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Alexis

Langages
Le martyre en couple : Alexis et
sa pucelle
• La Vie de Saint Alexis (vers 1050), réécriture française[1] d’un texte
latin attribué à Serge, archevêque de Damas[2]. Conservée dans sept
manuscrits[3],
dont le manuscrit de Hildesheim, Dombibliothek, St. God. Nr 1, p. 57-
68, 1/2 XII, qui est considéré comme le plus représentatif (il date de la
première moitié du XIIe siècle et reproduit une version peu remaniée
du texte du XIe siècle[1]). Créé par plusieurs scribes[2] travaillant sous
la direction de l’abbé de Saint-Alban, Geoffrey de Goron, et dédié à la
moniale Christina de Markyate, il met en place une véritable
scénographie émotionnelle : tout d’abord, il situe la vie de saint
Alexis dans le Temps, en la préfaçant d’un calendrier liturgique, des
illustrations les plus percutantes de la Genèse, de la vie terrestre de
Jésus, puis de Saint Martin, de l’Ascension et de la Pentecôte ; il la
place ensuite dans le contexte iconographique de la spiritualité de
David-musicien, dans l’orbite duquel gravitent des signes comme la
brebis et la chèvre (allusion au combat du Bien et du Mal)
Emancipation francophone
Pour visionner le manuscrit de Saint Alban
(Hildesheim): le commencement des noces
http://www.abdn.ac.uk/stalbanspsalter/english/translation/trans05
7.shtml

– [1] Entre la Vita latine et la Vie française d’Alexis, « l’écart est grand. Le
récit latin, monotone, procédant sans secousse ni hésitations ni conflit,
dépourvu de tout autre facteur de rythme que les séquences sémiques
dont il se compose, se dévide comme un conte, et l’enseignement qu’il
communique ne tient aucunement à la structure » ; en revanche, le récit
français, « libéré, engendre sa propre perspective, et n’a finalement
plus d’autres mesures que celles qui proviennent de ses exigences
particulières », Paul Zumthor, Essai de poétique médiévale, op. cit., p.
321 et 322.
– [2] Voir, sur ce point, les Archives de littérature du Moyen Âge,
http://www.arlima.net/uz/vie_de_saint_alexis.html.
– [3] Le plus ancien des manuscrits daterait du XIIe siècle, voir
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33044x.image.f18.tableDesMatieres.
À la recherche de la « parfite
amor »
– Un enfant désobéissant; une créature qui se cherche et se trouve autre
« Filz, quer te vai colchier / Avuec ta spose, al comant Deu del ciel »[1]
Fils, va donc coucher avec ton épouse, selon le commandement de Dieu
du ciel
[1] La Vie de Saint Alexis. Poème du XIe siècle, éd. Gaston Paris, Paris, Honoré Champion, 1980 [1872] , v.
52-53, p. 3.
– Un clin d’œil à Adam et Eve:
http://www.abdn.ac.uk/stalbanspsalter/english/translation/trans017.shtm
l

– « Oz tu, pulcele? Celui tien ad espos / Qui nos redenst de son sanc
precios »
M’entends-tu, pucelle ? C’est celui qui nous rédime de son sang
précieux que tu dois prendre pour ton époux
Vie de Saint Alexis, éd. cit., v. 66-67, p. 3.
– « la vieille doctrine du contemtus carnis », qui tolère cependant les
« noces spirituelles qui se dérouleront post mortem »
Jean-Charles Payen, « La Mise en roman du mariage dans la littérature française des XIIe et XIIIe
siècles : de l’évolution idéologique à la typologie des genres », Love and Marriage in the Twelfth
Century, éd. Willy Van Hoecke et Andries Welkenhuysen, Louvain, Leuven University Press, 1981, p.
221.
Fin heureuse
• « Saint Alexis est el ciel senz dotance /
Ensemble ot Deu, en la compaigne als angeles /
Ot la pulcele dont se fist si estranges ; / Or l’at ot
sei, ensemble sont lor anemes : / Ne vos sai dire
com lor ledice est grande »[1]
Saint Alexis est au ciel sans doute : avec Dieu,
dans la compagnie des anges, avec la pucelle
dont il s’était tellement éloigné ; il l’a à présent à
ses côtés, leurs âmes sont ensemble : je ne
saurais dire combien leur joie est grande.
[1] Ibid., v. 606-610, p. 21.
Un texte littéraire:
recréation de l’Evangile
• Les fils de ce siècle se marient et sont donnés
en mariage ; mais ceux qui seront estimés
dignes d’avoir part à ce siècle-là et à la
résurrection d’entre les morts, ne se marient ni
ne sont donnés en mariage, car aussi ils ne
peuvent plus mourir ; car ils sont semblables aux
anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la
résurrection. (Luc 20:34-36)

Au-delà de la dialectique du dogme et de l’hérésie,


la Vie de saint Alexis accepte, en fin de compte,
que l’homme de Dieu soit aussi l’homme d’une
femme – in aeternum.

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