La loi
sur le volontariat
Questions pratiques
La loi sur le volontariat questions pratiques
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Graphisme: Tabeoka
Cette publication peut être téléchargée gratuitement sur notre site www.kbs-frb.be
Avant-propos
Les bénévoles sont des éléments essentiels d’une société positive, solidaire et tolérante.
Comme bien d’autres, la Fondation Roi Baudouin en est convaincue depuis longtemps.
C’est la raison pour laquelle la Fondation a toujours soutenu le Volontariat et lui a donné
une place de choix dans ses programmes.
À présent que la loi sur le volontariat a enfin été adoptée et qu’il existe pour la première
fois un cadre légal qui clarifie un certain nombre de choses et assure aux bénévoles une
protection indispensable, le premier souci de la Fondation est de traduire cette réglemen-
tation en termes accessibles pour les personnes directement concernées: les bénévoles
et les associations locales.
C’est là l’objectif de cette brochure: apporter des réponses pratiques et utiles aux ques-
tions concrètes que les bénévoles et les associations se posent lorsqu’ils appliquent la
loi.
La réalisation de ce guide a été confiée à des personnes qui connaissent bien la réalité
du terrain. La Fondation tient à remercier chaleureusement Eva Hambach, directrice du
Vlaams Steunpunt Vrijwilligerswerk, pour son travail de rédaction ainsi que l’Association
pour le Volontariat et la Plate-forme Francophone pour le Volontariat pour leurs remarques
éclairées.
Ce guide pratique cherche à vulgariser le texte de loi, à signaler les difficultés éventuelles
et à l’illustrer à l’aide de nombreux exemples concrets. Il n’est édité que sous format pdf,
sur le site de la Fondation et sur celui de quelques organisations, ce qui permet de l’actua-
liser rapidement au cas où de nouveaux arrêtés d’exécution voient le jour.
Nous souhaitons aux utilisateurs de ce guide une lecture fructueuse qui leur permette
d’appliquer la loi sans difficultés.
Introduction 6-7
Partie 1 : QU’EST-CE QUE LE VOLONTARIAT -
COMMENT EST-IL DÉFINI DANS LA LOI? 8-11
Définition du volontariat 8
Comment la loi définit-elle une ‘organisation’? 9
Les volontaires peuvent-ils aussi travailler dans d’autres structures? 10
La loi définit-elle le volontariat de manière trop restrictive? 11
L’organisation ne peut pas faire de profit, mais qu’en est-il des
revenus procurés par notre soirée-spaghetti ou notre collecte de fonds? 11
Partie 2 : TOUT LE MONDE PEUT-IL FAIRE DU VOLONTARIAT? 12-23
Quelle est la réglementation qui s’applique aux salariés? 12
Quelle est la réglementation qui s’applique aux fonctionnaires? 13
Qu’en est-il de la réglementation qui concerne le personnel enseignant mis
en disponibilité? 14
Quelle est la réglementation qui s’applique aux personnes qui perçoivent une
allocation de l’Onem? 14
Qu’en est-il du système ‘d’autorisation générale de l’Onem en vue d’occuper
bénévolement des demandeurs d’emploi et des prépensionnés’? 17
Quelle est la réglementation qui s’applique aux personnes en congé de maladie? 18
Quelle est la réglementation qui s’applique aux personnes handicapées? 19
Quelle est la réglementation qui s’applique aux personnes souffrant d’une maladie
professionnelle ou victimes d’un accident du travail? 19
Que doivent faire les bénéficiaires du revenu d’intégration? 19
Quelle est la réglementation qui s’applique aux ressortissants étrangers? 20
Quelle est la réglementation qui s’applique aux pensionnés ? 21
Quelle est la réglementation qui s’applique aux personnes recevant un soutien
financier pour aider des personnes âgées ? 21
Quelles règles s’appliquent aux jeunes qui veulent faire du volontariat? 21
Les enfants peuvent-ils aussi exercer une activité volontaire? 22
Et les indépendants? 22
Volontariat et sécurité sociale 22
En résumé 23
Partie 3 : VOLONTARIAT ET ASSURANCES 24-45
Introduction 24
Responsabilité : clarification de quelques notions 25
Que signifie la notion de responsabilité civile? 25
Dommages occasionnés à des ‘tiers’. Qui sont ces ‘tiers’? 26
Le régime ‘normal’ de responsabilité civile et l’intervention du législateur 27
5
Introduction
Le bénévolat peut prendre de multiples formes et il recouvre une réalité plus large que ce que
nous entendons généralement par là sur le terrain: en gros, n’importe qui peut être bénévole
ou travailler avec des bénévoles. En adoptant une loi relative aux droits du volontaire, le légis-
lateur a voulu soumettre cette activité à certaines règles.
La présente brochure concerne donc uniquement le bénévolat tel qu’il est défini dans la loi qui
a été publiée dans le Moniteur belge du 29 août 2005, modifiée entre autres par la loi portant
des dispositions diverses (27/12/2005) et par la loi votée à la Chambre le 8 juin 2006.
Il va de soi que, sur le terrain, il existe une diversité considérable d’activités bénévoles, qui
diffèrent par leur nature, leur intensité et leur fréquence: l’un fait du bénévolat tout au long de
sa vie, l’autre de manière plus occasionnelle, l’un y consacre tout son temps, l’autre quelques
jours par an. Les organisations qui accueillent les volontaires sont aussi de taille très variable.
Un cadre légal est-il réellement indispensable? Beaucoup de bénévoles froncent les sour-
cils; certaines organisations retiennent leur souffle, craignant que la loi relative aux droits des
bénévoles ne leur impose des contraintes administratives qui risquent de compromettre le
développement du bénévolat.
Cependant, il y avait aussi une forte demande de clarification afin de supprimer une bonne fois
pour toutes un certain flou et de s’atteler à améliorer la protection du bénévole.
Après bien des discussions, la loi a finalement été adoptée. Elle porte officiellement le titre de
‘loi relative aux droits des volontaires’. Dans la suite du texte, nous parlerons généralement de
‘la loi’. La loi parle de « volontaire » et non de « bénévole ». Dans la suite, nous utiliserons les
deux termes indifféremment.
La présente brochure explique le contenu de cette nouvelle loi et de ses arrêtés d’exécution
(Arrêtés royaux). Nous tenterons aussi de la situer dans son contexte afin de vous aider à
suivre le raisonnement du législateur, en indiquant clairement ce que la loi dit et ce que cela
implique.
Cette brochure s’adresse en priorité à tous ceux qui encadrent des bénévoles, que ce soit à
titre rémunéré ou non. Il va de soi que ce texte pourra aussi être utile aux nombreux bénévoles
eux-mêmes.
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Structure du texte
Si vous lisez le texte de la loi, vous constaterez que cette brochure n’aborde pas les différents
articles dans le même ordre. C’est un choix délibéré de notre part.
La première partie est surtout consacrée au concept de bénévolat et à la définition qu’en don-
ne le législateur. Nous en profiterons pour préciser les différents éléments de cette définition.
Nous nous demanderons ensuite si n’importe qui peut devenir bénévole. Nous passerons
en revue toute une série de statuts en indiquant les conditions et les formalités à remplir. Un
tableau récapitulatif, en fin de chapitre, résumera la situation.
La quatrième partie porte sur les systèmes de défraiement: nous expliquerons la différence
entre le système des frais forfaitaires et celui des frais réels, et nous attirerons votre attention
sur certains points si vous décidez de rembourser aux bénévoles les frais encourus.
Là aussi, un tableau récapitulatif vous permettra de vérifier si toutes les catégories de bénévo-
les peuvent bénéficier d’un défraiement et de savoir ce qui a été précisé par Arrêté royal.
La rédaction
La loi sur le volontariat questions pratiques
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Qu’est-ce que
Partie
1 le volontariat et comment
est-il défini dans la loi?
Le bénévolat se déroule durant le temps libre. Comme le mot l’indique, n’est-on pas libre
de faire ce qu’on veut à ce moment-là ? Pas tout à fait: il existe certaines règles. La loi sur
le volontariat a pour but de protéger le bénévole.
Définition du volontariat
{ Exemple
Anita accompagne une organisation de mal-voyants à un concert.
Dans ce cas, elle est bénévole. Si elle se rend à ce même concert
avec son conjoint et pour son propre plaisir, elle n’est pas béné-
vole.
sans rétribution
Le bénévolat consiste par définition en un travail non rémunéré. Des défraiements peuvent
être accordés, mais uniquement pour couvrir les frais encourus : jamais pour rémunérer
des prestations.
ni obligation
Les bénévoles ne peuvent pas être contraints, ni même incités, à s’engager. Si vous faites
appel à des stagiaires, des ALE, des demandeurs d’emploi mis au travail… ce ne sont pas
des bénévoles et ils ne relèvent donc pas de cette loi.
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Elle désigne par là une structure en dehors du cadre familial ou privé, c’est-à-dire un groupe
de personnes qui s’associent alors qu’en principe elles n’ont pas de rapports entre elles
(donc, pas les membres d’une même famille).
{ Exemples
Simone distribue des livres aux patients de l’hôpital universitaire.
Jean-François est chauffeur bénévole pour des personnes à
mobilité réduite.
Robert et Elise accompagnent des malades en pèlerinage à
Lourdes.
Sylvain est guide-nature pour la section locale des RNOB.
Ahmed est dirigeant dans un mouvement de jeunesse.
Malika participe à l’organisation de la fête du quartier.
Renée travaille bénévolement dans une asbl pour enfants rou-
mains abandonnés.
On le voit, la définition d’une organisation est large. Le trait commun des organisations
telles qu’elles sont définies dans la loi est qu’elles ne cherchent pas à faire du profit:
ce sont des organisations sans but lucratif (qu’elles soient ou non dotées de la personnalité
juridique).
La loi sur le volontariat questions pratiques
10
Il peut s’agir d’une organisation privée qui est dotée d’une personnalité juridique: l’asbl.
Mais aussi d’organisations publiques telles qu’un hôpital, un CPAS, une ville ou une com-
mune. Enfin, la loi s’applique aussi aux activités bénévoles exercées au sein des associa-
tions de fait. Elle en donne même une définition.
La caractéristique des associations de fait est qu’elles sont composées d’individus sans
liens structurels entre eux: des gens qui décident de ‘faire quelque chose ensemble’, que
ce soit une activité de loisir ou une action en faveur de la société, sans que cela s’inscrive
dans un cadre juridique, mais pour autant qu’ils poursuivent un objectif désintéressé.
{ Exemple
Songeons entre autres aux actions qui se sont mises en place
pour les victimes du tsunami ou à des comités locaux qui voient
le jour dans le cadre du Télévie, ou de Cap 48. Mais toutes les
associations de fait ne sont pas des actions ponctuelles de ce
genre: il y a aussi de nombreuses initiatives qui fonctionnent
pendant des années sans prendre nécessairement la
forme d’une asbl, comme des chorales, des comités de
parents, des comités de quartier, des clubs de sport,…
{ Exemples
• Nous sommes une jeune entreprise qui vient de démarrer et nous
ne sommes pas encore certains qu’elle pourra être rentable.
Pouvons-nous faire appel à des bénévoles?
• Chaque matin, notre boulangère est seule dans son magasin.
Elle va devoir s’absenter plusieurs fois le mercredi matin pour
aller chez le kiné. La paroisse peut-elle envoyer une bénévole
pour la remplacer?
Cette loi ne peut donc jamais s’appliquer à des personnes qui accepteraient de travailler
bénévolement en aidant par exemple à la cueillette des cerises, en assurant la permanence
téléphonique dans une entreprise ou en s’occupant d’enfants dans une crèche privée. Ces
personnes ne sont pas protégées par la loi. Des organisations commerciales, comme une
société anonyme ou une sprl, ne peuvent pas faire appel à des bénévoles au sens de cette
loi. Le principe est clair, mais il subsiste néanmoins une série de cas limites…
L’organisation ne peut pas faire de profit, mais qu’en est-il des revenus
procurés par notre soirée-spaghetti ou notre collecte de fonds?
{ Exemples
• Dans notre club, nous exploitons une cantine, dont les recettes
sont destinées aux équipes de jeunes.
• Chaque année, nous vendons des petits personnages en
massepain. Grâce à cela, nous pouvons réduire les frais de
participation à notre cours de cuisine.
• Notre école organise une fois par an une ‘Semaine santé’: le
comité des parents prépare des tartines avec des aliments
sains et les vend.
Tout cela ne pose aucun problème. En effet, l’argent que ces activités rapportent ne va pas
dans le portefeuille des initiateurs ou n’est pas reversé à des ‘actionnaires’: il est destiné à
l’organisation, qui le réinvestit dans du matériel, des locaux ou des activités.
La loi sur le volontariat questions pratiques
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Partie
2 Tout le monde peut-il
faire du volontariat?
En dehors des limites fixées par la loi, certaines catégories
de personnes sont soumises à des règles particulières
Nous vous conseillons de vérifier dans chaque cas si toutes les formalités indispensables
ont été accomplies, et ce aussi bien dans l’intérêt des bénévoles que de l’organisation.
Voici quelques règles qui s’appliquent à certaines catégories de personnes ainsi que les
raisons qui les motivent.
{ Exemples
• Pierre travaille dans un supermarché. Il est aussi entraîneur
bénévole dans un club de volley-ball.
• Natacha, directrice du personnel dans un grand groupe phar-
maceutique, est bénévole dans une association de protection
des oiseaux.
Les salariés peuvent faire du bénévolat où et quand ils le veulent, sans devoir demander
l’autorisation à leur employeur ou à leur hiérarchie. Le bénévolat relève de leur vie privée.
Formalités
Non.
Mais attention
Quelqu’un qui est salarié dans une organisation (telle que définie par la loi) ne peut pas
exercer la même activité à titre bénévole.
{ Exemple
Charles a un contrat à temps partiel dans une asbl. Durant son
temps libre, il accomplit des tâches bénévoles pour la même
asbl.
13
Cependant, le volontariat est autorisé si les tâches qui sont confiées au bénévole sont
fondamentalement et essentiellement différentes de celles qu’il exerce comme salarié ou
si le volontariat se déroule dans une autre structure ou asbl.
La question de savoir si, dans un tel cas, un défraiement peut être perçu est controversée.
Nous estimons pour notre part que la loi sur le volontariat prévaut en cette matière. Or, elle
autorise le remboursement des frais. Mais l’administration fiscale le conteste au motif qu’il
existe une relation de travail.
{ Exemple
Caroline travaille au Musée d’Art moderne. Elle fait du bénévolat
pour les Amis du Musée, une asbl distincte de son employeur.
Dans ce cas, Caroline peut percevoir des défraiements,
puisqu’elle dépend pour son activité bénévole d’une autre autorité
hiérarchique que pour son travail salarié.
{ Exemple
Albert travaille pour La Poste et fait aussi un peu de bénévolat.
Son nouveau supérieur hiérarchique lui demande tout à coup de
solliciter une autorisation pour exercer cette activité.
Les fonctionnaires constituent une catégorie à part, parce qu’ils relèvent d’une réglemen-
tation spécifique: celle de la fonction publique et du droit administratif. Un fonctionnaire
doit demander une autorisation pour toute activité qu’il ou elle veut exercer en dehors de
sa fonction. Y compris donc pour des activités qui se déroulent dans la sphère privée,
comme le bénévolat.
Un système kafkaïen?
Demander une autorisation pour quelque chose qui relève de sa vie privée? La loi sur le
bénévolat est muette sur ce point, car il s’agit en fait d’un système de contrôle de l’adminis-
tration. Celle-ci veut s’assurer que les fonctionnaires aient en dehors des heures de travail un
comportement correct qui ne porte pas atteinte aux ‘valeurs de la fonction publique’.
Formalités?
Pas de formulaires particuliers. Dans la pratique, tel supérieur hiérarchique exigera qu’une
autorisation lui soit demandée et tel autre pas.
La loi sur le volontariat questions pratiques
14
Un accord tacite de l’Onem ne signifie pas qu’il n’y aura pas de contrôle ultérieur.
Une inspection peut avoir lieu à tout moment.
Il se peut aussi que l’Onem réagisse par la négative dans ce délai de deux semaines
ou impose des restrictions. Dans ce cas, le demandeur d’emploi doit cesser son activité
bénévole ou l’adapter en conséquence.
L’Onem doit indiquer les raisons de son refus ou des restrictions imposées:
- soit parce qu’il ne s’agit pas d’une activité bénévole;
- soit parce que l’activité est normalement exercée, ou devrait normalement être exercée,
par du personnel rémunéré;
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- soit parce que le bénévole n’aurait plus assez de temps pour rechercher un emploi ou
répondre à des offres d’emploi;
- soit encore parce que les défraiements accordés ne respectent pas les dispositions de
la loi.
{ Exemple
Un demandeur d’emploi veut travailler bénévolement à la cantine
d’un club de sport. L’Onem refuse. Le demandeur d’emploi doit
cesser ses activités bénévoles et s’il rechigne à le faire, c’est à
l’organisation de veiller à ce qu’il ne travaille plus à la cantine. En
effet, elle est également informée de la décision de l’Onem.
Le demandeur d’emploi ne peut pas encourir de sanction du fait qu’il a travaillé quelques
jours comme bénévole. L’Onem passe donc l’éponge, sauf si le demandeur d’emploi pour-
suit ses activités même après avoir reçu un refus ou s’il s’agit d’un abus manifeste. En cas
de contrôle, il fera certainement l’objet d’une sanction.
{ Exemple
Un demandeur d’emploi donne un coup de main bénévole lors d’un
festival de musique et perçoit pour cela, outre une série d’avantages
en nature, un défraiement de 40 euros par jour. L’Onem découvre
qu’il exerce cette activité depuis deux jours et communique son
refus. En outre, le bénévole a déjà perçu à deux reprises un dé-
fraiement supérieur au maximum prévu par la loi sur le volontariat.
Il peut être sanctionné pour cela.
Les prépensionnés
Les prépensionnés et les prépensionnés à temps partiel, qui devaient eux aussi demander
une autorisation avant la loi, bénéficient de la même mesure d’assouplissement. Ils sont
soumis aux mêmes dispositions que les demandeurs d’emploi.
La loi sur le volontariat questions pratiques
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Cependant, comme ils ne doivent plus être ‘disponibles sur le marché de l’emploi’, l’Onem
ne peut plus invoquer cet argument. Son éventuel refus ne peut donc être basé que sur les
trois autres raisons. C’est-à-dire :
Bien que la loi n’impose aucune obligation aux organisations, celles-ci ont tout
intérêt à informer les candidats des formalités à accomplir pour pouvoir devenir
bénévoles.
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L’Arrêté royal stipule que l’accord de l’Onem est en principe à durée indéterminée,
mais n’exclut pas des dérogations à cette règle. Il indique aussi clairement que
l’allocataire ne peut recevoir des défraiements qu’au sens où ils sont définis
dans la loi relative aux droits des volontaires.
Conseil : si votre organisation fait partie d’une entité plus grande, telle qu’une fédération, il
peut être opportun que la demande transite par celle-ci.
La loi sur le volontariat questions pratiques
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- L’Onem peut accorder une autorisation générale qui permet à l’organisation de faire appel
à des demandeurs d’emploi et à des prépensionnés sans autre formalité: les bénévoles
s’engagent sans devoir entreprendre quelque démarche que ce soit. Dans un tel cas,
une autorisation générale peut encore être utile.
- L’Onem accorde aussi des autorisations générales en imposant comme condition que
chaque demandeur d’emploi et prépensionné lui signale malgré tout qu’il s’engage
comme bénévole.
Parfois, l’Onem fait une distinction entre les prépensionnés et les demandeurs d’emploi:
seuls ces derniers sont tenus de lui signaler leur engagement bénévole lorsqu’une autori-
sation générale a été accordée à l’organisation.
Le seul avantage du système pour l’organisation est alors qu’elle sait de manière presque
certaine que le bénévole ne se verra pas opposer un refus.
L’autorisation générale accordée par l’Onem n’est pas à durée indéterminée: la décision de
l’Onem précise la durée pendant laquelle elle est valable. L’organisation doit donc veiller à
la renouveler à temps.
La décision indique aussi les formalités obligatoires à effectuer.
Il est dommage que la loi reste aussi ‘sévère’ pour les personnes en congé
de maladie. L’avis du médecin-conseil n’est pas toujours très clément et on
constate de nombreuses différences d’interprétation, ce qui fait que la décision
n’est pas dénuée d’un certain arbitraire… Le demandeur peut toujours prendre
contact avec la mutualité elle-même, qui aide en général à rechercher une bonne
solution.
19
Formalités?
Oui : la demande est à adresser au médecin-conseil. Il existe des formulaires à cet effet
que l’on peut demander à la mutuelle et qu’il faut également lui remettre.
Formalités?
Pas de formalités nécessaires.
Formalités?
Aucune.
Formalités?
En vertu de l’arrêté d’exécution (15/02/2007, publication au Moniteur 7/03/2007), la per-
sonne bénéficiaire d’un revenu d’intégration doit informer préalablement le CPAS.
Sans pouvoir indiquer de chiffres précis, il est certain qu’il y a peu de bénéficiaires
du revenu d’intégration qui travaillent bénévolement. Nous ne pouvons que
recommander de ne pas leur imposer de contraintes et de règles excessives,
mais plutôt de rechercher des pistes susceptibles de rendre le bénévolat plus
attrayant pour eux aussi.
La loi sur le volontariat questions pratiques
20
Les modalités précises devront encore être fixées dans un Arrêté royal. Les critères
devront exclure le travail au noir effectué sous couvert de bénévolat. Dans l’attente de cet
Arrêté royal, on ne peut que se baser sur la réglementation précédente, qui reste provisoi-
rement d’application.
La réglementation actuelle
Le volontariat des ressortissants étrangers est régi par la loi du 30/4/1999 relative à
l’emploi de travailleurs étrangers. Cela signifie que plusieurs législations sociales sont
concernées:
- les étrangers qui sont dispensés d’un permis de travail (personnes avec droit de séjour
illimité ou ayant épousé un Belge ou un ressortissant de l’UE) peuvent faire du volonta-
riat;
- les étrangers titulaires d’un permis de travail A, B ou C ne peuvent pas faire de volonta-
riat. En effet, un permis de travail n’est valable que pour du travail salarié;
- les demandeurs d’asile ne peuvent pas faire de volontariat. Il y a cependant une régle-
mentation spécifique pour les services communautaires dans les centres d’asile;
- les personnes sans titre de séjour légal ne peuvent pas faire de volontariat.
Les infractions à ces règles ne sanctionnent pas l’étranger lui-même, mais l’organisation
qui l’occupe. Les sanctions peuvent aller jusqu’à une amende de 15.000 euros, voire
75.000 euros si l’étranger réside illégalement dans notre pays.
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Formalités?
Aucune.
Formalités ?
Aucune.
Il y a un Arrêté royal qui stipule que les compensations reçues dans le cadre du bénévolat
ne sont pas considérées comme des revenus.
Toute organisation est libre de fixer elle-même un âge minimum plus élevé en fonction de
certains critères: le public avec lequel elle travaille, le caractère sensible de la problémati-
que, les responsabilités à assumer,….
Formalités?
Aucune.
{ Exemple
Jasmine a 9 ans. Avec ses camarades de classe, elle va nettoyer
le parc communal.
Et les indépendants?
Un indépendant peut faire du bénévolat. Pour éviter tout problème, il est préférable que
l’activité bénévole ne se situe pas dans le prolongement direct de l’activité indépendante.
{ Exemples
• Marcel est formateur et consultant indépendant. Durant ses
loisirs, il balise des itinéraires pédestres pour son club de
randonnée.
• Nancy est kinésithérapeute indépendante. Le dimanche, elle
masse les cyclistes amateurs d’une équipe locale.
Formalités?
Aucune.
Exception
Tout comme les salariés, les indépendants en situation d’invalidité doivent obtenir
une autorisation du médecin-conseil de la mutuelle.
Les personnes qui ont un statut particulier ne risquent pas de perdre leurs droits
à la sécurité sociale tant qu’elles respectent les règles indispensables en signalant
qu’elles font du bénévolat ou en demandant une autorisation en ce sens. Le béné-
volat en tant que tel n’ouvre pas de droits à la sécurité sociale. Il s’agit d’activités
qui se déroulent durant le temps libre et qui ne sont pas assimilées à du travail parce
qu’elles ne donnent pas lieu au paiement de cotisations sociales.
23
En résumé
Le tableau ci-dessous permet de voir en un coup d’oeil quelles sont les formalités que la
loi impose aux bénévoles et pour quelles catégories de personnes les modalités concrètes
doivent encore être précisées.
Demandeurs d’emploi à temps partiel Obligation d’avertir l’Onem Régi par A.R
Enfants Non, mais ne pas faire appel à eux Pratique générale droit du
de manière systématique travail
Partie
Introduction
3 Volontariat
et assurances
S’il y a des accidents spectaculaires qui font la une de l’actualité, un bénévole peut aussi
commettre de petites erreurs dans son activité quotidienne et occasionner un préjudice à
des personnes ou des groupes, liés ou non à l’organisation ou à l’activité.
{ Exemples
• Lors d’une fête, Gérard renverse de la graisse sur le sol.
Pendant qu’il va chercher un torchon, Carine glisse sur cette
flaque, se casse le poignet et, dans sa chute, renverse une
table pleine de verres. Heureusement, l’organisation possède
une police d’assurance qui rembourse tous les dégâts.
• Une voiture renverse un groupe de jeunes en train de faire une
promenade. L’accident fait un mort et plusieurs blessés.
Lorsque quelqu’un commet une faute qui occasionne un préjudice à autrui, la première
question qui se pose est de savoir qui va indemniser la victime et s’il y a une assurance
qui couvre ces dégâts.
La loi relative aux droits des volontaires garantit un système de protection en prévoyant
un régime d’assurance spécifique.
Mais il convient d’être attentif à un certain nombre de points:
>> il s’agit de la responsabilité civile
>> les volontaires jouissent d’une certaine ‘immunité’
>> ce régime d’assurance ne s’applique pas à toutes les organisations qui travaillent
avec des bénévoles.
En gros, on peut faire la distinction suivante:
>> pour les organisations qui relèvent du régime d’assurance spécifique prévu par la loi:
• la responsabilité civile des volontaires ne peut pas être engagée (sauf dans un cer-
tain nombre de cas – voir plus loin)
• l’organisation est obligée de souscrire une assurance pour couvrir sa responsabilité
civile liée aux risques de l’activité bénévole
25
>> pour les organisations qui ne relèvent pas du régime d’assurance spécifique prévu
par la loi:
• la responsabilité civile des volontaires est régie par les règles habituelles du droit
• les volontaires peuvent voir leur responsabilité civile engagée à titre personnel
• l’organisation n’est pas obligée de souscrire une assurance pour couvrir sa respon-
sabilité civile liée aux risques de l’activité bénévole.
Nous allons d’abord voir de plus près en quoi consiste la notion de responsabilité civile.
On ne peut parler de responsabilité civile que si trois éléments sont réunis: une faute (ou
une négligence ou une imprudence), un dommage et un lien de causalité entre la faute
et le dommage. Pour pouvoir obtenir une indemnité, la personne lésée va donc tenter de
démontrer que la responsabilité de quelqu’un d’autre est en cause.
{ Exemple
Avec quelques autres bénévoles d’une asbl qui fournit des
services de proximité, Georgette va arracher les mauvaises
herbes dans les parterres de la maison de repos. Mais par erreur,
elle arrache aussi quelques plantes rares. La maison de repos,
qui a beaucoup investi dans ces plantations, subit un préjudice.
Comme celui-ci est dû à une erreur commise par une bénévole,
la maison de repos se tournera vers l’organisation: ce sera à elle
d’intervenir, et pas à Georgette.
La loi sur le volontariat questions pratiques
26
{ Exemple
Lorsque Charly, qui entretient bénévolement notre domaine
naturel, a voulu abattre un chêne malade, l’arbre est tombé sur la
serre du voisin.
Le voisin n’a rien à voir avec l’organisation en question, mais il a subi un préjudice à cause
d’une faute commise par un bénévole qui travaille pour cette organisation. Le bénévole ou
l’organisation devra donc le dédommager.
{ Exemple
Chaque lundi, Annette va tenir compagnie à un couple de
personnes âgées. À cause d’un geste maladroit, elle a renversé le
poste de télévision. Son organisation ou elle-même est civilement
responsable de ce dommage.
Les ‘bénéficiaires’ de l’activité bénévole peuvent réclamer une indemnisation s’ils subis-
sent un préjudice à cause d’une faute commise par un bénévole.
{ Exemple
Nicole et Daniel sont deux bénévoles actifs dans une organisation.
Daniel fait une chute suite à une négligence de Nicole et casse
ainsi son appareil photo. Il peut demander à être indemnisé pour
le préjudice qu’il a subi à cause de la faute commise par une autre
bénévole.
Les ‘collègues’ bénévoles sont aussi considérés comme des tiers entre eux. Dès lors,
quand un bénévole subit un préjudice par la faute d’un autre bénévole, il peut être indem-
nisé, même s’il existe un lien familial entre les deux bénévoles qui sont actifs dans une
organisation concernée par le régime d’assurance spécifique instauré par la loi.
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La loi sur le volontariat parle simplement de ‘tiers’, sans définir plus précisément les diffé-
rents groupes décrits ci-dessus, mais il est clair qu’ils font partie de ces tiers.
La loi a cependant voulu instaurer une protection en faveur des volontaires. Ceux-ci sont
donc en quelque sorte ‘immunisés’ dans certaines organisations: si, dans l’exercice de
leur activité bénévole, ils commettent une faute qui occasionne un dommage à des tiers,
leur responsabilité personnelle ne peut plus être engagée. La personne préjudiciée doit
s’adresser à l’organisation pour obtenir réparation.
Mais cette protection légale n’est pas totale: elle ne s’applique pas à toutes les organisa-
tions qui travaillent avec des bénévoles.
Un régime spécifique s’applique aux : Les règles ordinaires du droit s’appliquent aux :
• Organisations dotées de la personnalité juridi- • Associations de fait qui n’occupent pas de
que privée personnel
• Organisations dotées de la personnalité juridi- • Associations de fait qui ne sont pas liées à une
que publique organisation dotée de la personnalité juridique
• Associations de fait qui occupent au moins 1 • Associations de fait qui ne sont pas liées à une
membre du personnel autre association de fait occupant au moins une
• Associations de fait qui sont liées à une orga- personne
nisation dotée de la personnalité juridique (et
qui peuvent être considérées comme étant une
section de celle-ci)
• Associations de fait qui sont liées à une autre
association de fait occupant au moins une
personne
La responsabilité civile des volontaires de ces La responsabilité civile des volontaires de ces orga-
organisations ne peut pas être engagée, sauf en nisations peut être engagée
cas de faute légère mais répétée, de faute grave
ou d’agissements malhonnêtes
La loi sur le volontariat questions pratiques
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• Premier cas : bien que le volontaire jouisse normalement d’une ‘immunité’, sa responsa-
bilité civile personnelle est engagée.
Cette ‘immunité’ signifie que le volontaire (actif dans une organisation qui relève du régime
spécifique de responsabilité civile instauré par la loi) ne peut en principe pas être rendu
personnellement responsable des conséquences des fautes qu’il commet.
{ Exemple
Martine, qui travaille bénévolement à la cafétéria de l’asbl, part
une fois de plus en oubliant de fermer à clé la porte de la cafétéria,
alors qu’on lui en a déjà fait la remarque à plusieurs reprises. Cette
nuit-là, des voleurs s’introduisent dans la cafétéria. La responsa-
bilité de Martine peut être engagée étant donné qu’il s’agit de sa
part d’une faute répétée.
{ Exemple
Aline avait un verre dans le nez lorsqu’elle est allée chercher quel-
ques enfants à la plaine de jeux. En faisant une manoeuvre, elle
a endommagé la haie et la balançoire d’un voisin. Il s’agit d’une
faute grave et dont, en plus, l’intéressée ne pouvait ignorer le
degré de gravité.
La loi ne prévoit aucune ‘immunité’ pour les bénévoles qui sont actifs dans certaines
associations de fait, ce qui signifie concrètement qu’ils bénéficient donc d’une protection
moindre: le/la bénévole peut voir sa responsabilité personnelle engagée même en cas de
faute légère entraînant un dommage pour un tiers. Dans le jargon juridique, on dit que ce
sont les règles du droit commun qui s’appliquent.
Les petites associations de fait, moins structurées, de type plus occasionnel ou plus spon-
tané, ne sont donc pas soumises au régime spécifique de protection de la responsabilité
civile des volontaires instauré par la loi.
L’absence d’un système de protection pour ces volontaires implique que c’est
l’assurance familiale du bénévole qui devra intervenir en cas de dommage.
Rien n’empêche cependant l’association de fait de conclure malgré tout une
assurance couvrant sa propre responsabilité civile et celle de ses bénévoles:
c’est un gage de sécurité.
La responsabilité civile est régie par le Code civil. Elle concerne des faits ou des problèmes
entre des individus.
La loi sur le volontariat questions pratiques
30
{ Exemple
Chaque semaine, Esméralda fait la tournée des chambres de
l’hôpital avec une bibliothèque mobile. Elle fait une fausse
manœuvre et renverse le chariot. Tous les livres tombent sur les
pieds d’un visiteur, qui se retrouve avec l’orteil cassé.
Concernant l’obligation de souscrire une assurance (voir plus loin), la loi ne parle
que de la responsabilité civile extracontractuelle. C’est elle qui est la plus courante,
aussi bien dans la vie de tous les jours que dans le domaine du bénévolat.
{ Exemples
• Vous organisez une fête et vous louez une installation coûteuse
pour soutirer la bière au fût. Vous pourriez souscrire une assu-
rance pour le cas où vous la casseriez.
• L’organisation propose une excursion et loue une vingtaine
de chambres dans un hôtel. Mais finalement, il n’y a que cinq
inscrits. L’hôtel peut exiger un dédommagement.
{ Exemple
Thierry reçoit un procès-verbal pour excès de vitesse: deux
semaines plus tôt, il a appuyé un peu trop fort sur l’accélérateur
alors qu’il se rendait au supermarché pour faire des courses pour
l’organisation dans laquelle il est bénévole. Il devra payer l’amende
lui-même et ne pourra pas invoquer le fait qu’il s’agissait de
bénévolat.
Le principe de base qui s’applique à la responsabilité pénale n’est pas le lien causal entre
la faute et le dommage, mais bien: l’infraction, la preuve de l’infraction et la mesure de la
peine (sanction ou amende).
Le propre de la responsabilité pénale est qu’elle incombe à celui qui a commis l’infrac-
tion.
C’est un autre système: la responsabilité est cette fois liée à la preuve que quelqu’un a
commis un acte illicite. Cette preuve suffit à engager la responsabilité pénale de l’auteur
de l’infraction et à le condamner au paiement d’une amende, à l’exécution d’une peine de
prison,…
L’organisation ne doit pas supporter en tant que telle la responsabilité pénale du bénévole.
Elle pourra seulement être considérée comme civilement responsable des dommages
occasionnés à des tiers.
En résumé
La responsabilité civile incombe légalement à l’organisation. La loi oblige uniquement
l’organisation à assurer la responsabilité civile extracontractuelle.
La loi sur le volontariat questions pratiques
32
Une organisation a bien sûr intérêt à éviter de devoir réclamer des dommages et
intérêts. N’hésitez pas à proposer une autre tâche à un bénévole ou à le décharger
d’une fonction si vous voyez qu’il n’est pas à la hauteur ou qu’il manque de rigueur.
Veillez aussi à ce que le volontaire puisse entamer sa mission en étant bien préparé et
donnez-lui les informations, l’encadrement et la formation nécessaires.
En obligeant certaines associations de fait (ou la fédération dont elles dépendent) à sous-
crire une assurance RC, le législateur cherche à les protéger également et à éviter des
drames personnels.
La loi oblige certaines organisations à assurer au moins leur propre responsabilité civile
pour les dommages que des bénévoles occasionnent à des tiers (voir aussi ci-dessus :
‘qui sont les tiers ?’) pendant le déroulement des activités bénévoles ou sur le chemin qui
y conduit ou qui en revient.
33
La loi définit les bénévoles comme des personnes qui « exercent une activité
sans rétribution ni obligation au profit d’une ou de plusieurs personnes, autres
que celle qui exerce l’activité, d’un groupe ou d’une organisation ou encore de la
collectivité dans son ensemble, qui est organisée par une organisation autre que
le cadre familial ou privé de celui qui exerce l’activité ». Cette définition englobe
donc aussi les administrateurs qui gèrent bénévolement une organisation. Dès
lors, ceux-ci ne peuvent pas être exclus en tant que tels de la couverture assu-
rance. Nous vous conseillons de vérifier auprès de votre assureur qu’elles sont
bien incluses dans la police!
L’obligation de souscrire une assurance concerne les mêmes organisations que celles qui
sont soumises au régime spécifique de protection (ou ‘d’immunité’) des volontaires en
matière de responsabilité civile.
La loi donne une définition de l’association de fait (voir partie 1). Elle établit donc une
distinction entre plusieurs types d’associations de fait en matière de responsabilité civile
et d’assurance. Seules les associations de fait qui occupent du personnel et/ou qui font
partie d’une structure plus large (ou ‘coupole’) sont tenues de souscrire une assurance.
Personnalité juridique publique (CPAS, administra- Organisation elle-même (éventuellement via police
tion locale,…) d’assurance générale de la ville ou de la commune)
Association de fait soumise à l’obligation légale de
s’assurer
2 Association de fait liée à une association L’association de fait ‘de tutelle’ (occupant du person-
de fait occupant au moins 1 membre du nel)
personnel
Association de fait pouvant être consi- L’organisation ‘de tutelle’ doit s’assurer pour elle-
3
dérée comme une section locale d’une même et pour les associations de fait qui font office
organisation dotée de la personnalité de sections locales
juridique
Le régime de responsabilité prévu par la loi s’applique dans tous ces cas. Les bénévoles jouissent d’une
immunité, sauf dans les trois cas mentionnés ci-dessus (voir page 29).
La loi sur le volontariat questions pratiques
34
Cette obligation ne s’applique donc pas aux associations de fait ponctuelles, spontanées
et occasionnelles (même si, en réalité, celles-ci comprennent aussi des associations de
fait qui fonctionnent depuis longtemps), dans lesquelles la responsabilité civile reste régie
par les règles du droit commun. Autrement dit, le volontaire peut voir sa responsabilité
personnelle engagée et être obligé de réparer ou d’indemniser lui-même les dommages
occasionnés. Il peut (ou doit) alors faire appel à son assurance familiale.
En tout cas, on ne peut que conseiller à chaque association de fait de prendre les mesu-
res de prudence qui s’imposent et de conclure une assurance protégeant aussi bien les
membres que les volontaires.
Les associations de fait qui ne sont pas légalement obligées de souscrire une
assurance sont cependant tenues d’informer leurs bénévoles qu’ils ne sont pas
protégés, qu’ils relèvent des règles du droit commun et que leur responsabilité
civile personnelle peut donc être engagée.
La responsabilité civile doit être assurée aussi bien pendant la réalisation des activités que
sur le chemin menant à celles-ci. Celui-ci est défini comme le chemin normal et le plus
court entre le domicile du bénévole et l’organisation ou l’endroit où se déroule l’activité.
{ Exemple
Si un bénévole fait un crochet de 10 km pour aller voir sa tante
Mathilde avant de commencer son activité, la question de savoir
s’il est assuré ou non pendant ce trajet peut donner lieu à des
discussions.
35
Les trois composantes de la responsabilité civile (faute, dommage et lien de causalité entre
la faute et le dommage) s’appliquent ici aussi. Si la voiture du bénévole est déclarée en
perte totale suite à une sortie de route provoquée par un pneu crevé qui n’est de la faute
de personne, la RC n’interviendra pas puisqu’il n’y a pas de faute.
La loi stipule qu’une clause détaillée doit être ajoutée à l’assurance auto du
volontaire afin de couvrir aussi, par ce biais, la responsabilité de l’organisation
où il est actif. Ce régime s’applique déjà à la responsabilité de l’employeur.
Concrètement, cela signifie qu’en cas de sinistre, c’est l’assurance auto du
volontaire qui interviendra, même s’il utilisait son véhicule privé pour les besoins
de son activité bénévole.
Par contre, la faute délibérée et l’acte malhonnête seront probablement exclus (sauf chez
quelques assureurs et à des conditions bien précises).
La ‘familiale’ est une assurance responsabilité civile pour des faits qui se déroulent dans la
sphère privée. Comme il s’agit aussi d’une police RC, elle intervient lorsqu’une personne
(ou un membre de la famille) commet une faute qui occasionne un préjudice à un tiers.
Il convient ici aussi de pouvoir démontrer le lien de causalité entre la faute et le dom-
mage.
La loi sur le volontariat questions pratiques
36
{ Exemple
En sortant la voiture du garage, Robert tourne trop court et
endommage le vélo du voisin. Le cadre et le guidon sont tordus,
l’éclairage est cassé et la roue arrière est voilée. Robert peut faire
appel à son assurance familiale pour indemniser son voisin.
Afin d’éviter ces litiges, la loi précise clairement que le bénévolat est considéré comme
faisant partie de la vie privée et qu’il ne peut dès lors plus être exclu de l’assurance ‘fami-
liale’.
Ceci peut jouer un rôle dans deux cas: d’abord lorsque le bénévole est protégé mais qu’il
commet une faute considérée comme répétée ou grave; ensuite lorsque le bénévole est
actif dans une association de fait qui est régie par le droit commun et qui n’a pas souscrit
d’assurance pour les activités bénévoles. Dans ces deux cas, le bénévole doit se tourner
vers son assurance familiale.
37
Non, car la loi veut en tout cas garantir une bonne protection pour les bénévoles et éviter
qu’ils ne soient victimes de leur engagement désintéressé.
Le fait que la responsabilité soit imputable à l’organisation décharge les bénévoles d’un
poids important. C’est aussi tout bénéfice pour l’image du bénévolat.
Ces nouvelles dispositions légales s’inspirent de celles qui s’appliquent aux salariés (art.
18 de la loi sur les contrats de travail): la loi stipule clairement que les bénévoles sont actifs
‘pour le compte d’une organisation’, tout comme un salarié travaille pour le compte de son
employeur. Les bénévoles sont des sortes de ‘préposés’, ils travaillent pour l’organisation,
même si c’est de manière non rémunérée.
Le message adressé aux organisations est qu’il ne suffit pas de faire appel à des bénévoles:
il faut aussi bien réfléchir à leurs tâches, les encadrer, les rappeler à l’ordre si nécessaire…
Un incident, même minime et même couvert par une assurance, n’est jamais agréable et
peut porter atteinte à l’image de l’organisation ou du bénévolat.
L’obligation de s’assurer pour les organisations occupant des bénévoles a été concrétisée
dans un arrêté d’exécution (19/12/2006, publication au Moniteur belge le 22/12/2006).
L’objectif est d’indiquer clairement quels sont les éléments qui doivent absolument être
inclus dans une assurance (extracontractuelle) responsabilité civile pour le volontariat.
L’arrêté précise les montants minimaux des garanties couvertes et la portée territoriale de
la police d’assurance. Il énumère aussi une série d’exclusions.
Cependant, ces conditions de garantie sont vraiment minimalistes. Le contenu des polices
d’assurance existantes est souvent supérieur à ce que prévoit l’arrêté royal.
Prenez le temps qu’il faut pour conclure ou pour modifier une police d’assu-
rance!
Quelques conseils et quelques points auxquels il faut être attentif:
- décrivez correctement les tâches que les bénévoles devront accomplir (ou
mettez à jour la description de ces tâches)
- définissez bien ce qui est couvert par l’assurance: ne songez pas uniquement
aux bénévoles réguliers, mais aussi aux bénévoles spontanés, occasionnels,
voire mineurs
- n’acceptez pas sans broncher toutes les exclusions prévues dans l’Arrêté
royal: en effet, l’organisation reste civilement responsable, même si elle n’est
pas assurée pour tout!
39
Ce qui est important, par contre, c’est que l’organisation se penche à nouveau sur sa po-
lice d’assurance (qui a peut-être été conclue bien des années plus tôt) et vérifie si elle est
encore d’actualité:
- L’organisation fonctionne-t-elle toujours avec le même nombre de bénévoles que dans
le passé ou bien ce nombre a-t-il sensiblement augmenté ou diminué?
- Les activités sont-elles définies avec suffisamment de précision? De nouvelles activités
ne sont-elles pas venues s’ajouter?
Tous les changements doivent être communiqués à la compagnie d’assurance.
L’organisation a tout intérêt à fournir des informations correctes et complètes. Cela évitera
bien des contestations le jour où il faudra faire appel à l’assurance.
Celui qui souscrit une assurance a en effet un devoir d’information: il faut donc communi-
quer à l’assureur toutes les modifications essentielles intervenues au niveau des activités,
du nombre de bénévoles, de l’organisation,…
La loi sur le volontariat évoque la possibilité d’une assurance collective proposée (contre
paiement) par les pouvoirs publics.
Cette assurance collective n’existe pas. Une sorte de ‘convention-cadre’ a été conclue
entre les autorités fédérales et quelques compagnies d’assurance et elle donne un certain
nombre de garanties.
- rechercher une formule permettant d’effectuer une analyse de risques adaptée afin que
la police corresponde aux besoins de l’organisation.
En fait, cela donne donc la possibilité à chaque organisation d’obtenir des renseignements
et de conclure éventuellement une police d’assurance, ce qui n’est pas la même chose
qu’une police collective.
Et l’assurance gratuite?
Parallèlement à la loi sur le volontariat, l’ancien secrétaire d’État aux entreprises publiques
a pris une initiative qui a vu la Loterie nationale mettre un montant important à la disposi-
tion des associations pour qu’elles puissent bénéficier d’une assurance collective gratuite.
Cette assurance gratuite est proposée par les provinces et possède une série d’atouts.
Son principal avantage est d’offrir une assurance responsabilité civile, accidents corporels
et assistance juridique qui ne coûte rien aux organisations. Celles-ci doivent seulement
veiller à obtenir une reconnaissance de la province (les procédures peuvent être un peu
différentes d’une province à l’autre).
41
Le contenu de cette assurance gratuite est le même dans toute la Belgique et est basé sur
le modèle de l’assurance-type pour les bénévoles. Il n’y a donc rien à redire sur la portée
de cette police.
Son inconvénient majeur est que le nombre de journées où l’organisation occupe des
bénévoles est limité (maximum 100 jours/homme), ce qui en fait plutôt une assurance qui
convient à des activités temporaires ou occasionnelles. Cela n’empêche pas chaque orga-
nisation (en dehors des administrations publiques) de pouvoir y faire appel.
Si vous voulez plus d’informations sur cette assurance gratuite, le mieux est
de prendre contact avec votre province ou la COCOF. Les adresses peu-
vent être trouvées via le site de l’Association des Provinces wallonnes
(www.apw.be) pour la Wallonie et de la COCOF (www.cocof.be) pour Bruxelles,
et www.vrijwilligerswerk.be pour les organisations néerlandophones. La Com-
munauté germanophone propose également cette assurance. Il est probable
que, à partir de 2009, les provinces et la COCOF ne disposeront plus du subside
de la Loterie nationale, et que donc cette assurance gratuite ne pourra plus être
proposée par les provinces et la COCOF.
Est-il vrai qu’il n’y a pas de sanction si nous n’assurons pas nos volontaires?
Pas si vite! Même si la loi elle-même ne prévoit pas de sanction, celle-ci intervient tôt ou
tard: s’il se passe quelque chose et s’il s’avère que le bénévole n’est pas correctement
assuré par l’organisation, les conséquences pour cette dernière et pour ses dirigeants
peuvent être lourdes, non seulement sur le plan financier mais aussi sur celui de sa répu-
tation.
De plus, certains pouvoirs publics lient l’octroi de subventions à l’obligation d’assurer les
bénévoles. Les organisations qui ne satisfont pas à cette obligation ne peuvent donc pas
être subventionnées.
La loi sur le volontariat questions pratiques
42
On peut évidemment songer à une foule d’autres risques, dont beaucoup peuvent être
assurés. Nous allons brièvement évoquer ici deux types de couvertures prioritaires pour
ceux qui veulent correctement protéger les bénévoles: l’assurance protection juridique et
l’assurance accidents corporels.
Faut-il aussi conclure une assurance protection juridique pour les bénévoles?
La loi laisse pour l’instant ce point en suspens: le texte de la loi n’impose rien, mais il se
peut qu’une obligation soit instaurée plus tard par un Arrêté royal. Pour l’instant, il semble
cependant peu probable que cette obligation soit imposée à bref délai.
Faut-il attendre que cette assurance soit obligatoire ou bien la souscrire dès à présent?
Le mieux est de ne pas attendre. Vous pouvez soit souscrire une police ‘protection juridi-
que’ distincte, soit demander à votre assureur qu’il intègre une clause en ce sens dans la
police RC.
Tout bien calculé, cette assurance n’est pas très chère.
{ Exemples
• En décorant la salle de réunion pour la fête annuelle de l’asso-
ciation, Denise tombe de l’escabeau et se casse le coude.
• Fernand accompagne bénévolement un groupe de jeunes.
Au cours d’un jeu, il trébuche sur une corde et tombe sur le
visage.Résultat: une dent cassée, une autre déchaussée et des
lunettes brisées.
Un accident est vite arrivé et les frais (soins, revalidation, voire perte de salaire) peuvent
parfois atteindre des montants élevés. Pourtant, la loi n’impose pas pour l’instant de sous-
crire une assurance accidents. Il se peut que l’Arrêté royal à venir le fasse.
Qu’elle soit obligatoire ou non, nous vous conseillons de conclure une assurance ‘acci-
dents corporels’ pour les bénévoles.
Pourtant, l’assurance responsabilité civile ne couvre-t-elle pas déjà tous les dommages, y
compris corporels?
Une assurance responsabilité civile n’intervient que si les dommages corporels sont dus à
la faute (prouvée) d’un tiers. Ce tiers peut être un autre volontaire. Mais cette assurance ne
couvre pas les accidents où seule la responsabilité de la victime est engagée.
La police RC n’intervient pas non plus dans les accidents pour lesquels on ne peut pas
désigner de responsable.
{ Exemple
Un bénévole part faire des courses à vélo. Il fait une chute, sans
qu’aucune autre personne ne soit impliquée. Il ne peut donc ren-
dre personne responsable: il s’agit d’un accident.
La loi sur le volontariat questions pratiques
44
Un accident est défini dans ce contexte comme un fait inopiné et non intentionnel, pro-
voqué par un concours de circonstances et occasionnant des séquelles physiques ou la
mort d’une personne.
Dans le cas d’un accident comme décrit, l’assurance RC ne pourra pas intervenir.
Les organisations qui emploient aussi du personnel rémunéré ont la possibilité d’étendre
aux bénévoles la police ‘accidents du travail’, qui est de toute manière obligatoire pour
elles. Il leur est aussi tout à fait possible de souscrire une assurance ‘accidents corporels’
distincte.
L’assurance gratuite pour les volontaires couvre également les accidents corporels.
Lorsque vous demandez des devis de polices ‘accidents’ pour les bénévoles,
vous avez intérêt à bien comparer tous les éléments: la définition du terme de
‘volontaire’, les activités qui sont couvertes, l’étendue de la couverture (en cas
de décès? intervention dans les frais d’enterrement? indemnité versée aux
proches? invalidité permanente? limitation dans le temps? Tous les frais médi-
caux sont-ils remboursés? les bris de lunettes, les frais dentaires, les prothè-
ses, les habits déchirés?…).
45
En résumé
Responsabilité civile organi- Oui pour les organisations dotées Régi par l’AR relatif aux condi-
sation de la personnalité juridique et les tions minimales de garantie (du
associations de fait (qui occupent 19/12/2006, publication MB
au moins un membre de person- 22/12/2006)
nel) ainsi que pour les associa-
tions de fait qui font partie d’une
structure plus vaste (‘coupole’)
ou qui peuvent être considérées
comme constituant une section
de celle-ci
Protection juridique Non, mais pourra être imposée
plus tard par un Arrêté royal
Accidents corporels Non, mais pourra être imposée
plus tard par un Arrêté royal
Assurance familiale Non
Vérifiez si la définition des ‘bénévoles’ appliquée par votre assureur s’étend aussi aux administrateurs
bénévoles.
*Les conditions minimales de garantie sont les éléments qui doivent absolument figurer
dans une police d’assurance pour les volontaires. Autrement dit, il s’agit des conditions
de base de toute police d’assurance responsabilité civile extracontractuelle couvrant les
risques inhérents au volontariat.
La loi sur le volontariat questions pratiques
46
Partie
Introduction
4 Volontariat
et argent
{ Exemple
Nous fournissons des services aux habitants du quartier. Tout
le monde peut faire appel à notre service d’interprétariat. Les
interprètes bénévoles reçoivent 12 euros par prestation, en plus
de leurs frais de déplacement. Si nous tenons une comptabilité
correcte, tout est en ordre, non?
Non, vous flirtez avec la législation. Le bénévolat est par définition non rémunéré. Bien
qu’un bénévole travaille ‘pour le compte’ de l’organisation, il n’est pas un travailleur bon
marché.
Si vos bénévoles perçoivent une rétribution pour leurs prestations, vous vous inscrivez
dans la logique du travail rémunéré, à la différence que vous ne respectez pas les obliga-
tions qui s’en suivent. Cela peut vous coûter cher.
Bien qu’on puisse bien sûr attendre des bénévoles qu’ils s’impliquent correctement, on ne
peut pas tout à fait comparer leur situation à celle de travailleurs rémunérés. Un contrat
de travail est ce qu’on appelle une ‘obligation de résultat’: en échange d’un salaire, il faut
un résultat (en termes de norme, de quantité, de qualité,…) ou l’une ou l’autre forme de
réalisation. Les bénévoles, eux, s’engagent seulement à faire de leur mieux, sans qu’il n’y
ait forcément un résultat à la clé.
Vous ne pouvez donc pas rémunérer les bénévoles pour leurs prestations, sinon vous
enfreignez la législation et la spécificité du bénévolat risque de se perdre.
47
Il existe deux systèmes permettant de rembourser les frais: celui des frais forfaitaires et
celui des frais réels.
Ces plafonds valent pour une année calendrier et sont indexés chaque année.
Pas de calculs compliqués par bénévole: il suffit de déterminer le montant attribué à tous
les bénévoles ou à certaines catégories d’entre eux.
Si vous voulez faire une distinction entre les bénévoles en accordant un défraie-
ment à l’un et pas à l’autre, veillez à bien motiver votre décision afin de ne pas
créer de tensions entre les bénévoles.
La loi sur le volontariat questions pratiques
48
On peut le noter dans un cahier (ou dans un fichier sur PC) dans lequel sont mention-
nées les coordonnées des bénévoles (nom, adresse, date de début et de fin d’activité du
bénévole dans l’organisation). Vous y indiquerez les montants et les dates correspondantes.
En cas de contrôle fiscal, vous devrez présenter la comptabilité et cette liste.
{ Exemples
• Lucie est chargée d’assurer la promotion de son organisation.
Bien qu’il s’agisse d’une petite association principalement
active sur le plan local, elle rentre une note de frais de plus de
3.000 euros pour ‘frais de déplacements’. Lors d’un contrôle,
il s’avère que l’organisation ne peut pas avancer d’explica-
tion convaincante pour ce montant de 3.000 euros payé à une
bénévole. Le fisc n’accepte pas ce raisonnement: il considère
ces ‘défraiements’ comme des revenus et Lucie se retrouve
ainsi dans une tranche d’imposition plus élevée.
• Grégory, qui est un as du bricolage, achète du matériel
technique pour la troupe de théâtre du quartier. Sa facture
s’élève à 1.890,99 euros. La preuve est incontestable, il n’y a
aucun problème.
Vous ne devez donc pas tenir de liste nominative. Par contre, il faut bien sûr demander et
conserver les justificatifs et preuves de paiement.
49
Points d’attention
1. L’organisation choisit elle-même le système qu’elle veut adopter. Mais pour un même
bénévole, elle ne peut pas changer de régime durant la même année-calendrier.
{ Exemple
En 2005, Pierre obtient le défraiement de ses frais réels de photo-
copies et de déplacements. Il devra se tenir à ce système durant
toute l’année 2005, y compris dans d’autres organisations où il se
fait aussi rembourser ses frais. Ce n’est qu’en 2006 qu’il pourra
éventuellement passer au régime forfaitaire.
On ne peut jamais mélanger les deux systèmes dans le chef d’un seul et même bénévole:
c’est soit l’un, soit l’autre.
{ Exemple
“Des bénévoles ont accompagné une excursion. Nous voudrions
leur verser un montant forfaitaire de 25 euros en plus du rembour-
sement de leur ticket de train (18,4 euros). Est-ce légal?” Non:
soit vous remboursez le ticket de train et les autres dépenses
éventuelles (boissons, repas… sur présentation du ticket de
caisse), soit vous leur octroyez un défraiement forfaitaire de 25
euros.
La loi sur le volontariat questions pratiques
50
2. Indiquez clairement aux bénévoles s’ils percevront ou non un défraiement. La loi vous
oblige d’ailleurs à le faire dans le cadre de votre devoir d’information (voir plus loin).
{ Exemples
• “Je suis bénévole dans trois organisations, dont deux me paient
un défraiement. Puis-je combiner ces deux remboursements?“
Oui, à condition de ne pas dépasser le montant maximal par
jour/trimestre/an (mais il n’est pas permis de combiner un
système de frais réels dans une organisation et de frais forfai-
taires dans une autre).
• “Mon mari et moi sommes tous deux bénévoles. Pouvons-nous
percevoir l’un et l’autre un défraiement?” Oui, car il s’agit d’un
droit individuel.
Le défraiement n’est donc pas un droit absolu du bénévole: il ne peut pas l’exiger.
6. N’établissez pas de fiches d’impôt pour payer les défraiements: vous ne feriez que
compliquer la vie de l’organisation et celle du bénévole. En effet, comme ces fiches ne
comportent qu’un montant total, l’administration fiscale ne peut pas en déduire qu’il
s’agit de la somme de petits défraiements payés tout au long de l’année. Si le bénévole
joint cette fiche à sa déclaration fiscale, il risque de devoir payer davantage d’impôts
parce que l’administration peut considérer ce montant comme des ‘revenus’.
8. Dès le moment où ils dépassent les plafonds du système forfaitaire ou que le rem-
boursement des frais réels atteint des proportions déraisonnables, le volontaire et
l’organisation courent de grands risques et l’organisation peut être accusée de fraude
fiscale, de non-respect de la législation sociale, de violation de la législation du travail,
etc.
La loi sur le volontariat questions pratiques
52
En résumé
Partie
Introduction
5 Le devoir d’information
Le bénévolat est régi par la loi ‘relative aux droits des volontaires’. Quand on lit le texte de
cette loi, on s’aperçoit que celle-ci se réfère à d’autres domaines, comme la fiscalité, la
sécurité sociale, la législation du travail, certains principes juridiques généraux ou encore la
législation relative aux assurances. C’est logique: le bénévolat n’est pas coupé du monde,
il dépend d’autres domaines de la vie sociale. Nous allons à présent analyser ces éléments
de plus près.
Ce n’est d’ailleurs pas propre au bénévolat: celui qui accepte de garder les
enfants de la voisine, par exemple, ne le fait pas sans engagement, mais accepte une
responsabilité et un ensemble de devoirs tacites. De même, on attend du bénévole,
comme de tout le monde dans la vie, qu’il se comporte ‘en bon père de famille’.
Certaines organisations rédigent un contrat de bénévolat qui reprend toute une série de
conventions et de règles. Ces contrats, parfois très détaillés, peuvent aussi prévoir des
procédures de sanction et de résolution de conflits. Mais ce n’est pas le fait qu’il existe ou
non un contrat sur papier qui fait la différence: les règles en vigueur peuvent aussi résulter
d’un accord oral. Autrement dit: ce n’est par parce qu’aucun contrat écrit n’a été établi et
que rien n’a été signé qu’il n’y a pas d’engagement réciproque.
55
{ Exemple
Beaucoup d’organisations confient de larges responsabilités à
leurs bénévoles: pour gérer l’organisation et conclure des contrats
en son nom, pour encadrer des enfants lors d’un camp, pour for-
mer des jeunes, pour gérer un site naturel,… L’organisation part
du principe que le bénévole agit de bonne foi et ne nuit pas à ses
intérêts.
D’un autre côté, elle se charge aussi de bien insérer le bénévole
dans son fonctionnement: en lui faisant suivre une formation en
soins palliatifs ou une initiation à la coopération au développe-
ment, en mettant à sa disposition du matériel ou des vêtements de
travail, en organisant des moments de rencontre,…
Ces éléments peuvent figurer dans une note d’engagements ou une ‘convention’,
mais ce n’est pas indispensable. Ils peuvent aussi être mentionnés sur le site
internet, dans le magazine d’information distribué aux membres ou sur un tableau
placé dans un lieu où passent tous les volontaires. En revanche, il n’est pas con-
seillé de les communiquer uniquement de manière orale: en cas de problème,
l’organisation doit pouvoir fournir la preuve qu’elle a bien donné cette information
aux bénévoles.
57
En résumé
S’il existe ou non un système de défraiement S’il existe ou non un système de défraiement
Dans l’affirmative, si cela se fait selon le régime des frais forfaitaires ou des frais réels (ou éventuellement
d’une rémunération en nature).
Que le bénévole est tenu au respect du secret Que le bénévole est tenu au respect du secret
professionnel. professionnel.
Les modalités de l’information sont libres: l’information peut être transmise individuellement, collective-
ment, oralement ou par écrit.
La loi sur le volontariat questions pratiques
58
Partie
6 Autres règles
en vigueur
L’organisation peut convenir d’autres règles avec ses bénévoles. Mais ces dispositions
ne peuvent pas contrevenir aux règles générales qui régissent la vie en société, comme la
législation du travail ou les dispositions du droit pénal.
En simplifiant beaucoup, cela revient à dire que l’organisation doit veiller à faire preuve de
correction avec les bénévoles: en mettant à leur disposition le matériel, les locaux et l’infor-
mation indispensables, en ne les exposant pas à des pressions ou à un stress inutiles, en
n’abusant pas de leur bonne volonté, en ne recourant pas à de ‘faux bénévoles’ qui sont
payés sous la table,...
Étrangers et volontariat
Ce point doit encore être précisé (voir partie 2).
Autres dispositions
D’autres dispositions s’appliquent bien sûr aussi, comme la protection de la femme
enceinte, les règles de protection de la jeunesse, l’interdiction de toute forme de
harcèlement sexuel,… Le législateur ne va sans doute pas exclure le bénévolat de ces
principes fondamentaux de protection, mais les appliquer de manière un peu moins
rigoureuse et prévoir certaines exceptions (p.ex. pour la réglementation relative aux
commissions paritaires, à l’application du règlement de travail aux bénévoles,…).
Le secret professionnel
Le secret professionnel implique que les bénévoles doivent faire preuve de discrétion et ne
pas trahir la confiance que d’autres leur accordent. Les bénévoles reçoivent souvent des
informations personnelles ou intimes, qu’ils ne sont pas en droit de divulguer: toutes les
informations concernant l’état de santé d’une personne, sa situation familiale et sociale,
ses pratiques sexuelles, ses problèmes sociaux, ses convictions personnelles, philosophi-
ques ou religieuses doivent rester secrètes.
Il n’est pas possible de suivre constamment les bénévoles pour éviter qu’ils ne se montrent
trop bavards. Mais il est essentiel, dans l’intérêt de l’organisation, d’attirer leur attention sur
le secret professionnel. Cela fait d’ailleurs partie du devoir d’information.
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{ Exemple
La petite Marie vit dans une famille pauvre. Elle ne doit pas
payer de cotisation et peut participer gratuitement aux activités
de l’association. Un bénévole parle de cette situation à d’autres,
au point que les parents de Marie finissent par être mal vus
par d’autres familles et que Marie se fait exclure par les autres
enfants.
La responsabilité pénale des bénévoles peut être mise en cause s’ils ne respectent pas le
secret professionnel. La violation de la confiance peut avoir des conséquences émotion-
nelles, immatérielles et même matérielles pour la victime.
C’est le bénévole en tort qui peut être sanctionné. L’organisation peut aussi
être impliquée dans la mesure où sa réputation risque d’être ternie. Encadrer,
informer et même sélectionner les collaborateurs bénévoles sont des moyens
pour éviter les problèmes.
Comme la loi ne cite plus en toutes lettres l’article 458 du Code pénal relatif
au secret professionnel, l’organisation a tout intérêt à bien expliquer à chaque
bénévole en quoi le secret professionnel le concerne dans sa propre pratique si
l’activité l’exige.
{ Exemple
Un bénévole actif dans un club sportif constate qu’un jeune joueur
présente systématiquement des traces d’hématomes alors que
l’enfant a déjà parlé de mauvais traitements qu’il avait subis.
Il a l’obligation d’intervenir.
Ce ne sont ici que quelques éléments du droit pénal. La liste est bien sûr beaucoup plus
longue: elle comprend aussi les infractions au code de la route, l’absence de mention
de l’éditeur responsable sur des publications, des dépliants ou des affiches, l’abus de
confiance, l’escroquerie, les coups et blessures volontaires…
63
Pour terminer
La loi sur les droits des volontaires est maintenant une réalité. Elle est entrée en vigueur
le 1er août 2006, sauf pour les articles 5, 6 et 8 bis qui n’entreront en vigueur que le
1er janvier 2007. Il s’agit des dispositions relatives à la responsabilité civile et aux
assurances.
Dans cette brochure, nous avons approfondi les principaux éléments de la loi et expliqué
ce que le législateur voulait dire exactement dans les différents articles. Nous avons attiré
l’attention sur les nouveautés et sur les passages nécessitant d’être concrétisés davan-
tage.
Nous avons tenté en outre de donner quelques conseils pratiques. Il va de soi que l’appli-
cation de la loi suscitera encore pas mal de questions supplémentaires.
Nous nous tiendrons au courant des ajouts et des informations supplémentaires relatives à
la loi et à ses conséquences pratiques afin d’en informer les personnes intéressées.
Pour rester informé, nous vous recommandons de consulter régulièrement les sites
suivants :
www.kbs-frb.be
www.volontariat.be
www.yaqua.org
www.onem.be
La rédaction
La loi sur le volontariat questions pratiques
64
Depuis 30 ans, l’Association pour le Volontariat (AV), et son équipe de volontaires, a pour
but la promotion du volontariat et la reconnaissance de l’action volontaire.
Ses priorités l’amènent à soutenir le monde associatif par la promotion de l’engagement
citoyen du public, en Communauté française et en Région wallonne.
Ses missions:
• valoriser le volontariat tant vis-à-vis du grand public que du secteur associatif et des
institutions publiques;
• promouvoir l’information, le recrutement, la formation et l’orientation d’un volontariat
structuré;
• promouvoir la concertation et la coordination entre les organisations de volontariat en
Communauté française et en Région wallonne.
La Plate-forme Francophone du Volontariat est une asbl pluraliste qui a pour but la
reconnaissance et la promotion du volontariat dans la société. Elle a également pour
objet de faciliter, favoriser et encourager la pratique du volontariat et l’activation de
nouveaux bénévoles. Elle s’efforce de développer la qualité de l’exercice du volontariat.
La plate-forme organise une représentation de ses membres auprès des organisations,
institutions et autorités qui, étant donné leurs buts, fonctionnements ou compétences, ont
un rapport avec les volontaires. Elle est compétente dans les matières générales du volontariat
et s’abstient d’intervenir dans les compétences particulières de ses membres.
www.yaqua.org
‘S’engager, c’est simple’: telle est la devise de Yaqua.org, un site animé par la
Plate-forme Francophone du Volontariat.
S’engager, c’est agir pour construire un monde plus juste et solidaire. Il y a mille manières de
s’engager qui correspondent à la diversité des tempéraments, des compétences offertes, du
temps libre, des informations disponibles, des centres d’intérêt.
L’objectif de Yaqua est d’aider le grand public à s’y retrouver dans la multiplicité des
modes d’intervention citoyenne et de renforcer la visibilité des initiatives existantes. Yaqua
cherche à faciliter la rencontre entre les personnes qui veulent offrir bénévolement temps
et compétences et les collectifs, groupes ou associations qui oeuvrent au profit de la
collectivité. Yaqua espère aussi inciter certaines personnes à mettre sur pied des initiatives
nouvelles, en donnant des pistes et des exemples précis.
Nous travaillons avec un budget annuel de 48 millions d’euros. À notre capital propre et à
l’importante dotation de la Loterie Nationale s’ajoutent des Fonds de particuliers, d’asso-
ciations et d’entreprises. La Fondation Roi Baudouin reçoit aussi des dons et des legs.
Le Conseil d’administration de la Fondation Roi Baudouin trace les grandes lignes de notre
action et assure la transparence de notre gestion. Une cinquantaine de collaborateurs sont
chargés de la mise en œuvre. La Fondation opère depuis Bruxelles et est active au niveau
belge, européen et international. En Belgique, elle mène aussi bien des projets locaux que
régionaux et fédéraux.
Pour réaliser notre objectif, nous combinons diverses méthodes de travail. Nous soutenons
des projets de tiers, lançons nos propres actions, stimulons la philanthropie et constituons
un forum de débats et réflexions. Les résultats sont diffusés par l’entremise de différents
canaux de communication. La Fondation Roi Baudouin collabore avec des pouvoirs pu-
blics, des associations, des ONG, des centres de recherche, des entreprises et d’autres
fondations. Nous avons un partenariat stratégique avec le European Policy Centre, une
cellule de réflexion basée à Bruxelles.