GRAMMAIRE ARABE
PAR
CHARLES SCHIER.
DRESDE eT LEIPSIC
CHEZ ARNOLD, LIBRAIRE.
Panis LeNDRES
(CURE A. FRANCK. ‘owez WILLIAMS ET NoRGATE.
MDCCCXLIK.PREFACE.
Les relations multiplies de Europe avec Orient ont depuis
quelques années donné une nouvelle impulsion A Vétude dos
langues orientales. Ce ne sont plus comme autrefois les seuls
savants qui s'occupent de ces langues pour s’en servir dans leurs
recherches littéraires; le diplomate, le militaire, le marchand, le
voyageur, enfin qui que ce soit que le devoir ou la curiosité
appelle en Orient, chacun’ veut faire soi-méme son dragoman, il
‘veut traiter personnellement ses affaires avec les indigénes et
parler la langue du pays ob il doit se rendre. Mais cette impul-
sion ne s'est pas bornée & Europe, elle a exercé une heureuse
influence sur FOrient méme. L& comme ici, des associations se
sont formées pour ranimer le gott des lettres, pour encoura-
ger les connaissances utiles, et limprimerie, qui y a été introduite
en plus d'un endroit, ne manquera pas de produire des résultats
incalealables. Voué depuis long-temps & Yenseignement, jai eu
souvent occasion de me convaincre de ce que je viens de dire de
Yétude des langues orientales, ce que Yon doit particulitrement
entendre de la langue arabe qui, quoiqu’elle en soit une des plus
difficiles, n'en fait pas moins de progrds rapides, et en ferait
encore davantage, si le manque d'une grammaire convenable
warrétait la plupart de ceux qui voudraient Lapprendre. On
sait que Yarabe parlé dans les différentes contrées, oi cet idiomewv Préface.
est en usage, n'est pas le méme que le langage littéral, et
que, pour bien savoir l'un, il faut d'abord connattre Pautre. Or
de toutes les grammaires qui ont été publiées jusqu'ici pour
servir & Venseignement de larabe littéral, il n'y ena guére une qui
réponde aux exigences d’A-présent. Les unes sont composées en
latin, et ce sont a beaucoup prés les plus nombreuses; mais
malheureusement cette Janguesi utile a commence de tomber telle-
ment en désuétude que toutes ces grammaires n’existeront bientot
que pour les philologues de profession; les autres, quoiqu’ écrites
en langues plus cultivées, sont ou trop superficielles ou trop volu-
mineuses et trop chares. C’est done pour obvier & un besoin actuel
ef en méme temps pour satisfaire aux sollicitations de ses élaves,
que Tautour a entrepris de- publier cette grammaire, dans la
rédaction de laquelle il avoue volontiers avoir tiré parti des
ouvrages qui ont précédé le sien. Il a surtout cherché A y mettre
Vordre qui doit caractériser un pareil travail, et s'il n'y a pas
réussi comme il le voudrait, c'est qu'l Jui a fallu livrer, une & une,
les feuilles & la presse, aussit6t aprés les avoir rédigées.
Il est important, avant de se servir de cette grammaire, de
corriger quelques fautes qui s'y sont glissées malgré attention
qu’on a apportée & la correction des épreuves.
Dresde, le 24 avril 1849.
Charles Schier.