dans la loi sanitaire et le code de la déontologie médicale. Traduit devant la justice, le médecin peut engager sa responsabilité pénale ou civile. II. Types de responsabilité médicale
1. Responsabilité civile : responsabilité
« indemnisation » 2. Responsabilité administrative : responsabilité « indemnisation » 3. Responsabilité pénale : responsabilité « sanction » 4. Responsabilité ordinale : responsabilité « sanction » A. Responsabilité civile contractuelle du médecin L’article 124 du code civil stipule : « Tout fait quelconque d’une personne qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer » Le domaine de la responsabilité civile est le domaine de la réparation. Dire qu’un médecin est responsable civilement à l’égard de ses malades c'est-à-dire que ceux çi peuvent lui demander réparation du dommage qu’ils estiment avoir subi du fait de son activité professionnelle. Entre le médecin et son client, se forme un contrat, comportant pour le praticien l’engagement, de lui donner des soins non pas quelconques mais des soins consciencieux, attentifs et conformes aux données actuelles de la science (Art. 45 du CDM). La responsabilité contractuelle du médecin résulte de l’inexécution des obligations faisant l’objet du contrat médical. La preuve devra être apportée de trois éléments : 1. un dommage subi par le malade 2. une faute commise par le médecin 3. un lieu de causalité entre la faute et le dommage. Les obligations relatives au diagnostic Les tribunaux admettent que l’erreur de diagnostic, à moins d’être tout à fait grossière, ne peut être retenue contre le médecin. Les condamnations sont motivées par l’insuffisance de l’examen, l’absence de recours aux moyens habituels d’intervention et de contrôle ou à l’avis de spécialistes qualifiés. Les obligations relatives au traitement Il est reconnu que le médecin reste maitre de son choix thérapeutique. Domaine d’application de la responsabilité civile du médecin
Elle diffère selon qu’il s’agit :
1. du médecin privé
2. du médecin public A- Responsabilité du médecin privé :
La responsabilité civile du médecin exerçant en
clientèle privée et en principe contractuelle, elle peut être mise en cause par le malade lui-même, ou par ses héritiers dans la mesure où ils demandent réparation du préjudice pécuniaire subi par le patrimoine du défunt. (Art 124 du C.C.A) Le contrat La responsabilité du médecin découle de l’existence d’un contrat entre lui et le malade, il est définit par : Art 54 C.C.A : le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autre à donner, à faire ou a ne pas faire quelque chose. Conditions de validité du Contrat de soins Pour que ce Contrat soit légalement valable, il doit répondre à quatre conditions : 1. Le Consentement Ce consentement doit être libre, conscient et éclairé. L’information doit être appropriée, donc adaptée et doit être: simple, claire, approximative et intelligible au patient. Le consentement doit dans toute la mesure du possible être donné par le malade lui, même : Art 154 de la loi sanitaire : les soins médicaux sont fournis avec le consentement du malade ou des personnes habilitées par la loi à donner leur consentement. Lorsque l’intéressé est hors d’état de manifester sa volonté ou de comprendre les explications indispensables, le médecin doit sauf dans les cas d’urgence s’efforcer d’obtenir l’accord d’un représentant légal ou d’un proche du malade. En cas de refus des soins médicaux, il est exigé une déclaration écrite à cet effet, et le médecin est tenu d’informer le malade ou la personne habilité à donner le consentement des conséquences du refus d’accepter des soins. Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas dans les cas ou aux termes de la loi, il est obligatoire de donner des soins médicaux pour protéger la population. 2. Capacité juridique de contracter : 1. Praticien : conditions légales d’exercer 2. Patient : majeur et capable 3. Pour le malade mineur, le consentement du tuteur légal est nécessaire. 3. L’objet du Contrat : (But de ce Contrat ) L’objet du contrat doit avoir un caractère légal. 4. La clause du contrat : a. Pour le Médecin : L’obligation qui pèse sur le médecin est une obligation de moyen. Une obligation de dispenser les soins attentifs, consciencieux et conformes aux données actuelles de la science. Par contre l’obligation de résultat, intervenant dans des cas exceptionnels tels que la chirurgie esthétique, l’interprétation des examens complémentaires simples…, la radiologie, l’anesthésie réanimation, etc. b. Pour le patient : Il doit se conformer aux prescriptions du médecin et payer les honoraires (cadre de la libre activité) Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité civile médicale Pour que la responsabilité du médecin soit engagée, la victime doit apporter la preuve de son préjudice, de la faute commise par le médecin et du lien de causalité entre ces 02 éléments. A ces 03 éléments, il faut rajouter : 1. La notion de consentement éclairé. 2. La notion d’un coefficient risque bénéfice qui doit être obligatoirement favorable au patient. a - La faute Au sens Juridique est absolument nécessaire pour établir une responsabilité. Fautes de technique médical : fautes de diagnostic fautes dans le traitement fautes de surveillance Fautes contre l’humanisme : défaut d’information et de consentement devoir d’assistance. b. Le dommage Il peut être : - Matériel, - Moral - Esthétique. Le dommage sous toutes ses formes doit être réparé : Art 124 CC. c. Le lien de causalité Le lien causal entre la faute et le dommage doit être certain et direct. Il n’y a de responsabilité que s’il y a lieu direct ou indirect entre la faute du médecin et le dommage. Le médecin est également responsable de la faute commise par le personnel qu’il emploi. V. Médecin exerçant dans le secteur publique (Responsabilité administrative) Les médecins qui exercent leurs activités dans le cadre d’un service public se trouvent placés dans une situation statutaire, c'est-à-dire que leurs droits et obligations sont définis par un statut. Il en découle que soumis aux dispositions générales qui régissent les agents publics ils n’ont pas à répondre vis à vis des patients des conséquences dommageables de leur activité. Aucun contrat ne se forme entre le médecin hospitalier et le malade, les services publics sont assurés pour ce genre de risque. La jurisprudence admet la responsabilité civile de l’établissement. Elle considère que le médecin est un agent public c.a.d un fonctionnaire dont les actes sont couverts par son administration le malade devient un usager d’un service public et non un client. VI. La responsabilité pénale du médecin Le médecin peut être traduit devant la justice répressive pour des actes accomplis dans l’exercice de sa profession quels que soient la qualité et le mode d’exercice, secteur privé ou hospitalier public. La loi impose au praticien une série d’obligations pénalement sanctionnées relatives aux conditions d’exercice de la médecine. L’Infraction est constituée quand sont réunis les trois éléments suivants : 1. Elément Légal : le Fait doit être prévu et puni par le Code Pénal « Pas d’Infraction, Pas de Peine sans Texte » Art 01 du C.P.A il n’y a pas d’infraction ni de peine sans loi 2. Elément Matériel : le Fait Positif (Action) ou Négatif (Abstention) est bien le générateur de l’Infraction. 3. Elément Moral : la Volonté de Fait (Intentionnel ou Non Intentionnel). Les infractions pénales relatives à l’exercice de la médecine 1. L’Exercice Illégal de la Médecine Art. 234 de la L.P.P.S Art. 32 du Code de Déontologie Médicale. l’exercice illégal de la médecine est définit dans l’article 214 de la loi sanitaire et qui concerne notamment : Toute personne qui ne remplit pas les conditions fixées par l’article 197 et 198 de la loi sanitaire; Toute personne qui exerce dans une structure sanitaire publique ou privée, sans avoir été autorisée par décision du ministre chargé de la santé. L’article 243 du code pénale précise que quiconque, sans remplir les conditions exigées, fait usage ou se réclame d’un titre attaché à une profession légalement réglementée, d’un diplôme officiel ou d’une qualité dont les conditions d’attribution sont fixées par l’autorité publique est puni conformément à la réglementation. 2. Délit d’abstention de répondre à la Réquisition Le médecin doit toujours déférer aux réquisitions de l’autorité publique. Article 210 de la loi sanitaire : Sous réserve des dispositions de l’article 206 de la loi sanitaire, les médecins sont tenus de déférer aux ordres de réquisition de l’autorité publique. Le refus de déférer aux réquisitions de l’autorité publique établies et notifiées dans les formes réglementaires, telles que prévues à l’article 210 de la loi sanitaire est puni conformément aux dispositions de l’article 422 du code pénal (Article 236 de la loi sanitaire). 3. Délivrance de faux certificats médicaux Il s’agit de l’infraction la plus courante qui consiste à certifier faussement un état de santé qui ne correspond pas à la vérité. L’article 238 de la loi sanitaire stipule que sous peine des dispositions de l’article 226 du code pénal, il est interdit à tout médecin dans l’exercice de ses fonctions de certifier faussement et sciemment pour favoriser ou nuire délibérément à une personne physique ou morale. L’article 226 du code pénal dit que tout médecin qui dans l’exercice de ses fonctions et pour favoriser quelqu’un certifie faussement ou dissimule l’existence de la maladie ou d’infirmité, ou un état de grossesse, ou fournit des indications mensongères sur l’origine d’une maladie ou d’une infirmité ou la cause de décès est puni d’un emprisonnement de 01 à 03 ans. Les certificats médicaux doivent êtres établis conformément aux constatations que le médecin est en mesure de faire. Les infractions relatives aux personnes 1. L’avortement illégal Le législateur a entendu souligner le caractère anti-social de l’avortement, et sa détermination d’exercer avec vigueur sa répression. L’article 304 du C.P précise que l’avortement est un délit d’intention dés qu’une femme en état de grossesse réel ou supposé pratique des manœuvres ou absorbe des produits pharmaceutiques ou autres qu’elle croit abortifs ou tente de le faire. C’est ainsi que l’article 308 du C.P précise que l’avortement perd son caractère délictueux s’il constitue une mesure indispensable pour sauver la vie de la mère en danger. L’article 72 de la loi sanitaire confirme l’indication de l’interruption thérapeutique de la grossesse en la limitant. Il faut donc s’assurer que les conditions suivantes soient remplies : - La future mère encourt un danger extrême, réel, qui menace sa vie ou son équilibre physiologique et mental. - Le danger est sous la dépendance certaine de la grossesse. - L’interruption de la grossesse fera sûrement cesser ce danger. - Il n’existe aucun autre moyen que l’avortement thérapeutique pour sauver la femme enceinte. L’expression « Préserver l’équilibre mental et physiologique de la vie de la mère en danger », est interprétée en dehors de toute affection médicale, en fonction d’un péril social d’une gravité telle, qu’il est présumé mettre non seulement la vie de la mère en danger, mais compromettre « la vie de la cellule familiale ». Il s’agit le plus souvent de grossesse incestueuse dont on ne peut nier la nocivité sociale ou de grossesse subie à la suite d’actes de violence. 2. La violation du secret médical Le secret professionnel est institué dans l’intérêt des malades, s’impose à tout médecin dans les conditions établies par la loi. Nul ne peut l’en délier. Les seules dérogations sont celles établies expressément par la loi. Le secret couvre tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l’exercice de sa profession, c’est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou compris. Article 301 du code pénal et article 206 de la loi sanitaire. 3. L’omission de porter secours La loi prévoit : sera puni d’un emprisonnement quiconque s’obstine volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ni pour les tiers, il pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. La non – assistance à personne en péril est définie à l’article 182 du Code Pénal Algérien ; Au terme duquel est puni celui qui ayant connaissance du péril encouru par une personne ne lui porte pas assistance. Ce délit résulte d’une indifférence au sort d’autrui puisque le défaut d’assistance résulte d’une abstention voulue face au péril auquel a été exposé autrui. Le péril peut être défini comme une situation critique qui a de graves conséquences pour la vie, la santé ou l’intégrité physique de la personne. La jurisprudence précise que « le péril doit être imminent, constant et de nature à nécessiter une intervention immédiate » Le péril doit être réel et non pas éventuel, ni hypothétique, ni imaginaire. En conséquence, le caractère imminent n’existe plus lorsque le danger s’est réalisé ou lorsque la victime est décédée. Les éléments constitutifs de l’infraction sont au nombre de 03 : 1. Le péril : doit être imminent, menacer une personne humaine, soit de mort soit de conséquences corporelles graves. 2. L’assistance sans risque : La situation ne doit présenter aucun danger autant pour la personne qui doit secourir que pour le patient. 3. L’abstention volontaire. Les autres infractions
1. La non déclaration de naissance (Article 442 du code pénal)
2. La non dénonciation des sévices envers les enfants (Article
206/3 loi n° 90-17 du 31. 07. 90);
3. Autopsies scientifiques et mutilation de cadavre (Article 168
de la loi sanitaire, Article 153 du code pénal);
4. Prélèvements de tissus et organes sur une personne vivante ou
décédée sans autorisation (Article 161, 163, 165 de la loi sanitaire) ;
5. Essais et expérimentations sur l’être humain sans autorisation
du ministère de la santé publique est une infraction (Article 178 de la loi sanitaire) ; 6. L’Euthanasie : - active : administrer à un mourant une substance létale (abréger ses souffrances) - passive : arrêt des traitements de réanimation. Au regard du droit actuel, l’euthanasie peut être qualifiée de meurtre ou omission de porter secours à personne en péril. 7. La stérilisation humaine volontaire sans motif thérapeutique est illicite (ligature des trompes utérines) 8. vente et utilisation illicites de stupéfiants et substances psychiatriques (loi n° 04- 18 du 25 Décembre 2004 relative à la prévention et répression de l’usage et du trafic de stupéfiants et de substances psychotropes) 9. L’homicide et blessures involontaires (Article 288- 289 du code pénal) « Quiconque par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation de règlements comment involontairement un homicide ou en est involontairement la cause, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 1000 à 20000DA » Ou voit donc que ce qu’il est puni, c’est essentiellement l’imprudence, l’inattention, la maladresse, la négligence ; par conséquent ce qui est puni, c’est essentiellement une conduite qui n’est pas normale, qui est imprudence et non un problème de techniques utilisées. La responsabilité disciplinaire L’une des conditions de l’exercice de la médecine dans le pays est l’inscription au Conseil de l’Ordre. Le médecin s’engage à respecter les règles déontologiques qui lui sont imposées. La faute médicale peut être uniquement professionnelle et ne pas regarder la justice de Droit Commun. Les juridictions professionnelles sanctionnent le médecin d’un avertissement, d’un blâme, d’une interdiction temporaire d’exercer (Code de déontologie médicale décret exécutif n° 92- 276 du 06 Juillet 1992)