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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université des Sciences et de la Technologie Mohamed BOUDIAF d’Oran
Faculté de Génie Mécanique
Département de Génie Maritime

Mémoire en vue de l’obtention


Du Diplôme d’Ingénieur d’Etat en Génie Maritime
Option : Equipement du Navire

Thème
___________________________________________________________________
Simulation Thermodynamique d’un Cycle
Frigorifique à Ejecteur

Présenté par : Encadré par :


Melle BERKOUNE Ilhem Dr. OUADHA Ahmed

Année Universitaire : 2009-2010


République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université des Sciences et de la Technologie Mohamed BOUDIAF d’Oran
Faculté de Génie Mécanique
Département de Génie Maritime

Mémoire en vue de l’obtention


Du Diplôme d’Ingénieur d’Etat en Génie Maritime
Option : Equipement du Navire

Thème
___________________________________________________________________
Simulation Thermodynamique d’un Cycle
Frigorifique à Ejecteur

Présenté par : Encadré par :


Melle BERKOUNE Ilhem Dr. OUADHA Ahmed

Année Universitaire : 2009-2010


Dédicaces

Je saisis cette chance qui m’est offerte pour témoigner ma gratitude et ma


reconnaissance à mes chers parents qui ont veillé à ma réussite.
A ma très chère grand-mère qu’elle reçoive toute ma gratitude
A mes sœurs « fatma et Amina », son mari « Lounes »et ses petits enfants
Alaa et Rayen
A mon très chère frère « Mohamed Amine »
A toute la famille « Berkoune et Akroume »
A Toutes mes amies Nacera, Hafida, Fatima, Karima, Hanane, Sarah
Et finalement à toute la promotion de Génie Maritime avec qui j’ai passé
d’inoubliables moments.
Remerciements

Je tiens à remercier tout d’abord Dieu le tout puissant de m’avoir donné le


courage et la santé durant toutes mes années d’étude.
Je tiens à remercier vivement et chaleureusement mon encadreur, Dr.
Ahmed OUADHA pour ses encouragements et son aide précieuse.
Je présente également mes sincères remerciements au président et aux
membres de jury pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce travail en acceptant de le
juger.
Enfin J’adresse mes vifs remerciements à tout le personnel du département
de Génie Maritime.
Résumé

L’objet du présent mémoire est de proposer une simulation thermodynamique d’un


cycle de réfrigération avec éjecteur comme organe de détente utilisant des
réfrigérants hydrocarbures purs, à savoir, le propane et le propylène.
Le calcul des propriétés thermodynamiques des réfrigérants est réalisé à l’aide d’un
modèle composé de quatre équations d’état locales élaboré sur la base des données
disponibles. Les résultats ont montrée une bonne concordance entre les grandeurs
calculées à l’aide de ce modèle et celles de la littérature.
Sur la base de ce modèle, une méthode de simulation d’un cycle à éjecteur a été
réalisée dans le but de montrer l’influence des paramètres de l’éjecteur sur les
performances du cycle.
Sommaire

Nomenclature ………………………………………………………………….. iii


Liste de Figures …………………………………...…………………………... v
Liste de Tableaux …………….……………………………………………….. vi
Chapitre 1 Introduction
1.1 Revue Bibliographique …………………………………………………… 02
1.2 Objectifs du Mémoire …………………………………………………….. 07

Chapitre 2 Les Ejecteurs


2.1 Principe de fonctionnement des éjecteurs ………………………………….. 09
2.2 Systèmes frigorifiques à éjection …………………………………..………. 10
2.3 Les domaines d’applications ……………..………………………………… 12
2.3.1 À l’intérieur du cycle d’une pompe à chaleur ………….……………. 13
2.3.2 En cascade avec un système de pompe à chaleur………………..…… 15
2.4 Systèmes hybrides éjecteur-compression de vapeur (éjecteurs diphasiques)
2.4.1 Éjecteur utilisé comme détendeur dans des applications de
refroidissement/réfrigération ……………………………..………… 15
2.4.2 Éjecteur-condenseur utilisé dans des applications de chauffage …….. 15
2.5 Systèmes pompe à chaleur avec éjecteur multi-étagé (éjecteurs à flux
monophasique) ……………………………………..………..…………… 15

Chapitre 3 Equations d’Etat et Relations Thermodynamiques


3.1 Les Equations D’Etat ………………………………………………………. 17
3.2 Les Fluides Cryogéniques ………………………………………………….. 19
3.3 Equations de Base…………………………………………………………... 20

  i
3.3.1 Equation d’état de la phase gazeuse ……………….…………………. 21
3.3.2 Pression de la vapeur saturée ………………….……………………... 23
3.3.3 Densité du liquide saturé …………………………………………….. 25
3.3.4 Chaleur spécifique à pression constante à l’état de gaz parfait ……… 26
3.4 Propriétés Calorifiques ...…………………………………………………… 27
3.5 Evaluation de l’Exactitude des Equations d’Etat ...………………………… 29
3.5.1 Equation d’état de la phase gazeuse …..……………………………… 29
3.5.2 Equation de la pression de la vapeur saturée ……..………………….. 32
3.5.3 Equation de la densité du liquide saturé ………….………………...... 33

Chapitre 4 Analyse Thermodynamique du Cycle


4.1 Description du système …………………………………………………….. 36
4.2 Modèle Thermodynamique ………………………………………………… 37
4.3 Résultats et discussion ……………………………………………………... 40
4.3.1 Algorithme du programme de calcul ………………………………… 40
4.3.2 Influence du taux d’entrainement sur le COP ……………………….. 42
4.3.3 Influence du taux d’entrainement sur le taux d’augmentation de
Pression ……………………………………………………………… 43
4.3.3 Amélioration du coefficient de performance ………………………… 43
 
Conclusions et Perspectives 45
Références Bibliographiques 46

  ii
Nomenclature

a Section, m2
Cp Chaleur spécifique à pression constante, kJ / kg K
h Enthalpie spécifique, kJ / kg
m Débit massique, kg/s
p Pression, MPa
q Quantité de chaleur, kJ/kg
r Constante des gaz, kJ/kg K
s Entropie, kJ/kg K
T Température, K
u Vitesse du fluide, m/s
v Volume spécifique, m3/kg
w Travail fourni au compresseur, kJ/kg
Z Coefficient de compressibilité
Symboles Grecs
Φ Rapport des sections
θ Température intermédiaire réduite
μ Taux d’entrainement
ρ Densité, kg/m3
ω Densité réduite
Indices
c Etat critique
cal Grandeur calculée
exp Grandeur expérimentale
L Etat de liquide saturé
p Pression constante
r Grandeur Réduite

  iii
s Etat saturé
Exposants
0 Etat de gaz parfait
’ Etat de liquide saturé
‘’ Etat de vapeur saturé

  iv
Liste des Figures

Figure 2.1 Fonctionnement d’un éjecteur 09


Figure 2.2 Système de pompe à chaleur avec éjecteur 11
Figure 2.3 Éjecteur en tant que détendeur dans un système de pompe à
chaleur. 12
Figure 2.4 Éjecteur en tant que compresseur additionnel dans un système de
pompe à chaleur 13
Figure 2.5 Sous-refroidissement (A) Combinaison système à éjecteur/système
mécanique. 14
Figure 2.6 Système en cascade (B) L’éjecteur est activé par de la chaleur
externe. 14
Figure 3.1 Déviations moyennes de Z et ρ sur isobares. 31
Figure 3.2 Erreur relative entre pressions de vapeur saturée calculées et
données expérimentales. 34
Figure 3.3 Erreur relative entre densités du liquide saturé calculées et données
expérimentales. 35
Figure 4.1 Schéma et cycle d’un système de réfrigération avec éjecteur. 38
Figure 4.2 Influence du taux d’entrainement sur le coefficient de performance
du cycle. 42
Figure 4.3 Influence du taux d’entrainement sur le taux l’augmentation de
pression. 43
Figure 4.4 Influence du taux d’entrainement sur l’augmentation du COP par
rapport au cycle de base correspondant. 44 

  v
Liste des Tableaux

Tableau 3.1 Caractéristiques des fluides frigorigènes étudiés. 20


Tableau 3.2 Coefficients de l’équation d’état de la phase gazeuse. 23
Tableau 3.3 Coefficients de l’équation de la vapeur saturée 24
Tableau 3.4 Coefficients de l’équation de la densité du liquide saturé. 25
Tableau 3.5 Coefficients de l’équation de la chaleur spécifique à pression 26
constante à l’état de gaz parafait 27
Tableau 3.6 Constantes d’intégration. 28
Tableau 3.7 Déviations quadratiques moyennes. 30
Tableau 4.1 Conditions de fonctionnement du cycle. 41
Tableau 4.2 Comparaison des performances du cycle. 44

  vi
Chapitre 1

Chapitre 1
Introduction

Sommaire
1.1 Revue Bibliographique ……………………………………………………… 02
1.2 Objectifs du Mémoire ……………………………………………………….. 07

La production du froid est indispensable pour un navire réalisant des sorties en mer de
plus d’un ou deux jours pour permettre la conservation des denrées et des poissons (pour
un navire de pêche) et pour la climatisation des locaux. Mais la production du froid
représente aussi une dépense d’énergie importante qu’il soit produit directement sur le
bateau ou transporté, glace dans des cales isolées.
Le froid est obtenu par plusieurs procédés dont les plus répandus sont les systèmes à
compression mécanique. Ces systèmes consomment de l’énergie mécanique,
essentiellement fournie par consommation d’électricité dans le compresseur, mais aussi
dans les auxiliaires (pompes, ventilateurs des condenseurs…). Ces systèmes s’appliquent
à tous les niveaux de température et de puissance frigorifique, avec le ou les
frigorigène(s) adéquat(s) et des variantes (systèmes polyétagés, en cascade…).
Dans le but d’économiser l’énergie consommée, de nouveaux cycles de réfrigération ont
été mis au point. Parmi ceux-ci, les cycles à éjecteurs recèlent un intérêt particulier ces
dernières années. En effet, un système de réfrigération avec éjecteur comprend les mêmes
composants qu’un système à compression de vapeur typique, sauf qu’il utilise un éjecteur
au lieu d’une vanne. Cette solution permet de diminuer considérablement les pertes par
irréversibilités rencontrées généralement dans les vannes de détente.

1
Chapitre 1

De plus, les soucis environnementaux récents ont favorisé l’utilisation des réfrigérants
naturels, à savoir, les hydrocarbures, l’ammoniac, le dioxyde de carbone, l’air et la vapeur
d’eau, dans des systèmes de différentes capacités.

1.1 Revue Bibliographique


La bibliographie renferme un nombre considérable de travaux dédiés à l’étude des cycles
à éjecteurs. Ces systèmes ont été traités par des études expérimentales, théoriques ainsi
que par des simulations. Vu le nombre important de ces travaux, nous nous contentons ici
de présenter uniquement quelques travaux récents relatifs à ce sujet.
Al-Khalidy (1998) a présenté les résultats d’une étude expérimentale d’une machine
frigorifique à éjecteur utilisant le R113 comme réfrigérant. L’influence des températures
de la chaudière, du condenseur et de l’évaporateur sur le transfert de chaleur du système a
été étudiée pour différentes conditions de fonctionnement. Sun (1999) a comparé les
performances de onze réfrigérants appartenant à différentes familles dans un cycle à
éjecteur. Les résultats ont montré que le coefficient de performance dans le cas de la
vapeur d’eau est médiocre, alors que le R152a présente les meilleures performances.
Boumaraf et Lallemand (1999) ont étudié le remplacement des fluides frigorigènes purs
par des mélanges dans les machines frigorifiques trithermes à éjecteur, en vue de leur
optimisation. L’étude est menée théoriquement, pour des conditions de température de
sources définies, en utilisant un modèle de comportement du système basé sur des
modèles simples de chaque composant. Les caractéristiques thermodynamiques des
mélanges, en phase gazeuse ou à l’équilibre liquide–vapeur, sont déterminées par la
méthode de l’équation d’état et de l’égalité des fugacités de chacune des phases.
L’équation d’état utilisée est celle de Peng–Robinson. Les fluides considérés sont les
suivants : pour les corps purs, R142b, R152a, RC318, R124, R134a, R22; pour les
mélanges binaires, R22/RC318, R22/R142b, R22/R124, R22/R152a, R22/R134a,
R134a/R142b, R152a/R142b et R134a/R152a. L’étude montre que l’emploi d’un mélange
peut conduire aussi bien à une amélioration qu’à une dégradation des performances de la

2
Chapitre 1

machine. Ainsi, en général, quand le mélange est fortement zéotropique (par exemple :
R22/RC318), l’efficacité du système diminue. En revanche, quand le mélange est
légèrement zéotropique (par exemple : R134a /R142b) ou quasi azéotropique
(R134a/R152a), l’efficacité et le rendement exergétique augmentent. Disawas et
Wongwises (2004) ont présenté des résultats expérimentaux d’un cycle frigorifique
utilisant un éjecteur diphasique comme organe de détente. Les résultats ont été comparés
avec ceux d’un cycle conventionnel pour différentes températures des sources de chaleur.
Il est montré que les performances du cycle avec éjecteur sont meilleures que celles d’un
cycle conventionnel dans toute la gamme des températures considérées. Ceci est expliqué
par un coefficient de transfert de chaleur élevé du réfrigérant dans l’évaporateur.
Cependant l’augmentation devient relativement moindre avec l’augmentation de la
température de la source froide. Alexis (2005) a présenté une analyse détaillée d’un
système à éjection de vapeur. Il a trouvé que le COP varie entre 0.4 et 0.6. De plus, les
résultats ont montré que l’éjecteur et le condenseur provoquent les pertes exergétiques
maximales. Li et Groll (2005) ont proposé un cycle transcritique au CO2 avec éjecteur
dans le but d’améliorer le COP et diminuer les pertes provoquées par la détente. Un
modèle à pression constante de la zone du mélange de l’évaporateur a été utilisé. L’effet
du taux d’entraînement et de la chute de pression dans la chambre d’admission de
l’éjecteur sur les performances relatives du cycle a été étudié pour différentes conditions
de fonctionnement. Les résultats ont montré que le COP d’un cycle avec éjecteur peut être
amélioré par +16% par rapport à un cycle de base pour les mêmes conditions de
fonctionnement. Nehdi et al. (2007) ont réalisé une simulation d’un cycle à éjecteur basé
sur un modèle unidimensionnel élaboré en considérant la conservation de la masse, de la
quantité de mouvement et de l’énergie. Les propriétés thermodynamiques des réfrigérants
ont été obtenues à partir des subroutines de NIST. Les résultats de la simulation ont
montré que les paramètres géométriques de l’éjecteur ont une influence considérable sur
les performances du système. Deng et al. (2007) ont décrit une analyse théorique d’un
cycle transcritique au CO2 utilisant un éjecteur comme un organe de détente principal au

3
Chapitre 1

lieu d’une vanne. L’analyse a montré l’importance du taux d’entrainement sur les
performances du cycle. Pour des conditions de fonctionnement similaires, le COP du
cycle à éjecteur est 18.6% meilleur que celui d’un cycle avec échangeur interne et 22%
meilleur que celui d’un cycle conventionnel à compression de vapeur. L’analyse
exergétique a montré que le cycle à éjecteur diminue considérablement les pertes lors de
la détente. Les performances d’un système de compression de vapeur utilisant un éjecteur
comme organe de détente ont été étudiées par Bilir et Ersoy (2008). Dans l’analyse, un
modèle d’écoulement diphasique d’un éjecteur à section constante a été utilisé et le R134a
est choisi comme réfrigérant. Les résultats obtenus ont montré que pour des conditions de
fonctionnement données, il existe différents valeurs optimales de la perte de pression dans
la chambre d’admission, le rapport des sections de l’éjecteur, la pression de sortie de
l’éjecteur et le coefficient de performance. L’augmentation de l’écart de température entre
le condenseur et l’évaporateur provoque une augmentation du taux d’amélioration du
COP et une diminution du rapport des sections de l’éjecteur. Sarkar (2008) a présenté des
études d’optimisation avec des corrélations optimum des paramètres, en utilisant un
modèle de zone de mélange constante d’un cycle transcritique à éjecteur au CO2 d’une
pompe à chaleur. Des comparaisons par les méthodes énergétiques et exergétiques entre
des cycles utilisant une, une turbine ou un éjecteur en guise d’organe de détente dans un
cycle de pompe à chaleur au CO2 fonctionnant pour le mode de refroidissement et le
mode de chauffage. Les résultats ont montré que le cycle avec éjecteur est une solution
très prometteuse du point de vue coût et performance de la machine. Yapici (2008) a mis
au point un nouvel éjecteur basé sur un modèle de section constante dans le but d’analyser
ses performances dans un système de réfrigération pour une large gamme de conditions
de fonctionnement. Le système utilise l’eau chaude comme fluide secondaire et le R123
comme fluide moteur. Les effets des températures de fonctionnement sur la puissance
frigorifique et le coefficient de performance du système ont été étudiés
expérimentalement pour une position optimale de l’orifice primaire à un rapport des
sections de l’éjecteur égal à 9.97. Comme résultat, un coefficient de performance de 0.39

4
Chapitre 1

a été obtenu à une température du générateur de vapeur égale à 98°C, une température
d’évaporation de 10°C et une pression critique du condenseur égale à 129 kPa. Bergander
et al. (2008) ont décrit une nouvelle approche du cycle de Rankine pour le
refroidissement et la réfrigération. Par l’utilisation d’un organe diphasique appelé
« éjecteur de condensation » pour la deuxième étape de la compression. Cette approche
permet d’améliorer les performances du cycle standard à un seul étage de compression
par une réduction de la compression mécanique au détriment de la maitrise de l’énergie
cinétique dans l’éjecteur. En plus, elle permet de réduire les gaz à effet de serre en
produisant le même effet frigorifique avec moins d’énergie électrique consommée.
Chaiwongsa et Wongwises (2008) ont déterminé expérimentalement les performances
d’un cycle frigorifique utilisant un éjecteur diphasique. Le R134a est choisi comme fluide
frigorigène. Les performances ont été analysées en fonction des températures des sources
de chaleur pour différents paramètres : le débit massique primaire du réfrigérant, le débit
massique secondaire du réfrigérant, le rapport de recirculation, la pression moyenne
d’évaporation, le taux de compression, la température de refoulement du compresseur et
la puissance frigorifique. L’effet de la géométrie de l’orifice de sortie de l’éjecteur sur les
performances du système a été aussi discuté. Yari (2009) a présenté une nouvelle
configuration à deux étages d’un cycle transcritique à éjecteur qui utilise un échangeur
interne et un refroidisseur intermédiaire pour améliorer ses performances. L’analyse
théorique a été basée sur les premier et second principes de la thermodynamique. Les
résultats de la simulation ont montré que le COP et le rendement exergétique sont
supérieurs, respectivement, de 12.5 et 21 % par rapport à cycle conventionnel à deux
étages. Une analyse de régression en termes de températures d’évaporation et de sortie du
refroidisseur de gaz a été utilisée dans le but d’établir des expressions mathématiques des
valeurs maximales du COP, de la pression de refoulement, la pression intermédiaire et le
taux d’entrainement. Boumaraf et Lallemand (2009) ont développé un programme de
simulation permettant d’évaluer les performances et les caractéristiques d’un cycle à
éjecteur utilisant le R142b et le R600a comme fluides frigorigènes. Le cycle est analysé

5
Chapitre 1

en utilisant les températures des trois sources de chaleurs et les coefficients locaux de
transfert de chaleur de la chaudière, du condenseur et de l’évaporateur. De plus, le
programme de simulation inclut des corrélations du taux d’entrainement établies pour
différentes conditions de fonctionnement. Tous les composants du système sont
dimensionnés pour une puissance frigorifique égale à 10 kW, une température de la
source chaude égale à 120 et 130°C et des températures de la source intermédiaire et de la
source froide égale, respectivement, à 35 et 10°C. L’analyse des résultats a montré que le
COP diminue avec l’augmentation de la température de la source chaude. De plus, il est
montré que le R142b présente de meilleures performances du système pour tous les cas
étudiés. Les auteurs expliquent ce résultat par le fait que le R142b est plus lourd que le
R600a. Sarkar (2010) a réalisé des analyses thermodynamique et une comparaison entre
l’ammoniac, le propane et l’isobutane dans un cycle à compression de vapeur utilisant un
éjecteur. Le modèle est basé sur une zone de mélange de section constante. Les
performances optimales ont été recherchées en fonction des paramètres géométriques de
l’éjecteur. Les résultats ont montré que les paramètres géométriques optimaux
augmentent avec l’augmentation de la température d’évaporation et la diminution de la
température de condensation, alors que le taux d’amélioration du coefficient de
performance par rapport au cycle de base augmente avec l’augmentation de la
température de condensation et la diminution de la température d’évaporation. Des
expressions des paramètres géométriques optimaux ont été développées qui peuvent servir
dans le design et le contrôle du fonctionnement du système. Les résultats ont montré
également que les paramètres optimaux ainsi que le taux d’amélioration du COP en
utilisant l’éjecteur dépendent fortement des propriétés du réfrigérant et des conditions de
fonctionnement. Le paramètre géométrique optimal est maximum pour l’ammoniac et
minimum pour l’isobutane. En utilisant l’éjecteur comme moyen de détente, l’isobutane
provoque un accroissement de 21.6%% du COP, suivi du propane (17.9%) et l’ammoniac
(11.9%) pour les mêmes conditions de fonctionnement.

6
Chapitre 1

1.2 Objectifs du Mémoire


L’analyse de la bibliographie montre que le procédé de réfrigération avec éjecteur suscite
encore de l’intérêt. L’objet du présent mémoire est de réaliser une simulation
thermodynamique d’un cycle frigorifique à éjecteur utilisant des hydrocarbures purs, à
savoir le propane, le butane, l’isobutane et le propylène, en guise de fluides frigorigènes.
Cette tâche passe impérativement par:
- le développement d’un modèle d’équations d’état permettant de calculer les
propriétés thermodynamiques des fluides frigorigènes utilisés,
- l’analyse thermodynamique du cycle pour différentes conditions de
fonctionnement.
Le mémoire englobe quatre chapitres et des conclusions générales. Dans le premier
chapitre, une revue bibliographique devra mettre en lumière les travaux les plus récents
réalisés dans le but de d’analyser le fonctionnement des cycles à éjecteurs. Le second
chapitre portera sur les éjecteurs et les cycles à éjecteurs en général. La simulation d’un
système de réfrigération exige de disposer d’un modèle fiable de description des
propriétés thermodynamiques des réfrigérants utilisés dans les différentes phases
rencontrées. Ainsi le réfrigérant peut se trouver à l’état de vapeur surchauffée, à l’état de
vapeur saturée ou dans un état bi-phasique (liquide – vapeur). Le modèle permettant de
calculer les propriétés thermodynamique des réfrigérants ainsi qu’une analyse de sa
fiabilité sont exposés dans le troisième chapitre. Ce modèle sera exploité pour une analyse
thermodynamique d’un cycle à éjecteur pour différentes conditions de fonctionnements.
Le dernier volet du mémoire portera sur des conclusions générales et des propositions
intéressantes pour les travaux futurs.

7
Chapitre 2

Chapitre 2
Les Ejecteurs

Sommaire
2.1 Principe de fonctionnement des éjecteurs ………………………………….. 09
2.2 Systèmes frigorifiques à éjection …………………………………..………. 10
2.3 Les domaines d’applications ……………..………………………………… 12
2.3.1 À l’intérieur du cycle d’une pompe à chaleur ………….……………. 13
2.3.2 En cascade avec un système de pompe à chaleur………………..…… 15
2.4 Systèmes hybrides éjecteur-compression de vapeur (éjecteurs diphasiques)
2.4.1 Éjecteur utilisé comme détendeur dans des applications de
refroidissement/réfrigération ……………………………..………… 15
2.4.2 Éjecteur-condenseur utilisé dans des applications de chauffage …….. 15
2.5 Systèmes pompe à chaleur avec éjecteur multi-étagé (éjecteurs à flux
monophasique) ……………………………………..………..…………… 15

Les éjecteurs sont activés par la chaleur perdue ou la chaleur provenant de sources
renouvelables. Ils sont actionnés directement par une source thermique afin de générer
chauffage, refroidissement et réfrigération. Les impacts potentiels des éjecteurs sont
énormes puisqu’on peut les utiliser dans une variété d’applications. Ils peuvent être
intégrés directement à un système de pompe à chaleur-climatisation-réfrigération en
tant que composant interne afin d’accroître l’efficacité du système. Les éjecteurs
peuvent également être utilisés dans des systèmes hybrides (en cascade, de sous-
refroidissement) en tant que systèmes d’éjecto-compression ou d’éjecto-absorption
pour améliorer la performance globale du système.

8
Chapitre 2

Les applications des éjecteurs sont nombreuses. Ils peuvent être installés dans des
systèmes CVC pour des bâtiments, des maisons ou des communautés, et ce, surtout en
combinaison avec des systèmes d’énergie renouvelable ou de production distribuée
pour des maisons, bâtiments et communautés à consommation énergétique nette zéro
ou presque nulle. Les éjecteurs aident l’industrie à réutiliser la chaleur perdue en
augmentant le niveau de température de celle-ci et en améliorant la performance d’un
système de refroidissement ou de réfrigération.

2.1 Principe de Fonctionnement des Ejecteurs


Le principe de fonctionnement des éjecteurs repose sur l’utilisation de l’effet Venturi
d’une tuyère convergente-divergente pour convertir l’énergie de pression d’un fluide
moteur (flux principal) en énergie cinétique pour entraîner un fluide aspiré (flux
secondaire), puis la recompression du fluide mélangé en reconvertissant l’énergie
cinétique en énergie de pression (Figure 2.1) (CanmetÉNERGIE, 2009).

Figure 2.1. Fonctionnement d’un éjecteur

Les éjecteurs sont des compresseurs statiques activés thermiquement qui comprennent
une tuyère convergente-divergente, laquelle est intégrée à un corps principal
généralement cylindrique. L’effet de compression résulte de l’interaction entre les
deux flux de fluide. Le flux moteur est à haute pression et est produit dans un

9
Chapitre 2

générateur utilisant une source de chaleur. Cette source peut provenir d’une chaleur de
basse énergie.
Les éjecteurs ont l’avantage de pouvoir être commandés par de la chaleur perdue et de
servir de pompe à chaleur en effectuant les cycles appropriés pour produire des effets
de valorisation de la chaleur (augmentation de température), de refroidissement ou de
réfrigération, pourvu qu’une source thermique soit disponible.

2.2 Systèmes Frigorifique à Ejection


Bien qu’il puisse être utilisé avec d’autres frigorigènes, c’est avec l’eau que le système
frigorifique à éjection entra en scène en 1908. La paternité en revient au français
Maurice Leblanc (1857-1923).
L’abaissement de température de l’eau, qui se vaporise sous basse pression est obtenue
en aspirant la vapeur formée au moyen d’un éjecteur, ou trompe, alimenté par un jet de
vapeur vive provenant d’une chaudière. L’éjecteur est une tuyère d’abord convergente
(l’accroissement de la vitesse du jet diminue la pression ce qui permet l’aspiration
voulue) puis lentement divergente (l’augmentation progressive de la section offerte à
la vapeur ralentit sa vitesse et la pression remonte). Ce système qui a des créneaux
d’utilisation bien spécifique est peu répandu (Institut International du Froid, 2005).
La Figure 2.2 illustre le principe de fonctionnement d’un système de pompe à chaleur
avec éjecteur (CanmetÉNERGIE, 2009).
Un système de pompe à chaleur avec éjecteur comprend les mêmes composants qu’un
système à compression de vapeur typique, sauf qu’il utilise un éjecteur, une pompe et
un générateur au lieu d’un compresseur. Le générateur (chaleur provenant d’une
source d’énergie à basse température comme la chaleur perdue) fournit la vapeur haute
pression (P3) à l’entrée principale de l’éjecteur. Ce flux moteur est accéléré dans la
tuyère (Figure 1.1, a) où il atteint une vitesse supersonique, ce qui crée une dépression
à la sortie de la tuyère et aspire le flux provenant de l’évaporateur à une pression
inférieure (P1). Les deux flux entrent en contact dans la chambre de mélange (Figure
1.1, b) où les deux vitesses s’égalisent à une pression constante et une onde de choc se
produit ultimement résultant en une augmentation de la pression et une diminution de

10
Chapitre 2

la vitesse (vitesse subsonique). Le diffuseur (Figure 1.1, c) permet de convertir la


vitesse perdue en pression statique et le flux mélangé atteint la pression intermédiaire
(P2), laquelle correspond à la pression du condenseur. Après l’étape de condensation,
une partie du flux est détendue à la pression d’évaporation P1 tandis que le flux restant
est retourné par pompage au générateur.
L’efficacité globale des éjecteurs est généralement inférieure à celle de technologies
concurrentes comme la compression ou l’absorption mécanique. Toutefois, les
éjecteurs offrent des avantages intéressants par rapport à ces technologies, c’est-à-dire
simplicité, faible coût et niveau d’entretien peu élevé. Les éjecteurs possèdent
également l’avantage de pouvoir fonctionner en utilisant de la chaleur perdue basse
température.

Figure 2.2. Système de pompe à chaleur avec éjecteur

11
Chapitre 2

2.3 Les Domaines d’Applications


Les éjecteurs peuvent être utilisés (CanmetÉNERGIE, 2009):
ƒ A l’intérieur du cycle d’une pompe à chaleur,
ƒ En cascade avec un système de pompe à chaleur.

2.3.1. A l’intérieur du cycle d’une pompe à chaleur


ƒ En remplacement du détendeur pour récupérer le travail du compresseur
habituellement perdu dans ce dispositif, afin d’accroître l’efficacité du système
(Figure 2.3) (CanmetÉNERGIE, 2009).
ƒ Comme éjecteur-condenseur pour des applications de chauffage, afin de réduire
le travail du compresseur et, par conséquent, d’augmenter la capacité et la
performance du système (Figure 2.4) (CanmetÉNERGIE, 2009).

Dans les deux cas, l’éjecteur travaille en mode diphasique (flux à deux phases). Les
mêmes configurations peuvent s’appliquer aux pompes à chaleur à absorption.

Figure 2.3. Éjecteur en tant que détendeur dans un système de pompe à chaleur

12
Chapitre 2

Figure 2.4. Éjecteur en tant que compresseur additionnel dans un système de


pompe à chaleur

2.3.2. En cascade avec un système de pompe à chaleur


L’éjecteur est activé par une source de chaleur et sert à sous-refroidir la sortie du
condenseur (Figure 2.5) ou à refroidir le condenseur de la pompe à chaleur (Figure
2.6) (CanmetÉNERGIE, 2009).
Dans les deux cas, l’éjecteur travaille en mode monophasique (flux à une phase) et
aide à améliorer la performance du système de pompe à chaleur pour les applications
de chauffage, de refroidissement et de réfrigération. Les éjecteurs peuvent également
être utilisés dans les pompes à chaleur à absorption.

13
Chapitre 2

Figure 2.5. Sous-refroidissement (A) Combinaison système à éjecteur/système


mécanique.

Figure 2.6. Système en cascade (B) L’éjecteur est activé par de la chaleur externe.

14
Chapitre 2

2.4 Systèmes Hybrides Ejecteur-Compression de


Vapeur (Ejecteurs Diphasiques)

2.4.1 Éjecteur utilisé comme détendeur dans des applications


de refroidissement/réfrigération
L’éjecteur est activé par le condensat haute température et haute pression, lequel sert à
extraire de l’évaporateur le réfrigérant gazeux à basse pression et à le rejeter à une
pression et une température moyennes dans le séparateur.
Dans ce cas, l’éjecteur est utilisé comme détendeur. Il permet de réduire les pertes du
cycle lors de la détente et produit une augmentation de 10 à 15 % du COP
(CanmetÉNERGIE, 2009).

2.4.2 Éjecteur-condenseur utilisé dans des applications de


chauffage

Dans ce cas, l’éjecteur diphasique est aussi commandé par le condensat, mais avant
d’être acheminé à l’éjecteur, sa pression est augmentée par l’utilisation d’une pompe
de surpression afin que l’éjecteur puisse extraire du compresseur le réfrigérant gazeux.
Un tel cycle peut être utilisé dans des applications de pompe à chaleur. L’amélioration
de COP prévue pour une pompe à chaleur ordinaire peut atteindre 30 %, selon les
conditions de fonctionnement (CanmetÉNERGIE, 2009).

2.5 Systèmes de Pompe à Chaleur avec Ejecteur


Multi-Etagé (Ejecteurs à Flux Monophasique)
La chaleur servant à l’activation peut provenir de procédés industriels, d’un rejet de
chaleur, de capteurs solaires, de systèmes de production distribuée ou de la surchauffe
d’un compresseur. Le système à éjecteur est activé par de la chaleur externe
(CanmetÉNERGIE, 2009).

15
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

Chapitre 3
Equations d’Etat et Relations
Thermodynamiques

Sommaire
3.1 Les Equations d’Etat ………………………………………….……………. 17
3.2 Les Fluides Frigorigènes Naturels …...…………………………………….. 19
3.3 Equations de Base ………………………………………………………...... 20
3.3.1 Equation d’état de la phase gazeuse ………………………………..… 21
3.3.2 Pression de la vapeur saturée ………………………............................ 23
3.3.3 Densité du liquide saturé ……………………………………………... 25
3.3.4 Chaleur spécifique à pression constante à l'état de gaz parfait ………. 26
3.4 Propriétés Calorifiques ……………………………………………………... 27
3.5 Evaluation de l’Exactitude des Equations d’Etat …………………………... 29
3.5.1 Equation d’état de la phase gazeuse ………………………………….. 29
3.5.2 Equation de la pression de la vapeur saturée ………………………… 32
3.5.3 Equation de la densité du liquide saturé ………………………........... 33

Le calcul et la simulation des systèmes de réfrigération exigent la disponibilité de


modèles mathématiques simples et fiables pour la détermination des propriétés
thermodynamiques des fluides frigorigènes. Les propriétés thermodynamiques sont
nécessaires aux points clés du cycle et le long des processus ayant lieu dans les divers

16
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

composants du système. Les méthodes traditionnelles basées sur l’utilisation de


diagrammes d’état et de tables thermodynamiques peuvent être utilisées pour l’analyse
des cycles simples. Pour des cycles plus complexes, la simulation numérique utilisant
des modèles mathématiques devient nécessaire. Les propriétés thermodynamiques et de
transport des fluides moteurs sont exigées pour les états liquides et vapeur, ainsi que
pour la région biphasique liquide-vapeur. La description précise des équilibres entre les
phases implique la connaissance d’un certain nombre de paramètres, souvent obtenus
par traitement des données expérimentales, qu’il faut inclure dans les équations d’état
appropriées.

3.1 Les Equations d’Etat


La loi des gaz parfait est la plus simple équation d’état. Elle représente la limite vers
laquelle tendent toutes les équations d’état. C’est une approximation correcte pour des
basses pressions et des températures élevées :
pv
Z= =1 (3.1)
rT
Pour des pressions et des densités plus élevées, il est nécessaire d’utiliser les équations
d’état des gaz réels. De nombreuses équations d’état ont été proposées en vue d’obtenir
une meilleure description du comportement des fluides réels.
Depuis que Van Der Waals a proposé son équation d'état cubique en 1873 :
rT a
p= − 2 (3.2)
v−b v
où a est une constante qui tient en compte la pression interne :
(r Tc )2
a = 0.42748 (3.3)
pc
et b correspond physiquement au volume propre de la molécule (ou covolume) :

17
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

r Tc
b = 0.125 (3.4)
pc
De nombreuses équations d'état ont été mises au point. Parmi beaucoup d'équations
d'état proposées pour prédire le comportement des phases des systèmes non polaires,
les équations d'état cubiques ont été largement répandues en raison de leur simplicité et
leur exactitude. Parmi ces équations d'état cubiques, les équations d'état de Peng-
Robinson (P.R.) et de Soave-Redlich-Kwong (SRK) sont probablement les équations
d'état cubiques les plus largement répandues.
Malheureusement, toutes ces formes souffrent du même défaut, à savoir leur manque
de fondement théorique, ce qui limite leur extension à des systèmes fonctionnant avec
des mélanges. Ceci est possible uniquement si les paramètres dans les modèles sont
dotés de signification physique claire.
L'équation d'état du viriel, d'autre part, est l’une des rares équations d’état basées sur
un fondement théorique. Cette équation exprime les déviations de la loi des gaz parfaits
comme une série en puissance des densités :
pv
= 1+ B ρ + C ρ 2 + D ρ 3 + ⋅⋅⋅ (3.5)
rT
où les coefficients du viriel B , C , D , etc. sont fonctions de la température. L'équation
(3.5) se réduit à la loi des gaz parfaits pour des densités tendant vers zéro. Le deuxième
coefficient du viriel ( B ) explique les interactions résultant des collisions de deux
molécules ; le troisième coefficient du viriel ( C ) explique des collisions de trois corps,
etc.…
Un certain nombre de raisons favorisent l'utilisation de l’équation d'état du viriel, dont
les principales peuvent être énumérées comme suivent :
• l'équation d'état du viriel est rigoureusement basée sur la théorie de la
mécanique statistique et ceci tient compte pour que l'équation soit prolongée
aux mélanges sans devoir recourir à des règles empiriques.

18
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

• les équations d’état du viriel sont faciles à employer et n'exigent pas des
calculs itératifs prolongés.
• une équation d’état du viriel tronquée au quatrième coefficient du viriel
seulement est capable de représenter les densités du gaz jusqu'à 90 % de la
densité critique à condition que des coefficients du viriel précis soient
employés. Pour les systèmes de réfrigération les paramètres critiques ne sont
jamais atteints étant donné que ces systèmes fonctionnent généralement dans
le domaine sous critique.

3.2 Les réfrigérants Hydrocarbures Purs


On assiste, ces deux dernières décennies, à une profonde mutation dans le domaine de
la réfrigération et de la climatisation. Cette mutation est essentiellement liée aux
restrictions imposées aux fluides frigorigènes, en raison des problèmes
environnementaux. Les CFCs (chlorofluorocarbones) et les HCFCs
(hydrochloroflluorocarbones) qui étaient utilisés comme réfrigérants, solvants, aérosols
et ainsi de suite, responsable de la destruction d’une partie de la couche d'ozone et
l’aggravation de l’effet de serre sont désormais interdits d’utilisations dans la majorité
des pays. En outre, les HFCs (hydrofluorocarbons), supposés être les réfrigérants
alternatifs avec le label « écologiquement correct » en raison de leur potentiel de
destruction de la couche d’ozone (ODP) nul et de leurs performances élevées, sont
montrés du doigt par le protocole de Kyoto pour leur contribution à l’aggravation de
l’effet de serre. En outre, ils sont chers et nécessitent aussi une technologie avancée
pour la mise au point des systèmes qui engendreraient des coûts plus élevés, au-delà
des capacités financières de l’industrie frigorifique des pays en voie de développement.
Pour toutes ces raisons, la recherche de substituts possédant à la fois un potentiel de
destruction de la couche d’ozone (ODP) nul et un potentiel d’effet de serre (GWP) nul
ou négligeable est devenue une priorité. Dans ces circonstances, les réfrigérants

19
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

naturels, tels que les hydrocarbures (HCs), l'ammoniac, le dioxyde de carbone, la


vapeur d’eau et l’air, ont pris une attention particulière. Ces réfrigérants naturels sont
des substances totalement acceptables par notre environnement étant produites en
grande partie par la nature. Parmi ces fluides naturels, les hydrocarbures tels que le
propane (R290), le butane(R600), l’isobutane(R-600a) et le propylène (R1270) se
positionnent en bonne place pour remplacer les fluides de synthèse.
Quelques grandeurs d’usage courant pour la description des corps purs sont résumées
dans le Tableau 3.1. Ces informations proviennent des travaux de Glos et al. (2004).
Dans la formulation présentée ici, les paramètres critiques du fluide sont utilisés dans
les grandeurs réduites. D'autres constantes nécessaires pour la modélisation sont la
masse molaire et la constante universelle des gaz, 8.3145 J/mol K.

Tableau 3.1. Caractéristiques des fluides frigorigènes étudiés.


M (g/mol) Tb (K) Tc (K) p c (MPa) ρ c (kg/m3)
R290 44.09562 231.036 369.825 4.2480 220.48
R1270 42.07974 225.530 364.900 4.6000 228.00
R600 58.12220 272.395 425.125 3.7960 228.00
R600a 58.12220 261.394 407.810 3.6290 225.50

3.3 Equations de Base


Le choix du modèle thermodynamique est principalement dicté par le souci de rigueur,
de fiabilité et de validité dans le domaine opératoire considéré. Le modèle retenu pour
décrire les propriétés thermodynamiques des hydrocarbures utilise des formes de
l’équation de la pression de vapeur, de l’équation de la densité du liquide saturé, de
l’équation de la phase gazeuse et de celle de la chaleur spécifique à pression constante
à l’état de gaz parfait utilisées par Ouadha (2005) :

20
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

- une équation d’état de la phase gazeuse, exprimant le coefficient de compressibilité


en fonction de l’inverse de la température réduite ( θ ) et la densité réduite ( ω ) :
Z = Z (θ , ω ) (3.6)
- une équation de la pression de saturation en fonction de la température réduite ( Tr ) :
p s = p s (Tr ) (3.7)
- une équation de la densité du liquide saturé en fonction de la température réduite
( Tr ) :
ρ L = ρ L (Tr ) (3.8)
- une équation de la chaleur spécifique à pression constante à l’état de gaz parfait en
fonction de la température réduite ( Tr ) :

c 0p = c 0p (Tr ) (3.9)

3.3.1 Equation d’état de la phase gazeuse


Une équation d’état peut être n'importe quelle fonction décrivant avec précision les
données expérimentales. Cependant, si l’équation d’état est seulement empirique, il est
difficile de l'extrapoler aux températures et pressions élevées. Par conséquent, il est
plus avantageux d'utiliser une équation d’état ayant des bases théoriques justifiées. Une
telle équation d’état peut être employée dans une gamme sensiblement plus étendue de
températures et de pressions.
La mécanique statistique permet de justifier les bases théoriques de l’équation d’état du
viriel. En effet, les coefficients du viriel sont reliés aux forces d’interaction
intermoléculaires.
Le développement du viriel est un développement de l’équation d’état en puissance de
la densité ρ . L’ordre zéro est évidemment la loi des gaz parfaits :
pv m
Z= = 1 + ∑ Bi ρ i (3.10)
rT i =1

21
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

Dans l'équation d'état du viriel, le premier terme redonne la loi des gaz parfait et les
coefficients du viriel Bi sont représentés en tant que fonctions de la température. Ces
fonctions doivent être choisies de façon à que les dérivés deuxièmes des coefficients du
viriel par rapport à la température soient aussi fonction de la température. Par exemple,
le calcul des chaleurs spécifiques exige la connaissance des premières et deuxièmes
dérivées des coefficients du viriel par rapport à la température. Dans ce travail, les
coefficients Bi sont représentés en tant que fonctions de1 T , ainsi, les dérivés
premières et deuxièmes des coefficients du viriel par rapport à la température sont
également fonctions de la température :
n bij
Bi = ∑ j
(3.11)
j =0 T
En introduisant les coordonnées réduites, on obtient l’équation d’état qui sera utilisée
pour décrire les propriétés thermodynamiques de la vapeur surchauffée des fluides
frigorigènes naturels. Afin d’assurer une précision élevée dans le domaines de
températures comprises entre de 200 et 600 K et des pressions atteignant 20 MPa pour
des densités inférieures à 90 % la densité critique, l’équation d’état du viriel est
tronquée au quatrième coefficient du viriel ( m = 3 et n = 5 ) (Ouadha, 2005) :
3 5
p.v
Z= = 1 + ∑ ∑ bij θ j ω i (3.12)
r.T i =1 j = 0

avec, Z est le coefficient de compressibilité, θ = Tc T est l’inverse de la température


réduite et ω = ρ ρ c est la densité réduite.
Les coefficients bij sont calculés sur la base des données disponibles par la méthode de

décomposition en valeurs singulières ou SVD (pour Singular Value Décomposition)


(Press et al., 1988). Le Tableau 3.2 regroupe les coefficients bij pour chaque réfrigérant

étudié.

22
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

Tableau 3.2. Coefficients de l’équation d’état de la phase gazeuse


bij
j i =1 i=2 i=3
R290 0 -0.1249434E+01 0.2532806E+01 -0.2047607E+01
1 0.9041368E+01 -0.1133213E+02 0.9692192E+01
2 -0.2238572E+02 0.1817433E+02 -0.1452065E+02
3 0.2233365E+02 -0.1030064E+02 0.6899684E+01
4 -0.1098391E+02 0.1416414E+01 0.0000000E+00
5 0.2017626E-01 0.0000000E+00 0.0000000E+00
R1270 0 -0.3031942 E+01 0.9427542 E+01 -0.6253722 E+01
1 0.1522098E+02 -0.3835891 E+02 0.2437626 E+02
2 -0.3001030E+02 0.5730897 E+02 -0.3143255 E+02
3 0.2620812E+02 -0.3530942 E+02 0.1336970 E+02
4 -0.1156513E+02 0.7393491 E+01 0.0000000E+00
5 0.1967219E+1 0.0000000E+00 0.0000000E+00
R600 0 -0.2255965E+01 -0.2366930E+00 0.4751324E+01
1 0.1157838E+02 0.1981663E+01 -0.1741302E+02
2 -0.2196380E+02 -0.2729575E+01 0.1785220E+02
3 0.1684408E+02 -0.2367867E+01 0.6884410E+01
4 -0.6266662E+01 0.8439258E+01 -0.2231030E+02
5 0.8049022E+00 -0.4529328E+01 0.1021906E+02
R600a 0 0.1064971E+01 0.1387355E+01 -0.2475609E+01
1 -0.3796354E+01 -0.4287422E+01 0.1057556E+02
2 0.4951599E+01 0.4188531E+01 -0.1535388E+02
3 -0.6006900E+01 0.2508467E+01 0.7274592E+01
4 0.3458328E+01 -0.4408031E+01 0.0000000E+00
5 -0.9017217E+00 0.1113816E+01 0.0000000E+00

3.3.2 Pression de la vapeur saturée


Les pressions de vapeur étaient largement décrites dans la littérature par l’équation
d’Antoine :
B
ln p s = A − (3.13)
T +C
où A, B, C sont des constants. Cette équation suffisait pour nombre d’usages, mais elle
ne représentait pas les données avec assez de précision.

23
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

Pour représenter les données expérimentales du point triple au point critique, Wagner
(1973) proposa une équation pour la prédiction de la pression de la vapeur saturée de
l’argon, l’azote et la vapeur d’eau :
⎛p ⎞ 1
ln⎜⎜ s ⎟⎟ = (
a1 (1 − Tr ) + a 2 (1 − Tr ) 2 + a 3 (1 − Tr ) 3 + ⋅ ⋅ ⋅
b b
) (3.14)
⎝ p c ⎠ Tr
où Tr = T Tc est la température réduite et les paramètres a i et bi sont déterminés par
une méthode de régression. Une forme avec quatre exposants
( b2 = 1.5, b3 = 3.0, b4 = 6.0 ) est maintenant connue comme l’équation de Wagner.
Cette équation a été utilisée pour les réfrigérants (Kabelac, 1990 ; Hewitt et McMullan,
1997).
McLinden (1990) a utilisé une équation du type de Wagner qui est une modification
d’une équation proposée par Friend et al. (1989) :
ln ( p s p c ) = a1 τ (1 − τ ) + a 2τ + a 3τ 1.89 + a 4τ 3 (3.15)
où p s est la pression de la vapeur saturée, p c est la pression critique et τ = (1 − T Tc )
dans laquelle Tc est la température critique. Le terme avec l’exposant 1.89 donne le
comportement exact près de la région critique.
Dans le cadre du présent travail et dans un souci d’avoir une exactitude tout le long de
la courbe de saturation, nous avons opté pour la forme proposée par McLinden (1990).
Les coefficients a i sont propres à chaque fluide et sont donnés dans le Tableau 3.3.
Tableau 3.3. Coefficients de l’équation de la vapeur saturée
a1 a2 a3 a4

R290 -7.95434 1.34675 3.41711 -0.02085


R1270 -8.44820 2.00812 3.25892 2.03674
R600 -10.51385 3.64215 4.66685 6.03844
R600a -10.41097 4.05738 3.12306 7.57296

24
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

3.3.3 Densité du liquide saturé


Les formes des équations de la densité du liquide saturé sont assez variées dans la
littérature. Basu et Wilson (1989), dans un travail consacré à l’étude des propriétés
thermodynamiques du R134a, ont proposé pour la représentation des densités du
liquide saturé la forme suivante :
4
ρ L = ρ c + ∑ (1 − Tr )i 3 (3.16)
i =1

De son côté, Kabelac (1991) a suggéré une autre relation :


ρ L = d 1 + d 2 (1 − Tr )1 3 + d 3 (1 − Tr ) 2 3 (3.17)
Ces équations sont simples mais elles ne permettent pas de décrire le comportement
correct près de la région critique. Pour remédier à cet inconvénient, Les données de la
densité du liquide saturé ont été adaptées à la forme généralement utilisée (McLinden ;
1990) :
ρ L ρ c = 1 + d 1τ β + d 2τ 2 3 + d 3τ + d 4τ 4 3 (3.18)
Où ρ c est la densité critique etτ = 1 − T Tc . Le terme avec l’exposant 0.355 donne,
d’après l’auteur, le comportement exact près de la région critique.
Le Tableau 3.4 regroupe les coefficients de l’équation (3.18) pour chaque réfrigérant.

Tableau 3.4. Coefficients de l’équation de la densité du liquide saturé.


d1 d2 d3 d4

R290 1.78181 1.09114 -1.29968 1.09829


R1270 1.76173 1.37316 -1.99539 1.64578
R600 2.07740 2.47043 -6.44567 4.91201
R600a 1.720947 2.133621 -3.972124 3.122396

25
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

3.3.4 Chaleur spécifique à pression constante à l'état de gaz


parfait
Pour des densités tendant vers zéro, un gaz réel se comporte comme un gaz parfait ; sa
chaleur spécifique à pression constante ne dépend alors que de la température. En ayant
à l’esprit le souci d’obtenir des propriétés thermodynamiques fiables dans l’intervalle
de paramètres de fonctionnement des systèmes frigorifiques, il est inutile de recourir à
des expressions complexes comportant un nombre élevé de constantes pour la
description de la chaleur spécifique à pression constante à l’état de gaz parfait.
Il est établi que la même précision est obtenue à l’aide d’une simple équation, mais
dans un intervalle de température plus restreint qui représente le domaine de
fonctionnement des machines frigorifiques. Généralement, une forme polynomiale est
utilisée :
3
c 0p R = ∑ ciTri (3.19)
i =0

où R = 8.3145 kJ/kg K et Tr = T Tc est la température réduite. Les coefficients


c i sont donnés dans le Tableau 3.5.

Tableau 3.5. Coefficients de l’équation de la chaleur spécifique à pression constante à


l’état de gaz parafait
c0 c1 c2 c3

R290 0.10860820 -0.01966020 0.22967060 -0.07878790


R1270 0.10773420 -0.014661352 0.178350731 -0.058656262
R600 0.07958527 0.121207378 0.112951052 -0.045635831
R600a 0.118236237 -0.095480072 0.401983061 -0.161479102

26
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

3.4 Propriétés Calorifiques


Les propriétés calorifiques sont facilement déterminées par différentiation de
l’équation d’état de la phase gazeuse combinée avec l’équation de la chaleur spécifique
à pression constante à l’état de gaz parfait en utilisant les équations différentielles de la
thermodynamique (Van Ness et Abbott, 1982). Les propriétés thermodynamiques
communes à l’analyse des systèmes frigorifiques, à savoir l’enthalpie et l’entropie, sont
récapitulées dans les équations suivantes en fonction de la température et de la densité
comme variables indépendantes.
T
⎡ ⎛ ∂p ⎞
v

h(T , v ) = hc + ∫ c (T )dT + ∫ ⎢T ⎜ ⎟ − p ⎥ dv + p(T , v )v
0
(3.20)
v 0 ⎣ ⎝ ∂T ⎠ v
v
T0 ⎦
T
dT v ⎡ ⎛ ∂p ⎞ R ⎤ v
s (T , v ) = sc + ∫ cv0 (T ) + ∫ ⎢T ⎜ ⎟ − ⎥ dv + R ln (3.21)
T0 T v0 ⎣ ⎝ ∂T ⎠v v ⎦ v0

où les indices 0 se rapportent aux propriétés à l’état de gaz parfait.


Dans le souci de faciliter la programmation des expressions de l’enthalpie et de
l’entropie, les notations suivantes sont introduites :
3 5
i+ j ⎫
A1 = ∑ ∑ bij θ j ω i ⎪
i =1 j = 0 i ⎪
⎬ (3.22)
3 5
j −1 j i⎪
A2 = ∑ ∑ bij θ ω
i =1 j = 0 i ⎪⎭

En introduisant ces notations, les expressions finales de l’enthalpie et de l’entropie


sont :
h = h 0 − r T A1 ⎫⎪
⎬ (3.23)
s = s 0 − r ln(ω ω 0 ) + r A2 ⎪⎭

où ω 0 = 0.101325 (ρ c r T ) et h 0 et s 0 sont l’enthalpie et l’entropie à l’état de gaz


parfait qui sont liées à la chaleur spécifique à l’état de gaz parfait par :

27
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

h 0 = ∫ c 0p (Tr ) dT + hc ⎫

c p (Tr )
0 ⎬ (3.24)
s0 = ∫ dT + s c ⎪
T ⎭
Après intégration, les expressions finales de l’enthalpie et de l’entropie à l’état de gaz
parfait sont :

⎛ c c c ⎞⎫
h 0 = R Tc ⎜ c 0 Tr + 1 Tr2 + 2 Tr3 + 3 Tr4 + hc ⎟⎪
⎝ 2 3 4 ⎠⎪
⎬ (3.25)
⎛ c 2 2 c3 3 ⎞⎪
s = R⎜ c 0 ln (Tr ) + c1Tr + Tr + Tr + s c ⎟
0

⎝ 2 3 ⎠ ⎪⎭
Les constantes d'intégration sont choisies à partir d’un état de référence arbitraire :
h ′(0°C ) = 200.00 kJ/kg et s ′(0°C ) = 1.00 kJ/kg.K (3.26)
Le Tableau 3.6 regroupe les constantes d’intégration des frigorigènes étudiés.

Tableau 3.6. Constantes d’intégration.


hc sc

R290 0.09306321 0.4780413


R1270 0.1003957 0.4993076
R600 0.08231379 0.3478939
R600a 0.07596654 0.4426981

L'enthalpie et l'entropie du liquide saturé sont dérivées de l'équation de Clausius-


Clapeyron :
dp s ⎫
h ′(T ) = h ′′(T , v ′′) − T [v ′′(T , p s ) − v ′(T )]
dT ⎪⎪
⎬ (3.27)
dp s ⎪
s (T ) = s (T , v ) − [v (T , p s ) − v (T )]
′ ′
′ ′′ ′
′ ′
dT ⎪⎭

28
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

où h ′ , s′ , v ′ se référent, respectivement, à l'enthalpie, l'entropie et au volume


spécifique à l'état de liquide saturé et , h ′′ , s ′′ , v ′′ dénotent, respectivement,
l'enthalpie, l'entropie et le volume spécifique à l'état de vapeur saturée.
L’enthalpie et l’entropie pour le liquide comprimé le long d’une isotherme sont
données par :
h(T , p ) = h ′(T ) + [ p − p s (T )] v ′(T )⎫
⎬ (3.28)
s (T , p ) = s ′(T ) ⎭

3.5 Evaluation de l’Exactitude des Equations


L'exactitude des équations d’état (3.12), (3.15) et (3.18) est analysée par des
comparaisons statistiques (graphique et tabulaire) des valeurs des propriétés calculées à
l’aide de ces équations avec les données publiées. De nouvelles données
expérimentales ont été utilisées afin de réactualiser le calcul des coefficients et prouver
la fiabilité des équations d’état. La forme de l’équation de la chaleur spécifique à
pression constante à l’état de gaz parfait ne nécessite généralement pas d’être vérifiée.
Des figures montrant la déviation en pourcentage des valeurs calculées de la pression
de vapeur saturée et la densité du liquide saturé par rapport aux données utilisées ont
été tracées et analysées pour évaluer l'exactitude de ces équations.

3.5.1 Equation d’état de la phase gazeuse


Pour l’évaluation de l’exactitude des grandeurs calculées par l’équation d’état de la
phase gazeuse par rapport aux données disponibles, la déviation quadratique moyenne
est utilisée :
1
⎧⎪⎡ N X cal ,i − X exp,i ⎤ ⎫⎪ 2

δ x (% ) = 100⎨⎢∑ ⎥ N⎬ (3.29)
⎪⎩⎢⎣ i =1 X exp,i ⎥⎦ ⎪⎭

29
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

Les déviations quadratiques moyennes des valeurs des coefficients de compressibilité


( Z ) et des densités ( ρ ) calculées par l’équation (3.12) par rapport aux données
publiées sont représentées dans le Tableau 3.7. Sur ce tableau est indiqué également le
nombre de points ( p − ρ − T ) utilisés pour l’élaboration de l’équation d’état de la
phase gazeuse pour chaque réfrigérant.
L’équation 3.12 prédit les données expérimentales avec une déviation quadratique
moyenne ne dépassant pas 0.064 % comme valeur maximale dans le cas de l’isobutane.
Pour les autres fluides, elle varie de 0.039 à 0.063 %.
Les densités de la phase gazeuse calculées par la présente équation donnent des
déviations qui varient de 0.0999 %, valeur minimale pour le cas du propane, à 0.26 %,
un maximum pour le cas du propylène. Ces déviations sont dues principalement aux
forces d’interaction intermoléculaires qui s’accentuent en s’approchant de la phase
liquide (sur la courbe de saturation) ainsi que près de la région critique.

Tableau 3.7. Déviations quadratiques moyennes.


Nombre de points Référence δ Z (%) δ ρ (%)

R290 1116 Sytchev et al. (1989) 0.03871646 0.0999456

R1270 361 Stewart et al. (1986) 0.06118630 0.2648029

R600 942 Younglove et Ely (1987) 0.06353678 0.1816996

R600a 1084 Younglove et Ely (1987) 0.06411889 0.1139543

Ces déviations sont calculées sur différentes isobares pour chaque réfrigérant (Figure
3.1). D’une manière générale, les erreurs augmentent en s’approchant de la phase
liquide où les forces intermoléculaires s’accentuent. Donc pour améliorer l’exactitude
des équations, il faut introduire d’autres coefficients du viriel.

30
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

Propane
0.12
0.08 Propane

0.10

0.06
0.08
dz (%)

δρ(%)
0.04 0.06

0.04

0.02
0.02

0.00 0.00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Pression (MPa) Pression (MPa)

0.06
0.12
Propyléne Propyléne
0.05
0.10

0.04
0.08

δρ (%)
dz (%)

0.03
0.06

0.02 0.04

0.01 0.02

0.00 0.00
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
Pression (MPa) Pression (MPa)

Butane
Butane
0.08 0.4

0.06 0.3
dρ (%)
dz (%)

0.04 0.2

0.02 0.1

0.00 0.0
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12

Pression (MPa) Pression (MPa)

0.18

0.4 0.16 Isobutane


Isobutane

0.14

0.3 0.12

0.10
dz (%)

δρ (%)

0.2 0.08

0.06

0.1
0.04

0.02
0.0
0 2 4 6 8 10 12 0.00
0 2 4 6 8 10 12
Pression (MPa)
Pression (MPa)

Figure 3.1. Déviations moyennes de Z et ρ sur isobares.

31
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

3.5.2 Equation de la pression de la vapeur saturé


L’erreur relative en pourcentage de la pression de la vapeur saturée calculée par
l’équation (3.15) par rapport aux données disponibles forme la base pour les
comparaisons graphiques :
p exp − p cal
δp s (%) = 100 (3.30)
p exp

La plus basse température pour les données de saturation utilisées est 200K. La Figure
3.2 montre l’erreur relative des pressions de saturation par rapport aux données
publiées.
Dans le cas du propane, les valeurs calculées sont confrontées à cinq types de données :
les mesures de Glos et al. (2004), de Miyamoto et Uematsu (2007), d’Abdulagatov et
al. (1995), les données de Sytchev et al. (1989) et de Younglove et Ely (1987). D’une
manière générale, une bonne concordance est constatée, sauf pour les mesures de
Abdulagatov et al. (1995) dans l’intervalle compris entre 339 et 354 K où l’erreur
relative maximale est 0.97%.
Relativement, peu de données sont disponibles pour le propylène. L’équation de la
vapeur saturée a été élaborée sur la base des données publiées par Stewart et al. (1986).
En plus de ces données, les mesures de Glos et al. (2004) ont été utilisées dans la
comparaison. Les données de Stewart et al. (1986) concordent parfaitement avec les
valeurs calculées par la présente équation, alors que les mesures de Glos et al. (2004),
présentent une légère déviation pour les températures 160 et 170 K mais l’erreur
relative moyenne reste acceptable et équivaut à 0.36%.
Pour le cas du butane, l’équation (3.16) donnent des déviations en moyenne pour
chaque type de données : Glos et al. (2004), 0.58% ; Miyamoto et Watanabe (2001),
0.67 % et Younglove et Ely (1987), 0.67%.
Dans le cas de l’isobutane, l’équation utilisée représente les données avec une très
bonne précision. Les mesures de Glos et al. (2004) et celles de Miyamoto et al. (2004)

32
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

présentent des déviations relativement importantes en moyenne de 0.75 et 1.04%


respectivement.

3.5.3 Equation de la densité du liquide saturé


L’erreur relative en pourcentage de la densité du liquide saturé calculée par l’équation
(3.18) par rapport aux données disponibles forme la base pour les comparaisons
graphiques :
′ − ρ cal
ρ exp ′
δρ L (%) = 100 (3.31)

ρ exp
A l’exception des mesures d’Abdulagatov et al. (1995) qui présentent une déviation
maximale de 0.97% à la température 366.017K, les données de Sytchev et al. (1989) et
celles de Younglove et al. (1987) ainsi que les mesures de Glos et al. (2004)
concordent parfaitement avec les valeurs calculées de la densité du liquide saturé du
propane.
Quant au propylène, la Figure 3.3 montre la déviation relative de densité du liquide
saturé par rapport aux données de Stewart et al. (1986) et aux mesures de Glos et al.
(2004). L’erreur relative moyenne pour ces deux types de données est la suivante :
Steawart et al. (1986), 0.12 et Glos et al. (2004), 0.23%.
Pour ce qui concerne le butane, les valeurs calculées présentent des déviations
moyennes légèrement élevées. Par exemple, les données de Younglove et al. (1987)
0.37% et les mesures de Glos et al. (2004) 0.29%.
Les densités du liquide saturé calculées de l’isobutane sont confrontées aux données de
Younglove et Ely (1987) et aux mesures de Glos et al. (2004). La déviation maximale
est de 0.67% par rapport aux données de Younglove et Ely (1987).

33
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

2
Propane
Glos et al. (2004)
Sytchev et al. (1989)
1 Younglove et Ely (1987)

100 (pcal-pexp)/pexp (%)


Miyamoto et Uematsu (2007)
Abdulagatov et al. (1995)
0

-1

-2
200 250 300 350
Température (K)

4
Butane
Younglove et Ely (1987)
Im et al. (2007)
2 Miyamoto et Uematsu (2007)
100 (pcal-pexp)/pexp (%)

Miyamoto et Watanabe (2001)


Glos et al. (2004)
0

-2

-4
200 250 300 350 400
Température (K)

4
100 (pcal-pexp)/pexp (%)

0
Isobutane
Miyamoto et al. (2004)
Younglove et Ely (1987)
-4
Glos et al. (2004)
Miyamoto et Watanabe (2001)
Miyamoto et al. (2008)
-8
200 250 300 350 400
Température (K)

1.0 Propylene
Glos et al. (2004)
Stewart et al. (1986)
0.5
100 (pcal-pexp)/pexp (%)

0.0

-0.5

-1.0
150 200 250 300 350
Température (K)

Figure 3.2. Erreur relative entre pressions de vapeur saturée calculées et données
expérimentales.

34
Chapitre 3
___________________________________________________________________________

1.0
Propane
Miyamoto et Uematsu (2007)
Younglove et Ely (1987)
0.5 Abdulagatov et al. (1995)

100(ρ'cal-ρ'exp)/ρ'exp (%)
Sytchev et al. (1989)
Glos et al. (2004)
0.0

-0.5

-1.0
150 200 250 300 350
Température (K)

6
Butane
Miyamoto et Uematsu (2007)
Miyamoto et watanabe (2001)
3 Glos et al. (2004)
100 (ρ'cal-ρ')exp/ρ'exp (%)

Younglove et Ely (1987)

-3

-6
200 250 300 350 400
Température (K)

2
Isobutane
Younglove et Ely (1987)
Glos et al. (2004)
1
Miyamoto et watanabe (2008)
100 (ρ'cal-ρ'exp)/ρ'exp (%)

-1

-2
200 250 300 350 400
Température (T)

1.0
Propyléne
Glos et al. (2004)
0.5 Stewart et al. (1986)
100 (ρ'cal-ρ'exp)/ρ'exp (%)

0.0

-0.5

-1.0
150 200 250 300 350
Température (K)

Figure 3.3. Erreur relative entre densités du liquide saturé calculées et données
expérimentales.

35
Chapitre 4

Chapitre 4
Analyse Thermodynamique du cycle

Sommaire
4.1 Description du système …………………………………………………….. 36
4.2 Modèle Thermodynamique ………………………………………………… 37
4.3 Résultats et discussion ……………………………………………………... 40
4.3.1 Algorithme du programme de calcul ………………………………… 40
4.3.2 Influence du taux d’entrainement sur le COP ……………………….. 42
4.3.3 Influence du taux d’entrainement sur le taux d’augmentation de
Pression ……………………………………………………………… 43
4.3.3 Amélioration du coefficient de performance ………………………… 43

Dans ce chapitre, une analyse du cycle avec éjecteur utilisant quatre réfrigérants
hydrocarbures, à savoir, le propane (R290) et le propylène (R1270), communément
rencontrés dans les systèmes de réfrigération mono-étagés, est réalisée. Cette analyse
permet de montrer l’influence des paramètres de l’éjecteur sur les performances du
cycle en comparaison avec le cycle conventionnel.

4.1 Description du système


Le schéma et le cycle en diagramme p-h d’un système de réfrigération à compression
de vapeur avec un éjecteur comme organe de détente est montrée sur la Figure 4.1. Le
débit primaire du condenseur (état 3) et le débit secondaire de l’évaporateur (état 8)
s’écoulent à travers, respectivement, les orifices primaires et secondaires, la zone à
section constante de mélange et le diffuseur (10-5) de l'éjecteur et ensuite séparé en
vapeur (état 1) et liquide (état 6) de sorte que ce rapport soit assorti avec le rapport

  36
Chapitre 4

d'admission des débits primaires et secondaires. Puis, le liquide s’écoule à travers la


vanne de détente (6-7) et l’évaporateur (7-8). Tandis que la vapeur est véhiculée par le
compresseur (1-2) pour passer dans le condenseur (2-3).
Trois paramètres de l'éjecteur ont une influence significative sur les performances du
système. Il s’agit de :
- le taux d’entrainement, rapport du débit secondaire au débit primaire.
- le taux d’augmentation de pression, rapport de la pression de sortie du diffuseur
à la pression d'admission de l’orifice secondaire. 
- le taux géométrique des sections, rapport de la section de la chambre de
mélange à la section de sortie de l’orifice primaire.
 

4.2 Modèle Thermodynamique


Le modèle thermodynamique du cycle de réfrigération à compression de vapeur
avec éjecteur est basé sur les lois de conservation de la masse, la quantité de
mouvement et de l’énergie appliquées sur chaque composant. Pour simplifier le
modèle théorique et élaborer les équations par unité de débit total de l’éjecteur, les
hypothèses suivantes ont été considérées :
• les pertes de charges dans le condenseur, l’évaporateur, le séparateur et les
tubes de raccordement sont négligées.
• le système n’échange pas de la chaleur avec son environnement sauf à travers le
condenseur.
• le réfrigérant est à l’état saturé aux sorties de l’évaporateur et du
condenseur.
• les débits de vapeur et du liquide du séparateur sont saturés.
• l’écoulement à travers la vanne de détente est isenthalpique.
• il n'y a aucun mélange entre les débits avant la zone de mélange.
• les rendements de détente des débits sont constants. Le diffuseur a
également un rendement constant.
• les énergies cinétiques du réfrigérant à l'admission et à la sortie de
l'éjecteur sont négligeables.

  37
Chapitre 4

                                          
 

Pression
3 2 2b
Pco

6 5 1

8 -- Pev
7
4 10
9

Enthalpie

   

Figure 4.1. Schéma et cycle d’un système de réfrigération avec éjecteur.

  38
Chapitre 4

Basé sur les hypothèses ci-dessus, les équations de bilan énergétique peuvent être
obtenues dans les sections des orifices primaire et secondaire de l’éjecteur :
h3 = h4 + u4 2 / 2 (4.1)

h8 = h9 + u9 2 / 2 (4.2)
Pour un taux d'entraînement donné (µ), les sections de sortie des orifices primaire
et secondaires sont calculées par les expressions suivantes :
1
a4 = (4.3)
(1 + μ ) ρ4u4
μ
a9 = (4.4)
(1 + μ ) ρ9u9
Le paramètre géométrique de l'éjecteur, le rapport des sections (Φ) est donné par :
Φ = ( a4 + a9 ) / a4 (4.5)

Les équations des bilans de masse, de mouvement et d’énergie, respectivement,


dans la zone de section constante de mélange de l'éjecteur sont données par
(Sarkar, 2008) :
ρ4 a4u4 + ρ9 a9u9 = ρ10 ( a4 + a9 ) u10 = 1 (4.6)

1 μ
p9 ( a4 + a9 ) + u4 + u9 = p10 ( a4 + a9 ) + u10 (4.7)
1+ μ 1+ μ

1 ⎛ u42 ⎞ μ ⎛ u92 ⎞ u102


⎜ h4 + ⎟ + ⎜ h9 + ⎟ = h10 + (4.8)
1+ μ ⎝ 2 ⎠ 1+ μ ⎝ 2 ⎠ 2

Et pour la section du diffuseur, l’équation du bilan énergétique est donnée par :


u102
h5 = h10 + (4.9)
2
Le bilan énergétique global de l'éjecteur est donnée par :
1 μ
h3 + h8 = h5 (4.10)
1+ μ 1+ μ
Le processus de compression est supposé non isentropique ayant un rendement
isentropique basé sur le taux de compression du compresseur, qui est donné par la
relation empirique suivante (Nehdi et al., 2007) :

  39
Chapitre 4

Pco
ηis ,c = 0.874 − 0.0134 (4.11)
P1
Le travail spécifique fourni au compresseur et la production frigorifique spécifiques
sont donnés, respectivement, par les expressions suivantes :
1
wc = ( h2 − h1 ) (4.12)
1+ μ
μ
qev = ( h8 − h6 ) (4.13)
1+ μ
Le coefficient de performance (COP) du cycle avec éjecteur peut être calculé par :
COP = qev / wc (4.14)
Et le COP du cycle de base correspondant avec vanne de détente est donné par :
COPb = ( h8 − h3 ) / ( h2b − h8 ) (4.15)

Le taux d’amélioration du COP peut être évaluée par :


COPi = ( COP − COPb ) / COPb (4.16)

4.3 Résultats et discussion


Sur la base du modèle thermodynamique proposé, un programme Fortran a été élaboré
et qui permet de calculer les paramètres du réfrigérants dans les différents points
caractéristiques du cycle ainsi que ses performances en fonction des paramètres de
l’éjecteur.

4.3.1 Algorithme du programme de calcul


Pour des températures d’évaporation et de condensation constantes, l’algorithme du
programme élaboré pour tous les réfrigérants est donné comme suit :
i. Les propriétés aux points 8 et 3 sont calculées. Enthalpies et d’autres
propriétés aux points 9 et 4 sont calculées sur la base du rendement de
l’orifice et p8-p9. Les vitesses aux états correspondants sont calculées en
utilisant les équations (4.1) et (4.2) et puis les sections et leur rapport sont

  40
Chapitre 4

également calculés à l’aide des équations (4.3) et (4.5) en fixant une valeur
du taux d’entrainement pour démarrer le processus itératif.
ii. En utilisant les équations (4.6) à (4.8) et les propriétés du fluide, la pression,
l’enthalpie et la vitesse à la sortie de la zone de mélange (état 10) sont
calculées par une méthode itérative et puis d’autres propriétés sont
calculées.
iii. En utilisant l’équation (4.9) ou (4.10) et un rendement donné du diffuseur,
l’enthalpie, la pression et le titre en vapeur à l’état 5 sont calculés par une
méthode itérative.
iv. Si la condition (1+μ)x5 = 1 n’est pas satisfaite, les étapes (ii) et (ii) sont
répétées jusqu’à satisfaction de cette condition.
v. Les propriétés aux états 6, 7 et 1 sont calculées. Ensuite les propriétés du
point 2 sont calculées en utilisant le rendement isentropique donné par
l’équation (4.11).
vi. En utilisant les équations (4.12) à (4.16), les performances du cycle sont
calculées.

4.3.2 Influence du taux d’entrainement sur le COP


Le calcul est réalisé pour des valeurs de la température d’évaporation, de la
température de condensation et des rendements de l’éjecteur constantes (Tableau 4.1) :

Tableau 4.1. Conditions de fonctionnement du cycle.


Température d’évaporation, o C 5
Température de condensation, o C 40
Rendement isentropique de l’orifice primaire de l’éjecteur, %
Rendement isentropique de l’orifice primaire de l’éjecteur, % 80
Rendement isentropique du diffuseur de l’éjecteur, %

La Figure 4.2 montre l’influence du taux d’entrainement sur le coefficient de


performance du cycle utilisant le propane et le propylène. L’augmentation du taux

  41
Chapitre 4

d’entrainement, c'est-à-dire, l’augmentation du débit secondaire du réfrigérant


provoque une augmentation du COP. Cette augmentation est due principalement a
l’augmentation de la production frigorifique spécifique. Cette dernière résulte de la
diminution des pertes lors de la détente du réfrigérant.
De plus il est noté que le propane présente de meilleure performance comparé au
propylène pour les mêmes conditions de fonctionnement.

9.0
Propylène
8.5 Propane

8.0

7.5

7.0
COP

6.5

6.0

5.5

5.0

4.5
0.62 0.64 0.66 0.68 0.70 0.72 0.74 0.76 0.78 0.80
Taux d'entrainement, μ

Figure 4.2. Influence du taux d’entrainement sur le coefficient de performance du


cycle.

4.3.3 Influence du taux d’entrainement sur le taux


d’augmentation de pression
La présence de l’éjecteur provoque une augmentation de la pression à l’aspiration du
compresseur. Le compresseur aspire les vapeurs du séparateur à une pression

  42
Chapitre 4

légèrement supérieure à la pression d’évaporation. Cette différence est caractérisée par


le taux d’augmentation de pression (PLR=p1/pévap).
La Figure 4.3 montre l’influence du taux d’entrainement sur le taux d’augmentation de
pression. L’augmentation du taux d’entrainement engendre une augmentation linéaire
du taux d’augmentation de pression. Cette augmentation est bénéfique pour le cycle
car elle permet de réduire la puissance consommée par le compresseur, d’où une
augmentation du COP.

1.2 Propylene
Propane

1.1

1.0

0.9
PLR

0.8

0.7

0.6

0.62 0.64 0.66 0.68 0.70 0.72 0.74 0.76 0.78 0.80
Taux d'entrainement, μ

Figure 4.3. Influence du taux d’entrainement sur le taux l’augmentation de pression.

4.3.3 Amélioration du coefficient de performance


Les performances du cycle à éjecteur sont comparées au cycle de base correspondant.
Une nette amélioration du COP est constatée lors de l’utilisation de l’éjecteur comme

  43
Chapitre 4

le montre la Figure 4.4. Cette amélioration peut atteindre les 40% pour un taux
d’entrainement élevé.

40 Propylene
Propane
35

30

25

20

15
COPi

10

-5

-10

0.62 0.64 0.66 0.68 0.70 0.72 0.74 0.76 0.78 0.80
Taux d'entrainement, μ
Figure 4.4. Influence du taux d’entrainement sur l’augmentation du COP par rapport
au cycle de base correspondant.

Le Tableau 4.2 présente une comparaison entre les performances des deux réfrigérants
utilisés en tenant en compte du paramètre géométrique de l’éjecteur (Φ).
Tableau 4.2. Comparaison des performances du cycle.
Φ p8-p9 COP COPb COPi
Propane 3.602 101 7.172 5.405 24.635
Propylène 3.79 101 5.995 5.344 10.851
 

  44
Conclusions et Perspectives

Conclusions et Perspectives

Une simulation thermodynamique d’un cycle muni d’un éjecteur comme organe de
détente a été réalisée. Le cycle considéré fonctionne aux hydrocarbures purs, à savoir,
le propane et le propylène. L’analyse a permis de montrer l’influence des paramètres
de l’éjecteur, en particulier, le taux d’entrainement sur les performances u cycle en
comparaison avec le cycle de base correspondant.
Sur la base du modèle de simulation proposé un programme Fortran a été élaboré. Le
programme fait appel à des sous-programmes des propriétés thermodynamiques
élaborées sur la base des équations d’état proposées. Les sous-programmes regroupent
les propriétés thermodynamiques nécessaires, telles que la pression, la densité du
liquide saturé, l’enthalpie et l’entropie.
Les résultats de la première partie de ce mémoire et qui consistait à élaborer les
équations d’état ont montré la grande fiabilité des équations proposées dans la
description des propriétés thermodynamiques des réfrigérants. Les valeurs calculées
ont été confrontées avec succès aux données de la littérature. Des données récentes ont
été utilisées pour certains réfrigérants.
L’analyse du cycle a permis de mettre en évidence l’avantage de l’utilisation de
l’éjecteur par rapport aux cycles classiques munis de vannes de détente. De plus, les
performances du propane sont nettement meilleures que celles du propylène.
La réalisation de ce mémoire ouvre de nombreuses voies pour les travaux futurs. Par
exemple, il est fort souhaitable d’entreprendre une étude d’optimisation de la
géométrie de l’éjecteur en utilisant la modélisation proposée. De plus, une analyse
éxergétique du cycle à éjecteur est fort souhaitable dans le but de comparer les
processus réels de ce cycle avec ceux d’un cycle de base correspondant.

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