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Unité thématique d’enseignement et de recherche (UTER)
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COURS D’HYDRAULIQUE ROUTIERE
1
Version Décembre 2009
SOMMAIRE
Avant propos ................................................................................................................................................. 4
I. GénéralitéS ............................................................................................................................................ 5
I.1 Introduction ................................................................................................................................... 5
I.2 Brève définition ............................................................................................................................. 5
I.3 Rappels d'écoulement à surface libre ........................................................................................... 6
I.3.1 Ecoulement uniforme ................................................................................................................ 6
I.3.2 Ecoulement graduellement varié .............................................................................................. 6
I.3.3 Calcul de rofondeurs normale et critique ................................................................................. 9
I.4 Contenu du cours ........................................................................................................................ 14
I.4.1 Collecte et évacuation des eaux superficielles ........................................................................ 14
I.4.2 Collecte et évacuation des eaux internes ................................................................................ 14
I.4.3 Rétablissement des écoulements naturels. ............................................................................ 14
II. Collecte des eaux superficielles ........................................................................................................... 15
II.1 Etapes qui précèdent les dimensionnements ............................................................................. 15
II.2 Dimensionnement du réseau. ..................................................................................................... 16
II.2.1 Les réseaux .......................................................................................................................... 16
II.2.2 Les données ......................................................................................................................... 20
II.2.3 Dimensionnement hydraulique des ouvrages..................................................................... 21
II.3 Différents types d'ouvrages superficiels ..................................................................................... 24
II.3.1 Ouvrage de collecte des eaux de la plate‐forme ................................................................. 24
II.3.2 Les ouvrages de concentration des eaux ............................................................................ 28
II.3.3 Ouvrage d'évacuation de l'eau de la plate‐forme ............................................................... 29
II.3.4 Schéma général de l'ensemble des ouvrages ...................................................................... 29
III. Drainage interne des chaussées et de leurs abords ........................................................................ 30
III.1 Fonction attendues des ouvrages du drainage ........................................................................... 31
III.2 Avantages d'un ouvrage routier bien drainé ............................................................................... 31
III.3 modes d'infiltration de l'eau sous la chaussée ............................................................................ 32
III.3.1 Infiltrations verticales .......................................................................................................... 32
III.3.2 Infiltrations horizontales et effet de bord ........................................................................... 32
III.4 Procédés de drainage des chaussées .......................................................................................... 32
2
III.4.1 Mesure contre l'infiltration directe sur chaussée ............................................................... 32
III.4.2 Protection contre les effets de bord ................................................................................... 33
III.5 Caractéristiques et principe de pose ........................................................................................... 35
IV. Rétablissement des écoulements naturels ..................................................................................... 37
IV.1 Etapes de l'étude des rétablissements de cours d'eau (BV < 100 km2) ...................................... 38
IV.2 Calcul des débits .......................................................................................................................... 38
IV.2.1 Coefficient de ruissellement ................................................................................................ 39
IV.2.2 Intensité de la pluie ............................................................................................................. 40
IV.2.3 Le temps de concentration .................................................................................................. 40
IV.3 Choix des ouvrages ...................................................................................................................... 41
IV.4 Dimensionnement hydraulique de l'ouvrage. ............................................................................. 42
IV.4.1 Considérations générales .................................................................................................... 42
IV.4.2 Régime à l'aval de l'ouvrage ................................................................................................ 43
IV.4.3 Régime à l'aval de l'ouvrage ................................................................................................ 49
V. Bibliographie ....................................................................................................................................... 59
3
AVANT PROPOS
Ce cours est un résumé du cours d’hydraulique destiné aux étudiants de
l'Institut international d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement (2iE), en formation
initiale et présentielle. ….
4
I. GENERALITES
I.1 Introduction
Lors de la conception des ouvrages routiers, un des problèmes techniques les
plus importants auquel doit faire attention un ingénieur est celui de l'assainissement du
future ouvrage. Il s'agit essentiellement de la collecte et de l'évacuation des eaux
superficielles sur l'emprise de la route, de la collecte et l'évacuation des eaux internes
(drainage) et enfin, du rétablissement des petits écoulements naturelles (petits ouvrages
de franchissement). A noter que, pour ce dernier type de problème, les cas des grands
cours d'eau, rivières et fleuves ne sont pas pris en compte dans le cadre de cet ouvrage,
ces cas étant traités par les projets de grands ouvrages de franchissement tels que les
ponts. Le choix des différents ouvrage doit répondre à un certains nombre de
contraintes toutes dépendant de la taille du projet routier (routes en terres, petites
routes bitumées, autoroutes…), mais aussi des conditions naturelles (pluviométrie,
géologie, relief…). Par ailleurs, si la plus part des calculs se font dans les conditions
d'écoulement uniforme, il faut faire attention aux points singuliers et aux extrémités ou
les écoulements se produisent dans les conditions d'un régime graduellement varié et
ou les eaux internes risquent de s'accumuler (Zones de transition remblai-déblai,
passages inférieurs, tranchées sous-chaussées etc.). Les problèmes posés par
l'assainissement routier sont relativement différents de ceux posés par l'assainissement
urbain en ce sens que le bassin versant routier est plus homogène, le réseau routier est
souvent linéaire. Les solutions proposées dans ce ouvrage vont dans tous les cas
privilégier la simplicité des ouvrages, leur solidité et la facilité de les entretenir. Pour
finir, le projeteur doit avoir à l'esprit que des problèmes environnementaux peuvent
découler de sont projet (modification des écoulements naturels de surface,
interruption des écoulements souterrains irrigant les cultures, rabattement des nappes)
et prendre des dispositions conséquentes pour éviter des catastrophes. Ce document
traite essentiellement des ouvrages neuves, mais il est à recommander qu'il est
important, pour maintenir en bon état les ouvrages, d'en assurer la surveillance et
l'entretien permanent.
I.2 Brève définition
L'hydraulique routière ou encore l'assainissement routier est l'ensemble des
moyens et techniques utilisés pour résoudre les problèmes de collecte et d'évacuation
des eaux superficielles et des eaux internes sur l'emprise de l'ouvrage routier mais aussi
ceux du rétablissement des petits écoulements naturels qui devraient se faire si
l'ouvrage routier ne s'était pas implanté. Comme on l'a souligné en introduction, cette
forme d'hydraulique est différente de ce qu'on appelle hydraulique urbaine à cause du
5
caractère particulier du bassin versant caractéristique de l'ouvrage routier, ainsi que du
caractère linéaire de la plate-forme.
I.3 Rappels d'écoulement à surface libre
I.3.1 Ecoulement uniforme
Un écoulement se déroule à un régime dit uniforme lorsque les paramètres
géométriques (sections transversales et pentes), hydrauliques (vitesses du fluide) et
rugosité des parois et du fond sont tous constants. En conséquence, la surface libre est
parallèle au fond de l'ouvre. Ce type d'écoulement n'a lieu que loin des extrémités et
des singularités observables sur le profil en long de l'ouvrage. La hauteur
correspondante à un débit donnée pour un écoulement uniforme s'appelle hauteur
normale ou encore tirant d'eau normale. Elle se calcule par une formule du type
Manning-Strickler :
/
√
/ étant le débit à évacuer par l'ouvrage dans les conditions uniformes;
étant le coefficient de Strickler ( / / ) et n étant le coefficient de
/
Manning ( / ), tous les deux dépendant de la nature et de l'ouvrage;
étant la section mouillée de l'ouvrage (Aire de la partie mouillée de la section
transversale de l'ouvrage);
(m) étant le rayon hydraulique de l'ouvrage. C'est le rapport de la section
mouillée au périmètre mouillé (longueur du contour de la partie mouillée de la section
transversale de l'ouvrage);
I étant la pente de fond (donc de la surface libre, l'écoulement étant supposé
uniforme).
Figure I‐1 : Charge hydraulique
6
I.3.2.2 Théorème de Bernoulli
Il stipule que lorsque les pertes de charge sont négligeable, entre deux sections
distinctes de l'ouvrage, on a .
Figure I‐2 : Variation de la charge spécifique en fonction de y pour un débit donné (constant)
7
9 Pour , l'énergie potentielle caractérisée par y est forte et l'énergie
cinétique est faible et donc les vitesses sont faibles. On dit que le
régime d'écoulement est fluvial.
Pour une énergie spécifique donnée, le canal peut écouler le débit Q sous
deux profondeurs possibles. Pour la première d'entre elles, plus petite que la
profondeur critique, le débit est évacué sous un régime torrentiel. Pour la deuxième,
supérieure à la profondeur critique, le débit est évacué sous un régime fluvial.
L'énergie dissipée entre deux sections de charges respectives n'est rien
d'autre que ce qu'on appelle la perte de charge. Pour un régime fluvial, cette perte de
charge se traduit par un abaissement de la ligne d'eau et une augmentation de
l'énergie cinétique, alors que pour un régime torrentiel, elle se traduit par une
augmentation de la ligne d'eau et un abaissement de l'énergie cinétique.
D'autre part, la courbe de profondeur en fonction du débit (Figure Fluvial
I-3) pour
une charge constante donnée, permet de mettre en
évidence
les différents régimes d'écoulement. Cette figure montre
que le débit est maximum, pour une charge donnée, lorsque la
Torrentiel
profondeur
est critique. Pour une charge donnée à l'entrée, en
régime torrentiel, le débit de l'ouvrage est au plus égal au débit
Figure I‐3 : Variation du débit en fonction de la profondeur
8
l'ouvrage est directement fonction de la charge spécifique disponible en amont. Dans
ce cas, ce sont les conditions à l'entrée de l'ouvrage qui contrôlent sa capacité.On dit
que l'ouvrage fonctionne en contrôle amont ou que sa section de contrôle est situé
en amont. Une perturbation à l'aval ne peut remonter la ligne d'eau et donc n'a
aucune influence sur le remous concerné.
Dans le cas d'un régime fluvial, ce sont les conditions à l'aval, la perte de charge
ainsi que la rugosité qui vont déterminer le débit à évacuer par l'ouvrage. On dira que
l'ouvrage fonctionne en contrôle aval ou que la section de contrôle de l'ouvrage se
qui vont déterminer le débit de l'ouvrage trouve en aval. Dans ces conditions, la ligne
d'eau dans l'ouvrage et donc la ligne d'eau à l'amont de celui-ci vont être contrôlés par
le niveau d'eau à l'aval de l'ouvrage.
9
• On sélection dans la famille de courbe, celle qui correspond au fruit de berge
de l'ouvrage ( , étant l'angle que fait le talus avec
l'horizontal). Pour un canal rectangulaire, 1, le cas du canal circulaire
étant mentionné sur l'abaque.
On calcul la grandeur (pour les ouvrages de sections trapézoïdale et
rectangulaire) qu'on positionne en abscisse (sur l'axe du bas) ou (pour les
ouvrages de sections circulaires) qu'on positionne en abscisse (sur l'axe du haut) qu'on
projette sur de la courbe choisie précédemment.
• L'intersection donne le rapport pour en déduire connaissant b
1
10
√
D
1
m
b
√ 2iE/2008/BIAOU
11
Abaque d'estimation de profondeur critique
1
m
b
D
2iE/2008/BIAOU
12
Solution. 1- Méthode des abaques
9 Profondeur normale :
80
0.0264
√ 70 √0.001 15
Projeté sur la courbe (abaque de profondeur normale) correspondant à m=0.5
ième
(2 par celle du rectangle, de haut en bas), on lit 0.12, soit .
9 Profondeur critique
80
0.29
√ √10 15
Positionné sur l'axe (de dessus ) des abscisses et projeté sur la courbe (abaque
de profondeur critique) correspondant à m=0.5 (2ième par celle du rectangle, de haut en
bas), on lit 0.095, soit .
Solution. 2- Méthode des abaques
, 2 1 , 2
9 Profondeur normale :
.
√
y S p RH D
1.000 15.500 17.236 0.899 1010.862
2.000 32.000 19.472 1.643 3119.409
1.500 23.625 18.354 1.287 1956.872
1.700 26.945 18.801 1.433 2397.560
1.800 28.620 19.025 1.504 2630.261
1.757 27.899 18.929 1.474 2529.211
On estime .
9 Profondeur critique
.
y s l S/L F
1.000 15.500 16.000 0.969 15.256
2.000 32.000 17.000 1.882 43.904
1.500 23.625 16.500 1.432 28.269
1.400 21.980 16.400 1.340 25.446
On estime .
Solution. 3- Programme Informatique
Un programme informatique donne . et .
13
I.4 Contenu du cours
Ce cours d'hydraulique routière a pour objet de mettre à disposition des lecteurs
des outils nécessaires pour assurer l'évacuation des eaux superficielles, c'est-à-dire
celles présentes directement sur la plateforme et sur ses ouvrages annexes, l'évacuation
des eaux internes (drainage), c'est-à-dire celles qui se seraient infiltrées dans l'ouvrage,
d'une manière ou d'une autre et enfin le rétablissement des écoulements naturels, c'est-
à-dire ceux qui sont susceptible d'être rompus par le projet routier. Les différents
ouvrages à mettre en place prendront en compte un certains nombre de facteurs. Il
s'agit de la pluie à prendre en compte, la capacité des exutoires, les caractéristiques de
la route et du terrain naturel, les études pédologiques, et hydrogéologiques,
l'évapotranspiration du milieu etc…
14
II. COLLECTE DES EAUX
SUPERFICIELLES
Ce chapitre sera consacré à l'assainissement de la plate-forme et des ouvrages
qui assurent son fonctionnement. Les ouvrages qui permettront d'assurer la collecte
des eaux de ruissellement seront soit placés en bordure, soit en terre plein central, cela
dépendra du type de la route ou de son emprise. Il s'agit essentiellement des caniveaux,
des fossés plats, des bordures et des bourrelets. Nous étudierons également dans ce
chapitre, les ouvrages de concentration des eaux, tels que les avaloirs, les regards, les
raccordements, les raccordements bourrelet-descente d'eau, puis les ouvrages
d'évacuation des eaux de la plate-forme tels que les descentes d'eau, les têtes de buses,
et divers autres raccordements.
II.1 Etapes qui précèdent les dimensionnements
Figure II‐1 : Collecte d'eau de surface. Photo : Serge CRISCIONE DREIF PST –LR de Melun, Marc VALIN CETE Nord‐Picardie
Le projet de collecte des eaux superficielles comme tout autre projet commence
toujours par une étude sommaire ou encore avant projet, qui va consister à examiner
tous les facteurs relatifs à l'assainissement qui peuvent avoir une influence sur les choix
à effectuer lors de l'étude et sur l'estimation du projet.
15
Une des étapes consiste à estimer, sans aller dans le détail, le coût sommaire du
projet. Il sera facilité par un relever sur un plan (généralement au 1/5000 en avant
projet sommaire et un plan du réseau au 1/1000 ou 1/2000 en phase d'avant projet
détaillé) et sur le profil en long, des sections supposées homogènes de voie qui seront
équipées du même type d réseau. Le dimensionnement des ouvrages n'est pas
nécessaire ici, sauf si le choix de l'ouvrage et son dimensionnement peuvent avoir une
influence notable sur les coûts du projet.
Une deuxième étape consiste à identifier les exutoires susceptibles de recevoir
les eaux collectées et faire une étude sommaire de leurs capacités à recevoir les débits
des eaux qui y seront évacuées. Puisque la chaussée peut faire l'objet de pollutions
accidentelles, les eaux collectées sont donc susceptibles d'être polluées suite à cette
éventuelle pollution accidentelle. Il y a donc lieu de faire une étude de vulnérabilité des
exutoires identifiés, afin d'éviter toute pollution des cours d'eaux ou rivières
environnants ou encore des aquifères sous-jacentes.
La troisième étape va consister à identifier les bassins versants naturels qui sont
susceptible de diriger leurs eaux sur l'ouvrage routier à construire. Ces bassins versants
doivent également être reportés sur le plan.
II.2 Dimensionnement du réseau.
II.2.1 Les réseaux
Dans un premier il s'agit de définir les réseaux d'ouvrages constitués
essentiellement des ouvrages de collecte, de concentration des eaux et de leur
évacuation. La définition de ces réseaux se fait essentiellement à partir des sessions
homogènes (en déblai, en remblai élevé, en devers celles où il existe un terre-plein
central si c'est le cas et les sections des déblais qui sont susceptibles de recevoir, de la
part du terrain naturel, des débits importants) définies ci-dessus sur le plan et le profil
en long. Ensuite, il faudra caractériser les chaussées et les talus par leurs largeurs, leurs
pentes et leurs coefficients de ruissellement, caractériser les réseaux par leurs origines
et leurs extrémités, caractériser les emplacements des liaisons transversales imposées
par le tracé, caractériser les points hauts et bas, la pente du projet ainsi que les
changements de pente, la pente du terrain naturel aux voisinages de l'ouvrage.
On peut ainsi distinguer :
II.2.1.1 Les réseaux de pieds de talus de déblai
C'est un réseau longitudinal constitué de fossés peu profonds appelés fossés
plats comme par exemple des cunettes (voir plus loin) aux formes douces pour
améliorer la sécurité ou de caniveaux profonds, chargés de récupérer les eaux issues de
la chaussée, du talus et de l'accotement. Les eaux récupérées par ce réseau sont rejetées
dans un collecteur revêtu (Figure II-2). Des regards et avaloirs associés sont des
ouvrages de concentration qui assurent la transmission des eaux recueillies par les
ouvrages de collecte (cités ci-dessus, mais également les bordures et les bourrelets, voir
16
ci-dessous) vers les dispositifs d'évacuation situés hors de la plateforme. Si les eaux de
ruissellement sont collectées à différents niveaux sur le talus (Figure II-3) en crête ou
sur les risbermes, il faudra prévoir des ouvrages de raccordements (Figure II-4) tels
que les raccordements de descente d'eau à cunette ou encore de descente d'eau à
collecteur.
Figure II‐2 : réseau en pied de talus de remblai
Figure II‐3 : raccordement descente d'eau‐collecteur
Figure II‐4 : réseau de crête de talus de remblai
Les eaux interceptées par le réseau de crête de talus de remblai et collectées par
les descentes d'eau parviennent au pied du talus. Lorsque les débits qui y parviennent
commence par devenir important, lorsque ces eaux sont évacuées librement, elles
peuvent créer des érosions au pied du talus susceptibles d'être préjudiciable pour
l'ouvrage routier ou encore créer des dommages pour les riverains. Il faudra bien sûr
les collecter et les canaliser vers les exutoires ou vers un ouvrage de traversée (voir le
chapitre IV). Le réseau qui permet de récupérer ces eaux est appelé réseau de pied de
talus de remblai, disposé au moins à 1 m du pied de talus. La Figure II-6 représente
les différentes variances d'un tel type de réseau.
Figure II‐5 : réseau de pied de talus de remblai
Figure II‐6 : Réseaux d'assainissement d'un pied de talus de déblai
19
Figure II‐7 : Réseau de terre‐plein central
20
importance capitale dans cette phase du projet. Elle permet d'estimer le débit issu de la
plate-forme afin de l'apprécier, par rapport aux débits admissibles des exutoires
identifiés ou pour dimensionner des bassins écrêteurs de crue ou des bassins
d'infiltration (dans le cas où les débits admissibles des exutoires identifiés sont faibles,
comparativement aux débits issus des plateformes).
L'estimation du débit provenant de la plate forme se fait à partir des données
pluviométriques, par la formule dite formule rationnelle :
avec , Q en / , A en , en /
Ou encore
2.78 avec , Q en / , A en , en /
Ou encore
avec , Q en / , A en , en /
.
1
étant le temps de concentration en heures
22
De façon empirique, on prend
2√
k coefficient fonction du produit CR
L longueur du chemin hydraulique en km
avec H la hauteur en mm de l'eau tombée pendant la durée
Ou encore 1 , intensité moyenne en mm/h correspondant à
en heure
C le coefficient de ruissellement du Bassin versant considéré
p la pente du bassin versant considéré
On adopte l'approximation suivante pour le coefficient k:
.
Pour 0 55 on a .
.
Pour 55 200 on a .
Nature Valeur de K
Ouvrage en terre 33
Ouvrage taillé dans un sol rocheux 25
Ouvrage en béton 67
En fonction de la nature de l'ouvrage, la vitesse d'écoulement croît avec la
hauteur d'eau dans le fossé. Au delà d'une certaine hauteur d'eau, la vitesse de l'eau
dépasse la limite supportable par un sol meuble sans érosion. Dans ces conditions,
l'ouvrage commence par se dégrader jusqu'à se détruire assez rapidement. Il y donc
lieu, pour des ouvrage en terre, d'imposer des vitesses limites
Le tableau suivant donne quelques valeurs de cette vitesse limite:
Nature Vitesse maximum en m/s
Sables fins argileux ou limons argileux 0.75
Limons ou argiles sableux (sable <50%) 0.90
Argiles compactes 1.10
Mélanges de graviers, sables et limons 1.50
23
Graviers, cailloux moyens 1.80
Zone rocheuses ou béton (conseil) 3.5
Le débit maximum admissible dans un premier temps doit être évalué avant
tout autre démarche. Sa valeur est donnée par
, S étant la section mouillée de l'ouvrage. Cette première
indication guide le choix de l'ouvrage
Dès lors que cette condition est respectée et que l'ouvrage est choisi, il s'agit de
le dimensionner, c'est-à-dire trouver la longueur sur laquelle il s'étendra
Puisque la plate-forme est supposée de largeur constante, alors le débit ruisselé
par la plate-forme, donné par la formule rationnelle, dépend de la longueur L de la
plate-forme ( , l étant la largeur de la plate-forme) et de l'intensité i, on
l'écrira donc , . Le dimensionnement va consister à calculer ce qui va être appelé
la longueur de saturation de l'ouvrage, c'est-à-dire la longueur de la plate-forme
pour laquelle le débit ruisselé va équivaloir au débit capable (ouvrage plein ou à
la hauteur fixée).
Ainsi, lorsque l'intensité de l'averse est déterminée pour le temps d'équilibre
fixé,
Si , alors l'ouvrage choisi convient bien au débit ruisselé
Si , la longueur d'équilibre est inférieure à la longueur du
réseau, il est alors saturé, on lui associe alors un ouvrage plus performent (en
modifiant en conséquence les dimensions de l'ouvrage courant) ou tout simplement
on recommence le calcul avec un autre type d'ouvrage.
Ces différents calculs supposent que la géométrie de la plate-forme ainsi que
celle de l'ouvrage sont connues. En effet, en ce qui concerne l'ouvrage, pour calculer le
débit capable, on a besoin de la section mouillée, du périmètre mouillé. Nous
détaillons ci-après les calculs de ces éléments géométriques pour quelques ouvrages
courants, tels que les fossés plats et les fossés profonds.
II.3 Différents types d'ouvrages superficiels
Nous résumons ici les différents types d'ouvrage qui assurer dans la collecte des
eaux de la plate et leur évacuation hors de la plate-forme.
24
coefficient de Strickler va dépendre du type de revêtement. On en distingue de trois
types, à savoir
Les cunettes
, on en déduit
, on en déduit 2
, et
Alors
Alors
1 1
1 1
2
2 2
Les conditions d'application, permettant d'assurer la sécurité des usagers sont :
4 et 4 ou encore 6 et 3.
Les fossés triangulaires (obtenu du cas précédent pour 0)
1 1
1 1
2
avec les conditions 6 et 4 ou encore 4 et 6.
25
II.3.1.2 Fossés profonds
Les canaux profonds jouent le même rôle que fossés plats, mais au pied de
remblai ou lorsque les intensités des averses sont relativement élevées. Ce sont des
ouvrages de forme trapézoïdaux de façon générale isocèle. Lorsque le débit à évacuer
est faible ou encore dans les cas particuliers des zones urbaines, on peut avoir des
caniveaux de forme rectangulaire.
Formes trapézoïdales
Lorsque les fossés sont réalisés en terre, le coefficient de rugosité obéit à
20 30 alors que pour les fossés revêtus, il obéit à 50 80
Formes rectangulaires
Pour ces types de fossés le coefficient de rugosité varie de cette façon 50
80. Les résultats se déduisent du cas ci-dessus en posant m=0
26
Figure II‐8 : Profil d'un bourrelet et sa position par rapport à une glissière
Figure II‐9 : Descente d'eau
Elles peuvent être enterrées auquel cas on peut utiliser les tubes en pvc noyés
dans les talus. Le tableau suivant permet de guider le choix entre les deux types de
descente d'eau.
27
Descente superficielle Descente enterrée
Avantages relatifs 9 Dégradation et érosion sont 9 Non apparent
apparentes. 9 Facilite l'entretien du talus
9 Entretien plus facile 9 Moins lourdes
Inconvénients relatifs 9 Nécessite une butée de pieds 9 Etanchéisation nécessaire et donc
9 Peuvent gêner l'entretien des exigeante
talus si mal encastrées 9 Problème d'obturation
9 Son plus fragile et manutention
difficile
Figure II‐10 : Descente d'eau et son raccordement au collecteur
Figure II‐11 : Regards et avaloirs associés
28
II.3.3 Ouvrage d'évacuation de l'eau de la plate-forme
Tête de buses
Ils permettent d'évacuer les eaux hors du site. Ils sont constitués de fossés
profonds, soit en terre, soit en béton. Ils peuvent être longitudinaux ou transversaux
(traversée sous chaussée).
Figure II‐12 : Schéma général des ouvrages de collecte des eaux superficielles sur un ouvrage routier : Ouvrages de raccordement : 1. Fossé de crête de talus à une
descente d'eau, 2. D'une descente d'eau à un fossé plat, 3. D'un bourrelet à une descente d'eau, 4. D'une traversée sous chaussée à une descente d'eau, 5. D'une
descente d'eau à un fossé profond.
29
III. DRAINAGE INTERNE DES CHAUSSEES
ET DE LEURS ABORDS
Figure III‐1 : Origine des eaux internes
Figure III‐2 : photo. Alexandre SERVIER, CETE de Lille
30
Après une pluie, une partie des eaux peut s'infiltrer soit, directement à travers la
chaussée, en fonction de la perméabilité du revêtement e de sont état de surface, soit à
le bord et les accotements ou encore à travers le terrain naturel avoisinant, support de
cette chaussée. La nappe sous-jacente peut également contribuer à un apport de l'eau
au pied de l'ouvrage routier. Ces eaux sont à l'origine de nombreuses dégradations
précoces des chaussées et de ses ouvrages annexes. Le but du drainage des eaux
internes est de lutter contre la présence de ces eaux au pied de l'ouvrage. Le drainage
va assurer, en grande partie, la pérennité de l'ouvrage en améliorant la stabilité de ses
talus et de ses assises, réduisant ainsi la contamination des couches saines et donc en
limitant la fatigue des chaussées. Si dans le cas de la présence d'un matériau comme le
sable, le drainage interne consiste principalement à l'élimination de l'eau, il consistera
surtout, dans le cas des matériaux argileux, à lutter contre les surpressions (pressions
interstitielles dont les variations peuvent affecter rapidement container les couches
saines et accélérer la fatigue des chaussée).
III.1 Fonction attendues des ouvrages du drainage
Les rôles que joueront les ouvrages de drainage sont principalement
9 d'éliminer ou de réduire les effets de l'eau accumulée dans la chaussée et
le terrain naturel, support de cette chaussée,
9 de rabattre les nappes proches de l'ouvrage routier,
9 d'intercepter les remontées capillaires,
9 de stopper les diffusions latérales depuis le terrain naturel ou les
accotements,
9 de capter et de collecter les eaux infiltrées dans les terres pleins et
aménagements annexes.
III.2 Avantages d'un ouvrage routier bien drainé
De façon globale, comme nous l'avons signalé ci-dessus, un ouvrage routier
dont les eaux internes sont bien drainées voit la stabilité de ses talus et de ses assises
améliorées, contribuant ainsi à sa pérennité. De façon détaillée, les impacts positifs du
drainage sur l'ouvrage routier peuvent se résumer en ces quelques points
9 Stabilisation des abords immédiats de la route, en particulier la tenue
des talus, l'amélioration des butées et protection de la chaussée contre les
effets de glissement, la réduction des coûts de construction d'ouvrage de
protection des talus tels que les murs de soutènement ;
9 amélioration des caractéristiques mécaniques des sols, supports des
chaussées, dans le cas de remontée périodique de la nappe;
9 conservation des portances des couches d'assise des chaussées
proprement dites, en particulier en période humide
31
9 meilleure tenue des ouvrages dans le temps, surtout lorsque les assises
sont non traitées et que les perméabilités des couches sont différentes.
III.3 modes d'infiltration de l'eau sous la chaussée
Figure III‐3 : Modes d'infiltrations des eaux internes
32
Il s'agira donc, pour la suite, de mieux s'intéresser aux effets de bord qui peuvent avoir
des conséquences beaucoup plus importantes.
a‐Banda d'arrêt revêtue avec joint entre elle et la chaussée b‐ Bande d'arrêt enduite avec prévision d'une surlargeur.
c‐ cas d'accotement non revêtu
Figure III‐4 : Mesure contre les infiltrations dans les bandes d'arrêt d'urgence
Cependant, Parmi les ouvrages les plus efficaces pour la protection contre les
effets de bord, les tranchées drainantes sont les plus usitées. On peut en citer :
9 Les tranchées drainantes latérales sous les bords extrêmes des
couches de forme ou de fondation qui peuvent être associées à des
couches drainantes réalisées sur toute la largeur de la chaussée (figure
III-5). Elles servent à éliminer des assises des chaussées, les eaux de pluie
infiltrées directement par les chaussées et les accotements, les venues
latérales à travers le terrain naturel ou les accotements,
33
Figure III‐5 Les tranchées drainantes latérales sous les bords extrêmes des couches de forme ou de fondation
Massif drainant b‐ fossé peu profond jouant le même rôle
Figure III‐6 : Les tranchées drainantes latérales au pied de talus de déblai
Figure III‐7 : Les tranchées drainantes dans l'axe d'un terre‐plein central
34
9 Les tranchées drainantes associées à un collecteur constituent des
dispositions constructives qui peuvent être appliquées pour les trois types
nommés ci-dessus moyennant quelques précautions, notamment
l'imperméabilisation du lit de pose (Figure III-8).
9
Figure III‐8 : Les tranchées drainantes associées à un collecteur
Figure III‐9 : Les tranchées drainantes en crête de talus de déblai
III.5 Caractéristiques et principe de pose
La coupe type de tranchées drainantes est matérialisée sur la figure III-10. Les
drains ou collecteurs couramment utilisés sont de type béton armé poreux.
35
Figure III‐10 : Coupe type de tranchée drainante
Figure III‐11 : drains ; a‐ Drain souple annelé enrobage géotextile ; b‐ Drain souple annelé enrobage végétal ; c‐ Drain rigide annelé ; d‐ Drain routier à cunette
36
IV. RETABLISSEMENT DES
ECOULEMENTS NATURELS
Les cours d'eau naturels s'écoulent suivant le réseau hydrographique du bassin
versant. Vu que l'organisation du chevelu hydrographique n'est pas forcément organisé
comme on le souhaite, certains cours d'eau seront traversé par le projet routier et, si
rien n'est fait, il va empêcher l'écoulement naturel de ce cours d'eau qui n'aura pour
solution que de façonner un autre chemin ou d'inonder les plaines à lui, disponibles.
Cette modification peut avoir des conséquences néfastes sur l'ouvrage lui-même, mais
également des effets nuisibles sur les populations riveraines. C'est la raison pour
laquelle il est important de rétablir au mieux ces écoulements naturels (ce qui est l'objet
de ce chapitre) afin d'éviter ces désagréments. L'objet de ce chapitre est donc de
mettre en place des ouvrages hydrauliques qui permettent d'éviter la coupure de cours
d'eau importants ou de favoriser l'étalement de l'eau dans un champ d'inondation.
Comme nous l'avons dit ci-dessus, nous ne nous intéressons pas au cas des rivières et
fleuves (ce qui est du ressort des études des ouvrages d'art). Nous nous limiterons
donc au cas des ouvrages qui devraient pouvoir assurer le rétablissement des cours
d'eau naturels (en tout cas dont les bassins versants (BV) sont inférieurs à 100 km2.
Figure IV‐1 : Buse semi‐circulaire, Photo : Serge CRISCIONE DREIF PST –LR de Melun, Marc VALIN CETE Nord‐Picardie
37
IV.1 Grandes étapes d' une étude du rétablissement
de cours d'eau (BV < 100 km2)
Elles sont résumées sur le schéma de la figure IV-2
Caractéristiques du BV Contraintes diverses
Pluviométrie Choix de la
fréquence
Choix du type d'ouvrage
Débit de projet
Implantation et profil en long de l'ouvrage
Choix d'une ouverture
Régime à l'aval
Régime hydraulique dans l'ouvrage
de l'ouvrage
Calcul de la hauteur d'au amont correspondante
Hauteur d'eau Comparaison
amont admissible des hauteurs
Calcul des vitesses
Protections éventuelles
Figure IV‐2: Etapes d'étude de rétablissement de cours d'eau
IV.2 Calcul des débits
Comme le montre la figure IV-2, l'une des étapes primordiales est l'estimation
du débit de projet. Pour la plupart des bassins versants non urbanisés, des stations de
38
mesures ne sont pas disponibles, aussi, des techniques d'estimation de ces débits sont
proposées. Pour le cas des Bassins versant de superficie inférieure à 100 km2 (le cas
qui nous intéresse ici), la méthode préconisée repose sur l'application de la formule
rationnelle et sur l'emploi d'abaque donnant des débits des bassins versant de
superficie inférieure à 100 km2. Cependant, la fiabilité de la formule rationnelle est sûre
pour des superficies inférieures à 20 km2. Au delà, et surtout pour des temps de
concentration dépasserait des limites de validité des courbes pluviométriques (< 6h en
général), elle peut conduire à des sous-évaluations du débit, surtout quand on tient
compte de la délicatesse du choix des coefficients de ruissellement.
La formule rationnelle s'exprime par l'une des deux formules suivantes :
/ 2.78 . . .; A (ha) et i(mm/h)
Et
/ . . .; A (km2) et i(mm/h)
.
39
IV.2.2 Intensité de la pluie
L'intensité de la pluie quand à elle est fournie par les courbes (idf) intensité-
durée-fréquence. Mais dans le cas où ces courbes ne sont pas disponibles, on peut
utiliser la formule de Montana encore appelée formule monôme :
Dans les deux cas ci-dessus, l'intensité est exprimée en / alors que le
temps est exprimé en .
40
, dénive
- A partir de la formule de RICHARDS
1
étant le temps de concentration en heures
De façon empirique, on prend
2√
k coefficient fonction du produit CR
L longueur du chemin hydraulique en km
avec H la hauteur en mm de l'eau tombée pendant la durée
Ou encore 1 , intensité moyenne en mm/h correspondant à
en heure
C le coefficient de ruissellement du Bassin versant considéré
p la pente du bassin versant considéré
On adopte l'approximation suivante pour le coefficient k:
.
Pour 0 55 on a .
.
Pour 55 200 on a .
Les buses sont des ouvrages utilisées exclusivement dans des sections où l'on
dispose d'épaisseur suffisante de remblai, avec un minimum de remblai au dessus
41
d'elles égale à 0.80 m. Elles peuvent être en béton métallique et peuvent avoir des
sections circulaire, ellipsoïdale, en arche ou encore ovoïdale. Quand elles sont en
béton, elle nécessite une fondation rigide et dès lors que leur diamètre commence par
dépasser 1.20 m, elles ne sont plus intéressantes à cause de leur poids. Les buses sont
généralement des éléments préfabriqués.
Les radiers et les ponts submersibles sont des ouvrages hydrauliques qui sont
submergés pendant les crues et qui permettent le franchissement des rivières
seulement pendant les basses eaux. Si tout l''écoulement du cours d'eau se fait
exclusivement au dessus des radiers, un certain débit s'écoule sous le tablier dans le cas
des ponts submersibles et c'est seulement lorsqu'une crue produit un débit supérieur
que l'excédent passe au dessus du tablier du pont.
Les qui influencent le choix des ouvrages hydrauliques sont les suivants :
¾ L'importance du débit à évacuer qui permet de fixer la section ainsi que le
type de l'ouvrage
¾ Les paramètres géométriques à savoir largeur du lit (largeur en miroir),
éventuellement le fruit des berges, donc la section mouillée et périmètre mouillé, les
paramètres hydrauliques représentés par la vitesse, par le coefficient de rugosité de
Strickler (ou de Manning), , le coefficient de perte de charge à l'entrée de l'ouvrage
, ainsi que la forme géométrique de la section d'écoulement. A noter que les
sections rectangulaires évacuent un débit plus grand que les sections circulaires, dans le
cas de faibles hauteurs d'eau. De même, un ouvrage unique, adapté au débit à évacuer
et à la largeur du lit est généralement préférable à des ouvrages multiples qui
augmentent les pertes de charge et rendent difficile le passage des corps flottants.
¾ La hauteur disponible entre la côte du projet et le fond du thalweg
permettant de déterminer a hauteur disponible pour l'écoulement après prise en
compte de l'épaisseur minimale des remblais de protection des buses ou de l'épaisseur
des tabliers de ponts et ponceaux ainsi que la revanche jugée nécessaire pour le
passage des corps flottants pendant les crues
¾ Les conditions de fondation des ouvrages
¾ La rapidité et la facilité de mise en œuvre
¾ La résistance aux agents chimiques
¾ La résistance aux chocs
¾ L'étude et la comparaison économiques des différents choix.
IV.4 Dimensionnement hydraulique de l'ouvrage.
IV.4.1 Considérations générales
Le choix de l'ouvrage fait (suivant les recommandations de la section
précédente) il convient d'en déterminer l'ouverture ouvrage. Si la largeur est
42
déterminée (généralement inférieure à la larguer du thalweg), il faudrait en déterminer
la hauteur à l'amont et la vitesse à laquelle sera évacué le débit de la crue du projet.
La hauteur amont (plus que le débit) va permettre le calage du profil en long de
l'ouvrage, permettant en effet de prévoir des protections éventuelles, mais aussi de
prévoir les impacts environnementaux de l'ouvrage érigé. La vitesse, quant à elle,
permet de s'assurer des conditions limites d'écoulement (pour une vitesse trop faible,
on assiste à un dépôt et donc accélération du colmatage de l'ouvrage, alors que les
fortes vitesses vont contribuer éroder rapidement l'ouvrage). Ainsi, il y a nécessité de
connaître le régime de l'écoulement résultant de l'ensemble thalweg amont-ouvrage-
thalweg aval.
Le dimensionnement consiste à choisir un ouvrage, sa pente, à vérifier son débit
capable et la compatibilité de la hauteur d'eau amont avec la hauteur d'eau admissible
(profil en long, riverains…). Pour vérifier cette compatibilité il faut au préalable
connaître le régime d'écoulement à l'aval de l'ouvrage ainsi que celui dans l'ouvrage.
Tableau IV‐3 : fonctionnement d'ouvrage avec une sortie noyée
43
forme d'écoulement, il est peut précis et est de façon générale compris
entre 1.25 et 1.50. L'écoulement dans ces conditions se fait à surface
libre
Tableau IV‐4 : fonctionnement d'ouvrage avec une sortie dénoyée avec écoulement à surface libre
Tableau IV‐5 : fonctionnement d'ouvrage avec une sortie dénoyée avec écoulement en charge
IV.4.2.2 La revanche
La revanche a pour rôle de sécuriser l'ouvrage contre les déversement par-
dessus les remblais, par suite des vagues formées par le vent. Plusieurs formules ont
été proposées par divers auteurs pour calculer d'abord la hauteur des vagues et estimer
ainsi la revanche appropriée
MALLET et PACQUANT
Ils estiment que hauteur la hauteur h des vagues s'écrit , L étant la
longueur du plan d'eau amont en km et que la vitesse de propagation de ces vagues est
donnée par , ce qui conduit à une revanche de
ANDREANOFF
Il propose la hauteur des vague peut être évaluer par , W
étant la vitesse du vent. Dans ce cas, si est la pente des talus, la revanche à
adopter selon DJOUNKOVSKI est de :
K dépend de la rugosité du talus, 1 pour les talus en terre lisse et 0.77 pour des
talus perreyés
La cote minimum des remblais sera donnée par
44
étant la côte de la crue de projet sans l'ouvrage
étant la surélévation de l'eau due à la présence de l'ouvrage
R étant la revanche
La détermination de se détermine dans les cas favorable, par des enquêtes
(indispensables pour le projet) sur le terrain auprès des riverains. En effet, certains
notent les niveaux des crues, année par année, ce qui permet une approche directe de
la distribution fréquentielle de ces crues si ces données sont en nombre suffisant du
point de vue statistique. D'autres marques les niveaux atteints par les crues
remarquables et les dates de ces crues ainsi que les hauteurs de pluies correspondantes,
donnant ainsi une idée de certaines fréquentes si on connait la distribution
fréquentielle de ces pluies. A défaut de ces données précises, de toutes façon rares, les
riverains peuvent donner des indications, qui bien que qualitatives, pourraient être très
utiles à savoir : les niveaux fréquemment ou rarement atteins, les fortes vitesses, es
zones inondées… Ces informations doivent être recoupées, dans la mesure du
possible, avec les traces des crues récentes, la morphologie du cours d'eau, la
végétation des berges. Cela donne des informations (ordre de grandeur) pour la
détermination par le calcul du niveau des crues (par la formule de Manning-Strickler,
vue en HSL et rappelé ci-dessus).
Il est parfois utile, voir nécessaire, de laisser un tirant d'air pour laisser passer
les corps flottants qui pourraient éventuellement être charriés par le cours d'eau. Mais
ce tirant d'air n'est pris en compte que dans le cas des ponts et grands ouvrages d'art.
IV.4.2.3 Sortie noyée
45
(Dans les conditions d'un écoulement uniforme,
I=J d'où l'utilisation de la formule de formule Strickler).
- Et les pertes de charge à la sortie de l'ouvrage , ici, .
Tout reste à savoir faire le calcul des sections mouillées, périmètre mouillé,
rayon hydraulique, tirant d'eau.
Tableau IV‐6 : Valeur du coefficient pour les buses circulaires et arches
Nature de la buse
Buse en béton
- biseauté selon le talus ………………………………………………… 0.7
- Saillant hors remblai, coupée droite, extrémité amont à emboîtement 0.5
femelle (chenfrein réduit , car le mâle le double)
- Avec mur de tête (éventuellement et murs aile) extrémité amont à 0.2
emboîtement femelle
- Entrée chanfreinée……………………………………………………… 0.2
Buses métallique
- Saillant hors remblai, coupée droite……………………………………. 0.9
- biseauté selon le talus ………………………………………………….. 0.7
- Avec mur de tête ………………………………………………………. 0.5
- Entrée chanfreinée……………………………………………………… 0.2
Figure IV‐3 : Différents types de buse
46
Tableau IV‐7 : Valeur du coefficient pour les dalots
Nature de la buse
- Murs de tête
• A bord francs sur 3 côtés………………………………………….. 0.5
• Chanfreinée sur 3 côtés……………………………………………. 0.2
- Murs en aile inclinés sur l'axe de 30° à 75°
• Toit à bord francs…………………………………………………. 0.4
• Toit à bord arrondi ou chanfreiné …………………………………. 0.2
- Murs en aile inclinés sur l'axe de 10° à 25°
• Toit à bord francs………………………………………………… 0.5
• Toit à bord arrondi ou chanfreiné …………………………………. 0.2
- Murs en aile dans le prolongement des parois latérales
• Toit à bord francs………………………………………………….. 0.7
• Toit à bord arrondi ou chanfreiné …………………………………. 0.4
- Entrée chanfreinée……………………………………………………… 0.2
Figure IV‐4 : Différents types de buse
47
2 , C étant le coeffiient de contraction.
En ce qui concerne le cas 1.25 , la méthodologie suivant est applicable
L'organigramme suivant donne les étapes détaillé du dimensionnement
hydrauliques des ouvrages de rétablissement des petits écoulements naturels.
Figure IV‐5 : Organigramme détaillé de dimensionnement des petits écoulements naturels
Figure IV‐6 : Remous de type F3 dans à l'aval de l'ouvrage
∆
2 2
Soit
49
V V
y K
2g 2g
En négligeant la vitesse d'entrée de l'ouvrage devant celle dans l'ouvrage qui lui
est nettement supérieure et en remarquant que y y , on peut écrire enfin que
V
y 1 K
2g
Cas 2 : , dans ce cas, tout dépendra des positions relatives et .
Dans un premier cas on a , la ligne d'eau est de type F2 (Figure IV-4,
matérialisée par la courbe 1)
Dans un second cas, , la ligne d'eau est de type F1 à l'aval, matérialisée
par la courbe 2 sur la Figure IV-4.
Il faut préciser que si la ligne d'eau est supérieur à la hauteur maximum de
l(ouvrage (F) l'écoulement se fera en charge, auquel cas il faudra modifier soit
l'ouvrage, soit sa section. Tout dépendra de la nature du thalweg.
Figure IV‐7 : Ouvrage en régime fluvial, remous de type F1 et F2 à l'aval
50
Figure IV‐8 : Ouvrage en classe torrentiel avec régime aval torrentiel
Figure IV‐9 : Ouvrage en régime torrentiel avec régime aval fluvial (apparition de ressaut hydraulique)
51
Pour le cas des ouvrages fonctionnant en charge, la calcul est simple : .
Pour le cas des sorties libres, le calcul des vitesses est plus complexe, car elle dépend
du tirant d'eau dans l'ouvrage.
IV.4.2.8 Pente des ouvrages
Il est nécessaire de s'assurer que l'ouvrage est capable d'évacuer le débit critique,
correspondante à la hauteur amont. Dans ce cas, il faut au moins que la pente du canal
soit au moins égale à la pente critique, on assure ainsi le fait que l'écoulement se fait de
façon torrentielle et qu'il n'y ait pas de risque de formation de ressaut hydraulique. La
pente critique est la pente qui permet d'écouler de façon uniforme à la profondeur
critique. Deux étapes guident donc son calcul:
9 La profondeur critique par la formule 1
/
9 La pente critique par la formule
Tableau IV‐8 : Vitesses minimales à respecter pour éviter des dépôts
52
Figure IV‐10 : Rectification du lit pour diminuer le biais d'un franchissement
En profil en long, le calage de l'ouvrage peut être plus délicat ; il est lié à la
pente du lit et aux contraintes éventuelles sur le profil en long de la voie.
- Si la pente du lit est normale (0.5 à 6%) et il n'y a pas de contrainte de profil eb
long de la voie, l'ouvrage sera calé suivant le profile en long du cours d'eau (radier à
-0.20 m environ par rapport à ce profile en long théorique).
- Si la pente du lit est trop élevée, deux types de solutions sont possibles :
• Aménager des disposifs de ralentissement de l'eau (dissipateurs d'énergie) en
conservant le profil en long du lit. Cette solution, valable uniquement dans le
cas des dalots, peut nécessiter la réalisation d'ancrage de l'ouvrage;
• Caler l'ouvrage avec une pente plus faible que celle du cours d'eau en faisant
déboucher l'ouvrage à flanc de talus ou en creusant l tête amont par rapport
au terrain naturel.
Le choix entre ces solutions dépend du débit à caler et de la nauture du terrain
- Si la pente est faible ou nulle, l'ouvrage sera implantée avec la pente maximale que
permet l'approfondissement du lit par curage
- Si le profil en long de la voie nécessite un approfondissement de l'ouvrage, on peut
prévoir :
• Des ouvrages surbaissés : buses arche ou dalots,
• Plusieurs ouvrages de plus faible capacité (solution moins bonne
hydrauliquement,
• Un approfondissement du lit si un curage à l'aval permet d'évacuer l'eau,
• Dans les cas extrême un siphon ou un pont-canal
IV.4.2.10 Potection des ouvrages
Pour éviter l'érosion à l'amont et à l'aval de l'ouvrage on peut disposer des
parafouilles et des murs de tête. Les protections des talus sont assurées par des murs
d'aile et un mur de tête
53
IV.4.2.11 Eléments caractéristiques
Il s'agit très sommairement du calcul de section mouillé, pour les figures
complexes.
Dalot
2
y
θ
54
Tableau IV‐10 : Caractéristiques géométriques des buses arches type ARMCO
55
IV.4.3 Cas des radiers et ponts submersibles
Les radiers et ponts submersibles permettent de franchir les rivières en période
de basses eaux et sont submergés en cas de crues. Les radiers sont établis sur le fond
des cours d'eau et l'eau passe exclusivement par dessus. Ils sont utilisés pour des
rivières non pérennes et convient pour les zones sahéliennes. Les ponts submersibles
quant-à eux laissent une partie du débit sous leur tablier et l'excédent passe au dessus
en cas de forte crue. Nous ne discuterons que des radiers dans le care de ce cours
IV.4.3.1 Dimensionnement des radiers
On distingue les radiers à fond de lit, des radiers surélevés et des radiers à partie
courbe.
IV.4.3.1.1 Radier à fond de lit
Il servent à faire épouser le radier aux formes de la rivière. Le tirant d'eau dans
les conditions d'un écoulement est facilement calculable par la formule de Manning-
Strickler. Ce tirant d'eau sera d'autant plus précis que nous disposons d'une bonne
chronique de mesures hydrométriques.
IV.4.3.1.2 Radier surélevé
Les contraintes imposées par le profil en long d'une route peuvent obliger le
projeteur à adopter un radier surélevé par rapport au fond du lit naturel
IV.4.3.1.2.1 Types d'écoulement
L'écoulement qui se faire par-dessus de ce type de radier est semblable à celui
qui se fait sur un déversoir à crête épaisse. On assiste à une surélevation du niveau
d'eau à l'amont. On assistera ensuite à un abaissement progressif pour se connecter au
niveau normal du cours d'eau après passage du radier
Figure IV‐11 : Ligne d'eau à travers un radier
Suivant les valeurs des charges amont et aval, on distingue deux types
d'écoulement:
56
9 Si 0.8 , l'écoulement est dit dénoyé, alors le niveau aval
n'influence pas l'écoulement
9 0.8 , l'écoulement est dit noyé, le niveau aval ralentit
l'écoulement
On calcule, en utilisant Manning Strickler en supposant qu'il n'y a pas
de radier. On calcule ensuite par la méthode ci-après, en supposant le
régime dénoyé. Si , on recalcule avec la formule des
écoulements noyés
IV.4.3.1.2.2 Ecoulement dénoyé
L'association du théorème de Bernoulli et de la condition de régime critique
donne pour un radier, en régime dénoyé, la forme générale suivante :
2
étant un coefficient issus des mesures expérimentales et dépendant de la
forme générale et des caractéristiques du radier, L étant sa longueur
Radier horizontal
Pour les franchissements des cours d'eau de grande largeur avec des lames d'eau
peu importante.
57
Figure IV‐12 : Radier à parties courbes
Figure IV‐13 : Radier à palier horizontal avec parties courbes
Le débit véhiculé est l'addition des deux débits des deux cas ci-dessus
IV.4.3.1.2.3 Ecoulement noyé
/
Pour un radier horizontal, on a 1.9 0.70 0.185
Pour un radier à palier horizontal avec parties courbes
1.136 0.70 0.185
58
V. BIBLIOGRAPHIE
Biaou, A, 2008, Logiciel de petits calculs en hydraulique générale, 2iE,
Ouagadougou, Burkina Faso
59