'agriculture biologique occupe 2 % de la superficie agricole en France et 3 % en Europe (contre 0,3 % aux Etats-Unis). Ces produits representent moins de 1,5 % des aliments consommes. Principaux atouts : Ie respect de l'environnement et la diminution du risque de pollution, du fait de la limitation des rendements et de l'usage des produits chimiques. Paradoxe pourtant pour cette agriculture qui se veut sure : Ie rejet de certains produits chimiques ne garantit pas l'innocuite des produits naturels qu'elle emploie! Par ailleurs, si les processus de production de l'agriculture biologique sont plut6t bien contr6les en France (au prix d'un seul contr6le annuel), les produits bio d'autres pays ne sont pas soumis aux memes contr6les. Enfin et surtout,
les obligations de l'agriculture biologique portent seulement sur les moyens employes pour produire des vegNaux ou elever des animaux, et non sur les resultats obtenus.
Pour Ie Pr Gueguen, Ie bio est un choix defendable pour la protection de l'environnement et la satisfaction personnelle. Mais il sera toujours plus cher, du fait de la diminution de la fertilite des sols et de l'efficacite insuffisante des traitements naturels ... En depit des aides officielles, l'agriculture biologique restera marginale et ne permettra qu'une consommation elitiste, car elle ne saurait permettre aujourd'hui de duits agricoles. Pour les fruits et legumes issus de l'agriculture classique, l'emploi des produits phytosanitaires est reglemente et les traces de ces produits qisparaissent avec l'epluchage, Ie lavage ou la cuisson. De plus, bio ou non, aucun aliment d'origine vegetale ou animale produit en plein air n'est a l'abri des contaminants chimiques, des microbes, des parasites ... Par exemple, Ie risque de contamination par les salmonelles est plus important pour les ~ufs bio que pour les oeufs issus d'elevages en batterie! La superiorite nutritionnelle des aliments bio n'est pas non plus etablie. Un rapport de l'Agence fran<;aisede securite sanitaire des aliments (Afssa), publie en 2003, montre qu'il n'y a pas de
nourrir toute l'humanite, Et encore moins demain, quand il s'agira de doubler la production alimentaire mondiale! Nous voici contraints de miser sur une agriculture durable et raisonnee, qui puisse a la fois diminuer l'utilisation des produits chimiques sans abaisser les rendements".
Source: Extrait AFIS sciences et pseudo sciences N283 P54-64