbé
l'Esprii-Sainl. SaintJean Chrysostome a fait Théodulphe; mais ce choix ne fut pas agréé,
leur éloge. —
4 octobre. el on nomma, malgré lui, pour lui succéder,
DOMNINE (sainte), martyre en Lycie, sous Baldégisile, maire du palais de Chilpéric.
l'empereur Bioclélien, souffrit l'an 303. 12 — Domnole mourut quai anie jours après, le 1"
octobre. décembre 581, et fut enterré, selon son désir,
DOMNION ou DONGE II (saint), Domnio, dans le monastère de Saint-Vincent. On y
évêque de Salone en Dalmatie et martyr, conserva ses reliques jusqu'en 1793, à l'ex-
soulTril avec huit soldais. En Gt^l, le pape Jean ception de son chef, qui cljit dans l'église
IV fil transporter leurs reliques à Uome el de Chaume en Brie, où l'on fait sa fêle tous
les déposa dans un oratoire placé près du le nom de saint Dôme. —
16 mai, 1'^' dé-
baplisièje de Constantin. — 11 avril. cembre.
DO.MNION (saint), martyr à Bergame, est DOMNOLE (saint), archevêque de Vienne
honoré le 16 juillet. en Dauphiné, succéda à saint Diilier, l'an 612.
DOAINION de Rome,
(saint), prêtre lloris- Clolaire II, roi de Soissons, ayant fait mou-
sailsur la fin du iv° siècle. Saint Jérôme lui rir deux des fils de Thierri, roi de Bourgogne,
adressa sa préface d'Esdras, el il l'appelle un Sigebert et Corbon, voulut aussi faire subir
homme très-saint. Saint Augustin lui dunne le le morne sort à leur frère Cbildebert ;mais
nom de Père. — '28 décembre. il trouva moyen de s'échapper. Le bruit s'é-

DOMNIQUE (sainte), Domnica, recluse à tant répandu qu'il était cacb au mona^tèro
Constanlinople, llorissait dans le V siècle et de Saint-Césaire d'Arles, Clolaire fit aussitôt
mourut vers l'an kS'd. —
8 janvier. arrêter sainie Ruslitle qui en était abbesse,
DO.MNOLE (saint), /)o/j(Ho/i«, évéque du el on la conduisit à la cour sous bonne es-
Mans, élail frère de saint Auduuin, évéque corte. Ses calomniateurs regardaient sa perte
d'Angers, el fut d'abord abbé du monastère connue certaine ; mais Dieu lui su.^cita ua
de Saint-Laurent, près de Paris. Clolaire I", défenseur dans la personne de saint Dom-
roi de Soissons et ensuite de toute la rance. l' noie, qui prédit au roi qu'en punition des
Voulant le récompenser des services qu'il en mauvais traileinenis qu'il avait fait souffiir
avait reçus, le fit proposer pour evéqne d'A- à la servante du Seigneur, il perdrait sou
vignon, mais Uonuiole refusa. Ayant fait le fils. Ce jeune prince mourut en effet presque
voyage de Rome, vers l'an 3î^2, il lut du pen- aussitôt après cette prédiction, el Clolaire,
dant son absence, par le cleigé et le peuple frappé de ci; trait de la vengeance céleste,
du .Mans, pour succéder à saint Innocent, qui eul égard aux représentations de Domnole,
>enait de mourir; mais avant qu'il ne fùl cl permit à Ruslicle de retourner dans son
arrivé lians son diocèse, Siffmi.qui avait élé monastère. Quaiil au saint archevêque, il re-
cborévéque sous saint Innocent, s'empara du prit aussi le chemin de son diocèse, qu'il
Siège é|ii»coi)al, ilonl il failut le chasser. Dom- continua de gouverner avec autant de piel(i
iiole, par ses vertus, s'acquil bienlùl la ré- que de sagesse. Parmi ses vertus on remar-
uutalion d'un des plus grands évciiues de son que surtout sa charité jjour les pauvres et sa
773 DON bO.N 7?4
générosité pour le rachat des captifs, œuvre à avec saint Mansuet ou Mansuy.
frit — 30 dé-
laqueilu il consacra des sommes considéra- cembre.
bles. Il mourut quelque temps avant le mi- DONAT (saint), diacre et martyr à Singi-
lieu du VIT iiiècle, et il eut saint Ëthèrc pour done en Mysie, souffrit avec plusieurs autre»
successeur. — 14
16 juin.el sous l'empereur Dioclétien. —
21 aoûi.
DOMNCS 1" (saint), pape, succéda en 677, DONAT (saint), martyr à Antioclie\ivec
à Adéodat, el mourut en 679. 11 mit fin au sainl Restitul et quatorze autres, souffrit
au
schisme de l'Eglise de Kavenne, qui se pré- commencement du iv siècle. —
23 août.
tendait exempte de la juridiction du saiut- DONAT (saint), martyr à Nicomédie, est
siége. On lit son nom dans quelques calen- honoré le 30 avril.
driers, sous le 10 avril et le 13 mars. DONAT (sainl), martyr à Alexandrie avec
DON ou DODON (saint), martyr, fut mis à sainleApolioue el quatre autres, fut jeté dans
mort par les Vandales au v siècle, sur les la mer par ordre de l'empereur Maximin II,
bords de laMeurlhe. On érigea dans la suite, vers l'an 310. — 10 avril.
sur le lieu de son supplice, un prieuré qui DONAT (sainl), nmrtyr à Concordia avec
porta son nom, et ses reliques se gardaient sainl Secondien et quatre-vingt-sept autres,
autrefois dans une châsse de bois doré, à soulïrit pendant la persécution de l'empereur
l'abbaye de Saint-Mansuy, près de Saint-Ni- Dioclétien. — 17 février.
colas de Port, en Lorraine. 7 avril. — '

DONAT (saint), diacre et


martyr au châ-
DONAN (saint), Donanus, abbé de Tau- teau Lémélé en Afrique, souffrit la mon
lie

gland en Ecosse, florissait dans la première avec saint Prime dans le iv siècle, en défen-
partie du xr siècle, el mourut en 1040. Il est dant un autel contre les donatistes qui vou-
patron de la baroniiie d'Achterles, et il y a laient le profaner. Ceux-ci montèrent sur le
dans la ville d'Aberdeen une église qui porte toit de l'église et écrasèrenl les deux saints
son nom. —
17 a\ril. sous une grêle de tuiles. —
9 février.
DONAT (saint), Donatus, martyr à Car- - DONAT (saint), évéque d'Arezzo en Tos-
thage, souffrit avec saint Sabin et un autre. cane et martyr, s'illustra par ses vertus et
— 23 janvier. par le don des miracles. Sainl Grégoire le
DONAT (saint), martyr à Fossombrone, Grand cite celui qu'il opéra en rétablissant
souffrit avec saint Aquiliu et trois autres. dans son premier élal un calice que les païens
-r- 4 février. avaient mis en pièces. Ayant été arrêté par
DONAT (saint), martyr en Afrique, souffrit ordre du préfet Quudratien, sous le règne de
avec saint Juste et plusieurs autres. — 2c Julien l'Apostat, comme il refusait de sacri-
février. fier aux dieux, il fut livré à diverses tortures
DONAT (saint), martyr en Afrique, souf- et fui enfin décapité en 361. On conserve ses
frit avec saint Papias. — 14 juillet. reliques à la cathédrale d'Arezzo. —
7 août.
DONAT martyr à Rome avec saint
(saint), DONAT (saint), évêque d'Euria en Epire,
Léon et onze autres, est honoré le 1" mars. s'illustra par ses vertus sous le règne de Théo-
DONAT (saint), martyr en Afrique, souf-' dose le Grand et mourut en 387. —
30 avril.
frit avec saint Epiphane. 7 avril. — DONAl (saint), florissait après le milieu
DONAT (saint), martyr à Césarée en Cap- du IV' siècle à Cassiope dans l'île de Gorfou,
padoce, souffrit avec saint Polyeucte. 21 — et mourut l'an 387. 11 est mentionné avec
mai. f éloge par sainl Grégoire le Grand. 29 —
DONAT (saint), martyr en Afrique pendant ,
octobre.
la persécution de Dèce, soutïrit avec saint DONAT ( saint ), prêtre et confesseur,
Mappalique il est nommé dans la lettre que
: exerça d'abord les fonctions du sainl minis-
saint Cyprien écrivit aux martyrs el aux con- tère près de Sistéron, et après avoir été le
fesseurs. —
17 avril. modèle du clergé, il se retira, sur la fin do
DONAT (saint), martyr à Adrumète en sa vie dans une solitude, où il mena la vie
Afrique, était fils de saint Boiiiface el de anachorélique. Dieu le favorisa de plusieurs
sainte Thècle. Il souffrit avec ses onze frères grâces extraordinaires, entre autres du don
pendant la persécution de Dèce, el il est ho- des miracles. Il mourut vers l'an 535, et ses
noré à Bénévent le 1" septembre. reliques se gardent à Avignon. —
19 août.
DONAT (saint), martyr à Capoue avec DONAT (saint), martyr à Messine en Si-
saint Quince et un autre, est honoré le 5 cile, lut rais à mort pour la foi avec l'abbé
septembre. saint Placide et plusieurs autres par le pi-
DONAT (saint), martyr, souffrit avec saint rate Miiraucha, vers l'an 546. —
6 octobre.
Uusticien el six autres. —
31 octobre. DONAT sainl ), évêque de Besançon,
(

DONAT martyr en Afrique avec


(saint), était fils de Vandalène, duc de la Bourgogne

saint Saturnin, est honoré le 10 novembre. Transjurane, et naquit sur la fin du vi' siè-
cle. Il fut baptisé par saint Colomban, abbé
DONAT (saint), martyr avec saint Hermo- de Luxeuil, el élevé dans cette abbaye, où il
gène et vingt-deux autres, périt pour la foi fit profession. Placé sur le siège de Besan-
chrétienne, dans un marais où il avait été
précipité. —
12 décembre.
çon vers l'an 624, il assista en 6')0 au ii°
concile de Reims, et en 630 à celui de Châ-
DONAT (saint), martyr avec saint Thé- lons-sur-Saône. 11 fonda dans sa ville épiscu-
iniste et quatre autres, est honoré le 24 dé- pale le monastère de Saint-Paul où il intro-
cemliro. duisit la règle de saint Colomban. C'est pour
DONAT (saint), martyr à Alexandrie, souf- l'instruction des moines qui l'habiluienl qu'il
?7S DON DON 776

composn un ouvrage intitulé CommoniVonum. antres, le préfet le comparaître le premier.


fil

Il iiioiiriil en CCO cl iicsl hoiiorô djins le dio- Donatien, lui dit-il, on nous a dit qui' non-
cèse de Bi sançon le 7 août. —
22 juillet. seiiteniei.t laus rie reconnoisHcz pus Jupiter

DDNAT (saint), évê(|ui- de Fiésoli en Tos- et Apollon .... mais que vous allez contre
cane, fut suruDMiiné le Sci>l parie qu'il était eux jusqu'à l'inyulle et le blasphème, it qnc,
originaire d'Keosse. Il Mûrissait aurès le mi- prêchant iiu peuple je ne sais (lucllc autre tic,
lieu du IX" siècle, cl il mourut eu 892. — 22 vous en entraînez plusieurs dans la secte du
octobre. Crucijié.. —
Vous dites plus vrai que vous ne
DONATR Donntn, martyre à Car-
(sainte), pensfz, en me rrproctinni de vnuloii enretiier
tilage, était de Sciliile, ville de l.i Droviiicc plusieurs de bur aveuqlcnunt pour les fnire
proconsulaire. Arrêtée avec saint Spérol et pas.ser à la coiinais:^ance du sriil Dieu qui mé-
plusi' urs autres et comluitc à Cariliage de rite nos adorations —
Mets fin à tes remon-
Tant le proconsul Saturnin, celui-ci lassura trances, sans quoi tu seras bientôt conduinnc
qu'on lui pardonnerait le assé, si elle sa- |
à mort. — Vous tomberez ous-mcme dans le i

crifiait aux dieux et voulait honorer Icmpc- malheur dont tous me menace:, rous qui, en-
reur. Uonatc répondit ISous rendons à
:
seccti lions la sniterslil on, jtié ferez lis ténè-
t'emperfur l'honneur que noustui devoiix fom- bres de vos eireurs à la lumière de Jésus-
me sinivernin temporel; mois nous n'offrons Christ que ous ne voijez même pas. A ces
I

qu'à noire Dieu nos adonnions et nos priîrcs. mots le piélet, furieux, le fit jeter dans un
Elle lut co:. damnée à mort ainsi que ses com- cachot, les fers aux pieds. Kogatien. qui com-
pagnims, l'an 200 sous le règne de Sévère. parut ensuite, ajanl conf.'sse sa foi avec le
— 17 juillet. uicme courage, lut aussi jeié dans le même
DONATE (sainle), martyre à Rome, souffrit cachot, et ils |wissèiciit l;i nuit en prières.
avec sainte l'auliue et plusieurs autres. — Comme lto;:alien s'aflligeiil de n'avoir pis
31 décembre. reçu le ba()ême, Donatien, pour le consoler,
DONATE (sainle), martyre à Rome avec s'adressa à Dieu du |)liis profin deson ca'tir, I

saint Cjriaque et plusieurs autres, fut déca- et lui dit Seigneur Jésus, qui dans l'ordre
:

pitée pour la foi pendant la pirséculion de de votre justice, niettfz sur la même li.jne les
Di(iclelicn,le 16 mars 30.3, par ordre de isi- M désirs sincères et les effds .... faites que la foi
uiieii, son collègue. Son corps fut enterré pure démon frère lui serre de hapiême. et s' il ar-
d'abord sur la voie Salaria, mais le 8 août rive que le préfet nous fasse moui ir de- demain,
suivant, le pape saint Marcellin le transféra comme il t a lésolu, que /' sanq de votre $erri-
dans le cimetière de I.ucine, sur le chemin leur soit pour lui une ablation il une onction
d'Ostie. —16 mars et 8 août. sacromenlelles. Le lendemain, on les ramena
DONATKLLE (sanle), martyre avec saint devant le préfet siégeant sur s tribunal ; el m
Léon et quatorze autres, est lionoree le 1" comme ils iiiontr,:ient la niéiiie résolution,
mars. il les fit étendre sur le che»alet alin de briser

DONATEUR (saint), Donator, martyr en au moins leurs corps, puis(|u'il ne poiitait


Afrique, souffrit avec plusieurs autres. — rien sur leurs âmes ; en>uite il ordonna à l'exé-
19 mai. cuteur de leur Iranch r la tcie. Celui-ci,
DONATIEN (saint), Donatianus, disciple pour se rendre plus agréable à son inaîire,
de saint Cyprien et martyr, ayant clé arrête dont il connaissait la lureur conire les deux
à Cartilage par ordre du gouverneur Solon, martyrs, leur enfonça une lame dans la
lurs<)u'il n'était encore que catéchumène, il gorge avant de les achever avec le glaive.
uiouiul en prison qui-lqups heures après On place leur mort glorieuse vers Tau 287.
avoir été baptisé; c'e.-t.iiusi qu'il recul pres- Ils fuient enterrés piè» du lie» où ils avaient

qu'en même temps la robe du i)aptême el la été exécutés : les «hiétiens leur élevèrent,
couronne du martyre, l'an 259, sous le règne dans la suite, un tombeau au pied duquel les
de Valérien et de (ïalien. 24 février. — évêques de Nantes chosiren! leur sépulture.
DONATIEN (saint), martyr à Nantes, d'une On y bàlit, au v siècle, une église desservie
famille illustre de rArmori(]ue, embrassa le d'abor.i par des moines, ensuite par des cha-
christianisme dans sa jeuue^se après son : noines, et qui est enlin devenue paroissiale.
baptême, il mena à Nantes plus la vie la En lli3, leurs reliiiues lurcni IraUîférées
sainte, el travaillait avi czéica
la conversion dans la ca;licdra e. -2'* mai. —
des idolâtres. D.ins le nombre de ceux (|U il DONATIEN (saint),de saintsuccesseur
gagu.'i à Jcsus-Clirist , on elle Itugatien, sou Meiniiiie et second évêque de Châlons-sur-
frèie aillé, qui , n'ayant pu recevoir le bap- Marne, s'appliqua, avec un zèle apostolii|ue,
tême, p.irce que le cierge s'était caché pour à étendre te règne de Jésus-Christ, en coii-
se souslraire, à la per.-éculion, fut bientôt verlissant les idolâtres et affermissant dansm
après baptisé dans son sang. Le iirélel la loi el la piété les fidèles conlies à ses soins.
des Gaules qu'on croit être le cruel Kic- Il mourut Vers le com.i.eiicement du iv' siè-
liovare, ayant reçu de l'empereur Maxiinien cle, el fut enterré auprès de son prédéces-
Hercule, l'ordre de faire adorer partout les seur. — 7 août.
{tatues de Ju|)iler el d'.'Vpollon, el livrer à DONA l lËN ( saint ), huitième évéqne de
la uiorl ceux qui n lu-eraieiii de se souinel- Reims, flurissaii daii'* le iv siècle el mourut
Ire, se rendit à Nantes pour y l'.ii.e exécu- vers l'an oii9. On croii qu'il fui enterre dans
ter l'cilit impérial. Donatien lui ayant été l'église lie Sainl-Agricol, apjielee depuis de
signalé non-seulement comme cbrélien.mais Sainl-Nieaise. Uauduin, comte de FluiMres ,
comme séducteur de son frère el de plusieurs ayant obtenu du roi Cliirles le Chauve les
,,

m noM BOR 77,1

reliques de saint Donatien, les déposa dans qui, voyant la pauvreté de leurs habits et
l'église jirinci[)alc de Bruges, laquelle devint leur tête rasée, les prit pour des insensés.
calhédral*' lorsque celle ville fut érigée en Ctpendaiit il les renvoya au gouverneur de
évéché. —1^1. orlohre. la ville qui leur fit subir un long interro-
DONATlIiN (saint), évêque en Afrique, gatoire, par suite duquel ils furent recon-
subit diverses tortures pour la foi orthodoxe, duils devant le prince. Celui-ci les condamna
pondant la p rséculion de Hunéric, roi des à la décapiiation et la sentence fut exécutée
Vandales, qui était arien, et qui persécutait le 10 octobre l:i21, mais on ne fait leur fête
avec fureur ses sujets catholiques en 483 et que le 13.
48i. C'est pendant Tune de ces deux années DOR Dorus, évêque de Bénévent,
(saint),
qu'il fut esilé ]iar ce prince avec plusieurs est honoré 20 novembre.
le
de ses collègues. —
6 sepfemlire. DORLAIE (sainte), Dardulaca, vierge en
DONATIF (saint), Doualivus, martyr avec Irlande, florissait après le milieu du v siè-
s.-îint Ampliat et deux autres, est honoré le cle et mourut l'an 491. Elle est honorée à
2G février. Kildare le l" février.
DONATILLE (sainte), Z)ona<i7/a, vierge et DOROTHÉE (saint). Dorotheus, martyr à
martyre à Tuburbe la Lucernaire, en Afri- Tarse en Cilicie, souffrit avec saint Castor.
que, fut abreuvée de fiel et de vinaigre, frap- — 28 mars.
pée à coups de bâton, tourmentée sur le DOROTHÉE (saint), premier chambellan
chevalet, brûlée sur un gril et ensuite frot- de l'empereur Dioclétien et martyr à Nicomé-
téo de chauxvive. Les bêles aus(juelies elle die, s'était acquis une haute considér.ition
fut exposée en dernier lieu ne lui ayant fait par les services qu'il avait rendus à ce
at:cun mal, on mil fin à ses ti>urnienls en lui prince dont il possédait la confiance, et qui
coupant la gorge, ainsi qu'à sainte Maxime le chargeait des affaires les plus importan-
et à sainte Seconde qui avaient partagé ses tes. Galère ayant fait mettre le feu au palais
combats. Selon le Martyrologe romain elles de Nicomédie et ayant accusé les chrétiens
souffrirent sous les empereurs Valérien et de ce crime, Dorothée fut arrêté, en 303,
Gallien ; mais il nous paraît que ce fut sons avec plusieurs autres officiers du palais qui
Dioclélien. En effet, on lit dans les Actes de étaient sous ses ordres. On le suspendit en
sainte Crispine, qui fut martyrisée en 30'i. l'air ; on le déchira à coups de fouets 1 1 l'on
que le proconsul Aiiolin la menaça de la mit à nu ses entrailles sur lesquelles on ré-
traiter comme il avait traité ses compagnes, pandit du sel et du vinaigre on le fil rôtir
;

Maxime, Donalille et Seconde.^ 30 juillet. sur un gril et enfin on l'élrangla par ordre
DONNIN Donninus, enfant dont
(saint), de Dioclétien lui-même, qui avait assisté
le corps se garde au Puy en Velay, est honoré aux divers supplices qu'on lui infligeait, et
à Avrilly le 16 juillet. qui fit jeter son corps à la mer, de peur,
DONNIS (saint), Domninus, premier évê- dis;,il-il, que les chrétiens ne l'adorassent
que de Digne en D/iuphiné, était Africain de comme un dieu. —
'J septembre.

naissance, et il accompagna saint Marcellin DOROTHÉE ou selon d'au-


(saint), prêtre,
d'Embrun, qui venait prêcher la foi dans tres évêque de Tyr en Plienicie après saini
les Gaules. Digne fut le principal théâtre de Méthode, soutînt pour la foi qu'il confessa
son zèle il
: y convertit un grand iionibre pendant la persécution de Dioclélien. D'après
d'idolàUes qui formèrent une église dont il les anciens Martyrologes il ne mourut pas de
fut le premier pasteur. Il mourut après le ses tourments ei vécut jusqu'au règne de
milieu du iV siècle, et il lut enterré dans sa Julien l'-A-postat, et, selon les Grecs moder-
ville épiscopale où l'on garde ses reliques nes, il fut mis à mort par les officiers de
avec celles de saint Vincent, son compa- ce prince, en Thrace, l'an 362, à l'âge de
triote, qui devint son successeur, après avoir cent sept ans. —
5 juin et 9 octobre.
été le compagnon de ses travaux aposloli- DOROTHÉE (saint), confesseur à Alexan-
(jues. — 13 lévrier. drie, eut tieaucoup à soulTiir de la part des
DONORCE (saint), Donortiua, évêque de ariens, qui le firent exposer aux bcies sous
?>Iurlhlac en iicosse, llorissait vers la tin du le préfet Tatien qui les favorisait. On croit
xi'siècle. Dans le siècle suivant, le siège qu'il mourut l'an 375 et plusieurs iiagio-
de Murlhlac fut transféré à Aberdeen. — graphes le placent le même jour que saint
20 août, Dorothée de Tyr, c'cst--à-dire le 9 octobre.
DONULE (saint), Donulus, prêtre et mar- DOROTHÉE (saint), dit le Tbébain, soli-
tyr, était un religieux de l'ordre de Saint- taire clabbé en Egypte, naquit à Thèbes,
Irançois qui s'euibarcjua p )ur r.\frique. dans le iv" siècle. Jeune encore, il se relira
avec sis de ses confrères, pour aller prêcher dans un monastère où il passa quelque
Jésus-Chii^l au?v niahomélans. Arrivés à temps, s'exerçant aux pratiques de la vie
Ceuta ils iI^^truisireut, pendant trois jours, ascétique sous la conduite des plus habiles
les cliré'iens qi'.i'élaicnt dans les faubourgs. maîtres en spirilualilé. 11 alla ensuite s'en-
Pénétrant ensuite dans l'intérieur de la fermer dans une caverne située à neuf milles
ville, ils annoncèrent l'Evangiie aux infidè- d'Alexaiuirie dans un désert traversé paf
,

les. Ceux-ci, ii rites d'une telle hardiesse qu'ils la roule qui conduisait de cette ville à M-
prenaient pour un attentat contre ieur reli- trie, il y mena un genre de vie très-austère,
gion, les accablèrent d'outrages et de mau- joignant un travail continuel à une absti.
vais traitements, et les ayant arrêtés les con- nenco étonnante, et employant la plus
duisirent à leur prince, nommé Mahomet grande partie du jour, et même les heure!
DiCTIONN. HAGIOGRAPHIQUE. I. 2o
779 DOR DOS 780

OÙ darde ses rayons avec le plus de


le soleil pereur Maximin-Daïa, pendant son séjour à
force, à porter des pierres pour conslruire Alexandrie en devint épcrdument amou-
,

de* cellules à ses disciphs. Pendant la nuit, reux : il employa, mais en vain, les sollici-
il faisait des cordes et des paniers de feuilles tations, les prières et les promesses les plus
de palmier, et avec le produit de son tra- brillantes pour la faire consentir à sa pas-
vail il se procurait pour chaque jour sis sion, mais Dorotliée, qui était chrétienne et
onces de pain qui, avec une poignée d'her- qui de plus avai.t consacré à Dieu sa virjri-
bes, eoinposaient toute sa nourriture. Ses nité repcmssa avec horreur ses infàmf»
,

veilles étaiect incroyables, même dans une propositions. Maxi in, qui se vengeait ordi-
vieillesse avancée; et quand ses disciples nairement de [lareils refus par la mort, ne
lui conseillaient de donner un peu plus de la fil cependant pas mourir, parce que l'a-
repos à son corps affaibli par l'âge, il leur mour qu'il avait pour elle, dit Eusèbe, l'em-
répondait Ce corps est un ennemi qui cher-
: porta sur sa cniaut'. Cependant Dorothée,
che à me perdre ; je suis dinc résolu df le craignant que le danger auquel elle venait
tenir en bride, afin qu'il ne se r4!volte pas. d'échapper ne se renouvelât, s'enfuit secrè-
II y avait soixante ans qu'il menait la vie tement d'Alexandrie , accompagnée d'une
érémilique lorsque l'allade, qui écrivit de- jeune vierge qu'elle avait associée à ses
puis l'Histoire Lausiaque , viui se mettre bonni s œuvres et à ses pieux exercices, et
sous sa conduite. Ayant un jour aperçu un elle se retira dans une solitude ignorée des
aspic dans le puits, il n'osa boire de l'eai hommes, où elle passa le reste de sa vie dans
qui en avait été tirée; mais saint Dorothée la prière et les austérités de pénitence. la
forma le signe de la croix sur le vase, et en On croit qu'elle mourut sous règne de le
but lui-même, en disant: Le démon perd Constantin. Quelques églises l'honorent le
tout son pouvoir en présence de la croix de 6 février, avec sainte Dorothée de Cappa-
Jésus-Christ. Il mourut à la Gn du iv' siècle. doce, et d'autres le jour suivant. 6 et 7 —
— 5 juin. février.
DOUOTHÉE (sainte), Dorothea, martyre à DOROTHÉE (sainte), veuve à Quidzine,
AquiléeavecsainteEupliémieetdeux autres, dans le diocèse de Pomésane en Prusse,
souffrit divers tourments et fut décapitée florissait au xiii' siècle. — 25 juin.
pendant la persécution de l'empereur Néron. DORYMÉDON (saint), sénateur et martyr,
Son corps fut inhumé par saint Hcrmagore. fut décapité àSynnade en lîhrygie, vers l'an
— 3 septembre. 280, par ordre du président Percnnius, sous
DOROTHÉE (sainte), vierge et martyre à l'empereur Probus. —
19 septembre.
Césarée eu Cappadoce, souffrit diverses tor- DOSITHÉE (le bienheureux) , Dositheus,
tures par or Ire de Sapricius, gouverneur de moine, florissait dans le vi' siècle, et passa
la province, qui voulait la contraindre à se les premières années de sa vie dans une
marier ou à adorer les iiloles; mais loin de ignorance profonde des vérités du salut.
se laisser entraîner elle convertit même
, Ayant entrepris, par curiosiié, le voyage de
sainte Chrisièle et sainie Calliste, deux fem- Jérusalem, après avoir visité les saints 1 eux,
mes apostates qu'on avait chargées de la sé- il alla à Gethsémani où il vit un tableau re-

duire. Le juge, voyant que sa résolution était présentant les supplices de l'enfer. Il de-
inébranlable, la condamna à perdre la tête, manda l'explication de ce tableau à une per-
et comme on la conduisait au supplice, un sonne inconnue, qui se trouvait là, et il lut
jeune avocat, nommé Théophile, lui enten- tellement frappé de ce qu'il entendait qu'il
dant dire qu'elle allait trouver son divin demanda à celte personne ce qu'il fallait
époux, lui demanda, en riant, des lleurs et fair;' pour éviter d'aussi terribles suppli.es :

des fruits du jardin de cet époux. Sainte Do- Jeûnez et priez, lui répondit-elle. Dosiihée
rothée, par un effet de la toute-puissance de se mit aussitôt en devoir de prati>|uer ces
Dieu, tint sa promessi» et lui envoya par un deux puiiils, et son changement étonna tel-
ange trois pommes fraîchement cueillies et len)enl ses compagnons de voyage qu'ils ne
trois roi.es, dans un petit panier que l'ange purent s'empêcher de lui dire que sa manière
lui présenta, en lui disant voilà ce que
: d'agir ne pouvait convenir que dans un mi-
vous envoie la vierge Dorothée. Ce prodige nasière. Il les pria de lui expli<!uer ce que

frappa tellement Théophile qu'il se (il chré- c'étaitqu'un monastère et de lui en ind quer
tien et souffrit le martyre peu après. On un. Alors on le comluisit à celui de l'abbé
croit que bainle Dorothée souffrit pendant la Séridon, ijui était sur le territoire de Gaze.
persécution de Dioclétien. Sou corps a été L'abbé voyant un jeune homme du monde,
transféré à Rome et se garde dans ^ég!i^e, richement habillé et qui parai sait avoir élé
au delà du Tibre., qui porte son nom. To^s élevé dans le luxe et la mulb ssc, fit quelque
les ans, le jour de sa fèie, on y bénit des difficulté (le !e recevoir; mais vaincu par
pommes et des roses, en mémoire du miracle ses insiances, il le confia à un de ses moines
qui opéra la conversion de saint Théophile. nommé Dorothée, ()ni lui adressa plusieurs
— 6 février. questions pour s'assurer de sa vocation, et i
DOROTHÉE (sainie), vierge d'Alexandrie, chacune Dosiihée répondait par ces mots :

d^une des plus illustres lamilles de cette ville, Je veux me sauvrr. Dorotliée alla faire son
te faisait remarquer par sa beauté et son rapport a l'abbé Scfidon et conclut à l'i.d-
esprit ces charmes extérieurs étaient re-
: mission du jeune homme. L'abbé lui donna
bau&sés par les plus nobles sentiments du donc l'habit monaslique et le remit entre Ici
cœur et surtout par une vive piété- L'em- mains de Dorothée qu'il chargea de Tins-
m DOU DRO 78î
truire. Celui-ci, qui avait beaucoup d'expé- baret dans le diocèse de Limoges, el il est
tience dans les voies de Ditu el qui sav.iit patron de Loury dans diocèse d'Orléans.
le
rombien il est dilBcile de pas.'iT loul d'un DRACONCE (saint),
Dracuntiiis, évéque
coup d'une extréuiile à l'autre, lui permit d'Hermopolis en Egypte, avait été sacré
(l'abord de manger autant qu'il voudrait; malgré lui par saint Alhanase. L'empereur
mais par des rclranc heuienl.-' gradués, il le Co! gtance le relégua, vers l'an 356, au châ-
réduisit à huit onces de pain par jour. Ce fut teau de Theubale, près de Clysuia, sur les
aussi par degrés qu'il l'haliiliia au\ autres côles de la mer Rouge. C'est son zèle contre
exercices de la vie iénobili(iue ; il lui apprit j'arianisme el son allachemenl inébranlable
)Ui tout à mortiQer sa volonté dans les petites à la foi de Nicèe qui lui valurent celte persé-
ct>mme dans les grandes clioses, et le plia cution. 11 fulvisilé par sainlHilarion en 358;
tellement à l'obéissance qu'il n'aj;issait plus mais on ignore l'année de sa mort. 21 mai. —
que par l'iiiipuhiun de ses supérieurs. Il y DRAUSIN (saint), Drausinus, évêiiue do
avait inq aus que Uosilhée habiiait le mo-
< Soissons, né dans le Soissonnais d'une fa-
iia-lére, lorsiiue les progros qu'il avait faits mille aussi rccommandable par ses vertus
dans la pcrleclion lui lin ni confier le soin que par sa noblesse, fut é.e\é sous la con-
de l'iiifii iiierie, et il s'acquitta de cet emploi duite de saint Anséric son évéque, qui
,

avec une vigilance, une douceur el une charité l'admit, en 6i9, au nombre des clercs de son
qui le faisaient chérir des malades, au point église. D.veiiu ensuite arclii iiacre de Sois-
que sa piésence seule suftisait pour qu'ils se sons, il s'appli(|ua avec beaucoup de zèle
crussent soulagés. Mais sa saulv ne (arda el de prudence à corriger divers abus, à
pas à se déranger il lut atteint dune lan-
: mainlenir la discipline ecclésiastique et ^
gueur qui le minait insensiblement. Bientôt faire fleurir la pielé. BoUolen, successeur
il ne lui resta plus de forces que pour vaijuer d Ansérie, s'étanl démis de son évêché en-
à la prière, el encore ne pouvait-il plus prier gagea le clergé et le peuple à élire Drausin.
longtemps ; ce qui le jeta dans une peine qu il Quoiqu'il fût d'une faible omplexion il n'eut
i

communiqua à saint Dorothée avec sa sim- pis plutôt élé élevé à la dignité épiscopale,
plicité ordinaire. Dorothée lui dit de ne pas qu'il se livra avec une ardeur infatigable aux
s'inquiéter, parce qu'il sulQsait que Jésus- lonctions qu'elle lui imposait, visitant sou-
Christ fût piéseut à sou cœur. Comme il vent sou diocèse, et se montrant plein de
conjurait un vieillard respectable du uionas- charité pour les pauvres, les prisonniers et
tère de prier Dieu pour qu'il le retirât de ce les pèlerins. En Co7 il bâlil, à une lieue de
monde, il lui lépondit : Ayez un peu de pa- Conipiègne, l'.ibbaye de Saint-Pierre de Re-
tience, la miséricorde divine est proche. Un tondes, el y mil des religieux ((u'il gouver-
inslaul après, le uiéme vieillard lui dit : nait lui-même, il détermina Eiliroïn, maire
Allez en paix, et lorsque vous sere;: en pré- du palais, el Leulreude, son épouse, à fonder
:tnce de l'adorable Ti mité, pi iez pour nous. aux portes de Soissons un monaslère de
Lorsque Dosilliée eut expiré, il déclara aux fi. les qui fut achevé en 661. 11 mourut vers
Iréies que ce saint jeune homme les avait l'an 676 elfut enterrédans le monaslère situé
tous surpassés en vertu quoiqu'il n'eût ,
Imrs de la ville ; mais son corps fut rapporté
point pratiqué d'austérités extraordinaires. àSoissonS: l'an 680, el placé dans la nouvelle
On ignore l'année de sa mort qui eut lieu au église qu'on venait d'y bâtir. 5 mars. —
VI' siècle. — 23 lévrier. DROCTOVÉE (saint) Droctoveus, pre-
,

DOTTON (saint), Dotto, abbe, norissait mier abbé de Sainl-Vincenf près de Paris, né
dans le vv siècle el londa, dans l'une des vers l'an 535, dans le diocèse d'Aulun, fut
îles Orcades, un grand mouaslère qui porta élevé dans l'abbaye de Saint-Symphoiien,
son nom dans la suite, el qu'il gouverna sous la conduite de s.iint Germain de Paris,
sainkiiienl pendant de lungues années. Dans jui en était alors abbé. Le roi Chililebert
ses derniers monients, il répeLiit souvent ayant fondé, près de Paris, le monaslère de
ces paroles du Psalmisle : « Je me suis rejoui Saint-Vincent, plus connu depuis sous le
par ce qu''il m'a été dit : Nous irons dans la ut.m de Saint-Germain des Prés, saint Ger-
maison du Seigiii ur. » 11 mourut âgé de près main, qui occupait alors le siège épiscopal
(le cent ans. —
'J avril. (le lette ville, en confia le gtiuvernemenl à

DOUAlN (sailli), Dubanus, prêtre dans la Droetovéi' qu'il fil veiir d'Aulun. Le saiiil
t.oniiacie, eu Mande, est honoré le II nov. abbe répondit dignemenl à ce choix el donna
DOUCELIN Dulclinui, confesseur
(suiiitj, à ses religieux l'exemple de toutes les vi rlus.
en .\njou, fluriss.iit dans le x' siècle, et il Sou humililé, sou amour pour la prière cl
est miniii nue dans une bulle du pape pour les uiurlilications, sa ciiarité envers lis
Jean XVlll. Il est patron d'Âllones el de pauvres, sa sagesse el sa douceur lui alli-
V.ircniies. — Sjuiilel. rèrenl la vénération de tous ceux qui le con-
UOUCIS (sailli), évéque d'Ageii,
DulcidiiLS, naissaieiil. Il n.ourul vers l'an 580, n'étant
succéda à s.iinl Phébade vers l'an S98. Tout âge que de quaranle-cinq ans, et sou corps
ce que l'on sait de son épiscopal, c'csl qu'il fut inhumé dans l'église de son abbaye. —
Gt Iranslérer les reliques de sainte Foi dans 10 mars.
l'église qu'il avait fait bâtir dans l'intérieur DKOGON, Dkeox ou Droon (sainl), ZJjo^o,
de la ville. Il tranféra aussi dans une aulre reclus, né en 1102, à Epiiioy en Flan-
église d'Agen les reliques de saint Caprais dre, perdit sou père avant de naître et sa
el de ses ciimpagnons, et mourut vers l'an mère en naissunl. Il montra dès son en-
430. U y a une partie du ses reliques à Caiii- fance de grandes dispositions pour la piéVe,

78S DUR DUN 784

et à l'âge de vingt ans, ;iyant donné une lande , sur la fin du x' siècle el
florissait
partie de ses biens aux pauvres ol cédé le mourut en 998. —
2 juin.
rcï-le à ses parent'*, il se levêlit d'un cilice DUHITAÏ (saint), Dubitntus martyr en ,

cl d'un habit grossier, (juitta sa patrie à .\!rique souffrit avec plusieurs autres.
,

l'exemple d'Abraham, et après divers pèle- 17 novembre.


rinages vint se fixer à Sebourg dans le Hai- DUliUlGE ( saint) Dubricius , évoque de
,

naul, où il s'engagea, eu qualilé de ber- LandalT et arch vèqne de Caerléon, ne vers


ger, à une daine foi t pieuse nommée i'Jisa- le commencement di v
siècle, dans l'ile de
beth de la Haire. Il p .ssa six ans dans cet Miserbilil, après des études brillantes, ouvrit à
élatpeu relevé, qu'il n'avail choisi que pniir Hen)l,in-sur-rAvoii dans le comté de NVar-
Pouvoir plus facilement pratiquer l'Iiumilité, wich, une école où il expliquait les saintes
obéissance et la morliliealiou. Mais ses Ecritures. Après avoir enseigné s;'pt ans
vertus lui attirèrent bientôt la véncralion de dans cette écolo il en ouvrit une seconile à
,

tous ceux qui le connaissaient et surtout île Modcb-Ues-sur-la-^^'ye, et le nombre de ses


8a maîtresse. La crainle de succomber à la disciples se monta jusqu'à mille, parmi les-
tentation de la vaine gloire le delermina à quels on comptait saint S.iinson , saint Tiié-
quitter le pays, et à reprendre le cours de liau el plusieurs autres que leurs vertus el
ses pèlerinages. Il fit neul (ois celui de Koaic leur science firent élever dans la suite à l'é-
ei avec de si saintes dispositions qu'il y trou- piscopat. Le temps ((u'il donnait à ses Ieço:;s
vait une source abondante de mérites. Il re- ne l'empêchait pas de vaquer à la prière et
venait de temps en temps à Sebourg, et (ù s (le travailler à sa propre sancliQcalioii. Il
infirmités, causées par ses grandes fatigues, avait reçu, bien jeune encore, l'om lion épis-
l'obligèrent à y passer le resle do; ses jours. copale des mains de saint (jerinaiii évêque ,

11 se lit construire une petite cellu'e près de d'Auxerre, lors du dernier voyage que cet
l'église, afin que de là il pût à tous mo- illusire prélat fit chez les Hretons, l'an 4'i6.
ments se regarder comme étant au pied des Le pays de Soulh-Wales fut le principal
autels. Il y vécut en reclus pendant (lua- théâtre du zèle de saint Uubrice. Après avoir
rante-cinq ans, retraçant par son genre de résidé quelque temps à Warwich.il transféra
vie les austérités des premiers anachorètes. son siège à Landalï d'où il passa , vers la ,

Il ne mangeait qu'un peu de pain d'orge fin du v^ siècle, à l'archevêché de Caerléon,


pétri avec de la lessive, et ne buvait que de ajirès avoir établi saint Théliau pour sou
l'eau tiède, disant, pour déguiser celte nior- successeur à Landaff. Son grand âgp le porta
lineaiion, que ses inûimités exigeaient un ensuite à se déineltre de son archevêché en
p;iriil régime. 11 mouiut le IG avril 1Î8G, faveur de saint David, qu'il se fit donner
âgé de quatre-vingt-quatre ans. Il est honoré pour successeur dans le synode tenu à Bri^-
comme palron dey, bergers le 16 avril. vy, l'an 512, ou, selon d autres l'an 5H», et ,

DUOSIDIÎ (sainte), Drosis-idis vierge et ,


il se relira dans l'île de Bardscy on d'Iinly,
martyre à Antitichc, lui brûlée vive pour Jé- sur la côte de Ciiërnarvon, où il se prépara
sus-Christ au commencement du iv" siècle ,
dans la soliiuJe au pas»agi! (iu temps à l'é-
pendant la perséeulion de Uiociétien saint ; lerniié. C'est là qu'il mourut, âgé de plu» de
Jean Chrysostome a fait son élo^e. — li déc. cent ans, el qu'il fut enterre, tans la suite ,

DUOUÀUU ou Drouet DrocUnd-


(saint), son corps fut transféré à Landaff. 14 nov. —
du«,évêque d'Auxerre, llorissait au coin- DULAS (saint) martyr à Zéphire en Cili-
,

mencemcnl du vi' siècle. Il mourut en 532 cie, qui par ordre ilu président Maxime, fut
et il eut pour successeur saint tleulhère. — ,

fouetté de verges pour le nom de Jésus-


8 novembre. Clir.sl, mis sur un gril ardeni, arrosé d'huile
DUOZÈLE (sainte), Droze^rj, martyre, souf- bouillante, el soulTril d'autres lourmenls. —
frit avec autre».
cinij —
22 septembre. 15 juin.
DHUSE (saint) Drusiis , martyr à \ntio-
, KULCISSIME (sainte), Du!cis.nma esl ho- ,

che avec saint Zosime et un autre, est ho- norée comme viergeel inartyreàSulri dans le
noré le décembre.
l'i. Patrimoine de Saint-Pierre. - 16 seplenilire.
DRUSli (saint), martyr à Tripoli , souffrit DLLli (sainte), Dula ii Theodula, mariyre
>

avec saint Lucien et quatre autres.— 14 déc. à Nicomédie, éiait servante d'un homme de
D'ùUTH.MAK (saint), DniihiiKirus ahbc ,
guerre elle mourut en défendant sa chaslelc,
;

de tx)rhie ouCorvey en Saxe, était religieux ayant été tuée par celui qui voulail la lui ra-
de Loiches, lorsqu'il fut nommé à e> tie di- vir. —2) mus.
gnité par l'empereur Henii lll.surla recom- DUMAltlÉîi (saint) , Dumalheus, est ho-
maiidaiion île saint .Meiuwerc, e\èque de nore chez les Copliles et chez les Ethiopiens
Padertiorn, avec lequel saint Drulhmar était le 12 lanvier.
uni par les liens dune sainte amitié. Il gou- OC.MiNV (saint), Dominius , solitaire en
verna cette célèbre abb.iye eu père aussi Limousin, florissail au v.i' siècle. Son corps
bon que s 'ge et il sut par ses exemples et
, ,
se garde dans l'église d.; Saint-Elienne Un
par ses instructions, maintenir ses religieux Gimel , où il esl honoré le 13 novembre.
dans la plus exacte régularité et dans la fer- UIJNA (s.iinte) martyre, était l'épouse de
,

veur la plus édifiante. 11 mourut le 15 lé- saint Aretas , gouverneur de Nagran, an-
vrier 1046 et sa fêle s'est (élchiée de tout
, cienne capilaL- de l'.-Vrabie Heureuse. Ella
temps dans son abbaye. 13 août. — li.l mise à mort pour la foi avec son mari e*

DUBDALElHÉli (saint) , Dubdalelheus ,


ses filles, l'au 523, par ordre du juif Uunaan,
archevêque d Aruiagh et raélropolitain d'ir- qui avait usurpé le pouvoir suprême che»
7W DUCf DUN 786
le» Homérilcs peuple de l'Arabie sur la , qui venait de mourir, el il fut forcé, malgré
,

cû\c orieiilalo de la iner Rouge. 2'i nri. — ses refus, d'accepler cette dignité. Le pape
DUNSTAN (sa\u\), Diinslamis, .irehevèque Jean Xll, qui l'estimiit siugu!ièremenl,le flt
de C.mlorbéry, né on 918 à Glaslenbiiry , son légat en Angleterre. Dunstau, secondé
d'une famille illustre, fut élevé (l;ins l'école p-irleroi Edgar, s'appli(iua, de concert avec
de sa ville natale tenue par d(<s moines ir-
, saint Osw.ild, son successeur à Woreesler,
landais, et s'y distingua par la r;ipidiié di' ses et saiul Etiiehvold évoque de Winchester,
,

progrès. Sou oncle Alhelaie, archevêque de à lépari'r les m.iux ((ue les incursions des
C.mlorbéry, .iprès avoir comp'élé son éilu- IKinois el la tyr.inuie d'Edwi aviiienl fjiils à
calion, le conduisit à la cour, et le roi Alliel- l'Eglise. Il commença par la réfoiuie des mo-
sï.iu, qui éi.iil un prince siige et éc'airé, ro- naslères el aTin de rendre unifonne la dis-
,

liui près de lui le jeune Dunslan dont il était cipline m(inasli<iue, il jjubia la Concorde Jes
pireiit, et le Iraila avec une bienveillan<'e si rèijles, ou le recueil des din'érpules règles
uiar((uce, que celle dislinclion excil.i l'envie co nbiuées avec celle de saint Benoit. I: ré-
des courlisans. Ils i-.e né};ligèrent rieu pour forma aussi le clergé séculier, et publia à
!e mettre mal dans l'esprit du roi, et ils y cet effet des règleineuis pleins de sagesse ,
réussirent. Celte disgrâce lit comprendre à connus sous h- titre de Can^ms , publiés sous
DuiiSlan combien peu ou doit compter sur le roi ïvdgar. Quelques clercs avaient poussé
l'amitié des princes de la terre. Comme il l'oubli des lois ecclésiastiques jusqu'à se ma-
avHil reçu, avant d'aller à la cour, la lonsure rier; saint Dunstan tiutun concile à Cantor-
et les ordres mineurs d
qu'il avait passé sa béry, l'an 969 où ceu\ qui s'étaiee.t rendus
,

pri-mière jeunesse dans une grauile pureté coupables de tels scandales furent privés de
de mœurs et dans la pratique de toutes les leurs bénéfices et chassés des églises mais ;

vertus , il résolut de se consacrer unique- leur révolte contre citte décision du concile
ment au service du mi du ciel , et prit l'ha- ayant excité des troubles il en tint un au-,

bit monastique de l'avis U'Elphèj^e , évèque


,
tre à Winchester, en 975 qui leur ôla toui
,

de Winchester, son oncle, qui l'éleva au sa- espoir d'être réintégrés dans leurs fonctions.
ceriioce quelques ;inuces après. Dunstau Il ne montra pas moins de zèle contre les la'i-

fut ensuite chargé de desservir l'églisi' de qucs, quels que fussent leur rang el leur puis-
Glaslenbury, près de laquelle il Ht bâtir un sance. Ainsi, le roi Edgar lui-même a ant
oratoire et une petite cellule où il passait abusé d'une vierge qui, pour se soustraire à
dans le jeûne, la prière et le travail des ses sollicitations avait pris le voile dans le
.

mains, les momenls pouvait dérober à


qu'il uionasléio de Willon, sans toutefois s'enga-
l'exercice du saint ministère, fabriquant des ger par des vœux l'archevêque de Cantor-
,

crois, des vases, des enrcnsoirs et autres béry alla aussitôt le trouver, et couune le
objets destinés au cuite divin, et Ci'pianl des roi , selon sa coutume, lui tendait la main,
livres de religion. Kilmond ayant succédé en Dunstau relira la sienne el lui dit Comment :

9il à son frère Albelslan eut occasion de ,


osez-vnus toucher la main qui immole le Fils
connaître saint Dunslan parce qu'il se leu-
,
de la Vierç/e, vous qui avez enlevé à Dieu une
daii souvent par dévotion à l'église de tilas- vierge qui lui était destinée? ... Je ne veux pas
tenbury, qui n'était iju'à neuf milles de son être Tami d'un ennemi de Jésus-Christ. Ed-
palais de Chedder; et il fut si charmé de sou gar s'étant jeté aux pieds du prélat témoi-
Uiérile et de sa piété qu'il lui donna le gou- gna son repentir par ses larmes et demanda
vernement du monastère, lîdwi son (ils , une pénitence proportionnée à son crime.
aine, prince de mœurs
dissolues, étant monté Le saint lui en imposa une de sept ans,
sur le trône en 955, le jour même de son sa- qui consistait à ne point porter la couronne
cre, ilquitlalirusqueineut la salle où étaient pendaul tout ce temps, à jeûner deux fois
rassemblés les grands du rojaume, et se re- la semaine, à faire daboudautes aumônes,
tira dans une chambredu palais avec Ethelgi- et à l'omler un monastère pour y recevoir
ve, avec laquelle il enireteuail un commerce des vierges consacrées à Dieu. Edgar, se
criminel, quoi()u'elle fût sa proche pariute. soumit a tout et fonda le monastère de
Saint Dunslan le suivit et lui reprocha l'in- Siiaflsbiiry. Après les sept ans, c'est-à-dire en
dignité 'd'une telle conduite ; mais l'exil fut 973, saint Dunstan lui remit la couronne en
la récompense d'une démarche aussi hardie, présence des seigneurs et des évêques as-
et Dunslan obligé de quitter l'Angleterre,
, semblés pour cette cérémonie. Edgard étant
se relira en Flaudreoù il passa un an. Com- mort eu 975 saiul Dunstan s icra sou fils
,

me Edwi joignait la tyrannie à la déprava- Edouard, surnommé le Martyr, que l'Egliso


tion, lesMerciens et les Norihumbres secouè- a mis au nombre des saints, et qui ne fai-
rent sou joug et proclamèrent roi son frère sait rien que par ses conseils aussi son rè-
:

Edgar, qui rappela le saint abbé de (liasleii- gne fut celui de toutes les vertus. Elfride, sa
bury, l'honora de sa confiance, lui donna belle-mère, l'ayant fait assassiner en 979,
une place dans son conseil, et, en 957, le pour faire monter sur le trône son (ils Ethel-
nouiuia evéquede Woreesler. Saint Dunstau red, cette mort tragique plongea l'Angleterre
fol sacré par saint Odou archevêque de , dans la consternaiiou mais personne ue le
;

Cantorbéry, et quebiue temps apiès il fut regretta plus vivement que le saint arche-
obligé de se charger encore du gouverue- vêque qui l'aimait comme un fils. En sacrant
ment de l'église de Londvet, dont le siège son frère Elheired, il lui prédit toutes les ca-
était vacant. Il fut élu archevêque do Cau- lamités qui devaient arriver sous son règne.
iorbéry en 961 pour succéder à saint Odon
,
Ce fut vers l'an 983 qu il donna fonction
,

787 E\N EAN 788

épiscopale à G.içon, nommé évéque


de Lnn- la réforme un grand concouri de pèlerins.
daff. Jusque -là* les év^^qnes du pays de -^ 8 mars.
Galles avaienl dépendu de la métropoii' de DYMAS ou DrsMAS (saint), est le nom que
SaldUDiviii, el l'on ignore pourquoi ils en quel(|ues bagiographes donnent au bon lar-
f./ront démembrés à celle époque pour ap- ron qui fut crucifié .avec .lésns-Christ. L'E-
parleuir à «elle de Caiitorliéry. 11 visilail vangili' rapporte qu'il ne s'associa pas aux
souvent les dilTcrenles église'; du royaumi' insultes el ,iux blasphèmes des Juils, et que
s'ap[iliquanl à cxlirper les vices , à eomtial- mériie il fil unereiMonirance à son camarade
tre les erreurs à eoiriger les abus et fai-
, ,
el l'exhorta à la crainte de Dieu. Pour
sant parloul des in^lruciions si touchâmes , noua, lui ilii-il, c'est jtisleneni que no (s souf-
qu'elles aitendrissaicni les cœurs les plus frons, cl noi crimes nous ont mérité le sup-
endurcis. Le temps qu'il employait à ces vi- plice que nous subissons. Mois relui-ci ri' fuit i

sites , les soins qu'il <l(>nnait à son diocèse tivcun mal, ajouta-t-il, en partant de Jésus.
el aux alTaires de l'Klat ne l'empêchaient
,
Puis tournant la tête vers le Sauveur, il lui
pas de va(|uer aux es rciccs de la piélé e( dit :Seigneur, souvnez'Vnis de moi larsjue
surdiui à la priéri' à iKpvlle il consacrait
, vous serez dans votr roijimme. Jésus lui
ordinairement une p.iriie de la nuil. Il se re- répondit iJe vous dis en vérité que vous se-
tirait de temps en temps à (ilaslenburi , afin rez aujourd'hui avec moi en Pa'ndis. L'R.'lise
d'être plus libre di' converser avec Dieu. latine h more si mémoire le 25 mars, et la
Plein de charité pour les pauvres, il leur grecque le 2-'? : ainsi son culte est aulhenli-
donnait presque tous ses revenus. I.'anm^e que, mais le nom qu'on lui donne n'est pal
de sa mort, il prêcha trois lois le jour de aussi certain. — 25 mars.
l'Ascension, quoiqu'il fût déjà malade, et DYMPNK (sainte). Dijmpna, vierge et mar-
pendant qu'il parlait son visage paraissait tyre, était fille d'un prince d'Irlande el
rayonnant de gloire. En finissant son troi- perdit sa mère étant encore en bas âge.
sième discours il se recommanda aux priè- Comme les femmes à qui elle fut confiée
res de son auditoire el annonça sa fin pro- élaiiMit cbrélieniies , elles l'insirnis'rrenl des
cliaine. Tout le monde fondait en larmes. Il vérités de la foi et lui firent administrer se-
ri tourna encore à l'église après midi et , crètement le baptême. Son père, frappé de sa
indiqua le lieu où il voulait être enierré. Il beauté, devint amoureu* d« sa proprefille,
alla ensuite se mettre au lit et ayant reçu
, el dans l'aveuglement de s'i passion il lui
le saint viatique le surlendemain , qui était proposa de l'épouser. Dympne repoussa av ec
le samedi 19 mai 088, il expira tranquille- horreur une alliance qui est regardée
nieni à l'âge de soisante-dis ans, el fut en- comme une abomination, même chez les na-
terré dans la cathédrale, au lieu qu'il avait tions les plus barbares ; mais comme il re-
lui-même désigné. Une partie de ses reliques nouvelait ses instances, elle prit li fuite, de
fui transférée à Glastenbjry en 1012. 19 — l'avis d'un saint prêtre qui l'accompa^ina,
mai. et ils aborderont sur les côtes de la Frisi^.
DDTHAC {saint ], Dutharus, évéque de Dym|ine, quiavait emmené avec elle quel-
Ross en Ecosse , au xiir siècle , se distingua ques-unes de^ filles qui la servaient, devint
par un zèle ardent pour la gloire de Dieu, leur supérieure dans une espèce de monas-
une humilité proloïKle une tendre charité
, tère oii elles vivaient en com nunaulé. Sun
en\ers les pauvres et les pécheurs, un grand père, à forcede recherches, finit par décou-
amour pour la pauvreté et pour la niorlifi- vrir sa retraite el il passa la mer pour la ra-
cation. il fut lavonsc tlu don des miracles et nii-nerde gié ou île force. 11 fil d'aliord mou-
de celui de prophéiie. Il prédit longtemps rir Gerbern, qu'il regardait comme l'aulear
d'avance la terrible invasion des Danois de son évasion, et voyant que Dympne ne
qui, commandés par le roi Achol fomli- , voulait ni abandonner la religioii, ni reiour-
renl sur l'Ecosse en 12li3, et les Ecossais at- ner dans sa patrie, il la tua de sa propre
tribuèrent à son intercession et à celle de m lin, vers le commencement do vri* siè--
saint André, la victoire qu'ils renipurtèronl cle. On enterra S(m corps dans ntie bour-
sur ces barbares. Saint Dutbac éta^t mort gade du 13 abant, que son tombeau a illus-
dix ans auparavant, c'est-à-dire en 1-25'}. trée et qui s'appelle Gbèle. Ou y bâtit, drns
Son tombeau placé dans l'égiise collégiale
, la suite, une église qui porte son nom et qui
de Thane au comlé de Ross, attirait avant devint collégialer dans le xri' siècle. ^^IS^mai.

E
EANNE (saint), /InHorn/i, évéque dans les cices de la piété, et que du mépris p"nur les
Gaules, dont le siège n'est pas connu, flori<- amusemeiiis du monde. Elle ne
et les vanités
sait an v« siècle el il était honoré autrefois voulut point s'engager dans les liens du ma-
à Saint-iMaixent en Coilou, le l" novembre. riage, parce (jue cet élal, quoique saint en
EANSWITHE isainle), ^aHSicir/a, abbesse lui-même, lui paraissait inçom(iatible avec
en Angleterre, était fille d'Eadbald, roi de la résolulion qu'elle avait prise de se don-
Kent, el petite-fille de saint Elbelbert. Elle ner à Dieu sans partage; it à force de per-
uiontra, dès son enfance, de sibeuieuses sévérance, elfe obtint du roi son père, la
dispositions pour la vertu, qu'elle ne trouvait permission d'rmbrasser la vie religieuse
de plaisir que dans la prière el dans les exer- Eadbald fonda pour elle, en G30, un monas-
789 EBB EBE 790

(ère près de Folkstone, dont elle eatle gou- coupa ensuite nez et la lèvre supérieure :
le
vernement, et qui fut le premier monasière (ou les lès religieuses eurent le courage d'en fai-
de reliijieiisps en Angleterre. Eanswithe y re autant. Les Danois, lesvoyant ainsi défigu-
passa le reste de ses jours, Iravailiaiil sans rées, furent saisis d'horreur et n'attentèrent
rolârhe à sa propre sanclincation et à celle pas à leur pudicité, mais ils mirent le feu au
de SCS compagnes. Elle mourut le 3t août, monastère et les firent toutes périr dans les
iiiiiis on ignore dans quelle année du vii« flammes, l'an 870. —
2 avril el 5 octobre.
siècle. La nier ayant englouti dans la suite EBBON ( saint ), Ebbo archevêque dd
,

une partie du monaNtèie, les religieuses al- Sens, né sur la fin du vii« siècle, était comte
lèrent s'établira Folkslone même, emportant de Tonnerre lorsqu'il quitta le monde pour
avec elles lis reliques de leur fondatrice, se f.iire moine ilans l'abbaye de Sainl-Pierre
qui furent déposée-i dans i'eglise (lu'E.id- le Vif. Saint Guenic, son onde, s'éiant dé-
bold y avait fait construire en l'Iionneur dé mis, en 720, de l'arcbevéché de Sens pour
saini Pierre, et qui porta depuis le nom de prendre l'habil dans le même monastère,
Saiiite-Eanswilhe. —
12 septembre. s;iinl Ebbon fut lire de sa solitude pour lui
EATE (saint), évéqned'Hagustald en An- succéder. Il marcha sur les traces de son saint
gleterre, naquit vers le commencement du oncle el il se rendil célèbre par sa cbarité
VII' siècle, el saint Aïdan, qui venait de fon- envers les pauvres, par ses austér lés, son
der le monastère de Maiiross sur la Tweed, amour pour la prière et par son zèle pour
et celui de Lindi-farne d ins lile de ce nom, l'instruction de son troupeau qu'il édifiait
le décida à quitter le monde, tiès-jeune en- par ses exemples. Il fut favorisé de son vi-
core, el lui donna l'habit. Il lit de grands vant (lu lion des miracles, et il mourut le
progrès dans la perfection sous un tel maî- 27 août 750. — 27 août.
tre, et lorsque celui-ci mourut, en 631, Ë ite EiiBOiN (saint), prêtre et martyr, exerçait
lui succéda dans le gouvernement de ces les lonctions de missionnaire parmi les Sla-
deux monastères. î orsuu'il fui nommé par ves ou Vandales occidentaux, lorsqu'il fut
le roi Alcfriil, abbé de Uipon, il emmena avec mis à mort en haine du chrislianisme avec
lui saint Cuthbert. qu'il ava t admis au nom- saint Gothcdcalc, prince de ces peu 'es. Il*
bre des moines d-o Maiiross; et à son retour furent massacres lun et l'autre dani la ville
dans ce dernier mona tere il te fit prieur à de Lenziu, le 7 juin 1036, par des révolté's
la plice de saint Boisil, qiii \enait de mou- auxquels un attachement opiniâtre à l'ido-
rir de la peste en (iG4. Pius lard il l'envoya fâtrie avait fait prendre les armes. Saint Eb-
gouverner, en son nom, le monastère dé' Bon, saisi par ces furieux, fu( poignardé sur
Lindisfarne dont II étaii toujours supérieur. nu autel où ils l'avaient éleudu pour l'égor^
Ce n'est que par les calendriers d'Anglelerie ger. — 7 juin.
que nous apprenons que saint Eate rt-çul EBEUHARD ou Everard (le bienheureux),
l'unciiou épiscopale et qu'il fixa son siège à premier abbé d'EinsiedIen ou de Notre-Da-
Hagustald. On ignore l'année de sa mort, me des Ermites en Suisse, né d'une famille
qu'on doit placer avant la fin du vu" siècle, illustre de la Soiiabe, était, à e que l'on
<

vers (iK7. — 26 ortob e„ cr lit, cousin de Herman duc de Souabe el


EBBE (sainte), Ëbba, alibesse en Angle- d'Alsace. Ayant embrassé l'éial ecclésiasti-
terre, était fille d'EthcIfrid el sœur de saint qu ', il fut d'abord prévôt de la catbédrale de
Oswald et d'Oswi, qui furont tous trois suc- Strasbourg; mais eu 934 il quitta cette di-
cessivement rois des Norl'iumbres. Elle na- gi)i?C ,.ourse retirer dans la solitude, cl alla
quit vers le conimenc nient du vu"! siècle, et rejoindre le b enheureuK Bc^nnon, son ami,
son goût pour la vie relig.euse lui fit quitter qui avait é;é chanoine de la même église et
la cour et le monde. Aidée par les libéralit'S qui vivait en ermite dans un désert de la
d'Oswi, elle fonda le monastère d'Ebcliesler Suise, où sainl .Meinrad avail jeté les fonde-
dans la province de Durham, lequel était menis d'un monastère qui n'était pas achevé.
double pour îles bommes et des femmes, sans La t'épulaliou de sainteté dont jouissait
communication enire les deux communau- Elierh.ird lui atlira bientôt un grand nom-
tés, el dont elle eut le gouverneiiient jusqu'à bre de disciples, el pour les loger il consa-
sa mort. Elle compta au nombre de ses reli- cra SI fortune à l'achèvement du monastère
gieuses à Coldirigham, sainte Etheldrède ou dont il fut le premier abbé. Il y fit construire
Audry, reine des Norlbumbres, qui y vint une église en l'honneur de la sainte V ierge;
prendre le voile du consenlemeni du roi ce qui a fait donnera celle abbaye, devenue
Egfrid, son mari. S.iinte Ebbe mourut en 68.3. depuis si célèbre, le non» de Notre-Dame dei
— 23 août. Ermites ou d'EinsiedIen. Dins une famine
EBBE (sainte),3bbessedu grand monastère qui, eu 942, ravagea l'Alsace, la Bourgogne
de Coldingbam, sur les fioniiôres de l'Ecosse, et la haute Allemagne, le saintabbé employa
lequel aviiil éié fondé par une autre sainte ises grands biens à se procurer une immense
Ebbe qui fait l'objet de l'arlicle précédent, provision de grains pour servir à la subsis-
voyaut son asile menacé par les Danois, tanc •
des malheureux. Il mourut le 14 août
qui venaient de faire une irriiplion dans le 958, après avoir gouverné son abbaye pen-
pay.s, fut saisie d'une vive frayeur, non pour sa dant l'espace d'environ vingt-trois ans, et
vie mais pour sa cbasteté. Ayant assemblé ses fit enterré près de l'autel delà sainte Vierge
religieuses dans le chapitre elle leur fil un à côLé du bienbeureux Bennon. Son nom se
discours touchant sur le danger qu'elles lit dans plusieurs calen Iriers et Martyrolo

c^araiecl de la part de ces barbares, et se ges, le 14 août, et à Einsiedlen le 11 mars.


791 tBK EDB 7Vi

EBEHHARD ou Kvhahu («aiitl), archevê- commandant du de Leibnitz, les fatigues


fort
que de Sallzbourg, né en 1085, à Nurembiig, de ce long voyage épuisèrent ses forces, et
l'illustre fimille des comies de liibourg, il mourut en revenant, le 22 juin llCi-, âgé
de
fui formé dès son bas à^'C à la piélé par sa de soixanle-dix-neuf ans. —
2i juin.
mère<iui était un moJéle de toutes les vertus. KBOKAS (saint), pi'être persan et marljr,
Ayant ensuite été placé clirz les religieux du avec saint Milles, évêque et un autre, souf-
Monl-Saint-Michel de Baniberg. il y acheva frit l'an 3VC, sous le règne de Sapor II. —
son éducation et y fit de tels progrès dans la 13 novembre.
vertu et dans la science, qu'il devint plus EBKEljlSK (saint), évèque deMaesiricht,
lard un des principaux ornements de l'E- succéda à saint Perpète, l'an G20. Les détails
glise d'Allemagne. Après avoir été quelque de sa vie sont inconnus, mais son épiscop.il
temps chanoine de Baniberg, le désir d'une ne fut pas long, puisque le B. Jean l'Agneau,
plus grande perfection le porta à entrer, en son successeur, siégeait déjà en 61'*. 3 —
110'*, dans le monastère de Prufening près novembre.
de Uatishonne, où il devint bientôt le modèle EBUÉGISILE (saint), Ebregisilus, évéqiic
de la communauté par sa régularité et sa de Meaux, florissait dans le vu"' siècle. Il est

ferveur. Ses deux frères et sa sœur ayaut honoré à Jouarre en Briele 31 août.
fonde le mona-lère de Bibourg près (i'iu- ECAIN (saint), Klchoenus, evéque de Clu-
golsladt, il fut obligé, malgré ses résistances ainfod dans le comté de Méatb en Irlande,
et par l'ordre exprés du pape Innocent IIJ, mourut vers l'an 600. 11 février.—
d'en prendre le gouvernemint. Il y fil fleurir ECGLÈSE ( saint ), Ecclesius, évêque de
toutes les vertus, plus encore par ses exem- Ravenne, était né dans cette ville et bâtit
ples que par ses leçons. On admirait surtout dans la maison paternelle l'église de Sainte-
«a charité pour les pauvres et les étrangers ; Marie-.Majeure.ll mourut en 5ît2et sonorps
il les recevait avec honlé, leur lavai.l lui- fut inhume dans l'église de Saint-A''ital de la
même les pieds, les soign.iit lorsqu'ils étaient même ville. 27 juillet. —
malades, et ne les laissait jamais partir sans ECD\CE{sain[.], Ecdilius, l'un des quarante
leur avoir donné les secours dont ils pou- martyrs deSébaste en Arménie, qui, n'ayant
Taient avoir besoin, et tous ceux qui pas- pas voulu sacriGer aux dieux pendant la per»
saient par Bibourg étaient sûrs d'avanced'y séculion de l'empereur Licinius, furent li-
trouver l'hospitalité la plus bienveillante et vres à plusieurs tourments par ordre d'A-
la plus généreuse. L'archevêché de Sallz- gricola, gouverneur de la province, qui les
bourg étant devenu vacant, le peuple et le fit ensuite exposer nus sur un étang glacé
clergé relurent d'une voix unanime, et quoi- où la plupart furent gelés. Ils souffrirent en
qu'il lui coulât beaucoup de quitter sa re- 320, et saint Basile a fait leur éloge. 10 —
traite, il fut obligé d'acquiescer à son élec- mars.
tion, dans la crainte de s'opposer aux des- ECDICE (saint), évêque de ^'ionne en Dau-
seins de Dieu. A peine eut-il pris possession phiné, succéda à saint baudou, au milieu du
de son siège qu'il s'appliqua à rétablir la vir siècle. —
23 octobre.
paix entre son chapitre et plusieurs monas- ECOMiiNE (saint), Ecomenes, martyr en
tères de la ville, et à ramener les peuples à Egypte a^ec plusieurs autres, qui piéciiè-
des sentiments de respect envers le clergé, rent l'Evangile par leurs discours et leurs
qui avait beaucoup perdu de sa considéra- exemples et endurèrent la mort pour Jésus-
tion par suite des longues discordes entre le Christ. — 16 janvier.
sacerdoce et l'empire. Il ne négligea rieu EDBEKT ou Eadbert (saint), Eadberltis,
pour réprimer les abus, et il regeiitra en évoque de Lindisfarne, s'était rendu célèbre
quelque sorte sou diocèse. Le saint arche- par sn science des saintes Ecritures, par sa
vêque avait une telle dévotion envers la charité pour les pan vres et par ses autres
sainte Vierge, qu'il ne relusait jamais ce vertus, lorsqu'il lut choisi, en 687, pour rem-
qu'on lui deniand.tit au nom de Marie. Sa placer saint Cuthberl sur le sii'ge de Lin lis-
charité pour les pauvres était iuunense : i'arne qu'il occopaonze ans. Chaque année il
non content de leur faire distribuer les se- allaitpasser dans un lieu solitaire le carême
cours dont ils avaient besoin, il allait jusqu'à et lesquarante jours qui précèdent Noël.
les admettre à sa table, et lorsqu'ils étaient C'est là que, loin du commerce des hom-
malades il allait les visiter : au^si ctail-il mes, il se livrait uniquement à la prière et à

aimé et vénéré de tout le monde, et uicnie la couttinplation, et pratiquait de grandes


de l'empereur Frédéric Barberousse qui le abstinences. Les moines de Lindisfarne ayant
laissa tranquille pL'iidanl ses démêlés avec trouvé entier le corps de saint Culhberl et
le saiiil-siegc,quoique le courageux prélat intactes les étoiles qui 1 enveloppaient, quoi-
se prononçât iiaulcment contre lui et .surtout qu'il fût enterré depuis onze ans, portèrent
contre les antipapes. Jamais l'empereur n'osa à saint Edbert, qui était alors dans sa soli-
le persécuter, ni même le trouLiler dans l'ad- tude, les étoffes qui enveloppaient le sainl
luinisualioii de son église il sut même ren-
: cor|)s. E.lbert les baisa avec respect et or-
dre justice à sa noble fermeté, qu'il estimait donna que les reliijues qu'elles maicul re-
plu» dans le secret de sou cœur que les lâ- couvertes fussent platées dans l'église,
ches complaisances des évoques courtisans ajoutant que le tombeau de son saint prélé-
qui approuvaient ses schismatiques entre- cesseur ne resterait pas longtemps vide.
prises. Saint liberhard étant aile en Styrie Par ces paroles, il annonçait sa mort pro-
pour récoacilicr le margrave Oltockar >'el le chaine il mourut, en elTel, le
; mai 698, e'
, — -

793 KDE EDl 79*


fui enlerré dans le tombeau de saint Culh- burge, qui gouverna saintement la commu-
bert, où il s'opéra plusieurs miracles pur sou nauté pendant uu grand nombre d'années,
intorcossion. — 6 ni;ii. et ne mourut que sur la fin du vu' siècle.
EDBUHGK ou Idaberge (saiiilr), vierszeen Son corps, au rapport de lîède, ne présentait
Angliterre, était fille dt^ Penda. roi de Mer- encore de son temps aucune marque de cor-
cie. Elle consacra à Dieu sa virginité et prit ruption. On avait conslrtiilà quelque dislance
ïe voile dans le monastère d'OriiiundescasIre de l'abbaye une chapelle en son honneur, et
dans leNorthamploii, dont sainte Kuniic- celle chapelle, qui tomhail en ruines, fut re-
hiirge, sa sœur, était abbesse. Ajirès avoir construite l'an 1714. Sainte Edelburge est
édilié ses compagnes par une vie sainte, elle honorée dans le diocèse de Meaux sous le
mourut sur la lin du vir' siècle, ou au coiii- nom de sainte Aubierge,le 17 juillet mais ;

mcnccnient du vni''. Que!i|ue temps après le Martyrologe romain place sa fête au 7 du


ses reliques lurent Irinslérces à Pelcrburgh, même mois. —
7 e! 17 juillet.
cl, vers l'an 10+0, un moine nommé Baiger EDÈSE (saint), Edesius, martyr à Alexan-
ics (ransporla en Flandre, dans l'abbaye de drie, el frère de saint Ajipien, martyr à Cé-
Borg-Saint-Vinnox, où elles furent brûlées sarée, naquit en Lycie dans l'Asie Mineure,
dans l'incendie qui réduisit en cendres celie et s'adonna d'abord à l'étude de la philoso-
ubbaye, l'an lo58. — 20 juin. phie ; il continua de porter l'habit de philo-
EDBUHGK ou Eadburge (sainte), Endbur- sophe, même après qu'il eut embrassé le
yis, abbesse de !\îins(rey dans l'ile de Tlianct, christianisme. Il se rendit à Césarée pour
en Angleterre, succéda à saintf- Mildrède et suivre les leçons de saint Pamphile, qui tenait
fil bâtir une nouvelle église al baliale sous dans celte ville une école célèbre. Pendant la
l'invocalion de saint Pierre et de saint Paul. persécution de (ialère-Maximien, il confessa
Saint Boniface, apôlre de l'Allemagne, lui courageusement Jésus-Christ devant les ma-
écrivit plusieurs lelSres (lui iémoignent de gistrats, lut mis plus d'une fois en prison, el
i'i'slimc qu il lui portail. Elle mourut vers condamné ensuileaux mines de la Palestine;
l'an 7ol et el!e lut enterrée à IVIiuslrey. Ses mais ayant obtenu sa liberté, il se rendit en
reliques furent tiansjioriées à Canlorbéry Egypte, qui avait alors pour préfet Hiéro-
avec celles de sainte Mildrède, en 1035, sous clès, l'un des plus cruels persécuteurs du
l'archevêque Lanl'ranc, qui les déposa dans christianisme, l'dèse alla le trouver pour lui
l'église de Saint-Grégoire. — 13 décembre. reprocher ses horribles traitements envers
EDKLBURGK, ou Edilburge (sainte), reine, les chréliens, el surtout la manière indigne
était fille de saint Etbelberl, roi de K<>nt. avec laquelle il exposait la pudicilédes vier-
Elle enibrassa le christianisme en même ges. Hiéroclès, après lui avoir fait subir di-
temps que sou père et fut baplisé(ï avec lui verses tortures, le fit jeter dans la mer. C'est
en u97. lîlle épousa ensuite saint Eiiwin, roi ainsi qu'il consomma son martyre, quelque
des Northambres, qui était encore idolâtre, temps après que saint Appien avait souffert
mais il fut expressément réservé qu'elle au- à Césarée, l'an 306. 8 avril. —
rait le droit de pratiquer sa religion, cl saint EDIBI^ (saint), Edibius, évêque de Sois-
Paulin, qui devint plus lard cvêque d'York, sons, llorissait dans le v
siècle, et il est ho-
l'accompagna en qualilé de chapelain. Edwin, noré le 10 décembre.
après avoir résisté quelque temps aux priè- EDIGNE (sainte), Edigna, vierge qui llo-
res et aux sollicitulions de son épou^^c, se- rissait sur la fin du vir siècle, sortait du
condée pjr les instructions de saint Paulin sang royal de France. Ayantconsacré à Dieu
finit par se faire cbrélien, et il fut baptise le sa virginité, elle quitta la cour et le monde
jour de Pâques de l'an 627. Six ans .iprès, il pour vivre dans la solitude, occupée de la
perdit la couronne cl la vie dans unebalaille prière et des exercices de la pénitence, aux-
qu'il livra aux païens eoiumaudés par Pend.i, quels elle joignait les œuvres de miséricorde,
roi de AJcrcie. Edilburge supporta e mal-( surtout la charité envers les pauvres. Elle
heur avec courage et résignation. Obligée de passa en Bavière et y fonda plusieurs mo-
se réfugier avec son fils et son petit-fils, nastères. Elle était parvenue à un âgeavancé
|jiès d'Eadbaid, son frère, roi de Kent, elle lorsqu'elle mourut après le commencement
fonda 1" monastère de Liiining et elle y prit du viii* siècle. — 28 février.
l'habit. Elle mouru! vers le milieu du vu- lîDIGKii )( Ediqra, est honorée
sainte ,

siècle, et son nom se lit dans le Martyrologe cotnme martyre le 26 février.


d'Angleterre, sous le 10 septembre. EDlLFLÈbl-; (sainle), Elhelfledes, est ho-
EDELBUKGE, ou Aubikrge (sainte), Edil- norée en Angleterre le 12 décembre.
burga, abbesse d.' Faremoulier, était (ille EDJSTE saint), Edislius, martyr à Ra-
(

d'Annas, roi des Est-Angles, cl de siiinle Hé- venne, sonlfril l'an 303, sous Dioclélien, et
rcswide. Elle forma de bonne heure la réso- son corps lut inhumé sur le chemin de Lo
lution d(; consacrer à Dieu sa virginité, el relie, près du lieu où il avait été exécuté.
ayant passé ei France, vers le milieu du vii« 12 octobre.
siècle, ellel'exécula enprenanl le voile dans EDI rHE ( sainle ), Editha, vierge, était
l'abbaye de Faremoulier, alors gouvernée fille nalurelle d'Edgar, roi d'Angleterre, el
p.ir sainte Fare, fondatrice et picmière ab- d'une dame illustre, nonruéc Wulfride, que
besse de ce célèbre monastère. Sainte Sé- ce prince avait enlevée, et qui devint plus
dride, qui était, par sa mère
sœur i]e sainte
, lard abbesse de.Willon, après avoir refusé
Edelburge, ayant succédé à sainte Fare vers la main d'Edgar devenu veuf. Elle naquit
'an 633, fui remplacée à sa mort par Kdel- en 961, el fut élevée dans le monastère où»a
705 EnM EDU 79'-.

in^re avait pris le voile. Aussi lo Marlyro- vertus. Il avail appris par cœur le Psautier
loiîff romain dit, en parlant de sainte Edilhe à l'exemple des moines et de plusieurs per-
que consacrée à Dieu ilc^s son enfance, elle sonnes pieuses; el jusqu'à la réforme, on
avait isfnoré philrtt que (piiité le momie. gar la religieusement , comme une relique,
Wulfi icie, que l'I^^ilisc honore aussi comme le livre des psaumes dont il s'était servi. L-s

sainte, m- néslijje.i aiii'iin soin pour former Danois, sous la condiiiic (b; lliiiguar, ayant
sa fille à la pieté, el pour la fjuider dans les fait une deseente en Angleterre, rivagèrenl
voies de la perfectiim. Charmée de ses pro- 'es Etats d'Edmond, cjui, confi ml ('lan^ la foi
pres dans la vertu, elle se décida » l'adinet- ne s'atlend lil nnllemenl à celle
(les traités,

trc, malgré sa jeunesse, à la profession reli- agression. rassembla à


Il hâte quelques 1 1

gieuse, a|irés avoir i>lvtenu le consentement troupes et march.i contre ces barbares qu'il
du roi, liquel nefiil accordéque dilficilemeiit. battit près de Tellord; mais ils eurent
Les douce 'rs qu'Kdithe trouvait da»s la vie bienlôl réparé leurs pertes [>ar l'arrivée de
conlemplalive ne l'emiièchaient pas d ser- • nouveaux renforts. Edoioiid S" senlant trop
vir les pauvres et de soigner le» malades, inférieur en f)rcrs pour tenir li camp.i-
surtout ceux qui avaient des ulcères dont le gne, ne voulant pas prodiguer inutile-
et
pansement révoltant le plus la nature. Ses ment le sang de se.s sujels, se relira dins le
ah«tinence-t et ses austérités avaient quelque château de Framlingham dans le comté de
fluKe d'exiraoriiinaire dans un â^'e aussi Sulïolk. Hinguar lui proposa de luiliis^er
tendre. L'id e que l'on .ivait de sa prudence son ro auiiie, à condition qu'il le reconnaî-
>

et de ses autres verlus élail si grande, que le trait pour souverain et qu'il lui paierai!
roison père voulut lu' confierlegouvernement tribut; mais il refusa de régner ce prix. .i

de plusieurs monastères, quoiqu'elle n'eût eu» Les Diinois l'ayant investi à Hoxon sur la
core que quinze ans mais son humilité lui fit
; Waveney, il se cacha dans une église; m.iis
refuserun lion ne iir dont elle se croj ait indigne : il fut bientôt décou^e^t:on
le cliargea de
elle allégua sagranrte jeunesse el resta toute chaînes et on le à la tente du gé-
conduisit
sa vie sitnp'e religieuse. Edgar élanl mort néral ennemi qui ses propositions,
lui réitéra
en 975, il eut pour successeur saint Edou ird (yomme elles renfermaient des clauses con-
son G H, que l'Eglise honore c ^mme martyr. tr;iires à l'intcrél de son peupleelà la reli-
Elfride. belle-mère de ce prince, l'ayant lait gion, il les repoussa avec feroielé, ajoutant
assassiner eh 1»78 , lorsqu'il n'avait que qu'il aimait mieux mourir que d'olTenser
quinze ans, on assure que la noblesse, qui Dieu. Hinguar, furieux de celte réponse, le fil
lui ét.iil très-attachée, voul il placer sur li; attachera un arbre cl déchirera coups de
trône siiule Edithe sa sœur; mais la vue lo'.iel. Saint Edmond souffrit, avec une pa-
d'une couronne ne fui pas capable de l'é- tience invincible, celte cruelle fusligatiua
blouir, et elle préfera l'obscutilé du cloître à pendant laquelle il invoquait le nom de
l'éclat du Irène. Elle fit bâtir, à Willon, Jesus-Chrisl, On lui décocha ensuite une
une église sous l'invocation de saint De. is ; grélc de ileches, au point que son corps en
saint Dunslan, archevê(Jae de Canlorhér\ , en était tout hérissé, et Umguar iinil par lui
fil la dédicace, el pend int la messe qu'il célé- faire couper la léte le 20 novembre de l'an
bra en cette circonstance, il apprit, par révé- 870. On bâtit, depuis, dans le lieu où il subit
lation, qii'E iilhe mourrait bientôi. En efl'ei, sou niarlyre, un prieuré d.' mo nés qui por-
quarante jours après cette cérémonie , elle tail son nom. Son corps lui enterré à Hoxon
s'endormit dans le Seigneur, le 16 septembre avec son clie! qu'on .ivai retrouTC dans des
OS'», cig eseulement de vingl-trois ans. Le broussailles, et transporté peu de temps
saint archevéïiue qui l'avait assistée dans
. après à Sainl-Edm mdsbiirw On construisit
ses derniers moments, l'inhuma dans l'église sur son tombeau une église en bois que le
(lu'ellevenait de faire construire, el son roi Canut remplaça par une autre en pierre.
hmibeau devint célèbre par «n grand nombre Ce même prince l'oiula l'abbiye d'Edmoiul-
de miracles. —IG septembre. sbur>,laplus belle qu'ail jamais possédée
ED.V10NDouEi)MK(saint),/s'd;nMnrfu#.roides l'Aiiglet rr' ses ruines foiil encore aujour-
:

Est-Angles ouAnglais unenlaux , né en S'i ), d'hui réloniiemeiit des vov ageurs. La sain-
était fils d'OITa , qui lui résigna sa couronne teté d'Edmond fil attestée par plusieurs mi-
pour aller linir ses jours à Rotne, dans les racles, et on Concile national d'Oxford, tenu
ex-rcices de la pénilence. H fut sacré au châ- eu 1122, mit sa fête au noiubre de cell s qui
teau de liurum sur le Stour, le jour de Noël étaie.;t d'obligation dans l'Eglise britannique,
8o5, à l'âge de quinze ans. Ses heureuses et les rois d'.Angleterre l'honoraienl comme
dispositions, ses qualités morales el reli- leur principal patron. Les hiitoriens de cette
gieuses te rendirent le modèle des bons rois nation foui l'éloge le plus complet de ce
Il fil lleurir sous son gouvernement la paix, princ cl le considèrent comme un modèle
la justice el l.i religion, se montra le père de accompli de toutes les vertus royales ils re- :

ses s ^jets el surtout des p.iu\ res el des mal- lèven! surtout sa douceur, sa pieté et sou
heureux, le protecleur de- faibles, des veuves buinililé. —
20 noi embre.
el des orphelins. Ou admirait, dans un princ '
EDMOND, ou Edme (.saintj, archevêque de
si jeune, sou aversion pour les flaileurs, son (]iintorl;èry, né sur la fin du xi siècle à '

amour pour l'.i vérité, et son application à Abingdoii dans le ISarkshiie, eul pour père
surveiller p ir lui-même loules les branches Hay iiau ', rieiic marchand de cette ville, qui se
de l'adminisiraiion. Sa lerveur pour le ser- li rcli^ eux lians le nuiiiastère d'Evecbam, et
vice de Dieu rehaussait l'eclal de ses aulres pour mère Mabile, qui, doq moins pieuse que
,

797 EDM EDH 7»8

son mari, resta dans lo mondo pour veiller dans ses mains le volume qni contient les
â de ses enfants, Iom* en meiianl
l'éiîiiralion divins oracles il le biisail
, respectueuse-
ta d'une reli|;ipuse, Klle habitua lejeuiie
vi'- ment.Plusieurs années avant que d'avoir
Edmond a réciter, à genoux, Je Psautier, les reçu les ordres sacrés, il récitait chaque
dinianciies et les fêtes avant de prenire, jour l'ofiice de l'Eglise. I.nrsqu'il eut été
ancuiie nourriture, et à se ciiiilenler île pain élevé au sac'rdoce il fut cliarg' d'annon-
el d'.au les vemlredis. Une éducation aussi cer la parole de Dieu, ce duni il s'acquit-
('hrélieniii' lui remlit lamillère la p'a ii]ue tait avec le plus grand s>»cc'''s, el l'on ne
des plus belles vertus; il étaii doux, affable et pouvait l'entendre sans (Hre édifié, soit qu'il
si docile qu'il ^enililail n'avoir d'autre vo- prèrliâl, soit qu'il donnât ses leçons. Il re-
lonté que celle de sa mère et de ses maîtres. tourna en Angleterre, l'an 1219, el ensei;;na
Après avoir fiil, avec le p'us gr.ind sucrés, à Oxford la logique d'Ari^lo'e; ce que per-
Ses premières éudes à OvI'ord, il fut envoyé so ne n'avait encore Ttit avant lui, el ce qui
à Paris avec son frère Koheit. Mabile leur ne l'empêch lit pas d se livrer au minisière
donna à chacun un cilice, leur recoiniii m- de la prédication. Lis provinces d'Oxford,
dant de le porter deux ou trois jours de la se- de Glocesler et de Worcester furent le théâ-
maine afin de se prémunir contre l''s attraits tre de son zèle, et il y fil des missions qni
de la volupté, et chaque fuis qu'elle leur- produisirent les plus 'grands Iruits. Après
envoyait quelque chose, elle y joignait des avoir refusé plusieurs béni'fices, il accepta
instruments de pénitence pour leur rappeler eiitinun canonicalel la trésorerie d- la c.ilhé-
la nécessité de la mortification. La rua adie drale de Salisbury mais il distribuait aux
;

de cette vertueuse mère obligea Edmond à pauvres l.i plus gr.mde partie de ce revenu,
retourner près d'elle pour recevoir s >n der- ne se réservant que ce qui éiail absolument
nier soupir. Elle lui recommanda son IVère nécessaire pour ses plus pressants l>e3t)in».
el ses scpurs, le chargeant de les établir dans Le pape Grégoire IX l'ayant c^iargé de prê-
le monde el lui donna sa bénédiction avant cher la croisade contre les Sarrasins, il rjui--
dé mourir. Ses sœurs, aussipieuses que belles, torisa en même lemps à recevoir un hono-
se décidèrent pour l'elal religieux et il les lit raire pour ses prédications mais Edmond;

entrer dans le monastère de C itesb) où l'on , ne voulut |ias user de ce dernier droit. On
observait une exacte discipline sous la règle raf)porte que prêcîianl un jour en plein
de saint Benoîi. il retourna ensuite à Pais, air près de l'églis' de Worcester, un orage
pour y continuer ses études, qu'il saut lifiail qui survint é|)ar;;na son atidiioire. Ses dii-
par de fréquentes aspirations vers Dieu, el cours étaient si louchants que les pécheurs
Bes maîtres le regardaient co'ome un pro- les plus endurcis se convertissaient. On cite,
dige de science el île sainteté. Tous 'S jours, I entre autri's, linillaumc, comte de Salis-
il assistaii à l'office de la nuit dans l'église bury, qui depuis longtemps menait uric vie
de S.iiut-Méry, eulenrfait la messe de grati i si peu chrétienne q l'il n'approchait jamais
matin, el se rendait ensuite aux écoles pu- des sacrements, et qui ayant entendu un
bliques, sans avoir pris ni repos ni. nourri- seriiion du saint el conversé ensuite quil-
liire. 11 continuait les pratiques de morlifica- ques heures avec lui, se
convertit si païf lile-
liiin auxquelles sa inère lavait exercé dans ment qu'ilne s'occupa plus que de son salut,
Bon enlanci', et il y en ajoutait encore d'autres pendant tout le reste de sa vie. M lîtr^' ha-
qu'il s'éiaii imposées lui-même Karcment il Itile d ms les voies intérieures, il forma plu-
faisait plus il'un repas par jour, et ce repas sii'iirs personnes au gr.md art de la prière
était loind'ètrecopi;ux ildormaiisurunbauc
: et de ia comteniplation. sur laquelle il a
ou sur la terre nue, quoi ju'il eût un lit dans écrit des choses aduiirables dans son Miroir
sa chambre, afin de cacher ses ausiéiiiés su- de l'Eglise. Le pape Grégoire IX l'ayant dé-
ce point, elil pas^a trente ans sans se desha- si;:ne poui- remplir le siège de Caiitorbéry,
biller. Ce qu'il recevait pour son enlrelieii vacant depuis plusieurs années, le chapitre
était presque entièrement distribué en au- de celte é'^hse élut à l'un inimité
1 el cette ;

mônes il vendit même jusqu'à ses livres


: élection, agréée par Henri III, fut confirmée
pour assislerde pauvres étudiants qui étaie it par le pape mais Edmond ne viiulail pas y
;

tonibés malades. Il passa plusieurs semaines acquiescer el il fallut toute l'autoriié de l'é-
auprès d'un de ses condisciples, atteint d'une véque de Salisbury pour vàinrre sa résis-
maladie grave, le veillant jour et nuit il tance. Il fut sacré le 2 avril liS'i-, el sa nou-
Jui rendant les services les plus rebutants. velle dignité ne lui fil rien changer à son
Après avoir terminé ses éludes, il fut reçu genre de vie. Il s'appliqua d'abord à con-
maitre es arts, et il enseigna publiquement naître les besoins spirituels cl tempoiels de
les mathém itiques; mais comme cet e science son Iroupca i, afin de pourvoir au salut de
aride coniribuait à diminuer sa ferveur, il l'àme et du corps de ceux dont il clait char-
crut voir en songe sa mère qui Iraç.iii , gé. Les jeunes personnes sans ressources
eu sa présence des figures de géométrie, < taieul suitoul l'objei de ses soins il s ;
I

et lui avant demandé c


que tout cela sigm- dotait et leur procurait un' élahlisseuient
Cait elle ajouta qu'il valait bien mieux afin de mettre leur vertu à l'abri du danger.
faire de l'adorable Iriailé l'ubjel de ses élu - Plein de zèle ionire les vices et les abus, i!
des. Dès lors il ne voulut plus s'appli(]iier travaillait au rétablissement de la discipline,
qu'à la tliéologie et se fil recevoir docteur el c'estpour atteindre ce but qu'il ])ubli,i ses
en celle l'acuité. 11 expliqua eusuiie I'Im ri- Consiiiudoiia. iM.il-. s.jii zèN' lui s !S iia de,
tUre sainte, el toutes les lois qu'il prenait enuemis parmi son clergé, etméuie parmi les
m EDM KDO 800

membres de son chapitre. Ou


se déclara conire lestée par plusieurs miracles, Innocent IV I«
lui ol l'on tâclia de paralyser ses pieux eflbrls.Le canonisa in li'+7, el l'année suivante son
saint archevêque supporta avec une paix et une corps ayani été levé de terre lut trouvé
patience admirables les contradictions aux- cntii>r, les jointures mêmes élaient encore
quelles il était en butte, it lorsqu'tm lui rc- llexiblcs, quoiqu'il fût mort depuis six ans.
présenlail qu'il portail trop loin la douceur La cérémonie de la translation se fit en pré-
el la charité, il répondait que Jésus-Clirist sence de saint Louis el de la fi;mille royale,
nous avait enseigné par son exemple à aimer du légal du sainl-siege el île plusieurs ar-
nos persécuteurs et à recoininauder leurs chevê(|ues, évé(iues, abbés el autres person-
âmes au Père célcsle. 11 disait que les tribu- nages de (listin<tioii. L'ahhaye de Poniigny
lations ét.iient comme un miel saunage dont porta depuis le nom de s.iint Edmond. Il
l'amertume est mêlée de douceur, el qui doil nous ie>ledu saint archevêque de Caiilor-
nourrir notre âme dans le désert de ce bery, outre ses constitutions diver~es qui
monde. Il goûtail des consolations ineria- renferment 30 canons, un livre de spiritua-
blesau milieu de ses peines : Dieu lef.ivorisait lité qui a pour litre le .]lir(tir de VEqlise et
de grâces extraordinaires, el on le vit plu- qui est digne de la piété e; de la science
sieurs fois en extase. Il avait fait vœu de de son auteur, ainsi ()ue plusieurs ouvrages
chasielé dans sa jeunesse, el jamais il ne qui n'ont pas encore élé imprimés. — 16 no-
porta atteinte à cette belle vertu par aucune vembre.
faute. Henri III, qui avait épuisé ses finances EDOUARD (sainl), Eduardus, roi d'An-
par ses prodigalités, s'appropriait les reve- gleterre el martyr, naquil en 962, et succéda
nus des évècliés el autres bénéfices vacants, en 975 à Edg.ir, son père, n'étant âgé que
qui élaient à sa nomination, el il imaginait de treize ans. Il lut sacré par sainl Diinslan,
des prétextes pour recul* r le plus longtemps archevêque deCantorbéry, iju'Edouaid hono-
qu'il pouvait la nomination des titulaires. rait comme un père el dont il suivait l<s avis
Edmond obtint de Grégoire IX une bulle avec une admirable dociliié aussi son règne
:

qui l*;uitorisait à nommer au^i bénéfices qui fut le règne di- toutes les vertus. Pieux, atl'a-
ne seraient pas remplis après une vacance ble, plein dedouceur et de bonté, il se rendit
de .six mois; mais le roi s'élaiit plaint, la recoiiimandable par une sagesse précuce el
bulie fut révoquée. Le saint archevêque, surtout par une grande pureté de mœurs.
pournepas paraître conniver à des abus qu'il L'Angleterre s'applaudissait de voir sur le
ne pouvait empêcher, passa secrèlcmenl en trône un prince aussi accompli el qui pro-
Fiance, aiin de montrer combien il les im- menait un demi-siècle de bonheur à la nation ;
j)rouvait. Il vint à la cour, et reçut un ac- mais sa mort tragique vint bienlôl plonger
cueil distingué du roi siiint Louis et de la fa- le royaume dans un deuil universel. Elfride,
mille royale. Il se rendit ensuite à Ponligny, sa belle-mère, avail en vain essaye de s'op-
qui était une abbaye de l'ordre de Citeaux, poser à son couronnement, dans l.i vue de
ilans ie diocèse d'Auxerre, et qui avait déjà faire reconnaiire pour roi le jeune Eiheired,
donné asile à deux de ses prédécesseurs, qu'elle avait eu d'Edgar celle intrigua
:

sainl Thomas et Etienne Langton. Il y de- n'ayant pas réussi, elle conçut une haine
vint, par sa ferveur et ses austérités, un sujet implacable contre Edouard et jura sa perle.
d'édification pour tous les religieux, el il ne Celui-ci, qui n'ignorait pas les criminelles dis-
sortait de sa retraite que pour aller prêcher positions de sa lelle-mère, ne laissait pas de
i!ans les villages voisins. Mais sa santé fut lui donner en toute occasion des marques sin-
bientôt lellcmenl délabrée que les médecins cères de resjK'ct el d'affection. Il se montrait
jugèrint qu'il devail changer d'air; il se aussi frère tendre el déioué à l'égard
rendit donc chez les Chanoines Uéguliers de d'Elhelrel. Celle conduite était d'aulanl plus
Soissy près de Provins en Champagne. admirable que la politique n'y élail pour
Comme les moines de Poniigny pleuraient en rien et qu'elle partait du cœur. E fride s'était
le voyant partir, il leur dit pour les consoler retirée à Wareham dans le comté de Dorset.
qu'il r.'lournerail chez eux à la fête de saint Un jour qu'Edouard chassait dans la forêt
Edmond martyr, entendant par là qne son voisine, il alla lui faire une visite. La piiu-
corps sciait reporté ce joar-là à Ponli'j;ny ; cesse crut le moment favorable pour exécu-
c'est en effet ce (jui eut lieu. Lorsqu'on lui ter l'horrible projet qu'elle av.til formé depuis
administra le sainl viatique, il dit, en pré- longtemps, el le fit poignarder p.ir un de ses
sence du sainl sacrement J'ai cru en vous,
: domestiques, le LS mars 979. Le ciel se
Seùjnrur; je vous ai prêché; j'ai enseigné chargea de découvrir le corps de l'infortuné
voire doctrine. Vous ni'écea témoin que je n'ai prince qu'on avait jeté dans un marais, et Cl
dédré que vous sur Ui terre, et vo s voijez éclaier sa sainteté par plu ieurs miracles.
que mon cœur ne désire autre chnae que l'aC' Ou lenlerra dans l'église de Notre-Dame de
ciiniplisseimnt de votre sainte volonté. Le len- Wareham, d'où il fut transporié trois ans
demain, il reçut rextrème-onciion, et il ne après au monastère de Schafisbury, et plu-
cessa jusqu'à la fin de baiser le crucifix el de sieurs églises ont oblenn de ses reliques.
coller ses le*, res sur les plaies du Sauveur. Qiianl à Elfride, elle quitta le monde où ses
11 mourut à Soissy le 16 novembre 12i"i, et remords l'accablaient, et se retira dans le
son corps, reportée Poitigny.y arriva le 20, mon.isière de Wherwel qu'elle avail fonde, el
jour de la féie de saint hdmond, son patron ; où elle finit ses jours dans la pratique de la
trois jours après, on l'inhuma avec beau- péniieiice.— 18 mars.
coup de solemnilé. Sa sainteté ayant clé at- EDOUARD LE CONFESSEUR (sainl), roi
SOI EDO EDO 8U2
d'Angleterre, né en 1002, était fils du roi ling, étant mort en 1057, saint Edouard traita
Elheired II et d'Emma, fille de Richard I", de même son fils Edgar, et lui donna aussi
duc de NorinaïKlie. Edmond 11 surnommé , le titre d'Aiheling, qui équivalait à celui d'hé-
Côte (le Fer, qui succéda en 1016 à Elheired, riter présomptif de la couronne. Si le droit
ayant été assassiné l'année suivanli' par un public d'alors n'elnit pas le même que de nos
tiaîire, sesdoux frères, Edouard et Alfred, se jours, comme on n'en saurait disconvenir,
réfugièrent en Normandie avec leur mère, d'apiès des exemples nombreux où l'ordre
pour échappera Caiiut II, qui, régnant déjà de succession, tel que nous le coinprenons
sur une partie de l'Angleterre, s'empara par aujourd'hui, nous paraît violé, ce serait mal
force des Etats d'i'"dmond, au picjuiiice des raisonner que de juger ces temps d'après ce
princes de sa famille. Emma quitta liientùt la qui se passe dans le nôtre. D'ailleurs, en dé-
Normandie, y laissant ses deux fils et repassa férant la courorme à sainl Edouard, il était
en Angleterre pour épouser le mi Canut. difficile de faire un meilleur choix et de trou-
Après la mort de ce prince, arrivée en 1036, ver un prince plus accompli. Plein de piété,
Edouard et Alfred se rendirent aussi dans de bonté et de sagesse, maître de ses pas-
leur patrie pour y visiter leur mè;e. Harold, sions qu'il avait su dompter par des efforts
fils et successeur de Canut, n'eut pas plutôt vertueux, s'il accepta le trône de ses pères, il
appris leurarrivce-à Winchester qu'il les pria ne fit aucune ilémarche pour y arriver. Il crut
de se rendre à sa cour; m.iis sous citlc invi- voir la volonté de Dieu dans le vœu natio-
tation, en apparence Iraternelle, il cachait le nal et n'eut, en acceptant, d'autre but que
,

de^sein de les faire périr secrètement. Emma, celui de venir au secours d'un peuple mal-
se déliant de ce qui se tramait et craignant heureux, et il déclara liauiement qu'il refu-
quelque malheur pour ses fils, ne laissa serait la plus puissante monarchie, si pour
partir qu'All'reil, à qui l'on creva les yeux et l'obtenir il lallail verser le sang d'un seul
qui mourut quehiues jour après. Edouard, homme ; aussi tout le monde sans en ex- ,

apprenanlceiie nouvelle tragique,- s'empressa cepter les adversaires de sa famille, se féli-


de retourner en Normandie pour mettre citait d'avoir un saint pour roi : tous espé-
sa vie en sûreté. Harold étant mort trois ans raient que les malheurs publics et privés al-
après. Canut III, son frère, surnommé le laient finir, et leur atlenle ne fut pas trom-
Hardi, lui succéda alors Edouard repassa la
: pée ; car le règne de saint Edouard fut un
Manche reçu parle nouveau roi avec
et fui des plus heureux qu'ait jamais vus l'Angle-
les égards dus à sa naissance mais lorsqu'il
; terre. Il avait quarante ans, lorsqu'il fut sa-
eut dema'idc justice des meurtriers de son cré le jour de Pâques iOk'H. Suénon, fils de
frère Alfred, Godwm, celui qui s'était saisi de Canut et frère des deux derniers rois, équipa
la personne du jeune prince, protesta avec une Hotte en Norwége, pour venir attaquer
serment qu'il n'avait eu aucune part à sa ['.Angleterre Edouard se prépara à repous-
;

mort et l'aiïaire en resta là. Canut le Hardi, ser celte invasion qui n'eut pas lieu , parce
que les Anglais appellent Hardi-Canule, que Suénon fut oblige de défendre la Norwége
mourut subitement en lOil. L'Angleterre, contre le roi de Danemark. En 10i6, des
lasse de vivre sius la domination de rois pirates danois tentèrent une descente à
étrangers, résolut de réiahlir sur le trône un Sandwiek, et ensuite sur les côtes d'Essex ;
prince de la dynastie saxonne. Edouard n'é- mais on faisait si bonne garde qu'ils furent
tait pas, il est vrai, l'herilier le plus direct forcés de se retirer avant d'avoir pu ravager
de celte branche un autre Edouard, son
: le pays, et cette tentaiivo fut la dernière.
neveu et filsd'Edmoiul Côte de Fer, qui vivait A partir de cette époque, les Danois qui ha-
à la cour du roi de Hongrie et ((ui avait bitaient l'Angleterre se fondirent tellement
épousé la belle-sœur de ce prince, avait des avec la nation anglaise, qu'il n'est plus parlé
droits à la couronne de son père, usurpée d'eux conmie d'un peuple à part: tant le
par les Danois ; mais le veu du peuple et des no'jveau roi sut les rallier à son gouverne-
grands se porta sur l'oncle qui était sur ment ! Edouard n'entreprit qu'une seule
les lieux ei dont les vertus ainsi que les guerre, celle qui eut pour objet de placer
grandes ()nalilés avaient gagné tous les cœurs. sur le trône d'Iîcùsse M
ilcolm III, fils de Dun-
Que ((ues iiistoriens ont laii un repruche à can, que i\Iacbeth avait assassiné en lOiO,
saint Edouard, d'avoir accepté un trône (^ii'il pour s'emparer de son royaume. Les troupes
savait bien, disent-ils, ne pis lui appartenir; du roi d'.Angleterre remportèrent une vic-
mais il faut observer (|Ui' les peuples du Nord, toire complèie (1037) : l'usurpateur fut tué
dans ces siècles surtout ne se croyaient pas
, dans la bataille, et Malcolm proclamé roi
astreints à suivre toujours l'ordre de succes- d'Ecosse. Edouard, uniquement occupé du
sion et à la mort d'un roi, ils donnèient
, soin de rendre heureux ses sujets , diminua
souvent la couronne à son fière ou à l'un de les impôts, et abolit le danegelt ; et comme
ses parents, de préférence à ses enfants, lors- il n'avait point de passions a satisfaire, ses
que ceux-ci étaient trop jeunes, ou en pays revenus étaient employés à récompenser
étranger. Or Edouard, fils d'Edr.iond, était ceux qui le servaient avec fidélité, à soula-
dans ce dernier cas et se trouva: t à la cour ger les pauvres, à doter les églises et à fon-
du roi de Hong;rie dont il avait épousé la der des iimnasières. Les grands du royaume
belle-sœur. Ouard son oncle se vil afiermi s'imagiiiant qu'il avait épuisé les finances
sur le trône d'.\ng!elerre, il le fit venir près par Ses aumônes et antres bonnes œuvres ,

Je lui avec ses enfants et le traita comme levèrent une somme considérable sur leurs
Son héritier. Cet Ed<)uard surnouuué Atlie- vassaux, suns l'en prévenir et la lui appor-
,
eo5 EDO EDU soi

tèrciil cumœe ua dun que lui fiiisaient les sur l'énormité du scandale et sur la néces-
peuple» pour subvenir aux dépenses publi- sité d'y apporter un remède elGcacc, que l'on
ques. Le roi les reiiierci.i de leur bouue vo- se déeida pour le parti le plus rigoureux.
loulé ; mais il ne voulut pas de cel argent Enwna ue vojant aucun moyen de prou\er
dont il ii'aviiil pas bisnin el le fil rendre à ,
son innocence allait élre condamné comme
ceux qui l'avyienl donné. Un |Our qu'il èl;iil Suzanne, lorsqu'à son exeniplc elle oui re-
à sommeiller ditns un appartemeni de sou pa- cours à Dieu, et s'offrit à subir l'tpreuxe ap-
lais où élail sa tasselle, il aptn ul uu de ses pelée or>iéai ou ordalie. Le jour ayant elé
domesliques veuir par eux fois prendre de > fixé, la princesse passa en prières la nuit qui
largeiil ; omine il j revenait une troisième
(
précéda le jugement de Dieu et lorsque le
;

fois, il lui dit avec bonté qu'il s'expn*ait moment fui venu elle marcha nu-pie le el
, ,

beaucoup, el l'engagea à se coulenter <1« te les yeux bandés sur neuf soes de charrue

qu'il avait. Le trésorier du prince s'élanl tout rouges, placés dam reglis« de Saial-
aperçu du deOcit quelques insliinls après, Swilhiu à Winchester, sans se faire bucuue
se mil eu co ère contre le voleur. Edouard, brûlure. Le roi, rra|)pé du i<rodi<;«>, se jfla
pour l'ai aiser, lui dit : « Ce malheureux avait a''>x pieds de sa mère, lui demanda paidon

plus bi soin de cet argent que vous el m«i. » d'avoir douté de sa vertu, et donna des
On a ri proche au saint
i r< d'avoir, dans biens considérables à l'église de Saint-Swi-
C<lte circonstance, poussé la bonté jusqu'à thin ; exemple qui fut imité par la princes>e
l'excès cela peut élre ; miiis on peut dire
: el par l'évéque de Winchester. Quant à i'ar-
pour sa juitificMlion qu'il Cl sei.lir au cou- chevéquc de Cautorhéry, il fit le pèleriua^6
pable la grandeur de sa laute et qu'il lui de Home, en expiation de sa faute, et il alla
donna une réprimande d.ins le but de le cor- ensuite s'enfermer pour le res'e de ses jours
riger. Il avait d'ailleurs le droit de lui par- dans le monastère de Jumieges en Norman-
donner et (le loi faire remise de la ^onlme die, dont il a\ait été abbe. Le saint roi publia
volée, puisque cet argent lui appartenait en un code de lois sages, connues sous le nuiii
pro|)re et ne proven;iil pas des deniers de de U .j d 1-douard le Coiiiesseur, pour les ilis-
l'Et. t. La nalion désirait que le roi se aia- tinguer de telles que les lois normands don-
riàl, afin d'avoir des héritiers de sa cou- nèrent dans la suiie. Elles font ncore par- i

ronne ; mais il avait fait dans sa jeunesse tie du droit britannique, excepté sur quel-

le vœu de chasteté perpétue le. Il (éda ce- ques points qui oui élé changés depuis. Elles
pendant aux vœux de ses sujets , et ayant pourvoient à la sûreté publi(|iie el assurent
Osé son choix sur lîdithe tille de Godwin , . à chaque particulier la propriété de ce qu'il
comte (le Kent t due de Weslsex il lui fit
( , possède. Elles prononcent rarement la peina
part de son vœu, et ils convinrent qu'ils vi- de mort; mais, le {ilos souvent, des ameiides
\ raient dans le mariage romme frère et sœur. dont le chitîrc est déterminé pour chaque cas,
Ce seigneur, qui devint le beau-[)ère du roi, afin de ne rien laisser à l'arbitraire des ju-
est le même Godwin, qui sous le règne prc- ges. Persuadé que c'était \ eu de faire des
cedent l'ut accusé par aint Edouard du luis, si l'on ne veillait à leur observation, il
meuitre de son Irôre Alfied, et qui s'en était s'appliquait à les faire exécuter el faisait
purgé par serment. Dans la suite il se ren- rendre à ses sujets honue et prompte justice,
dit coupable de plusieurs crimes , ce qui se proposant pour modèle le roi .Vllred, qui
força le roi, son gendre, à lui ordonner de se ne cessait, de sui veiller la uiaiclie des trii>u-
rendre à Gloeesler, sous peine de hannissc- naux. Pendant son exil en Normandie, il
menl pour se justifier des accusations por-
,
atait fait vau de visiter le tombeau de saint
tées contre lui mais fier de ses richesses tt
; P. erre à Home, si Dieu uietiait lin aux mai-
de sa puissance, il refusa de couiparaitre et heurs de ï-a famille. Lorsqu'il êc vit solide-
prit la fuite. Il revint ensuite a^ec i.ne armée ment assis sur le trône, il prépara de riches
pour attai|uer Eùouaid; mais avant qu'on oCfrandes pour l'autel du prince des apôlres
en vint aux mains, celui-ci lui pardonna el et ilisposa tout pour son pèlerinage. Dans
le rét^ïblll d.uis ses dignités. Pendant la ré- une assembli e générale du la nation, il dé-
\oIlc de tiodwin. la leine Ldilhe, sa fille, fut clara publiquement le vltu (|u'il avait fait et
reuierméo dans un mon islère, de peur qu'on la réso.u:i'>n où il était de 1' ci|uiiier; mais
ne se servit île son nom pour soulever les ras>embléc lui represent.i si *Meuieni les
vassaux et les aiDis de son père mais lors- ; maux que pouvait ocea>ioniier son abs'^nce,
que Godwin fut rentré dans le de«uir, le roi que le liun roi en fut louché, el qu'il pruinil
la rappela à la lour it la Irai'.a avec les mê- de consulter le pa.e. Léon l.\, qui gouver-
mes gards qu'auparavant. Emma, mère du
t nait alors I Eglise, persuade qu'Edouard ne
roi, a^ant eie atcusi e o'avoir des liaisons pouva t quitter son ro}a'.inti s. iiis exposer
ciiminelles avec .\lwii), évcque de Winches- son peuple à de grands dangers, .'e dispensa
ter, le loi chargea les évéques de prendre de son vœu, à cundit.on qu il disti ibuerail
runnaissance de l'aff.iire. La première a^sem- aux pauvres l'argeni (ju'il eût dépensé en
blée tenue à Winchester n'ayant rien décid>', allant à Home, el qu'il doterait uu fonderait
il s'en tint une stiondedaiis laquelle plu- un luunastèrc en l'honneur du prince des
sieurs lies évéques lurent d'avis qu'il ne fal- îpoires. En onséquence,il fil repaier le mo-
(

lail poii.l l'accusation: c'est


tlo.aier suite à uaslèrc de Sam, -Pierre près de Londres, y Qt
ce que le roi désirait vivement; mai'* Robert, des donations considérables et, sur sa de-
,

flrclievèque ue Cantorbérj qui s'en était laissé mande, le pape Nicolas IJ lui aciurda (IO»y)
fuiposer par la calomnie, insista si fortement dés exemptiuus et d«s privilèges qui en Greut
805. EDW EDW fm
la plus illustre abhaye de l'Angleterre. Elle tramait contre lui, sous les dehors d'une gé-
fut jippclée Weslininstcr c'esl-à-Hire mn- ,
néreuse hospitalité. Celle triste nouvelle le
naslère (Ir l'Ouest, A ci use de sa >ilu;itinn préoccupa beaucoup, et une nuit qu'il était
par rapport à Lomlres. C'est dnns sa magni- sur la porte du palais, songeant aux moyens
fiqwe pglise qu'on couronne les rois et les de seïousiraire au danger iiui le menaçait,
reines de la ("irande-Bretajjne ; c'est là aussi un inconnu m' prése le à lui et l'.issure qu'il
qu'est leur sépulture, ainsi que celle des récupérera le royaum< de ses pères, et que
grat'ds hommes de la nation anglaise. La même il deviendra le principal r<H de l'H. p-
dédirare en fut faite le jour de Noël lOtio, en taicbie, s'il veui prendre putr cons^^cier sa
présence des principaux membres du clergé vie les précautions qu'on lui indiquera. Ed-
et (le la noblesse. Saint Edouard signa l'acle win le lui promet, el anssiiôl l'vlranger lui
de fondation, et fit insérer à la fin de lorri- mettant la main sur la tète lui dit do se res-
Mes itrpréca lions contre ceux qui oseraient souvenir de ce si^n .^ur ces entrefaites
.

violer les privilèges de son monastère , qu'il Kedwald ayant cJhangé d'avis, ne pens plus i

regardait, avec raison, conine un monnmeut à le livrera bUhelfred, à qui même il déclara
qui attesterait aux siècles futurs son zèle la guerre: il le tui dans une bataille,, t rem-
pour la gloire de Dieu et sa dévotion pour poila, <n GI6, «*ie victoire complète qui re-
saint Pierre. Un antre apôtre pour lequel il mit Edwin en p<ksses'i<in. non-seulemeiil du
avait au^si braucoup de dévotion, c'est saint Déire, mais de tout le nord <le l'Angleterre.
Jean l'Evangéiiste, Irqurl, u rapport de plu- ; Ayant ifemandé eu niariigesaiule Kdelburge,
sieurs historiens, lui fit connaître d'une ma- sœur d'Eadbalil, roi de Kent, et fille de saint
nière surn.iturelle que le nionieul de sa
. Elhelbert. «ni avail ét<^ le prwnier roi chré-
mort approchait. S'étant trouvé mal avant la tien de l'Angielerre, il lui fut d'ahoni ré-
cérémonie delà dédicaie de Westminster, pondu qu'une chrétienne ne pouvait épou-
il voulut aussi hien y assister jusqu'à la fin ; ner un idolâtre, de peur que la loi el ses
mai^ au sortir de l'église, il fut obligé di- se mystères ne fussent profanés par un homme
mettre au lit, et il ne ensa plus (|u'à se pré-
|
nui n'adorait pas le vrai Dieu. Edwin pro-
parer à la iriort par la réception des sacre- uiit de laissera la princesse la liberté de
menl*. Voyant la reine qui fondait en larntes : pratiquer sa religion, et donna même à eu-
iVe pleurez pnit. lui iU\-i\ ji' ne mourrai point,
,
leiidre qu'il n'était pas éloigné, lui-même,
m«iii je vivrai j'espère en quittant ce le terre
: d'embrasser le christianisme. Edelburiîe lui
de mort entrer dans la terre des virants, pour lut accordée à celte condition et saint Pau-
;

y jouir du bonheur de» saints. Il la recom- lin, qui était prêtre et qui fut depuis sa-
manda ensuilc à Haiold son frère et à d'au- cré évéque d'York, accompagna la princesse
tres seigneurs, el leur déclara qu'elle était pour lui procurer les ccours du saint mi-
resiée vierge. 11 mourut le 5 janvier lOGCi.à nistère. Un assassin, envoyé par Cenigésile,
l'âge de soixante-quatre ans, 1 dans la vingt- 1 roi d« Wessex, manqua de luer Edwin en le
quatrième année de son règne. Dans sa der- frappant avec un poignard em|ioisonné i! :

nière maladie, il donna à l'abbé de West- ne dal la vie qu'au dévouement de Lilla, son
minster un anneau (in'il portait on le con- : ministre et sou ami, qui se jeta entre lui et
serva comme une relique, et l\n\ s'en servait l'assassin : il reçut le coup destiné au roi, e!
pour guérir le mal caduc. Les principaux mourut sur-le-champ. Edwin fut bissé
miracles que Vin prodnisil pmr sa canoni- aussi, mais assez légèremenl. Ou arrêta le
sation furent opérés après sa mort. De son coupable, qui lua encore un olficier du roi
vivant il avait ^'uéri une tumeur chancreiise eu se défend nt, el il fut mis en pièces. Le
qui exhalait une odeur lëtule, rien qu'en fai- roi, échappé à nn aussi grand, danger s'em-
sant le signe de la croix sur la personne qui pressa de témoigner sa reconnaissance à ses
en était allciiile. L';in 1102 son corps fut idoles, mais -aiiit Paulin lui ayant repré-
troiivésans auiune uKircjue de conupiion, senté que c'éiait un culte sacrilège, et que
el il lui canonisé, en IIGI, par Alexandre III. c'eiait aux piières de la reine qu'il élait re-
Sa fcte est marquée au 3 janvier mais saint ; devable de sa conservatii n, Edwin l'éeouia
rhom;is, archevêque de Cantorbéry ayant , avec plaisir el permit qu'on consacrât à
fait la translation solennelle do ses reliques Dieu la princi sse dont la reine venait d'ac-
le 13 octobre 1 lC.3,sa fête principale fut fixéeà coucher. Elle fut baptisée, avec douze au-
ce jour, el le concib' national d'Oxford, tenu Ircs personnes, par saint Paulin, le jour de
en \i-22, ordonna qu'elle serait d'obligation en la l'enlecôle (623) cl r. cul le nom d'Eannède.
.\ng'eierre. — l.'{ octobre. Edwin fil plus; il prumit que s'il g crissait
KDWIN du Northura-
(saint), lùiwinus, roi de sa bles'ure et s'il remportait la victoire
berland marljr, né eu 586, était (ils d'Alla
el sur un ennemi qui venait d'attenter si lâ-
ou Déire. Lors()iie son père fut
Ella, roi de chement à sa vie, il se hrait chrétien. U
mort, l'ithelfrcd roi de l}erni( ie, s'empara
, défit en effet le roi des Wcsi-Saxons et ,

des Klats du prime délunt ,iu préjudice , renonça aussitôt au celle dos idoles; cepen-
d'Edwin, qui se voyant ainsi dépouille fut dant il diflérail son baptême. Le pape Boni-
rédiiil à se léfugier auprès de Itedwald, face V lui écrivit pour l'exhorlir à tenir sa
roi des Est- Angles; mais celui-ci, gagné pri.inesse, et joignit à sa lettre divers pré-
bientôt après par les inslances et les pro- sents, tant poui- lui que pour la reine. Ed-
messes d'Elhelfied. allait le lui livrer lors- win se fit donc instruire; saint Paulin de
que Edwin l'ut p|é^enu par un ami qu'il son côté ne cessait de prier pour sa conver
ovait dans le conseil oe Kcdwald, de ce qu'on siun, el le pressait de ne pas résister piuf

S07 EI»W KGB 808

longtemps à la grAce. Ayant appris par lorsqu'il plut à Dieu de l'éprouver par des
révélation ce que l'inconnu, dont il a été malheurs qui lui procurèrent une mort glo-
question plus haut, avait prcdil à Rdwin, rieuse, l'enda, issu du sang royal de Mercie,
et rengagement qu'avait pris ce prince, il s'étant proclamé rei des Mercii-ns, leva l'é-
lui mit la main sur la l6le et lui demanda tendard de la révolte contre le roi des Nor-
s'il se ressouvenait de ce signe. Alors le roi, Ihuinbres, dont il était le sujet, el vint lui
tout tremblant, voulut se jetor à ses pieds; livrer bataille à Heavcnfield aujourd'hui ,

mais le saint l'en empêcha et lui dit avec Halfield, dans la province d'York. Le saint
douceur Fous voyez qun Dieu vous a déli-
: roi fui tué en combattant avec courage pour
vré de vos ennemis, et que, non content de la cause de la religion chrétienne, que Peiida
celte faveur, il vous offre encore un royiiume voulut détruire, et qu'il persécuta ensuite
éternel. Pensez, de votre côté, à accomplir tant qu'il vécut. Saint Edwin mourut l'an
votre promesse en recevant te baptême et en 633, dans i|uarante-seplième année de son
la

conformant votre conduite à la sainteté de la âge et dix-septième de son règne. Son


la

religion qiievous avezembrassde.Levoi assem- corps fut enterré à ^Vhitby, à l'exception de


bla les principaux membres de son conseil, sa t('te,qui avail été séparée du tronc parles
et leur demanda leur avis. Goiti, grand prê- Merciens, et (\m lut placée dans l'éijlise qu'il
tre des idoles, parla le premier, et déclara avait f.iit construire à York. Le .Martyrologe
qu'il éiaii prouvé par l'expérience que les de Florus el les calendriers d'Angleterre lui
dieux qu'ils a<loraient n'avaient aucun pou- donnent le titre de martyr, et deux anciennes
voir. Saint l'aulin, prenaul la parole à son églises, di>nt l'une était à Londres et l'autre
tour, démontra avec force l'excellence et la à Brève dans le Sommerset, l'avaient choisi
nécessité de la religion chrétienne. CoiC ap- pour leur patron principal. 4 el 12 oc- —
plaudit à ce discours, et proposa de brûler tobre.
les temples et les autels des idoles. Le roi lui EFFLAM (saint), Inflnnunnus, prince hi-
ayant demandé qui les profanerait le pre- bernais et solitaire, quitta sa patrie pour ve-
mitr, Coift réjioniit que c'était à lui à nir habiter un désert de l'Armorique où il
donner l'exemple, puisqu'il avait été ie mourut en 512. 11 y a une église de son nom
chef du culte idolâtrique. 11 demanda donc à Saint-Michel en Grève, d.ins l'ancien dio-
des armes el un cheval, deux choses que la cèse dé Tréguier.— 6 novembre.
superslilion de ces piuples interdisait au EGBERT (saint), Eyberlus, prêtre et mis-
grand prêtre, et étant monté sur le cheval sionnaire en Irlande et en Ecosse, était An-
du roi avec une épéc à son côlé el une glais de naissance. Après avoir pris l'habit
lance à la main, il se rendit au principal monastique dans sa patrie, il passa en Ir-
temple qu'il profana en y jelant sa lance ; lande avec saint Wigbert et saint WiUi-
ensuite on y mit. le feu et ou le détruisit. Ce brord, dans la vue de se perlectionner dans
fut le jour de Pâques de l'an 627 que saint la science des saints et dans la pratique de
Paulin baptisa le roi avec le prince Osfrid, la perfection. Après douze ans de séjour dans
son fils, et un grand nombre des principaux celte île, il se sentit appelé à travai kr à la
de là nation. La cérémonie eut lieu à York, conversion des idolâtres, el il demanda la
dans une église en bois (ju'on avait élevée à pcimission d'aller évangeliser les peuples de
la hàle. Kdwin la lit rebâtir en pierre, el la Frise, où saint WigUert était dej-i depuis
celte église devint, plus lard, cathédrale. Il deux ans, et où se rendaient saint Swilhert
en lit bâtir une autre en l'honneur de saint et saint VVillibrord avec dix autres mission-
Alban, dans un lieu qui prit le nom d'Albans- naires mais saint Ooisil, mort depuis vingt-
;

bury, et qui s'appelle maintenant Almond- six ans, lui apparut, au rapport de Bède, et
bury. Le roi, après son baptême, non content lui conseilla d'aller exercer son zèle aposto-
de pratiquer lui-même l'Evangile, s'appli- lique dans les îies situées entre l'irlamle et
quait avec zèle à la conversion de ses su- l'Ecosse. Dans la même apparition, il lui fut
jets, (|Ui s'estimaient heureux délie gouver- dit de se rendre dans les deux monastères de
nés par un tel prince. Le bon ordre el la Colomkille el de Magis, alin d'enseigner aux
tramiuillité dont on jouissait sons sou règne moines qui les habitaient la vraie manière
avaient même passé en proverbe, el l'on as- de célébrer la fêle de Pâques. Pendant iju'il
sure qu'une femme, tenant son enfant dans travaillait au salut des âmes dans ces coins
ses bras, pouvait sans rien craindre aller reculés du globe, il s'intéressait vivement à
seule d'une mer à l'autre, et que personne lu mission de la F'rise, dont il avait été le
ne touchait aux bassins d'airain placés aux principal mobile et qu'il recuinmandail sans
fontaines qui se trouvaient sur les grands cesse à Dieu dans ses prières. La plupart do
chemins, pour puiser de l'eau tant la po-
: ceux qui y travaillaient étaient ou ses amis
lice était bien faite, tant les lois étaient bien on ses disciples, et, dans les rapports qu'il
observées! Le saint roi, pour récompenser entretenait avec eux, il encourageait leur
les services de saint Paulin, s'adressa au zèle el s'associait de cœur à leurs peines et
pape llonorius 1", afin qu'il lui accordât ie à leurs succès. 11 mourut dans l'ile de Hiou-
pallium, ainsi qu'à saint Honoré, archevêque de-,lone, vers l'an 7o0 à l'âge d'environ
,

de Cantorbiry. Le pape dans sa réponse, qui quatre-vingt-dix ans. Bède qui écrivit son
est de C32, le félicite sur sa conversion, el Histoire ecclésiastique vers l'année suivante,
accorde, sur sa demande, le pallium aux. en lait un grand eloj^'e, et donne le détail
deux métropolitains de ses Etals, il y avait édiliant de ses vertus, de ses travaux apos-
dix-sept ans qu'Edwin était sur le trône, toliques et de ses austérités. ik avril.
— —

809 EGE EIN 810

F.GBERT (s;iinl), Echberactus, évoque rie très du monastère, massacrèrent toute la


Trêves, florissait dans le x= siècle, et mou- communauté et incendièrent les bâtiments,
rut (Il 9S9. — 9 dérembre. l'an 870. Ces victimes de leur barbarie sont
honorées comme martyrs le 25 septembre.
KdBlN , ou ErHB:N, Fgliinns soIit;iire ,

EGO'rflLLE, ou SciiBicuLE (saint), Sctibi-


rn Irlande, né vers l'an 528 d'nnc fnmillc
fut cnvo>é en France
culus, diacre et martyr, souffrit avec saint
noble d'Angielerre ,

Nie ise et saint Oairin qu'il accompagnait


par ses parents à l'âge de qii;nze ans. Plai é
dans leurs courses apostoliques. Arrêtés par
sous la conduite de saint Samson, son com-
les païens, i's furent décapités sur les bords
palriole, qui éiail alors cvèciiic de Dol dans
de l'Epie, près de la Uoche Guyon dans le
rAr[nori(|iie, celui-ci l'altaclia au service de
Vcxin. Leurs corps furent enterrés dans
son église. Saint Egbin était diacie, lors-
()ii'ayaiit entendu un jour lire, à la messe,
«ne île formée par la rivière, et l'on bâtit
dans la suite en leur honneur une cha-
ces paroles de l'Evangile Celui qui ne re-
nonce point à tout ce qu'il possède ne peut
:

pelle sur leur tombeau. 11 oclobre —


éire mon disciple, il prit la résolution de
EGIULE (saini), Egrilius, martyr à Césa-
quitter le monde pour no plus s'occuper rce en Cappadoce, est honoré le 2 no-
qu'à servir Dieu dans la solitude. Saint
vembre.
Sainsnn ayant approuve son dessein, il se EGUIGNER (saint) Finbarns , martyr à
relira monastère de Taurac.où il pro-
dans le
Ploiiiléry enbasse Bretagne , avec sainte
nonça ses vœux en t'Si, 11 choisit pour son riale sa sœur et plusieurs autres, souffrit en
guide spirituel un saint religieux d(! Taurac, 499. — 14 décembre.
nommé Guignolé ou Winflaloc qu'il ne faut EGWIN ( saint ) Egtcinus évêque de
, ,

pas confondre a\ec le saint du ménie nom W'orcestcr, eu Angleterre, né au milieu du


VII' s ède, sortait d.' la famille de-i rois de
qui fut ablc de Landcvennec, ell'aisislail à
la messe qu'il cdélirait, trois lois la semai-
Mercir. 11 se consacra au service de Dieu,
ne, dans une chapelle distante d'une demi- dès sa jeunesse, et ses vertus le Hrenl élever
licne du u)onastère. Les moines de Taurac
sur le sicg" de Worcesler, en C92. Persécuté
njant clé dispersés par une irruption des par quelques ennemis puissants qui ne pou-
Français vers l'an 5C0, Egbin luena quel- vaient lui pardonner la généreuse liberlô
,

que temps la vie érémilique, et passa ensuite avec laquelle il reprenait le vice, il fit le
rn Irlande, où il séjourna vingt ans, dans pèleriiiagc de llome pour donner à leur fu-
«ne cellu e qu'il s'était construite au milieu reur le temps de s'apaiser. De retour dans
des bois. Ses ausiérilés et ses miracles reii- son diocèse, en 701, il fonda la fameuse ab-
direnl son nom célèbre. Il mourut le 19 (;c- baye d'l'>esham el il fut aidé dans cette en-
liibre 010. âgé de quatre-vingt-deux ans. treprise par les libéraliiés de Kenred, roi de
ISIercic, son parent. 11 fit un second pèleri-
19 octobre
n.ip:e à Rome avec ce prince, qui venait de
EGDUNE Egdunius, prêtre et mar-
(saint),
renoncer au trône pour s'assurer plus effi-
tyr à Niiomedie, l'une des premières vic-
l'ut
cacement «ne couronne immortelle. Saint
times de 1,1 persécution de Dioclétien, en
Egwin mourut le 30 décembre 717, el fut en-
303. Pendu par les pieds la Icte en bas, il
,
terré à Evpsbani. En 118!, on (il la transla-
fut ciouiïé par la fumée qu'on laisailsous lui.
tion de ses reliques, et il paraît que celte
— 12 mars. cérémonie eiil lieu le 11 janvier, jour où il
E'^iECIi! (saint), Egetius, évéqnc dans le est nommé dans les Martyrologes anglais.
Roueigue, florissait au cfmimencemenl du 11 janvier.
vr siècle, et mourut vers l'an 525. 3 no- — EIGIL ^Jgil, abbé de Fnidc, fut
/saint),
vembre. du en 817 |)Our succéder à l'abbé Rulgar,
EGKLINDE (sainte), Egelinda, épouse de qui lut obligé de donner sa démission à
saint Florien, souflril, à ce que Ton croit, cause des plaintes que ses religieux avaient
avec son mari à Zeisselmaur, près de Lorcli pc/ilées contre lui devant l'empereur Louis
en Autriche, l'an 303, sous le président le Débonnaire. Ce prince ayant ordonné de
Aquilin pendant la persécution de Dioclé-
,
procéder à l'élection d'un nouvel abbé, Eigil
tien. Elle est nommée dans queUiues Marty- lut élu d'un consentement unanime et il eut
rologes avec saint Florien, sous le k mai. bientôt lélabli dans la communauté l'esprit
ECîELNOTH (saint), Achelnotus, archevê- de paix el d'union. Il mourut en 822 el eut
que de Canlorbéry, surnommé le Bon, flo- saint Uaban-Maur pour successeur. Il est
rissait au coinmencemeni du xr siècle ; s'é- nommé dans plusieurs calendriers sous le
lant rendu à Home pour y receioir le jial- 17 décembre.
liuin des mains du pape Benoît Vlll, il passa LIMBÈTHE (sainte), Eimhelhn, vierge, esi
par Pavie à son retour et il obtint des béné- honorée à Shasbourg 10 sepimlirc.
le
dictins de celte ville un bras de saint Au- EINARD (saint), solitaire à Aliène, dans le
gustin d'Hippone, dont il enrichit sa calhé- comté de la MarcL, en Allemagne, est honoré
di-ale. 11 mourut en 1038. 30 octobre. — le 25 mars.
EtjELUED ( saiul), Egildrilhus , moine EINAKD (saint), Eginnrdiis, dix-huitième
de Croyland et marlyr, venait d'assister à abbé de Fonlenelle, lut élevé à la cour de
l'autel, on qualité d'acolyte, saint 'Jhéodorc Cliar'emagne. Ayant embrassé l'état mo-
son abbé, pendant li célébration des saints iiastiiine, il était déjà abbé de Fonlenelle,
niyslcr<'s, lors(iu'ils furent mis à mort par |ors(]U Louis le Débonnaire Ini donna

les Danois. Ceux-ci, après s'être rendus maî- tendance d'Aix-la-Cbapelle mais Ei ;

DlCTIONK. HAGIOGRAPHIQUE. 1. 26
8li ELE ELB 81t

craignant de perdre dans ce poste l'esprit devant lui et vonlnt manger, de la


lai faire

iiilérieur, retourna bientôt à son abbaye, chair de porc. On lui ouvrit la bouche et
l'on s'elTorçait do lui ingurgiter, malgré sa
dont il quitta le gouvernenaent pour y vivre
fil simple religieux. H mourut en 829.
— résistance, des morceaux de celte viande
18 mai. prohibée mais comme ces tcntavives n'a-
;

ELADE, ou Hellade (saint), EUadius, boutissaient à rien, oo le dépouilla de ses


l'ivéque d'Auxerre, fut d'abord engagé dans
habits et on le frappa de verges jusqu'à lui
les liens du mariage ; mais il prit, du con-
mettre le corps tout en sang, pendant qu'un
sentement de son épouse, la résolution de Hérault lui rappelait, à haute voix, l'ordre
vivre dans la continence, et entra dans l'é- royal. Ses amis, témoins de cette barbarie et
tat ecclésiastique pendant que sa femme,
touchés d'une fausse compassion, lui con-
seillèrent, pour se soustraire à ces tourments,
de son côté, prenait le voile. Ayant succédé
à saint Valérien sur le siège d'Auxerre, il de se procurer des viandes permises par la
loi, afin qu'en les mangeant il fit croire (|u'il
convertit un grand nombre de païens et ,

gouverna saintement U
troupeau confié à avait exécuté les ordres du prince. Eléazar
«es soins. U mourut vers l'au 387, et fut en- ne voulut pas se prêter à celte criminelle
terré dans le cimetière du Mont-Atre, à côté dissimulation, parce qu'elle répugnait à sa
de sainlValérien.Ileat pour successeur saint conscience, à la franchise de sou caractère,
Amalcur. —8
mai. et qu'elle eîit été une pierre d'acho|)pcmenl

ELAN Alanus, abbé en Langue-


(saint), pour ses coreligionnaires. Je ferais croire
doc, dans
florissail le vir siècle. Il était pa- aux jeunes gens, dit-il, (/ue moi, vieillard de
tron de l'ancienue cathédrale de Lavaur.
— qnatre-vinijt-dix ans, j'ai abjuré la reli'jion
25 novembre. des Juifs pour adopter celle des Gcn'its, afin
ELAPHE (saint), Elaphius, martyr en de prolonger de quelques jours une vie qui
Afrique, soulTril avec saint ïhéon et plu- touche à sa (in. En supposant que par cette
sieurs autres. 28 juin. — Idclteté j'écliappe aux supplices qui m'atten-

ELAPHE (saint), évêqiie de Châlons-sur- dent, je n'échapperais pas d la colère du Tout-


Marné, sortait d'une famille noble de Limo- Puissnnt en cette vie, ni surtout en l'autre ,

tandis qu'en mourant courageusement, je lais-


ge?, qui lui fit donner une éducation soi-
serai à la jeunesse juive un exemple de cons-
gnée. Il mérita , par ses vertus et par sa
science dans les saintes lîcrilures d'être ,
tance qui honorera mes cheveux blancs et qui
élevé sur le siège épiscopal de Châlons, sous apprendra à mourir avec fermeté pour les
Sigebcrl, dont le règne commença en 561. 11 saintes lois de la religion. Alors les bour-
marclia sur les traces de ses saints prédéces- reaux, qui avaient cessé de le tourmenter,
seurs et mourut en Espagne où il avait été dans l'espérance qu'il se laisserait vaincre,
onvoyè en ambassade ; mais son corps recommencèrent de le frapper plus fort
fut rapporté à Ciiàloiis et enterré dans qu'auparavant, et il expira sous leurs coups
l'église de Saint-Jean-B.iptiste, située hors en priant Dieu que sa mort mit iin aux
des mars de la ville: on le transféra, plus malheurs de sa nation. —
1'' août et 1*^'

tard, (ians colle de Sainl-Pierre. Il eut pour octobre.


successeur saint Ludmier son frère. — 19 ELÉAZARE (sainte), Eleazarum, martyre
août. à Lyon, souffrit avec saint Minerf, son mari
ELCOM LUUt:AMA ( le bienheureux ), el leurs huit fils. —
août. 2^1

EalcoLiaucamas, abbé de Lidlom, monas- ELEONOHE Alienordis ou Eleo-


(sainte),
tère lie l'ordre de Prémontré, fut mis à mort nora, martyre à Bermingiiam en Irlande, fut
en 1332 par des frères convers qu'il avait mise à mort pour la foi catholique par les
eshortis à se corriger de leurs désordres et hérétiques dans le xvi" siècle. 29 décembre. —
à se confesser. Il est honoré comme martvrà ELEliK (sain)) Elerius, abbé de Gulhenn,
Terpo: te, dans la Frise, Iei2 mars. dans le Dtnbighshire, après sélre appliqué
ELI*; (la bienheureuse), Ela, comtesse de dans sa jeunes-<e à létude des lettres, se rô-
Salisbury et en&uile religieuse de l'ordre de tira dans un déftet t ou il passa |)lusieurs an-
Citeau\, moiiiut vers l'an 1200, et elle est nées. 11 fonda ensuite à Gulheriii, dans la
honorée à Lac-ik eu Angleterre le 1" février. vallée de la Ciindc, doux monastères, l'un
ELEAZAR (saint), tileasurns, martyr de pour des hommes et l'autre pour des fem-
l'ancionne loi, était de race sacerdotale et mes c'est daos ce dernier que se retira
:

l'un des principaux docteurs de la nation sainte Wénéfrida dont on croit que la vie
juive. Parvenu à un âge avancé, sa longue fut écrite par saint cJère. II mourut vers le
carrier avait été un moùèle de fidélité aux
• commencement du vur siècle et fut enicrré
précepies divins et d'exactitude à tous ses dans l'église du monastère qu'il avait fondé
devoirs. Anliochus Epiphane, roi de Syrie , et dont il fut le premier ablje. Son tombeau
qui depuis plusieurs années persécutait, par éiail en grande vénération chez les Gallois.
lui-même ou par se» fonclionnajros, les — li iuin.
Juifs soumis à sa domination, se remiit à ELKSBAAN (snini). roi d'Ethiopie, le mo-
Jcrusalem l'an 107 avant Jésus-Christ pour dèle des bons princes, ne se proposait dans le
activer persécution, se persiiad ml que
la gouvernem''ni de ses Ktats i|ue li gloire de
c'était le meilleur moyen d'etoujTer tout for- Dieu et le bonheur do son peu^jle. S'il prit
iiieul de révolie. Gomme Kléazar était l'un les armes, ce ne lut qiie pour dcfomlre la
ies plus illustres et des plus fervents obser- cause de la justice et de la religion, contre
, ,.'m!v< ,Ii>s II)!', 'ivines, il le fit ctimpa.'ailrc D'tiiaan, Juif de nat'on. qui s'clail omparo
W3 ELE ELE 8«i

du souverain pouvoir chez Homéri(es,


les à Rome, pape Anicet le fit diacre de \\-
et le 1

et qui persécutait les chrétiens. Ceux-ci, glise romaine. Ayant succédé à saint Soter
dao'^ leur détresse, s'adressèrent à l'empe- en 177, il combattit avec zèle l'hérésie des
reur Justin l'Ancien, qui engagea saint Eles- valentiniens et les commencements de celle
baan à faire la guerre à l'usurpateur et à des montanistes, qui prit naissance sons son
délivrer l'Araliie Heureuse de sa tyrannie. pontificat. S'il avait eu la douleur, en mon
Le saint* ror déféra aux conseils du prince et tant sur la ch.iire de saint Pierre de ,

il remporta sur Duna in une victoire com- voir Marc-Aurèle persécuter les chrétiens
plète dont il usa toutefois avec une grande surtout dans les Gaules et particulière-
modération. Il répara les maux que le tyran ment à Lyon^ il eut aussi la consolation
avait faits à la religion, mit sur le trône un de voir le règne de Jésus-Christ s'étendre
chrétien plein de zèle, et, derelour à Axuma, dans la Grande-Bretagne. Le roi Lucius, qui
sa capitale, il ne tarda pas à laisser sa couronne régnait sur une partie de l'ile, sous la dé-
à son flls, et envoya son diadème à Jérusa- pendance des empereurs romains, envoya à
lem pour le consacrer au Sauveur des hom- saint Eleuthère une ambassade solennelle
mes. S'étant ensuite déguisé, il sortit secrè- et lui demanda des missionnaires pour in-
tement de la ville et se retira dans an mo- struire ses sujets, leur administrer les sacre-
nastère situé sur une montagne déserte, n:ents et célébrer au milieu d'eux les saints
n'emportant pour tout trésor qu'une coupe mystères. Cette demande causa la plus
pour boire et une natte pour se coucher. 11 vou- grande joie au saint pape, et il envoya au
lut qu'on oubliàtcequ'il avait été dans le mon- pieux roi deux hommes, saint Damien et saint
de, avec lequel il rompit toute rommunica- Fngnce, qui portèrent la foi dans des lieux
IJon. Confondu avec les frères, sans autre dis- où les Romains n'avaient pu pénétrer. Saint
tinctionqu'une plus grande ferveur et des aus- Eleuthère condamna Florin, lequel ensei-
térités plus rigoureuses, il était toujours le gnait une doctrine qui faisait Dieu auteur du
premieraox différents exercices, et sa nourri- mal, et Blaste qui prétendait que la coutume
ture ne se composait que d'eau et de pain auquel de célébrer la Pâque le quatorzième jour de
il joignait quelquefois des herbes crues, il la lune de mars devait être adoptée par l'E-
mourut vers le milieu du vi« siècle. 27 — glise romaine. 11 mourut en 192 et fut
octobre. enterré sur la voie Salarienne. —
26 mai.
ELEUCADE Eleuchadius, érêque
(saint), ELEUTHERE (saint), diacre et martyr avec
de Ravenne et confesseur, succéda à saint saint Denis, premier évêque de Paris, souf-
Apollinaire dont il avait été le disciple, et il frit vers l'an 272, sous l'empereur Aurélien.
mourut vers l'an 112. Il nous reste un ser- — 9 octobre.
mon de saint Pierre Damien en son honneur. ELEUTHERE (saint), soldat et martyr à
— 14 février. Nicomédie, fut livré à d'horribles tortures,
ELEUSIPPE (saint), Eleusippus, frère ju- ainsiqu'un grand nombre d'autres chrétiens,
meau des saints Speusippe et Méneusippe, accusés comme lui d'avoir mis le feu au pa-
qui versèrent leur sang pour la foi de Jé- lais de l'empereur Dioctétien. H fut l'une
sus-Christ dans la Cappadoce sous l'empe- des premières victimes delà persécution, et
reur Marc-Aurèle. Leurs reliques furent ses longs tourments se terminèrent par lo
apportées en France sous nos rois de la pre- supplice du feu l'an 303. —2
octobre.
mière race. —
ITjanvii'r. ELEUTHERE (saint), ma-iyr à Anazarbe
ELEUTHÈRE (saint), Eleutherhis, évéque en Cilicie avec saint Léonide, fut livu' aux
en lllyrie et martyr, était fils de sainte An- flammes par ordre du président Lysias, pen-
thie et du consul Eugène. Elevé dans la foi dant la persécution de Diodélien. —
8 août.
chrétienne par sa mère, qui avait embrassé ELEUTHEKE (saint), martyr à Bysance,
le christianisme il n'avait que quatorze
, sortait d'une famille de sénateurs et souffrit
ans lorsqu'il fut aiimis au service de l'Eglise sous l'empereur Maximien. Sous le patriar-
romaine par le pape saint Anaclet. Il reçut che Geiuiade qui monta sur le siège de
,

plus lard l'onction épiscopalc et fut enroyé Constantinople en 'to8, un lecteur iioniiné
par le saint-siége en lllyrie, pour prêciier Carise, (jui était attaché à la cliapelle de
l'Evaiigiie. Les nombreuses conversions saint Eleuthère, s'était attiré des répriman-
qu'il opéruit excitèrent la h line des païens, des et des corrections pour ses crimes. Gen -
qui le déférèrent aux magistrats. Arrêté et nade, ne sachant plus quai moyîn employer
ramené en Italie, à Messine silon
uns, les pour réprimer ses désordres, chargea un de
dans la Pouille selon d'autres, et à se- Rome ses préires de s'adresser au saint lui-même
lon une troisiè.'iie opiiiion, il fut brûlé sur pour oble:iir la conversion du conpable. Le
lin gril, ensuite placé ?ur un lit rte fer rougi prêtre, qui était un des principaux membres
au len, et enfin plongé dans une chaudière du clergé de Constantinople, obéit, et so pla-
d'huile et de poix bouillantes. Ces supplices çant derrière l'autfl, près du tombeau de
no lui ayant pas ôté la vie, ii fut exposé à saint Eleuthère , il fit cette prière Saint :

des lions qui ne lui firent aucun mal, et les martyr de Jésus-Christ, le palriurchc. Gen.-
bourreaux i'élranglèrent en présence de sa nad't m'a chargé, moi pauvre pécheur, île vous
mère qui subit aussi le même genre de mort, due que Carise, Irctrur de votre chapelle, esC
sous l'empereur Adrien, vers l'an 120. — wn fjrand coupaOle il vous prie de le corriger
;

1>S avril. ou de te retrvvcher dti nombre des vivanls.


ÂiLEUTHÈRE (saint), pape, était Grec de Chose étonnante le lendemain ce malheu-
1

li^issance et originaire de Nicopolis. 11 vint reux fut trouvé mort. —


4 août.
8) s ELE ELF mû
ELEUTHERE pnlriarchn de Cons-
(sâinl), venu possMé. Alors Elenlhère, nvmiant sa
lanlinople et martyr, lui élu |iar 1rs raHio-f laulo avec liumililé onloim.i uo j -ûiic ,

Ii(]U<'S en 484 pour rcniplacrr Acaci', fauteur et des prlèri's dans la coMimunaiiié pnur
des cutycliicns, qui a»ait élc cxi'onimuiiié chasser le déniDii, et reiifaut lut délivré une
dans un concile de Uonu^ par le pape Félix seconde lois. Sciant démis du gouvernement
m. l'aiiiue précédente. Jl eut lie.iiicoup à de son abbaye, il se relira à Home dans le
souffrir de la part de cet heréliquc inlnganl moiia>lére de S linl-André. Saint (l^e^l^ire
cl ambilieux qui se regard lit toujours
,
le <ir md, qui enét/iil le fand.ileur et (|ui y \i-
comme patriarche, ainsi que de la part de vail en simple religieux , se désola. l de no
l'empereur Zenon. Son attachement à la pouvoir, à cause de la faiblesse de sou eslo-
Vraie foi lui coûla la vie, vers la lin du rè- mac , jeûnei" aucun jour dt; l'année , pas
gne de ce prince, après avoir siégé sept ans. même la vigile de l'àques, jour où les en-
On fil une translation de ses reliques en 881. fanis mêmes jeûnaient; il enjîa',;ea Kleullière
— 20 février. à venir à légli'ie avec lui alîii de demander
•'"".'! ''.l^'^" '^ guénson de son i„-
ELEUTHERE (saint), évéquc de Tournay ''i^"î^«
'î'"™"»'; <^':'"' •\' ['"" *»"« h'aucoup de lar-
el martyr, naquit à Tournay même, vers le
nilieu duV siècle, d'une famille clirélienne 'T'.'"-''
*^' ^^!"! '"«'t'»"-'' P"^ J"'"'""- «'''"" ^on
àv.'''0» I... allni-m- encore d autres n.ira-
dont les ancêtres avau ni été convertis par
"' •'"'"""•'"l la r^surrect on d un umri.
saint Pial, plus de cent cinquante ans aupara- î^'^»
vaut mais la foi y avait h.aucoup dégé- *' '""".''"^ •'." ^"" ^l ('^ '"'•"'•'-
;
V'=* f^v'^' '

Porie^Spolelte ou il esl en grande venera-


néré depuis. s<,it par le commerce avec les
païens qui formaient le plus grand nombre J^l r<i^>iif^uî', ^'.\ -m •

des. habitants, soit par les d.sordres delà ^


ELEU HLKL (s
1
c
.ml), confesseur a Lh.eli
• •

cour des rois Francs, qui fàisai.nt alors leur


rési.ience à Tournay. Eleuthére avant élé fait
<^'\"^

,
I"-I^IU1
•^,^.''"f.''';, T ""'""^
HIUU. (s. .ni;, qu on nom.ne aussi
*" '"*"• •'-'

f"TiiKR, est honore avec le tiirc .le con-


évéque de celle ville en 48G, il trouva un Noste
Champ ouvert à son zèle ramener les fidèles: f'^'^l^'lfi'^'VT'' "?' t^}^"""'- ~ ^'' '""•.
à la pratique du chrisliinismc et convrlir
I^l^t Et^h. (sain ), £//--.7(.<*, surnomme ,

lo

les idolâtres, tels fu.-enl les deux obj Is ÇI;H"vc, cvey.e de ^^ luth.sicr appartenait
a "•"• «'es plus 'Hustres f.im.lles d Angle-
auxquels il s'appliqua avec une a.drurin- '

^""'^ S!".ceda en 93a a .saml Rrinstan. Sa


fatigable, cl Dieu bénit ses travaux apos- ^'f
«•'"'"c'e fÇ «la pa^; le don des miracles ei
11 arracha aux superslli.ns du pa-
toli.ines.
ganisme une grande n.uliilude de Francs, et P'"" '^'•'"' •'< P'-'M'I"'!'/^ on l.-ouve plusieurs : 1

il eni consolalion de vo r l.ur hef Ciovis


la .
^^ *'"' P'-';''""""'^ «lans (.oillaume de Mal-
ni''s!'«"'.y- »! ''<;'•'"'<> S'""l I>>inslan, son ne-
cmhrasser la foi en M6. Saint Eleuthère dé-
fenditle mvsière de rincarMalion attaqué veu, a renoncer a la cour et au nde pour
par quelques hérétiques qui lui procurèrent cmbr.i.sser 1 elal monasi.que ;
il lui dunna
fa couronne du martyre en lui ôtant la vie
'"'-'"eme Ihabt et il Iel'va ensuite au
le 1-r juillet 532^ ap.ès un éi.isr.,p,H de «•'«'''doce. On place si mort en 9o3. —U
quarante-six ans. On trouve dans la /i/6//o- '";,7 •„„„„, ., ^,, , .
^ ,

thèque des Près trois sermons de lui, l'un I'.LF(,E1 (saml), ^//iye/KS, mo.ne de Croy-
sur l'Incarnation, un auiresur la naissance ''""' ^^ ">a'ly. étaii dia. re et avait assisté

de Jésus - t:hrisl el troisième <"" cette .luiliie saint ll.eodore son abbé
le , sur
l'Annonciation. On til une tran<laiion de «1"' '«"""^ '"'' célébrer les saints mystères,

SOS reliques en 897, el une seconde en 11G4. '"'«'lU^; les Danois, survenant tout à coup,
C'est sans doule à l'ocra. ion d'une de ces '"'"^ inupUon dans l'île et fondirent sur io
deux translationsqu'ilest honoré le 20 février, '"onas'cre. Ces barbares massacrèrent l'abbo
i7ii?i;Turni7 /..„ t\ a l . ^'''^ loule la ouimiinauté, et iiuendiérenl
(

\"'",''''' ons.M.e les bâiimenis. Ce ma^sacle eut lieu


.nri H î^.iîfn
succela luaM sur 'r
a sa.nl D.o, ï^^i , r de
la fin I
an- -
i
^„ j^^,,. ?.5 septembre.
nceoo2.il assista a p usicurs coiici es au. se \?i i-r i7r>i.- ,,,>• r;/j j- ii
tinrent à Orléans vers le milieu du vp ^.ècle!
elilent une grande partauxsagesrèdeme, s
Jk l\
T^T\r
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*

-V'n''^'^-"-.
lu' '
^ ^f nV
!•'''''"'•
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"swiro.
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^"'- P'^'"^-''"':; ^'"'^^ '"^'^^


qui s'y firenV sur la discipline. On en ,( qu'H h
'^'- '"'"' '"''"'""•^v', "'"'"'^ '^"'' "
mourût le 16 août S61. a, rès un ép.scopaVde ^''"".V V '"'

(ut vouee au c"


.'

près de vingt-neuf ans. "^


- même année elle Seigneur par
'

Ifi aoiil
*"" voyant attaque par Peiida,
PP'*" «1"'. «e
iiirmnpur/ .^
h.LKUlHEKF. (sainl), abhe de S.iinl^M.jrc,

,i , .,
roi de Mereie promit en outre de doier
,
ujoiiasleresiloe près deSpoletleen liaiie, se a:.e!ques monasières s'il liioinphait de -on
fit admirer par la simplicité du cœur el par
eii:>cmi. Il fut vainqueur en effet, et l'enda
1 esprit de componclioii qu'il possédait à un perdit la vi.' sur le champ de baiaille Cswi
haut degré. Dieu le lavonsa d grâces es- •
entoya sa fille à s .iule Hilde, alors abhesse
Jraordin lires et surtout du don des mira- de Heorl.a, el celle-ci l'emmena avec elle
des AyantdelMrc un enfant qui étaitpossédè lorsqu'elle alla prendre le gouvernement de'
dudemon. Il le reli.it au monastère pour l'y
Sirean. shalcli c'est là que Ei.nède
:
viol
élever, et du un jour en le voyant />ep(,i« ; njoindre sa en (570, après la mcri
fille
que cH rnfnnt est parmi hs strv,ic::rs (le Dieu, d^)s^vi. Sainlc Hilde étant morte en 080
te démon n
-.« plus s-npprocltrr de lui. Corn- Eliiè le lui suc éda d ,ns la dignité d'abbevse'
me ces -paroles s/mblaieiit annoncer de sa dr- Wbi.by. .Nous lisons dans la vie l.e
s-iut
part un peu de vanité, l'enfaiil fut de nou- , Culhlnri," qu'elle eut avec lui -une roulé-
*'' ELI EU B18
rence spiriluello dans l'île de Cokel. Elle tretpriir avec le Fils de Dieu. Une opinion
mourut à l'âge de soixante ans, l'an 715. — assez pénéraiement ré|);induu sans être ,

P"'"" '^'^'^ certaine, c'est qu'Rl'ie n'est pas


'^^vfTx^t'kr / IV /T 7-
.
fc.LFLh.DI', (sainte), Lhfledis, uu
^
abbcsse
,
de mort et qu il reviendra parmi les hommes
Rumpsey en Angleterre, Iliirissait sur la fin avant la fit» du monde. Comme il habita
du x» siècle, et nmurut en idOO, i:ileest lio- quelque temps le mont Carmel avec ses dis-
noipe à HampîoTicouri le 29 octobre. ciples, les Carmes l'ont regarde comme leur
ELGIVH (-aiiile), hti/ifn. reine d'Angle- fondateur cl ont voulu faire remonter ius-
terre, (lurissait .iprès le milieu du \' siècle, qu'à lui l'instilulion de leur ordre; mais elle
et mourut en 981. La fêle de la iraiislalidn préletil'on singulière a et;'' réfutée par de
de ses reliiiues se eéèbre Iel8 mai, et clleest bons criîiijnes. il y avait à Conslantinople
honnrée en Angleterre le 30 juin. l'ue église de son nom qui fut rebâtie par
h.LIAIÎ (saint), FA, abus eonfessecr en , l'empereur Basile. 20 juillet. —
Elliiopip, est honoré le 2 déieiiibre. l,M ii,^ / o..;„r i i • -n • t

que celui-ci se rendit a lacoiirduioi Cliil-


dérc II. E.i relonrnanl en Auver^roe avec
n, m
'^^''^ (Siinl),
'
~ >

martyr a Ascalon avec saint



saint Amarin, ils lurent attaqués \i Volvio Pfome ,
était originaire d'Egypte. Lorsqu'il
a"''.'! visiter les chrétiens de son pays qui
pardes assassins qui étaient rhargés de tuer
le saint évêque. Amarin, qu'ils prirent pour '•Vouent été condamnes aux mines ,
il fut
lui, fut immolé (l'al)oid; ensuite Eide, qui ^"'éle aux portes d'Ascalon, et décapité par
cherchait à faire à son maître un rempart de H"'"' ''^ Firn.ilien, gouverneur de la Pales-
son corps, mais qui ne put le préserver du IV""'
'"" ^^^' ''""^ ''* •^'"'"'''^"'s Galère et
coup mortel qui lui était desliué. Ce crime M^'^imin-Oux. ii décembre, —
eut lieu le 2o janvier C7'f, jour où i.lidç. est ELIE (saint) martyr À Césarée en Pales- ,

hoiioré avec saint l'ri\. —


2o janvier. tine, était originaire il'Egypte. il re- Comme
ELIE (saini) Elias, piophcle d'Israël,
,
vcn avec qiialre de ses com]ialrioles de
lit

était né à Tliesbé en G.:laad. l'an 912 avant 'a Cilicie où il avait été visiter les confes-
,

Jésns-Christ. Il vint lr(iuver le roi Acliab et sours condamnes aux mines, il fut arrêté
il lui annonça d.; la part de Dieu, la sérhe-
,
«'ux portes ue Césarée et conduit avec ses
resse et la lamine, dei;x lleaux qui allaient compagnons devant Firmiiien gouverneur ,

désoler son royaiune. Achab irrilé de ces '^c 'a province. Ce magistrat , s'adressuot à

menaces voulait le faire périr, mais il se Elie, qui hii paraissait être le chef de la pe-
catha par l'onlre du Seigneur , et dans le ,
t'te troupe lui demanda son nom et sa
,

désert où il s'était réfugié, des corbeaux lui patrie. Je m'appelle Elle et je suis de Jéru~
apporlaient tous les jours sa nourriture. Il salein, entendant par là la Jérusalem céleste
so.lit de son asile parl'ordie tle Dieu el se qu' est Ja vraie patrie du chrétien. Or ce
rendit à Sarepta, ville des Sidoniens, où il "om de Jérusalem était inionnu aux païens
multiplia l'huile de la veuve qui lui avait depuis (ju'Adrien avait appelé ^Elia la nou-
diinné l'hosiiilalité , el il ressuscita son vellc ville qu'il avait fait bâ'.ir sur les ruines
fils. 11 retourna ensuiie vers Aehab, qui de l'ancienne Jérusalem, et Eirmilicn s'ima-
rendaii un culte idolâiri<|ue à IJaal lui ,
giuani qu'il s'agissait d'une ville que les
reprocha son crime, el ayant fait assembler chrétiens bâlissa:eni dans quelque coin de la
le peuple il délia les prêlres de celte idole; (erre pour s'y réunir el s'y fortifier , il crut
un miracle décida en sa faveur, cl les taux 'l'^ s"n devoir de se faire expliquer dans quel

piophèles de Baal payèrent de leur vie leur P"J'S se trouvait cette cilé mystérieuse dont
inij oslnre. L.i reine Jezabel, épouse d'A- il venait d'apprendre l'existence. Voyant
chah, voulut venger leur moil sur Elle. Il qu'il ne pouvait obtenir par la douceur les
se relira de nouveau dans le désert où Dieu éelaircissemcnls qu'il désirait , il eut re-
pour\ui à sa subsislaurc par le ministère cours aux toitures, et sur sou ordre les
d'un ange. Il habil.iil le mont Horeb lois- bourreaux se saisissent d'Elie, lui a tachent
que le Seigneur lui ordonna dalliT sacrer les mams derrière le dos lui metleul les ,

Hazaël et Jéliu , l'un pour régner sur la Sy- pieds dans les teps et lui déchirent le corps
rie, et l'auire sur Israël. Il revint une Iroi- à coups de fouets; mais n'en pouvant tirer
sièiiie fois trouver Acliab pour lui reprocher aueune réponse (jui lui parûl satisfaisante,
le meurtr(! de Nabilh, qu il avait fut tuer il le Ol décapiter avec ses compagnons, qui

pour s'emparer de sa vigne. Il pré'.it à Oeho- portaient aussi des noms de prophètes, et qui
siis, fils et successeur d'Achat), qu'il mour- s'appelaient Jérémie, Samuel, Isaïe el Da-
rail des suiles d'une chute qu'il venait de "iel. Ils furent exécutés l'an o09, sous le
faire, el il fil desiendre le feu du ciel sur règne de Galère et de Maximin 11. 16 —
deux troupes de cin(iuante hommes (lue ce févr.er.
piiiice envoya suciessiveii.ent pour se saisir ti m / .v • .

^''.'"'^ *^'"\1"'' '^" ^'^^P^' ' '''^'^^^'


n . .

de lui. Il fut enlevé vivant sur un char qui r l'.^, f


^."^ ""''' ''e^'" autres eveques peu-
le transporta dnns les airs en présence de ''^'""".'r
son disciple l^lisée. vers l'an f-9.:i ;uant Jésus- "' '^ P''sccution de D.oclet:en. - 19 sep-
ri.rî-i !•
Llirisl, el Ion ignore ce (lu il devint. Lors-
• •11.1 f
lemhre.
que Jésus-Christ se (ransligura sur le Tlia- ELIE (saintj., l'un des (luarante martyrs
bor, on le vit -apparaître avec MoVse et s'en- de Sebasie en Arménie, qui, ayaul-relùsé de
819 ELI EU 82C
«acrifier aux dieux de renoncer à la foi
et duc de Palestine, de le chasser de son siège
chi'Étienne pendant la persécution de Lici- Elie fut donc exilé à Aïla, l'an 517 et l'on
,

iiius, furent condaïuiiés pur Agriculu, gou- mil à sa place un moine nommé Jean, dont
verneur de la province, à être exposés nus tout le mérile consistait à professer l'euly-
dans un étang glacé. On les en relira morts chianisme. L'année suivante il fut visité par
ou mourants, et on brûla leurs corps l'an saint Sabas, et un jour il lui dit qu'il venait
320. Saint Basile a laissé «a leur honneur d'apprendre par révélation que l'empereur
un discours qu'il prononça le jour de leur Anaslase était sorti de ce moniie et qu'il le
l'été.— 10 mars. suivrait dans dix jours. Il employa cet espace
lîLlE (saint), martyr en Perse avec saint de temps à |>ourvoir au gouvernement des
Zanitas ou Zcbinas et sept autres, fut arrtHé monastères dont il était su|iérieur , et il
à Hubaliam, la dix-huitième année du règne passa la sumaiiie sans prendre <l'aulre nour-
deSaporll, c'est-à-dire eu 327. Saint Jouas riture que la sainte Communion et du viu
et saint liarachisc son frère, qui furent
, trempé d'eau. Le dixième jour, qui était le
martyrisés plus t.ird, ayant appris l'arresta- 20 juillet 518, il fut alleinl d'uue légère in-
tion de ces neuf chrétiens, accoururent do disposition, ei il mourut ce jour même à l'âge
Beth-Asa à Hubaham pour les soutenir dans de qualre-vingt-huit ans. —4 juiliel.
la foi et les fortifier au milieu des horribles ELIE (saint), dit le jeune, martyr à Damas,
tortures qui les alteiidaicnl. Kiie et ses com- était originaire d'Héliotrope, et lut mis à
pagnons Iriomphèreni par une mort glo- mort par les Sarrasins en 780. —
1" février.
rieuse de tous les assauts qui leur furent ELIE (saint), prêtre et martyr à Cordoue,
livrés.— 27 mars. souffrit en 85t> pendant la persécution des
ËLIE (saint), moine de Gethrabbi, monas- Maures, sous le roi Mohammed. 11 est men-
tère situé au ])ie(i du mont Sinaï, fut accablé tionne par saint Euloge, dans son Mémorial
de coups par les Sarrasins qui avaient lait des Saints. — 17 avril.
une incursion dans la contrée et mourut le ELIE solitaire à Saint-Jules , qui
(saint),
lendemain par suite de ses blessures, vers est une ile du
lac d'Orla dans le Milauais,
l'an 380. —
20 novembre. est h noré 21 mars.
le
ELIE D'AXE (saint) , .moine du mont ELIE DE (iALATKË ( saint ), moine de
Sinaï et martyr, fui mis à mort par li>s Sar- Salines , monastère de l'ordre de Saint-
rasins dans le vsiècle, avec une partie de Basile en Calabre, llorissait sur la liu du
sa communauté. —li janvier. x« siècle el mourut vers l'an lOOU. Il a donné
ËLlË (saint), patriarche de Jérusalem et son nom à la caverue du Mont-Palina, qu'il
confesseur, naquit en Arabie l'un 'f3D em- , avait habitée quelque temps. —
l'J juillet el
brassa la vie monastique en Egypte et se 11 septeiubre.
mit ensuite sous la conduite de saint Euti)}- ELIE ( le bienheureux ) , abbé de Saial-
me, célèbre abbé dans la Palestine, dont il Pantaléon de Cologne , mourut en iQi*i, el
devint I'ud des plus illustres disciples. Ce il est honoré le 12 avril.
saint abbé, qui mourut eu &73, lui avait EL1£ (la bienheureuse), f/ta, abbesse du
prédit qu'il serait son successeur et qu'il de- monastère de Horréen à Trêves, est honorée
viendrait ensuite patriarche de Jérusalem. le 20 juillet.
U y avait quelque lemps qu'il gouvernail le ELIEN (saint), Elianus, l'un des quarante
monastère de Saiul-Euthyme lorsque le pa- martyrs de Sebaste eu Arménie , qui elaieul
triarche Anaslase le uianda à Jérusalem, presque tous de la Cappaduce et soldats.
l'ordonna prêtre et l'attacha à son église. L'empereur Liciuius ayant publié des édils
Après la mort de Salluste, successeur de contre la religion chrétienne en 320, ils ne
Martyre, il fut élevé en 493 sur le siège pa- voulurent pas s'y soumetlre. Ce refus leur
triarcal de la ville sainte, et l'un des pre- attira de la pari d'Agricola gouverneur de
,

miers actes de son administration fut l'elu- la province, les menaces les plus teiribles ;

blissemenl, près de son église, d'un monas- mais, voyant qu'ils y étaient insensibles, il
tère où il réunit en communauté les moines les fit conduire à un étaug glacé dans lequel
qui jusque-là avaient vécu séparés aux en- ils furent plongés nus, par un froid rigou-
virons de la tour de David. 11 gouvernait son reux. Lorsquon les en relira ib elaieut
église avec beaucoup de zèle, lorsqu'on 512 morts la plupart et les autres mourants.
l'empereur Anasta!>e , partisan des euly- 0,i les chargea sur des charrettes el un les
chieiis , exila plusieurs évcques d'Orient, conduisil sur un bûcher auquel on mil le
parmi lesquels se trouvait saint l'iavien, feu. Saint Basile a lait leur éloge dans un
patriarche d'Anlioche. Elle envoya à eu discours qu'il prononça le jour de leur fête.
prince une dépulation d'abbés à la tète des- 10 mars.
quels était saint Sabas, pour essayer de cal- ELISABETH (sainte), épouse de saiul Za-
mer la violence delà persécution; mais cette clianc et mère de saint Jean-Baptiste, vivait
démarche n'eut pas le succès qu'on s'en était avec son mari dans la pratique de la loi du
promis elle valut cependant à Elle de n'être
; Dieu, el elle était déjà parvenue à un âge
pas exilé avec les prélats qui avaient refusé u\ancé, sans que le ciel lui eût accordé lu
de souscrire à la condamnation du concile Lunheur d'eire mère. Lange Gabriel vint
de Chalcédoine. Mais comme il rclusait de annoncer à Zacharie, penilant qu'il remplis-
communiquer avec Sévère, patriarche intrus sait les fonctions de son ministère dans le
d'Anlioche, Anaslase, irrité de cet acte de temple, que son épouse aurait un liis. Elisa-
courage et d'orthodoxie, ordouua à Olympe, beth était dans le septième mois de sa gros-.
,

8S1 EU ELI 8->«

gesse miraculeuse, lorsque sa parente Marie, ELISABETH DE HONGRIE (sainte), née


mère du Sauveur, à qui l'ange Gabriel avait en 1207, étaitfiUe d'André H, roi de Hongrie,
révélé fplte partii'ul;irilé, alla lui faire uue et Gerlnide, sa mère était fille du duc de
,

visite. Ei'p ne l'eul pas plulôl saluée (jue Garinlhie. Fiancée dès son enfance à Louis ,
l'enfant d'Elisabeih licssaillit dans son sein. fils de Herman, lamlgrave deThuringe el de

Elle fut remplie' elle-même du Saint-Esprit, Hesse, elle fut élevée dès l'âge de quatre ans
et elle s'érria : Vous êtes bénie entre toutes à la cour de son fu;ur beau~père, et son édu-
1rs femmes et le fruit de vos entrailles est béni. cation fut confiée à une dame recommanda-
Comment se fail-il que la mère de mon Sei- ble par ses vertus, qui lui inspira le goût de
gneur vienne me vi.'iter ?.... Vous e'tes lieu- la pieté. Aussi Eli-abelh montra-l-elle de
niise d'avoir cru, el tout ce qui vous a été dit bonne heure qu'elle serait un jour une
de la part du Seigneur aura son accomijlis- grande sainte. Son attrait pour la prière la
sement. Marie resta avec Elisabeth environ portait souvent à se renfermer dans la cha-
trois mois, et lorsque celle-ci fut accouchée, pelle du château pour vaquer à ce saint exer-
SOS voisins et ses parents vinrent la féliciter cice dans la posture la plus respectueuse et
de la gi-àce que Dieu lui avait faite. Etant avec un recueillement qui tenait du prodige;
revenus huit jours après pour la cérémonie et lorsqu'elle ne la trouvait p;is ouverte, elle
de la circoncision du nouveau-né, ils pro- s'agenouillait près de la porte mais c'est ;

posèrent de l'appeler Zacharie comme son surtout lorsqu'elle était seule dans son ora-
père; mais Elisabclh voulait qu'il s'appelât toire qu'elle donnait une libre c irrière à sa
Jean. On demanda par signe à Zacharie, qui ferveur. Un jour que la landgrave condui-
était resté muet depuis que l'ange lui avait sait sa fille et Elisabeth à l'église elle s'a-
,

parlé, «luel nom il fallait donner à son ûls, perçut que celle-ci ôtait,, en entrant dans le
il écrivit sur des tablelles qu'il s'appellerait lieu saint la couronne de diamants qui of'^
,

Jean. Saint Pierre d'Alexandrie rapporte nait sa tête et comme elle lui en demandait
;

que deux ans après la naissance du saint la raison, Elisabeth répondit avec simplicité :

précurseur, Elisabeth, obligée de le sous- Comment pourrais-je paraître avec une cou-
traire à la persécution d'Hérode, alla se ca- ronne de diamants sur la tête dans un lieu oû.
ciier dans une caverne de la Judée, el qu'elle je vois Jésus-Christ couronné d'épines f La
y mourut quelques années après, laissant landgrave lui répondit qu'avec de pareils
son fils dans le désert, sous la garde de la sentiments elle ferait mieux: de se retirer
Providence. — 10 février et 5 novembre. dans uu cloître. Les courtisans poussèrent
ELISABETH (sainte) , martyre avec saint les choses encore plus loin, el disaient qu'elle
Alexandre, évèque, el plusieurs auires, est u'ctait pas digne de l'alliance du jeune
honorée chez les Grecs le 22 uclobre. prince et qu'il fallait la renvoyer en Hongrie.
ELISABETH (sainte), vierge de Constanti- Elisabeth prolita de cette épreuve pour s'af>
nople, fut surnommée la Thaumaturge à fermir de plus en plus dans le mépris des
cause des n-ombreux miracles q-u'elle opérait. choses terrestres. Elle apprit à porter sa
Elle est honorée chez les Grecs le 24 avril. croix à la suite de Jésus-Christ et à prati-
ELISABETH (sainte), abbesse de Scouau- quer la palieuce, l'humilité, la douceur et la
ge, née en 1129, dans l'archevêché de Trê- charité envers ses persécuteurs. Le jeûna
ves, entra dans ce monastère à l'âge de Louis, qui avait perdu son père en 1216 et
douze ans et après y avoir fait profession ,
,
qui venait <le voyager pour compléter soa
elle fut tout à coup plongée dans une som- éducation, revint en 1221 dans ses Etats que
bre mélancolie n'éprouvant plus que du
, sa mère Sophie avait gouvernés pendant sa
dégoiît pour les choses saintes et pour les minorité. C'était un prince accompli, et fait
exercices de piété. 11 lui semblait qu'elle pour paraître avec éclat sur le théâtre du
doutait des vérités les plus importantes de monde mais ce qui ajoutait encore à ses
;

la religion et qu'elle était même quelque-


, belles qualités c'était un amour siucère
,

fois dans une espèce d'incrédulité complète ; pour la piété, il sut apprécier les vertus de
enGn elle tomba comme dans un profond sa fiancée qui avait alors quatorze ans, el il
désespoir, el fut lentée de se donner la mort. témoigna autant de surprise qu« d'indigna-
Mais elle mit sa confiance en Dieu qui ne tion en apprenant la manière dont on l'a-
permet pas que nous soyons (entés au delà vait jugée pendant son absence. Il lui en-
de nos forces el à ces épreuves si pénibles
;
voya une corbeille de noces magnifique ,
mais si méritoires, succédèrent des grâces vi qui renfermait entre autres présents deux
des consolations extraordinaires, comme elle cristaux qui souvraient de chaque côté ;
le marque elle-oiéme dans une lettre à sainte dans l'un était un miroir, et dans l'autre una
Hildegarde. Vous avez sans doute appris ,
image de Jésus-Christ fort bien travaillée. La
lui écrit-elle, que le Seigneur a daigné ni- m mariage qui eut lieu bientôt après fut célé-
fester sa bonté envers moi au delà de tout ce bré par des réjouissances publiques, où
que je méritais, et qu'il m'a fait connaître dee éclata la plus grande magnificence. Elisabeth
clwses qui sont au-dessus de lu raison et de la prit pour son directeur Conrad de Marpurg,
nature. Il m'a aussi fait connaitre les maux prêtre plein de vertu et de science, prédica-
qu'il réserre à son peuple s'il ne recourt \ius
,
teur célèbre et digne par sa ferveur, son dé-
a la pénitence : mai.< je cache ces faveurs au- sintéressement el son amour pour la morti-
tant qu'il m'est possible. Sainte Elisabeth fication, du choix de la sainte. 11 s'appliqua
fiiDurut à trenle-six ans, le 18 juin 1165. — à cultiver les grandes dispositions qu'elle
l.Sjuin. avait pour la piété, et lu fit marcher à grand»
»-23 LLI ELI sa
pas dans les voies de la porfrclion mais , ; porte du château des provisions pour en
tout en cnrour.igcanl son ardeur pour les nourrir neuf cents. Elle faisait élever à ses
prali(|uos de la péiiilcnce, il fui idns d'une frais un grand nombre d'orphelins et d'en-
l'ois ohlific de modérer sou zèlo pour les aus- fants qui n'avaient aucune ressource, et f.ii-
(érilés eorporcili'S uni siiriias^iaiciil relies
,
sail passer dis secours aux indigents qui
dis nclus. Rlle passai! en prières une pariie se Irouv lient dans les différenlns parties du
des iiuils du c insmlcmenl du pieux land-
.
l.indgr.ivial; en sorte que ses revenus éliient
pravp, el le jour, le ti inps qui lui ^restait li- à la leMre le p.iiiimoine di's piuvros. Mais
lire, aprùs .ivoir rempli ses exercices île re- la prudence dirigeait sa chaiiié :e le faisait
ligion, elle l'cuiploxait à des œ;ivi-es de elia- donner du Iravail â ceux qui ét;reii( capa-
rilé cl au Iravail des mains, qui eonsislait bles lie travailler, el le landgrave, péiiéiré
le plus souvcnl à c.inler ou à liler de la d'esliinc el d'jidniiration pour sicondiile,
laine pour l'aire des liabils aux paiivics et devint lui-même l'imiialeui' de son épouse,
aux rel i^ieus de Sainl-l'rançois ; ce qui ne ce (|ui l'al'ait surnommor par les hivtoriens
l'empêcliail pas de rnediler les vérités du ^a- F-oiiis le Pieux. Il eut d'elle trois eolanls :
Jul ri surloul les m)slèrosdo la vie el des Herinan, qui lui sucréla; Sophie, ijui épousa
souffrantes du Sauveur; car elle posséilait le duc de Itrab.inl; et (îcrtriide. nui se lil re-
le grand art de rendre sa prière ronlinuelle. ligieuse et devint abhesse d'Alileml)ourg.
Son allrail pour. la morlifiralioii la poitiit, Ce prince étant mort en 1-227 à Otrante, où
lorsqu'elle mangeait à la lable de son mail , il s'était rendu pour joindre l'empereur Tré-

àsepriierde lout ce qui pouviiil llatler la déricel les autres croisé-i qui se dispo.saienl
«ensualilé; mais elle savail si bien s'y pren- à passer dans la Palestine , Klisabelh qui
,

dre que personne ne s'en apercevait lors- : avait déjà versé bien des larmes à son dé-
qu'elle mangeait en son particulier , elle part, eu versa encore de plus abondantes à
n'usait que d aliiuenis grossiers, et en si pe- la nouvelle de sa mort; mais bientôt les sen-
tile quanlilé qu'à peine étaient-ils suffisants timents de la rel gion remportant sur ceux
pour satisfaire aux besoins de la nature. de la nature, elle piii la résolution de mou-
Etrangère au luxe el au fasic ilont elle était rir à elle-même, au monde cl à ses vanités.
cntouiée ce n'était qu'avec répu|j;nance
,
Se trouvant aiu'-i veuve à vingt ans, la ré--
qu'elle se prêtait à ce qu exigeait sou rang. gence lui appartenait de dioil et Irllea
;

Le roi de Hoc.gric sou |:ère ayant envoyé ,


avaient clé les dernières volontés du land-
des ambassad;'urs au landgrave , elle obtint grave; mais les principaux seii^nears se li-
de celui-ci qu'elle paraîirail eu leur présence guèrent roiilre elle on lui reprocha d'avoir
:

sans habits somptueux ; mais Dieu donna ruiné le landgravial par ses aiioioiies , qu'il
tant de grâce à sa personne que la simpli- fallait rép.irer les lin inces épuisées, cl que,
cilé de son extérieur ne l'empôclia pas J'ob- comme le jeune Herman ne pouvait pas en-
(cnir tous les suffrages. Kn l'absence de son core gouverner p.ir lui-même, il éiait néces-
uiari, elle ne portait que des étofles grossiè- saire de déférer la régence au prince Henri
res, faiti's d'une laine qui n'avait point été son oncle. Le peuple se laissa gagner par les
leiiite. riuslcurs de ses dames d'Iioiineur intrigues des grands et Henri lut mis en
,

s'i'fforçaienl d'imiler ses \ci tus, mais elles possession du gouvernement. Soi» premier
ne la suivaient que de loin. Sa cliarité pour acte d'autorité lut de chasser LIisabeili du
les malheureux était sans biirnes;eile aimait château, et il le lit avec tant d'inhuma-
à servir les [)nuvres et les malaiies s'alla- , nité ,
que non-seulinient il lui refusa les
chant de préférence à ceux qui a\ ai^nt les choses les plus nécessaires à la vie mais
,

infiimités les plus dégoûtantes. Dans une qu'il défendit même à tous les habitaiis de
famine qui affligea l'Allemagne en l-Ài'6, elle la ville de la recevoir ou de la loger. La
vint au secours de tous ceux qui soiiIVraient princesse supporta avec une patience admi-
du lléau; et lorsque le landgiave qui élait , rable ce traitement aussi cruel (|u'injiiste ,
alors dans la l'ouillc avec l'empereur Fré- (l se relira sans proférer une seule plainte
déric 11, fut de retour, ses ofliciers lui poriè- dans une auberge, ou, selon quelipies histo-
rent des plaintes sur ^excessi^e prudigalilé rieii:i dans une ch, lumière. A minuit elle
,

de son épouse mais lorsqu'il vit qu'elle n'a-


; se rendii dans l'église des Franciscains qui
vait pas aliéné ses domaines et qu'elle avait récitaient matines, ely lit chanter le l'eDcwn,
seulement distribué les récoltes qui en pro- piiur remercier Dieu de ce qu'elle avait
venaient Je ne puis dit-il , hlùmer dea iltn-
: , été jugée digne de souffrir. Le lendemain, il
rilés (/ui nous allircronl les bci cdirtions du lui fut impossible de trouver un logement ,

< if/ ; el nous ne man(juero»s de rien tant i/ue parce que la défense du régent inlimiilail
nous la Inisserons assister tes indigents com- tout le monde, et elle passa tout le jour
me elle (ail. Le château de Marpuig. où le dans l'église. Le soir on lui apporta ses en-
prince Louis faisait sa résidence, élait bâti fants que Henri avait aussi renvojés du châ-
sur un rocher escarpé, eu sorte que les in- teau. i;ilene piil retenir ses larmes envoyant
tiriiies ne pouvaient s'y rendre; ce qui déler- ces innocentes victimes de la barbarie de
uiina l'Elisabeth à taire construire un hôpital leur oncle, el qui n'étaient point encore eu
au pied du rocher afin de les y recevoir ; âge de sentir leur malheur, lémoigncr par
elle les y visitait souvent el les soign.iii de leurs caresses la joie (piils avaient de revoir
se^ propres mains. lille fonda un autre lui- leur mère, l'ii prêtre l'ayan! enrni reçue
pilal où il y avait babiUielleinenî vingt-huit dans sa maison ne put lui donner (luune
,

oauvrvs, et tous les jours «.ui dijilribuail à la misérable chambre pour elle, ^es euluali ot
8^5 ELI ELt 82<>

ses fornnies ; mais la lureur de ses ennemis nairc. Comme il était obligé d'habiter la
la força de sortir de ce triste asile. Ainsi la ville de Marpur», Klisabelh pour étro plus ,

mère ite tant de p.iuvres se trouvait rciluile près de lui, quitia le cliùlcau pt)ur aller se
elle-niè:ne à demander l'aumône, sansqu'une loger dans une maison voisine de la sienne
silualion aussi déplorable Uii fit ien penlre r
et y passa les trois dernières anné s de sa
de la Irannuillilé de son âme. lî le offrail à vie d.ins la prati(|nc des pins licroï(|iies vcr-
Diiu ses liumilialioiis el lui deniaiiiliiil la tus. Elle parlait peu el toujours avec réserve
giâcc (le ne vivre qui- pour lui au^si était- : et ;;ravilé. 11 ne lui érliappait jamais un mot
elle inondée de (orisolaiion-; iiilerieiîre>., el il qui tendit à donner lionne opinion d'clle-
liii anivail même qnelqirjfois d'avoir des ra- uièmi'. Dieu était le sujet li;iljiluel de ses eon-
>isseiiients. L'abbfsse <!c Kil/ingen au dio- Versalions pleinement résignée à sa volonté
:

cèM" de Wiirlzliourj;, taule niiiteriielle d'IÎ- saiulc , dans la mauvaise comme dans la
lisabedi, lui oITpit une relraile dans son mo- lionne fortune , elle ne vivait plus que pour
nasière et lui eonseilla d avoir recours à
, lui. Le vœu (lu'elle avait laii d'obéir à llon-
l'évèque de Haniberg, son oncle prelal (jui , rad. son confesseur, des m.iins duquel elle
joignait la (irudence à la cliari é, el (|ui jouis- a\ait reçu un haini grossier laii de laine
sait u'un grand crédil. li.is.ilielli alla !e irtiu- non leinle, .1 l'ait dire au pape (Iréguire IX,
ver, et lorsqu'il ;a vil il ne put retenir ses qui oi.iit eu torrespouilaiici.' avec ell-, (|u'elle
laïujes. Il lui piocuia au logo-.i;f!nl près de portait l'Iiabit religieux et qu'elle s'était
son palais, et cjuiiiic elle élait ji'une et si uiiiise au joug de obcissiinee mouas'ique.
1

belle, il liji proposa de se remarier, parce Klisaiielb nilait donc la vie des r( ligi,uses
i

qn u!Ve nouvelle alliance était, selon lui l'u- , autant qu'il était en elle; mais elle ne quitta
nique moyen de recouvrer ses droits et point l'elat séculier, alin de pouvoir conti-
ceux de ses enfanis;mais elle lui répon- nuer ses ;iumônes elle y consacrait tous les
;

dit i|u'elle voulait restctr- veuve, et passer le revenus de son douaire et par son testa- ,

reste de ses jours dans une eliastelé par- meut, elle lu'ititua Jesus-Glirisl son héritier
faite. Vers le même leiiips, on rapporta d'O- dans la personne des pauvies. Conrad, qu'elle
trante en Allcm igne le cor|is de .son mariaveo s'était donné pour supérieur, s';iperce\ aiit
une granile pomne. Lorsque le convoi passa qu'elle avait un allaclieineni trop sensiliie
à liamberg, la vue du cercenil renouvda la pour di'ux de ses lemmes Gule el Isen ru- ,

douleurde la pieuse landgrave, et elle ne put de, ce (lui pouvait relarder ses progrès d.ins
retenir ses larmes cependant elle se rendit
; la perlection, lui proposa de les renvoyer,
à l'église, mais loisqu'on ouvrit le colTre (|ui et quelque douloureux que pour elie ce fût
reiileroiait les ossements <le son mari elle , sacrifice , elle obéit sans répliquer. El. e
ne
fut sur le point de se trouver mal. Cepen- mangeait urdiuaireinent que des herbes et
dant elle fil à Dieu le sacrifice qu'il lui de- du pain, el ne buvait que de l'eau. Les œu-
mandait, et alla même jusqu'à le remercier de vres de miséricorde corporelle et spiriiuelle
Ce que , dans sa miséricorde, il avait appelé occupaient les momenls (ju'elle ne donnait
à lui un prince si jeune encore, pour l'iii- pas a la prière et plus d'une fois, ses ex-
, ,

troduire dans le séjour de la gloire. Comme iioitalious convertirent des pécheurs endur-
onrecouduisait Je corps dulaiidgrave en Thu- cis. Le roi de Hongrie, son père, voulutl'at-
ringe, elle piia les |irincipaux seigneurs du tirer à sa cour, mais elle refusa de quitter
landgravial, qui taisaient partie du corlége l'état humide et pauvre qu'elle avait eui-
luiièbre de plaider sa cause et celle de ses
, brassé. Lorsqu'elle sculit approcher sa fin
Chfanis près du prince Henii, ((u'eile n'ac- elle redoubla de ferveur d.ins tous ses exer-
cusail pas des mauvais Irailemeiits qu'elle cices. Avant de recevoir les derniers sacre-
avait essuyés, les attribuant uniquement menls, elle voulut faire une co.ifession ge—
aux mauvais conseils qu'on lui avait don- iiéiale de toute sa vie , cl jusqu'à son der-
nés. Ces seigneurs lui promirent de se char- nier soupir elle ne cessa de méditer sur les
ger de ses intérêts; et , arrivés en Tliuriiige, souffrances du Sauveur. Elle mourut le 19
ils représentèrent si viveuunt à Henri l'in- novembre 1231 , n'étant âgée que de vingt-
dignité de sa conduite , que quoi.iu'il eût le quatre ans. Sou corps fut enterrj dans une
cœur endurci par l'ainliition il promit de , cliapclle, près de l'hôpital qu'elle avait foudé.
rendre à sa belle-sœur sou douaire et même Plusieurs miracles s'etant opérés à son lom-
la régence mais Elisabeth,
: iiisiruile de ce beau , SilTroi archevêque de Ma>ence,ea
,

qui se passait, déclara qu'elle renonçait au constala juridiquement quelques-uns et en


gouvernement et (|u'elle demandait seule-
, envoya la relation à Grégoire IX qui, après
ment 'qu'il fût réservé a son lils. On la re- une mûre discussion, la canonisa le jour de
conduisit donc au château d'où (die avait été la Pentecôte i-l'ili. L'année suivante le
chassée, et Henri honteux du passé cher- même SilTroi fit la translation de ses reliques
cliait à le lui faire oublier par ses égards à Marpurg. L'empereur Frédéric, qui assis-
et par sa déférence pour ses avis. Conrad ,
lait à la cérémonie leva la première pierre
,

sou direcieur, qui l'avait suivie dans ses du tombeau el fit don d'une magnifii|ue cou-
vovages, voyant l'aversion qu'elle avait pour roiiiie d'or, qu'il déposa sur la châsse. Les
les grandeurs de la terre et son amour pour trois enfanls de la sainte, les archevêques do
la retraite, lui permit de faire en sa présence Cologne cl de Brème, .ainsi qu'un grand uoin-
vieu d'observer la règle du tiers ordre de bre de princes, de prélats el de seigneurs
»3ainl-François dont elle porta depuis se-
, assistaient aus>i à Celle tr.inslation el les ,

trèleuieul l'iiabil sous ses vôtemeuls ordi- précieuses reliques, renfermées ditus uu;)
, ,

817 EU ELI titH

chAsse de vermeil, fureiil placées sur i'au- dont l'un commençait à la saint Jean-Rip-
)el, dans réfriisi'de IhApilal. Kn 1539 Phi- , tiste et finissait à l'Assomption, l'autre durait
li|>pe, laitdRrave de Hesse, l'un des soutient -depuis l'octave de cette dernière fête jusqu'à
du luHiéranisnie naissant les fil Aler de la
,
quand uu lui repiéseulail
la Saint- .Michel, et
ciiâsse et les (il cnlern r dans l'éirlise. On qu'un réïtime aussi sévère ne convenait point
m cunsorTail une partie dans l'éjilise de» à son haut rang elle répondait qu une tie
,

Carmélites de lirusellcs et une autre partie mortifiée était d'autant plus nécessaire sur
«Ijhis la rhaptlie de la Rochn-("iuyon-sur- le trône , que les passions y sont plus vives
Sî'ine. Le trésor électoral de Hanovre en et les d.ingers plus grands. Ses aumônes
possède aussi une portion cousiilérablc, ren- étaient iininenses ; elle faisait faire une liste
fermée dans une châsse précieuse. li> no- — exacte des pauvres houleux de ses Etals et
vembre. le;:r fournissait secrètement de quoi subsis-
ELISABETH DE PORTUGAL (sainte), ter selon leur condition : elle dulail les jeu-
eut pour père Pierre 111 , roi «l'Arp^on et ,
nes filles ()ue la misère expusail au danger
pour mère <x>nslance fille de Mainfroi roi
. , de se perdre, cl les faisait établir convena-
de Sicile. Elle naquit en 1371 et reçut au ,
blement elle visitait les malades, les ser-
:

baptême le nom d'Eli'^abeth en l'honneur de vait de ses propres m.iins e( pansait leurs
sainte Elisabeth de Hongrie, sa graniriante. plaies les plus dégoûtantes. Elle fonda di-
Le roi Jacques d'Ara .;on, surnommé le Con- vers élablissemenls de charité d.insle royau-
quérant, et frère de Pierre III, se chargea du me, entre autres un vaste hôpital près de son
soin d'élever sa peiite-GIle et la lai^sa , en palais de Coïmbre et à J'oire-.Novas une ,

mourant, déjà toute pénétrée des plus su- maison pour les lemuies repenties , ainsi
i)limes maximes de la piété, quoiiiu'elle qu'un hospice pour enfanls trouves. Tant
les
•n'eût point encoresis ans. Pierre étant monté d'exercices de piété, lanl d'o'uvres de misé-
sur le trône en 127li, ne mit auprès d'Elisa- ricorde ne l'empêchaient poiut de remplir ses
beth que des personnes vertueuses dont les autres devoirs elle veillait sur la conduite
:

exemples pussent lui servir de leçons et la , iies personnes qui élaient suus sa dép.en-
jeune princesse profita si bien des soins que dance, réglait ses alTaires domeslii)ue8 et se
l'on j)rit de son enfance qu'elle n'avait de
,
montrait iJcine de respect cl de soumission
goût que pour le service de Dieu et les pra- pour le roi son époux dont elle supportait ,

tiques de la religion. Son assiduité à la priè- les défauts avec une patience angelique. De-
re ,son ardeur pour la mortification , sa nys avait d'excellentes qualités conunc roi
charité pour les pauvres, son humilité, sa et coiMiie particulier mais il souillait la
;

douceur, son horreur ponr le péché et son sainteté de l'union conjugale par des amours
éloignement pour les choses du monde illégitimes. Elisabeth, moins tuucliée de l'in-
montraient assez que Dieu l'avait comblée jure qu'elle en recevait que de l'olTense de
de bonne heure de ses grâces les plus pré- Dieu et du scandale qui en résultait , priait
cieuses, et qu'elle était fidèle à y correspon- et faisait prier pour sa conversion. Elle pous-
dre. Chaque jour elle récitait le bréviaire sait la magnanimité jusqu'à se charger des
avec autant de piété et d'exactitude que l'ec- enfants qu'il avait eus de ses maîtresses, et ue
clésiastique plus fervent. Elle épousa , à
le négligeait aucun moyen pour reg;ig«er sou
l'âge de douze ans, Denjs, roi de Portugal cœur. Enfin elle y réussit le roi eut honte :

qui ne put refuser son admiration aux ver- de ses égarements et après sa conversion,
,

tus de sa jeune épouse, et qui la laissa libre qui était en partie l'œuvre de la pieuse Eli-
de suivre son attrait pour la perfection. Elle sabeth il devint la gloire et l idole de ses
,

en profita pour se faire un règlement de sujets. .Mais avant cet heureux évé«tcment
conduite qui approchait beaucoup de celui il s'éiailpassé uu fait qui pul y conlribuer,
des religieuses. Tous les jours elle se levait et dans lequel on ne peut s'emi)écher de re-
de grand malin ; après une longue médita- connaître l'intervention divine. Elisabeth
tion, elle récitait matines , laudes et prime ;
avait un page très-vertueux qu'elle char-
ensuite elle entendait la messe et elle com- geait de la distribution de ses aumônes se-
muniait souvent. Le reste de la journée crètes. Un autre p.ige jaloux de la faveur ,

était aussi saintement occupé. Elle travaillait dont il jouissait près de la reine l'accusa ,

à des ornements pour les églises ou à des ha- d'entretenir avec elle on commeree crimi-
billements pour les pauvres, et par interval- Hel. Denys ajoutant Ibi à cette horrible ca-
,

les elle se retirail dans son oratoire pour louinie et voulant se défaire sans bruit de
y ,

vaquer à de pieuses lectures elle ne passait


: celui qui en était l'objet, fil venir uu maiire
aucun jiiur sans ré< iter, dans l'après-midi ,
de four à chaux et lui dit < J'ai uu page :

l'office de la sainte Vierge et celui des morts. q:! mérite la iiiorl pour avoir encouru mon
Des journées aussi remplies ne lui laissaient indignation; je vous l'enverrai «ous^lcman-
aucun moment pour les iisutilités du grand der !>i vous avcz exécuté mes ordres. Aussi-
monde, la parure et le faste; aussi tout son tôt qu'il vous aura fait cette question, vous
extérieur décelait la simplicité et la moriifi- vru^ saisirez de lui et vous le jelorez dans
calion. Outre les jeûnes prescrits par E- I le jour, afin qu il y soit brûl« vif. » Le roi
glise elle ne prenait que du pain et de l'eau envoya le page comme il eu était convenu ;
,

les vendredis et les samedis , ainsi que les ni;;is !•(! se rendant au four àibauv, il passa
veilli's des fêles de la Vier{:e cl des apôtrcr. de\aiit une égli^e el y entra pour a.iorer Jé-
Elle passait de la même manière l'Avcnt sus-Christ; et comme la me.-se élait com-
lt»ul entier et deux carêmes de dévotion iue;aée il y as'i-^a ain^^i qu'à une seconda
,
S29 EU ËLl BSO
qui se dit immédialemeiit après. Denys, im- sa dépouille mortelle jusqu'à Odiveras , où
patient de savoir ce qui s'élait passé, envoya il avait choisi sa sépulture. Après avoir
fait
le délateur au raailre du four, pour savoir si un pèlerinage à Compostelle , elle revint à
lelui-ci avait exécuté ses ordres relalive- Odiveras pour y célébrer l'anniversaire de
tnent au premier page. Le maître du four, la mort du roi et aussitôt après la cérémo-
,

à celte question, le pren int pour celui dont nie, elle se retira dans un monastère de Cla-
le roi lui avait parlé, le saisit et le jeta dans risses qu'elle fusait bâtir. Sa charité pour
le feu qui le consutiia dans un instant. Le les pauvres, qui auraient été privés de ses
page de la reine étant sorîi de l'églis'î, conti- secours , l'enipécha d'y faire sa profession
nue son chemin arrive au four et demande
, solennelle; elle se contenta de porter l'habit
si l'ordre du roi est exéciilé et comme on ; du tiers ordre, et de vivre dans une maison
lui répond affirmativimont, il revient r.u pa- attenant au monasière. Elle fut encore obli-
lais rendre compte de sa commission. Le roi, gée de sortir de sa retraite pour empêcher
étonné de son retour, le questionne sur la la guerrt» entre Alphonse IV, son fils, et le
manière dont les choses se sont passées, et roi (leCastille gendre de celui-ci. Déjà les
,

il n'en eut pas clé plutôt inslniil que, con- deux rois étaient prêts de se livrer bataille ,
vaincu de la fausseté de l'accusaîion il , lorsqu'Elisabeth partit en toute hâte pour
adora les jugements de Dieu et n'eut pins , empêcher l'elTusiou du sang, et comme on
depuis aucun doute sur la vertu de sa sainte lui conseillait de différer son voyage à
épouse. CeperiiJant il se londuisit encore en- cuise des grandes chaleurs elle répondit ,

vers elle avec beaucoup d'injustice dans une que la circonstance était si grave, qu'elle fe-
autre occasion, ils avai(Mit eu de leur ma- rait volontiers le sacrifice de sa vie. A peine
riage deux enfants un fils
, qui fut depuis,
eut-on appris qu'elle était en roule, que l'a-
Alphonse IV, et une tille nommée Cons- nimosité diminua dans li s cœurs. Arrivée à
tance, qui épousa Ferdinand iV, roi de Cas- Estremoz , sur les frontières des royaumes
Le jeune Alphonse, s'ctant aussi niar;é
tille. de Castille et de Portugal où était son fils
, ,

avec une infante de Gaslille, se mit à la télé elle vint à bout de le décider à faire la paix ,
d'une conspiration contre son père. Elisabeth, et le quitta en l'exhortant à mener une vie
vivement affligée de ces Irouliles, employa le sainte. Les fatigues de ce voyage précipité
jeûne, la prière et les aumônes, pour obte- lui causèrent une fièvre violente et à peine ,

nir de Dieu Je rétablissement de la paix dans fut-elle de retour qu'elle sentit que sa fia
sa famille et dans l'Etat lorsque les deux
: approchait. Elle se confessa plusieurs fois ,
partis étaient sur le point d'en venir aux re^ut le saint viatique à genoux, au pied de
mains, elle exhorta son fils, de la manière la l'autel, et ensuite l'extrcme-onclion. Malu'ré
plus pressante à rentrer dans le devoir, et
, ses souffrances, elle paraissait remplie de
conjura le roi de pardonner au coupable. joie et de consol.tions intérieures, et ne ces-
Ses efforts réussirent el le pape Jean XXII
; sait d'invoquer la sainte Vierge envers la-
lui écrivit pour la féliciter de la sage con- quelle elle avait toujours eu une grande dé-
duite qu'elle avait tenue dans une circon- votion. Elle mourut entre les bras de son
stance aussi délicate; mais on l'accusa au- fils et de sa belle-fille le 4 juillet 1336 à
, ,

près du roi d'avoir favorisé le parti de son l'âge de soixante-cinq ans , et fut enterrée
Gis; et ce prince, s'élant laissé prévenir chez les Clarisses de Goïmbre son tombeau ;

contre elle, l'exila pour quelque temps à devint célèbre par un grand nombre de mi-
Alanquer. Elisabeth, loin de se laisser abat-, racles. En 1612, on leva de terre son corps
trc par celte disgrâce qu'elle n'avait pas qui se trouva entier, et qui fut renferme
méritée, proGla de son exil pour redoubler dans une châsse magnifique. Urbain VllI la
ses austérités et ses autres bonnes œuvres. canonisa en 1025, et fixa sa fêle au 4 et au S
Le roi ayant reconnu son erreur, la rappela juillet.
et se montra plus que jamais pénétré d'a-
mour et de respect pour elle. La sainte ré- ELISABETH (la bienheureuse) connue en ,

le nom de sainte Heine, était fillo


Suisse sous
concilia aussi Alphonse de la Cerda avec
Ferdinand IV, son gendre, qui se disputaient d'André IIl, roi de Hongrie. Elle renonça aux
la couronne de Castille, et celui-ci avec Jac- avantages de sa naissance royale et à si
ques II, roi d'Aragon, son frère, n'épargnant patrie pour se taire religieuse dans l'ordre
ni ses peines ni ses voyages pour étouffer
de Saint-Dominique. Après s'être illustrée
les divisions el les guerres qui traii:ent tant
dans le cloître par la pratique des plus su-
liiî maux à leur suite. Le roi Denys étant blimes vei tus, elle mourut en Suisse l'an 1338,
tombé malade sur latin de l'année 132?i, elle el elle y est honorée le 6 mai.

le soigna elle-même avec autant de zèle que ELISABETH (la bienheureuse),


que sa
li'aflcclion
; et pour lui obtenir de Dieu la grande douceur fit surnommer
Bonne, na- la
grâee d'une sainte mort elle distribua d'a-
, quit, en 1386 dansun bourg du diocèse de Con-
bondantes aumônes el lit prier pour lui stance. Elle consacraà Dieu sa virginité el prit
dans tout le royaume. Denys, après avoir rtiabit du tiers ordre de Saint-François dans
donné dans sa maladie des marques d'une le monastère de Leuth où elle se distingua
,

sincère pénitence, mourut à Santarem le G par sa ferveur et sa régularité. Elle sut se


janvier 1325, et aussitôt après Elisabeth se sanctifier dans les emplois les plus humbles
consacr;i à iJieu en prenant l'tiabil du tiers de la maison, cl fit dans la perfection des pro-
ordre de Saint-François ensuite elle assimila
; grès admirables. Elle mettait une si grande
aux. funérailles de sou mari, et accompagna simplicité dans toules see actions qu'il était
831 ELI ELO 83*

inipossibU; de la voir snns l'eslimer et la prophète comme son maître, était fils de
chérir. Dieu lui envoya des épreuves et des Saphat, el naquit à Abelmeula, ville de la
|)<>ines inlcrieiires qui lohnussèrent eucore tribu de .Manassé. Il conduisait ia charrue
l'éclat de SCS voMus cl qui lurcul récompen- lors(|u'l".lie se l'associa par l'ordre de Dieu,
sées pîir des fiivcurs cxir.KirtIiii.iiies et siir- el lorsqu il fui enlevé di- ce monde dans un
(oul p;ir le don de prophc ie. Kllc uioiirul à cli.ir lie feu, il lui laissa, sur sa demande, son

treii(e-(iMnl(<' ans , ic 5 dL'cciniire l'i-20, et niauleau cl son esprit piopbéii(|ue. Il si'para


Cléinciil XIII a aiprouvc son culte. — o dé- les eau\ du .loi.r.'aiu (lu'il passa à pcd sec
ccnilirc. et rendit potables les eaux de la f'yiitiine de

l'I.lSABlilEI riCKNAlUJi fia liirulieii- Jéricho. Par un .lutie prodi;;e, il proiuia de


rcuse), viirfie du liers ordre de Saiul-r'aii- l'eau aux armées des nus .lnsapbal el .lo-
çois, naquil en 1428, d'une fiimille noble de ram, ei leur prrdil seraient vicinrieux
((u'ils
Âlaiiloiio. qui l'élcva dans la piété et la des .Madianites, Des enfants rayanl insulté
cr.'iinle do Dieu, 'l'oule jeune encore, elle ai- comme propiièle du Sei;:ucur, il les menaça
mait à .se retirer dans une petite cellule où de la venjie.iucc divine, l .lussilol iteux ours,
i

cl!c s'occupjiil à prier et à incdiier sur les sortis de la foi èl voisice, les mirent eu pièces.
vertus (le la sainte Vier|;e. S.ins poûl pour Il uiuliiplia d'une pau\re veuve et
l'huile
les amusements du monde, la seuU; récréa- ressuscita le (ils d'une femme de Sunam. Il
tion (lu'clle fonnûl, était d'aller à l'e^lise de guérilde la lèpre Naaina i. «jènéral Sv ii-u; i

Sainî-iiarnabc. ï^a coniliiiti> édiOaiue lui mé- mais celte lèpre [lassa à l'iiezi , ilo:ue-tique
rita idciitôl l'csliine nivcr.>elli', l des jeunes
1 d'Elisée, en puuilmn de ce (]u'il avait reçu des
gens d'un élevé rccli.r<héieiil sa main;
raiif; présents du général. à Joas
Il prcitil
roi ,

ruais Elisabeth qui avait li'autri s vues refu- (l'Isr.'jél, <|u'il autani de victoi-
rcmport<'r. il

sa toutes les propo.sil'ons de u)aria<;e ()ui lui res sur les Syriens qu'il avait ri'ap()è de fois
l'iireul fa. les, et obiiul de sou pèe la permis- la terre de son javelol. Il m. mat Samarie ,'i

sion d'enirerdans le tiers ordre des Servîtes, vers l'an 83.) avant J -C. el il fut enterré
où elle prononça ses vœut. Alors elle enlre- piès de retle ville. Des voleurs ayant .assas-
firil un};«nre de vie plus pjrf.iit encore (|ue siné un homme pourle dépouil cr, jelèrent
celui qu'elle menait à la maison paternelle : son cadavre sur le lieu où reposait le Corps
sa prière était presqui,' conlinuell.', et ses du saint piophète, el ce contai reuiiil la vie i

niortificalions si grandes (ju'i'lle ne cessait a Cet lioiuiue. Sai.il Jérô ne dit, en parlant
d'arilit;er son corps par les jeûnes, le cilice de ce même tombeau, qu'il fait Iriniiiler les
et d'autres pralii|nes de pénileuce. La médi- démons. Ses reliques furent transl"érc s à
lalioii des souiïrances de Jésus-Cbrisl et des Alexandrie dans le milieu du v'-' siècle. — 14
douleurs de la sainte Vier(;o avait pour die juin.
des charmes particuliers. (îile se confessait KLMKll (saint), Elmeriis , confesseur en
et communiait tous les jours, et ne manquait Hainaul, est honoré comme cvéque [lar les
jamais à la récilaiiou de ruflice canonial. chanoines de iMulhaiug près do .Maneuibourg,
Un certain nombre de jeunes personnes de •le 27 août.
familles nobles, toucli.'es de ses verlu.*., se ELOl (saint), Eligius, évêque de Noyon,
mirent sous sa conduite, el tlisabelb les for- né a Chatclac bouij; situé à deux lieues de
,

ma si bien à la piclé qu'elles embrassèrent, Limoges, vers l'an 588, sorlail d'une famille
à son exemple, le tiers ordre des Ser\ iles. riche el pieus(; qui l'eleva dans l.i crainte île
Elle fut favorisée de plusieurs grâces extra- Dieu. Sou père, remarquant eu lui beauci>up
ordinaires les historiens de fa vie assurent
: d'aptilude pour les ouvrages manuels , le
qu'elle obtenait lout ce qu'elle demandait plaça chez nu orfèvre de Limoges nommé
par rinterc'..-ssion de Marie, et non-seule- Abb'jii, qui était maitre delà monnaie de celle
ment les Manlouaus, mais encore le-, étran- Mile, el qui jouissait d'une grande lèpula-
gers en étaient p. rsu;idés. .Mais la véneralion liun. Le jeune Moi ileviul eu peu de leinps,
dont elle était l'olijct el les dons qu'elle avait Irès-habile dans sa profession; mais si l'on aJ-
reçus du ciel, niénie celui de prophétie, ne mirail son talent comme ouvrier, ou admirait
portaient aucune atteinte à sou bumililé. encore plus ses quaîiles aim.iblcs, se< vertus
Elle se regardait comme la derniéie des et surioul sa piéié. CInétieu fervent, il rem-
créatures, el ne parlait janiais de sa per- plissait avec exai tilude tous les devoirs de
sonne que d'une manièie désavanta;;e(ise. A la religion. (Juelijues l'ayant utiligé
alTairos
l'aie de quaranti? ans elle lut aile iute d'un de faire un voyage de de la Loire,
l'.iulre coté
violent mal d'entr.iilles dont elle mourut le il y fil connaissance avec llobon, trésorier

19 lévrier l.'i-68. Son corps, selon son désir, du roi Clolaire H. Ce prince ayant voulu
fiit porté à l'cglise de Sainl-Uarnabé où bien- avoir un siège ou trôiii; orné d'or el de p. erre-
lù\ il s'opéra de uuuibieux miracles un : ries, Hobon lui parl;i tl'ICloi comme d'un
cile entre autres la guérisou de Vicloirede homme capable de faire ce travail, el le roi
Gorno, sa nièce, qui elail attaquée d'un can- lui fil lemellie la quantité de matière jugée
cer iiu;urable. Aussi sou luuibeau l'ut, pen- nécessaire pour la conleclion ili- l'ouv lage,
dant plusieurs siècles, honoré par ia devo- el Lloi (il deux Iroiies au iieu d'un. Le roi
tiou des fidèles. Ses reli(iues, aptes diverses à la vue du premier ailuiira le travail a'I-.loi
Irauslalions, furent déposées en 1779 dans el le foliciia sur sou babileié; mais à la vue
la chapelle de la lamille Plcenardi au dio- , du second, il admira encore plus sa probilé,
cèse de Crcmiine. —
11) février. et le nomma aussitôt mailre de la iiioniw.ie :

liLlSliti (saint), Elisaus, disciple d'Elie el ou voit encore le iiuui du salut sur plusieurs
85r ELO F.LO 831
pièros d'or frappées à Paris sous Ips rèj^nos de Solignac, à deux lieues de Limoges, sur un
Da2;<>berl I" el do Clovis ]|, son fils. Clolairc terrain donné par le roi; nous avons encore
lui d'iiiiia un li);;pmonl d.iiis son p.il.iis vl il la charte de fondation de celle abbaye. Eloi
Ig coiisiillaildnns les affaires lc!S plus iinpor- l'a-, anl dolée, y lit venir des moines de FjU-
lanles. crédil dont le saint orlcvre jouis-
Le xeuil, et la communanlé devint bientôt Irès-
sait à la cour, ne reoipècha l pas de travail- nombr.'use. Dagobert lui ayant fait don d'une
ler de r.on éhil; il se pl;iis;iil surtout à faire belle maison à Paris, il la Iransforma en un
de boIL's ctu'iss's pour les rclitjnes des saints, moiiiislère de religieuses dont sainte Aurc
el parmi relies i|ui sont soi lies de ses mains, fui la première abhcsse Lorsque les bâti-
On elle celles de saint tjueiilin, ilc saint ments furent achevés, il s'aperçut qu'im
Ciépin el de saint Crépinieii, de saint Lucien, avait pris un pied de lerrain de plus que le
de s.iiul Pial, de saint SiMcrin de sainio , roi n'en avail accordé, el pénétré de douleur
Geneviève cl de sainte Colombe. 11 orna aussi el de remords, il vint se jeter à ses pieds
avec magnificence les tombeauv de saint en pleurant et lui demandani pardon. Dago-
Martin de 'l'ours el ilc saint Denis do Paris. bert, surpris et louc'ié de cette délicalesse de
En travaillant il avait toujours ouvert , conscience, doubla sa première donation el ;

deviinl lui, un livre sur lequel il jelait fré- quand Eloi se lut retiré, il dit aux courti-
quemmenl les yeux pour s'instruire el pour sans : y ot/ez l't'xacle proliité de ceux qui ser-
s'édifier. Sa eliamlire clait re.uplie de lii res vent fidèleinenl Jésiis-Clirist. Mes ofjiciers et
pieux, parmi lesipies la fiible 'eiiail le pre- mes gouverneurs m'ehli'renl sans scrupule
mier r;ini;. Ououju'il eùl loujours vécu elné- des terres eitiièrcs, tandis qu Eloi tremble
tieiineuïciit, il lomia eepeinl.inl le projet de d'avoir un pouce de terrain (/ui m'appar-
rendre sa comloile eiuore plus feivenic il ; tienne. Le cimetière des religieuses, qui se
fit donc une confession générale de toute sa trouvèrent bienlôl au nombre de trois cents,
Vil', s'impos.i une ri^'unreiise pénilence, et fut plicé hors de Paris, p.irce qu'il élail alors
q liHa les habits somptueux <|ii'il poriait à défendu d'enterr 'r dins l'inlérieur des villes,
la coui- pour en prendre de simples et gros- el le saint fondateur y fit bàlir une église
siers. Le roi le voyant si mal babille lui sous l'invocation de saint Paul celle église :

do lUait queliiuifiis ses projires vèleiiieuls ; a donné naissance à une paroisse de Paris
mais toiil ce (lu'lîloi recevais, ii le distribuait qui porte son nom. Dagobei t, se proposant
aux pauvres s.i cliarilé éiait sans bornes. Si
: d'employer Eloi dans ies all.iins bs plus im-
q(ieli|ue élr.inger demandail où il demeurail. portanles, voulu! qu'il lui prèliit sermcnl do
Allez dans telle riii}, lui dis;ii!-on il deuieure ; fidélité, selon l'usage celui-ci fil des diffi-
:

là où vous trouverez des pauvres rassem- cultés, ne pensant pas avoir des raisons suf-
blés. II ne ni p.iin ni viande, et
niaii;{i ail fisantes pour faire un sermeni, el craignant
jeûiiail pLisieurs jours de suite :
sotiveut d'(dTi'user Dieu,, el comme le roi le pressait
il siippluiés et iiionlrail
taisiit eni.-rrer les d'ob;:ir, il s'en excusa en versant des laiines.
lieauciup de zèle pour le r.icbat des captifs. Le prince, découvrant alors la cause de son
Il en achelait jusipi'à cent d'un coup, surlout relus, admira sa délicalesse de conscience
des Saxons que Cuilaire avail v.iineus et lalls et la regarda comme un gage plus sûr de sa
prisonniers el qu'on veiidail pir troupes nom- lidcHle que tous les serments. Il le députa
breuses; eii-uile il leur rendait la libellé, vers les lireluns <\u\ laisaient de fiéquentes
leur i.iissanl le choix, ou de retourner d:iiis incursions sur les terres du roi el dévastaient
leur pairie, ou de rester avec lui, ou d'enirer le pays, liloi réussit dans sa mission, el dé-
d;ins des monastères. \]i\ de ces esclaves termina même Judicaël, prince des Urelons,
saxons, qu'il avait h>raié a la piélé, parvint à à se rendre à Paris pour apaiser la colère
Une veilu si émiiienle qu'il est honoré le 7 du roi. Saint Ouen, jeune seigneur de la cour,
janvier sous le nom de saiut Tbé.iu. lituen, fut si frappé des e\emples de vertu que don-
i.e la ualiou des Suèves, qu'il fil son valet de nait Kloi, qu'il reebercha sou amitié et se lia
chainl)re, rem|iotla la couionm^ du ui.irlyrc. étroileuienl avec lui. (JuoiqiK" laïques l'un
11 priait avant de soilir de sa mai!tuii;il et l'/iutre, ih travaillaient avec zèle à maiii-
priait en y rentrant; el s'il arriv.iil que le lenir la pureté de la foi el l'unité de l'Eglise.
roi le mandat et qu'il lui eiivoàl même Eloi procura la convocation d'un concile à
messiige sur niessai^e il ne parlait (ju'aprés
, Orléans, coiilre certains hérétiques, et fit
avoir lerminé ses exercices de pieié, el le roi chasser de Paris une IroAipe d'impies qui
loin d'en éire choqué l'en estimait d ivanlage. dogmatisaienl dans cette ville. De coiicerl
Clotaire 11 clam mort en (128, son fils Dago- avec son jeune ami, ii attaqua la simonie,
bei't, (|ui lui succéda, avait une si haute idée devenue commune en France depuis le règne
de la sagesse et de la prudence d'Eioi qu'il le de Hrunebaut. Ils étaient secondés par deux
coiisuilalt de iirél'J'rence à son conseil, sur les saints personnages de la cour, Didier qui
affaires les plus imporlaiiies de l'iilal. La fut .lepuis evêquede l^aliors, et Sulpice qui
faveur dont il jouissait excila l'envie des devint archevêque de IJourges. Plusieurs
courtisans qui emplojèreni la calomnie pour évèiiues, zélés pour le bien de la religion el
noircir sa réputation mais Dagoiiert, cer-
; pour la gloire de rè|)iscopal, résolureul
tain de son innocence, n'en eut que plus de d'avoir pour collègnes ces grands servitiMirs
vénération pour lui, el lecomtila de ses iibc- de Dieu, el firent nomni.r, en 630, saint Eloi
fiililés, ((u'Èloi employait en aumônes ou en à Noyon jiour renijdacer saint Acairc qui
pieux elablissemeiils. Le piemier de ces ela- venait de mourir quelque temps après sain»
:

irissements qu il fonda fui le uionaslére do Ouen f.il élu évcque Uc Uouen. Clovis 11, fils
ws ELO ELO SK
vt successeur de Dagobcrt, aurait bien ronln résultat aussi satisfaisant, que de peines et
les rclpnir anprôs de sa personne, et il lui de fatigues n'eut-il pas à essuyer T mais
en coûtait de se |)river de leurs services ; rien n'était capable d'arrêter l'activité de son
mais il les céda pour le bien spirituel des zèle , pas même la crainte de la mort. Un
diocèses qu'ils étaient appelés à (gouverner. jour de Sainl-l'ierre qu'il prêchait près de
Les deux amis se préparèrent à leur consé- Noyon, il s'éleva fortement contre les danses
cration par la retraite, la prière et le jeûne. qui étaient pour le peuple une occasion de
Ils furent sacrés, l'un et l'autre, à Reims, le plusieurs désordres. Son discours excita un
dimanche avant l'Ascension de l'année G'iO. mécontentement presque général on mur- ;

Eloi s'élant ensuite rendu à la cour pour mura, et des murmures on passa aux mena-
prendre coupé du roi, partit pour son dio- ces. L'année suivante il prêcha encore dans
cèse, qui reiifi'rmait alors les deux évéchés le même même sujet. Les par-
lieu et sur le
de Noyon et de Tournay, réunis depuis saint tisans de danse déclarèrent hautement
la
Médard et qui comprenait la haute Picardie qu'il devait prendre garde à sa vie, et ceux
et s'étendait depuis là jusqu'à l'embouchure qui avaient l'autorité en main, loin de ré-
du Rhin. Les pruvinces de Gand et de Coiir- primer le tumulte, abusèrent de leur influen-
trai ne renfermaient presque (juedes païens; ce pour soulever la population contre saint
et ils étaient siobstinés dans leurs erreurs Eloi. Celui-ci, voyant l'opiniâtreté de leur
qu'ils ne voulaient pas même entendre par- malice, eut recours aux derniers remèdes :

ler de l'Evangile. Le saint évéqiie de Nojon il retrancha les principaux coupables de la


employa la première année de sou cpiscopat communion des fidèles et les livra à Satan.
à réformer son clergé et à rétablir la disci- Cinquante d'entre eux; furent visiblement
pline ecclésiastique; ensuile il s'occupa de frappés de Dieu mais étant rentrés en eux-
;

la conversion des Flamands. Arrivé au mi- mêmes, le saint évêiue leur obtint par ses
lieu d'eux, il les trouva d'abord peu disposés prières une entière guérison. Il opéra d'au-
à écouter ses instructions. Plusieurs étaient tres miracles et fut même favorisé du don de
tellement attaches leurs supersiitions qu'ils
;'i prophétie il prédit entre autres choses que
:

entraient en fureur à la vue du .saint évé- Il monarchie française serait divisée entre
que , et qu'ils élaient à chaque instant prêts les trois fils de Clovis II, et qu'elle serait
à le mettre en pièces. lîloi , qui eût désiré ensuile réunie en un seul royaume sous
remporter la couronne du mariyre , conti- Thierri le plus jeune des trois. Saint Ouen,
,

nuait de leur prêcher l'Evangiie, et ne ces- qui rapporte celte particularité, écrivait avant
sait de leur donner des marques de la pliis l'entier accomplissement de la prophétie.
sincère affection. H avait soin de leurs ma- Saint Eloi prêchait tous les jours et l'on ;

lades, les assistait dans leurs besoins les, voit dans les fragments qui nous restent de
consolait dans leurs aiflictions, et employait ses sermons un style clair, simple, peu char-
tous les moyens qu'une ingénieuse charilé gé d'iirnements, mais touchant et pathéti-
pouvait lui suggérer pour vaincre leur obsti- que. Il gouvernait son diocèse depuis dix-
nation. A la fin, ces barbares furent touchés neuf ans lorsque Dieu lui fil connaître que
du désintéressement, de la boulé, de la dou- sa dernière heure approchait. Il en fit part
ceur et de la vie mortifiée du saint évêque. à ses disciples avant même qu'il tombât ma-
Plusieurs s'étant convertis, contribuèrent à lade ; et voyant qu'ils fonilaient en larmes
la conversion des aiUres : réhranlement se à cette triste nouvelle Ne vous allristtz
:

communiqua de proche en proche, et l'on vit point, mes enfants, leur dit-il, min$ félicitez-
bientôt les idolesrenversées les temples
, moi plutôt. Il y a longtemps gue je soupire
détruit», et les populations venir en foule après 1(1 fin de cette vie, et que je désire ê'.re
demander le baptême, que le saint évê(jue ne délivré des misrres de ce monde, dont le poids
leur adn)iiiistrail ordinairement qu'après un m'accaLle. Après six jours d'une fièvre qui
an d'épreuve. 11 profilait de celte année do n'interrompit point sa prière, il envoya cher-
calôchuménat pour adoucir la férocité de cher ses disciples et leur fit une exhortation
leur caractère pour leur apprendre à re-
,
qui leur arracha des larmes; lui-même ne
noncer à leurs penehants vicieux et cruels , put s'empêcher de pleur'er. Il' conjura le Sei-
pour leur inspirer des sentiments d'amour gneur de ne pas les abandonner et de leur ,

de Dieu et du prochain, in élevant leurs es- procurer un saii.l pasteur; ensuile il expira
prits vers les chose* célestes. Il traitait avec tranquillement en récitant le cmlique Nunc
une fermeté mêlée de douceur ceux ((ni re- dimiitis, etc., le 1" décembre (Jo9, à l'Age de
tombaient après leur baptême, et loin d'a- soixante-dix ans. Sainte Ratliilde , veuve de
bandonner à leur mauvais sort les pécheurs Clovis II, n'eut pas plutôt appris sa maladie
incorrigibles , il se conduisait envers eux qu'elle arlit en hâte de Paris avec ses en-
|

coiiune un médecin charitable se conduit en- fants et les seigneurs de sa cour, mais elle le
Tcrs des malades frénétiques contre les-
, trouva mort en arrivant. Elle voulait le
quels il ne s'irrile pas mais ()u'il s'efforce
, f.iire transpiirter à (^belles mais le peuple
;

de guérir malgré eux. 11 s'apj.li juait à faire de Noyon ne permit pas qu'on lui enlevât le
pratiquer aux nouveaux filèles qu'il avait corps de son saint pasteur, et cette v.lle
gagnés à l'Eglise les vertus des premiers resta en possession de ses reliques. En G6!j,
chrétiens et les conseils év<ini:éliques aussi
: cinq .ins après sa mort, il aiparut à «linie
plusieurs persoiiiies de l'un et de l'autre se';e .\ure, abbesse du mojiaslère qu'il avait fon-
se délermioèrenl d'uprès ses avis à em- dé à Paris, et lui prédit qu'elle serait enlevée
brasser l'olal religieux. Pour atteindre ua par la peste avec cent soixaute de ses rcli-
.

«37 ELP ELP S5»


gienâés, ce qui ont lieu effecti renient, ainsi chiépiscopal de Cantorbéry. Lorsqu'il fut de
que le rapporte saint Oiien, qui a écrit la retour de Rome où il était allé recevoir le
viedu saint évêque de Noyon , son ami. — paltiuni, il mit ses soins à étudier les besoins
!" décembre. de son nouveau diocèse, afin de réformer les
ELOPHE (saint) , EUphius, martyr, était abus et de remédier aux désordres qu'il avait
frire de saint Euciiaire et des saintes Libai- pu découvrir, et c'est pour atteindre ce dou-
re, Susnnne et Manne. Né en Lorraine dans ble but qu'il tint, en 1(W9, un concile à Oen-
le IV" sircle, il était digne par ses vertus ham, qui, entre autres règlements, confirma
d'appartenir à une famille de saints. Son zèle la loi qui ordonnait de jeûner le vendredi.
pour la religion chrétienne lui attira la haine Les Danois ayant fait une irruption en An-
des Juifs et des païens qui le firent arrêter gleterre pénétrèrent dans la province de
,

sous Julien l'Apostat. Ayant été mis en pri- Kent et vinrent mettre le siège devant Cantor-
son à Toul et élargi bientôt après, on l'ar- béry. On conseillait au saint archevêque de
rêta de nouveau et on lui fil souffrir diver- sortir de la ville avant qu'elle ne fût entiè-
ses tortures, qu'il supporta avec tant de cou- rement investie mais il répondit qu'il n'y
;

rage que ce spectacle convertit plusieurs avait qu'un pasteur mercenaire qui pût aban-
païens. Il fal ensuite décapité vers l'an 362, donner son troupeau dans le danger. Pendant
et enterré sur une montagne qui porta son le siège, il exhorta les habitants à s'armer
nom dans la suite. On bâtit une église sur de courage contre les événements et à se,

son tiimlieau où il s'opéra plusieurs mira- metire dans la disposition de tout souffrir,
cles. Vers l'an 9C0, son corps fut transporté plutôt que de renoncer à leur foi ensuite il
;

à Cologne dans l'église de Saiiit-.Martiii , et leur administra l'Eucharistie et les recom-


lorsqu'on fit l'ouverture de sa châsse sur la manda aux soins de la Providence. LesOanois
(in du w" siècle, on le retrouva entier, à s'èlant emparés de la ville , passèrent au fil
l'exception de la mâchoire inférieure. 16 — de l'épée tous ceux qu'ils rencontrèrent. El-
octobre. phège ,
qui s'était réfugié dans l'église ,

KLOGUE, ou RuLOGUE Eulogus (saint) ,


,
échappa des mains de ceux qui le retenaient
moine deSaint-Piorre de Lagny, mourut vers loin du danger, et arrivéprés des vainqueurs
l'an 780, et ses reliques se gar lent à Vazor, qui massacraient une population désarmée,
dans le diocèse de Namur. '4 décembre. — il s'écria Quelle gloire y at-il à verser le
:

ELI'ÈDE (sainte), Elpis-Elpidis martyre , sang des innocents? Tournez contre moi vo-
de Lyon avec saint Polhin évêque de cette , tre fureur, que fai provoquée en vous repro-
ville , et quarante-cinq antres, souffrit Tan clinnt votre cruauté... Les barbares, irrités
177, sons l'empereur Marc-Aurèle. 2 juin. — de ce langage, se saisirent de sa personne ;
ELPHECiE (saint), Elphegus archevêque , et après avoir mis en sa présence le feu à la
de Canlorbéry et martyr, né en 953 d'une cathédrale et lui avoir fait subir à lui-
,

famille illustre d'Angleterre ,


qui lui fit même les plus indignes trailemenls, ils le
donm rune excollenle éducation prit de , renfermèrent dans un horrible cachot. Il y
bonne heure la résolution de quitter le mon- était depuis sept mois lorsque les Danois
de pour embrasser l'état monastique. Si furent atteints d'une maladie épidémique.
mère, p;ir un excès de tendresse, voulut s'y Persuadés que ce fléau était une punition de
opposer ce qui ne l'empêcha pas d'obéir à
; leur cruauté envers le saint archevêque ils ,

la voix du ciel, et de se retirer dans le mo- le tirèrent de sa prison et le conjurèrent


nastère de Derhester, au comte de Glocesti'r. d'implorer en leur faveur les secours du ciel.
Après V avoir passé quelques années, le dé- Elphège, heureux de trouver une occasion de
sir d'une plus grnnile solitude le porta à s'en- rendre le bien pour le mal, seion le précepte
foncer dans un désert dépendant de l'abljaye do l'Evangile, se mit en prières, et bientôt les
de Balh, ou il vérut incoimu aux hommes barbares ressentirent les effets de son crédit
dans les exercices de la contemplation et de près de Dieu. Ils furent sur le point de lui
la pénitence. Mais il ne put si bien se cacher rendre la liberté mais l'avarice l'emportant
;

que l'éclat de sa sainteté ne le découvrît : sur la reconnaissance, ils exigèrent pour sa


ce qui lui attira plusieurs disciples. Le g'ju- rançon 3,000 mires d'or. Elphège leur ayant
vernemenl de la grande abbaye de Bath lui déclaré qu'il ne pouvait faire un tel usage du
ayant été confié, il s'appliqua avec zèle à patrimoine des pauvres, on le remit en pri-
ranimer dans sa communauté la discipline , son. Le samedi de Pâques on le conduisit
la régularité et la ferveur. Il l'ut élu, en con- aux commandants delà Hotte danoise, (jui se
séquence d'une vision de saint Dunstan, pour trouvaient à (ireenwicii, et qui le menacè-
succéder à saint Kllielwold sur le siège de rent de la mort s'il ne payait la somme
Winchester, l'an 9Sï, et son élévation don- fixée. Il leur répondit qu'il n'avait d'autre or
na un nouveau lustre à ses vertus. U se le- à leur offrir que la vraie sagesse , la<{uel!o
vait tous les jours à minuit, et priait long- consiste à connaître et à servir le Dieu vi-
temps nu-pieds, même pendant l'hiver, ne vant il leur |)rédit ensuite (jue s'ils refu-
:

mangeait de viandes ((ue dans des occasions saient d'ouvrir lés yeux à la lumière, ils se-
extraordinaires. A ce^ austérités il joignait raient un jour trailéo avec plus de rigueur
une grande charité pour les pauvres, et ses que Sodome, et il ajouta que r.\nglelerre na
aumônes é aient si ahonlanlcs (ju'on ne serait pas loîigtemps sous Irur dumioation.
voyait aucuu iiieuiliaut lians son diocèse. 11 Les barbares lurieux se jetèrent sur lui, le
le guuvernail depuis vingt-deux ans lors- renversèrent par terre et le lapidèrent. Saint
qu'il fut élevé, malgré lui sur le siège ar-
, Elphège ,à l'exemple de saint EUenne
, .

tiS-) EL7 ELZ 8*0

priiiil pour seo bourreaux, cl s'étanl un peu pour inspirer de bonne heure l'amoni"
lui
relevé, il s'écria bon el incomparable l'ris-
: de la vertu, et le jeune lilzéar répondit, à se»
teiir, ayez compassion drs rvfunts de votre soins au delà oièmc de ce qu'elle aurait [lu
E(jlise, que je vous rrcntiimande en mourant. espérer'. Sa comfrassiou piur les malheureux
Un Danois, qu'il avail récemment hapiisé, lepurlriilsouvent à pailager sou diner avec de
fui louclic de luuglemps
lo voir souffrir si ;
pauvres enfants de son âge, el il s'altiislait
pl par un Irait do pilié digne d'un barUaro ,
lorsqu'un ne lui donnail pas de quoi soulager
il l'aclieva en lui l'cndanl la télo avec sa ha- ceux qu'il voyait dans la peine. Placé dans
clie d'armes, le 19 avril 1012, à àfie de (in- I le moiiaslère de S.iint-\'ictor de Marseille,
quanle-ncuf ans. Il Cnt enlerré solennelle- pour y être élevé sous la conduili- de Guil-
nicnl dans l'église de Sainl-Panl de Londres, laume de Sabran, son oncle, ((ui en èlail
et l'an 1023 sou corps, qui éliiil encore en- ablic, il y fil de grands pro;;rès dans les
lier, fut porlé à Canlorliéry el placé près du sciences et dans la piété. Son attrait (jour les
grand .lulol de la calliédralo, où il est resté austérités le porta à iin'tlre sous ses vêle-
jusqu'à la dispersion du ses roliaues sous ments une ceinture armée di' pointes aiguës
Henri VIII. —9 avril. qui lui déchiraient le corps, et fiisuir'iit (|iiel-
ELl'IDIi (saint), Elpidius évéque et mar- , quelois couler son sang. Son oncle s'en élanl
Ijr dans la Chersonèse avec plusieurs autres aperçu lui dél'cndil de ronlinuer, tout en
évè(iiii'S. est lionoré cliez lesGiecs le k t'iars. admirant son ardeur pour la éniteuce. Il n'a-
|

ELPIDIÎ (saint), séuiiteur et marl-yr. Ayant vait encore que dix ans lorsque Charles II ,
confesse avec un généreux courage la foi roi de Sicile el comte d,- Provence, le fil fian-
clirélienue en présence de l'eniperenr Julien, cer à sainte Delphine de (ilandèves, lille de
dit l'Apostat, ce prince le lit ailaclier à la Sinna, seigneur de l'ui-Micbel, qui en avait
queue d'un Ce supplice lui
clieval indompté. dorze, et, quatre ans jipiès, la cérémonie
déchira tous les membres. Son corps fut en- du mariage se célébra au tliâleau de Pui-
suite jeté dans le feu, où il consomma son Mi;hel. Le jour même de leurs noces, les
martyre vers l'an 362.
, 1(5 novemliro. — jeunes époux s'cngagèreni, d'un commun
ELI'IUE (saint), cvéqiie en Afri(iuR et consentement, à p.isser toute leur vie dans
conlesseur, fut exile av( c s.iiiil l'risqiie et un la conlinence. lletircs ;.u château d'Ausois,
grand nombre d'autres évêquesque tlunéric, dans la famille de Sabran, lis y passèrent
riii des V.mdales, lit chasser do leurs sièges, si'pt ans dans des austérités et des jeîines qui
en 4-84, p;itce qu'ils refusaient d'embrasser rappelaient la coiirliiite des anciens anacho-
l'ariituisuie. Embarqués sur un vieux navire, rètes, lilzéar quittacnsuile ses parents et
choisi à dessein pour qu'il fil uaulragc, ils s'élab de leur consenlemenl, dans le châ-
il,

abordèrent contre toiilo .ittenle sur les rôles teau de Pui-]\Iiclii'l ave son épouse, el deux
de la Campaiiie. Ils y exercèrenl le saint ans apiès il prrdil son père. Devenu
ruinislère dans différenles églises dn pays, possesseur d'une grande fortune , à l'âge
et saint Elpido mourut eu paix dans son de vingt-trois ans, il la regarda comme un
exil, sur la lin liu v° siècle. 1" septembre. — moyen que l;i Providence lui r>urnlssall pour
ELI'IDK (saint), évèque de Lyon cl confes- soulager les malheureux et pour procurer la
seur, est honore le '2 si plembre. gloire de Dieu; caries biens éternels élaicnt
ELPIDE, ou LupÈDiî (sainl), Elpidiu:<, abbé i'unii|ue objet de ses désirs. La prière, la
d'un monastère situé dans la M.ircne d'An- medilaliou de la loi de Dieu, la récitation
cône, a donné son nom à une ville du Picen- qiiolidi'nnc de l'olfice divin, ètaiiiil sci pieu-
lin (|ui se glorifie de posséder son corps.
,
— ses occuiiations. 11 cDrnmiiniinl plu>ieurs fois

2 septembre. la semainr; el trrujours avec une uonvelle


,

ELPIUÉI'HOUE (saint), Elpidephorus ferveur. Je ne pense pris, disait-il un jour


martyr en Perse avec plusieurs autres, souf- à saiulo Delphine, qu'on jniisse imaijnier
frit, vers l'an 3i5, sous le roi Sapor 11. 2 — une joie semblable à celle qic je (joute à la
novembre. table du Seigneur. Il fut favorise de plu-
ELPlGE,ou Elpidiî [sninl), Elpigius, mar- sieurs grâces exiraoïdiuaire; dans la p;ière,
tyr dont corps se garde à Salerne est
le , à laquelle il consacrait une partie de la nuit
lionuré dans celte ville le 24- mai. Sa pieté n'avait rien de sombre ; il était d'une
ELUIC porcher du mo-
(sainl), Aldei'i'us, liumiur agréable el gaie; sa conversaiion
nastère de Fussciiich, près de Zulpicb, dans avait beaucr)up de charmes; mais si l'on
le duché (le Juliers, est honoré le 6 lévrier. parlait de choses profanes en sa présence,
ELSIAIUr, ( saint ), Adelsarins moine de , son union coiistanle avec Dieu l'empêchait
Sainl-Saviu près d'Argelles, dans le liigorre,
, alors d'écouler ce qu'on disait el 11 savait
,

mourut en 103G. 5 juin. — trouver adroitement quelque raison pour


ELZIÏAU (sainl), E l eazarus , comlc d'A- se retirer dans sa chambre. Il adminisirait
riaii, ne en 1285, à Hobians, dans le diocèse ses alVaires temporelles avec autant de soin
d'Apt, eut pour père Herujengauil de Sabrau, que de sagesse; il était brave à la guerre,
qui fut lait comte d'Arian, dans le royaume cl remp'issail avec fidélilé tous les devoirs
do N.iples. A peine lut-il né que sa mère, (l':e sa iiosition dans le m.md lui imposi'l.
^uruommée l.i bonne comtesse, le i)ril en re Il avail dresse, pour si maisin.un règ'.emeiil
ses bias et l'offrit à Dieu, le conjurant de <'ù tout respire l'ordre le plus parlait, li sa-
l'enlever de ce monde, après son bapléme , ges-e la plus admiraidi' el la pieté la plus
plutôt (]ue de permettre qu'il lonhàl jamais leiiilre. 'l'ont y était réglé dans h; pluii
dans le péché mortel. Elle ne négligea rien grand détail, el avait pour but de faire ré-
,

Ui ELZ ELZ m
gner la paix.Injustice, la religion et la cha- créa chevalier d'honneur, titre dont il s'é-
rité. L'ardeur qu'il avait pour les œuvres de tait rendu digne par ses services, et surtou»
miséricorde le portait à visiter souvent les par sa bravoure militaire. Le comte, suivan»
malades surtout les lépreux, il les pan-
et l'usage, passa la nuit en prières dans lé-
siiit de ses propres mains , et alliiit jusqu'à glise, se confessa et communia le lendemain
baiser leurs ulcères. Chaque jour il lavait les matin, jour de la cérémonie, pendant laquelle
pieds à douze pauvres et souvent il les ser-
, le roi ne put retenir ses larmes à la vue de ,

vait à table. Il avait des magasins remplis de sa {)iété et de son recueillement. 11 le choisit
provisions pour aider ceux qui étaient dans ensuite pour gouverneur de Charles duc de ,

le besoin il redoubla
: ses aumônes dans la Calabre, son fils jeune prince qui avait
,

disette qui se fit sentir en l-ilO. Ktant passé d'heureuses dispositions , mais qui était
dans le royaume de Naples , pour prendre d'un caractère fier et intraitable. EIzéar dis-
possession du comté d'Ariun, le peuple, op- si.'iiula d'abord les défauts de son élève ,
posé à la maison d'Anjou et porté pour celle pensant qu'il devait avant tout s'appliquer
d'Aragon , refusa de reconnaître ses droits. à bien connaître la trempe de son âme, et à
EIzéar n'opposa aux rebelles, pendant trois gagner sa confiance. Ensuite il l'avertit
ans, que la douceur et la patience. Le prince avec douceur de ce qu'il y avait en lui de
deTarente, son parent, s'élant offert à les repréhensible, et lui fit sentir la nécessité de
faire rentrer ilans l'obéissance par la force se corriger et d'acquérir les vertus qu'exi-
des armes, Quai I lui dit le comte, vous iw li- geaient son auguste naissance et sa qualité
iez (jue je commence mon gouvernement par de chrétien. Charles vivement touché , se
,

des massacres J'espère , avec le secours de


? jeta au cou de son maître et lui dit li est
, :

Dieu, venir à bout de soumettre les rebelles encore temps de commencer, dites-moi ce
par des moyens moins violents. Son espérance que je dois faire. Alors EIzéar entra dans
ne tarda pas à se réaliser. Les habitants du quelques détails et lui donna les instructions
comté s'élant soumis d'eux-mêmes invitè- , les plus propres à former son cœur et son
rent EIzéar à venir prendre possession de esprit. Le jeune homme en profita pour se
ses domaines, et l'aimèrent toujours depuis corriger de ses délauts, et pour acquérir un
comme leur père. Il montra dans une cir- , fonds de piété et de sagesse qu'il conserva toute
constance que nous allons rapporter, avec sa vie. Robert voulant passer en Provence ,
quelle grandeur d'àme il savait pardonner à nomma son fils régent du royaume , sous la
ses ennemis. En parcourant dilTérenis pa- conduite d'EIzéar, qui fut établi chef du con-
piers , il trouva des leMres qu'un officier, seil et chargé do presque toutes les affaires
qui servait sous lui , avait adressées à Her- importantes. Voyant que les pauvres et les
mangand, son père, et dans lesquelles il lui faibles n'avaient point de protecteurs à la
conseillait de déshériter EIzéar, sous prétexte cour, il demanda au duc Charles la grâce
qu'il était plus propre à faire un moine d'être fait leur avocat. Quel office sollicilez~
qu'un guerrier il ne voulut faire aucun
: »OMS W, dit le jeune homme en riant? Vous
usage de ces lettres et les jeta au feu. Il s'ap- ne devez pas craindre de compétiteur. Je
pliqua à bien administrer la justice
faire vous accorde l'objet de votre demande, et je
dans le comté d'Arian,
et punit sévèrenn^nt mets sous votre protection tous les pauvres
les magistrats coupables de malversations. du royanme. EIzéar fit faire un gr;ind sac
Il allait lui-même visiter les malfaiteurs con- qu'il portait par les rues, et où il niettait les
damnés à mort et il réussit plus d'une fois
, requêtes et les réclamations des malheu-
à inspirer des sentiments d'une sincère pé- reux ; il écoulait leurs plaintes a*ec bonté ,

nitence à ceux qui avaient été souids aux leur distribuait des aumônes et n'en laissait
exhortations des prêtres chargés de les pré- aucun sans quelque consolation. Il se char-
parer à la mort; et quand leur bien avaii été geait de plaider lui-même la cause des veu-
conDsqué il le rendait secrètement à leurs
, ves et des orphelins et leur faisait rendre
,

femmes et à leurs enfants. Il écrivait un jour bonne et prompte jusiice. Comme il était
à sainte Delphine, qui était encore en Pro- principal dépositaire de l'autorité royale
vence Vous désirez apprendre souvent de
: pendant l'absence du roi, plusieurs person-
mes nouvelles : allez donc souvent visiter Jé- nes voulurent lui offrir de riches présents
sus-Christ i/ans le saint sacrement. Entrez en qu'il refusa ; et comme on lui représentiit
esprit dans son cœur sacré : vous savez que que c'était en quelque sorte maïKjuer aux
c'est là ma demeure ordinaire, et vous êtes sûre bienséances, Il est plus sûr, répondait-il, de
de m'y trouver toujours. Après cinq ans de refuser tous les présents que de discerner
,

séjour en Iialie, il revint à Ansois où il fut , ceux que l'on peut recevoir sans inconvénient;
reçu avec de grandes démonstrations de joie. et il n'est pas facile à un homme qui s'est mis
Peu de temps après, il renouvela solennel- sur le pied d'en recevoir, de savoir où il con-
lement avec son épouse le vœu de chasteté vient de s'arrêter. Henri VII, empereur d'Al-
perpétuelle qu'ils avaient fait en secret, au lemagne, ayant tenté une expédition contre
commencement de leur mariage, et ils en- Naples, le roi envoya à sa rencontre Jean,
trèrent l'un et l'autre dans le tiers ordre de son frère, et le comte EIzéar. L'empereur
Saint-François s'éngageant à porter une
, perdit deux batailles, et les Napolitains at-
partie de l'habit des Franciscains sous leurs tribuèrent principalement la victoire à la
vêlements ordinaires et à réciter tous les
, prudence et à la valeur d'EIzéar. Le roi
jours certaines prières. Deux ans après, il pour le récompenser, lui fit de magnifiques
fut rappelé en Italie par le roi Robert, qui le présents que le saint accepta, dans la craintd
DiCTIONN. HAGIOGRAPHIOUB. 1. 27
843 EME EME Ml
de lui aepliiire; mais il les distribua aussitôt beau de sainte Agnès qui avait étésaswui
,

aux pauvres. En 132o, Robert le nomma son de lait et qui venait de verser son sang poui
ambassadeur près la cour de France et le , la fui. Elle y fut assommée à coups d(
chargea d'aller dem;tnder en mariage, pour pierres par les oaïens, vers l'au 30i. — 2^'

îe prince de Calabre la princesse Marie,


, janvier.
Glle du comte de Valois. Il lut reçu à l'aris RMERIG (saint) Emericus, fils de saint
arec toute la disliiiclion due à sa naissance, Etienne, roi de Hongrie, et île Gizèle, sœur d€
à son rang et à son inériie. Il réussit dans saint Henri, empereur d'Allemagne naquit ,

sa négociation, et le mariage fut arrêté ; en 1002 et marcha de bonne heure, sur les
mais il tomba malade bientôl après. Par son traces de son père, ritnilanl avec tant de fer-
testanienl, il donnait tous ses biens meubles veur qu'il fut bientôt un sujet d'admiration
à sainte Delphine, sa femme, et ses terres à pour toute la chrétienté. 11 se levait à mi-
Guillaume de Sabran son frère. Il faisait
,
nuit, récilait matines à genoux et faisait une
aussi des legs à ses parents, à ses domesti- courte méditation à la fin de chaque psaume.
ques et aux hôpilaux. Lorsciu'il vit que sa Saint Etienne ne se bornait pas à l'élever
fin approcliail, il fil une confession générale dans les maximes de la perfection, il le for-
de toute sa vie, (luoiqu'on assure qn'il n'of- mait aussi au grand art de régner. On attri-
fensa jamais Dieu mortellement. Pour sanc- bue à ce jeune prince l'excellent code de lois
tifier ses soulTiances il se faisait lire la
,
qui [larul sous le non de son père, et qui est
passion de Jésus-tJhrisl , qui avait toujours encore aujourd'hui la base du gouvernement
élc l'objet de ses médilaiions. Après avoir hongrois. On y trouve, en 53 chapitres, tout ce
reçu le saint viatiiiue et l'extrèmc-onction , 'qui est nécessaire pour rendre les peuples
il tomba dans une pénible agonie et mourut heureux et chrétiens. H était tout à la fois le
à Paris le 27 seplerahre 1.323, âgé seulement soutien et la consolation du roi son père, qui
de Irenlc-huit ans. Pour se conformer à ses avait perdu ses autres enfants, et il commen-
dernières volontés on porta son corps en
,
çait à porter une partie du poids du gouver»
Provence et on l'enterra dans l'église des nemeut lorsque Dieu le retira de ce monde. Il
Franciscains de la ville d'Apt. Le pape Clé- mourut l'an 1032, âgé seulement de trente
ment VI fil constater la vérité des miracles ans. Saint Etienne fut d'autant plus sensible
opérés par son intenession, et Urbain V si- à cette perte qu'il voyait en son fils toutes les
gna le décret de sa canonisation, qui fut pu- qualités propres à bien gouverner un royaume
blié par (irégoire XI en 1369. Sainte Del- nouvellement converti au christianisme. On
phine vivait encore, lorsque son mari fut rapporte des choses étonnantes de ses vertus
mis au nombre des saints. 27 septembre. — et de ses miracles. Btnoil IX le canonisa en
EMAN (saint), Emnnus, qu'on nomme même temps que son père, et il esl honoré
aussi Amans flori>sait au vr siècle. 11 a le
, comme confesseur le li n ivembre.
titrede marlyr parce qu'il fut tué avec saint EMEKITE (sainte), £'meri(a, est honorée
Maurille et un autre on l'honore dans le
: chez lesGrisons, qui la croient sœur de Lti-
diocèse de Chartres le 16 mai. cius de Coirc, et ils prètenJcnt que celui-ci
EMAR (saint), Ytliainar, évéque de Roches- est le même que saint Lucius, roi dans la
ter en Angleterre, florissait au milieu du vii° grande Bretagne sur la fin du m' siècle. Us
siècle et mourut en 656. 10 juin. — font sa fcie le lendemain de celle de son frère,
c'est-à-dire le 4- décembre.
EMÉBERT ^6/<6e/7us, évéque de
(saint),
Cambrai né au château de Ham en Fl.imlre,
,
EMÉlllTE vierge et martyre à
(sainte),

était fils du comte Wilger et de sainte Home avec sainte Digne, fut condamnée au
Amelberge, et f ère de sainte Gudule et de dernier supjilice par le juge Gaiuà sous l'em-
sainte Rénilde. 11 fut élevé dans la piété et pereur Valérien, vers 1 an 237. Son cor(>s
ge nioii>^i,j un (ligne membre d'une au.<<si fut inhumé dans le cimetière de Commodille,
sainte iamille. Sa réputation de science et de sur la roule d'Ostie, et ses reli jues se gardent
vertu le fil placer vers l'an 707, sur le siège depuis longtemps dans l'église de Saiulr.Mar-
de Cambrai et d'Arras, vacant par la mort cel. — 22 septembre.
de saint Vindieien. Il marcha sur les traces ÉMÈRITE (saint), Einerilus. marlyr à Car-
de son prédécesseur dans le gouvernement thage, lut arrêté à Abiline, \illede la province
de sou vaste diocèse et il se retira, sur la fin proconsulaire d'.Vfi ique, avec saint Saturnin,
de sa vie, dans un lieu solitaire pour se pré- saint Datif et quar.inle-six autres chrétiens,
parer à l'éternité. Il mourut dans la première pendant qu'ils assistaient, un dimanche, à la
partie du vnr siècle, et il est honoré à iM.tu- célébraiion des saints mystères. Les magistrals
beuge le 15 janvier. d'Abitinc, après leur avoir fait subir un pie-
E.MÈLE (saint), Emelius, martj r à Alexan- inier inlerrogatoire, les envoyèrent chargés
drie, soulïrit avec saint Orioii.— 17 aoiit. de chaînes à Carthigc. A leui- arrivée dans
EMÈUE (saint), Emeiius, abbé de Ragnols, cette ville, le proconsul Anulii» les interrogea
dans le diocèse de Gironne en Catalogne, était de nouveau, et les livra ùd horiblcs tortures.
Français de naissance et llorissait au mii° Ayant demandé à Silurnin s'il n'était pas
siècle. Son corps se garde dans l'église de celui chez qui s'était tenue ia dernière as-
Saint-Estève de Guialbes. 27 janviLt. — semblée des chrétiens, Enujite n'eut pas plu-
EMERENTIENNE (sainte', EmereuCiana, tôt entendu celte question, que fendaul la
vierge et martyre à Rome, n'était encore que foule, il se présenta deva;it le proconsul*
catéchumène lorsqu'elle alla prier sur le tom- Celui que vous cherchez, lour dit- il, ie voici
,

8-15 EMI EMI 846


C'est chez moi qu'on a célébré ta collecte. que, née à Verceil 3 mai 1238, d'une faniilie il-
le
Celte hardiesse déconcerta Anulin, qui ne fit lustre, perdit sa mère de bonne heure, et pria
pas semblant, pour le moment, de l'.ivoir en- la sainti Vierge de lui en tenir lieu ; cette
tendu; mais lorsqu'il en eut Gni avec Satur- co; fiance lilialc en Marie lui mérita des grâces
nin, il d à lîmérile-: Ton logis a donc servi
1 toutes particulières. La prière, le jeûne
à ces impies pour y tenir leur assemblée? — l'éloignement pour les plaisirs el les vanités
Otn, nous y avons fait la solennité dit saint du siècle, la charité envers les pauvres bril-
dimanche. —
Pourquoi les admettais-tu lèrent en elle dès l'âge le plus temire. Pierre
contre la défense des empereurs? Parce que — Bicchieri, son père, la regardait comme la
je ne pouvais refuser l'entrée à mes frères et gloire et le soutien de sa maison, el formait
que la célébration du dimanche est pour nous déjà des projets pour sou établissement dans
d'une obligaliotï indispensa'de. A celte ré- le monde. Mais Emilie, qui avait d'autres
pniise on l'élendit sur le cheyalet. Au plus vues, se jeta aux pieds de son père, et lui
fort de ses tourments, il s'écriait Jésus, : demanda son consentement pour suivre la
venez à mon secours ; donnez-moi la patience. voix du Seigneur qui l'apfielait à son
Le proconsul rinlerrompaiil IVas-tupas chez : service dans l'éiat religieux. Bicchieri re-
toi de ces litres que vous autres chrétiens fusa d'abord; mais enliu , vaincu par les
nommez les Ecritures?--Oui,j'en ai; mais je pressantes sollicitations de sa fille il la

,

les conserve d ns mon cœur. Ces Ecritures laissa libre d'exécuter son pieux dessein.
sont-elles chez toi, oui ou non ? Je- vous ai — Emilie, qui avait alors 15 ans, s'essaya dans
déjà dit que je les ai dans mon cœur. Le la maison paternelle au genre de vie qu'elle
proconsul voyant qu'il n'en pouvait tirer se proposait d'embrasser, et, en 1256, elle
d'autre réponse le fit détacher de dessus le prit l'habit des religieuses de saint Dominique
chevalet. Saint Emérile mourut eu prison et entra dans un couvent de cet ordre, que
des suites de ce qu'il avait souffert, l'an 30i, sou père avait fait construire et doter exprès
pendant la persécution de l'empereur Dioclé- pour y recevoir sa fille. Avant de quitter ce
tien. — 1 1 lévrier. bon père, elle le pria de lui pardonner les
EMÈTlîK {sn'\n[) , Hemiterius, vulgaire- fautes dont elle avait pu se rendre coupible
ment saint Madir, martyr en Espagne, ser- envers lui elle lui demanda ensuite sa hé-
:

vait avec distinction dans l'armée romaine, nédiclion d'une manière si touchante, que
lorsqu'il fut mis à mort pour la foi à Cala- Bicchieri fondit en larmes et la bénit avec
horra, avec saint Chélidoine maison ignore ; tendresse. Après qu'elle eut prononcé ses
en quelle année et même sous qui;l empereur VIEUX, avec une joie qu'il serait difficile
il souflrit. —
3 mars. d'exprimer, elle ne voulut plus avoir aucune
EMILE {siùnx), .Emilius, martyr en Afrique comiiiunicalion avec les personnesséculières.
avec saint Caste, fut vaincu, ainsi que son Les dames les plus distinguées de Verceil ne
compagnon dans un premier comhat pour
, pureni jamais la déterminer à venir au par-
la foi, au rapport de saint Cypriea ; mais No- loir; ellene consentailàrccevoird'autre visite
ire-Seigneur les rendit Viclorieus d.ins un que celle de son père, qui mourut bientôt
seciind, et ils terminèrent glorieusement leur après la profession de sa tille. Dieu lui ayant
martyre par le supplice du feu, vers l'an 210, révélé qu'elle le perdrait dans liuil jours,
sur la fin du règne de Sévère. Saint Augustin celte annonce la plongea dans la plus vive
fit un sermon en leur honneur le jour de douleur; mais résignée à la volonté divine,
leur fêle, qui se célèbre lo 22 mai. elle se soumit avec courage; et lorsqu'après
EMILE (saini), martyr en Sard.iigne, souf- les huit jours écoulés ou vint lui annoncer
frit avec saint Félix et deux autres. 28 — que son pèreélait mort, elle supporta ce coup
mai. sans éiiioiion, se contentant de prier avec
EMILE (saint), martyr à Ravcnne, souflrit ferveur pour une âme qui lui était si clièie,
avec saint Félix et plusieurs autres. 18 — et du bonheur de laciuelle le Seigneur lui
juin. donna bientôt la consolunie assurance. Ayant
EMILE (saint), martyr à Capoue avec saint été élue malgré die supérieute du couvent,
Marcel et deux autre.s-, souffrit au coinmence- elle ne s'en montra que plus huuible, parta-
ment du iv* siècle, pendant la persécution de geant avec les relipiieuses les Iravaux les
Dii'ilétien. 28 mai. — plus abjecis de la maison, les édifiant par ses
EMILE (sailli), Einilas, diacre et martyr à exemples, plus encore que par ses instruc-
Cordoue, fut emprisonné pour la foi par or- tions. Elle le. ir prescrivait des actes de verlu
dre dAbdérame 11, roi de Cordoue, et après plus ou moins difficiles, selon le degré de
une longue détention, il tut décapité avec perfection qu'elle leur connaissait mais ce
;

saint Jéréiiiie, l'an 852. Saint Euloge parle qu'elle recommandai ta toutes in Jislinclemeul,
de leur martyre dans son Mémorial des c'était la purele d intention, voulant qu'elles
saillis. —
15 septembre. eussent eu vue la gloire de Dieu dans toutes
EMILIE (sainte), yEmilia, martyre à Lyon leurs actions, et qu'elles en fissent le motif
avec saint Pothin, évêque de cette ville, et de leur obéissance. Elle ne munirait pag
quarante-cinq autres, soullrit l'an 177, sous moins de zèle pour entretenir la charité, et
l'empereur Marc-Aurèle. —
11 y avait aussi, un moyen qu'elle imagina à cet effet, c'est
parmi les martyrs de Lyon, une autre Emi- qu'aux approches des principales fêles, cha-
lie, qui est honorée le même jour. 2 juin. — que religieuse se mettait à genoux devaut ses
EMILIE BICGHIERI (la bienheureuse) ,
compagnes, leur demandait pardon des mau-
/Emi'/fnj vierge du tiers ordre de Saint-Domini- vais exemples qu'elle leur avait donnés et
817 EMT EMI S48

des ppiiies (iii'ellc lour ;iv;iit causées, cl Irur ronne plus brillante. Celle vision ne contri-
donnait ensuite lo baber <le paix pratique
: bua pas peu à lortiûer Einilien et'ses compa-
aiiinirable, et (lui n'a pu ôlre inspirée qui; gnons. ]l avail cinquante ans lorsqu'il fut
par l'esprit de Dieu l'>ll se livrait à de {jran-
1 • Cvéculc en 2'i9. 29 avril.
dcs jiustéritcs el jeûnait au pain et à l'eau É.MILII'^N (saint), évêquo el martyr à Trè-
deiis foisparsetnaine. Uempliede coinpassiim vi en Ombrie, est honoré le 28 janvier.
pour II s pauvres, elle défentlait qu'on refusât E.MILIEN (saint), martyr dans la basse
l'aumône à aucun. Diu la combla de faveurs Arménie, souffrit avec saint Denis et un au-
extraordinaires. Un jour qu'elle n'avait pu tre. — 8 février.
coiiiniunieravcc ses s(Eurs, parce qu'elle était ÉMIMP2N (saint), martyr à Mcmbrèse en
retenue auprès d'une infirme ; eoinine elle s'rn Afrique avec deu\ sainis du nom d' Ammon
plaignait amoureusement à Noire-S.igneur, el trente el un autres, soutînt dans le msiè-
nii ang(! lui apparut et la communia en pré- cle. — 9 février.
sence de toute la communauté. Trois religieu- ÉMILIEN (saint), (sclave et martyr à Do-
ses malades furent guéries tout d'un coup, en rostore en iMysie, sous Julien l'Aposiat, se
recevant sa bénédiction. Elle arrêta, par ses signala par un trait de zèle plus harii que
prières et par le sii^ne de la croix, un violent prudent, mais ((ue le triomphe momentané
incendie ((ui menaçait de consumer le mo- du pag inisme sous cet empereur expli(]ue,
rasi'ère. Outre le don des miracles, Noiie- s'il ne le jusiifii! complètement. \'oyanlavec

Seigneur la rendit participante des douleurs la plus grande douleur le cnllc des faux
de sa passion, el surtout de son couron- dieux se ranimer, il entra dans un temple
nement d'épines, à la suite d'une demande d'idoles, brisa les statues des dieux et dis-
quelle lui en avait faite dans sa médilaliou. persa les ustensiles qui servaient aux sacri-
Parvenue à l'âge de 70 ans, elle tomba ma- fices. Après cette action courageuse que les
laile, el sentant que sa On approchai^ elle se lois de Constantin et de Constance, son fils,
fit administrer les derniers sacrements. Après rendaient licite, il alla se dénoncer lui-même
avoir adressé quelques paroles d'édification au président Capitolin. Cdui-ci le condamna
aux religieuses qui t'ondaient en larmes, elle à être brûlé vif dans une fournaise; ce qui
ne cessa de s'unira Dieu par des oraisons ja- lut exécuté l'an 362. On bâtit, sur son tom-
culatoires et des versets de la sainte Ecriture, beau, une église eu son honneur, et comme
jusqu'à ce qu'elle expirât, en prononçant les elle tombait en ruines sur la fin du x' siècle,
saints noms de Jésus et de Marie, le 3 mai l'empereur Kasile la fit réparer avec magui-
1314. Son corps fut exposé pendant 8 jours, el ficence. — 18 jui let.

plusieurs infirmes qui en approchèrent furent ÉMILIEN (saint), médecin et martyr en


guéris. Le pape Clément XIV approuva son Afrique, souffrit d'horribles tourments pour
culte en 1709 et fixa sa fête au 17 aôul, qui est la foicatholique, l'an 4-84-, sous Hunéric, roi
le jour de la seconde translation de ses reli- des Vandales. Il était cousin de sainte Denise
ques. — 17 aôul. el de sainte Dative,dont il partagea les sup-

ÉMILIEN (saint), ^milianus soldat el , plices et le triomphe. G décembre.
marljr à Cyrilie en Numidie avec saint É.MILIEN (saint), évéque de Verceil, sur
Agape el saint Secondin, évéques,et plu- la fin du V siècle, assista, en 501 el 502, aux
sieurs autres, pendant la persécution de conciles qui lurent tenus à Rome par le pape
l'empereur Valérien, était de famille éques- saint Syminaque contre l'antipape Laurent.
tre, et avait vécu toute sa vie dans une par- Il défendit avec zèle et succès la cause du

faite continence, faisant de la prière sa prin- chef légitime de l'Eglise, et il eut la conso-
cipale occupation, pratiquant c!es jeûnes ri- lation (le la voir triompher. On place sa mort
goureux el passant quei<;uefois deux jours vers l'an 520. — 11 septembre.
sans prendre aucune nourriture. Ayant été ÉMILIEN (saint), vulgairement appelé
arrêté el incarcéré à Cyrtlie, capitale de la Milhan, d'abord curé de la Cogolle en Espa-
Numidie, avec plusieurs autres chrétiens, il gne, ensuite solitaire, né sur la fin du v siè-
eut une vision, qu'il raconta en ces termes cle, à Vergèye, dans l'Aragon, de parents
à ceux qui étaient détenus avec lui pour la pauvres, qui l'employèrent dans sa jeunesse,
même cause : Il m'a semblé que mon frère, à la garde des troupeaux, se mit, à l'âge d(!
qui est païen, me demandait comment nous vingt ans, sous la conduite d'un saint er-
nous trouvions de ['obscurité de notre cachot mite nommé Félix, qui demeurait à Bilibie,
el des rigueurs de la faim. Je lui ai répondu près de Najara. Lorsqu'il fut instruit des
que la parole de Dieu servait de lumière et de mo ens de tendre à la perfection, il retourna
nourriture aux soldats de Jésus-Christ. — dans s» patrie; mais s'y voyant importuné
Vous savez, a ajouté mon frère, que tous ceux par les visites de ses connaissances, il se re-
d'rntre vous qui persiileronl dans leur opi- lira dans les montagnes de Disterces, daos le
niâtreté doivnl s'attendre à mourir; mais diocèse de Tarragone, et y vécut dans la pra-
est-ce que vous espérez tous, de votre Dieu, tique des plus grandes austérités. L'éclat de
une égale récompense ? —
Je lui ai répondu : ses vertus l'ajant fait coniiaitre, l'évéque
Levez les yeux au ciel tous les astres que
: de Tarragone l'ordonna prêtre et le força
vous voyez ont-ils le même éclat ? ne dijfèrent- d'accepter la cure de Vergèye. Sa diarité
ils pas en clarté, quoique leur lumière soit de pour les pauvres, son exactitude à remplir
même nature? De mnne, ceux d'entre nous les devoirs lif la charge pastorale et sou zèle
qui ont le plus sou/fert et qui ont eu de plus pour le salut des âmes lui suscitèrent des en-
Yudes combats à soutenir, recevront une cou- nemis. t^;ielques-uns de ses confrères, qui
849 EMI EMM 850

ne*rimilaieiil résolurent de le perdre,


jias, EMMANUEL (saint), martyr en Orient,
aOn de n';ivoir plus, sons les yeux, un con- souffrit avec saint Quadrat et quarante-un
frère doiil la sainlelé blessait leur vue et fai- autres. —
26 mars.
sait la censure de leur conduite. Ils vinrent EMMANUEL (le bienheureux), moine
à bout de prévenir l'évéque coiilre lui, et d'une abbaye de la Frise qui appartenait à
Emilien, obligé de quitter sa cuie, retourna l'ordre de Citeaux fl^'issait dans le milieu
,

dans son ermila^e qu'il ii'avaii '\iiilié (lu'à du XII'' siècle etmourut vers l'an 1170. 11 est
regret, et repritavec joieson premier genre de honoré à Crémone le 27 lévrier.
vie. H continua d'assister les pauvres, au- EMMÉLIE (sainle), Emtnelia, épouse de
tant que cela lui était possible, et de rece- saint Basile l'Ancien, fut mère de dix enfants
voir avec bonté C3U\ qui ven;iienl lui de- dont ies plus célèbres sont saint B;isile le
maniler des avis spirituels. Pendant lout le Gran;i, saint Grégoire de N\sse, saint Pierre
carême, il restait enfermé dans sa cellule et de Séba?te et sainle .M.icrine la Jeune, qui
ne voyait que la personne qui lui apportait à était l'aînée de celte famille de saints, et qui
mai'.ger. Il fut favorisé du don des miracles aida sa mère à l'élever dans la pratique de
pendant sa vie, et mourut dans un âge trè..- la vertu. Ses enfants, â l'exception d'un seul,
avancé, vers l'an 574. Il fut c.;; rre ilaiis la qui mourut en bas âge, se dislingnèrenl tous
ch, pelle (le son iiuiiiage, et eiiiquanti; ans par une èminente sainteté, et ceux qui res-
après, on y bâtit un uionastère. Ses relitiues tèrent dans le n.onde ne le cédaient |)as eu
furent transpor'é^s, au milieu dii xr siècle, pieté, dit saint Grégoire de Nysse, à ceux qui
dans un second monastère (;u'on construisit rcnoncèicnl à tout pour servir Dieu. Saint
nu-dessous du premier, à trois lieues de Na- Pierre de Sébasie, le dernier de ses <iix en-
jara. Les B;'nédictius le comptent parmi les fants, était à peine né qu'elle perdit son mari,
saints de leur ordre, et sa Vie a éle écrite qui avait été perséi uté avec elle et dépoaillé
par saint Brauliun, évéque de Saragosse. — d'une partie de ses biens, sons les empereurs
12 novembre. Galère et JMaximin II. Obligés de s'enfuir
É.MILIKN (saint), surnommé par les (jrecs dans les bois avec leurs entants en bas âge,
l'Homologète, c'est-à-dire le Confesseur, est ils passèrent sept ans dans un désert inha-
honoré le 8 janvier. bité, et ce ne fut qu'en 313 qu'ils purent rê-
ÉMILIEN (saint), évéque de Cjzique, dans ve, ir habiter le Pont, qui était leur patrie.
l'Hellespont, cnt beaucoup à souiliir pour le Plus lard, ils vinrent s'établir à Gésarée, ca-
culte des saintes images, sous le règne de pitale de la Cappadoce, et c'est là que Ba-
Léon risaurien. Ce prince cruel et fiinaliqiie sile termina ses jours. Lorsque sa famille
l'envoya en exil, où il mourut vers l'an 820. fut en état de se passer de ses soii\s, elle prit
- 8 août. la résolution de quitter entièrement le mon-
ÉMILCEN (saint), confi sseur en Bretagne, de, et se retira dans un monastère de vier-
florissait dans le territoire de Kinnes au ges qu'elle avait fondé, et dont sainte Ma-
n' siècle, et il est bouoré à Kedon le 11 oc- crine , sa ûlle eut le gouvernement. Elle
,

tobre. avait aussi fondé pour des hommes un se-


ÉMILIENNE ^mi7ion«, mart re
(suinte), cond monastère, qui fut d'abord gouverné
à Kome, souffrit au commencement (iu iv siè- par .saint Basile le Grand, et ensuite par
cle, pendant la persécution de Diucletien. 11 saint Pierre de Séb;iste, son frère. C'est là
y avait, auirefois, dans Citle ville un litre qu'elle mourut, vers l'an 370, et son corps
ou église de sou' nom, dont il est l'ait miii- fut placé dans un caveau, près de Césarée,
tion dans le premier des conciles tenus à à côté de saint Basile, son m;>.ri. Ils sont ho-
Kome, sous ie pape saint Symmaque, en 499. nores l'un et l'autre le 30 mai.
— 30 juin. EMMERAN (saint), Eiumeranus, évéque et
ÉMILIENNE (sainte), vierge à Rome, était martyr, sortait d'une l'amille illustre du Poi-
sœur de sainte Tharsille et tante do saint tou. I! était encore jeune lorsqu'il renonça
Grégoire le Grand. Elle se consacra à Dieu aux avantages du siècle pour entrer dans
et se dévoua aux exercices de la vie .iscéii- l'étal ecclésiastique. Son mérite et ses vertus
((ue, dans la maison du sénateur Gordien, le tirent élever à l'épiscopat, sans qu'on sa-
son père. Elle fil de grands progrès dans la che quel diocèse des (îaules eut ie bonheur
vie spirituelle, et atteignit un tel degré de per- de le posséder. Quelques auteurs le fout
lection, qu'elle paraiss;iil ne plus vivre dans évéque de Poitiers; mais ils ne s'appuient
un eoips mortel. Sainie Tiiarsille, ((ui avait sur aucune preuve solide ce qui est cer-
:

fail V(eu de virginité le mém jour que sa•


tain , c'est qu'il gouverna saintement son
>œnr, et qui avait partagé son genre de vie, troupeau, précliant la parole de Dieu avec
étant morte le 24 décembre, apparut à sa un zèle infalif;able, allant trouver jusque
sœur quelques jours après et l'inviia à venir dans leurs maisons les pécheurs les plus en-
célébrer l'Epiphanie avec elle. Sainle Etni- durcis, qui, touchés de ses exhortations pres-
lienneélanl tombée ma!ade, mourut le oj:tn- santes, revenaient à Dieu et (initiaient leurs
vier, vers le milieu du vr siècle, alhi re- ( l désordres. Les pauvres trouvaient en lui un
joindre sa sa'ur dans le ciel. 5 janvier. — père tendre, et sa charité était sans bornes.
ÉMILION (saini), JEuiHianus alil.'é d'un , Après avoir ainsi travaillé, pendant quelques
monastère, ùans le diocèse de Bordeaux, llo- années, au bonheur spirituel et temporel de
rissail au milieu du vin' siècle et mourut son troupeau , il prit la résolution de le
en 7C7. il y a, près de Libourne, une église quitter poui' aller éviiugeliser les Bnvarois.
qui porte son nom. 16 novembre.— Ce peuple avait embrassé le christianisme
m BNC ENG 85?

ou commencement do vu* par suite


siècle, celles de dix-huil autres martyrs qui souffri-
des prédications de saint Rupert, qui en fat rent avec elle. —16 avril.
le premier évêqtie mnis il se trouvnit encore
;
KNOÉE ou Enna (saint), Endexs, abbé en
parmi eux beaucoup d'idolâlre*, et un grand Irlande, naquit vers le milieu du v' siècle,
nombre de ceux qui s'élaiejil convertis et d'un ric'ie seigneur d'Ergall dans l'Ulslor.
avaient souillé leur par de graves er-
foi Il avait pour scnur sainte Faine, abbesse de

reurs. Fmmeran, en Bavière vers l'an


ai rivé Kill-.\ine, mon isière situé sur les frontières
6'f9, par le duc Thcolon,
fut hien aicueilli (lu comté de Méalh, laquelle, par ses pieuses

qui rommandail le pays sous le roi Sigi'- exhortations, lo détermina à quitter le monde
berl lli, cl qui fit tous ses eflorts pour fixer pour (mbrasser, à son exemple, la vie reli-
à Haii-boiuie le saint mi^sionna re; mais gieuse. Il se retira dans le monastère de
celiii-fi refusa les offres du duc. en disant Rosnal, sons la conduite de Manséniis, (|ui
qu'il ne devait prêcher que Jésus crucifié. en était abbé. Il retourna ensuite dans sou
Après Irois ans de travaux, qui furent suivis pays, et fonda un grand monastère dans l'île
de fi>nversions innoinhraldes, il parti! pour d'.Vran ou d'.\rn, dans lequel plusieurs per-
Rome, dans le dessein d'aller vénérer les sonnages, reconmiandables (lar leurs vertus,
reliques des ap<)tres et des martyrs, et de vinrent embrasser l'état monastique, ce qui
consiiller le pape Martin l""' sur quelques fit donner à cette île le nom d'//e rfe* Saints.
difficultés. Mais une femme sans ma-urs, qui Il mourut après le commencement du vr
avait juré sa perle, suborna une bande d'as- siècle, vers l'an 540, enterré dans le
el fui
sassins, qui le surprirent près d'Aschaim, cimetière d'une autre église de cette ile, où
Uîi peu au-dessus de Munich, sur l'Yser, et l'on montre encore son tombeau. L'église
le massacrèrent de la manière la plus bar- principale d'Aran fut appelée, de SQU uuui,
bare le 22 septembre ('52. Us lui coupèrent KillEnda. — 21 mars.
les membres les uns après les autres, et lais- ENGELBERT (saint), Engelhertus, arche-
sèrent son Ironc nageant dans le sang. Lam- vêque de Cologne et martyr, était fils d'En-
bert, fils du duc Tliéodon qui avait eu la
,
gelhert, comte de Berry, qui avait épousé
principale part à ce crime, fut binni du pays une fille du comte de tîueidrcs. 11 montra,
et ne succéda pas à son père. Le corps de dès son enfance, de si heureuses disposiiions
saini Emmeran fut enterré à Aschaim. Quel- pour la piété, que ses parents le destinèrent
que temps après, ïliéodon le fit transporter à l'état ecclésiastique, el lui procurèrent de
solennellement à Katisbonne et déposer, riches bénéfices, même avant qu'il pût con-
dans l'église de Saint-Georges qui porta ,
naître l'usage qu'il en devait faire; mais
dans la suite le nom de Saini-Emmeran. On éclairé par le Saint-Esprit, il se préserva du
fonda dans la même ville, avant la fin du danger auquel il était exposé, et il refusa
VII'' siècle, un monastère qui prit aussi son l'évéché de Munster, que sa grande jeunesse
nom, et dont quelques auteurs at'ribuenl la l'empêchait d'administrer par lui - même.
fondaiioa au duc Théodou lui-même. 22 — Etant devenu, plus tard, grand prévôt de
septembre. l'église cathédrale de Cologne, il se déclara
contre rem[iereur Othon H', excommunié,
EMYGDE (saint), Emygdius, évéque d'As- puis déposé par le pape Innocent III, el prit
coli martyr, ayant été ordonné évéque
et
le parti de Frédéric II, que les électeurs ve-
par le pape saint Marcel, et envoyé dans naient d'élever à l'emiire (1212). Cette con-
celle ville pour prêcher l'Évangile, confessa
duite le fit estimer à Rome, et il fut élu
généreusement Jésus-Christ dans la persé- archevêque de Colojine en 1215, à la place
cution de Dioclétien. Il reçut la couronne du
de Thierri, qui avait été déposé à cause de
martyre au commencement du iv siècle. — son atta( hemenl à Othon. Il déjoua par sa
5 août. prudence les intrigues de son prédécesseur
ENCRATIDE ou ExGRATfE (sainte), En- et des autres partisans de l'empereur déchu,
cralis,(lis, vierge elmartyre, née en l'oriu- el s'appliqua avec succès à calmer les dis-
gal, quitta secrètement la maison paternelle sensions politiques. Plein de zèle pour la
lorsq\relle fut en âge de s'établir, parce que religion, il travailla au rélablissemeut de la
son père voulait la marier el qu'elle était discipline el au maintien des droits de snn
résolue à consacrer à Dieu sa virginité. Elle Eglise; mais il devait passer par le feu des
se relira à Saragos>e, où la persécuJion de Iriliula ii'iis, afin d être purifié des laths
nidclclien faisait d'horribles ravages. Loin qu'une vie trop séculière lui a»ail fait con-
d'être effrayée du danger qui la menaçait, tracter. Frédéric, ccmie d'Issemboui g, son
elle alla IrouviT Dacien. gouverneur de la parent, s'était fait avoué do labuayc d'Es-
province, el lui reprocha en face la barbarie sende, sous prétexte de la défendre, mai^,
avc-c laquelle il iraitall les cbréiiens. Ifacien, dans le fait, pour piller ses biens: de sorte
choqué de cette sainte hardiesse, la fil saisir que les religieuses étaient siuvenl obligées
par ses bourreaux el la livra aux plus hor- de se réfugier à Cologne pour implorer la
ribles tortures on lui déchira les rôles, on
: protootion de l'.-irehevéque. Eiigelbert ne dé-
lui coupa la mamelle gauche et on lui ar- ploya pas d'abord assez de fermeté dans celle
racha une partie du foie, en sorte qu'on lui affaire, sans doute parce qu'il s'agissait de
voyait le dedans du corps. Comme elle vivait sou parent; aussi le papo el l'empereur le
encore, elle fol mise en prison, où elle mou- chargèrent d'agir avec plus de vigueur, et
rut, par suite de ses plaies, en 301. L'an 138S>, même de deslilucr Vnvoué, s'il ne cessait ses
on découvrit, à Saragosse, ses reliques et vexations el ses rapines. L'archevêque com-
B53 FNG ENN 831

iiicnça par voies de la doucrur, et offrit


les enlerré honorahlenienl. Il fut transporté,
même une pension considérable à Frédéric dans la suite, au monastère de Winsisberg,
s'il voulait se conduire selon les règles de et son tombeau y devint célèbre par les mi-
ï'équilè; mais ces démarches n'ayant abouti racles qui s'y opéraient. — 1'+ janvier.
à aucun résultat, ne laissa pas isnorer au
il ENGLEMÔNl) Engelmxuidns, abbé
(saint),
comle la commission dont il élait chargé, ce de Volsen, près de Halem en Hollande, flo-
qui le rendit furieut. Il forma aussitôt le ris'ail dans le viu" siècle. 21 juin. —
projet d'ôler la vie à Engelbert, et mit dans ENIMIE ou Ermie (sainte), Enimia, vierge
le complot des seign uvs et des princes aux- du diocèse de Mende, llorissail dans le vin*
quels sa famille ét;iit alliée; irais pour mieux sièele. Il y avait autrefois dans le Gévaudan
déguiser son horrible projet, il afficha des une église prioraie qui portait son nom et
désirs d'acrommodement, et se trouva au qui possédait ses reliques. 6 octobre. —
rendez-vous quo l'nrclievéque lui avait as- ENKUA-MAUJAM (sainl), Enkua-Marja-
signé à Zoei-l en V/eslph ilie, pour prendre tnus, confesseur en Ethiopie, est honoré chez
un arrangi ment amiable. L'archevêque ,
les Ijrecs |e 2S septembre.
averti du danger que courait sa vie, se ren- ENNATHAS (sainle), vierge et martyre à
dil cependant au lieu fixé pour l'entrevue, Césarée eu Palestine, était de Scylhopolis.
après avoir eu la préc;iutioii de faire une ville de la même province. Ayant été arrêtée
confession générale d(> (oute sa vie, en cas à Ci'sarée par un offieier nommé Maxys, qui
que ses jours fussent en dau;;er. Avant son agissait de sa propre autorité et sans ordre
arrivée à Zoest, il recul la visite des évéques du magistrat, fut dépouillée de ses habits et
de Mnnsicr et d'Ostiahruck, fières du comle conduite par toutes les rues de la ville, une
Frédéric, qui étaient entrés dans le complot. corde au cou, avec laquelle Maxys ne ces-
Engelbert leur fil part de ce qu'il avait <ip- sait de la frapper. C'est dans cet état qu'elle
pri-i di-s desseins de leur frère; mais ils le fut amenée devant Firmilieu, gouverneur de
rassurèrent. Il se rendit donc à Zoest, où la province, qui approuva la conduite de
tout se passa bien à l'extérieur, et l'on con- Maxys, et condamna Ennathas à être brûlée
vint de se revoir à la diète de Nuremberg. vive, le 13 novembre 3;t8, sous l'empereur
Mais le comte, qui savait qui" l'archevêque Maximiu 11. —
13 novembre.
devait aller le k-n'emiiin dédier une éi;lise ENNODE (saint), Ennodius , évêque de
à Swelme, posta sur la rou'e des assassins, Pavie, né en 473 dans les Gaules, d'une des
(jui l'attaquèrent à l'improviste et le pincè- plus illustres familles de l'empire, fut élevé
rent de plusieurs coups, le 7 novembre l'22o. en Italie et cultiva, dans sa jeunesse, l'élo-
11 mourut en priant pour ses meurtriers cl quence et la poésie. Il était marié et vivait
fut enterré dans l'église de Saint-Pierre de dans le monde d'une minière peu conforme
Cologne. Le comte fut condamné, l'année à la sainteté du chiislianisme; mais la grâce
suivante, à périr par le supplice do la roue; le ramena à Dieu, après sa conversion,
et,
et, dans la suite, on bâtit un couvent sur le qui fui aussi subite que sincère, il entra
lieu où saint Engelbert avait été tué. Sa dans l'état ecclésiastique, du consentement
sainteté fut attestée par plusieurs miracles, de sa femme, qui, de son côté, s'engagea à
et son nom fut placé dans le Martyrologe vivre dans une continence perpétuelle. Ayant
romain, qui dit de lui qu'il souffrit le mar- été ordonné diaere par saint Epiphane, évê-
tyre pour défendre !a lihei lé de l'Eglise et que de Pavie, il s'appLqua à l'élude de la
pour avoir obéi à l'Eglise romaine. —7 no- religion, et fit l'apologie du pape Symmaque
v< uibre. ainsi que du concile de Konie qui s'étail pro-
RNGELMEU(lebienUenreux),£'n{7fl/mé!rMs, noecé n sa laveur contre l'aniipape Lau-
<

solil.iire et n>arl3r, él.iil fils d'un pauvre rent. Sa réputation d'homme éloquent le fit
laboureur de Bavière. Né sur la fin du xi" clini«;ir pour composer le panégyrique de
siècle, il élait encore très-jeune lorsqu'il se Théodoric, roi d'Italie son travail reçut des
:

mit sous la conduite d'un ancien évoque ar- éloges universels. Il écrivit aussi la Vie de
ménien, nommé Grégoire, qui avait quitté saint Epiphane de Pavie cl celle de saint
sou siège pour vaquer uniquement au ser- Antoine de Lérins. Il composa son Eucha-
vice de Dieu dans la retraite, et qui était rislicon par reconnaissance pour saint Vic-
venu habiter une solitude dans le voisinage tor de Milan, eu i]ui il avait une grande
de Passau. Engelmer avait déjà fait de grands confiance et de qui il avait obtenu la guéri-
progrès sous cet habile maître lorsqu'il eut « son d'une maladie jugée incurable par les
le malheur de le perdre, et il continua son médecins. Ayant succédé, en .510, à .Maxime,
premier genre de vie, emidoyant à des Ira- sur le siège épiscopal de Pavie, il marcha
\ aux manuels et aux bonnes œu\ res le temps sur les traces de saint Epiphane, dont il
qu'il ne donnait pas à la contemplation, et avail été le disciple, et se fit admirer par
se livr.int aux plus grandes ;iusiérités. Les son zèle et ses vertus. Le pap iîorniisdas '

habitants du pays, qui le révéraient comm'^ crut qu'il était plus capable que personne
un saint, venaient de loin le consulter et se de travailler à la réunion des Eglises d'Orient
reconiitiaiider à ses prières. Un compagnon et d'Occident, alors divisées par l'hérésie
qu'il s'étail associé s'imaginant qu'il avait d'Eutycliès, donl l'cinpereur Anaslase s'était
(juclque trésor caché, ou jaloux peut-cire dédire le proterteur. Il l'envoya don
lie la vénération que lui attirail sa sainteté, ."jl !. A C<)iisiai;tinopk',avec Fortunal, ^
'assassina le W
janvier 11-Î5. Son corps, de Calane; il li; chargea dç faire receïiM.r'leC
ayant été retrouvé quelque tenips après, fut décrets du concile de Chalcédoinc el les leli.i
855 ENT EON SS«

très (1<> saint Léon contre Nestorius, Euly- est honuré chez Grecs le 10 août.
les
chès et Diosnore; de faire souscrire l'ana- EOALD (saint), Eoaldus, martyr, était un
thème porté contre Acace do Conslnntinopie des principaux habitants de la ville de Sens
et Pierre d'Antiochc, et d'eng;ig;er Icniperour qui lurent convertis au chrisli inisme dans le
à rappeler les évêques qui avaient été exilés m' siècle par saint Allin et ses compagnons,
pour la foi. Anasiase témoigna, à l'extérieur, envoyés de Home dans les Caules pour y
un grand désir de la paix. Kn congédiant prêcher l'Evangile. Il se juigiiit à saint Allin,
Ennode, il lui remit une lettre pour le pape, l'accompagna à Orléans, à Chartres el à Pa-
dans laquelle il déclarait qu'il condamnait ris, et ils opérèrent un grand nombre de
Nealorius et Eutychès, et qu'il recevait le conversions dans tous les lieux où ils passè-
concile de Clialcédoine. Il promit aussi d'en- rent ; l'on cite, entre autres, celles de saint
voyer des ambassadeurs à Home, pour régler Agoard et de saint Agiiberl qui habitaient
les autres articlis; mais il ne voulait que Creteil, près de Paris. Etant venus rejoindre
gagner du temps. Loin d'être disposé à rap- saint Savinien à Sens, ils y furent martyrisés
peler les évêques bannis, il en exila quatre avec lui et un grand nombre d'auti'es, vers

de l'Illyrie avant même qu'Ennode eût l'ail273, sous le règne d'Aurélien. Leurs curps
quille Constanlinople. Quant à ses ambas- furent levés de terre en 8i7, el placés dans
sadeurs, il ne les fil partir qu'au milieu de l'église de Saint-Pierre-le-Vif. On les caclia
l'année suivante (516) , et cette démaiclic depuis pour les soustraire à la fureur des
n'aboutit qu'à des protestations vagues pour Normands ; mais, eu 1031 les reliques de,

le bien de l'Eglise. Le second voj'a^e que le saint Eoald furent renfermées, avec celles
saint évéque de Pavie fil à Constanlinople, de saint Savinien, dans une châsse précieuse
en 517, ne produisit pas plus d'effet que le donnée [lar la reine Constance, épouse de
premier. L'empereur ne voulut pas admettre Robert, roi de France, —
31 décembre.
le formulaire dressé par le pape pour l'union EOARN (saint), lioharnus, solitaire à Saint-
des deux Eglises il essaya même de gagner,
: Guétas, dans le diocèse de Vannes, fiorissail
par argent, les envoyés d'Uorniisilas ; mais au commencement du xr sièele , et fui tué
voyant qu'ils étaient à l'épreuve de la cor- par un voleur l'an 1020. —
11 août.
ruplion, il les fit embarquer secrètement EOBAN (saint), Eubanus, évéque et mar-
sous la garde de quelques officiers qui tyr, fut le compagnon de saint Boniface, ar-
avaient ordre de ne les Liisser entrer dans chevêque de Mayence, dont il partageait les
aucune ville. Ennode trouva cependant le travaux apostoliques, et qui, l'ayant dési-
moyen de faire répandre partout, sur son gné pour son successeur, d'après le pouvoir
passage, des protestations contre ce qui s'é- qu'il en avait reçu du sainl-siége, lui avait
tait fait. Les évêques qui en avaient reçu conféré l'onction épisropale. Eoban le suivit
des exemplaires les envoyèrent à Constan- lorsi|u'il alla évangéliser le peuple qui ha-
linople, dans la crainte d'être compromis. bitait les environs de Dockum; c'est près de
L'empereur irrité fit tomber son ressenti- celte ville qu'iU furent massacrés par une
ment sur près de deux cents évêques, qui troupe de païens, le 5 juin 755. 5 juin. —
étaient sur le point de s'assembler à Héra- EOLDE (saint), Eonldus, évêquede Vienne
clée, pour pacifier les troubles do l'Eglise en Dauphiné llorissuil au commenci'menl
,

d'Orient, et qu'il renvoya brusquement dans du mourut en 718.


viii' siècle, et —
7 juillet.
leuis diocèses. Comme Anastasc avait fait EONE (saint),Eonins, évéque d'Arles, as-
défense de relâcher dans aucun port de sista, en i99, à la conférence convoquée par
l'Orient, et que le vaisseau qui portait En- saint Hemi de Reims et qui se tinl à Lyon
,

node était vieux et vermoulu, on ne pouvait entre imi grand nombre dévéques des Gau-
guère espérer qu'il pût faire la Ira versée ; les, et Gondebaud roi de Bourgogne, avec
,

cependant le saint évéque aborda sain et les évêques ariens de son parti, qui y fufoi'l
sauf en Italie. De retour à Pavie, il s'appli- confonJus et réduits au silence. Saint Avil,
qua plus que jamais à la sanctification de évéque de Vienne , avait obtenu du pape
son troupeau. Il mourut le l»' août 521, à Anasiase une juridiction plus étendue [loiir
l'âge de (|uarante-huit ans. Les papes Nico- son siège, au détrimeni. de l'église d'Arles.
las I" et Jean VIII lui donnèrent le titre de Saint Eone envoya le prêtre Cresecnt au
grand et de glorieux confesseur. Outre les pape saint Sxmmaque, successeur d'Anas-
ouvrages dont nous avons parlé, saint Eu- tase, pour lui expo^er ses plaintes el pour
noile a laisse quelques poèmes pieux sui- la soutenir les droits de son église. Le pape eut
sainte Vierge, saint Cypricn, saint litienne, égard à ses réclamations, et remit les choses
saint Denis de Milan, saint Ainbroise, saint sur l'ancien pied. Saint Eone rendit encore
Eiipbémie, saint Nazaire, saint Marlin sur ; à son église un autre service signalé, en se
les mystères de l'Ascension el de la Pente- donnant pour successeur saint Césaire son ,

côte, sur un baptistère orné de plusieurs compatriote et son parent, auquel il conféra
tableaux de martyrs, enfin, un beau pané- le diaconat et la préirise; ensuite il lui con-
gyrique de saint Epipbane de Pavie. 17 — fia le gouvernement d'un monastère bâti dans
juillet. une île formée par le Rhône, et siliié dans un
ENOGAT (saint) , Enogatus , évéque de dee faubouriTS de la ville. En 501, sentant que
Quidalet en Bretagne, florissait au commen- sa fin ne pouvait pas être éloignée, il le de-
cement du vil' siècle, et mourut en 631. — manda pou-r successeur, et ce ihoin fut una-
13 janvier. nimement ratifié par le clergé el le peuple
ENTHÉE (saint), confesseur en Ethiopie ,
Saint Eone mourut le 30 août 502. 3 août —
857 EPA EPH 898
EPAGATHE (saint), Epagathus, l'un des frit avec saint Domice et plusieurs antres.
martyrs de Lyon, était d'une famille illiisire, — 23 mars.
et saint (îiéj;oire de Tours le (lualifif de pre- EPHÈBE ( saint ) , Ephebus martyr à ,

mier st'-nateurde toutes les Gaules. 11 se faisait Terni ,


en
Italie , avec plusieurs autres
,
admirer pur son ardent amour pour Dieu, par fut arrêté par ordre du consulaire Léonce,
sa tendre charité pour le prochain, et parla pendant qu'il priait auprès du corps de saint
purelè de ses niœurs. A la vue des indignes Valenlin et, a|)r''s avoir confessé Jésus-
,

Irailemi'nls et des calomnies dont on acca- Chrisl, il eut la tête tranchée, ver» l'an 268 ,
blait ceux qui avaient été arrêtés pour la sous l'empereur Claude II, dit le Gothique.
foi, il n(! put contenir son indignation. As- — i'* février.
sistant à l'interrogatoire des chrétiens arrê- EPHENIQUE (saint), Ephenicus, martyr à
tés pour la foi, il demanda la parole pour Milan, est honoré le 9 mai.
défendre l'innocence de ses frères en religion, EPHRE.VI (saint), évêque et martyr dans
s'engageant à démontrer que l'accusation la Chersonèse souffrit avec saint Basile el
,

d'impiété et d'irréligion dont on les chargeait plusieurs autres saints évêques. k mars. —
n'avait pas le moindre fondement; mais à EPHREM (saint), diacre d'Edesse, et doc-
l'instant sa voix lut couverte par les cla- teur de l'Eglise, né vers le commencement
meurs de la multitude. Le juge lui ayant de- du iv siècle, à Nisibe, en Mésopotamie, d'une
mandé s'il était chrétien, il le confessa hau- famille de cultivateurs qui avait confessé
tement, et on le mit aussitôt avec les martyrs, Jésus-Christ, sous Diocléiien et ses succes-
iii qualité d'avocat des chrétiens, litre que seurs, fut consacré à Dieu dès son enfance;
le gouverneur lui donna par ironie, mais mais il ne reçut le baptême qu'.à dix-hnit ans.
qu'il méritait si bien , et dont il se faisait Il avait commis avant celle époque certaines
gloire. Il fut condamné avec ses toiiipagnons fautes que la délicatesse de sa conscience lui
à être décapité , l'an i77, sous le règne de grossissait extrêmement , et qu'il ne cessa
jVIarc-Aurèle. —
2 juin. de pleurer toute sa vie. Il parle surtout, dans
EPAIN Spanus , martyr en Tou-
(saint), sa Confession, de deux de ces f^iules la pre- :

raine, était de sainte Maure, et fut mar-


fils mière, d'avoir en jouant chassé la vache
tyrisé par les Goths, avec sa mère et ses huit d'un voisin sur des montagnes où elle avait
frères. Ce massacre eut lieu avant la fin du été dévorée p ir des bétes el la seconde d'a-
;

iv siècle , sous l'épiscopat de s.iinl Martin, voir douté si la Providence s'étendait à tou-
et le lieu de leur supplice est aujuurdhui une tes nos actions. Lorsqu'il était occupé de
[laroisse près de (Jiiiiion laquelle porte le
, cette idée, il lui arriva, en voyageant, d'être
nom de Saint-Epain. —
25 octobre. surpris la nuit au milieu de la campagne,
EPAPHUAS (saint), évêque de Colosses en et obligé d'y altendre le jour, en compagnie
Phrygie, que saint Paul avait placé à la tète d'un berger qui avait perdu, dans le désert,
de celte église, et qu'il appelle son compa- le troupeau de son maître. Celui-ci les trou-
gnon de captivité, se montra le digne disci- vant ensemble, les accusa de le lui avoir
ple d'un si grand maître, et, comme lui, il volé, et les fit mettre en prison. Là se trou-
versa son sang pour la foi qu'il prèthail. vaient déjà sept personnes arrêtées pour des
Son corps a été transporté à Kome , et il se crimes dont elles étaient accusées fausse-
garde dans l'église de Sainte-Marie-Majeure. ment, quoiqu'elles fussent coupables sous
— 19 juillet. d'auires chefs. Il y avait sept jours qu'Ë-
EPAPHRODITE (saint), Epaphrodilus , phrem s'affligeait dans la prison, lorsqu'un
ange lui apparut en songe et lui dit Je veux :
évéque de Pbilippes , en Macédoine que ,

saint Paul, dont ilétait le disciple, appelle ,


vous montrer avec combien de justice el de
sagesse la Providence dirige tiius les événe-
dans lEpître aux Pliilippiens, son frère, son
coopéraieur, son compagnon d'armes ments : ces prisonniers renfermés iivec vous
, et à
((ui il donne le titre d'apôtre des Philippiens,
en fourniront bientôt la preuve. Le lende-
fut envoyé à Rome par les fidèles de Pbilip- main, le juge les fit comparaiire tous, et les
pes, qui venaient d'apprendre que saint Paul
appliqua l'un après l'autre à la question,
était détenu en prison. Kpaphiodite lui ap-
pour les forcer d'à vouer leurs cri mes, Ephrem,
saisi de frayeur, pleurait en attendant que
porta de l'argent et lui rendit tons les servi-
ces qui étaienl en son pouvoir. Pendant son son tour vînt; mais on le renvoya en prii^on,
s iiis l'avoir lorluré. Les autres détenus fu-
séjour à Home , il tomba dangereusement
niala'de , el, quand il fut guéri, s;iinl Pau! le
rent trouvés innocents des crimes qui avaient
renvoya en Macédoine, avec une lettre aux molivé leur arrestation, mais ils furent con-
Pliilippiens écrite l'an 02
, et remplie de,
damnés pour ceux que la question leuravait
fait avouer el dont ils n'étaient pas soup-
témoignages d'amitié pour eux ainsi que ,
,

pour leur digne évéque, dont il fait l'éloge, çonnés. Le voleur du troupeau ayant en-
leur recommande suite été découvert, Ephrem fut élargi, el
et qu'il de recevoir avec
joie et avec honneur. On croit qu'il mourut
ses doutes sur la Providence furent complè-
en paix sur la fin du r ' siècle. 7 décembre — tement dissipés. Depuis son baptême, qui eut
lieu bientôt après cette aventure, il prit l'ha-
ei 17 mai.
bit monastique, et se mit sous la conduite
ÉPAPHHOUITE (saint), antre disciple des d'un saint abbé, qui lui permit de vivre
a.ôires (jue saint Pierre elablit évêque de
dans un petil ermitage séparé de la commu-
Terracine, est honoré le 22 mars.
nauté. Là il couchait sur la terre nue, [las-
EPARQUE lsa.\nVi,Eparchius, martyr, souf- sait une partie de la nuit en prières et res- ,
8é9 BPH EPh 800

tait quelquefois plusieurs jours sans man- formé. Celle réponse le frappa, el il composa
ger. Comme c'était la coutume alors que depuis, sur ces paroles de la courtisane, un
ccu\qui menaient la vie anachorétique don- traité (jui n'est pas parvenu jusqu'à nous, el
nassent un certain tmips au travail des qui passait pour un des plus beaux qui fus-
mains, il s'occupait à faire des voiles de na- sent sortis de sa plume. Ayant élé ordonné
vires, dont le produit servait à fournir à sa diacre, à Edes^e, il se livra à la prédicalion.
subsistance, être qui lui restait, il le distri- Quoiqu'il n'eiil pas fréiiuenté les écoles pu-
buait aux pauvres, ne réservant rien pour l)lif|Ues
, et qu'il eût été en quelque sorte
l'avenir. Il dit ,dans son Teslament, qu'il son propre maître dans l'étude des sciences
n'a jamais pusiiédé ni bourse ni bâton, ni humaines et divines, la nature l'avait iloué
quoi (|ue ce soit au monde, el que son cœur d'un rare laleni pour la parole; son igno-
n'a jamais eu d'allacheiiicnl pour l'or el l'ar- rance de la littérature profane était supplée
genl, ni pour aucune scric de biens tempo- en lui par un grand sens, une pénétration
rels. (Juoique né avec une forte propension peu commune , el par la cimniissance des
à la colère, il en avait tellement triomphé, livres saints dont il avait fait une étude ap-
qu'on l'appelait ordinairement la Douceur profondie. Il cultivait aussi la poésie et la
de Dini ou le Pacifique, et que jamais on ne diiileclique. Comme il concevait les choses
le vit disputer ni contester avec personne. avec netteté, sa diction est au-si pure qué-
Son humilité , qui éclatait dans toutes ses légante; i! possédait supérieurement la lan-
paroles et dans toute<< ses actions, brille sur- gue syriaque. Son éloquence vive , douce,
tout dans ses deux Confessions, dont la ],re- pénétranle allait au cœur
, arrachait des
,

uiière commence par tes mots Ayez pitié


: larmes, et l'on ne pouvait résister à l'entraî-
de moi, vous tous qui avez des entrailles rom- nement de ses discours. D.ins ses écrits, la
patissanles. Un jour qu'on le louait, il garda sublimité n'exclul pas la clarté; il sait faire
un profond silence, et toute sa [lersonne un usage heureux des figures propres aux
éprouva une violente agitation, dans la pen- langues orientales, ce qui donne à son st\lo
sée que si on lui donnait des louanges, c'est une grâce, une beauté qu'on ne peut faire
qu'on était trompé par son hypocrisie. Ayant passer dans une traduction ; on n'y remar-
appris qu'une ville voulait le choisir pour que rien de recherché, rien d'étudié tout :

évêque, il contrefit l'insensé, afin d'échapper coule de source, el il fait passer dans lame
plus facilement aux instances qu'on lui fai- du lecteur les sentiments dont il était animé
sait pour lui arracher son consentement. Une en écrivant. Quel est l'orgueilleux dit saint
,

autre vertu qu'il posséda aussi dans un de- Grégoire de Nysse qui ne deviendrait hum-
,

gré éminenl, c'est l'esprit de componction ble en lisant ses discours sur l'humilité? Qui
qu'il puisait dans son amour pour Dieu, ne serait enflammé d'un feu divin en lisant son
dans le souvenir de ses fautes el dans la
, traité de la charité? Qai ne désirerait être
pensée habituelle du jugement dernier. Il dit chaste de cœur et d'esprit en lisant les éloges
dans sa première confession, qu'il ne saurait qu'il donne à la chasteté? Le zèle du saint
verser assez de larmes pour effacer les souil- docteur convertit plusieurs idolâtres et un
lures de son âme, aussi ne cessait-il d'en ré- grand nombre d'hérétiques. Saint Jérôme
pandre. Nous ne pouvons, dit saint (îrégoire doune de grands éloges à son livre de la Ui-
de Nysse penser à ces larmes continuelles
,
viniié du Saint-Esprit, contre les niacédo-
sans y mêler les nôtres. Il lui était aussi na- niens. 11 établit avec tant de force l'efficacité
turel de pleurer qu'aux autres hommes de delà pénitence contre les novaliens , que,
respirer : nuit et jour ses yeux étaient hu- quoiqu'ils fussent les plus insolents de tous
mides, et jamais on ne le rencontrait qu'on les hommes, ils ne pai urenl devant lui, dit
ne vît ses joues mouillées. Cet esprit de com- saint lirégoire de Nysse, que comme des en-
ponction iinime la plupart de ses ouvrages. fants timides. Il ne remporta pas des victoi-
Il passa plusieurs années dans la solitude, res moins éclatantes sur les millénaristes, les
et il y fut en butte aux persécutions de quel- marcionites, les manichéens et les iliseiples
ques moines relâchés mais les exemples et
; de l'impie Bardesanes, qui niait la résurrec-
les conseils de saint Julien qui menait le
,
tion delà chair. Comme cet hérésiarque avait
même genre de vie que lui, et avec lequel il glissé ses doctrines dans des (xiésies qu'il ré-
s'était lié d'une étroite amitié, lui lurent d'un pandait dans le public et qu'un chantait
grand secours pour supporter cette épreuve parmi le peuple. Saint Ephrem composa des
avec patience. Il puisait aussi de grandi's con- vers qui renlérmaient la réfutation de ses
solations dans les entretiens de saint Jacques erreurs, cl les fi! apprendre aux habitants
évéque de Nisibe, qui dirigeaitsa conscience. des villes el des campagnes pour les prému-
S'élanl rendu à Edesse, pour y vénérer des nir contre le poison des v< rs de Hanlesane*.
reliques qu'on croit être celles de saint Tho- Apollinaire ayanl commencé à dogmatiser
mas, et pour visiter les anachorètes qui de- vers l'an Sliy, enseignait que Jésus-Christ
meuraient sur les montagnes, chemin fai- n'.ivait pas une âme humaine, et qu'elle était
sant, il fit la rencontre d'une courtisane qui suppléée en lui par la personne divine, d'où
fixa les yeux sur lui. Aussitôt Ephrem dé- il s'ensuivait qu'il n'était pas véritablement

tourna la tête, et lui dit d'un Ion brusque et homme puisqu'il n'avait pris qu'un corps
,

sévère : Pnurr/uoi me regardez-vous ainsi ? suis Ame, qu'il ne s'était pas rc\étu de.
'
I

— Parce que la /Vmi/e, répondit Celle ci, nélé la naluieinimaiue tout entière. Saint Ephii m,
formée de l'homme ; mais vous, vous devez oubliant son grand âge, attaqua l'aijoilina-
toujours regarder la terre d'où l'homme a été risme avec tant de *igueur, qu'il le terrassa.
86i EPH EPH 86!t
Il ^(oufTa encore plusieurs antres hérésies aucune marqne de vénération parce qu'il ,

naissantes, et triompha de la fureur des n'était, disait-il, qu'un ahîme de


corruption
ariens sous Constance, ainsi que de celle et de misère. Traitez-moi ignominieusement,
tles iildlâtres sous Julien l'Apostat. Ce fut dit-il à ses disciples, afin de mieux:
montrer
par suite d'un avertissement du ciel, comme ce que je suis. Prenez mon corps sur vos
il nous l'apprend lui-même, qu'il fil, vers l'an épaules et jetez-le dans le tombeau
,
comme ,

372, le voyap;<> de Cappadoce , pour visiter l'abomination du monde. Après leur avoir
saint Basile, archevêque de Césaiée. Arrivé donné sa bénédiction, il les a-suraque Dieu
dans celte ville, il se rendit à la grande leur ferait miséricorde, à l'exception d'Arad
éfïlise, où saint Bas'le éiait à prêiher. Après et de Polonas, renommés l'un et l'autre pour
le sermon , le saint archevêque l'envoya leur éloquence et auxquels il prédit leur
,

chercher, et lui demanda, par un iiiter- apostasie. Lorsqu'on connut que sa dernière
prè'e, car Rphreni ne savait pas le grer, s'il fin approchât, toute la ville se rassembla
à
n'êlail point re serviteur de Jésus-Christ qui l'entrée (le sa cellule pour entendre ses der-
s'afipclail Rphrem. Je suis, répomlit-il , cet nières inslruclions. Ce fut alors qu'une dame
Ephrem qui est bien éloiqné du chemin du de qualité nommée Lani,)rotale, s'élanl jetée
ciel. Puis, fondant en larmes : mon père , à «es pieds, lui demanda la permission d'a-
s'érria-l-il, ayez pitié d'un misérnhle pécheur ,
cheter un coffre pour renfermer sou corps;
et dnif/nez le cnniuire dans la rérilable voie. mais il n'y consentit qu'à condition que le
Saint Basile lui ilonna des règles pour mener coffre serait pauvre. Il exigea, en outre,
une vie sainte, et, après quelques entrelions qu'elle renoncerait elle-même à toutes les va-
spirituels, il conçut pour lui la plus grande nités du monde , et que , par esprit de pé-
vénération, et lui proposa de l'élever au sa- nitence, elle se priverait des choses dont sa
cerdoce; mais Ephrem ne voulut jamais y condition pouvait lui rendre l'usage légitime
consentir. Son compagnon de voyage reçut pour vivre dans la pénitence. Ce furent ses
seul la prêtrise. De retour à lùlcsse, il se dernières paroles. Il mourut dans uu âge
renferma dans une petite cellule, où il com- avancé vers l'an 378. Saint Gi égoire de
,

posa la dernière partie de ses ouvrages. Il Nysse frère de saint Basile , prononça son
,

sortit de sa rctr lile pendant une cruelle fa- oraison funèbre, qu'il termine par' celle
mine, pour voler au secours de son prochain, prière adressée au saint docteur vous :

et surtout pour assister les pauvres. Il tou- qui êtes présentement au pied de l'autel divin
cha le cœur des riches, qui ouvrirent leurs et devant le prince de vie, où vous adorez avec
bourses aux malheureux, fit mettre des lits les anges l'auguste Trinité, souvenez-vous de
dans les places puhliques d'Edesse, pour les nous tous, et obtenez-nous le pardon de nos
malados qu'il visitait chaque jour, et qu'il péchés.hesGrecs le peignent sous la figure d'un
servait de ses propres mains. Le fléau ayant vieillard de haule taille, ayant un air doux
cessé, il retourna dans sa cellule, et y écri- et majesteux, un- extérieur qui annonce la
vit ses soixante-seize Parénêscs ou exhorta- sainteté, et les yeux baignés de larmes. Ces
tions à la pénitence. Elles consistent princi- larmes qu'il versait sans cesse, loin de défi-
palement en pi ières si affectives que l'Eglise gurer son visage semblaient au contraire
,

de Syrie en a inséré plusieurs dans son of- en augmenter les grâces et la sérénité, eu
fice. Comme il était atteint de la fièvre de- sorte qu'on ne pouvait le voir sans être pé-
puis quelque temps il puisait des consola-
, nétré de vénération. Outre les ouvrages de
tions dans la réception fréquente de la sainte cet illustre docteur dont nous avons parlé,
Eucharistie, qui soutenait son espérance et il nous reste de lui des sermons,
des traités
enflammait son amour. Dans sa dernière de piété, des prières, des ouvrages de con-
maladie, il dit à ses amis et à ses disciples : troverse contre les ariens, les eunoniens, les
Ne permettez point qu'on me fasse d'éloqe fu- manichéins les Vies dé saint Abraham,
,

nèbre, quand on 7n enterrera, ni quon enve- de saint Julien, solitaire, etc. Saint Grégoire
loppe mon corps dons rien de précieux; n'é- de Nysse nous apprend qu'il avait commenté
levés aucun monument à ma mémoire mais
, toute l'Ecriture sainte avec autant de clarté
traitez-moi en pèlerin ; car je suis véritable- que d'érudition mais nous n'avons plus que
;

ment pèlerin et étranger sur la terre comme ses commentaires sur les livres historiques
mes pères l'ont été. Ayant appris que (juol- et sur les prophètes. Ses écrits contre les
quos personnes préparaient de riches étoffes hérétiques n'ont rien de sec ni de rebutant ;
pour ses funérailli s, il voulut qu'elles fus- ils sont au contraire remplis de piété, d'onc-
sent vendues au profit des pauvres. \'oici tion et de charité, ce qui n'exclut ni la force
les dernières lignes de son j'esiamcnl : Je des raisonnements, ni la solidité des preu-
meurs, et sachez tous que j'écris ce testament ves. Saint Grégoire de Nysse l'appelle le
pour que vous vous souveniiz de moi dans vos premier des docteurs, et Théodorei la lyro
prêtes après ma mort. Co trait, et beaucoup du Saint-Esprit. — I"^ février
et 1) juillet.
d'autres que nous [lourrious rapporter , EPHREM (saint), évoque de Mêlas, dans la
prouvent que rK;j;li>e de Syrie avait, aun' Carie, fut entrrréà Leuce, près de cette ville,
siècle, la doctrine que l'Eglise catholique! a et l'on y faisait sa fête !c 2k janvier.
eue dans tous les temps. Il recommanda de EPH'VSE Epliijsius, apôtre de la
(saint),
iiniiveau qu'on ne déployât aucune pompe à Sarilaigne martyr, né à Jérusalem, daas
et
Fcs funérailles ,qu'on n'otiiployât ni flum- encore [laïen lorsqu il vint
le iïi« siècle, était
heaux ni parfums, qu'on ne plaçât pas son à Home, où il exerça des (onctions publiques.
<-or;)s sous l'autel , et qu'on ne lui donnât Ayant été nommé gouverneur de l'ile de Sur-
8C5 EPI EPI 864

ilaignn par Dioclétien, avec la mission d'y souffrit le martyre bientôt après il fut lui- :

coniballre le christianisme, il se rendait à même décapité par ordre du juge Turpile.


son poste, lorsqu'une vision céleste le frappa. — ik mars.
1! aperçut dans les airs une croix échitante EPIMA(;)UE (^ainl), Epimachus, fut arrêté
de laquelle sortit une voix qui l'appela par à Alexandrie avec sainl Alexandre pendant
son nom. Saisi de frayeur, il sent la lumière la persécution de Dèce, en 250, el confessa

de la foi qui éclate dans son âme, et sur-le- courageusement le nom de .lésus-Ghrist. 11
champ, il sacrifie tout, emploi, honneurs, fut ensuite jeté dans une horrible prison,

richesses, cl après avoir reçu le baptême, il chargé déchaînes; inaiscommesa constance


vint en Sardaigne pour y prêcher la religion n'était pas ébranlée, on l'accabla de coups;
qu'on l'envoyait persécuter. La nouvelle on lui <léchira les côtés avec des ongles de
d'une conversion si étonnanleélanlparvenue fer; il fut jeté ensuite, avec saint Alexanilre,
à Dioclélien nomme un autre gouver-
Uome, dans une fosse pleine de chnux vive, où
neur nommé Jules qui fut chargé de se saisir leurs corps furent consumés. Saint Epima-
d'Ephyse cl de lui faire son procès comme que soulTril ie 12 décembre, jour où il est
chrétien. Arrivé à Cagliari, le nouveau gou- nommé d;ins le Martyrologe romain. Une
verneur l'ayant fait emprisonner, el voyant partie de ses reliques fut transportée à Uonio
que les menaces el les promesses étaient vers le milieu du n' siècle, el placée sur la
inutiles, il eut recours aux supplices, et pour voie Latine, dans unecryple où l'on mit aussi,
un moment, il crut qu'il allait triompher |ieu de temps après, le corps de sainl Gor-
du généreux martyr; car pendant qu'on le dien, martyrisé à Rome sous Julien l'Apos-
battait de verges, Ephyse demanda qu'on le tat, cl cette crypte donna son nom au ci-
conduisît au temple d'Apollon. Jules accède metière de saint Gordien et de saint Epima-
aussitôt à sa demande, s'imaginant qu'il que, qu'on honore tous deux le 10 mii. La
était prêt à sacrifier. Arrivé près du lemple, précieux trésor que renfermait cette crypie
il se met à genoux el prie quelque temps lut transporté dans la suite à l'abi>.iye de
avec ferveur à l'instant l'édifice s'écroule
: Kampten en Souabe. Quant à l'autre partie
avec un fracas épouvantalile. La foule ef- des reliques de sainl Epimaque, elle fui por-
frayée s'enfuit en désordre, ei le gouverneur tée d'Alexandrie à Constantiiiople, et les
lui-même ne sait quoi penser d'un événe- Grecs font la fête de cette translalio»' le 11
ment aussi étrange; mais sa ctuaulé n'en mars. — 12 décembre.
fui pas ralentie. 11 fit reconduire Ephyse en EPIMAQUE (saint), marlyr en Ethiopie
prison, el après diverses tortures, [il lui fit avec saint Azy lien, est honoré chez les 0-
trancher la tête le 13 février, surla fin du m' rientaux le 31 octobre.
siècle ou au commencement du iv«. 11 existe EPION mailvr avec
(syinl), saiflt Theon
à Cagliari un souterrain profond que les el plusieurs auUes, est honoié
26 février. le
habitants appellent la prison de Saint- ÉPlPllAlNli (sainte), Epipliania, religieuse
Ep'iyse, où l'on vient implorer sa protection, honorée à Pavie, était une princesse qui
ainsi que dans l'église bâtie ea son honneur quitta la cour et le monde pour s'ensevelir
dans la Uiême ville, —
15 janvier et 13 fé- dans le cloître. — 6 octobre.
vrier. EPIPHANE (sainl) Epiphanius, évé(iue
,

EPICAKIS (sainte), martyre à Rome, ap- et marlyr en Afrique, soulTrit avec saint Do-
partenait à une famille de sénateurs, eiaprès uât el quatorze autres. 7 avril. —
avoir été meurtrie à coups de cordes plom- EPIPHANE (saint), archevêque de Salamine
bées, dans la persécution de Dioc!étien, elle en Ghypie et docteur de l'Eglise, né vers l'an
fut décapitée. —
27 septembre. 310, dans la Palestine, s'appliqua dès sa
EPICTÈÏE (saint), Epicletus, évéque d'As- jeunesse à l'eluile de l'Ecriture sainte, et,
surile en Afrique, et martyr avec saint Jo- afin de mieux pénétrer le sens des oracles
cond et plusieurs autres, était d'une grande sacres, il apprit l'hébreu, l'égyptien, le sy-
douceur de caractère, comme nous le voyons riaque, le grec et le latin. Les fréquentes
par iiiii' lettre que saint Cyprien lui écrivit. visites qu'il faisnit aux solitaires lui inspirè-
Il souffrit au milieu du m' siècle pendant la rent la résolution d'embr;isser la vie ana-
persécution de Dèce. 9 janvier. — choréiique, el il se retira dans les déserts de
EPIGTÈTE (saint), martyr à Porto ou Port- l'Egypte. Etant retenu en Palestine, vers
Homain, quelques jours ;iprès le supplice de l'an 332, il bâtit près du lieu de sa naissance,
saint Hippolyie,évê(iuedecette ville, fut mis un monastère dont il cul le gouvernement.
à mort pi)ur la foi avec saint Martial et plu- Il se livrait à des austérités si grandes, qu'on

sieurs autres, l'an 252, pendant la persécu- crut devoir lui représenter qu'il les portait
liou de l'empereur Gallus. 22 août. — trop loin mais il répondit Dieu ne nous
; :

EPIGTÈTE (saint) , martyr en Afrique, donnera le roi/dinue des deux qu'à condition
est honoré le 2» janvier. que nous travaillerons à le mériter, el tmU
EPIGTÈTE (saint), martyr à AImyride en ce que nous pouvons faire n'a point de pro-
Scyhie, avec saint Astion, est honoré chez portion avec la couronne de glaire qui nous
les Grecs le 8 juillet. est promise. Aux macérations corporelles il
EPIGTÈTE (sainl), est honoré en Espa- joignait la prière el l'étude, lisant tous les
gne le 23 mai. bons li.vres qui se publiaient, et profilant de
EPltîMÈNË Epigmenius, prêtre et
(saint), ses voyages pour étendre ses connaissances.
martyr pendant persécution de Dioclélien,
la Quoiqu'il fût déjà très-versé dans les voies
baptisa saint Crescent, qui, quoique enfant, de la perfection, il se mit, en 333, sous la
««i.-i ÉPI EPI H66
conduite de saint Hilarion et passa vingt- tre ses droits. Saint Epiphane, pour se jus-
trois ans dans son nionaslère. L'amilii- de tifier, lui écrivit qu'il avait pu ordonner un
ces deux saints fui toujours si étroite que, moine qui, en qualité d'étranger, n'était pas
ni la longueur du temps, ni la distance des censé de la province de Jérusalem; qu'il n'a-
lieux ne purent la refroidir. Durant la vait eu en vue que l'utilité de l'Eglise, et
cruelle persécution que les ariens tirent qu'il n'avait nullement pensé à porter at-
souffrir aux catholiques sous le règne de teinte à sa juridiction. « Nous n'avons point
Constance, saint Epiphane sortit souvent de désapprouvé, ajoute-t-il, de semblables ordi-
sa cellule pour voler au secours de la toi il : nations (jui ont été /'ailes dans la province
se sépara même de la communion d'iiuty- dont nous sommes métropolitain. » L'affaire
chius, évéque d'Eleuléropolis, qui, par des s'apaisa; Paulinien suivit saint Epiphane
vues 'le politique, plutôt que par conviction, à Salamine et lui demeura soumis comme
s'était attaché au parti que favorisait la cour. étant de son clergé. Il tint en 401 à Sala-
Il s'appliqua aussi à signaler les erreurs mine, un concile de tous les évêques de
qu'il avait découvertes dans les écrits d'Ori- Chypre, dans lequel on condamna les erreurs
gène. On venait le consulter de toutes parts, d'Origène, et il se rendit ensuite à Constanti-
et on ne le quittait jamais sans avoir reçu nople pour engager saint Jean Chrysostome,
les plus sages avis. 11 étail l'oracle de la Pa- patriarche de celte ville, à souscrire à cette
lestine et des pays voisins sa réputation
: condamnation, ce qu'il ne put obtenir. Pen-
pénétra jusque dans l'ile de Chypre, et l'E- dant qu'il était à Constantinople, il accusa
glise de Salaniine l'élut pour évéque vers d'origénisme quatre abbés de Nitrie, qu'on
l'an 367 mais il est probable que saint Hila-
; appelait les quatre grands frères, à cause de
rion, qui , après diverses pérégrinations, leur haute stature, et que Théophile, pa-
avait passé dans cette île, coniribua à l'élé- triarche, d'Alexandrie, avait chassés de leurs
vation de son ancien disciple et ami. Saint monastères sous prétexte qu'ils étaient par-
Epiphane ne renonça pas au gouvernemeiU tisans des erreurs d'Origène. Saint Epiphaiie,
de ses religieux qu'il visitait de temps en trompé par Théophile, qui s'acharnait à leur
ten)ps; il continua aussi de porter l'habit poursuite, moins par amour de la vérité que
monastique et ne changea rien à son genre par animosilé contre saint Jean Chrysos-
de vie seulement ses abstinences étaient
; tome, qui, après s'être assure de la pureté
moins rigoui euses, lorsqu'il se trouvait dans de leur foi, les avait admis aux saints mys-
le cas d'exercer l'hospitalité. Sa charité tères, les traita comme des hérétiques et re-
étaitsans bornes il distribuait aux pauvres
; fusa même de communiquer avec le saint
tout ce dont il pouv.iit disposer, et plusieurs patriarche qui s'était déclaré leur protec-
personnes riches, rntre autres, sainte Olym- teur. Les quatre grands frères, en ayant
piade de Constantinople, le faisaient le dis- été informés, allèrent trouver l'archevêque
pensateur de leurs aumônes. Les hérétiques de Siilamine, cl Ammone, l'un d'eux, pre-
eux-mêmes vénéraient sa sainteté aussi ne ; nant la parole pour tous, lui dit : Mon père,
fut-il point enveloppé dans ia perséculion nous désirons savoir si vous avez vu nos diS'
que les ariens suscitèrent aux catholiques ciples et nos écrits. —Non, jamais. —
Com-
en 371, et il fut pres'iue le seul évéque or- ment donc nous avez-vous jugés hérétiques
thodoxe qu'ils laissèrent tranquille dans sans connaître nos sentiments —
Cest qu'on
't

celle partie de l'empire, il fit, en 376, le me /"o certifié. —Nous avons agi autrement à
voyage d'Antioche, dans la vue de ranieiier votre égard, car nous avons souvent rencon-
à la foi Vital, évéque de cette ville, qui étail tré vos disciples et beaucoup lu vos ouvrages,
tombé dans l'hérésie d'Apollinaire; mais ses entre autres rAnchorat, et comme plusieurs le
efforts n'eurent aucun succès. Les dissen- taxaient d'hérésie, nous en avons pris la dé-
sions qui troublaient l'Eglise d'Antioche, fense. Vous ne deviez donc pas nous condam-
ayant obligé saint Paulin, évéque de cette ner sans nous entendre, ni parler aussi mal
même ville d'Antioche, à se rendre à Rome de ceux qui ne disent de vous que du bien.
en 382, saint Epiphane l'accompagna, et Le saint leur témoigna son regret de les
pendant leur séjour dans celte ville, ils logè- avoir mal jugés et les apaisa par ses maniè-
rent chez sainte 1-aule. Trois ans après, il res affables. Il prêcha ensuite à Constanti-
eut la consolation de recevoir, à son tour, nople sans avoir demandé la permession au
sainte Paule, qui allait se fixer en Palestine, patriarche, et il y ordonna un diacre ces :

et qui passa dix jours chez lui, à Salamine. deux faits, ainsi que celui de l'ordinalion de
S'étant trouvé à Jérusalem on 394, il y prê- Paulinien à Bethléem, prouvent qu'il n'avait
cha contre l'origénisnic, en présence de Jean, pas des idées très-nettes sur la juridiction
patriarche de cette ville qu'il soupçonnait ecclésiastique peut-être croyait-il pouvoir
:

de pencher vers cette hérésie, et qui fut très- se permettre, dans le diocèse d'un autre évé-
mécontent de son discours. Le saint se ren- que, ce qu'il n'eût pas trouïé mauvais qu'on
dit à Bethléem pour visiter sainte Paulc et fit dans le sien; d'ailleurs l'Eglise ne s'était
saint Jérôme : il persuada au saint docteur point encore expliquée alors sur ce sujet
de se séparer de la communion île Jean jus- (l'une manière aussi expliciie qu'elle l'a fait
qu'à ce qu'il eût donné des preuves de son depuis. Le pape Urbain II examinant celle
orthodoxie il;conféra aussi la (irêlrise à 1 onduite de saint Epiphane, l'excuse à cause
P.sulinien, frère de saint Jérôme. Le patriar- de sa bonne foi et de ses bounes intentions.
che se plaignit haulement de cette ordina- Le saint archevêque quitta Constanlinopla
li >i), et soutint qu'elle était un attentat
con- et s'embarqua pour retourner dans son dio-
m EPI Et»! m
côse, mais il ne pnt regagner Salamine, et quante ans après tretite années (I'épisco-
et
il mourut en route, l'an 403, âgé de quatre-
pat. En 962, son corps fut transféré à Hil
vingt-treize ans dont il avait passé Irenle- desheim en basse Saxe. Saint Ennode, qui
six dans i'épiscopat. Ses disciples bâtirent fut son successeur après saint Maxiuii', a re-
en Cliypre une église en son honneur et pla- tracé les principaux traits de sa vie daus un
cèrent son image p;irmi celles des saints. beau panégyrique qu'il composa en son
Dieu honora son tombeau par un grand honneur. —21 janvier.
nombre de miracles. Les écrits du saint doc- EI'IPHANE (sainte), Epiphana, martyre à
teur sont 1° !o Pannriutn, qui conlienl l'his- Lenlini, mourut aprèsavoir eu les mamelles
toire de vingt hérésies qui avaient précédé coupées par ordre do président Tertylle
la naissance do Jcsus-Chrisl, et de quatre- sous l'empereur Diorldien. —
12 juillet.
,

vingts autres qui s'étaient élevées depuis la EPIPODË (saint), Epipodius, l'un des mar-
promulgation de l'Evangile; 2° VAncliorat, tyrs de Lyon, était d'une illustre f.imille de
qui contient des preuves abrégées des prin- cette ville, ei était encore très-jeune lorsque
cipaux articles de la foi catholique 3" le ; la persécution de Marc-Aurèle s'étHut allu-
Traité des poids et mesures des Juifs, destiné mée dans cette ville, il se réfugia dans un
à fa( iliter aux fidèles l'intelligence de la Bi- bourg voisin de Lyon, avec saint Alexandre,
ble ;
\° le Phxjsiologue, ou recueil des pro- son ami et son condisciple, qui partageait
priétés des animaux avec des réflexions ses sentiments de piét et son ardeur pour

mystiques et morales qui sont seules de saint la pratique de la vertu. Ils y vécurent quel-
Epiphane, le reste de l'ouvrage étant une que temps tranquilles, grâce au peu d'ap-
compilation b° le Traité des pierres précieu-
;
parence de leur asile et à la fidélité de leur
ses, où il explique les qualités des douze hôtesse, qui était une veuve chrétienne, uom-
pierres qui étaient sur le rational du grand méc Lucie mais on finit par les découvrir.
;

prêtre des Juifs; 6° deux lettres ailressécs Epipode, voulantse sauverau momenlqu'on
l'une à Jean, patriarche de Jérusnlem et l'au- venailpour les arrêter, perdit u.i de ses sou-
tre à saint Jérôme; 7° un Commentaire sur liers que la veuve conserva comme un riche
le Cantique des cantiques, décou\erl dans le trésor. Mis en prison avant d'avoir étéinlerro-
siècle dernier. Le style de saint Epiphane gés, ee qui était cependant défendu par les lois
manque d'élégance et d'élévation : il est romaines, on les conduisit trois jours après,
souvent dur, inculte et décousu; mais si sa devant le gouverneur, les mains liées der-
diction est négligée, sa doctrine est pure. rière le dos, et ils n'eurent pas plutôt con-
Les défauts qu'on lui reproche comme écri- fessé qu'ils étaient chrétiens, que le peuple
vain n'empêchent pas qu'on ne l'ait tou- poussa d horribles clameurs. Le magistrat,
jours regardé comme un des principaux doc- furieux lui-même, s'ocria De quoi ont donc
:

teurs de l'Eglise, dont on admire surtout la servi tous les supplices que nous avions cm-
vaste érudition. —
12 mai. plojjés contre les chrétiens, s'il est encore des
EPIPHANE (saint), évêque de Pavie, était hommes assez audacieux pour suivre la doc-
né en hkl, elil n'avait que vingt ans lorsqu'il trine du Christ? \l fil ensuite séparer li's
fut élevé à I'épiscopat. C'est un des premiers deux amis, de peur qu'ils ne s'encourageas-
exemples de la dispense d'âge accordée par sent mutuellement. Alexandre ayant été eai-
l'Eglise, et il la jusiiQa en devenant l'un des mené, il commença par Epipode, qui, étant
plus recommandables évêques de son tem|is. plus jeune, paraissait plus facile ù gagner. Il
Il jouissait de la plus haute considération lâcha d(î lo séduire par une bonté aflectée,
auprès des empereurs Sé\ère, Anlhelme et par de flatteuses promesses et par l'appât du
Olybrius, ainsi qu'auprès d'Odoacre qui mit plaisir, dont il lui fit un tableau attrayant.
fln à l'empire romain, et de f héodoric, roi Epipode lui répondit qu'il n'avait garde de se
d'Italie, son successeur. Cette considération, laisser prendre â la douceur de ses paroles
il la devait à son mérite, à son éminente empoisonnées. — Vous feignez, \uid\\.-i\, d'ê-
sainteté et à ses miracles. Il désarma, par son tre louché dès maux qur je tne prépare ; mais
éloquence et par sa charité, la fureur des cette fausse compassion est une véritable
barbares qui fondirent sur les débris de l'em- cruauté. La tie que vous me proposez serait
pire romain, obtint d'eux la liberté d'une pourniui une mort élirnellc.M parla avec
multitude innombrable de captifs et fit dé- tant de sagesse et de force de la différence
charger les peuples d'une partie des impôts qu'il y avait, en ce monde et en l'autre, en-
dont on les écrasait; ses aumônes étaient tre lis serviteurs de Jésus-Christ et l.s ado-
immenses et son zèle infatigable. Il fut en- rateurs des idol. s, que le gouverneur lui-
voyé en amllas^adevers l'empereur Anlhelme même ne put lui refuser son admir.ition.
et ensuitevers Ëvaric, roi des (îolhs, afin Mais la honte, le dépit et la fureur reprenant
d'engager ces deux princes à l'aire la paix, bientôt le dessus daus son cœur, il fit frapper
et il réussit dans sa négociation. Odoacrc à coups de poingcette bouche quiavailparlé
ayant ruiné Pavie, saint Epiphane releva les avec tant d'éloqui-nce. Le sang qui en sortait
églisis,et la plupart des maisons furent re- n'empêchait pas le saint martyr d'offrir à
construites à ses frais. Il sut inspirer des Dieu, à haute voix, le sacrifice (Je sa \ie. Le
sentiments d'humanité à Théodoric, au fort juge ordonna qu'il fiît placé sur le chevalet
même de ses victoires. Il fit un long voyage et qu'on lui déchirât les côtes avec des on-
en Bourgogne pour racheter les captifs dé- gles de fer. Le peuple spectateur de ces tor-
tenus par le roi Gondebaud, et à son retour tures, trouve que le gouverneur procède
Ji mourut à Pavie en 497, à l'âge de cin- trop lentement ; il s'indigne et se dispose à
860 EQU ERA 87d

se précipiter sur Epipode pour le mettre en tait souvent pour leur donner des instruc-
])iî'ces.Le souverneur, inquiet de ce cominen- tions. Il parcourait aussi les bourgs et les
cernent d'émeute, donne ordre qu'on lui villages, pour excilerle peuple à servir Dieu
;
coupe de suite la tête, ce qui fut exécuté l'an mais comme il n'était que laïque, quelques
178. Les cliréliens enterrèrent son corps personnes désapprouvèrent cette conduite et
avec celui de saint Alexandre qui fut marty- le dénoncèrent comme un hoinmequi s'arro-
risé deux jours après, sur une colline près geait indûment le ministère de la prédication.
de la ville, et il s'opéra des miracles nom- L'affaire fut portée àUomeetle pape en ayant
breux et éclatants sur leur tombeau. Un pris connaissance, défendit d'inquiéter le
jeune homme atteint d'une maladie conta- saint abbé et lui permit de conlinuerle cours
gieuse qui ravageait Lyon, fut averti en de ses exhortations, qui avaient pour prin-
songe d'avoir recours aux remèdes que lui cipe le zèle du salut des âuies, et dans les-
donnerait la veuve ijui avait le soulier d'E- quelles l'esprit de Dieu lui servait de maîire.
pipode. Lucie répondit ingénument qu'elle Il passait le jourà travailler dans les champs

n'avait aucune connaissance de la médecine; lorsqu'il ne visitait pas ses disciples et le soir
qu'à la \érilé, elle avait guéri plusieurs ma- il reiournail à son ermitage. Ses habits
ladies parle moyen du soulier du saint mar- étaient pauvres, et tout sonexlérieur prêchait
tyr. En même temps elle ût la bénédiction la pénitence. Dans sa jeunesse, il avait été
sur un verre d'eau qu'elle présenta au ma- en butte à de violentes tentations de la chair;
ladequi recouvra aussitôt la santé. Saint Eu- mais, par ses macérations et ses austérités,
clier et saint Grégoire de Tours parlent de il en triompha au point qu'il Cuit par ne plus

la poussière du tombeau des saiuls martyrs ressentir les atteintes de cet aiguillon. Dans
qu'on eoïporlait pour guérir les malades. Ce sa vieillesse il avait consenti à se charger de
dernier rapporte que leurs corps furent dé- la conduite d'une nombreuse communauté
posés, au VI' siècle, dans l'église de Saint- de religieuses. 11 mourut vers l'an 540, et
Jean, qui prit le mmi de saint Irénée. Leurs son corps se garde à Aquila dans l'église de
reliques aNant été découvertes en 1410, on Saint-Laurent, où il est honoré le 11 août.
en lit une iranslaliuu solennelle. 22 avril. — ERARD ( saint ), Erardus, chorévéque de
EPISTÈME (sainle), Episteinis, vierge et Ratisbonne, d'une des plus illustres familles
martyre à Emcse en Phénicie, était encore de Bavière, et frèrede suint Hidulphe, naiiuit
païenne lorsqu'elle épousa saint Galalion ; à Ratisbonne et entra dans état ecclésiasti-
l

mais elfe était tellement disposée à recevoir que à l'exemple de son frère. Il fut fait en-
la loi, qu'elle embrassa lareligion deson mari suitcévêque régiunnaire pour Ratisbonne et
lejour même de leur mariage. Elle fil plus :
la Bavière. 11 tint avec saint Hidulphe, qui
elle s'engagea, d'après ses exburlalious, à était alors archevêque de Trêves, sur les
vivre avec lui dans une parfaite continence, fonts, sainle Odille, tille d'Ailalric, duc d'Al-
Pour rendre plus facile l'exécalion de leur sace, qui était aveugle et qui recouvra la
vœu, ils se séjiarèrcnt et, pendant que Gala- vue en recevant le baptême. Il mourut sur
tiun s'enfonçait dans une solitude au pied du la fin du vii° siècle, ou au comuiencement
mont Sinaï, elle se retirait dans une maison
habitée par quatre vierges qui n'avaient au-
du viir. — 8 janvier.

cun commerce avec le monde. La persécu- ERASME (saint), Erasmus, martyr à An-
tion excitée par Dèce ayant continué sous tioche, est honoré le 5 novembre.
G<>llus,son successeur, les deux époux furent
ERASME (saint), évéque de Formies et
arrêtes et conduits à Emèse. Le magistrat
martyr, confessa Jésus-t^hrist à deux diffé-
eujploya les tortures pour leur faire offrir
rentes reprises, d'aboru >ous Djoclétien, lors-
de l'encens aux idoles, mais n'ayant pu les
que celui-ci n'était encore qu'auguste, et en-
y forcer, il ordonna qu'ils eussent la tète suite sous le même prince, lurs.|u'il fut de-
tranchée. Cette sentence fut exécutée le 5
venu empereur. Après avoir subi d'horribles
novembre 253. —
5 novembre. tortures auxquellesil survécut, il mourut au
EPITACE (saint), Eiiitacius évéque et
, commencement du iv" siècle. Deux siècles
martyr en Espagne, souffrit avec saint Basi- après, son corps était encore à Formies, au
lée. —
23 mai. rapport de saint Grégoire le Grand; mais en
EPOLONE ( saint ), Epolonius, l'un des 842, il fut transporté à Gaëte avec le siège
trois enfants baptisés par saint lia bylas, évé- épiscopal, lorsque Formies eût été détruite
que d'Antiocbe, souffrit le martyre avec lui, par les Sarrasins, il y avait autrefois une
au milieu du iir siècle, pendant la persécu- portion de ses reliques dans un couvent de
tion de l'empereur Dèce. — 24- janvier. religieuses près de Gouruai, dans le diocèse
EPTADE de Versailles. Saint Benoît, qui a» ait beau-
(saint), martyr à Moniélou, dins
diocèse d'Autun,
coup de dévotion pour saint Erasme, fit bâtir
le était honoré dès le x^
dans une église qui portait en son honneur deux églises, l'une à Véroli,
siècle son nom.
et l'autre à Rome, comme on le voit dans la
— 22 août. Vie de saint Placide. — 2 juin.
EQUICE (saint), Equilins, abbé en Italie,
Qorissait au commencement du vi' siècle. Il ERASME (sainte), Erasma, martyre à
peupla toute la V'alerie de moines fervebts Aquilée avec sainte Eupbémie et deux au-
qui vivaient dispersés dans les campagnes tres. Après avoir souffert plusieurs tour-
et dans les bois, partageant leur temps entre ments, elle fut décapitée sous l'empereur
la prière et le travail des mains. Il les visi- Néron et inhumée par saiiilHertnagore, pre-
r.7i ERB ERE 873

iiiier éVêque de cette ville. —3 et 19 sep- sa vertu a été manifestée par l'éclat de ses
tembre. miracles. —
2omars.
EHASTE de saint-
(saint), Krastiis, disciple
FHCANTRUDE (la bienheureuse), Ercan-
truclis, religieuse de Faremoutiers, fut éle-
Paul et premierévèquc dePhilippes en Macé-
vée dans ce monastère dès son enfance.
doine, où il soufl'rit le martyre, après un
Elle y mourat laintement vers l'an GV5. —
court épiscopat, était, à ce que l'on croit, ori-
ginaire de Corinihc et il y exerçait les fonc-
H mai.
ERCONWALD (saint), Erco7iwaldus, évo-
tions de trésorier de cette ville, avant qu'il
lue de Londres, était fils d'un prince anglais
ne s'associât aux travaux évangélicjues de qu'on croit le pieux Annas, roi des Est-An-
VApôtre. -26 juillet. gles et frère de sainte Elhelburge. Il naquit
ERBLAND (saint), Ermelandus, abbé A' Mn- au commencement du vu siècle, et montra
ùrc en Bretagne, naquit à Noyon, d'une fa- dès sa jeunesse beaucoup d'ardeur pour le
mille distinguée, et s'appliqua de bonne heure service de Dieu. Ayant quille sa patrie pour
à la pratique de la vertu, ce qui le préserva passer dans le royaume des Saxons orien-
pendant le cours de ses études, des vices si taux ou d'Est-Sex, il employa ses grands
communs parmi la jeunesse des écoles. 11 biens à fonder deux monastères, l'un à
exerça la charge d'échanson sous le roi Clo- (Ihertsey près de la Tamise, et l'autre à
taire 111, et comme on cherchait à le marier, Barking, dans le comté d'Essex. 11 Gt abbesse
ilquitla la cour avec l'agrément du roi et re- de ce dernier, sainte Ethelburge, sa seur.
nonça au monde pour se consacn r à Dieu. 11 gouverna lui-même celui de Chertsey, et
Il se retira vers l'an 6tJ8, au monastère de son éminente sainteté lui attira un grand
Fonîenelle, alors gouverné par sai.ut Lam- nombre de disciples. En C7o, le saint roi
bert. Quelque temps après sa profession, ses Sebba le tira de sa solitude pour l'élever sur
supérieurs le jugèrent digne d'être élevé au le siège épiscopat de Londres, et il fut sacré
sacerdoce, et il fut ordonné par saint Ouen, par saint Théodore, archevèciue de Cantor-
archevêquede Kouen. Saint Pascaire, cvêque béry. Il obtint de grands privilégespour l'é-
de Nantes, ayant demandé à saint Lambert glise de Saint-Paul, qui était cathédrale et
quelques-uns de ses disciples pour peupler dont il augmenta considérablement les bâti-

un monastère qu'il voulait fonder dans son ments ainsi que les revenus. Saint Ercon-
diocèse, l'abbe de Fontenelle lui envoya wald mourut en 686 après un épiscopat de
douze de ses religieux, sous la conduite de onze ans il fut enterré dans la cathédrale,
;

saint Erbland. L'évéquede Nantes les établit et son tombeau devint célèbre par un grand
dans l'île d'Aindre, située à deux lieues de nombre de miracles. Son corps, renfermé
la ville. Ils y bâtirent deux églises sous l'in- dans une belle châsse fut placé au-dessus du
vocation de saint Pierre et de saint Paul : grand autel en 1 V*8, mais il disparut en 1533,
Pascaire en Gt solennellement la dédicace, et par suite du fanatisme de la prétendue ré-
accorda plusieurs privilèges aux religieux. forme. — 30 avril.
Childebert 111 confirma ce nouvel élahlisse- EUEMBEllT (saint), Erembertus, évêque
ment et le prit sous .-a protection. L'abbaye de Toulouse, né au commencement du vii'
d'Aindre devint bientôt célèbre par le nom- siècle, dans le territoire de Poissy, après
bre des religieux et surtout par leur ferveur : être resté quelque temps dans le monde, alla
on en tira diverses colonies pour peupler les se l'aire religieux à l'abbaye de Fontenelle,

monastères que la piété des fidèles fomiail de que saint Wandrille venait de fonder dans le
toutes parts. Malgré les occupations multi- pa, s de Caux, et qui lui donna l'habit mo-
pliées que causait à saint Erbland le gou- nastique. Ayant été tiré de là pour être placé
vernement d'une nombreuse communauté, sur le siège de Toulouse, par ordre du roi
il trouvait encore du temps pour satisfaire Clotaire III, il gouverna saintement son dio-
son goût pour la solitude, et il passait tous cèse pendant douze ans; mais sa vieillesse
les carêmes dans l'ile d'Aindrinetle, peu éloi- et ses infirmités ne lui permettant plus d'exer-
tiiiée de celle d'Aindre. Son âge et ses infii- cer les fonctions de l'épiscopat, il s'en démit
milés ne purent le décider à se relâcher de pour revenir à Fontenelle, où il mourut peu
sa vie austère, ni à prendre le moimire adou- de temps après, l'an 671. 14. mai.—
cissement ; mais ne se sentant plus la force EllEMBËKT vingt-deuxième abbé
(sainl),
de continuer les fonctions de sa charge, il de Fontenelle, florissait dans la première
ordonna à ses religienxd'élire un aulreabbé. partiedu ix' siècle et gouverna ce célèbre
Le choix tomba sur AdalIVoi, qui n'en était monastère avec autant de sagesse que de fer-
pas digne; mais la mort l'ayant enlevé peu meté. Il préserva des troubles qui agi-
le
après son élection, saint Erbland établit abbe taient alorsla Neustrie, par suite des pre-
un de ses disciples nommé Donat, qu'il in- mières incursions des Normands. Il mourut
struisit à fond des devoirs d'un bon supé- en 8i9. —
il septembre.
rieur. Pour lui il passa le reste de sa vie dans EiŒ.MBEKTE (sainte), £'rem6er<a. vierge,
l'état de simple religieux, ne s'occupantplus nièce de saint Vilmer, honorée proche de
qu'à se disposer au grand passage de l'éter- Samer dans le Boulonnais, Qorissait dans le
nité. 11 mourut vers l'an 710 et fut enterré viu« siècle. —
8 juillet.
dans l'église de Saint-Paul. Environ quinze EUENTRUDE sainte ), abbesse de Nonn-
^

aus après, son corps fut levé de terre et berg, à Sallzbourg, issue du sang royal de
transporté dans l'église de Saint - Pierre, France, était nièce de saint Reyner, arche-
ttuus lisons dans le Martyrologe romaiuquc vêque de Saltzbourg, qui la Gt venir dans son
m ERi ERM 874
Jiocèso quelques aulres pieuses filles,
,'ivpc qui ajoutait àsa douleur, c'est que les Fin-
tioiir y fomler un monaslère dont s;iint(! landais étaient encire idolàlies. 11 est bien
iMenlIiiiiile l'ut la première abbesse. lille se fit triste, dit il, que lant de malheureux
aient
ailiiiirer par ses \erUis el suitout par son hu- péri sans avoir reçu la gfàce du baptême.
iiiililé, se plaisanta exercer dans la maison Lorsqu'il les eut eiitièiemenl soumis, il lem-
les fiinrlious les moins relevées, et qui con- envoya saint Henri, ai'clievé(iue d'Upsal
Iraslaienl le plus avec son illustre naissance. poir liur prêcher la foi et pour leur fi'iré
Le temps qu'elle ne consacrait pas à la prière construire des églises. Un certain nombre de
ou au !;oiivernenienl desa communauté, elle Suédois, opiniâtrement allacbés au paga-
l'emplo^-ail à des œuvres de charité, comme nisme, formèrent une conspiration contre
à l'aire des habils pour les enfants pauvres Eric, el mirent à leur lêleMagnus, fils du roi
et délaissés, à visiter les malades, à ensei- de Danemark, qui portail ses vues ambitieu-
gner aux personnes du peuple les v.irités de ses sur le trône de Suède. Le saint roi en.
la reliffioii. Elle mourut saintement dans le tendait la messe le jour de rAscen>iiin, lors-
Viii''siècle. —
30 juin et V septembre. qu'on vintravertirqu' lesc .njurés venaient
ERGNATIL (sainte), hrynuta, religieuse en l'attaquer. Atlrndons au moins que le sacri-
Irlande, est honorée le 8 janvier. fice soit /î/i(, répon !il-il avec beaucoup de
l''RlG (sailli), Ericus, roi de Suède et mar- tranquillité, /e reste de la fête s'achever i ail-
tyr, fils de Jeswar, d'une des plus illustres leais. La mes-e terminée, il se recommande
famillfs de Suède, fut élevé dans l'étude des à Dieu, fait le signe de la rroi\-, et pour épar-
sciences et dans la pratique des vertus. Il gner le sang de ses
fidèles sujets, qui vou-
épousa Christine, fille du roi Jugoi» ou Ju- laient sacrifier leurs vies pour sa défense, il
peife IV, et après la mort do Sueiciier les
, marche seul verslesconjures qui sejetleutsur
Etats (ieSuède, qui jouissaient de la lacuiiè lui avec fureur, le renveisent de son cheval
d'élire leurs rois, touchés du mérite et des et lui coupent la (êle, après lui avoir fait
belles qualités d'Erii;, le placèrent sur le soulîrir mille indignités, en haine de la reli-
trône en ll'il. ('elle élévation, loin de l'é- gion chrétienne, le 18 mai 11(32. Son corps
blouir, ne (il que lui inspirer plus de vigi- fut inhumé à Upsal, où il se trouve encore
lance sur lui-même el sur ses p issions. Il entier. Son tombeau fut illustré parungrand
assujettissait le corps à l'espril par le jeûne nombre de miracles, et la Suède honorait
et les austérités de la pénitence, el les soins saint Eric comme son principal patron,
du gouvernement ne lui firent jamais négli- avant qu'elle n'eût embrassé le luthéra-
ger la prière ni les exercices de lu piété pour nisme. —
18 mai.
lesquels il éprouvait un vit' attrait. Les com- EUIGUE (le bienheureux) , Enicus, pè-
mencements de son règne lureiit troublés lerin, ûorissait au coiiimeuceineul du xv siè-
par l'élection de Charles, lils de Suerclier, cle. Son corps se garde à Péroiise, dans l'é-
dernier roi de Suède. Les Golhs lui oITriront glise paroissiale de Saint-André, où il est
la couronne, et il en serai! résulté une guerre honoré le 12 f.vrier et le 13 mars.
tivile, si les deux partis n'eussent réglé à EKINCHARD (saint), Erinckardus, prieur
l'amiable qu'Eric régnerait sur les deux de Eouteiielle, en Normandie, naquit dans
peuples, qui ne feraient plus (ju'une seule le pays de Caux. Ayant pris l'habit monas-
nation, el que Charles lui succ:éderail api es tique, il levinl prii'ur de Eonteuetle ou de
sa n)ori. La bonne administration de la jus- Sainl-Vandnile, sous l'altbé Teusinde. Mal-
lice fut un des premiers objets sur lesijuels gré la mauvaise conduite de cet indigne
se porta sa sollicilude.il fil recueillir les an- supérieur, Erinchard sut maintenir la régu-
ciennes lois et constitutinns de Suède, qu'il larité dans le monastère prit un soin parti-
,

réunit en un code connu sous le titre de Loi culier d>s biens de la communaulé , et lit
dit roi Eric. Il prit de sages mesures pour bâtir l'église paio;s~iale pour les fidèles du
réjirimer les abus et jjour assurer la tran- voisinage, (lui jusqu'alors n'en avaient point
quillité publique. Content de son patrimoine. eu d'autre que celle des religieux, il mou-
il ne levait ..u; une taxe sur ses sujets, dont rut eu 739, et il est honoré le 2i septe.uiirt;.
il était le père plu ôt que le roi. Les faibles ERLULl'HK (saint), Erlulphius, évêtiue de
el les malheureux étaient Inujouis assurés Werden et liiartjr, né en Eco-.se, dans ie
(le sa protection ils pouvaient en loul temps
: \nv siècle quitta sa palrii; pour aller prê-
,

lui adresser leurs plaintes, et toujours elles cher l'Evangile aux Saxons que Charleuia-
étaient bien accueillies. Il poussait si loin la gue venait de subjuguer, et sa mission pro-
pratique de la charité, qu'il ne croyait pas duisit d, s fruits abondants. Ayant été ensuile
déroger à la majesté royale en visitant les élevé sur le siège épiscopal de Werden. il
p.iuvrcs malades el eu leur dislriliuanl de continua ses travaux apostoliques au milieu
ses propres mains des secours abondants. de ses diocésains, dont beaucoup étaient en-
11 fit bâtir un grand nombre d'églises, el con- core idolâtres. Plusieurs de (eux qui restaient
tribua par ses libéialilés à la splendeur du attachés aux superstitions du paganisme ,
culledivin. (Quoique naturelleinenl paci(ii|ue, furieux de voir L'ur nombre diminuer tous
il ne put se dispensrr de mar'',!ijr contre les les jours résolurent de se- défaire d'un hom-
,

Finlandais qui venaient faire .e fréquentes me (lui meiaçait les lempl -s de leurs fauK
incursions sur le territoire Suédois el, après
; dieux d'une désertion générale, le massacrè-
avoir remporté sur eux une victoire com- r.'iit en tj30, dans un lieu nommé E;)pL)ks-
plète (lloi), il versa des larmes à la vue des torp. —10 février.
cadavres étendus sur le cliam;i de haiaill-. Ce ERMEL (saint) Armar-Hus , confesseur
,

UiCTlJNX. lUlilOGRiriilV 28
,

873 I KM KUM fr/c

dans Jiocèso de UontK s, en Brclagno, avail


k' successeur. Endevenant abbé de Lobes (7!3),
dcnipuiô scpl ans à Paris ilans ili" conlinuels il fnt en mèuic temps sacré évÔ.que, comme
exercices de piélé. 11 llorissail au milieu du l'avait été saint Ursniar. Il édiia ses reli-
Vi" siècli'. — IGaoût. gieux par son hunùlité par l'anstérité de s.Tt
,

vie cl par son amour pour l.i prière. Dieu le


EUMELINDE Enndindis, vierge,
(sainte),
favorisa du don de propliétie. Saint Ermin
née vers le milieu du vr siècle, près de Lou- —
mourut l'an TiT. 25 avril.
vain, sorlail d'une famille qui tenait un rang
distingué liaiis la France sepieiitrionale et ,
EHMINOLI) (saint), abbé de Prufening el
martyr né dans le xT siècle, d'une des pre-
montra, dès son enfance, un granl amour ,

mières familles de Souabe, fui élevé dans le


pour les exercices de piété. A l'âge de douze
monastère d'Hirschau, par l'abbc (luillaumc,
ans elle prit la résolution de consacrer à
un des hommes les plus instruits il les plus
Dieu sa virginité, et ses parents, après avoir
vertueux de son siècle. Il fil, sous un tel maî-
tenté inutilement de la retenir dans le mon-
tre, de grands progrès dans les sciences et
de, la laissèrent enfin libre de suivre sa vo-
dans la vertu. Après avoir terminé ses élu-
cation. Elle se retira dans un lieu solitaire
des cl fait SCS vœux de religion, il ne s'appli-
nommé Bcvec, où elle passait ses jours dans
(jua (dus (lu'à bien remplir ses saints enga-
la prière, le jeûne et les mortifications ,
gements el à vivre en bon religieux. L'em-
n'ayant aucune communication avec les
pereur Henri V, qui avait entendu parler du
hommes et ne sorlantde sa retraite que pour
mérite et de la sainteté d'Erminold le nom-
se rendre à l'église. Ayant appris que deux
,

jeuni'S seigneurs voulaient tendre <les pièges


ma, vers l'an 1110, abbé de Lorche, dans le
Khingau ensuite il dit eu plaisantant au
à .sa venu, elle alla se fixer à Meldrii k, au-
;

frère d'Erminold, qui étail un de ses officiers:


jourd'hui Mildraërt, en lirabant, et y retraça
par ses austérités, ses veilles cl ^on oraison,
Je viens de nommer votre frère à l'abbaye
de Lorclie, clje suin cnril'ux de savoir com-
la vie des anciens solitaires. Elle mourut un
29 d octobre, sur la fin du v ' siècle, et fut ment volts reconnutlr'z cette faieur. L'offi-
cier fit un don à l'empereur pour lui léoioi-
enterrée à Meldraërt, où son culte a toujours
été fort célèbre depuis. —
29 octobre. gner sa reconnaissance. Erminold l'ayant su,
el s'iniaginant que sa nominaliuu avait ea
EKMEMBURGE (sainte), Ermemburgis
lieu en vue de ce présent, ne voulut pas con-
abbesse d'un monastère d'Angleterre , situé server un bénéfice qui lui paraissait enta-
dans le diocèse de Giinlorbéry, mourut vers ché de simonie. Il revint donc à Hirschau;
l'an 690. — 19 novembre.
mais saint Olhon, évèque de Bamberg le de- ,

EUMENFROY Ermenfridus abcé


(saint), ,
manda pour abbé du monastère de Prufening
d'un monastère d'Ecosse, situé près deGlas- (iu'il vei:ail de fonder près de Ualisbonne.
cow, florissail dans le vir siècle et mourut L'abbé Guillaume consentit quoiqu'à regret,
,

vers l'an 670. H est honoré à Gusaiicc, en à se séparer de son élève chéri, et Erminold
Franche-Comté, le 25 septembre alla avec quelques religieux prendre posses-
EUMENILDE (sainte), EonnebeniUtis, rei- sion du nou'. eau monastère qu'il gouverna
,

ne de Mercie, était fille d'Errombert roi de , avec une rare prudence. Sa douceur, son
Kent, el de sainle Sexliurgc. Elle épousa affabililé el ses vertus lui concilièrent bien-
Wulfère, roi de Mercie, qui se fil clirélien tôt le respect eU'affeclion de ses inférieurs.
en se mariant, cl qui promit d'extirper dans Henri V, désirant connaître l'abbé qui lui
ses Etats les restes du paganisme ; mais la avait donné une si grande preuve de désin-
férocité de son caractère donna beaucoup léresseraeal cl dont tout le monde publiait la
d'exercice à la patience de sa sainle épouse. sainteté, voulut un jour se rendre au mo-
Sur de fausses accusations , il fit mettre à nasl re de Prufening, accompagné de sa
mort Wulfade et Uufin. deux de ses fils, qui cour, pour le voir et s'entrelonir avec lui.
sont honorés comme martyrs. Sainte Wcré- L'on s';itlendail qu'Erminold, prévenu de l'ar-
burge, sa fille, avail pris le voile lorsqu'il rivée de son souverain, viendrait au->ievaut
mourut en 673. Erraénilde se voyant lilire de de lui à la léle de sa communauté pour lui
renoncer au monde, se relira dans leuJunas- présenter ses hommages. Mais comme ce
lère d'Ely, où se trouvait sa lille ainsi (juc prince bravait les analbèmes de l'Eglise lau-
ses deux tantes, sainte Withburge et sainte c> 8contre lui, le saint abbé était trop dévoué
Autlry : bientôt sainte Sexburgi', sa mère, au saiut-siége pour ne pas respecter la sen-
vint les y rejoindre. Elle succéda en qualité tenced'excommunicaliou dont Henri avail élé
"
(r;i'i)besse à sainte Audry, sa sœur, cl lors- frappé. Il se présenta donc seul à la porte
(juelle mourut, sur la fin du vi." siècle , (le l'abbaye cl dit à l'emj)ereur J'aurais
:

s.4inte ErraéniUle, sa fille lui succéda et


, bien désiré vous rrcvoir avec les honneurs
marcha sur leurs traces. Elle mourut au dus à votre rang ; mais je -uis que l Eg^in;
cou>mci)cemcnt du viii° siècle, el elle est tous II exclu de la communion chrétif: ne.
honorée le 13 février. Saint Othon jui ;iyaut représenté qu' n n'é-
ERMIN ou Eb.\ie (saint), E nui ni us abbé , tait tenu d'éviter la présence que de ceux
de Lobes, et évôiiue régionnaire, né à Laon dont ruxcoî.îinunicaîion était connue d.Uiio
dans le v;.^ siècle, enibrassa l'état ecclésias- manière ce, li.ne El corn»»././,, fe^jli.jua
:

tique. Après avoir élé élevé au sacerdoce , Ermiuold, in^i^'rnis-je ii^norer une cr^^^scdol!l
il se joignit à saint Ursmar, abbé de Lobes j'ai mji-màne, du Itiiul de la chaire de vérité,
et évoque régionnaire, qui , frappé de son (ail part à mes ouailles? Henri V.adniiraiit Ij
luérite et de ses vertus, le choisit pour son fermeté de ce nouvel Ambroise, el le cou; aua
,

877 ERQ ESD 878


avec lequel avait osé lui dire la vérité ,
il administra en digne évêiiue, sans cesser do
Imposa silence à ses courlisans qui voulaient gouverner ses religieux. Il mourut en 737 el
l'aigrir contre le saint abhé, et se retira s.ins il fut enterré avec pompe dans l'église de
onlrer plus avant. Ouelque temps après , Notre-Dame de Sainl-Oraer. On y conservait
comme il passait près de l'abbaye , les mê- son corps sous le maître autel, à l'exception
mes courlisans lui rappelèrent l'affront qu'il de son chef qui était dans une châsse à part.
avait reçu d'un misérable moine et s'olTrircnl —12 avril.
à aller le punir de son insolence ; mais Henri ERRY (saint), Heirus, moine de l'abbaye
leur défendit, sous peine d'encourir son in- de Saint-Germain d'Auxerre, mourut vers
dignation, de commettre la moindre violence l'an 925. — 2't juin.
ciuilre l'abbé el ses religieux. Erminold s'ap- ESAS (saint), martyr en Egypte avec saint
piiiiunit avec zèle à établir la discipline dans Pallade et cent cinquante-ci!i(( autres, est
Si communauté; il n'épargnait pour cela ni honoré chez Grecs le 23 juin.
les
:oins ni exhortations , el Inrsqu'il voyait des ESDRAS prophète el historien
(saint),
moines qui se montraient indociles à ses sa- était de la famille d'Aaron, el exerça les
lulaii'es avertissements , alors , malgré l'af- fonctions de grand prêtre à B.ibjlone pen-
fection qu'il leur portait, ou plutôt à cause dant la captivité des Juifs. Le crédit dont il
de cette affecliori, il se voyait contraint de jouissait à la cour d'Artaxercès Longueniain
recourir à des mesures plus sévères pour fut très-utile à ses compatriotes. Il obtint de
les ramener à la praliijue des obligations de ce prince la permission de revenir à Jérusa-
la vie monastique. Mais ses efforts furent lem avec tous ceux de sa nation qui vou-
inutiles envers quelques-uns, qui poussè- draient l'accompagner, et il rentra dans sa
rent la perversité jusi;u'à former le projet pairie à la tête d'une nombreuse colonie,
de lui ôler la vie. Un jour qu'il traversait un avec de riches présents, des sommes d'or el
corridor, l'un de c^s malheureux lui asséna d'argent considérables pour l'achèvement
,

un coup si violent qu'il le fit tomber sans du temple et la reconstruction de la ville :

connaissance. Revenu à lui Erminold ne , il était en outre porteur de lettres d'Ar-


proféra pas une plainte contre son assas- taxercès, en faveur de la nation juive. Ar-
sin ; il demanda même sa grâce, disant qu'il rivé à Jérusalem l'an 467 avant Jésus-Christ,
lui avait sans doute donné sans le vouloir,
, il remit en vigueur les points de la loi qui
quelque sujet de haine, et que d'ailleurs il étaient tombés en désuéiude pendant la cap-
regardait l'attentat que le ciel venait île per- liviié, et obtint de ceux qui avaient épousé
mettre sur sa personne comme un juste châ- des femmes non juives, qu'ils les rcMiver-
timent de ses péchés. Sa blessure était mor- raient dans leur pays avec les enfants nés de
telle, et il mourut le 6 janvier 1121 , après ces mariages prohibés par le Deutéronome.
avoir pardonné au meurtrier et avoir reçu Le peuple de la Judée, se trouvant réuni à
les sacrements de l'Eglise avec les sentiments Jérusalem pour la dédicace de cette ville
do la foi la plus vive. On
l'enterra dans l'é- dont on venait de rebâtir à la hâle les murs
glise de I abbaye, et son tombeau fut illus- el les portes, il profila de cette affluence de
tré par plusieurs miracles. On lit son nom monde pour faire en public 1 lecture des li-
1

dans plusieurs martyrologes , el beaucoup vres saints, qui fut écoutée avec beaucoup
d'églises célèbrent sa fête. 6 janvier.— d'attention. Sa science de l'Ecriture lui
EHMtST (saint), É'rncsfMS, abbé de Swifal- donnait une telle autorité que ses déci-
,

tach, en Souabe, étant parti avec les croi- sions étaient reçues comme des oracles :
sés pour la terre sainte, prêcha l'Evangile en aussi les Juifs lui ont donné le titre de
Orient et surtout en Perse. 11 fut martyrisé à prince des docteurs de la loi. La tradition de
la Mecque, en Araliie,ran ll'i'S, et son corps la Synagogue porte qu'il recueillit tous les
lut rapporté à Antioche. —
7 novembre. livres canoniques alors existants, qu'il en
ERINlÉ(sainl),£'/7>iei(s, confesseur à Céaul- revit le texte et le purgea des fautes de co-
cé, dans le. Maine, est honoré le 9 août. pistes, qui s'y étaient glissées à la longue, et
EROTHEÎDE (sainte), A" >"o</(eii(/cs, servante qu'il changea les anciens caractères hébraï-
oe sainte Capitoliiie, et martyre en Cappado- ques, dits samaritains, en caractères moder-
ce, souffrit avec sa maîtresse sous l'empereur nes, dits chaldaïqucs. Elle nous apprend aussi
Dioclélien. —
27 octobre. qu'il établit une école pour former des inter-
EROTIDE (sainte), Êrolis, dis, qui, embra- prètes de l'Ecriture sainte , pour en expli-
sée de l'amour de Jésus-Christ, fut victo- quer les difficultés et pour veiller sur la
rieuse de l'ardeur du feu, supplice au milieu pureté dé son texte. Nous avons quatre li-
duquel elle expira. —
6 octobre. vres sous le nom d'Esdras, dont les deux
EHPHON (saint), dix-septième évêque de premiers sont seuls réputés canoniques par
Munster, florissait dans le xi' siècle. 9 no- — l'Eglise le premier contient l'histoire des
:

vembre. Juifs, depuis la première année de Cyrus


EIUJUIMBOD ou EnKEMBODE évê-
(saint), jusqu'à la vingtième d'Arlaxercès-Longue-
que de Thérouanne, fut élevé par saint Ber- main,et renlerme une période de quatre-
lin, (jui lui donna l'habit. On l'élut mal- vingt-deux ans. Le deuxième, donlNéhémie
gré lui abbé du monastère de Sithiu, en est l'auteur, est une continuation de celte
717. 11 y avait treize ans qu'il remplissait, histoire, et renferme les événements qui se
avec autant de zèle iiue de s igessc, les fonc- passèrent les trente années suivantes. Les
tions abbatiales lorsqu'il fut élevé, en 730 ,
deux derniers, quoi(iue non canoniques, n(>

sur le siège épiscopal de Thérouanne, qu'il î is^ent pas (lue de jouir d'une certaine au-
,

iio EST ETH nm


lorili-, et ils onl élé cités par la plupart «los chrétienne et baptisée par saint Eulrope ,
l'èics. Plusieurs critiques allribucnl à Es- premier évéque de cette ville. .\près le mar-
<lras les Pai alipnnu^ncs. — 13 juillet. tyre du saint évéque qui avail été mis à
l'SKlLL (saint). .-Esc/n7/«s, apôtre de Su- mort p tries païens, Estelle lui procura une
derriiaiiic, évéquo ri martyr, était Anglais de sépulture aussi honorable qu'elle le put, au
naissance. Il acronipagua, rn qualitt" de mis- milieu des d ingers d'une violente persécu-
sionii.Tire, Sigeirid ou Sifroy, son parent , tion. Cet acte de religieuse charité ayant fuit
<|ui allait prêcher l'iîvangile aux. Suédois. cuunaiire qu'elle était chrétienne, son père
Vue gianile partie de celle nation avait pré- fil tous ses efforts pour la ramener aux su-
céilenniienl embrassé le clii islianisme, par perstitions du paganisme; mais ne pou»anty
suite drs prédications île saint Aiischaiie ; réussir, il la livra aux persécuteurs qui l'em-
mai< elli' était relombée ensuite dans ses prisonnèrent el lui firent subir d'autres tour-
aucienins supersiitions après son dé|>art. ments (jui furent suivis de la mort. Elle re-
I.es deux saints <lc|)loyèri ni autant de pru- çut le coup mortel vers la fin du iii« siècle,
dence ((ue de zèle daus leurs travaux a(ios- en prononçant le nom de Jésus. 21 mai. —
toliques, et lorsque Sigeiride se trouva ESTÈVE {sii\ui) S tephanus, martyr en
,

obligé de retourner quelque temps dans sa Espagne, souffritavec saiul Honoré el un


1 alrii', le roi Jugon et le peuple le prièrent autre. — 21 novembre.
de sacrer évéque Eskill , pour h quel ils ESTREVIN (sainl), Hsteivinus, prêtre el
avaienl conçu une vénéralion profonde , et abbé de Wermoulh en Anslelerre, dont le
de le leur don? er pour pasteur. La cérémonie vénérable Bédé a écrit la Vie succéda à
,

de son sacre se fit dans un lieu nommé saint Céolfrid, et il est honoré le 7 mars.
Nord-flans-Kogli. Les elTorls de saint Eskill, ETERNE {
sa\i\l) , ^ternas , évéque d'E-
seciindés par ceux du roi produisirent des
,
vreux ,succéda à .Maurusion vers l'an GGO.
effets merveilleux et des provincos entières
,
Quelques auteurs le font compagnon des
se faisaient chrétiennes; mais les idolâtres, saints Vénérand et Maxime qui venus d'I- ,

ayant massacré ce pieux prince mirenl sur . talie, scellèrent de leur sang vers le com- ,

le trône Swénon , dit le Sanguinaire. Celte meneement du vr- siècle la r< ligion qu'ils ,

révoluiion devint funcsle aux progrès du élaieni venus prêcher dans les (iaules. Quoi
chrislianisnie en Suède el les superstitions
,
qu'il en soit, il est honoré à Evreux comme
païennes reprirent le dessus. Unjuur que les martyr le IG juillei. Il eut pour successeur
infidi'les célébraient à Strengis une de leurs sainl Aquilin. Une partie de ses reliques se
fêles, saint Eskill, suivi de son clergé et de gardait à Evreux et l'autre partie à Acqui-
plusieurs chrétieus, s'avança vers eux el leur gny. — 13 août et 1'' septembre.
représenta avec force l'impiélé de leur con- ÈTHELRERT ou Albert (sainl), Elhel-
duite mais voyant l'inulililé de ses remon-
;
bertus, roi de Kent, monta sur le trône en
trances, il pria Dieu de manifester sa puis- 560. Les comiuètes qu'il fit sur les autres
sance par quelque signe éclalanl. Aussitôt rois le rendirent le plus puissant monarque
un orage s'élève el \ienl fondre sur l'assem- de l'Heptarchie, et on le désignait ordinaire-
blée tonnerre renverse l'autel el con-
: le ment sous le nom de roi d'Anglelerie. Il
sume matière préparée pour le sacrilice.
la épousa Rerthe, fille unique île Caribert , roi
Les païens alliibuant ce prodige à la magie, de Paris el comme il était encore idolâtre,
,

se sai>irenl du saint évéïiue cl le lapidèrent il ne l'obtint qu'à condition qu'elle serait


par l'ordre du roi. Il fui enterré sur le lieu libre de professer le christianisme, ainsi que
même, el dans la suite on y éleva une église l'évêque Lélard qu'elle emmenait en qualilc
ilans laquelle on exposa à la vénération pu- d'aumônier el de directeur. Elhelbert, frappé
blique ses reliques, dont la vertu opéra plu- des vertus de son épouse et de la vie exem-
sieurs miiucles. Saint Eskill llorissait dans plaire du saint é\êque, sentit diminuer son
le X' siècle. La Suède el les royaumes voi- attachement au paganisme, el son cœuréiail
sins l'honorèrent longtemps comme un des déjà préparé en quel(iue sorte, à recevoir
,

plus illustres martyrs de JesusChrisl, el jus- l'Evangile, lorsque sainl Augustin vint le
qu'à la réforme ils célébrèrent sa fête le 12
, prêcher dans son royaume. Ce prince, ayant
juin. appris, en 596, que le saint missionnaire
ESNEU ( évéque et
saint), £'o(/nocAi«s , éiait arrivé avec ses compagnons dans l'île
martyr en Angleterre, était honoré autre- de Tliaiiet, il lui fil dire de resier dans l'ile
fois à York le 19 octobre. en attendant, el il fil expédier un orûrepour
ESOl'E (le bienheureux), Esopiis enfint, , qu'on lui fournit toutes les choses dont il
est honoré à Saint-Germain d'Auxerre le 9 aurait besoin. Quelque temps après , Ethel-
Septembre. berl se rendit en personne à Thanet, et donna
ESPÉR.\NCE (sainle), Spes, vierge et mar- son audience en plein air: la superstition
tyre à Rome, était fille de sainte Sophie el lui faisant croire qu'il courait moins de dan-
sœur de sainle Foi et de sainte Charité. Elle ger que dans une maison, en cas qu'Aujjus-
subit d'horribles tourments pour la foi et tin voulût employerdes opérations magiques.
ensuite la mort dans le ii' siècle sous l'em- , Les missionnaires arrivés près de lui expo-
pereur Adrien. 1"^ août.— sèrent le but de leur venue et les avantages
ESPÉRANCE (sainte) Exuperanlia, vier-
, qui en résulteraient pour lui et pour ses su-
ge, est honorée à Troyes le 'H'> avril. jets. Elhelbert. après Us avoir écoulés avec
ESTELLIÎ ou'EusTELtE (sainte), vierge et beaucoup d'allentinn leur répondit Vos , :

martyre à Suintes, fut convertie à la foi discours sont beaux el tos protif sscs mayni-
, ,-

SSI KTH ETH «82

fifiues : c» ne m'en a fait de semhlahlef,


jnniTiii lui laissait après ses heures d'étude 11 était
mais elles me paraissent un peu incrrtaine'- encore très-jeune lorsqu'il succéda , en 749,
Cependant, puisque vous êtes venus de si loin à son père F.lhelrcd, et il régna pendant qua-
pom l'amour de moi, je ne souffrirai pas rante-quatre ans avec beaucoup de sagesse
qu'on vous moleste et je vous autorise à prê-
,
rt de piété. Sa maxime ordin;iire, celle dont
cher dans mes Etats, li leor assigna de quoi il faisait la règle de sa conduite , c'est que
subsister, et voulut qu'ils fixassent leur rc- plus un homme est élevé au-dessus des au-
sidLMice à Canlorbéry, sa capitale. Pou de tres, plus il doit être humble et afl'able. Il
temps après il ouvrit les yeux à la lumière, avait vécu dans le célibat jusqu'à uu Age
etrenonça publiquement au culte des idoles. assez avancé lorsqu'il prit la résolution de
,

Le zèle et la piété de lierlhe secondaient les se marier, alin d'avoir un héritier de sa cou-
instructions d'Augustin, et ne contribuèrent ronne et d'assurer par ce moytMi la tranquil-
pas peu à la conversion de son mari, qui l'ut lité de son royaume. Il jeta les yeux sur Al-
bientôt suivie de celle d'une grande partie frède ou Elheldritho, fille d'Offa', roi de Mer-
de la nation. Le roi de Kent, devenu chré- cie, princesse verlueuse, qui jouissait de la
lien, parut un homme tout nouveau, et les meilleure répulation. 11 fit ilonc une vi<ile à
vingt années qu'il vécut après son baptême, Offa, qui le reçut avec de grandes démons-
furent entièrement consacrées à étendre la Iralions d'amitié, cl qui accueillit favorable-
religion et à convertir ses sujets. Il abolit le ment sa demande; mais le mariage n'eiil pas
culte des idoles, fit renverser leurs temples ;
lieu, parce que ce prmce perfide, qui convoi-
ou les consacra au vrai Dieu. Celui qui était tait les Etats d'Elhelbert , d'accord en cela
à Cantorbéry fui converti en une église, qui avec la reine Quindrède, sa femme, le fit as-
devint plus tiird cathédrale. Il fonda aussi sassiner, l'an 793, par un officier de sa cour,
hors des murs de la ville, le monastère de et s'empara de son royaume. Saint Ethelberl
Saint-Pierre el de Saint-Paul qui prit en- ,
fui enlerré secrètement à Maurdino ou Mar-
suite le nom de Saint-Augustin. 11 fit aussi den et bientôt son tombeau fut illustré par
,

construire plusieurs églises entre autres


. plusieurs miracles ce qui fit qu'on leva de
,

celle de Saint-André, celle de Rochester et terre son corps, qui fut transporté à Ferneby,
celle de Saint-Paul de Londres. Missionnaire aujourd'hui Héreford , dans une belle église
à son tour, il travailla à la conver-ion des qui porta depuis son nom. Wilfrid, succes-
princes voisins, et gagna à Jésus-Christ Sé- seur d'Egfrid, fils d'Offa, l'embellit encore et
bert, roi des Saxons orientaux et Redwal, , y fil de riches donations. Ce dernier el Quin-
roi des Kst-Angles mais ce dernier retourna
;
drède, son épouse, firent pénitence de leur
plus lard au paganisme. Saint Grégoire le crime: quanta Alfrède, elle se fit religieuse
Grand lui envoya (600) plusieurs présents dans le monastère de Croyiand, fondé par son
avec une lettre dans laquelle il le félicite sur père, el, après sa mori, elle fut honorée sous
son zèle pour la religion, et lui donne d'ex- le nom de sainte Eiheidrithe. — 2) mai.
cellents avis par rapport à son salut. Ethel- ETHELBUKGE ou EniLntKGE (sainte),
bert avait eu d'abord de rudes combats à li Ihelburga, abhffise de Harking était fille
,

soutenir contre ses passions ci>nlre le , d'Anna, roi des Ksl-Anglcs, el Oe sainte Hé-
monde etconire l'esprit do ténèbres mais .1 ; reswithe, et sœur de saint Erconw.il, évèiine
en sortit toujours vainqueur, en employant de Londres. Après avoir consacre à Dieu sa
les armes que fournit l'Evangile, c'csl-à-dire viiginilé dans un âge encore lendre, elle
la prière, riiumilitc et la mortification. La quitta le monde el les grandeurs humaines
bienfaisance était aussi une de ses princi- pour prendre le voile. Saint Erconw;il ayant
Bales vertus, el ses sujets, surtout ceux qui fonde le monastère de Barking, dans le pa)S
étaient dans le besoin ou le malheur, en res- d'Essex, vers le milieu du vir siècle, il eu
sentirent les heureux clTets. il les gouver- confia le gouvernement à sa sceur,el, dans
nail en père plutôt qu'en maître, el faisait ce choix, il n'eul égard qu'à la vertu et non
régner dans ses Etats , la paix, la justice et à la parenté. Elhelburge précéda toutes ses
la piété. Il porta des lois si sages, qu'on les religieuses dans la voit; de la peritclion , el
observait encore en Angleterre plusieurs son exemple leur inspirait un. saint détache-
siècles ;iprès sa mort, qui arriva l'an Olfi, ment de la terre el un grand désir d'être
dans un âge av;incé , puisqu'il avait été roi léuniesà leur di\ in époux. Plusieurs d'en ire
de Kent pendant cinciiiaiite-six ans. Il fui elles étant mortes de la peste (jui rava;;<a
enterré clans l'église du uiona^tère de Saiiil- l'Anglelerre en OG'r, el iiui enleva saint lio
Pierie el de Saint-Paul et, quelque leinps
, sil, saint Cedile el un grand nombre d'aulris
après, son corps fut levé de terre et placé saints personnages Elhelburge enviait Uur
,

sous le grand autel. Il était patron de l'église sort, el sa seule consolation etail de penser
de Norwich el de plusieurs autres églises que Dieu la laissait sur la tene afin ([u'clle
d'Aiigirlerre sous le nom de saint Albert.
, se rendît de plus en plus digne du b )nheur
On entretenait une lampe toujours allumée aprè-i lequel elle soupirail sans cesse. Apres
dev.int son tombeau où il s'opéra des mira- sa mort, dont on ignore l'année, des miracles
cles jusqu'aux temps de Henri Vlll. — '2\ éclatants attestèrent sa sainteté. Son corps
février. se gardait anciennement i Nunnauiinstre
ETHELBEUT (saint), roi des Est-Angles cl dans le comté de Winchester. — Il octobre.
martyr, montai, dès l'âge le plus tendre, un EIHELDIU'iDE ou Aidrv (sainte), lîdil-
grand amour pour Dieu, el consacrait à des trud(s, vierge et abbesse d'Ely, en Angle-
exercices de piété tous les moments qu'on terre, éiail fille d'Anna, roi des Eït-AngleSi
etS3 ETIJ ETH 88i
sainte Héieswide, élail sdur de saiule
;l (le
lèrcnl surtout dans sa dernière maladie. Elle
Sexliiirsf, (le sainle Willibnrge el de sainle
ElhelhuiKc dont il a été question dans l'arti-
mourut le 23 juin 679, A
elle fut enterrée
pauvrement, cojnme elle l'avait demandé.
cle précédent. Née à Krmyn^'(>, dans le comté
Son C(i:;pi, ayant été levé de terre en G9i, sous
de Suffolk elle fui élevée dans la piété, e»
,
sainte Sexburge, sa sœur, qui lui avait suc-
se montra, par .>es \ cri us, di-ine
''^.nmrln' cédé, il fut trouvé sans aucune marque de
corru(ition on le renferma dans un coffn!
:

^ ,, de prendre pour
-ui pressée en pierre el on le pla(;a dans l'égl.se du mo-
^^ax l'omberclit, prince, des Girviens mé- naslère. Bede rapporte que dans celle cir-
ridionaux, elle forma, ainsi que son époux, constance il s'opéra plusieurs miracles, sur-
la résolution de vivre dans la continence. tout par le moyen des linges qu'on avait tirés
Aprc's avoir passé trois ans ensemble, elle le de son tombeau. 23 juin. —
quilla.de son consenlenienl, pour se letirer ETUELDIUTHEou Alfrède (sainle), vier-
dans l'ile d'Ely, qui lui avait été donnée pour ge et recluse à Cro\ land, en Angleterre, était
douaire. Elle ^ mena, pendant cinq ans, une fille d'OITa, roi de Mercie, el dfl Quindrôde.
vie liintc angélique, dans la prière et la Elle fut demandée en mariage, l'an "93, par
morlincation, prali()uanl la pauvreté volon- saint Elbelbert, roi des Est-Angles; mais ce
taire, faisant sa principale occupation de bé- prince fut lâchea.ent assassiné par l'ordre
nir le Seigneur et de chanter ses louanges. d'Offa, qui s'empara de son royaume. La
Son dessein, en choisissant cette solitude, reine son épouse trempa dans ce crime au-
avait éié d'y vivre inconnue au monde et do , quel l'^tlieldriihe resta complètement étran-
u'avoir plus de coniiiierce qu'avec Dieu; gère. 11 paraîtrait même (lue ce mariage n'é-
mais l'éclat de ses vertus la fil liieiilôt dé- tait qu'un prétexte imaginé par OITa ou sou
couvrir. Lorsque son mari fut rnorl, Kgfiid, épouse pour attirer le prince à leur cour,
roi de Norlhumberland, lui olTril s main et i aiin de pouvoir plus facilement le faire pé-
(il des instani es si réitérées qu'il ladétermina rir; car Etbeidrilhe aurait refusé celte al-
à l'accepter. Ils vécurent douzeans ensemble, liauce, parce ((u'elle avait consacré à Dieu
mais toujours dans la continence, comme sa virginité. Quoi qu'il en soit, après ce tra-
cela avait été convenu avant leur mariage. gique événement, elle quitta la cour el le
Eiheldrède consacrait loul son temps à des monde dans les marais de l'île de
et se relira
exer( ices de religion et à des œuvres de clm- Croyiand, où vécut en recluse pendant
elle
ritc. Quoiqu'elle vécût à la cour couime elle (|uarante ans retraçant, par son genre de
,

vivait dans sa solitude , elle soupirait cepen- vie, les austérités des anciens anachorètes ,
dant après le montent où elle pourrait quitter occupant son temps à la prière, au travail
le monde une seconde fois et elle se décida
,
des mains, et se livrant aux exercices les plus
enfin à mettre à exécution son projet en vertu rigoureux de la pénitence. Elle mourut en
du droit que l'Eglise accorde aux per>onncs 83i, et fut enterrée dans l'ile qu'elle avait
m rices ((ui n'ont pas consommé leur ma- sanctifiée par ses vertus héroïques. Plusieurs
riag Elle s'en ouvrit à saint Wilfrid, arclte-
. miracles s'élant opérés à son tombeau son ,

vèqiip l'York, qui, sachant que le roi Eg- corps fut transf.ré dans le monastère de
!ri(i s'opposait à la retraite de son ép.iuse, Croyiand. Les Danois y ayant mis le feu eu
l'en détourna, lui conseillant de continuer à 870, les reliques de sainle Ethcldrilhe furent
se sanciifier dans le monde mais comme elle ; réduites en cendres, ainsi que celles de plu-
rcveiail souvent à la charge, il Gnil par lui sieurs autres saints. 2 août. —
donner le voile, et elle alla s'cnfer(ner dans le ETHELRED (saint), roi de .Mercie et abbé
monastère de CoMingbam, alors gouverné de Bardney, succéda, en G7o à Wulfère, sou
par sainte Ebbe, tante d'Egfrid. En C72, elle frère, quoique celui-ci eût un fils nomuié
retourna dans l'île d'Ely où elle fonda un
, Coenred, mais qui élail encore irop jeune
double monastère: elle prit le gouvernement pour régner par lui-mcme. En acceptanl la
de celui des religieuses , qu'elle conduisit couronne, Eliielrcd ne perdit jamais de vue
dans les voies delà perfection, auunil par ses qu'il devait la remettre plus l;:r(l à son ne-
exemples que par ses discours. Elle ne fai- veu. 11 gouverna le royaume avec une grande
sait qu'un seul repas par jour, excepté les sagesse el montra be.iucoup de zèle pour la
grandes fêtes et quand elle était malade. Ja- conversion de ses sujets qui elaieiit encore
mais elle ne portail de linge; jamais non idolâtres. 11 chargea sainle Wéréburge, sa
plus ehe ui\ se rcfoiicliaii apiès matines qui nièce, de rétablir la discipline monastique
se dis ienl à minuit; mais elle restait en dans loutes les maisons de religieuse^ do la
prière à l'église jus(|u'au lever des religieu- .Mercie, el lui fournit les moyens de fonder
ses. Elle reçut dans sa (ummunaulé deux de les monastères de Trenlbam, de Hambiiry el
ses sœurs, sainle Sexburge et sainlj Wil- deTutbury. Il fonda lui-même la coliegialo
hurge, s linle Ennénildc, épouse de NVul- de Sainl-Jeaii-I3aplisle dans le faubourg do
fère. roi de iMercie , et la fille de celle-ci, Wesl-Chesler, et donna à saint Egwin un
qui élail sainte Wéréburge. Le loi son père emplacement jjour bâtir le célèbre monas-
l.i conduisit lui-même à Ëly, arcompagné de tère d'Everhaui. Vers l'an 703, il remit le
toute sa cmir. et sainle Eiheldrède vint pro- sceptre entre les mains de ("oenred, et se fit
cession oellemenl à la porle de l'abba. e pour moine â Uardney. dont il devint onsuile abbé.
recevoir la jeune princesse , qui était sa pe- 11mourut l'ail 71U et il est honoré couioie
lite-niôce. La douceur et la patiei'ce, vertus saint le '* mai.
qu'elle avait pratiquées toute sa vie,écla- ETUELVIDE (sainle), £lhel{:ides, reino
883 r/rii i:ti sga

«n Anglelerre, llorissjiit au comnicnr^^mciit cession, son corps lut levé do leri'e et déposé
du \' siècle, cl elle esi bonarée le 20 Juillet. solenncllcmenlsûus l'autel par SaiutElphège,
ETHELWOLI)(s;ilnl),is'</»«/yo/f/«s,évéque son snc.esseur. —
1 '' août.

de Winchester, soriait d'une famille honiiéle ETHIÎLWOLD (saim), OkUlmldus, prêtre


de celte ville et se mit, jeune encore, sous la angliis, prit l'habitau monasière de Kip-
cniidnile de saint Dunslun, alors abbé de pon. Peu après la mort de saint Cuthberl,
fihisteiibiiry. Ajaot reçu de lui l'habit ino- c'est-à-dire vers l'an C88, il se renilit dans
ii.islitjue, il remplit ses ensagt'meiils avec l'île de Farne, pour habiter la solitude où
liiule la ferveur et l'exactitude d'un saint était mort ce saint évêque, et il passa [irès de
ri'li|>ieux. La prière et l'élude faisaient ses son tombeau les douze dernières aaiié s de
(k'ux principales occupations, et saint Duns- sa vie. Il mourut vers l'an 700, et ses reli-
lan, qui connut bientôt son nicrile, le fit ques furent transférées dans la suite à la ca-
(lojen de sa communauté. En 930, il fut fait thédrale de Durhani. —
%\ mars et 11 juin.
abbé du monastère d'Abingdon , fondé en ETHÉHE (saint), /Etiierim évéi;r!s et ,

673, dans le Bari.shire, par le roi Ciss;i, martyr dans la Ctiersonèse,sou!îrit avec saint
agrandi ensuile p;ir le roi Ina, et doié ri- Basile et plusieurs autres évêi|ues. —
4 mais;
chement, en 9i7, par lùlred, roi d'An(;le- ETHÈKE (saint), martyr, subit (irvefs
terre. 11 y établit une régularité si parfaite, tourments, entre autres le supplice du léu, et
qu'elle servit depuis de modèle à plusieurs fut ensuite décapité penilaiil la perséculion
autres monastères. Il fit venir de la célèbre de Uiriclélien. —
J8 juin,
abbaye de Corbie un maître de chant et ETHÈRE (saint), ar(hevêque de Vienne
adopta les observances de celle de l'Ieury, en Dauphiné, succéda à saint Dijranole. L'é-
sur les indications d'Oscar, i'im de ses dis- veneuient le plus mémorable de son épis-
ciples, qui s'y était rendu avec la commis- copat fui la translation, dans l'église des
sion de faire un rapport exact de ce <iu'il Saints-Apôtres, hors de la ville, du cor|is de
aurait vu s'y pratiquer. Les incursions des saint Didier, prédécesseur de saint Domnole :
hanois avaient, causé de lois ravages en cette cérémonie eut lieu avec une grande
Angleterre, que toutes les abb.iyes se trou- pompe et au milieu d'un immense concours
vaient alors déserles, à l'exception de eelles de fidèles. 11 continua celle suite do saints
de Glastenbnry et d'Abiugdon. Saini. Etiiel- évéques qui honorèrent par leurs vertus
Tvode fut un des principaux restaurateurs l'antique siège de Vienne, et il mourut un
de l'ordre monastique : il contribua puis- 16 de juin, après le milieu du vir siècle. —
samment à repeupler les monaslèies, ù y 16 juin.
faire refleuiir le goût d' s boniies éludes et ËÏHÈRE dix - huitième évêquo
(saint),
l'amour des sciences que le malheur des d'Auxerre et confesseur, occupa ce siège
temps avait fait négl.ger. Son mérite et ses depuis l'an 564- jusqu'en 570, année de sa
vertus le firent éle^cr.•<ur le siège de Win- mort. Il fut enterré dans l'église de Saint-
clicsler, en 961, et il fut saciè par siiiiit Germain. — 27 Juillet.
Diinsiau, son ancien maître, qui était arche- ETHERNAN (saint), évêque en Ecosse,
vêque de Cantorbéry. Il s'appliqua d'abord <à esthonoré dans ce royaume le 21 décembre.
reformer les membres de sou clergé , el, ETIENNE (saint), Stephiinus premier ,

malgré ses efforts, plusieurs se montrèrent martyr, élait l'un i!cs soixanlc-douso disci-
iiic<jrrigibles, entre autres les chanoines de ples et des sept premiers diacres or-
l'un
la cathédrale. Après avoir assigné à ces der- donnés par les apôtres, d'après le choix dci
niers de quoi subsister, il les remplaça par premiers fidèles. Le leste sacre nous apprend
des moines d'Abîngdon, dont il fut tout à la que c'était un homme
plein di; foi et rempli
fois l'évéqui' et l'ahbé. Il mil aussi dans la de l'Esprit-Sainl, des mira-
el qu'il opér;iit
nouvelle abbaye de Winchester, occupée par cles eilatanls à la vue de tout le peuple. Il
des Chanoines réguliers, des reliuiieux qui prêchait l'Evangile avec tant de force et
furent gouvernés par un abbé. Il fil réparer d'i nction, que les .luils qui venaient pour

le monastèr(^ de religieuses, établi daiis sa l'enlendie et pour discuter avec lui ne pou-
'ville épiscopale sous l'iiivoe.ilion de la sainte vaient résister à la sagesse des discours que
Vierge, et il acheta du roi Edg."rd les mines le Saint-Esprit mettait dans sa bourhc. Quel-
et les terrains du monastère d'ïily, fouilé par ques - uni d'entre eux, jaloux du succès
sainte Etiuldrède, et détruit par les Danois de ses prédications et irrités i!e voir qu'il
eu 870. Les libéralités de ce prince l'aidèrent opérait tous les jours de nombreuses con-
à y rebâtir un célèbre monasière d'hommes versions, subornèrent de faux témoins pour
qni fui ap|iclé le monastère de Croyiand, du l'accuser de blasphème contre Moïse el contre
nom de île dauâ laquelle il était situé. Il fil
1 Dieu. Cette calomnie produisit une espèce
au.ssi ri'consiruire, en 970, celui de Tiiorney d'émeute, à la suiti' de laquelle Elieune fut
d.ihs le t^ambridgeshirc, dont il avait égale- arrêté et conduit devant les magistrats. Les
ment iic.ieté les ruines. Saint Elhelwode, faux témoins se présentent el déposent qu'il
après s'clre sanctifié en travaillant à la sanc- ne cesse de déclamer contre le saint lieu et
lifiation de sou troupeau, mourut le 1" août contre la loi; qu'ils lui ont entendu dire que
98J., el fut enterré da is sa calhéilrale, près Jésus de Nazareth ilétruirait le temple et
du maître autel, où se trouvait déjà le curjis qu'il changerait les observances prescrites
de saial Swithin, l'un de ses prédécesseurs, par Moïse. Ceux qui siégeaient pour le juger
qu'il avait fait lever de terre eu 9G'i-. Plu- s'aperçorent que lion visage était comiiia
sieurs miracles s'étaul opérés par sou inter- celui d'un ange; le prince des prêtres lui
887 ETI r.Ti 888

JenianJa convonaitdet-echcfdacrusalion.
s'il psaumes des hymnes, el on les dcpos.'i
et

Bainl Etienne, profilant do la facullé qu'on dans l'église de Sion. Celle cérémonie, à la-
lui donn.iil de se disculper, démontra qu'A- quelle présida le patriarche Jean cul lieu ,

braham, le père de< Juifs, avait été jusiifiô le20 décewihre, jour où ri<;;;lise fait la fêle
sans le temple, qui n'existait pas encore; de saint Elicnnc. L'impératrice Eudoxie,
que Moïse, en faisant ériger li> tabernacle, femme de Théodnse le Jeune, fil bâtir, sur
avait prédit le Messie et la loi nouvelle; que le lieu où saint l'ilienne avait é!é lapidé, une
Salomon, en faisant construire le temple, ne église magnifique où l'on plaça ses précieux
s'était pas imaginé que Dieu pût être ren- cs>ii'nients. —
26 décembre et 3 août.
fermé dans un édifice; bâti par la main dos ETIENNE (saint), pape el martyr, élai:
hommes; que le temple et les observances Romain de naiss.ince, el après s'être engau-é
légales ne devaient pas durer toujours, et dans les ordres sacrés, il lut fait archidiacic
qu'une loi plu-; p :rfaite devail leur êirr subs- de l'I'.glise île Home sous les p.ipessiinl t'.o!-
tituée. Il repi'orhe ensuite aux Juifs qui l'é- neille el saint Luce. Ce dernier, lorsqu on
coutaient, d'avoir des têtes dures, le cœur le conduisait au martyre, recotninand.i à son
ainsi que les oreilles incirconcises, de ré- clergé de le lui donner pour successeur. On
sister toujours* au Saint-Esprit et de ne pas eut égard à celle demande, el Etienne fut élu
valoir mieux que leurs pères, qui persécu- le 23 niiii 253. Peu de temps après sou élec-

taient tous les prophèles, et (]ai mettaient à tion, il reçut des lettres de Faustin évêiiue,

mort ceux qui prédisaient l'arrivée du juste de Lyon, cl de quelques autres prélats des
par excellence, de celui <iue vous venez, Gaules, auxquels se joifjnil saint Cyprien. qui
leur dit-il, de trabir et de livrer au supplice : dénonçaient Marcien, évêqued'Arles, comme
et celte loi qui vous a été donnée par le mi- ayant embrassé l'hérésie de Novatien, et
nistère des anges, vous ne l'observez point. comme refusant de réconcilier les péciieurs
Ce discours les mil dans une telle C(dère, à l'article de la mort. Ces évéques priaient
qu'ils grinç;iient des dents et qu'on ( ût dit le pape d'employer son autorité pour em-
qu'on leur coupait le cœur par morceaux. pêcher qu'un hérétique opiniâtre ne trou-
Etienne portani ses regards en haut s'écria : blât plus longtemps la paix des Eglises au
Je vois les deux ouverts et le Fils de r Homme grand délrimenldes âmes. // est nécessaire,
qui est debout à la droite de Dieu. Alors les lui manda saint Cyprien, que vous écriviez

Juifs jelèrenl de grands cris, se bouchèrenl d'amples li tires à nos confrères des Gaules,
les oreilles, el s'étanl ensuite saisis de lui, et cjue vous fassiez savoir à la province d'Arles

ils l'entraîiièrenl hors de Jérusalem pour lui el an peuple de cette ville, que Marcien étant

faire subir le supplice des blapbémaleurs. excommunie, on peut lui donner un mcccs-
Les témoins, qui, selon la loi, devaient jeter seur. Daignez ensuite nous faire connaître
la première pierre, déposèrent leurs vête- l'évéque gui l'aura remplacé Nous n'avons
ments aux pieds d'ui^ jeune homme, nommé plus les réponses du saint pape mais on ne
;

Saul, qui tut depuis l'apotre saint Paul, et peut douter qu'il n'ail fait exécuter ce qua
(|ui par là participait à bur crime. Etienne, proposait saint Cyprien. Celle alTaire étaii à
pendant qu'on le lapidait, fil celte prière : jieine lernunée dans les Gaules, qu'il s'en
Seigiieur Jr'sus, recevez mon esprit. Etant éleva une autre en Espagne. Marlial, évéque
ensuite tombé sur ses genoux, il s'écria : de Léon cl d'Astorga, et Basilide, é»èque de
Seigneur, ne leur impuiez point ce péché; cl Mérid.i, s'étaient rendus coupables du crime
après CCS paroles, il s'endormil dans le Sei- des libellatiques, qui consislail à obtenir, à
gneur, sur la fin de l'an 33. Son cor|is resta prix d'.irgcnt, des libell'S ou l)illels qui cei-
sur le lii u de l'exécution un jour et une nuil; lifiaienl (|u'on avait sacrifié aux idoles, quoi-
ensuite quelques fidèles l'enlevèrent secrè- qu'on ne l'eût pas fait. Martial, ayant été
Icnienl par ordic de (iamaliel, (jui le fil dé- convaincu de ce crime el de plusieurs au-
poser dans son pri'pre loml eau. L'an 'ilo, le lics, lut déposé dans un coiicile. Basilide,
même Gnm.iliel api arut à Lucien, prêtre de qui craignait le même sort, donna sa démis-
l'église de Caph;irmagala, et lui indiqua le sion ; s'en étant repenti, il se rendit à Kome,
lieu où se trouvaient les reliques de saint el vint à bout don imposer à saint Liienne,
Eticiuie. Lucien fil creuser à l'endroit in- qui le reçut à la communion comme évéque.
diciiié cl trouva trois coffres, a\ec une pierre Uo retour en Espagne, il présenta les lettres
sur l.iqiielle ciaient gravés en gros caractères que le pape avait éciites en sa faveur, el
les nouis suivanis : Cheliel, ^S'asuam. Goma- quelques évéques ne balancèrent point de le
li'l. MiiddS. Les lieux premiers sont syria- regarder conune un de leurs collègues. Mar-
ques l'un signifie Etienne ou couronné, et
: tial, encouragé par le succès de Basilide,
l'autre Nicoilème ou victoire du peuple; le voulait aussi remonter sur sou siège. SainI
qualrième désignait le fils de Ganialiei. Lors- Cyprien, consulté par les évéques d'Espagne,
qu'on ouvrit le cercueil de saint luienne, répouilil que ces deux h>iuiiues étaieni, selon
il s'en exhala une odeur lrès-a',;réable, la les canons, indignes de présider dans l'E-
terre Irrmlila el soixante-treize malades fu- glise de Jésus-Chrisl el ilolïrir des sacrifices
rent guéris. Le corps étail réduit en pous- à Dieu; que relecliun et l'ordination de leurs
sière, à l'exception dis os ijui se trouvèrent successeurs étaient régulières et devaien! sub-
entiers cl dans leur situation nalurelle. Ou sister ; qu'Etienne, qui n'était pas sur les
'ai-^sa une pente partie des reliques à Ca- lieux, et qui ne connaissait pas le véritable
I
liarmagala, cl Ion iransporla h' teste, avec état des choses qu'on avait eu soin de lui
le cercueil, 'à Jérusalem, en clianlanl des cacher, avait élé trompé par Basilide, el quo
88') ETl ETl e"0

SCS letlres devaient être regardées comme solennelle contre ceux des rebaplisanis qui
non avenues. avaient persisté dans leur sentiment, malgré
II n'('S( pas (loiileuK que le pape, donl au- le décret d'Elienne.Ce sain! pape, réléi)rant
cune des parties ne coiileslail la jiiridirlioii, un jour la messe, pendaiil la persécution de
n'ait été (l;ins la suite mieuN; informé, et qu'il l'empereur Valérien, fu! invesli pnr des sol-
n'ait ratifié ce qui avait été fail par les évê- dats envoyés pour le mettre à mort. Il resta
ques d'Espafjne. courageusemeiil à l'aiilcl, acheva les sainis
Sou pontilicat est surtout célèbre par la mystères, et l'ut ensuite décapite sur sa ehnire
question sur la validité du baptême donné pontificale le 2 aoîit 257, après .ivoir siégé
par les héréliques. QuelquesKglises d'A- cinq ans. Il fut enterré dans le cimeiièie de
frique, notaiiinienl celle de Carlhage, avaient Calllslc avec sa chaire qu'on montre encore
sur ce point une doctrine différente de celle aujourd'hui, connue teinte de son sang. Ses
du reste de l'Eylise catholique. Saint Cy- reliques furent transférées à Pise lan 1(j80,
prien décider, dans trois synodes, que le
fit et déposées dans une église (]ui porte snu
baplomc donné par un hérétique était tou- nom, à l'exceplion de son chef, qui se garde,
jours nul et invalide. Plusieurs évéques de avec beaucoup de respect à Cologne. 2 —
Cappadoce, de de Phrygie, ayant
Cilicie et août.
à k'ur léte Finnilien, évèque de Césarée, se ETIENNE (saint), sous-diacre de Rome et
réunirent aux évéques d'Afrique. Saint Cy- martyr avec le pape saint Sixte et plusieurs
prien et Firmilien montrèrent trop de viva- autres, fut décapité l'an 258, sous l'empereur
cité dans cette dispute, le dernier surtout, Valérien. —
(3 août.

qui s'oublia jusqu'à parler de saint Etienne ETIENNE saint), martyr en Egypte avec
d'une manière tout à fait inconvenante; et saint Victor, est honoré le 1'^"' avril.
saint Augustin dit qu'il ne peut rappeler ce ETIENNE (saint), martyr à Tarse en Cili-
que la colère lui fit dire contre ce saint p.ipe. cie,ou plutôt à Nicomédic en Biiliyoie souf-
Etienne, voyant le danger dont l'Eglise était saint Castor.
frit avi'c 27 avril.—
menacée, montra une constance et une fer- ETIENNE (saint), martyr à Rome avec
meté invincibles, ne cessant de répéter que saint Léonce et plusieurs autres, est honoré
toute innovation était illicite et que l'on de- le 11 juillet.
vait s'attacher inviolablement à la tradition EtIeNNE martyr à Calane en Si-
(saint),
de l'Eglise. 11 alla même jusqu'à menacer les cile, souffrit avec saint Portien et plusieurs
rebaptisants de les retrancher du corps des autres. —
31 décembre.
fidèles. Saint Denis d'Alexandrie se fit mé- ETIENNE (saint), martyr en Afrique .ivec
diateur et empêcha, par ses lettres, que les saint Claude et trois autres, est honoré le 3
choses ne fussent portées à celte extréiiiilé. décembre.
Le pape refusa de communiquer avec les dé- ETIENNE (saint), martyr à Aniioche de
putés des évéques d'Afri(iue, plutôt pour té- Pisidie, soulTrit avec saint Mare, berger, et
moigner hautement sou improbalion que plusieurs autres, pendant la persécution de
pour les exclure de sa conimunion. I) se dis- Dioclétien. —
22 novembre, i
posait, dit saint Augustin, à séparer de l'E- ETIENNE (saint), marlyr on Angleterre
glise ceux qui atiaciuaient la validité du avec saint Socrale, est honoré le 17 sep-
baptême des hérétiques mais il n'alla pas
; tembre.
plus loin que la menace, parce qu'il avait ETIENNE (saini), premier événue de Reg-
les entrailles de la sainte charité. Le pape gio en Calabre, est honoré le 5 juillet.
Elienne, d'heureuse mémoire, dit saint Vin- ETIENNE (saint), confesseur, hoi\oré à
cent de Lérins, créque du siège apostolique, Bayeux. Ilorissail en Neustrie dans le iV siè-
se croyant obliqé de sui'passcr les autres évé- cle. —
23 octobre.
ques par lu grandeur de sa foi, autant qu'il ETIENNE (saint), patriarche d'Anlioche et
tes surpassait par l'autorité de son siège, martyr, fut persécuté pendant tout son éfiis-
adressa à l'Eglise d'Afrique ce décret // ne : copai par les eutychu'us et par Pierre le
faut rien innover, mais s'en tenir à la tradi- Foulon, qu'ils s'étaient donné pour évèque à
lion. Ce grand homme, dont la prudence éga- Aniioche. Chassé plusieurs fois de son siège,
lait la sainteté, savait que la piété ne permet il fut toujours rétabli par la proteciit>u de
jamais de recevoir d'auire doctrine que celle l'empereur Zenon, qui favorisait les catholi-
qui non- est venue de la foi de nos prédéces- ques. A la lin, une nouvelle lempêie, plus
seurs, et que nous étions oiiligés de ta Irons- violente que toutes les aulres, vint fondre
vielire aux autres «vec la même fidélité que sur lui. Des eulychiens furieux se piécipiloiil
nous l'arions reçue ; qu'il ne fallait pas mener dans l'église où il célébrait les saints mystè-
lu religion partout où nous voulions, mais la res, l'arrachent de l'aulei, l'accablent d'inju-
suivre paituut où elle nous menait; que le res, d'outiages et de coups; ils le jettent en-
propre de la modestie chrétienne était de con- suite dans rOrontc, où il fut noyé, eu 481.
server fidèlement tes saintes maximes que nous L'empereur lit recherchei- les meurtriers du

ont laissées nos pères, et non pas de faire passer saint patriarche et les condaom;! à mort. —
à la postérité nos idées personneltis. Quelle 25 avril.
a donc été l'issue de cet événement? Celte ETIENNE (saint) , évéque de Lyon et con-
qu'unt coutume d'avoir de pareils débals. On fesseur, succéda à saint Uusti(iue, sur la fin
a retenu la fii antique cl l'on a rejeté la nou- du v» siècle. Il assisi.i, en 't9i), à la célèbre
veauté. En elVet , "le concile de Nieée tenu , conférence qui eut lieu dans sa ville épisco-
Uaus le siècle suivant, porta une décisiou pa!e, entre les évéques catholiques et les
891 ETI FTI in
ariens, en présence (londetiiiud, roi de
île ans, ne lui laissant pas assez di' temps
Bourgogne, ut p;ir siiile de laquelle ces héré- pour vaquer à la prier.' autant qu'il l'eiU
li(|ues se convcrlircnl en j;raiid nombre. Il désiré, il fit élire Marin pour abbé en sa
élail lié d'une élroile auiilié .ivec saint Kn- place, et se retira dans une cellule plus
node de Pavie, et il mourut VL-rs l'un 512. — étroite et plus écartée, afin de n'avoir plus
13 février. de commerce qu'avec Dieu et de ne plus tra-
ETIENNE (saint), abbé en Italie dans le vi' vailler qu'à sa propre sanctification. Cons-
siècle, quitta le imitide et ses biens périssa- tantin Cojironyme, fils et successeur de Léon
bles pour ne s'attacher qu'à Dieu. 11 se ren- l'Isaurien, ajaiil fiit assembler, en 7.51, à
dit recominandable, surtout par son humi- Constanlinople, un prétendu concile entière-
lité, son atlr;iit pour la prière et son amour ment composé d'évêques iconoclastes, il y fit
pour la pauvreté. Saint Grégoire le Grand, décider que le culle des images était un reste
qui l'appelle un homme saint et un modèle d'idolâtrie, et l'on employa la violence pour
de patience, nous apprend que des anges contraindre les catholiques à souscrire, dans
l'assistèrent dans son agonie et conduisirent toute l'étendue de l'empire, à ce décret impie.
au ciel sa bienheureuse âtne. 13 février. — L'empereur désirait surtout obtenir la signa-
ETIENNE (saint), surnommé le Paracémo- ture d'Etienne, que sa sainteté ..vait rendu
mène , est honoré à Conslanlinople le 27 fé- célèbre, et dont l'exemple pouvait avoir tant
vrier. d'influence sur les autres rnoines. Le pairice
ETIENNE (saint), dit de Ghenolaque, moine Calliste lut donc chargé d'aller le trouver;
d'un iiionastèie de Constanlinople, florissâit mais tous les efforts de ce haut funclionnaire
au viii' siècle. —
11 janvier. furent inutiles. Gomme l'empereur lui avait
ETIENNE (saint), évéque de Cajazzo, dans envoyé des dalles et des Agnes, il dit à Cal-
le royaume de Naples, est patron de sa ville liste Reiitpoitrz ces dons : l'huile (lu pdc'ieur
:

épiscopale, oii l'on célèbre sa fêle le 29 oc- ne purfumirn pas ma télé. L'envoyé s'en re-
tobre. tourna d'autant plus confus qu'il s'était
ETIENNE I.E JEUNE (saint), abbé et mar- vanté de réussir. Constantin, furieux de la
tyr, naquit à Constanlinople, l'an 714, de pa- réponse qu'il avait faite au palriie, renvoya
rents riches et pieux, (|ui lui procurèrent les celui-ci au monastère à la tète d'une troupe
niaîlres les plus habiles dans la science et de soldats, avec ordre d'arracher le saint de
dans la vertu. Ils le placèrent, en 729, dans le sa cellule; mais on le trouva si affaibli p ir le
monastère de Saint-Auxcnce, situé près de jeûne que ses jambes ne pouvaient plus le
Chalcédoine, obligés qu'ils étaient de pren- soutenir on fut doue obligé de le porter jus-
:

dre la fuite pour se soustraire à la persécu- qu'au monastère qui était au bas de la mon-
tion de l'empereur Léon l'Isaurien, qui fai- tagne, où l'on devait le tenir sous bonne
sait une guerre cruelle aux saintes images et garde. On si.'borna ensuite des témoins, qui
à ceux qui iirenaicnt leur défense. L'abbé lui l'accusèrent d'avoir eu un commerce crimi-
donna l'habit l'année suivante il l'admit à
;
nel avec la veuve dont nous avons parle plus
la profession monastique, et le nomma, mal- haut. Cette femme, qui a\ait pris le nom
gré sa jeunesse, procureur de la commu- d'Anne en entrant en religion protesta
,

nauté, tant était grande déjà la binnu opi- qu'elle était innocente et qu'Eiier.ne était un
nion (]u'on avait conçue de sa sagesse et de saint. Ce refus d'aicrcdiler la calomiii" lui
sa capacité! Son père étant mort peu après, valut une cruelb- flagellation; on In renferma
il fut obligé de se rendre à Constanlinople ensuile dans un monastère de Conslanlino-
pour régler Il vendit tout son
ses affaires. ple, où elle mourut bienlôt ajirès pir suite de
bien et en distribua prix aux pauvres. De
le ces mauvais Iraitenienis. ^]on^t;llllill cini,

deux sœurs qu'il avaii, l'une était religieuse voulait à tout prix trouver une occasion de
à Constanlinople; il emmena l'autre, avec sa perdre Etienne, imagina un autre moyen.
mère, en Bitliynie, les mit toutes deux dans Comme il avait défendu aux monastères de
un moiiasière [irès du sien, et, rentré dans recevoir des novices, cette défense lui four-
sa soliluile, il s'appli(jua avec ardeui- à l'étude nit l'occasion de tendre un piège au sa rit. Il
de riMTilure sainte et des commentaires de lui envoya un de ses courtisans noininé
,

saint Jérôme sur le livre divin. Il n'avait que Georges 8ynclet, qui se jeta à ses pieds et le
trente ans lorsqu'il fut choisi pour remplacer conjura de lui donner l'habit. Etienne, qui,
l'abbé Jean dans gouvernement de son
le en le voyant •ans b.irbe, comprit qu'il éiait
monastère, qu'un amas de petites
(|ui n'était un homme de la cour, parce que l'empereur
cellules dispersées çà et là sur la montagne, exigeait que ceux qui étaient attaché-; au
une des plus hautes de la province. Etienne service de sa per^^onne fussent ras;'S, refusa
pariageait son temps entre le soin des leli- de l'admettre et allégua la défense du prince.
gieux et le travail (les mains, qui consistait S\nclel revint à la charge, et lit de si vives
à copier des li\res et à fahriqufr des filets. Il instances, se donnant pour un homme persé-
n'avait pour vêtement qu'une peau de brebis, cuté et dont le saint était en grand danuer,
et il portait coiitinueilemen! une ceinlure de que sa demande lui fut enfin accordée. Mais
fer. Il lui venait tous les jours de nouveaux il s'enfuit secrètement du gionaslère, et re-

disciples: une veuve de qualité se présenta tourna à la cour avec son habit de moine.
aussi pour se mettre sous sa conduite, et il Conslantin le fit paraître dalis l'aniphilheàre
la pl;:ça dans le monastère de religieuses «|ui ainsi vêtu, et la populace, iin'on av.aii assem-
étaitau bas de la montagne. Les fonctions blée à dessein et excitée contre Etienne et
de su charge, qu'il exerçait depuis douze contre l'ordre monastique, dépouille Georges
S95 ETI ETI 89i
lie son habil, qu'elle met en pièces el qu'elle l'accablant de coups de pierres et de bâtons.
foule ;mx pieds. Des soliiats se rendent au Un de ces furieux lui déchargea sur la tête
inont Saint-Auxence, en eliassent les moines, un coup si violent, qu'il fit jaillir sa cervelle.
brûlent le monastère, rasent l'église, enlè- On continua d'insulter à son cadavre, jus-
vent Etienne de sa caverne, le rondiiisent qu'à ce que ses membres fussent mis en piè-
sur le bord de la mer en l'jiccablant d'outra- ces et que ses entrailles fussent répandues
ges el de mauvais traitements, l'embarquent sur la terre. Théophane met la mort de saint
au port de Chacéidoine et le conduisent dans Etienne eu 757; mais Cédrénus, qni mérite
un mona'ilère de Chrysopolis, près de Cons- plus de confiance, la place en ïôi. 28 no- —
taiilinople, où se rendirent Calliste et plu- vembre.
sieurs évêques iconoclastes, avec un secré- ETIENNE (sainl),évéque de Bourges, flofis-
l.iire d'Etat, pour lui faire subir un inteiro- première partie du ix*^ siècle, et
sait dans la
jiatoire. Comme ils alléguaient l'autorité de mourut en 800. 11 est honoré à Saint-Oulrillc
leur prétendu concile, qu'ils appelaient con- du Château le ii janvier.
cile général, le saint leur demanda comment
ils osaient donner ce nom à un conciliabule
ETIENNE (saint), surnommé le Poète, flo-
nssail au ix' siècle, et il était moiue de la
tenu sans la participation de l'évéque de
Rome et contre la disposition des canons. Il laure de Saint-Sabas en Palestine. 27 oc- —
tobre.
leur fil observer qu'il n'avait point eu l'ap-
probation des patriarches d'Alexandrie, d'An- ETIENNE LE THAUMATURGE (sainlj,
tioche et de Jérusalem il démontra la légili-
;
moine de la laure de Saint-Sabas en Pales-
uuté du culte que l'Eglise rend aux saintes tine, était neveu de saint Jean Damascène, et
images. Alors la bonté dont ils avaient fait florissait dans le ix' siècle. II fut surnommé
parade d'abord se changea en fureur, lors- Thaumaturge, à cause du grand nombre de
qu'ils se virent ainsi confondus. Calliste, de miracles ([u'il opérait. — 13 juillet.
ri'Iour à Constantinople, dit à l'empereur : ETIENNE D'HELSINGLAND (saint), évo-
Nous sommps vaincus, Seigneur; on ne peut que de celte ville et martyr, llorissait dans le
résister au savoir et au raisonmment de ce IX' siècle. Il souffrit l'an 889, et ses reliques
moine : d'ailleurs il méprise la fjiori. Constan- sont à Norale. On l'appelle vulgairement en
tin, ne sachant plus que faire, l'exila à Pro- Suède saint Slemphn , et il est honoré le 2
conèse île de la Proponlide. Quand il y fut
, juin.
arrivé, il se retira dans une caverne, où il
ETIENNE LE SYNCELLE (saint), patriar-
vécut des herbes et des racines qui crois-
che de Constantinople, était fils de l'empereur
saient autour de sa demeure. Les miracles
Basile le Macédonien, el frère des empereurs
qu'il y opérait remplirent tout le pays du
Coiislaniin VIII el Léon le Philosophe. Il
bruit de sa sainteté el multiplièrent le nom-
moula sur le siège patriarcal en 886, après
bre des défenseurs des saintes images, ce qui la seconde déposition de Pholius, el mourut
détermina l'empereur à le transférer dans dans un âge peu avancé, l'an 893, après avoir
une prison à Constantinople. On lui mil des édifié la cour et la ville par sa sainte vie. II
fers aux mains et on lui serra les pieds entre
eut pour successeur saint Antoine, sur-
deux morceaux de bois. Ouelques jours nommé Gaulée , et il est honoré chez les
après, se l'étant fait amener devant lui :
Grecs le 17 mai.
Esprit bouché, lui dit-il, csl-ce qu'en foulant
aux pieds les images , noies foutons aux pieds ETIENNE (saint), roi de Hongrie, fils de
Jésus-Christ? — Non, sans doute. — Pourquoi (^leisa, duc des Hongrois, et de la duchesse
donc nous traiter d'hérétiques ? Etienne, pour Sarkiih, qui s'étaient convertis l'an et l'au-
toute réponse, prit une pièce d'argent, et de- tre au christianisme, naquit en 977, à Slri-
manda quel traitement mériterait celui qui gonie, aujourd'hui Gran, qui était alors la
foulerait aux pieds l'image de l'empereur, capitale du pays, et il reçut au baptême la
qui ) était empreinte. Toute l'assemblée s'é- nom d'Elienne, en l'honneur de saint Etien-
cria qu'il faudrait le punir sévèrement. Eh ne, premier niartyr, qui était apparu à Sar-
quoi! répliqua-t-il, c'est un crime d'outrager loth, lorsqu'elle était enceinte, l'assurant que
l'image d'un empereur mortel, et l'on sera in- l'enfant qu'elle portait dans son sein acliè-
nocent si l'on jette an feu l'image du liai du verait d'abolir le paganisme du milieu de sa
ciel! On ne put rien lui répondre de raison- nation. Saint Adalbert, évcque de Prague,
nable; mais sa perle était résolue. C nslantin qui l'avait b;:plisé, el Théodal, comte d Ita-
r.yani condamné à être décaf)lté, ou était lie, forent charges de sa première éduca-
sur le point de lui couper la tète, lors(]ue le tion; ils lui ins[)irèrent de bonne heure de
tyran changea d'avis el le fit reconduire en vifs senliiiients de piété el un grand autour
prison, le réservant à un sup()lice plus cruel. pour la vertu. Gcisa étant mort en 997,
Ayant délibéré quelque temps, il ordonna Etienne, ()ui avait vingt ans et qui venait
qu'on le frappât de verges jusqu'à ce qu'il d'être fail wa-, wode ou général de l'armée,
mourût. Ceux qui étaient chartjés de cet ordre succéda au duc son père, et il n'eut pas
barbare n'eurent pas le courage de l'exécuter plutôt pris !'n main les rênes du gouverne-
entièrement. Constantin, apprenant qu'il res- ment qu'il s'empressa de faire une pain, so-
pirait encore, s'écria :Personne ne me déli- lide avec ses voisins, afiîi que les embarras
vrera donc de ce moine? Aussitôt une troupe du dehors ne vinssent pas troubler les soins
de scélérats court à la pri'^on, eu tire le saint qu'il voulait consacrer à la conversion do
martyr tout enchaîné, le traîne par les rues, ses sujets, dont il avait fait sou œuvre capi-
8;ij ETI F.TI 89')

laie. Souvent il ifiiiiplissait lui-m(^me les cre, le roi de Hongrie épousa Gisèle, sœur
fondions de missionnaire, el par des dis- de saint Henri, roi de Germanie el ensuite
cours vils et louch;ints, il oxliorlait les ido- empereur d'Allemagne; il trouva, dans sou
lâtres à ouvrir les yeux à la lumière de l'ii- illustre beau-frère, un prince toujours dis-
van;;iie. Il s'en trouva qui restènnl opiniâ- posé à seconder ses j)ieux desseins. Etienne
trement attachés à leurs superslilions et , abolit plusieurs coutumes aussi barbares que
qui prirent même les armes pour les délen- superstilieuses, publia des lois sévères con-
dre. Ayant mis à leur tcle le comte Zegzar I, tre le blasplième, le vol, le meurtre, l'adul-
"ucrrier très-rei;omnié, ils levèrent réleu- tère, l'incontinence et l'idolâtrie. Pour déra-
dard de la révolte et formèrent le siège de ciner ces deux derniers crimes, il oblige,! à
Visprin, dans la basse Hongrie. Etienne, se marier ceux qui n'étaient ni ecclésiasti-
plein de confiance en Dieu, se prépara à la ques ni religieux , et délemlil aux chreliens
guerre par la prière, le jeûne el l'aumône. de s'allier à des infidèles. D'un accès facile,
S'itanl placé SOUS la protection de saint il permeilail à tout le monde d'arriver jus-
Mai lin el de saint Georges, il marcha contre qu'à lui, mais les pauvres étaient toujours
1rs rebelles, et quoiqu'il leur fût inférieur les mieux accueillis. Il les prit sous sa pro-
eu nombre, il remporta sur eux une victoire tection spéciiile, ainsi que les veuves el les
complète, el tua leur chef de sa propre main, orphelins, el déclara publiquement qu'il en
l'oui signaler sa reconnaissance envers saint seraii père. Ses aumônes élaienl immen-
le
-Martin, il lit bâiir, sur le lieu même du com- ses. Un jour qu'étant déguisé et sans suite,
lial, un monastère en son honneur, qu'il il distribuait des secours aux malheureux,
dola richement, eu lui donnant la troisième une troupe de mendiants se jeta sur lui, le
partie des dépouilles enlevées aux vaincus, renversa par terre et le maltraita jusqu'à lui
(le monastère, qui porte le titre d'archiab- arraclier la barbe el les cheveux; ces misé-
baji', ne relève que du sainl-siége. Etienne, rables lui prirent ensuite sa bourse el gar-
délivré de cette guerre, fit venir dans ses dèrent pour eux seuls ce qui était destiné aii
Etats des prêtres el des religieux d'une soulagement d'un plus grand nombre. Saint
grande piélé, qui fondèrent des monastères, Etienne s'eslimant heureux de souffrir pour
bâtirent des églises à l'aide des libéralités du Jésus-Christ s'adressa à .Marie Vous voyi z, :

pieux irince, qui établit un archevêché à 6 reinedu ciel, lui dit-il, comment je suif ré-
Gran et dix évècliés qui en dépendaient. compensé par ceux qui appui licniienl ù voire
Pour faire cor»firmer ces érectioirs, il en- Fils, mon Sauveur mais comme ils sont ses
;

voya à Sylvestre II un ambassadeur qui était aiitis, je recuis avec joie ce traitement de leur

chargé en même temps de demander pour part. Cette aventure le détcimina cependant
lui le litre de roi, titre que ses sujets le pres- à ne plus exposer ainsi sa personne. Les
saient de prendre, el qu'il ne désirait que grands du royaume, qui, à peine sortis des
pour le plus grand bien de la religion el de ténèbres de l'idolâtrie, ne connaissaient en-
l'Etat. Sylvestre II, qui venait déjà d'accor- core guère l'humilité et la charité chrélierrne,
der la même faveur à Miceslas, duc de Polo- le raillèrent à celte occasion; mais, loin de
gne, fil quelque chose de plus pour Etienne; s'en formaliser, il se réjouit d'avoir eu part
car outre une riche couronne, il lui envoya aux opprolires de Jésus-Christ; aussi le ciel
une croix d'or que, par un privilège spécial, l'en récompensa par le don des miracles el
il lui permit de faire porter à la tête de ses par d'autres grâces extraordinaires. Il mon-
armées. Etienne, apprenant le retour de son tra, sur le trône, toutes les qualités d'un
ambassadeur, alla au-devanl de lui el se fit grand roi et toutes les vertus d'un grand
lire les bulles du pape, qu'il écouta debout saint. Apôtre de ses sujets, il les civilisa el
par resj)ecl, donnant ainsi à son peuple un leur donna, par ses exemples, une idée de la
exemple de la déférence que l'on doit aux perl'eelion à laquelle une âuie peut s'élever
ministres de Jésus-Christ. Il se fit sacrer par par la pratique de l'Evangile, dont il faisait
l'evêque de Coloctz, qui avait été son envoyé en tout la règle de sa conduite. Il pratiquait
à Uome, et qui lui posa sur la tête la cou- les auslériiés de la pénitence comme un ana-
ronne qu'il en avait rapportée. Après cette chorète , vivant pauvrement au milieu du
cérémonie, qui fut très-solennelle, et qui eut faste de sa cour, partageant son temps en-
lieu l'an 1000, le nouveau roi mit, par une tre les devoirs de la religion et ceux de la
déclaration publique, son royaume sous la royauté, et animant toutes ses actions par lu
protection de la sainte Vierge, envers laquelle jirincipe de la gloire de Dieu. Son épouse et
il eut toujours une tendre dévotion, qu'il ses enfants s'efiorçaienl de marcher sur ses
s'elTorça de faire partager à ses sujets. C"est traces. Emeric, son fils aîné, modèle accom-
dans cette vue qu'il fil bâtir, à Albe-Koyale, pli des vertus les plus admirables et de> qua-
dont il fit sa résidence, une église magnilique lités les plus distinguées, donnait l'espérance
sous son invocation. Il fonda beaucoup d'au- qu'il serait un digne successeur de son père;
Ires établissements religieux parmi les(|uels déjà il portail une partie du fardeau royal,
on compte le monastère de Saint- Pierre el el on lui attribue l'excellent code de lois qui
de Sainl-Paul, à Bude, l'église de Saint- parut sous le nom de son pèic, et qui est
Etienne, à Rouie, ainsi qu'une hôtellerie et encore aujourd'hui la base du gouvernement
ii:i hôpital pour les pèlerins dans la n:êine hongrois. Mais il mourut à la lleur de l'âge,
ville, une église à Jérus;ilem. 11 ordonna et saint Etienne fuld'aulaut plus sensible à
(lu'.on payât les diii.es dans Soute l'élendue cette perle que la moil l'.iv.iii déjà pri.é (la

de son rcjyaume. l'eu de temps après son sa- tous SCS autres enfants. Ce jeune prince, le
8'J7 ETl Eïl 89S
soutien et la consolation de son père, em- dans une châsse qu'on plaça dans la magni-
porta les regrets de tout le royaume et même fique église de la sainte Vierge de Bude. 'Sa.
de toute la chiélienté, qui l'honore comme mémoire a toujours été en grande vénéra-
un saint. Elieiino supporta celte épreuvi: en tion chez les Hongrois, qui ne prononcent
chrétien, el continua de régner pour le bien son nom qu'avec altendrissf'ment et enthou-
do TKglise et de l'Elat. Quoique brave et ex- siasme leur relique la plus précieuse est
:

périmenté dans l'art mililaire , il n'aimait emore la couronne d'or que saint Etienne
rien tant que la paix. Aussi, dafis auLUiie reçut du pape, el ils la regardent eo^ime le
guerre, on ne lui reproclia jamais d'avoir été signe caractéristique du roi légilime. Jo-
l'agresseur. Le prince de Transylvanie, son seph II l'avait fait transporter à Vienne;
parent, étant venu fondre sur ses Etats, il mais, en Î790, elle fut rendue aux Hongrois,
Ini livra bataille elle fit prisonnier; mais il qui la reçurent avec une pompe et des ré-
lui rendit aussitôt la liberté, à la seule con- jouissances extraordinaires. Cunnie le saint 1

dition qu'il permettrait aux missionnaires de roi fut l'apôtre de son pays, les souverains
prêcher l'Kvangile à ses sujets. Il eut aussi à ponlifes lui donnèrent le litre d'apostolique,
soutenir une lutte opiniâtre contre les Bul- ainsi qu'à ses successeurs. — 2 septembre.
gares, qui, après de nombreuses défaites, ETIENNE (le bienheureux), évêque d'Apt
furent à la fin obligés de se soumettre. C'est en Provence, est connu pour avoir restauré
alors que le i^aint roi prit la résolution de sa cathédrale. On place sa mort en lO'iO. —
ne plus verser de sang, el il pria le Seigneur G noi enilire.
d'en éloigner de loi les occasions. Il n'em- ETIENNE IX (le bienheureux), pape, était
ploya donc plus d'autres armes que le jeûne frère de (iodefroi le Barbu, duc de la basse
cl la prière; et avec ces armes il remportait Lorraine. S'étant fail religieux au mont Cas-
la victoire. Ainsi les Besses, ennemis décla- sin, il l'ut élu abbe de ce célèbre monastère,
rés des Hongrois, firent une irruption sur el parvint ensuite à la papauté, après la
leur territoire; mais la sainteté du roi leur mort de Victor 11, en 1057. Il commença son
inspira lanl de vénération qu'ils s'en retour- pontificat par tenir plusieurs conciles, dans
nèrent tranquillement chez eux, après lui la vue de remédier au dérèglement des clercs,
avoir demandé son amitié. Ayant appris que el de soumettre à la pénitence canonique
quehines Hongrois les avaient pillés pen- ceux qui avaient transgressé les lois de la
dant leur retraite, il fit pendre les coupables Cdiilinence. Ceux qui renvoyèrent leurs con-
sur les frontières. Ayant été attaque, en cubines et se soumirent à la pénilence n'en
1030, par Conrad II, empereur d'Allemagne, furent pas moins exclus du sanciuaire pour
il se vil l'oree de se mettre à la tète de son un temps, et privés pour toute leur vie du
armée, espérant toutefois que Dieu ne per- pouvoir de célébrer les saints inystèies.
mettrait pas qu'il y eût du sang répandu; Etienne s'appliquait avec zèle à remédier
et lorsque tout était disposé pour le combat, aux maux de l'Eglise; mais son pontificat,
il demanda de nouveau la paix par l'inter- qui ne fut pas même d'un an, ne lui laissa
cession de la sainte Vierge; el alors, l'empe- pas le temps d'exécuter tout ce qu'il avait
reur, au grand elonnemenl de tout le monde, conçu pour le bien de la religion. 11 mourut
reprit la route de l'Allemagne avec autant le 29 mars 1058, à Florence, où il est honoré
de précipitation que s'il eût essuyé une dé- comme bienheureux. — 29 mars.
faite. Il y avait trois ans que saint Etienne ETIENNE DE .MURET (saint), fondateur
était accablé par de cruelles maladies, lors- de l'ordre de Grammoiil, na(iuit au milieu du
que quatre palatins, irrités de l'exactitude xr siècle. H était fils du vicomte de Thiers,
avec laquelle il faisait observer la justice, premier gentilhomme de l'Auvergne , qui
sans aucune acception de personnes, réso- regardant son fils cumme un enfant de béné-
lurent de profiter de l'étal de faiblesse où le diction, qui apparlenait plus à Dieu qu'à lui,
réduisait son mal pour lui ôler la vie. L'un l'envoya â Paris , lorsqu'il n'avait encore
d'eux entra la nuit dans sa chambre avec que douze ans, pour y être élevé par un
un poignard caché sous son habit; mais il saint prêtre de sa connaissance, nommé Mi-
n'eut pas plutôt entendu le roi, que la frayeur Ion, doyen du chapitre de cette ville. Ittienne
le saisit, et se voyant découvert, il se jeta fil, sous ce maître habile, de grands progrès

aux pieds du prince qui lui accorda sa grâce : dans la vertu el dans les sciences divines.
ses complices furent exécutés, parce que le Quand Alilon fut élu évèque de Bénévent, en
b'ien de l'Elat l'exigeait. Senlant sa fin ap- 10"ï4, il emmena avec lui sou disciple, et il
procher, Etienne fil assembler la noblesse continua de rinslruiro dans la connaissance
du royaume, pour lui recommander le choix de l'Ei riture et dans les voies de la perfec-
de son successeur, l'obéissance au saiiil- tion. Il résolut ensuite de rattacher au ser-
siége el l'allachement à la religion :il mit vice des autels el l'ordonna diacre; mais
de nouveau son ro\aume sous la protection étant mort en 1076, Eltieiine se rendit à
de la mère de Dieu; puis ayant reçu les sa- Rome, où il passa quatre ans, au milieu de
crements de l'Eglise, il mourut le 15 août grandes perplexités. Il lui semblait entendre
1038, âgé de soixante et un ans. Sa sainteté une voix intérieure qui lui disait de quitter
ayant été attestée par plusieurs miracles, le monde :les réllexions qu'il fit sur les dan-
Benoît IX le canonisa avec saint Emcric, gers du saint ministère et sur les avantages
son fils, et Innoienl XII a fixé sa fêle au 2 de la solitude le décidèrent a prendre ce der-
septembre. Son corps fut levé de terre qua- nier parii. 'S'étant adresse au pape Grégoire
rante-cinq ans après sa mort, et renfermé \ 11, il obtint la permission de se faire er-
899 ETI F.TI 900
mite et de suivre d'une con'.;réî;a-
la règle sister à la grâce qui accompagnait les dis-
tion fort ausière qu'il avail vue n CaUihie.( cours qu'il leur adressait. Deux cardinaux,
H revint à 'l'hiers pour millre ordre à ses af- dont l'un fut depuis le pa[)e Innocent II, en-
faires, car ses parents laienl morts, et il eut
i voyés en l'rance en qualité de légats, attirés
de rudi'S assauts à soutenir contre ses amis, par sa réputation de saintelc, vinrent le visi-
qui s'opposaient fortement à son dessein ;
ter dans son désert; ils lui demandèrent s'il
mais il partit secrètement sans leur dire élait chanoine, moine ou ermite, el dans la-
adieu, et après avoir parcouru plusieurs dé- quelle de ces trois classes il fallait ranger ses
serts, il se fixa sur la montagne de Muret, disciples. JVoM.î sommes, répondit-il, de pau-
dans le [.imousin, qui n'clait habitée que par vres pécheurs que In miséricorde de Dieu a
des hèles féroces. Il s'y consacra au service conduits id pour faire pénitence ("est le
de Dieu par un vœu spécial conçu en ces
, souverain pontife qui, conformément à notre
termes AJoi, Etienne, je renonce au démon
:
demande, nous u imposé lui-même, pour l'ex-
et à ses pompes ; je m'offre et me consacre piation de nos péchés, les exercices que nous
sans réserve, au Père, au Fils et, au Saint- pratiquons. Nous n'avons ni le caractère, ni
Esprit. Il récrivit et le scella avec un an- la sainteté des clinnoines. ni des moines: aussi
neau qu'il garda toujours sur lui, ainsi que n'en portons-nous pas l'habit. i\ous sommes
l'acte de sa consécraiion. 11 se fil une cahane trop faibles et trop fragil's pour imiter la
avec des branches d'arbres, et y passa (jua- ferveur des ermites que la contemplation unis-
rante-six ans dans des austérités extraor- sait lellement à JJieu, qu'ils oubliaient les
dinaires. Il ne se nourrissait d'abord que besiiins de leurs corps. Je le répète, nous ne
d'herbes et de racines; mais des bergers sommes que de pauvres pécheurs qui, effrayés
ayant découvert sa retraile au bout de deux des ri^/ueurs de la justiee divine, travaillons
ans, ils lui apportaient du pain de lemps en avec crainte et tremblement à nous rendre
temps; des paysans du voisinage tirent en- propice Jésus-Christ au grand jour de ses
suite la même chose. Saint Etienne portait vengeances. Les légats quittèrent le saint,
sur son corps une haire de mailles de fer, et remplis d'admiration pour tout ce qu'ils
par-dessus un vêtement d'étoffe grossière, avaient vu el entendu. Huit jours après,
qu'il ne quittait ni l'été ni l'hiver. Lorsqu'il saint l^lienne, averti par le ciel de sa fin
éiait forcé de prendre un peu de repos, il se prochaine, donna les avis les plus salutaires
couchait sur des planches arrangées en for- à ses disciples et leur parla surtout de la
me de cercueil. Le temps qu'il n'employait confiance en Dieu d'une manière si vive et
point à la prière, il le consacrait à l'adora- si touchante, qu il les délivra de l'inquiétude
tion de la majesté divine, la lace prosternée où ils étaient de ne savoir que devenir après
contre terre, et les délices qu'il goûtait dans sa mort. Il se fil ensuite porter à l'église oii
la contemplation absorbaient lellement tou- il entendit la messe el reçut les sacrements

tes les puissances de son âme, qu'il était de l'eNlrême-onclion el de l'eucharistie, après
souvent deux ou trois jours de suite sans quoi il expira en rèpélant ces paroles de Da-
penser à prendre aucune nourriture. Ce ne vid : Seigneur, je remets mon âme entre vos
lu.t (|u'a l'âge de soixante ans qu'il consentit mains, le 8 février 1144, à l'âg'- de soixanle-
à mcllre quelques goullcs de vin dans l'eau dix-huit ans. Ses disciples l'enlei rèrcnt se-
Hiii lui servait de boisson. Le bruit de sa crètement pour éviter la trop grande af-
sainii lé lui attira des disciples, auxquels il fluence des populations voisines ; mais la
ne prescrivait que des mortifications modé- nouvelle de sa mort ne lut pas plutôt répan-
rée-, et proportionnées à leurs forces, étant due qu'on accourut de tous côtés à son toin-
aus^i indulgent pour les autres qu'il élait dur bcao, où il s'opéra beaucoup de miracles.
à lui-même. Il ne cherchai! pas à faire mou- Quatre mois après, ses enfants, inquiétés par
ri" leurs corps, mais leurs vices. Cependant, les moines d'Ambazac, qui prétendaient que
s'il leur épargnait les austérités corporelles, Muret était leur propriété, emportèrent le
(|u'ilpralicinail lui-même, il élait ferme sur corps de leur bienheureux père, qui el.iil
Iaccoiiip issemenl des devoirs essentiels à la leur seul bien, et allèrenl s'établir à une
^ie érèmitique, tels que le silence, la jiau- lieue de là, dans le déserl de Grammonl, qui
>relc et le renoncement à soi-même. Il avait a donne son nom à l'ordre. On a de saint
couIuuh; de dire à ceux qui se présentaient Etienne de Murel, 1° une règle divisée en
pour êiré ailniis dans sa solilude C'est ici : soixanle-quinze chapitres, et précédée d'un
une prison où il n'i) n ni porte m
ouvertuie prologue, ou il est dit que l'Evangile est la
pour sortir, el d'où roas ne pourrez retour- règle des règles, l'origine de loulrs celles
ner dans le monde que par la brèche que vous qui s'observent dans les monastères, el la
y ferez vous-mêmes. (^)uoique supérieur de la vraie source où l'on doit puiser les nio_\ens
comiiHiiiauti^', son humilité élait si profonde, d'arriver à la perfection. Cette règle, qui
(lu'il prenait toujours la dernière place, et n'est ni celle de saint Beiioîl, ni celle de saint
pendanl que ses disciples étaient à talde, il Augustin, quoi()u'ellc tienne des deux, fut
s'asseyait par terre au milieu d'eux, el leur approuvée par le pape Urbain III, en 1186,
lisait la Vie des saints. Dieu réc<im|iensa les el lut ensuite miiiucc par deux de ses suc-
vertus de son serviteur par le don des mira- cesseurs. "i° Des inslruclions morales où l'on
cles el par celui de prophétie; mais le plus admire la beauté cl la fecondili' du génie, cl
frappant de ses miracles c'est le talent (|u'il qui sont remplies d'excellrnl<'s maximo lou-
avait pour convertir les pécheurs les plus chant la vie spirituelle. — 8 février.
endurcis; il était compte impossible de ré- ETIENNE (saint), troisième abbc de Cl-
m ETI ETI 902
10 :us, né en Angleterre vers le miliou du prié de ne plus tenir sa cour à Cîleaux comme
XI' ^i(''cle, d'une famille noble et riche, fut il avaii coutume de le faire
dans les grandes
élevé dans le monaslèie do S'Iicrburne au solennilés ; mais ce princt; en fut ofi'ensé, et
rimilé de Dorset, où il fil de grands progrès pour en marquer son ressenlimenl, il retira
dans les sciences et la piété. Mais le désir au liionasière sa protection ainsi que les se-
d'une plus grande perfection lo porta à pas- cours qu'il fournissait aux religieux. Alors
ser quelque temps dans les monastùres d E- maiiquanl de tout, ils se virent forcés, saint
cossc, qui renfermaient de grands modèles Etienne à leur léle, d'aller mendier de porte
(le veriu, de là il se rendit à Pari?, eusuileà en porte. Ayant appris un jour qu'un des frè-
Uomc. Son recueillement ne souffrit point de res avait reçu une aumône considérable d'un
ces voyajjes, jjarce que l'esprit d'oraison et prêtre simoiiiaque, il ne voulut pas qur la
11 récitation quotidienne de loul le psautier communauté, malgré sa déiresse, y louchât;
le tenait uni à Dieu. Comme il passait par mai, il la fit sur-lc-cbamp distribuer à des
Ljon, en revenant de Rome, il entendit parler bergers qui se trouvaient sur les lieux. Quoi-
(Us austériics étonnantes (m'on pratiquait au que la règle de Cîteaux défende de mendier,
moiiasière de Molesnie, qui venait d'être ils crurent que la nécessité extrême où ils
fondé par saint Robert, ce qui le dèteriiiina se Irouvaienl les auloiisail à l'enfreindre
à s'y faire religieux. Les moines de Molesme sur ce point. Au reste, le saint abbé cl ses
vivai(Mit alors dans la plus grande pauvreté ; religieux se rejouissaient d'un dénuement
souvent ils manquaient de pain, et n'avaient aussi complet, el qui leur fournil l'occasion
quelquefois pour nourritu[e que les herbes de pratiquer les plus héroïques vertus. A
Siiuvag s qui croissaient dans leur désert. celte épreuve en succéda une autre non moins
Les libéralités de l'évéque de Troyes et les délicaie. La maladie ayant emporté, en Mil
secours des fidèles du voisinage ayant fuit cl 1112, la plus grande partie des religieux,
disparaître (elle pauvreté, le travail des le saint abbé, quoique résigné à la volonté
lu lins, (jui n'était plus une nécessité, fut né- de Dieu, s'atlligeail dans la crainte de voir
gligé, et l'ah ndauce engendra le relâche- bientôt sa communauté prendre fin. En effet,
ment, le mépris de la règle el d'autres abus. comme on altiibuail celle mortalité à l'aus-
Le mal devint si grand (jue saint Robert lérilé de qu'on accusail d'être exces-
la r( gle,
quitta Molesme, et bientôt le bieniieureux sive, el à du terrain, qui était
l'insalubrité
Albéric el saint Etienne allèrent le rejoindre marée. igeux, personne m; se présentait plus
dans la solitude de Hauz, où il s'était retiré. au monastère pour y être reçu. Saint Etienne
Les religieux de Molesme léaio;guérent du ne cessai! de recommander à Dieu p.ir de
repentir de leui- conduite et obtinrent du lervenles prières son pelit troupeau comme
pape un ordre qui obligeait l'abbé Robert à il l'appelait, el bientôt il eut la consolation
reprendre le gouvernement di; son monas- de voir se présenter en 1113 trente et un su-
tère Ktienne el Alhéric furenl aussi rappe-
; jets (lui demandaient l'habit religieux, et à
lés par l'évéque diocésain. Ma;s (uiime les i la léle desquels élait saint Rernard ; il en
choses n'allaient pas mieux qu'auparavan', vint d'autres, et le saint abbé se trouva en
Baini Robeil, désespérant de réfur.iiei sa coin- ctat de fonder la même a.inée le monastère
inunaulé, fil élire un abbé à sa place, et, avec de ia l'erlé, celui de Poniigny l'année sui-
l'agieuient de Hugues, archevêque de Lyon vanle, et ceux de Clairvaux et de Iilorimoiid
el légal du saint-siége, il quitta Iviolesme, en 11 15. Outre ces abbayes iju'on appelle les
accompagné d'Albéric, d'Etienne el de dix- quatre filles de Cîleaux, il en fonda encore
huit religieux. Ils allèrent se fixer dans la quinze aulres, el lorsqu'il mourut, son ordre
foret de Cileaux, située à cin(| lieues de Di- en comptait cent. Pour y maintenir une
jon, et s'éiablirent sur un terrain (jui leur exacte discipline, il s'elail réservé sur toutes
fut cédé par Renaud, vicomle de Reau-ne. Ils une iiispeciion générale, et il y faisait faire
aballlrent eux-mêmes une certaine quantité des visites fréquentes. Il institua les chapi-
d'arbres, se construisirent des cellules do tres généraux qui étaient inconnus avant lui;
leurs propres mains, et le monastère se trou- le premier se tint en 1110 el le second (n
vant achevé, ils y firent, le 21 mars 1098, Uli). C'est dans celui-ci que le saint abbé
jour de la léle de saint Renoît, une nouvelle publia les statuts appelés Charte de charité,
profession lie la règle du saint patriarche, queCalixte 11 confirma l'année suivanle. Ce
el c'est (le ce jour que l'on date la fondation pape, lorsqu'il était archevêque de Vienne
de l'oriirede Cileaux. Un an après, sainl Ro- el légal du saint-siége, avait visité Cîleaux,
bert fut obli;;é de retourner a Molesme, par en 1117:1c spectacle édifiant qu'il avait
ordre d'Urbain 11, el, sur la demande de ses sous les yeux fit sur lui une impression si
anciens religieux, Albéric fut élu en sa place profonde, qu'il engagea sainl Etienne a fon-
abbé de Cileaux ; après la mort de celui- iler le monastère de Ronnevaux dans son
ci, arrivée le 2() janvier 1109, saint Etienne dii)cèse;,en mouranl il ordonna que son cœur
fut choisi pour lui succéder. Le premier soin fût porté à Cîleaux et déposé entre les mains
du nouvel abbé fut d'entretenir parini ses du sainl abbé. Etienne fit faire un recueil des
religieux l'esprit de pauvreté elde recueille- jjratiques et des usagesqui s'observaient dans
meul : il employ.i de sages précautions pour son monasière et qu'il /idressa à toutes les
empêcher les visites trop fréquentes des maisons de l'ordre, afin d'établir partout l'u-
Cirangers. Leduc de lîourgogne, bienlaileur nilormité; c'est ce recueil qu'on a appelé !a
du monastère, eut seul la permission d'entrer Livre des Us de Citeaux. 11 fil aussi écrira
dans l'intérieur du l'abbaye, et encore fut-il une histoire abrégée des comwcnceuients da
903 ETI ETI 004

l'ordre, connuft sous xonlium par-


le nom (V I: pauvre plus austère, se trouvant quel-
cl la

vum Aidé de si s religieux, il lit une quefois réduits à n'avoir ijuc des herbes
copie latine de, la Hible, el pour la rendre pour toute nourriture. Eustaehe, évêque de
plus exacte, il se servit d'un "raïul nombre J.imoges, leur permit d'y construiie un mo-
de ni.inustrils, qu'il confronta les uns avec nastère |)Our recevoir ceux qui venaient se
les autres il eimsulla aussi des juifs
:
hal)iles placer sous leur conduite, et d'y célébrer les
qui lui expliquèrent le texte hébraïque et le saints mystères. Etienne, (jui possédait un
mirent eu élal de corriger les endroits où le grand fonds de bonté et de douceur, n'en était
sens de l'original n'élail pas bien rendu. 11 pas moins rigide à faire observer à ses dis-
foiiila à Tari, Tan 1120,uu monasièrede filles,
ciples les règlements qu'il leur avait pre-
scrits, et l'un y praii(|uail de grandes austé-
appelées d'abDnl religieuses de (liteaux, el
rités. Tous les uioinenls étaient consacrés
connues depuis sous le nom de Bernardines.
En 11:>3, il lit un voyage en Flandre pour vi- à la prière, à la lecture el au travail des
u)ains. On ne faisait (ju'un seul repas et on
filer le ce élire mouaslère de Saint-Waast
d'Arras, où il fut reçu avec les plus grandes ne le prenait (]ue le soir. Fiicnne ne se re-
(icmonsiralious de respect par l'abbé Henri gardait pas comme le supérieur, quoiqu'il lo
fût en elTet ; il portait comme les autres frè-
el ses religieux. Il sortit encore «leux autres
fois de sa retraite, l'une eu il28 pour aller
res l'eau, le bois, faisait la cuisine, et se ré-
au concile de Troyes avec saint Bernard, el servait généralement ce qu'il y avait de bas
l'autre en 1132 pour aller trouver le pape el de pénible. Lt- silence était observe avec

Innocent 11, qui était en France. Etienne, une telle exactitude que laisser échapper un
cvéque de Paris et Henri, archevêque de mot, un sourire même, était regardé comme une
Sens, le chargèrent d'arranger les démêlés faute. Il n'y avait ce|)eiHlanl point de règle
(lu'ils avaient avec Louis le Gros le sainl ;
écrite ; mais Etienne était la règle vivante,
abbé écrivit au roi qui eut égard à sa lettre. enseignant par toutes ses actions la charité,
Se trouvant vieux et infirme, il assen)bla le la pauvreté el l'obéissance la plus entière.

cliapilre général de l'ordre, en 1133, et dé- Au monastère des hommes il en ajouta un


clara (ju'il élail résolu à donner sa démis- second pour les personnes du sexe, dont lo
sion, -ilin d'avoir plus de temps à lui jiour se noinlire alla bientôt à cent cinquante. Elles
prépaver à paraître devant Dieu, et qu'il fal- vivaient dans une si grande séparation du
lait lui donner un successeur. On fut affligé monde et dans un tel det.icliemenl de toutes
de cette détermination, mais personne n'osa choses, qu'elles ne semblaient plus tenir à la
la contredire. Le choix du chapitre étant terre que par les seuls liens qu'il ne leur
tombé sur un noinmé Guy, on reconnut était pas permis de rompre. Le bienheureux
bientôt (ju'il n'avait pas les qualités requises fondateur, craignant avec raison que la ré'
pour cire chef d'ordre il fut donc déposé ;
gularilé qu'il réussissait à maintenir dans
quebtues jours après, et Baynard, moine de ses deux monastères ne s'altérât après sa
Clairvaux, fui élu à sa place. Sainl Etienne morl, faute d'une règle écrite, demanda quel-
survécut peu à celle élection. Les abbés de la ques religieux du monastère de Dalon, (lour
filiation de Citeaux, au nombre de vingt, instruire les siens des usages do Citeaux
n'eurent pas plutôt appris qu'il louchait à sa dont Ualon dépendait. Lui-même prit l'habit
fin qu'ils se transportèrent près de lui, afin de cet ordre en lli2, el l'évéquede Limoges
d'assister à ^es derniers moments. Lors(iu'il lui donna la bénédiction et l'établit abbé d'O-
fut à l'agonie, quelques-uns d'entre eux di- basine c'est ainsi que cette congrégation
;

rent qu'après une vie aussi sainte il ne devait nouvelle pas-a sous la dépendance de Cî-
pas craindre la mort; il les entendit, quoi- teaux. Etienne mourut le 8 mars 1151-, jour
qu'ils parlassent lout bas, et leur répondit : où il est honoré chez les Cisterciens. 8 —
je vous iisstirc que je m'en vais à Dieu avec mars.
(lulunl de ciainle >t de treinbleinenl que si je ETIENNE fsaint), évêque de Die, naquit
n'iivais jamiis fait aucun bien; car s'il y a à Lyon, en lloo et sortait de l'illustre maison
quelque chose de ban en moi, et si mon in- de Chàiillun. H montra dès son enfance un
dignité a porté quclijue fruit avec le secours grand désir de la perleclion ce qui le porta;

de Jésus Christ, je crains de n'avoir pas con- à <iuitler le momie, à vingt-six ans, pour se
servé la gidce avec autant de soin el d'humi- faire religieux à la Chartreuse des Portes, où
lité que je le devais. Il mourut le 28 mars son mérite et ses vertus l'élevèrent bientôt à
113'i- et lut entené dans le tombeau du bien- ia dignité de pi leur. Murl au monde el à lui-

heureux Albcric, sou prédécesseur, situé même, il u'a\ ait d'attrait que pour les Cait-
dans le doître, près de la porte de l'église. cices de la pénitence et de la conteuiplation:
Les Cisterciens Ihonorenl le Jo juillet mais ;
aussi Dieu le combla de ces délices inelTaliles,
le Martyrologe romain le noiome le 17 avril, qui sont le parla;;e de ceux qui se donnent
jour que l'on croit être celui de sa canoni- à lui sans reserve. A quarante-huit ans, il
sation. — 17 avril. fut tiré de sa solitude pour être placé sur le
ETIENNE (le bienheureux), fondateur de siège épiscopal de Die en Dauphiné. Sa nou-
la congri'gation d'Obasine, naquit sur la fin velle dignité ne lui lit rien changer à son pre-
du SI' sièclu et s'engigea dans l'étal ecclé- mier genre de \ie, el il alliait les pratiques
siastique. Il était déjà éle»é au sacerdoce du cloitre aux fonctions pastorales. Plein
lorsqu'il se relira avec un autre prêtre dans d'une tendresse paternelle pour ses ouailles,
la^ forêt d Obasine, désert affreux, à deux ilcompatissait à tous leurs maux, se faisai'
lieues de Tulle, où ils menèrent la vie la plus tout ù tous cl se uiunlrail le fidèle iuiituteui
003 ÊUB EUC no<
de celui qui ne dédaignait p;is de converser rentes reprises de vouloir bien s'aider lui
avec les publicains et les péciieurs. Il mou- même en sacrifiant aux dieux qu'à ce prix ;

rut vers l'an 1208 le 7 septembre, jour où il il révoquerait sa sentence et lui rendrait la
est honoré. Ses reliques furent brûlées par liberté. Eubule, prélcranl une mort glorieuse
les calvinistes en 1561. — 7 septembre. .T ui'c lâclie apostasie, fut conduit à l'amphi-

ETIENNE (le bienheureux), arcbevêque tliéâreoù les bèli's le mirenl en pièces, le


d'Otranie et uiarlyr, remplissait depuis de 7 mars 30i), sous Galère et Maximin. '
longues années tous les devoirs d'un saint mars.
pasieur, et il élait parvenu à l'âge de plus de EUBULE (sainte), Eubuln, mère de saint
quatre - vingis ans, lorsqu'en 1480, Geduc- Pantaléon , mourut à Nicomédie, et elle est
Âchmet, général des troupes que Maboniet il honorée ciiez los Grecs le 30 mars.
avait enviiyées pour s'emparer de l'ile de EUGAIHE (saint), Eucharius, premier évo-
Rhodes, furieux d'avoir échoué dans son en- que de Trêves, fonda ce siège au iir siècle,
treprise, vint attaquer Olranle. La ville fut et il est regardé comme l'apôtre de cette
emportée d'assaut après quinze jours de partie de rAllemagné. Il bâtit, près d'une
siège, et les vainqueurs, pour .-•e venger de la des portes de la ville, un oratoire qu'il dédia
résistance qu'on leur avait opposée, massa- sous l'invocation de saint Jean rEvan;;éliste,
crèrent tous les habitants qui leur tombèrent et dans lequel il fut enterré. Cet oratoire fut
sous la main. L'archevêque, qui venait de changé plus lard en une église qui porta
célébrer les saints mystères dans l'église mé- le nom de saint Eucaire. La congrégation
tropolitaine, avait communié une partie de de clercs qui la desservait donna naissance
son troupeau et l'avait exhorté à soulîrir cou- au monastère de Saint-Eucaire et ensuite de
rageusement la mort pour Jésiis-Gbrisl.
retournait à la sacristie, revêtu de ses habits
11

Saint-Malhias. 8 décembre.

ponlifR-aux lorsque les Turcs, se prixipilant


EUCAUISTE (saint), Eucharistus, marUr
dans l'église, le massacrèrent et firent pri- à Campanie, est honoré le 12 octobre.

sonniers les ecclésiasti(iues qui l'accompa- EUCARI'E (saint), Eucarpius, martyr avec
gnaient. Huit cents habitants de la ville, à la saint Tropbime, honoréest le 18 mars.
léle desquels se distinguaitle bienheureux An- EUCARI'E (saint;, martyr
à Amide en Pa-
toine l'rimaldi, furent aussi faits prisonniers phlagonie, souffrit avec saint Phengout.—
et ensuite massacrés pour n'avoir pas voulu 7 septembre.
abjurer la foi chrétienne. Le pape Clément
— EUCARPE (saint), martyr en Asie, souf-
XIV approuva leur culte en 1771. 14- août.
frit avec saint Bourdonien et vingt-six au-
EUBERT (saint),Eubertus, missionnaire tres. —
25 septembre.
et martyr, fut le compagnon des travaux
EUCHADE (saint), Etichadius, moine de
apostoliques et de la mort glorieuse de saint
l'îleHy sur les côles d'Ecosse,
de au
llorissait
Piat. Ce ne lut qu'après de cruelles tortures
commencement du vir siècle, et des fut l'un
qu'il donna sa vie pour la foi qu'il prêchait,
plus illustres disciples de saint Colomkille
et l'on met son martyre sur la fin du iir siècle.
11 esthonoré dans le comté de Galloway eu
Saint Eubeit, que quelques écrivains appel-
Irlande le 25 janvier.
lent aussi saint Eugène, est patron de Lille en
Flandre. Ses reliques, que l'on gardait an-
EUCHAIRE (saint), Eucharius, martyr en
Lorraine, était frère de saini Elophe, de
ciennement à Séclin, furent depuis transfé-
sainte Liboire de sainte Susanne et de
,
rées dans l'église collégiale de Saint-Pierre
sainte Menue ou Manne. H naquit dans les
de Lille, fondée en 10G6 parBaudouinde Lille,
environs de Toul au commencement du
,
comte de Flandre. Paulhier, évêque de Tour-
ly siècle, et fut déca|iilé pour la religion
nay, en fit la vérification en 1229, après avoir
chrétienne par ordre de Sallusle, préfet des
ouvert la châsse qui les renfermait. —
1 ' fé-
Gaules sous Julien l'Apostat, près d'un
vrier.
bourg nommé Pompey, au conlluent de la
EUBIOTAS (saint), confesseur à Copet Meurthe et de la Moselle, vers l'an 362. Son
dans la Sigriane, près de Cyzique, fut persé- corps fut porté à Liverdun par les chrétiens.
cuté pour la foi sous Maximin 11, et il est Au xii" siècle Pierre do Brixey, évêque de
honoré chez les Grecs le 18 décembre. Toul, fit bâtir dans celle ville une église
EL'BULE (saint), f!j/>M?MS, martyr, habitait sous son invocation, et y plaça dan une j

Mandane lorsque le zèle pour la religion lui belle châsse ses reliques, qui furent brû-
fil faire le voyage de Césarée en Palestine, lées en 1587 par les reilrcs ou luthériens.
dans l'unique dessein de rendre ses devoirs On avait construit, sur le lieu où il fui mar-
aux saints confesseurs qu'on y tourmentait tyrisé, une chipellc cl un ermitage (|ui sub-
par ordre de Firmilien, gouverneur de la sistèrent jusqu'au siècle dernier. Plusieurs
province. Arrêté aux portes de Cesaréc avec historiens ont avancé, mais sans le prouver,
saint Adrien ((ui l'accompagnait, le motif de que saint Euchaire avait été revêtu de la
leur voyage n'eut pas été plutôt connu qu'on dignité cpiseopale. —
20 et 27 oclcibre.
les conduisit au gouverneur. Celui-ci', après EUCHER Eucherius
(saint), évêque de ,

les avoir fait déchirer avec des ongles de fer, Lyon, né vers 380 d'une famille illus-
l'an
les condamna aux bêtes. Adrien péril par la tre qui occupait de hautes dignités dans
dent d'un lion le 5 mars mais Firmilien, qui
; l'empire, montra dès son enfance une piété
désirait sauver Eubule, différa son supplice, extraordinaire qui ne fit que s'augmenter
«l pendant dmx jour,- il le conjura à diffé- avec l'âge, et de grandes dispositions pour
DiCIIONR. BAGIoanAPHIQCE. i. sa
907 lîUG EUO D03

ifS scionres qu'il cuKiva avec


boniicoup oe et commentaires sur l'Kcrilure saine, 6
sofiè-;. Il fil l'admiralioii de son siècle par noveoibre.
la beauté et la pénélralion i)e son génie, EUrjUit! (sainl), évAqiie d'Or!éa>R, na-
ainsi (|ue par Icleiiiluc et la variélé (le ses quit dans celle ville, d'une famille illustre,
connaissances. S'élant engtagé dans le ma- qui le consacra à Dieu dès si naissance.
riafîc,il eut plusieurs enlanls, dont deux Aussitôt (|u'il lui en et. il d'apprendre, on le
fiIs^Saloneet Véran, qu'il pi ça, jeunes en- confia à des maîtres haliiles qui s'appliquè-
core, dans le numasière «le l-rrins que saint lenl à lui former le cœur el l'esprit aussi ;

Honorai avait fondé, l'an 'lOO, et dont il était surpassa-l-il bienlol, [).ir sa science et par
le premier ablié. Dé«oûté du monde et de >es sa veilu, tous les enf.mls de son âge. La mé-
biens périssables, il alla les rejoindre, vers ditation de l'Ecrilure, el surtout des Epîlres
l'an 422, du consenlenicnt de Galla, sa l'em- (!e saint Paul, où il lisait que la sagesse do

ine, qui de son lAié se consacra à Dieu dans ceux qui ainiPiil le minde esl une véritable
monasti- folie aux yeux de Dieu, lui inspira un par-
la retraite. Lorsqu'il eut pris l'habit
fait détachement de loules les vanités du siè-
que à Lérins, Cassien lui adressa, ainsi qu'à
saint Honorai, quelques-unes de ses confé- cle. 11 résolu! de tout quitter pour s'enfermer
rences, et il les .ippellelous deux des modè- dans la solitude. 11 se relira, vers l'an 714,
lesadmirabies. lîuciier, qui désirait mmeren- dans l'abbaye de Jiimiéges en Normandie, où
core une vie plus solitaire, quitta Lérins pour il l'habit religieux. Il y avait sept ans
pril
se reliier dans l'île de Léro, aujourd'hui qu'il remplissait avec ferveur tous les de-
Sainte-Marguerile c'est là qu'il coinposa
: voirs de la vie monastique lorsque l'évéque
son livre de la Vie solitaire. Vers l'an 334, d'Orléans, son oncle, étant venu à mourir, le
il fut tiré, malgr.; lui, de son île pour être clergé el lo peuple de cette ville s'adressèienl
placé sur le siège de Lyon, où il se luonîra, à Charles Alarlel, maire du pala s, afin d a-
dil Claudien MamerlMn pasleur p, lèle, hum- vnir Eueher pour évèque; ce qui leur fut ac-
ble d'esprit, riche en bonnes cruvres, puissant cordé. Lorsqu'on vint lui annoncer colle
en paroles accompli en tout genre de science.^, nouvelle, il fui péMélrc de la plus vive dou-
el de beaucoup supérieur aux plus grands leur. Mais on l'obligea, malgré ses larmes et
itêqnes de son temps. Il assista, en hkl, au ses refus, à acquiescer à son ébction. Afirès
premier concile dOrange où il se inonlra son sacre, qui eut lieu en 721, il se livra en-
zélé défenseur delà doctrine catlioliiue con- tièrement à l'accomplissement des devoirs
tre les senii-pélagiens.On lui attribue la fon- que lui imposait sa nouvelle d gnité. Procu-
dation de plusieurs églises à Lyon, ainsi que rer la Dieu, instruire son trou-
gloire de
d'autres éiablissements pieux. N us apire- peau, corriger abus, extirper les vices,
les
nons encore det^laudien Mamert qu'il tenait, faire reileurir la foi et la piété, tels f.nent
avec son clergé, des conférences d.ins les- les objets qui o 'cupèrent constamment son
quelles il donnait des marques écl-itanles de zèle, que nul obstacle ne pouvait arrêter,
sa science et de sa sagesse. Il fut lié d'a- parce qu'il était animé d'un tel esprit de
Biilié a>ec tous les grands bommes de son charité qu'an l'aimail lors même qu'il faisait
siècle et snriout avec sain! Honorai et des réprimandes. Mais Dieu permit qu'il fût
saint Hilairc d'Arles, avec C-issien, saint éprouvé par le feu de la Iribulution. Comme
Pauiin de Noie, Claudien iMainert, saint Si- Charles Martel prenait sans scrupule les
doine Apollinaire, qui tous donnent de ma- biens des églises pour récompenser ses of-
gnifiques éloges à son savoir elà sasainleié. ficiers et pour faire face aux dépenses mi-
H mourut vers l'an 454, après avoir vu ses litaires, sainl Eucher blâma la conduite de
deux Dis élevés à l'èpiscopal. Nous avons ce prince qui, en ayant été inloruié parties
de sainl Euclier, 1° un Eloge de la solitude, hommes qui dénaturèrent les jiaroles du
adressé à sai ni Ili!aire d'Arles, où il peiiil le dé- saint évèqne el calomnièrent ses inlentions,
sert de Lérins avec des couleurs bien propres l'exila à Cologue, puis dans le château de
à le (aire aimer le style en est aussi noble
; Haspengaw près de Liège. Mais sa verlu l'y
qu'éléganl 2° un Traité dumeprisdu monde,
;
fit bientôt connaître, el Robert, gouverneur

composé en 427, et adri ssé à Valerien, son du pays de Liège, plein de lènér.ilii.n pour
parent c'est un des ouvrages les plus e4i-
;
sa personne, le chargea de distribuer ses
nics de l'anliquilé ecdésiaslique et dont la aumônes, et lui ijermit ensuite de se retirer
latinité esl presque digne du siècle d'Auuuste: au monastère de S.iint-Tron, où il mourut
on y admire la noblesse des pensées, l'éner- le 20 lévrier 743. Les miracles opérés à son
gie et la beauté de l'expression, la vivacité tombeau vengèrent sa mémoire de la calom-
et le naturel des images ce (lui faisait dire
; nie des méchants el attestèrent hautement sa
à Erasme que de toutes les produeiions des sainleié. — 20 février.
auteurs chrétiens, il n'en connaissaii pninl FUCLÈR Kuclœus, marlyr à Forge
(saint),
de comparable à celle ci 3* un Traité des ; en Pampliylie, soiiffril avec saint Léonce rt
formules, qui renferme une explication de sept autres, qui furent comlamnés à mort par
quelques endroits de l'Ecrilore, qu'il écrjvil ordre du président Flavien, au commencr-
jionr l'instruction de Véran, se.n seconil fils; menl du iv* siècle. —
l"aoûl.
les luslitulions, autre ouvrage sur l'Kcri-
4-'- i;i'DALD(-aint), Eudaldus, (lorissail au
ture, adressé à Salone, son fils aîné; 5* les coiiimencetnenl du viir siècle, et moarul,
Actes du martyre de saint Maurice el de ses vers l'an 73o, à Kipol en Calalogne, où l'on
compagnons. On lui allribue aussi divers garde son corps. H esl h >noré a Oax en lias»
autres ouvrages tels qu'homélies, discours cogne le 11 mai

90D EUF EUG 9ia


rJJDE (sain(), Oh. i'\êi\np d'Urgcl en Ca- pour successeur 1 même saint Quinlien
lalig>i(^, osl honoré I«î7jui:i'i. 10 n ai.
KL'RRS Oiio promior ahhn do
(sailli), , El'FllOY Eufridun, moine dans le
(sainl).
Cliniiiiiilljic ou (^nrniôrv rii V'fl.iy , élait coiiiié d'Asti CM
l'ieiKOiit, est honoré dans la
(l'une fiiiiille imblr <! riche, mais il (priia cnihé 'raie Vbe. où l'on garde son corjis.
d'
lotis les avaiiliigos lL'iii|)orels nii'il pou- 11 y a aussi à Q^'ôrisque une église qui
porte
vail se proiripllre ilaix li- iiioiirio pour <p lireI son nom. —1 oclobie. I

ii;oine. Charrié ili- f;uiiV(Tii r 'e monaslère à EUtîANnilE (saini), ftujander, csi honoré
la foiida'ii)U ilnijuel avait hcaiicoup con-
il par les Eiliiopi ns le !0 mars.
(r l)u6, il lil le voyage de Lé iiis pour s'ins- EUGENE (saint), Eitf/enius. martyr à Ti-
Iniiie lie la luan ère doiil y vivaient les re- voli, elait le plus jeune des fi s de saint
li|;ieiix, se prnpo-iaiit di> former sa cunimu- Gélule el de sainte Symphorose. Le lende-
iiaulé sur le miulc-le de relfo ah'iayc célèbri'. main du supplice de sa mère, il fut conduit
T'est pendant ce voyage qu'il dévida saint devant l'empereur Adrien ainsi que sis frè-
Ch ff. e, son noveu, à le suivre <à Coruiéry, res, et ce prince, n'ayant pu les décider à sa-
vu il lui ilo'.ina l'habit, et le chargea en- crifier aux dieux, les fit périr par divers gen-
suite du temporel du mi'naslère. Il mourut res de supplices. Eugène fut attaché à un
PU commenecmrnldu viir sipfle, après avoir pieu et on lui fendit le corps du haut en bas,
fait élire pour s:in successeur son uf vcu, qui l'an 120.— 18 juillet.
ma chait (ligneuient sur ses (races, et après EU'iENE (sailli), martyr à Rome, soulTrit
la i!!or( de celui-ci le nionasière deCo niéry sous l'empereur Ijiallien avec sainie Lucill£
prit le nom de monastère Sainl-Chaffre.— 20 et plusieurs autres. — 29 juillet.
no»emhre. EUGENE (saint), martyr, é!ait le compa-
KUDOr.lE (sainte), Eudocia , martyre à gnon el le disciple de sàini Denis, premier
Héliopiilis, fui instruite dans la nligioii chré- évèquc de Paris, avec lequel il vint dans les
lieniie et baptisée par l'é»èqiie Théodote. Gaules, vers le milieu du :ir siècle. Pendant
Ayant été arréléc pendant 1\ persécution de qu'il s'appliquait à propager la lumière de
Trajan elle fut percée d'un coup d'épée par l'Evangile, il fut arrêté et mis à mort par les
ordre de Vincent, gouverneur de la provin- païens à Deuil en Parisis, quelque temps
ce. — l" mars. après le martyre de son bienheureux maître
EUDOCIMK (saint), confes- Eudocimus , Son corps ayant été jeié dans l'étang des
seur, sortait d'une famille patricienne de la Marchais, fut découveet par révélation, et
Cappadoce. 11 montra un grand zèle pour la porté, près de Deuil, dans une chapelle qu'on
défense des saintes images sous l'empereur avait bûtie pour y placer ses précieux res-
Théophile et mourut avant le milieu du i%.° tes ,et l'on y f.mda plus taid un prieu-
sièc>.— 3t juillet. ré. Les reliques rie saint Eugène ayant été
l'UDOXK (saint), Eudoxîus soldat et , transférées de là dans l'abbaye de Saint De-
martyr à Meliiinc dans la Petite Anuéuie nis, l'église de Tolède, qui prenait ce saint
avec saint Zenon, se dépouilla de ses insi- martyr pour saint Eugène, qui fut évéque de
gnes nililaires pour ne pas participer à des cette ville au milieu du viv siècle, obtint de
actes idolâlriques et fut imiic par onze cent
, l'abbé de Saint-Denis une jiarlie de ses re-
cinq de ses compagnons, ils souffrirent sous liques, qui y furent trauspirlées en 1533.
l'empereur l)ioc!éli< n. 5 seiilembre. — Pliilippe 11, alors roi d'Espagne, porla quel-
KUDOXE (saint), martyr à Sebaste en Ar- que temps la châsse du saint sur ses épau-
ménie avec saint Carlère et plu!<ieurs au- les royales, pendant la cérémonie à laquelle
pendant la persécution de l'era-
tres, soulTiit il assistaitavec sa cour. !5 novembre. —
pcr ur Licinius. 2 novembre. — EUGENE (saint), martyr à
Néocésarée
EUDOXlî ;saint), préire en Ethiopie, est avec saint Mardoiiius et plusieurs autres,
honoré chez les Grecs le 11 septembre. subit le supplice du f u, el ses cendres fu-
EUDOXIE (sainie), Eudoxiu , martyre à rent j tées dans le fleuve. 2i janvier. —
Alexandrie, ou piuiô! à Cauope, avec sainie EUGENE (saint), évêque et marlyr dans
A'Iianasie, sa nsèie, et ses deux siKurs, souf- la Cheisonèse, souffrit av<'C saint Basile et
fiit l'ail 2i;*, au commencemenlde la persé- plusieurs autres évèques. k mars.
culioa qui fut continuée sous l'empereur l'.UGENE (saint), martyr en Syrie avec

Dècc. 31 janvier. saint aul cl cinq autres, est honoré chez les
i

l'^UFltAISIi (saint), Euphrasiufi, évèquc de Grecs le 20 mars.


(^lermoiil, suct'éila à saint Aproncule sur le EUGENE (saint) martyr à Trébizondè,

siéne épiscopal d'Auvergne. Eu 506, il se avec saint Candide et deux autres, est ho-
fit représenter au concile d'Agde parle prê- noré chez les Grecs le 21 janvier.
tre Paulin, eten oll, il assisla, l'n personne,
EUGENE (saint), martyr, souffrit avec
à celui d'Orléans, où l'un lit de sages règle-
saint ApoUone.— 23 juillet.
ments pour le maintien de la discipline ec-
clésiastique. L'année suivante il accueillit EUGENE (saint), marlyr en Cappadoce,

avec une généreuse hospitalité saint (Juin- Fouff.it avec saint Coitide, diacre, et plu-
tien, évèqu<! de Ko ii z, ilias-c de son siège sieurs autres. —
G septembre.
par le parti des V isi^ollis, et pourvut lihéra- EUtiENE (saint), marlyr à Damas, était
lenienl à tous ses besoins, lui fournil un Ingé- fils de saint Paul et de sainte Tatle, qui, dé-
nu iit cauvenable ei loi as-ura des revenus noncés comme chréliens subirent une ,

Euflhanls. li uioiuul vers l'au 515, et il eut cruelle fustigation el d'autres supplices au
i:UG 91»
mi EUG
milieu desquels ils expirèrent.— 25 septem- règle et de ne découvrir son sexe à person-
ne. Il est honore avec sa fille le 8 février.
bre.
EUGENE (saini), martyr en Afrique avec
EUGENE (saint), qu'on croit avoir éto saint Aquiliu et plusienr-; autres, soullril,
page de l'empereur Uiuclélien, fut l'une des à ce que l'on croit, pendant la persécution
liremières victimes de la persécution excitée des Vandales, sur latin du v siècle. 4^ jan-—
par ce prince en 303. Il souffrit à Nicomé- vier.
dic, cl il est honoré chez les Grecs le
12
EUGENE (sain!) évéque de Carthagc et
,

mars. confesseur, était un des citoyens de celle


EUGENE (saint), aussi martyr à Nicomé- ville les plus recommandables par son s .-
die, pendant la même persécution, souffrit voir, sa piété, son zèle, sa prudence et s;;
avec saint Pamphylien et deux autres.— 17 charité aussi les catholiques, qui avaient été
:

mars. privés d'évêque pendant vingt-quatre ans,


EUGENE (saint), martyr à Cordoue, souf- à cause de la longue persécution que les rois
frit avec saint Zoïle et dix-huit aulres,
vers vandales, qui étaient ariens, avaient exci-
l'an 304, |)cndaut la persécution de Dioclé- tée dans cette partie de l'Afrique, l'élurent
ticn.- 18 juillet. d'une voix unanime, aussitôt que le roi
EUGENE (saint), martyr en Arménie, fut
Huneric leur eut permis de pourvoir d'un
aux plus horribles tourments et enfin pasteur leur Eglise désolée. Eugène ayant
livré
été sacré en 481, se conduisit dans l'épisco-
à la mort par ordre du président Lysias,
pendant la persécution de l'cmpi'reur Uioclé- pal de manière à se faire respecter même
des hérétiques pour les orthodoxes, ils l'ai-
tieu. Son corps, apporté à Uome, dans la ;

suite, fut placé dans l'éylisc de Saint-Apol-


maient au point qu'ils se seraient estimés
linaire. —13 décembre. heureux de pouvoir donner leur vie pour
lui. Ses aumônes étaient inunenscs eu égard
EUGENE (saint), prêtre et martyr f^ous à la modicité de ses revenus mais il trou-
;

Julien l'Apostat, ayant reproché à ce prince vait, dans le cœur de ses diocésains, de-, res-
son impieté, celui-ci, furieux, le fil frapper sources assurées contre la misère des indi-
avec la dernière barbarie. Il le relégua en- gents ; d'ailleurs il se refusait jusqu'au né-
suite dans un vasie désert de l'Arabie, où il cessaire pour avoir de quoi assister les pau-
le litdécapittr avec saint Macaire.— 23 jan- vres. Lorsqu'on lui repiéseiitait qu'il devait
vier et 8 décembre. réserver quelque chose pour ses propres be-»
EUGENE (saint), évéque de Milan et con- soins, il répondait Le bon pnsliur devant
:

fesseur, est honoré dans celte ville le 30 dé- donner sa vii: pour son troupeau, serais-je
cembre. excusable de m'inquiéter de ce qui concerne
EUGENE (saint), diacre de Florence et con- mon corps? 11 jeûnait tous les jours et ne fai-
fesseur, était attaché au service de celle sait qu'un léger repus qu'il ne prenait que
Eglise pendant l'épiscopal de saint Zénobe, le soir. L'estime que les ariens avaient cuo
au commencement du v siècle. H mourut pour lui se changea bientôt en haine, et
en 4^22. —17 novembre. Huneric, jaloux de sa popularité, lui défei\-
EUGENE (saint), moine en Bithjnie et dit do s'asseoir sur le trône épiscopal, de
père de sainte Marine, étant devenu veuf, prêcher le peuple et d'admettre dans sa cha-
résolut de passer le reste de ses jours dans le pelle aucun des Vandales catholiques. Eugène
service de Uieu. A près avoir confie à l'un de ses répondit au roi a\ec une noble fermeté, et
parents sa fille unique, qui était encore très- dit, à l'occasion du troisième article de cette

jeune, il entra dans un moiiaslère situé ti dix défense, que Dieu lui commandait de ne point
lieues de la ville qu'il habitait. Il y observait fermer la porte de l'église à tous les fidèles
avec tant d'exactitude toutes les régies de la qui désiraient l'y ser\ir. Huneric, rurieux do
vil! cénobilique que l'abbé conçut pour lui cette réponse ,recommença ses persécutions
une grande estime et une vive affeclioii. d'abord contre ceux des Vandales iiui profes-
Mais lualgrè le zèle et l'application qu'il niei' saient la vraie loi , cl euï^uite contre tous les
tait il s'avancer dans la vertu, le souvenir de cathulii|ues iiidistintteinent. Lese^éques, les
sa chère entant venait le distraire, et le cha- prêtres, les diacres et les laïques d'un rang
grin qu'il avait d'en être >éparé lui arrachait distingué furent bannis, au nombre de quatre
de temps en temps des soupirs. I.'ab!)é s'a- mille neuf cent soixante-seize. Eugène ne
percevaiit qu'il était eu proie à une douleur fut point enveloppé dans celle première pros-
profonde, lui deuiamla puur(]uoi il était si cription , sans doute, par un reste d'égards
triste? —J'ai laissé dans la ville un enfant pour les habitants de la capitale: mais le roi
très-jeune, lui réponiiit-il en pleurant et en fit dire aux urtholoxes qu'il appelait homoou'

se jetant à ses pieds, et c'est son souvenir siens, qu'ils eussent à Larthage, le 1" fé-
qui cause ma peine. —
Puisque vous aimez vrier 484, une conférence avec les évéques
tant ce fils, allez le chercher et amenez-le ariens. Le saint, voyant que les ennemis de
ici. Eugène alla donc cheichiT sa fille, dont la foi seraient en même temps juges et jjar-
ilchangea le nom en celui de Marin, et l'a- ties, répondit que comme il s'agissait de la
mena au monastère. Il l'instruisit dans les cause commune de toutes les églises, on de-
voies de Dieu, et lui lit faire de grands pro- vait consulter et inviter à la conférence les
grès dans la perfection. Elle avait dix-sept églises d'outre-mer, et principalement l'E-
ans lorsqu'il mourut, et les derniers avis gliseromaine, qui est chef do loules les autres
yu'il lui douua furent de bien observer la Un aveugle, uommé Félix, étant venu le trou

JI5 EUG EUG 914

ver, le pria de lui rendre la vue, disnnl qu'il venez -vous surtout qu'il est écrit que nous.nt
s'adressait à lui en conséquence dune vi- devons pas craindre ceux qui ne peuvent tuer
sion dont Dieu l'avait favorisé. Kiigèiie s'ex- que le corps. Le saint évêqne de (iarthage fut
cusa d'abord, donnant pour raison qu'un pé- conduit dans une contrée déserte de la pro-
cheur comme lui n'était pas fait pour opérer vince de Tripoli, et conlié à la garde d'un évé-
un miracle. Enfin vaincu par Us instances
,
que arien, nommé Antoine, homme barbare
de l'aveugle, il lui dit Je ions ai déjà dé-
: et féroce, qui le traita avec la dernière indi-
daré que je suis un pécheur et le dernier des gnité ; ce qui ne l'empêchait pas d'ajouter ,

hommes ; mais je prie Lieu de vous traiter se- lui-même, des ausiérilés volontaires aux
lon votre foi et de vous nndre la vue. En mauvais traitements qu'il éprouvait, portant
môme temps, il forma le signe de la croix un rude ciliée, oucbant sur la terre nue et
t

sur ses yrux, et aussitôt cet homme vit par- [tassant en prières une partie considérable
faitement. Toute la ville fui témoin de ce des nuits. Etant tombé malade, /Antoine l'o-
triomphe que la foi venait de remporter sur bligeait à prendre des clioses entièrement
l'hérésie. Le roi fjt venir Félix pour s'assu- contraires à sa maladie mais il guérit ce-
;

rer du miracle, en examina minutieusement pendant, par une protection spéciale de Dieu.
toutes les circonstances, et fut convaincu de Hunéric étant mort misérablement au mois
la vérité du fait ; mais les évéques ariens lui de décembre de la même année, Gontaniond,
persuadèrent qu'Eugène avait eu ri'cours à son neveu, qui lui succéda, rappela Eugène
la magie. Cependant on ouvrit la conférence à Carlhage en 488, fil rouvrir à sa prière les
au jour indiqué les calholiques nommèrent
: églises calholiques,ct permit aussi au s prêtres
dix des leurs pour parler en leur nom, et et auxévêques exilés île rentrer dans leur pa-
demandèrent qu'il y eut des commissaires trie. Trasimond, son frère, lui ayant succédé
chargés d'écrire ce qui se dirait de part et en 496, persécuta par intervalles les catholi-
d'autre et conmie on leur répondit que Cy-
; ques. Ayant oidigé Eugène de disputer en sa
rilla, patriarche des ariens, qui «venait de présence avec le patriarche des ariens, celui-ci
s'asseoir sur un trône, exercerait cette fonc- l'nl confondu et réduit au silence. Ce triom-
tion , ils demandèrent de nouveau en vertu phe valut au saint cvêque une condamna-
de quoi Cyrilla s'attribuait le rang et la juri- tion à mort, ainsi qu'à saint Vendémial, évé-
diction de patriarche- Les ariens qui ne sa- qui- de Capse et à sainl Longin. Après que
vaient plus que répoui're, remplirent de tn- ces deux derniers eurent élé exécutés, le
mulle l'assemblée et obtinrent un ordre qui bourreau tenait déji levé le fer pour frapper
les autorisait à donner cent coups de hâion à Eugène, lorsqu'un envoyé du roi vint lui
tous les laïques orthodoxes qui étaient pré- demander quelle était sa dernière résolu-
sents. Les catholiques présentèrent une con- lion. Je suis prêt, dit-il, à perdre la vie plu-
fession de foi, qu'on attribue au saint évéque tôt que la foi. Cependant Trasimond eut
de Carlhage, et qui était divisée en deux par- honte de faire mourir un homme si vénéré
ties la première établissait par l'Ecriture la
: pour sa science el sa verlu il se contenta de
:

consubslanlialité du Fils de Dieu la seconde, ; l'exiler dans le Languedoc, province sou-


qui confirmait la même doctrine par les mise à Alaric, qui, quoique iirien lui-même,
écrits des Pères, n'est pas parvenue jus(iu'à le laissa tranquille. Le saiiit évoque y lut
nous. Quand on en eut fait la lecture, les ariens aussi respecté qu'à (>artliago , et le grnnd
trouvèrent mauvais que leurs adversaires nombre de disciples qui viicrenl se mettre
prissent le nom de catholiques quoiqu'il le ,
sous sa conduite, l'obligea de fonder à Miance
leur fût donné universellement même par les un monastère qui prit dans la suite le nom
hérétiques, et le tumulte qu'ils excitèrent de Sainl-Amaranlhc , à cause qu'il était si-
o'bligea de rompre la conférence. Le 23 du tué près du tombeau de ce saint martyr, sur
même mois de février 484-, le roi donna des lequel saint Eugène se fit porter lorsqu'il se
ordres pour que la persécution devînt géné- sentit [très de sa fin. Après sa mort, qui ar-
rale. F'ugène fut arrèlé et après d'horribles , riva le 13 juillet 505, il fut enterré près du
tortures , il fut condamné au bannissement. sainl mariyr leurs reliques furent transfé-
:

Ne ayant pas été possible de dire adieu à


lui rées plus tard dans la cathédrale d'Albi.
ses diocésains, il trouva moyen de leur écrire 1.5 juillet cl 2 mai.
une leltre qui nous a été conservée par saint EUGENE (sainl) , évoque de Tolède et con-
Grégoire de Tours Je vous demande, arec: fesseur, fut élevé malgré lui sur le siège de
larmes, leur disail-il, je vous exhorte, je vous celle ville, vers l'an C4o. I! avait pris la fuiie
conjure, par le redoutable jour du jugement pour se soustraire au fardeau de l'épiscopat ;
et par l'avènement formidable de Jésus-Christ, mais sa retraite fut découverte el les vœux
de rester fermes dans lu profession de la foi du peuple, ainsi que les ordres du roi 15e-
catholique. Conservez la qrAcc d un sful bap- ceswinde, ne lui permirent pasde refuser plus
tême.... Que personne d'entre vous ne souffre longtemps. Il présida en qualité de mélropo-
qu'on le rebaptise Il parlait ainsi parce lilaiii de toute l'Espagne, à deux conciles
que les ariens d'Afrique rebaptisaient ceux tenus à Tolède même ei mourut vers l'an 657.
qui euibrass.'iient leur secte. Sijp retourne à lia l.iissé des traités de théologie et quel(|ues
Cartilage, ajoute-t-il, je vous vrrai encore opuscules en prose cl en vers sur divers su-
en celte vie. Si je n'y rrtourne pas, je ne vous jets. Saint lldelonse, qui lui succéda, fail un
verrai plus qu'en l'autre. Prirz pour nous, et grand éloge de sa sainteté cl de sa science.
ji ûnez, parce que le jeûne et l'aumône ont tou- 13 novembre.
iours fléchi lamiséricorde de Dieu; mais sou- EUGENE (sainl), pape et confesseur, était
01.-5 EUL £tJL 91^
Romain de nais<!ancp rt fui vicaire péné'-al à Mérida en 292, d'une famille illustre, fit
d(<rK^^lise I
endaiit la ('apUvji^ du p.ific s.iiiit [laraîire dès .sou eufaner» un grand amour
Marliti, qui niouriil lii.iriyr le Jfi se: ti'rii- pour Dieu et un griml éloiguemeul pour le
bre 655, dans le fond de l'Asie où il av.iit élé monde. Ou .idiiiirail surtout eu cl'e une raro
relégué. Ayant été élu pour lui succéder, il modestie et une pureté angéliqiie. VAW. n'avait
mourut le i" juin de l'année (iSS après nu , CTicore que douze ans lor-que carurent les
ci'url ponlifical qui ne lui [lermil pas de re- édits de Diuclétien (lui ordonnaient à tous
médier aux maux de l'I'lf^lise su'toul eu ,
les cil'etiens de sacrifier arx dieux de l'em-
Orient. Il eut pour successeur sainl Vilulien. pire. I.,a n)ère d'Eulalie, in(|uiète de l'ardi ur
— 2 juin. qu'elle montrait pour le nuiriyre, crut de-
EUGENE HE MAGHER (sain(\ premier voir la conduire a la camp,i>;iu- mais la
;

évé'iue d'Arasratlie en Irlande, fut inhumé jeune vi' rue s'échappa peu laut l.i nuit, re-
dans le finieliète «le; sa ville épiscopale, et vint à Mérida et se présentant au gouver-
,

peu de temps après sa mon, l'on bail sur neur Dacieu (|ui était assis sur M>n tribunal,
sou (omlieau une éulise ijui poria son iifui. l'Ile lui reprocha l'impii'té dont il se rendait

11 e*»! lioïKiré à LondonJirry dans la pro- coupable eu voul.inl faire .ibjurer la seule
vin<e d'UI<ter, le 23 aoi'il. vraii! religion. Oacien, étonné 'le celle har-
EUGEN'E { Engenia, vierge et
sainte) ,
(îicsve dans un à;;e si tendre la lit arrêter,
,

martyre à Borne sous l'empereur Valérien , et employa d'abord les caresses, lui repré-
avait réuni un certain nombre de vierjfcs sentant avec douceur le tort qu'elle se ferait
qu'elle formait au service de Jésus-Cbrist. à elle-même et le chagrin qu'elle causerait à
Ayant é'é arrêtée par ordre de Nicélius. pré- ses (lareuls si elle persistait dans sa déso-
fel de la ville, après plusieurs combats, elle béissance aux édits mais voyant (ju'il no
;

fut décapitée vers l'an 258, et son corps en- gagnait rien par celte voie, il eut recours
terré dans le cimelière d'Aprouien sur la aux menaces, et ajirès avoir fait étaler de-
voie Latine. Saint Avit de Vienne en fait un vant ses yeux les instruments ileslinés à la
bel éloge dans un p ëme adressé à sa sœur tourmenter, il lui dit qu'elh- ne subirait au-
Fuseine, et son nom se trouvait ancienne- cune torture , si elle voulait prendre lenle-
ment dans le canon de la mes-^e. lui Fr.inee, meiii du bout du doigt un peu d<> sel et d'en-
ou faisait autrefois mémoire de sainte lîugé- cens. Eolalie , pour mieux témoigner l'hor-
wie à la seconde messe de Noël, et non de reur (lue lui inspirait une .'icmbhtde |)ropo-
sainte Anaslasic. —
23 décembre. siiion, renversa l'idole devant lanuellc on
EUGENIE (sainte), martyre en Afrique l'avait conduite, et loula aux pieds le gâteau
aver saint Sl.ilnien et plusieurs autres, est destiné pour 'e sacrifice. Ou rapporte même
honorée le 3 jan>ier. qu'elle cracha à la face du juge, action qu on
EDGI'.NIE (sainte), abbcsse de Hohen- ne pourrait excuser qu'eu disant ((u'Eulalie
bourR, née sur la fin du v.i'^ siècle, était fille était très-jeune et qu'elle «agit avec irré-
d'Adelbert, duc d'Alsace et soeur de sainte flexion, eiilrainée qu'elle était par son ar-
Atlale et de sainte G.nidelinde. Ayant suc- deur pour le martyre. Dacieu, furieux, donna
cédé, ver< l'an 720, à sa tante sainte Odile oriire à deux bourreaux de lui <l<H;bircr les
ou Adèle, fondatrice et première abbesse fôles avec dis crocs de fer, et ils mirent à
de Hohenbourg, soi's les yeux de la<|uellc découvert tous ses os. lVn<iaitt ce supj lice,
elle av.iit été é eiée dans la priitic|uc de tou- elle couipt'iit, avec un a-rc.iline et tran-
tes les vertus, elle fjouverna sa rominun.uité quille, les plaies i|u'oa lui faisait, tli^aoi que
avec tant de sagesse et cle sainteté, qu'afirès c'étaient autant de trophées de JésMS-Chri>t.
sa mort, qu'on pl.ice vers l'an 735, 0[i l'Iio- On lui appliqua ensuite «les torches arJentes
ncra d'un culte public à l'ohenbourir et <lans sur la poitrine et sur les lianes ; torture hor-
plusieurs autres lieux de l'Alsace. Ses reli- rible (ju'elle soufl'rit sans se plaiuilre, et n'ou-
(|ues, qui se gardaient dans son monastère, vrant la bouche que pour louer le Seigneur.
furent dispersées en 1622 par les Suédois Le feu dont elle était entourée ayani pris à
qui brisèrent son tombeau, et il n'en reste ses cheveux épars sur son visage, cil- fut
plus quequeliines portions. 10 septembre. — étour^ée p.ir la tumée et par la tlauime. Pru-
EUl'iENJI'.N (saint), Ewiniianus, martyr à dence, qui a écrit en vers les Actes de sainte
Aulun, est honoré le 8 j iivier, Eulalie, rapporte qu'au moment ou elle ex-
EUGUAPnE (saint), Enqraphus. martyr à pira, on «Il sortir de sa bouche une colombe
Alexandrie, soulTrit sous l'empereur Galère, Idanehc, qui prit son essor vers le ciel. Un
au commencement du iv° sJèclc. 10 dé- — des soldais de la g rdc du gouverneur, à la
cembre. vue de l'oiseau miraculeux, quille soii poste,
EULALIE (sainle), EulnHn, vierge et mar- saisi de fra>eur et (rélonnement un des :

tyre à Barcelone, était de cette \i:ie. Arrêtée bourreaux également témoin du prodige ,

comme chrétienne l'an 3()'î pendant la persé- éprouve les ménies impressions. La neige
cution de Diodétien, elle fut livrée aux tor- (|ui tombait en abondance couvre le corps
tures du chevalet, des ongles de fer et du feu ; d'i^lulalie et l'enveloppe romnic tiii linceul.
elle sonffiit en dernier 'Jeu le sui pliee de la Les chrétiens l'enterrèrent près du forum où
croix. Ou garde ses reliques à liarcelone et elle avait reçu l.i couronne du martyre, et
ell(; est patronne de lusiiMirs églises de l'on y bâtit dans la suite une éclisc migiii-
France dans la Guyenue
.|

et le Languedoc. — fique. Prudence dit (lue ses reliques lurent


12 février. placées sous l'autel et qn'on venait les vé-
EULALIE (sainte), vierge et martyre, née nérer de toutes parts. Suint Isidore <le Se-

917 EtJL FIL 918


villerapporte, dans son Histoire desGoths, de Valens, proiecteur déclaré de l'arianisme.
que ces barbares n'osèrent faire le siège de —3 juillet.
MériJa. effrayés qu'ils furent par les prodi- ETLOliE (saint), évêque d'Edesse en Sy-
ges qu'Euialie opéra en faveur de celte ville. rie et confesseur, était prêtre de C( Ite ville,
— 10 décembre. lorsqu'il défendii courageusement la fui ca-
EULALIUS ou EuLADE (saint), évéque de tholique sous l'enjperenr Valens, protec-
,

Nevers au commencement du siècle, gou- w teur déclaré de l'arianisme. Le préfet Mo-


deste s'étant rendu à Edesse pour engager
vernait son diocèse avec un zèie et une sa-
gesse exemplaires, lorsqu'une maladie grave les orthodoxes à se soumettre à l'évèquo

èlaw( VI nue tout à coup fondre sur lui, ellft arien que Valens avait substitué de sa pro-
le retint plus d'un an d.ins son lit, prive de pre autorité à révc(|ue catlioiiiini; saint
l'onïe et de la parole, et sans pouvoir l'aire Barse, qui K<>miss.iit dans l'ex.l, il fit assem-
aucun usage de ses membres. Sainl Séverin, bler les prêtres, les diacres et les nolab^es
abbé d'Agiiune, qui passait par Nevers, en de la ville et les harangua, employant tour
allant trouver le roi Clovis qui lavait ,
à tour le raisonnement, les prié. es et les
Diandé pour le <'clivrer, par ses prières, menaces, pour les entraîner dans l'hérésie.
d'une fièvre opiniâtre, guérit miraculeui^e- Mais voyant que tout le monde gardait uo
uient saint Eulaiius, l'an 50-'i-. Celui-ci se .«ilence morne et désa(>probatif, il interpella

leva sur-lc-cliamp et célébra la messe au Euloge, comme le iiersonnagc le plus révéré


milieu d'un prup'e immense qui s'ét<jit et le plus inOueiit de la viile et lui demanda

réuni pour ren>ercier Uiru d'un miracle si les ordres de l'empereur si'raicnl exécutés.

aussi frappant. Eulaiius piofita de la santé — L'empereur nirnit-il reçu, arec la cou-
qui \cnail de lui èire rendue, d'une manière ronne impériale, l'onclion tlu sacertlo e ? ou
aussi subite qu'inespérée, pour rej.reniire pense-t-il i/ue sa volonté iluire être la règle
l'exercice de ses fondions épiscopales qu'il de notre foi ? Si l'empereur se (aifaii païen.,
remplit saintemeni jusqu'à sa mort, arrivée dcvrioiis-twus embrasser, à >on exemple, le
quelques années après. 2 i août. — culte des démons ? —
Il ne s'agit pus de cela,

EL'LA.MPE (saint) , £'i(/o//(pi«)î martyr,


,
mais seulement de savoir si vous v.mlez recou'
sûuiïril avec saint Theodole et plusieurs au- naître pour voire érèi/ue celui que l'empereur
tres. —3 juillet. a désigné. —
Nous atons vn évéï/ue. le seul
EULAMi'E (saint) martyr à Nicomédie légilime. le seul véritablement évé.'iue : tant
,

l'an u03, pendant la persécution de Dioclé- qu'il vivra nous n'en reconnaîtrons point
tien , fut je'.é dans une cbaudière d'huile
d'autre. Celte réponse fut accueillie par da
bouillante, cl il en sortit le corps aussi in- vives acdamalions ; mais le même jour,
tact qu'auparavant. Ce prodige convenu Euloge fut exilé avec quatre-vingts catholi-
deux cents idolâtres qui furent décapilés ques. Relégué sur les confins de l'Egypte,
avec lui. — 10 octobre. il profita de son séjour dans cette coiitréo
EULAMPIE (sainte), Euinmpia, vierge et pour convertir les pa'iens qui rhal)itaicnt,
martyre à Nicoméilie, ayant appris (jue !-aint et il y réussit, principalement par le moyen
Eulampe son frère, était tourrnenié pour d'un(^ école publique qu'il ouvrit pour l'ins-
,

Jésus-Clirist, elle s'élança du milieu de la truttiou des enfants, secondé en cela par
foule et étant arriv.e près de lui, elle l'em- saint Piotogène, son ami et son compagnon
brassa et l'encouragea à persévérer dans la d'i'xil. Après la mort de Valens, ariiv e en
coiifcs>i(>n de la loi. C' lie déntarcbe coura- 378, Euloge put retourner à Elcsse dont il
geus<-la ûl associer à .-on inariyre. Jetée avec devint évéque. L'^s détails èdifiinls de son
lui dans une chaudière d'Iiuilc bi'Uiilante épiscopal ne sont point parvenus jusqu'à
qui ne leur fil aucune lirûiure, elle fut déca- nous, et l'on ignore mêin.' l'année de sa mort :
pités en même lemps que lui, pendant la seulement on sait qu'il assista, eu 381, aq
persécution de Diociclien, l'an oQà. 10 oc- — C'iiicilc génér.il de ConsUmiinnpIe, el ou
tobre. trouve sou nom parmi ceux des évêques qui
EULODE (saint) , Eulodius martyr en ,
en souscrivirent les décrets, —
5 mai.
Espagne, souflr t avec saint Jules et trois
EULOUIÎ (saint), patriarche d'Alexandrie,
autres. — 21 août.
élait né en Syrie et embrassa, f.jrl jeune,
l'état monastique. Après s'être appliqué,
Ellé.('GE (saint), Enlogius, diacre de Tar- avec succès, à l'eiudc des belles-lettres, il se
ragone et martyr, fut arrêté avec saint Frnc- ijiit à étudier la science divine dans l'Ecri-
tucuï, son évêque, au commencement de tuie sainte, dans les conciles el dans les ou-
l'année 250, pendant la prrséculiou de l'em- vrages des Pères, il se trouva bientôt en
pereur Valérien, et conduit en prison. Quel- état de combailre l'hérésie des eiilychiens,
ques jours après, le ()résident Emilien les fit qui désolait alors lOrienl, el ii fui bientôt
comparaître l'un et l'autre, et, après un in- regardé comme l'une des plus lirillanies lu-
terrogatoire ()ui leur fournil l'occasion de mières de l'Eglise. Sa science était rehaus-
montrer leur inébranlable attacliernent à la sée par ses vertus el surtout par son humi-
foi, il les condamna au supplice du feu. par son amour pour la prière et pour
lité,
21 jant ier. les austérités de la pénilence. Saint Anas-
EULOGE (saint), martyr à Constanlino- tase, patriarche d'Anlioche, le lira de sa soli-
ple, souffrit la mort pour la foi de Nicée tude pour l'élever au s.icerdoce, et il l'admit
pendani periécution ((ne les ariens exci-
la parmi les membres de si>n dergé. C'est pen •

tèrent cuulre les orthodoxes sous le règne daul le séjour qu'il ûi Uaus cette ville qu'il
C19 FM. EUN m
BC lia d'une étroilo nmitic avec s.iint Euty- berté il fut obligé de vivre avec l'évêque
chius, palrinrchc do Conslanlinoplo, qui y Récafrède, qui s'était déclaré contre les mar-
était exilé pour la foi, et il se réunit à lui tyrs et qui, trahissant la cause de Dieu,
]iour comballre les ennemis de la vérité. Son prétait son ministère aux infidèles pour per-
zèle pour rorthodoxie et sa sainteté le firent sécuter les chrétiens. Vivement affligé d'une
choisir par l'empereur Tibère II pour occu- telle société, dont il ne lui était pas libre de

per le siège patriarcal d'Alexandrie mais ;


se séparer, il prit la résolution de n'exercer
ce prince éiait déjà ninrl lori^qu'il fut sacré aucune fonction sainte, excepté la préilica
l'ayant obligé tion il sabstinl même de célébrer, pour ne
en 583. Les aiïaircs de l'Eiilise ;

à faire le voyage de Conslantinople, l'année pas communicpier avec cet ennemi domesti-
suivante, il y fit la connaissance de saint (pie. L'archevêque de Tolède étant mort en

Grégoire le Grand ils ne purent se connaî-


:
858, saint Euloge fut élu, tout d'une voix,
tre sans s'aimer, et saint Grégoire étant pour lui succéder mais il soulTrit le martyre
;

devenu pape lui adressa plusieurs lettres. ."ivant d'avoir pu prendre possession, et
Saint Euloge mourut vers l'an 606. Il avait même avant la cérémonie de son sacre. Une
composé d'excellents ouvrages contre les jeune vierge d'une des plus illustres familles
aréphales et les autres sectes des eutychiens des musulmans de Cordoue, nommée Léo-
( tcontre les novaliens d'Alexandrie, mais crilie, ayant été instruite d:ms la religion

il ne nous reste que des fragments conservés


chrétienne par une de ses parentes qui la
fit baptiser, son père et sa mère n'en eurent
par Pholius. Saint Euloge avait aussi écrit
un rrattf/ contre \cs agnoétes, espèce d'euty- pas plutôt connaissance qu'ils ne cessèrent
cliicns qui prétendaient que Jésus-Christ, de la maltraiter pour la faire renoncer à la
comme homme ignorait plusieurs choses,
,
foi. Elle fit part de sa situation à saint Eu-

entre autres le jour du jugement général. loge et à sa sœur Anulone, les priant de lui
Il adressa ce dernier ouvrage à saint Gré-
procurer un asile où elle pût pratiquer sa
goire le Grand, avec prière de l'examiner ; religion en liberté. Euloge lui fournit les
le saint pape le lui renvoya ensuite, lui moyens de s'échapper de la maison pater-
marquant qu'il n'avait rien trouvé que d'ad- nelle ; mais les parents de Léocrilie ayant
mirable. Photius parle aussi de onze dis- réussi à la découvrir, elle fut conduite de-
cours du saint patriarche dont il ne reste vant le juge ainsi qu'Euloge, auquel le juge
plus rien. —
13 septembre. fit un crime de sa conduite en cette circons-

EULOGE L'HOSPITALIER (saint), était tance; mais vo ant que les menaces ne pou-
autrefoishonoré dans la grande église de vaient l'inlimider, il le fit conduire au [la-
Saint-Moce à Conslantinople le 27 avril. lais, afin qu'il comparût devant le roi, en
EULOGE (saint), prêtre et martyr, né en présence duquel Euloge se mit à prouver la
l'an 800 d'une des plus illustres familles de vérité du christianisme, mais on ne voulut
Cordoue, passa les premières années de sa pas le laisser parlei et on le condamna à
vie parmi les clercs de l'église de Saint- perdre la tête. Pendant qu'on le conduisait
Zo'ile, et s'y distingua bientôt par sa vertu au supplice, un eunuque lui donna un souf-
et par sa science. Ayant été ordonné prêtre, flet pour avoir mal parlé de Mahomet: le saint

il fut placé à la léte de l'école de Cordoue, martyr tendit l'autre joue et en reçut patiem-
qui était alors très-célèhre. Ses vertus et ment un autre. 11 mourut le 11 mars 839, et
surtout son humilité, sa douceur, sa charité, Lcocritie fut décapitée quatre jours après.
lui concilièrent la vénération universelle. Les chrétiens enlevèrent leurs corps et les
Il travaillait à sa propre sanctification par enterrèrent honorablement. 11 mars.—
la prière, le jeûne et les veilles, et à celle EUMENE (saint), Eumenius , évéque de
des autres par ses leçons et par les avis salu- Gortynedans l'île do Candie, et confesseur,
taires qu'il donnait aux personnes qui le a été surnommé par les Grecs, le Thannia-
consultaient lui-même visitait Ls monas-
: turge, à cause du grand nombre de miracles
tères, afin de s'instruire toujours davantage qu'il opéra pendant sa vie et après sa mort.
dans les voies de la perfection. Les Maures — 18 septembre.
ayant allumé, en 830, une persécution con- EDNICIEN (saint), martyr en Crète avec
tre les chrétiens, Euloge fut mis en prison saint Théodule et plusieurs autres, confessa
avec son évéque et une partie du clergé de Jésus-Christ au milieu des tortures «t fat
Cordoue. Il profita du loisir que lui laissait ensuite décapité vers l'an 230, pendant la
sa détention pour composer VEochortation persécution de l'empereur Dèce. — 23 dé-
au martyre adressée à Flore et à Marie,
, cembre.
deux vierges qui furent martyrisées l'année EUNOBE (saint), Eunobius, honoré en
est
suivante et qui employèrent, comme elles Ethiopie avec le litre de confesseur. 20 —
l'avaient promis, leur crédit auprès de Dieu septembre.
pour faire rendre la liberté aux confesseurs : EIU.NOIC (saint), Eunoïcus, l'un des qua-
aussi furent-ils élargis six jours après que rante martyrs de Sébaste, qui étaient sold ils
1rs deux saintes curent été décapitées. La et presque tous de la Cappadoce. refusa
persécution qui avait commencé sors Abdé- comme ses compagnons d'adorer les idoles.
rame II ayant continué sous .Mohamed, son Agricola, gouverneur de la province, no
fils, saint Eulojfc fit l'histoire des m;irtyrs pouvant obtenir d'eux, ni par pronics'cs,
ijuidonnèrent leur vie pour ,Iésus-Christ : ni par menaces, qu'ils se sonmisseul aux
il publia en trois livres sous le titre de
la édils impies que venait de porter Lieinius;
Mcmorial des saints. Après sa mise en li- les condamna à être plongés, pendant uo
y-21 EUP
froid rigouroux, dans un étang gl.icé, situé cuper que des pratiques de la piété et de la
près de la ville. Ils avaient presque tous pénitence. Ayant été arrêlée sons l'empereur
perdu la vie lorsqu'on les en retira pour les Galère, par ordre du magistrat Priscus, elle
transporter sur un bûcher oii leurs corps subit un interrogatoire qui lui fournit l'occa-
furent réduits en cendres, l'an o20. Snint sion de confesser Jéstis-Christ. Il fut suivi
Basile a fait un discours en l'honneur de ces de diverses tortures, après irsiiuelles on la
illustres martyrs que l'Kglise honore le 10 mit eu i)rison, où elle faisait ses délices de
mars. la prière. Elle fui ensuite condamnée à ètro
RUNOMIE (sainte), Ennomin, martyre à brûlée ; ce qui fut exécuté l'an 307. Les
Augsbourg, était servante de sainte Afrc. principales circonstances de son martyre
Après l'avoir imitée dans ses désordres, elle lurent retracées sur un tableau qu'on voyait
l'imita dans sa conversion et fui baptisée (l.i.ns la grande église de Chalcédoine, du
avec elle par saint Narcisse ((tii les avait temps d'Asière, évoque d'Aniasée , qui en
insiruiles dans la foi. Ayanl concouru à lit la description. C'est dans la nef de cette
rendre les derniers devoirs à sa iiiaîtressp, superbe basilique, bâtie sur le tombeau de
après son martyre, on lui fit un crinie de ce sainte Euphémie, que se tint, en 451, le con-
devoir de religion et elle lut i)rHlée .vivo dans cile général de (jhaiccdoine, qui proscrivit
le tombeau <ie mainte Aire où elle avait été les erreurs d'Eulychès. Les Pères île ce con-
renfermée par ordre du juge (îaïus, l'an 304, cile attribuèrent principalement à l'interces-
pendant la persécution de Dioclétien. 12 — sion de la sainte l'heereuse issue de l'affaire
août. pour laquelle ils s'étaient assemblés. On
EUiNUCE (saint) ,Eiinucins , évoque de transféra depuis ses reliques dans l'église
Noyon, llorissait dans li; vii.'^ siècle son: de Sainte-Sophie à Constaniinople. Au viîi'
corps se gardait dans l'abbaye de Saint-Kloi siècle, l'empereur Constantin Copronymc
de celle ville, où on l'Iioiiorc le 10 septcmiire. ayant voulu les faire jeter à la mer, on
EUNUCULE [sninl), Eunucuins, martyr à trouva n)oycn de les soustraire à la fureur
Marseille, a\ec saint Hermès et vinst-sepl de cet impie iconoclaste et on les porta à
autres, souffrit, à ce que l'on croit, vers Sillivri, sur les bords delà Proponlide. L'é-
l'an 21)0 , sous l'empereur Maximien. — glise de la Sorbonne de Paris en possédait
l^r uïars. une portion, du temps de saint Grégoire le
EUNUCULE (saint), martyr à Nicoraédie Grand. Il y avait à Uosne une église qui
avec quelques autres, souffrit vers l'an 304, portail le nom de sainte Euphéniie, la môme,
pendant la persécution de Dioclétien. 11 — à ce (jue l'on croit, qui fut réparée p.ir le
mars. pape Urbain VIH, cl qui subsiste encore.
EUNUS ou EuNE (saint), martyr à Alexan- L'Eglise grecque honore celle sainte avec
drie avec saint Julien, son maître, sous l'em- la même dévotion que les plus célèbres mar-
pereur Dèce. Comme siint Julien était telle- tyrs, tl sa fêle est d'obligation dans presque
ment pris de la goutte qu'il ne pouvait mar- tout l'Orient. Evagrc rapporte que de son
cher, on le plaça sur un chameau ainsi que temps les empereurs, les patriarches tl les
sou domesti(iue, et on les promena par toute fidèles se rendaient à Chalcédoine pour parti-
la ville, en les frappant à coups de fouets, ciper aux grâces extraordinaires qu'elle
et on les jeta dans uu grand feu où ils fu- obtenait de Dieu à ceux qui réclamaienl sou
rent brûlés à la vue de tout le peuple. Saint intercession. - 16 septembre.
-

Eunus est appelé par les Grecs Chronion. — EUPHEMIE (sainte), martyre en Ethiopie,
30 octobre et 27 février. a été surnommée la Crucifiée, sans doute
EUl'ERGK (saint), Eupergins, confesseur, jiour indiquer le genre de son supplice. —
est honoré à Fréjus en Provence le 14 mars. il juillet,
EUPHEBE (saint), Enphcbius, évoque de EUPHEMIE (sainte), n'est guère connue
Naples, se rendit célèbre par ses miracles au que par grande dévotion qu'elle avait pour
la
commencement du viii' siècle, et il mourut sainl Michel, archange. Elle esl honorée en
en 713. — 23 mai. Ethiopie le G juin.
EUPHEME (saint), Euphemius, martyr en EUPHEMIE bienheureuse), abbesse
(la
Orient avec saint Apollone, est honoré chez d'Altmunster, de Berthold
était fillecomte ,

les Grecs le 1"' mai. d'Andechs et sœur de sainte Mecbtilde de


,

EUPHEMIE (sainte), Euphemin, martyre Diessen. Elle renonça à tous les avantages
à Aquilée avec trois auires, souffrit sous de la naissance et de la fortune pour se con-
l'empereur Néron, et après plusieurs tour- sacrer à Dieu dans le monastère d'Alimuns-
ments, elle fut décapitée pour la foi chré- ler, situé entre Munich et Augsbonrg en
tienne vers l'an 6o. Son corps lut inlin.ué lîavière, où elle marcha à grands pas dans
par saint Hcrmagore, preisiierévèque de cette les voies de la perfection. Sou mérile et sa
ville. —3 et 1-) septembre. sainteté la firent choisir pour abbesse de ce
EUPHEMIE (sainic), martyre à Amido en monastère. Elle se moiiira conslaniment un
Paplilagonie avec six autres saintes femmes, parfait modèle d'humilité de moitificalion ,

esl honorée le 20 mars. et (le charité, jusqu'à sa mort (jui iirriva le


EUPHEMIE (sainte), vierge et martyre, 17 juin 1180. Son corps fut porte à Diessen,
née à Clialcédoine, consacra a Dieu sa virgi- el enterré à côté île ciini de sa sreur sainte
nité et prit un habit dont la couleur sombre Mecbiilde. —
17 juin.
indiquait qu'elle avait renoncé aux plaisirs EUPHUAÎSE (^ainl;, Euphrashis, évêqua
e'. aux vanités du monde, pour ne plus s'oc- d'Anduxar en Espagne, fut ordonné à Uouiq
9i5 £UP EW 9î4
par les saints apôtres, et envoyé on Espagne mettre à des iniportunilés auxquelles
l'abri
avec plusieurs aulrcs rnissionnaircs, pour y «l!e était exposée sous ce rapport, elle (|uitta
prêcher l'iivangile. Après ;ivoir converti <in seciètemen( Conslantinople en 38(), et se re-
grand nombre il'inlidèics il mournl n calK ( tira en Egypie où elle .avait de grands biens.
à Anilux.ir, où il ;ivait établi >.oii siéjjc et E'Ie visita la Tbébaïde, fit des dons <onvi-
dont il fol le premier évè(iue. 15 mai. — dérables à un grand nombre de monastères,
EIJPHHAISE (saint), évoque en Alri(|ue, et se fixa ensuite auprès d'une maison de n'Ii-
florissait au milieu du m'' siècle. Il assista gieuses qui au nombre de cent trente, édi-
,

à nn concile tenu à Caitlia;;e par saint Cy- iiaienl totile la contrée. Euptirasie, qui allait
priin, qui lui adressa une de ses lettres. — souvent les voiravee sa fil e, (ju'elle avait eio-
14 I
n\ ier. mciiée avec elle, voulut leur assluner des re-
ECI'HUASë (saint), Eupltrasins, martyr venus annuels, sans autre condili(>n que de
dans l'île de t^oHbu, a*ec six autres, fut prier pour b- repos de rame de sou mari;
coiMciii à la foi ch/éienne, ainsi que ses mais la supérieure, au nom de toute la com-
compa^-noiis, par saint Jason disciple de, munauté, refusa cetle oITre généreuse, en
saint l'aul. Av.:nl leur conversion ils exer- disant (qu'elles aimaient la pauvre té et qu'elles
çaient le mélier de brigands, et après ils voulaient vivre et mourir pauvres. Elle ao-
versèrent linir sang pour Jésus-Chiist sur la cepia toutetbis un peu d'Iiuile pour l'entre-
fin du r ' siè( le. —
29 avril. tien de la lamp(î de l'oratoire, ot (Quelques
KUI'HRASIE (sainli-), Eitphtiisùi, martyre parfums pour l'autel. La j<'une Eupbrasie, sa
à Ainide en Paphiagonie, soulTrit avec six fille, n'avait que neuf ans lorsqu'elle obtint
autres femmes. —
20 mais. de sa mère la permission de se faire reli-
liUPHHASîK (sainie), vierge et martyre, gieuse dans ce monasière, et comme cette
ayant clé arrêtée à Ain yrc en (ialatie, p.ir vocali<in venait visiblement du ciei.Eupiiia-
l'ordre de Théoclène, gciuveiiicur de la pro- sie la donna avec joie au Seigneur. Si elle
vince, fut condamnée avec six autres vierges, ne prit pas elle-même le voil'', elle n'eu <on-
arrêtées avec elle, à subir les oulr;iges d'une linua pas moins à vivre en religieuse, s'abs-
troupe de libertins qui devaicnl leur ravir tenant de vin , de chair et de poisson, et
celte virginité dont elles étaient si jalouses. jeûnant jusqu'au soir. Un régime aussi aus-
Dieu les protégea d'une manière miraculeuse tère aiï.iibiil peu à peu sa saute, et lorsiiu'elle
en touchant ie rœur de c^'s liébaucbés qui connut que sa lin approchait, elle fit venir sa
respeclèreiit leur vertu. Tiiéorlèiie enl alors fille, qui avait alois dix ans, pour lui donner
recours à un «utre moyen il voulut les éta-
: ses d.rnières inslruclions.Elle mourut eu
blir prêtresses de Diane et de Minerve. Il les honorée dans (luclques égli-
3,)0, et elle est
fit donc conduire hors de la ville, près d'un ses avec saint Antigone, son mari, le i
étang, pour tes initier à teuis nouvcllrs fonc- mars dan« d'autres églises un fait leur fête
:

tions; mais n'ayant pu vaincre liur résis- le 11 janvier.


tance à l'apostasie, il les c<niil.imna être ;'i EUI'HUASIE (sainie), vierge, fille de la
précipiiées dans l'étang, avec de grosses pier- précédente et oe saint Antigone, qui était
res au cou. L'ord e barlian; fut exécuié et proche p.irent d.ï Th^odose le (jrand, et qui
elles perdirent la vie sous les cmx, l'an 3KJ, avait été gouverneur de Lycie, naquilà t'.nns-
sons l'empereur Diodétien. Saint ïheodole, taniiiiople en 480 et perdit son père l'.mnée
surnomme le ('a aniier, les culena à An- suivante. Sa mère ne voulut pas se remarier,
cyre même, près u« l'église des P.Uriarciies, quoiqu'eibï (ûl jeune et riche; mais elle se
— 18 mai. retira avec sa tille en Egypte où elle possé-
,

LUPHUASIE ou EUPHRAXIE (sainte), dait des liiens (-onsldëraliles, et fixa sa de-


veuve, d une illiislie de ConsUinti-
lamilb; meure dans le voisinage d'un monastère ha-
niiple, alliée à la fiimille impériale, fui éle- bité par ceni trente religieuses qui faisaient
vée de la manière la plus chrétienne, et l'édilicatioii de la contrée par leuis vertus et
proHia des leçons de ver u qu'on lui donna surtout par leurs austérités. Eupbrasie, la
dans son enfance. Elle était encore tiè>- mère, les visit.iil souvent, afin de s'avaner
jeune lorsqu'elle épousa Antigone jeune ,
de plus en plus dans la perfection, à la vue
seigneur, qui était proche [larenl de lliéo- de modèles aussi édifiants. Elle voulut mê-
doNc et qui occupait à sa cour un poste dis- me assigner des revenus au monastère; mais
tingué. Celui-ci, partageant les pieux senti- l'abbesse refusa au iioiii <lc ses religieuses,
ments d'Euplirasie, s'associait à ses bonnes qui prêteraient la pauvreté à l'abonlanee.
œuvres, t leurs immenses revenus étaient
( La jeune liuphrasie, qui avait été fiancée à
presque exclusivement distribués en au- cinq ans à un jeune seigneur de la cour,
mônes. Après la naissance d'une fille à qui n'en avait encore eue sept lorsque se trou-
on donna le nom de sa mérc, et qui est ho- vant un jour avec l'abbesse du monastère,
norée comme sainte le 13 mars, les deux et celle-ci lui ayant demandé qui elle aimait
époux s'engagèrent à pa-ser le reste de leur davantage ou des religieuses avec qui elle
vie dans la conl nence.Un an s'ét lil à peine se trouvait, ou de i'epoux qui lui était des-
écoulé depuis l'émission 'le ce vo-n qu'.\oti- tiné , Eupbrasie répondit :Je ne cuiintiis
goiie mourut df la mort des justes l'an 381. point mon fiancé et je n'en suis point connue,
'fliéodose prit sa veuve et sa fille sous sa pour vous, je vous cannais el je vous oiina
proteciion. Les partis les plus considérables loules. —
Si vous nous aimez, dit la supé-
de la cour recherchèrent la main de la j-une rieure en riant, démeniez donc mec nous. —
veuve, mais elle les refusa tous , et pour se Je le veiU' bien, si ma mère y consent. L^
923 EUP El'P OiMÎ

pieuse mère, ravie de voir dans sa fille une pas vers la perfection. Elle eut des combats
disposition aussi parfaite dans un âse si à soutenir; mais les ;ivis salutaires de son
tendre, donna nvec joie son consentement ; abbesse, à qui ell;' ouvrait son cœur, et qui
mais la supérieure, craigiiant (lu'il n'y eût et. lit très-versée dans la conduite des Ames,

<!ueiqiie chose d'enfanlin dans cedésir, vou- la dirigèrent avec tant de s.igesse, qu'elle
lutéprouver sa résolulion. Ma dièrr /?/>, lui triompha de tous les pièges du iléinon. |{|le
pour resler avec nnis il faudr,i que
dii-eiie, lui imposait quelquefois des pratiques (^ures
vous vous consacriez entièremnit à Jésus- et humiliantes ainsi, un jour elle lui or-
;

Christ, qw vous appreniez tout le Psautier, donna de transporter un lis de grosses


que vous jeûniez tous les jours, que vnus pra- pierres d'un lieu dans un autre, liuplirasie
tiquiez (les reil es et beaucoup d'autres morti- obéit sans répliquer, et cel.i pend.int trente
ficalions. —
J'espère être fidèle à tout, répli- jours de suite. Celle parfaite obéissance,
qua la jeune poslulavte. Alors prenant enire jointe à des ansîériiès corporelles, lui pio-
ses niJiins une image du Sauveur que l'ah- eur-i bientôt une victoire complète sur l'eu-
besse lui présentait, elle s'écria O Jé^us,
: nemi du salut. La sévérité de la règle ne
vous êtes mon Seiqneur, je ne veux d'uuire suffisant point à sou .-irdeur pour la ujortifi-
époux (/ue vous seul, et je me consacre à voas caiii n, elle passait souvent deux, trois et
pour le reste de ma vie. Sa mère l'ayani en- qucl(]uefois sept jours sans prendre aucune
suite menée devjiiii une autre image du Sau- nom riliire. Une servante du monastère lui
veur, lit la prière suivante, les mams élevées demanda un jour avec aigreur pourquoi elle
vers le ciel Si-iijneur, recevez celle enfant
: ne mangeait qu'une f lis la semaine, et si
sous votre protection : elle n'aime et ne. cher- par celle singni.irilé elle voulait se disiinguer
che que vous; c est à voi'S seul quelle se rc- d s autres so-urs (lui n'étaient point capables
fominnnile. S- lournanl ensuite vers sa fille, d'une abstinence. Enphiasie ayant
|iareille
etis lui A\\. Puisse le Siiyneur qui a éiubli
: répondu qu'elle u'.igissail ainsi que p;ir or-
les monta jnts sur des fondemcr.ts imhrun- dre de la supérieure, lii servante la traita
lahles, vous confirmer toujoursdans la crainte d'Iiypocrile, qui eacbait une vaniié secrète
de son saint nom. A ces mots elle la remit sous des dehors humbles. Euphrasie se jeta
entre les mains de la supérieuri', et sortit du aux pieds de son injuste accusatrice, lui de-
monastère les yeux, baignés de larmes. manda pardon, comme si elle eût été cou-
Quelques années après, étant ti'inliée dan- pable, et la conjura de lui ;iccoriîerle secours
gereusement malade, elle fil venir sa fille et de ses [irières car elle joignait à toutes ses
;

lui dit Craignez Dieu : honorez vos sœurs et


: antres vertus une profonde humilité qui lui
regai-dez-vous comme, leur servantr. Ne pen- faisait choisir de préférence les fonctions les
sez point à ce que votre famille a été dans le plus basses de la communauté, el qui sont
monde, el ne dites jnmois en vous-même que ordinairement réservées aux personnes de
vous êtes issue du sang des empereurs. Soijes service. Elle mourut en tlO, âgée de trente
humble et pauvre sur la terre afin que vous ans, el après sa m .it elle fui honorée du don
mentiez de participer à la gloire et aux ri- des miracles, comme elle l'a\ail déjà été
chesses du ciel. L'i'm[)ereur ïhéodose ayant pendant s.i vie. — 13 mais
appris que la veuve d A. ligone venait de ElTlîlvON'li (s^iini), iiuphronius, cvcque
mourir, envoya clieicher sa fille Euplir.isie d'Autun, se reuilit recoinmandable par une
afin de la marier au jeune seigneur à qui elle sainteté émiuente, par une prudence con-
était promise, mais elle lui fit cette réponse: sommée el un profond savoir. Il n'était en-
Su'diint, invincible empereur, que fat pro- core que prêtre lorsqu'.l fil bâtir à Aulun
mis à Jésus-Christ -de vivre dans une cliiis- uneègiise en l'honneurde saiiii Symphorien,
lelé perpéiuvlle, voudriez-vous que je vioiasse cl qu'il envoya a Tours du marbre pour or-
ma promesse en épousant un homme mortel ner le touibeau de sainl Martin. Il était lié
qui deviendra bieniôl la pâiure des ter*?' Je d'une élroile amitié avec les plus grands pré-
vous supplie, par les bontés dont vous hono- lats de son siècle, entre autres avec saint
riez mes parents, de disposer des biens qu'ils Sidoine Apolliiwiire, évéque d'Auvergne, et
m'ont faveur des pauvres, des orphe-
laissés en sainl Loup, évéque de Troyes. il assista au
lins et des Donnez la liberté à tous
églises. coecile d'Arles tenu en 475 contre les pré-
m: s esclaves el accordez à mes fermiers une dcsliiiatiens, el enl beaucoup de p.irl à la
remise de tout ce qu'ils doivent afin qu'étant
, lettre adressée à Tbalane d'Angers sur divers
délivrée du soin de mes affaires temporelles, je points de discipline. Il assista aussi , la mê-
puisse servir Dieu sans obstacle Priez le Sei- me année, au concile tenu à Lyon sur le
gneur qu'il me rende toujours diqne de lui, même sujet, et, selon quelques historiens, il
J'osr demander 1 même grâce à l'impératrice,
1 fut du nombre de ceux qui y souscrivirent
votre époue, Théorlose ne put retenir ses la lettre de Fauste de Itiez, qui, tout en con-
larmes en lisant cette lettre, et l'ayant fait damnant les erreurs de Pelage, n'était cepen-
lire en pii in sénat, les iénaleurs pleurèrent dant pas exempte de seuiipélagianisine. H
aussi. ( oi/fi s'écrii-rent-ils
, une fille digne
, mourut sur la fin du V
siècle, sans que i'^>ii
d'Antigone cl d' Enphrusie, elle fait honneur sache en quelle année ; el il eut pour suc-
au sang illustre qui coule dans ses veines; cesseur Sdinl Pr;igiiiace, qui occupait déjà ce
c'est un saint rejeton d'une tige vertueuse. siège en 490. S;iinl Eu|ihi onc iul enterre dans
L'empereur exécuta ponctiirllemenl les in- l'église de Sainl-Symphorien qu'il avait l'ait
teulious de sainle Eupiirasie, qui, dégagée bâtir et où il avait choisi sa sépulture. —
de tout soin terrestre, s'avançait à grands 3 aoiit.
621 EUP EUP 928

KUPHRONK (saint), évùquc do Tours, élail la Pamphilic dont un ignore lu nom, est
pelil-fils lie sailli Grégoiro, ^véquc de Lan- honore à Panzanu en Toscane le 3 novem-
gres, dont la mémoire était en bènèdiclion bre.
par toute la France, cl proche parent de EDPHROSVNR (sainte), Euphrosyna, vierge
saint l'irégoirc qui lui sucréila t.ur le sléj^e et martyre, était attachée au service do sainte
de Tours. Ktant euiré jeune d;ins l'état
fort FlavieDomilille et elle fut brûlée avec son
ecclésiastique, il se (it bientôt connaître avau- illustre maîtresse à Terracine, par ordre du
tageuscm''nl par son méril;- et par ses ver- magistral de celte ville, sous le règne de
tus. Le siépe de Tours s'étant trouvé va- Trajan, vers l'an 99. —
7 mai.
cant, le roi C^.lotaire I"^ y nomma (^.aton, ELPHROSYNE (sainte), vierge, née à Ale-
prêtre d'Auvergne, qui refus. d'abard. p.irce i xandrie vers l'an il'i, était fille d'un per-
(lu'ii avait d'autres vues, it qui, (juiîhiue sonnage de grande considération, nommé
temps après, fit dire qu'il acceptait; mais le Paphnuce. Dès son jeune âge, elle éprouvait
roi lui avait déjà substitué Euplirone, que le un grand désir de se consacrera Jésus-Christ
peuple et le clerg'' de cette ville lui deman- dans l'élal religieux; mais, voyant qu'il lui
daient avec instance, et qui fut sacré en 556. élail impassible d'obtenir le consentement
L'année suivante il assista au concile de de son père, elle s'échappa secrètement de
Paris, où l'on Dl de sages règlements lou- la villect alla se présentera l'abbéThéodose,
chant les biens ecclésiastiques, les ordina- qui gouvernait un monastère de ."350 moi-
tions des évéques cl les mariages illégitimes. nes, près d'Alexandrie. Pour y être admise,
La ville de Tours ayant été brûlée par suite et surtout pour n'clre pas découverte par
des guerres civiles qui désolaient alors la sa famille qui l'aurait réi lamée, on dit
France, Clolaire contribua, par ses libéra- qu'elle s'habilla en homme et qu'elle prit le
lités, à la faire sortir de ses cendres. Saint nom de SmaragJe. Un tel déguisement n'est
Euphrone ne négligea rien, dans cette cir- pas permis, à moins que dans un cas d'ex-
constance, pour soulager son troupeau il ; trême nécessité; mais on peut l'excuser dans
pourvut à la subsistance des pauvres, et Euphrosyue, à cause de ia simplicité de son
trouva divers moyens de |irocurer des res- cœurel de ses pieuses intentions; elle était
sources aux infortunés habitants de sa ville d'ailleurs très-jeune alors, el à peine âgée
épiscopale. Comme Clolaire les avait exemp- dedix-huilans. L'abbé lui donna une cellule
tés de la taxe, à cause de leur désastre, le à part et la confia à un saint directeur, qui lui
saint évèque s'opposa au comte Gaisou, qui fit faire de grands progrès dans la perfection.

voulait la faire rétablir sous Cariberl, son Elle partageait son temps entre le travail des
fils. 11 prit aussi le parti d'Emère, évéque de mains, la prière, les exercices de la vie reli-
Sainti's, contre Léonce de Bordeaux, son gieuse et les pratiques de la mortification.
métropolitain, qui Lavait déposé sous pré- Son père, qui visitait souvent le monastère,
texte qu'il avait été sacré pendant son ab- la voyait, sans laconnaitro, et recevait d'elle
sence, et contribua à le faire rétablir sur son d'excellents avis pour la conduite de son
siège. Eu 566, il assembla à Tours un con- âme ce ne fut qu'au lit de la mort qu'elle
:

cile où l'on fit vingt-sept canons de disci- lui découvrit qu'elle était sa fille Eupliro-
pline. Quoique le roi Cariberl lui témoignât syne. 11 lut si louché de cet exemple, qu'il
une estime toute particulière, il allait rare- quitta le monde et se retira dans la cellule
ment à la cour. S'étant mis en route pour que sa fille avait habitée pendant trente-huit
Paris en 567, il revint sur ses pas en disant ans. Sainte Euphrosync florissait dans le V
que son voyage serait inutile parce que le siècle et mourut vers l'an i70. Ses reliques,
roi venait de mourir ce qui était vrai. Gré-
;
qui furent apportées d'Egypte en France,
goire de Tours, qui fut quelque tem|is témoin sont honorées à Beaulieu près de Compiè-
de ses actions, assure que Dieu le favorisa gne, le 25 septembre. —
1^' janvier.

du don des miracles. Sigebori, roi d'Austra- LUPILE (saint), évéque de Côme, floris-
sie, qui le vénérait singulièrement, le choi- sait au commencement du vi^ siècle; une
sit pour faire la translation d'une portion de moitié de ses reliques est à la cathédrale de
la vraie croix dans le monastèn; fondé à cette ville dite Saiitle-Marie-la-N'euve et ,

Poitiers par sainte Radegonde. Celte prin- l'autre moitié à Saint-Aboude. —


Il octo-
cesse, qui s'y élail retirée, avait obtenu de bre.
l'empereur Justin celle précieuse relique. EUPLE(saint), diacre de Catane en Sicile
C'est à l'occasion de celle imposante céré- etmartyr, ayant été arrêté penlanl la per-
monie que ^"cnance - Forlunal composa sécution de Dioclrtien, par ordre du gou-
l'hymne Vexilla régis procleunt. Saint Eu- verneur Calvisien, el conduit à la salle
phrone mourut le k août 573, après dix-sept d'audience il n'eut
, pas plutôt a|ierçu le
ans d'éj)iscopati —
4 août. magistral qu'il s'écria Je sids chrétien et je
:

EUPHROSIÎ (saint), Euphrosius, martyr veux mourir pour Jésus-Christ. Calvisien


à Thessalonique, est honoré chez les Grecs le fil approcher de son tribunal. Comme il
le l't- mars. tenait à la main le livre des Evangiles, le
EUPHROSYN (saint), Etiphrosynus, marlyr gouverneur lui demanda s'il l'apportait de
en Orient, est honoré le 6 mars. sa maison. Je n'ai point de maison, répon-
EUPHROSYN et martyr à
(saint), évêquc dit Euplc ;mais f avais ce litre avec moi
Nicomédie, souffrit avec saint Primien, prê- lors/u'on m'a arrêté, le juge lui ayant dit
tre, et neuf antres. 1' —
janvier. d'en lire quelque chose, il l'ouvrit el lut les
EL'PHÎIOSYN (saint), évêqued'.une ville de passages suivants Bienheureux sont ceux
:
,

m EtJP EUS 930


ijui souffrent persécution pouj\a justice ; car de sainte Afre, par ordre du juge Gaius,
h royaume du ciel est à eux.... Celui qui veut l'an 304, pendant la persécution de Dioclé-
venir après moi doit porter su croix et me lien. — 12 et 21 août.
fuivrc. —
Qu'est-ce que celareut direîC'est laloi EUPREPITE (saint),Ëuprepetes, martyr
de Dion Dieu qui m'a été donnée. l'annii'f — à Rome, souffrit avec saint Castule. 30 —
— Par Jésus-Christ, Fils du Dieu ricuni. - novembre.
(^alvisienayantrecuoilli les voix (1rs inembres EUPREXIE (sainte), Euprexia, veuve,
du tribunnl clil Les aveux d'Euple prouvant
: était mère de sainte Tliéognie et florissait
qu'il est chrétien; qu'on le livre aux bourreaux en Sicile dans le iir siècle. On lui envoya
et qu'on l étende sur le chevalet. Lors(iiie cet de Rome le corps de sainte Agrippine, sa
ordre eut été exécuté, le gouveiiieurdeinanda compatriote, qui venait d'être martyrisée à
au s;iint martyr s'il persistait toujours dans Rome pendant la persécution de l'empereur
les mêmes sentiments. Alors Euple, faisant le Valèrien. Elle est honorée à Mène le 5 jan-
sii^iie de la croix sur si)ii front avec celle de vier.
ses mains qui était libre, répondit Je con- : EUPSYQUE (saint), Eupsychius, martyre
fesse de nouveau que je suis chrétien tjueje lis les
, Césarée en Gappadoce, fut accusé d'être chré-
sainles Ecritures et que j'aimerais mieuxmou- tien et jeté en prison pendant la persécu-
rirque de les livrer. Etcouiiuc on redoublait culion de l'empereur Adrien. Ayant été
ses (orlures, il adiessa à Dieu celte prière : rendu à la liberté, il vendit tous ses biens
Seigneur, je cous rends grâces ; Jésus, forti- et en donna une moitié aux pauvres etl'aulre
fiez-7noi, puisque c'est pour vous que je souffre. moitié à ses accusateurs, comme à des gens
Calvi^ien lui dit ensuite : Misérable, adore qui lui avaient reiulu service. Arrêté une
les dieux; adore !\lars, Apollon, Ësculape. seconde fois, le juge Saprice le fit déchirer
— J'adore le Père, le Fils et le Saint- lisprii... de coups pt le condamna à mourir par le
Celte réponse lui ayant valu un redouble- glaive. — 7 septembre.
ment de torture, il recommença à prier tant EUPSYQUE (saint), confesseur, fut con-
que ses forces le lui permirent, el après damné aux mines de Phenne, après avoir
qu'on ne l'entendait plus, on lui voyait en- clé mutilé p;ir ordre de Firmilien, gouver-
core remuer les lèvres. Cilvisien voyant neur de la Palestine sous l'empereur Masi-
que sa résolution était inébranlable min II. Il est nommé dans les menées des
le condamna à perdre la tète et ordonna Grecs avec sainlCartère sous le 5 novembre.
qu'on le conduisît au supplice, le livre des EUPSYQUE (saint), martyr à Césarée en
Evangiles suspendu à son cou. Un crieur Gappadoce, élait d'une famille illustre. Marié
public qui le précédait disait à haute voix : depuispeuil souffrit le martyre avec plusieurs
Voici Euple le chrétien, ennemi des dieux et autres habitants de celle ville, pour avoir
des empereurs. Etant arrivé sur le lieu de abattu le temple de la Forlune. Julien l'A-
l'exécution, l'^uple pria longtemps à genoux, postat passant par Gé>arée lui fit ressentir
ensuite présenta sa léle au bourreau, qui
il les elïets de sa vengeance de la manière la
la lui abattit d'un seul coup, le 12 août plus lyrannique, et non content du sang
304. Les chrétiens ayant enlevé son corps, qu'il avait fait verser, il ordonna aux chré-
l'enterrèrent api es l'avoir embaumé. 12 — liens de rebâtir le temple détruit; mais ils
août. sy lefusèrent et bâtirent en l'Iionneur de
EDPLE (saint), Euplus, martyr chez les saint Eupsyque une église dans laquelle
Grecs, fut mis dans une peau de bœuf et ex- suint Basile célébra la léte du saint martyr,
posé aux ardeurs du soleil, jusqu'à ce qu'il liuil ans plus lard, après avoir invité à
eût expiré. 30 mai.— celle solennité tous les évêques du Pont par
EUP0I5E (saint), Euporus, martyr en une lettre que nous avons encore. 9 avril —
Crète avec suint Théodule et plusieurs au- el 7 juillet.
tres, lut décapité sous l'empereur Dècc, EUPURE (sainte), Eupuria, vierge, est
après avoir souffert d'horribles tourments. honoice à Gaëte le 16 mai.
23 décembre. EUROSE(sainte;, Eurosia, vierge et mar-
EUPREl'E (saint), Euprepius, évêque do tyre en Aquitaine, fui mise à mort par les
Vérone et confesseur, qu'on croit avoir été Sarrasins vers l'an 71V elle est honorée à :

disciple lel'apôtre saint Pierre, lut le premier Jacca en Aragon le 2(i juin.
évoque de cette ville et mourut en pais dans EUSANK (saint), Eusanius, prêtre, lloris-
le 1^' siècle. — 21 ;!oût. sail dans le iv siècle, il est honoré à Forco-

EUPUEFE (saint), martyr à Eges en Cili- nio près d'Aquila dans l'Abruzze le 7 juillet.
cie, était frère de saint Côme el de saint liUSÈBE (aaint), Eusebius, martyr à Rome
Damien. Il fut mis à mort avec eux l'an avec sainl Ponlien et deux autres, subit d'a-
303, pendant la persécution de Dioclélien. bord la lorture du chevalet, les ceps, la fus-
— 27 septembre. tigation , les torches ardentes, el fut enfin
EL'PUEPIE (sainte) Euprepia, martyre à assommé à coups de cordes plombées , dans
Augsbourg, était servante de sainte Aire et le 11° siècle , sous l'empereur Commode.
avait imite les dérèglements de sa maitrcssi', 25 août.
lorscju'elles étaient idolâtres l'une el l'auire; !- USËBE (saint), diacre d' Alexandrie el mar-

mais elle l'imita aussi dans sa converaiju pendant la persécution de l'em-


tyr, se signala,
et fut baptisée par l'évêque saint Narcisse pereur Dèce, par son courage à braver les dan-
qui l'avait insiruile dans la foi elirclieane. gers el par sa charilé envers le-; confesseurj
Éllelutbrûlée vive avec sainte Hilarie, mère emprisonnés pour la foi , auxquels il rendit
,

Oôl EUS EUS -Jô2

les plus grands services, et envers les mar- glise abbatiale de Sainl-Eusèbc de Conslan-
tyrs dontil ensevilissail les corps. Lorsque linopli- où il était honoré le 2'.) avril.
,

Donis, son évôijuc, de i\ni nous appre-


sailli liL'SÈUE (saiiilj, prêtre et martyr à Rome,
nons ces détails <'ul clé arrcié, pcudanl la
, sel II li'S uns, ou en Palestine , selon d'au -
per^eculion de Valéiirn , KusiIjo ne vouliil 1res, po>sédail diins un deuré éniinenl l'es-
pas !(' qu lier, el conipanil avec lui devant piil (le prière et tontes les vertus sacer: ola-
le piéiet Kniilien. Il p.ir.iil ccpend.nii qu'il li's. (;omme il déployait un grand zèle pour
ne parlapea ()as son rxil , mais (lo'il lonli- prop.jger la foi ctirelienne , il s'.iiiira la hai-
nua ses seroiirs aux ni iri\ rs el quM ul le i ne des pa'ieiis el il fui anéié au ('ommence-
bonli^'ur de leur être associé. i ocloliri!. — uicnl du règne de Oioelélien et avant que ,

EUSÈUK (sailli), pr.'iic de l'K(;lise ro- les edils «le perséculion n'ensseiit été publies.
maine ol inarijT j-ous rcnip'rciir ValL^ricn , Conduit devant le président Maxence, ce ma-
s'.Tpplii|na lorsqu'il vil éclater la persécu-
,
gtslr.it Lii dit Sdirifiez aux dieux de bon
:

tion de ce prince à ralTerir.ir le courage de


,
gré sans m'obliger à vous y cmi raindre par
,

ses parents el de ses amis sans rien négli- ,


la force. —
ll.r^t écr,t dans uneli sacrée .-i' uas
ger, d'un autre côté, pour amener au clnis- adurrrez le Scii/neur voire Dieu et row< le t-er-
tianisine ceiiii d'entre eux (|ni étaient encore viri'z seul. — Ù]tlez entre sacripur ou souijiir
païens. On rapporte qu'un enfant paralyti- les tourments les plus cruels. // est contraire —
que à qui il administra le bapiémc se , à la raison d'adorer dea pierres qui de toutes
trouva guéri ajjrès la cérémonie ce miracle : tes cliuse-i sont la moins précituse. Les chré- —
convenu saini Adiias cl sainte Pauline, sa tiens sont une ctiange espi'ce d'hommes : la
femme, (jne le pape Siiint liti'ime liapiisa mort leur paraît pré/érable a la vii:. Userait —
avec, leurs enfants, et qui se retirèrent avec impie de préférer les ténèbres à lu lunncre.
saint Kusèbe dans une sablnnnière siiuéi — Les voies de douceur «e sei Vi<nt (/u'à vous
sur voie Appienne, à un mille de Uume.
la rendre plu'' opiniâtre, je vous dé< lare que si
Le Maxime que Valerien avait
greffier ,
vous ne sacrifiez, vous serez brûlé vif. V os —
chargé de les arrêter, fut tout à coup pos- menaces ne m'e/fraijent point l'éclat de ma ;

sédé du démon, et ne dut sa guérison ((u'aux couronne se mesu ei a sur l'intensité des tour-
prières d'Eiisèbe et de ses compagnons. Ce ments que j'endurerai. A^ors .Maxence le lU
pri.digi'le convertit , el il fui baptisé par élendre sur le chevalet, oii ses côtés furent
saint l<!ticnne , qui lui donna préalablement déchirés par les ongles de fer. Pendant cite
les instructions nécessaires. L'empereur torture, Eusébe s écriait Sauvez-moi Sei~ : .

a>anl appris la conversion de Maxime, le lit yneur Jésus : soit que nous viiions soit que ,

venir en sa présence cl la liberté avec la- , tioas mourions, nous sommes toujouis à v^us.
quelle il l'entendil parler contre les idoles Lejuge, éloneé de sa couslauie , le iil ôler
l'etiiporta d une telle colère (|u'il le fil j.ler de dessus le chevalet, el lui dit Connaissez- :

du haut d'un pont dans le ibre. Saint Eu- 1 vous le décret du sénat par lequel il est or-
jèlie .lyant reirouvé son corps l'enterra le donné à tous les sujets de l'empire de sacrifirr
20 janvier 2jG, dans le cimetière de Calliste. —
aux dieux? Les ordres de Dieu doivent l'em-
Il fut ensuite arrêté lui-même avec Adrias el porter sur ceux des hommes. Sur celle ré-
Pauline ainsi que plusieurs au très, el en fermé ponse, Maxeiice ur>.uu:ia qu'il fût hrûL vif.
dans la prison Mamerline. Ou les en lira trois Déjà les exécuteurs le eonduisaienl au bû-
jours après, p^ur les clïrajer par la vue des cher, lo.sque, frappé du calme el de la Joie
lourmeirtsdouton les iiic naça il, mais leur cou- peinte sur le visdgc du saint martyr, il le
rage élanl resté inébraiihible saint Kusèbe , rappela el lui dit Pourquoi courir à la mort
:

fut décapité avec saint Maic'l diacre, par , que vous pouvez évittr f S otre opinidlielé me
ordre du juge Scconilieii le 20 ociobre 2o(). , parait inconcevable; changez donc de senti-
Hippolyte, autre diacre enleva secrèlcment , ment. —S'il est vrai que l'empereur m'or-
leurs c.irps et les enterra dans la salilon- donne d'adorer un métal insmsible, qu'on 7ne
r.ière qui leur avait servi quelque tempti de fasse comparaître devant lui, Maxeiice le lit
reiraiie. —
20 oclobre et 2décenit)ie. cnndi;ire en prison jjour y passer la nuit , et
ÊUSEIJË saint évéque de Laodicée el
( J
, dans rintcrv.ille il alla tiuuvcr Maximien ,

confesseur, soulTril pendant la perséculion cl lui raconta ce qui s'était passé. Le prince,
de l'empereur Valéiien divers tourments sachant qu'Eusèbc en avait appelé à lui,
auxquels il survécut. i nciohre. — se le fil amener le lendemain , et comme oa
iilJsÈiiK (saint) mirtyr avec neuf au- , lui disait iju'il sérail touché de ses dis-
tres, est surnommé Palatin, parce qu'il le cours , il demanda si cet homme pourrait
él lit du palais.
officier o m irs. — le faire dianger d'avis. Non - seulpmenl
liUSÈiiE (saint), mari} r avec saint Apliro- dit Maxence, il esl capable de vous f,iir> chan-
dise el deux autres , est lionori' le 28 avril. ger, mais il peut opLUer le même eflet sur
EUSÈBE (saint), évéque de Cibales eu tout le peuple. \'ous ne pourrez rentendre
Hongrie el martyr, suufl'rit dans le i.r siè- sans vous sentir fortement ému el niênie
cle. —28 avril. porté à I imiler. .Maximieii se l'étant fait ame-
EUSÈlfl'] (sailli), martyr en Phénicie, alla ner, lorsqu'il parut, on fui frappé de l'i ciat
de lui-même trouver le préfet cl se décla- , qui brillail sur son visage, de son aspect im<
rant clirélieii, il lut livre à divers supplices posant et vénérable. Le prince , croyant re-
elciisuiie décapité. 21 sepiembre. — marquer en lui (|uelque chose de surhu-
EUSÈliE sjiiul ), martyr à Gorfou
( fut , main , lui dit yietllard puisque vous aies
: ,

liiùlo pour lu foi. 11 a dunué son nuui à l'é- voulu puraître devant moi, pailei el ne C''a(<
03â EUS EtJS 934
gnez rien. Et romme Eusône se taisail , il qui, ne pouvant vaincre sa constance dans
aiiju\.u : liépi-ndez aux ijutstiuiu i/ue j:-, vais la l'ii clirciiennc, le fil mettre en prison
vous ailresscr. Je dtsirc vou^ sauver li vie. — comnu' il persistait dans son lefus de sacri-
; et

Si fespire être suuvé par un liomme je ne , lier aux dieux, il fui Ciinlamue à mort eidé-
dois jjliis iiKendre le salul- ({ue Dieu ni a pro- capite dans la nuil même (|ni suivit le jour
iiiis : (luoit/ue vous surpassiez les (lu.rea huin- où sa sentence avait été prononcée, l'an Jj3.
rnes en poaviir et en diymlé vous n'êtes pas , —o novembre.
moins inoriel iia'eux. Je ne crains point de EUSÈBE pape, était Grec de nais-
(.«iainl),
répi'ler ce (/ne j'ai déclaré aiUears : /,: suis sance et suecéd.i, l'an 310, à sainl Marcel. Il
ckretien, et auist je ne puis adorer du buis vu moiilri un grand zèle pour le maintien de la
ds pierres. Je ne veux adorer que le vrai péniience canonique, surt lutenvers ceuxqui
Dieu dont j'ai éprouié tant de fois la bonté. étaient lombes pendant la dernière persécu-
— (Juel inconvénient y a-t-il, dit l'eiiipcrour tion. Celle leriiiele lui attira des ennemis,
au presidonl , (/e lut Uiisscr adorer le Uuu enlie autres Héraclius, lioinmelurliuleiil, (|ui
(juii regarde comme supérieur à
tous les au- lui suscila des coiitradiclions dont le saint
irei? —jVe vous g trompez pas, prince , ce pape triompha par sa patience. A}aiil élé
qu'il appelle Dii u est un certain Jésus que je exile en Sicile par le Ivran Maxence, il
y
ne connais point et qui éiuit inconnu à noi mourut après quelques niois d'un pontilicat
(incétics. — Jugez -te donc selon l'équité et agité, qui ne lui laissa pas le tcmp^ de faire
lonforménient aux lots; pour moi, je ne veux tout le bien qui était dans son cœur. Son
pus décider cetieujfaire. Alors M «xe.ii e l'epre- corps lut rapporté à Kome et placé dans les
ii<uU son iiilc'i rogaioiie de m veille, dil à —
catacombes. 26 seplenibre.
Kusèbe de s.icritier au't tli ux. Je ne sa- — EUSÈBE (saint), prélre de Kome et confes-
crifie pus à des êtres qui ne voie u ni n'enien- seur, cjuibaliil avec beaucoup de zèle l'a-
de.it. — Sacrifies , ou je vous condamne au rianisme, sous l'empeieur Constance, et se
feu, supplice duni ne pourra vous délivrer vo- déclara baulement contre le pape Libère,
ire Dieu. —
JSi le [eu m
le glaicc ne me feront lorsque celui-ci eut signé, en 357, la première
cltanijer , tt je n abandonnerai jamais lu loi confession de loi de Sirmicli. L'empereur, ir-
sutnle qie j'observe dès l enjanca. F ailes de rité de cette conduite qui offensait d'autant 1

mon corps ce que vous vou irez, mon âme ne plus '.(u'il était plus ardent défenseur do
sera pas utleinle par vos tout inenis. Le juge, i hérésie, lui assigna pour prison sa propre
désespéraiil d'eu iriouiphcr, ie coiiuauiiiu à chambre où il pa-sa sept mois dans une prière
la déccipiialiuii. Eusèiiu a^atii ealeiidu sa continuelle. U mourut vers l'an 3d'J et il fut
sonlence, lil celle prière Seigneur Jéius, je ; enterre dans le cimetière de Callisle. On bâtit
rends grâce à votre bonté, et je loua cotre a Home une église de son nom, dans laquelle
puissance de ce que vous me traitez comme un on gardait son corps et dont il est fait men-
de vos disciples en meltanl mu lilélilé a l é-
, tion dans le pr.niier des conciles lenus par
preuve. Alors une vois du liel lui repoiidil : le pape sainl Syinmaque, sur la fia du V
Si vous n'aviez été trouvé digne de sou/fiir, siècle. Comme elle tombait de vétusté, la
vous n'auriez pu être admis au milieu des pape Zachurie la lit rétablir au milieu du
justes , iluns la cour du lioi céleste. Anivé viii° siècle. Les soulïranc s que saint Eusèbo
sur le lieu de l'e&éc.utiou, ii se mii à goiioux, endura pour la loi catholique lui ont fait
el c'est dans ceite posture qu'il eut la Icle donner par les uns le titre de martyr et par
tranciiée , vers la lin du m' siècle, il est les autres celui de conlesseur . 14 août. —
nommé dans le Martyrologe dit «le saiiil Jé- l'.L'SÈBE (saint), martyr, de Gaze en Pa-
rôme sous le \k août. lesiiiic, était frère de sainl Neslable et de
EcSÈltE (saiiU;, martyr avec saint Néon saint Zenon, avec lesquels il fut arrêté par
et SIX autres, qui, après avoir elè cruelle- la populace d,: tïaze, sans ordre du m.igis-
ment lourmenles pendant la persécution de Irai, el iraîué en prison après avoir été
L'iode. ien, furent décapités. 24 avril. — cruellement maltraite pendant le trajet. Les
ElSEUE (salnl),m,irtyr a Anurinopie avec auteurs de cette aireslation s'étan! ensuite
saint l'Iiilippe èvéque dderaciee, et deux
, rendus à rampliiiheàlre où l'on célébrait les
autres, soLitlril l'an 50i, sous l'empereur Uio- jeu 4 publics, se mirent à crier que les trois
cletien el non sous l'empereur Julien l'Apos- Irères étaient des sacrilèges qui avaient pro-
tat, comme le marque, par erreur, le Alarly- fané l.s le.iiples des dieux el attaqué la re-
rologe romain.— 22 oc. obre. ligion. Aliirs mille voix confuses demandent
ELsÈliE [saint], marlyr à Tcrracine.à qui leur mui on court à la prison d'où l'on tire
I ;

les AJarly rologes donnent le liirede moine, Eusèbe Cl ses frères, pour les massacrer,
quoique i'élai monaslique n'exislàl pas de sans autre forme de procès. On les traîne
son temps en Itulie, élan un sainl personnage par les pieds le long des rues, tantôt sur le
qui ne s'occupait que de bonues œuvres. dos, liiiiôl sur le veiilre; chacun s'arme de
L'est lui qui rendit les devons de la -.cpul- tout ce qui lui tombe sous la main : les uns
lure aux corps de sainl Julien et de saint les frappent avec des bâtons, ks autres leur
Cesjiie, mailyriîés à l'erraiine l'an 300. lancciit des pierres ; les cuisiniers soi lent
M co.iverlit au5.>,i un gr.ind nombre d'inli- avec des chaudières d'eau bouillante qu'ils !

deies (juil amenail au preUe sainl Félix Verseiiisui le corps des saillis mat lyrs et les
pour qu'il leur coiilei àl le baiiléme. A anl elè , pe, cenlavec leurs broclies les femmes elles- ;

arrête pendant la peiseculion de Ui icléiieu, uiôiiK s viennenl 1 s pi.juer aiec leurs lu-
il l'ut conduit devant le magistral de l.i ville, bcau-x el autres inslrumcnls à leur usa^e.
-

iZo EUS EUS 9S6

Lorsqu'ils curent cesse de vivre, on les traîna l'ayant député, avec Lucifer de Cugliari, \ers
hors de la ville, dans le lieu où l'on jetait les l'empereur Constance, protecteur déclaré dis
bêtes mortes : là, on alluiii;i un îjrand feu, ariens, il partit pour Arles dans les Gaules
et a|)r(''K les avoir brûlés, leurs os (juc le feu
où l'empereur devait passer l'hiver de 3o'i-,
avait ép.irgncs furent conl'..ndus avec eenx L'objel principal de sa mission était d'oblc
des animaux qui se trouvaient là. afin que nir la convocation d'un concile où l'on pùl
les liilèles ne pussent les dénicier. Mais une agir avec liberté. Constance parut consentir
feniiue chrétienne, éclairée par une révéla- à la demande du pape, et il fut convenu que
tion du ciel, sut les reconnaître, et les ayant le concile se liendrait à .Milan, où le priiue

recueillis avec respect, elle les porla à Ze- devait se rendre au printemps suivant. Im-
non, leur cousin, qui s'était sauvé à Ma- sèbe voyant que les évéque ariens, quoique
jume. Ce Zenon élant devenu dans la suile nioinsnombreusque les orthodoxes, seraient
évéque de celte dernière ville, il hàlil, hors les plus forts parce r|u'ils étaient soutenus

des murs, une église dans laquelle il plaça par l'empereur, avait d'abord refusé d'.issis-
ces précieuses reliques. Cependant ceux (jui ter au concile. Mais Libère et ses légats le
avaient pris part à cecrinjc horrible, voyant déterminèrent à s'y rendre pour résister au.x
que le gouverneur de la province avait fait hérétiques; ceux-ci, qui le craignaient, l'em-
emprisonner les chefs de l'émeute, commen- pêchèrent d'abord de paraître au concile, et
cèrent à craindre les suites de leur barbare ce ne fut qu'au bout de dix jours qu'il pul
fureur. Mais Julien l'Aposlat, qui régnait parvenir à y être admis. 11 présenla le Syui-
alors, alTeclant une clémence qui n'était bole de Nicée el demanda que tous les evé-
qu'un cflet de sa haine contre les-chrétiens, ques le souseri\ issent comme une règle de
désavoua la procédure du gouverneur, sous foi, avant d'entamer l'affaire de saint Atha-

prétexte qu'en faisant périr deux ou trois nase ((ue les ariens se proposaient de faire
galiléens, le peuple de Gaze n'avait f.iil condamner. Saint Denis de Milan, s'élant
que venger ses propres injures el celles de mis en devoir de souscrire, Valens, évéque
ses dieux. Saint Eusèbe et ses frères furent de Murcie, le plus furieux des ariens, lui ar-
martyrisés l'an 362. —
8 septembre. racha la plume des mains el déchira le pa-
liUSÈBC (saint), évéque de Vcrceil, né eu pier et pour empêcher que la proposition
;

Sardaigne, au commencement du iv" siècle, d'Eusèbe ne passât, le concile fut transféré


d'un père >]u\ mourut, à ce que l'on croit, dans le palais impéiial. Alors l'affaire de
en piison, pour la cause île Jésus-Christ, fut saint Athanasc lut mise en délibération, et
conduit, tout jeune, à Rome avec sa sœur plusieurs évêquescatbollques, gagnés par les
par sa mère Restilule il y lut élevé dans la
: ariens ou intimidés par les menaces de
verlu et dans les sciences ecclésiastiques. Constance, signèrent la condamnation du
Ayanl été ordonné lecteur par le pape Syl- saint patriarche d'Alexandrie. Sainl Denis la
vestre, une raison qui n'est pas connue lui signa aussi, parce queles ariens promettaient
fil faire un voyage à Verceil en Piémont, et de iccevoir,à cette condition, la foi de Nicee.
1 évéque élant venu à mourir pendant qu'il Eusèbe découvrit le piège, el loisqu'oa lui
se trouvait dans cette ville, le clergé et le présenla la plume pour signer à son tour, il
peuple l'élurent d'une voix unanime, laul fitobserver qu'étant |dus ancien (joe Denis,
son mérite et sa sainteté les avaient frappés. qui était en quelque sorte son fils, il n'était
Lorsqu'il eut reçu l'oncli'on épiscopale , il pas convenable qu'il ne signal qu'après lui.
s'a|ipliqua à remplir avec zèle les obliga- Les ariens ne sachant pa.s où il en voulait
tions de sa nouvelle dignité et commença
, venir ne firent aucune difficulté d'effacer la
par réunir dans sa maison' les clercs de son signature de l'évéque de Milan, afin qu'Eu-
église, afin de pratiquer avec eux les exer- sèbe pùl signer avant lui. Ce n'était pas une
cices des moines d Orient. Saint Ambroise question de préséance que le saint évéque de
observe qu'il fut le premier qui ait uni en Verceil voulail soulever; il ne voulait que
Occidenl la vie monastique à la vie cléricale. faire effacer la signature de Denis, et lors-
Sa principale occu|i .lion ainsi que celle de
,
qu'il eut atteint son but, il refusa net de si-
la communauté au milieu de laquelle il vi- gner, et parla plus f irtemenl que jamais en
vait, était de louer Dieu, de vaquer à la faveur de saint Aihanase qu'il appelait le
prière, à la lecture ou au travail des mains. boulevard delà foi dans l'Orient. Alors l'em-
Le but de saint Eusèbe était de former de pereur, qui, caché derrière un rideau, écou-
dignes ministres de Jésus-Christ, el le suc- lait la discussion, fit venir Eusèbe, Denis et

cès répondit à son allenle. Plusieurs églises Lucifer de Cagliari, et les pressa viveraenlde
voulurent être gouvernées par ses disciples, souscrire à la sentence portée contre le pa-
et l'on vil sortir de son clergé un grand Iriarche. Ils lui représentèrent qu'il était in-
nombre d'évéques aussi recommamlibles nocent, et qu'après tout, on ne pouvait le
par leurs verlus que par leurs lumières. Condamner sans l'entendre. — Je suis son
Bientôt la ville de Verceil eut changé de face, accusateur, cl vous devez m'en ci'uiie sur ma
et paraissait tout embrasée du désir de sa parole. — Il n'est point question ici, dit Eu-
sanctification. On voyait les justes quitter le sèbe, d'une all'airc civile, sur la décision de
siècle pour se consacrer à Dieu el les pé- Uiijuclle l'opinion de l'empereur doive injhter.
cheurs renoncer à leurs désordres pour em- — Mu volonté doit passer pour rcijle ; les
brasser la pénilenee ces effets merveilleux
; évétjucs de Syrie le reconnaissenl ; obéisses
étaient dus aux exhortations, el surtout aux ou vous serez exilés. Les trois é>êques lui
exemples du saint évéque. Le pape Libère ayant represeuté qu'il rendrait un jour
937 EUS EUS 938

compte àDieu de l'usage qu'il aurait fait de évoque d'Elvire, une lettre dans laquelle il
sa puissance, il entra dans une (elle colère l'exhorte à s'opposer courageusement à
qu'il n'eul pas honledo tirer lui mcine IV-pce Osius qui avait eu le malheur de tomber
,

contre ces généreux défenseurs de la foi. II dans l'arianisme, et à tous ceux qui avaient
fut sur le point de les condamner à mort ;
abandonné la foi catholique. Il y marque un
mais il se contenta de les exiler. Des officiers grand désir de terminer sa vie dans les souf-
pénétrèrent dans le lieu saint, les enlevèrent frances; ce qui prouve qu'il joignait la fer-
du pied de l'autel où ils étaient proslernés en meté d'un martyr au zèle d'un saint pasteur.
prières et les conduisirent dans les différents Après la mort de Const:ince, arrivée en 3G1,
lieux assignés pour leur exil, Lucifer en Sy- Julien l'Apostat, son successeur, permit aux
rie, Denis en Cappadore, et Eusèhe à Scy- évêques exilés de retourner dans leurs dio-
lliiipolis en Palestine. Patrophile, cvcque de cèses. Eusèbe se rendit à Alexandrie, pour
celte ville, qui élait arien, fut autorisé à le assister au concile tenu dans cette ville par
traiter comme il le jugerait à propos. Les saint Athanase,en 362, et où il fut décidé que
mauvais traitements et lespersécutions ne lui les évoques qui avaient été trompés par les
furent pas épargnés. Le pape Libère écrivit ariens, surtout à Rimini et qui étaient re-
,

aux illustres exilés, les félicitant de l'Iion- pentants de leur chute, conserveraient leur
neur qu'ils avaient de souffrir pour Jésus- dignité. D'Alexandrie il se rendit à Aniioche,
Christ et les exhortant à rester constam- pour travailler à l'extinction du schisme qui
ment attachés à la vraie foi. Eusèbe logea désolait cette ville et que Lucifer de Cagliari
d'abord dans la maison rlu conne Joseph, où venait encore d'augmenter, en ordonnant
il fut visité par saint Epipbane, alors abbé Paulin, évêque de cette ville. Il refusa de
en Palestine. Des dé|iuiés de l'église de Ver- communiquer avec ce dernier, et se hâta de
oeil lui ayant apporté des secours, il ne put sortir d'Anlioche. Lucifer, piqué de cette
retenir ses larmes en apprenant (jue son conduite, refusa à son tour (le communi-
troupeau délestait l'hérésii; et qu'il était do- quer avec Eusèbe, ainsi qu'avec tous ceux;
cile aux instructions des prêtres (lu'il avait qui, dans le dernier concile d'Alexandrie,
chargés de gouverner son diocèse pendant avaient reçu à la communion les évêques
son absence. Il distribua aux pauvres et à précédenmient tombés et leur avaient laissé
ses compagnons d'exil la plus grande partie leurs sièges. Telle fut l'origine du schisme
de ce qu'on lui envoyait de Verceil, ne se de Lucifer, qui perdit, par son orgueil, le
réservait presque rien pour lui-même. Mais fruit de tout ce qu'il avait fait et souffert
il n'était pas au bout de ses épreuves. Le pour la cause de Jésus-Christ. Saint Eusèbe
comte Joseph étant mort, les ariens et les passa ensuite par l'Illyrie, confirmant sur
officiers de l'empereur ne gardèrent plus de SOI! passage ceux qui étaient dans la foi, et
mesures à son égard ils l'accablèrent d'ou-
: ramenant à la saine fioctrine ceux qui s'é-
trages, jusqu'à le traîner parterre, renversé taient égarés. Lorsqu'il lut de retour, l'Italia
sur le dos puis l'ayant renfermé dans une
; quitta son habit de deuil, suivant l'expres-
mauvaise chambre. Ils lui firent subir, pen- sion de saint Jérôme. S'etant joint à saint
dant ([uatre jours, les plus indignes Iraite- Hilaire de Poitiers, ils combattirent avecsuc-
menls, dans la vue délasser sa constance; cjs l'arianisme; mais ils ne purent faire
mais Lusèbe supportait tout avec une pa- quitter son siège à Auxeiice de .Milan, mal-
tience héroïque et sans l.iisser éclater une gré tous leurs efl'orls, parce qu'il liouva
plainte. Cependant , lorsqu'il vit qu'on em- moyen de gagner la protection de l'empe-
pêchait tout le monde mcnie ses diacres,
, reur Valonimien. Saint Eusèbe mourut le
d'approcher de sa personne, il écrivit <à P.i- 1'^'^ août
373, jour où il c-.t nommé dans les
trophile une lettre dont la suscriplion por- anciens mai ty rologes, qui lui donncnl le ti-
tail Ensèbe, nervilenr de Bien et les inities
: tre de m.irlyr. Ou g.irde, dans la cathédrale
serviteurs de Dieu qui soii/fienl pour la fui, de Verceil, sou corps rc.ifermc (!ans une
au ijcôlier Patrophile et à ses officiers. Après châsse. On vnil, dans la même église, un
avoir exposé en peu de mots, au comuien- ancien manuscrit des Evangiles de saint
cement de sa lettre, tout ce qu'il a souffert, Jlallbieu et de saint Marc qu'on dit être de
il demande qu'il soit du moiiis |)cruiis à ses la propre main du saint évêiiue, et que le roi
diacres de >enir le voir. Il y avait quatre liérengcr fit couvrir de plaques d'argent, il
jours qu'il n'avait rien eu à manger, lorsque y a près de neuf siècles. C est sans doute à
lesaiieiis lui permirent enfin de retourner cau^ede li translation de ses reliques (]u(! sa
à sou premier- loneuienl ; niais environ un fête est marqu.e, dans le IJiéviaire romain,
mois après, ils vinrent armés de bâions as- au 15 dcceoilire. Saint Eusèbe avait traduit
saillir sa demeure, firent une brèche dans le en liitin le commentaire il'tùisèbe do Césarée
mur et, après s'être saisis de sa personne, ils sur >s Psaumes; mais celle Iraiiuclion est
1

le conduisirent dans un cachot avec un prê- perdue il ne nous resii; de lui <|ue les let-
:

tre nommé Tégrin, Ils pillèrent ensuite tous tres dont nous avons parlé plus iiaul. l"—
ses effets et renfermèrent dans les prisons août et 15 décembre.
publiques les prôlres. les moines et les reli- LUSÈIÎE (>aint), prêtre d'Auxerro, était
gieuses orthodoxes. Eusèbe, du fond de son honoré autrefois dans cette ville avec saint
cachot, écrivit à son troupeau une lettre qui Avit, diacre, le 3 mai, jour où s'était faite la
est parvenue jusqu'à nous. De Scylhopolis translation de leurs reliques, comme on le
i5 lut transféré en Cappadoce,etde là
dans la voit par d'anciens manuscrits du Martyro-
haute Thèba'ide, d'où il écrivit à Grégoire, loge iiiéronymique. —3 mai.
DlCTIONN, HAGIOGRAPHIQUE. I. 30
959 EUS EIIS 910

ECSÈIÎE (saint), de Césaréc en


éviîq le vie. L'emperenr Valens s'étant déclaré le
Cappadofo, ctail encore ïqnc lorsqu'il Tiil
! protecfenr des arien> et le porsécuti'ur îles
élu, en 3G2, pour siiccédi à Dianén, et l'un
•, catholiques, saint l'>as;Mie mil tout en a'uvre
des premiers acies de su adjiinistralioii,
.
pour ]iréser\er son troupeau du poison de
fut d'élever au sacerdoce saint Basile qui se l'hérésie ;il étendit aussi son zMc dans b-s
trouvait alors dans celtft • ille, et que Dieu diocèses voisins , et fil des voyages dans la
destinait à être son sudc-seur. Mais il pa- Syrie, la Palestine, la Phénicic pour affer-
,

raît, d'après saint Grégoiii' de Nysse, qu'Hu- mir les orthodoxes dans la foi et pour pour-
sèbe se laissa aller cnsuiiri à quelques sen- voir de dignes pasteurs les Eglises vacantes.
timents de jalousie coiVie Basile, dont les Dans ces courses il se déguisait en officier,
talents l'éclipsaient, et q> cccdernior profila de peur que, si on venait à le reconnaître,
de cette circonstance poiik- quitter Césaréc. il ne lui fût plus possible de continuer le
L'empereur Valens s'étnn. rendu dans celle bien qu'il faisait pour le triomphe de la foi.
villecn S6C, pour mettre! s églises des catho- Les ariens voyant que leur cause tombait
liques entre les mains de ariens qu'il pro- dans le discrédit s'en prirent à Eusèbe, et
tégeait Eus'^be, alarme des dangers que
.
obtinrent de l'empereur qu'il fût exilé en
courait la foi, se hâta de rappeler Basile qui Thrace. L'officief porteur de l'ordre de \'a-
l'aida à faire échoticr celte tentative. Eusèbe lens arriva le soir à Samosatc, et en ayant
fnt si charmé des services qu'il en reçut informé Tévéque celui-ci lui recommanda,
,

dans cette circoTistance, qu'il loi rendit son dans son intérêt, de ne pas divulguer l'objet
amitié et qu'il n'cntroprciiait plus rien sans de sa mission ; car, ajouta-t-il, si le peuple
le consulter. Il mourut c:\ 370, et saint Gré- venait à savoir ce qui se passe , il y aurait
goire de Nazianze fait de lui un bel éloge une émeute, et je serais au désespoir qu'il
dans l'oraison funèbre de saint Basile qui vous arrivcît du mal à mon occasion. Eusèbe
lui avait succédé. Plusieurs manuscrits du assista, selon sa coutume, à l'office de la
Martyrologe liiéronjmique, ainsi que ks nuit, etquand tout le monde se fat retiré, il
ménô'ogos s;rccs,Ic nomment sous !e 21 juin. soiiitavec un domestique Odèle, s'embar-
EUS;' BE "(saint), évcqne de S;imosale et qua sur l'Euphrate, et se Ql conduire à Zeug-
marlvr, fut pl.icé sur le siégi; d* cette ville bia, qui était à vingt-quatre lieues de Sa-
en S61 il assista la tnéme année an concile
;
mosatc. .\ussitôt qUe la nouvelle de son dé-
d'Antioclie, où se fit Iclcclion de saint .Mé- part fut connue, l'Euphrate se couvrit do
lèce à l.KiuclIc il eut bi^aucoup de part. liarqucs montées par les habitants delà ville,
Quoique les ariens, >oiil('nus par l:i protec- qui couraient à la rccliLM-chcde leur pasteur.
tion de l'empereur Constance, qui se trou- L'ayant joint à Zeugma, fis le conjurèrent de
Tail .'ilors à Anlioche, dominassent dans !c ne pas les abandonner à la fureur dos loujis.
concile, comme ils avaient une haute idée Ea<èhe les exhorta à mellre leur confiance
de la yerlu d'Ensi'be, ils lui remirent l'acte en Dieu, et leur dit que les ordres de l'em-
d'élection de Mèlère. Mais celui-ci ayant pereur ne lui permeHaieul pis df- retourner
prècîié courogcusenient la foi catholique avec eux. IIsLii olTrircnt de l'argent, des<lo-
dans premier discours qu'il fit nu peuple
le mesliques et toutes les choses (|iii pouvaient
d'Anlioche les arit-ns qui avaient compté
,
lui être nécessaires dans son exil, mais il
SUT lui, voy.ml qu'ils s'é:aienl trompés, ré- n'accepta presque rien , et après avoir rc-
solurent sa perle, et crigagèrenl l'empereur cooimandé au Seigneur son cher troupeau,
à faire redemandera Eusèbe l'aclc d'éleclioh il continua son cbemiu vers la Thrace. Les

du patri nclic, dan» lu crainte qu'on ne se ariens le remplacèrent, à Samosale, par un


servît contre eU\ d'urCpièee dont ils ne pou- noMimé Eoniimius qui, voyant que tout le
vaient contester l'authenticité. Eu-:èbe répon- mon le l'i vitail et q-iepersonne ne se rendait
dit à l'envnyc du prince ifu'il ne pouvait s'en aux asseiiiblécs dans les églises où il olfi-
dessaisir que ilu coosenUMuCnl de tous ceux ciait, quitta son poste et sortit de la ville.

qui l'eu avaient rendu dépositaire. Comme Les ar eus lui ayaol subslitué Lucius, hom-
on le menaçait de lui couper la main droite, me violent et emporté celui-ci fil b.innir
,

s'il retusail d'obéir à i'en)pereur, il prés.'uta les principaux iiabitanls de Samosate, entre
ses deux mains, en disant qu'on po ivail les autres le prêire Anliochus, neveu de saint
luicouper l'une cl l'autre, mais qu'il ne se. Eusèbe, qui fut relégué dans l'Armén'C;
prêterait jamai< à l'injustice. Constince ne mais Ces rigueurs ne purent amener aucun
put s'einpéch "r d'a.lmircr le courage héruï- catholique à communiquer avec lui, et il
que du saint évèque, quoiqu'il déconcertât n'eut pas plus de succès que son prédéces-,

ses Mclècc, et il alla même


proji-ts Ciuilre seur. Un rapporte «[ue, traversant ouj<n*r la
jusqu'à lui donner putiiiquoment des élogrs. place publi.juc où iie-^ enfants s'amusaient
Eusèbe qui s'éliil rendu exac teuienl aux à jouer, cenx-fi ne voulurent plusse sertir
assemblées et aux cincilcs des é-èqucs d' rinsrumenl de Irur jeu, parco qu'il av.. it
ariens, dans le dessein de soutenir le parti touché aux pieds de sa mule, ri le brûlèrent
de la vérité, ayant appris que cette conduite comme quelque chose de souillé. Après la
scandalisait quelques orthodoxes, il ne vou- mort de Valens, il fut permis ù Eusèbe de
lut plus avoir de commerce avec les liéré.i- retourner dans son diorèse où il arriva eu
ques. Il assista, en 370, a l'élcc.ion de saint 3'd. La même année,, il assista au concile
Basile, archevêque dcCésarée, et se lia avec d'Anlioche où se trouvaient la plupart des
ce grand homme d'une Sûinte amitié qu'ils é". êqucs do l'Orient, cl où fut souscrite la
entretenaient -par une coirespondance sui- lettre du pape saint Daniasc contre les pria-
041 EUS EUS 942
cipalcs Iicrésirs de ce tomps. Son exil p.irut le plus bel ornement. Saint Eusèbe mourut
fivnir Joiinc une nouvelle iirdcnràson zèle : vers l'an 400. —
20 septembre.
il reci^ninieiiçn donc ses voyai^rs pour pro- EUSÈBE (saint), prêtre et disciple de saint
curerde bons pasteurs aux Églises, et ce fut Jérôme, était de Crémone, et sortait d'une
par ses soins que celles de Bérée, d"Hiéra- famille distinguée. 11 renonça, dès sa jeu-
plos cl de Cyr furent pourvues d'évêquos ca- nesse, aux avantages que lui promettait le
Uioliquos. Ayant accompagné Marc, nouvel monde pour se dévouer exclusivement au
évi'qiie de Doliche, qui allait prendre pos- service de Dieu. Etant allé à Bome visiter
session de son siège, comme il entrait dans les tombeaux des saints apôtres, il y fit la
celle ville loutt^ remplie d'ariens, une connaissance de saint Jérôme, qui était alors
feii)n;e hérétique lui lança du haut d'un toit secrétaire du pape saint Damase, et se lia
une tuile qui ratieignit à la tèîe et le blessa avec lui d'une étroite amitié. Le célèbre doc-
si gravement qu'il on mourut quelques jours teur se fit un plaisir de cultiver son mérite
après. Avant d'expirer, il lîl promettre A cl de le diriger dans la carrière de la science
ceux qui l'accompagnaient de no faire au- cl de la piété. Eusèbe accompagna son maî-
cune poursuite pour venger sa mort, qu'on tre lorsqu'il retourna en Orient, l'an 385, et
place vers l'an 380. La meurtrière du saint lo suivit dans ses pieuses pérégrinations en
cvéque ayant été arrêtée par h's magistrats, Egypte, dont ils visitèrent les principaux
son procès était déjà commencé lorsque les mon. stères, et il se retira avec lui dans
amis d'Eu?cbo , pour remplir ses dernières celui de Bethléem, oii il se livra tout entier
intentions, demandèrent sa grâce et l'obtin- à la prière et à l'étude de l'Ecriture sainte.
rent. Plusieurs Pères ont donné de grands Après la mort de saint Jérôme, arrivée en
éloges au saint évétiue de Samosatc saint ; 420, Eusèbe, à qui le saint docteur avait
Grégoire de Nazianze, entre antres, l'appelle dédié ses commentaires sur Jérémie et sur
la colonne de FEglise, la lu-
et le foiideinenl saint Matthieu, fut choisi pour lui succéder
iiiiî'rc, du siècle... le don de Dieu... le soutien dans le gouvernement du monastère. On croit
de la patrie.,., la règle de la foi, et l'ambas- qu'il mourut avant le milieu du \' siècle. Il
sadeur de la vérité. —
21 juin. est honoré d'une manière spéciale à Cré-
mone, sa patrie, le 5 mars, et à Bethléem le
EUSÈBE (saint), abbé d'un monastère de
19 octobre, quoique son nom ne se trouve
Syrie, situé entre Bérée et Antiochc, embrassa
pas dans le Martyrologe romain. On lui at-
des sa jeunesse l'état monaslique, dont il fut,
tribue un traité sur le mystère de la croix
da ns son siècle, l'un des princi(>aux ornements.
m
Un jou r q n'A m ion, son a lihé, lisait l'Ecriture
mais il n'est pas certain qu'il soit de lui. — ;

5 mars et 19 orlobre.
sainte, pour l'édification dos frères, Eusèbe
EUSÈBE (saint), florissait au coramence-
jeta par hasard les yeux sur des ouvriers nicnt du v" siècle et mourut à Asique, près
assis dans un champ voisin; ce qui lui causa
d'j Cyr en Syrie, où il est honoré le 15
une légère disiraciion dont il se punit d'une février.
manière qui effraie la f.iiblesse huni:iine. U EUSÈBE (saint), évéque de Milan et con-
se fit mettre un collier de fer att.iché par une
fesseur, tint dans sa ville épiscopale, en 451,
chaîne à une ceinture de même métal, qu'il
un concile où fut souscrite la lettre que saint
porta le reste île sa vie, c'est-à-dire pendant
Léon le Cirand envoyait à Flavicn, patriar-
plus de quarante ans, et (pii tenait son corjjs
che de Constantinople, sur l'incarnation du
dans une telle position, qu'il ne pouvait plus
Verbe. Il cutsaint Géronce pour successeur.
regarder qu'à ses pieds. A.aiit éié élu alibé,
après nioil d'Aitimien, sa péuiîencfi était
la
— 12 août.
EUSÈBE DE THOLE (saint), moine du
pour ses moines une prédication éionuentc mont Siuaï martyr,
cl n)is à mort avec
fui
qui les portail à la perliMlion plus que les
plusieurs de ses conIVôrcs par les Sarrasins,
discours les plus touchants. Quoiqu'il ne fît
qu'un repas tous les qualrc jours, il ne
dans le v
siècle. 1'* —
jauvier.
EUSÈBE (saint), évêque de Cômo, florissait
permettait pas à la communauté d'ê;re plus
au commencement du vr siècle et mourut
do deux jours sans prendre de nourriture;
vers l'an 525. Son corps se garde dans une
niais il leur recomuiandait la mortilicalion
chapelle qui porte son nom, à Saiiit-Abonde,
dos sens et exercice d'une prière continuelle,
afin de
I

sanctifier le travail des mains. Sa


et il est placé sous l'autel. 22 mai. —
EUSÈBE (saint), évéque de Fano, floris-
réputation de sainteté lui attira un grand
sait dans le vr siècle, et il est honoré lo
ROinlire de disciples , qui se réunissaient
18 avril.
autour de sa cellule, dont il ne sortait que
rendre
EUSÈBE (saint), évoque de Trois-Châ-
pour se à l'église, par une ouverture
teaux, succéda à Viclor, dont il avait été le
si étroite que sou corps n'y passait que
député au iv concile de Paris , tenu eo
difficilement. U mourut sur la fin du iv
siècle, et il est honoré le 2,3 janvier.
577. Il mourut vers l'an 600. 23 mars. —
EUSÈBE (saint), moine en Italie, est ho-
EUSÈBE (saint), cvéque de Bologne et nore à Plaisance le 2\ septembre.
ronl'essour, assista, en 381, au concile d'A- EUSÈBE DE STUIGOME (le bienheureux),
quiléc avec saint Ambroise. Celui-ci, dans fou'lalour des Ermites de Saint-Paul, naqui'
son livre des Vierges, donne de grands éloges à Strigonie vers la fin du xii" siècle, et sor-
à l'étal florissant de l'Eglise de lîologne sous tait d'une des plus illustres familles de la
un tel prélat, et surtout au grand nombre Hongrie. Après une Jeunesse édifiante, il
de vierges consacrées à Dieu qui en faisaient était déjà parvenu à un âge assez avancé.
,

043 EUS EUS 041

lorsqu'il prit résolution de quIKcr le


la de ce palais en 1830 et 51 ne rfeste plus de
,

monde, et aynnt distribué aux pauvres ses ses reliques qu'un fragment qui avait été
grands biens, il se retira dans une fjrét. précéilemment placé dans un reliquaire de
KlenlAt il lui vint des disciples pour lesquels l'église de Noire-Dame. 16 mars. —
il fonda le monastère de Pisilic, sous le titre
EUSfilMOTK (sainl), Eiisehiotes , martyr
de saint Paul, premier orniite. et il donna à à Alexandrie, souffrit le supplice du feu pour
ce nouvel institut la rè};le des Cbanoines Ké- la foi chrétienne. Les Grecs l'honorent le
guliers deSaint-Aususlin. Il mourut dans 27 mai.
son monastère le 20 janvier 1270. Son ordre EUSÉE (saint), Euseus, cordonnier à
s'étendit de la Hongrie dans l'Autriche et Serraval, près de Masseran en Piémont
dans la Pologne, mais l'empereur Joseph II florissail dans le xiv siècle. Son corps se
en décréta la suppression dans ses Etats sur garde dans une église qui porte son nom.
la fin du sii'cle dernier. —20 janvier. — 8 février.
EUSftBE (le bienheureux), moine de Saint- EUSICE (saint), Eusitius, abbé de Celle,
Gai, fut lue d'un coup de faucille par des naquit à Périgueux, de [larents pauvres, qui
paysans qu'il reprenait de leurs vices. On le vendirent à l'abbé de Percy. Il fut d'abord

conserve ses reliques dans son monastère, et employé dans le monastère en qualité de
il est honoré le 31 janvier. domestique ; on l'admit ensuite au nombre
EUSÉBIE (sainte), Enxehia, vierge et mar- des religieux. Devenu prêtre, il obtint la per-
tyre à Marseille, était abbesse du monastère mission lie dans un lieu solitaire
se retirer ,

de Saint-Cvr, fondé par le célèbre Gassien , et il se fixa dans un désert du Berry. En


près de celte ville, lorsque les Sarrasins 331. il prédit au roi Childebert l'^ qui mar-
ayant pénétré en France sous la conduite chait contre Amalaric, roi des Visigo hs, son
d'Àbdérame, et voyant que les barbares ap- beau- frère, qu'il reviendrait victorieux, et
prochaient, elle détermina ses religieuses, cette prophétie eut son accomplissement.
au nombre de quarante, à se défigurer le Eusice changea son ermitage en un monas-
visage afin de conserver leur chasteté par un tère qui prit le nom de Celle, et qui fut bien-
expédient héroïque dont elle fut la première tôt peuplé d'un grand nombre de disciples.

à donner l'exemple. Elle se coupa elle- Il mourut vers l'an 5i2, el Childebert fit
même le nez, et toutes firent la même chose. bâiir une église sur son tombeau. 27 —
Les Sarrasins étant arrivés, enfoncèrent novembre.
les portes du monastère, et, saisis d'horreur EUSIGNE Eiisignius, soldat et
(sainl),
à la vue d'un spectacle aussi hideux, ils martyr, était parvenu à l'âge de cent dis
massacrèrent les saintes épouses de Jésus- ans, lorsqu'un jour, il rappela à Julien l'A-
Christ, qui obtinrent ainsi la double cou- postat la piété de Constanlin, sous lequel il
ronne de la chasteté et du martyre, le 29 oc- avait servi, et lui reprocha d'être un déser-
tobre 731. —
29 octobre. teur de la loi de ses pères. Julien, irrité d'un
EUSÉBIE ou YsoiE (sainte), abbesse de langage aussi hardi, le condamna à perdre
Haniay, était fille de saint Adalbaud et de la Icle, vers l'an 3o2, sans égards pour son
sainte Kietiude et sœur de saint Mauront
, grand âge et ses lon^s services. 3 août, —
et de la bienheureuse Glotsende. Née en EUSPICE {sainl), Eiispici us, abbédeMicy,
()37, elle fut placée dès son jeune âge sous était prêtre du clergé de Verdun lorsque les
la conduite de la bienheureuse Gertrude, son habitants de celle ville, qui s'étaient révol-
aïeule, abbesse du monastère de Haoïay ,
tés contre le roi Clovis, l'an W8, voyant que
où elle prit l'hibit. Gei trude étant morte en ce prince était sur le point de se rendre
6'i9, sainte Euséhie, qui n'avait guère que maître de la place devant laquelle il était
douze ans, fut choisie pour lui succéder ;
venu mettre le siégf, et craignant sa ven-
mais sa jeunesse ne lui permettant pas en- geance , le lui députèrent pour implorer
core de remplir les fonctions attachées à sa leur pardon. Euspice, que sa sainteté rendait
dignité, sainte lUclrude, sa mère, qui était encore plus vénérable que ses cheveux
abbesse de Marchiennes, la fil venir dans blancs, alla se jeter aux pieds de Clovis el
son monastère , pour la former dans le lui demanda, les larmes aux yeux, la grâce
grand art de gouverner une communauté, des coupables. Le roi se laissa touchtr et
kusébie retourna ensuite à Haniay, et quoi- entra dans la ville précédé du clergé et du
que bien jeune encore, elle montra une sa- peuple qui publiait à haute voix cet acte de
gesse au-dessus do son âge. Une humilité clémence. Le roi, charmé de la sagesse et
profonde, une douceur inaltérable, une ab- de la vertu d'Euspice, >oulul le placer sur
stinence rigoureuse, une inviolable pureté le siège de \'erdun. qui était vacant par la
de corjis et d'esprit une fidélité parfaite à
, mort de sainl Firmin mais l'humble prêlre;

tous les points de la règle, lui concilièrent relusa el fil tomber le choit du prince sur
l'amour et la vénération de ses religieuses, saint Vannes, son neveu. Clovis détermina
dont elle était la mère par sa boulé el le Euspice à le suivre avec un autre de ses
modèle par ses vertus. Elle n'était âgée que neveux nommé Maximin, et il leur donna
de vingt-trois ans lorsqu'elle mourut, le 16 une terre où le sainl vieillard fonda le nio-
murs G60. La châsse qui contenait ses reli- naslère de Micy, dont il fui le premier abbé,
ques ayant été envoyée de Hamay à Paris, el où il mourut dans un âge très-avancé,
en 1793, le corps de sainte Eusébie lut sauvé au commencement du vi" siècle. l'i juin —
de la profanation, et déposé |)lus tard à l'ar- el 15 décembre.
chevêché mais il disparut pendant le pillage
; EIJSIJUÉ.MON (saint), Euscitemon, évéque
945 EUS EUS 94G

de Lampsaqae, vivait dans le vin« siècle el faire manger des viandes défendues un jour
fut exilé par les iconomaques, pour la cause de jeûne, sur le refus d'Eustache, ce prince
des saintes images. —Ik mars. le fit mettre en prison, et, après diverses tor-

EUSTACHE (saint), Eustiichius, martyr, tures, il le condamna à mort. Avant son exé-
est appelé Euslate par les Grers et se nom- cution, qui eut lieu à Wilna le 13 décembre
mait Placide avant sa conversion. Il paraît 13'r2.on lui meurtrit le corps à grands coups
être le même Placide qui servit avec distinc- de bâtons, on lui cassa les jambes, cl on lui
tion sous Vespasien et sous Titus, dans la arracha les cheveux et la peau de la tête;
guerre contre les Juifs, à la tète de la cava- ensuite on le pendit à un grand chêne qui
lerie romaine ((u'il commandait, cl que plus servait de potence pour les malfaiteurs, el oii
tard Trajiin fil chercher par tout l'empire, d'autres martyrs avaient déjà été attachés.
pour lui confior le commandeiiienl des trou- Mais les chrétiens achetèrent du prince l'ar-
pes qu'il envoyait i.onlie les barbares; mais bre el le terrain, el v bâtirent une église.
on ne put le découvrir, parce qu'en embras- Son corps est gardé dans l'église de la Trinité
sant le christianisme il avait changé de nom de Wilna, dont il est un des principaux pa-
et vivait dans la reiraite. Après sa conver- trons, et son chef est dans la cathédrale de la
sion, ils distribua ses biens aux pauvres et même ville. — 14 avril.
s'appliqua à la pratique fidèle de la rt-ligion EUSTADl*; (saint) JÏMs^ndiMS, évêque de
,

qu'il avait embrassée. Ayant été arrêté, par Bourges, avait d'abord été archidiacre d'Au-
ordre du même Trajan ou d'Adrien, son suc- lun, et florissail au commencement du vu"
cesseur, avec sa famille, qui était aussi chré- siècle. Il mourut en 607. —
31 décembre.
tienne, il fut condamné aux bêles avec sainte EUSTADIOLE (sainte), Eiisladiuln, jpre-
'I héopisle sa femme, el ses deux fils, Théo- mière abbesse de Monienmoyen, llorissait
piste et Agape. Les bêles ne leur ayant vers le milieu du vii'^ siècle. Après s'être en-
fait aucun mal, ils lurent renfermés dans un gagée dans les liens du mariage, se trouvant
bœuf d'airain, sous loquel on alluma du feu veuve avec une fortune considérable, elle
et ils y périrent étouffés par la chaleur. On consulta saint Florent de Bourges, son évê-
croit que saint Eustache souffrit le martyr que, sur l'emploi qu'elle devait faire de ses
à Home même, au commencement du ii' siè- richesses. Il lui conseilla de fonder un mo-
cle, elil y avait dans celte ville, dès les siè- nastère de filles, connu dans la suite sous le
cles suivants, une église de son nom qui est nom de prieuré de Saint-Paul, où elle prit
encore aujciurd'iiui un litre de cardinal. Le elle-même le voile. Elle fui ensuite établie
pape Céleslin III l'ayant fait réparer sur la abbesse de Monienmoyen, à la fomiation du-
lin du xii'^^ siècle, mit sous le grand autel les quel elle avait aussi contribué. Mais après
reliques du saint martyr. Il est dit dans une sa mort, son corps fut inhunié, selon son dé-
charte de Philippe Auguste, de l'an 1194, sir, dans léglise de Saint-Paul, qu'elle avait
que le corps de saint Eustache est dans la fait bâtir, et il se fit plusieurs guérisons mi-
chapelle de son nom à Sainl-Denis, ce qui raculeuses à son tombeau. —
8 juin.
ne doit s'entendre que d'une partie de ses EUSTASE ou EusTRATE (sainl), Eustasius
reliques. La châsse du saint, qui était à ou Euslralius, martyr à Séliasle en Arménie,
Sainl-Denis, lut pillée par les huguenots en arrêté pendant la persécution de Dioclétien,
15G7; mais avant cette époque on en avait fut d'abord cruellement tourmenté sous le
tiré quelques ossements, qui furent placés président Lysias, ensuite sous Agricolaus,
dans l'église de Sainte-Agnès, aujourd'hui qui le fit jeter dans une fournaise ardente.
de Sainl-Eustacbe, à Paris, où on les con- Saint Biaise, évêque de Sébaste, recueillit
serve avec vénération. Il est honoré chez les avec respect ses ossements, et exécuta fldèle-
Grecs le 1""^ novembre, et chez les Latins le ment ses dernières volontés. Ses reliques fu-
20 septembre. rent portées à Rome dans la suite, el placées
EUST.^^CHE (saint), prêtre et confesseur dans l'église de Saint-Apollinaire. —
13 dé-
en Syrie, est honoré le 12 octobre. cembre.
EUSTACHE (saint), martyr à Nicée en EUSTASE (sainl), était le septième évêque
Bithynie, souffrit vers l'an 312, pendant la de Naples. Sa fêle, qui ne remonte qu'à l'an
persécution de l'empereur Maximin II, dit 1G16, fut établie à l'occasion de la décou-
Daza. — 20 novembre. verte de ses reliques, arrivée celle année. —
EUSTACHE évêque en Afrique et
(saint), 17 novembre.
confesseur fut exilé pour la foi, par Gensé- EUSTASE (sainl) abbé de Luxeuil, d'une
,

ric, roi des A'andalt s, vers le milieu du v' fam lie noble de Bourgogne, fut élevé dans
siècle, et mourut loin de son troupeau. — la piété et dans les sciences par Migel ou
2S novembre. Miel, évêque de Langres, son oncle. Sa vo-
EUSTACHE (saint;, surnommé Nisilon, cation le portant vers l'état monastique, il se
d'une famille illustre de la Liihuanio, fut élevé retira dans le monastère de Luxeuil, alors
dans l'idolâtrie, qui était alors la religion de gouverne par saint Colomban. 11 fil, sous un
son pays; mais a^anl été converti au chris- lel maître, de si grands progrès dans la per-
tianisme par un prê're nommé Nestorius, fection, qu'il fut jugé digne de lui succéder
qui lui administra !e baptême, il se montra dans le gouvernement de son monasiére,
observaleur si exact des devoirs du chrétien, lorsque !e sainl fondateur de Luxeuil fut
qu'il préféra perdre la vie que de les trans- evilé par Tbierri, roi de Bourgogne, en 010.
gresser. Olgerd ,
grand-duc de Lilhuanie, Euslase se trouva à la tête de six C(Mils moi-
dont il était chambellan, ayant voulu lui nes, qui le regardaient tous comme leur père.
947 EUS EUS 948
Thierri étant mort, et Clotaire II s'élant em- travailla fortement à maintenir la discipline
paré de ses E(ats, envoya saint Eustase à ecclésiastique sur ce point, cl eut beaucoup
Bobio en Ilalio, pour proposer à saint Colom- de part aux règlemenls (lu'on y fit pour dé-
ban de revenir gouverner son moiiaslère de fendre ces sortes de translations. Il ne se dis-
Luxeuil. Mais ii échoua dans sa mission, et, tingua pas moins, dans cetic illustre assem-
à son retour d'ilallc, en (i\k, il se rendit à la blée, par son zèle contre l'arianisme. Tliéo-
cour de Clolnire, pour lui faire part de l'in- doret nous apprend qu'il fut choisi par les
succès de ses instances auprès de son ancien l'ùics du cone.ilo [jour officier en leur pré-
supérieur. Comme il était accoiiipii<in6 de sence, et qu'il (tait assis U) premier du côté
saint Cliagiioald alors religieux à Luxcuil,
, droit, qui elait le plus honorable. Après que
il s'arrêta quelques jours chez Agneric, père l'empereur Constantin fut enlré, il se leva et
de celui-ci, qui demeurait près de Moaux et le félicita sur la grâce que Dieu lui avait
qui était uu des principaux seigneurs d'Aus- l.iite en lui itispiranl la résolution de proté-

trasie. Sainte Fare, fille d'Aiçneric, qui se ger l'Eglise, qui devait à ses soins et à sa li-
trouv.'iit malade, découviit au suint abi)é la béralité d'être réunie en concile pour décider
résolu(ioii qu'elle jivail prise de consacrer à le point de doctrine le plus iiportaul qui
Dieu sa virginité. Eustase dit au [«'re que la eût cncoro éié agité depuis l'éiablissement
maladie de sa fille ne venait que de ce qu'il du chrijiianisme. Après la c'ôlure de l'as-
l'empêchait d'exécuter sa ré.-olulion , et semblée, il fut chargé d'en porter les décrets
qu'elle en mourrait s'il ne consentait à ses à l'empereur, pour qu'il leur donnât force
I
ieux désirs. S'étant alors mis en prières, il de loi civile dans l'euipire. De retour à An-
lui rendit la sanié en faisant sur elle le signe tiuclie, il y tint un concile pour rétablir la
de la croix. Ensuite il alla trouver Clotaire, paix dans sni Eglise, qui était déchirée par
et lui remit la lettre dans laquelle saint Co- diverses factions. 11 tr<.vculla ensuite à la
lomban le priait d'excuser son refus de quit- réfj. nie de s(m clergé, et. pour atteindre son
ter Bubbio, où sa présenre était nécessaire. but, il n'admettait aux ordres sacrés que les
Revenu à Luxeuil, son zèle ne se borna pas clercs dont la foi et les nnrurs étaient éprou-
à l'enceinte de son monastère; mais il alla vées. Plusieurs de ceux qu'il avait refusés
prêcher l'Evangile aux habitants du la Fran- ayant depuis embrassé les erreurs d'Arius,
che-Comté et de la Bavière, dont plusieurs montrèrent par là que le saint patriarche les
étaient idolâtres ou hérétiques. La réputa- avait bien jugés. Les soins qu'il donnait au
tion de sa sainteté était si bien établie, qu'un salut de son troupeau ne lui faisaient pas
grand nombre de saints, même parmi les négliger sa propre sanctification. Son atta-
évêques. ne se conduisaient que par ses avis. chement à la foi orthodoxe le porta A en-
II mourut en 625, et eut pour successeur Toyer, dans les Eglises dépendantes de son
saint Walbcrt. Dès avant le \m° siècle, son patriarcat, <!es bomuies capables de prémunir
corps fui porté à Vcrgaville, aujourd'hui du les fidèles contre les artifices des ariens et ;

diocèse de Nancy, où l'on fonda un hôpital comme Eusébe, évéque de Césarée et célèbre
qui orla son nom.
I —
2!) mars. écrivain ecclésiastique, montrait du piuchant
EUSTATHE (sami). Eu itathitts, martyr à pour l'hérésie arienne , Eustatlie l'accusa
Ancyrc en Galalie, fut d'abord livré à divers hautement de donner atteinte a la foi de Ni-
genres de supplices, cl jeté ensuite dans le cée : et ce fut la causo du violent orage qui
fleuve Sangar; mais il en fut miraculeuse- s'éleva contre lui. Eusèlie, évéque de Nico-
ment retiré par un ange, et une colombe médie, arien déclaré, résidut, avec plusieurs
descendue du ciel parut au-dessus de sa tête, évêques de son parti, du nombre desquels
l'iuvilant à y monter pour recevoir la récom- éiait Eusèbe de Césarée, de le perdre, à quel-
pense éternelle. —
28 juillet. que prix que ce fût. S'étant tromés réunis
EUSTATHE (saint), patriarche d'Antioche, comme par hasard à Antioche, ils asscaiblè-
était de Sido en Pamphylie, et il confessa rent un corn iliabule. Une femme sans mœurs,
généreusement sa foi au commencement du
, qu'ils avai;'nt suboiuée, se présenta au mi-
iV siècle, pendant la persécution de Dioclé- lieu de l'assemblée, li nant se.r sou bras un
lien et de ses successeurs. Son savoir, son entant dont elle assura quTiustalbe était le
éloquence, et surtout son émincnte sainteté, père. Le saint prole>ta qu'il était iunorcnt,
rayant fait placer sur le siège de Bérée en et représenta que l'A poire défendait de con-
Syrie, il s'acquit bientôt une grande coiisi- damner un prêtre, à moins qu'il n'eût été
dération dans l'Eglise par son ardeur à convaincu par la déposition de deux ou troi,<
maintenir la pureté de la foi et par la guerre témoins. Cette malheureuse étant tombée
qu'il faisait aux hérétiques de son tenip^, malade, prit la lésolulion de se rétracter
surtout à l'impie Arius ce (iui lui mérita,
: avant de mourir; et ayant l'ait venir plusieurs
de la part de saint Alexandre, patriarche clercs, elle déclara en leur présence que les
d'Alexandi ie, une lettre de félicitations, qu'il ariens l'avaient engagée, par argent, à ca-
lui adressa en 323. L'année suivante, Eusla- lomnier le patriarche; que toulet'ois le'scr-
the fut élevé sur le siège patriarcal d'Antio- II eut qu'elle avait fait n'était pas précisément

che. Il s'opposa d'abord à sa translation, un parjure, parce que le père de son enf.int
par<c (|ue les canons de l'Eglise défendent à ét.iil un ouvrier en cuivre nommé aussi Eus-
Un é\éque de i)asscr d'un siéa:e inférieur à tatlie. Les ariens voyant que celle première
Un su|;êrieur; et s'il se rentlit enfin ^ c'est machination n'avait pas réussi, en im.iginè-
qu'on lui pirouva qu'il en résulterait ua bien renl uuc ;:ulre : ils acciiiérenl Eustalhe do
pour la religion. Mais au concile de Nicée, il sabellianismc, uccusaliou banale qu'ils fai'
Oi9 EUS EUS 9S0
saient contre tous ceux qui étaient aitacliés, EUSTOCHE (saint), évéque de Tours,
à la foi. Le patriarciie et les autres évoques d'une illustre famille d'Auvergne, succéda à
cailioliiiues qui se trouvaient présents eurent s :inl Brice en k'ih. il assista, en .'»33, au

l)eau .^0 récri. r conlrc la fausseté U'v.u paeil concile d'Angers, où il défendit avec chaleur
giid', ils ne furent point écoutés : on pro- les droits de l'Eglise, blessés piir une loi do
Ronç.i contre le saint une sentence de dépo- l'empereurValenlinien III, et prit une grande
silioii, et l'on offrit son «iéiîc à Eusébe de part à tout ce qu'on y ré;:la sur 1 discipline.
1

fiésarée.ijui eut toutefois l;i pudeur lie ne pas Il augmenta le nombre des paroisses de sou
ierepter. La nouvelle de la déposition de diocèse, et fit bâtir dans sa ville épiscopaia
îeni- p;ilria.chc evcita une révolte parmi les une église dans laquelle il (ilaça les reliiiucs
haliitanls d'Antificlie, qui tenaii-nt à leur d' saint Gervais et de saint Prolais, que saiut
pasteur; et riusperenr Consl;in!iii, s'imat^i- Jlarliu avait reçues d'Italie. 11 m^turul eu
nanl qu'LusIalhe y était pour quelque chose, h-'M et fui enterré d.ms l'église que saint
,

se persuada tiu'ii était conp.ihle des crimes Brice avait fait bâtir sur le tombeau de saint
(jifon lui iuipctiiil : il lui envoya donc un Martin. Saint Grégoire, l'un de ses succes-
ordre de se rcu'Jre à Couslauiinople, d'où il seurs, donne de grands éloges à son cmi-
devait lui &igniCer le lieu de son exil. Le neiile sainteté. —19 septembre.
saint, avant de quitter Anlioclie, fit réunir EIJSTOCUIE (sainte), JË'MS/oc/a"a, vierge et
les fidèles, et leur recomuianda fortcmcul de nuirlyre à Tarse en Cilicie, souffrit de cruels
rester inébranlables djns la doctrine de supplices sous le règne de Julien l'Apostat,
l'Eglise, et cette exhortation paliiétique en et expira en priant Dieu. — 2 novembre.
préserva un g;rand noniiirc du malhi;ur de EUSTOCHIE (sainte), lùtstocliium, vierge
toiiibcr dans l'hérésie. Il fut exilé, en 331, et abbesse, naquit à Rome vers l'an 3Gi. Fille
dans la Thrace, avec lusieurs prêtres et i
de sainte Paule et du sénateur Toxolius, elle
diacres; de la Thrace, on l'envoya dans 111- descendait des Scipion et des Emile, deux
lyrie. il mourut à Philippes en Macédoine, des plus illustres familles de Rome. Elle était
l'an .o38,et son corps fut rapporté à Aniioche encore enfant lorsqu'elle perdit son père, et
en 482, par Calandion, l'un de ses succes- fut élevée par sa mère dans l'amour de Dieu
s "i:rs. Les Pères et les écrivains ecclésiasti- et la pratique de la vertu. Elle montra de
ques ont donné les plus grands éloges à la bonne heure un profond mépris pour la va-
sainteté, au savoir, à l'éloquence de saint nités du monde, un grand amour pour les
Eustaihc ils le comparent aux Atlianase et
: pauvres, et une ferme résolution de n'avoir
aux Hilaire , pour le couragte et le talent d'autre époux que Jcsus-Christ. Sainte Paule
qu'il déploya dans la défense de la loi. 11 fut avait inspiré à sa iillo beaucoup d'éloigae-
un des pr* iniers qui combattirent l'arianis- mcnl pour le faste .t les parures mondaines,
me, et il le fit avec autant de clarté que de vouluut qu'elle lui loujours habillée avee
force. Nous n'avons plus ses ouvrages, et une grande siuiplici.é. Un jour qu'Eustochie
c'est une véritable perte non-seulement ,
se trouvait chez Pré-'xtate,sa tante, celle-ci,
pour la religion, mais aussi pour la littéra- pour faire plaisir à Hymétius, son mari, qui
ture; car Sozoïnène vante beaucoup la pu- trouvait la mise de sa nièce trop négligée et
reté de son style, la noblesse de ses pensées trop au-dessous de >on rang, se mit en de-
et l'élégance de ses expressions. 16 juillet, — voir de la parer dei icbes atours et d'une toi-

EUSTATHE lette à la mode, c* iorme à celle des jeunes


(saint), prêtre, est honoré en
Egypte le 12 octobre. personnes de sa udition, avec l'intention
i

de lui faire perdre le dessein qu'elle avait,


ËUSTATUE DE CHARAN martyr,(saint),
formé de rester vierge toute sa vie. Mais la
futmis à mort [lar Isam, prince des Arabes,
nuit suivante un a. ;;e apparut à Vrélexl.ate,
en haine do la religion chrétienne, et il est
eî lui dît ; Vous wes préféré les conscila de
honoré le ih mars. voire époux à ceux de Jésus-Christ, et tous
El'SïAZE (saint), EusCazius, est honoré à avez osé porter sur la léle d'une vierge du
Au 11 31 décembre.
le Sciijneur une main saoviléije; pour vous en,
ErS'i'LUE (saint), EusCerius , évéque de punir, celte main va se dessécher. Vous mour-
Salerne, florissail vers le commencement du rez da7is cinq mois, cl si vous ne vous repentez
v'j' siècle. Sun corps se garde dans l'église de votre faute , vous serez précipitée dans
ca'iiéiiralo de celte ville. Il y avait autrefois L'événement montra que !<; repentir
l'enfer.
à Uomc, hors des murs, une église qui por- étyilvenu trop ird pour écarter l'elîel do la
t

tai' son nofu. —


19 octobre. menace, du moins (juant à ce monde; car
r.U?Tv:CUE (saint), Euslochius , prêtre et elle mourut au bout des cin(] mois, iùislo-
inaityr à Ancyre en Galatie, souffiil avec chie avait à peine dix-liuil ans l(>rs()u'eUe
plusieurs autres sous l'empereur Galère. — prit, vers l'an 382, saint Jérôme pour sou
23 juin. guide S|;iriluei, et qu'elle s'engagea, par un
LUSTOCHE Tsaint), marlyr avec saint El- vœu solennel, à rester toute sa vie dans l'é™
pide et plusieurs autres, confessa la foi ea tat (le virginité. Ce fut |onr elle que !c saint
présence do Julien l'Aposlal.Ce prince, irrité docteur composa, l'année suivante, son
de celte hardiesse, le fit attacher à la queue traité de la Virginité, plus cunnu sous la
d'un cheval indompté. Son corps, tout dé- nom do Lettre à Eustochie, où il lui donne
chiré, fut ensuite jeté dans les llauimcs et des inslructions relatives au genre ilc vie
réduit en cendres, vers l'an 302. 10 no- — qu'elle avait choisi, et (jui était encore noi
veaibre. veau à Rome. Eustychic quilta nMOf^l
,

SM EUS EUT 95i

avec sa mère en 38V, ot l'accompagna dans née à Rome et mourut à Constanlinople, sur
les voyages qu'clli' (il en Chypre, en Syrie, la fin du VI' siècle. Les Grecs lui donnent
en Kny; le el en Palestine, el se fixa avec elle le titre d'abbessc. — novembre.
à Bcliiléeni dans le inonasièrc île vierges
.
EUSTOltCiE (sainl), ^'its/or^iK», prôlre de
que saillie l'aule vcnail il'y fonder, l'.l'e y Niconu'ilie, est honoré le 11 avril.
vécul sous la condui'e de s;iiule l'anle jus-
EUSTOIir.E I" (saint), évéquc de Milan,
qu'à la mort de ci'lie-ri arrivée en 'lOi ,
,
florissaildans la première partie du iv siècle
qu'elle la remplaça en ijualiléde supérii-iire.
et mourut en ."i.'îl. Saml Ambruise, qui fait
Sainl Jérôme conlinuail de la diiigcr dans de lui un bel éloge, lui donne le litre de
les voies de li perfeciion il lui d.innail aussi
;

des leçons d'Kcriiuie sainte et de langue


cunlesseiir. —
18 septembre.

hébraïinie. Elle profila tellement sons un si EIJSTOUGE 11 (saint), évéquo de Milan et


habile m.iître, qu'on peut la re^'arder comme Confesseur, vécut sous Tliéodoric, roi des
Goihs, dont il fut très-vénéré. 11 mourut en
la (lersoiine de son sexe la plus instruite
pour le siècle où elle vivait. Le sainl doclcur 518. —
G juin.
lui dédia ses commentaires sur Isaïe et sur lïzé- EUSTOSE (saint), Eustosius, martyr à
chiel. I"n '*!(), une bande de seélér.ils, exci- Aniioche avec sainl Déméirius, évéque, et
tés par les pc'agiens, incendièrent les mo- vingt-uu autres. —
10 novembre.
nastères de l?éllilccm,el firent mille oulrai^es EUSTllACE (sainl), Euiitratius, supérieur
à ceux qui les liabi(;iient. Les moines et les du monastère d'Augare, près de Nicomédie
vierges prirent la fuite. Kustochie el la jeune au 9' siècle, est honoré chez les Grecs, le 9
Paule, sa nièce, coururent les jilus <;rands janvier.
dangers leur lial'ilation devint la proie des
:

El'TlIALIE (sainte), Eulhnlia, vierge et


flammes, el les personnes qui leur aiiparte-
niartyri! à Leutini en Sicile, ayant embrassé
naienl mollirent en leur présence toutes sor-
le christianisme, fut mise à mort par son
tes de mauvais traitements. Elles en infor-
frère nommé Servilien qui, à la nouvelle de
mèrent pape lnn(>cent 1", qui écrivit la
le
ce thaiigcinent de religion, la perça d'un
pressante à Jean, patriarche de
lettre la plus
coup d'épée. Elleesl aussi appelée Eulalie
Jérusalem, pour qu'il eût à s'opposer aux
violences des hérétiques. Sainte Eustochic
dans quelques martyrologes. 27 août. —
niourul un an avant saint Jérôme, l'an 419, EUTllÉE (saint), martyr, souffrit avec
el fui enterrée auprès de sa mère. 28 sep- — saintMaiTobe et un autre. — 7 mai.
tembre. EUTIIY.ME (saint), diacre
Eulliyinius,
EUSTOCHIE (la bienheureuse), religieuse d'Alexandrie et martyr, mourut en prison
de Sainte-Claire, de l'illnstre famille de Cala- pour Jésus-Christ. —
5 mai.
falo, par son père, el de celle des Colonne, EUTHYME (saint), martyr à Nicomédie
par sa mère, naquit à Messine en 1430, pendant ia persécution de Dioclétien,
et fut élevée d'une manière dif,'ne de sa encouragea au martyre plusieurs chrétiens
naissance. Comme elle était aussi vertueuse dont il alla ensuite partager la couronne.
que belle plusieurs seigneurs de la Sicile
,
EUTHY.ME (saint), habitait Rome lors-
recherchèrent sa main; mais elle refusa les qu'éclala la perséculion de Dioclétien. Ayant
partis les plus avantageux, décidée qu'elle quitté cette ville pour se réfucier à Pérouse,
était à n'avoir d'autre époux que Jésus- avec sa femme et son fils Crescence, il y
Glirisl. Ses parents mirent tout en (cuvre mourut en paix vers l'an 309. 29 août. —
pour la faire changer de réscilulion ils ailè- ;
EUTHYME fsainl), abbé en Palestine,
fent même jusqu'à la maltr.iiler : rien ne naquit en 377, d'une lamille noble el riche
put l'ébranler, et elle réussit enfin à entrer de Méliline, villu de la petite Arménie, el fut
dans le monaslèrc de Sainte-Claire de l'assi- le fruitde la dévotion que ses parents avaient
eano. Son zèle pour l'exacte observance do au saint martyr Polyeude. Il fut placé, dès
la règle de son ordre la porta à solliciter son ji'uue âge, sous la conduite de sua
auprès du pape Callixte Ml la permission de évéque, qui l'éleva dans la pratique des
fonder un nouveau monastère, où cette rè- verluschrétienues itdans l'étudedrs sciences
gle serait rigoureusement observée l'ayant : ecclésiastiques. Il lui conféra ensuite le
obtenue, elle l'imila, après mille dil'fi'ullcs, le saci'rdoce el l'établit suf^éneur général de
riionaslère du Mont-des-Vierges , dont elle lous les monastères de son diocèse. Comme
devint ensuite abbesse. Elle s'y (il admirer Euthyme se croyait redevable du bienfait
par ses vertus, cl surtout par sa tendri- dé- de l'existence à saint Polyeude, il lui voua
votion envers le sainl sacrement de l'autel une tendre dévotion, à l'exemple des auteurs
et envers la sainte \'ierge, ainsi que par son de ses jours, cl il se relirait souvent dans le
amour pour les austérités. Elle mourut à monaslèrc de son nom. Les fonctions de sa
l'âge de cinquanle-quatre ans, le 20 janvier cbai'ge ne rcmpéchaient pas de Iravailli-r à
ikm. Ees miracles 0[>érés à sou tombeau ont sa propre sanctification. L'amour (|u'il avait
porté les fidèles à lui rendre un culte public, pour la prière lui faisait or.iinaireuicnt
qui fut approuvé par Pic \ I en 1782, cl l'oo passer les nuits dans ce saint exercice
céiè.bro sa fête le 28 février. depuis l'Epiphanie jusqu'à Pàiiues, et pour
hUSTOLE (saint), Jius(oliiis, évcque et \ vaquer plus libretnent, il bC relirait seul
martyr, soulTril à Nicomédie, cl il esthonore sur une muiilaguedu voisinage. .\ l'âge de
le 7 juin. lii'gl-septans, il quitta secrètement sa patrie
EUSTOLIE (sainte), Eus(olia, vierjfc, étail (VOi), alla vi^iler les saints lieux eu Palestine,
,

955 EUT EUT 9S4


après quoi, il s'enferma dans une cellule Ziphon et se fixa dans une caverne; mais on
près de la Inure de Pharan, à deux lieues de finit encore par le découvrir et les visites
re-
Jérusalem. C'est là que, mort au monde et commencèrent. 11 guérit plusieurs mal.ides,
à lui-même, il ne conversait plus qu'avec entre autres un énergumène. Le pouvoir
de
Dieu, el joignait aux exercices de lacontcm- ses prières, dit le moine Cyrille, auteur
de
plaiion le travail des mains, qui consistai! sa Vie, s'étendait non-seulement sur les dé-
à faire des paniers dont le produit servait à mons, mais en;ore sur les serpents et sur
sa subsistance et au soulagement des pauvres, les bêles les plus cruelles. Voyant de nou-
Après avoir passé cinq ans dans sa cellule, veau sa solitude troublée il "fut obli<Té de ,

il se ritira, avec un saint ermite nommé choisir une autre demeure el s'établit ^tou-
Théocîisle dans une caverne située entre Jé- jours accompagné de Domilien, dans une re-
richo et Jérusalem, à quatre lieues de cette traite située à une lieue du monastère de
dernière ville. Ils y restèrent quelque temps Théoctiste, où il se rendait tous les diman-
inconnus, ne se nourrissant que d'herbes ches, pour assister avec les moines à la cé-
crues ; mais ayant été découverts, on vint lébration des saints myslères. Plusieurs de
de toutes parts les visiter, et, en 'i-ll, Eu- ses disciples ayant construit des cellules au-
(hyme commença à recevoir des disciples. tour de la sienne, il se forma une nouvelle
Leur nombre lut bientôt assez considéra- l.iure qui devint bientôt aussi célèbre que la
ble pour l'obliger à fonder un monastère preoiière. Tous ces solitaires étiiicnt dirigés
dont il confia le gouvernement à Théoctiste. par ses conseils et soutenus par ses exem-
En 420, il bàlil près de là, sur le chemin ples ; dans leurs peines et leurs tenlalions
,
de Jérusalem à Jéricho, une laure qu'il ne ils s'adressaient à lui comme à l'oracle du
voulut |ja« non plus gouverner par lui- ciel. Maçon Clémas deux d'entre eux,
et ,

même, vivant diins un ermitage écarte, où ayant écouté suggestions do l'ennemi qui
les
les supérieurs venaient prendre ses avis les sollicitait
à rentrer dans le monde , ca-
le samedi et le dimanche ; ces jours-là ses chèrent celte tentation au saint mais il la ;

disciples avaient aussi la liberté de venir le connut par révélation, et étant allé les trou-
consulter, et il les accueillait toujours avec ver, il leur parla avec bonlé, les exhorta à
une douceur et une humilité qui lui ga- la persévérance et finit pur ranimer en eux
gnaient tous les cœurs, il leur recommandait le goût de la solitude. Dans une sécheresse
par-dessus (oui, la morlification c'est une
; qui désolait tout le pays , on vint proces-
vertu, leur disait-il, que vous pouvez prati- sionnellement à sa cellule , en portant des
quer même à table; vous n'avez, pour cela, croix et en chantant Kyrie, eleison, tant
qu'à en sortir avant que voire appétit ne soit était grande la confiance qu'on avait dans
entièrement satisfait : mais il réprouvait les son crédit près de Dieu Et comme on le con- !

jeûnes extraordinaires et les pratiques sin- jurait de faire cesser le fiéau : Quoil ré;ion-
gulières, comme pouvant vanité
flatter la dit-il, un pécheur que moi oserait-il se
tel
et la volonté propre. Tous ceux qui étaient présenter devant Seigneur, dont nos crimes
te
sous sa conduite s'efforçaient de retracer ont allumé la colère. Il faut nousproslerner
ses vertus, en imitant ses exemples. Eutliy- tous devant lui et il nous écoutera. Tous
,

me fut f;ivorisé du don des miracles. Aspe- obéirent, et Euthyme. accompagné de quel-
bète , prince arabe, ayant inutilement cou- ques-uns de ses moines , alla se prosterner
sulté les médecins el les magiciens pour ob- dans la chapelle. Aussitôt le ciel se couvrit
tenir la guérisou de Térébon, son fils, atteint de nuages épais et il tomba une pluie si
,

d'une paralysie qui lui avait desséché la moi- abondante que l'année fut extrêmement fer-
tié du corps, le conduisit au saint abbé, qui le tile. Gomme les erreurs de Neslorius et d'Eu-
guérit sur-le-champ par une courte prière, tychès troublaient alors l'Eglise d'Orient
accompaguée du signe delà croix. Aspébète, non-seulement il resta iiiébi anlablement at-
frappé d(' ce prodige, se convertit et reçut au taché à la foi catholique, mais il eut encore

baplême le nom de Pierre. Sa conversion fut la gloire d'y ramener l'impératrice Eudoxie,
suivie de celle d'un grand nombre de Sarra- qui s'élait retirée en Palestine, lorsqu'elle fut
sins, et Juvénal, pairiarche de Jérusalem, le devenue veuve de Théodose le Jeune. Elle
fit évéque de celte nouvelle chrétienté. Le avait pris chaudement la cause des euty-
bruit de la guérisou miraculeuse de Térébon chienS mais la triste nouvelle que sa fille
;

lui attira un grand nombre de malades qui, se liudosie , veuve de Valentinien, et ses deux
trouvant aussi guéris par ses prières, éten- petites-filles avaient été emmenées captives
daient de plus en plus sa réputation , et lui en Afrique par Genséric roi des Vandales ,

attiraient de nombreuses visites. Son humi- (45oJ la fit rentrer en elle-même. Saint Si-
,

lité et son amour de la solitude ne pouvant méoii Stylite, qu'elle consulta lui répondit ,

s'accorder avec celte afiluence de visiteurs, que ces malheurs étaient la punition du cri-
il prit enfin le paiti de se fixer ailleurs. me qu'elle avait commis en abandonnant et
Malgré les instances de ses moines, il partit en persécutant la doctrine catholique ; il lui
avec un tio ses disciples, nommé Uomitien recommanda ensuite de se conforiner aux
,

el se rendit sur le rivage de la mer Morte , avis de l'abbé Euthyme. Comme Eudoxie sa-
ensuite sur une montagne isolée, où il trou- vait ((u'aucune femme n'entrait dans l'enclos
va un puils et les ruines d'un ancien édifice, de la laure du saint, elle fit bâtir, à une lieue
près duquel il se construisit un oratoire. et demie de là, une tour, el l'envoya prier
Cette montagne ne lui paraissant pas encore de l'y Venir trouver. Euthyme se rendit aux
ûssez solitaire, il s'enfonça dans le désert de désirs de la princesse, lui conseilla d' ibju-
VS» EUT EUT 936

rer l'eatychianisme , de recevoir le concile par Léon l'Arménien, et il osa même plaider
do Clialcc'iioiiie, cl <1.' se séparer du faux pa- la cause de l'Iiglise er présencnde ce piince.
triarclie Tliéodose. Elle rc<;\it cet avis roni- r,ett(> généreuse hardiesse le fit comlamiier

me un ordre du ciel, et, do retour à Jcrcisa- de nouveau à l'exil. Rétabli une secon .e
lciii,elle embrassa lacommuniondc Juvénal, fuis sur son siège, son zèle à comlialtre les
palriarclio calholiiiue de celto villi-, cl passa iconoilasles le lit reléguer au cap d'Acrile
le reste do ses jours dans la pratique de la en Rithynic, où il fut renfermé dans une
piété el de la péiiilonce. En 4oi), elle voulut étroite prison. Il y ii;l frap[)i! si cruellemenl à
assigner des revenus pour la subsislanci' <le coups de neil's d.- boMif, (ju'il en mourut huit
ceux qui habilaii'iil la laure du saint abbé, jours après, vers l'an 820. — 20 décembre et
mais celui-ci les refusa, en «lisant Ponrifitoi
: 11 mars.
vous occuper (le tant de soins ? lîieritôt vous l'UrilYME (sainl), évêquc de Madyles,
parallrez (levant h trihioial (h. Jesut-Chnst ;
dans rilellc'ipoi-t, fol siiriioinmé le 'f hauuia-
ne pensez dune plu-! f/u'uii romp:c (/ue vnits luige, il eausi' du gr.ind nombre de miracles
É» eflel, elle
ailes rendre de toute voire vie. qu'il opér.iil. — 2 el 18 avril.
mourut peu de temps après. Kn 45G, il avait ElITUOPE (-aint;. L'utropitts, premier évê-
reçu au nombre de ses disciples sainl Sab is, quo de S iules cl martyr, vint au m" siècle
alors âgé de dix-buit ans et il le chuisil
, 1 rècher l'Evangile dans les Gaules, et son
avec Douiitien pour le suivre dans la retraite zèle pour la conversion des païens lui coû-
qu'il faisait tous les ans au désert de Ruban, ta la vie. Il versa sou sang dans la ville de
où la tradition porte que Jésiis-Cbrist passa Saiiites, el la violence de la persécution ne
ses quarante jours de jeune. Dans une de permit pas aux fidèles qu'il avait gagnés à
ces retraites, qui duraient depuis l'ociavede Jcsus-Clirist de l'enterrer dans un lieu conve-
riî!piplianiejusqu'audim;;nche des Rameaux, nable. Dansta suite, on ne se souvint plus que
Sabas, tourmenté d'une soif ardenlc, fut pris do son zèle cl de sa sainteté. Sainl Grégoire de
d'une, telle faiblesse, (\u'il était pr's d'expirer. Tours rapporte que Fallade, évéque de Sain-
Eulliynie s'élant mis en prières , frappa la tes au VI' siècle, ayant fait bàiir une église en
terre de son bâion et il en sortit de l'eau qu'il l'honneur de saint Eiitrope, el voulant y pla-
fit boire à Sab;is; et cette eau miraculeuse cer SCS reliques, iiivi'a plusieurs abbés à la
le ranima ci lui rendit ses forces. Deux au- cérémonie de cette translation. Lorsque le
tres de ses disciples, Elic el Macairc, à qui tombeau cul été ouvert deux abiiéi aper-
,

il avait prédit qu'ils seraient ton* deux pa- çurent un coup de ha; lie à la téie du saint.
Iriarcbes de Jérusalem , vinrent le trouver La nuit suivante, saint Eutro[ie leur ajiparut
au commencement du carême de ran'i73, el leur dit que c'était par ce coup qu'on lui
pour l'accompagner dans le désert où il avait avait ôté la vie; c'est ainsi qu'on reconnut
coutume de se retirer pendant la sainte «jua- qu'il était maityr. Son chef se girde dans
ranlaine. 11 leur dit qu'il passerait la semai- l'ancienne église cathédrale, aujoiaxi'hui pa-
ne avec eux, mais ((u'il les quitterait le sa- roissiale, qui portait sou nom. Elle fut rebâ-
medi. Trois jours après, il ordonna une vi- tie par l'évéijue Léonce, l'un do ses succes-
gile générale pour la fêle de sainl Antoine, seurs, et Vcnancc Eortunal a composé un
qui devait se éléiirer le lendemain. Le jour
( petit poème en son liunncur. Le reste de
de la (èiii il exhorta ses moines à la pratique son corps fut détruit en grande partie par
de riiumilité cl de la charité, choisit Elie les huguenots au xvi* siècle on enrccup, ra
;

pour son successeur, prédit à Donatien qu'il cepen lant quelques parcelles ([ui se trou-
dans sept jours, et nioui'ut le 20
le suivrait vent dans l'église de la Trinité, à Vendôme,
janvier kTâ, à l'âge de quatre-vingt-quinze — aO avril.
ans, après en avoir passé soixanic-huil ilans EUTUOPR (saint) , martyr à Porto , est
la solitude. Après sa mort, il apparut à pln- houoré le 15 juillet.
siiurs personnes, el il s'opéra un grand EUIl'iOi'E (s.iiiil), soldat cl martyr avec
nombre de miracles à son toniheau. Saint sainl Cléonice et un autre, l'ut crucifié à A-
Sabas, l'un de ses plus chers disciples, fai- ma-ée dans le Pont, |iar oriirc du juge As-
sait sa fêle tous les ans, et bientôt elle fut cli'piade, pendant l.i pirséciilion de l'empe-
célébrée par les (irecs, qui lui dontient tou- reur Diocleiieii. —
3 mars.
jours le litre de Grand, et ensuite par les La- EUTKOi'E (saint), lecteur de l'église de
tins. — 21) janvier. Conslautiiiople et martjr, était d'une famille
EUTHY.ME (sainl), cvèque de Sardes et nçul une éducati
jialrii iei.n<-, el m
distin-
niariyr, embrassa d'abord la vie monasliciue guée, tjuoiiiue jeune encore, il s'était déjà
et lui cnsuile lire de sa solitude pour cire fait remarquer par la sainteté de sa vie ,
placé sur le siège de Sardes en Lycic, sous Lrsqu'il fut arrêté à l'occasion de l'incendie
le règne de Constantin VI el d'Irène, sa n)ère. qui consuma l'église patriarcale de Sainte-
11 parut avec éd. il au second concile géné- Sophie, l'an 'i-Oi. Comme il était très-attache
ral de Nicée, tenu en 787, contre les icono- à saint Jean Chrysoslome, qui venait d'être
clastes , el fut ensuite exilé par l'e'opereur exilé pour la seconde lois, Optai, gouver-
Nicéphoro pour avoir donné le voile à une neur de la ville, le lit mettre à la torture pour
vierge qui avait pris la fuite, alîn d'évi- le forcer à révéler les anteurs de l'incendie,
ter les pièges tendus à sa chasteté. La mort qu'on soup "onnaii être les amis du saint pâ-
de ce prince Itii ajant perniis de retourner li i.n'che. Celle cruaulé ne ser^ii qu'à faire
à son église en 811, il [rit hautement la dé- éi later dans liulrope, qui était d'une coiisli-
fense de la doctrine catholique, perséculéc luiiu» frêle et délicate, la puissance de celui
957 EUT EUT 0S8
qui sait confondre ce qu'il y a de plus foFt assister les pauvres. On ignore l'époque de
par ce qu' il y a do plus l'aible. Optai le Gi sa mort, mais il vivait encore en kl5, puis-
(î'abard battre de vcrgis; on lui détiiira en- qu'il signa en cette année la lettre de Fauste
suite le visage et tous les iiieoibres avec des do Kiez contre le prêîre Lucide, qui errait
pni^li'S de f. r, de manière que son CDips n'é- au sujet de la prédestination. Nous avons
tait plus qu'une plaie sur ljc|uelleou prome- encore une lettre que saint Sidoine Apolli-
nait des torches ardentes. Le saint martyr naire lui adressa. —
10 mai.
souffrit CCS aiïreux supplices avec une ler- EUTUOPIE (sainle) , EiUropia, martyre à
melé héroïque, et ne cessa de rcchni! r hau- Alexandrie, qui visiiant les niartyrs pen-
,

tement en laveur de la justie et de la véri- dant la persécution de Dèce, fut associée à


té, indignement violées rans la caue du leurs tourments, et expira au milieu des sup-
saint patriarche. Oa le (it transporter dans plices. —
3!) octobre.

une prison, où il expira des suites de ses tor- l'^UTHOl'lE (sainte), vierge et martyre à
tures, l'an 40-1-. Seion Pullade, il expira sur Paimyrc en Sjrie, n'avait que douze ans
le théâtre mémo de son supfdice, en présence lors(iu'elle versa son sang pour Jésus-Christ
du peuple , frémissant d'indignation. Quoi sous le président Lysimaque, pendant la per-
qu'il en soil, Dieu attesta liemôi sa sainteté sécution de Diocléiien. —
lo juin.
par de nonilireux miracles. —
î2 janvier. EUTIIOPIE (sainle), martyre à .\ugsbourg,
EUTUOPE (saint) ablc à Saintes, succéda
,
était servante de sainle Afrc, Kilo l'imita
à saint Marlin dans le gouvern ineiil du mu- dans sa conversion comme elle l'a\ail imitée
naslère que celui-ci avait Comlé en celte ville. dans ses désordres , et fut baptisée par lo
On ignore les détails de sa vie, ai si que saint prêtre Narcisse. Sa maîtresse ayant été
l'année de sa mort mais ou sait qu'il lloris- martyrisée près d'Augsbourg, dans une île
;

suil vers le milieu du y" siècle. —


7 dccemb. que forme le Lcch, Eulropie, qui avait as-
EUrUOPE (saint) évc(iue d'Orange na-
, , sisté do loin à son exéculion, jiassa dans l'ile
quit au coimiiencemenl du v" siècle, d'une et resta auprès de sou corps. Sainle Hilarie,
famille noble et riche de Marseille. 11 s'en - mère do suinte Aire, l'ayant fait Iraiispiuter,
g;:gea d'abord dans les liens du mariage ;
Il nuit suivante, dans le tombeau de sa la-
mais, après la mort de sa l'eauiie, il entra niille; le juge, informé de ce l'ail, envoya des
dans l'étal ecclésiastique. Eusialhe.évêque de sol lats, avec ordre de fjire sacrifier Uiiarie
Marseille, frappé de l'éclat doses vertus, et les personnes qui l'.ivaienl aidée dans ce
l'engagea à recevoir la prcirise ; mais ce ne pieux devoir. Sur leur refus, elles furent
fut pas sans peine qu'il triompha d'une ré- renfermées dans lo tombeau où l'on mit le
sistance ((ni provenait unitjuement de l'hu- feu ; c'est ainsi qu'Eutropie consomma son
milité. Eulrope, devenu prêtre, embrassa un ttiarlyre, à Augsiiourg, l'an 334 , pendant la
genre de pénitence très-sévère, dans la vue persécution de Dioclèlieu. —
12 août.
d'expier les fautes qu'il avait commises dans EUTUOPIl'; (sainte) , veuve, d'une famille
le monde, consacrant les jours et une gran- distinguée d'Auvergne, florissail du temps
de partie des nuils à la prière et aux larmes, de sainl Sidoine Apollinaire. Après la mort
pratiquant des jeûnes rigoureux et d'autres de son mari elle se consacra a la pratique
,

austérités que lui inspirait sa ferveur. 11 de la pénitence et à louies sortes do bannes


recul une grande consolation de deux son- œuvres. La perle do sou fils et celle de son
ges mystérieux, dans lesquels Oieu lui fit petit-fils furent pour sa tendresse uialernelle
connaître que ses fautes étaient pardonnces. des épreuves bien sensibles, qu'elle suppor-
Le clergé et le peuple d'Orange l'élurent ta avec un grand courage. Sa patience fut
pour succéder à lèvéque Juste , qui venait aussi exercée par l'injustice de quelques
de mouiir. Après son sacre, il se oiil en hommes qui lui suscitèrent des procès pour
route pour aller prendre possession de sou la dépouiller de sa fortune. Elle mourut
siège; mais il fat tellomeiil elïiajé de l'élut sainleaicnt vers le milieu du v" siècle. 15 —
de désolation où il vit sa ville èpi:.copale, que scpli'rnbre.
la guerre avait dévastée, qu'il prit la fuite , EUTUOPIE martyre à
(sainte) , vierge et
craignaiil de ne pouvoir hii'U gouverner un Reims, était sœur de évoque de
sainl Nicaise,
peuple aussi maltraité. Dieu permit qu'il celle ville, el fut d'aboid épargnée, lors de
rencontrât un saint lioma.e, nommé Apec ,
la prise de Reims par les Huns , qi.i de la
,

qui lui (il sentir que sa fuite était contraire (jermanie avaient fait irruption lians les
à la volonté du ciel. C'ist, lui dit-il, mu pié'jc Gaules, sous leur roi Attila mais voyant
;

(juc le démon vous a tindu. Allez donc pren^ qu'on ne lui fai.-,ait grâce de la vie que pour
dre soin d'une éijlise dont vous avez été clabli lu réserver à d'autres dangers qu'elle redou-
pasteur ; elle sera assez nobU et as-ez riche ,
tait plus que la murl, elle s'écria qu'elle ai-
pourvu qu'elle soil ornée des vertus de ses en- mait mieux mourir que do perdre sa foi et
fants. C'est à voxis de l'enrichir : prenez pour son honneur. A peine elle eut proféré ces
vii.dète sainl Paul qui travaiiluiC de ses mains paroles, (ju'on lan»assacra, vers le milieu du
pour pourvoir à ses besoins et ù ceux des au- v° siècle. Elle fut enterr.e avec saint Nicaise
tres. Eulrope, ranimé par celte exhortation, dans le cimetière de l'église de Saiul-Agri
retourna sur-hi-chaaip à Orange où il se , co!e. —14 déceaibre.
livra loul entier à la sanctilicaliuu de sou EUTYCHE (sainl) , Eutijchius, disciple de
troupeau. 11 menait une vie exlrémcmcnt sainl Jean i'Evangéliste,soulTril endilïérenls
dure, travaillait des mains tl cultivait mémo pajs où il allait prêcher la parole de Dieu,
la lerre pour avoir de quoi vivre et de (luoi la prison, le fouet et le leu il uiourul
:
9S9 EUT EUT 960

en paix sur la fin du \" siècle. 24 août. — Ses reliques ont opéré un grand
l'an 741.
EUTYCHE (saint) martyr à Rome, fut
, nombre de guérisons miraculeuses. 14 —
enterré dans le cimetiore de saint Callisle. mars.
Plus tard, son corps fut transporté dans la EUTYCHÈS (saint), martyr, était attaché
basilique de Sainl-Laurcut, ei le (lape saint au service <le sainte Flavie Domitillc et fut
Damase a composé son épitaphe eu vers. — exilé avec elle dans l'île Poulie. Rendu à la
k févrior. liberté sous l'empereur Nerva, les conver-
KUTYCHK ( saint ) , martyr à Férentino, sions qu'il opérait le firent arrêter de nou-
dans la Campagne de Rome, est honoré le 15 veau sous Traj/in, et il fut condamné à mort
avril. par le jime Valéiien. —
15 avril.
EUTYCHE diacre et martyr dans
(s.iint) , EUTYCHfcS (sainl) martyr à Ponzzolcs
,

la Mauritanie césarienne, scella de son sang avec saint Janvier, évéque de Rénéveni , et
la foi cliiétienue qu'il avait préchée aux plusieurs autres, qui, après avoir souffert
païens, dont il convertit un grand nombre. les (haines et la prison, furent dérapilés
— 21 mai. l'an 305 pendant la persérulion de Dioclé-
EUTYCHE (saint), martyr àNyon, en Suis- tieii,par ordre de Timoihée gouverneur de ,

se, souflril avec saint Zolique et un autre. la Campanie. Saint Eulychès fut enlerré
— 4 juin. avec honneur,! oeu de distance de Pouzzo-
EUTYCHE (sainl) martyr en Tlirace avec
, les, et l'an 400, son corps fut transporté
saint Plante et un autre, est honoré chez les dans relie ville. — 19 septembre.
Grecs 29 septembre.
le EUTYCHIE (sainic), Huiychin, veuve et
EUTYCHE (saint) martyr en Espagne, y
, martyre à Thcssaloiiique, ajant été arrêtée
souffriiavec deux autres.— 21 novembre. avec sainte Ag.ipe et quatre aulres chré-
EUTYCHE ou Toy (saint), martyr en Es- tiennes, pour avoir refusé de manger des
pagne dans le iv« siècle, est patron d'un viandes immolées aux dieux, comparut de-
prieuré dépendant de la Seauve. Il est ho- vant Dulcélius, gouverneur de Macédoine.
noré à Mérida sous le nom de saint Oye. — Lorsque son tour d'élre interrogée fui venu,
11 décembre. Dulcélius lui dit Eutychie, vous serez plus
:

EUTYCHE (saint) , prêtre et martyr à An- raisonnable (/ne vos covipagnes. Leurs sen- —
cyre en Galatif, soufl'rit avec saint Domilien, timents sont les miens. —
Ètes-rous mariée?
diacre. —
28 décembre. — —
Mon mari est mort. Y a-t-il longtemps?
EUTYCHE (saint), martyr à Alexandrie, — Depuis sept mois. — De qui (les vous donc
avec plusieurs auires, fut mis à mort l'an enceinte? — Du mari que Dieu m'avait donné.
35G sous le régne de Constance du temps ,
— Croyez-moi, obéissez à l'édit des empe-
que Georges, évéque arien, occupait le siège reurs. — Non, seigneur, je suis chrétienne
patriarcal de celte ville, dont il s'était em- et servante du Dieu tout puissant; je ne veux
paré par violence. —
2G mars. obéir qu'à lui. — Qu'on la mène en prison et
EUTYCHE (saint) évéque de Côme, llo-
, qu'on (lit soin d'elle, jus lu'à ce qu'elle soit

rissaitau commencement du vi° siècle et accouchée. Comme elle a le litre de martyre,


mourut vers l'an 532. Son corps se garde à dans les Actes de sainte Agape, il y a lieu de
Vico sous le grand autel de l'église de Saint- croire qu'elle fut exéculée peu de temps
Georges. — 5 juin. après la délivrance de son fruit, l'an 304,
EUTYCHE (sainl) abbé d'un monastère
,
sous le règne de Dioctétien. 3 avril. —
près de Norcia en Italie, vivait en ermite EUTYCHIEN (saint), Eutychianus, martyr
dans une solitude et inslruisait dans 1 re- 1 avec saint Stratège, fut brûlé vif pour la
ligion les habitants du pays, lorsqu'il fut foi, et il est honoré chez les Grecs le 19
choisi vers l'an 528, pour gouverner un mo- août.
nastère du voisinage par l'élection dos re- EUTYCHIEN (saint), pape et martyr, suc-
ligieux. 11 laissa son ermitage à sainl Flo- céda à saint Félix en janvier 275 et gou-
rent, son disciple, avec quelques brebis. verna l'Eglise près de neuf ans. C'est lui
Sous son gouvernement, la communauté qui ordonna qu'on ensevelirait les corps des
prospéra pour le spirituel et pour le tempo- martyrs dans des tuniques de pourpre. 11
rel. 11 mourut vers l'an 5i0 et il fut enlerré en ensevelit lui-même, de ses propres mains,
d;ins l'église abbatiale. Plus tard, son corps trois cent quaranle-deux, et il eut ensuite le
lut transporté avec celui de sainl Spé, l'un bonheur de leur être associé le 28 décem-
de ses prédécesseurs, dans une autre église. bre 283, ayant élé mis à mort pnur la foi,
En 1492, sa fête fut établie à Norria et dans sous l'empereur Numérien, et il fut enlerré
tout le diocèse, et elle y est d'obligation. — dans le cimetière de Callisle. 28 décem- —
zj mai. bre.
EUTYCHE (saint), martyr en Sicile , était EUTYCHIEN (saint), martyr à Nicomédic,
frère de saint Yictorin et de sainte Flavie. fut d'abord condamné aux bêles qui ne lui
11 fut massacré avec l'abbé saint Placide et Greiit aucun mal; il fut ensuite brûlé vif.
un grand noaibre de moines, vers 1 an 346 — 17 août.
par des pirates. (|ui ûreivt une descente près EUTYCHIEN (sainl), martyr à Byzance,
de Messine, et dont le chef s'appel.ul Mamu- soulTril avec saint Diomède et plusieurs au-
cha. — 5 oclobre. lres. —
2 septembre.
EUTYCHE (sainl), patrice et martyr à EUTYCHIEN sainl ), martyr en Campa-
(

Carres en Mésopoiamie, fut ujii à mort pour nie, suullril pendant la perscculion de l'em-
la foi chrélieuuc par Evélid, ici des Arabes, pereur Diocletien. —
2 juillel.
— ,

961 EUT E\A 565t

EUTYCHIEN saint ), martyr, frère de


(
sescompagnons sur un étang glacé. Le len-
saint Pascasc et de saint Paulllle, était Es- demain leurs corps furent réduits en cendre
pagnol de naissance. Ayant été proscrit par sur un bûcher, par ordre du président Agri-
Genséric, roi des Vandales, pour avoir re- colaù^. —
10 mars.
fusé d'embrasser l'arianisme, il eut à souf- EUTYQUES (saint), martyr, est honoré le
frir dans son exil de cruels tourments par 2 juillet.
suite desquels il expira, vers le milieu du EUVEKTE (saint), Evertius, évêque d'Or-
y' siècle. —13 novembre. léans, fut d'abord sous-diacre de l'Eglise ro-
EUTYQUE { saint ), Eutijchius, martyr à maine, suivant le martyrologe, qui nous
Nicoméilie, était, à ce que l'on croii page , apprend qu'il fut miraculeusement désigné
de Dioclétien et souffrit l'an 303, au com- pour le siège d'Orléans par le moyen d'une
mencement de la persécution de ce prince. colombe. On sait qu'il assista en 31k au con-
— 13 mars. cile de Valence en Dauphiné; mais on
EUTYQUE ( saint ),
Eutyquius, l'un des ignore les autres détails de sa vie. Sa répu-
quarante martyrs do Sébusic en Arménie, tation de sainteté lui attira plusieurs disci-
qui servaient dans les armées de l'empe- ples, entre autres saint Agnan, qu'il or-
reur Licinius et qui ne voulurent pas se
, donna prêtre et auquel il confia le gouver-
soumettre à l'étlit de ce prince qui défendait nement du monastère des Orgérils situé ,

de confesser Jésus-Christ. Agricola, gou- dans un des faubourgs d'Orléans. Saint Eu-
verneur de la province, les condamna à verte, sentant sa fin s'approcher, demanda
passer la nuit, tout nus, sur un étang glacé, Agnan pour successeur; <e qui lui ayant élé
et comme il faisait un froid rigourouv le accordé, il quitta l'administration de son
lendemain, presque tous étaient morts. Leur diocèse et mourut peu de temps après, le 7
martyre eut lieu l'an 320, et saint Basile, septembre 391. Ses reliques furent depuis
qui nous a conservé leurs noms, a aussi transférées à l'abbaye qui porte son nom à
fait un discours en leur honneur. 10 — Orléans, et son culte était autrefois très-cé-
mars. lèbre, non seulement en France, mais même
EUTYQUE (saint), patriarche de Constan- en Angleterre. —
7 septembre.
tinople, était moine d'Amasée, lorsque EVAGRË (saint), Evagriun, martyr à To-
l'empereur Juslinien, ayant eu occasion de mes en Scythie, souffrit avec saint Bénigne.
le connaître, le prit en affection et le fit — 3 avril.
placer sur le siège de la ville impériale, il EVAGUE (saint), martyr à Tomes dans le
présida en 533 au concile général tenu à Pont, souffrit avec saint Prisque et un au-
Constantinople, oîi l'on condamna les tiois tre. —i" octobre.
chapitres. Justinien étant ensuite tombé EVAGRE ( saint ), martyr à Rome, avec
dans l'erreur des incorruptibles, fit un édil saint Priscien et plusieurs autres, est ho-
pour rendre cotte rêverie obligatoire dans noré le 12 octobre.
l'empire. Eutuiuo refusa de le signer; le EVAGRE évoque de Conslanlino-
(saint),
prince le fit déposer dans un synode et en- I
ple, fut par les catholi(|ues, après la
élu
voya en exil. L'empereur Justin le rappela mort d'Eudoxe, en 370. Les ariens, de leur
en 5C3, et le patriarche remonta sur son côté, venaient d'élire pour le même siège
siège et publia sur la résurrection des corps Démophile de Bérée, et celle double élection
un ouvrage où il disait que les corps res- excita des troubles dans la ville impériale.
suscites seraient si déliés, qu'ils ne pourraient
L'empereur Valons, qui se trouvait à Nico-
plus être palpables, saint Grégoire le Grand, médio, y envoya des troupes, avec ordre de
alors député du pape Pelage 11 à la cour de se saisir d'Evagre et de le conduire en exil.
Coiistaniinople, le détrompa de son erreur,
On ignore le lieu où il fut relégué; ce que
peu de temps avant sa mort, qui eut lieu l'on sait, c'est qu'il mourut avant d'être
l'an 582, à l'âge de soi\ante-dis ans. Eu
rendu a son troupeau, vers l'an 380. La per-
mourant, il voulut donner une marque pu- séculion dont il lut la première victime s'é-
blique de l'orllioduxie de ses sentiments sur tendit sur un grand nombre d'orthodoxes, et
la résurrection, et, prenant sa peau avec sa
elle a été décrite par saint Grégoire de Na-
main, il dit en présence de l'empereur: Je zianze. Les Grecs et les Latins honorent
confesse que nous ressiacileront Cous en celle saint Evagre comme confesseur le 6 mars.
même chair. Il est honoré à Venise, dans le
monastère de Saint-George-Majeur, où se EVANtîÈLE (saint), Evangelius, martyr
trouvent ses reliques. G avril. — à Alexandrie, souffrit avec quinze autres.
ÏÎUTYQUE (saint), surnommé VEstauro- — 27 mai.
mène, est honoré chez les Grecs le 2 sep- EVAHISTE (saint), Evarislus, pape et
tembre. martyr, succéda à saint Anaclel, sous le rè-
EUTVQUE (saint), évéque de Noyon gne de Trajan. Sous son pontificat l'Eglise
florissait dae.s le viii" siècle, il est honoré fut attaquée au dehors par la persécution
dans sa ville épiscopale le 10 septembre et à et au dedans par divers hérétiques. On
Tournay le k du même mois. k et 10 septem- lui attribue l'institution des titres ou parois-
bre. ses de Rome, ainsi que celles des diaconies.
EUTYQUÈS (saint), soldat et l'un des La plupart des martyrologes lui donnent le
quarante martyrs de Sébasle en Arménie, titrede m.irtyr, et l'on croit qu'il souffrit,
souffrit l'an 320, pendant la persécution de sous l'empereur Trajan, l'an 102. 26 oc- —
l'empereur Licinius, et fut exposé nu avec tobre.
§63 EVE EVR «64
EVARISTIJ; (snin«), martyr on Crôto avec Dncion, pnnverncur de l'E^pajni», l'an 30'».
giinlThéodiilc rt iiliisicnis .•mires, s-ibil di- Ses reliques, ainsi que celles île ses dix-sept
vers tounnciils cil fui nisuite (i('ca|ii((! peii- co iipagi;(ins, furent découverlcs en I38'J.
dani la persccuUoii de l'eiiipcrour Dèce. — — 10 avril.
i3 (lécombre. liVi'^NllE (sainl\ évèquo de Vienne en
KVAUISIE (saint), martvr à Césarée en Dauphinc, flurissail dans la seconde partie
Paleslino, ^tait frôre de saint Garpon rt de du vi" siècle et mourut en 58Q. —
3 fé-
saint l'riscion : il sonlïril pendaul la persé- vrier.
culion do l'eniperoiir Diociclicii. V> août. — EVENT (saint), Evenlius, évéquc d'Au-
EVASE ou Vas, (sailli), Kvasius, évéïua Inn, flurissail sur la lin du iv siècle et
deCas;il en Italie et martyr, est honoré le 1"^ mourut vers l'an iO'j. —
12 septembre.
dccciiihrp. EVElUîlLE (saint), Ebreqisilus, évêque
EVASE (sainti, évoque de Brescia en de Cologne, fut élevé par saint Séverin, évê-
Lotubardie, esl honoré le 2 décembre. que de celle ville, qui lui conféra les saints
EVIC (sainte), J^va, martyre à Abilino en ordres el l'employa dans le gouvernement
Numiiiio, souffrit avec saint Félix et un autre. de son diocèse. Après la mort du saint évê-
— 30 août. que arrivée en 403, ICvcrgile fut élu unani-
EVE (sainte), Evn, martyre à Carlhage, mement parle clergé et le peufile pour lui
fut arrêtée à Abilinc, ville d'Afrique, un di- succéder, comme étant le plus propre [)ar
mnnche pendant qu'elle assistait à la collecte, ses vertus et par ses talents à conlinuor le
c'est-à-dirc à la célébration dos saints mys- bien commencé par saint Séverin et à dé-
tères. Saint Saiurnin, s.iint Dalif cttiuaranlc- femlrc la foi de Jésus-Christ contre les héré-
six autres furent aussi arrêlés avec elle, et sies qui infestaient alors les Gaules, et sur-
on les conduisit, chargés de chaînes, à Car- tout contre l'arianismc. Evergil« gouverna
thage. Elle comparut devant le proconsul son troupeau avec autant do zèle que de
Anulin, qui lui fit subir des tortures si cruel- sagesse. H visitait souvent ses pariisses et
les, qu'elle mourut peu après dans la prison ses monastères, afin de corriger les abus, de
l'an oOi-, pendant la persécution de Dioctétien. maintenir la discipline et d'animerson clergé
— il lévrier, dans l'exercice du «aint ministère. Il n'en-
treprenait rien d'important (juil ne s'y pré-
EVE (sainte), Eva, patronne de Dreux, est
parât d'avance par la prière, et comme il
honorée coninic vierge el martyre dans cette
s'était retiré un soir dans l'église d'un mo-
ville, oîi l'on garde ses reliques dans l'église
de Sainl-Elieuiie. G septembre.— nastère de Ton^ires, alîii d y solliciter pen-
dant la nuit l'assislancc du Seigneur sur un
EVELLE (saint), /fucnc/s, l'un des officiers projet (]n'il médita. t, il y lut assassiné par
de Néioii, se ronverlil à l'oceasion du mai- des brit,-ands vers l'an M8. Son corps se
tyre de saint Torpès, et il fut décapité pour garde dans l'église de Sainte-Cécile de Colo-
la foi, peu de temps après qu'il eul embrassé
— gne. — 14- septembre el 2't octobre.
le christianisme. 11 mai..
EVÉIULDE (sainte), vierge en Angleterre,
EVELl'ISTE (saint), martyr à Rome avec née dans les ténèbres de l'idolâtrie, eut le
saint Ju>lin, apuicgiste de la religion chré- bonheur de parvenir à la connaissance de
tienne, fui arrêté en mcine temps ([uc lui et Jésus-Christ. A[irès son bai)lcine, elle quitta
conduit devant le prélct llnsli(iue. (lelui-ci secrèlemenl la maison paternelle pour se
l'ayant interrogé sui- son état et sur sa reli- consacrera Dieu dans la retraite. Saint Wil-
gion. Je suis eniiue de rcmpereur, répondil- frid lui assigna un lieu appelé la Demeure
il, nuiifje suis citrctieii el ajl'ranchi de Jésus-
de l'Evéque, mais qui prit ensuite le nom
Clirist. —
J'Jsl-ce Juslin qui vous a rendu
d'iiverildshom, ou Demeure d'Evenlde. Plu-
chrélien? —
J'idtais avec plaisir entendre ses sieurs personnes de son se\e (tant venues
instriictiomt, mais ceU de. mes parents que fui se placer sons sa eonduite, elle les dirigea
appris lareligion que Je professe. Oàfuut- — dans les voies de la perfeetiou el ne cessa
ils,vos parents? —
lissant en Cappadoce. de leur donner l'exeinple des plus sublimes
Sur son refus de sacriticr aux dieux , il fut vertus jusiiu'à sa mort, arrivée le 9 juillet,
battu de verges et ensuite décapité avec saint sur la lin du vu' siècle. Son nom se trouve
Justin et plusieurs autres, l'an 1G7, sous dans un ancien manuscrit du Martyrologe
l'empereur Murc-Aurôle. — 13 avril et l'''
d'Usuard, et auiref as, elle avait un office
jUiu. pariiculier qu'on récitait dans quelques égli-
hVENCE (saint), Ercnlius, martyr ;\ Rome ses le jour de sa fêle. —
9 juillci.
avec le pape saint Alexindre, lui e;nprisonné
EVEK.MEll (saint), Eternxarus, était an
IHMidant loiig-leînps. Il fut ensuite livré aux
llai'imes el Ciifin docapiié par ordre du ju;;e
noble Erison qui, se rcnd.inl par dtvotion
Aurélicu, l'an 11), S(Uis l'eujpereur Adrien. à un célèbre pèerinage, fut assassiné sur la
Son corps fui enterré avec c( lui de saint rouie avec ses tooipagnons de voyage, l'an
Alexandre sur la voie Nomentane. On le 702. par l'bote qui l'iivail logé la nuit pro-
transféra dans la suite dans l'église de Saii\te- cedenie. Ce saint pèlerin est honoré comme
Sabinc —
mai..'^
martyr le 1" mars.
EVENCE (saint), l'un des dix-huit martyrs EVEU.MODE (le bienheureux), évéque de
de Saragosse, soulïrit pendant la persécu- Salzbourg, avait embrassé l'éiat religieux
tion de l'empereur Dioclétien. Il lut mis à chez les l-rémonlrés de Cambrai avant d'être
mort avec SCS compagnons, par ordre de élevé à l'épiscopat. Il mourut vers l'an 1178,
9C5 EVR EVR 966

et il est nommé dins an ancien martyrologe 1rs Pays-Cas. Il mourut an milieu du ix«
S0''S le 17 février. sièrie, et son corps est à Chisoing, en Flan-
EVlDli (^Jiiiil),' Eridins, est lioiîoré dre, dans une belle châsse d'argent. 16 —
coraiiio martyr au diocèse île Gironne en déei'mhre.
Cal.ilogne le !3 juin. EVRARD f le bienheureux ), Everardus,
EVILASE (sailli), EiiYris/»*, martyr ;"i Cy- archevèijue de Sens, florissait dans le tx"
ziquo dans la Proponiiiie, élail prèlre dos ido- siècle et mourut en S88. Son corps se garde
les, etencollequalilcil futeliargédu supplice dans l'église de Sain le- Colombe, où il est ho-
F,niste,vier£je et martyre. Il lui rasa
(lo s.Tir.le noré le}" février.
d'abord la tête, ce qui était, pour les persounes EVRARD ( le bienheureux ), comte de
du sexe, une espèce d'ignominie; l'ayant Nellenhourg se fil moine dans l'ordre de
ensuite fait suspendre en l'air, niiu qu'on la Saint-Benoit et mouriU sur la fin du xi« siè-
coupât en deux par le milieu du corps, les cle. II est honoré à Schaffouse en Suisse le
exécuteurs ne purent vcuir à bout de lui 7 avril.
faire aucun mal. EviLise, étonné de ce pro- EVRARD DE STALEK {le bienheureux ),
dige, crut en Jésus-Christ. Cîn le livra, par fondateur de l'abbaye de Corumède, dans
ordre de l'empereur Maximien, aux plus le Palatinat du Rhin, florissait au xii' siècle.
cruels tourments, et ensuite il lut déciipité — 30 novembre.
avec saillie Fausle, vers la Dn du iii' siècle. EVRARD ( le bienheureux ), comte de
— 20 septembre. Mons, fondateur de l'abbaye d'fiinbcrg, en
EVODE (saint), Evoclius, évèque d'An- Allemagne et de celle du Mont-Saint-
,

tioche et martyr, succéda, en il, à saint Georyes dans la ïhuringe, ayani pris part
Pierre, lorsque cet apotrc transporta son à la guerre du Brabant, se reprocha vive-
siège à Rome. On croit qu'il soulTrit la mort ment une faute qu'il commit dans celle
pour Jésu?-Clirist, sous Galba ou sous expédition. Il quitta secrètement sa patrie,
Otlion. Saint Ignace, son successeur, dans revêtu d'habits pauvres, pour n'être re-
sa lettre aux habitants d'Antioclie, lo loue connu de personne, et fit le pèlerinage de
comme ayant passé toute sa vie dans une Rome et de Compostelle. A son retour, il
exjicle continence. Saint Evodc avait com- s'engagea en qualité de porcher à l'abbaye
posé des ouvrages qui ne sont pas parvenus de iMorimond. Quelques années après, le
jusqu'à nous et dont Nicéphore nous a con- domcslii,jUc d'nn olficier qui avait servi
,

servé un fragment. G mai. — sous les ordres du comte Evrard, él ait venu
KVODE (suint ), martyr à Syracuse, est à la ferme qu'il ];aliiiail, pour demander
hono'é le 25 avril, son chemin, le reconnaît à sa vois et aux
LVODE (
saint ), martyr <à Rome avec traits do son visage. Surpris d'une telle ren-
saint Honorius et un autre, fut enterré au contra, il court en prévenir son mailre qui,
cliamp VS'ran. — 19 juin. ayant accouru, reconnut à son tour le comte
E^'Oi:)K (siiinl), martyr à Nicéc en Bilhy- sous sou (légiiisemeut, l'embrasse eu pleu-
nie, éliiil (ils de s;iinle Tlieoilote: il fui (Vai)pé rant de joie et lui témoigne le plus proloiid
à coups de biton par ordre de Nicelius, con- respect. L'abbé de AloiimonJ, inftirmé du
sulaire de Bitliynie, et ensuite iirùlé avec sa fait, se rend à la ferme et (]U('stioniie le
mère et deux de ses frères, au commcnce- saint |>éuitent, qui lui avoue la vérité et lui
meiil du iv"^ siècle. 2 aoùl. — confesse sou ancienne faute eu versant un
EV'OUE ( saint ), mariyr, était frère de torrent de larmes. L'ablié le console, l'en-
saint Herniogèiie et de sainte Callisle. 2 — cour.ige et lui conseille de venir prendre
septembre. riial il religieux, dans l'abbaye, alin d'y cou-
EVODE ou YvED ( saint ), cvêque de tin-uer sa pénitence, sous une antre forait!.
Rouen, était fils de Florentin et de Céline, Evrard obéit avec humililé et, après avoir
persotuiagC'i distingués dans l;i Neu.slrie. fait profession, il fonda, en lli2, l'abbaye
11 entra dans la elerirature et fui employé d'Einber g, et , quelque temps après, celle du
au service de l'églisode Rouen sous saint Vie- BIont-Saint-Georges. Il mourut après le mi-
trice, et succéda à saint Innuccnl vers l'an lieu du xn'' siècle, et son nom se lit dans le
422. On ignore l'année de sa mort, qui eut Ménologc de Cîteanx sous le 20 mars, jour
lieu, à ce ((ue l'on croit, dans la ville d"s où il est honoré chez les Cislorcieus. 20 —
Andelys. Son corps fut rapporté à Rouen et mars.
«nlej-re dans l'tglise catlicdralo. 11 fut dé- EMIE ( saint ), Aper, cxêquc de Toul, né
polis transféré à Braine, dans le diocèse de dans le territoire de Trêves d'une famille
Soissnns c;îi il y avait ui;c nlibaye de l'ré-
, nolile, fut fiirm;- à la piélé dès sa jeunesse,
moîiirés qui portait son nom. 8 oclobr >. — et riionlra d«bonne Inurc une grainle ar-
K\ t)>>Ii (s.iiiit ), évéqnc du Pu, en Au- , deur pour service de Dieu. Son [dus grand
le
^rergiie, «ucecda à saint l'aulien, dans le plai->ir était de visiter les églises et d'miilcr
-wilieu du vi": siècle. 11 transport.! le siège les exemples d:s saints personnages (ju'il
é'piscopal de Kucssium à Anicium, qui est renci)ntrait dans ses pèlerinages. Il mon-
aujourd'hui le Pny. Il y a dans cette ville trait fiusti une grande charité pour les
une église paroissiale de son nom où l'on pauvr. s, et il allait quelquefois jusqu'à se
conserve ses rcliiiues. — 11 et 12 novem- dépouiller de ses babils pour les en revêtir
bre. Lorsqu'il fut devenu maître de son bien, il
EVRARD (saint), Ebcrardtis,marquis do leur distribua tout ce qu'il possédait. Le
Frioul, était aussi comte de Taxandrie, dans . clergé et le peuple de Toul l'élurent pour
667 EVR EWA 9C8

évéqufi après la mort d'Ursus. Ses vertus était très-vertueuse ,donna son consente-
le rendirenl le modèle dos cvêqiies. Dirii fit ment et quitta le monde la première parce
,

éclater sa sniiilcté par \o. don dos miracles, qu'Evroult ne pouvait quitter la cour sans
et il délivra plusieurs possédés par la vertu avoir obtenu l'agrément de Clotaire 1", suc-
du signe de la croix. On rapporte qu'ayant cesseur de Childebert. Lorsque le prince ,
demandé la grâce de trois malheureux con- après plusieurs refus, eut enfin acquiescé à
damnés à mort, et les magistrats n'ayant sa demande , il vendit ses biens, et après eu
eu aucun égard à ses supplications, il s'a- avoir distribué le pris aux pauvres il se ,

dressa à Dieu et ils se virent tout à coup rendit au monastère des Deux-Jumeaux, si-
délivrés de leurs chaînes et rendus à la li- tué au diocèse de Bayeux, lequel venait d'ê-
berté. Il jeta les fondements d'une église de tre fondé par saint Martin, abbé de Vertou ,
son nom dans unfaubourg de Toul. Mlle et qui ;ivait reçu son nom de deux jumeaux

ne achevée qu'après sa mort, et l'on y


fut qui lui avaient donné leur l'oriune et
y
plaça plus tard ses reliques. Saint Kvre avaient pris l'habit. La vénération que lui
norissait dans le v siècle. 13 septem- — attiraient ses vertus alarmant son humilité
,
il sortit du monastère avec trois religieux ,
bre.
liVUE.MOND ( ), Evremoti'his, abbé
saint et alla se fixer dans la forêt d'Ouche, au
en Normandie, né vers le milieu du vii" siè- diocèse de Lisieux, où il fonda la célèbre ab-
cle, d'une famille noble de Bayeus, reçut baye qui porta sou nom dans la suite. Les
une brillante éducation et se rendit à la disciples qui lui arrivaient de toutes part*
cour du roi Thierri 111, qui le traita avec en firent bientôt une communauté nombreu-
distinction et l'honora de son amitié. Il s'en- se, qu'il conduisait dans les voies de la per-
gagea dans le mariage; mais son dégoût fection autant par ses exemples que par ses
pour le monde et son inclinalion pour la discours. Il fonda quinze autres monastères,
retraite le détermmèrent à quitter la cour, tant d'hommes que de femmes mais il de-,

et, du consentement de sa femme qui prit meura toujours dans celui d'Outhc, où il
le voile, il embrassa l'état monastique et mourut le -29 décembre 590 , à l'âge de
fonda plusieurs monastères dans le pays soixanle-di\-neuf ans. Dieu le favorisa du
Bessin, tant d'hommes (jue de femmes, entre don des miracles avant et après sa mort.
autres celui de Fontenai. Saint Anobert, Une partie de ses reliques se gardait à son
évêque de Séez, qui l'avait établi abbé de abbaye, et l'autre partie à l'abbaye de Be-
ce dernier monastère, le fit ensuite abbé du bais. — 29 décembre.
Mont-Maire, où il mourut vers l'an 730. ENVALD (saint), Ewaldus, prélrc et martyr.
Pendant les incursions des Normands, ses Ou honore deux hères de ce nom. Anglais de
reliques furent portées à Creil, dans le dio- naissance, qui. après avoir été élevés au sacer-
cèse de Beauvais elles furent brûb es par
: doce dans leur patrie, visiièrentles saints per-
les huguenots en 1567, à l'exception de son sonnages de l'Irlande, pour se perfectionner
chef, qui se garde encore dans la mêaie dans les sciences et la vertu. Saint Willibrord
ville. — 10 juin. ayant passé la mer vers l'an 690 pour venir
EVHOLS ou EvROL'LT (saint) Ebntlplius, , annoncer l'Evangile aux peuples de la Frise,
abbé, né à Beauvais, lut élevé dans la piété les frères Ewald suivirent son exemple, et
et s'attacha do bonne heure au service de résolurent de faire de la Saxe le thcâire de
Dii'u. S'élaiit mis sous la conduite d'un saint leurs travaux apostoliques. En arrivant dans
houme très-instruit des voies de la perfec- le pays, ils trouvèrent un fermier qu'ils priè-
tion, ses occupations habituelles étaient l'é- rent de les conduire au prince du pays. Ils
tude la prière et le travail des mains. Son
,
ne cessaient, pendant la route de prier, de ,

attrait pour une vie pénilcnte le jjorla en- réciter des psaumes et de chanter des hym-
suite à mener la vie de reclus. Il se construi- nes. Tous les jours ils offraient le saint sa-
sit, pn's de Beauvais, une cellule et un ora- crifice, portant avec eux des vases sacrés et
toire. 11 lui vint des disciples auxquels il une table bénite ()ui leur servait d'autel. Les
servit de guide et de modèle. I^n croit qu'il Saxons, craignant qu'ils ne décidassent leur
florissait dans le vu' siècle. Le Martyrologe prince à renoncer au culte des idoles , for-
de France le fait abbé deSaint-Fuscien, près mèrent le dessein de leur ôter la vie ils :

d'Amiens. —
20 juillet. massacrèrent d'abord Ewald le Blanc; mais
EVKOULT (saint), Ebrutpims, abbéd'Ou- ils firent subir à Ewald le Noir de longs et

che, né en 517, à Bayeux d'une famille dis-


, cruels tourments avant de le metire en piè-
tinguée, après avoir reçu une éducation ces ils jetèrent ensuite dans le Bhin les
;

conforme à sa naissance, se rendit à la cour corps des deux martyrs, qui furent miracu-
de Childebert I", qui l'honora de sa contian- leusement découverts par un missionnaire
cs et lui donna un poste éminent. Evroult, nommé Tilman qui était leur compatriote
,
,

pour complaire à sa famille, s'engagea dans et qui, après les avoir retirés du lleuve les ,

le mariage; mais il vivait à la cour en reli- lit enterrer sur le lieu de leur martyre. Pé-

gieux plutôt qu'en homme du monde, em- pin, duc des Français , les fit depuis trans-
ployant à la prière et à la lecture de l'Ecri- porter à (Pologne et placer honorablement
ture sainic tout le temps dont il pouvait dis- dans l'église de Saint-i^uniberl. On place
poser. Il résolut eiiGn de rompre les liens qui leur mort vers l'an 695. Bède les nomme
le retenaient dans le siècle et communiqua
, dans son Martyrologe; ce qui prouve qu'on
à sa femme le dessein qu'il avait formé de leur rendait déjà de son temps un culte pu-
»e retirer dans la solitude. Celle-ci, qui blic. En 1072^ saint Âimon
, archevêque de
,
,

9S9 £XU EZË 970

Cologne, fitune nouvelle translation de leurs et saintCandide, à entretenir les soldais


reliques , et donna leurs chefs à Frédéric ,
qu'ils commandaient dans la généreuse ré-
évéque de Munster; mais disparurent pen- ils solution de souffrir la moit plntôl f|ue do
dant ravages sacrilèges des anabaptistes,
les trahir leur foi résolution qu'ils exéculèrenl
,

en 1331. Les deux Ewald sont patron^ de la tous, sans exeefilioii. —


22 sepleuibre.
Wesiplialie. L'un est appelé Ewild le Blond EXUPÈUE ou Spirk (sainl ) , évéque do
etl'aulre Ew.Id le Brun. 3 octobre. — Toulouse , succéda à sainl Sylvins, et s'il-
EXANTHE (saint) Exanthus soldat et , , lustra par ses vertus mais surluul par sa
,

rnarlyràCôiiie, quitta Milan uù il servait sous chanté envers les pauvres. Dans un temps
l'empereur Maximii'n, en30'i-,et se retira avec de famine, après avoir distribué aux mal-
saint fidèle el un autre à Côme. Des soldats heureux tous ses biens , il vendit pour les ,

envoyés à leur poursuite paroi are du prin- soulager, jusqu'aux vases sacrés de so:i
ce, se saisirent i!c leurs personnes el les con- église, de sorte qu'il fut réduii, au rapport
duisirent au magisiral. Ou leur fil leur |)ro- de saint Jérôme, à porler le corps de Jésus-
cès, eî Exanihe fui condamné à avoir la tête Christ dans un panier d'osier, el son sang
tranchée. 7 août. — lians un calice de verre. Ce sainl docteur
EXI'EDIT, /To-perfiats , martyr à Méliline dit, en parlant d'Exupère qu'il soulTrait la
,

en Arménie, est honoré le 19 avril. faim pour ses frères, el se condamnait aux
EXPlilUlKNCE (sainl), Experç/enlius privations les plus dures afin de pourvoir
,

martyr en Sicile , souffrit avec plusieurs au- aux besoins îles autres. 11 fit passer des se-
tres. —
4 juin. cours au delà des rners jusqu'aux solitaires
EXPLÈCE saint) Expletius, évéque de ( , d'Egypie et des eoulrées voisines, il eut la
Metz llorissait vers l'an ioO. Il csl honoré
, douleur de voir sa pairie rav.igée par les in-
le 27 juillei. cursions des Vandales et des tioihs oais il ;

EXi'lUCAT Extricalus martyr à


(sainl), , ne fui point tém "iu de la prise de Toulouse
Borne , soufl'rit avec plusieurs autres. 3 — par ces barbares, étant mort avant que Wal-
juin. lia, roi des Gotlis, n'en eûl fail la ca[iilale de
1 XUPÉiUNCE,E.r?/pera«nMS, diacre d'As- ses Etals. Sai; t Paulin le compte parmi les
sis" en Italie, ayant été arrélé avec saint Sa- plus grands évéques des Gaules. Au coni-
bin, son évèijue, comparut devant le gouver- mencei:ieni du v siècle, le pape Innocent 1"
neur Véiiuslien, qui le fil élendie sur le che- lui adressa une déerétale concernani la dis-
valet; après avoir été cruellement frappé à cipline, et saint Jérôme, qui était en com-
coups (le bâton, après avoir eu le corps déchiré merce de Ullres avec lui, lui dédia son Coin-
par des uiii;ies cie fer et les tôLes brûlés avec menltiiie sur le prophète Zacharie. 1! ler-
des lorciies ardenies , il expira entre les mina l'église que saint Sylvius, son prédé-
mains de ses bourreaux , sous l'empereur cesseur, avait commencée en l'honneur de
Dioclélieu. l'an 3i;V. — 30 décembre. sainl Saturnin premier évéque de Tou-
,

EXUl'ÉRANCE (^sainl), évéque de Uavenne louse, et après eu avoir fail la dédicace , W


et confesseur : ou croit iju'il fiorissait sous le se proposait d'y Iransférer les reliques du
règne d'Hoiiorius, et qu'il tnourut au com- sainl apôtre : seulement il était retenu par
mencement du v siècle, vers l'an ilS. — 30 la crainle de leur manquer de respect en
mai. les dérangeant de leur ancienne place.
EXUPÉBANCE (saint), est honoré à Côme, Averli en songe de ne pas différer celle cé-
où sont ses reliques. — 22juin. rémonie, Exupère présenta une requête à
EXUPÉBA^CE ou Espékance ( sainte ) ,
l'empereur Honorius, pour être autorisé à
Exuperantia , vierge , fiorissait dans le vr faire celle translation, qui eut lieu avec une
siècle elle est honorée à Troyes le 2G avril.
: magnificence propoi lionnée à la gloire de
EXUPÈUE sainl ) , Exuperius martyr à ; , sainl Saturnin et à la piété d'Exupère. On
Atlale en Pampiiylie, souffrit dans le u' siè- place sa mort vers l'an il6. —
28 sepiembre.
cle sous le règne d'Adrien, avec sainte Zoé , EXUPÉIUE (sainte), Exiipciia, nianyre à
son épouse, saint Cyriaque el saint Théo- Borne, souilrit sur la voie Latine pendant la
dule, ses fils. 2 mai- — persécution de l'empereur Valérieii. Elle ap-
EXUPÈIŒ ( saint ) , uiarlyr à Vienne en p;irtenait à une famille distinguée ei était ,

Danphiué avec sainl Sevérin el sainl l'éli- épouse de sainl Olympe, li ibnn militaire, el
cii'ii Souffrit vers l'an 178, sous l'empcriîur
, mère de sainl Th, odule. Convertis par les
arc-Aurèie. Plusieurs années après leur instructions de saint Symphrône ils furent
,

iMarlyre,ils fiieul connaître eux-mêmes, |)ar baptisés par le |)ape saini Etienne , el peu
révélation, le lieu où étaient leurs corps. après ils lui enl condamnés comme ciiielieus
Aussilôl l'evéque, le clergé el le ncuple les au supplice du feu. Sur la lin du x' siècle ,
ullèreni chercher en cérémonie et les inhu- leurs coips fuient translérés par le pape
mèrent honorahleaienl. 19 novembre. — Grégoire V dans l'église de Sainte-Marie-la-
EXLPÈKE (sainl), martyr en Syrie, souf- Neuve. Plus lard, (îrégoire XIII les fil pla-
frit avec saint Paul et cinq autres. 20 — cer plus honorablemeul sous l'.iutel de la
mars. mè:!;e église. — 2(i juilet et 31 octobre.
EXLPÈRE (saint), l'un des principaux ÊZÉilHlAS (sainlj, roi de Juda.fils et suc-
officiers de la légion Ihébéenne fut mis à , cesseur d'Achaz , monta sur le trône l'an
mort à Agaune lors du massacre de cette , 'rj.i avant Jésu^-Chrisl, étant âgé de vingt-
légion, sous l'empereur Maxinnen , l'an "J8G. cinq ans. Il inàita la piélé de David, délruisiî
Il contribua <!e concert avec saint .'\la :::ue
, îj-, auiels élevés aux faux dieux , ci. mil ey
UlCTlONÎU. ai jlOiiRAl'HlUUiî. 1.
,

fc'l FAB FAB 97»

pièces serpent d'airain, qui ciail pour ses


le tint l'assurance que les malheurs prédits à
oujels une cause d'idiilâliii'. H fit ensuite son peuple n'auraient lieu qu'après sa mort.
rouvrir les portes du lemiilc cl as-.('nil)la les Nous lisons dans l'iùxlésiaslique que , fidèle
prélrcs cl les lévites pour le purifier. Après à suivre les avis d'Isaie , il (il ce i|ui était
celte cérémonie , ou iumiola les victimes agréable au Si-igneur; qu'il répara les forli-
prescrites cl le culte du SeignfMir, inlcrrom- ficaliuns de la ville sainte; qu'il fil cuiislruirc
pu depuis quelque temps, se trouva rétabli. un aqueduc pour y amener des eaux , et
Le zèle du saint roi fut récompensé par les qu'il lit roc un vaste réser-
creuser ilans le
avantages qu'il remporta sur ses cnni-mis vi)irpour les contenir. Il mourut après ,

el il reprit toutes les villes dont les Philis- vingt neuf ans de règne l'an Gl)8 avant Jé- ,

tins s'étaient emparés sous le rè^ne de son sus-Cliris!, et il eul pour successeur son fils
père. Il voulut aussi s'allVanchir de la domi- Manassés. 28 août. —
nation de Sennachérib, roi d'Assyrie, cl re- EZECHIEL (saint), l'un des quatre grands
fusa de lui payer les tributs auxquels Aciiaz prophètes, était fils du sacrificateur Buzi, el
s'était soumis; mais celte tentative ne lut pas fut emuiené caplif à Babylone avec ses com-
d'abord couronnée de succès. Sennachérib palrioles, l'an OOo avant Jésus-Christ. Il
marcha contre lui avecunearméL' formidable, commença à prophétiser la dixième année
et, après s'être rendu maîliedc plusieurs vil- de la captivité et il prophétisa vingt ans,
,

les il s'avançait
, vers Jérusalem. Ezéchias ,
jusqu'en 57o avant Jésus-Christ qu'il fut ,

trop faible pour lui résister, lui offrit la rais à mort à Babylone par un prince de sa
paix qu'il n'obtint qu'aux conditions les
,
nation, à qui il reprochait sou idolâtrie. Il
plus dures pour payer la somme exigée par
: fut enterré dans le tombeau des patriarches
le roi d'Assyrie, il fallut épuiser les finances Sem el Arphaxad nous apprenons de saint
:

de l'Etat eldéiiouiller le temple des richesses Epiplianc que de son temps, ce tombeau
,

qu'il renfermait; mais à peine l'argent était était visité par un grand concours de fidèles
livré, que Sennachérib, manquant à ses en- qui s'y rendaient pour prier et invoquer l'in-
gagements, vint mettre le siège devant Jéru- tercession du saint prophète. Ses prophéties,
salem. Ezéchias s'adressa au Seigneur, qui renfermées dans quarante-huit chapitres,
envoya un ange à son secours. Gel ange ex- sont au nombre de vingt-deux et disposées ,

termina d'une seule nuit cent quai revingt-cin(i selon l'ordre des temps (lu'il les a faites. El-
mille Assyriens , el le lendemain Sennaché- les sont remplies de visions, de parabol.'S et
rib se vit réduit à prendre honteusement la d'allégories ijui les rendent difficiles à com-
fuite. Ezéchias, attaqué d'une maladie mor- prendre, sur, oui au commencement et à la
telle , la quatorzième année de sou règne ,
fin. L Synagogue n'en permettait pas la
i

apprit par le prophète Isaïc qu'il mourrait lecture aux jeunes gens avant 1 âge de trente
bientôt cl qu'il n'avait plus que le ten)ps de ans sans doute parce que l'idolâtrie de Jé-
,

faire ses dernières dispositions ; mais Dieu , rusaleiii el de Samarie y est représentée
touché de ses prières, lui envoya ic môme sous l'iin.ige de deux prostituées , dont les
prophète pour lui aunonctr qu'il vivrait débordements y sont peints sous des traits
encore quinze ans. Isa'ie confirma la cerli- qui pourraient n'être pas sans danger pour
litude de cette prédiction en faisant rétrogra- la jeunesse. —
10 avril.
der de dix degrés l'ombre du soleil sur le EZECHIEL (saint) martyr à Césarce en ,

cadran d'Achaz. Le saint roi exprima sa re- Palestine, avec saint Elle el trois autres
connaissance par un beau cantique qui se chrétiens d'Egypte qui étaient allés en Cili-
trouve au xxsvnr chapitre d'Isaïe el qui , cie visiter les saints confesseurs condanjnés
commence par ces mots J'ai dit : Au milieu: aux mines. En retournant dans leur patrie,
(le mes jours, etc. MéroJac, roi de Babylone, ils lurent arrêtés aux portes de Césarée el
ayant appris sa guérison miraculeuse , lui condamnés à mort par ordre du gouverneur
envoya des ambassadeurs pour le féliciter. Firmilien l'an 309, sous l empereur Maxi-
,

Le roi de Juda, sensible à cet hommage d'un min IL -^ 10 lévrier.


puissant prince, montra à ses ambassadeurs EZÉLÉIUE (sainte), vierge en Angleterre,
tous ses Irésors el étala devant eux tout ce
, est honorée le 7 mai.
qu'il possédait de plus précieux el de plus liZON (le bienheureux) Ezo s'appelait , ,

rare; mais Isa'ic vint lui reprocher celle os- aussi Erenfroy,et était comte palatin. 11
lent ilion, el lui prédire que toutes ces cho- floiissait dans le xi» siècle. Il fonda l'abbaye
ses seraient enlevées el transportées à Baby- de Bramiller près de Cologne, cl mourut
lone. Comme Ezéchias, repentant de sa fau- l'an 1033. — 21 mai
te, s'humiliait sous la main de Dieu il ob- ,

F
FABIEN (saint) , Fabianus, pape et mar- et le peuple de Rome étaient réunis pour
y
tyr,succéda en 236 à saint Anière, cl son procéder une colombe
, dcsci nduo d'eu ,

élcclion eulquelque chose de miraculeux. haut, alla se poser sur la télé de Fabien
Eubèbe rapporte qu'au moment où le clergé et que ce proJige réunit tous les suÈfrages
.

973 FAB FAL 974


en sa faveur, quoique pcrsofiirevii't'ûl tl'uhoriî vers l'an'rOO, et saint Jérôme, ouus soi: cpi-
songé à lui , parce qu'il élail laïque el peu taphe, nous apprend que tous les pauvres da
connu dans la ville. Il gouverna l'Église pen- la villa assislèrent à ses funérailles, et que
dant quatorze ans avec autant de zèle que des miracles illustrèrent son tombeau. 27 —
de sagesse envoya saint Denis et d'autres
,
décembre.
missionnaires dans les Gaules condamna , FABIUS (saini), martyr à Rome, fui déca-
Privât évêque de Lauibèsc , qui répandait
, pite sur la voie Salarienne pendant la persé-
une nouvelle hérésie en Afrique, et bàiil cution de Dioclétien. Il mai. —
plusieurs églises dans les cinielières oîi re- FABIliS soldai et martyr à Césu-
(saint) ,

I
osaient les corps des martyrs. Il avait tenu, rée, qui, refusant de porter les enseignes de
II seconde année de son poutilicat, un con- la légion , fut d'abord inc.ircéré ; ensuite
(ile (jù furent condamnées les erreurs d'Ori- ayant subi un premier et un second inter-
j;ène, (jui vivait encore, et dont la personne rogatoire, et persévérant à confesser Jésus-
fut épargnée; il n'est pas niênie certain que Christ , il fut condamné à la peine capitale.
SLS écrits y aient été condamnés. On ignore — 31 juillet.
les autres détails de son pontificat. Il souf- FABIUS ou Fabio , maityr à Ves- ( saint)
frit le martyre eu 2o0 , pendant la persécu- cove dans laavec saint Maxime et
Sabine ,

tion de Dèce comme nous l'apprenons de


,
un autre souffrit l'an oOi, pendant la per-
,

saint Cjpritn qui, dans une lelire au pape sécution de l'empereur Dioclétien.— 11 mai.
saint Curntille, appelle saint Fabien un hom- FABKICIEN ( saint) Fabricianus, martyr ,

me incomparable et dit que la gloire de sa , en Espagne, est honoré le 22 août.


mort a pleinement répondu à la sainteté de FAUHNAN (saint), premier abbé de Rosse
sa vie. Son corps fut enterré dans le cime- en Irlande, lloi issait dans le vu" siècle. Cette
tière de Calliste el, dans le m." siècle, Ser-
, abbaye esi devenue plus tard un siège épis-
gius 11 le transféra dans l'église du litre d'E- copal. — i'i-aoûl.
quiie. —
2,0 janvier. FACILE Facioliis , est patron de
(saint ) ,

FABIEN (saintj diacre d'Aquiiée et mar- , Lucè.dans Maine


il est aussi honoré com-
le ;

tyr avec saint Hilaire son évêque, fut tour- , me confeseur dans le l'oitou,sous le nom de
menté sur le chevalet par ordre du prcsident saint Fazion. —
7 sieplembre.
Beroine, et sulùt plusieurs autres tourments FACOND ( saint ) , Facundus , martyr en
par suite desquels il expira, sous le règne de Gallicie, élail Gis di martyr saint Marcel et
Numérien, vers l'an 2^3. IG mars. — frère de saint Priinciif , avec lequel il fut mis
FABIEN (saint) niariyr à Catane en Si- , à mort sur les Lor'is de la Cée, par ordre du
cile, soulTril avec saint Etienne el plusieurs président Altique, S'an 304, pendant la per-
autres. —
31 décembre. sécution de Dioclétien. 27 novembre. —
FABIEN DE SYLVAROLLE (saint) , fut FACONDIN (sainl), martyr à Uimiui, souf-
massacré par des voleurs dans le ix" siècle , frit avec ses deux frères el sa sœur. 2 sep- —
avec saint Augebert et deux autres. Il est lembr<'.
honoré à Villers-en-Barrois, où on l'invoque FACONDIN évêque de Tadine eu
(saini) ,

contre la morsure des serpents. ISociobre. — Ombrie, est honoré le 28 août.


FABIOLE (sainte), Fabiota, i\aiHC romai- FAILL suinlc ) Faileniia florissait en
{ , ,

ne, de l'illustre famille des Fabius. Ses pa- Irlande sur la lin du vir siècle , el mourut
rents luia}ant fait épouser un jeune Romain vers l'an 700. Il y a dans la Connacle une
d'une naissance égale à la sienne mais , église qui porte son nom. 3 mars. —
d'une conduite si déréglée, qu'elle se vit con- FAINE (sainte), Fiim« ou Fanchea, vierge
trainte de se séparer de lui , elle profita du el abbessc de Kill-Aine, sur les frontières du
béuéDce des lois d'alors , qui autorisaient le comlé de Méath en Irlande llorissail sur la ,

divorce et contracta un second mariage.


,
fin du v' siècle. Elle était fille d'un riche sei-
Son dernier époux étant mort, peu de temps gneur d ErgiiU , dans l'Ulster, et sœur de
après cette union qui était contraire aux ,
saint Eiidee, qu'elle décida ,
par ses pieuses
lois de l'Evangile elle eut un si grand re- exhortations, à embrasser l'élut monastique,
gret de les avoir violées sur ce point impor-
,

— l'' janvier.
tant qu'elle en fit une pénitence publique.
,
FALCONI (le bienheureux) , abbé du mo-
Elle vendit ensuite ses biens , en distribua nastère de la Trinité, est honoré à Cave dans
aux pauvres une partie du prix, et fonda , le royaume de Naples. Il mourut l'an IJilJ.
j'ivcc le reste, un hôpital à Rome , le premier — G ju n i

établissement de ce genre qu'on y eiit en- FALE ou FiDÈLE (saint ) Fidolus , abbé ,

core vu. Elle alla en l'alestine visiter les en Champagne et confesseur, soitait d'une
Euints lieux el eut plusieurs eiitreliens spiri- des premières familles de Clermont en Au-
tuels avec saint Jérôme , retiré à tietliléem , vergne. Celte province ayant été le théâtre
ijuiavait été quelque temps son directeur à de la guerre que se lirent , vers l'an 530,
Rume. Ue retour en Italie , elle se montra Ciiildebeit.roide Paris, ctThierri, rui d'Aus-
plus que jamais la mère des nialhenreux , trasie, ce dernier fit prisonnier saint Fale ,
accueillant dans son hôpital lej malades les el remmena en Cbauîpagne. Il fut racheté
plus abandonnés et les servant elle-même.
, par saint Aventin, qui menait la vie solitaii o
Ses cbaiilés s'étendaient dans les provinces près de Troyes, et qui le reçut au nombr^' de
éloignées, dans les iles et sur les rivages de ses disciples. Saint Fale se proposant pour ,

la liier elle secourut des monastères situés


: modèle son bienfaiteur, qui était devenu son
&ur les cote» de la Toscane. Elle mourut maître, profiia A bien de ses leçons et de SC'^
D75 FAn TAR re
cïcmpli'S , qu'il dovint un (les plus fervents sainlc ,\iualberge et du comle Witgère, et
i!c la comninn.inlé. S^s ausiéiilés élaienl sœur de siîini Ktncbert, évèqne de t^tinli ,i,
puusséis si l"iii '|iiil passait les carêmes
, de sainte l'éiulde et de sainte Gudnlp. S'c-
sans presque |)i'cnilre aucune nourriture. lanl mariée, elle vécu! dnns la continence,
Saint Aveiilin ayant changé son ermilaRe en du consentement de son époux après la
,

mouaslère , à cause du ni'mt)re toujours mort duquel elle ne s'occupa plus que d'oeu-
ciois^anl de disciples qui lui arrivaient, il vres de piété et do pénitence. File mourut
établit Fale prieur, et il occupait celle dis^ni- très-âgée, dans le viir siècle. Son corps,
le lorsque saint Aventin nnuirul vers l'an
.
pour la plus grande partie, se garde dans
5'i(l. Fale fut choisi pour lui succéder dans l'église de Saint-Bavoii, qui est la cathédrale
le gouvernement de la connnunauté , et il de Gaiid. — k janvier.
se lit admirer dans son administration par F.\KE (sainte), Fora, abbesse de Fare-
un mélanp;e de fermeté et de douceur qui mouliers , fille d'un seigneur d'AusIrasie,

produisit les jdus heurcu\ cffels sur ses in- nommé Agneric, et de Léodégondo , était
férieurs. Il eul à luller contre les menées «le sœur de saint Chagnoald et de sainl Faron.
quelques personnes nialinleniioniiées, mais Elle naquit sur la fin du vr siècle, et était
iltriompha de leur malice par sa patience ,
encore très-jeune, lorsiiue saint Colomban,
et sa bonté finit même par changer leurs chassé de Luxeuil, passa chez Agneric avec
djspusilions à son éjiard. Il mourut après le Chagnoald, fils de celui-ci, (|iii était reli-
niilieu du vi= siècle , le 16 mai, jour où il est gieux à Luxeuil, et consacra sainte Fare au
honoré. —16 mai. Seigneur, d'une manière toute particulière.
FAMIEN (saint), Famianus, moine de l'or- Quelques années après, son père voulut la
dre de Cîleaux et prêtre était natif de Co-
, marier; mais elle déclara qu'elle voulait
logne, et mourut en 1150. 11 est honoré à re~lei- vierge, et comme Agneric refusait
Galèse en Italie dans une église qui porte
, d'accéder à son désir, le chagrin lui causa
son nom. — 8 août. une maladie de l.iiigueuv qui faisait craindre
FANDILAS (saint), Fandiln, abbé du mo- pour ses jours. En 6li, sainl Eustasc, suc-
nastère de Pignamclla et martyr. Indigné cesseur de saint Colomban à Luxeuil, qui
des tourments alTreux que Moh;anii!ed, roi revenait de son voyage d'Italie, et qui se
de Cordoue faisait souffrir aux ch-éliens
,
rendait à la cour de Chjtaire 11, avec saint
pour les forcer à abjurer la foi, il alla le Chagnoald, fit une visite au père de celui-ci.
trouver dans l'inteuliou de lui repricher sa Fare lui découvrit sa résolution de n'avoir
cruauté. Arrivé en sa jirésence, noii-seule- jamais d'autre époux que Jésus-Christ. Alors
ment il essaya de lui prouver que Mdhomet Eustase déclara au père que la maladie de
n'était qu'un im|iosteur et un faux prophète, sa fille provenait de l'opposition ciue l'on
mais encore il le menaça de la colère de niellait à son pieux dessein, et qu'elle en
Dieu, lui cl les siens, s'il ne cessait do verser mourrait si on ne la laissait libre de r<>xé-
le sang des chréliens. Cette sainlc hardiesse culer. 11 se mit ensuite en prières, lui lendit
irrita tellement Mohammed qu'il le fit déca- la santé en faisant sur elle le signe le la
piter sur-le-champ, le 13 juin 853. Sa Vie a croix et la recommanda vivement a Léudé-
ete écrite par saint Euloge, dans son Mémo- gonde, sa mère, lui disant de la préparer à
rial des saints. —
13 juin. recevoir le voile quand il reviendrait de la
l'ANlIN (sainl), Plinntinus, abbé, habi- cour. Mais il ne fut pas plutôt parti qu'A-
i-iit le monasièi-e de S. -Mercure en Calabre, gneric persécuta de nouveau sa fille pour la
lorsque saint Nil le Jeune vint s'y fixer. Ils faire consentir au mariage qu'il avait pro-
fc lièrent d'une étroite amitié. Quelques an- jeté. Fare s'enfuit dans l'église, et sur ce
nées après, il sortit du monastère, poussé, à qu'on lui représentait que son père la ferait
ce que l'on croit, par une inspiration divine, massacrer, si elle n'obéissait, elle répondit :

parcourant les campagnes et faisant des la- Penne- t-on m'e/frai/er en me menaçant de la
mentations sur les églises et les monastères. mort? Ce serait un grand bnnheur pour moi
Quand il renconirait un moine, il le pleurait que de perdre la cie pour garder le vau que
comme mort. Il couchait en plein air et ne j'ai fait à Dieu. Le retour de sainl Eustase
vivait que d'herbes sauvages. Nil, sensi- réconcilia le père avec la fille, qui reçut le
liiemenl affligé de cette conduite étrange, le voile des mains de Gondoald , évêque de
suiv.iil dans ses excursions et s'efforçait de Meaux. Deux ans après, c'est-à-dire en 616,
le ra:nener au monastère; mais Fanlin l'as- Agneric fit construire pour sa fille le mo-
sura nn'il n'\ relourneraii pas et qu'il mour- nastère de Brige, qui plus tard fut appelé,
!Mil dans une terre étrangère. En effet, lors- de son nom, Faremouticrs. Comme il é;ait
que les Sarrasins eurent détruit son monas- double, saint Eustase y envoya sainl Cha-
lèr'',prenant avec lui deux île ses disciples, gnoald et saint Walbert pour gouverner les
\'ilai etNicéphore, il se rendit dans le Pclo- honiines. Sainte Fare lut élue, malgré sa
poiièse; il habita successivement les villes jeunesse, supérieure des religieuses, et leur
de Corinthe et de Larisse, et après avoir donna la régie de saint Colomban dans toute
passé douze ans à Thetsaioni iue il alla
, sa pureté. On n'y buvait jamais de vin, et
mourir à Consiantinople, sur la lin ilu x' siè- l'on s'abstenait de lait en avent et en ca-
cle, après s'éti c illustre par ses vertus et par rême; on y faisait trois confessions par jour,
ses miracles. —
30 août. c'esl-à-dire que les religieuses m mirestaient
FARAILDE (sainte^, Faivn/rfi."!, vierge, née à leur abbesse ce qui se passait dans leur
vers le milieu du vii' siècle, éiii' fille de âme. La sainteté de Fare donna bicntùl uno
077 FAR FAU 97»

prande réputation à son monaslère, et plu- vertir les idolâtres qui se trouvaient encore
sieurs prinrcsscs d'Antilclerre pnssèrnil le dans son diocèse, tels étaient les principaux
détroit pour venir se iiieltre sous sa con- objets de sa sollicitude. Il était l'âme d'une
duite. Ou ciie, entre auires, sainte Sédride, infinité de bonnes œuvres il provoqua
:
la
qui lui succéda, sainte FMlilliurp;e et saiiUe fondation d'un grand nombre d'étaîilisse-
Héreswidi', ses sœurs, et qui ét.iieiil filles du menls pieux qui avaient pour but le bien de
pieux Anna, roi des iisl-Angles; sainte E'ir- la religion el la sanclificaiion des âmes. Il fit
Kongate ou Arton^taie, fille d'Erconibcrt, roi entrer dans les voies de la perfection un
de Kent, etc. Saint Faion, son frère, (ju'elle grand nombre de personnes de l'un et l'autre
avait déterminé à quitter le monde pour em- sexe. 11 assista, en f)57, au concile de Sens,
brasser l'étal ecclésiastique, lui fut fort utile où il brilla par sa sagesse el ses lumières.
dans les coutratliclions qu'elle eut à essuyer. L'éclat de sa sainteté attira prè> de lui plu-
Un moine brouillon, nominé Agreste, atta- sieurs serviteurs de Dieu, entre autres saint
qua la règle de saint Colomban, cl prélendit Fiacre, à qui il donna un terrain dans la fo-
qu'elle avait besoin d'être modifiée sur plu- rêt de Breuil, qui lui appartenait, pour y
sieurs points. Saint Hoiiiavic, fondateur du construire un ermitage. Il fui favorisé du don
monaslère du Sainl-Moul, et saint. Arné, qui des miracles, et il rendit la vue à un aveu-
en était le premier abbé, prirent d'abord son sle en lui administrant le sacrement de con-
parti, mais ils l'abaiidonnèreiU bientôt après. firmation. Quelque temps avant sa mort il
Sainte Fare linl ferme et ne voulut jam.iis fonda aux portes de Meaux, dans une terre
permettre qu'r.n portât la moindre atteinte qui lui appartenait, le monaslère de Sainte-
aux observances qu'elle avait établies. Quel- Croix, qui porta depuis son nom, et il y mit
que temps avant sa mort, tMIe fit son testa- des religieux de Luxeuil. Il mourut le 28 oc-
ment, par lequel elle Iciiuail une partie de tobre 672, à l'âge d'environ «lualre-vingls
ses biens à ses frères et à sa sn-ur Agnéirude ;
ans, après ((uaranle-six ans d'épiscopat. II
u\a'\s elle en donna la plus grande partie à eut pour successeur saint Hildeverl qui
son monastère. Elle mourut le 3 avril, vers avait été son disciple. 28 octobre.— ,

l'an 6oo, âgée d'environ soixante ans. En FASTRADE bienheureux), Fastradiis,


(le
695 on renferma ses reliques dans une
, abbé de Cîleaux, fut d'abord premier abbé
châsse, et il s'y est opéré plusieurs mira- de Campron dans le Hainaul. 11 passa en-
cles. —
7 décembre. suite, avec la même qualité, à l'abbaye de
FARTA (saint), est honoré par les Cophtes Clairvaux, el ensuite à celle de Cîleaux. Il
et les Kthio|)iens le 22 mars. florissail dans le xii* siècleet mourut en 1164
FAHON (saint), Faro, évoque de Meaux, à Paris, où il est honoré le 21 avril.
et frère de sainte Fare, naquit vers l'an 592, FAUtjURS (saint), Falcus, solitaire dans
et fut élevé à la cour de 1 héodebert II et à l'Abruzze, était originaire de Calabre et flo-
celle de ïhierri, son frère et son successeur. rissail dans le xv" siècle. Après sa mort, ar-
]l passa ensuite au service de Clotaire II, rivée en mo, son corps fut porté de Plata à
qui, en 013, devint maître de toute la France. Paléna, où il est honoré par un nombreux
Ce prince ayant fait mettre en prison des concours de fidèles le 13 janvier et le 9 août.
ambassadeurs saxons qui lui avaient man- FAUSÏE (saint), Faustus, soldat et mar-
qué de respect, il voulait laver dins leur tyr, eut à soutenir pour la fui chrétienne
sang l'injure qu'il en ;:vait reçue. Faron qu'il professait de terribles assauts, dont il
obtint de lui qu'il différât de vingl-qualre triompha par sa constance, sous l'empereur
heures l'exéculion de l'arrêt de mort qu'il Commode, vers la fin du ii' siècle. —
"7 août.

avail porté contre eux. Ce terme expiré, le FAIISTE (saint), martyr pendant la per-
roi Clotaire, dont la colère était apaisée, sécution de l'empereur Dèce, au milieu du
leur pardonna el les renvoya chargés de iir' siècle, vécut cinq jours sur la croix où il

présents. Saint Faron, comme on le voit par avait été attaché ayant ensuite été percé do
:

plusieurs chartes qu'il a écrites, exerçait les flèches, il termina ses souffrances avec sa
fonctions de référendaire ou de chancelier. vie. — 16 juillet.
Quoiqu'il vécût en bon chrétien dans l'élat FADSTE (saint), martyr à Alexandrie avec
du mariage, il s'affligeait cependjinl de l'im- saint Macaire el dix autres, fut décapité par
possibilité où il se trouvait de servir Dieu ordre du président Valère, vers l'an -i.)!),
sans dislraclion. Sainte Fare, sa sœur, l'ex- pendant la ]jerséculion de l'empereur Dèee.
cilail vivement à ((uiller la cour et à renon- — 6 septembre.
cer au siècle; enfin à la suiie d'un entretien FAUSTE (saint), martyr à Rome avec saint
qu'il eut avec elle sur ce sujet, il se décida Bon, prêtre, et dix autres, est meniionné daii^
à suivre ses conseils. Ayant lait pari de son les actes de saint Etienne, pape, et soulTril
rojet à Blidéchilde, sa femme, elle y ac- pendant la persécution de l'empereur Valé-
I

ijuiesça et prit le voile. Faron, de son côté, rien. — 1" août.


ayant été admis dans le clergé de Meaux, en FAUSTE (saint), diacre et martyr à Alexan.
devint l'ornement, el succéda à l'évêque Gon- drie, souffrit pendant persécution du r;)ê-
la
duald, après la mort de celui-ci, arrivée en me Valérien. Saint Denis, évèque de celle
Q-lCi. A peine eut-il reçu l'onction épisco- ville, dont il était le disciple et dont il avail
pale qu'il travailla avec un zèle Infatigable partagé l'exil, f.iil mention de lui dans sa
au salut du troupeau (jui lui était confie. Af- lettre à Germain. —
k octobre.
fermir les justes dans la vertu, ramener à FAUSTE (sainl), martyr en Egypte avec
Dieu'les pécheurs qui s'étaient égarés, con- saint Denis et plusieurs autres, eut beaucoup
979 FAU FAU 9'!C

A soiifTiii- pemlanl la pcrséculioa de Dèce. Jé>us-(;iirist un


detni-siècle nuparavanl, sues
Arrêté de nouveau sous celle do Valéricn, et l'empereur Dèce, avec saint Denis, son évé-
conduil (levant le président Emilien, il con- que, dont il parla^'ea l'exil. —
19 novembre.
fessa Jésus-Christ de rechef iiu milieu des FAUSTI'] (saint), prêtre d'Alexandrie et
tourments. Emilien, après l'avoir fait lapi- martyr avec saint Pierre, son évêque, fut
der, voyant qu'il survivait à son supplice, le condamné l'an 311, pendant la persécution

ondamna à passer le reste de ses joui s au de l'empereur Maximiu 11, et par son ordre.
<

fond d'un cachut, avec les compagnons de — ^G novembre.


son martyre. Sa délenlion dura douze ans et FAUSTE (saint), moine, était fils de saint
il mourut vers l'an 2()!). 30 octobre.— Dalmace, célèbre abbé de Constantinoplc, et
FAl'STE (saint), martyr à Rome, est ho- il quitta le monde en même temps que son
noré le 9 juin. père, vers l'an 383, pour se retirer dans le
FAUSTE (saint), martyr à Rome, souffrit monastère de Saint-lsaac. Il était très-jeune
avec vingt-trois autres. — 24- juin. al.irs; mais il marcha sur les traces de son
FAUSTE martyr en Orient avec
(saint), père, et parvint comme lui à une haute per-
saint André le Slratiotc et un autre, est ho- fe( tion. On ignore s'il survécut à s.iint Dal-

noré chez les Grecs le 12 juillet. mace, (|ui mourut très-âgé, en V31, et ils
FAUSTE (saint), martyr à Aniioche, souf- sont honorés l'un et l'autre chez les (îrecs le
frit avec saint Timothée. —
8 septembre, 3 août.
FAUSTE (saint), martyr à Carlhage, fut FAUSTE évoque de Tarbes, llo-
(saint),
arrêté à Abitine, ville d'Afrique, un diman- rissait sur du v* siècle, et il eut pour
la fin
clie pendant qu'il assistait la célébr iiion ,i disciple saint Licar, qui devint dans la suite
des saints mystères, avec quarante-huit au- évêque de Conserans. Il est honoré à Tarbes
tres, (jui furent tous chargés de chaînes et le -28 -eplembre.
conduits à Carlhage, l'an .30V, pendant la FAUSTE (saint), moine et marlvr en Si-
persécution de Dioclétien. Le proconsul Anu- cile avec saint Placide, son abbé, et plusieurs
lin, les ayant interrogés l'un api es l'autre, autres, tant moines que laïques, fut massa-
leur lit subir des tortures si affreuses, qu'ils cré vers l'an '6kG, par des pirates qui avaient
expirèrent peu après dans la prison où ils fait une descente dans l'ile, sous la conduite
étaient renfermés. —
Il février. du fameux. Mamucha , leur chef. — 5 oc-
FAUSTE (saint), mart3r à Cordoae, se tobre.
présenta hardiment, avec saint Janvier et FAUSTE (sainte), Fausta, vierge et mar-
saint jMartial, devant le {gouverneur Eugène, tyre à Cyzique dans la Propontide, avec saint
qui s'était rendu à Cordoue dans le dessein Evilase. Celui-ci, qui était prêtre des idoles,
de contraindre les ûdèles à adorer les idoles, ayant rasé la télé à Fauste, ce qui était
et lui dit Que preUnilez-rous par une con-
:
une marque d'ignominie, voulant ensuite,
duite si pleine iVimpit'lé? Loin de persécuter après l'avoir suspendue en l'air, la faire
les serviteurs du irai Dieu, que ne les imitez- couper en deux par le milieu du corps, sans
vous en emlira.^snnt hutnlilemenl dur croyan- que les bourreaux pussent venir à bout de
ce' Eugène, choqué de cette liberté, répon- lui faire aucun mal. A la vue de ce prodige,
dit à Fauste et à ses deux compagnons Mi- : il se convertit et souffrit lui-même le mar-
sérables, qui êles-vous? - Fai STii :.Voi(.? som- tyre avec la sainte, qui eut la tête percée
mes dire tiens; Jésus-Christ est notre Dieu, d'un instrument cl tout le corps hérissé de
lui qui seul est te Seigneur, le maître et le clous; elle fut mise ensuite dans une poêle
créateur de toutes choses. —
Quel désespoir ardente, d'où une voix du ciel l'appelant, elle
vous fait ainsi courir de concert ù votre per- s'envola vers le Seigneur, sous l'empereur
te? —
Ce n'ist jias le désespoir qui nous as- Maximien. — 20 septembre.
socie; mais vous, quele fureur vous pousse à FAUSTE vierge et martyre, est
(sainte),
nous faire renoncer à notre Dieu? Qu'on — honorée à Fésenzac, dans le comté d'Arma-
rétende sur le clievnlet, pour lui apprendre à gnac. Son corps fui découvert dans le ix" siè-
nous parler avec plus de respect. Puis s'a- cle, sous le règne de Charles le (Chauve dans ;

dressanl de nouveau à Fausle Les empe- le xiii', sous saint Louis, il fut porté au mo-

:

reurs veulent que vous adoriez les dieux. nastère de la Pree, dans le diocèse de Bour-
Il n'y a qu'un Dieu qui a tout fait, et nous ne ges. — 1 janvier.
subsistons que par lui. El vous, quels sont FAUS fE dame romaine d'un rang
(sainte),
vos dieux? En avez-votts d'autres que Satan? Illustre, sur la lin du m' siècle.
llorissait

Qu'on lui coupe le nez et tes oreilles, et Nous apprenons par une lettre que sainte
qu'on lui arraclie toutes les dents de la tnd- Anastasie, sa fille, écrivit à saint Chrysogone
choire supérieure. Après cette mutilation, que sa mère était un modèle de piété el
Fauste n'en parut que plus gai. Il fut en- de ferveur, et qu'elle forma Anastasie à
suite condamné avec ses com|iagnons à être la vie chrétienne dès le berceau. 19 dé- —
brûlé à petit feu. En allant au supplice, ils cembre.
exhortaient le peuple à rester fidèle à Jésus- FAUSriEN {sâin\), Faustianus, l'un des
Christ. Leur martyre eut lieu l'an 30i, sous sept voleurs que convertit saint Jason ,

l'empereur Dioclétien. —
13 octobre. soiilTrit le marijre pour la foi vits le com-
FAUSTE (saint), diacre et martyrà Alexan- mencement du M* siècle. — 29 avril.
drie, souffrit vers l'an 30i, pendant la per- FaUSTIN (saint;, Fauflinus, mari} r( t frère
eécution de l'empereur Dioclétien. Il était de saint Jovite, sortait d'une famille distin-
alors très-âgé, puisqu'il avait déjà confessé .guée. Chrétien fervent, il se mil à prêcher

m FAZ fEB 982


l'Evangile dans un diocèse de Lombardie dont grandes richesses qu'il employait au soula
l'évêque s'était caclié, à cause de la persécu- gementdes malheureux; mais celtebrillanle
tion. Son zèle excita la fureur des païens, el fortune dont il faisait un si noble usage
il fut arrêté avec son frère, qui était le cotn- excita la jalousiede ses confrères, qui le for-
pagnou de ses travaux apostoliques, par un cèrent de quitter sa patrie afin de se mettre
seigneur nommé Julien. L'empereur Adrien, à l'abri de leurs persécutions. Il se relira
qui se trouvait alors à Brescia,les condamna à Crémone, où il se fit admirer par sa bien-
à mori, sur le refus qu'ils firent tie renon- faisance. 11 crut pouvoir retourner ensuite
cer à Jésus-Chrisl, et la sentence fut aussitôt dans sa ville natale, mais «a présence ré-
exécutée, vers l'an 121. La villede Brescia qui veilla l'acharnement doses ennemis, (jui
possède leurs reliques, les honore comme ses parvinrent à le faire jeter dans une prison.
principaux patrons, el il y a dans cette même Fazius su|iporta avec ijalience l'injustice do
\ iile une église fort ancienne qui est dédiée sa détention, la regardant commcuneé|>rcuve
sous leur invocation. —
13 février. salutaire que Dieu lui envoyait pour
FAUSTIN (saint), martyr à Pérouse avec épurer sa vertu. Son innocence ne tarda pas
saint Florence el plusieurs autres, fui déca- a être reconnue, el il recouvra la liberté
pité pendant la persécution de Dèce, au mi- d'une manière presque miraculeuse. Les
lieu du 111' viècle. —
5 juin. villes de Vérone el de Mantoue étaient
FAUSTIN (sainl), martyr en Afrique avec alors en guerre, el la première demanda des
saiut Luce et plusieurs autres, est honoré le secours aux Crémonais. Ceux-ci les promi-
15 décembre. rent à condition que Fazius serait élargi, et
FAUSTIN (saint), marlyr à Rome, était Vérone y consentit d'autant plus volontiers
frère de sainl Simplice el de sainte Béatiis. que personne n'était encore parvenu àprou-
Il fut décapilé avec sou frère lan 303, vcr aucun des griefs qu'on lui imputait. Fa-
pendant lu persécution de Dioclétien et , zius, sorti de prison, ne voulut plus s'exposer
leurs cor|is furent ensuite jetés dans le Ti- à la perfidie des orfèvres véronais, mais il
bre. Sainte Beatrix les en relira el leur retourna à Crémone, où il se livra plus que
donna la sépulture dans le cimetière de jamais aux œuvres de charité, passant le
l'Ours coiffé. Le pape Léun II transféra leurs jour à visiter les prisons et les hôpitaux, el
reliques dans une église qu'il avait fait bâ- la nuit presque entière à la prière. H fit
tir sous leur invocation. Elles sont aujour- , construire une petite chapelle et v fonda
d'hui à Sainte- Marie-I\lajeure. 29 juillet.— la congrégation du Saint-Esprit, pour la
FAUSTIN (saint), marlyr à Rome avec soulagement des prisonniers, des matelots
saint Cyriaque, diacre, et vin^l-un autres, et des pauvres. L'évêque de Crémone 1q
soulTrii l'an 303, sous les empereurs Dioclé- nomma inspecteur général des monastères
tien et Maximien, et il fut enterré sur la voie de son dioeèse, et il conserva cette chargo
Salaria, près du lieu où il avait été décapité. jusqu'à sa mort, qui arriva le 18 janvier
— 8" aoiit. 1272, à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Il
FAUSTIN (sainl), martyr à Rome, souffrit s'opéra plusieurs miracles à son tombeau,
avec quarante-quatre autres. 7 février. — et sa fête se célèbre dans plusieurs diocèses
FAUSTLN (sainl), martyr à Rome avec d'Italie. —
18 janvier.
saint Timothée el sainl Aénuste, est honoré FliBIlONIË (sainte), vierge el martyre,
le 22 mai. entra dès l'âge de trois ans dans un monas-
FAUSTIN (saint), évêque de Brescia el tère de Sybapolis en Syrie, dont sa laute
confesseur, lltirissail dans le iV^ siècle, el était supérieure, et y lut élevée avec tant de
mourut en 350. —
IG février. soiîi qu'à l'âge de dix-neuf ans elle était
FAUSTIN (sainl), évêque et confesseur, peut-être par ses qualités physiques cl mo-
florissait dans le iv siècle, el est honoré à rales la jeune personne la plus accomplie
Cavaillon le 20 mai. qu'on pût trouver dans tout l'empire. Ces
FAUSTIN (saint), confesseur à Todi, en avantages étaient encore rehaussés par uno
Italie, est honoré le 29 juillet. tendre piété, par une modestie admira-
FAUSTINE (sainte), Fauslina, vierge ble, (jui la rendaient un ange d'innocence
et martyreavecsainle Florienne, est honorée et de pureté. Quoique si propre à briller
le 9 juillet. avec éclat dans le monde, elle y avait so-
FAUSTINE (sainte), dont le corps est dans lennellement renoncé el avait fait vœu de
la cathédrale de Côme, mourut vers Fan COO. n'avoir jamais d'autre époux que Jésus-
— 15 janvier. Chrisi. Sa tante, qui n'avait rien de si chet
FAUSTINIEN, (saint), Fauslinianus, évé- au monde que ce précieux trésor, ne la
<luo (le Bologne, dont les prédications raflVr- laissait pas voir aux étrangers; mais un
luirent cette Eglise ravagée par la persécu- mérite si rare ne pouvait rester caché ,
tion de Dioclétien, et la rendirent floris- el plusieurs personnes (|ui en avaient enten-
sante, mourut avant le milieudu iv' siècle. du parler essayèrent, maison vain, de pé-
26 février. nétrer dans le monastère pour eu juger par
FAZIUS (sainl), orfèvre, naquit en 1190 elles-mêmes. A la fin cependant une jeune
à Vérone, de parents picus qui relevèrent veuve d'une famille distinguée, et qui n'était
dans la crainte de Dieu et lui firent ap- encore que catéchumène, obtint après de
prendre létal li'orfèvre. il s'y acquit, en peu vives instances la permissionde se revêtir de
de temps, par sa conduite réglée, sa probité l'habit des religieuses, pour entrer dans la
sévère et son habileté peu commune, de maison el pour passer quelque temps avec
%b FEB F EL a^i
les ntcs filles qui riiaWlaient. Fcbronio,
s,i aujoura hui à toutes ces erreurs, et sncr'f,er
qui ii'iHîiait pas consenti à se monlrcr à aux dieux qui vous rendront heureuse. Dès
une élraiigôie ni à lui parler, ne fil aucune aujourd'hui vous deviendrez ma nièce en
difRcullé (le se lier avec la prélcmluc reli- épousant Lj/simoque q 'evous voi/ez là devant
gieuse : elle lui |)arla il'une ni.iuièrc si tou- vous et qui vous comblera d'honneurs et de
chante du bonheur qu'elle (joûlait anser\ ice richesses. FI comme elle était eiictiaînée il

de Jésus-Christ, que la jeune veuve, qui éiait ordonna qu'on lui olâl ses liens. Alitrs Fé-
sur le point de se rem mer, renonça sur-!e- bronie tenant d'une main ces chaînes qu'elle
champ au monde el à l'alliance projetée, afin était si Hère de porter, lui dit Je vous
:

dépasser le reste 'le ses jouis dans la retrai- en prie, seigneur ne m' ôlez pas \m ornement
teavec Fébronie. Sa famille qui était idolâire qui fait mon bonheur et ma gloire : sachez
ayant appris qu'elle avait reçu le baptême d'ailleurs que je ne consentirai jamais à la
et qu'elle s'étail consacr; eà Jésus-Clirisl,fut proposition que vous me faites : non, jamais
ci frappée de cecbangementqu'elleenibrassa je n'adorerai les démons, et ne pensez pas que
aussitôt christianisme. On était alors au
le parceque je ne suisqu'unc femme, vos menaces
plus fort de la persécution de Dioclétien, et et vos tourmentspuissent me faire changer de
le préfet Lysiniaque venait d'être envoyé à résolution ; je suis prêle à supporter les plus
Sybapolis avec Sérène, son oncle, pour y grands supplices plutôt que île renoncer à Jé-
exécuter les édits contre les chrétiens. A sus-Christ, mon seul et uni jue époux. Sérène
leur arrivée l'alarme fut généi aie, el cha- outré de. colère la fait fustiger au point que
cun cherchait à se cacher la supérieure : tout son corps n'est qu'une pliie; Il ordonne
du monastère déclara à ses religieuses ensuite qu'on l'étcndc sur nn gril de fer
qu'elles étaient libres de fuir pour mettre puur qu'on ia brûle à petit feu. Les païens
leurs vies en sûreté. Pour moi, dil-clle,ye eux-mêmes, témoins de cet .-iffreux spectacle,
suis décidée à nliendre In mort ici, trop heu- n'en peuvent supporter l'horreur; mais Fé-
reuse si j'obtiens la couronne du marli/re : bronie paraît insinsihle el ne cesse de bénir
toute mu peine, c'est de ne savoir ce que devien- le Seigneur de ce qu'il l'a jugée digne de
dra Fébronie. —
Ce que je deviendrai, ma souffrir pour lui. Son calme et son conten-
tante? Je resterai ici sous la protection de tement achèvent d'exaspérer Sérène, qui
mon divin Epoux; je lui ni fait le sacrifice de lui f.iit briser les dents et déchirer le sein;
mon cœur; je lui fuis encore celui de ma vie, voyant enfin que rien ne pouvait alTaiblir
el je ne désire rim tant que de verser mon son courage, il lui fait trancher la tête. Ly-
sang pour lui. Déjà unecouipagnie desoldats, simaque et Prime, tous deux favorables aux
commandée parPrime, cousin de Lysimaque, chrétiens, le dernier surtout, donl li mère
arrivait aux portes du couvent qu'elle en- professait le christianisme, s'entretenaice.t
fonce, se précifiile sur les religieuses et avec admiration de l'hértiisme de Fébronie,
allait immoler la supérieure qui était à dont ils venaient d'être témoins, lorsqu'on
leur lêtc, lorsque Fébronie, se jetant aux leur apporte l.i nouvelle que Sérène, devenu
pieds des soldats, les conjure de la faire tout à coup furieux, s'est brisé la tête en se
mourir la première. A la vue de tant de ré- frappant contre un piUev. Une fallait plus que
solution et de beauté, ils s'arrêtent, ils hési- ce dernier trait, s'écria Lysimaque, pour
lent jusqu'à ce que Prime étant survenu, mettre le comble au inomphe de Jésus-Christ
leur ordonne de se retirer, et demande à et à la gloire de sa servante qu'on fasse em-
;

Fébronie pourquoi elle n'a pas pris la fuite porter son corps; qu'on recueille même la
comme la plupart de ses compagnes; et sans terre qui a été teinte de son sang, et qu'on
attendre sa réfionse il lui dit Allez, je vous
: renferme ces restes précieux dans un riche
donne la liberté : mettez-vous à couvert des cercueil. Dès ce moment Lysimaque et Prime
insultes qui pourraient vous arriver. Aus- firent cesser la persécution et ils embras-
sitôt il se rend [)rès de Lysimaque et lui dit : sèrent l'un cl l'autre la rellirion de Jésus-
J'ai trouvé celle que les dieux vous desttn'nt Chrisl. Lemartyie<le sainte Fébioniecut lieu
pour épouse. Son air indique qu'elle est d'une Vers l'an 303. —2.t juin.

naissance distinguée, et sa beauté cft incom- FÉCHIN (saint), Fechinus, abbé en Ir-
parable. —
Mais j'ai entendu dire à ma mère, lande, gouvernait avec beaucoup de sainteté
répondit Lysim.ique, 7 'c ces vierges enfer- le nionaslèrede Fobhar, aujourd'hui Foure,
mées ans les monastères sont les épouses de
I dans le comlé de Méath, lorsqu'il fut emporté
Jésus~l lirisl. Ce mariage me parait donc une par l'iiorrible peste de CGi, qui enleva qua-
iliiise impossible. Un soldat qui avait enten- tre rois d'Jrl mde et plus de la moitié de
!lu le cummcnceuienl de leur conversation leurs sujets. Il se forma auprès de son
alla (lire àSérène (lue Prime voulait m.irier monastère un village où il est honoré avec
son neveu à une fille chrétienne. Sérène une dévotion particulière, el plusieurs égli-
entre en colère et fait venir Félnonie, qui ses d'Irlande portent son nom. —
20 jan-
se présente avec une telle expression de vier.
conlenleinent el de paix, (lu'il en fut lout FELAN ou foEL^N Filanus, abbé
(saint),
interdit. Eles-vous libre ou esclaie? \ui dc- en Erosse , était Irlandais de naissance et
manda-t-ild'abMrd.Jei-atscsc/ai'f.- El qui est sortait d'une famille illustre. N'é sur la fin du
votre mn'ilre ? — Jésus-Christ, mon Sauveur vii« siècle, il eut pour père un prince nommé
el mon Difii, () me suis vouée
qui je dès l'en- Fériaeh, et pour mère sainte Ken'.igerne,
'"uuce. — C'esi dommagique voussoyez
infatuée donl les instruclions et les exemples lui ins-
His principes de la secte chrétienne. Renoncez pirèrent l'aniour de ia vertu. Il quitta de
98K FEL FEL 086
!)o;!ue heure le monde et sa patrie, pour ques auxquelles les entraînait leur zèlv, iU
entrer dans un monastère d'Ecosse où il , échappèrent à plusieurs persécutions, et ils
reçut l'habit des mains de Murdus qui en étaient déjà fort âgés lorsque Dieu les ap-
était abbé. Le désir d'iiue plus grande so- pela à la couronne du martyre. Les idolâtres
litude le porta à s'établir dans une cellule, ayant demandé leur mort Dioclétien et ,

à (juclque dislanc(î du monastère et l'on , liaximien, qui se trouvaient alors à Rome,


eut bien de peine à l'en tirer lorsqu'il eut
la donnèrent des ordres pour qu'on les arrêtât
été élu abbé par les religieux. Sa sainlct'.' et quon les mît en prison. Ils leur firent
placée au grand jour brilla d'un plus vif ensuite subir une cruelle flagellation, après
éclat mais il se démit de ses fonctions quel-
; quoi ils les envoyèrent à Nonicnto, petite
que temps après, pour se retirer à Sirach, ville à quelqiies lieues de Rome, pour que le
près de Congan, son oncle maleruel. 11 bâtit juge Promotus les traitât comme des enne-
une église près de Liquelle il flnil ses jours mis des dieux. Celui-ci les fit appliquer à di-
dans le milieu du vii;« siècle, après avoir été verses tortures pour les forcer à offrir de
favorisé, pendant sa vie, du don des mira- l'encens aux idoles mais comme ils se mon-
;

cles. Il fut enterré à Slrapbilline où ses reli- traient inébranlables, il les condamna à per-
ques ont toujours été l'oiijel de la vénération dre la léle ce (jui fut exécute le 6 juin -ISô
;

des fidèles. Les historiens d'Ecosse attri- Leurs corps furent enterrés par les chré-
buent à sa [iroteclion la victoire mémorable tiens près de Nomenlo. Leurs reliques ayant
que Robert remporta à B-niiocborn
liruce été découvertes sur la voie Nomentane en
3ur Edouard si coinplèle que ce
II, et qui lut 64-8, le pape Théodore les fit transporter à
prince repassa la Twed sur une baïque, Home et déposer dans l'église de Saint-
seul avec Spencer, son favori. 9 jan- — Etienne sur le mont Célius. Sigebert rap-
vier. porte dans sa chronique que les reliques de
FÊLE saint), Félix, confesseur, llorissait saint Félicien lurent apportées en France
dans le vr siècle près de Spoletle, où il est par Théodoiic, ou Tliierri, évêque de Ueiz,
honoré le 16 juin. vers l'an 969, sous l'empereur Olbon I". —
FKMCE (sainte), Félix, martyre avec G juin.
sainte Cécile et deux autres, est honorée le FELICIEN (saint), soldat et martyr à
14. mai. Marseille. Chargé, avec deux de ses camara-
FELICIEN(saint), Felicianus, martyr à des, de garder la i)rison où était renfermé
Vienne en D luphiné, souffrit avec deux au- saint Victor, ils virent tout à coup une lu-
tres sous lerègne de Marc-Aurèle. Quelques mière miraculeuse éclairer le cachot, et le
années après, leurs corps ayant été (lé(ou- saint marlyr qui chantait les louanges de
verls par la révélation même des trois saints Dieu avec les esprits célestes qui étaient
martyrs, l'évêque, h: clergé et le peuple le; venus le visiter. Ce prodige les convertit ;

transportèrent en cérémonie dans un lieu ils se jettent à ses pieds et lui demandent le
honorable. Ils ont été, depuis, portés à Ko- baptêiiie. Aussitôt Victor les instruit à la
mans, dans l'église de Saint-Pierre.— 19 no- hâte et fait venir des prêtres qui les mè-
vembre. nent sur le bord de la mer et leur adminis-
FELICIEN (saint), évêque de Foligny et trent le sacrement. L'empereur Maximien
mart}r, reçut l'onction épiscopale des mains ayant appris le leTidemain cette couver
du pape saint Victor, et après avoir déployé sion, enira en fureur et ordonna quou lit
un grand zèle dans le gouvernement de celte sacrifier aux dieux ces soldais, ou qu'on
église naissante, il parvint à une grande les punît de mort. \'iclor les exlicta à eon-
vieillesse, (jui fut couronnée par le mariyre, fesser généreusement la foi qu'ils venaient
au milieu du lir siècle, pendant ia persécu- de recevoir. Leur constance ne s'étanl pas
tion de l'empereur Dèce. Ses reliques furent démentie, ils lurenl décapités par ordre de
apportées en France par ïbierri, évêque de l'empereur vers l'an 290. —
21 juillei.
Metz, l'an 969. —
2i janvier. FELICIEN (saint) , marlyr à Havennc
FELICIEN (saint), miirtyr en Afrique, avec saint Viclorin et un autre, sonlTrit l'an
souffrit avec saint Philippien et cent vingt- 3tli, pendiuit la persécution de Uioclétie.i.
quatre autres. —
30 janvier. — II novembre.
FI'^LICIEN (saint), martyr à Home avec FELICIEN DE VAGE (saint) , était ho-
.saint Forlunat et deux autres, est honoré le noré autrefois à Garthage le 29 octobre.
y lévrier. FELICIEN (saint), évêque et marlyr, est
FELICIEN (saint), martyr dans la Luca- honoré à Alinden en Allemagne le 20 oclo-
nie, souffrit avec saint Hyacinthe et deux bre.
autres. — 29 octobre. FELICIENNE (sainte), Felirinna, martyre
FELICIEN (saint), martyr, était frère de à Tomes dans le i'onl, souffrit avec saint
saint Prime, avec lequel il vivait à Uome Paul et saint Cyriaque. — 20 juin.
dans la pratique de toutes les l)i)nnes œu- FELÎCISSLME (sain;), Felicissinuis, mar-
vres , secourant les pauvres servant les , tyr en AIriqde avec le prêtre saint Hogatien,
martyrs dans les prisonset les accouipa^Mianl- souIVrit sous le règne de Vaiérien. Saint
quelquefois jusqu'au lieu de leur supplice. Cyprieu les mentionne dans sa leitre auK
Ils exhorliiient à la persévérance les confes- confesseurs. — 26 octobre.
seurs de la loi et s'efforçaient de rame.ierà FELICISSIME (aini), diacre de l'Eglise
la religion ceux (|ui avaient eu le laallieur romaine et marlyr, souffrit avec le papij
d'ai)oslasier. Malgré les déuiarches publi- saint Si^le 11, l'an 2o9, pendant la persécu-
I
987 FEL FEL 9.S8

lion (Je l'empereur Valérien. Son corps fui in- idoles. Le lendemain il la fit comparaître de
humé dans le cimetière de l'rélexl;il. nouveau, et lui dit Ayez piiié de vos enfants
:

FKLICISSIME saint martyr dans la qui sont à la fleur de leur ûije et qui peuvent

,

Pouille, souffrit
( ;

avec saint Secondin. — 13 aspirer aur jircmiêres charges de l'empire.


septembre. Votre prétendue compassion est une véritable
FlvLICISSIME (saint;), martyr à Nico- cruauté, et je serais la plus barbare des mères

médic est honoré cliez les (irecs


,
le IV si j'y cédais. Se tournant alors vers ses fils,

mars. elle leur dit :lierjnrdei le ciel où Jésus-Christ


FKLICISSIME (saint) martyr dans la ,
vous attend avec ses saints : persistez dans
Campanie avec saint Arislon et plusieurs Son amour et combattez (jénéreiisement pour
autres ^oulTril
,
pendant la persécution de vos âmes. Puldius la fit souffleter en lui re-
Dioclétirn. 2 juillet. — prochant la hardiesse qu'elle avait de con-
FKLICISSIMK(saint), marlyr à Todi seiller la désobéissance aux ordres de l'em-
; Héraclc et un autre, soulTril l'an
v( c !-aint pereur. 11 interrogea ensuite séparément les
S03, pendant la persécution de l'empereur enfanis qui imilèrent lecouragedeleur mère,
Dioclélii'U. et voyant qu'il ne pouvait les ébranler, il en-

n:LICISSlME (saint), martyr à Pérouse, voya toute la procédure au princf-. .Antonin


souil'rit vers l'an 304, pendant la même persé- ayant pris connaissancede l'affaire, condamna
culion. —
24 novembre. les fils de Félicité ta divers genres de supplice».
FliLICISSIME (saint), confesseur en Afri- Quant à leur mère, il lui fit tram her 1 tète
1

que, est hciuoré le 2(i octobre. quatre mois après leur martyre, l'an 150. il
FÉLICISSIME (saint), martyr avec saint y avait du temps de saint Grégoire le Grand
Félix, esl honoré à Verno, près de Milun.le U!ie église de son nom sur la voie Sidaria,
12 août. dans laquelle ce pape prononça l'éloge de la
FÉLICISSIME (saint), était ori-inaiTed* sainte, il y avait aussi près de Home un ci-
Noeera, et mourut à Monle-Pulciano, où il meiière du nom de Sainle-Félicilé. — 10 juil-
est tionoré le 15 juillet, let et 23 novembre.
FÊLICISSIML; (sainte). Felicis-iima, mar- FÉLICITÉ (sainte), martyre en Afrique,
tyre eu Afrique, soiifirit avec saint Grégoire n'était encore que catéchumène lorsqu'elle
el saint Arcliélaii^. —5 mai. fut arrêtée à Carihage pendant la persécution
lÉLlCISSIME isaiute), vierge et martyre de l'emperi'ur Sévère, avec sainte Perpétue
à Falère en Toscane avec saint Gracilien, et trois autres personnes qu'on renferma
eut d'abord les mâihoiies brisées à dups de dans une maison particulière où elles rcçu-
pierres elle fut ensuite décapitée.
;
12 août. — r nt le baptême. Quelques jours après, «m
FÉLICITÉ (saintei. Félicitas, martyre à les enferma dans une étroite prison, où elles
Rome, était une dame de celte ville aussi eurent beaucoup à souffrir. On les conduisit
dislina;uée par ses vertus que par s a naissance. ensuite devant Uilarion, intendant de la pro-
Devenue veuve, elle partagea son temps en- vince, qui remplaçait le proconsul, et, comme
tre l'éducation de ses sept fils, le service de elles confessèrent généreusement Jésus-
Dieu et la pr.itique des œuvres de charité. (;inist, elles furent condamnées aux bétes,
Comme ses exemples éiiifianis et son zèle et renvoyées en prison jusqu'au jour des
pour la religion chrétien ne CDU tri huaient beau- spectacles. Comme ce jour allait arriver et
coup à la conversion des païens, les prêtres que Félicité était enceinte de huit mois, elle
des idoles, alarmés des pertes journalières se désolait dans la pensée que son supplice
que faisait leur culte, s'en plaignirent à l'em- serait différé jusqu'ajirès ses couches, parce
pereur Anioniu, et accusèrent nommément que la loi défendait d'exécuter les femmes
Féliciléd'être la cause que plusieurs avaient pendant leur grossesse. Elle craignait que son
embrassé la doctrine des chrétiens en con- ; sang ne fût confondu avec celui de quelques
séquence, ils demandèrent qu'on l'obligeât nialfaiteurs, et ses compagnons partageant
ainsi que ses enfants à sacrifier aux dieux. sa peine, se mirent tous en prières pour olite-
Aniuniii chargea l'ublius, préfet de Home, de nir de Dieu qu'elle fût délivrée avant le mo-
faire droit à la reciuéte des préires. l'ublius ment du combat. A peine avaient-ils fini de
ayant donc fait comparaître l'illustre dame prier, qu'elle comn.ença à ressentir les dou-
avec ses enfants, la prit à part et ern|)loya leurs de l'enfantement et comme ces dou-
;

toutes sortes de moyens pour l'engager à sa- leurs lui taisaient pousser des cris par inter-
crifier, ajoutant ((u'en cas de refus il se ver- valles, un des gardes lui dit : 5( rous vous
rail dans la nécessité de recourir à des voii s plaif/nez déjà vtainlenant, q<e sera-ce donc
vi'^nenr. Appreuez à me couiifiîop, réjiondit
<!(' qnaml vous serez déchirée par les bétes? Féli-
Féliciié, et ne vouf jlntlcz pu» (le in'effrai/er cUé lui fit cette belle réponse Maintenant
:

par los menaces, ni de me féduire par vos pro- c'est moi qui souffre; mais lu, il y en aura un
messes. J'espère avec l'aide de Dieu triompher autre avec moi qui souffrira pour moi, parce
des épieuves auxqurlles vos assauts mettront que je sou/frirai pour lui. Quand le jour des
ma fidélité. — Malhenrcusel comment la mort spectacles fut venu, ou fit soriir de prison les
penl-elle rous paraître si désirable (/ne vous martyrs pour les conduire à l'amphithéâtre.
esposiez noii-seiilemenl votre vie, mais aussi Félicité marchaii avec joie, contente que sou
celle (le r 'S enf,ints ? — Mes etifanls vivront lieureus accouchement lui permit île com-
élemellemenl avec Jésus-Christ, s'ils lui sont battre aussi bien que les autres. .\rrivée sur
pdi^les; mais ils doivent s'attendre à des sup- le lieu du combat, ou lui ôta ses habits el
plices qui ne (iniront point, s'ils sacrifientaux on renferma dans un rets; ensuite ou l'cx-
980 FEL FF.L 99 ">

posa à une vache sauvage. Mais la vue d'une que Félix fûtfrappé à coups de massue jus-
jouiie femme qui venait récemmenl d'accou- qu'à ce qu'il expirât ce qui fut exécuté vers
;

cher, el donl les mamelles étaient toutes dé- l'an 150. -10 juillet.
gouttâmes de lait, émut vivement le peuple, FÉLIX (saint), martyr à Saulieu près d'.\u-
et on lui permit de reprendre ses vêtements. tun, logea chez lui sainl Andoche et saint
La vaciie, qui était furieuse, l'ayant beau- Thyrse, que sainl Polycarpe avait envoyés
coup maltraitée, sainte Perpétue l'aida à se dans les Gaules pour y prêcher l'Evangile.
relever. Commeelles se disposaient à recom- L'hospitalité qu'il avait exercée envers ces
mencer le le peuple se lassant d'être
combat, saints missionnaires lui mérita le bonheur
cruel ne voulut plus
le et comme elles n'é-
; d'être associé à leur martyre et de parla-
(arefil quebUssées, on lesamena sur la place, ger leur triomphe ce qui eut lieu sur la
;

où elles furent égorgées avec les autres mar- fin du II"" siècle. — 24 septembre.
tyrs le7m;irs 202 ou 203, sous rempereur FÉLIX (saint), l'un des douze martyrs
Sévère. Le corps de sainte Féliciié se gar- Scillitains, ainsi tiils parce qu'ils étaienlde
d.:it dans la grande église de Carthage au Scillile, ville de la province proconsulaire,
\ • sit'cle, et son nom se lit dans le canon de fut conduit à Carthage avec ses compagnons
la mes<e. —
7 mars. l'an 200, pendant la persécution de l'empe-
FÉLI(;;iTÉ (sainte), martyre en Afrique reur Sévère. A la suite d'un interrogatoire
avec saint Lyrille, évêque, et plusieurs au- que lui fit subir le proconsul Saturnin, il fut
tre', est honorée le 8 mars. condamné à la décapitation. — 17 juillet.

FÉLICITÉ (sainte),martyre près deRome, FÉLIX (saint), prêtre elmarlyr, était dis-
Jouffrit sur le chemin d'Ardée avec saint Sa- ciple de saint irénée, évêque de Lyon, qui
turnin el vingt-trois autres. — 5 juin. l'envoya prêcher l'Évangile à Valence en
Dauphiné. Après y avoir converti un grand
FÉLICULE (sainte), Felicula, vierge et
nombre d'infidèles, il fut arrêté avec saint
martyre à Home pendant la persécution do
Forlunat et saint Achille*, deux diacres qui
Domilien, n'ayant voulu ni épouser Flaccus,
lesecondaientdansses travaux aposlolii]uy^
ni sacrifier aux dieux, fut punie du refus de
et ils furent tous les trois condamnés à mort,
celte alternative par la détention dans un ca-
vers l'an 212, par Corneille, magistral de la
chot, où cl le eut beaucoup à souffrir de la faim.
ville. Dans la suite, on bâtit une église sur
Ensuite le juge, voyant qu'elle persévérait à
leur tombeau, et leurs reliques ont été depuis
confesser Jésus-Clirisl, la fil lourmenier sur
transférées dans la cathédrale de Valence.
le chevalet jusqu'à ce qu'elle eût rendu l'es-
La ville d'Arles en possédait aussi une partie
prit ; puis ayant détaché son corps, on le jeta
qu'elle partagea avec celle de Valence, après
dans un égout. Saint Nicomède l'en relira et
que celle-ci eut été dépouillée par les calvi-
lui donna la sépulture sur la voie d'Ardée
nistes du précieux trésor qu'elle avait con-
qui avait été le théâtre de son supplice. 13 — servé jusque-là avec la plus grande vénéra-
juin.
tion. — 23 avril.
FÉLICULE (sainte), Felicula, marlyre à FÉLIX (saint), marlyr à Rome avec sainte
Rome, souffrit avec saint Vital el saint Ze- RIanile, sa lémme, soulTrit vers l'an 222, sous
non. — 14- février. l'empereur Alexandre Sévère. 10 mai. —
FÉLIMl (saint), Fedolimidus, évêque de FÉLIX(sainlj, martyr en Afrique avec saint
Cloyne en Irlande, était frère de saint Uer- Epictète, évêque, et dix autres, souffrit au
mice et llorissait dans le vr siècle. G août. — milieu du lu" siècle pendant la persécution
FÉLIN (saint), Felinus, soldat el martyr à de l'empereur Dèce. —
9 janvier.
Pérouse avec saint Gralinien, subit divers FÉLIX martyr à Potenza dans la
(saint),
tourments et ensuite la mort dans le milieu Lucanie, était d'Adrumète en Afrique. Arrêté
du 111* siècle, sous l'empereur Dèce. 1" — pendant la persécution de Dèce avec saint
juin. IJoniface, son père, sainte Thècle, sa mère, et
FÉLION (saint), Felicio, martyr à Tarse ses onze frères, on les conduisit tous à Car-
en Cilicie, souffrii avec saint Relient et un
thage, où ils confessèrentJésus-Christ au mi-
grand nombre d'autres de l'un et de l'auire lieu des supplices. Le proconsul l'exila eu Lu-

sexe. — 10 mai. canie avec trois de ses frères, Aronce,Honorat


et Sabinien; mais à peiney furent-ils arrivés
FÉLIX (saint), martyr à Nocéra avecsainte
que Valérien, magistrat de Potenza, les fit
Constance, souffrit sous l'empereur Néron.
mourir, et leurs reliques se gardent à lii'né-
— 19 seplemhre.
vent. — 29 août et 1" septembre.
FÉLIX (sainl), l'un des sept fils de sainte
Félicité et martyr, ayant comparu devant FÉLIX (saint), martyr eu Afrique, souffrit
Publius, préfet de Rome, comme ce magis- avec saint Symi)hrone et plusieurs autres.
iiat l'engageait à sacrifier aux dieux, il ré-
— 3 février.
pondit // n'i/ a qu'un Dicu,el c'est à lui que
: FÉLIX (saint), évêque en Afrique et mar-
nous devons le sacrifice de nus cœurs : jamais lyr, subit diverses tortures pendant la per-
nous n oublierons l'amour que nous devons sécution des en)pereurs Valérien el Gallien.
à Jésiis-Clirisl. Ai vos menaces ni les raffine- 11 fut ensuite condamné aux mines avec plu-
menls de votre cruauté ne pourront nous ra- sieurs autres saints évêques,(lans le nombro
vir noire foi. Publius le fit arrêter et mettre desquels se trouvait un autre Félix qui est
eu prison. L'empereur x\nlonin ayant ensuite honoré avec lui le même jour. 10 sep- —
pris connaissance de cette affaire, ordonna tembre.

09! FEL FF.Î. pr?

FELIX DE NOLE, (saint), piètre et con- ner cri honneur qu'il fit tomber surQuiulns,
fesseur, d'Hermias, Syrien d'origine, qui
fils alléguant qu'il devait lui être préféré parce
était venu Noie après avoir loiiif-
s'établir à qu'il avait éié ordonné prêtre avantlui.Quin-
teiiips servi dans les arinéi's do l'empire, lus.quile vénérait comme un père, ne faisait
ne voulut servir (lue Jésus-Christ; et q laïul rien d'important sans le consulter, et se dé-
la mort lui eut enlevé son père, il disirib a ch.irgeait suriui iTiine partie du fardeau qu'il
aux pauvres la plus gramle partie de ses lui avait en queli|uc sorte imposé. F^e peu de
biens, et fut .suicessivemenl ordonné lecteur, bien que saint i'élix s'était réservé .'vail été
exorciste , enfin prêtre par saint Max.ii!ie confisqué durant la persécution; il aurait pu
son évéque, qui rem|)Ioya dans le fîouvrr- S(; le faire rendre a()rès, à l'exemple de beau-

nenient de son é^lis(^ La persécution de Vèf' coup de chrétiens mais il ne voulut faire
;

ayant éclaté avec fureur, Maxime, sachant aucune démirche, trouvant que la pauvreté
(|ue c'était surtout aux évêques qu'on en vou- était le plus sûr moyen de parvenir à
la pos-
lait, crut devoir se retirer dans les déserts, session de Jésus-Chrisl. Il porta cet esprit
alin de se réserver p >ur les besoins de son de désiîitéressement jusqu'à refuser ce que
troupeau, et chai|Tea Félix de ti:ouverni'r les riches lui offraient, et pour n'être à
l'Eglise de Noie pendant son aiisence. Les charge à personne, il loua un coin de terre
persécuteurs, furieux de ne l'avoir pas trou- qu'il cultivait de ses propres mains, et il
vé, se saisirent de Félix et le conduisirent de- donnait aux pauvres une partie du produit
vant Icmagislrat qui, après l'avoirfail fouet- qu'il en relirait l'amour qu'il leur portait
:

ter, ordonna qu'on le jetât dans


obscur tiu était tel qiie s'il avait deux habits, il leur don-
cachot, avec des fers aux pieds et aux mains. nait le meilleur; souvent même il échan-
Le pavé de sa prison était jonché de mor- geait contre leurs haillons l'unique habit
ceaux (le verre et de pots cassés, en sorte que qui lui restait. Saint Félix mourut vers l'an
Félix était forcé de poser dessus, soit qu'il 260 dans un âge fort avancé, et il fui enterré
se tint debout ou couché. Ouelque temps à Noie. On bâtit une église autour de son
après, un ange tout rayonnant de lumière tombeau, que l'on visitait avec beaucoup de
descendit dans son cachot et ordonna au dévotion dans hs siècles suivants. Le pape
saint confesseur d'aller secourir son évéque saint Dauiase, qui y était .lUé faire un pèle-
(lui étaitréduit à la dernière extrémité. A rinage, y fut guéri d'une maladie, comme il
l'instant ses fers se brisent, les portes s'ou- nous l'apprend lui-même dans un poème
vrent, et Félix suit l'ange qui le conduit au que la reconnaissance lui fit compo'-er en
lieu où était Maxime, qu'il trouve sans pa- l'honneur du saint prêtre de Noie. Saint
role, sans connaissance et ])resque sans vie. Paulin rapporte qu'au jour de sa fêle il se
Le froid et la faim, joints à la vieillesse et à trouvait à Noie un concours prodigieux de
l'inquiétude causée par le péril qui menaçait pèlerins, venant non-seulement de Rouie et
son troupeau, l'avaient réduit en ce triste d'Italie, mais même des pays les pluséloignés,
étal. Mais que peut faire Félix qui manque et qu'il s'y opérait de nombreux miracles.
de tout? [I a recours à la (irière, et aussitôt 14 jaiiTier.
il aperçoit une grappe de raisin sur des ron- FÉLIX (saint), prêtre de Sutri et martyr,
<es; il en exprime le jus, qu'il fait couler employait les grands biens qu'il possédait à
dans la bouche de Maxime. Celui-ci revient faire de bonnes œuvres el surtout à soulager
peu à peu à la vie, reconnaît son sauveur, la misère des malheureux. ()uar.d il apprit
l'embrasse et le prie de le ramener à son queTurcius, envoyé par l'empereur Aurelien
é;,'lise. l'hélix le prend sur ses épaules, le pour faire la recherche des chrétiens, arrivai!,
porte à la maison épiscopale avant que le il assembla les fidèles jiour les exhorter à
jour paraisse et le confie aux soins d'une demeurer fermes dans la foi et à ne as j

pieuse femme; ensuite il retourne chez lui craindre les tourments qui les menaçaient.
cl y reste caché le l'eu de la persécution s'é-
: Ayant été arrêté, il prit pour lui-même
tant ralenti, il se remet à instruire le peuple le conseil qu'il avait donné aux autres, et
comme auparavant. Les païens voyant que coiifessa Jésus-Christ avec intrépiilité. Tur-
ses discours contribuaient à la ruine de leur citis l'ayant fait comparaiire devant son tri-
culte, prennent le parti de l'arrêlcr ils le ; bunal, lui demanda poi.'rquoi il poussail le
renconirent en cheinin sans le reconnaîtie. peuple à mépriser la religion des Romains
el demandent où
lui est Féliv. Celui-ci leui- el les ordonnances de l'empereur. C'est —
donne une réponse passent
arabiguc', el ils qu' notre joie et notre Jionheur consistent à
o-.itre; mais s'clant aperçu de leur méprise, préclir .hsus Cfn isi et â procurer aux
~
ils reviennent sur leurs pas, et ne trouvent liomms la vie rleriu'lh. — (>He//e esl celle
I
lus le saint, (]ui avait passé à travers une vie? —
C'est de craindre et d'adorer Dieu le
Vieille muraille dont une toile d'araignée Père, Noire-Seigneur Jt'sus-Christ etleSaint-
A ouait de recouvrir 'e truu. 11 resta six mois Esprit. ïurcins voyant qu'il ne pourrait le
caché dans une citeine qui n'avait pres<iue gagner, lui fil meurtrir la bouche avec une
plus d'eau, el où une femme chrétienne lui pierre pour le puisir de ce (lu'il trompait le
.'.pporlait de quoi subsister. II en sortit lors- peuple par ses paroles, et on le frappa jus-
(jiie la mort de Dère eut rendu la paix à l'E- qu'à ce (|u'il expirât sous les coups, l'an i'i^\
ejise, el il fut reçu à Noie comme un ange le diacre saint Irénée l'enterra auprès de
envoyé du ciel. .Maximi-, avant de mourir, le S ilri. — 23 juin.
désigna pour son successeur. Aussi fnl-ilé!u FELIX (saint), pape et martyr, était
à l'unanimité: mais son hutuiiil.' lui fit décli- Uomain de naissance el succéda à saiiit
353 FEL FEL 994
Dnnis sur la Un de l'aniiiee 2G9. Son pontifi- FELIX martyr à SéviMe en Espa-
(s.iini),
:a( fut troublé par l'hérésie de Paul dr Sa- gne, est honoré le 2 mai.
mosate, évêque il'Aiitioche, qui niait la divi- FÉLIX (saint), martyr en Campanie avec
iMlé lie Jésus-Christ et mseignait que ce saint Arision el plusieurs autres, souffrit
ii'élail qu'un pur homme, dans lequel rési- en 286, pendant la première persécution de
d.iille ^'erbe (le Dieu. Après que cet héré- l'empereur Dinclétien. 2 juillet. —
siarque eut été condauiiié et déposé dans un FELIX (saint), martyr <à Uzale en Afrique
concile tenu à Anliochel'an 269, les Pères de avec saint Gennatle, est honoré le 16 mai.
ce concile écrivirent au pape saint Dcais, FÉLIX (sain), martyr en Sardaigne a\ ec
qui mourut dans l'intervalle, et leur hUre saint Esiie, est honoré le 28 mai.
fui remise à saint Félix, qui se prononça FÉLIX (s;iinl) martyr à Apollonie eu
,

foriemeiit contre ce précurseur du nestoVia- MatédiiiMe avec saint Isaure, diacre, et plu-
iiisme, et écrivit à ce sujet une belle lellreà sieurs atitressubil diverse^ lorlureset lut en
saini Maxime patriarche d'Alexandrie, Cette suite décapité par ordre du tribun Triponce.
lettre, dont nous n'avons plus qu'un frag- — 17 juin.
ment, conservé par saint Cyrille d'Alevan- FÉLIX (saint), marlyrà Ravenne, souffrit
drie, contenait une excellente explication de ;iveo saint Crispin et quelques autres. — 18
la doctrine calliolique touihaut le mystère juin.
de rincarnaliun elle fut lue avec de grandes
: FÉLIX martyr en Afrique, souffrit
(saint),
acclamations dans les conciles de Calcédoine avec saint Janvier et deux autres. 10 —
et d'Ephèse. Lorsque l'empereur Aurélien juillet.
eut publié un édil de pi-rsécution, Félix pour- FÉLIX (saint), évêque de Pavie et martyr,
vut avec zèle aux besoins du troupeau, est honoré le !5 juillet.
baptisa les catéchumènes avant le temps FÉLIX (saint;, h Noie en Campa-
martyr
pifescnt, encouragea les faibles et s'appliqua nie, souffrit avec sain le Julie et sain te Juconde.
à faire de nouvelles conversions. Ses discours — 27 juillet.
et exemples animèrent les fidèles au
ses FÉLIX (s.iint), martyr à Forconio, dans
combat. Le Martyrologe romain qui le
,
l'Abruzze ultérieure était originaire de,

nomme le 30 mai, dit qu'il souffrit le martyre Siponte et souffrit avec saint Florence. 2o —
sous Aurélien cependant on croit généra-
; juillet.
lement qu'il survécut quelques mois aux FÉLiX (saint), martyr à Verno, près de
tourments iju'il avait soufferts pendant la Milan, souffrit avec saint Félicissime. — 12
persécution, cl qu'il ne mourut que le 22 dé- aoiit.
cembre 274.. —
30 niai. FÉLIX martyr à Porlo avec saint
(saint),
FÉLIX (saint), confesseur à Bagaie, fui Martial et plusieurs autres, souffrit dans le
livré à de cruelles tortures pour la foi sous iii" siècle. —
22 août.
le règne de Galiien, mais ne perdit pas la vie, FÉLIX (saint), martyr à Terracine, bap-
el mourut en paix quelques années après. tisait les nouveaux convertis que lui amenait
— 20 septembre. le moine saint Eusèbe. Ayant été arrêté
FÉLIX (saint), martyr à Aquilée avec avec lui et jeté dans la même prison, sur leur
saiat Hilaiie, évêque, souffrit, vers l'an 283, refus réitré de sacrifier aux dieux, on leur
sous l'empereur Numérien. —
16 mars. trancha la tête la nuit suivante. —5 novem-
FÉLIX (saint), martyr en Istrie avec saint bre..
Zoël el trois autres, souffrit vers l'an 284, FÉLIX martyr à Tunis, ayant
(saint),
sur l;i fin du règne de Numérien. —
2i mai. confessé Jésus-Christ, fut condamné à mort ;

FÉLIX (saint), martyr à Héraclée en mais nous apprenons d(' saint Augustin que
Thrace, souffrit avec saint Janvier. —
7 jan- l'exécution ayant été différée d'un jour, il
vier. fut trouvée sans vie le le;jdemain lorsqu'on
FÉLIX (saint), martyr en Afrique avec vint le chercher pour le conduire au supplice.
saint Victorel un autre, esthonoréleOfévrier. —6 novembre.
FÉLIX (saint), martyr à Marseille avec FÉLIX (saint), évêque de Noie en Cam-
saint Hermès houoié
et vingt-huit autres, est panie et martyr, fut favorisé, dès l'âge do
le 1" mars. quinze ans, du don des miracles. Etant de-
FÉLIX (saint), martyr à Rome avec sainte venu é'èque, il confessa la foi avec courage
Spinelle, est honoré dans le monastère do et souffr.t avec trente autres sous le président
Saint-Laurent de P.ilisperne, où se gardent Mareien. —
13 novembre.
ses reliques. — 27 juin. FÉI.IK (saint) martyr en Orient aven
,

FÉLIX (saint), martyr, souffrit avec saint saint Métrobe, est honoré chez les Grecs le 3
Luciole et plusieurs autres. —
3 mars. dèeeiiibre.
FÉLIX (saint), maityr en Afrique avec FÉLIX (saint), martyr à Thagore en Afri-
\iiigi autres, est honore le 23 uiars. que, souffrit avec saint Jules et plusieurs
FÉLIX (saint), martyr en Toscane, est autres. — 5 décembre.
honoré le 14 septembre. FÉLIX (saint), martyr à Rome, souffrit
FÉLIX (saint), martyr en Afrique, souf- avec saint tîallisle. —
29 décembre.
frit avec saint Théodule et plusieurs autres. FÉLIX (saint), évêque de ^pello en Ombric
— 31 mars. et martyr, sous l'onijcieur .Maxi-
souffrit
Î'ÉLIX (saint), martyr à Alexandrie avec mien vers 18 mai.
l'an 2'JO. —
iaint Araleur, prêtre, et plusieurs autres, FÉLIX (saint] martyr à Aquilée avec
,

Uiourut eu prison. —21 avril. saint Furlunat, sou frère, Cul arrêté pendaut

99S FEL FEL 995

la première parséculion de Dioclélien. On persécution de l'empereur Dioclétien. 8 —


i'étenilit sur le chevalet, et quaml on lui août.
appliqua sur les côlés des torches allutiites, FÉLIX (saint), martyr à Gironne en Cata-
elles s'éteignirent tout à coup par un prodige logne, habitait Gésaréc en Mauritanie, lors-
du ciel. Il fut ensuite arrosé d'huile bouil- qu'il apprit que la persécution de Dioclétien
lante, elcomuie il continuait àconfesser Jésus- était allumée en Espagne, et qu'elle avait
Christ au milieu de ces horribles supplices, pour ministre le cruel Dacien, gouverneur
'
ou l'acheva en lui trauchant la lête, l'an 296. de la province. Il passa la mer avec saint
— 11 juin. Cucuphat, afin de se procurer la couronne
FÉLIX (saint), évéque de Thibare en Afri- du martyre qu'il obtint en effet l'an 303 à
que et marljr, ayant été arrêté au commen- Gironne, où il était allé trouver le gouver-
cement de la persécution de Dioclétien par neur. Il ne se fut pas plutôt déclaré chré-
Magnilien, magistrat de la ville, fut sommé tien que celui-ci lui fit subir des tourments
de livrer les saintes Ecritures mais il répon-
;
affreux, au milieu desquels il perdit la vie.
dit qu'il se laisserait plutôt brûler vil que de — 1 août.
se rendre coupable d'un tel crime, et il fut FÉLIX (saint), lecteur et martyr en Afri-
conduit devant le proconsul qui résidait à que, était fils de saint Saturnin, prêtre d'A-
Carlhage. Celui-ci l'ayant interrogé, le ren- biline, et fut arrêté avec son père, ses frères
voya au préfet du prétoire qui se trouvait cl plusieiii's autres , pendant la persécution
alors en Afrique, et qui, pour le punir de la de Dioclélien, poiir avoir assisté aux saints
généreuse liberté avec laquelle il confessait mystères un jour de dimanche, et après un
Jésus-Christ le fil charger de chaînes et ren- premier interrogatoire dans sa patrie, il fut
fermer dans une étroite prison. Au bout de envoyé chargé de ch.iînes à Carthage, devant
neuf jours il le Ql embarquer pour l'Italie, le proconsul \nulin. Celui-ci, qui venait
afin qu'il comparût devant l'empereur. Félix, d'interroger les compagnons de Félix, lui dit :

placé au fond du vaisseau, fut quatre jours Je ne le demande pas si lu es cUre'lien mais ,

sans boire ni manger, et ce ne fut que quand situas assisté à la collecte et célébré le di~
on eut pris terre à Agrigentc, en Sicile, qu'il manche, et si tu as c'iez toi des livres de ta re-
put obtenir quelque nourriture. Les chrétiens liijion. —
Oui, nous l'avons célébré ve saint
le reçurent de la manière la plus honorable, jour du dimanche, le pins solennellement que
partout où il passa- Arrivé à Venouse dans nous /'aroHv pu, cl nous n'en avons laissé pas-
la Pouille,on luiôla ses chaînes, mais ce lut ser aucun sans nous réunir pour entendre ta
pour le tourmenter, afin de lui faire déclarer lectwe de l'Ecriture sainte. A celte ré-
B'il avait les Ecritures. H répondit affirmative- ponse, le proconsul furieux le fit battre avec
ment, mais en proloslaut qu'il ne les livrerait un bâton noueux, et cela d'une manière si
jamais. Cette réponse lui valut une condam- violente et si prolongée, que saint Félix ex-
nation capitale. Conduit sur le lieu de l'exé- pira sous les coups l'an 30i. 11 février. —
cution, il remercia Dieu de la grâce (ju'il lui VÉLIX (saint), martyr à Carthage , était
faisait, et reçut avec joie le coup (jui termina lecompagnon du précédent, et mourut de la
sa vie en 303, à l'âge de cinquante-six ans, morne manière, ])eu après lui, l'an 304, pcn-
après avoir conservé intacte sa virginité, d.inl la persécution de Dioclétien et il est
comme il le déclara au moment de sa morl. honoré le même jour. — 11 février.
2i octobre. FÉLIX (saint), l'un des dix-huit martyrs
FÉLIX (saint), prêtre de l'Eglise romaine de Saragosse, souffrit l'an 304-, sous le prési-
et martyr, ayant été arrêté aucommenc>ment dent Dacien, pendant la persécution de Dio-
de la persécution de l'empereur Dioclétien, clétien. — 16 avril.
fat étendu sur le chevalet et livré à d'autres FÉLIX martyr à Milan, souffrit
(saint),
tortures. Comme il déployait une constance avec saint Nabord, vers l'an 30'*, sous l'em-
Invincible , on le condamna à mort et
,
pereur Maximien et par son ordre. Leurs
lorsqu'on le conduisait au supplice , un corps, qui avaient été enterrés hors des
étranger, en le voyant passer, s'écria qu'il murs, furent ensuite rapportés dans l'inté-
était aussi chrétien et qu'il voulait donner sa rieur de la ville, et leur tombeau sur lequel
vie pour Jésus-Christ. On l'arrêta et il fut on avait bâti une église attirait un concours
décapité avec saint Félix vers l'an 303. Il prodigieux de fidèles du temps de saint .\ni-
est connu sous lenomd'Adaucte, qui signifie broise, qui constate le fait dans un de ses
adjoint, parce'qu'il fut adjoint à saint Félix. ouvrages. Leurs reliques sont présenie-
Il y avait à Rome un cimetière du nom de menl dans l'église de Saint-François. 12 —
Saint-Félix et de Saint-Adaucte, qu'un pape juillet.
du nom de Jean fit réparer. Les reliques de FÉLIX (saint) , troisième évêque de Metz,
ces deux martyrs furent portées, au milieu fiorissail sur la fin du iir siècle et au com-
du ix« siècle, dans l'abbaye des chanoinesses mencement du IV', et l'on croit que son cpis-
d'Eschau par l'impératrice Irmcngarde, copat fut de quarante-deux ans. Il avait
femme de Lolhaire, qui les avait obtenues succédé à saint Céleste, cl il eol saint Patient
du pape Léon IV. En 13(51, Rodolphe, archi- pour successeur. —
21 février.
duc d'Autriche, les plaça à Vienne dans l'é- FÉLIX martyre Gironne
(saint), diacre et
glise de Saint Etienne, qui est aujourd'hui en Catalogne, souffrit avec saint Narcisse,
cathédrale. — 30 août. son évêque, l'an 307. 18,mars. —
FÉLIX (saint), martyr à Rome, souffrit FÉLIX (saint), est honoré co unie évéque
avec saint «CyriaQue l'an 303, pendant la à Lyon, et l'ou croit qu il floristail sur la
997 FEL FEL 998
fin uu m* siècle et au commencement du iv. saint Pétrone. Avant son élévation à l'épis-
—3 février. copat, il avait été disciple de saint Ambroise
FÉLIX (saint), enfant et martyr, est honoré et diacre de l'église de Milan. Oa place sa
à Auxerre le 5 septembre. mort en 429. — 4 décembre.
FELIX II pape et martyr, était
(saint), FÉLIX (saint) , martyr à Aorumète en
archidiacre de l'Ej^lise romaine lorsqu'il Afrique, l'an k8'*, pendant la persécution de
fut placé sur le siégn pontifical, pendant Hunéric, roi des Vandales, qui, fanatisé par
l'esil du pape Libère. Les uns le regardent les ariens, persécutait à outrance les calho-
comme pape légitime et les autres comme liques, souffrit avec saint Vérule et plusieurs
anti[)apo, et lui contestent même son litre de autres. — 21 février.
martyr, quoique tous s'accordent à le regar- FÉLIX (saint), évéque d'Abbir en Afrique
der comme saint. 11 paraît que Libère l'avait et confesseur, fut du nombre des quatre mille
cliargé de gouverner pendant son
l'Eglise neuf cent soixante-seize catholiques qui
absence, avec succéder s'il ve-
le droit de lui furent exilés en 483 par Hunéric, roi des
nait à mourir en exil, à la seule condition de Vandales, pour avoir refusé d'embrasser
faire approuver ce choix par le clergé et le l'arianisme. I) gouvernail son troupeau de-
peuple. Quoi qu'il en soil,au retourde Libère, puis quarante ans, et il élait incapable de se
Félix quitta l'administration du saint-siège, mouvoir et même de parler, par suite d'une
et futensuite mis à mort pour la foi catholi- attaque de paralysie. Gomme il ne pouvait
que à Cervêlre en Toscane, selon le Marty- ni marcher ni se tenir à cheval, on pria le
rologe romain et celui d'Usuard; mais, selon roi de le laisser mourir à Garthage, mais il
quel(|ucs critiques, il mourut dans une de répondit S'il ne peut se tenir à cheval, qu'on
:

ses teries le 22 novembre 363. Outre sa l'attache avec des cordes à d's bœufs qui le
science et ses vertus, ce qui le rend surtout (raineront là où j'ai ordonné qu'il aille. On le
recommandable c'est qu'il ne (il aucune
, mil donc eu travers sur un mulet, comme si
démarche pour remonter sur le trône ponli- c'eût été un tronc d'arbre, et il fut conduit
fical, bien que l'occasion s'en fût préseniée avec les autres confesseurs au fond d'un vaste
plusieurs fois. Son tombeau fui trouvé dans déserl, où il mourut peu de temps après. —
l'église des saints Gôme et Damien l'an 1582. 12 ociobre.
il était placé sous l'autel avec plusieurs FÉLIX (saint), évéque
en Afrique et con-
autres saints, comme l'indiquait une inscrip- fesseur, fut condamné à l'exil pendant la
tion rendant hommage à sa mémoire. — 2'J persécution d'Hunéric, roi des Vandales, en
juillet. 483, et il mourut sur la terre étrangère, loin
FÉLIX (saint), premier évoque de Gôme, de son troupeau. 28 novembre.—
fut loué de son vivant par saint Ambroise, FÉLIX 111 (sainl), pape, Romain de nais-
qui lui adressa une de ses lettres. Il fit bâtir sance el bisaïeul de saint Grégoire le Grand,
l'ancienne cathédrale ditj de Saint-Gar-
, succéda à Simplice l'an 48J. L'un des pre-
[lophore, et mourut vers l'an 4^15. Saint miers actes de son pontificat fut le rejet de
Alliance lui succéda. l'* —
juillet et 8 octobre. YHénolique de l'empereur Zenon, qui favo-
FÉLIX (saint), évéque de ^'éro^e, e>t ho- risait les eutychiens, et l'excommunication
luiré le 19 juillet. de ceux qui s'y soumeltaient. N'ayant pu
FÉLIX (saint), évéque de Trêves, succéda, ramener par la douceur Acace, patriarche de
m 3G5, à saint Briton et fut sacré par des
, Gonstanlinoplc qui troublait l'Eglise par
,

évé(iues qui communi(\uaient avec Itliace, son opposition au concile de Galcédoine, el


évéque espagnol, qui avait sollicité et obtenu apprenant qu'il s'obstinait â communiquer
la moit de l'riscillien el de ses sectateurs, avec Pierre Monge, patriarche intrus d'A-
haint Marliii, évéque de Tours, qui se trou- lexandrie et hérétique anathémalisé, il pro-
vait alors à Trêves, fit la même faute, c'est- nonça contre lui une sentence de déposition
à-dire qu'il communiqua aussi avec Iliiace, et d'excommunication. Celle sentence,', en-
en assistant à lordination de saint Félix, voyée à Constanlinople, fut attachée au man<
faiblesse qu'il se reprocha toute sa vie. Un teau d'Acace par des moines acémèles aux-
concile tenu à Turin, quelque temps après, quels cette hardiesse coûta la vie. Acace,
décida, d'après les lettres de saint Ambroise furieux contre le pape, fit ôter son nom des
et du |)ape saint Sirice, qu'on n'accorderait dypliques, et se sépara de sa communion,
la communion (ju'à ceux qui se retireraient lui rendant anathême pour analhéme. E:i
de celle de Félix. Gelui-ci, ne voulant pas 487, saint Félix tint à Rome un concile pour
élre la cause d'un schisme dans l'Eglise, se réconciliera l'Eglise ceux qui s'étaient lais--
démit de l'épiscopal et se retira prés de l'é- ses rebapliser en Afrique pendant la persé-
{çlisede la Sainte-Vierge à Trêves, qu'il avait cution des Vandales qui réitéraient le
,

fait construire, ou du moins réparer. Il y sacremenl à ceux que la crainle des tour-
passa le reste de ses jours, déplorant, à ments ou de la mort déterminait à faire pro«
l'exemple" de saint Martin, la faute qu'il avait fession de l'arianisme. Saint Félix III est la
commise et n'ayant
,
plus de commerce premier pape qui ait employé l'indiction
qu'avec Dieu, il mourut au commence- comme date et ordonné que les églises no
ment du V
siècle, dans les exercices de la seraient dédiées que par des évéques. il mou-
pénitence el dans la pratique des plus su- rut on 492. —
30 janvier.
blimes vertus. —
26 mars. FÉLIX (saint), est honoré à BourdieUy«™-^TV,
FÉLIX (sainl), évéque de Bologne, succéda Berri avec le titre d'évêque. 27 jaiivi^—
à saint Eusèbe, el il eut pour successeur FÉLIX (saint), abbé de Rhuis et confeé"
999 FEL FEL lOOO

îeur, nonoré en Bretafine le 9 mars.


est Poitiers et d'Angouléme assistèrent à la dé-
FÉLIX (saint), évoque (Je Gèiies, florissait dicace de C(^ beau monument, laijuellc se fit
ilans le vr siècle, cl i! eui saiiil Sjr pour avec une grande solennité el un grand con-
suoci'ssoiir. — 9juillcl. cours de fidèles. Au commencement de sou
FÉLIX IV pape, nalif de Bénévenl,
(saint), épiscopat, il avait obtenu la vie et la liberté
monta sur la Pierre en 526,
cliaire de saiiil de Macliau, frère de Canao, comte de Vannes,
après If pape en partie rede-
Juan 1"% el fut que ce seigneur liai bare voulait faire mou-
vable de son élévation à Tliéodoric, roi rir, comme il avait déjà fait mourir trois

d'italie, ((iii avait pour lui une {grande vcné- autres de ses frères. Saint Grégoire de Tours,
raiion. 11 gouverna l'Eglise avec beaucoup qui succéda en 573 à saint Euphrône, se
ciezèle, de prudence el de sainlelé. Alhalaric, plaint quelque pari que saint Félix se soit
successeur de Théodoiic, respecta quoi-
,
laissé prévenir par son frère Pierre , qui le
qu'arien, ses vertus, el ce l'ut en sa considé- trompait, et qu'il ailaceordé sa confiance à un
ration qu'il donna un édil solennel qui con- de ses n(;veuN., (|ui ne la méritait pas; mais
sacrait les libertés et les privilèges de l'Eglise, ailleurs, il rend témoignage à son éniinente
en afl'i ancliissant les clercs de la juridiclioii sainteté. Guerrech 11, comte de Vannes,
des juges séculiers. Saiul Félix mourut l'aa ayant ravagé les diocèses de Rennes el de
530. — -25 lévrier. Nantes, et ayant même remporté on avantage
FÉLIX (sainlj, évêque de Bourges, succéda sur l'armée que le roi Chilpéric I" avait fait
à Probatien sur le siège de cette ville et fut marcher contre lui, saint Félix alla le trou-
sacré par saint Germain de Paris. En o7.3, il ver et le décida à relirer ses troupes et à
assista au concile tenu dans cette dernière faire la paix avec le roi. Il mourut le 8 jan-
ville el souscrivit à la lettre adressée au roi vier 58i, dans la soixanle-dixième année de
Sigeberl, pour le supplier de ne pas soutenir son âge et la trente-troisième de son épisco-
Proniolus, qui avait été nomme évéquc de pat. Il est honoré le 7 juillet, jour de la trans-
Chartres m ilgré le peuple et sans le suffrage lation de ses reliques. — 7 juillet.
du clergé. 11 mourut en 576 et son corps lut FÉLIX (saint), moine à Fondi, dans la
trouvé entier douze ans après sa mort. On campagne de Home, florissait au vi' siècle.
rapporte qu'un aveugle recouvra la vue à — 6 novembre,
son tombeau, et Fortunat de Poitiers parle, FÉLIX (saint), évêque de Dummoc en An-
avec éloge d'un vase précieux que saint gleterre, naquit en Bourgogne sur la fin du
Félix avait fait faire pour conserver le corps VI" siècle. Il s'engagea dans l'état ecclésiasti-

de Jésus-Christ. On croit qu'il est le même que et il était prêtre lorsque Sigeberl, héritier
Félix honoré à Bourdieu avec le titre d'cvéque du trône desEst-Anylis, se réfugia en France
le '27 janvier. — 1"' janvier. pour échapper aux dangers qui le mena-
FÉLIX evéque de Nantes, né eu
(saint), çaient de la part de sa propre famille. Ce
514, d'une des premières familles de l'Aqui- prince fut converti et baptisé par saint Félix,
taine, se rendit illustre par sa vertu, son et lorsqu'il eut été rappelé par sa nation
éducation et sou elo(itieiice. 11 était non-seu- pour nionler sur le trône de ses pères, il
lement orateur, mais aussi poète, et il pos- i'emnena avec lui, afin qu'il l'aidât a con-
sédait la langue grecque à un tel degré de vertir ceux de ses sujets qui étaient encore
perfection, qu'elle paraissait être sa langue idolâtres. Félix lut sacré évêque en Angle-
maternelle. 11 s'était marié et avait trente- terre l'an 62!), par Honorius, archevêque de
sept ans lorsqu'il fut choisi, en 550, pour Cantorbeiy. bes travaux apo^ioliques eurent
successeur de saint Evemère sur le siège tant de succès, qu'eu peu de teuipb il ne
épiscopal de Nantes. Après avoir obtenu le restait plus un seul idolâtre dans le royaume
consenlemenl de son épouse, qui prit le voile, de Sigeberl, qui secondait de toute sou auto-
il reçut les saints ordres, el dès qu'il eut été rité le zèle du saint évêque. Félix établit
sacré, il déploya, dans Us règlements qu'il son siège à Dummoi', aujourd'hui Dunwich,
fil pour son diocèsi', le zèle dont il était dans le comté de Siilïolck et après un épis-
,

anime pour la discipline ecclésiastique. 11 lil copai (le dis-sepl ans, il mourut en 646. Ses
aussi briller ce même zèle dans les conciles reliques l'ureiil transférées, sous le roi Canut,
tenus à Paris en 557 el 573, el dans celui de à l'abbaye de Hamsey. —8 mais.
Tours en 567. 11 montrait une grande cliarilé FÉLIX (-aint), évêque de Breseia en Lom-
pour les pauvres el considérail comme leur bardie, succé la à saint Dominique, el mou-
palrimoiue les revenus de l'Eglise : il alla rut vers l'ail 52.
V — 23 février.
même jusqu'à vendre son propre bien pour FiiLlX II (saint), évê()ue de .Melz, floris-
leur en distribuer le prix, tant il craignait sait dans la première partie du vi!;' siècle et
de laisser parmi son troupeau un indigent mourut en 731. il est honoré de temps im-
dont il n'aurait pas soulage la mi ère. Il uiéiiiorial dans l'église de Sainl-Symphorieu,
acheva la culhédrale de Nantes, commencée où sont ses reliques. — 22 décembre.
par son prédécesi^eur, el cette église, selon FÉi.lX (saint), martyr à Curdoue, était
Fortunal, avait trois nefs, dont la principale époux de sainte Liliose, el il fut ariéte a?ec
était soutenue par de belles colonnes, avec elle el plus. eu s autres chrétiens, pendant
une grande coupole au milieu. On y voyait (|u'ilsassistaient a la lèléliialiuii uts saints
d« toutes parts des ornements qui charmaient luysières dans la lnai^ou de saiiil Aurèlc.
les yeux par leur richesse et leur variété. Condamné à mort par Abdérame II, roi i!^
L'archevêque de Tours, saint Euphrône, les Curdoue, l'an 852, il fui exécuté à ia porte
evêques d'Angers, du Mans, de Bennes, de du palais, cl les chrétiens eiilcrrcrent son
1001 FEL FEL 1005

corps dans le monastère de Saint-Christophe. dant que son collègue voyageait pour le rachat
— 27 et 30 juillet. des captifs, établissait à Paris une maison
FÉLIX (sainl), moine et martyr à Cordoue, de l'ordre sur l'emplacement d'une chapelle
souffrit en 853, sous le roi Mohammed. Saint dédiée à saint Mathurin, d'où le nom de Ma-
Euloge a écrit l'histoire de son martyre dans thurins donné aux Trinitaires de France. Il
son Mémorial des saints. —
14 juin. mourut à Cerfroi le k novembre 1212 à
,
,

FÉLIX (saint), moine et martyr à Frislar l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Innocent XI


dans la Hesse, est honoré le 5 juin. transféra sa fête au 20 novembre. —
20 no-
FÉLIX DE JANOCASTRE (saint), est ho- vembre.
noré, dans le duché de Spolelte, le 30 oc- FÉLIX DE CANTALICE (sainl), c;ipucin,
tobre. né à Cantalice, dans l'Etat ecclésiastique,
FÉLIX (saint), martyr, fut mis à mort par l'an 1515, de parents pauvres, mais vertueux,
des voleurs avec saint Augebert et plusieurs montra dès son enfance une piété si extraor-
autres, dans le ix"" siècle. Il fut inhumé à dinaire ,
qu'on ne l'appelait que le saint.
Sylvarolle, d'où son corps et celui de ses Employé dans son' enfance à la garde des
compagnons furent, dans la suite, transpor- troupeaux, il aimait à se retirer dans les
tés à Sessefontaine en Bassigny. Ils y sont lieux écartés, et surtout au pied d'un arbre,
invoqués contre la morsure des vipères. — sur l'écorce duquel il avait gravé une croix,
18 octobre. et il y priait souvent plusieurs heures. Lors-
FÉLIX (saint), prêtre et confesseur à Pis- qu'il fut assez robuste pour se livrer à une
toie. est honoré le 20 août. occupation plus pénible, il entra au service
FÉLIX DE VALOIS (saint), coinstituteur d'un gentilhomme qui l'employait à la cul-
de l'ordre des Trinitaires, né l'an 1127, après ture des terres. Peu à peu, il contracta l'ha-
avoir passé quelques années dans le monde, bitude de méditer pendant son travail, et
où il possédait des biens considérables, le bientôt il acquit le don de contemplation. Il
quitta dans la force de l'âge, et se retira dans prenait occasion de tout pour s'élever à Dieu;
une forêt au diocèse de Meaus, afin de vivre mais rien n'agissait plus sensiblement sur
inconnu aux hommes, uniquement occupé son cœur que le souvenir des souffrances de
du service de Dieu et du salut de son âme. Jésus-Christ. Il ne pouvait se lasser de con-
Il joignait à une prière fervente et conti- templer le mystère de la rédemption, qui ex-
nuelle les austérités de la pénitence. Cette citait toujours en lui de vifs sentiments d'a-
vie, qui rappelait celle des anachorètes de la mour et de reconnaissance. Non content des
Thébaïde, porta au loin le bruit de sa sain- fatigues attachées à son état, il passait une
teté; et saint Jean de Matha, qui vivait aussi partie des nuits en prières, se livrait à des
en ermite, en ayant entendu jiarler, résolut abstinences et à des jeûnes qui rendaient sa
d'aller vivre sous sa conduite. Félix ne tarda vie plus semblable à celle d'un ermite qu'à
pas à s'apercevoir que son disciple était déjà celle d'un cultivateur. 11 trouvait moyeu
très-versé dans les voies intérieures. Il se- d'assister tous les jours à la sainte messe,
rait impossible de donner une idée de leurs sans que ses occupations en souffrissent. Il
veilles, de leurs jeûnes et de leurs macéra- parlait peu, fuyait les amusements du monde
tions. Continuellement livrés à la prière ou et la société de ceux dont la conduite n'était
à la contemplation, ils n'aspiraient qu'à al- pas édifiante; toujours gai, toujours content,
lumer de plus en plus dans leurs cœurs le d'une humilité et d'une (lalience inaltérables;
feu sacré de l'amour divin. Un jour qu'ils quand quelqu'un l'insultai!, il avait coutume
s'entretenaient ensemble, Jean de Matha Gt de répondre Que Dieu veuille faire de vous
:

part à Félix de la pensée qui lui était venue un saint. Sa vocation l'appelait à l'état reli-
de se consacrer à la délivrance des chrétiens gieux, et deux incidents, ménagés par la
qui étaient captifs chez les mahométans. Providence ,
hâtèrent sa détermination. Un
Félix comprit aussitôt que cette pensée ve- jour qu'il labourait, son maître s'étant pré-
nait de Dieu, et s'olTrit à y concourir de tout senté tout à coup en habit noir, les bœufs
son pouvoir. Nos deux saints n'étaient plus qu'il conduisait eurent peur, se jetèrent de
embarrassés que sur les moyens d'exécu- côté, et Félix ayant élé renversé, la charrue
tion. Ils redoublèrent leurs prières et leurs lui passa sur le corps, sans lui l'aire toute-
mortiricalions, aQn d'obtenir de nouvelles fois aucun mal. Il remercia Dieu de l'avoir
lumières; ensuite ils partirent pour Rome, ainsi préservé, et se sentit enflammé d'un
sur la fin de l'année 1197, et allèrent trouver nouveau désir de se consacrer à lui. Peu de
le pape Innocent 111, qui, connaissant leur temps après ,ayant entendu lire la vie des
projet, les reçut comme des anges envoyés Pères du désert, celte lecture augmenta en-
du ciel, les fil loger dans son palais et leur core son ardeur pour les austérités de la
accorda plusieurs audiences particulières, à pénitence; aussi prit-il définitivement la ré-
la suite desquelles il approuva le nouvel ins- solution de se faire religieux, et, entre tous
titut. Les deux ermites, de retour en France, les ordres, il choisit celui des Capucins. S'é-
se présentèrent à Philippe-Auguste, qui fa- tant rendu au couvent de Cilta- Ducale, il
vorisa leur ordre par ses libéralités. Le sei- demanda à être reçu en qualité de frère con-
gneur de Châtillon leur donna un lieu vers , et le gardien, en lui donnant l'habit,
nommé Cerfroi, où ils bâtirent un monas- lui montra un crucifix; puis, après lui avoir
tère qui devint le chef-lieu de l'ordre des représenté ce que le Sauveur a souffert pour
Trinitaires. Ils en fondèrent d'autres en nous, il lui expliqua comment un religieux
France; saint Félix de Valois surtout, pen- devait imiter ce divin modèle par une vie de
DlCTIONN. HA&IOaRAPHIQUË. I. 32
4003 FEL FER 100*

roiionrcment et de morlificalioii. Félis, al- corps est trop ménagé. Il prédit sa mort
tpmlri jusqu'aux lannes, s;» senlil animé (l'un quelque temps avant sa dernière maladie,
di'sir arlcnt de retracer en lui les souffrances ])endanl laquell.î II fut consolé par une vi-
tic Jésos-Clirisl. Pendant son noviciat, qu'il sion. Après avoir reçu avec une grande
fil à Anticoli, il paraiss
lil déjà tout pénétré ferveur les derniers sacrements, il expira
de l'esprit de son ordre, qui est un esprH de tranquillement, le 18 mai 1587, à l'âge de
pauvreté, d'humilité cl di- pénitence. Sou- soixante-douze ans, et son corps fut enterré
vent il se jetait aux pieds du maître des no- à Rome dans l'église des Capucins. Plusieurs
vices le priant de le traiter avec plus de ri- miracles, opérés par son inlercession, ayant
gueur que les aulres qui élaien!, selon lui, été juridiquement atleslés , Urbain VIII le
plus dociles et plus portés à la vcilu. Ce béatifia en 1635, et Clém ni XI le canonisa
mépris profond de lui-méuic le comluisit en 17i-2. La bulle de canonisation fut publiée
bientôt à une éminente perfection. Il fil ses en 172'+, par Benoît Xlll. —
21 mai.
vtrux à l'âge de trente ans, l'an 15i5. Quatre FEliriNTE(sainte) Ferrorincta, vierge
,

ans après ,ses supérieurs l'envoyèrent à et martyre, souffrit dans le vi siècle, et elle
liome, cl il fut chargé de la quête du cou- est honorée à Luray-sur-Creuse, en Poitou,
vent. Félix sp regarda comme le plus heu- le 13 novembre.
reux des hommes dans un emploi qui l'ex- FERDINAND (saint), Ferdinandus, roi de
posait aux mépris et aux rebuts. 11 s'en Léon et de Castille né en 1199, était fils
,

acquittait avec un recueillement, une sagesse d'Alphonse IX, roi de Léon, el de Bérengère
et une modestie qui édifiaient tout le monde. de Castille. Bérengère, qui avait été obligée,
Ses supérieurs lui permirent de distrihner en vertu d'un ordre d'Innocent III, de se sé-
aux pauvres une partie de sa qnêle, ce qui parer d'Alphonse , dont elle était parente au
lui fourni'^' il l'occa'iion de suivre son at- troisième degré, ayant hérité du royaume do
trait pour la vertu île charité. Il visilail les Castille par la mort de Henri , son frère, ar-
malades et leur rendait les services les plus rivée en 1217, renonça à la couronne en fa-
rebutants. Il avait un talent particuliir pour veur de son fils Ferdinand, qui avait alors
attendrir les pécheurs et une onclinn admi- dix-huit ans. Le jeune roi commença par
rable pour disposer les moribonds à paraîiro étouffer les dissensions qui troublaient ses
devant Dieu. Saint Philippe de Néri qui , Etats, et qui étaient causées princii-alement
s'entretint plusieurs fois avec lui, ne pouvait par l'ambition d'Alvarès, régent du royaume
assez admirer la sainteté qui éclatait dans pendant la minorité de Henri. 11 épousa en
toute sa conduite. L'exacte vigilance de saint 1219 Béalrix , fille de Philippe de Souabe,
Félix sur lui-même et sur ses sens, jointe à empereur d'Allemagne, la princesse la plus
de grandes austérités corporelle-s, lui firent accomplie de son siècle. Dieu bénit celle
conserver jusqu'à sa mort la plus inviolable union fondée sur la vertu , cl il en sortit
pureté. 11 ajouta encore beaucoup à la vie sept princes el trois princesses. Ferdinand ,

iiénitente qu'il menait dans le monde: il plein de zèle pour l'observation des lois, fiii-
marchait nu-pieds, portail un rude cilice, sail rendre exactement la justice mais il
;

jeûnait ordinairement au pain et à l'eau, el pardonnait toutes les injures qui lui étaient
passai! les trois derniers jours du carême personnelles. Son amour pour ses sujels lui
sans prendre aucune nourriture. 11 ne dor- faisait choisir avec un soin tout particulier
mait que deux ou trois heures par nuit, et le les dépositaires de son autorité. H mil à la
peu de repos qu'il prenait, c'était à genoux, lêto de son conseil Rodrigue, archcvêqu de
la tète appuyée sur un fagot; el s'il se cou- Tolède et grand chancelier de Castille, qui
chait, c'était sur des planches ou sur des était un des hommes les plus recomman la-
sarments. Son obéissance était d'autant plus biés de son temps. 11 se guidait aussi par les
parfaite el plus ponctuelle, qu'il voyait tou- avis de sa mère, princesse qui avait autant
jours Jésus-Christ dans la personne de ses de capacité pour les affaires que de vertu. Il
supérieurs. Son humilité le portait à se re- donna ordre aux jurisconsultes" de dresser
garder comme le dernier de la communauté un code de lois qui pût servir de règle à
<l comme indigne d'être compté parmi les tous les magistrals, et établit au-dessus des
religieux : il mettait tout en œuvre pour tribunaux une cour d'appel connue depiiis
.

déguiser ses morlificalions et pour cacher sous le nom de conseil royal de Castille. Alva-
les faveurs extraordinaires qu'il recevait de rez loin d'être reconnaissant du pardon qu'il
i)ieu, surlout les ravissements qu'il éprou- lui avait accorde , cabala de nouveau et
vait dans la prière. H composa, dans un style poussa le roi de Léon à faire la guerre à son
simple, mais plein d'onction, des cantiques propre fils. Ferdinand employa, pour néchir
spirituels qu'il ne chantait jamais qu'il ne son père, tous les moyei'.s possibles et lui ,

lui dans une espèce d'exta^e, tant il élait écrivit plusieurs lettres trés-pressantes, par
l)énetré de l'amour divin. Après avoir ainsi lesi)mlles II s'offrait à lui faire toutes les sa-
exercé pendant quarante ans la lonciion li fictions qu'il exigerait. Loin de conser-
de quêteur au couvent de Kome, le cardinal ver du ressentiment d'une aggre«sion que
protecteur de l'ordre, qui avait pour lui ail- rien ne justifiait, il le secourut ensniledans
lant d affection que de re-pert, cngaj;ea les les guerres qu'ileulà soinenirconlre les Mau-
supérieurs à le décharger du soin pénible de res.ellaida à étendre ses Irontières vers
faire la quête; mais Félix demanda instam- l'Andalousie. Il s'appliquait à vivre en bonne
ment qu'on le laissât dans son emploi, parce intelligence avec les rois ses voisins, sui lout
qu'il savait que l'âme s'appesantit quand le avec ceux de Portugal el d'Aragon; et loia
Î005 FER FEK 10û6

(lé chercher à s'agrandir à leurs dépens , il el de Cordoue. La capitale de ce dernier


poussa Ip scrupule jusqu'à rendre plusieurs était entre les mains des infidèles depuis cinq
pl.ices sur lesquelles ses droits ne lui parais- eeul vingt-quatre ans. Le roi de Castille pt
saient pas certain-;. Plein de zèle pour la re- de Léon y entra en vainqueur le jour (ie U
ligion, il roniia plusieurs évéciiés, fi! réparer saint l'ierre cl saint Paul 1230, pi ia grande
avec ni;ii;nificciice plusieurs cilhéilnilos et , mosquée, chef-d'œuvre d'architecture mo-
assigna des (onds pour la epnstruclioi! d'un resque, fut convertie en église cathéirale.
grand nombre d'cglise- de monastère^ et
, Il fil rcjiorler à Composlelle, syr les épaules

d'iiôpilaux, sans que ces dépenses aygiavas- des Maures, les cloches qu'Ai. nansor y avait,
sent les charges de ses sujets, qui ne payaient fait apporter sur les épaules des chrétiens.
presque point d'impôts. Un de ces protendus Il se remaria l'année suivante avec J'anne

financiers tels qu'on en trouve toujours auprès de Ponthieu princesse du sang royal de
,

(les priisres, lui proposant un moyen de lever France, dont il eut Eléonore comtesse de
,

ii!i subside extraordinaire pour faire lace aux Ponlhieu et de Montreuil , qu'elle porta en
liais de la guerre qu'il soulcnait contre les mariage à Edouard I", roi d'Anglelerrp.
infidèles, le prince repoussa son projet eu lui Elle secondait Bérengère dans le gouverne-
disant Je crains plua les mnlcliclions d'une
: meni de l'Etat, pendant que Ferdinand était
pauvre femme qu'une ur.née. de Maures. Ce fut à la léle des années el continuait ses con-
en 1223 qu'il couiinenra celle guerre sainte quêtes sur les Maures. Il leur prit, en Irès-
en allaquanl Aiien-Maliom, t roi de î'aëca, , peii de temps, vingl-quaire places, dont
qui se fit son vassal aux conditions iiu'il voii- Ecija fut la première et Moron la dernière.
tirail lui i,i;poser. Eu ]i230 il se rendit niaî- Abendudiel, roi de Murcie, se soumit volon-
Irc de vingt des plus fortes places de l'An- tairement el le roi catholique envoya sou
,

dalousie el des royaumes de Gordoue et de fils Alphonse prendre possession de la capi-


Jaën. Aben-Mahoiiet ayant clé massacré tale, le chargeant d'y établir un évêché et
par ses sujets, ((ui ne pouvaient supporter d'y convertir les mosquées en églises. Trois
qu'il se fût rendu le vass.ii d'un prince chré- ans après les villes de Lorca, de Mula et
tien, Ferdinand profila de celle circonstance de Cai thagène furent emportées ; celles d'Ar-
pour s'emparer du royaume de Baëi a, et pour jona,d'Alcaln,deRéal, d'Évora et de Jaën su-
ériger un évêché dans la capitale. Dans ces birent le même sort , ainsi que plusieurs
conquêtes il ne cherchait que la gloire de places qui dépendaient de ce dernier royau-
Dieu et non la sienne aussi il s'appliquait
: me. La prise de Jaëu eiïraya tellement Be-
à inspirer à ses soldais l'esprit de piité et la nalhamar, roi de Grenade, cju'il se rendit au
pratique des vertus chrétiennes. Lui-môme camp du vainqueur, et s'élanl jeié à ses
leur en donnait l'exeniple il jeûnait : stric- pieds, il s'offrit de se faire son vassal el de
tement, portait un cilice en forme de croix, lui payer un tribut. Ses conditions furent
passait souvent la nuit eu prières, surtout la acceptées, et, par sa fidélité cà les observer
,
veille d'une balaillc, el altribuail à Dieu ses il obtint que son royaume passât à ses des-

succès. Il faisait porter à la tête de son ar- cendants. Abenhut.roi de Séville, étant mort,
mée nue image de la sainte Vierge, et lui- ses Etats se constituèrent en république.
même en portait sur lui une plus petite (|u'il Ferdinand alla mettre le .^iége devant Séville,
alt<ichail à l'arçon de sa selle, lors:]u'il allait qui se défendit pendant seize mois, à l'aide
au combat. Il employa à la construction de de sa double enceinte de murailles, de ses
la cathédrale de Tolède les dépouilles rem- cent soixante-six tours, et du fort de Triana
I)orlées sur les infidèles, et donna plusieurs qui protégeait le cours du Guadalquivir.
des villes qu'il avait conquises aux cheva- Triana ayant cédé aux efforts des assié-
liers de Calalrava, à d'autres ordiis militai- geants, laville serenditle 23 novembre 1219,
res, et même à l'archevêché de Tolède à , et les Maures qui l'iiabitaienl obtinrent un
condilioM qu'ils les défendraiunl contre les mois pour disposer de leurs effets. Trois cent
iiiahomélans. Ce fut au siège de Jaëu en , mille se reliièrentà Xérès, et cent mille pas-
1230, (lu'il apprit la noi t du roi Alphonse ,
sèrent en Afrique. Après la pri^e de la ville.
son père, qui lui lais ail le royaume (le Léon ;
Aloxof qui en était gouverneur, étant arrivé
,

mais ce ne fut qu'au bout de trois ans (lu'il sur un plateau qui dominait la place, s'écria,
en devint paisible possesseui'. Ea l'23'î- il les larmes aux yeux // n'y a qu'an saint qui
:

emporta après une longue résislaiice, la


. ail pu
s'iinparer d'une ville si fur Ce, et avec si
place d'Dbéda, pendant que l'inrant Alphonse, peu dn monde. Cène peut étraque par une suite
son fils, ballait, avec quinze cents hommes, des décrets clernels qu'elle a été enlevée aux
l'armée d'Abenhut, roi de Séville, qui était l\laures. Le vainqueur rendit de soenueile.*
sept fois plus nombreuse. Celle vicloire fut actions de grâces à Dieu, et implora la pro-
attribuée à la protection da ciel : plusieurs tection de la sainte Vierge devant sa célèbre
prisonniers déposèrent qu'ils avaient vu à image que l'on voit encore à Séville. 11 fit
la tête des chrétiens l'apôlre saint Jacques , rebâtir la cathédrale avec une telle magni-
monté sur un cheval lilanc, avec l'ar.nure ficence qu'elle ne le cède à aucune église
d'un cavalier, et plusieurs chrétiens attestè- d'Espagne, si l'on en excepte Tolède. Après
rent la même chose. La morlde la reine Béa- avoir réglé l'administralioii de sa nouvelle
tris, arrivée en 1236, tempéra la joie ijue conquête, il y ajouta de nouvelles places ,
causait c lie longue suite de victoires mais ; entre autres Xérès Médina Sidonia
, Bc-
,

elle n'interrompit pas leur cours. Ferdinand jar, etc. Il fut alleinl de la maladie dont il
acheva la conquête des royaumes de Baëca mourut lorsqu'il se préparait à la conquête
,

FEft <00«

de Maroc, et lorsqu'il vil que sa fin appro- Notre-Dame , où elles sont l'objet de la vé-
chai!, il fit une confession publique de tous nération des fidèles.
ses péchés, qui n'étaient autres que ces fau- FKRREOL (saint) martyr à «Vienne,, en
,

tes légères dont les plus justes ne sont pas Dauphiné, avait le grade de tribun dans les
exempts. Ensuite il reçut le saint viatique armées impériales. 11 habitait Vienne dans ,

des mains de l'évêque de' Séjjovie, la corde au les Gaules, lorsqu'il logea chez lui saint Ju-
cou et prosterné. Avant dr mourir, il donna lien de Brioude, qui avait embrassé comme
à ses enfants des avis salutaires suivis de sa lui l'état militaire, et qui, comme lui, pro-

bénédiction, et pendant son agonie il fil chan- fessait la religion clirétienne. Crispin, gou-
le Te Deum, ensuite il ex-
ter les litanies et verneur de la province, après avoir fait dé-
pira tranquillement le 30 mai 1252, à l'àgc capiter saint Julien, fit arrêter F'erréol sur le
de cinquante-trois ans. Il fut enterré dans la soupçon qu'il avait abandonné le culte de
cathédrale deSéville, devant l'image delà ses pères, soupçon que le tribun changea en
sainte Vierge, où l'on garde son corps. Son certitude parson refusde sacrifieraux dieux ;
tombeau fut illustré par plusieurs miracles, et comme le gouverneur, pour le déterminer,
et Clément X le canonisa en 1671.Sainl Fer- lui représentait le poslehonorable qu'il occu-
dinand, neveu de Blanche de Caslille, a été paitdans l'armée, et la nécessité où il étailde
souvent comparé à saint Louis, son cousin donner l'exemple de l'obéissance aux édils
germain; comme lui il fut un roi législateur du prince, Férréol lui répondit Je ne tiens :

et un grand capitaine son zèle pour la foi


;
pas aulanl que vous vous l'imaginez à mon
sa piété, sa vie exemplaire, peuvent suppor- grade et à mon traitement ; je ne demande que
ter avec avantage la comparaison, et, comme la rie et la liberlé de servir Dieu. Si l'on ne
le saint roi de France, il vécut sur le trône veut pas me les accorder, j'aime mieux mou-
en anachorète, sans que ses austérités nui- rir que d'abandonner ma religion. Crispin
sissent en rien à son administration qui chan- l'ayant Tiit battre de verges, l'envoya en pri-
gea la face de ses Etals. —
30 -mai. son, chargé de chaînes. Trois jours après,
Ferréol se trou va miraculeusement débarrassé
FERDINAND bienheureux), infant de
(le
de ses fers, et voyant ses gardes endormis et
Portugal et vingt-troisième grand-maître
,
les portes de la prison ouvertes , il s'enfuit
de l'ordre militaire d'Avis, sous la dépen-
par la roule qui conduit à Lyon. Mais l'ayant
dance de Cîteaux, mourut à Fez, en Afrique,
quittée pour échapper à ceux qu'on avait en-
l'an \kk3. Son corps fut rapporté à Bataille ,
voyés à sa poursuite, il passa le Hhôiie à la
dans le diocèse de Leira, en Portugal, où il
nage, mais il fut repris sur l'autre rive. On
est honoré dans l'église de Notre-Dame de la
lui lia les mains derrière le dos, et on lui fit
Yicloire, le 5 juin.
reprendre le chemin de Vienne. Ceux qui l'a-
FERJKUX (saint), Ferrulio, diacre et mar- vaient repris ne le reconduisirent pas jusqu'à
tyr, était frèrede saint Ferréol. Lorsque ce- la ville ils lui
: tranchèrent la tête sur les
lui-ci fut envoyé par saint Polycarpe dans bords du Rhône, vers l'an 30i. Les fidèles de
les Gaules, pour y prêcher l'Evangile il l'ac- ,
Vienne l'enterrèrent avec respect, el il s'o-
tompagna et, après l'avoir aidé dans ses
,
péra plusieurs miracles à son tombeau, sur
travaux apostoliques, il fut martyrisé avec lequel on bâtit une église. Cette église ayant
lui à Besançon, vers l'an 212, sous l'empe- été rasée, saint Mamert en fit construire une
reur Caracalla. — 16 juin. nouvelle dans l'intérieur delà ville, cl y trans-
FERNAND Ferdinandus, évêque de
(saint) féra ses reliques vers l'an hlk. Saint Adon,
Gajas, en Italie, ilorissait au commencement évêque de Vienne, parle d'un autre transla-
du XI' siècle, el mourut en 1024. 22 juin. — tion qui eut lieu sous Wilicard , vers l'an
FERREOL (saint), Ferreolus, premier évê- 719. — 18 septembre.
que de Besançon, et martyr, fui envoyé dans FERREOL (saint), évêque d'Uzès, né dans
les Gaules avec saint Ferjeux, son frère, par la Gaule narbonnaisc, en 521, succéda à saint
saint Polycarpe. Saint Irénée, dont ils furent Firmin, son oncle paternel, l'an 533. Son zèle
les disciples, leur assigna la ville de Besan- lui suscita des ennemis qui le calomnièrent
çon pour théâtre de leurs travaux apostoli- el le firentexiler à Paris; mais son innocence
ques, et on croit qu'ils y demeurèrent pen- ayant été reconnue, il lui fut permis de re-
dant plus de trente ans. Ayant été arrêtés tourner dans son diocèse, vers l'an oaS, et il
sous l'empereur Caracall par l'ordre de
i mourut vers \'m\ 581. 11 est auteur d'une rè-
Claude , président de la province séqua- gle monastique, imprimée parmi celles dont
naise ,ils furent d'abord cruellement fla- Holslénius a donné le recueil. Quoiqu'on ne
fçellés , ensuite on leur coupa la langue, lise son nom dans aucun martyrologe, sou
on leur enfonça des alênes dans les join- culte est très-ancieu à Uzès el dans le Uas-
tures des pieds et des mains, et de grands Languedoc, où l'on célèbre sa fête le 4 jan-
clous dans la tête. Après leur supplice, qui vier.
cul lieu vers l'an 212, les fidèles enlevèrent FERREOL (saint) évêque de Limoges, suc-
secrètement leurs corps et les enterrèrent céda à Exogue, dans le milieu du vr siècle.
près de la ville, dans une grotte où les deux Ses diocésains s'étant révoltés, au sujet de
Irères avaient coutume de se retirer la nuit, (|uelques nouveaux impôts, il mit tout eu
après s'être livrés de jour aux fonctions de «uvre p .ur les faire rentrer dans le devoir.
l'apostolat. Leurs reliques furent découvertes 11 leur rendit aussi de grands services pen-

en 370, sous l'épiscopat de saint Agnan. En dant la guerre que se firent Chiipéric el Si-
1S19 elles furent transférées dans l'église de geberl. Il assista au concile nalioual de Ma-
i009 *\K FID 1010

con, en 584 , el niourul vers l'an 591. — 18 landais, l'observa inviolablement toute sa
il

septembre. vie, à l'exemple de saint Colomban, et c'est


FERUUCE (saint ), Ferrutius , martyr à encore par respect pour sa mémoire que les
Mayence, servit d'abord dans les troupes de femmes n'entrent pas encoreaujourd'hui dans
l'empire qui avaient leur quartier d'hiver à le lieu où il demeurait à Breuil, ni dans la

Mayence ; mais il quitta ensuite l'état mili- chapelle où il fut enterré. Il fut visité par un
taire pour se consacrer plus particulièrement seigneur dont il était parent, nommé (ihilaio
,

au service de Jésus-Chrisl. Le commandant ou Kilain, qui revenait de faire le pèlerinage


de la ville, irrité de cette démarche, qu'il re- de Rome et qui resta quelque temps avec
,

gardait comme unedésertion,le fil renfermer, lui. Ce fut par le conseil de saint Fiacre
chargé de chaînes, dans un château situé de qu'il prêcha l'Evangile dans le diocèse de
l'autre côté du Khin et que l'on croit être
, Meaux et dans las diocèses voisins, sous l'au-
Cassel. Saint Ferruce y mourut au bout torité des évêques, et ses prédications pro-
de quelques mois, par suite des mauvais trai- «luisireiit des fruits admirables, surtout dans
tements qu'il avait reçus, et fut enterré dans le diocèse d'Arras, où sa mémoire est encore
le château même par le prêtre Eugène qui ,
en grande vénération. Saint Fiacre avait une
écrivit sur son tombeau l'histoire abrégée sœur nommée Syra, qui mourut dans le dio-
de son martyre. Sa sainteté ayant été attes- cèse de Meaux, où elle est honorée comme
tée par un grand nombre de miracles, on vierge. Il lui écrivait de temps en temps, et
transféra ses reliques au monastère de Rlei- quelques auteurs font mention d'une lettre
denslal, qui porta quelque temps le nom de dans laquelle il lui traçait des règles de con-
Saint-Ferruce et qui est à une lieue de
,
duite. On dit aussi que des ambassadeurs
Mayence. C'est aujourd'hui un chapitre de d'Ecosse vinrent le trouver dans son désert
chanoines, qui est resté catholique au mi- pour lui offrir la couronne auquel sa nais-
lieu des protestants. —
28 octobre. sance lui donnait droit , comme étant le fils
FESTE (saint), F estus, mariyr en Toscane, aîné du roi qui venait de mourir, et que le
souffrit avec saint Jean. —
21 décembre. saint réptmdit qu'il avait renoncé sans re-
FESTE (saini), diacre deBénévent et mar- tour à toutes les grandeurs du monde pour
tyr, étant allé à Noie visiter saint Janvier, s'assurer un bonheur éternel; mais cette
son évéque, qui était emprisonné pour la particularité n'est pas certaine non plus ,

foi, fut arrêté lui-même et conduit avec lui que sou origine royale, d'autant plus que
à Pouzzoles. Le lendemain de leur arrivée, ils l'Irlande passe pour avoir été sa patrie. 11
furent exposés dans l'amphithéâtre; mais les mourut le 30 août G70 et fut enterré dans
,

bêles les ayant épargnés, ils furent décapités son oratoire. Les moines de Sainl-Faron y
à un mille de la ville l'an 305, et les chré-
, placèrent deux ou trois prêtres pour desser-
tiens les enterrèrent honorablement. Vers vir la chapelle et assister les pèlerins; dans
l'an VOO, le corps de saint Fesle fut transféré la suite ils y fondèrent un prieuré dépen-
à Dénêvent. —
19 septembre. dant de leur monastère. La châsse de saint
FIACRE (saint), Fiacrius, anachorète, né Fiacre devint bientôt célèbre par un grand
vers Ifc commencctiieiit du vi^ siècle, sortait nombre de miracles qui s'y opérèrent, et I'oq
d'une illustre famille d'Irlande, et fut placé y venait en pèlerinage de toutes les provin-
<tans sa jeunesse sous la conduite d'un évé- ces (le la France, ce qui a donné naissance
que des îles occidentales, qui l'éleva dans au bourg qui porte son nom. La plus grande
les sciences el la piété. Plein de mépris pour partie (lèses reliques fut transportée àMeaux
le monde et pour les avantages temiiorels l'an 15G8. Les grands ducs de Florence en
qu'il pouvait s'y procurer, il quitta sa pa- obtinrent aussi quelques fragments en 1527
trie à la fleur de l'âge, et, accompagne de et 169.0, et les déposèrent dans la chapelle de
quel(]ues jeunes gens qui comme lui vou- Loppaia , qui est une de leurs maisons de
laient se consacrer au service de Dieu, il campagne. Saint Fiacre est patron de la
vint en France, et, arrivé dans le diocèse de Brie, et plusieurs églises de France sont dé-
Meaux, où lu réputation de saint Faron l'a- diées sous son invocation. 30 août. —
vait attiré, i! obtint du saint évéque une so- FIBICE (saint), Fibilus, abbé d'abord, en-
litude dans lu forêt de Ereuil , qui était sa suite évéque de Trêves, florissait sur la fin
propriété. Fiacre, après avoir défriché un du V' siècle. — 5 novembre.
coin de terre, s'y construisit une cellule avec FTDAN évéque de Coire,
(saint), /'(«(/anus,
un oratoire en l'honneur de Marie ; il se fit au pays des Grisons, florissait au commen-
aussi un petit jardin qu'il cultivait lui-même. cement du IX' siècle, et mourut en 827. 14 —
Continuellement livré à l'exercice de la con- novembre.
templation ou de la prière, auquel il joignait FIDÈLE (saint), Fidelis, martyr en Afri-
le travail des mains, il pratiquait dans toute que, est honoré le 23 mars.
sa rigueur la vie érémilique, et partageait FIDÈLE (saint), martyr à Edesse en Syrie,
avec les imligeiits li> fruit de son travail. était fils de sainte Basse et frère de saint
Comme on venait le consulter de loin, il fit Théogone et de saint Agapet, avec lesquels
bâtir près de sa cellule un hôpital pour les il souffrit sous l'emiiereur Maximien. —
21
étrangers, les pauvres et surtout les mala-
, août.
des, qu'il servait lui-même et auxquels il FIDÈLF] (saint), martyr à Côme en Lom-
renduit souvent la santé par ses prières. L'en- bardie, servait dans l'armée de l'empereur
tiue de son ermitage était interdite aux fem- Maximien, et sa profession ne l'empêchait
mes; celte règle, qu'il tenait des moines ir- pas de remplir fidèlement les devoirs dacbri»
loit FID FID iOI-2

stianisme. Il aimail à converser avec les il envoyé en qualité de supérieur du cou-


fut
^véques dans les difTérenles villes où il se vent, et où il opéra des conversions qui te-
Irouviiit, visilail les pauvres el le^ malades naient du prodige, entre autres celles de plu-
<'t Iravaillaità la ronvcrsion des infidèles. sieurs cahinistes. La congrégation de la Pro-
Maximien, qui se tiouvail à I\Iil.in, fit mettre pagande, que (irégoire XV
venait d'établir,
i\ les édils contre les chrétiens
exécution : l'ayanl chargé de prêcher les Cirions qui
Fidèle, pour s'\ soustraire, qnilla les dra- avaient embrassé le calvinisme, il s'associa
peaux avec saint Exanlhe el saint Gurpo- huit religieux de son ordre, et dans les pre-
phore, et se relira ;\ dôme prince; mais le mières conlerences (|u'il eut avec ces béréli-
I' s fit poursuivre par des soldais qui se sai- ques il converti! deux gentilshommes. Ayant
sirent d'eux et les conduisirent au magistrat. pénétré dans le canton de Préligout, il opéra
Fidèle fui condamnée la décapitation, el l'on de nombreuses conversions qui furent at-
rapporte que son supplice fut suivi de coups tribuées plus encore à ses prières qu'à ses
de loniiene et <Je pi odiges qui eiïrayèrent le discours. Mais les calvinistes, qui avaient
juge et les exéculeuis. Les uns placent son pris les armes contre l'empereur, résolurent
marlyre, en 2ÎK), et les aiilres en 30i. Son (le se défaire de saint Fidèle : celui-ci, in
corps, qui se gardail dans l'abbave d'Arone, formé de leur dessein, ne prit d'autres pré-
fui iransporlé à Milan par saint Charles Bor- cautions que celle de se conlesser, couli- ( l

roinée, l'an 1576, et placé dans l'église di s nua ses tiavaux apostoli(]ues; mais il s'at-
Jésuites, laquelle porle son nom. Le bien- lendait à mourir, et signait ainsi ses lettres ?
heureux Pierre Damien a composé une Frère Fidèlequi doit Hrebicntût la pâture des
hymne en son honneur, el il prononça son vers. Il se rendit, le 21 avril 1G22, di! (irucU
panégyrique le jour dé sa fête. — 28 octo- à Sévis, où il exhorta fortement les catholi-
bre. ques à rester inviolnblemenl allachés à la
FIDÈLR (saint), capucin el lii.irhr, né en foi. Pendant rju'il prêchait, un calviniste lui
lo77. à Signiaringen, iieiiie ville de Souabe, lira un coup de mousquet qui ne l'alleiguit
fît «es premières éludes à l'universilé do Fii- pas; et comme on le priait de mettre sa vie
honrg n Suisse. Il fil son cours de jurispru-
( eu sùrclé, il répondit qu'il necraignail pas la
ïieniM" el fiil reçu docteur en droit. Chargé mort el (!u"il était prêt à verser son sang pour
ensuite, en ICOi, d'accomir.gnertrois jeunes la cause de Cieu. Etant parti le même jour
gens de f :mill<! noble que leurs parents fai- pour l'i'tonrner à (irucii, il tomba entre les
saient v(>y;:ger dans les dUïérenls Etals lie mains d'une troupe de calvinistes qui avaient
('Europe, il s'alt.irha pi ineii almient à lei.r un ministre à leur têle. lli le traitèrent de sé-
inspirer de vifs sentiments de religon. Il leur ducleur, et voulaient le forcer à embrasser
donnait lui -même l'exemple de la piété la la préleiidue réforme. Je suis venu pour ré-
plus tendre, car il iv.enail nr.evie Irès-mor- futer vos errrurs, H non pour les emùrnsser,
îifiée, ne biivanl jamais de viii, et porlatil leur répondit-il, el je ti'ai rjarde de renoncer
toujours le ciliée, il ne laissait passer aucune () la doctrine catholique qui est la doctrine
grande féie sans s'approcher de la sainle de tous tes si'cles. Au reste, sachez que je ne
communion, et, dans les villes par où il pas- crains pas la mort. Un de la troupe l'ayant
sait, il viBituil les églises, les hopi:aux et as- renversé par terre dnn coup d'estramaçon,
sistait lespauvres, selon ses mojcns.cl même il se releva sur les genoux, et fit celle prière:

au delà; car il lui arriva qnelqiieiois de se Sei(/neur Jésus, ai/ezpitiéde moi :sainteMarief
dépouiller de ses habits p mr
les eti revêtir. mèrede Jésus, assislez-moi. il rcçuleusuiteun
Après ses voyages, il obtint à Coliiiar une second coup, qui le renversa de nouveau
place dans la magislrature, et leverça avec par terie, baigné dans son sang on le erça : [

beaucoup de distirtcliort cl d'inlégriié, s'in- ensuite de plusieurs coups de poignards :


tércssanl beaucoup au sort des indigents ; ce c'est ainsi qn'il mourut martyr, à l'âge de
qui le fit suriiomnur VAvucat des pauvres. quarante-cinq ans. Quelque temps après, les
Mais quelques injustices (;u'il ne put empê- calvinistes furenl défaits par les impériaux,
cher le dégoûtèrenl de sa charge el crai- ;
comme le saint le leur avait prédil, el le mi-
gnant de n'avoir pas assez de force pour ré- nistre qui les commandait fut si frappé de
sister aux occasions du péché, il qui, la le cette préiiction qu'il se convertit et abjura
inonde el se relira chez les Capucins de Fri- pnbli(inement l'hérésie. Le corps de saint i- !•

bonrg, où il prit l'haoit en 1612, el reçut déle fui reporté à Wellkiichen.à l'exception
en religicn le nom ilé l'idèle. il donna sou de sa télc el de sa jambe gauche oui en
bien sa b.bliolhèque au séminaire de S'é-
cl avaient été séparées par ses nteurhiers, et
véque, aux pauires le reste de ses effets.
et qui furent placées dans laeathédraledeCoir<'.
Les morlifications prescrites par la régie De nombreux miracles s'élanl opérés p;r
no suffisant pas à sa ferveur, il y joignit des son intercession, Benoit Xlll le béalilia eu
anstériles volontaires l'avenl.le carême et
:
1729, et Benoît XIV le canonisa en 17V«. —
les vigiles, ii ne vivait que de pain, d'eau et 'Ih' avril.
de fruits secs on admirait sa ler\eur, sou
: FIDENCE
( saint ), Fidentius, évêque ùa
banililé el sou obéissance'. Après qn'il eut Padoue, après le milieu du second
llorissail
fiai son cours de théologie et qu'il eut été siècle. —
16 novembre.
élevé au sacerdoce, il lut chargé d'annoncer FlDENClî ( suint ), évèqne d'Hippone c't
la parole de Dieu et d'tnlcndre les confes- martyr, souflrii dans le m' siècle, avec saint
sions ; doiible ministère qu'il riMoplil avec le Cakiidion et dix-huit autres. 11 y a-vait à
plus grand succès, surtout à WcUkirchen, o« Uippone une église qui leur élail dédiée, et
loi:; FIN FIN 1014

dans laquelle saint Augustin prêcha un dis- baye de Saint-Vannes grâce au bieoheureux
,

cours en leur honneur. 15 novembre. — Fingen, acquit bientôt une réputatiou de ré-
FIDENCE (saint ), martyr à Todi, souffrit gularité qu'elli! conserva pendant plusieurs
siècles. Il reçut au nombre des religieux
avec saint Térence sous l'empereur Maxi-
mien. —
27 septembre. deux saints personnages, le bienlirureiix Ri-
FIDENTIEN (saint), Fidentianus, martyr chard, doyen de la cathédrale, qui lui suc-
eu Afrique, est honoré le 15 novembre. céda dans le gouvernement de l'alibaye, *t le
FIÈQUE (sailli), Fecus, évéque de Sclept, bienheureux Frédéric, comte de Verdun, et
dans province de Lagéiiie en Irlande,
la leur donna I habit. Les soins Je sa charge ne
mourut vers l'an 5i0. —
12 octobre. l'empêchaient pas de s'appliquer à la médi-
tation des choses célestes, et paraissait lel-
FINBARR (saint), Finbarus, premier évé- il

que de Corrk en Irlande, né dans la Conna- lemeul absorbé dans la prière, qu'on aurait
cic, fut élevé dans le monaslèrede Louh-Eirc, pu le prendre quelquefois pour un ange re-
In plus célèbre école de sciences el de vertu, vêtu d'une forme humaine. Il mourut l'an
qui lût alors dans toute l'île, el qui donna lOOi, le 7 octobre, jour où il est nommé dans
naissance à la ville de Corck. Etant devenu plusieurs martyrologes. —7 octobre.
supérieur de ce monastère, il fut ensuite re- FINIEN (saint), Finianus, évêque de Clo-
vêtu de la dignitéépiscopale et compta parmi nard, né dans la province de Leinster, après
ses disciples des personnages célèbres par le milieu du \' siècle, fut converti au chri-

leurs lumières et leur sainteté, tels que suint stianisme par les disciples de saint Patrice.
Messan, qui lui succéda dans son moiiaslère Le désir de s'instruire de plus en plus dans
et dans son diocèse, et saint Colinan, qui la religion qu'il venait d'embrasser, le fit

fonda le siège de Cioy ne. Saint Finbarr,qui passer très-jeune encon^ dans le pays de Gal-
florissait dans le vr siècle, après dix-sept les, vers l'an 490, et il vécut quelque temps
ans d'épiscopat, mourut à Cloyne, et sou avec saint David, saint Gihias et saint Cath-
corps fut reporté dans sa cathédrale. Quel- maël. Après une absence de trente ans, il i-e-
ques années après il fut levé de terre et vint dans sa patrie en 520, et les lumières
placé dans une châsse d'argent qu'on gardait qu'il avait acquises le mirent en étal de ra-
dans une église de sou nom. 25seplein- — nimer en Irlande, la piété qui allait s'alTai-
bre. blissant. Il établit des munaslères et des éco-
FINAN (saint), Finanus, évêque de Lin- les, dont la principale se trouvait à Cluain-
disfarne, succéda à saint Aidan,au milieu du Iraid, ou Clonard, d'où sortirent les saints
Vil' siècle. Avant sou élévation à l'épiscopat, Kiaran, Colomkille, et les deux Brendm. Il
il était moine doHy, et il est honoré le 9 jan- joignit à la dignité d'abbé celle d'évêque de
vier et le 17 février. Clonard, et il gouvernait son diocèse avec le
FINE (sainte), Fina, ou Seraphina, vierge même zèle et la même sagesse ^^jue son m^d-
en Toscane, florissait dans le xin° siècle, et naslère, donnait l'exemple de toutes les v<r-
mourut l'an 1253. Elle est honorée à Sainl- lus et surtout de la mortification, car il ne
Géminien, le 12 mars. vivait que de pain et d'eau' avec quelques
FINGAU (s;iinl), Finrjarm, martyr, élait herbes, couchait sur la terre nue et n'avait
fils d'un roi d'Irlande, et il fut chassé de la qu'une pierre pour oreiller, li mourut le 12
cour par son pro|ire père, pour avoir reçu décembre 5o2. — 12 décembre.
honorablement saint Patrice et embrassé le FINIEN (saint', évêque de Magbilc, né en
christianisme. 11 passa dans les Gaules, et se Irlande, au commencement d« vi" siècle, fit
fixa dans l'Atmorique, aujourd'hui la Bre- divers voyages pour se perfecti^Miner dans
tagne, où il reçut un accueil favorable. Après les voies du salut, et revint ensuite dans sa
la mort de son père il retourna en Irlande p.ilrie, où il fonda dans l'Ulster, le monastère
el in ramena plusieurs chrétiens avec les- de Magbile, qui devint un siég'- épiscopal
quels il s'établit dans une solitude pour y dont il fui le premier cvèque. Il est honoré
pratiquer exercices de la vie ascétique,
les comme le principal patron de l'Ulsler, le 10
comme il de saint Patrice. Il
l'avait appris septembre.
fut massacré avec sainte Piale, sa sœur, et ses FINIEN LOBHAR ( saint ), était de la fa-
compagnons, par un prince Breton, nommé mille des rois de Munster en {rlandi\ et iia-
Thewdric, vers l'an 455. Il est lionoré dans quil au milieu du vi« siècle. Après avoir été
le diocèse de Vannes, el il est patron d'une formé à la vie religieuse par saint Brcndan,
cliapiUe de la cathédrale de celte ville, ainsi il fonda le monastère d'Iuis-Fallen, dâ i*l'ile

que de plusieurs paroisses de l.i Bretagne, où de ce nom, celui d'Ard-Fisnian, dans le c«-inté
on le nomme saint Guignes. — l'i' di'cenibre. de Tippérary et celui de Cluaiii-M;irc-.M;«liiC
FINGEN, bienlieurcux, Fingenius, abbé
le dans le comte de Leinster. Il mourut dans «r»
de Sainl-Vannes, né en Ecosse, dans le x» dernier, vers l'an 615. Le surnom de Ly/^/ta/',
siècle, quitta sa pairie et vint eiiFrance pour c'est-à-dire lépreux, lui a été donné à cause
y embrasser i.i vie religieuse. Il passa quel- d'une espèce de lèpre dont il fut atteint, ma-
ques années dans le monastère de Saint-Fé- ladie cruelle qu'il supporta avec une patience
lix de Meiz, où il se fit admirer par ses ver- héroïque. — 10 mars.
tus et surtout par son humilité. Ayant été FINSÈQUE (sainte), Finsecha, vierge, ho-
chargé ensuitede gouverner le monastère de norée à 1 rymc, dans le comté de M.alli, en
Sainl-Vaiines à Verdun, il y rétablit la dis- Irlande, où sont ses reliques, mourut vers
ciplii\e l'esprit de ferveur y remplaça le
: l'an 489. —13 octobre.
relâchement qui s'y élait introduit, et l'ab- FINTAN (saint), Fintanus, abbé d'Ednech,
1018 FIK FIR 1016

dans province de La^énie, en Friande, fai-


la FIRME (saint), soldat et martyr, à Satalcs
sait observer dans sa communauté une règle en Arménie, qui avec saint Orence et ses

fort sévère. Ses religieux ne se nourrissaient cinq autres frères,fut dépouillé du ceinturon
que d'herbes et de racines, et cultivaient la militaire par l'empereur Maximien parce ,

terre de leurs propres mains. Saint Fintan, Séparé de ses frères qui
qu'il était chrétien.
qui florissait au milieu du vi" siècle, eut un furent envoyés en divers lieux, il mourut
grand nombre de disciples, auxquels il In- après avoir beaucoup souffert pour lu reli-
spira le véritable esprit de piété, ainsi qu'un gion. — 2'» juin.
ardent désir de la perfection, et dont le plus FIRME martyr à Nicomédie, souf-
(saint),
célèbre fut saint Comgall. —
17 février. frit l'an 303, au commencement de la persé-
FINTAN (saint), surnommé Mdnno, abbé cution de Dioctétien, et il est honoré chez
en Irlande, deTillusIre famille deNeil, quitta les Grecs, le Gavril.
le monde dès sa jeunesse et se consacra à FIRME (saint), martyr à Vérone avec saint
Dieu dans le monastère de Hy, sous la con- Rustique, souffrit sous l'empereur Maximien.
duite de saint Colomb. Ce saint abbé étant — 9 août.
mort en 597, Fintan revint en Irlande, et FIRME (saint), martyr en Orient, pendant
fonda, au midi de la province de Leinster, un la persécution de Dioctétien, fut cruellement
monastère qui fut appelé de son nom, Veach- torturé, ensuite lapidé, et enfin décapité. —
Munnu. Sa sainteté et ses miracles lui atti- l"^ juin.
rèrent un grand nombre de disciples. 11 mou- FIKME (saint), évéque de Tagasteen Afri-
rut le 21 octobre 65'^, et l'ancien bréviaire que, confesseur, dont saint Augustin fait
et
des Scots fait mention de lui sous le nom de une mention honorable. 31juillet.—
saint Mund, abbé. octobre.—21 FIRMILIEN (saint), Firmilianus, évéque
FINTAN (saint), religieux bénédictin, de Césarée en Cappadoce, était lié d'une
puis ermite, naquit en Irlande, d'une famille étroite amitié avec Origène, et celui-ci se re-
illustre, vers l'an 800, et fut exposé dans sa tira près de lui à Césarée pendant la persé-
jeunesse à des revers de fortune qu'il sup- cution de l'empereur Maximin T . Il prit
porta avec courage et résignation. Fait pri- parti pour saint Cyprien dans la question de
sonnier par les Normands, dans une de leurs la validité du baptême donné parles héréti-
descentes sur les côtes irlandaises, il fut ques, et l'on cite de lui une lettre au saint
Tendu comme esclave; mais s'étant échappé, docteur, dans laquelle se trouvent alléguées
il se sauva en Ecosse, où il passa deux ans toutes les raisons qui peuvent appuyer l'o-
chez un évéque du pays. 11 se rendit ensuite pinion des églises d'Afrique le pape saint :

à Rome, pour y visiter les tombeaux des Etienney est même traité avec peu de respect;
saints apôtres, et c'est dans cette ville qu'il mais d'habiles critiques prétendent (jul" cette
prit la résolution de passer le reste de ses lettre est d'un donaliste du iv siècle. Saint
jours dans la solitude. 11 alla prendre l'habit Firmilien assista ou, selon quelques auteurs,
religieux dans le monastère de Hhénau, en présida au concile tenu à Antioche, en Ht'*,
Suisse, où la discipline commençait à s'af- contre Paul de Saniosate, évéque de cette
faiblir. Son arrivée y ramena la régularité; ville. Il se rendait à un autre concile, (|ui se
son exemple fit naître une sainte émulation tenait dans la même ville pour le même objet
parmi les frères, qui s'appliquèrent à imiter lorsqu'il mourut à Tarse en Cilicie, l'an 272.
ses vertus. 11 donnait aux pauvres la plus Il est honoré chez les Grecs le 28 octobre.
grande partie de sa propre nourriture, et FIRMIN (saint), Firminus, premier évéque
passait les nuits presque entières à l'église, d'Amiens et martyr, était originaire de Pam-
dans les délices de la prière. Sur la fin du sa pclune, et s'associa aux travaux de saint Ho-
vie, il obtint de ses supérieurs la permission nest de Nîmes, apôtre de la Navarre. Ayant
de se retirer dans une cellule isolée, afin de été sacré évéque, il prêcha l'évangile à All)i ,
n'avoir plus de commerce qu'avec Dieu seul. à Agen, puis en Auvergne, en .\njoii, à Beau»
Il y mourut à l'âge de soixante-dix-huit vais et en dernier lieu, à Amiens, où il éta-
ans, le 25 novembre 878. 25 novembre. — blit son siège. Il eut beaucuupà sixiiTrir pour
FIOK (saint), évéque d'Emonia, est honoré la foi, et après de cruelles tortures il fut dé-
à Pôle en Islrie, le 27 octobre. capité, vers l'an 287, par ordre du préfet Ric-
FIRMAT (saint), Firmalus, diacre d'Auxer- lio Vare, sous l'empereur Dioctétien, et en-
re, était frère de sainte Flavienne, avec la- terré par un de ses disciples, nommé Fau-
quelle il est honoré le 5 octobre. sliuien. Saint Firmin, dit le Confès, l'un do
FIRMAT (saint), diacre et martyr en Sicile ses successeurs, fil bâtir une église sur son
avec saint Placide et trente autres, dont la tombeau. Ses reliques ont été placées dans
plupart étaient moines, fut massacré par des la cathédrale d'Amiens, à l'exception d'une
§irates, près de Messine, en Sicile, vers l'an partie que Dagobert 1" donna aux moines
kC). — 5 octobre. de Saint-Denis. — 23 septembre.
FIRME (saint), Firmus, martyr en Afri- F1KM1N( saint ), soldat et martyr, était
<|u<>, avec saint Statulien et plusieurs
souffrit frère de saint Orence, de saint Firme et de
autres. —
janvier.
.3 quatre autres tous soldats, qui, se trouvant
,

FIRME martyr à Rome , souffrit


(saint), à Salales eu Arménie, furent dépouillés par
avec saint Forlunat et deux autres. 2 fé- — l'empereur Maximien de leurs insignes mili-
vrier. taires, parce qu'ils étaient chrétiens, el(]u'ils
FIRME (saint), martyr à Nicée avec saint ne voulaient pas abandonner leur religion.
Corgon, rst honoré le 11 mars. 11les exila en divers lieux, où ils moururent

jon FIR FLA lois


hienlôt par suite des mauvais traitements le martyre pour pendant la persécu-
la foi,
qu'on leur fil subir. 24 juin. — tion de Dioclétien. Arrêtée elle-même pen-
FIRMIN (saint), évêque d'Amiens et con- dant la même persécution après diverses ,

fesseur, était filsde Faustinlen, l'un des pre- tortures, elle fut suspendue en l'air et brûlée
miers magistrats des Gaules, et il fut baptisé avec des torches. —
24 novembre.
par saint Firmin, premier évcque d'Amiens, FIVETEIN (saint), disciple de saint
Ger-
qui lui donna son norn. 11 succéda à Euloge, froy, florissait sur
du ix' siècle, et
la fin
second évêquo de cotte ville, et gouverna son mourut vers l'an 888.
Il est honoré à Redon,
église pendant quarante ans. 11 mourut dans dans le diocèse de Vannes, le 11 décembre!
le iv siècle, et fut enterré dans l'église de la FLACtjUË (saint), Flaccus martyr à ,

Sainte-Vierge, aujourd'hui de Saint-Acheul, Todi, en Omhrie, avec saint Térentien, fut


qu'il avait fait bâtir. Son corps fut levé de livré à de cruelles tortures et
à la mort, par
terre au vu" siècle par saint Salve, trans- ordre du proconsul Létien, sous l'empereur
porté dans la cathéilralc, et déposé dans un Adrien. —
1"^ septembre.
caveau. En 893, Olger, évéque d'Amiens, FLAIVE (saint), Flavitus, honoré comme
donna une petite partie de ses reliques à la évéque dans le diocèse de Châlons en Bour-
collégiale de Saint-Quentin. Le cardinal Si- gogne, florissait à la fin du v siècle et au
mon, légat apostolique, plaça le corps de commencement du \i'. — 30 avril.
saint Firmin dans une nouvelle châsse, en FLAIVE (saint), concierge du château de
1279, et l'évêque Sabbalier en fit la vérifica- Marcilly près de Troyes en Champagne
tion en 1715. 1*^' —
septembre.
,

mourut en 620, et il est honoré le 18 déc.


,

FIRMIN saint ), évéque de Metz et con-


( FLAMIDIEN (saint), Flamidianits, martyr
fesseur, florissait au commencement du vi* près d'Elue en Roussillon, souffrit dans le
liècle, et assista en 506 au concile d'Agdc. IV" siècle. — 25 décembre.
— 18 août. FLAMIEN { saint), Flamianus , évêquc en
FIRMIN (saint), évéque d'Uzès naquit l'an Irlande, est honoré le 18 décembre.
513, et sortait d'une famille distinguée du FL.^MINE (sainte), Flaminia, honorée à
territoire de Narbonne. Il fut placé à l'âge de Ambres, près de Lavaur, florissait dans le
douze ans sous la conduite de Norice, évo- V" siècle. Son corps lut transféré à l'église de
que d'Uzès, son oncle, qui le fit élever dans Saint-Hilaire, près de Royac en Auvergne ,
l'élude des sciences et dans la pratique des et celte église a porté dés lors le nom do
vertus chrétiennes. Les progrès du jeune Fir- Sainte-Flamine. On l'invoque contre les
min lurent si rapides que son oncle crut de- maux d'yeux. 2 mai.—
voir l'élever au sacerdoce avant l'âge pres- FLANNE (saint), Flannanus, abbé d'un
crit par les canons. Noriceétant mort en 535, monastère d'Armagh en Irlande, est honoré
Firmin fut élu pour le remplacer, quoiqu'il dans cette ile le 24 avril.
n'eût encore que vingt-deux ans. Le nouvel FLAVE (saint), Flavius, martyr à Nico-
évéque, malgré sa jeunesse, gouverna son médie, souffrit avec saint Auguste et saint
troupeau avec un zèle et une prudence ad- Augustin, ses frères. 7 mai. —
mirables, et, en travaillant à la sanctification FLAVE (saint), l'un des quarante martyrs
des autres, il se sanctifiait lui-même par la de Sébaste en Arménie tous soldats et la
, ,

pratique des vertus, et surtout par la prière plupart originaires de la Cappadoce qui , ,

et la mortification. Ce fut de son temps que par ordre d'AgricoIa, gouverneur de la pro-
l'église d'Uzès, qui avait été soumise aux mé- vince, furent places nus sur un élang glacé.
tropoles de Narbonne et de Bourges, passa Lorsqu'on voulut les en retirer, ils étaient
sous la juridiction de celle d'Arles. Saint Fir- presque lous morts de froid. On conduisit
min assista au quatrième concile d'Orléans, leurs corps sur un bûcher et on les réduisit
en 6kl, et au cinquième, en 549; ces conci- en cendres. Ces illustres martyrs, dont saint
les avaient l'un et l'autre, la discipline pour Basile a fait l'éloge , souffrirent l'an 320 ,
objet. 11 assista aussi au concile tenu à Paris pendant la persécution de l'empereur Lici-
l'anool. Sa réputation no se renferma pas nius. —10 mars.
dans les Gaules, mais elle pénétra jusqu'en FL.WIE DOMITILLE (sainte), Flavia
Italie, et l'on trouve son éloge dans le |)oéte Domitilla, vierge et martyre, était nièce do
Aralor. 11 mourut à trente-sept ans, le 11 Flavius Clémens , qui avait été consul , et
octobre 553, et eut pour successeur saint Fer- qui fut martyrisé par ordre de l'empereur
réol, son neveu. —
11 octobre. Domilien,dont il élait parent. Ce même em-
FIRMIN évéque dans le (.lévaudan,
(saint), pereur, qui était grand-oncle de Flavie Do-
llorissaitau vi'' siècle. Son corps se garde à mitille, irrité de ce qu'elle avait embrassé
1,1 Cinourgue, près de Mende où il est ho- , le christi.inisine et reçu le voile des mains
noré le 14 janvier. du pape saint Cléuunt la relégua dans l'ile
,

FIRMIN (saint), abbéde Saint-Savin, dans de Pontia, la quinzième année de son règne.
la Marche d'Ancône, florissait au conmien- Elle fut suivie dans son exil par doux de ses
cemenl du %i' siècle, et mourut en 1020. principaux domestiques, sainl Nérée et saint
11 mars. Acbillée, que leur martyre a rendus célèbres
FIRMINEsainte), Firmina, vierge et
( dans l'Eglise. S'étant rendue à Terracine
martyre à Amélia en Ombrie était selon , après la mort de Domitien, comme elle s'ap-
quelques auteurs fille de GHipurnius, préfet pliquait à propager la religion ce prosély- ,

de Rome. Elle convertit saint Olympiade, tisme fut regardé comme un crime, et on mit
personnage consulaire , qui souffrit ensuite le feu à la maison qu'elle habitait. Elle y fut
,

1^1!) FLA FLA iiiJ)

brûlée avec deux filles qui I.l servaient, des nuits qui précéda sa condamnation il ,

sninle Euphrosjne el s;iinle Throdorn, au eut une vision dans laquelle une voix lui dit :
commenccmenl du rèpiin ilc Tr.ij.in. On Prenez patience; tons avez été deux fois con-
voyail encore, sur la fin du iv ^iècle, les fesseur, et vous serez bientôt marli/r. Le troi-
petiles cellules dnns les(|uellos elle et les sième jour après la mort do Montan, le pré-
personni s de sa snilc s"él;iienl logce-i el , sident le fit venir, et le peuple, (|ui aimait
sainte Paule les visita par dévotion lors- , Flavien, s'écria qu'il n'était point diacre, et
qu'elle quitta Home pour aller se fixer en comme celui-ci réclamait, un renlenier pré-
Palestine. Le corps de sainte Flavie fui porté senta un papier signé de plusieurs personnes
à Rouie, dans la suile, cl friacé avec ceux do notables atlest.inl qu'il n'avait jamais été
,

saint Ncrée el de sainl Achillée dans l'église éle\ é au diaconat. ,\lors le juge dil à FI ivien :

qui porte leur nom, cl qui est un litre de Pourquoi recourir au mensonge pour voui
cardinal. —
7 mai. procurer la mort ? —
Pouvez-rous croire que
FLAAIK ( sainte), martyre, était sœur de je sois coupable (le cette faute, et ne derez-
saint Placide, ablté en Sicile, le même à ce vous pas plulfit en accuser ceux qui soutien-
que l'on cvoil qdi avait été disciple de saint nent le contraire de ce que j'ai avancé? Le
lienoit. Klle fut massacrée avec son frère et peuple qui se flattait que les tourments le
un grand nombre de moines, vers l'an 5'<G, forceraient à se rétracter, demanda qu'il fut
par des pirates, qui firent une descente sur étendu sur le cbeva'ct. Le juge y consentit
les côtesprès de Messine el inccndi( renl le d'abord ; mais comme cet expédient ne pro-
monastère. —
5 octobre. duisit p.:!S l'efTet qu'on s'en était promis, le

ILAVIKN CLÉMENT (saint), Fhnius Cle- peuple voulut qu'on redoublât la torture;
menu, neveu de Vcspasien el musin de l'em- mais Selon refusa de se prêter nue seconde
pereur Domitien, avec le(iuel il fut consul en fois aux désirs du peuple, et le condamna à
95, fui condamné à mort par ci- prince, l'an- perdre la tête. Flavien au comble de ses
,

née suivante, parce qu'il s était fait chrétien, vo'ux, marcha avec joie au supplice, accom-
et (|u'il ne voulut pas apo<lasier. Sa fc nimc, pagné de plusieurs prêtres el d'un grand
Fla\ie Domilillo, l'ancienne nièce de Domi- nombre de fidèles , el même de païens ; mais
tien, fut, pour la mf'me cause , exilée à l'îlo ces derniers se dispersèrent par suile d'une
Pandalairc aujourd'hui Saint-Michel. Ou
, pluie qui survint. Flavien donna le baiser de
l'honore le 22 juin, jour où l'on lit une trans- paix aux frères, et leur raconta deux visions
lation de ses reliques, qui sont dans l'église dont il avait été favorisé, une, entre autres,
de Sainl-Clémenl pape. 22 juin.,
— dans laquelle saint Cyprieu lui apparut ,
FLA' lEN (saint), diacre cl martyr, était et Flavien lui ayant demandé si l'on souffrait
un disciple de saiiii Cyprieu ;l'année d'après beaucoup d'avoir la tête tranchée le sainl ,

le martyre de son maître, il fui arrélé av» c lui répondit :Quand l'âme est tout occupée
plusieurs autres membres du clergé de Car- des choses du cid le corps ne souffre rien ;
,

tilage, et empiisoimé pour la foi. Après un c'est comme si l'on avait un corps emprunte.
premier inlerroiiaioire devant le gouverneur Flavien ,
qui jouissait d'une grande in-
Selon, qui reniplissait, |iar intérim, les fonc- fluence, engagea l'Fglise de Carlha:;e â élire
tions de priifonsul, ils furent reconduits eu le prêtre Lucien pour successeur de saint
prison où ils eurent beaucoup k soiifl'iir ,
, Cyprieu ;ensuite il se fil bander les yeux
surtout de la faim ce qui n'empéclKiil p.is
; avec le linge que lui avait laissé saint Mon-
Flavien de joindie (!es auslérilos volontaires tan et fit sa prière
, à laquelle le glaive du
,

aux privalious qu'il éprouvait, et souvent il bourreau mit bientôt fin ainsi qu'à sa vie. ,

distribuait aux autres le peu qu'on lui don- 11 fut décapité l'an 2o9 sous les empereurs
,

nait. Les saints confesseurs gémissaient de- ^ alérien et Gallien. Sainl Flavien qui écri-
,

puis plusieurs mois dans leur prison lors- vit la première partie des Actes des martyrs
que Solon comparaître une seconde
les lit qui le précédèrent de trois jours, est honoré
fois, cl ils furent condamnés à mort, à l'ex- avec eux le 2i février.
cepliou de Flavien. Ayant dit qu'il était dia- FLA^'IEN saint ), martyr avec saint Mo-
(

cre, ses amis, par une tendresse nialenlen- destin, évêque, et sainl Florentin, prêtre, est
due , soutinienl qu'il ne l'était point, et ce honoré à Avcliino, dans le rojauuie de Na-
mensonge auquel il n'eut aucune part, et
, ples, le ik fL'vrier, jour où ses reliques Turent
qui le désolait mi'me, parce qu'il lui enle- apportées dans celle ville eu 1180, el jdacées
vait la couronne ne lui lalul pas un long
, dans la cathédrale avec celles de ses compa-
sursis. Lors()ue les martyrs furent arrives gnuns. — 10 juin.
au lieu du supplice, Munlan, l'un d'eux, de- FLAVIEN ^sainl), martyr à Toulon, souf-
manda à Dieu, à haute voix, que Flavien leur frit avee sainl Mendrie. —
19 août.
fût réuni dans (rois jours; et pour montrer FLAVIEN (saint), martyr sous Dioclctien,
qu'il était sûr que sa prière serait exaucée avait été préfet de llome. S'étant converti, il
il déchira en deux le linge (|ui bandait ses fui arrêté comme chrétien et misa mort avec
yeux afin d'en réserver nue moitié pour
, plusieurs autres à Civiia-^'ecchia.
,
23 —
Flavien; il voulut aussi qu'on lui laissât une janvier.
place à l'cndriiit où ils seraient enterrés FLAVIEN (sainl), martyr à Rome, sous
afin qu'ils ne fussent pas séparés même , Julien l'Apostat, était un chevalier romain
dans le tomheau. Flavien, de son côté, ne qui avait exercé à Rome les fonctions
pouvait se consoler d'élre privé du bonheur de préfet de la ville. Apronien l'un de ,

de verser sou sang pour Jesus-Christ. Une ses successeurs dans cette charge le ,
10-21 FLA FLA 10-2-2

fit arrêter , et . nprès avoir confisqué jtous été regardé comme juge et partie. Eutychès
ses biens, il le fit marquer au visage avec y fut de nouveau couvert de confusion.
un rouge, et l'exila aux Eaux-Taurines,
fer Flavien , que ses ennemis accusaient de fa-
aujourd'hui Aqua - Pendente. 11 y mourut, voriser le nestorianisme , se justifia com|)lé-
peu de Iciiips après par suite des tour-
,
lement et présenta à Théodose une profes-
ments qu'i) avait endurés pour la foi cliré- sion de foi où il condamnait ks erreurs de
lienne, l'an 3G2. Saint Fiavicn était mari de Nestorius et d'Eulychès. Chrysaphe, sans se
sainte Dafroseet père de sainte Cil)iane et de rebuter du mauvais succès de ses manœuvres,
sainte Démétric, qui furent aussi martyrisées se ligua avec Dioscore, patriarche d'Alexan-
dans la même persécution. 22 dé(embre. — drie, et avec l'impératrice Eudosie, qui se pro-
FLAVIEN (saint), évéque de Vorceil, flo- nonça ci'aulant plus volontiers contre Flavien
rissail dans le vr siècle. — 25 novcuibre. qu'elle trouvait ainsi une occasion de morti-
FLAVIEN (saint), évéque d'Autun est , fier Pulchérie qui le protégeait. On fil croire
honoré 23 août.
le à Théodose (ju'il fallait assembler un nou-
FLAVIEN (saint), patriarche de Conslan- veau concile pour mettre fin à toutes ctîs dis-
linople et martyr, était prêtre et trésorier do pules. Le faible empereur se laissa persua-
cette église, lorsqu'il fut élu pour successeur deret convoqua leconcib^ à Ephèse. Ilmanda
de saint Prorle. en '^^7 mais cette élection ; à Dioscore de venir le présider et d'aoïener
ne plut fias à l'eunuque Chrysaphe, chaiu- avee lui dix mélropolilains de sa d: pendan-
bellan de l'empereur Théodosc !e Jeune, et ce, dix autres évê(iuis de rarcbimandiite
il conçut dès lois le dessein de le perdre. B^irsum;is homme dévoué aux ennemis do
,

Pour y réussir, il engagea le faible empe- Flavien. Les autres paliiarches et le pape
reur, qu'il gouvernait à son gré , à lui de- saint Léon lui-même lurent aussi invités au
mander quelque présent au sujet de son sa- concile. Le pape y envoya des légats avec
tre. Flavien, en signe de paix cl de con.mu- une lettre pour Flavien. L'ouverture de ce
nion envoya à Tliéodose des eiilofjies ou
, concile, cosinu dans l'histoire ecclésiastique
pains bénils; mais Clirjsaphe lui fit dire que sous le nom de brigandage d'Ephèse, te fit
c'était de l'or qu'on demandait. Le saint, en- le 8 août 'i49. Il s'y trouva cent trente evô-
nemi déclaré de 1 simonie et de tout ce qui
1 (\\î.'S d'Egypte et d'Orienl, ainsi qu'Eut^chès

en aurait eu l'atiparence, répondit avec fer- lui-même, accompagné de deux officiers de


meté qu'il n'avait pas d'autre or que les va- l'empereur et d'une troupe de soldats. 11 fut
ses sacrés, et (lue les revenus de l'Egli-e de- l'acili' de prévoir dès le commencemenl que
vaient être uiiiiiuement employés à la gloire tout s'y ferait par cabale et par violence.
de Dieu et au soulagement des pauvres. Les légats du pape n'eurent pas même la li-
Alors l'cunuiiue ne gardant plus de mesu- berté délire les leltres dont ils étaient poi-
res, mit tout en oeuvre pour le faire déposer ; louis. Après de vives contestations, Diosco-
mais con>me Pulchérie, sœur de l'empereur, re, à la tête des partisans d'Eulychès, pro-
le protégeait, il résolut d'éloigner des af- nonça une sentence de déposition contre
faires celte princesse, et, pour y réussir, il Flavien, et lorsqu'il commençait à la lire
persuada à l'empereur et à l'impératrice Eu- plusieurs évêques se jetèrent à ses pieds, le
doxie d'exiger que PuUhérie lût ordouuée conjurant de ne pas passer oulie. Les légats
diaconesse par l'arcbevêque. Le refus que du pape pr<. testèrent hautement , et l'uu
fit celui-ci parut un crime , et la CDiidamna- d'eux , le diacre Hilaire , forma opposition
lion qu'il fil ensuite des erreurs d'Eulychci , par le mot latin contradicilur,(\m fut inséré
(jui était parent do Chrysaplie , acbeva de dans les actes du concile. .Mais rien ne put
rendre furieux cC dernier. Flavien ayant arrêter Dioscore, et pour triompher plus fa-
fait citer Eulycliès dans un concile qu'il cilement de la résistance qu'il éprouvait il ,

avait assemblé à Conslanlinople l'an 4-18, appela à son secours le» commissaires de
celui-ci dit qu'il ne Veconiiaissait qu'une na- l'empereur. Alors Procle proconsul d'A- ,

ture en Jésus-Christ , la nature divine; et sie, entra dans l'asseaiblée avec une troupe
comme on voulait lui montrer l'impiété de sa de soldats portant des chaînes, des liâloiis et
docirine, il répondit qu'il n'était pas venu des épées. Les évêques effrayés souscrivi-
pour arijumenler, mais seulement pour ren- rent tout ce qu'on voulut. 11 n'y eut que les
dre compte de sa foi. Il lut condamné, déposé légats du pape qui se inonlrèrenl inébrau-
(lu sacerdoce ainsi que du gouverneiiient de lables et prolestèrenl jusqu'au bout contre
son monastère et excomûiUTiié. L'hérésiarque ces violences inouïes; l'un d'eux fut mis en
écrivit une lettre captieuse au pape saint Léon, prison et Hilairij
, ne s'échappa qu'avec
pour le prévenir contre le conciU;, mais Fla- beaucoup de peine. Pour Flavien, il en ap-
vien lui ayant écrit de son côté, il en rerut pela au saint-sié2;e de la sentence portée
une belle lettre qui expliquait avec autant contre lui et remil aux légats l'acte de son
,

de solidité que de clarté le dogme combatiu appel. Uioic 'ce en fut si irrité qo'il se jela
par Eut"th;'S, et qui fut insérée depuis dans sur lui avec Harsumas et quelques autres ,
les actes du concile de Chalcédoine. Cepen- qui le renversèrent par terre et le maliraitè-
dant l'empcicur, sollicité par Chrysaphe, or- rent si cruellement à coups de poing et à
donna la révision des actes du concile de coups de pied, qu'il en mourut peu de jours
Conslanlinople, et indiqua un synode pour après à Eripe, où il avait été exile. Saint
le mois d'avril V*d. H fui composé do trente Léon, informé de tout ce qui s'éiail passé à
évêques et présidé par Tlialassius, archevê- EplièoC écrivit au saint pour ie consoler;
,

que de Gésaréc attendu que Flavien aurait


,
niuis il était mort quand la lettre arriva
FLO FLO 1024
1023
honorée à Comblé en
elle est
L'nnnéc suivante, Pulchérie étant devenue lo v^ siècle ;

Poitou, le 1" décembre.


impératrice par la mort de son frère, fit trans-
férer son corps à Constantinople. et
il fut en- FLOUE (sainte), vierge et martyre en Es-
prédécesseurs, pagne, née à Cordoue, d'un père mahométan
terré avecles archevêques, ses
et d'une mère chrétienne, fut élevée secrète-
en 451; le concile général de Cllialcédoine le
mit au nombre des saints marlyrs, et
rendit ment dans la pratique du christianisme. Son
propre frère la dénonça au cadi de la ville,
de grands honneurs à sa mémoire. Le
légat
pape en 461, fonda une qui la fit battre de verges et frapper sur la
Hilaire étant devenu
Sauveur, au point qu'un lui déiiudii le crâne en
église en l'honneur de la crois du
tète,
plusieurs endroits aprè^ quoi on la remit
dans laquelle il fit représenter le martyre de ;

grande entre les mains de son frère pour qu'il la fit


saint Flavien, pour lequel il avait une
vénéralion. — 18 février.
apostasier; mais elle parvint à s'échapper et
se réfugia près de sa sœur à Ossaria. Quel-
FLAVIEN 11 (saint), patriarche d Ânlio-
che et confesseur, monta sur ce siège en 49G,
que temps après, étant retournée à Cordoue,
foi catho- elle alla prier dans l'église de saint Aciscio
et combattit avec fermeté pour la
lique sous l'empereur Anastase. Son zèle
martyr elle y trouva Marie, sœur de saint
;

pour le maintien des décrets du concile de Valabonse, diacre, qui venait depuis peu de
souffrir le martyre. Ces deux vierges, ani-
Chalcédoiiic et son refus de souscrire à VJIé-
nolique de Zenon, prédécesseur d'Aiiastase ,
mées d'une sainte ardeur, allèrent se pré-
exil qui senter au cadi qui, après un premier inter-
le fit condamner par ce dernier à un
dura autant que sa vie. 11 mourut en 518, le rogatoire, les fit renfermer dans un cachot
18 juillet, jour où il est honoré chez les Grecs. obscur, où l'on no mettait que des femmes
—4 juillet. impies et corrompues. Sainl Euloge qui était ,

mentionné dans ;ilors en prison pour la foi, leur adressa soa


FLAVIEN (saint), solitaire,
exhortation au martyre. Le cadi leur fit su-
les menées des Grecs, est honoré en Orient
bir un second interrogatoire et les condamna
le 16 février.
FLAVIENNE (sainte) , FUiviana vierge ,
à être décapitées ce qui fut exécuté le 2i no-
;

d'Auxerre, était sœur de saint Firmat, avec vembre 831, sous le règne d'AbJérame II.
Saint Euloge ses compagnons ayant été
lequel elle est honorée le 5 octobre.
t (

FLÉ (saint), F/cdi(.s martyr, qui souffrit à rendus à la liberté six jours après, attri-
ce que l'on croit, à Thessalonique, est ho-
buèrent leur élargissement aux [irièrcs que
noré chez les Grecs le 1" juin. Flore et Marie leur avaient promis de faire
FLIRU (saint), Flavius, évéque de Rouen , pour eux dans le ciel. Sainl Euloge a écrit
i'distoire de leur martyre dans sou Mémorial
succéda à saint Godard et assista en 533, au
second concile d'Orléans. H mourut en 347 des suints. —
24 novembre.
et ses reliques se gardent à Pontoise.
— ,

•,
FLOUE DE BEAULIEU (la bienheureuse),
23 août. vierge et religieuse de l'ordre de Saint-Jeaa
FLOBERDE (sainte) , F/odo6er(o. vierge de .lérusalem, dit depuis de Malte, naquit à
honorée à Amilly en Brie, florissait dans le Maurs en Auvergne, d'une famille noble, en-
viir siècle. —
2 avril. tra, à l'àge dcî quatorze ans, à l'hôpital de
FLOCEL (saint), F/ocf//us,enfanl et martyr Beaulieu en Quercy, et y fil profession. Ses
à Autun, qui, après diverses tortures, fut mis vertus et surtout sa profonde humilité la
en pièces par les bêtes auxquelles l'avait fait rendirent le modèle de ses compagnes. Elle
exposer le président Valérien sous l'empe-,
fut favorisée de faveurs extraordinaires, et
reur Antonin. —
17 septembre. surtout de ravissements lorsqu'elle recevait
FLOR (saint), Flos, ris, évêque d'Hémonia, la sainte communion elle opéra aussi des
;

est honoré à Pola en Isirie le 27 octobre. miracles pendant sa vie et après sa mort, qui
FLORE (saint), F/ornw, martyr à Nicomé- arriva l'an 1247. Treize ans après, son corps
die avec saint Lucien souffrit, à ce que l'on fut levé de terre et exposé a la vénération
croit,sous l'empereur Dèce.
,


26 octobre. des fidèles, par ordre de l'évèque de Cahors.
FLOUE (saint), tailleur de pierres et mar- Elle est honorée le 11 juin, jour où se fit
tyr eu Illyrie avec saint Laure, soulîrit di- celle cérémonie. — 11 juin.
vers tourments et lut ensuite jeté dans un FLORENCE Florenlius, moine à
(saint),
puits profond, sous le président Lycioii. — Norcia en dans le milieu du
Italie, florissait
18 août. vr siècle. Il est mentionné par saint Gré-
FLORE (saint), martyr à Ostie, souffrit goire le Grand. —
23 mai.
avec deux autres. - 22 décembre. FLORENCE martyre à
(sainte), Florenlia.
FLORE (saint), martyr à Catane en Sicile Pérouse avec saint Cyriaque et deux anircs,
avec saint Etienne et plusieurs autres, est fut décapitée pendant la persécution de l'eni-
honoré le 31 décembre. ])ereur Dèce. —
5 juin.
FLORE (sainte), Flora, vierge et m.irtyre FLORENCE (sainte) martyre en Langue-
,

à Rome avec sainte Lucile et vingt-un autres, doc , se convertit à 1.) vue du courage que
souffrit sous l'empereur Gallien.— 29 juillet. montraient au milieu de leurs tourments les
FLORE (sainte), vierge et martyre, était saints martyrs Tibère et Modeste, et fut as-
l'une des compagnes de sainte Ursule ; elle sociée à leur combat, ainsi qu'à leur cou-
esthonorée à Fribourg en Brisgaw, où l'on ronne ,sous l'empereur Dioclétien. Vers
garde son corps. —
22 octobre. le viii' siècle on bâtit eu leur honneur un
FLORE (sainte), vierge, florissait dans monastère sur le lieu même où ils araieat
,

loi 3 FLO fLO 4028


clé marlyiisés, et qui se irouve entre Agde Reims et martyr avec saint Nicaise, son évè-
et Pézénas. — 10 novembre. que, fut massacré par des barbares qui vin-
FLORENCE (sainte), vierge, sœur de saint rent f^iire une irruption dans les Gaules
au
Léandre de saint Isidore, née à Carlha-
et v« siècle, et portèrent le ravage dans plu-
gèiie d'une famille illustre, se consacra à sieurs de ses provinces. —
ik décembre.
Dieu dès sa jeunesse. Saint Léandre, son FLORENT (saint), confesseur à Séville
frèrr, lui adressa sa Règle monastique, où mourut en 4^85. — 23 février. '

l'on Irouve d'excellentes instructions sur le FLORENT (saint), évèque d'Orange, s'il-
mépris du monde et sur rexercice de la lustra par ses vertus au commencement du
prière. Saint Isidore lui adressa aussi deux VI' siècle, et mourut vers l'an 520. — 17 oc-
traités sur la virginité. Apres sa mort dont tobre.
on ignore l'année, mais qu'on peut placer au FLORENT (saint) , ermite dans l'Ombrie
commencement du vir siècle, elle lut enter- florissait dans la première partie du vr siè-
rée dans la cathédrale de Séville à côté de cle, eteut pour maître saint Eutyche. Celui-ci
saint Léandre. Saint Isidore fut aussi enterré ayant été élu abbé d'un monastère du voi-
près d'elle quelques années plus tard.
,
— sinage, lui laissa sa cellule et son petit trou-
20 juin. peau de brebis. Le jeune ermite se trouvant
FLORENT (saint), évèque dans l'île de seul, pria Dieu de lui envoyer un compa-
Corse, est honoré à Trévise, où sont ses re- gnon dans sa solitude, 1 1 saint Grégoire rap-
liques. —
2 mai. porte que Dieu lui envoya un ours qui lui
FLORENT (saint), Florens, évèque de obéissait comme un chien fidèle et l'aidait
Vienne en Dauphiaé et martyr, se rendit il- dans la garde de son troupeau. Sur la fin de
lustre par sa sainteté et par sa science. 11 fut sa vie il se retira près de saint Vincent de
d'abord exilé sous l'emporeur Gallieu en- ; Foligno. 11 mourut vers l'an 540 et il fut en-
suite il versa son sang pour la loi vers l'an terré dans la cathédrale. Il est honoré le 1"
268. —
3 janvier. juin jour (le sa mort, et le 23 mai.
FLORENT (saint), martyr à Carthage, FLORENT (saint), évèque de Bourges,
souffrit avec saint Calulin diacre, et plu- , succéda en G'i4 à saint Sulpice le Débon-
sieurs autres. Leurs corps furent déposés naire, qui l'avait désigné lui-même et qui
dans la basilique de Fauste. 15 juillet. — l'avait pris pour son coadjuteur. C'est sous
FLORENT (saint), soldat et martyr, était ce grand évèque qu'il apprit à gouverner un
originaire de Siponle, et il soulTrit a Forco- diocèse, et il justifia pleinement le choix de
nio avec saint Félix son compatriote. — son prédécesseur, se sanctifiant lui-même en
25 juillet. travaillant au salut de son troupeau. Une
FLORENT (saint) martyr à Bonn avec , pieuse dame, nomuiée Eusladiole, l'ayant
saint Cassien et plusieurs autres, soulTrit consulté sur l'emploi qu'elle devait faire de
vers l'an 287, sous l'empereur Maxiniien. — ses biens, il lui conseilla de fonder un mo-
10 octobre. nastère de filles ; elle y entra elle-même et
FLORENT (saint), martyr à Thessalo- y finit saintement sa vie. Quant à saint Flo-
nique, fut brûlé vif après avoir subi divers rent, il mourut en 664, après un épiscopat
tourments pour la foi. 13 octobre. — de vingt ans. —12 décembre.
FLORENT (saint), martyr à Trichàteau. FLORENT (saint),évèque de Strasbourg,
est honoré le 27 octobre. né en Irlande d'une famille illustre passa ,

FLORENT (saint), martyr, était disciple sur le continent dans l'inlenlion de se perfec-
de saint Anthime, prêtre et martyr à Rome. tionner dans la piété. Après avoir visité plu-
11 fut lapidé à Osimo, dans la Marche d'Aii- sieurs monastères il s'établit dans une
, pe-
cône, pendant la persécution de Dioctétien. — tite vallée de l'.^lsace, près du ruisseau de
11 mai. Nasel, sur le versant oriental des Vosges. Il
FLORENT (saint), prêtre, quitta son pays menait dans cette solitude une vie Irès-mor-
pour aller se conduite de
mettre sous la tiliée, et ne sortait de sa cellule que pour al-
saint Martin de Tours, qui l'éleva au sacer- ler travailler au salut des populations du
doce, et l'envoya prêcher l'Evangile dans le voisinage. Dagobert II, roi d'Austrasie, qui
Poitou. Ensuite il se retira sur le mont de habitait une partie de l'année le palais de
Glonne, pour y mener la vie solitaire. Sa Kirchheim, conçut pour lui une grande vé-
sainteté lui ayant attiré des disciples, il s'y nération le fit venir à sa cour et le nomma
,

forma un monastère connu depuis sous h; au siège de Strasbourg, vacant par la mort
nom de Saint-Florent le Vieux. Il y muurut de saint Arl)o;;aste, arrivée en 678 mais il
;

vers le commencement du siècle el y fut V fallut faire violenc à la moileslie de Florent


enterré. Ses reliques ayant été transférées à pour l'obligera acquiescer à sa nomination.
Saumur, Hugues le Grand, comte de Ver- Aidé jiar les libéralités de Dagobert, il fonda
mandois, dans le xi'' siècle, les enleva et les le monastère de' Haslach, à une demi-lieue
plaça à Roye. Quatre siècles après, Louis XI de sa cellule, pour y réunir ses disciples en- ;

les ayant fait restituer à Saumur, la ville suite il fonda à Strasbourg même l'hospice
de l'ioye intenta un procès qu'elle gagna ;
de Saint-Thomas, qui devint plus tard la cé-
mais, comme il était difficile de faire exécu- lèbre collégiale de ce nom et qui est mainte-
ter la sentence, on parla'.;ea les reliquts. nant un temple protestant. Lt' saint évéi|ue
Saint Florent est patro.n de Roye, où il est marcha sur les traces de son prédécesseur,
honoré le 22 septembre. imila ses vertus et surtout son zèle. Sur le
FLORENT (saint), diacre de l'église de point de quitter celte vie, il réunit sou clergé
,

4027 FLO FLO i(ni

autour de son lit, et lui ailressa une cxhor- autel. On y lit l'épitapho du saint en \er9
tnlion pathétique pour l'engagor à remplir acrostiches, et c'e^l le premier exem[ile que
digncmenl fonctions du saint ministère.
les nous fournit l'antiquité eccléiiaslique de
Il mourut 7 novembre
le C93, et fut enterré cette Koilc de poéMO. G' s mêmes relique^
dans l'église de Saint-Thomas. Cotuine il s'o- ont été placées dans l'église de Saint-Pierre
pérait une foule de miracles à son tombeau, de la môme ville d'Arles. —
12 avril.
l'cvéquc de llacliion leva de terre son corps FLOItKNTIMi (sainte), Florentina. vierge
et le transféra à Haslach. 7 novembre. — et martyre, est honorée à Sisleron li' 31 août.
FLORKNTIEN (sainl) Florentianus évé- , , FLOUEZ (sainl), F/orfjiws , confesseur,
que de Médilc en Numidie et confesseur, fut est h )iioré dans le Itouerguc le 1" juillet.
exilé pour par Gi-nséric, roi
la foi catholiiiue t'LORIRKUr (sainl), Fluribcrius, premier
des Vandales, et son trou-
mourut loin de ablté de Saint Pierre- de Gand, llorissail dans
peau, vers le milieu du v 28 no- siècle. — le milieu du vir siècle et mourut en GGO. —
vembre. 1" noi emhre.
FLORKNTIN (sainl), Floreutinns, inarl\r FLORIDEUT (sainl), Ftorihcrlns, cvéque
à Véics, où se gardent ses reliques, est ho- de Liège, fut d'abord abbé de Saint-Pierre
noré le 10 octobre. de Gan.l, et c'est pendant qu'il remplissait
FLOTiliNTIN (saint), évoque de Trêves, cette fonction qu'il assista avec ses moines,
succéda à saint Séverin et florissait au com- aux fuiiér.ii les de sainl liavon, à qui il avait
mencement du IV' siècle. 11 mourut en iJli, permis de construire une cellule dans une
et il eut pour successeur saint Agrice. — forêt dépendant du monastère. En 727, il fut
16 oclobre. choisi pour remplacer sur le siège épiscopal
FLORENTIN martyr avec
(sainte, prêtre et de Liège saint Hubert , dont il élait fils,
saint Modcstin, évêque, est honoré à Avel- selon quelques auteurs, et il mourut en 746.
lir.o dans le royaume de Naples où s ni ses ,
— 23 avril.
reliiiues. — 10 juin. FLORIDE (saint) , F/onrftw , évêque de
FLORENTIN martyr à Pseudun,
(sainl), Gita-di-Casielio , dans l'Ombrie né dans cette
,

aujourd'hui Sémont, dans le diocèse d'Autun, ville vers le commencement du vi' siècle,
où il vivait avec saint Bilicr dans la prati- ayant perdu de bonne heure ses parents,
que des vertus chrétiennes, lorsque les Van- qui l'avaienl fait élever dans l'élude des
dales, qui ravagèrent les Gaules au commen- sciences ella pratique de la piété, s'engagea
cement du V siècle, vinrent fondre sur le Gha- dans l'état ecclésiastique. Il élait dacre ,
rolais. S.iinl Florentin fut (iépouillé de tout lorsque Totila, roi des Goths, s'empara de
ce qu'il possédait, même de la vie, qu'il aima Cila-di-Castello, ce qui l'obligea à se réfugier
mieux sacrifier que de rcnoueer ^ la foi. à Pérouse, ville dont élait alors évêque saint
Après a. oir eu la langue coupée, il fut dé- Herculan. sous la conduite duquel il se mit,
capité avec saint Hiiier, le 27 septembre et qui réleva malgré lui au sacerdoce. Des
l*an 407. Leurs corps furent transférés de affaires importantes ayant nécessité sa pré-
Pseuilun à Lyon, dans le milieu du siècle, W sence à Todi, il guérit, dans celle ville, un
cl déposés dans le monastère d'Ainav, et dans homme possédé du démon. Les païens furent
lasuite, leurs reliques furent disiribuées dans si frappés de ce miracle, qu'ils détruisirent un

plusieurs lieux. — 27 seplemlne. temple et un bois consacrés aux idoles. Pé-


FLORENTIN (saint) , confesseur, est ho- rouse ayant été prise par les Goths, qui mas-
noré à Boney, dans l'ancien diocèse de Tout sacrèrent saint Herculan en 546, Floride se
le 2'* octobre. sauva pour échapper à leur (ureur, et re-
FLORIiNTlN (saint), confesscurà Amboise, venu à Gita-di-Castello, il trouva cette ville
florissait dans le vr siècle. Etant allé visiter détruite par les barbares, et il contribua
sainl Germain, évcque de Pans, ce pr lai avec puissamment à sa reconstruction. Ses con-
lequel il élait lié d'une sainte ainilié, le pré- citoyens, par reconnaissance d'une part, et
senta au roi Clotaire 1"; et dans le peu de de l'autre, pour témoigner la ténéraiion
temps qu'il resta à la cour il y opéra, par qu'ils portaient à ses vertus, l'élurenl [lour
ses ]iaroles et par ses exemples, une réforme évêque. Gomme il refusait de consentir à
notable dans les mœurs du roi et des sei- leurs vœux, ils le chargèrent de se rendre à
gneurs. —
1" décembre. Rome pour demander au pape Vigile un
FLORENTIN (sainl), abbé, né en 483, em- prélat de sa main; m.iis, en même lem[>s ils
brassa l'état religieux et se fit admirer par sa écrivirent à celui-ci pour qu'il leur donnât
science et sa piété. Sainl Aurélien, évêque Floride. Le pape (il droii à leur demande el
d'Arles, a ant fondé dans celle ville le mo- leur renvoja le sainl, après lui avoir (on-
nastère dit des Apôtres, ce prélat, l'un des fere l'onction é|jiscopale. il gouverna près
plus illustres de son siècle, ne trouva per- (le vingt ans son lro'i[ieau. Attaqué d'une
sonne plus digne et plus capable que saint pleurésie qui le conduisit au tombeau, il
Florentin pour gouverner la nouvelle com- leçut les derniers sacren)enls des mains de
munauté, dont il l'élalilil abbé en b48. Il Laurent, évêque d'Arezzo et mourut vers
le gouverna jusqu'à sa mort i]u'on place en l'an 366, après avoir opéré plusieurs mii a-
533, clant âgé de soixante-dix ans. Ses reli- cles pendant sa vie el après sa mort, ii s'en
:

ques, renfermées dans une châsse d'argent, opéra aus^i un grand nombre p.ir sou inler-
lurent iransférées plus lard dans l'église pa- tession. Les iialiitanls de Cita -di-G,islell<>
roissiale lie S;iinle-Croi\, et renfermées dans l'onl choisi pour leur (iri«cipal pairoo, et
un tombeau de marbre placé derrière le grand saint Grégoire le Grand le mentionne liouo-
in-29 fLO roi ÏOJO

ralliement dans ses Dialogues. —


13 no- Eleutéropolis en raieslluo nvec cinqnanto-
vemliîo. neuf autres, fut massacré pour la foi de Jé-
FLOIUDR (sainte), Florida, martyre en si!s-Chrisl par les Sarrasins, sous le rè-
Afrique, souffrit avec plusieurs autres. — gne d'HéracIius, vers l'an 638. —
17 dé-
18 j/invicr. cembre.
FLOKIEN (saint), Florianus , soldat et FI.ORIENNE (sainte), Floriana, martyre
mai né à Zeiselmaur, dans la B.isse-Au-
tyr, avec Faustine, est honorée le 9 juillet.
s.iinte
milieu du m' siècle, fut élevé
triciie, ;!piès le FLORIN (saint), Florinus, confesseur à
dans le christianisme, et servait dans les ar- Coblentz, mourut vers l'an blG. S >n corps
mées lie l'Empire, lorsque Aquilin, gouver- se gardait dans l'église abbiliale de Sco-
neur de la Norique, faisait dins la province nauge, dont il est patron. — 17 novembre.
des recherches contre les chrétiens. Florien FLORINE ou Fleuiune (sainte), Florina,
ayant rencontré de ses compagnons d'armes vierge et martyre, était une des compagnes
qui étaient à la poursuite des fidèles, poussé de s.iinle Ursule. Son corps a été transporté
par l'esprit de Dieu, il leur dit Pourquoi
: de Cologne à Tournay, où l'on fait sa fêle le
tous donner tant de peine pour tes décou- G juin.
vrir? Si vous voulez en trouver, rien n'est FLORINE (sainte), Florina, vierge et mar-
plus facile, puisque vous en avez un devant tyre en Auvergne, est honorée le 1" mai.
vous. Les soldats l'ayant conduit au gouver- FLOSCULE (saint), F/o.«c((/i(A', évéque d'Or-
neur, celui-ci lui demanda s'il était vrai léans, ilorissait sur la lin du v° siècle et vivait
qu'il fût chrétien. —
Oui, je le suis. Jmile— encore en 480; mais on ignore les détails de
tes camarades, sacrifie aux dieux, et lu échap- sa vie et même l'année de sa morl. En 1029,
peras au courroux de l'empereur. —
Je ne le ses reliques, placées dans une clu'isse, furent
ferai pas. —
Si tu ne veux pus obéir de bon transférées solennellemeni, jiar ordre du roi
gré , nous saurons t'ij forcer par les tour- Robert, dans l'église de Saint-Aignao. Il est
ments. Alors Florien, levant li's yeux vers le patron titulaire d'une église paroissiale d'Or-
ciel, Mon Seigneur et mon Dieu, dil-il, c'est léans, où il est honoré sous le nom du saint
en vous que fui placé mon espérance; je ne Flou. — 2 février.
vous renierai jamais. C'est pour vous que je FLOUR (saint), Florus, premier évéque de
combats Donnez-moi la force de souffrir : Lodéve et apôtre d'une partie du Languedoc,
placez-moi au nombre de vos vaillants sol- prêcha l'Evangile dans la Gaule narbonnaise,
dais, des fidèles confesseurs de voire saint dans les Cévennes et jusque dans l'Auvergne,
nom, que je vous loue et vous glorifie, ô
afin où il mourut vers l'an 389. On hâlit une
Vijus qui êtes béni dans tous les siècles. — église sur son tombeau, cl saint Odilon y
Que teux-lu dire avec toutes tes vaines pa- fonda une abbaye que Jean XXll érigea en
roles? Es-lu assez audacieux pour mépriser évêché, qui porte le nom de Saiiii-Flour. Ses
les ordres de l'empereur? —
Tant que j'ai reliques furent transférées dans la cathé-
servi dans vos armées, j'ai servi mon Dieu en drale, et il y est honoré comme patron, le
secret : aujoird'hui comme soldat, je suis en- 3 novembre.
core soumis à vos ordres; mais comme chré- FLOVIÉ Flodoveus , qu'on croit
(saint),
lien, je n'obéis qu'à Dieu seul. Vous pouvez avoir soulîert martv re dans le v' siècle, est
le
tout Si(r mon corps, rien sur mon âme, et il honoré comme paUon, dans une église de
n'est point de puissance qui soil cauable de son nom, près de Châtillou-sur-Iudre ,le
me f/rcer à sacrifier aux idoles. Celte géné- 3 mai.
reuse réponse lui valut une cruelle lliigelia- FOI (sainte) Fides, vierge et martyre,
,

lion, qu'il subit avec un courage héroïque; était sœur de sainte Espérance et de sainte
ce qui ne lit qu'augmenter la fureur d'A- Charité. S.iinte Sophie avait donné à ses
(]uilin; il ordonna de redoubler les coups et trois filles les noms des trois vertus théolo-
(l'arracher la chair de ses épaules avec des gales et les avait élevées dans l'amour do
crochets de 1er; mais voyant que rieu ne Dieu et le mépris du monde. Arrêtée avec
pouvait vaincre sa résolution, il le con- ses sœurs, sainte Foi donna sa vie pour la
damna à être jeté dans la rivière d'Eus avec cause de la religion, violeniment attaquée
une pierre au cou; ce qui fut exécuté le 4 sous l'empereur Adrien , dans le second
mai, pendant la persécution de Dioclétien, siècle. Le nom de ces trois saintes a toujours
l'an 297 ou 304-. tJne pieuse dame, nommée été fort célèbre dans les églises d'Orient et
Valérie, l'enterra dans sa campagne, près dans telles d'Occident. Les (jrecs l'appellent
de Lorch. Plus tard, on y érigea une église Piste, de pistis, la foi. — i " août.
avec un couvent. Saint l'ètrone, évéi]UL' de FOI (sainte), vierge et martyre à Agon,
Kologiie, au v' siècle, obtint de Home, où son une lamille distinguée de celte ville.
sortait d
corps avait été transféré, une |iartie de ses Ayant eu le bonheur de connaître Jésus-
reliques qu'il déposa dans l'église de Saint- Christ, dès son enfance, elle le se.-vit avec
Etienne; et saint Ëlorien, qu'on appelle aussi une rare fidélité. Sa beauté et sa fortune la
saint Florian, devint par là l'un des printi- firent recliercber en mariage pir les meil-
paux patrons de Bologne. Oans le Xii* siècle, leurs partis, mais elle ne voulut avoi.' d'autre
le pape Luce 111 envoya une partie de ses re- épou>i (lue son divin maître à (jui elle con-
liques à Casimir, roi de Pologne, et depuis sacra sa virginité. Elle partageait son temps
celte époque il est regardé comme un des entre la prière, les exercices pieux et les
jjriiicipaux patrons de ce royaume. —
4 mai. œuvres île chaiité. Oacien, gouverneur de
i'LORlEN ou Florian, [saint], i.iarljr à la province sous l'empereur Diodélien, étant
,

10:^1 FOI FOL iù?,Y

arrive dans la ville d'Agen pour y faire evé- martyr en Hainaut, né au commencement du
cutiT les édits de perséculion, sainte Foi, qui VII' siècle, était fils de l'inlan ou Fyllan, roi
était connue pour une clirédoiine fervente, d'une partie de l'Irlande, appelée Muiislcr
fui arrêtée l'une des premières el conduite ou Momonie. Saint Fursy et saint Ultan, ses
devant le gouverneur. Pendant le trajet elle deux frères ayant quitté la cour et
,
le

forma le signe de la croix sur les ciifféreiiles inonde pour embrasser l'étal monastique, il

parties de son corps, el s'aiin-ssanl à son suivit exemple, el fut ensuite élevé
leur
céleste époux, elle lui fit celle prière Sei-
: comme eux au sacerdoce. Saint Fursy ayant
gneur Jésus, qui assistez toujours vos servi- passé dans le royaume des Est-Angles, où il
teurs, secourez-moi, fortifiez-moi, et dttifjnez fonda le monastère de Knobbersburg, appelé
m'uccorder In grâce de répondre d'une ma- depuis IJurg-Castle, il en confia le gouverne-
nière digne de vou^ à l'interrogatoire que je nienl à Foillan, son Irère, qu'il fil venir d'Ir-
vais subir. Dacien, prenant un Ion de dou- lande. Après la mort de saint Fursy, arrivée
ceur, lui demanda son nom. Je me nomme à Péronne vers l'an GoO, Foillan el Ultan se
Foi, et je lâche de réaliser en moi ce que si- rendirent en France. Quelques auteurs pré-
gnifie ce nom. — Quelle voire religion?
est — tendent que le premier fil le voyage de Uome,
Dès mon enfance je sers le Seigneur Jésus- et qu'il y fut ordonné évéque régionnaire ;
Clirist en lai consacrant tout mon être.
— quoi qu'il en soit, il rejoignit son frère à
Croyez-moi, ma fille, ayez cgird à votre jeu- Cambrai, et se rendit avec lui à Nivelle, où
nesse, à votre beauté. Abandonnez la reli- sainte Gerlrude était abbesse. Ils se fixèrent
gion que vous professez, et sacrifiez à Diant, dans un monastère d'hommes, situé dans le
qui est une divinité convenable à votre sexe et voisinage, el saint Foillan fut chargé, par la
qui V0U.S comblera des plus précieuses faveurs, sainte abbesse, de donner des instrnclions à
— Les dieux des nations sont des démons; ses religieuses ainsi qu'aux ponulalions en-
comment pouvez-vous me conseiller de leur vironnantes. S'élanl mis en roule en G'iS,
offrir des sacrifices? —
Vous osez oppehr avec trois compagnons, pour se rendre au
nos dieux des démons? Jl faut vous décider monastère de Fosse, que son Irère venait de
ou à leur offrir des sacrifices, ou à périr dans fonder, il fut massacré par des voleurs ou
les tourments. —
Non-seulement je suis prête à des infidèles dans la forêt de Sonie ou Soignie,
souffrir toutes sortes de tourments pour mon aujourd'hui la Charbonnière, dans le Hai-
Dieu, mais je brûle de mourir pour lui. Da- naut. On gardaitavecbeaucou|i do vénération
cien fit apporter un lit d'airain sur lequel ses reliques dans l'église de Fosse, qui de-
on lia le corps de la sainte avec des chaî- vint plus lard un chapitre séculier. — 31
nes de fer; ensuite on alluma dessous un octobre.
grand feu dont on augmentait encore l'ar- FOLCUIN (saint), F olquinus, é\éqae de
deur en y jetant de l'huile et d'aulres ma- Thérouanne el neveu du roi Pépin, quitta
tières grasses. Les assistants, saisis d'hor- les emplois qu'il avait à la cour pour em-
reur et de compassion à la vue d'un tel brasser l'état ecclésiastique. Il fui élu évé-
spectacle, se demandaient comment on pou- que de Thérouanne en 817, el son premier
vait traiter de la sorte une jeune vierge dont soin fut de corriger, dans son diocèse, les abus
tout le crime étail d'adorer Dieu. Dacien les occasionnés par les incursions des barbares
ajanl entendus, en fil arrêter plusieurs el ; et d'y rétablir la pureté de la foi el des
comme ils refusaient de sacrifier, ils furent mœurs. 11 lint, à cet effet, divers synodes el
décapités avec sainte Foi, sur la fin du m' assista à plusieurs concile». 11 fil en 8'*6 la
siècle ou au commencement du iv. Saint translation des reliques de saint Orner, le
Caprais, qui s'était caché dans une caverne plus illustre de ses prédécesseurs , et le ca-
pour se soustraire à la perséculion, fui si cha dans l'église de Notre-Dame pour le
frappé du courage que sainte Foi avait dé- soustraire à la fureur des Normands. En
ployé au milieu des tortures, qu'il alla har- 843, Hugues, fils naturel de Charlemagne et
diment se présenter au gouverneur el reçut abbé de Silhiu, ayant enlevé à main armée
aussi la couronne du martyre, peu de temps le corps de saint Ouier, le porta en triom-
après. Au commencement du v' siècle, saint phe à Lisbourg en Artois. Saint Folcuiii,
Dulcidius, évèquc d'Agen, fil transférer les qui faisait la visite de son diocèse, n'eut p;i8
reliques de sainte Foi dans la nouvelle église plutôt appris l'enlèvement des reliques du
qu'il avait fait bâtir. Vers l'an 886, elles fu- plus illustre de ses prédécesseurs, qu'il se
rent porKes avec celles de saint Vincent rendit à Lisbourg, avec ce qu'il put rassem-
d'Agen, à Conques, dans le llouergue, et bler de ses vassaux el de personnes zélées
vers l'an 13C5, le pape Urbain V en donna pour la conservation du plus précieux tré-
une partie aux moines de Cucufal en Cata- sor que possédai ïliérouanne. A l'arrivée
logue. On honorait autrefois à Glaslenbury, du saint évéque, Hugues et sa troupe pri-
en Angleterre, un bras de sainte Foi elle : rent la fuite et abandonnèrent les reliques
était patronne du prieuré de Horsam dans le que Folcuin reporta solennellement dans
comté de Norfolk, et l'église souterraine l'église de Notre-Dame, d'où on les a» ail en-
bâtie sous celle de Saint-Paul de Londres, levées mais pour les soustraire, dans la
;

portail son nom ainsi (]ue plusieurs autres suite, à un pareil attentat, ainsi qu'à la fu-
églises, surtout en France, parmi lesquelles reur des Normands, il cacha la chasse dans
on peut citer celle de Lungueville en Nor- un caveau qu'il fil recouvrir de lerre. En
mandie. — C octobre. 8'i('>
il enfouit de même le corps de sainl
,

FOILLAN (saiul) , Foillanus, moine et Berlin sous l'aulsl de Sainl-Martin, dans l'é-

1033 Fon FOR 1034

gli<e Sninl-Vierre. Il mourut en fais Mit I.i


d(> le9 mai 1010. Il est honoré de temps immé-
visiic (le son dioerse, le H
décoml)iC 835, cl morial à Gubi), sa patrie, et Benoît XIV
son corps fui onlerré à côté de oolui de s.iinl approuva en 1756 le culte qu'on lui rend.
Onier. Il lui levé d.- terre le 13 novembre 9 mai.
928. — li décembre. FORTUNAT (saint), Fortunaliis diacre ,

FOilAiNiNAN Forannanns, é\é \i\e


(saint), d'Aquilee et martyr avec s lint Hermagore,
d'Armaiili, puis abbé de Vasour, né au roin- évé(|ue de celle ville, soufiril dans le l'r siè-
menccmenl du x' siècle, d'une famille noble cle, probablement sous Domitien. 12 —
d'Irande, (iniila de bonne heure le moiiiie juillet.
pour se consacrer à Dieu. Il était jeune en- FORTUNAT(sainl),diacreef martyr à Va-
core lorsque sa sainteté et son mérite le fi- lence en Dauphiné, fut envoyé par S. Irénco
rent élivrr sur le siège épiseopnl d'Armash, de Lyon, pour prêcher l'Ev/ingib- à V;i!ence
une des villes les plus considérables de l'Ir- avec saint Félix et saint Achillée. Après rie
lande. Mais son ailrait po' r la solitude lui nombreuses conversions, ils fuient .irréiés
lit (juiUer son troupeau cl sa pairie pour vers l'an 212 et après divers supplices ils
aller s'ensevelir dans quelque coin ignoré du furent décapités p ironlred'unofficier nommé
mondi'. Il passa la mer avec saint Macelain Corneille, qui faisait les fondions de juge.
cl saint C;idroé, et arrivés dans l;i Gaule On bâiil une église surleur tombeau, cl leurs
Bilgique, ils se fixèrent dans le monasière reliques furent depuis Iransférees dans la
de Vaseneour ou Vascour situé sur la
, calbédiale de Valenci^ une partie (ut en-
;

Meuse, près de Liège. Forannan y vivait en suilc (liinnée aux Trinitaires d'Arles. — 23
simple leligieux. I rscjne le pape ÎSenoit VII avril.
lui ordonna de remplacer l'abbé (lui vmait FOKTUNAT (saint), martyr à Smyrne ,
de mnurir. Comme la cominunaulé avait be- souffrit avec saint Viuil et saint Révocal; il
soin d'une rélorme, à cause du relâchement esi honoré le i) janvier.
dons lequel elle élail tombée, Forannan, FORTUNVT (saint), martyr à Rome, souf-
sentant la néce-sité de remédier aux abus frit avec saint Félicien et deux au'res. 2 —
dont il était témoin, alla trouver le pape février,
Jean XIII pour lui demander ses conseils et FORTUNAT (saint),martyr, souffrit avec
l'appui de son autorité. En revenant, il s'ar- saint Félix et vingt sept auires. 26 fé- —
rêta quelque temps à l'abbaye de t'iorze près vrier.
de Metz, et à son retour il accomplit son FORTUNAT (saini). marlyr àRome, souf-
entreprise et surmonta avec tant de succès frit avec saint Alexandre et deux autres. —
toutes les difficultés, que l'abbaje de Vasour 27 février.
ou Vascour put bicnlôi être ilee comme un
i FORTUNAT(Sainl), marlyr avec sainI Félix,
modèle de régularité et de ferveur. Saint Fo- saint Luciole et plusieurs autres, est honoré
rannan mourut le 30 avril 982. Son nom se le 3 mars.
trouve dans les Alarlyrologes de F'rance, di-s FORTUNAT (saint) , martyr en Afrique
Pays-Bas et de Saint-Benoît, elles religieux avec saini Maicicn, est honore le 17 avril.
de Vascour célébraient sa fcte le 30 aviil. FORTUNAT (saint), martyr à Alexandrie,
FORKERN ou FOUCHERN (sainij, second souffrit avec saint .\raleur et plusieurs au-
évoque de Trim en Irlande, florissail vers la tres et mourui en prison. 21 avril. —
fin du v siècle et succéda à saint Loman, qui FORTUNAT (saint), marlyr à Pavie, souf-
l'avait baptisé et dont il était le disciple. Il frit avec saint Chrysanthe 15 mai. —
mourut en 503. — 11 octobre. FORIUNAT (saint), marlyr en Afrique,
FORT GABRIFLLI bienheureux), er-
(le soulTril avec saint Lucien. 13 juin. —
inile et religieux de Forl-Avellano, né sur la FORTUNAT ( aint), martyr en Cimpanie
fin du x« siècle à (lubio, dans le duché d'Ur- avec saint l{ucariste, est honoré le 12octobre.
bin, reçut une éducation chrétienne et con- FORTUNAT (saint), marlyr à Siruiich,
çut de bonne heure un goùl dé<:idé pour la souffrit avec saint Agrippiu et plusieurs au-
vie solitaire. Il quitta sa famille et sa pilrie tres. — 15 juillel.
pour se retirer avec de fervents ermites qui FORTUNAT (saint), marlyr à Singidonc en
habitaient sur une haute montagne aux , Mysie, soulTrit avec saint Hermogène. Leurs
confinsde l'Ombrie etde la Marche d'Ancône. corps sont à Aquilée, où on les honore le
Il se fixadans une caverne isolée et surpassa 23 août.
bientôt, par ses austérités, ceux qu'il était FORTUNAT (saint), marlyr à Rome,
venu joindre. Quelques herbes crues avec un souffrit sur la voie Aurélienne. 15 octo- —
peu d'eau, telle était sa nourriture, un lam- bre.
i'.eau d'élolTegrossière lui tenaillieu d'habille- FORTUNAT (saint), martyr en Afrique
ment et la terre nue lui servait de lit. Le désir avec saint Fausiin et plusieurs autres, est
qu'il avait de pratiquer la vertu d'obéissance honoré le 13 décembre.
le porta à quitter celte vie d'ernaite pour la FORTUNAT (saint), martyr à Aquilée avec
vie de communauté. 11 se rendit donc au saint Félix son frère, subil la torture du che-
monastère de Forl-Avellane que le bien- , valet et d'autres tourments il fut ensuite dé- ;

heureux Rodolphe venait de fonder, et l'an capilé sous les empereurs Uioclétien et Ma-
1030 il y reçut l'Iiabit des mains de Guy ximien. —11 juin.
d'xXrczzo, qui en était prieur. II y passa les FOKTUNAT (saint), marlyr à Salerue avec
dix dernières années de sa vie dans une saint Caïus et saint Anlhès, fut décapité par
grande réputation de sainteté, et y mourut ordre du orésideni Léonce, pendant la per-
DlCTlONM. HAGIOGBAPniQUE. 1. 33
1035 FOR FOU 1036

sécution de l'eraperour Dioclélien. — 25 glorioni prœtium cerlaminis : quelques criti-


août. ques lui atliiljuent aussi le Vexilln Iter/is,
FOllTUNAT fsainl), martyr à
lecteur et qui est plus proh.iblemenl de Claudien
^'enouso dans la l'ouillc, règne de
sous le Mamért. Sis vers sont plus estimés que sa
Dioclélien, souffrit avec saint Félix, son évé- prose, qui e>l d'un style assez négligé. —
(jue, dont le siège élail en Afrique. —2k Ih iléccnibre.
octobre. FORTU.NAT (saint), évoque de Fane dans
FORTUNAT (saint), prêtre dans l'Ombrie, le duché d'Urbin , florissait au commence-
s'Illustra par ses vertus et par ses miracles. ment du vir siècle et mourut vers l'an C20.
— l'i" juin. — 8 juin.
FORTUNAT (saint), évéque de Naples, FORTUNA'IE (sainle), Fortunala, vierge
llorissait au milieu du iv siècle et mourut et martyre à Gésarée en Palestine était ,

vers l'an .S55. — IV juin. sœur des saints martyrs Carpou. Evariste el
FORTUNAT (saint), martyr à Adrumèteen Priscien qu'elle précéda de quelques jours
,

Afrique avec saint Vérule et vingt-un au- dans la confession de .lésus-Christ. Ayant
tres, soufi'ril dans le v siècle pendant la été arrêtée, pendant la persécution de Dio-
perséctii'ion des Vandales. —
2Î féviier. clétien, et ne voulant pas obéir aux édils
FORTUNAT (saint), évéque de Todi, qui, impies de ce prince, elle fut étendue sur le
au rai'porl de saint Grégoire, pape, lirilla chevalet, livrée aux flammes et ensui't ex-
par la vertu qu'il avait de chasser les esprits posée aux bêles. Comme elle vivait encore,
Immondes, llorissait du temps de l'empereur apiès ces dilïérenls supplices , elle fut ache-
Justinien, lorsque Totila, roi des Golbs, ra- vée par les coufeclcurs. Son corps fut trans-
vageait l'italie. On attribue aux mérites de porté à Pouzzoles, puis à Naples sur la (in du
saint Forluiial la délivrance de sa ville cpis- viii' siècle, el il est exposé à la vénération
copale, assiégée par ces barbares. On lit dans des fidèles dans l'église de Saint-Gaudiose,
la Chronique de Sigeberl que ses reliques où (Ml le découvrit en 1561. 14 octobre. —
furent transportées en France sous l'empe- FORTUNATIEN (saint), martyr à Potenza
reur Olbon le Grand, vers l'an 9G9. 30 — dans la Basilicate, était fils de saint Boni-
août et 14 octobre. face d'Adrumèle el de sainte Tlièclc. Lors-
FORTUNAT (saint), évéque en Lombardie, que la persécution de Dèce éclata, le père,
était originaire de Verccil, et mérita par son la mère et leurs enfants, au nombre de
savoir le surnom de Philosophe. Chassé do douze, furent conduits à Carhage où ils ver-
son siège par les Lombards, il se retira en sèrent leur sang pour Jésus-Clirist, à l'ex-
France piès de Chelles et fut très-liè avec ception de Forlunatien el de trois de ses
sailli Germain de Paris, dans le diocèse du- frères que le juge Valérien fit embarquer
quel il résidait, et (]ui lui témoiguait la plus pour l'Italie mais arrivés à Potenza ils lu-
;

grande estiuie. C'est à sa prière que Fortu- rent mis à mort l'an 251. On fait leur fêle à
nat composa la Vie de saint Marcel, évéque Rénévcul où se gardent leurs reliques. 28 —
de Paris. 11 mourut vers l'an 569, et le lieu août.
oii il fut enterré porte aujourd'Imi son nom FORTUNIEN (saint), Fortuuianus , mar-
el possède ses reliques. 11 y a en France tyr en Afri(iue avec saint Mappalique et plu-
deux églises dédiées sous son invocation. On sieurs autres, fut arrêté pendant la persécu-
l'honore sous le nom de saint Fortuné le- 18 tion de Dèce et mourut dans un cachot, l'an
juin et le !' mai. 230. —17 avril.
FORTUNAT (saint), évéque de Poitiers, FORTUNION (saint), Forlunio martyr, ,

dont les prénoms étaient Venance-Honoré- souiïril avec saint Janvier et plusieurs au-
Clémenlien, naquit près de Trévise en Ita- tres. — 17 février.
lie, avant le milieu du vr siècle, et après FOUCAUT (le bienheureux) , Fulcaldns,
avoir fait ses éluJcs à Raveune, il alla s'éta- évêiiue d'Auxerre, florissait au commence-
blir à Tours. Sainte Kadcgoude, qui s'était ment du VIII' siècle et mourut en 713. Son
retirée dans le monastère de Sainte-Croix à cor|is fut inhumé dans de Saint-Eu- l'église
Poitiers, le fit venir auprès d'elle pour lui sèbe où il est honoré 'ie
mars. 15
servir de secrétaire. Le roi Sigehert, son fils, FOULQUES (saint), Fulco, abbé de Fon-
le consultait souvent et avait pour lui une tenelle, gouvernait en paix son monastère
grande estime. 11 lut ordonné prêtre à Poi- pendant que ceux de Jumiéges, de Sainl-
tiers en 565, et élevé sur le siège de celte Ouen el de Saint-Pierrc-en-l'ile étaient brû-
ville (|uelques années après. Il mourut \ers lés par les Danois. Il détourna par ses priè-
l'an 601), et l'on célèbre sa fête à Poitiers le res les maux que faisait craindre un rené-
ik décembre. Saint Fcirlunal, (|ui était très- g.it qui s'était mis à la tête des barbares. H
iié avec saint Grégoire de Tours et avec les mourut dans première partie du ix' siècle
la
plus grands prélats de son siècle a laissé , el eut pour successeur saint Erembert. H est
une Vie de saint Martin de Tours, en vers, honore le 10 octobre.
des poésies, une explicatio;i du Pater, une FOULQUES (le bienheux), archevêque de
explication du Symbole des Apôtres et de ce- Reims et martyr, sortait d'une famille illus-
lui de saint Alhanase, les Vies de saint Ger- tre qui élail alliée à Gui, duc de Spolcite, et
main de Paris, de saint Aubin li'Aiigers, de à Lambert son fils, qui furent l'un el l'autre
saint Paterne d'Avrauchcs, de saint Amand empereurs d'Occident. H fut élevé à Reims,
de Rodez , de saint Kenii de Reims et de cl ajunl embrassé l'étal ecclésiastique, il ob-
Suiule iUdcgoude, i'iijmuo J'aille, lingua, tiul une place do cîiauoiuc dan^ ccUc ville.
1057 FOU FOU 1038
Charles le Chauvel'appela ensuite à la cour. Baudouin de ses excès , et il vint assiéger
li riait alibé de S.iin'-Rerlin, lorsqu'il fut élu Arras, s'ei rendit maître et remit à Foulques
ar(lievê(]ue de Reims eu 883, après la mort l'abb ye de Saint-V aa'-t, qua celui-ci échan-
de Hiucuiar. Il niérilait cette dijçnilé par son gea avec un seigneur contre celle de Saint-
savoir et ses vertus, qui le rendaient un des Médard de Soissons. Baudouin, pour se ven-
personnages les plus rfcommandablesde son ger, jura sa perte et il le fil tuer dans la fo-
siècle. L'ap|iroche des Normands avait fait rêt deCompiègne par un nommé Wincmarc,
transporter à Orbais le corps de saint Rémi. lorsque saint prélat se rendait auprès du
le
Foulques le fil rapporter à Reims, et il s'o- roi, l'an 900. Son corps fut reporté à Reims
[éra plusieurs miracles pendant celle irans- etenterré dans l'église cathédrale. Wiiu-
laiion. L'invasion normande avait causé de mare el ses complices furent excommuni s.
{;ra!uls ravages dans une partie de la Franre, et lui-même mourut misérablement peu de
et le diocèse de Reims n'avait pas été épar- temps après. — 10 juin.
;;;:é; le nouvel archevêque ne négligea rien FOULtJUES (saint), confesseur, florissait
pour y porter remède. 11 s'appliqua d'abord dans le xn" siècle et il est honoré le 22 mai.
à relever culte divin et à rétablir la dis-
le FOULQUES ( le bienheureux ) ,de curé
cipline ecclésiastique. Les deux écoles île son Neuilly-sur-Marne, dans la Brie, par brilla
église, l'une pour les chanoines et l'autre ses vertus, surtout par son zèle par son
et
pour les clercs de la ca npagiie, étaient dans talent pour la prédication. Il entreprit de
un triste état il y Ol venir deux niaitr^'S cé-
: combattre les deux principaux vices qui ré-
lèbres, Rémi, moine de saint Germain d'.\u- gnaient alors, l'usure et l'impureté, et il
xerre, et Hucbaud, moine de Sainl-Am.ind. opéra de nombreuses conversions dans les
Après avoir sacré, en 893, Charles le Simple, dillérents lieux où il allait faire des mis-
dont il devint le tuteur et le miiiislre, il linl sions. Il lut un des princip.mx promoteurs
à Reims un concile contre Baudouin II, comte de la croisade de 1190, à laquelle prit part
de Flandre qui usurpait les biens de l'E-
,
Philippi -Auguste, roi de France, et Richard
glise et même les honneurs ecclésiastiques, Cœur-de-Lion, roi d'Angleterre. Inno.entlll,
jusqu'à prendre le tilre d'abhé. Le concile, connaissant l'effet que son éloquence pro-
ayant égard aux services qu'il avait rendus duisait sur les grands et sur le peuple, le
à l'Elat et à la religion en repoussant les chargea de prêcher une autre croisade pour
Normands, voulut bien suspendre la fulmi- aller au secours des chrétiens de la Pales-
nation des censures qu'il avait méritées et se tine, qui étaient retombés dans une situation
contenta de lui adresser, par l'intermédiaire aussi déplorable que celle dont on les avait
d'Odilon, évêque de Cambrai, une lettre qui tirés. Foulques, pour se conformi r aux or-
interdisait au clergé et aux fidèles d'entrete- dres du pape, prit la croix le premier à l'ab-
nir aucun rapport avec lui, s'il ne venait à baye de Clairvaux, et par son exemple et
résipiscence. Foulques lui écrivit en parti- ses exhortations, tant publiques que parti-
culier pour lui reprocher d'avoir chassé des culières, il détermina un grand nombre de
prêtres de leurs églises, sans avoir consulté personnes à s'engager dans la sainte expé-
l'cvéque; de s'être emparé du monastère de dition (jue le pape sollicitait. Ayant appris
de S^iint-Vaast et d'une terre que le roi avait qu'une partie des princes et dis seigneurs
donnée à l'église de Noyon enfin de ne pas
; Irançais se trouvaient réunis au château
garder au roi Charles la fidélité qu'il lui de- d'Ecris, entre Bray-sur-Somme et Corbie, à
vait, l'exhortant à se corriger, sans (jUGi il l'occasion d'un tournoi qui devait y avoir
se verrait obligé de l'excommunier, liudes lieu, il s'y rendit et exhorta si fortement
ou Odon, comte de Paris, s'élant fait procla- celte noblesse à prendre la croix que les
mer roi de Franco en 888, Charles, trop comtes Baudouin de Flandre et Henri
faible pour détrôner l'usurpateur, voulait d'Engliien, son frère, Thibaut de Champagne
faire alliance avec les Normands l'archevê-
; et Louis de Blois, son frère, Simon de Mont-
que de Reims n'eut pas plutôt connaissance fort, Gauthier de Brienne, Etienne du Per-
de ce projet qu'il lui écrivit une lettre très- che, Malhieu, baron de Monlmorenci, et
pressante pour l'en détourner, et pour lui plusieurs autres seigneurs prirent la croix
faire comprendre que c'élail une mauvaise à l'instant même. Il ne lui fut p.is donné de
voie pour assurer sa couronne. Le Seigneur, connaître les résultats de l'entreprise à la-
que vous offenseriez par •une telle conduite, quelle il s'élail voué, étant mort dans sa
lui dit-il, ne tarderait pas à vous perdre. Si paroisse de Neuilly, le -2 mars 1201 , jour où
vous écoutez de mauvais conseillers, vous vous il y est honoré comme vénérable ou plutôt
priverez tout à ta fois de votre royaume ter- comme bienheureux. —
2 mars.
restre et de celui qui vous est réserve' dans le FOULQUES ( saint évêque de Pavie et
)
,

ciel. Mieux vaudrait pour vous n'avoir ja- confesseur, né après le milieu du xu* siècle,
mais vu la lumière que de devoir votre triom- en Ecosse, d'une famille pauvre, quitta sa
phe à l'assistance du démon, par une alliance pati ie et se rendit à Plaisance en Italie pour
avec les païens. Cette lettre pleine d'une
, y faire ses études. Comme il était obligé de
sainte énergie, produisit son effet Odon fit : mendier pour subvenir à sa subsistance, on
la paix avec Charles et consentit à ce qu'il rapporte qu'une servante, lui montrant un
régnât sur les provinces qui le reconnais- morceau de pain, lui dit qu'il ne l'aurait
saient; et peu après la mort du comte de Pa- qu'à condition qu'il renoncerait à l'épis-
ris, toute la France se soumit à Charles. Ce- copal. Foulques, qui était encore très-jeune,
lui-ci, devenu plus puissant, voulut punir ! e voulut pas se soumettre à celte condition»
4039 FRA FRA 1040

Le maître do ceUc fille la {;rontla et se char- visites et ^ d'autres distractions, il se relira


ge;) (lela nouiriluro du jeune étudiant qui dans l'abliayeile Micy, près d'Orléans. Ap;c8
•illaensuite étudier la tlu'ulogie à Paris. De y avoir passé (luelqiies années pour se per-
retour à IMaisaiice il fut nommé prévôt du teciioimer dans les exercices ite la vie reli-
chapilrc de S linte-Eupliémie. L'évéquc de gieuse, il s'enfonça dans une vaste forêt du
IMaisaiiee le fil ensuite arcliipréire et l'em- Maine, et avec l'autorisation de saint Inno-
ploya au gouvernement de son diocèse. cent, évéque du Mans, il y construisit une
Après la mort de cet évéque. Foulques fut cabane de branchages et de chaume. On croit
élu pour lui succéder, et il y avait si^ ans que le saint évéque l'ordonna prélre et !e
qu'il occupait ce siège lorsque le nape Ho- chargea de l'instruction des populations du
iiorius III le nomma à celui de Pavie. où il voisinage. Il mourut vers l'an 5'i-2, el fut
vécut encore treize ans. Sa piété, son zèle enterré dans son ermitage. Plus tard ses reli-
et surtout sa cliarilé le rendaient un modèle
ques furent transportées dans la collé-
de sainleié, et ses vertus furent récompen- giale (11- Senlis.qui port'- son nom. Il s'en fit,
sées par le don des miracles. H inourul vers en 1177, une seconde tr.mslalion à laquelle
l'an 1230, cl il est honoré l- 26 octobre. assistèrent le roi Louis VII et le légal du
FOULQUliS (le bienheureux), évèque do sainl-siége. En 1673 les hatiitanis d'Ivry en
Toulouse , était fils d'un riche marchand obtinrent une partie qu'ils placèrent dans
génois établi à Marseille. Ci-mme il excellait la chapelle qui lui est dédiée, el ils éri;;èrenl

dans la poésie, il pa.-sa sa jeunesse dans la une coufrétie en son lionneur. 15 août. —
profession de lrou::adour, allant ilans les FRAMECHILDE ou Fhamrdse (sainte).
ditïérenics cours où il chantait les princes Framrcliil'lis, née au commencemenl du vu'
et les dames. Mais voyant mourir les uns siècle, sortait de la ra' e des rois allcinaiids,
après les autres ceux qu'il avait chaulés, il et épousa le comte Badefroi ou Baufroy, l'un
lies principaux seiixneurs de la cour lïe Da-
se aiit à réfléchir sur la vanité des grandeurs
humaines, et il résolut de quitter une pro- goherl 1", dont elle eut sainte Ausireberte,
fession frivole et un monde périssable. Il abb'.'^se de Pavilly. Lorsque sa (ille, qu'elle
éiail marié et avait deux lils. il com-
il avait (levée dans la piété, voulut pri iidre le
muniqua sa résolution à sa femme et à ses voile, elle s'y opposa d'abord, craignant que
enfants, et détermina à embrasser
il les ce ne fût une illusion ou une idée [>assagèro
C(m)me monastique dans l'ordre de
lui l'étal qui avait besoin d'épreuve; mais lorsqu'elle
Cîteaux. Il firitdans le couvent de
l'tiabil vil que c'était Dieu lui-même qui la ilenian-
Tourouet, dont il devint abbé dans la suite. dail, elle n y mit plus aucun obstacle. Quoi-
En 1206 il fut nommé évéque de Toulouse, que dans une position brillante, el entourée
à la place de Raymond de Rabastein qui de tous les prestiges du monde, elle sut se
avait usurpé ce siège par suite d'une élec- sanctifier par la pratique des vertus chré-
tion anti-canonique. Le diocèse dont on le tiennes. Du consentement de son époux, ijui
chargeait était infesté d'hérétiques : il s'ap- est aussi honoré comme saint, elle consacra
pliqua .par ses instructions à les ramènera une grande partie des biens Immenses qu'elle
la vraie foi, et il en gagna un grand nom- posse-lail à soulager les pauvres et à doter
bre, surtout p,ir sa charité qui le faisait ai- des églises. Elle fit bâtir celle de Marcôme,
mer et vénérer de tout le monde. Il assista à aujourd'hui S linle-Austreberte, près d'Hes-
la célèbre bataille de Muret, et après la dé- din. Elle mourut dans une grande vieillesse
faitedes hérétiques, il essaya de sauver ceux sur la fin du vu« siècle, un 17 de mai. el fut
de ses diocésains qui avaient échappé au fer enteirée dans l'éïlisede Marcôme. Baudiiuin,
des crtiisés, mais ses tentatives furent re- évéque de Thérouanne, leva son corps de
poussées ceux mêmes pour qui il s'in-
p.ir terre en 1030. et plus lard ses reliques lurent
téressait. contribua de tout son pouvoir à
Il transférées a Montreuil-sur-Mer, à l'excep-
la fondation de l'ordre des Frères-Prêcheurs, tion d'une partie qu'on garde dans l'église
qui prit naissance à Toulouse même. En 1215 paroissiale d'Hesdin. 17 mai.—
il dota généreusement le premier couvent de FRANC (saint), Francus, solitaire à Assé-
l'ordre , et la même année il se rendit à rigo dans l'Abruzze, llorissail au xr siècle.
Rome avec saint Dominique pour assister — 5 juin.
au concile de Latran, afin de faire approu- FRANC (le bienheureux), religieux carme,
ver le nouvel institut. A son retour il lui fit fiorissait sur la fin du xiii' siècle et mourut ,

don de l'église de Saint-Romain et dune en 12!)1. Il est honoré dans son ordre le 17
au<re située à Pamiers. Il mourut en 1231, décembre el à Sienne le 11 du même mois.
,

et il est honoré le 2 i décembre. — 11 cl 17 déccmiire.


FRAIGNE ( saint ), Fei-meiius, confesseur FRANC ou Fkanque (le bienheureux), soli-
en Angoumois, florissait dans le vi* siècle. taire en Calabre, mouiul au milieu du xv*
— 30 août. siècle. Son corps esl à Francoville, qui a pris
FKAMBOURG (sa\nl), Frambaldus, soli- son nom il y esl honoré le 7 mai el le 5 dé-
:

taire, né en Auvergne, sur la fin <lu v siècle, cembre.


de parents nobles et riches, passa sa jeu- FKANCAIUE (saint), Francarius , confes-
nesse <à la cour des rois de France; mais, seur à Clessé , près de .Mortagne en Poitou,
dégoûté du monde et de ses faux biens, il esl honoré le 21 septembre.
alla vivre en reclus dans le lieu où est à ré- | FUANCHE ou Fkanque (sainle) , Frauda,
sent le village divry près de Paris; mais la sœur de saint llibrieu, était née en Irlande.
proximité de celte ville l'exposant à des Sur la fin du v" siècle, saint Gibrien quitta sa
1041 FRA F\\\ 1041

)i,'U!:e avec ses cinq IVcies et ses trois sœurs, rencontra dans la plaine d'Assise uu
gentil-
(li;i soiU tous lioiioiés comme saints dans homme pauvre et mal vêtu aussitôt il
:

l'tîg'i.Sf. Arrivés dans les Goules , saint change de vêlements avec lui et se revêt de
Rémi, ôvêiiuede Reims, IcurassiRua diverses ses haillons. La nuit suivante il vit en songe
soliluiles sur les bords de la Marne, où ils un palais rempli d'armes marquées du signe
menèrent la vie érémilique. Sainte Franche de la croix, et il crui entendre une voix qui
visitait de temps en leuips saint Gibrien, (|ui lui disait que ces armes étaient pour lui et
était comme le sup. rieur de ci-tle iamiile de pour ses soldats, s'ils voulaient porter la
sainis, et la dirigeait dans les voies do la croix et combattre sous ses étendards. Ce
perfcclion. Elle mourut dans le vi" siècle. songe mystérieux le rendit plus fervent dans
li.ais on ignore en quelle année. 7 mai. — la prière, lui inspira du mépris pour le
FllANCHK (sainte), vierge, née à Plaisance, inonde, et augmenta son amour pour Dieu,
vers l'an 1172, d'une famille distinijuée, l'ut au point qu'il ne pouvait entendre parler de
élevée dans le monastère de Saint-Cjr, el y lui sans une émotion secrète. 11 se sentait for-
prit l'habit religieux à quatorze ans. Elle se tement inspiré de commencer cette guerre
distingua dans la communauté par ses nior- spirituelle à laquelle le ciel l'appelait pour
tificaiions et ses ausléi ilés, ne maiigeaulque se combattre lui-même et pour triompher do
du pain et en petite (|uanlilc avec quelques la nature. Ayant rencontré un lépreux qui
légumes non assaisunnes. Sa patience éclata .s'approchait de lui, Il fut d'abord dis[)oï,é à
surtout au nilieu des maladies dont elle l'ut s'en éloigner avec horreur; mais, par un
alleinle. Elle iiiourut à l'âge de (|uaranle-sis. elïori héro'ique, il alla à lui, l'embrassa el
ans, le 2o avril 1218, et elle est honoiée le lui donna l'aumône. Dans une autre vision,
nicm.' jour à Plaisance et dans son ordre. — Jésus-Christ lui apparut attaché à la croix;
23 avril. ce qui fit sur son cœur une impression si
FUANCHY ( saint ), Francoveus, moine en proloude qu'il ne pouvait plus retenir ses
Nivernais., a donné son nom à un village larmes lorsqu'il pensait aux souft'rances du
situé près di' Saint-Sauge. 16 mai. — Sauveur. Ayant fait ensuite le pèlerinage de
FllANtJlSQUE ou Fi\ANgoisE (la bienheu- Rome pour visiter les tombeaux des saints
reuse) , Fiancisca, servilesse, mourut en apôtres, il trouva un grand nombre de pau-
li06, et elle est honorée dans sou ordre le 4 vres à la porte de l'église de Saint-Pierre, et
juin. donna ses vêtements à celui qui paraissait le
FUANCISQUINE (la bienheureuse), Frans- plus nécessiteux. S'élanl ensuite revêtu de
cisilunu, du tiers ordre de Saint François, ses haillons, il passa toute la journée dans
mourut à Eogubio, dans le duché d Urbin, la compagnie de ces mendiants. Souvent il
en 12(31), el son corps se garde dans une visitait les hôpitaux et y servait les malades
châsse à l'église de Saint-François où elle avec une chanté si héroïque qu'il allait jus-
est honorée le tj féviicr. qu'à baiser leurs ulcères. De tels actes furent
FHANÇOIS D'ASSISE ( saint ) , insiituteur bientôt récompensés par des grâces extraor-
de l'ordie des Frères-Àlineurs ou Francis- dinaires. Un jour qu'il priait dans l'cgiise de
cains, naquit à Assise dans l'Ombrie, l'an Sainl-Damien, située hors des murs d'Assise,
1182, d'un père qui, quoique noble, exer- et qui était en très-mauvais état, il lui sem-
çait la proléssion de marchand. H reçut au bla enlendre sortir du crucifix, devant lequel
baptême le nom de Jean; mais ayant ap- il était prosierne, une voix qui lui répéta
pris la langue française, il la parla bientôt par trois fois François, répare ma maison
:

avec tant de facilite qu'on le surnomina le qui tombe en ruines. Prenant ces paroles à la
l'iançais ou plutôt le François, comme on leitre, il crut qu'il lui était ordonné de répa-
prononçait alors, et ce nom lui resta. Api es rer celle église, et, de relour à la maison pa-
des études superficielles Pierre ISernardon, ternelle, il y prit sans rien dire plusieurs
son père, le mit dans le commerce. 11 passa pièces d'éiolie qu'il alla vendre a Foligoy,
quelques années dans les occupations de son ville à douze milles d'Assise : il en apporta
état et dans les amusements du monde qui le prix au prêtre qui desservait l'église de
partageaient son temps; loulefois il ne tomba Saint-Damien, et lui demanda la permission
dans aucun désordre grave, et l'on ne pou- de rester avec lui. Le prêtre lui accorda celle
vait pas direque sa conduile fût déréglée. ueriiière demande, mais il refusa l'argent,
On remarquait même en lui une tendre com- soit qu'il doutât de la légitimilé des moyens
passion pour les pauvres, et il s'était fait dès par lesquels François se l'élail procuré, soit
son jeune ûge une règle de donner à tous qu'il craignît la colère de Bernardon quand
ceux qui lui demanderaient pour l'amour du il viendrait à apprendre ce que son fils avait

Dieu. Un jour qu'il était fort occupé, il refusa (ait. François, ne voulant pas reporter la
l'aumône à un malheureux; mais il s'en re- somme., la jeta sur une des fenêtres de l'é-
pentit anssilôl et courul après lui pour ré-
, glise, et quelques jours après il se montra
parer sa duielé; dès lors il s'engagea par Uans les rues d'Assise si mal vêtu que le
va-Il à ne jair.aisen refuser aucun, ei il l'ac- peuple le [loursuivait comme un insensé.
complit fidèlement lonte sa vie. Celle charité, Son père, en apprenant ce qui venait de se
jointe à un heureux caractère, le faisait |iassei, entra dans urie grande colère, le ra-
aimer de tout le monde. Affiigé d'une mala- mena chez' lui el l'enierma dans une espèce
die grave, il montra beaucoup de patience de cacliot après l'avoir ciueliement malirailé.
dans SI s maux, et après sa guéiison, conmie Jàa n ère lui ayant rendu la liberté pendant
ijst; piomtuail à cheval el hatùlio à neuf, il \im' ^'iseiiçe dé iîeruiirùoij, il retourna é^ l'h
!",«» m\ fRA 1051

[i!ï:;f! (l'j Saial-Damien, où son A son


pi^re tite portion terre de leur dépendance.
de
miowr alla le trouver, l'ai'fabla d'injures et François choisit ce lieu, d'aburd parce qu'il
lîc coups, cl ne s'apaisa que quand il eut était solitaire, ensuite j^rce que cette église,
reçu l'argent qui élait resté sur la fenêtre de qui tombait en ruines, était dédiée à Notre-
l'église. Ayant ensuite proposi- à son fils de Dame des ,\ngcs ; qu'il avait une dévotion
renoncer à tous ses biens, François y con- particulière pour ces esprits célestes, et sur-
sentit, et fit, en présence de l'évêiiuc, la tout pour celle qui en est la reine. Il la ré-
renonciation en bonne forino. et la poussant para et la choisit pour le lieu habituel de
JKsqu'à ses dernières limites, il se dépouilla ses prières. Fn 120'.*, assistant un jour à li
même des habits qu'il orlait, ne gardant
|
sainte messe, il lut extiêmeraent frappé de
iilus que son riiice et le vêlement qu'exige ces paroles de l'Evangile du jour A'e portez :

Il pudeur; ensuite il dit <à son père Jusqu'ici


: ni or, ni argent, ni provisions pour le voyage,
je vous ai appelé mon père, mais je puis dire ni deux viîlements,ni soulirs, ni bâlon. La
maintennnt ù bon droit : Notri; cÈnE Qiri iiTss messe finie, il pria le prêtre de les lui expli-
AUX ciKUX, mon seul Irrsor et mon unique (luer et les prenant à la lettre
, il jette ,

espérance, L'évéque, attendri jusqu'aux lar- son argent, ôte sa chaussure, quitte son bâ-
mes, le prend dans ses bras, r^'oveluppe de ton et sa ceinture de cuir, se revêt d'un ha-
son manteau et oidonne à ses gens d'appor- bit pauvre qu'il lie avec une corde et qui
ter (1 quoi le couvrir :on trouva par ha- était celui des bergers et des paysans de ce
sard on vieux manteau d'un domestique de canton de l'Italie. C'est cet habit qu'il donna
l'evéché; François, l'ayant accepté avec re- l'année suivante à ses disciples, et auquel
connaissance, s'en revêt et aussitôt imprime il ajouta un petit manteau avec un capuce.
dessus une croix qu'il trace avec du mortier. 11 se mit ensuite à exhorter les pécheurs à la
Il sortit ensuitede la ville et se retiradans un pénitence, et il le faisait avec une telle onc-
lieu solitaire où il fut rencontrép.ir des voleurs tion, que tous ceux qui l'entendaient en
qui lui demandèrent qui il élait ? Je suis, leur étaient attendris. U commençait ses discours
répondit-il, le héraut du grand Roi. Cette par ces paroles, qu'il dit depuis lui avoir été
réponse les irrita au point qu'ils l'acca- révélées : Que le Seignettr nous donne sa paix 1
blèrent de coups et le jetèrent dans une C'était la salutation dont Jésus-Cbrsl, et
fosse pleine de neige. Ce mauvais traite- saint Paul, à son exemple, avaient coulunie
ment le remplit de joie et il se mit à chanter de se servir. Le don de prophétie et celui
les louanges deDieu. Eianlarrivé à un monas- des miracles dont Dieu le favorisait lui firent
tère, il se présenta comme mendiant ,y reçut une telle répulaliou de sainteté qu'il se vit
l'aumône, et continuant sa roule, il se ren- bientôt entouré de disciples. Un des pre-
dit à Gubio, où il fut reconnu par un habi- miers fut Bernard de (Juintavalle, qui tenait
tant de cette ville qui le retira chez lui et un rang distingué dans la ville d'Assise:
lui donna un habit sen blable à celui îles frappé de conduite extraordinaire de Fran-
la
ermites: François le porta deux ans. Pi'ii- çois, il un jour à souper et à cou-
l'invita
dant son séjour à Gubio, il visitait souvent cher, dans l'intention de l'épier pendant la
l'hôpital des lépreux auxquels il lavait les nuit et comme ils couchaient dans la même
;

pieds, les servait de ses propres mains, p.m- chambre, lorsque François le crut endormi,
sait et baisait mémo Mais l'i-
leurs ulcères. il se leva sans faire de bruit, et s'élanl mis
dée qu'il devait réparer l'église de Saint-Da- à g 'noux, les yeux levés au ciel il les bras
niien l'engagea à ramasser de ;uimônes, étendus en croix, il répétait de temps en
pour subvenir aux frais de cette entreprise, temps et avec beaucoup de larmes ces mots
lise mit donc à quêter, piiant ceux qu'il qu'il avait souvent à la bouche : Mon Dieu
rencontrait de l'aider à reconstruire une et mon tout! Hernard ,
qui l'observait à
église près de laquelle il leur prédisait qu'il la lueur dune veilleuse, se disait à lui-
y aurait dans la suite un monastère de vier- même: « C'est làcertaincmcnt un servileurde

ges dont les vertus feraient glorifier Jésus- Dieu ». L'ayant encore mis à quelques autres
Christ dans toute l'Eglise prophétie qui fut
: épreuves, il le pria de permettre qu'il s'atta-
vérifiée cinq ans après par le moyen de sainte cliàt à lui pour imiter son genre de vie ;
Claire et de ses compagnes. Il vint solliciter mais François répondit qu'il fallait consul-
des secours jusque dans la ville d'Assise, où ter Dieu avant de rien décider, et que dans
il aviiii tenu un rang considérable; mais il es- celte vue ils entendraient la messe le lende-
suya de la part de ses parents et de ses aii- main. Bernard, ne pouvant plus douter de sa
ciius amis toutes sortes d'insultes, qu'il rece- vocation, vendit ses biens et les disiriliu.i
vait avec joie, parce qu'elles l'exi rçaient à la aux pauvres. Son exemple fut suivi par
pratique des humiliations. Lorsqu'on travail- Pierre de chanoine d'Assise, el
Calane,
lait aux ré|)arations de celte église, il se François leur donna son babil le 10 août
mêlait avec les ouvriers, portail lui-mêine liiO'J. Il lui vint un troisième disciple, nom-
les pierres, servaitde manœuvre, et lorsque mé Gilles, ijui joignait à une grande vertu
l'ouviage lut terminé, il fil aussi réparer une simplicité admirab e. Sur la fin de la
une église de S^.iiit-Pierre. à cause de la dé- même François se rendit à Komc el
«innée,
votion qu'il avait pour cet apôire. Il se re- (iblintdu pape Innocent I!l une approb ilion
lira ensuite à un mille d'Assise, près d'une verbale de son institut el à son reinnr il
;

petite église appartenant à une abliaye de se relira quelque temps avec ses disciples
Ucnédictins et que tes religieux nommaient dans une cabane pré.s U .\ssise, sur le bord
l'oriioncule, parce qu'elle était sur une pe- d'un ruisseau nommé Kivo-Torlo. il se ren-
048 FRA FR\ iOSG

dit ensnile avec en\ dans la Marche d'An- pour des hommes qui faisaient vœu de vivre
coiie pour y iirêcher la pénitence et ils re- pauvres et d'être logés pauvremenl. Sa règl<?
vinrcnl se lixer à la Porlioncule. Lorsque le jiortaii que les églises de l'ordre seraient
saint fondateur se vil à la lêle de cent vingt- basses et petites, el que les autres bâtiments
sept religieux, il les assembla un jonr et seraient de bois, il se rendit cependant aux
leur |iarla d'une manière Irès-piihélique, représentations qu'on lui fit, qu'en certaines
sur l'amour de Dieu, sur le mépris du monde, contrées le bois était plus coûteux que la
siir la nécessilédu renoncement intérieuretde pierre. A la vertu do pauvreté il joignait
la mortificalioii des sens; puis il ajouta Ne
: l'pspritde péiiiience, et ses auslérilés étaient
rraiqnez point de paraître petits et mdprisa- à peine aux besoins de
telles (ju'il satisfaisait
hirs, nid ètie trnilrs de [otts et d'insensés par la nature. Ingénieux à trouver dos moyens
les h'iirimes ; mai!< annoncez la pénitence avec de morlifier son corps, il ajoutait à la ri-
simplicité, roits confiant en celui qui a vaincu gueur de la règle, couchait ordinairement
le inonde et qui parlera en rous par son es- sur la terre nue, ou dormait assis, la léle
prit. N'allez pas perdre le royaume du ciel appuyée sur un morceau de bois ou sur une
pour quelques ai-antages temporels, et gardez- pierre. Ce qu'il mangeait était rarement cuit,
vous de mépriser ceux qui tivent auirement à moins qu'il ne fût malade, el il mêlait des
que vus : liieu est leur maître comme il est cendres à ^es aliments, lorsqu'ils avaient été
le vôtre, et il peut les appeler à lui par d'ati- préparés au feu. Il ne buvait jamais que de
tres voies. 11 leur donna une règle qui n'( lait l'eau et en petite quanliié. Chaque année il
qii'un recueil des maximes tracées dans l'E- se renfermait dans sa col!ulo, après l'Kpi-
vangile pour arriver à la perfeelion par la phanie,pour honorer k' jeûne de Jésus-Christ
pratique des conseils évangcliqucs , avec dans le iieserl; il jeûnait au^si en l'honneur
quelques (Miservances particulières pour en- de la sa nte Vierge, depuis la fêle de saint
tretenir ruiiiformiié dans leur manière de Pierre el de saint Paul jusqu'à l'Assomplion :
vivre. Il leur prescrit le travail des mains, il jeûnait encore quarante jours pour hi)no-

mais sous la réserve de ne recevoir en échan- rer saint Michel ainsi que les saints anges,
ge' que les choses dont ils ont besoin pour et quarante autres jours pour honorer la
leur subsistance, et jamais d'argent. 11 leur fête de tous les Saints. Il résulte de là qu'il
recommande de no point rouuir de mendier, jeûnait presque toute l'année, en y compre-
en se raiipelant la pauvreté de Jésus (^liriu, nant le carême el l'avent. Cependant, com-
f t leur défend de prêcher nulle part sans la i)i(ï le but principal de son ordre était la pré-

permission de l'évèiiue. Il porta sa règle à dication de la parole de Dieu, il permit à ses


Rome en 1210, pour la faire approuver par religieux l'usage de la viande, pour ne pas
Innocent 111. Ce pape se montra d'abord peu affaiblir leurs forces de manière à les ren-
favorable à la demande de François, ain>ant dre incapables d'exercer celle l'onction fati-
n)ieux réformer les ordres religieux qui gante. Sa pureté n'était pas moins admira-
élaieiil établis que d'en établir de nouveaux ;
ble que S! s autres vertus. Dans les commen-
cejjendant, comme celle règle n'avait pour cemuits de sa conversion, la chair lui livra
objet (]ue la pratique des conseils évangéli- de cruels assauts, et pour a;! oriir le feu de
qucs, Innocent donna sm approbation, qui la concupiscence, il fut quelquefois obligé
ne fui pourlant que verbale, et il avoua de- de se jeter dans de l'eau à demi glacée. Un
puis ((u'ajant consulté Dieu sur celle affaire, jour que la lenlaliûu était plus violente" qu'à
la volonté du ciel lui avait clé manifestée l'ordinaire il se donna une rude discipline,
d'une manière extraordinaire et en quelque puis élai.t sorti de sa lellule, il alla se rou-

sorte miraculeuse. François, re>enu de Ro- ler dans la neige, et remporta sur le démon
me, se rendit dans la cabane de Rivo-Torlo une victoire si complète qu'il n'eut plus, le
avec douze do ses disciples. Les Bénédictins reste de sa vie, aucune tentation de ce genre;
lui ayant cédé leur église de la Porlioncule, mais n'en fut pas moins vii^ilanl sur lui-
il

à condilion qu'elle serait toujours regardée même, il gardait si bien ses yenx en con-
el
comme le chef- lieu du nouvel ordre, Fran- versant avec les lemnies, qu'à peine eu con-
çois en refusa la propriété et n'en voulut naissait-il une seule de vue. S il prit la con-
avoir que l'usage aussi envojait-il tous les
; duite du monastère de Sainte-Claire, ce l'ut
ans à ses bienfaiteurs, par manière de rede- par une exceptien bien moliiée, et il ne
vance, un panier de poissons appelés £osc/ii, voulut pas, en règle généiiile, que ses reli-
qu'on trouve dans une rivière du voisinage. gieux dirigeassent des communautés de fem-
Il avait grai.d soin de garantir ses religieux mes, lant 11 redoutait pour lui d pour eux
de l'esprit de propriété, et l'on pouvait dire jusqu'à l'apparence du danger. Que dirons-
d'eux qu'ils nt; possédaient rien sur la terre. nous de son humilité? Il se regardait comme
Un jour qu'ils lui demand;iieiU laquelle de le plus misérable des hommes; il aimait les
touies les vertus était la plus agréable à (ipproijres et les humiliations au point de les
Dieu, « c'est la pauvreté, répondit-il, parce rechercher avec autant d'ardeur que les au-
qu'elle est la voie du salut, la nourrice de tres les évitent. Souvent il publiait ses pro-
l'humilité et la racine de la perfection. » Il pres fautes, afin de diininuer la vénération
appelait l'esprit de pauvre. é le l'ondi-menl que lui attirait sa sainteté. Les louanges et
de son ordre, et plusieurs fois il lui arriva li-s honneurs élaient pour lui un véritable
de faire démolir des maisons déjà bâties, el supplice. Un frère qui voyageait avec lui
qu'on avait données à ses religieux , les ayant eu une extase, vit dans le ciel un trône
trouvant trop vastes cl trop somptueuses brillant, et une voix lui apprit qu'il était
1047 FRA FRA 1048

deâliiio à François. Alors il lui demanda les paroles; que l'on doit gémir sur le sort
comment il pouvait s'appeler, avec vérité, le de ces prédicateurs qui se prêchent plutôt
plus grand des pécheurs, aprè-* celte vision. eux-mêmes ((u'ils ne prêchent Jcsus-(]hrist
— Si Dieu uvnil accordé au plus grand des ou qui déiruiscnt par leur conduite ce qu'ils
pécheurs (lulant de grâces qu'à moi, il y aurait établissent par leur doctrine. 11 priait et
77neux répondu que je ne Vai faii. Il cachait pleurait sans cesse pour la conversion des
avec le plus grand soin les grâces extraor- péclieurs. Telle était la compassion qu'il leur
dinaires dont Dieu le comhlail. Ce fut aussi portail, que non content de ce qu'il taisait
par un elTel de celle humilité qu'il ne voulut pour eux en It.ilie, il résolut d'aller prêcher
jamais se laisser élever au sacerdoce, et qu'il l'Fvangileaux.Mahoiiiélansetauxaulrcs peu-
resta toute sa vie dans le diaconat, que lui pies plongés dans les ténèlires de l'infidélité,
avait conféré le pape Innocent 111, en 1210. afin de les éclairer au péril même de sa 'ne.
Mais plus il s'humiliait, plus Dieu prenait C'est dans celte vue qu'il s'embarqua pour
pliiisir à l'élever. Lu véritable humililé con- la Syrie: mais une violente tempête l'ayant

duit à l'obéissance; aussi François ne négli- rejeté sur la côte de Diilmalie.


il fut contraint

{•eail il aucune occasion de la praliquer. de revenir en llalie. En 121i il partit pour


(Juoique supérieur, il consultait souvent les Maroc, toujours avec le même dessein; et
dirniers de ses religieux et se soumeitait à quoiqu'il fut extrêmement faible, il devan-
leurs avis. Dans ses voyages sa coutume était çait en route ses compagnons une uialadie
:

de promiltre obéissance au frère qu'il pre- le retint en l''sp;igni' ; ce qui, joint à d'autres

nait pour compagnon, et il regardait comme obstatles, l'empêcha de passer en Afrique.


une des plus grandes grâces que Dieu lui eût Après avoir opéré plusieurs miracles en Es-
failes, la disposition oii il elait d'oléir avec pagne fondé quelques maisons de son or-
el
autanlde lacilité à un simple novice qu'au dre, retourna en Italie par le Languedoc,
il

plus ancien el au plus prudent des religieux. s'appliquant sur son chemin à faire glori-
Quelqu'un lui di mandaul comment devait se fier Diru, parcourant les villes et les villages
comporter celui quivouait pratiquer la ver- pour insti uire les peuples el les porter à l'a-
tu d'obéissance, il répondit qu'il devait êlre, mour de la vertu. Cependant, l'ordre des
à l'égard de sa volonté, comme un corps Frères Mineurs, nom qu'il avait donné à ses
mort. Nous avons déjà p irlé de son amour religieux, afin qu'ils se regardassent eomme
pour Dieu, qui élait si grand (ju'il le faisait au-dessous des autres hommes, recevait tous
rcssemliler à un sérafihiu plutôt qu'à un les jouis de nouveaux accroissemi'nls, et eu
homme : il paraissait ne vivre que de prière moins de trois ans on comptait déjà soixante
et de cuntem|ilalion. Il s'écriait quelquefois, maisons, parmi lesquelles celles de Cortoiie,
dans un saini transport Faites, 6 mon Dieu,
: d'Arezzo, de N'ergorèle, de Pise, de liologne,
que la douce violence de rolrcamour me détache de Florence, etc. Dix ans après l'instiiution
de toutes les choses sensibles et me consume en- de l'ordre, c'esl-à-dire en 1219, François
tièrement, afin (jue je puisse mourir pour vo- tint le fameux eliapitre général, dit des .\at-
ire amour infini Mon Dieu et mon tout! tes parée que les religieux qui y assistèient
,

qui éles-voHS qui suis-je, sinon un ver de furent logés dans des cabanes formées avec
,

tei Tel Ces vils senlimenls.il les exhalait dans des nattes, autour du couvent de la Porlion-
de pieux caniiques. Dans la sainie ivresse de cule. Il s'y en trouva cinq mille, et il en
son amour, il ne pouvait retenir les affec- était resté un certain nombre dans ch ique
tions brûlantes d'un cœur embrasé, et plus couvent. Plusieurs de ceux qui formaient le
d'une fois il les lendil par des vers d'une su- chapitre ayant prié le saint fondateur d'ob-
bliini- énergie: c'est ce (lue l'on remarque tenir du pape la permission de prêcher par-
surtout dans deux cantiques où il exprioie tout, indépendamment de l'autorisation des
tout ce (|u'il ressentait d'ardeur pour l'amour évêques diocésains, il leur dit avec émotion :

divin. 11 possédait au plus haut degré le don Quoi 1 mes frères, vous ne connaissez donc
des larmes. Un de ses amis, passant un jour pas quelle est la volonté de Dieu? Il vi-ul que
devant l'église de la Porlioncule, et l'enten- nous gagnions les supérieurs par le respect el
dant gémir et sangloter, s'approcha de lui l'humilité, ''t que nous gagnions ensuite les
el fut étonné de le trouver tout baigné de peuples par nos discours et nos exemples.
larmes; comme il lui en demandait le sujet : Quand les évêques verront que vous vivez
— Je pleure la passion de mon Seigneur Jé- saintement, ils vous prieront eux-mêmes de
sus-Christ. Si'S yeux étaient comme deux travaillerau salut dis dm' s qui leur sont con-
fontaines qui coulaient sans cesse, en sorte fiées. Que votre
privilège soit de n'avoir au-
<|ue sa vue en fut con.siderableuienl alTaihlie. cun privilège, il envoya de ses religieux eu
Le médecin lui conseillant de modérer celte Grèce, en Afrique, en France, en Esp.igne,
abondance di' larmes, s'il ne voulait pas d(!- en Angleterre, el partout ils furent accueillis
venir aveugle L'esjnit, répondil-il, n'a pas
:
comme de vrais serviteurs de Dieu. Il se ré-
reçu la lumière pour la chair, mais la chair serva la mission de Syrie et d'Egypte, dans
pour Cespril; ainsi le soin de conserver ta l'espérance d'y trouver la couronne du mar-
vue corporelle ne doit point devenir un obs- tyre. Après avoir obtenu l'agrément du pape
tacle à la lumière spirituelle, ni aux eonsola- Honorius 111, il s'embarqua avec onze de ses
tirns divines. Son zèle poiii- le s Jut des âmes religieux, en 1219, el après avoir relâché à
n'était pas moins ardent. Il avait coutume l'ile de Chypre, il »int débarquer à Saint-

de dire, à ce sujel, (]ue l'exemple, en cette 3ean-d'Acre en Palestine, pendant que les
uiatière, avait beaucoup plus de force que clirélieus de la dixième croisade assiégeaient
mo FlïA FRA !0'0

Ijauiiette cl étaient eux-iiiémcs assicp;éj il.ins approuva verbalement l'indulgence. En 1:'.23,


leurs ietranchemenls par ies iiifidèlos. S'é- le même pape nomma sept évoques pour al-
laiU rendu au camp îles rroisés, il fit tons ler la publier à la Portioncule, et ils certi-
ses eflorls pour les délourner de livrer la fièrent entre autres choses, que
, François
bataille , en leur préilisant qu'ils la per- avait appris par révélation, que Jésus-Ch'risl
draient, mais ses conseils ne furent point avait ratifié lui-même la (îoncession de l'in-
écoutes. Les croisés après avoir essuyé une dulgence. Honorius confirma aussi, par une
perle considér.ible, finirent enfin par se ren- bulle (lu 20 novembre de la même année 1223,
dre niaîlrc'i delà ville. Pemianl ()ue les deux la règle des Frères Mineurs, que François
années étaient en présence, François passa avait retouchée en plusieurs points, et qui
dans le tarap des Sarrasins, sans craindre n'avait reçu qu'une approbation verbale d'In-
les dangers auxquels il s'exposait. Ayant été nocent 111 en 1210. Le doyen du sacré col-
arrêté ei conduit à Mclédin, siiudan d'Kgypte, lège ayant invité le saint fondateur à prê-
qui lui demanda ce qu'il venait Caire. Je — cher en présence du pape et des cardinaux ,

fuis envoyé, répondit Fr.inçois, non par les à cette occasion il parla avec tant de force et
hommes, mais par le Bien 1res haut, pour de dignité que toute l'assemblée fut touchée
vous montrer, à vous ei à voire peuple, la jusqu'aux larmes. L'ordre possédait sur le
voie du sitlat, et voiis annoncer les vérités de mont Alverne un couvent bâti par le comte
riiviinejile. Cette intrépidité étonna Wélédin, Orlando Catanio, et François aimait beau-
qui l'enya^ea à rester auprès de lui. Si — cou[) cette solitude. Il s'y étiit retiré en 122'i.,
vous voulez, vous et votre peuple, écouler la vers ia fête de l'Assomption, ac^onpagné du
parole de Dii'u, je consens à rester avec vous; fière Léon, et il déclara qu'il ne verrait nulle
wiats si vous balancez entre Jésus-Christ et autre personne avant la fête de Saim-Michel.
Mr.homel, faites allumer un grand feu dans On lui construisit donc une petite cellule, et
lequel j'entrerai avec vos prêtres , afin que son compagnon avait ordre de lui apporter
vous voyiez quelle est la vraie religion. Le — tous les soirs un peu de pain et d'eau qu'il
Soudan ayant répondu i|u'il ne croyaii pas devait poser à l'entrée de la cellule Quand :

(ju'il y eût aucun prélre de sa religion (jui vous viendrez pour Matines, ajouta le saint,
vciulût acceptiT ce défi, qu'il craignait d'ail- n'entrez point; dites seulement à haute voix :
leurs qu'il ne s'élevât à ce sujet quelque sé- DoMiMi, LMSiA HÎEA APi'.RiEs. Si je réponds:
diilon, il ortVil au saint des présents (|ue ce- Et os MKnu annuntubt i.aiioiîm tuam ,
lui-ci refusa , et (|uclques jours après il le vous entrerez; sinon vous vous retirerez. Le
fit reconduire au camp des croisés, dans la pieux disiiple exécuta ponctuellement ce qui
crainte qu'il ne fît des conversions parmi les lui était prescrit, et souvent il était obligé,
nialiiimétars. Toutefois, en le quitlant, il lui au iiioiiient de Matines, de s'en retourner,
dit Priez pour moi, afin que Dieu me fasse
: parée que saint François, en extase, ne l'en-
connaître la vraie religion, et me donne le tendait pas. Un jour qu'il n'av.iil point ob-
couroijc de l'imbrasser. Depuis ce temps, le tenu de réponse, il eut la curiosité de regar-
Soudan se montra plus favoialile aux cliié- der à travers ia porte dont les pièces étaient
liens, et quelques auteurs ont prétendu qu'il mal ji^intes; il le vii prosterné par terre et en-
avait reçu le baptême avant de mouiii Fran- . vironné d'une lumière éclatante il l'enten-
:

çois revint en Italie, et à son letour il ap- dit eu même temps répéter .«ouveni ces paro-
prit (jue les cinq religieux qu'il avait en- les Qui suis-je, 6 mon Dieu et mon très-doux
:

voyés prêcher l'Evaegiie aux Maures d Afri- Sauveur? Qui suisje? un vermisseau et votre
que avaient reçu la couronne du martyre indigne serviteur. Les visions et les cmmu-
dans le royaume de Maroc; mais la joie que nications du Saint-Esprit lui étaient familiè-
lui causa cette nouvelle fut troublée à la vue res; mais il n'en lut jamais plus favorisé que
des abus qui s'étaient gli-sés dans son ordre dans cette retraite du mont Alverne, pen-
pendant son absence. Elle de Corlone, qu'il dant laquelle il mérita de recevoir sur son
avait établi vicaire général, avait lai-sé in- corps l'impression des cinq plaies de Notre-
tioduire des nouveautés et des mitigulions Seigneur. Un malin qu'étant en |iriôres il
contraires à l'esprit de la règle; en consé- s'élevait à Dieu par l'ardeur de ses désirs et
qucnce il le dé|)osa, et s'élanl démis du gé- s'unissait, par les mouvements d'un tendre
néralal en 1220, Il fil élire Pierre de Cnrloiie, amour, à celui qui par l'excès de sa charité
riii ne prit que le tilre de vic.iiie général, a voulu être crucifié pour nous, il vit comme
p;ir respect pour le saint fondateur dont un séraphin, ayant six ailes éclatantes com-
I inlîuenee sur tout l'ordre ne fut pas dimi- me du leu, qui descendait vers lui du haut
nuée par cette démission. En 1223, il obtint du qui s'arrêta près de lui sans lou-
ciel et
du pipe Honorius 111 la confirinalinn de la cher Entre ces ailes [laraissait la
la terre.
celèlire indulgence, dite de la Porlioncule, figure d'un homme crucifié, c'est-à-dire, qui
pa ce qu'elle avait été accordée à l'église de avait les mains et les pieds étendus et atta-
ce nom, à l'occasion suivante. Un jour de chés à une croix. A ce spectacle, François
l'année 1221, (jue saint François y («riait avec fut surpris au delà de ce qu'on peut imagi-
beaucoup de ferveur, il eut une vision dans ner, et des sentiments divers agitaient sou
laquelle .iesiis-Clirisl lui dit de s'adresser au cœur. La présence de Jésus-Christ qui se
pape, (jui ac;oiderail une indulgence plé- montrait a lui sous la figure d'un séraphin,
nicr(> à tous les vrais pénitents qui visite- d'une manière si merveilleuse et si tendre,
raient cette église, il alla donc trou\er Ho- lui causait une .joie inexprimable; mais la
Kojius lU, qui était alors à l'ét'ousij, el tjui VUS de syii çrucifiemeiU le f>éu6irait d'uwp
1051 FRA FRA 1052

profonde Iristesse, et il en avait l'âme trans- Coinme il souffrait de grandes douleurs dans
Ijcicéo comme (l'un glaive. Rélléchissant que une maladie violente, on lui demanda s'il
l'élaldes souffrances ne pouvait convenir à désirait qu'on lui fil une lecture, pour le dis-
rimmorlaliié d'un séraphin, une liiini(\re in- traire cl le consoler : Bien, répondit-il, ne
térieure lui découvrit que l'objet de celle vi- me causi' pins dr joie t/ue de penser à In vie et
sion élail de lui l'.iire comprendre que c'est à la pnxsion île i\olreSei(jneiir : j'y emploie
moins le martyre de la chair que le feu de conlinueilenient mon esprit, et quand je vi-
l'amour qui Iransforoie en une parfaite res- vrais jusqu'à In fin, du monde, je n'aurnis be-
seuihiance avec Jésus crucifié. Après un en- soin dUmcnn autre livre. Les deux années
tretien secret et familier, la \ision disp irul; (ju'ilvécut encore afirès sa retraite sur le
mais l'âme de François resia embrasée d'une moût Alverne ne furent plus qu'une longue
ardeur séraphique, et son corps fut exiérii'u- suite d'infiimilés el de douleurs. Son étal
reaienl marqué d'une figure semhialilc à étant devenu plus inquiétant, le cardinal Hu-
celle d'un crucifix, counne si sa chair, amol- golin et lUie, qui élail redevenu vicaire gé-
lie et fondue par le feu, avait reçu Iciii- néral de l'ordre, l'obligèrent à rei ourir aux
preinto d'un cachet les marques des clous
: secours de la médecine, et il se soumit avec
commencèrent à piiraîlre dans ses muins cl simpiicité à tout ce qu'on exigea de lui ;
dans ses pieds, telles qu'il les avait vues; mais quelque violent que fiit son mal il ,

l'on remarquait, dun côté, les têtes des n'interrompait point sa prière. 11 ne voulut
clous rondes et noires, et leurs pointes lon- poin! non plus inlerrompre le cours de ses
gues et un peu recourbées, traversant les larmes, quoique les médecins le jugea>sent
chairs , paraissaient de l'autre côié el se nécessaire pour la conservation de ses yeux :

montraient hors de la peau. Il avait aussi, à aussi lui arriv;i-t-il de perdre la vue queli;ue
son côté droit, une plaie rouge, coinuic s'il lemiss avant de mourir. Il demanda inslam-
eijt élé percé d'une liince; cette plaie jetait menl qu'on le traitâtaprès sa mort comme
souvent du sang qui trempait sa tuniqui' et le dernier des hommes, el qu'on l'onlerrâl
ce qu'il portiil sur les reins. François, vou- à l'endioil oi'i l'on metlail les cadavres des
lant dérober à la connaissance des hommi's suppliciés, ou sur une montagne près de la
ce qui s'était passé en lui, s'enveloppait les ville, nommée le Gol-d'Enfer. Oueli]ue temps
mains et portail une chaussure qui empê- ayant sa mort, il dicta son leslament dans
chait qu'on ne vil sis pieds. H ne parla ja- lequel il recoiiiniaridait à ses enfints d'Iiono-
mais, même aux personnes en qui il avait le rer toujours les pasteurs el les prêtres, d'ob-
t)lus de confiance, de celle vision qu'avec server lldèlemo-.il la règle, et de travailler
beaucoup de réserve, ajoutant qu'il avait vu des mains pour l'exemple el afin d'éviter
des choses qu'il ne découviirail jamais. Mal- l'oisiveté; ce qui ne doit pas s'enlendre de
gré toutes ces précautions, plusieurs per- ceux qui s'occupent de la t)rédicaiion et îles
sonnes virent, même de son vivant, les plaies autres fondions du sainl ministère. Il fil en-
miraculeuses imprimées sur son corps. Ce suite chanter un cantique qu'il avait com-
fait des stigmates de saint François esl sans posé pour louer Dieu au nom de toutes les
doute un di-s miracles les plus étonnants qui créatures, el voulut qu'on le couchât sur la
se soient jamais opérés, mais il esl aussi un terre, le corps recouvert d'un halut pauire
des mieux prouvés. Sans parler u'uno foule qu'on lui avait autrefois donné par charité.
de témoignages (]U(' nous pourrions citer ici, Après avoir une dernière fois exhorté ses
quelques personnes de Bohême l'ayant révo- frères à l'amour de Dieu, à la pratique de la
qué en doute, Grégoire 1\ donna contre pauvreté, de la [.aliénée et de l'humilité, il
eux, en 12'Î7, une bulle dans laquelle il at- donna sa bénédiction à tous ses disciples pré-
teste la vérité du miracle, sur la connais- sents cl absents. Adieu, mes enfants, leur
sance personnelle ((u'il en avait et sur celle dit -il, restez toujours dans la crainte du Sei-
qu'en avaient plusieurs cardinaux. Le même (jneur Pour moi, je vais à Dieu avec un
pape dit ailleurs, dans une lellre, que ces grand empressement, et je vous recommande
stigmates furent vus après la mort du saint tous à sa grâce. Après s'être fait lire l'his-
par tous ceux qui voulurent les voir. Le pafie loire lie la l'assion il se mit à réciter le psau-
Alexandre IV déclara, dans un sermon qu'il me cxLi J'ai élevé ma voix vers le Seigneur,
:

prêcha en r25'i., (]u'il avait vu lui-tnéme les el lorsqu'il eut fini le dernier verset : Drli~
stigmates sur le corps du saiiil, lors<{u'll vi- vrez mon âme de sa prison, etc., il expira
vait encore ; il assure la même chose dans tranquillement, le k octobre 12'2G, à l'âge de
r.ne huile de l'année liS.'i, laquelle esl adres- quarantequatre ans. Le lendemain, qui élail
-îée à Kn 1304 le pape Hc-
toute l'Kglise. ,
un dimanche, son corps fui porté solennel-
(lOÎiXI, se proposant d'exciler dans les cœurs liinent de l.i Porlionciile à Assise; le convoi
i!ii plus grand amour pour Jésus-lMirisl cru- s'arrêta devant l'éylise de Sainl-Damien, où
C!;:é, insiilua une l'ète avec un ollice propre, était saillie Claire avec ses reliiiieuses, et on
en rhi>nneur des Sllgn aies de saint Fran- leur accorda la consolation de voir et de bai-
çois. (".(!lio fêle fut elendue à toute l'I^glise ser les stigmates. (Claire s'efforça de tirer le
par Sixte IV en l't75, et par Paul V en 11)15. clou d'une des mains de son bienheureux
La faveur, jusqu'alors sans exemple, que père; mais elle ne put y réussir seulement
:

leçul saint Fr..nçoJs, fut ta récompense du elle irempa un linge dans le sang qui en sur-
son ardent amour pour la croix de Jésiis- lit. Li- convoi s'élanl remis en marche, on se

Chri^l,qlli était toute ^a science, toute sa reinlii à l'église de Sainl-Ceorges, où le corps


gloire et toute sa consolation en ce mor>de. fut enterré. Le cardinal Hugolin étant de-
8

f!)D3 FRA FR\ .105J


venu pape, sous le nom de Grégoire IX. se de personnes à quitter le monde pour se con-
rendit à Assise, et y .Ty.inl constaté !;i vérité sacrer à Dieu, entre autres trois de ses ne-
de plusieurs cures miraculeusos, opérées par veux, qui pouvaient se promettre de grands
l'intercession du liienheureux François, il fit avantages dans le siècle. Il avait une dévo-
la cérémoTiie de sa canonisation dans ré<;!ise tion toute parliculière au sacrifice de la
de Saint-Georgos, le 16 juillet 122S. Il donna sainte messe, qu'il offrait toujours avec une
aussi une soinme considérable pour faire ferveurangélique, et l'on rapporte que, cé-
bâlir une nouvelle église au Col-il'lînrer, au- lébrant un jour un(! messe de mort comme ,

quel il donna le nom de Col-du-P.iradis. Eiic il finissait on dimul: Requiescant in pace


on ,

de Cortoiie y ajouta d'autres fonds et y fit entejidil plusieurs voix qui répondirent
construire un magnifique édifice, qui fut Amen, avec un cri d'allégresse. Il mourut le
achevé en 1230, et le 23 mai de l.i n-iémo an- 27 avril 1322, à l'âge de soixaute-onzo ans.
née on y transféra le corps du saint la dé- : Pie VI approuva son culte en 1775 et ou ,

dicace en fut faite par le pape Innoceni IV l'honore dans son ordre le 12 avril.
l'an 1233. On ignora pendant plusieurs siè- FRANÇOIS DE LllîRA (le bienheureux),
cles en (juel endroit de l'église reposaient les florissail au commencement du xiv" siè<le,
précieux restes de saint François d'Assise. et mourut en 1322. Il est patron d'une église
On fit en 1818, avec la permission de Pie VII, . dans la Marche d'Ancône, el il y est honoré
des fouilles qui, après de longs trav;ui\. le 22 avril.
amenèrent la découverte de sou corps, \i\ 12 FiANÇOIS PATRIZZI(Ie bienheureux),
décembre. A cette nouvelle le pape ordonna religieux servite, na(|uit à Sienne dans le
que ce précieux dé; ôl restât inlact dans le xiir siècle, et sorlaii d'une famille distin-
lieu mèuie où il avait été trouvé et qu'on guée. Il Cul un saint dès sa première enfance,
y
érigeât un monument à sa gloire. liii consé- et il était encore très-jeune, lorsqu'à la suite
quence on éleva un mausolée en inaibre, d'un sermon du bienheureux Ambroise San-
(]ui recouvre le caveau où repose le corps SL'doni, auquel il avait assisté, il voulut se
tel qu'on l'avait trouvé; seulement, Pic VU retirer dans un ermitage; mais on vint à
en fit extraire que (|ucs re'iques qu'il en- bout de le délourner de ce projet, en lui re-
voya à François II, cmpt'reur d'Autriche, qui présentant qu'il ne pouvait abandonner sa
les fil exposer à la vénéralioii publique. Le mère, devenue veuve et aveugle. Lorsque la
même pape permit de taire la fêle de l'Inven- mon l'eut enlevée à son affection et à ses
tion du corps de saint François, qu'on célè- soins, il entra dans l'ordre des Servîtes dont
bre à Assise et dans l'ordre des Franciscains il devint l'un des principaux ornements.
le 12 décembre. Outre l'ordre des Frères Mi- Chargé par ses supérieurs du ministère de
neurs, qui s'est subdivisé dans la suite en la parole, il opéra un bien immense par ses
plusieurs congrégations, le saint Hmdateur prédications. 11 avait aussi un talent tout
insiitua aussi celui des P.iuvres Clarisses ,
particulier pour ramener à la vertu les pé-
ainsi dit de sainte Claire, à laquelle il donna cheurs plongés dans le vice, pour réconci-
l'habit en 1212, el celui du tiers ordre pour lier les ennemis et pour apaiser les discor-
des la'iques de l'un et de l'autre sexe, qui des. On le vit pins d'une fois exposer sa vie
restaient dan le monde et qui s'eng' igeaient
> pour empêcher que Dieu ne fût offensé. Il
à certaines pratiques qu'ils observaient tous mourut l'an 1328, et le culte qu'on lui rend
les jours, à certains moments de la journée: fut approuvé par Benoît XIV en 1743. —
ce dernier ordre fut institué en 1221. 4 oc- — juin.
tobre. FRANÇOIS DE SOLES bienheureux),
(le
FRANÇOIS TABLAT (le bienheureux), re- religieux franciscain, est honoré dans son
ligieux de l'ordre des ëerviles, est honoré à ordre d'un culte public, qui remonte à l'an-
Sienne le 15 mai. née 1676, et qui fut autorisé par Clément X.
FRANÇOIS DU PETRELLO (saint), martyr — 20 juillet.
à .\rzingue en Arménie, cordelier et
était FRANÇOIS DE PAULE (saint), instituteur
exerçait les fonctions de missionnaire lors- (les Minimes, né en l't^l6 à Paule, petite ville
qu'il fut mis à mort pour la foi chrétienne de Calabre, de parents honnêtes qui après
avec saint .Monaïul, son confrère, et un autre avoir vécu plusieurs années dans le mariage,
religieux de son ordre. Ils souffrirent dans le sans avoir d'enfants, s'adressèrent à Dieu
XIII' siècle. —13 mars. par l'intercession de saint François d'Assise,
FRANÇOIS VENIMBÉNI (le bienheureux), pour en obtenir un fils, s'engageant, si leiW'^
franciscain, naquit en 1231 à Fabriano, dans prières étaient exaucées à consacrer ce lil.
,

la Marche d'Ancône. S'étanl cru appelé d'une au service du Seigneur. Ils eurent un (ils à
manière miraculeuse à l'état religieux, il en- qui ils donnèrent au baptême le nom de
tra dans l'ordre de Saint-François, auquel il François, par reconnaissance envers celui
donna la préférence, parce qu'atteint d'une auquel ils s'en croyaient redevables. Cet en-
maladie grave ilans son enfance, il avait ob- fant de bénédiction montra de bonne heure
tenu sa guérison par l'inieice<siou du saint un grand amour pour la prière, la retraite et
fondateur. M ilgré son attrait pour l'oraison, la mortification ce qui détermina Marlotilla,
,

il ne négligeait pas l'étude des sciences et son père, à le placer, dès l'âge de treize ans,
il devint un célèbre prédicateur mais son ; chez les Franciscains de la ville de Saint-
humilité éiait aussi remarcjuable que ses ta- Marc. C'est là qu'il apprit les premiers prin-
lents. Ses entreliens avaient tant de force et cipes des sciences, el qu'il jela les fonde-
d'onction qu'il détermina un grand nombre ments de cette vie austère qu'il mena tou-
1055 FRA FUA lOoÛ

iouis depuis, s'inleniisant dès Uns l'usage iiu cace que tous les discours pour combattre le
iiiifje cl de la viande. Oiioi(;u'il ne fut pas
relâchcineiil qui s'était introduit par rapport
au jeûne quadragésiinal. Il prit la Charité
trnii à l'observance d(\ la nHïl'N il "«'"'ssail
piis de la suivre dans tous ses points , < l d'y pour devi^<' de son institut, «'l il fit de celle
ajoulor même d'autres morlilliaiions , don- vertu la base de sa règle, afin qu'elle lût
liant aux religieux l'exemple de la plus se- connue le caractère distinelif de ses disciples,
vère (lénitenc- . Après a\<)ir passé un i\i\ el (lu'ils fussent étroilemenl unis enire eux

dans ce monastère, il fil avec ses parents d'abord, el ensuite avec li's autres fidèle^,
les pèlerinages d'Assise, de Home et de Noire- par les liens d'une sainte alîeetion. L'Iiumi-
Dame des Anges; ensuite il se relira, de Irur lilé lui paraissait aussi un point de la plus

consentement , dans une solitude peu éloi- liante iniporlance ,


et celte vertu, il la
gnée de sa ville natale; mais ne s'y trouvant possédait lui même à un degré si éniinent
pas assez sép/ue de loiil commerce avec le que, quoiqu'il fut honoré d s papes el des
monde, il s'approcha des liords de la mer, et rois, il se regardait coirimc le rcliul du
s'y creusa une caverne dans le coin d'un ro- monde, el s'abaissait au-dessous de toutes
cher, couchant sur le roc nu, et ne vivant les créatures. A l'enicndre, il 'l'élail qu'un

que d'hei bes (lu'il eueillait lui-même ou (lue misérahl.' pécheur, el quoiqu'il fût éelairé
des âmes charitables lui apporlaienl. Il avait de l'esi'ril de Dieu, il ne voyait en lui que
à peine (juinze ans lorsqu'il entreprit ce bassesse el néant. C'esl par un effi'l de celle
genre de vie, el il en avait vingt environ humililé qu'il voulut que ses religieux por-
lorsque deux compagnons vinrent se joindre tassent le nom de Minimes, comme pour
à lui. Les hal'it.mls du \oisinagc leur eoii- marquer qu'ils étiienl les plus pelits dans la
siruisireiit à cbai un une cellule avec une maison du Sei';neur. I,p snpéi leur de chaciue
rbapelle dans laquelle un prére de la pa- couvenl ne devait prendie (]ue le litre mo-
rdisse venait leur d.re la messe, el où ils se desle de Correcteur, et se souvenir sans ees^e
réuniss;iienl tous les trois pour chanter les qu'il était le serviteur de tous, selon les pa-
louanges de Dieu. Le nombre des disciples rôles de Jésus-Chrisl (>i<e celui (jui est le
:

de François s'etani augmenté, il entreiiril, pliis grand parmi vous devienne romiiic le plus
en l'i54-,'de bâtir, avec la permission de l'ar- petit. L'ordie des Minimes fnl approuvé par
clievêque de Cosenza, un monastère et une l'archevêque de Cosenza, en liTl, el contir-
église. Les populations d'alentour n'eurent mé, en Ik-lk. parSixle IV, qui nomma Fr.in-
pas plutôlconn.iissance deson projet qu'elles cois supérieur général. François fond.i,
s'empressèrent de venir à son aide. Il y eut vers l'an 147() deux nouvelles maisons de
,

niônie des personnes distinguées par leur son ordre, l'une à l'aterno, sur le golfe de
naissance qui vouluronl mettre la main à Tarenle, et l'autre à Spezza, dans le diocèse
l'œuvre, et François lit dans cette circons-
,
de Cosenza. Trois ans après il passa en Si-
taiice, plusieurs miracles, parmi lesquels on cile, où il fut reçu comme l'.nige du Si-ignenr ;

cite la guèrison d'une maladie qui avait été •! y opéra plusieurs gnér sons mir.o-oi n-
jugee ini urable. Quand les bàlimenls furent ses el y fonda un monastère qui donna bieii-
i;che\és, il y logea ses disciples et établit tôt naissance à d'autres. De nlour en Ca-
parmi eux la régularité, en les assujettis- labre, il y fonda celui de Corigliano, au dio-
sant à des pratiques uniformrs. Pour lui il, cèse de Uossano. IJuelqucs avis qu'il donna
i;e diminua rien de ses premièies austérités, à Ferdinand, roi de .Naples, cl a ses deux
et s'il ne couchait plus sur le roc, il n'avait fils aînés lui atlirèienl une persécution de la

d'autre lit qu'une planche ou la terre nue : pari de ces princes. Ferdinand , pour cacher
une pierre ou un Ironc d'arbre lui servait les molils qui le faisaient agir, allégua pour
d'oreiller, el ce ne fut que dans sa vieillesse prétexte que François avait bâti dans son
qu'il consentit à coucher sur une natte. Il ne ro} aume des monaslères sans son consenle-
donnait au sommeil que le temps absolumenl meni, el ciiargea un capitaine de ses galères
exi^^é par la nature, ne faisait qu'un seul d'aller l'arrèler à Paterno el de le conduire
repas par jour, sur le soir, el ne Vivait ordi- dans les prisons de Naples. L'oftlcier parlil
naircmeut que de pain el d'eau mais il pas-
; sur-le-champ pour exécuter sa commission ;

sait quelquefois deux jours sans manger, mais lorsqu'il vit le saint, il fui si touche de
surtout à l'approche des grandes fêles. Il son humililé et de la disposition où il était de
obligea ses disciples à faire un carême jier- le suivre, qu'iln'osa nenenlreprendrecontre
pétuel, c'est-à-dire à s'interdire pendant lui , et, de retour à Naples, il parla si forle-
luute l'année l'usage de la viande, des (eufs, ment au roi ensafaNeur que Ferdinand con-
du lait, du from.ige, du beurre, el générale- sentil à lui laisser la liberlé. Saint François
ment de toutes choses que les anciens canons de Paule |jussédail, outre le don des miracles,
i.e permettaient pas durant la sainte qua- celui de prophétie. Il prêdil entre autres
,

ranlaine. (kite rigoureuse abstinence lui pa- clmses la prise de Constantinople par les
,

lul un point si esseniiel à son ordre qu'il en Turcs plusieurs années avant l'événement ;

lit l'olijei d'un quatrième vœu, ajoute aux il prédit aussi que ces infidèles s'empare-
irois vœux ordinaires, et son but, en cela, raieiil d'Otraiiie, la place la plus imporlanle
e;ail de réparer, au moins par une sorte de du royaume de Naples, mais qu'elle serait
compensation, lesabus auxquels se livraicnl reprise année d'après.
1 —
Les prodiges ((u'il
la plupart des chrétiens pendant le carême. ne cessait d'opérer excitaient pariout 1.id-
11 espérait que l'exemple de son ordre serait iiiiration ; c'est pourquoi le pape Paul \l
iM^e b'çon mu(;lle ,mais peut-être j>lus çl'U- uvail t(»iir({é,cii |^0U, un dç ses cainérier»
105T FRA FHA I0S8

(le se rendre sur Icilieux cl do s'adrosser à bre, ne ,


oiirraicnt
garantir de la mori qui
le
rarchevèqiie de Cosenza pour s'a'^snrcr de s'approchait, el qui lui causait une frayeur
la véiiié des fails que publiait la rcnopinu-e. excessive, envoya prier le ihaamaturge do
— L'archevêiiue rendit au serviteur de Dieu laCalabre, dont on publiait tant de mer-
le fdus glorieux lénioignagc , et dit ensuite veilles, «le venir en France pour lui ri'ndro
an caiiiérier // ne tient qu'à vous de te voir
: la sauté, lui promeltant, ainsi qu'à son or-
cl (le l'inlerruger, afin d'en juger par vous- dre les plus grands avantages. Cette pro-
,

même. Le camérier fit une visite à Fr.inrois, messe n'ayant nullement louche François ,

accompagné de Charles Pyri ho, chanoine de Louis mit le roi de Naples dans ses inléiêls ,
Co-'enza que le saint avait guéi d'une nia-
,
i et le conjura de lui envoyer le saint, (]ui ré-
lailiedix ans auparavani. LorMiu'ils airivè- pondit sans détour qu'on ne le déterminerait
renl au mnnastèie, François travaillait avec pas à tenter Dieu, et qu'il n'entreprendrail
li's ouvriers aux fondations de son église; pas un voyage de quatre cents lieues pour
niais il ne les eut pas plutôt aperçus qu'il un prince qui ne demandait un miracle que
qulta ^o^ travail pour aller les recevoir. Le par des vues purement bumaines; mais
camérier s'éianl mis en devoir de lui baiser Louis, que son mal toujours croissant in-
la main, comu^.c cela se pratique en Italie à quiétait de plus eu plus s'adressa au pape
,

l'égard des prêtres et des religieux, François Sixte IV, qui envo\a deux brefs au servi-
s'y refusa, et se prosternant aussiiôi à ses teur de Dieu, lui ordonnant de se rendre en
pieds C'est à moi, lui dit-il , de baiser vos
: France. François obéit sans délai, passa par
mains, qui sont consaciées ilepuis Irenlc ans, Naples el par Rome, où il fut traité de la
par ioblaliondu saint sacrifice. Le camérier, manière la plus honorable. Débarque en
fort étonne, comprit par là que Dieu lui avait Provence, qui était alors rivagee par la
révélé depuis combien de temps il était prê- peste, il y opéra plusieurs guénsons mira-
tre, el, sans lui déclarer le sujet de son voya- culeuses. Le roi, en apprenant qu'il était ar-
ge, il lui témoigna le désir de l'enlietenir. rive dans ses Etais, fit compter 10,000 écus
François le rontluisit dans une chambre, el la à celui qui lui apporta cette heureuse nou-
conversation tomba sur le nouvel institut. velle. Il voulut que le ilau[)hiu son fils, et
,

Le députe du pape, pour l'éprouver, lui dit les seigneurs les plus qualifies de la cnur al-
qu'il avait in roduit dans sa lè^le une ri- lassent le recevoir à Ambuise el l'amenas-
gueur iniliscièle et des singularil s blâma- sent au château du Piessis. Lorsqu'il en ap-
bles, parla des illusions auxquelles exposent prorh.iil, Louis se rendit à sa rciuonlre et se
les ^;râces extraordinaires, el exhorta !<• saiiil jet.i à ses pieds, le conjurant d'obtenir de
à rentrer dans la voie commune où tant de Dieu qu'il lui prolongeât la vie. F'rançois
grands hommes avaieiil marché avec succès. lui fit enleni!re que la vie des rois a des bo.-
Françdis reprit modestement les objections nes comme celle des auti es hommes, qu'il
du camérier, et les réfuta toutes avec beau- n'avait d'autre parti à prendre qu'a se sou-
coup de solidité; mais voyant que srs ré- metire avec résignation à la volonté du
ponses n'étaient pas goiilées, il prit dans sa ciel, et qu'à se pré, arer à mourir sainte-
main des charbons ardents, el dit que Dieu ment. Louis le logea dans son palais, lui
obéissait à ceux qui le servaient dans la sin- donna un interprète et eut plusieurs confé-
,

cérité de leur cœur, paroles qui furent depuis rences avec lui, lant en particulier qu'eu
insérées dans la bulle de sa canonisation. Le présence des seigneurs de la cour. François
camérier, frappé du prodii;e de ces cbaibuns s'exprimait avec tant de sagesse, quoiqu'il
qui ne le brûlaient pas conçut pour lui la
, n'eût aucune teinture des lettres, qu'au r.ip-
plus profomle vénération, cl alla rendre au port de Philippe deComiiies, qui l'entendit
pape un compte fidèle de ce qu'il avait vu. plusieurs fois, tout le monde était persuadé
Queltiues années auparavant, François avait que le ?aint-Esprit prlailparsa bouchi'.
opéré un miracle encore plus fiapp.inl. Sa Ses exhortations et ses ferven es prières ob-
stEur Brigide, éponse d'Antoine d'Alesso, ve- tinrent au roi la grâce de rentrer en lui-
nantde perdre soti fils alla trouver Fiançois
,
même. Ce prince prit des sentimenls plus
avec l'espérance qu'il lui procurerait qucl- chrétiens, se soumit à la volonté divine, et
(jue consolation dans sa douleur. Lorsq ."on nioui ut clans les bras du serviteur de Dieu,
eut achevé l'office pour le repus de l'âme du le 30 août li83. Charles Vlll, son fils el son
défunt, il fit porter le cadavre dans sa cel- successeur, honora Franco. s d'une manière
lule, el se mit en prière. Quel ne fut pas l'é- plus spéciale encore que ne l'avait fail sen
lonnement de Brigide lorsque, queluues in- |ière, le consultant sur toutes les choses qui
stants après, elle revit son fils plein de vie! regardaient sa conscience et même sur les
Le jeune Alesso, ressuscité, entra chez les atïaires del'litat. Tanl qu'il resta au l'iessis,
Minimes, s'y distingua par la pratique de il le visitait tous les jours, el il voulut (ju'il
loules les vertus, et accompagna plus tard tînt sur les fonts le Dauphin son lils. Il lui fil

son oncle en France, lorsque celui-ci y lut bâtir un couvent dans le parc du Piessis, et
appelé par le roi Louis XI. Ce prince, alleinl un autre à Amboise, dans le lieu même où il
d'une maladie de langueur, dans le château l'avait reçu lorsqu'il était allé à sa rencon-
du Plessis-lès-Tours où il s'était renfermé, tre. Après qu'il eut été proclamé empereur
voyant que ni l'art de la médecine ni les , de Constantinople par le pa[ie Alexandre I, '*

prières publiques qu'il faisait faire lie toutes il fonda sur le mont Pincio, à Home, ii;i au-

parts, ni tes reliques d'un grand nombre de tre monastère de Minimes pour la nation
saints qu'il avait lait apporter dans sa cii sn;- friiiçaise. Vers le même temps François
1059 FlU FRX 1060

fondiiil celui de Nigeon près Taris, el deux au collège de Beauvais, tout en continuant
dorliMirs qui dans le conseil de l'évéque
,
de los;er à Sainle-Rarbe où saint I;;nace
,

df l';iris, "«'élaieiit oi)|)oscs élublisse-


à cel de Loyola aciievail alors ses études el mé-
nieiil, n'euniil pas pluliU vu le saint fonda- ditait de former une société savante qui se
deiir, ()u'ils clian^'èrenl de sentiniinls cl se dévouât tout entière au salut du prochain.
iiiin'iil au nombre de ses disciples. La règle Il jugea François Xavier propre a remplir
des Minimes n'avail pas eu jusque-là loute ses vues, et lui fil part de ses projets mais ;

sa perfeiiiwn François la modifia en quel-


:
Xavier, <iui rempli de pensées .ambi-
était
ques points, el la lit approuver par Alexan- tieuses, el (lui voulait réussir dans le monde,
dre VI, ilJule- Il la confirma depuis. Fran- rejeta avec dédain la proposition d'Ignace;
çois obtint de Louis XII, successeir de Ch.ir- il ne négligcail mémo aucune occasion
les N'ill, la permission de retourner ea Italie; de le r&iller elde tourner en ridiruh' la [lau-
mais celle permission fui presque aussitôt vreté dans laquelle il vivait. Ignare suppor-
révo(inée par ce prince qui le combla d'Iioii- tait ses mépris avec douceur el même avec

ncurs et de bieniails, ainsi que ses disci- gaieté, se cunlentanl de réjiéler quelquefois
ples el ses parents. Le saint ayant connu par celte maxime du Sauveur Que sert à un
:

avance le moment de sa mort, se relira dans homme de (/(Kjner loul l'uniiers s'il perd son
su cellule les trois derniers mois de sa vie, dme ?Mais François \a\ier, ébloui par la
afin de n'avoir plus aucune communic.ition vainc gloire, se faisait de faux principes pour
avec les liommes, et de ne plus s'occuper ([ue concilier l'amour du monde avec le chris-
de son élernilé. Ayant été pris de la lièvre le tianisme. Ignace le prilalors par son faible,
dimanche des Hameaux, le jeudi saint il as- se mil à louer son savoir cl se> talents il :

sembla ses disciples dans la sacristie qui ser- applaudissait à ses leçons, el cbercliail à lui
vait de chapitre, leur recommanda l'amour procurer des écoliers, .\yant appris qu'il
de Uieu, la charité entre eux, el la fidélité à élail dans la gène, il lui offrit de l'argent,
tous Us points de la règle. S'élanl ensuite <iui fut accepté. Xavier, qui avait l'àme gé-
conicssé, il recul la sainte eucharistie dans néreuse, fut louché de ce dernier procédé, et
le cosiume qu'on la reçoit ce jour-là dans sachant qu'Ignace élail d'une naissance dis-
son ordre, c'est-à-dire, nu-pieds et la corde linguée, il en conclut qu'il avait eu des mo-
au cou. 11 muui ul le lendemain, 2 avril lo07, tils puissants pour embrasser le genre de vie

âgé de qualre-vingl-onze ans, el fui en- qu'il menait; il le regarda donc avec d'au-
terré dans l'église du couvent du Plessis, où tres yeux. Les lulhérieiis, qui av.iienl alors
il était mort. Léon X
le canonisa en 1519. des émissaires à Paris, préienlaienl leurs
Son corps resla entier jusqu'en 1562, que les nouveautés d'une manière si séduisante, (]ue
Huguenots le brûlèrent avec le bois d'un Xavier, naturellement curieux, prenait
grand crucifix. Les catholiques rclirèrenl plaisir à les entendre mais Ignace vint à
;

quelques-uns de ses os, que l'on plaça dans son Secours el le préserva de la séduction.
les couvents de son ordre. Les reliques qui Le trouvant nn jour plus atleniif qu'à lor-
étaient dans celui du Plessis sont présente- dinaiieà ce qu'il lui disait, il lui rép.'ta en-
ment à l'église paroissiale de Sainl-François core celle maxime déjà citée (Jue sert à un
:

de Paulc à Tours. Les minimes lurent nom- homme de gagner lout l'uniiers s'il perd son
més in France, les Bons-Hommes, du nom âme? Il lui repré^cnla ensuite (qu'une àme
de Bonhomme que les courtisans de Louis aussi noble ne devait point se borner aux
XI tlounaienl à leur saint fondateur. 2 — vains honneurs dece monde, et que la gloire
avril. céleste élail le seul objet digne de son am-
FRANÇOIS D'ESTAING bienheureux),
(le bition. Xavier comprit alors le néant des
évéque de Uodez, fut d'abord chanoine de choses périssables el sentit s'allumer en lui
Lyon, ensuileabbé de iMonélier-Saint-CbàlTre l'amour des biens éternels. Ce ne fut ccjien-
el enfin évéque de Uodez, où il mourut l'an dant qu'après de violents combats qu'il so
1529. 11 est honoré dans le Uouergue le 1'^'" rendit aux impressions de la grâce, el qu'il
novembre. résolut enfin de conformer sa vie aux règles
FRANÇOIS XAVIER (sainl), jésuite et de l'Evangile. Il se mil sous la conduite
apôtre des Indes, naquit le 7 avril la06, au d'Ignace, qui le fil avancer à grands pas dans
château de Xavier dans la Navarre, el il les voies de la perfection. Pour vaincre sa
était le plus jeune des fils de Jean de Jassa, passion dominante qui était la vanité \l ne
l'un des principaux conseillers de Jean III, cherchait plus que les occasions do s'humi-
roi de Navarre. Il montra dès son enfance nii lier, et comme il n'est pas possible de rem-
caractère doux, gai, complaisant, qui le porter une victoire complète sur ses pen-
faisait aimer de loiil le monde, el l'on dé- chants sans mortifier la chair, il se revêtit
couvrait en lui un esprit pénélrant, et d'un ciliée el alTaiblit son corps par le jeun;;
beaucoup d'ardeur pour léiudt-. Ayant appris et par d'autres austérités. Lorsque les vacan-
les éléments de la langue latine dans la ces furent arrivées, il fil les exercices spiri-
maison paiernelle, il élail âgé de di\-huit tuels, suivant la méthode de sainl Ignace, el
ans lorsqu'il lui envoyé- à l'université de sa ferveur était si grande qu'il passa qu /tro
Paris, qui était regardée comme la première jours sans prendre aucune nourriture. Ces
écol.' du monde, el entra au collège de Sain- exercices termines, il parut changé en un au-
te-lîarbe, où il fil son cours de |jliiiosophic tre homme : ce n'étaientplus les niéiiies désirs,
avec un grand succès. Il fui onsu le reçu mai- les mêmes vuesni les mêmes afTectious.il ue
Ire èb-arl8 eleuseigua lui-même la philosophie se recounaissail plus lui-oiémc, cl rtiuoiililé
1061 FltA FIIA 1063
de la croix préférable à loiite la
lui paraissait Venise, le jourde Saint-Jean-Baptisle de l'an
gloire du monde. Il fit une confession géné- 1337, et après avoir fait avec ses compa-
îale de loule sa vie, forma le dessein de glo- gnons va'u de chasteté, de pauvreté et d'ob.éis-
rifier Dieu par tous les moyens possibles et sance, enire les mains du nonce, il se retira
(le consacrer lo reste de ses jours au s;ilut dans une chaumière abandonnée oîi il passa
des âmes.^ Après avoir enseigné la pliiloso- quarante jours exposé à toutes les injures
|)fiic pi'ndnnt trois ans et demi, il suivit le de l'air, couchant sur la terre nue et ne vi-
conrs de théologie, qu'il termina en 1533. vant que de ce qu'il mendiait de porie en
L'année précédente, le jour de l'Assomption, porle, afin de se préparer à célébrer sa |)rr-
Jgiiace réunit dans ré;^lise de Montmartre mière messe, qu'il dit à Vicence avec une
SOS compagnons , du nombre desquels était telle abondance de larmes qu'il fit pleurer
Xaiier, et ils y firent tous vreu de renoncer tous ceux qui y assistèrent. 11 exerça ensuite
au monde, de visiter la terre sainte et d'aller les fonctions du saint ministère à Bologne,
prêcher l'Evangile aux. infidèles; ou, si et la maison où il logeait fut depuis donnée
cette entreprise ne pouvait avoir lieu, d'aller aux jésuites et convertie en un oratoire. Ignace
se jeter aux pieds du souverain pon'.ife et de fit venir Xavier à Rome, pendant le carême

lui offrir leurs services pour s'employer aux de l'année suivante 1338, pour délibérer sur
bonnes œuvres qu'il jugerait à propos de la fondation de l'ordre avec ses autres com-
leur désigner. Le 13 novembre 1530, ils par- pagnons. Le voyage de la terre sainte étant
tirent de Paris au nombre de neuf pour se devenu impossible parla guerre survenue en-
rendre à Venise où Ignace leur avait donné tre les '/éuitiens cl les Turcs, ils offrirent leurs
rendez-vous. Ils traversèrent toute l'Allema- services au pape, couime ils s'y étaient en-
gne à pied, malgré les rigueurs de l'hiver. gagés. Paul 111 accepta leurs offres et voulut
Xavier, pour se puiiir de la complaisance qu'ils prêchassent dans la ville de Uome. En
que lui avait autrefois inspirée son agilité à attendant de nouveaux ordres, Xavier exer-
la course et à d'autres exercices du corps, ça son ministère dans l'église de Saint-Laurent
s'était lié les brus et les cuisses avec de pe- in Damaso, où il fit admirer son zèle et sa
tites cordes qui entrèrent si avant dans les charité. Il fut ensuite chargé de remplacer
chairs qu'on ne les voyait presque plus, par Cobadilla, qui, d.signé par saint Ignace pour
suite de l'inllamnialion qui était survenue ; aller, avec Simon Kodrigucz, prêcher la foi
ce (lui le mit bientôt dans l'impossibilité de dans les Indes orientales, sur la demande du
marcher. Ses cumpagnons appelèrent un roi de Portugal, était tombé malade, la veille
chirurgien qui déclara (ju'il y avait du dan- de son départ de Uome. Xavier, joyeux d'être
ger à faire des incisions, et qu'au reste le choisi à sa place , alla demander la bénédic-
mal était incurable. Ils passèrent tous la tion du pape, et quitta Uome avec Mascare-
nuit en prière, et le lendemain les cordes giios,ambassadeur de Portugal, le 15 mars
étaient tombées. Après avoir remercié Dieu laJO. Pendant le voyage, qui se fit par terro
de ce miracle, ils se remirent en route, et, et qui dura plus de irois mois, il saisit avec
arrivés à Venise le 8 janvier 1537, ils eurent une sainte avidité toutes les occasions de
une grande joie de retrouver Ignace, qui les pratiquer la mortification, l'humilité et la
dislriliua dans les deux liupilaux de la ville charité, rendant à ses compagnons de route
p<»ury servir les pauvres, ju>qu'au moment tous les services temporels et spirituels qui
où ils s'embarqueraient pour la Palestine. étaient eu sou pouvoir. Arrivés à Pampelune,
Xavier, qui était à l'hôpital des Incurables, l'ambassadeur lui proposa d'aller au château
consacrait la nuit à la prière et employait de Xavier pour dire adieu à sa mère et à ses
le jour à rendre aux malades les services amis; mais Xavier répondit qu'il remettait
les plus rebutants. Il s'atlachuil de préfé- à les voir dans le ciel, où leur entrevue ne
rence à ceux qui avaient des maladies con- serait plus attristée par les larmes cl le cha-
tigleuscs, ou qui étaient couverts d'ulcères. grin de se quitter. L'ambassadeur fui telle-
Un de ces incurables était atteint d'une ul- ment édifiéde ce sacrifice imposé à la nature,
cère qui exh.ilail une puanteur si insup- qu'il prit la résolution de renoncer lui-
portable que personne n'osait eu approcher. même au monde. Lorsque Xavier fut arrivé
Xavier lui-même éprouvait de la répugnance à Lisbonne, il rejoignit son confrère Uodri-
à le servir ; mais sentant que l'occasion guez qui logeait dans un hôpital et ils
, ,

qui se présentait de faire un grand sacrifice s'occupèrenl du soin des malades, et firent
était troj) précieuse pour la laisser échapper, le catéchisme aux enfants dans les différents
il embrasse le malade, puis appliquant sa quartiers de la ville. Les dimanches et les
bouche sur l'ulcère, il en suce le pus. A fêtes , entendaient les confession'; des
ils
l'instant sa répugnance cessa, et celte vic- personnes de la cour, et le roi ,voyant leur
loire héroïque remportée sur lui-même lui zèle et le bien (ju'ils opéraient, voulut les
naérita la grâce de ne plus trouver de peine retenir dans son royaume : pour satisfaire
à rien tant il est impoi lantde se vaincre une
: eu partie à son désir, il fut décidé que Ko-
bonne fois. Ignace envoya ses compagnons drigucz resterait et que Xavier partirait seul.
à Uome pour demander la bénédiction du Lors«]u'il fut sur le point de s'embarquer, le
pape, avant leur départ pour les saints lieux. roi lui remit quatre brefs du pape qui l'éta-
Paul 111 accorda à ceux d'entre eux qui blissait nonce a|jostoli()ue , et lui donnait
n'éiaieiit pas encore prêtres la permission d'amples pouvoirs i)ar les deux premiers :
de recevoir les orlies d tout cvêiiue ca-

le troisième le recommandait à David, roi
tholique. Xavier fui élevé au sacerdoce à d'Ethiopie, et le qualrièuie aux autres
1005 FR\ FRA 10»i

\iiincfs Le saint missionnaire


d'Orient. point d'antre suite, parce que le saint, tout
in> ("il avec lui que qurl(iues livres en déplorant l'aveuglemenl de ce peuple, fut
lie piclé, destinés à l'us.ige des nouveaux oblige de partir avec la flolle, qui, au bout
convertis, el refusa un domestique qu'on lui de quelques jours, vint mouiller à l'ile do
olIiMit, disant qu'il olail en étal de se servir Socotora, vis-à-vis le détroit de la Mecque.
liii-tnénie; el tomme représenta qu'il
<»n lui Xavier y trouva quelques traces de chris-
c.ait outre les convenances qu'un nonce du tianisme, mais défiguré ; et ce ne fut |ias
-aini-siége pr, parât lui-même sa nourriture sans verser des larmes qu'il abandonna ces
et I nât son linge sur le liUac, il répondit insulaires, qui paraissaient tlisposés à rece-
(|u'il ne deval pas craindre de scandaliser voir ses instructions. La llotlc, remettant à
laiit qu'il ne ferait pas le mal. En faisant ses la voile pour li-s Indes, entra dans le port de
adienv à Itodriguez (|ui l'avait accompagné Goa le G mai lîj't2. Xaviei' étant descendu à
jusqu'à la Hotte,découvrit un secret
il lui l'hôpital de celle ville, demanda à Jean
qu'il lui avait caché jusque-là. Lorsqu'ils d'Alliuquerque, qui en était évéque, la per-
étaient ensemble ilins un hôpital de Rome, mission d'exercer les fonctions du minislére,
Ilodrigucz entendit Xavier s'étricr pendant lui présiiua les brefs du pape, dont il ne
la nuit Kncorr plus, Seigneur, encore plus;
:
voulait pas faire Usage sans son aulnisa-
et celui-ri ne voulut p is lui donner l'expli- tion, et se jeta à ses pii'ds, lui demandant sa
ration <ie ces paroles mais en le quittant au
;
bénéiliction. L'evêque, frappé de la modes-
port de Lisb'iniie, il lui avoua que Dieu lui tie de Xavier et de l'air de sainteté qui écla-

avait fait voir ce qu'il «levait soulïrir pour tait sursoit visage, s'empressa de le relever;
la gloire de Jé<us-Clirisl, et que son ardeur puis, après avoir baisé respectueusement
poui les soulTraiices le portait à en deman- les brels du pape, il lui promit de l'aider
der de plus grandes, de là Cette exclamation : de son autorité épiscopale. Xavier, après
Encore jilus. Seigneur, encore plus 1 11 s'em- avoir passé la première nuit en prières,
bar<iua l'an lo'tl, le 7 avril, qui était le jour pour implorer l'assisiance du ciel , com-
de sa naissance, sous la cou luite d'.Vnloine mença sa mission par les chrétiens. Ils mé-
Sousa,nnmme vice-roi des Indes, qui vou- ritaient à peine ce luim, tant leur conduite
lut l'avoir a son bord. Le vaisseau contenait était opposée au christianisme. Le saint
bien mille personnes, que Xavier regarda avait coutume de consacrer sa matinée an
comme un troupeau conlié à ses soins. Il service des malades dans les hôpitaux el à
catéchisait les matelots et prêchait tous les la visite des prisonniers. L'après-midi, il
dimanches au pied du grand mât. 11 avait fait parcourait les rues de la ville, une sonnette
de sa chambre une e-pèce d'intiniierie pour à la main, pour avertir les parents et les

les malades, auxquels il rendait toutes sortes maîtres d'envoyer leurs enfants et leurs
de services, l'eiidant la traversée, il coucha esclaves au catéchisme. 11 menait ensuite à
toujours sur le tillac, et ne vécut que d'au- l'église les petits enfants pour leur appren-
mônes, sans vouloir accepter la table du dre le Symbole des apôtres, les comraande-
vice-roi, parce qu'il était clisait-il , de son , menls de Dieu el les pratiques de la piéle. La
devoir d accomplir son vœu de pauvreté et ; modestie et la dévotion de ces enfants étonnè-
s'il fut quelquefois forcé d'accepter les plats rent tout (joa et produisirent bientôt un chan-
que le vice-roi lui envoyait de sa table, il les gement salutaire. Ses visites particulières et
parlage.iil avec ceux qu'il savait en avoir le ses prédications ))ubllques produisirent les
plus besoin, .\ttentif à réprimer et même plus heureux effets. Les pécheurs eurent
à prévenir toute espèce de desordre, il apai- honte de leurs désordres ; le repentir entra
sait les querelles ou les disputes, et empê- dans leur cœur, et ils venaient en foule dé-
chait, aulant qu'il était jurements,
en lui, les charger le poids de leurs consciences dans
les blasphèmes, les excès du jeu el les choses le triounal de la réconciliation. Leurs lar-
conlr, lires à la modestie el cela avec tant ;
mes témoignaient de la sincérité de leur con-
de tenneti- et de douceur en môme temps, version. Alors on vil disparaître les scanda-
que personne ne pouvait s'en oITenser. Un les, les injustices, les usures, etc.;ceux (|ui
grande partie des personnes à bord ayant été avaient des concubines, ou les épousaient.
atteintes de maladies graves, lui fournirent Ou les renvovaient; le bon ordre et la dé-
l'occasion de redoubler de zèle et de charité. cence rcparnrent dans les familles. La réfor-
Après cinq mois de navigation, la Hotte ayant malion d'une ville aussi démoralisée que
double le cnp de Honnc-Kspérauce, aborda, l'était Goa, opérée en aussi peu de temps,

sur la lin d'août à .Mozambique sur la lôte montra ce qu'on devait attendre du saint
occidentale d'Afriiiue, oii elle fut obligée missionnaire. .\u mois d'oclobrede la même
d'Iiiverner. Xavier y tomba malade, et après année ib'*-l, il s'embarqua pour la côte de la
saguerison, s'étant rembarqué avec le vice- Pêcherie, afin d'instruire les Paravas, qui
roi, le 13 mars loi2,il arrivale IGà .Mélinde, s'étaient fait baptiser, mais qui conservaient
ville mahomélane. Il se disposait à parlerde re- leurs superstitions el leurs vicias. Avant pris
liu'ioii pourfaire sentir ksabsurdilesdu maho- terre au cap Comorin, il commença' l'exer-
iiietisnie, lorsqu'un des principaux habitants cice de son ministère dans un village rem-
lui dernandu s'il n'y avait pas plus de pieté pli d'idolâtres, ijui lui dirent qu'ils ne pou-
en Eurojie qu'à Melinde ; que de dix-sept vaient changer de relig:on sans la permis-
mosquées qualorzeétaient entièrement aban- sion de leur prince ; mais leur opiniâtreté
données, el que l'on ne fréquentait presque ne put tenir contre un miracle dont ils furent
plus les trois autres. Cette conversation n'eut témoins une femme en travail deofaut de-
:
FRA 10C6

puis trois jours et souiïr.tnt des douleurs vnit plus suffire seul à une moisson si abon-
iiorribles n'rut pns plulôt rrii en Jésus- dante, retourna, sur la lin de 154.3,
il à Goa
Christ et b;iplèinr, qu'elle fui délivrée
reçu le pour procurer des eoopératcurs. Mais il
Se
el p.iifiiitt'mpntguérie. Non-seiileiiieiit la fut obligé di- rester un an dans celle ville
f. mille (le celle femme, niais les principaux pour oiganiser le séminaire de Saint-Paul ,
liahilaiits du lieu se coiiverlireiil, el le chef qui avait été fondé pour l'éducntion cb-ricale
du pays, ayant permis Texercice du chrislia- des jeunes Indiens, el dont ou lui avait con-
nis:iie, tous se firent instruire el bapliser. fié la direction. 11 retourna chez les Par.i-
Eiicoura^'é parce premier succès, il iiasjna vas , en 1545 , avec (lucbiues ouvriers
la coie tie la Pêcherie, et s'attacliant d'abord évangéliqiies , tant Luro[)éeus qu'Indiens,
à (eux qui avaient reçu le baptt'me, il leur qu'il diitrihua dans dilTérenls villages. II
cnseij;na la doctrine chrétienne. Il se don- passa avie quelques-uns dans le roy.iume
nait des peines iiirinies pour se perfection- de Travancor, oii il baptisa de ses propres
ner dins la langue malabaie, et à force de mains jusqu'à dix mille idolàires d.ius l'es-
travail, il parvint à traduire dans celte lan- pace d'un mois. On vil quelquefois un vil-
gue les paroles du signe de la croix, le lage entier recevoir le baptême en un seul
Symbole des Apôtres, les commandements jour. Il s'avança ensuite dans les terres ;
de Dieu, le l'oler, VAve, le Covfilcoi-, le mais comme il ne savait pas la langue da
Salve Regina, cl enfin tout le catéchisme. 11 pays, il se conleulail de baptiser les enfants
apprii par (œiir ce qu'il put de sa traduc- et de donner ses soins aux malades. C'est
tion, el se mit à parcourir les villages, allant, alors que Dieu lui commnni(iua le don des
la c!ochrtteà la main, pour rassemb!er ce langues, et il pouvait se faire entendre sans
qu'il rencontrait d'hommes et d'enfants et ;
avoir besoin de Irucheman. Ses prédications,
après chaque inslrui lion il leur recomman- suivies des plus étonnants suc( es animèrent
dait de répéter dans leurs familles ce (|u'ils contre lui les brachmanes, qui lui tendi-
avaient retenu. Les dimanches, il réunissait rent des pièges cl employèrent plusiiMirs
dans la chapelle les néophytes, leur ensei- moyens pour lui ôler la vie mais Dieu ;

gna.l les prières usiiées parmi les chrétiens rendit vaines leurs criminelles tentatives.
et leur expliquait les principales v( rilés do Xavier était dans le royaume de Travancor,
la foi, ainsi que les principaux points de la lorsque les Radiiges, qui ne vivaient que de
morale chrélienne. H forma des caléchisles rapines, y firent une incursion. Il se mit à
qui lui furent d'un grand secours pour ache- la lêie d'une petite troupe de cbréliens fer-
Tcr les conversions que ses discours avaient vents, s'avança vers ces l)arbares, un cru-
conimencces. Le nombre de ceux ((ui ileman- cifix à la main, el leur ordonna, au aom'da
daiint le bii|ifémc était si grand, cpie Xavier, Dieu vivant, de ne point passer outre, et de
à fiTic de bapliser, ne pouvait presque plus s'en relourner dans leur pays. Le ton d'au-
le\er les bras, et la ferveur de celle cliré- torité avec lequel il leur parla les remplit
Cienlé naissante éiait admrrable. La cote se de teneur et ils se retirèrent en désordre.
trouvant désolée par des maladies, tous les Le roi de Travancor, en reconnaissance de
habitants couraient au saint missionnaire, ce service, lui assura sa protection et lui
soit pour être guéris eux-mêmes, soit pour donna le surnom de grand-père. Xavier
obtenir la guérison de leurs parents ou prêchant uu jour à Coulan, village du
de leurs amis , et la santé était rendue même royaume, el voyant que les idolâtres
aussitôt à ceux qui invoquaient avec foi le peu touchés de ses discours, se fit
ét.iieni
nom de Jé-us-Chi isl el se faisaient bnptisor. ouviir un tombeau où l'on avait enterré, le
On lit dans le procès de sa canonisation qu'il jour préc(îrieut, un morl qui sentait déjà
ressuscita quaire morts dans cette contrée. mauvais: s'étant mis à genoux el avant fait
Les bracbmaiies, qui étaient les préires du une courte prière, il ordonna au mort, par
pays, eurent des conférences avec Xavier ;
le nom du Dieu vivant, de revenir à la vie.
mais ni la solidité de ses raisons, ni la vue Aussitôt le morl ressuscite et se lève plein
des miracles dont ils élaieiil icmoins, ne pu- de vie cl de santé à la vue de ce prodige,
;

rent les décider à se convertir; ils s'()|iposè- tous se jettent aux pieds du saint el lui de-
rent même, par des vues d'intérêt, aux pro- mandent le baiitême. Il ressuscita, sur !a
grès (le l'Evangile. Xavier joignait aux fati- niénie côte, un jeune chrétien (ju'on port.iit
gues de l'apostolat les aiis(érités de la péni- en terre ; el ces miracles frappèrent telle-
tence. Du riz et de l'eau composaient toute ment le peuple,' (]U il ne resta plus, au bout
sa nourrilure il dormait Irois heures de la
; de qui'l(|ues mois, d'autres idolâtres que le
nuit lout au plus, el (ouchail dans une ca- roi et les personnes de sa cour- La réputa-
baiie, sur la lerre, sans vouloir se servir des tion du saint se lépandait au loin, el les In-
matelas et des couvertures qui lui avaient diens le faisaient prier de toutes parts de
élc envoyées de Goa. eldont 11 se servit pour venir les instruire el les bapliser. Ne pou-
assister ceux qui éliiienl dans le besoin. vant suffire à toutes ces demandes, il écrivit
Quelles que fussent ses occui)ations exté- à saint Ignace et à Simon l'odiigiiez, pour
rieures, il ne cessait jamais d'être uni à solliciter l'envoi d'ouvriers évangcii(|U('S , et
Dieu cl de s'entretenir avec lui el les déli- ; dans les transpcTts de son zèle, il aurait
ces i|u'il goûtait étiiicnt (luclquefois si abon- voulu changer les docleiirs des universir
dantes, (lu'il conjurait la b nié divine d'en de ri'ui o|ie en autant (le firé;liealeurs (b
nioilérer l'excès. Après avoir passé un an vangile. Des (lé|iulés de l'ie de M
au milieu des Paravas vojant qu'il ne pou-
, l'ayuul prié de venir chez eux, comme
DlCTlONN. HAGIOGaAl>aiQUE. 1. 3&
im FRÂ FRA 1068

pouvait s'y rendre lui-mémo, oblif;é qu'il mort devant les yeux pendant trois jouis et
ctîiil d'affermir la chrélicnlé de Travaiicor, trois nuits.Xavier, après avoir entendu les
il envoya un missionnaire qui convertit
y confessions de ré(iuipage, se prosterna aux
un grand nombre de ïManarois. Le roi de pieds d'un crucifix et pria avec tant de fer-
Jafanapatoa, de qui l'île dépendait, ayant veur qu'il ét;iil comme absorbe en Dieu. Le
voulu les forcer à retourner à l'idolâtrie, navire, entraîné par un courant, donnait déjà
plus de sept cents de ces nouveaux conver- contre les bancs de Ceylan, et tout le monde
tis aimèrent mieux sacrifier leur vie que de se croyait perdu, lorsque, sortant de sa
renoncer à Jésus-Chrisl. En quittant Tra- chambre, Xavier demanda au pilote la corde
vaiicor, Xavier se rendit à Cochin, pour et le plomb qui servaient.! sonder, et les
conférer avec le vicaire général des Indes, laissant nller jusqu'au fond de lamer, il
sur les moyens de reméiiier aux désordres s'écria : Grand Dieu, Père, Fils et Saint-Es-
des Portugais, qui étaient un grand obsta- prit, ayez pitié de nous ! Aussitôt le vais-
cle .ila conversion des idolâtres. Il l'engagea seau s'arrête, et le vent s'apaise. Débar-
mémo à faire le voyagiî de Portugal pour qué à Cochin le 21 janvier 15'i8, il visita les
instruire le roi de l'état des choses, cl lui côtes de la Pêcherie, et fut très-édifié de la
remit unelettre pour ce prince, dans laquelle ferveur des nouveaux convertis. Il fit quel-
il le conjurait, par les motifs les plus pres- que séjour à Mana[)or et retourna dans l'ile
sants, de faire servir sa puissance à réprimer de Ceylan, où il convertit le roi de Condé. Il
les scandales qui empêchaient l.i gloire de arriva enfin à Goa, le 20 mars, et iicheva
Dieu et le salut des infidèles. De là il se ren- d'instruire Auger et ses deux domestiques,
dit à l'île de Manar, qui venait d'être arro- quel'évèque de Goa baptisa solennellement,
sée par le sang d'un grand nombre de chré- et dcmna à Auger le nom de Paul de Sainte-
tiens : ses prières la délivrèrent de la peste Foi. C'est alors que Xavier forma le projet
qui y exerçait ses ravages. Il fit ensuite d'aller prêcher l'Evangile au Japon mais en ;

le pèlerinage de Méliapour, pour vénérer attendant que la navigation fût libre, il s'ap-
les reliques de saint Thomas, et pour atti- pliqua aux exercices de la vie spirituelle,
rer sur ses travaux la protection du saint afin de reprendre de nouvelles forces après
apôtre. Après y avoir ramené à Dieu plu- ses travaux passés. On l'entendait quelque-
sieurs pécheurs qui vivaient dans des habitu- fois, au milieu des consolations célestes dont
des invétérées, il résolut d'aller prêcher l'E- il était inondé, s'écrier: C'est assez. Seigneur,

vangile à Macacar et dans l'île des Célèbes. c'est lissez I Quelquefois aussi on le voyait
Etant arrivé à Malaca le 25 septembre ouvrir sa soutane par devant, comme si son
15i3, il y convertit un grand nombre de cœur n'eût pu contenir l'abondance des dé-
mauvais chrétiens, de mahométans et d'i- lices que Dieu lui prodiguait. Mais le plaisir
dolâires ; mais ne trouvant point d'occa- qu'il goûtait daift l'oraison ne lui faisait
sion pour Macacar ,il se rendit à l'île pas négliger le soin des maladi-s et des pri-
d'Arnboine, où il exerça son zèle avec le sonniers, et ne ralentissait pas son zèle
plus grand succès, ainsi qu'à Ternate et pour le salut des âmes. Pendant qu'il était i
dans d'autres îles du voisinage. Après un Goa, le P. Barzée et quatre autres jésuites y
assez long séjour aux Moluques, il passa arrivèrent. Xavier leur désigna leur emploi
dans l'île de More, malgré toutes les repré- et leur donna ses instructions. Ensuite i! re-
sentations qu'on lui fit pour l'en détourner. partit pour Malaca, dans la vue de passer au
Il en convertit les habitants, il est vrai, mais Japon, et accompa;jné de Paul de Sainte-Foi,
il serait difficile d'exprimer tout ce qu'il eut il débarqua, le lo août ioW, à Cangoxima,

à souffrir dans cette mission. Obligé de re- dans le royaume de Saxuma, qui fait partie
tourner à Goa pour se procurer des mission- du Japon. Ayant déjà appris de Paul deSain-
naires, ilvisila, chemin faisant, plusieurs des te-Foi les premiers cléments de la langue
îles oii il avait déjà prêché. Pendant qu'il se japonaise, il continua cette étude pendant les
trouvait à Malaca, on lui présenta un J;ipo- quarante jours qu'il passa chez lui à Can-
nais, nommé Auger, qui s'était réfugié sur goxima, et il convertit toute sa famille qui
un vaisseau portugais, parce qu'il avait tué étaitunedes plus considérées du pays, li n'y a
un homme dans son pays. Ce crime ne lui dans tout le Japon qu'une seule langue, mais
laissant plus aucun repos, on lui conseilla qui se modifie par la prononciation et les ac-
de s'adresser à Xavier pour en obtenir les cents, suivant la qualité des personnes aux-
consolations dont il avait besoin. Le saint quelles on parle. Xavier y fil de tris pro-
lai promit la tranquillité de l'âme qu'il chcr- grès, qu'il fut en état de Iraduircen japonais
chiit; mais il ajouta qu'il ne pouvait la le Symbole des apôtres, ainsi que l'explica-
trou?er que dans la véritable religion. tion qu'il en avait faite autrefois et ayant
;

Comme Auger savait un peu le portugais, il appris cette traduction par cœur, il se mil à
l'instruisit des mystères de la foi et lui pro- prêcher Jésus-Christ. Paul de Sainte-Foi,
posa de s'embarquer pour Goa , où il se qui avait déjà parlé au roi de Saxumij
rendait lui-même. Le vaisseau que montait du zèle de Xavier, de ses vertus et de ses
Xavier, allant droit à Cochin, fut assailli, miracles, lui procura une audii-nce. Le prince
dans le détroit de Ceylan, d'une tempête si fit au saint un accueil aussi gracieux qu'ho-

furieuse, qu'on fut obligé de jeter toutes les norable, et lui permit d'annoncer la foi à ses
marchandises à la mer, et le pilote lie pou- sujets. Xavier opéra de nombreuses conver-
vant plus gouverner abandonna le bâtiment sions ; mais il ne put gagner les bonzes qui
à la merci des vagues. On eut l'image de la étaient les prêtres du pays. Ici encore les
ioeo FRA FHA lo:»
mipacles vinrent confirmer la doctrine qu'il les troubles occasionnés par les giierl-es ci-
annonçait. Il guérit, en le bénissant, nn en- viles empêchaient qu'on ne l'écoulât. Etant
fantqu'uneenllurc avait rendu très-difforme: donc retourné à Amanguchi, comme la pau-
il guérit aussi un lépreux qu'il ressuscita, et vreté de son extérieur était un obstacle à co
une joiine fille de qualilé, morte depuis vingt- qu'il ftit reçu à la cour, il crut devoir s'ac-
quatre heures. Après avoir passé un an à commoder aux préjugés du pays, et se pré-
Cangoxima, il fut obligé de partir, parce senta avec un appariel capable d'en impo-
que le roi de Saxutna, irrilé i!e ce que les ser. Admis à l'-audience du prince, il lui fit
Portugais abandonnaient ses Etats pour trans- quelques présents, parmi lesquels se trou-
porter leur commerce à Firando, lui avait vait une horloge sonnante ; ce qui lui valut
retiré la permission d'instruire les Can- la protection du prince et la permission d'an-
goximains, et commençait même à persécuter noncer l'Evangile. Bientôt après il baptisa
les chréliens. Xavier, en les quiltant, les re- dans cette ville trois mille idolâtres. Dieu le
commanda à Paul de Sainte-Foi, et lesexhorla favorisa de nouveau du don des langues, et
à rester fidèles à la grâre qu'ils avaient il se faisait entendre des Chinois que le com-

reçue. Après avoir obtenu d'eux la promesse merce attirait à Amanguchi, quoiqu'ils ne
qu'ils souffriraient plutôt l'exil et la morl que sussent que leur langue, et que lui-même
de renoncer à la foi, il se rendit à FiranJo, ne l'eût jamais apprise. Il partit vers la mi-
capitale d'uu autre petit royaume, portant septembre pour Fuchéo, où le roi de Bungo
sur son dos, selon sa coutume, tout ce qui faisait sa résidence. Ce prince, ayant entendu
était nécessaire pour la célébration du saint parler du saint, désirait ardemment le voir;
sacrifiie. Sur sa route, il prêcha dans la for- aussi le reçut-il de la manière la plus hono-
teresse d'un prince, vassal du roi de Saxuma, rable. Xavier, dans des conférences publi-
et convertit plusieurs idolâtres, entre autres ques, confondit les bonzes, qui, par des mo-
l'intend int du prince, homme âgé, qui joi- tifs d'intérêt, cherchaient partout à le tra-
gnait à une grande prudence un grand zùle verser, et il eut le bonheur d'en convertir
pour la religion qu'il venait d'embrasser. quelques-uns, ainsi qu'une grande multitude
Xavier lui reconim.mda d'avoir soin de la d'idolâtres qui venaient en foule lui deman-
nouvelle chrétienté, qui s'assemblait tous les der le baptême. Le roi lui-même, convaincu
dimanches chez cet intendant pour réciter de la vérité du christianisme, renonça aux.
différentes prières et pour y entendre des impuretés contre nature, auxquelles il s'a-
lectures sur la doctrine cliréiienne. Le roi de bandonnait; mais un atlachemenl criminel
Saxuma lui-même railevint bientôt favorable à quelques plaisirs sensuels l'empêcha do
aux fidèles et .se déclara leur protecteur. l'embrasser alors : plus tard cependant il
Arrivé à Firando, Xavier fut bien reçu du quitta ses désordres et se fit baptiser. Xavier,
roi, qui lui pern)it de prêcher l'Evangile dans ayant pris congé de lui, s'embarqua pour
ses Etats 11 y baptisa eu vingt jours plus retourner dans l'Inde, après être resté au
d'idolâtres qu'il n'en avait baptisé à Can- Japon deux ans et quatre mois ; mais comme
goxima pendant toute une année, et y lais- il fallait des soins aux Japonais convertis,
sant an des jésuites qui l'accompagnaient, il ily envoya trois jésuites, que d'autres sui-
partit avec l'autre pourMéaco. Etant arrivé virent bientôt après. En même temps il for-
à Amanguchi, capitale du royaume de Nau- mait le projet de porter la lumière de l'E-
galo, ville où régnait une effroyable cor- vangile dans la Chine. Après une traversée
ruption de mœurs, il y prêcha publiquement orageuse, à laquelle le vaisseau n'échappa
en présence du roi et de «oute sa cour; mais que par la vertu de ses prières, il arriva à
il ne retira guère de ses prédications que des in- Malaca, où il fut reçu avec les plus grandes
sultes et des mépris. Après y avoir séjourné démonstrations de joie. Il pensait toujours
un mois, il continua sa route vers Méaco, à la mission de la Chine mais il ne savait
;

marchant nu-pieds, malgré le froid, la neige comment passer dans cet empire car il était
;

et les mauvais chemins. En traversant les défendu, sous peine de morl ou de prison
villages et les bourgs, 11 y prêchait et lisait perpétuelle, aux étrangers d'y pénétrer.
au peuple quelque chose de son catéchisme. Comme Xavier s'entretenait souvent de leile
11 parla dans deux bourgs avec tant de force dilficulté avec le gouverneur de Malaca, il fut
contre les idoles du pays, que les habitants résolu qu'on enverrait en Ciiine une ambas-
s'aitroupèrent pour le lapider, et qu'il eut sade au nom du roi de Portugal, pour de-
beaucoup de peine à s'échapper de leurs mander la permission de faire le commerce,
mains. Comme la langue japonaise n'avait et que si on l'obtenait, cela ouvrirait la voie
point de mot propre pour exprimer la sou- aux prédicateurs évangéliques. En attendant,
veraine divinité, il craignait que les idolâtres il s'embarqua pour Goa, et arrivé à Cochin,
ne confondissent le vrai Dieu avec leurs pré- il y baptisa le roi des Maldives, que la révolte

teiisîues divinités, et leur dit que, n'ayant de ses sujets avait contraint de se réfugier
jamais connu ce Dieu, il n'était pas étonnant auprès des Portugais. Ayant débarqué à Goa
qu'ils ne pussent exprimer son nom mais
; dans le mois de février 15o2, il se rendit au
que les Portugais l'.ipi elaient Deos, mot qu'il collège de Saînt-Paul, où il guérit un malade
prononçait avec une action et un ton de voix agonisant. Il apprit avec une vive satisfac-
qui inspirait aux païens mêmes de la véné- tion les succès des missionnaires qu'il avait
ration pour le saint nom de Dieu. 11 arriva placés dans dilTérentes parties de rim'e, et
enfin à Méaco dans le mois de février 1351 ;
envoya de nouveaux prédicateurs dans toute*
mais il u'y resta que quinze jours, parce que les missions de la presqu'île en deçà du
1071 FR\ FRA iO'i

fi.iiige. Après avoir obionu du vice-roi une ge Alvarez, louché de sa triste situation, lu
coiiiioissioii qui noiniiKiil J.icqiH's l'crejTa fit [lorler dans sa cabane. La maladie, aecom-

ambassadeur en (^liluc, cl (It)uii(î à si S (Oii- pagnéede s\ ni[)lôiiies alarmants, faisait tous


fièrt'S 1rs iiislriiciiuns (|uil jn^ta convena- les jouis de nouveaux progrès on le saigna
:

bles, il leur (il Ifs plus Iciulics ailiiM:x, et deux fois; mais le chiiuigien, peu expéri-
p.iitil di' (jon le 11) aviil.Ou;inil il luI uliordé menté, lui ayant piqué le tendon, Xavier
à Malaca, qui eiall alors rav,ij;é par une tuiiili.'i en laib Csse el en convulsion. Il lui
maladie so mil à soigm-r les
ci)nia(;ieusc,
il survint un dégoûl insurmontable pour toute
malades rue en rue ri'iiias>er les
et allait di- sorte de nouri ilure, néanmoins son visage
pauvri'S t;isaiil sur le pavé sans aucun se- était toujours serein et son esprit calme,
cours ii les poriail aux liôpilaux cl au col-
: 'l'anlôi il levait les yeux au ciel, laiilôt il les
lège des JrsuiU'S mais i.oniiiie ils ne pou-
;
lix.iiisur SI n <i u( ilix, et ne cessait de s'eii-
vaient tous y élre al)ll.i^, il fil conslruiie Ireleiiir avec Uieu en répandanl beaucoup de
pour eus des calianes le long de la uur, el larru; s. Lnfin, le 2 décembre loo2. il rendit
leur procura cnsuile les reiiièdcs el les ali- doucement l'esprit, après avoir prononcé ces
ments dont ils aviiient l.esoin. Ce fut vers paroles Scii/ncur, j'ai mis en vous mon espé-
;

ce temps qu'il ressuscita un jeune lioinmc rance, je ne seitii /ivint confondu. Il était âgé
Donune Franrois Céavos, qui se lit jé-uite de quaranie-six ans, cl en avait pas-é dix
plus lard. Loisque la conlagion eut cesse, il et demi dans les Indes. Il fut enterré le sur-
traiia de l'ambassade de la Chine avec le gou- lendemain sou corps avait été placé dans
:

Terneur de Malac.i, qui, loin de la favoriser, une caisse avec de la chaux vive, aliu que les
y mit des olistaclis, el après un mois d'inu- chairs, étant plutôt consumées, ou pût em-
tiles solliciiations, il s'embarqua sur un na- poi ter les os a Goa. Le 17 février de l'année
vire portugais, qui parlait pour l'ile de San- suivante, on ouvrit le cercueil pour voir si
cion, sur la côte de la Chine. Il opéra plu- les chairs étaient consumées; mais lors-
sienrs miracles pendant la traversée, el i;on- qu'on eut ôté la chaux de dessus le visage,
•verlit quelques passagers maliomclans. H ou lu trouva frais et vermeil comme celui
n'avait pourciuqj.ignons qu'un jeune Inuien d'un homme endormi. Tout le corps était en-
el un jeune Chinois, (|ui s elail lait jésuite à tier et sans aucune marque de corruption.
Goa, el il se pioposaii do passer secrèlemeul On coupa, jour s'en assurer davantage, un
en i;hine avec eux. Les marchands portugais peudechair près du genou, et ilcoula du sang:
de Sancian eurent lieau lui repiéseiil> r les le saint corps exhalait une odeur plus suave
diflicultés et les dangers d'une pareille ten- que les parfums les plus exquis. La chaux
tative, rien ne put ébranler sa lésolulion. n'avait pas même endommagé les habits sa-
Il commença par se procuier un bon inter- cerdotaux avec lrs(|uels ou l'avait enterré.
prèle un marchand chinois s'offrit de con-
: Un vaisseau l'ayant ramené à Malaca, il y
duire le saint pemlaiil la nuit à un endroit fut reçu, le 22 mars, avec les marques de la
de la côte, éloigne des habitaiions mais il , plus grande vénéra>ion, et la peste qui dé-
exigea pour ce service deux cents pardos, et peupl.iil celte ville depuis quelques semaines
fit rom. lire à Xavier que, s'il était arrêté,
I
cessa tout à coup. Au mois d'août suivant, il
i| ne docuuvi irait jamais celui qui Tapirait lut liansport.- à Go.i. et le Li mars Ibo'r, on
.débarqué. Les l'orlugais de Sancian, qui le déposa dans l'église du collège de Sainl-
craignaient que celte eulrepii^e ne les ren- l'aul il s'opéra dans ce. te circonstance plu-
;

dît eux-mêmes vicliuies des Chinois, mirent sieurs guérisoiis miraculeuses. Jean III, roi
tout en œuvre pour qu'elle n'eût pas lieu. do Portugal, fil dresser, par des persiiUnes
Pendant ces délais, Xavier lomlia mala le cl éclairées, habiles et dune probité reconnue,
les vaisseaux portug.iis étant repailis, à des proeè>-verbaux de la vie et des miracles
l'excepliou d'un seul, il se trouvait dépourvu de François-Xavier, iion-seulcmciil à tîoa,
des ch(i>es les plus indispensaulcs dans sa mais d.ins d'.iulres contrées des Indes. Il fut
sitm.tion. D'un autre côte, rinterpièlc ciii- béatifié en IGI'J par l'aul \' el canonisé par
nuis ne tint pas rengagement (|u'il avaii pris : Grégoire X\' en 1G2I. Les prodiges opéics
ce[)endani Xavier, ayant recuuvrc la sauté, aux la ies et en Luropc furent si lrap|ianls,
apprit <|ue le roi de Siani se préparait à en- que plusieurs prolestaiils ne purent n con- i

voyer une amb.is-ade uagiiiliqiie à l'empe- tester la voiite. 'l'a\ernier le coui|iare a s.iint
reur de la Cliiue. Il résolut de laiie tous ses l'aul, et reeounaît qu'il mérite a juste litre
efloi tspour ubteiiii' la pennissii'U d'aicom- le nom d'.t/;(50e des Jndcs. iialdeus, dans son
pagner l'auibassadeur siamois mais Dieu se ; H sloiie des In les, après lui avoir donné les
conienla de sa bonne volonté. La Gi'vre pKiS nragninques éloges, s'écrie, en s'adres-
le reprit le iO novembre, et il eut alois cou- sanl direcleuient à lui : « l'IuUi Dieu qu'ayant
naissance du jour el de l'heure de sa mort. été si célèbre par votre mimsière, noire nli-
Jl se relira dans le vaisseau ()iii était l'Iiùpi- ginu nous permit d<- vous adopter, ou (|ue la
tal commun des malades, kGii de pouvoir vôtre ne vous obligeât p.is do nous renon-
niouiir (lan> la pauvreté in;iis comme l'agi-
; cer !« Le corps de saint François-Xavier, vi-
taiiuii du na\ii(!;ui i:ausailde violents maux sité en i~'iï, fut trouvé parfaitement coii-
de tête et l'cmpécliait d'être aussi appli(]uc serié et sans aucune uiari|ue de corruption.
aux cho.-es de Uieu qu il le désir. lit, il se lit Ilfut de nouveau découvert en 1782 el ex-
lendemain. On le déposa
•reiiiettre à terre !< posé durant trois jours aux yeux du public.
sur te rivage, exiiosé aux injures du l'air el — 3 décembre.
surtout à un veut du uord très-piquant. Geor- FUA.M.:0IS RODES (le biculicurcux), l'uu
jri75 FRA FF, A 1074

des marlyrs de Goro.um, ne à Bruxelles, était pi'-re,l'envoya à Torrlésillas, près de l'infante


prctrc rociillol,cl SI- Iromail à Gorcum. lors- Caihi'riiio, sœur d" Charlcs-Quiiil, laquelle
(ju'il fut arrêté par les calvinistes, qui lui fi- cpou'a, en 1523, Jean III, roi ilc Porluiial.
rent endurer des tourments affreux prnd.int François, qui avait alors quinze ans, ne le
une longue caplivilé, (ju'il subissait avec dix- suivit pas en Portugal, mais revint à Sara-
huil autres emprismués en même temps que gosse pour coniinuer ses ctiiilcs. Ayant lor-
lui. Conduit ,à Hril avec ses rompannons, il mine avec sui ces son cours de philosophie
fut pendu rn haine de la religion catholi'iue à l'âge de dis-huit ans, il se sentit pour l'é-
par ordre df l'apostat Guiilauoii" de Lamarck, lat religieux une forte inc'inalion qu'il au-
com'e de Lumey, le 9 juillet lo"2. Clément X. rait suivie sans l'opposition de sa tamille,
le déclara martyr cl le béatifia en 1674, qui, pnur le ilotourner de cette ilée, l'en-
— n joillei. voya à la cour de Cliyrles-(juinl. François y
FUANÇOIS DE RORCiIA (siini), général mo,;tra une |.nidcnco au-dessus de son ,â^e
des Jésuites, né eu lolt), à Gandie, petite ville et se fil admirer par les plus belles qmilités
du roy.iumede Valence, était fi s de Jc;!u de du cœur ei di-, l'esprit, par son exaitilude à
Borgiajducde Gamlie elde .leanne il'Ara^on, ses dftvoirs et surtout par sa vertu. Chaque
petite fille de Ferdinand V, roi d'Aragon, jour il entendait la messe, avait ses heures
Il reçut au baptême le nom de François, réglées |our la prière et les lectures de piété,
parce que sa pieuse mère, étant enceinte de et s'approchait des sacrements presque tous
lui, s'était recommandée à siinl François les dimanches et les princip îles fêles. Quoi-
d'Assise et avait promis, si elle .iccouchait qu'il recherchât de préférence la société des
heureusement d'un fils, de lui faire porter son personnes pieuses, il était affable envers
nom. Les premiers mots qu'on lui apprit à tout le monde, et ne négligeait aucune ocra-
prononcer furent les noms sacrés do Jésus sion de rendre service. Fnnemi de la inédi-
et de Marie, et dès l'âge de cinq ans, il savait sance, inaccessible à l'envie, il n'était agité
déjà les premiers principes do la religion. Il par aucune de ces liassions si coumunes
se montrait pieux, doux, m idesle, affable, et dans les cours des princes, parce qu'il ré-
donnait des marques d'un cœur noble et gé- glait tous ses penchants d'après les règles de
néreux. Il fut confié dès l'âge de sept ans à la morale. L'empereur, (jui l'appelait le mi-
desmaîtres aussi habiles que religieux, sous racle des princes, résolut, de concert avec
lesquels il fit de rapides progrès dans les lel- l'impératrice, de le mirier avec Eleonore de
très et la vertu mais l'application à l'élude
; Castro, qu'Isabelle a\ail amenée avec elle de
ne prenait rien sur ses exercices de piété, P.irlugal. Leduc de Gandie ayant consenti
pour lesquels il cprouTait un attrait marqué, à cetie alliance, qui convenait sous tous les
Il eut le malheur de penlre sa mère à dix rapports, François et Eléonore s'y dispo è-
ans et pendant la maladie qui la conduisit
; reut de la manière la plus propre à attirer
au tombeau, il passait souvent les nuits près sur eus les bénédictions du ciel. L'empereur,
chambre,
d'elle d;ins sa priiit pour elle avec à l'occasion de ce mariage, donna au saint
beaucoup de larmes et se donnait une rude une nouvelle preuve do sou estime, en le
discipline, prati(|ue de mortiiic.itiou qu'il faisant marquis de Loinbay el grand écuyer
conliiiua toute sa vie. Dieu l'ayant ap|ielée de l'impératrice. Il l'almil ensuite dans son
à lui, malL'ré les prières el le- larmes 'le son conseil, et coulerait souvent avec lui sur les
fils, celui-ci, (luoiquevivement afiligéde celte matières les plus importantes de l'Etat. En-
perle, sesoumil avec résignation à l.i volonté nemi du jeu et des vains amusements du
divine, cl s'appliqua à régler sa conduite monde, François aimait la musi jue, excel-
sur les s;iges conseils qu'elle lui avait don- l;iil sur plus'ieus instruments et ch.intait
nés. La ville de Gandie aj ant été prise el avec goût, niais jamais des airs profanes ; il
pillée par des rebelles, qui portaient la dé- composa même plusieurs motets que l'on
solalion dans le royaume île Valence, Fran- chantait dans quelques églises d'Espagne. Il
cois fut obligé de se sauver a»ec sa famille aimait aussi la chasse et y accompagnait
àSaragosse, el son oncle Jean d'Aragon, ar- souvent l'empereur; mais comme cet eser-
cbevéquc de celle ville, se chargea do son cico est trè--ilis^ipanl, avait alors recours
il

é'Iucalion et lui donna d'excellents maîtres à de fréquentes as|iiralions vers Dieu. D'ail-
pour lui appreiiilrc les sciences et le former leurs le spect.iclo de l,i nature et les mor-
aux exercices convenables à un jeune ho^ouie veilles d la création lui rapp laieni le souve-

de son rang, mais François, tou-t^u profi- nir du Créateur. L'empereur ayant appris
tant de leurs leçons, s'appliquait surtout à qu'il s'elait appliqué à celte partie des ma-
faire des progrès dans la vertu. Deux ser- thcmati(]ues qui se ra|)poite à l'élal militaire,
nions qu'il enlemlil, l'un sur le jugement voulut (jii'il l'accompagnât dans la guerre
dernier, et l'autre sur la Passion de Notre- qu'il Vu à B.ii berousse, eu l'àS'ù, el dans celle
Seigneur, le touchèrent si viveujenl, qu'il qu'il lit à la France, l'année suivante; il le
conserva toute sa vie une grande crainte chargea ensuite d'aller porter à l'impératrice
de la justice divine et un grand désir de des nouvelles de sa santé et de ses succès,
mourir pour elui qui l'aviil racheté au prix
( Ayant éeli.ippé, en L').'ij, à une maladie dau-
de son san;;. Etant allé à Baëça pour y visi- gereuso, le marquis de Lombay pril la réso-
ter son aïeule maternelle, il y lomba malade, lulioa de ne plus lire que des livres de piété,
etsoulTril, pendant six mois, de grandes tels que la vie des saints,, et surtout l'Ecrî-
douleurs qu'il sanctifia par sa patience et ; lure sainte. Il portail toujours avec lui le
lorsqu'il lut rétabli, le duc de Gandie, son Nouveau Testament avec un bon comraen-
1073 FRA FRA um
taire pour l'inCellinenre dos (ox(Ps difficiles. aux abus en veillant sur les magistrats et
I)i'in ans après, il lomha de iioiivraii ma- a>:|res foncliounaires, donna ses soins à l'ins-
lade h Sùjîovift, où se Iroiiv.iil alors la cour, truction pul)li(|iie et prit des mesures pi)ur
cl les médecins désesnérèrcnl de sa vie. le soulagement des malheureux. Ces occupa-
Comme il avait per<lu l'usage de la parole, tions multipliées ne lui faisaient pas négli-
il priait dans son creur jiniir oblcnirla grâce gerses exercices de piété : il dimnait, tous les
de mourir sainlrmcnl; mais, coiilrc loule matins, quatre à inq heures à la prière, et
<

attenle, il revint on sanié. Ci'S maladies récitait, chaque jour, l'office divin e! le ro-
étaient autant de mnyons (|iie Dieu eui- saire. Les ((mctious île sa place, quoiqu'elles
ployait pour le purifier et pour le détacher lui prissent une p^irlie de ses journées, n'in-
du monde; c ir quoique sa ronduite eût tou- terrompaient point sou union avec Dieu. Il
jours été rlirctiennn, il avait encore une cer- ne soupiit jamais, afin d'.ivoir plus de tcmp»
taine alTeclion pour les choses créées ; mais à donner à la prière du soir. .\près avoir
le moment de sa conversion ne devait pas passé deux carêmes sans autre nourriture
tarder. Il fut sinKulièremciit touché de la qu'un plat de légume et un verre d'eau par
mort de son aïi-ule paternelle, qui après
,
jour, il résolut déjeuner ainsi pendant toule
étie devenue veuve, avait pris l'hahit des l'année. Cepenilant sa table ét;iit toujours
Clarisses dans le couvent de (îamlie, et cet servie d'une manière conforme a son rang,
évcnetnent ranima le désir qu'il avait eu de el il intéressait ses convives par une conver-
sa ciinsacrer à Dieu. Cependant le ciel avait sation agréable, qui roulait oïdinairement
béni son mariage par une heureuse fé- sur des sujets de piété le: plaisir qu'on
condilé : il était père de huit enfants, avait à l'entendre cmpéch.iit (]u'on ne
dont cinq parrnns, et tous s'étahlirenl avan- remiirquât la sévérité de son régime, ()ui, au
taixcusement dans le monde, à l'exception de bout d'un an , l'avait rendu estrémement
Dorothée, la plus jfune de ses filles, qui so maigre. Jus(|u'à sou entière con^ersiou, il
relira chez les Clarisses de Gandii-, où elle ne conimuni.iit guère qu'une l'ois par mois ;
mourut fort jeune. L'impératrice Isahello mais lorsqu'il «e fut donné à Dieu sans ré-
étant morte à Tolède, pendant la tenue des serve, il secontessait toutes les semaines et
Etals de Castille, en l."j3i), le marquis de communiait les grandes fêtes en public, et
Lnmbay et son épouse furent chargés de les dimanches en pariiculier. Le jésuite
conduire sa dépouille mortelle à Grenade Araoz vint prêcher à Barcelone, ce qui four-
où elle devait être inhumée. Quand le con- nil au vice-roi l'occnsion de connaîire l'ins-
voi fut arrivé à sa destination, ou ouvrit le titul, et d'entendre parler des vertus et des
rercueil, selon l'usage, afin que le marquis lumières de saint Ignace. 11 lui écrivit pour
jurât que le visage que l'on voyait était ce- le consulter sur ses communions, parce que
lui de l'impératrice; mais ce visage était si (]uelques docteurs espagnols prétendaient
défiguré qu'il était impossible de le recour qu'on ne devait pas permettre aux person-
naître; le cadavre d'ailleurs exhalait une nes engagées dans le monde de communier
odeur insupportable. François fit le serment si fréquemment. La réponse d'Ignace le tran-

ordinaire, parce que ses soins lui répon- quillisa, et il continua de coinfnunier toutes
(laienl'que celaient véritablement le corps les semaines, employant les trois jours qui
de la princesse ; mais frappé du spectacle dont précédaient la communion à produire des
il venait d'être témoin, il se demandait à lui- actes d'amour el de désir de s'unir à Jésus-
même Qu'est devenue cette beauté qu'on
: Christ, el les trois qui la suivaient, en ac-
admirait il y a peu de temps? 11 passa la tions de grâces. Depuis ce temps, il n<! cessa
nuit suivante sans dormir, prosterné dans presque plus de confier la direction de sa
sa chambre, occupé à prier et à réfléchir sur conscience aux Jésuites, et il ne négligea
les vanités du monde et sur la nécessité de rien pour étendre en Espagne, leur insti-
,

s'en détacher avant mort ne vienne


que la tut, qui venait d'élre approuvé par l'aui 111.
nous arracher à nos illusions. Le lendemain, Etant devenu duc de Candie par la mort de
ilassista à l'éloge funèbre d'Isabelle, pro- son père, il fit agréer à Charlcs-Quinl la dé-
noncé par lean d'Avila, qui peignit, avec des mission de son gouvernement et se retira,
couleurs énergiques, le néant des choses hu- en 1aSt3, à Ciandie i|u'il fortifia poor la met-
maines et la folie de ceux qui n'emploient Ire hors d'insulte de la part des corsaires
pas cette vie pissagère à s'assurer un bon- d'Afrique il répara aussi l'hôpital de Lom-
:

heur éternel. Ce discours acheva la conver- bay el y fonda un couvent de Dominicains.


sion de François, qui, le jour même, dé- La duchesse Lléonore, qui partageait toutes
couvrit au célèbre prédicateur le fond de ses bonnes oeuvres, ayant été aiteinlc de la
son ilme et le désir qu'il avait de quiiter le maladie dont elle mourut, François, i|ui lui
monde pour toujours. Jean d'.\vila l'ayant était tendrement attaché, redoubla, pour ob-
confirmé dans ses pieuses résolutions il,
tenir sa guérison, les jeûnes, les prières et
s'engagea, par vœu, à entrer dans quel- les aumônes. Un jour qu'il (iriail avec un re-
que ordre religieux, s'il survivait à sa fem- douhleiueul de ferveur, il entendit comme
me. L'empereur le nonmia vice-roi de Cata- une voixau-dcdans de lui-même, qui lui di-
logne et commandeur de l'ordre de Saint-Jac- sait Si rous voulez que jp. laisse plus Innj-
:

ques. François ne fut pas plutôt arrivé à temps voire femme en cette vie, elle guériru ;
IJarrclone, lieu de sa résidence, que loulc la mais je vous avei'lis que ce n'es/ ni votre
province prit une face nouvelle; il la pur- avnvtage ni le sien. François répondit eo
gea des bandits qui l'infestaient, lit la guerre versant des larmes Qui étes-vous, Seigneur,
:
«077 FRA FRA 107S
et qui snis-je, pour que ma volonté se fasse depuis trois ans. Son humilité eut beaucoup
plutôt que la vôtre? qui sait mieux que vous à souffrir des honneurs avec lesquels on le
ce qui m'est convenable, et qu'ai-je à dési- reçut à Ferrare, à Florence et à Rome, où il
rer hors de vous? 11 offrit en mémo temps à arriva le 31 août 1.550. Le p;ipe voulait le re-
Dieu la vie de la duchess»', la sienne propre, tenir dans son palais mais il préféra la mai-
;

celle de ses eiifanis, et tout ce qu'il avait son des Jésuites. Saint Ignace étant venu le
au monde. Depuis ce jour, Eléonore alla tou- recevoir à la porte, François se prosterna à
jours en déclinant et mourut le "27 mars 1 oi6. ses pieds et lui demanda sa bénédiction.
François était encore dans la douleur et les Après plusieurs visites qu'il ne put se dispen-
larmes qne lui causait la mort de sa ver- ser de faire et de recevoir, il se prépara dans
tueuse épouse, lorsque le P. Lefèvre, le pre- la retraite à gagner le Juliilé. Il employa les
mier compagnon de saint Ignace, étant sur sommes considérables qu'il avait apportées
le point de quitter l'Espagne, pour retour- d'Espagne à la construction de la maison
ner en Italie, alla lui faire une \isite. Le duc professe des Jésuites et à la fondation du
fit une retraite suus sa conduite, confonué- collège romain , qui a produit, depuis, un
ment aux exercices spirituels de saint Igna- si grand nombre d'ouvriers évangéliques, et
ce. Ils convinrent ensemt)le des moyens à que le pape Grégoire Xlll acheva ensuite
prendre pour établira Gandie un collège de avec une magificence digne du chef de l'E-
Jésuites celte fondation fut commencée le G
; glise. François écrivit de Rome à Charles-
mai loiCî, 1 Franrois obtint du pape et de
1 Quint pour lui demander la permission de
l'empereur, pour ce nouveau collège, les faire passer son duché à son fils aîné. Il s'ac-
privilèges dont jouissent les universités. cuse dans sa lettre à ce prince d'avoir scan-
Pour conserver le fruit qu'il avait retiré de dalisé la cour par une vie peu réglée, et d'a-
ses entreliens avec le P. Lefévre, il composa voir mérité d'être précipité dans le plus pro-
plusieurs traités de piété, dont deux ont pour fond de l'enfer. Il remercie la miséricorde di-
objet les moyens d'acquérir une parfaile vine de l'avoir supporté si longtemps, et
connaissance de soi-même et une véritable ajoute qu'il a de grandes obligations aux
humilili, Vo'.iiaiît remplir l'engagement qu'il pères de la société de Jésus, qui, par pitié
avait pris d'entrer dans un ordre religieux, pour son âme, ont bien voulu le recevoir
avant de se décider sur le choix, il con- au milieu d'eux. Je promets à Votre Majesté,
sulta le ciel et se décida enfin pour celui dit-il en finissant, de prier Dieu, qui vous a
des Jésuites. Il envoya un courrier à Rome rendu vainqueur de vos ennemis, de vous ac-
pour prier saint Ignace de le recevoir dans corder aussi la victoire sur vos passions, de
son ordre, mais le sainl fondateur lui répon- vous embraser d'amour pour lui et de vous
dit de différer l'exécution de son dessein jus- faire chérir la croix de Jésus -Christ. Ayant
qu'à ce qu'il eût pourvu à l'établissement de appris que Jules 111 voulait le faire cardinal,
ses enfants, et qu'il eiît achevé les fonda- il obtint de saint Ignace la permission de
sor-
tions qu'il avait commencées ; il lui conseilla tir de Rome, où il était depuis cinq mois, et
aussi de faire un cours réglé de théologie à de s'enfuir secrètement en Espagne, où il
Gandie et d'y prendre le degré de docteur. passa quelque temps au château de Loyola.
En loi" , le duc fut obligé de se rendre à Il se relira ensuite chez les Jésuites d'Ognate,

Mouson pour assister aux Etats Généraux où il reçut la réponse de l'empereur à la let-
du royaume, convoqués pour réconcilier la tre qu'il lui avait écrite. Ce prince, tout en
noblesse avec son souverain. Il y était man- lui témoignant la peine qu'il avait de le per-
dé d'une manière toute spéciale par Phi- dre, le félicite sur le courage qu'il avait eu
lippe, fils de Charles-Quint, à qui son père de renoncer an monde, acquiesce à la de-
avait recommandé de le faire président. Sa mande qu'il lui avait faite pour son fils aîné,
vertu et sa prudence furent d'un granJ se- et promet de prendre sous sa protection ses
cours au prince, et les choses s'arrangèrent autres enfants. François , après avoir fait
à la satisfaction générale. Saint Ignace avait une renonciation légale de tout ce qu'il
obtenu un bref du pape, par lequel il était possédait en faveur de son fils aine, fit cou-
permis à François de rester encore quatre per ses cheveux, se revêtit de l'habit des Jé-
ans dans le monde, après l'émission de ses suites et se rendit ensuite à la chapelle pour
premiers vœux qu'il fit dans la chapelle du renouveler à Dieu le sacrifice de sa per-
collège qu'il venait de fonder. Ayant ensuite sonne. Il reçut la prêtrise au mois d'août
marié son fils aiiiè, il lui laissa son château 1551, et dit sa première messe au château
et se relira dans une maison voisine de son do Loyola. Ensuite il se retira dans un ermi-
collège. Il y étudia la théologie sous le doc- tage, près d'Ognate, avec quelques autres
teur Perez qu'il avait fiiit venir de Valence. Jésuites, afin de se perfectionner dans la
Les affaires qui le retenaient dans le siècle pratique des vertus particulières à l'état
s'étant trouvées lerminées en 15'i9, il fit sou qu'il avait embrassé. 11 recherchait
par ,
testament et acquitta lui-même les charges humilité, les plus vils emplois de la maison,
qui y étaient portées, et, après avoir recom- et aimait surtout à aller demander l'au-
mandé à ses héritiers de protéger les Jésui- mône, de porte en porte, dans les bourga-
tes, les Dominicains et les Clarisses de Gan- des voisines. Souvent il parcourait les villa-
die, il partit pour Home avec.le second de ses ges, une clochette à la main, pour rassem-
fils et plusieurs domesticiues. Pendant son bler les enfants, afin de leur apprendre leur
voyage il se confessait et communiait tous catéi hisme et leurs prières. Il instruisait les
les jours comme il avait coutume de le faire pers Jtmes de tout état, mais il s'attachait
1079 FRA FRA 1080
de préférence <au\ pnuvrcs. Charlcs-(,)uinl, el rendit justice à des rcligienx qu'il avait
rempli (le vénéialioii pour ses vertus, forma mal connus. L'année suivante Charles-
le dessein de le faire élever au cardiiialal : Quint le cliai- 'ea d'aller trouver, de sa part,
le pape Jules III eiilra dans ses vues «1 la sa Sii'ur t]atlierine, qui venait d'être veuve
prouiolion fut arrèléc. A celle nouvelle, de Jean III, roi de Portiigil, et de lui léuioi-
Ignace alla se j.'ler aux pieds du souverain pner combien il était sensible à sa douleur.
poiilifc, ol lui représenta que reni;ai;einent Il le chargea, en même temps, de traiter
de n'accepter aucuiic dignité eccle.iiaslique avec elle quel |ues affaires Irès-imporlantes.
était un des principaux points de leur rèp;le, François resla plus longtemps en Porliigiil
et qu'y donner alleinle sérail porter à l'or- qu'il ne s'y était attendu, à cause d'une ma-
dre un coup funrslc. Fiançoi-, de son cf')ié, ladie dangereuse dont cette princesse fut
employait les l.iimes, les prières et li's aus- alleiîile,depuis qu'elle venait il'être nommée
léiiiés pour écarter 1' danger qui le mena- régente du royaume, peudau: minorité de
I i

çait. I.otsiiue ici orage lut fiasse, Ijjnace don Sébasiicn. son pelil-lils. I)' retour en
lui ordonna d'aller picclier il,'ins les diffé- Es[)iigne, il all-'i rendre compte de sa mission
rentes parties de l'Kspagne où l'on désirail à l'ex-empercar, qui s'enln tint ensuite avec
l'entendre depuis longtemps. Après avoir lui sur diverses matières de pié;é et lui ,

produit les fruits lc< pus admirables dans la avoua, entre autres choses, que depuis l'âge
Casiille cl dans l'Andalousie, il pa«sa en Por- de 21 ans, il n'avait passé aucun jour sans
tugal et parut se surpasser à Kvora et à faire l'oraison mentale il lui avoua aussi
:

Lisbonne, et l'on ne pouvait assez admirer que son exemple avait contribué, pour beau-
la sagesse. d'un saint (|ui s'éiait instruit, non coup, à résolution qu'il avait prise de
la
à l'école des honmii's, mais à celle de Dieu quitter le trône el le monde ; ce qui dé'ruit
même. Saint Ignace l'ayant établi su|iérieur les contes i;naginés pour expliquer l'abli-
général des Jésuites d'Espagne, de Portugal catiiin de ce prince. François était à Valla-
et des Indes, comme ses austérités faisaient dolid lorsqu'il apprit la mort de ce prinee,
craindre pour sa vie, il lui ordonna d'obéir qui eut lieu le 21 sep'cmbre 1558 il pro- :

sur ce point à un autre, el cetie précaution nonça son oraison funèbre dans celle ville,
était nécessaire. François fut encore chargé el insista parliculièrement sur le bonheur
de la fondation de plusieurs maisons, ce qui, qu'il avait eu de (]uitter le monde, afin de
joint à sesantres travaux, lui laissait à remporter une victoire complète sur lui-
peine le temps de respirer; cependant il même. Le P. Laynez élaiil mort en 1363,
n'en était p.is nmins fidèle à ses pratiques François fut élu pour lui succéder, le 2 juil-
ordinaires : il trouvait encore des moments let de la même année. Comme on connais-
pour visiter les hôpitaux el les priions, et sait sou humilité, on avait su déjouer les
pour ramener les pécheurs à Dieu ; car il mesures qu'il avait prises pour empêcher
avait un talent merveilleux pour les exciter son électiou à laquelle il fut obligé d'ac-
,

à la pénitence. Quand il apprenait que quel- quiescer. Il fit de tendres exhortations à


qu'un était tombé dans une faute grave, il tous les pères qui composaient l'assemblée
allait le tmuvcr el lui disait C'est à cause
: générale de l'ordre, el voulut leur baiser
de mou indignité que Dieu a permis que les pieds avant qu'ils se séparassent. Le
>ous lomliassie/ d^ins cette faute nous : premier usa;;e qu'il fil de sa nouvelle di-
nous unirons ensemble pour faire pénitence. gnité fut de fonder à Home une maisoa
Do mou côté, je ferai tel jeune, telle prière, pour le noviciat. Il soutint avec beaucoup
telle inortificalion que ferez-vous du vôtre?
;
de succès les intérêts de la société dans tou-
Celle palicMce cl celte humilité louchaient tes les parties du monde, et déploya le plus
tellement les pécheurs qu'ils ne pouvaient grand zèle pour étendre les missions, cl pour
lui résister. Sa mauvaise santé et le besoin former des ouvriers évangéliques auxqiiels
que la société avait de sa présence en Espa- il traça lui-même les règles qu'il l'allait sui-
gne ne lui permirent pas de se rendre à vre d.ins la prédication, pour (|u'elle pro-
Rome en 1337, pour concourir à l'élection duisît des elTeis salutaires. H perfectionna
du P. Lajiiiz. second général des Jésuites le collège germanique d'où sont sortis un si
et successeur de saint liiuace. La même an- grand nombre d'escellenis élèves destinés
née, Chailes-Quint ayant abdique lempire, à instruire le nord de l'Europe. Sous son
et s'étani retiré au couvent de Sainl-Just, génèralat, on vil arriver de tontes paris
dans riislramadure François, qui savait
, à Home, des jeunes gens qui sollicitaient
que ce prince désirail le voir, se hâta de lui leur admission dans la compagnie de Jé<'US,
faire sa visite, el le trouva imbu de fortes el dont les pins conauj sont saint Stanislas
préventions contre les Jésuites. Charles alla Kostka, Jean Berchmans,.Antoine Raquai el
jusqu'à lui di.e qu'il éuail étonné qu'il eût Claude Aijuaviva. La peste ayant désolé la
préféré leur société à tant d'autres ordres capit.ile du monde chrétien eu 13GG, l'r.in-
aussi anciens «pie respectables. François ço s vola au secours de ceux qui elaient at-
répondit que son choix avait été d clé par teints par le Iléau il envoya dans les diffé-
;

le désir de ioindie les fonctions de la ue ac- ren!s quartiers de la ville ses religieux, et
li\e et de la vie con'en)plative, et par la plusieurs furent victimes de leur dcMiue-
crainte qu'il avait des dignités ecclésiasti- menl. Le sainl pape Pic A' l'ayant chargé
ques. 11 réluta ensuite les raisons alléguées de désigner un des pères de la société, pour
contre l'insliiut, par les ennemis des Jésui- pré. her devant lui et en iirésence du sacré
tes. Le prince fut satisfait de ses réponses collège, sur les devoirs du pape et des cardi-.
1081 FRA FRA 108?
naux, général nomma pour prétiica-
le saint dégoûtants, afin d'expier ce qu'il appelait
teiirle P. Salraeron, et après lui, le P. Tolel; son ancienne sensualité, et d'iuiiier .lésus-
dans la sniie ce lurint toujours les pères les Christ abreuvé de licl sur la croix. Un jour
plus célèbres de la société qui renipliroiU qu'il entendait la coinlesse de Lcniie, sa fille,
celle irnporlnnte fonction. Pour répoiiJre se plaindre d'une maladie qui la faisait beau-
plus pleincrneul encore au vœu du souve- coup souffrir Dieu envoie, lui dit-il, les pei-
:

rain pontife, il nomma d'autres pères pour nes à ceux qui ne veulent point les suppor-
donner des inslructiuns religieuses à la ter, et il les refuse à ceux qui désireraient
garde pontificale et aux employés de l.i cour souffrir pour lui. Il posséd lil l'esprit do
roniaini' ; ce (jui produisit les plus heureux ])riérc dans un degré éminenl,et il regardait
résultats. Le môme pape demanda aussi à comme un instant les bernes qu'il consa-
François des Jésuites pour réformer la dale- crait le malin à cis saint exercice. Sa pré'.)a-
rie, pour iradnire le catéchisme du concile raiion à la sainte messe était toujours fort
de Trente dans la langue du pays, et pour longue, et pendant son action de grâc<'S, il
soigner la belle et coir. de édition de la Bi- étiiit tellement absorbé en Dieu qu'où se
ble. Sur la proposiliiin du général, des mis- trouvait souvent obligé d'aller le chercher à
siuiuiaircs de la soc été furent envoyés par l'église. Lors(iu'il fit à Dieu son sacrifice en
le ^aini-siége en Al ernagne pour ramener se consacrant à lui, il le lit complet et sans
à la vraie église les chrétiens séduits par les réserve. Ay.iiit appris, à Valladoiid, la mort
doctrines de la prétendue réforme. Il était de de la comtesse de Leruic, celle de ses filles
toutes les entreprises qui intéressaient le qu'il aimait le plus, et qui méritait ceite pré-
bien de la religion, la gloire de Uieu et le sa- férence par SOS vertus, plus encore que p;ir
lut des âmes. Que n'aurions pas à dire de ses grandes qualités du cœur et de l'esprit,
ses vertus ? Nous avons déjà parlé de son il s'arrêta un instant dans la rue où il se
liiimililé; elle était si profonde, qu'il se regar- trouvait, pria pour elle, et continua son
dait comme la dernière des créatures et qu'il chemin pour la cour où il se rendait alors.
se jugeait indigne d'occuper une place dans Y étant arri\é, il s'entretint avec la piiu-
le monde. l,ors(iu'il fondait à Porto une cesse, sans qu'on rem.irquât en lui rien do
maison de son ordre, ayant appris que l'in- plus qu'à l'ordinaire, et en la quittant, il re-
quisition venait de déf'uJre la lecture de commanda à ses prières l'âme de la com-
quelques traités qu'il avait composés, étant tesse. Lh quoi dit la princesse, a-t-ou ja-
1

encore duc deGamlie, et cela sous prétexte mais vu un père si peu touché do la mort de
qu'il y avait des eireurs, il garda un hum- sa fille ? — Madame, elle ne m'.iv.iit eteque
ble silence. L'accusation était mal fondée, prêtée; le maître l'a appelé à lui. Ne dcjis-
et un nouvel examen eut pour résultat de je pas le remercier de me l'avoir l.iissée si
faire déclarer orthodoxes les doctrines qui longtemps et de l'avoir fait ensuite enirer
y étaient exposées. Les adversaires de la dans sa gloire, comme je l'espère de sa mi-
société lui causèrent Insieurs autres morli-
| série )rde ? —François, les deux dernières
flc.ilions qu'il supporta avec la même tran- années de sa vie, voyant sa santé s'aff.iiblir
quillité. Son amour pour la pauvreté (da- de jour en jour, voulut se démettre du giui-
tait dans toutes ses actions. En religion, il verneineiit de la compagnie, mais on s'op-
se servait toujours du même habit et le por- posa à l'exécution de son dessein. Quoique
tait jusqu'à ce qu'il fût entièrement usé. La déjà souffrant, il accompagna en France, en
sœur de l'ambassadeur d'iispagne à Uouie lui Espagne et en Portugal, le cardinal Alexan-
ayant dit un jour table qu'il serait bien
<i drin, neveu de Pie V, envoyé comme légat
malheureux, si après avoir échange ses ri- auprès des princes chrétiens pour sol iciier
chesses contri' la pauvri té, il ne gagnait leurs secours contre les mahométans. Sa
pas le ciel à la fin :Oui, je serais bien mal- santé se dérangea de plus en plus peiulant
heureux, rcponii'v-\l mais (/uanl à l'échange,
; cette légation, et, en revenant, il se trouva
j'ij ai déjà beaucoup gagné. —
Son obéissance si mal à Ferrare, (lu'il eut besoin d'une li-

n'était pas moins adniirahle lorsqu'un lui


: tière pour continuer sa route jusqu'à Rome.
apportait, en lîspagne, des lettres de suint Pie V étant mort, une partie des cardinauK
Ignace, il les recevait à genoux, et avant de voulait l'élever sui- la chaire de saint Pierre,
les ouvrir, il demamlait à Dieu la grâce mais ce projet ne fut pas exécute il ne sur- ;

d'exécuter ponctuellement ce ([u'elles conte- vécut d'ailleurs que i|uelques mois au saint
naient. Pendant tout le temps i|u'il lui fut pape. Sur la fin de sa vie, ses religieux le
prescrit d'obéir à un frère pour tout ce (]ui prièrent de nommer son suceesseur; ils lui
rcg'irdail sa nourriture, il ne mangenit ni no demandèrent aussi la permission de le faire
buvait J.imais que par son ordre. Ses austé- peindre ; mais il ne voulut ai:quiescer à au-
rités, qu'il poussait si loin qu'on fut obligé cune de ces demandes. S'étant aperçu, piMi-
de les modérer, montrent jusqu'à quid point dant son agonie, (|u'un peintre éiait entié
il était animé de resjirit de inortilicaliun. Il pour faire son portrait, il en témoigna son
faisait usiige de divers instrumenis de péni- mécontentement et tourna le visage de l'au-
tence qu'il dérobait à tous les regards et qui tre côté. 11 mourut lu 1" octobre io72, ;igé
n'éiaient connus ijuc de Dieu, il iui;iginait de soixante-deux ans, et il fui enterre dans
mille piéns artifices pour aflligor son corps. l'égli>e de la maison profL'Sse, où son corps
Dans les maladies, il souffrait non-seule- resta jusqu'en HJ17, que le cardinal duc de
meut avec patience, mais même avec joie, et Lerme, son petit-fils, et premier minisire de
prenait avec délectation les remèdes les plus Philippe 111, roi d'iispagne, le fit transporter
t085 FRA FRA lOSi

dans l'église de la maison professe des Jésui- au dernier supplice, de procurer les se-
et
tes dn Saint Françoi>. «le Borgia fut
l\l;idri(l. cours de la religion aux prisonniers et aux
béatifiépar Urbain VIII, en 1G2V, et cano- galériens pendant toute sa vie, il ne cessa
:

nisé par Clément X en 1G71. Innocent XI de s'o( cuper de cette bonne œuvre. En 1558,
il s'associa avec Jean Augustin Ailorno. d'uno
fixa sa fêle au 10 octobre. Outre les traités
de piété dont nous avons parlé, il a laissé illustre famille génoise, et Fabrice Carnc-
quelques autres ouvrasjcs ascétiques écrits ciolo, son parent, pour fonder un institut do
en Rspagnol. — 10 octobre. prêtres qui allieraient les travaux de la vie
FRANÇOIS DE MEACO (saint), médecin active aux exercices de la vie contemplative.
japonais et martyr, pendant la persécution Réunis dans l'ermitage des Camaldules de
de l'empereur Ta>cosama, l'ut arrêté avec Naples, ils y passèrent quarante jours dans le
plusieurs autres chrétiens de sa nation et jeûne et la prière, pour attirer la bénédiction
conduit à Méaco, où on lui coupa, ainsi qu'à du ciel sur leur entreprise puis ayant dressé
;

ses compagnons, une partie de l'oreille gau- un projet de règle qu'ils voulaient imposer
che. Ou les promena ensuite de ville en ville, à la nouvelle communauté, ils se rendirent
les joues couvertes de sang, afin d'effrayer à Rome pour la présenter à l'approbation de
les autres chrétiens, et lorsqu'ils furent ar- Sixle V. Ce pape les reçut avec bonté, et,
rivés sur une montagne près de Naugasacki, après un mûr examen, il confirma leur ins-
qui était le lieu destiné à leur supplice, on titut sous le litre de Clercs Réguliers Mi-
leur permit de se confesser; après quoi on neurs. Le 9 avril 1.Ï89, ils firent tous trois
les attacha à des croix, en leur liant les leur profession solennelle, et ce fut alors quo
pieds et les mains avec des chaînes, et on les Caracciolo quitta le nom d'Ascagnc pour
éleva en l'air. Lorsque les croix furent dres- prendre celui de François, sous lequel il a
sées, des bourreaux leur percèrent le côté été canonisé. Aux trois vœux ordinaii es, les
avec une lance le 5 février 1597. Urbain VIII Clercs Réguliers Mineurs en ajoutent un
les mit au nombre des s-aints, et l'Eglise les quatrième, celui de ne rechercher aucune
honore le 5 février. dignité, ni dans leur ordre, ni dans l'Eglise.
FRANÇOIS LE BLANC (saint). Franciscain Ils font l'examen de conscience deux fois par

et martyr au Japon, fut crucifié sur une jour, s'abstiennent de viande quatre fois par
montagne jirès de Nangazacki, avec vingt- semaine et pratiquent d'autres austérités.
trois autres, le o février lo97, par ordre do Prêcher, confesser et donner des missions,
Taycosaina, empereur du Japon. Urbain Wli telle est l'occupation de tous; mais les uns
l'a mis, ainsi que ses rompagnons, au nom- s'attachent plus spécialement aux hôpitaux
bre des saints, et le Martyrologe romain les et les autres aux prisons. Ils ont des mai-
nomme sous le 5 février. sons pour instruire la jeunesse et même des
FRANÇOIS CARACCIOLO (saint), fonda- ermitages pour ceux qui désirent mener une
teur de l'ordre des Clercs Réguliers Mineurs, vie entièrement solitaire. Une pratique par-
né le 13 octobre 1363, à Sanla-Maria, dans ticulière, prescrite par la règle, c'est l'ado-
l'Abruzze, reçut au baptême le nom d'Asca- ration perpétuelle du saint sacrement. Lo
gnc, qu'il changea en celui de François saint fondateur se livrait avec zèle à la pré-
lorsqu'il entra en religion. Ses parents, aussi dication, faisait fréquemment des catéchis-
distingués par leurs vertus que par leur no- mes et allait régulièrement, dès les premières
blesse, donnèrent les plus grands soins à son heures du jour, au confessionnal, pour y
éducation, et il fit de grands progrès dans entendre les ouvriers et les jiauvres , les
les sciences, sans négliger la piéié, pour pauvres surtout qu'il se plaisait à instruire,
laquelle il éprouvait un vif attrait. Il passa à l'exemple du Fils de Dieu, se rappelant
dans une innocence exemplaire l'âge le plus que c'était là un des caractères qu'il avait
critique de la vie, grâce à la fré(iuentc com- lionnes lui-même pour établir la divinité de
munion, ainsi qu'à une tendre dévotion en- sa mission. Avant de faire profession, il leur
vers la sainte \'ierg(', qu'il invoquait sou- avait distribué tous ses biens, et, plus tard,
vent, et en l'honneur de laquelle il jeûnait on le vil souvent mendier pour eux dans les
tous les samedis. Dès sou jeune âge, il mon- rues. Plusieurs fois il leur donna ses pro-
trait une grande charité envers les pauvres; pres vêtements, et il avait coutume de se
et lorsi|uc les secours dont il pouvait dispo- priver, trois fois par semaine, de toute nour-
ser étaient épuisés, il se privait pour eux do riture, afin de pouvoir leur distribuer, ces
ce qu'on lui donnait de meilleur dans ses jours-là, la portion qu'il recevait de la coui-
repas, et le leur distribuait de la manière ia iiiunauté. Quoique supérieur général de son
plus touchante. A vingt-deux ans, il fnt at- ordre, il se regardait, par humilité, comme
teint d'une maladie qui le mit aux portes du le ser\iteur de tous, et ne dédaignait pas de
tombeau, et qui lui fit faire de sérieuses ré- remplir les emplois li'S plus bas, de balayer
flexions sur la vanité des choses de la terre : les chambres, de faire les lits ei même de
elle lui inspira la résolution de se consacrer l.iver la vaisselle. Dieu favorisa du don
le
entièrement à Dieu, s'il revenait jamais en des miracles et de celui de prophétie. Il con-
santé. Quand il fut guéri, il alla, du consen- nut, par révélation, le mom( nt de sa mort,
tement de ses parents, étudier la théologie dans un pèlerinage qu'il fil à Notre-Dame de
à Naples et, après avoir reçu la prêtrise, il
; Lcrcttr-, et mourut, peu de temps ajuès, à
entra dans une confrérie de personnes pieu- Agnone, ville de l'Abruzze, où se trouvait
ses, qui s'occupaient spécialeiiicut de pré- une maison de son ordre. A si m(>rl, arrivée
parer à la mort ceuK qui étaient condamnés lu V juin ItiOS, son ordre était déjà très-
1085 FRA FRA i08«
répandu dans les royaumes de Naples, de un naturel excellent, une grande pénétration
Portugal ri d'Espagne. Saint François Ca- d'esprit, une modestie et une douceur peu
racciolo, béatifié par Clément XIV, fut cano- communes. La comtesse, attentive à éloigner
nisé par Pio VII en 1807. —
4 juin. de son fils jusqu'à l'apparence du vice, ne le
FHANÇOIS SOLANO (saint),Franciscain, perdait point de vue. Elle le menait souvent
étaitné dans le diocèse de Cordoueen 134.9, à l'église, lui inspirait le plus profond res-
Après avoir fait ses études chez les Jé- pect pour la maison de Dieu et pour les cho-
suiles, il entra dans l'ordre des Franciscains ses de la religion, lui lisait la vie des saints
et il y fil profession d.ins le couvent de iMon- cl joignait à celte lecture des relierions à
sa
lilia en Andalousie. 11 s'y fit admirer par ses portée , le conduisait avec elle lorsqu'elle
vertus et surtout par sa ferveur, qui lui fai- allait visiter les pauvres, et voulait qu'il fût
sait passer souvent des nuits entières devant le distributeur de ses aumônes. Le jeune
le saint sacrement. Ayant été élevé au sa- François répondit parfaitement aux soins de
cerdoce, il se livra avec zèle à la prédication ;
sa verluouse mère. Il faisait sa prière avec
SCS discours, quoique dépourvus d'une élo- un recueillement et une dévotion au-dessus
quence étudiée, avaient une efficacité singu- de son âge, aimait tendremeiit les pauvres,
lière pour retirer les pécheurs de leurs désor- cl lorsqu'il n'avait plus rien à leur donner,
dres et pour les jjorter à la pralique de la il se retranchait une partie de sa nourriture

vertu. Son mérite le fil parvenir aux diffé- pour la leur distribuer. Sa soumission à ses
rentes charges de son oriire; et après avoir parents et à ses maîtres était admirable, et,
été niaître des novices, d'abord au couvent s'il lui arrivait de tomber dans
quelqu'une
d'Anzana, près de Cordoue, ensuite dans des fautes si ordinaires aux enfants, il aimait
celui de Monte, il fut élu gardien dans la mieux être châtié que d'éviter la punition
province de Grenade. La peste ayant éclaté par uu mensonge. La comlese, qui redou-
dans cette dernière ville, il s'y rendit en toule tait pour son fils le danger des écoles
publi-
hâte, afin de servir les pestiférés, et, s'il ne ques, eût bien voulu que François fit ses
mourut pas victime de son héroïque charité, éludes au château; mais ie comte, qui savait
c'est sans doule parce que Dieu le réservait que l'émulation contribue aux succès de
à d'autres travaux pour sa gloire. En 1589, l'éducation, ne fut pas de son avis, persuadé
il passa en Amérique pour s'y consacrer aux que D.eu conserverait dans son fils les dis-
missions, et le Pérou fut le principal théâtre positions dont il était l'auteur; il l'envoya,
de son zèle. Il employa les cinq dernières quoiqu'il n'eût que six ans, au collège de la
années de sa vie à évangéliser la ville de Koche et ensuite à celui d'Annecy Le jeune
Lima. Divers miracles qu'il opéra rendirent comte, qui joignait une conception vive a un
encore plus puissante sa parole et ajoulèrciiî jugeaicnl solide fit
, de grands progrès à
à ridée qu'on avait déjà de sa sainteté; mais l'aide d'une excellente mémoire. Sa facilité
les louanges qu'on lui donnait de toules parts pour la travail lui laissait encore du temps
ne l'empêchaient pas d'avoir de bas senti- pour ajouter aux leçons de ses maîtres des
ments de lui-même. Le feu divin qui embra- exercices particuliers propres à étendre ses
sait son cœur éclatait quelquefois d'une ma- connaissances; mais son application à l'é-
nière merveilleuse, et il eut plusieurs ravis- tude ne nuisait eu rien à ses devoirs de
sements dans la prière. Atteint d'une maladie piété. 11 savait ménager des moments pour
de langueur, (jui acheva de purifier son âme, nourrir son âme par de bonnes lectures et
il s'écriait dans ses derniers moments « Je : surtout par celle de la vie des saints. Des
me réjouis dans les choses qui m'ont été dispositions si rares dans un enfant si jeune
dites ; nous irons dans la maison du Sei- déterminèrent son père à l'envoyer à Paris
gneur. Lœtatus sum, etc. « 11 mourut à Lima pour y continuer ses études. La comtesse,
ie 14 juillet 1610, en prononçant celte aspi- qui allait être séparée de lui pour longtemps,
ration ijui lui était habituelle: Dieu soit loué. lui donna les plus sages conseils pour l'af-
Le vice-roi du Pérou et l'archevêque de Lima fermir dans la vertu. Elle lui répétait souvent
assistèrent à ses funérailles, qui furent ma- ces paroles de la reine Blanche à saint Louis :

gnifiques. Il fut canonisé en 1726, par Be- «Mon fils, j'aimerais mieux vous voir mort,
noît XIII, et sa fête a été fixée au 2i juillet. que d'apprendre que vous avez commis un
F1UN(;0IS DE SALES (saint), évêque de seul péché morte!. François se rendit, eu
<>

Genève, fils de François, comte de Sales, et 1578, à Paris, sous la conduite d'un prêtre
de Françoise de Siouas, tous deux aussi il- habile et vertueux. 11 fit, avec le jdus bril-
lusires par leur pieté que par leur noblesse, lant succès, sa rhétorique el sa philosophie
naquit au château de Sales, à trois lieues au collège des Jésuites ; ensuite il prii, à
d'Annecy, le 21 août 1567. Avant mêD?e qu'il l'académie, des leçons d'équitalion, d'escrime,
fût au monde, sa mère l'olTrit au Seigneur, de danse, et se iorma à tous les exercices
le priant de le préserver de la corruption du convenables à sa naissance, non qu'il y prît
siècle et de ne pas permettre qu'il devînt goût, mais uniijuement pour obéir à son
jamais son ennemi par le péché. Il fut très- père, dont la volonté était pour lui une loi
faible dans ses premières années, et les mé- sacrée, ce qui ne l'empêcha pas d'y exceller
decins désespérèrent plusieurs fois de sa vie; et d'y acquérir cet air aisé qu'il conserva
mais, au sortir de l'enfance, il devint robusie, toujours dejiuis. Il se livrait à l'étude du
et les traits de son visage acquirent tant de grec et de l'hébreu, sous (îénébiard, pendant
chariiies, qu'il élail impossible de le voir sans qu il siiivait un cours de théologie sous le
l'aimer. A ces dehors avantageux, il alliait P. Maldonat. Malgré laut d'occupations , ij
1087 FR\ FRA 1088

trouvnit encore dn Icmps pour niodiler l'Kcri- de reprendre son cours de droil. Lorsqu'il
turc SJiiiite ri pour lire des livrrs de piélé, l'eut terminé, il subit les épreuves ordinaires
surtout le Combat spiiilnol ,
qu'il portait avec uni- distinction marquée, et reçut le
toiij(Uirs sur lui. Il se pl.iis.iil dans l;i com- bonnet de docteur. 11 avait alors vingt-quatre
pagnie des personnes vertueuses, cl surtout ans, fl il se disposait à retourner dans sa fa-
dans relie du P. Ango de Joyeuse, qui, de mille, lorsqu'il rerol une lettre de sou père
duc et de maréchal de France, s'éiail fail qui lui ordonnait de visiter lllalir. 11 se ren-
capuein. Les entretiens qu'il eut avic lui dit donc à Ferrare el de là à Home, oii son

sur la néci ssité (le la m(irtilîcalion lui firent premier soin fut de visiter les lieux consa-
ajouter à ses pratiques ordiiiains celle de crés par la religion, et il ne put retenir ses
porter le ciliée trois fois la semaine. Comme larmes à la vue des tombeaux des mariyrs.
il allait souvent prier dans l'église de Saint- De Home, il alla à NoIre-Dame-de-Loiette,
Etienne des-i;rés. il y fit un jour le vomi de cl après jivoir panouru les princip îles villes
il reprit la route de la Savoie, 'l'oule
cliasie'c pcrpélnelle, cl se mil sous la pro- d'Italie,
tection parlimliére de la sainte VuT^je, afin sa famille, qui l'attendait au château de la
qu'elle lui ohtînt de Dieu la grâce de la con- Thuile, le reçut avec les pi is grandes dc-
tinence. Il avait (li\->epl ans lors(|u'il (il ce menslrafions de joie; elle fondait sur lui hcs
vœu, et c'est peu après que Dieu lui envoya plus belles espérances en le voyant réunir,
une rude épreuve d'épaisses lénèbres obs-
: au plus baul degré, toutes 1rs qualités de
curcirenl son esprit ; la paix intérieure dont l'esprit el du cœur. Le jeune comte charmait,
il avait joui jusque-là disparut; il tomba en effet, tous ceux qui le voyaient. Claude

dans une mélancolie qui tenait du désespoir, de G rallier, évéque de ricnève, et Antoine
et il s'imagina que Dieu, qu'il aiuKiit tant, Faure, qui fut depuis premier président du
l'avait mis au nombre des réprouvés. Celle sénat de Chambéry, ne l'eurent pas plutôt
alTrense idée le jeta ilans des angoisses indi- connu qu'ils conçuient pour lui les senti-
cibles; il passait les jours cl 1rs nuits à pleu- ments de l'auiilié la plus sincère; et quoique
rer, sans pouvoir prendre ni nonniturtî ni François ne fùi que simple laïiiue, l'évé'iue
repos. Etant retourné à l'église de Saint- le consultait sur les affaires de son diocèse.
Etienne, il sentit renaître sa coiilianee à la Comme il était l'aîné de la famille, son père
vue d'un tableau de la sainte Vieige, devant lui av.iilménagé une riche aliance, el lui
lequel il se pro-terna, conjurant la mère de avait obtenu, du duc de Savoie, une ch irge
Dieu d'inlercéder en sa laveur, et de lui ob- de conseiller au sénal de Chambéry; mais il
lenir la grâce d'aimer de tout son coeur, en refusa l'un el l'autre, sans oser cependant
celle vie, cilui qu'il aurait le malheur de déclarer le dessein qu'il avait de se consacrer
haïr cternellemenl après sa mort. Sa piièrc au service des autels. Il s'en ouvrit à son
était à peine finie, que le trouble dispaïul el précepteur, et le pria d'en parler à son père;
qu'il recouvra sa première Iranquiliiti'. Son mais le précepteur ne voulut pas accepter
cours déiudes étant terminé à Paris, en 1.^8i, une commission aussi délicate, et s'efforça
son père l'envoya éludier le droil à l'adoue, même, par les motifs les plus pressants, de
sous le célèbre GuiPancirole. Il se lia, dans le détourner de sa résolution. François ,

celle ville, avec le P. Possevin, qu'il chargea voyant qu'il ne pouvait compter sur lui, s'a-
du soin de diriger sa conscience el ses dressa à Louis de Sales, son cousin, chanoine
études théologiques. Ce pieux el savant de la cathédrale de (ïcnève, el le chargea de
Jésuite lui expliquait la Somme de saint Tho- solliciter le coU'^entemeul de sou père. Celui-
mas, cl lisait avec lui les controverses de ci le enfin, mais non sans de grandes
donna
Bellarniin; mais il cbercbail moins encore La prévôté de l'église de Cenève
dilïicultés.
à instruire François qu'à le faire av.inccr étant alors vacante, Louis la demanda au
dans les voies dé la pcrfeelion où il mar- pape pour son paient, el elle lui fut accor-
cliait déjà à grands pas. Le jeune étudiant dée. Le jeune comte, qui avait ignore les
sut conserver une chasteté inviolable au mi- démarches de Louis apprit avec la plus
,

lieu d une jeunesse licencieuse, et triompha grande surprise sa nomination a cette di-
des pièges (pie des lit)erlins tendirent plus gnité; il ne voulait pas d'abord l'accepter,
d'une fois à son innocence. Ayant été atteint el ce ne fut qu'avec beaucoup de peine
d'une maladie si grave, que les médecins les qu'on le détermina à en prcnilre posses-
plus h.ihiles é()nisèrenl inutilement toutes sion. Lorsqu'il fut diacre, l'evéquc le char-
les ressounes de leur arl, il atiendail, avec gea de prêcher, cl ses premiers sermons,
résignation tl même avec joie, le moment oîi qui furent très - goûtés , produisirent les
il irait se réunir à Dieu, l'unique objet de plus heureux fruits ; aussi possed.iit - il
son amour. Son précepteur lui ayant de~ toutes les qualités requi'-es pour réussir
maiulé, eu plenranl. ce (lu'il voulaii qu'on dans la pré.licaïion. Il se prépara au sacer-
fil de son corps après sa mort « Qaon le : dorc avec une ferveur toute cele<te, et lors-
ilontie, dil-il, nttx (Icoliers de médecm':, pour qu'il l'eut reçu, il se fil un devoir d'offrir
éti e disféqné. Je m'estimerai heureux si, après tous les jours le saint sacrifice, ce dont il
avoir été inutile pendant ma vie, je suis de s', icquillail avec tant de pieté ((uc l'on se
,

quelque xUililé après ;'oi) lréi)as, el si je puis sentait pénétré de dévotion en le voyant à
empêcher une de ces disputes qui s'élèvent en- l'autel, il aimait a instruire les pauvres
tre les cières en médi cine el h s parents de ceux vill.igeois, et partout où il allait, il salli-
dont ils déterrent les cadavres. Alais il guérit, rait la confiance du peuple s.i boute lui ga-
:

contre toute espérance, el fut bientôt en étal giiail tous les cœurs. Vu an après qu'il eut
,

1083 FRA FRA 1090


été ordonné prêtre, il à Annecy la
établit mais les accepter. Ceci joint
aux violences
confrérie de la croix. Los associés s'enga- qu'ils avaient employées outre lui et sur-
geaient à instruire les ignorants, à consoler tout contre un de leurs confrères qui s'était
les malades et les prisonniers, à enipêctier converti, rendit suspecte lewi- eause, tandis
les procès, eic. Le nom de cetie confrérie que la conduite toute aposto ique du mis-
fournil à un minisire calviniste un prétoxle sionnaire, sa [jiéto, sa douceur, sa ebarité,
pour écriri' contre le signe sacré de noire sa- son zèle inlaligable, étaient aul^inl de voix
lut; mais François le réfuta solidement par qui criaient aux calvinivies (;ne lui seul était
un ouvrage inli'iulé YEtendard de la Croix. le prédicateur de la vérité. Parmi les nom-
Leduc de S.ivoie ayant repris t-ur les (jé- breuses conversions qui s'opéraient tons les
nevois le duclié de Cli ibliiis et trois autres jouis, une des plus imporlanes fut celle du
bailliages qu'ils avaient usurpes, pria l'évé- baron d'Avuli, qui jouissait d'une haute con-
que de Genève d'y envoyer des missionnaiies sideralion dans sa secte. Ce seigneur , indi-
pour y rétablir la religion catholique qui en gné (]ue la Faye, le plus fameux des minis-
était bannie depuis soixante ans. L'évèque tres, eût lâchement reculé devant l'engage-
ne trouvant personne qui voulût se charger ment qu'il avait pris d'entrer eu dispute
de celle mission, tant le succès en paraissait réglée avec François, conduisit celui-ci à
impossible, François s'offrit pour celle bon- Genève, cl alors il n'y eul plus moyen d'es-
ne œuvre , et son exemple fut iaité par quiver la conférence qui dura iroi> heures ;
Louis de Sales ,
son parent. Cependant le niiiis toutes les lo s que le ministre se sen-
conile de Sales, qui ne voyait que des périls tait pressé, il se jetait sur une autre (lu.slion,
diins l'entreprise dont son fils s'était chargé, de manière que rien ne pouvait étr(! décidé.
mit tout en usage pour l'y taire renoncer, et Il ne se fut pas plutôt aperçu, par la conte-
comme les representaiions les plus pressan- nance des assislants, que le dés ivanlage était
tes ne produisaient aucun effet, on y joignit de son côté, qu'il rompit la conférence par
les prières et les larmes; mais tout lui inu- un torrent d'injures contre François, qui les
tile. Fr.ioçois partit avec son parent le 9 sep- écoula avec sa douceur ordinaire, sans lais-
tembre 159i, etquimd ils furent arrivés sur ser échapper un seul mot d'agrcur. Le duc
les fronlières du Chablais, ils icnvoyèrenl de Savoie, infirmé des succès liu saint mis-
leurs ciievaux et marchèrent à pied, aliu d'i- sionnaire, le manda à Turin, a(in de conférer
miter plus parfaitement les apôlres. Pleins avec lui sur les 0103 eus de conduire à sa per-
de confiance en Uieu ils appelèrent sa bé-
, fection le grand ouvrage qu'il avait si heu-
nédiciion sur leurs travaux par l'intercession reusement commencé. Lorsque François fut
de Marie et-des saints patrons du pays. Fran- de retour à Tbonon, il se mil en possession
çois commença la mission par Tbonon, capi- de l'église de sailli Hippolylo, la lit rétablir et
tale du Chablais, où il n'y avait que sept y célénra les s:iin;s mjstères, l.i veille de
catholiques. H était obligé d'en sortir Noël, l'an 1597. Huit cents personnes y com-
tous les soirs pour aller passer la nuil munièrent de sa main il prêcha avec son
;

au château des Allinges, à deux lieues de zèle accoutumé, el tonte la nuit se passa à
là. Les calvinistes furent longtemps sans louer Dieu. Les fêles suivantes , il cunlinua
vouloir l'entendre ils aUentèrent iiiémi; à
: les mêmes exercices lic piété, et il voyait
ses joui s mais Dieu le sauva de leurs mains.
; augmenter tous les jours le nombre des pro-
Un coinjlot formé contre sa vie ayant élé dé- sélytes. Le pape Clemenl V'ill l'ayant chargé
couvert, il s'intéressa si vivement en faveur de travailler à la conversion de i heodore de
des coup.ibjcs, (]u'il obtint qu'on ne ferait Bèze, qui élail devenu le chef des ealviiiis-
point de poursuiles contre eux. Ses parents tes après la mort de Calvin, il alla le trouver
et ses amis, alarmés du danger continuel où à Genève et lui proposa des conférences qui
il était a'élre assassiné, lirenl de nouveaux fuient acceptées. Bèze, pressé par les rai-
efforts pour le rappeler. Son père lui manda sons de son adversaire fut ébranlé. 11 s'é-
,

qu'il devait absolument abandonner une en- cria même, en levant les yeux au ciel : Si
trepri-e que toutes les personnes sensées je ne suis /;«>• dans le bon cliemin, je prie Dieu
désapprouvaient ()u'il y avait une opinià-
; tous Us jours (juf, par s:jn iiijinie miséricorde,
Irelé condamnable à vouloir y persifler, et il lui plaise de m'y mettre. A|)rès quatre en-
que s'il ne revenait au plus loi, il ferait mou- trevues, François espérait qu'une cinquième
rir sa mère de douleur; mais le saint, achèverait de dissiper Ions les doutes du mi -
qui éiait plus touché de la gloire de Dieu nisire ;mais ceux de Genève qui avaient
que de tout le reste, demeura inébranlable, pris de l'ombrage, oliservèrent si bien Rèze,
dans res[,érance que la lumière delà vérité qu'elle ne put avoir lieu. (Ju'en serait-il ré-
finirait par dissiper les ténèbres de l'erreur sulté ? C est le seciel de Dieu; mais il est
et son ;illenle ne fut point trompée. Les sol- un fait eei lain, c'est que Bèze, (jui mourut
ddts calvinistes de la garnison di s Allinges peu ue temps après mar(|ua une grande
,

furent sa première con()uéle les habitants


; douleur de ce qu'il ne pouvait re\oir Fran-
du Chablais comnieneèrenl ensuite p.ir venir çiiis. La peste (|ui désolait Li ville de Tho-
renlendrc; bienlôl s actouiurenl en foule à
i
iion louriiil à celui-ci une nomeile orcision
ses discours, et plusieurs abjurèrent 1 héré- défaire éclater son zèle el sa charité. Supé-
sie. Comme les mini<ilies f.iisiiienl jouer tou- rieur à tout sentiment de crainle, il se dé-
tes sortes de ressorts pour les rel nir dans voua généreusement an serviie des pestifé-
l'erreur, François leur proposa des confé- rés. Il volait partout où il y avait des mala-
rences publiques ; mais ils ne voulureul ja- de», afin de leur i)rocurer des secours lem-
4091 FR.\ FUA 1092

porels et spiriluelii. Les hérétiques, en com- il eut le courage de consoler sa famille,


p.iranl crllo comluitc à celle de leurs mi- d'administrer les derniers sacrements à son
nistres, furent fnippés lio l.i diUérence ; au<8i, père et île l'exhorter à la raorl. Du mieux
le calvinisme fiiisait-il tous les jour» de nou- s'étanl déclaré, il partit pour Annecy ; mais
velles perles, et des liotir^s entiers veniiieul quelques semaines après, il fut obligé de re-
faire abjuration. r/est ainsi que, dès l'an lo!18, venir au château pour y rendre les derniers
les erreurs de Calvin furent universellement devoirs au comte. Il retourna ensuite à An-
liannies du Clwihlais ainsi que des bailliages necy où le rappelait la station du carême
de Terni et de (iaillard. Il fallait pour opé- ,
qui n'était pas terminée. Le bailliage de (lex
rer ce merveilleux changement un homme , ayant été cédé à la France par le duc de Sa-
animé du zùle le plus pur, intrépide au mi- Ti>ie, le coadjuleur se renilit à Paris pour

lieu des dangers insensible aux injures et


,
obtenir du roi Henri IV la permission de tra-
aux calomnies incapable de se rebuter par
,
vailler à la conversion des calvinistes de ce
les olislacles, plein d'une douceur inaltéra- pays. Reçu à la cour avec tous les é lards
ble en un mol, il fillail saint François de
;
dus à sou rare mérite, il fut prié de prêcher
Sales , cl il semble que Dieu l'ait formé ex- le carême de 1001 à la chapelle du Louvre.
près pour celle entreprise dans la(iuellc
, Ses discours furent goûtés au delà de tout
tiHil autre eût échoué. Un succès aussi prompt ce qu'on peut dire, cl opérèrent les fruits les
et aussi inespéré lui attira les éloges du sou- plus admirables. Sacbaiit qu'il y av=»it des
verain pontife, du duc de Savoi(( et de toute calvinistes parmi ses auditeurs, il donna sur
la chrélienlé, mais son humilité n'en re- la prétendue réforme un sermon qui ou-
çut aui-nne atteinte il possédait celte vertu
; vrit les yeux à plusieurs d'entre eux, et
dans un degré si éminenl, qu'il se réservait notamment à la comtesse de l'erdriniiville,
toujours (C qu'il y avait de plus pénible et de qui abjura l'hérésie avec toute sa famille.
moins apparent dans la mission, laissant aux Cette conversion fut suivie de celle de l'il-
autres les fonctions les plus honorables. lustre maison de Riconis et de celle de tant
Mais il avait beau s'effacer, on savait tou- d'autres, que le cardinal du Perron ne put
jours bien le dislinguer, et il inspirait une s'empêcher de dire: Je suis sûr de convaincre
telle conli.ince, que tout le monde le choisis- les ciilvini^tes ; mais pour les convertir, c'est
sait pour directeur. De retour à Annecy, l'an un talent que Dieu a réservé à monsieur de
139;), jamais surprise ne fut semblable à la Genrte. Le carême fini, les duchesses de Lon-
sienne, lorsque i'évêque lui proposa de le guevillc et de Mercœur, qui connaissaient la
faire son coadjuleur. Ce prélat n'ayant pu modicité des revenus du coadjuleur et ses
venir à bout d'obtenir son consentement, mit aumônes abundmtes, lui envoyèrent une
dans ses inlérèis le pape et le duc de Savoie. somme considérable dans une bourse firt
François se soumit à la fin mais ce fut uni-, riche. Il admira la beauté de la bourse sans
quement dans la crainte de résister à la vo- l'ouvrir, et la rendant au gentilhomme qui
lonté de Dieu qui se manifestait par la voix l'avait apportée, il le chargea de remercier ,
de ses supérieurs et ce qui prouve la sin-
; de sa part, les deux princesses de l'honneur
cérité de ses dispositions, c'est que la vue qu'elles lui avaient fait d'assister à ses ser-
des dangers attachés à l'épiscopat relTra\ a si mons, et d'avoir contribué par leurs bons
vivement , qu'il en tit une maladie dont il exemples aux fruits qu'ils avaient pu pro-
pensa mourir. Dès qu'il fut rétabli, il partit duire. Le roi, informé du talent de François
pour Rome, afin de recevoir ses bulles cl pour la prédication, voulut l'entendre lors-
de conférer avec le pape sur plusieurs points qu'il fut revenu de Fontainebleau, où il était
relatifs aux missions de la Savoie. Le pape, allé passcrquelque temps. Il l'entendit en effet
t|ui ne le connaissait que de répulatiou , ne avec la plus grande satisfaction, et il conçut
l'eut pas plutôt entretenu, qu'il conçut pour de lui une si haute idée, qu'il le consulta
lui la plus haute estime. 11 le nomma évè- plusieurs fois dans la suite sur des m;itières
([ue de Nicopolis et coidjut'ur de Genève, do conscience; il voulut même l'attacher ab-
puis lui expédier ses huUes. François
lit solumeul à la France, et lui fit offrir une
a\anl un pèlerinage à Notre-Dame-de-
lait pension de 4,000 livres, en attendant le pre-
Loreltc, reprit la roulo d'Annecy et passa mier évêché vacant. Pour l'évéclié, répondit
par Turin, pour presser la restitution des François Dieu m'a appelé, malgré moi, à ce-
,

biens ecclésiastiques duChalilais, qui étaient lui de Génère, et je me crois obligé de ue ja-
entre les mains de.s ordres miliiaires de Saint- mais le quitter. Quant à ta pension, le peu
Maurice et de Saint-Lazare. Cette rcsliluiion que j'ai suffit pour m'entreleiiir; ce que j'au-
qu(! le pape avait ordonnée par plusieurs rais au delà, ne servirait qu'à m'embarrusser.
liiefs, avait souffert de grandes difficultés ;
Accusé par des gens, tels qu'il s'en trouve
mais le saint vint à bout de les aplanir, cl toujours dans les cours, d'être l'espion du
ces biens lurent employés à établir des pas- duc de Savoie , il n'eut connaissance de
leurs dans le Cbablais, à rebâtir des églises celle imputation i]ue lorsqu'il allait mon-
cl (les monastères, qui donnèrent au pays ter en chaire; il prêcha comme à l'ordinaire.
une face nouvelle. Ayant accepté, sur la de- Henri ÏV qui avait l'âme nolile et grande,
,

mande des syndics d'Annecy, lie pré. lier le ne put croire qu'un hummc dont la vie était
carême de 1600, il apprit, en se rendant dans SI sainte, cl chez (jui tout respirait la can-
celle ville, que le comte, son père, était dan- deur, eût joué le role odieux qu'on lui pré-
gereusiiiient malade. Il accourut près de lui, tait. Celle calomnie n'eut donc aucune suite,
et quoique péuetré de la plus vive douleur. ou plutôt elle ne fil qu'augmenter la gloire
1095 FKA FRA 1094
du saint coadjuleur. Sa présence n'clant champ, pour aller consoler celte partie de
plus nécessaire à in cour, il prit congé du son troupeau. Son cœur fut vivement atten-
rui, et pendant qu'il retournait à Annecy, il dri à la vue de ces malheureux échappés,
apprit la mort de l'évéque de Genève, dont comme par miracle, et qui manquaient de
il était le successeur de plein droit. Il se tout, même d'habits el de maisons; il pleura
rendit aussitôt au château de Sales qu'il avec eux, leur distribua tout l'argent qu'il
avait choisi pour le lieu de son sacre, et se avait, cl leur obtint ensuite du duc de Sa-
prépara à cette auguste cérémonie par une voie l'esemptiou de toute taxe. Il prêcha
retraite de vingt jours. II la commença par le carême de 1604 à Dijon, où on le désirait
une confession générale, un rè-
et s'y traça depuis longtemps, el ses sermons produisi-
glement de vie dont ne se départit jatnais:
il rent des efl'ets admirables tant parmi les ca-
rion de plus édifiant, de plus apostolique tholiques que parmi les calvinistes. Après
que ce plan de conduite, et quoiqu'il ne s'y la station, le corps de ville voulut lui témoi-
prescrivît point de niortificalions extraor- gner sa reconnaissance par un riche pré-
dinaires, il ne laissait point de porter le ci- sent; mais il ne fut pas possible de le lui
liée el de prendre la discipline mais il ca-
; faire accepter. Quelque temps après une
chait ces sortes de |>raliques avec d'autant abbaye considérable lui ayant été offerte de
plus lie soin qu'il était plus ennemi do l'os- la part de Henri IV, il la refusa, eu disant
tentation. Il fut sacré le 8 décembre 1C02. qu'il craignait les richesses, parce que moins
A peine eut-il reçu l'onction sainte qu'il ne il en posséderait, moins il aurait de comptes

pi'nsa plus qu'à se livrer tout entier à l'ac- à rendre. Une autre fuis que ce prince le
coniplissemtMit de tous les devoirs de l'épis- pressait d'accepter une pension, il demanda
copat, el surtout à la prédication. Moins qu'il lui fût permis de la laisser entre les
jaloux de multiplier le nombre des minis- mains du trésorier royal, jusqu'à ce qu'il
tres de l'Eglise .jue d'en avoir de bons, il en eût besoin. Ce ^rand roi, frappé de celle
n'admettait au\ saints ordres que ceux qu'il réponse, qui n'élait qu'un honnête refus, ne
avait trouvés capables, après un mûr exa- put s'empêcher d'admirer un pareil désinlé-
men. Il élablil dans son diocèse, pour l'ins- ressèment ; mais déterminé absolument à
truction des ignorants, des catéchismes so- lui faire du bien, il le prévint qu'il deman-
lides qui se faisMient régulièrement les di- derait pour lui le chapeau de cardinal à la
manches el les fêtes, et il ne dédaignait pas, première promotion. Le saint évêque, qui
pour leur donner plus de relief, d'exercer n'aimait pas plus les honneurs que les ri-
quelquefois lui-mê(ne la fonction de caté- chcs-,es, r; pondit que les dignités ne lui al-

chiste. Les pasteurs se piquèrent d'émula- laient pas, et qu'elles ne pouvaient qu'ap-
tion, el les adultes ne rougirent plus d'as- porter de nouveaux obstacles à son salut.
sister à ces instructions familières. 11 publia 11 sut de môme traverser les vues de Léon
lin nouveau rituel, afin d'introduire une XI, qui, pendant son court pontificat, eut
parfaite uniformité dans la dispensation des dessein de l'agréger au sacré collège. L'ap-
choses saintes, rélalilil les conférences ec- proche du carême de 160(5 l'obligea d'inter-
clésiastiques, bannit ou prévint lous les rompre la visite générale de son diocèse,
abus par des règlenienls pleins de sagesse. pour se rendre à Chambéry où le sénat l'a-
Ilien ne s'()|>posant plus au rétablissement vait invité à prêcher. Le même sénat ayant
du catholicisme dans le bailliage de Gcv, il ordonné, vers le même temps, la saisie de
partit avec quelques ecclésiastiques dignes son temporel, sur le n fus qu'il fil de pu-
de travailler, sous ses ordres, à l'extirpa- blier des monitoires pour une aHairc d'une
lion de l'i^érésie, el ses exemples, plus en- importance minime, qui ne méritait pas
core que ses discours, opérèrent une quan- qu'on emplo ât les censures ecclésiastiques,
tité prodigieuse de conversions. Les calvi- il répondit tranquiliement à ceux qui lui
ïiistes, furieux, attentèrent plusieurs fuis à signifièrent l'arrêt, qu'il remerciait Dieu de
sa vie; mais Dieu veillait à sa conservation, lui avoir rappelé qu'un évêque devait être
el bientôt il put rétablir les églises et les ioul spirituel. Au lieu de porter plainte au
pasleurs dans le bailliage de Gex, comme il duc de Savoie, il continua de prêcher le
l'avait fait, quebiues années auparavant, reste du carême, comme si on ne lui eût
dans Chablais. Cette mission terminée en
le pas fait injure. Cette conduite édifia loule
1G02, s'appliqua, l'année suivante, à la
il la ville, cl le sénat, honteux de son arrêt,
réforme des monastères, el commença par accorda de son propre mouvement main-
celui de Six, pour lequel il Dl les plus sages levée de la saisie, lîn 1607, François recul de
ordonnances; miis les moines, ennemis de Rome des letlres qui lui avaient été écrites
loute règle el accoutumés à une vie licen- de la part du pape Paul V, par lesquelles
cieuse, en appelèrent au sénat de Ghanibéry. on lui demandait son sentiment sur la fa-
Un arrêt de celle cour confirma ses ordon- meuse conteslation qui divisait les Domi-
nances el l'autorisa à réformer l'abbaye. Ce nicains et les .îésuites, relativement à la
fut à Six qu'il apprit la nouvelle d'une ter- manière dont la grâce agit sur la liberté de
rible catastrophe qui venait d'arriver à trois l'homme, et qui donna lieu à la tenue des
lieues de là. Les sommets de deux monta- congrégations dites De auxiliis. Le saint
gnes s'élanl détachés avaient écrasé, dans évêque fit une réponse, mais sans se pro-
leur chute, plusieurs villages avec la plu- noncer ouvertement pour aueun des deux
pjrt de leurs habitants. Quoique les clie- partis. 11 est cependant aisé de voir dans,
mius t'usseiU impraticables, il partit sur-lo- son Traild de l'amour de Dieu iju'il peuchaii
ms FRA FRA 1096

pour Jésuilos; du rcs'e il n'aimait pas


les cl avaientensemble des conférences sur
CCS disputes tlii'olngiqiics qui roulent
sur des dirrérenls points (te spiritualité. Ce fut dans
questions ol)scures et inutiles au salul. l'une de ces conférenci-s que l'évéque de
Queliiues-uns d(i ses amis ay.inl eu eommu- Genève dit ces paroles remarquables, au
niealio" de» lettres spiritui'lles qu'il avait sujet de la correction fralernelle: Les répri-
éeriicsà une dame du monde, pour lui tra- mandes sont une niurrilure di'ficHe à di-
cer des règles de conduite, le priî'renl d'en fférer : il faut si lien les cuire au feu de In

former un corps d'ouvrage suivi, où il mon- clmrilé qu'elles perdent toute leur âprelé;
trerait que dévotion est de tous les états,
11 autrement elles ressemblent à ces fruits mal
et qu'elle regarde les simples fiilèles
cooimc mûrs qui donnent d<s tranchées Un bon
ceux qui vivent dans les cloîtres. François remède, quand vn l'nppliiue mal, devient
se rendit à leurs inslnnces,et composa
/'/«- poison: un silence judicieux est toujours
trndiiclion à la r/c dévote, livre admirable, meilleur qu'une vérité non charitable. C'est
qui lut reçu avec un applaudissement uni- à l'évèque de Belley que nous soiumes re-
versel, et iraduil dans toutes les langues de devables de l'ouvrase inlilulé, V Esprit de
lEurope. Henri IV, qui se plaisait à le lire, saint François de Sales, dans lequel on voit
en faisait une estime singulière. La reine en effet l'esprit qui animiit le saint. Fran-
Marie de Médicis en envoya un exemplaire çois fonda, en 1610, de concert avec s.iinte
magnifiquement relié et euriilii de pierre- Jeanne Françoise de Chantai, l'ordre de la
ries à Jacques 1", roi d'Angleterre, qui, Visitation, auquel il donna une règle toute
quoique ennemi de l'Eglise romiine, éprou- fondée sur l'humilité et la charité. Com-
vait en le lisant une satisfaction qu'il ne me il voulait que son ordre fût ;iccessible
cherchait point à déguiser, et demanda au\ aux personnes d'un tempérament faible ou
évêques anglicans pourquoi ils n'écrivaient d'une coMiplexion délicat», il ne prescrivit
pas avec celle onction. Cependant un ctrdre point de grandes austérités qu'il remplaça
religieux entreprit de ciiliquer l'ouvrage, par la mortincation intérieure, par l'esprit
accusant sou auteur de i)ermettre le l)al, la de pauvreté et de renoncement à soi-même.
comédie, etc. Un prédicateur de cet ordre, Le nouvel institut qu'il soumit immédia-
après avoir invectivé en chaire contre ce tement aux. ordinaires fut confirmé par le
livre, poussa l'outrage jusqu'à le briiler en pape Paul V, qui l'érigea en corps reli-
présence de ses audiieurs. Une scène aussi gieux, sous le titre de congrégalion de la Vi-
scandaleuse révolta tous les honnêtes gens; sitaiion de Sainte-Marie. Conime la santé de
François seul apprit sans émotion l'atïioiU François allait toujours en diniinuiint ,

.sanglant qu'il venait de recevoir. Le géné- dans la crainte de ne pouvoir plus suffire
ral des t'.harlreux, après avoir lu rjnlroduc- à ses nombreux devoirs, il voulut se choi-
tion à 1(1 rie dévote, a^ait conseillé au saint sir un coadjuteur, et son choix tomba sur
pré'ai de ne plus écrire, par la raison que Jean-François de Sales, son frère, non
sa plume ne pourrait rien produire de com- parce qu'il étaii son frère, mais parce qu'il
parable à ce livre; mais il n'eut pas plutôt le crut devant Dieu, le plus digne et le |dus
lu le Traité de l'amour de Dieu, qui parut capable de continuer son œuvre. 11 alla
quelque temps après, qu'il lui conseilla de prêcher le carême de llilS à Grenoble, où
ne jamais cesser d'écrire, uisque ses der-|
il l'avait déjà prêché raiinéc précédente, et
niers ouvrages eff.içaient toujours les pre- il y convertit un grand nombre de calvi-
miers. La lecture qu'en fit Jacques I , roi nistes parmi lesquels ou comptait le célè-
d'Angleterre, le toucha si vive:iicnl, qu'il bre duc de Lesdiguières qui fut depuis
,

m;ir(iua un grand désir de voir l'auteur. connétable de France. En 11519, il accom-


Dès que le saint en fut informé, il s'écria: pagna à Paris le cardinal de Savoie, (jui
Qui me donnera tes ailes de la colombe pour allait démailler Christine de France, sœur
voler dans celte ile, autre [ois l'île des saints, de Louis XIII, pour le prince de Piémont,
et aujourd'hui plongée dans les ténèbres de et il prêcha le carême à Saint-André-dcs-
l'erreur? Oui, si le duc, mon snuveriiin, veut Aits. si grande à ses ser-
L'afiluence était
le permcllre, j'irai à cvllf nouvelle ^'inire; mons, personnes les plus distinguées
(lue les
j'irai trotivir le roi pour lui annoncer la avaient peine à y trouver place. Souvent il
p irule de Dieu au risque de ma propre vie. lui arrivait de monter en chaire deux fois
l\ en Angleterre,
aur.iil cITecliveaient (lassé par jour. Un de ses amis lui ayant repré-
si le duc de Savoie eût voulu y consentir; senté qu'il devait ménairer davantage sa
mais ce prmce, extrêmement jaloux de son santé, il lui répondit en riant, qu'il lui en
autorité, craignait que François, se liouvant coûtail moins de donner un sermon, que de
à l'éiranger, m- fit la cession de son droit sur trouver des excuses pour s'en dispenser.
la luincipauté de Genève; c'est iiour la D'eiilleurs, ajouta-t-il, j'ai été établi pasteur
même raison qu'il lui refusa snuveiit la per- et prédicateur : ne faut-il pas que ctiacun
mission d'aller prêcher en France, où plu- exerce sa profession ? Mais je suis sur/iris
sieurs villes sollicitaient le bonheur de l'en- que les Parisiens courent à mes sermons avec
Icndrc. Jean Pierre Camus, ayaat été nomm.'; un tel empressement, d'autant plus qu'il n'y
évéque de Belley, en 1G09, pria le saint de a ni noblesse dans mon style, ni élévation
venir Tiire la cérémonie de son s.icre. Fran- dans mes pensées, ni beauté dans mes dis-
çois se rendit à celle invitation, ei dès lors cours. —Croyez-vou^, dit son ami, qu'ils
Ces deux prélats s'unirent par les liens d'une y aillent clie. cher l'éloquence ? Il leur fujlil
étroite amitié; ils se voyaient luus les ans de vous voir en chaire; votre cœur parle par
— ,

im FR\ FRA 1098

voire vtsage par vos yeux, ne fissiez-vous


et dràle. 11 fonctions avec un nou-
reprit ses
que dire le Notre Père. Les expressions les veau zèle, surtout pendant la pesie qui dé-
plus communes deviennent tout de feu dans sola Sun troupeau. Q\i pourrait s'imaginer
votre bouche... et voilà pourquoi vos pa- qu'un saint si aimable pûl avoir ilcsennemisî
roles ont tant de poids et pénètrent jus- Il en eut cependant, mais il savait les gagner

qu'au coeur. Le saint se mit à sourire et en n'opposant à leurs insu Iles el à leurs
parla ilaulrc chose. Le mariage du prince outrages que la bonlé el les bienfaits.
de PiéiDonl avec Christine de France L'un d'eux, dont François s'était attiré la
ayant clé conclu, la princesse choisit haine en retirant du désordre une cour-
l'évéque de Genève pour son aumônier, cl tisane qu'il eiilrctenail, poussa la noirceur
en l'allaclianl à sa personne, son dessein cl la scéiratessc jusqu'à contrefaire l'écri-
était de lui confier la direction de sa con- ture de François, dans une lettre adressée
science; mais il refusa cette charge comme à cette malheureuse, et dans laquelle il
incompatible avec la résidence, cl s'il consen- faisait tenir au saint évéque le langage du
tità la fin, ce fut à deux conditions, l'une qu'il plus effi onlé libertin. Cette lettre élaiit deve-
résiderait dans son diocèse, et l'autre que nue publique en impdsa à un grand nombre
quand il n'exercerait pas sa charge, il ne de personnes el même au duc do Nemours.
toucherait point le traitement qui y ét;iil at- Le prélat fui liailé d'infâme hypocrile et
taché. Alors Christine, comme pour lui don- chargé des imputations les plus fielrissantes,
ner l'investiture de sa nouvelle dignité, lui qui, par contre coup, relumbèreiil .sur les
fil présent d'un Irès-beau diamanlciu'elle lui religieuses de la Visitation, et nolaniment
recommanda degarder pour l'amour d'elle. sur leur supérieure, madaiiie de Chantai,
Madame, je vous le promets, tantque lespnuvres avec laquelle il était lié d'une sainle amitié;
n'en auront pas besoin. —
En ce cas con- mais il supporta patiemment cette horrible
tentez-vous de l'engager et je le dégagerai. — calomnie, dans la pensée que Dieu lui-même
Madame, je craindrais que cela n'arrivât trop prendrait soin de venger sa réputation, si
fcttvcnl et que je n'ubusasse de votre bonté'. La cela importail à sa gloire. Ce ne fat toutefois
princesse ra\ant vu depuis à 'l'urin sans le qu'au bout de deux ans que le calom-
diamant, il lui fui aisé de deviner ce qu'il niaieur, se voyant sur le poini de paraître
élail devenu. EUe lui en donna un autre devant le Juge suprême, avoua la vérité
d'un plus grand prix encore, eu lui lecom- en présence <le plusieurs personnes demanda ,

mandant liien de n'eu pas faire comme du pardon avec les sentiments du plus vifre-
premier. —Madame, je ne vous en léponds pentircl conjura tous les assistants de publier
pas je suis peu propre à garder les choses
:
l'innocence du saint celui-ci se trouva ainsi
:

précieuses. Chrisiine parlant un jour de ce justifié de même que ses filles spirituelles,
diamant, un gentilhomme lui dit qu'il élail qui avaient partiigé l'odieux de sa dilTa-
moins à révêque de Genève qu'a tous les m.ition. L'afl'aiblissemeiil graduel de ses
5«(euT d'Annecy. François avait unes! grande forces lui fil comprendre que le terme de
tendresse pour les pauvres, qu'il ne pou- sa vie approchait aussi lors(|u'il partit pour
;

vait rien leur refuser; il leur donnait jus- Avignon en 1C22, fit-il entendre à ses amis
qu'à des pièces d'argonlerie de sa chapelle qu'ils ne le reverraient plus. Il allail dans
el jusqu'à ses propres habits. Son inten- celle ville, en vertu d'un ordre du duc de
dant, que des aumônes excessives l.iissaient Savoie, qui s'y rendait lui-même pour sa-
souvent sans aucun fonds le querellait
, luer Louis Xlll qui venait de soumettre les
el menaçait qu' Iquel'ois de le quitter. Voks huguenols du Languedoc. H ne voulut pas,
avez raison, répondait le saint avec une par mortification, contempler l'enlreedu roi
naïveté admirable, je suis un incorrigible, dans Avignon et passa en prières tout le
et qui pis est, j'ui bien l'air de l'e'ire long- temps que dura la cérémonie. Coiimie il re-
temps. Un autre jour que la même discus- venail par Lyon avec la cour, liniendanl du
sion recommençait, il lui dit en lui mon- Lyonnais el plusieurs autres personnes dis-
trant un crucifix Peut-on refuser quelque
: tinguées de la ville se disputèrent le bon-
chose d un Dieu qui s'est mis dans cet état heur de le loger, mais il trouva moyen de
pour nous? Il n'a pas tenu à la France les melire d'accord eu logeant dans la cham-
qu'un si grand réiat n'ait été compté
|
bre ciu jardinier de la Visitation. Quoinue sa
pai mi les gloires de l'Eglise gallicane. Nous sanlc fâl dans un élal dé|jlorabie, i! prêcha
avons vu que Henri IV avail loul f.iil pour le jour et la \eille de Noël; mais le lende-
l'ailirer dans son royaume, et le cardinal main il se trouva si mal qu'il fallut le mettre
Henri de Gondi évêque de Paris
, fut si
, au lit, et bientôt on remarqua en lui tous les
louche de .so>i rare mérite, qu'il mil loul symptômes d'une apoplexie. Comme il coji-
en œuvre afin de le l'.iire son coadjuteur; servait néanmoins loule sa connaissance
mais François répondit, coiimie il l'avait déjà il demanja et reçut l'extrème-onction. On
fait, dans d autres circonstances semblables, ne lui administra pas le saint viatique parce
qu'il ne quitterait jamais l'église de Genève qu'il avait dit le malin, et que
la messe
que Dieu lui avait donnée pour épouse. d'ailleurs de fréquents vomisse-
il av.iit
Lorsqu'il fui de retour dans son diocèse ments. 11 ne s'occupa plus ensuile qu'à
après une absence d'un an eldcmi, il no répéter avec une ferveur loiUe angéliquc
voulut point toucher celle année et demi de certains passages de Tlicriture appropries
revenus, disant (lu'il ne les avail point à son état. Comme les assistants fondaient
gagnés, el il en fit don à son église caihé- en larmes, Ne pleurez point mes enfants^
,

DlCTIONX. IIAGIOGBAPBIQUE. 1. 35
1099 Fn.\ FRA M0(
leur nefjut-U pan que la volonté de Dieu
dit-il, FRANÇOIS DE POSADAS(lcbienhenreux),
s'flccom/i/jss'':' Quelqu'un l'ay.mt exhorté A Dominicain, né ;\ Cnrloiie en 10'*'», do
dir- avec sailli Martin, S'ifjnnur, si je suis parents nobles, mais pauvres, qni l'éle-
encore néressaire à voire pRup'c, 'y ne re- vèrenl rliréliennement. Il montra ilc bonne
fuse pas le travail ,il parut ne pas ap- iK'ure un grand amour pour Dieu el une
prouver celle comparaison, el fit un effort tendre dévotion envers la sainte Vierge ,
pour répondre qu il était un serviirur inu- en l'honneur de laquelle il rériiail lous
tile, dont Dieu ni son peuple n'.ivaicnt be- les jours le ro-aire, .avec d'autres enfants
soin. 11 perdit ensuite la parole, cl mourut le de son âge qu'il av.iil formés ;\ cette pra-
28 janvier lG-22, <lansla cinquaiite-einquième li]ue. Sa pieuse mère, ([ui lavait placé,
année de son âfço, cl la vingtième de son di^s l'instant de sa naissance, sous la pro-

épiscopat. Son cœur, enfermé dans une hoîls tection de Marie, el qui désirait beaucoup
<le plomb, f:il porté à l'église de la Visi- le voir entrer un jour dans l'ordre de
tation de Hollecour; plus lard on le mil dans Siinl - Dominique, n'eut p is plutôt sondé
un reliipiaire d'argenl, ensuite dau'^ un reli- François sur ce point qu'elle le trouva
,

quaire d'or donné par Louii Xlll. Commi^ \:'. tout liispnsé à s'y conformer. Dès lors il se
s.'iinl avait clioisi Annecy pour lolien de sa regarda, quoique tout jeune <'ncore, comme
3épuUure, on y transporta soIcnncUement déj.à consacre à Dieu; il ne partageait ni
son corps, qui f"t enterré d:ins une cha- l"s jr-ux ni les amnsemen's de ses cama-
pelle, à côlé du sanctuaire de réalise de rades, mais il donniil .1 la prière et à la
la Visilation. Il fut mis dans une belle méilitation presque lonl le temps qui n'était
châsse d'arg'Mit et placé sur l'autel, en 1061, point employé i\ l'étude, fréqueni.pil les sa-
lorsque Alexandre \'1I eut béatifié le servi- crements avec la plus grande dévoUon, et
teur de Dieu. Le même pape le canoni a s'efforçiil par toute sa cinduili' de devenir
quatre ans après, et fixa sa fête au 20 un digne membre de l'ordre de Sainl-Uo-
janvier, jour où son C)rps était arrivé à niiniqiie. Sa mère étant devenue veuve
Annecy. La bulle de sa canonisation rap- se remaria à un homme qui le força d'ap-
porte sept miracles nullienliques opérés par prendre un métier, el le confia à un maî-
son intercession, et parmi ces miracles on tre brutal qui tous les jours l'accablait de
compte la résurrection de deux n)orls et la coups , malgré son assiduité au travail.
guéridon d'un aveugle-né. On rapporte que François, à force de patience el do dou-
quand on fil l'ouverture de son corps pour ceur, vint à bout de gagner son alTeclion
prpc.'der à son embaumement, on trouva au point qu'il en obtint des secours pour
son fiel dur et coiunie pétrifié :on attri- achever ses éludes, interrompues par sou
bua ce phénomène physiologique aux ef- apprentissage. Sa mère ayant perdu son
forts qu'il avait faits pour adiuérir la dou- second mari, il la soigna en bon fils, et
ceur qui est de toutes les vertus celle qui il attribuait plus tard au respect cl aux
a le plus brillé en lui. Nous apprenons égards qu'il avait eus pour elle les grâces
de lui qu'il était naturi'llem"nl vif et porté dunl Dieu le combliil. Il put enfin entier
à la colère; inai<, dés sa jeunesse, il se chez les Dominicains l'an 1663 et après ,

fil la violence pour riprimer


plus grande avoir fait son novirial dans le couvent de
les saillies de la nature , et vint à bout la Scala cwli, près de Cordoue, il y pronou'a
d'établir sur les ruines de sa passion do- ses vœux. Dans les cominencenv nU, la
minante une vertu qui a fait son caractère communauté ne sut pas l'apprécier, el il

dislinciif. Ce fui surtout cette verlu qui fut en bulle à la perséculi'O el à la ca-
des-illa les yeux des calvinistes et qui ar- lomnie qu'il supporta sans se plaindre;
racha i)lus de soixante-dix mille âmes à mais on linil par lui rendre justice, el il
l'hérésie. Quelques personnes ayant un fut ordonn • prélrc à Sainl-Liicar de B.ir-
jour blâtné son indulgence pour les pé- méja. Fmplojé au ministère de la préJ-
cheurs, Il leur répondit S'il y avait quelque
: cation, ses sermons op'.'-rèrenl des fruits
chose de meilleur que la douceur. Dieu nous immenses, cl la foule gr.inde q ;e
était si
l'ourail appris; mais il ne nous recommande les églises se trouvant trop petites pour
que di'ix choses, d'élrc doux et humbles de la ronirnir, il était souvent obligé de prJcher
cœur. Me voulez-vou'i emp<'cher d'observer sur les places publiques. l,a force el la
les co'i^mandemetUs de Die», et d'imiter, le beauté de ses discours, h; charme de sa voix,
plus que je pourrai, la verlu dont il nous ses lirniQs, son extérieur, loul concourait à
a donné l'exemple ?... Outre l'Introduction toucher cl à convertir les cœurs on le .

à la vie dévote et le traité de l'amour de voyait quelquefois, le visage rayonnant,


Dieu, dont nous avons déj;^ parlé, saint comme on représente les séraphins. Il me-
François de Sales a laissé plusieurs volumes nait, dans ses missions, la vie la plus mur-
de lettres, dans lesquei!c9 sa belle âme se lifiee, faisant lous ses voyages à pied, sou-
montre tout entière, des controverses contre vent sans chaussure, ne porlant point de
les prulestants ,des entretiens spirituels provisions et n'ayant [i ur lil qu'un sac
à l'usage des âmes avancées dans les voies de paille el souvent même la terre nue;
intérieures, des sermons auxquels il ne n:it se.i succès n'étaient iias moins grands au
pas la dernière main, si l'on en excepte celu( confessionnal qu'en chaire, cl l'onction de
de l'Invention deli sainl«^ croix, des instiuc- SOS paroles y était pn sque irrési.»!ible. S )ti
tions pour les confesseurs el quelques opus- zèle, aussi éclairé qu'il était arJenl, f.iis.iit
cules sur des sujets de piété. — 29 janvier. uiarcher à grands pas, dans les voies de
1101 FRA
la perfection, les âmes qu'il conduisait, et tie; aussi voyait-on souvent huit à dix milld
il s'appliquait surtout à les éloiimer des personnes communier d'un seul jour, à la
«Innsîers du nioiulc et, en particulier, des suite de ses vives exhortations. La conver-
speciiicles profanes snp croMt .".ir les ha-
: sion de ces malheureuses cr 'atui-es qui , eu
bitants de Coriloue fut assez grand pour cb- prostituant leurs charmes fjni ln honte et ,

leiiirla desli'uc'.ion du ihéâlre de ec'.te ville. le scandale des pays chrétiens, l'ut aussi l'ob-
Rien n:' le r<'l)utail, rien ne l'eiïrnyait. ni jet lie il eut la consolition
sa sollicitude, et
les fa(iu;ups, ni les d in^ers, ni les obstacles. (l'en raiiK'ner un grand nombre à la vertu.
Ses austérités et ses j unes, so:i lui'riiiiîé. Un jour prêchait dans la rue, l'une
qu'il
son amour pour les pnuvres le fiisaienl d'elles vint se jeter à ses pieds , fondant en
regarder comme un saint dans les pro- larmes, et le suppliant de lui trouver un asile
vinces méridionales d.> i"K<pa2no. François où elle pût rentrer en grâces avec Dieu.
de Posaiias .après avoir refusé l'évéclié Frani-ois la recommanda à l'assemblée et ,

d'Alquer en Sard.ii|;ne cl ci'lui de Cadi\, bie:itôt une fenêtre s'étant ouverte, on jeta
après une vie passée dans les travaux des de l'argent sur le pavé. Aussitôt se tournant
missions, mourut presque subitvm?nt, lors- vers celle fenêtre, il s'écria : « Qui que vous
(lu'il venait d" eciébrcr la messe, le 20 soyez, qui avez fait celte bonne action , pre-
septembre 1713. Il a publié plusieurs ouvra- nez courage-, la grâce de Dieu est près do
ges p.irmi bsqucis on dislingiie le Triom- vous. » Le jour suivant, une femme vint se
plie (la la chiislelé, la Vie de la vénérible placer dans son confessionnal, lui dit que c'é-
mère Léonard." du Christ, Dominicaine, la tait elle qui avait jeté l'argent, et implora soa
Vie de (yliiistnphe de Sainte- Catherine, secours pour opérer un changement de vie
celle de saint Dominique et des avertisse- qu'oile méditait elle fut depuis un modèle
:

ments à II ville de Curdone. Los démar- de rc!;ularité et de pénitence. Un des moyens


ches pour sa c liions ition furent commen- de sanctification qu'il employait avec le plus
cées bientôt après sa mort. Le décret de de succès surtout dans les monastères et
,

sa béatificalinn fui proniislirué par Pie Vil, les communautés, c'étaient les exercices spiri-
le 20 sepieinbie 1S18. —
20 septembre. tuels de saint Ignace. Une retraite qu'il
FUAN(;01S DE GlUOLAMO(saint), jé- donna au séminaire de Naples, produisit des
suite, né on 1842, à Gro'tafçlia, dans le royau- effels admirables il en lut de même dan*
;

me de Naplcs mantra , dès son jeu!;e âge ,


,
les exercices qu'il donna à la confrérie de l,i
fie grandes dispoitioiis pour les sciences et Trinité un pécheur scandaleux y coufe-s.i
:

Il vertu. Il n'avait encore que dix ans lors- ses fautes devant tout le monde, et s'ense-
(ju'en le chargea de faire le catéchisme aux velit ensuite dans la solitude, pour y fairo

I
dits enfants. Ayant enilira-^sé l'état ecclé- une pénitence exemplaire. Dans le collège.
siastique, et ayant été ord nné prclrc en des jeunes nobles on vil à la suiti; de ses , ,

IGtifi, il lut placé, en qualité de préfet , au sermons quiuz(' élèves quitter le monde
,

co'lége des nobles de la ville do Naples. Un pour embrasser la vie religieuse. Il forma
jour qu'il avait été obligé de punir un élève une association de marchaniJs, dont tous les
<]iii avait manqué au règlement , le frère de membres se faisaient remarquer par leur
celui-ci l'accibla d'injures cl lui donna un scrupuleuse probité, par l'exactitude à s'ac-
soul'llet. François , sans s'émouvoir, se jetle quitter des pratiques pieuses qui icurétaieat
ci gennnx et présente l'autre joue selon le ,
prcsi rites, et surtout par une grande charité
coiiseil (le Noire-Seigneur. Ce lait n'eut pas envers le prochain. On ne peul donner ici
p'utôi été connu dans la ville, qii'il lui at- le détail de tout ce qu'il opéra dans le cours
tira une estime et une admiration iniiver- de sa longue vie pour la gloire de Dieu le ,

selles. Le désir de mener une vie pl'is déjç.i- salut de ses frères et sa propre sanctifica-
gée du monde lui fit prendre la résolution tion. Il mourut à Naples le 11 mai 171G,
d'entrer ciiez les Jésuites en 1G70. A[)rès son après avoir montré , dans sa dernière m'ala-
noviciat, il fut employé à donner des mis- die, une résignation et une patience inalté-
sions ili'.ris les environs d'Otrante. Ayant f.iit rables. Aussitôt que la nouvelle de sa mort
les quatre vœux solennels en 1G8S , il fut fut connue dans la ville on accourut en ,

chargé de diriger les missions dans le royau- foule au lieu où sou corps était exposé. Sur
me de Naples, et il exerça pendant quarante le soir, quand l'aflluence ne fut plus aussi
ans cette difficile et imiiortante fonction. Il considérable, la duchesse de Lauria, époiise
serait trop long de citer tous les lieux où il du gouverneur de Naples , se trouvant près
fit entendre la prédication de la parole sainte du saint, pria un des pères de faire le signe
avec le plus grand succès mais Naples lut ;
de la croix, avec la maiu de François, sur la
surtout le théâtre de ses travaux évangéli- tête de sa fille âgée de dix ans, qui était es-
ques. Il prêchait dans les communautés les ,
tropiée ,
paralytique, hideusement coulre-
séminaires, les hôpitaux les galères et les
,
f lile, et 'jui ne pouvait émettre que des sons

prisons, et l'on peut dire que toutes les clas- inarticulés. Le religieux y consentit, et pen-
ses de la société mais surtout les enfants ,
, dant ce temps-là les assistants récitèrent le
les malheureux et les pauvres , éprouvèrent Minerere. Aussitôt au grand étonnement de
,

les effets salula'r^'Sde son zèle. Ses serinons, tout le monde, la petite fill- cria, en s'adres-
(irdinair.menl courts , mais pleins de force saiil à sa mère qui la tenait sur ses bras :
et d'oni tion, avaient pour but de loucher les •Mettez-moi à terre, je suis guérie. La du-
c(i'urs de les exciter et de les disposer chesse s'évanouit de joie, et, revenue à elle ,
au.\ sacrements de pénitence et d'eucbaris- elle se souvint que le père tîirolauiu lui avait
ÎI03 FRA FRA ÎKH
nuirefois promis qi)e sa fille serait gm-rio pompes et aux vanités du monde, pour se
après sa morl, cl qu'il en avait (îMenu l'as- mellre sous conduite des Rénédiclins du
la
siiranco île saint Cyr cl de saint Frani.ois mont Oliveto, espèce de confrérie oiî l'on se
Xavier, à qui il l'avait rcfdmnianléc. Kraii- dévouait spécialement à Dieu sans quitter lo
çois (jirolaiiio a clé béaiilic ()ar l'ie VII en monde, sans faire de voeux el sans porter
IHOlî , cl canoaisé par Grcgoirc XVJ le 26 d'habit pariicolier. Sainte Françoise fut
mai 183!). — Il mai. éprouvée par diverses afflictions pendant les
FUANÇOISli (s.iinle), Frnticisrn, veuve cl troubles qui accompagnèrent l'invasion de
fondatrice des C()l:;ilincs o.i Oiilalcs , née à Rome parLadislis, roi de Naples et pen- ,

Rome en l'JSi, d'une familin nolilo ét.iil ,


dant le schisme qui déchirait l'Mglise sous le
fille de Paul liuxoei de Jacqueline Uolrcdes- pontifical de Jean XXIII. Soi époux fut
chi. Klle montra dès son enfance beaucoup banni de la ville avec Paulucci , son beau-
d'inclinalinn |)onr la \eriu et snrioul piur la frère, en l'i-15, après avoir vu ses biens con-
cliasteic. A onze ans, elle voulait se faire re- fisqués et son fils aîné retenu en otage. Au
ligii'use , mais ses parents n'y ayant pas milieu de ces calamités domesli(]ues elle ne ,

consenti, elle entra par obéissanre dans le perdit rien de la Ir.inquillilc de son âme,
mariage et éponsa , en 1300, Laurent Pon- mais elle répétait après le saint homme
,

zani, jeune seigneur romain dont la for- Job, Dieu m'a ôté ce (|u'il m'avait donné,
lune égalait la naissance. Eilc sut, dans sa que son saint nom soit béni. Après l'extinc-
nouvelle position conserver l'esiirit de re-
,
liou du schisme et des troubles qu'il avait
traite cl de piière évitant avec soin les di-
,
produits, son mari fut rétabli dans ses biens;
vcrlissements et les (!angers du monde, niel- quant à elle, sa ferveur, que rien n'avait
lant son plaisir à vaquer à la méditation el interrompue, alla toujours en augmentant,
à visiter les é;:lises ; mais romme sa piété et Dieu la combla de laveurs signalées; sou
était éclairée les devoirs qite lui imposait
,
mari en fui tellemenl touché qu'il consentit,
son litre d'épouse n'en souffraient jamais. sur sa demande, à vivre avec elle dans une
Elle avait coutume de dire à celle occasion parfaite conlinence el lui permit en 1425
, ,
,

qu'une femme devait laisser là tous ses exer- de fonder un monastère pour des religieuses
cices de dévotion , lorsque sa présence était auxquelles elle donna la règle de saint Re-
nécessaire dans son ménage. Pleine de tom- noît avec quelques constitulions particuliè-
plaisance el d'égards pour son mari, qui la res. Ce monastère s'étanl bienlôt trouvé trop
payait d'un juste retour, rien ne troubla la petit pour contenir toutes les personnes qui
paix et la bonne harmonie, pendant les qua- voulaient entrer dans le nouvel institut, elle
rante ans que dura leur union. Elle élevait l'agrandit considérablement en 1433, el ce
ses enfants de la manière la plus chrétienne, n'est qu'à cette dernière année qu'on rap-
el la seule grâce qu'elle demandait à Dieu porte ia fondation de son ordre (lui fut ap-
pour eux, était «lu'ils pussent mériter une prouvé, en 1437, par Eugène IV. Les reli-
place dans le ciel. Elle traitait ses domesti- gieuses qui le composent prirent le nom d'O-
ques comme s'ils eussent été des memlires blates, parce qu'eu se consacrant à Dieu ,

de sa famille el comme ses futurs cohéri-


,
elles se servent du mot d'oblalion el non de
tiers dans le royaume cébsle de là le zèle
: celui de profession. On les appelle aussi Col-
qu'elle mettait à leur sanctifiiation. Lorsqi:e latines, à cause du quartier de Rome oii el-
son mari lui eut permis de suivre son attrait les habilenl. Elles ne font point de vœux et
pour la mortification , elle traita son corps prometlenl sioiplcment d'obéir à la mère
avec une grande rigueur, s'interdit l'esage présidente. Elles ont des pensions héritent
,

du vin, du poisson et de loiil ce qui est ca- de leurs parents cl peuvent sortir avec la
pable de flatter le goût. Elle ne se permettait permission de leur supérieure. Sainte Fran-
le gras que quand elle était malade du pain : çoise, api es la mort de son mari , alla |)ar-
dur el moisi était sa nourriture ordinaiie, et lager leur retraite. Elle se présenta à la
pour en avoir de celte qualiié, elle en échan- porte du monastère, nu-pieds cl la corde au
geait du bon contre les croijlos que les pau- cou, demandant, comme une grâce d'être ,

vre:» avaient dans leurs poches. Elle avait admise au nombre des sceurs. Elle prit l'ha-
soin de gâter ses oumIIcuis repas par des bit el son oliladon le jour de la Sainl-He-
fit

herbes sans assaisonnement, et ne mangeait noît 1437. Loin de se prévaloir de sa qualiié


qu'une fois par jour. Jamais elle ne portail de fondatrice, elle se regardait comme la
de linge, pas même en nialailie, et ses hal)ils dernière (le la maison, et ce ne fut qu'après
étaiint toujours d'une éioffe gros'^ière, et bien des résistances , qu'on put lui faire ac-
elle portait par-dessous une discipline ar- cepter la place de supérieure générale de la
mée de pointes de fer, avec un cilice et une congrégation. Dieu réiompensa son humilité
ceinture de fer qu'elle cciiangea par ordre par des visions el par le don de proplielie :

de son confesseur avec une ceiiiture de on lit dans le procès de sa canonisation


crin. S'il lui échappjiit , par fragilité quel- ,
qu'elle conversait familièrement avec son
que offense de Dieu elle se punissait sévè-
,
ange gardien. Ayant été obligée de sortir de
rement par où elle avait péché. Ainsi par ,
son monastère pour al er voir son fils Jean
exemple s'il lui arrivait de pécher par la
,
Raptisle qui était dangereusement malade,
langue elle se la mordait jusqu'au sang.
,
elle fut elle-même attaquée d'une maladie
Une vie aussi sainte fit beaucoup d'imp«es- mortelle. Elle p;èd.t le monienl de sa mort
sion sur les dames romaines, el plusieurs, qui arriva le !) mars 1440, à l'âge de ciu-
frappées de son exemple , renoncèrent aux quanle-six ans. Sa sainteté fut attestée par
1105 PRE FRE 1106
de nombreux mirarles de sorte qu'on lui
, rable mystère contre les hérésies. Un jour
rendit un culte public immédiatcnicnl nprès qu'après avoir dit la messe, il faisait son
sa mort. Son corps est à Rome dans une action de grâces dans la chapelle de Saint-
cliâ«se magnifique. Paul V la canonisa en Jean-Iiaptiste deux scélérats, que Judith,
,

1608. —
9 mars. pour se venger de la généreuse liberté avec
FllATRRNE (saint), Frnternus évèque , laquelle il l'avait reprise de ses désordres,
d'Auxerte et martyr, soufiril vers l'an 480 ,
avait chargés d'assassiner le saint évèque, le
sans qu'on connaisse la rause ni les circon- percèrent de plusieurs coups de poignard
stances de sa mort. —
29 seplomhre. dont il mourut quelques instants aiirès, le
FUÉ (saint), Freciiis , alibé m Irlande, 17 juillet 838, en lécilanl ces paroles du
ét.iit originaire de Franco, cl il est honoré psaume 114 Je louerai le Seigneur dans la
:

cofume confesseur le 2 décembre. terre des vivants. Il fut enterré dans l'église
FKIÎDEBKUT (saint), Freilcbertus, évoque de Saini-Sauveur d'Ulrecht, appelée Oude-
d'Api'n, est honoré le ^li juillet. Muiistcr. —
18 juillet.
FUEDEBEllT (saint), l'riikberlns. évèque FREDERIC (le bienheureux), prévôt de
en Angleterre, llorissait au vin* siècle. — Saint-Vaast d'Arras, était fils de Godefroi,
23 décembre. comte de V^erdun et frère d'Adalbert, évoque
FREDKUIC (saint), Frklericus, évèque de cette ville. Ayant succédé à son père, il
d'Ulreclil et martyr, prlit-fils de Radbod, fit don en 907 de son comté aux évêques de

prince des F'risons, fut élevé dans les lellres Verdun, avant d'entreprendre le pèlerinage
et la piété avec les clercs de l'église d'U- de Jérusalem. Ku revenant de la terre
trccht, dont il devint le modèle par ses ver- sainte, il passa par Reims et séjourna quel-
tus, ses austérités et surtout par son ardeur que tem[)s chez l'abbé Richard, doyen de la
pour la prière, à lanuelle il consacrait une calhédralc, avec lequel il alla prendre l'Iiabit
grande partie des nuits. Ayant été ordonné monastique à l'abbaye de Saint-Vannes à
pié'ro par Ricfride, son évè(|ue, il fut ciiargé Verdun, alors gonvcrnèe par le bienheureux
de l'instruction des caiéchuoiènes et Ric- , Fingen. Un jour le duc Goilefroi étant venu
fride étant mort en 820, le cleri;è et le peu- voir sou frère Frédéiic, le trouva occupé à
ple d'Ulrcclit le clioisireii! pour son succes- laver la vaisselle dans la cuisine. Quelle oc-
seur. Frédéric n'eut pas plutôt appris son cupation pour un comte! lui dit-il avec un
électi(^n qu'il mit tout en œuvre pour échap- froid dédain. —
Vous avez raison, mon frère;
per à ce fardeau de l'épiscopat mais on ;
elle est fort au-dessus de moi ; car qui suis-je,
n'eut aucun égard à ses réilaniations et ,
pour rendre le moindre service à suint Pierre
l'empereur Loui< le Débonnaire l'obligea de et à siiinl Vannes, patrons de celte niaisan?
se soume tre. 11 fut sacré à Aii-la-Cliapelle, Il dit uu jour à un relii;ieux qui voulait l'ai-

en présence de l'empereur qui lui recom- der à ôler sa chaussure .1 rinoi me sert d'a-
:

manda de travailler à la conversion des ido- voir (/uitté le monde, si s ins nécessité je re-
lâtres qui se (rouvaienl encore dans la çois de mes frères les terviecs qu'on m'ij ren-
Frise. Lorsqu'il eut (iris possession de son dait ? je ne suis point ici pour être servi, mais
siéjie, il envoya dans le nord de la Frise des pour servir. Ilichard, qui était devenu abbé
ouvriers èvangéliques pour travailler à l'ex- après la mort de Fiiigeu, ayani été nommé
tir|)ation des restes du paj^anisme. I,'ia)péra- ensuite à l'abbaye de Saiul-Vaast d'Arras,
Irii'e Judith, seconde fomme de Louis le Dé- emmena avec lui le bienheureux Frélèric,
bonnaire et mère de Charles le Chauve, qu'il fit prévôt de la communauté. 11 en
ayant ,par une conduite peu régulière ,
exerça les fonctions lusqu'à sa mort, arrivée
donné lieu d'attaquer sa réputation, saint le G janvier 102). L'abbé Richard ne con-
Frédéric lui lit des représentations qui fu- serva que ses enlrailies ,à SainlVaasl et fit
rent mal prises par la princesse, et qui va- transporter sou corps à Saint-Vannes. Le —
lurent au saint évoque le ressentiment de 6 janvier.
cette femme altière et des persécutions. H FUKDERIC (le bienheureux), abbé d'Hir-
passa dans l'ile de Walcheren, pour en évan- sauge, était issu d'une famille noble de
géliser les habitants ijui n'étaient chrétiens Souabe, et il prit l'Iiabit religieux à Notre-
qu'à demi il s'appliqua surtout à détruire
; Dame des Ermites. Sa vertu et sou mérite le
le scandale causé par leurs unions inces- firent mettre à la tête d'une colonie de moi-
tueuses. La destruction de cet abus qui était nes, destinée à repeupler l'abbaye d'IlT-
général dans l'île, lui coûta bien des exhor- sau2;e qui était devenue déserte. 11 eu prit
tations, des larmes, des prières et des jeûnes. le gouvernement en 1053, et non-seuieiiient
Il réconcilia ensuite à l'Eglise tous ceux, il y rétablit la discipline monislique, mais il

d'entre eux qui avaient fait une sinière pé- eu répara les bâtiments de concert avec Adel-
nitence. Le mérite ei la sainteté de Frédéric lierl, comte de Cal\vi,et sou épouse, qui
le faisaient regarder comme uu des plus l'aidèrent de leurs libéralités. Il eut ensuite
grands évcques de son siècle, comme on le à subir l'injustice de quelijues hommes puis-
voit par les éloges que lui donuaient ses sants qui parvinrent, par des accusations
conieniporaius, et surtout par le poème que fiusses, à le l'aire déposer. Il fui condamné à
Raban-Maur composa en son honneur. La l'exil, et il mourut peu après, vers l'an 1070.
dévotion que saint Frédéric avait pour les —8 mai.
trois personnes divines lui fit composer une FREDERIC (le bienheureux), évèque de
belle prière en l'honneur de la sainte Tri- Liège, florissait au commencement du xn"
nilc ; il y joignit une explication de cet ado- siècle, et mourut l'an 1121, 11 esl nouiiné
1107 FRE FRE 1IU8

saint par Fisen, cl il est honoré


27 yvril. In FHÉtjAiJT bienheureux), Fredegandun,
(le
FRHUERIC (le biontwun-tix), abiié de Ma- prêtre dont le corps se gardait dai:s l'église
riengailen iiaquil au ccriimeuccmcnl ilu
,
des ciianuines es de Rioutiers sur Samiire,
XII' siècle à Haliiim, vili.ijio de la Frise. près de Namur, est honoré à Uorne près
Ayaiil perdu son pure, eiuore eiifanl, il fui d'Anvers le 17 ju llet
élevé par sa mère tiuus la craiiilc de Dieu FU1':JUS (sainl), évoque de Grenoble, llo-
et lîans la pratique de la vertu. Afin de veil- rissait au milieu du vu» siècle e( mourut ter»
ler de plus près sur ses premières années, l'on GGi). Il est honoré le 12 janvier.
elle lui Gt coiiimeuciT ses éludes à Hal!uiii 1 r»K.MIN on l'uiioxY.uii (sainl), J'Iirony-
même , cl il alla ensuite les terminer à nncs, é\êque de Metz, llorissait au iv siècle.
Munster en Weslphaiie, où il se distingua — 27 juillet e! 18 août
par de hrillanls succès. Il fil aussi de grands FRiiSCIiÎN'Ulî (la bienheureuse), Frescen-
progrès dans la piclé. La prière, la morlili- dis, vierge de l'ordre de Cilcaux, est honorée
cation, lavif;ilancc siirlui-mème ella tuile du à Douai le .30 juin.

monde, tels furenl les moyens qu'il eni|)loya FRKVISSIÎ (sainte) , Frideswitha virrgo .

pour CiiU^erver .'on innneeiicc. avaii une


Il clabbesse, iillc de IJidan, prince d'Oxford,
{>rflnd<!dévotion cuveis la sainte \iiTgc. saint s'a|)pliqua dès son enfance à ne vivre que
Jean riivaii^élisleet s.iinleCéoilo, pai l'iiiler- pour Dieu. Ui.e vertueuse gonvernanie,
cession desquels iideuiandaillous lis jours la nommée Algive, chargée de son éducation^
grâce de se conse?vcr chaste et pur au milieu lui inspira du mépris pour les biens (icrissa-
du siècle. Ayant été élevé au sacerdoce, ses Lhs, el la jeune Krévisse, cilrayée des dan-
compatriotes le demandèrent jour vicaire, gers du uiunde, résolut d'embrasser lu viu
et lorsque le curé vint à mourir, il fut nom- religieuse afin de ineltri; rn sût été ton
mé sou successeur. Il passa plusieurs années innocence. Didan, qui était lui-même rem-
dans ce poste modeste, uniquement occupé pli de piété, approuva son projet, et pour
de sus devoirs, et donnant à ses paroissiens lui eu fjicililer l'exéeutioii, il londa à Ox-
l'exemple de toutes les vertus. Mais il céda ford, vers l'an 750, en l'honneur de la sainte
eiiSm au désir qu'il nourrissait depuis loiig- A iergc et de tous les saints, un monaslèra
lemps de fonder un monastère dans le lieu dont le gouverucment fui confié à sa fille.
de sa naissance. S'ètJint rendu auprès uo Frévisse ne négligea rien pour s'avanctr
l'évéque d'UtreclU pour lui faire part de son dans les voies de la perfection el pour y faire
projet, révo()ue l'approuva et l'encouragea marcher les religieuses confiées à ses soins.
en lui donnant sa benédielion. Le bienheu- Mais Algar, prince de Mercie, ayant cornu
reux l'iedciic alla passer quel')ue temps au pour elle une passion violente , résolut de
monastère do Jlaiienvvard pour s'y lornicr l'enlever. La servante du beigneur, instruiie
à la discipline et aux hahilu.lis de la ue re- du danger qu'elle courait, se caiha pour s y
ligieuse, et revint ensuite à Halluui, où, par soustraire. On dit (ju Alg.ir détint aveugle
le secours de quohiues âmes no; 1 .s tt ver- eu punilroK de son criminel dessein, m.iiii
tueuses, il fonda, près de ce village, vers qu'il recouvra ensuite la vue par les piières
l'an ll(i3. un uionasièrc connu depuis sous di; la sainte el qu'il fil pénitence, ^a.nte
le nom d'albaye de Mariengarlen,de V^rdro Prévisse so fit con>lruirc un petit oial'ire k
des l'rémonlrés. A peine cet élal)li^semen^ Thornbury près d'0\lord, et s'y renfirma
é!ail-il formé qu'il se trouva trop pi lit pour pour vaquer uiii(|uement a la prière et ù la
contenir ceux (jui se prcsciUaient pour y couiempiatiun. File mourut sur la fin du
être admis, et l'on fui obligé de construire vu" siècle , et il s'opéra plusieurs mira-
do nouveaux bâlimenls dans le voisinage. cles sur sou tombeau. L'église dans laquelle
Dans la suite, ou éleva deux autres monas- elle fut enlerree porta son nom dans la suite.
tèris dépendant du preniiir, l'un près de Avant la réforme, elle était lior.orée Ox- <•;

Groningue, et l'autre près de Dockum, dans lord comme patniune de la ville et de l'uni-
le lieu mène où la iradi.ion porte que saint versile.Sous le rè^^ne dFli^abetb, on uiierru
Bonil'âce iul mailjrisé, ainsi que plusieurs 1.1feimne deMailin Bucer dans le tombeau
maisons de religieuses. Le saint abbé fut do la sainte donl on avait |irol'ai:é les reli-
chargé du gou\erncment de i;cs dillércnlcs ques. ^
19 octobre.
communautés jusqu'à sa mort qui arriva le FUEZAUD (sanl) FioloaUliis éréquo
, ,

3 mars 1175, jour auquel les Piéinonlrés des de Javuux, dans le Gévaudaii, lloiisvaiiau
Pays-lias cl de l'Kspagne eéièbrenl sa fê e, co'iimencemenl du ix' siècle, et il mourut i-n
avec la permission du saint-siège. 3 m;!rs. — 820. Son corps est ùla ('!.'inourgue,daiis une
FKEULÉMID (sainlj, évequc deKihnorecii église qui porte sou num. l^ —
septem-
Irlande, était, à ce que l'on croit, frère de bre.
saint Derœod. et fut inlimemenl iio avec FUIABD(saint), Friarius, solitaire el re-
sainl Kiaraii et saint Séuan. Il llorissnit clus, lié l'an 511 d'un laboureur du
vers
dans le milieu du \i' siècle ; mais on ignore teriiliîirede Nantes, suiiii d'abord la pro-
les détails ilc sa vie ainsi que l'année de sa fession de son père, cl joignait aux tra\at::i.
mort. Quelques auteurs confoiidenl avecle agricoles une prière continuelle, les jeûnes
saint évequc do Cloync dans la
Feliiriy ,
el les pratiques de la pénilence. ï-a picie el
même qui vi\ail dans lo même siècle,
ile, et son liorreur pour le vice lui allirèreiil sou-
il est honore avec beaucoup de solennité vent des railleries. Un jour qu'il liail ùc»
dartS 'e diocèïo dont il fut le pasteur. 2 — genres dan.< un champ avec quelques ou-
août. vriers, uu essaim de guêpes vint les ossuil-
,

11Û9 FRO FRO 1110

lir, eurent recours


et clans leur déiresse, ils sa vie que dès lors Dieu le favorisa du don
à Friard. Que ce dévot, dirent-iU, qui prie des miracles. 11 possédait dans un degré
Dieu sans cesse, et qui fait à tous nionicnls éminenl celte simplicité que Jésus -Chiist
le signe de ia croix, vienne donc i>.ous déli- reconuiiande dans riivan;;ile ; il la portait
vrer de ces guêpes. Le saint, peu sensible à même si d'une
qu'elle lui attira plus
loin
leurs insultes, ne pensa qu'à leur purlcr se- fois des railleries et des outrages. Il
passa
cours, et ayant fait le signe de la cmix, en quelques années dan» le monastère de Lu-
disant ces paroles qu'il répéliit souvent: xcuil où sa sainteté le mit en grande véné-
Notre secours est d.ins le r.oni du Seigneur ration. Etant ensuite revenu à Troyes avec
qui a fait le ciel et la terre, l'essaini prit la quelques religieux de Luxeuil , l'évéque
fuite, et les railleurs furent pénétrés de cou- le pria de se fixer dans son diocèse, et le roi
fusion, lie reconnaissance et de >eiiération Clotaire II lui donna, près de Troyes, un em-
pour lui. Croyant que Dieu l'appelait à un placeiiîent pour bâtir un monastère dit de-
genre de vie plus parfait, il se retira, avec puis Moutiers-la-Celie. Il s'y forma une
s iinl Si'condel, ((ui éiait diacre, dans l'ile île communauté nombreuse et florissante que
Vindonite, formée par la Loire et située dans saint Frobert gouverna lo reste de sa vie. La
le diurèse lie Nantes. Ils se construisirent, calomnie s'efforça en vain de noircir sa ré-
chacun , un;^ ci'llule où ils faisaient Icms putation on reconnut son innocence, et sa
;

exercices en j.ailiiulier. Secondel ayant été vertu brilla ensuite d'un plus vif éclat. II
éprouvé pir diverses tentations, Friard lui mourut le 31 décembre 673, et fut enterré
apprit à discerner les opérations de l'esprit dans l'église de son monastère. Atulfe, évo-
de ténèbres d'avec celles de l'esprit de Dieu. que de Troyes, fit la translation de ses reli-
Il eut encore d'autres disciples qu'il instrui- ques en 873, le 8 de janvier, jour où l'on
sit dans les voies de la perf<ction, et il élait célèbre sa fête principale. —
8 janvier et 31
uni par les liei.s d'une étroite amitié avec décembre.
saint Félix, évê.juc de Nantes, qui l'assista FUOILAN (saint), FroUanus , évêque de
dans ses derniers momentî. Il mourut sur la Léon eu Espagne, était fils de sainte Froïla
fin du vr siècle et fi.t enterré dans sa cel- et naquit à Lngo avant le milieu du x' sièi le,
lule. On bâlil dans la suite une église sur et il n'avait que dix-huit ans lorsqu'il se re-
son torabcau oiî s'étaitnt opérés plusieurs lira dans Un désert. Il lui vint des disciples;
miracles. Une partie de ses reliques se con- ce qui donna naissance à un monastère dont
serve dans l'église paroissiale de Besnay il fut le premier abbé. Le plus iiluslie de
dont il est patron. —
l'^'' août. ses disciples fut saint Atiilan qu'il iii prieur
FRIDIEN (saint), Frigdianus, évcque de de la comuiunaulé. Le roi Ramiro 111 lui
Lucques, était, sel sn quelques auteurs, fils ayant donné des fonds pour établir un mo-
d'un roi dUllonie en Irlamle, que le désir de naslèrc dans tel lieu qu'il lui plairait, il en
se pcrfeciionner dans la vertu et dans les fonda deux, celui de ïabare et celui de Mo-
sciences ecclésiastiques fil passer en Italie ranèle. Berraond II le nomma évéque de
dans le ailieu du v;^ siècle. Son mérite le fit Léon l'an 930, et il gouverna seize ans ce
élever sur le tiége épiscopal de Lucques, diocèse. Il mourut l'an 1006 et il est honoré
vacant par la mort de Cîiminien. 11 arrêta, le 1" et le 3 octobre.
par ses prières, l'iiiondaton de la rivière FUOMOND (saint), Fromundus martyr, ,

d'Ausor ou de Serchio qui menaçait de


, est honoré à Rouen dans l'église de Saint-Lô.
subinerijer la plus grande partie de la ville. 11 y a aussi dans le diocèse de Saint-Lô une
Saint Fridien mourut en 578 et fut enterré égiise paroissiale qui porte son nom. 24. —
dans l'endroit où est ]irésentemenl l'église ociobre.
qui porte son nom. —
18 mars. FRONT (saint), Fronto, premier évcque
FRIUOLIN (saini), Fridolinus, abbé, né de l'éiigueux, fut ordonné évéque par l'apô-
en Irlande ou eu E. osse, sur la fin du vp tre saint Pierre, dit le Martyrologe romain,
siècle, quilla sa patrie pour venir prêcher quoique quelques auteurs meUent sa mis-
riivans^ile dans les Gaules. 11 fonda dans sion un siècle et demi plus tard. Il vint dans
l'Ausirasie, la Bourgogne et la Suisse plu- les Gaules avec un préire nommé Georges,
sieurs monastères dont le dernier fut celui et convertit p.ir ses prédications une grande
de Sekingen dans une îli; formée par le
.
multitude d'infidèles. 11 mourut en paix
Khin. Il y termina saintement sa vie en 538. après s'être illustré par ses travaux aposto-
Les habitants du canton de Glatis, dont il liques et par ses miracles. 25 ociobre. —
csl patron, portent pour armes l'image de
saint Fridolin. —
G mars.
FHONTASE (saint), Frontanas , est ho-
noré comme martyr en l'éri^^ord le 2 janvier
FUIO.N (saint), l'redulfthus, confesseur en
28 août.
Sainlonge, llorissait dans 1j vu'' siècle. 4 — et le

août. FRONTIGNAN (saint), Frnntinlamis, na-

FUiSE (saint', Fresius martyr au vin" ,


tif de Carcas.sonnc dans le Languedoc, est
siècle, est honoré à .\uch le 13 janvier. honoré comme martyr à Albe dans le Mont-
FROBKRT (saint), Frodobertus, ahhé, né fcrrat le 6 septembre.
à Troyes au commencement du vii' siècle, FRONTON (saint;, Fronto, l'un des dix-
fut élevé sous des maîtres habiles, dans l'é- huit martyrs deSaragossc, souiïrit dj
cole attachée à l'Fglisede cette ville. Sa piété ville l'an SOi sous D.icien , goy
,

et ses autres venus engagèrent l'évéque à d'une [lartie de l'Espagne pendaniy


l'admettre dans la clcricalure, et on lit daiis culion de Dioclélicn. Sou corps
llli FRU FRU 1112

ceux de ses compagnons furent retrouves a à Fructueux : Vous êtes donc évéque? — Oui,
Sar;)(!Ossc en 1389, — 16 avril. je le suis. — Dites que vous l'are: El aus- été.

FRONTON ('^ainl), abic à Alexandrie on sitôt il les eondaiiina à être brûlésLes vifs.

Egypte, (lorissail dans le X' siècle el se ren- pa'i'ens eux-mêmes ne purent retenir leurs

dit illustre par sa sainte vie cl ses miracles. larmes lors(|u'on conduisait le» martvrs à
11 inourul vers l'an 3^0. — H avril. ramphithéàtre, car ils aimaient Fructueux à
FUOU (sainl), Fradtilplius, solitaire à Bar- cause de si's vertus cl de ses belles qualités.
jon, près de Granct-y en Champagne, lloris- Pour les chrétiens, leur tristesse était mêlée
sail sur la fin du vir siècle. Il se lia d'une de joie. Ils présenlèrent au saint évéque nn
étroite amitié avec sainl Mcrry, lorsque ( e- verre d'eau et de vin pour le fortifier; mais
il le refusa en disant (pi'il n'était pas encore
Iiii-ci (luitla le monastère de Saint-Martin
d'Aulun, dont il était abbé, pour so retirer l'heure de rompre le jeûne il n'étail que
:

dans la so ilude. Saint Merry étant allé se dix heures du matin, el l'on jeûnait, le ven-
fixer en G97 dans une cellule située à l'en- dredi, jusqu'à trois heures du soir. C'est dans
Irée de Paris, sainl Frou laccompauna el I ' ciel, ajoula-l-il, que je romprai aujour-
l'on «Toit qu'ils y vécurent ensemble jus- d'hui le jeûne avec les palriarches el les

qu'à la mon du premier, arrivée vers l'an prophètes. Lorsqu'il fut arrivé dans ramphi-
700. On ignore combien de temps saint Frou théàtre, Augustal, son lecteur, s'approcha de
lui survécut. Ses reliques sont à Paris dans lui, fondant en larmes, et lui dcniamla la

l'église de Sainl-Merry oiî il est liouoré le permission de le déchausser. Mon (ils. ne —


22 .ivril. prenez pas celte peine; je me déchausserai bien
FUOVIN ( le bienheureux ), Frovinus ,
moi-même. Félix, soldai clirélien, l'avant prié
abbé d Riigclbi'rg près d'Underwnld en Suis- do se souvenir de lui dans ses prières. Fruc-
se , avait d'abord été religieux de Saint- tueux répondit, en élevant la voix Je dois :

Biaise, ensuite d'Rnsiideln ou Notre- Dame- prier pour toute t'Eqlise, répandue de l'orirnl
des-Ermiles, d'où il fui tiré vers l'an 1143 ù l'occident; comme s'il avait dit, rcmar(iUQ
pour gouverner celle communauté. Il se saint Augustin : Restez toujours dans le sein
rendit célèbre par sa sagesse el par ses mi- de l'Eglise, et vous aurez part à mes prières.
racles, av.uU et après sa mort qui cul lieu Martial l'ayant conjuré d'adresser quelques
en 1178.
Il a laissé deux ouvrages manu- paroles de consolation à son troupeau affligé :

scrits quiprouvent qu'il était savant pour son Mes frères, dit-il, le Seiqneur ne vous laissera
siècle, savoir un traité du Libre Arbitre et pas sans pasteur : il est fidèle dans ses pro-
un auire sur l'Oraison dominicale. 7 — messes. I\'e vous atlriftez point sur mon sort :
mars. une heure de souffranc- est bientôt passée.
FRUCTE (sainl), Fruclus, martyr en Afri- Lorsqu'on les eut attachés sur le bûcher, on
que, partagea 1rs Icormen'is et les triomphes alluma le feu, qui parut les respecter el qui
de sainl Mappalii{ue pendant la persécution ne brûla d'abord que leurs liens. Alors les
deDèce.ll soulTrit l'an 250, el son nom nous a martyrs.se trouvant les mains libres, les
été conservé par saint Cyprien. 17 avril. — étendirenl en forme de croix pour prier se- ,

FRUCTUEUX (sainl), Frucluosiis , cvêquc lon la coutume des fiJèles et c'est ainsi ;

<le Tanagone marl\r, fut anêlé un diman-


et qu'ils rendirent leurs âmes à Dieu, avant que
che, IG janvier 2o9, pendant la persécution de le feu n'eût endommagé leurs corps. Deux
Valérien. Lorsque les sol lais vinrent pour se chrétiens, .\bilan el Migdone, qui élaienl do-
saisir de lui, il était couché sur un lit pour mestiques du gouverneur, les virent monter
prendre un peu de repos; el lorsqu'ils lurent au séjour de la gloire; ils firent remarquer
entrés, il leur demanda seulement le lemps de ce s|>cctacle à la fille d'Emilien, qui le vit
melire sa chaussure et les suivit avec joie. comme eux. Ayant couru avcriir de ce pro-
On le coniluisit avec deux de ses diacres, dige Emilien lui-même, il vint, mais il ne vit
Augure et Euloge, dans une prison obscure rien, son iniidélité l'en rendant indigne. Les
où il baiilisa. le jour suivant, Rogalien qui fidèles s'élanl rendus à ramphilliéàlre la nuit
était caiéchumène. 11 employa les sis jours suivante ils enlevèrent
, le coijis de saint

que dura son cinprisoiinemenl à consoler les Fructueux el ceux de ses couipagnons, à demi
fidèles qui venaient se recommander ù ses brûlés, et se partagèienl ces précieux resles;
prières, et les renvoyait après leur avoir mais, sur un a^ertis^emelll du ciel, chacun
donné sa bénédiction! Le vendredi, le gou- rapporta ce qu'il avait pris, et on renferma
verneur Emilien l'ayant fait comparai re le tout dans un même tombeau. Sainl Fruc-

avec SCS deux diacres, lui dit Vous n'ignorez: tueux a toujours élé en grande vénéialion
pas sans doute le dernier édit des empereurs? dans tout l'Occident, mais surtout en Espagne
— Je n'fn ni uucune connuissauce ; vxais, en et en Afrique. Nous avons de sainl .\ugosiin
lout eus je rotis déclare qne je .-uis chrétien. un panégyri(|ue qu'il prononça en son hon-

,

Cet édit ordonne à tous les sujets de l'em- neur le jour anniversaire de son martyre. —
pire d'emhrasser le culte des dieux. J'adore — 21 janvier.
un seul Dieu, qui a (ait le ciel, la terre, la mer FRUCTUEUX (saint), archevêque de Bra-
el tout ce qu'As rrnj\rment. —
Ne sarez-vous gue, né à N'ierz en Espagne, au coinuicnce-
pas qu'il ij a des dieux? —
Je n'en sais rien. — inenl du vir siècle, était fils d'un général
EU bien, on vous l'apprendra. Le gouverneur d'armée, et tirait son origine du sang roxal
ayant ensuite demandé au diacre Augure s'il des Wisigolhs. Il se sentit de bonne heure le
n^adorait |)as Fructueux, et Augure ayant plus vif attrait pour la solitude, el la mort
répondu qu'il n'adorait pas son évéque, il dit de ses parents lui ayant permis de suivre sa
H 13 FRU FI\U 11U
vocation, il commença par disposer de la FRUCTDLE (saint), Friictulns, martyr en
plus grande partie de ses biens en faveur des Afrique, souffrit avec saint Luce et plusieurs
pauvies et des églises; ensuilo il éluilia les autres. —18 février.
saintes itllres dans la célèbre école que e- 1 FIICCTUOSE (sainte), Fri(ca<os«, martyre
vêque de P;ilencia avail élahlie pour réduca- à Anlioche avec saint Uestilut el quatorze
tiou (les clercs. De te qui lui restait de son autres, est honorée le Si août.
immense palrimoine il fonda plusieurs luo- FRUDOtJUE (sainte), F; uc/')c/(», vierge en
naslèrcs, entre autres celui de Com|ilute, El o^se, est honorée octobre.
le 1.3
ainsi dil parce qu'il élail dédié à saint Justin
^
FIIUMENCK {&inin),Friimcntius, apôtre de
et il sailli P.isicur, martyrs de Coinpiule, au- rElhiDpie, né à 'l'yr vers le commencement
jourd'hui Aicaia de Henarez en Casiille. du IV siècle, fut élevé dans les lettres el les
Fructueux y prit l'iialiit religieux, et gou- sciences par un philosophe lyrien, nommé
verna la comiiiunauié jusqu'à ce ((u'il eût ]\lérope, qui élail son oncle. Mérope, par le
mis lout en lion élal; apiès quoi il se donna désir d'acquérir de nouvelles connaissances,
un sueresseiir et se retira dans un désert, où enlrepril un long voyage dans la Perse et
il avail pour vêlement un habit de peaux l'Inde ultérieure, aujourd'hui l'Ethiopie. 11
de bêles, à l'exemple des anciens ana- mena avec lui Frumence el Edèse, ses ne-
chorètes. 11 fonda aussi des monastères de veux, encore enlanls. Lorsqu'il eut parcouru
Glles parmi lesquels on cite celui de Noue,
,
les pays qu'il voulait visiter, il s'embarqua
ainsi dil parce qu'il était à neuf milles de la pour revenir dans sa patrie mais le vaisseau
;

mer. Il établit dans tous une parfaite régula- (jui le portait, ainsi que ses neveux s'élant
,

rité, et nous avons encore deux règles dont arrêté dans un port pour s'y ravilailler, les
il est l'auUur la première, connue sous le
: habitants du pays, ((ui étaient alors en guerre
norn de Coinpiule, parce qu'elle était parti- avec les Romains pillèrent le bâtiment et
,

culière à l'abbaye de ce nom, et l;i seconde, passèrent lout l'équipage au fil de l'épée.
appelée règle comniune, s'observait dans les Frumence et Edèse, assis sous un arbre â
autres monastères d'hommes et de femmes quelque dislance, étudiaient tranquillement
dont il était fondateur. .Malgré son amour leur leçon sans se douter de rien. Les bar-
pour la retraite, saint Fructueux fut obligé bares les y ayant trouvés, furent loucliés de
d'en sortir pour être élevé sur le siège épis- leur jeunesse et de leur ardeur pour l'étude :
copal de Dume, et en 65(3 le x° concile de ils ne leur firent donc aucun mal, et les
Tolède le iirchcvêque de Brague, parce
fit conduisirent à leur roi, qui faisait sa rési-
qu'il possédait dans un degré émiiient toutes dence à Axuma ville qui n'est ])lus aujour-
,

les qualités que saint Paul exige dans un d'hui qu'un village de l'Aby-sinic, nommé
évéque : aussi remplit-il avec la plus grande Ascuin. Le prince, qui remarqua de l'esprit
édilicalion tous les devoirs de l'épiscopat, el d'heureuses dispositions dans ces jeunes
sans rien diminuer des austéiilés qu'il avait gens, prit un soin particulier de leur éduca-
pratiquées d.ins la solitude. L'envie lui sus- tion ;il fil ensuile Edèse son échanson, et
cita des persécutions, dont il triompha par Frumence son trésorier ou son ministre des
la douceur et la palience. Dieu illustra sa finances. Quand il fut près de sa mort, il les
sainlelé par le don des miracles, même de remercia de leurs bons services, et, pour les
son vivant. Etant allé à Mérida visiter le en récompenser, leur rendit la liberté. Sa
tombeau de sainte Eulaiie, envers laquelle il veuve, qui gouverna en qualité de régente
avail beaucoup de dévotion il s'arrêta dans , pendant la minorité de son fils, les pria de
un bois pour y faire sa prière. Uii paysan rester à la cour pour l'aider de leurs con-
qui passait, le voyant fort mal habillé et les seils, et ils répondirent dignement à sa con-
pieds nus, le prit pour un esclave fugitif, fiance. Frumence, qui avail la principale
l'accabla d'injures et en vint même aux part aux affaires, et qui désirait faire con-
coups. Fructueux, pour toute défense, fil le naître l'Evangile aux Ethiopiens engagea ,

signe de la croix, et aussitôt le paysan de- plusieurs marchands chréli: ns qui se trou-
vint furieux et se roula sur la terre, comme vaient dans le pays à s'y établir. 11 leur ob-
un homme (|ui est possédé du démon. Le tint de grands privilèges, et leur facilita les
saint archevêque eut pitié de lui et le guérit moyens de pratiquer leur religion lui- :

par ses prières. Lorsqu'il fut atteinl de la même, par sa conduite, contribua beaucoup
maladie dont il mourut on lui demanda s'il
, à rendre le christianisme respectable aux in-
ne craignait pas la mort Non, dit-il; car,
: fidèles. Lorsque le jeune roi, nommé Aïsan,
quoique je sois pécheur, je regarde la mort fui en âge de gouverner par lui-même, les
comme un passage qui conduit à Dieu. deux frères (]uillèrenl leurs emplois, malgré
S'élant transporter à l'église, il recul
fiit les instances qu'on leur fil pour les retenir,
l'alisolulion de ses péchés, et y demeura le cl Edèse retourna à 'l'yr, où il fut ordonné
reste du jour, prosterné devant l'autel, cou- prêtre dans la suite; mais Frumence, qui
clié sur la cendre el les mains élevées veis le avait à cœur la conversion de l'Ethiopie, se
ciel. C'est dans celle posture qu'il expira le rendit à Alexandrie, afin de prier saint Alha-
16 avril 665. Ses reliques sont à Compostelle. na'^e d'envoyer dans ce pays un évéque qui
— 16 avril. achèverait l'œuvre commencée. Saint Alha-
FRUCrUEUX ou Fbutos (saint), évéque nase assembla un synode en 331 et tous les
,

de Ségovie en Espagne, mourut en 72o. Il est évêques qui s'y trouvaient décidèrent que
un des principaux patrons de cette ville. — personne n'était plus propre que Frumence
2o octobre. pour cette mission. 11 fut donc sacré évéque
ni3 FUL FUL 1116
des Ethiopions, et reprit la route il'Axunia. r>obcrt lui accordait aussi la plus grande
Sl's discours et ses iniraclos eurent biciilôt conllancc et lui demandait souvent des con-
opéré lie iioinbrciise» conversions, et jamais seils. Le saint évéqiie instruisait lui-iuéme
peuple n'embrassa In vraie foi avec plus son peuple, et veillait avec zèle au maintien
(l'ardeur et de promplitude. Le roi Aïsan re- de la discipline ecclésiastique. Il dressa des
çut le baptême, ainsi i]ue Sazan, son frère, canons pénitenliaux et régla l'offue divin,
qu'il avait associé au Irt'ine, et ils conlrilmè- dans son E.lise,avei- un ordre et une pompe
renl avec zèle à la propagation de l'Evangile qui louchèrent singulièrement les fidèles,
J)arnii leurs sujets. L'empereur Confiance, l'éuélré d'une tendre dévotion envers la
arien déclaré, haïssait Frumence à cause de sainte Vii-rge, il fit rebâtir en son honneur
son attachement à l'orlhodoxio et de son la magnifique églisi; de Chartres, incendiée
amilié pour saint Athanase dont il parlageait en 1050, et il établit dans tout son diocèse la
les seiilinienls. Ce prince écrivit aux rois fêle de la Nativité de ;\Iarie, par l'itilercessioii
d'Ethiopie une lettre menacanle, les som- de laquelle il avait obtenu plusieurs fois des
mant de livrer Frumence enlre les mains de grâces signalées. Ou croit qu'il niourùl le 10
Georges, patriarche intrus d'Alexandrie; avril 10:^9, au monastère de Saint-Père en
mais ils n'eurent aucun égard à telle lettre, ^ allée, où il allait souvent se recueillir et so
cl la tr.msmirenl à saint Allianasc qui i'in- livrer à de pieux exercices. On lui donne
séra dans son ApoUyl à Constance. Saint géhéralenient le litre de bienheureux; quel-
Frumence continua d'instruire t d'édifier
( ques auteurs même le metlcnl au rang des
son troupeau jusqu'à sa morl,donl on ignoie saints, et on lit sou nom ilans les litanies de
l'année. Les Latins font sa félc le 27 octobte, l'Eglise de Poitier,-.. Ce grand prélat, aussi
et les Grecs le 30 novembre. — 27 octobre. recomniaudable par ses vertus (juc par ses
FRU.MENCE (saint), marchand de Carlhagc lumières, a laissé des épitres, des sermons,
et marlyr en Afrique, endura d'Jiorribles des proses, des hymnes en vers latins. Ses
supplices et une mort cruelln vers l'an hijï, épitres sont écrites avec beaucoup de pureté
pendant la persécution de Iluneric, roi des pour sou temps, et montrent combien il éiait
Vanilales, co"lrc les caiho iques qui ne \ou- considéré des princes contemporains avec
laieni pas embrasser l'arianisme. Saint Victor lesquels il était en correspondance. 10 —
de Viîe, dans l'iiisloire de cette persécution, avril.
mentionne aussi un frère de saint Frumence, FULBERT (lebienheureux), solitaire àPacy
qui portait le même nom de Frumence, qui en Gâtinais, florissait après le milieu du xu*
soufïrit avec lui, et qui est honoré le mémo siècle et mourut ve s l'an 1176. — 2 août.
jour. — 23 mars. FCLCUAN (saint), Fnicranus. évêquc de
FOLBERT (le bienheureux), Fu!b'rtus,é\è- Lodèvc, issu de l'illustre famille des comtes
qne de (]liarlres,néaprès le milicudux" siècle, deSoustancion, fut élevé dans la piété et dans
ii'élail jias d'origine française; mais il vint, les sciences. It se fil admirer, dès ses leiidi'cs
Irès-jeone, en France, et suivit avec nnoiiran- années, par ses vertus et surtout par son
de dislinelion les cours de la célèbre école de amour pour la ch.istclé. Il fut élu malgré sa
lleims. Gerberl, depuis pape, <|ui y professait jeunesse par le clergé et le peuple de Lodève
alors les nialhémaliques et la philosophie, se pour succéder à levéque Thieiri qui venait
souvint de son disciple lorsqu'il fut élevé sur de mourir. A cette nouvelle. Fulcran prit la
la chaire de saint Pierre, sous le nom de Sil- fuite et se cacha ;mais il fut découvert et
veslrc II, et l'appela près de lui pour se ser- conduit à Narhon: e où il fui sacré le février '*

vir de ses talents dans le gouvernement de £49 p.ir Emery, archevêque de celle ville. Le
l'Eglise. Fulbert revint en Fr.ince après la nouvel évêque se dévoua tout entier à la
mori de ce pape. En 1003, il devint chancelii-r sanctification de son diocè-e dont il changea
de l'Eglise <le Chartres. Il ouvrit dans celle la face en peu de l( uqis. Tout ce di il m
ville une école de théologie qui fut bientôt pouvait disposer était cuusaci^ au soulage-
fréquentée par un grand nombre d'élèves ment des pauvres, à la réparation des églises,
que la répulaliim du professeur y attirail, et des hôpitaux cl des monastères. H funda
parmi lesquels on cùmpla le fameux Déren- c<'lui de Saint-Sauveur et rétablit la discipline
ger. Après la luort de l'etéquc Uodolphe, il dans les autres maisons religieuses. Ayant
l'ut unanimement élu, par le clergé cl le j>eu- adressé de vifs reproches à un é»êque apos-
ple de Chartres, pour lui succéder; mais il tat, qui mourut bientôt après, la crainte que
iailut presque user de violence pour le faire son zèle, trop ardent dans cette circonstance,
ronsenlir à son éieclion, et avant de recevoir n'eût contribué à celle mort, le jeta dans do
ron<lioii épiscopale, il écrivit à saint Odilon, grands scrupules. Il s'imposa une rude p.'ni-
abbé de Cluny, son ami intime, pour se lence, et fit mémo le pèlerinage de Rome
recommano'er A ses prières et à celles de ses pour demander l'absolution dé la faute dont
religieux. Le bienheureux Fulbert, chéri cl il se croyait coupable. Il mour ni le 13 fé» ricr

vénéré de sou troupeau, était regard.' par les lOOti, apiès o7 ans d'épiscop il, et fut enlerré
évéques comme leur père 1 leur niaitre. De
1 dans sa calhédrule pl.icée sous rinvocaliou
toutes parts on s'adrcss:iit à lui pour io con- de Sainl-tieniez. Les miracKs opérés à son
sulter, et il était, en quelque sorte, loracle tombeau confirmèrent l'upiniun qu'on av,':il
de la Franco. Guillaume, contle de Poitou et déjà de sa sainteté son corps, levé de terre
:

de Guyenne, lui donna une grande prouve de vers l'an 1127, demeura sans corruption jus-
sou estime u lui conférant la tiiarge «le tré-
< qu'en 1572, (|ue les huguenots le jolèroul au
sorier de Saint-Hilaire de Poitiers. Le roi Icu, et il ne resta de ses reliques que quelques
ill7 FUL FUL 1113

parcelles conservées à Loiicve dont il csl se- ses biens à son jeune frère, Plein d'ardeur
cond patrou. —
13 février. pour la mortification, il s'interdit absolu-
FULGENCE (sniul], Fulgentius,é\è(\ae(\e ment l'usage du vin, de l'hiiile et de tout ce
Rus|)e cil Afrique et docteur do rE;;lise, d'une qui peut lluller le sens du i;oût, et il poussa
famille illustre, était fils de Claude «lui, ayant si loin les austérités, qu'il tomba dangereu-
clé dépouillé par les ariens de sa maison sement malade, ce qui no l'empêcha pas d'en
de Carihage, s'élait retiré àTéleple dans la reprendre le cours après .sa guérisou. La
Byzacène où Fulgenee
,
naquit en 468. persécution des Vandales s'elant rallumée,
Mariane.sa uière, étant devenue veuve bien- Fauste fut obligé de prendre la fuite, et
tôt après, se cliargea du soin de former Fuli;ence, par sdu conseil, se relira dans un
son tœurà la piété; loais comme elle ne pou- moiiaslère voisin. Félix, qui en était abbé,
vait de même former son esprit aux scien- voulut céder le gouvernement à Fulgence
ces, elle le confia à des maîtics habiles ^ui qui refusa d'abord; mais à force d'instances
lui enseignèrent le grec, le lalin et les diiïé- on parvint à lui faire partager avec Félix
rcntes parties de la littérature. Ses éludes les fondions d'abbé, et ils gouvernèrent en-
furent marquées i>ar des succès rapides et semble le monastère pendant six ans, avec
lirillanls ; il ac(iiiit surlout une connais- un concert admirable Féli't était chargé ilu
:

sance profonde de la lan;;ue i;recque (ju'il temjiorel, et Fulgence ;ie l'iuslrnilion. Une
parlait avec autant de facilité que de pureté. incursion des Numides les ollige.i de se
J.a prudence cl la capacité qu'il déi>!oja dans réfugier à Sicca-N'eueria, diins l.i province
le maniement de ses affaires domi'sliijues, qui proconsulaire d'Afrique, où un |)rélre ari. ii,
étaient considérables, firent qu'on jeta les y eux informé qu'ils enseignaient la consubslan-
sur lui, malgré sa jeunesse, pour la place de tialilé du \'erbe, les fil arrêter el les con-
procurateur ou de receveur général des damna à être crucllemciil l'rappés. Les bour-
impôts delà Byzacène. 11 ne fui pas loii{,;tenips reaux s'étant saisis de Fuigeme, Félix s'écria:
dans ce poste sans éprouver un grand df- Epargnez mon frère, trop fuible pour supimr-
goût pour lo oionde la lecture d'un sermon
:
ter ce supplice : tournez votre colère cnitre
de saint Anguslin sur celle matière lui in- moi qui suis plus rebuste. Le prêlre leur
spira le dessein d'enlrer dans l'état mona- ordonne de commencer par Félix, qui reçoit
sti(iue. !1 alla donc en i'JO trouver Tahbé les coups avec patience el même avec joie :

Fansle qui avait été exilé pour la foi catho- ensuite ou frappe sur Fulgence aveu une
lique par Hunéric, roi des Vandales, et qui cruauté inouïe. Épuisé et près de S'icC'>mbcr
avait fondé dans la Byzacène un raonaslère sous la violence des coups, il s'écrie qu'il a
de religieux, au nomlire desquels il lo pria quelque chose à dire au prêtre. Son dessein
de raiimellre.Fanste, voyant unjcune homme était de se ménager par là un moment do
nui paraissait é:evé délicatement, au lieu relâche, et le prèlre ne doutant puint qu'il
d'accue.llir sa demande, lui dit Allez d'abord
: ne voulût abjurer sa foi, fil cesser le sup-
Jaire dans le inonde l'npprcntiss iç/e d'itiie vie plice :mais il fut bientôt détrompé. Alors,
détachée des plaisirs, b'sl-il croyable qu'ayant plus furieux qu'auparavant, il unionne aux
clé élevé dans la mollesse et les délices, vous bourreaux de redoubler de violence. 11 fait
])uissiez loul d'un coup vous faire à in dureté ensuite raser les chcveus. et la barbe aux
d' noti erérjiii e.àla grossièreté de nos habits, deux confesseurs, les dépouille d'une partie
à nos veilles el à tios leûnes? Fulgetice,ies > eux de leur vêlement, el les renvoie dans un étal
baissés, répli(iLia modestement Celai ijui tna
: si pilo ;,able, que les ariens eux-mêmes en
inspiré la résolulion de le servir peut bien, furent indignés, el leur évoque s'olTrilà punir
aussi iw donner le courage ncressuire pour lui-même le prêtre, si Fulgence l'exigeait.
tiioii pher de ma faiblesse. Fauste, frajjpé de 11 répondit que la vengeance était inlerditc
celle réponse humble et i'ei-me, conseulil à aux chrétiens, et que pour eux ils ne vou-
l'admettre provisoirement. Le bruit de sa laient pas perdre le fruit de leur paiience, ni
retraite surprit et édifi;i en même temps toute la gloire d'avoir souffert pour Jésus-Christ;
la province, el son exemple ne tarda pas mais pour se soustraire à la fureur des hé-
à avoir des imitateurs. Marlane n'eut pas rétiques, il se relira avec son collègue à
plutôt connu la délcrminalion de son fils Idiiii, sur les frontières de la Mauritanie;
(|u'e!l>j se rendit en pleurs au monaslère, et ensuite il s'embarijua (lour aller visiter les
dés qu'elle fut sur la porte, elle se mit à crier : déserls d'Egypte, si célèbres par l.i sainteté des
l'ausle, rendez-moi mon fils; rendez à la pro- premiers solitaires qui les avaient h.ibités.
vince son iiTocnrateur. L' Eglise fat toujours Le vaisseau ay<int abordé en Siciie, Eulalius,
la protectrice des veuies : comment donc wjez- évoque de Syracuse, le d tour.ia de ce
vous la cruauté de m'arraciter mon ftls? liUe voyage en lui disant i|uc le pa} s où il voulait
continua ses cris el ses laraies plusieurs jours aller fl^iil séparé de la communion dePienc
de suite, sans que les pamles de Fauste pus- par un schisme perfide. Fulgence prit donc
sent calmer sa douleur. C'était sans doute le parti de rester en Sicile, cl quoiqu'il eût
une rude épreuve pour Fulgence; nuiis la jjeu de fonds pour sa subsistance,
il trouvait

voix de la grâce fut plus forte en lui que la encore le moyen


d'exercer l'iiospilalilé elde
voix de la nature, cl celle preuve de vocation secourir les pauvres. Il fil en 500 un voyage
(iécala Fauste à l'admellri! définitivement à Ilome pour visilcr les touiheaux des saints
d ns sa comaïunaulé. Alors Fulgenrc, au apôires, el comme il passail, un jour, sur la
comble de ses vœu^i, et ne voulant plus place r-'d/ma aureu il apereut TbooJoric,
,

s'occuper que des choses du ciel, laissa tous ruiU'italiC; suruu Ivôueuiuguiiiiiue, caluurâ
1119 FUL FUL 1120

du sénat etd'une cour brillanle. A la vue de que honorable déférence lui fil jamais
celle
ce speclacle. il s'écria: Si Home teneflre est rien perdre de sa modestie. Le pape Sym-
si belle, combien doit ^trc plus belle encore la ma(|ue, par une charité digne du père
Jérusalem céleste ! Si Dieu environne d'un si commun desfidèles, fournissait aux différents
grand éclnl les partisans du siècle, que ne besoins des confesseurs; il leur écrivit une
doit - il pas faire pour les halnlanls du lettre pour les consoler et leur envoya les
ciel! Après avoir clé ordonné prêtre à reliques de saini IS'azairc el de saint Homaia
Rome il reloiirna en Afrique où il fui
,
pour les animer à sdUlenir généreusement
rrçu avec une joie incroyable , et il liâtit la cause de Jésus-Christ. Fulgence, i;ui ha-
dans la lUzacène un monaslère qui fui bien- bitait Cagliari, Cl une espèce de monaslère
tôt rempli dun grand nombre de reli- de la maison où il lnijeail, les atdiges y
gieux; mais touime la difinilé de supérieur trouvaient des consolations et les pauvre»
qu'il exerçait no s'accordait point avec son des secours. On venait le consaller de toules
liumililé, il s'en démit ( se relira dans un
l parts, el ses réponses éclaircissaienl les dou-
petit monastère situé sur le boni de la mer, tes, terminaient les diffcrt nds etdirimaieni les
et il parlagcail son lem()S entre la prière, la jirocès c'est au milieu de ces occupations
:

lecture, les exercices de la niorlinciilion et le charitables qu'il composa plusieurs s ivanls


travail des mains, s'occuiiant à fiire des Irailés pour consoler cl instruire les fidèles
iiailes el des par.isols de feuilles de palmier. d'Afrique. Trasimond, informé que Fulgence
Mais on découvrit bientôt sa retraite, et Té- était le plus puissant défenseur de la doctri-
vêque Fauste, qui avait des droits sur lui, ne calholi(iue. fut curieux de le voir, eU'ayant
l'obligea de venir prendre le gouvernement lait venir à Carlhage. il lui fil riMueltre ud
de son monastère. Trasamond, roi des Van- recueil d'objections, avec ordre d'y donner
dales, ayant défendu par un édil d'ordonner une réponse nette et précise. Le saint se mit
des évèques orthodoxes plusieurs sièges
,
aussitôt à l'œuvre el composa un écrit qu'où
d'Afriqucsc trouvaient sans pasteurs. Victor, croit être celui qui a pour litre Réiionse :

primai de Carlhage, ne voulant pas tenir aux dix objections. Le roi, tout en conservant
con)pte de cette défense inique, se mit en ses préjuges de secie, admira le talent de
devoir do faire élire des pasteurs dans les l'auteur cl la solidité de ses raisonnements.
églises vacantes. Fulgence ayant appris (|ue 11 envoya encore à Fulgence d'autres objec-

plusieurs villes le désiraient pour évèque, lions mais pour s'épargner la honte d'une
;

resta caché durant tout le temps des élections ; seconde défaite, il avail ordonné au porteur
l'on ne put, malgré le-^ plus grandes rether- de les lui lire seulement, sans les lui laisser
clies, découvrir sa retraite, et il ne retourna entre les mains. Le saint docteur refusa
à son monastère que quand il jugea que tout d'abord de répondre par écrit s'il n'avait pas
danger pour lui était passé; mais la ville de une copie des objections mais il se décida
;

Ru^pe, qui était encore sans pasteur, le de- à coujposer une réfutation de l'arianisme in-
manda, tout d'une voix, en 508. .\ussitôl on titulée Les Trois Livres à Trasimond. Ce
court au monastère on lire Fulgence de sa princeen fut si charmé qu'il permit à l'aoleur
cellule et on lui donne l'onciion épiscopale, de séjourner à Carlhage. Fulgence profila de
du consentement du primai que Trasamond la permission pour alTeriuir dans la foi les
retenait en prison pour avoir enfreint son fidèles de celle ville el pour démasquer les
édil. Celle dignité n'apporla aucun change- subtilités des hérétiques. Les évéciues ariens,
ment dans sa manière de vivre ni dans son furieux des perles continuelles que son zèle
habillement. La vieillesse même ne lui fit rien leur faisait éprouver, s'en plaignirent au roi
diminuer de ses austérités seulement il : et firent jouer près de lui tant de ressorts,
consentit à faire usage d liuile, à cause de la qu'ils lui arrachèrent en 520 un ordre qui
faiblesse de sa vue, et quelquefois d'un peu renvoyait Fulgence en Sardaigne. .\u u)oment
de vin trempé d'eau, lorsque sa santé l'exi- de s'( mharquer, l'illustre exilé voyant un
geait absolument ; mais jamais, depuis son catholique nommé Julialus (|ui fondait en
entrée dans un monastère jusqu'à sa mort, larmes, lui dit Xe vous affligez pas démon
:

il ne mangea de viaiule. Sa bonté, sa dou- absence: elle ne sera pas longue, et biintàt
ceur, son iiumiiilé, le firent aimer de toul le nous reverrons la foi de Ji'sus-Christ fleurir
monde et même du diacre Félix, le seul dans ce royaume ; mais ne divulguez pas ce
(jiiise fût opposé à son élection; le saint secret que je vous confie. C'était par humilité
évé(iue ne se vengea des intrigues de ret qu'il voulait tenir cachée celte prédiction
ambitieux qu'en le traitant avec la cha- que l'événeincnl vérilia. Il opéra aussi d'au-
rité la plus cordiale. 11 avait formé le ires miracles et surtout la guérison de plu-
projet de bâtir un monastère à Ruspc, près sieurs malades, (ju'il attribuait à la miséri-
de son église, et d'en donner le gouvernement corde (le Dieu ou à des causes naturelles. Il
à l'abbé Félix, son ancien collègue; mais avail coutume de dire, au snjel de ses mira-
a\anl (ju'il eûl pu l'exécuter, Trasimond l'e- cles :On ])cul avoir le don d opérer des pro-
xila en Sardaigne avec six autres évêques diges ri cependant perdre sor. âme. De re our
calholi(iues. Quoique Fulgence lût le plus à Cagliari, il fonda un nouveau monastère.
jeune de ces illustres exilés, tous ce[)endant Il avail un soin particulier des moines
le regardaient comme leur maître el le con- surtout dans leurs maladies , mais il ne
sultaient comme un oracle c'était toujours
: voulait pas qu'ils dcmandassenl quelque
lui qui portail la parole ou qui tenait la chose, sainaxime étant (ju'un moine doit
plume dans leurs affaires commuues, saus tout recevoir comme venant de la main de
1121 FUI, FDL irti
Diou : la mortification volonté propre
de la dans son église, conirela coutume du temps,
était e*îussi, selon lui, un des plus sûrs mo- et pour honnrcrses vertus. On rapporte (]ue
yens de parvenir à la ()erfcciion. Trasi- Poniien, évéque d'une ville voisine, eut une
niond étant mort en 523, eut pour succes- vision ((ui lui apprit que Fulgi'nce jouissait
seur Hildéric, son fils, qui avait toujours eu de la félicité du ciel. Ce grand homme s'était
un ponciiant secret pour les catholiques, ei proposé saint Augustin pour modèle el se
à qui son père avait fait jurer qu'il ne rap- faisait gloire d'être son disciple. Ses reliques
pellerait jiiniais ceuK qui étaient exilés pour furent transportées vers 71'i. à Bourges et
la con-iubstanlialilédu Verbe. Mais Hildéric, déposées dans l'église qui porta depuis
pour éluder l'obligation qu'il se croyait im- son nom. Sou chef est dans l'église du
posée parson serment, avaitsigné, du vivant grand séminaire de la même ville. Outre
nicnio de son père, un ordre pour rouvrir les ouvrages dont nous avons fait meniion,
les églises orthodoxes. M;illieureusenienl il il nous reste de sainl Fulgeuce 1° les livres
:

ne soutint point cette première démarche, et des Deux Prédeslinalions à.Monime, le livre
"-l"

comme il était d'un caructère faible, il ne put de la Fui orthodoxe à Donat, 3" le livre à
se résoudre à rompre les liens (jui l'atta- Victor contre le sirmon de Fustidioxtts, i" le
chaient à l'hérésie. (Cependant il rappela les livre de l'Incarnation du Fils de Dieu, 5' le
évè(iues exiles, et le vaisseau qui les rame- livre à Jean et à Véiiérins, 6* le livre de
nait fut reçu à Cartilage avec la plus grande V Incarnation et de la Grâce, 1° le livre de la
joie le rivai;e retentissait d'acclamations et
: Trinité à Fèli'i, notaire. 8' les deux livres
de cris d'allégresse, qui redoublèrent encore de la Remission des péchés , à Eulhymius 9° ,

lorsqu'on vit paraître Fulgence. Lorsqu'il se Yéritédela pnaestinilion


les trois livres t/e/'i
rendait, avec les autres confesseurs, à l'église elde la grâce de Dieu, Ui° le livre dr. la Foi à
de Saint-Agilée pour remercier Dieu, une Pierre, 11" des sermons, 12" des lettres. Les
forte pluie étant venue à tomber tout à coup, écrits du saint docteur annoncent un homme
on vitconibien il élaitvénéré par l'allention doué d'une grande pénétration il'espril, qui
qu'on rut d'étendre sur lui des manteaux rend ses idées avec beaucoup d'c\actitude
pour le meitre à couvert. Il retourna ensuite et de clarté; mais la crainte de n'élre pas
à Kuspe où il s'appliqua à réformer les abus assez compris le rend quelquefois diffus et le
qu'une cruelle persécution et sa longue fait tomber dans des redites. Ses raisonne-
absence y avaient introduits mais son zèle ; ment sont solides et portent sur l'autorité
él.iit tempéré de tant de douceur, qu'il ga- de l'Ecriture et de la Tradition. —
1" jan-
gna les cœurs les plus endurcis. Il avait un vier.
talent tout particulier pour instruire, et ses FULGENCE (sainl), évéque d'Otriroli, [irès
discours produisaient les plus heureux fiuits. de Uome, llorissail dans le vi' siècle et mou-
Bom'face, primat de Carihage, l'ayant en- rut vers l'an 350. —
3 décembre.
tendu prêcher, fondit en larmes, cl remercia FULGEMCE (saint), évéque d'Alino, près
Dieu d'avoir donné un tel pasteur à l'Iiglise. du Monl-Cassin, est honoré le 29 septembre.
Au concile de Junque, tenu en o^'t, l'évèque FULGOSË (saint), FxUgosius, confesseur
Qiiodvullileus, ayant voulu prendre le pus en Egypte, est honoré chez les Grecs le 20
Si'.r celui de Ruspe, fut condamné \)nr les décembre.
Pères qui voulurent queFulgence gardât son FULllAD {&i\\n\),Fulradns, abbé de Saint-
rang. Le jiremicr ne se soumit que par né- Denis, fils de de Kiculphc et d'Erinangarde,
cessiié et demeura toujours persuadé qu'on qui jouissaient en Alsace de la considéra-
avait fait injure à la di^Miilé de son siège; tion due à leur haute naissance, était origi-
mais le saint, dans le concile de Carthage, naire de cette province où il possédait de
tenu l'année suivante, oblinl, plus encore grands biens et où il fonda plusieurs nionas-
par ses prières que par ses raisons, que tères. Il s'illustra par sa piété, par ses talents
Quodvulsdeus aurait la préséance sur lui. et sa capacité. Il lut honoré de la confiance
Lorsqu'il sentit que salin approchait, il se re- des rois el des papes, et il renilit de grands
tira en 532 dans le munasiètede Circine pour services à l'Etat et à l'Eglise dans les diver-
se préparer au passage de l'éternité. Mais les ses négociations dont il fut chargé. P. pin le
pleurs de son troupeau et les besoins de son Href qui aspirait au titre de roi dont il exer-
diocèse le rappelèrent à Uuspe quelque ,
çait déjà l'autorité, l'envoya en 731 consul-
temps avant sa mort. Pendant sa dernière ter le pape Zach irie sur la transmission du
nial.idie, qui dura plus de deux mois et ()ui trône, et Fulrad rapporta une réponse qui
lui faisaii souffrir les plus cruelles douleurs, s'accordait avec les vues du prince. Quatre
il ne cessait de répéter ces belles paroles : ans après il fit, au nom du roi, donation de
Seigneur, dunnez-moi mainlenant la patience, l'exarchat de Itavenne et de la Pentapole au
et plus lard le jiardon. Les médecins lui pape Etienne II. Son mérite l'èleva aux plus
ayant conseillé des bains, il leur demanda hautes dignités. D'abord abbé <le Saint-De-
s'ils auraient la vertu d'empêcher de mourii nis, ensuite conseiller du roi Pépin, chape-
un homme mortel parvenu à la fin de sa lain de son palais, archiprêtre d'Auslrasie,
carrière. Etant à l'.-igonie, il fit assembler ses de Neustrie de lîourgogne, et archichape-
et
clercs et ses moines, qui fondaient en larmes, lain ou, comme ondit aujourd'hui, grand
les consola, demand pard >n à ceux d'entre
I aumônier de France, il exerça aussi celte
eux qu'il aurait pu on'en5(!r, et leur donna des dernière charge sous Carloman el sous Char-
avis courts, mais louchants. Il mourut en lema;4ne. Il reçut, en 753, le pape Etienne 1!,
533, âgé de soixante-cinq ans, el fut enterré qui était venu en France implorer la prolec-
m% GAB CAB Mi\
tion de Pépin, contre A^lolplie, roi des Lom- venus dans les Gaules il» passèrent par
,

l).irds, qui iiicnaçaU Romo. I.o pape, aveo s.i Amiens pour voir saint Qucniin; mais un
sui'c, p.issa l'IiivtT à l'abliaye de Saiiil-Dc- vieillard nommé Oentien leur apprit que co
iiis, cl pour ri'coiiipciiscv l'ulrail dr, sa giné- saint apôtre venait d'élre niarlyrisé et les ,

rousp hospitalité, il atcoriia de pramls Diivi- logea (liez lui. L'' préfet Uictiovare n'en eut
h'Ijes à son aUhaye. Fulrad fonda plusieurs pas plutôt connaissance, qu'il lit couper la
niona<t('^res, entre autres ceux de Lièvre et létc à (îcnlien, el charger de fers Fu'-cieu
de siiinl Hippoljto euAlsaee, elle prie nèdc et son couijiagiHui, qui furent com'uits à
Salone dans !<' diocèse de Metz. Il suuniit ces Amiens, où on les décapita après leur avoir
,

maisons religieuses à l'alihayc de Siint- fait subir les plus horribles tortures, vers
Dcuis, par son testameul (|u'il tit «n 777. Il l'an 286, sous l'empereur .Maxiuii'-n. lliclio-
mourut en 78'i- et son corps l'ut enterre dans varc leur fil enfoncer dans les narines et les
l'éillise de Saint-Denis. On lit son nom dans oreilles des instruments de fer, el dans les
plnsieursîMarlyrohiges,el,ancie.iincnientron tempes des clous rougis au Icu ou leur ar-;

célelirail ^a fête le 17 lévrier, saus dnule racha ensuite les yeu\ el on perça leurs
parce que la translation de son co!| s, qui corps de dards. Il y a dan; le diocèse d'A-
fui porté plus tard dans le monastère de miens une paroisse qui porte le nou) de
Lièvre, eut lieu en ce jour. —
IG juillet. Saint Fuscicn. — Il décembre.
FUiiSY (saint), Furseus, abbé de Lugny, FUSCULli (saint), l'usculiis , cvéque eu
fils de Fyl(on, roi de Munsleroude Momonie Afli(JU'^ el confesseur, fut exilé par Huné-
en Irlande, et frère de saint Ullon et de sainl ric, roi des Vandales, qui faisait une guerre
Foillan, quitta les grandeurs mondaines pour cruelle aux catholiques, à riusti'.:ation des
embrasser l'état n)onaslique, et devint abbé ariens, d tnl il partageait les erreurs. Il avait
d'un monastère dans sa patrie. Ayanlensuiie confessé courageusement la foi île Nicée et
passé en Angleterre, il y fonda.au moyen des subi divers tourments avant qu'il ne (ût
pieuses libéralités de Si^ebert, roi des Fst- condamné au bannissement, l'an 483, avec
Angles, l'abliaye de Knobbcrsburg dont il un grand nombre de ses collègues. 6 sep- —
confia le gouvernement à Foillan, j^our al- tembre.
ler rejoindre Ulion qui s'élail retiré dans ua FUSQUE (sainte), Fusca, vicrfçc cl mar-
(léscrl. Les irruptions de Peuda,roi de Mer- tyre à Havenne, n'avail que quinze ans lors-
cie, les ayant troublés dans leur solitude, qu'elle, se sentit animée du désir d'embrasser
Fursy se rendit eu France où le roi Clovis il le christianisme. File eu parla à Maure, s.i
et Ârebambaut, maire du p;iiais, l'aidèriOtà nnurricc, qui était aussi idolâtre, cl celle-ci,
fonder le mnnaslèie de Laijny. L'évêque de loin de la détourner, voulut recevoir leLap-
Paris, connaissant son tnéril', l'associa au tàme avec elle. Le père de Fusque, à la nou-
gouvernement de son diocèse en le choisis- velle de ce changement de religion , devint
sant pour vicaire général. Pendant qu'il était furieux cl employa tous les moyens à sa
occupé à faire bâtir un monastère .à Péronne, disposition pour la conserver au culte dit
il mourut à Frolieïin ilans le diocèse d'.\- faux dieux ; mais n'ayant pu réussir, il la li-
miens, ers l'an 050. Arebambaut fit porter
",
vra à (Juinlien, gouverneur de la province,
son corps dans l'église qu'il a\ait fait con- afin (|u'il la punît selon les lois, aim.int
struire à Péroni>e,et quiest devenue plustard mieux l.a voir morte que chrétienne. Quin-
une c<'llésiale. Il s'opéra plusieurs miracles lien la fil comparaîtr.' avec Maure et leur fit
à son tombeau, et la ville de Péronne l'a pris subir une cruelle lusligalion ainsi que d'au-
pour paUon. —
IG janvier. tres tourments; mais se voyant vaincu par
FUSGIE.N (saint), F!:sciannii, martyr, vint leur constance, il lescondainna à mon. Leur
prêcher la foi aux Morins avec saint \'ic-
, supplice eui lieu vers l'an 2o0 sous l'eaipc-
loric, dans le même teiiips que saint Quen- rcur bèce. Liurs corps se gardent à Ka-
tin la prêchait à Amiens, et ils établirent veiine, dans une église qui porte le nom de
à Thérouanne le sié;;e de leur mission. sainte Fusque cl de sainte Maure. 13 fé- —
Ayant ensuile entrepris un voyau:e à Paris vrier.
pour y visitersaintDenis, avec qui ils étaient

G
GABDELAS (saint), martyr en Perse, était On bAtit mleur honneur une église qui est
filsde sainl Dadas, parent du roi Sapor II, devenue cathédrale. —
3Jmai.
et de sainte Casdoé. Il fut livré à diverses (]A151N i-aiuî), prêtre de IFglise romaine
tortures a\ec ses parents, qui avaient été et martyr, élail frère du pape saint Cauis et
dépouillés (le leurs biens cl de leur rang; père de sainleSnzanne. Hcleuu longte;ii|s eu
après un long em|)risonnement, il fut déca- prison par ordre de l'emperiur Uiocieticn,
pité avec eux. —
29 septembre. dont on croit qu'il étail parent, il y mourut
(i MsIN martyr à Torrc
(saint), Gabirnis, pour la foi qu'il avait confessée avec con-
eu Sardi(ignc. souffrit avec sainl Crispule. siaucc. Après sa mort, arrivée en 21)13, Sct
JI25 GAE GAÈ 1126
mîiison et celle de saint C lïus, qui cfaient même le degré de docteur dans cette der-
cnntignës, furent changées en une église. — nière faculté. Ayant ensuite embrassé l'état
19 février. ecclésiastique. Il fit bâtir à Uampazzo une
GABUA-JOANNÈS (saint), est honoré sur chaj'elle à ses frais, a^iu de faciliter à ceux
les confins de l'iigypte et de l'Elhiopic le 23 qui étaient éloignés de la paroissi- les moyens
novembre. de connaître et de pralii^uer la religion, tjcitc
GABRA-MFNFnSKEDDE (saint), est ho- bonne oeuvre achevée, il se rendit à Uonic,
noré en Ethiopie le l' mars. afin d'y mener une vie obscur. et cachée ; ^

GAliKlEL (saint), archange, apparut à mais malgré les précautions de son humilité,
Daniel pour expliquer le sins d'une vi-
lui il fut découvert, et le pape Jules II l'obligea
sion qu'il avait eue et qui se rapportait à la d'exercer l'olGce de notaire apostoli(iue à îa
succession des etnpires. Il apitarut encore à cour romaine. Gaéîan, qui s'était lait rece-
Zacharie pour lui annoncer la n.iissancc de voir à Rome membre de la confrérie de \'A-
saint Jean-Baptiste. Sis mois après, Dieu mouv (/i'ri'/i, revint à Vicence après la mort
l'envoya à Slarie, qui tialiilait Nazareth, pour de Jules il, en 1513, et s'associa à la on- (

lui annoncer qu'elle concevrait par l'opéra- fréri' de Saint-Jérôme, instituée sur le plan
tion du Sriint-Esprit et qu'elle aurait un fils de celle de V Amour divin; mais comuie elle
nonimé Jésus, qui était le Fils du Trcs-Uait, ti 'était composée que d.^ personnes de basse
et il loi fit couiprendre que cette uiaternito cïlraclion, ses amis l'accusèrent de desho-
ne l'empècliei ail pas de rester vierge. C'est norer sa famille. Peu louché de ce rejnoclie,
à cause de ceUe dernière apjiarition que lis il se dévoua tout entier aux plus hum;li;in-
Grecs célèbrent la fêle de saint Gabriel le tcs pratiques de la chariléenvers les pauvres
lendemain de l'Aiinonciaiion, c'est-à-dire le et les malades de la ville, et surtout envers
21) mars. Chez les Lalins, cette fêle se célè- ceux de l'hôpital des Incurables, qu'il ser-
bre le 18 mars dans lusicurs pays. Les bé-
i
vait de ses propres mains, s'attacliant de pré-
nédictins et les Franciscains l'honorent le 2'j férence à ceux dont les maladies ins|)iraicnt
mars. le plus de dégoût à la nature il augmenta
:

GABRIEL (saint abbé du monastère de


, même considérablement les revenus de cet
Sainl-Eiienne de Jérusali-m, mourut vers hôpital. Il se rendit ensuite à Venise, d'ai)rès
l'an i89 et il est honoré chi'z les Grecs le 28 l'avis de son confesseur, et s'y consacra au
janvier. servicedes malades, dans l'hôpital qu'on ve-
GABltlEL (saint), martyr, fut fiit prison- nait de faire bâtir , et dont il est regardé
nier en 813 par Chrumnus, roi des Bulga- comme un des principaux fondateurs, parce
res, à la suite d'une victoire qu'il venait de que, par ses libéralités, il contribua beau-
remporter sur les troupes de Michel Curopa- coup à son achèvement. A ces uL-uvres de cha-
latc.Le successeur de Chrumnus n'ayant pu rité il joignait les austérités de la pénitence,
lui le chrislianisnie, le con-
faire abjurer l'exercice de la conteniplation et les fonctions
damna à périr au milieu des plus cruels du saint ministère :aucsi disuil-ou de lui qu'il
supplices. 11 est honoré chez les Grecs le 22 était un séraphin à l'autel et un apôtre en
janvier. chaire. De Venise il se rendit à Rome afin de
GABRIEL (saint), l'un des vingt-six mar- conférer avec les principaux membres de la
tyrs du Japon, fut crucifié pour la foi près de confrérie de VAinoar divin sur les moyens
N.ing.isai ki l'an 1.597, pendant la persécution les plus efficaces t!e réf:irmer les mœurs des
de l'empereur Taycosnma. II fut niis au chrétiens et de les ramener à la pia'ique de
nombre des martyrs avec ses compagnons la religion. Tous convinrent que celte ré-
par le pape Urbain VllI, et ils sont marqués forme ne deviendrait (jossible qu'autant
dans le Martyrologe romain sous le 5 fé- qu'on ci>mmenccrait par faire revivre dans
vrier. le clergé cet esprit de zèle et de ferveur dont
GAETAN DE THIENNE (saint), Gnetanus, furent animés ceux (jui lys premiers annon-
instituteur desclercs réguliers, ditsTliéalins, cèrent l'Evangile. Il fut donc résolu qu'on
ne en l'iSO à Viccncc d'une l'amille distin- instituerait un ordie de cKtcs réguliers, qui,
|.;uée, fut placé par sa mère sous la protec- dans leur manière de vivre, se proposeraient
tion de la sainte Vierge, aussitôt après sa les apôtres pour modèles. Ce projet, à la
naissance. Elle lui apprit de bonne heure tête duquc' était GaLtan, fut adoplépar Jean-
la pratique des vertus cliréliennes, surtout Pierre Caraile archevêque de Théate ou
,

de Ihuoiililé, de la douceur, de la pureté et Chiéti, et depuis pape sous le nom de


de la charité envers les pauvres. Gaétan fut Paul IV', par Paul Conségliari, de l'illustre
si docile à ces pieuseslccons, que dès son cn- maison de Ghisleri, et par Bonilacede Colle,
fancf'on le surnonunait déjà le Sniiil. Occupé gentilhomme milanais, l^enx d'entre eux qui
conlinuellenicnt de la prière et de la médi- poss-.'iiaionl des bénéfices ecclésiastiques de-
t;itton, lesconversations inutiles et les aim.- mandèrent à Clcmc'it VII la permission de
.«-emcnts du rm^nde n'avaient pour lui aucun s'en ilémettie, dans la vue de ne s'occuper
charme, parci- qu'il ne soupir. lit qu'ajirès L'S que de la bonne œuvre qu'ils avaient réso-
biens de l.i vi^' future. Mais cet attrait pour lue, et le pape ne la leur accorda qu'avec
les choses de Dieu ne l'eiMpôchnit pas d se •
beaucoup de jieine; il ri fusa même long-
1 1

livrer avec ardeur à l'étude qu'il sancliliait temps à l'archevêtiuc de Chiéti. Les quatre
pir les pratiques de la piété, et il fit de serviteurs de Dii u dressèrent le plan de
gianils progrès dans la théologie ainsi que leur institut (lu'ils présentèrent au pape, et
Uuns le droit civil et canonique il prit : qui fut examiné, en 152^, dans un cousis-
mi GAE CAL n^s
loiro de carilinanx fqui firent d'abord diffi- avait des moments marqués pour se;; e\ r-
culté d'ailmellre, comme coiilriiirc à la pru- cices de piété, el il y consacrait jusqu'à six cl
dence, Il clause qui interdisait aux menil)res sept heures lie suiic ; aussi Dieu le favorisa
du nnuvcl ordre tout revenu mêin(! commun, de plusieurs grâces extraor>linaires. Elu de
et qui ne leur assuinit d'autre m^ycn de nouveau supérieur do- la m.iison de Venise
subsistance que les oblalions voloiiiaircs des en 15:J7, il en exerça les fondions pendant
(idoles. Ils cédèri'iil [jourtant aux inslanics trois ans el ensuite a Naples où il
revint
des fondiileurs qui leur ri-|>ré<LMilèrent ((ue gouverna le couvent de son ordre jusqu'à sa
ce genre de vie avait été celui de Jésus-Christ mort. Ses austérités et ses travaux lui ay.inl
et lies apôtres; en conséquence, il lut ap- causé une maladie de langueur, les méde-
prouvé, le 2V juin de la même année, par cins lui conî^eillèrciit de renoncer à la cou-
Clément Vil, et comme Caralle, archevêque tume qu'il avait de coucher sur des planches.
de 'f béate, en fut le premier supérieur, les Mon Sauveur est mort sur la croix, répondil-
clercs réguliers furent nommés Théalins. Le il, laissez-moi du moins mourir sur la ren-

14- septembre suivant, s.Lint G.iëlan et ses dre. Il se lit donc coucher sur un cilice
trois conip;ignons firent leurs vœux dans l'é- étendu par terre et couvert de cendres. Ce
glise de Sainl-Pierre du Vaiican, et par ces fut ainsi (ju'il expira, après avoir reçu les
vœux s'engagèrent à instruire les peu-
ils derniers sacrements le 7 août 13'i-7, à l'âge
ples, à soigner les ni.ilaiies, à combattre les de soixante-sept ans. 11 fut enterré dans le
erreurs dans la foi, à rétablir parmi les laï- cimetière de Saint-Paul, qui était contigu à
ques l'usage des sacrements, à faire revivre l'église du même nom, dans laquelle on
parmi les ecclésiastiques l'esprit de leur état garde présentement ses reliques. Saint Gaé-
el à prépiirer à la mort les criminels con- tan a laissé plusieurs lettres remplies du
damnes au dernier supplice. La bonne oleur feu sacre doni il lut embrasé toute sa vie.
du nouvel institut se rép mdit bientôt au Plusieurs miracles s'éîant opérés par sou
loin et amena de toutes parts de nombreux iniercession, il fui béatifié en 1029 par Ur-
coopérjileurs. Ils s'établirent d'abord à Koidc bain Vlll el canuiiisé en l(J7l par Clément X.
dans la maison de Bernard de Colle, et lors- Louis XlVavait lui-même sollicité celte ca-
qu'elle fut devenue trop petite, ils en prirent nonisation à deux leprises différentes, en
une plus grande à Montc-Fincio.Kome ayant Itioo et en 1GG4. —
7 aoûi.
été prise en l.i27 par les troupes de Char- GAlli.N (saint), Gitianus, martyr en lllyrie,
les V, un soldat, qui avait connu Gaëlun à est honore à llume uù ses reliques oni clé
,

Viccnce, s'iniaginant ((u'il avait de giandes transportées, et elles se gardent dans l'eyli.-e
richesses, en parla à son oflîcier qui (it ar- de Saint-Venance près du baptistère de Cons-
rêter le serviteur de Dieu et lui lit souffrir tantin. —10 avril.
mille indignités pour l'obliger à livrer un GMEN (saint), martyr à Kphèsc avec saint
trésor qu'il n'avait pas. On le relâcha en- Miggèiie et un autre, est honoré chez les
suite, mais tout meurtri des coups qu'il Grecs le IG mai.
avait reçus, et il put s'échapper de Uome GAIEN (saint), martyr, souffrit aiec saint
ainsi que ses compagnons, n'ayant que Uur Platon. —2 octobre.
bréviaire el les habits qui les couvraient. S'é- GAIEN (saint,!, martyr avec saint Gaius ,
tanl réfugiés à Venise, ils s'établirent dans était honoré autrefois dans l'église de Saint-
le couvent de Saint-Nicolas de Tolenlin, et Gôme à C )nstantinople. o mai. —
Gaétan, qui fut eu supérieur de celle mai- GAIEN.NE (sainte) , Gaiana, martyre en
son, i)ar sa sainteté, son zèle pour la gloire Arménie, fui écorchee toute vive pour la foi,
de l)ieu el pour la réforme du clergé, con- vers l'an 310, sous le roi Tyridate el par ,

cilia à son ordre l'estime universelle. Celle son ordre. Elle est honorée chez les Grecs
estime s'accrut encore par le dévouement le 27 septembre.
d<mt il fit preuve pendant la peste qui d.sola GAlON ( saint) , Gaio martyr en lllyrie, ,

Venise, cl par la ciiarité qu'il dép:oya pen- le 10 avril.


dant la famine qui vint à la suite de ce lleau. GAIL'S (saint), martyr avec saint Gaïen ,

Ue Venise Gaétan se rendit à Véione où, élail aulreiois honoré à Constantinople, dans
par sa prudence et par la vénération (ju'il l'église de Saint-Côiiic en Darée. 5 mai. —
inspirait, il calma les esprits animés contre GAIUS (saint), martyr dins une ile siluée
l'évoque de cette ville, à cause de certains sur les côtes d'Iîcosse, souffrit avec saint
règlemenls qu'il venail de faire pour le réta- Stolbrand el plusieurs autres. mars. — 'i-

blissement de la discipline. Après qu'il eut GAL (saint), Gitllits, martyr en Afrique,
rétabli la bonne harmonie entre le troupeau éiait l'un des compagnons de saint Mappa-
et le pasteur, il se rendit à Naples pour y lique, et souffrit l'an 250, pendant la persé-
fonder une maison de son ordre, dans un lo- cution de l'empereur Dèce. 17 avril.
cal donné par le comte d'Oppino mais ce ; GAL (saint), fut consul en 511, et il e«t
seigneur ne put jamais lui faire aceepler la honoré a Anliuche le 22 lévrier.
donaiion d'un fonds de terre qu'il y avait ti.AL (saint), évêque de Clermont en .Au-
allaihé. Les exemples et les prédiralions de vergne, naquit dans celle ville vers l'an V89
saint Gaétan produisirent bientôt une re\o- d'une famille illu-lre, qui l'cleva avec le plus
lution générale dans les mœurs du clergé et grand soin. Lorsqu'il fui en âge île se ma-
du peuple de celte grande ville mais les
;
rier, sesparenls voulurent lui laire épouser
travaux d ministère ne lui faisaient pas né-
1 d'un sénateur; mais il s enfuit secrè-
la fille
gliger le soin de sa propre sanctification. Il tement de la maison paternelle cl alla tr^u-
im GAL GAL 4150

ver l'abbé de Conrnon, le priant de le rece- Saint Gai, voyant ces heureuses dispositions,
voir au nombre de ses religieux. L'abbé mit y jeta aussi les offrandes qui se trouvaient
pour condilion qu'il obtiendrait le consen- dans les temples auxquels il mit le feu ; mais
tement de son père, et dès qu'il l'eut obtenu, cette action hardie irrila tellement ceux qui
il s'empressa de prendre l'habit monastique. reslaieiil attachés à l'erreur , qu'ils résolu-
11 se fit bientôt admirer par son ardeur pour rent d'ôler la vie à celui qui en était l'au-
la morlificalion et par sa fidélité à toutes les teur. Les saints missionnaires informés à ,

pratiques de la règle. La beauté de sa voix temps , retournèrent â leurs cellules près de


dans le chant des Psaumes et sa piété angé- Brégentz. Saint Gai, qui connaissait la lan-
lique charmaient tous ceux qui le voyaient gue du pays, annonça Jésus-Chritaux habi-
et l'entendaient au chœur. Saint Quintien, tants et fit un grand nombre de conversions.
évoque d'Auvergne, voulut l'attacher à son Il mil ensuite les idoles en pièces et les jeta

-église, et l'ordonna diacre. Mais Thierri, roi dans le lac de Constance. Thierri le persé- ,

d'Ausirasie, l'appela à sa cour et l'y retint cuteur de saint Colomban, étant devenu maî-
jusqu'en 5"27, que le peuple et le clergé d'Au- tre de l'Austrasie en 612, saint Colomban se
vergne l'élurent pour successeur de saint relira en Italie. Saint Gai, retenu par une
Quintien. H brilla sur ce siège par son humi- maladie i^rave, ne put l'y suivre lorsqu'il fut ;

lité, son zèle, sa charité et sa douceur. Un guéri, il remonla le lac et construisit à deux
jour qu'un homme brutal et emporté lui dé- lieues de là quelques cellules pour lui et
chargea un coup sur la tête, il souffrit celle pour ceux qui désiraient servir Diiu sous sa
indignité sans manifester la moindre émo- conduite. Telle fut l'origine de la célèbre
tion, et désarma par cet acte de patience la abbaye de SaintGall. 11 se livra de nouveau
colère de celui qui venait de le maltraiter. à la prédication de l'Evangile, et ses discours
Evode, qui de sénateur était devenu prêtre, soutenus par ses miracles convertirent pres-
s'oublia un jour au point de l'apostropher que tous les infidèles de ce canton en sorte ;

de la manière la plus injurieuse, et le saint qu'il peut être regardé, à juste titre , comme
évêque se leva tranquillement et partit sans l'apôtre du territoire de Constance. Il délivra
lui rien répondre, mais aussi sans lui témoi- du démon la fille de Gonzon , gouverneur du,
gner aucun mécontentement, et il se mit ù pays, et lui fit si bien sentir l'excellence da
faire la visite des églises de la ville. Evode aima mieux se retirer au
la virginité, qu'elle
fut si touché d'une telle modération, qu'il monastère de Saint-Pierre à Metz que d'é-
courut se jeter à ses pieds au milieu de la pouser le fils du roi d'Austrasie. Les nou-
rue et lui demanda pardon. Dieu le favorisa veaux chrétiens de Constance voulurent avoir
du don des miracles, et l'on rapporte qu'il saint Gai pour leur évêque mais il refusa ;

arrrêta par ses prières un incendie qui me- par humilité, et leur ayant proposé le diacre
naçait de consumer toute la ville, et que, dans Jean, son disciple, qui lut élu d'une voix una-
une autre circonstance, il délivra son peuple nime, il (it, le jour du sacre du nouvel évê-
d'une maladie épidémique qui sévissait dans que, un discours qui se trouve dans la bi-
les provinces voisines. 11 forma plusieurs bliothèque des Pères le style en est sitnple,
:

disciples , entre autres saint Grégoire de mais on y trouve beaucoup de solidité et


Tours, qui était son neveu. Le saint évéque d'onction. Saint Gai ne quittait sa cellule que
de Clermont assista au iv et au v^ concile pour annoncer les vérités de la foi, et le temps
d'Orléans et au concile d'Auvergne, tenu qu'il n'employait pas aux travaux apostoli-
en ^k9. 11 mourut vers l'an 553, et il est ques, il le consacrait dans son ermitage à la
nommé dans les Martyrologes sous le i" prière et à la conlempialion. En 625, les
juillet. moines de Luxeuii l'élurent pour abbé, après
GAL (saint), abbé en Suisse, né après le la mort de saint Eustase mais il ne voulut;

milieu du vi'' siècle, d'une famille noble d'Ir- point accepter cette dignité, parce qu'il crai-
lande, embrassa l'état monastique à Beu- gnait de perdre le trésor inestimable de la
chor dans le comté de Down, gouverné par pauvreté dans un monastère qui était devenu
saint Comgol , et célèbre surtout par son riche, et qu'il redoutait les dangers que court
école que dirigeait alors saint Coloraban. le supérieur d'une communauté nombreuse
Gai se rendit habile dans la grammaire, la et les obstacles qu'il rencontre pour y main-
poésie et principalement dans l'Ecriture tenir la régularité. 11 mourut le 16 octobre
sainte. 11 fut un des douze moines que saint vers l'an 6^6, dans un âge avancé. Il avait
Colomban amena avec lui en France, vers donné à ses moines la règle de saint Colom-
l'an 585. Gai le suivit à Anogray et à Luxeuil; ban ; mais au viii" siècle ils embrassèrent
mais la persécution qui vint fondre sur celle de saint Benoît. L'abbaye de Sainl-Gal,
saint Colomban, en 610, atteignit aussi son près de laquelle se forma une ville du même
disciple.Us se retirèrent tous deux dans les nom, acquit dans la suite une juridiction ci-
États de Tliéodebert, roi d'Austrasie, et un vile si considérable, que Henri ^' créa l'abbé
préire d'Arbon leur procura une retraite prince de l'empire. 16 octobre.—
dans un désert près de Brégentz, où ils se GAL 11 (saint), évêque de Clermont, floris-
bâtirent des cellules qui ont donné naissance sait dans le vu siècle, et mourut vers l'aa
au célèbre monastère de Mareraw, le plus 650. — 1" novembre.
ancien de l'Allemagne. Il's annoncèrent l'E- GAL (saint), évêque d'Aoste en Piémont,
vangilë aux païens des environs de Zug et fiorissait dans le ix« sièclej et mourut vers
(je Zurich, et les décidèrent à 'br-iser leurs l'an 8'i-'i-. — 5 octobre.
•doles et à les jeter dans le lac de Zurich. GALAGTAHŒ (saint), évéque de Lcscar e>
PlCTlOMI, BAGIOGBAnilQVE. 1. 3,6
1131 GAL CAL H52
martyr, succéda à sainl Julien, qui est re- vantasc lorsqu'elle eut reconnu Alexan-
garde comme le premier cvci|ue du IJéarii, dre lil pour pape légitime. 11 vint l'iitta-
et assista, en aOG, au concile d'Aide, dont il queravcc une nombreuse armée, et après
souscrivit les canons. Comme il ctail un des deux :iiois de siéjre il la força de se rendre à
jiltis fermes bouliens de I.i foi contre les Visi- discrétion, l'an iiG2. 11 délruisil la ville, lit

gollis qui étaient ariens, ces liércliques se passer la charrue sur l'emplacement qu'elle
saisirent de lui, sous prétexte qu'il était ami avait occupé, et semer du sel dans les sillons.
dis Francs cl qu'il cnlreten^il des intelli- E'archevéquc Iljhnrl élanl mort en lltjt),
gences avec eux, et après lui avoir fait subir Galdin, quoique absent, fui élu pour lui suc-
les plus barbares traitements , ils le mirent céder, et il fui sacré par le pape qui le lit
à niort en haine de la religion. On l'iiouore cardinal et légat du saiui-siége. Le nouvel ar-
comme uiarijr dans son diocèse. Ses reliques chevêque mit tout en œuvre pour porier du
qu'on gardait à Mimizan dans la Gascogne, secours cl de la consolation aux tristes res-
ajant été transférées à Lescar, y furent re- tes d;; son troupeau, cl piur éteindre le
ligieusement conservées jusqu'en latiO, que schisme qui désolait la province. Les Mila-
les liugnenols les profanèrent et les rédui- nais, aidés par les peuples de la Lombardie
sirent en cendres. —
27 juillet. travaillèrent à rebalir leurs maisons et leurs
,

GaLAGTION (saint), martyr, était honore murailles; ils rentrèrent dans leur v ille le 27
autrefois à Constantinopie, dans l'église de avril de l'année 11G7. Frédéric marcha de
gainle-Éuphémie, au faubourg dePélra, le 22 nouveau contre eux, mais ils déGrent son
juin. armée. Cet échec l'ayant rendu plus Iraila-
GALATAS martyr à Méliline en Ar-
sainl), ble, il consentit à s'aboucher avec le jtape
ménie ,
1

soufl'rit avec plusieurs autres. — qui était à Venise. Saint Galdin souligeait
Jl) avril. avec une charité admirable ses malheureux
GALATION (sainl), martyr à Emèse en Phé- diocésains. Il rétablit la discipline qui avait
nicie, naquit dans cette ville et fut élevé dans beaucoup soutien, étouffa louies les semen-
la religion chrélienne par Leucippe, sa môre, ces de division et se liionlra fort zélé à dé-
,

qui avait été convertie par un serviteur de truire les erreurs des cathares, espèce de ma-
Dieu. A vingt-quatre ans, il épousa sainte nichéens' ({ui avaient profilé des troubles
Epistème, qui u'élait pas encore chrétienne', occasionnés par la guerre pour s'introduira
mais qui était tellement préparée par la grâce dans la Lombardie. On admirait eu lui uq
à recevoir la lumière de la foi, que le jour zèle ardent pour le salut des âmes une hu- ,

même de leur mariage, elle embrassa la re- luiliié profonde el un grand amour pour I4
ligion de sou mari. Elle fit plus, et d'après prière ; et adressait à
les instructions qu'il
les conseils de Galalion, elle s'engagea à vi- son peuple au sortir de ce saint exercice,
vre dans la continence. Pour rendre plus fa- avaient une force el une onction auxquelles
cile l'exécution de leur vœu, Galalion se re- ne pouvaient résister les cœurs même les
lira dans une solitude près du mont Sinaï, plus endurcis. Quoique l'état de sa san;é ne
pendant que son épouse se rendait dans une lui permît déjà plus de célébrer la messe , 1q
petite communauté de quatre vierges, qui ne dimanche do Quasimodo de l'année 1 I7(j , il
s'occupaienl que des choses du ciel. La per- voulut encore prêcher. 11 monta en chaire
sécution de Déce ayant été continuée par après l'Evangile cl lit un long sermon qu'il
Gallus, son successeur, les deux époux fu- débita avec beaucoup de feu ; mais il ne l'eut
rent arrêtés et conduits à Emèse. Ni les tortu- .: pas plutôt achevé qu'il tomba dans une dé~
res ,ni la mutilation de leurs membres '
faillancc dont il ne revint plus. On le laissa
n'ayant pu les contraindre à offrir de l'encens dans le jubé jjendant le reste delà messe,
aux idoles, ils furent condamnés à perdre la après laquelle il expira au milieu des lar-
tète, et on les décapita le 5 novembre 2j3. — uies de son clergé el do son peuple. Dieu Qt
5 novembre. éclater sa sainteté par divers miracles. —
GALUIN archevêque de
(sainl), Galdinus, 18 avriL
Milan et cardinal, né dans celle ville au com- GALDRY (saint), Valdericus, Qorissail sur
mencement du xir siècle, était de l'illustre la findu ix° siècle el il est honoré dans le
,

famille de la Seala. Sa vocation le portant Languedoc où on l'invoque contre la pluie.


à embrasser l'état ecclésiastique, il s'y pré- Une partie de ses reliques est dans l'ancienne
para par l'élude de l'Ecriture sainte, par une cathédrale de Mirepoix et une partie au Val-
grande innocence de mœurs et par la prati- de-Grâce à Paris. 11 y avait autrefois, dans le
que de toutes les vertus. Après avoir été diocèse d'Alby, une église abbatiale qui porr
élevé au sacerdoce, il devint successivement lait son^nom. —
IG octobre.
archidiacre et chancelier de l'église de Milan, GALÉE (saint), Galeus, martyr à Carlhage,
sous les archevêques liidald et Hubert, qui est honoré le 2'* janvier.
se déchargèrent sur lui d'une partie do l'ad- tlALENE (sainte), Galena, martyre à Co-
ministration du diocèse, alors rempli de trou- rinthe, fut jetée daus 1j mer avec saint Ca-t
ble et de confusion à cause du schisme causé liste et sept autres. — IG avril.
par l'antipape Victor, et de l'appui que l'em- GALGAN (saiut),(Pa/i7anus, ermite à Sienne
pereur Frédéric Barberousse lui donnait en Toscane, florissaii dans le xii' siècle cl
ainsi ([u'à ses partisans. Ce prince qui eu mourut l'an 1181. — 3 décembre.
•Voulait déjà à Milan, parce que cette ville GALLA veuve, lille du palrico
(sainte),
prétendait avoir le droit exclusif de choisir Symmaque auquel Théudoric, roi d'Italie-
,

•es magistrats, lui eu voulut encore bleu da- avail fait subir une mort aussi crucUe qu'iu-
«53 GAL GAM 1IS4

juste, montra, dès son enfance, un grand mandait de sacrifier aux dieux, il fut déca-
amour pour la vertu. Mariée fort jeune et , pité le 25 juin 362. —25 juin.
devenue veuve la première année de son tna- GALLICAN (saint), archevêque d'Embruu
riage, elle ne pensa plus qu'à plaire à Dieu. dans le vr siècle, assista en 5il au iv' con-
Uenonçanl donc au monde et à tous ses cile d'Orléans. Les détails de sa vie ne sont
biens,, elle s'ensevelit dans la retraite, après pas connus non plus que l'année de sa mort.
avoir distribué en aumônes son palrimoine Tout ce qu'on sait, c'est qu'il mourut un 25
qui était considérable. Elle se fit faire en- de juin, après avoir désigné saint Pelade
suite une cellule sur le Vatican, près du tom- pour son successeur. —
25 juin.
beau des saints apôtres, où elle se relira pour GALLlt^UE (saint), Galliciis, martyr avec
se consacrer uniquement à la pralique des saint Justinien et plusieurs autres, est ho-
bonnes ceuvres et à son attr;iil pour les aus- noré chez les Grecs le 7 mai.
tcrilés de la pénitence. Elle fut, par sa sainte GALLON (saint), martyr, est honoré le 16
vie, un objet d'admiration pour son siècle ; février.
les plus grands personnages dont shonorait GALLONE (saint), Gallonius, martyr en
alors l'Eglise rendaient bommage à ses ver- Afrique, est honoré le 11 juin.
tus sublimes, et nous avons encore les let- GALMIER (saint), Baldomerus, serrurier,
tresque saint Fulgence lui du lieu écrivit puis sous-diacre à Lyon, né dans le Forez,
de son exil. Le genre de vie menait (|u'clle sur la fin du v!^ siècle, quitta s<i province et
épuisa ses forces, et ses dernières années ne se rendit à Lyon où il exerça l'état de ser-
furent plus qu'un tissu de maladies aux- rurier, snnctiûant son travail par la prière
quelles se joignit un cancer qui la fit horri- et la mortilicalion. Tous ses moments libres
blement souffrir ; mais elle supporta tout étaient em[)loyés à de pieuses leclures ou à
avec une palii-nce qui ne se démentit jamais. d'autres bonnes œuvres. Pkiti de charité
Elle mourut vers le milieu du vi*^ siècle, et pour les pauvres, il leur distribuait le fruit
fut enterrée à Home où il y eut p!us lard une de son travail, ne se réservant que le peu
église qui porta son nom. 5 octobre. — qui était nécessaire pour sa subsistance, et
GALLE épouse de saint
(sainte) , CalUi, quelquefois il alla jusqu'à leur donner ses
outils pour soulager leur misère. Sa maxime
Eucher, évoque de Lyon, sortait d'une des
favorite était qu'il fallait toujours rendre
plus illustres familles des Gaules. On compte
parmi ses enfants saint Saloneel saint Véran, grâces à Dieu au nom de Notre-Seigneur.
qui furent élevés à i'épiscopat, sainte Con- Vivence, abbé de Saint-Just, puis évê(iue de
Borce et sainte ïullie, qui consacrèrent à Lyon, l'ayant vu un jour dans l'église, fut
Dieu leur virginité. Lorsque saint Eucher, frappé de la ferveur avec laquelle il priait;
après avoir élevé sa famille, alla prendre, ea mais il le fut encore bien plus, lorsque après
iâS, l'habit monastique à Lérins, du consen- avoir conversé avec lui, il vit combien il
tement de sa femme, celle-ci, de son côté, était versé dans la connaissance des voies

quitta le monde pour ne pins s'occuper que intérieures. 11 lui donna une cellule dans son
du service de Dieu. Elle mourut vers le mi- monastère, afin de lui f iciliter les moyens de
lieu du v siècle et elle est honorée à Va- tendre à la perfection. Galmier ne s'occupa
lence en Dauphiné le i" février. plus que du soin de vaquer à la méditation
des choses divines, et de pratiquer tout ce
GALLE (la bienheureuse), est honorée à que la pénitence a de plus rigoureux. II
Clermout. Saint Grégoire de Tours nous ap-
mourut vers l'an C50, après avoir été élevé
prend que de son temps il y avait, sur son
au sous-diaconat sur la fin de sa vie. Son
lumbeau, une inscription qui la qualiC>iit de
tombeau devint bientôt célèbre par les mi-
suinte mi'moire. —31 mai.
racles qui s'y opérèrent, et par le grand
GALLICAN (saint), Gallicantts, martyr à nombre de fidèles que la dévotion y attirait.
Alexandrie, fut un des principaux person- Ses reliques furent enlevées et dispersées par
nages de l'Empire, sous Constantin le Grand, les huguenots dans le xvi' siècle. — 27 fé-
qui honorait de son amitié. Ce prince l'ayant
1 vrier.
mis à la télé d'une expédilioii contre les GAMALIEL (saint), Juif de Jérusalem,
Scythes, Gallican les déQt complélement, et membre de la secia des Pharisiens et doc-
il reçut, pour récompense de ses exploits, la teur de la loi, jouissait de la plus haute con-
dignité de consul, à laquelle il fut élevé l'an sidération parmi ses concitoyens. Saint Paul
330. Ayant été converti à la foi chrétienne se faisait gloire d'avoir étudié sous lui et re-
par saint Jean et saint Paul, qui servaient gardait la qualilc de disciple de Gamaliel
sous lui en qualilc d'ofCciers, il se relira à comme un titre de recommandation près des
Ostie avec saini Ililarin, et il (il de sa maison Juifs. Lorsque le conseil de la nation délibé-
une espèce d'iiospice où il recevait les étran- rait sur les moyens de se défaire des apôtres,
gers et les maladL's, qu'il servait lui-mè.-ne il montra indiietlcment que la religion chré-
avec une grande charité. On venait de toutes tienne était l'œuvre de Dieu, et il le fit avec
parts admirer un homme qui avait été pa- tant de prudence, que tout en plaidant la
trice et consul, lavant les pieds aux pauvres, cause des apôtres il ne cboi|ua personne. Il
dressant pour eus des tables, et leur ren- parait liu'il crut en Jésus-Christ bientôt
dant ainsi qu'aux malades les soins les plus après, cl ((u'il se coavertit même avant saiiit
affectueux. Chassé d'Ostie sous Julien l'A- Paul. Lors(jue saint Etienne cul été lapidé,
postal, il se rendit à Alexandrie, où ayant il l'enterra à sa maiion do campagne situéo
refusé d'obéir au juge Raucion, qui lui com- à vingt milles de Jérusalem, et voulut lui-
113i( CAM CAS lt36

unième élrc mis dans le même lomhpau. En son creur car il était aussi modeste que clia-
;

115, sniiit (iatn.ilit'l npp.irul ;ui prclie Lu- rilalile. Après une longue carrière uni(|ue-
cien, qui dcssi'rvail l'é^lisc du houri; où se m(!iil consacrée aux bonnes œuvres, il vou-
trouvaient son corps, celui de saiul Abibon, lut, avant de mourir, visiter les lomheaux
FOU nis, ceux lie sainl l'^iienne cl dv. saint des saillis apôires, et, malgré son grand âge,
Nicodèrae. On trouva ces précieuses reiiiiues il entreprit le pèlerinage de Kome. En reve-

dans le lieu qu'il a^ail iiidiqué. et riîglise nant dans son pays, il ramena un jeune
celèbri' la lole d(! cette découverle tniracu- homme qu'il avait baplisé sur sa roule et
leuse le J août, jour où sainl Gamaliel est dont il prédit la sainlelé future. Il mourut
honoié. — août.
.'{ peu de lenips après, le 27 janvier vers l'an
GAMELBliKT (saint), Gnmelherlus, prêtre, 800. Lorsqu'il fui près de sa fin, il fil venir
né à Miclielsior^, village de Bavièie, de pa- le jeune homme dont nous venons de parler,
rents riclies, montra de bonne heure un {;rand et qu'il avait appelé Uihoii, l'institua sou
éloignemenl pour les plaisirs du monde, et héritier et lui légua, avec ses grands biens,
un soûl iirarqué pour les pratiques de la re- son amour pour les pauvres, il le désigna
ligion. Ces dispositions auraient dû faire aussi pour son successeur, et le bienheureux
comprendre à son père que Dieu le destinait Uthon fui en effet curé de Michelsberg pen-
à sOn E;;lise; mais le voyant forl et robuste, dant quelques années avant de devenir abbé
il voulut lui faire embrasser la cirrière des de Metlcrn. Les miracles opérés par l'inter-
armes, (iamclberl, qui rodoulail les périls cession do Gamelberl le firent bientôt ho-
que pouvait coiiiir son innocence dans celte norer comme saint, et son culte a été ap-
prcifession, demanda res|iectueuscmenl qu'il prouvé par plusieurs papes. 27 janvier. —
lui fût permis d'en choisir une autre qui ex- GANI)ALltjUE (sainl), Gandalicus, martyr
posât moins son salut. Co refus indirect lui à Aniiochc souffrit avec huit cent quinze
,

ailiia des menaces et des mauvais traite- autres, pendant la persécution de Dioclclien.
ments. Ses propres frères l'acciisèrenl de lâ- — 22 juin.
chelé, cl son père lui fit garder les trou- (îAON ou Gan (sainl), Gao, abbé de Sainl-
peaux. GamC'berl soulTril tout sans se Pierre-d'Oise, né dans le vif siècle, d'une
plaindre, et se soumit à tout avec résigna- famille illustre, était neveu de sainl Van-
lion. Ayant un jour Iront c un livre, comme drille, abbé de Fontenelle. Il fui d'abord re-
il ne savait pas lire, il le porta à un ecclé- ligieux dans ce dernier monastère, et son
siasti(iue du voisina>;e pour lui demander oncle l'envoya à Rome chercher des reli-
ce que c'clait. Celui-ei, cliaruic des i|uesliun$ ques pour les églises qu'il taisait bâiir à Fon-
et des réponses du jeune homme, le i)ril en tenelle. A son retour d'Italie, il fuiiiia, dans
afTeciion et lui apprit à lire et à écrire. Les un lieu nommé Ange, le monaslère de Saint-
progrès rapides qu'il Gl dans les éléments des Pierre, dont il fut le premier abbé et dans
sciences humaini's l'enhardirent à demander lequel il mourut. Saint Gaon, qu'un invo |ue
à son père la permission de faire ses éludes; contre la peste, est huiiuré le 26 mai et le
ce (ju'il n'oblinl i|u'après de grandes difû- 2V juillet.
cullos. Lorsqu'il les eut finies, ses maiires, GAUEMBERT (sainl), Valimbertus, abbé,
étonnés de ses succès et édifiés de ses vertus, est honoré le 31 décembre.
décidèrent qu'il devait embrasser l'élat ec-
clésiastique. Gamelberl, au comble de ses GARGILE (saint], Gargilius, martyr, souf-
vœux, entra dans ordres sacrés, et par
les
frit avec plusieurs autres. — 27 septembre.
une disjiositioii singulière de la Piovidencc, GARGUE (sainl), Garga, abbé, est honoré
son père mourut le jour même qu'il fut or- chez les Ethiopiens et chez les Copines le
donné prêtre. Par celte morl, il hérila de la lu mii.
maison où il était né, de l'église de Michels- GARIBALD (sainl), Gnrilialdus. évéque de
berg et de plusieurs autres propriétés. Ayant Ralisbonne, tloiissait au miinu du viii* siè-
été nommé curé de son village, pendant cin- cle et succéda an bienheureux V'ichlerp. 11
quante ans (|u'il en exerça les fonctions, il est honoré le 8 janvier.
remplit avec autant de zèle que de succès, GARIMA abbé du monaslère de
(saint),
tous les devoii s d'un sainl pasteur. Ses exem- Tigra en Ethiopie, fit l'un des neuf pnnci-i
ples éililianls, sa vie simple et mortifiée, paux propagateurs de la fui dans ce pays. 11
mais surtout sa charité pour les pauvres, le est honore chez les Grecs le 11 juin.
rendirent bientôt un objet de vénéralioii G.\RLACE (sainl), Gutiatius , religieux
pour lous ses paroissiens. 11 poussait si loin Préiiionlié, est honore en Espagne, duus sou
celle d<riiière vertu qu'après avoir consacré ordre, le 20 janvier.
au soulagemenl des malheureux tous ses re- GASARIE (sainte), Casaria, est honorée à
venus qui étaient considérables, il allait jus- Sainl-.Xndre près de Villeneuve d'Avignon,
qu'à se priver du nécessaire pour pouvoir où l'on garde son corps avec une inscription
rendre ses aumônes plus abondantes; aussi qui porte qu'elle mourut en 523. 8 dé- —
dès qu'il sortait, il se voyait entouré d'une cembre.
foule de pauvres qui l'appelaient leur père : GASPARD (sainl) , Ga/pardus , l'un des
ces témoignages de reconnaissance lu ren- trois mages qui, conduits par une étoile mi-
daient si confus, (|uc souvent il se hâtait de laculeuse, vinrent de l'Orient en Judée pour
rentrer chez loi pour se jeter aux pieds de y adorer l enfant Jésus. La liaditioii jiorln
Bon crucilix et pour repousser les mouve- qu ils l'ureul baptisés, dans la suite, par
lucats a'orgucil qui aurifient pu s'ckvcr dans saial fLo.uiis, cl qu'ils orccjièreul l'Evangilo
1157 GAlî GÀB 1138
jans la Perse. On dit que lenrs corps furent renoncer au stecle pour suivre Jésus-Christ,
transportas à Constiintinople soiis les pre- venez avec moi dans mon pays, et Dieu, qui
miers empereurs chrétiens, ensuite à Milan, a toujours égard aux bons désirs, vous
fera
d'où l'empereur Frédéric I", après avoir trouver dans le Limousin quelque lieu con-
pris et rasé celle ville, les tll transporter à forme à vos inclinations, où vous le servirez
Cologne, l'an 1162, et le monument qui les selon l'inspiration de la grâce qu'il a mise en
renferme est remarquable par sa rie hesse et vous. Gaucher, qui avait alors dix-huit ans,
par son travail. Plusieurs critiques ont con- partit avec Humbert et un jeune homme
testé l'iilonlilc des corps qu'il renferme; nommé Germoiid, qui devint son disciple.
qnoi qu'il en soil, l'Eglise honore les mages Arrivés ilans une solitude appelée depuis
le jour de l'Epiphanie, qui est aussi appelée, Chavagnac, Gaucher et Germond la trouvè-
pour celte raison, la lête des Rois. — G jan- rent propre à leur projet el s'y établirent.
vier. Ils passèrent trois ans, ignorés "des hommes
GASPARD-BON bienheureux)
(le reli-
,
et seulement connus de Dieu, occupés de la
pieux minime, i\é à Valence en Espagne, l'an prière, du travail desmains el des exercices
1530, d'une famille pauvre, embrassa, dans de la pénitence. Mais leur genre de vie ex-
sa jeunesse, l'état militaire, et sut conserver traordinaire les fit bienlot découvrir, et leur
des mœurs pures dans une profession ordi- réputation de sainteté se répandit dans les
nairement si funeste à l'innocence. Il fit lieux d'alenlour. Gaucher surtout exeitait
vœu, sur un champ de bataille, d'entrer dans l'admiration, malgré sa jeunesse, ou plutôt
l'ordre dp Saint-François de Paule, ce qu'il on était surpris de trouver dans un jeune
exécuta en 1360, à l'âge de trente ans. Sa ermite tant d'expérience dans les voies in-
ferveur et ses aiislériiés décidèrent ses supé- (érieures, el l'on venait le consulter de toutes
rieurs à l'élever au sacerdoce, afin de le paris. Il lui vint des disciples en si grand
mettre en état de rendre plus de services à nombre qu'il fut obligé d'aller s'établir dans
la reli^'ion. Son mérile le fit élire par deux une forêt voisine, nommée Aurtil, dépen-
fois provincial de son ordre, emploi dont il dante du chapitre de Limoges, et il obtint la
s'acquilta avec aulant de prudence que de permission d'y bâtir un monastère. Des per-
zèle. Sur la fin de sa vie il lut affligé de dou- sonnes du sexe ayant aussi demandé de
leurs aiguës qui ne lui firent rien perdre de vivre sous sa direction, il fut obligé de leur
sa sérénité et de sa patience. Il mourut à faire construire un monastère à quelque dis-
l'âge de soixante-quatorze ans, le 14 juillet lance du sien. Il donna aux deux commu-
1601., et fut béatifié par Pie VI en 1786. — nautés la règle des Chanoines réguliers de
14- juillet. Sainl-Angustirr, approuvée en 1003 prr le
Catien (saint), Gatianus, premier évéque pape Alexandre 11, et qui avait pour hul de
de Tours, un des missionnaires envoyés de réformer les clercs el surtout les Chanoines.
Rome dans les Gaules avec saint Denis de Srinl Gaucher avait de fréquentes relations
Paris, par le pape saint Fabien, vers l'an avec les Chanoines de Limoges, et il était
245, fit de Tours le principal théâtre de ses surtout lié d'une élroile amilié avec saint
travaux apostoliques et y fixa son siège Etienne de Muret ou de Grandmont, dont la
épiscopal. Il convertit un grand nombre d'i- solilude n'était pas éloignée d'Aureil. 11
dolâtres qu'il réunissait, pour la célébration mourut d'une chute, à l'âge de qualre-viiigls
des saints mystères, dans des lieux souter- ans. le 9 avril 1140, el il fut canonisé l'an
rains, pour se soustraire à la persécution. 119'S par le pape Célestin lil. —
9 avril.
Souvent il fut obligé de se cacher lui-même, GAIJD (saint), ['aldus, évéque d'Evreux,
non (ju',! craignît de donner sa vie pour successeur de saint Taurin, après une assez
Jésus-Christ, il soupirait au contraire après longue vacance du siège, occasionnée par
le mar:yre, mais parce (;u'il voulait se ré- les iiRursions des Darbare-, dut son éléva-
server pour son troupeau. 11 mourut sur la tion à Gi'rmain, évêriue de lloncn, (jui le
fin du III' siècle après riiKjuanie ans d'apos- donrra pour pasteur à l'église d'Evreux. Ja-
tolat, et son lombean fut honoré de plusieurs mais choix ne lut plus digne de l'assentiment
miracles. Siinl Marlirr, le plus illustre de universel. Saint Gaud, après avoir prêché
ses successeurs, y allait souvent prier. La de jour dans les villes el les villages, passait
cathédrale do T.iurs porte, depuis le xiv^ la niril en prières, alin d'allirer sur ses Ira-
siècle, le nom de s.iint Catien, et ses reli- vaux les bénédictions du ciel. Comme son
qires, a[irès pirrsieriis Iransl.itions, forent diocèse n'était qu'à moitié converii, il réussit
brûlées par les calvinistes en 1362. — 18 dé- à amener à la connaissance de JesusChrist
cembre. la plupart des iirfidèles qui se trouvaient à
GAUCHER (saint),Gaucherius ou Yalterus, Evreux et dans les lieux d'alenlour. Pendant
chanoine régulier, né à Meulan vers l'an un épiscopal de quarante ans il abolit ,

1060, s'appliqua dans son jeune âge à l'élude presrpic totalement les supersiitions du pa-
de la religion et surlorit de l'Ecrrlure sainte. g.rnistire dans celle portion de la Neustrie
Ayant fait connaissance avec Humberi, cha- confiée à ses soins. Son grand âge et ses in-
noine de Limoges, qui se trouv rit alors à firmités le portèrent à se démettre de son
Meulan, cl lui découvrant le désir qu'il avait siège, après avoir désigné pour son succes-
de se consacrer au service de Dieu d'une ma- seur le prèlre Maurusion, i|ui lui succéda,
nière toute particulière, Mon fils, lui dit le et il se relira dans la solilude de Scicy près
chanoine, si votre cœur est d'accord avec vos de Coutances, qui était alors habitée par saint
faroles, si c'est sincèrement que vous voulez Pair, saint Semer cl d'autres saints ermites
1159 GAU GAU 1140

Saint Gand y passa lOS dernières années de roisses qu'il pourvut de dij^nes pasteurs.
sa vie cl niourul en 491. H fut enterré dans Après un épiscopat de vingt ans, il mourut
l'oratoire do saint Pair, son nmi, avec lequel ver» r.in '»I7, et il fut enterré dans une
il avait travaillé à la conversion des idolâ- église qu'il avait fait construire près de la
tres lie la Neustrie. Cet oratoire est devenu ville. —22 janvier.
l'église paroissiale do Saint-Pair-sur-Mer. GAUDENCE (saint), évéqne deDrescia, né
Les reliques de saint Gand, découvertes en versle milieu du iV siècle, fut élevé par saint
1131, furent placées dans une châsse, la Philaslre, évéque de Brescia, qu'il appelle son
niôaïc année. L'évôcjue de Coutanccs tira père. Son mérite, ses talents ctses vertus lui C-
d'une de ses jambes un os qu'il donna, en rciit Mcntôt une réputaiion qui bless.iit son
1CG4', à l'église cathédrale d'Evreus; et, un humilité. Ce fut donc en partie |.our se sous-
siècle plus tard, un autre évoque de Cou- traire aux honneurs etauxapplandlssctnents
tanccs donna à l'église paroissiale d'Acqui- que lui son éloquence qu'il Ht le |iè-
attirait
gny, un os entier du bras du même saint, Icrinagcdc sainlc, espérant ((u'on
la terre
qui est honoré à Coutances et à Evrcux le l'oublierait peu à peu dans son i-ays. En pas-
31 janvier. sant par Césaréc en Gappadocc, il alla visiter
GAUDIÎNCE (saint), Gaudcnliut, évoque dans leurs monastères les s rurs et les nièces
de Riinini et martyr, ayant déchiré les actes de saint Basile qui lui donnèr<"nl des reli-
d'un concile d'ariens , tenu dans sa ville ques des «uaranle martyrs et de quelques
épiscopale l'an 339, fui massacre la rnéme autres saints. 11 était encore en Orient, lors-
année par ordre du gouverneur de la pro- que saint Philastre mourut à Brescia. Le
vince qui était arien lui-même, et qui, en clergé et le peuple de celte ville dcmandô-
le faisant mourir, exécut.iil les volontés de rcnl (îauiicnce pour son successeur; mais
l'empereur Constance. —H ocio'ire. dans la crainte que son luimilité ne mît ob-
GÀDDENCE (saint), évcque de Tolède, flo- stacle à leur dessein, ils s'engagèrent par
rissait sur la fln du iv'' siècle et mourut en serment à ne point recevoir d'autre évéque.
en 396. —3 décembre. L'élection ayant été confirmée par saint Am-
GAUDENCE (saint), évéquc de Nov.ire et broise qui était métropolitain et par ses
confesseur, né avant le milieu du iv"" siècle suffraganls, on écrivit à Gaudence, qui était
de parents idolâtres, eut le bonheur de con- en Cappadoce, pour hâler son retour. U
naître la vraie foi qu'il embrassa avec ardeur. refusa d'abord de se rendre à une pareille
Ayant essayé de convertir sa famille, cette invitation, et il ne céda qu'à la crainte de
tentative lui attira des persécutions qui l'o- l'cxcommunicalion dont on le menaçait, s'il
bligèrent à s'expatrier. Il se rendit à Ver- persistait dans son refus. 11 fut sacré, en 387,
ceil, près do saint Kusèbe, évéque de celle par saint Ambroise, assiste des évéques de
ville, qui l'ordonna lecteur. De là il se rendit la province. Gaudence fil à celle occasion
à Novaro et s'associa aux missions de saint un discours où il montrait la plus profond©
Laurent, qui travaillait à la conversion des humilité. 11 travailla, avec un zèle infatiga-
{nCdèles qui restaient encore dans cette ville. ble, à continuer lo bien que saint Philastre
Etant ailé à Milan, il vécut quelque temps avait commencé, et surtout à nourrir son
Boas la conduite de saint Martin, depuis évé- troupeau du pain de la parole divine. L'impé-
que de Tours, qui habiîait alors une solitude ratrice Justine ayant privé de son emploi un
près de cette ville, et lui servit de secrétaire. seigneur de la cour, nommé Bénévole, parce
Lorsque saint Eusèbe, son ancien maître, eut qu'il avait refusé de rédiger un édit en fa-
été exilé àScythopolis euPalesline, àla suite veur des ariens, ce seigneur se relira à
du conciliabule de Milan, Gaudence alla l'y Brescia, et comme sa santé ne lui permet-
visiter et ne craignit pas les fatigues d'un tait pas d'aller entendre saint Gaudence, il
long voyage ni les dangers qu'il avait à re- le pria de lui donner une copie de ses dis-
douter des ariens. Eusèbe le renvoya à Ver- cours, afin qu'il put les lire chez lui. C'est
ccil pour y prendre soin de son troupeau, par ce moyen que dix-sept de ces discours
et au retour du saintconfesseur, il se rendit sont parvenus jusqu'à nous. Le dis-septième
à Novare pour remplacer saint Laurent que fut ])rononcé à l'occasion de" la dédicace d'une
les païens avaient massacré. Son zèle, son Bres-
nouvelle église qu'il avait fait bâtir à
mérite et ses vertus inspirèrent à saint Am- cia, cérémonie à laquelle assistèrent plu-
broise, qui passait par Novare, l'idée de le sieurs évéques qu'il y avait invités. Outre
sacrer évéque de celte ville; mais Gaudence ces discours, saintGaudence en a lui-sé trois
répondit que cette consécration se ferait par autres dont le dernier est un des panégyri-
un autre. En effet, le saint archevêque de ques qu'il prononçait, tous les ans, en l'Iion-
Milan étant mort peu après (397), saint ncur de saint Philastre, le jour de sa fêle.
Simplitien, son successeur, donnaà Gaudence L'évéque de Brescia fui un des députés que
l'onction épiscopale. Celui-ci s'appliqua sur- le concile de Uome, tenu en 403, et l'empe-
tout ù extirper les restes du paganisme du reur Honorius, envoyèrent en Oi ienl pour
iiiilicude son troupeau, et ses eitortseurent détendre devant .\rcade la cause de saint
untel succès, qu'il convertitjusqu'aux meur- Jean Chrysostome, qui le remercia, par une
triers de saint Laurent, et qu'il ne resta plus lettre que nous avons encore, de ce qu'il
un seul idolâtre dans Novari'. Il réforma son avait f.iit en faveur de sa cause. Cette dé-
clergé et .établit la vie commune parmi les pulalion n'eut pas le succès qu'on en espé-
prêtres de sa cathédrale. Il fonda un grand rait, et ceux qui la couiposaient curent à
oombre d églises et établit de nouvelles pa- essuyer des mauvais traileiueuts de ulu^i

SU! GAU G AU im
d'une sorte lurent môme emprisonnés
ils ronne en Catalogne, souffrit avec plusieurs
— 31 mai.
;

flans la Tlirace , et après leur élargissement autres.


on les embarqua sur un vieux vaisseau, GAUSBERÏ (saint), Gmisbertus, évêque de
afin de les exposer au danger du naufrage. Cahors , fui le directeur de saint Gcraud
La providence les pr(il(^gea et leur Iraversée d'Anrillac, et il mourut au commencement du
fui iieureuse. Saint Gaudence, de retour au x'' siècle. — 10 décembre.
milieu de son troupeau, eonlinua de l'ins- GAUSBERT (saint), ermite et fondateur du
truire cl de l'édiBer jusqu'à sa mort, qui ar- monastère de IMonsalvy dans le diocèse de
riva vers l'an 420. Hufin l'appelle la gloire Saint-Flour, mourut vers l'an 10C9.— 'ÎTmai.
des diicteurs de son siècle. '23 oclobrc. ~ GAUTHIER DE LODl (sain!), Vf'alllierus,
GAUDENCE (saint), évèque d'Arezzo et fondateur de plusieurs hôpitaux, est honoré
marlj'r avec saint Culmace diacre, fut mis à le2-2juille!.
mort par les Barbares lors d'une irruption GAUTHIER (le bienheureux) , reli-ieux
qui cul lieu sous l'empereur A'alenlinicii III, convers de Clairvaus, est honoré dans son
dans le v« siècle. 19 juin. — ordre le 8 m.ii.
GAUDENCE (saint) èvêque de Vérone cl , GAUTHIER (le bienheureux), religieux de
confesseur, fui inliunio dans l'église de Sainl- l'ordre de Cîieaux, sortait de la famille des
Elienne. —
12 février. barons de Burbeck. Il se distingua, dès sa
GAUDENCE (saint), évêque de Coire, ca- jeunesse, par une grande dévotion envers la
pitale des Grisons, en Suisse, csl honoré le 3 mère de Dieu qu'il invoqîiail souvent et qui
août. le protégea, dans plusieurs occasions, d'une
GAUDENCE (sainte), Gntidenlia, vierge et manière particulière. Ayant embrassé la
inarlyie à Rome, souffrit avec trois autres. carrière militaire, il la quitta bienlôl après,
30 août. parce qu'elle ne pouvait s'allier à son goût
GAUDIN (saint), GahUniis, évv(\uc do Sois- pour la prière et la retraite. Il entra chez
sons cl martyr, I orissait au commencement les cisterciens de Ilemmerode, après avoir
du viîi'' Il fat victime du zèle avec le-
siècle. distribué ses Mens aux pauvres et aux égli-
quel il conircles désordres de plusieurs
s'élf va ses, ne se réservant que le strict nécessaire.
(lèses dioc sains, qui, irrites de ses répri- La haute idée qu'on avait de ses vertus et de
mandes, s(~ placèrent dans un lieu par où il sa sainteté lui fil donner la charge de rece-
devait passer, se jettent sur lui, le précipitent voir les étrangers, fonclion dont il s'acquitta
dans un puits et prennent la fuite. Les fidèles avec autant do discrétion que de charité. Sa
du voisinage, à la nouvelle de cet liorril)le conversation était si louchante et si persua-
attentat, s'einpresscnl d'accourir au secours sive, que, dans les rapports qu'il avait avec
de leur saint pasteur; mais il avait ce^sé de les gens du dehors, il eut le bonheur de con-
vivre lorsqu'il fut lire du puits. Le Ciel at- vertir plusieurs péciieurs endurcis. Il mourut
testa sa Siiinteié par de nombreux miracles le 22 janvier 1222, à Viliers, monaslèrede
et son nom se lit dans plusieurs Martyrologes. l'ordre de Cîtcaux dans le Brabanl, et son
— 11 février. tombeau a été illustré par des miracles. — 29
GAUDIOSE (saint), Gaudiosua, évêque de janvier.
Brescia et confesseur florissait dans la pre- GAUTIER Wallenis oa Galterus,
(saint),
mière partie du v siècle cl mourut en i43. prêtre et martyr s'associa aux travaux
,

7 mars. apostoliques de saint Bonilace, archevêque


GAUDIOSE (saint) , évèquc d'Abitine et de Mayence, et fut massacré avec lui par des
confesseur, fui exilé par Genséric, roi des païens, près de Dockum en UoUanile, le 3
Vandales, à cause de son attachement iné- juin 733. — 5juin.
branlable à la foi c.itliolique, cl il mourut à GAUTIER (saint), Gualterus, abbéd'Eslerp
Salerne sur la fin du \' siècle. Son corps se en Limousin, naquit vers l'an S90 et sortait
garde dans la cathédrale de Salerne. 26 — d'une famille consulaire établie dans l'A-
octobre. quitaine. Il fut élevé dans la piété, el sa vo-
GAUDIOSE (saint) évêque en Afrique, , cation le portant à servir Dieu dans la re-
pendant persécution de Genséric, roi des
la traite, ii se mil sous la conduite du bienheu-
Vandales, lut exilé dans la Carnpanie avec reux Israël, Chanoine régulierde Dorai dans
saint Ouod -Vult-Deus, évêque de Carlhage, le Limousin. Etant devenu lui-nu'me Cha-
et plusieurs autres cvêques. Oa les embar- noine de Durât, il se distingua, parmi ses
qua en 'i39 sur des vaisseaux pourris, sans confrères, par son humilité, sa morlilication
rames ni voiles, ce qui ne les empêcha pas el son assiduité à la prière. Ayant lail un
d'arriver heureiisemenl au lieu de leur exil. jour, sur l'observation de la discipline, quel-
Saint Gaudiose fonda à N.iples, un monastère ques remontrances (jui déplurent à son
où il mourut, après s'êlie illustré par ses prieur, il s'eiïorça de l'apaiser, mais il ne
vertus et par ses miracles. On garde à Na- put y réussir. 11 se relira donc dans le bourg
plcs ses reliques dans une église qui lui est de Cunfalens, à dix lieues de Limoges, el
dédiée. — '28 octoi)rc. c'est près de ce lieu qu'était située l'ubbaye
GAUDIOSE (saint), évêque de Tarragone, d'Esterp, fondée pour lics Chanoines régu-
florissail dans le vr siècle et fui l'un des plus liers. Il y fut admis et il en fui élu abbé en
illuslres disciples de saint Victorien d'Asane. 1032. Loin de se prévaloir de sa dignité, il se
il mourut vers l'an 585 et il esl honoré à Dé- mettait au dessous du moindre de ses reli-
coran en Aragon le 3 novembre. gieux, et il veillait sur tous en particulier,
GAULIEN (saint), Gaulienus, martyr à Gi- comme s'ilu'cn avait eu qu'un seul à gou-

iHZ CAD CEB ft44

verncr. A ces vertus si rares dans un supé- que dans plusieurs autres églises du pays.
rieur, il joipnail une telle rharilé envers les — 4 juin.
pauvres, jeûner et jusqu'à
qu'il allait jusqu'à G AU riKU (le bienh.) évéqned'Auxerrc, fui
,

se priver du nécessaire pour qu'ils eussent mis mort en 12VV pour la défrnse des droits
à
des aumônes plus abondantes. Le pape Vic- de l'Eglise.Il est honoré à Qnincy en Cham-

tor 11, inlornicdu talent extraordinaire qu'il pagne, où se trouve son corps. -^15 octobre.
avait pour la prcdiralion lui envoya des
,
GAUZELIN (saint), Gauzelinus, évéque de
pouvoirs pour annon<'er la parole de Dieu Toul, né vers lu fin du ix' siècle, d'une illustre
{larloul où il jii|»orailà propos, el ses instruc- famille, après nue éducation conforme à son
tions convertirent une multitude de pécheurs. rang, quitta le siècle pour se consacrer au
Il devint aveugle sept ans avant sa iiiori, service des autels. Ayant été élu pour succé-
qui arriva le 11 niai 101)0. Son tombeau fut der à Drogoii sur le siège épiscopal de Toul
llluslré par plnsieurs rri'racles et on Thono- en 918, il se montra le modèle des évéquea
rail au mon.istôre d'Esterp le 11 mai. par ses vertus. Un de ses premiers soins fui
GAUTIKU (saint), premier abbé de Saint- de remédier aux maux produits par l'inva-
Martin, près (II- Pontoise, né au village d'An- sion des Danois, de réunir son clergé (|ui
dainville en Picardie, dans la première partie avait pris la faite à l'approche de ces bar-
du XI' siècle, quitta le monde pour prendre bares et de faire restituer aux églises les
l'habit de ."ainl Hennît dans l'abbaye de He- biens dont elles avaient été dépouillées. Les
bais, au diocèse de iMcaux. Il fut nommé en empereurs Henri I" et Olhon, qui avaii'iit
101)0 abbé de Saint-Germain, depuis Saint- pour lui la plus grande estime, secondèrent
Martin, près de Pontoise, qui venait d'être sou zèle pour le rétahlissenient de la disci-
fondé par les comtes d'Amiens et de Pontoise. pline ecclésiastique et la rèfoi me des moiias-
Philippe 1", roi de France, avait pour lui lères. Il introduisit dans celui de S.iint-Èvre
une vénération singulière qui était partagée de Toul la réforme de S.iint-Henoît, incon-
par les plus grands personnages du royaume; nue jusqu'alors dans la Lorraine, el y mit
ce qui alarma son humilité, et lui fil pren- Archamliaud pour abbé. Il assigna des reve-
dre la fuite, pour se soustraire au danger de nus aux moims, afin de leur oter le prétexte
la vaine gloire. On le découvrit el on le ra- de violer la règle faute de moyens suflisants
mena à son monastère, que le pape lui défen- pour subsister. Il n'exigea que deux choses
dit de quitter à l'avenir. Il se renferma dans pour prix de cette générosité la première,
:

une petite cellule où il se livra aux plus qu'on réciterait tous les jours pour lui ua
grandes austérités, à la prière et à la cou- i>e prufunclis, ct\a seconde, qu'on célébrerai!
lemplation, et dont il ne sortait que pour un anniversaire pour le repos de son âme,
vaquer aux devoirs de sa charge. Pour être le jour de sa mort. Il rétablit les études
fidèle à la résolution qu'il avait prise d'a- cléricales, à la tête des(|uelles il plaça le
vancer de plus en plus dans la perlcclion, moine Adson, qu'il avait fait venir du mo-
il ajoutait, tous les jours, quelque chose à nastère de Luxeuil. Il fonda le monastère de
ses austérités ordinaires. Il s'opposa, avec liuuxières pour des religieuses, el le dota
force, à quelques maximes simoniaques qui richement ensuite il commença l'église de
:

avaient pour défenseurs des hommes puis- Saint-Mansuy qui fut achevée par saint Gé-
sants, el son zèle lui attira des persécutions raril, son successeur. Il assista à plusieurs
qui cuniribuèrent à faire briller davantage conciles, entre autres à celui de \crdun, en
.ses vertus el surtout sa patience. Saint 947, et à celui de Mouson l'année suivante,
Gautier mourut le 8 avril 1099, et son corps où fut terminée la conlestation entre les
fui levé de terre en 1153 par les evéques de deux prétendants au siège de Reims Hugues
Paris, de Rouen et de Scnlls, qui constatèrent et Artaud. Les quatre dernières années de sa
la vérité de plusieurs miracles opérés à son vie, il fut atteint d'une maladie de langueur
tombeau. C'est le dernier exemple que l'his- qu'il supporta avec une patience admirable.
toire nous fournisse d'un saint qui ait été Après un épiscopaldequarante-qualre ans, il
canonisé par des évéques. C'est Alexan- mourut le" septembre 9C2, laissant son trou-
jrc III qui a réservé au saint-siège la cano- peau inconsolable de sa perle. Son corps fut
ni<iaii°on des saints auparavant les méiro-
: porté à Rouxières, selon qu'il l'avait pres-
nnlilains jouissaient de ce droit. En 1655, crit, cl enterré dans l'église du monastère.
l'abbé Gautier Montagu fit une seconde 31 août el7 septembre.
translation de ses reliques, et décora magni- GAVIN (saint), Gaiinius, martyr, est h(v»
îquemcnt sa chapelle. b avril.— noré au port de Bolaï en Sardaigiie le 25 oc-
GAUÏIIÎH {saint}, abbé en Italie, néà Rome tobre.
au xi;i' siècle, quitt le monde dans sa jeu-
i GKBEHN ou Gerbers (saint), Gerebernui,
nesse pour s« livrer, dans la retraite, aux prôtie et martyr, était Irlandais de uaissanco
pratiques de la pénitence et aux exercices et il avait été élevé au sacerdoce dans sa
de la contemplation. Il bâtit à San-Servilia- patrie. Sainte Dympne, qu'il dirigeait dans
no, petite ville du diocèse de Firmo dans la les voies de la perfection, lui ayant fait cou
marche d'Ancône, un monastère dont il fut naître les infâmes poursuites auxquelles elle
le premier abbé. Il montra, loule sa vie, une était en b.iMe de la pari de sou père, qui
prande dévotion pour la croix de Jésns-Clirist avait formé le projet monslrucuxd'epuusersa
cl pour sa passion. On garde son corps propre fille, il l'exhorta à fuir en pays étran-
dans l'église paroissiale de Saint-Marc , à ger et l'accompagna dans sa fuite. Le père
ban Scrviliano,où il est honoré le ^ juin ainsi de Dympne, qui était seigneur d une partie
,

«us GEB CED un


de l'Irlandp, hyant appris que sa fille habitait Les habitants de Saltzbonrg furent les pre-
sur les côtes de la Frise, passa la mer pour miers à donner l'exemple, et comme ila
lui offrir du nouveau sa main et la ramener avaient pour leur évéque légitime une pro-
en Irlande; mais, ii'jiyant pu la décider, il la fonde vénération, ils se hâtèrent de le rap-
tua (le sa propre main et il fit éprouver le peler au milieu deux , après avoir chassé
même trailemenl à Gebern. Leur marlyre eut l'usurpateur de son siège. Saint Gi'bhard re-
lieu à Kivremont en Brabant, sur la fin du vint après un exil de neuf ans mais les per- ;

vii« siècle. Le corps de saint Gebern se sécutions qu'il avait essuyées abrégèrent ses
parde à Sousbec dans le duché de Clèves. — jours, et il mourut peu de temps après son re-
30 mai. tour, le 16 juin 1088. H a toujours été honoré
GLBHAKD (saint), archevêque de Sallz- d'un cul'e public dans son diocèse. 16 juin. —
bonrg, dans le xr siècle, sortait d'une il- (iEBHARD 11, (saint), évéque de Constance,
lustre famille d'Allemagne. Il fit ses éludes à fils d'Uson, comte de Souabe, fut élevé dans
l'universilé de Paris, où il se lia d'une étroite l'école du chapitre de Constance. Des mailres
amitié avec le bienheureux Altmann et saint habiles cultivèrent avec soin les heureuses
Adalbéron, qui devinrent dans la suite, le pre- dispositions qu'il avait leçues de la nature
mier, évéquedf Passa u, et le second, évéque de et lui firent faire de grands progrès dans les
Wurizbourg, et qui furent, avec le bienheu- sciences, tout en le formant à la vertu. Ayant
reux Gebhard, les trois plus grands prélats embrassé l'état ecclésiastique, il devint cha-
de rK;;lise d'Alli'ma};ne, dans le xi' siècle. noine de Constance et il se montra, par sa
Gebhard ayant été ordonné prêtre en 1055 conduite édifiante, le modèle de ses confrè-
par Ltalduin archevêque de Saitzbourg ,
, res. Saint Conrad, évêque de cette ville, pré-
devint chanoine de cette ville, et bientôt voyant que Gebhard lui succéderait un jour,
après Henri IV le nomma chancelier de ne négligeait rien pour le préparer a l'é-
j l'empire Balduin étant mort en lOGO, il fut lévation (|ue lui (lesiinait la Providence, et il

élu à l'unanimilé pour lui surcéder. La le traitait comme un fils chéri. Courad étant
charité pour les pauvres, l'attachement an mort l'an 976, il eut pour successeur immé-
sainl-siége et le zèle pour l'observation des diat Graucifiolf, qui ne gouverna le diocèse
sairiis canons, telles furent les principales que (|uelqucs années. Gebhard, élu vers l'an
vertus qui caractérisèrent le bienheureux 980, se montra l'un des plus dignes pasteurs
Getihard. Il dota plusieurs monastères et de l'Eglise et brilla par ses vertus, surtout par
fonda la célèbre abba>, e d'Admonl, sur l'Euis, sa charité. Il employa la plus grande partie
à la tête de laquelle il plaça le saint alibé de ses biens patrimoniaux à fonder la célèbre
Arnold. Le pape saint Grégoire \'ll qui ,
abbaye de Pétersliausen, située près de Cons-
avait une estime particulière pour le saint tance, et qu'il fit commencer en y83. L'église,
archevêque, le fil son nonce apostolique en qui était magnifique, fut consacrée par Gré-
Allemagne. Dans les longs démêlés qui goire V en personne, l'an 996. Saint Gebhard
existèrent entre le saint-siège et l'empereur, mourut cette même année, le 27 août, après
Gebhard ne balança pas un instant pour se seize ans d'épiscopat. Son nom se lit dans
prononceren faveur du vicairedeJésus-Chrisl plusieurs martyrologes. —
27 août.
contre un prince ennemi de l'Eglise, et (luoi- GEBIZON ( le bienheureux j, moine du
qu'il assistât en 107G à l'assemblée de
, Mont-Cassin , est honoré dans l'ordre des
Worms, il refusa de prendre part aux réso- Bénédictins 21 octobre.
le
lutions prises contre le pape, el il aima GÈDÉON (saint), juge de la nation juive,
mieux encourir la haine de Henri et se dé- était de Joas de la tribu de Manassès
fils

vouer à la persécution que d'inuler des pré- et fut choisi par le Seigneur pour délivrer
lats vendus au pouvoir. Mais à la diète géné- Israël de la domination des Madianites. Uu
rale des grands do l'empire tenueàForcbeim, ange lui apparut lorsqu'il criblait, dans sou
l'année suivante pour déposer Henri, il
,
aire, du blé qu'il se proposait d'emporter
concourut à l'élection de Rodolphe de Souabe, dans les montagnes où il allait se rélugier
et lorsqu'il vil que l'empereur déposé se pro- pour se soustraire aux coups de l'ennemi.
posait de revenir d'Italie, il forlilia quelques L'envoyé céleste le chargea de délivrer ses
châteaux de ses domaines pour se défendre à compatriotes, lui promettant le succès de la
tout événement. Ces précautions ne purent part de Dieu. Gédéon, avant d'acccpler cette
préserver son éi;lise du pillage et des dévas- mission, qu'il croyait an-dessus de ses for-
tations qu'y commirent les partisans de ces , demanda qu'elle fût confirmée par des
Henri. Il \oulul réclamer auprès de ce prince prodiges et elle le fut. Pendant qu'il offrait
contre les injustices et les violences dont en sacrifice au Seigneur la chair d'un bouc
son diocèse était le théâtre mais il fut en- ; et (lu pain azyme, l'ange qui avait ordonné
voyé en exil avec plusieurs autres prélats, ce sacrifice toucha, du bout de la b.iguetla
parmi lesquels se trouvait son ancien con- qu'il tenait à la main, la pierre qui servait
disciple et ami, le bienheureux Altmann, d'autel, et il en sortit à l'instanl une flanmie
évênue de Pasïiau. Henri mit sur le siège qui consuma la chair et le pain en rnênie ;

de Saitzbourg un intrus qui était l'indigne temps l'ange disparut à ses yeux. Le lende-
l'erlbold, comte doMosbourg, qui acheva, main, il étendit sur la terre une peau de bre-
par ses dilapidations, la ruine de cette mal- bis avec sa laine, en priant le Seigneur de
heureuse Eglise. Cependant la plupart des l'imprégner de rosée, pendant que tous les
jiroviiices de l'Allemagne firent un elTort vi- environs en seraient exempts ce que le Sei-
;

goureux -pour secouer le joug du tyran. gneur lui accorda. 11 demanda ensuite uq
— ,,

«17 GEL GtL ]IM


prodige tout différent qui consistait à
, et GELASE pape, était Africain (rori-
(saint),
laisser Si'-clio I.i toison pendant que les envi- Rine et Itomain de n;iissancc. Il sucré. !a, eu
rons seraient liumeclés de rosée, et il fut en- 492, au pape Félix III, el signala les eom-
core e\auc6 Alors no pouvant plus doul.T niencemeiits de son ponlilical par un acte ilc
de la vérilc de sa mission, il la commença fermeté qui attestait son /èle pour le niain-
par aballrc, de nuit, l'aulel de lîaai. Bien- tien de la foi, en refusant d'envoyer des let-
tôt il fut connu comme celui qui devait sau- tres de communion à Enphémius. patriarche
ver sa nation et trente-deux mille hommes
,
de Constantinnpie, parce que celui-ci refu-
vinrent se jncltre sous ses ordres. Ce nom- sait d'effacer des dypiiques le nom d'Acacc ,
bre que le Seigneur trouvait trop considéra- l'un do ses prédécesseurs, qui avait montré
ble fui réduit à dix mille, et en dernier liea trop datlachement pour les Eutychiens. Ce
à trois cenis, auxquels il fil prendre d'une relus n'allait pas cependant jusnu'à séparer
main une lampe cachée sous un pot de terre, de la communion de l'Eglise Éophémius ,
et de l'autre une trompette. Il leur ordonna qui se conduisit ensuite en zélé catholique.
fie sonner de la trompette et de briser leurs Saint Gélase défendit aven vigueur, dans plu-
vases, aussitôt qu'ils lui auraient vu faire lui- sieurs de ses lettres, la prééminence de sim
mdme celte double opération. Les Madiani- siège, et dans le concile qu'il tinl à Rome
tcs croyant être attaqués dans leur camp
,
en *0i, il fil voir que depuis l'élaWlisseinent
par une armée nombreuse, furent saisis de du chrislianisme, ce siège avait pris soin do
frayeur, au point que, dans l'obscurité, ils toutes les églises du monde, et qu'on n'ap-
s'entreluèrcnt, et ceux qui échappèrent à pelait point de son jugement à une autre
celte boucherie prirent la fuite, mais ils fu- église. Sans cesse il rappelait les r.' gles an
rent massacrés par la troupe de Gédéon. clennes celles surtout qui concernaient le»
,

Lui-même tua de sa main Zébée et Salmana, ministres de la religion. Il ordonna qu'où


les principaux chefs des Madianilcs el Israël , ferait quatre jiarls des revenus des églises
fut délivré de ces barbares qui occupai'ut le l'une pour l'évéque, la seconde pour ie cler-
pays depuis sept ans. 11 eut pour sa pai t des gé, la troisième pour les pauvres, el la qua-
dépouilles les pendants d'oreilles arrachés trième pour la fabrique. Après qu'il enl aboli
aux ennemis, et il les consacra à la confic- la fè'.e des lupercales, que les païens avaienJ
lion d'un éphod, espèce de ceinture des prê- coutume de célébrer en l'honneur de l'an
tres, laquelle devint dans la suite l'objet d'un et qui était accompagnée de débauches c*
cuite idolâlrique. Les Juifs reconnaissants de d'extravagances, comme plusieurs Romains,
leur délivrance voulurent lui défcrerla puis- à la tête desquels se trouvait le sénateur .\n
sance royale et le litre de roi pour lui et sa dromaque, voulaient la rétablir, il s'y opp-)-
postérité; mais il refusa en disant Je ne : sa, et il publia à ce sujet le Jro('/e cotWr*
régnerai pas sur vous, ni moi ni mes en- Andromacjue. Il ne déploya pas moins de zèlci
fants c'est le Seigneur qui sera voire roi. Il
; contre divers abus qui s'étaient introduits
continua cependant à gouverner comme ju- dans la Marche d'Ancône, extirpa la simo-
ge et son administration pleine de sagesse
,
nie et défendit, sous des peines sévères, 1»
et d'équité dura quarante ans ; il mourut trafic aux ecclésiastiques. Il prit aussi diver-
vers l'an 12'i5 avant Jésus-Christ, laissant ses mesure? contre les pélagiens et contre
soixante-dix enfants, quil avait eus de plu- les manichéens ayant appris qu'il y avai'
:

.Éjeurs femmes, outre Abimélech, qu'il avait de ces derniers qui se cachaient parmi les
eu d'une Sitliimile, et qui fil mourir tous fidèles de Rome, il imagina, pour les dé-
ses frères pour s'emparer de la puissance couvrir, un moyen qui lui réussit ce fut :

.souveraine. Gédéon est nommé comme saint d'ordonner la communion sous les deux es-
dans le Martyrologe romain, sous le !" sep- pèces. Comme les disciples de Manès s'abs
tembre. tonaienl de l'usai^e du vin , le regardan*
GÉOODIN (saint), Gilduinus, diacre et comme impur, leur obslinalion à no vouloii
chanoine de Saint-Samson de Dol en Bre- communier que sous l'espèce du pain, mô
tagne, naquit en 10o2 , et il n'avait que me d'après la loi portée en 49G, servit à
vingt-qu.itre ans lorsqu'il mourut à Char- les l'aire reconnaître. Le saint pape composa
tres en 1077. Son corps se garde à Saint- plusieurs hymnes sacrées et des préfaces qui
Pére-en-Vallée. —
2" janvier. ne sont pas parvenues jusqu'à nous. 11 fit
GKGAll (saint), prince de Syrie, est ho- aussi, d'après un ancien recueil de messes,
lioré chez les Ethiopiens le 9 août. le Sacrajnentaire qui porte son nom. C'est
GKLAiS (sainl), Gelnsiiis évêque de Poi- , dans le concile de Rome, dont nous avons
tiers, fiorissait dans le v siècle, el il a donné déjà parlé, qu'il publia le célèbre décret qu«
son nom à une paroisse près de Niort. CDUiienl le catalogue des livres canonique»
26 août. de l'Ecriture sainte. Il est le premier qui ai»
GÉLASE (saint), Gelasius, marlyr en Crète, fixé les ordinations aux quatrc-temps. Les
au milieu du in'' siècle, fut décapité avec mœurs de ce pontife, dit un liislorien, hono-
saint Théoilulc et plusieurs autres, pendint rèrent son savoir el ses talents. Il élail d'uno
la persécution de Dèce, après avoir cou» rare piélé, et donnait à la prière ou à de
fessé Jésus-Christ au milieu des tourments. saints entreliens avec les plus grands servi»
— 23 décembre. leurs de Dieu, tout le temps que lui laissaient
GÉLASE (saint), marlyr à Fossombrone , libre ses sublimes fonctions. Elevé ù la di-
souflrit avec saint Aquilin et plusieurs au- gnité la plus éminente, il la regardait comme
tres. — 4 février. le plus pesant fardeau cl comme une vraie
,

1149 GEM GEN IISO


servitude qui le rendait comptable envers GEMINIEN (saint), Geminianus, martyr à
tout .le monde. II nourrissait lous les pau- Rome avec sainte Lucie, simffrit pendant la
vres qu'il pouvait découvrir, vivait lui-mê- persécution de l'empereur Dioclétien. 16 —
me en pauvre et dans la pratique des aus- septembre.
tériti's les plus rigoureuses. 11 mourut le 21 GEMINIEN (saint)-, évêque de Modène,
novembre 49G, et eut pour successeur Anas- s'illustra par ses miracles. 11 assista au con-
lase 11. Les écriis i]ui nous rcsicnt de ce cile tenu à Milan contre Joviuien en 390 ,
saint pape ont (oujoursété en grande estime sous saint Ambroise. —
31 janvier.
,

dans l'Eglise. Ce sont, outre ceux que nous GEMME (sainte). Gemma, martyre en
avons mcfitionnés plus li.uit, le Traité du Afiique, souffrit avec plusieurs autres. —
tien de ranntltèine, dont le hut et do prouver 20 avril.
qu'Acace ne |inuvait cire, après sa mort, GEMME (sainte), vierge et recluse, floris-
absous de l'excommunication; \eTr(iilé con- sait au commencement du xv
siècle, et mou-
tre hs Pélagictis le livre des (leur natures
; rut en li29. Son corps fut inhumé dans l'é-
en Jéms-Cltrist, contre Eulychès et Nestorius; glise de Saint-Jean, à Castro-Gorriano, prè.s
quelques lettres qui ont beaucoup servi à de Sulmono, dans l'Abruzze , et cette église
Baronius pour écrire l'histoire ecc'ésiastique porte depuis lors le nota de Sainte-Gemme.
de ce temps. Le stjle de saint Gélase est — 13 mai.
plein de noiilesse et d'élégance seulement : GEMMJEN (saint), Gemmianus l'un des ,

on y désirerait quelquefois plus de clarté, quaranîe-sept marlyrs de Lyon, mourut en


i^ 2t novembre. prison, l'an 177, sous le règne de Marc-Au-
GÉLASE (saint), moine de Railhc et mar- rèle. —
2 juin.
tyr, fut mis à mort avec saint Paul, son ab- GENGE (saint), Gentius, martyr en Espa-
bé, et la plupart de ses confrères, l'an 37.S ,
gne, est honoré le 29 mai.
par les Blemmyens, peuple barbare de l'K- GENCE ou Geins (saint), solitaire , était
thiopie.qui faisait une excursion sur les cô- originaire de Motcus, près de Carpenlras.
tes de la mer Kouge. Il est honoré avec ses Sou corps est à Bausset, dont il est patron.
compagnons le 14 janvier et le 28 décembre. 11 y a près de Mont-de-Marsan une église qui
GÉLASIN (saint), Gelasinus, d'abord bate- porte le nom de Saint-Gein. Il y en a une
leur et ensuite martyr à Héliopolis, en Phé- autre près de Limoges qui porte celui de
nicie, se fit baptiser sur le théâtre en déri- Sainl-Gence. —
16 mai.
sion de nos mystères; mais il ne fut pas GENDULPHE (saint) Gendulphus, était
,

plutôt sorti du bain chaud où il s'était mis évêque dans les Gaules; mais on ne connaît
pour conlre!'aire l'immersion du baptême ,
ni le siège qu'il occupa, ni même le siècle
qu'il professa hautement le clirislianisme. où vécut. L'église métropolitaine de Paris
il

Les spectateurs, furieu'x de ce changement possède ses reliques, et son chef est exposé
subit, se jetèrent sur lui et le lapidèrent à la vénération des fidèles. Sa fêle se célèbre
l'an 297, sous l'empereur Dioclétien. 27 — de temps immémorial le 13 novembre.
février. GÈNE (saint), Hiqinius, confesseur, floris-
GELVAS (saint), est honoré chez les Ethio- sail dans le iv siècle. Il est honoré à Lec-
piens le 8 avril. toure et à Moi'^sac le 3 mai.
GEMBLE Ilrjemulus, martyr, fut
(saint), GENEBAUD (saint), Genebaldits , premier
massacré par des voleurs, à Ganne, près de évêque de Laon, aussi distingué par son sa-
Varèso, dans le diocèse de Milan. On l'invo- voir que par sa noblesse, fut fait évêque
que dans les temps de sécheresse. —4 fé- de celle ville par saint Rémi, de Reims ,

vrier. qui venail de fonder ce siège. 11 était marié,


GEAIELLE (saint), Gemellus, martyr en Sy- et après son ordination il se sépara de sa
rie avec saint Avcnd et plusieurs autres, est femme, pour vivre l'un et dans la
l'autre
honoré chez les Grecs le 15 février. continence, selon mais
les lois de l'Eglise;
GE.MELLE (saint), martyr à Ancyre, en il éprouva combien il est dangereux de
Galalie, endura pour la foi de cruelles tor- compter sur ses propres forces. Les visites
tures sous l'empereur Julien l'Apostat, et su- trop fréquentes qu'il permit à sa femme de
bit ensuite le supplice de la croix, l'an 3(j2. lui rendre le firent tomber, ei il en eut deux
— 10 décembre. enfants étant évêque. Pénétré de remords
GEMELLIEN (saint), GemelUanus martyr , pour avoir ainsi viole les engagements sa-
en Syrie avec saint Gémelle, est honoré le crés que lui imposaient les canons , il alla
même jour. — 15 février. se je'.er aux pieds de saint Rémi, son métro-
GEMINE (saint), Gcminns, l'un des qua- politain et dont il était le neveu par sa
,

rante-sept martyrs de Lyon, fut décapité l'an iemuie; celui-ci le reçut avec bonté et lui
177, sous l'empereur Marc-Aurèlc. 2juin. — imposa la peine canonique qu'il avait en-
GÉMINÉ (saint), martyr à Fossombrone , courue. Genebaud s'enferma dans une cellule,
souffritavec quatre autres. 4 f vricr. — près de l'église de Saint-Julien à Laon, et ,

GÉMINÉ (saint', martyr en Afrique pen- y passa sept ans entiers dans les pratiques
dant la prrséculi(m des Vandales, soulTril, de la pénitence, après quoi Dieu lui fil con-
à ce que l'on croit, l'an 48'i, sous b roi Hu- iiaîre que son |iéclic était pardonné. Le scan^
ilerie. — 4 janvier. date qu'il avait eu le mallii'ur de donner à
GEMINE (.ainl), moine de Saint-Paternien son troupeau étant ainsi effacé, il reprit le
de Fano, près de Narni, dans le duché de gouvernement de son église, et mourut vers
Spolète, mourut en Mo. 9 octobre. — le milieu du vi' siècle. —
5 septembre.
,

HSÏ GEN GEN «SI


GENERAL (saint),Genefalis , martyr à venus pour moi un objet de haine et de mé-
CarlhaRp, PSl honoré lo IV septembre. pris. J'ai étudié les cérémonies chrétiennes,
GfïNlîHKUSli: (sainte), Generom , martyre afin de pouvoir les ridiculiser sur le ihcdlre
nCarlhaiio avec sainl Spérai cl les autres et vous divertir en les parodiant. Mais, 6

martyrs Scillilaiiis, arrêtée el mise en prison prodige étonnant 1 à peine l'eau du baptême
par ordre du proconsul Saturnin, l^e magis- a-t-eïle touché mon corps, i\ peine ai-je ré-
trat, voyanl leur persévérance à confesser pondu que je croyais, i/uà l'instant même
Jésus-Chrisi, les condamna à ôire dicapilés, j'ai aperçu une troupe d'anges tout éclatants

l'an 00, S'MK l'empereur Sévère.— 17 juillet. de lumière qui sont venus se placer autour
GlîNEIll'UX 'saint), Generosm, martyr en de moi. lisant dans un livre tous les péchés
$yrie, Sdufl'nt avic sainl Pompin et Ijuil au- que j'ai commis depuis l'enfance; ensuite,
tres. — 15 lévrier. ai/ant plongé en livre dans l'euu où j'éinis in-
GKNinilUJX (sainl), martyr à Tivoli, est core, quand ils l'ont relire, les feuillets en
siiriiiut liorioré à Uome ,dans l'église de étaient aussi blancsque la neige, el l'on n'nu»
Saint-L lurent, où se trouve son corps, qui rai t pu se douter qu'il y eût januii-: eu quel-
est placé >i<ins le grand autel. 17 Juillet. — qu'^ chose d'écrit dessui. Vous donc, 6 cmpe-
GIiNEItOUX (saint) Generosus, abhé de,
reur et vous Komaius qui m'écouUz et qui
, ,

Saint-.louin de Marnes en Poitou, llorissail avez applaudi tant de fois aux profanations
dan< le vu' siècle, et niourut en (iS2. 10 — que j'ai faites de ces sacrés mystères , com-
iuillet. mencez à 1rs révérer aujourd'hui avec moi;
, GliNÈS (saint), comédien et martyr à croyez que Jésis-Chrisl est le vrai Dieu et ,

Ro ic, jouant sur le théâtre, en présence de espérez par lui le pardon de vos péchés. Dio-
l'empereur Diocléticn, les cérémonies de la clétieii, furieux de cette conversion, Gt don-
religion chrétienne donl il s'éiail l'ait ins- ner à Gênés une cruelle fustigation, et le
truire dans le but impie de les représenter remit entre les mains de Plaulien préfet de ,

sur la scène, se coucha sur U' lliêàtre, et Rome, pour qu'il le forçât à sacrifier aux
feignant d'élre malade, il s'écria Ah I mes : dieux. Celui-ci lui fit en vain déchirer et
finis, je sens- sur moi tm poids aciabtaal el je brûler les côlés pendant celte torture, il ne
;

voudrais bien en être délivré. Que ferons- — cessait de s'écrier Aon, il n'y a point d'au-
:

nous, lui répondirent ses camarades pour ,


tre Dieu que celui que j'ai eu le bonheur de
t'ôtcr ce poids? V enx-lu qu'on te passe au voir et que j'adore. Quand il faudrait subir
robot, pour te rendre pins légir? Vous n'y — mille morts, jamais je ne cesserai d'être « lui;
êtes pas, dit (iencs comme je sens que mu fin
: jamais les tourments ne m'ôleront Jésus de la
approche , je veux mourir chrétien. Et — bouche; jamais ils ne l'arracheront 'de mon
pourquoi? —
Afin qu'après ma mort, Dieu me cœur. A/on seul regret, c'est d'avoir commen-
reçoive dans son paradis, comme «m déserteur cé si lard à le connaître et à l'adorer. Plau-
de vos dieux. Aussitôt deux acteurs se pré- lien, ne pouvant vaincre sa constance, lui
penlent travestis l'un en prêtre et l'autre en fit couper la tête le 25 août 288 ou 30;) qui ,

exorciste, el se plaçant au chevet du pré- sont les deux époques où Oioclélien se trou-
tendu mal.ide ils lui disent
, Que voulez- : Tait à Rome. — 25 et 26 août.
vous de noui, mon fils, pourquoi nous avez- (jENÈS (sainl), martyr à Arles, avait porté
vous fait venir? Alors Genès, changé tout à les armes dans sa jeunesse, el exerçait dans
coup par un prodige de la grâce, répondit cette ville les foncUon» de greffier public. Il
non plus pour continuer son rôle, mais sé- n'était encore que catéchumène lorsque ,

rieusement et en toute sincérité Je vous ai : Maxiinien Hercule, qui venait d'arriver dans
fait venir pour receioir par votre ministère cette ville, le chargea de transcrire un édit
ta grâce de Ji'sus-tJhrist , afin que par une qui ordonnait de persécuter les chrétiens.
nouvelle naissance je sois purifié de mes fau- Gênés, indigné d'une injustice aussi criante,
tes. On fait sur lui les cérémonies du bap- jeta ses registres aux pieds du magistrat et ,

tême, ensuite on le revél d'une robe blan- sortit secrètement de la ville afin de se sous-
,

che. D'autre^ acteurs habillés en soldats, el traire à la mort. Maximien donna ordre de I

se disant envoyés par le préfet de la ville, le tuer, en queUiue lieu qu'on le rencontrât,
se saisissent de lui el feignant de le mal-
, et l'on fit, pour le découvrir, tant de per-
traiter, le mènent à l'empereur, qui applau- quisitions que l'on réussit enfin à se saisir
dissait à la fidélité avec laquelle on repro- de lui. Genès avait f.iit dire à l'évêque d'Ar-
duisait ce qui se passait à lanesialion des les qu'il désirait le baptême; mais la violence
martyrs. Lorsqu'il fut en présence du prin- de la persécution ne perineltant pas de le sa-
ce, celui-ci se prêtant de bonne grâce au tisfaire sur ce point, l'évêque lui fil répondre
rôle qu'on lui faisait jouer, comnaenca une que son sang versé pour Jésus-Christ lui
espèce d'inlerrogatoire el lui demanda s'il tiendrait lieu du sacrement qu'il désirait. 11
était chréiien. Alors (ienès élevant la voix, fut décapité sur les bords du Rhône près ,

parla ainsi Prince, cl vous grands de l'em-


: d'Arles même, vers le commencement du iv*
pire, scnatdirs, philosophes el citogens, écou- siècle, et l'on bâtit dans la suite un oratoire
tez-moi. J'avais jusqu'ici une si grande hor- sur le lieu où il avait été martyrisé. Saint
reur pour les chrétiens, que je ne pouvais t'iénès est patron de l'église paroissiale de
même entendre prononcer ce nom, et que je Loilève, ainsi que de plusieurs autres églises
me plaisais à aller tes insulter au milieu des de France qui portent son nom. —25 el 26
tourments qu'on leur faisait sul'ir. Mes pa- août.
fents qui ont embrassé celle religion sont de- GÉNÈS (saint), néophyte el martyr à
1153 GliN GEN 1154

Thicrs en Auvergne, souffrit au v« siècle. — qu'il obtint de sainte Bathildo et de Clolaire


28 ortohre. lli, son fils, il agrandit et acheva les bâti-,
GÉNÈS (saint), évéque d'Auvergne, né ments du monastère. Son mérite et «es ver-,
vers le coramenceinent du vii° siècle d'une lus le firent ensuite élever sur le siège arciii-
famille noble el riche, fut, dès sou enfance, épiscopal de Lyon. Ebroin, maire dii palais,
un mudèle d'innocence et de piété, el renonça envoya en 675 une armée contre la ville de
généreusement à tous les avant;iges quil Lyon pour s'emparer de la personne du saint
pouvait se promettre dans le monde pour ,
prélat, qu'il haïssait. Vaiiner, duc de Cham-
se consacrer à Dieu. Etant entré dans l'état pagne, qui commandait celle année, ne put
ecclésiastique, il devint membre du clergé s'emparer de lui, comme il avait fait de saint
d'Auvergne, fut ensuite élevé à la digni(é Léger, évcque d'Aulun, el les Lyonnais op-
d'ari hidia<re, et enfin à lépi>copat par le ,
posèrent une résistance si vigoureuse qu'il
vœu unanime du clergé et du peufile, après fut obligé de lever le siège de celle ville.
la mort de Procule, arrivée en 636. Un de ses Saint Genest étant allé visiter sainte Balhil-
premiers soins fut d'extirper les hérésies de de, qui avait pris le voile à Clielles el qui
Novalien et de Juvinien, qui comptaient en- venait de tomber malade, fut atteint lui-
core un certain nombre de sectateurs dans niêmed'uiie maladie mortelle et mourut dans
son diocèse. Il fonda l'abbyye de Manlieu ce monastère l'an 679. —
3 novembre.
dans le bourg de ce nom, ainsi qu'un grand GENEST (saint) , Genisnts,nw\{\p de Saint-
hôpital à Clermont. Modèle de toutes les ver- Benoit à Beaulieu dans le Limousin, fut tué
tus, il se distingua surtout par une vie mor- à Aynac en Quercy par ses neveux, dans le
tifiée et par une grande charité envers les XF siècle. L'église paroissiale d'Aynac fut
pauvres. En se sanctifiant lui-mê.ne, il sanc- dédiée sous son invocation, l'an 1200. 30 —
tifia son troupeau et forma plusieurs disci- avril.
ples, dont le plus célèbre fui saint Prix, l'un GÉNETHLE (saint), Genelhlius, évéque de
de ses successeurs sur le siège d'Auvergne. Carthage, tint en 390 un concile dans sa ville
Saint Génès mourut vers l'an 662, el fut en- épiscopale, oi!i furent eonlirmés les canons
terré dans l'église qu'il avait l'ail bâtir en d'un autre concile d'Afrique tenu en 3i9.
l'honneur de saint Symphorien, martyr d'Au- Saint Augustin le mentionne avec éloge dans
lun, et qui porta depuis le nom de Saint-Gé- sa lettre à Eleuse. Il cul saint Auièlc pour
uès. —3 juin. successeur, el il est honoré le 7 mai.
GÉNÈS Dli GERGOIE (saint), comte d'Au- GENÈVE (saint) , Geneveus, supérieur du
vergne, gouvernait cette province avec tant monastère de Dol en Bretagne, après saint
d'intégi é et montrait tant de zèle pour le
i Buzeu, et évéque régionnaire, florissait dans
bien de la religion que le <lergé et le peuple le vil' siècle et mourut en 639. —
29 juillet.
voulurent le nommer évoque après la mort GENEVIÈVE (sainte) , Genovefa, vierge et
de Gayrould, (jui n'<ivait siégé que quarante patronne de Paris, née à Nanterre, bourg à
jours. Le pieux magistral, redoutant le far- deux lieues île Paris, vers l'an 422, d'une fa-
oeau qu'on voulait lui imposer, allégua les millede cultivateurs, était âgéed'environ sept
canons de l'Eglise qui défendaient d'élever ans, lorsque saintGermain d'Auxerre et saint
à l'épiscopat un laïiiue et parvint à faire Loup de Troyes passèrent par Namerre, se
élire saint Prix. Ce choix fut confirmé par le rendant dans la Grande-Bretagne pour y com-
roi Chiblebert 11. 11 seconda de tout son pou- baltre l'hérésie do Pelage. Le peuple se réu-
voir le nouvel évoque, et comme il était sans nit autour des deux saints, afin de recevoir
enfants, il légua tous ses biens à l'église leur bénédiction. Sévère et Géronco y con-
d'Auvergne c'est par les conseils de saint
: duisirent leur fille tiencviève, et saint Ger-
Prix qu'il fonda dans un faubourg de Cler- main n'eut pas plutôt remarqué la jeune
monl le monastère de Chamalières pour des vierge confondue dans la foule, qu'éclairé de
religieuses. Saint Prix ayant été assassiné eu l'esprit de Dieu, il la fit approcher avec ses
G7i, Génès fut vivement ainigé de celte mort parents, auxquels il prélii la sainteté future
qui privait le diocèse d'un saint prélat cl qui de leur fille, ajoulanl qu'elle elTectuerail la
lui enlevait à lui-même un ami; mais il se résolulion qu'elle avait prise de servir Dieu,
consola dans la pensée qu'il avait au ciel nu et que son exemple servirait à la sanctifica-
intercesseur de plus. Il lui survécut encore tion des autres. Geneviève lui ayant dit
plus de trente ans cl mourut vers l'an 710. qu'elle désirait depuis longtemps consacrer
—^ juin. à Dieu sa virginité el devenir l'épouse de
GÉMÈSE (saint), Genesius, martyr, est ho- Jésus-Christ, il la conduisit à l'église, et
noré 11 octobre.
le p'ïiidant la récitation de l'olfice du soir , il
GÉ.NÈSE (sainte) , Genesia, vierge et mar- tint la main étendue sur sa tète. 11 la retint
tyre, est honorée en Piémont le 8 juin. près de lui pendant le repas et ne la laissa
GÉNIiST (saint), Genelius, prieur de Fon- partir qu'après avoir fait promettre qu'on la
tenelle et archevêque de Lyon dans le vir lui ramènerait le lendemain avant sud dé-
siècle, quitta le monde pour embrasser l'elat part. Geneviève étant retournée le matin
ecclésiastique. 11 avait un si grand amour avec ses parents prèsdusainlévèque, celui-ci
des pauvres, que Clovis II voulut qu'il lut le lui duuiaiida si elle se souvenait de la pro-
distributeur des aumônes de la reine sainte messe qu'elle avait faite a Dieu la veille.
15ailiilde, son épouse. Genest ayant pris l'ha- Oui, ré|iondit-elle, je in'iai souviens, et j'es-
bit monastique à Funleneile, ileviiilprieur père y être fidèle avec le secours de la grâ-
(je celle abbaye, et par le moyen des secours ce. Ge^uiiiio, charuaè d'une réponse si furi
-

>)E5 GEN GEN 1150

au-iJcssus de son âge, l'exhorta à pnisévôrer la protection divine , s'il avait recours au
.oujours dans los luèmes sciilimeiils et lui jeûne et à la prière. QuelqMes femmes,
lioniia u'.e médaille de cuivre où élail gr.ivée persuadées par ses discours, allèrent se ren-
hl figure de la croix, lui rccDiniiiandaui de fermer avec elle dans le baptistère public,
la |)t;rt('r à sou cou, afin qu'elle lui rappelât pour y impl >rer l'assistance du ciel. Mais la
sans cesse sa coiisécralion à Dieu, el de ne multitude traita la sainte de fausse prophé-
point porter de bijoux ni de parures moudai- lesse. On porta même la fureur jusqu'à
lics. Dès lors Geiieviève parut ne plus riea vouloir attenter à sa vie , et l'on peut dire
avoir de l'eufance pleine de lerveur pour
:
que c'en était fait d'elle , sans l'arrivée de
les praiiquesde la piété, elle ne s'esliinait ja- l'archidiacre d'.^userre, qui venait lui ap-
mais plus heureuse que quand elle pouvait porter des culogies de la part de saint Ger-
aller prier Dieu dans son temple. Un jour de main. Cette marque irestinie, delà partd'ua
Icle que Géronce allait à l'église, elle ne vou- prélat aussi universellement révéré, fit ren-
lut point que Geneviève l'arcompuguâl. En trer en eux-mêmes les plus acharnés contre
iiujée de ses laraies el des instances qu'elle Geneviève el ils renoncèrent à leur horrible
lui Taisait à cette occasion, elle alla jusqu'à lui projet. Quand ils virent ensuite que l'événe-
donner un soufilct; mais elle en fut punie par ment avait jusiiljé sa prédiction, et qu'Attila,
la perte de la vue , qu'elle ne recouvra que sur le point de marcher sur Paris, avait pris
deuK ans après, en se lavant les ycas avec une autre direction, ils conçurent pour elle
de l'eau sur laquelle sa fille avait fait le si- une vénération qui alla toujours en crois-
gne de la croix, après l'avoir tirée du pui(s. sant. Car outre le don de prophétie, Gene-
Lorsque Geneviève eut quinze ans, l'évè^iuc viève fut aussi favoris;''e du don des mira-
de Paris lui donna le voile sacré de la reli- cles, et elle en opéra d'éclatants en divers
gion, et quoique Geneviève tut la plus jeune lieux, surtout à Paris, à Meaux à Laon à , ,

des trois vierjjes qui prenaient part à la cé- Troyes, à Orléans et à Tours. Pendant que
rémonie, l'évêque la tint à la première pla- t'.h.ldéric, roi des Fratics , assiégeait Paris ,

ce, en disant que le Seigneur l'avait déjà les habitants menacés de la famine, envoyè-
sanctifiée paroles qui taisaient allusion à
: rent chercher des vivres jus(ju'à Arcis-sur-
ce qui s'élait passé huit ans auparavant en Aube et même jusqu'à Troyes Geneviève, ;

présence de saint Gerniain. Lorsqu'elle eut qui avait voulu accompagner le convoi, le
perdu ses parents, elle quitta Naaterre pour ramena heureusement malgré les dangers
se retirer à l'aris chez sa marraine, et y con- de toutes sortes auxquels on était exposé. La
tinua los austérités et les mortifications ville ayant été prise, Childéric quoique ,

qu'elle pratiquait déjà depuis plusieurs an- païen, rendit honima|;;e à sa vertu el fit, à ,

nées. Elle ne mangeait guère que doux fuis sa prière plusieurs actes de clémence. Clo-
,

la semaine, el sa nourriture ne consistait vis, son fils, qui lui succéda, accordait la li-
qu'en un peu de pain d'orge et de fèves. berté aux prisonniers toutes les fuis que la
Elle s'interdit absolument l'usage du vin , et sainte intercédait pour eux. L'éclat de sa
ne buvait jamais que de l'eau; ce ne fut qu'à sainteté porta son nom jusqu'en Orient et
l'âge de cinquante ans qu'elle apporta quel- saint Siméon Slylite se recommanda à ses
que adoucissement à ce régime, pour obéir prières. La dé\otion qu'elle avait envers
aux évoques qui exigèrent qu'elle usât d'un saint Denis, premier évô(]ue de Paris, la
peude lait et de poisson. Sa vie pénitenle, ses porta à lui faire bâtir une église dans le lieu
vertus anjjéliques, sa ferveur dans la prère, même où il avait été martyrisé. Ce fut aussi
lui procurèrent un tel esprit de componc- à sa sollicitation que Clovis , devenu chré-
tion ,
que dans ses communications inti- tien , bâtit la basilique des apôtres saint
mes avec Dieu, ses yeux étaient comme Pierre et saint Paul, qui fut achevée par
deux fontaines de larmes. Elle fut aussi fa- sainte Clolilde. Enfin, après une vie de (jua-
vorisée de plusieurs autres grâces extraordi- tre-vingt-neuf ans, passée toute entière dans
naires, dont elle parla avec ingénuité a (juel- la pratique des bonnes œuvres elle mourut,

ques personnes. Les méchants profitèrent de cinq semaines après Clovis, le 3 janvier 512,
cette circonstance pour la décrier. Un la et son corps fut enterré près de celui de ce
traita de visionnaire et d'hypocrite, et ces prince dans l'église d?* Apôtres, qui n'était
imputations calomnieuses ayant trouvé p ;S encore finie, et qui a pris ensuite le nom
créance parmi le peuple, il se forma contre de Sainte-tjcncviève. Lorsqu'on eut levé de
elle un orage qui allait éclater, lorsque saint terre son corps, on le plaça dans une chasse
Germain passa à Paris, se rendant une se- magnifique, laite par saint Eloi et à l'ap- ,

conde fois dans la Grande-Iirelagne. Le saint proche des Normands, en ti'i'6, on l'emporta
évêque, très-versé dans la connaissance des (le Paris où elle ne fut rapportée que
,

voies de Dieu, reconnut l'innocence de Ge- dix ans après, en 853. Ses précieuses reli-
neviève, et confondit hautement la calomnie. ques furent brûiées en 1793, sur la place de
Mais la persécution recommença bientôt Grève, par les révolutionnaires qui chan- ,

après. Attila ayant fait irruption dans les gèrent en temple profane, sous le nom de
Gaules à la télc d'une armée formidalile, les Panihéon, la magnifique église qui lui était
Parisiens qui ne se croyaient pas en sûreté dédiée. Rendue à sa pre;r.ière desliuatioa
dans leur ville, résolurent de se retirer dans sous le règuede Louis XVIH, ou y replaça
des places fortes. Geneviève, pleine de con- eu 1822, celles de ses reliques qui avaient
fiance au milieu de la cunsleruaiiou uni- échappé à la fureur des impies, et elles y
verselle , rassura le peuple cl lui promit restèicut es^posccs ù la véaératiou publique
«67 GEN GEN 1158
usqu'en 1830, que celle église reprit le nom la règle de saint Benoît. Saint
Ansberl ajant
de Paiiiliéon. Sainte Geneviève est la pa- été relégué dans le monastère de Haumont
tronne de Paris. —
3 janvier. en Hainaut, par Pépin, maire du palais,
GENGOUL (saint), GeiKjulphus, martyr au Genna le le suivit dans son exil. H fut en-
viii° siècle, sortait d'une des plus illustres suite fait ai)bé de Suint-Germer dans le
familles de la IJourgogne et fut élevé d.ms Beauvoisis mais il se démit de cette dignité
;

la piclé. Pendant sa jeunesse, il se livrait à quelques années après, et retourna à Fon-


l'exercice de la chasse afin d'éviter l'oisivelé tenelle. 11 y mourut au commencement du
etd'apprendre le métier de la guerre. 11 ser- viu" siècle, et il fut enterré aux pieds de
vitsous le roi Pépin, et la licence des camps sainl Vandrille. L'abbaye de Saint-Germer
ne lui ût perdre ni la crainte de Dieu, ni la obtint, en 1681, une partie de ses reliques.
fidélité aux maximes du christianisme. Il — 6 avril.
épousa une femme dont la naissance égalait GENNADE (saint), évoque d'Astorga en
la sienne mais sa conduite ne répondait
, Espagne, était abbé du monastère de Saint-
pas à son rang. Elle poussa l'oubli de ses Pierre des Monts à Vierzo, lorsqu'il fut élevé
devoirs si loiu que ^aint G.engoul se vit forcé à la dignité épiscopale au commencement du
de demander une séparation de biens et de X" siècle, pour remplacer Kanulfe qui ve-
corps. Son unique désir était de passer le nait de mourir. 11 avait rebâti le monastère
reste de sa vie dans les exercices de la péni- de Vierzo, et l'on voit par son testament
tence, et dans la pratique des œuvres de nii- qu'il en répara plusieurs autres ruinés par
séricorde. Ilpoussait la charilé envers les les Sarrasins, et il en fonda quelques-uns
pauvres si loin qu'il leur distribuait pres- dans son diocèse. Il se démit ensuite de son
que tous ses revenus, se réservant à peine siège pour se retirer dans le monastère du
pour lui-même le strict nécessaire. Son in- Mout-du-Silence où il mourut en 921. Sou
digne é-iouse, craignant qu'il ne la livrât à corps fui inhumé dans l'église de Pégnalbes
la sévérité des lois, le fit poignarder par le à laquelle il a donné son nom. 23 mai. —
complice de son libertinage, le 11 mai 760. GÈNOIN (sainl), Geiiuinus, évéque de Se-
Le corps de saint Gengoul fut enterré à bcu, dans le Tyrol, se rendit célèbre par ses
Avaux en Bassigni mais on le transjiorla
; miracles. Ayant été chassé de son siège par
quelque temps après à l'église de Saint- les Lombards, il se réfugia à Bressenou oii
Pierre de Varenne au diocèse de Langres. il mourut vers l'an 630, après s'éire illustré
On a fait, dans la suite, plusieurs autres par ses vertus et par ses miracles. —5 fé-
translations de ses reliques, et son culte est vrier.
fort répandu en France, en Allemagne et GENOUou Genulpue (saint) Genulphus, ,

dans les Pays-Bas. Saint Gérard, évéque de premier évéque de Cihors, fut envoyé de
Toul, lui lit bâtir une église dans sa ville home dans les Gaules parle pafie suint Sixte
épisçop.ile. — 11 mai. II, l'an 237, et après avoir subi divers lour-
GÉNllOUU (^ainl)martyr en
, Genilor, menls pour la foi, il se relira dans le Berri
Touraine dans le iv siècle, lut mis à mort et mourut dans le lieu appelé depuis la Celle
par les Goths avec sainte Maure sa mère et de Saint-Genou, au diocèse de Bourges, où
ses huit frères, dont le plus connu est saint il esi honoré le 17 jan\itT.

Epain, qui a donné son nom au lieu oîi ils GENTIEN (sainl), Genlianus, martyr à
furent martyrisés. —
23 octobre. Amiens, lut converti à la foi chrétienne par
GÉNITOIJX (siiint), Genitus , confesseur saint Fusçien et saint N ictoric, lors de leur
en Bcrri llorissait
, dans le v° siècle. 1! y a passage en celte ville. Comme il avait déjà
au Blanc, ville du diocèse de Bourges, une quelque connaissance de la religion el qu'il
église qui porte son nom. 30 octobre. — désirait l'embrasser, il Ht de^ démarches
GENNADE (saint) Gennadius, martyr à
, pour que les deux
saints logeassent chez lui
Uzale en Afrique, souiTrit avec saint Félix^ et ils acceptèrent sademaiiiie. Dénonce pour
— 16 mai. ce lait, llicliovare, préfet des Gaules, lui fit
GENNADE (saint), religieux de Fontenelle trancher la léte vers l'an 280, pendant la
et abbé de S.iinl-Germcr, sortait d'une illus- première persécution de l'empereur Diuclé-
tre famille et fut élevé à la cour de Clotaire lien — 11 décembre.
111, où il se lia d'une étroite amitié avec GENTIL (!e bienheureux), Gentilis, Fran-
saint Ansberl, alors chancelier de France. ciscain et martyr sur la fin du xia'= siècle,
Le désir de se consacrer uniquement au sortait d'une illustre famille de Matelica,
service de Dieu lui fit quitter la cour pour dans la Marche d'Ancone, et entra, jeune,
se faire moine à Fontenelle saint Vandrille : dans l'ordre de Saint-François où il fit d'excel-
qui vivait encore lui donna l'habit, ainsi lentes éludes. Etant devenu prêtre, il fut
qu'à saint Ansberl qui avait imité son
,
pommé, deux fois de suite, gardien du cou-»
exemple, et ils resserrèrent encore, dans lai veut du Mont-Alvcrne, el il s y lit remarijuer
solitude', les liens qui les avaient unis dans par ses talents et par ses vertus On adu.i-
le monde. Ansberl, qui fut abbé de Fonte- rail ,dans ses discours , celle éloquencu
nelle après saint Lambert, étant devenu évo- douce et persuasive qui va au cceur, «l qu'il
que de Uouen, tint dans cette ville, en CS9, puisait dans ses cnlreliens avec Dieu aussi :

un concile où saint Gcnnade assista. 11 y fui ses prédications produisirent les plus heu
statué qu'on élirait toujours pour abbé de reux fruits. Ayant obtenu de ses supérieurs
Fontenelle un religieux de ce monastère, el ,
la permission d'aller prêcher l'Evangile eyf'-
«iu'il ne pourruil jituiuis déroger eu rien è^ _t Oiieut, il lit de iafcrse le principal thoâti;
1159 GEO GEO IIOO

je ses (ravriDx apostolir|ucs, et Ton élève à sainte N qui se trouvait dans cette
icrge,
plus (le quinze mille le nombre des Persans dernière ville et qui était un pèlerinage Irès-
qu'il baplisa. Les Sarrasins, irrilés des con- frcquenté. On ne connaît pas le détail des
versions nombreuses qu'il opérait, le massa- travaux apostoliques de saint Georges, ni In
crèrent pendant un pèlerinage qu'il faisait temps où il vécut, quoiqu'il paraisse que ce
au tombeau de sainte Catherine. Un seigneur fut au iv siècle il est lionoré le 10 novem-
:

vénitien aciieta son corps, qui fut rapporté bre.


à Venise et déposé dans l'église des Frères GEORGES LE COZÉRITE (saint), moine
Mineurs de celle ville. Le pape Pie VI a ap- dans Pile de Chypre au vr siècle, est honoré
prouvé le culte qu'on lui rend. —
5 septem- comme confesseur chez Grecs li- 8 janvier.
les
bre. GEORGES (saint), évêquc de Vienne en
GEOFKOY (saint), Gaufridus, évéque du Dauphiné, llorissait dans le milieu du vu*
Mans, étant allé faire un voyage à Uome. siècle, et saint Adon, l'un de ses successeurs,
Oiourut à Anagny l'an 12o5. Son corps fut place sa mort en CCI). —
2 novembre.
rapporté en France et placé à la Chartreuse GEORGES (saint), évéque de Nicomédie.
du Parc dans le Maine, où il est honoré le florissait dans le viir siècle, et il a composé
3 août. plusieurs hymnes en l'honneur de divers
GEORGES Gcorgius, soldat de la
(saint), saints. — 30 décembre.
légion Ihébéenne et martyr en 286, parvint GEORGES (saint), surnommé Limniote,
à se sauver d'Agaune, pendant que Maxi- moine, ayant reproché à l'empereur Léon
mien faisait massacrer ses camarades, et il risaurien l'impiété avec laquelle il brisait
était parvenu près de Pignerol en Piémont, les saintes images et brûlait les reliques des
lorsqu'il fut atteint par ceux qu'on avait en- Sciints, eut, par l'ordre de ce .prince, les
voyés à sa poursuile, et mis à mort avec deux mains coupées et la tcle brûlée; ce qui lui
autres sold.ils. Leurs corps se gardent à Pi- procura la couronne du martyre vers l'an
gnerol dans l'église de Sainte-Marie. — 24- 736. — 2iaoùi.
avril. GEORGES (saini), évéque d'Antioche de
GEORGES (saint), martyr, né en Cappa- Pisidie, futcondamné à l'exil pour avoir pris
doco, d'une famille distinguée, alla s'établir la défense des sainies images et mourut
en Palestine avec sa mère, lorsque celle-ci avant son rappel dans le Mir siècle. 11 est
l'ut devenue veuve. Ayant embrassé la pro- honoré comme confesseur le 19 avril.
fession militaire, il se lit estimer de Dioclé- GEORGES (saint), archevêque de Déboîta
tien qui l'éleva aux premiers grades do l'ar- et martyr, accompagnait l'armée que l'empe-
mée. Mais lorsque ce prince eut publié, à reur .Michel Curopalate envoyait contre les
Nicomédie, ses édits contre les chréiiens, Bulgares, et il était à la tête des ecclésiasti-
Georges, qui se trouvait dans celte ville, se ques qui donnaient dos soins spirituels anx
démit de tons ses emplois et osa même re- soldats grecs. Les Bulgares ayant remporté
procher à l'empereur la cruauté de ces édits. une grande victoire eu 813, Georges fui fait
Le P. Papebroch et d'autres hagiographes prisonnier avec une partie des troupes et
après lui, ont pensé que saint Georges était emmené en Bulgarie. Crumnus, le roi do
le même que ce jeune homme dont parlent ces barbares, n'ayant pu lui faire abjurer la
Eusèbe et Lactance, et qui mil en pièces les religion chrétienne, le Gt décapiter, et les
édits qui venaient d'être affiches à Nicomé- Grecs l'honorent comme marljr le 22 jan-
die. Quoi qu'il en soit de celte conjecture vier.
qui parait très-probable, saint Georges fut GEORGES (saint), évéque de Mitylène,
arrêté, mis en prison et exécuté quelque dans l'île de Lesbos, sortait d'une famille
temps après, le 2.1 avril 303. 11 a toujours noble et riche. Il quilla le monde pour em-
été en grande vénération chez les Grecs cl brasser l'état

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