1.1. Définition
La dérivation est le moyen propre à une langue de se forger de mots nouveaux en utilisant des
mots déjà existants auxquels on ajoute des affixes (préfixes et suffixes).
Ex. : mal- + voyant > malvoyant ; Paris + -ien > Parisien
Un mot dérivé est un mot construit par affixation :* à une base lexicale (ou racine)
s’ajoute un affixe (préfixe ou/et suffixe). Les deux peuvent être simultanément être ajoutés à
une racine, comme dans : a- + grand + -ir > agrandir.
On distingue :
*
On le distinguera d’un mot composé, construit par l’adjonction de deux mots indépendants (ex : grand-père).
**
En grammaire, ce même changement porte le nom de changement de catégorie grammaticale.
1.3.1. La préfixation
Définition
La préfixation est l’amplification d’un mot simple (base/racine) par l’ajout d’un préfixe.
Classement des préfixes
- selon leur origine :
a. d’origine française, populaire : dé(s)-, en-, re-, sous-,sur-, …
b. d’origine savante : latine (ante-, dis-, in-/im-, inter-, male-, post-, ré-, sub-, super-)
grecque (dia-, hypo-, hyper-, pér-)
- selon leur sémantisme :
a. préfixes sémantiquement pleins (dont le sens est évident) : anti-, post-, re-, dé(s)
…
b. préfixes phonétiquement et sémantiquement moins transparents :
a- (lat. < ad-), dans : agrandir, atterrir, etc.
- selon leur autonomie :
a. non autonomes (liés au mot base) ; ce sont les vrais préfixes : désintérêt ; réagir…
b. autonomes (peuvent être liés à la base par un trait d’union ou fonctionner comme
mots indépendants : contre-exemple ; je suis contre
Les derniers sont appelés faux préfixes ou préfixoïdes :
Ex. : micro, macro, mini, maxi, extra, super, télé, anti, etc.
Ils peuvent fonctionner comme préfixes et être antéposés à d’autres mots (minijupe,
macroanalyse, extraordinaire, super-content, etc.), ou comme mots indépendants :
dimensions mini, des vins extra, être engagé comme extra dans une entreprise, C’est super !
- selon leur capacité de changer la catégorie grammaticale du nouveau mot, les
préfixes sont plutôt intracatégoriels (la catégorie reste la même) : adjectif > adjectif :
flexible > inflexible ; sain > malsain ; national > international ; etc.
Sémantique des préfixes. Les préfixes apportent à un mot des sens nouveaux. Ainsi : in-,
non- « négation », intra- « à l’intérieur », co- « ensemble », mal- « mauvais », etc. Certains
sens des préfixes sont plus évidents, certains moins évidents ou prêter à confusion, surtout s’il
s’agit de préfixes homonymes comme :
a- < gr. « absence de » : amoral, apolitique ;
a- < lat. ad- « rapprochement, attachement » : aboutir, accumuler1, arriver, aggraver,
amasser, atterrir, etc.
Le problème de la synonymie des préfixes est plus intéressante encore, puisque’il s’agit, pour
la plupart des cas, de préfixes « concurrents », d’origines différentes. Des préfixes « français »
ont, ainsi, des équivalents dans la classe des préfixes savants. Généralement les premiers sont
hérités et on les retrouve dans des mots plus anciens en langue, alors que les seconds sont
néologiques et on les retrouve d’habitude comme préfixant des mots néologiques. Nous
donnons ci-dessous un tableau similaire à celui proposé par Haş (1975 : 77-79). On peut y
voir des préfixes synonymes, mais aussi des préfixes qui n’ont pas d’équivalent dans une
autre catégorie.
1
La double consonne indique dans ces mots une contamination de la consonne d de ad- par la première
consonne du mot base. Généralement, il s’agit de verbes indiquant une modification.
Préfixes Préfixes savants Préfixes Sens Exemples
populaires latins savants
grecs
a- ad- rapproche- adjoindre, aborder, aboutir, acclamer, aggraver,
ment amarrer, amener, arriver, atterrir,
a- in-/im- a-, an-, absence amoral, apolitique, anaérobe, anachronique,
ana- illogique, immoral, immortel
ante-/anti- (it) avant antéposé, anténatal, antichambre*
b(e)-, bé- bis-/bi- di-, amphi- deux brouette, bévue, bisannuel, biréacteur, biscuit, bipède,
bioxyde, dioxyde, diptyque, amphibie
bien- bene- eu- bien bienfaisant, bienvenu, bénédiction, bénévole,
euphonie, eugénie
circum-/circon- péri- autour circumpolaire, circonvolution, circonférence,
périmètre, périnatal, périoste, périphrase
con-/com- co-/com- syn-/sym- avec concourir, condisciple, coauteur, coordination,
copilote, commémorer, syntaxe, synthèse, sympathie
contre- contra- anti-/anté- contre contredire, contradiction, antichoc, antidopage, anti-
inflammatoire, antithèse, antéchrist*
dé-/ dés- dis- privation défaire, désapprendre, désemplir, désespérer,
désagréger, disjoint, distorsion,
en- in-/im- dans endormir, enterrer, enfourner, ennoblir, emballer,
embellir, empaqueter, empoter, incarnation,
incorporer, importer, immigrer
en-/em- de là enlever, emporter
é-/es-/ef- ex- hors de égarer, éloigner, émigrer, énerver, effeuiller,
essouffler, expatrier, exporter, extraire, exsangue, ex-
voto (lat.)
ex- anciennement ex-femme, ex-mari, ex-président, ex-roi
« mon ex » = mon ex-femme/mari
extra- extraconjugal, extrafin, extra(ordinaire),
extrascolaire, extraterrestre, extra-muros (lat.)
entre- inter- entre entreposer, interposer, entrevue, interview, entremets,
entretenir, entre-temps, s’entre-tuer
for-/four-/fau-/ hors de forfaire, forfait, fourvoyer, faubourg, faufiler, hormis
hor-
mal-/mau- male- dys-/caco- mal malheur, malchance, malfaiteur, maudire,
malédiction, dysfonctionnement, cacophonie
mé-/més- négatif mésaventure, médire, médisance, mépriser
par-/per- per- dia- à travers par-dessous, pardessus, parcourir, parcours,
perfusion, diagonale, dialogue,
para- à côté paramédical, paramilitaire, paranormal, para-
scolaire, parapente, paragraphe, paraphrase
pare- para- protéger pare-brise, pare-chocs, pare-balles, parachute,
(< parare) parapluie, paratonnerre
pré- pre- avant prévenir, prévention, préromantisme, prénatal,
précurseur, prévoir, prescrire, prescription
pui(s)- post- après puis, puiné, postdater, postposé, postopératoire,
postmoderne, post mortem, post-scriptum (lat.)
pour- pro- pour, pourboire, pourparlers, poursuivre, poursuite,
en avant, à la pourvoir, projeter, promouvoir, proaméricain, pro-
place occidental, proconsul, pronom
r(e)- ré- répétition rallonge, revenir, ré(é)crire,
sou(s)- sub- hypo- sous-titre, souligner, subordination, hypotaxe
sur-/sour-/sus- super-/supra- archi- sur, superlatif surestimer, sourcil, suspendre, superposer, superflu,
superproduction, super-géant
tré-/tra- trans- au-delà trépasser, traverser, transposer, transalpin
tri-/tris- trois trisannuel, triangle, triennal, trilogie, triptyque
outre- ultra- hyper- au-delà outrepasser, ultramoderne, ultrasensible,
hypersensible
vi- vice- à la place de vicomte, vice-consul, vice-roi, vice-président,
vice-doyen, vice-recteur
*
Ante- et anti- se sont déformés (et semblent inversés et incorrects) dans les exemples antichambre (< it. anticamera) et
antéchrist. Mais ce sont les formes correctes de ces mots.
1.3.2. La suffixation
Définition
La suffixation est l’amplification d’un mot simple (base/racine) par l’ajout d’un suffixe.
Cette dérivation change non seulement la forme d’un mot donné (par l’ajout d’un suffixe),
mais également sa catégorie grammaticale (nom > verbe, etc.)**.
Classification
- suffixes d’origine savante : il s’agit notamment de suffixes latins et grecs, utilisés dans le
registre néologique et, notamment, dans les langages scientifiques :
•du latin : -aturam > -ature (ossature, armature, nomenclateure)
-atorem > -ateur (législateur)
•du grec : -isme (romantisme, socialisme, parachutisme)
-iste (socialiste, parachutiste)
Attention ! Certains éléments de formation savante provenant de mots grecs ou latins sont
apparemment des suffixes, mais, ayant des sens lexicaux plus stables, sont considérés comme
des cas intermédiaires entre les suffixes et les mots : on les appelle suffixoïdes :
Exemples :
•du grec :
-archie (monarchie), -arque (monarque), ; -algie (« douleur », dans névralgie, antialgique),
•du latin :
-cide (« qui tue » infanticide) ; -mobile (« qui bouge » automobile), etc.
*
Attention ! Ces mêmes adjectifs, utilisés comme substantifs, s’écrivent avec une majuscule. Distinguez : la
banlieue parisienne vs une Parisienne (personne); le climat africain vs un Africain ; etc. Pour certains de ces
adjectifs, la forme est non régulière : Monaco > monégasque ; Madagascar > malgache ; Île de France >
francillien ; etc.
**
On verra plus tard qu’un autre type de dérivation, dit impropre, change la catégorie grammaticale d’un mot
sans en changer la forme (ex. : sérieux « serios » (adj.) > le sérieux « seriozitatea » (subst.)).
- suffixes d’origine étrangère (non savante) :
•germanique : -ard, -aud : richard, noiraud, rougeaud, finaud, sourdaud, courtaud…
•italienne : -esque (<esco): soldatesque, cauchemardesque, gigantesque
-issime (-issimo): richissime
•méridionale : -ade : embrassade, cannonade
•anglaise: -er: mixer, designer, biker
-ing : planning, camping
b. D’après leur productivité (le nombre de leurs dérivés), on distingue des suffixes plus
productifs que d’autres.
Ainsi, -er et -iser sont les suffixes verbaux les plus productifs (par rapport à -ir, -re,
-oir, censés vieillis), et on peut le remarquer avec des néologismes :
look > relooker ; bakchiche >bakchicher, book > booker (un hôtel) ; crédible >
crédibiliser ; escalope > escaloper ; grafitti > grafitter (les murs) ; muscle >
muscler ; positif > positiver…
D’autres suffixes, comme -age, -isme, -iste, -ité, -tion, -ment (pour les substantifs), -if, -eur,
-ique (pour les adjectifs) sont très productifs.
Définition
La dérivation parasynthétique est l’amplification d’un mot simple (base/racine) par l’ajout
d’un préfixe et d’un suffixe en même temps.
Classification
• a- : brut€ > abrutir ; doux/ce > adoucir ; faible > affaiblir ; franc/che > s’affranchir ;
grand > agrandir ; maigre > amaigrir ; mince > amincir ; mou/molle >
amollir ; profond > approfondir ; plat > aplatir ; sage > assagir ; tendre >
s’attendrir ; terre > atterrir ; triste > (s’)attrister ; table > s’attabler ; lit >
(être) alité
• en-/em- : caisse > encaisser ; beau/belle > embellir ; four > enfourner ; gros >
engrosser ; laid > enlaidir ; riche > enrichir ; dimanche > endimancher ;
poison > empoisonner ; pile > empiler ; poche > empocher
• é- : large > élargir ; miette > émietter ; nerf > énerver ; mousse > émousser
• dés-/dé- : herbe > désherber ; boîte > déboîter ; noyau > dénoyauter ; racine >
déraciner ; crédible > décrédibiliser ; colère > décolérer
• en-/em- : col > encolure (« răscroiala gâtului »); tour > entournure (« răscroiala
mânecii ») ; pierre > empierrement ; paille > empaillement ;
Définition
C’est la formation d’un mot nouveau par suppression d’un suffixe ou d’un préfixe.
En général, les dérivés régressifs sont plus courts que les mots dont ils proviennent et c’est
notamment un suffixe qui est supprimé.
Classification
En fonction des mots dont ils dérivent, les dérivés régressifs sont d’habitude des déverbaux
(dérivés de verbes) :
•noms masculins : accorder > accord ; galoper > galop ; plier > pli ;
choisir > choix ; combattre > combat ;retourner > retour ;
refuser > refus
•noms féminins : adresser > adresse ; attaquer > attaque ; nager > nage ;
neiger > neige ; déprimer > déprime
•adjectifs : combler > comble (salles combles)
Comme son nom l’indique, ce type de dérivation est improprement appelé « dérivation »,
puisque ce qui change dans ce cas n’est pas la forme du mot, mais seulement sa catégorie
grammaticale. On appelle encore ce phénomène « changement de catégorie grammaticale »
ou « conversion ».
Définition
La dérivation impropre est la formation d’un mot nouveau par changement de fonction.
Plusieurs dérivations sont possibles :
- noms communs provenant de noms propres : Cognac > un cognac ; Bordeaux > un
bordeaux ; (la) Champagne > un champagne ; Poubelle > une poubelle
- noms provenant d’adjectifs :
un imperméable ; un portable ; un bleu, ma légitime (=ma femme)
- noms provenant de verbes à l’infinitif : le pouvoir, le manger, le devoir, le toucher,
les vivres
- noms provenant de verbes au participe présent : un débutant, un manifestant
- noms provenant de verbes au participe passé : un fait, un résumé, un permis, une vue
- noms provenant de mots invariables : le pourquoi, le oui, le non, l’au-delà, le moi
- noms provenant de mots invariables (prépositions, adverbes) :
le pour et le contre ; les dehors (« aparenţele »)
- adjectifs provenant de substantifs : (couleur) perle, souris, paille, brique, sable, rose, lila
- adjectifs provenant de participes présents : enfant charmant, malade obéissant
- adjectifs provenant de participes passés : soldat blessé, événement passé, voyage rêvé
- adverbes provenant d’adjectifs : chanter faux, acheter cher, voir clair, frapper fort,
voyager léger
- adverbes provenant de prépositions : voter contre, courir après, faire avec
- interjections provenant d’autres mots : Chapeau ! Diable ! Bordel !
- prépositions provenant de participes présents/passés : concernant, suivant, vu, attendu
2.1. Définition
La composition est le procédé par lequel on forme une nouvelle unité lexicale en unissant
deux mots existants. (cf. Grevisse 1986 : 254)
Un mot formé par composition s’appelle mot composé. D’habitude, on y distingue une base et
un ajout. Dans l’exemple garde-robe, la base est le mot garde (< verbe garder), et l’ajout est
le mot robe.
D’habitude, les composés proviennent d’une structure grammaticale (proposition ou
syntagme) qui s’est figée sous la forme d’une unité lexicale.
2.2. Classification
2.3. Dans ce qui suit, nous allons détailler les composés à base verbale et à base nominale les
plus utilisés :
Les plus fréquents sont les composés où le verbe s’est figé à la 3e personne du singulier,
indicatif présent, comme dans les substantifs:
abat-jour, aide-mémoire, allume-feu, allume-gaz, appui-tête, brise-cœur, cache-cou,
casse-noisette, casse-cou, couvre-lit, croque-monsieur, croque-madame, essuie-glace,
garde-corps, garde-fou, garde-robe, lave-linge, lave-vaisselle, ouvre-boîte, pare-
balles, pare-brise, pare-chocs, porte-clés, prie-Dieu, réveille-matin, repose-pieds,
sèche-cheveux, tire-bouchon, touche-à-tout, etc.
Beaucoup de ces composés sont constitués d’un verbe base (ou verbe-support) et un deuxième
mot, en construction invariable. On les appelle aussi « locutions verbales » :
avoir besoin/faim/peur/envie/peur…
faire du bien/du mal/la charité ; faire face…
donner envie/la mort/la permission/l’alarme…
mettre fin/en action/en bouteille/sur pied…
prendre fin/congé/froid/garde/du poids/le virage…
tenir tête/compte/bon/bien/parole/le crachoir…
*
Dans ces formation plus anciennes, les adjectifs ne s’accordent pas avec leurs noms.
Il y a aussi des composés dont le verbe est au participe : nouveau-né, court vêtu.
D’autres, sont des composants savants (avec des mots/éléments d’origine grecque ou latine) :
-vore (« qui mange »), -phore (« qui porte »), -cide (« qui tue »), -cole (« qui cultive »),
-fère (« qui produit »), -phobie (« qui hait »), -graphie (« qui écrit »)
Dans ces formations savantes, les verbes sont d’habitude précédés de leurs compléments :
infanticide (« tueur d’enfants »), pétrolifère (qui produit du pétrole »), sémaphore (qui
fait un signe »), carnivore (« qui mange de la viande »), agricole (« qui cultive les
champs »), claustrophobie (« qui a peur des espaces fermés »), calligraphie (« belle
écriture »), etc.
Dans l’argot, quelques composés sont à retenir :
aller-retour « paire de gifles », coupe-chou « rasoir », flic-flac « paire de gifles »,
ouvre-boîte « clé », pare-brise « lunettes », pisse-copie « journaliste », porte-flingue
« garde du corps », sans-un « sans argent », tord-pif « mouchoir », torche-cul « journal
à scandale », gagne-pain « prostituée », tape-cul « voiture ».
3. L’abréviation
Définition
C’est la formation d’un mot nouveau par la diminution de la forme initiale d’un mot ou d’un
syntagme.
Classification
3.1. La troncation
3.2. La réduction d’un syntagme
3.3. Les abréviations composées
3.1. La troncation
Définition
L’troncation est un procédé interne de formation de mots nouveaux par la suppression d’une
syllabe ou de plusieurs syllabes d’un mot.
Classification
Des mots abrégés peuvent s’associer des mots intacts pour former de nouveaux mots, tels :
Ces mots abrégés peuvent être dérivés, tels : CGT-iste, énarque (<ENA), capésien (<
CAPES), sidéen (<SIDA), téloche (<télé), pacsé (<PACS), etc.
Définition
Un mot-valise résulte de l’adjonction de deux ou plusieurs mots abrégés.
Exemples :
autobus < automobile + omnibus, motel < motor car + hôtel, alicament < aliment +
médicament, caméscope < caméra + magnétoscope, foultitude < foule + multitude,
franglais < français + anglais, photocopillage < photocopie + pillage, Eurasie
(=Europe+Asie), Noraf (=nord+africain), Sidaction < SIDA + action, publivore <
publicité +dévorer, clavardage < clavier + bavardage (=chat, au Canada)
Des mots abrégés d’autres langues ont été empruntés par le français:
un S.S. (< all. Schutz-Staffel)
un S.O.S. (<angl. save our souls « sauvez nos âmes »), K.O. (< angl. knock out)
un brunch < breakfast + lunch (en anglais), le smog < smoke (« fumée ») + fog
(« brouillard » ; en anglais), la hi-fi (< angl. high fidelity)
4. Les onomatopées
Définition
C’est le procédé par lequel on crée des mots à partir d’imitations de cris d’animaux ou de
bruits.
*
Ces sigles où les initiales des mots sont épelées devraient s’écrire avec un point entre chaque initiale (H.L.M.,
V.T.T., etc.), mais l’usage de les omettre se répand de plus en plus.
Par métonymie, le son d’un animal est utilisé (surtout par les enfants), pour dénommer
l’animal même. Ou, à partir d’une onomatopée, on forme un mot flexible (par ex. un verbe).
Exemples :
le cri-cri (du grillon) ; le coucou ; le ronron , le glouglou, miaou > miauler
Or, effectivement, le langage des enfants, qui affectionne les sons répétés, a fait du
redoublement syllabique un moyen préféré de formation de mots nouveaux.
Ainsi, maman et papa, mais aussi bonbon (< bon-bon), pipi, caca, bobo (=mal),
toutou (=chien), nounours (=ours en peluche), tonton (=oncle), mamie et papie (=grand-
mère, grand-père), cucu (=cul), zizi, néné, rototo(s) (=régurgitations), lolo (=lait), dodo
(=dormir), baba (=je veux boire), bébé, mémé, pépé (=vieille dame, vieux monsieur), doudou
(=objet, souvent petit morceau de tissu, dont les petits enfants ne se séparent pas et avec
lequel ils dorment)*, etc.
Ce type de formation s’étend même au-delà du langage enfantin pour gagner le
langage familier où, par exemple, le mot deudeuche (< 2 CV = voiture deux chevaux)
s’utilise par tout le monde.
*
http://fr.thefreedictionary.com