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Module B

Formation des mots


(Moyens internes d’enrichissement du vocabulaire)

Cette section contient les parties suivantes:


1. La dérivation. Définition. Types de dérivation
2. La composition. Définition. Types de composition
3. L’abréviation. Définition. Types d’abréviation
4. Moyens onomatopéiques

1. La dérivation. Définition. Types de dérivation

1.1. Définition

La dérivation est le moyen propre à une langue de se forger de mots nouveaux en utilisant des
mots déjà existants auxquels on ajoute des affixes (préfixes et suffixes).
Ex. : mal- + voyant > malvoyant ; Paris + -ien > Parisien

Un mot dérivé est un mot construit par affixation :* à une base lexicale (ou racine)
s’ajoute un affixe (préfixe ou/et suffixe). Les deux peuvent être simultanément être ajoutés à
une racine, comme dans : a- + grand + -ir > agrandir.

1.2. Types de dérivation

On distingue :

- la dérivation progressive (ou affixale) ; le résultat en est un mot « plus long » :


-par préfixes : national > international
-par suffixes : national > nationaliser
-par préfixes et suffixes à la fois (dérivation parasynthétique): national > dénationaliser
- la dérivation régressive ; le résultat en est en général un mot plus court :
accorder > accord ; nager > nage ; etc.
- la conversion (ou dérivation non affixale ou dérivation impropre) : le mot garde la même
forme, mais change de catégorie grammaticale** : faux (adj.) > chanter faux (adv.)

1.3. La dérivation progressive (l’affixation)


La dérivation progressive est le cas prototypique de dérivation : un mot simple (une base/une
racine) est amplifié par l’ajout d’un préfixe (à gauche) ou d’un suffixe (à droite). Le premier
type porte le nom de préfixation, le second de suffixation. Les cas hybride, où un mot simple
(base/racine) se voit amplifié simultanément et par un préfixe et par un suffixe porte le nom
de dérivation parasynthétique.

*
On le distinguera d’un mot composé, construit par l’adjonction de deux mots indépendants (ex : grand-père).
**
En grammaire, ce même changement porte le nom de changement de catégorie grammaticale.
1.3.1. La préfixation
Définition
La préfixation est l’amplification d’un mot simple (base/racine) par l’ajout d’un préfixe.
Classement des préfixes
- selon leur origine :
a. d’origine française, populaire : dé(s)-, en-, re-, sous-,sur-, …
b. d’origine savante : latine (ante-, dis-, in-/im-, inter-, male-, post-, ré-, sub-, super-)
grecque (dia-, hypo-, hyper-, pér-)
- selon leur sémantisme :
a. préfixes sémantiquement pleins (dont le sens est évident) : anti-, post-, re-, dé(s)

b. préfixes phonétiquement et sémantiquement moins transparents :
a- (lat. < ad-), dans : agrandir, atterrir, etc.
- selon leur autonomie :
a. non autonomes (liés au mot base) ; ce sont les vrais préfixes : désintérêt ; réagir…
b. autonomes (peuvent être liés à la base par un trait d’union ou fonctionner comme
mots indépendants : contre-exemple ; je suis contre
Les derniers sont appelés faux préfixes ou préfixoïdes :
Ex. : micro, macro, mini, maxi, extra, super, télé, anti, etc.
Ils peuvent fonctionner comme préfixes et être antéposés à d’autres mots (minijupe,
macroanalyse, extraordinaire, super-content, etc.), ou comme mots indépendants :
dimensions mini, des vins extra, être engagé comme extra dans une entreprise, C’est super !
- selon leur capacité de changer la catégorie grammaticale du nouveau mot, les
préfixes sont plutôt intracatégoriels (la catégorie reste la même) : adjectif > adjectif :
flexible > inflexible ; sain > malsain ; national > international ; etc.
Sémantique des préfixes. Les préfixes apportent à un mot des sens nouveaux. Ainsi : in-,
non- « négation », intra- « à l’intérieur », co- « ensemble », mal- « mauvais », etc. Certains
sens des préfixes sont plus évidents, certains moins évidents ou prêter à confusion, surtout s’il
s’agit de préfixes homonymes comme :
a- < gr. « absence de » : amoral, apolitique ;
a- < lat. ad- « rapprochement, attachement » : aboutir, accumuler1, arriver, aggraver,
amasser, atterrir, etc.
Le problème de la synonymie des préfixes est plus intéressante encore, puisque’il s’agit, pour
la plupart des cas, de préfixes « concurrents », d’origines différentes. Des préfixes « français »
ont, ainsi, des équivalents dans la classe des préfixes savants. Généralement les premiers sont
hérités et on les retrouve dans des mots plus anciens en langue, alors que les seconds sont
néologiques et on les retrouve d’habitude comme préfixant des mots néologiques. Nous
donnons ci-dessous un tableau similaire à celui proposé par Haş (1975 : 77-79). On peut y
voir des préfixes synonymes, mais aussi des préfixes qui n’ont pas d’équivalent dans une
autre catégorie.

1
La double consonne indique dans ces mots une contamination de la consonne d de ad- par la première
consonne du mot base. Généralement, il s’agit de verbes indiquant une modification.
Préfixes Préfixes savants Préfixes Sens Exemples
populaires latins savants
grecs
a- ad- rapproche- adjoindre, aborder, aboutir, acclamer, aggraver,
ment amarrer, amener, arriver, atterrir,
a- in-/im- a-, an-, absence amoral, apolitique, anaérobe, anachronique,
ana- illogique, immoral, immortel
ante-/anti- (it) avant antéposé, anténatal, antichambre*
b(e)-, bé- bis-/bi- di-, amphi- deux brouette, bévue, bisannuel, biréacteur, biscuit, bipède,
bioxyde, dioxyde, diptyque, amphibie
bien- bene- eu- bien bienfaisant, bienvenu, bénédiction, bénévole,
euphonie, eugénie
circum-/circon- péri- autour circumpolaire, circonvolution, circonférence,
périmètre, périnatal, périoste, périphrase
con-/com- co-/com- syn-/sym- avec concourir, condisciple, coauteur, coordination,
copilote, commémorer, syntaxe, synthèse, sympathie
contre- contra- anti-/anté- contre contredire, contradiction, antichoc, antidopage, anti-
inflammatoire, antithèse, antéchrist*
dé-/ dés- dis- privation défaire, désapprendre, désemplir, désespérer,
désagréger, disjoint, distorsion,
en- in-/im- dans endormir, enterrer, enfourner, ennoblir, emballer,
embellir, empaqueter, empoter, incarnation,
incorporer, importer, immigrer
en-/em- de là enlever, emporter
é-/es-/ef- ex- hors de égarer, éloigner, émigrer, énerver, effeuiller,
essouffler, expatrier, exporter, extraire, exsangue, ex-
voto (lat.)
ex- anciennement ex-femme, ex-mari, ex-président, ex-roi
« mon ex » = mon ex-femme/mari
extra- extraconjugal, extrafin, extra(ordinaire),
extrascolaire, extraterrestre, extra-muros (lat.)
entre- inter- entre entreposer, interposer, entrevue, interview, entremets,
entretenir, entre-temps, s’entre-tuer
for-/four-/fau-/ hors de forfaire, forfait, fourvoyer, faubourg, faufiler, hormis
hor-
mal-/mau- male- dys-/caco- mal malheur, malchance, malfaiteur, maudire,
malédiction, dysfonctionnement, cacophonie
mé-/més- négatif mésaventure, médire, médisance, mépriser
par-/per- per- dia- à travers par-dessous, pardessus, parcourir, parcours,
perfusion, diagonale, dialogue,
para- à côté paramédical, paramilitaire, paranormal, para-
scolaire, parapente, paragraphe, paraphrase
pare- para- protéger pare-brise, pare-chocs, pare-balles, parachute,
(< parare) parapluie, paratonnerre
pré- pre- avant prévenir, prévention, préromantisme, prénatal,
précurseur, prévoir, prescrire, prescription
pui(s)- post- après puis, puiné, postdater, postposé, postopératoire,
postmoderne, post mortem, post-scriptum (lat.)
pour- pro- pour, pourboire, pourparlers, poursuivre, poursuite,
en avant, à la pourvoir, projeter, promouvoir, proaméricain, pro-
place occidental, proconsul, pronom
r(e)- ré- répétition rallonge, revenir, ré(é)crire,
sou(s)- sub- hypo- sous-titre, souligner, subordination, hypotaxe
sur-/sour-/sus- super-/supra- archi- sur, superlatif surestimer, sourcil, suspendre, superposer, superflu,
superproduction, super-géant
tré-/tra- trans- au-delà trépasser, traverser, transposer, transalpin
tri-/tris- trois trisannuel, triangle, triennal, trilogie, triptyque
outre- ultra- hyper- au-delà outrepasser, ultramoderne, ultrasensible,
hypersensible
vi- vice- à la place de vicomte, vice-consul, vice-roi, vice-président,
vice-doyen, vice-recteur

*
Ante- et anti- se sont déformés (et semblent inversés et incorrects) dans les exemples antichambre (< it. anticamera) et
antéchrist. Mais ce sont les formes correctes de ces mots.
1.3.2. La suffixation

Définition
La suffixation est l’amplification d’un mot simple (base/racine) par l’ajout d’un suffixe.

La plupart des suffixes modifient la catégorie grammaticale du mot-base et peuvent, donc,


transformer :
- un nom en verbe : harmonie > harmoniser ; décor > décorer…
- un adjectif en verbe : rouge > rougir ; blanc > blanchir ; gros/grosse > grossir ;
solide > solidifier ; vieux/vieille > vieillir…
- un verbe en nom : décoller > décollage ; blanchir > blanchissage ; baigner >
baignade ; habiter > habitat ; assister > assistant ; déserter > déserteur…
- un nom en adjectif : Paris > parisien ; Lyon > lyonnais ; Afrique > africain* ...

Cette dérivation change non seulement la forme d’un mot donné (par l’ajout d’un suffixe),
mais également sa catégorie grammaticale (nom > verbe, etc.)**.

Classification

Les suffixes sont classifiés d’après plusieurs critères, comme :

a. l’origine. D’après ce critère, on distingue : des suffixes étrangers


des suffixes français
b. leur productivité (le nombre de leurs dérivés)
c. leur fonction (lexicale, grammaticale)

a. D’après leur origine

Les suffixes d’origine étrangère se divisent, à leur tour, en :

- suffixes d’origine savante : il s’agit notamment de suffixes latins et grecs, utilisés dans le
registre néologique et, notamment, dans les langages scientifiques :
•du latin : -aturam > -ature (ossature, armature, nomenclateure)
-atorem > -ateur (législateur)
•du grec : -isme (romantisme, socialisme, parachutisme)
-iste (socialiste, parachutiste)
Attention ! Certains éléments de formation savante provenant de mots grecs ou latins sont
apparemment des suffixes, mais, ayant des sens lexicaux plus stables, sont considérés comme
des cas intermédiaires entre les suffixes et les mots : on les appelle suffixoïdes :
Exemples :
•du grec :
-archie (monarchie), -arque (monarque), ; -algie (« douleur », dans névralgie, antialgique),
•du latin :
-cide (« qui tue » infanticide) ; -mobile (« qui bouge » automobile), etc.
*
Attention ! Ces mêmes adjectifs, utilisés comme substantifs, s’écrivent avec une majuscule. Distinguez : la
banlieue parisienne vs une Parisienne (personne); le climat africain vs un Africain ; etc. Pour certains de ces
adjectifs, la forme est non régulière : Monaco > monégasque ; Madagascar > malgache ; Île de France >
francillien ; etc.
**
On verra plus tard qu’un autre type de dérivation, dit impropre, change la catégorie grammaticale d’un mot
sans en changer la forme (ex. : sérieux « serios » (adj.) > le sérieux « seriozitatea » (subst.)).
- suffixes d’origine étrangère (non savante) :
•germanique : -ard, -aud : richard, noiraud, rougeaud, finaud, sourdaud, courtaud…
•italienne : -esque (<esco): soldatesque, cauchemardesque, gigantesque
-issime (-issimo): richissime
•méridionale : -ade : embrassade, cannonade
•anglaise: -er: mixer, designer, biker
-ing : planning, camping

Nombre de suffixes d’origine française apportent un effet de sens stylistique ou aspectuel


(diminutival, péjoratif, fréquentatif, etc.) à un mot déjà existant :
-erie : badin > badinerie
-eter: feilleter « a răsfoi », voleter « a zburătăci » (vs voler « a zbura »,
bécqueter « a ciuguli »
-oter: vivoter « a trăi de pe azi pe mâine »
-icher/-ocher: pleurnicher « a se smiorcăi » (vs pleurer)
flanocher « a vagabonda » (vs flaner)
-ailler/-iller/-oyer: criailler (vs crier) ; mordiller (vs mordre) ; flamboyer (vs flamber)
...

b. D’après leur productivité (le nombre de leurs dérivés), on distingue des suffixes plus
productifs que d’autres.
Ainsi, -er et -iser sont les suffixes verbaux les plus productifs (par rapport à -ir, -re,
-oir, censés vieillis), et on peut le remarquer avec des néologismes :

look > relooker ; bakchiche >bakchicher, book > booker (un hôtel) ; crédible >
crédibiliser ; escalope > escaloper ; grafitti > grafitter (les murs) ; muscle >
muscler ; positif > positiver…

D’autres suffixes, comme -age, -isme, -iste, -ité, -tion, -ment (pour les substantifs), -if, -eur,
-ique (pour les adjectifs) sont très productifs.

c. D’après leur fonction :

- suffixes modificateurs de classe :


-ment (adj. > adv.) : gentil > gentiment
-el/-al (subst. > adj.) : forme > formel ; théâtre > théâtral
-er/-ir (subst./adj. > vb) : meuble > meubler ; gros/se > grossir

- suffixes modificateurs de la valeur d’emploi :


-et/-ette (sens diminutival) : livre > livret ; table > tablette ;
aspirateur > aspirette (pour la table)
-ard (sens péjoratif) : riche > richard (« bogătaş »), piste > pistard (« cycliste »)
-aille (sens collectif) : fiançailles (« logodnă »), marmaille (« puştime »)

-suffixes indicateurs lexicaux :


-at (fonction administrative/sociale) : professorat, assistanat
-erie (métier/local) : charcuterie, boulangerie, clanchisserie
Des mots nouveaux sont créés tout le temps. En voici quelques-uns recueillis sur les chaînes
de télévision françaises :

Verbes : dégueulasse > dégueulasser


escalope > escaloper
César (les prix ~) > être césarisé
X > X-er un film (le censurer)

Adjectifs : chic > chiquissime


États Unis > étatsunien(s)
excellent > excelentissime
fade > fadasse
faible > faiblard
fil > filaire : téléphonie filaire (vs sans fil)
génocide > génocidaire
île > îlien

Substantifs : cancan > cancanière


dangeureux/se > dangereusité
démerder > démerdard
employer > employabilité
européen/ne > européennité
fripes > friperie
gaz > gazien(s)
isoler > isoloir
paperasse > paperasserie
profil > profileur/euse
quotidien/ne > quotidienneté
urgent > urgentiste

1.3.3. La dérivation parasynthétique

Définition

La dérivation parasynthétique est l’amplification d’un mot simple (base/racine) par l’ajout
d’un préfixe et d’un suffixe en même temps.

Exemples : barque > débarquer ; terre > enterrer, déterrer

Classification

Suivant la catégorie grammaticale du dérivé, on distingue :

-des parasynthétiques verbaux :

• a- : brut€ > abrutir ; doux/ce > adoucir ; faible > affaiblir ; franc/che > s’affranchir ;
grand > agrandir ; maigre > amaigrir ; mince > amincir ; mou/molle >
amollir ; profond > approfondir ; plat > aplatir ; sage > assagir ; tendre >
s’attendrir ; terre > atterrir ; triste > (s’)attrister ; table > s’attabler ; lit >
(être) alité
• en-/em- : caisse > encaisser ; beau/belle > embellir ; four > enfourner ; gros >
engrosser ; laid > enlaidir ; riche > enrichir ; dimanche > endimancher ;
poison > empoisonner ; pile > empiler ; poche > empocher
• é- : large > élargir ; miette > émietter ; nerf > énerver ; mousse > émousser
• dés-/dé- : herbe > désherber ; boîte > déboîter ; noyau > dénoyauter ; racine >
déraciner ; crédible > décrédibiliser ; colère > décolérer

-des parasynthétiques nominaux :

• en-/em- : col > encolure (« răscroiala gâtului »); tour > entournure (« răscroiala
mânecii ») ; pierre > empierrement ; paille > empaillement ;

Parfois deux préfixes semblent être ajoutés à un mot parasynthétique :


• plein > emplir > désemplir (Les salles de cinéma ne désemplissent pas.)

1.4. La dérivation régressive

Définition
C’est la formation d’un mot nouveau par suppression d’un suffixe ou d’un préfixe.

En général, les dérivés régressifs sont plus courts que les mots dont ils proviennent et c’est
notamment un suffixe qui est supprimé.

Classification

En fonction des mots dont ils dérivent, les dérivés régressifs sont d’habitude des déverbaux
(dérivés de verbes) :
•noms masculins : accorder > accord ; galoper > galop ; plier > pli ;
choisir > choix ; combattre > combat ;retourner > retour ;
refuser > refus
•noms féminins : adresser > adresse ; attaquer > attaque ; nager > nage ;
neiger > neige ; déprimer > déprime
•adjectifs : combler > comble (salles combles)

Plusieurs changements phonétiques peuvent être la conséquence de ce changement formel :


relever > relief ; maintenir > maintien ; gagner > gain
L’élimination d’un e muet final est souvent la conséquence de cette dérivation :
médecine > médecin ; châtaigne > châtain ; violette > violet ;
La suppression d’un préfixe est très rare, mais peut être plaisante, comme dans : analphabète
> alphabète (en français d’Afrique). (cf. Grevisse 1991 : §173)

1.5. La dérivation impropre

Comme son nom l’indique, ce type de dérivation est improprement appelé « dérivation »,
puisque ce qui change dans ce cas n’est pas la forme du mot, mais seulement sa catégorie
grammaticale. On appelle encore ce phénomène « changement de catégorie grammaticale »
ou « conversion ».

Définition
La dérivation impropre est la formation d’un mot nouveau par changement de fonction.
Plusieurs dérivations sont possibles :
- noms communs provenant de noms propres : Cognac > un cognac ; Bordeaux > un
bordeaux ; (la) Champagne > un champagne ; Poubelle > une poubelle
- noms provenant d’adjectifs :
un imperméable ; un portable ; un bleu, ma légitime (=ma femme)
- noms provenant de verbes à l’infinitif : le pouvoir, le manger, le devoir, le toucher,
les vivres
- noms provenant de verbes au participe présent : un débutant, un manifestant
- noms provenant de verbes au participe passé : un fait, un résumé, un permis, une vue
- noms provenant de mots invariables : le pourquoi, le oui, le non, l’au-delà, le moi
- noms provenant de mots invariables (prépositions, adverbes) :
le pour et le contre ; les dehors (« aparenţele »)
- adjectifs provenant de substantifs : (couleur) perle, souris, paille, brique, sable, rose, lila
- adjectifs provenant de participes présents : enfant charmant, malade obéissant
- adjectifs provenant de participes passés : soldat blessé, événement passé, voyage rêvé
- adverbes provenant d’adjectifs : chanter faux, acheter cher, voir clair, frapper fort,
voyager léger
- adverbes provenant de prépositions : voter contre, courir après, faire avec
- interjections provenant d’autres mots : Chapeau ! Diable ! Bordel !
- prépositions provenant de participes présents/passés : concernant, suivant, vu, attendu

2. La composition. Définition. Types de composition

2.1. Définition

La composition est le procédé par lequel on forme une nouvelle unité lexicale en unissant
deux mots existants. (cf. Grevisse 1986 : 254)

Un mot formé par composition s’appelle mot composé. D’habitude, on y distingue une base et
un ajout. Dans l’exemple garde-robe, la base est le mot garde (< verbe garder), et l’ajout est
le mot robe.
D’habitude, les composés proviennent d’une structure grammaticale (proposition ou
syntagme) qui s’est figée sous la forme d’une unité lexicale.

2.2. Classification

a. Selon la base, il y a des composés


i. à base verbale : porte-monnaie et
ii. à base nominale : boîte aux lettres.

b. Selon la structure grammaticale dont ils proviennent, les composés sont :


i. formés par le figement d’une forme verbale : aide-mémoire, essuie-glaces
Les verbes se figent d’habitude à la 3e personne singulier de l’indicatif présent.
ii. formés par agglomération :
rendez-vous, va-et-vient, laissez-passer, cessez-le-feu, sur le qui-vive.
C’est toute une partie de phrase qui se fige.
iii. des « agrégats » : désormais, naguère, où
•désormais < des ore mais (Chanç. Guillelme, 931 ds T.-L., V, 858, 35). Dér.
de dès* prép.; or* adv. et mais*. (Étymol. et Hist. 1130-40);
•naguère < Ca 1165 n'a guaire «il n'y a pas longtemps» (Benoît de Ste-Maure,
Troie, éd. L. Constans, 14185); 1376 nagaires (Doc. ds Morlet, p.368).
Contraction de (il) n'(y) a guère «il n'y a guère (de temps)», v. guère. (Étymol.
et Hist.).

c. Selon l’étymologie des éléments, on distingue


i. une composition populaire (ex. : portemanteau), où les mots sont connus par tout
le monde ; et
ii. une composition savante (ex. : xénophobe « qui n’aime pas les étrangers »), où
les mots, qu’on utilise dans tel ou tel registre scientifique, ne sont justement pas
forcément connus par tous le monde, car leurs éléments composants proviennent
du latin ou du grec classiques, langues non plus parlées.

2.3. Dans ce qui suit, nous allons détailler les composés à base verbale et à base nominale les
plus utilisés :

2.3.1. Composés à base nominale

Plusieurs combinaisons sont possibles pour ce cas :


- adj. + nom : petit-fils, grand-route, grand-mère*, pur-sang
- adj. + adj. : sourd-muet, national-socialiste
- nom + nom : porte-fenêtre, député-maire, montre-bracelet,
- nom + adj. : table ronde, billet doux, procès verbal
- nom + prép. + nom : pomme de terre, homme d’affaire, pouvoir d’achat, brosse à dents,
couteau à pain, machine à coudre,
ou, avec l’éffacement de la préposition :
thé-citron, assurance-maladie, passage-piétons, pause-café,
épingle nourrice, timbre-poste, coin cuisine
- nom + nom : wagon-restaurant, voiture-lit, chou-fleur, chirurgien-dentiste

2.3.2. Composés à base verbale

Les plus fréquents sont les composés où le verbe s’est figé à la 3e personne du singulier,
indicatif présent, comme dans les substantifs:
abat-jour, aide-mémoire, allume-feu, allume-gaz, appui-tête, brise-cœur, cache-cou,
casse-noisette, casse-cou, couvre-lit, croque-monsieur, croque-madame, essuie-glace,
garde-corps, garde-fou, garde-robe, lave-linge, lave-vaisselle, ouvre-boîte, pare-
balles, pare-brise, pare-chocs, porte-clés, prie-Dieu, réveille-matin, repose-pieds,
sèche-cheveux, tire-bouchon, touche-à-tout, etc.
Beaucoup de ces composés sont constitués d’un verbe base (ou verbe-support) et un deuxième
mot, en construction invariable. On les appelle aussi « locutions verbales » :
avoir besoin/faim/peur/envie/peur…
faire du bien/du mal/la charité ; faire face…
donner envie/la mort/la permission/l’alarme…
mettre fin/en action/en bouteille/sur pied…
prendre fin/congé/froid/garde/du poids/le virage…
tenir tête/compte/bon/bien/parole/le crachoir…
*
Dans ces formation plus anciennes, les adjectifs ne s’accordent pas avec leurs noms.
Il y a aussi des composés dont le verbe est au participe : nouveau-né, court vêtu.
D’autres, sont des composants savants (avec des mots/éléments d’origine grecque ou latine) :
-vore (« qui mange »), -phore (« qui porte »), -cide (« qui tue »), -cole (« qui cultive »),
-fère (« qui produit »), -phobie (« qui hait »), -graphie (« qui écrit »)
Dans ces formations savantes, les verbes sont d’habitude précédés de leurs compléments :
infanticide (« tueur d’enfants »), pétrolifère (qui produit du pétrole »), sémaphore (qui
fait un signe »), carnivore (« qui mange de la viande »), agricole (« qui cultive les
champs »), claustrophobie (« qui a peur des espaces fermés »), calligraphie (« belle
écriture »), etc.
Dans l’argot, quelques composés sont à retenir :
aller-retour « paire de gifles », coupe-chou « rasoir », flic-flac « paire de gifles »,
ouvre-boîte « clé », pare-brise « lunettes », pisse-copie « journaliste », porte-flingue
« garde du corps », sans-un « sans argent », tord-pif « mouchoir », torche-cul « journal
à scandale », gagne-pain « prostituée », tape-cul « voiture ».

3. L’abréviation

Définition
C’est la formation d’un mot nouveau par la diminution de la forme initiale d’un mot ou d’un
syntagme.

Classification
3.1. La troncation
3.2. La réduction d’un syntagme
3.3. Les abréviations composées

3.1. La troncation

Définition
L’troncation est un procédé interne de formation de mots nouveaux par la suppression d’une
syllabe ou de plusieurs syllabes d’un mot.

Classification

3.1.1. L’apocope consiste à réduire un mot en supprimant des syllabes finales :


cinéma(tographe), auto(mobile), taxi(mètre), météo(rologie), télé(vision), tram(way),
gym(nastique), photo(graphie), compète (=compétition), ordi(nateur), appart(ement),
périf(érique), Libé(ration), etc.

3.1.2. L’aphérèse consiste à réduire un mot en supprimant des syllabes initiales :


(ca)pitaine , (auto)bus, (auto)car, (An)Toine, (Amé)ricain (cf. Apothéloz 2002 : 117).
.
La langue relâchée, et notamment l’argot, atteste beaucoup de troncations, comme :
formid(able), sympa(thique), sansass(ionnel), photo(graphie), aff(aire), mat(in),
imper(méable), pro(fessionnel), d’ac(cord), d’hab(itude), petit dèje(uner),
fan(atique), pop(ulaire), répète (=répétition)

Le langage de l’école/des universités a donné beaucoup d’abréviations de ce type :


le bac(calauréat), l’univ(ersité), la fac(ulté), le/la prof(esseur), l’interro(gation écrite),
le dirlo (=directeur), les maths (=mathématiques), la philo(sophie), la géo(graphie),
l’amphi(théâtre) (=cours), la recré(ation), etc.

Le langage des malfaiteurs et des policiers connaît :


la crim’, la perquise, fumer la mari(huana), la provoc(ation), la préf(ecture),
la stup (=les stupéfiants)
Cas particuliers :

a. Les troncations laissent certains mots se terminer en -o (c’est un -o etymologique), cette


lettre étant la finale de la troncation, comme dans :
météo(rologie), géo(graphie), interro(gation), métro(politain), auto(mobile),
kilo(gramme), vélo(moteur), dactylo(graphe), philo(sophie), labo(ratoire),
sténo(graphie), radio(phonie), expo(sition), frigo(rifique), hebdo(madaire),
aristo(crate), stylo(graphe), ado(lescent), mélo(mane), mégalo(manie/maniaque),
impro(visation), séropo(sitif), info(rmation), rando(nnée), démago(gue),
mytho(mane), etc.
b. D’autres mots tronqués prennent un suffixe –o(t), peut-être par analogie :
bachot (=baccalauréat), dirlo (=directeur), mécano (=mécanicien), métallo (=métal-
lurgiste), traminot (=conducteur de tram), intello (=intellectuel), prolo (=prolétaire),
alcoolo (=alcoolique), texto (=sms), proprio (=propriétaire), facho (=fasciste), dico
(=dictionnaire), exo (=exercice), réglo (=régulier), rapido (=rapide), directo
(=directement).

3.2. La réduction d’un syntagme

Un autre type d’abréviation consiste en la suppression d’un mot appartenant à un syntagme :


(appareil) aspirateur, (ondulation) permanente, (bureau de) tabac, (une voiture à)
traction avant, (élève de) 3-4 ans, (téléphone) portable/mobile

3.3. Les abréviations composées

Des mots abrégés peuvent s’associer des mots intacts pour former de nouveaux mots, tels :

3.3.1. redondance lettrique : jour J, heure H, vitesse grand V


3.3.2. de type syllabique (acronymes):
Benelux (=Belgique + Nederland + Luxembourg),
Boul’Mich (=Boulevard Saint Michel)
le caf’ conce (=le café concert)
3.3.3. de type lettrique (sigles) :

-à prononciation disjointe (alphabétique):


un PV (procès verbal), la PJ (=police judiciaire), la RTF (=Radio Télévision
Française), un SDF (=sans domicile fixe), les JO (=Jeux Olympiques), le JO
(=Journal Officiel), CGT (=Confédération Générale du Travail), la SNCF
(Société Nationale des Chemins de Fer), une HLM (=habitation à loyer
modéré, « bloc »), PDG (=président directeur général), un TGV (=train à
grande vitesse), un VTT (vélo tout terrain), une BD (=bande dessinée), un CV
(=Curriculum Vitae), la TVA (=taxe de valeur ajoutée) ; TF1 (=Télévision
Française), VBF (=viande bovine française), GPL (=gaz de pétrole liquéfié),
OM (=obligations militaires)*

-à prononciation conjointe (intégrée):


ONU (Organisation des Nations Unies), OTAN (=NATO), UNESCO, URSS,
le SIDA/sida, un OVNI/ovni (objets volants non identifiés), CAPES
(=certificat d’aptitudes pédagogiques à l’enseignement secondaire), ENA
(=École Nationale d’Administration), PACS (=Pacte Civil de Solidarité)

3.3.4. de type chiffré :


2CV (=deux chevaux), K7 (=casette)

Ces mots abrégés peuvent être dérivés, tels : CGT-iste, énarque (<ENA), capésien (<
CAPES), sidéen (<SIDA), téloche (<télé), pacsé (<PACS), etc.

3.3.5. Les mots-valises

Définition
Un mot-valise résulte de l’adjonction de deux ou plusieurs mots abrégés.

Exemples :
autobus < automobile + omnibus, motel < motor car + hôtel, alicament < aliment +
médicament, caméscope < caméra + magnétoscope, foultitude < foule + multitude,
franglais < français + anglais, photocopillage < photocopie + pillage, Eurasie
(=Europe+Asie), Noraf (=nord+africain), Sidaction < SIDA + action, publivore <
publicité +dévorer, clavardage < clavier + bavardage (=chat, au Canada)

Des mots abrégés d’autres langues ont été empruntés par le français:
un S.S. (< all. Schutz-Staffel)
un S.O.S. (<angl. save our souls « sauvez nos âmes »), K.O. (< angl. knock out)
un brunch < breakfast + lunch (en anglais), le smog < smoke (« fumée ») + fog
(« brouillard » ; en anglais), la hi-fi (< angl. high fidelity)

Enfin, sur Internet ou dans les textos (sms), on peut lire :


Dsl (=désolé), Vrmt !? (=vraiment)
ou ce qu’on appelle le « rébus typographique” :
2m1 = demain, bi1 = bien, koi 2 9 = quoi de neuf), 2BE3 (=to bee free, en anglais).
Plusieurs types d’abréviations sont productifs pour ce type rapide de communication.
Non en dernier lieu, d’autres abréviations s’imposent, comme :
le système D(ébrouille-toi), effectuer une TIGE (=un travail d’intérêt général « muncă
voluntară »), etc.

4. Les onomatopées

Définition
C’est le procédé par lequel on crée des mots à partir d’imitations de cris d’animaux ou de
bruits.
*
Ces sigles où les initiales des mots sont épelées devraient s’écrire avec un point entre chaque initiale (H.L.M.,
V.T.T., etc.), mais l’usage de les omettre se répand de plus en plus.
Par métonymie, le son d’un animal est utilisé (surtout par les enfants), pour dénommer
l’animal même. Ou, à partir d’une onomatopée, on forme un mot flexible (par ex. un verbe).

Exemples :
le cri-cri (du grillon) ; le coucou ; le ronron , le glouglou, miaou > miauler

Or, effectivement, le langage des enfants, qui affectionne les sons répétés, a fait du
redoublement syllabique un moyen préféré de formation de mots nouveaux.
Ainsi, maman et papa, mais aussi bonbon (< bon-bon), pipi, caca, bobo (=mal),
toutou (=chien), nounours (=ours en peluche), tonton (=oncle), mamie et papie (=grand-
mère, grand-père), cucu (=cul), zizi, néné, rototo(s) (=régurgitations), lolo (=lait), dodo
(=dormir), baba (=je veux boire), bébé, mémé, pépé (=vieille dame, vieux monsieur), doudou
(=objet, souvent petit morceau de tissu, dont les petits enfants ne se séparent pas et avec
lequel ils dorment)*, etc.
Ce type de formation s’étend même au-delà du langage enfantin pour gagner le
langage familier où, par exemple, le mot deudeuche (< 2 CV = voiture deux chevaux)
s’utilise par tout le monde.

*
http://fr.thefreedictionary.com

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