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lundi 23 février 2009

Programme anti-crise : la seule issue est un


plan de relance socialiste
Les banques à peine passées à la caisse des gouvernements, elles font à nouveau la queue, accompa-
gnées cette fois des mastodontes industriels. Des tabous ont été brisés en un clin d’œil. Rien ne
semble plus fonctionner. Chaque plan de relance est suivi d’un autre, plus grand, plus ambitieux.
Dans l’intérêt général ? Nous serions curieux de voir le bilan une fois les dégâts mesurés. Nous pa-
rions que les banquiers, industriels et autres spéculateurs auront mieux été servis que nous. Le Parti
Socialiste de Lutte (ex-MAS) défend un autre plan de relance. Seul un plan favorable aux travail-
leurs et à leurs familles pourrait selon nous véritablement offrir une issue à la crise.
Par Eric Byl
Que doivent penser aujourd’hui les milliards de gens victimes de la famine ? Ceux qui disposent à
peine d’eau potable ? Ceux qui n’ont aucun accès aux soins de santé élémentaires ? Ceux qui errent
quelque part sur cette planète en fuyant la guerre ou la guerre civile ? Que doivent penser ceux qui
ont perdu leur emploi ? Les sans-abris? Ceux qui ne parviennent pas à finir le mois avec leur salaire
?
Il n’y avait pas d’argent pour leurs problèmes, les travaux d’infrastructure nécessaires étaient im-
payables et il leur fallait patienter quelques générations. Mais ces derniers mois, des sommes colos-
sales ont été dépensées alors qu’une fraction seulement de celles-ci aurait suffi pour soulager leur
sort. Mais cet argent a été utilisé pour débarrasser les spéculateurs de leurs mauvaises créances et
pour recapitaliser les banques.
Ces dernières années ont pourtant été très bonnes, avec des profits record, des projets mégalomanes
et des fêtes extravagantes pour les millionnaires. Tout cela n’a été possible qu’en augmentant forte-
ment l’exploitation des travailleurs. Les profits record n’ont pas été investis en nouvelle production,
ni en travaux d’infrastructure socialement utiles, mais ils ont été réservés à la spéculation. Entre
2003 et 2008, les « investissements » sur le marché des « futures » pour les matières premières (cel-
les qui n’ont pas encore été produites) sont passés de 13 à 260 milliards de dollars. Suite à cette spé-
culation, les prix des denrées alimentaires ont crevé le plafond avec en conséquence la famine et les
émeutes de la faim.

Sauvegarder le pouvoir d’achat!


indexation des salaires,
blocage des prix,
abolition de la tva,
nationalisation des secteurs clés
En Belgique, cela n’a pas atteint une telle ampleur, mais les prix alimentaires ont quand même for-
tement augmenté. En juillet 2008, les spaghettis coûtaient 31% de plus qu’en début d’année. Le prix
du pain, fixé par la loi jusqu’en juin 2004, a grimpé depuis lors de 25%. D’autres produits de base
sont également devenus plus chers: le fuel de 61%, le gaz naturel de 52% et l’électricité de 20%. La
diminution du prix des blackberry’s, des écrans plats et d’autres gadgets ne nous ont pas aidés et
l’indexation des salaires n’a pas pu suivre le coût de la vie. La crise fait s’envoler les prix des pro-
duits de base plus que les autres, comme l’illustre le calcul des CPAS de Wallonie sur les dépenses
spécifiques des foyers pauvres : celles-ci augmentent deux fois plus que l’indexation officielle. Et
nous ne nous sommes encore qu’au début de la crise.
Après une baisse de la consommation, les prix diminuent à nouveau. Mais comme nous l’expli-
quons dans l’article ci-contre, un nouveau sursaut de l’inflation n’est pas à exclure dans une phase
ultérieure de la crise. Les travailleurs et leurs familles doivent s’armer contre le coût de la vie avant
que la crise ne les pousse dans la pauvreté. Cela demande la restauration complète de l’indexation
avec un panier de référence qui reflète vraiment le coût réel de la vie. Cela doit être le fait d’une
commission indépendante composée des syndicats, d’organisations de défense de consommateurs et
de petits producteurs qui doit aussi pouvoir fixer légalement les prix des produits de première néces-
sité.
Les syndicats et des partis de la gauche radicale revendiquent une diminution de la TVA sur l’éner-
gie de 21% à 6%. C’est bien, mais toutefois insuffisant. Le mouvement ouvrier s’est opposé jadis à
l’introduction de la TVA, identique pour chacun quel que soit le revenu. Nous plaidons pour l’aboli-
tion pure et simple de la TVA, particulièrement sur les produits de première nécessité. L’énergie est
d’une importance stratégique et devrait appartenir à la collectivité. Tout comme la FGTB dans les
années ’70, nous plaidons pour la nationalisation sous contrôle ouvrier démocratique de tout le sec-
teur de l’énergie ainsi que pour des prix fixés légalement.
logements sociaux,
infrastructure publique,
refinancement de l’enseignement et des soins de santé
Le logement représente une dépense d’importance dans le budget familial. Entre 1997 et 2007, le
prix des maisons a augmenté de 142% dans notre pays ! En 2005, il restait aux locataires 16% de
leur revenu en moins par rapport à 1992 après avoir payé leur loyer. Cela s’explique principalement
par le manque de logements sociaux. Ce n’est qu’en décuplant l’offre de logements sociaux bon
marché et confortables qu’on pourra faire baisser les loyers, y compris dans le privé. Sinon, les lo-
cataires continueront à s’installer dans des maisons insalubres, parfois même aux dépens de leur sé-
curité et de leur santé. Nous ne sommes pas favorables à un système d’allocations-loyers puisque
les propriétaires vont d’avance en tenir compte pour déterminer le loyer tandis qu’une limitation lé-
gale des loyers à un pourcentage maximal du revenu peut conduire à une situation où toutes les por-
tes seraient fermées aux faibles revenus. Mais, accompagnée d’une extension massive du secteur
des logements sociaux, cette dernière mesure pourrait avoir un effet.
Le maintien et la rénovation des bâtiments publics ont également été négligés durant des années.
Seuls les projets de prestige ont pu bénéficier d’argent alors que bien des écoles sont insalubres.
Dans quelques écoles, des cours se donnent depuis des années dans des préfabriqués. Dans quelle
société vivons-nous? Quand l’économie tourne à plein régime, il n’y a pas d’argent. Il faut qu’arrive
une crise pour que des investissements nécessaires soient pris en considération, et encore avec des
partenariats publics-privés (PPP). En général, cela signifie beaucoup de déoenses publiques et des
profits juteux pour le privé. Le Parti Socialiste de Lutte plaide pour des investissements financés à
100% par le public.
Il est courant d’entendre les politiciens vanter la place des sciences dans notre avenir. Pourtant, l’en-
seignement est traité de façon lamentable. Il y a trente ans, 7% du produit intérieur brut étaient dé-
pensés pour l’enseignement, contre environ 4,5% actuellement. Plutôt que de refinancer publique-
ment l’enseignement pour en revenir aux 7%, on en arrive, comme avec le décret mixité, à des solu-
tions de tirage au sort pour accéder à des écoles de meilleure qualité!
Le secteur des soins de santé doit aussi être refinancé. Nos soins de santé ont jadis été parmi les
meilleurs, mais la commercialisation du secteur et la priorité accordée au profit ne mine pas seule-
ment la qualité des soins, mais augmente aussi les frais pour les patients. Les médicaments coûtent
aussi trop cher, mais cela ne se résout pas par des offres publiques, comme le propose le docteur ‘ki-
wi’ Van Duppen. Notre pays a un secteur pharmaceutique important et nous ne voulons pas lui of-
frir l’excuse d’opposer les intérêts des patients à ceux des travailleurs de ces entreprises et de récu-
pérer la différence de rentrées sur le dos de ces travailleurs en économisant sur les salaires et les
conditions de travail. Le Parti Socialiste de Lutte plaide pour un service public national de soins de
santé et pour la nationalisation du secteur pharmaceutique.
redistribution du temps de travail avec maintien du salaire,
interdiction des licenciements,
ouverture des livres de comptes
abolition du secret bancaire
Logements sociaux, travaux d’infrastructure, enseignement, soins de santé... nous saurions bien que
faire des nombreux sans emplois et de ceux qui sont sur le point de le perdre. Nous organiserions la
redistribution du travail disponible entre tous, sans perte de salaire évidemment - sinon beaucoup
seraient obligés de compléter leur revenu par du travail en noir ou des heures supplémentaires. Ils
ne l’avaient pas fait quand ils étaient au gouvernement, mais maintenant qu’ils sont dans l’opposi-
tion, les Verts flamands proposent la semaine des 32 heures, en compensant la perte de salaire par
une allocation universelle pour tous, avec ou sans emploi. Cela semble intéressant, certainement
pour ceux qui travaillent en intérim ou ont un autre boulot précaire. Mais ce n’est aucunement un
hasard si cette idée vient à l’origine de libéraux. L’allocation universelle serait vite érodée par les
augmentations des prix, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Les capitalistes traiteraient les travail-
leurs encore plus comme des marchandises jetables «puisqu’ils ont quand même leur revenu de
base». Des politiciens de droite opposeraient plus encore ceux qui «travaillent durement» et paient
des impôts élevés aux «bénéficiaires » de l’allocation universelle. Les chômeurs n’existeraient plus,
il n’y aurait plus que des «gens qui refusent de travailler et s’installent dans le filet de la sécurité so-
ciale».
Dans la lutte contre le chômage, des voix s’élèvent pour interdire les licenciements collectifs dans
les entreprises qui font des profits. Nous sommes pour, mais cela exige un accès complet à toute
l’information économique pour les travailleurs. Cela est donc impossible sans l’ouverture des livres
de compte et la levée du secret bancaire. Il faut par ailleurs se demander si les entreprises qui font
des pertes mais garantissent les revenus de nombreux foyers de travailleurs et même de toute une
collectivité ont le droit de licencier. Nous pensons qu‘à chaque restructuration, à chaque délocalisa-
tion, à chaque fermeture, il faut considérer la question de la nationalisation. L’indemnisation doit se
limiter aux petits actionnaires, et seulement sur base de besoins prouvés.

‘Bad Bank’, retour à la CGER,... ou Nationalisation du sec-


teur financier?
Les opérations scandaleuses de sauvetage du secteur bancaire, que nous payerons en tant que contri-
buables, ont lancé un nouveau débat. Certains plaident en faveur d’une « bad bank », une « mau-
vaise banque » dans laquelle seraient regroupées toutes les créances toxiques. En bref, au public de
reprendre gratuitement tous les risques. Cette proposition scandaleuse rendrait les spéculateurs en-
core plus hardis: «allez-y, le public paie!». D’autres appellent à la création d’une banque publique.
Celle-ci prendrait moins de risques en échange d’un rendement inférieur. «Rendez-nous notre
CGER», semblent-ils dire. En plus du fait que cela ne résoudrait en rien la crise, cette idée crée une
image erronée de l’ancienne CGER, qui était un îlot public dans un système où le marché dicte ses
lois. La CGER a dû se mouiller et a finalement été absorbée par le privé. Les seuls à qui manque
une telle banque sont les fils-à-papa des vieux politiciens qui utilisaient les comités directeurs des
intercommunales et des institutions publiques, comme la CGER, comme tremplin vers un poste plus
lucratif dans le privé.
Pour une fois, nous sommes d’accord avec le professeur De Grauwe et l’économiste van de Cloot
d’Itinera lorsqu’ils plaident pour la nationalisation de tout le secteur bancaire. Mais, pour nous, évi-
demment, avec une indemnité accordée exclusivement aux petits actionnaires sur base de besoins
prouvés. Nous nous opposons aux arguments qui défendent la revente des banques au privé une fois
ces dernières assainies et à nouveau rentables. Nous saisirions au contraire cette occasion pour ras-
sembler tout le secteur bancaire et de crédit en une institution publique forte sous le contrôle démo-
cratique de la collectivité. Au lieu de supplier les directions des banques pour qu’elles accordent des
crédits, les autorités pourraient alors elles-mêmes planifier les investissements publics nécessaires.

Cet article est la suite d'un précédent dossier: Un plan anticrise doit s’en prendre aux vérita-
bles causes, dossier dont nous conseillons bien évidemment la lecture.
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