Anda di halaman 1dari 110

COURS D’ ÉCONOMIE GÉNÉRALE

• Chapitre 1 : Qu’ est ce que l’ économie?


• Faire des économies c’est déjà faire de l’économie.
C’est faire le premier pas dans l’univers impitoyable
de la rareté des ressources .Le mot économie
provient du grec (oikos: maison et nomos: l’ordre).
• La rareté signifie que les ressources existent en
quantités limitées et que la société ne peut pas
produire tous les biens et les services que les
individus souhaitent avoir.
• Lorsqu’on pense à l’économie d’autres images,
d’autres concepts viennent en tête :production,
travail, échange, monnaie…mais derrière tous ces
rouages, et par où qu’on prenne le problème, il
revient toujours à cette inégalité :

Ressources
< Besoins

L’inégalité besoins-ressources
• 1.1 L’objet de la science économique
• Une ressource est tout ce qui peut satisfaire un
besoin, mais quelques distinctions doivent être
faites:
Les ressources
Les ressources
comprennent aussi
les biens et les
services

Non
Marchands
marchands
Ressources Ressources non
économiques économiques
• Le besoin, c’est le sentiment d’un manque, qui nous
pousse à consommer, donc à travailler, donc à
prendre des risques.Cet univers des besoins est en
expansion, avec le niveau de vie, les innovations
technologiques, la progression des services et la
diffusion des informations.
Un service est une activité humaine visant à
satisfaire un besoin autrui. Un service ne peut pas
être stocké.
 Un bien peut être matériel ou immatériel. Un baril
de pétrole est un bien matériel, une marque, ou un
procédé de fabrication, un fonds de commerce,
sont des bien immatériels.
• 1.2 La méthode de la science économique

Hypothèses, lois et
Approche positive et
modèles en science
approche normative
économique

Individualisme Microéconomie et
méthodologique et Macroéconomie
holisme
• Chapitre 2 : Les agents et le circuit économique
• Un agent économique ou unité institutionnelle en comptabilité nationale est un centre de
décision économique indépendant (un ménage, une entreprise, une banque, une administration
).

• Les agents économiques entretiennent entre eux des opérations économiques que l’ on peut
repérer par des flux économiques . Un flux économique est la variation d’ une quantité de biens et
services ( flux réels) ou de monnaie ( flux monétaires).

• Le repérage des flux économiques permet de mettre en évidence un circuit économique . Il s’ agit
d’ une représentation simplifiée de l’ activité économique , faisant apparaître la circulation des
biens et de la monnaie entre les agents.

• 1. Les agents économiques


SECTEUR INSTITUTIONNELLE FONCTION PRINCIPALE

Sociétés financières Produire des services financiers

Sociétés non financières Produire des biens et services marchands non


financiers

Institutions sans but lucratif au services des Produire des biens et services non marchands
ménages à partir de contributions volontaires des
ménages

Administrations publiques Produire des services non marchands à partir


de contributions obligatoires

Ménages Consommer
• 2.Les opérations des agents économiques
 Les opérations sur biens et services: elles indiquent la provenance et la destination des biens et
services . Dans une économie nationale, les biens et services rencontrés proviennent de la
production nationale et des importations .Ces biens et services sont utilisés pour partie à la
consommation , pour partie à l’ investissement et pour partie à

 l’ exportation.

 Les opérations de répartition :elles concernent la répartition des revenus créés entre les
différents agents . Cette répartition des revenus prend différentes formes , de la rémunération du
travail au dividende en passant par les loyers et les intérêts.

 Les opérations financières: elles recouvrent l’ ensemble des relations entre agents à capacité de
financement et agents à besoin de financement.

 Les opérations avec l’ extérieur: elles indiquent l’ ensemble des flux économiques entre les agents
résidents sur le territoire économique et les agents non résidents appartenant au reste du monde.
• 3. Le circuit économique
• L’ économie rassemble des millions de personnes engagées dans de nombreuses activités: achat,
vente , travail , fabrication etc. Pour comprendre comment l’ économie fonctionne , nous devons
trouver un moyen de simplifier notre conception de toutes ces activités . En d’ autre termes, nous
avons besoin d’ un modèle qui explique comment l’ économie est organisée et comment ceux qui
y participent interagissent les uns avec les autres . Ce modèle est appelé le diagramme de flux
circulaire.

• Dans ce modèle , l’ économie est simplifiée afin de n’ inclure que deux types de décideurs : les
ménages et les firmes . Les firmes produisent des biens et des services en utilisant des intrants tels
que le travail , la terre et le capital . Ces intrants sont appelés facteurs de production . Les
ménages possèdent les facteurs de production et consomment tous les biens et services que les
firmes produisent.

• Les ménages et les firmes interagissent dans deux types de marchés . Sur les marchés des biens et
services , les ménages sont les acheteurs et les firmes sont les vendeurs . Sur les marchés des
facteurs de production ,les ménages sont les vendeurs et les firmes sont les acheteurs.
Marchés des biens et
Valeur services Dépense
des Les firmes vendent
ventes Les ménages achètent
Biens et
Biens et services
services
vendus
achetés

Firmes Ménages
Possèdent et vendent des Achètent et consomment
biens et services des biens et services
Louent et utilisent des Possèdent et vendent des
facteurs de production facteurs de production

Facteurs de Travail , terre


production et capital
Marchés des facteurs de
production
Les ménages vendent
Salaires , rente et profit Les firmes achètent
Revenu
Flux de facteurs de production et de biens et services

Flux de monnaie

L’ équilibre emplois-ressources des agents économiques est un équilibre entre demande globale et
l’ offre globale sur le marché des biens et services :

Offre globale= Production nationale +Importations

Demande globale= Consommation +Investissement+Exportations

On peut en déduire une nouvelle égalité:

Production nationale=Consommation +Investissement+(Exportations - Importations)


Ou encore:

Production nationale = Dépenses interne+Solde externe


• Lorsque la dépense interne est égale à la production nationale les échanges extérieurs sont en
équilibre . Si la dépense interne est supérieure à la production nationale , cela signifie que l’
économie nationale a dû s’ approvisionner à l’éxtérieur pour compenser

• l’ insuffisance de la production interne . Il en résulte un solde négatif des échanges extérieurs . Si


la dépense interne est inférieure à la production nationale ,l’ économie dégage un excédent de
production qu’elle peut consacrer à l’ exportation .Il en résulte un solde positif des échanges
extérieurs.
Chapitre 3 : La production nationale, la consommation ,
l’investissement et l’ épargne
I. La production nationale
• La comptabilité nationale distingue deux éléments qui constituent la production

• nationale : la production marchande et la production non marchande. Par


convention, tous les biens sont supposés marchands alors que, pour les services,
seuls ceux dont le prix de vente est supérieur à la moitié du coût de production sont
considérés comme marchands. On en déduit que la production non marchande est
exclusivement faite de services non marchands, c'est-à-dire de services vendus en
deçà de la moitié de leur coût de production. Ainsi, on recense la production non
marchande des ménages, c'est-à-dire les services non marchands qu'ils se rendent à
eux-mêmes (lorsqu'ils sont propriétaires de leurs logements par exemple), et l'autre
production non marchande qui est essentiellement constituée des services rendus
par les administrations à titre gratuit ou presque.
a. La mesure de la production
• La mesure des productions marchande et non marchande : l'unité de mesure
de la production est la monnaie. C'est la seule base commune à laquelle on
puisse faire référer les productions diverses. Toutefois, il convient de ne point
s'en remettre au chiffre d'affaires des entreprises pour évaluer la production
marchande. En effet, l’addition des chiffres d'affaires conduirait à
comptabiliser plusieurs fois une même production. Pour remédier à cela, la
production des entreprises est mesurée par leur valeur ajoutée (V A),
différence entre la valeur des biens et services produits par l'entreprise et la
valeur des biens et services consommés. La production non marchande ne
peut être évaluée par la valeur ajoutée puisqu'elle n'est point vendue sur un
marché. On retient donc le coût de production pour sa mesure,
principalement constitué de salaires et traitements.
• Les agrégats de production : le principal agrégat de la comptabilité
nationale est le produit intérieur brut (PIB). Il repose sur le critère de
territorialité et, ainsi, ne comptabilise que la production des entreprises
résidentes, qu'elles soient marocaines ou étrangères. En contrepartie, il
néglige la production des entreprises marocaine à l'étranger, lesquelles
entrent dans le calcul du PIB d'autres pays. Évalué au prix du marché, on
obtient le PIB de la manière suivante :
• PIB = Somme des V A des entreprises résidentes + TV A + Droits de
douanes
• Valeur ajoutée=la valeur de la production – la valeur de consommation
intermédiaire
• PIB = PIB marchand + PIB non marchand
• PIB =Consommation +Investissement + (Exportations - Importations)
• En déduisant du PIB la consommation de capital fixe, c'est-à-dire
l'amortissement économique des biens d'équipements, on obtient le
produit intérieur net (PIN). Enfin, les comparaisons internationales
portent souvent sur le produit national brut (PNB) qui repose sur le
critère de nationalité et comptabilise uniquement la production des
agents nationaux. On obtient le PNB à partir du PIB de la manière
suivante :

• PNB = PIB + Solde des revenus reçus et versés de


l'extérieur
b. Les limites de la mesure de la production
 Le PIB comptabilise des productions nuisibles : on reproche au PIB de ne pas tenir
compte de la dégradation du capital écologique ou humain que la production
occasionne et, parfois même, de comptabiliser comme production un ensemble de
dépenses liées à la lutte contre les nuisances créées par la production.

 Le PIB constitue un piètre indicateur de bien-être, dans la mesure où la relation


entre quantité produite et qualité de vie n'est pas déterminée.

 La non-comptabilisation des services domestiques : le travail domestique, ménage


ou de nombreuses autres activités créatrices de richesse non marchandes ne sont
pas pris en compte. Il ne faut pas perdre de vue lorsqu’on compare les comptes
nationaux en longue période que l’importance du travail féminin a
considérablement évolué au cours du temps. La femme qui s’engage dans la vie
professionnelle fait, une première fois, augmenter le produit intérieur par sa propre
contribution à ce produit.
 La valeur ajoutée des administrations publiques : Il est simple de calculer la valeur
ajoutée d’une unité économique lorsque sa production peut être évaluée aux prix du
marché. Comment évaluer alors les services d’enseignement, ceux de la justice, de
défense nationale ou d’administration générale ? On admet que la contribution des
pouvoirs publics au produit intérieur est égale essentiellement à la somme des
salaires et traitements payés par ces pouvoirs publics.

 L’économie souterraine : l’économie souterraine englobe à la fois des activités


illégales et des activités qui tout en étant légales sont néanmoins cachées. Ces
activités sont ignorées par le comptable national. Il ne prend pas en compte le
revenu procuré par le vol, les escroqueries ou le trafic de drogue.
 L’autoconsommation finale: certains producteurs consomment personnellement une
partie plus ou moins importante de leur production. C’est le cas notamment des
agriculteurs. Cette production autoconsommée doit faire partie du produit intérieur.
• c. Le calcul du taux de croissance:
• Le taux de croissance (TC) mesure l’évolution de la production (PIB) dans le
temps.Lorsqu’on examine la performance de l’économie d’année en année, on utilise
le taux de croissance suivant :

• TC=
• Exercice 1 :
• On connait pour une année donnée, les grandeurs suivantes, calculés à prix
courants :

PIB aux prix du marché 6820


Dépenses de consommation finale privée 3950
Exportation nettes de biens et services -220
(Exportations-Importations)
Amortissements 1030
Revenus de facteurs reçus du reste du monde 2460
Dépenses de consommation finale des 1870
administrations publiques

Produit national net au prix du marché 5870


• Calculez les revenus de facteurs versés au reste du monde et la formation intérieure
brute de capital (dépense d’investissement).

• Solution :
• Dépenses de consommation finale privée+dépenses de consommation finale des
administrations publiques+ la formation intérieure brute de capital (dépense
d’investissement)+ Exportation nettes de biens et services (Exportations-Importations)= PIB
aux prix du marché 3950+1870+y – 220=6820
• y=6820-5600=1220
• PIB aux prix du marché+Revenus de facteurs reçus du reste du monde-Revenus de facteurs
versés au reste du monde=PNB aux prix du marché
• 6820+2460-X=6900
• X=6900-9280=2380
• Produit national net au prix du marché= Produit national brut t au prix du marché-
Amortissements
• Produit national net au prix du marché+ Amortissements
• = Produit national brut t au prix du marché
• 5870+1030=6900
• Exercice 2 :
• On connait, pour une année donnée, les grandeurs suivantes calculées à prix
courants :

Epargne nette des particuliers 1510
Exportation nettes de biens et services 280
(Exportations-Importations)
Revenus de facteurs reçus du reste du 2210
monde
la formation intérieure brute de capital 1850
(dépense d’investissement)
Amortissements 1510
Revenus disponible net des particuliers 7930
Revenus de facteurs versés au reste du 2470
monde
PIB net au prix du marché 9420
• Calculez la consommation finale privée, les dépenses de consommation des administrations publiques et
le produit national brut aux prix du marché. Sachant que :
• Épargne brute des particuliers=Revenus disponible des particuliers-dépenses de consommation privée.
• Solution :
 La consommation finale privée :
• Epargne nette des particuliers= Revenus disponible net des particuliers- La consommation finale privée
• La consommation finale privée=7930-1510 =6420
 Les dépenses de consommation des administrations publiques
• PIB net au prix du marché= PIB brut au prix du marché- Amortissements
• PIB brut au prix du marché= PIB net au prix du marché+ Amortissements
• PIB brut au prix du marché=9420+1510=10930
• PIB brut au prix du marché=Dépenses de consommation finale privée+dépenses de consommation finale
des administrations publiques+ la formation intérieure brute de capital (dépense d’investissement)+
Exportation nettes de biens et services (Exportations-Importations)
II. La consommation
• 1. Définition
• La consommation désigne l’utilisation d’un bien ou d’un service qui entraîne à terme sa
destruction.
• On distingue la consommation intermédiaire de la consommation finale :

• La consommation intermédiaire : valeur des biens et services qui sont entièrement


consommés ou transformés au cours du processus productif pour produire des biens de
consommation finale . On peut citer par exemple les matières premières ( pétrole,
caoutchouc, minerais…..).

• La consommation finale : valeur des biens et services utilisés par les ménages pour
satisfaire directement des besoins individuels et des services non marchands des
administrations.

• 2. Les déterminants de la consommation

 Les déterminants psychologiques : Les entreprises s’ efforcent d’ agir sur le comportement


du consommateur par le moyen de la publicité.
• 10930=6420+X+1850+280 X= 10930-8550=2380
 Le produit national brut aux prix du marché
• PNB aux prix du marché= PIB aux prix du marché+Revenus de facteurs reçus du
reste du monde-Revenus de facteurs versés au reste du monde

• PNB aux prix du marché=10930+ 2210 -2470=10670


• Les déterminants sociologiques :La consommation peut parfois prendre la forme d’ un signe
d’ appartenance à une communauté. C est le cas , par exemple ,de certaines tenues
vestimentaires que l’ on retrouve dans les communautés de la musique Rap . Il ne faut pas le
phénomène d’ imitation entre groupes sociaux : certaines modes adoptées par des stars
finissent par connaître un engouement populaire lorsque le reste de la population cherche à
les imiter.

• Les déterminants politiques: Certaines convictions personnelles du consommateur peuvent


le pousser à acheter un type de produits plutôt qu’ un autre .On pense bien sûr aux produits
du commerce équitable qui doivent permettre de donner une rémunération décente aux
producteurs.

• Les déterminants économiques : L’ approche néoclassique ( également appelée approche


marginaliste) repose sur une hypothèse forte et très contestable: le consommateur est
supposé être un agent rational qui consomment en choisissant la combinaison de biens qui
maximise sa satisfaction ( = utilité) compte tenu des prix et de son revenu.
• Le comportement du consommateur ( hausse ou baisse de la consommation ) face à une
variation du prix du bien est caractérisé par un nombre appelé élasticité-prix de la demande
du bien que l’ on peut définir plus précisément ainsi:

• Élasticité-prix de la demande d’ un bien : rapport entre le pourcentage de variation de la


quantité demandée d’ un bien et le pourcentage de variation du prix de ce bien .

• Élasticité-revenu de la demande d’ un bien : rapport entre le pourcentage de variation de la


quantité demandée d’ un bien et le pourcentage de variation du revenu du consommateur.

• Il faut cependant se souvenir que toute modification du prix d’ un produit a plusieurs effets :
tout d’ abord ,cette variation de prix (toutes choses étant égales par ailleurs) modifie le
pouvoir d’ achat du revenu et donc la demande de ce produit . On appelle cela l’ effet
revenu . Ensuite ,si le prix d’ un bien augmente alors que toutes les autres restent constants
, sa demande devrait logiquement baisser. C’ est ce que l’ on appelle effet de substitution.
• L’ effet Giffen constitue une exception : la hausse du prix d’un bien inférieur peut s’accompagner
d’une hausse de sa demande. Si un bien occupe une grande place dans le budget des ménages, la
hausse de son prix provoque une baisse du pouvoir d’achat du revenu ,et conduit le ménage à
accroître la demande de ce bien inférieur qui se substitue à d’autres.L’économiste Giffen étudie le
cas particulier de la pomme de terre en Irlande au

• XIX siècle.

• Un autre économiste , Thorstein Veblen désigne le fait que l’élasticité prix de la demande est
positive pour certains biens de luxe et certains groupes sociaux. La hausse du prix du bien, le rend
plus désirable aux yeux de certains qui considèrent son prix élevé comme une source de
distinction. On évoque un effet de snobisme. Dans l’ouvrage Théorie de la classe de loisir (1889), T.
Veblen montre plus largement le caractère social des comportements de consommation.

• Dans sa théorie de l’ intérêt (1830),Irving Fisher élabora des modèles d’ arbitrage inter temporel
où le choix entre consommation présente et consommation future est fonction des taux d’intérêt
et des préférences du consommateur .L’ idée est que lorsque le taux d’ intérêt augmente , l’
épargne placée par le consommateur se bonifie et lui permet d’ augmenter sa consommation.
• Dans l’ouvrage Une théorie de la fonction de consommation (1957) Friedman transpose
l’analyse microéconomique de la consommation (travaux de Fisher) au niveau
macroéconomique . La consommation est principalement fonction du revenu permanent,
c’est-à-dire le revenu moyen anticipé sur l’ensemble de la vie. Il dépend des revenus
actualisés du travail et des actifs possédés.

• L’approche en termes de cycles de vie, développée par Modigliani, Brumberg et Ando, insiste
sur le fait que les flux d’endettement et d’épargne permettent aux ménages d’obtenir durant
leur vie un profil de consommation stable à partir de revenus fluctuants. En période de
jeunesse, l’emprunt permet de consommer ; en période d’activité, l’épargne progresse et un
patrimoine est constitué ; à l’âge de la retraite, la consommation est alimentée par une «
désépargne ».

• 3.Quelques développement mathématiques sur la théorie néoclassique du consommateur

• L’ approche des économiste néoclassiques utilise la notion d’ utilité marginale:

• Utilité marginale: utilité de la dernière unité consommée . Elle diminue lorsque la quantité
consommée augmente , et cela jusqu’ au point de satiété où elle devient nulle.
• L’ utilité marginale d’ un verre d’ eau devient de moins en moins grande après quelques
verres , puis nulle lorsque la personne finit par étancher sa soif.

• Supposons qu’il existe sur le marché deux produits A et B .Le raisonnement marginaliste
consiste à dire que le consommateur va comparer l’ utilité d’ un DH supplémentaire de
dépense dans la consommation A et dans celle du produit B.

• On note :

• UmA : l’ utilité marginale du bien A

• UmB : l’ utilité marginale du bien B

• PA : le prix du bien A

• PB : le prix du bien B

• Voilà le raisonnement que fera un consommateur rationnel : 1dh supplémentaire consacré à


l’ achat du bien A procure une utilité UmA / PA tandis que 1dh supplémentaire consacré à l’
achat du bien B procure une utilité UmB/ PB.Le consommateur achètera le bien A plutôt que
le bien B tant que chaque dh dépensé dans l’ achat de A procure davantage d’ utilité que
dans l’ achat de B, ce qui se traduit
• Mathématiquement par l’ inégalité UmA / PA >UmB/ PB.

• Mais l’ achat du bien A augmente la quantité consommée et amène donc à une baisse de l’
utilité marginale de A. Les achats du bien A s’ arrêteront par conséquent lorsque l’ utilité du
dernier dh dépensé dans A sera devenue égale à celle du dernier dh dépensé dans B.À l’
équilibre , on aura donc :

• UmA / PA =UmB/ PB ou encore UmA / UmB= PA/ PB

• D’où le résultat fondamentale de la théorie néoclassique: pour maximiser son utilité, le


consommateur répartit sa consommation entre différents biens de telle façon que le rapport
de leurs utilités marginales soit égal au rapport de leurs prix.
• Courbes d’ indifférence et combinaison optimale
Quantité
du bien B

2 exemples de courbes
d’indifférence
Combinaison
Optimale
Correspondant
Au point de
tangence
Droite de
budget

Quantité du
bien A
• La maximisation de l’ utilité se faisant toujours sous la contrainte du budget .Par exemple ,si
le bien A vaut 20 dh , le bien B 30 dh et que notre personne dispose

• d’ un budget de 120 dh pour consommer , alors la contrainte budgétaire s’ écrira :

• 120 = 20x QA +30x QB, où QA représente la quantité du bien A et QB la quantité du bien B.

• Le choix optimal sera celui qui maximise la satisfaction sous contrainte du budget , ce qui
correspond graphiquement au point de tangence entre la droite de budget et la courbe d’
indifférence.

• 4.LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES DE LA CONSOMMATION

• Keynes émet l’ hypothèse que la consommation est fonction du revenu mais qu’ elle s’ élève
moins vite que celui-ci .Si on note R le revenu global et C la consommation globale,alors R-C
mesure l’ épargne globale ( que nous noterons désormais S comme saving ).On en déduit
immédiatement que cela signifie que l’ épargne S augmente plus vite que le revenu
.Schématiquement on peut résumer cela ainsi:
• Représentation schématique de l’ hypothèse de keynes

Hausse du revenu R
R

L’ épargne S augmente plus vite que


le revenu
R-C=S

C
La consommation C s’ élève mais moins
Vite que le revenu( loi psychologique
Fondamentale)

Temps
• Mathématiquement, l’ hypothèse de keynes se traduit par la relation linéaire suivante :

• C =cR+C0 où C0 indique la valeur de la consommation globale lorsque le revenu est nul( on


parle de consommation autonome ou incompressible) et c la propension marginale à
consommer ( 0<c<1) .

• Pour aller plus avant dans cette approche , il nous faut à présent définir ce qu’ est la
propension moyenne à consommer:

• Propension moyenne à consommer : part du revenu qui est consommée .Avec les notations
employées plus haut, cela donne C/R.

• Propension moyenne à épargner: part du revenu qui est épargnée. Avec les notations
employées plus haut, cela donne S/R.

• La propension marginale à consommer (c) désigne la part de la dernière unité de revenu


consacrée à la consommation ∆C/∆R.

• En termes de propension moyenne à consommer , l’ hypothèse de keynes se traduit donc


par une diminution de celle-ci lorsque le revenu augmente . Cette dernière
• Semble vérifiée lorsqu’on compare à un moment donné les budgets de différents ménages
ayant des revenus différents: les ménages les plus riches consacrent une part importante de
revenu à l’ épargne que les ménages les plus pauvres.

• Dit autrement ,les ménages les plus pauvres ont proportionnellement une consommation
plus importante que les ménages les plus riches.
• III. L’investissement
• L’investissement consiste fondamentalement à engager du capital dans le processus de
production.

• L’investissement matériel réalisé par l’entreprise est qualifié d’investissement productif


(équipements, machines…). À côté de cet investissement de nature corporel, un
investissement immatériel est réalisé (dépenses de recherche et développement, de
formation, acquisition de

• licences, de logiciels, dépenses de formation, de publicité…).

• Si l’investissement brut (le nouveau flux annuel d’investissement) est supérieur à


l’amortissement (évaluation annuelle de la perte de valeur d’actifs ou de biens de
production frappés d’usure ou d’obsolescence) le stock de capital progresse.

• L’investissement net représente la différence entre l’investissement brut et l’amortissement.


• Investissement de remplacement, de capacité et de productivité :

 L’investissement de remplacement (ou de renouvellement) est destiné à maintenir les


capacités de production, il compense l’obsolescence et/ou l’usure des équipements.

 L’investissement de capacité (ou d’extension) est destiné à accroître le potentiel productif de


l’entreprise.

 L’investissement de productivité est destiné à rationaliser la production, à intégrer le progrès


technique dans la combinaison productive.

• Au sein d’une économie le taux d’investissement se mesure par le rapport FBCF sur PIB. La
formation brute de capital fixe est constituée de l’investissement productif des entreprises,
de l’investissement des administrations et de l’investissement des ménages (achats de
logements).

• La FBCF doit être distinguée des placements financiers qui, eux, constituent une épargne.
• 1. RENTABILITÉ ET FINANCEMENT DE L’INVESTISSEMENT

• Un investissement n’est réalisé que si sa rentabilité économique est positive.

• Au niveau microéconomique la valeur actualisée nette (VAN) d’un projet d’investissement


peut être calculée.

• Le critère de la valeur actuelle nette (VAN) répond au principe de compensation.

• C’est la somme actualisée des flux financiers pendant les périodes d’investissement

• et d’exploitation, somme qui s’exprime dans l’unité monétaire du projet considéré.

• Pour un projet ponctuel réalisé l’année 0 :

• VAN =-I0+
• avec :
• I0 : montant de l’investissement
• NE: durée de vie économique
• a : taux d’actualisation
• Si la VAN est positive, l’investissement est réalisé ; si elle est négative, il ne l’est pas.
• Selon John Maynard Keynes l’efficacité marginale du capital désigne la rentabilité attendue
de l’investissement, les recettes attendues des projets ne sont pas « certaines », elles
résultent des anticipations des chefs d’entreprise.

• Le financement interne de l’investissement provient des capacités d’autofinancement des


entreprises (profits conservés en réserve). Le financement externe est constitué soit par
l’émission de titres de différentes natures (obligations, actions), soit par un recours à
l’emprunt.

• L’entreprise peut émettre des obligations, c’est-à-dire des titres de créances qui
représentent une partie d’un emprunt à long terme. Le plus souvent elle verse aux
détenteurs du titre une rente annuelle et rembourse le capital à échéance.

• L’entreprise peut aussi émettre des actions c’est-à-dire des titres financiers
représentatifs d’une partie du droit de propriété sur une entreprise. Le souscripteur de
l’action contribue au financement de l’entreprise en échange d’un droit de vote lors de
l’assemblée générale (qui élit le conseil d’administration) et d’un droit au partage des
bénéfices à travers la perception d’un dividende.
• L’emprunt est un financement obtenu le plus souvent auprès d’une banque. Le coût de ce
mode de financement est constitué par le taux d’intérêt.

• Un effet de levier de l’endettement se déclenche lorsque la rentabilité d’un projet


d’investissement est supérieure au coût de l’endettement destiné à le financer. Dès lors que
le taux de profit est supérieur au taux d’intérêt, l’entreprise est d’autant plus incitée à
s’endetter. Dans le cas contraire on évoque un effet de massue.

• 2. LES DÉTERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT

• Les déterminants de l’investissement sont nombreux, la prise de décision complexe, il est


difficile d’établir empiriquement l’influence d’un facteur.

• a) L’état de la demande anticipée

• Keynes a mis en exergue le fait que l’investissement dépendait de l’état de la demande


anticipée ,c’est-à-dire de l’idée que le chef d’entreprise se fait de la demande qui lui sera
adressée à l’avenir.

• b) Le coût relatif du capital et du travail


• La hausse du coût du travail (salaire et cotisations sociales) peut inciter le chef d’entreprise à
substituer des machines aux travailleurs.

• c) Le taux d’intérêt

• Le taux d’intérêt représente le coût du capital. En principe toute chose égale par ailleurs la
baisse des taux d’intérêt dynamise l’investissement puisqu’un plus grand nombre de projets
d’investissement deviennent rentables.

• d) Les profits

• Le « théorème » de Schmidt (ancien chancelier Allemand) a popularisé l’idée que les profits
constituent un moteur de l’investissement : « les profits d’aujourd’hui sont les
investissements de demain et les emplois d’après-demain ». Une hausse des profits permet
de financer les investissements par le canal de l’autofinancement. Plus la rentabilité
économique de l’investissement est grande, plus l’incitation à investir est forte. Le taux de
rentabilité économique(ou taux de profit) est le rapport entre le profit réalisé et le capital
engagé.
• 3.Le multiplicateur keynésien d’ investissement
• Rappelons ici l’ égalité fondamentale entre l’ offre et la demande globale dans le cadre d’
une économie fermée (en l’ absence d’importations et d’ exportations):

• Production(Y) = Consommation (C) +Investissement (I)

• Une augmentation de l’ investissement ( ∆I) va se traduire par une distribution


supplémentaire de revenu ( ∆ Y = ∆I) vers ceux qui fabriquent les équipements productifs
achetés et également vers ceux qui les utilisent ( nouvelles embauches).Il va en résulter un
supplément de consommation (∆C) de la part de ces agents économiques.

• La variation de la consommation des ménages est liée à la variation du revenu par la


propension marginale à consommer ( c ) .On peut alors écrire: ∆C= c ∆ Y ou puisque

• ∆ Y = ∆I, ∆C= c ∆I . Mais , ces dépenses de consommation vont alors procurer des revenus
supplémentaires à ceux auprès de qui elles ont été réalisées pour un montant donc de c ∆I .
Ceux –ci vont à leur tour en consacrer une partie à la consommation pour un montant de c²
∆I et ainsi de suite…
• En récapitulant les vagues successives de revenus et de consommation on obtient le schéma
suivant:

• ∆I ∆ Y = ∆I ∆C= c ∆ Y = c ∆I

• ∆ Y= c ∆I ∆C= c ²∆I

• ∆ Y= c ²∆I ∆C= c ³∆I , etc

• Au total la somme des revenus générés par l’ investissement initial est :

• ∆ Y= ∆I+ c ∆I + c ²∆I + c ³∆I +…….

• ∆ Y= (1+ c+ c ²+ c ³+…..) ∆I

• ∆ Y=(1/1-c) ∆I

• On appelle k=1/1-c ,le multiplicateur keynésien d’ investissement . Si c=0.8, on trouve


k=5.Cela signifie que toute augmentation de l’ investissement conduit à une croissance de la
production 5 fois supérieure.

• 4.Les effets de l’ investissement

 Un moteur essentiel de la croissance économique: puisqu’ il augmente le stock de capital


fixe de la nation ,l ’ investissement autorise une production plus
• Importante de période en période . En outre ,il permet d’ introduire et de diffuser le progrès
technique par l’ intermédiaire des générations nouvelles d’ équipements productifs.

 Un catalyseur des échanges extérieurs: l’investissement permet de moderniser l’ appareil de


production nationale en le rendant plus compétitif . Les entreprises enregistrent alors des
gains de productivité qui se traduisent par des exportations supplémentaires . Cependant
,tout accroissement de l’ investissement peut s’ accompagner d’ importations massives si le
secteur intérieur des biens d’ équipement ne peut faire face à la demande nationale.
• IV.L’ épargne
• Au sens courant , épargner consiste à faire des économies , à mettre de l’ argent de côté . En
économie ,l’ épargne désigne la partie du revenu qui n’ est pas consommée . Épargner
consiste à renoncer à une consommation immédiate au profit des satisfactions futures liées
à des investissements ou à des consommations.

• La fonction d’ épargne est traditionnellement assurée par des ménages, mais les entreprises
et les administrations peuvent également épargner.L’ épargne nationale regroupe l’ épargne
des ménages , des entreprises et des administrations.

• Le taux d’ épargne est le rapport entre l’ épargne nationale et le PIB

• 1.Les formes de l’ épargne nationale


Épargne nationale

Épargne
des
ménages
Épargne des
Épargne des administrations
entreprises

Épargne
financière Épargne non
financière Bénéfices
nets non
Amortissements distribués

Épargne
contractuelle
(remboursements)
Placements Thésaurisation Achats
financiers immobiliers
Investissements
des entreprises
individuelles
• Pour les ménages ,les formes d’ épargne sont diverses: placer de l’ argent sur un compte,
acheter des actions ou des obligations , conserver des billets chez soi….On distingue ainsi l’
épargne financière( placements financiers et thésaurisation) et l’ épargne non financière(
logements et investissements).L’ épargne des entreprises correspond à leur
autofinancement c’ est à dire aux amortissements et aux bénéfices non distribués.

• La capacité de financement d’ un agent ou d’ une catégorie d’ agents est la différence entre


son épargne et ses besoins de financement . Le solde peut être positif ou négatif .Les
capacités nettes de financements sont utilisées pour financer les besoins nets.

• 2.Les déterminants de l’ épargne

• Les ménages épargnent pour acheter ultérieurement , pour se protéger contre certains
risques, pour assurer leur retraite . Selon la théorie du cycle de vie, les ménages accumulent
durant leur vie active pour désépargner pendant leur retraite.

• Les ménages peuvent aussi épargner en vue d’ obtenir des intérêts . Sur ce point
• Les courants théoriques s’ opposent . Pour les classiques , le taux d’ intérêt détermine le
partage du revenu entre l’ épargne et la consommation . Un taux élevé justifie ainsi la
renonciation à une consommation immédiate . Pour Keynes au contraire , le partage
consommation épargne est seulement fonction du revenu.

• Pour les entreprises , l’ épargne permet de financer la croissance . En accroissant le fonds de


roulement, l’ épargne permet de réaliser de nouveaux investissements en réduisant le poids
de l’ endettement, donc les charges financières.

• Les autres déterminants du taux d’ épargne :

 Le niveau de l’ inflation : l’ épargne financière augmente en période de forte inflation car les
ménages compensent la diminution de la valeur réelle des patrimoines due à la hausse de
prix.

 La dégradation du climat économique: les ménages constituent une épargne de précaution


pour faire face aux risques de chômage , de diminution des revenus…
• 3. De l’ égalité de l’ épargne et de l’ investissement
• L'égalité automatique de l'épargne et de l'investissement. Lisons dans le texte: «L'égalité de
l'épargne et de l'investissement est nécessairement vérifiée dans l'ensemble du système»
Plus loin: «Ainsi, bien que le montant de l'épargne résulte du comportement collectif des
consommateurs individuels et le montant de l'investissement du comportement collectif des
entrepreneurs individuels, ces deux montants sont nécessairement égaux puisque chacun
d'eux est égal à l'excès du revenu sur la consommation.» La démonstration tient en trois
équations que Keynes

• pose lui-même et qui vont vous rappeler quelque chose:

• Revenu = valeur de la production = consommation + investissement


• Épargne= revenu - consommation
• Donc,
• épargne = investissement
• Appelons R le revenu, P la production, C la consommation, I l'investissement, S l'épargne. Il
vient, si l'on traduit les équations établies par Keynes:

• R=P=C+I

• S = R-C

• Donc R = C + I = C + S, et par conséquent S = I.


• 4.La transformation de l’ épargne
• Pour les épargnants ,la qualité essentielle de l’ épargne est la liquidité , la
disponibilité de l’ argent .Or le financement des investissements nécessite
une immobilisation de fonds à long terme . Les circuits de l’épargne doivent
permettre cette transformation.
 La transformation de l’ épargne par les institutions financières consiste à
recevoir un grand nombre de dépôts à court et moyen terme et à accorder
des crédits à moyen et long terme.
 Le marché financier facilite la transformation de l’ épargne en accroissant la
liquidité des titres émis par les entreprises, les institutions financières et les
collectivités publiques.
 Ces deux circuits de transformations ne sont pas dissociés puisque les
institutions financières interviennent de plus en plus sur les marchés
financiers.
• Chapitre 4 : Les théories du capital humain
• 1.La théorie de Becker
• La théorie du capital humain apparait explicitement pour la première fois dans les
travaux de l'économiste américain Théodore SCHULTZ (1961). Il apporte sa
contribution à cette théorie en intégrant le facteur humain dans les questions de
développement. Ses études lui font dire que: " le développement du facteur
humain est un préalable indispensable au développement économique ". Il ressort
de cette affirmation que pour vaincre la pauvreté, il faut améliorer l'éducation et la
formation des populations. Ses idées ont été reprises et largement discutées par un
autre économiste américain du travail, Gary BECKER. Pour ce dernier, si un certain
stock de connaissances, d'expériences et de savoir-faire est disposé par l'individu,
cela constitue donc pour lui un capital. Ce capital se traduit par des investissements
en éducation et en formation professionnelle. Pour lui, l'individu est libre de
décider d'investir ou non pour augmenter son capital ou de le laisser s'user.
• Il y a un coût d'opportunité : l’individu arbitre entre le choix d'entrer dans la vie
active et donc de percevoir un salaire régulièrement et la possibilité d'étudier en se
retirant du marché du travail. Quand l'individu décide de poursuivre ses études, il
paye des frais (inscription, logement restauration, fourniture....) relatifs à sa
scolarité, en espérant qu'un niveau d'études plus élevé lui procurera plus de
qualifications et de compétences et donc sans doute un emploi plus rémunéré à
l'avenir. Dans ce cas, l'éducation s'avère être un investissement qui comporte des
coûts directs (frais de scolarités) et des coûts indirects (coût d'opportunité).
• En situation de concurrence pure et parfaite, le salarié est rémunéré à sa
productivité marginale. Dans ce cas, selon BECKER, l'éducation a un impact positif
sur la productivité et ses revenus futurs. Essayons de mesurer cet impact dans le
cas d'une hypothèse d'un individu qui décide de poursuivre des études ou de suivre
une formation. L'avantage qu'il tire de cette formation dépend de son temps de
travail en dehors des cours. Pour cet individu, les frais directs liés à sa scolarité sont
notés FD. Et s'il travaille en dehors des heures de cours, il est payé à sa productivité
marginale (PmL). Dans ce cas, son salaire net (Wnet ) étant égal à la différence
entre la PmL et le coût de la scolarisation, s'établit comme suit:

• W net= PmL – FD
• Si l'individu décidait de travailler et de renoncer à la formation, il serait payé à sa
productivité marginale du travail (PmLT). Son coût d'opportunité (CO) d'aller faire la
formation ou son coût de renonciation vient donc:
• CO= PmLT- PmL
• S'il arbitre en faveur de la formation, il calcule son salaire net. Celui-ci est la différence
entre ses revenus potentiels (PmLT) et le coût total de l'investissement en formation
constitué par les frais directs et le coût d'opportunité. Ce salaire net est le suivant :


• W’net=PmLT- CT =PmLT- ( FD + CO) = PmLT- ( FD
+PmLT- PmL)
• Le salaire net de cet individu est égal à la différence entre les revenus potentiels et les
coûts totaux de formation. Si les gains attendus sont supérieurs aux coûts, l'individu
trouve un avantage d'investir dans la formation et dans l'éducation.
• En ce qui concerne la seconde contrainte du modèle, elle s’attache au profil âge-gains.
L’investissement en capital humain dépend des perspectives de gains. Or, celles-ci
évoluent au fil du temps et de l’âge de la personne. Aussi, la courbe de ce profil exhibe-
t-elle une concavité caractéristique et qui peut même décroître au-delà d’un certain âge
:
Gains

âge
• Où U désigne le profil d’une personne non qualifiée qui n’a pas investi dans son capital
humain. Son salaire est rigide. Il ne diffère pas en fonction de l’âge. La courbe en T
décrit le profil d’une personne ayant choisi de poursuivre sa formation au-delà du
cursus scolaire obligatoire. Son capital humain accroît durant la période
d’investissement puis décroît lorsque le coût de la formation dépasse les gains qu’il
peut en retirer. En consacrant une part importante de son temps à son éducation et à sa
formation, l’individu en T consent, durant une période déterminée de sa vie, à gagner
moins que la personne en U, quoique moins qualifiée. Ce temps de formation a un coût,
direct et indirect, que l’apprenant estime en fonction de ses gains futurs .Si l’on observe
la courbe en T, on s’aperçoit que le capital humain se déprécie en fonction de l’âge de la
personne. Le rendement marginal du capital humain est donc décroissant. Ceci
s’explique par la logique d’investissement. Cette logique conçoit l’éducation comme un
stock de connaissances qui s’accumule et se déprécie au fil du temps.
1.1 Les critiques du modèle de G.Becker
• Ce modèle de BECKER qui suppose que l'investissement en éducation accroît les gains futurs
comporte des limites, car reposant sur un certain nombre d'hypothèses qui ne sont jamais
confirmées. C'est pour quoi on lui attribue certaines critiques. La première hypothèse porte
sur la corrélation, supposée robuste, entre le niveau d’éducation – education - et les
compétences acquises – abilities. Or, concrètement on n’a jamais pu établir de liens clairs
entre le niveau d’éducation – nombre d’années d’études – et l’acquisition de réelles
connaissances voire de compétences. La deuxième hypothèse porte sur le lien entre les
compétences acquises et le niveau de salaire. De façon empirique, il a en effet été établi
que le niveau d’éducation général de la population active influait sur le niveau des salaires
par le biais de l’accroissement de la productivité. Toutefois, sur la base des recensements de
1940 et de 1950 aux Etats Unis, on a pu observer que des différences importantes
subsistaient entre le niveau de formation des personnes (nombre d’années d’études) et le
niveau des salaires. Sur ce point, G. S. Becker a tenté de démontrer que ces différences
incombaient principalement à la diversité des personnes et à la multiplicité des facteurs
déterminants (âge, sexe, origine, statut social, etc.).
• 2. La formalisation de Mincer
• La fonction de rémunération ou équation de Mincer (1974) permet d’estimer le
rendement privé de l’éducation de la manière suivante :
• log(y)=a+bCH+cEP+d(EP)²+e
• Avec :

• y : rémunération du travail de l’individu (revenu annuel du travail ou salaire horaire ou


mensuel).
• CH : nombre d’années d’éducation ou « Capital Humain »
• EP : nombre d’années d’expérience professionnelle
• e : résidu statistique

• 2.1 Les critiques du modèle de Mincer


 La variable « capital humain » mesuré à partir d’un proxy, le nombre d’années d’études,
est un faible indicateur de la qualité de la formation reçue, puisque tous les élèves de
toutes les classes ne reçoivent pas de façon homogène les mêmes connaissances. Ces
années d’éducation n’ont pas le même poids selon qu’elles se finalisent ou non par un
diplôme (primaire, secondaire ou supérieur), et n’ont donc pas toutes la même
influence sur les gains. L’équation mincerienne implique que le « capital humain » d’un
individu se résume au temps qu’il a passé dans le système éducatif.
 L’hypothèse que les rendements de l’éducation restent fixes dans le temps est
difficilement recevable. Comme le « capital humain » est variable selon chaque individu
ou chaque groupe social, les rendements de l’éducation apparaissent également
variables dans le temps au sein d’un même pays, entre régions, entre groupes sociaux.
La difficulté à faire ressortir empiriquement le lien entre le nombre d’années
d’éducation et les revenus individuels à partir de l’équation mincerienne proviendrait
également de la non-linéarité des rendements. Les dernières années sont supposées
offrir de meilleurs rendements puisqu’elles signifient la fin d’un cycle scolaire ou
l’obtention d’un diplôme.
• 3. Modèle de SPENCE et ARROW (1973)
• Selon la théorie du capital humain, une double liaison éducation-productivité et

• productivité-rémunération existe. Cela veut dire que l'éducation va transmettre des


connaissances qui vont augmenter l'efficacité technique productive de l'individu et par
là accroitre sa rémunération ou son salaire. ARROW et SPENCE (1973) contestent
l'hypothèse selon laquelle le rôle assigné à l'éducation consiste à accroitre la
productivité des individus.Toujours selon eux, la fonction de l'éducation est de
sélectionner des individus dont à priori les capacités productives sont différentes. Elle
produit principalement un classement, lequel révèle les aptitudes héritées par les
individus ou le capital constitué par ailleurs. L'éducation joue le rôle de signal pour les
employeurs qui ne peuvent observer directement les capacités des travailleurs. Pour
eux, l'employeur ne connait que certaines caractéristiques que sont le sexe, la race,
l'âge, le niveau d'éducation ou le diplôme qu'ils appellent des " signaux " ou "
• indices ". En fonction des ces signaux et de l'expérience passée de l'individu,
l'employeur détermine le niveau de productivité et donc de rémunération. Selon eux,
l'individu perçoit un salaire, non pas grâce à son efficacité productive, mais en fonction
des signaux que détient l'employeur, qui permettent de le classer dans une catégorie et
de le rémunérer à taux quelconque de salaire.

• Pour cette théorie l'éducation n'apporte rien aux individus. Elle ne sert qu'à montrer
les différences qui existent entre les individus. D'une certaine manière, la théorie du
filtre remet en cause les efforts, les ressources mobilisées en faveur de l'éducation. Elle
se pose la question de pourquoi tout ce temps et tout cet argent dans l'éducation si elle
ne sert qu'à trier et à classer les individus.
• Cette dernière, dans sa version, comporte elle aussi certaines limites. Si l'éducation ne

sert qu'à trier et à montrer les différences entre les individus, pourquoi elle n'est pas

concurrencée par des organisations spécialisées de tri ou des entreprises de

recrutement, pourquoi le maintien et la rémunération des écoles et tous les nombreux

personnels, pourquoi maintenir tous ces élèves et étudiants dans des salles ou dans des

campus et pourquoi consacrent-ils toute leur vie à apprendre? Pour toutes ces

questions, la théorie du filtre limite le champ de l'investissement éducatif. Du fait de

cette limite, la théorie du filtre et celle du capital humain se complètent. L'apport

essentiel des initiateurs du filtre consiste à montrer que l'éducation comporte une

double fonction. D'une part elle se double d'une demande de diplôme qui permet de

rendre connaissance et de montrer le niveau de capital humain atteint par l'individu et

son positionnement. D’autre part l'éducation vise l'acquisition de connaissances

(théorie du capital humain).


• 4. La théorie de Thurow
• Cette théorie proposé par Thurow utilise quelques éléments de la théorie du filtre ou
de signal. Les compétences mobilisées par les travailleurs ont été acquises dans l’
exercice de leur emploi et non au sein du système éducatif. Les emplois sont considérés
comme des lieux de formations. Mais comme les employeurs vont chercher à
minimiser les coûts de formations, ils vont recruter les individus qui seront susceptible
d’ apprendre rapidement .Thurow suppose que les employeurs partent du principe que
les plus formés ont avant tout appris à apprendre. Ils apprendrons donc plus
rapidement.

• Il envisage le marché du travail organisé selon une file d’ attente où les premiers sont
les plus formés. Les individus sont incités à élever leur niveau de formation pour gagner
des places dans la file d’ attente.
Chapitre 5 : La croissance économique
• La croissance économique, c'est 1' augmentation, au cours d'une période donnée, d'un
indicateur synthétique de production (habituellement le pourcentage annuel
d'augmentation du produit intérieur brut). Le développement est un processus de
transformation des techniques et des structures économiques, politiques et sociales qui
engendre le recul de la pauvreté, 1 'augmentation du niveau de vie (revenu par
habitant) et d'éducation, l'allongement De 1 'espérance de vie.

• La croissance désigne un phénomène quantitatif, circonscrit dans le temps (une


période donnée)

• et dans 1 'espace (uniquement les productions mesurables).

• Le développement est un processus à long terme essentiellement qualitatif dans ses


modalités (mutations structurelles) et dans ses résultats (qualité

• de vie).
• Le développement est une fin en soi, la croissance est un instrument subordonné au
développement. Il va de soi que le progrès de la qualité de vie des hommes, leur
capacité à satisfaire leurs aspirations et à exercer pleinement leur liberté sont des fins
légitimes.

• I. La recherche des facteurs explicatifs de la croissance

• Traditionnellement, trois grands types de facteurs de production peuvent être pris


en considération pour expliquer la croissance : les ressources naturelles, le travail
et le capital.
 Des trois facteurs précédents, les ressources naturelles sont considérées comme
les plus exogènes, c’est-à-dire déterminées par « l’extérieur ». Par ailleurs, les
ressources naturelles – d’un mot, « la terre » – sont un donné ; ce pourquoi elles
ont été longtemps exclues des modèles explicatifs de la croissance. Les problèmes
soulevés par l’épuisement possible de certaines ressources naturelles comme les
effets potentiellement négatifs de la croissance sur l’environnement et sur les
ressources naturelles redonnent cependant à ce facteur un rôle significatif dans les
questionnements relatifs à la croissance.
 Le facteur travail constitue l’un des deux facteurs clés de toute explication
courante de la croissance. Il intervient d’abord sur le plan quantitatif avec
l’importance de population active, directement liée à des phénomènes
démographiques, mais également sur le plan de la durée du travail. Le facteur
travail agit également sur la croissance à travers ses dimensions plus qualitatives
(accroissement des compétences et des qualifications), liées elles mêmes aux
progrès du système d’éducation et de formation.
 Le facteur capital, qui comporte également des dimensions quantitative (notion de
stock de capital) et qualitatives (modernisation des équipements, incorporation de
progrès technique).

Les facteurs travail et capital constituent les deux variables explicatives


fondamentales des modèles traditionnels d’analyse des facteurs de la croissance.

La représentation suivante formalise les différentes contributions attendues des


facteurs de production à la croissance.
• Facteur travail Facteur capital

Amélioration
Croissance Modernisation
du niveau Augmentation du
de la population des équipements
de qualification stock de capital fixe
active
de la main-d’œuvre

Augmentation de la production
(Croissance économique)
• 4. Calcul de la productivité globale des facteurs
(PGF)

où : g est le taux de croissance de la production


• la part du facteur capital dans le PIB
• le taux de croissance du facteur capital
• la part du facteur travail dans le PIB
• le taux de croissance du facteur travail
• En d’autres termes, la PGF est donnée par la différence entre le taux de croissance
de la production et celui de la somme du travail et du capital pondérés par la part
de chaque facteur dans la production.

 La productivité du travail exprime le rapport entre la production et le travail qui a


permis cette production. Elle peut être exprimée en quantité physique (ou en
volume), il s’agit alors du rapport : Production obtenue/Volume de travail
nécessaire, soit P/QL. Le volume de travail peut être apprécié en comptabilisant
l’effectif engagé ou mieux encore, le nombre d’heures travaillées.

 La productivité du travail peut être également calculée en valeur en formant le


rapport entre la valeur ajoutée et la masse salariale correspondante (VA/QL.PL).
 L’intensité capitalistique est donnée par le rapport entre les quantités de capital
et de travail utilisées dans la production.

II. De la croissance exogène à la théorie de la croissance endogène


• Les théories traditionnelles de la croissance font peu de cas du progrès technique
ou le tiennent à distance du champ économique ; la théorie de la croissance
endogène est de ce point de vue une révolution en faisant des différentes facettes
du progrès technique le levier de la croissance.

• 1.Les théories traditionnelles de la croissance et le


faible rôle dévolu au progrès technique
• a) Les économistes classiques et l’état stationnaire
• Les économistes classiques, aux noms bien connus (Smith, Ricardo,
Malthus, etc.), ont une vision globalement pessimiste de la croissance
reposant sur différentes hypothèses (loi des rendements décroissants de la
terre, croissance exponentielle de la population, etc.) conduisant à terme
les
• économies à une situation d’état stationnaire. Ricardo place au cœur de sa
vision pessimiste de la croissance l’évolution de la répartition du revenu
consécutive à l’accumulation des facteurs de production qui prive
progressivement les capitalistes de moyens d’investir. Le progrès technique
• n’est pas totalement absent de l’analyse des classiques (cf. la division du
travail chez A. Smith, et l’exemple célèbre de la manufacture d’épingles)
mais il occupe une position périphérique… et la machine est conçue comme
destructrice d’emplois (substitution de capital au travail) et non comme
source de gains de productivité (cf. le regard de Ricardo sur le machinisme)
• b. La thèse de la croissance déséquilibrée des keynésiens Harrod et Domar

• Le modèle de croissance proposé par les keynésiens Harrod et Domar dans les
années 1940 aboutit à l’idée que la croissance est par nature déséquilibrée. Elle a
peu de chances d’être durable et de permettre le plein-emploi. Globalement la
question des enjeux technologiques est absente de ces travaux. Le progrès
technique considéré comme exogène est « neutralisé ».

• L’analyse Harrod distingue, dès le départ, trois taux de croissance :

• – le taux de croissance réalisé (réel) ;

• – le taux de croissance assurant le plein emploi ;

• – le taux de croissance garanti (c’est-à-dire celui qui assure l’égalité entre

• l’épargne et l’investissement).
• La possibilité d’une croissance équilibrée suppose que ces trois taux coïncident et
donc que le taux de croissance garanti soit justement le taux de croissance de
plein-emploi ; or, la probabilité d’une telle égalité est faible car le taux de
croissance garanti a peu de chances d’être atteint puisqu’il résulte de plusieurs
facteurs différents et indépendants et il y a peu de chances qu’il coïncide lui-même
avec le taux de croissance de plein emploi. L’hypothèse de la croissance équilibrée
est jugée improbable, d’où la thèse « d’une croissance sur le fil du rasoir ».
• c) Le modèle de Solow
• Dans le modèle de Solow, sans progrès technique, la fonction de production
• est :
• Y=f(K,L)
• Y est la production K le capital, L Le travail
• Elle vérifie les propriétés suivantes :
• 1) Dérivées partielles premières continues, positives et décroissantes. La
décroissance traduit l’hypothèse que les rendements marginaux de chacun des
inputs, pris séparément, sont décroissants.
• 2) Homogénéité de degré 1. Les rendements d’échelle sont constants,
• c’est-à-dire que si tous les facteurs de production sont multipliés par une
• quantité donnée, il en sera de même pour la production
• Comme F est homogène de degré 1, on peut réécrire la fonction de production par
tête :
• y= f(k) où y = Y/L et k = K/L sont les grandeurs par tête
• [et f (x) = F (x, 1)].
• y
La fonction de production montre comment la quantité de capital par
travailleur k détermine la quantité produite par travailleur y=f(k)

f (k)
Production par travailleur

Capital par travailleur k


• La production par travailleur y se répartit entre la consommation par travailleur c
et l’investissement par travailleur i :
• y= c+i
• Le modèle de Solow fait l’hypothèse que la fonction de consommation simple
suivante

• c=(1-s)y
• s le taux d’épargne , a une valeur comprise entre 0 et 1 .Cette fonction de
consommation indique que la consommation est proportionnelle au revenu .
Chaque année , une fraction (1-s) du revenu est consommée et une fraction s
épargnée.
• Pour voir ce que cette fonction de consommation implique pour l’investissement ,
nous substituons (1-s)y à c dans l’identité comptable du revenu national:
• y= (1-s)y+i
• En réaménageant les termes , nous obtenons:
• i=sy
• Cette équation montre que l’investissement est égal à l’épargne . Le taux d’épargne
s est donc la fraction de la production affectée à l’investissement
• Nous avons maintenant introduit les deux élément principaux du modèle de Solow
, la fonction de production et la fonction de consommation .Pour un stock de
capital k donné, la fonction de production y=f(k) détermine les quantités que peut
produire l’ économie et le taux d’ épargne s détermine la répartition de cette
production entre la consommation et l’investissement.

• Nous avons vu que l’investissement par travailleur est une fraction de la production
par travailleur sy. En substituons la fonction de production à y , nous pouvons
exprimer l’investissement par travailleur en termes d’une fonction du stock de
capital par travailleur :

• i=s f(k)
•• y

f (k)
Production par travailleur
Production par travailleur

Consommation par
travailleur
S f (k)
c

Investissement par travailleur


i

Capital par travailleur k


• Pour introduire l’ amortissement dans le modèle , nous supposons qu’une fraction
donnée d du stock de capital devient obsolète chaque année . d désigne le taux d’
amortissement . Par exemple , si la durée de vie du capital est de 25 ans , le taux d’
amortissement est de 4% par an . La fraction de capital qui doit être amortie
chaque année est égale dk .
• Variation du stock de capital = investissement – amortissement
• Δk =i - dk

• Δk = sf(k) - dk
Amortissement dk
Investissement et amortissement

dk2 S f(k)
i2 Investissement

i*=dk*
i1
dk1

Capital par travailleur


k1 k* k2 k
Le stock de capital augmente Le stock de capital diminue
par ce que Investissement > par ce que Investissement <
l’amortissement Niveau stationnaire du l’amortissement
Capital par travailleur
• L’ état stationnaire est un phénomène important à deux égards. D’une part ,une
économie qui l’ atteint ne bouge plus. Mais d’ autre part , une économie qui ne l’ a
pas atteint tend vers lui .L’ état stationnaire représente l’ équilibre de longue
période de l’ économie.

1. Comment l’ épargne affecte la croissance


dk

S2 f(k)
Investissement et amortissement

S1 f(k)

1. Une hausse du
2. Augmente le taux d’ épargne
stock de capital
de l’ état
stationnaire
Nouvel état
Ancien état
stationnaire
stationnaire

k1 k2

Capital par travailleur


• Le modèle de Solow montre que le taux d’ épargne est déterminant clé du stock de
capital d’ état stationnaire . Si ce taux d’ épargne est élevé ,l’ économie se dote
d’un stock de capital important qui lui permet de produire un volume élevé de
production .Si le taux d’ épargne est faible , la modicité du stock de capital ne
permet à l’ économie que de produire un volume de production moins important.

• 2.La croissance démographique

• Comment la croissance démographique affecte-t-elle l’ état stationnaire? Comme


nous l’ avons vu, l’investissement accroit le stock de capital , tandis que l’
amortissement le réduit. Mais il y a un troisième facteur qui modifie le volume du
capital par travailleur: l’augmentation du nombre de travailleurs induit une baisse
du capital par travailleur.

• La variation du stock de capital par travailleur est :

• Δk= i - (d+n) k
• n le taux de croissance, constant au cours du temps, de la population .
• Cette équation montre comment l’investissement net et la croissance de la
population affectent le stock de capital par travailleur. L’investissement net
correspond à l’investissement nouveau diminué de l’ amortissement: il accroit
donc le stock de capital k tandis que la croissance démographique le réduit . Nous
avons déjà rencontré cette équation dans le cas particulier d’une croissance
démographique nulle ( n=0).

• Nous pouvons considérer le terme (d+n) k comme le volume de l’investissement


toute juste nécessaire pour maintenir constant le stock de capital par travailleur. Il
inclut l’ amortissement du capital existant, égal à dk .Il inclut également le volume
d’investissement permettant de pourvoir les travailleurs nouveaux des
équipements nécessaires . Cette partie de l’ investissement est dotée par nk: il y a
n nouveau travailleurs par rapport à chaque travailleur existant, d’une part et k
dénoté le volume de capital destiné à chaque travailleur, d’ autre part.
L’ équation indique que la croissance démographique réduit l’ accumulation du
capital par travailleur, pratiquement de la même manière que l’ amortissement.

Pour cette équation utilisable, il suffit de substituer sf(k) à i . Ceci permet de réécrire l’
équation comme suit:

Δk= sf(k) - (d+n) k


(d+n)k

Sf(k)
Investissement stabilisateur

k
k*
État stationnaire
Capital par travailleur
• Tout comme l’ amortissement, la croissance démographique est source de
réduction du stock de capital par travailleur . Si n est le taux de cette croissance
démographique et d le taux d’ amortissement, (d+n)k est le volume
d’investissement nécessaire pour maintenir constant le stock de capital par
travailleur k . Pour que l’ économie demeure en état stationnaire , l’investissement
sf(k) doit compenser l’impact de l’ amortissement et de la croissance
démographique (d+n)k, ce qui se passe exactement à l’intersection des deux
courbes du graphique.

• 3. Introduction du progrès technique

• Pour intégrer le progrès technologique , nous devons revenir à la fonction de


production qui relie le stock de capital total K et le nombre total de travailleurs L à
la production totale Y.

• Y=f (K,L)

• Y=f (K,L.E)
• E représente efficience du travail . Celle –ci reflète l’ état des connaissances de la
société considérée sur les méthodes de production: l’ efficience du travail augmente à
mesure que les technologies disponibles deviennent plus performantes ( mécanisation
de la production au début du XX eme siècle et autonomisation ensuite, par exemple),
mais aussi que l’état de santé , la formation ou le savoir-faire de la population active s’
améliore.
• Le terme L.E mesure le nombre de travailleurs efficients. L’hypothèse la plus simple que
l’on puisse formuler à l’ égard du progrès technologique est qu’il induit un
accroissement de l’ efficience du travail E à un taux constant donné g .Si g=0.02, chaque
unité de travail accroit son efficience à concurrence de 2%par an :en conséquence , la
production croit exactement comme si le nombre de travailleurs avait augmenté de
2%.Cette forme de progrès technologique , appelée « progrès technologique
accroissant l’ efficience du travail », accroit donc l’ apport du travail à la croissance de la
production , dans la mesure où le travail L croit au taux n et que l’ efficience de chaque
unité de travail E augmente au taux g : le nombre de travailleurs efficients L.E augmente
donc au taux n+g.
Investissement stabilisateur

(d+n+g)k
Investissement stabilisateur

sf(k)

Investissement

État stationnaire

k* k
Capital par travailleur efficient
• L’introduction du progrès technologique , accroissant l’ apport du travail au taux g ,
affecte notre analyse d’une manière très proche de celle que nous avons étudiée
pour la croissance démographique .k désignant maintenant le volume de capital
par travailleur efficient , la hausse du nombre de travailleurs efficients

• Induite par le progrès technologique tend à réduire k. À l’ état stationnaire


,l’investissement sf(k) compense exactement les réductions de k induites par
l’ amortissement , la croissance démographique et le progrès technologique.

• L’ équation reflétant l’ évolution de k dans le temps devient:

• Δk=sf(k)-(d+n+g)k

• La variation du stock de capital Δk est égale à l’ investissement sf(k) diminué de


l’investissement stabilisateur (d+n+g)k . Désormais , cependant vu que
k=K/EL, l’investissement stabilisateur comprend trois termes: dk remplace
l’investissement déprécié , nk fournit du capital aux nouveaux travailleurs
• Et gk en fait autant pour les nouveaux travailleurs efficients générés par le progrès
technologique.
• Dans le modèle de Solow, la croissance provient, d’une part, de l’augmentation de
la population active (or la quantité de capital humain est liée au nombre de
personnes actives) et, d’autre part, de l’accroissement de l’efficacité de la
combinaison productive (ce qui peut s’interpréter aussi bien par le progrès
technique que par l’accroissement de la « qualité », au sens d’efficacité productive
du capital humain). Cependant, contrairement aux anciennes théories, les
nouvelles analysent les fondements économiques de la formation du capital
humain. Dans les années cinquante et soixante, Solow étudiait comment la
croissance économique et la formation du capital

• humain étaient liées tandis que Becker se penchait sur les raisons économiques de
l’accumulation du capital humain. En reliant ces deux approches, on trouve
naturellement un modèle de croissance économique endogène, où le capital
humain joue un rôle fondamental.
2.La théorie de la croissance endogène
• Dans les années 1980, plusieurs économistes (P. Romer, R. Lucas et R. Barro
notamment) façonnent de nouvelles théories de la croissance couramment réunies
sous le qualificatif de « croissance endogène ».

• Ce courant réfute différentes hypothèses et résultats du modèle néoclassique de


référence (le modèle de Solow) : l’exogénéité du progrès technique, l’absence de
prise en compte des externalités de l’éducation et de la recherche, l’ignorance de
rendements d’échelle croissants etc .

• Le socle de la théorie de la croissance endogène (à la sphère économique) est


l’abandon de l’hypothèse d’exogénéité du progrès technique. Le progrès technique
est traité comme une variable interne au modèle de croissance… qui se nourrit de
la croissance et qui l’alimente par des processus d’accumulation et d’apprentissage.
Le progrès technique est endogénéisé.
• Une variable est dite endogène dès lors qu’elle prend naissance à l’intérieur du
système. C’est le cas du progrès technique dans le cadre de la théorie dite de la
croissance endogène.

• En allant plus loin, la théorie de la croissance endogène envisage un grand nombre


de sources différentes de la croissance (capital humain, technologies, etc.) qui
étaient jusque là incluses dans une même enveloppe et non distinguées : le progrès
technique exogène. Chacune de ces sources est désormais autonomisée,
considérée comme endogène et susceptible de produire des externalités.
• LES SOURCES ENDOGÈNES DE LA CROISSANCE
• Capital humain

Capital physique
Capital public CROISSANCE
(infrastructure)

Recherche
& développement
• 1. Le modèle « AK »
• Le modèle AK constitue le modèle de croissance endogène le plus simple. La seule
différence avec le modèle de Solow réside dans la spécification de la fonction de
production.

a. Présentation du modèle AK
• Le capital est supposé être le seul facteur de production et la technologie est
linéaire dans le capital. Le capital ne doit pas être assimilé au seul capital physique.
Le travail peut être assimilé au capital humain, variable qui s’accumule au cours du
temps. La fonction de production s’ écrit :

• =A
• Le paramètre A représente le niveau de la technologie et le stock de capital
accumulé à la période t.Le point le plus important du modèle réside dans la nature
de la technologie. En effet, puisque la production s’ effectue à rendement
constants, la productivité marginale du capital est indépendante du niveau de l’
accumulation (dans le modèle de Solow , cette productivité marginale était une
fonction décroissante du stock de capital) :

• =A; =0

• *Le taux d’épargne constant :


• =s
• *La loi d’accumulation du capital :
• = -
• *L’égalité épargne /investissement :
• =
• Résolution du modèle AK
• Afin de résoudre le modèle, nous déterminons dans
un premier temps les grandeurs par tête, que nous
notons comme dans le modèle de Solow avec des
minuscules :
• La fonction d’épargne : = s =s
• La fonction de production : =A =A
• Épargne/Investissement : = =
• Le capital par tête =
• Déterminons maintenant l’accumulation du capital
• À partir de cette dernière équation, nous pouvons déterminer le taux de croissance
du capital en divisant les deux cotés de l’équation par

• = sA- (
• Le taux de croissance est une fonction des paramètres définissant la technologie A,
la dépréciation et les préférences des consommateurs s.On parle alors de
croissance endogène. Pour obtenir un taux de croissance positif , il faut que les
différents paramètres intervenant dans le taux de croissance du capital vérifient :

• sA > (
• La dépréciation et la croissance de la population ne doivent pas être trop grandes
au regard de la propension à épargner et du niveau de la technologie.


2.Croissance économique et éducation
• « L’éducation de base est une condition préalable du décollage, de même que, par
la suite, la formation d’une main-d’oeuvre qualifiée est l’une des clés de la
croissance à long terme ». Cette assertion de Barthélemy J-C. et Varoudakis (1996)
tranche avec la polémique sur l’existence d’une relation causale entre l’éducation et
la croissance économique. Elle soulève deux problématiques fondamentales : le
type d’éducation pour le décollage qu’Aghion et Howitt (2000) appellent capacité
d’« imitation » et un autre type favorable à l’innovation, facteur d’une croissance à
long terme venté par Romer (1990) et ses successeurs. Les économies d’imitation
doivent investir prioritairement dans les niveaux scolaires favorisant les imitations
et la mise en œuvre des nouvelles techniques, soit l’enseignement primaire et
secondaire. On y trouve les pays à revenu faible et intermédiaire. Pour connaître
une croissance ,les secondes doivent contribuer à l’innovation
• Technologique et disposer pour cela d’une masse importante de main
d’œuvre qualifiée. Cela justifie un investissement important dans
l’enseignement supérieur permettant de soutenir la croissance
économique. Les pays développés font partie de ce second groupe
d’économies.

• Pour évaluer la contribution de l’ éducation à la croissance


économique deux approches se déclinent. La première donne à l’
éducation une place identique au capital physique dans la production.
Lucas montre qu’il existe deux sources d’ accumulation du capital
humain: l’ éducation et l’ apprentissage par la pratique. En
conséquence ;le taux de croissance de l’ économie est affecté par le
taux de croissance du niveau scolaire.
• La seconde approche propose que les activités de recherche et
développement , en accumulant un stock immatériel d’idées et de
connaissances, permettant d’augmenter l’ efficacité avec laquelle il est
possible de produire des richesses à partir du capital et de travail. En
élevant le niveau d’ éducation, donc le nombre de travailleurs très qualifiés
qui peuvent participer à cette accumulation de savoirs, le rythme des
découvertes est augmenté et ainsi les possibilités de croissance des
économies. Nelson et Phelps ont très tôt suggéré que les technologies les
plus performantes sont adoptées et mises en œuvre plus rapidement par
les économies les plus riches en capital humain. Dans cette approche c’ est
le niveau d’ éducation qui élève le taux de croissance de l’ économie en
accélérant l’ assimilation du progrès technique.
• L’éducation apparaît à la fois comme offre de bien de production au service des
entreprises pour améliorer leur productivité et demande de bien de consommation
permettant aux ménages de maximiser leur revenus. Comme offre des biens de
production, l’éducation joue, à long terme, un grand rôle dans la formation du
capital humain et l’accumulation des richesses en ce sens qu’il rend capable les
individus soit, d’imiter et d’adopter le progrès technique soit, d’innover eux-
mêmes.

• En outre, l’éducation détermine le niveau de revenus et du bien-être des ménages.


Car, en tant que demande de biens d’investissement, l’éducation apparaît, du point
de vue des ménages contemporains, comme un déterminant du niveau de vie
conséquemment à sa corrélation avec les nombreuses variables sociales. Elle
accroît les compétences des individus et renforce leur employabilité face aux
marchés de travail de plus en plus exigeants.

• De ce qui précède, il résulte deux corrélations entre l’éducation et la croissance.


• - La première, issue de la théorie de la croissance endogène, met l’accent sur
l’investissement éducatif et donc dans le capital humain et la Recherche-
Développement comme moteur de la croissance des économies contemporaines.
Affirmant ainsi l’antériorité de l’éducation à la croissance économique, et dépassant la
perspective de l’investissement physique classique, cette approche soulève des
réflexions théoriques et les enjeux politiques de la croissance économique et du bien-
être.
• - la deuxième considère l’investissement éducatif comme le résultat de la croissance.
Dès lors, la faiblesse de la croissance économique constatée dans nombre des pays en
voie de développement peut expliquer le bas niveau d’investissement éducatif et donc
en capital humain.
• Depuis les années 1980, il y a eu une convergence des points de vue selon laquelle, le
processus de développement des pays pauvres est conditionné par la gestion
transparente des ressources et une participation accrue des populations. Pour bien
d’auteurs, et la Banque Mondiale en premier, les difficultés économiques de l’Afrique ne
sont pas seulement liées à l’insuffisance de ressources.
• Elles sont, en plus, la résultante d’une mauvaise gestion de l’aide au développement.
Sur la base de l’idée fondatrice de Solow (1956), Pritchett L. (1999), Benhabib J. et
Spiegel M. (1994) , réfutant la corrélation positive entre l’éducation et la croissance de
long terme, s’emploient à démontrer que le rôle de l’éducation dans la croissance est
ambigu. Il s’avère donc que c’est le niveau d’accumulation et la qualité de l’éducation
qui constitue en elle même la source de problème et ceci, en raison de la qualité
douteuse des variables éducatives issues des pays en voie de développement et qui
jouent énormément sur la rentabilité économique et sociale de l’éducation.

• Plus récemment, Gurgand a souligné la controverse concernant la relation éducation


croissance. Il montre qu’à la qualité douteuse de l’éducation, s’ajoutent d’autres
facteurs non purement économiques. Pour cet auteur, l’investissement en capital
humain ne serait rentable et n’aurait d’effets significatifs sur la croissance des pays en
voie de développement que dans des conditions plus acceptables de transparence et de
bonne gouvernance nécessaire à l’amélioration de l’environnement économique et
social.

Anda mungkin juga menyukai