Séance 1:
Les enjeux de l’éthique des affaires
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 1
Plan de la séance 1
I/ Le contexte d’apparition de l’éthique des
affaires
II/ La prise en compte des différentes parties
prenantes
III/ Les notions d’éthique, de comportement
non éthique et de fraude
IV/ Les coûts directs et indirects de la fraude
pour l’entreprise
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 2
I/ Le contexte de l’apparition de
l’éthique des affaires
Le choc de la mondialisation
La réapparition de la rente financière
La multiplication des faillites frauduleuses
Les préoccupations environnementales
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 3
I/ Le contexte de l’apparition de
l’éthique des affaires (2)
Les pressions s’exerçant sur les firmes:
La société civile
Les consommateurs
Les investisseurs
Les syndicats
Les Etats
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 4
II/ La nécessaire prise en compte des
parties prenantes
Prise de conscience depuis les années 80 que
l’entreprise est responsable vis-à-vis de ses
différentes parties prenantes (stakeholders).
Définition: « Tout groupe ou individu qui peut affecter
ou être affecté par la réalisation des objectifs de
l’entreprise » (Freeman 1984)
Deux conceptions dans les travaux théoriques:
Conception contractualiste
Conception institutionnaliste
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 5
III/ Les notions d’éthique, de
comportement non éthique et de fraude
Deux principaux critères peuvent être retenus pour
étudier les comportements déviants: la légalité et la
légitimité
La légalité : « caractère de ce qui est légal, conforme
au droit, à la loi » , cette dernière étant elle-même une
« règle ou un ensemble de règles obligatoires établies
par l’autorité souveraine d’une société et sanctionnée
par la force publique » (dictionnaire Robert).
La légitimité : « qualité de ce qui est juste, équitable,
raisonnable » (ibid.)
S’interroger sur ce qui est considéré comme éthique:
plusieurs approches philosophiques
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 6
III.1/ Le concept d’éthique: première
approche
De façon très générale, l’éthique peut être
définie comme un ensemble de principes
moraux ou de valeurs qui guident les
comportements en indiquant ce qu’il est juste
d’accomplir au-delà même des exigences
légales (Steiner et Steiner 1980, Louks
1987).
Deux grands types d’exigences morales:
Les normes
Les valeurs
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 7
Approche déontologique vs téléologique
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 8
L’impératif catégorique
L’impératif catégorique repose sur deux principaux fondements :
l’universalité :« il n’y a qu’un impératif catégorique : agis
uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en
même temps qu’elle devienne une loi universelle »
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 9
L’éthique de la responsabilité (Hans
Jonas 1903-1993)
La dimension temporelle de la responsabilité:
la responsabilité rétrospective attachée aux
actes passés
La responsabilité prospective qui concerne les
actes futurs
L’inégalité de pouvoir et de savoir est la
condition même de la responsabilité
prospective
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 10
Existe-t-il une éthique des affaires ?
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 11
Existe-t-il une éthique des affaires ?
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 12
III.2 / Comportement non éthique
versus fraude
Les critères de légalité et de légitimité se
recoupent partiellement mais ne se
confondent pas
Le concept de comportement non éthique est
plus large que celui d’activité illégale (ou
délit)
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 13
III.3/ Les limites du critère de légalité
La loi ne revêt pas un caractère universel
Le législateur est soumis à l’influence de
différents groupes de pression
La loi ne permet pas toujours de rendre
compte de l’ensemble des actes commis par
les délinquants en col blanc
La délinquance en col blanc fait l’objet d’un
traitement social beaucoup plus favorable
que la délinquance de droit commun
(Lascoumes 1997, 1999)
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 14
III.4/ Typologie des fraudes
La fraude peuvent être perpétrés pour le
bénéfice personnel du délinquant d’affaire
(personnal crimes), au détriment de son
l’organisation mais également au profit de
l’organisation (illegal corporate behavior).
(Sutherland 1940, Cressey 1986, Baucus
1989)
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 15
Typologie des fraudes:
La délinquance personnelle (1)
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 16
Typologie des fraudes:
La délinquance personnelle (2)
La délinquance personnelle peut être classée en
deux catégories selon Hollinger et Clark (1982):
La déviance par rapport à la propriété (property
deviance)
La déviance vis-à-vis de la production (production
deviance)
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 17
Typologie des fraudes :
La délinquance organisationnelle
Clinard et Yeager (1980) distinguent trois formes
principales de délits commis pour le compte de
l’organisation :
les violations administratives (falsification de comptes…),
les violations concernant la production ou l’environnement
(non respect des normes de sécurité en matière de pollution,
dumping, corruption…)
les violations dans le domaine social (discrimination, ,
licenciement abusif…)
la distinction entre délit personnel et organisationnel
n’est pas toujours évidente à opérer
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 18
Typologie des fraudes :
L’approche juridique
Les principales références légales sont :
L’appropriation frauduleuse : le vol, l’escroquerie,
l’abus de confiance
Les autres infractions : la corruption, le faux usage de
faux
Les infractions spécifiques aux sociétés : l’abus de
bien social, la tenue des comptes
Le droit social : la faute grave, la faute lourde
L’article 121-2 du nouveau code pénal rend
pénalement responsable depuis 1994 les personnes
morales “ pour des infractions commises pour leur
compte par leur organe ou leur représentant ”
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 19
IV/ Les coûts directs et indirects de la
fraude
Fréquence de la fraude
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 20
Répartition des fraudes par catégorie
Type de fraudes France Monde
Détournement d’actifs 55% 62%
Contrefaçon 38% 25%
Fraude comptables 19% 24%
Corruption 16% 24%
Cyber-criminalité (2003) 35% 15%
Usage de faux, escroquerie 13% 7%
Blanchiment d’argent 6% 7%
Délit d’initié 7% 4%
Source: Enquête 2005 PricewaterhouseCoopers
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 21
Coût direct de la fraude
D’après l’enquête réalisée par
PricewaterhouseCoopers (2005) sur la fraude, le coût
moyen d’une fraude est estimé à 1,7 millions de
dollars en moyenne par entreprise dans le monde
(5,5 en France et 2,5 en Europe)
ISC Paris - 3ème année EAC - Ethique, Fraude et Audit - Anne Sachet-Milliat- 2006 22
Perception du coût indirect de la
fraude
Conséquence indirecte de la fraude France Europe
ouest
Motivation du personnel 57% 54%